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Une
société
ne
peut
améliorer
le
niveau
de
bien-‐être
de
ses
citoyens
si
elle
ne
produit
pas
les
richesses
(les
biens
et
services)
qui
permettent
de
satisfaire
les
besoins
humains.
Nous
avons
vu
dans
le
chapitre
précédent
que
ces
besoins
sont
multiples
et
renaissent
après
qu’on
les
ait
éteints.
Les
individus
dans
une
société
humaine
auront
toujours
besoin
de
biens
alimentaires,
de
vêtements,
de
biens
et
services
culturels
(lecture,
musique,
œuvres
d’art),
etc.
Ces
biens
n’existent
pas
toujours
dans
l’état
où
ils
peuvent
être
consommés.
Ils
doivent
donc
être
produits.
Mais
en
matière
de
production,
il
n’y
a
point
de
génération
spontanée.
Les
biens
sont
produits
à
partir
d’autres
biens.
La
bière
est
produite
à
partir
du
houblon,
du
malt,
de
l’eau,
et
d’autres
matières.
Le
pain
est
produit
à
partir
de
la
farine
de
blé,
de
l’eau,
du
sel,
et
de
la
levure
de
boulanger.
La
levure
est
elle
même
produite
à
partir
de
la
mélasse
de
canne
à
sucre
ou
de
betterave,
de
l’ammoniaque
et
de
l’acide
phosphorique,
de
l’air,
et
de
l’eau.
La
production
requiert
donc
l’utilisation
des
ressources
et
ces
ressources
sont
rares.
C’est
pourquoi
il
est
important
de
veiller
à
ce
que
ces
ressources
rares
soient
utilisées
de
la
manière
la
plus
efficiente.
Exemple
2.1.-‐
Supposons
une
économie
dans
laquelle
deux
biens
seulement
sont
produits,
le
riz
et
le
maïs.
Supposons
également
que
chacun
de
ces
biens
est
produit
en
utilisant
la
terre
comme
facteur
de
production.
Dans
l’économie
considérée,
il
y
a
une
superficie
totale
disponible
de
10.000
ha.
Nous
allons
également
supposer
que
la
technologie
en
vigueur
dans
l’économie
permet
de
produire
des
quantités
de
riz
et
de
maïs
comme
indiqué
dans
le
Tableau
2.1.
Tableau
2.1
Allocation
du
facteur
Terre
et
Production
de
riz
et
de
maïs
Superficie
allouée
Production
réalisée
(hectares)
(tonnes)
Riz
Maïs
Total
Riz
Maïs
A
10000
0
10000
10772
0
B
9000
1000
10000
10400
10000
C
8000
2000
10000
10000
15874
D
7000
3000
10000
9565
20801
F
6000
4000
10000
9086
25198
G
5500
4500
10000
8826
27257
H
5000
5000
10000
8550
29240
I
4500
5500
10000
8255
31158
J
4000
6000
10000
7937
33019
K
3000
7000
10000
7211
36593
M
2000
8000
10000
6300
40000
N
1500
8500
10000
5724
41650
O
1000
9000
10000
5000
43267
P
500
9500
10000
3969
44856
Q
400
9600
10000
3684
45170
R
300
9700
10000
3347
45483
S
100
9900
10000
2321
46106
T
0
10000
10000
0
46416
1
Le
tableau
révèle
plusieurs
allocations
possibles
de
la
ressource
rare,
Terre,
entre
la
production
de
riz
et
celle
de
maïs.
Ce
sont
les
allocations
A
à
T.
A
chacune
d’elles
correspond
une
combinaison
de
la
quantité
produite
de
riz
et
celle
de
maïs.
Ces
combinaisons
sont
représentées
sur
la
Figure
2.1.
Sur
ce
graphique,
l’ensemble
des
points
A
à
T
forme
la
courbe
de
possibilité
de
production.
Cette
courbe
montre
qu’il
est
possible
de
produire
10.772
tonnes
de
riz
si
l’on
alloue
toute
la
superficie
disponible
à
cette
culture,
ou
46.416
tonnes
de
maïs
si
ce
produit
est
le
seul
cultivé.
Autrement,
il
est
possible
d’obtenir
à
la
fois
10.400
tonnes
de
riz
et
10.000
tonnes
de
maïs
(point
B)
ou
encore
6.300
tonnes
de
riz
et
40.000
tonnes
de
maïs
(point
M).
Nous
verrons
plus
loin
dans
le
cours
que
tous
les
points
en
dessous
de
la
courbe
de
possibilité
de
production
représentent
des
combinaisons
de
production
qui
utilisent
mal
la
ressource
rare.
Ainsi,
par
exemple,
les
points
U
(4.000
T
de
riz
et
20.801
T
de
maïs)
et
V
(2.000
T
de
riz
et
36.593
T
de
maïs)
ne
sont
pas
des
combinaisons
qui
utilisent
au
mieux
la
ressource
Terre.
On
peut
en
effet,
en
lisant
attentivement
le
Tableau
2.1
voir
qu’il
est
possible
de
produire
la
combinaison
(9.565
T
de
riz
et
20.801
T
de
maïs)
;
c’est
le
point
D.
S’il
est
possible
de
produire
la
même
quantité
de
maïs
(20.801
T),
pourquoi
se
contenterait-‐on
de
ne
produire
que
4.000
T
de
riz
(au
point
U)
au
lieu
de
9.565
T
(au
point
D).
On
peut
faire
la
même
remarque
en
comparant
les
points
K
et
V.
Figure
2.1
Courbe
de
possibilité
de
production
Il
y
a
donc
un
grand
intérêt
pour
la
société
que
les
activités
de
production
se
déroulent
de
manière
à
faire
bon
usage
des
ressources
rares.
Autrement,
il
en
résulterait
une
perte
de
biens
et
services
produits
et,
partant,
une
perte
de
bien-‐être
pour
l’ensemble
de
la
société.
C’est
là
tout
l’intérêt
de
l’étude
de
la
production.
La
science
économique
est,
entre
autres
choses,
bâtie
autour
de
l’idée
que
ceux
qui
s’adonnent
aux
activités
de
production
se
comportent
de
manière
à
éviter
le
gaspillage
de
ressources
rares.
C’est
l’objet
de
ce
chapitre.
Une
firme
est
une
entité
autonome
qui
prend
des
décisions
notamment
sur
la
quantité
des
biens
ou
de
services
à
produire.
Il
existe
plusieurs
formes
d’organisation
de
l’activité
de
production
à
travers
les
pays.
Les
deux
formes
extrêmes
sont
:
i) l’économie
de
libre
marché
:
au
sein
de
laquelle
il
y
a
une
multitude
de
firmes
privées
;
et
2
ii) l’économie
communiste
:
au
sein
de
laquelle
toutes
les
firmes
appartiennent
à
l’État.
En
réalité,
la
plupart
des
pays
ont
adopté
des
formes
d’organisation
basées
sur
l’économie
de
libre
marché
mais
avec
des
secteurs
publics
de
tailles
diverses.
Ainsi,
la
France,
pays
de
libre
marché
possède
un
secteur
public
comme
en
témoigne
la
participation
de
l’État
dans
le
capital
de
plusieurs
entreprises.
En
RD
Congo,
il
existe
plusieurs
entreprises
publiques
(SCTP,
Congo
Airways,
TRANSCO,
SNEL,
REGIDESO,
etc.).
Nous
reviendrons
à
ce
secteur
public
de
l’économie
au
Chapitre
5.
Dans
ce
deuxième
chapitre,
nous
allons
nous
concentrer
sur
l’étude
du
comportement
d’une
firme
privée,
sans
nous
préoccuper
de
la
forme
juridique
de
la
firme.
2.1 La
firme
et
ses
objectifs
Une
firme
est
une
unité
de
production
avec
autonomie
de
prise
de
décision
et
qui
transforme
des
ressources
en
biens
et
services.
La
firme
est
donc
engagée
dans
un
processus
à
deux
bouts.
D’une
part,
elle
acquiert
les
ressources
dont
elle
a
besoin
(les
inputs),
d’autre
part
elle
produit
un
bien
ou
un
service
donné
(l’output)
au
terme
d’un
processus
de
combinaison
d’inputs
selon
la
technologie
en
vigueur
au
sein
de
la
firme
(Figure
2.2).
Figure
2.2
Processus
de
production
Combinaison
Ressources
Biens
Technologie
Inputs
Output
L’output
de
la
firme
est
destiné
à
être
vendu
sur
le
marché.
La
firme
est
donc,
à
la
fois,
acheteur
d’inputs
et
vendeur
d’output.
En
supposant
qu’à
sa
création
la
firme
dispose
d’une
richesse
initiale
de
W
unités
monétaires,
on
peut
facilement
comprendre
que
sa
survie
dépend
du
fait
que
le
produit
de
ses
ventes
dépasse
la
charge
de
ses
achats.
La
différence
entre
le
montant
qu’elle
encaisse
à
la
suite
de
la
vente
de
sa
production
et
le
montant
qu’elle
débourse
pour
acquérir
les
inputs
s’appelle
le
profit.
