Vous êtes sur la page 1sur 75

Mémoire d’ingénieur présenté par

Mathieu BARBOT

Spécialité :
Génie Electrique 3ème année

Année universitaire : 2021-2022


Centre de La Roche Sur Yon / Cnam des Pays de La Loire

HEOL Vitré-Viande : Mise en place d’une solution photovoltaïque sur un site industriel

Réalisé dans l’entreprise

AgroM Services

Composition du jury

M. Jean-Luc THOMAS
M. Erwan LASTENNET
M. Mickaël FEUILDET
M. Dominique JARRET

Date de la soutenance

Mardi 28 juin 2022


1. REMERCIEMENTS

Je souhaite tout particulièrement remercier mon tuteur d'entreprise, M. Dominique JARRET,


Technicien métier spécialisé en électrotechnique, pour le temps qu'il m’a accordé ainsi que pour le
partage de ses connaissances, et ce, depuis maintenant plus de 5 ans. C’est grâce à lui que j’ai pu découvrir
ce métier et je lui en suis très reconnaissant.

Je remercie également M. Pascal ROULLEAUX, responsable du service EA2i, de m'avoir permis


d'intégrer son service ainsi que l'ensemble du service Électrotechnique, Automatisme et Informatique
Industrielle pour son accueil, sa bonne humeur quotidienne et le soutien que chacun a su m'apporter
lorsque j'en avais besoin.

Je souhaite aussi remercie, M. Philippe GUILLAMO, Responsable du service Eaux et Énergie, ainsi
que M. Jérôme DE BROUCKER, pour leurs connaissances partagées sur le sujet de ce mémoire

Enfin, j'adresse mes remerciements à M. Mickaël FEUILDET, Tuteur pédagogique, pour son
implication et son suivi pertinent tout au long de ces trois années de formation.

2
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Table des matières
1. Remerciements ...................................................................................................................................2
2. Glossaire .............................................................................................................................................4
3. Liste des Sigles et Abréviation ............................................................................................................5
4. Introduction ........................................................................................................................................7
5. Agromousquetaires & l’EA2i ...............................................................................................................9
5.1 Agromousquetaires : Un Pôle Agroalimentaire ..........................................................................9
5.2 Le service EA2i ...........................................................................................................................10
5.3 Missions confiées à l’apprenti ...................................................................................................12
6. Contexte général ..............................................................................................................................13
7. État de l’art photovoltaïque .............................................................................................................15
7.1 Module photovoltaïque ............................................................................................................15
7.2 Onduleur solaire ........................................................................................................................25
7.3 Composants de l’installation .....................................................................................................29
7.4 Gisement solaire........................................................................................................................30
7.5 Logiciels de dimensionnement ..................................................................................................32
7.6 Installation en toiture ................................................................................................................32
7.7 Installation en ombrière ............................................................................................................34
8. Étude photovoltaïque .......................................................................................................................35
8.1 Données d’étude .......................................................................................................................35
8.2 Solutions techniques .................................................................................................................38
9. Étude économique............................................................................................................................42
9.1 Valorisation de la production ....................................................................................................42
9.2 Financement du projet ..............................................................................................................50
10. Impact de la production photovoltaïque ......................................................................................54
10.1 Courbe de charge actuelle .....................................................................................................54
10.2 Courbe de charge future........................................................................................................55
11. Conclusion du projet .....................................................................................................................58
12. Conclusion personnelle .................................................................................................................59
13. Bibliographie .................................................................................................................................60
14. Table des figures ...........................................................................................................................62
15. Annexes .........................................................................................................................................63

3
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
2. GLOSSAIRE

Bilan carbone (gCO2eq/kW) : représente la quantité de gaz à effet de serre émise lors

Busbar : signifie jeu de barres, il permet l’interconnexion pour la mise en série des cellules
photovoltaïques.

Calepinage : opération qui consiste à définir l’orientation des modules photovoltaïques ainsi que la
quantité de ces derniers.

Hotspot : signifie point chaud, phénomène d’échauffement qui se produit sur une cellule photovoltaïque
due à une augmentation de la tension à ses bornes. Ce phénomène est dangereux car il peut amener
l’autodestruction d’une cellule.

ISO 9 001 : norme internationale visant l’amélioration du management de la qualité.

ISO 14 001 : norme internationale visant l’amélioration de management environnemental.

ISO 50 001 : norme internationale visant l’amélioration de la performance énergétique, dans le but de
réaliser des économies et limiter les émissions de gaz à effet de serre.

Puissance crète (kWC ou WC) : puissance maximale que peut générer l’installation photovoltaïque ou un
module photovoltaïque aux conditions STC.

Photovoltaïque : phénomène physique qui permet de produire de l’électricité grâce au rayonnement


solaire.

String : ensemble de modules photovoltaïques connectés entre eux. String signifie chaîne.

Taux d’autoconsommation (%) : ratio entre l’énergie consommée par le site en provenance de la centrale
photovoltaïque et l’énergie totale produite par cette dernière

Taux d’autoproduction (%) : ratio entre l’énergie consommée par le site en provenance de la centrale
photovoltaïque et la consommation totale d’énergie du site

Taux de rentabilité interne (%) : indicateur financier qui correspond au taux qui annule la VAN

Valeur Actuelle Nette : indicateur économique qui mesure la rentabilité d’un investissement

4
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
3. LISTE DES SIGLES ET ABREVIATION

AC : Courant Alternatif
AGCP : Appareil Général de Coupure et de Protection
AM : Coefficient Air Masse
APD : Avant-Projet Détaillé
APS : Avant-Projet Synthétique
ATec : Avis Technique
ATEx : Appréciation Technique d’Expérimentation
CAPEX : (Capital Expenditure) représente les dépenses d’investissement de capital
CCFAT : Comission Chargée de Formuler les Avis Techniques
CRE : Commission de Régulation de l’Energie
CSTB : Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
COT : Convention d’Occupation Temporaire
DC : Courant Continu
DCR : Demande Complète de Raccordement
EA2I : Electricité, Automatisme et Informatique Industrielle
EDF OA : Electricité de France Obligation d’Achat, filiale d’EDF
I : symbole de l’intensité, exprimée en Ampère (A)
ICC : Intensité de Court-Circuit, exprimée en Ampère (A)
IMPP : Intensité au point de puissance maximal, exprimée en ampère (A)
ICPE : Installation Classée pour la Protection de l’Environnement
IFER : Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux
ITM LAI : Intermarché Logistique Alimentaire, filiale logistique du groupement Les Mousquetaires
LCOE : (Levelized Cost of Energy) Coût actualisé de la production
LID : (Light Induction Degradation) Dégradation induite de la lumière0
MPP : (Maximum Power Point) Point de puissance maximale
MPPT : (Maximum Power Point Tracker) Tracker du point de puissance maximale
NOCT : (Normal Operating Cell Temperature)
OPEX : (Operational Expenditure) représente les dépenses d’exploitation
PMPP : Puissance maximale délivrée par un module solaire aux conditions STC, exprimée en Watt-crète
(WC)
PLU : Plan Local d’Urbanisme
PR : Ratio de Performance, exprimé en pourcentage (%)
PV : Photovoltaïque
REI : classification européenne de résistance au feu
RGE : Reconnu Garant de l’Environnement
ROI : (Return on Investment) représente le retour sur investissement, exprimé en pourcentage (%)
SDIS : Service Départemental d’Incendie et de Secours
5
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
SLM : Société Les Mousquetaires
SVA : Société Vitréenne d’Abattage
STC : (Standard Test Condition)
TAC : Taux d’Autoconsommation, exprimé en pourcentage (%)
TAP : Taux d’autoproduction, exprimé en pourcentage (%)
TGBT : Tableau Général Basse Tension
TRA : Temps de Retour Actualisé
TRB : Temps de Retour Brut
TRI : Taux de Rentabilité Interne, exprimé en pourcentage (%)
U : symbole de la tension, exprimée en Volt (V)
UC0 : représente la tension à vide d’un module photovoltaïque, exprimée en Volt (V)
UP : Unité de Production
VMPP : Tension au point de puissance maximale, exprimée en Volt (V)
V2G : (Vehicle to Grid)
VAN : Valeur Actuelle Nette
Wc : Watt-crète, unité symbolisant la puissance maximale aux conditions STC

6
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
4. INTRODUCTION

Les nouvelles réglementations environnementales entraînent des conséquences sur les projets
d’extension au sein du groupement. En effet, nous devons faire face à de nouvelles problématiques liées
aux énergies renouvelables. Le projet « HEOL Vitré-Viande », qui est le sujet de ce mémoire, se doit de
répondre à ces nouvelles restrictions. En effet, depuis le 8 novembre 2019, selon la loi n°2019-1147, toute
extension ou création d’un bâtiment à usage industriel doit intégrer une solution de « verdissement ».
Soit en végétalisant la toiture, ou en installant un système de production d’énergie renouvelable. Cela
s’applique pour tout bâtiment supérieur à 1000m².[1]

Il faut pour cela couvrir, selon cette loi, une superficie au moins égale à 30% de la toiture. Une mise en
place d’ombrière solaire sur les aires de stationnement peut également être une alternative à la mise en
place d’une solution photovoltaïque en toiture. Cependant, la surface des ombrières doit également être
prise en compte pour le calcul de la superficie minimale de 30%.

Cette loi du 8 novembre 2019, a été complétée par la loi n°2021-1104 du 22 août 2021, loi dite, « climat
et résilience ». Cette dernière modifie la surface de bâtiment soumis à 500m², elle sera applicable pour
tout permis de construire déposé après le 1er juillet 2023.[2]

Cette problématique impacte donc fortement le groupement Agromousquetaires. En effet, la question de


la mise en place d’une solution de verdissement n’a pas souvent eu sa place dans les projets d’extension
d’usine. Ainsi, la maîtrise de ce sujet est assez complexe pour nous, car nous n’avons jamais eu affaire à
ce type de projet.

Cependant, la SLM (Société Les Mousquetaires), par le biais de sa cellule immobilière (Immo
Mousquetaires), a entrepris un partenariat avec Sog Solar, un bureau d’études indépendant, spécialisé
dans le photovoltaïque. Grâce à cette Société, il a été réalisé une centaine d’études sur les points de vente
Intermarché et les bases logistiques ITM LAI.

A la suite de ce partenariat concluant avec la SLM, nous avons décidé de leur confier la réalisation d’une
étude de faisabilité pour l’extension de Vitré-Viande. Mon but étant de mettre en application les
connaissances techniques acquises pendant mes trois ans d’alternance, sur le sujet du photovoltaïque,
afin de créer un document technique synthétique. Il servira à tous les directeurs de projets, ainsi qu’à mes
collègues, qui pourront l’utiliser pour reconnaître les informations importantes d’une étude
photovoltaïque.

Conscient de ne pas être un expert dans le domaine du photovoltaïque, ce document sera mis à jour
régulièrement, en fonction des connaissances qui seront acquises au fur et à mesure de l’avancement du
projet. À terme donc, le document comportera toutes les informations importantes pour le bon
déroulement d’un projet photovoltaïque, en commençant par l’étude de faisabilité, jusqu’à la réception
de l’installation.

7
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Ce mémoire est rédigé dans le cadre de la formation d’ingénieur en génie électrique, dispensée en
alternance par le CNAM des Pays de la Loire. Il a pour objectif de présenter la synthèse du projet réalisé
durant cette troisième et dernière année au sein d’AgroM Services, plus particulièrement au sein du
service EA2I, auquel je suis affecté depuis presque 6 ans.

Je commencerai par expliquer le contexte général de l’étude puis je vous exposerai l’état de l’art du
photovoltaïque, que j’appliquerai à l’étude de faisabilité liée au projet, en passant par la comparaison
technique des modules et onduleurs puis en comparant les types de financement. Je terminerai en
évoquant l’impact que peut avoir l’installation photovoltaïque sur la charge de l’usine.

8
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
5. AGROMOUSQUETAIRES & L’EA2I
5.1 AGROMOUSQUETAIRES : UN POLE AGROALIMENTAIRE

Créé en 1969, le groupement Les Mousquetaires est aujourd'hui un acteur majeur de la grande
distribution. La stratégie du groupe consiste à développer ses propres unités de production afin de
s'affranchir du poids des multinationales dans certains domaines d'activités tels que l'agroalimentaire.

Ainsi, Agromousquetaires, créée en 2014, est l'entité rassemblant les unités de production du
groupement. Les 6 pôles répartis sur 59 sites, liés par Agromousquetaires, possèdent une influence
accrue vis-à-vis des grandes marques de l'agroalimentaire ainsi que des autres enseignes de distribution.
Les 11 000 collaborateurs1 ont généré un chiffre d’affaires de 4,242 milliards d'euros en 2021.[3]

5.1.1 IMPLANTATION DES UNITÉS DE PRODUCTION


Ci-dessous, vous trouverez la carte de l’implantation des usines du groupement ainsi que les 6 pôles que
composent les usines.

1 : Implantation des Unités de production et composition des pôles Agromousquetaires

9
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
5.2 LE SERVICE EA2I

5.2.1 GÉNÉRALITÉS DU SERVICE ÉLECTROTECHNIQUE, AUTOMATISME ET INFORMATIQUE INDUSTRIELLE

Le service Électrotechnique, Automatisme et Informatique Industrielle (EA2I) s’inscrit dans la direction


industrielle Agromousquetaires, plus précisément dans la Direction Technique, qui comprend les services
d’Administration Technique, Eaux et Énergie, Maintenance et bien sûr le service EA2i. Ces services font
partie intégrante d’AgroM Services, société transverse qui a été créée dans le but d’apporter un soutien
aux unités de production du groupement, tant sur l’expertise, que sur l’accompagnement sur les projets
en tant que maîtrise d’œuvre.

Le service EA2i est composé de 8 personnes, dont 2 apprentis. Nous sommes susceptibles d’intervenir sur
les 59 unités de production Agromousquetaires pour apporter nos compétences en automatisme et
électrotechnique.

Vous trouverez ci-dessous l’organigramme du service.

Pascal ROULLEAUX
Responsable service
Electrotechnique /
Automatisme Informatique
Industrielle

Josselin ODET
Chef de projet expert -
Automatisme
Richard CARTERON
Chef de projet expert -
Electrotechnique

Nicolas PONTDEME
Chef de projet expert
Automatisme
Dominique JARRET
Technicien métier -
Electrotechnique
Thomas HEURTAULT
Chargé de projets
Automatisme
Mathieu BARBOT
Alternant Ingénieur

Simon TIRILLY
Alternant Mastère
Automatisme

2 : Organigramme du service EA2i au 01/05/2022

10
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
5.2.2 POSITIONNEMENT DE L’APPRENTI AU SEIN DE L’ENTREPRISE

Le service EA2I réalise plusieurs types de missions :

 Réalisation d’audit interne en automatisme et électrotechnique


Les sites Agromousquetaires sont hétérogènes. Il est indispensable d’effectuer un « état des
lieux » afin d’apprendre à connaître les différentes usines et ainsi prioriser les actions du service
EA2i.

