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de Ramsès III à
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Lyon II, Mer Méditerranée Chapitre 1
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Fig. 2. Qu'il se lève ou qu'il se couche,
Dakhla '(??------- ------; Oasis de
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le soleil trouve toujours en Égypte une
falaise pour dessiner le hiéroglyphe de
publié ur l'horizon (fig 3) Ce même hiéroglyphe est
mortiers exprimé dans le temple de pierre sous la
avant toute chose, aux axes qui sont les siens. - sous forme de statuette - à la triade
égyptolog: thébaine (seul Amon est visible ici).
l'art et d Fig. 4. Motif iconographique de Sous cette forme, il matérialise tous ses
recherche (sema-taouy).
« l'union des Deux-Terres»
Les plantes qui évoquent le
Les orientations actes de souverain contribuant à garantir
l'ordre de l'univers et de la société (cycles
agricoles, irriqanon, redrstnbutron des
au travail sud (le papyrus] et le nord (la plante trilo-
À partir d'une géographie aussi exceptionnelle
bée] se nouent autour du hiéroglyphe cen- biens, cohésion sociale, Justice, paix civile,
ment atta tral - une trachée et ses deux poumons - qui conditionnait si fortement l'histoire, devaient etc). Deuxième cour du temple d'Arnon à
dont le sens est « unir ». Selon l'ampleur Karnak, paroi sud. (XIXe dyn)
naître Jes cosmogonies, une vision Je l'univer et
donnée au semo-toouy, les symboles du
Gu sud et du nord peuvent être multipliés des croyances funéraires ervies, Jans l'architec-
teur du L Détail du flanc du trône royal bloc des ;
ture, par des orientations qui se chargeaient, en
lever, Aton, disque à son zénith, Atoum, vieillard à quement » son intégrité physique. Sur cet axe sud-
chapelles sud d'Aménophis 1er (XVIIIe dyn
des Maté ], conséque nce , d'un sens puissant et dont les
Karnak, musée en plein air. son coucher. Dans le domaine funéraire, cette asso- nord se superpose, de surcroît, une forte valeur
« codes » se
publié un, comprennent, au moins dan leur -
ciation aux différentes étapes d'une vie humaine royale puisque, justement, le roi, comme serviteur
lignes les plus générales. de Maât, doit garantir le retour cyclique de la crue.
mortiers c (enfance, maturité, vieillesse) permet d'évoquer le
Les antiques habitants de la Vallée du Nil cycle « naissance-vie-mort » et de le faire reco?- De nombreuses autres croyances, dans le détail
euphémisme la « terre de vie » ou encore
concevaient le monde de la manière suivante la mencer éternellement, aussi longtemps que le soleil desquelles il n'est pas lieu d'entrer ici, peuv;nt se
« l'Occident parfait :
», était moins synonyme de
nai sance Je l'uni\·ers était avant tout marquée par
·
se lève le matin et se couche le soir. Quant à l'axe superposer à ces deux axes fondateurs de l'Egypte
mort que de point terrestre où devait, nécessaire-
le surgi· ernent de la lumière hors Ju ancienne, par exemple, le lever et le coucher des
ment, commencer toute étape de renouvellement néant de sud-nord, il est indissociable du dieu Osiris, fils de
ténèbres et par l'émergence J'une ma ·se solide, le Rê. En effet, l'arrivée de l'inondation permet le étoiles qui, elles aussi, constituent potentiellement
des êtres comme des choses. Dès l'Ancien
Empire « tertre Je la
Première Fois », -'élevant au-dessu reverdissement des terres (Osiris végétant) aussi des moyens d'exprimer un espoir de vie retrouvée
au moins, les nécropoles sont, de
préférence, instal- de l'inorganisé liquide ( mm). L univers pour les défunts.
lées à l'ouest, c'est-à-dire liées au point où était dè bien que la venue du flot, visitant ville-r?l?quaire
le soleil, lors délimité par les quatre directions cardinales, Concrètement, l'esprit égyptien utilise les axes
disparaissant aux yeux des vivants, « meurt » après ville-reliquaire, permet la recornposinon du
pour selon un plan carré que reproduisent maintes con - corps divin martyrisé (voir encadré « Les ??an_d:s du monde pour exprimer sa foi et les matérialise
commencer son perpétuel retour. La façade ou l'en-
truer ions. La pyramide, par exemple, dont les lignes de la légende d'Osiris », P· 410) ·, I.: ?nteret dans son architecture. Les obligations d'orientation
trée des chapelles funéraires ou des
tombeaux est quarre faces triangulaires s'élèvent depuis la ha e d'adapter cet axe à l'architecture funéraire e?t des édifices funéraires royaux en témoignent, avec
tournée vers le levant. Parfois, si la nature
du carrée, figure ce tertre émergé Je l'océan primor- évident il permet au défunt de retrouver « magi- une rigueur adaptée aux lieux et aux temps. En
terrain ne s'y prête pas, dans le Delta :
marque le fleuve ou la course du deux phénomènes astraux essentiels: l'o_ccultat1on '?eno- solaire (cinq jours dits (( épagomènes », plus un Jour tous les
soleil, s'ajoute les axes nord-sud et est-ouest, les Jeux phénomè- quatre ans, mais non relevé à date ??tique), que se s1t?a1t le
encore la dualité historique du « dique, à intervalle régulier de soixante-dix Jours, d etoile?
Double-Pays». nes cycliques les plus marquants Je la géographie et majeures appelées « infatigables », comme celles de la. cons début de l'année agricole. En effet, c etait le moment ou de_ux
Dès les origines2, au moins dès
celles de la monar- de la pensée égyptiennes d'une tellation d'Orion" et, par opposition, la constant? pr?sence phénomènes s'observaient conjoin_tement le lever de s_1rius
:
chie pharaonique, aux environs du : part l'arrivée de (Isis) dans le ciel méridional en meme temps que le soleil de
2. B. MIDA\:T-REY\:Es, Préhistoire troisième millé- l'eau du fleuve, son gro ·sissement avec la crue et d'étoiles fixes, les circumpolaires, appelées les « im?erissa-
de 1;aire avant notre ère, l'Égypte du bles » comme Sirius4. Inséparables marqueurs de espace juillet (lever dit héliaque) et les prémices de la crue annonçant
l'Égypte. Des premiers hommes aux
premiers Sud (Haute- son retour à l'étiage et, d'autre part, selon un axe ..
I
p/wraons, Paris, 1992 P VERNCS, Egypte, d'Assouan à Hermopolis men dionat comme du cycle nocturne annuel, Orion et Sirius un renouveau miraculeux à la terre assoiffée par les brutales
;
et Memphis) perpendiculaire, le lever, la course et le coucher
1
,
· • •
du portique c 11· 59-60 (dualiré). le Delta, de Memphis à la Egyptiens sous le nom ct les traits de la ment aux yeux des vivants après une disparition temporaire
du temple de 3. Sur le Jualisme constant Jans
Méditerranée) et même supposé. 7.
·
interprétée comme une « mort» ( les 0 J?urs de l'embaume- dait, avec Orion et Sirius, deux points de repere absolus p?ur
la pen- sa suprématie, déesse Sepedct dont les Grecs firent pho-
sée égyptienne, cf. également essentiellement politique semble+ ment) tandis que l'autre veillait à son cote, semblant le rame
- définir la direction du sud et, par simple prolongeme_nt dun
de Ramsès II Ces deux axes gardent, tout au long de l'histoire nétiquement l'équivalent Sorhis,
].-Cl. GoYos.:,
:
il '. Seul, Pharaon unifie, au nom cours trois cent soixante-cmq Jours de alignement effectué dos à leur position, il_obtena1? f?cilement
Thèbes-cues « Nombre
et univers » du dieu, ce qui est ner à la «vie Au
», des
Jam disparate. Cette idée se traduit dans égyptienne, une symbolique constante. À l'axe est- 5. Orion n'étant pas une étoile mais une ·
la définition générale d'un nord géographique, affinée ensuite
l'année alternaient cinq phases d e prese nee et d'absence des
.
La Magia in Egitto, Milan,
© Michel G;: 1987,
l'iconographie constellation, il convient de préciser que
r7 Ct 72, n, 4.
royale par le signe du sema-taouy ouest est associé le dieu solaire en ses différentes .
'
1 en visant la grande Ourse.
(fig. 4). c'est probablement à Rigel que l'on se
apparences Khepri, scarabée du devenir à son
: référait, peut-être à Bételgeuse.
Lunizers des canstmctems d'Égypte
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professeur 0 des ancêtres défunts sont également, et selon
Lyon II, a I
toute logique puisqu'ils ont rejoint le domaine
directeur s souterrain d'Anubis, installées sur le flanc sud des
édifices.
tien de Ka
Comme dans toutes les constructions religieu-
publicatior ses de l'antique Égypte, l'idée générale est de
replacer les marqueurs spécifiques du territoire
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égyptien dans les limites d'un espace qui accueille
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mortiers d Fig. 7. Orientations schématiques des
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tombes royales et leur signification sur
les mutations du roi mort :
a. A l'Ancien Empire, les appartements
Fig. 6. Temple haut du roi Kheops funéraires, au sein de la pyramide, s'ouv-
(Ive dyn.), développé sur la face orientale
rent sur la face nord, associée à la Grande
de sa pyramide, selon les orientations rele-
Ourse. et le parcours du roi s'effectue selon
vées pour l'Ancien Empire. un axe nord-sud, en lien avec la course du 7b '-------------------------------------?
Nil Au sud, au plus profond du caveau, il
unit son destin a Orion et a Osiris, avant de
sortir au Jour, JUSt1f1é, à l'est, par le biais
effet, ces orientations sont religieuses et garantis, symbolique de la stèle fausse-porte et du
de Nout (qui est am..,i bien le ciel nocturne que temple de culte.
et de symboles iconographiques liés à ce point au nord. Un temple dont l'ouverture est face à l'est,
sent, à condit.ion de les respecter, le devenir post,
l'intérieur Jc la terre, la Dmwr). Darn, ce schéma e b. Au Nouvel Empire, le caveau et le tem-
cardinal (fig. 7b). Historiquement, la règle observée donc sur la rive occidentale du il, impose de
n?ortem du roi. Leur mise en œuvre suit, chronolo. ple funéraire ne sont plus liés. L'entrée de
comprend l'importance du sud l'axe sud-nord
: au début de la Xv lll" dynastie, à savoir la mise en transposer les « repères ». Ceux-ci ne peuvent plus
giqucmenr, l'évolution des croyances. la tombe souterraine, quelle que soit son
possède un rôle royal Jc -orrc LJUC les chambres
7
orientation réelle, est entendue comme se concordance de l'entrée de la syringe avec le nord, s'articuler selon la géographie naturelle en se
Au, temps des pyramides, les espaces souterrains funéraire" doivent ..,'aligner parallèlement au faisant face sur une ligne est-ouest déjà définie.
6· Selon les Égyptiens, il existe un Nil ,
reserves. au sein du massif construit s'ouvrent
situant au nord et la para, de droite, située
n'a pu continuer d'être appliquée et l'orientation
l'ouest, rappelle la mort constellation
inférieur et un Nil supérieur. Lun n'est au ?euve. En effet, par <on adaptation à l'axe du pay,
à la
est devenue artificielle en raison de la morphologie Dans les temples de « Millions d'Années » de
autre que le Nil réel donc le parcours ter- septentrion et se distribuent conformément à d'Orion et les soixante-dix Jours d'occulta-
l'axe a la course Ju Nil, l'édifice rappelle LJUC la fonction tion de son étoile majeure, Osiris et les du terrain dans la Vallée des Rois l'entrée du
: Thèbes, en particulier, le transfert s'est donc opéré
restre coule, comme on sait, du Sud vers nord,sud c'est l'itinéraire astral? du
:
le Nord l'autre dans l'autre
fils d e RAe du roi à qui il est voué e-r, avant tout, comme le douze heures de la nuit Dans le caveau, au
tombeau n'est désormais plus placée au nord, en en plaçant au sud la réplique de Memphis, au nord
(0 sinsis) qui parcourt sa terre jusqu'à sa dem eure
·
;
sens, afin de
Sud, lieu de toute régénération, le renou-
« boucler la
boucle ». Ce double du Nil
d'éeterruté,, l a c h
. eaux vitales qui viennent du sud, d'unifier le correspondance avec le lieu légendaire de la nais, celle d'Héliopolis. On obtenait par là, sur l'axe
coule toujours du Nord au Sud selon les ,
ambre sud (fig 7a) L'a, s ' opere vellement du défunt est évoqué par le lever
;
.
· ·
a I « Double,Pays
», d'en maintenir éternellement la héliaque d'Orion. Sur la paroi de gauche, à sance et de l'enfance d'Horus fils d'Isis, roi-principe terrestre et royal, une double conjonction. En
cas, il est compris comme un Nil astral transformation du fils de Rê en ReA lui· , rnêeme. P
ou chthonien. Voir: J.-F PÉCOIL, « Laxe c.ohésion non seulement agricole mais aussi poli- l'est, c'est la v,e qui est célébrée, avec les
(marais de Khemmis; voir p. 28 et encadré p. 29) ;
combinant sud et ouest (Memphis), on alliait le
Les est,ouest intervient alors, car le passage
.
un axe théorique nord-sud dans leur dispositif, quel agencées selon leur destination. Les salles à fonc- l'existence quotidienne de Khepri,Rê,Harakhtès.
général, s amorce le retour
de Ramsès III voir Cl. VANDERSLEYEN,
:
l..'.Égypie el la
du baï royal vers l'occidenr
que soit le flanc de la Cime où se trouve réellement tion solaire sont situées du côté nord (direction Au début du Moyen Empire à Thèbes, l'implan-
(retour progressif vers la chambre
Thèbes-ouest Vallée du Nil. Il : de la fin de l'Ancien
sud) .
au leur entrée. La paroi de droite pour le visiteur sera d'Héliopolis) et sont souvent à ciel ouvert les ; ration sur la rive orientale du il du sanctuaire
© Michel Gal Empire a la fin du Nouvel Empire
' Pa ns,
.
couch.ant, 1: re.t?ur est accompli, et d'Amon de Karnak a défini une nouvelle règle,
1995.
gestation d Osiris qui se mue en ReA
recommen?e la donc toujours, indépendamment de son orienta, chapelles chthoniennes sont situées au sud et sont
d ans e ventre
1
tion réelle, associée à l'ouest et décorée de thèmes facilement couvertes les chapelles vouées au culte
;
reprise plus tard en Nubie pour les édifices de culte
r;1mivers des caostrnctems d'Égypte
I a géagrapbie
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flanc est du Nil. Un premier axe, face
professeu
placés sur le
à l'ouest afin que le sanctuaire divin coïncide par
pians
Origines de la filiation divine de Pharaon
Lyon II, son emplacement avec le point essentiel du lever et contingences terrestres Rê enge?drait ainsi une famille le Un donnait existence au multiple
; et transmet-
Selon les conceptions égyptiennes antiques, le pouvoir monarchique est l'apanage tait. ainsi son héritage et donc son pouvoir vers le bas, c'est-à-dire la terre le
directeur du soleil, a d'abord été suivi. Plus tard, au Nouvel ;
de la divinité créatrice. Celle-ci délègue à un être humain, élu et privilégié, l'exer- schema retenu devint celui-ci
tien de K Empire, un second axe sud-nord est venu recouper Ce dualisme permanent des axes se retrouve cice de la fonction de gouvernement des hommes. Deux types d'explication de
:
publicatic le précédent, en avant du sanctuaire et de son dans le plan et l'orientation d? tous les temples de cette légitimatio? du principe monarchique par le divin ont cohabité tout au long RÊ= ROI [LUMIÈRE/SOLEIL]
reposoir de barque vers l'ouest, ce qui a permis culte divin de l'ensemble de l'Egypte et à toutes les de l'histoire de l'Egypte, sans que l'on puisse définir clairement une antériorité de
d'intégrer à l'espace sacré un itinéraire liturgique époques. Il n'est guère vraisemblable, même si le l'une ou l'autre des traditions dogmatiques.
}EA Manifesté aux origines comme une entité céleste (Horus = Le Lointain, celui-des- SHOU (masc.) [AIR] TEFNOUT (fém.) [EAu/HUMIDITÈ]
royal, auparavant peu distinct de la voie divine lien avec le fleuve doit être constant, que ce soit
directeur espaces-d'en-haut). le modèle du roi du monde incarne ses facultés d'organiser
principale. Ce remaniement du plan du lieu de seulement par rapport au Nil qu 'aient été pris les l'univers (Maât) dans celle de ses créatures, l'homme, qu'il charge de perpétuer sa
directeur. culte national par excellence a influé sur celui du repères d'orienration. La « règle » de perpendicula- volonté de faire exister un univers. Au sein de la communauté des seuls Égyptiens, GEB (masc.) [TERRE] NOUT (fém.) [CIEL]
de Kama satellite de Louqsor au sud. Destiné à recevoir les rité avec la rive du fleuve souffre trop d'exceptions cela va de soi, le Créateur, Rê, élit un monarque et fait de lui « l'Horus sur terre»
teur de n. visites annuelles d'Arnon-Rê venant du nord, le Aux origines de l'Égypte, la notion de filiation/héritage légal paraît encore n'êtr?
matérielles (le temple d'Edfou, par exemple) ou
qu'implicite dès lave dynastie, cependant, le dogme du roi d'Égypte« fils de Rê, OSIRIS (masc.) ISIS (fém.) SETH (masc.) NEPHTHYS (fém.)
temple possède son sanctuaire d'accueil de la divi- textuelles (les sources qui indiquent le mode
;
Horus vivant » est proclamé sous l'influence probable du clergé d'Héliopolis, et [ROI LÉGITIME] [REINE MÈRE] [ANTI-ROI ILLÉGITIME] [NON REINE NON MÈRE]
CL nité à l'extrémité la plus méridionale de sa succes- d'orientation recherché dès le temps de devient définitif. Ceci ne consacre d'ailleurs pas une divinisation de la personne du
égyptolog sion de cours et de galeries. Conçus comme des Thourmosis III, en particulier") pour qu'on la pharaon mais la sacralisation totale de sa fonction et de son pouvoir de régulateur
ensembles cultuels complémentaires, les édifices de tienne comme définitive. Si de nombreux édifices et organisateur de la nation égyptienne. HORUS (masc.) = [Roi = PHARAON] Stérile
l'art et c L'absolutisme de cette affirmation dogmatique correspondait à une conception
Karnak et de Louqsor ont des orientations de culte royal ou divin ont été implantés, au
recherche religieuse du pouvoir délicate à manier, dans la mesure où l'homme « élu » par la De Rê à Osiris, via Shou et Geb, une ligne mâle ininterrompue conduit à Horus et
atypiques adaptées à une théologie et à des liturgies Nouvel Empire, dans des situations rendant leur au fils», roi selon mode terrestre.
au travail divinité n'avait théoriquement aucun lien ni devoir dynastique, a priori. Même si, « le En revanche, au stade de transmission à la
spécifiques. accès perpendiculaire à la direction du Nil, ce historiquement, la notion de succession de père à fils, sans discontinuité est arti- terre des vivants, la rupture se marque. Seth représente la contestation dans la
ment atta constat ne définit pas une « règle » de portée géné- ficielle pour l'Égypte pharaonique, il n'en demeure pas moins vrai que de longues règle de primogéniture; il entre en conflit avec son « frère», seul à pouvoir être roi
périodes de l'existence de la nation égyptienne ont été marquées par un rythme dans la lignée. La légende du meurtre d'Osiris, de la conception posthume et secrète
rale. Impossible à appliquer dans le Delta, ou même
Gu régulier de succession au sein d'une même famille royale, par voie directe d'héri- d'Horus, reconstituée par Plutarque, n'est qu'un masque voilant le contenu de la
dans la région rnemphitc, l'alignement sur une règle du pouvoir au pays des Pharaons. L'opposant, fut-il lui aussi de sang royal, est
tage.
teur du L Marais du nord : droite conduisant au fleuve, sur l'une ou l'autre des Le principe de l'héritier, légitimement détenteur du patrimoine comme des totalement stérile comme Seth selon la tradition ; il ne peut ni recueillir la fonc-
des Maté lieu de renaissance royale rives, est un phénomène spécifique des zones rive- tion royale, ni la transmettre. La mise à mort d'Osiris confirme la stérilité de celui
pouvoirs de son géniteur, découle du second type d'explication, infiniment moins
raines du Nil en Moyenne et Haute-Égypte, ainsi dogmatique que le précédent, qui donne au pharaon la nature d'un fils selon la qui conteste puisque ceci débouche sur un miracle d'essence divine un être
publié un anéanti, détruit, reçoit directement du divin la faculté, au-delà de sa fin terrestre,
:
mode des humains, celle d'Horus « fils d'Isis et d'Osiris ». Cet « Horus » n'est pas
mortiers c Lors des mutations dogmatiques qui marquent le retour qu'en Nubie. Bien des recherches délicates sont à d'engendrer son successeur, le roi légitime, Horus« fils d'Isis et d'Osiris».
à l'indépendance après la domination hyksos de la fin différent en soi du modèle originel du roi divin du monde il est, lui aussi, une
du accomplir dam, ce domaine, mais elles sont encore ;
façon d'exprimer, à l'échelle humaine cette fois, l'idée que le pouvoir de « faire Pour conforter encore l'adaptation du principe monarchique à la nature humaine
second millénaire, une tradition s'établit qui assimile le
à entreprendre. Nul doute, cependant, que les Maât » est une lutte, un conflit permanent, et que seul celui qui est légitimement et à son comportement, comme l'implique l'explication héliopolitaine, la tradition
roi régnant au fils d'Osiris, Horus, bien plus qu'il n'avait
principes mis en évidence pour l'Ancien Empire ne appelé peut être Pharaon. développa le thème du conflit autour de l'héritage d'Osiris. Prolongeant le drame
été fait auparavant. La parabole de la naissance de l'en-
dans une autre parabole, celle des « Enfances d'Horus», la lutte pour la maîtrise du
fant-roi dans les fourrés de papyrus du nord, de son se retrouvent et ne s'expliquent pour les périodes
enfance menacée puis de sa victoire sur Seth, incarna-
La tradition osirienne et le pharaon Horus-héritier pouvoir prit le tour d'une sordide chasse à l'enfant-roi menée par Seth, l'oncle
ultérieures, dans la mesure où ils sont essentielle- stérile, en toute déloyauté. L'admirable dévouement maternel d'Isis élevant son
ti.on du .désordre universel, est partiellement intégrée à la Très tôt, Héliopolis, les théologiens de la vieille Égypte élaborèrent et diffusèrent
à
ment d'ordre religieux et non, assurément, établis largement dans la communauté des habitants de la Vallée une parabole fort simple
Horus à l'abri des fourrés de papyrus du marais de Khemmis dans le Delta et l'ame-
repartrtion des espaces des nouveaux tombeaux souter-
seulement pour un propos technique. nant à la force physique et morale qui donne le triomphe du vrai chef et du souve-
rains créés à l'occident. Même si, une fois encore, toutes justifiant la nature du pouvoir pharaonique. Ils expliquèrent ainsi la construction
rain de droit divin, est du ressort des contes de fée, assurément, mais confirme sans
les orientations utilisées par les scribes-savants La plupart du temps, le lien avec le fleuve, qui du monde comme une logique de multiplication arithmétique des manifestations
thébains ambages l'importance de la notion de couple et donc de l'épouse royale dans la
ne tiennent aucun compte de l'implantation réelle se traduit par la présence d'un bassin relié par un de la divinité pour donner son équilibre à l'univers et contrebalancer l'action des
des conception dynastique du pouvoir pharaonique.
lieux qu'ils ont en charge de rendre conforme aux forces hostiles, chaque composante de l'univers ayant son contraire. Un nom
canal à une prise d'eau de la rive est ou ouest
donn.ées du dogme, ils y inscrivent une dimension neuve. emblématique fut donné à chacune des manifestations, en prenant en outre soin
Le roi-défunt, Horus et fils de Rê,
(pl. II), peut être, on le verra, le prolongement d'associer une expression mâle à une expression femelle pour définir des couples,
connaît, en un premier
tem?s, '" sacral, dans l'achèvement d'un temple, d'une voie de façon à pouvoir créer une chaîne de filiation, tout à fait artificielle il est vrai,
enü?nt dans son tombeau, le même destin que Pharaon destin l'Égypte anciq11e, éd. A.CV. Lyon, 1998.
J.-Cl. GOYON, Rê, Macît et le
celui qui lui était assigné à l'Ancien Empire,
dans les
d'eau d'amenée des matériaux". Ceci n'exclut mais s'accordant totalement à l'idée de droits d'héritage par primogéniture.
011 cle
au travail secret des entrailles Ju -o], seront ainsi le milieu n. 63 el R\1'-1"," The Sehekh(ltep
J.
Fig. 8. Tel le tertre qui \'III lnunduuon Stcl.i. An ,ILkl1tHH1,d
mentatta émergea des eaux du nourricier de l'existence même de l'édifice, i se Fr.umieru ,, Lian, :-\c1u ( h1l.'nrulw 37.
Noun lors de la création « racines», ses
fond(nions, plongent jusqu'à l'eau et Copcnh.uru«. 1976, p. 11-20. n,ur l.1
GIL du monde, le siège du <<
X\'IW dvna-nc. v orr
en reçoivent l'énergie créatrice.
.
dieu » ou saint des saints Cl.V \'sill R"I I) I'., " Un« tempête s()u,
teur du L est surélevé dans le tem- De même, le Nil Je la géographie dont les vieux le règ11L' d'Ahm, "" Lian, Rdf: 19
ple égyptien. Depuis l'en- (1%7), I'· 12î-!'i9. P"ur l.1 pém>de
des Maté Égvptiem avaient tort bien compris qu'il avait non
trée jusqu'au naos divin, érluorucnnc (XX\'' Lh n.): \·, ur la stèle de
publié urn l'espace se resserre progressi-
seulement un cours aérien, visible et mobile, mai l',111 \'I Lk Tah.irq.: (Kaw.i 0498) et ,es
vement. Axe du temple de encore un flot -ourerrain, a priori invi ible mai parallèlc-. Cure 3.)269 et 4.)440 ,1111,1 que
mortiers c Millions d'Années de le, tr.u.nu nt-, Cure JI: 374<)?:
tout aussi mobile12, devait-il foire partie Je l'orga- recouvrir, depuis l'étroit cordon de Haute-Égypte, Sur les terres étroites du Sud, le niveau du flot
Ramsès Ill à Medinet Habou ?1. J-. L. ?1 \l \l'\\1, Thl.' Tl.'m/>b nf J..:umi.
rxxe dyn.J.
nisation matérielle Je-, evpacc- -acré: soit, comme I Tlil.' lmLn/>U11m, Oxtord, 1949, p. 22- jusqu'aux terres basses et marécageuses du Delta. Il montait rapidement et constamment et les
on l'a dit, par "a présence Jans le canal frontal 32 et j. LH \'- I J. )\ l)t l l 11,
I ,
fallait environ huit jours pour que la pleine montée hauteurs atteintes étaient aisément prévisibles. De
sorte, les bâtisseurs possédaient - à moins de
branché à la prise d'eau Je l'une ou l'autre rive soit, .. \:,,u\·e.iux Llllu1ment, rcl.int-, ,1 l',111 \']
de T<1h,1r4.1 X 944), p. 2.)-
des eaux se fasse sentir à Thèbes ce délai s'ac- ; la
crues démesurées!" - des repères de mise hors d'at-
.. Ll.111, J..:l.'ml ( I
tout auxsi fréquemment :1 partir du Moyen Empire, 7 ct pl. 11-111. croissait encore de quinze à vingt jours supplémen-
savoir où se trouve le nord, la disposition du décor 3
par l'alimentation qu'il pouvait tournir à de puits 15. Sur le, pr. ,hli.·mc, .l'mondauon ii taires à Héliopolis et dans le Delta. teinte des plus hautes eaux de l'inondation pour
est identique à celle d'un temple conforme aux
et bas ins sacré-, que le fluctuations Je on flot Hcrmopolr- i1 l'ép, iquc ptolérn.uqu« ct Li leurs constructions. La configuration actuelle des
axes du monde. u .nstruc n. in Lie l!tgue, de pn >leu,, in de,
invisible rempli saienr au temp" venu de l'année. implantations antiques aussi bien que modernes
lieux ,.i111t, ,le Th, ir , cL ( ;_ LI 11 H\ Rf, Ll.'
li les tl.'Ut'.1, des habitations et des temples de la rive occiden-
Le rôle du fleuve
1mnheu11 de Pl.'t1,s111, Purnl.'
Les trois saisons
La crue Le Cure. 1421. m-cnpnor» n (1! et ?I
etP,n"11c/,p. ll'1 (n l l ct p. l43-144 ô
et le calendrier égyptien antique
tale de Thèbes, en face de Louqsor, illustre parfai-
tement la situation. La précaution a été prise de ne
Bien que matérielle, la nécessité d'établir
une et ses contraintes (n ?I). bien que l'auteur n'iur pa-, dan,
,a rraduc non, reconnu le vérit.rblc sen, AKHET PERET SH EMOU Jours s'ajoutant construire qu'à Ia marge du terrain désertique
liaison permanente des édifices sacrés avec «
le Nil et de ce, .locumcrus. à l'an» (fig. 9), que même une crue catastrophique ne
son cycle est, elle aussi, le corollaire
d'un mode de À ce stade, il convient de rappeler le caractère, 16. \'n1r \X'. Sl lll'sf..11, .. Dcich » J,m, Inondation Germination Moissons (épagomènes) pouvait atteindre.
pensée spécifique sur la nature de l'eau et son (5 jours)
.
rôle. si frappant pour l'esprit, qui n'est propre qu'au Nil LA I 7 (1974), ml. 1006 et, -urrour. (4 mois) (4 mois) (4 mois) En d'autres points du territoire, le même souci
Le milieu aqueux, défini par les G D\RI ,?), " La crue Liu \id de l'an 29 Thot* Tybi 1. Pakhons
plus anciens et à lui seul dans toute l'Afrique de l'Est sa crue13.
d'Am.is1' » Lian, A\:-\E XXIII (1923),
1. 1.
peut être vérifié. Le choix des sites, parfois malheu-
théologiens d'Héliopolis dès le IW millénaire 11 :
(3 X 10)
Alors qu'elle a depuis longtemps envahi toutes le p. 4H-49, stèle Cure JE 37974, relatant l.1
2. Paophi Meshir 2. Payni
reux comme à Hermopolis 15 ou Memphis 16 où il
comme le véhicule de l'origine du monde 2.
11. J.-CI. GOYO\l, Les dieux-gardiens et de terres Ju Sud, Je l'Éthiopie au Soudan, celle-ci ne rupture de, Lligue, sull et nord du dis-
3. Athyr Phamenoth 3. Epiphi
3. fallut établir avec le temps des digues Je protec-
et la
l'existence, est donc une création de l'Esprit rru t. Au Lléhut de la Ll1H11111,llt()n romai-
genese des temples,
Bd'E XCIII I, Le Caire, divin devient perceptible en Égypte que peu avant la mi- 4. Khoïak 4. Pharmouti 4. Mesorê tion, s'efforce toujours d'éviter l'atteinte directe
1985, p. 3-6 qui fit surgir de l'indifférencié - le Noun - ne, le temple lie Louq-or dut ù son tour
; B. ME\llJ,
« Les récits
Je la
création en Égypte Ancienne » Jans Foi
l'équili- juillet, au plus chaud de l'été (pl. Ill). Dès le être protégé par des digues provtsoircs, (4 x 30 jours) (4 x 30 jours) (4 x 30 jours) (5 jours) des eaux. Malgré le fait que celles-ci soient essen-
bre de l'univers et des forces naturelles = 120 = 120 = 120 = 365 Jours
er Vie LXXXV/5, Cahiers Bibliques 25, qui influent me millénaire au moins,
les calendriers liturgiques
tour comme LL'lu1 de Mout ù Karnak: tielles à l'existence même des lieux de culte, le bon
sur lui, qu'elles soient fastes ou H. de Mu 11 :S..\I RI, " L\\:U\TL' architec-
Paris, 1986, p. 65- 77 B. ME\lc, G;
néfastes, en dotant fixèrent, à l'aube du 17 /18 juillet de notre année * Noms coptes dérivés des noms hiéroglyphiques Ju Nouvel Empire
sens exige que l'on compose avec elles, que l'on
Création du Monde, Paris, 1987, ch. III d'un nom ses éléments constitutifs. turale de Tibère ù Thèhe, » dans OLP 9
:
Cette création julienne, le premier jour de l'année solaire agricole 197H). p. 69- 72.
s'efforce d'en maîtriser l'équilibre.
cosmogonies Je l'ancienne Égypte, par le Verbe se traduit alors par le don (
p. 97-
120 ; S. BICKEL, La cosmogonie aux humains qui devait coïncider, dans le ciel méridional, avec
En couvertur égyprienne d'un cadre de vie, issu des eaux
avant le Nouvel Empire, OBO
134, originelles, où le l'observation du lever héliaque de Sothis (Sirius
du portique c Fribourg-Giittingen, 1994. fleuve tout comme les eaux
du temple de souterraines (des dans la constellation du Chien, Canis Major). Le
12. Cf. n. 6. nappes phréatiques, des puits, des
de Ramsès Ill sources) sont le début de la première saison du cycle du renouveau
Thèbes-ouest 13. O. Bü\l\lEAC, G crue du Nil, divinité prolongement direct du premier milieu
liquide de ; de la terre arable était ainsi celui où l'inondation,
© Michel Ga égy/nienne à traiiers 1000 ans d'histoire, même, ils recèlent les facteurs, différenciés
Paris, 1954. ou non régulièrement de retour depuis les environs du
de la vie comme de sa
régénération. On l'a vu, l? IVe millénaire av.
J.-C., allait progressivement la
2 Société et spiritualité
J
profess,
Lyon I Chapitre 2 de déléguer une présence réelle
qui n'est autre
qu'une parcelle toutefois, surtout vers la fin du Nouvel
directe: deson énergie créatrice, son baï. Empire
Cabri divin que le roi doit construire, (époque à partir de laquelle la multiplication
tien de puis dédier à des
son « père » - le dieu - pour que dotations a considérablement appauvri
celui-ci l'agrée et l'État), aura
publica r) .rrJ s'y manifeste durablement, doit recours, en cas de crise, aux prélèvements
donc être aussi d'office
1::J ... sur les biens sacerdotaux. Sans
bien un lieu d'équilibre, conforme à propriété ni, a
Maât en toutes priori, production privée, l'Égypte pharaonique
J ses composantes, que la réplique,
adaptée à sa fonc- refuse très longtemps l'emploi de toute monnaie?
directer tion, de l'organisation méthodique et et
rigoureuse de crée ainsi une vaste dépendance des
directe 1. l'univers émanant de la volonté divine hommes
originelle. envers le roi. ? administration qui gère et
de Kan Bâtir le temple, les temples, est un acte répartit,
qui garan- tout corps d'état se trouve de la sorte appartenir
teur de tit par sa multiplication même, au fil des à
temps, la ce que l'on nommerait, aujourd'hui,
Maât, la règle
d'or Maât pérennité de la création.
Certes, le roi garant de Maât ne peut officier
les « fonction-
naires ». Car tous, même les paysans des terres
C
de l'équilibre universel et le roi-prêtre bâtisseur seul en tous les lieux de culte où la multiplicité
d'état ou d'église, à des degrés de hiérarchie divers,
égyptol des appartiennent au roi et, par lui, à l'État. Toutes les
manifestations du divin - de ses noms, des modes
l'art et On a déjà, à plusieurs reprises, évoqué ce C'est avant tout en tant que prêtre qu'un d'action" qu'il peut souhaiter adopter en
formes du travail des hommes, manuelles comme
concept de Maât1, personnifié mais intraduisible roi l'infinité intellectuelles, sont au service du souverain, car
recherc d'Égypte trouve la légitimité de sa fonction. Face de ses baïs - doit venir maintenir la vie.
qui, pour les Égyptiens du passé, exprimait d'un Il investit elles sont, elles aussi, du ressort de Maât. En
au trav au dualisme politique aussi bien que à son tour un clergé5 de la tâche d'assurer effet,
mot la complexité de leur univers en même temps cosmique du le bon cette dernière implique que toute production
ment a monde à part qu'est l'Égypre pharaonique,
la
déroulement des cycles par l'accomplissement des
humaine, dès lors qu'elle a l'aval du roi, est une
que son fonctionnement idéal (fig. 5). Le principe
conception doctrinale du rôle monarchique ne rites, des liturgies quotidiennes ou solennelles par
était au fond assez simple lorsque le Créateur, qui preuve, à adjoindre aux autres, du loyal respect de
( :
?
l'idée de Justice sociale, Conférences, car ils ne
essais Maât est donc à la fois le facteur unique
et leçons du Collège de France,
Julliard, de cessent jamais, jusqu'à l'arrivée du christianisme, cette seule raison que, durant trois millénaires et dents disponibles pour lui-même et pour le troc.
1989 E. HüRi..JCNG, l'existence humaine ou de sa négation et
;
Maat- «
sa garan- de redouter la disparition de la lumière, plus, en dépit d'une histoire politique parfois Ceci vaut pour tous les matériaux autres que la
Gerechtigkeit für aile I Zur altagyptis- tie. Le Pharaon d'Égypte, « fils du temps et
de Rê » selon le de leur vie. mouvementée, l'Égypte des Pharaons demeure une
chen Erhik » dans ERANOS ]ahrbuch
56 dogme de la fin de l'Ancien Empire, pierre à bâtir, les métaux précieux et les minéraux
(1989), p. 385-427; version française est gardien de Dès lors, le rôle royal est tout de prévoyance et H(W\:l'\J,;, Les Dieux de unité, une réalité. I'activité agricole, fondement de de prix importés, comme le lapis-lazuli. Ainsi, l'art
" Maât un concept Maât puisque sa fonction d'Horus « sur l'Ég:vp1e : le L'n et le M11lti/Jle, éd. du
:
universel » dans terre » fait celle-ci, au-delà de l'existence matérielle où elle se Rocher, Paris, 1986. l'économie politique, implique, elle aussi, sous l'ef- de l'Égypte est, le plus souvent, lorsqu'il devient
Lesprit d11 temps des Phnraons, Lebaud, de lui l'héritier direct de
la puissance créatrice fet des contraintes climatiques et géographiques
Paris, 1996, ch. Vlll, p. 131-145. originelle (voir encadré p. 29). Non traduira par une rigoureuse organisation écono- 5.S. SAL'"Jl:RUN, Les prêtres
de l'E.f;Y/nc
« privé », c'est-à-dire produit à partir des
surplus,
2. Voir supra, p. 26, n.
pas qu'il soit mique (à travers la gestion de l'eau de la crue, par ancienne, Le Seuil, Paris, 196 7 (2" éd., déjà évoquées, un équilibre des rythmes de produc- un chef-d'œuvre d'économie de matière et de
7. lui-même susceptible de recréer le
3. La pierre fut utilisée en
monde, ce qui exemple), est liturgique et sacrale. Le roi-prêtre est,
Perséa, 1988). tion dont l'État, par l'autorité royale, est le respon- moyens. On tire parti de tout et l'ingéniosité
abondance à serait sacrilège, mais que, en agissant
l'Ancien Empire, comme en témoignent selon Maât, de ce fait, bâtisseur. Même si les 6. La première monnaie d'or égyptienne sable. marque la plupart des pièces qui furent échangées
en « faisant Maât » comme premiers lieux de
disent les vieux textes culte - dont on ne sait rien ou presque - ne
les pyramides, mais, semble+il, connue date de XXX' dynastie
la
à l'usage ; Le système économique égyptien antique, au fil des siècles par des ouvriers d'état. Bien rares
exclusif du roi ct non du dieu, c'est-à-dire il ait pour mission fondamentale A. fü1LSHAKl)\', « The Earliest known
de maintenir l'uni? unique au Proche-Orient, exige une concentration alors furent ceux qui eurent l'occasion ou le souci
au seul usage de l'aspect
divin de la fonc- vers, donc la vie, au sein des semblent pas avoir fait appel à la pierre, ce maté- Gold Ph,1rnonic Coin " dans Rd'E 3
4
tion royale et non pour des temples cycles et d'assurer par riau s'impose, dès le Moyen Empire (vers (1992), p. 3-9. de tous les produits de la terre en vue de la redis- de signer leurs œuvres. Pas question de le faire pour
de son action, dont l'inspiration
En couver cuite divin (selon R. STADELMANN, est d'essence divine, 2 500 av. J.-C. environ) pour 7. Pour la communauté des
artisans de tribution de ceux-ci vers toutes les branches de la une commande royale ou passée pour le souverain,
du portiqu «Tempel» dans LÀ Vl/3 (1985), la cohésion de tous les
éléments naturels écono- les lieux où Pharaon Thèbes-ouest au Nouvel Empire, voir:
col. 354). Sur cette question, apporte désormais à son dieu la preuve qu'il œuvre société. Dès l'origine, les fondations royales abou- par l'administration centrale l'objet de troc, de la
du temple voir en der- miques, politiques et sociaux, J. C l:RN'i·, A Comnumity
of 'X1r>rkmen ut
;
de Ramsès
nier lieu L. MORE"JZ, « Zur
:
Dekoration
religieux surtout, selon Maât3. Les espaces cultuels sont définis dès tissant à l'édification de temples de culte, royal ou sandale au meuble, n'a pas lieu, non plus, d'être
der frühzeitlichen Tempel » dans qu'inclut son « héritage » sacré. Thebes in the Ramesside
Period, Bd'E L,
Thèbes-oL l'origine comme une enclave (que marquent les 1973, 2' éd. 2001 avec index; J. CERN)', divin, prévoient une autonomie économique de signé. En effet, il doit demeurer un bien de consom-
R. GCNDLACH, Agy/nische
Tempel. The Valley
© Michel Stru.ktur, Funktion und Programm, limites de l'enceinte extérieure, toujours conçue of the Kings. Fragme11ts d'un ceux-ci. Des domaines fonciers et des personnels mation locale, qui voyage rarement loin de l'em-
manuscrit inachevé, Bd'E LXI, 1973
HAB 37, Hildesheim, 1994, p. 230-234. comme une forteresse à redans et rentrants fig. 75 D. V ALRELLE, « Les ouniers
;
leur sont attribués et constituent leur douaire. Ils placement de sa fabrication, c'est-à-dire la circons-
;
de la tombe ".
et 77) dans l'univers humain, où le Deir el-Medineh à l'époque
ramessidc, en perçoivent, gèrent et utilisent les revenus, sa?s cription administrative où se trouvent les échoppes
divin accepte Bd'E XCVI, 1985.
dépendre de l'administration centrale. Celle-ci, des artisans du roi ou du temple. Ce n'est que tardi-
T'nnivers des canstrnctems d'Égypte
2 Société et spiritualité
}E
professe, peut-être mieux, à la lumière Je cet épisode,
ce que
Lyon II, Extrait de l'Ostracon Chicago OIC 16 991 a pouvait être l'atmosphère d'un chantier plâtre des enduits et les pigments des
royal et peintures, des Au TRANSPORT 17 : depuis les rampes des gise-
directeu divin au temps des Pharaons. outils de pierre, de cuivre ou de bronze
An 28 de Ramsès Ill; copie d'un message adressé par le scribe de la Nécropole royale de Thèbes au aux spatu- ments d'extraction jusqu'au fleuve, une troupe
tien de vizir alors responsable pour le Sud (Haute-Égypte). L'artisan Neferhotep les ou massettes de bois d'acacia, de
J To, « le cadet» rend compte tout était issu des haleurs et de mariniers assurait le transbordement
publican des travaux en cours à la Vallée des Reines et ajoute ceci pour finir: Bâtir au nom du roi magasins royaux et seuls les surplus non
lisés restaient entre les mains des
comptabi- et le chargement équilibré des barges. Les
mariniers
« Je suis en train de travailler (avec /'Équipe) et pour le dieu utilisateurs. accomplissaient ensuite leur rôle d'acheminement
dans les espaces voués aux enfants royaux sur les
}E commandes passées par ce mien Seigneur, afin qu'elles soient exécutées. Je suis en train de travailler des lots de pierre jusqu'au (x) point(s) de
décharge
directeu pour sûr Et (c'est) de la belle ouvrage, ce qui se fait de mieux, avec la meilleure finition.
!
11 ne faut On aura compris que proposer d'édifier
Les acteurs prévu (s) au bout du canal de construction. Sur
des
pas que ce mien Seigneur se mette le cœur en peine à cause de ces commandes. Pour sûr, je suis en un lieu trajets particulièrement longs, les équipes se
directeu de culte - fut-il très humble - ne pouvait
·
train de travailler au mieux du meilleur et ce n'est pas moi qui lambinerais, absolument Le vizir, ayant mobilisé autour
pas, abso- être une du projet les relayaient les lots de blocs étaient alors, à chaque
de Karn lument pas ! initiative privée, pas même sacerdotale, au moyens comme les gestionnaires (scribes ;
chapelles est l'auteur des fresques des tue-groupe de famille d'Ameneminet, fonctionnent ensemble mais en deux points
tombes roya- sacrilège contre le souverain, aussi bien que contre pierre assistés de haleurs. Au fur et à mesure de
les qu'ils eurent, en leur temps, la Directeur de, Travaux du Ramcsseum » distincts du chantier. Chaque groupe de ce type, au
charge de mettre le dieu IL?. ouverture d'une campagne de construc-
I..'. dans Mcmnnnw VII (1996),
l'élévation des lits, briquetiers et gâcheurs de limon
en place puis de colorier. p. 123-137 et
sein d'un corps d'état, a son chef d'équipe, son ou devaient rehausser les échafaudages lourds de
tion dépend de la volonté royale. Elle doit être pl. XXXIV-XXXIX.
Lorsque les événements intérieurs ses scribes, ses ouvriers qualifiés et ses manœuvres. brique crue et de terre.
entraînent, ouvertement exprimée puis consignée par écrit, 13. Vuir, par exemple J. CrnN'i·, Valley
dans les corporations ouvrières du :
?s,
p. sq.
royale (c'est-à-dire pour Ia mise en place des tranchées ou de la fosse évidence liées, mais sans que l'on puisse affirmer, de
En couver ceux qui doivent loyauté au Égypte selon les temps et les lieux, dans ce qu'ils 16. cr. infra, p. 141 sq.
Affaires ct scandales sous les souverain et, par lui, à de fondation ou de déblaiements pour l'établisse- manière définitive, si elles étaient consécutives ou
du portiqi Ramsès, Pygmalion, Paris, 1993, 75-99. la règle) n'assume pas représentaient d'organisation ct Je gestion. Pas 17. Cf. infra, ment d'une plate-forme rocheuse de fondation 15•
du temple
p.
son rôle, détourne les rations p. 175 sq.
alternatives.
9. P VER.>.JUS, J. YüYOITE, Dicrionnairc des décadaires des artisans et les question de « finances», puisque le « Trésor royal», 18. Le fait est avéré au moins pour le À LA CARRIÈRE 16 : les carriers, souvent
de Ramsè: condamne, eux et En toute logique cartésienne, le ravalement,
Pharnons, Noêsis, Paris, 1996,
p. 11. leurs familles, à « mourir comme le « Double Grenier », ne fournissaient, en Moyen Empire F ARNULL\ Cuntrul
nommés « carriers du dieu », et divers manœuvres
Thèbes-01 de faim », ainsi qu'ils le
:
supra). Loin de
assuraient l'extraction un essaim de forgerons, de
; pagner le démontage progressif des échafaudages
les points de production, sans jamais monnayer 19. Cf. infra, p. 218
refuser leur travail, c'était SL/.
cordiers, fabricants de paniers, arrimeurs et haleurs de brique crue. En effet, après le ravalement de la
l l. Cf infra, p. 218 sq. d'avoir à l'abandonner quoi que ce fut. Des pierres de l'appareil à l'or ou 20. Cf. infrn,
qui leur causait peine et p. 289 sq.
travaillait à leur côté un scribe comptable paroi accessible, après le passage des plâtriers pour
tourment et l'on percevra ;
l'argent des placages de porte, en passant par le 21. Cf. infra, p. 339 marquait et contrôlait la production.
sq.
boucher les joints ou réparer les accidents de rava-
I:noivers des canstmctems d'Égypte
2 Société et spiritna)ité
}El
professer lement, il aurait été possible de tracer le quadrillage traitées à l'aide de l'échafaudage lourd.
En effet, on Fig. 10. Au Nouvel Empire, un décor
Lyon II, de la mise au carreau (voir encadré, p. 360)22, d'y peut raisonnablement supposer - en rendre durable (voir encadré « les remplois des
regard nouveau intervient. li met en scène les
dessiner le programme iconographique et d'en de la
directeur ?areté et de la faible longueur des bois faits marquants d'un règne. Sous blocs», infra, p. 253).
achever entièrement la sculpture effectuée par les d'œuvre en Ramsès li, la bataille de Qadesh a été
tien de I< Egypte pharaonique, de la scène figurée La durée est, elle aussi, une préoccupation cons-
« porte-ciseaux » dans la mémorisée comme une victoire par les
(tjay-medjat), et la mise en pein- tombe de Rekhmirê et de l'absence de deux camps. La première unité de l'armée tante de la pensée égyptienne antique. C'est par le
publicati ture exécutée par les peintres, avant de démonter trous de
boulins dans les parements - que les égyptienne, d'abord prise au piège d'un texte, transcrit sur une surface solide, qu'elle s'ex-
une nouvelle hauteur d'échafaudage. La masse de échafaudages défilé où elle s'était engagée par la ruse
légers n'étaient jamais fixés dans la prime le mieux. Lorsque l'on en arrive à redouter
}Ei brique crue aurait pu ainsi être horizontalement paroi à décorer des Hittites, ne dut son salut qu'à l'arrivée
et, en conséquence, n'excédaient pas une de perdre la mémoire des actes comme des
des unités suivantes li semble que son chef propos
directeur démontée en autant de phases que la décoration maximale au-delà de laquelle l'usage de
hauteur
sut, par l'exemple de sa bravoure, galvani- des « Ancêtres » et donc, du dieu créateur, le
directeur comptait de registres. l'échafau- ser ses troupes et les faire (( tenir» jusqu'à
dage lourd était impératif temple fait de ses parois le réceptacle de l'essentiel
l'arrivée des renforts D'un point de vue
de Kam; Concrètement, pour un espace donné, la tota- Enfin, il faut garder à l'idée que le territorial, personne n'y gagna rien et,
des données qu'il faut consigner, sous peine de les
lité du programme iconographique conçu préala- ravalement voir disparaître si on les laisse confiées au support
teur der est une opération pénible mais relativement ayant pris la mesure de leurs forces respec-
blement aurait fait l'objet d'une épure tracée sur un brève tives, les anciens ennemis eurent la sagesse fragile du papyrus ou des tablettes de bois. Aux
qui peut rapidement libérer un échafaudage de signer un traité de paix, sorte de pacte
support quelconque à échelle réduite le report tandis extraits développés des grandes liturgies, aux
CI ; que les phases suivantes sont plus subtiles de non-agression réciproque que Ramsès li
grandeur nature d'exécution se serait fait sur la mais plus scella en épousant une fille du roi hittite rituels retracés tout au long des parois des cours ou
égyptolo longues. Plârriers, dessinateurs, correcteurs,
paroi, registre par registre avec une mise au carreau sculp- Mur d'enceinte extérieur nord-ouest du des lieux d'offrande, la littérature sacrée ajoute ses
l'art et teurs, ponceurs, b<1digeonneurs et peintres temple de Ramsès li à Abydos (XIXe dynJ
progressive. En effet, l'échafaudage lourd aurait été doivent textes fondateurs hérités de l'Ancien Empire.
prendre le relais des seuls ravaleurs, le plus
rechercl:- démonté sur la hauteur du registre supérieur. La souvent Fig. 11. Le globe solaire à ureeus orne
Ainsi, les temples traditionnels des temps gréco-
en intégrant dans leur ounage l'axe médian du temple, gravé au
autrava paroi ravalée aurait ensuite été mise au carreau et des phases de romains recouvrent leurs murs de colonnes ou de
séchage. Enfin, le maintien prolongé d'un centre de la corniche qui couronne la
ment att décorée. Dès ce stade, la pose de repères du regis- échafau- porte du pylône. Porte ptolémaïque du lignes de hiéroglyphes, jusqu'à ne plus laisser vide
dage lourd prive le décorateur d'une vision pylône de Taharqa (XXV dyn ), située en
tre suivant vers le bas aurait pu être pratiquée globale « de la parole du dieu » la
moindre surface de mur
; il de la composition qu'il installe. arrière dela cour romaine du petit temple
G aurait suffi, pour cela, d'encocher aux endroits de la XVIII'' dynastie à Medinet Habou.
visible. Ce qui, à l'origine, n'était que précaution et
teur du voulus - centre, extrémités terminales - garantie, devient acte en lui-même et peut, en
les
des Mat
correspondances avec le registre déjà en place. On Le temple et la mcrnoire poussant le paradoxe à l'extrême, être efficace sans
aurait ensuite raccordé lorsque, à hauteur plus aucune intervention humaine. La présence
publié u voulue, d'un peuple
l'arasement de l'échafaudage lourd aurait fourni réelle manifestée du dieu réunit alors, autour d'elle,
mortiers une nouvelle plate-forme permettant d'œuvrer tout ce qu'elle est en droit d'exiger des hommes.
sur Lorsllue, avec le Moyen Empire, bâtir pour le
le nouveau registre dégagé. L'.
opération aurait été dieu fut devenu svnonvrm. de construction
répétée autant de fois que nécessaire
jusqu'au pierre, les temples royaux et les temples de culte -à
en
Le temple, microcosme,
soubassement, en ayant à chaque fois une
forme suffisante, d'abord pour les
plate- de rares exceptions près (peut-être
inachevées) -se architecture et symboles
ravaleurs puis couvrirent de représentations pariétales gravées
pour les sculpteurs. L'hypothèse d'une
progression dans le creux ou sculpréi», en champlevé ainsi que On l'aura compris, si les parois de l'édifice de
similaire, non pas horizontalement mais
en escalier, d'inscriptions
alternant des travaux de ravalement et de hiéroglyphillues chargées de sens. À culte font une place si importante, dès le Nouvel
décora- partir de cette époque, plus on descend dans Empire, à l'emprise du texte conjugué avec les
tion pourrait également être émise.
l'échelle du temps, plus les parois des édifices de images, l'emplacement et le rôle assigné aux espa-
Cependant, la réalité est plus difficile à saisir
et culte se couvrent de textes de tous ordres et de figurées retraçant les actes de culte ne sont adjoints ces que limitent ces parois répondent à une ordon-
les schémas séduisants évoqués
plus haut ne s'ac- scènes que les mots essentiels qui les accompagnent,
cordent pas avec les trop rares indices religieuses ou royales qui tendent à faire des nance et à un parti déterminés avant la mise en
qui subsis- temples Je véritables livres, enregistrant la prononcés au nom du roi-prêtre qui officie seul à œuvre du projet.
tent, essentiellement fournis par les
monuments mémoire des connaissances et Jes faits, tout seul avec le dieu. Avec le Nouvel Empire, une litté- Il n'existe pas de plan-type pour les construc-
gréco-romains, assez inachevés pour
y observer la comme les actes et paroles Je la liturgie ou du rature neuve, souvent historique ou afférente aux tions égyptiennes à usage liturgique seules exis-
technique des dernières étapes de ;
la finition et dogme. événements marquants d'un règne, vient occuper tent des règles d'assemblage d'éléments combina-
assez récents pour être
conservés. Contre toute de nouvelles surfaces dans les temples agrandis toires, adaptables selon les besoins. Leurs
attente, la décoration est parfois Ainsi, la sacralisation des lieux Je culte découle
terminée en partie moins des actes humains qui s'y enchaînent au fil (fig. 10). Une place croissante est également fondements sont à rechercher dans la volonté de
basse alors qu'elle n'est pas
commencée en partie des liturgies, que des textes gravés, supports du donnée aux inscriptions commémoratives des traduire, par l'architecture et l'équilibre des formes
haute (fig. 44 7) de même, des
; zones ravalées voisi- Verbe divin créateur. Nul n'est censé lire ces campagnes de construction, qu'elles soient exécu- réparties dans les espaces, l'harmonie d'un micro-
nent sans cohérence avec des
zones où la pierre est textes tées à neuf ou en renouvellement d'ouvrages dus cosme idéal adapté à la présence divine. Les textes
restée brute de carrière(fig. ; ils sont efficaces par leur seule présence.
440,443). Ces observa- Puisque toute participation Je « fidèles » est exclue aux ancêtres. Ces inscriptions rappellent que récents définissent le temple divin comme un « ciel
tions impliquent que la
suppression de l'échafau- dans les limites du téménos, il est clair que, pour le Pharaon ne peut assumer pleinement sa fonction sur la terre », mais ce vocable ne recouvre qu'une
dage lourd était une priorité
et que, nécessaire- que s'il est bâtisseur. Ceci, d'ailleurs, n'implique
?KAY, ment, la décoration se vieil Égyptien, les partie du programme que le maître d'œuvre doit
- apanage du seul roi gestes et propos liturgiques
« Proportion
Squares on
Tomb Wails in the Theban
Necropolis »
faisait à l'aide nullement de préserver à tout prix un édifice anté- développer pour créer la demeure divine dans
En couver dans]EA IV (1917), p. 74-85; d'échafaudages légers comme et du seul clergé, substitut du
l'illustre la tombe de rieur, encore moins si le temps l'a ruiné. Il suffira,
du porriqi E. IVERSEN, Canon
and Proporrlon in Rekhmirê, dans le cas de la souverain-prêtre - n'ont Je sens au jour le jour que l'Égypte du Nouvel Empire.
du temple Ancient Egy/Jtian An, ze éd.,
finition de statues si leurs répliques figurées,
après l'avoir rasé, de réutiliser ses matériaux, dans On a déjà évoqué, aussi n'est-il pas besoin d'y
Warminster colossales (pl. XVIII et fig. rendues éternelles parce
de Ramsè: 1975 G. ROBINS, « 79). La seule réserve qui la construction neuve ou dans une autre, pour que revenir, le lien symbolique et réel qu'un temple doit
;
Composition th,e
and puisse être émise concernant qu'elles sont fixées dans la pierre, assurent, même
Thèbes-a, Artist's Square Grid ,, dans l'utilisation des écha- le cycle s'accomplisse. En conséquence, remployer posséder avec l'élément liquide. En revanche, il n'a
]ARCE XXVIII (1991), p. fau?ages légers est la hauteur des en cas d'abandon ou d'oubli, le
© Michel 41-54; idem, zones à atteindre. maintien de l'ordre n'est pas nécessairement usurper, comme on l'a que peu été question, si ce n'est pour une définition
Proportion and Style in
Ancient Egyptian Il nest pas impossible qui est leur raison d'être.
Art, University of Texas Press, qu'elle ait imposé le choix écrit souvent, mais au contraire, conserver pour des axes, de l'élément « lumière et présence
] 994.
des portions qui
devaient impérativement être Historiquement, les éléments constitutifs du
solaire ». Pour inscrire le cycle diurne dans l'en-
décor-mémoire sont en petit nombre. Aux scènes
Lunizers des canstrnctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritualité
a. palrmforrne.
pylône
maçonnerie trapézoïdale - est, à partir de
de
la
Colonnes et supports dans les
(fig. 12 à 19)
t:;;:-r Fig. 14. Colonne palmiforme.
publicat fût lisse (monostyle) soleil, l'horizon d'Égypte aux limites marquées par adoptent des fûts et resserrées par quelques tours d'un lien
chapiteaux drversrfre, au fil des siècles et
e. à pans coupés. les falaises libyques de l'ouest et arabiques de l'est tendent à s'inspi- végétal.
rer de formes vegetdles après avoir
connu des tracés b. Chapiteau d'une colonne palrruforme
f. hathorique. (fig. 2 et 3). Au linteau de la porte, le globe solaire qeometrrques. Aux fût'> tailles à huit,
JE seize, vingt, vingt- visible dans le temple d'Esna (époque
g. papynforme à chapiteau ouvert. au :énith, gravé dans la pierre sur l'axe médian, quatre et trente-deux pans protodoriques » les pans romaine, I"' à 11" s. ap. J.-C.).
directeu h. composite. souligne alors la primauté de l'astre et de son trajet étant parfois creusés en cannelures)
(<<
à fût lisse.
que l'on a class1f1e<; d'après les
de Karn Fig. 13. Colonne cc piquet de tente ». Marquant entrée et points de passage, les pylônes espèces végétales dont a. Colonne papyriforme a chapiteau fermé
Cette colonne, également appelée s'inspire leur conception
teur de: et à fût lisse.
:
Le pied qui Jaillit de la base
colonne-oâ, généralement illustrée sur
peuvent être multipliés21 (fig. 11). - la colonne palm1forme
(palmier dattier), présente le resserrement d'une unique
les bas-reliefs comme soutien de dais ou À l'arrière, les cours à ciel ouvert où règnent des - la colonne lotrforrne
(lotus d'Égypte), plante, comme la volve d'un champignon. 14a et b
- les colonnes
C d'auvent léger provisoire et démontable a
été pétrifiée par l'architecture dans
péristyles, de même que les salles basilicales, qu'on papvnforrnes (papyrus) à chapiteau
ouvert b. Colonne papynforme à chapiteau
nomme hypostyles, dont la nef centrale est suréle- (ombelle) ou fermé (bouton), ouvert et fût lisse. La base de la colonne
égyptolc certains contextes précis comme - les colonnes
composites a l'epoque gréco-romaine,
a
chapiteau, est le fait que son fût lisse est supports des ouvertures de leurs galeries couvertes par multiples de quatre, sur une, deux,
trois, quatre, voire chapiteau ouvert».
ment at tronconique mais pas dans le sens qu'on colonnes et pilastres reproduisent le règne végéral
;
cinq hauteurs.
c. Ces colonnes, visibles dans la salle hypo-
attendrait la base est plus étroite que
et, jaillissant du sol imprégné des eaux souterrai- style du Ramesseum (XIX' dyn.). sont du
le sommet. l, I! ,1 I!, \f P,11d ,/ .\•,li, l •1;1< ,.
G nes, montent vers les hauteurs, le ciel, pour se figer ,/11c,.c1n, I'i,
I ,,f'C1<11 I I,·, cl,·m,11C, ,l.:/',lT- type papvnforrne Selon leur emplacement,
b. Vue
d'une colonne-piquet de 11.I l'.ir ,. !''?4 I' I< 7 ?îl leur chapiteau est « ouvert » ou « fermé ».
teur du f'Akhmenou de Thoutmosis Ill (XVIII" dyn
),
en boutons dans la demi,lumière ou bien
épanouir Au premier plan, dans la travée centrale,
dans le temple d'Amon à Karnak leurs corolles au contact du soleil (fig. 12, 19).
des Ma près de la lumiere dispensée par les parties
(voir aussi pl. VII). hautes, l'ombelle du papyrus est ouverte
publié u au second plan, dans la travée latérale,
;
et à fût fasciculé.
b. Au premier plan, colonne papynforme à
chapiteau fermé et a fût fasciculé suppor-
tant encore une architrave. À l'amère-plan
à droite, une colonne polygonale
(colonne-JOun) supporte elle aussi un bloc
d'architrave. Akhmenou de Ihoutrnosrs Ill à
Karnak (Thèbes; XVIII'' dyn)
,,
(
En couver
du portiqi ?l;
'
,
du temple
?\1,
'
de Ramsè
Thèbes-a, « L'.architecrure Je, pylône,
© Michel pharaoniljue " Jan, D0SS1ers d'Archéolog1e
n 265 (2001), p. 92-101.
16a et b
13a et b
}E Fig. 17. Colonne polygonale ou à pans
r;llnivers des constrnctems d'Égypte
stries
---- 2 Société et spidtlla)ité
I
professe peut être plus ou moins massif et compter
verticales qui rongent la partie basse des fûts
sont le fruit de l'érosion qu'a subi le temple
Lyon II, des pans plus ou moins nombreux
lorsqu'il était partiellement immergé sous les
Fig. 19. Colonne ou pilier hathorique.
parfois cannelés. C'est un support (colonne ou pilier selon
directeu a. Dessin d'une colonne à pans
eaux du Nil après la construction du petit bar-
les cas) surmonté d'un chapiteau dit
rage et avant son transfert sur une île proche,
tien de J
coupés type
l'île Agilkia (les travaux s'étendirent de 17a et b
(( hathorique Ce dernier est constitué de
».
thien, les registres s'étagent sur la « corbeille » ceux du temple de la reine Nefertari à
teur de 1
au gré de l'inspiration du sculpteur Elles des chapiteaux, même si leur motif
décoratif Abou Simbel (Nubie ,
XIXe dyn.)
sont toutes d'époque gréco-romaine principal reste l'ombelle épanouie Le chapiteau
a. Exemple de colonne hathorique ;
a. Dessin d'un type de colonne composite d'angle trahit nettement son époque les volu-
porte une perruque aux retom-
C la déesse
.
Quelques liens horizontaux sous le chapi- tes qui comblent les intervalles entre
les quatre bées droites. Le type de sistre retenu est
égyptolc teau rappellent que celui-ci est constitué ombelles sont ionisantes et les ((gouttes»
qui muni d'une caisse de résonance en forme
de plusieurs éléments qu'il faut fixer perlent de-ci de-là sont inconnues dans le
au fût
l'art et Quant au chapiteau lui-même, il est cons- répertoire pharaonique. Pour une vue générale
de naos.
r 1 b. Colonne
hathorique de la chapelle
rec herd titué d'une grande ombelle principale
dont du kiosque, voir fig 29
d'Hathor dans le temple de Millions
les détails peuvent être sculptés
en léger d'Années de la reine Hatshepsout à Deir el-
au trav. relief. voire rehaussés de couleurs et dont 18
Bahari (Thèbes-ouest XVIIIe dyn)
ment at
;
la base est surchargée d'une frise d'ombel-
les plus petites, de feuilles, de Fig. 20. Dans le temple égyptien, les
boutons
de fleurs, etc.
espaces se rétrécissent progressive-
d'épanouissement
d. Autre chapiteau d'une a
colonne située b
dans le temple d'Esna
(époque gréco-
romaine). Là, l'ombelle est unique
et a servi
de support à la sculpture
de fleurs de lotus
à peine épanouies
Le motif a été agencé
de manière répétée sur
plusieurs registres
et de façon si serrée que
est géométrique et
évoquerait pour un peu
l'effet obtenu 00000000
les fan-vaults de
l'architecture gothique
anglaise 3m
e. Portique inachevé
du temple de Phila:
(époque romaine). Les cinq
premières
colonnes visibles ont été
sculptées en tota- 20
lité alors que les suivantes,
sans rester à
proprement parler inachevées,
ont reçu un
traitement des seuls volumes
sans que le
Au-delà, l'abaissement progressif des hauteurs
.
apparaissent ainsi la
du temps.
niveaux de sol et la diminution de la largeur des énergie radiante qu'est le bai du dieu doit demeurer
de Ramsès demarche du décorateur et
les zones à trai- salles donnent à ces lieux la nature des espaces cachée pour rester efficiente. Labri divin, qu'il soit
ter du chapiteau. Sur les
Thèbes-01 exemples achevés nocturnes (fig. 20). La présence réelle du baï divin, simple reposoir ou saint des saints, devient de plus
on remarquera les fûts
© Michel tronconiques san?
renflement à la base et le en effet, ainsi que le véhicule de ses déplacements en plus protecteur et protégé. Toutes les salles
dans le monde - la barque portative - ne peuvent
mélange des
couvertes ont leurs plafonds ornés d'étoiles d'or sur
trouver abri que dans l'obscurité presque totale. De fond sombre de lapis-lazuli (pl. VI) et, si des colon-
T;1mivers des canstmctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritnaJité
directe pou; éternisé peuvent être combinés avec divers autres attributs
accueillir la nuit ( voir su/nu « colonnes », dans les attributs de sa fonction. Et cette idée,
:
p. 38 et sous (linges de tête, couronnes et sceptres). Quant aux
tien d. infra «: le temple de pierre et sa l'hégémonie ramesside, reprenant un modèle
constitution textes gravés sur les piliers auxquels ils s'adossent,
public idéale », p. 46 sq.), hors des normes « classiques » créé sous le règne
ils révèlent que les statues royales ont un étroit
Jour, nuit, ciel, terre, eau, règne végétal, d'Aménophis IVAkhenaton (fin de la rapport avec la fête-seri (voir encadré infrn). Elles
tout
contribue à résumer, dans le temple de Xv lll" dvn.), va conduire les sculpteurs à modeler
pierre, les accompagnent les différentes phases Ju renouvelle,
directe cycles fondamentaux de la nature où les seuls des colosses royaux « vivants ». Ainsi, à Abou
êtres ment du pouvoir royal. Le parcours emprunté par
périssables qui sont admis pour le service Simbel (XIXe dvn.), taillées directement dans le
directe du dieu le roi lors du jubilé est suivi à travers l'ernplace-
sont le roi-prêtre et les mernhres du clergé grès nubien, des figures royales en costume des
de Kai qu'il a ment des colosses en suaire, il est associé à lob-
:
désignés. Périssable, assurément, un pharaon vivants, au corps dénudé à l'exception du pagne à scurité et aux colonnes à chapiteaux fermés
teur d< l'est
comme chacun de <es sujet. il n'échappe devanteau, bordent l'allée centrale de la première Pharaon, comme le soleil la nuit, est dans la phase
;
; pas à sa
nature humaine. Sa ftmction, en revanche, salle hypostyle souterraine. Plus tard, sous le règne
et cachée de son renouvellement; l'ancien monarque
aussi éternelle que la présence divine de Ramsès III (XXe dyn.), les cours des fêtes de
manifestée. vieillissant se régénère au sein du linceul, enve-
égypto Er celui qui a mission de h,1tir pour le dieu Médinet Habou feront également paraître en loppe où son nouveau pouvoir est en gestation. Les
er pour
l'art e le roi doit ajourer cette dimension pleine lumière des répliques royales éternelles. Tous différents costumes le représentant sous l'appa-
supplémentaire
recher au projet roval. ces colosses dits « osiriaques » sont des figures en rence du vivant illustrent les étapes de la renais,
Cette as?...,iration ,) l'éternité se traduira ronde-bosse du roi debout. Monolithiques ou non, sance de son pouvoir il revêt peu à peu toute son
au tra- d'abord, :
en tour lieu de la demeure divine où doit être elles n'ont pas de fonction architectonique cette autorité. Émergeant à la lumière, ces types de
ment c
dernière est assumée par les piliers auxquels elles
;
commémorée la rnivxion monarchique qu'est le colosses sont associés aux zones plus lumineuses et
maintien de Maût, par une adaptation de· support sont le plus souvent adossées. Selon les cas, les aux colonnes à chapiteaux ouverts.
j
des espaces couverts ou ..,en1i,couverts. Au lieu colosses représentent le roi en suaire momiforme, En outre, en tout point, surtout les points de
teur di
colonnes, les cour-, péristvle-, des édifices,repo oirs
de
en pagne cérémoniel, en manteau court de fête-sed passage qui correspondent à un itinéraire suivi par
des M de process ion ou de'I temple, « de
Million
publié d'Années » auront de'I colos.'le.., dits « o .iriaque »
mortie (fig. 21 a, h, c et d) 24 il en va Je même dans Le jubilé royal ou « fête-Sed » de l'antique Égypte
;
les
·alles rovale-, de.., rcmplo-, de cuire ou
rupestre de
Fig. 22. Roi coiffé de la Dès les premiers témoins écrits de l'histoire égyptienne (Pierre de Palerme), appa-
21a couronne
blanche Haute-Égypte et por-
de raissent les mentions d'une cérémonie royale, le heb-sed « fête-sed ce dernier
>>,
tant le pagne-shendjit lors d'une terme demeurant encore inexpliqué alors que le sens de la panégyrie est, en revan-
course rituelle à la rame pour le che, relativement bien élucidé de nos jours.