Pour
la
théorie
économique
traditionnelle,
une
telle
firme
ne
poursuit
qu’un
seul
objectif
qui
est
la
maximisation
du
profit1.
L’atteinte
de
cet
objectif
dépend
du
niveau
d’output
choisi
par
la
firme.
En
décidant
de
ce
niveau,
la
firme
détermine
aussi
les
quantités
d’inputs
qu’elle
doit
acquérir
pour
réussir
son
processus
de
transformation.
2.2 Les
facteurs
de
production
En
introduction
à
ce
chapitre,
nous
avons
fait
état
de
processus
de
production
de
la
bière,
de
la
levure
et
du
pain.
Il
y
a,
en
effet,
plusieurs
inputs
qui
concourent
à
la
production
d’un
bien
donné.
Il
serait
impossible,
dans
le
but
de
bâtir
une
théorie
de
la
production,
d’énumérer
tous
les
inputs
qui
entrent
dans
tous
les
processus
de
production.
Et
pourtant,
nous
avons
besoin
d’un
cadre
simplifié
pour
analyser
comment
la
firme
prend
sa
décision
de
production.
1
On
peut
envisager
que
la
firme
poursuive
d’autres
objectifs
en
plus
de
la
maximisation
du
profit,
mais
ces
objectifs
complémentaires
ne
sont
pas
discutés
dans
ce
cours.
3
Les
économistes
ont
su
simplifier
cette
énumération
en
identifiant
trois
facteurs
de
production
:
la
terre,
le
travail,
et
le
capital.
Dans
le
facteur
terre
nous
pouvons
inclure
toutes
les
ressources
naturelles
comme
l’eau,
les
sols,
les
forêts,
les
minerais
et
bien
d’autres
lorsqu’elles
sont
prises
dans
leur
état
primaire,
c’est-‐à-‐dire
sans
aménagement
préalable
par
la
firme
ou
par
d’autres
firmes.
Le
travail
renferme
ce
que
l’être
humain
apporte
dans
le
processus
de
production
:
sa
force
physique,
sa
dextérité,
son
aptitude
à
utiliser
les
machines.
Le
capital
regroupe
les
biens
de
production
(ou
biens
d’investissement)
que
sont
les
machines,
les
usines
et,
dans
une
certaine
mesure,
les
biens
intermédiaires
destinés
à
être
utilisés
à
une
période
ultérieure.
Dans
ce
cours,
comme
dans
la
plupart
de
manuels
d’économie,
nous
allons
désigner
la
terre
par
N,
le
travail
par
L,
et
le
capital
par
K.
Nous
allons,
dans
la
suite
de
ce
chapitre,
considérer
que
ces
trois
éléments
sont
les
facteurs
de
production
classiques
qui
entrent
dans
les
différents
processus
de
fabrication
des
firmes.
Dans
la
section
suivante,
nous
allons
examiner
comment
ces
trois
facteurs
de
production
sont
combinés
au
sein
de
la
firme
pour
générer
l’output.
2.3 La
fonction
de
production
Nous
avons
déjà
vu
(Figure
2.2)
que
les
inputs
rentrent
dans
une
sorte
de
boîte
noire
au
sein
de
laquelle
ils
sont
combinés
pour
qu’en
sortent
des
biens
produits.
La
formule
par
laquelle
les
inputs
sont
combinés
entre
eux
s’appelle
la
fonction
de
production.
La
fonction
de
production
est
donc
une
relation
technologique
entre
les
inputs,
d’une
part,
et
l’output,
d’autre
part.
Soit
Q
l’output
et
N,
L
et
K
les
inputs,
nous
pouvons
écrire
cette
relation
technologique
sous
la
forme
fonctionnelle
suivante
:
Q = f(N, K, L)
[2.1]
Nous
avons
aussi
déjà
vu
au
chapitre
précédent
que
les
économistes
néoclassiques
ont
sensiblement
réduit
l’importance
du
facteur
terre
dans
l’analyse
économique.
Selon
cette
école
de
pensée,
les
principaux
facteurs
de
production
sont
le
travail
et
le
capital.
D’où
Q = f(K, L)
[2.2]
C’est
cette
fonction
de
production
à
deux
facteurs
que
nous
allons
considérer
dans
la
suite
de
l’ouvrage.
Dans
l’équation
[2.2]
la
fonction
f
qui
permet
de
déterminer
le
niveau
d’output
correspondant
à
des
quantités
données
de
L
et
K.
Nous
pouvons,
dès
à
présent,
tenter
d’avoir
une
représentation
graphique
de
cette
relation
technologique.
Pour
cela,
nous
allons
utiliser
la
notion
d’isoquant.
4
L’isoquant,
aussi
appelé
courbe
d’isoproduit,
est
un
lieu
(un
ensemble)
de
combinaisons
de
facteurs
qui
produisent
le
même
niveau
d’output.
Pour
mieux
expliquer
cette
notion,
nous
devons
d’abord
préciser
comment
les
deux
facteurs
de
production
K
et
L
sont
combinés
entre
eux.
Ils
peuvent
l’être
par
substitution
ou
de
manière
complémentaire.
Lorsqu’ils
sont
substituables,
la
firme
peut
augmenter
la
quantité
de
l’un
des
facteurs,
par
exemple
K,
et
en
contrepartie
diminuer
la
quantité
de
l’autre
facteur,
L
et
vice-‐
versa.
Les
facteurs
de
production
sont
complémentaires
lorsqu’ils
sont
utilisés
dans
des
proportions
fixes,
par
exemple
il
faut
combiner
x
unités
de
K
et
y
unités
de
L
pour
obtenir
1
unité
d’output.
Dans
ce
cas
la
production
n’est
pas
possible
lorsque
l’on
combine,
par
exemple,
x
unités
de
K
et
y’
(y’≠ 𝑦)
de
L.
Nous
allons
supposer
dans
ce
chapitre
que
les
deux
facteurs
de
production
K
et
L
sont
substituables.
La
substituabilité
des
facteurs
permet
d’envisager
plusieurs
combinaisons
possibles
entre
K
et
L.
Chaque
combinaison
résultera
en
un
niveau
donné
d’output,
mais
il
y
aura
des
combinaisons
donnant
le
même
niveau
d’output.
C’est
l’ensemble
de
ces
combinaisons
qui
constitue
l’isoquant.
Figure
2.3
Carte
d’isoquants
Sur
la
Figure
2.3
nous
avons
représenté
trois
isoquants
pour,
respectivement,
les
niveaux
d’output
Q1,
Q2
et
Q3
avec
Q1<Q2<Q3.
Le
niveau
d’output
pour
un
point
sur
l’isoquant
Q2
est
donc
plus
élevé
que
celui
sur
Q1,
et
ainsi
de
suite.
Mais,
pour
deux
points
sur
un
même
isoquant,
par
exemple
les
points
A
et
B
sur
Q1,
le
niveau
d’output
est
le
même.
Propriétés
des
isoquants
Un
isoquant
a
trois
propriétés
importantes
:
5
1) Un
isoquant
est
négativement
incliné
(sa
pente
est
négative).-‐
Cette
propriété
découle
de
la
notion
de
substituabilité
des
facteurs
et
du
fait
que
les
facteurs
sont
désirés.
En
effet,
la
production
augmente
quand
on
ajoute
du
capital
ou
du
travail
(plus
loin,
nous
dirons
que
les
facteurs
ont
des
productivités
marginales
positives).
Ainsi,
lorsqu’on
augmente
la
quantité
de
l’un
des
facteurs,
par
exemple
le
capital,
on
ne
peut
rester
sur
le
même
isoquant,
c’est-‐à-‐dire
on
ne
peut
maintenir
le
même
niveau
d’output
que
si,
en
compensation
on
diminue
la
quantité
de
travail.
Par
conséquent,
la
variation
du
capital
étant
positive
(ΔK>0),
celle
du
travail
sera
négative
(ΔL<0).
La
pente
ΔK/ΔL
sera
donc
négative.
2) Deux
isoquants
ne
peuvent
pas
se
croiser
:
Cette
propriété
découle
de
la
notion
selon
laquelle
plus
un
isoquant
est
haut
plus
le
niveau
d’output
est
élevé.
Conformément
à
cette
notion,
sur
la
Figure
2.4
Q2>Q1,
en
d’autres
termes
tout
point
le
long
de
l’isoquant
Q2
a
un
niveau
d’output
supérieur
à
celui
de
tout
point
le
long
de
l’isoquant
Q1
tandis
que
deux
points
qui
sont
sur
le
même
isoquant
ont
le
même
niveau
d’output.
Or
le
point
A
est
à
la
fois
sur
l’isoquant
Q1
et
sur
l’isoquant
Q2.
Ainsi
les
combinaisons
A
et
C
ont
le
même
niveau
d’output
Q1.
