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COMPRENDRE J ESUS A UJOURD’ HUI

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TABLE DES MATIERES
LE JESUS DE L'HISTOIRE ET LE CHRIST DES DOGMES ........................................................ 3
LE MESSIE JUIF ET LE CHRIST CHRETIEN ................................................................................. 4
LE MEURTRE DE JESUS ETAIT-IL LA VOLONTE DE DIEU ? ............................................... 5
JEAN-BAPTISTE LE PROPHETE ........................................................................................................ 6
L'ECHEC DE JEAN-BAPTISTE ............................................................................................................ 7
L'ULTIME PRIERE DE JESUS .............................................................................................................. 8
LA RESURRECTION................................................................................................................................ 8
LA MISSION DU MESSIE ....................................................................................................................... 9
L'HEBRAÏSME ET L'HELLENISME ................................................................................................. 10

Nous fêtons aujourd’hui plus de deux millième anniversaire de


Jésus. Le temps n'est-il pas venu de mieux le comprendre ?

Dans cette brochure, vous trouverez des réponses nouvelles et claires


aux questions suivantes :

 Jésus se considérait-il comme le Messie attendu par son peuple, et


qu'évoquait ce titre dans son esprit ?
 Jésus était-il venu pour mourir sur la Croix, ou son exécution a-t-
elle mis en échec le plan de Dieu ?
 À l'époque de Jésus, quel était le véritable but de Dieu pour Israël
et pour le monde ?
 Quel est pour les hommes d'aujourd'hui la portée du « salut »
apporté par Jésus ?
 Quelle est la responsabilité actuelle des Églises et de la civilisation
chrétiennes face à l'héritage que nous a laissé Jésus ?

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Dans les jours qui suivirent l'exécution de Jésus par les Romains, ses disciples
furent bouleversés par des phénomènes surnaturels qui les persuadèrent que leur
maître était ressuscité d'entre les morts, et qu'il allait bientôt se révéler à Israël et au
monde dans toute sa gloire.

Quelques années plus tard, Jésus apparut dans une vision lumineuse à Paul, qui se
dévoua ensuite à la propagation de la foi chrétienne, dans les populations païennes
de l'Empire romain. Comme celle des douze Apôtres, la foi de Paul était plus
centrée sur l'attente imminente du retour glorieux et surnaturel de Jésus ressuscité
que sur les événements de la vie terrestre de Jésus :

« Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l'archange et la trompette de Dieu,
descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu. » (1
Thessaloniciens 4, 16)

Puis, au cours des premiers siècles, les théologiens s'attachèrent plus à philosopher
sur la nature du lien qui unissait Jésus et Dieu qu'à comprendre la volonté qui avait
animé Jésus de son vivant. C'est ainsi que le Credo de Nicée, datant de l'année 325 et
supposé définir l'essence de la foi chrétienne, ne dit pas un mot sur la vie terrestre
de Jésus, entre sa naissance et sa mort :

« ... Par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme. Crucifié pour nous
sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Ecritures, et il monta au ciel... »

Il fallut attendre la Renaissance, puis le siècle des Lumières, pour que se développe
une réflexion sur la vie de Jésus, indépendante de la doctrine de l'Église. Depuis un
siècle, cette « quête du Jésus historique » a progressé, grâce à une meilleure
connaissance du milieu juif dans lequel évoluait Jésus, grâce à un ensemble de
méthodes d'exégèse du Nouveau Testament et grâce enfin à de nombreuses
découvertes archéologiques.

Le fossé n'a alors cessé de se creuser entre la recherche historique et la théologie


classique. D'un côté, les historiens, rationalistes pour la plupart, sont incapables de
nous éclairer sur l'importance de Jésus dans la Providence de Dieu pour le Salut de
l'humanité, tandis que, de leur côté, les théologiens se trouvent de plus en plus
embarrassés pour fonder les dogmes sur l'histoire de l'homme Jésus.

