Vous êtes sur la page 1sur 77

Pour l'obtention du

Diplôme Universitaire de Technologie


Filière : Génie Électrique
Option : Electrotechnique et Electronique industrielle

Gestion d’énergie d’une station


électrique autonome

Réalisé et présenté par : Encadré par :


● M. HASSANE SOULEY Issaka M. Tariq RIOUCH
● M. RAHMAOUI Soufiane

ESTF - BP : 2427 Route Imouzzer - Fès Maroc


Tél : 05 35 60 05 84/85/86/87 - Fax : 05 35 60 05 88 - Site web : www.est-usmba.ac.ma

Année Universitaire : 2019 - 2020


2
Dédicaces :

Nous dédions cet évènement marquant de nos vies à :

A nos chers parents,


Qui ont toujours été là pour nous, et qui prient chaque jour pour notre réussite…

A nos frères et sœurs,

A nos amis et collègues,

A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce présent


travail, en guise de reconnaissance.

3
Remerciements :

Avant tout, nous remercions Allah, le tout puissant, le plus miséricordieux, le très
miséricordieux, qui nous a donné la force, la volonté et le courage de finir ce présent
travail.

Nous tenons à adresser notre reconnaissance à notre encadrant, Mr. Tariq RIOUCH,
pour ses conseils judicieux, sa disponibilité et son soutien moral et matériel.

Nos remerciements vont également à l'endroit du corps professoral de l‘École


Supérieure de technologie, en particulier aux professeurs d’Electrotechnique
d’Electronique, et d’Informatique industrielle, pour la qualité de l’enseignement
offert tout au long de ces deux années et qui nous ont fourni les outils nécessaires à
la bonne réalisation de notre projet.

Nos Sincères remerciements à tout le personnel administratif de l’école supérieure


de technologie de Fès.

Infinie gratitude à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à l'accomplissement
de ce travail et qui ont fait preuve de parfaite collaboration tout au long de ce projet.

4
Table des matières :

Dédicaces………………………………………………………………………………….….3
Remerciements……………………………………………………………………………….4
Introduction générale………………………………………………………………………..9
Chapitre 1 : Gestion des flux énergétiques dans les systèmes hybrides de sources d’énergies
renouvelables……………………………………………………………… …..11
1. Qu'est-ce qu'un système hybride d’énergie ? ………………………………… ..11

2. Importance de l’hybridation ………………………………………………… …11


3. Importance de l’hybridation ……………………………………………… …..12
4. Combinaisons de Systèmes hybrides à énergies renouvelables…………………. 15
5. Combinaisons de Systèmes hybrides à énergies renouvelables…………………...16
6. Architecture à bus CA……………………………………………………………..16
7. Architecture mixte à bus CC/CA………………………………………………….17
8. État de l'art sur la gestion optimale des flux d'énergie dans les systèmes hybrides à
énergies renouvelables……………………………………………………………18
Chapitre 2 : Généralité sur les énergies renouvelables et Modélisation dynamique du
système autonome hybride photovoltaïque-éolien pour applications.…………………. 21
Le Photovoltaïque……………………………………………………………...21
1. Utilisation d'un générateur photovoltaïque (PV)……………………….22
2. Modélisation des caractéristiques du module/champ PV………………23
3. Dimensionnement d'un système PV…………………………………....25
L’éolienne …………………………………………………………………….. 26
1. Le vent………………………………………. ………………………….26

2. Présentation de la turbine éolienne …………………………………… 27


3. Caractéristique puissance-vitesse d'une éolienne……………………..…27
4. Modélisation et simulation des caractéristiques d'une éolienne…………28
5. Dimensionnement et choix d'un système éolien………………………31
Chapitre 3 : Étude, modélisation et dimensionnement du système de stockage par batterie
ion-lithium………………………………………………………………………....32
1. Introduction……………………………………………………………..32

5
2. Étude du système de stockage par batterie ion-lithium ………………..33
3. Mécanisme de vieillissement des batteries ion-lithium ………………34
4. Principe de fonctionnement de la batterie ion-lithium………………….34
5. Avantages et inconvénients des batteries au lithium-ion ……………….35
6. Principales technologies Lithium-ion et leur domaine d'applications.….37
7. Gestion de l'énergie ………………………………………………….….38
8. Modélisation de la batterie ion-lithium……………………………….39
9. Dimensionnement d'une batterie ……………………………………….47
Chapitre 4 : Mise au point de la stratégie de gestion d’un système autonome hybride
photovoltaïque-éolienne pour applications domestiques …………………………….....50

1. Stratégies de gestion d'un système hybride d'énergie …………………..50


2. Stratégies de gestion du système autonome hybride photovoltaïque-éolien pour
applications domestique…………………………………………….52
Chapitre 5 : Implantation de l’algorithme de gestion en technologie d’intégration à grande
échelle (VLSI)……………………………………………………………………55
1. Vérification du code VHDL à l'aide du simulateur ISim………………..57
2. Co-Simulation et implémentation de la stratégie de gestion sur une carte
FPGA…………………………………………………………………….58
Conclusion…………………………………………………………………………………..61
Table de références ………………………………………………………………………..63
Annexe A : Conception de l’algorithme de gestion en langage VHDL dans Xilinx ISE Design
Suite 14.7…………………………………………………………………………...65
Annexe B : Description de l’algorithme de gestion en langage VHDL…………………….70

Annexe C : Programme test Bench de l'algorithme de gestion ……………………………74

Annexe D : Les blocs internes………………………………………………………………76

6
Liste des figures :

Figure. 1.1 : Système hybride à énergies renouvelables……………………………………15


Figure. 1.2 : Structure de SHER à bus à courant continu …………………………….……16
Figure. 1.3 : Structure de SHER à bus à courant alternatif…………………………………17
Figure. 1.4 : Structure de SHER à bus à courant continu/courant alternatif………..………17
Figure 2-1 : Passage de la cellule solaire au système photovoltaïque…………………….…21
Figure 2-2 : installation photovoltaïque couplée au réseau…………………………….……22
Figure 2-3 : installation photovoltaïque autonome………………………………….………23
Figure 2-4 : Schéma équivalent d'une cellule photovoltaïque……………………….………23
Figure 2-5 : modèle électrique d'un module photovoltaïque…………………………………25
Figure 2-6 : Modèle électrique d'un champ photovoltaïque…………………………………25
Figure 2-7 : Délimitation des zones de fonctionnement sur la caractéristique puissance-vitesse du
vent……………………………………………………………………………………….27
Figure 2-8 : Constitution d'une chaine de production éolienne a axe vertical………………28
Figure 2-9 : Tube de courant autour d'une éolienne…………………………………………29
Figure 2-10 : illustration de la limite de Betz………………………………………….……30
Figure 3-1 : Fonctionnement d'une batterie lithium-ion……………………………….……35
Figure 3-2 /Tableu1 : principales technologies Lithium-Ion et leurs utilisations………..…38
Figure 3-3 : Schéma d'un système BMS au cœur d'une production énergétique solaire-éolien-
stockage……………………………………………………………………………………..39
Figure 3-4 : courbe de décharge typique d'une batterie quelconque par simulation…………41
Figure 3-5 : courbe de décharge typique d'une batterie de Sheferd par simulation……….…41
Figure 3-6 : Schéma du modèle Rint…………………………………………………..……44
Figure 3-7 : Schéma du modèle RC……………………………………………………….…45
Figure 3-8 : Schéma du modèle de Thevenin………………………………………………..46
Figure 3-9 : Schéma du modèle PNGV………………………………………………… …47

7
Figure 3-10 / Tableau 2 : exemple des tensions recommandées pour une installation PV pour
différentes puissances crêtes…………………………………………………………………49
Figure 3-11 : différents montages possibles des batteries………………………………..….49
Figure. 4.1 : Diagramme de priorités des charges………………………………………..….52
Figure. 4.2 : Organigramme de la stratégie de gestion……………………………………...54
Figure. 5.1: Model-Based Design………………………………………………………..…56
Figure 5.2: Model Based Design for FPGA …………………………………………..….56
Figure 5.3 : Processus de vérification du code VHDL……………………………………57
Figure 5.4 : Vérification du code VHDL dans Isim Simulator……………………..…….58
Figure 5.5 : Bloc « Black Box » de la stratégie de gestion…………………………….…59
Figure 5.6 : Bloc de Co-Simulation hwcosim de la stratégie de gestion…………….……60
Figure 5.7 : Modèle de Co-Simulation du système hybride dans l’environnement MA
TLAB/Simulink……………………………………………………………………….……60

8
Introduction générale :

Les systèmes de production d'énergie décentralisés basés sur les énergies renouvelables,
tels que les panneaux photovoltaïques et les éoliennes, sont utilisés pour réduire la consommation
de carburant et les émissions de gaz à effet de serre. En raison du comportement intermittent de la
vitesse du vent et de l'irradiation solaire dans la nature généralement imprévisible, la production
d'énergie à partir du photovoltaïque et de l'éolienne introduit plus d'incertitude dans l'exploitation
d'un micro réseau autonome. Le principal défi lié à l'utilisation de l'énergie éolienne et solaire
comme source d'énergie réside dans le fait que l'énergie éolienne comme le solaire peut ne pas être
disponible en cas de besoin d'électricité. L'intégration du système de stockage d'énergie (SSE) afin
de réduire l'incertitude liée à la production solaire-éolienne améliorera la fiabilité et la sécurité de
la production. Le système de stockage peut jouer un rôle déterminant dans la génération de l'énergie
et ainsi lisser les variations de l'énergie produite sur un horizon temporel souhaité. Le système de
stockage peut également être utilisé pour atténuer les variations de la puissance de la charge.
La modélisation du système hybride est importante pour prévoir, analyser, discuter et prédire si
possible le comportement du système afin de conclure sur le modèle idéal.
Les systèmes solaire et/ou éolien sont largement utilisés dans les applications autonomes,
cependant, le comportement intermittent de l'irradiation et du vent affecte sérieusement la stabilité
de la production. En effet, l'énergie photovoltaïque n'est pas disponible la nuit, par temps nuageux
et par temps neigeux, lorsque de 1' électricité est nécessaire ; tout comme l'énergie éolienne,
inexistante a 1 'absence du vent. L'extraction de la puissance maximale des sources de natures
fluctuantes est un problème majeur. L'algorithme de poursuite du point de puissance maximale
(PPPM) ou en anglais « maximum power point tracking (MPPT) » est largement utilisé dans la
littérature afin de remédier à ce problème. Nous proposons ici un système de stockage par batterie
ion-lithium couplé à une production solaire éolienne autonome monté sur une charge variable allant
jusqu'à 14KW. L'intégration d'un système de stockage est nécessaire afin de récupérer la production
excédentaire ou d'alimenter un pic de demande occasionnelle dans ce cas précis.

9
Le présent travail se situe donc dans un souci d'exploitation du potentiel en énergie renouvelable
d'un système hybride Solaire-Éolien avec récupération d'énergie. Nous avons pour tâche la gestion
de l’énergie produite à savoir stockage et alimentation d’une charge par grâce à un programme écrit
en VHDL et implanter dans une carte électronique FPGA.
Pour atteindre un tel objectif, nous avons élaboré un plan d'étude scindé par des sections ou
chapitres :
✓ Premièrement, une étude sur l'état de l'art et une investigation sur la faisabilité du
système hybride à stockage et l'intégration du système de stockage dans un micro réseau
autonome seront élaborées ;
✓ Ensuite, une étude détaillée sur la modélisation dynamique du système autonome hybride
photovoltaïque-éolien et sa simulation (avec Matlab/Simulink) ainsi qu’une introduction
sur les caractéristiques électriques de base de la production solaire et éolienne seront
aussi étalées ;
✓ Une étude et une modélisation du système de stockage choisi dans un scénario solaire-
batterie-charge DC montrant son apport dynamique dans un tel système seront présentées
;
✓ Finalement, des simulations du système global sur Matlab/Simulink et du programme de
gestion sur Xilinx seront présentés afin de valider les bonnes performances du système
hybride et ceux du système de stockage par batterie ion-lithium à réagir face à une
demande variable.

10
Chapitre I :
Gestion des flux énergétiques dans les système
hybrides de sources d’énergies renouvelables

Ce présent chapitre est basé sur l’étude d’un système hybride d'énergie et l'importance de
l'hybridation.
En premier lieu, quelques combinaisons de systèmes hybrides à énergies renouvelables seront
présentées. Plusieurs combinaisons de système hybride à énergies renouvelables peuvent exister,
cependant seulement le système hybride photovoltaïque éolien sera traité en détail.

1. Qu'est-ce qu'un système hybride d’énergie ?


De façon générale, un système hybride d’énergie est un système qui combine différents systèmes
de production. Par exemple, la combinaison éolien-diesel est un système hybride d'énergie. De nos
jours, les systèmes hybrides d'énergie associent au moins deux technologies complémentaires : une
ou plusieurs sources d'énergie classiques, généralement des générateurs au diesel, et au moins une
source d'énergie renouvelable. Les systèmes hybrides d'énergie sont généralement autonomes par
rapport aux grands réseaux interconnectés et sont souvent utilisés dans les régions isolées. Les
systèmes hybrides à énergies renouvelables sont fiables, sans pollution et permettent de répondre
à la demande d'énergie sur de longues périodes.