 Rédaction et validation de cahiers des charges pour les projets d'automatisme et d'électricité.
L’EA2i est un service de référence pour l’ensemble des unités de production. Pour chaque
projet en automatisme ou en électrotechnique, l’équipe est sollicitée pour rédiger / conseiller /
approuver les cahiers des charges.

 Mener les appels d'offres et sélectionner les intégrateurs qui réaliseront le projet.
En fonction des projets, il est nécessaire de choisir les meilleures personnes pour en effectuer
la réalisation, en choisissant la solution la plus juste techniquement et économiquement, en
réalisant ou en participant aux négociations.

 Transmettre son savoir aux spécialistes techniques des Unités de Production afin de les rendre
autonomes
Afin de garder les compétences techniques sur site, l’EA2I doit former des spécialistes
(automatisme / électrotechnique) qui auront pour objectif de maintenir l’installation. L’équipe
intervient en support de ces personnes qui deviennent des interlocuteurs techniques privilégiés sur
chacun des sites.

 Rayonnement sur le groupement


Nous avons continué le développement de notre nouvelle ligne de conduite, en nous déplaçant
beaucoup plus sur les sites de production. Ainsi, le service rayonne de plus en plus au niveau du
groupement, en conséquence, nous sommes de plus en plus sollicités pour notre expertise que ce
soit pour l’électrotechnique, mais également pour l’automatisme.

11
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
5.2.3 MISSIONS CONFIEES A L’APPRENTI

Les objectifs qui m’ont été donnés pour l’année sont :

- Suivi de projet
o Rédaction de cahier des charges
- Expertise électrotechnique
o Mise en place comptage électrique
o Mise en place analyseur réseau
- Formation
o Former les équipes électrotechniques des sites sur la gestion des schémas électriques

Je peux réaliser la rédaction du cahier des charges, participer au choix de l’installateur, effectuer le suivi
du chantier, ainsi que la mise en service.

Pour cette partie, il m’est demandé de faire ce suivi pour les projets suivants, qui sont ici classés par sites :

- Salaisons Celtiques Pontivy – Filière porc (réalisation de produits élaborés à base de porc)
o Remplacement du poste de livraison HT (Puissance souscrite : 1 660kW)
o Remplacement des disjoncteurs Masterpact des TGBT 1 et 2 (2 500A chacun)
- Société Briecoise d’Abattage – Filière porc (Abattage et transformation de porc)
o Sécuriser le réseau ondulé du site (onduleur actuel : 5kVA) ; créer un schéma d’architecture
o Refonte des compteurs électrique, gaz et eau du site
- Hauller – Filière saveurs (maison de négoce et de production des vins d’Alsace)
o Extension de 1000m² de la cuverie

Nous réalisons de l’expertise électrotechnique sur les différents sites, ainsi dans cette partie, nous venons
en aide auprès des responsables techniques ou de maintenance. Ils nous sollicitent sur des sujets tels que
la mise en place de compteur électrique. Nous réalisons donc le cahier des charges, car nous avons
standardisé les types de compteurs que le site met en place pour répondre aux exigences ISO 50001.

Avec la collaboration des équipes techniques de SVA (Société Vitréenne d’Abattage) et Gâtine Viandes,
nous devons organiser le rangement des schémas électriques sur notre outil collaboratif (SharePoint),
pour qu’à terme, les techniciens de maintenance aient juste à scanner un code QR sur une armoire, pour
en afficher le schéma électrique, sur leur tablette.

12
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
6. CONTEXTE GENERAL

L’unité de production Vitré-Viande, basée à Vitré (35), est rattachée au pôle bœuf, plus précisément à
SVA Vitré. Elle est spécialiste du travail des viandes, principalement du désossage. Le process actuellement
en place apporte une capacité de production supplémentaire à la SVA.

Dans le pôle bœuf, on retrouve d’autres unités de production, les « SAVIEL », qui réalisent du piécé (rôti,
steak) et de la fabrication de produits élaborés (saucisse, brochettes, viande hachée). Elles sont
alimentées en matière par les abattoirs des pôles bœuf et porc. On en retrouve trois en France : Tain
l’Hermitage (10), Sainte-Savine (26) et Janzé (35).

Cette extension d’usine à Vitré a deux objectifs principaux. Tout d’abord, depuis la restructuration des
pôles, le groupement a décidé de dissocier le porc du bœuf. Ainsi, le travail de la viande à base de porc
(saucisserie), sera réalisé exclusivement sur une unité de production de ce même pôle. Une extension est
donc en cours à Josselin Porc Abattage afin d’accueillir les lignes de production des Saviel Tain et Sainte-
Savine.
Le deuxième objectif est de rénover le site de Janzé. Ce site étant vétuste, il faut donc le rénover. Étant
donné que le coup de réhabilitation du site sur son lieu actuel serait trop élevé, la direction a décidé de
réaliser une extension du site de Vitré-Viande, où la réserve foncière est suffisante pour y accueillir une
extension conséquente (entre 8 000 et 10 000m²).

Ci-dessous, vous trouverez le plan de masse actuel de l’unité de production Vitré-Viande.

3 : Plan de masse de Vitré-Viande

13
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Le projet d’extension couvre une surface totale de 10 000m². Vous trouverez ci-dessous le plan de masse
de l’extension. La partie bleutée du bâtiment étant la délimitation de cet agrandissement.

4 : Plan de masse de l'extension

Comme annoncé dans l’introduction, pour répondre aux exigences de la loi climat et résilience, nous
avons décidé d’installer une solution photovoltaïque en toiture ou en ombrière sur l’aire de
stationnement du personnel. La prochaine partie est dédiée à l’état de l’art du photovoltaïque. Je
reviendrais un peu plus loin sur l’étude photovoltaïque liée au projet.

14
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
7. ÉTAT DE L’ART PHOTOVOLTAÏQUE

Dans cette partie, je présente les points importants que composent un générateur photovoltaïque, de la
cellule photovoltaïque jusqu’à l’onduleur. Une solution optimale ne peut être que le fruit d’un système
complet dans lequel on comprend le fonctionnement de chaque partie.

7.1 MODULE PHOTOVOLTAÏQUE

Le panneau photovoltaïque, également appelé module photovoltaïque, est composé de multiples cellules
photovoltaïques. Ces cellules sont composées de matériaux semi-conducteurs et transforment
directement l’énergie lumineuse en énergie électrique. Le fonctionnement de la cellule photovoltaïque
est basé sur un phénomène physique qui est l’effet photovoltaïque.
Grâce aux matériaux semi-conducteurs, le silicium par exemple qui est présent dans 90% des modules
fabriqués, on obtient de l’électricité directement en convertissant une partie du spectre du rayonnement
solaire.[4]

5 : Fonctionnement d'une cellule photovoltaïque

Une cellule est composée de deux couches de silicium, une couche supérieure dopée négativement
(dopage n) et une couche dopée positivement (dopage p). Ces électrons se combinent, car les charges
opposées s’attirent, ce qui crée une différence de potentiel, ceci est la jonction PN. Ces charges
s’accumulent donc au niveau de la jonction, qui devient à son tour un générateur électrique. Ce sont ces
cellules, reliées entre-elles, qui forment un module photovoltaïque.[4]

15
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
7.1.1 TECHNOLOGIE DE MODULE PHOTOVOLTAÏQUE

Il existe différentes technologies de modules photovoltaïques, nous allons nous intéresser à celles à base
de silicium. Vous trouverez ci-dessous un comparatif des modules : monocristallin, polycristallin et
amorphe. Ce sont ces technologies qui sont le plus répandues dans le commerce.

Le silicium monocristallin, possède le meilleur rendement (jusqu’à 24%) et est essentiellement utilisé
lorsque les espaces sont restreints. Ce module n’utilise qu’un seul cristal de silicium. Son coût, cependant,
est supérieur aux autres technologies. [4]

6 : Silicium monocristallin

Le silicium polycristallin, utilise plusieurs cristaux de silicium, c’est actuellement la technologie qui a le
meilleur rapport qualité/prix. Ils ont un bon rendement (jusqu’à 18%) et une bonne durée de vie en
général. [4]

7 : Silicium polycristallin

Le silicium amorphe, est souple et a une meilleure production par faible lumière. Cependant, il possède
un rendement divisé par deux (jusqu’à 9%) par rapport aux autres technologies. Cette solution aura donc
besoin d’une surface plus importante pour la même puissance installée. De plus, sa durée de vie est courte
(environ 10 ans). En revanche, son prix au mètre carré est plus faible par rapport aux autres technologies.

8 : Module amorphe

16
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
7.1.2 TECHNOLOGIE DE CELLULES PHOTOVOLTAÏQUES

En plus des différentes technologies de modules photovoltaïques, il existe également diverses


technologies concernant les cellules photovoltaïques. Ci-dessous, vous trouverez une comparaison de ces
dernières.

Technologie CELLO : une cellule est composée de plusieurs barres (entre 3 et 6), appelée également
busbar. La technologie CELLO permet d’améliorer la puissance délivrée ainsi que sa fiabilité en remplaçant
les busbar par 12 fils minces. Cela a pour conséquence de disperser plus facilement les photons captés
dans le module. [5]

9 : Cellule photovoltaïque CELLO

Technologie PERC : signifie « émetteur passif avec cellule arrière ». Elle permet aux cellules d’absorber
une plus grande quantité de photons émis par le rayonnement solaire, en utilisant des couches
supplémentaires sur la face arrière du panneau. Une couche de « passivation » (en jaune ci-dessous) agit
comme un miroir et permet donc plus de réflexion à l’arrière de la cellule.[5]

10 : Cellule photovoltaïque PERC

Technologie N IBC : la surface avant de ces cellules a un aspect lisse, il n’y a plus de point de connexion à
l’avant entre les cellules, à la place on utilise une colle conductrice spéciale. Tous les contacts sont à
l’arrière de la cellule, il y a donc plus de lumière captée.[5,6]

11 : Cellule photovoltaïque N IBC

17
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Technologie bifaciale : ces cellules absorbent le rayonnement solaire des deux côtés des cellules. En plus
du rayonnement diffus, absorbé par la face avant, ces cellules absorbent également les rayonnements
réfléchis sur la face arrière de la cellule. Elles peuvent produire jusqu’à 30% en plus qu’une cellule
normale. Ce type de cellule peut surtout être utilisé sur des installations en ombrière.[7]

12 : Cellule photovoltaïque bifaciale

Technologie demi-cellules : cette technologie divise le module carré en deux petits modules. Comme
chaque cellule a une taille réduite de moitié, ses pertes de production sont réduites grâces notamment,
à la réduction du courant produit par chaque cellule, qui en réduit son échauffement. Le phénomène
d’ombrage impactera donc moins le module.[5,6]

13 : Cellule photovoltaïque demi-cellules

Technologie biverre : cette technologie n’est pas à confondre avec la technologie bifaciale. En effet, ces
cellules peuvent absorber sur la face avant et arrière, mais ici, ce sont des panneaux en verre qui sont
utilisés comme surface et non du plastique comme les autres cellules. Le gros avantage de cette cellule
réside dans la longévité du verre, qui ne se détériore pas avec le temps et ne subit pas de dégradation à
cause des UV. Les fabricants garantissent une performance jusqu’à 30 ans ![5]

14 : Cellule photovoltaïque biverre

18
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Technologie HIT (Heterojunction with Intrinsic Thin layer) : ces cellules utilisent du silicium cristallin et
amorphe. En effet, la base est réalisée à partir du premier, alors que sont rajoutées deux fines couches de
silicium amorphe de chaque côté de la cellule, c’est ce qui est appelé l’hétérojonction. [5]

15 : Cellule photovoltaïque HIT


Synthèse des technologies

Ci-dessous vous trouverez un tableau synthétisant les avantages et inconvénients des différentes
technologies de cellule.

Technologies de Avantages[5,6] Inconvénients[5,6] Rendements


cellule Max laboratoire
CELLO Meilleur rendement Plus complexes à fabriquer 21%
Concentration de courant
faible sur les soudures des
cellules
PERC Meilleur rendement Phénomène de LID(1) 23,6%
Bifacial Production supplémentaire Compatibilité faible avec une 23,3%
(+30%) application en toiture
N IBC Bon rendement Coût de fabrication élevé 25,3%
Demi-cellules Bon rendement Plus d’étapes de fabrication 20,3%
Atténuation des ombrages Connexions électriques
Moins de courant doublées

Biverre Meilleure solidité, fiabilité et Poids supplémentaire 19,4%


longévité
HIT Très bon rendement Coût de fabrication élevé 25,6%
Moins sensible à la
température

16 : Tableau de comparaison des cellules


(1) LID : Light Induction Degradation ; perte de 2 à 3% de la puissance du module la 1ère année, puis se stabilise.

7.1.3 CARACTERISTIQUES ELECTRIQUES DU MODULE PHOTOVOLTAÏQUE


Un module photovoltaïque est l’association en série et/ou parallèles de n cellules. Ainsi, chaque cellule
délivre une puissance générée par le produit de la tension et du courant : P = U.I

19
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
On peut symboliser les caractéristiques courant/tension et puissance/tension d’une cellule, comme dans
la figure ci-dessous.[8]
Attention ! Ces caractéristiques sont obtenues à partir d’une température et d’un éclairement fixe.

17 : Caractéristiques électriques d'un module photovoltaïque


Sur ces caractéristiques :
UC0 représente le point de fonctionnement à vide, lorsque I = 0 A,
ICC représente le point de fonctionnement en court-circuit, lorsque U = 0V.
Le point de puissance maximum PMPP est le produit d’un courant et d’une tension donnée. Ainsi, on
appelle IMPP et UMPP le courant et la tension correspondant au point de puissance maximum. On définit
donc : PMPP = IMPP x UMPP

7.1.4 INFLUENCE DE LA TEMPERATURE ET DU NIVEAU D’ECLAIREMENT D’UNE CELLULE

Les valeurs des caractéristiques vues précédemment (ICC, UC0, IMPP et UMPP) sont dépendantes d’un certain
nombre de paramètres, notamment de :

20
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
- La température de la cellule,
- Le niveau d’éclairement de la cellule.

Les figures suivantes donnent l’allure générale courant/tension et puissance/tension à différents niveaux
d’éclairement.

Cette figure représente les caractéristiques d’un générateur photovoltaïque de 380Wc, pour différents
éclairements donnés, à température identique, ici 25°C.
On remarque bien que la puissance diminue en fonction de l’éclairement.

18 : Caractéristique puissance/tension
en fonction de l'éclairement reçu

On peut remarquer sur cette figure que, considérant la relation PMPP =UMPP x IMPP, la caractéristique
courant/tension d’une cellule varie en fonction de l’éclairement reçu par cette dernière.

19 : Caractéristique courant/tension
en fonction de l'éclairement reçu

Sur ces deux figures ci-dessus, nous avons pu remarquer que pour une température donnée (25°C), les
caractéristiques d’une cellule ne sont pas les mêmes selon l’éclairement reçu. Nous allons voir maintenant
que la température a également son impact sur la caractéristique d’un générateur photovoltaïque. En
effet, une cellule convertit le rayonnement en énergie électrique avec un rendement aux alentours de
20% (16 : Tableau de comparaison des cellules). Le reste du rayonnement non transformé en électricité est perdu
sous forme de chaleur.