Toute personne cherchant sincèrement la vérité ne peut se satisfaire d'une telle


contradiction. C'est pourquoi une nouvelle compréhension de la mission spirituelle
de Jésus, compatible avec la vérité historique, est vraiment nécessaire. Il y va de
l'avenir de notre civilisation, vouée à perdre ses bases spirituelles si elle ne peut pas
leur trouver un fondement nouveau, plus rationnel et plus universel. C'est en

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comprenant le sens de l'œuvre de Dieu il y a deux mille ans que nous pourrons
nous situer et nous diriger aujourd'hui dans la grande aventure de l'humanité.

Il y va également de la réconciliation entre toutes les religions, base irremplaçable


de la paix mondiale. Car la question de Jésus reste aujourd'hui une cause
insurmontable de division entre le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam. La doctrine
chrétienne continue surtout de susciter incompréhension et ressentiment, en faisant
porter aux Juifs la responsabilité collective du meurtre du Fils de Dieu, tout en
prétendant qu'ils avaient été prédestinés pour cette tâche ignoble.

Les Chrétiens reconnaissent Jésus comme le Messie annoncé par les prophètes
(Christ est la traduction grecque du mot hébreu Messie). Cependant, la signification
que la doctrine chrétienne donne à ce titre est radicalement différente de la
signification juive originelle.

Selon le Judaïsme, le Messie doit venir pour instaurer le Royaume de Dieu sur la
Terre, c'est-à-dire le règne de Son amour et de Sa justice. Il représente le pionnier
d'une Nouvelle Alliance avec Dieu, qui doit transformer Israël avant de s'étendre au
monde.

Le terme hébreu « Messie », qui signifie « oint », se réfère étymologiquement à


l'onction sacrée par laquelle les prophètes intronisaient symboliquement les rois
d'Israël. En effet, l'attente du Messie se fondait, entre autres, sur la promesse de
Dieu au roi David, que sa descendance n'aurait pas de fin et régnerait sur la terre
pour toujours (2 Samuel 7, 16).

A l'époque de la naissance de Jésus, la ferveur messianique du peuple juif était à son


apogée. Bien qu'elle se teintait parfois de nationalisme anti-romain, elle s'appuyait
également sur les visions plus pacifistes et universalistes des grands prophètes :

« Exulte avec force, Sion ! Crie de joie, Jérusalem ! Voici que ton roi vient à toi : il est juste et victorieux,
humble, monté sur un ânon, le petit d'une ânesse [...] Il annoncera la paix aux nations. Son empire ira
de la mer à la mer et du fleuve aux extrémités de la terre. » (Zacharie 9, 9)

Les Chrétiens ont une vision entièrement différente du rôle du Messie. Pour eux, la
royauté du Christ est purement spirituelle. Jésus est venu apporter un Salut qui ne
trouve sa pleine expression que dans l'autre monde. Et l'instrument de ce Salut n'est
autre que la Croix, prélude à la Résurrection. Instrument de torture et d'exécution
utilisé par les Romains, la Croix est devenue, sous la plume de certains théologiens,
le « trône glorieux » du Christ.

Pourtant, il faut bien se rendre compte que ni la souffrance du Messie, ni sa mort,


ne faisaient partie des événements annoncés dans l'Ancien Testament. Les passages
d'Isaïe 53 relatifs au « Serviteur souffrant », compris par les Chrétiens comme une

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prophétie des souffrances du Christ, n'est en réalité pour les Juifs qu'une allégorie
des souffrances d'Israël. Elle est d'ailleurs écrite au passé.

L'Ancien Testament nous donnant suffisamment d'exemples que l'histoire ne suit


pas toujours la volonté de Dieu, nous devons nous demander sérieusement si le
martyre de Jésus était véritablement le plan prévu par Dieu.