2. Importance de l’hybridation :
Aujourd’hui, il est devenu impératif pour les chercheurs de trouver en dehors des énergies fossiles
et fissiles d’autres sources d ' énergie propre et renouvelable. Il s'agit entre autres des énergies
provenant des sources comme le soleil, le vent, la géothermie, la biomasse et l'océan. Ces sources
d’énergie propre et durable sont favorables à l’environnement contrairement aux sources d’énergie

11
conventionnelles. Toutefois, ces sources d’énergies renouvelables varient en fonction du temps de
la journée, de la saison et de l’année. La nature aléatoire de ces sources a conduit les chercheurs à
se tourner vers l'hybridation, c’est-à-dire la combinaison de deux ou plusieurs sources d’énergies
renouvelables. L'hybridation apporte donc au système une disponibilité accrue et un
approvisionnement constant des charges en énergie. D’après le Laboratoire de Recherche en
Énergie Éolienne de l’Université du Québec à Rimouski, la combinaison de plusieurs sources
d’énergie, surtout les renouvelables, permet d’optimiser au maximum les systèmes de production
d ' électricité, aussi bien du point de vue technique qu’économique. L'hybridation des sources
d’énergies renouvelables a un intérêt considérable par leur flexibilité incomparable, leur souplesse
de fonctionnement et leur prix de revient attractif.
De plus, l'hybridation permet de :
• Lisser la puissance délivrée par la source d’énergie ;
• Palier pendant une durée limitée une indisponibilité partielle ou totale de la source d’énergie.
Cependant, ces solutions exigent un dimensionnement laborieux préalable basé sur une
connaissance approfondie du gisement en énergies renouvelables du site d’implantation en amont,
une gestion rigoureuse de l’énergie électrique produite à l’aval. Cette gestion rigoureuse de
l’énergie s’appuie sur l’intelligence des dispositifs de régulation et de contrôle.

3. État de l'art sur les systèmes hybrides à énergies


renouvelables :
Au cours des dernières années, beaucoup de recherches ont été effectuées sur la conception,
l'optimisation, le contrôle et l'opération des systèmes hybrides à énergies renouvelables. Les efforts
de recherche et de développement dans les technologies d’énergie renouvelable comme le solaire,
l’éolienne et d’autres sources d’énergie renouvelable doivent continuer afin d’améliorer leurs
performances et fiabilité. Compte tenu des récents développements, il est clair que ce domaine
prend de l’ampleur. A cause de la nature stochastique des sources d'énergies renouvelables, il est
évident que les systèmes hybrides à énergies renouvelables doivent comprendre au moins un
système de stockage d'énergie pour satisfaire la demande des charges à tout instant. Le système de
stockage d’énergie peut être un banc de batteries, un ensemble électrolyseur et pile à combustible,
un supercondensateur ou la combinaison de ces systèmes de stockage.

12
D’après José L. et collaborateurs, les systèmes autonomes hybrides à énergies renouvelables sont
généralement plus adaptés que les systèmes qui ont une seule source d’énergie pour
l’approvisionnement en électricité des applications hors réseau, en particulier dans les zones
reculées et difficiles d’accès. Ces types de systèmes démontrent une plus grande fiabilité que les
systèmes simples photovoltaïque (PV) ou éolien. Les systèmes hybrides les plus utilisés sont les
combinaisons PV -Éolien-Batterie et PV-Diesel- Batterie. Les batteries (normalement de type
plomb-acide) sont habituellement utilisées comme système de stockage. Le stockage d’énergie
sous forme d’hydrogène, bien que techniquement viable, a un inconvénient en termes de sa faible
efficacité dans le processus de conversion électricité-hydrogène-électricité, outre le fait que, sur le
plan économique, il ne peut pas rivaliser avec le stockage de la batterie à l'heure actuelle.
Une revue de littérature a été faite par Prabodh Bajpai et Vaishalee Dash en 2012 sur les systèmes
hybrides à énergies renouvelables pour la production d’électricité dans les applications autonomes.
Dans cette étude, les auteurs se sont fixé comme objectifs l’examen minutieux de l’état de la
recherche sur le dimensionnement, l’optimisation, la gestion énergétique et la modélisation des
composants des systèmes hybrides à énergies renouvelables. Ils affirment que les systèmes
hybrides à énergies renouvelables peuvent fournir une alimentation ininterrompue en énergie et
une émission zéro de gaz à effet de serre qui est le principal avantage de ces systèmes. L’utilisation
généralisée de ces systèmes permettra non seulement de résoudre les questions énergétiques, mais
aussi de garantir une planète plus verte et durable.
En 2014, Madan A. et al ont fait une revue sur l’état de la recherche sur les systèmes hybrides
d’énergie. Dans leur étude, plusieurs travaux publiés par l'Institute of Electrical and Electronics
Engineers (IEEE), dans des magazines et des actes de conférences ont été analysés. 11 ressorts de
cette étude que parmi les sources d’énergies renouvelables, l’énergie solaire et l’énergie éolienne
sont les sources les plus utilisées dans la production d’électricité dans de nombreux pays en
développement. Plusieurs systèmes hybrides d’énergie sont analysés et une étude détaillée a été
effectuée pour différentes stratégies de commande et des algorithmes d’optimisation ont été
incorporés dans 15 différentes sources d'énergie non-conventionnelles. Il se trouve que beaucoup
de chercheurs ont étudié par simulation et expérimentalement les systèmes hybrides d'énergie.
Enfin, ils concluent que les systèmes hybrides d'énergie sont fiables, économiques et efficaces pour
satisfaire les besoins en énergie.
À travers ces différentes études, nous constatons que les systèmes hybrides à énergies
renouvelables constituent une solution viable, économique et efficace pour les régions éloignées,

13
difficiles d’accès et dépourvues de réseau électrique. De ce fait, nous nous intéresserons par la suite
à la combinaison de systèmes hybrides à énergies renouvelables avec des systèmes de pompage
d’eau.
En 2013, une revue de littérature sur les sources d'énergies renouvelables combinées aux systèmes
de pompage d'eau a été menée par C. Gopal et al. Les auteurs affirment que les sources d’énergies
renouvelables pour le pompage d'eau sont identifiées comme une alternative viable pour remplacer
les méthodes classiques de pompage d'eau. Les combinaisons de systèmes de pompage avec les
sources d'énergies renouvelables étudiées dans cet article sont : le système de pompage
photovoltaïque, le système de pompage solaire thermique, le système de pompage éolien, le
système de pompage avec de la biomasse et le système de pompage avec les systèmes hybrides
d’énergies renouvelables. Les performances de chacune de ces combinaisons ont été étudiées à
fond et une comparaison a été effectuée entre les différentes combinaisons. Les auteurs rapportent
que les performances d’un système de pompage hybride sont meilleures que celles des systèmes
éolien et photovoltaïque. Ils ont également conclu que les systèmes de pompage hybrides sont
adaptés pour les petits systèmes de pompage d’eau. En d’autres termes, les systèmes hybrides à
énergies renouvelables pour le pompage d’eau présentent un intérêt considérable par leur flexibilité
et leur souplesse de fonctionnement. Cependant, parmi les sources d’énergies renouvelables pour
l’irrigation, le système de pompage photovoltaïque est largement utilisé pour l’irrigation et les
applications domestiques, suivi par le système de pompage éolien. Dans cette étude, une attention
particulière a été accordée au système hybride photovoltaïque éolien pour le pompage d’eau. En
conclusion, d’après les auteurs, l’utilisation des sources d’énergies renouvelables dans les
applications de pompage d’eau joue un rôle essentiel dans la réduction des émissions de gaz à effet
de serre.
Une analyse d’un système hybride photovoltaïque-éolien pour le pompage d’eau a été effectuée
par Brian D. et Byron A. en 2012. D’après ces deux chercheurs, il existe de nombreux systèmes de
pompage d’eau (par exemple : solaire photovoltaïque, diesel, éolien, etc.), mais très peu de
systèmes combinent le photovoltaïque et l’éolien pour améliorer éventuellement la fiabilité et les
performances du système. L’objectif pour ces chercheurs était de déterminer les avantages et les
inconvénients de l’utilisation d’un système hybride d’énergie par rapport à un système
photovoltaïque ou éolien seul. Il résulte de cette étude que le système hybride de pompage d’eau
pompe 28% plus d’eau que les systèmes photovoltaïque et éolien auraient pompé individuellement.
Par conséquent, le système hybride semble être le plus efficace des trois systèmes testés.

14
À présent, les systèmes hybrides photovoltaïques-éoliens pour les applications de pompage d’eau
sont flexibles, performants et efficaces. Un aspect qui est devenu clair, après cet état de l'art, est la
rareté des écrits sur les systèmes hybrides à énergies renouvelables pour l’irrigation mais surtout
sur la gestion d’énergie de ces systèmes. À notre connaissance, il y a très peu d’articles scientifiques
sur la gestion d’énergie des systèmes autonomes hybrides à énergies renouvelables pour
l’irrigation. Par conséquent, nous concentrerons notre effort sur la gestion de système hybride
photovoltaïque-éolien pour les applications d’irrigation.

4. Combinaisons de Systèmes hybrides à énergies


renouvelables :

Il existe plusieurs structures ou dispositions de systèmes hybrides à énergies renouvelables.


L’électronique de puissance est très importante dans un système hybride à énergies renouvelables
(Fig.2.1). Les systèmes de stockage comme les batteries et le stockage d'hydrogène (piles à
combustible) sont habituellement utilisés.

Energies
Consommation
renouvelables

Stockage Electronique
d’énergie de puissance

Figure. 1.1 : Système hybride à énergies renouvelables.

Un système hybride à énergies renouvelables combine deux ou plusieurs technologies d’énergies


renouvelables comme les panneaux photovoltaïques, les éoliennes, les petites turbines
hydroélectriques, etc. En outre, il comprend des équipements d'électronique de puissance et des

15
systèmes de stockage. Trois architectures s’imposent parmi les SHER à savoir : architecture à bus
CC, architecture à bus CA et architecture mixte à bus CC-CA.

5. Architecture à bus CC :
Dans cette architecture (Fig.1.2), les composants de production d'énergie (électricité) sont tous
connectés au bus à courant continu CC à travers des convertisseurs de puissance. Les composants
de production d'énergie à CA sont d'abord connectés à un redresseur qui se chargera de la
conversion CA-CC. Le système de stockage (par exemple une batterie ou un accumulateur
électrochimique) est connecté au bus CC. Généralement, les batteries sont protégées contre la
surcharge et la décharge profonde par un régulateur de charge. Les charges à courant alternatif
peuvent être alimentées en énergie à travers un onduleur. Les batteries et les convertisseurs sont
dimensionnés pour alimenter des pics de charge. L'avantage d'une telle architecture réside dans sa
simplicité, ce qui permet de simplifier le système de commande. Cependant, le rendement de
l'ensemble du système est faible, parce qu'une certaine quantité d'énergie est perdue à cause des
batteries et des pertes dans les convertisseurs.

Bus CC
Sources d'énergie
Convertisseurs
Onduleur Charges CC
renouvelable
de puissance
(Photovoltaïque,
éolienne…etc.)
Charges CC Système de stockage

Figure. 1.2 : Structure de SHER à bus à courant continu

6. Architecture à bus CA :
La puissance fournie par chaque composant de production d'électricité est centralisée sur un bus à
courant alternatif (CA). Les générateurs CA peuvent être directement connectés sur le bus CA ou
avoir besoin d'un convertisseur CA/CA. Les générateurs CC utilisent un onduleur pour être

16
connectés sur le bus CA. Les batteries sont liées au bus CA à travers un convertisseur
bidirectionnel. Les charges CC peuvent éventuellement être alimentées par les batteries.

Photovoltaïque Éolien Hydroélectricité

Convertisseur Convertisseur Convertisseur


CC-CA CA-CA CA-CA

Bus CA

Convertisseur CA-CC
Charges
Charges CC
CA
Système de stockage

Figure. 1.3 : Structure de SHER à bus à courant alternatif

7. Architecture mixte à bus CC/CA :


Dans la configuration à deux bus, les sources d'énergie renouvelable peuvent alimenter une partie
de la charge en CA et l'autre partie en CC. Les deux bus doivent être reliés par un convertisseur
bidirectionnel.