Par
transitivité,
B
et
C
devraient
aussi
avoir
le
même
niveau
d’output
;
or,
le
niveau
d’output
correspondant
à
B
est
plus
élevé
que
celui
généré
par
la
combinaison
C.
d’où
contradiction.
Figure
2.4
Intersection
de
deux
isoquants
3) Un
isoquant
est
convexe
par
rapport
à
l’origine
des
axes.
Observons
bien
la
forme
des
isoquants
que
nous
avons
tracés
jusque
là.
On
voit
bien,
comme
sur
la
Figure
2.5
qu’en
diminuant
la
quantité
du
capital
qui
passe
de
0W
à
0V,
0U,
puis
0T,
l’augmentation
correspondante
de
la
quantité
du
travail
devient
de
plus
en
plus
grande.
En
effet,
si
WV=
VU=
UT,
il
est
clair
que
AB<
BC<
CD.
Que
faut-‐il
en
conclure
?
La
quantité
de
travail
qu’il
faut
substituer
au
capital
pour
maintenir
le
même
niveau
d’output
est
de
plus
en
plus
grande,
et
vice
versa.
Le
rapport
entre
les
variations
des
deux
quantités
s’appelle
Taux
marginal
de
substitution
technique.
La
même
Figure
2.5
permet
aussi
de
mieux
expliciter
la
propriété
selon
laquelle
l’isoquant
est
convexe
par
rapport
à
l’origine.
On
voit
bien
sur
la
figure
que
l’ensemble
des
points
se
trouvant
au-‐dessus
de
l’isoquant
forment
un
ensemble
convexe2 .
I
et
J
sur
2
Un
ensemble
est
dit
convexe
lorsqu’en
prenant
deux
points,
n’importe
lesquels,
le
segment
de
droite
qui
les
relie
est
entièrement
contenu
dans
l’ensemble.
6
l’isoquant
représentent
deux
combinaisons
distinctes
de
facteurs
de
production
produisant
le
même
niveau
d’output.
Le
segment
de
droite
qui
relie
ces
deux
points
est
entièrement
contenu
dans
l’ensemble.
Le
point
K
est
l’un
de
ces
points.
On
voit
bien
que
K
appartient
à
un
isoquant
produisant
un
niveau
plus
élevé
d’output.
Figure
2.5
Convexité
des
isoquants
L’ensemble
des
trois
isoquants
sur
la
Figure
2.3
forme
ce
que
l’on
appelle
une
carte
d’isoquants.
La
carte
d’isoquants
permet
d’illustrer
graphiquement
la
fonction
de
production.
Pour
ce
faire,
nous
allons
donner
une
forme
fonctionnelle
précise
à
f.
Il
existe
plusieurs
formes
fonctionnelles
possibles.
Les
économistes
ont,
en
effet,
expérimenté
plusieurs
spécifications
de
la
fonction
f,
la
plus
usitée
étant
la
fonction
dite
de
Cobb-‐Douglas.
La
fonction
de
production
Cobb-‐Douglas
s’écrit
:
𝑄 = 𝐴𝐿! 𝐾 !!!
[2.3]
où
A
est
une
constante,
α
la
part
du
travail
dans
le
produit
total
et
(1-‐α)
la
part
du
capital.
Exemple
2.2.-‐
Supposons
que
A=
100
et
α= 1/2.
Nous
allons
tracer
trois
isoquants
représentant,
respectivement,
Q1=
1000,
Q2=
2000,
et
Q3=
3000.
A
partir
de
l’équation
[2.3],
ayant
fixé
la
valeur
de
Q,
on
peut
exprimer
K
en
fonction
de
L
par
la
relation
:
𝑄
𝐾 !!! = !
𝐴𝐿
7
!
𝑄 !!!
𝐾=
𝐴𝐿!
Dans
notre
cas
:
• pour
Q=
1000
𝐾 = 100/𝐿
• pour
Q=
2000
𝐾 = 400/𝐿
• pour
Q=
3000
𝐾 = 900/𝐿
Figure
2.6
Carte
d’isoquants
pour
une
fonction
Cobb
Douglas
1000,0
900,0
Q=1000
800,0
700,0
Q=2000
QuanUté
de
K
600,0
Q=3000
500,0
400,0
300,0
200,0
100,0
0,0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
QuanUté
de
L
8
Tableau
2.2
Produit
total,
Produit
moyen
et
Produit
marginal
Nombre
de
Produit
Produit
Produit
marginal
travailleurs
total
(Q)
moyen
(Q/L)
(ΔQ/ΔL)
1
180
180,0
180,0
2
630
315,0
450,0
3
1148
382,5
517,5
4
1800
450,0
652,5
5
2700
540,0
900,0
6
3240
540,0
540,0
7
3465
495,0
225,0
8
3600
450,0
135,0
9
3645
405,0
45,0
10
3375
337,5
-‐270,0
Figure
2.7
Courbe
de
Produit
total
4000"
3500"
Quan%té(de(maïs((Q)(
3000"
2500"
2000"
1500"
1000"
500"
0"
1" 2" 3" 4" 5" 6" 7" 8" 9" 10"
Nombre(de(travailleurs((L)(
On
voit
que
la
production
augmente,
d’abord
très
vite
puis
assez
lentement
avant
de
diminuer
quand
la
firme
recrute
le
10ème
travailleur.
Nous
examinerons
plus
loin
les
raisons
d’un
tel
comportement.
Pour
le
moment,
il
s’agit
d’apprendre
les
notions
de
Produit
moyen
(ou
Productivité
moyenne)
et
de
Produit
marginal
(ou
productivité
marginale).
Le
Produit
moyen
est
la
quantité
du
bien
produite
par
unité
du
facteur.
Dans
le
cas
de
notre
exemple
on
parlera
de
Produit
moyen
du
travail.
Il
est
calculé
par
la
formule
:
!
PM = !
[2.5]
où
Q
représente
le
produit
total
et
L
le
nombre
de
travailleurs
employés.
Le
Produit
marginal
représente
la
quantité
additionnelle
de
l’output
total
due
à
la
dernière
unité
du
facteur
utilisée.
Le
produit
marginal
du
travail
est
donc
calculé
comme
suit
:
∆!
Pm = ∆!
[2.6]
9
Figure
2.8
Illustration
des
courbes
de
Produit
moyen
et
de
Produit
marginal
1000$
800$
Produit(moyen(et(Produit(marginal)(
600$
400$
200$
0$
1$ 2$ 3$ 4$ 5$ 6$ 7$ 8$ 9$ 10$
!200$
!400$
Nombre(de(travailleurs((L)(
Produit$moyen$ Produit$marginal$
En
examinant
de
plus
près
la
Figure
2.8
on
voit
que
le
produit
moyen,
comme
le
produit
marginal,
augmente
dans
un
premier
temps
puis
baisse
après
avoir
atteint
une
valeur
maximale.
On
voit
aussi
que
la
courbe
du
produit
marginal
est
au-‐dessus
de
celle
du
produit
moyen
jusqu’à
ce
que
les
deux
courbes
se
croisent
au
point
où
le
produit
moyen
est
maximal.
Au-‐delà
de
ce
point,
la
courbe
du
produit
moyen
est
au-‐dessus
de
celle
du
produit
marginal.
Dans
notre
exemple,
PM=Pm=
540
pour
L=6.
Dans
la
suite
du
cours,
nous
tracerons
toujours
ces
deux
courbes,
comme
sur
la
Figure
2.9.
Sur
ce
graphique,
le
produit
moyen
atteint
son
maximum
plutôt
au
point
I
tandis
que
le
produit
marginal
atteint
le
sien
au
point
J
et
c’est
à
ce
dernier
point
que
les
deux
courbes
se
croisent.
Figure
2.9
Forme
générale
des
courbes
de
produit
moyen
et
de
Produit
marginal
10
2.4 Coût
de
production
Nous
avons
déjà
vu
qu’il
n’y
a
pas
de
production
si
la
firme
n’acquière
pas
les
inputs
nécessaires
au
processus
de
fabrication.
Les
inputs
sont
eux
aussi
des
biens
économiques.
La
firme
doit
donc
dépenser
pour
les
acquérir.
Le
coût
total
de
production
représente
la
dépense
totale
supportée
par
la
firme.
Il
existe
deux
types
de
coûts
:
• les
coûts
fixes
(ceux
qui
ne
varient
pas
avec
la
quantité
produite).
• les
coûts
variables
(ceux
qui
varient
avec
le
niveau
de
production).
Supposons
une
firme
qui
fabrique
des
chaises.
Elle
doit
acheter
du
bois,
de
la
colle,
des
clous,
etc.
Elle
va
aussi
payer
sa
facture
d’électricité
et
d’eau.
Elle
emploie
un
certain
nombre
de
travailleurs,
y
compris
du
personnel
affecté
à
la
sécurité
des
locaux
et
des
produits.
Elle
doit
payer
les
polices
d’assurance
des
véhicules,
des
bâtiments
et
d’autres
biens.
Il
est
évident
que
certaines
charges
vont
varier
avec
le
niveau
de
production.