L'avenir que l'Ange Gabriel avait prédit à Marie pour son fils Jésus correspond
exactement au destin glorieux du Messie selon les Écritures juives :
« Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône
de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n'aura
pas de fin. » (Luc 1, 32-33)

Par ailleurs, les Évangiles indiquent clairement que Jésus n'a parlé de l'éventualité
de sa mort que très tardivement, et qu'il a attribué celle-ci, non pas à la volonté
prédestinée de Dieu, mais à l'hostilité des dirigeants religieux :

« Malheur à vous ; scribes et Pharisiens, qui fermez aux hommes le Royaume des Cieux !
» (Mt 23, 13)

« Vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes ! » (Mt 23, 31)

Jésus ne fondait pas la venue du Royaume de Dieu sur sa mort à venir, mais sur le
repentir de ses concitoyens et sur leur foi en lui. « L'oeuvre de Dieu, disait Jésus, c'est
que vous croyez en celui qu'Il a envoyé. » (Jn 6, 29). Du reste, dans l'ensemble de sa
prédication, Jésus n'accorda aucune place à la pratique des sacrifices expiatoires, qui
constituaient l'essentiel du culte de Jérusalem ; c'est donc en contradiction avec son
enseignement que l'on a attribué à sa mort cette valeur expiatoire. Et comment
comprendre aujourd'hui un Dieu qui a besoin de sang ; qui plus est, du sang d'un
innocent afin de payer pour les crimes des coupables ?

Devant tant de contradictions, nombreux sont les penseurs chrétiens qui remettent
en question le dogme de la prédestination de la Croix. Écoutons Maurice Clavel :

« Christ a visiblement changé d'idée en plein milieu de sa vie publique. Il semble


qu'il ait voulu d'abord convertir Israël et le monde par Israël, peut-être sans
sacrifice de soi... Israël n'est pas exclu par décret a priori. »

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Si la Crucifixion de Jésus n'était pas la volonté de Dieu, nous devons nous
interroger sur les responsabilités humaines qui l'ont causée. La réponse à cette
question est primordiale pour comprendre la collaboration que Dieu attend de la
part de l'homme pour la réalisation de Sa Providence.

La responsabilité directe de la mort de Jésus revient évidemment aux occupants


romains, puisque ce sont eux qui le condamnèrent et l'exécutèrent comme agitateur
politique. Cependant, Jésus n'a pas une seule fois mis en cause les Romains, alors
qu'il a clairement accusé les Pharisiens et les Sadducéens d'empêcher la réalisation
de la volonté de Dieu.

Jésus prenait d'ailleurs grand soin de ne pas exciter le ressentiment national contre
les Romains. Il appelait ses concitoyens à aimer leurs ennemis (Mt 5, 28-44), ce qui
s'appliquait évidemment aux Romains, ainsi qu'à payer l'impôt à Rome (Mt 22, 21).
N'oublions pas que les Romains n'ont condamné Jésus que sur la demande du
Grand Prêtre. Si Jésus avait pu gagner la confiance d'Israël, il aurait peut-être été
perçu par les Romains comme un homme de paix et aurait pu ouvrir, par sa vision
universelle, la voie de la réconciliation et de l'unité entre Rome et Jérusalem.

Nous sommes donc ramenés à la responsabilité d'Israël. Mais la question qui se


pose alors est la suivante : comment Jésus, charpentier galiléen, avait-il la moindre
chance de convaincre Israël qu'il avait été choisi par Dieu pour accomplir la
mission messianique ? Les Évangiles répondent clairement à cette question, en
indiquant le moyen donné par Dieu à Israël pour identifier le Messie. Ce moyen
s'appelait Jean-Baptiste.

Jean-Baptiste était le fils d'un prêtre du nom de Zacharie. Selon l'Evangile de Luc,
un ange avait prédit à Zacharie que son fils « ramènerait de nombreux fils d'Israël au
Seigneur, leur Dieu [...] préparant au Seigneur un peuple bien disposé » (Luc 1, 16-17) En
tant que prophète annonçant la venue imminente du Jugement de Dieu (Luc 3, 7-
18), Jean-Baptiste avait acquis une renommée nationale.

Ce n'est qu'avec le soutien de Jean-Baptiste que Jésus avait une chance d'être écouté
et de gagner la confiance d'Israël. Comme Moïse avait eu besoin d'Aaron pour
communiquer avec le peuple, Jésus avait besoin de Jean-Baptiste et de son charisme
prophétique.