CC CA

Sources d'énergie renouvelable Sources d'énergie


Convertisseurs
(Photovoltaïque, éolienne…etc.) renouvelable
de puissance
(Photovoltaïque,
Système de
éolienne…etc.)
stockage
Charges CC
Charges CC

Figure. 1.4 : Structure de SHER à bus à courant continu/courant alternatif

17
8. État de l'art sur la gestion optimale des flux d'énergie dans
les systèmes hybrides à énergies renouvelables :

À la lumière de ce qui précède, la combinaison de plusieurs sources d'énergies renouvelables pour


former un système hybride d'énergie est une solution fiable et efficace pour plusieurs régions
éloignées. Cependant, le défi fondamental dans le fonctionnement de ces systèmes hybrides est la
gestion de la puissance délivrée à la charge. La puissance à la sortie des sources renouvelables étant
intermittente et dépendant de plusieurs conditions non-contrôlables, un système de gestion efficace
est nécessaire pour prendre des décisions pour une meilleure utilisation de l’énergie. Une stratégie
de gestion optimale de la puissance doit permettre d'avoir un système efficace, fiable le et à moindre
coût. L'objectif principal de la gestion d’énergie est de pouvoir répondre à la demande de la charge
de pointe en tout temps. La littérature sur les systèmes de gestion de l'énergie est très vaste et
comprend différentes configurations de système hybride impliquant les sources d'énergies
renouvelables. Les études pertinentes sur la gestion optimale des flux d'énergie dans les systèmes
hybrides d’énergie sont présentées ci-après.
En 2014, Prema et Rao ont effectué une revue de littérature sur les modèles prédictifs pour la
gestion de la puissance d'un micro réseau hybride. Ils donnent un aperçu des stratégies de gestion
de la puissance, les méthodes pour optimiser le système hybride d’énergie et les algorithmes de
prévision de la demande. Les avantages de la gestion prédictive de la puissance, les
développements récents, les défis et les tendances futures sont discutés en détail. Les auteurs
affirment qu’une stratégie de gestion prédictive de la puissance peut être conçue pour améliorer
l'efficacité globale du système en optimisant l'utilisation directe des sources d'énergies
renouvelables. Cependant, la possibilité d'avoir des erreurs de prévision existe toujours. Par
conséquent, d'après les chercheurs, une stratégie de gestion adaptative qui fonctionne sur des
intervalles de temps plus courts peut être intégrée dans la gestion avancée de la puissance pour
soutenir la stratégie de gestion prédictive.
Ipsakis et collaborateurs ont proposé en 2008, les stratégies de gestion de l'énergie d’un système
autonome utilisant les sources d'énergies renouvelables et le stockage sous forme d'hydrogène. Les
auteurs ont développé trois stratégies de gestion efficace de l'énergie d’un système autonome
hybride photovoltaïque-éolien qui stocke l'énergie excessive sous forme d'hydrogène pour une
utilisation future dans une pile à combustible. Le système autonome hybride étudié par les auteurs
est composés de panneaux photovoltaïques de capacité nominale de 5 kW, de trois éoliennes de

18
capacité totale de 3 kW, d'une charge de 1 kW, d’un électrolyseur de 4.2 kW, d’une pile à
combustible de 4 kW et d'un accumulateur plomb-acide de capacité totale de 3000 Ah à 48 V Cc.
L'objectif principal des stratégies de gestion est de réaliser une gestion efficace dans des conditions
météorologiques variables qui permettraient d’assurer la satisfaction des besoins en énergie et de
maintenir des coûts d’exploitation à un niveau raisonnable. L’indicateur clé qui régit le
fonctionnement de la stratégie de gestion est l’état de charge (SOC pour State Of Charge) de
l’accumulateur. Compte tenu de l’importance de l’accumulateur dans le bon fonctionnement de
l’ensemble du système, il est essentiel de maintenir le SOC de l’accumulateur entre un niveau
maximum admissible SOCmax et un niveau minimum SOCmin qu’il ne faut pas dépasser. En
général, lorsque l’état de charge de l’accumulateur atteint son niveau maximum SOCmax, l'excès
d’énergie est utilisé pour la production d’hydrogène, et lorsque le SOC atteint son niveau minimum
SOCmin, la pile à combustible est activée pour satisfaire la demande en énergie. Les résultats
simulés sur une période de temps de quatre mois ont permis de révéler les performances des trois
stratégies de gestion proposées.
Une étude similaire a été menée en 2012 par Dursum et Kilic sur l’évaluation comparative de trois
stratégies de gestion de la puissance d’un système autonome hybride photovoltaïque/éolien/pile à
combustible/ accumulateur. Dans cette étude, l’efficacité énergétique de la batterie a été évaluée
avec trois stratégies de gestion de puissance. Ainsi, pour augmenter le temps de fonctionnement de
la pile à combustible et pour permettre un flux d’énergie continu, trois stratégies de gestion de
puissance sont proposées. L’état de charge maximum et minimum du banc de batterie permettent
de déterminer le fonctionnement de la pile à combustible. Les trois stratégies de gestion ont
amélioré l’efficacité énergétique du banc de batterie.
En 2015, Higuita Cano et collaborateurs ont fait une étude sur la gestion d’énergie d'un système
autonome hybride photovoltaïque/éolien/batterie/pile à combustible pour la production
d'hydrogène basé sur l’incertitude. Les auteurs ont proposé une nouvelle stratégie de gestion
d’énergie d’un système autonome hybride basée sur une approche de logique floue. D’après les
chercheurs, l’intégration de la prévision de la puissance nette du système permet d’avoir une
meilleure gestion de l’énergie. La stratégie de gestion a été validée en utilisant des données de
quatre semaines et en supposant que chaque semaine correspond à une saison dans l’année. Ils ont
également effectué une étude comparative entre la nouvelle stratégie de gestion proposée et une
stratégie optimisée récemment rapportée dans la littérature. Selon leur conclusion, la stratégie de
gestion basée sur la logique floue et la prévision de la puissance nette, est susceptible de maintenir

19
l’état de charge de la batterie dans la bonne plage de fonctionnement, tout en minimisant en même
temps la dégradation associée aux cycles de démarrage et d’arrêt de la pile à combustible et de
l’électrolyseur.
Il existe beaucoup d’autres études qui ont été effectuées sur la gestion de systèmes hybrides à
énergies renouvelables. Comme on peut le constater à partir de la recherche bibliographique, il
existe très peu de recherches qui associent un système hybride à énergies renouvelables à un
système de pompage d’eau. De plus il n’existe pratiquement pas d’études sur la gestion des
systèmes hybrides à énergies renouvelables pour les applications d’irrigation. Le but de cette étude
est de concevoir un système de gestion efficace pour un système autonome hybride à base d’éolien
et photovoltaïque pour les applications d’irrigation.

20
Chapitre II :
Généralité sur les énergies renouvelables et
Modélisation dynamique du système autonome
hybride photovoltaïque-éolien pour applications :

I. Le Photovoltaïque :
L'effet photovoltaïque se manifeste par l'apparition d'une différence de potentiel à la jonction
entre un métal et un semi-conducteur ou entre deux semi-conducteurs lorsque le dispositif reçoit
un rayonnement lumineux de longueur d'onde adéquate. Ainsi une cellule photovoltaïque peut
convertir l'énergie solaire en énergie électrique en mettant en jeu ce phénomène physique
optoélectronique. Industriellement les matériaux les plus utilisés sont à base de silicium. Les
performances de rendement énergétique atteintes industriellement sont de 13 à 14 % pour les
cellules à base de silicium monocristallin, 11 à 12% avec du silicium polycristallin et enfin 7 à 8%
pour le silicium amorphe [13]. Le passage d'un module à un panneau se fait par l'ajout de diodes
de protection, une en série pour éviter les courants inverses et une en parallèle, dite diode by-pass.
Celle-ci n'intervient qu'en cas de déséquilibre d'un ensemble de cellules pour limiter la tension
inverse aux bornes de cet ensemble et minimiser la perte de production associée.

Figure 2-1 : Passage de la cellule solaire au système photovoltaïque.

21
1. Utilisation d'un générateur photovoltaïque (PV) :
Le domaine d'application des générateurs photovoltaïques est diversifié parmi lequel nous citons
deux principaux :
-On distingue le cas d'installations connecté au réseau : l'avantage du raccordement au réseau
est de se dispenser de la problématique du stockage de l'électricité. Mais lorsque le site de
consommation est isolé ou éloigné du réseau local, il serait judicieux en termes d'économie de
préférer une installation décentralisée.
- Le système peut également être autonome, l'énergie produite par les panneaux solaires
photovoltaïques est utilisée immédiatement (pompage, ventilation, etc…) ou stockée dans des
batteries pour une utilisation ultérieure. Le courant continu produit alimente directement des
appareils prévus à cet effet ou est transformé en courant alternatif via des dispositifs d'électronique
de puissance.

Figure 2-2 : installation photovoltaïque couplée au réseau.

22
Figure 2-3 : installation photovoltaïque autonome.

2. Modélisation des caractéristiques du module/champ PV :


Le principe physique d'une cellule photovoltaïque est représenté par le circuit électrique équivalent,
schématisé par la (figure 2-4) ci-dessous.

Figure 2-4 : Schéma équivalent d'une cellule photovoltaïque.

23
➢ Mise en équation :

Des études ont été effectuées par le passé, et divers modèles (des cellules/modules/panneaux
photovoltaïques) ont été élaborés avec succès par nombre de chercheurs. On cite principalement
deux (2) modèles couramment utilisés : le modèle a deux diodes (équation 2.1) et celui à une diode
(équation 2.2). Ce dernier est le plus utilisé, et son modèle électrique a été représenté à la (figure
2-6).
𝑉+𝑅𝑠𝐼 𝑉+𝑅𝑠𝐼
(𝑉+𝑅𝑠 𝐼)
I=IPh-I01[𝑒 𝑛1𝑉𝑇 − 1] – I02[𝑒 𝑛2𝑉𝑇 − 1] - (2.1)
𝑅𝑝
𝑉+𝑅𝑠𝐼
(𝑉+𝑅𝑠 𝐼)
I=IPh-I0[𝑒 𝑛𝑉𝑇 − 1] - (2.2)
𝑅𝑝
𝑁
(𝑉𝑃𝑉 +𝑅𝑠𝐼𝑃𝑉 )( 𝑠 ) 𝑁
𝑁𝑃 (𝑉𝑃𝑉 +𝑅𝑠 𝐼𝑃𝑉 )( 𝑠 )
𝑁𝑃
IPV=NpIPh – NpI0[𝑒 𝑛𝑉𝑇 𝑁𝑠 −1] - 𝑁 (2.3)
𝑅𝑝 ( 𝑠 )
𝑁𝑃

𝑘∗𝑇
Avec VT = (2.4)
𝑞

- V est la tension aux bornes du module et I le courant en sortie.


- q est la charge électrique de l'électron, q = 1.602177 x 1 o-" Coulomb.
- k est la constante de Boltzmann, k = 1.38 x 10-23 [J 1 K] - T est la température de la jonction [K]
- n est le facteur d'idéalité de la jonction.
- RsH est la résistance Shunt (parallèle)
- R, est la résistance série (2.1) (2.2) (2.3)
Le panneau photovoltaïque est constitué d'un ensemble de modules photovoltaïques montés en
série (Ns modules) et en parallèle (Np modules). On suppose ici que les cellules et les modules
sont uniformément mis ensemble et illuminés de façon égale. L'équation (2.3) représente son
modèle mathématique et la (figure 2-6), son modèle électrique.

24
Figure 2-5 : modèle électrique d'un module photovoltaïque.

Figure 2-6 : Modèle électrique d'un champ photovoltaïque.

3. Dimensionnement d'un système PV :


Le dimensionnement d'un système PV dépend généralement de plusieurs paramètres, entre autres,
du profil de charge à alimenter, mais aussi des caractéristiques électriques des modules PV et de
l'agencement série/parallèle de ces derniers. En effet, le groupement série permet d'augmenter la
tension de sortie du système PV alors qu'une association parallèle augmentera son courant. La
référence donne les détails d'une installation photovoltaïque.
En effet, connaissant la puissance de la charge à alimenter, et en négligeant les pertes
(consommation journalière déduite = 0), on a les relations suivantes :
La consommation journalière s’écrit :

25
Cons=P*t (Wh/j) (2.5)
La puissance crête est donnée par :
𝐶𝑜𝑛𝑠
Pc= 𝐾.𝐸 (Wc) (2.6)

Avec Cons: consommation journalière (Wh/J); K: facteur de correction englobant divers


rendements ainsi qu'un coefficient de sécurité, il est en général compris entre 0.55 et 0.65 et E est
l'énergie incidente sur le plan des modules (Kwh / m2 / j).
Le calcul du nombre de modules à mettre en série et parallèle est donné par :
𝑈
ns = 𝑈 𝑢 = modules en série (2.7)
𝑚

𝑃𝑐
np = 𝑃 = modules en parallèle (2.8)
𝐶𝑚𝑜𝑑 ∗𝑛𝑠

Le nombre de modules solaire à installer est alors le produit ns x np.


Le rendement solaire est donné par :
𝑃𝑐
𝜂=𝑃 (2.9)
𝐶𝑚𝑜𝑑 ∗𝑛𝑠

Pc : puissance crête du module (W)


G : Irradiation (Wh/m2)
Avec : S : surface (m2)
Uu : tension utile du module (V)
Um : tension du module (V)
PCmod : puissance du module (W)

II. L’éolienne :
1. Le vent :
Le vent est causé par le déplacement de la masse d'air qui est dû indirectement à l'ensoleillement
de la Terre. Par le réchauffement de certaines zones de la planète et le refroidissement d'autres
parties, une différence de pression est créée et les masses d'air sont en perpétuel déplacement. C'est
pourquoi le vent est une grandeur stochastique, intermittente qui dépend d'un ensemble de facteurs
tels que la situation géographique, l'altitude, la température et la hauteur de captage. Les
caractéristiques du vent déterminent non seulement la quantité d'énergie qui s'applique à la turbine,

26
mais également les contraintes de fonctionnement (turbulences, valeurs extrémales,) qui jouent
aussi sur la durée de vie. En réalité, le vent est mesuré par un anémomètre complété par une
girouette qui génère les grandeurs fondamentales que sont la vitesse et la direction.

