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Ta caostmctiao pbaraaoiq:ne

}EA: simples mais efficaces dont ils étaient coutumiers


Un dernier élément, enfin, doit être mentionné
professeur parmi tous ceux qui ont conduit à l'élaboration de ainsi que l'économie de moyens dont ils faisaien?
PREMIÈRE PARTIE
Lyon II, :
cet ouvrage et qui est dû au contact quotidien des preuve pour déplacer, par exemple, des charges en
directeur . hommes d'équipe égyptiens ou jeunes coopérants, apparence inamovibles, ont été les plus riches d'en-
tien de K;: architectes et tailleurs de pierre issus du compa- seignement sur les pratiques et l'habileté de leurs

publicatio: gnonnage. Leur sens de l'observation, les gestes lointains prédécesseurs.

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directeur
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de Karnak
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égyptologi
l'art et d
recherche.
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publié une
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En couverture:
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de Ramsès III à
Thèbes-or
© Miche
I'irnivers des canstmctems d'Égypte

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Lyon II, Mer Méditerranée Chapitre 1
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de Kama Oasis de
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Bahariva el-Khadim

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recherch: DÉS:ERT
Oasis de ARABIQUE
au travai Farafra ou déseri.orientat Mer
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Rouge
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teur du 1 Oasis de - --J __ ---
Fig. 2. Qu'il se lève ou qu'il se couche,
Dakhla '(??------- ------; Oasis de
des Mau Kharg a
le soleil trouve toujours en Égypte une
falaise pour dessiner le hiéroglyphe de
publié ur l'horizon (fig 3) Ce même hiéroglyphe est
mortiers exprimé dans le temple de pierre sous la

forme du pylône. C'est entre ses deux


Oasis de
môles, au faîte de la corniche, que vient se
Kourkour
placer l'astre diurne au zénith. Ici, le pylône
du temple de Louqsor, précédé des colosses
/ Oasis de de Ramsès li et de l'obélisque dont le pen-
'Doungou/ dant se dresse désormais place de la
Concorde à Paris.

Fig. 3. Sous le signe du ciel s'organise


la Vallée du Nil comme le lieu du cycle
journalier du temps. L'horizon solaire, resserrement rocheux, marque la frontière méridio-
que limitent les falaises d'occident et d'o-
rient. s'inscrit entre les deux lions assis,
nale naturelle du pays (pl. I), les paysages varient
gardiens des déserts, que l'astre diurne tra- peu. C étroite vallée fertile dont la terre noire et la
Oasis de
Selima
verse du levant au couchant Le félin de végétation contrastent avec les déserts rouges, se
DÉSERT droite incarne ainsi hier» son pendant à
déroule jusqu'à Memphis où l'éventail deltaïque se
« ,

DE gauche exprime « aujourd'hui ».


déploie suivant ses diverses branches (fig. 1). Ce
NUBIE
sont là, avec les oasis et la région du Fayoum, les
seules surfaces où la vie peut s'épanouir. Sur ce
ruban, l'ancien Égyptien s'oriente par référence au
sud 1, direction à partir de laquelle le fleuve - dont
la crue est vitale pour le pays - prend sa source.
, À l'occident comme à l'orient, les falaises qui
I. Deux modes d'oricntarion ont été
Se Cataracte familiers aux Égyptiens anciens dès les Egypte antique annoncent les plateaux désertiques forment les
limites de l'horizon égyptien (fig. 2 et 3), les deux
plus hautes époques et déconcertent
quelque peu l'homme moderne soit on ;
et dualisme points extrêmes de la course solaire. C occupant de
adoptait une position dos au sud, et le
Zones cultivées L'aspect physique de la terre d'Égypte a, dès ses la Vallée se situe ainsi au centre de la ligne formée
cours du fleuve donnait alors la direction
générale du nord, l'orient étant à Jroite ; origines, fortement marqué l'attitude du vieil Égyp- par la course de l'astre diurne et, d'est en ouest, au
En couvertu:
du portique
du temple dt
,
-----
0
......
250 km
-?..,j DÉSERT DE BAYOUDA soit, à l'inverse, l'observateur se plaçait
dus au septentrion et mettait le sud face
à lui alors, le levant était à sa gauche ;
tien envers son cadre de vie. Prise entre désert et
aridité, sables et rochers, la Vallée où coule le Nil
fil des heures, le soleil - manifestation suprême de
la divinité - rythme tous les temps de l'existence et
;

géné- la marque du sceau divin. À l'Orient, d'où venait


de Ramsès Il voir: G. POSENER, « Sur l'orientation et est naturellement orientée, pourvue d'un axe
Thèbes-oues l'ordre des points cardinaux chez les
ral constant qui est régi par le cours du fleuve, dont quotidiennement la lumière, s'attachait l'idée de la
© Michel G: Égyptiens » dans Naclvaciuen der
cet vie, de sa pérennité renouvelée au fil des cycles de
a la Basse-Egypte (Delta) ou l'existence gypte, enserree entre les plateaux libyque
et arabique, s'oppose les eaux coulent du sud vers le nord. Au long de
du désert Akademie der Wissenschaften in GoctingeH
fait l'univers. C Ouest, par contraste, nommé par
.
se o u bl rer. L' axe general du fleuve, hormis la
boucle de Oena, suit un axe sud-nord. 1965/2, p. 69- 78. axe dont la première cataracte d'Assouan, par son
·Œ!J Lunizers des caostrnctems d'Égypte
--- Ta géagrapbie

}EA La combinaison de cet ensemble de


contraintes
professeur détermine la conception du monde que reconstruit
Lyon II, l'Égyprien ancien et qu'il transcrit ensuite
:
dans les
directeur demeures divines bâties en pierre, car elles sont
des
tien de K, reproductions, réduites à l'échelle de la terre
des
humains, de l'univers où agit la présence divine.
publicatio Il
en va de même avec les édifices funéraires
de la ;
pyramide royale de l'Ancien Empire aux répliques
}EA
plus humbles des chapelles privées du
directeur Nouvel
Empire, du temple de culte de Kheops (IVe
dyn.)
directeur 1·
au dernier temple « de Millions d'Années »
de la
de Kamal XXe dynastie, tow, les espaces,
toutes les formes
teur de ne architecturales sont conçus et mis en œuvre pour
répondre aux règles Je l'ordre Ju monde qu'in-
Cu carne Maât (fig. 5) et donc, pour se conformer, Fig. 5. Le roi Ramsès li offre Maât

avant toute chose, aux axes qui sont les siens. - sous forme de statuette - à la triade
égyptolog: thébaine (seul Amon est visible ici).
l'art et d Fig. 4. Motif iconographique de Sous cette forme, il matérialise tous ses

recherche (sema-taouy).
« l'union des Deux-Terres»
Les plantes qui évoquent le
Les orientations actes de souverain contribuant à garantir
l'ordre de l'univers et de la société (cycles
agricoles, irriqanon, redrstnbutron des
au travail sud (le papyrus] et le nord (la plante trilo-
À partir d'une géographie aussi exceptionnelle
bée] se nouent autour du hiéroglyphe cen- biens, cohésion sociale, Justice, paix civile,
ment atta tral - une trachée et ses deux poumons - qui conditionnait si fortement l'histoire, devaient etc). Deuxième cour du temple d'Arnon à
dont le sens est « unir ». Selon l'ampleur Karnak, paroi sud. (XIXe dyn)
naître Jes cosmogonies, une vision Je l'univer et
donnée au semo-toouy, les symboles du
Gu sud et du nord peuvent être multipliés des croyances funéraires ervies, Jans l'architec-
teur du L Détail du flanc du trône royal bloc des ;
ture, par des orientations qui se chargeaient, en
lever, Aton, disque à son zénith, Atoum, vieillard à quement » son intégrité physique. Sur cet axe sud-
chapelles sud d'Aménophis 1er (XVIIIe dyn
des Maté ], conséque nce , d'un sens puissant et dont les
Karnak, musée en plein air. son coucher. Dans le domaine funéraire, cette asso- nord se superpose, de surcroît, une forte valeur
« codes » se
publié un, comprennent, au moins dan leur -
ciation aux différentes étapes d'une vie humaine royale puisque, justement, le roi, comme serviteur
lignes les plus générales. de Maât, doit garantir le retour cyclique de la crue.
mortiers c (enfance, maturité, vieillesse) permet d'évoquer le
Les antiques habitants de la Vallée du Nil cycle « naissance-vie-mort » et de le faire reco?- De nombreuses autres croyances, dans le détail
euphémisme la « terre de vie » ou encore
concevaient le monde de la manière suivante la mencer éternellement, aussi longtemps que le soleil desquelles il n'est pas lieu d'entrer ici, peuv;nt se
« l'Occident parfait :
», était moins synonyme de
nai sance Je l'uni\·ers était avant tout marquée par
·

se lève le matin et se couche le soir. Quant à l'axe superposer à ces deux axes fondateurs de l'Egypte
mort que de point terrestre où devait, nécessaire-
le surgi· ernent de la lumière hors Ju ancienne, par exemple, le lever et le coucher des
ment, commencer toute étape de renouvellement néant de sud-nord, il est indissociable du dieu Osiris, fils de
ténèbres et par l'émergence J'une ma ·se solide, le Rê. En effet, l'arrivée de l'inondation permet le étoiles qui, elles aussi, constituent potentiellement
des êtres comme des choses. Dès l'Ancien
Empire « tertre Je la
Première Fois », -'élevant au-dessu reverdissement des terres (Osiris végétant) aussi des moyens d'exprimer un espoir de vie retrouvée
au moins, les nécropoles sont, de
préférence, instal- de l'inorganisé liquide ( mm). L univers pour les défunts.
lées à l'ouest, c'est-à-dire liées au point où était dè bien que la venue du flot, visitant ville-r?l?quaire
le soleil, lors délimité par les quatre directions cardinales, Concrètement, l'esprit égyptien utilise les axes
disparaissant aux yeux des vivants, « meurt » après ville-reliquaire, permet la recornposinon du
pour selon un plan carré que reproduisent maintes con - corps divin martyrisé (voir encadré « Les ??an_d:s du monde pour exprimer sa foi et les matérialise
commencer son perpétuel retour. La façade ou l'en-
truer ions. La pyramide, par exemple, dont les lignes de la légende d'Osiris », P· 410) ·, I.: ?nteret dans son architecture. Les obligations d'orientation
trée des chapelles funéraires ou des
tombeaux est quarre faces triangulaires s'élèvent depuis la ha e d'adapter cet axe à l'architecture funéraire e?t des édifices funéraires royaux en témoignent, avec
tournée vers le levant. Parfois, si la nature
du carrée, figure ce tertre émergé Je l'océan primor- évident il permet au défunt de retrouver « magi- une rigueur adaptée aux lieux et aux temps. En
terrain ne s'y prête pas, dans le Delta :

ou en dial au premier jour du monde. Il est naturel que la


Moyenne-Égypte, les lieux de sépultures peuvent
survie du roi défunt s'y inscrive profitant de la
être situés à l'est. Le fait, cependant, ;
demeure l'ex- dynami4ue Je création, sa propre re-création y Ciel de la nuit et marqueurs du temps
ception.
trouve son impulsion.
Au dualisme de l'antagonisme première décade de la sixième phase de _pré:ence des ?toil?s
désert-vallée Avec cette émergence de l'organisé hors du Le ciel du sud, vers lequel dès les origines.ont été dirig?es l;s
fertile, à celui des axes du monde observations astronomiques des vieux Egyptiens.' pres:? e infatigables, au cours des cinq jours qui clôturaient annee
connu que chaos primordial, se mettaient au ·si en place, selon
I

marque le fleuve ou la course du deux phénomènes astraux essentiels: l'o_ccultat1on '?eno- solaire (cinq jours dits (( épagomènes », plus un Jour tous les
soleil, s'ajoute les axes nord-sud et est-ouest, les Jeux phénomè- quatre ans, mais non relevé à date ??tique), que se s1t?a1t le
encore la dualité historique du « dique, à intervalle régulier de soixante-dix Jours, d etoile?
Double-Pays». nes cycliques les plus marquants Je la géographie et majeures appelées « infatigables », comme celles de la. cons début de l'année agricole. En effet, c etait le moment ou de_ux
Dès les origines2, au moins dès
celles de la monar- de la pensée égyptiennes d'une tellation d'Orion" et, par opposition, la constant? pr?sence phénomènes s'observaient conjoin_tement le lever de s_1rius
:

chie pharaonique, aux environs du : part l'arrivée de (Isis) dans le ciel méridional en meme temps que le soleil de
2. B. MIDA\:T-REY\:Es, Préhistoire troisième millé- l'eau du fleuve, son gro ·sissement avec la crue et d'étoiles fixes, les circumpolaires, appelées les « im?erissa-
de 1;aire avant notre ère, l'Égypte du bles » comme Sirius4. Inséparables marqueurs de espace juillet (lever dit héliaque) et les prémices de la crue annonçant
l'Égypte. Des premiers hommes aux
premiers Sud (Haute- son retour à l'étiage et, d'autre part, selon un axe ..
I

p/wraons, Paris, 1992 P VERNCS, Egypte, d'Assouan à Hermopolis men dionat comme du cycle nocturne annuel, Orion et Sirius un renouveau miraculeux à la terre assoiffée par les brutales
;
et Memphis) perpendiculaire, le lever, la course et le coucher
1
,
· • •

chaleurs de l'été africain.


En couvertur J. YCWC)TTE, Oictiomwire des Pharaons, affirme son antériorité sur le étaient assimilées à Osiris et Isis. L'une _reven?1t peno diiqu_e-
Noêsis, Paris, 1996, Nord (Basse-Égypte, visibles du soleil ainsi que son voyage nocturne 4. L:étoile Sirius a été personnifiée par les .