La mission prophétique, incarnée à l'époque par Jean-Baptiste, avait dans la


tradition juive un lien très étroit avec la royauté. Le jeune berger David ne s'était
pas proclamé roi de sa propre autorité. C'est le prophète Samuel qui l'avait reconnu
comme le Roi des Juifs choisi par Dieu. Car, avait dit Dieu à Samuel à cette
occasion :

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« Les vues de Dieu ne sont pas comme les vues de l'homme, car l'homme regarde
l'apparence, mais Yahvé regarde le coeur. » (1 Samuel 16, 7)
De la même manière, Jésus ne pouvait proclamer lui-même sa Royauté, quel que
soit le sens qu'il donnait à celle-ci. Car il n'avait, aux yeux des hommes, aucun signe
distinctif évident de son élection divine. Il revenait donc au prophète Jean-Baptiste
de le reconnaître et de le révéler à Israël.

Dans quelle mesure Jean-Baptiste a-t-il rempli son rôle ? Tout d'abord, il est
troublant de constater, à la lecture des Évangiles, qu'après avoir baptisé Jésus, Jean
continue de baptiser les foules comme si rien ne s'était passé. Ensuite, non
seulement il n'apparaît plus jamais en compagnie de Jésus, mais ses disciples se
montrent souvent hostiles à l'égard de celui-ci. Plusieurs disputes sont rapportées
dans les Évangiles :
« Les disciples de Jean et les Pharisiens étaient en train de jeûner, et on vient dire à Jésus :
`Pourquoi les disciples de Jean et les disciples des Pharisiens jeûnent-ils, et tes disciples ne
jeûnent-ils pas ?' » (Mc 2, 18-22)
Plus grave encore, alors qu'il était en prison, Jean-Baptiste exprima son doute
concernant la légitimité de Jésus en envoyant deux de ses disciples lui poser la
question suivante : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt
11, 3)

Dans sa réponse, Jésus montre qu'il est déçu par le manque de foi de Jean-Baptiste :
« Heureux celui qui ne trébucherait pas à cause de moi » (Mt 11, 6), dit-il. Et il ajoute : « le
plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui » (Mt 11, 11). Or, pour Jésus,
personne n'est exclu a priori du Royaume. Il faut conclure que c'est Jean qui, par sa
propre attitude, s'en est exclu. En comparant avec cette autre remarque de Jésus : «
Celui qui se fera humble comme cet enfant, voilà le plus grand dans le Royaume de Dieu » (Mt
18, 4), nous pouvons supposer que c'est son manque d'humilité qui empêcha Jean-
Baptiste de reconnaître la supériorité de Jésus.

Plus précisément, selon un pionnier de la recherche historique sur Jésus, David


Strauss : Jean-Baptiste, l'ascète du désert, « a certainement été choqué par les
manières libérales de Jésus, qui l'empêchèrent de le reconnaître comme le Messie.
Rien n'est plus contraignant que les préjugés ascétiques. »

Le manque d'unité entre Jean et Jésus créa une grande confusion dans le peuple et
chez les Pharisiens, qui virent en Jésus un disciple dissident de Jean-Baptiste.
Comment pouvaient-ils respecter ses prétentions messianiques, alors que Jean, le
prophète, ne les avaient pas authentifiées ? Lorsqu'il s'exprimait sur le sens de sa
mission, Jésus se voyait répondre : « Tu te rends témoignage à toi-même ; ton témoignage
n'est pas valable » (Jn 8, 12-13). Et lorsque, comme preuve de son autorité, il
invoquait ses guérisons miraculeuses, on l'accusait de sorcellerie (Mt 12, 24).