Si,
par
exemple,
la
firme
décide
de
doubler
sa
production
pour
répondre
à
une
commande
importante
et
urgente,
elle
pourra
recruter
de
nouveaux
travailleurs,
ce
qui
va
augmenter
les
charges
salariales.
Il
en
sera
de
même
pour
les
dépenses
de
bois
et
d’autres
matières
premières.
Certaines
charges
de
la
firme
ne
vont
toutefois
pas
varier
avec
le
niveau
de
production.
Ce
sera
le
cas,
par
exemple,
de
l’amortissement
des
machines
ou
encore
les
intérêts
bancaires.
Le
coût
total
de
production
(CT)
est
donc
la
somme
du
coût
fixe
total
(CFT)
et
du
coût
variable
total
(CVT).
CT Q = CFT + CVT(Q)
[2.7]
Dans
l’équation
[2.7]
le
coût
total
est
fonction
du
niveau
de
l’output
(Q)
parce
que
le
coût
variable
dépend
de
ce
niveau.
Coût
Moyen
et
Coût
marginal
De
la
même
manière
que
pour
le
produit
nous
avons
pu
calculer
les
quantités
moyennes
et
les
quantités
marginales,
nous
allons
aussi
calculer
le
Coût
moyen
(CM)
et
le
Coût
marginal
(Cm).
!"(!) !"#!!"#(!)
CM = ! = !
[2.8]
!"#(!)
CVM = !
[2.9]
∆!"(!)
Cm = ∆!
[2.10]
11
Exemple
2.4
Tableau
2.3
Illustration
du
Coût
total,
Coût
moyen
et
Coût
marginal
𝐐
𝐂𝐅𝐓
𝐂𝐕𝐓
𝐂𝐓
𝐂𝐅𝐌
𝐂𝐕𝐌
𝐂𝐌
𝐂𝐦
0
3
0
3,00
-‐
-‐
-‐
-‐
1
3
5,00
8,00
3,00
5,00
8,00
5,00
2
3
9,38
12,38
1,50
4,69
6,19
4,38
3
3
13,50
16,50
1,00
4,50
5,50
4,13
4
3
17,25
20,25
0,75
4,31
5,06
3,75
5
3
21,25
24,25
0,60
4,25
4,85
4,00
6
3
25,63
28,63
0,50
4,27
4,77
4,38
7
3
30,38
33,38
0,43
4,34
4,77
4,75
8
3
35,75
38,75
0,38
4,47
4,84
5,38
9
3
41,88
44,88
0,33
4,65
4,99
6,13
10
3
48,75
51,75
0,30
4,88
5,18
6,88
En
observant
les
données
du
Tableau
2.3,
on
voit
bien
que
le
coût
fixe
reste
inchangé
à
3,
quel
que
soit
le
niveau
de
production,
tandis
que
le
coût
variable
total
augmente
avec
le
niveau
d’output,
passant
de
0
quand
la
firme
ne
produit
pas
à
5
quand
la
firme
ne
produit
qu’une
seule
unité
d’output,
à
48,75
quand
la
firme
produit
10
unités.
Il
est
important
d’étudier
le
comportement
du
coût
moyen
et
du
coût
marginal.
Ces
deux
éléments
seront,
en
effet,
très
importants
dans
la
suite
de
l’étude
du
comportement
de
la
firme.
Sur
le
Tableau
2.3
et
la
Figure
2.10
on
voit
bien
que
le
Coût
Variable
Moyen
(CVM)
diminue
d’abord,
passant
de
5
(lorsque
Q=1)
à
4,69
(pour
Q=
2).
Le
CVM
atteint
son
niveau
le
plus
bas
(4,25)
lorsque
Q=5
et
au-‐delà
de
5
unités
d’output
il
augmente.
Etant
donné
que
le
coût
fixe
est
inchangé,
le
Coût
Fixe
Moyen
(CFM)
est
continuellement
décroissant
et
va
même
tendre
vers
zéro
pour
des
quantités
de
plus
en
plus
élevées
d’output.
Ainsi
le
Coût
Moyen
(CM)
qui
est
la
somme
du
CVM
et
du
CFM
va
évoluer
comme
le
CVM,
décroissant
d’abord
puis
croissant
ensuite
tout
en
subissant
l’effet
déclinant
du
CFM.
On
voit
bien
que
le
CM
passe
de
8
(pour
Q=1)
à
son
plus
bas
niveau
de
4,77
(pour
Q=7)
avant
de
remonter
à
4,84
(Q=8),
4,99
(Q=9)
et
5,18
(Q=10).
Quant
au
Coût
marginal
(Cm),
il
est
d’abord
décroissant
puis
croissant
par
la
suite
à
partir
de
son
niveau
minimum.
Dans
notre
exemple,
le
Cm
passe
de
5
(Q=1)
à
son
niveau
le
moins
élevé
de
3,75
(Q=4)
avant
de
remonter
jusqu’à
6,88
(Q=10).
12
Figure
2.10
Illustration
des
courbes
de
Coût
moyen
et
Coût
marginal
9,00
CFM
CVM
CM
Cm
Il
faut
noter
que
:
• dans
la
première
phase
la
courbe
du
CM
est
au-‐dessus
de
celle
du
Cm
;
• le
Cm
atteint
son
minimum
avant
le
CM
;
• la
courbe
du
Cm
croise
celle
du
CM
au
point
minimum
de
ce
dernier
;
• au-‐delà
de
ce
point
d’intersection
la
courbe
du
Cm
est
au-‐dessus
de
celle
du
CM.
Tenant
compte
de
ces
renseignements,
nous
pouvons
généralement
tracer
les
courbes
de
CM
et
Cm
comme
dans
la
Figure
2.11.
Figure
2.11
Forme
générale
des
courbes
de
Coût
Moyen
et
Coût
marginal
13
Droites
d’isocoût
Nous
avons
jusqu’à
présent
beaucoup
insisté
sur
les
combinaisons
de
facteurs
de
production.
C’est,
sur
le
plan
technologique,
la
principale
tâche
de
l’entrepreneur
mais
elle
a
une
forte
influence
sur
les
résultats
économiques
de
la
firme.
Nous
avons
vu
qu’il
existe
toujours
un
ensemble
de
combinaisons
qui
donnent
le
même
niveau
d’output.
Ces
combinaisons
ont
été
représentées
par
des
isoquants.
Du
côté
du
coût
de
production,
il
y
a
aussi
des
ensembles
de
combinaisons
qui
coûtent
le
même
montant
à
la
firme.
Un
tel
ensemble
est
représenté
par
une
droite
d’isocoût.
Supposons
une
firme
qui
produit
selon
la
fonction
de
production
Q = f K, L .
La
firme
achète
l’input
K
au
prix
unitaire
r
(r
est
le
coût
du
capital)
et
l’input
L
au
prix
unitaire
w
(w
est
le
taux
de
salaire).
Supposons
enfin
que
la
firme
dispose
d’un
budget
fixe
C
destiné
à
l’acquisition
des
inputs.
La
dépense
totale
sur
les
inputs
peut
être
calculée
par
la
relation
:
𝐶 = 𝑟𝐾 + 𝑤𝐿
[2.11]
où
K
et
L
représentent,
respectivement,
la
quantité
du
capital
et
la
quantité
de
travail.
Nous
pouvons,
à
l’aide
de
cette
équation,
trouver
les
combinaisons
des
facteurs
K
et
L
dont
la
dépense
totale
est
la
même.
Pour
ce
faire,
trouvons
l’équation
:
! !
𝐾 = ! − ! 𝐿
[2.12]
L’équation
[2.12]
est
celle
de
la
droite
d’isocoût.
Exemple
2.5.-‐
Poursuivons
notre
illustration
en
supposant
que
r=2000
CDF
;
w=
1000
CDF
;
et
C=100.000
CDF.
La
droite
d’isocoût
sera
alors
donnée
par
l’équation
:
1
𝐾 = 50 − 𝐿
2
qui
peut
être
représentée
graphiquement
(Figure
2.12).
Figure
2.12
Droite
d’isocoût
14
Tous
les
points
le
long
de
cette
droite
représentent
des
combinaisons
qui
épuisent
le
budget
global
de
100.000
CDF
destiné
à
l’acquisition
des
inputs.
Certaines
de
ces
combinaisons
sont
illustrées
dans
le
Tableau
2.4.
Tableau
2.4
Combinaisons
de
facteurs
sur
la
droite
d’isocoût
K=50-‐0,5L
K
L
Dépense
totale
50
0
100.000
45
10
100.000
40
20
100.000
35
30
100.000
30
40
100.000
25
50
100.000
20
60
100.000
15
70
100.000
10
80
100.000
5
90
100.000
0
100
100.000
Il
est
facile
de
montrer
qu’à
partir
de
l’équation
[2.12],
en
maintenant
r
et
w
inchangés,
on
peut
produire
d’autres
droites
d’isocoût
correspondant,
chacune,
à
une
valeur
donnée
de
C.