2. Présentation de la turbine éolienne :


Un aérogénérateur, plus communément appelé éolienne, est un dispositif qui transforme une partie
de l'énergie cinétique du vent (fluide en mouvement) en énergie mécanique disponible sur un arbre
de transmission puis en énergie électrique par l'intermédiaire d'une génératrice. Les éoliennes sont
divisées en trois catégories selon leurs puissances nominales :
- Éoliennes de petite puissance : inférieure à 40 kW
-Éoliennes de moyenne puissance : de 40 à quelques centaines de KW.
- Éoliennes de forte puissance : supérieure à 1 MW.
Il existe différentes façons de classer les turbines éoliennes, mats celles-ci appartiennent
principalement à deux groupes selon l'orientation de leur axe de rotation : celles à axe horizontal
et celles à axe vertical.

3. Caractéristique puissance-vitesse d'une éolienne :


Pour une turbine éolienne, on distingue 4 zones de fonctionnements comme indiqué plus clairement
dans la figure suivante :

Figure 2-7 : Délimitation des zones de fonctionnement sur la caractéristique puissance-vitesse


du vent.

27
Après une (zone 1) où aucune puissance n’est délivrée pour des vitesses du vent inférieur à la
vitesse du démarrage Vmin, une section de fonctionnement normal existe. Si on extrait alors la
puissance maximale de la turbine grâce à un contrôle MPPT, celle-ci évolue alors selon le cube de
la vitesse du vent (zone II). Quand la puissance nominale Pn est atteinte, les paramètres de la turbine
(angle de calage β) doivent évoluer de façon à la limiter (zone III) ; en effet divers éléments de
l'aérogénérateur sont dimensionnés en fonction des charges, vitesse de rotation et puissances
correspondantes à cette vitesse de vent. Ces éléments ne peuvent pas supporter des valeurs de ces
grandeurs supérieures à certaines limites. Lorsque la vitesse du vent devient trop importante (zone
IV), les pales de la turbine sont mises en drapeaux (β=90°) pour ne pas détériorer le générateur
éolien.

4. Modélisation et simulation des caractéristiques d'une éolienne :


L'ensemble des différents éléments à modéliser dans une chaine de production éolienne est
schématisé sur la (figure 2-16). La première partie assure le transfert d'énergie aérodynamique en
une énergie mécanique (vent et turbine), passant ensuite au convertisseur électromécanique (qui
garantit cette conversion). Enfin, il s'agit de la partie d'électronique de puissance qui permet :
l'optimisation (imposition de la vitesse de MPPT à la turbine via la machine par le redresseur à
MLI côté machine) et la régulation de la tension du bus continu.
NB : étant donné que notre système concerne une installation décentralisée. la partie réseau et
onduleur coté réseau n "est pas prise en compte.

Figure 2-8 : Constitution d'une chaine de production éolienne a axe vertical.

28
a. Modélisation de la conversion de l'énergie éolienne :
❖ Loi de Betz :

Considérons le système éolien à axe horizontal représenté sur la (figure 2-10) sur lequel on a
représenté la vitesse du vent en amont de l'aérogénérateur V1 et V2 en aval. En supposant que la
vitesse du vent traversant le rotor est égale à la moyenne entre la vitesse du vent non perturbé à
l'avant de l'éolienne V1; et la vitesse du vent après passage à travers le rotor V2 soit :
(𝑉1+𝑉2)
V= (2.10)
2

La masse d'air en mouvement de densité p traversant une surface S des pales en une seconde est :
𝑉1+𝑉2
m = 𝜌S (2.11)
2

La puissance mécanique Pm alors extraite s'exprime par la moitié du produit de la masse et de la


diminution de la vitesse du vent (seconde loi de Newton)
(𝑉12 +𝑉22 )
Pm = 𝜌S (2.12)
2

Soit en remplaçant m par son expression dans (2.27) on obtient :


(𝑉1+𝑉2)(𝑉12 +𝑉22 )
Pm = 𝜌S (2.13)
4

Figure 2-9 : Tube de courant autour d'une éolienne.

Un vent théoriquement non perturbé traverserait cette même surface S sans diminution de vitesse
soit à la vitesse V1, la puissance Pmr correspondante serait alors :

29
𝜌S𝑉13
Pmr = (2.14)
2

Avec : -𝜌 : Masse volumique de 1' air [Kg.m3]


- S : surface active de la voilure de l'éolienne [m2]
- V1 : vitesse du vent à 1' entrée du tube de courant autour de 1' éolienne (m.s -1)
- Pmr : puissance mécanique récupérable (W).
Typiquement, la masse volumique de l'air dépend de l'altitude et de la température de la région où
est installée l'éolienne. La surface active de la voilure est calculée par :
S = 𝜋𝑅𝑣2 (2.15)
On obtient ainsi la relation entre la puissance extraite du vent et la puissance théoriquement
disponible au niveau des pâles de la turbine :

𝑉2 𝑉22
Pm [1+( )][1+( 2 )]
𝑉1 𝑉1
= (2.16)
Pmr 2

Si on représente la caractéristique correspondante à l'équation ci-dessus (figure 2-18), on s'aperçoit


𝑃𝑚
que le ratio ⁄𝑃 : appelé aussi coefficient de puissance Cp présente un maxima de 16/27. En
𝑚𝑟

pratique cette valeur n'est jamais atteinte, on atteint des valeurs de 0.45 à 0.5 pour les meilleures
éoliennes actuelles.

Figure 2-10 : illustration de la limite de Betz.

30
C'est cette limite théorique appelée limite de Betz qui fixe la puissance maximale extractible pour
une vitesse de vent donnée. Cette limite n'est en réalité jamais atteinte et chaque éolienne est définie
par son propre coefficient de puissance exprimé en fonction de la vitesse spécifique 𝜆 représentant
le rapport entre la vitesse de l'extrémité des pales de l'éolienne et la vitesse du vent.
❖ Conversion de l'énergie éolienne en énergie mécanique :

En combinant les équations (2.27, 2.29 et 2.31), la puissance mécanique disponible sur l'arbre de
l'aérogénérateur s'exprime comme suite :
𝑃 1
P = 𝑃 𝑚 * Pmr = 2Cp(𝜆)𝜌𝜋R2V13 (2.17)
𝑚𝑟

Ω1 𝑅
Avec 𝜆 = (2.18)
𝑉1

𝜆 est la vitesse spécifique et le produit Ω1 𝑅 est la vitesse linéaire au bout des pâles.

5. Dimensionnement et choix d'un système éolien :


Le dimensionnement optimal des unités de production dans les petits systèmes hors réseau est un
aspect important pour minimiser le coût annuel total. Cela peut s'appliquer aux systèmes de
production d'énergie éolienne, photovoltaïque et hybride éolien-voltaïque pour répondre à la
demande en énergie d'un site quelconque. Il est évident que le dimensionnement unitaire d'un
système solaire-éolien autonome nécessite simplement une tâche d'optimisation pour déterminer la
capacité de production optimale et le stockage des batteries pour un profil de charge typique. Dans
le processus d'optimisation, la demande d'énergie, la vitesse du vent et le taux d'ensoleillement sont
des valeurs estimées horaires moyennes annuelles pour le site donné [71]. En général le choix d'une
éolienne dépend fortement des conditions météorologiques. Les critères de choix de l'implantation
éolienne dépendent de la taille, de la puissance de l'emplacement du site et du nombre d'unités,
mais aussi de la charge à alimenter. Le rendement d'une éolienne dépend de la régularité et de la
puissance du vent. Les sites les plus intéressants sont généralement situés au bord de la mer ou au
sommet de collines et de montagnes bien dégagées.

31
Chapitre III :

Étude, modélisation et dimensionnement du système de


stockage par batterie ion-lithium :

1. Introduction :
Aujourd'hui, les applications des systèmes de stockages d'énergie sont nombreuses. Les batteries
sont les plus célèbres. Ils sont utilisés dans plusieurs industries, telles que les véhicules électriques
et hybrides, les systèmes à énergie renouvelable et les systèmes d'énergie marine. Les batteries
servent de secours dans les systèmes de conversion d'énergie éolienne ou photovoltaïque. Ils sont
mis en œuvre pour stocker l'énergie excédentaire capturée par l'énergie éolienne ou la lumière du
soleil à l'aide d'éoliennes par temps venteux ou ensoleillé, ainsi que pour libérer l'énergie stockée
pendant des périodes stationnaires ou pendant la nuit. Dans les trains et les véhicules électriques
ou hybrides, une batterie est utilisée pour stocker de l'énergie provenant du système de freinage à
récupération et pour restituer l'énergie au système lorsque le train est en mode traction. Ils peuvent
augmenter la fiabilité des systèmes hybrides. Dans toutes les applications mentionnées ci-dessus,
une modélisation et une simulation précises d'une batterie permettant d'examiner les performances
du système sont nécessaires. La modélisation de la batterie implique deux catégories de
modélisations : la modélisation électrochimique et la modélisation de circuit électrique. Le modèle
électrochimique d'une batterie est structurellement basé sur les actions et réactions
électrochimiques internes d'une cellule. Ce modèle est complexe et nécessite une reconnaissance
précise des processus électrochimiques dans la cellule. Il n'est pas appliqué dans les études de
puissance et de systèmes dynamiques. La modélisation de circuits électriques est un autre modèle
utile présenté par de nombreux chercheurs. Dans la modélisation du circuit électrique, les
caractéristiques électriques de la batterie sont prises en compte et des éléments linéaires passifs
sont utilisés. De tels modèles sont faciles à comprendre. Dans le présent chapitre, une modélisation
de la batterie au lithium-ion par une étude détaillée (fonctionnement, avantages, dimensionnement
...) sera effectuée. La conversion d'énergie dans les systèmes hybrides à récupération d'énergie
requiert 1 'utilisation des convertisseurs d'électronique de puissance, c'est pourquoi l'étude et la

32
modélisation du convertisseur bidirectionnel DC-DC et celui de l'onduleur seront aussi évoqués.
Finalement une simulation décrivant le dynamisme de la batterie sera présentée.

2. Étude du système de stockage par batterie ion-lithium :

Généralité :
La batterie au lithium-ion (Li-Ion) comme toute batterie est un accumulateur électrochimique qui
utilise le lithium sous une forme ionique. Elle libère de l'électricité par échange réversible des 1ons
lithium entre deux électrodes : une anode en graphite et une cathode en oxyde métallique
généralement. Cet échange se fait au sein d'un électrolyte liquide. Une batterie Li-Ion est constituée
de plusieurs cellules reliées les unes aux autres par des configurations séries et parallèles selon la
tension nécessaire et les besoins énergétiques de l'appareil ou de la charge qu'elle est destinée à
alimenter. Il est nécessaire de définir quelques notions indispensables pour décrire et caractériser
le vieillissement des batteries quand il s'agit d'aborder divers documents sur le sujet. Tout d'abord
il faut noter que l’appellation « batterie lithium-ion » englobe une vaste famille de batteries qui se
différencient par leur composition électrochimique. On parlera par exemple de LFP pour indexer
une batterie au Lithium Fer Phosphate, de LiMn pour batterie au Lithium Manganèse, de NCA
pour une batterie Lithium Nickel Cobalt Aluminium, etc.Une « batterie » est en fait constituée
d'assemblages en série (pour augmenter la tension) ou en parallèle (pour augmenter le courant). On
appelle généralement « élément » le composant élémentaire électrochimique constitué d'une paire
d'électrodes. Un « module » est un ensemble de quelques éléments (de l'ordre de la dizaine) reliés
entre eux et généralement contrôlés par un dispositif électronique qui assure la surveillance de la
tension et de la température de chaque élément. L'équilibrage des éléments peut être géré au niveau
de ce module. Un « pack » est un ensemble de plusieurs modules. La surveillance des différents
modules et la gestion de leur énergie est assurée par ce qui est couramment appelé le « BMS »
(Battery Management System). On définit la capacité nominale d'une batterie en « Ah » comme
étant la quantité de charge que celle-ci peut délivrer en une heure. Ainsi une batterie lithium de
10Ah se décharge en 1h sous un courant de 1OA. À partir de cette valeur de capacité nominale, on
construit le régime de courant qui est une valeur normalisée du courant : Il est important de
différencier le vieillissement de 1 'auto décharge d'une batterie. L'autodécharge se traduit par une
baisse de l'énergie stockée qu'il suffit de recharger pour que la batterie retrouve son niveau initial ;
le vieillissement correspond à une détérioration irréversible des performances. Ce vieillissement

33
est soit « calendaire » ou « en cyclage ». Le vieillissement calendaire intervient lorsque la batterie
est au repos ou en stockage. Les paramètres qui influent ce mode de vieillissement sont la
température et 1 'état de charge. Lorsque la batterie est utilisée en décharge ou en recharge, on parle
de vieillissement en cyclage. Ce dernier peut être influencé par de nombreux paramètres :
température, variation de 1 'état de charge, forme de courant, etc. Le vieillissement en cyclage
dépend donc très fortement de l'usage.