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À Jérusalem, le Conseil des prêtres, inquiet de l'agitation créée par Jésus dans le
temple, complota pour l'arrêter. Sentant l'étau se refermer sur lui, Jésus alla prier
avec ses disciples dans le Jardin de Gethsémani. « Mon âme est triste à en mourir », dit-
il à ses apôtres. Puis :
« Etant allé un peu plus loin, il tomba face contre terre en faisant cette prière : `Mon Père,
s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi' » (Mt 26, 38-39).
Ce passage est interprété par les théologiens chrétiens comme le signe d'une
faiblesse humaine passagère de la part de Jésus, face à un Dieu exigeant sa mort sur
la Croix. Cette interprétation constitue une véritable insulte à Jésus. S'il avait été
convaincu que la Croix était la volonté de Dieu, Jésus y serait allé en toute sérénité.
Combien de saints sont mort après lui sans verser de larme sur leur sort ? Jésus
était-il plus faible que tous les saints qu'il suscita ? Etait-il moins courageux que
Socrate, qui, six siècles plus tôt, avait bu sereinement la ciguë en réconfortant ses
disciples ?

La vérité est que Jésus n'a jamais pleuré sur son propre sort. Par contre, il versait
souvent des larmes pour Dieu et pour les hommes. Si Jésus a supplié Dieu de lui
éviter une mort prématurée, c'est parce qu'il savait qu'elle représentait une perte
terrible pour Dieu et pour l'humanité. A cause de son exécution, en effet, son
peuple perdit la protection de Dieu, ses disciples durent suivre le même chemin de
souffrance que lui, et le Royaume de Dieu fut rendu inaccessible deux millénaires.

Jésus ne se résolut à mourir sur la Croix que, littéralement, en désespoir de cause :


n'ayant pu aimer les hommes dans la position de Roi, il les aima dans la position
d'un martyr. Et le spectacle atroce de son supplice resta, pour les générations à
venir, la preuve irréfutable du pardon infini de Dieu. En ce sens, la Croix est une
victoire de l'amour.

Cependant, Jésus ne put gagner cette victoire qu'au prix de sa vie terrestre. La Croix
représente donc aussi une victoire du Mal sur le monde physique. En s'emparant du
corps de Jésus, les puissances hostiles à Dieu ont renouvelé leur règne sur la Terre
pour deux millénaires.

Pour bâtir Son Église, Dieu dirigea ensuite résolument le regard des Apôtres et des
premiers croyants vers l'avenir et non vers le passé. Par les apparitions surnaturelles
de Jésus, Il fortifia leur foi dans son retour prochain. Les Apôtres interprétèrent à
tort ces phénomènes comme une résurrection physique. En réalité, les récits
évangéliques montrent qu'il s'agissait d'apparitions spirituelles. Il est dit qu'il « se
manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu'ils étaient à table » (Mc 16, 14), ou bien que «
leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ... mais il avait disparu de devant eux. » (Lc 24, 31)

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L'épisode connu sous le nom de la Transfiguration, qui eut lieu pendant la vie
terrestre de Jésus, confirme que les Apôtres interprétaient facilement une apparition
spirituelle comme une réalité physique. En effet, en voyant apparaître Moïse et Élie
aux côtés de Jésus transfiguré, Pierre avait dit : « Rabbi, heureusement que nous sommes
ici ; faisons donc trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie » (Mc 9, 5). Mais
Élie et Moïse disparurent aussi rapidement qu'ils étaient venus : « Soudain, regardant
autour d'eux, ils ne virent plus personne, que Jésus seul avec eux. »

Trop lourde à porter pour l'humanité, la terrible réalité de l'échec de la mission de


Jésus fut refoulée dans l'inconscient collectif derrière la foi en sa Résurrection,
jusqu'au jour où l'humanité serait capable d'en saisir toute la portée.

Mais la brièveté et l'incomplétude de la mission de Jésus obligea le Christianisme à


se développer sur de bien maigres bases. Il évolua rapidement vers une religion
dogmatique, seul moyen de préserver son unité à travers les innombrables
controverses.

Aujourd'hui, la vérité doit émerger. Plus que jamais, l'harmonie entre la foi et la
raison l'exige, et l'avenir du Christianisme en dépend. Depuis cinquante ans, un
homme propage une nouvelle révélation qui répond précisément à cette exigence
de l'homme moderne. Il se nomme Sun Myung Moon. Son enseignement, connu
sous le nom du Principe Divin, éclaire de manière saisissante la véritable mission de
Jésus, les causes de sa mort et la mission du Christianisme aujourd'hui.