21
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
La figure ci-contre montre la variation des caractéristiques d’un générateur photovoltaïque de 380Wc. On
peut voir que la puissance crête de 380Wc est atteinte lorsque la température est à 25°C.
Or, lorsque la température augmente, on voit que la puissance diminue.
Ainsi, plus un module photovoltaïque sera soumis à de fortes chaleurs, plus la puissance qu’il va produire
diminuera.

20 : Caractéristique courant/tension en
fonction de la température des cellules

7.1.5 CONDITIONS STC ET NOCT

Les valeurs utilisées précédemment sont normalisées et utilisées par tous les fabricants de modules
photovoltaïques. En effet, elles servent à définir les caractéristiques techniques d’un module dans les
conditions STC (Standard Test Conditions). Ce sont des conditions standard utilisées dans les laboratoires
qui permettent de comparer des modules photovoltaïques dans des environnements égaux.
Ainsi, sur toutes les fiches techniques, vous trouverez les valeurs vues précédemment (UC0, ICC, UMPP et
IMPP) pour les conditions STC.
Les valeurs normalisées sont :
- Température des cellules : 25°C,
- Éclairement : 1000W/m²
- Coefficient masse d’air : AM = 1.5

Cette dernière correspond au rapport entre la distance parcourue par le rayonnement solaire de
l’atmosphère jusqu’à un point et la distance parcourue par le rayonnement solaire lorsque le soleil est au
zénith.

21 : Représentation coefficient AM
22
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Calcul AM [9]:
𝑂𝐴 𝑂𝐵 1
𝑂𝐵 = 𝐴𝑖𝑟 𝑀𝑎𝑠𝑠 =
𝑠𝑖𝑛𝛼 𝑂𝐴 𝑠𝑖𝑛𝛼

Tous ces paramètres sont utilisés par les fabricants afin de définir une puissance crête, donnée en Watt-
crête (Wc), cette puissance est atteinte aux conditions STC.
Ainsi, dans la pratique, ces conditions ne sont jamais atteintes. En effet, l’éclairement est plus souvent en
dessous des 1000W/m² et la température des cellules est le plus souvent supérieure aux 25°C.

Étant donné les conditions STC difficilement atteignables lors de l’utilisation normale d’un module
photovoltaïque, d’autres conditions, plus proches de la réalité, sont utilisées par les fabricants. Ce sont
les conditions NOCT (Normal Operating Cell Temperature).
Les paramètres de ces conditions sont également normalisés :

- Éclairement : 800W/m²,
- Température ambiante : 20°C,
- Coefficient masse d’air : AM = 1.5,
- Vitesse du vent : 1m/s.

Ces valeurs NOCT indiquent la température que les cellules d’un module atteignent lorsque la
température ambiante est de 20°C et l’éclairement atteint 800W/m². En effet, la température d’une
cellule dans son fonctionnement normal se situe entre 45°C et 48°C, aux conditions NOCT. Cette
température est donc bien supérieure à la température des conditions STC (25°C).

7.1.6 ASSOCIATION SERIE/PARALLELE

Comme évoqué précédemment, un module photovoltaïque est une association de plusieurs cellules ayant
les mêmes caractéristiques. Ces dernières sont reliées entre-elles en série et/ou en parallèle.

De ce fait, dans le premier cas, les cellules sont traversées par le même courant et la caractéristique du
groupement en série est obtenue par l’addition des tensions à un courant donné. Sur la figure suivante
est présentée la caractéristique d’un groupement de ns cellule photovoltaïque identique en série[10] :

22 : Caractéristique de cellules en série

23
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Dans le second cas, dans un groupement de cellules connectées en parallèle, les cellules sont soumises à
la même tension et la caractéristique résultante de ce groupement est obtenue par l’addition des courants
à une tension donnée. La figure suivante représente la caractéristique d’un groupement de np cellule
photovoltaïque identique en parallèle[10] :

23 : Caractéristiques de cellules en parallèle

7.1.7 DIODE BY-PASS

Lorsque les cellules sont en série, elles peuvent être déséquilibrées sous l’effet d’ombrage ou même de
la température. Les caractéristiques de ces cellules ne seront donc plus identiques. En effet, comme les
cellules sont en série, la cellule qui absorbe un courant inférieur impose son courant aux autres. La
puissance de la chaîne sera donc inférieure, à cause d’une seule cellule.
Pour contrer cela, on utilise des diodes de by-pass. Elles permettent d’éviter le hotspot (échauffement
d’une cellule) et donc d’éviter la destruction de la cellule. Une diode by-pass est installée en parallèle d’un
sous-réseau de cellule, afin de court-circuiter un sous-réseau et non tout le panneau lorsqu’une cellule
subit un ombrage.

La figure suivante montre le fonctionnement d’une diode by-pass lorsqu’une cellule subit un ombrage.
La cellule en jaune étant celle qui est ombragée. On peut voir que lorsqu’il n’y a pas d’ombrage (les deux
séries du bas), la diode est passante et donc ne bloque pas la ou les cellules de la série.
Alors que lors d’un ombrage, on peut voir que la diode qui est en dérivation des cellules prend le relais
pour éviter le hotspot de la cellule.[11]

24 : Représentation du fonctionnement
de la diode by-pass

24
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
7.1.8 DIODE DE BLOCAGE

À l’instar des diodes de by-pass pour les cellules, afin de protéger les modules photovoltaïques, des diodes
de blocages sont utilisées afin d’éviter que le flux de courant soit inversé entre les strings de modules
reliés en parallèle, lorsque l’un d’eux subit un ombrage.
Sur la figure ici, on peut voir les diodes by-pass en noire et la diode de blocage en rouge.[11]

25 : Représentation du fonctionnement
de la diode de blocage

7.2 ONDULEUR SOLAIRE

Les modules photovoltaïques convertissent le rayonnement solaire en électricité. Cependant, ils créent
cette électricité sous forme de courant continu. Or, le réseau électrique actuel utilise du courant alternatif.
L’onduleur solaire a pour but de convertir ce courant continu en un courant alternatif identique à celui du
réseau. On distingue toujours la partie continue, notée DC, en amont de l’onduleur et la partie alternative,
notée AC, en aval de celui-ci. [8]

26 : Principe de fonctionnement d'un onduleur solaire

L’onduleur a d’autres fonctions essentielles dans l’installation photovoltaïque, c’est lui qui est la
protection de découplage, qui permet de séparer l’installation photovoltaïque du reste de l’installation
électrique, en cas de dysfonctionnement sur le réseau. Il réalise le contrôle d’isolement de la partie DC.
Et enfin, il recherche toujours le point de puissance maximal du champ photovoltaïque.
25
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
C’est ce dernier point qui permet d’exploiter au maximum la puissance des modules, quel que soit le
niveau d’éclairement. Ce dispositif se nomme MPPT (Maximum Power Point Tracker), son principe est
d’adapter l’impédance d’entrée afin que le point de fonctionnement de la centrale photovoltaïque soit
sur le point de puissance maximale. L’onduleur contrôle en temps réel la puissance maximale de sortie en
fonction de la tension et du courant d’entrée fournie par les panneaux.
Un onduleur peut comporter plusieurs MPPT, cela peut être important lorsque la centrale photovoltaïque
est soumise à des zones d’ombrages. Il est alors intéressant dans ces cas-là d’avoir un MPPT par string
(chaîne de modules).[8]

Il est important de prendre en compte certaines caractéristiques d’onduleur, qui vont définir l’adéquation
entre les modules photovoltaïques et l’onduleur. Cela va permettre de définir le nombre de modules que
l’on pourra raccorder sur l’onduleur.
Il est tout d’abord important de comprendre qu’il y a deux parties distinctes sur une fiche technique
d’onduleur :
- Les caractéristiques d’entrées[8]
- Les caractéristiques de sorties[8]

Pour les paramètres d’entrées, il est important notamment, de faire attention aux points suivants :

- La puissance d’entrée maximale provient du groupe photovoltaïque, qui produit un courant et


une tension continue aux bornes de l’onduleur. Le produit de ces derniers correspond à la
puissance injectée en entrée de l’onduleur. Il faut faire attention lors du dimensionnement que
l’onduleur supporte la puissance maximale produite par le groupe photovoltaïque. Si la puissance
du premier est inférieure au second, il ne pourra se caler sur le point de puissance maximale du
groupe photovoltaïque.
- La tension d’entrée maximale est la tension que peut supporter l’onduleur en entrée.
Contrairement à la puissance qui peut être dépassée, si la tension créée par le groupe
photovoltaïque dépasse celle supportée par l’onduleur, il y aura destruction de ce dernier.
- La plage de tension MPPT est la zone dans laquelle le système MPPT fonctionne. Il permet à
l’onduleur de toujours fonctionner au MPP, lorsque la tension d’entrée se trouve dans cette plage.
Le rendement de l’onduleur est amélioré lorsqu’il fonctionne dans cette plage.
- Le Courant d’entrée maximal correspond au courant maximal que peut supporter l’onduleur en
entrée. Ce courant peut être supérieur à ce que l’onduleur supporte, cependant, il ne fonctionnera
plus sur le MPP. Une perte de rendement globale en sera la conséquence. En général, sur les fiches
techniques, le courant d’entrée maximal indiqué est celui que supporte chaque tracker.

En ce qui concerne les paramètres de sorties, il faut être attentif à :

- La Puissance de sortie varie en fonction de ce que produit le groupe photovoltaïque. Cette


puissance est importante à connaître, car elle permet de dimensionner les protections électriques
en aval.

26
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
- La Tension de sortie peut être triphasée ou monophasée. Elle ne varie jamais, car elle s’ajuste à la
tension du réseau électrique.
- Le Courant de sortie, à l’inverse de la tension, il varie en fonction de la production entrant dans
l’onduleur, comme la puissance de sortie. Il est également tout aussi important que la puissance,
de connaître sa valeur, afin de dimensionner correctement les protections aval.

En plus de ces paramètres, on retrouve des données de rendement. Cela permet d’exprimer l’efficacité
de l’onduleur. Sont indiqués deux valeurs différentes, le rendement maximal et le rendement européen.
L’onduleur ne fonctionne pas tout le temps au rendement maximal. En effet, celui-ci est calculé à une
puissance de sortie donnée, qui est à peu près la moitié de la puissance nominale de l’onduleur. Or, la
variation de l’ensoleillement sur les modules photovoltaïques fait que l’onduleur ne délivre jamais la
même puissance.

Le rendement européen permet de calculer le rendement global de l’onduleur, sur toute sa plage de
fonctionnement. C’est une moyenne pondérée du temps de fonctionnement par plage de puissance.
En général, ce rendement est inférieur au rendement maximal donné. [8]
Les données sont complétées par des courbes de rendement, que l’on retrouve sur chaque fiche
technique d’onduleur. Elles permettent de voir comment agit le rendement en fonction de la puissance
d’entrée et de la tension d’entrée. Vous trouverez ci-dessous un exemple de courbe de rendement, issue
d’une fiche technique d’un onduleur.

27 : Courbe de rendement d'un onduleur solaire Huawei 60kVA

On peut voir sur ces courbes que le meilleur rendement est atteint lorsque la tension d’entrée est de 600V
et que la charge de l’onduleur (Puissance d’entrée / Puissance nominale) est entre 30 et 40%.

Il existe plusieurs typologies d’onduleur que l’on peut attribuer en fonction des puissances d’installations,
ainsi on peut retrouver :

27
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
- Micro-onduleur,
- Onduleurs string,
- Onduleur multistring,
- Onduleur central.

Vous trouverez ci-dessous un exemple d’application de ces onduleurs.[12]

28 : Différentes topologies d'onduleur solaire

Le micro-onduleur peut être imposé d’office par le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours).
En effet, le gros avantage de ce dispositif est qu’il se place sur chaque module. La tension en entrée
d’onduleur est donc celle du module et non la chaîne entière comme les autres typologies d’onduleurs.
Ainsi, cette tension, aux alentours de 30V DC, n’est pas dangereuse pour l’être humain. Cette imposition
dépend des SDIS et donc du département où se situe l’installation. Il faudra donc demander le plus tôt
possible, lors de l’étude photovoltaïque, un rapport au SDIS afin d’appréhender les éventuelles
contraintes à respecter.

Cet onduleur a également d’autres avantages par rapport aux autres. En effet, par exemple, en cas
d’ombrage ou de panne sur un module, le reste de l’installation continue de fonctionner normalement,
alors qu’avec un onduleur string ou centrale, dans ce cas-là, l’installation est à l’arrêt ou au mieux, bridée.
De plus, la durée de vie d’un micro-onduleur est de 20 ans, contre une dizaine d’années pour les autres
technologies.
En revanche, l’investissement sera plus conséquent, car le nombre de micro-onduleurs correspond au
nombre de modules. Cet investissement peut donc être doublé par rapport aux autres typologies.

28
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
7.3 COMPOSANTS DE L’INSTALLATION

Une installation photovoltaïque fonctionne correctement grâce aux dimensionnements du générateur


photovoltaïque et du ou des onduleur(s). Cependant, il y a d’autres composants qu’il ne faut pas négliger,
qui sont tout aussi important afin d’obtenir un fonctionnement optimal de l’installation. On peut ainsi
citer les câbles DC et AC, les dispositifs de protection ainsi que les dispositifs de comptage.

Les câbles électriques utilisés pour les installations photovoltaïques, doivent répondre à des critères
spécifiques au domaine du photovoltaïque, afin d’assurer la sécurité et l’efficacité de la production
d’énergie. Ils doivent respecter les normes applicables aux installations photovoltaïques et être
dimensionnés en fonction du courant maximum admissible et de la chute de tension admissible,
conformément à la norme UTE C32-502.[13]
Ils doivent être à double isolation (classe II), supporter une tension jusqu’à 1 000V, être résistant aux
rayons UV et à l’ozone. Ils doivent également posséder une bonne tenue mécanique et une bonne
résistance aux variations de températures extrêmes.

Les connecteurs électriques sont sécurisés et doivent être conforme à la norme NF EN 62852[14]. Ils
doivent donc présenter une protection contre les contacts directs, ils peuvent être verrouillables suivant
l’accessibilité de ceux-ci et ont une bonne tenue aux UV et intempéries.

Chaque module photovoltaïque possède deux connecteurs, un mâle et une femelles, afin d’assurer le
raccordement en série ce ceux-ci. Des câbles supplémentaires sont utilisés pour réaliser les
interconnexions entre les chaînes de modules photovoltaïques en parallèle et entre le champ
photovoltaïque et l’onduleur.

Le boitier de raccordement en courant continu ou coffret de protection DC est situé entre le champ
photovoltaïques et l’onduleur (ou les onduleurs). Il permet de connecter les chaînes de modules en
parallèle entre elles. C’est ce boitier qui contient les protections électriques de la partie en courant
continu de l’installation (voir page 41).