Sud. Cette scène évoque rituel au
le Au terme d'un exercice du pouvoir monarchique d'une durée théorique de trente
cours duquel l'action royale garantit le années", il convenait de rénover l'aptitude du souverain à gouverner en reprodui-
retour de la crue L'obJet-hep, qui res-
sant tous les rites qui avaient marqué son accession au trône et son couronne-
Fig. 21. Colosses dits semble à une équerre déformée que
,, osiriaques ». ment. Pour l'essentiel, ces rites correspondaient au contenu de la fonction royale:
a. Exemple de colosse osiriaque
tient le roi est un element de bateau.
momifor- - sema-taouy: l'union du Double-Pays, traduit par l'imposition
Parallèle à la rame, il est employé des deux couron-
me. Le roi, gainé dans un suaire,
à l'image nes, blanche et rouge de Haute et Basse-Égypte (fig. 4) ;
comme signe-mot dans la main du roi
d'Osiris et du monde chthonien, porte - contrôle et maîtrise de la crue, symbolisés par les courses rituelles
les
bras croisés sur la poitrine tenant les scept- pour exprimer le mouvement de la du sud au nord
res heko (crosse) et nekhokho
naviqatron Sa représentation offre un (et retour) en portant l'aiguière et le gouvernail» (ou les rames) évoquant le
1<
fouet » ou
(«
évoque de surcroît la venue de Hâpy, - l'investiture dans le rôle de sacerdote suprême et d'unique .
Hatshepsout (XVIIIe dyn.). d'Osorkon Ill à Bubastis) soit de l'aménagement d'un espace spécifique dans un
'
Théoriljue el symbolique à rythme Jc célébration est en réalité très v?riable
la fliis ; le temple dynastique (Akhmenou de Thoutmosis 111 dans l_e temple d'Amon.-.Rê
(voir E. H\lRNliNL,, E. STAl:HELIN, Studien .à
z:11111 Sedfest, Aeg:1/Jtiaw He/1,erica I, l 9 /4) mais le
:
profes
Lyon
direct,
tien d
public
direct,
direct.
de Ka
teur d,
égyptc
l'art e
recher Fig. 23. Redressement liturgique de l'emblème osirien du pilier-djed. Abydos, temple de Fig. 24. Temple jubilaire Fig. 27. La façade du temple de
de Djeser à Saqqara (IW dyn.). \, Jt' dt ,J pyramide
deg res
au tra
a
Séthi If' (XIXr dyn.) Ramsès li (XIX' dyn.) à Abou Simbel a
ieµu1s re temple T
été taillée dans le roc, épousant la
ment : forme d'un pylône. Comme toute porte
monumentale de ce type, elle est précédée
de colosses royaux Le pschent, ou double
couronne de Haute et Basse-Égypte,
teur d est bien conservé sur la statue située à
l'extrême gauche.
des M
publié
mortie le souverain lors de son intronisation après le cette réunion garantit la durée de leur univers,
couronnement, il est nécessaire de perpétuer le rôle pour l'éternité du temps, dans le substitut du
du roi-sacerdote par l'érection de portes jubilaires à monde qu'est le temple de culte.
décoration spéciale, ainsi que par la mise en place Enfin, la dernière touche, solaire autant que
de statues colossales, assises ou debout, taillées cosmique et royale, est apportée à la symbolique
dans les minéraux les plus recherchés. Le parvis des d'un temple lorsque, à partir du Moyen Empire, on
pylônes, les cours des fêtes sont, particulièrement érige sur ses parvis des paires d'obélisques (fig. 2).
pendant le Nouvel Empire, des emplacements Ces hautes aiguilles de granite, qui tout comme les
adéquats. Le choix de l'attitude, assise ou en môles des pylônes vont toujours par paires - sauf
mouvement, ne paraît pas indifférent. Les gigan- dans un cas26 -, sont encore une façon d'affirmer la
tesques figures royales assises que l'on peut encore suprématie de la lumière et du principe solaire.
voir à Karnak, Louqsor ou Abou Simbel (fig. 2 7), Leur base carrée reproduit les directions de l'uni-
donnent du souverain trônant en majesté, coiffé le vers car, selon l'antique cosmogonie de la cité
plus souvent des deux couronnes, l'image terrestre sainte d'Héliopolis, la première manifestation de
Fig 25. Sous le do?ble pavillon de fête-sed de sa nature et de sa fonction d'Horus « Fils de l'émergence d'un sol stable avait été une surface
(remarquer les étais ayant servi de modèle
Fig. 26. Épisode Rê », législateur et responsable politique du dont les limites étaient marquées par les quatre
au .colonnes-,, piquets de tente
»), le roi, gainé dans le manteau
long de fête-sed et
de la fête jubilaire royale (fête-sed) ou
solennellement sur la sedia vers la c hapehe du
le r'l1 Iboutn-os.s Ill est?
p?re, a gauche, de la couron?e rouge du Nord, à droite de la
couronne blanche du Sud, reçoit
manteau long de féte-?ed, qu It' gaine
renouveau de son mtrorusanon Vêtu du Double-Pays unifié (voir encadré p. 29)25. Le motif points cardinaux. Leur forme oblongue de tronc de
embleme siqnifiant, dans unaqrer comme
I
comme une marrie, est coiffe de la couronne
dans la langue de l'Égypte, les millions
I
traits, une structure palatiale. De ravant, en particulier pour le d'Amon-Rê Karnak. réplique d'un
/1
vastes espaces, aux couvertures Ramesseum sous Ramsès li (XIXe et Medinet dyn.)
En couve, un grand nombre de
colonnes, alternent avec des cours
supportées par H.abou sous Ramsès Ill (XXe dyn.). C'est
modèle solain: d'Héliopolis, comme tel, chiques pariétales, où le souverain est toujours le créant le temps et les cycles.
ou ce qui pourrait
.
. essentiellement. alors, dans les particulari- ne devait recevoir qu 'un obélisque
du portiqi correspon d re a des appartements
.
privés Un type d e support ... te? de la co?ception des portes monumentales et de leur seul officiant. La figure en ronde-bosse animée du Chacun des obélisques dressés dans un temple
·
•
spec1f1que la principal,
décor sur l'axe unique. Peut-être était-il destiné à mar-
'' co onne-p1quet » quest traduit était ainsi, en outre, le rappel de cette origine du
.
du temple 1
(fig. 13) apparaît dès la fin de
la IW dynast·1e (tempi e f .
,
.
le caractère jubilaire de l'édifice. qucr l'elllprise de Rê -ur le Sud, tout mouvement paraît un moyen de perpétuer les actes
de Ramsè
· ·
profe 28
Lyon
direci
tien c
pub li<
direct I
111.11,n11,dl·,prt•trt',
direct I I
f
;
prend place une basilique chrétienne.
rec he le projet commun d'un architecte de
b. Face amère (occidentale) du mamm.si
pharaon et du grand-prêtre du dieu
au trs romain de Dendara (époque de Néron).
dynastique.
ment Fig. 29. Avec ses vingt colonnes com-
Entre les colonnes dont certains chapiteaux
sont inachevés selon un procédé similaire à
posites, le kiosque de Trajan à Philœ celui qu'on observe à Phil.:e (fig 18e). pren-
est le plus grand des kiosques connus. nent place des murs-écrans. Les traces
Bien qu'inachevé, il servit de reposoir de blanches le long des Joints des blocs sont
teur c barque pour Isis et les divirutés de Phila2 les résidus dt la mise en place du mortier
porte de -ervice
0 implantation :
rrpo,01r<le barque-, L
- un parvis précédé d'un canal de liaison avec le
['
CJ
fleuve et pourvu d'un bassin équipé d'un quai-
ri? tribune ;
En couve "
:
Zeit und Ewigkcir im alten Àgypten ,, et sa constitution idéale temple égyptien Ju Nouvel Empire ne répond à un vres de circonstance (chapelles, reposoirs, kiosques, - une salle hypostyle 31, à demi éclairée, qui
28. D. AR'-:\ 1111, Li/3,
du portiq Jans AbhanJlwigen Jer HeiJelber"er plan, à un modèle unique. Chacun ou presque, p. 199,
par ex. fig. 29 ou mammisis), s'ajoutent au réper- accueille les cérémonies royales comme les concen-
-.v ... !\·Ion ...
AkaJem1e der U:'memclwfcen 1975 I,
du tempi selon son ampleur, possède des éléments communs toire. Ainsi, dans l'ordonnance de toutes les trations d'officiants et de matériel liturgique néces-
de Rarnsê r- 41-48, en particulier E. HORSL''-:C,, r édifice pierre d'Égypte, q ue ll e que soit
de ' 29. D. AR'-:\ )J l l, l...L,B, p. 24 3-244,
saires à la préparation des sorties du dieu
composantes possibles que l'on voit apparaître et se
;
91, "Limites et syrnétrie ». pas la nat dans lequel le roi n'intervient qu'en tant que 31. D. AR\:,lU\ LiB, p. 110-111, des espaces, tous les facteurs d'une progression que dans les temples ptolémaïques et romains) que
et la répartition des
espaces définis. Dans ?:: prêtre, temple dynastique où le culte divin sert de -.v. « Hvposrv] (Siiulcnhalle) "· logique du moins saint vers le sacro-saint - facteurs l'on pourrait dénommer « vestibule des offran-
l'univers des canstrnctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritualité
profe.
Lyon
direct
tien c
public
direct
direct
de K::
teur c
égypt<
l'art 1
reche:
au trs Fig. 31. Le lac sacré du temple
Fig. 32. Chapelle blanche de
Sésostris l". Musée> en plein arr de Karnak
ment d'Hathor à Dendara vu du toit vers le
nord-ouest. La présence de l'eau ne se
signale plus que par la palmeraie qui a
retenue d'eau. les parois latérales du « vestibule des offrandes », il périptère surélevé servant de station temporaire à
teur d
est présent dans tous les édifices sacrés à partir de une procession de statue portable (chapelle « blan-
des lv Ia XVIIIe dynastie. Cependant, il ne supprime pas, che » 37 de Sésostris 1er à Karnak fig. 32) au repo-
;
publié par sa présence, l'existence et l'utilisation des puits soir de barque royale avec cour à piliers osiriaques,
des » ; espace de circulation, de desserte des lieux long Je l'axe général du lieu Je culte paraît devoir
mortü saints qui font suite, d'accès aux escaliers condui- sacrés creusés antérieurement, soit à l'intérieur vestibule surélevé prostyle et reposoir axial à une
être respectée dam l'implantation. même du temple de pierre, soit à sa proximité
sant aux terrasses ; les « vestibules » marquent la seule ouverture ( temple de Ramsès III à Karnak,
Un palais liturgique H qui e-r le siège Je· puri- immédiate. Ces réserves d'eau jouaient un double
limite extrême des défenses du saint des saints du sud de la rre cour), tous les modèles connus peuvent
fientions et .rcte-, de préparation Ju souverain ou de rôle en premier lieu, elles permettaient de dispo-
côté de son accès ; ; intervenir. De même, surtout avec la fin du Nouvel
son -ub ritur. le grand Pontife, avant les cérérno-
- le déambulatoire et les espaces liturgique
....
s.v. Gehunshaus demeure possible. téménos. Relié aux itinéraires liturgiques par les très variables, de même que leurs formes architec- tourner le dos au saint des saints. C'est le cas, par
« ».
Toutefois, une sorte de norme 37. D. AR:\llll l\ L1R, p. 48,
d'organisation le voies et les portes Je service parfois ménagées dans s.v. « Chapelle blanche». turales dépendant de leur fonction. De l'édifice exemple, au grand temple d'Abou Simbel où, dans
Lunizers des canstrnctems d'Égypte
2 Société et spiribialité
adipeux aux chairs bleu-vert (les« Nils »] a. Un prisonnier du Nord, bras liés dans le
pub li, alternent avec des figures féminines cha- ;
dos au niveau des coudes, est figuré à
cun porte sur la tête l'emblème du nome genoux ,
d'autres rebelles sont représentés
qu'il représente [ici les nomes d'Hermopolis comme lui « en frise ,, ils sont liés les uns
;
de Kc. teaux sont chargés d'aiguières ou de nour- de déroute par la plante trilobée tradition-
ritures variées. Leurs mains tiennent encore nellement associée au Sud.
teur c des sceptres-ouas et des bouquets de
Fig. 35. Aménophis IV (par la suite
fleurs ombelliformes, évoquant la force et
Akhenaton) massacre rituellement les
la reprise de la végétation sous l'effet de la
ennemis de l'Égypte (XVIW dyn.) Karnak,
crue. Ces « dieux-Nils » et ces domaines
mur du vestibule de
égypn expriment par l'image l'abondance et
la salle hypostyle
l'œuvre de Maât
au tr.
b. Bloc de granite noir de
la chapelle dite
une pièce latérale, Ramsès II « divinisé », assis sur l'existence par la volonté du dieu et qui n'a de sens
Les grands tableaux Je massacre des pylônes que par lui. Les hiéroglyphes sont paroles divines
un trône et portant les comes de bélier du
dieu (fig. 35) ou des salles
Jes temples rupestres rames- matérialisées ils sont la vie39.
Amon, est vénéré par Ramsès II pharaon. ;
sides utilisent encore ce thème pour affirmer l'em- Un fait marquant, dont les conséquences
Autour de la personne royale s'harmonise l'uni-
pire de l'Égypte sur le monde connu ; la double sont infinies sur la décoration
vers, traduit conventionnellement par des
choix image royale alterne alors dans l'abattage de des temples pharaoniques, est le
d'images et de textes strictement ordonnés
pour peuplades nord-orientales (Palestiniens, Asia- procédé de l'incarnation des
correspondre aux fondements mêmes de la concep-
tiques, Hittites) et Jans celui des Nubiens et Afri- images40. Comme dessiner et
tion égyptienne du cosmos. Le dualisme,
géogra- cains des contrées méridionales. De telles scènes écrire signifient faire exister
phique et politique, est rappelé constamment
dans valent par le sens apotropaïque qu'on leur donne; choses ou êtres, graver des figu-
la répartition du décor. Aux scènes
de présentation, elles préviennent, par la vertu du tableau symbo- res dans la pierre, les assortir de
sous forme de défilés d'offrandes, des
produits des lique, toute agression contre le territoire national légendes « explicatives » signifie
différents domaines (fig. 33a et b). ou des
captifs ou l'empire. Statues et colosses royaux sur le parvis inclure dans le matériau même,
faits par les soldats égyptiens sur les 39. E. HüRNL'N(i,
champs de des temples peuvent d'ailleurs avoir la même signi- réputé « d'éternité », la
bataille, etc. évoquant le Sud, (la « Hieroglyphen die Welt im .
;
frises végétales de ces mêmes ennemis ne sont pas figurés ligotés Gôtterbiid » dans Gocterhild in 35 scribes-décorateurs vont multiplier
soubassement où le lis méridional a sa sur les parois des édifices sacrés aux
contrepartie autour de l'estrade du trône royal. C'est dans la Kunst und Schrifc (H. J. Klimkeit
En couve dans le papyrus des fourrés septentrionaux. (éd.}, Bonn, 1984), p. 37-60.
du partie Sur les même volonté de réduire à l'impuissance les enne- faïence du palais de Ramsès III où ils sont figurés dernières époques de l'Égypte, portent à son
montants de porte ou les tableaux 40. Voir en cc sens paroxysme cette sorte d'obsession de maintenir la
du tempi d'une paroi mis du pays, par la vertu magique de l'image, que
:
(fig. 479).
38. Voir : E. Hü?'-JUNG, « Zur Symetrie correspondant au Nord, le roi porte la J.-CI. GUYON, Dieux-gardiens,
présence et l'action de l'énergie créatrice divine
de Rams
in Kunst und Denken der Àgypter couronne les « neuf arcs » sont placés sous les pieds de p. 498-500; E. HORNUNG,
C écriture hiéroglyphique qui, à toutes les
Thèbes-c
» dans rouge de Basse-Égypte au
Agypcen. Dauer und Wandel (Symposium ; Sud, nécessairement, Pharaon dans la statuaire (fig. 36) ou que des « Bedeutung und Wirklichkeit époques, accompagne les figures gravées, les dans un monde sans cesse menacé, mais dont le
© Miche anlaf]lich der 75. ]ahrigen Bescehens des son image répétée est pourvue des Bildes im alrcn Àgypten »
de la couronne blan-
Libyens, Crétois et autres étrangers sont foulés aux légende et exprime la nature aussi bien qL'.e :es temple, modèle à l'échelle humaine, est une si
Deucschen Archaologzschen Institues
Kairu, che de Haute-Égypte (fig. 25 et 26)38. dans Kunst und Reoliuu
Mayence, 1985), p. 71-77. pieds chaque fois qu'on marche sur les carreaux de (Akad. Vorcrage der Universitat raisons d'être des actes représentés, est consutuee, parfaite réplique que le divin lui-même ne peut
Basel 8, 1973), p. 35-46. on le sait, presque exclusivement d'images porteu- qu'y être constamment présent. Un autre exemple,
T'11nivers des canstrnctems d'Égypte
2 Société et spiritualité
pre Fig. 36. Dans la tradition pharaonique, plus connu, du pouvoir d'animation des
images et,
les ennemis de l'Égypte sont évoqués
particulièrement, des hiéroglyphes, est donné étant l'expression du pluriel en Égypte. On le voit,
Lye par neuf arcs (trois fois trois, trois par attaque dirigée contre Maât. Ceci vaut pour l'en-
étant la marque du pluriel) que le roi les textes des pyramides. Les signes la figuration égyptienne n'est ni maladroite ni
dir représentant semble des représentations du divin qui, en une
foule aux pieds. Sur cette ronde-bosse des êtres humains ou des animaux qui auraient primitive mais répond à des lois qui reflètent aussi
tie: pu
circonstance ou une autre, sont chargées d'une
d'Aménophis Ill trouvée en 1990 dans le
devenir menaçants pour la survie du pharaon, bien une pensée religieuse qu'une réflexion sur les
temple de Louqsor, cinq arcs reposent sous n'y
mission apotropaïque. Elles doivent être suscepti-
pu! apparaissent que partiellement ou sont mutilés. possibilités offertes à l'artiste de reproduire une
le pied droit et quatre sous le pied gauche.
De
bles de «descendre» 44 des images qui sont leurs sur
même, inscrit dans tout support, mais au réalité. En ce sens, la démarche de Picasso, qui les parois pour agir réellement, remplir le rôle que
mieux représente en une seule image la vue de face et de
dans la pierre, le nom suscite magiquement
celui
des traditions - aussi vieilles que l'Égypte elle-
din qui le porte, de sorte que le seul signe de profil d'un visage42, est assez pharaonique pour ce même - leur assignent".
volonté qui est de l'esprit. Pour le chercheur actuel, ces
din délibérée d'anéantir un individu, fut-il un prédé- L'image des « dieux » qui acceptent l'offrande
cesseur royal, n'est pas de remployer les élément modes de représentation ont l'inconvénient d'im- que présente le roi-fils - tantôt statiques et trônant
de
bruts de ses monuments mais d'en effacer le poser la plus grande prudence à l'interprétation de en majesté ou enfermés dans des chapelles vues par
teu nom certains thèmes uniques du répertoire égyptien,
(pl. VIIl)41. C'est toujours suivant l'idée que ce transparence, tantôt encore montrés en marche -
qui comme le transport des obélisques par exemple+'.
est fixé, par une technique quelconque, sur ou est tout aussi chargée de vertu communicative.
dans La multiplication à l'infini des « puissances » du
un supp<:rt quelconque, est susceptible de Incarnant la présence du dieu « en tous ses noms»,
égy s'animer, divin, sous tous les noms, tous les modes de repré-
que les Egyptiens ont choisi leurs critères de repré- la collection de toutes les représentations réunies
l'ar sentation iconographique. Il fallait que le dessin sentation que l'on a pu imaginer durant des siècles, - que l'on a eu tort de nommer« panthéon» - dans
42. Par exemple, « la femme qui pleure ", fait du décor des lieux de cultes d'Égypte une sorte
rec puisse prendre vie sous la forme la plus fidèle possi- 1937, illustration Je la rubrique
le décor des multiples espaces d'un lieu de culte
au ble à la réalité. Or, la ressemblance est subjective. " Picasso ,, du Pew L.1rnussc illustre
d'immense hiéroglyphe du monde. Les puissances égyptien n'a d'autre but que de replacer, autant
(1987), p. 1603. figurées de la divinité peuvent se projeter magique- de fois qu'il le faut, le principe d'existence de l'uni-
me Dans le cas de figures simples, l'angle de vue le
43. Cf infra, p. 191 sy ment dans l'espace et le temps pour faire face à vers dans une situation de rappel de son action
plus caractéristique a été retenu poterie vue de
:
44. C'est le terme même utilisé dans les toute menace de remise en cause de l'ordre, à toute originelle 46.
profil avec son anse. Pour des figures plus
textes définissant les « dieux ,, gardiens
teu complexes, les points de vue les plus représentatifs voir J.-Cl. GUYU\:, Dieux-Gardiens,
:
;
la figure humaine est significatif: l'œil, vu de 45. E. H,îR\:L'\:(,, « Die Tragweite der
put face,
Bilder. Altâgypt ische' Bildaussagen ,, Jans
est intégré dans un vü,age de profil. Les épaules,
mo puissantes seulement si elles sont de face, surplom-
ERAl\'OS Jahrhuch 48 ( 1979), p. 18 3-
2 37 E. H\ îR\:L.\:l,, " La clé le mot et
; :
bent un torse qui fait le lien avec des hanches vues l'image ,, dans L Es/ml Jes Pliaracnv«.
de profil pour marquer la courbe des fesses, pourvu Ph. Lebaud (éd.), Paris, 1996, p. 9- 31.
que l'ombilic soit visible. Les jambes sont décalées 46. E. HuR:,L·\:c;, « Verfall und
Regeneration der Schiipfung ,, dans
afin qu'on voie les deux. La représentation des
ERANOS Juhrbuch 4 7 ( 1977), p. 41 1-
pylônes dans l'art égyprien est illustrative elle est
: 449; E. HUR\:L':',(,, « De l'origine des
très fidèle jusqu'à ce que l'œil s'arrête aux colosses choses ,, dans L'Es/nir Jes Pharaons,
Ph. Lebaud (éd.), Paris, 1996, r. 3 3-48.
royaux, figurés de profil, alors que - bien sûr - ils
faisaient face au visiteur (fig. 486a et b).
Quand les scènes multiplient les images, il est
impensable qu'elles se masquent sans précaution
les unes les autres. Généralement, les files d'êtres
vivants se tenant les uns à côté des autres sont figu-
rées en décalage vertical, les unes au-dessus des
autres. Les contenants sont, le plus souvent,
vus en transparence pour laisser paraî-
tre leurs contenus. De petites « ruses»
de l'artiste permettent d'utiliser au
mieux l'espace disponible. Ainsi, les
rangées de personnages montrent des
lignes de profils légèrement décalés
horizontalement et pour mieux rendre
la multitude ; l'ocre jaune (souvent
réservée à la représentation des
En cc
du pc femmes) alterne avec l'ocre rouge
du te: (qui rend habituellement la carnation
de Ra des hommes). Par ailleurs, le détail d'une
Thèb, 41. Pour remploi des blocs, voir enca-
le
dré infra, p. 25 3.
opération peut être résumé par une seule scène
©Mi Pour une image
d'Hatshepsout effacée de son temple de (érection des obélisques, ouverture de la bouche)
Deir-el-Bahari, voir supra, pl. VIII. de même que la figuration de trois personnes peut
suffire à évoquer une multitude, le chiffre trois
pre
Lye
DEUXIÈME PABTTE
dir.
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Lye Chapitre 3
din MEDITERRANÉE
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37 Ere Période Epoque Millions Pierres ornementales
d'années ou de construction
égy correspondantes
Quaternaire 0-1.8
l'an
Néogène Pliocène 1.8- 8 Travertin ou calcite
reel Miocène 8-25 G pse
au Tertiaire Paléogène Oligocène 25- 37 Quartzite
me: Eocène 37 - 55 Calcaire
Paléocène 55-65 Fig. 39. Ouverture de la mer Rouge.
Crétacé 65-141 39
Grès Fig. 40. Schéma géologique de l'Égypte.
Secondaire Jurassique
Fig. 37. Tableau simplifié des périodes 141 - 200
teu: géologiques avec situation chronologique Trias -
200 230
des de la formation des principales roches utili- Primaire
230 - 570 révélée 1• Telle est donc l'origine d'un
sées en Égypte ancienne Précambrien
pub 570 - 3800 Roches granitiques des matériaux les plus utilisés en Égypte
Fig. 38. Transgression de
moi
la Téthys
Métapélite (Bekhen à partir du Nouvel Empire, le grès.
38 I..'. ensemble des roches des régions du
-
vidualisé n'existait encore. Le chaos régnait, mani- mène tectonique majeur: l'ouverture de
Paléocène marnes Crétacé grès
festé par une activité magmatique générale. Le la mer Rouge (fig. 39).
: et argilites
refroidissement des ces masses de magmas fluides Au Paléocène, apparaissent les Précambrien granites et
:
Jurassique
engendra la formation des premières roches érupti- premières marnes et argilites. Éocène
I..'. roches métamorphiques
ves (cristallisation rapide des magmas en surface) correspond ensuite à une période de 40
et plutoniques (cristallisation lente des magmas en transgression importante comme en
profondeur). Les témoignages tangibles de cette ère témoignent aujourd'hui toutes les falai-
inhospitalière subsistent dans le désert oriental, au ses calcaires qui bordent la Vallée du Nil, d'Esna au roches évaporitiques. Les évaporites sont des
Sinaï et dans la région d'Assouan sous la forme de Caire. Les roches engendrées présentent une dépôts riches en chlorures et en sulfates provenant
roches granitiques. Telle est donc l'origine des grande variété d'aspects. Les calcaires de la de la concentration et de la précipitation de sels
granites utilisés pour la construction des portes, Formation Thébaine sont plus ou moins riches en par évaporation dans un milieu lagunaire. Ces
seuils, statues ou obélisques et même, parfois, de fossiles (nummulithes, essentiellement) et plus ou roches constituées notamment de gypse sont utiles
I
::.-_:·:I Zone émergée ? Téthys ICI a?cien
littoral
,, »
parties entières des temples d'Égypte.
érosion de ces massifs rocheux et les premières
I..'.
type 1·istnques, habituellement observées il était toujours insuffisant, il fut rempla- calculé du lit du fleuve depuis sa stabilisation à
, sur I es Par la suite, le Nil devint un fleuve à lit unique cé par le haut-barrage ce dernier fut I'Holocène était de l'ordre de 9,6 cm par siècle, soit
En cc
m arg:s "oce?mqu?s .
-?\-.
F
din J F I i
r-r+:_:::;;..:,?-
le Nil a modelé une nouvelle plaine alluviale située
::1-...,· augmentèrent considérablement et les inondations à un niveau inférieur de 3 à 4 m à celui de la plaine
tier 500: furent très importantes. Chacun de ces épisodes inondable avant l'édification du barrage. La charge
put entraîna un élargissement et un approfondissement solide du Nil est composée de sables micacés fins et
du lit qui atteignit sa position définitive vers de silts provenant de l'érosion des plateaux éthio-
11 500 av. J.,C. piens. De nos jours, le recours accru à l'irrigation a
din On connaît relativement mal l'évolution du entraîné une régulation du niveau de la nappe. Ce
système fluviatile pendant l'Holocène. Le Nil, tel
din
de
teu
Alluvions du Nil (Quaternaire)
D
? Formanon du Dakhla (Paléocène) qu'il se présente au début des temps historiques,
apparaît vers 5 000 av. J.,C., début du phénomène
dernier ne varie plus que de quelques dizaines de
centimètres. L'. amplitude des battements est de
l'ordre de 80 cm en moyenne et de 2 m au maxi,
Dépôts marins [Pléocène]
Formation de Duwi [Crétacé sup.) continu de désertification du Sahara. mum. Ces mouvements sont maintenant totale,
L__..j
ment indépendants de ceux du fleuve. La surface
égy
Formauon thébaine (Éocène)
CJ Grès Nubien [Crétacé sup.]
Les paysages historique piézométrique de la nappe phréatique est proche de
l'art
reel
Shales dEsna (Paléocène)
ffl Granites (Precambnen)
et actuel :
le Nil et son évolution
l'ancien niveau d'étiage (72 m pour 69,5 m).
paysage d? la
il provient des apports torrentiel latéraux de bre. Le fond de la vallée est très plat. La sédimen- , moyenne annuelle = 60 %
v?llé? ?ermet de remarquer la pré, ouadis des montagnes Ju dé ert oriental. Le urvol , minimum (mai)= 15 %
sence de d1s?ontmu1tes tectoniques tation fluviatile lors des multiples crues (avant la
sur les bords du de ce désert montagneux frappe tou les voyageurs , maximum (décembre)= 90 %
cours du Nd. Elles sont parfois régulation du cours par les travaux des XIXe et
de type diaclases actuel les sorn mets et le plateaux, pui ssamment Ce taux d'humidité est dû à la proximité de la
-
: xx" siècles entrepris à la hauteur d'Assouan) a
??ans mouven:ent relatif), mais le plus souvent les entaillés Je nombreux et profonds sillons qui se nappe phréatique et à l'existence de nombreux
ocs effondres aux limites du 2. Le premier barrage fut édifié de 1898 à
engendré la superposition et l'emboîtement de
, , passage du fl eu\' e rejoignent, 1902 il subit diverses modifications de
canaux d'irrigation.
sont s?paœs d e I eur substratum ont gardé la marque Je cet ancien ;
pre
Lye Chapitre 4
dir.
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montre souvent Je fines stratifications et peut
Les pierres alterner avec Jes banc, plus grossiers. Le préfixe
meta précise l'intervention Ju métamorphisme.
égy
l'ar Parmi les pierres présentées ici, on ne trou, La mérapélirc n'est pas précisément utilisée
vera, depuis les plus rares jusqu'aux plus cou ran, dans la construction pharaonique elle n'intervient
rec ;
tes, que celles qui sont utilisées en architecture, que dans la confection Je monolithes comme des
au en statuaire monumentale ou pour la fabrication sphinx, des statues (pl. XXV), des sarcophages ou
me: d'outils. Jes naos. Lune des statues les plus célèbres est celle
de Thoutmosis III, découverte à Karnak et exposée
LA PIERRE DE BEKHEN OU MÉTAPÉLITE au musée Je Louqsor-. La métupélite semble se
teu rapprocher d'une pierre semi-précieuse par son
des Masse volumique en g/cm 3
Porosité en (Yc:)
emploi et par l'aspect de la carrière exploitée au
put 2,6 - 2,9 0,5,5 Ouadi Harnrnamar. Le front Je cette carrière,
située sur la route Je Qosseir, est riche en bas-
moi
Lamétapélite ' s'est formée pendant la phase reliefs et en textes qui témoignent du passage des
orogénique tardive du Précambrien, durant expéditions envoyées au désert oriental pour Pl. XXIV. Métapélite ou pierre de Bekhen. Microscopie optique en lumière polarisée analysée
laquelle d'importantes couches de conglomérat et extraire la pierre. Grossissement x 10. Noter la texture très fine et compacte.
de grauwacke se sont déposées. Ces sédiments sont La rnétapélitc est remarquable par la façon dont
répartis de façon irrégulière et sont seulement elle se conserve. En effet, aucune pièce observée ne
présents au Ouadi Hammamat, à l'est de Qena, où présente de signe d'altération. Cette qualité peut
la roche verte Breccia Antico Verde est localisée. s'expliquer par sa faible porosité, sa forte compacité
Bekhen est le mot pharaonique employé pour dési- et sa composition minéralogique.
gner la pierre exploitée au Ouadi Hammarnar. De
couleur verte, elle est très homogène. Aucun miné, LE QUARTZITE
ral ne peut y être reconnu à l'ceil nu. Affectée par
un léger métamorphisme, cette roche peut répon- Le terme « quartnu: » est à em/Jloyer au masculin
dre à de nombreuses appellations pétrographiques : contrairement à un usaRe ré/JanJu duns plusieurs
« schiste vert, grauwacke,
siltstone», sous lesquel- domaines où l'on a tendance à écrire « la » quartzite.
les elle est nommée dans la littérature géologique et
égyptologique (où elle est souvent confondue à tort Masse volumique en g/cm' Porosité en%
avec du basalte), mais « métapélite » est la plus 2,55
appropriée. En effet, « schiste vert » et « silstone »
sont des appellations conformes mais incomplètes Un quartzite est une roche siliceuse compacte
3
;
quant à « grauwacke », elle est actuellement à constituée de cristaux de quartz intimement soudés
proscrire car c'est un terme trop générique. entre eux par de la silice secondaire (pl. XXVI). Un
Le grain de la métapélite est très fin et sa
1. G. MARTI'-JET, Grès et mortiers du tem- quartzite sédimentaire provient de la cimentation
ple d'Amon à Karnak. Étude des altéra-
texture microlitée (pl. XXIV). Le minéral principal par diagenèse d'un grès, dans lequel on observe des
tiuns, aide a la restauration, Éditions qui la constitue a été identifié grâce à la diffracto,
En co Laboratoire Central des Ponts et
quartz détritiques englobés dans des plages de
métrie des rayons X il s'agit de la chlorite. Pour
du po Chaussées, Paris, 1992, p. 25-26.
:
quartz néogéniques.
désigner la pierre de Bekhen, le terme de métapélite
du ter
2. Musée d'arc égyptien ancien de Louxor, En Égypte, deux grands gisements de quartzite
de Ra ou de métagrauwacke à chlorite est le
Guide, Le Caire, 1978, p. 33, n° 61; la plus adapté. sont connus :
Thèbt pierre y est appelée " schiste vert». Une pélite est une roche sédimentaire détritique - près du Caire, au Gebel Ahmar, où d'anciens
©Mi, consolidée à grains très fins (inférieurs à 10 micro,
3. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 26-
dépôts fluviatiles ou lacustres (clastes et graves), Pl. XXV. Base de statue en pierre de Bekhen (métapélite) située devant le môle nord du VIIIe pylône du temple d'Amon-Rê à Karnak.
27; D. ARNOLD, UiB, p. 209, mètres). En général, elle contient des minéraux grain fin et compact a permis de donner un excellent poli a la pierre
s.v. "Quartzit ». d'âge oligocène, ont formé un niveau de quartzite Le
comme en témoignent les traces d'encoches pour coins.
argileux, du quartz, des feldspaths et des micas. La base a été partiellement débitée à une période antique (probablement Basse Époque)
Elle sédimentaire exp loi té par les anciens Égyptiens i
TT Géologie de l'Égypte
-- 4 I es matérianx employés par les Égyptiens
pre
Ly,
dir
tie
pu
dir
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de
teu
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l'ar
rec
au
me
teu
des
pul: Pl. XXVI. Quartzite. Microscopie optique en lumière polansée analysée Grossissement x 10
La texture est cornpar te saris porosue
Pl. XXVIII. Granite rose. Microscopie optique en lumière polarisée analysée. Grossissement x 4
mo
,
En cc
du pc
du te
de R2
Thèb
©Mi Pl. XXVII. La chapelle 11
rouge» d'Hatshepsout (XVIIIe
.
la dureté du matériau,
.
ses blocs. moonnnt??
?a tête d'un des trois colosses du roi
Sobekhotep li (XIW dyn.).
une sculpture très fine. Musée en plein air il est particulièrement indique pour les statues colossales, comme 1:
de Karnak.
Amon a K arna k (f ace nor d du môle ouest du pylône).
.
tie associés au concept de pureté, de telle sorte qu'elle générale, les calcaires éocènes du Nord à faible - calcaire jaune sableux, traduisant un retrait marin
correspondent à deux types de dépôts :
pu fut utilisée pour construire des monuments où concentration de numrnulithes. Les calcaires de progressif ;
- un dépôt de plaine d'inondation siltstones à
:
- calcaire nummulitique, argileux par endroit rides de courants laminaires et grès à grain fin
cette qualité était particulièrement recherchée. La Moyenne et de Haute,Egypte ainsi que les grès Gebel ;
excellent exemple de l'utilisation de ce matériau - calcaire blanc neige à alvéolines et à nombreuses varia-
l'unité précédente.
dir de construction (mer heJJ). Quant à l'expression
tions latérales de faciès et intercalations de bancs marneux Le grès, dont l'histoire diagénétique est
(fig. 189 fig. 377,378). On pourrait citer encore
; iner heJj nefer en ioudiet, parfois simplement abré-
de et de shales: Minyâ ; complexe, possède une pétrographie simple. Les
des chapelles d'Aménophis III (XVIIIe dyn.). le gée en rou.J1et, rencontrée souvent au ouvel
ter trois phases minérales toujours rencontrées sont :
socle situé au milieu de la « cour du Moyen Empire, elle désigne « la belle pierre blanche de ÉOCÈNE INFÉRIEUR :
- calcaire blanc massif et crayeux, richement fossilifère le quartz dont la quantité varie de 80 à 90 %, la
Empire », certains colosses royaux dressés devant la grès », ce qui est sans amhiguïté.
(petites nummulites et operculines) : Thèbes. kaolinite, minéral principal du ciment du grès (2 à
façade du VIIIe pylône à Karnak 13. Néanmoins, les carrières de Toura pourraient 14 %) et les oxv-hydroxvdes de fer, qui sont locali-
éITT avoir fourni, malgré leur éloignement (plu de sés dans les macropores de la texture gréseuse (3 à
l'ar Nous n'avons pas rencontré d'altérations de la 700 km) et le fait qu 'il faut remonter le courant, la 8 %) On a constaté l'existence d'une très faible
.
rec calcite. belle pierre néces aire à la réalisation de certain proportion de feldspath et de mica et la présence
au
LE CALCAIRE
édifices de Haute,Égypte, tels que la chapelle blan- en évidences. [ attapulgite a aussi été observée permanente de minéraux lourds de type ilménite
me che de ?ésostris I'" (XW dyn.) située à Karnak dans des calcarénites quaternaires en Égypte. Les ou rutile. Le grès nubien est composé d'environ
(pl. XXXIII, fig. 32 et 413). Une quantité raisonna- néo-formations de ce type sont considérées comme 90 % d'éléments détritiques cimentés par des
Masse volumique en g/cm 3
Porosité en °,o ble de cette pierre amenée de loin suffisait à ache- des processus à évolution rapide dans les milieux échanges de silice ou, le plus souvent, par une frac,
1,8,2 15,25 ver les partie les plu noble du temple. évaporitiques. La structure de ces argiles ne peut tion fine kaolinique et/ou argile-ferrugineuse et,
teu
Les calcaires de temple de la région de engendrer de gonflement. Elles sont fibreuses et très localement, par de la calcite ou de la barytine
des Un calcaire 14 est une roche sédimentaire carbo- Louqsor sont proche des faciè ob ervé dan les ·
sont situées dans les pores des calcaires observés. tardigénétiques. Les clastes détritiques sont pour
pul natée contenant au moins 50 % de calcite carrière" antique-, de la région (calcaire coquillier, 95 % d'entre eux des grains de quartz ( 100 à
Leur formation ne semble pas influencer l'altéra,
mo (CaC03). Le plus souvent, le calcaire est issu de le plus souvent micririque et microporeux) : tion, sauf si les calcaires concernés sont au contact 500 micromètres) aux arêtes vives, formes tradui-
l'accumulation de squelettes ou de coquilles calcai- carrière de Gourna, sur la rive oue t et du Gebel sant un transport court. Le quartz est souvent
d'une phase aqueuse.
res (pl. XXXII). Il peut aussi être le résultat d'une Rakharniva, au .,uJ de Louqsor, microfissuré (fissures courbes) et de nombreuses
précipitation chimique ou biochimique. À Gourna, la formation éocène a une épaisseur figures de dissolution couvrent les surfaces de
LE GRÈS DE NUBIE
En Egypte, le calcaire a été abondamment de 300 m environ. De la hase au ornmet, les varia- grain. La cimentation du grès, peu abondante,
utilisé comme pierre à bâtir dès l'Ancien Empire, tions de faciè-. sont les suivantes laisse un espace poreux important (macroporosité
: Masse volumique en g/cm3 Porosité en %
pour la construction des pyramides et mastaba de -
- calcaire à microtosviles entrecoupé de niveaux de l'ordre de 20 %) Les contacts entre les quart:
.
Saqqara et de Giza. Sa couleur blanche est symbole marneux ( 120 m), sont presque toujours ponctuels et sans inrerpéné-
de pureté et de beauté. Encore employé au début - marnes à banc de silex ( 0 m), Un grès 15 est une roche sédimentaire détritique tration. La partie détritique restante est composée
de la Xv'Ill" dynastie, il a été ensuite remplacé
par - calcaire massif à nummulites et operculines composée d'au moins 85 % de grains de quartz plus de rares grains de feldspath potassique et de plagie-
le grès pour le gros œuvre des temples majeurs
(60 m}, ou moins arrondis et dont la taille varie de clases, de quelques micas, dont l'altération
(pl. XXXIII). Les principales provenances de ce - calcaire dur de type calcrère (30 m). 62,5 micromètres à 2 millimètres (pl. XXXIV). entraîne la formation de kaolinite. Dans tous les
matériau sont les carrières de Toura et Ma'asara, au faciès répertoriés, on peut noter la présence de
Ces matériaux servirent de pierre à chaux à Les pierres gréseuses utilisées pour l'édification
sud du Caire El,Minyâ, en Moyenne,Égypte et
;
partir de la période romaine. C'est ainsi que la des monuments égyptiens proviennent essentielle, composés ferrugineux sous forme de fines mouche,
Gouma, sur la rive ouest de Thèbes ou El,Dibabiya plupart des temples construits en calcaire furent ment du Gebel Silsileh, à 160 km au sud de tures, pouvant s'épaissir jusqu'à devenir coalescen-
au sud-est. tes et envahir presque totalement la roche. Les
exploités comme carrières et, à terme, totalement Louqsor. Elles constituent, à partir du Nouvel
Les calcaires exploités proviennent du sous,
détruits par les chaufourniers. Empire, le matériau essentiel de la plupart des nodules ferrugineux présents sont constitués d'hé-
système Eocène, ou « Formation de Thèbes »
I..: altération, observée sur les quelques vestiges temples de Haute-Égypte. matite et de faibles proportions de goethite et de
composé de bancs horizontaux d'épaisseur suffi,
restants, se manifeste par la formation d'écaille qui Comme on peut le constater, notamment à kaolinite. Cette concentration ferrugineuse
sa:ite pour l'extraction de pierres de taille.
se désolidarisent de la roche ou par une fissuration Karnak, c'est sous la XVIIIe dynastie, durant le correspond à une accumulation résiduelle du fer
I..: Eocène correspond lors de l'altération des argiles.
à une transgression marine de importante entraînant un éclatement général règne d'Hatshepsout, que se généralise l'emploi du
la Téthys (océan archaïque) sur
l'Afrique, vers le (forme conchoïdale) de la pierre. Cette dégrada- grès pour la construction des murs (pl. XXXV),
sud-est (fig. 38). Les grandes falaises et 00LÉRITE/DI0RITE
plateaux tion est attribuée aux cristallisations salines alloch- colonnes et pylônes. Il restera le matériau de cons,
calcaires, le long d'une grande partie de la
vallée tones et à l'effet des forts gradients thermiques. En truction essentiel à l'époque ptolémaïque et
du Nil (entre Le Caire et Esna), Masse volumique en g/cm3 Porosité en %
En C( sont les témoins fonction des variations de température, la calcite romaine. I..: épaisseur de la « Formation Nubienne »
du pc de cette ancienne présence
marine. Les structures possède la particularité de se dilater selon deux varie dans la région du Gebel Silsileh de 30 à 75 m.
?3 0,2
du te sédimentaires sont souvent peu visibles 15. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 33 Ce niveau est daté du Crétacé supérieur (plus
.
la directions et de se contracter suivant une seule. ;
de R.: présence de fossiles est générale. Ils La dolérite16 correspond, stricto sensu, à une
Thèb
13. Guide de Kamak, p. 59, 34, 47.
sont parfois Ce phénomène engendre des désordres internes
D. ARNOLD, LiiB, p. 219, précisément du Cénomanien au Campanien) ·
14. G. MARTINET, Grès abondants comme dans le calcaire à s.v. « Sandstcin "·
Le grès nubien est un grès fin à grossier, massif
.
pre
Lye
dir.
tie:
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put Pl. XXX. Granodiorite. Microscopie optique en lumière polansee ana v">el Gr· S'>ISSt'mt rt
fi OJ
Les différents minéraux qui composent la qranomonte sont vrsibles 1 plagioclase a tere et fracture 2 ni c
x 4
J l i tt l 1uJrt;
Pl. XXXII. Calcaire. Microscopie optique en lumière polarisée analysée. Grossissement x 5.
Remarquer l'abondance de microfossiles ainsi que la finesse et la compacité de la matrice calcaire.
En co
du po
du ter
de Ra
Thèbt
©Mi,
ici selon la technique_du chadm plevé,
Pl., X?I. ?ne statue de Sekhmet du temple de Mout Pl . XXXIII . Le grain du calcaire et sa faible dureté ont permis d'y sculpter,
à Karnak. Tirée d'un ndres détails des hiéroglyphes peuvent etre ren us,
. . .
pr caissant correspond à des roches ignées de la l'époque ptolémaïque que le mortier à base d'hy-
Cependant, aucun texte connu ne rapporte de (millimétriques), sauf pour les maçonneries en
Lr famille des granitoïdes avec toutes les variations de droxyde de calcium (chaux) est utilisé couram- telles expéditions. S'il l'on argue que le gypse est pierres de petite taille. Les mortiers qui constituent
di composition et de texture possibles. ment. une simple denrée dont l'approvisionnement ne les joints verticaux, où le lait de plâtre était coulé
tit Au sens large, le terme « dolérite » est égale, constitue pas un haut fait méritant un rapport d'ex, après la mise en place des blocs, ne présentent
ment employé pour désigner les microdiorites. Il y LE GYPSE, MATIÈRE PREMIÈRE pédition (au contraire de la rnétapélite du Ouadi
pl a fort à penser que les boules de « dolérite »
aucune différence analytique ou texturale avec le
POUR LA FABRICATION DU PLÂTRE Hammamat), on pourra, en contrepartie, s'étonner mortier de plâtre de scellement horizontal.
souvent mentionnées dans la bibliographie comme de l'absence de comptes le concernant alors qu'ils Les échantillons étudiés se divisent en deux
étant utilisées comme pilons pour le martelage du Selon le degré de cuisson du gypse, le produit abondent pour d'autres produits. Quant à la possi-
di: familles l'une, où le rapport de sulfate de calcium
:
granite correspondent effectivement à des résidus obtenu a des qualités différente 18. À partir de bilité que les veines thébaines aient été exploitées,
du (CaS04) insoluble sur sulfate de calcium total est
d'érosion du massif granitique lui-même et à des 110 °C, le gypse (CaSO 4, 2H20) commence il faut évoquer les textes de Deir el-Medineh qui
à voisin de 80 %, l'autre, où ce rapport est compris
de enclaves de microdiorites disposées au sein du perdre son eau de cristallisation la déshydratation consignent les jours d'absence des ouvriers de la
;
entre 50 et 60 %. La température de cuisson de ces
te1 granite comme le sont les enclaves de granodiorite devient rapide à partir de 120 °C et donne, tant nécropole thébaine au Nouvel Ernpire P, Ceux-ci derniers est donc située entre 300 et 500 °C, alors
ou granite noir. La forme en boule peut correspon- qu'on ne dépasse pas 160 °C, de l'hémihydrate sont souvent absents « à faire du plâtre ». Rien ne que, pour les premiers, la température de chauffe a
dre à une forme naturelle galets de ouadis ou alté- (Ca 04, 1 2H20). C'est cette phase qui est recher- dit qu'ils sont aussi « à extraire le gypse », mais il dû approcher 500 °C. En ce qui concerne les
:
ég
ration en place du massif (forme d'altération habi- chée pour la fabrication d'un plâtre classique. À serait curieux qu'un matériau ayant demandé un propriétés du liant, l'analyse met donc en évidence
tuelle des massifs granitiques). partir de 70 C, apparaît la phase anhydre (sans
1
effort d'approvisionnement spécifique ne soit pas une distribution des sulfates de calcium dans
l'a:
Seule la granodiorite est rencontrée en cons, molécule d'eau associée) du sulfate de calcium. mentionné comme tel dans la documentation de laquelle l'anhydrite « irréversible » est le consti-
rec truction - mais rarement. Elle est également utili- Jusqu'à 300 °C, cette anhydrite (Ca 04) est facile- cette communauté dont tous les besoins étaient tuant essentiel. Obtenu par une surcuisson" du
au sée pour la fabrication de palettes, têtes de ment réhvdratable (anhydrite soluble). Au delà de comptabilisés, jusqu'à la moindre mèche de lampe. gypse, un tel matériau a une prise très lente résul-
me massues, vases, outils ... 300 °C, l'anhydrite irréversible ou insoluble appa- tant de l'existence de cette phase insoluble non
raît au-de sus de 500 C, plus aucun sulfate de
; LE PLÂTRE DE JOINTOIEMENT21 liante. Ce produit a des propriétés voisines d'un
Les mortiers d'époque calcium hydratable n'e t présent. « plâtre mort ». Il n'a pas pu exercer de liaison
tei En présence d'eau, le plâtre ou hémihydrate Sont appelés « plâtre de jointoiement » tous les rapide entre les blocs de la maçonnerie. Ce résultat
de:
pharaonique (cuisson entre 120 et 160 °C) se réhydrate en mortiers ou liants présents au cœur de la maçon, confirme l'hypothèse qui attribue au plâtre présent
pu quelque minute pour reformer du gyp e il ; nerie et qui ont servi à la construction proprement dans les scellements horizontaux un rôle de lubri-
Un mortier est le résultat d'un mélange de sable durcit c'e st la prive hydraulique du plâtre, due à
; dite des édifices. Ces produits sont présents en scel- fiant pour la pose des blocs de grande taille, lors de
me ou d'une autre charge granulaire et d'un liant l'enchevêtrement J'aiguille· de gypse. i la cuisson lements horizontaux et verticaux. Ils sont ici mis en l'élévation des murs. La présence de ce même
(argile, plâtre, chaux, ciment, etc.) délayé avec de a dépa sé 300 C, la qualité liante du plâtre dimi- opposition aux plâtres de finition décrits ci-après. plâtre en scellement vertical n'a, selon toute proba-
l'eau. En Égypte antique, seul a pu être relevé nue la prise devient plus lente. Aprè 600 °C, la
: Plusieurs études+' ont été réalisées sur les bilité, aucune fonction ; elle ne résulte que du fait
l'usage de mortiers de plâtre et de chaux. Dans l'ar- prise est irnpos ihle le produit est un plâtre mort.
: mortiers pharaoniques de l'Ancien Empire. Les que le trop plein de plâtre versé sur les lits d'attente
chitecture de pierre, un mortier à l'argile reste Les principaux gi sement Je gyp e en Égypte sites étudiés sont les pyramides de Giza, de y a coulé. Ces plâtres n'ayant quasiment aucun rôle
exceptionnel ; quant au mortier de limon qui sont localisés dan les région uivantes la proxi-
: Meïdoum et la nécropole de Saqqara, en Basse, dans la cohésion des blocs entre eux, ils porteraient
permet de jointoyer les briques crues, il appartient mité d'Alexandrie 19; la proximité Je Port aïd le :
Égypte. mieux le nom de « plâtres en joints » que de
à un autre domaine, celui de la construction en côte du golfe de uez le Fayoum la bordure de Tous les mortiers de ces édifices sont des « plâtres de jointoiement» puisqu'ils ne servent pas
; ;
terre crue 17. la mer Rouge (Qosseir et le nord d'Hurghada). Ces mortiers au plâtre, sauf celui de la pyramide de à jointoyer. Utiles au glissement des blocs, ils sont
La chaux est le liant des mortiers de chaux. Elle formations évaporitiques utilisées comme pierre à Meïdoum (2 600 av. J.,C.) où le liant est à base aussi répartiteurs de charge.
est obtenue par cuisson de la calcite (CaC03) ou, plâtre par les Égyptien, sont datées du Miocène. d'argile et dont seuls les agrégats sont gypseux. De façon générale, les caractéristiques textura,
plus fréquemment, par cuisson de calcaire (qui Le gyp ,e disponible ne se itue donc pas à proxi- 20. J. C1--R?), \'alley uf the Kmgs, p. 35- Dans cette région, les gisements de gypse sont les et minéralogiques de ces plâtres sont les suivan-
contient au moins 50 % de calcite). Le plâtre, lui, mité des régions où furent érigées le grandes cons- 42.
proches des lieux de construction. Le M_ïocène tes : le mortier est le plus souvent friable ou peu
est le liant du mortier de plâtre et est obtenu par tructions du Nouvel Empire comme celles de 21. G. M \R11\:r T, Gres et morucrs, affleure sur toute la partie nord-ouest de l'Egypte. cohérent. Il contient une faible charge granulaire ;
cuisson du gypse (CaSO 4, 2H20), roche sédimen- Thèbes, d'Assouan, etc.
p. 79-82.
Les minéraux reconnus dans tous ces mortiers sont, l'insoluble siliceux, correspondant au sable du
taire évaporitique. Aucun gisement important n'a été à ce jour
22. D. HclHM:\\:\:, P. SCHIMMELWl1 E,
par ordre décroissant de quantité : le gypse, l'anhy- mortier, varie de 6 à 30 % de la totalité du produit.
H. R, le)"?, Interactions of Sulfur
La proportion liant/sable est comprise, suivant les
«
Le mot « plâtre » est souvent employé pour dési- drite, la calcite, le quartz et la halite (concrétions).
localisé près de Louqsor. Toutefois, dans la forma- D1ox1de Lime Plaster " Jans Il' colloque
géné-
gner aussi bien un plâtre pur qu'un mortier de tion des shales d'Esna qui affleurent dans la région mternanonal sur la déténorarion des Selon les échantillons, le taux de calcite varie de cas, entre 10 pour 1 et 3 pour l. La pâte est
plâtre, voire tout mortier de couleur blanche, qui pierre, en œuvre, Athènes, 1976, p. 17- ralement microporeuse. Sa texture a un aspect
de Thèbes, quelque fines couches de gypse exis- 4, H. Y. ÛllllRAB, J. R.Al,A, A. ANTAR,
0,2 à 32 %.
semble, à première vue, contenir du plâtre en ;
Enc, 17. Voir infra, p. 104 sq. de plâtre. Il est pourtant regrettable que les anJ Concrete Research n° 19 (l 989),
mortiers. Cette transformation minéralogique peut lâche. I'observation microscopique a montré que
termes ce dernier cas, il faudrait admettre que les Égyp-
ces mortiers de jointoiement sont composés d'une
du p, p. 42-46; M. REl,OURL), j. KERISEL,
18. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 78. ne soient pas employés avec plus de rigueur se produire dans les conditions ambia?tes e?
du car la tiens, comme ils le faisaient pour le granite P. Ül:LETIE, 8. HAl,UENAUER,
charge granulaire siliceuse, essentiellement consti-
té
de R
19. G. MARTINET, ibid., p. 77; d'après composition même des mortiers est peut-être un
d'Assouan, ou la métapélite du Ouadi Hammamat,
«Microstructures of Mortars from the présence d'eau à condition que l'anhyd.nte sou
Thèl:
R. KLEMM, s.v. « Steinbruch » dans
indice archéologique de datation. Egyptian Pyramids » dans Cement anJ
encore rehydratable (température de cuisson du tuée de grains de quartz anguleux (de taille inté-
LÀ V/8 (1984), col. 1277-1278, les gise- organisaient des expéditions lointaines pour se Concrete Research n° 18 (1988), p. 81-90. rieure à 100 micromètres).
©M En effet, les mortiers employés à gypse inférieure à 300 °C).
ments d'Alexandrie, de la zone de Suez l'époque procurer un matériau nécessaire à la confection des 23. O. LE FLrR, La comervarion Jes pein-
et Je la côte Je la mer Rouge sont entrés pharaonique sont essentiellement constitués de mortiers. tures murales Jes tem/Jles Je Karnak, ERC,
Au Nouvel Empire, à Karnak par exemple, les
en exploitation après la XXX" dynastie.
sulfate de calcium (plâtre). Ce n'est qu'à
partir de Paris, 1994, p. 91. joints horizontaux classiques sont très peu épais
n Géologie de l'Égypte
4 I es matérianx employés par Jes Égyptiens
volon-
calcium insoluble sur sulfate de calcium total est vient remplacer le sable, cela trahit un acte
proche de O %. L'anhydrite « irréversible (qui fait
» taire. Les raisons d'un tel ajout ne peuvent, à
sorte qu'il l'heure actuelle, être avancées qu'à titre d'hypo-
perdre au plâtre ses qualités de liant de
24. G. MARI l'sf- I, Grès ct nwrrtcn, ne peut pas « prendre ») est très peu représentée. thèse le calcaire, de la même manière que le fait
:
Leur enchevêtrement existe, mais n'est pas parfait. qu'il était difficile à produire dans la région
bainc, outre les veines de gvpsc évoquées
plus haut, possède des bancs de « calcite thébaine. À ce titre, il serait d'ailleurs possible
faux-albâtre » que les touristes contem- Les enduits ptolémaïques d'envisager l'épuisement d'une veine exploitable de
porains connaissent bien grâce aux objets
calcaire gypseux comme origine de la modification
vendus par les artisans de Cheikh Abd- Dans les enduits d'époque ptolémaïque, la
observée26 en de composition des mortiers au plâtre.
el-Gourna. Cette calcite contient une présence de calcite (CaC03) a été
Cette épineuse question de la présence de
quantité signifiante (jusqu'à 30 %) Deux hypothè-
quantité notable de gypse. La calcination
calcaire dans les mortiers de plâtre - impureté29 ou
.
d'une telle roche pourrait avoir fourni un
Enc ses sont envisageables soit la calcite était déjà
ajout volontaire - doit également être abordée en
produit proche de celui utilisé pour les :
du p, mortiers de plâtre à forte teneur de cal- présente dans la pierre à plâtre du gisement utilisé,
du rappelant les conditions antiques de production.
soit du calcaire broyé a été ajouté au mélange lors
té caire. Voir W. HELO:, « Alabaster » dans
de R LA Ill (1972), col. 129-130;
actuel des Même si, à notre connaissance, aucune aire de
du gâchage. Malheureusement, en l'état
Thèl
fabrication, aucun four à plâtre, n'a été observé, il
D. ARNOLD, Llif3, p. 93, s.v. « Gips
qui
recherches, aucune analyse n'a été menée
.
ceuvre, les blocs de pierre sont cimentés à la chaux. fondant sur les observations de Lucas33, excluant rieur à 62,5 mm). Il peut être d'origine fluviatile.
30. déegage une c ,
D. LE FLR, Peintures murales, p. 91. torte chaleur et produit de a c h aux 33. A. Li J.R. H..;,RRb, AE\rll, p. 42- C'est le cas du limon du Nil. Ce dernier est, de
l'emploi de l'émeri comme abrasif (celui-ci n'est
L-\::-,
, . 1
De même, à proximité de tous les lieux d'implanta- ï l - 74,
31. G. M.-\RTI>s:ET, Grès er etemte ou portlandite (Ca(OH)7), 4 3, 48 I.
manière générale, beaucoup plus grossier que ne le
Enc<
86 O.
mortiers, p. 8 3-
tion d'époque copte dans l'enceinte du temple 34.
disponible qu'en Nubie), peut-on admettre avec lui
détermine la définition ci-dessus mais contient
AR.'-:OLD, LiiB, p. 119, G. M-\RTI>s:ET, Gres er mortiers, p. 83.
(a ch?ux durcit. lentement à Ï'air pour reformer
;
du pr
s.v." Kalk».
d e a calcite sa pnse est d'Amon-Rê à Karnak, on retrouve des traces de ces que les sables quartzeux et silicatés, éventuelle-
du te :
aérienne ou carbonique . 35. S. AL·rn1:RE, L1mi1·ers mmeral,
ment riches en (oxydes) d'alumine, ont pleinement suffisamment de particules argileuses fines pour
deR 32. Arnold, (LlB, p. 119,
D.
Aucun ,mortier à b ase de chaux mortiers à base de chaux. La pâte de ces chaux e t Bcl'E C\' 11 l), p 66 7-6 71.
199
être considéré comme un limon au sens large. Il
.
(
1
Haute-Égypte mais dans le désert libyque. forage au foret tubulaire, sciage au sable.
ancienne crue du fleuve.
informes sont enchevêtrés ou imbriqués.
TT Géologie de l'Égypte
pr Composé en partie de sable quartzeux fin issu de d'eau, remarque intéressante qui confirme leur
l'érosion des massifs gréseux nubiens, le limon est propriété de « glissabiliré » évoquée pour TBQTSTÈME PARTIE
Ly le
également constitué d'une importante fraction transport des blocs de pierre sur les rampes
du des
argileuse représentée essentiellement par des argi- échafaudages de terre crue.
tie
les de type smectites (environ 70 % du cortège argi- Le limon du Nil est la matière première
pour la
pu fabrication des briques de terre crue et du mortier
leux), qui ont un caractère fortement hydrophile.
Elles possèdent une forte capacité de rétention de terre.
dit
dit
Les noms hiéroglyphiques du gypse, de la calcite et du plâtre
de
tel À l'Ancien Empire comme au Moyen Empire, le terme géné- au lait de gypse en faible quantité, ne nécessitait pas une
rique shes' sert à désigner les formes cristallines du carbo- préparation lissée et l'on n'utilisait que rarement la peinture
nate de calcium (calcite) ou «faux-albâtre» d'Égypte d'où à la détrempe sur parois dressées au plâtre. Ce n'est
qu'avec
l'on peut retirer les divers matériaux recherchés, soit aux fins la généralisation de l'emploi du grès dans les monuments,
ég, et
de confection de vases soit d'obtention de poudres de calcite, surtout avec les talatat des constructions amarniennes, que
l'ai utilisées comme pigment ou comme ingrédient de la phar- l'enduit fut abondamment mis en œuvre pour égaliser les
a. 'v.1b. IV, 540 (10-18) - 541 (1-3) qui désigne au-e-t l-,1en la calcite le truvcrt in :\. H \I{!{! I, ,l.m, li\1
LJUL' , J. I l llJ ( lLNO), p. 37-42.
b. 'X'b. IV, 541 (]- 3) H. Vox
H. LÎR..\I\ l\X, W'ont'Thuc/1 Jt'T c11.:,f>u,chc11 Drugc11n<1111L'll, l inndn/J ,ln \1,\km
DEl\:Eè>,
;
\']. Rcrlm. 1959. p. 503-
504 S. AL'FRÈRE, L 1mit't'TS .\1meral, ml. 2, BJE C\' 2. 1991. p. 696-69'1 et n. 24-2 'i en partu ulu-r
<...,)u.ult .iu terme par cet auteur,
;
,1,·h L'\'PLJllé
o.c., p. 684, et traduit par lui « plâtre», il est en fait un norn du « mortier .. ,k hrnon ,l'.1bt,r,l pu1,
,k pl.u n-.
c. Wb. IV, 541 (7).
d. 'v?b. V. 82 (7), D. MEEK?, AL I, p. 393, après Crn.>.:Y, \idle, 1':mg,, p. 35. l'"ngtnL' du mot -er.ut d'où vient
J. 11j ch..: l'.1lsJ .1,licn gc.,,11
. le
moderne « gesso ».
En C<
du pr
du te
de R
Thèl:
©M
II Géologie de l'Égypte
pn Composé en partie de sable quartzeux fin issu de d'eau, remarque intéressante qui confirme
l'érosion des massifs gréseux nubiens, le limon est propriété de « glissabilité » évoquée pour
leur
TBQTSJÈME PABTJE
Ly le
également constitué d'une importante fraction transport des blocs de pierre sur les rampes
dir des
argileuse représentée essentiellement par des argi- échafaudages de terre crue.
tie
les de type smectites (environ 70 % du cortège argi- Le limon du Nil est la matière première pour la
pu
leux), qui ont un caractère fortement hydrophile. fabrication des briques de terre crue et du mortier
Elles possèdent une forte capacité de rétention de terre.
dir
dir
Les noms hiéroglyphiques du gypse, de la calcite et du plâtre
de
tet À l'Ancien Empire comme au Moyen Empire, le terme géné- au lait de gypse en faible quantité, ne nécessitait pas
une
rique shes" sert désigner les formes cristallines du carbo-
à préparation lissée et l'on n'utilisait que rarement la peinture
nate de calcium (calcite) ou «faux-albâtre» d'Égypte d'où à la détrempe sur parois dressées au plâtre. Ce n'est qu'avec
l'on peut retirer les divers matériaux recherchés, soit aux fins la généralisation de l'emploi du grès dans les monuments, et
ég)
de confection de vases soit d'obtention de poudres de calcite, surtout avec les talatat des constructions amarniennes, que
l'ar utilisées comme pigment ou comme ingrédient de la phar- l'enduit fut abondamment mis en œuvre pour égaliser les
pul
mo
systématiquement les parois à préparer pour recevoir une
décoration peinte". Le calcaire, en dehors d'un blanchiment
cas c'est ce qui fait la grande différence entre les enduits de
;
b. Wb. IV, 541 (1-3); H. vox DE!?b. H. C,R..-\P,)\\, \'Cnrr.:rhuch d<'r <11,,7:/>ll1ch<'11 Drngl'nn<1111c•11, (111rndn/J ,ln
\fc\km \'I, Berlin, 1959, p. 503-
504 S. AL1fRÈRI:, L univers Mmeral. vol. 2, RdE C\' 2, 1991, p. 6%-69'> ct 11. 24-21 en p.rrt n. ulur.
;
(lu.mt .iu terme c/l'h t:VPLjUé par cet auteur,
o.c., p. 684, et traduit par lui « plâtre», il est en fan un 11()111 du .. morucr clc lunon ,1'.1h"r,l
1,u1, ,le pl.u n-.
,
En cc
du pc
du te
de R?