Techniquement parlant, l'observateur du ciel. antique posse-


.

du portique c 11· 59-60 (dualiré). le Delta, de Memphis à la Egyptiens sous le nom ct les traits de la ment aux yeux des vivants après une disparition temporaire
du temple de 3. Sur le Jualisme constant Jans
Méditerranée) et même supposé. 7.
·

interprétée comme une « mort» ( les 0 J?urs de l'embaume- dait, avec Orion et Sirius, deux points de repere absolus p?ur
la pen- sa suprématie, déesse Sepedct dont les Grecs firent pho-
sée égyptienne, cf. également essentiellement politique semble+ ment) tandis que l'autre veillait à son cote, semblant le rame
- définir la direction du sud et, par simple prolongeme_nt dun
de Ramsès II Ces deux axes gardent, tout au long de l'histoire nétiquement l'équivalent Sorhis,
].-Cl. GoYos.:,
:
il '. Seul, Pharaon unifie, au nom cours trois cent soixante-cmq Jours de alignement effectué dos à leur position, il_obtena1? f?cilement
Thèbes-cues « Nombre
et univers » du dieu, ce qui est ner à la «vie Au
», des
Jam disparate. Cette idée se traduit dans égyptienne, une symbolique constante. À l'axe est- 5. Orion n'étant pas une étoile mais une ·
la définition générale d'un nord géographique, affinée ensuite
l'année alternaient cinq phases d e prese nee et d'absence des
.
La Magia in Egitto, Milan,
© Michel G;: 1987,
l'iconographie constellation, il convient de préciser que
r7 Ct 72, n, 4.
royale par le signe du sema-taouy ouest est associé le dieu solaire en ses différentes .

infatigables dans le ciel ( 5 x 70 = 350) c'est à l'issue d e a


. ·

'
1 en visant la grande Ourse.
(fig. 4). c'est probablement à Rigel que l'on se
apparences Khepri, scarabée du devenir à son
: référait, peut-être à Bételgeuse.
Lunizers des canstmctems d'Égypte
--- r a géographie

}EA!'
professeur 0 des ancêtres défunts sont également, et selon
Lyon II, a I
toute logique puisqu'ils ont rejoint le domaine
directeur s souterrain d'Anubis, installées sur le flanc sud des
édifices.
tien de Ka
Comme dans toutes les constructions religieu-
publicatior ses de l'antique Égypte, l'idée générale est de
replacer les marqueurs spécifiques du territoire
}EM

-
égyptien dans les limites d'un espace qui accueille
directeur
directeur ti"
c

?-<1__ -- * l'énergie cosmique de la divinité la Vallée et le


:

fleuve d'une part, formant l'axe longitudinal du

/
,

de Karnak sud au nord, les falaises et gebels des terres déser-


teur de no tiques latérales, d'autre part, matérialisant l'est et
l'ouest. Dans la transposition de cette règle trans,
crite par les plans des sanctuaires, l'emplacement
CLA
des « repères » fixes pour définir le nord que sont
égyptologn les cités saintes d'Héliopolis (est) et de Memphis
l'art et d' (ouest) varie en fonction de la position de l'im-
recherches plantation par rapport à l'axe immuable de l'uni-
au travail vers marqué par la direction du fleuve, soit du sud
ment attac

GILJ
r--1
teur du Le
des Matér
publié une 7a
:ô:
,
I'
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I
tQ}
mortiers d Fig. 7. Orientations schématiques des
L __ J

+
tombes royales et leur signification sur
les mutations du roi mort :
a. A l'Ancien Empire, les appartements
Fig. 6. Temple haut du roi Kheops funéraires, au sein de la pyramide, s'ouv-
(Ive dyn.), développé sur la face orientale
rent sur la face nord, associée à la Grande
de sa pyramide, selon les orientations rele-
Ourse. et le parcours du roi s'effectue selon
vées pour l'Ancien Empire. un axe nord-sud, en lien avec la course du 7b '-------------------------------------?
Nil Au sud, au plus profond du caveau, il
unit son destin a Orion et a Osiris, avant de
sortir au Jour, JUSt1f1é, à l'est, par le biais
effet, ces orientations sont religieuses et garantis, symbolique de la stèle fausse-porte et du
de Nout (qui est am..,i bien le ciel nocturne que temple de culte.
et de symboles iconographiques liés à ce point au nord. Un temple dont l'ouverture est face à l'est,
sent, à condit.ion de les respecter, le devenir post,
l'intérieur Jc la terre, la Dmwr). Darn, ce schéma e b. Au Nouvel Empire, le caveau et le tem-
cardinal (fig. 7b). Historiquement, la règle observée donc sur la rive occidentale du il, impose de
n?ortem du roi. Leur mise en œuvre suit, chronolo. ple funéraire ne sont plus liés. L'entrée de
comprend l'importance du sud l'axe sud-nord
: au début de la Xv lll" dynastie, à savoir la mise en transposer les « repères ». Ceux-ci ne peuvent plus
giqucmenr, l'évolution des croyances. la tombe souterraine, quelle que soit son
possède un rôle royal Jc -orrc LJUC les chambres
7
orientation réelle, est entendue comme se concordance de l'entrée de la syringe avec le nord, s'articuler selon la géographie naturelle en se
Au, temps des pyramides, les espaces souterrains funéraire" doivent ..,'aligner parallèlement au faisant face sur une ligne est-ouest déjà définie.
6· Selon les Égyptiens, il existe un Nil ,
reserves. au sein du massif construit s'ouvrent
situant au nord et la para, de droite, située
n'a pu continuer d'être appliquée et l'orientation
l'ouest, rappelle la mort constellation
inférieur et un Nil supérieur. Lun n'est au ?euve. En effet, par <on adaptation à l'axe du pay,
à la
est devenue artificielle en raison de la morphologie Dans les temples de « Millions d'Années » de
autre que le Nil réel donc le parcours ter- septentrion et se distribuent conformément à d'Orion et les soixante-dix Jours d'occulta-
l'axe a la course Ju Nil, l'édifice rappelle LJUC la fonction tion de son étoile majeure, Osiris et les du terrain dans la Vallée des Rois l'entrée du
: Thèbes, en particulier, le transfert s'est donc opéré
restre coule, comme on sait, du Sud vers nord,sud c'est l'itinéraire astral? du
:
le Nord l'autre dans l'autre
fils d e RAe du roi à qui il est voué e-r, avant tout, comme le douze heures de la nuit Dans le caveau, au
tombeau n'est désormais plus placée au nord, en en plaçant au sud la réplique de Memphis, au nord
(0 sinsis) qui parcourt sa terre jusqu'à sa dem eure
·
;
sens, afin de
Sud, lieu de toute régénération, le renou-
« boucler la
boucle ». Ce double du Nil
d'éeterruté,, l a c h
. eaux vitales qui viennent du sud, d'unifier le correspondance avec le lieu légendaire de la nais, celle d'Héliopolis. On obtenait par là, sur l'axe
coule toujours du Nord au Sud selon les ,
ambre sud (fig 7a) L'a, s ' opere vellement du défunt est évoqué par le lever
;
.
· ·
a I « Double,Pays
», d'en maintenir éternellement la héliaque d'Orion. Sur la paroi de gauche, à sance et de l'enfance d'Horus fils d'Isis, roi-principe terrestre et royal, une double conjonction. En
cas, il est compris comme un Nil astral transformation du fils de Rê en ReA lui· , rnêeme. P
ou chthonien. Voir: J.-F PÉCOIL, « Laxe c.ohésion non seulement agricole mais aussi poli- l'est, c'est la v,e qui est célébrée, avec les
(marais de Khemmis; voir p. 28 et encadré p. 29) ;
combinant sud et ouest (Memphis), on alliait le
Les est,ouest intervient alors, car le passage
.

sources rnythiques du Nil er le cycle


de la dans le tique.
soixante-dix Jours de vrsrbrhté d'Orion, le
de même ce n'est plus que théoriquement que la point du couchant et d'entrée dans le devenir
dieu Rê-Horakhty et les douze heures du
crue» dans BSEG 17 (1993), p. 97_1 JO. c?cle cosmi?ue n'est plus stellaire, alternant les d'éternité avec le rappel du couronnement et du
p ases de visibilité et d'occultation ma·is
Plus tard, à Thèbes Jurant le Nouvel Empire, JOUr. chambre terminale correspond avec le point du
Sur la nature er la fonction du roi cycle monarchique à son début. À l'opposé, au
.

commencement du Double-Pays et de l'entrée du


.
? en so aire '
Egypte ancienne, voir G. POSENER, opposant les phases diurne et nocturne .
, 1
q?a?d la pyramide royale sera remplacée par sa
la
:

divinité du Pharaon, Cahiers


De A u evant,
1 réplique naturelle, la Cime thébaine (fig. 138) qui Nil dans la Vallée. nord, où était commémorée Héliopolis, la « Place
de la le baï d .

roi, tout comme sa statue, sont


Société Asiatique, XV, Paris, 1960 ? en domine la Vallée des Rois à l'occident, rien ne sera Au-delà du domaine strictement funéraire, les de la Première Fois», se renouvelait le devenir du
En couverture M.-A. BüNHÊME, A. FORGEAl,
;
communion avec Khepri/Rê dans le monde au levant, en même temps que la venue à
portique o,
Pharaon, temple de changé dans le,s principes. L es tom b eaux suivront
· ·

lieux de culte présentent des salles distribuées et


du les secrets
du pouvoir, Paris, 1988. Pour culte de la face orientale (fig
du temple de Moyen er le Nouvel Empire, en
le
,
·
,
6) ., a u zenit h
.

un axe théorique nord-sud dans leur dispositif, quel agencées selon leur destination. Les salles à fonc- l'existence quotidienne de Khepri,Rê,Harakhtès.
général, s amorce le retour
de Ramsès III voir Cl. VANDERSLEYEN,
:
l..'.Égypie el la
du baï royal vers l'occidenr
que soit le flanc de la Cime où se trouve réellement tion solaire sont situées du côté nord (direction Au début du Moyen Empire à Thèbes, l'implan-
(retour progressif vers la chambre
Thèbes-ouest Vallée du Nil. Il : de la fin de l'Ancien
sud) .
au leur entrée. La paroi de droite pour le visiteur sera d'Héliopolis) et sont souvent à ciel ouvert les ; ration sur la rive orientale du il du sanctuaire
© Michel Gal Empire a la fin du Nouvel Empire
' Pa ns,
.
couch.ant, 1: re.t?ur est accompli, et d'Amon de Karnak a défini une nouvelle règle,
1995.
gestation d Osiris qui se mue en ReA
recommen?e la donc toujours, indépendamment de son orienta, chapelles chthoniennes sont situées au sud et sont
d ans e ventre
1
tion réelle, associée à l'ouest et décorée de thèmes facilement couvertes les chapelles vouées au culte
;
reprise plus tard en Nubie pour les édifices de culte
r;1mivers des caostrnctems d'Égypte
I a géagrapbie

}EA
flanc est du Nil. Un premier axe, face
professeu
placés sur le
à l'ouest afin que le sanctuaire divin coïncide par
pians
Origines de la filiation divine de Pharaon
Lyon II, son emplacement avec le point essentiel du lever et contingences terrestres Rê enge?drait ainsi une famille le Un donnait existence au multiple
; et transmet-
Selon les conceptions égyptiennes antiques, le pouvoir monarchique est l'apanage tait. ainsi son héritage et donc son pouvoir vers le bas, c'est-à-dire la terre le
directeur du soleil, a d'abord été suivi. Plus tard, au Nouvel ;

de la divinité créatrice. Celle-ci délègue à un être humain, élu et privilégié, l'exer- schema retenu devint celui-ci
tien de K Empire, un second axe sud-nord est venu recouper Ce dualisme permanent des axes se retrouve cice de la fonction de gouvernement des hommes. Deux types d'explication de
:

publicatic le précédent, en avant du sanctuaire et de son dans le plan et l'orientation d? tous les temples de cette légitimatio? du principe monarchique par le divin ont cohabité tout au long RÊ= ROI [LUMIÈRE/SOLEIL]
reposoir de barque vers l'ouest, ce qui a permis culte divin de l'ensemble de l'Egypte et à toutes les de l'histoire de l'Egypte, sans que l'on puisse définir clairement une antériorité de
d'intégrer à l'espace sacré un itinéraire liturgique époques. Il n'est guère vraisemblable, même si le l'une ou l'autre des traditions dogmatiques.
}EA Manifesté aux origines comme une entité céleste (Horus = Le Lointain, celui-des- SHOU (masc.) [AIR] TEFNOUT (fém.) [EAu/HUMIDITÈ]
royal, auparavant peu distinct de la voie divine lien avec le fleuve doit être constant, que ce soit
directeur espaces-d'en-haut). le modèle du roi du monde incarne ses facultés d'organiser
principale. Ce remaniement du plan du lieu de seulement par rapport au Nil qu 'aient été pris les l'univers (Maât) dans celle de ses créatures, l'homme, qu'il charge de perpétuer sa
directeur. culte national par excellence a influé sur celui du repères d'orienration. La « règle » de perpendicula- volonté de faire exister un univers. Au sein de la communauté des seuls Égyptiens, GEB (masc.) [TERRE] NOUT (fém.) [CIEL]
de Kama satellite de Louqsor au sud. Destiné à recevoir les rité avec la rive du fleuve souffre trop d'exceptions cela va de soi, le Créateur, Rê, élit un monarque et fait de lui « l'Horus sur terre»
teur de n. visites annuelles d'Arnon-Rê venant du nord, le Aux origines de l'Égypte, la notion de filiation/héritage légal paraît encore n'êtr?
matérielles (le temple d'Edfou, par exemple) ou
qu'implicite dès lave dynastie, cependant, le dogme du roi d'Égypte« fils de Rê, OSIRIS (masc.) ISIS (fém.) SETH (masc.) NEPHTHYS (fém.)
temple possède son sanctuaire d'accueil de la divi- textuelles (les sources qui indiquent le mode
;

Horus vivant » est proclamé sous l'influence probable du clergé d'Héliopolis, et [ROI LÉGITIME] [REINE MÈRE] [ANTI-ROI ILLÉGITIME] [NON REINE NON MÈRE]
CL nité à l'extrémité la plus méridionale de sa succes- d'orientation recherché dès le temps de devient définitif. Ceci ne consacre d'ailleurs pas une divinisation de la personne du
égyptolog sion de cours et de galeries. Conçus comme des Thourmosis III, en particulier") pour qu'on la pharaon mais la sacralisation totale de sa fonction et de son pouvoir de régulateur
ensembles cultuels complémentaires, les édifices de tienne comme définitive. Si de nombreux édifices et organisateur de la nation égyptienne. HORUS (masc.) = [Roi = PHARAON] Stérile
l'art et c L'absolutisme de cette affirmation dogmatique correspondait à une conception
Karnak et de Louqsor ont des orientations de culte royal ou divin ont été implantés, au
recherche religieuse du pouvoir délicate à manier, dans la mesure où l'homme « élu » par la De Rê à Osiris, via Shou et Geb, une ligne mâle ininterrompue conduit à Horus et
atypiques adaptées à une théologie et à des liturgies Nouvel Empire, dans des situations rendant leur au fils», roi selon mode terrestre.
au travail divinité n'avait théoriquement aucun lien ni devoir dynastique, a priori. Même si, « le En revanche, au stade de transmission à la
spécifiques. accès perpendiculaire à la direction du Nil, ce historiquement, la notion de succession de père à fils, sans discontinuité est arti- terre des vivants, la rupture se marque. Seth représente la contestation dans la
ment atta constat ne définit pas une « règle » de portée géné- ficielle pour l'Égypte pharaonique, il n'en demeure pas moins vrai que de longues règle de primogéniture; il entre en conflit avec son « frère», seul à pouvoir être roi
périodes de l'existence de la nation égyptienne ont été marquées par un rythme dans la lignée. La légende du meurtre d'Osiris, de la conception posthume et secrète
rale. Impossible à appliquer dans le Delta, ou même
Gu régulier de succession au sein d'une même famille royale, par voie directe d'héri- d'Horus, reconstituée par Plutarque, n'est qu'un masque voilant le contenu de la
dans la région rnemphitc, l'alignement sur une règle du pouvoir au pays des Pharaons. L'opposant, fut-il lui aussi de sang royal, est
tage.
teur du L Marais du nord : droite conduisant au fleuve, sur l'une ou l'autre des Le principe de l'héritier, légitimement détenteur du patrimoine comme des totalement stérile comme Seth selon la tradition ; il ne peut ni recueillir la fonc-
des Maté lieu de renaissance royale rives, est un phénomène spécifique des zones rive- tion royale, ni la transmettre. La mise à mort d'Osiris confirme la stérilité de celui
pouvoirs de son géniteur, découle du second type d'explication, infiniment moins
raines du Nil en Moyenne et Haute-Égypte, ainsi dogmatique que le précédent, qui donne au pharaon la nature d'un fils selon la qui conteste puisque ceci débouche sur un miracle d'essence divine un être
publié un anéanti, détruit, reçoit directement du divin la faculté, au-delà de sa fin terrestre,
:

mode des humains, celle d'Horus « fils d'Isis et d'Osiris ». Cet « Horus » n'est pas
mortiers c Lors des mutations dogmatiques qui marquent le retour qu'en Nubie. Bien des recherches délicates sont à d'engendrer son successeur, le roi légitime, Horus« fils d'Isis et d'Osiris».
à l'indépendance après la domination hyksos de la fin différent en soi du modèle originel du roi divin du monde il est, lui aussi, une
du accomplir dam, ce domaine, mais elles sont encore ;

façon d'exprimer, à l'échelle humaine cette fois, l'idée que le pouvoir de « faire Pour conforter encore l'adaptation du principe monarchique à la nature humaine
second millénaire, une tradition s'établit qui assimile le
à entreprendre. Nul doute, cependant, que les Maât » est une lutte, un conflit permanent, et que seul celui qui est légitimement et à son comportement, comme l'implique l'explication héliopolitaine, la tradition
roi régnant au fils d'Osiris, Horus, bien plus qu'il n'avait
principes mis en évidence pour l'Ancien Empire ne appelé peut être Pharaon. développa le thème du conflit autour de l'héritage d'Osiris. Prolongeant le drame
été fait auparavant. La parabole de la naissance de l'en-
dans une autre parabole, celle des « Enfances d'Horus», la lutte pour la maîtrise du
fant-roi dans les fourrés de papyrus du nord, de son se retrouvent et ne s'expliquent pour les périodes
enfance menacée puis de sa victoire sur Seth, incarna-
La tradition osirienne et le pharaon Horus-héritier pouvoir prit le tour d'une sordide chasse à l'enfant-roi menée par Seth, l'oncle
ultérieures, dans la mesure où ils sont essentielle- stérile, en toute déloyauté. L'admirable dévouement maternel d'Isis élevant son
ti.on du .désordre universel, est partiellement intégrée à la Très tôt, Héliopolis, les théologiens de la vieille Égypte élaborèrent et diffusèrent
à
ment d'ordre religieux et non, assurément, établis largement dans la communauté des habitants de la Vallée une parabole fort simple
Horus à l'abri des fourrés de papyrus du marais de Khemmis dans le Delta et l'ame-
repartrtion des espaces des nouveaux tombeaux souter-
seulement pour un propos technique. nant à la force physique et morale qui donne le triomphe du vrai chef et du souve-
rains créés à l'occident. Même si, une fois encore, toutes justifiant la nature du pouvoir pharaonique. Ils expliquèrent ainsi la construction
rain de droit divin, est du ressort des contes de fée, assurément, mais confirme sans
les orientations utilisées par les scribes-savants La plupart du temps, le lien avec le fleuve, qui du monde comme une logique de multiplication arithmétique des manifestations
thébains ambages l'importance de la notion de couple et donc de l'épouse royale dans la
ne tiennent aucun compte de l'implantation réelle se traduit par la présence d'un bassin relié par un de la divinité pour donner son équilibre à l'univers et contrebalancer l'action des
des conception dynastique du pouvoir pharaonique.
lieux qu'ils ont en charge de rendre conforme aux forces hostiles, chaque composante de l'univers ayant son contraire. Un nom
canal à une prise d'eau de la rive est ou ouest
donn.ées du dogme, ils y inscrivent une dimension neuve. emblématique fut donné à chacune des manifestations, en prenant en outre soin
Le roi-défunt, Horus et fils de Rê,
(pl. II), peut être, on le verra, le prolongement d'associer une expression mâle à une expression femelle pour définir des couples,
connaît, en un premier
tem?s, '" sacral, dans l'achèvement d'un temple, d'une voie de façon à pouvoir créer une chaîne de filiation, tout à fait artificielle il est vrai,
enü?nt dans son tombeau, le même destin que Pharaon destin l'Égypte anciq11e, éd. A.CV. Lyon, 1998.
J.-Cl. GOYON, Rê, Macît et le
celui qui lui était assigné à l'Ancien Empire,
dans les
d'eau d'amenée des matériaux". Ceci n'exclut mais s'accordant totalement à l'idée de droits d'héritage par primogéniture.
011 cle

pyramides. Entré en Horus/Osiris, s'intégrant au cycle


du d'ailleurs pas, par la suite, l'utilisation du même
renouvellement éternel de l'énergie qui est la vie, il rede-
tracé soit pour y implanter un quai-tribune ou un
vient Khepri-Rê à chaque cycle du temps,
lorsqu'un dromos soit pour définir, à des fins liturgiques, un
n?uveau. Jour. se lève. En un second temps, puisque
désormais le lieu de sa reprise de parvis hors d'eau, surtout ;'i partir de l'époque où les
contact quotidienne théorique. Ne tenant aucun compte des contin-
avec. le. m?nd_e des vivants n'est plus solidaire du point de navigations sacrées deviennent le moment instructive en ce sens est la position géographique
sa regener?t1on cosmique (l'Orient). le Fils de Rê doit suprême des sorties divines. Dès le Moyen Empire, exceptionnelle du temple d'Hathor à Dendara. gences géographiques et de la position réelle des
redevenir èqalernent Horus, fils d'Osiris, modèle
du roi des navigations liées ;'i des fêtes religieuses sont Implanté sur la rive occidentale du Nil, dès le repères cardinaux, cette réorganisation artificielle
terrestre. A chaque cycle, il rejoint, au
nord, son lieu de Moyen Empire, à un emplacement où le coude en de l'espace les rétablit fictivement, dans l'économie
naissance: les marais où sa mère le mit au
attestées ici et là. Cependant, ce n'est qu'avec le
monde. Et
Nouvel Empire, à Thèbes en particulier, que la baïonnette que forme le fleuve depuis Qena des lieux comme dans les reliefs pariétaux, pour les
comme la première fois, l'enfant fragile,
8. Voir S. EL-ADLY, Das Gründung- und
sant sa?veur de l'univers des hommes
devenu le puis?
pratique devient constante, prenant tous ses fastes l'amène à couler plein ouest pour revenir ensuite rendre conformes à la règle d'ordonnance du
face au chaos,
Weiheritual des dgyptischen Tempels,
reconqu1?rt sa terre de la Vallée en retournant au nord, le temple est atypique. Reconstruit à temple égyptien de rive gauche (ouest) par une
En couverture Tübingen, 1981, p. 161, stèle de l'an 24 au sud et pendant le règne d'Aménophis III (XVIIIe dyn.) 10•
de Thoutmosis Ill (Musée égyptien du
en accroissant sans cesse son
énergie. Malgré appa- l'époque récente, de la xxxe dynastie à la période remise en place imaginaire des directions logiques
du portique o les Ce qui régit le choix d'un axe, comme dans le
du temple de Caire, CG 34 012) K. SETHE, r?nces, le dogme des origines n'est en
rien modifié. romaine, et laissé inachevé sur le même emplace- du monde. Autrement dit, les scènes sont disposées
;
cas du temple d'Amon-Rê de Karnak, est bien plus
de Ramsès III
Urkunden IV, p. 836 (8-10). S1mpleme_nt, le mode de pensée qui a
adapté les formes
ment, il est effectivement perpendiculaire au Nil et de la même façon que dans un temple orienté de
aux ???oins du temps et des un impératif théologique qu'une véritable nécessité
Thèbes-ouest 9. Cf p. 237, n. 105.
amplifié.
espaces s'est enrichi et
donc ouvert face au nord mais le problème a été manière orthodoxe. De ce fait, elles ne sont pas
de pouvoir brancher un canal perpendiculaire au
© Michel Gal 10. K. A KITCHEN, " Barke ,, dans résolu par le biais de la décoration. En effet, on lui tournées dans les directions dans lesquelles elles le
Nil pour créer la voie d'eau du dieu. Dans bien
LA 1/4 (1975), col. 619-625.
donna une orientation « liturgique » et totalement devraient mais, si on entre dans le temple sans
d'autres cas encore, ceci n'est que secondaire. Très
Lunizers des caostmctems d'Égypte
--- Ta géagrapbie

]EAJ jaillissement de la lumière se produisait hors


du
professeur Noun entraînant aussitôt l'émersion de la Fig. 9. La rive occidentale de Thèbes
première conserve encore aujourd'hui la limite
Lyon II, ;
terre, lande émergée devenant très vite le « naturelle des plus hautes eaux. Dans les
tertre
directeur .
haut » (quyt-LJci ou benhcn) sur lequel la divinité bouquets de verdure mordant sur l'anditè
prenait place dès lors qu'elle adoptait une appa- du désert sont bâties les premieres maisons
tien de Kr des hameaux de paysans.
rence matérielle. Ce point haut, élévation primor-
publicatio diale marquant l'emplacement qu'occupait le créa-
teur lorsqu'il prit possession de son œuvre,
}EA perpétué dans le temple construit par les humains.
est

directeur Le sanctuaire, appelé le « Grand-siège »


(set-ouret),
directeur t reproduit le centre initial du monde et l'architec-
de Karna] ture évoque son aspect originel en le surélevant par
teur de ne rapport au niveau général adopté pour la construc-
tion (fig. et 20).
Cu Le temple du culte divin ou royal est
une
égyptologi réplique de l'univers à l'échelle terrestre il doit
;

Jonc conserver, comme la première terre émergée à


l'art et d
l'appel du créateur, un point de contact avec le 14. Cc 4u1 ,e produi-tt au Movcn Empire
recherche mm les eaux inféneures, préservées dans le ùKarn.ik par exemple mfni. p. 159, .
; ,

au travail secret des entrailles Ju -o], seront ainsi le milieu n. 63 el R\1'-1"," The Sehekh(ltep
J.
Fig. 8. Tel le tertre qui \'III lnunduuon Stcl.i. An ,ILkl1tHH1,d
mentatta émergea des eaux du nourricier de l'existence même de l'édifice, i se Fr.umieru ,, Lian, :-\c1u ( h1l.'nrulw 37.
Noun lors de la création « racines», ses
fond(nions, plongent jusqu'à l'eau et Copcnh.uru«. 1976, p. 11-20. n,ur l.1
GIL du monde, le siège du <<
X\'IW dvna-nc. v orr
en reçoivent l'énergie créatrice.
.

dieu » ou saint des saints Cl.V \'sill R"I I) I'., " Un« tempête s()u,
teur du L est surélevé dans le tem- De même, le Nil Je la géographie dont les vieux le règ11L' d'Ahm, "" Lian, Rdf: 19
ple égyptien. Depuis l'en- (1%7), I'· 12î-!'i9. P"ur l.1 pém>de
des Maté Égvptiem avaient tort bien compris qu'il avait non
trée jusqu'au naos divin, érluorucnnc (XX\'' Lh n.): \·, ur la stèle de
publié urn l'espace se resserre progressi-
seulement un cours aérien, visible et mobile, mai l',111 \'I Lk Tah.irq.: (Kaw.i 0498) et ,es
vement. Axe du temple de encore un flot -ourerrain, a priori invi ible mai parallèlc-. Cure 3.)269 et 4.)440 ,1111,1 que
mortiers c Millions d'Années de le, tr.u.nu nt-, Cure JI: 374<)?:
tout aussi mobile12, devait-il foire partie Je l'orga- recouvrir, depuis l'étroit cordon de Haute-Égypte, Sur les terres étroites du Sud, le niveau du flot
Ramsès Ill à Medinet Habou ?1. J-. L. ?1 \l \l'\\1, Thl.' Tl.'m/>b nf J..:umi.
rxxe dyn.J.
nisation matérielle Je-, evpacc- -acré: soit, comme I Tlil.' lmLn/>U11m, Oxtord, 1949, p. 22- jusqu'aux terres basses et marécageuses du Delta. Il montait rapidement et constamment et les
on l'a dit, par "a présence Jans le canal frontal 32 et j. LH \'- I J. )\ l)t l l 11,
I ,
fallait environ huit jours pour que la pleine montée hauteurs atteintes étaient aisément prévisibles. De
sorte, les bâtisseurs possédaient - à moins de
branché à la prise d'eau Je l'une ou l'autre rive soit, .. \:,,u\·e.iux Llllu1ment, rcl.int-, ,1 l',111 \']
de T<1h,1r4.1 X 944), p. 2.)-
des eaux se fasse sentir à Thèbes ce délai s'ac- ; la
crues démesurées!" - des repères de mise hors d'at-
.. Ll.111, J..:l.'ml ( I
tout auxsi fréquemment :1 partir du Moyen Empire, 7 ct pl. 11-111. croissait encore de quinze à vingt jours supplémen-
savoir où se trouve le nord, la disposition du décor 3

par l'alimentation qu'il pouvait tournir à de puits 15. Sur le, pr. ,hli.·mc, .l'mondauon ii taires à Héliopolis et dans le Delta. teinte des plus hautes eaux de l'inondation pour
est identique à celle d'un temple conforme aux
et bas ins sacré-, que le fluctuations Je on flot Hcrmopolr- i1 l'ép, iquc ptolérn.uqu« ct Li leurs constructions. La configuration actuelle des
axes du monde. u .nstruc n. in Lie l!tgue, de pn >leu,, in de,
invisible rempli saienr au temp" venu de l'année. implantations antiques aussi bien que modernes
lieux ,.i111t, ,le Th, ir , cL ( ;_ LI 11 H\ Rf, Ll.'
li les tl.'Ut'.1, des habitations et des temples de la rive occiden-
Le rôle du fleuve
1mnheu11 de Pl.'t1,s111, Purnl.'
Les trois saisons
La crue Le Cure. 1421. m-cnpnor» n (1! et ?I
etP,n"11c/,p. ll'1 (n l l ct p. l43-144 ô
et le calendrier égyptien antique
tale de Thèbes, en face de Louqsor, illustre parfai-
tement la situation. La précaution a été prise de ne
Bien que matérielle, la nécessité d'établir
une et ses contraintes (n ?I). bien que l'auteur n'iur pa-, dan,
,a rraduc non, reconnu le vérit.rblc sen, AKHET PERET SH EMOU Jours s'ajoutant construire qu'à Ia marge du terrain désertique
liaison permanente des édifices sacrés avec «

le Nil et de ce, .locumcrus. à l'an» (fig. 9), que même une crue catastrophique ne
son cycle est, elle aussi, le corollaire
d'un mode de À ce stade, il convient de rappeler le caractère, 16. \'n1r \X'. Sl lll'sf..11, .. Dcich » J,m, Inondation Germination Moissons (épagomènes) pouvait atteindre.
pensée spécifique sur la nature de l'eau et son (5 jours)
.