Les dispositifs de protection sont exigés dans une application photovoltaïque. Elles doivent être conforme
aux normes applicables à une installation photovoltaïque. Ainsi, les appareils électriques doivent être
protégé par une mise à la terre, par des fusibles, disjoncteurs, parafoudres, interrupteurs, sectionneurs
contre tous les défauts électriques pouvant survenir dans les circuits de l’installation photovoltaïque
(surtention, surcharge, fuite de courant, court-circuit, etc.)

Un dispositif de comptage peut être installé afin de mesurer la quantité d’énergie électrique produite. Il
peut soit être général, et dans ce cas-là, il est situé au niveau du TGBT. Il peut également être individuel,
il se situe après chaque onduleur, cela permet une surveillance de la production, et par comparaison,
permet de voir le bon fonctionnement de chaque zone.

29
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
7.4 GISEMENT SOLAIRE

Données d’entrée :

Afin de profiter au maximum de l’éclairement disponible, il est important de prendre en compte


l’inclinaison et l’orientation des modules photovoltaïques à installer. Pour cela, il faut utiliser les données
de gisement solaire. Elles seront différentes en fonction des projets, car cela dépend du lieu
d’implantation.
Nous sommes situés sur l’hémisphère Nord, cela signifie que l’orientation optimale pour bénéficier du
maximum d’ensoleillement est de s’orienter au Sud.
A contrario, l’inclinaison ne peut être optimale toute l’année. En effet, la hauteur du soleil étant variable
selon les jours, il faudrait faire varier l’inclinaison.
Le soleil atteint son point le plus haut, lors du solstice d’été, le 21juin. Il est à ce moment-là, à Vitré par
exemple, à 65°. Alors que le 21 décembre, jour du solstice d’hiver, est à l’inverse, le jour où le soleil est au
plus bas par rapport à l’horizon. Ainsi, à Vitré toujours, le soleil est à 18,64°. Ces données sont calculables
par [15] :
𝐻 = (90 − 𝐿) + 23,26 ou 𝐻 = 90 − 𝐿 − 23,26
Avec :
H : Hauteur du soleil
L : latitude du site
+ 23,26° ou – 23,26° : déclinaisons du soleil aux solstices

29 : Calcul d'éclairement au solstice d'hiver

Pour notre application à Vitré, on retrouve donc :

𝐻 = (90 − 48,10) + 23,26 𝐻 = 90 − 48,10 − 23,26


𝐻 = 65,16° pour le solstice d’été 𝐻 = 18,64° pour le solstice d’hiver

Pour avoir une inclinaison optimale sans changer cette dernière en fonction des jours, on prend en compte
une hauteur du soleil moyenne, afin d’optimiser la production photovoltaïque.
Dans la pratique, en France, l’inclinaison optimale se situe entre 30° et 35°.
30
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Selon la zone géographique où se situe le projet, l’éclairement moyen annuel varie. Ainsi, entre le Nord
et le sud de la France, si l’on installe une centrale photovoltaïque de même puissance, on n’aura pas le
même ensoleillement et donc potentiellement, une production photovoltaïque plus faible.
Pour connaître le gisement solaire d’une région, on peut utiliser une carte de productible solaire (comme
celle ci-contre). [16]

30 : Carte de gisement solaire en France

Ces données de productibles peuvent également être mises en corrélation avec des données
d’irradiations, qui vont indiquer la quantité d’énergie solaire du rayonnement reçu par unité de surface,
ces résultats sont exprimés en Wh/m².

Les données de cette carte sont utiles pour calculer le productible photovoltaïque d’une installation. Cela
consiste à déterminer l’énergie E délivrée par l’installation sur une année (kWh/an) . Pour réaliser cela il
faut comme données d’entrée : Irradiance annuelle Ei (kWh/m²/an), la Puissance crête maximale PWc
(kWc), le ratio de performance PR ainsi qu’un coefficient trigonométrique (k) définit en fonction de
l’orientation et de l’inclinaison.[8] Ce qui nous donne : 𝐸 = 𝑃 × 𝐸 × 𝑃𝑅 × 𝑘

En plus de ces données, il est également important, avant d’évoquer les installations en toiture et en
ombrière, de savoir si le site où l’on veut réaliser l’installation photovoltaïque se situe en zone classée
« site naturel classé ». Si c’est le cas, il faudra alors obtenir une autorisation auprès des ABF (Architectes
des Bâtiments de France).
De plus, il faudra savoir si un aéroport se trouve à moins de 3 kilomètres du site. Si tel est le cas, alors il
faudra des modules photovoltaïques avec un traitement de surface spécial pour un éviter l’éblouissement
qui se produit lorsque le rayonnement solaire entre en contact avec les modules.

31
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
7.5 LOGICIELS DE DIMENSIONNEMENT

Afin d’exploiter au mieux les différentes données évoquées précédemment, il existe des logiciels qui
permettent de définir ces dernières. Certains sont ouvert à tous gratuitement, tandis que d’autres sont
plus destinés aux professionnels et nécessitent l’achat d’une licence. Vous trouverez donc ci-dessous une
liste non exhaustive de ces logiciels nécessaires à l’élaboration d’une étude photovoltaïque.

Concernant les logiciels gratuits, on retrouve par exemple :


- Archelios pro free (gratuit jusqu’à 36kWC),
- PVGIS,
- SunnyDesign,
- AutoCalsol,
- Cal-sol.

Enfin pour les logiciels payant, on retrouve :


- Archelios pro,
- PVSyst,
- Gyrosun,
- PV-sol.

On trouve également d’autres logiciels, mais qui sont destinés au dimensionnement de la partie
électrique. Ils permettent de réaliser les différents schémas (multifilaire ou unifilaire) de l’installation, que
ce soit sur la partie AC ou même DC.
Vous trouverez ainsi les logiciels payant :
- Caneco,
- LisePV.

7.6 INSTALLATION EN TOITURE

Il existe deux grands principes d’installation en toiture : la pose intégrée au bâti et la surimposition. Vous
trouverez ci-dessous la représentation de ces deux principes.

31 : Modules photovoltaïques intégrés au bâti 32 : Modules photovoltaïques en surimposition

32
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Cependant, comme les toitures des unités de production sont majoritairement plates (toiture-terrasse),
nous ne développerons que les aspects liés à ce type d’installation.
La charpente de la toiture devra au minimum respecter une tenue à la charge de 20kg/m², au-dessus de
la membrane. En fonction des types de fixation des panneaux, ce chiffre peut être revu à la hausse. En
effet, il existe différentes fixations. Les montages lestés sont ceux qui demanderont une surcharge
supplémentaire par rapport aux fixations soudées dans la membrane de la toiture.

Les différentes fixations ont chacune des avantages et des inconvénients.

Fixation lestée Fixation soudée

33 : Module sur fixation lestée 34 : Module sur fixation soudée


Avantages : Avantages :
- Risque de fuite réduit - Inclinaison réduite, donc moins de prise au
- Étanchéité vent
- Tenue à la charge moins importante
Inconvénients : Inconvénients :
- Tenue à la charge plus importante (entre - Inclinaisons des panneaux inférieur, donc
40Kg/m² et plus de 80kg/m²), donc surcoût productible solaire moins important
pour la charpente - Risque de fuite dans la membrane au
niveau des soudures
L’inclinaison maximale des modules sur fixation soudée est de 10°, alors que sur des modules lestés, on
peut atteindre 30°. Bien que la différence de productible est de 4% entre ces deux inclinaisons. Le surcoût
de la charpente n’absorbe pas cette différence ci-dessus, nous nous pencherons donc plus sur des
modules avec fixation soudée.

En ce qui concerne l’implantation des modules sur la toiture, il y a certaines règles à respecter. Il faut
notamment laisser des zones de circulation pour la maintenance et la sécurité. La longueur maximale d’un
champ de panneau ne doit pas dépasser 30 mètres et il ne doit pas faire plus de 300m². il y a aussi une
distance de 1 m minimum à respecter au niveau des sorties en toiture, telles que les skydome, exutoire,
désenfumages, etc. Ces distances de sécurité sont définies par la Commission Centrale de Sécurité.

De plus, les unités de production du groupement sont pour la plupart soumises à déclaration dans le cadre
du régime ICPE, il y a d’autres contraintes de sécurité à respecter. Il faut donc appliquer les règles décrites
dans l’arrêté du 5 février 2020. Par exemple, selon cet arrêté, il est interdit d’installer des modules
photovoltaïques à moins de 5 mètres au droit des parois REI (coupe-feu).[17]

33
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Il faut également que l’ensemble du complexe, de la couverture à la centrale photovoltaïque, soit classé
Broof T3. Cette classification atteste que le temps de pénétration du feu au travers de la toiture et que la
propagation du feu à une autre toiture extérieure doit être supérieur à 30 minutes.[18]

En ce qui concerne l’étanchéité de la toiture, il est demandé au fabricant de réaliser une note de calcul,
afin que l’élément porteur, l’isolant et la membrane d’étanchéité, ce qui forme le complexe d’étanchéité,
respectent des conditions et puissent supporter la charge imposée par les modules photovoltaïques.[7]

Afin de s’assurer de l’installation d’une centrale photovoltaïque en toiture, en accord avec un bureau de
contrôle et l’assureur du site, il faut que les procédés photovoltaïques soient validés par des Avis
Technique (ATec) ou des Appréciations Technique d’Expérimentation (ATex). Ceux-ci valident l’emploi des
modules photovoltaïques avec la structure de pose (fixation lestée ou soudée) et le complexe d’étanchéité
(Support + isolant + membrane). Ainsi, en fonction du complexe d’étanchéité, le CSTB (Centre Scientifique
et Technique du Bâtiment) ou la CCFAT (Commission Chargée de Formuler les Avis Technique) certifie les
structures de pose avec des modules photovoltaïques. Toutes les références de modules ne sont donc pas
éligibles, et donc, il faudra bien faire attention à vérifier que les modules proposés dans une étude,
répondent correctement à un ATec ou ATex.
Toutes ces données sont disponibles sur le site du CSTB. On retrouve pour chaque Avis Technique, le texte
intégral, ainsi que la grille de vérification qui permet de contrôler les références de modules éligibles.[19]

7.7 INSTALLATION EN OMBRIERE

Au même titre que l’installation en toiture, les ombrières solaires sont inscrites dans la loi climat et
résilience, et peuvent se substituer à l’installation en toiture si cette dernière est impossible. On peut
également réaliser ces deux installations.
Cependant, il y a également des contraintes pour ce type d’installation. Par exemple, la commission de
sécurité exige une distance de 12 mètres entre l’usine et l’ombrière. C’est une distance minimale à
respecter pour laisser une circulation des véhicules d’incendie. Toutefois, cette distance peut être ajustée
en fonction des projets, il faut donc demander un retour de la commission au moment de déposer le
permis de construire.

De plus, il faut consulter le PLU (Plan Local d’Urbanisme) pour chaque projet, car ce dernier impose des
distances également. Ainsi, pour le projet à Vitré, le PLU exige :
- Une distance minimale de 6m par rapport aux voies et emprises publiques,
- Une distance minimale de 4m par rapport aux voies et limites séparatives,
- Une distance minimale de 5m entre les constructions.[20]

L’assurance du groupement exige également que pour une implantation en ombrière, la compatibilité du
duo structure ombrière/module respecte un Avis Technique (ATec).[21]

34
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
8. ÉTUDE PHOTOVOLTAÏQUE

Dans ce chapitre et ceux qui suivent, je vous présente une partie de l’étude photovoltaïque du projet
d’extension de l’UP (Unité de Production) Vitré-Viande. Le service EA2i n’a pas les compétences pour
réaliser une étude photovoltaïque complète. Cependant, notre expertise nous permet d’avoir un esprit
critique sur cette étude.

L’étude de faisabilité a été réalisée par le bureau d’études SOG SOLAR, basé à Mouilleron-le-Captif (85).
Ce dernier a un partenariat avec la direction de l’Énergie de la SLM (Société Les Mousquetaires) ce qui a
pu faciliter nos échanges. Notre contact pour cette étude est M. Jérôme De Broucker.

Cette étude a pour objectif d’identifier les configurations et scénarios les plus pertinents au regard des
contraintes techniques, réglementaires et économiques. Elle porte sur plusieurs scénarios de couverture
en toiture avec une minimale pour répondre aux 30% ainsi qu’une maximale. Ces scénarios sont
complétés par deux autres. En complément de la couverture en toiture, l’installation sur ombrière a été
simulée également.

8.1 DONNEES D’ETUDE

Afin de réaliser l’étude, nous avons fourni la courbe de charge de l’usine actuelle. Vous trouverez ci-
dessous la courbe de charge de l’année 2021.[22]

35 : Courbe de charge de l'année 2021

Quelques chiffres pour plus de détails :


- Consommation annuelle : 3 293 420kWh
- Puissance souscrite : 640kW
- Puissance maximale enregistrée sur l’année 2021 : 632kW

35
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
L’amplitude de fonctionnement de l’unité de production actuelle est de 4h à 12h. Nous pouvons le
constater sur la courbe de charge ci-dessous, où la consommation augmente à partir de 3h pour passer
de 350kW à 500kW à 6h (traits rouges). La puissance reste ensuite aux alentours des 500kW jusqu’à 12h,
puis redescend à 300-350kW à partir de 13h30-14h.

36 : Courbe de charge du 24 juin 2021

En plus des relevés de la courbe de charge depuis le site Enedis, nous analysons les consommations
du site depuis le comptage électrique Digiware installé sur place.
Ce dernier nous permet de comprendre ce que représente la production de froid de l’usine
ainsi que le process, grâce aux compteurs installés en salle des machines et au niveau du TGBT.
Cependant, l’archivage des données ne fonctionne que depuis le mois de février 2022. Ainsi,
pour comparer la courbe de charge du site Enedis avec le système Digiware, nous pouvons
nous baser que sur les mois de février et mars 2022.

En complément des profils de charges de l’unité de production, les profils de production photovoltaïque
sont utilisés afin de modéliser les flux énergétiques et économiques et calculer les indicateurs de ces flux.
Cela permet de définir la ou les solution(s) technique(s) optimale(s) pour le projet.

Les indicateurs énergétiques sont :


- Taux d’autoconsommation,
- Taux de couverture,
- Évolution sur 20 ans.

Les indicateurs économiques sont :


- Coût de l’opération,
- Bénéfices sur 20 ans,
- Coût du kWh autoconsommé,
- Flux de trésorerie.

36
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Ces indicateurs sont modélisés dans un logiciel (Gyrosun Design), qui permet d’obtenir plusieurs
hypothèses en faisant varier différents paramètres comme la puissance crête, la consommation du site
ou encore le taux d’augmentation du tarif de l’électricité du réseau.

Ainsi, ci-dessous, vous trouverez deux graphiques[7], qui, en faisant varier la puissance crête du site,
permettent de rechercher la puissance crête optimale, qui maximise la Valeur Actuelle Nette (VAN) à 20
ans ainsi que le Taux de Rentabilité Interne (TRI). Ces données permettent de visualiser pour quelle
puissance le bénéfice du projet serait le plus important à 20 ans.

37 : Courbes de la VAN et du TRI projet

Ces modélisations sont réalisées selon plusieurs scénarios d’augmentation de l’électricité, en prenant en
compte des scénarios de consommation à +/- 15% de la consommation actuelle de référence.