Thèb
©Mi
5 Méthode des architectes
pr Chapitre 5 Fig42a. Croquis d'un arc de cercle couleur présents sur de rares exemples s'il s'agis-
;
duquel partent plusieurs verticales sait de dessins préparatoires, quelle serait leur
L, accompagnées de cotes exprimées
nécessité ?
di en coudées, paumes et doigts. li a
été tracé sur un ostracon trouvé à Les dessins d'architecture peuvent témoigner de
tie
Saqqara dans le complexe funéraire de l'emploi de cotes, soit sous la forme de chiffres,
pl r-J ?J Djeser (IW dyn) et aujourd'hui conservé
accompagnés ou non d'une unité de mesure, soit
_[) .!.J ;_) au musée du Caire (JE 50036)
sous la forme de points ou de tirets. li arrive qu'une
42b. Profil obtenu en utilisant les
cotes de l'ostracon antique et en ligne de symétrie apparaisse il est alors clair que sa
;
di: espaçant arbitrairement les vertica- mise en place a précédé celle de tout autre tracé.
les d'une coudée. Cette dernière don-
di: Que les lignes droites aient été tirées à la règle ou
née n'est qu'une restitution mais sa
de· simplicité même semble pouvoir avoir dessinées à main levée ne semble pas influer sur la
été implicite pour n'importe quel scribe. nature même du dessin. Enfin, l'un d'entre eux a
rial pour su m2n.' Hutlwr, dame de Denda ra, Œ'lu-
Les documents graphiques
Cette voûte a précisément été identifiée
d e- clairement été dessiné à une échelle précise.
R,e, Lame
l
.
du ciel, som·eruine de tous les d.ieux, quan sur le terrain. L'ostracon est donc
d probablement l'aide-mémoire du La plupart des dessins d'architecture suscepti-
1
Jut retrnut·e le grand J)Um de fondation de Dendara constructeur, abandonné après usage bles d'avoir précédé la construction des édifices
ég Aucun document graphique définissant avec dans tous les écrits d 'ant un consignés sur un parchemin sur le terrain. En pointillés ont été
qu'ils représentent ont été répertoriés par
précision les caractéristiques d'un grand édifice figurés les prolongements nécessaires
l'a ?e cuir renwntant llll temJJs des sui1.1ants d'Horus que pour produire un quart de cercle
D. Amold9.
n'est connu. Néanmoins, l'ampleur et la complexité l on mwt [re-Jtnmt·e Li l'intérieur d'un mu r d u Datant de l'Ancien Empire, un ostracon trouvé
rec ca b'met
des programmes exécutés laisse croire que de tels
au
secret [?] de la demeure royale au temps du "Roi
de à Saqqara, lors des fouilles du complexe funéraire
documents existaient. Il serait difficile en effet Hc:we ,,?t B'?lsse-EgyJJte, Seigneur du Double-Pays du roi Djeser (IW dyn.), montre, tracé à l'encre
:
me d'admettre que de grands ensembles ?1onumen? Mcry?e le Fils de Rê: PéJ)i"ti ». Il est probable que rouge, un arc de cercle '". À partir de celui-ci, des
taux co_mme le Ramesseum, le temple de Louqsor .' Jans LA
l;s _ventables plans, dont nous devons supposer 9. D. AR.,uu1, « BaupL111e » I 5
verticales sont dessinées, à intervalles assez régu-
ou celui de Medinet Habou - pour ne citer que des (1973), cul. 661-663; D. AR.-..;uu1, UiB,
liers. À droite de chacune d'entre elles, figurent des
e?1stence, comportaient des indications dessinées, p. 36- 3 7, S. ,·. « Bau plan » ; voir aussi
exemples thébains du Nouvel Empire - aient été
:
1,
tet ecrites et cotées, non seulement parce que le texte S. D. l\',.\lX l\:I, « Plan » dans LA IV 7 cotes exprimées en coudées, paumes et doigts
de: conçus et mis en œuvre sans plan précis. Toutefois Jes cryptes Je Dendara y fait allusion, mais aussi (1982), col. 1058-1060. La liste des des-
(fig. 42a). En restituant un espace d'une coudée
sins a été rectifiée par D. AR?é u.n.
pu selon 1? ?radi,tion fortement ancrée dans les clergé? parce que d'autre" documents connus en compor- Bui/Jing, p. 7-10 (voir tableau 1.1, p. 8). c,:---
,
---- entre chacune des verticales, on s'aperçoit que les
?e la vieille Egypte, l'art de bâtir étant une révéla- cotes correspondent à la hauteur qu'il faut donner
.....
me
tion d'essence divine d'une part, la structure et l'or-
tent.
Si des documents précis et développés sont
10. Calcaire; 15 x 17,5 x 5 cm; Musée ',lI\
I
MIFAO 23, 1931, p. 6 (4). m??tlonnent parfois les textes ont toujours une « dessins
préparatoires » la plupart d'entre elles voûte Je la III" dynastie » dans cercle amputé à sa base. En le doublant par symé-
;
2· E. A E. REn10\:o, The M'lthicul o?1gme a,utre qu'humaine. Ainsi, pour le temple mériteraient plus probablement d'être seulement ASAE XXVII (1927), p. 157-160; trie, apparaît le profil d'un arc. Ce dernier
Origin of the Egypticm Temple, .Manchester d H?rus Edfou, l'édifice avait été construit selon
nommées « dessins J'architecture » 7. En effet, si
S. CLARU:, R. E\'é,l-LB.\CII, AEM.
correspond assez bien à un arc se trouvant sur le
University Press, New-York, 1969, ? p. 52 sq., fig. 53; J.-L. Dl: CE\'I\AL, Eg:;/)-
p. 316-318.
les directives verbales du Créateur et le rouleau
de elles représentent toutes des plans ou des éléva- [('. E/)()411e /J/wriwrn4ue, Architecture uni- volontiers abandonnés là où ils ont été griffonnés, côté ouest de la tombe située la plus au nord de
3. p BARGL'ET, "
papyr?s contenant les données nécessaires passait tions d'ensemhles ou d'éléments architecturaux, verselle, 1964, p. 146; W. H. Pi:u.:,
peu de temps après leur rédaction. l'angle nord-est de la pyramide. Il n'y a donc pas de
Les dimensions du tem-
ple d'Edfou et leur signification » dans p??r _:tre « tombé du ciel1 » ou, encore, avoir été leurs caractérisriqucs le.-, éloignent ou les rappro-
J. G. Rn,,;, Drau•ings from Anciern Eg:;pt,
Les dessins d'architecture peuvent avoir été doute qu'il s'agit d'un dessin préparatoire. Il consti-
Londres, 1978. n 126 ; D. AR;-..;uu,,
BSFE 72 (1975), p. 23-29. rédigé par Imhotep « fils de
Ptah- ». Toute réfé- chent des dessins à partir desquels, aujourd'hui, les BwlJmg, p. 8-9 (n 1), fig. I. I. tracés à l'aide d'encre rouge ou noire, voire rehaus- tue une des illustrations les plus nettes des connais-
4. E. CHASSI\'AT, F. DAUMAS, Le temple rence es: ,ainsi reportée à une inspiration divine, le
sés de couleurs. Dans la décoration des tombes sances mathématiques des anciens Égyptiens et de
entrepreneurs traduisent, dans la réalité, les bâti- 11. A. H. G..\Rlll:sll:R, Ancient Eg:;/nian
de Dendara VI, Le Caire, 1965, p. XX
et prnpos n etant pas de conserver des données maté- Hieratic Texts I, Leip:ig, 191 (réimpres-
égyptiennes, ces diverses utilisations reflètent un leur faculté à chiffrer, calculer, estimer les surfaces,
p. 158-159 (1-2; 7-9). ments élaborés par les architectes sur leurs tables à 1
?'
e;?stence d'archives et de plans est aussi révé- s'agira d'une réflexion préliminaire. Selon qu'il est R. bKif:LRACH, AEM, p. 57, fig. 59;
s.v. Architektur<larstellung » raire de Montouhotep (XIe dyn.) 12. Les tracés se
P· «
27'. lé in irecternenr par quelques allusions épigra- phiques. Par la suite, les repentirs du dessin ou les
;
A. 8.-\llA\X'Y, Le Jessin avchuectuva! cue: les
votr egalement: A. e:.
BADA\X'Y
t?acé sur un ostracon ou sur un papyrus, un plan anciens Ég:;ptiens. Étude com/Jaratit'e des répartissaient de part et d'autre d'une ligne de
" Architekturdarsrellung ,, d?ns LA 1/3 p igues. S. Clarke et R. Engelbach citent à
na pas la même fonction. En effet, l'ostracon ne représentations ég:;ptiennes Je ccmstrnctiom, erreurs d'écriture sont indiqués à l'encre noire.
(1973), col. 399-420. vien- symétrie traversant la rampe axiale (fig. 4 3a). Le
propos, une inscription des cryptes du
tem?le ?: coûte que la peine de se baisser pour le ramasser, Le Caire, 1948, p. 203-204, fig. 240 Alors, la paroi peut recevoir les couleurs qui
scribe a tout d'abord dessiné un temple parfaite-
;
8. Par exemple, le calendrier d'offrandes Dendara. Elle indique que le « an » W. C. HAYE:,;, The Scepter of Egypt, vol I: création des arti-
d u temple alors que les feuilles de papyrus n'étaient produites nent définitivement animer la
, P
ment symétrique puis il a rectifié son dessin, lors-
1
présentées au temple de Medinet Habou , from Eurliest Times to the EnJ of the
ecru en caracteres anciens" avait été trou , « semblent
·
de R
Ancient Egypt, Londres, 194 7 (réirnpr.
l'é Pan d atant de nés à être stockés dans des bibliothèques pour être
1 J.-Cl. HUGONOT, Le Jardin dam l'Égypte
fouilles archéologiques, des arbres étaient plantés à
Thèl peine de chan-
Chicago, 1977), p. 9 et R. DREJ\:KHAHN ?poque d e Kh?ops (IVe dyn.)5: « Ce fut le "Roi de consultés de Ancienne, Europaïsche Hochschul- ostraca, ne prenaient pas toujours la
©M nombreuses fois. En revanche, les plus, l'intersection des lignes. Ce plan n'est donc pas un
aute et ?asse-Egypte: Menkheperrê",
ger de calame pour tracer leurs esquisses. De
« Papyrus, -herstellung ,,
dans LA IV/5, schriftcn 27, Francfort, New York, Paris,
le "Fils d R".
(1982), col. 667-670.
Thoutmosis [III]" qui iü [cela] en e, e·
os?raca sont lourds à transporter et, bien qu'ils 1989, p. 67 ; 0. ARNOLD, BuilJmg, p. 8
propos des rehauts de dessin préparatoire d'architecte mais de paysagiste.
J' tant que son memo- puissent être effacés et réutilisés, ils sont plus (n° 2), p. 9, fig. 1.2. on peut s'interroger à
m I a constrnction pharaonique
--- 5 Méthode des architectes
peut donc être considéré comme un auxi- est parallèle à la longueur du couloir, l'autre « 3 », sépulture qui, en réalité, n'est qu'une superstruc-
pl narre pour le paysagiste davantage que à sa largeur. Hayes a tout d'abord pensé que ces ture présentant un plan en « T » renversé et dont
pour l'architecte ...
deux dessins représentaient la tombe dans laquelle les caveaux souterrains n'ont apparemment jamais
43b. Le relevé archéologique du tern-
pie de Montouhotep indique la position
ils avaient été trouvés. Ils auraient figuré deux été creusés. Senenmout a préféré faire interrompre
di des fosses de plantation des arbres étapes de sa conception. Les chiffres, tout comme ce projet et, si la TT 71 semble avoir été conçue
di L'esplanade n'est pas symétrique, contraire- les points, seraient des cotes dépourvues d'une pour lui servir de chapelle de culte, la TT 3 5 3
ment à ce qui été primitivement esquissé
dE
a
re,
(XW dyn.) et conservé à New York j
i<?'#'h'//#?
largeur Une morné est dotée de salles
annexes sur trois de ses côtés, le quatrième
au
(MMA acc. 143 15) Un agencement de sal-
les tracées à l'encre rouge (pointillés gris
i ouvrant sur l'autre partie de l'édihce Cette
(fig. 45). Il pré-ente un bâriment rectangulaire ouverte au debut du couloir. En reahte, ce ·:,:'····
\; couloir ne possède aucune pièce latérale /kr_:;.,-?i_i?-?F??1,1???1:}3'
;,:::::t?,?;;
..
di\·i..,é en deux dam le ..,cm de la largeur. Une de ,
lJ '\
. •
deux moiné-, c-r pourvue de ..,alles annexes sur troi revanche, les cotes.« vingt-cinq» et ·?r.t:.
·,:;:
-·?;(??\?: de se.., côtés, le quatrième ouvrant ur l'autre moitié •trois•. écrites en hiératique chacune dans
le sens auquel elles se réfèrent, sont cor-
,,, ?,,,.;?,-- ·,.,. de l'édifice. Cerre dernière est munie de troi rectes. Elles expriment non pas des coudées
pilicr-, (?) ct d'une -allc annexe. On di tingue
,_
..
:>?-.-.-.
:,::.-??:;._:,.·.,-.....
•i
111?? encore que lquc-, signe.., hiéroglyphiques qui
mais des neb1s (une coudée et un tiers).
?i
i
devaient dé..,igner b, pièces (il se terminent
?l fréquemment par le déterminatif Je la mai on). Par
44 :J'.)
endroits, subsistent les tracés Je portes. La fonction
du bâtiment restant obscure, il est difficile de dire :..·,:·
13. Calcaire, 13 x 19 cm; New York,
MMA acc. 14.3.15; D. AR.'\;OLD, si cette esquisse est un dessin préparatoire. Cela e t
The P)•ramid of Senwosret I. The South toutefois peu probable Jans la mesure où elle figure
Cemetery of Lisht vol. I, PMMA XXII,
au dos d'un papyrus qui appartenait à une biblio-
1988, p. 98, fig. 4 7 ; O. AR."OLD, Un ostracon trouvé à Lisht, dans le radier
Bwldmg, p. 8 (n° 3).
d'ins- thèque. Si ce plan avait été réutilisé plusieurs fois,
tallation du pavement du temple funéraire
14. Conservé à Berlin. A. H. GARDI\:ER,
de son identification serait plus aisée.
Sésostris Jer (XIIe dyn.), montre un agencement
The Ramesseum Papyri, Plates, Oxford, Les plus nombreux dessins d'architecture
1955, p. 17, fig. 2; 0. AR."OLD, Building, p?u détaillé de salles tracées à l'encre rouge datent Ju Nouvel Empire. Dans la tombe thébaine
p. 8 (n° 5). (fig. 44) 13. Des traits exécutés
à l'encre noire n° 71, appartenant à Senenmout, l'architecte de la
15. W.C. HAYES, Ostraka and Name barrent obliquement l'ensemble. Ce genre
Enc d'es- reine Hatshepsout (XVIIIe dvn.). ont été retrouvés
Stones from the Tomb of Sen-Mut (n° 71)
du p
at Thebes,
q?is?e ,es? typique trop mal conservé et trop peu
:
deux ostraca supportant Jes dessins d'architecture
PMMA XV, 1942,
du te
p. 15, détaillé, u est impossible de savoir 17. Pour C. MEYER, .Senemma : eme />m-
pl. VII, n'" 31-32. s'il s'agit d'un (fig. 46a et b) 15. I.: un ne présente que deux traits fü/io1;ra/ihische Untersuc/11m1;, HAB 2,
de R dess?n ,prépara?oire puisque le monument repré- 1982, p. 22 5 cr n. I, ces ostraca n'ont
Thèl
16. 23 x 17 x 3,5 cm; Musée égyptien
sente nest pas identifié. parallèles aboutissant à un carré, probablement un
Ju Caire JE 66 262 A. BADA\X'Y, Dessin, rien à voir avec la chapelle de la TT 71 ;
©W ;
p. 8 (n° 6), p. 9.
Ramesseum est une version développée du premier à l'encre
: de l'infrastructure de la tombe qui, scion
(Moyen Empire), figure le plan d'un édifice!". clic, ne sont pas accessibles.
Ce noire, le même tracé a été exécuté, puis diverses 46
m ra constrnction pharaonique
----- 5 Méthode des architectes
représentant le plan
ter son corps et son mobih 11er fune- ,
Fig. 47. Ostracon
raire '", . De plus, les cotes du
.
'
Caire JE 51865) Différentes pièces s'organi-
sent dans un espace rectangulaire dont ne
, ..
semble dévolue à une cour Les portes sont réelles. Enfin ' seul le cou! ou .
.
pt
figurées en perspective rabattue
cles pourraient situer des silos.
,
deux cer- J.
,
I ong1tu-
I
t-3 l
salle a piliers transversale A contrario ·
.
.
-
,
essm e
n
.
creusées .
I ement
, , l
P I us irrégulière,
.
1)
.
,
et la chapell-.
c supeneure c
.
,
présente. le plus souvent, un plan en
? tt..1;tt?/7· di'::?
T
ég renvcrsé-" dont le co;doir longitudinal ne
po:sèd:
l'a pas de salles anncxcs-". Par conséquent , nen nm- . •·
te Decoration of Tombs 71 and 353 connus pour avoir pri\'ilégié des sépultures hors du ristique de l'architecture civile amarnienne, qui s'organise autour d'une cotes qui accompagnent la longueur et la largeur des deux structures imbriquées
pièce centrale, est nettement reconnaissable. indiquent des plans rectangulaires (6 x 14 coudées et 17 x 27 coudées) Trois carrés
de PMMA XXIV, New York, 1991: p. 94. commun outre Senenmout, qui s'illustre ici par la
:
ont été figurés à l'intérieur de l'enceinte pour signaler l'utilisation de piliers entre
des murs bahut
pu 19. Voir, par exemple, PM I I, p. 160, possession de deux tombes différentes assumant les
186, 196,308,416.
m. rt?)les de caveau et de chapelle (à l'image du mode
20. Voir, par exemple, PM l/1, p. 20, 30,
d enterrement royal), on peut citer Rekhmirê
44, 80, 90, 124, 136, 148, 160, 176, 186,
208, 232, 238, 256,264,272, 282, 334. (arc_hitecte de Thoutmosis III, XVIII': dyn.) qui
distingue sa charie!le par un décor unique ou complet. Par chance, une ligne permet de restituer tion d'admettre que la cote du verger est une étour-
Zl. TT 122, qui date du règne de
La
Thoutmosis III, est une exception voir encore Amenhotep fils de Hapou (architecte son intégralité par symétrie. Trois registres, dessinés derie du scribe qui a inscrit « 32 » pour « 42 »26. Si
tel est bien le cas, l'échelle est l/252e 27, ce qui
; :
PM!;!, p. 232.
d'Aménophis III (XVIIIL' dvn.), à qui l'on doit à l'encre rouge et à l'encre noire s'étagent. Celui du
22· Voir infra, P· 116 et bibliographie - entre autres - l'extraction, le transport et l'érec- bas est occupé par une étendue d'eau reconnaissa- paraît aberrant dans un système décimal mais est
p.412n.5.
ble aux lignes brisées caractéristiques celui du en revanche parfaitement cohérent dans le système
tion de s colosses de Memnon), qui s'est fait bâtir ;
cette cote dans la moyenne. C. Si Ml)]\;- deux escaliers situés dans l'axe du porche, est cein- un exercice d'écolier et d'un écolier déjà avancé
applique cette mesure aux cotes de l'ostracon de la
D. VALBELLE, Villes et campagnes de
l'Égyp:
- Fig. 48. Tablette de bois s_tuqué achetée à un vendeur Rllll)l )T, Les temJiles cc édifices dit'ins ·
turée d'arbustes. Elle est bordée sur sa droite par un dans ses études Enfin, les cotes indiquées donnent
!
te ancienne, documencation de Dra Abou TT 71, elles sont totalement fidèles à la réalité23•
photographique 6 080, décembre 198 5
el-Naqa (Thebes ouest) en 1913 et conservée
à New York
technil/Iœs des m1.acriuux et outillages de
jardin ou un verger identifiable grâce aux quatre un ordre de grandeur quant aux proportions de cet
(MMA Un ostracon ramesside représente ce qui semble XI" li la
aménagement le jardin qui bordait l'entrée du
'
14. 108) Elle représente un 1'Ég:,>/Jtl' JJ/wnwni41tc de lu
p. 14, no 1 peut-être D. AR.l\JOLD do. m_ aine situé au bord du Nil ou
arbres qui s'y dressent. De nombreuses tentatives
aL?c :
; d, un cana
. entree se fait par un porche surv: d'un espace dont être le plan d'une maison (fig. 4 7) 24. Il est rectan- XXV' d:,,nw;t1e, thèse dl' l'Université
temple de Medinet Habou construit pour
I
de B
reposoir ", ce qui est peu vraisemblable,
Une tablette de bois stuqué représente une Official Quarters. The Excavatiom at
du palais royal. Cependant, la marque de
l'archi-
des
elles indiquent les longueurs. La comparaison
Thè par M._ BALD, « Représentation de l'espa- Tell el-Anwma during the Seasons 1926-
© architecture difficile à identifier, peut-être un tecture civile amarnienne, qui s'articule autour
!v ce en Egypte Ancienne » dans
BIFAO 90 1927 and 1931-1932, EEF 44, 2 vol.,
cotes et des dimensions du dessin met en valeur le
(1990), p. 59-60, fig. 4. domaine privé (fig. 48)25. La tablette devait être 1951, pl. XXXVI (4-5) ; D. ARNOLD, condi- d'une pièce centrale, est nettement reconnaissable.
fait que ce dernier est réduit à une échelle, à
doublée d'une deuxième car le domaine n'est pas Building, p. 8 (n° 9).
m I a coostrnctioo pharaonique
5 Méthode des architectes
p
L
d
ti
p
,.,,
a
d I encre rouge sur un
prher
le ée et a
d de carnere a Chei h sa· d ',. V, t
d.
te ture ama«: e11nt es: naer at e sag :
antique.
0
29. 9,8 x 9,5 cm; Londres BM 41 228.
53
S. R. K. GLA\:\'ILLE,
Working Plan of? « Fig. 51. Élévation, de face (a) et de p rofil [b] d une chapelle portative suspendue dans son naos, tracer sur un papyrus trouve a Gourob et
•
•
Shrine" dansJEA XVI (1930), p. 237_ conservé à Londres (UC 27934 N ouvel Empire). Le dessin est tracé en no r sur un quadr·I
,
age exec u tet a enc« rouge L'existence des carreaux rend inutile
239; C. C. Ill, " Ostracon l'insc rip t·ion d e cotes car ils ont pour cote
.
-
C,,, __ ,::
des saints pour une architecture -:
V:,,:-:. S!CLEN .
.
l'édicule sur
BM 41 228 Sketch Plan of a Shrine
a un naos à l'échelle entiéere, ICI de 2,20 m de haut, ura-us porteur
repérer les points déterminants de
. .
-
dégasé
:
d'un d s que so aire compris. Une tell't c h ape li l ne pouvant erre faite que de bois, ce papyrus de ='-:·T1L:
l'espace n'est pas asse: rt._'L.:- ::-
I I
__
Reconsidered» dans GM 90 (1986),
reporter dans la réalité sur un
est necessairement à l'usage des ébénistes. les tracés et de les -
p. 71- 77 idem, «Addendum to
; :
quadrillage agrandi à
d'Aménophis IV I Akhenaton est r.._,u:-s: .r :-ce
" Ostracon BM 41 228 a Sketch Plan
of :
..
des échelles
a Shnne Reconsidered» dans GM 94
chapelle peut donc être fabriquée à
niable et le plan, proche de l'agencemen? rr Cl
? .
30. Pour la nouvelle lecture de ces cotes ' la structure Il e11 d ecou
·
ç , .
l e qu un certain nom b re d e
fait que le dessin ne peut être transporte. quil c-r
voir: C. S!MO:-:.-BOIDOT, Matériaux et
.
repré- trois
l'esquisse mesure environ une cL1wJée pur
1
rawings » dans Ancient Egypt (1926), l qui accompagnent la portative enfermée dans son naos (fig. 5 la et b)31. l'Ancien Em/Jire, RMN, Louvre, Paris, été
p. 24-27 S. CLARKE, R. ENGELBACH longueur et lae?:i?euers ?:;e? eux structures imbri- Égyptiens avaient du dessin :
Enc
;
AEM, p. 46 sq., fig. 48 A. BADAWY'' Le tracé est effectué à l'encre noire sur fond de 1993, p. 106. maîtrise totale que les
nettement représentés et les rangées de colonnes
quées in diiquent des pl ans rectangulaires
.
Saïd, situées à
Dans les carrières de Cheikh
;
dut (6 x 14 cou déees et 17 x 27 coudé 30) Tirois carrés Ancient Egy/Jl (1917), p. 141-142;
technique cla ssique ou, l e carroyage d u support dans l'alignement les uns des autres.
.
J.-L. DE CÉ>;-:.I\'AL, Égypte, p. 145-146 ·
es. .
N. Df:. G. Dr\\'lb, " An Architectural galerie a conservé
de F W. H. PECK, Drawings, ne 128
ont été figurés à l'intérieur d e l' enceinte, de chaque proximité d'Amarna, un pilier de
permet de proportionner facilement le dessin à Des dessins de tombes royales sont également
;
Thè H. S. S\1ITH, H. M. STE\XART, " The Sketch at Sheikh Said " dans Ancient
tracée à main levée à l'en,
côté ' pour signaler , utilisation d e piiliiers entre des
·
p1
Fig. 54. Tombe de Ramsès IX.
L?
a. Ostracon provenant de la Vallée des Rois
di et conservé au Caire (CG 25184; xxe dyn.
(14 x 83,5 cm). Le dessin, exécuté avec des
ti:
encres noire et rouge et des rehauts de
pt couleur, reproduit le plan d'une tombe
royale identifiée comme celle de Ramsès IX
(KV 6) Les cotes, lorsqu'elles sont encore
visibles, sont toutes des nombres entiers de
di coudées
il n'y a aucun souci de respecter une échel- et conservé au Caire (JE 51936, XIX' dvn.).
le et les cotes annoncées sont pour le li représente une salle à quatre piliers
ég moins fantaisistes. La tombe est en réalité carrés, élément d'une syringe royale.
profonde de près de 80 à 86 m si l'on tient Comme beaucoup d'autres dessins
l'a compte de l'entrée extérieure préparatoires, il est traversé d'une ligne
de symétrie.
fermés par des serrures. I'ensernble est accompagné nombres entiers de coudées, ce qui n'est pas le cas. puis un groupe partiellement effacé dont deux
\Y!. H. PECK, Drawings, n° 129; finalement.
E. HOR'\l':\G, Zurn Turiner Grabplan de légendes qui fournissent le nom des pièces mais Un dessin après exécution de la tombe se justifie
traits subsistent, puis deux. Le dernier groupe a
" »
dans Pyrnmid Studies and Ocher Essays également leurs cotes, exprimées en coudées, d'autant mieux si l'on rappelle que le même papy-
presemed to L E. S. Edwards, EES occasio- disparu dans une cassure qui a également affecté
paumes et doigts. La précision dans le détail est rus consigne, au dos du plan, les dimensions d'une
nal Publication n ° 7, Londres, 1988,
une légende parallèle au mur long « longueur : :
p. 138-142; D. AR..'\OLD, Building, poussée jusqu'au rendu du gebel dans lequel la autre tombe royale, plus tardive. Le relevé aurait représen-
p. 8 (n° 13), fig. 1.5. En dernier lieu,
18 coudées». Il est évident que les tirets
syringe a été creusée. Malgré la qualité d'exécution, été fait sur ostracon puis recopié. appliquer aux
E. HOR..'-.;U'JG, Zwei Ramessidische Kônigs- tent le nombre d'unités de mesure à
le dessin n'est pas à l'échelle des cotes. Les dimen- De fait, un autre plan de tombe royale, tracé sur côtés des piliers, en
grèiber IV und Ramses VII,
: Ramses espaces entre les piliers et aux
Theben Band 11, Mayence, 1990, p. 28- sions fournies par ce papyrus ont été vérifiées et un éclat de roche, est connu (fig. 54a et b)35. La 56 quatre. Cependant, la somme
alternance deux et
31 (" Exkurs Zurn Plan und zu den
concordent avec celles de la tombe de Ramsès IV tombe elle-même est complète et le premier attendue serait de 16 et non de 18 coudées. La
:
Musée égyptien CG 25 184; G. DARESSY, : par un plan incliné, est visible. Elle est représentée
une salle d'un peu plus de cinq coudées est annon-
" Un plan égyptien d'une tombe
royale » avec le même degré de précision dans l'enchaîne- largement effacés. Une seconde légende, parallèle à
dans Revue Archéologique (Paris, 1898), cée comme devant mesurer dix coudées. Deux ment des espaces. Une ligne de symétrie traverse « largeur: 15 coudées».
p. 235-240; G. Ü.ARESSY, CGC la largeur, indique :
11°
25 00 I -25 385. Oscraca, Le Caire,
interprétations sont possibles : l'ensemble des salles par leur milieu leurs parois 36. 25 x 19 cm; Le Caire, Musée égyp- N. Reeves a pu identifier la tombe royale dont les
1901, p. 35, pl. XXXII; S. CLARKE,
- le papyrus est un dessin préparatoire, ce qui est ;
sont figurées par un double trait. Comme le plan tien,JE 51 936; R. E'Jc;EI..R.·Vïl, "An dimensions de la salle à quatre piliers correspon-
peu probable. Le plan qu'il supporte est incontesra- Architect's Project from Thebes » dans Cependant, les cotes ne sont pas très fidèles, l?ü?
dent le mieux à celle du croquis ; il s'agit de celle
R. ENGELBACH, AEM, p. 51, fig. 50;
précédent, celui-ci est exécuté à l'encre noire et
s'en faut. Il est notable que le dessin soit reste
A BADA\X'Y, Dessin, p. 242-244, fig. 304 ASAE XXVII (1927), p. 72-75; st
;
blement celui de la tombe de Ramsès IV et il n'est rouge et rehaussé de couleur. En revanche, les de Séthi II. Cette esquisse est clairement
un dessin
J. c'.: ERNY, Valley of che Kings, p. 23- 34 ;
S. Ci..t\RKE, R. ENl,ELBAU I, AEM, p. 51,
frais alors que les légendes sont si mal
conservées.
J.-L. DE CÉ'\JVAL, Égypte, p. 146; pas question de reproduire plusieurs fois cette
verrous des portes n'ont pas été figurés, de même fig. 51 A. BAI\A\X'Y, Dessin, p. 194, beau- préparatoire et ce d'autant plus clairement qu'on
;
ég (Ramsès li ,
XIXe dvn.l. Fig. 58. Temple ramesside
d'Héliopolis/Tell el-Yahudiyeh.
l'a
a. Socle en quartzite d'une maquette
re de l'entrée du temple (Brooklyn
Museum 49183; 28 x 87,5 x 112 cm;
aL règne de Séthi 1er (XIXe dyn) De part
m et d'autre de la rampe axiale ont été creu-
savoir, cet autel n'est pas une étude pour un édifice
sées les encoches des ti nées à recevoi r les appliquaient, pour ces paramètres, des cotes stan-
éléments en élévation amovibles.
dards, apprises au cours de leur formation. à construire en grandeur réelle ; c'est un accessoire
37. S. CLARKE, R. ENGELBACH, AEM,
p. 51, fig. 52; A BADAWY, Dessin, p. 195,
éléments manquants exécutés
b. Les
Pourtant, rien de tel ne se laisse reconnaître jusqu'à de culte fonctionnel et il ne peut être considéré
en matériaux rapportés ont été resti-
te fig. 232; C N. REE\ES, dans
présent. Il est vrai, cependant, que l'écart entre la comme une maquette, même s'il rappelle, par son
?la? incliné, se trouve un chambranle auquel sont que I'ostracon se fait l'écho. Il présente huit colon- tués sphinx, statues, obélisques, môles
Cd'E LXI/121 (1986),
existence, que les Égyptiens maîtrisaient la tech-
:
p. 43-46, fig.
de conception et l'exécution d'un projet peut prendre
1 ;
D. ARNOLD, Building, p. 8 (n° 16). fixes deux vantaux fermés par leurs verrous". nes sur chaque côté (en comptant chaque fois d'une avant-porte à linteau brisé et à deux
pu Un plan sur papyrus, daté du début de la XIXe battants dont les crapaudines basses sont
des proportions qui troublent la vision des choses nique du modèle réduit.
38. I. MOLLER, « Plan für einen Tempel c?lb, .Jes angles). Comme souvent, une légère visibles sur le socle.
Seul, le modèle miniature d'une tombe royale,
,,
nu dans Festschrift Ame Eggebrecht zum 65. dynastie, offre d'intéressantes comparaisons bien distorsion entre l'intention et l'exécution s'observe aux yeux de l'archéologue moderne Le faible !
Gebimstag am 12. Marz 2000, HAB 48 qu'il soit en très mauvais érat ". Provenant proba- nombre de dessins reconnus comme préparatoires, daté de la fin du Moyen Empire et trouvé dans le
puisque, Jans la réalité, seules sept colonnes ont pu
(Hildesheim, 2002), p. 67-69, pl. 18.
b?ement de Thèbes, il n'est inscrit que sur une face parmi les croquis architecturaux, ne vient pas temple de la Vallée du complexe funéraire
être installées sur les flancs Je la cour alors que les
39. Turin, musée égyptien, 2 682
ou apparaissent les contours d'une architecture étayer l'hypothèse d'un usage extensif de docu-
d'Amenemhat III (XIIe dyn.) à Dahshour, ressem-
Jeux autres côtés ont bien reçu huit supports,
;
from the Theban Necropolis » dans 28 x 87,5 x 112 cm; Rrooklyn Museum, fermeture de la salle du sarcophage, les dimensions
MDAIK Ce pla? pourrait donc représenter un des nomb- gné d'un dessin et Jes cotes du modèle demandé n'est
ne concordent pas avec la réalité. Ce modèle
53 (1997), p. 233-240, pl. 33. acc. n 49.183 S. CLARKt, ;
reux speos de Ramsès II. R. ENCJELBACH, AEM, p. 59-60; Il ne semble pas que l'utilisation de
modèles
41. Ostracon calcaire ; 21 x 16,5 cm
de ;
(fig. 57a et b)42. Le premier n'est probablement A. BAlîA\X'Y, « A Monumental Gateway
projeter des formes architectura- donc pas une maquette au sens actuel du terme et
Paris, musée du Louvre E 14 315. Le plan d'un ensemble cultuel héliopolitain qui qu'un exercice d'écolier, le second s'adresse plus réduits servant à On l'a comparé à
for a Temple of King Sery I » dans
l'époque ptolé- sa fonction précise reste obscure.
les ait été courante en Égypte avant
.
B. BRUYÈRE, Rapport 1929, FIFAO VII,
figure au verso d'une dalle de pierre inscrite sur ses probablement à un menuisier qu'à un sculpteur, (New York, qu'il était proba-
un « objet de démonstration»,
Miscellanea \Y/ilbourimw 1
ce
no 3
p. 30, fig. 9, exemples
maïque et romaine. Pourtant, quelques
J. VANDIER o'ABBADJE '
deux faces, ?'est pas un dessin préparatoire mais le
;
Egypte 1880-1980, École du Caire, musée Le point commun aux rares dessins, tous des Musée égyptien, JE 65 041 M. SALEH,
' ;
dans une pièce de correspondance du massif taillé dans la rochet? p ro b a bl ement creusee ,
Tous ces modèles ont-ils correspondu à
un
' ·
manque toujours, sur ces plans, les cotes des s.v. «Model!».
est l'autel privatif prove-
Enc
Nouvel Empire» dans RdT 36 (1914), a a fm de la Deuxième Période
1
Intermédi aire,
.
socle. Un autre exemple besoin de définir le monument en trois dimensions
p. 89-90, pl. V (2) A BADAWY, Dessin, hauteurs et de quelques détails comme l'épaisseur 47. Paris, musée du Louvre (inédits), et el-Amama.
du p. 134, fig. 159
;
d' A mon Ramsès-Nakht, attesté de 2.27 (New York, ceux qui devaient l'exé-
l'an 1 d e tenir compte de déclivités. Soit d'autres docu-
fig.
voué au culte quer ses caractéristiques à
de B Nationales du Grand Palais, 7 mai-9 août Ramsès IV à l'an 2 de Ramsès IX La d ., MMA acc. n° 12.182.6). comme la façade d'un temple cuter ? Cela paraît peu probable dans la mesure où
Thè 1982, Paris, 1982, p. 283, no 235; euxieme ·
ments, des coupes ou des élévations, venaient môles du pylône enca-
cour' dans cette nouvelle occupation, a été 48. Selon D. ARNOLD, LlB, p. 127-128, solaire44. Sur chacun des constructeurs de
©N D. VALBELLE, Villes et campagnes de l'Égyp- dotée compléter les plans - ce que l'existence du papyrus Kornposit-Kapitell », ce rype appa- brisé, le couple royal ils ne permettaient pas d'aider les
d e, colonnes sur tous ses côtés pour
s.v. «
drant une porte à linteau Tout au plus, offraient-ils la
te ancienne. Documentation photographique
être transfor- de Gourob laisserait supposer, bien qu'aucune autre raît à la XXVI" dynastie mais ne devient
Autant qu'on puisse le manière pratique.
n° 6 080, décembre
1985, p. 15, no 3. mee en cour péensty e. C' est de cette modif
·
?
pl comme -------?oc ,1"-"------------·;
L,
leferait un ingénieur aujourJ'hui5L?.
Compte tenu du très tnible nomhre de
?
I
modèles
di
I
Il I
·:.·.·.·.
d'inforrnations ont, jusqu'ici, été
pu recueillies à propos des temple.
me et édifices royaux du Nouvc.
Empire, peut-être du fait que la
plupart d'entre eux, dam la
Fig. 59. Modèle en calcaire d'une tombe
région thébaine, ronr avant tour
,,, l'objet d'études épigraphi4ues et
royale inconnue trouvé dans le temple bas ·.·.·. . .
.
...
·.·.·. ,, complets, ce n'est qu'à l'occa-
sion - fort rare - de démontages de
la sépulture
centre, était défini puis-
a
l' i du Nouvel
à l'exactitude ou non des orientations connues
,.,
Bâtisseurs de Kamak, p. 131-13 7.
, c
50. M. AZIM, J.-Cl. GOL\'I\:, « Étude demeurent encore sans réponse. rau t e d'études
.1
/
un support quelconque, ici une petite table.
I
.
/ / / »:
»:
I
/
2
/
I
tient
P2
une fronde-bay.
Je
et
scribe
sa
J La
li vise la mire (M) que
mire est placée au point
verticalité est assurée par le fil à / / / Fig. 62. Nivellement des déclivités.
le
a. Comme l'a repéré D. Arnold,
nivellement des pentes était maîtrisé,
à l'aide de
plomb (F) Le scribe 4 enregistre le résultat au moins au Moyen Empire,
de la visée. En multipliant les visées à partir bornes marquées d'une croix et espacées
du point P1, c'est-à-dire en ne déplaçant de dix coudées.
que la mire, on peut s'assurer que tous ces b. li est imaginable que la déclivité des
2
points sont au même niveau que P1• Si tel tombes creusées dans le rocher ait pu être
n'est pas le cas, on creuse le sol au pied de contrôlée selon un procédé similaire, bien
la mire jusqu'à ce que les niveaux coinci- qu'on n'en ait pas trouvé trace. Puisque le
déjà trop creusé, on peut
62a
combler la cavité. Dans le cas de pyramides fonds vers les sols, il est plausible que les
dont le noyau central n'est pas fait de «bornes» aient été des zones dressées au
blocs appareillés mais constitué d'un plafond, éventuellement marquées de croix.
mamelon rocheux, la méthode a pu per- L'écart de dix coudées aurait été mesuré
mettre de déterminer la hauteur des blocs entre les fils à plomb suspendus sous les
àfournir pour compléter l'assise dont le repères. Ces marques - si elles ont existé -
rocher naturel formait le lit d'attente, à étaient vouées à disparaître avec la finition
condition que cette hauteur n'excède pas des surfaces pour l'exécution des décors.
celle de la mire.
te Fig. 63. Disposition des lignes de nivel-
lement, tracées en rouge sur les assises
de P1 orientales de l'angle sud-est du noyau de
pl x??????????(t?====?,?3???????????)(2 p
la pyramide de Neouserrê (Abousir, V' dyn.)
Elles sont espacées d'une coudée Un trian-
R
gle pointé vers le bas, ainsi que la cote cor-
respondante, accompagnent le plus sou-
vent le trait. Ces nivellements étaient desti-
nés à guider la mise en place des blocs de
assises de brique aurait été soigneusement nivelé à portent Jes cotes exprimées en coudées qui impli- revêtement. La septième ligne est accom-
la hauteur voulue pour la cour puis les caissons pagnée d'un triangle dont l'intérieur est
quent que leur niveau Je référence est déjà situé à poché en rouge.
auraient été remplis de déchets de taille et de sable quarante-Jeux coudées au-dessus du niveau du sol.
et les premières dalles, formant plate-forme de Bien sûr, ces cotes ne sont pas accompagnées de
puis-
fondation, posées sur cet ensemble. l'expression « au-dessus Ju nefernu », mais elles
4m
pavés, mesuré de centre à centre, était défini
qu'il est toujours de dix coudées, à condition de
Il est rare que les traces des nivellements préli- impliquent que, Jans les questions de nivellement,
mesurer cette distance horizontalement et non en
minaires, effectués à partir d'un niveau de réfé- qui accompagnent la fondation mais aussi l'éléva-
suivant la pente (fig. 62a). Ce savoir faire n'e?t
rence, dit « niveau zéro » ou « neferou » dans la tion Ju monument, il y a très probablement eu des
terminologie pharaonique, se laissent encore reports de niveau Je référence et ce, dès la fin de la soutenu par des preuves qu'au Moyen Empire, mais
comprendre, soit que l'achèvement du bâtiment les IIIL' dvnastie'". Dans les marques de constructions, il donne une idée de la façon dont les Egyptiens ont
peut-être mesuré les tombes thébaines du Nouvel
63. NGF: Nivellement Général de la
France, dont le « point zéro » est le ait fait disparaître, soit que l'état de destruction de le neferou peut apparaître seul ou dans les expres-
niveau de la mer. l'édifice ait perturbé la cohérence des indices. Ce sions « au niveau zéro», « au-dessus/tant de Empire malgré les déclivités (fig. 62b) ·
fois pour
.
64. Cf. infra, « niveau zéro» ne doit pas être systématiquement Le nivellement n'était pas effectué une
p. 94, n. 71.
coudées au-dessus du zéro», « au-dessous du zéro»
65. Pour des exemples, voir compris comme le niveau du sol plus que LE toutes au début de la construction. En effet, dans
: Z. GONEIM, ; (fig.67f et g)65. les murs de
Horus Sekhem-Khet, p. 4, fig. 8 ; niveau zéro, il faut le comprendre comme UN les bâtiments de l'Ancien Empire, où
Malgré le faible nombre d'indices et la difficulté revêtus de parements de
ca lcaire ont souvent été
M. VERNER, Baugraffiti Ptahschepses,
niveau zéro. En effet, il s'agit d'un niveau de réfé- habituelle de leur interprétation, D. Arnold a mis ,
p. 173-175; L. BORCHARDT, Das
grantit e, les parois des salles inac l.ievces sont
Grabdenkmal des Kiinigs Sahu-re' I der rence à un temps donné. Mais, selon l'état d'avan- en évidence ce qu'il convient d'appeler des ,
couvertes de lignes horizontales espacees d' ?ne
:
Bau, Ausgrabungen der deutschen cement du monument, il peut être modifié et « bornes de nivellement ». Il s'agit de dalles de opera-
Orient-Gesellschaft in Abusir 1902-08,
reporté à un autre niveau pour plus de commodité, coudée (fig. 63)67. Il est clair qu'une telle
vol. VI, Leipzig, 1910, p. 90-91; calcaire carrées dont la surface est marquée d'une devait prendre un
non, dont la mise en place
.
L. BORCHARDT, Das Grabdenkmal des un peu comme il est possible à un moment donné croix au centre66. Insérées dans le pavement au aux d' ?ne
Konigs Nefer-ir-ke-re', Leipzig, 1909,
d'une fouille archéologique, de se référer à un certain temps, permettait _cons?ruct?urs,
pied des murs, elles permettaient de déterminer afin qu elle puisse
Enc
p. 55 ; L. BORCHARDT, Das Grabdenkmal
certain niveau NGF puis, lorsque les couches 63 pa rt ' de déraser la dernière assise
des KonigsNe-user-re', Ausgrabungen der facilement la hauteur de celui-ci. Ces pavés sont éventuellement recevoir un plafon d et, d' aut:e
du p deutschen Orient-Gesellschaft in Abusir fouillées sont beaucoup plus basses, faire placer un
dut, connus au complexe funéraire de Montouhotep 67. Par exemple, la salle 10 du temple
part, de faciliter la mise en place de? blocs de reve-
1902-04, Leipzig, 1907, p. 155; de n?ires et
de R W M. F. PETRIE, Medum, pl. VIII et
point plus accessible pour l'établissement des (Deir el-Bahari, XIe dvn.). Ils pouvaient également funéraire Jc Mvkerinos G. A. REISNER,
;
bornes pouvait être déterminée à l'aide tement. E n effet les lignes de nivellement ont
Thèl aussi D. ARNOLD, Building, p. 17 et nouveaux relevés graphiques 63. Dans un cas, le permettre de marquer des déclivités. En effet, des
Mycerinus, pl. XI (xix).
de chevalets réglés à l'horizontale. "" des niveau?
1' ,
blocs ont
, ,
ete
.
mis en
disparu aux endroits où ces
:
©w n. 63, 66. niveau de référence est progressivement déplacé 68. Couloir du temple funéraire de , le même principe que celu
bornes semblables ont été remarquées dans le 13
fil à plomb (selon œuvre68.
Mvkerinos G. A. REISNER, Myccrinus, entre deux
66. vers le haut et, dans l'autre, vers le bas. À la pyra-
passage de la pyramide de Sésostris I" (XIIe dyn.). ?lustré à la fig. 61) mais encore, l'écart
;
D. AR..'.;OLD, Building, p. 14 et
plan Il.
n. 39-41. mide de Meïdoum, certaines lignes de nivellement
Non seulement la différence de hauteur entre deux
m ra caostrnctiao pbaraaoiqiie
--- 5 Métbade des architectes
L porte disparue a pu être restituée grâce au royales que privées, ne sont plus repérées par XIX' dyn.l, un tracé circulaire incisé
la sur les bases de colonnes est destiné
tracé incisé.
d suite, pas même .iu Moyen Empire où à régler la pose des tambours.
d'autres
ti 1;rocédés sont connus. Or, il est improbable que Fig. 66. Mur du temple de Louqsor,
les
Egyptiens aient renoncé à niveler leurs édifices érigé sous le règne d'Aménophis 111
p par
la suite. Peut-être ont-ils simplement adopté (XVIII' dyn.). Sur les blocs de fonda-
un la hrmte contre laquelle le pare-
tion,
movcn plu-, -unple qui leur épargnait le long ment devait venir se caler est nette
et ,
fastidieux travail de traçage des lignes sur les le nu du mur arrive légèrement en
d:
69. H. \'YSF, Opcnwons Cllrried 011 ac tiie parois. De di'>crète'> marques disparaissant au amère, probablement parce que ce
di P\'nm11ds of G1?eh 171 l83ï: ,l'ich an moment de décorer les murs devaient suffire. Les sont des blocs non ravalés qui étaient
.?ccmmc of u \ èrwgc L'p/ler Egl'pc and alignés sur ce trait incisé. Après la
dt 171CO
disparition" de ce rvpe de nivellement et de la finition du mur, l'excédent de pierre
an Appendix, 3 vol., l 840. ml. l , pl. face
te p. 278 G. G.,)'l,\:, Bâcissc1m, fig. 82 pratique qui con-i-,te :'l revêtir de granite une ayant été ôté au maillet et au ciseau,
; ;
71. A. Rl,\\"E, " Excavations of the crnplovée- plu" r.ircment en architecture et de plâtre de lubrification sèche. Les
encoches subsistent mais sont vides.
Eckley B. Coxe, Jr. Expédition at façon plu" autonome c'c-r-à-dire pour des éléments
,\1evdüm, Egvpt, 1929-30,, dans The
,\!11.se11111 ]ollmul of chc L'rn,•as,r,· of
plu-, lHI mom- mdépcnd.uu. du reste de la maçon-
Penns\'lt'mllll (Philadelphie), vol. XXII, nerie et qui peuvent être traité en atelier :
ne l (mars 1931), p. 23, pl. X. -tatu.urc. obéh-que-, portc-, -euil», etc. La taille, la
72. L. Bl,RCH:\Rl,T, Grnbdenkmal ,'-:e- gravure et L1 m.uupul.ition de ce blocs, durs
échelle réduite. On peut d'ailleurs souligner que,
à
te user-re', p. 99.
ent.uuer et lourd- :'l m.mœuvrer, étaient ainsi
73. D. AR.'sl,U\ Building, p. 16 er n. 60; dans l'écriture pharaonique, le verbe senetj signifie
de con-rdér.iblcmcnr t.iciluéc-; C'est une nouvelle
D. AR.'sOLl\ Der P,-rmrndenbe?irk des aussi bien « fonder », que « faire le plan, dessiner le
pu économie de L1 con trucnon, moins exigeante,
plan »8 '. Cette superposition de s?ns est fort
Kô111gs Amenemhec lII 171 Doschur. I : die qui
P.yram1de, A\'DAIK 53, 1987, dépliant t. '>e développe.
m: compréhensible si dans nos civilisations, compte
:
l'emplacement des pilastres H. EL- chaque plafond est formé de Jalle de granite démontrée p.ir la présence de tracé- peints ou inci- dessin du plan de l'édifice sur l'assise supérieure de
:
Ac..HJRJE, B. Fü\:QLER.ls;JE, J.-Cl. GlWO\:, posées côte à côte sur des traverses de calcaire. "é" -ur de nombreux édifice'>. Les premier à avoir
Le Rmnesseum X, CDAE, Le Caire, l 976, cette dernière.
Seule la face inférieure des dalles est plane, la face .
p. 24, p. 158 er p. 163-164 et pl. V er été mi" en œuvrc .rppar.u-c-cnt -ur la sole de fonda- Les tracés ne se limitent pas à un plan horizon-
pl. XXI-XXII. supérieure étant restée brute d'extraction. Ce sont tion. Il" peuvent marquer l'axe principal du monu- apparaissent
tal situé au niveau zéro de l'édifice. Ils
76. D. AR.,oLD, Building, p. 16 er n. 58; les traverses de calcaire qui ont été taillées pour ment, comme le tai-aicnt le" lignes de symétrie sur plus rarement, sur un plan
80. J.-C:I. (,\ )J\ J's ct aiu, chm, également, bien que
]. ].-\CQLET, Kamak-J\:ord \': le trésor Je s'adapter aux irrégularités des lits d'attente des
Thowmosis P. Étude
les dc-sin-, prépuratoirc-. Le Cl'> a été noté dan le A:iAE LXVIII, p. 166-167 vertical82.
architecturale, • •
pièces de pierre dure. Il fallait, avant la pose Je la
FIFAO 30, 1983, par exemple : p. 20 temple funéraire de Ncou-crrê 72, pour les couloirs 81. \X'h. IV, 177 (10) 178 (15); Deux cas d'utilisation de tracés obliques o_nt ete
série de dalles suivantes, niveler à nouveau les
relevés. À Meïdoum, aux quatre angles des t.011da-
er l 11, pl. XLIII, XLIV, XLVII. D. M1rK", AL/, 77.,677; Il, 7tU644;
des appartement'> <outer rains de la pyramide
traverses de calcaire des horizontales ont donc été Ill, 79.2640; R. O. FALU'-.rR, Cm1c1s<' des
77. J. J ACQ LET, o/> cn., par exern pie :
:
d'Amencrnhar III (XIIL dvn.) à Dahshour 73 ou Oxford, l 969, p. 2 H ; tions du mastaba no 17' daté de la Ill" dyna:tie,
mises en place, visibles dans la chambre Je D1c11nJ1cff\',
murs de briques, perpendiculaires deux a deux,
pl. XXIX, XXXII-XXXIV Lemplacernenr
des supports était aussi incisé au
encore au Ramcvscurn 74. 11..., précisent également L. H. \ 01cumwr;, of UIC<'
LJ--.;K\
décharge dite « de Lady Arbuthnot», et, à une
Rarnesseum, voir note 75 et fig. 65. l'emplacement des parements des murs. Toujours Ei..0·/Hlllll lll, p. 67; A. 8.\Jî\\X'Y,
montren t un e Conlbinaison de lignes hori:ontales,
" Philolojncal Evidence about Methods \if
.
suivantes. 1,.
me 1.maison Lu
Il apparaît que ces dernières ont
die vorn Deurschen Archaologischen her p. 57); L. CHRhTlîPIIE, « Le vocabu- :l
79. ].-Cl. GOL\'l!'s: er a/ii, " Étude Jes pro- encore, de telles lignes ont été vues dans la pyra- n sinon le l'inclinaison donnée à la maçonne-
titude de
situaient aussi la position Jes supports, piliers ou 82. ARN(.lll\ La/3,
reprodL'.ites en grandeur l'
cédés de construction Jans l'Égypte mide de Meïdoum. Compte tenu de la taille lignes majeures qui étaient que celle-ci s'élevait. ?oms
du colonnes (fig. 65 et 276) Jans une salle 77, de même
p. lH, s.v. "Kontrollmark,, ; (4) :
grès en grand appareil à l'époque rornai- monument, elles sont espacées de deux coudées. " Hôhcnmarkcn " (5) ;
:
nature sur la sole de fondation (fig, 66). claire est la fonction des lignes inclinées ?racees sur
du p que les boudins placés en moulure d'angle (fig. 329 Rames_seum
l'on peut les observer par exemple au
" Ticfenmarkcn ".
ne » dans ASAE LXVIII (1982), p. 165- Deux droites portent encore les les degrés de la maçonnerie ?e P?:rre une. PY:ê.??
d
du n légendes et 456) 78. L'.existence Je tracés incisés sur de nomb- mammisi romam de
de R
190 ct pl. I-VIII (en particulier « six coudées»
et « huit coudées» 71. Leur niveau
83. W. M.F. PrTRII:, Mt'dwn, Londres,
ou sur le Soubassement du mile
.
:l d e
, .
--1
p Fig.
Dans la salle
raire de Mykerinos (IV' dyn.)
L 10, inachevée, les parements de calcaire
ti
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.r·1:""
m ? I
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I
dont l'alignement indique qu'elles etarcnt
destinées à tracer la hqne le long de
laquelle v1endra1ent prendre place les
de revêtement en
quant à elle, a
bloc,
granite La marque
permis l'alignement de la
face ncrrdentale des piliers de la pièce
en
renversé (1" rangée)
P ,
cription une ligne, visible à environ 42 coudées de hauteur, inachevée certain nombre d'inscriptions parmi lesquelles
(fig. 69a et b ; PI et P 2 )87. Cette salle est
cinq coudées sous le niveau zéro
.
Fig. 67 g. Graffito n" 15 du mastaba xx). irréguliers. Ils n'ont pas été dressés car ils devaient
indique le centre Je la pyramide de reine de relation avec la construction de la pyramide de
recevoir un parement de granite mais ils n'ont
de Ptahshepses à Abousir, (V• dyn.). 88. G A. RI i-;:-,.;1 R, M:vcerm11.1, pl. XI
pas
hiéroglyphes proches du cursif, une
En Neouscrrê à Ahousir. Ce même axe a été noté à (xxvb}. Pour de, procédé, proches, rclc- pour accueillir les blocs de Neouserrê, certaines d'entre elles étant suscepti-
non plus été retaillés
bles de marquer un angle de la pyramide ou le côté
.
verticales indiquait
du D'autres marques verticales sont connues.
H. E1 -Al'HIRII: et alii, Le Rames.se1m1 X, tracée entre les deux marques on les attendrait sur l'autre parement
leur fonction,
l'avancée du parement de granite en avant
i:
CDAE, Le Caire, 1976, p. 24, p. 16 î- du
dut n'étant pas
du mur, le parement nord, l'appareil
Fig. 68. Angle de la pyramide
de reine G la (Giza, IV e
.
dyn.). Les deux Tracées sur Jes murs se faisant face, elles indi- 164.
même façon, il semble
85· A. Rowr, dam The Museum noyau de calcaire. De la
transparent En suivant l'idée que ces verticales
de F degrés visibles portent non se .
ement des lignes horizontales de nivelle-
quaient, à condition de restituer un cordeau tendu
qu'on peut retrouver la fonction d'une autre
89.
1
de probables tracés,
aujourd'hui masqués.
di
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dt-
te
éÉ
l'a
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te
raison, il est difficile de savoir si ce procédé était
de
étendu à tous les édifices ou seulement à ceux faits
Marques d'appareillage
pu
m: de brique crue et s'il a persisté au-delà de l'Ancien
Empire91. Outre les tracés employés pour faciliter la pose
La maîtrise qu'avaient les Égyptiens des tracés des blocs, les Égyptiens avaient recours, dans
était telle qu'ils y avaient également recours au certains cas, à des marques exigeant un soin parti-
culier95. La seule solution pour obtenir une grande
moment de tailler les blocs en prévision de leur
insertion dans une assise donnée. En traçant, sur finesse d'appareillage était d'exécuter, en atelier, un
les faces de joint de la pierre, les droites qui montage « grandeur nature » des pièces qui
?
?calca1re1aunellx:al
calcaire blanc
? lr,j4...t!sd'élè\-al1on"\1,1bln
!,UJ les dalles d<.: It\ Ioudauon
donnaient l'inclinaison du parement, la hauteur et composaient l'assemblage. Celui-ci était monté,
démonté, ajusté, remonté pour vérification, et ainsi
bnqœ
-grarute 111111
en
?dallcsdecalca11edelalondat1011 92. J.-Ph. LAL l:R, Li /ryramiJc ù Je1;rés. la profondeur du bloc, on assurait une mise
L.mchitecrure. I texte, Le Caire. 1936,
bloc dans l'appareil au cours du de suite, jusqu'à obtention d'une stabilité parfaite.
place correcte du
p. 241-242.
montage. En effet, les ouvriers n'avaient qu'à Chacun des éléments recevait alors une marque
93. G. HMSY, « Die Stcinbruch- und distinctive avant le démontage en atelier. Les
Fig. 70. Plan du temple funéraire de Neferirkarê-Kakaï (Ve
-?- Baumarken » dans H. RJCi,.:E:, Oas S0nnen- superposer les tracés pour s'assurer, au moment du
éléments étaient ensuite transportés sur leur lieu
ravalement, que le parement ne réserverait pas de
. .
dyn.) a Abousir, Sur le mur d'enceinte, au nord des m arques .
heili1;rum Jes K:iini1;s Usnkuf li Jie FimJe,
. .
piquets plantes au s 0 ou autre, est probablt que seules les lignes majeures étaient
.
e pratique est certaine li est simp et . t commode d aligner le parement d'un bloc le long d'un cordeau, alors
- ,
s.v. (3)
d'Ouserkaf (fig. 350)93. À l'époque gréco?romaine,
, :
I
Vcrsatzmarkcn.
que ce dernier gênerait s'il marquait un
dalles posées en chevron qui couvraient parfois les
axe.
mêmes verticales, il devient possible de tirer des ou au Nouvel devaient également répartir les forces considérables
de tels tracés n'est connue au Moyen
ir-ke-re ', p. 47.
que' 11 es aient été tracées après coup , l'e ne h evetre-
·
cordeaux entre deux marques correspondantes. qu'elles subissaient par le poids des blocs qu'elles
que les ciselures soient
ment d es murs masquant la direction de la plupart
98. D. ARNOLD, /3uildi11g, p. 20 et n. 81.
Empire cependant, le fait
Ceux-ci permettent de monter correctement les 99. Inscriptions from the
;
du p mexistan:e, ?'autre part. En revanche, leur utilité support à des marques verticales de mise en place (1935), p. 62-65, pl. l-Ill 0. ARNOLD, indiquer marques ce sont des structures isolées (caveau du
semble :
pla-
e:t tou? a fait claire si la construction du mur roi Djeser99), des parements destinés à être
du t1 Buildin1;, p. 20 et n. 79.
de de murs secondaires. L'ingéniosité d'un tel procédé encore ce procédé,
de R separation des deux complexes a été l' une 100. J.-Ph. LAUER, « Restauration et que les bâtisseurs utilisaient qués contre les parois de chambres funéraires
d es est confondante, mais il faut également noter que, continues sur
.,
même s'ils ne traçaient pas de droites
91. Cl. SIMON-BOIDOT, « Marques verti-
Thèl premieres opérations effectuées. En e ff transfert au musée égyptien d'un pan-
© cales au temple funéraire de Neferirkarê- et, en sans l'existence de ce mur de pierre qui n'était pas neau orné de faïences bleues, extrait de placées sous le sol (appartements souterrains de la
rv
plaçant, face à ce mur d' encemte, un les faces des blocs (fig. 71).
Kakai » dans Cd'E LXXIV/148 (l999) '
pyramide à degrés de Saqqara 100, combes privées de
.
p. 203-223. , deuxième destiné à être abattu après la construction, toute la pyramide à degrés à Saqqarah ,, dans
r epere, une palissade ou une ASAE XXXVlll (1938), p. 551-565.
cloison faite de trace de ce savoir-faire aurait disparu. Pour cette
m ra coostrnction pharaoniqne
5 Méthode des architectes
p
L
Fig. 72 (a, b, c, d). Marques d'assem-
blage sur les placages de calcaire montés
roche dans laquelle la +o C -? 1 I /V
- ""'' ,o
- Fig. 73. Marques d'appareillage des
dalles de couverture de la
chapelle-
pour parementer la l C
I reposoir de Sésostris I" (Karnak ; (?''- _____________ ..J)
tombe du particulier Imhotep a été creusée I
d (Lisht, tombe 5124, Moyen Empire). Sur un
I XW dyn.). Chaque travée
de dalle? est iden- I
i ff /j A, \
(" li? I
p
ne composée d'un seul bloc, ont été nom-
mées de la façon suivante ·«sud, bas »
..
«::)
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I gauche)," ouest» (plume, à droite). o.u
"centre» (cœur, au centre) et chaque ele-
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Les quatre pare-
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Lisht (fig. 72) 101), des appareils de blocage appelés Les marques utilisées sont de différents types.
à combler des couloirs d'accès à des sépultures et Souvent, il s'agit de signes inscrits sur une face des vidus. Par conséquent, bien que des décennies
dont la qualité de jointoyage devait détourner les blocs censée disparaître en cours de montage. Utilisation d'un module ? s'écouleront sans doute encore avant de pouvoir en
101. F ARNOLD, Control Notes and Team
éventuels pillards (tombes princières de apporter des éléments de preuve convaincants, il
Marks, p. 34-35, fig. 2, pl. 13-14; Chaque élément reçoit trois signes. 1: un, situé au
Dahsbour'v'). des blocages destinés à soutenir des est probable que ces espaces répondaient, à .des
D. ARNOLD, Building, p. 21, fig. 1.21 et milieu, identifie l'assise à laquelle appartient la Jusqu'à aujourd'hui, l'emploi généralisé ?'une
dimensions particulières dont les nombres etatent
appartements souterrains prêts à s'effondrer à la modulation dans le tracé des édifices pharaoniques
n. 83.
pierre les deux autres sont placés près de chacune
connus pour avoir une signification précise d?ns
;
102.]. DE MORGAN, Fouilles à Dahchour suite de problèmes de stabilité (pyramide des faces de joint. Un joint entre deux blocs doit n'a pas pu être mis en valeur. S'il est probable .que
la pensée théologiquel'" ..Un e?emple
au m?ms
en 1894-1895, Vienne, 1903, p. 42-44, d'Amenemhat III103), des pavements (temple bas de certames
fig. 97-104;]. associer deux signes identiques, comme dans le jeu le recours aux propriétés géométriques dimensions du mur d en?
DE MORGAN, Dahchour
base témoigne en ce sens : les
1894-1895, p. 71-72, fig. 119-121; du complexe funéraire de Sahourê I04), des appa- des dominos. Parfois, les signes, le plus souvent des figures a servi à guider l'ordonnancen?ent de d'Edfou représentent un nombre
reils de couverture sans fonction de décharge proportions harm.o? ceinte du temple
D. ARNOLD, Building, p. 20 et n. 82.
hiéroglyphes, sont remplacés par des chiffres. On des espaces, la recherche de le chiffre
de coudées qui n'est pas anodin. En effet,
103. ]. DE MORG.AN, Dahclwur 1894- (plafond en terrasse de la chapelle blanche de peut encore utiliser les points cardinaux et les asso- 107. A. BADA\X'Y, Ancient Architccturul nieuses 107 n'est sûrement pas le seul but pours?ivi
avaient qui indique le nombre de centaine; mis en 1œuvre
Sésostris Ierl05, fig. 73). par les architectes égyptiens. Ces derniers
1895, p. 104-105, fig. 152; D. ARNOLD, Design. A Study of the Hannonic System
Building, p. 20-21 et n. 82. cier à un système de chiffres ou bien faire usage de Unit1ers1ty of Califomiu P11hlication. Near exprime, par jeu de mot phonetiq.ue, exclu- 1
Les marques d'appareillage sont encore deux autres visées. 1: u?e est
termes comme « devant», « derrière»,« en haut», très probablement
sion hors de l'aire sacrée du serpent mcarnant
104. L. Eastern S1udics 4, Berkeley, Los Angeles, le
BORCHARDT, Grabdenkmal Sahu-
re', p.93-95 D. ARNOLD, Building,
employées tardivement, quoiqu'elles n'aient pas été « au milieu » « en bas ». Quel que soit le choix 1965. pragmatique elle voudrait que la .mod?lat?on .ou
:
; p. 21
désordre 1°9.
inscrites en atelier une partie de la maçonnerie du les proportions facilitent aux ouvner: operatio?
1
et n. 83, 85. :
effectué, le principe reste le même identification
: 108. J.-CI. Govo», Nombres et
«
Cependant, la question de l'utilisati?n OL? non
105. petit temple de la XVIIIe dynastie à Médinet de l'assise (symbole, point cardinal, centre I haut I
Univers réflexions sur quelques don- délicate qu'est la mise en place du trace du t?i?1?le ' mecon-
d'un module est compliquée par la relative
Enc LACAU, H. CHEVRIER, Une chapel-
P.
:
le de Sésostris Jer à Karnak, planches, Habou ayant été démontée pour installer un naos nées numériques de l'arsenal magique de
sa précision conditionne la
rapidité et la facilite de
du p bas) ou du côté (droite I gauche, nord I sud> l'Égypte pharaonique» dans La Magia in naissance actuelle du système de ,mesu?e, de
dut, Le Caire, 1969, pl. 4; D. AR.'lOLD,
neuf, les blocs ont été repérés par des marques pour « équipe de Jean » I « équipe de Paul »), marquage
.
construction d es murs. P
Lau t re, extrêmement mal coudee, unite d.e
Building, p. 21 et n. 84. Egirto ai Tem(Ji dei Furaoni
longueur. S'il est certain que la
espaces ?es
de B pouvoir aisément remonter le mur après introduc-
de chaque face de joint puis assemblage bord à bord
(éd. A. Roccati, A. Siliotti), Milan, 1987, explorée à ce jour, est théologique les :
cm en moyenne, on ne salt
Thè 106. G. DARESSY, Comment fut intro-
«
tion du nouveau naos. Il s'agit de chiffres écrits p.57-76. ont tous c??ac:ere référence, vaut 52,5
des faces portant la même marque (chiffre ou édifices divins et funéraires u1?
© lv duit le naos du petit temple de Medinet en
étai: liée a l.a expliquer les variations relevées ici et là son??elles :
146. xxx- dynastie106. dans BSFE 72 (mars 1975), p. 23-30. fonction religieuse et au d egre d e pur ete
6 TecbnaJagie de Ja canstmctian en terre
travailler la terre et à l'irriguer, a très tôt été fami- qui sera mise à profit pour le revêtement des
p Chapitre 6 lier Je cet élément dont il connaissait parfaitement rampes et des voies utiles au transport des maté-
L
les qualités. riaux. Mouillé dans la masse, il constitue une pâte
d Le limon est un bon isolant: il possède un élastique qu'on peut aisément pétrir. Cette malléa-
ti excellent « volant thermique » et protège donc bilité en fait un matériau maniable, facile à mouler,
p autant que possible du chaud comme du froid. Il est et sa consistance lui permet d'être aussi un mortier
simple et rassurant, plus chaud au contact que la collant, propre à l'exécution de joints ou à la fixa-
pierre, en un mot plus «humain». tion des briques de voûte.
d .rrJ rJ r) rj rJ Lorsqu'il est mouillé en surface, le limon Cependant, quand un sol de boue commence à
d DE .Lli .... ..!::.i.!Ln.!J devient une boue extrêmement glissante, qualité se dessécher, sa surface se craquelle profondément:
en perdant son eau, le limon se rétracte de façon
d,
sensible (environ 30 % de son volume). Il se tasse
te alors en masses de quelques décimètres cubes, lais-
Fig. 75. Mur d'enceinte en brique du com-
sant entre elles de larges fissures (fig. 78), inconvé-
plexe funéraire du roi Khâsekhemouy
(Ancien Empire, W dyn.) situé à Shûnet el-
nient certain lorsqu'il est utilisé comme matériau
Zebib en Abydos. La partie inférieure a de construction.
conservé ses redans.