Le Principe Divin offre une vision unifiée de l'homme Jésus et de sa mission. Le


Messie est avant tout un guide spirituel, investi d'une mission religieuse. Sage, Saint
et Prophète, il est en plus le Sauveur, capable de racheter l'âme en perdition de tous
les hommes. Il incarne le pur amour, et la vérité de Dieu. En nous les
communiquant, il nous permet de vaincre le péché et nous donne une nouvelle
naissance.

Mais le Principe Divin affirme que ce Sauveur reconnu par les Chrétiens devait par
ailleurs devenir le Messie de gloire attendu par Israël, lequel doit établir la
souveraineté de Dieu dans la réalité terrestre, temporelle, et non pas seulement
spirituelle. Le Royaume de Dieu, que Jésus annonçait comme imminent, est un
monde de justice, de paix et de prospérité, comme les prophètes l'avaient annoncé.
Cette mission impliquait l'acceptation d'Israël comme nation centrale et modèle
pour toutes les autres nations.

Pourquoi cette double mission, à la fois intérieure, bien perçue par les Chrétiens, et
extérieure, comme le veut la tradition juive ? C'est que le Christ apporte le salut total
à l'humanité. Le genre humain doit être sauvé d'une déchéance à la fois spirituelle et
physique.

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Intérieurement, l'homme souffre de n'être plus que partiellement l'image de Dieu :
il a perdu la pureté, l'innocence de sa relation originelle avec Dieu, et son âme est
occupée par le désir vil, la tentation, le péché, qui le souillent, l'affaiblissent,
l'empêchent d'être heureux et en paix. Séparé de l'Amour et de la Vérité de Dieu,
l'homme ignore la vraie vie. Les religions consolent l'homme de ce mal, que la Bible
fait remonter à la Chute d'Adam, mais sans pouvoir le guérir. Seul un Adam sans
péché peut nous guérir. Tel est le Christ, précisément : premier homme à pouvoir
se déclarer pleinement Fils de Dieu, il nous invite à une totale réconciliation avec
notre Créateur.

Mais le Messie doit aussi libérer l'homme de la déchéance extérieure. Rédempteur


de l'iniquité spirituelle, il est également le redresseur de l'injustice économique,
sociale et politique. Il vient dans un monde où la nature humaine est
méconnaissable : les hommes ont inventé l'esclavage, l'oppression, la
discrimination, la guerre, la prostitution. Ils sont devenus méchants et cruels entre
eux. Ce monde livré au mal, Jésus ne vient pas nous en retirer ou nous en consoler, il
nous demande de le transformer graduellement en Nouveau Monde, en
recherchant le Royaume de Dieu et Sa justice. « Que Ton Royaume vienne, que ta volonté
soit faite sur la Terre comme au Ciel » (Mt 6, 10), enseignait-il ses disciples à prier. Les
Béatitudes constituent la Constitution de ce Royaume de Dieu bien terrestre. Roi et
Législateur, Jésus est véritablement le Prince de la Paix.

Cette vision unifiée du Principe Divin est-elle conforme aux données de l'histoire ?
Bien plus que cela, elle éclaire les données historiques. Le Jésus qui se dégage du
Principe Divin apparaît comme la figure centrale qui donne tout son sens à la
convergence, en son temps, des deux grands universalismes antiques : l'Hébraïsme
et l'Hellénisme.

L'Hébraïsme remonte à l'intrusion du Dieu unique dans l'histoire humaine à travers


les trois générations d'Abraham, Isaac et Jacob, puis à travers l'Exode du peuple juif
conduit par le prophète Moïse, le premier à avoir tutoyé Dieu, devant le buisson
ardent. Qui dit un seul Dieu dit une seule humanité, celle des fils d'Adam. Tous les
êtres humains sont à l'image de Yahvé. Le Principe Divin voit dans le Judaïsme la
religion centrale établie par Dieu pour préparer l'avènement du Messie. Mais il
souligne aussi le rôle clé des autres religions nées en Asie vers le sixième siècle
avant notre ère : Bouddhisme, Confucianisme, Taoïsme, Zoroastrisme sont des
spiritualités périphériques, satellites, alors que le Judaïsme prophétique et
messianique est le coeur et le noyau de la Providence divine du salut. L'unification
des religions, représentant l'esprit de l'humanité, aurait dû se faire à l'époque de
Jésus.