3. Mécanisme de vieillissement des batteries ion-lithium :


D'une manière générale, le vieillissement des batteries se manifeste par une perte de capacité et/ou
une augmentation de l'impédance interne. Cela se traduit par une baisse ou perte d'autonomie et/ou
de puissance progressivement au niveau des fonctionnalités des batteries. Le fonctionnement d'une
batterie lithium-ion est basé sur le transfert d'ions lithium entre ses deux électrodes à travers un
séparateur et un électrolyte. Ces ions s'insèrent dans l'électrode positive lors de la décharge et dans
l'électrode négative lors de la charge. Le vieillissement d'une batterie se manifeste soit par une perte
d'énergie en Wh (ou de capacité en Ah) soit par une augmentation de 1' impédance interne qui
entraine une diminution de la puissance disponible en charge ou en décharge. Cette augmentation
d'impédance induit également une perte de capacité lors d'une utilisation à fort courant Les
mécanismes de vieillissement des batteries lithium-ion sont nombreux et complexes.

4. Principe de fonctionnement de la batterie ion-lithium :


Le « Lithium » est un métal dont les atomes sont composés, entre autres éléments, d'électrons et de
protons. Il possède la caractéristique de céder facilement un électron. Il devient alors un ion, d'où
le terme « Lithium-Ion ». La batterie comporte un ou plusieurs accumulateurs, appelés cellules,
dotés chacun de deux électrodes. Dans de nombreux modèles, la cathode est faite d'oxyde de Cobalt
(Co02), avec un peu de lithium, tandis que l'anode est faite de graphite. L'électrolyte contient pour
sa part des ions lithium en grande quantité. La première charge des cellules est réalisée par le
fabricant de la batterie, car elle amorce le processus et fait accumuler les ions lithium dans l'anode,
créant ainsi une différence de potentiel entre la cathode et 1' anode. Lorsqu'on branche la batterie
sur un appareil, cela entraîne un déplacement des électrons à cause de la différence de potentiel
Les électrons passent de l'anode (électrode négative) à la cathode (électrode positive) par le circuit
externe, comme le montre l'exemple, les différents composants d'un smartphone qui sont alors

34
alimentés (figure 3-1). De leur côté, les ions de lithium chargés positivement quittent l'anode pour
retourner à la cathode, car ils sont attirés par les charges négatives des électrons.

En activité En charge
Figure 3-1 : Fonctionnement d'une batterie lithium-ion.

L'opération de charge consiste à faire repartir les électrons dans le sens inverse, c'est-dire de la
cathode vers l'anode. On utilise pour cela un chargeur extérieur qui est connecté à la batterie. En
conséquence, les ions de lithium passent de la cathode vers l'anode pour équilibrer la charge
électrique. Quand tous les ions sont passés, la batterie est complètement chargée.

5. Avantages et inconvénients des batteries au lithium-ion :


Les batteries lithium-ion sont des fabrications récentes comparées aux batteries au plomb. Elles
sont commercialisées depuis les années 1980. Le lithium est le métal le plus léger qui existe. Il
présente une densité d'énergie très importante. La technologie lithium-ion a fait ses preuves, grâce
à ce potentiel électrochimique, elles sont utilisées dans l'industrie électronique et automobile. Les
batteries au lithium surclassent toutes les précédentes technologies de stockage électrochimique :
batteries au plomb, au nickel, au zinc, au sodium ...
Avantages :
Parmi les avantages de cette technologie, nous citons :
❖ Sa capacité de stockage (en constante amélioration) : la densité d'énergie du
lithium-ion est généralement le double de celles des batteries standards ;
❖ Elle ne nécessite pas d'entretien : contrairement aux batteries au plomb par
exemple, le lithium-ion est une batterie ne nécessitant pas ou peu d'entretien. Pas

35
besoin de cycles complets de charge et de décharge, car elles ne subissent pas «
d'effet mémoire>> ;
N. B : L'effet mémoire est un phénomène qui affecte les performances et la durée de
vie des batteries lorsque celles-ci sont rechargées avant d'être totalement déchargées.
L'effet mémoire concerne principalement les batteries Nickel-Cadmium (Ni-Cd) et
Nickel-Métal-Hydrure (Ni-Mh). Les batteries au plomb (Pb) y sont quant à elles
beaucoup moins sensibles, même si cet effet mémoire a tout de même des
conséquences sur celles-ci. L'effet mémoire a pour conséquence de réduire la
quantité d'énergie que la batterie peut restituer et donc une diminution de la capacité
en ampères de celle-ci. La restitution de l'énergie de la batterie ne sera plus la même
en raison de cet effet mémoire.
❖ Sa durée de vie est importante : avec le lithium-ion, le taux d'autodécharge est très
faible par rapport aux batteries au plomb. Cependant, ce sont les batteries lithium fer
phosphate (LiFePo4) qui présenterait les meilleures performances d'après Tesla Luc
la célèbre firme de fabrication de voitures électriques ;
❖ Elle est petite et légère : leur petite taille et leur poids rendent l'utilisation des
batteries lithium-ion adaptées aux appareils électroniques destinés au grand public.
❖ Voltage : La tension des cellules au lithium est extrêmement stable même sous forte
décharge. La chute de tension liée au courant de décharge est 88 environ 10 fois
moins élevée que pour une batterie au plomb. Cela permet entre autres aux
convertisseurs de fonctionner dans de meilleures conditions.
❖ Coût de l'énergie stockée : Contrairement aux idées reçues, les batteries lithium ne
sont pas plus chères que celles au plomb si l'on rapporte la quantité d'énergie stockée
au prix. Certes, le coût initial est environ deux fois plus élevé, mais étant donné que
l'énergie stockable au cours de sa vie est environ 4 fois plus élevée, le prix est
finalement deux fois moindre.
❖ Elles peuvent se brancher au réseau électrique : grâce à leurs rendements proches
des 100%, les batteries lithium-ion sont particulièrement adaptées pour leur
application dans le photovoltaïque ou l'éolien. De plus, même à forts courants de
décharge, les batteries lithium-ion délivrent toute leur capacité. Si le choix des
batteries au lithium se justifie par leurs nombreux avantages, cette solution présente
également certaines limites.

36
Inconvénients :
Les principaux inconvénients sont :
❖ Le coût de fabrication : avec la généralisation de cette technologie, les prix ont
baissé. Pourtant les coûts de production de cette technologie sont 40 % plus chers
que ceux des batteries nickel cadmium et 2,7 fois plus cher que les batteries au
plomb même si ce prix est en constante diminution ;
❖ Restriction dans l'approvisionnement et le transport : le lithium est un métal rare
et son acheminement est soumis à des restrictions réglementaires. Avec la croissance
de la demande, rien ne dit que les capacités en lithium seront suffisantes pour
répondre à la demande même si les avis divergent sur l'état des ressources actuelles ;
❖ Elles nécessitent une protection : les batteries lithium-ion sont fragiles et peuvent
connaître des problèmes de sécurité. Elles nécessitent, par conséquents, des circuits
de protection pour gérer la tension et le courant. Leur transport et leur conservations
s 'avèrent complexes (elles ne supportent pas le froid ni la chaleur extrême).
Certaines compagnies aériennes ont ainsi interdit le transport de ces batteries dans
leur soulte. Cependant des avancées considérables en termes d'amélioration ont
permis l'apparition des batteries au lithium totalement sécuritaire.

6. Principales technologies Lithium-ion et leur domaine


d'applications :

Les batteries utilisées pour le stockage de l'énergie solaire et éolienne sont pour la plupart au plomb.
Cependant la faible durée de vie de celles-ci les rend peu économes à long terme. Les batteries
lithium-ion permettent d'équiper les stations « hors réseau » solaires ou éoliennes en remplacement
des anciennes banques de batteries au plomb. Les applications autonomes sont de plus en plus
rependues du fait de la progression constante des performances des batteries. Elles sont
actuellement performantes et ont une longue durée de vie sans maintenance régulière nécessaire.
L'encombrement réduit des packs lithium-ion permet de positionner les batteries proches des
équipements à alimenter, limitant les pertes liées au raccordement électrique (cas des mats
d'antenne, éclairage public, etc.). Les principales technologies aux lithiums sont regroupées dans
le (tableau 1) ci-dessous.

37
NB : parmi ces différentes technologies de lithium, le « Lithium-Ferro-Phosphate » est
généralement recommandé pour des applications autonomes du fait de leur grande durée de vie,
leur sécurité et leur coût plus faible que les autres.

Figure 3-2 /Tableu1 : principales technologies Lithium-Ion et leurs utilisations.

7. Gestion de l'énergie :

Le BMS (en Anglais : Battery Management System) est un système de gestion des SS indispensable
dans la gestion optimale des systèmes des stockages et ses attributs en termes de performance. Il
consiste à maintenir la tension et le courant d'une batterie dans des plages acceptables tout en
vérifiant l'état de santé (SOH) et l'état d'énergie (SOE). Il prend en compte la gestion électrique et
thermique des batteries :
Gestion électrique : elle permet de protéger les éléments d'un pack de batterie constitué
de module qui à son tour est constitué de cellule (élément). Elle permet d'équilibrer la
tension de charge des différents éléments afin de prévenir les surcharges ou sur décharges
entre cellules d'une batterie pour délivrer plus d'énergie ou de puissance. Ceci nécessite

38
une bonne connaissance des caractéristiques techniques de la technologie lithium-ion
utilisée.
Gestion thermique : elle est très essentielle au bon fonctionnement d'un système de
stockage par batterie dans la mesure où la température a des effets négatifs sur le bon
fonctionnement de ce dernier. Une température extrême peut accélérer le vieillissement
d'une batterie, réduire ses performances et poser de sérieux problèmes de sécurité. La
gestion thermique de la batterie permet de maintenir le système dans des intervalles de
température nécessaire au bon fonctionnement de ce dernier par ventilation ou par
chauffage selon les besoins.

Figure 3-3 : Schéma d'un système BMS au cœur d'une production énergétique solaire-
éolien-stockage

Ainsi, les BMS permettent une garantie d'utilisation optimale du système de stockage
tout en prolongeant la durée de vie des batteries, ils sont au centre de la gestion des
systèmes énergétique, comme présenté à la figure (figure 3-4).

8. Modélisation de la batterie ion-lithium :


On peut définir un modèle comme étant une représentation mathématique simplifiée
d'une entité ou d'un phénomène physique. Les modèles permettent de prédire le

39
comportement d'un système et d'observer des phénomènes souvent impossibles à mesurer
dans la vraie vie. Un modèle peut nous permettre par exemple de simuler rapidement
plusieurs années du cycle de vie d'un système de stockage en quelques minutes. Ceci
évitera de devoir construire à chaque fois des prototypes physiques et de se lancer dans
une campagne expérimentale onéreuse et coûteuse. Très essentielle à 1 'ingénierie
prédictive, l'élaboration d'un modèle qui tient compte des aspects d'intérêts de manière la
plus fidèle possible à la réalité est essentielle pour répondre à certaines questions
d'ingénierie. Dans la littérature différentes méthodes de modélisation des batteries ont été
effectuées par.
Un modèle peut être grossier ou réduit, son niveau de détails dépend du problème à
résoudre. Les modèles peuvent tenir compte des aspects électrique, thermique et
électrochimique. Ainsi plusieurs familles de modèles ont été développées, chacune
répondant à des besoins précis. Ces familles de modèles sont selon : mathématiques,
stochastique, analytiques, électrochimique, circuits électriques équivalents ou encore le
réseau de neurones. Cependant on distingue trois champs d'études dans la modélisation
des batteries :
✓ Le comportement électrique ;
✓ Le vieillissement ;
✓ La thermique.

N. B : Le modèle électrochimique est rarement utilisé dans le domaine de la


modélisation des batteries, car ce dernier nécessite une grande puissance de calcul et
l'incertitude sur les résultats justifie la non-utilisation de cette approche. Les principales
propriétés d'une batterie sont sa tension Vnom = (V) et sa capacité C ou Qcell en (Ah).
Le produit de ces deux valeurs est une mesure de la quantité d'énergie contenue dans
la batterie. Dans une source de tension idéale, la tension devrait demeurer constante en
tout temps, jusqu'à ce que la batterie soit complètement déchargée, et ce peu importe
la demande de courant. Ainsi 1' autonomie d'une batterie devrait pouvoir se calculer
directement par l'équation (3.1), où tauto est le temps de décharge et I est le courant
demandé.
𝑄𝑐𝑒𝑙𝑙
tauto= (3.1)
𝐼

40
Or, les batteries au lithium n'adoptent pas un comportement idéal, car leur tension ne
reste pas constante tout au long de la décharge. On a longtemps estimé l'autonomie
réelle d'une batterie par la loi de Peukert (équation 3.2). Le b > 1 est une constante
propre à chaque batterie, tenant compte de la diminution de la capacité en fonction du
courant débité et doit être obtenu expérimentalement.
𝑄𝑐𝑒𝑙𝑙
tauto= (3.2)
𝐼𝑏

La relation de Peukert (équation 3.2) ne tient pas compte de la température, et ne permet


pas de calculer la tension de la batterie. C'est l'utilisation des batteries dans les appareils
électroniques portables qui a amené les électrotechniciens à s'intéresser à la
modélisation des batteries.

Figure 3-4 : courbe de décharge typique d'une batterie quelconque par simulation.

Figure 3-5 : courbe de décharge typique d'une batterie de Sheferd par simulation.