Enfin, lorsqu'il est sec et fréquemment piétiné,
Fig. 76. Coupe transversale du mur d'en- le limon (en arabe tafl) présente en surface une
:
re ceinte du complexe funéraire du roi
cendre poudreuse très légère ; le sol n'est plus
al Khâsekhemouy (Ancien Empire, W dyn.)
situé à Shûnet el-Zebib en Abydos Ses porteur et le pied s'y enfonce.
m assises sont horizontales et les briques sont
liées entre elles par un mortier de terre.
LA BRIQUE ET SA FABRICATION
Jrl' dynast ie \
Le limon.' du Nil fut l'élément Je hase argileux
le plus largement utilisé dans l'Égypte ancienne et LE LIMON
ceci depuis les temps les plus reculés. Bien avant
l'apparition des premières utilisations monumenta- Le limon", déposé chaque année par la crue du
les de la pierre (construction du complexe Je la Nil sous la forme de fines pellicules de terre, recou-
pyramide de Djeser à Saqqara, IW dvn.). il servit à vrc toute la surface Je la Vallée. Chaque nouvelle
la confection des superstructures Jes plus ancien-
couche venant recouvrir la précédente, la terre est,
nes tombes et mastabas connus (Abydos ou en Égypte, parfaitement tassée, homogène et
Saqqara-), ainsi qu'à celle des premières grandes compacte. L abondance du limon en tout point de
l. A. Lcc.:..s, J. R. HARRIS, AEMI, p. 48-
Enc 50. enceintes comme en témoignent celles de Shûnet la vallée fertile en fait un matenau particulière-
dur 2. A. J. SPE?CER, Brick Architccwre in
el-Zebib en Abydos (fig. 75 et 76) ou Je ment économique. Son « coût d'exploitation» est
dut, Hiérakonpolis (fig. 77).
de R
Ancieru E10/Jt, Warmimter, 1979, p. 5-6.
faible puisqu 'on peut le prélever partout et qu'il 5. G DR1 ïLR, « Ziegel ,, dam LA Vl/9
La figuration de murs d'enceinte de sites urbains (1986), col. 1401-1402; A. J. SPENCER,
Thèl 3. M. A. HrnFMA??. E10/Jl Before the
n'est presque jamais nécessaire de le transporter. « Ziegclarchirekrur,, dans LA VI 9
Pharaohs, Londres, Melbourne, Henley, sur la palette de Narmer indique, elle aussi,
©w
1979, p. 132-13 3 éd. 1984, p. 290.
que la Pour cette raison, il est le matériau populaire par (1986), ml. 1402-1404; D. ARNULI\
;
brique était déjà en usage à cette époque. Les
4. Voir supra, p. 75-76.
excellence, propre à la construction des clôtures_' La/3, p. 282, s.v. « Ziegel » avec bibliogra-
fouilles récentes de Hiérakonpolis ont d'ailleurs phic.
des enclos et des maisons. Le paysan, habitué a
ITT Ia canstmctian pharaonique 6 Tecbnalagie de la canstrnctian en terre
p
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m 79
ajoute au mélange ; moins abondante et plus ment et la mise en œuvre du matériau. La régula,
forme de seaux) qu'ils montent ensuite à l'épaule
« chère » que les deux autres,
réduite en brins de rité de l'élément de base utilisé favorise beaucoup des parallèlement à la première et ainsi de suite, de
pour les transporter vers l'aire de fabrication
très petite taille (2 à 3 cm de longueur) puis amal- celle de la construction. De multiples avantages est déversé à proximité du sorte que, progressivement, se juxtaposent, par leur
briques. Le mélange
gamée à la boue, la paille permet au mélange de se sont donc liés à l'invention de la brique et justifient prélever la quantité néces- grand côté, de longues files de briques, le plus
« briquetier » qui va y
Enc structurer suffisamment pour qu'il ne se brise pas son emploi pendant toute l'Antiquité, non seule, utilise est souvent sur dix mètres ou davantage. Elles ne sont
A J. saire pour remplir son moule. I.: outil qu'il
séparées l'une de l'autre que par un intervalle étroit
du 6. SPENCER, Brick Architecture, p. 3.
au séchage.
dut
p
ment pour les constructions ordinaires, mais même parfaitement connu plusieurs exemplaires en ont
équivalent à l'épaisseur de la paroi du moule
:
7. Voir supra, p. 75.
E? Égypte, les dimensions des briques de cons, pour les palais, certaines pyramides, les forteresses, tant sur les bas,reliefs
de F été retrouvés9 et il est figuré peut ainsi être
(fig. 82). Une surface importante
8. Pour les tailles des briques selon leurs 9. Par exemple Turin, Musée égyptien,
:ruction ont elles aussi varié selon les lieux et les les annexes et les enceintes des temples. Le maçon
:
C'est
Thè Suppl. Gebclein, règne de que sur les peintures murales pharaoniques.
couverte de briques en un temps relativement
époques de fabrication, voir 12 44 7.
epo?ues 8 ' tout en se maintenant dans des limites
:
matisé qu'avec le Nouvel Empire et trouve son toutes les cosmogonies égyptiennes conçoivent
corollaire dans les dépôts de fondation où figurent l'eau en tant qu'élément primordial de l'univers. Le
des briques miniatures de faïence colorée porteuses Noun lui-même, milieu indifférencié qui précéda la
C d'éléments inscrits du protocole du roi fondateur. création, était considéré comme fluide et obscur et
cérémonie de
Fig. 83. Dans le cycle de la
il recelait tout le devenir de la matière. Différencié
«
légè-
fondation » - rituel connu, malgré de
res variations des épisodes,
durant toute SYMBOLISME ATTACHÉ AU LIMON par l'Esprit créateur, il prenait d'abord la forme de
l'histoire pharaonique et gréco-romaine
de la première eau et de la première terre, pour porter
l'Égypte-, prend place le moulage de la
((
Cette alliance de terre du pays et d'eau compor- ensuite la lumière et la vie. Par conséquent, cons,
Quatre briques sont à placer aux
brique
tait un sens symbolique très fort pour le vieil Égvp- truire en terre n'était pas utiliser un matériau indif-
»
chapel-
d quatre angles du temple. Bloc de la
lerouge d'Hatshepsout, musée en plein
air
tien les anciens habitants de la Vallée pensaient
;
férent mais chargé de sens. Apportée par la crue, la
d de Karnak [XVIIIe dyn.)
terre est en effet très fertile et, par là, considérée
en effet que la vie était née des germes du Nil :
82
d'hui à mouler trois mille briques de petites dimen- un bâton aux extrémités duquel étaient accrochées
sions (30 x 14 x 7 cm) en une seule journée. Si ce les cordes de suspente de la charge, utilisant le
nombre était probablement moindre dans système de transport dit « à la palanche». Trois ou
l'Antiquité, puisque l'on faisait souvent des briques quatre briques pouvaient être placées de chaque
équi-
de dimensions plus grandes, la cadence devait côté du balancier qui était Jonc parfaitement
toutefois être élevée si l'on en juge par l'ampleur libré.
considérable de certaines constructions. Il est Ilest probable que les briques étaient empilées
certain que, pour construire les grandes enceintes Le transport des briques se faisait
sous forme de gros tas après leur fabrication et que Fig. 85.
àl'aide d'une palanche, balancier de bois
de Karnak ou d'El-Kab en un temps relativement des stocks importants étaient ainsi constitués non porté en travers des épaules et aux extré-
court, la fabrication des briques fut très intense. Au loin du chantier. Il fallait, Je ce fait, contrôler la mités duquel pendaient les cordes soute-
bout de trois jours, la brique qui repose sur le sol est production de chaque équipe de «briquetiers». nant les charges. Un contre-maître, une
fronde souple de palmier dans la main,
Enc déjà assez solide pour pouvoir être retournée. Elle C'est probablement à cet effet que des marques presse l'avance d'un manœuvre chargé de
duj est ensuite laissée au soleil pendant une semaine étaient faites dans la terre des briques avant leur mortier de limon dans un couffin. À droite,
dut un ouvrier ayant vidé la charge de sa
environ, après quoi il est possible de la manier et de séchage. Ces marques de fabrication ne doivent
pas
de F palanche revient à vide. (Gourna TI 100
l'empiler sans risque de la casser.
,
matisé qu'avec le Nouvel Empire et trouve son toutes les cosmogonies égyptiennes conçoivent
r corollaire dans les dépôts de fondation où figurent l'eau en tant qu'élément primordial de l'univers. Le
1
des briques miniatures de faïence colorée porteuses Noun lui-même, milieu indifférencié qui précéda la
d d'éléments inscrits du protocole du roi fondateur. création, était considéré comme fluide et obscur et
cérémonie de
r Fig. 83. Dans le cycle de la il recelait tout le devenir de la matière. Différencié
«
de légè-
tondation » - rituel connu, malgré
res variations des épisodes,
durant toute SYMBOLISME ATTACHÉ AU LIMON par l'Esprit créateur, il prenait d'abord la forme de
p
l'histoire pharaonique et gréco-romaine
de la première eau et de la première terre, pour porter
l'Égypte-, prend place le « moulage de la
Cette alliance de terre du pays et d'eau compor- ensuite la lumière et la vie. Par conséquent, cons-
Quatre briques sont à placer aux
truire en terre n'était pas utiliser un matériau indif-
brique ».
d Fig. 84. Moule à brique actuel, en cours comme source de vie. Elle convient donc à l'édifi-
d'utilisation.
cation de la résidence terrestre, comme à celle de la
tombe. La construction en terre faisait corps avec
le sol. Elle est elle-même fondée sur le limon, née
sur lui et constituée par lui.
Un lien constant, dans la pensée de la vieille
Égypte, est établi entre l'eau et le limon, d'une part,
re
Fig. 80. Des ouvriers préparent le mortier et la vie humaine, d'autre part. I' usage pour les
al de terre destiné à la construction d'un mur accouchées est de se placer, dès l'instant venu de
la délivrance, accroupies sur un assemblage de
(Temple de Louqsor, 1988)
m
Fig. 81. Un maçon égyptien fabrique des briques crues formant ainsi le premier berceau du
1988)
nouveau-né. Le temple, réplique du monde et
briques de terre (Medamoud ;
te
Fig. 82. Les briques qui viennent d'être
tenu pour un être vivant, qu'anime, par sa
moulées restent sur leur aire de séchage. La
82
d'hui à mouler trois mille briques de petites dimen- un bâton aux extrémités duquel étaient accrochées
sions (30 x 14 x 7 cm) en une seule journée. Si ce les cordes de suspente de la charge, utilisant le
nombre était probablement moindre dans système de transport Jit « à la palanche». Trois ou
l'Antiquité, puisque l'on faisait souvent des briques quatre briques pouvaient être placées de chaque
équi-
de dimensions plus grandes, la cadence devait côté du balancier qui était Jonc parfaitement
toutefois être élevée si l'on en juge par l'ampleur libré.
empilées
considérable de certaines constructions. Il est Il est probable que les briques étaient
certain que, pour construire les grandes enceintes fabrication et que Fig. 85. Le transport des briques se faisait
sous forme de gros tas après leur
àl'aide d'une palanche, balancier de bois
de Karnak ou d'El-Kab en un temps relativement constitués non
des stocks importants étaient ainsi porté en travers des épaules et aux extré-
court, la fabrication des briques fut très intense. Au loin du chantier. Il fallait, de ce fait, contrôler la
mités duquel pendaient les cordes soute-
nant les charges. Un contre-maître, une
bout de trois jours, la brique qui repose sur le sol est production de chaque équipe de « briquetiers». fronde souple de palmier dans la main,
Enc déjà assez solide pour pouvoir être retournée. Elle C'est probablement à cet effet que des marques presse l'avance d'un manœuvre chargé de
du
dut,
i:: est ensuite laissée au soleil pendant une semaine étaient faites dans la terre des briques avant leur mortier de limon dans un couffin À droite,
pas un ouvrier ayant vidé la charge de sa
de B
environ, après quoi il est possible de la manier et de séchage. Ces marques de fabrication ne doivent palanche revient à vide. (Gourna TI 100 ,
Thè l'empiler sans risque de la casser. être confondues avec l'estampillage des briques de
de Rekhmirê; XVIIIe dvn.].
Le transport des briques se faisait à dos d'horn- roi-
©N construction au cartouche d'un pharaon ou
10. 0. ARNOLD, LïB, p. 284, ?e, comme l'illustre la tombe de Rekhmirê (pl. XV, prêtre, parfois même d'un particulier10 (fig. 86?.
s.v. « Zicgelmarke »et« Ziegelstempel "· fig. 79 et 85). Chaque ouvrier portait sur n'est syste-
l'épaule l.'. usage de l'impression du sceau royal
ITT ra caostmctian pbaraaoiq11e
------ 6 TecboaJagie de la caostmctiao en terre
I
d fig. 88 et 89). .
88
che des palmes tournée vers l'extérieur (fig. _90). La
juxtaposition régulière et verticale des tiges de
te présence, l'énergie divine lit de sable accueillant directement la première
palmes déterminait un couronnement d?nt 1?
vitale, «naît», lui aussi, sur assise de briques. La compacité du sol limoneux,
forme est à l'origine de celle de la cormc?e a
dE
pt le berceau des quatre briques lorsqu 'on construisait dans la vallée, sa solidité au de pierre.
« gorge e'gyptienne » dans l'architecture
crues de fondation, mar- cas extrême où on prenait appui sur le roc du désert La corniche des temples reproduit seulement ?
l
m 86
quant ses quatre limites (fig. 87) et le fait que la brique ne soit pas un maté- khakerou, sculpte
cour b ure des Palmes , le décor de
.
d'Amon à Karnak (Nectanébo 1er ou peint en frise sous le plafond, sur les
;
limon et eau pour former l'être humain, était entre
xxxe dyn.) comportait des briques estam- profondeur des fondations. rieures des murs, imite pour sa part la juxtaposition
les mains de la manifestation du divin nommée
des tiges réellement visibles sur les murs
pillées du cartouche royal.
Fréqucmmenr. dans les villages antiques, les de ,terre
Fig. 87. Aspect du mur sud de brique crue Khnoum, « celui qui façonne au tour de potier», murs se superposent directement à des structures de nombreux points de la Vallee du
des enclos en
un moyen d'exprimer et de rappeler le mystère des
D
du temple de Millions d'Années de
Thoutmosis Ill (XVIIIe dyn) à Thébes-ouest. plus anciennes. En effet, les murs en brique crue Nil (fig. 91).
Fondé directement sur le rocher calcaire de
origines de la vie surgie hors du milieu liquide nécessitent de l'entretien et, les besoins des
la montagne thébaine, son parement était primordial. Une autre image, empruntée au réper- hommes changeant, bien des facteurs incitent à
89
fait de briques posées alternativement en toire agricole, faisait du corps d'Osiris, modèle de la
carreau et en boutisse (briques de démolir et rebâtir en un même lieu. Ainsi, les
vie éternelle au-delà du terrestre, le symbole de la
40 x 19 x 12 cm) maisons érigées sur un site ont souvent été modi-
terre d'Égypte asséchée par l'été. Le cadavre, privé
fiées ou reconstruites sans qu 'aient été éliminées
de ses liquides vitaux, momifié et
gisant, se régéné- totalement les structures anciennes les plus profon-
rait au contact du flot de l'inondation venue
du des. Le niveau d'un village a ainsi tendance à se
Sud et annoncée chaque année par les « pleurs »
de surélever légèrement à chaque nouvelle étape de
la divine Isis12.
construction. Cet exhaussement est, par censé-
Cependant, l'abondance et la signification reli-
quent, plus rapide que celui de la vallée du Nil dû
gieuse des composants de la brique crue
n'expli- au dépôt limoneux annuel. En plusieurs millénai-
quent pas seules son emploi généralisé et durable.
Il res, cette incessante progression en hauteur des
faut tenir compte aussi des qualités
propres du murs a fini par donner aux villages anciens un
matériau.
aspect particulier : ils culminent au sommet d'une
véritable colline artificielle appelée « Kôm ».
Utilisation13 Les murs des maisons ordinaires sont générale-
ment peu épais (50 cm en moyenne). Ils correspon-
décoration inachevée du puits de la tombe
. de
En< 11. Voir infra, p. 219-220 et n. 9-10.
LES MURS COURANTS
dent à des constructions soit en rez-de-chaussée, dont la Fig. 91. Motif de khakerou
en frise haute d e la
Thoutmosis Ill (KV 34 XVIIIe dyn)
F.19. 90 · Mur de clôture traditionnel ,
du I 12. Voir encadrés « La tradition osirien. soit à un étage ou plus rarement deux, la structure structure interne est renforcée ig_es de
de f
dut ne et le pharaon Horus-héritier», p. 29
des planchers étant constituée de troncs de L'extrémité supérieure de celle-ci
.
depasse
pa Imes ·
def et « Les grandes lignes Je la légende Les murs des maisons ordinaires ·
le motif
et même ceux probablement servi de mo d e e pour
palmiers. Les murs des habitations sont faits de Brick Architecture,
1
14. A. SPENCER, et a
Thè d'Osiris", p. 410. des palais étaient très faiblement J.
des frises de khakerou
Louqsor, 1985.
©r-.
fondés. Leur briques juxtaposées assise par assise et liées au pl. 2-14.
13. Voir, en général: O. ARNOLD, LdB, fondation se réduit, le plus souvent,
p. 282-283, s.v.
à une tranchée mortier de terre. Elles sont posées en carreau et en 15. 0. ARNOLD, Ldl3, p. 99-102,
« Ziegelbau "· dont le fond est réglé à l'horizontale
avec un faible s.v. «Haus».
boutisse, ou selon diverses configurations réperto-
m I a canstrnctian pbaraanique
---- 6 Tecbnalagie de la canstmctiao en terre
palais du
. . . .
d blocs inférieurs de l'ossature de pierre qui pour le pavillon des course gros murs de calcaire sont disposés selon
n'ont pas été dérobés de par des murs
les diagonales et recoupés
ti char d'Aménophis III a, Th's
Fig. 93. Pyramide centrale du complexe
ebes- parallèles également en pierre qui détermi-
ouest sous la XVIIIe dyn ast1e 20 .
d
o?t été entièrement édifiés en
d briques crues ' telles ce Il es
,
te d Illahoun (fig. 92) et H
-.
awara
(?1g. 93) dans le Fayoum ou celles
d Amenemhat II et de Sésostris
III
(XW dyn.) à Dahshour21 PLUsage .
.
????
re
achever plus rapidement l'édi-
al ?
fice et à un moindre « coût».
m Ce fait paraît concorder avec
te
dé
pl
une tendance déjà relevée pour le
Moyen Empire où la construction
en pierre elle-même a évolué pour
les complexes funéraires royaux
une nouvelle structure interne est
alors apparue, mise au point sans
;
? ---r--.·:..,....,..i::!'!"ff!:
m
doute également dans le but de
construire la pyramide rapidement
à I' aide Je blocs ordinaires.
On dut ainsi adapter les tech-
niques pour édifier la forme géné-
rale Je la pyramide en brique crue,
matériau moins noble, en théorie,
16· Cf. infra,
que la pierre. Il fallait donc que
P· 237, n. 103-104.
l'on ait attaché plus de sens sur le
17• 0. ARNOLD, LïB, p. 281-282
s.v. "Zellenbauweise ».
'
plan symbolique à la forme de cet
18. P. BRJSSAUD, J. YOYOTIE, " Rapport édifice qu'à la nature du matériau
sur les fouilles de Tanis » dans BIFAO 78 dont il était constitué. L'usage de
à Saqqara-Sud (Moyen Empire,
(1978), (en particulier p. [05 (date),
LES OUVRAGES MASSIFS la brique crue ne semble pas dyn.). Fig. 96. Mur d'enceinte ondulé d'une pyramide anomyme
117) et supra n. 16. Fig. 95. Plan de la pyramide sud inachevée de Mazghuna (Moyen Empire ; XIW XIW dyn.).
assi-
correspondre à une quelconque « promotion» de
;
Construite pour un souverain inconnu, son mur d'enceinte, fait de briques crues posées en
19. A. EGGEBRECHT," Deir el-Ballas» ses horizontales, est sinusoidal, comme celui de KhendJer
à Saqqara
Fondation à caissons cet élément de construction au rang des matériaux
dans LA 1/7 (1974), col. l025-l027.
D. ARNOLD, LïB, p. 34, s.v. "Ballas·,,. nobles puisqu'il ne se maintiendra pas concrète-
À propos des édifices de pierre , on verra que '
:O. À K?m el-Abd (Thèbes-ouest), cet
ment par la suite pour l'exécution des grands
d ans l e D e l ta, ou, le sol était friable
édifice d Aménophis Ill reposait sur , , oneut recours n:1onuments. Au Nouvel Empire en effet, le maté-
une
a un systeme , Les assises horizontales de briques crues de la
plate-forme de 45 x 40 m faite de cais- d e fondation particulier 16 U na u d'écterrute, par excellence, propre à la construc-
·
de grands caissons (fig. 94). Les murs d'enceinte de
rande f?s,se ?tai_t creusée dans le sol et les pa?ois ?: comprenant, pyramide d'Amenemhat III (XW dyn.) à Dahshour
s??s de brique crue emplis de sable et la pyramide sont faits de briques crues
. 23. A.]. SPENCER, Brick Architecture,
d eclats de calcaire B. J. KEMP " A
a tr,anc ee
tion des édifices sacrés, sera la pierre, même si fl. 17 D. ARNOLD, LùB, p. 2 3 7 -238, étaient aussi posées sur du sable 24, comme celles de
:
recoupaient parfois érigés à l'aide de briques appareillées. 24. A. J. SPENCER, Brick Architecture,
posées les pyramide de Khendjer à Saqqara 26. Cette dernière
en fondation d e'I·imitant entre Sésostris III (XIIe dyn.) à Dahshour sont
.
caissons ..U
unes sur les autres sans aucun mortier. Chaque
17 .
Kh onsou (XXXe dyn. fig. P massif de la structure dont l'ossature comprend s.v. « Mazghuna ».
les gradins
de
0. ARNOLD, LïB, p. 236-237,
260) 18. Un ty pe sem bl a- cette pyramide s'appuyait en partie sur
ondulations jouant le rôle de contreforts courbes
F ;
s.v. "Sesostris II., Pyramide». bl e de caissons e, difié ?eux gros murs de calcaire perpendiculaires 26. 0. ARNOLD, LùB, briques
de briques de la structure. Certaines
Thè p. 50,
l ics cette fois au-dessus de la correspondaient à un
implantés selon les diagonales de la base de la (fig. 96). On a supposé qu'ils
s.v. « Chendjcr ».
©t-.. 22. A.]. SPENCER, Brick Architecture surface du so 1' pour surélever la marque des différentes équipes qui
p. 17.
'
l es constructions
.
début des travaux pendant toute la période de Thoutrnosis IV11 (XVIIIe dyn.; fig. 98)
r construction des chambres funéraires28. La forme d'Aménophis III (XVIIIe dyn.) à The'b es Det 32
.
e
A A
meme, deux moles de brique crue existent d e
•
L
Fig. 97. Pylône de brique crue sinusoïdale aurait ainsi permis d'obtenir un mur de , part
d du temple de Millions d'Années de soutènement solide sans avoir à employer une et d autre de la porte occidentale du tern
p e d [
Thoutmosis Ill à Thèbes (XVIIIe dvn.]. Kôm es-Solem à Abydos (fig. 100) Les mass11s.1
ti
Le pylône repose sur une couche naturelle
grande quantité de briques. 33
·
100
m Ta caostrnctian pbaraaoiq:ne --- 6 Tecboa)ag:ie de Ja caostmctiao en terre
enceintes connues sont faites de briques liées entre brique" de 32 x 16 x 11 cm) l )ff, re encore un e struc-
souvent, les parements ont des joints verticaux et Thèbcs-ouc-,r. montre, au niveau d e l a d eux1eme .·}
,
horizontaux (fig. 106, gauche) alors que le cœur du .
, . , une particularité
t errasse, '
,
. .
inté ressante. A l'exté-
= @ $ 00 e e w
massif ne montre que des joints horizontaux rieur de ce mur, au nord ' 'se dével oppaient les .
(fig. 106, droite) aucun mortier ne vient remplir annexes uu temple. Le sol rocheu x, 4u1 pre, entan
1 .
?':S.
.
les joints verticaux. C'est le cas dans le temple de une L{,cc 1·ivirc, a eté retaillé pour permett re l' appui
, , .
?? :::.;_..;:::
cs.=-
?
.
d
? @ ® @
Montouhotep à Deir el-Bahari (XIL' dvn.) (fig. 106).
, .
o b tenu
d ,
par c décrochement successif de ch:acune d es assi-
temple de Millions d'Années d'Aménophis II ® ® m
.
I
® @ @
t( .
Fig. 106. structure du mur d'enceinte posées, avec des couches de roseaux,
dt La
toutes les six assises
en brique crue du temple de Montouhotep
pt a Deir el-Bahari (XIe dyn ), côté sud, diffère Fig. 109. Côte oriental de l'enceinte en
m selon qu'on considère l'épiderme formé par brique crue du temple d'Amon-Rè a
son parement ou sa masse interne Karnak La succession des massrts presen-
.
A gauche, le parement présente des joints tant des assises courbes produit un effet
horizontaux et verticaux épais de 1 à 2 cm. d'ondulations (Nectanebo I' XXX' dyn.) ,
40xl9xl0cm.
109
A?M' M
8
D
N'
C
bes ne sont pas liés à des temples et, d'autre part, il
serait étonnant que les Égyptiens aient attendu la
xxxe dynastie, c'est-à-dire la fin de l'époque plus l'appareil
pharaonique, pour exprimer, dans leur architec-
jouent le rôle de coin formant contrebutée. La
disposition biaise des plans de contact implique que
exerce de
aussi
intermédiaire pèse lourd, plus il
pression
une
sur ses voisins. En conséquence,
force de réaction équivalente dont
(j) il subit
ture, une idée aussi essentielle. fortement. Le mur de
I.: intérêt des murs à assises
courbes est lié à un l'effet est de le comprimer
cette brique à assises courbes n'est donc jamais inerte
mode de construction original mis au point à contraire, dynamique ». Le système
période. En effet, tous les murs bâtis alors
étaient mais, bien au «
aux
briques des Aux angles des enceintes, c'est;à;dire
des murs des époques antérieures. Les massif ne pouvait s'appuyer sur
ont endroits précis où le
murs bâtis par Nectanébo I et II (XXXe dyn.) brique voisine, la courbure des
autres. aucune masse de
été simplement empilées les unes sur les 110c). De
car elle permet, assises a été très fortement relevée (fig.
Cette remarque est fondamentale trouve fran-
massifs consti- cette façon, la masse non épaulée se
en quelque sorte, de considérer les l'intérieur. Ainsi, les angles
« gros tas de chement déversée vers
tutifs de ces murs comme de simples saillants de ces enceintes restent stables.
Cette
impossi-
briques » autostables. Il n'est d'ailleurs pas accentuation de la courbure, dont l'origine est
de l'observa;
ble que l'idée de ce procédé soit née parfaitement explicable sur le plan de la statique,
quantités
tion du mode d'empilement des grandes mais qui n'a pas de sens symbolique
particulier,
produites. La clé de
de briques fraîchement raison d'être des murs à
assises courbes est juste;
montre ici encore que la
« l'énigme » des murs à avant tout technique.
d'un type assises courbes est
ment fournie par la structure ingénieuse Les fouilles effectuées à Karnak
en 1989, au
qui a pu être étudié naguère au
d'édifice particulier d'Amon, ont montré
Enc F19. Structure des enceintes de brique « à assises courbes». d'Amon;Rê nord de la grande enceinte
sud-est de l'enceinte du grand temple
11 O.
a. Restitution de la forme d' origine .. des murs à
que le fond de la tranchée de fondation
· ·
.
dur On o bservera ·
, .
'. autostab es
horizontal. Cette caractéris-
dut "en coin» AA' montre le bombement des assises de brique des massifs assises courbes était
.
I
La co u p e
été empilées
·
massifs intermédiaires exercent une force latérale sur les massifs autostables être relevée sans ambiguïté dans
F (Pl L es (F) 31-32. tique peut aussi
I
·
39. P BAR(,LIET, Karnak p.
disposition astucieuse, et
·
équivalente f 'I
de telle sorte que leur de l'en;
·
c · À l'angl e d e 1,
enceinte,
.
la courbure
·
horizontale
.
d e b nques se
.
p. 9 30 7.
deforme en se creusant (1) p ours opposer , .
massif
mouvement natu re, il f aut donc lui donner un aspect bombé (21. De la sorte, les assises d'un
.
.
a ce
.
I 1
entier (3) sont convexe s se on es axes MM et PP' mais les angles (A, B, C, Dl sont néanmoins releves.
,
.
.
d
d
d.
tt
le parfois sur d'épaisses couches d'alfa (fig. 113). Ces environ, dans
On observe, à 2,50 m d'intervalle
,
c_renelage de ces enceintes et le chemin de ron d e est probable que
En ( , ., éléments végétaux contribuaient sans aucun doute l'existence de rangées de trous temps sur une grande longueur. Il
sit ue d ernere se conformait aux ondulations le sens de la hauteur, assise par assise en détermi,
du I des à structurer et à améliorer la cohésion des murs. contiennent encore, le chantier progressait
.c régulièrement espacés qui chan,
dut massirs ' comme l'iin d ique d e façon incontestable nant de grands pans inclinés. Le point bas du
·
de F l' petit temple ptolémaïque de Deir el, servir d'accès. Les briques
Mendc?mhte(f?u non liaisonnées (fig. 113), le parement des massifs sciées au ras du tier devait
Thè e me tg . 112) 'qui est 1 a seule à avoir
·
section circulaire. Celles-ci ont été posées du haut du plan incliné vers le bas si bien
©? conservé est en revanche très soigné. Il constitue un encastrées dans
son couronnement. parement. Ces pièces horizontales que le mur s'élevait et s'allongeait
progressivement.
« épiderme » n'ayant qu'une seule brique d'épais- les planchers des
le gros du mur devaient
soutenir
seur. Il protège l'intérieur du mur et confère à l'en-
ITT La canstrnctian pharaonique 6 Tecbna)agie de la canstmctian en terre
se distingue aisément
du module - très
d
- des briques cuites romaines
différent
t Louqsor, vestiges du mur de
brique crue à
te
dt:
pt
m
43. J.-Ph. Lauer a noté, dans le complexe
du roi Djoser à Saqqara (Il l" dvn.}, l'em- découpe au mur de pierre et de rappeler l'aspect cette solution technique efficace, tout comme la
ploi, pour la pierre, de technique, rmprcs
externe des enceintes de brique crue. réforme d'Akhenaton (XVIIIe dyn.) avait été à
à la mise en œuvre du bois, cc qui Li
Une mode, un « standard» né de la construe, l'origine de la création de la talatar.'".
mené à parler de « pétrification de Lu-
chitecrure de bois ». Vt1ir: J.-Ph. L\U-.1\, tion en brique crue a été, de la sorte, appliqué à la
226-227; LES COUVERTURES
construction en pierre. Ce transfert est fréquent
P:,irnmiJc a dc,£;rcs I, p. Idem,
P:,irnm1Jc u dc,£;rcs /11, p. 6 7.
doute de l'étroitesse de ce mur dont les massifs (1976), col. 589-596 ct fig. 1-6; liées au archaïques de Saqqara où son principe constructif
dégradé a pu être restauré en briques cuites 123). Ces voûtes
a été parfaitement maîtrisé (fig.
D. AR.'-JULL\ LiiR, p. 92-93,
cette hypothèse, de voie de circulation aux étaient trop fins pour constituer de véritables tas l'en,
S.\'. « Gcwolbc
» et
r- 39, I mortier de plâtre, comme on le constate sur
d'arcs de brique crue accolés les
manœuvres q?i apportaient les briques (pl. X). autocomprimants. On ne pouvait élever une I" (XXXe dvn.) à Louqsor étaient constituées
s.v. Kuppel ,, S. EL-NAt,l,,\R, Les t'OÛ-
« ;
ceinte de Nectanébo autres et disposés obliquement à partir
La « pure te » du principe constructif mis au enceinte aussi étroite sur une aussi grande hauteur tes Jans l'mchitcct1irc de l'É[;Yptc uncienne, celle uns aux
(restaurée à l'époque romaine fig. 120) et sur
d'un mur de départ ".
;
Rd'E CXXVIII/1 et 2, !FAO, Le Caire,
/sous la xxx- dynastie s'est trouvée altérée
.
qu'en liant les briques. On a donc respecté seule- 1999. On consultera également qui entoure le temple de Mout à Karnak45.
La voûte vraie eut une très large extension
??ml? :
en
es epoque, ptolémaïque. A Dendara, les massifs ment la forme des murs à assises courbes et non assises courbes
R. BESE'-a\'AL, Teclmolo,[;ie de lu vmîte duns
La mise en œuvre des murs à permettait de franchir des espaces
auto?ta?les a assises courbes alternent avec des l'Orient Ancien, 2 vol., ERC, Paris, 1984.
comme une amélioration Égypte. Elle
leur principe constructif. doit être considérée
beaucoup plus grands que l'encorbellement,
de
/ construction en
Enc massifs intermédiaires dont les assises sont d esor, À Taposiris Magna42, sur la côte ouest du Delta, 48. A. J. SPENCER, Brick Architecture,
importante des techniques de la pièces. Il est à remarquer,
du
·
p. 123-127; S. EL-NAlX,AR, « Les pre-
manites- couvrir de véritables
mais h onzontales (fig . 114) . I' enceinte d u temple l'enceinte faite cette fois de gros blocs de pierre volonté
·
ç pa ars
1 ,
, 1.
1 (XXe uvn. ) a M eu met Habou ' O'u a trace
1
1
de
C l,erceaux a été
,
conservée. En effet ' sur l a façade
.,
suoJ uu J
mur extérieur de la prermere cour du
temple, on peut observer les trous cl' enca d rement
arcs de tete de ces voûtes" (fig. 124). Les
A
1
ues
emplacements qu'elles recouvraient n,,etaienr en .
d -
forme de couverture dans la pierre semblant
d correspondre presque toujours à un contexte
osirien et funéraire ou, au moins, à la définition
d'un espace considéré comme souterrain d one
.
,
_
I?
est néanmoins un cas où la voûte de brique
lm
F=L:::::.,?
0 servit largement duns un autre cadre la couver- :
Ramesseum ou du temple de Séthi I" (XIXe dyn.) d'avoir recours au moins cher des matériaux. Enfin,
la voûte de terre pouvait franchir d'un seul coup
en Abydos montrent encore de beaux exemples de
te voûtes en brique crue51 (fig. 125). Il est certain que une portée plus grande que la couverture en
de telles voûtes couvraient aussi les magasins
d'au- terrasse qui nécessitait, quant à elle, des points
dt
tres grands temples thébains à Karnak, l'amorce d'appui intermédiaires. C'est là sans doute que se
pl ;
d'en-
permet de franchir sans difficulté une portée
gitudinale [A) et transversale [Bl Vraie
s.v. « Komspcicher ».
déchargement par gravité54.
voûte de briques crues composée d'axes panneau amovible de
comme le montrent celles du
54. RREA:iTH\ Eg:v/1tian Servant fréquemment viron cinq mètres,
]. H.
Des types identiques, bien que moins
inclinés accolés les uns aux autres.
Stlltues, f3ollingcn Series Xlll, 1948, pl. Sa, Ramesseum56, mais aucune voûte égyptienne n'a
Fig. 124. L'ancrage des poutres de soutien
er p. 10-15. peints ou gravés, apparaissent également au
compa-
jamais atteint de portée exceptionnelle et
13c (orifices de chargement)
de trois voûtes en berceau forme une suc-
parois de chapelles de
Nouvel Empire sur certaines du palais de
cession d'arcs de cercle sur le mur extérieur 55. El-Kah: tombe n° î de Pahéri :
d Kab, EEF XI, 1894, pl. Ill données archéolo- Ctésiphon en Mésopotamie57.
de recouper directement les
du temple de Millions d'Années de Paheri
x:xe dyn.)
11t
Thèbes-ouest TT 48 de Sourer,
;
giques55.
,
?
1
a. Tracé du profil du
berceau. Le tracé
p simple sur le
devait être effectué de façon
extré-
mur de tête (M), construit a chaque
largeur (a-b)
mité du magasin à couvrir. La
la hauteur de
de la voûte étant déterminée,
d repere (rl
l'intrados (h) était indiquée par le
d La faible irrégularité des
voûtes des
annexes du Ramesseum suggere
l'utilisa-
d
t(
non d'une méthode pragmatique
L'opérateur devait utiliser un échafaudage
léger dressé a bonne hauteur face au
mur.
-- ..........
"'
li comportait une plate-forme (Tl supportée \
par des poteaux (Pl reliés par des
traverses
\
(c, de bois Des pièces de contrevente-
dl \
ment étaient assuJett1es en biais.
\
L'ensemble était maintenu par des attaches \
époques et de h
de corde (f) utilisées à toutes
re léger
nos Jours encore Cet échafaudage
ai pouvait être déplace pour suivre la pro-
gression en longueur de la voûte au fur et
m construction À cette étape,
à mesure de sa
les murs lateraux (M, et MJ sont
édifiés et
deux assises en hauteur de briques ordinai-
res (type Ramesseum) canst tuent l'amorce
127
te du berceau
(Ramesseum ;
XIXe dyn.).
m,l).!,l 111 (tn?. k\1). Le" m.içon-, montés sur une
I
Fig. 128. En 1980, lors de la construc-
tion de la maison de fouilles de Tôd,
pl.irc-torruc. u imrncnç.ucnt .ilor-, à coller contre le
les maçons de la vallée du Nil savaient mur de rètc le" prcnuèrc- brique- et plaçaient
encore dresser les voûtes dites d'cmblé« le 11rL·m1L'r" .m.- d.m-, un plan oblique. En
....
de F
p_ermettait à des ouvriers de poser toutes les briques vres apportaient les briques depuis l'extérieur et premier arc complet. À droite, un autre maçon procède son tour jusqu'en haut des
voûtes. La toiture aura
Une vo?te égyptienne n'était entreprise qu'une entre deux berceaux. Son aide veille à son
forme. Le maçon prenait la brique, enduisait un
de
©?
approvisionnement en briques.
fms achevee la construction de murs latéraux lui
.
Thèbes-ouest ;
XIX' dyn.).
me rouleau. I
.
intrados ;
E
.
extrados .
si
rencontre l'une de l'autre.
/
pes de maçons
4 b a 0 a
/ /
a. Tracé du profil
drts
en" anse de panier" (d'après A. CHOISY, L'art de
de Pythagore» ou triangles ((égyptiens"·
«
bâtir, Paris, 1904, fig. 38) Ce tracé idéal est fondé sur la
mise en plJn de? pc nb rt murquabn-s a l t t
J
Fig. 132. Tracé du profil d'une voûte.
qu sont es sommets de triangles
constitués de douze modules répartis sur trois
côtés de trois, quatre et cinq rrcdu'cs En prenant o pour rent rt', on peut tracer 'arr de cercle cd ayant trois
modules de rayon à partir de a et deb, on trace
;
respectivement les arcs db et ac qui ont pour rayon
Ce tracé est discontinu il est composé
huit modules La hauteur de a voute a ns, dess1net· est dt· six rrodules et sa largeur de huit mod?les.
; d'arcs de cercle de centres et de rayons
différents raccordés entre eux li offre cependant l'avantaqe
; de reposer sur des rotes remarquables qui peuvent tourours etre
exprimées selon un nombre entier de modules
Les voûtes r9ypt1ennes n'adoptent pourtant pas <:,y':>témat1quement ce profil
b · L e pro f.li continu peut aussi . .
etre obtenu par la chainette (un cordeau suspendu place en a et bet qui tend a epouser une cour b e en forme de parabole)
. .
I=
.
striant leur surface (fig. l3l)
.
Ces ·
c
.
d , .
?
affecte la forme élevée
m Afin de renforcer la solidité de la voûte, on
d'une sorte de « pain de Fig. 136. Arcs de décharge en brique crue
sucre » elle est constituée sL_iperposait généralement plusieurs arcs parallèles situés au-dessus des dalles de pierre posées
Les voûtes de décharge
,
]. LECLA?T, Monwuemhat, quatrième pro- diffèrent celles des voûtes. Leurs briques
œuvre de l'entrée des
de raccord est très visible. Le mode de jonction /Jhète J'Amon, BJ'E XXXV, Le Caire, des xxv1e dynastie, essentiellement à
n'ont pas été collées dans l'espace comme celles ouvertures secon-
entre les deux ouvrages peut varier en fonction de l 961, p. 171- l 86 iJem, « Compte rendu
grandes tombes. Par la suite, les
voûtes. D'une façon générale, la technique
;
de
des fouilles et travaux menés en Égypte des
la rapidité de chacune des équipes (fig. 133d). durant les campagnes l 948- l 950 » dans pouvait convenir à celle daires ménagées dans l'épaisseur des massifs
fabrication des voûtes ne pourvues d'arcs
Orientalia XIX (1950), p. 370-372; iJem, déterminantes. En murs d'enceinte sont fréquemment
Les coupoles des arcs et ceci, pour des raisons XXXe dynastie, la
de décharge en brique. Après la
« fouilles et travaux en Égypte 1950-
195 l » dans Orienwlia XX (1951), effet, un arc traverse l'épaisseur d'un mur il est;
en témoi-
d'ailleurs une forme très particulière et parfaite- <l'utilisa·
pratique est parfois maintenue, comme
On ne connaît que Je rares exemples « verti-
ment adaptée à leur fonction. Elles étaient de pharaonique59. L'un
p. 473-474.
donc visible sur les deux parements. Il est briques crues ptolémaïque du mur de
tion de la coupole à l'époque contraire des gne l'arc de
couverture
62. TT l 97 PM 1/1, p. 302 0. EIGNER,
: ;
cal » et ne prend appui sur rien, au
temple d'Hathor à Dendara (fig. 140).
En, 58. G. dans H. EL-ACHIRlE et for?e courbe, de manière à épouser au mieux le des plus connus correspond à la
de la
Oie monwncnwlcn Grahhawcn der Spdt:;:eit arcs sont inclinés et clôture du
voûtes en berceaux dont
THOREL les
profil de chaque arc. Elles étaient, en outre, beau- brique
Ces cas mis à part, les portes et les
fenêtres égyp-
dur oui, Le Ramesseum X : Annexes du Nurd- chambre supérieure Je la petite pyramide de in Jcr thehanischen Nekropole, Unrer-
appuyés sur un mur de tête. linteau63.
dut Ouest, p. 47, 51
coup plus légères que les briques utilisées pour les Montouemhat suchungen Jcr Zwegstelle Kairu des osrer-
tiennes étaient toujours surmontées d'un
crue située non loin de la tombe de impli-
de F 59. A. J. SPE's;CER, Brick Architecture ' murs. Cette légèreté voulue leur évitait de se décol- tusage
mchischcn Archdolugischen Institue VI, Par conséquent, couvrir une ouverture
Thè p. 126; ]. BRlNKS, "Kuppel,, dans
à Thèbes-ouest (Assassif) (fig. 134 et 135). Vienne, 1984, p. 56-57, 210, pl. 18,
quait de faire appel à une autre
technique. Les
en
l?r et ?e tomber dans le vide. De plus, la capacité de la coupole ne s'est vraiment développé
31- 32.
plus allongées que
©rv LA IIl/6 (1979), col. 882-884 ;
adherence du mortier de terre a été améliorée de briques des arcs sont souvent
D. AR."-:OU), Lal3, p. 139, s.v. " Kuppel »
dd Égypte qu'à partir de l'époque byzantine. 63. Voir cependant: D. ARNOLD, UiB,
celles des murs, mais elles ne sont
jamais ni parti-
avec bibliographie. eux manièieres d' une part en augmentant la
:
p. 80-82, s.v. «Fenster».
TIT T.a caostmctian pbaraaniqne
--- 6 Tecboalagie de la caostmctian en terre
Deir el Medineh
Fig. 141. Thèbes-ouest,
f n Neferabou (XIX' dvn.l. Aspect res
5 de
I tauré de la chapelle de surface,
précédée
cour La niche de
d'un petit pylône et d'une
C
face orientale de la pyramide
abntait la
la
stèle de la « sortie au Jour»
d
d
d
t<
é:
l':
re
ai
IT
Aménagements thébains de Deir el-Medineh étroite à la base prend appui directement sur la
chc Rünt.u - Da, Rrennen
d \, \I\ Z1egc·ln
111 der
Gr,1hdek<lr.1t1\\n ck, ?1tttkren und (fig. 142c, 143a à 143c) couverture de la chapelle (fig. 14 3a et b). Techni-
?l'IIL'n ReKhl's .. cl.111, .\1/)A/1' 4
Î
De dimensions souvent beaucoup plus modestes quement, les portées doivent être réduites très
(1%7). 11· 259-266.
d-\1cdmdi en surface et en taille, les dispositifs ne diffèrent fortement pour que la couverture en troncs de
HR!, Ruf,f,nrt /)l.'11
palmiers et briques de la chapelle puisse supporter
68. B. BRl
19l2-1923, F/F..;() I I, Le Cure, 1924. guère des précédents. On retrouve une cour précé-
11· î-S et
idem, Rut,fu>rr /)en d-.\1cd111d1
dée d'une enceinte et d'un pylône de brique crue, la masse de la pyramide. Il en résulte une très forte
1923-192../, FIHO II 2, Le Cure, 1925, diminution des proportions d'ensemble, un épais-
ft 11· 5-1? et pl. vi, XI\', X\', \XIX, XXX.
at
m Fig. 142. Aménagements funéraires
thébains classiques. brique cuite
La
En pointillés: parties construites en briques
crues ; au-dessous : parties creusées à
même le roc
te végétaux séchés, alfa ou
a. Dra Abou el-Naga Tombe de Setaou
briques de terre est apparue très tôt en d'utiliser des fours et un combustible précieux (bois,
dt (TI 289 XIXe dyn, règne de Ramsès li) Pour des propos spécifiques, la cuisson des sans grand avantage sur la brique crue, sauf
dans les cas très précis des
,
-
Ramsès li)
XIe dynastie qu'apparaissent. dans la région thébaine, les éléments
c. Deux tombes de Deir el-Medineh réunies partir de la
funéraires» et dont on sait mainte- a. A. SPE\:CER, Brick Architecwre, p. 5.
d'architecture longtemps nommés cônes cc J.
dans une même cour [TI 290_291
période récente, comme (X\'[II" dvn.). voir G Ü.\RE?,Y. « Le \'()\,lgl' .I'm-pccuon
nant ' qu'ils furent utilisés, dès cette époque et jusqu'à la b. Pour l'éplKJUe de Thoutrnosis III
:
très fréquentés, il ne semble pas avoir connu de dans ASAE XXVI[] (1928), p. 12t>-129; ép,11sseur cb
cuites, sur des points de passage roi d'Éthiopie enseveli à Bubastis ..
13nck
emplois ont été signalés également à la cuites 0,20 m liaisonnement assuré par
un mortier de plâtre ,.;. J. SPE'sl 1:R,
suite après la XW dynastie. Quelques
;
briques : ;
campagnes de fouilles à
crues des enceintes sacrées érigées sous la pour pwtéger la face est du mur d'en-
» de terre cuite posées de chant
on construira alors, entièrement avec des éléments
cuits, les tombes voûtées de la n. 2, p. 271 " plinthes
:
p. 73.
d'épaisseur. dimensions des briques ibidem, :
culiers à Thèb es ne sont couvertes que les revêtements de sol que l'Égypte ne connaissait .\\' 5). î2.
d'un enduit A.S . .;E ( 191
sommital indispensable à toute pyramide était sont des briques Cheikh Znuède dans
» 11·
, ailleurs, ce CLÉL\.\T, " fouilles à
1.
1sse d e im ·
naires et formant dallages des points de passaqe" ; l. J.
En<
1
eux dad1?eonné
1 b
.
d'un mortier parfois seulement marqué sur l'enduit final au diagonale, qui apparaissent dans des églises des " Preliminary Report ,111 the Excavariou- .u Tell cl-F.ir,1111.i
def calcaire e? déco::a;1 récentes encore, cuire la brique n'était pas considéré
comme véritablement utile ;
%4-?S\. p. 2?-29.
e e scenes illustrant la course (Assuan) .. cl.m, A.SAE LXX
comportent toutes les représentations pariétales
I
Thè sol
.
, cela tient peut-être à sa très médiocre qualité si le o. M. ML . J .
e a;:e, g?ave en creux et doré. Pourtant, le nombre thébaines de chapelles à pyramides (pl. IX). brique cuite demande
x de ment chauffé, il devient facilement friable et cassant. La
retrouvé,s lors des travaux de fouille ;
collées au mortier de terre. Les longueurs à couvrir vertes archéologiques, en l'occurrence du nombre
I= étant toujours faibles - une dizaine de mètres au encore trop faible de tombes dégagées, il n'est pas
1 maximum -, il n'était pas besoin de recourir à la encore possible de bâtir une synthèse 71.
d pose d'arc sur un plan oblique et l'on procédait par Les plus célèbres tombes, qui remontent à la
t: séries juxtaposées, sans employer, là encore, de xvme dynastie, appartiennent à de très hauts
coffrage inutile et, de plus, presque impossible à fonctionnaires (fig. 144). Précédées de pylônes,
p elles présentent une ou deux cours, parfois péristy-
construire dans des espaces aussi limités.
À Deir el- Medineh, certains caveaux des XIXe les, parfois munies d'un simple portique. Suit un
et XXe dynasties étaient pourvus d'un pilier espace couvert abritant une ou plusieurs salles. La
d l'axe longitudinal la salle. Ce pièce centrale assure le lien avec une autre cour
unique, dressé sous de
d pilier de section carrée, en bois, en pierre ou en dans laquelle est creusé le puits menant aux appar-
d. brique crue, soutenait un mince tympan de sépara- tements funéraires sou terrains. Au fond de cette
t( tion, de bois et brique crue, parfois une poutre cour prend place une pyramide.
collée tout le long du grand axe du berceau Un autre exemple, - une tombe plus modeste-,
(fig. 143c). Il ne s'agit pas d'un simple soutien de montre un parti légèrement différent de celui qui a
Haute-Égvpte. Il s'agit de la sépul-
voûte tendant à obtenir une meilleure répartition été observé en
ture d'Iniouia, récemment dégagée par la mission
des poussées verticales car sa position décalée par
Exploration Society et du musée
rapport à l'axe médian transversal du caveau serait jointe de l'Egvpr
re Leyde. Dans le cas de cette chapelle de tombe,
alors peu judicieuse. Outre la fonction d'étai, ce de
at d'un cloisonne, dont l'exécution a probablement débuté sous le
dispositif permettait la création
Toutânkhamon (XVIIIe dvn.) , la pyra-
m ment partiel, destiné, en particulier, à délimiter règne de
7°. mide, au lieu de surmonter le toit de la chapelle,
l'espace accueillant cercueils et momies fondation et
prend directement appui sur le sol de
Aménagements de la région memphite l'espace réservé au culte est ménagé dans l'épais-
te 72. Sa
seur même de cette pyramide ( fig. 14 5)
A
(fig. l 44? 14 5)
d( partiellement conservée, peut être resti-
pl À Saqqara, au Nouvel Empire, les tombes hauteur, inclus. Ce dernier est en
tuée à 6/7 m, pyramidion
privées pouvaient aussi comporter une pyramide musée du
m décou- calcaire et se trouve aujourd'hui au
faite de briques crues. En l'état actuel des
Fig. 143a. Deir el-Medineh. Tombe en spéos avec pyramide
construite au-dessus du couloir d'en tree
(XIX" -XXe dyn )
.
b. Deir
el-Medineh. Coupe théorique d'une tombe du Nouvel Empire
mettant en ·v1
Fig. 144. Saqqara (fin de la XVIIIe dvn.].
-
bâties en calcaire, essentiellement les dalles ??s
et le pyramidion (hachures) et celles am:n?;??: :r?;?:: Tombes de la nécropole memphite De gau-
crues a savoir les murs, les voûtes et pyramide (pointillés)
che à droite . la tombe d'Horemheb, dont
c. Deir el-Medineh. Structure de bois
supportant les voûtes dans certains caveaux du Nouvel Em
pire. les piècessituées entre les deux cours sont
Ici, le cas de la tombe de Neferrenpet
(A Tl 336 XIXe d yn. ) et de la tombe de An-neter
.
de la poutre soutenue par le prher central celle de Maya et Meryl, presque entière-
B ment bâtie en briques crues. Remarquer les
petites pyramides liées aux chapelles.
s?ssem?nt ,accru des parois des chapelles et une en ce lieu grâce à de multiples témoins conservés
?ed??t1on a une très faible surface utile de l'espace est la reprise presque totale des espaces souterrains
mteneur69.
des tombes avec un habillage de briques de terre
?o?_me dans les exemples du premier groupe, crue (fig. 143b). Il ne s'agit pas, comme dans
les finitions sont obtenues par l' app 1·
ication d' en-
.
Thè p. 21-22. Tombe 1826, cour: 8 X 7.s'o nau au nom du titulaire du tombeau. 72. H. D. SCHNEIDER ct au), « The Tomb
©t-- et chapelle-pyramide: 2,95 x
m
cas, des procédés très voisins de ceux mis en œuvre of lniuia Preliminary Report on the
:
.. :.· intérieurs, demeurait identique. Il en va de même découle du fait que le ravalement des parois de
I= au Nouvel Empire et, probablement aussi aux pierre, à l'air libre ou en souterrain, commençait
1 derniers siècles de l'Égypte sur les vastes chantiers toujours par le haut et progressait de l'intérieur vers
d d'Edfou, Dendara, Kôm Ombo ou Philœ. À l'extérieur. Il en allait de même pour la décoration.
tl Thèbes-ouest, les grands tombeaux royaux de la Démolir un élément de briques de terre crue
:
.;::. ?.·:·
.··::
Vallée des Rois, les profondes tombes de reines ou d'équipement revenait donc à récupérer une nota,
p ...... .
,··.··.··:-·
.··.. ·
:.'.c.:·
de particuliers de la Vallée des Reines et des ble quantité de matériau transformable vers une
réserve dans l'attente de sa réutilisation, si néces-
•• ,c
', \
';':::· concessions de l'Occident ont nécessité de tels
''':I
·.·
échafaudages amovibles. De la même façon, ils ont saire, ou de son évacuation définitive hors des lieux
d ,
d'action.
requis des surfaces de glissement pour acheminer
d commodément, sur des déclivités souvent fortes, Le seul inconvénient du procédé « en chaîne »
d. les lourdes charges que sont sarcophages de pierre pour la brique crue était la nécessité d'aménager
ou cercueils emboîtés de bois dense, coffres à cano- des fosses pour le foulage de la pâte et des aires de
pes de calcite ou mobiliers divers Bien que l'on
73. moulage et de séchage en cas de réutilisation sur
n'ait pas toujours examiné avec soin la nature des place. Les transports d'eau 76, devaient de surcroît
déblais qui encombraient couloirs et salles des être méticuleusement prévus en quantité suffi,
tombes royales inachevées, il paraît clair que les sante. Il n'y a là aucun véritable obstacle, sauf peut,
ouvriers en conservaient une partie pour emplir les être pour des chantiers éloignés des points d'appro-
fE
caissons de leurs échafaudages en utilisant la visionnement en eau comme les temples
d'Aménophis III (XVIIIe dyn.) de l'ouadi Hellal
al brique crue comme moyen de contention et de liai,
m son. J. Romer, fouillant le « puits » de la tombe de près d'El-Kab ou celui d'El-Kanaïs à l'ouadi Miyâ,
° hémi-spéos de Séthi I'" (XIXe dyn.) en plein désert,
Ramsès XI (Vallée des Rois n 4 xxe dyn.) a ; I
capable d'évaluer
passer
aisément
tessons écrasés formant la brique est telle ou telle
coups de masse et prêt, alors, la quantité de briques requise pour
the Kmgs, disloqué de quelques
73. J. CER..'s'l, \'aile:'! of utilisation
à être jeté à nouveau dans une
fosse à mortier de :
opérations déjà «
74. N. REEVES, Valle; of the Kings, 1990, terre. Après reproduction des [ 383, 2 5 m J pour ime lurgellr de 5 5 cmtdées
Mieux encore, elle est plus solide que 60 coudées [ 31,5 m ù son sommet.
J
Son milieu est /wllt}
/
?e?t, soutenus par deux colonnes : deux cercles ' Petric Pa/rvri. Hieratic Pa/i:m frnm Ka/um
premier état et les maçons ruraux modernes de
de 30 coudées [ 15,ïS m] équit1lllcmt ù une diminution
incises dans e pavement, situent précisément leur und Gumb (/mnc1/wlhi of the MiJJle
pente de 15 coudées [ Ï, 8 Ï 5 m J.
.
la quantité néces-
forme et la résistance en œuvre du matériau en ont WK. S1Mr:,,îN, "The Nature of the œuvre 2,625 m]. Il faut passer commande de
nes. L es arrachements d'enduits de IAatre montrent Brick-work Calculations in Kah. Pap. fabrication. Même les déchets de mise en d'équi/Je.
P permis une très large utilisation, dans la construc- sllire de briques crues auprès du chef
,
que tous les murs de la chapel! e etaient ,
déecores
XXIII, 24-40 » dansJEA 46 (1960), ont leur utilité. totalité des scribes réunis est incapable
de sœvoir
pour
.
,
76. Cl. S!?lUN-füîllXîl, « Accessoires de la préparation des surélévations disant: "Puisque tu es un scribe éclairé,
camarnde, évalue
qui confection de rampes, caissons à sable ou supports transport d'eau » dans Bulletin JH Cercle
grand nombre de manœuvres, ni évidente ec on va
des chantiers, un vite cela pour nous. Ta réputation est
Lyonnws d'É!;:'1/Jtolo1;ie Vicror Lorer n° 9
.
?uraient ?u avoir supporté chacun un linteau et Je passavants, « démontables » par destruction et, méthodique et
ne corniche. De part et d'aut re (1995), 11· 25-32. même de fournitures. I..:organisation trouver dans la place l'homme qui va faire la gloire des
de carrière
rigoureuse des chantiers pharaoniques de toi qu'il y a là
.
Genaient place de larges stèles au nom du défunt Largement utilisées pour Ia construction des A.H. construction comportait, précisément, soit que tu ignores et réponds-nous sur la
ne cour délimitée
· P Turin [62]. GARDINER, f!;:'1/Jtiun comme de quoi que ce
calculée dès le quantité de briques qui est nécessaire.
Tu es au fait des
En< ,,par un mur d'enceinte pyramides et des mastabas à I' Ancien et au Moyen Hieratic Texts, p. SQ .. 52.
la livraison préalable et dûment
dépourvu de lA
etend devant la pyramide, nécessaires à cette rampe et chacun de ses
Empire, les accumulations de briques crues délitées départ de quantités de briques crues
du I 78. Ceci désigne le soubassement rectan- dimensionsï9 en coudées de
dut chapelle ' elle ?:t?eega ternent pavée de calcaire.
.
gulaire de la rampe, possédant la même des travaux75, caissons a 30 coudées [ de long
= 15,ïS m] pour une
qui apparaissent au voisinage des tombes rupestres une durée normale de déroulement ,,8L1
largeur de Ï coudées m]".
de F largeur, soit 55 coudées. [3,6ï5
souffrant de
Thè du Moyen Empire (El, Bers heh, Cheikh Saïd, sachant que la masse initiale, même
79. Mot égyptien employé khetaou
au,delà des quantités requises
Beni Hassan, ou Qubbet el-Hawa près d'Assouan),
:
montrent que le procédé de construction des 80. Traduction J.-CI. Guyon. pour mener à bien le projet.
ou
rampes et échafaudages de chantier, extérieurs
m I a canstmction pbaraoniqi1e
----
En l'état actuel nos connaissances, un tel
de à chaque nouvelle assise et ' toourtanr ' fa ll ait b·
1·1
.
Chapitre 7
- ten
r calcul s'avère impossible à faire. Reste à savoir s'il combler L1 marche formée par chaque no uve l
.
appa-
1 l'était dans l'Antiquité où, à n'en pas douter, la reillage du parement. N'affectait-on en toron c
p d eur
C répartition interne des caissons, leur hauteur, leur la structure de la rampe ' avec allong
. .
ement et
éventuelle superposition, le talus des bords de la adjonction de nouveaux caissons , que péeno di1que- ·
, ,.
?J
?? .!.J
, ..,
connus. Ce qui alterte l'esprit est que la totalité des donne . Cela impliquerait qu'on laisserait croître le
1 -.I
briques n'était nécessaire qu'en fin de construction, degré de pente jusqu '} ce qu'il ne soit plus suppor-
lorsque la rampe était au maximum de son déve- table pour les haleurs de pierre puis qu'on l'abaisse-
d
loppement et que, si ce texte moqueur est crédible, rait en t1llongeant la structure de brique. Ce deux
d opér.inon-. rchausse mcnts puis allongement
c'est pourtant bien dès le début des opérations que
d l'on planifiait le nombre de briques à faire produire. <eruicnr répétées .iltcrnativement jusqu'à la posed?
La pierre de taille est particulièrement peu La pierre peut être employée, de façon ponc-
t< Dans la pratique, il semble indispensable que les L1 dernière ,1-...-..he. Ce décalage entre un chantier
en
employée dans l'architecture civile. Elle n'est prati- tuelle, dans diverses constructions de brique crue.
commandes aient été passées par lots étape de perpétuel mouvement et une rampe à son plein
Elle a alors pour fonction de renforcer des parties
:
rehaussement par étape de rehaussement. Il fallait développement dè-.. "lH1 origine renforce l'impres- quement utilisée que pour obtenir des éléments
d'encadrement de portes et des seuils, quel que soit fragiles. Elle apparaît, par exemple, aux angles
en effet que les rampes soient quotidiennement
é
sion que le p.ipvru-, Anasra i ne livre là qu'un
I
le prestige des occupants de la demeure. En effet,
saillants de certains môles de pylônes, comme c'est
« problème d'école ,. et non un cas réel.
l'; ajustées à l'avancement des travaux. Or, on n'ima- le cas à Tôd ou à Dendara ou de certaines
encein-
gine pas qu'elles aient été intégralement remaniée: l'usage de la pierre est aussi peu étendu dans les À Deir el-
maisons des particuliers que dans le palais royal. tes, comme à Louqsor (fig. 119).
Medineh, une maçonnerie très irrégulière, faite de
Dans les maisons modestes, elle est même totale- base limon
petits moellons liés par un mortier à de
ment absente. sur
du Nil chargé de sable grossier, a été disposée,
une cinquantaine de centimètres de hauteur tout
la base
au plus, dans le but apparent de consolider
te convient de préciser qu'il
des murs (fig. 146). Il
d<
s'agit ici d'édifices établis sur un terrain désertique
pl et sec, naturellement riche en éclats de
calcaire. A
l'inverse, aucune tentative de renforcement
en
m
pierre n'a jamais été relevée pour les murs de brique
crue des maisons bâties dans la Vallée.
justi-
[ utilisation de la pierre n'est pas toujoursjambages
fiée par sa seule fonction de renfort. Les
également un
et les linteaux de portes en pierre ont
demeure et
autre but ils marquent l'entrée
:
de la
support d'écriture, de pérenni-
permettent, comme
l'occupant. Les portes des maisons
ser le nom de
Karnak, par exemple, en témoignent
des prêtres de
(fig. 14 7). De même, les
portes des bâtiments
annexes des temples, bâtis en brique crue, notam-
146
Fig.146. Les murs de brique crue des
maisons du village antique de Deir el-
Med1neh ont souvent un soubassement fait
de petits moellons liés par un mortier de
terre chargé de sable grossier (Thébes-
ouest Nouvel Empire).
;
employée en quantité importante que pour la cons- antique a utilisé massivement les pierres don:le
degré de dureté est le moindre selon l'étalonnage transport - déjà évoquées -, est un calcaire fin, de
truction de massifs de protection, de sépultures et bonne texture, mais qui se présente très souvent en
de temples2• D'une part, seul ce type de construc- moderne de la matière minérale. Celles-ci se trou-
bancs fortement fissurés. Quand les couches sont
tions nécessitait un matériau durable (un édifice de vent en abondance Jans son sol ou celui de ses
parfaitement homogènes, elles sont peu épaisses et
brique crue étant facilement balayé par une crue conquêtes histori?ues au Sud (Nubie) et ont pu
d ne peuvent fournir des quantités suffisantes de gros
violente de plus, habiter une architecture de terre être utilisées, parfois, simultanément. Cependant,
d
;
blocs d'appareil, selon les modules en vigueur à
sous ce genre de climat est beaucoup plus confor- une disparité chronologique d'emploi est mise en
cette époque. Or, l'appareil de Deir el-Bahari est de
d table) d'autre part, les besoins impliquaient une évidence par les monuments conservés: si l'Ancien
;
petite taille, multiplie les joints et les raccords
« production à grande échelle qui ne pouvait être et le Moyen Empire correspondent à la période tech-
(fig. 148) et doit faire appel à des prouesses
« calcaire » des constructeurs égyptiens, celle-ci
gérée que par l'état. Cet aspect en fait un produit niques pour la confection de ses piliers, colonnes à
«cher». De plus, la pierre n'est pas une matière trouve sa fin presque totale dès le début du renou. pans et colosses osiriaques. Même au Moyen
é; banale pour les Égyptiens. Privilège royal, haute- veau des grands chantiers de la xvme dynastie le j Empire, le temple de Montouhotep I" (XIe dyn.),
l'; ment affirmé dans les carrières, l'extraction du Nouvel Empire et les époques suivantes, jusqu'aux adjacent au sud, ne put bénéficier des ressources
matériau « d'éternité » ne peut être accomplie temps romains, constituent la période «grès» de des carrières locales pour fournir les éléments longs
re
qu'avec l'accord du souverain. Si le rebut de l'édification des monuments voués au culte divin, (architraves, corniches, poutres, piliers octogo-
carrière peut être concédé pour des travaux moins par le recours presque exclusif à cette pierre. naux) nécessaires au chantier et ceux-ci furent
rr nobles (seuils de porte, bases de colonnes, crc.). la taillés dans un grès du sud soigneusement peint en
belle pierre « blanche » (comprendre « claire de LE CALCAIRE à Deir el-Bahari est irrégulier et fait de petits
blocs. La multiplica
blanc 1°.
Fi 148 L'appareil du temple de la reine Hatshepsout
1. J. BERLA'JDINI, " Portes d'édifices pri- couleur ») de grès ou de calcaire que l'on mettra en ti?·n des.Joints trahit la qualité du calcaire des carrières locales de Gourna,
qui ne permettait p[aTshlbextract1otn
formats e es-oues
d?;llll?sdgy?o)s
/\v .. Aucune explication d'ordre technique ne peut
pas
ainsi justifier le parti de la reine Hatshepsout,
,
te vés et de bâtiments de service dans » œuvre pour la divinité est sacralisée dès sa sortie Le calcaire exploité par les Égyptiens appartient
d< [Égyptologie en 1979, vo]. (CNRS, 1
des bancs identifiée, contrôlée au départ comme à essentiellement à la formation géologique de plus que celui de son successeur et rival sur le
;
Paris, 1982), p. 169-173; PA'.'U?. dans ses
pl la livraison, la pierre à bâtir est dédiée au dieu Thèbe". C'est un calcaire 1 marin le plus souvent même site, Thoutmosis III (XVIIIe dyn.),
R. SA'AD, « Habitations de prêtres ,, dans
Kamak IV (1971), p. 219, 222. comme une offrande et comme la « chair » et riche en t<.)s"ile" Je type nummulites. Ce matériau Moyen adjonctions et modifications personnelles. Dès l?rs,
m aussi utilisé presque exclusivement au
2. C'est le mot dJet du vieil égyptien qui « l'ossature » de sa demeure. est extrêmement répandu en Égypte. Si les princi- encore largement au tout c'est la nature de la situation de la construction
Empire 7, prédomine emplace-
intervient dans l'expression " demeure Contrairement à la brique, aisée à mouler à peu pales carrières se répartisssent essentiellement Empire. Il constitue l'essentiel des qu'il faut prendre en considération cet ;
d'éternité» (per <en> dJet) désignant les début du Nouvel noms des
tombeaux et leur superstructure de frais et en tout point de la Vallée, la pierre devait entre Le Caire et Esna, c'est la rive orientale du Nil Aménophis I'", le parement des pylônes ment est saint comme l'attestent les
édifices d' furent érigées par exemple
(\X'b. V, 510), étendue également aux être rapportée de carrières parfois lointaines. Son qui a fourni les meilleurs matériaux. En effet, les « Cour de fêtes constructions qui y :
61 et notes; 79-82; ch. III; dans la dépendance du domaine royal. Le désert et revanche, l'autre rive, en particulier dans la région Bahari, D. AR.'l<JLlî, « Deir el-Bahari III »
les raisons de cette su??tlt?-
p. p. 118 sq.
dans LA 1/7 (1974), col. 1017-1025;
doit s'interroger sur
Montouhotep avait inséré son temple-reposoir
les sites d'abattage avaient un sens particulier dans thébaine, a été affectée par des mouvements recto- resistatt
4. S. ALFRÈRE, op. cit., I, p. 69; tion. Peut-être a-t-on constaté que le grès l'Occident,
l'Égypte ancienne. Les carrières étaient situées le niques qui ont bouleversé la structure des veines,
idem, L:iB, p. 26 3, S.\'. "Thutmosis III.,
phénomènes de pour les visites d' Amon de Karnak à
mieux que le calcaire à certains
S. ALFRÈRE, ].-Cl. GOL\'IN, ].-Cl. GOYŒ,
Tempel in Deir el-Bahari » ;
7. À Karnak, le calcaire a aujourd'hui en de la Vallée et au Sinaï, Min au Ouadi Hamrnamat, polissage, a été extrait au plus près des chantiers
terre-pleins plantés d'arbres à oliban 'le
12. Nom du temple d'Hatshepsout à construction 9• temple de
majorité disparu ( « cour " du Moyen ' ' Nouvel ?m.p?re
.
par exemple3. Pour favoriser le succès d'une expé- pour des raisons J c commo d ire et d' econo mie le
· ·
sphinx zone MOYENNE-ÉGYPTE : Hermopolis tion. Par leur ampleur et le grand nombre de vesti-
du sphinx inachevé 7. 8.
ges qu'elles recèlent (spéos d'Horemheb [fin
; ,
Akhmim
exploitée en 1906- 1909 pour construire le
barrage d'Esna 9. grande carrière ptole-
,
HAUTE-ÉGYPTE : Hou Diospolis (rive ouest) xvme dyn.], stèles, inscriptions diverses)' ces
d marque ,
10. zone exploitée pour le barrage Dendara (rive ouest) carrières constituent l'un des sites archéologiques
Î
d'Esna; canal antique; 12. huttes des
les plus importants de Haure-Égvpte'". Là où l'ex-
11.