Ainsi,
pour
C
égal,
respectivement
à
200.000
CDF,
300.000
CDF
et
400.000
CDF
nous
avons
la
Figure
2.13
avec
quatre
droites
d’isocoût.
Figure
2.13
Famille
de
droites
d’isocoût
250"
200"
150"
K"
100"
50"
0"
0" 20" 40" 60" 80" 100" 120" 140" 160" 180" 200" 220" 240" 260" 280" 300" 320" 340" 360" 380" 400"
L"
15
Le
court
terme
et
le
long
terme
Jusqu’ici
nous
n’avons
pas
considéré
le
temps
dans
l’analyse
économique
que
nous
menons
de
la
firme.
Pourtant
le
temps
joue
un
rôle
important,
notamment
dans
la
capacité
de
la
firme
à
modifier
certaines
variables.
Par
exemple,
supposons
que
la
firme
produisant
des
chaises
reçoit
une
grosse
commande
qui
peut
nécessiter
l’acquisition
de
nouvelles
machines
ou
la
construction
d’un
nouvel
atelier
complètement
équipé.
Il
n’est
pas
évident
que
la
firme
saura
tout
de
suite
faire
ces
acquisitions,
modifiant
ainsi
la
quantité
de
capital
(K).
La
firme
va
très
probablement
décider
de
recruter
du
personnel
additionnel
et
d’organiser
une
équipe
additionnelle
travaillant
la
nuit
sur
les
mêmes
machines.
Le
court
terme
est
la
période
de
temps
au
cours
de
laquelle,
il
y
a
au
moins
un
facteur
de
production
pour
lequel
on
ne
peut
pas
modifier
la
quantité,
par
exemple,
le
capital
K.
Rappelons
la
fonction
de
production
Q = f K, L .
Le
niveau
de
la
technologie
étant
donné,
pour
augmenter
Q,
il
faut
augmenter
les
quantités
d’inputs.
Puisque
l’on
ne
peut
pas
modifier
le
facteur
K,
la
fonction
s’écrira
:
Q = f K, L
[2.13]
Nous
écrivons
K
pour
indiquer
que
la
quantité
de
K
pendant
cette
période
reste
fixe.
Les
facteurs
dont
on
ne
peut
pas
modifier
la
quantité
pendant
une
période
de
temps
donnée
s’appellent
«
facteurs
fixes
».
Le
long
terme
est
la
période
de
temps
pendant
laquelle
tous
les
facteurs
de
production
sont
variables.
La
fonction
de
production
prend
sa
forme
habituelle
Q = f K, L
Il
faut
noter
que
la
durée
de
court
terme
n’est
ni
précise
ni
unique
pour
toutes
les
branches
de
production.
Elle
varie
d’une
branche
industrielle
à
une
autre.
Apprenons
maintenant
à
représenter
graphiquement
une
fonction
de
production
de
court
terme
Q = f K, L .
16
Figure
2.14
Fonction
de
production
de
court
terme
𝑸 = 𝒇(𝑲, 𝑳)
Loi
des
rendements
décroissants
C’est
généralement
dans
ce
cas
que
s’applique
la
loi
des
rendements
décroissants
qui
s’énonce
comme
suit
:
«
Lorsqu’on
ajoute
des
unités
additionnelles
d’un
facteur
de
production
variable
à
une
quantité
donnée
de
facteurs
de
production
fixes,
en
supposant
que
l’état
de
la
technologie
reste
inchangé,
le
produit
moyen
et
le
produit
marginal
du
facteur
variable
finissent
par
décroitre
».
Rendements
d’échelle
Cette
fois-‐ci
considérons
que
les
deux
facteurs
de
production
varient
dans
les
mêmes
proportions.
Qu’advient-‐il
de
Q?
Supposons
que
l’on
double
la
quantité
de
K
et
la
quantité
de
L.
Le
résultat
le
plus
probable
c’est
que
la
quantité
de
Q
double.
Dans
ce
cas,
on
parle
de
rendements
d’échelle
constants.
Graphiquement
:
Figure
2.15
Une
fonction
de
production
avec
rendements
d’échelle
constants
17
Mathématiquement
:
Soit
une
fonction
de
production
:
y = f(x! , x! )
On
dit
que
les
rendements
d’échelle
sont
constants
lorsque
f tx! , tx! = tf(x! , x! )
,
avec
t > 0.
Exemple
:
t = 1,5
f 1,5x! , 1,5x! = 1,5f(x! , x! )
Lorsque
:
• L’output
augmente
moins
que
proportionnellement
à
la
variation
d’inputs,
on
parle
de
rendements
d’échelle
décroissants.
• L’output
augmente
plus
que
proportionnellement
à
la
variation
d’inputs,
on
parle
de
rendements
d’échelle
croissants.
2.5 Problème
économique
de
la
firme
:
Maximisation
du
profit
La
théorie
de
la
firme
porte
sur
l’analyse
des
décisions
de
la
firme,
décisions
relatives
à
la
détermination
du
niveau
d’output
et
du
prix.
En
ce
qui
concerne
le
prix,
il
y
a
deux
cas
possibles
:
1) Soit
que
la
firme
n’a
aucune
emprise
sur
le
prix
de
son
produit
:
on
dit
alors
qu’on
est
en
concurrence
pure
et
parfaite
(CPP),
en
d’autres
termes
on
est
sur
un
marché
concurrentiel.
2) Soit
que
la
firme
est
en
situation
de
monopole
:
dans
ce
cas
elle
est
seule
à
vendre
ce
produit
et
partant,
elle
peut
fixer
le
prix
de
son
produit.
Nous
allons
examiner
le
comportement
de
la
firme,
c’est-‐à-‐dire
comment
elle
prend
les
décisions
relatives
à
son
niveau
d’output
et
au
prix
de
son
produit
dans
chacun
des
deux
cas.
2.5.1 Maximisation
du
profit
en
CPP
Ce
modèle
est
un
modèle
théorique
qui
repose
essentiellement
sur
le
postulat
de
la
rationalité
de
l’agent
économique
individuel.
18
Le
profit
se
définit
comme
la
différence
entre
la
recette
totale
et
le
coût
total.
Profit (Π) = Recette totale RT − Coût total (CT)
RT ≡
valeur
monétaire
de
l’output
CT ≡
valeur
monétaire
des
inputs
Comme
pour
les
notions
de
produit
et
de
coût,
celle
de
recette
donne
également
lieu
à
la
définition
de
la
Recette
moyenne
(RM)
et
de
la
Recette
marginale
(Rm).
Si
la
RM
est
calculée
comme
la
recette
par
unité
de
produit,
la
Rm
est
quant
à
elle
la
dérivée
première
de
la
RT
par
rapport
au
produit
Q3.
Puisque
nous
sommes
en
concurrence
pure
et
parfaite,
les
prix
de
tous
les
biens
(les
inputs
tout
comme
l’output)
sont
donnés
sur
le
marché.
La
firme
n’a
donc
pas
de
décision
à
prendre
concernant
le
prix.
La
seule
décision
attendue
d’elle
concerne
le
niveau
d’output.
Nous
allons
toutefois
examiner
séparément
la
maximisation
du
profit
à
court
terme
et
la
maximisation
du
profit
à
long
terme.
2.5.1.1 Maximisation
du
profit
à
court
terme
3
Dans
la
suite
du
cours,
nous
calculerons
toute
quantité
marginale
comme
étant
la
dérivée
par
rapport
au
produit
Q.
19
!! !!(!! ,!! )
!!!
=p !!!
− w! = 0
!!(!! ,!! )
p !!!
= w!
[2.16]
L’équation
[2.16]
nous
donne
la
condition
d’optimalité
qui
s’énonce
ainsi
:
«
Le
profit
est
maximal
lorsque
la
valeur
monétaire
du
produit
marginal
du
facteur
variable
(partie
à
gauche
du
signe
d’égalité)
est
égale
à
son
prix
(partie
à
droite
du
signe
d’égalité).
!
Exemple
2.6.-‐
Soit
la
fonction
de
production
y = f x! , x! = x! x! !
p = 4 ; w! = 2 ; w! = 1 ; x! = 10
!
!
Π = 4 10x! − 2x! − 10
!! ! !!
!
!!!
= 4.10. ! . x! − 2 = 0
En
résolvant
cette
dernière
équation
on
trouve
!
10 = x! ! ⟹ x! = 100
La
quantité
du
facteur
1
qui
maximise
le
profit
est
égale
à
100
et
le
profit
maximal
est
Π =
190.
Deuxième
approche.-‐
Cette
méthode
fait
usage
de
la
notion
droite
d’isoprofit,
une
droite
réunissant
les
combinaisons
de
facteurs
qui
résultent
en
un
même
profit
donné.
Partant
de
la
fonction
de
profit,
Π = py − w! x! − w! x!
nous
pouvons
obtenir
une
relation
entre
l’output
et
le
facteur
variable
x1
:
py = Π + w! x! + w! x!
! ! !
y = ! + !! x! + !! x!