rôle. si frappant pour l'esprit, qui n'est propre qu'au Nil LA I 7 (1974), ml. 1006 et, -urrour. (4 mois) (4 mois) (4 mois) En d'autres points du territoire, le même souci
Le milieu aqueux, défini par les G D\RI ,?), " La crue Liu \id de l'an 29 Thot* Tybi 1. Pakhons
plus anciens et à lui seul dans toute l'Afrique de l'Est sa crue13.
d'Am.is1' » Lian, A\:-\E XXIII (1923),
1. 1.
peut être vérifié. Le choix des sites, parfois malheu-
théologiens d'Héliopolis dès le IW millénaire 11 :
(3 X 10)
Alors qu'elle a depuis longtemps envahi toutes le p. 4H-49, stèle Cure JE 37974, relatant l.1
2. Paophi Meshir 2. Payni
reux comme à Hermopolis 15 ou Memphis 16 où il
comme le véhicule de l'origine du monde 2.
11. J.-CI. GOYO\l, Les dieux-gardiens et de terres Ju Sud, Je l'Éthiopie au Soudan, celle-ci ne rupture de, Lligue, sull et nord du dis-
3. Athyr Phamenoth 3. Epiphi
3. fallut établir avec le temps des digues Je protec-
et la
l'existence, est donc une création de l'Esprit rru t. Au Lléhut de la Ll1H11111,llt()n romai-
genese des temples,
Bd'E XCIII I, Le Caire, divin devient perceptible en Égypte que peu avant la mi- 4. Khoïak 4. Pharmouti 4. Mesorê tion, s'efforce toujours d'éviter l'atteinte directe
1985, p. 3-6 qui fit surgir de l'indifférencié - le Noun - ne, le temple lie Louq-or dut ù son tour
; B. ME\llJ,
« Les récits
Je la
création en Égypte Ancienne » Jans Foi
l'équili- juillet, au plus chaud de l'été (pl. Ill). Dès le être protégé par des digues provtsoircs, (4 x 30 jours) (4 x 30 jours) (4 x 30 jours) (5 jours) des eaux. Malgré le fait que celles-ci soient essen-
bre de l'univers et des forces naturelles = 120 = 120 = 120 = 365 Jours
er Vie LXXXV/5, Cahiers Bibliques 25, qui influent me millénaire au moins,
les calendriers liturgiques
tour comme LL'lu1 de Mout ù Karnak: tielles à l'existence même des lieux de culte, le bon
sur lui, qu'elles soient fastes ou H. de Mu 11 :S..\I RI, " L\\:U\TL' architec-
Paris, 1986, p. 65- 77 B. ME\lc, G;
néfastes, en dotant fixèrent, à l'aube du 17 /18 juillet de notre année * Noms coptes dérivés des noms hiéroglyphiques Ju Nouvel Empire
sens exige que l'on compose avec elles, que l'on
Création du Monde, Paris, 1987, ch. III d'un nom ses éléments constitutifs. turale de Tibère ù Thèhe, » dans OLP 9
:
Cette création julienne, le premier jour de l'année solaire agricole 197H). p. 69- 72.
s'efforce d'en maîtriser l'équilibre.
cosmogonies Je l'ancienne Égypte, par le Verbe se traduit alors par le don (
p. 97-
120 ; S. BICKEL, La cosmogonie aux humains qui devait coïncider, dans le ciel méridional, avec
En couvertur égyprienne d'un cadre de vie, issu des eaux
avant le Nouvel Empire, OBO
134, originelles, où le l'observation du lever héliaque de Sothis (Sirius
du portique c Fribourg-Giittingen, 1994. fleuve tout comme les eaux
du temple de souterraines (des dans la constellation du Chien, Canis Major). Le
12. Cf. n. 6. nappes phréatiques, des puits, des
de Ramsès Ill sources) sont le début de la première saison du cycle du renouveau
Thèbes-ouest 13. O. Bü\l\lEAC, G crue du Nil, divinité prolongement direct du premier milieu
liquide de ; de la terre arable était ainsi celui où l'inondation,
© Michel Ga égy/nienne à traiiers 1000 ans d'histoire, même, ils recèlent les facteurs, différenciés
Paris, 1954. ou non régulièrement de retour depuis les environs du
de la vie comme de sa
régénération. On l'a vu, l? IVe millénaire av.
J.-C., allait progressivement la
2 Société et spiritualité

J
profess,
Lyon I Chapitre 2 de déléguer une présence réelle
qui n'est autre
qu'une parcelle toutefois, surtout vers la fin du Nouvel
directe: deson énergie créatrice, son baï. Empire
Cabri divin que le roi doit construire, (époque à partir de laquelle la multiplication
tien de puis dédier à des
son « père » - le dieu - pour que dotations a considérablement appauvri
celui-ci l'agrée et l'État), aura
publica r) .rrJ s'y manifeste durablement, doit recours, en cas de crise, aux prélèvements
donc être aussi d'office
1::J ... sur les biens sacerdotaux. Sans
bien un lieu d'équilibre, conforme à propriété ni, a
Maât en toutes priori, production privée, l'Égypte pharaonique
J ses composantes, que la réplique,
adaptée à sa fonc- refuse très longtemps l'emploi de toute monnaie?
directer tion, de l'organisation méthodique et et
rigoureuse de crée ainsi une vaste dépendance des
directe 1. l'univers émanant de la volonté divine hommes
originelle. envers le roi. ? administration qui gère et
de Kan Bâtir le temple, les temples, est un acte répartit,
qui garan- tout corps d'état se trouve de la sorte appartenir
teur de tit par sa multiplication même, au fil des à
temps, la ce que l'on nommerait, aujourd'hui,
Maât, la règle
d'or Maât pérennité de la création.
Certes, le roi garant de Maât ne peut officier
les « fonction-
naires ». Car tous, même les paysans des terres
C
de l'équilibre universel et le roi-prêtre bâtisseur seul en tous les lieux de culte où la multiplicité
d'état ou d'église, à des degrés de hiérarchie divers,
égyptol des appartiennent au roi et, par lui, à l'État. Toutes les
manifestations du divin - de ses noms, des modes
l'art et On a déjà, à plusieurs reprises, évoqué ce C'est avant tout en tant que prêtre qu'un d'action" qu'il peut souhaiter adopter en
formes du travail des hommes, manuelles comme
concept de Maât1, personnifié mais intraduisible roi l'infinité intellectuelles, sont au service du souverain, car
recherc d'Égypte trouve la légitimité de sa fonction. Face de ses baïs - doit venir maintenir la vie.
qui, pour les Égyptiens du passé, exprimait d'un Il investit elles sont, elles aussi, du ressort de Maât. En
au trav au dualisme politique aussi bien que à son tour un clergé5 de la tâche d'assurer effet,
mot la complexité de leur univers en même temps cosmique du le bon cette dernière implique que toute production
ment a monde à part qu'est l'Égypre pharaonique,
la
déroulement des cycles par l'accomplissement des
humaine, dès lors qu'elle a l'aval du roi, est une
que son fonctionnement idéal (fig. 5). Le principe
conception doctrinale du rôle monarchique ne rites, des liturgies quotidiennes ou solennelles par
était au fond assez simple lorsque le Créateur, qui preuve, à adjoindre aux autres, du loyal respect de
( :

se manifesta en tant que lumière


peut être que d'essence religieuse 2. C héritier du lesquelles est entretenue, exaltée, vénérée la
l'application de la règle. Pour tous les spécialistes,
solaire nommée dieu fondateur s'affirme donc avant tout comme présence réelle salvatrice.
teur du Rê, avait appelé à l'existence les composantes du le artisans ou artistes, dont l'œuvre des rois-bâtisseurs
seul fil conducteur qui puisse relier l'énergie
des Mc monde, il avait établi un équilibre entre toutes les divine a besoin, l'ouverture d'un chantier est moins
une
publié l manifestations de l'énergie créatrice, autant positi-
à la terre, le seul interlocuteur (ou
le faut) entre créateur et créatures.
intercesseur, s'il Maât et le corps social aubaine ou une routine qu'une participation néces-
ves que négatives. En effet, chaque élément consti- Par délégation saire et impérieuse à un programme de prévoyance
mortier directe, il a reçu Maât et doit, car il est responsable C'est ainsi, à travers l'action du clergé œuvrant
tutif du cosmos appelle son contraire et l'un ne et de sauvegarde de l'existence de l'Égypte,
du don qui lui est fait, donner les preuves en lieu et place du pharaon en même temps que
peut exister sans l'autre. La nature du monde est que c'est programme qui inclut aussi leur propre durée de
bien la règle de Maâr qu'il applique, qu'il est bien pour lui et pour le peuple de la Vallée, que s'orga- vie.
donc cyclique et toutes les phases opposées de
ces l'Horus unificateur du Double-Pays, le roi de Haute nise l'équilibre social. Fondée sur l'agriculture, la
cycles doivent alterner jour/nuit, sécheresse/inon- Partant du fait que, en théorie, un particulier ne
:
et Basse-Égypte dont la mission suprême
est de judicieuse utilisation de la terre et de l'eau, la peut posséder de biens fonciers, au moins durant le
dation, vie/mort, à l'infini. La seule règle alors,
est maintenir la vie du pays. Car la menace est cons- communauté égyptienne antique connaît, par ses Moyen et le Nouvel Empire, ce sont les surplus de
celle d'une constante régulation des stades
succes- tante, terrible si l'une des forces négatives de prêtres, la règle d'or de Maât, même si elle ne la
sifs, fastes ou néfastes, sans qu'aucun
:
production qui alimentent un marché parallèle où
ne triomphe, l'univers triomphe, le pacte de Maât est rompu et pratique pas toujours, tant s'en faut Mais elle paie
mais que la récurrence du positif au ! les biens sont échangés. C État fournit la matière
regard du cet univers peut retourner au néant, à l'incréé, par si chèrement ses excès ou manquements, quand première correspondant à toute commande ainsi
négatif soit en permanence assurée et
I. Voir W HELCK, « Maar » dans
: qu'ainsi le un subit retour au temps antérieur à « la Première l'horreur des « années des hyènes » - autrement dit que les outils spécialisés7. Celui qui transforme la
but de la création, qui est de donner
LÀ Ill/7 (1979), col. 1110-1119; vie à un fois », moment qui hante la mémoire des habitants la famine - la frappe brutalement, qu'elle s'y accro- matière, l'artisan - s'il subsiste un reliquat lorsqu'il
J. ASSMANN, Maât, l'Égy[Jte phnraonique
et peuple - les Égyptiens-, soit atteint.
de la Vallée des millénaires durant, che comme à sa seule chance de survie. C'est pour a rempli son contrat-, est libre d'utiliser ces excé-

?
l'idée de Justice sociale, Conférences, car ils ne
essais Maât est donc à la fois le facteur unique
et leçons du Collège de France,
Julliard, de cessent jamais, jusqu'à l'arrivée du christianisme, cette seule raison que, durant trois millénaires et dents disponibles pour lui-même et pour le troc.
1989 E. HüRi..JCNG, l'existence humaine ou de sa négation et
;
Maat- «
sa garan- de redouter la disparition de la lumière, plus, en dépit d'une histoire politique parfois Ceci vaut pour tous les matériaux autres que la
Gerechtigkeit für aile I Zur altagyptis- tie. Le Pharaon d'Égypte, « fils du temps et
de Rê » selon le de leur vie. mouvementée, l'Égypte des Pharaons demeure une
chen Erhik » dans ERANOS ]ahrbuch
56 dogme de la fin de l'Ancien Empire, pierre à bâtir, les métaux précieux et les minéraux
(1989), p. 385-427; version française est gardien de Dès lors, le rôle royal est tout de prévoyance et H(W\:l'\J,;, Les Dieux de unité, une réalité. I'activité agricole, fondement de de prix importés, comme le lapis-lazuli. Ainsi, l'art
" Maât un concept Maât puisque sa fonction d'Horus « sur l'Ég:vp1e : le L'n et le M11lti/Jle, éd. du
:
universel » dans terre » fait celle-ci, au-delà de l'existence matérielle où elle se Rocher, Paris, 1986. l'économie politique, implique, elle aussi, sous l'ef- de l'Égypte est, le plus souvent, lorsqu'il devient
Lesprit d11 temps des Phnraons, Lebaud, de lui l'héritier direct de
la puissance créatrice fet des contraintes climatiques et géographiques
Paris, 1996, ch. Vlll, p. 131-145. originelle (voir encadré p. 29). Non traduira par une rigoureuse organisation écono- 5.S. SAL'"Jl:RUN, Les prêtres
de l'E.f;Y/nc
« privé », c'est-à-dire produit à partir des
surplus,
2. Voir supra, p. 26, n.
pas qu'il soit mique (à travers la gestion de l'eau de la crue, par ancienne, Le Seuil, Paris, 196 7 (2" éd., déjà évoquées, un équilibre des rythmes de produc- un chef-d'œuvre d'économie de matière et de
7. lui-même susceptible de recréer le
3. La pierre fut utilisée en
monde, ce qui exemple), est liturgique et sacrale. Le roi-prêtre est,
Perséa, 1988). tion dont l'État, par l'autorité royale, est le respon- moyens. On tire parti de tout et l'ingéniosité
abondance à serait sacrilège, mais que, en agissant
l'Ancien Empire, comme en témoignent selon Maât, de ce fait, bâtisseur. Même si les 6. La première monnaie d'or égyptienne sable. marque la plupart des pièces qui furent échangées
en « faisant Maât » comme premiers lieux de
disent les vieux textes culte - dont on ne sait rien ou presque - ne
les pyramides, mais, semble+il, connue date de XXX' dynastie
la
à l'usage ; Le système économique égyptien antique, au fil des siècles par des ouvriers d'état. Bien rares
exclusif du roi ct non du dieu, c'est-à-dire il ait pour mission fondamentale A. fü1LSHAKl)\', « The Earliest known
de maintenir l'uni? unique au Proche-Orient, exige une concentration alors furent ceux qui eurent l'occasion ou le souci
au seul usage de l'aspect
divin de la fonc- vers, donc la vie, au sein des semblent pas avoir fait appel à la pierre, ce maté- Gold Ph,1rnonic Coin " dans Rd'E 3
4
tion royale et non pour des temples cycles et d'assurer par riau s'impose, dès le Moyen Empire (vers (1992), p. 3-9. de tous les produits de la terre en vue de la redis- de signer leurs œuvres. Pas question de le faire pour
de son action, dont l'inspiration
En couver cuite divin (selon R. STADELMANN, est d'essence divine, 2 500 av. J.-C. environ) pour 7. Pour la communauté des
artisans de tribution de ceux-ci vers toutes les branches de la une commande royale ou passée pour le souverain,
du portiqu «Tempel» dans LÀ Vl/3 (1985), la cohésion de tous les
éléments naturels écono- les lieux où Pharaon Thèbes-ouest au Nouvel Empire, voir:
col. 354). Sur cette question, apporte désormais à son dieu la preuve qu'il œuvre société. Dès l'origine, les fondations royales abou- par l'administration centrale l'objet de troc, de la
du temple voir en der- miques, politiques et sociaux, J. C l:RN'i·, A Comnumity
of 'X1r>rkmen ut
;

de Ramsès
nier lieu L. MORE"JZ, « Zur
:
Dekoration
religieux surtout, selon Maât3. Les espaces cultuels sont définis dès tissant à l'édification de temples de culte, royal ou sandale au meuble, n'a pas lieu, non plus, d'être
der frühzeitlichen Tempel » dans qu'inclut son « héritage » sacré. Thebes in the Ramesside
Period, Bd'E L,
Thèbes-oL l'origine comme une enclave (que marquent les 1973, 2' éd. 2001 avec index; J. CERN)', divin, prévoient une autonomie économique de signé. En effet, il doit demeurer un bien de consom-
R. GCNDLACH, Agy/nische
Tempel. The Valley
© Michel Stru.ktur, Funktion und Programm, limites de l'enceinte extérieure, toujours conçue of the Kings. Fragme11ts d'un ceux-ci. Des domaines fonciers et des personnels mation locale, qui voyage rarement loin de l'em-
manuscrit inachevé, Bd'E LXI, 1973
HAB 37, Hildesheim, 1994, p. 230-234. comme une forteresse à redans et rentrants fig. 75 D. V ALRELLE, « Les ouniers
;
leur sont attribués et constituent leur douaire. Ils placement de sa fabrication, c'est-à-dire la circons-
;
de la tombe ".
et 77) dans l'univers humain, où le Deir el-Medineh à l'époque
ramessidc, en perçoivent, gèrent et utilisent les revenus, sa?s cription administrative où se trouvent les échoppes
divin accepte Bd'E XCVI, 1985.
dépendre de l'administration centrale. Celle-ci, des artisans du roi ou du temple. Ce n'est que tardi-
T'nnivers des canstrnctems d'Égypte
2 Société et spiritualité