On peut remarquer qu’en se basant sur la consommation actuelle et sur une inflation du prix de
l’électricité de 3% par an (courbe bleue), la puissance crête optimale se situe aux alentours de 550kWc
(ligne rouge). En effet, au-delà de cette puissance, la VAN diminue, ce qui signifie que le surcoût à
l’investissement n’entraine pas un bénéfice plus important au bout de 20 ans.

37
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
8.2 SOLUTIONS TECHNIQUES

Ce chapitre est consacré à la présentation des solutions techniques du projet. Vous trouverez une
comparaison technique des solutions d’onduleurs et de modules photovoltaïques.
Nous nous baserons sur le scénario d’étude pour lequel la puissance crête installée est aux alentours des
550kWc, soit la puissance la plus pertinente selon les graphiques précédents.

Modules Photovoltaïques :

L’installation des modules se fait sur la toiture de l’extension car, comme évoqué auparavant, le complexe
d’étanchéité, la structure de pose, ainsi que les modules photovoltaïques doivent répondre à certaines
certifications. Dans le cas contraire, l’assureur du site, Colombes Assurance, ne validera pas l’installation.

À ce jour, il existe 3 ATec sur membrane bitume et 1 ATex sur membrane PVC. Ainsi, afin de dimensionner
correctement selon ces certifications, il faut consulter ces dernières, sur le site du CSTB.
La membrane PVC n’étant pas utilisée au sein du groupement, nous nous baserons seulement sur
l’installation de membrane bitume.
Sur cette dernière, les ATec du CSTB concernent :
- Fixation ROOF-SOLAR BIUTME 600 (ATec n°21/20-72_V2),
- SOPRASOLAR FIX EVO (ATec n°21/21-75_V1),
- SUNSCAPE iNovaPV Lite Tilt (ATec n°21/21-76_V1).

Il y a des grilles de vérification liées à ces ATec qui nous permettent de voir quel module peut être certifié
avec chaque fixation.
Vous trouverez en annexe la liste des gammes de modules vérifiés pour chaque ATec. Ci-dessous, une
synthèse de chacune. Pour la suite, nous utiliserons comme comparaison, seulement les modules avec
une puissance supérieure ou égale à 400Wc.

L’avis technique n°21/20-72_V2 (Annexes 1)concernant ROOF-SOLAR BITUME 600 recense trois gammes
de modules solaires. Il n’y a que la gamme TRINA SOLAR (TSM-DE09.08) qui atteint 400Wc.[23]

Concernant l’avis technique n°21/21-75_V1 (Annexes 2) pour les fixations SOPRASOLAR FIX EVO, il n’y a
que la gamme de SUNPOWER (SUP-MAX3), qui atteint les 400Wc.[24]

Et enfin, pour les fixations SUNSCAPE iNovaPV Lite Tilt, l’avis technique n°21/21-76_V1 (Annexes 3) ne fait
pas référence à des gammes égales ou supérieures à 400Wc.[25] Le maximum étant de 335Wc, nous ne
développerons donc pas de module pour ce type de fixation.

Nous allons pouvoir comparer les modules SPR-MAX3 400 de MAXEON et TSM-410 DE09.08 de TRINA
SOLAR. Vous trouverez donc ci-dessous un tableau de comparaison de ces modules. Les fiches techniques
de ces derniers sont présentes en Annexes 4 et 5.

38
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Données SPR-MAX3[26] TSM-410 DE09.08 [27]
Puissance maximale – PMPP (W) 400 410
Tension puissance maximale – VMPP (V) 65,8 34,6
Courant puissance maximale – IMPP (A) 6,08 11,85
Tension circuit ouvert – UC0 (V) 75,6 41,6
Courant de court-circuit – ICC (A) 6,58 12,4
Dégradation maximale la 1ère année 2% 2%
Dégradation maximale entre 2 et 25 ans 0,25% 0,55%
Puissance minimale garantie à 25 ans 92% 84,8%
38 : Tableau de comparaison des modules

Attention, ces informations sont données aux conditions STC. La puissance de chaque module ne sera
donc pas de 400Wc et 410Wc lors des conditions réelles d’utilisation.
L’étude de faisabilité met en avant des modules photovoltaïques avec une puissance unitaire de 420Wc.
Cependant ces derniers ne sont pas compris dans les divers ATec ou ATex ci-dessus. Nous ne pourrons
donc pas choisir ces modules pour réaliser l’installation photovoltaïque de notre projet. De plus, il est
important de prendre en compte les dimensions des modules, afin de mettre en corrélation puissance et
surface de modules.
Par exemple, pour l’étude de faisabilité, l’implantation fait office de :
- 1345 modules de 420WC unitaire, d’une surface unitaire de 1,96m². Cela représente une surface
de 2636m² soit un ratio de :
o Ratio puissance/surface = 420/1,96 = 214W/m²

En comparant les données des modules présentés ci-dessus et en reprenant la même surface
photovoltaïque, on obtient :
Données SPR-MAX3 TSM-410 DE09.08
Puissance maximale – PMPP (W) 400 410
Surface module 1,76 1,92m²
Ratio puissance/surface 227W/m² 213W/m²
39 : Tableau de comparaison ratio de puissance surfacique

On remarque sur le tableau que la puissance unitaire n’est donc pas un argument suffisant pour justifier
d’un choix de module photovoltaïque. Si on applique ces modules à la même surface, on obtient une
puissance de :
- Modules SPR-Max3 ; 227 x 2636 = 598,417kWC.
- Modules TSM-410 DE09.08 ; 213 x 2636 = 561,468kWC.

Pour cette installation, il serait donc plus judicieux de choisir des modules SPR-Max3. En effet, le
calepinage réalisé pour l’étude (voir implantation ci-dessous) [28] n’intègre pas les différents
équipements qui seront présents en toiture (Skydome par exemple). La surface disponible sera donc

39
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
rabaissée, mais comme ces modules ont un ratio de puissance supérieur, la perte de puissance due à la
réduction de la surface disponible sera également amoindrie.
Cependant, il faudra être attentif à ne pas engendrer un surcoût important, les modules Maxeon ont,
certes, une superficie moindre, mais cela implique une quantité de modules supplémentaires pour
atteindre la même puissance. Ainsi, cela représenterait une quantité de 1498 modules Maxeon contre
1373 modules Trina Solar.

40 : Implantation des modules, scénario n°2

Onduleur :

L’onduleur solaire est également une partie importante à ne pas négliger. En effet, il faut trouver la bonne
adéquation entre une typologie adaptée au projet et un rendement d’installation correct. La puissance
estimée dans l’étude de faisabilité est de 564.9kWc. Avec une telle puissance, on pourrait utiliser un
onduleur central. Cependant, l’implantation prévue des modules ne nous permet pas de mettre ce type
d’onduleur car ces derniers sont plus adaptés aux installations de champs photovoltaïques au sol. On se
limitera donc à l’utilisation de plusieurs onduleurs multistring.
À partir de l’implantation ci-dessus, nous pouvons procéder à la comparaison des modèles d’onduleurs.
L’idée est d’utiliser plusieurs onduleurs afin de ne pas perdre trop de rendement en cas d’ombrage.
40
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Ici, il faut au moins 500kVA d’onduleurs pour assurer les 564,9kWc de puissance photovoltaïque.
Nous proposons donc de comparer des onduleurs de puissances similaires, soit 110kVa.

Données Huawei 110 kVA[29] SMA 110 kVA[30]


Entrée (DC)
Puissance max 165 kWC
Tension d’entrée max 1 100 V 1 100 V
Plage de tension MPP 200 V à 1 000 V 500 V à 800 V
ICC max par entrée MPPT 40 A 40 A
Nombre de MPPT 10 12
Sortie (AC)
Puissance assignée 110 KW 110 kW
Tension nominale AC 400 V 400 V
Plage de tension AC 320 à 460 V
Courant de sortie maximal 160.4 A 159 A
41 : Tableau de comparaison des onduleurs
On peut également comparer leurs rendements respectifs :

Onduleur Huawei : Onduleur SMA :


Rendement maximum = 98,6% Rendement maximum = 98,6%
Rendement européen = 98,4% Rendement européen = 98,4%

Bien que ces deux onduleurs aient des caractéristiques similaires, l’onduleur Huawei offre plus de
flexibilité. En effet, sa plage de tension MPP est plus importante. Cependant, son nombre de MMPT est
moins important, ainsi le nombre de strings utilisables en fonction MMPT sera moindre. Il faut donc
trouver un bon compromis entre ces différences.

En plus du bon dimensionnement du ou des onduleur(s), il faut faire attention à bien dimensionner les
coffrets de protections AC et DC.[31]
Le premier est positionné à la sortie de l’onduleur, il permet la protection en courant alternatif. Il
comprend généralement :
- Disjoncteurs différentiels,
- Parafoudres,
- Appareil Général de Coupure Primaire (AGCP),
- Un arrêt d’urgence,
- Une mise à la terre.
En ce qui concerne le coffret de protection DC, il est positionné entre l’onduleur et les modules
photovoltaïques. Il permet la protection en courant continu, en luttant contre les surintensités et contre
les surtensions. Il est composé de :
- Fusibles,
- Parafoudres,
- Interrupteurs-sectionneurs.

41
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
9. ÉTUDE ECONOMIQUE

Dans cette partie j’aborde les aspects économiques du projet et plus particulièrement les possibilités
concernant la valorisation de la production de la centrale photovoltaïque. Nous nous interrogerons sur ce
qui est le plus rentable pour Vitré-Viande entre revendre la production photovoltaïque ou profiter de
l’autoconsommation pour réduire les dépenses énergétiques du site.
De plus, en seconde partie, je présenterai les méthodes de financement possibles du projet.

9.1 VALORISATION DE LA PRODUCTION

Afin de valoriser la production photovoltaïque prévue dans le projet d’extension de Vitré-Viande, il est
judicieux de se pencher sur le devenir de cette production photovoltaïque. Il y a plusieurs choix possibles,
je présente ci-dessous les aspects concernant :
- La revente totale,
- L’autoconsommation avec revente du surplus,
- L’autoconsommation totale.

9.1.1 REVENTE TOTALE

Le but de cette configuration est de revendre toute la production photovoltaïque. Ainsi, rien ne sera
réinjecté sur le réseau de l’usine.
Toutefois, en fonction de la puissance installée, les démarches à suivre ne seront pas pareilles. Ainsi, il
faut savoir qu’en cas de puissance installée inférieure ou égale à 500kWc, le processus ne sera pas le
même qu’au-delà de cette puissance.

Pour une puissance ≤ 500kWc, il faut un contrat d’obligation d’achat avec EDF OA (filiale de rachat
d’électricité d’EDF), qui garantit l’achat de la production photovoltaïque à un tarif fixe sur 20 ans.
« Le tarif d’achat dépend du trimestre tarifaire auquel la Demande Complète de Raccordement (DCR) a
été déposée. Ils sont différents des trimestres civils et sont construits de la manière qui suit :
- Du 1er novembre au 31 janvier,
- Du 1er février au 30 avril,
- Du 1er mai au 31 juillet,
- Du 1er août au 31 octobre. » [32]

Les tarifs sont révisés chaque trimestre et publiés par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie).
Vous trouverez ainsi ci-dessous les tarifs applicables du 1er mai 2022 au 31 juillet 2022[17]

Puissance de l'installation Prix de vente (en c€ HT HT/kWh) en revente


totale
Inférieur à 3 kWc 18,14
42
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Entre 3 kWc et 9 kWc 15,42
Entre 9 kWc et 36 kWc 11,15
Entre 36 kWc et 100 kWc 9,69
Entre 100 kWc et 500 kWc 10,03
42 : Tarif d'achat pour la revente totale au 1er mai 2022

De plus, pour ce type d’installation, il y a des conditions que fixe l’arrêté tarifaire « S21 » qui sont les
suivantes :
- L’installation photovoltaïque ne doit pas être directement posée au sol,
- L’installation doit être réalisée par un professionnel certifié RGE (Reconnu Garant de
l’Environnement),
- L’installation doit être équipée de deux compteurs distinctifs.[32]

En plus de ces conditions, le producteur devra se soumettre à l’IFER (Imposition Forfaitaire des Entreprises
de réseaux), dans le cas où l’installation a une puissance d’installation > 100kWc. Le montant de cet impôt
est de 7,82€ HT/kWh/an. Au 1er janvier 2021, ce montant a été revu à la baisse. En effet, le producteur
bénéficie d’une réduction pendant les 20 premières années d’imposition. Ainsi, durant cette période
l’IFER est de 3,254€ HT/kWh/an. [33]

Pour une puissance ≥ 500kWc, il faut savoir que le tarif de revente de l’électricité sera inférieur aux tarifs
d’EDF OA. En effet, il faut participer à un appel d’offres « CRE 5 » afin de pouvoir revendre sa production.
Les conditions d’accès à ces appels d’offres sont définies dans le cahier des charges « AO PPE2 PV
Bâtiment » disponible sur le site de la CRE[34]. Il faut notamment que les fabricants de modules ainsi que
l’installateur soient certifiés ISO9001 et ISO14001. De plus, ce dernier devra présenter une qualification
ou une certification correspondante à la puissance installée. Par exemple, une installation supérieure à
250kWc devra être réalisée par une entreprise qualifiée « Qualibat 5912 ».
Il faut également une attestation de conformité aux conditions d’éligibilité à l’appel d’offres, elle doit être
réalisée par un organisme de contrôle agréé pour les installations de production d’électricité.[32]

Le tarif de revente est proposé par le candidat dans l’appel d’offres, celui-ci peut prétendre à
un « complément de rémunération ». Cependant, ce tarif a des limites. En effet, la CRE impose un prix
plafond qu’il ne faut pas dépasser, pour que la candidature à l’appel d’offres soit acceptée. Actuellement,
ce prix est de 96€ HT/MWh. Toutefois, lors du dernier appel d’offres, la CRE indique dans son rapport,
que « le prix moyen pondéré […] s’élève à 85,27€ HT/MWh ». [35]

Un autre aspect est pris en compte lors de ces appels d’offres. Il s’agit de l’impact carbone. Il faut que
celui-ci soit inférieur à 550 kg/CO2eq/kWc. Cela impose donc au candidat de bien faire attention à l’impact
de la fabrication des modules, car c’est ce qui ternit le plus le bilan carbone des modules. Toutefois, cet
impact carbone est également demandé à partir de 100kWc d’installation.
De plus, la CRE ne retient pas toutes les candidatures de projets, elle se base sur une notation qui pondère
notamment le prix évoqué au-dessus, ainsi que l’impact carbone des modules photovoltaïques. Ainsi, plus
la note est basse, et plus les chances d’être retenue sont faibles.

43
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Pour le projet d’extension de Vitré-Viande, si l’option de la revente totale est retenue, il faudrait alors
baisser la puissance crête de la centrale, afin de ne pas dépasser les 500kWc et pouvoir bénéficier d’un
tarif de rachat de 10,03c€ HT/kWh (selon arrêté tarifaire en vigueur)[32].