L'Hellénisme remonte à l'intrusion de la raison philosophique et scientifique dans


un univers mental jusque là marqué par le mythe. Socrate, Platon, Aristote, vont

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élaborer les bases du raisonnement logique et de la démonstration scientifique.
Émancipation d'abord intellectuelle de l'homme, l'Hellénisme ne tarde pas à
devenir un projet politique. L'homme n'est vraiment raisonnable qu'en étant
citoyen et en participant à l'élaboration des lois dans le cadre de la Cité. Or Jésus
naît à l'apogée de l'Empire romain, héritier de l'Hellénisme : celui-ci a établi la Pax
Romana dans le Bassin Méditerranéen, réalisant l'unification extérieure de nombreux
peuples par l'extension du droit, de l'administration, des voies de communication,
d'une culture centrée sur l'homme. Cette civilisation sûre de sa force doutait
néanmoins de sa légitimité métaphysique car les dieux empruntés aux Grecs avaient
perdu toute signification (C'est d'ailleurs pour combler ce vide que l'empereur
Auguste se déclara Dieu incarné).

Quant à l'Israël de cette époque, il a certes perdu son éclat national d'antan, mais la
ferveur religieuse elle, est grande. Dépositaires de l'Alliance avec Dieu depuis deux
millénaires, répandus dans tout l'Empire, les Juifs se savaient destinés à féconder le
monde romain par leur connaissance privilégiée de Dieu. La rencontre de
l'Hébraïsme et de l'Hellénisme, de Jérusalem et de Rome, était une occasion unique
dans l'histoire de réconcilier le désir d'élévation spirituelle et le besoin de
promotion sociale, qui sont les deux aspects complémentaires de l'homme. Elle
devait également permettre la réconciliation entre la foi et la raison, entre ce que les
théologiens appellent la « religion révélée » et la « religion naturelle ».

Cette destinée mondiale, préparée par Dieu depuis des millénaires, ne fut pas
accomplie parce que l'élément central de cette alchimie, le Messie suscité par Dieu,
fut rejeté. Le fondement préparé par Dieu s'écroula alors. Jérusalem fut détruite en
70 ap. J.-C. et les Juifs définitivement bannis de la Ville Sainte en 130. La
civilisation romaine, à son apogée à la naissance de Jésus, commença à décliner
pour finalement se désintégrer trois siècles plus tard sous l'effet de la corruption
morale et des invasions barbares.

Et le Christianisme, héritier du Judaïsme, ne parvint jamais à incarner l'idéal du


Royaume de Dieu dans la réalité sociale, ni à résoudre le conflit entre la foi et la
raison. Il ne fut qu'un deuxième Israël spirituel, destiné à préparer le retour du
Christ à travers une histoire de deux mille ans qui devait servir à reconstruire le
fondement perdu du premier Israël, mais à un niveau mondial.

La compréhension de cette tragédie cosmique est fondamentale aujourd'hui. Le


Principe Divin démontre que l'humanité traverse actuellement une situation en tous
points similaires à l'époque de Jésus. La civilisation chrétienne, et l'humanité en
général, sont à l'heure d'un rendez-vous historique avec Dieu. Il est donc urgent
que nous comprenions la nature des choix que nous devons faire, individuellement
et collectivement.

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Nous vous invitons à venir découvrir le Principe Divin. Renseignez-vous auprès
de la personne qui vous a confié cette brochure ou contactez le centre local de
la Fédération des Familles pour la Paix Mondiale et l’Unification.

Publié par la Fédération des Familles pour la Paix Mondiale et l’Unification


11ème Rue n° 443, Limete-Industriel/ Kinshasa
République Démocratique du Congo
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