}E
professe, peut-être mieux, à la lumière Je cet épisode,
ce que
Lyon II, Extrait de l'Ostracon Chicago OIC 16 991 a pouvait être l'atmosphère d'un chantier plâtre des enduits et les pigments des
royal et peintures, des Au TRANSPORT 17 : depuis les rampes des gise-
directeu divin au temps des Pharaons. outils de pierre, de cuivre ou de bronze
An 28 de Ramsès Ill; copie d'un message adressé par le scribe de la Nécropole royale de Thèbes au aux spatu- ments d'extraction jusqu'au fleuve, une troupe
tien de vizir alors responsable pour le Sud (Haute-Égypte). L'artisan Neferhotep les ou massettes de bois d'acacia, de
J To, « le cadet» rend compte tout était issu des haleurs et de mariniers assurait le transbordement
publican des travaux en cours à la Vallée des Reines et ajoute ceci pour finir: Bâtir au nom du roi magasins royaux et seuls les surplus non
lisés restaient entre les mains des
comptabi- et le chargement équilibré des barges. Les
mariniers
« Je suis en train de travailler (avec /'Équipe) et pour le dieu utilisateurs. accomplissaient ensuite leur rôle d'acheminement
dans les espaces voués aux enfants royaux sur les
}E commandes passées par ce mien Seigneur, afin qu'elles soient exécutées. Je suis en train de travailler des lots de pierre jusqu'au (x) point(s) de
décharge
directeu pour sûr Et (c'est) de la belle ouvrage, ce qui se fait de mieux, avec la meilleure finition.
!
11 ne faut On aura compris que proposer d'édifier
Les acteurs prévu (s) au bout du canal de construction. Sur
des
pas que ce mien Seigneur se mette le cœur en peine à cause de ces commandes. Pour sûr, je suis en un lieu trajets particulièrement longs, les équipes se
directeu de culte - fut-il très humble - ne pouvait
·

train de travailler au mieux du meilleur et ce n'est pas moi qui lambinerais, absolument Le vizir, ayant mobilisé autour
pas, abso- être une du projet les relayaient les lots de blocs étaient alors, à chaque
de Karn lument pas ! initiative privée, pas même sacerdotale, au moyens comme les gestionnaires (scribes ;

Mais s'ajoute une information pour ce mien Seigneur:


moins compta- relais, marqués d'un signe distinctif, identifiant la
teur de 1 aux époques antérieures à la XXIe bles, garde-magasins, administrateurs
divers),
nous sommes démunis à l'extrême ; toutes les provisions à nous dynastie nouvelle équipe 18.
destinées, celles du Trésor, celles (avant 070 av. J.-C.). Ù)LJt au plus une commu- devait alors désigner au nom du roi un directeur
prélevées sur le Grenier (d'État), celles du magasin pur (du temple) ont
cessé d'être. Elle est loin
1
de À L'ARRIVÉE : lorsque les mariniers livraient
C d'être légère la masse de pierre à détacher (Or,) on nous a soustrait
!
un khot" un demi au boisseau,
nauté ouvrière pri,·ilégiée comme celle
des
travaux (mer-kat) 12. On a souvent considéré
cette les matériaux, l'équipe de haleurs préposée
au moins, et on s'est permis de nous donner un khar un demi « ouvriers Je la Ùm1hc » fonction comme répondant à la définition actuelle au
égyptolc de détritus par boisseau. à Thèhes-ouest pouvait- déchargement se mettait au transfert des maté-
Qu'il soit fait auprès de ce mien Seigneur que l'on nous accorde elle, par pri,·ilège royal, se voir autorisée à des tâches d'un « architecte ». Les sources,
l'art et mourrons, en fin de compte Nous ne vivons déjà plus, car
un moyen de survivre. Pour sûr, nous
cons- quoique riaux débarqués. Si nécessaire, des voies aménagées
!
personne ne nous donne absolument truire des chapelles Jc confrérie, sûrement pas assez rares et surtout peu explicites, ne
rechercl plus rien ' » un justifient ou des rampes de glissement préparées par
temple, et sans foire autrement appel, pour le pas cette assimilation. Ni le projet, ni les des
au trav. gros calculs manœuvres étaient utilisées. Un scribe comptable
a: verso 1-11 traduction J.-Cl. Guyon, d'après l'édition œuvre, qu'aux pierres éparses du Gebel et au limon nécessaires, encore moins les dessins préparatoires
E. WE?TE, A Complaint to the vérifiait les lots, apposait des marques de réception
ment at \'i:ir
;
«
Tei .. clan, ne sont du ressort du mer-kat ce sont les
)NES 20 (1961), p. 252-257. du Nil. Ce n'est qu 'après la décadence du
pouvoir ; tâches du puis faisait répartir les blocs sur les aires d'attente
b : Le khar est une unité de mesure valant 6 oipe pour les matières en grain, soit 48 litre, ramessidc de la fin Je la XXe dynastie et la mort scribe-dessinateur (sesh-qed) que de contribuer à situées en différents points du site.
de 750 g. de
G Ramsès XI, que les grands Pontifes d'Arnon, reproduire plans à l'échelle, épures, croquis et
de Aux FONDATIONS19: la première équipe de
teur du Thèhes et de 'Emis, procédèrent à un partage du canevas de décoration et donc, probablement, de
maçons à intervenir mettait en place les lits des
des Ma pouvoir politi4ue, tout en gardant leur privilège préparer sur le chantier les tracés d'implantation fondations sur la couche de sable préalablement
sacerdotal. Ils assumèrent donc aussi les obligarions puis de pose, sans doute selon les instructions
publié u vement, longtemps même après l'introduction des
réglée à l'horizontale, probablement par un chef
du som·erain-hâtisseur. À Thèbes et en reçues des autorités compétentes. Les sources égyp- maçon et ses acolytes. À ce stade, sauf pour l'assise
mortier. unités de compte à la fin du Nouvel Empire, que les Haute- 12. W H?H f..:, "Baukiter .. dans LA I 5 tiennes sont hélas silencieuses sur l'origine de la
Égyptc, en outre, une ruissancc sacerdotale fémi- (19ï3), col. 654-655; j.-l. Df: CÉ?l\'AL, supérieure terminale du radier, il s'agissait surtout
objets utilitaires ou artistiques seront monnayés. conception des édifices, et l'identité de ceux qui
Et nine apparaît à la même époque comme prépondé- « Le, chefs ck travaux
dans l'ancienne y de manipulations avec leviers, sans intervention
même alors, ceux qui les auront confectionnés, Égypte .. dans Annuam, Jc /'Émie I'tatique présidaient. Tout plan émanant d'une « source
rante : l'institution de la Divine Adoratrice réelle de taille, si ce n'est pour adapter un bloc.
avec grand soin et une infinie dextérité, demeurent des Huwc.1 Ewdcs, /\" section 1962-196
d'Amon. Filles ou nièces de roi ct Jc pontifes, les 3, divine », seule la phase d'exécution est mention- l.'.outillage élémentaire de pierre suffisait.
p. 225-231; ).-Cl. Gllî\l?, "Penn\
inconnus. Ce n'est que dans les chapelles de
Ia Divines Adoratrices des XXIVL' à XXVIe dynasties, conducteur de, travaux au Ramesseum
née'. Au LIT DE POSE ET AUX ASSISEs20 : après
communauté de Deir el-Medineh, des XVIW et et sun étrange histoire .. dan, Memnnniu I En revanche, pour la mise à exécution, le direc-
furent, en Haute-É,l,')'ptc (dans le Sud), à l'origine l'incision à la broche des tracés de pose, sur le lit
XIXe dynasties, que l'on peut, à (1990-1991), p. 53-65; 1dc111, « Les archi- teur des travaux a compétence sur tous les corps
la rigueur, attribuer Je l'ouverture Je multiples chantiers de construc- d'attente du radier, les maçons et les tailleurs de
à tel ou tel possesseur la paternité tecte, dan, la société égyptienne » d,ms
des ceuvres pein- d'état14. Ceux-ci sont hiérarchisés et souvent orga- pierre opéraient conjointement ainsi que les
tion, surtout de charclles votives ou funéraires". On.mm d'Archrnlu1;ic n 265 (200 I), p. 6-
tes sur les parois. Mais nul ne peut, nisés sur un mode corporatif en outre, ils sont
aujourd'hui, se De la carrière au temple construit, la pierre est
15 ;M. TR\P.-\\:1, « L1 Carriera di ; plâtriers, si la pose comportait le glissement des
hasarder à affirmer que l'un ou l'autre lrncncnuncr, Suprintendente ai Lavori di répartis en équipes, se relayant en alternance, au
des scribes matériau royal, sous toutes ses formes. Le vol de Ramessc II » dan, BSEU 19 ( 1995),
blocs sur un lit de plâtre mort. approvisionnement
I..'.
décorateurs et peintres dont on connaît bien rythme de Ia décade (la semaine égyptienne), ou en pierres taillées était assuré par les « livreurs » de
les pierre sur Jes chantiers ou terrains royaux est un 11· 49-68 id<.:m,
; Sur l'origine de la sta-
«

chapelles est l'auteur des fresques des tue-groupe de famille d'Ameneminet, fonctionnent ensemble mais en deux points
tombes roya- sacrilège contre le souverain, aussi bien que contre pierre assistés de haleurs. Au fur et à mesure de
les qu'ils eurent, en leur temps, la Directeur de, Travaux du Ramcsseum » distincts du chantier. Chaque groupe de ce type, au
charge de mettre le dieu IL?. ouverture d'une campagne de construc-
I..'. dans Mcmnnnw VII (1996),
l'élévation des lits, briquetiers et gâcheurs de limon
en place puis de colorier. p. 123-137 et
sein d'un corps d'état, a son chef d'équipe, son ou devaient rehausser les échafaudages lourds de
tion dépend de la volonté royale. Elle doit être pl. XXXIV-XXXIX.
Lorsque les événements intérieurs ses scribes, ses ouvriers qualifiés et ses manœuvres. brique crue et de terre.
entraînent, ouvertement exprimée puis consignée par écrit, 13. Vuir, par exemple J. CrnN'i·, Valley
dans les corporations ouvrières du :

Il ne peut être question ici d'énumérer tous les Au RAVALEMENT ET À LA DÉCORATION2l:


Nouvel Empire, dans la matière même de l'édifice, formant ces nf chc Kinis, p. 22, ù propos du tombeau
ce que l'on a appelé les cle Ramsè, II, le texte de l'osrracon métiers recensés au fil des documents écrits, hiéro-
premières « grèves » de inscriptions dites de «dédicace», si précieuses pour
Caire à la fin des opérations de gros œuvre, l'appareil se
CG 25 565 indiquant que le , bourgmes-
l'histoire8, à aucun moment le glyphiques ou hiératiques, auxquels un chantier trouvant en bossage disparaissait en totalité sous
mouvement ne la compréhension et la datation tre et vizir Netcrrenpet vint pour vérifier
critique l'autorité royale, et encore Jes monuments. (semen) le tracé de hi Tc.1mbe ». pharaonique avait à faire appel. On se bornera l'enveloppe des échafaudages lourds, qui devaient
moins les condi- Si, parfois, comme c'était le cas dès le temps des
tions de travail dans Ia nécropole donc, selon les principales étapes qu'une entreprise alors être démontés du haut vers le bas. En l'état
royale ou sur les pyramides, le roi en personne présidait à l'ouver- 14. Cl. S!HllN-BlllLllî1, « La logistiqu« de
chantiers du temple de Millions la construction pharaoniyue de construction devait franchir, à indiquer les gran- actuel des sources et des analyses, le processus alors
d'Années de ture des travaux, en particulier pour les rites de
.. dans
Ramsès III (XXe dvn.). Ce qui Vnssicrs d'Archéologie n° 265 (200
I), des catégories d'intervenants, supposant les préli- suivi est difficile à retracer, les deux opérations de
est en cause est la fondation 11, le déroulement des actes des chantiers 24-31.
rupture, contre Maât, du contrat 11·

minaires achevés, qu'il s'agisse de terrassements ravalement et de décoration étant


moral qui était du ressort des vizirs Je Haute ou de Basse- 15. Cf infra, de toute
entraîne que l'administration 230

?s,
p. sq.
royale (c'est-à-dire pour Ia mise en place des tranchées ou de la fosse évidence liées, mais sans que l'on puisse affirmer, de
En couver ceux qui doivent loyauté au Égypte selon les temps et les lieux, dans ce qu'ils 16. cr. infra, p. 141 sq.
Affaires ct scandales sous les souverain et, par lui, à de fondation ou de déblaiements pour l'établisse- manière définitive, si elles étaient consécutives ou
du portiqi Ramsès, Pygmalion, Paris, 1993, 75-99. la règle) n'assume pas représentaient d'organisation ct Je gestion. Pas 17. Cf. infra, ment d'une plate-forme rocheuse de fondation 15•
du temple
p.
son rôle, détourne les rations p. 175 sq.
alternatives.
9. P VER.>.JUS, J. YüYOITE, Dicrionnairc des décadaires des artisans et les question de « finances», puisque le « Trésor royal», 18. Le fait est avéré au moins pour le À LA CARRIÈRE 16 : les carriers, souvent
de Ramsè: condamne, eux et En toute logique cartésienne, le ravalement,
Pharnons, Noêsis, Paris, 1996,
p. 11. leurs familles, à « mourir comme le « Double Grenier », ne fournissaient, en Moyen Empire F ARNULL\ Cuntrul
nommés « carriers du dieu », et divers manœuvres
Thèbes-01 de faim », ainsi qu'ils le
:

Nmes and Team Marks, p. 22-23.