Coptos (rive est)
d ouvriers 13. stèle d'Akhenaton.
,
Thèbes : Karnak, Louqsor, Tôd,
Medamoud (rive est),
d
11
ploitation moderne n'a pas mutilé les gisements
ME, Moyen Empire
----- Deir el-Medineh, Oasr el-Agouz, Deir Chelouit
NE, Nouvel Empire (rive ouest), Deir Roumi, Medinet Habou (annexes du antiques, subsistent en grand nombre les détails
t<
PT, époque ptolémaïque temple de la XVIW dyn.) relatifs au travail d'extraction qu'il est possible d'y
RM, époque romaine
El-Kab, hémi-spéos de l'ouadi Hellal et temple de Nekhbet (rive est) observer et il est nécessaire de dégager les grands
I
é
Esna (rive ouest) principes qui le régissaient.
I
Edfou (rive ouest)
Le Gebel Silsileh s'étend sur 3 km du nord au
Kôm Ombo (rive est)
11:
Éléphantine (rive ouest)
sud et sur presque 2 km d'est en ouest en incluant
la largeur du cours du Nil. Le lit du fleuve divise
le
Assouan (rive est)
Phil<'E (île de Philt'E) massif en deux zones rocheuses qui semblent être
- I NE
5
Kalabsha
guidées par des fractures tectoniques nord-sud
HAUTE-NUBIE
"[!r· :
te
NE
-l fait perpendiculairement à l'axe du fleuve
(fig. 150).
d( NE E' \ Le massif de la rive orientale comprend vingt-
chique lors des jubilés modifiaient totalement leur
pl ouadi et-un lieux d'extraction dix-neuf carrières à ciel
parti architectural et leur plan au sol. Ils furent
:
RM
0 ouvert (généralement à trois fronts de masse ;
m donc édifiés en grès et implantés sur la frange locali-
fig. 151) et deux exploitations souterraines
NE Pt
2 désertique à la limite des plus hautes eaux de Cette rive a gardé les traces
', sées au nord (fig. 152).
G
r
l'inondation.
S
li
I 6 r NE
de son aménagement :rampes
descente vers
au pied
le
des
fleuve,
fronts
quais
de
de
NE
t:
NE
_J
._
l 0 LE GRÈS masse, rampes de
chargement, etc. Ce côté du massif a été exploité
??? ) ?D ',
'(
J
Le grès 14 utilisé
tient à
par les anciens Égyptiens appar-
Formation Nubienne du Crétacé
la
quartz
sur plusieurs étages. De nombreux
carriers et quelques
criosphinx (fig. 153),
pièces
par
inachevées
exemple,
graffiti de
comme
témoignent
des
de
Supérieur. Il est poreux et riche en grains de
'?/ NE faiblement cimentés par un liant argileux et par des la grande activité qui devait régner au plus fort de
ir
ME
NE
Lemploi du grès remonte à l'exploitation de ces carrières.
oxy,hydroxydes de fer. beaucoup
14. A. Lic v-, J. R. H\RRI", AEMI,
devient courant - comme Le massif de la rive occidentale,
55-57. la xre dynastie mais ne rupestres (spéos
11·
tailleurs de pierre chargés du travail fin étaient à Un cas unique d'extraction à ciel ouv
er't «
puits », est connu au nord de Deir el-Medineh.en
.
C ral22. Autant que le permet la qualité voulue pour tat tangible, l'eau n'arrivant que sous forme de
C la roche, il faut que les carrières se situent le plus ?uintement misérable à « moins 52 m ». Le projet
G près possible du chantier de façon à diminuer les tut aban?1onné et le puits remployé en décharge
t problèmes de transport. Enfin, le site doit présenter publique- 1.
une paroi abrupte, ou bien une pente, dans laquelle Les pierres tendres ont été exploitées aussi bien
une face verticale pourra être facilement dégagée : à ciel ouvert qu'en galeries souterraines. Le premier
celle-ci constituera ce que l'on appelle le « front de procédé est mis en œuvre quand la roche apte à la
é
masse », c'est-à-dire la surface suivant laquelle on construction altleur« le niveau du sol; le second est
I'
attaque le ou les bancs de roche utilisables. Bien nécessaire quand une grande épaisseur de pierre
n sûr, il est toujours possible de commencer à partir inutilisable couvre la strate de roche exploitable.
a d'une zone plane mais, au fur et à mesure de l'ex- Les exploitations à ciel ouvert et en galeries ainsi
IT traction des blocs, l'aire d'origine se transforme peu que le percement des tombes et des spéos - qui
à peu en puits et il devient impossible de les s'apparente à l'ouverture Je carrières souterraines-
évacuer puisque le levage - autrement qu'à l'aide pré-entent Je..., mêmes principe de base mais avec
d'un levier - est une technique qui n'est pas utili- une complexité croi-sanrc.
sée dans l'Égypte ancienne. Ce type de procédé
n'est viable que si l'endroit exploité surplombe, à EXPLOITATION À CIEL OUVERT
proximité, un point plus has par où peut se faire
l'évacuation des matériaux extraits. Les Jeux À Gi;u, le calcaire ordinaire, une pierre un peu
points sont reliés par un couloir (pl. XXI\'). C'est jaune et incluant Je nombreux fossiles, constitue
le cas des exploitations « en bassin » Ju Gebel lc-, neuf-dixièmes de la masse des pyramides
Silsileh (fig. 150). (fig. 155)24. Il ,. evt employé sous forme de blocs
153
Fig. 150. Principe de développement
trois fronts de masse, à ciel ouvert.
des carrières de grès du Gebel Silsileh. Fig. 151. Gebel Silsileh Carrière à
/ par premiere
.
entaille
arnves au niveau a tteint la
.
.
reprenaient ces
execu tée au ciseau et au maillet, ils , /
inexploitable Les déchets de taille, les /
était suivi pour l'extrac-
apports éoliens et les produits de l'érosion
et recommençaient a degager l ?s
servent à constituer des rampes qui don- tion/". Après avoir évacué mêmes outils
à détruire la parue
nent accès au zones travaillées aussi bien
roche exploitabl_e, les b or d s de la tranchée, puis /· /
nu
.
le f:on d esire
. .
a anr
de chacun des traits para n'est possible que d e
du masses de 220 tonnes (3 x 5 x 8 m) dans e es,
11'1
d e b ms. Auparavant , il
I 22. G. MARTINET, Grès et mortiers, .
dut ne pou?ant
.
' en parucu
p. 50 sq. 1.
d es h ypot
h,
eses. G Reisner
·
def Mvkerinos.
profondément, ce ne
En effet,
.
pl. I.
27. G. A. REISNER, Mycerinus, p. 69. La roche subsistant entre
m I a coostrnctioo pbaraooiqne
--- 7 Extraction de Ja pierre
·
chaussée , d : pyramides de reines ;
C e et f ·
mastabas ; g monument funéraire
de Khentkaoues
C
2. Pyramide de Khefren
d. . temple haut ,
i temple bas ; j temple
du sphinx k sphinx I chaussée
t, ; , . ;
3. Pyramide de Mykerinos
n temple haut ,
o . temple bas ,
centimèt,
moins chées sont larges d'une soixantaine de
calcaire local montre que les veines sont de elles excèdent rarement une
mesure que l'on res32. Ailleurs,
en moins hautes au fur et à
centimètres (fig. 156b)33. Elles ont
De là, il ressort que les douzaine de
progresse en profondeur. taille ; les
pyramide avec toutes les pier, permis d'extraire des pièces de plus petite
Égyptiens ont bâti la que leurs outils et il
Lorsque la ouvriers n'y faisaient évoluer
res de plusieurs carrières locales. tranchée était creusée au
est probable que toute la
première - qui avait fourni des blocs de
hauteur
car aurait été difficile d'y faire
l'on vidait le ciseau métallique il
décroissante au fur et à mesure que plus
- ils en ouvraient pénétrer des percuteurs d'un diamètre à peine
site d'exploitation était épuisée,
blocs de étroit qu'elles (fig. 160).
une autre et disposaient à nouveau de Obtenus selon les mêmes méthodes, des
blocs
dimensions plus restreintes
grande hauteur puis de
exceptionnelles servirent à la cons,
dire qu'ils ont de dimensions
et ainsi de suite", On peut presque truction des temples hauts et bas des grandes
pyra,
groupes d'as,
vidé autant de carrières qu'il existe de mides, édifices dont les murs sont
parfois partielle,
partir de là, un
sises de hauteur décroissante. À creusés dans le roc34. Ces énormes pièces
permettre d'évaluer la ment
30. C_,. GU,lîN, dans BIFAO LXXVIII calcul pourrait même furent employées très près de leur lieu
d'extraction
zone exploitée.
156a (1978), p. 408-409.
surface moyenne de chaque et servirent à élever les murs au,dessus du niveau
31. 0., R. KLEMM, dans SAK 7 (1979),
La carrière voisine de la
pyramide de Khefren
primitif du substrat rocheux.
p. 114-1 15 0. ARNOLD, Building, p. 3 l, à l'époque
(IVe dyn.), probablement ouverte Au Gebel Silsileh, on relève des traces
d'extrac-
;
, des Kônigs Chephren, Leipzig, 1912, p. 3 3- chées isolant les blocs les uns des l'exploitation du grès au Gebel Silsileh.
Or, il est
.
d'un fil29. Dans un tel cas, il n'y a pas besoin de l-32. ouvriers devaient
En,
par de la t err? argileuse, le bastaing aurait gonflé
34; 0. ARNOLD, Bui/Jing, p. 3
Compte tenu de leur taille, les très net que les grandes diaclases subperpendiculai,
du provoquer de rupture puisqu'il n'y a pas de conti- même des tranchées
28. G. A REISNER, Mycerinus, p. 70 33. S. CLARKE, R. AEM,
pouvoir évoluer à l'intérieur le massif oriental
res au lit du Nil35 qui découpent
J , ENGELBACH,
;
comme un com ' provoquant la rupture.
du I O. ARNOLD, Building, p. 35, fig. 2. l l et nuité entre les veines. En observant attentivement p. 16.
seulement la hauteur des carrières
def p. 33, n. 17.
'.
S il _est difficile d'assurer qu'une
.
de façon à creuser non ont été utilisées dans l'exploitation
telle méth o d e les blocs de calcaire de la pyramide de Kheops 34. H. Der Harmachistempel Jes aussi la quarantaine de facilitaient l'ex trac,
Thè 29. G. GOYON, « Les rangs d'assises de la - certainement efficace a été - .
RICKE,
prévue pour le bloc mais
de son lit (fig. 149). Ces discontinuités
e mise en œuvre par (IVe dvn.), G. Goyon a constaté qu'elle était Che/Jhren in Gizeh, BÀBA O, 1970,
centimètres nécessaire au dégagement blocs. En l'absence
1
©? ,
grande pyramide ,, dans BIFAO LXXVIII les anciens p. 6-7. tion en servant de limites aux
. .
_il convdient de souligner qu'ils composée de plusieurs groupes d'assises de taille pourquoi les rran-
(1978), p. 405-413.
tiraient par?gy:ut:ns, axirnum, e la stratification des 35. Fractures conjuguées, 80° N. inférieur (fig. 158,159). C'est
'
décroissante. [étude des couches géologiques de
m I a canstrnctian pbaraaniqne
----- 1 Extra cti an de I a pi erre
-
rr
-
·--
.,,;,.,.?
.....
tion des blocs, le front de masse adopte un correspondant à un bloc de la phase d'extraction
ThÈ
nant que les Égyptiens n'en aient pas déjà fait
e x léger fruit. précédente. 17. De fait, selon une étude
J6. usage, d'autre part
Selon D. et R. Klemm, l'évolution des marques
D., R. Ku-?1?1. D1" .Stl'm(' dn
Plwraonen, p. 37 s4.; D. A11.!,Jl)ll), encore inédite ", les traces datées de l'Ancien et du
laissées par l'outillage employé pour retailler
163 164 les
B11ilding, p. 3 3.
m Ta constmction pharaonique 7 Extraction de la pierre
Moyen Empire par les époux Klemm pourraient barquement. De la sorte, rien - ou presque plusieurs ouvriers, à l'aide de leur maillet, percu-
-n'était
avoir été produites par des pics de pierre utilisés en perdu mais les masses à remuer pour mener taient ensemble les pièces de bois et l'onde de choc,
des
percussion lancée. Par ailleurs, ces chercheurs alle- fouilles seraient colossales ;
mettant la pièce en vibration, provoquait rapide-
mands ont publié des traces qu'ils attribuent au - les outils métalliques avaient une réelle vale ment la rupture.
ut
Moyen Empire39 et qui ont incontestablement été du fait de leur poids de métal. En dehors des La première couche de blocs détachée, les
pério-
faites à l'aide d'outils métalliques employés en des d'utilisation, ils étaient conservés dans carriers extrayaient la suivante selon les mêmes
des
percussion posée avec percuteur, puisqu'elles sont entrepôts gardés. Cassés, ils étaient refondus. principes. Il va de soi que, malgré des conditions de
constituées par l'alignement des impacts obtenus à I'apparente disparition des broches et des pics de travail plutôt pénibles, cette deuxième phase
C chaque coup du maillet sur le ciseau. Par consé- carriers métallique tient probablement à l'écono- devait être attendue avec impatience car les
C quent, le Moyen Empire est visiblement une mie qui les entoure. Cependant, dans cette hommes disposaient désormais d'un espace plus
époque de transition où l'outillage lithique coexiste optique, les ciseaux de bronze auraient dû connaî- haut pour dessiner leur quadrillage et creuser leurs
c tranchées. La totalité de la hauteur du front de
avec l'outillage métallique, probablement déjà en tre un sort identique, ce qui n'est pas le cas.
bronze. masse était débitée, couche après couche, jusqu'au
Puisque les pics de pierre sont progressivement EXPLOITATION EN GALERIES sol de la carrière, c'est-à-dire jusqu'à la limite
abandonnés pour dresser les fronts de masse au géologique inférieure de la bonne veine de calcaire.
é cours du Moyen Empire, il est probable que leur Un calcaire de bien meilleure qualité, à grain Il est probable que, comme pour l'extraction à
I' usage cesse à la même époque pour le creusement fin, très blanc et dépourvu de fossiles, de sorte qu'il ciel ouvert, les Égyptiens ont plus ou moins
des tranchées et que, à partir du Nouvel Empire, peut prendre un poli parfait, était tiré des carrières travaillé en escalier (fig. 168). En effet, ce procédé
l'essentiel du travail effectué en carrière passait par a l'avantage, là encore, de faciliter l'évacuation des
a de Toura et Ma'asara, situées sur la rive orientale
pierres. En protégeant les blocs encore liés à leur
n un outillage métallique. du N il42. Indispensable pour exécuter les finitions, 166
r extraction et la taille des fronts de masse substrat par des éclats de taille (qui abondaient),
qu'il s'agisse de sculpter de fins bas-reliefs dans des Fig. 166. À Gourna, Je calcaire exploi-
table a été extrait sous la couche on comblait les «marches» qu'ils formaient et l'on
ayant clairement été obtenus grâce à des instru- parois ou d'exécuter des angles vifs, par exemple,
inutilisable, en souterrain. - l'enlèvement était alors relativement aisé-, soit disposait ainsi d'une sorte de rampe pour laquelle
ments pointus, ceux-ci pourraient avoir été des ce calcaire, moins abondant, était plus recherché
té L'extraction a été stoppée 1c1 Juste avant
ilsclivaient horizontalement la roche, à l'aide de aucune brique de terre crue n'était nécessaire. Ce
broches (percutés à l'aide de maillets de bois) ou que celui qu'on prélevait sur place, mais dont l'hé- que ne soit totalement dégagé le premier
d pilier de soutènement coins de bois44. En effet, dans les tombes de Beni type de rampe peut être surélevé ou rabaissé tr?s
des pics (tête de métal à simple ou double pointe, térogénéité ne permettait pas le même usage.
p·
Restitution du creusement et Hassan, creusées au Moyen Empire, il est encore facilement en fonction de la progression du travail.
dans laquelle se fichait un manche de bois). En Quand le site d'édification était éloigné de ces Fig. 167.
IT de la progression d'une carrière possible de voir les encoches dans lesquelles étaient Tranche après tranche, une chambre d'exploitation
l'état actuel du corpus d'outils publiés, les seuls carrières, les difficultés Je transport n'en rendaient souterraine.
insérés ces coins45. Le nombre et la profondeur des était creusée et vidée. La falaise présentait ainsi,
instruments approchant la forme des broches que plus « cher » ce matériau. La roche saine est mise à nu puis entamée
encoches dépendaient de la dureté de la roche et peu à peu, tout un réseau de galeries a?:si, afin
;
remontent à l'Ancien Empire exclusivement et le Ce calcaire fin Je la rive orientale ne représente hauteur possible. Une épaisseur est
à la
sacrifiée qui permet de pénétrer sous le ciel de la taille du bloc à détacher. Lorsque tous les
d'éviter l'effondrement du ciel de carnere, les
seul pic métallique connu, trouvé près de Tell el- qu'une des nombreuses couches qui s'y superpo- de carrière. Les premiers blocs peuvent
orifices avaient été creusés et garnis de coins, ouvriers réservaient quelques zones de roche pour
Amama, n'est pas daté avec certitude'l". En effet, sent. Recouverte d'une grande épaisseur de roche alors être produits Les suivants sont
s'il est en bronze - comme la plupart des ustensiles de moindre qualité qu'il n'était guère envisageable extraits en progressant vers le fond et en
descendant. Cette façon de faire provoque
métalliques pharaoniques -, il possède une d'enlever, elle a été exploitée de manière souter- la naissance d'escaliers qui facilitent l'enlè-
mortaise d'emmanchement que, semble-r-il, les raine. Pour ce faire, les carriers dégageaient une vement des blocs. effet. les déchets de
En
techniques métallurgiques égyptiennes n'ont pas taille sont maintenus et déplacés en fonc-
37. D. ARNOLD, Building, p. 33. aire d'approche face au front de masse ils ôtaient
:
de I d'Abydos et au voisinage d'Araba el- face arrière de la rangée de blocs à enlever P?'.s 44. Les coins métalliques semblent ne
The! lation d'importants volumes de débris qui déli- ras être en usage avant la période gréco-
Madfuna), cf. R. KLEMM, « Steinbruch » furent découpaient des tranchées perpendiculaires,
©? dans LA V/8 (1984), col. 1277. rejetés en avant des falaises qui bordent le Nil 167). romaine.
et mitant les côtés de chacun des blocs (fig.
43. S. CLARKE, R. ENGELBACH, cette masse nivelée servit à l'aménagement 45.
Pour détacher la face inférieure des pierres, soit Hassan II,
AEM, ils P. E. NEWRERRY, Beni
p. 15.
de
ASE 1893, p. 74.
multiples rampes d'évacuation vers les points d'em- géologiques
2,
167
exploitaient l'épaisseur des couches
m I a caostmctiao pbaraaoïq:ne 1 Extra cti ao de a pi erre
J
tombe de Ramsès Il XIXe dyn.)50, la plupart sont trempé dans l'encre marquait alors légèrement le
. , ne dit pas ;
là !
inondées en cas de très fortes pluies (on peut se fond du creusement. La même opération était
Au Gebel Sdsdeh, diverses chamb res d'
. .
exploit a- demander si le puits aménagé dans la première pratiquée en plusieurs points différents sur une
non souterraines peuvent être ega
·
,
l ement obse , partie des descenderies des tombes royales thébai- même verticale et symétriquement sur l'autre
?vees
(fig. 168). Les couches d'argile inte rca l aires prese n-
.
nes, outre sa fonction religieuse, ne jouait pas le paroi. Alors, la petite équipe se déplaçait le fil a
;
J
plomb était à nouveau stabilisé sous la ligne-guide
.
de
haut en bas). nombreuses sont celles dont l'ouverture a inopiné- Les deux parois et la longueur totale du couloir
Il faut enfin signaler que de no m b reux travaux ment débouché dans des sépultures voisines dont étaient ainsi marquées de repères et des tailleurs
c ,
s apparentaient à l'ouverture d' une
.
Antaeopolis. The Tombs of Qau, BS?E )r- I précautions particulières, leur seul objectif étant de est employé pour désigner l'exécution
d'une ceuvre
56. D. WILI)LINc;, Felsternpcl » dans d'autre, à l'aide de
dre des mesures de part et
' «
gravé artificielle-
d'art ou d'un bâtiment creusé ou
1930 ' p. 1-) D ·, R. KLEMM, dans SAK 7
;
dégager un certain nombre de couloirs et de salles LA Il/2 (1975), col. 161-167; R. KLEMM,
de tout autre instrument
(1979), P· 131 (Gebelein). dansZAS 115 (1988),p.41-51. coudées, par exemple, ou Vallée et ne correspon-
dans les entrailles des falaises et non de produire le travail qui ment dans les falaises de la
47. I. M. E. SHA\X', "A Survey at de mesure. De façon à préparer à l'existence d'une
Hatnub ,, dans Amama Reports Ill des blocs de construction. 57. E. GRAEFE," Pacher » Jans LÀ IV/4
les parois, les mettant dant qu'exceptionnellement
former des piliers (fig 169) D ans certams cas des (1981), col. 640 et LÀ !V/5 (1982), permettrait de régulariser Parallèlement à la désignation
cavité naturelle.
.
(1986), p. 191. · ·
Un personnel spécialisé commençait par ligne-guide du
traces a, , encre rouge ont été relevés sur les chacune à égale distance de la
, col. 641 H. GOEDICKE, « Spéos
;
tue li ement d e sa li
en ,
? . es
Plan (a) et vue axonométrique (b) h?n1es en .ivunr d'espaces taillés d ans le
Dans une première phase, le percement a roc
(tig. 17 2).
été mené de façon grossière. Par la suite,
?e-, temple" rupestres ont étée msta li'es aussi
.
, ' bie n
de les régulariser, le plafond a été aplani en E !..,I'\ pre qu en Nubie. Ils résultent d e I' ,
.
plomb, pendu sous cette ligne, reporte cet exp ort.ition -ourcrruine
I ' .
...,
ious, sau f tr OIS (El , , .
,
axe. De part et d'autre du fil, on mesure à Sal.unum (fio?· 7 -7) 1" El , K t1 nais 'i9 et El -Kab [ouadi
I
··
, , ,
ves, de creusements et de mesures, et par c,,1 c.ure, L:re-, et quurtcire (Gebel Ahmar)61
I •·1
é
un déplacement progressif du fil à plomb,
"a?n Li' un les, parties
' I,1e1111,-,pén...,
construites I e '
.
. I
n
Ce travail de marquage préliminaire permet cxtcrne-, Lll'IJ'll )rté-, (gr,mite, calcite, etc.) - sauf
aux tailleurs d'ôter sans erreur la roche en
p,1rtni-., pour L1 -t.uu.ure. La nature des matéria ux,
excès. À l'issue du travail de dressage, les
marques disparaissaient soit au polissage Lu
l "ne c 1t H-,1, pour L1 c.irrière de départ e t pour
I
,
de la roche, soit sous l'enduit plâtré sup- I' .uncnuecmcnt du "l'lén" à venir, détermine le
t( portant la peinture.
volume rm.il de l'en ernble, du plus va te (huit à
d
dix -ullc-) :1 L1 -unple chapelle (antichambre, sane-
p
rr / tu.ure, p.ir cxcrnplc). De même, le, accè ont de
plain-pied avec la ligne de sol correspondant au Celle-ci devait être assez haute pour pouvoir four,
niveau d'attaque du front de masse. nir les éléments de second œuvre désirés. Par
\ Comme toujours, le projet s'ouvre par la phase exemple, dans le cas du grand temple d' Abou
préliminaire qui consiste à choisir soigneusement Simbel, il fallait s'assurer que la hauteur dégagée
contiendrait les quatre colosses assis qui marquent
une veine, un banc de rocher voisin du fleuve où retailler
la présence du roi, et qu'elle permettrait de
t . I calcaire, grès ou quartzite sont le plus homogène façon à lui donner la
la falaise qui les surplombe, de
possible. De fait, les anciens Égyptiens avaient des surmonté de sa corniche à tore
forme d'un pylône,
I_ 63. Pour un texte daté Ju r0gne de connaissances géologiques empiriques mais réelles. adorant le
points et à gorge et d'une frise de cynocéphales
SmenJès (XX\'!'° dvn.) rapportant le, Ils ont, en particulier, toujours choisi des
Jégâts causés par la crue Jam le temple plus haute ligne de crue soleil (fig. 173)64.
hors de l'atteinte de la
Je Louqsor G D.,Rh:-,Y, "Les carrière,
:
l?enod l7l Egypt, \X'arn111Ner, 1972, p. 256. Une porte » axiale était dessinée et son contour
c'est-à-dire aussi bien dégager l'aire d'approche,
«
,. l'in-
proprement dégagé au ciseau et au maillet puis
A date beaucoup plus ancienne, '>llUs le
les roches
règne Je Sobek-horcp Ill (Xlll: dvn.), le face au front de masse retenu, en ôtant l'aide de
\_-
flot attcigrut le cœur du temple d'Arnon,
divers éboulis, que préparer des térieur était évidé plus grossièrement à
58. K. r KL.HL\1 .\""· Der Fclstcrnpcl erratiques et les de calcaire silicihé. Ce
pics de pierre dure ou
«
cb
.
d'Artémis » pour le ,,
sanctuaire
.
l'évacuation de la pierre
EJe bei Achmim " Jan, ,\1DAIK voies vers le fleuve pour profondeur
premier passage était dégagé sur une
35 "Recent Finds » dam ASAE L!X ( 1966),
.
s,es mamfestatio?s .léonines et félines et que les W HrH'K, /\AT: Bwgra/llmche lnsc/mften être simples
ou d'utilisation. Ces voies peuvent
59. S. SCHon, " EI-Kanaïs. Der Tempel de
temples
Setho, I. irn Wadi Mia" dam l\'A\X'G Egypt?,grecs assimilaient à Artémis,Diane. Il fut W1eshaden, 197 5,
der 2 Ztl'ISchenzelf,
·
de percement. Au débouché de
ments religieux a l'entrée de l'ouud,· He/lui ' -
· :- +- (1974), P· 209; J. BA!Nb, « The
Bruxelles, hRE, 1971. ?ntiquité détourne le sens premier du mot puis, -?
zones d'accos- commencer.
il était indispensable de prévoir des
I
-;
Inundation Stela of Sebckborep Vlll ,. salle, les
En 61. Le granite n'a ras été exploité en quelle recouvre en fait une creation , .
1..- Jans Acta Onentu!w 36 (Copenhague, fleuve au plus Pour donner naissance à cette première
humaine, tage préparées pour le niveau du taille assez
Égyptiens excavaient une chambre
du de
gal,eries souterraines ; il est Jonc normal d one artificielle. 1974), p. 39-54.
nécessitait
du qu aucun spéos n'ait été aménagé dans
, haut de la crue. [ emploi de briques
longue, selon le procédé déjà décrit pour l'exploita,
Quant au mot héernt-speos, li tté, ralerrien t
·
64· G. GOYON, " La technique de cons- et de
également l'installation d'aires de pétrissage
.
,.. -c-::-?"t"----..
L.?
??-'"'"''"''"'"'"'""""--:::i ,</
Fig. 173. La façade du grand temple
d'Abou Simbel a été aménagée dans le
\}
r?·tf
l l
front de masse, en produisant la forme ? : 1
\
d'un pylône à corniche. Quatre statues
assises colossales de Ramsès li (XIX' dyn.)
t l d
173
·-??
ont été dégagées. t'::.-- ... -??--??---l'-?il_?----"--?
Fig. 174. La façade du petit temple
d'Abou Simbel a également été découpée
dans le front de masse en adoptant la sil-
houette d'un pylône. Les statues colossales
de Ramsès li et de son épouse royale
Néfertari (XIX" dyn). tous deux figures 175
debout, précèdent le " pylône "·
du petit
Fig. 176. Coupe transversale du creusement d'un spéos Resntunon du chantier
achèvement de
temple d'Abou Simbel selon une coupe dans une travée, entre deux piliers. Après
.a nef centrale et de la réserve des « architraves » qui la séparent des
bas-côtés, ces derniers sont
creuses. Le travail est effectué de haut en bas, comme dans une carrière. En
pointillé est indiqué
le volume de blocs
le volume de roche perdu a pres avoir réserve les architraves, en hachuré,
la réception des
récupérables. Les tas de déblais, constitues de déchets de taille, peuvent amortir
le contour de la
blocs au sol ams: que faciliter leur déplacement. Sur le mur du fond est dessiné
porte du sanctuaire dont le creusement sera entrepris ensuite.
176
topo-
d'habitude référence à Syène, nom romain dérivé du
raies, de sacrifier plus de roche que l'actuelle ville
avoir lenlevé les blocs couche par couche nyme pharaonique qui désignait
' une harhorique-, du petit temple d'Abou imbel, par (fig. 176). appartiennent à un ensem-
Ln échéant, d'Assouan. Ces roches
nouve le tranche ét ait entamée Les autres salles du spéos, le cas
.
, 65. A. ,?. J. R. H\RRh, AE.'vll,
puis autant de exemple, devaient déjà être des .iné ur la paroi. Ils d'an-
tranc h es que nécessaire pour produire
p. 57-59; \V. Hiu K.« (;r,m!l,, d,m,
creusement. ble intrusif datant d'au moins 600 millions
,
J ·
la longueur devaient ..,'in..,crire dam une sorte de rectangle LA Il 6 (1976), col. t-,92-893; suivaient les mêmes principes de regroupent l'ensemble des roches grani-
d,esiree
.
ré
1
qu 'un -culpreur viendrait retailler après le départ
Les pierres dures
:
I a era ement R\ll11-R, clam AA, 965
1
pour en obte rur l·a argeur. Comme
.
1
des carrier-, (fig. 175). La mise en place de ces
J. I
qui nest autre sur les côtés, où plusieurs équipe pouvaient dans LA V I ( 198 'l), col. 50- 5 J ;
suffisante65.
ont été observées avec une précision
·
reprendre l'ex- Égyptiens ont été successivement mineux linteaux, seuils et montants Je
grandes
traction sans risqauer erreur. reprise de la hauteur voulue pour les travées laté- 67 · D., R. KLEMM, dam SAK 7 ( 1979),
puis « syénite » en
:
portes, colosses et obélisques, mais beaucoup plus L'observation des parois des tranchées
. , , d' extrac.
rarement à l'obtention de blocs de dimensions non de l obel1sque .
et du front de ·.
mass e v01sin
courantes. On peut citer cependant les cas des montre des parois scandées de
sillons vet· r 1caux
piliers de l'Osireïon d'Abydos érigés sous le règne légèrement concaves (fig. 177,178)
, Il en ressort
·
La grande
d'Osorkon II (XXW dyn.) de Bubastis, fait égale, abondance, aux abords du site
d'exploitation,
ment en grande partie d'un appareil de granite rose très nombreuses boules de dolérite a de
naturellement
ou noir68 et celui du temple de Behbeit el-Hagara, amené Engelbach à y voir les outils en
question.
construit entièrement à l'aide de blocs de granite Mesurant Je 20 à 33 cm de diamètre, elles
pèsent
sous le règne de Nectanébo II (XXXc dyn.)b9. de 4 à 6,8 kg selon lui. Ces données sont
malheu-
I'extraction de ce type de granite a commencé dès reusement incohérentes si l'on retient l/6rrD3
pour
c l'Ancien Empire/". Poursuivie activement au le volume d'une sphère et 3 comme
densité pourla
Moyen Empire, elle atteint au Nouvel Empire une dolerite. Les diamètres indiqués correspondent
à
importance inégalée en vue de la taille de nornb- des poids de 12,5 à 56,4 kg et les poids à des diamè,
reux colosses et obélisques, dont le nombre va tres de 1 3, 7 à 16,3 cm. Il est probable que
foreur
é croissant jusqu'à l'époque ramesside. J'Engelbach a porté sur les diamètres car des pilons
l' De la taille et la destination des blocs dépendait de 56 kg sont peu probables 73 ... Les ouvriers percu-
la méthode d'extraction. Pour obtenir Jes pièces taient grâce à eux la surface de roche à entamer et
spécifiques de bonne taille, il était possible Je tirer la force du choc, liée à leur poids, provoquait la
a
parti des blocs isolés en forme de « balle Je laine ». dis-oc iarion des différents minéraux qui composent
n Déjà séparés de leur substrat géologique, ils ne le granite. Leur action était donc de pulvériser peu
demandaient plus - si l'on peut tenir pour négli, à peu la matière et non d'en arracher des éclats;
geables les efforts des carriers - qu'à être modelés à elle donnait un aspect très souple à la pièce
tt 68. Cf. 0. AR\èOLD, LliB , p. 44-45, la forme désirée 71. Cependant, pour produire Je travaillée. car cette méthode agissait comme une
S.\'.« Bubastis». nombreuses pièces d'appareil ou Jes blocs Je taille
d lente érosion. En effet, les Égyptiens ont peu Fig. 177. Dans les carrières de granite ?'Asso?an'. a? premi?r
plan,
l'obélisque inachevé est reconnaissable a son inclinaison. A
arnere-
p
69. Cf. D. AR'-iüLD, LaB, p. 114-115, considérable comme des obélisques par exemple, il recouru à la rupture pour les pierres dures, si
I
S.\'.« lseum ». ce
plan et à un niveau un peu pus élevé, un front de masse
et des sillons de
rr fallait attaquer une veine ne possédant pas, le plus n'e-t pour détacher la face inférieure des blocs. La voism. Seuls
pilonnage correspondent à l'extraction réussie d'un monolithe
70. 0. AR'lOLD, Buz/ding, p. 36 et n. 20. souvent, de bord d'attaque libre. Pour ce faire, la technique de la rupture par extension, qui a laissé les arrachements de la face inférieure subsistent ;
il n'y a plus trace de la
73. Après vérification, les diamètres ligne de percussion (ou à côté si les encoches, trop bles des coins, insérés dans des logements et frappés selon un rythme
·
d'Engelbach ne sont pas exprimés en masse correspondant à l'extraction réussie d'un peu profondes ou trop espacées, ne parviennent pas régulier, provoquaient l'entrée en vibration et la cassure de la roche.
inches ce ne sont pas non plus des cir-
; monolithe voisin ont révélé l'essentiel de la à diriger la rupture).
conférences, ni en inches ni en
méthode employée (fig. 177). L obélisque inachevé Le fond des tranchées d'Assouan montre deux
centimètres.
mesure près de 42 mètres de long et aurait pesé plus
74. D'après]. Rôorn, dans AA 1965, rangées de cavités hémisphériques juxtaposées,
de mille tonnes s'il avait été enlevé. L
p. 523-524, cette technique commence à apparition de chacune d'entre elles se trouvant au pied d1un
être utilisée à partir de la période ptolé- fissures a poussé les carriers à tenter de tirer de l'ai,
maïque.
sillon concave, (fig. 178) 75. De plus, d'autres
guille un monument plus modeste, finalement
endroits Ju site, où le creusement est resté en
75. I..:hypothèse de l'utilisation de forets à condamné par le surgissement de nouvelles fissu-
trépans émise par A PRETI, L:.Estrazione suspens, 16 aident à expliquer comment les ouvriers
res. Pourtant, les Égyptiens estimaient
degli Obelischi Egizi, Turin, 1988, p. 72-81 être en procédaient. Chacun d'entre eux était responsable
et figures, qui fait appel à une fraise mesure d'extraire et d'ériger un monolithe
d'une Sur un front de masse situé juste au,dess?s
de d'une zone d'une soixantaine de centimètres de de
devait
telle taille puisqu'ils ont entrepris ce percussion. De temps en temps, l'ouvrier
bronze, est inacceptable les traces de
travail et l'ont , remarque
par quatre sr·11 ons, d eu x du côté Engelbach
;
balayer et evacuer l
et, de plus, les fissures de l'obélisque l'obélisque faisant face à deux autres, le long de la donc s'arrêter de frapper pour da
subsistaient de curieux tracés témmgnant de
1ex,
inachevé, pris comme témoin de la La méthode d'extraction du
granite est similaire poussière accumulée. En effet, co_m?t? ?enu et b). Ce
tranchée. Ils travaillaient d'abord le sillon de ? traction d'un monolithe (fig. 182a fr??t
faible espace laissé aux pilonneu?s, il et?1t ;n?po?:r
démonstration par l'auteur, illustrent sans à celle convenant aux pierres
tendres, puisque le drone ' visage tourne, vers l' o b e,1·1squ e , puis le sillon de surface. Dans sa
d e masse pre'sente deux aspects
. .
effectuer ce ig. .
l' aisse
.
Thi
sans succès, mais également par percus-
jusqu'à la portion droite, mettant au meme n iveau
" tous I es p,
tres d u re Dans sa partie supérieure, les aretes entre
e rravai d e
·1
©?
sion. xxv1e dynastie environ, de métaux
assez résistants sillons. Au fur et à mesure du travail, la po?ssiere
.,
tampon, l'ouvrier pouvait reprendre 1
c h aque si on
·11
·
1
nsqua1t percussion. "
la meme tee h ruqu e
.
- afin d'égaliser la roc h e et de
outillage différent mais parfaitement ,
de
.
g, .........Yl.,.-,-....--4-.--.......-L+,.-?L+---.....:-?........,_,_?-L-????
-----------------------?------
ouvrier. Dans treize de ces seize :e
Deux
.
separe les ouvrier, soit un taux de progression de Monspeliensia I, Leyde, 1979, p. 206-207. pouvaient tenir un rythme de 12 quotidien serait, d'après
77. R. ENGELBACH, Aswân Obelisk, p. 13.
deux aspects d e surface des), l'avancement
en dessous , d' autres 80·]. soit 720 cm3 à l'heure80.
;
562,5 cm3/h77), il a calculé le temps qui aurait été Rô[)ER, dans AA 1965, p. 509-510.
ITT I a caostrnctian pbaraaoiq:ne
-- 1 Extra cti an de J a pi eue
B
l cc
Fig. 185. La
conformation de la zone
d'extraction de l'obélisque
en escalier n est nette :
plus hautes sont
inachevé
les parties les
situées
les plus basses
à gauche,
à droite
paraît très improbable que les
carriers égyptiens aient creusé
deux tranchées si rapprochées.
Une bonne économie du travail
consisterait plutôt à tirer parti de
l'existence de la première. C'est
d'ailleurs ce qui frappe dans l'obé-
qu'une mince partie centrale. Là, la rupture
a été provoquée, peut-être à J'aide de sim- lisque inachevé d'Assouan pour- :
I, 38 cm par journée de douze laissant subsister une mince arête (fig. 183).
Il est à
l'opéra-
heures de labeur mettrait à des cales dessous, puis on recommencerait petite taille, environ
que la pièce sorte entièrement84. La noter que ce monolithe est de
12,56 mois le temps nécessaire à tion jusqu'à ce d'après la coupe de Roder, son
Engelbach paraît fort 7 m de long et que,
l'achèvement du monolithe. Le manœuvre restituée par de 2 m. Il n'est donc
maté- côté mesurait aux alentours
système permettait non seulement risquée pour un monument exécuté dans un savoir si ce procédé était aussi appli-
Une seule erreur pas possible de
de surveiller le rythme d'avance- riau qui résiste mal à la traction.
de gravité et qué à des pièces plus colossales.
ment du creusement mais égale- de calage par rapport au centre l'obélisque de sa
ruinés. En ce qui concerne la sortie de
ment de s'assurer que les hommes plusieurs mois d'efforts seraient côtés semble le plus plausi-
pour monstrueux le travail cuve, en abattre un des
œuvraient à peu près à la même ]. Rôder, lui, tient ble88, bien que, dans le cas de l'obélisque inachevé,
qui consisterait à continuer la sape à l'horizontale représenté un travail
allure. cette perspective ait toutefois
tâche était
184 sous l'obélisque. Il pense que cette de la roche
Aucune trace d'extraction
rainure ayant assez considérable. Cet abattage
pharaonique dans les carrières seulement amorcée, ce qui créait une gênante pouvait se faire par des
méthodes d'extrac-
n'explique cepen-
d'Assouan ne permet de connaître, pour but de guider la rupture. Il tion permettant la production
d'autres pièces de
, provoquée,
mo?en entre deux marques (6,9 cm ) , de 1,38 cm de maniê
iere
,
sure et precise, quel procédé les Egyp-
A •
dant pas comment cette dernière était granite, exploitables malgré leur plus petite taille
par Jour' soit 6 210 cm 3 par Joumé e d e d ouze h eu res monolithe était sorti de sa
débiter sur la fig. 186a).
ni comment le
.
te,rnr compte Je la hauteur nécessaire au taille ces D'ap res ces traces, R . Engelbach a supposé que
·
87. dans AA 1965' 504-505 ' tranchées86. sud, des poteaux de bois
dégagement du lit inférieur. plus réduite, il obtient 4 ' 4 mois seulerncnrê- .
.
0 .
N s Coupe et plan de
l'obélisque 0 E
N Fig. 187.
s inachevé d'Assouan.
de granite
a. li devait être tiré d'un banc
dimensions exceptionnelles
en pente. Les
du monolithe
ont peut-être restreint les
possibilités de choix de
l'emplacement
travail en
d'extraction au sein du site
Le «
0
?? ,_
b
cuvettes correspondant aux
secteurs de
?
chée, du même côté, quatre autres trous
(A, 8, C, Dl. de profondeurs inégales mais a
peu pres équidistants ont été forés. L'autre
côté, situé vers la vallée, ne présente aucun
de ces aménagements.
l l
+
..1-...+-t--+-+-+-_._?--+-----+---+------+---·.-·-r---
• t "- ·+- ·r----+ t- -t ?
t t t- 1
l'oreille (la pierre se met à « chanter ») et par courbure des cordeaux utilisés pour les mesurer
lorsqu'ils étaient à l'horizontale et que le bombe,
r------, simple contact avec la main, pouvait provoquer la
rupture. Un traîneau d'une hauteur correspondant ment de leur surface serait dû à la méthode de
polissage adoptée89. Les reliefs de Deir el, Bahari
: I
I
I
?-.=--=--:.--?
retour, régulière ce qui atteste que leurs faces étaient déjà
(fig. 186b) qui, à l'aide de leviers, aurait été
89. D. AR?,)Ll\ 13111/dmg, p. 40 cr n. î l ;
Fig. 186. Re?onstitut_ïon hypothétique de l'extraction de l'obélisque c. La face mfeneure de l'obel1sque a été rompue et le monolithe repose en
creusés
dont on peut remarquer qu'ils ont été
également été parachevées
la
t?a_nch_ee me?1d1onale servaient à ficher de massives cales de bois desn-
chapiteaux
ees a empecher toute rupture non contrôlée avec bascule sur ce côté
été emballé dans un caisson nage de bois (voir
Deir el-
9o. S. HASSA:--:, " Excavations at
c'est, complexe funéraire les palmes de leurs
:
amont. ,Dans un tel accident, d'une part l'obélisque aurait risqué de se bri-
e. L'obélisque a
cuir et des cordes le
Sa44ara 1937-1938 » LLms exclusivement au-dessus de la tranchée sud, parfaitement détaillées (fig. 195)90. Il est
Bahar1 fig. 196) des morceaux de bois, des pièces de
évoque le profil sont
ASAE XXXVIII (1938), p. 503-521. à-dire la tranchée «amont» si l'on
;
Apr.?s a?auage de la masse de pierre septentrionale, un traîneau de bois ment en vue de l'entrainer sur une pente aménagée qui l'amènera
sur le sol
rampe, on aurait pu aban-
p. 39; G. G,WUN, « Les navires de
136- l
b). Arrivé au bas de la prouve l'existence de
au Moyen Empire comme
a e e pace le long de l'obélisque li est plus plat de la piste le conduisant au Nil pour être embarqué.
Afin d'éviter le
probablement posé sur un sol t?ansport de la chaussée monumentale latéral du traîneau au profit
donner le déplacement Héliopolis91. Ce
I
vers le Nil,
(1992), p. 46-47 (colonne de grnnite rose jusqu'à son point d'embarquement (fig. fabrication en nombre intervint, pour
cesser totale,
La
finition des
.
La I
traîneau
déplacé I» dans RJE 33 (1981), p. 3-9. forme des obélisques de Louqsor résulterait
doit déjà être dressée.
TIT 1 a caostmctiao pbaraaoiqne --- 'L Extra cri an de I a pi eue
long et difficile de le mener à bien. Or, la reine granit rose, ce qui indique une origine magmatique
?mplc. chapelle du rcposorr
Arrludéc :1 K,1rnak
la Hatshepsout (XVIIIe dyn.) se fait gloire d'avoir ?ommune et donc une étroitesse de juxtaposition
Je barque de Philippe
lll le
accompli en sept mois l'extraction des deux mono- importante, mais cette disposition naturelle impose
B.\Rl,L'l·T, l<anwk. p. 3/'i) l 1
(cf. P
d'Alexandre :1 lithes de 29,56 met de 323 tonnes dressés entre les de sévères ?imites à l'obtention de blocs de grande
reposoir de barque
Lou4sllr (Mahmoud ABP E: -R\/1(', Die' IVe et ye pylônes de Karnak. On a vu que cette longueur. A prendre pour exemple l'abondante
Darsrdlu111;en cb Sunkrwm Alexuncll'n dl', affirmation était parfaitement plausible, ce qui statuaire d'Aménophis III (XVIIIe dvn.) exécutée
Grofkn Lw,or, A\'DA/1< 16. 1%4.
p. JO).
1111
donne une idée de l'efficacité des techniques en granodiorite99, il apparaît à l'évidence que les
(porte de l'bt ck de haut92. On doit penser aussi que les grands 2,90 m100.
Th,1utmllsis Ill), p. 204
Ramsès Il), etc. colosses de granite93 ou les linteaux des portes I'extraction, du point de vue technique, ne
AU-RERE. L !Hllt'l.'T? )llllll'J"UI I I. monumentales94 furent extraits selon les mêmes différait probablement pas de celle du granite rose
97. S.
câbles de retenue et que ce frein soit plus être mis en œuvre pour constituer seuils et passa- proche du grès, est composé essentiellement de fins
100m 2.60m, 2,10111 ]',,ur le, ,r.1tUL'' cle
sensible à sa base (qui a moins de distance Sekhmct : 1h1,lt'm, 1'· ! '>9. ge:, de porte, zones exposées aux frottements et aux grains de quartz cimentés par de la silice secondaire
à parcourir et qui est plus lourde) qu'à son I
101. Ct.. par exemple, l.1 t.ullc .u iucll« impuretés du so\96. Aucun texte probant n'est ayant obturé la plupart des pores, rendant ainsi la
aboutit
sommet.
- peut-être
La route sur laquelle il
,b gr,1111t1:s grad me pncumauqu«. la
connu actuellement qui expliquerait sans ambi- pierre peu perméable et très dure.
lubrifiée -
:1
une glissière
se dirige vers le fleuve.
par percu"1n11 répérfr P I 1 \I \11,1 . I •
guïté l'attribution au granite d'une valeur spéci- Le quartzite que l'on trouve dans les carrières
Œmrl's ,Il' /ll<'lT<', ÎL"rna1, 1994. 1'· ?2.
b. L'obélisque, freiné par le déroulement fique dans le domaine religieux.". Faute de mieux, du Gebel Ahmar près du Caire et aux Gebels
progressif de deux câbles, descend douce- 102. D. ARV 1111, llwldmg, p. 4l'. n. 11.
cependant, il semble qu'on puisse considérer qu'il Tingar et Gu lab près d'Assouan devait être diffi-
cile à extraire. Il fut pourtant employé dès l'Ancien
ment sa rampe. Ces câbles sont enroulés 103. L). AR\,1JJ\ llwldmg, p. 4l?, v.ur
autour de forts goujons de bois plantés était apprécié comme un matériau pur, sanctifiant
Empire à Saqqara 102. Son utilisation fut
d'aurrc-, exemple- cl'L'mp!,,1 cl.111,.
dans des trous creusés au-dessus de la A. Lt, v-, J. R. H \1m1, .-\E.\11. 1'· (, 1 les emplacements de son utilisation, peut-être pour
poursuivie au Moyen Empire (pour la construction
.
?:.?
,
?? r?
maître-temple de Karnak que sous celui "1
matériau105. Comme le
l'aide de ce
couleur sombre. Extrait également des carrières
machel'é et qui n'a probablement pa, été
de Thoutmosis JV: p BARGCET, Kamak,
pres-
\ éngé à lemplaccmcnr prévu, Li u -ulcur quartzite a été réservé à l'exécution de parties
P· 241-242 il est visible aujourd'hui sur
;
r: Ju quartcitc L'mpl,1vé, à ,.11·ll1r celui du d'Assouan, son usage est plus rare et plus limité que temples portes, statues colossales,
la place Saint Jean de Latran à Rome. tigieuses des
celui du granite rouge. Il a servi cependant à
:
Gebel Ahmar, vane du rouge bnquc au la
93. Depuis le Moyen Empire, cf. en par- ( <?': jaune ocré.
fabrication d'éléments prestigieux colosses mais il a également connu des
fonctions moins
/
,-=__???
ticulier H. ALTE?MCLLER
:
//
cette rubrique, le matériau exact ne soit (
? 2r>---.?? rouge. À Louqsor, seuls les plus gros colosses
--? ?
";I ' 7
?n quartzirc, tout le socle du temple l'est longueur, déjà détaché
pas toujours indiqué avec une précision -fr, -
\_? egalemem: r RAR(,l'? l<amak P 5 l .
sentant Ramsès II (XIX.: dyn.) assis sur son trône cubique, d'environ 6 m de
/1/l!' d'une
suffisante Je couleur et d'origine. I
l'extrémité
qui gisait à
Î lequarrcitc figure aussi.' sow, la ;?1r;ne cil' plus de la carrière et
l
colosses les
94. Par exemple, le linteau double, haut sont en granite noir alors que les d'extraction sembla-
rampe. Il montrait des traces
plaques, Lhms le socle des colosses
,.,--- I
exception?
de 2,4 7 m de la pone de granite d'Aménophis Ill de la face sud du petits sont en granite rouge. Ce fait est sur l'obélisque
( bles à celles qui sont présentes
J'Horemheb au XC pylône Je Karnak
P. BAR(iCET, Kamak, p. 246, la
excédant 5,72 m ; M.
portée
:
?? ., I
X' pvlône p B1\R,;L'l l, o/>. cu., p. 244 ct
M. Amt, dans f..:anwk Vil
.
( 982), J
nel.
Dans les bancs d'extraction des carrières
inachevé d'Assouan
IOî. Ils ont également illustré
cl e quartztte c .
de gros blocs
proprement parler
les repnses au plâtre. Pour la taille surcreusée des
commodées». Les zones défectueuses ont
à
logements des pièces de réparation incluses « en
?
uu Gebel Ahmur, de fronts, L1,e masse presentant
1 ,
« pièces»
été creusees afin d'accueillir des d es
qui, ici, sont manquantes. "enc" le
ç , l
.
ç, ,
points rupproch es disIsposes en Ion u es
.
...
, I -
·1
<
I,cmcnt ,
iuennqucs, apparaissent en G rece,
1 , .
cl ans des
(ciseaux dont le tranchant présente des dents mais
,,
carrtcrc- antique" de marbre. Ell es furent obten ues
.
-..
.
elf.,['· 85 et n. 9, b6.
découper les pièces de
-_ te, c
0/1.
montants de porte. Le plus délicat à exécuter
cho1:'" d'un tel matériau n'était probable-
·
cle u Jn,-
1 I
117. "fout ce qui -uit e-r le truit
ment p,1.., le truir du h i-nr u. om ne savon cepen- c c
1
rarauon- et d'llhser\'at1tln, per"<
mncllc-, demeure, néanmoins, la découpe des tores et des
dant p,h "1 de" r.ii-on- -vmbolicues part·ICU ,.,1ere faites à Karnak en l 9SS-
9.'i9 ct, ,\ l'orun- I
corniches pour laquelle le recours à des outils de
'1 dernnée, à iigurer d,m, Li puhliL,1t1,ll1 l'ins-
.
geneule, éprouvée et -éculaire. Bien qu'il n'en !1· 266-267. 1dèm, L.dl,
p. 21 î-21 '>.
Aucune étude satisfaisante du travail d'extrac- d'un beau vert foncé homogène, elle
,., ... S;igen .. et 111fr<1, p. N"\. jour. compacte et
cxi-rc que peu de preuve aujourd'hui, il est proba- tion ou de dressage Je la calcite n'existe à ce fabrication d'éléments
ne semble avoir servi qu'à la
ble qu'elle ,1 ég,1lement été utili ée pour le traite- 119. Cette p1errL' a été 1clenti!ieL' ,1 de
nl1mhrcu,e, nKhc, cll1nt le h.i,alte et l.1
Cependant, un certain nombre de constatations moyenne (naos, sarcophages et statues)
120.
108· ?-, O. KLE\1\1, dam Pierre eremelle, doivent être faites à propos de taille
ment de rourc- le-, t1utr?" roches Jure au si long- matérielles de hon sens obser-
p. 31, tig. 9. gr.iu,1,Kkc. C'e,t p,Juryul11 il n\·,t pa,
Tout d'abord, Ainsi qu'on peut le constater par simple
c.oncaves ?aractéristiques de la méthode d'extrac- t?mp" que le" .mctcn- Eg')Vtiens n'ont pas dispo é foJnnant yue Li hihli, Jgraph1e reiw, )IL' ;, de l'extraction comme Je la finition. forme, dans la nature, des
l09. ?D., dans SAK 7 ( 1979),
R. KLE\1\t,
cle nl1mhreu,e, ruhnque, gt'.·,,\, JL:ILjllL''
clit- durs qui viennent vation, la métapélite
à la différence Jes matériaux
,
ils ont repris cette idée par la tion par pdonnage'o" C,epenuant, , 1. pour les geolo- li un ounll.uzc métallique capable d'entamer de tel multiples déjà séparés naturelle-
blocs de tailles
.
fércntes elle, \'L'tilent, t, HltL''· ck·L nre l.i
3 I
I'·_ 1
les bancs,
;
D1e Sreme der Plwruonen, Munich, gues allemands, le pilonnage n'était pas effectué m.uéri.iux. verticales
tlte Bckitt.'n. \'tl1r i1t/n<1, p. 6l?.
ment des bancs par des réseaux de failles
:
pierre Lie
suivant les
de nombreuses fissures naturelles,
9b l, 36 et Jam Pierre eremelle, p. 29.
P·
avec des outils sph,enques. mais au contraire rmsé- (fig. 190).
· .
rocheuses
!20. R. C.,l ,111 \\li," C.,rau\\,ILkL' Ll.111,
et parallèles au sens des veines
..
caractère faci-
10. CL,RKI:, R. E?L,ELF\..\CH, AEM, AUTRE PIERRES: diaclases comme pour le calcaire. Ce l'extrac-
S. A
d an? d es aretes vives. Les houles de dolérite ne LA II 6 (1976). l()I. K94, t\. Lt l \'-, fissuration facilitaient
?
tig. 31-33.
seraient , pour eux , '1ue n ues mstruments mi" au 1
.
la XI'' dynastie : S. Al I RI RI
Term Alabaster in Egyptology " dans el
" "
., ont-elles fait dispa-
extractions de l'époque tardive
J.-CI. C.,UL\'I", J.-CI. Gt Wt 1,.' CÉgy/,te res-
GM 119 (1991), p. 37_42. roc h e. O r' es aretes d es pieces b rutes sont précisé- Je plein air fig. 189). La technique de
rapiéçage ble les chocs.
;
r?riœe 2, p.196-197 =J.Culi.\l, semble encore être intervenu, Cela est possible. En
Un autre procédé raître toute trace antérieure
. .
reprise « en ?
relevée sur les parois est celle de la Mo, U,
l l?.
A. LU.A:-,, J. R. HARRh, AEM/, I. Le, imcn/Hwm /11eroghlHyue,
I
Le mode de déplacement des blocs varie consi- étaient exploitées en escalier et, le plus souvent, les
dérablement selon leur provenance et la distance blocs détachés du substrat géologique étaient
qu'ils doivent parcourir entre leur emplacement basculés vers la pente et, entraînés par leur propre
Fig. 191 a et b. Logements pour coins
d'origine (bâtiment désaffecté, carrière) et le site poids, tombaient en contrebas sur des couches
taillés dans la métapélite du ouadi
Hammamat. Pratiqués dans une fissure où ils doivent être mis en œuvre. Ainsi, les pierres
d'éclats de pierre. De cette manière, ils étaient
naturelle, ils facilitaient le détachement des extraites des carrières proches du plateau de Giza, amenés au point où leur déplacement nécessitait
dif- un moyen de traction. Les monceaux d'éclats de
où furent érigées les grandes pyramides, n'eurent
blocs, selon une méthode récente. Les
fig. 45 iJem,
; Hcrkuntrsbc-nnunung
«
chargement en carrière limon".
altiigyptischen Sreinmatcrials ., dam recouverte de
d'Abou Simbel, les
SAK 7 (1979), p. 129. Dans les carrières de diorite
[ aménagement d'une voie d'évacuation des ont été reconnus"
3. R. ENULRACH, Aswa11 ()held, p. 32
carrière. D'une restes de rampes de chargement
blocs était indispensable dans la 1,2 m et longue
I' une d'entre elles était haute
(33) ct pl. IV [4] ; D. et R. Ku-.Mt--1, dans de
blocs extraits
manière générale on observe que les
Pierre ctemdle, p. 36, fig. 22 (contraire-
ment aux auteurs, il ne nous paraît pas descendre un de Sm.
plausible que la voie illustrée ait été devaient, dans un premier temps, sol D. et R. Klemm ont signalé d'autres rampes sur
translation sur un
dénivelé avant de subir une les carrières de calcaire
des sites d'extraction dans
recouverte de limon). :
Elle a descendu le Nil depuis les carrières fonder des certitudes, représenta It peut-
198
''""f-f::.·r d'assez
\ Égypte sont des traîneaux «funéraires»
,-'.c'\_ devaient régulièrement en ramener pour le charge- fait,
belle facture ne pouvant en aucun cas, de ce
ment suivant, ce qui n'est pas impensable mais fait avec des traîneaux de chantier qui,
être confondus
196 surgir dans l'imagination la vision d'un important porter de
selon toute vraisemblance, devaient
trafic « marchand » sur le Nil. stigmates de leur
nombreuses griffures et autres
Cependant, un dessin - souvent reproduit puis-
qu'il est unique en son genre - datant du Nouvel
utilisation.
a?a?ique. Cette période correspond en gros à la juin-juillet ... mais on a pu, alors, utiliser des Le plus grand provient de Dahshour et servit au
penod? calendérique de la fin Akhet au début Peret chameaux Empire et gravé dans les carrières de Ma'asara, barque26. Il se compose de deux
transport d'une
montre un attelage de zébus tirant un gros bloc
!
ce ?u1 paraît coïncider au moins pour le Moyer? Il est cependant légitime de se demander si,
sur
solides patins recourbés vers l'avant reliés par
scène
Empire, aux dates d'expédition le plus souvent posé sur un traîneau25 (fig. 197). Cette assemblage
quatre traverses dont l'une présente un
étaient
ce type de sols non lubrifiés, les pierres bloc paral-
relevées. !o?jours pour le Moyen Empire, une écra- possède un double intérêt montrer
: un 199). Le
déplacées sur des roules ou bien bardées sur des impo- en forme de « queue d'aronde » (fig.
sante majorité de d a t es P ace es rrussions entre le
. .
traîneaux24 de bois. La question reste ouverte. Sur lélépipédique, non colossal bien que de taille est parfaitement lisse. Leur
1 25. PM IV, p. 74; G LJ.-\RE:-,:-,Y, déplacé dessous des patins
sante, monté sur un traîneau d'une part et
1
, du traî-
.
d euxieme et le quatrième mois d'Akh e t soit entre l'éco- "Inscriptions des carrières de Tourah ct équivaut la moitié de celle
de très faibles distances, peut-être faisait-on à
.
des bois utilisés est mal connue l'acacia- étaient embarquées sur des patins de
us tar diive connue) au Moyen transport des
27. New York, MMA acc. no 24.1.84,
sec». Le second, plus petit,
provient de Lishr". Il
Empire et n; 12
;
°
coudées ( 6,30 m, inscription n 15 2), deux pierres
de dix coudées sur huit (5,25 m x 4,2 m, inscription
n° 149). Dans un cas, les trois dimensions sont
Fig. 193 Transport de talatat antique (a) et moderne [b]. b. L r'> dt J te u It' ,1u rr It ut''> o • \ t, ''t 1t c "-Jfr'dk !1, ( n 1979) d e f açons1mlla1reacequ1
,
.
exprimées 4 x 8 x 2 coudées (2, 1 x 4,2 x 1,05 m,
:
a. Talatat montrant un Égyptien portant l'une d'entre elles sur les epaules. Ca Ica re, Musee de a\J etet.i t 1Jr'> Anr,1utt r •uu\l'
' ' t' v r J\ rier'> !'< rter sur eur dos es t a atat provenant
I
I
inscription n° 192). Ce bloc a un volume de
de la iestru. t dt''> ed ,
Ct"> Ant, " I\ 't n , p OVt", n1J'>'>1vement par Horemheb commeèle-
9,26 m3 et pèse près de 27 tonnes si l'on retient 2,9
r , t t 1
Brooklyn 61.195.1. (Tell el-Amarna, XVIII' dvn., règne d'Akhenaton 1
'
nit'nh dt rerr?· IS'>Jge de cette porte monumentale
pour densité de la pierre de Bekhen. En adoptant
l'équation de Chevrier, (valable sur voie lubrifiée ;
Moussa, au pied des chambres d'exploitation calibre, on obtient 2 720 hommes, ce qui est un
7. SAK (1979), p. 129. - 'ou" le rè?ne lie Ramsè« III, le tré orier du
nombre plausible par rapport aux effectifs recensés
7
Fig. 194. Dans les r arneres de r t'rrt' de
8. SAK ï (19ï9), pl XI 2. souterraines, des rampes d'éclats de taille. Le" indi- temple .'et1-em-h,1h tut envové à 'ilsileh avec troi Bekhen du Ouadi Harnmarnat de'> rampe'>
ces présents sur le site placent l'exploitation de ce pierres asse:: légères pour être portées à dos par les listes d'expédition.
mille homme- (dont cinq cents tailleurs) et d'éclats de taille permetta ent dt faire 1e'>-
9. SAf.-: 7 (1979), p. 134.
Pour conduire les blocs du bas des monceaux
gisen?en? depuis la xxxè dynastie jusqu'à l'époque qu.ir.uitc-qu.rtrc n.ivrrc- pour extraire la pierre cendre 1es blocs vers e fond du iuad
d'homme (fig. 193a et b) ne nécessitait pas d'ins-
10. SAf.-: ï (1979), p. 135.
romaine: a? Gebel Silsileh-est, ces auteur" rap-
avant de les acheminer usqu'a a Vallee
tc.11lc.1tion spécifique. Un simple chemin
suffisait d'éclats de taille à leur point d'embarquement
de-nuée .iu temple lie Mcdinet Habou15. Ce
11. SAK 9ï9), p. 13 ï. Celles-ci sont 1 epoqur rt·centl
proprement dit, les distances à parcourir, étaient
pour ahoutir au canal qui devait border le nord du
7 ( I
\
p?,rtent I ext tence de diverses rampes, faite" r.ullcur- de pierre corre-pondenr au sixième du
12. V M.-\.\FIELl\ D. très variables selon les sites d'extraction et la
PEACCX.. f.:, Thi.'
d eclats de taillé ou « taillées dam la falaise » ,. tor.il le" .iutrc-, homme" sont Je manœuvres, plateau rocheux et se raccorder au Nil.
nature des sols, plus ou moins réguliers, tantôt
.
carrière-, de Silsilch précise en outre que l'extrac- ri. IV r \Il 1'- 11 I' « L:etfru1t J'unt:
; tion des pierres ;
des paniers de terre limoneuse et de
16.'
, l'intendance en de surcroît,
voir R. C..\MI"OS, Gebel es-Silsilah " kil ometres depuis les carrières de basalte Je w·d n
1
tion a hicn commencé et que loupout, le fil du roi,
expéJttHm :1 Li m,111t.igne Lk Bd.l1L·n L'l1
transport de la subsistance et de nombreuses outres ou cruches d'eau.
n" 100 » dansJEA XXXVIII (1952),
1
Lm Ill Lk Ram,è, ]\'
.. Ll,m, f.-:Jm1 XIII
el - H ?san jusqu , .au quai de l'ancien lac Qaroun. général. Cependant, au Ouadi Hammamat, le limon
·
p. 46-61 K. A. KITCHE", The ThirJ Ce suivit l'affaire en personne en qualité de premier (!954), 59-62. Sur lt:ttt: que,t1,111, ,·,11r
p.
précise
Au Moyen Empire, le vizir Amenemhat
;
199
/?
Fig. 200. Petit traîneau utilisé lors des
1'
funérailles royales. li mesure 1,79 m de L1 lubntu an, in .Icv.ur dépendre en grande partie du
ê long. Provenant de la pyramide de
Sésostris l" (XW dyn.) à lrsht, il est aujour-
l"Ollf.., de u H1\'Ph. Or, d'après l'expérience de
r c on-crv.u cur-, mu-éc, certains arcophages
de
d'hui conservé à New York (MMA 24 184)
Les deux traverses carrées sont fixées à emboîté", -clon L1 nature du bois, son état de
chaque extrémité par deux chevilles, les
"éLherL'""e et L1 pré cncc ou non de matériaux de Silsileh. Principe
Fig. 201 a. Gebel
barreaux par une seule cheville
d'amenée de blocs ordinaires depuis
la
t revêtement ( tUL, lurume, décorations en pâte de ec ab
zone d'extraction : de'> rampe'> d
d verre L'tL.) pouv.ucnr atteindre des ma e non de taille descendent en pente vt r'> le N1
néuhuc.rl-lc-; .lc l'ordre de 200 kg 1°. Il est probable Les traîneaux sont freiné'> par de'> corda.jes
p arrmes a Jmert
n qu',1u'\ .ilcntour- Je 250 kg, il fallait envisager le
b. Les cavités visibles aux angles
des
rec our- .iu limon humide. En d'autres termes, on fronts de masse du Gebe S, Ith pou
porter sur le dos, comme les talatat amarniennes
<,1
Lu .ut l'é. ononuc lie la lubrification tant que cela vaient permettre
''
nstal.auon dt· gouJL f''>
de
au sol.