9.1.2 AUTOCONSOMMATION AVEC REVENTE DU SURPLUS

Le profil de consommation de Vitré-Viande ne correspond pas tout à fait au profil de production


photovoltaïque. Le but ici est donc de revendre la production photovoltaïque, qui n’est pas consommée
par la charge de l’usine. Cela est le cas notamment le week-end, où l’on a une consommation
principalement de froid. La production étant à l’arrêt, il faut tout de même garder les chambres froides
dans leur plage de fonctionnement (+1°C à +3°C), où sont stockés des produits en attente de distribution.
L’image ci-contre illustre le principe de revente du surplus de production photovoltaïque.

43 : Représentation de la revente de surplus

La vente de surplus est soumise aux mêmes règles que la réinjection totale, abordée au point précédent.
Toutefois, il faut comprendre que la vente de surplus en cas d’autoconsommation est soumise à des tarifs
bien moins intéressants que pour une revente totale, d’autant plus pour les installations inférieures à
100kWC. En deçà de cette puissance, le producteur est éligible à une prime à l’investissement, qui lui est
versée par l’acheteur (1/5ème par an pendant 5 ans).
Vous trouverez ci-dessous un tableau des tarifs du trimestre en cours[32].

Puissance de Prix de vente (en c€ HT/kWh) du Prime à l’investissement


l'installation surplus réinjecté (€ HT/Wc)
Inférieur à 3 kWc 10 0,39
Entre 3 kWc et 9 kWc 10 0,29
Entre 9 kWc et 36 kWc 6 0,16
Entre 36 kWc et 100 kWc 6 0,08
Entre 100 kWc et 500 kWc 10,03 Non éligible
44 : Tarif d'achat et prime à l'investissement au 1er mai 2022 pour une installation en autoconsommation avec revente du
surplus

44
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Concernant les puissances ≥ 500kWc, il faut également participer à un appel d’offres répondant à un
cahier des charges de la CRE, celui-ci étant « AO PPE2 autoconsommation »[36]. Les critères d’éligibilité
sont similaires à l’appel d’offres « AO PPE2 PV Bâtiment », en ce qui concerne l’empreinte carbone de la
centrale photovoltaïque, il faut que l’ensemble respecte un bilan carbone inférieur à 550kg/CO2eq/kWc.
En revanche, la valeur de la prime P, correspondant au prix de revente du surplus, ne doit pas excéder
40€ HT/MWh.
C’est bien en deçà du tarif de revente totale, mais il faut bien prendre en compte que le producteur
consomme une partie de sa production photovoltaïque et qu’il réalise donc des économies sur sa facture
énergétique.

9.1.3 AUTOCONSOMMATION TOTALE

Le principe de cette configuration est de consommer directement en local toute la production de


photovoltaïque. Mais attention, l’autoconsommation ne veut pas dire autonomie du site. En effet, il est
important de garder une connexion au réseau électrique.

45 : principe de l'autoconsommation

Depuis le 24 février 2017[37], il est possible d’autoconsommer l’électricité produite par sa centrale
photovoltaïque. Auparavant, il fallait forcément réinjecter sur le réseau, et donc revendre cette
production.
L’installation photovoltaïque est directement raccordée sur le TGBT du site. La production est ainsi
consommée localement par les charges de l’infrastructure et provoque une diminution de la demande
d’énergie au réseau public.
Cependant, la production photovoltaïque suit la courbe du soleil , alors que l’unité de production non. Il
se peut ainsi que la production photovoltaïque soit supérieure à la consommation. Dans ce cas-là, il y a
deux possibilités : soit revendre le surplus, comme évoqué dans le point précédent(9.1.2), soir réaliser un
bridage dynamique.
Ce dernier consiste à diminuer volontairement la puissance délivrée par la centrale photovoltaïque. Ceci
est fait automatiquement grâce à l’onduleur, qui analyse en temps réel, la production de la centrale et la
consommation du site. De de fait il décide s’il faut désalimenter une ou des chaîne(s). Grâce à cela, la

45
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
production photovoltaïque ne dépassera pas la consommation du site. Cependant, cela a pour
conséquence de réduire les performances de la centrale photovoltaïque.
Vous trouverez ci-dessous l’exemple d’un bridage dynamique réalisé sur une installation photovoltaïque
d’un point de vente Intermarché. La puissance installée sur ce site est de 225kWc.

46 : Courbe de production solaire comportant un bridage dynamique réalisé de l'onduleur solaire

On peut voir sur cette image que la production autoconsommée (en bleu) est bridée à la consommation
du site (en rouge). Il y a de plus, sur cette installation, une sonde d’irradiation (courbe jaune) qui permet
de bien mettre en évidence l’effet du bridage.

L’autoconsommation peut permettre de réduire la puissance de raccordement au réseau, si la centrale


solaire peut absorber les pics de consommation du site. Cependant, cela dépendra bien entendu du
dimensionnement de la centrale. L’enjeu d’ailleurs de l’autoconsommation est qu’il faut maximiser le
productible solaire, sans pour autant réinjecter sur le réseau électrique. Ainsi, il faut réduire au maximum
les besoins électriques apportés par le réseau. Pour quantifier si le projet est viable, nous pouvons définir
des grandeurs utiles au dimensionnement, que sont :
- Le taux d’autoconsommation,
- Le taux d’autoproduction.

Le taux d’autoconsommation (TAC), est la proportion de l’énergie produite consommée par le site[38].
Ainsi, lorsque la centrale photovoltaïque produit autant ou moins d’électricité que ce que consomme le
site, le taux d’autoconsommation est proche voir égal à 100%. Alors qu’à l’inverse, lorsque la centrale
photovoltaïque produit plus d’électricité que ce que consomme le site, ce taux sera plus faible. Le premier
cas sera vérifiable surtout les mois où l’ensoleillement est plus faible, en hiver notamment. Dans le cas
contraire, les mois où ce taux sera moins élevé seront plutôt pendant la période estivale.
Selon l’étude de faisabilité concernant Vitré-Viande, le taux d’autoconsommation sur la première année
serait de 97,4%.
Ce calcul est fait par :
Production réelle (MWh)
TAC = Gisement de production (MWh)

583,267
TAC = = 97,42%
598,686
46
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
La différence entre le gisement de production et la production réelle représente le surplus. Ainsi,
Gisement de production (MWh)-Production réelle (MWh) = Surplus (MWh)
598,686 𝑀𝑊ℎ − 583,267 𝑀𝑊ℎ = 15,419 𝑀𝑊ℎ

Ce résultat représente le surplus de production photovoltaïque, qui n’est pas absorbée par la
consommation du site. Cela signifie ici que ce surplus sera bridé par l’onduleur. Cette part représente
2,6% de la production photovoltaïque.
Le logiciel de simulation permet de voir la production mensuelle sur l’année 1, et ainsi d’identifier les mois
où le taux d’autoconsommation est plus faible ou plus élevé que la moyenne annuelle de 97,42%. Vous
trouverez ci-dessous une capture du logiciel interprétant ces propos.

47 : Énergie autoconsommée et taux d'autoconsommation Année 1

Le taux d’autoproduction (TAP), représente la proportion des besoins du site qui est assurée par la
production solaire en local[38]. Cela indique « l’autonomie » du site par rapport au réseau électrique.
Ainsi, plus ce taux est élevé, moins le site soutire de l’électricité du réseau.
À l’inverse du taux précédent, celui-ci sera plus élevé les mois où il y aura le plus d’ensoleillement, et plus
faible dans le cas contraire.
Toujours selon la même étude, pour le projet de Vitré-Viande, le taux d’autoproduction moyen sur la
première année représente 17,7%.
Ce calcul est fait par :
Production réelle (MWh)
TAP = Énergie consommée annuelle(MWh)
583,267
TAP = = 17,7%
3296,167

Le logiciel de simulation Gyrosun Design permet également d’afficher les consommations mensuelles de
la première année d’étude, en affichant la part d’énergie photovoltaïque autoconsommée chaque mois.
Vous trouverez ci-dessous une capture du logiciel représentant ces consommations.

47
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
48 : Énergie autoconsommée et soutirée du réseau pour l'année 1

On peut donc remarquer ci-dessus que le taux d’autoproduction, ici indiqué par le taux de couverture,
est quatre fois plus important pendant l’été qu’en hiver.

Le prix d’achat de l’électricité est fixé par un contrat-cadre sur tout le groupement Agromousquetaires.
Les prix actuels sont :
- Heures pleines été / hiver (€ HT/kWh) = 0,0099 / 0,0214
- Heures creuses été / hiver (€ HT/kWh) = 0,0087 / 0,0134
- Heures pointes (€ HT/kWh) = 0.0285
De plus, chaque unité de production a un contrat pour l’acheminement de l’électricité, qu’il doit à
Enedis. Les tarifs sont disposés comme ceux du fournisseur, mais les taux diffèrent.
- Heures pleines été / hiver (€ HT/kWh) = 0,04199 / 0,07573
- Heures creuses été / hiver (€ HT/kWh) = 0,02762 / 0,03936
- Heures pointes (€ HT/kWh) = 0.07573

La facture d’électricité de Vitré-Viande pour l’année 2021 s’établit à : 212,615K€ HT


Pour une consommation totale de 3 293.42MWh, cela représente un coût de l’électricité à 64,55€
HT/MWh.
Grâce au logiciel Sunny Design, j’ai pu simuler la courbe de charge annuelle basée sur les
consommations de 2021, auquel j’y ai ajouté la production photovoltaïque. Vous trouverez cette courbe
ci- dessous.
350
Energie par mois (MWh)

300
250
200
150
100
50
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Mois

49 :Énergie consommée et production photovoltaïque sur l'année 2021

48
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Les estimations de production photovoltaïque représentent une autoconsommation de 583 267kWh sur
la première année. Cela représente un allègement de la facture d’électricité de 39 900€ HT.
Cela représenterait un total de presque 800 000€ HT sur 20 ans en tenant compte du même prix de
l’électricité sur 20 ans. Cependant, les coûts de l’électricité sont en constante augmentation. Ainsi, en
prenant en compte une augmentation de 3%/an, l’économie sur la facture d’électricité s’élève à
1 031 725€ HT en cumulé sur 20 ans. Il faut donc retenir que plus l’électricité augmente, et plus
l’autoconsommation est rentable. C’est en partie pour cette raison que la SLM a choisi de privilégier ce
mode de valorisation pour tous les projets au sein du groupement.

Alternative au bridage dynamique:

Il est possible, au lieu de « brider » la centrale photovoltaïque afin d’éviter un surplus de production,
d’injecter ce surplus dans un système de stockage. Cependant, cela nécessite un investissement initial
beaucoup plus important. En effet, d’après Sog Solar, le marché du stockage de l’énergie n’est pas encore
assez développé, ce qui implique des coûts importants.
Toutefois, il peut être intéressant de se pencher sur des technologies qu’utilisent des sociétés comme la
start-up Sylfen. Cette dernière utilise du stockage d’énergie en associant l’hydrogène aux batteries
traditionnelles. Le principe du « Smart Energy Hub » est de transformer le surplus des batteries en
hydrogène, cette énergie sera ensuite réutilisée pour produire de l’électricité ou de la chaleur.[39]

50 : Représentation du "Smart Energy Hub"

49
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
9.2 FINANCEMENT DU PROJET

Dans cette partie, je présente les différents types de financement du projet. On peut retrouver deux types,
que je vais développer indépendamment :
- Le financement propre,
- Le tiers investissement.

La SLM et Immo Mousquetaires, ont décidé d’utiliser systématiquement l’autoconsommation totale


comme principe de valorisation. Ainsi, les rapports de modélisation économique sont basés sur ce type
de valorisation.
Pour chaque scénario de financement, un plan d’investissement a été réalisé dans l’étude de faisabilité,
les données présentées ci-dessous sont issues en majeure partie de cette étude.

9.2.1 LE TIERS INVESTISSEMENT

Une personne investit et exploite une centrale photovoltaïque, c’est le « tiers investisseur ». La
production de la centrale est valorisée sur la consommation d’un « autoproducteur », ce qui entraîne une
réduction de la facture d’électricité de ce dernier.[7]

En contrepartie, l’autoproducteur paye annuellement la mise à disposition de la centrale photovoltaïque


via une redevance. Il ne s’agit pas de vente de kWh solaire car dans ce cas cette pratique serait requalifiée
en vente d’énergie. Or, ceci est réservé aux fournisseurs agréés.
Le tiers investisseur est propriétaire de la centrale solaire, il doit donc la prise en charge de la maintenance
de cette dernière. Le contrat de « location » est lié à une Convention d’Occupation Temporaire (COT) sur
une durée de 30 ans en général.

Pour bien comprendre la synthèse du plan d’investissement ci-dessous, il faut savoir que plusieurs
hypothèses ont été pris en compte :
- Partage des bénéfices 50/50 entre le tiers investisseur et l’usine Vitré-Viande
- Apport de 20% de l’investissement en financement propre,
- Loyer pour la mise à disposition de la centrale photovoltaïque indexé de 3%/an.

De plus, lors d’un financement dans le cadre du tiers investissement, les résultats financiers sont séparés
en deux points de vue, le premier du côté consommateur, le second du côté tiers-investisseur. Ci-dessous
vous trouverez la synthèse des résultats pour chaque partie.

Synthèse des résultats sur 20 ans – Tiers Investisseur


Investissement initial 485 175€ HT
Coût total de possession (CAPEX+OPEX) 662 583€ HT
Chiffre d’affaires 859 852€ HT
Résultats Net après impôt 167 679€ HT
50
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Temps de retour sur investissement 16
TRI Projet 3,5%
VAN 20 ans 167 679€ HT
Synthèse de résultats – Autoproducteur (Consommateur)
Somme Gains photovoltaïques Année 1 40 012€ HT
Coût location centrale Année 1 32 450€ HT
Bénéfice de la location Année 1 7 562€ HT
Bénéfice cumulé à 20 ans 162 053€ HT
51 : Synthèse économique du point de vue Tiers investisseur et Autoproducteur

Du point de vue autoproducteur, le coût de la location nous amène à un prix de mise à disposition du
photovoltaïque à 53€ HT/MWh : 32 000€ HT ÷ 598,794MWh
Le coût du MWh payé au fournisseur d’électricité est de 68,6€ HT/MWh, ce qui représente bien une
économie de 40 012€ HT (68,6€ HT/MWh × 583,267MWh) sur la première année.

L’avantage principal du tiers investissement du point de vue de Vitré-Viande réside dans le fait qu’il n’y a
aucun investissement initial de la part de l’usine (CAPEX). La location de la centrale peut être considérée
comme des frais d’exploitation (OPEX), ce qui peut être intéressant pour ce projet. En effet, les deux
premiers APS (Avant-Projet Synthétique) ont été refusés par le pôle bœuf, à cause de budgets trop
conséquents par rapport à l’esquisse qui avait été faite en 2020. La solution du tiers investissement est
donc une solution de faible coût.
Cependant, ce modèle a des inconvénients comme notamment le fait de ne pas être propriétaire de la
centrale. De plus, le bénéfice cumulé à 20 ans est également moindre qu’avec la solution de financement
propre. Et enfin, il faut pouvoir laisser un accès à la centrale photovoltaïque au tiers investisseur qui doit
faire la maintenance de cette dernière, comme évoqué plus haut. Cela pose un problème notamment
pour la sécurisation du site, sujet qui est en pleinement en cours de discussion au sein du groupement.