[2.17]
L’équation
[2.17]
est
celle
de
la
droite
d’isoprofit
Π. Cette
droite
peut
être
tracée
dans
le
même
plan
dans
lequel
nous
avions
tracé
la
fonction
de
production
(Figure
2.14),
donnant
ainsi
la
Figure
(2.16).
On
voit
sur
ce
graphique
qu’on
peut
tracer
plusieurs
droites
d’isoprofit,
chacune
correspondant
à
un
niveau
donné
de
profit.
L’une
de
ces
droites
sera
tangente
à
la
courbe
de
la
fonction
de
production.
Au
point
de
tangence,
la
pente
de
la
tangente
sur
y
est
égale
à
la
pente
de
la
droite
d’isoprofit.
En
d’autres
termes,
les
deux
dérivées
sont
égales
:
! ! ! !! !
y = ! + !! x! + !! x!
;
!! = !!
!
!! !!
y = f x! , x!
;
!! = !!
! !
20
Figure
2.16
Fonction
de
production
et
droites
d’isoprofit
En
égalisant
les
deux
dérivées,
nous
obtenons
la
condition
du
profit
maximum
:
!! ! !!
!!
= !! ⟹ p !! = w!
[2.18]
! !
Cette
condition
est
identique
à
celle
de
la
première
approche.
On
voit
sur
le
graphique
que
la
courbe
de
la
fonction
𝑦 = 𝑓 𝑥! , 𝑥!
est
tangente
à
l’une
des
droites
d’isoprofit
au
point
A.
Ce
point
correspond,
sur
l’axe
des
abscisses,
à
la
quantité
0B
du
facteur
variable
x1.
C’est
donc
cette
quantité
qui
maximise
le
profit.
A
ce
point
A,
la
firme
est
en
équilibre,
c’est-‐à-‐dire
qu’elle
n’a
aucune
incitation
à
modifier
la
quantité
de
x! .
La
situation
d’équilibre
est
fonction
des
valeurs
de
p, w! , w! .
Illustration
:
Poursuivant
l’exemple
2.6,
nous
pouvons
calculer
les
dérivées
par
rapport
à
x1
de
la
fonction
de
production
et
de
la
droite
d’isoprofit
:
! !" ! !! !
y = ! + ! + ! x! ⟹ !! = !
!
! !! ! !! !
y = 10x! !
⟹ !! = 10. ! x!
!
!" !! ! !
Utilisant
la
condition
d’optimalité
de
l’équation
[2.18],
nous
obtenons
:
! x! = !
!
D’où
10 = x! ! ⟹ x! = 100
et
le
profit
maximal
est
Π = 190
21
Statique
comparative
La
statique
comparative
nous
permet
de
voir
comment
la
position
d’équilibre
change
lorsque
l’un
de
ces
prix
varie.
Supposons
que
w!
augmente,
par
exemple
w1
passe
de
2
à
4.
x! = 10 ; p = 4 ; w! = 4 ; w! = 1
! !" !!
y = ! + ! + x! ⟹ !! = 1
!
! !! !" !! !
y = 10x! !
⟹ !! = x
! !
!
!!
!
Egalisons
:
5x! = 1
!
x! ! = 5
⟹ x! = 25
!
y = 10 25 ! = 50
Π = 90
On
voit
que
l’augmentation
du
prix
du
facteur
1
a
entraîné
la
diminution
de
la
quantité
optimale
de
ce
facteur
(qui
est
passée
de
100
à
25),
la
diminution
de
l’output
(qui
est
passé
de
100
à
50)
et
la
diminution
du
profit
maximal
(qui
est
passé
de
190
à
90).
Supposons
maintenant
que
w!
diminue
:
w! = 1
! !" ! !! !
y = ! + ! + ! x! ⟹ !! = !
!
! !! !
!
y = 10x!
⟹ !! = !
! !! !
! !
! = !
!! !
!
20 = x! !
x! = 400
!
y = 10 400 ! = 200
Π = 390
!
y = 100 + ! x!
:
droite
d’isoprofit
2.5.1.2 Maximisation
du
profit
à
long
terme
A
long
terme,
tous
les
facteurs
de
production
sont
variables.
La
fonction
de
production
s’écrit
alors
:
y = f(x! , x! ).
Le
problème
de
la
firme
consiste
à
trouver
x!
et
x!
qui
maximisent
le
profit.
Π = pf(x! ,
x! ) − w! x! − w! x!
Ici
Π = Π(x! ,
x! )
Les
conditions
nécessaires
de
premier
ordre
:
22
!! !! !!
!!!
= p !! − w! = 0
⟹
p !! = w!
[2.19]
! !
!! !! !!
!!!
= p !! − w! = 0
⟹
p !! = w!
[2.20]
! !
Les
équations
[2.19]
et
[2.20]
s’interprètent
ainsi
:
la
valeur
du
produit
marginal
de
chaque
facteur
est
égale
au
prix
du
facteur.
En
résolvant
le
système
d’équations
formé
par
[2.19]
et
[2.20],
on
obtient
les
fonctions
de
demande
des
facteurs
:
x! = x! (p, w! , w! )
[2.21]
x! = x! (p, w! , w! )
[2.22]
Rappelons
que
nous
cherchons
à
calculer
les
quantités
des
deux
facteurs
de
production
que
la
firme
doit
utiliser
pour
obtenir
le
profit
maximal.
Puisque
le
profit
est
la
différence
entre
la
recette
totale
et
le
coût
total,
il
est
logique
de
considérer
que
si
y ∗
maximise
Π,
alors
la
firme
doit
minimiser
le
coût
pour
produire
y ∗ .
Ne
pas
agir
ainsi
signifie
qu’il
existe
une
façon
plus
économique
de
produire
y ∗ .
Dans
ce
cas
alors
le
profit
n’est
pas
maximal.
D’où
contradiction.
Nous
en
concluons
que y ∗
qui
maximise
le
profit
doit
aussi
être
le
niveau
d’output
qui
minimise
le
coût.
Ainsi,
le
problème
de
maximisation
du
profit
peut
être
décomposé
en
deux
étapes
:
1) Minimiser
le
coût
de
production
d’un
niveau
désiré
d’output.
2) Déterminer
le
niveau
d’output
qui
correspond
au
profit
maximal.
Nous
allons
suivre
cette
approche
en
deux
étapes
pour
résoudre
le
problème
de
maximisation
du
profit.
a)
Minimisation
de
coût
Supposons
une
firme
qui
produit
y
en
combinant
deux
inputs
1
et
2
à
travers
la
fonction
de
production
y = f(x! , x! ).
Les
prix
des
inputs
sont
w!
et
w!
et
le
coût
total
s’écrit
:
CT = w! x! + w! x!
Le
problème
que
nous
avons
à
résoudre
consiste
à
minimiser
CT = w! x! + w! x! sous
contrainte
f x! , x! = y
où
y
est
le
niveau
désiré
de
l’output.
Cette
contrainte
signifie
que
l’on
impose
que
la
firme
choisisse
une
combinaison
d’inputs
qui
la
maintienne
sur
un
isoquant
donné
comme
sur
la
Figure
2.17.
Il
faut
retenir
qu’il
y
a
toujours
une
carte
d’isoquants
mais
le
fait
de
n’illustrer
qu’un
seul
isoquant
indique
bien
que
la
firme
désire
produire
le
niveau
d’output
correspondant
à
cet
isoquant.
Le
graphique
montre
aussi
les
droites
d’isocoût
;
une
d’entre
elles
est
tangente
à
l’isoquant
au
point
A.
Intuitivement,
nous
savons
que
les
coordonnées
de
ce
point
sont
les
quantités
optimales
de
x1
et
x2,
c’est-‐à-‐dire
celles
qui
minimisent
le
coût
sous
la
contrainte
considérée.
Ce
point
est,
en
effet,
à
la
fois
sur
l’isoquant
et
sur
la
droite
d’isocoût
et
à
ce
point,
les
tangentes
sur
l’isoquant
et
sur
la
droite
d’isocoût
ont
la
même
pente.
23
Figure
2.17
Minimisation
du
coût
de
production
Solution
analytique
du
problème
Le
problème
qui
consiste
à
choisir
x!
et
x!
tels
que
x!
et
x!
Min CT = w! x! + w! x!
[2.23]
s. c f x! , x! = y
se
transforme
à
l’aide
du
Lagrangien
(fonction
de
Lagrange)
comme
suit
:
L x! , x! , λ = w! x! + w! x! + λ(y − f x! , x! )
[2.24]
avec
λ
le
multiplicateur
de
Lagrange.
Le
problème
devient
:
choisir
x!
,
x!
et
λ
qui
minimisent
L.
Les
conditions
nécessaires
de
premier
ordre
donnent
les
équations
:
!! !!
!!
= w! − λ !! = 0
[2.25]
! !
!! !!
!!!
= w! − λ !! = 0
[2.26]
!
!!
!!
= y − f x! , x! = 0
[2.27]
!!
De
[2.25]
:
w! = λ !!
[2.25’]
!
!!