ét.ut pn..,..,1hle et Ll'Ll était lié au poids limite de de bois auxquels eta ent f xtT'> it''> cr'rik'> (fig. 193a et lb), que de tirer . .
mais
Jan, LA\'
de retenue des traineaux En pt rindt dt Quant à l'usage des roules, il est poss1b.le,
28. R. DREH'-:K.'\H\, " Seti " 6 (fig. 200). Aux deux grosse traver-e-, médi.ine-, qui L h.irucrncnr. Rappclon- que "i ce poids doit être permettre d arr ner S1 l on
crue, elles pouvaient
peu probable pour le transpor? des pi?rr;s. ?e
%4), col. b27-82b E. TEETl:R,
les relient, s'ajoutent deux barres de -ection .irron- fi;-..é entre 2L0 et 250 kg, cela ne repré ente qu'un fort en et
( I ;
bateaux que It· murant plu'>
réfère aux exemplaires qui ont e te retrouv.e:
.es
« Techniques and Terminology lil Rope- retrec t, t ntra
du fleuve
?1aking in Ancient Egvpt .. Jam ]EA 73 die, l'une à l'avant, l'autre à l'arrière elle" dev.ucnt hit )L de c.ilc.urc \.le 60 x 40 x 40 cm (environ 1eu ou ,e 1t '>t'
de médiocre quahte
(fig. 508)' ils sont tirés de bois
:
n. 4; A. M. G. ELHA?1Y, Anarmrncal
dù recevoir, u unrne élément Ju répertoire iccno déplacement de blocs uniques, su? des fa1?les
leur mode de confection et les matériaux mise en ?u\ re.
ldenrificatron of some Anc1enr Eg)·/num
employés28 fibre de palmier-doum, alfa, papvru- et
distances, à proximité de l'assise de
Plunr Mwerials, Mémoire de l'/nsrirw : gr,1ph1que, J1\·er" ct )Jage" figeant l'image loin de la visibles sur une uni?ue. scene de
d'Egypte 55, Le Caire, 1957, p. 106 et De plus, ces roules,
lin, pour l'essentiel!". réalité. Il c-t plh"1hle. en effet, qu'une grande partie jamais depemts dans
mise au ton1beau ' ne sont
. 33
119-120 (Haifa), p. 109, 11-113 (papy- , .
rus), p. 112 et 120 (palmier), p. 110 (lin). Parallèlement, toutes les représentations Je Ju tn iu-scau tunéruire ait été descendue dans le
les représentations de
transport de matenaux d e
30. Pour un ensemble de Jeux cuves ct transport illustrant des blocs ou des pièces monoli- caveau avant L1 Jare Jc la cérémonie et ceci sans construction. ,.
thiques exceptionnelles les figurent arrimées à Je.., aucun apparut. Cela devait, par exemple, être le cas par ?hevner. a
Enfin, l'expérience acquise
leurs couvercles en boi, pas trop épais
remontant à la XXI" dynastie et d'une cadres de bois à semelles glissantes. En consé- impossible de faire
momie de 40 kg (estimation G. Pierrat-
pour le" ..,,ircophage" extérieurs, transportés .?ar Karnak lui a montré qu'il était
quence, puisque les traîneaux funéraires eux- partie, cuve et couvercle séparés. Seule la dern1e?e et que seuls des
BoneÎois, conservateur au Louvre, que pren cl re aux roules les viraoes b
, .
mêmes ont sûrement été plus nombreux que les tubes de metal pou\ aient
,
nous remercions chaleureusement). Par enveloppe du ..,,ucophage, ou plutôt, la mo.mie ,
rou l eaux msere's dans des
.
comparaison, le sarcophage de ,
seuls exemplaires préservés, il faut admettre que les ,
gamec et cartonnée. ue\',ll
J
ir rêtre? « tirée » le , ]OUT
dépassant la cen?ame
l'aider à déplacer des charges
·
traîneaux de chantier ont pu exister en grande même de la célébration, ce qui limitait considera- d'insister sur le fai: qu? les Egyp?
précieuses et de verre (Musée du Caire,
de tonnes. Inutile
JE 60671) pèse 110,4 kg. quantité mais n'ont pas survécu, leur bois ayant été hlcmcnt les problème? de poids. I..:argume?t
est
pas de tubes m?\?lhques dat?
tiens ne disposaient
remployé, après usure, dans d'autres fonctions. quel bois Les ?ou.:s
31. Seule illustration de notre connais- recevable même si cc cas particulier rappelle a
lesquels insérer des rouleaux de .
d e :ones L:le
En H. SOLROLZIA\, Eg)·/num Museum Cairo, gue peut, ou ne peut pas, accor d er son , foi dek.clet neaux sur les Sols fermes ' ,
du ' très grande majorité, le ou les sarcophages emboî- themedela halage des convois funéraires doit, sur l.a c'est le cas sur les fr?n.ge?
142a.
image P 1arao111que. S ou 1gnons qu e le
glissement limoneuses
.
n 1, 1·
;
du
1 .
, ·nquantame de os sols
une ci , nécropoles dont les
1
tés, tirés à même le sol, avec traîneau mais sans , codificanon ramener a
désernques d' acces aux
,
procession funeraire. s ,.1 a su biI u ne argument, se
.
32. Seule illustration Je notre connais- .
de ,
sance le papyrus funéraire du prêtre
:
lubrification, ce qui constitue un argument supplé- iconographique, garde cepen d ant a ltberté d'illust,
(le poids de la momie
plus la derniere envel?pp?) ' rocheux et ' en général, dans tous
Th Hornedjiref (I"' s. a\'. J.-C). Musée du
1 1
, .
34. H. CI 11'\'RII R, « Technique de Li
de calca1?e e sont marneux ou , nues,
bloc carrières à rampes de debardage
.
,
©; Louvre. J.-L. Je CÉ\l\'AL, Le livre /JOur
mentaire en faveur d'une traction des matériaux rer des tractions à sec (1 a trcs gra nde
ma1onte), construction Jam l'Éi.,ryptc ancienne. 11: cela n'équivaut plus qu'à un l es terrams de
.
problèmes posés pm les ohélb4ues " dam devient alors plus simple
45 x 22,5 x 22,5 cm, qu'il
I
de construction sur sol non préparé et ou sur
aussi bien que des tractions sur 'rou les'
.
sortir le Jour. Le livre des morts des anciens sans lubrifi- .
RJE 22 ( 1970), p. 15- 39 (en particulier
Égy/niens, RMN, Paris, 1992, p. 42-4 3. cation. chariot 32 (l'un comme 1, autre tres r ares)
S1 e ·
I
p. m.
TIT I a canstrnctîan pbaraanicp1e
et pour celui des blocs nus, à proximité immédiate que du côté sud ' c'est -cà - diire vers , rerle message. Le monument est dans la carrière, {aussi] porte les traces d'un carroyage sur lequel est incisé
I 'amont .
Le texte est loin d'être clair. La première partie pièce est tirée d'un cube aux arêtes abattues dont
, place que d e œ
étaient tirés vers l'extérieur de la vaste cour très le volume pouvait facilement être approché par le
,..
cote de la pente D'aill c eurs, cette explication • du message donne les dimensions d'un obélisque à
encaissée aux parois abruptes, déterminées par les ,
peut-erre
"
valable pour la totalitée d e ces treus
est
un scribe pour qu'il en calcule le volume et de là le calcul. Ainsi, en surestimant le volume, on enga-
·· 1
déduit qu'il existait un ratio connu, similaire à celui qui était utile, garantissant une prudente marge au
e tsque vers u
avaient fini par former. Pour la sortie des blocs hors .
so P I·at,
, , ,
.ur ere nécessaire
· . n
restitué par Chevrier: « tel poids par homme». La niveau des forces employées.
1 1
d e mo dif1er les
1
c
1
·
J, points
de cet espace clos, des passages étaient creusés en u ancrage. De plus , il \"1( de s Ol ). ,
qu ''It etatt hors d
.
seconde partie intime d'envoyer le nombre d'hom-
direction du Nil. Avec le surcreusement des bancs question de basculer un l)b e'I·.isque au
. e
mes ainsi estimé chercher un colosse dans les LES PISTES AMÉNAGÉES
, bas d
d'extraction, ils prenaient la forme de gorges étroi- carrières au Gebel Ahmar. De ce colosse, le nom
l
pente. ?on seul poids l'aurait pe u t-êetre : ,a
1 1
. entraine
. 1
est indiqué mais les caractéristiques techniques Les distances à parcourir et l'éloignement des
rieur des zones d'exploitation vers le fleuve, mais Ia En résumé, les étapes de de'g·agement sont tues et son unique lien avec l'obélisque est la sources d'eau et de limon pouvaient être, on l'a
(,
raideur de la pente imposait un système de frei- L.
oarquemcnr ,
,
d un ohelisnue
et d'em-
.
troupe qui doit les déplacer tous deux. Existait-il déjà souligné, des obstacles à la couverture systé-
, '1 se succe'd aient de
nage. Les blocs, fixés sur des instruments de glisse, , .
:
la
. une équivalence implicite entre la traction des matique des voies d'une couche de limon qui aurait
pu être rendue glissante par humidification. Ces
devaient être retenus à l'aide de cordages enroulés ,
creusement des tranchées latérale s, evi , statues colossales et celle des aiguilles monoli-
1
id ementsous
autour de goujons de bois horizontaux enfoncés . .
I' ,1tgu1·11 c et forage des encoches po ur es thiques ? Toujours est-il que l'obélisque décrit est pistes sont, de ce fait, simplement constituées de la
dans des trous. On peut encore voir ces cavités aux
tenons d e I
monstrueux aux deux sens du terme non seule- manière suivante de la pierraille est rassemblée
:
retenue, ahattage du bord de la tran c h'ee sise en .
:
angles des fronts de masse en de nombreux ment sa taille (57,75 m) est en dehors des normes pour former une chaussée, celle-ci comble les
ava , cassure par mise en résonanc e - avec I' appui
déclivités les plus légères et donne au sol une résis-
I
, c
.
cvicrs de la dernière arête retenant encore e connues par les obélisques conservés (voir tableau,
tance partout identique. En effet, ce qui aurait pu
I
mono it le a, son substrat géologique puis bascule- infra, p. 330) mais, de plus, son pyramidion
·
recense aussi aux carrières de Toura et Ma'asaru lt,. ment -ur le traîneau préalablement mis en pla cesur tellement aplati qu'il évoque un vulgaire « chapeau mouvement pour
obélisques qui de perdre le rythme et l'élan du
de cheminée ». Le plus haut des
. , ·
I core, tat e ue J
la dernière face pour supprimer
11
stoppé net un traîneau dans
LES OBÉLISQUES D'ASSOUAN ; subsistent, celui de Karnak-est, dû à avoir maladroitement
I ?ir'.achement de l'arête, arrimage de l'obélisque au une poche de sable. Il fallait, en assurant au sol une
Thoutmosis III, n'atreint « que » 32 m (un peu plus
h,1tt lie ?!J...,?ement, arrimage de ce dernier aux
projeté mais consistance égale, pouvoir maintenir la constance
De curieux évidements, ne traversant plus hori- tcnon-, de freinage, descente en rappel sur une de 60 coudées) et celui d'Assouan, supportable la
apparues dans de la traction, seul moyen de rendre
zontalement les at.ig I es d u front ue rampe - délicate et progressive - de l'ensemble vers jamais achevé pour cause de fissures
J
masse mais impensable que les
,
creuses verticalement, sont également visibles à
.
hs?ue t?achevé_ et deux sur le rebord de cette rran- Un tel raccourci théorique ne laisse subsister Thoutmosis III - exploit d'extraction, de transport empierrées étaient, de plus,
glissement. Ces pistes
chee (fig 187)'1 . C es cavttes.
,
ont souvent été inter-
·
que la simplicité du principe suivi, mais il occulte la et d'érection et l'obélisque « mort-né » aménagements
, , bordées de murets sommaires ( voir
d'Assouan, il y a déjà 10 m d'écart (un tiers de
la
35.
reteles comme des sondages pour évaluer la qualité somme de compétences réunies pour la réussite de similaires au sein même des carrières, supra,
p. 175-
S. CLARKE, R. El\;GELBA.CH,
AEM, a roche dans les couc 1es mreneures. £, Que dire alors des 25 m de
e · .
l'opération. Par chance, un des problèmes du hauteur du premier). un double rôle maintenir le
1 77), qui jouaient
I
p.19-20, fig. 17 O. et R. KLEMM, dans :
des voies et
fameux Papyrus Anastasi I évoque, par le calcul, les veines remblai pour limiter l'affaissement
une telle propo Sl tiion ces ev1 ,
Était-il possible de trouver, à Assouan, des
·
Jecoupé ».
}Hntr œ L/Ui est du fût. Su base aura JO coudées
œuvre appa- l'échouage).
Les trous qui se t rouvent d ans {5,25 m]N ct le JHmrtour de son extrémité inférieure l'estimation des forces à mettre en :
carrière de Hatnoub à la
41. houy, littéralement" montée ». la tranchéee e Il e- du La route menant de la
"
meme peuve?t constituer la marque faisait à partir du calcul été mis en œuvre
remment, elle se plaine d'Amarna, localité où ont
42. mesure 7 rnudécs {3,675 m] sur chacun de ses côtés.
denyout "coudée cubique
», mesure du début du que,
conçoit
volume des blocs à transporter. On
.
pilonnage qui aurait dû s ' e f£ectuer en Il ·va en Jiminuant4L1 jusqu'au sommet de I coudée et montre que les
certains des matériaux extraits,
du travail journalierd'un carrier. tunnel sous le comme les
Comparer avec deny, peut-être une unité monolith e. C eux qui sont ménagés sur .
I doigt [54,375 cm}. Son JJyramidion a I coudée de
dans le cas de pièces non géométriques, s'accommoder d'assez
de surface correspondant , son rebord hauteur [52,5 cm] ct sa /Jentc41 est de 2 doigts [3,75 cm).
44. D., R. KI.EMM, Die Steine der
nécessairement en les pistes de transport pouvaient
à la section de
le trajet
.
ce" con cl usions. En effet, carrière, d'autres près de la pyramide. Ces derniers
cette ro n d e- b
ose étaient d'ailleurs responsables du déchargement
extraite de ce" memes carrières
•
A
d, de ca I
·
Harnouh et déplacée sur près de 18 km46 cite e des bateaux et de l'acheminement des pierres
ll,c-ert rquc, a Lu
en one
.
l
? A
erre conduite jusqu'au
2
depuis la rive vers les aires de stockage49•
prob.il-lemcnt !1our un cheminement vers fleuve Sur les talatat de Karnak ont été retrouvées des
le nord:
Or, sur repre...,entation qui en est donnée
L1
marques peintes en noir, qui servaient probable-
tombe du norn.irque, la statue, tirée par
dans la ment à gérer le transport des lots de pierres50. Des
quatre files marques de même structure ont été lues sur des
d'homme", l1 .ipparcrnmenr bénéficié de
ruquc de rr.icnon sur voie lubrifiée.
Ia tech-
blocs du temple funéraire de Ay et Horemheb
Pourtant, l'ana- (XVIIIe dyn.) à Medinet Habou (Thèbes, rive
lv...,e ,m:h0olo?ique du chemin
parcouru,
aujourd'hui en de très nombreux
\·1...,1hle
encore ouest)?'. Quant aux talatat d'Amarna, elles
montre ...,,m-. conte-re qu'elle n'a jarnai été
endroits, portaient diverses marques incisées dont la fonc-
verte de l1111tm. Pour lever cette contradiction,
recou.
tion précise reste encore à établir.
on Parmi les nombreuses annotations visibles sur
PL'Ut .iv.mc cr une proposition: la scène illu
tréene les blocs de l'Ancien Empire, certaines semblent
rcpré-cnter.ur que la toute dernière partie du
avoir été liées à la gestion des divers stocks de
t r.ui-porr , Lelle qui ,1 pri-, place dans la Vallée.
pierre (dates) et aux groupes respectifs qui les
202
manipulaient (nom d'un contremaître ou signe
MARQUE
Fig. 202. Marques identifiant ses équipes). En effet, les équipes de
visibles sur deux blocs
non ravalés du temple En plu-ieur-, cndroir-, du Gebel ilsileh, on 205a
r note
d'Isis à Dendara
la pré-cnce de m.u quc- .malogue à celle que l'on Fig. 205a. Rest1tut1on de l'aspect du chant,er de
construcuon de la
(époque romaine) en cours _de
pyramide de Sésostris I' a usht Le travail sur l'ass1_se
peut nh-.en·er -ur drver-, monuments d'Égypte. zones carrees, alimentées
Fig. 203. montage peut être organisé selon quatre
Juxtaposition de
Ccpcnd.int. .ilor-, qu 'un bloc utilisé dans une par res quatre rampes
t
marques dites« de car- m.içonncne ne comporte le plu souvent qu'une usht. ou s'èlevent es restes de la pyramide de
b. Le site de
d riers d'époque rornai- Sésostris 1•· (XW dvn.], a conservé les trace'> des
voies provenant des
»
-cule marque (hL:. 202 et 2L4), divers type ont été
ne dans les carrières de
quatre points cardinaux pour amener les matériaux
sur le chantier. Les
p jux t.tp, hl'-. 4- -ur le- p.iroi-, de- carrières. Ils con ti· rampes
grès du Gebel Silsileh.
aires de stockage et de taille sont également reperees Trois
n ruent une '-t me lie " r.iblc.iu » qui correspond peut· prolongeant les routes de transport sont attestees, abordant
le monu-
Fig. 204. Exemples de
probablement
marques dites« de car- être .iu c.ir.il. lL:Ue de-. marque- usuelle néces aire ment par ses faces nord, ouest et <,ud li en exrstait tres
une quatrième [R4) sur le côte oriental Elie a dû être detru te pour
rier » du Nouvel
.iu c onrrôle lie Li production Je différente équipes construct on du tempt' haut Le travail sur
Empire, gravées sur des iberer l'emplacement de
ct Je L1 lrvr.u-on Je-. pierre- (fig. 203). Elle ont être organ '.:>e selon quatre zones :::.:::::.-::
blocs de la cou vertu re 'assise en cours de montage peut
Ri. ______ J
gr.mde p.u uc c-t liée .iu transport plutôt qu'à l'ex·
tr.icnon. - ----
---t----'
Ln cttct. une comptabilité précise de pierres
à être noté que si chaque étape est confiée à une 50. J. Inscriptions luérariqucs
L, Wl:/, «
AOO m
du Kamak VIll (1982-85), p. 245-270.
Re/ions IV, p. 191. successifs, ce qui signifie qu'à un moment FF7II
de de l'his- une nouvelle marque. Il en ressort que, les 51. U. Hl)Lsrnrn, Medine! Hulm Il,
4 7. J.-CI. GüL\'J:--:, J.-CI. Govox, toire des carrières, la piste a été élargie. , ·
re l avaien t1, se
48. Voir AR..'sOLll, Contrnl Notes
: F.
and A date plus ancienne, le transport trans-
Team Marks, ch. 2, p. 22-29. du colosse de la charge à convoyer comme d es cour eurs se
Djehoutihotep est en apparente contradiction la
mettent un témoin. Certains vrvaien t près de
. ·
avec
.
m Ta coostmctioo pbaraoniqne
-----
construction se relayaient selon une organisation pose des assises progressait ' semble+il
d epuis
·
,
_
chaque face55
un équipage « bâbord » et un équipage « tribord » Apparemment, ces deux informations ne ·
, sont pas
et, à la classe sacerdotale, son calendrier des tours
. .
angles?
tion53. Doit-on croire qu'elles traitaient chacune la
moitié
Cependant, même si cela mérite encore, à d'un .mgle Le taisaient-elles dan le même
?
,
tem P s
l'heure actuelle, d'être vérifié, il est envisageable ou l"'llen I, une apre-, I' autre Ou bien ?
encore,
qu'une partie de ces marques datées de l'Ancien chacune tr.ur.ur-clle un angle entier en mœ. «
Empire ait eu trait, elle aussi, au transport des dunr » -ur le domaine de l'autre ?
blocs. Certaines pourraient se référer au transport l\111.., tous Je.., cas de figure, il e t plau ible
fluvial tandis que d'autres refléteraient la destina- qu'une rép.irnnon cohérente de- lot de pierre
tion des blocs sur leur parcours terrestre. En effet, de-nné. .iu ch.inner ait eu lieu à une étape ou une
il semble54 que, pour l'élévation de premières a-sr- -
autre de leur ,1cl-1eminement, d'où l'intérêt de
ses des pyramides, au moment où l'ouvrage dernan- "1?ne" de rec. mn.us-ance comme le marque. De
dait le plus grand nombre de blocs, quatre rampes plu", le -urélèvemenr des rampe- par le limoneur
alimentaient le chantier une sur chaque face de L1
: dcv.ur pouv. Hr être concomitant. Enfin, le volume 207 b
pyramide, mais pas nécessairement en "on centre lie hillL" :1 mettre en l cuvre déc roi ait rapidement,
r grande intensité d'activité durant l'hiver d'Égypte,
exact (fig. 205a et h). Chaque quart de l',h._,1..,e en lk "l me qu 'rl n'ér.ur p<1? néce saire de maintenir
cours aurait été alimenté par sa propre rampe et "e" r rc- lonutcrnp-, l'activité de quatre rampe. li moment des hautes eaux. Ceci n'est pas nécessaire-
propres équipes. Ces quarts - triangle" ou c.trré- "em bk evident que leur suppression progre sive au ment une règle pour les carrières lointaines du
t selon le mode de découpage de la -urt.u.c pront ll\me <cule d'entre elles devait modifier le désert, le Ouadi Hammamat, par exemple, ayant
d auraient pu être désignés par les point" cardm.iux m.irqu.iuc lie lor-, de pierre. En tout état de cause, connu, au Nouvel Empire et à l'époque perse, des
p (fig. 205a et b). L1 u impréhcn-,« )11 lie la répartition de force de
expéditions en pleine période de canicule (mai à
n Reste à évaluer si cette hypothèse "\1ccommode tLn·,111 -ur le c h.mner de construction de pyrarri- 207 a juillet) alors que, auparavant, on l'a vu, les grosses
avec le fait que, selon les observarion-, actuelle", l.i lk" et ',( )11 rcdéplorcmcnr au cour- de l'avancée de expéditions se plaçaient en grande majorité dur?nt
le temps de l'inondation et au début du pnn-
Fig. 207. Zone de production du grès
au Gebel Silsileh. temps 57. En outre, il est possible que l'on ait cons-
a. Rest tutror ck JSf l'l t Jl r er J il'> l'ouvrage pourrait, à terme, aider à expliquer l'uti- titué, à proximité des points de charge?1ent, ??s
carneres depuis e sud ,
en haut (au r'c r•i
lité des marques de l'Ancien Empire. stocks de matériaux extraits durant la saison d hi-
;
Nouve: E111p1re
res « de luxe » (calcite, diorite, pierre de Bekhen par
52. A. M. Rom, E/f.'·/man Ph:·les 111 chc
b. Lepetit port aurourd'hui comble et
envahi de veqetat on qui serva t pour
Tran sport fluvial exemple), les blocs bruts ou dégrossis car il_ ne
-
Old K111gdom. The Emlwwn of a S:,,scem of embarquer les blocs de gres a t'abn du cou faut pas écarter les ateliers itinérants - pouvaient
socio! Orgarn,anon, Swdies 111 Anoenr rant créé par le retrecssement du Ni' a ra
attendre leur mise en œuvre définitive et leur
Onenral C1t•il1?acwn n° 48, OIC, 1991; hauteur du Gebel
BATEAUX, PORTS
transport en un lieu à sec l'été mais que l'arrivée du
P. POSP,ER-KRIEGER, Les atcluves du cem/Jle ET EMBARQUEMENT DES CHARGES
funéraire de ,'\éfenrlwré-Kalwi (Les papyrns temps de la crue allait permettre de relier au fleuve,
environ à partir de la fin du mois d'août.
d'Abousir). Traduccion er c<nnmemaire,
vol. II, BJ'E LXV 2, 1976, p. 565-574. Le bateau était le moyen de transport essentiel .
53. En plus Jes références données aux dans l'Égypte antique à tel point qu'il symbolisait être
nes et malaisées, les terrains limoneux doivent
notes 4 7 et suivantes, on consultera, sur toute idée de déplacement. Sur les bas-reliefs ou les culture et ne sont pas fav??
la question Jes marques (carriers, réservés en priorité à la
papyrus, Rê ou Amon traversent !'Océan _céleste mais
transporteurs ou autres corps Je
rabies à la construction de chaussées stables,
métiers) G. HA!:?Y. « Die Steinbruch- sur un e barque56 , de même , les dieux sortaient de
.
plus lo?rdes
encore l'eau permettait de déplacer les
:
En
the OIJ Kingdom » Jans Libor in AnC1enc LA 14 (1973), col, 619-625. crue, le rôle essentiel dans le transfert des ho?:mes 59
De ces bateaux destinés au
Near Ease, AOS 68, 1987, p. 5-47. facilitent nes et d es o b eélisques
et des marchan di1ses. L es h au tes eaux
·
Ju 57. Cf 177-178. .
51(/)f[!, p.
, .
transport des charges lourdes, il nous reste divers
54. Voir infra, un appréciable
Ju 205-21 O.
l'accès à tous les points élevés avec
p.
Je
58. B. L\\:U-, IR, l?t. ?/11/):i of ch<! Plwnwh.1,
témoignages desquels il ressort que les blocs
55. À 1974; M\Rll\:-P\Rllr), «Schiff"
pyramide <le Kheops, au milieu
la E.
gain de temps et d'énergie
Th <le chaque face, on repère,
à jour frisant, - - dan-, LA V 4 (1983), col. 601-610.
plus souvent courants devaient voyager sur des barges son:me
F,g. 206 La localisation des carrières, le exception-
·
H ypot h ese
©; la zone Je raccor<lement entre
les
·
concernant la manière dont les blocs
peuvent être chargés ou décharqés par l'amère des bateaux, non pas sur d es t ra îneaux
mais à
toute polyvalentes, alors que les pièces
I' ai d e de
·
roues. L eur etambot debordant
· 59. G. Gum",« (Lasr-Ischift» dans permet de les desservir en toute
sou le fl euve
proches du fleuve,
I
maçonneries assemblées depuis chaque permettrait d'atteindre la hauteur de la rive escarpée les zone
Ce procédé n'est envisageable que dans
.
LA V 4 (1983), col. 610-613 ct slt/n-u,
angle. possède une rive alluviale et un
faible couran t
voie d'eau avec, probablement, une plus
n. 24 et 111frn, n. n. saison par
ITT La coostmctioo pbaraooiqJ1e
189
rn I I I
DJ D'après cette documentation, toutes les flot-
tilles de livraison en provenance des carrières de
PENDJODJ ÎAOUY
D KHAY
rn
PA IABOU
EB
MAH ou
I.: utilisation de petits bateaux devait faciliter les
D [I]
navire (fig. 208). D'après K. A. Kitchen, ces
bateaux auraient mesuré environ quatre coudées
r
DJ EB EB
de large (près de 2 m) pour sept à dix coudées de
long (5 m au maximum). Le rapport entre la
et h, pl. XII). Ailleurs malheureusement, même indique que soixante-quatre blocs furent livrés par transports65. La figure 209
effectuer d'autres
une flottille de dix bateaux. Par exemple, celui qui
, ou
dune sorte de plate-forme inclinée, plus ou moins dam les <ire- OLJ l'activité a dû être intense, comme leur charge-
donne une idée de leur allure avec
longue, destinée à embarquer et débarquer facile- à Assouan, aucune observation archéologique n'a
était commandé par Khay transportait trois blocs
un bloc ment.
dment animaux et marchandises. Elle est solidaire de 2,5 x 2 x 1,5 coudées (2,6 t chacun),
été rapportée -ur l'aménagement des zones d'em- blocs de À Abydos également, des ostraca ont été re-
es lo ngerons d u pont et d'une grande solidité de 3 x 2 x 1,5 coudées (3,1 t), deux
elle barquement, parfois parce que les installations trouvés qui consignent l'arrivée, par voie fluviale,
.
lourdes char- haut, représentant des charges tuer l'apparence de ces chargements,
on peut pren-
tous les bateaux qui transportaient de
ment 11 à 19 t, les poids les plus fréquents
du 148).
1
64. K. A. KITCHEN, dans CR/PEL 3 se
tuer un déep acement d es matenaux ,
I
tonnes (moyenne
selon
dre pour base un fret de quinze
·
tion sur des bateaux halés à la cordelle rangeant autour de 15 tonnes. dans les ostraca du Ramesseum)
pour deux blocs,
voir J. VA'-JDIER, Manuel cl'archéo- le ong d e 1 des procédés similaires62. 65· K. A. KITCHEN, dans CR/PEL 13
transport de grain à la
charge des bateaux de
:
gram'.
©: canau x,_ comme celui de Memphis. livrai- (1991), p. 89. soit 7 ,5 t environ chaque.
lo[;lC egy/menne, t. V: bas-reliefs et peintu-
.
En effet ' a 1 Une idée particulièrement précise de la XXe dynastie pouvait atteindre 42 tonnes64. Les
res, scenes de la vie
quotidienne, Picard, na?tgatt?n sur des canaux de grande taille est son des blocs de grès destinés à la construction
du 66· O. Berlin P 11 292 ; O. Osireïon ·
correspondent
proportions indiquées sur les ostraca
1 '
1969, p. 1012 sq., pl. XLVI, fig. 362.
moms tnbutaire du débit du fleuve6I. hiératiques O. Caire CG 25 241.
Ramesseum est donnée par les textes
TIT I a caostmctiao pbaraaoique
------ 191
,>--'
placés à l'arrière. Des cordes de traction sont fixées
G1 Gz
à l'avant, chacune reliée à un ensemble de bateaux
I
t
d
corniches, chacune arrimée à un traîneau
été transportée en convoi avec les
ses paires de
farneu-
colonnes palmiformes.
a
L_a pierre concernée par la livraison décrite (mer
roud1et) ,n.e désigne jamais, en théorie, du granite.
Au contraire de l'acheminement de blo cs courants
par voie d'eau, qui n'a jamais été illustré, ce genre ?----· surpassés que par l'obélisque unique de
Thoutmosis III (aujourd'hui sur la place du Latran
(cf fig 195) ?e- matenau a pourtant été employé pour ériger les de COIWOi a été jugé digne de figurer dans le réper- à Rome) qui s'élève à environ 32 m, et par
le mono-
r ?iliers et architraves de l'Osireïon, le gros des murs to1,re ic,onographique égyptien. Résultat de parfois lithe inachevé d'Assouan qui aurait atteint 42 m si
n étant en grès rougeâtre. Ce document pourrait pres d une année de travail d'extraction'", le n'avait signé l'échec de son
sa démesure même
donc rapporter soit la livraison des fournitures transport de cc- pièces exceptionnelles était extraction74. Les autres obélisques atteignent, pour
du temple principal, bâti en calcaire, soit celle de? nccornpagné de divers rituels parmi lesquels on sans doute
la plupart, 20 à 25 m de hauteur. C'est
blocs de grès rouge constituant les murs du cénota- peut citer de-. offrandes et des fumigations d'en- des monolithes de la reine
la taille exceptionnelle
phe d e S'et h Ier E n ce cas, il faudrait retenir
· ·
De" bateaux de transport sont figurés sur trois portiques du temple de Deir el-Bahari.
sur l'un des
eux des dimensions de 3,5 x 0,94 x 0,94 m blocs de calcaire provenant des parois de la chaus- Une dernière source permet de se faire une idée
(par e?emple). En revanche, s'il y avait là un cas au transport
sée montante du complexe de pyramide du roi des dimensions des barges nécessaires
exceptionnel d'ernpl ?1 d u terme mer rowljet pour· .
Ounas à S,144,ua (V" dyn.I'". Le premier bloc, non de pièces exceptionnelles par leur longueur : la
Pour
.
jointif avec le-. deux autres, montre un navire architecte nommé Ineni75.
biographie d'un
acheminer vers Karnak la paire d'obélisques
de 2,9 et attribuer à c es bl ocs d es diirncnsions de de
chargé d'une paire de colonnes palmiforrnes et l'ex- des monolithes. Le centre
Fig. 211 a et b. Schémas d'équilibrage des centres de gravité dans le
transport fluvial un seul)
3 x 0 9 1 x 0,91 m, ce qui est plausible.
trémité d'une autre embarcation (fig. 195). Les Thoutmosis I", il fit construire un (et
r''Ostracon Osireïon no ' nuant
centre de gravité de
de gravité de chaque aiguille se situe environ au tiers de sa
hauteur. Dans les deux cas présentés, le
Or, l'un
chaland de 120 x 40 coudées ( 63 x 21 m).
.
G3 Cependant,
'1 a' l Ll l, re l ate
1 deux autre-, blocs, jointifs, représentent deux autres superpose correctement sur celui de la barge elle-même en
l'ensemble formé par les deux obélisques se
,
d eux operations différentes la traction d epu1s, l
.
: e
.
navires chargés l'un d'une deuxième paire de quand les obélisques sont installés sur le même axe (a). dans la longueur de la barge, leurs centres de gravité
G1 et G2 se
situent sur cet axe qui constitue alors un excellent candidat à la rotation
(chavirement). tandis que lorsqu'ils sont
pèse 130 t76. Cet
q?a1 jusqu a une zone de stockage, de trente-quatre colonnes, l'autre de deux corniches à gorge situe de part et d'autre de l'axe de
la barge de intact ; il a 20 m de longueur et
nés perpendiculairement à l'axe de la barge (bl. chaque centre de gravité se
étaient trois
pierres comptant des b ases d e co l onnes et des indice montre que les bateaux utilisés
axe.
une surface et non plus sur un
(fig. 210). On peut donc restituer la descente, sorte que les poids se répartissent sur
d a.ll d e pavement ainsi que le déchargement de qu'une des pièces convoyées par
esb depuis Éléphantine, de plusieurs paires de colonnes fois plus longs
question présente
« six ateaux et demi » d
ont on a extrait vingt-sept de granite et de diverses corniches appartenant, paire 77. De plus, le chaland en
.
sont embarquées deux par deux et les barges vova- construction destinés au temple
mesurer 19,2 m par
73· C. D. JARRET-BELL, The Obelisk éléments de devaient
l'avant et des colonnes d'Ounas
«
courant IV/I, Leipzig, 1905, p. 56 (11-17).· fournie par les pièces hors normes. De même,
de la reine
Th 09.11), et,
' es carrières 1
rabattu, signifiant que le navire suit le
Millions d'Années pour un
pL
temple de construites
©: (meme orientation). méridionales de granite ou de quartzite, dans le charge qui pouvaient être
.
l
diffi-
Fig. 212. Évocation de quelques
cultés liées aux diverses hypothèses 1
d'installation et d'embarquement
d'une paire d'obélisques sur un navire.
Dans tous les cas, le bateau est en cale
-
sèche, calé par du sable. Le bassin est
parallèle ou perpendiculaire au fleuve.
b. Les deux aiguilles sont installées tête- b Fig. 213. Restitution de l'embarque-
bêche et perpendiculairement à l'axe du ment d'un monolithe à l'aide d'une
bateau, de façon à équilibrer les centres de paire de barges, suivant la description
gravité. Ils sont embarqués perpendiculai- de Pline. li est nécessaire
d'envisager
rement C'est l'hypothèse la plus plausible. l'existence d'une plate-forme solidarisant
les deux barges pour en faire
comme les
J ... -
c. Les deux monolithes sont placés dans
la longueur de la barge mais côte à côte. deux flotteurs d'un catamaran
li ne faut pas les centrer sur le pont mais a. Un obélisque arrimé à un traîneau a été
les décaler de façon à ce que les centres amené sur un pont de bois. Un canal a été
de gravités des monuments solaires se creusé sous ce pont Après avoir été par-
superposent à celui du bateau. tiellement mis en eau, deux barges lestées
L'embarquement latéral en évitant la poupe ont été conduites sous la charge
est problématique. totalement rempli et les
b. Le canal a été
reposa.nt sur des poutres transversales (les barrots)' que le navire est à flot ; passer par le côté n'offre pas
de solides planchers étaient adaptés aux barrots, représentations
davantage Je faisabilité et, Jans les deux cas, on en bateau, qui, lui, est attesté par les
f?rmant sur les navires d'Hatshepsout les rangées voit mal où faire manœuvrer les files d'hommes de nation où la même manœuvre aurait été suivie, antiques connues.
mal un
ordre inverse (fig. 213). Comme on imagine dessin égyptien,
atouts de tr.averses visibles sur les flancs émergés traction (fig. 212). Il va Je soi, en effet, qu'ils ne chargement de mono- Par ailleurs, divers éléments du
? e a coq?e (fig. 196). Celle-ci demeure cintrée à la canal creusé à neuf à chaque l'arrière des navires de
pouvaient ni se situer sur une autre embarcation canal présents à l'avant et à
proue ou a la poupe pour mieux favonser la flottai- · .
qui aurait dû lutter contre le courant, ni nager tout lithe exceptionnel, on peut proposer que ce transport d'Ounas, et analysés par Georges Goyon
ait été
son et la prise du courant. en tirant leurs filins !
ait été maintenu en état et qu'un système comme des bottes de tiges de roseaux, se laissent
pour le fermer et l'ensabler. Ainsi,
Face aux dime nsions impressionnantes des
·
mis en place lumière d'un témoignage
monolithes, qui comprendre à la
· .
b arges _construites spécialement pour convoyer les chaque monolithe, ou paire de d'Hérodote81. Selon lui, les bateaux qui descendent
proposer un tout autre moyen de procéder, qui été tiré
monolithes monumentaux , d eux questions se nécessitait ce type d'embarquement aurait par un radeau tirant le
répond à ces questions, un moyen que les conven- le courant sont guidés
.
comblement
sur l'emplacement du canal; son et par une ancre flottante stabili-
pos?n?: des bateaux d'une telle taille pouvaient-ils tions Ju dessin égyptien ont rendu de la manière ouverte pour navire à la proue
aurait été vidé, l' « écluse » aurait été sant son déplacement à la poupe. Les expériences
e? ?onts plats assez résistants pour accueillir
?::irx obehsques qu'on voit, en travestissant la réalité. Selon l'auteur aurait procédé ensuite
le remettre en eau et l'on par Georges Goyon au Laboratoire
dans le prolongement l'un d e l' au - classique, qui décrit le déplacement d'un seul obé- Peut-être un tel demandées
opérations déjà décrites. et effectuées à
tre ' sans rompre, sans chavirer, et sans que la lisque, Jeux harges sont nécessaires, couplées à la
aux
sur le site Central <l'Hydraulique de France
aménagement est-il encore à repérer partir d'une maquette ont montré que ce système
s??p esse d? .leur bois ne provoque de rupture des
1
manière d'un catamaran. Le monolithe est installé proposé
pieces granitiques .? C omment parvenait-on à char- d'Assouan. Un principe proche a été de navigation était
plausible82 à vrai dire, c'est
;
transversalement par rapport à l'axe des barges. récemment mais nous ne le suivons
pas les
:
permis à la maquette de
ger le poids considérable des obéli sques sur es
.
procédé qui a
Pour embarquer la pièce, on aurait creusé sous transportés immergés entre même le seul selon une ligne
obélisques seraient chaland de descendre le courant
1
en
die alràgvptische
Technologie zur deux bateaux80. Si le
droite. Ce dispositif explique les
' chalands fortement lestés sous le traîneau puis, Beforderung schwercr Steinlasten » dans
moderne » pour être aisément
admis-
d'Ounas et de nomb-
paraît trop tions de barges de la chaussée
«
l e P acement exact d u peu
1
pmid s au centre de gravité du retirant ce lest, les embarcations se seraient
à SAK 27 (1999), p. 389-408.
et semble mieux
pour l'époque pharaonique
b a t eau d evatt etre crucia 0 r, il paraît
A sible reux autres bateaux83.
.
·
.
aurait ainsi
plus aisé de peu chargées du poids 79. L obélisque 81. Hérodote, Il, 96. certaine flot-
adapté à des matériaux possédant une exceptionnels,
1.
78. Histoire naturelle L. 36, XIV, 3, centrer le p01id s, non pas par rapport a, a les Dans le cas des transports
trad. de Littré, Paris, 1883, p. 510.
argeur, 1 1 perdu progressivement ses points d'appui sur 82· G. GüYON, dans BIFAO LXIX
tabilité (comme des billes de bois).
Nous ne voyons
chalands avaient une largeur égale à
mais à la lo ngueur d es navires car cela .
ment décrit par Pline ne peut être retenu dans ses cadère. Ceci n'est pas impossible mais demande
détails. En effet, il n'y a plus moyen de faire reposer que la manœuvre soit effectuée dans une zone
la base et le pyramidion d'un obélisque sur la berge. assez large pour en assurer la faisabilité et cette
De plus, lneni évoque la construction d'un unique opération suppose une prise de risque supplémen-
grand chaland pour une paire d'obélisques et non taire.
de deux petits pour une seule aiguille. Il reste
k
I
? '
cependant possible de restituer un chaland lesté
placé dans un canal ensablé (fig. 214). Les traî-
neaux sont alors chargés par simple traction et
Débarquement, déplacements à
terre sur site de construction
amenés en des points précis répartissant, symétri-
quement de part et d'autre du centre de gravité de Après ces déplacements successifs qui multi-
la barge, leurs propres centres de gravité. Le reste
pliaient les risques de cassure, épaufrures etc., les
de la description de Pline est ensuite parfaitement
blocs neufs extraits en carrière devaient encore
applicable et résout les problèmes de chargement et parcourir la dernière partie de leur trajet. Cela est
lest également vrai pour les blocs tirés de proches
de déchargement une fois le canal vidé et le
:
débarqué au fur et à mesure de la remise en eau du carrières présentant une qualité inférieure ou des
pouvait prendre place blocs arrachés à un édifice réformé situé à proxi-
canal (fig. 214e), le bateau sa
mité. Ce dernier parcours présentait le plus
dans le courant du Nil et amorcer sa remontée vers
souvent une longue côte à gravir, au contraire des
le nord. Par conformité avec les conventions
du
r
,_\ dessin pharaonique, les obélisques ont été figurés premiers mouvements, qui suivaient le plus
souvent une pente. Comment procédait-on ?
r
n <-, Enfin, il faut relever, ce qui n'a jamais été
jusqu'à présent semble+il, l'hésitation
teur dans l'illustration des longs monolithes
du
être fidèle
fait
dessina-
tête-
au
des aires de stockage puis, des aires de
lieu même de mise en
bles sur les éléments
œuvre
de
: parmi
construction
stockage, au
les dates visi-
des pyrami-
bêche ou dans le même sens. Pour anciennes n'apparaissent pas nécessai-
son choix des, les plus
mode vraisemblable de chargement, Au
repré- rement dans les assises les plus basses.
d'illustration aurait dû systématiquement les l'inverse, acquérant
effet, la forme en tronc de contraire, on constate parfois
senter tête-bêche. En pouvaient
centre ainsi la certitude que certains blocs
pyramide des obélisques implique que leur sur le site avant d'être
au tiers de leur rester plus d'un an
de gravité se situe à peu près employés83bis. Cette observation est d'ailleurs
de la
hauteur. Si les aiguilles étaient orientées déconcertante : sous d'autres climats, les
pierres
gravité seraient
même façon, leurs centres de fraîchement extraites durcissent à l'air libre en
barge,
concentrés du même côté de l'axe de la surface une sorte de
centres quelques semaines, formant
en
déséquilibrant l'ensemble. Tête-bêche, les croûte appelée calcin. Nous ignorons ce qu'il en est
celui de la paire de
/ j
83bis. F Asxoui, Control ,\/()res and
de gravité s'équilibrent et
monolithes, prise comme un tout, se
superpose en Égypte de la formation
Pour ces dernières étapes
d'un tel calcin.
de transport, tant que
barge unique ou de la paire
Team Mmks, 11· 30; Cl. S!M,)?-RUllXYI, aisément à celui de la
la déclivité reste faible,
les pierres peuvent encore
!v1arenmu er owillages, vol. 2, p. 291-292. selon que l'on accorde son crédit au bardées sur
de barges, être déplacées comme précédemment,
Peut-être
84. Thèbes, XIX" dvn., seconde partie du témoignage d'Ineni ou à celui de Pline. des traîneaux, et tirées sur sol sec ; en revanche,
contradictoires
règne de Ramsès Il. P. Turin R, verso 2,4-
d'ailleurs ces récits ne sont-ils pas des trajets longs et surtout des pentes non néglige-
4,4. éd. A. H. GARL)l?U,, Lare Eg'I/J!wn
dispositifs similaires tels qu'ils voie
mais reflètent-ils des la traction sur
Miscellarnes, BAe VI!, 1937, p. 126-127; procédé ables ont conduit à utiliser
temps ? En effet, le
R. A. C..\Ml?Us, Lare f!,'"'1/mun se sont succédé dans le
lubrifiée.
Miscellanies, Hrou-n E!,'"'1/Jtolo[;ical Studies !,
de Pline permet d'utiliser des
bateaux plus petits, extrait du Papyrus
Providence, 1954, 11· 469-4 70. alors que les Un texte du Nouvel Empire,
réutilisables facilement par la suite,
B84, reflète assez bien comment un même lot
Fig. 214. Restitution de l'embarquement
?-- !Traduction J.-CI. Goyon].
immenses barges construites sur
mesure requièrent Turin enchaîner les trajets terrestres et
de pierres pouvait
. .
eau.
d'u ne paire d e monolithes sur u n navire unique a. I ' aide d ' un canal ensablé remis progressivement en
. . .
le temple de
. axe
• a son
d. obélisques sont amené s sur eurs traineaux
L es
et chargés sur le pont du bateau, perpendiculairement ·
la même orientation de leur de Karnak, devant
temple d'Amon-Rê
I
figurés ven?nt d e d eux drrecnons opposées mais ils auraient pu arriver par le
.
a gravite.
afin de s assurer qu ils soient embarqués tête bêche dans le but d'équilibrer les centres de
,
demi-tour dans la
son nom figure sur la statue de sa femme
deux convois doit effectuer un chargés sur une barge puis
être halés jusqu'au Nil,
barge.
celui lestant la
e. Le sable comblant le bassin est évacué ainsi que et de son beau-fils au musée du Louvre l'embat-
. . .
marche vers
f.
avant de reprendre sa
.
Le bassin est rem pl par ses canaux etre tiree
,
latéraux. La bar que de fermeture est délestée. Elle sera alors éloignée afin que la barge puisse
. .
.
du Nil
(A 68/N 69). plaine
dans le courant
au dehors du bassin et remorquée
JIT 1 a coostrnctian pbaraaoiqne
195
ment décrit par Pline ne peut être retenu dans ses cadère. Ceci n'est pas impossible mais demande
détails. En effet, il n'y a plus moyen de faire reposer que la manœuvre soit effectuée dans une zone
la base et le pyramidion d'un obélisque sur la berge. assez large pour en assurer la faisabilité et cette
De plus, Ineni évoque la construction d'un unique opération suppose une prise de risque supplémen-
grand chaland pour une paire d'obélisques et non taire.
de deux petits pour une seule aiguille. Il reste
cependant possible de restituer un chaland lesté Débarquement. déplacements à
placé dans un canal ensablé (fig. 214). Les traî-
neaux sont alors chargés par simple traction et
terre sur site de construction
amenés en des points précis répartissant, symétri-
quement de part et d'autre du centre de gravité de Après ces déplacements successifs qui multi-
la barge, leurs propres centres de gravité. Le reste
pliaient les risques de cassure, épaufrures etc., les
de la description de Pline est ensuite parfaitement
blocs neufs extraits en carrière devaient encore
partie de leur trajet. Cela est
applicable et résout les problèmes de chargement et parcourir la dernière
lest également vrai pour les blocs tirés de proches
de déchargement une fois le canal vidé et le
:
en
même façon, l'air libre
barge, fraîchement extraites durcissent à
concentrés du même côté de l'axe de la surface une sorte de
centres quelques semaines, formant
en
déséquilibrant l'ensemble. Tête-bêche, les croûte appelée calcin. Nous ignorons ce qu'il en est
de gravité s'équilibrent et
celui de la paire de d'un tel calcin.
en Égypte de la formation
monolithes, prise comme un tout, se superpose dernières étapes de transport, tant que
83bis. F AR?lîU\ Conrrnl Noces und
unique ou de la paire Pour ces
aisément à celui de la barge les pierres peuvent encore
la déclivité reste faible,
Team Murks, p. 30; Cl. SIM\l'.;-füîlll\Yl.
owilk1gcs, \'()!. 2, p. 291-292. selon que l'on accorde son crédit au bardées sur
de barges, être déplacées comme précédemment,
Matériauxer
Peut-être
84. Thèbes, XIX" .lvn., scCllndc partie du témoignage d'Ineni ou à celui de Pline. tirées sur sol sec en revanche,
contradictoires des traîneaux, et
;
? En effet, le
procédé ables ont conduit à utiliser
-
R. A CAMIMî?. Li.re EgY/Hum se sont succédé dans le temps
lubrifiée.
Misce!kmies, Brown Eg:v/nolog1rnl Sr11die.1 !,
de Pline permet d'utiliser des
bateaux plus petits, extrait du Papyrus
que les Un texte du Nouvel Empire,
--
Providence, 1954, p. 469-4 70. alors
réutilisables facilement par la suite,
B84, reflète assez bien comment un même lot
mesure requièrent Turin
[Traduction J.-Cl. Govon].
Fig. 214. Restitution de l'embarquement immenses barges construites sur enchaîner les trajets terrestres et
de pierres pouvait
.
progressivement en eau.
d' une paire de monolithes sur un navire
· .
unique a
.
seule
b. La barge es t estée jusqu ..a ce que son
presque « à usage unique». La
. .
bassin
fond du
pont arnv eau niveau du qua c'est-à-dire probablement Jusqu'à ce qu'elle touche le 86· Un des deux scribes d'administration
le gouverneur et
1
1,
au fur et à
mesure
du chargement tête-bêche du nome thébain,
L'eau du bassin est évacuée par le trop-plein du nome de Thèbes à la même époque. Il
doit être émise à propos selon Neferss, au scribe de la gestion
remplacé par du sable
possède une tombe à Thèbes-ouest aiguilles ont été extraites attente au sud du
c. Le reste de l'eau est évacué et
.
(TI 347) ct une statue à son nom est que, si les deux Hori86, concerne des blocs en
d. Les obélisques sont ame nes sur eurs traineaux et chargés sur le pont du bateau, perpendiculairement a.
· • son axe
par le memecoe,
't' (K 64 7) était enfouie dans la fosse de la la même orientation de
temple d' Amon-Rê de Karnak,
.
venant de deux direction'> opposées mais ils auraient pu arriver l'un des
stockage, ils devaient
. .
·
1 1
a
. .
dans la
son nom figure sur la statue de sa femme
deux convois doit effectuer un
demi-tour chargés sur une barge puis
être halés jusqu'au Nil,
barge
que celui lestant
la
sable comblant le bassin est évacué ainsi
e. Le .
.
, et de son beau-fils au musée du Louvre
marche vers l'embar-
plaine avant de reprendre sa
.
fermeture est de lestée. Elle sera alors éloignée afin que (A 68/N 69).
.
I I
· La b arque de
du Nil
dans le courant
au dehors du bassin et remorquée
TIT Ta canstrnctian pbaraanique
tractés jusqu'à leur destination finale, un temple comme un travail pénible et comme un
, . trava'J d'
( au titre d impor ou de participat·ion ,
. A 1
u
non localisé :
a un tra va
il
« Occupe-toi de faire travailler les hommes (d'equifJc) commun). De fait, au sein des li s t es d e bl
, ocs ach .
pour le temple de Ramsès (VPS.) "le Bien-Aime comme
. . e
ruines., apparaissent en parallel e di1verses
catég
·
e guerre
compagnies de fantassins Je marifü?'"ï, en tollt six cents ,. .
1
hommes, deux cents par unité. , appartenance
a I cur statut propre. Une seconde cat'egone .
Tu as à faire haler ces trois gros blocs cubiques t/lli sont , d'imter-
v en ,111 ts, plus professionnelle ' comm e on
entreposés à l'entrée Ju Jomuine de Mow et t1l ne dois e re I'eve I
reçoivent leurs rations et leurs ïninu:s. [ui tnis contuct mener, militaires ou du ressort des t emp es et I
.
d es
avec les scribes du Trésor et ceux du grenier [ sm les tJiüm- ?r?111crs rovuux chiourmes » (khenou), à la ; les «
tités]. Renseigne-toi auprès d'eux, en j)Urticulier J>om ce fois rameurs et haleurs à Ia cordelle c1orment, , le
qui concerne le halage Je pierres [ et les coHLlitions J. ,\'e plus souvent, le gros Jes contingent s auectesa ,
en
,
tolère aucun relâchement au cours de ces trLLt'llllX et que
. .
gradés soient à borJ m.·ec leurs hommes, nw1s u11c1m couloir, paroi est. registre 2 L__
,
aussi bien que le réalisme Je l'administration une journée. Dans le temple de Thoutmosis III ailleurs que sur des ostraca
à
l'aide d'un vable d'illustrer,
charge est placée sur un traîneau tiré - supports d'images « saisies sur le vif» - des
à
pharaonique transmission Jes ordres nécessaires à
:
Deir el-Bahari, la nature Jes blocs et leur destina·
ou plusieurs câbles fixés à l'avant,
par des files par la
tous les services compétents, efficacité Jans la tion est indiquée cinq blocs de fondations. En :
hommes courbés par l'effort, le visage crispé
J'hommes de peine en nombre probablement face
gestion du temps et Jes hommes. En ce qui Abydos aussi, on a pu retrouver quelques mentions souffrance, les traits tirés de fatigue ou la
concerne les hommes, le soin apporté est à double de traction une architrave et quatre autres blocs
proportionné au poids de la charge et à la déclivité d'aussi lourdes charges ne
:
noyée de sueur ... Tirer
intérêt fournir le nombre d'individus nécessaire, Je pierre Jure, pl us vingt pierres de carrières. On Ju terrain. l'effort physique ne primait
: le
couche de devait pas être aisé
On sait que le sol était couvert d'une
;
délicate et
ne pas faire ?ravailler les malades, veiller à ce que voit, les chiffres sont très variables selon la dccu la peut-être pas mais l'opération restait
limon qui, déposé par les crues du Nil, compose
87. Les fantassins embarqués de la flotte 90. L. EPRl,:-,;, F. DAL ?1\", G (1l •Yl ,:---, Le
du maître de
fluviale pharaonique étaient les spécialis-
ch?cun reçoive son « salaire » en temps et heure mcnration et il faudrait disposer d'une bien plus wmheau Je Ti, fasc. 1, MlfAO 65 l,
une proportion réclamait certainement l'excellence
tes du halage à terre et du transport par n?a:s, en contrepartie, veiller avec une égale jalou- grande abondance Je comptes du même genre pour Le Caire, 1939, pl. LII-L\'. terre d'Égypte. Celui-ci contient manœuvre aussi bien qu'une discipline sans faille
trempé.
voie d'eau de toutes les charges lourdes sie a ne pas faire traîner l'ouvrage en longueur à ne analyser ct comparer les approvisionnements en 91. H. CHE\'RIER, dam RJ'f d'argile qui le rend très glissant quand il est
22 ( 1970),
pièce d'architecture, de son équipe.
et volumineuses.
Ayant à déplacer une lourde encore évoquée.
Une scène de halage doit être
p. 20-21, pl. 1-2; D. AR:--;l•Ll\ Bwldnig,
pa_s ?é:ourner la force de travail pour un ?r(iit blocs Je chaque chantier. tester le
Henri Chevrier saisit l'occasion pour
p. 61-64 et wf3, r- 265,
88. Voir les résultats de F. Arnold pnve, a ne pas laisser les hommes s'égayer Jans la
1Jem,
lacunaire, elle a été récemment
concernant les marques s.v. "Transrort ».
une simu- Bien qu'elle soit
de transport au
nature ... La lecture d'un tel texte est un pur délice CHARGES savoir-faire antique et pratiqua à Karnak mise au jour et se rapporte à
un contexte royal. En
Moyen Empire, supra, p. 184 et n. 48. LE GLISSEMENT DES 92. Z. H.,\X'AS?, M. Vrn:-,;rn, " Persuadé
lation en grandeur réelle de ce procédé.
Ncwlç
de la partie infé-
89· Voir: W.C. "A Selection of
de _m?dernité Il fait prendre conscience, avec
! Discovered Blocks from thl' Causeway
- ne réus- effet quelques blocs provenant
HAYES,
Thutmoside Ostraca from Der el-Bahri" opAt1m1sme, que si l'homme de l'Antiquité avait les technique Ju glissement au sol des charges
ofSahure (Arclueological Report) ,, dans - comme ses manœuvres que l'opération
rieure du mur nord de la
chaussée montante du
La affecter un grand ont été
dansJEA XLVI (1960), p. 29_52;
me?es aptitudes que l'homme moderne à la durant,
MDAIK 52 (1996), p. 177-186 (pl. 54-
sirait pas, il commença par, complexe funéraire de Sahourê (Ve dyn.)
M. MARCINIAK, « Ostraca hiératiques fut la seule en usage des millénaires 56) pour une analyse des décors des
;
m_al?ce, il devait aussi avoir les mêmes aptitudes au nombre d'ouvriers à la découverts92• un d'entre
Deir el-Bahari,, dans Actes du ier mettant en œuvre Jes outils et des aménagements complexes funéraires royaux à l'Ancien
tellement L'.
Congrès lntematioruil d'ÉgyptolDgie geme ... archéolo, Empire, voir Do. ARNlîLlî dans Can tive ils tombèrent tous à la renverse hommes, répartis par paires et
tirant une corde
adaptés. Il en existe de multiples preuves
:
égyptien uu
temps Jes /iyramiJcs, exposition était efficace. Il renouvela les expé- complète, il aurait
(L: Caire, 1976), Berlin, 1979, p. 453_ Plusie?rs ostraca, appartenant à la comptabilité textes sur cett? technique (fig. 217). Pour que
la scène soit
45J, pl. Lil; C. C. VAN SiCLEN Ill,« Trois giques bas-reliefs, peintures murales, Grand Palais 6 avril-12 juillet 1999, nombre de
riences en diminuant chaque fois le suivant.
:
et du bloc
commentaires sur les ostraca de Deir el- d chantiers, ont conservé l'enregistrement
?s, d'acti- papyrus et observation des sols aménagés. Devant RMN, Paris, 1999, p. 72-82 (en particu-
un sol plat, six fallu disposer du bloc précédent
Bahari » dans Rd'E 34 (1982-83), vitès
?e halage. Elles sont évoquées comme des
diverses
lier p. 79, n. 63).
tireurs. Pour finir, il conclut que, sur manque meneur de file, seul en tête (et d'aut-
le
un tel ensemble de témoignages de natures de cinq Il
p. 140-141.
« corvees » . On
pe u t compren d re ce terme à la fois la construction 93, Ibidem, p. 183, fig. la et pl. 54. hommes parvenaient à tirer l'équivalent
et couvrant toutes les époques de
rn I a canstmctian pbaraaoiqoe
en soit de ce sceptre, le personnage qui le tient est appoint éventuel mais l'essentiel des ressources
certainement affecté au rituel (offrande, fumiga- devait provenir de la Vallée. [ ambiance des lieux
tion ?) qui accompagnait ce genre de déplacement. la soif, les privations, la dureté des chantiers, l'éloi-
La frustration du chercheur atteint son comble à la gnement, la chaleur, assimilaient ce travail à une
lecture de la légende qui révèle la nature du corvée à laquelle furent soumis des prisonniers et
transport : « apporter le pyramidion (benbenet) que, bien souvent, ceux-ci cherchaient à fuir99_
[ couvert] d'or fin à la pyramide « l'esprit de Sahourê se D'une manière générale, on rappellera que les
lève en gloire » par les deux équipages ». Le transport bovidés sont moins adaptés aux conditions déser-
du pyramidion d'une pyramide royale de l'Ancien tiques qui prévalaient dans la plupart des expédi-
Empire a donc été illustré sur la chaussée montante tions aux carrières. La distance quotidienne qu'ils
du complexe funéraire associé mais la scène la plus peuvent parcourir n'est pas très importante, de
illustrative n'est plus Il
! n'en reste pas moins que sorte que les points d'eau pour les abreuver
les scènes de transport remarquables semblent auraient dû être nombreux et régulièrement répar-
avoir fait partie du répertoire iconographique des tis sur le chemin emprunté. De plus, leur alimenta-
chaussées de l'Ancien Empire. [ archéologie réser- tion ne peut exclure l'apport de fourrage, que
les
convois auraient dû emporter. A contrario, les ânes,
Fig. 216. Une statue assise du fonction- vera peut-être d'autres surprises du même ordre.
naire a été installée sur un traîneau. Ce plus résistants aux efforts répétés, peuvent couvrir
en une journée des distances plus longues et se
dernier est tiré par trois paires de haleurs
après qu'un septième homme ait arrosé la LA TRACTION ANIMALE
piste pour que le limon devienne glissant. contenter, pour nourriture, de quelques dattes ou
Comme souvent, la scene fait partie d'un
Puisque qu'il existe une scène déjà de farine de noyaux. Bien qu'il y ait peu de limites
tableau de cortège funèbre et un homme
évoquée95 - de traction d'un bloc de pierre par trois aux services qu'ils puissent rendre, l'art égyptien ne
probablement un prêtre, encense statue
les illustre jamais attelés, ni même montés.
la
au long du trajet. Tombe de Ti (V dyn) à paires de zébus (fig. 197), il faut envisager que des
Saqqara ,
second couloir, paroi est,
bêtes de trait aient pu être mises à contribution sur Probablement leur association au dieu Seth
reg rst res 4 et 5
les chantiers. Cependant, à ce jour, aucune autre
explique-t-elle, en partie du moins, la réticence du
avec l'animal. Enfin, s'il convient
représentation d'utilisation d'animaux pour l'ache- contact direct
Fig. 217. Bien que le pyramidion sur son
traîneau ait figuré sur le bloc disparu, adja-
sabots des uns comme des autres
minement de charges lourdes n'est attestée ailleurs d'ajouter que
les
cent à droite, la légende indique que c'est
bien cet élément de la pyramide de
95. Cf. su/Jra, Jl· 179 et n. 25.
auraient certainement été néfastes pour les rampes
qu'à Ma'asara. ignorer
et les cheminements de limon, on ne peut
Sahourê que tiraient les paires de haleurs 96. NE\'El, « Le tarif de location de,
Par ailleurs, en ce qui concerne l'emploi éven-
F.
force de
Harnrnarnat » dans LA VI 7 ( 1986),
charges au bout du scènes de transport connues illustrent la
col. 1099-1113. interdit l'application de lourdes humaine. Il est vrai qu'elles retracent
d'ailleurs traction
timon. Les zébus mâles de Ma'asara ont
exclusivement le déplacement d'œuvres achevées:
99. O. AR\;ULll, Building, p. 65 ctn. 27.
fort différent ils portent une
un mode d'attelage :
de taille colossale
rejoint colonnes, obélisques, sculptures
100. Voir su/na, p. 177 ct n. 21.
sorte de collier auquel est fixé une longe qui plus prudent de confier le
101. D. AR,\iClLl\ H. E. W!Nllllï,. dont il était peut-être
Mentuholep, p. 62, ri. 37. la corde de traction principale. humain.
sortes, halage au génie
Pour les approvisionnements de toutes connaissan-
102. P Caire 52 002, r ,
l. 14, voir :
que ,
par employés
d'importantes caravanes d'ânes étaient utilisées
) «Kamel», dans LA 111/2
e
A
trameau pourvu de s ac h arge. On volt pourtant .
des opéra·
S!L\'ESTRE,
observation car l'examen de la photographie, av. J.-C., aucune r tion pariétale le désert. Ces
.
L es d ernl1?rs personnages visibles situés à plus de cent kilomètres dans terre d'Égypte, du moins à l'époque pharaonique.
nous avons tiré notre dessin, montre clairement
un n'illustre l'animal
avant le traînea? d'eau,
sont ma aisés ' reconnaitre ils sont tournés
A •
éventail.
(ve s. av. J.-C.). expéditions étaient menacées par le manque Aux temps romains, outre
dromadaires et
? ; dos au sceptre plutôt lotiforme, proche d'un nous le rappellent les inscriptions de
mulets et des ânes
sens de traction et face a .
datée de la 104. D. PS. p comme chameaux de charge
103, des
D'ailleurs, une scène de la tombe de Ti, rares et les
Séthi I'" à Kanaïs97. Les puits étaient
94. A. M. Moussx, H. ALTENMÜLLER du
Survey and E
aux carrières
;:mblent frapper dans leursu ;?i::???:?:ei?irJ; étaient utilisés constamment
,
similaire
Das Grab des Nianchchnum und
même époque, évoque un accessoire Hammamat
citernes naturelles comme au Ouadi
Claudianus
104. Les premiers camélidés furent
publication précisent l'activité des d eux h
permettaient un Mons Claudianus
Chnumhorep, A VDAIK 2 l ' l I 7 registre tombe de 263-26
(fig. 216) ainsi qu'une autre scène de la
p p.
ommes
·
(
supérieur).
les pl us proc h es du traîneau de qu'il pas toujours pleines ni pures98. Ils
Ni-ankh-Khnoum et Khnoum-hotep94. Quoi
.
b ms l' un se penche
.
·
----
-
m I a canstrnctian pbaraanicpie B? Transport
-? ;-
m.usons civiles. L'. emploi d'une tell e .
voies
sud » du complexe de Djeser à Saqqara ait pu
tee h nique
zv
. .
' Fig. 219. Vestiges de
ottr.ur I' ,l\'tmtage dune grande rapi'd't'e d ans dans servir au déplacement des petits blocs du noyau 112.
1 aménagées retrouvées ·
???
con-trucuon et la possibilité d'entrepren d re la .
les carrières
de la pyramide Sa destination, comme le suggérait J.-Ph. Lauer,
s1muJ.
, , (XW dyn.) à
t.memcnt L1 decoration .
intense a
paraît avoir été liée au transport du trousseau
, , atten. lllahoun. Le trafic
drc l achèvement de la totalité des Ion les voies a funéraire, en particulier des jarres massives retro-
gueurs d e conduit à renforcer
p.irot-; l'aide depièces de bateau réf
or uvées en nombre dans les magasins souterrains.
Rien que l'on puisse, sur les représentations,
confondre .ivcc des briques de terre crue es ta
les
mées.
limon Le
avant de les couvrir de
renforcement est plus
croisement des voies / ).
·-?..· LES VOIES RENFORCÉES ET LUBRIFIÉES
?-\n
?-
, 1
l a- intense au
r.u <ont beaucoup plus lourdes et sont de ce t ·
En T, le traîneau de Dahshour
?
, 1a1t
Fig. 218. Brancard ayant servi au portage,
introduits par les Perses. S'il a pu, épisodiquement, portée- -ur le dos et non à l'aide de palanche (cf. fig. 199) donne une
idec de
On a vu que, en carrière, une piste est consti-
des voies,
à bras d'hommes, d? l'échelle À l'abandon
usage militaire) bn1, p,h...,fr..., en travers des épaules (pl. XV). tuée de deux murets de pierre bordant un axe
y avoir des dromadaires (course et
du trousseau funéraire du roi DJeser les traverses
sont restées scel
La
<ouplc-sc d'unli-arion Je ces éléments laisse pen er lées dans la boue n'ayant reçu qu'une très légère modification de
(Saqqara, « Tombeau sud »
,
Ill' dyn) avant les Ptolérnées. le chameau de ch,1rgc
qu 'd, ét.uenr trnn-portables par de bateaux ordi- glis- superstructure, essentiellement un empierrement
(bactr iane lourd) n'est acclimaté qu'aprè-, Fig. 220 Évocations du
sesment sur voie renforcée destiné à assurer une homogénéité de dureté du
Alexandre, à la suite de son entrée en Asie. C'c-t n.urc-, .in.ilouue-, :1 ceux que l'on peut voir sur de et lubrifiée.
noml-rcu-e. t,1L1t,1t. Cc- dernières devaient être sol.
sous les Ptolémées qu'ont été créés les premier, a. Sous le poids
du convoi, es
empilée- comme de, brique et livrées par lots Sur les chantiers de construction non plus, les
corps Je méharistes, police des pi?te? de l'Est ver-
·
de
patins décapaient la couche
sur urn
lage de bovidés tirant la cage montée -ur roue Liu cnveruurc l'unh-anon conjointe d'une longue n'est un problème que
voies devaient également bénéficier d'une struc-
:
semblable n'étant figuré Jam le? autre, -cènc- celle en u,,ll!L' -ur le, chantiers de restauration, PrJur miter l'usure de lac haus
sur un limon mouillé décape la boue jusqu'au sol
sée, dont la substructurt t·st
royales au lion. Les chars attelé, de chevaux, qui dcv.ur être c onnuc. formée selon 1es ca<,, r,a r un
sec (fig. 220a) 113. Afin de préserver la structure
de
apparaissent au début Je la X\'IIIL dvn.i-nc, ét.ucnr Hornu- l'exemple de, talatat, eu! étaient nivellement ou un rn1p1t m·
renton,.111
réservés à l'art militaire et aux chas...,c, rov.ilc porté , -ur le, ch.inner- de construction, le objets ment du terra n, on a
LE PORTAGE HUMAIN rnorricr, punrer-, :1 gravats, balancier de bois ment recouvertes d'urw c ucht
de limon Au passayt· du tra
-crv.mr .iu rr.in-port de.., brique et des jarres d'eau. neau, on versait dt· eau tr
Illustré Jans Je multiples scène- Je b vie LJLH ni- Le, É::.g,1"t1en, n'ont entrepris Je soulever ou de avant des pat ns afin dt rt'r',ire
dienne, de mise au tombeau erc., le portage nu111te111r le, ch,1rge, que pour la mise en place ,a surface glissante L'eau t'la1t
5,,.
apportee par des manœuvres,
humain ne semble pas avoir été Je mise en Égvpte d'élément- parnculicr-. (cuves et couvercle de dans des cruches portees a la
105. \V DECKER,« Wagen., dans pharaonique pour le déplacement des pierres, en -urc. 1ph,1ge, par exemple). D. Arnold a illustré le palanche Afrn de nt' pas perdre
LAVIS (1986),col.1130-1135. tout cas pas à partir Ju moment où l'on con-truivit I I
,
pnncipa e.., tee uuquc- crnp oyees en parer cas
.