concomitamment à la décoration, aurait pu accom-
I O. P VERNLJS, Affaires et
disaient (voir ostracon: encadré fait, que des matières premières centralisées depuis
© Michel
p. 114-116.
scandales ,

supra). Loin de
assuraient l'extraction un essaim de forgerons, de
; pagner le démontage progressif des échafaudages
les points de production, sans jamais monnayer 19. Cf. infra, p. 218
refuser leur travail, c'était SL/.
cordiers, fabricants de paniers, arrimeurs et haleurs de brique crue. En effet, après le ravalement de la
l l. Cf infra, p. 218 sq. d'avoir à l'abandonner quoi que ce fut. Des pierres de l'appareil à l'or ou 20. Cf. infrn,
qui leur causait peine et p. 289 sq.
travaillait à leur côté un scribe comptable paroi accessible, après le passage des plâtriers pour
tourment et l'on percevra ;
l'argent des placages de porte, en passant par le 21. Cf. infra, p. 339 marquait et contrôlait la production.
sq.
boucher les joints ou réparer les accidents de rava-
I:noivers des canstmctems d'Égypte
2 Société et spiritna)ité

}El
professer lement, il aurait été possible de tracer le quadrillage traitées à l'aide de l'échafaudage lourd.
En effet, on Fig. 10. Au Nouvel Empire, un décor
Lyon II, de la mise au carreau (voir encadré, p. 360)22, d'y peut raisonnablement supposer - en rendre durable (voir encadré « les remplois des
regard nouveau intervient. li met en scène les
dessiner le programme iconographique et d'en de la
directeur ?areté et de la faible longueur des bois faits marquants d'un règne. Sous blocs», infra, p. 253).
achever entièrement la sculpture effectuée par les d'œuvre en Ramsès li, la bataille de Qadesh a été
tien de I< Egypte pharaonique, de la scène figurée La durée est, elle aussi, une préoccupation cons-
« porte-ciseaux » dans la mémorisée comme une victoire par les
(tjay-medjat), et la mise en pein- tombe de Rekhmirê et de l'absence de deux camps. La première unité de l'armée tante de la pensée égyptienne antique. C'est par le
publicati ture exécutée par les peintres, avant de démonter trous de
boulins dans les parements - que les égyptienne, d'abord prise au piège d'un texte, transcrit sur une surface solide, qu'elle s'ex-
une nouvelle hauteur d'échafaudage. La masse de échafaudages défilé où elle s'était engagée par la ruse
légers n'étaient jamais fixés dans la prime le mieux. Lorsque l'on en arrive à redouter
}Ei brique crue aurait pu ainsi être horizontalement paroi à décorer des Hittites, ne dut son salut qu'à l'arrivée
et, en conséquence, n'excédaient pas une de perdre la mémoire des actes comme des
des unités suivantes li semble que son chef propos
directeur démontée en autant de phases que la décoration maximale au-delà de laquelle l'usage de
hauteur
sut, par l'exemple de sa bravoure, galvani- des « Ancêtres » et donc, du dieu créateur, le
directeur comptait de registres. l'échafau- ser ses troupes et les faire (( tenir» jusqu'à
dage lourd était impératif temple fait de ses parois le réceptacle de l'essentiel
l'arrivée des renforts D'un point de vue
de Kam; Concrètement, pour un espace donné, la tota- Enfin, il faut garder à l'idée que le territorial, personne n'y gagna rien et,
des données qu'il faut consigner, sous peine de les
lité du programme iconographique conçu préala- ravalement voir disparaître si on les laisse confiées au support
teur der est une opération pénible mais relativement ayant pris la mesure de leurs forces respec-
blement aurait fait l'objet d'une épure tracée sur un brève tives, les anciens ennemis eurent la sagesse fragile du papyrus ou des tablettes de bois. Aux
qui peut rapidement libérer un échafaudage de signer un traité de paix, sorte de pacte
support quelconque à échelle réduite le report tandis extraits développés des grandes liturgies, aux
CI ; que les phases suivantes sont plus subtiles de non-agression réciproque que Ramsès li
grandeur nature d'exécution se serait fait sur la mais plus scella en épousant une fille du roi hittite rituels retracés tout au long des parois des cours ou
égyptolo longues. Plârriers, dessinateurs, correcteurs,
paroi, registre par registre avec une mise au carreau sculp- Mur d'enceinte extérieur nord-ouest du des lieux d'offrande, la littérature sacrée ajoute ses
l'art et teurs, ponceurs, b<1digeonneurs et peintres temple de Ramsès li à Abydos (XIXe dynJ
progressive. En effet, l'échafaudage lourd aurait été doivent textes fondateurs hérités de l'Ancien Empire.
prendre le relais des seuls ravaleurs, le plus
rechercl:- démonté sur la hauteur du registre supérieur. La souvent Fig. 11. Le globe solaire à ureeus orne
Ainsi, les temples traditionnels des temps gréco-
en intégrant dans leur ounage l'axe médian du temple, gravé au
autrava paroi ravalée aurait ensuite été mise au carreau et des phases de romains recouvrent leurs murs de colonnes ou de
séchage. Enfin, le maintien prolongé d'un centre de la corniche qui couronne la
ment att décorée. Dès ce stade, la pose de repères du regis- échafau- porte du pylône. Porte ptolémaïque du lignes de hiéroglyphes, jusqu'à ne plus laisser vide
dage lourd prive le décorateur d'une vision pylône de Taharqa (XXV dyn ), située en
tre suivant vers le bas aurait pu être pratiquée globale « de la parole du dieu » la
moindre surface de mur
; il de la composition qu'il installe. arrière dela cour romaine du petit temple

G aurait suffi, pour cela, d'encocher aux endroits de la XVIII'' dynastie à Medinet Habou.
visible. Ce qui, à l'origine, n'était que précaution et
teur du voulus - centre, extrémités terminales - garantie, devient acte en lui-même et peut, en
les
des Mat
correspondances avec le registre déjà en place. On Le temple et la mcrnoire poussant le paradoxe à l'extrême, être efficace sans
aurait ensuite raccordé lorsque, à hauteur plus aucune intervention humaine. La présence
publié u voulue, d'un peuple
l'arasement de l'échafaudage lourd aurait fourni réelle manifestée du dieu réunit alors, autour d'elle,
mortiers une nouvelle plate-forme permettant d'œuvrer tout ce qu'elle est en droit d'exiger des hommes.
sur Lorsllue, avec le Moyen Empire, bâtir pour le
le nouveau registre dégagé. L'.
opération aurait été dieu fut devenu svnonvrm. de construction
répétée autant de fois que nécessaire
jusqu'au pierre, les temples royaux et les temples de culte -à
en
Le temple, microcosme,
soubassement, en ayant à chaque fois une
forme suffisante, d'abord pour les
plate- de rares exceptions près (peut-être
inachevées) -se architecture et symboles
ravaleurs puis couvrirent de représentations pariétales gravées
pour les sculpteurs. L'hypothèse d'une
progression dans le creux ou sculpréi», en champlevé ainsi que On l'aura compris, si les parois de l'édifice de
similaire, non pas horizontalement mais
en escalier, d'inscriptions
alternant des travaux de ravalement et de hiéroglyphillues chargées de sens. À culte font une place si importante, dès le Nouvel
décora- partir de cette époque, plus on descend dans Empire, à l'emprise du texte conjugué avec les
tion pourrait également être émise.
l'échelle du temps, plus les parois des édifices de images, l'emplacement et le rôle assigné aux espa-
Cependant, la réalité est plus difficile à saisir
et culte se couvrent de textes de tous ordres et de figurées retraçant les actes de culte ne sont adjoints ces que limitent ces parois répondent à une ordon-
les schémas séduisants évoqués
plus haut ne s'ac- scènes que les mots essentiels qui les accompagnent,
cordent pas avec les trop rares indices religieuses ou royales qui tendent à faire des nance et à un parti déterminés avant la mise en
qui subsis- temples Je véritables livres, enregistrant la prononcés au nom du roi-prêtre qui officie seul à œuvre du projet.
tent, essentiellement fournis par les
monuments mémoire des connaissances et Jes faits, tout seul avec le dieu. Avec le Nouvel Empire, une litté- Il n'existe pas de plan-type pour les construc-
gréco-romains, assez inachevés pour
y observer la comme les actes et paroles Je la liturgie ou du rature neuve, souvent historique ou afférente aux tions égyptiennes à usage liturgique seules exis-
technique des dernières étapes de ;

la finition et dogme. événements marquants d'un règne, vient occuper tent des règles d'assemblage d'éléments combina-
assez récents pour être
conservés. Contre toute de nouvelles surfaces dans les temples agrandis toires, adaptables selon les besoins. Leurs
attente, la décoration est parfois Ainsi, la sacralisation des lieux Je culte découle
terminée en partie moins des actes humains qui s'y enchaînent au fil (fig. 10). Une place croissante est également fondements sont à rechercher dans la volonté de
basse alors qu'elle n'est pas
commencée en partie des liturgies, que des textes gravés, supports du donnée aux inscriptions commémoratives des traduire, par l'architecture et l'équilibre des formes
haute (fig. 44 7) de même, des
; zones ravalées voisi- Verbe divin créateur. Nul n'est censé lire ces campagnes de construction, qu'elles soient exécu- réparties dans les espaces, l'harmonie d'un micro-
nent sans cohérence avec des
zones où la pierre est textes tées à neuf ou en renouvellement d'ouvrages dus cosme idéal adapté à la présence divine. Les textes
restée brute de carrière(fig. ; ils sont efficaces par leur seule présence.
440,443). Ces observa- Puisque toute participation Je « fidèles » est exclue aux ancêtres. Ces inscriptions rappellent que récents définissent le temple divin comme un « ciel
tions impliquent que la
suppression de l'échafau- dans les limites du téménos, il est clair que, pour le Pharaon ne peut assumer pleinement sa fonction sur la terre », mais ce vocable ne recouvre qu'une
dage lourd était une priorité
et que, nécessaire- que s'il est bâtisseur. Ceci, d'ailleurs, n'implique
?KAY, ment, la décoration se vieil Égyptien, les partie du programme que le maître d'œuvre doit
- apanage du seul roi gestes et propos liturgiques
« Proportion
Squares on
Tomb Wails in the Theban
Necropolis »
faisait à l'aide nullement de préserver à tout prix un édifice anté- développer pour créer la demeure divine dans
En couver dans]EA IV (1917), p. 74-85; d'échafaudages légers comme et du seul clergé, substitut du
l'illustre la tombe de rieur, encore moins si le temps l'a ruiné. Il suffira,
du porriqi E. IVERSEN, Canon
and Proporrlon in Rekhmirê, dans le cas de la souverain-prêtre - n'ont Je sens au jour le jour que l'Égypte du Nouvel Empire.
du temple Ancient Egy/Jtian An, ze éd.,
finition de statues si leurs répliques figurées,
après l'avoir rasé, de réutiliser ses matériaux, dans On a déjà évoqué, aussi n'est-il pas besoin d'y
Warminster colossales (pl. XVIII et fig. rendues éternelles parce
de Ramsè: 1975 G. ROBINS, « 79). La seule réserve qui la construction neuve ou dans une autre, pour que revenir, le lien symbolique et réel qu'un temple doit
;
Composition th,e
and puisse être émise concernant qu'elles sont fixées dans la pierre, assurent, même
Thèbes-a, Artist's Square Grid ,, dans l'utilisation des écha- le cycle s'accomplisse. En conséquence, remployer posséder avec l'élément liquide. En revanche, il n'a
]ARCE XXVIII (1991), p. fau?ages légers est la hauteur des en cas d'abandon ou d'oubli, le
© Michel 41-54; idem, zones à atteindre. maintien de l'ordre n'est pas nécessairement usurper, comme on l'a que peu été question, si ce n'est pour une définition
Proportion and Style in
Ancient Egyptian Il nest pas impossible qui est leur raison d'être.
Art, University of Texas Press, qu'elle ait imposé le choix écrit souvent, mais au contraire, conserver pour des axes, de l'élément « lumière et présence
] 994.
des portions qui
devaient impérativement être Historiquement, les éléments constitutifs du
solaire ». Pour inscrire le cycle diurne dans l'en-
décor-mémoire sont en petit nombre. Aux scènes
Lunizers des canstrnctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritualité

]E chaînement des composantes d'un temple, le


professe - ou porte forte insérée entre deux môles
Lyon II,
Fig. 12. Divers types de colonnes.

a. palrmforrne.
pylône
maçonnerie trapézoïdale - est, à partir de
de
la
Colonnes et supports dans les
(fig. 12 à 19)
t:;;:-r Fig. 14. Colonne palmiforme.

directeu b. et c. papvrtforrne à chapiteau fermé


xvme dynastie, le moyen symbolique de repro- a. Colonne palrrutorrne type Le fût est
et fasciculée. tronconique, sans renflement à la
lisse,
duire, dans l'architecture, le trajet quotidien du Taillées dans la pierre, monolithiques
tien de J d. papvriforme à chapiteau fermé et
de tambours appareilles, les colonnes
ou assemblées à l'aide base le chapiteau est constitué de palmes
,

publicat fût lisse (monostyle) soleil, l'horizon d'Égypte aux limites marquées par adoptent des fûts et resserrées par quelques tours d'un lien
chapiteaux drversrfre, au fil des siècles et
e. à pans coupés. les falaises libyques de l'ouest et arabiques de l'est tendent à s'inspi- végétal.
rer de formes vegetdles après avoir
connu des tracés b. Chapiteau d'une colonne palrruforme
f. hathorique. (fig. 2 et 3). Au linteau de la porte, le globe solaire qeometrrques. Aux fût'> tailles à huit,
JE seize, vingt, vingt- visible dans le temple d'Esna (époque
g. papynforme à chapiteau ouvert. au :énith, gravé dans la pierre sur l'axe médian, quatre et trente-deux pans protodoriques » les pans romaine, I"' à 11" s. ap. J.-C.).
directeu h. composite. souligne alors la primauté de l'astre et de son trajet étant parfois creusés en cannelures)
(<<

succèdent. du Nouvel Fig. 5. Colonnes papyriformes


directeu· i. colonne-piquet ou colonne-oâ
dans le monde idéal reproduit par l'être humain. Empire à la Basse Epoque, les modèles
les plus répandus
1