41
La chute potentielle pendant la décharge peut être divisée en trois parties : (a) une chute
de potentiel se produisant que dans la partie initiale de la décharge entre (b) une chute
de potentiel due à la résistance interne entre Vexp et Vnom, finalement (c) une chute
de potentiel due à la polarisation entre Vnom et O. La densité de courant du matériau
actif à tout moment « t » pendant une décharge est définie par les deux conditions
suivantes :
• Au début de la décharge, la densité de courant apparente est égale à i.
• À tout moment t pendant la décharge, la densité de courant est directement
proportionnelle aux ampères par gramme de matière active non utilisée.
Shepherd dans les années soixante, développa une équation du potentiel
cellulaire E lors de la décharge d'une batterie représentée par l'équation (3.3).

𝑄
E = E0 – K(
𝑄−𝑖𝑡
)t – Ri (3.3)

Lorsqu'il évalue mathématiquement l'équation (3.3), un ensemble de courbes est obtenu, dont l'une
est représentée en trait plein sur la (figure 3-3) : courbe de Sheferd), qui représente le potentiel E
en fonction de la quantité d'électricité correspondante. Cependant, une chute de tension au début
de la décharge de la batterie n'est pas incluse dans l'équation (3.3). Cette chute initiale est plus ou
moins rapide et est représentée sur la même courbe par une ligne pointillée. Par conséquent, un
autre terme doit être ajouté pour corriger la différence de potentiel entre le potentiel en trait continu,
calculé à partir de l'équation (3.3) et la ligne en pointillé qui représente le potentiel de décharge
−𝐵𝑖𝑡
réel· Il a été constater expérimentalement que l’expression A𝑒 𝑄 • Ou A et B sont des constantes
empiriques, donne une évaluation de la chute potentielle initiale adéquate dans la plupart des
situations. Lorsque ce terme est ajouté à l'équation (3.3), l'équation finale devient :
−𝐵𝑖𝑡
𝑄
E = E0 – K(𝑄−𝑖𝑡)t + A𝑒 𝑄 – Ri (3.4)

Cette équation est notamment utilisée dans le modèle générique de batterie fourni dans
MATLAB/Simulink SimPowerSystems. Où
E : Potentiel de la batterie (V)
E0 : Tension constante de la batterie (V)
K : Constante de polarisation (V/Ah)
Q : Capacité de la batterie (Ah)

42
i : Courant de la batterie (A)
it = ∫ idt : Capacité actuelle de la batterie (Ah)
R : Résistance interne par unité de surface de la cellule (r.l)
A : Amplitude de la zone exponentielle (V)
B : Inverse de la constante de temps de la zone exponentielle (Ah-1)
L'équation de la tension de la batterie en charge et en décharge est donnée par :
➢ Équation en décharge :
𝑄
(𝑖 ∗ >0) : Ebat(it, 𝑖 ∗ ,i) = E – K.𝑄−𝑖𝑡(it+ 𝑖 ∗ )+ A𝑒 (−𝐵.𝑖𝑡) (3.5)

➢ Équation en charge :
𝑄 𝑄
(𝑖 ∗ <0) : Ebat(it, 𝑖 ∗ ,i) = E -R.i – K.𝑖𝑡+0,1𝑄 * 𝑖 ∗ – K.𝑄−𝑖𝑡(it+ 𝑖 ∗ )+ A𝑒 (−𝐵.𝑖𝑡) (3.6)

Où i* : est le courant filtré (A)


Ebat : tension de la batterie (V)
À la fin de la décharge, le terme exponentiel dans l'équation (3.4) est négligeable en
valeur et la tension finale ou de coupure est :

𝑄
E = E0 – K(
𝑄−𝑖𝑡
)i – Ri (3.7)

➢ L'état de charge (SOC) :

Des pertes d'énergie surviennent lors du chargement d'une batterie. L'efficacité de la batterie
diminue encore lorsque la batterie vieillit ou si elle n'est pas entretenue correctement. L'état de
charge de la batterie en Wh est classiquement calculé par l'intégration de la puissance à l'aide de :
𝑡
SOC(t)=∫𝑡−1 𝐼𝑏𝑎𝑡(𝑡). 𝑉𝑏𝑎𝑡(𝑡). 𝑑𝑡 (3.8)
Une version discrétisée du SOC est donnée par :
Δ
SOC(t+1) = SOC(t) (1+σ. ) - Pbat . Δt . ηbat(t) (3.9)
24

Où Δt est la période d'échantillonnage, σ est le coefficient d'autodécharge de la batterie, l bat et Vbat


sont respectivement le courant et la tension de la batterie et ηbat est l'efficacité relative au courant
en charge et son inverse en décharge.
➢ L'état de décharge (SOCmin) :

L'état de décharge est donné par [146] où i est le courant de la batterie et Qmax sa capacité maximale
:

43
𝑡
∫0 𝑖(𝑡)𝑑𝑡
SOC(t) = *100% (3.10)
Qmax

➢ Profondeur de décharge (DOD) :


DOD=1-SOC (3.11)
➢ L'état de santé (SOH) :

L'état de santé d'une batterie se définit comme le rapport, entre sa capacité totale à 1' instant t et sa
capacité totale mesurée à 1' état neuf. Ceci donne une donnée quantitative sur les pertes des
performances de 1' accumulateur en termes de capacité.
Parmi les différentes familles de modèles, le modèle de circuit équivalent est le plus largement et
couramment utilisé dans la littérature, parce qu'il est le plus facile à mettre en œuvre que les autres
méthodes.
Modèles de circuit équivalents de batterie lithium-ion :

Différents modèles de circuits équivalents tels que le modèle Rint, le modèle RC, le modèle de
Thevenin ou encore le modèle PNGV sont maintenant largement rencontrés dans la littérature.
• Le modèle Rint :

Le modèle Rint, illustré à la (figure 3-6 ) et à l'équation (3.12), met en œuvre une source de tension
idéale Uoc pour définir la tension à vide de la batterie. La résistance Ro et la tension à vide Uoc
sont des fonctions de SOC, SOH et de la température. I L est le courant de charge avec une valeur
positive à la décharge et une valeur négative à la charge, UL est la tension terminale.

Figure 3-6 : Schéma du modèle Rint.


UL = Uoc – IL . R0 (3.12)

44
• Le modèle RC :

Le modèle RC a été conçu par la célèbre société SAFT Battery Company et a obtenu de bonnes
applications via le logiciel Advisor. Comme le montre la (figure 3-7), il est constitué de deux
condensateurs (Cc , Cb) et de trois résistances ( R,, Re, Rc). Le condensateur Cc, qui a une faible
capacité et représente principalement les effets de surface d'une batterie, est appelé condensateur
de surface. Le condensateur Cb, qui a une très grande capacité et représente la grande capacité
d'une batterie à stocker une charge chimiquement, est appelé condensateur vrac. Le SOC peut être
déterminé par la tension aux bornes du condensateur en vrac. Les résistances R, Re et Re sont
appelées résistance terminale, résistance d'extrémité et résistance de condensateur, respectivement.
Ub et Uc sont les tensions aux bornes de Cb et Cc respectivement. Le comportement électrique du
circuit peut être exprimé par les (équations 3.13 et 3.14).

Figure 3-7 : Schéma du modèle RC.


1 1 𝑅𝑒
− 𝐶𝑏(𝑅𝑒+𝑅𝑐) − 𝐶𝑏(𝑅𝑒+𝑅𝑐)
𝑈𝑏 𝐶𝑏(𝑅𝑒+𝑅𝑐) 𝑈𝑏
( )= ( 1 1 ).( )+( 𝑅𝑒 ).(IL) (3.13)
𝑈𝑐 − 𝐶𝑐(𝑅𝑒+𝑅𝑐) 𝑈𝑐 −
𝐶𝑐(𝑅𝑒+𝑅𝑐) 𝐶𝑐(𝑅𝑒+𝑅𝑐)

𝑅𝑐 𝑅𝑒 𝑈𝑏 𝑅𝑒.𝑅𝑐
(UL) = ((𝑅𝑒+𝑅𝑐) (𝑅𝑒+𝑅𝑐)
).( ) +(−𝑅1 − (𝑅𝑒+𝑅𝑐)) (IL) (3.14)
𝑈𝑐

45
• Le modèle de Thevenin :

Le modèle de Thevenin connecte un circuit RC parallèle en série avec une résistance interne R,
basé sur le modèle Rint, décrivant les caractéristiques dynamiques de la batterie. Comme le montre
la (figure 3-8), il est principalement composé de trois parties comprenant la tension de circuit ouvert
Uoc, les résistances internes et la capacité équivalente. Les résistances internes comprennent la
résistance ohmique Ro et la résistance de polarisation Rth. La capacité équivalente Cth est utilisée
pour décrire la réponse transitoire pendant la charge et la décharge. Uth est la tension à travers
Cth.Ith est le courant de sortie de Cth . Le comportement électrique du modèle de Thevenin peut
être exprimé par l'équation ( 3.15).

Figure 3-8 : Schéma du modèle de Thevenin.

Uth L I
U = − Rth.Cth + Cth
{ Th (3.15)
UL = Uoc − UTh − IL . R 0

46
• Le modèle PNGV :

Le modèle PNGV présenté à la (figure 3-9) peut être obtenu en ajoutant un condensateur 1⁄𝑈′
0𝑐

en série sur la base du modèle de Thevenin pour décrire l'évolution de la tension en circuit ouvert
générée au cours de l'accumulation temporelle du courant de charge.

Figure 3-9 : Schéma du modèle PNGV.


Ud et UPN sont les tensions sur 1⁄𝑈′ et CPN respectivement. IPN est le courant de sortie de CPN.
0𝑐

Le comportement électrique du modèle PNGV peut être exprimé par (l'équation 3.16) :
𝑈𝑑 = 𝑈 ′ 𝑜𝑐 . 𝑈𝐿
𝑈𝑃𝑁 𝐼
{ 𝑈𝑃𝑁 = − 𝑅 + 𝐶𝐿 (3.16)
𝑃𝑁 .𝐶𝑃𝑁 𝑃𝑁
𝑈𝐿 = 𝑈𝑜𝑐 − 𝑈𝑑 − 𝑈𝑃𝑁 − 𝐼𝐿 . 𝑅0

NB : Le modèle de Thevenin est le plus utilisé dans la littérature, c'est d'ailleurs ce modèle qui dans
les lignes qui suivent fera l'objet de notre étude, car il fournit un bon équilibre entre précision et
efficacité de calcul.

9. Dimensionnement d'une batterie :


Dimensionner un système de stockage c'est trouver la taille optimale permettant, compte tenu de la
production et éventuellement des prévisions, de maximiser (ou minimiser) des critères de

47
performance prédéfinis. Une batterie utilisée avec des panneaux solaires ou une éolienne est une
batterie à décharge lente (appelée aussi batterie solaire). Ces batteries sont spécifiquement conçues
pour les applications solaires et éoliennes. Elles n'ont pas les mêmes caractéristiques qu'une batterie
de voiture par exemple, elles se déchargent plus progressivement et supportent mieux les décharges
fréquentes peu profondes. Pour une installation éolienne, solaire ou hybride solaire-éolienne, la
capacité d'une batterie solaire est exprimée en Ampères Heure (Ah) ce qui signifie le débit total
d'énergie de la batterie dans une situation donnée (5heures,10heures, etc.). Les données nécessaires
à la détermination de la capacité de la batterie en plus de l'énergie totale journalière sont : son
rendement, sa tension nominale, sa profondeur de décharge et son autonomie. Si on néglige les
pertes, la capacité de stockage d'un accumulateur en (Ah) est donc donnée par :
𝐶𝑗𝑟 ∗𝑇
C(Ah) = 𝑈 (3.17)
𝑎𝑐𝑐 ∗𝜂∗𝐷𝑂𝐷

𝑈
Nbs = 𝑈 𝑢 = nombre de batteries en série (3.18)
𝑏𝑎𝑡

𝐶𝑡𝑜𝑡
Nbp = = nombre de batteries en parallèle (3.19)
𝐶𝑢

Avec :
C : Capacité de stockage (Ah)
Cjr : Consommation journalière requise (Wh)
T : Autonomie (h)
Uacc : Tension de l'accumulateur
η : Rendement de l'accumulateur
DOD : Profondeur de décharge de la batterie
Nbs : nombre de batteries en série
Uu : tension d'utilisation
Ubat : tension de la batterie
Nbp : nombre de batteries en parallèle
Ctot : capacité totale de l'accumulateur
Cu : capacité utile

Afin de ne pas endommager la batterie, un contrôleur de batterie appelé aussi régulateur de tension
est souvent associé au système de stockage par batterie. Le régulateur permet de protéger la batterie
en limitant un certain seuil minimum pour éviter les décharges profondes et un seuil maximum

48
pour éviter les surcharges au niveau des batteries. Néanmoins la connaissance de quelques règles
ou informations est nécessaire avant l'utilisation des batteries :
o Il est recommandé par exemple de bien vérifier que le cyclage est clairement indiqué
par le fabricant, car ce dernier indique la durée de vie de la batterie.
o La détermination de la tension de stockage : il est conseillé de se fier au (tableau 4-3) ci-
dessous, car plus le besoin d'énergie est élevé, plus on doit utiliser une tension élevée
afin de diminuer les pertes.
o Le montage des batteries se fait en série ou en parallèle pour augmenter la tension ou la
capacité respectivement (figure 4-8).
o Plus la rapidité de la décharge est importante, plus la capacité réelle de la batterie sera
faible.
o Par exemple une batterie de 50Ah en C100 aura réellement une capacité de 50 Ah si la
décharge prend 100 heures.