I
·1 lC? '
·
de temps a defa1re cks nœuds
alternativement trempes et
L 219
106. P M. FOL AD, La baw1lle Je
CLÈRI:, en grand appareil (dès la IVe dyn.). La <cu le excep- ccllcv-c i concernent davantage l'aménagement sechés - donc recalcrtrants les
QaJesh. Planches, CDAE, Le Caire, 1971, ,
la , J J . .
gs d' aca-
cia insra li'es sans soin a été mise au 1-0 ur. L eur t
. . .
navael
,
pistes rcmplovés. Leurs extrémités passant , sel on
on doit donc nettement différencier les toute
aménagées, les voies lubrifiées, les voies renforcées apparence, sous le mur de la cour, ils pourraient ·
construction est plus complexe puisque, destinées à d apport des matériaux '6• 1
franchir des hauteurs importantes sans dépasser Les fouilles de Lisht, aux abords du com exe
. , , , p 1
sements successifs qui accompagnaient la superpo- Ces routes de ) m de large, plus ou moins horizon-
sition croissante des assises de pierre. tales, étaient faites d'éclats de calcaire et de
I11l irt ier Jans lesquels des rangées de planches (bois
En Égypte, sur un sol de limon, sur une rampe
ou n'importe quel cheminement aménagé, le traî- de navirc-. rcmplovés assemblés par paire et se
neau est toujours en contact direct avec le sol la ; chevauchant pour obtenir la longueur requise)
charge reste en appui de tout son long elle est ; étaient in-érécs de telle manière que leur face supé-
stable et son poids est en permanence réparti sur le rieure di-paruiv-air sous la surface de la route. Le
Fig. 221. Quatre files de tireurs
sol, ce qui limite les risques d'enfoncement Jes Cl cur er L1 -urtacc de ces voies aménagées avaient déplacent la statue colossale du
voies aménagées sur les sites de construction et seconde partie du transport, effectuée dans la
patins. Le mouvement n'est facilité que sur la :lme une dureté proche de celle du ciment. Les bords de nomarque Djehoutihotep. En avant du
traineau, de l'eau est versee pour abaisser reliant les aires Je stockage aux aires de taille et Vallée, a pu, quant à elle, s'effectuer sur une voie
mouillée. Pour freiner, il suffit, sur terrain plat, Je L1 chau..,..,ée pouvaient occasionnellement être rete-
le plus possible le coett.crent de frottement
aux rampes. En ce qui concerne la lubrification de aménagée et lubrifiée car l'approvisionnement en
cesser l'arrosage. [emplacement où l'on verse l'eau nu- p.ir Lie" mur- ondulés11'. Cet exemple prouve du sol limoneux. Une poutre de bois cran
ces voies, elle montrait son utilité dès que le chemi- eau et en limon n'était plus un problème, même si
est donc crucial pour le déplacement Ju bloc. Sur que le-, pièce- de hois renforçaient la structure des tée est tenue prête à être
placée sous le
le procédé implique l'existence d'un grand nombre
voie- Lle transport mai- ne jouaient aucun rôle dans biseau à l'amère des patins en cas d'arrêt nement suivait une inclinaison ascendante et que
des zones possédant une déclivité, il est prudent d'hommes effectuant la navette entre le support de
les convois dépassaient un certain seuil de charge
Tombe du haut fonct1onna1re à EI-Bersheh
d'être muni d'une cale dentée qui pourra être insé- le di..,-,ement de.., charges puisque ces dernières ne (XII' dyn)
glissement et le point d'eau le plus proche fleuve, :
sous le nom de mastaba Faraoun, deux voies d'un renforts ne sont conçus que sur de faibles inten-
distances (1-5) Voir SH/Jra, p. 18 î ct n. 45 et d'un la torsion de deux torons,
soubassement fait d'un remplissage de cailloux
·
les cordes de se dérouler. Pour protéger la pierre le nombre d'hommes engagés dans l' e ffi détrempé et, de plus, directement liées à l'édifice me dynastie ; elles se situent à un niveau très bas
, Ort tel
ucrcrrmne, H Chevrier est valabl e sur que
.
I
une d'ech-
.
.. d e tireurs
ou
tement des liens. demander un effort supérieur C'e s t ·
, nées à être rasées une fois l'édifice achevé et il n'en tienne est lié à une contrainte technique celle de :
,. peut-etre
Un homme figure debout sur les genoux de la surtout l illustration que le colosse na'
. .
, subsiste d'importants vestiges que dans le cas où l'exploitation de veines de rocher sans épaisseur et
statue il frappait probablement dans les mains - il
pas eté
;
tracte, en connnu sur un sol lubrifié.
.
celui,ci n'a pas été terminé. Certaines rampes de la mise en œuvre d'un programme inspiré de la
chantait peut-être aussi - pour rythmer la rnanœu- Curieusement, alors que des masses b·1en
pus
aujourd'hui visibles pouvaient d'ailleurs être autant construction en brique crue, sans volonté d'ache,
ver les surfaces extérieures à l'aide d'un parement.
. l
anneau fixé à l'avant du traîneau. Les haleurs sont La rûche semble avoir été, à cette période, du ver directement l'aspect de leur surface128. Il arrive
répartis par paires le long de chaque câble, à l'ex, ressort d'une routine, rôdée au fil de multiples même que l'existence d'une rampe ne soit plus Grâce à la brique crue on pouvait également dres-
siècle- depuis le pvramidion de Sahourê (Ve dyn.) perceptible que par un léger défaut de ravalement, ser des rampes sur une hauteur bien plus grande
ception du « premier de cordée », qui est seul. Son
à son point d'application contre une face de la qu'avec de simples déblais, ce qui permettait de
rôle devait être d'orienter la file en suivant le..., ou le col. )-,...,e de Djehoutihotep (XIe dyn.) et que le
pyramide, comme à Meïdoum 129. construire en grand appareil des édifices très élevés.
ordres donnés par l'homme qui, debout sur les \;l iuvcl Empire ne devait plus considérer comme
Les vestiges de plusieurs rampes de construction Deux grandes rampes ont été reconnues à
genoux du colosse avait la meilleure \'UC de l'opé- novatrice ou mémorable. Quoi qu'il en soit, au
ont été reconnus et l'on constate que leurs carac- Meïdoum. Lune partait au sud du temple de la
ration. Chaque câble est donc tiré par quarante, ;\JLH1,·el Empire et à l'époque récente, pour déplacer
téristiques (pente, largeur, dimensions) varient vallée et montait vers le plateau désertique selon
trois manœuvres, ce qui représente cent soixante, Je-, ch,lrl'.e" volumineuses, le principe de base précé-
d'un exemple à l'autre. une pente de 10 à 17 degrés (17 à 30 % ) . Elle avait
douze tireurs en tout. Au registre inférieur, derrière dcrnment décrit restait identique. Pour augmenter
Le plus ancien témoin a été relevé à la pyramide 4 m de large et était faite d'un remplissage de débris
les tireurs, en réalité derrière le convoi ou à côté, L1 force lie traction nécessaire, les Égyptiens
inachevée de Sekhemkhet (IIIe dyn.) à Saqqara. de briques maintenu par des murs latéraux en
trois porteurs d'eau sont suivis par trois autre- -cmblcnr avoir préféré allonger les files plutôt
Cette rampe, perpendiculaire au côté ouest de la brique crue. Elle a été surhaussée plusieurs fois. Les
hommes qui soutiennent, sur leurs épaules, une qu'en augmenter le nombre. L allongement d'une
pyramide, passait au-dessus du premier degré. Elle traces qui ont été observées sur le parement de la
forte poutre de bois dont une face présente de-, file ne pl hait en effet pas de problèmes particuliers,
pyramide à hauteur du sixième degré rappellent
crans. La pièce de bois est « un tronc d'arbre mal .il. ir-, qu 'ti n'était p;h possible d'en disposer beau- était en pente douce et faite d'une simple masse de
cailloux prélevés sur place. Elle se dirigeait, depuis sans doute l'emplacement et la forme de la rampe
équarri que l'on jetait en travers » pour remédier à coup -ur de-, axe" parallèles sans être contraint primitive. En effet, des surfaces de 4,95 met 5,36 m
pyramide130.
« tout retour intempestif du véhicule » en d'éL1rgir le-, rampes (et Jonc leur volume et leur la carrière, vers le noyau central de la quelques
aussi l'existence de quatre de large présentent un nu en recul de
arrière122. Si les poutres de bois sont bien des cale- " coùt »). Deux hommes placés de part et d'autre O. Arnold signale maçonneries
inachevée de centimètres par rapport à celui des
rampes autour de la petite pyramide
pour glisser en arrière des patins, il en fout au d'un cordage occupaient un espace minimum 131. Elles ne mesuraient que douze adjacentes à droite et à gauche. Il faut croire que
moins deux. Quant aux porteurs d'eau, il c-r d'un mètre et le-, file-. ne pouvaient se toucher Sinki (IW dvn.) successives
les blocs recouverts par les adjonctions
certain qu'ils étaient plus de trois, compte tenu de (un c-pacc d'un mètre entre chacune semble un
mètres de longueur et avaient une pente de 12 à et polis avant d'être
mais couve- de la rampe étaient dressés
la quantité d'eau à fournir et Je la distance à 15 degrés (21 à 26 %) , qui semble forte ont être marqués
minuuum). Quatre files devaient déjà occuper masqués. À chaque assise, ils dû
nait sans doute pour élever par traction les blocs de
parcourir. De fait, trois étant l'expression du pluriel environ -epr mètres, auxquels il convient d'ajouter édifice est constitué. d'un tracé de ravalement qui semblait convenable
en égyptien 12 3, la présence de ces trois seu Is petites dimensions dont cet tracé. Lorsque le
l'e-pace nécev-airc pour que les files montante et et ont été ravalés en suivant ce
Achevées, ces rampes n'auraient pas excédé 6 m de tour, au
porteurs d'eau vaut en fait pour un grand nombre, descendante des porteurs d'eau se croisent (soit au reste du revêtement a été repris à son
conformément à un code iconographique connu. hauteur. Pour amener les matériaux au sommet de rampe, il s'est avéré
moin- 2 m). Pour déplacer un colosse avec quatre des addi- moment du démontage de la
Ces hommes portent sur l'épaule un long balancier la pyramide, prévu pour se situer à 12 m, exécutée trop profond?ment
filc-. d'ouvriers, il fallait Jonc disposer d'un espace que la taille avait été
rions considérables auraient dues être faites. na pas
de bois à chaque extrémité duquel est suspendue minimum de neuf à dix mètres de largeur, ce qui pierre par rapport au nu général du parement. Il
une cruche 124. Les plus anciennes constructions en
rattraper une telle différence de
semble bien avoir été la limite pratique adoptée été possible de
étaient toutes en petit appareil comme on peut le un surcroît de
Les poids des deux jarres pleines s'équilibraient. pour les rampes sur les chantiers comme nous le
complexe creusement car cela aurait impliqué
voir à la pyramide de Sekhemkhet ou au 132. Une observa,
Les ouvriers qui transportaient l'eau n'étaient pas verrons à propos du I'" pylône de Karnak et de son ne paraît pas taille et de polissage considérable
de Ojeser (IIIe dyn.) à Saqqara. Ceci sud où se trou,
les mêmes que ceux qui la versaient. Cette multi, échafaudage 127• encore tion similaire peut être faite du côté
plication des ouvriers était due soit à une nécessité dépendre du fait que l'on ne maîtrisait pas autre rampe, à 300 m du pied
122. G. GOYO'.:, dans BIFAO LXIX 128. Étrtt de, qucsrion-. lll\ manipulation vent les restes d'une
toutes les techniques de taille et de
D. AR'.:,
large et était
:
133. D. ARNOLD, Bui/Jing, p. 81-82, mide de Djeser montre qu'il n'y avait semble avoir servi lors de la période de construe,
127. Cf. infra, p. 213 sq.
des toujours volontairement pentues, touJours, n. 88-89, fig. 3.31, 3.32. cle à utiliser de grosses et lourdes masses dès la
moyens mis en œuvre sur leurs chantiers. limon d esnne à être
·
. consistait
en limon et mortier dans lequel une
.
vidées. ? ?™
6,2 ') m de large en incluant les murs latéraux
en
brique de 0,90 m d'épaisseur. Elle était apparem-
ment utilisée pour livrer les matériaux de construc-
tion :\ la cone située autour de l'entrée de la pyra-
mide.
Toujours :i Lisht, deux des rampes destinées à la
convtrucr ion de la pyramide de Sésostris l"
(Xl I' dvu.) ont été observées avec précision
( fig. 20 5 b). Leu rs cœurs étaient constitués d'un
parallèles soigneusement construits en pierre brute. rampe" ne peuvent avoir atteint que les parties à Lisht, auraient pu mamterur des poteaux
Ceux-cr auraient servi de pornt d'ancrage a
C revêtus de mortier de limon et fabriqués en sections inférieure" lie Li pyramide (haute de 60 mètres à rappel assurant les convois
des cordes de
r de 10 à 21 m de long. Le remplissage interne l'orunnc). Rien ne ubsistc de la surface de ces
...
Un tel disposrtrf aurait pu être repete
n (aujourd'hui retiré) contenait Jes impression- de r.unpc- et l'on ne peut que bâtir des hypothèses sur plusieurs fors sur la longueur totale d'une
Fig.
----
rampe arnvee à son plus long
développement
De courtes rampes menant au toit des mastabas pente plu- forte par exemple ou existence d'une à caissons remplis de déblais, srmüaire à
de Giza ont été observées. Elles étaient faites de rampe plu" l()ngue, dont il ne reste rien. celle qur a été vue au sud de la pyramide
de Khefren [IV' dyn) à Grza et qui a proba-
briques, de cailloux ou d'un mélange de" deux. L1 mi-.c en place des appartements funéraires
blement servr au remploi des materraux à
Elles ont servi aussi bien pour la construction que de" pyramide" Cl mvi-rui: tout d'abord à creuser une l'époque d'Aménoplus Ill [XVIII' dyn.) Ce
pour amener le sarcophage du défunt, les puir- grande f()-.-.e et, par conséquent, à ménager une type de rampe est également evoqué par
papyrus du Nouvel Empire, à propos du
funéraires n'étant accessibles que depuis b, -.aignée en pente pour évacuer les déblais et insérer
un
En revanche, dans les chambres funéraires des en forme d'e-calicr :i la pyramide de Sésostris à
1er
mastabas de Ti et Je Mererouka, les rampes en Lisht. Elle me-urair 5 m de large et ses marches
pierre installées devant les sarcophages n'ont servi étaient recouverte- de bois. L'achèvement des
qu'à mettre en place les lourds couvercles mais pas pièces inréricurcs avant exhaussé le sol, cet escalier
134. 0. AR.'-:OLD, Building, p. 81, n. 87.
à la construction proprement dite117. Elles avaient fut recouvert de sable et d'une nouvelle couche de
135. 0. AR.'!OLD, Bui/ding, p. 83, n. 90-
91, fig. 3.33; idem, üiB, p. 213,
une pente de 18 degrés (32 %) . planche-!'!'. Il fout restituer l'évacuation des
S.\'." Rampe ». Sous le dallage de la cour du temple solaire de déblais dos d'homme, probablement dans de
?1
136. D. AR."lOLD, Building, p. 84-85, Neouserrê (Ve dyn.) à Abou Gourob, cinq rampes petits paniers analogues aux mouktafs actuels (couf-
n. 94-96. rayonnaient depuis la face orientale de l'obé- fins), par des ouvriers qui montaient et descen·
lisque138. Elles étaient en briques, épaisses de
137. 0. ARJ-.;OLD, Buzlding, p. 85, n. 98- 2,5 à daicnr les anciennes marches (fig. 222).
99. 5 m. Leurs côtés étaient verticaux et leurs briques
Encore sur le site du complexe funéraire de
/ / //
138. D. ARJ-.;üi.D, Building, p. 85, n. 97,
fig.3.35;F W. von BISSI?G, Das Rc-
Heiligrum des Konigs Ne-\X1rJSer-Re
disposées horizontalement. En se basant sur une
ligne rouge tracée sur la base de l'obélisque,
Sésostris Ier à Lisht, une autre rampe montait,
depuis le sud, vers le plateau J e l a pvranuid e ·,
142
Elle
/ / ,_?---_/
/ '--/ /7 //
__
/ //
/
(Rathures), Berlin, 1905, p. 59-61. Borchardt a déduit que ces rampes devaient avoir était constituée des classiques murs de souren?-
,,
;-- - --__,/
-- /
En
139. 0. ARNOLD, Building, p. 85-86, une inclinaison de 14° (25 %) . Elles étaient certai- ment en briques, avait 3,85 m de large et
montait
du
du
n. 102, fig. 3.37. nement les rampes de construction de l'obélisque suivant une pente Je 8° (14 %) . Le remplissage
/ / /7 /
de
140. 0. AR."JOLD, Building, p.
fig. 3.40, 3.41.
87, (les obélisques des temples solaires n'étaient pas
monolithiques mais appareillés).
interne, retire par l es c1ou1·11 eurs, e't a1it constitué
. , . de
circulaires
. ,___
Th débris Je construction. Les deux piliers
© 141. D. ARNOLD, Building, p. 87. A la pyramide d'Amenemhat I'" à Lisht , , , , , et vers 224
enges sur es cotes, a l' exteneur de la rampe
.
. A
1 .
142. 0. AR"lOLD, Building, p. 87-90, (XIIe dyn.), les restes d'une rampe uniques. Ils consn-
·
la 1
TIT ra canstmctian pbaraaniqne 8... Transport
« Papyrus Anastasi I »), évoque l'édification d'une Enfin, dans la première cour du temple
Fig. 225. Échafaudage lourd et rampe
représentés dans la tombe de Rekhrrurè rampe Je briques de terre crue de 730 coudées de d'Amon-Rê à Karnak, au revers du môle sud du
(Gourna, XVIII" dyn, Tl 100) bois utilisés pour attacher des cordes qui devaient rerrc-rrc que p.ir \ Pte tluvialel
• ,
ur e cote, un
I
• I
long (près Je 400 m) pour 60 coudées de haut (un premier pylône (fig. 22 7), subsistent les restes
aider à la traction des blocs ou éviter leur recul. LhL·m111 ,l\ .ut don; été ,lménagé: large de 3,65 peu plus Je 30 m) et 55 coudées de large (un peu d'auxiliaires de construction en briques crues dont
met
Des mâts similaires existaient probablement en lk 36 cm, ti ér.ut renforcé, tou les 20 moins Je 29 m) 11', soit une pente de 7,5 % (4,3 °), l'état actuel altère la lisibilité 156. Construites sous le
:· ?:r?1tl1nll"
n
143. D. :-\R.'-:,)Ll\ B111/Jm1,;, p. 90-91. trouvée au sud Je la pyramide Je Khctrcn :1 Au ·lHl\'L'I b111"'1re, la tombe de Rekhmirê
. Je roseaux et de planches et que ceux-ci doivent
144. D. :-\R.'-:,)LL\ B111ldm1,;. p. 93-94. Gi -ca H O n pense
I , · que, ll e servit a, l a dérnolmon lk
.
.
(X\'111 lh n.) .il-ruc l'unique scène connue illus- a\'oir trente coudées de long et sept de large. Il n'en
n. CONCLUSIONS RELATIVES À J!ÉTUDE
reste pas moins l'intérêt J'y voir décrit un ouvrage
I 11, fig. 3.4 7.
l'édifice, commencée Jès le règne d'Amcncrnhat 1Lr tr.mt le prmc ipc lie L1 r.unpc et Je l'échafaudage
145. \'tl1r supra, 139-140 ct n. ÎÎ et
p.
(XW dyn.) qui remploya les bloc- Jan" sa P\T,11111Je. Ju ressort J'un chantier-type vers le quatorzième DES VOIES ET DES RAMPES
mfra, p. 208-209, n. 154 \\'. F. Rl:I"-rKI '
loure] (t1i_:. ï9 et 221) I'i1.'. 'ur la droite, un édifice
siècle ,l\'ant notre ère, Jans lequel on retrouve les
;
" Zur Ziegelrnmpe Je, Papvru-, Son ?xis?ence est intéressante, car ce tvpc Je struc- u imprcn.mt t n li" u ilonnc ou trois pilier ou trois Les rampes des pyramides les plus anciennes
Anastas: I » dans A.lwnemabche ture a ca1sso?1s (fig. 224) est évoqué Jan" le p.ipvru-. t.:rll" mur" \ u- en coupe est en chantier: un caractéristiques définies d'après les traces archéolo-
Forsc/mn1,;en li (Berlin, 1975), p. 5-9;
Anastasi I 4). l
giques 111 cheminement formé entre deux murs de semblent n'avoir consisté qu'en des tas de déblais
rem1"'""",lt.:e Je briques, dont le. assi es horizontale
régularisés. Le volume des blocs mis en œuvre dans
:
A B . .\D,\\\'Y, "The Three Construction
Problems by Scribe Hori (Pap. Ana-ravi I. Une rampe ayant servi à la con-rrucnon Liu "lll1t réi_:lée" :1 mtcrv.tllc- régulier par de touffe· hriques crues, talutés à forte assiette, caissons inter- Par la suite,
ces monuments l'explique peut-être.
14-17) .. dam zAs 110 (1983), p. 12.15; temple rarnesside de l'Assasif a été rcrrouvcc 14,, Ll',1IL1 ou .I'autr« \'éi_:ét,1ux favorisant la cohésion médiaires régulièrement espacés emplis de sable et latéraux parfois en
elles sont constituées de murs
matériaux Ji\'ers, plate-forme terminale de
H. \X'. F1scHER-l:LFERT, Die saunsche
E?le était constituée d'une musse Je débri-. rent?1r? Je Li <truc turc, occupent la totalité de l'espace souvent en briques entre
Strensclmft des Pa/rvrns Anastasi/, K:i. T ï ' pierre mais le plus
\X'iesbaJen, 1992 ou H. \X'. FhCHl:R- cee par ?es trm?cs Je palmier et retenue par Lie" entre LC" .. c olonnc- ». 'ur la gauche, est représen- manŒmTe aboutissant à la hauteur recherchée. un remplissage de terre,
lesquels a été installé
ELH:RT, Die sauusci»: Stre1tsclmft Jes murs lateraux faits Je blocs Je remploi arrachés ''1 1·1' tée une r.uupc Jeu in-rrucrion Je pente trè accen- Ceci, d'une part fournit la preuve que l'empirisme de débris divers. Quand la
d'éclats de taille et
,
n\l\'ait pas Je place dans la préparation d'un chan-
Pa/rvrns A.rwstm1 I G'berset?img 1tncl
h aussee d'H atshepsour, voisine. Une couche Je
:
Kommentar, .--\g. Abh. 44. WieshaJen ' ? tuée, ..,,111.., dllute pour pouvoir la faire « tenir» sur rampe doit franchir une forte déclivité naturelle, en
limon avait été disposée au sommer 147. tier et que toutes les dimensions, toutes les forces à
particulier pour passer de la Vallée au plateau
!986,p.121-132. Li p.ir. 11. Il est peu probable que, Jans la réalité, le
Outre ces nombreuses traces Je rampes, abon- appliquer étaient calculées et, d'autre part, apporte ne sont
libyque, les assises de ces murs verticaux
l46, A. l..\'.:?l\:C,, "The Museum's rampe" .ucnt été .iu-c-i raides alms que, parallèle-
Excavation, at Thebo, .. Jans dantes autour des Prrc1m1·J es, Pus rares prè-, Je.., , .
ment, on connait l'accentuation et la déformation une (mais une seule ) valeur de pente indiscuta?
!
épousent l'inclinaison du
pas horizontales mais
I
hauteur) Jont le-, Égvptiens étaient coutumiers n. 122-124 1J<.'m, Lifl, p. , ..,, car il ne semble pas
et des effondrements de rampes
; .
n. 115.
à El-
Je conser\'ation, d'être signalée. Elle se situe
.
'·1·' Raur,impe"; clan, I 1,IH III, I'· L)) ct
v1enne?t conforter les connaissances que l'on peut été talutés.
148. J. V!:RCUL'TIER, M1rgissa /, Paris, .,
Jam leurs Je-,sim 1:; 1• Au pied Je cette rampe, un n. 195, le même .iuteur ,1.!.!n,ilc· k, rL',tL''
d'enceinte à assises courbes que les murs de bordure aient d'emblée
en avoir la g t·issiere ·
J e M'1rg1ssa, une scène Je la .
homme -c livre à une act ivité mal définie tenant Kah le long Ju mur de mur ondulé avant
Il existe même un exemple
.
1970, p. 178-180, fig. 3-5. p. 204-214, : d'um, rampe av.mt environ 6"o Lk l'L'ntl'.
tom b e de Rekhmirê e t un passage Ju (fig. 226). Comme elle n'est pas
directement liée à les rampes à
fig. 11-20.
papyrus
' · Jans les maim Jes musses ovoïdes, peut-être des 154. H. RRl 's\l R, " Pap1ru, Ana,t.ist l " que le Nouvel Empire ne produise
A nastasi I. .
des
soit il s'agit des restes de la rampe d'amenée
Strc11sclmj1 des Pa/>)THs A.nu\lu11 I' 1'.:i.T 7.
?:?te, les v?s?i!es d'une « glissière à bateaux » <01?t de 10 à
150. ?. Jc varie
entre 6 et 12 coudées) et leur pente
G. DA\'11:S, The Ti1mb of
sentée, la rampe n'arrive qu'à mi-hauteur de la \X'ieshaden, 1992. Ct. s1t/>ru, p. I N-140
porte pierre qui
En
Rekhm1rê, pl. LX.
e e retrouves Bien q u 'ilI n , en reste que près Je
.
dernière assise mise en place. Enfin, les assises de
et n. 77. blocs Je couronnement d'une de
17° (17 à 30%). Les rampes de
construction des
visible à sa gauche
15 80 aurait occupé la vaste brèche pentes
.
du LM.-?.
B0\:Hb1E, Gm égyptien, Que estime qu'elle était originellement longue ,euk rampe :-i C\1Ss\1n, pourtant avoir des
m2' kon briques Je la rampe sont horizontales, assemblées 155· La connue
accolée pyramides semblent
dans l'appareil de brique, soit cette rampe
du sais-Je n
1909, PUF, Paris, 1992, p. 31
:
de m . Elle a prmc1pa l ement servi au celle, datée du règne 12-14° (21 à 25%). Une
· ·
e;.r
en carreaux et boutisses, et réglées elles aussi plutôt centrées autour de
à
de (:rnp,ort1on Jes pylônes) S. DO'.:ALX)'.:I, Moyen d'Aménophb lll, LJUi a ,er\'i ii démonter aurait été prévue
;
E
.
mâts les tours de corde, on montait jusqu'aux mâts 1 000 tonnes, ce qui est le poids estimé qu'aurait
suivants (installés plus haut le long de la rampe, eu, s'il avait été terminé, l'obélisque inachevé
s'ils ont jamais existé) et l'on faisait une demi-clé d'Assouan). Si l'on suppose l'emploi de la force
autour de ces nouveaux poteaux pour réassurer le humaine, et en se fondant sur les estimations faites
convoi. L: opération était répétée à chaque paire de à propos du colosse d'El-Bersheh ( un homme tirant
poteau jusqu'à l'arrivée du convoi sur l'assise en 1/3 de tonne), il n'aurait pas fallu moins de
cours d'assemblage. 1 500 hommes pour tirer au sol l'obélisque unique
Le fait de mouiller le sol le rendait très glissant de Karnak, le plus grand de ceux qui furent effecti-
et une équipe de traction arrivant tout de suite vement érigés.
après une autre aurait eu de grandes difficultés à Si l'on suppose que les ouvriers étaient répartis
marcher sur une surface à la fois boueuse et incli- selon quatre cordes de traction (3 7 5 hommes par
née. Or, il n'est pas rentable d'attendre le séchage corde), de part et d'autre, la longueur de chaque
de la couche de limon pour amener le bloc suivant. file serait de l'ordre de 400 mètres et d'environ
C'est donc la quantité d'eau nécessaire et suffisante 250 mètres si l'on considère six cordes (250 haleurs
au glissement qui devait être versée, aux seuls par corde), ce qui semble être un maximum car la
endroits voulus, afin de ne pas inonder l'espace où largeur des rampes et des voies ne pouvait être
Fig. 227. Partie de l'échafaudage de
brique encore visible dans la première les ouvriers marchaient. Sachant que, selon les cas, considérablement élargie. Ce nombre de manœu-
cour du temple de Karnak [P1 sur le une à quatre files de tireurs étaient engagées dans vres permettait donc de tirer l'obélisque à plat à
plan de la fig 230). au revers du môle sud
l'effort, la zone mouillée devait nécessairement être raison d'un tiers de tonne par ouvrier, la limite
du 1er pylône [XXXe dvn.l. Son aspect
découpé a longtemps fait l'objet d'une strictement limitée à la trace des patins. Ces deux absolue étant d'une tonne par individu d'après
interprétation erronée . il ne s'agit pas des
lignes parallèles de terre mouillée devaient ména- Chevrier 158• En réalité, cette équation est un peu
vestiges de caissons mais de traces de rem-
ger un espace central sec. Les tireurs auraient surévaluée puisque, dans l'expérience menée à
après l'abandon du culte d'Amon, la
également pu être répartis sur les côtés - également
ploi
zone a été habitée et des pièces utilitaires
Karnak, six hommes tirent 2 m3 soit cinq tonnes
(ce qui fait 0,833 t chacun) et qu'elle ne vaut
que
ont été creusées dans la masse des briques
secs - et il est envisageable que ces cheminements
de l'échafaudage.
sur terrain plat lubrifié. Même ainsi restituée, elle
C aient été surélevés légèrement par rapport à la zone
fait néanmoins considérablement baisser le nombre
de glissement. Deux files d'ouvriers pouvaient ainsi
être placées parallèlement à l'axe de traction sans d'hommes investis dans l'opération puisque l'obé-
lisque unique de Karnak n'aurait plus nécessité que
n
Ces inclinaisons relevées sur le terrain ( 14 à L effort à fournir croissant rapidement en fonc- risques de dérapages. Par ailleurs, l'équipe descen-
six cent quarante tireurs répartis en quatre files de
30% avec un pic autour de 20-25°ti) paraissent bien tion du poid- du bloc et Je son traîneau, le degré dante, avec ses cordages et son traîneau déchargé,
devait pouvoir croiser la ou les troupe(s) ascen- cent soixante (4 x 160 = 640). Si l'on attribue
fortes par rapport à l'unique source textuelle .l'inclinai-on de-., rampes devait être maîtrisé. En
environ soixante centimètres de corde à chaque
antique, qui semble beaucoup plus raisonnable effet, quel temps fallait-il à un convoi pour parcou- dante (s). ce qui impose, de surcroît, une largeur
ouvrier, les cordes n'ont alors plus que quatre-
avec 7 ,5%. Elles doivent cependant être prises avec rir L1 longueur d'une rampe au stade de son plus certaine, autre contrainte impérieuse.
- peut-être vingt-seize mètres de longueur soit un peu moins
prudence compte tenu de l'état actuel de cc- grand développement L'effort de traction pouvait- La présence de paires de poteaux le nombre
de deux cents coudées. Sans augmenter
?
planches de bois (à l'instar des :ones les plus -olli- horicontaux le long des rampes, comment gérer la pyra-
valables essentiellement pour des rampes de
longueur même du parcours, le remplacement d'un tions par où redescendaient les traîneaux vides les
citées des voies aménagées). Ces pièces de bois mides. Après ces constructions royales,
:
neau et le travail de réfection de la surface lubrifiée Lisht 223) de répondre ... pour la XXXe dynastie,
fondations Je mâts Je la rampe de (fig.
époque. En comparaison,
entre deux convois. comme des points d'ancrage qui permettaient,
par
l'inclinaison de la rampe du I" pylône de Karnak
LE CAS DU TRANSPORT DES OBÉLISQUES à partir des assi-
est de 8,5 %. Elle a été déterminée
convois.
L?rsqu'il fallait surélever une rampe, les un tour mort Je corde, d'assurer les
cordes:
ouvners récupéraient les pièces de bois pour les Chaque traîneau aurait été muni de quatre de ses inclinées qui subsistent.
pour assu· Tirer un obélisque au sol posait le même type
En remployer, sinon on en trouverait noyées dans la deux pour tirer, Jeux dites « de rappel» déplacement d'un important
du
masse de la rampe de Karnak, ce qui n'est pas le stopper la problème que le LES ÉCHAFAUDAGES LOURDS
(fig. 227 sq.)
rer la charge. S'il était nécessaire de caractéris-
du
c.as. Il faut donc suggérer l'existence, sur le chan- étaient rendues et colosse de pierre, opération dont les
de progression, les cordes de rappel sont connues. On doit donc que
tiques essentielles lourd »
Th tier, de stocks de pièces de bateaux usagés, fournies les cordes de traction relâchées. À l'inverse,
quand
longues files C'est par la formule « échafaudage
:
© pour les besoins de la construction et réutilisées de les cordes de rra:· restituer, à l'avant du traîneau, de l'on peut le mieux définir les
volumineuses structu-
la progression pouvait reprendre,
,
. , _..-- P7
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I
I .
230. Plan général l'échafaudage de Karnak d'après les vestiges actuels et les documents
c?s 1?ova?1x ?le calcaire, il fallait vider l'édifice (pour
Fig. de
photographiques anciens.
le remplir_ a nouveau au fur et à mesure que se
Pl : partie encore visible de l'échafaudage oriental du môle sud
superposaient les assises de granite). Pour R.eisne; les photographies anciennes et démolies au cours du xx- siècle.
P4 P2, P3 et P4 parties connues d'après
.
!' opé,ration n'était pas insurmontable; il estime que PS . partie conservée de l'échafaudage le long de la face orientale du môle nord.
228 n ct.uenr pa- évacués très loin puisqu'ils devaient Fig. 231. Coupe du môle nord du premier pylône de Karnak (XXXe dyn.) et de ses
échafaudages est et
-ervir :l nouveau peu Je temps après. ouest à travers les massifs de briques crues P3 et PS (voir plan fig. 230).
Fig. 228. Coupe des vestiges de l'écha- tas de terre sur lesquels sont fondés les massifs des échafaudages.
faudage du monument funéraire de La -cène de construction de la tombe de A et B :
du mm?ent où l'on commença à bâtir en gros le" « piliers » Je l'édifice en chantier; il est fait
parement est moins accentué que celui du ?;rnr
mastaba une tranchée (T), qui devait être
,
ocs. Il est d ailleurs connu de' s !'A nC1en E mp1re,
. .
aspect soigné, analogue à celui d'une belle d' Amon-Rê. Un édifice pharaonique en cours de
Fig. 232. Face orientale de l'angle de
l'échafaudage au nord du l'" pylône de
enceinte, ce qui n'était pas négligeable sur le plan construction disparaissait complètement, comme
Karnak (XXXe dyn.) La flèche marque la esthéti4ue, compte tenu de la longue durée du on le constate ici, à l'intérieur des échafaudages
gau-
face de contact entre l'échafaudage, à chantier ct Je la nécessité pour le temple de conti- servant à le construire. échafaudage progressait
I..'.
che (massif P6), et le retour de la rampe, à
droite (massif P?), dont les assises sont
nuer à fonctionner malgré les travaux. Ceci nécessairement en hauteur au même rythme que la
légèrement en pente. Cette dernière prend pouvait avoir une importance toute particulière construction de pierre, assise par assise. On peut
appui sur un volumineux tas de terre.
droite, des
dans le cas de l'entrée majeure du grand temple estimer que la hauteur du pylône et celle de son
On ne tiendra pas compte, à
vestiges d'une construction
tardive implantée dans la masse de la
pas des grandes hauteurs étaient de simples quanti- des traîneaux soit aisé (arriver, tourner, repartir); Les assises de briques de l'échafaudage
tés de terre accumulées aux endroits nécessaires. - une surface Je travail assez vaste pour que les sont horizontales tandis que celle'> de la
mchnaison
rampe suivent une légère La
Au lieu d'être évacués, ces importants déblais ouvrier- puissent évoluer efficacement et sans rampe, qui se dirrgeart depuis le Nil vers e
pouvaient être récupérés à l'infini. En revanche, il danger. pylône selon un axe perpendrculaire à ce
formait un coude Juste avant de
n'était guère prudent de continuer l'échafaudage La solidité était assurée par le caractère massif
dernier,
partie centrale
desservir l'échafaudage. La
de cette manière sur une grande hauteur. Je la structure, pleine, homogène et incomprcssi de l'échafaudage a été retirée de tacon J
Au-delà de deux mètres, l'échafaudage de hle, constituée par les assises de briques crues. mettre en valeur le volume de br que
entourant de tout côté l'edifrce de pierre
Karnak montre des assises Je briques crues qui sont L horizonrnliré et la régularité du plan de travail en construct on
parfaitement horizontales lorsqu'on les observe du étaient parfaites et les dimensions de celui-ci très Fig. 234. Entre le massif Pl de l'echalau
côté du parement mais qui présentent une nette confortables, puisque sa largeur équivalait de dage et le parement arrentai du mole <,ud
courbure descendante vers l'extérieur si on les chaque côté à celle de la surface du môle lui-même. du I'' pylône de Karnak (XXX' dvn ], subsrs
tranchée qur été en grande partie
regarde en coupe (fig. 231). Cette dernière carac- Au nord Ju pylône, une importante partie de te une a
ceinte. Elle est due au fait que la structure est obte- endroit sur une quinzaine de mètres de hauteur, chafaudage, qur est vertical, naissart une
tranchée au fur et à mesure de l'élévation
nue à l'aide de briques non liées et qu'elle respecte montre que celui-ci avait un parement régulier des assises. Celle-cr étau requherernent
165. ].-CL GOL\'IN, O. ]AUBERT et oui,
les règles appliquées en ce domaine à partir de cette présentant un fruit très accentué à sa partie infé- comblée par des déchets de tari le dont le
«Essai d'explication des murs à assises époque tardive, comme on a pu le démontrer à rieure et qu 'il effectuait des décrochements (un
volume était ainsi partiellement absorbé.
courbes à propos de l'étude de l'enceinte Ce comblement offrait en outre l'avantage
propos des grandes enceintes (massifs auto- seul est conservé et nous en avons restitué trois par de limiter la salissure des jornts par la terre
du grand temple d'Amon-Rê à Karnak »
stables) 165.
dans CRAIBL nov.-déc. 1990, p. 905- hypothèse fig. 2 31).
;
des briques Enfin et surtout, y réserver des
puits sur la hauteur de quelques assises
946. Les assises des échafaudages plus anciens (vues Alors que les briques constitutives de la masse permettait le contrôle du frurt de la
166. Les linteaux de ce pylône étaient en coupe) étaient horizontales comme c'est le cas de l'échafaudage ne sont pas liées entre elles par?u maçonnerie à l'aide d'un fil à plomb
en grès et non en granite, comme il a du monument funéraire Khentkaoues à Giza
parfois été écrit. La confusion est due au mortier, celles du parement sont au cont:ai?e Quand la tranchée devenait trop large, le
nouveau massif de
(Ve dyn., fig. 228) ou celui du monument figuré na brique prenait appui sur
fait que des fragments de linteaux en gra- soigneusement jointoyées. Cet épiderme, qu'. ce remplissage et ses rehaussements pro-
nite, trouvés près du Jcr pylône par dans la tombe de Rekhmirê (fig. 225). On doit que l'épaisseur d'une brique, présente plusieurs
gressifs, assise après assise, redonnaient de
Chevrier, ont été pris pour les débris de noter cependant que la majeure partie du sommet
son couvrement. Ils appartiennent en fait rangées de trous régulièrement espacés corre:pon- la largeur à cette tranchée.
de l'échafaudage de Karnak était elle aussi echa-
au Vile pylône et ont été transportés là
à horizon- dant à l'encastrement des pièces de bois des
l'époque romaine ou aux temps byzantins tale, et ceci précisément du côté du môle en cons- faudages légers qui servirent à sa finition. Il ress?m-
pour être débités en meules. Rectifier
truction, comme l'indique la forme des assises ble beaucoup à celui de la grande
enceinte
l'attribution de J. LALFFRAY, « Note sur
conservées. Dans tous les cas, on cherchait en effet "l ,était ·
protéger la
les portes du I'" pylône de Karnak » dans proprement dite. S on roe de .
Kémi XX ( = Karnak Ill, 1970), p. I à obtenir avant tout un plan de travail 1., omposa1t
·
la
il tallait prévoir und·ispos1t1 · chaque assise ? Les Égyptiens n'auraient pas monté tâche achevée. Il est invraisemblable, pour une
·r
pour .r--urcr le contrôle de se· cotes (fig. 235). un échafaudage de chaque côté du monument et économie raisonnée du travail, que l'on ait imrno-
Au nord de l'échafaudage, un étroit massif doublé le volume des matériaux à utiliser si des bilisé l'équipe en charge de la pierre le temps que
tr.in-ver-al (P6 -ur b fig. 2 30) raccorde l'échafau- raisons impérieuses ne les avaient poussés à le faire. l'équipe responsable de la brique rehausse la plate-
[existence d'une plate,forme de travail, de part et forme, surtout sil' on évoque le nombre important
d,1?e et une m?1-.?e de briques crue· importante qui
d'autre de l'assise à construire, suggère que la d'hommes engagés et la cadence de construction à
pre-ente, du Cl He du parement (à l'est), des a ises
moitié des blocs devait arriver d'un côté et l'autre maintenir dans le cas de grands projets qui visaient
111cl1110e-. clon une pente de 5 ( 7 % fig. 232 et , ;
moitié du côté opposé. Il aurait été absurde, en l'établissement d'un complexe entièrement neuf
2 3 3). L'111d111,11-.on de-. briques comme la po ition
effet, d'utiliser un seul côté de l'échafaudage et de (chantiers de Deir el-Bahari, du Ramesseum, de
de Le m.i-e-i! mdiqucnt que l'on est en présence
faire traverser aux blocs toute la largeur de l'assise Medinet Habou). La logistique évitait de laisser
dunc partie lie L1 ?rande rampe d'accès à l'écha
pour les poser du côté opposé à leur arrivée alors une équipe inactive. Ainsi, quand l'équipe
f,1ulLl?L'. Pour une hauteur d'achèvement restituée
« pierre » avait achevé la pose de la moitié ouest
du
:i 32 ru, L1 lonuucur de cette rampe peut être e ri- qu'il existait un échafaudage de part et d'autre du du côté est.
môle, on lui donnait l'ordre de passer
mée :1 cnvm )11 b4L m. Elle n'était compo ée que mur en cours d'appareillage. Dans le cas de
[équipe « brique », qui avait elle aussi terminé son
d'.1-.-.1-.L'" lie brique- crue et -.e fondait, comme Karnak, il est logique, au contraire, de penser que
ouvrage (dans l'idéal), s'installait alors à l'ernplace-
236
l'éch.it.rud.utc. -ur de volumineux ta de déblai. l'on a mis en place les blocs de la moitié ouest du
ment quitté par l'équipe « pierre » (c'est-à-dire à
l'n dét.ul import.mt mérite de retenir l'atten- môle à partir de l'échafaudage occidental et les
Fig. 236. Angle de la rampe nord asso- l'ouest) pour surélever l'échafaudage et ainsi de
t ion l'.rn?le -.ull.mr qu'effectue la grande blocs de sa moitié est à partir de l'échafaudage
ciée à l'échafaudage lourd de Karnak. échafaudage, auraient atteint 32 m environ -.1 le-. :1 :
suite. Les équipes alternaient successivement et
avant de l'enceinte à assises courbes de oriental.
travaux n'avaient pas été interrompu- l(,ï. eru.cmr c (h?. 2 30, R), une partie de la rampe (Pi) haut
En
sans « temps mort» à chaque assise de bas en
la 'fXI.! dynastie, subsiste le massif de
c-r cru.ore ,1dn-.-.ée. l Jr, lorsqu'on la regarde depuis Une raison déterminante a incité à choisir cette
briques crues P?, vu vers le sud. li consti- Entre l'échafaudage et le parement du pvlône déroule- de l'édifice, ce qui entraînait, une assise
sur deux,
le n. .rd. on peur u m-t.itcr que le-. as sise de brique solution elle découle de la cohérence du chantiers
existait une tranchée (remplie de déchet- de Lulle, un décalage entre les niveaux des
:
tuait l'angle de la rampe qui développait sa
pente vers le Nil (vers la droite).
fig. 234) dont il semble possible d'expliquer L1 t? me- dc-i cndcnt toute- en direction de l'ouest, c'e t-à- ment des chantiers. On sait que les édifices pharao- montrent les gra-
« pierre » et « brique », comme le
L'inclinaison des assises est perceptible en
dire ver le \:il (h?. 236). Ceci prouve que la rampe niques étaient construits assise de pierres par assise va de soi que la
partie basse, où elle n'a été altérée par tion (fig. 235). Sa paroi, du côté de l'éch.ifnud.rec. à niveau phiques de la figure 7 (a23 et b). Il
cftcc t u.ut un \ïLl.?L' .i .inulc droit qui épousait celu de pierres et que les blocs étaient amenés devait accompagner celle
aucune installation postérieure
n'épouse pas le fruit du parement du pvlônc, m.11-. devait les poser à l'aide surélévation de la rampe
lie l'enceinte ct que -.,1 partie la plus longue rej» en face de l'endroit où l'on
Fig. 237. Restitution de l'alternance reste verticale. Au fur et à mesure que l'éch.it.iu- terre crue. Ainsi, de l'échafaudage à chaque assise.
de rampes faites de briques de
à la
À l'observation de la restitution proposée
des équipes en charge de la brique (B)
dage s'élève, la tranchée s'élargit donc puisque le ?n,11t le ruvc.ru Liu -.ol en direction du Nil. Le bout
avec celles en charge de la pierre (P).
lorsqu'un parement de pierre était posé d'un à
pierre
figure 23 7, on constate que le chantier « »
a. Les équipes se trouvent au même travail qu'il était possible de faire
l'autre du môle, le
l'autre du môle en continu
niveau quand les ouvriers du chantier
terminé. On ne passe d'un parement à
à partir de l'échafaudage était
; Est
Ouest
alors que le chantier
I
comrnen-
niveau de la 4' assise à l'est (en B7), ceux pouvait aller plus avant et, pour pouvoir « brique » doit traverser entièrement le môle de
fallait surélever le
du chantier pierre entament la pose de
cer la pose de l'assise suivante, il
« »
et de B7 à
la partie ouest de la 4' assise (en P?). Ils se
P1 - -----
hauteur équivalente pierre pour changer de côté (de B6 à B7
B1 niveau de l'échafaudage d'une
"'
probablement les deux
trouvent donc aussi au niveau de la
I
P6 -t équipes chargées de BS). La rampe alimentait
4e assise.
Bs l à celle des blocs posés. Or, les d'autre du mur ou du
Ps p4
n'étaient pas les mêmes échafaudages situés de part et
b. Les équipes travaillent chacune à un
83 ces deux aspects du travail
niveau différent les ouvriers du chantier :f P3 P2
car elles mettaient en jeu des corps de métier diffé- môle à construire.
--
« pierre commencent maintenant la pose
»
?
P1 Po 81
de la partie orientale de la 5' assise (en P8)
et marchent alors au niveau de la quatriè-
me assise de l'échafaudage (B7) Au même
moment, les ouvriers du chantier « brique »
Ouest
a --- Est
P1
167. La hauteur de 43,5 m mentionnée Ps 85
par D. AR.'sOLl\ La/3, p. 199 est nette-
ment trop élevée, à moins qu'il ne s'agis-
p? B3
8-t
__ ___, 168. Al RIRI, J-CI. (,l )I\,?,
S. I
se d'une inversion de chiffres pour P1 J.-CI. (il))\)?, LEg:,-/){l' fl'Sll!lll'l' I ?Ill'.\ L'l
:
Chapitre 9
rJ f""J
r
-.!J.!J ;J
Le gros œuvre, première grande phase de la v.mnblc-. C?pendant, les scènes les plus fréquem-
construction, comprend l'accomplissement de tow, ment attesrecs devaient avoir un caractère essen- Fig. 238 Scènes de << moulage de la
brique 11.
les travaux lourds allant du creusement de? fonda- tiel d,m-, la mesure où elles ont été privilégiées
agenouillé,
Coiffé de la couronne-ottf et
tions à l'achèvement de la pose des blocs. p.irmi route-. le:-. autres lors de leur commémora- a.
brique du
Thoutmosis Ill moule la première
tion, en particulier l' évocation de l'épisode de la temple (le moule à briques est
representé
1. P BARGL'ET, « Le rituel archaïque de
mi-.c en tension du cordeau autour des chevalets ou Akhmenou de Thoutmosrs Ill
fondation des temples de Mediner Habou
Rites de fondation vu de dessus)
22 er pl. I.
L'édifice de pierre construit par les anciens I' époque ?récn-romaine que les scènes de ce rituel exemple tardif de la scène de
b. Dans cet
2. J.-Cl. Gorox. Dieux-gardiens, p. 124-
dit « de fondation » 4, qui illustrent les étapes esseo-
Égyptiens pour l'accueil terrestre des manifesta- confection de la première brique, Ptolémee
129 er 145-148.
tions de la divinité reçoit les éléments constitutifs ticllc-. d'un véritable chantier - bien que Pharaon VIII est debout et la démoule sur un petit
mon-
3. Pour les documents les plus anciens, support, les versions plus anciennes
voir : VA:--;L,IER, :\fonuel J'archéoloKie
de sa sacralité au cours de cérémonies rovalc- qui en "t iit le -eul acteur humain-, sont les plus déve- traient l'officiant, contormernent à une
J.
ég:;prienne li : les grandes époc111es, Picard, ont peu varié au fil des siècles et que I' on J loppéc-; Elle-, '-t HH présentées ici, dans un ordre qui réalité encore actuelle, à genoux Pronaos
du temple de f\11ontou a Tod
Paris, 1955, p. 662-663 et n. 1-2. coutume, à partir des scènes figurées, de nommer -uit le procc-vu- technique. (période ptolernaroue)
Adjoindre les informations sur la pierre
« rituel de fondation » du temple. Avant I' époque 238 a
de Palerme dues à G. GODRO\: (Études
sur /'Horns Den, Cahiers d'Oriemalisme, ptolémaïque, peu de textes apportent de réelle- 1. Le roi manic I' alidade 'i servant à fixer l'orien-
Genève, 1990, p. 105-147). Voir encore,
informations sur les actes alors pratiqué- 1. Le ta tit ln Liu temple (la scène, qui apparaît dans le
utilise des matériaux inertes pour créer l'abri du
prêtre fondateur, assisté des manifestations divines
infra, n. 4.
temple égyptien étant considéré comme un être texte du rituel, n'est jamais illustrée dans le
4. B. LETELLIER, « Gründungs-
de circonstances, Thot ou Seshat, qui incarnent
divin dont l'énergie créatrice transfère vers la terre
vivant, les gestes matériels du constructeur prépa- prourarnrne iconographique des temples). Cette
cerernonien » dans LA 11,6 (1976),
alors les deux temps forts du geste de prise de une parcelle de sa substance. Il est lui-même un
être vivant, doté d'un nom - donc d'une
col. 912-914; S. EL-ADLY, Das rant le terrain sont assimilés aux préliminaire- orientation c-t déterminée avec soin et les visées exis-
Gnindungs- und 'X'eiheritual d'une naissance qui correspond, au terme du chan- ctrectuéc-, -ur le-, nxtrcs ont une valeur aussi bien possession du sol exécuté par le souverain le ;
tier, lors de la dédicace, à la prise Je pm:-.e?sion pratique que svmbolique. Pharaon et des acolytes non). premier, sous la tutelle de Thot, garant du verbe devenir matrice, puis
J.-Cl. GOYO'.'J, Compte rendu de l'ouvraze croissance. La terre élue doit
créateur divin, place la construction dans l'ordre
"
de S. EL-ADLY dans Bi Or. XL 3-4 du lieu saint par une parcelle Je I' énergie divine (lc-. prètre-. purificateurs) pointent l'instrument 9. Sur le sens à .lonncr ,lll terme ég,r-
berceau et armature - ossature devrait-on dire du
-
(!983), col. 351-354; ].-Cl. Gom". déléguée sur la terre par le principe divin universel". ver- la Grundc Ourse, la position d'Orion dans le
nen llll'sklicnc1, v.ur: J. Qt \lld l\l l R.
logique de l'univers et lui donne son caractère
Le Slw1, OLA 2, l 97S, !'· 154-1 'i'i
miracle d'animation que sera l'entrée du souffle
essentiel de « ciel sur la terre » le second, où
d1c11
].-CI. GOYO\I, Bâtisseurs clc Kunwk,
;
p. 36-39. ciel Ju -ud servant de point J'alignementdedépart D. MEEK:>, Anncc Lc.\zcr1gn1/1/uq11c I, l 9K0,
;
divin manifesté.
LE RITUEL duns la recherche de la direction souhaitée. p. 1 T: ; 1,lèin, ()/> ,·zt , li ( 1 % 1). p. 174 ;
Ses hat - la mémoire incarnée, l'annaliste du verbe
divin - intervient à son tour, complète la mise en
5. G. Gorox, « Le grand cercle d'or du idem, o/> czt, Ill ( 1%2). !'· 1 î2 .l\èc
temple d'Osymandias ,, dans L' olv.crvatcur célcvte est toujours placé dos au sud hihli()graphic récente j-Cl. c;, 1,\ 1'-, 3. Pharaon moule la brique-mère des racines du
conformité du projet avec le principe de Maât, le
;
BIFAO LXXVI (1976), p. 297-300, sur Dans la pratique, le « rituel de fondation » répé-
par référence à Orion et l'axe que détermine sanctuaire (fig. 238 et fig. 83). Ses gestes sont
sa dan,Bz. Or. XL î-4 (19Sî), c,,I. 151.
les instruments de visée mis en œuvre '
rend positif face aux puissances du chaos et l'inscrit
·
n. 5.
ret?ace ces événements en une succession logique, visée est nécessairement une ligne sud-nord, pour chaque paire de briques. Les
G. VITI\1A"\I, « Orientierung ,, dans
déter- tés quatre fois,
LA IV /4 (1981), col. 607 -609 avec mais totalement théorique, de gestes ayant une conforme à la conception égyptienne de l'axe 10. Pour l'accouchement. v. .ir : dans l'infini du temps cyclique. En outre, la indiquent que le geste exécuté par l'officiant
et côtés du futur textes
bibliographie complémentaire, col. 608, portée symbolique et imitant les véritables actions terrestre, idéalement marqué par la direction du
G. LHER\RL, fas,11 s11r la mcdccïllt.' cg:,;/>-
mination des quatre angles de l'édifice en
n. 6 en dernier lieu, R. SV,DEL\1AN\:, ucnne de l'e/J()yzœ /1hmw1rnq11t.', P,ms, 1956,
directions cardinales respec- a pour but de donner l'assiette
;
techniques. De ce fait, certains moments sont cours du Nil''. Dans certains cas, il semble que le édifice, conforme aux berceau » (meskhe-
le" berceau
même temps que créer son
r. 108-109. Pllur .. de", tem- «
Die Grof3en PyrnmzJen t·rm Giza,
par les
systématisés à partir d'une démarche idéale qui lever héliaque de Sothis (Sirius, constellation du paires de hriquc-, dès le
ples, fair ck tées par la visée préalable et matérialisées l'image d'un enfant
net9). Le nouveau bâtiment, à
ADEVA, Graz, 1990, p. 252-256 er fiu ·
Chien) dans le ciel méridional, concordant avec la A. KI!l:HE's, Rumcrndc des hommes, est ainsi mis au monde
du
l'entreprise humaine à accueillir la présence
K.
Antiquity» dansJARCE (1991), 28
p. 155-185 idem, "The Merkher "
1 on peut relever dans les terrains alluviaux proches position d'Orion, ait pu marquer le moment favo- lnscri/1tums, ll 6 (1971), p. 325-326. de l'accouchement. Encore
vivante dans les
dans micro-
divin sur un espace qui devient alors le
;
de la Vallée (fosse de fondation, remontée Je l'eau existe de nombreuses at test at ions pusté- tradition était,
rable pour les observations J' implantation campagnes de l'Égypte moderne, la
Varia Aeg:;ptiaca 7 Il ( 1991), p. 5 3-68 7.
;
neures dans les textes de f?md,1tilln l'univers divin.
voir également O. AR.,"JOLD, LiiB, :
phréa?tique, garnissage au sable, etc.) mais qui ne d'Edfou et de Dcndara, cf. J.-CI. (J\ m 1?.
cosme, à l'échelle terrestre, de rappelons-le, que la femme en gésine s'isole avec
p. 162-163 s.v. "Me?en "·
La sacralité de l'emplacement
dévolu aux accroupie sur une
peut etre généralisée sur les sols rocheux du désert plante les jalons et les chevalets autour accoucher
les sages-femmes pour
dans
' 2. Le roi Bz. Or. XL/3-4 (19Sî), (\)I. 35 3 ct
être soulignée
6. J.-CI. Govox, dans Bi Or. XL/3-4
et encore moins dans les spéos ou hémi-spéos, n. 5-6, références à ces documents. angles et aux faces de l'édifice doit ;
terre en;re les?uel-
desquels est tendu le cordeau qui délimite
les
0983), col. 352, n. 4 avec bibliographie.' séquence paire de grosses briques de cru?,
Dès l'Ancien Empire, quelques tableaux gravés c'est d'elle que découlent, dans la
le pomt d accueil du
réelle - les quelques linges formaient
Ch. Ainsi, l'espace 11. Voir les textes d'Ed}<JJi Il, 61 ( 1)
LEITZ, Studien zur iigyptischen
contours Jc l'édifice (peel) sheser). ;
- portée pratique
Astronomie, Àg. Abh. 49, 1989, p. 67_69 sur les monuments montrent Pharaon accomplis- rout Vil, 48 (7-8) et TôJ n 14 7 qui indiquent rituelle, les épisodes sans
'
qu'occupera le monument de pierre est la rnmposition de ces
briques mères oh- apparente, nouveau-né 10.
qui s'intercalent, hors d'une logique
p. 61-66 (Edfou).
un mélange de
:
sa?t certains gestes fondateurs devant la manifes- d'abord sacralisé, car l'acte rituel tend à distinguer han ct aromates (styrax cr gommes-rési-
observa- Dans le moule, Pharaon verse
7· Ch. LEITZ, op. cit., P· 58-60 en revan- ;
:atlon,d? ,la divinité à qui le nouveau temple devait l'emplacement choisi de ce qui l'environne,
en nes) sont introduits en solution alcoo- dans un processus matériel conforme aux limon, d' oliban et de résine
de térébinthe dissoute
che, la proposition de cet auteur pour
relever à propos des
une orientation se référant à une ligne etr? dédié. Le programme iconographique n'est pas construction
lique dans le mélange de sable, limon ct tions techniques que l'on peut 11.
dans du vin I.: amalgame de terre arable et des
indiquant le périmètre réel de la eau que le souverain place au sein du
l'édifice dont le tracé a été liquide alcoo-
solaire est-ouest (p. 70- 79) ne paraît toujours le même d'un édifice à l'autre. Il comp- connues fondations 8. En effet, grains aromatiques mouillés par un
guère à retenir. projetée. Les représentations pariétales moule; voir A. Mr\RIEn·1:, Dcncléruh I,
une œuvre humaine qui
rend des épisodes dont le nombre et l'ordre tant que «» pl. 21 A pour le mélange avec
du vin. défini n'est pas seulement
sont (pl. XVI) montrent le pharaon en
m Ta caostrnctiao pbaraooiq.ne 221
tranchée de ut, d e
Fig. 239. Le roi creuse la sorte que ceux-ci peuvent avoir servi d e rapp .
. , , .
, .. , . , déposées
, ,
reprises ct aux quatre angles cl e l a crosse de
- .
,
,
evnterument
.
1
. .
Toutefois, comme pour les dépôts de £0 nd ation qui 1,
.
.
-ur la menace qu' un tel geste entraînait est du chaos des origines - et la source de toute
mation des graines végétales confiées au sol (époque ptolémaïque, regne de Ptolémée V vie
en son bipartisme traditionnel de la Haute
humide et dont les germes vont remplacer les corps compensé par une série d'allusions à des actes litur- Epiphane)
Noun aux origines. même,
puisque le monde est sorti du
du fleuve assure
solides qu'elles étaient avant leur enfouissement. gique...,, accomplis nécessairement lors du défon- et Basse-Égypte, dont le cordon
immuable du sud au
Les matières odorantes que le roi enfouit sont, en çage du terrain choisi. lutter contre toute influence néfaste l'unité, suivant la direction
6. Afin de
e?fet, définies par les textes comme des « grains » Toutes les civilisations humaines, depuis l'aube inviolable le lieu de la naissance proje-
nord 2°.
et de rendre terre
des temps, ont fait du serpent le maître de la terre à l' in- Ainsi purifiée, la tranchée, creusée dans la
d aromates ; tout en jouant leur rôle fondamental tée, le pharaon purifie la tranchée en versant jouer un rôle positif. Dès le départ,
de purificateurs, ils deviennent aussi la substance et de se:-. entrailles et les anciens Égyptiens n'ont La réputa- humide, va
térieur des grains de natron (fig. 240). le corps d'un être
pas failli à cette pratique. Attaquant le domaine du [-Cl. G,Wll\:, dan, fk Or. XL î-4 par le temple est protégé comme
tion purificatrice de cette substance est connue
16.
même d e l' engine d' une vie neuve. Pharaon tasse
· ·
le mélange, démoule la brique et la met à sécher sur d'Edfou indiquent 'il faut .utcmdrc les textes aussi bien
17 que par son emploi cette base
LJU
berceau ». Le temple se développe sur
la tablette liturgique. En lui-même, le limon n'était acte créateur, annihilant par là toutes les manifes· "b limites de l'eau fraîche (c1ehdie1, lH. Le natron raffiné est d'une blan-
.,
momification pour assumer
rations néfastes de sa colère. Simple constat: à
quel \X'b. V, 25; 13cle1;s1dle11 10 et l) terme préserver solide et prend sa forme définitive
pas un simple matériau. Placé dans le moule manié cheur parfaite (signe de pureté) et sert à
l
pratique alt existé pour les matériaux d' apparei·1 6l pour la traduction et l'analyse des l'
nord « empêcher les mouve-
5
[trad. J.-CL Goyon].
toire au sud à El-Kab, au à pour
dè l' A ncien
principales scènes d'épandre le natron- :
successive- est indispensable
l'officiant employait les deux variétés
·
15. ].-Cl GOYON, Dieux-gardiens , p. 124- _es Empire l 3 ; dans les dépôts de fonda- domaine 15• bescn.
tion figurent souvent des mode' les d e fatence,
.
127. ..
UT Ta canstmctiau pbaraaniq11e
com por-
tent
.
, I' or, les pierres renommé es d e l'
arsenal d es
cou curs égyptien (lapis-laz u 1·I, turqumse
1 c
.
.
bl eu ·
' ains1
que Le l I, argent et du bronze S ans que l' •
on sach e
·' ·' J' .
re mdiq,
- dix-scpr - correspond à la q uant1te, unitaire
1. . .
. ,
po ur
Ue
dépôt? , ,
c-I raque d angle il n'en reste pas moms ,
.
vrai
, .
.
-
co I oru tu in Jc ses reliefs et plafon d s ou encore le
.
I.,1
'
·.
rlacage de.., riuuresM saintes
" o c , si so uvent re l evé. En
, .
1• ,
I a pierre u éternité. ils lui adjoignaient le ur nature
·
, .
repré-
?rése_nt dans les fondations des édifices 22. Or, il est réellement -ur le chantier à chaque fois qu'ils sainte la base des parois. Puis le roi ou son
plomb. Ce tableau, dont les textes sont de lecture prêtre-du-roi», avait pris en main
{tabl?3que le sa.ble avait aussi une valeur syrnbo- calaient une pierre :1 -on emplacement définitif. Il établir sentant, « le
21. En particulier EJfou II, très malaisée, semble bien, dans son intitulé, fer météorique réservée à l'acte
31 (14-15).
1:?e .L? m?ltttude de ses grains était un symbole e-r donc figuré en tant que bâtisseur du temple. Il l'aplomb de la l'herminette de
qu'il était de règle de contrôler ainsi
·
d'attouchement de
22. Voir infra, d eterrnte qui peut aussi· a voir just:ifié est celui qui pose la pierre raillée, le constructeur rituel et accompli le simulacre
. .
p. 2 et n. 78. 1e son ernp oi
31
I
fondatiorr'" (fig. 244). yeux. On avait ap-
23. S. ALHÈR.E, Lunivers minéral, p. 665-
d?ns ?n temple (demeure durable Ju dieu), bâti par excellence. Le geste est si représentatif des acti la bouche ensuite celui des
;
virés com truc trices qu' il est même retenu, dans n'a pas porté le doigt d'électrum,
relatifs à l'acte de verser le sable. Z9. S.-\l':s;l:Rll'-:, fa1w \'I Le Caire, 10. Aux époques récentes, un acte qui deux instruments que les
d'Anubis etc' est avec
S. 1,
. . .
pour ces
signification du sable explique encore sa présence I' écriture égyptienne, comme hiéroglyphe par les textes dans les liturgies
24. Gründungsbeigaben "
B. LETELLIER, " l975, n 499, p. 78- 79 au regard du
été figuré est évoqué nouveau sanctuaire, dessillés,
dans u? contexte funéraire tel que les apparte- déterminer les actions d'édification (fig. 361). 530: simula- yeux mystiques du
royales. Il consistait à pratiquer, devant un
Jans LA 1!16 (1976), col. 906-917. n P· 161-163 (règne de Septii1ll'
l'habiter. Puis,
M. Az1?1, " Découverte d'un dép;i; de ments internes des pyramides. Dans un édifice, il Le geste Ju rituel, ici, devient purement
symbo, Sévère). l'instrument utilisé est Li règlc-
ceux de avaient pu « voir le dieu » qui allait
cre de temple achevé, des rites analogues
à alimentaires
renouvelant la coutume des sacrifices
fondation d'Horemhcb au IX" pylône de que va klw\ connue dès le Nouvel Empire .ru
est do?c symbole et agent concret Je la stabilité Jes lique Jc toutes les opérations d'appareillage pour ranimer
Karnak" dans Kumuk VII (1982), p. 93_
Cependant, en
moins; le mi, Jans sa besogne .lc contro-
l'ouverture de la bouche, accomplis accompagnant le rituel, on avait déposé aux quatre
120; J. M. WEI'-:STEI'-:, FounJution ion?at1on.s ?t symbole d'éternité, double garant Je comporter désormais le chantier. le, est assimilé à l'être divin " dont le
l'oie
a perenrute de I' œuvre. l'intervention royale, geste est assuré quand ses doigts sont sur une momie30. angles les composantes de la grande offrande :
Deposits m Ancient Egvpt,
Universirv of une circonstance au moins, 224 et fig. 245b),
Pennsylvania, Ann Arbor, Londres, 1973. première
le peson » l trad. J.-CI. Govon],
au cou tranché (voir
encadré p.
imitée Je celle Ju contremaître posant la Cette indication montre à nouveau
que le
venue la patte avant
ainsi que la chèvre puis était
25. Sur 30· [-Cl, Govo», " Rituel de l'ouverture
ce point, voir S. At..:FR.ÈR.E 8. Le roi
présent e au diteu es b nquettes Ju véritable nature: celle
pierre Ju radier, retrouve vivant ou,
.
;
rend u un « traite, » d e la composition Esna, une ainsi que du gibier d'eau. Enfin,
.
corollaire de
cérémo- parcouru les espaces en
p. 130. mt1tu. es d? la composition pour l'époque gréco- 217) montre le souverain, dans le 224 pour le temple
temple d'Horus à Edfou, était ordonnée la qui entrait en
térébinthe et l'eau puis le personnel
; :
levier,
2 7. B. LETELLIER, dans LA Il/6, col. 908. roma?ne afin de rendre compte de la présence d'un scène évoquant le calage du bloc d'assise au J.-Cl. GOYON, dans I3i. Or. XL/3-4 les purifica-
;
avec son
à l'aide
(]983), col. 353 et n. 7. nie 31
sur les quatre flancs de l'édifice,
:
fonction avait partagé le repas
de fête
28. W. HELCK, " Opfertier " dans ce:t?m nombre de matériaux nobles ou semi vérifiant la verticalité de la fondation, leur office, aspergeant d'eau
LA lV/4 (1981), col. 594_596_ à fil à 31. Edfou IV, 331 (9-14). teurs avaient accompli
precieux, placés à l'état d'échantillons, calibrés en d'une règle verticale munie d'un curseur
ITT Ta coostrnctinn pbaraooiqne
225
ple solaire de Néouserrê (Abousir tiion ait pu en être élucidée sur le f on d ni que .