9.2.2 FINANCEMENT PROPRE

Il est possible que Vitré-Viande soit propriétaire de sa centrale photovoltaïque. Pour autant, il faut un
investissement de départ élevé. En effet, pour ce scénario d’implantation, il est estimé à 485 175€ HT. Ce
montant est composé d’une partie fixe (Ingénierie, bureau de contrôle, frais Enedis et autres frais) de
62 500€ HT, ainsi qu’une partie variable (modules, onduleurs, câbles, etc.) de 423 675€ HT. Cette partie
fixe est calculée avec des prix d’octobre 2021. Avec le contexte actuel, nous savons d’ores et déjà que les
prix sont en constante augmentation, et donc cet investissement va forcément être revu à la hausse lors
de la phase d’APD (Avant-Projet Détaillé).
Ce montant ne prend pas en compte les différents frais d’exploitation (OPEX). Ainsi, au bout de 20 ans, le
coût total de possession (CAPEX+OPEX) sera de 674 630€ HT.

51
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Pour calculer le bénéfice de l’opération à 20 ans, il faut connaître l’économie réalisée sur la facture
d’électricité. Ce montant, ici, est basé sur une augmentation des prix de 3%/an. Avec ce taux, le montant
économisé est de 1 031 725€ HT cumulé sur 20 ans.
Ainsi, le bénéfice au bout de 20 ans est de :
Économie sur la facture d’électricité – coût total de possession
1 031 725€ HT - 674 630€ HT = 357 095€ HT

On propose d’illustrer le détail des flux économiques ci-dessous :

Investissement 485 175€ HT


100% emprunté sur 20 ans à 1,5% d’intérêts
Frais d’exploitation (maintenance, supervision, 4 000€ HT/an Année 1 + Inflation de 1.5%/an
onduleur, assurance) 36 719€ HT
Coût total de possession PV 674 630€ HT sur 20 ans
Taux d’actualisation de 1,5%/an compris
Économie sur la facture d’électricité 39 900€ HT Année 1
1 031 725€ HT sur 20ans avec +3%/an
d’augmentation du prix de l’électricité
Bénéfice à 20 ans = VAN 357 095€ HT
52 : Synthèse des flux économiques

Vous trouverez en Annexes 6 le tableur Excel détaillant ce tableau.

En plus des données économiques du projet, on peut les associer à des calculs de taux, qui vont permettre
de définir la rentabilité du projet. Ainsi, on retrouve [40]:

- Le TRI (Taux de Rentabilité Interne) est le taux d’actualisation qui annule la VAN. S’il est inférieur
au taux d’actualisation, le projet n’est pas viable, alors que si le TRI est supérieur au taux
d’actualisation, le projet rapporte de l’argent.
- Le TRB (Temps de Retour Brut) est l’indicateur qui comptabilise le nombre d’années nécessaire
pour amortir l’investissement, sans prendre en compte le taux d’actualisation. Il est donc peu
pertinent d’utiliser ce taux.
- Le TRA (Temps de Retour Actualisé) est l’indicateur qui comptabilise le nombre d’années
nécessaire pour amortir l’investissement, en prenant en compte le taux d’actualisation.
- LCOE (Levelized Cost of Energy) signifie coût actualisé de l’énergie, c’est un ratio qui permet de
quantifier le coût de production de l’énergie par la quantité produite. Cet indicateur est surtout
utilisé pour comparer le coût de chaque technologie qui produit de l’électricité. Ici on l’utilise en
divisant la somme de tous les coûts engagés par la production totale sur une même durée.
- Le ROI (Retour sur investissement) permet de mesurer le rendement de l’investissement. Il se
calcule sur la base suivante : (bénéfices de l’opération – investissement initial) ÷ investissement
initial.

52
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Sur ce projet les taux sont de :

TRI projet 6,17%


TRB 9 ans
TRA 13 ans
LCOE 5,96c€ HT/kWh
ROI 73,6%
53 : Les différents taux du projet

Avec tous ces taux, on peut se rendre compte que le financement propre serait plus rentable sur ce projet
que de choisir la solution du tiers investissement.
En effet, d’une part les bénéfices sont plus élevés pour Vitré-Viande (357 000€ HT vs 162 000€ HT). D’autre
part, le tiers investissement étant défini sur un nombre d’années, il faut prendre en compte qu’à échéance
de ce contrat, il y a une possibilité pour Vitré-Viande d’être propriétaire de la centrale. Cependant, il faut
réinvestir dans la centrale auprès du propriétaire, cela nécessite donc un investissement. Il faut donc être
sûr que le tiers investisseur ait bien réalisé la maintenance sur l’installation, auquel cas, les performances
de la centrale ne seront plus intéressantes au bout de 20 ou 30 ans, en fonction du contrat passé avec le
tiers investisseur.

53
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
10. IMPACT DE LA PRODUCTION PHOTOVOLTAÏQUE

Dans cette dernière partie, j’évoque l’impact de la production photovoltaïque sur la charge de l’usine.
Tous les graphiques utilisés ici sont issus de la simulation que j’ai réalisée sur le logiciel en ligne Sunny
Design. Ils sont réalisés grâce aux courbes de charges de l’année 2021, extraites depuis Deepki Ready, qui
est une plateforme de gestion, d’analyse et de visualisation des données. Cet outil nous permet de
visualiser sur chaque Unité de production, les consommations d’électricité et de gaz.

10.1 COURBE DE CHARGE ACTUELLE

L’étude de faisabilité photovoltaïque a été réalisée en fonction des consommations actuelles de Vitré-
Viande, cela permet de nous projeter sur l’impact de la production photovoltaïque par rapport à la
consommation du site.
Pour rappel, les données de Vitré-Viande sont[22] :
- Énergie totale consommée sur l’année 2021 : 3 293 420kWh
- Puissance souscrite : 640kW
- Puissance maximale enregistrée sur l’année 2021 : 632kW

Les simulations réalisées sur Sunny Design ont été comparées aux simulations faites par Sog Solar sur leur
logiciel Gyrosun Design. Les courbes de charges ci-dessous sont représentées pour la semaine du
02/08/2021 au 09/08/2021. Elles nous permettent de comparer les pics de charge de Vitré-Viande, en
fonction de la production photovoltaïque.
Vous trouverez ci-dessous la courbe de charge actuelle, sans production photovoltaïque.

54 : Courbe de charge Vitré-Viande, sans photovoltaïque


On remarque sur cette courbe que les pics de puissance sont relevés principalement de 6h (entre 525kW
et 588kW) à 11h (525kW à 600kW). Nous observons que cette courbe ne correspond pas à la production
solaire usuelle. La production solaire étant à son maximum entre 12h et 14h, cela ne permet donc pas

54
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
« d’absorber » tous les gros pics de consommation. La charge de l’usine n’est donc pas optimale par
rapport à la centrale photovoltaïque.
Pour illustrer ces propos, on régénère cette même courbe de charge avec la production photovoltaïque
cette fois-ci. Vous trouverez le résultat ci-dessous.

55 : Courbe de charge Vitré-Viande, avec production photovoltaïque


Sur cette nouvelle courbe, on remarque que la puissance soutirée du réseau de distribution est bien moins
importante qu’auparavant. Les seuls pics de consommation que l’on voit maintenant sont ceux qui se
produisent à 6h du matin. Pour le reste de la matinée, on s’aperçoit qu’une partie de la puissance soutirée
au réseau est maintenant fournie par la centrale photovoltaïque. Par exemple, pour la journée du 4 août,
le pic se produit à 6h, où la puissance atteint 520kW. Ensuite, la puissance soutirée baisse, jusqu’à
atteindre un minima à 14h pour 40kW.

Cette courbe de charge ci-dessus est représentative du flux de puissance sur la période estivale. On voit
bien que l’autoconsommation est tout à fait judicieuse pour cette période-là, bien que la consommation
du site ne soit pas optimale par rapport à la production photovoltaïque et qu’il reste encore des pics de
consommations élevés.

10.2 COURBE DE CHARGE FUTURE

La future extension nécessite une augmentation de puissance disponible sur le site, les besoins en énergie
seront sensiblement les même que la Saviel Tain. Ainsi, les estimations seront réalisées sur le profil de
consommation de ce site.

Une installation de comptage électrique a été réalisée cette année, nous ne pourrons donc nous baser sur
l’exportation du Digiware pour comparer les consommations 2021 de ce site. Cependant, nous pouvons
récupérer la courbe de charge de l’année 2021 sur le site d’Enedis, ainsi que les consommations
mensuelles sur Deepki Ready.
Ci-dessous, vous trouverez la courbe de charge de Saviel Tain L’Hermitage.

55
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
56 : Courbe de charge de l'année 2021

Quelques données :

Consommation totale : 5 874 346 kWh


Puissance la plus haute : 1 246 kW
Puissance souscrite : 1 230 kW

L’amplitude de fonctionnement de chaque Saviel reste sensiblement la même. De plus, le fonctionnement


est saisonnier, on a donc une période de forte production lors des saisons du printemps et de l’été.

57 : Courbe de charge du 24 juin 2021


On peut voir ici que la consommation du site est nettement supérieure à celle de Vitré. La courbe de
charge de Vitré-Viande aura la même allure que celle-ci après l’extension. Ainsi, cela correspondra un peu
plus à la courbe de production photovoltaïque.

56
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
En se basant sur la même semaine qu’au chapitre précédent, on peut analyser la courbe de charge de
Tain. Ainsi, on remarque ci-dessus que les pics de puissance sont plus nombreux, et que leur amplitude
est supérieure. Les premiers pics surviennent aux alentours de 7h (1 000 à 1 100kW), la consommation
reste au-delà de 1 000kW jusqu’à 14h, voir 15h même sur certains jours. On peut en déduire que la
consommation du site est pratiquement deux fois plus élevée que celle de Vitré-Viande.

58 : Courbe de charge Saviel Tain, sans photovoltaïque

En simulant la courbe de charge incluant la production photovoltaïque, disponible ci-dessous, on peut voir
que la puissance consommée sera tout aussi importante à 7h. Ensuite, on remarque que les pics de
consommation sont réduits par la production photovoltaïque et donc autoconsommée par l’installation.
On peut voir surtout qu’au-delà de cette heure, la consommation du site ne dépasse plus les 1 000kW.

59 : Courbe de charge Saviel Tain, avec production photovoltaïque

Il faut savoir que la puissance de raccordement sur le réseau de distribution de 20 000Volts est de 1
500kW. Il faudra bien faire attention, lors de la prochaine étude, à prendre en compte cette puissance. En
effet, l’installation est dimensionnée pour un maximum de 1 500kW. En cas de nécessité de renforcement
du réseau d’Enedis pour atteindre une puissance supérieure, des travaux seront nécessaires.

57
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
11. CONCLUSION DU PROJET

L’étude de faisabilité qui a été réalisée m’a permis de construire une synthèse technique et économique
sur le projet d’extension de Vitré-Viande.
Cependant , les données de cette étude ne sont pas totalement en phase avec le projet d’extension qui
est prévu. En effet, l’augmentation de la consommation électrique de l’usine n’a pas été prise en compte
pour réaliser cette étude. Ceci a pour conséquence, que le taux de couverture qui a été calculé dans cette
étude sera moins élevé que prévu. Toutefois, la prochaine phase du projet, l’Avant-Projet Détaillé (APD)
nous permettra d’affiner notre étude et donc de prendre en compte cette augmentation de puissance.

De plus, le dimensionnement électrique n’a pas été pris en compte. Nous avons tout de même défini un
local technique pour les onduleurs. En revanche, les notes de calcul des câbles, les schémas électriques
ainsi que le dimensionnement des protections électriques ne sont pas encore réalisés. Il faudra donc bien
penser à demander toutes ces informations lors de la prochaine étude.
Elle nous permettra de rédiger un cahier des charges à destination des installateurs électriques qui
peuvent intervenir sur le projet, afin d’avoir une enveloppe financière plus détaillée qui pourra être
présentée aux responsables du pôle, qui valident les étapes des projets de cette ampleur.

Enfin, sur la prochaine phase du projet, il serait intéressant d’intégrer une solution de bornes de recharge
sur le parking de l’extension. La direction de l’énergie a déjà standardisé des bornes, mais je pense que
les coupler à une solution de stockage du photovoltaïque peut permettre un meilleur rendement de la
centrale, qui, par conséquent, ne sera plus bridée, et donc pourra profiter pleinement de sa puissance.
Il peut être intéressant de se pencher sur la start-up Sylfen, dont j’ai présenté très brièvement la solution
dans ce mémoire. Cela permettra peut-être à long terme d’intégrer des solutions de Smart Grids au sein
de nos unités de production, notamment de Vehicle-to-grid (V2G).

De plus, afin de profiter d’un meilleur taux de couverture et d’autoproduction, et donc de réduire encore
plus les dépenses énergétiques, il faut prévoir un système de management de l’énergie. En effet, on peut
remarquer qu’augmenter la puissance du générateur photovoltaïque ne permet pas forcément de faire
de réelles économies. Diminuer la consommation électrique de certains équipements, stocker une partie
de la production photovoltaïque ou encore modifier l’orientation des panneaux solaires, sont des pistes
à étudier afin de profiter d’une meilleure installation.

Pour finir, je voulais informer qu’une étude est en cours de réalisation avec le même bureau d’étude, afin
de connaître, le potentiel photovoltaïque des unités de production du groupement. Cette étude pourra
être associée à la synthèse que je réalise, afin de compléter le document.

58
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
12. CONCLUSION PERSONNELLE

Cette partie me permet de conclure ce mémoire, qui est l’aboutissement de ces trois dernières années
d’études. Après avoir été formé pendant six ans par Dominique, mon tuteur depuis le BTS, il est
maintenant temps, en tant que chargé de projets, d’appliquer les connaissances assimilées pendant
toutes ces années.

Ce projet, je pense, est celui qui correspondait le plus aux attentes de la part du CNAM. J’ai pu prouver
que j’étais capable de m’adapter à un projet qui ne fait pas partie intégrante de mon domaine d’expertise.

En effet, j’ai pu acquérir des connaissances qui me permettent d’informer des personnes sur le sujet du
photovoltaïque, qui, comme je le disais en introduction, va devenir usuel sur les prochains projets
d’extension. Ainsi, le document que je vais transmettre aux directeurs de projet leur permettra d’analyser
tous les aspects d’une étude de faisabilité, bien que l’aspect économique soit la partie qui les intéressera
le plus. Cela leur permettra, notamment, de juger de la viabilité d’un projet, sans avoir besoin d’être
experts.

Ainsi, grâce à ce projet, j’ai développé des compétences supplémentaires. Cela me permet aujourd’hui
d’être complètement autonome sur les projets qui me sont confiés.