Figure 3-10 / Tableau 2 : exemple des tensions recommandées pour une installation PV pour
différentes puissances crêtes.
Puissance de l'installation PV Tension recommandée
De 0 à 800 Wc 12V
De 800 à 1600 Wc 24V
Au-dessus de 1600 Wc 48V

Figure 3-11 : différents montages possibles des batteries.

49
Chapitre IV :

Mise au point de la stratégie de gestion d’un système


autonome hybride photovoltaïque-éolienne pour
applications domestiques :

La stratégie de gestion est primordiale dans un système autonome hybride d'énergie, car c’est
elle qui décide quelles charges sont connectées et comment utiliser le stockage si disponible. La
stratégie de gestion d'énergie qui sera développée dans le cadre de notre projet doit permettre au
système autonome hybride photovoltaïque éolien de s'adapter aux variations météorologiques. Une
gestion d'énergie des composants d’un système doit garantir la stabilité du système en tout temps.
Dans cette partie, trois stratégies de gestion d’énergie sont proposées.
Nous ferons par la suite une étude comparative des trois stratégies de gestion pour déterminer la
plus optimale. Tout d’abord, nous commençons par une brève description de quelques stratégies
de fonctionnement d'un système hybride.

1. Stratégies de gestion d'un système hybride


d'énergie :
Rappelons que la stratégie de fonctionnement est un algorithme qui permet au système de
supervision d’un SHE de décider combien et quels générateurs il faut mettre en marche, quelles
charges sont connectées et comment utiliser le stockage, si disponible.
II existe différentes stratégies de gestion pour les systèmes hybrides d'énergie.
D'après le Laboratoire de Recherche en Énergie Éolienne (LREE), le fonctionnement d’un
système hybride d'énergie dépend des paramètres suivants :
o Le profil de charge : les variations diurnes, les variations saisonnières, les pics et les
creux, etc.
o Les caractéristiques des ressources renouvelables, à savoir : les valeurs moyennes, la
fréquence des événements, les valeurs extrêmes, les variations diurnes et saisonnières,
etc.

50
o La configuration du système : le nombre et les types de composants (les sources
d'énergie renouvelable, les sources classiques, les charges contrôlables, les types de
stockage, les convertisseurs de puissance, etc.) ;
o Les normes de qualité de l'énergie : les exigences en ce qui concerne les variations de la
fréquence et de la tension.

Par conséquent, certaines stratégies de fonctionnement peuvent être plus efficaces dans des
applications particulières, en fonction des objectifs du système et les caractéristiques
présentées ci-dessus. Différentes stratégies de fonctionnement pour un système hybride
d'énergie avec un générateur Diesel sont présentées ci-après :

a. Gestion du stockage :

Il existe deux types de stratégies de stockage à savoir :


❖ La stratégie de stockage à court terme, qui permet de filtrer les fluctuations des énergies
renouvelables et/ou de la charge.
❖ La stratégie de stockage à long terme, qui est utilisée pour alimenter la charge sur une
période de temps plus longue. Dans cette stratégie, un générateur diesel (GD) 59 est
utilisé pour répondre à la demande de la charge sur de longues périodes. Avec cette
stratégie, le GD est arrêté jusqu'à ce que l'état de charge du système de système de
stockage atteigne un niveau minimal. Une fois ce seuil atteint, le GD redémarre et reste en
fonctionnement jusqu'à ce que l’état de charge du système de stockage atteigne un niveau
maximal et le cycle se répète encore une fois et ainsi de suite.
b. Gestion des charges :

Dans cette stratégie, les charges sont connectées et déconnectées par ordre de priorité (Figure
4.1). Les charges optionnelles sont toutes des charges ayant une utilité et pouvant être utilisées
durant l’excédent d'énergie qui, autrement, serait dissipé. Les charges différées et optionnelles ont,
en général, une priorité réduite pendant une partie de la journée. Elles doivent être connectées
seulement quand leur régime de priorité est élevé. Dans le cas du pompage de l’eau, quand le niveau
d’eau dans le bassin est bas, la pompe acquiert une priorité élevée et doit démarrer.

51
Energie Charge

générée SHE principale

Banc de
1ère Priorité
Excès d’énergie batteries

2ème Priorité Charge


opérationnelle

Figure. 4.1 : Diagramme de priorités des charges

Il existe d’autres stratégies de gestion à savoir : la réserve tournante, le temps de fonctionnement


minimal et l’hystérésis. Mais ces stratégies de gestion sont réservées pour un système hybride qui
comprend un générateur diesel. Dans les systèmes hybrides avec un système de stockage constitué
uniquement d'accumulateur électrochimique, la stratégie de gestion est très simple : l'énergie
excédentaire provenant des sources renouvelables est stockée dans les batteries (les batteries se
chargent), les batteries se déchargent s'il y a déficit d'énergie dans le système.

2. Stratégies de gestion du système autonome


hybride photovoltaïque-éolien pour applications
domestique :
Dans cette section, nous proposons une étude d’une stratégie de gestion d'énergie d’un système
autonome hybride photovoltaïque-éolien pour applications domestiques. Le problème principal
dans la gestion d'énergie d’un système autonome hybride photovoltaïque-éolien est de pouvoir
fournir la puissance demandée par la charge malgré les grandes variations de l'énergie produite.
Les variations dans la production d’énergie sont causées par la nature intermittente des ressources
renouvelables.
En cas de surproduction d'énergie par les sources renouvelables, l'énergie excédentaire sera
utilisée pour charger les batteries et/ou répondre à la demande des charges électriques. Si les
sources renouvelables produisent moins d’énergie qu’il en faut pour alimenter la charge, l’énergie
manquante est extraite des batteries. Par contre, il faut tenir en compte l'état de charge des batteries
pour ne pas trop les surcharger ou les décharger complètement. Le cycle de fonctionnement d'un

52
accumulateur électrochimique affecte sa durée de vie et a une influence sur le coût d'exploitation
et d’entretien de l'ensemble du système.
Pour la gestion d’énergie, on calcule d’abord la puissance nette de l’ensemble du système
hybride. Cette puissance nette est égale à la somme de la puissance produite par les sources
renouvelables (Pnet) : (la somme de la puissance du PV et de l’éolien).
Pnet = Ppv + Pw
Si cette puissance nette est très grande, il y a suffisamment d’énergie pour alimenter les charges
électriques et/ou stocker l’énergie excédentaire dans les batteries. Si cette puissance nette est par
contre très faible, cela sous-entend que l’énergie produite par les sources renouvelables n’est pas
suffisante pour alimenter les charges électriques. Dans ce cas, les batteries seront mises à
contribution pour alimenter ces dernières.
L'objectif principal de la stratégie de gestion est la satisfaction des exigences de la charge, tant que
la puissance d’énergie fournie est inférieure à celle de référence, c’est-à-dire la puissance
nécessaire pour faire fonctionner la charge. La charge est alimentée lorsque la puissance d’énergie
fournie atteint son niveau de référence.
a. Stratégie de gestion :
Cette stratégie de gestion a été conçue en tenant compte de tous les scénarios possibles de
fonctionnement de l’ensemble du système autonome hybride photovoltaïque-éolien. Sans oublier
que ce système est dédié à des applications domestiques, nous avons mis l'accent sur le stockage
d’énergie et l’alimentation de la charge. L’organigramme de la stratégie de gestion est présenté sur
la Figure. 4.2. Les différentes modes de fonctionnement du système hybride sont les suivantes :
➢ Mode 1 :

Si Pnet est supérieure ou égale à Pref, et que SOC est supérieure ou égale à SOCmax, alors les
charges sont alimentées et l’énergie excédentaire est stockée dans les batteries.
➢ Mode 2 :

Si Pnet est supérieure ou égale à Pref et que les batteries sont chargées, alors dans ce cas les charges
optionnelles sont alimentées.
➢ Mode 3 :

Si Pnet est inférieure à Pref et que SOC > SOCmin, alors les charges sont alimentées par les sources
renouvelables et les batteries.
➢ Mode 4 :

53
Si Pnet est inférieure à Pref, et que les batteries sont déchargées, alors les charges optionnelles sont
déconnectées (le système est arrêté).
➢ Mode 5 :

Si Pnet = 0 (c’est-à-dire si le PV et l’éolienne ne produisent pas d’énergie), et que SOC > SOCmin,
alors les batteries permettent d’alimenter les charges.
➢ Mode 6 :

Si Pnet = 0 et que les batteries sont déchargées, alors le système est arrêté.

Pnet = Ppv+Pw

Oui Non
SOC < SOCmax Pnet ≥ SOC < SOCmin
Pref
Oui Oui
Non
-Charges
Oui Non
Pref ≤ Pload alimentées Pref ≥ Pload

-Batteries en Oui
Non
charge Non

-Charges Charges déconnectées,

alimentées batteries déchargées : Le

-Batteries en système s’arrête.

charge
-Charges Oui
Non Pref ≥ Pload
Pref ≤ Pload alimentées
-Batteries
Non
Oui
pleines
-Charges
-Charges
alimentées
alimentées -Charges
-Batteries se
-Batteries déconnectées
déchargent.
pleines -Batteries se
chargent.

Figure. 4.2 : Organigramme de la stratégie de gestion.

54
Chapitre V :

Implantation de l’algorithme de gestion en


technologie d’intégration à grande échelle (VLSI)

L'intégration à très grande échelle, appelée en anglais « Very-Large-Scale-Integration »


(VLSI), est une technologie de circuit intégré combinant des milliers de transistors sur une même
puce. Les FPGA (Field-Programmable Gate Arrays en anglais, réseau de portes programmables
en français) sont des composants issus de la technologie VLSI, qui sont entièrement
reconfigurables. La configuration des FPGA est généralement spécifiée en utilisant un langage de
description de matériel « Hardware Description Language » (HDL). Les langages de description
de matériel les plus populaires sont le VHDL et le Verilog. Les deux langages sont largement
utilisés et sont conformes aux normes IEEE [58]. Le langage de description de matériel (HDL) et
les dispositifs FPGA permettent aux concepteurs de développer rapidement et de simuler un circuit
numérique sophistiqué, de le réaliser sur un dispositif de prototypage et de vérifier le
fonctionnement sur une application physique [58].
La figure 5.1 illustre une vue globale du « Model-Based Design ». Avec ce type de
diagramme, il est possible de modéliser des systèmes qui sont multi domaine, explorer et optimiser
leur comportement grâce à la simulation. Grâce aux différents produits de génération de code, il
est possible de générer du code C, C++, VHDL, Verilog pour l’implémentation sur la plateforme
finale.

55
Figure. 5.1: Model-Based Design

L'approche Model-Based Design for FPGA appliqué à l'implémentation FPGA est un sous
ensemble du concept Model-Based Design (Fig. 5.2).

Figure 5.2: Model Based Design for FPGA

Après avoir fait le design de l’algorithme dans MATLAB/Simulink/Stateflow. Nous


pouvons réaliser le code HDL correspondant (généré par HDL coder ou écrit 85 manuellement).
Ensuite, nous pouvons faire de la co-simulation avec un simulateur HDL ou aller vers la synthèse

56
Hardware pour faire de la vérification sur FPGA (FPGA-in-theloop). Dans ce chapitre, nous
présentons la description dans le langage VHDL de la stratégie de gestion # 3 dans le but de
l’implémenter sur une carte FPGA. Tout d’abord, nous avons commencé par concevoir la stratégie
de gestion # 3 dans MA TLAB/Simulink/Stateflow. Ensuite, l'algorithme a été décrit manuellement
en langage VHDL. Nous avons utilisé le logiciel « Xilinx ISE Design Suite 14.6 » pour concevoir
l’algorithme en VHDL. Après l’élaboration du code, il peut être simulé dans un simulateur HDL
pour vérifier son exactitude et par la suite synthétisé et implémenté sur un dispositif physique. Pour
cela, nous avons créé un programme spécial, connu comme un banc d’essai, pour imiter un banc
de laboratoire physique. Pour une vérification rapide du code VHDL, nous avons utilisé « Xilinx
VHDL Test Bench (ISim Simulator) » (Voir annexe D pour la conception de l’algorithme de
gestion en langage VHDL dans Xilinx ISE Design Suite 14.6).

1. Vérification du code VHDL à l'aide du simulateur ISim :


Une fois qu’on a le code VHDL, avant de le synthétiser sur le dispositif FPGA, il peut être
simulé pour vérifier son comportement fonctionnel. Pour la simulation, il est courant de créer un
programme spécial, appelé testbench, composé de trois parties [62] :
• un générateur de vecteurs de test (voir annexe F) ;
• le système à tester (voir annexe E) ;
• un moniteur, pour examiner les réponses de la simulation (Fig. 5.4).

Générateur Système
Moniteur
de vecteurs sous tes
de test

Figure 5.3 : Processus de vérification du code VHDL.

Pour vérifier que le code VHDL correspond à l'algorithme de gestion développé dans Stateflow,
nous avons utilisé VHDL Test Bench (ISim Simulator) (Fig. 5.4).