De
[2.26]
:
w! = λ !!
[2.26’]
!
En
divisant
[2.25’]
par
[2.26’]
on
obtient
:
!! !!
!! !
!!! !!!
!!
= !! = !!
[2.28]
!
!!! !!!
24
Le
terme
à
droite
du
signe
d’égalité
de
[2.28]
n’est
rien
d’autre
que
le
rapport
des
productivités
marginales
des
facteurs
1
et
2.
Ce
rapport
est
connu
sous
le
nom
de
Taux
marginal
de
substitution
technique
(TMST).
D’où
:
!!
!
= TMST!"
[2.29]
!
Le
taux
marginal
de
substitution
technique
(TMST)
de
l’input
1
à
l’input
2
détermine
la
quantité
de
l’input
1
que
la
firme
doit
sacrifier
pour
obtenir
une
unité
additionnelle
de
l’input
2.
La
condition
d’optimalité
qui
découle
de
l’équation
[2.29]
impose
que
le
TMST
soit
égal
au
rapport
des
prix
des
inputs.
Exemple
2.7.-‐
Soit
f x! , x! = Ax!! x!!! !
:
une
fonction
de
production
de
type
Cobb-‐Douglas
!
A = 1 ; α = ! ; w! = 2 ; w! = 1
! !
f x! , x! = x! ! x! !
y = 100
Problème
:
Min CT = w! x! + w! x!
! !
s. c x! ! x! !
= 100
! !
L x! , x! , λ = 2x! + x! + λ(100 − x! ! x! ! )
[2.30]
!! ! !! !
! !
!!!
= 2 − ! λx! x! = 0
[2.31]
!! ! ! !!
!!!
= 1 − ! λx! ! x! !
= 0
[2.32]
!! ! !
!!
= 100 − x! ! x! ! = 0
[2.33]
1 !! !
− λx! ! x! ! = −2
2
1 ! !!
− λx! ! x! ! = −1
2
!! !
!! ! !! ! !
! !! = 2
⟹ !! = 2
!! ! !! ! !
x! = 2x!
[2.34]
[2.34]
dans
[2.33]
:
! !
!
100 − x! 2x! ! = 0
!
−2 ! x! = −100
!""
x! = ! = 70,92
[2.35]
[2.35]
dans
[2.34]
:
x! = 2 70,92 = 141,84
[2.36]
25
On
a
ainsi
:
x! = 70,92
x! = 141,84
CT = 2 70,92 + 141,84 = 283,68
! !
f x! , x! = 70,92 ! + 141,84 ! = 100,198
Après
avoir
illustré
le
problème
de
minimisation
du
coût
de
production
à
l’aide
de
l’exemple
2.7,
nous
allons
maintenant
revenir
à
une
présentation
plus
générale
du
problème
:
Min CT = w! x! + w! x!
s. c f x! , x! = y
L x! , x! , λ = w! x! + w! x! + λ(y − f x! , x! )
!! !!
!!
= w! − λ !! = 0
(1)
! !
!! !!
!!!
= w! − λ !! = 0
(2)
!
!!
!!
= y − f x! , x! = 0
(3)
! !
Supposons
que
f x! , x! = x! ! x! !
1 !! ! 1 !! !
w! − λx! ! x! ! = 0 ⟹ w! = λx! ! x! !
2 2
1 ! ! !! ! 1 ! !!
w! − λx! x! = 0 ⟹ w! = λx! ! x! !
2 2
! !
y − x! ! x! ! = 0
!! ! !
!
= !!
⟹ x! = !! x!
! ! !
! ! !
! !! ! !
y − x! !!
x! = 0
!
!! !
y− !!
x! = 0
! !
!! ! !! !
x! = y !!
;
x! = y !!
En
général,
nous
pouvons
écrire
:
x! = g! (w! , w! , y)
[2.37]
x! = g ! (w! , w! , y)
[2.38]
Les
équations
[2.37]
et
[2.38]
sont
des
fonctions
de
demande
conditionnelles
des
facteurs.
Elles
permettent
de
calculer
les
quantités
d’inputs
qui
correspondent
au
coût
minimum
sous
la
condition
de
produire
un
niveau
d’output
donné
y.
Utilisant
ces
fonctions,
nous
pouvons
réécrire
la
fonction
de
coût
comme
suit
:
C = w! x! + w! x!
C = w! g! (w! , w! , y) + w! g ! (w! , w! , y)
[2.39]
qui
est
le
coût
minimum.
Cette
fonction
peut
s’écrire
de
façon
plus
générale
comme
:
26
C = C(w! , w! , y)
[2.40]
L’équation
[2.40]
représente
la
fonction
de
coût
minimum
d’un
niveau
d’output
donné
y.
Si
nous
considérons
que
les
prix
des
facteurs
(w!
et
w! )
sont
fixes,
alors
la
fonction
[2.40]
devient
:
C = C(y)
[2.41]
indiquant
que
le
coût
de
production
varie
avec
y.
Reconnaissons
maintenant
l’existence
des
coûts
fixes
(F)
:
C = C y + F
[2.42]
Dans
la
section
2.4
nous
avons
étudié
le
comportement
du
coût
total
(CT),
coût
moyen
(CM)
et
coût
marginal
(Cm).
Maintenant
que
nous
avons
trouvé
la
fonction
C = C y ,
il
nous
reste
(deuxième
étape
du
problème
de
maximisation
du
profit)
à
trouver
le
niveau
d’output
y
qui
maximise
le
profit.
b)
Détermination
du
niveau
d’output
qui
maximise
le
profit
La
fonction
de
profit
s’écrit
:
Π = py − C(y)
[2.43]
Etant
en
concurrence
pure
et
parfaite,
on
voit
bien
que:
RM = Rm = p.
En
effet,
RT = py
!" !"
RM = ! = ! = p
!!"
Rm = !!
= p
Le
deuxième
terme
de
la
fonction
de
profit
représente
le
coût
total
(CT).
CT = C(y)
!(!)
CM = !
!!(!)
Cm = !!
= p
Puisque
les
deux
termes
de
la
fonction
de
profit
dépendent
de
y,
le
profit
est
lui-‐même
fonction
du
niveau
d’output
y.
le
problème
de
la
firme
est
donc
de
choisir
ce
niveau
d’output
qui
maximise
son
profit.
Max Π(y) = py − C(y)
Ce
problème
est
résolu,
comme
on
l’a
vu
plus
haut,
par
le
calcul
différentiel.
Le
niveau
d’output
qui
maximise
le
profit
est
celui
qui
annule
la
dérivée
première
de
Π
par
rapport
à
y.
27
!! !! !
!!
=p− !!
= 0
!! !
p = !!
Il
en
découle
la
condition
d’optimalité
suivante
:
Rm = Cm
[2.44]
Le
niveau
d’output
y
qui
maximise
le
profit
est
celui
qui
correspond
à
l’égalité
entre
Rm
et
Cm.
Exemple
2.8.-‐
C y = y ! ! + 2
;
p = 3
Π = 3y − y ! ! − 2
!
!! !
!!
= 3 − ! y ! = 0
!
!
En
résolvant
cette
équation
on
obtient
− y ! = −3,
d’où
l’on
tire
:
y = 4,
le
niveau
d’output
!
qui
maximise
le
profit.
Nous
pouvons
vérifier
que
ce
niveau
d’output
satisfait
la
condition
Rm=Cm.
!
!!" ! !
Cm = !!
= ! y ! ,
d’où
Cm = ! 4 = 3
!!"
Rm = !! = 3
La
condition
d’optimalité
est
donc
satisfaite.
Cette
condition
peut
être
représentée
graphiquement
(Figure
2.18).
Figure
2.18
Détermination
de
l’output
optimal
Nous
savons
que
le
niveau
d’output
qui
maximise
le
profit
est
celui
qui
satisfait
la
condition
Rm = Cm.
Or,
sur
le
graphique,
on
voit
qu’il
y
a
deux
niveaux
d’output
qui
satisfont
cette
condition
:
y1
et
y2.
On
voit
bien
que
le
Cm = Rm
au
point
G
puis
au
point
B.
Au
point
G,
le
Cm
28
est
dans
sa
phase
descendante
tandis
qu’au
point
B
il
est
dans
sa
phase
ascendante.
Si
la
firme
choisissait
y1
elle
réaliserait
une
recette
totale
correspondant
à
la
surface
0y1GA
tout
en
supportant
un
coût
total
correspondant
à
la
surface
0y1EF,
soit
une
perte
totale
de
AFEG.
y1
n’est
donc
pas
le
niveau
d’output
qui
maximise
le
profit.
Au
niveau
d’output
y2
(le
Cm
dans
sa
phase
ascendante
croise
la
Rm
au
point
B)
correspond
une
recette
totale
représentée
par
la
surface
0y2BA
et
un
coût
total
représenté
par
la
surface
0y2CD,
soit
un
profit
représenté
par
le
rectangle
ABCD.
Ce
profit
est
le
plus
élevé
possible.