Toutefois, je suis conscient d’avoir des progrès à faire dans la rapidité de prise de décision. Ce point pourra
s’améliorer avec l’expérience, au fur et à mesure des différents projets qui me seront confiés, je pourrai
gagner en assurance.

59
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
13. BIBLIOGRAPHIE
[1] LOI n° 2019-1147 du 8 novembre 2019 relative à l’énergie et au climat (1) - Légifrance. Disponible sur
: https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000039355955/
[2] LOI n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement
de la résilience face à ses effets (1) - Légifrance. Disponible sur :
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043956924
[3] « Le pôle agroalimentaire Agromousquetaires », Les Mousquetaires.
https://www.mousquetaires.com/nos-filiales/agromousquetaires/ (consulté le 2 mai 2022).
[4] « Dimensionnement d’une installation photovoltaïque en autoconsommation.pdf ».
[5] M. Feuildet, Cours sur le photovoltaïque - 2020.
[6] « comparaison technologie cellules - Synapsun.pdf ».
[7] Etude de faisabilité photovoltaïque - Sog Solar.
[8] L.-P. Hayoun et A. Arrigoni, Les installations photovoltaïques: conception et dimensionnement des
installations raccordées au réseau. Paris: Eyrolles, 2011.
[9] « L’énergie Solaire - Application au photovoltaïque ».
[10] L. Protin et S. Astier, « Convertisseurs photovoltaïques », 1997.
[11] « SIGMA TEC Photovoltaïque - Les modules, les panneaux - ». http://sigma-
tec.fr/textes/texte_panneau.html (consulté le 3 mai 2022).
[12] S. ASTIER, « Électricité photovoltaïque et transition énergétique Systèmes PV et applications »,
Techniques de l’ingénieur Conversion de l’énergie électrique, vol. base documentaire : TIP301WEB.,
no ref. article : d3936. Editions T.I., 2021. doi: 10.51257/a-v2-d3936.
[13] Norme UTE C32-502.
[14] Norme NF EN 62852.
[15] « Déterminer la latitude d’un lieu — Planet-Terre ». https://planet-terre.ens-
lyon.fr/ressource/determination-latitude-Soleil-etoiles.xml (consulté le 10 mai 2022).
[16] « Photovoltaique.info - Le Centre de Ressources Photovoltaïque ».
https://www.photovoltaique.info/fr/ (consulté le 3 juin 2022).
[17] Arrêté du 5 février 2020 pris en application de l’article L. 111-18-1 du code de l’urbanisme.
[18] « C’est quoi le BROOF (t3) ? », Synapsun. https://desk.synapsun.com/portal/fr/kb/articles/c-est-
quoi-le-broof-t3 (consulté le 20 mai 2022).
[19] CSTB, « Rechercher un produit évalué », CSTB Évaluation. http://evaluation.cstb.fr/fr/rechercher/
(consulté le 20 mai 2022).
[20] PLU Vitré.
[21] « 20210301NOC-PREVENTION-note_technique_prerequis_panneaux_photovoltaiques.pdf ».
[22] « Votre PRM/PDL - Enedis ». https://espace-client-entreprises.enedis.fr/group/espace-
entreprise/votre-prm-pdl (consulté le 11 mai 2022).
[23] « ATec 2120-72_V2_grilles.pdf ».
[24] « ATec 2121-75_V1_grilles.pdf ».
[25] « AO2176_V1_grilles.pdf ».
[26] « sp_mst_MAX3-400-395-390_ds_fr_a4_mc4_1mcable_536423.pdf ». Consulté le: 3 juin 2022. [En
ligne]. Disponible sur: https://sunpower.maxeon.com/fr/sites/default/files/2020-
09/sp_mst_MAX3-400-395-390_ds_fr_a4_mc4_1mcable_536423.pdf
[27] « FR/Vertex S TSM-DE09.08 », Trina Solar, 2 février 2021.
https://www.trinasolar.com/fr/product/VERTEX-DE09.08 (consulté le 2 juin 2022).
[28] Etude de faisabilité - implantation scénario n°2 - Sog Solar.
[29] « SUN2000-100KTL-M1.pdf ».
60
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
[30] « SUNNY TRIPOWER CORE2 - Conception flexible de l’installation et production maximisée grâce aux
fonctions intégrées ».
[31] B. FRITZ, « Centrales photovoltaïques Composition des installations », Techniques de l’ingénieur
Ressources énergétiques et stockage, vol. base documentaire : TIP202WEB., no ref. article : be8577.
Editions T.I., 2022. doi: 10.51257/a-v1-be8577.
[32] « Photovoltaique.info - Arrêté tarifaire en vigueur ». https://www.photovoltaique.info/fr/tarifs-
dachat-et-autoconsommation/tarifs-dachat/arrete-tarifaire-en-vigueur/ (consulté le 5 juin 2022).
[33] « BOFiP BOI-TFP-IFER-30 - 30/06/2021 ». https://bofip.impots.gouv.fr/bofip/797-
PGP.html/identifiant=BOI-TFP-IFER-30-20210630 (consulté le 23 mai 2022).
[34] « Appel d’offres portant sur la réalisation et l’exploitation d’Installations de production d’électricité
à partir de l’énergie solaire». Disponible sur : https://www.cre.fr/Documents/Appels-d-offres/appel-
d-offres-portant-sur-la-realisation-et-l-exploitation-d-installations-de-production-d-electricite-a-
partir-de-l-energie-solaire-centrales-s2 (consulté le 3 juin 2022).
[35] « Délibération de la CRE du 24 mars 2022 ». Disponible sur :
https://www.cre.fr/Documents/Deliberations/Decision/instruction-des-dossiers-de-candidature-
de-la-deuxieme-periode-de-l-appel-d-offres-portant-sur-la-realisation-et-l-exploitation-d-
installations-de (consulté le 8 juin 2022).
[36] « Appel d’offres portant sur la réalisation et l’exploitation d’Installations de production d’électricité
à partir d’énergies renouvelables en autoconsommation et situées en métropole continentale ».
https://www.cre.fr/Documents/Appels-d-offres/appel-d-offres-portant-sur-la-realisation-et-l-
exploitation-d-installations-de-production-d-electricite-a-partir-d-energies-renouvelables-en-
autoco3 (consulté le 2 juin 2022).
[37] « LOI n° 2017-227 du 24 février 2017 - Légifrance » Disponible sur: .
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000034080223 (consulté le 6 juin 2022).
[38] J.-Y. Quinette, Guide pour la réalisation de projets photovoltaïques en autoconsommation: dans les
secteurs tertiaire, industriel et agricole. Angers: ADEME, 2017.
[39] « Technologie innovante d’électrolyseur réversible de Sylfen », Sylfen.
https://sylfen.com/fr/technologie/ (consulté le 2 juin 2022).
[40] R. O. / Pyrénées-Méditerranée, « Guide du solaire photovoltaïque en autoconsommation en
Occitanie », Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, 22 janvier 2021.
https://www.laregion.fr/Guide-du-solaire-photovoltaique-en-autoconsommation-en-Occitanie
(consulté le 3 juin 2022).

61
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
14. TABLE DES FIGURES

1 : Implantation des Unités de production et composition des pôles Agromousquetaires ............................................................ 9


2 : Organigramme du service EA2i au 01/05/2022 ...................................................................................................................... 10
3 : Plan de masse de Vitré-Viande ................................................................................................................................................ 13
4 : Plan de masse de l'extension ................................................................................................................................................... 14
5 : Fonctionnement d'une cellule photovoltaïque ........................................................................................................................ 15
6 : Silicium monocristallin ............................................................................................................................................................. 16
7 : Silicium polycristallin ............................................................................................................................................................... 16
8 : Module amorphe ..................................................................................................................................................................... 16
9 : Cellule photovoltaïque CELLO .................................................................................................................................................. 17
10 : Cellule photovoltaïque PERC.................................................................................................................................................. 17
11 : Cellule photovoltaïque N IBC ................................................................................................................................................. 17
12 : Cellule photovoltaïque bifaciale ............................................................................................................................................ 18
13 : Cellule photovoltaïque demi-cellules ..................................................................................................................................... 18
14 : Cellule photovoltaïque biverre ............................................................................................................................................... 18
15 : Cellule photovoltaïque HIT .................................................................................................................................................... 19
16 : Tableau de comparaison des cellules .................................................................................................................................... 19
17 : Caractéristiques électriques d'un module photovoltaïque .................................................................................................... 20
18 : Caractéristique puissance/tension ........................................................................................................................................ 21
19 : Caractéristique courant/tension............................................................................................................................................ 21
20 : Caractéristique courant/tension en fonction de la température des cellules ........................................................................ 22
21 : Représentation coefficient AM .............................................................................................................................................. 22
22 : Caractéristique de cellules en série........................................................................................................................................ 23
23 : Caractéristiques de cellules en parallèle................................................................................................................................ 24
24 : Représentation du fonctionnement ....................................................................................................................................... 24
25 : Représentation du fonctionnement ....................................................................................................................................... 25
26 : Principe de fonctionnement d'un onduleur solaire ................................................................................................................ 25
27 : Courbe de rendement d'un onduleur solaire Huawei 60kVA ................................................................................................. 27
28 : Différentes topologies d'onduleur solaire.............................................................................................................................. 28
29 : Calcul d'éclairement au solstice d'hiver ................................................................................................................................. 30
30 : Carte de gisement solaire en France ..................................................................................................................................... 31
31 : Modules photovoltaïques intégrés au bâti ............................................................................................................................ 32
32 : Modules photovoltaïques en surimposition .......................................................................................................................... 32
33 : Module sur fixation lestée ..................................................................................................................................................... 33
34 : Module sur fixation soudée ................................................................................................................................................... 33
36 : Courbe de charge de l'année 2021 ........................................................................................................................................ 35
37 : Courbe de charge du 24 juin 2021 ......................................................................................................................................... 36
38 : Courbes de la VAN et du TRI projet ....................................................................................................................................... 37
39 : Tableau de comparaison des modules .................................................................................................................................. 39
40 : Tableau de comparaison ratio de puissance surfacique........................................................................................................ 39
41 : Implantation des modules, scénario n°2 ............................................................................................................................... 40
42 : Tableau de comparaison des onduleurs ................................................................................................................................ 41
43 : Tarif d'achat pour la revente totale au 1er mai 2022............................................................................................................ 43
44 : Représentation de la revente de surplus ............................................................................................................................... 44
45 : Tarif d'achat et prime à l'investissement au 1er mai 2022 pour une installation en autoconsommation avec revente du
surplus .......................................................................................................................................................................................... 44
46 : principe de l'autoconsommation ........................................................................................................................................... 45
47 : Courbe de production solaire comportant un bridage dynamique réalisé de l'onduleur solaire ........................................... 46
48 : Énergie autoconsommée et taux d'autoconsommation Année 1 .......................................................................................... 47
62
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
49 : Énergie autoconsommée et soutirée du réseau pour l'année 1 ............................................................................................ 48
50 :Énergie consommée et production photovoltaïque sur l'année 2021 .................................................................................... 48
51 : Représentation du "Smart Energy Hub" ................................................................................................................................ 49
52 : Synthèse économique du point de vue Tiers investisseur et Autoproducteur ....................................................................... 51
53 : Synthèse des flux économiques ............................................................................................................................................. 52
54 : Les différents taux du projet .................................................................................................................................................. 53
55 : Courbe de charge Vitré-Viande, sans photovoltaïque ........................................................................................................... 54
56 : Courbe de charge Vitré-Viande, avec production photovoltaïque......................................................................................... 55
57 : Courbe de charge de l'année 2021 ........................................................................................................................................ 56
58 : Courbe de charge du 24 juin 2021 ......................................................................................................................................... 56
59 : Courbe de charge Saviel Tain, sans photovoltaïque .............................................................................................................. 57
60 : Courbe de charge Saviel Tain, avec production photovoltaïque............................................................................................ 57
62 : Grilles de vérification ATec n° 21/21-75_V1 .......................................................................................................................... 64

15. ANNEXES

Annexe 1 : Grille de vérification ATec n°21/20-72_V2 ........................................................................64


Annexe 2 : Grilles de vérification ATec n° 21/21-75_V1 .....................................................................65
Annexe 3 : Grille de vérification ATec n° 21/21-76_V1 .......................................................................66
Annexe 4 : Module photovoltaïque SUNPOWER MAXEON.................................................................67
Annexe 5 : Module photovoltaïque Trinasolar VERTEX ......................................................................69
Annexe 6 : Plan d’investissement ........................................................................................................71
Annexe 7 : Fiche thème mémoire........................................................................................................72

63
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Annexe 1 : Grille de vérification ATec n°21/20-72_V2

60 : Grilles de vérification ATec n° 21/21-75_V1

64
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Annexe 2 : Grilles de vérification ATec n° 21/21-75_V1

65
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Annexe 3 : Grille de vérification ATec n° 21/21-76_V1

66
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Annexe 4 : Module photovoltaïque SUNPOWER MAXEON

67
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
68
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Annexe 5 : Module photovoltaïque Trinasolar VERTEX

69
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
70
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Annexe 6 : Plan d’investissement

71
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Annexe 7 : Fiche thème mémoire

72
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
73
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
74
Mathieu BARBOT Ingénieur Génie Electrique Année 2021/2022
Mathieu BARBOT

Spécialité :
Génie Electrique 3ème année

Année universitaire : 2021-2022


Centre de La Roche Sur Yon / Cnam des Pays de La Loire

Résumé
Dans ce mémoire, vous trouverez les activités que j’ai pu réaliser durant cette troisième d’apprenti
ingénieur. Ces activités sont réalisées au sein de mon entreprise d’accueil AgroM Services. Elle fait partie
du groupement Agromousquetaires. Vous trouverez donc la présentation de cette entreprise ainsi que
du service EA2i auquel je suis affecté.
Les projets d’extension d’usine font face à une nouvelle problématique, à laquelle nous n’avions pas
été confrontés jusqu’à aujourd’hui, la mise en œuvre de systèmes d’énergies renouvelables. En
choisissant de vous présenter une partie de l’étude photovoltaïque, je vous montre la capacité d’un
ingénieur à s’adapter face à un sujet qui ne fait pas partie de son travail de tous les jours. Cela me
permet, notamment, de mettre en application les connaissances acquises au cours des trois années de
formation d’ingénieur en génie électrique.
Mots clés
Extension d’usine – Electricité – Énergie renouvelable – Onduleur – Cellule photovoltaïque

Abstract
In this dissertation, you will find the activities that I was able to carry out during this third apprentice
engineer. These activities are carried out within my host company AgroM Services. It is part of the
Agromousquetaires group. You will therefore find the presentation of this company as well as the EA2i
service to which I am assigned.
Plant extension projects are facing a new problem, which we had not been confronted until today, the
implementation of renewable energy systems. By choosing to present you a part of the photovoltaic
study, I show you the ability of an engineer to adapt to a subject that is not part of his everyday work.
This allows me to apply the knowledge acquired during the three years of training as an electrical
engineer.

Keywords
Plant extension – Electricity – Renewable energy – Inverter – Photovoltaic cell

Vous aimerez peut-être aussi