à fût lisse.
que l'on a class1f1e<; d'après les
de Karn Fig. 13. Colonne cc piquet de tente ». Marquant entrée et points de passage, les pylônes espèces végétales dont a. Colonne papyriforme a chapiteau fermé
Cette colonne, également appelée s'inspire leur conception
teur de: et à fût lisse.
:
Le pied qui Jaillit de la base
colonne-oâ, généralement illustrée sur
peuvent être multipliés21 (fig. 11). - la colonne palm1forme
(palmier dattier), présente le resserrement d'une unique
les bas-reliefs comme soutien de dais ou À l'arrière, les cours à ciel ouvert où règnent des - la colonne lotrforrne
(lotus d'Égypte), plante, comme la volve d'un champignon. 14a et b
- les colonnes
C d'auvent léger provisoire et démontable a
été pétrifiée par l'architecture dans
péristyles, de même que les salles basilicales, qu'on papvnforrnes (papyrus) à chapiteau
ouvert b. Colonne papynforme à chapiteau
nomme hypostyles, dont la nef centrale est suréle- (ombelle) ou fermé (bouton), ouvert et fût lisse. La base de la colonne
égyptolc certains contextes précis comme - les colonnes
composites a l'epoque gréco-romaine,
a

est également renflée et est ornée des


l'art et la célébration de la fête-sed vée pour laisser entrer la lumière par les flancs, où
les fûts sont - en generdl - lisses folioles qui sortent du sol. L'expression
sans renflement à la base,
a. Dessin d'une colonne-piquet type. appartiennent, elles aussi, aux espaces solaires. les chapiteaux peuvent presenter • camparutorrne » siqrufiant • en forme de
rec he rel La particularité qui la distingue de toutes une grande diversité de
Mais elles y ajoutent un nouve] élément : les motifs floraux sculptes, parfois stylises, cloche renversée » est parfois employée
au trav: les autres colonnes égyptiennes, outre son souvent arrangés comme synonyme pour « papynforme à

chapiteau, est le fait que son fût lisse est supports des ouvertures de leurs galeries couvertes par multiples de quatre, sur une, deux,
trois, quatre, voire chapiteau ouvert».
ment at tronconique mais pas dans le sens qu'on colonnes et pilastres reproduisent le règne végéral
;
cinq hauteurs.
c. Ces colonnes, visibles dans la salle hypo-
attendrait la base est plus étroite que
et, jaillissant du sol imprégné des eaux souterrai- style du Ramesseum (XIX' dyn.). sont du
le sommet. l, I! ,1 I!, \f P,11d ,/ .\•,li, l •1;1< ,.
G nes, montent vers les hauteurs, le ciel, pour se figer ,/11c,.c1n, I'i,
I ,,f'C1<11 I I,·, cl,·m,11C, ,l.:/',lT- type papvnforrne Selon leur emplacement,
b. Vue
d'une colonne-piquet de 11.I l'.ir ,. !''?4 I' I< 7 ?îl leur chapiteau est « ouvert » ou « fermé ».
teur du f'Akhmenou de Thoutmosis Ill (XVIII" dyn
),
en boutons dans la demi,lumière ou bien
épanouir Au premier plan, dans la travée centrale,
dans le temple d'Amon à Karnak leurs corolles au contact du soleil (fig. 12, 19).
des Ma près de la lumiere dispensée par les parties
(voir aussi pl. VII). hautes, l'ombelle du papyrus est ouverte
publié u au second plan, dans la travée latérale,
;

mortier: theonquernent dans la pénombre mais 1c1


le mur a disparu, l'ombelle reste en bouton.
(Thebes-ouest , Ramsès 11 , XIX' dyn ).

Fig. 1 6. Colonnes papyriformes à


fût fasciculé.
a. Colonne papvnforme à chapiteau fermé
et à fût fasciculé La base présente une
volve comme le ferait une touffe de plan-
tes dont les tiges auraient été assemblées
et hees en botte se dressant vers le ciel. Ce
type très proche de la colonne lotrforrne, 15a, bet c
très rare et non illustré
1c1, dont le fût est

toujours fasciculé (plusieurs plantes sont

(J,J uees en botte) et dont la base, comme un


fagot coupé droit, ne présente pas de
12
volve À notre connaissance, n'existe pas 11

de colonne papynforme à chapiteau ouvert

et à fût fasciculé.
b. Au premier plan, colonne papynforme à
chapiteau fermé et a fût fasciculé suppor-
tant encore une architrave. À l'amère-plan
à droite, une colonne polygonale
(colonne-JOun) supporte elle aussi un bloc
d'architrave. Akhmenou de Ihoutrnosrs Ill à
Karnak (Thèbes; XVIII'' dyn)

,,
(

En couver
du portiqi ?l;
'

,
du temple

?\1,
'

de Ramsè
Thèbes-a, « L'.architecrure Je, pylône,
© Michel pharaoniljue " Jan, D0SS1ers d'Archéolog1e
n 265 (2001), p. 92-101.

16a et b
13a et b
}E Fig. 17. Colonne polygonale ou à pans
r;llnivers des constrnctems d'Égypte

chapiteaux palmiformes ou composites,


ombelle simple ou « quadrilobée Les
à

stries
---- 2 Société et spidtlla)ité

coupés. Selon les exemples, le support >>

I
professe peut être plus ou moins massif et compter
verticales qui rongent la partie basse des fûts
sont le fruit de l'érosion qu'a subi le temple
Lyon II, des pans plus ou moins nombreux
lorsqu'il était partiellement immergé sous les
Fig. 19. Colonne ou pilier hathorique.
parfois cannelés. C'est un support (colonne ou pilier selon
directeu a. Dessin d'une colonne à pans
eaux du Nil après la construction du petit bar-
les cas) surmonté d'un chapiteau dit
rage et avant son transfert sur une île proche,
tien de J
coupés type
l'île Agilkia (les travaux s'étendirent de 17a et b
(( hathorique Ce dernier est constitué de
».

la tête de la déesse Hathor (visage de


b. Colonne à pans coupés de la chapelle
publicat d'Anubis du temple d'Hatshepsout à Deir
1972 à 1980) femme, figuré de face, encadré d'oreilles de
f. Angle du kiosque de Trajan à Phi/a: (époque vache et des deux pans d'une perruque à
el-Bahari (XVIW dyn)
romaine). travail est resté inachevé et le
Le retombées droites ou bouclées) et surmon-
}E Fig. 18. Colonnes à chapiteaux floraux galbe du fût des colonnes n'a pas été dégagé tée de la caisse de résonance d'un sistre,

direct eu composites. Elles sont constituées d'un fût


lisse légèrement tronconique sans renfle-
en totalité de la pierre réservée en bossage
Les
chapiteaux ont cependant reçu toute la finesse
instrument de musique dont le son accom-
pagnait les rites dédiés à la déesse. Des
directeu· ment à la base et d'un chapiteau composé de leur sculpture De plus en plus calqués
sur piliers peuvent avoir reçu, à leur partie
de multiples éléments floraux ou végétaux les chapiteaux gréco-romains de l'ordre corin-
de Karn dont les éléments peuvent être assemblés
haute, un décor similaire c'est le cas de
;

thien, les registres s'étagent sur la « corbeille » ceux du temple de la reine Nefertari à
teur de 1
au gré de l'inspiration du sculpteur Elles des chapiteaux, même si leur motif
décoratif Abou Simbel (Nubie ,
XIXe dyn.)
sont toutes d'époque gréco-romaine principal reste l'ombelle épanouie Le chapiteau
a. Exemple de colonne hathorique ;

a. Dessin d'un type de colonne composite d'angle trahit nettement son époque les volu-
porte une perruque aux retom-
C la déesse
.

Quelques liens horizontaux sous le chapi- tes qui comblent les intervalles entre
les quatre bées droites. Le type de sistre retenu est
égyptolc teau rappellent que celui-ci est constitué ombelles sont ionisantes et les ((gouttes»
qui muni d'une caisse de résonance en forme
de plusieurs éléments qu'il faut fixer perlent de-ci de-là sont inconnues dans le
au fût
l'art et Quant au chapiteau lui-même, il est cons- répertoire pharaonique. Pour une vue générale
de naos.
r 1 b. Colonne
hathorique de la chapelle
rec herd titué d'une grande ombelle principale
dont du kiosque, voir fig 29
d'Hathor dans le temple de Millions
les détails peuvent être sculptés
en léger d'Années de la reine Hatshepsout à Deir el-
au trav. relief. voire rehaussés de couleurs et dont 18
Bahari (Thèbes-ouest XVIIIe dyn)
ment at
;
la base est surchargée d'une frise d'ombel-
les plus petites, de feuilles, de Fig. 20. Dans le temple égyptien, les
boutons
de fleurs, etc.
espaces se rétrécissent progressive-

G b. Sanctuaire de Ptah situé dans l'enceinte


ment depuis le pylône vers le saint des
saints ; les plafonds apparaissent puis
teur du nord du temple d'Amon à Karnak
(époque
s'abaissent les salles sont de plus en plus
ptoléma1que). Une colonne composite ,

des Ma flanquemontant et le linteau brisé à


le
étroites (voir zones grisées) L'intimité est
ainsi de plus en plus marquée jusqu'au face
corniche de l'avant-porte. Son chapiteau
publié u est fait de quatre ombelles à face avec le dieu, auquel seuls quelques-
juxtaposées
martien dont les interstices sont comblés
par d'aut-
uns avaient accès, lors du culte divin
journalier. Temple de Ramsès Ill à Medine!
res éléments végétaux. À
l'arrière-plan, on
aperçoit le fruit du pylône et la porte Habou (Thèbes ouest xxe dvn.l.;
axiale
surmontée d'un linteau et d'une
corniche
ornée d'un disque solaire duquel
pendent deux urzeus
c. Chapiteau d'une colonne
située dans
le temple d'Esna (époque
gréco-romaine).
Les quatre ombelles juxtaposées sont
remarquablement conservées
elles ont servi de support à la
fine gravur?
de fleurs de lotus ouvertes.
La base du cha-
piteau montre plusieurs registres
de bou-
D D D D D D 0
tons de fleurs et d'ombelles
à divers stades

d'épanouissement
d. Autre chapiteau d'une a
colonne située b
dans le temple d'Esna
(époque gréco-
romaine). Là, l'ombelle est unique
et a servi
de support à la sculpture
de fleurs de lotus
à peine épanouies
Le motif a été agencé
de manière répétée sur
plusieurs registres
et de façon si serrée que
est géométrique et
évoquerait pour un peu
l'effet obtenu 00000000
les fan-vaults de
l'architecture gothique
anglaise 3m
e. Portique inachevé
du temple de Phila:
(époque romaine). Les cinq
premières
colonnes visibles ont été
sculptées en tota- 20
lité alors que les suivantes,
sans rester à
proprement parler inachevées,
ont reçu un
traitement des seuls volumes
sans que le
Au-delà, l'abaissement progressif des hauteurs
.

decor puisse être détaillé.


Le procédé devait même qu'au couchant, le soleil s'enfonce dans les
En couver permettre de donner un
du porriqi. colo,nnade tout en épargnant
aspect fini à la de couverture, le rehaussement continu des ténèbres de l'occident, de même la parcelle de son
du temple _Pour historien d'art,
I

apparaissent ainsi la
du temps.
niveaux de sol et la diminution de la largeur des énergie radiante qu'est le bai du dieu doit demeurer
de Ramsès demarche du décorateur et
les zones à trai- salles donnent à ces lieux la nature des espaces cachée pour rester efficiente. Labri divin, qu'il soit
ter du chapiteau. Sur les
Thèbes-01 exemples achevés nocturnes (fig. 20). La présence réelle du baï divin, simple reposoir ou saint des saints, devient de plus
on remarquera les fûts
© Michel tronconiques san?
renflement à la base et le en effet, ainsi que le véhicule de ses déplacements en plus protecteur et protégé. Toutes les salles
dans le monde - la barque portative - ne peuvent
mélange des
couvertes ont leurs plafonds ornés d'étoiles d'or sur
trouver abri que dans l'obscurité presque totale. De fond sombre de lapis-lazuli (pl. VI) et, si des colon-
T;1mivers des canstmctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritnaJité

nes doivent sourerur les portées des


profes, dalles de
couverture, celles,ci sont à chapiteaux la XIXe dynastie où est privilégié
l'aspect rnorni-
Lyon fermés ou vêtu du pagne-shencljit ces types de vêrerncnrs
comme des lotus avant clos leurs pétales forme du roi, non pas mort mais ;

directe pou; éternisé peuvent être combinés avec divers autres attributs
accueillir la nuit ( voir su/nu « colonnes », dans les attributs de sa fonction. Et cette idée,
:
p. 38 et sous (linges de tête, couronnes et sceptres). Quant aux
tien d. infra «: le temple de pierre et sa l'hégémonie ramesside, reprenant un modèle
constitution textes gravés sur les piliers auxquels ils s'adossent,
public idéale », p. 46 sq.), hors des normes « classiques » créé sous le règne
ils révèlent que les statues royales ont un étroit
Jour, nuit, ciel, terre, eau, règne végétal, d'Aménophis IVAkhenaton (fin de la rapport avec la fête-seri (voir encadré infrn). Elles
tout
contribue à résumer, dans le temple de Xv lll" dvn.), va conduire les sculpteurs à modeler
pierre, les accompagnent les différentes phases Ju renouvelle,
directe cycles fondamentaux de la nature où les seuls des colosses royaux « vivants ». Ainsi, à Abou
êtres ment du pouvoir royal. Le parcours emprunté par
périssables qui sont admis pour le service Simbel (XIXe dvn.), taillées directement dans le
directe du dieu le roi lors du jubilé est suivi à travers l'ernplace-
sont le roi-prêtre et les mernhres du clergé grès nubien, des figures royales en costume des
de Kai qu'il a ment des colosses en suaire, il est associé à lob-
:

désignés. Périssable, assurément, un pharaon vivants, au corps dénudé à l'exception du pagne à scurité et aux colonnes à chapiteaux fermés
teur d< l'est
comme chacun de <es sujet. il n'échappe devanteau, bordent l'allée centrale de la première Pharaon, comme le soleil la nuit, est dans la phase
;

; pas à sa
nature humaine. Sa ftmction, en revanche, salle hypostyle souterraine. Plus tard, sous le règne
et cachée de son renouvellement; l'ancien monarque
aussi éternelle que la présence divine de Ramsès III (XXe dyn.), les cours des fêtes de
manifestée. vieillissant se régénère au sein du linceul, enve-
égypto Er celui qui a mission de h,1tir pour le dieu Médinet Habou feront également paraître en loppe où son nouveau pouvoir est en gestation. Les
er pour
l'art e le roi doit ajourer cette dimension pleine lumière des répliques royales éternelles. Tous différents costumes le représentant sous l'appa-
supplémentaire
recher au projet roval. ces colosses dits « osiriaques » sont des figures en rence du vivant illustrent les étapes de la renais,
Cette as?...,iration ,) l'éternité se traduira ronde-bosse du roi debout. Monolithiques ou non, sance de son pouvoir il revêt peu à peu toute son
au tra- d'abord, :

en tour lieu de la demeure divine où doit être elles n'ont pas de fonction architectonique cette autorité. Émergeant à la lumière, ces types de
ment c
dernière est assumée par les piliers auxquels elles
;

commémorée la rnivxion monarchique qu'est le colosses sont associés aux zones plus lumineuses et
maintien de Maût, par une adaptation de· support sont le plus souvent adossées. Selon les cas, les aux colonnes à chapiteaux ouverts.
j
des espaces couverts ou ..,en1i,couverts. Au lieu colosses représentent le roi en suaire momiforme, En outre, en tout point, surtout les points de
teur di
colonnes, les cour-, péristvle-, des édifices,repo oirs
de
en pagne cérémoniel, en manteau court de fête-sed passage qui correspondent à un itinéraire suivi par
des M de process ion ou de'I temple, « de
Million
publié d'Années » auront de'I colos.'le.., dits « o .iriaque »
mortie (fig. 21 a, h, c et d) 24 il en va Je même dans Le jubilé royal ou « fête-Sed » de l'antique Égypte
;
les
·alles rovale-, de.., rcmplo-, de cuire ou
rupestre de
Fig. 22. Roi coiffé de la Dès les premiers témoins écrits de l'histoire égyptienne (Pierre de Palerme), appa-
21a couronne
blanche Haute-Égypte et por-
de raissent les mentions d'une cérémonie royale, le heb-sed « fête-sed ce dernier
>>,

tant le pagne-shendjit lors d'une terme demeurant encore inexpliqué alors que le sens de la panégyrie est, en revan-
course rituelle à la rame pour le che, relativement bien élucidé de nos jours.
Sud. Cette scène évoque rituel au
le Au terme d'un exercice du pouvoir monarchique d'une durée théorique de trente
cours duquel l'action royale garantit le années", il convenait de rénover l'aptitude du souverain à gouverner en reprodui-
retour de la crue L'obJet-hep, qui res-
sant tous les rites qui avaient marqué son accession au trône et son couronne-
Fig. 21. Colosses dits semble à une équerre déformée que
,, osiriaques ». ment. Pour l'essentiel, ces rites correspondaient au contenu de la fonction royale:
a. Exemple de colosse osiriaque
tient le roi est un element de bateau.
momifor- - sema-taouy: l'union du Double-Pays, traduit par l'imposition
Parallèle à la rame, il est employé des deux couron-
me. Le roi, gainé dans un suaire,
à l'image nes, blanche et rouge de Haute et Basse-Égypte (fig. 4) ;
comme signe-mot dans la main du roi
d'Osiris et du monde chthonien, porte - contrôle et maîtrise de la crue, symbolisés par les courses rituelles
les
bras croisés sur la poitrine tenant les scept- pour exprimer le mouvement de la du sud au nord
res heko (crosse) et nekhokho
naviqatron Sa représentation offre un (et retour) en portant l'aiguière et le gouvernail» (ou les rames) évoquant le
1<

fouet » ou

flabellum) Coiffé de second sens sa valeur phonétique


. liquide du fleuve comme sa domination dans la navigation (fig. 22)
la couronne blanche ;