. .
GnmJw11;, und
dédiant la demeure à son maître » (fig. 246). Le
;
V" dyn.). des témoins arch·eo oqrques soient venus en confirmer la mise en œuvre
· .
S. EL-AllLY, Das
«
1
,.
t oujours,
.
p.
e O ff ran d e qui conclut I' ouver t ure d e la bouche, un groupe image montrant
quelque peu inappropriée car seules les premières
a la preparation de la grand . . .
chan-
pones du nouveau temple. ,dlumagc ,le, étapes pouvaient avoir lieu à l'ouverture des
résume à celle du naos, la niche protectrice placée
. .
rate ( fig. 245b) L es t extes, en revanche, indiquent que l'oie n'était pas la
I . . .
. .
·
Clcrgcs, consécration ct hymne, .l'accom-
tiers. Pour vérifier la verticalité des murs, pratiquer
seule vrctrrne un chevreau un t
aureau, des bœufs et d' au t res oiseaux aquatiques, canards et même grues, font
;
. .
« l'ouverture de la bouche
.
.
statue
e chevreau co mme I' oie d u Nil, aura la tete tranchée. Qu'en faisait-on?
. 1 1
. .
I
J.-CI. GOL\'IN, J.-CI. G. \Y\\?, lllîu.11c1m de
sacrée. La dédicace de l' abri divin sur terre n'
rituel se
·
t e tée momiüées
. . .
'
Kamak, 36- 39, d'après l'iconographie du cérémonial. Le
L es rites
·
.
d? presentation des têtes des victimes accorn paqnaient une circurnambulation de l'officiant, purifiant le lieu
P·
pas nécessairement l'acte ultime une seconde
. . .
royale du temple dHorus /1 Edfou ,om
en faisait donc) nécessairement, dans
de fondation avec quatre aiguiè
res e t quatre vases rouge s (I eur nom, desherout, les Prolémées. plus souvent s'y ajoutait un rite spécial de mise
formé sur l'adjectif « rouge», dérive étape.
pro b a bl ement de la couleur de la . .
ceram1que utilisée) En f orme d e .
. . .
. .
qu il y avait d'angles à l'édifice (fig. 245a). archaïLJue de fondation de, temples » pontife promulguait la règle de
fêtes et DE FONDATION »
les jours sacro-saints du calendrier des
dans RJE 9 (1952), p. 1-22; aux deux «
LES DÉPÔTS DITS
version; connues du Nouvel Empire alors
J. VANDIER,
« L'.oie d'Amon"
route le cycle immuable du temps
dans M onuments et Mémoi rn, J e I,; 1°11
r till rum Pwt mettait ainsi en moder-
3-20 précisant la notice incomplète
À toutes les époques et jusqu'aux temps
.
de
.
A Ee GEBRECHT
..
7 ( 1971), p. I publiées s'en '1j()UtC une troisième, par-
dans LA l!/3 ( 1976) 'co· 3 7 l-372, s.v. de vie, le
Réceptacle
·
"Giinseopfer "· I
t1clle, utilisée à l'époque romaine au tem-
dans la demeure du dieu. d'inclure dans les fonda-
enve- nes, a prévalu la coutume
sanctuaire devait la garder éternelle dans son
J. VAN ÜIJK, " Zerbrechen der rotcn Topfe
.. ple d'Esna.
"Jans LA Vl/9 (1986), col. 1389-1396. religieux35, un
créateur. Il tions des édifices, surtout officiels ou
loppe de pierre animée par l' esprit
35. Dans de très rares cas, des dépôts de
fondation ont été retrouvés pour des ou plusieurs souvenirs,
parfois inscrits et datés, et
entrait alors dans l'infini temporel.
tombesde particuliers : B. LETELLIER dont l'humilité surprend souvent ceux qui les
dans LA 11/6 (1976), col. 907, n. 15.'
m I a caostmctiao pbaraaoique
----- 9 I es faodatiaos
découvrent. Ainsi, par exemple, les « sacrifices de - de-, simulacres d'outils et d'ustensiles · dade,merkhet (fig. 24 7) et la fronde,bay46 (fig. 248).
, mim1ature gnomon (alidade?
maçons » occidentaux des XVf ,X\'W' siècles où une
.
comprenait déjà plusieurs assises de fondation en ment-, d' .uum.iux, brisés ou parfois entiers; onapu
raison de contraintes techniques, partoi-, en .un-r reconnaitre de" céréales, de pains, des 0 50cm 10cm refendue en encoche à son sommet, fichée vertica,
? ---1 lement dans le sol face à l'observateur. Celui,ci,
nombre non négligeable comme I' atteste le cu- du ?,îte,ni:,, du miel, de la farine, des fruits et du vin; I
IXe pylône de Karnak 37, ces dépôts pouvaient occu- de" ub-r.ince-, nunérules non métalliques: des 247 248 placé le cas échéant dans un cercle d_e réf?r?nce
per une position « haute ». Il v a là un indice éch.mnllon-, de pierre- ordinaires, du natron, du (tracé au cordeau tendu depuis le pomt ou il se
montrant que les cérémonies qui correspondaient J fad vert l Hl nt Hr ;
situe), peut viser la position d'une étoile à traver?
la fente verticale del' encoche. L'. axe du regard, qui
la mise en place d'un dépôt étaient accomplie", jus4u à maturité, soit préfigure; le ryttme q?oti,
·
lie'- éch.mnllon- matière manufacturées: de
dans la pratique, nettement après celle- que nou- t.ucncc, pâte de verre, etc. ; dien d'un culte, assuré sans relache, ou la presen, correspond à la direction del' étoile visée, peut être
avons évoquées selon le rituel et répondaient J une de" "uh t.mcc- métalliques fer, plomb, or (en ration des produits du travail des ?om1?1e?, reporté sur le cercle (fig. 249a) ou étendu su: de
:
circonstance particulière. La coutume de placer, (aliments, parure, vêture, fleurs et fruits? eta?t longues distances par l'implantation de jal?ns4'.
lm?t H t HI enveloppant des produits péri able);
36. J. PLT\::\?1, Le roman Jes momies, coll.
dans les fondations ou à proximité, une sorte de de::-tinée à inciter la puissance divine à mamtentr Puisque la visée d'une étoile est nécessairement
découverte, Gallimard, de" -ub t.mcc- oru.uuque autres que le produm -18 ,
Les yeux de la
« dossier commémoratif» de création ou de réno- ré-mc-, odoriférante , charbon I' ordre de I' univers et des cycles par la démonstra,
une opération nocturne, et que l e gnomon ? es t
Paris, 1993, p. 9 (bas, gauche); dépôt .ilimcnt.urc
utilisable que sous la lumière de la pleine lune, est ti
: de
conservé au Museum de Londres. vation d'une construction est une constante d.m-, ht)J',; rion du respect manifesté par l' human,ité e?vers, la
37. M. AZI\1, dans Karnak \'li, p. 94-96, la vieille Égypte, de I' Ancien Empire à I' époque - de" briquette" portant le nom du roi fondateur" reg I e eu1ctee « l a pr en11·e' re £()1·s » par l Espnt crea,
, , J. , 11
utile de rappeler que les opérations d' orie,ntation
.
38. M. AZIM, dans Karnak \'li, p. 112- œuvre peut accompagner I' édification d' ouvr.urc-, u iru.crnc lie" élément" du règne minéral, végétal résidait, alors tout ce qui contribue à l' entretemr
de l'année où elle se levait et se couchait
117 liste de tous les dépôts de fondation
er
du ran? la
après I' avoir suscitée devait y être présent.
:
n' impliquant pas nécessairement la pierre ré-crvéc .inun.il. élément humain est repré enté par la
connus jusqu'en 1982 voir, pour ceux ;
I...:
45. :'\11,1, ll.111, t-:t1rnt1k \'li. Il'" période d'obscurité et choisir un soir de pleme
Il apparaît, en tous cas, que la mise en pl_ace ?es
?1. 1'·
du « trésor » de Thourmosis ]"' à Karnak- au divin 3b. Des enceintes de brique crue comme pré-enc e de" produit- fabri4ués et Je outils ainsi .
l l)'-l.
lune, moins pour pouvoir faire foncttof7ne)r un
Nord, supra, p. 222, n. 26. celles des forteresses ou des réméno-, de lieux s.unt-, que par c clle d'un nom roval inscrit sur les témoins. dépôts dits « de fondation » pouvait être fatte bien
46. \'(11r m/>rt1, 1'· 2 I',, n. 'i ct
gn omon (un ,
simple fil à plomb pouvait su ire que
39. Forteresses Nubie, par exemple
de possèdent des dépôts de fondation N. Le plan d'un L ottrande du lléptn semble correspondre à une Lill, \l' après l'achèvement des fondations proprem:?t correc,
pour v01r ou l'on posait les pieds et placer
:
L\ AR\( )Il , l'· ] 1-,2. .
ble, ainsi qu'on I' a dit, que par la position de -,e.., 47. (i. lil ,Yl ,, ... LL' gr.lllll LL'rL le li'( ,r .lu
instrument sur l'astre choisi, l'observateur d.u oe,l,
Karnak S. ABD EL-H..\\1!D, « Discoverv
:
et ,1ppt1L1Ît comme un prototvpe de toute celles
of a new Foundation Deposit of dépôts si on en retrouve la trace, mai'> il demeure temple ll\),1111anlli,1, .. li.Ill,
la consécration définitive de I' ceuvre
putsqu _il? p_u
qui seront .iccomplic-, cn-uite dans le temple. au sol tmme,
o b tenatt par le f1·1 a' plomb un repère
.
Thutrnosis III» dans Karnak VIII (1987), fl/FAO LXX\'! ( il)76l. 1'· 2.-.9- "\0C. p()ur
être accomp 1.
par f ots a ors
·
i " l'i ronzon sur terre» de la astronomique ayan t pour obi·ectif I'
·... .
41. B. LETELLIER, op. cir, n. 4 2 ; à comme hAansseur uc
•
:
48. G (il 1)( 1,, s' ins?riva.nt
En dépit du fait que seuls des textes
ll,iu.1.\\'tm, p. (',l) "·l·
Karnak, les dépôts de fondation du mur entre deux assises, ou puits de plusieurs mètres Je d.1v1111te.
. , r' J, ç
L association u cc hnnrillons
. .
minéraux
.
d'un édifice.
a fatre
d·rns un contexte l.tturg1que c ontribuent
c
d'enceinte oriental de Thoutmosis III se , 49. État ,le, 4ue,tll1n, p()ur l'Anul'n ·
du oe l ,
·
trouvaient à « moins 1,50 m » des arases proches de ceux d e a I Emp1rl': R. Si \1111.\1\V,, /)1è grn/Jèn
mis en œ?vre par
c?mnaître l'essentiel du procédé tourner .
,
devait
.
VIII, exemple à l'autre tant en ce qui concerne leur 50. J.-Ph. L\l IR, tn,lllgle ,.icré ,Lm, les outils figurés -1
tellauon d e I a G ranuJe Ourse) L es
nité que requiert une cl emeure d.1vm e Pigments
.
. er .. LL' .
.
, .1.
.
.
l'Anctl'n glyphiques n'en sont pas moms n'ont 1ama1s eu l e
. ·
, eur
pour les vieux E' gypnens, entre cou
.
. . . I p. 55-7H; R. SI \[111?1\'.',,, 0/1. CIL, 1'· 256
EL-HAMID, op. cir, mtnnscque, ,
celle qu'ils connaissaient sur les chanuers ,
p. 41 (sable verdâtre
, cependant L). AR\/ 1u \ d'un mystere » ou
vou l u l eu r prêter sur le critère
de rivière). de tenter d'en définir la . l't n. 17 1·01r «
signification générale. Un enfin ree?oo ..
vtsee sont
.
1· '
·ts ,
Deux types au moms d' apparet ,de
.
, ies
43. M. AZIM, dans Karnak VII, classement grossier des objets retrouvés, , éluo·d'ee
llwldmg, p. 15 4u1 mar4ul' un CL'rtain
d, une« soer1ce mystérieuse
.
», surtout a propos l
symboliques, ont une fma ire encore mal ,·-'
·
I/
(hg. 249h) pour l'époque , mais d' un même dans les cas où ceci n'a pas pu être assuré. Le royale et il est probable que, dans l'organisation
- axe sud-nord
uont
J
e pomr de référence méridi ,
fait qu' elle diffère d'un monument à l'autre ne concrète des chantiers de construction, les mêmes
I
ona I etait .
Lu
l I n cr,
, .
,
hdiaque de Smus/Orion52
.
.., . .
le site
.. suffit pas à démontrer qu'elle aurait été faite par techniques de calcul après chaînage étaient mises
I
,
· Il s agissait
l,?\'Jlnt.
tout Le,
l mettre en conformité
le tracé hasard. L'orientation est une donnée d'une impor- en œuvre. Il faudrait toutefois se garder de voir,
de
e, itic c projctc avec les axes du mo
n d e. O r, elon tance et J' une signification symbolique trop gran- dans les multiples figurations connues, pariétales
I e mt xlc de pensée
spécifique aux vie ux E' .
des pour que I' on puisse supposer cela. Cependant, ou en ronde-bosse, d'arpenteurs munis de leur
, , gyptiens
I, ,lXL' qui prév.ilnit . .
er.ut celui de la Va li'ee la volonté d'orienter les temples s'adaptait à rouleau de cordeau59, les images directes de memb-
.
. e 11'
e-
mcmc, dércrmmé par le cours du fleu ve 1'
_
53
chaque cas particulier, et il n'est pas rare que les res d'un corps de bâtisseurs. Rien, jusqu'ici, n'a
édmcc religieux ?levait, en théorie, lui être 10ut
. ·
.
parallèle concepteurs aient eu à tenir compte de la présence démontré que les scribes-comptables géomètres
nu lll'fllend?et'.Lme. Lorsqu'il dévie d'édifices antérieurs, comme à Abousir (où soient intervenus sur les terrains des constructions
parrapportà a
dirccnon gener,1Je sud-nord, l'édifice s'adapte Ncouserrê a dû, pour la construction de son royales60. Des spécialistes des mesures et calculs
à la
m. irph, )It )!_!le de, nve-, il n' e ·t aim plus
; complexe funéraire, éviter des tombes de la devaient néanmoins exister, dont les sources égyp-
conforme
:\ I' ,lXL' théonquc que de façon Vl' dyna::-tie) ou au Ramesseum (où les implanta- tiennes actuellement connues n'ont pas conservé
liturgique. C'est
.iins). pur exemple, que les pyramides qui se trou- tion::- furent gênées, en partie par les vestiges d'une la trace, si ce n'est peut-être à travers les « scribes-
\l'IH :1 I' ouc-t de ?1emphL-Héliopoli ne sont pas nécropole du Moyen Empire, en partie par la dispo? dessinateurs » (sesh-qed) qui, seuls, sont mention-
toute, fl!..!t iurcu-erncnr ,eptentrionées mai di po, sition du petit temple voué à Touy et aux parents nés sans, hélas, aucune précision sur leurs vérita-
,ée .ic m.iruère légèrement ravonnanre, royaux:;:;). bles attributions.
( 111 11L' lli,pt hl' p,1, encored' une étude sy téma ?,R,Xlii'-:\l)J\JHl'l RI,« LL· Une fois l'orientation déterminée et le terrain Des outils spécifiques devaient servir également
tique -ur Lie, me ure, précise et qui analv,
tt )J11..lée ?1amnmt de Ram-è- au R,11nl'"L'lltn aplani ou préparé, le tracé du temple devait être au nivellement du sol en certains cas. Le niveau à
-cr.ut I' ( mcnt.rtu in de, édifice en fonction de la Jan,\km111Jrnt1 I (]99C-J991), r 2'i 4<1•
effectué au cordeau et en plantant aux angles des fil permettait de résoudre ce problème comme le
î.
ramcultl.'r I'·
suggère Georges Goyon. Cet auteur a proposé aussi
en 'l
poxrt ron 1..le, .r-t re-, vr-ible-, à I' époque de leur cons-
'' jalon::-, comme ceci est figuré sur les reliefs évoqués
(il') ,l',q'rL''
truc n. )11. Celle-ci c-t en cour. Lon peut dire 56. TraJ11ctil,n J.-CI.
plus haut (pl. XVI) et comme l'attestent, par exem- une restitution purement hypothétique d'un appa-
\'li. Ï tcxrc plu, u,m1,kt
reil à niveau d'eau qui aurait pu être composé d'un
EJji,u 44, 'LJ·,
c cpcnd.inr ,l\'l'L certitude que de telles visées et rlu, cl.ur que L1 \ L'rsll in F,l/ul( 11. l I
ple, le::- textes à propos du temple d'Edfou dans les
ér.ucnr dkuuée, et que de prêtres a rronome' (2 sy.l. -uivic par L1 plupart .lc- tr i.lu,
tableaux rituels de « tendre le cordeau » : bac et d'un flotteur muni de deux fils de visée à
mtcrvcn.ucnr .iu moment de la fondation d'un teur-.
" )t_, J>rcfüls le jalon èt je tiens la poignée clu maillet puis je chaque extrémité61. Contrairement au niveau
monument. Il en ré-ulrc que le architecte ont 57. R.H. H \,,1,. "Thl' ( on-t ru, u. 111
suis ts le cordeau en com/Jagnie cle Seshat ; j'opère
une muni d'un fil à plomb dont plusieurs exemplaires
h \k,lll' ,,t
ont été retrouvés62 (fig. 503), aucune preuve déter-
otthe Cheep- I'vr.mud 1
.létcrnuné u in-c rcmmcnt I' orientation du temple, t·tsce t·er.s le ciel cl' en haw en accorcl œvec la marche des
Rope- Jan, Akr.:n ,lt:, !!(rlc'll lll!L'l11d(l11
À quelque distance du cercle, un Jalon ali- volume ,k \ coudée- Ltthkllil'' p,>11r On notera, en outre, que la tension du cordeau
gné sur fronde était fiché au sol. j.:\.R.Lc?lm.,·,llr1H('r.1.1' I,'î. quée et sans preuve archéologique émise par
effectuée en accord avec la direction de la visée ne
la
b. La même visée était répétée sur l'étoile, col, 11 'i; E. Arnun-Rc. Parron
(,K \111, En ce qui concerne les temples érigés
dans la
de
à partir du même cercle de référence, à son
der Fd,!tnc·,,cr ,l.111, ( ·,n \L\'\Jl l)'i serait ensuite amorcé le creusement de la fosse niveau d'eau à considé-
vallée alluviale, le meilleur
.
coucher, déterminant un axe différent La (]9{)), p. î6-46. fondation. Les scènes figurées évoquent cet instant elle-même. Si
bissectrice de l'angle formé entre les deux
rer était celui de la nappe phréatique
bien plus 4ue le début de l'excavation, même
si
axes relevés offrait une orientation au nord 60. Ce LJLIL' L11"L'r,t1t -uppo-cr Lt t, .rmul.i-
l'atteignaient pas toujours, il
:\iz,, 'ii'. /l1uUlllg, tranchée». Bien les fondations ne
précise et fiable
111,n 1J,>1'tt:c p,tr l ).
elles sont intitulées « creuser la être repéré par des sondage:
r- 2'i2 et / cl.Ill, s,l pré-cnt.u ron. procé? pouvait facilement
que l'incertitude subsiste pour ce qui est des
11.
61.(J, (Jl))()'\, /l,l(I\IL'lll\, p. ]66-]{)1. selon les lieux et les ponctuels suffisamment profonds. On,? rem?rq_u?
dés de mensuration linéaire, Karnak, qu ti avait e.te
l.autcur précoru-«: ,k prétérL'llLL' l'cmpl. ,1
priori, l'emploi de au temple de Montou, à
ruvcau hl et de, ruvcict tc-; époques, on ne peut exclure, a
incisé, soit par de pe?ns
indiqué soit par un trait
du :1
57
ou règles de longueur défi-
cordes étalonnées de
repères dans les ?ranchees
/ 62. Londrl.'1, LX' 16
\lu,éc ,\'\pt1e11, JI:: 27
166; Le C.t1rL',
212, JI: î I 04">. nie, telles le nebi ou la double?coudée.
5s Des points rouges servant de
cuves des fondations de la
I existent et la de fondation
65. Dans les
52. Voir déjà su/)ru, p. 218, n. 6 ce 9î'i-J LJ'l6L't lll}rd,
cordeaux de maçons ou de sculpteurs
JE27 25tl,CC, I
détruit les
choix de la position <le visée résulte
;
1'· 390, 11. 5] ct 5] ht,. représentée colonnade ptolémaïque du nord ayant
<le la
corde d'arpentage est constamment les fouille.urs
nature royale <les é<lifices. 63. I.E. agricoles fondations éthiopiennes antérieures,
dans la vieille Égypte dans les scènes
S. E11\\ \RJ1,, Th.: P,r<1m1d1 oj
solid 1,
53. J.-Cl. Govox, Jans f3z Or. XL 3_4
Eg,fll, 1967, p. 246 (éd. révisée. ]99],
des scribes de l' admi- ont pu retrouver, au-dessus?? f?nd L:e b?u:,
p. 246, "llb mochhcauon). évoquant les interventions eaux d mf1ltranon a epoque
fié après le retrait des
1
(1983), p. 352, n. 4.
greniers rendant sur les terres
64. Idée 411e réfute nistration des se un tracé de lignes parai?
54· J. Vo, BECKERATH, « Astronomie ,. également
pour déterminer du creusement de la fosse,
Jans LAH (1973), col. 513 et notes. R. STAL1?L!<.1.-\'\'., Dœ gm/Jen P:-,•wmiden affermées par I' État ou le temple définition parfaitement
surtout, lèles au plan d'eau « par
les surfaces arables et vérifier les bornages
ton G,?a, p. 252-254.
S. SAL.SERO,, " Le prêtre astronome Ju ;
pierre bordant
temple d'Esna " dans Kémi XV (1959), céréa- horizontales »66. Sur les éléments de
l'arpentage permet d'évaluer les récoltes
65. Cl. Rt lllll Il)',, R\Rl,l de
I l? I, radier du tem?le de
la fosse, en particulier
I
sensibles subies par toute la partie orientale de la l'est, l'enceinte et la cour péristyle reposent sur un
.
254. Ce petit temple traditionnelle- cour (fig. 256). sol artificiel de terre et de remblai compensant la
F1g.
hammam» a été érigé au
Dans le cas de l'implantation d'un édifice reli-
•
mentappee" 1
le
le reg ne de
.
différence de niveau avec le rocher (fig. 257). La
près d'EI-Kab. so?s
Ouadi Hellal,
Thoutmosis IV ou d
Amenoph1s Ill gieux sur un terrain rocheux de la bordure de la cuvette taillée dans le calcaire est de faible proton-
[XVIIIe dyn.)
puis remanié sous
celui de
plaine inondable, ce dernier repose presque immé- deur, de 0,38 m - à l'ouest - à nulle - à l'est - en
Après un simple rabo-
Ramsès li
[XIXe dyn.).
ses murs ont
diatement sur le socle naturel, si la surface disponi- raison de la pente ouest-est du terrain. Aplanie au
rocheux du désert.
tage du sol
été élevés
surun radier fait de
grandes dal? hle est suffisante. D'autres circonstances peuvent pic, elle est pourvue sur les bords de saignées plutôt
les posées
transversalement par rapport a amener à compenser les différences de nature de que de tranchées, correspondant à l'alignement des
l'axe de l'éd.frce
sol comme ce fut le cas pour l'édifice de « millions murs extérieurs. Sur l'étendue de la cuvette et dans
calcaire du temple
Fig. 255. Les murs de d'années » de Thoutmosis II (XVIIIe dyn.) à les saignées, quelques centimètres de sable fin reçu,
sur la
Montouhotep fondés en partie
de
partie sur les débris de la falai- Thèhes,ouest88. Le sanctuaire est posé sur un rent un fort dallage de grès formant radier. Les
roche et en
se accumulés à sa base. ne
comprenaient calcaire dur et imperméable à l'ouest, alors qu'à blocs, qui sont parés à la face supérieure, sont
fondation [Deir
qu'une ou deux
assises de seulement dégrossis sur le plan en contact avec le
el-Bahari XIe dyn)
lit de sable, de façon à offrir une meilleure accro-
,
le sommet
252 comme du mur d'enceinte, on a utilisé un calcaire
Fig. 253. Le
temple anépigraphe de
Oasr el-Sagha (Moyen Empire) est local de mauvaise qualité, la porte de l'enceinte à
fondé sur trois à quatre assises de dal- l'est étant élevée sur un bourrage de remplois de
ne repose que sur une sorte de dalle posée à même
les surmontées d'une couche de blocs
calcaire comprenant des tambours de colonnes à
de calcaire dur servant de radier aux le ,ol"1.
murs. Cette fondation été installée, au seize pans et des abaques en grès. Sur le dallage,
?
a
Pour le Moven Empire, les murs de calcaire du
débouché des routes du Fayoum condui- radier de grès, le tracé de mise en place des parois,
r temple de Montouhotep (XIe dvn.) à Deir el-
sant aux carrières de basalte, sur un sol
refends, chambranles de portes et crapaudines
horizontal obtenu en recreusant la pente Bahari, partiellement fondés sur la roche et sur des
légère du terrain calcaire basses était incisé à l'aide d'une broche.
débri-, calcaires de la falaise qui se sont accumulés
À Medinet Habou, le temple funéraire de
:1 ,a ba-c, ne comprenaient qu'une ou deux assises
Ramsès III est implanté sur un terrain rocheux
de tondurion "' (fig. 255).
À Qa-,r cl-Sngha. le temple, probablement érigé 254
Les murs pouvaient parfois être établis sur une «hammam» Ju ouadi Hellal près d'El-Kab a vu ses
Sagha, AVDAJK 27, Mayence, 1979, boïdale de Dahshour fut, par exemple, fondé nor
précédé la pose (fig. 254)87. Quant aux parties
cl
de
p. 9-10 et pl. 26.
de
Th cette manière. En outre, un soin particulier elles ont
fut ac, et sud de la seconde cour du Ramesseum
© 86. D. ARNOLD, Building, p. 116,
fig. 4.8. cordé aux angles, qui constituaient les , un remplis,
· ?YÈRE, Deir c!-MeJincli 926.
été fondées de cette façon, a savoir sur
I
droits lors du creusement par les terrassiers pr. ilé- ,l été m-rulléc dans la partie ouest d e
- I' enceinte
.
schématique de la
hauteur de la maçonnerie, les chambres mortuaires le massif rocheux, et ne nécessitaient donc pas le
maïques, les points à I' encre rouge déjà évoqué-
250. Coupe
L:r,md tL'mple11. du Fig.
grande pyramide
de Kheops (Giza ,
étaient ménagées à I' intérieur d'une grande fosse creusement de tranchées de fondation. La base de
marquaient les arrêts de report à la règle et les. S\lus. l'Ancien Empire, à Memphis volumineuse construction
est
dont le fond recevait une couche de sable de ces monuments est parfois directement taillée dans
' le ch.
67. :-\. H. G.\Rlll\:rR, Eg,'/lC1<111 Gr<11mHLir, llf dyn.). La
.
aIS
ter l'apport de
blocs des premieres
assises,
From il»: f<1rl1csr Tnncs w chc End of chc , rmetta1tde ,
La
été conserve_
était un excellent répartiteur des charges. Les blocs
,
OU Kmgdom, Le Caire, 954. p. 33- 36 I ; dre des sols intacts dans l'histoire de l'archéolouic bérictu tcr d un important avantage lié à
.
un mamelon
rocheux a
etrr
parties inférieures de l'édifice étaient, elles aussi,
la confi. structure interne
n'ayant Jamais pu
lî. :-\RV)!J\ L1B, I'· 189, ,.1·. «Per-nu" égyptienne. Même unique, cet exemple confirme L1 L!ULltl()n du terrain: l'ahond·mce c d' une ·
assises profondes de l'édifice, ses « rc1cmes. "· t\lndL·r s.\lltLlement. Or, la nature des
le
établies dans des tranchées car le terrain des zones inondables de la Vallée, bénéficiaient,
E. Honxr-«., « Konigsarab » dam problèmes rocheux Au contra 1re
\',m,11t L'n tlll1ltl\ll1 de l'emplacement choii.
naturel est un socle
former la partie
eux aussi, de la présence directe ou de la proximité
LA III 4 (i9ï9). cul. 496-504 cb nngi- celui-ci été taillé pour
du socle rocheux ; cependant, soumis aux eaux
a
.• En
70. État de, questions B. J. 1':1-\tr, « Tell 11111( )11 ct Lelu1 que l'un truu\'e en hordure
n'a d'autre parallèle que celui du roi d'infiltration et à une destruction humaine plus
de fondations
:
du dé ert Shepseskaf
el-Arnarna » dan, LA\'] 2 (1%5),
L'"t r\ldwu,. intense due à la proximité des régions habitées, ils
col. 316- 3 ï (Get H) pour la tombe
I ;
sont, d'une manière générale, plus mal conservés
rovale du Darb el-Mclek il l'est du sire.
fONDATIO que les temples hauts.
voir : G. T ?1-\RTI'-, The Rovul Tcnnb t1r Le souvenir des temples prinunt-, con-trun- en DE ÉDIFICES
cl-Amum,i, 1vl. I. ASE 5, Londres, 19î4
SITlJÉ DA Certains terrains, présentant jadis des caractè-
matériaux légers, ne nous a été tr.in-nu-, que 11,1r LE DÉSERT
et ml. 11, ASE 39, Londres, 1%9. res identiques à ceux qui viennent d'être évoqués,
des dessins schématiques et des. s.1L:nes. luér. d\'-
71. D. :-\R'-.tllJ\ E. H,lR.\:LV,,
phiques'", certes très simples, m.u- -uttt-unt« pl iur
Sur sol rochetL-x sans creusement de tranchées sont, avec le temps, retournés au désert. C'est,
1':ii111gswar,, cLm, LA III 4 (1979).
entre autres, le cas des sites de la bordure orientale
«
col. 509-51 :-\. [\ 11)?, 1\., Sorne :'\1 ,tL'> montrer qu'ils ne comportaient p,l" lk paruc-. L1 111,l""L' 111111res. I\ llrn,mte Je pyramides a été
du Fayoum. Ainsi, les pyramides du Moyen
I ;
«
temple qui s'y dres-e, on conn.iîr e"s.ent1ellement L\ li J (iYÏb), c,li. 1'i9 (l:); J. J \t l..'l I I,
p. 214-216 er bibliographie p. 2b1.
L1 11\ ramille lie Kheop-. (I\IL dyn.), par exemple,
ls:,mk1k-.\1Jrcl \ le r1t:,11r ,l,
n. 611 1Jem, " Pvrarniden-radr .. dans
;
Th 1977, plique sans doute par la topographie Ram,è, Il est due à leur occupatiun, /1
telle maçonnene.
©
p. 61 ; pour les pyramides de la Vi' dyn., des lieux elle : pour le soubassement d'une ye et l'épo,iue romaine, comme nécropole, et
?e pouvait, en effet, se situer dans la plaine basse et Dans le cas des pyram1'd es d e l a f10 de ,
/1
voir:D. AR.\;Olll, L.i/3, p. 262, s.v, la la réutilisation
de leurs bloc, pllur la
"Teti"; R. STADELMANN, Oie
agyptischen mondable qui environnait le Tell Ne' , funeratres
.
anmoms, e li e . .
11 •
Pyrnmiden, p. 180, 185.
copte, à l'arrière de l'édifice de Séthi.
non dans la
étaient installés en infrastructure et 251
Ill I a canstrnctian pbaraanïq:ne
------ 235
calcaire en pente , a, a
, frang e d u 1
d csert occident a t
h'be am p our
1
.
compenser la pe ne t d u sol
J naturel,
ues murs de br·iques crues d
' e pus l
en plus hauts au fur et a ,
fonder le temple funé-
Fig. 256. Dans la seconde mesure que Fig. 258. Pour
a pente deven ait important la pente du terrain
. .
e, ont
du désert occi-
colonnade nord montre des été érigés, formant des sortes calcaire de la frange
désordres liés au tassement de
dental de Thèbes a été compensée par
progressif des fondations
caissons. Entre les m urs, es espa 1 l'établissement d'une terrasse
artifi-
, , ces
faites d'un remplissage d? ont etc, soit co m bl'es de graviers brique crue de hauteur
cielle. Des murs en
, installés. Entre eux, les
réservés
.
blocs de calcaire. Les parties son
, croissante ont été
1
orientales droite) sont sans , p our accueillir le s ont été soit comblés de
graviers
(à . espaces
ambiqutté . les blocs de l'ap-
fondations des murs C onstttuees ,
de
.
.
?
du sable a été versé po ur com bl er les accuerlhr un dalla
?
ses, sur le mur arrière du combler les tranchées
et
D
, venant buter au pied des
éléments por
D ffl
portique, les Joints verticaux
tranchées
.
et accueillil I un d allage ge
l'élévation pu socle rocheux
entre les pierres s'ouvrent teurs La pose des blocs de
a
sable briques gravier
également. \ errant
., .
buter au pied d es m frastruc- .
alors commencer
256 -.
(Med1net Habou XX' dvn
Fig. 257. Au temple de
t ures (hg. 258). La posed es bl ocs d e ,
l
258
I' e,1,evanon a pu alors commencer.
.
11 millions d'années» de
Thoutmosis li Thèbes-ouest
à
Aucun équivalent des temples I(
(XVIIIe dyn.). le sanctuaire est
has de? hautes époques n'a été
.
.-- ?-?-, l
posé sur un calcaire dur et
-,
ceinte et la cour péristyle
?-?
11
I
I' c uc il Je l'édifice d'Hatshepsout \
I I
(X\'IW dvn.) à Deir el-Bahari· situé
à l'est Jc l'axe du temple, sur le
lçil,,
plat,cau Jc l'Assasif fait de tafi en
I'
?urtace, il n'a été que partiellement
i.l t,ouillé il comportait une plate-
;
LdB, p. 98,
s.v. " Hatschepsut-Tempcl "·
.. -- terrasses en les épaulant
efficace- « mécaniques» du sol. Sous
.
l es
.
.
murs caissons
Fig.
Khonsou à Tanis
260 a. Contour du temple
notant
de briques crues
repérés lors
de
l'emplacement des
des fouilles
,-------,
? 1'11
I
idillr??
.. .. '
'
, , , ? , b, Aspect du
savoir pourquoi les Egyptiens se sont contentés de cen t a erre étudiées" D'·11·11
c eurs, avant 1964 (d atede
J
môle ouest du pylône
du temple de
I
u te, constitué de
accueillait un soubassement
I
cramt de dangereux tassements du sous-sol mérite Ies travaux ont essentielleernenr porte,
,
surd es e'd'f·
)
suppor-
briques crues. Cetur-o
I
, 11- caissons de
une réponse. ces funéraires de J'Anci en E rnprre, plus .
tait un radier de
pierre sur lequel étaient
I
rarement
que leur implanta-
I
Pour comprendre ce qui a guidé le choix des uu M oven Empire, complexes d e pyrarmid
1
montés les murs après I
es et I eun tion ait été tracée
?truc?ures utilisées en fondation des monuments temp es de culte roval ,
I
L:I u ressort d e la region
, c .
I
egypt1ens et ce qui a permis leur stabilité, il faut mcmphite. Et, on l'a vuLJ'i , seu I s que ques tern
I
I I
J' pes I
correspon-
hm,cmeu? de la vallée. Nous avons vu que le
, . I
, L J
pheno}11:ne naturel qu'est la crue du Nil provoque,
.
· ,
I
,
on a relevé l'existe nee d e
Bubastis
10 20m
construc-
ex?1aussement du sol d'environ un mètre p'-1r millé-
·
q ,
naire en movenne E n raison ue J ·
sa composition
I
:'\ ouvc Empires au cours des trente d errneres
, ·
, .,
· . I 260a
- limon fait d'éléments extrêmement fins - et de
.
?mncL
,
; , ", trc- , .
peu d informations exploitabl es ont pu
.
us ancœrn d ?
lentement et régulièrement réparties, en surfoce , 1. ?
el thee" de culte ne -ont , le pl us- souvent, fonction de la datation des diverses parties du
le sol était trop friable pour que les parois des creu-
. ,
represen-
comme en épaisseur -, I e so ,
est extraordin,lire- ,
te" que p.ir le" remplois enfouis dans I' appare1il d monument.
sements se maintiennent ; on palliait cet inconvé-
J
un: penode humide et une période sèche, a pn)\'o- temple d , Amenemhat Jn (XW dyn.) à Ezbet Celle-ci pouvait de surcroît accueillir un grand
que de multiples tassements le sol s'est comp,1cré destinée à accueillir les premiers blocs99.
:
Ru"l:Lh ?ecteur dAvaris dans l'est du Delta)97, ont soubassement constitué de caissons Je briques
chaque année et cha que couc I1e s , est comprimée
.(
L épaisseur de celle-ci n'est cependant pas toujours
.
é:é ed1hee" en briques de terre crues et non en proportionnelle à l'importance des structures crues, comme on l'a observé, par exemple, à Tanis,
solus le _po?ds de celles qui s'y sont superposées. Le 1?1erre. Le noyau du temple Je Medinet Madi au pour le môle ouest du temple de Khonsou
so a a1 ns1 acquis peu à peu une stahilité et une
·
Favoum'" ' c; n/-,c ·o? pour 1-·. , 4u'elle supportait100. On disposait ensuite, sur la 104. Ce soubassement
.. sis sous les regnes (XXXe dyn. ; fig. 260a et b)
99. En cc qui concerne le ri\le ,1',umé première assise, les autres lits de fondation afin
quas1-mcompressibilité. C'est Je ce hit 4u c,, Ll·cins I·c1 artificiel était assez solide pour supporter ensuite le
,
ll t?menemhat III et d'Amenemhat IV (XW dyn.)
d'atteindre le haut de la tranchée et l'on rebou-
<
s1 la masse ,1 ClH1"truire et inclu- d,m" le temple ptolémaïque actuel, n'a K. M.\RII'- («Sand» dan- LA\' î
, ,
n eta1t pas trop volumineuse - il ( .?t'? •OSSll·LJ e le
.
(1983), col. îî8) ne lui .ur nbuc qu'une chait, jusqu'au niveau du sol, les espaces situés tracée. Les
l' ·1
jam.u- pu être examiné en sous œuvre. après que leur implantation avait été
entre les assises et les bords de la tranchée avec de
, \.. \.. 1
I
fonction svmboliquc ou, L1 rigueur, pr,,, été arra-
se d'?spenser de fondations profondes.
De ce t:11 t. le" connaissances actuelles ne
.'1
portent, le plu" souvent. que sur Jes constructions pierre étant très rare dans le Delta.
,
phréatique». Il en négligl' Li Ljllal1té cl'111-
interstices existant entre les chés, la
.
mques a eté pour les arc 1eo ,
I ogues un sujet d'éton- compressibilité ""ure Li -r.inquc .lc chaque assise, les
I
du :'\om·el Empire, sans référence aux époques LJUi
remplis afin qu'aucun
nement elles sont souv e'nt apparues etrangement , ,
ce LJU'i! supporte, blocs étaient soigneusement Obtention de l'horizontale
:
antéricurc-, l iu, plus souvent encore, sur les vestiges fondations101. Par
fa1'bl es comparativement à I' importance Ll cons- Le, travaux nu IX' pyl[,- vide ne risque d'affaiblir les Nouvel
Il a été établi que, sur certains sites du
.
?
a la porte nord du péristyle de la grande
, J'épOLJUC -aïtc, de la XXXL' dynastie OU des temps 101. M. All\1, " La structure de, pylC1ne,
xvme dynastie, avait une profondeur de 3,80 m; 105. Progressive-
surtout s1 I on songe que ff·irent a, soutenir avait servi de fosse de fondation
, ,
d'Horcmhel. à Karnak ,, ,lam /(11111uk \'li
-
Il es su ptolémaïques. Avec la fin du Nouvel Empire, il au-dessus et
cour de Karnak.
d'.importants édifices les fondations en talatat élevées que la construc-
pendant des n 11·11,ena1res, e . (1982), p. 131-1 32.
ment asséché au fur et à mesure
convient de -'cn souvenir, Je luttes civiles internes enveloppe de grands blocs
91. Cf. su/nu r. 59.
coffrées dans une
I
plus souvent san s d e'fa1·11 ance Jusqu , à nos jours. d'eau, ramené à quelques
tion progressait, le plan
.
102. Ibidem, p. 31, et n. t,.
Les en invasions assyriennes ou perses, souvent
I
sablon-
92. H. CHE\'RJER, Jans RJ'E 2 3 (19)'
arc h.ltectes pharaoni ques n , ont certainement p·1s 103. D. AR:--;uu1, La/3, p. 86,
étaient, semble+il, jointoyées à la terre centimètres de liquide sur son fond, fournissait à la
p.67-111 (en particulier p. 73). (, destructrices d'édifices sacrés, l'Égypte a dû procé- neuse 102. extérieures Ju
fait preuve d'incompétence J ans ce J omame mais
.
dont les
Pans, 1924, p. 33 et n. 1, r. 36 et n.' I. mques qu'ils Egypte ainsi que pour la Nubie, de définir prin- les l 977) "dans BIFAO 78 (1978), p. 103-
soit un système de caissons cloisonnés époques. Soit on
variables selon les lieux et les
.
p. 44-4J, s.v. " Bubastis"· atteindre les fondations d' un e!d.iftce pharaonique .
1?5· J.-CI. GcWU!'s, "Transports pm voie divers maté-
implanter l'assiette des bâtiments Je pierre. d eau et organisation étati4uc d,ms la ments étaient alors remblayés avec formeraient le radier, soit le garnissage
e n P l ace, « il faudrait démoli de pierre qui
.
d e consoh- 5
h1hliograrhie.
dation ayant entraAme, d es reprises
.
.
pas
données du rituel de fondation. installé sur cette structure.
en sous-œuvre ; au sein d'un même édifice et dont l'emploi n'est
TIT la caostrnctiao pbaraaoiqne --- 9? Les iandatians.
Ihoutrnosrs
des fondations du « Trésor» de
limoneux
I'", édifice implanté dans le sol
de la Vallee (Karnak-Nord ;
ljl
I
I
I
I
Reposoir
?
Porte
Fig 2633 et b.
a. Exemple
creusés au
Trésor de Thoutmosis
à Karnak (XVIII
de canaux
milieu de
dvr
I'''
favoriser l'écoulrment
•
la
verticaux (0,60 rr
face rie'> J01nh
interne»
t t
B
XVIII' dyn) Chaque mur (M) ou élément du
i=»:
destinés à
l l
de l'excès de
plâtre mort lubr f1ar t
b, li
·: ....
?
dations du «Trésor» de Thoutmosis I"'
I
§
(Karnak-Nord XVIW dvn.]. Le sanctuaire 11
;
1, 11 I
proprement dit est installé sur une fosse h;ltl.' I,''. Lor-que l'eau Je remontée avait atteint faites sur place. Des canaux verticaux étaient prati-
unique creusée dans le limon de
garnie d'une épaisse couche de sable qui
la vallée et .,,.
J._
- ?
t---
"•
'.E ;
<on I°'( lint ét.ile. une ligne de repère avait été tracée qués dans la hauteur des faces de joints (environ
reçut deux assises de grès formant radier :1 l'horicont.ilc vr.iic -ur les parois Je la fosse le ; 0,60 m) de certains blocs (fig. 263a) pour absorber
MA
c=J l'excès de plâtre mort employé pour lubrifier la pose
de fondation, c'est-à-dire une structure de
pierres constituant un dallage continu sous
sable
C bnque rL'mpJi..,:--,lgL' en '>t1hk, après évaporation, avait alors
109• de l'assise supérieure. Certains blocs portent des
les éléments porteurs. En MA, un mur anté- 261 b été dkL tué l'arase de" lignes Ju fil d'eau
:1
rieur en partie tronqué lors du creusement On Li vu, aux époques récentes, pour tous les entailles latérales de quelques centimètres, en
de la fosse de fondation.
temple- prolém.uquc- et romains, le Rituel de demi-lune ; il semble qu'il s'agisse des traces d'uti-
Fig. 262. Plan partiel du trésor de
(XVIIIe
Thoutmosis l'" » à Karnak-Nord
dyn) situant
des figures 261a et b.
tale, M
·
mur, C colonne,
<e
\:\'Illl lh n.r-ttc, où l'étude a pu être conduite, quart de sphère ou demi-cuvette avait une dizaine
de centimètres de diamètre (fig. 263b).
Leur
.lcmc urc L.'xceptinnnel (fig. 261 ? 263). On se mal expli-
présence et leur fonction sont encore
?c1fller,1 donc de considérer comme exemplaires et
0
?
G I
J s _J A
"\ ,tém,1t1quL'ml.'11t appliquées les données quées!':'. Il ne peut s'agir de trous de levier outre :
0 0 l \m.., un ..,L 11
+ -
4, \oJT ,l.:·p mur-, dont une forte a
I' 22ll, Jt?r formait, au bout du péristyle, un
1ti/>r11, 11 (1'i
irré- Thoutmosis
109. J.-CI. ()\ lh l\,, l\1() (956 t, soit 507 ml). Ces blocs Je grès, souvent dimensions
édifice rectangulaire isolé de faibles
'1.111, 11
p (\9,%), b\ Il. 'i4 guliL'rs, ont été arrangés Je manière jointive : calés
J'. L'I
Il quant à lui, été fondé sur
simple (7, 70 m x 8,87 m). a,
B
I lO. ].-Cl.(" iy, ''· " l ., 11llJ'll' rcn,lu ,k sur le sable pour les assises inférieures, et par garnie d'une couche de sable qui
\ EL-Al pose des une fosse unique
IY, l;nm,l1mg1lll11<i/ d.m-
contact pour celle qui porte les tracés de
de blocs de grès iden-
Bi Or. 40 l 4 19'> l), 1'· 'i 2 ne reçut que deux assises
élévations. En moyenne, ils mesuraient 1 x 2 m
11 ( L'I 111/>1 t1 ·
0 !Om r. 2l7, n. !Ob.
tiques à ceux des murs, les vides
entre la maçonne-
262
pour une hauteur de 0,60 m et étaient placés bords de la fosse ayant
rie des infrastructures et les
111.J. ]-\C(.)l 11, f..:£lm£lk ,\'"ref \
Er FIFAO XXX I, Le Curl', 19.'> l, perpendiculairement à l'axe du mur à supporter, de d'éclats de grès engagés en
été bourrés de sable et
I?- 107
temple de Nekhbet à
265. Pl 3 n du
.
Fig
le temple de
Thot )
?1-Kab [en hachures,
,
Ptolémées le temple
actuel
Achevesouse s
,
0
I
'
éditice de la XXX
. .
est
essentiellement un
. fondations de la sa le
0
I
les
dynastie.me me si .
remontent au reg ne
.
hypostyle au moins
[XVIWdyn) La coupe de la
d'Amenophis li
par un trait
fig. 266 est indiquée
? anciens murs
c::::::c::r:'.: de bnque crue
Qsable ? anciens murs
de pierre
!Om
0
0
0
Fig. 264. Pour absorber les vestiges de la
0 0
chapelle du Moyen Empire sur lesquels il
Un édifice remanié : Le temple de Nekhbet à El-Kob :
est établi, [fosses comblées au sable, restes 0 0
de murs en brique crue ou en pierre), le
le petit temple de Medinet Habou un cas difficile
petit temple de Medinet Habou repose sur
une sorte de stylobate dont les murs sont
Postérieur de peu au trésor de Thoutmosis Ï'", le En Haute-Égypte, un cas d'établissement de
fondés, soit sur le sol vierge, soit dans des temple de Medinet Habou, en sa partie due à fondations sur un carroyage de caissons de brique
tranchées ayant reçu une couche de sable.
Hatshepsout, lui est assez semblable. Ce petit lieu crue, remplis de terre de remblai, mérite d'être
La colonne visible au centre de l'éditifice
n'est pas fondée ; datée du règne d'Achôris de culte, aussi appelé « temple d'Amon de la butte signalé bien qu'il paraisse exceptionnel. Sous le 0 0
[XX.IXe dyn ), elle a été posée à même le de Djernê » 114 a, si l'on en croit ses fondations, été temple de Nekhbet à El-Kah, agrandi à la
dallage du déambulatoire, pour soutenir les
établi à l'emplacement d'une structure plus XXXe dynastie puis sous les règnes des Ptolémées
dalles de couverture qui s'effondraient
ancienne. L'importance théologique du lieu se (fig. 265), les fouilleurs de la mission belge retrou-
devine au nombre impressionnant de remanie, vèrent, en 1939, 1940, les fondations de la salle
ments ou d'adjonctions qu'a connu cet édifice. Dès hypostyle d'Arnénophis II (XVIIIe dyn.). Faites de
le règne de Thoutmosis III, le reposoir, alors unique blocs de calcaire soigneusement appareillés, elles
exemple de reposoir carré, a été modifié et ramené reposaient sur un lit de briques et une couche de
à des proportions rectangulaires. Il fut augmenté cendre cornpactée 111 disposés dans une fosse de
vers l'est d'une cour à double portique, fermée par faible profondeur. Plus tard, lors de l'élargissement
un pylône, à la XXVe dynastie. Achôris des fouilles sur l'axe et les flancs du temple, il appa-
(XXIXe dyn.) et Nectanébo I" (XXXe dyn) ajoute- rut que tout l'édifice, depuis ses origines jusqu'à son
rent, en avant de ce pylône, un avant-corps et achèvement sous les Ptolérnées sur un plan forte-
firent de légères modifications (colonnes dans le ment amplifié, était implanté sur un remblai artifi-
20 30m
déambulatoire autour du reposoir). Augmentant ciel le sol naturel d'argile et de conglomérat du
;
0 10
Le sol alluvial a été entamé pour recevoir les fonda, total des vestiges antérieurs. La nouvelle implanta- débris divers une couche de sable recouvrait la
;
place sur quelques assises de
l'élévation prenait
tions de chacun des murs du reposoir. Les tran- tion, qui prévoyait l'amplification de l'assiette du surface des caissons117. remplissage des substructures, entre
fondation ; le
chées comblées de sable qui ne soutiennent plus temple à plus du triple de la surface originelle, Au nord du site, où le sol naturel apparut à les colonnes dont
crue les murs, a été récupéré, sauf sous
Er rien correspondent aux structures antérieures qui conduisit à utiliser le procédé des caissons « faus- « moins 4,20 m », les caissons de brique
la base et le pavement
subsistent (fig. 268).
du 114. S. AUFRÈRE, I-Cl. GOLVIN,
ont été démontées. Quant au sanctuaire lui-même ou avaient été remplacés par des massifs de fondation
ses-caves », c'est-à-dire des caissons restés vides
,
d
du J.-Cl. GOYON, LÉgypce restituée 1, p. 182- ' iaux irrégu- Quant aux murs de refends, la plupart. en?re
183. il repose sur un stylobate d'environ 80 cm de haut'. seulement partiellement remp is d e1. maten faits de pierres à peine dégrossies, aux joints de fondation fa;t?
de
fondations eux montrent une dernière assise
n 115. J. STIENON dans J. CAPART, Fouilles
Ce dernier n'est pas à proprement parler fondé. Il se disparates, ce qui est une technique de mise en liers garnis au plâtre (fig. 266). Là, ces
la de blocs installés en
boutisse, sur laquelle
??\
ete
© d'El-Kab, I documents, Bruxelles, FERE,
: dresse sur un sol qui a seulement été aplani et il sert œuvre rapide. Ces caissons en brique crue, cons, faibles et irrégulières étaient posées à même réglage. Les rares blocs d éléva-
incisés les tracés de
surface du socle du désert, sans intermédiaire
1940, p. 39.
de radier aux salles du sanctuaire.
truits successivement sur l'axe, de l'entrée vers
le
lüm
fon- De même,pour le bâti de la porte insérée dans À Karnak, sous le règne d'Aménophis III 268
sont ici remplacés par des massifs de
dation faits de pierres brutes posées à le mur oriental de l'enceinte de briques crues (non (XVIW dvn.), à proximité du passage axial du
IW pvlône qu' ils édifiaient, les bâtisseurs durent --?L?----:-
même le sol naturel, sans sable. Les inter-
valles entre les massifs ont été comblés de
blocs de remploi.
visible sur le plan de la fig. 265), un blocage très
mal appareillé garnissait la profondeur de l'emprise
( « moins 3,45 rn »),
les montants et le seuil étant
aller chercher à « moins 2,88 m » un sol convena-
ble pour les fondations des assises de remplissage
L::::::====:;;::;:;;::;;:-??-·-?.,_...?...:.,_;..
- '
-4.-? ?????=--?
posés sur une assiette de gravier fin de 0, 16 m du môle ouest car le terrain naturel n'était pas
d'épaisseur 118. Un tel dispositif disparate de régulier. l.orsqu' il fut atteint, ils répandirent du
remblai, blocs divers remployés, brique crue et sable de manière irrégulière pour égaliser la surface
sable non coffrés, créait un danger pour la stabilité et mirent en place une semelle de briques crues
de l'assiette de l'édifice si les couches souterraines ( 36 x 16 x 8 cm chacune) au-dessus, un matelas
;
recevaient de fortes quantités d'eau de ruisselle- de terre accueillit les trois assises de blocs de
ment. Il ne pleut pas souvent en Haute-Égypte et il remploi en grè? que la fouille a mises au jour123.
en allait de même dans l'Antiquité. Cependant, Le même constat est à faire pour les fondations
lorsque les orages se déclenchent, en particulier à du dallage du kiosque de Taharqa dans la Cour des
l'entrée de l'hiver, d'énormes quantités d'eau Bubastides de Karnak. En effet, les massifs de
peuvent tomber sur une faible surface Il Y. brique crue relevés ne sont probablement pas les
Connaissant d'expérience ces phénomènes natu- « vcsrige« d'une installation antérieure», comme
rels désastreux, les bâtisseurs des époques récentes indiqué dans la publication des fouilles124, mais
créèrent un système de drainage axial sous le plu, certainement un « socle » recouvert d'un lit de
dallage de la grande cour située entre le premier et sable fin établi pour accueillir les dalles faites de
remploi?121. 269
le deuxième pylône. Creusé dans des blocs de grès, par la salle
petite salle à deux colonnes accessible
267
El - Kab ,
assemblés de l'entrée vers le fond du temple à la Sur le site de TôJ, au sud-est de l'actuelle au-delà de Fig. 268. T emp e d e Nekhbet à
I . . .
reconna1ssa-
.
Fig. 267. Dans le temple de Nekhbet à EI-Kab, un des murs de refends axiaux, De l'élévation des murs,
seule subsiste la premiere assise,
h yp ostyle (cf. plan fig. 265).
118. ]. STIE\:O\: Jans]. C..>.PART, op. cit., partie supérieure du radier, le canal d'évacuation Louqsor, qui fut occupé et utilisé à des fins litur- la salle hypostyle, a partiellement conservé la première assise de
l'élévation. La dernière porte. Le pavement n'a subsisté que sous les deux suppor:s .'
partou.t
ble ici à la feuillure de la
arrache.
pare- ailleurs dans la piece, il a ete
p. 36.
aboutissait en puits perdu au-delà du l'" pylône, giques de la Vl' dynastie au règne d'Antonin-le- assise de fondation est constituer de blocs installes en boutisse. Les tracés
le long desquels le
dyn., Nectanebo 1er).
ment de l'élevatton vient st' caler sont nets (XXX' sont installées dans une fosse
119. Voir, pour la région thébaine, les hors de ses fondations 120. Pieux (86-161), les fondations du temple le plus 269 Les f on d a tlions du de Montou à Medamoud.
temple .
assises de blocs de
VI (1995), p. 197-214, pl. XXXVII-
À Medamoud, une vaste fosse a été creusée comportaient cinq épaisseurs de matériaux. A
XXXIX.
préalablement à la construction du temple de partir Ju niveau du sol, elles occupaient une
120. STIENON dans CAPART, op. cù.,
p. 37
J. J.
Thoutmosis III (XVIIIe dyn.). Son fond a été muni hauteur de 1,85 m. Elles étaient constituées de la une
d'une couche de sable recouverte par une plate- manière suivante dans des caissons de briques 127. Pour de, pyl,mc, du Nllu\·c\ Karnakl28) ou en deux fosses indépe?da?t;s,
121. BISSON DE LA ROQljE, Mcdam011d
:
la
unique constituant le radier général de .con?tru?- par un.plei? al empla-
pour chaque môle, séparées
F. Empire, à Karnak, Luuq,\lr ct ,Hl
puis
1930, FIFAO VIll/1, Le Caire, 1931, forme de briques crues recevant les blocs de grès crues étaient placés un lit de sable (0,35 m) cette fois, a1uste,s
tion dont les matériaux sont, recevait qu un dallag.e
Rame,seum, voir M. A;1?1. « Pourquoi
cement de la porte qui ne
:
puis une
fl. 28-29 et 34-5. des fondations 121. Ceux-ci sont posés en trois assi- trois assises Je blocs Je calcaire remployés, le pylùne du Rc1mc"cum <c,t-il lit fo?dation., 129. Chaque fosse recevait
122. Idem, ibidem, p. 35. ses présentant des décrochements successifs assise Je grès. Les élévations Je calcaire
qu'elles effondré!" dans Mcmnrn11u VI ( 1995). per;endiculairement à l'axe du de
radier ont e?e
? (IXe pylône de Karnak)
l'étape finale, les têtes des blocs de ce la mise en place des
une Couche de sable avant l.
p. 55-70, pl. V-VIII
(cf. en part iculicr
123. S. SAUNERŒ, J. VÉRITÉ,« Fouilles (fig. 269). Les deux assises inférieures débordent supportaient avaient été englobées dans un appa- de la tranchee
dans la zone axiale du Ill" pylône de largement (1,50 m) vers l'extérieur de la fosse de reil de grès (fig. 270)126.
p. 58-60).
abattues grossièrement tout au long blocs de fondation le
- plus souvent d es .remp ?is.
au sable pour Chevner affirme
d'origine celle-ci a été comblée H.
128. ].-Cl. GumN, dam TMO
Karnak» dans Kémi XIX (1969), p. 255. 11 Ille pylône,
Er pose pour les blocs du lit placé sur le sable et À Esna lors Je la création de l'avant-corps (1986), p. 60, n. 51
;
desservant D ans l e ca S du jusqu a
,, .
ont été
du 124.]. que, s1 les fondations
.
p. 115.
l'arrière du temple. du sol , c'est que le trou ,
.
du de gres Égypte. III Gros <'Cll\TC, maçon-
4 m sous l e mveau
c1ennc
sième assise, le bord extérieur des pierres qui la par la pose d'un appareil régulier de blocs
:
de canal d
,
amenee ces
1
celui de l'ancien
125. Cf. également ibidem, p. 128 et 140 nerie" dans RJE (1971), p. 6 7-1 11
2
n directe,
d'''
3
un " terre plein " de briques crues. composent n'est pas parementé mais présente un alignés selon leur longueur. Il semble placé (en pc1rticulicr p. 74- 75 [Ill' pvlônc] ct Les fondations des pylônes eJa: à savoir combler. Les blocs de
par
maœnau? et qu'il fallait le
.
© profil en « dents de scie ». À certains endroits, une ment sur un lit de sable de réglage et déborde p. 77-78 [11' pvlôncj). 127 consistait, selon les
·
à 1936), FIFAO XVII, Le Caire, 1937, couche d'éclats de calcaire et de sable remplaçait rapport au parement des élévations (fig. 271}· s.ur 129. M. AZIM, "Travaux au IX' pvlônc »
(Ile et IW pylônes de
l assise dansKunwk Vil (1982), cas, en une seule grande fosse
l'assise de briques crues et la couche de sable de cette base a ensuite été mise en place
p. 11 et fig. 7. p. 42.
TIT I a caostmctinn pbaraonicp1e
chacune
matériaux Dans des caissons de briques
.
Ramesseum (XIXe dyn.) était due à la faiblesse de en .retrait par rapport à la précédente. La r .,
crues étaient placés un lit de sable (0,35 ml
qu'elles repo- , st t res ' irregu
· , 1·,
em1ere
,
P
puis trois assises de blocs de calcaire rem- ses fondations131, l'hypothèse étant ·1ssise es
c iereet d e forte epaisseur
.
'
·
les
six suivantes sont
. .
.
ployés, puis une assise de grès. saient sur un sol rocheux à l'ouest et sur un sol beaucoup pl us mmces. .
La
. ,
Fig. 271. Aspect des fondations au temple limoneux à l'est mais des carottages ont montré ;
d erruere. en contact direct avec la superstructure
'
d'Esna (période gréco-romaine).
que la porte monumentale toute entière était est d e nouveau plus épaisse ' à l'image d es assises du .
? ?
PY I one lui-même (fig. 272). Elle débord e l argement
.
xxxe dyn.) d'après un sondage effectué par même structure et qui ont connu d'importantes Au temple de Nekhbet à El-Kab (Améno hi II
.ls '
six autres lits de pierre, chacun effectuant profondes133. Généralement, l'effondrement de ces déet?uit. Ell cornu
.
LI ait sur une forte épaisseur
une
?
un léger retrait par rapport au précédent,
structures est attribuable à d'autres raisons H.
I
ancienne depression où se trouvaient les arases de
et dont la hauteur est bien moindre que
celle des assises de l'élévation. La huitième Un sondage à l'angle sud-ouest du Jer pylône du constructions antérieures et reposait sur un lit de
couche de blocs, qui reçoit la base du pylô- temple d'Arnon-Rê à Karnak (Nectanebo 1er; sable de 0, 15 m. Il y aurait là l'indication, dans les
ne, est faite d'éléments réguliers et beau- cas où un tel dispositif est rencontré, de la nécessité
coup plus puissants, à l'image des pierres
qui constituent l'élévation.
de créer un sol neuf pour asseoir des constructions
se s_uperposant à des vestiges antérieurs enfouis
protrn:dément. Sur le « matelas » de briques crues
ainsi formé, les accroches de la chaussée venant de
l'est et le pylône (pourtant élevé en briques de terre
crue) reposaient sur un socle fait de huit assises blocs le temps que le plâtre
b. Les encoches qui recevaient les queues d'aronde maintenant les
massives Je grands blocs de grès de 0,50 m de haut, Fig. 273. a. Fondations d'un des obé11squt·s
dans le temple d'Arnon-Rè à Karnak
it lhoutrnosis li
On distingue le carré taillé pour recevoir le bloc de soubassement du
lubrifiant sèche, sont vides.
parfois assemblés par des queues d'aronde. Le sol (XVIII' dyn ). Plus:eurs ass,ses dt IJl•'S blocs reposent sur une epaisse couche de sable. monolithe.
270
Certaines fondations sont ponctuelles. Celles maçonnerie installé dans une fosse, soit elles ont
de? obélisL!ues érigés par Thoutmosis II une fondation commune, à savoir un mur
(XVlW dyn.) à Karnak ont été fouillées137. Elles maçonné, installé dans une tranchée et soutenant
la rangée qu'elles forment. Dans ce
deuxième cas,
étaient constituées de plusieurs assises de gros blocs fondation présen-
les blocs de l'assise supérieure de
posées sur une épaisse couche de sable. Ces longs particulier
137. L G\B,1u1c, A pn11,,h ,k ,ku, tent, le plus souvent, un dispositif :
colon-
,ibélis4ue, Je Th,1utn1<1,1, Il ,l.111,
assemblés par deux aux emplacements des
?ùnwk \'III (1985). p I 'i I ct 11 ] 'i .t\l'l nord-sud dans la suivante, afin que leurs joints se d'installation puis-
nes, ils leur servent de radier
130. H. CHE\'RJER, dans RdE 23,
p. 74- 75.
b1bliograph1e v, ur ?g,ikmctH
; .
croisent pour augmenter la cohésion et la solidité centrage et de pose.
AR.\llll\ Ldl, p. qu'ils portent leurs profils de
du soubassement destiné à recevoir le socle mono-
D. t,, 1,
Probable Causes of Collapse of the First pareil Je tondauon d'un oh?li,4ue lithique de l'obélisque (fig. 273). après retaille lors de la
Pylon of the Ramesseum » dans ils se confondaient avec eux
Memncmia III (1992), p. 41-48.
J'Amtnuph1s Ill (X\'111' dvn.) ,lrc'"l'
Les fondations des colosses étaient, elles aussi,
dmnt le Ill' pvlôru. ,k Karnak). pose de celui-ci.
ponctuelles, au moins devant le Xe pylône de l'utilisation de ces
132. H. Le cas de Karnak illustre
M. ABOUSHOOK,
HELAL, S. ZA\ITAI's
«
Th.e Fir·s: Pylon of the
l38. M.
p. 147-149.
Am dam 1'umuk
1, \'II I ( 19?2),
Karnak 1
'\
où le fait a pu être observé.
deux procédés puisque, dans la salle
hypostyle du
Ramesseum Subsurface Investigation »
:
Dans d'autres circonstances, on a pu relever chacune des cent vingt-
139. Cf supn1, p. 232, hg. 254. temple d'Amon-Rê140,
dans Memnonia IV-V ( 199 3-1994).
qu'un radier débordant était déjà utilisé comme bas-côtés était fondée séparé-
p. 63-70.
deux colonnes des
mode de fondation au Nouvel Empire mais était
140, G. LH,RAI\, "Rc1pport -ur l'écrou-
lement de once colonne- ,Lm, reposait que sur quelques assises de
133. M. AZIY!, dans Memnonia VI Li i.:r;111Llc
de ment et ne
employé de façon ponctuelle, pour des édifices
talatat+" - les plus petits blocs jamais
(J 995). p. 55- 70, pl. vvm.
salle hypostyle 1
» ,Lim AVŒ ( ?l)l)) 1 I utilisés à
p. 125, à propos de Lt ,c11!e hypo,tvk ,k'.
faible surface comme au «Hammam» (temple que les
alors
134. Cf infra, p. 278 sq. Karnak:" Iondarion, dl' petit apparci]. 139. l'époque pharaonique (fig. 274) -,
d'Hathor) du ouadi Hellal déjà mentionné l'allée centrale étaient
douze colonnes qui bordent
135· H. CHEVRIER, « Rapport sur les tra- Elles sont composée, de
cinq !1 -ix cou-
Er briques
vaux de Karnak 1953-1954 » dans ches de gros moellons ( ... ) novées lLms murs continus de
du
ASAE LIII (1955), p. 39-40, pl. XXI. du sable tamisé.
Une épaisse couche ,k Colonnes et colonnades installées sur deux longs
du ce même \, , au-L I e"'ous de, ft in- .
de briques était de 2,45 111; J. CAPART jusqu'à la XXVe peut être attribué
du siècle dernier, ne
.
p. 60
272
111 Ta canstmctian pbaraanicpie --- 9- Les fondations
,
gres • 'i .
,
l
n_
aux axes Je..., colonnades en projet r 'un unique htde .
fondation conti-
, ., 276. Principe de
, , Fig.
l') I oc..., regulieremenr calibrés a été p osesurunnde
. 1·
d'une colonnade,
dans une tran-
sable(fioi-,· -1?16), '1 -- ur
,
e ln d (attente amsi ctonné ·
J,. · ·
nue
chée
l'exemple des
unique, d'après
colonnes du « trésor de
,
? ( une assise de ,
Thoutmosis I" » à Karnak-Nord
l') l oc- de même module ,1 été adaptée , fa1sant a ter-
.
t ( ( pipe d es ca ant I
continue 121 est nstallee t 't
?· i? ?t 1t
I es • I fondation. La
( de cett e assise,
, deux1eme as<,1se 11 t",t p c1ct t , , [
d'Amon-Rê à Karnak (époque de L exec- tut .ilor-. .ibarru afin de mettre au même coonne des reperes dt· r
<,' ,. , rt , 1
,,,
Ramsés li XIXe dyn.) Chaque colonne du mvc.iu k..., urf.icc- du L"1lbge et de blocs de cette .... T)sont nmt \ :.'\ <.' l\, ,t 1, I
?
,
'1""1"e · ? au
ment sur quelques assises de talatat non scr• r 'J n\ J' •
?
se sont effondrées, leur base s'étant .z,
q,a:; n1,eau du Ja, d<Jl' J'.t'l t l.Jl < t
affaissée.
CONCLUSIONS ,,n'undde<,nrniJ1, .\ tt't tt,,, "'
; 'd
?
•
Fig. 275. Au temple de Mout à Karnak oase de haque, , r 11t L , ,
(Aménophis Ill ,
XVIIIe dvn.], les colonnes SUR LES FONDATION DAN LA VALLÉE bais 8ans ce"e 1pt''dt , t 1, , 1
t,
",
sont fondées de façon ponctuelle. d'llü'l'e de d Cl irnJdt c,, , <
"' ill ,l, I ,, '-! d
nt q \ t r
I