57
Figure 5.4 : Vérification du code VHDL dans Isim Simulator.

Les résultats de l'algorithme développé dans Stateflow sont identiques à ceux du code VHDL
(Fig. 5.4). Le programme de test bench est donné en Annexe F.

2. Co-Simulation et implémentation de la stratégie de gestion sur une


carte FPGA :
Après vérification du code VHDL, nous avons utilisé « System Generator » pour faire de la Co-
Simulation « FPGA-In-the-Loop (FIL) >> afin de vérifier notre algorithme avec Simulink et une
carte FPGA. Pour y parvenir, nous avons utilisé le bloc « Black Box » dans la librairie
Simulink/Xilinx Blockset/Basic Elements pour y insérer le code VHDL. Le « Black Box » prend
directement les entrées/sorties définies dans le code VHDL comme illustré sur la figure 5.5.
Pour donner les entrées au bloc « Black Box » et récupérer les sorties, nous avons utilisé des
passerelles d'entrée et de sortie (Gateway In et Gateway Out).

58
Figure 5.5 : Bloc « Black Box » de la stratégie de gestion.

Les passerelles d'entrée sont des blocs de System Generator qui sont utilisés pour convertir
les données de Simulink (format en virgule flottante / flxe) au format de virgule flxe pour être
traitées à l’intérieur du bloc « Black Box ». Les passerelles de sortie convertissent les sorties du «
Black Box » au format de virgule flottante pour visualisation dans l'environnement Simulink.
Une fois ces passerelles configurées, on pourrait passer à l’étape de génération du module de Co-
simulation à partir de System Generator. Cette étape va générer un flux de bits qui est ensuite utilisé
pour configurer la carte FPGA. Le logiciel « Xilinx ISE Design Suite 14.7 » est utilisé par System
Generator pour générer le fichier de configuration « bitstream » et le modèle Simulink permettant
la configuration du FPGA. Le bloc de Co-Simulation hwcosim (Hardware Co-Simulation bloc) est
ainsi généré par System Generator comme illustré sur la figure.5 .6.

59
Figure 5.6 : Bloc de Co-Simulation hwcosim de la stratégie de gestion.

C’est ce bloc hwcosim que nous avons inséré dans notre modèle MA TLAB/Simulink pour
pouvoir faire de la Co-Simulation en boucle fermé avec la carte FPGA (FPGA-in-the-Ioop). Dans
cette Co-simulation, l’algorithme de gestion s'exécute sur le hardware (FPGA) et les entrées et
sorties (de et vers le FPGA) sont connectées au modèle MATLAB/Simulink pour fermer la boucle
de contrôle/gestion. Le modèle de Co-Simulation est représenté sur la figure 5.7.

Figure 5.7 : Modèle de Co-Simulation du système hybride dans l’environnement MA


TLAB/Simulink.

60
Conclusion générale et perspectives

L'objectif principal de notre projet de fin d’étude était de concevoir un algorithme de gestion
d'énergie d’un système autonome hybride photovoltaïque-éolien. Pour atteindre cet objectif, on
s'est fixé des objectifs spécifiques qui ont été tous atteints. Ainsi, nous avons commencé ce projet
par une introduction à la gestion des flux énergétiques dans les système hybrides de sources
d’énergies renouvelables, puis une introduction sur le photovoltaïque ainsi que l’éolienne ce qui
nous a permis d’identifier la problématique reliée à la gestion d'énergie d’un système autonome
hybride à énergie renouvelable. Ensuite nous avons mis au point une étude ainsi qu’une
modélisation du système de stockage à utiliser. Une revue bibliographique sur la gestion optimale
des flux d’énergie dans les systèmes hybrides d'énergies renouvelables a été effectuée afin de
déterminer les différentes stratégies de gestion d’énergie. Nous avons aussi développé un modèle
complet du système hybride photovoltaïque-éolien pour les applications domestiques. Le logiciel
MATLAB/Simulink, qui est un logiciel de classe mondiale, a été utilisé à cet effet. À partir du
modèle développé, une stratégie de gestion d'énergie a été développée et analysée. Nous avons
choisi une stratégie qui permet de maintenir à la fois l’état de charge des batteries, et l'alimentation
des petits appareils utilisés comme charge. Par la suite, cette stratégie de gestion a été décrite en
langage de description de matériel VHDL pour être, ensuite, synthétisée et implémentée sur une
carte FPGA. Nous avons ainsi fait une Co-Simulation entre Matlab/Simulink et une carte FPGA
afin de vérifier et valider la stratégie de gestion choisie.
La contribution principale de ce projet est l’étude d’une bonne stratégie de gestion d’énergie pour
le système autonome hybride photovoltaïque-éolien. La stratégie de gestion globale adoptée dans
le cadre de ce projet est la stratégie de gestion des charges, c'est-à-dire que les charges sont
connectées et déconnectées par ordre de priorité. C'est sur cette stratégie de gestion globale que
l’algorithme de gestion a été conçu. Ainsi, la stratégie donne la priorité aux charges et aux batteries.
Cette dernière a été conçue en utilisant la librairie Stateflow de MATLAB/Simulink.
Après avoir choisi une meilleure stratégie de gestion, nous avons procédé à son implémentation
sur une carte FPGA. Pour y arriver, nous avons traduit la stratégie de gestion conçue dans Stateflow
en langage de description de matériel VHDL. Pour la vérification de ce code VHDL, nous avons
utilisé un test Bench ISim Simulator. Après vérification, nous avons procédé à l’implémentation

61
du code en utilisant System Generator. L’idée est de faire de la Co-Simulation en utilisant
MATLAB/Simulink et une carte FPGA. Nous avons ainsi fait de la vérification sur FPGA de
l'algorithme de gestion.

Perspectives :
Au terme de cette étude portant sur le système autonome hybride photovoltaïque-éolien, nous
formulons les recommandations ci-dessous :
✓ L’algorithme de gestion que nous avons proposé n’est pas le seul cas de figure. Toutefois,
il est possible de développer d’autres stratégies de gestions aussi optimales.
✓ Nous suggérons aussi de faire un banc d’essai pour la validation expérimentale de la
stratégie de gestion proposée avant de procéder à son implémentation sur une installation
réelle.
✓ Il est également possible de réaliser le même travail pour une application agricole. Pour
cela, il faut par exemple ajouter à notre projet, un système de pompage d’eau.

62
Références :

1. https://www.wikipedia.org/

2. https://www.google.fr/

3. https://www.google.fr/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Freseaudurable.com%2Fphotovoltaiqu
e-dernieres-
innovations%2F&psig=AOvVaw2pGoWkVORjwO2ReuTrMxk9&ust=1586726713983000&
source=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCLCf3eWn4egCFQAAAAAdAAAAABAE

4. https://www.google.fr/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fpositivr.fr%2Fdefinition%2Fenergie-
eolienne%2F&psig=AOvVaw0MteS5UxnZsYkZhNDjP3Wd&ust=1586726782373000&sour
ce=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCMjW5YWo4egCFQAAAAAdAAAAABAE

5. https://www.google.fr/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.01net.com%2Factualites%2Fco
mment-fonctionne-une-batterie-lithium-ion-
1378434.html&psig=AOvVaw0N2qfcbIsS4GYkGsQ-
OVL6&ust=1586726844876000&source=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCKjb_6K
o4egCFQAAAAAdAAAAABAE

6. https://www.google.fr/url?sa=i&url=https%3A%2F%2Fwww.researchgate.net%2Ffigure%2F
Strategie-de-gestion-des-flux-denergie-Les-fleches-bleues-indiquent-les-
flux_fig49_321579283&psig=AOvVaw0pu7_X_Lk5GshqiwsYSL29&ust=15867269314630
00&source=images&cd=vfe&ved=0CAIQjRxqFwoTCNCl18uo4egCFQAAAAAdAAAAAB
AE

7. Global Energy Assessment - Toward a Sustainable Future, Cambridge University Press,


Cambridge, UK and New York, NY, USA and the International Institute for Applied Systems
Analysis, Laxenburg, Austria, GEA, 2012.

8. Ahmed A., A. Hafez, "Autonomous Photovoltaic Water Pumping System" Journal of


Electrical Engineering 2012

63
9. Cecati, C., C. Citro, and P. Siano, Combined operations of renewable energy systems and
responsive demand in a smart grid. IEEE transactions on sustainable energy, 2011. 2(4): p.
468-476.

10. Singh, R.S.S., M. Abbod, and W. Balachandran. A design scheme of control/optimization


system for hybrid solar-Wind and battery energy storages system. in 2016 51st International
Universities Power Engineering Conference (UPEC). 2016. IEEE.

11. Liu, Y., et al. Mode/ling of /orge-sco/e wind/so/or hybrid system and influence onolysis on
power system transient voltage stobility. in lndustriol Electronics and Applications (IC/EA),
201712th IEEE Conference on. 2017. IEEE.

12. Baring-Gould, 1., Hybrid systems architecture and control, Handbook on hybrid power
systems. Golden, Colorado: National Renewable Energy Laboratory, 1998.

13. New York State Energy Research and Development Authority NYSERDA, Guide to solar-
powered water pumping systems in New York State.

14. E. Dursun and O. Kilic, "Comparative evaluation of different power management strategies
of a stand-alone PV/Wind/PEMFC hybrid power system," Int. 1. Electr. Power Energy Syst.,
vol. 34, no. 1, pp. 81-89, 2012.

15. M. H. Cano, S. Kelouwani, K. Agbossou, and Y. Dubé, "Power management system for off-
grid hydrogen production based on uncertainty," Int. J. Hydrogen Energy, vol. 40, pp. 7260-
7272, 2015.

16. C. Nichita, D. Luca, B. Dakyo, and E. Ceanga, "Large band simulation of the wind speed for
real time wind turbine simulators," IEEE Trans. Energy Convers. , vol. 17, no. 4, pp.523-
529,Dec. 2002.

64
Annexe A :

Conception de l’algorithme de gestion en langage


VHDL dans Xilinx ISE Design Suite 14.7

Pour la conception de l'algorithme de gestion en langage VHDL dans ISE Design Suite 14.7,
les étapes suivantes sont à suivre :
• Created a new project
• Created a new VHDL module
• Entered basic code
• Tested the basic code in VHDL Test Bench (ISim Simulator)

Étape 1- Créer un nouveau projet dans ISE 14.7 :


Tout d'abord, il faut ouvrir le logiciel Xilinx ISE Design Suite 14.7. Ensuite, à partir du menu
« File », on choisit « New Project » comme illustré sur la fenêtre ci-dessous.

Fig. Dl : Écran de création d'un nouveau projet dans ISE 14.7

65
Après avoir donné un nom au projet, on clique sur Next, la fenêtre ci-dessous apparaitra. C'est
ici qu'on entre les informations sur le dispositif FPGA utilisé pour le projet. Dans notre projet,
nous avons utilisé la carte FPGA Spartan 3E (XC3S500E-5FG320). On a aussi la possibilité de
choisir le langage préféré (VHDL) et le Simulateur HDL (ISim Simulator).

Fig. D2 : Fenêtre d’insertion des informations du dispositif FPGA.

Étape 2 - Créer un nouveau module VHDL :


Pour créer un nouveau module, il faut faire clic droit sur le dispositif FPGA (xc6Slx9-2cpg196)
et choisir « New Source ».

66
Fig. D3 : Création d'un nouveau module VHDL.

La fenêtre ci-dessous apparait quand on choisit « New Source ». Après avoir donné un nom au
fichier, à gauche de la fenêtre on choisit « VHDL Module ».

Fig. D4 : Fenêtre de sélection du module VHDL.

Après avoir cliqué sur « Next », la fenêtre ci-dessous apparait. Cette boite de dialogue permet
de définir les connexions du module c'est-à-dire les entrées/sorties.

67
Fig. D5 : Définition des entrées et sorties du module VHDL
Pour créer le module et l’ouvrir dans l'éditeur, il faut cliquer sur « Next » puis sur « Finish ».
Dans notre cas, nous avons défini les entrées/sorties du module à l'intérieur du code VHDL.
Étape 3 - Le code VHDL :
La structure d’un programme VHDL est la suivante :

VHDL est un langage pour la description, simulation et synthèse des systèmes digitaux. Un
système digital est vu comme une "boite noire ", dont on connaît l’interface avec l'extérieur
mais dont on ignore le contenu. En VHDL la boite noire est nommée entité (entity). Les
entrées/sorties du système sont les ports de l'entité. L'architecture est la description du contenu
de la boite noire et de son implémentation. Chaque composant interne du système sera un

68
processus (process) de l’architecture. Une architecture est un ensemble de processus. Les
processus s'exécutent en parallèle. Les processus de l’architecture sont interconnectés par le
biais des signaux (signal). A partir de cette structure de programme VHDL, nous avons conçu
l'algorithme de gestion. La description de l'algorithme de gestion en langage VHDL se trouve
en Annexe B.
Étape 4 - Vérification du code VHDL à l'aide du simulateur ISim (voir chapitre V)

69
Annexe B :

Description de l’algorithme de gestion en langage


VHDL

70
71
72
73
ANNEXE C :

Programme test Bench de l'algorithme de gestion :

74
75
ANNEXE D :

Les blocs internes :

Implémentation du système hybride dans le scénario PV -batterie-charge continue dans


Matlab/Simulink

76
Réalisation

77

Vous aimerez peut-être aussi