2.5.2 Maximisation
du
profit
en
situation
de
monopole
A
part
le
marché
de
concurrence
pure
et
parfaite,
il
existe
d’autres
formes
de
marché
:
o Le
Monopole
;
o Le
Duopole
;
o L’Oligopole
;
o La
Concurrence
monopolistique.
Le
Monopole.-‐
C’est
une
situation
de
marché
dans
laquelle
un
seul
producteur
fait
face
à
une
multitude
d’acheteurs.
Exemple
:
la
SNEL
et
la
REGIDESO.
Le
Duopole.-‐
On
parle
de
duopole
lorsqu’il
y
a
deux
producteurs
indépendants
qui
font
face
à
une
multitude
d’acheteurs.
Exemple
:
Boeing
et
Airbus
sont
les
deux
sociétés
qui
dominent
le
marché
mondial
des
avions
long
courrier.
L’Oligopole.-‐
C’est
lorsqu’on
a
plusieurs
producteurs
indépendants
faisant
face
à
une
multitude
d’acheteurs.
La
Concurrence
monopolistique.-‐
On
a
un
grand
nombre
de
producteurs
offrant
des
produits
différenciés
(les
produits
ne
sont
pas
des
parfaits
substituts).
Ce
sont
là
les
différentes
formes
de
concurrence
imparfaite.
Dans
cette
section
nous
allons
examiner
comment
le
monopoleur
maximise
son
profit.
Rappelons
que
la
firme
doit
prendre
deux
décisions
majeures
pour
maximiser
son
profit
:
i)
le
prix
;
et
ii)
la
quantité
à
produire.
En
concurrence
pure
et
parfaite,
la
firme
est
un
«
price
taker
».
En
situation
de
monopole,
la
firme
est
un
«
price
maker
»
;
elle
doit
donc
décider
sur
le
prix
et
la
quantité.
Le
choix
du
prix
et
celui
de
la
quantité
ne
sont
pas
des
choix
indépendants
pour
la
simple
raison
que
la
demande
représente
une
contrainte
dans
le
choix
du
prix.
La
fonction
de
demande
s’écrit
:
p = p(y)
[2.45]
!!
avec
!! < 0
29
qui
exprime
le
fait
que
la
quantité
demandée
est
fonction
inverse
du
prix.
La
fonction
du
profit
du
monopoleur
va
alors
s’écrire
:
Π = p y . y − C(y)
[2.46]
La
recette
totale
est
ici
représentée
par
RT = p y . y.
La
recette
totale
est
donc
fonction
de
y
(R(y))
comme
le
coût
total
(CT = C(y)).
Par
conséquent,
le
profit
ne
dépend
que
du
niveau
d’output
y.
La
préoccupation
du
monopoleur
est
de
choisir
le
niveau
y
qui
maximise
le
profit.
Nous
allons
offrir
deux
solutions
:
l’une
analytique
et
l’autre
graphique.
Solution
analytique
!! !!(!) !! !
!!
= !!
− !!
= 0
Rm = Cm
!!(!) !! !
Rm = !!
et
Cm = !!
!!(!)
Rm = p y + y !!
!!(!) !(!)
Rm = p y + y !! . !(!)
!! ! !
Rm = p y (1 + y !! . ! ! )
!! ! !
Rm = p y (1 + !(!)
. !!)
!! ! !! !
Or,
ε = !! !
= !! . !
est
l’élasticité
de
la
demande
par
rapport
au
prix.
Nous
examinerons
cette
notion
au
Chapitre
3.
A
ce
stade,
notons
que
l’élasticité
de
la
demande
par
rapport
au
prix
permet
de
calculer
de
combien
en
%
y
varie
lorsque
p
varie
de
1% ?
Elle
est
notée
ε.
C’est
ainsi
que
nous
pouvons
écrire
:
!
Rm = p(y)(1 − ! )
[2.47]
Vu
la
relation
inverse
entre
la
quantité
demandée
et
le
prix,
l’élasticité
de
la
demande
par
rapport
au
prix
est
négative,
d’où
le
signe
négatif
dans
la
relation
[2.47].
On
peut
considérer
plusieurs
cas
:
• Si
ε = ∞
:
la
demande
est
infiniment
élastique.
Dans
⟹
Rm = p y
!
ce
cas
= 0
!
• Si
ε < 1 :
la
demande
est
inélastique.
Dans
ce
cas
⟹
Rm < 0,
une
situation
que
le
! monopoleur
cherchera
à
éviter
> 1
!
! ⟹
Rm > 0
• Si
ε > 1 :
la
demande
est
élastique
;
alors
< 1
!
30
Exemple
2.9.-‐
Un
monopoleur
fait
face
à
la
fonction
de
demande
p(y) = 18 − 2y
et
à
une
fonction
de
coût
total
CT = y ! − 2.
Cherchons
à
déterminer
le
niveau
d’output
y
qui
maximise
le
profit.
Traçons
les
courbes
de
RM
et
de
Rm.
RT = R y = 18y − 2y !
RT
RM = = 18 − 2y
y
∂RT
Rm = = 18 − 4y
∂y
Figure
2.19
Courbes
de
la
RM
et
Rm
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
RM
Rm
La
fonction
de
profit
est
:
Π = p(y)y − C(y)
Π = (18 − 2y)y − (y ! + 2)
Π = 18y − 2y ! − y ! − 2
∂Π
= 18 − 6y = 0
∂y
−6y = −18 ⟹ y = 3
31
Tableau
2.5
Recherche
du
profit
maximum
du
monopoleur
𝐲
𝐑𝐓
𝐑𝐌
𝐑𝐦
𝐂𝐓
𝐂𝐌
𝐂𝐦
𝚷
0
0
18
18
2
-‐
0
-‐2
1
16
16
14
3
3
2
13
2
28
14
10
6
3
4
22
3
36
12
6
11
3,67
6
25
4
40
10
2
18
4,5
8
22
5
40
8
-‐2
27
5,4
10
13
6
36
6
-‐6
38
6,33
12
-‐2
7
28
4
-‐10
51
7,29
14
-‐23
8
16
2
-‐14
66
8,25
16
-‐50
9
0
0
-‐18
83
9,22
18
-‐83
10
-‐20
-‐2
-‐22
102
10,2
20
-‐122
En
observant
le
Tableau
2.6
on
voit
que
le
profit
varie
avec
le
niveau
d’output.
Il
est
maximum
à
25
pour
y=3.
Au-‐delà
de
ce
niveau
d’output
il
baisse
et
la
firme
tombe
dans
la
zone
de
perte
à
partie
de
y=6.
Solution
graphique
Maintenant
que
nous
connaissons
l’allure
des
courbes
de
RM,
Rm,
CM
et
Cm,
nous
pouvons
illustrer
graphiquement
la
solution
au
problème
de
maximisation
du
profit.
Figure
2.20
Maximisation
du
profit
du
monopoleur
En
appliquant
la
condition
Rm=Cm
nous
pouvons
fixer
à
0E
la
quantité
de
y
qui
maximise
le
profit.
A
ce
niveau
d’output
correspond
une
recette
totale
représentée
par
la
surface
0ABE
et
un
coût
total
0DCE,
d’où
le
profit
maximum
de
DABC.
32
2.5.3 Comparaison
Concurrence
pure
et
parfaite
et
Monopole
Pour
comparer
les
situations
de
la
firme
en
concurrence
pure
et
parfaite
et
celle
de
la
firme
en
monopole,
nous
allons
juxtaposer
les
Figures
2.18
et
2.20.
Concurrence
pure
et
parfaite
Monopole
En
CPP
le
producteur
maximise
le
profit
au
point
En
situation
de
monopole
le
producteur
maximise
où
p! = 0A = Cm
le
profit
au
point
où
p! = 0A > Cm
On
peut
montrer
que
le
monopoleur
produira
une
plus
petite
quantité
qu’il
vendra
à
un
prix
plus
élevé,
d’où
une
plus
faible
satisfaction
des
consommateurs.
Si
le
monopoleur
adoptait
le
comportement
d’un
producteur
en
concurrence
pure
et
parfaite,
il
vendrait
plus
à
un
prix
plus
bas.
Exemple
2.10.-‐
Poursuivant
l’Exemple
2.9,
supposons
que
le
monopoleur
adopte
un
comportement
d’une
firme
CPP
:
p = 18 − 2y
C y = y ! + 2
;
Cm = 2y
Rm = 18 − 4y
⟹ Rm = Cm
18 − 4y = 2y
−6y = −18
y = 3
⟹ p! = 18 − 2 3 = 12
Le
monopoleur
choisit
donc
la
paire
3, 12 .
Cm = 2 3 = 6 ⟹ p! > Cm
Supposons
que
p = Cm
p = 2y = 2 3 = 6
p! = 6
Dans
ce
cas,
il
vend
à
6.
6 = 18 − 2y
2y = 18 − 6 ⟹ y = 6
En
résumé:
33
o Comportement
de
monopoleur
:
Choix
3, 12
o Comportement
de
CPP
:
Choix
6, 6
34