évoque de surcroît la venue de Hâpy, - l'investiture dans le rôle de sacerdote suprême et d'unique .

de Haute-Égypte, son front arbore


Iurzeus
interprète du dieu
et son menton est orné de la barbe l'inondation bienfaisante que, précisé- dans l'exercice du maintien de Maât;
posti-
ment, ce rituel tend à assurer Chapelle - le privilège du bâtisseur pour le divin, seul habilité à mettre en œuvre la
che divine recourbée. pierre:
de calcite d'Aménophrs (Karnak,
Ce rôle essentiel de constructeur des demeures divines était fortement souligne
I
b. Colosse osiriaque momiforme. La reine,
musée en plein air XVIII' dyn.).
le corps serré dans un
suaire, est statufiée
,
lors des fêtes jubilaires: d'abord dans les gestes rituels accomplis par le souverain
avec les bras croisés sur la poitrine lorsqu'il devait renouveler tous ceux que comportait un ritue_l
tenant ?e fondati?n d'un
les sceptres heko, ouos et temple ou redresser l'emblème du pilier-djed au terme des celebrat1.ons_ (fig. 23).
nekhokho et le
signe-ônkh. Elle porte le pschent, couvre-
Ensuite, dans les constructions mêmes qui accueillaient les festivités _ou les
chef royal unissant les couronnes
rouge de commémoraient. En effet, un jubilé royal, jusque tard dans l'histoire de l'Egypte,
Basse-Égypte et blanche de Haute-Égypte.
était précédé soit de la mise en chantier d'un temple jubilaire.complet (dont un
À son front se dresse l'urœus et à son men-
ton est fixée la barbe postiche.
modèle fictif est conservé par les édifices de Djeser à Saqqara (fig. 24), les temples
Deir el-
Bahari, temple funéraire de la reine de Millions d'Années de Memphis et de Thèbes, le porche et la salle jubilaire

Hatshepsout (XVIIIe dyn.). d'Osorkon Ill à Bubastis) soit de l'aménagement d'un espace spécifique dans un
'
Théoriljue el symbolique à rythme Jc célébration est en réalité très v?riable
la fliis ; le temple dynastique (Akhmenou de Thoutmosis 111 dans l_e temple d'Amon.-.Rê
(voir E. H\lRNliNL,, E. STAl:HELIN, Studien .à
z:11111 Sedfest, Aeg:1/Jtiaw He/1,erica I, l 9 /4) mais le
:

En couve, Karnak pl. VII) ou bien encore, au moins, de chapelles (fig.


décompte de trois fois dix am demeure idéal, même fictivement. Il marque, en effer, un
;
?5 et 26). ou ? ?d1f1-
du portiqi ces de moindre volume. Souvent encore, un édifice existant etait amenage a des
nombre parfait selon les Égyptiens anciens, la mabc1yt, résumant la perfection du monde
du temple organisé selon Maâr (Voir J.-CI. GLWON dans A. PARKER, J. LECLANT; J.-CI. GoYUN, The fins jubilaires en lui adjoignant une porte « jubilaire», ainsi no??ée en raiso? du
décor spécifique qu'elle comportait, à savoir une partie des ceremone1es
de Ramsè
d: fete-
d?
24. Ch. LEBLANC, « Piliers et colosses de Ed1ficeofTulwrtJll, 13rm..m Egy/nolog1wl St1uhes VIII, Providence, 1979, p. 84-86).
c. Colosses osiriaques de Ramsès
Thèbes-a type osiriaque » dans le contexte des Ill ornant Je péristyle Certains pharaons ont célébré plusieurs fêrcs-seri. Après le premier jubilé. situé ., sed elles-mêmes (Medamoud, Tôd au Moyen Empire, porte du VII pylone de
«
de. la première cour de son temple
occidental d. Colosse Ill en costume des vivants dans son temple àb rrenne-
© Michel temples de culte royal » dans croises sur la poitrine, tient
à Karnak (XX• dyn.). Le
roi, bras
me année de règne, le rythme des célébrations pouvait s'accélérer. Ainsi, st certains rots Karnak sous le règne de Thoutmosis Ill, porte de Taharqa à Edfou, etc.).
les sceptres heka et funéraire de Medinet Habou (Thèbes-ouest ; XX' dyn.). ??:
BIFAO LXXX (1980), p. 69-89. nekhokho. li est coiffé de la n'ont fêté aucun jubilé, Ramsès II (XIX" dyn.), par exemple, en a organisé neut. temples, pavillons et locaux jubilaires, outre le décor propre aux portes déjà
couronne rouge et porte la
barbe postiche (endommagée).
Lunizers des canstrnctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritualité

profes
Lyon
direct,
tien d
public

direct,
direct.
de Ka
teur d,

égyptc
l'art e
recher Fig. 23. Redressement liturgique de l'emblème osirien du pilier-djed. Abydos, temple de Fig. 24. Temple jubilaire Fig. 27. La façade du temple de
de Djeser à Saqqara (IW dyn.). \, Jt' dt ,J pyramide
deg res
au tra
a
Séthi If' (XIXr dyn.) Ramsès li (XIX' dyn.) à Abou Simbel a
ieµu1s re temple T
été taillée dans le roc, épousant la
ment : forme d'un pylône. Comme toute porte
monumentale de ce type, elle est précédée
de colosses royaux Le pschent, ou double
couronne de Haute et Basse-Égypte,
teur d est bien conservé sur la statue située à
l'extrême gauche.
des M
publié
mortie le souverain lors de son intronisation après le cette réunion garantit la durée de leur univers,
couronnement, il est nécessaire de perpétuer le rôle pour l'éternité du temps, dans le substitut du
du roi-sacerdote par l'érection de portes jubilaires à monde qu'est le temple de culte.
décoration spéciale, ainsi que par la mise en place Enfin, la dernière touche, solaire autant que
de statues colossales, assises ou debout, taillées cosmique et royale, est apportée à la symbolique
dans les minéraux les plus recherchés. Le parvis des d'un temple lorsque, à partir du Moyen Empire, on
pylônes, les cours des fêtes sont, particulièrement érige sur ses parvis des paires d'obélisques (fig. 2).
pendant le Nouvel Empire, des emplacements Ces hautes aiguilles de granite, qui tout comme les
adéquats. Le choix de l'attitude, assise ou en môles des pylônes vont toujours par paires - sauf
mouvement, ne paraît pas indifférent. Les gigan- dans un cas26 -, sont encore une façon d'affirmer la
tesques figures royales assises que l'on peut encore suprématie de la lumière et du principe solaire.
voir à Karnak, Louqsor ou Abou Simbel (fig. 2 7), Leur base carrée reproduit les directions de l'uni-
donnent du souverain trônant en majesté, coiffé le vers car, selon l'antique cosmogonie de la cité
plus souvent des deux couronnes, l'image terrestre sainte d'Héliopolis, la première manifestation de
Fig 25. Sous le do?ble pavillon de fête-sed de sa nature et de sa fonction d'Horus « Fils de l'émergence d'un sol stable avait été une surface
(remarquer les étais ayant servi de modèle
Fig. 26. Épisode Rê », législateur et responsable politique du dont les limites étaient marquées par les quatre
au .colonnes-,, piquets de tente
»), le roi, gainé dans le manteau
long de fête-sed et
de la fête jubilaire royale (fête-sed) ou
solennellement sur la sedia vers la c hapehe du
le r'l1 Iboutn-os.s Ill est?
p?re, a gauche, de la couron?e rouge du Nord, à droite de la
couronne blanche du Sud, reçoit
manteau long de féte-?ed, qu It' gaine
renouveau de son mtrorusanon Vêtu du Double-Pays unifié (voir encadré p. 29)25. Le motif points cardinaux. Leur forme oblongue de tronc de
embleme siqnifiant, dans unaqrer comme
I
comme une marrie, est coiffe de la couronne
dans la langue de l'Égypte, les millions
I

(Karnak, musée en plein air, paroi d'une


d'années rouge et porte le sceptre et It' flabellum
I

Karnak, Akhmt:nou de Ihoutmosrs Ill (XVIII' dyn.)


de la réunion des Deux-Terres (sema?taouy) qui pyramide, sommé de la géométrie parfaite du pyra-
chapelle d'Aménophis l" (XVlllr dyn.J
orne constamment les flancs du trône archaïque, midion, est celle qu'Héliopolis donnait au benben
de même que la référence aux Nils Jumeaux du Sud dont le nom pourrait se traduire par « ce qui a surgi
25. Vl11r ,llh,1 l'encadré " le, grande, et ne cesse de surgir », image terrestre du tertre
évoquées, possèdent une architecture
très spécifique, fort différente, et du Nord contribuent à compléter la symbolique
d'ailleurs ligne, ck Li léucndc cl'l )"n' » mjru,
pour ce qui est des plans, d'une époque , La tradition thébaine ramesside d'utilisation politique de l'image (fig. 4). originel appelé à l'existence hors du Noun par le
à l'autre À l'Ancien et au
Mo yen E rnptre
·
. des ternples « de Millions d'Années ?. p. 410.
un vaste dirspositt! (qui sera
· · .
selon une conception très étendue
repris à l'époque tardive à
moins enBubast·1s au
.
,

de l'exaltation de l'essence divine de la fonc-


26. Le temple de l'e,t du -uncruairc
Les colosses marchant, en revanche, s'inscri- créateur et devenu le monde accueillant les
par tire, d ans ce
,
que on nomme ,, Festival Hall »
,
tion royale, leur donne un rôle jubilaire,
I
d'O sor k on ) evoque par certains
·
. qu'ils ne semblent pas avoir possédé aupa- vent dans la tradition des représentations monar- humains quand la lumière de Rê fut apparue,
·

traits, une structure palatiale. De ravant, en particulier pour le d'Amon-Rê Karnak. réplique d'un
/1
vastes espaces, aux couvertures Ramesseum sous Ramsès li (XIXe et Medinet dyn.)
En couve, un grand nombre de
colonnes, alternent avec des cours
supportées par H.abou sous Ramsès Ill (XXe dyn.). C'est
modèle solain: d'Héliopolis, comme tel, chiques pariétales, où le souverain est toujours le créant le temps et les cycles.
ou ce qui pourrait
.
. essentiellement. alors, dans les particulari- ne devait recevoir qu 'un obélisque
du portiqi correspon d re a des appartements
.

privés Un type d e support ... te? de la co?ception des portes monumentales et de leur seul officiant. La figure en ronde-bosse animée du Chacun des obélisques dressés dans un temple
·

spec1f1que la principal,
décor sur l'axe unique. Peut-être était-il destiné à mar-
'' co onne-p1quet » quest traduit était ainsi, en outre, le rappel de cette origine du
.

du temple 1
(fig. 13) apparaît dès la fin de
la IW dynast·1e (tempi e f .
,

.
le caractère jubilaire de l'édifice. qucr l'elllprise de Rê -ur le Sud, tout mouvement paraît un moyen de perpétuer les actes
de Ramsè
· ·

et JU bil a'.re d e o·jeser a Saqqara) ·


uneraire
?
en relation avec les édifices
jubilaires et on le
comme son semblable au nord signifiait majeurs d'un règne l'intronisation à la fonction de
: temps, de ses années, saisons, jours et instants. La
Thèbes-o, sous le règne de Thoutmosis l'hégémonie solaire, et à renforcer svrn-
????ait egaledmeKnt, Ill, dans la « salle de fête-sed »
de roi-prêtre, le couronnement ou le jubilé, les gran- dédicace royale qu'ils portaient inscrivait le roi
© Michel menou e arnak (pl. VII) pour le Littérature: K. MARlIN, boliqucrncnt l'idée de l'indissoluble unité
Nouvel Empire. « SeJbt,, Jam, LA V fondateur dans le cycle éternel du temps et c'est
5 (1984), col. 782-790. de la Haute et de la Basse-Égypte. En ce des panégyries divines que Pharaon conduit avec
sens, P. B,,Rl,l I: I, 1':umuk, p. 303 et 319. solennité. Si colosses assis et marchant alternent pourquoi ils allaient par paire. Car, comme le pays
devant un pylône ou dans un espace liturgique, est double, comme la monarchie est double à l'ins-
T'nnivers des canstrnctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritualité

profe 28
Lyon
direci
tien c
pub li<

direct I

111.11,n11,dl·,prt•trt',

direct I I

de Kc Fig. 28. Plan théorique d'un temple-


type. correspondant exactement à
teur c
Ne
aucun de ceux qui sont connus en Égypte
Fig. 30. Mammisis.

,Heller a. Nord ouest de l'enceinte du temple


ancienne mais rassemblant les divers l,ll Je,
ottrande-,
d'Hathor à Dendara Les mamrrusrs vus du
éléments nécessaires au déroulement
toit du temple Au premier plan, le mam-
quotidien de la liturgie et de la vie dans les
égyp« temples de culte du Nouvel Empire et des
mis: de Nectanebo (XXX' dyn.) et ses

n annexes. Au fond, l'édifice ajouté sous


rnml
l'art <
périodes tardive et gréco-romaine, ce plan
Néron (époque romaine) Entre les deux
est pure utopie il pourrait cependant être

f
;
prend place une basilique chrétienne.
rec he le projet commun d'un architecte de
b. Face amère (occidentale) du mamm.si
pharaon et du grand-prêtre du dieu
au trs romain de Dendara (époque de Néron).
dynastique.
ment Fig. 29. Avec ses vingt colonnes com-
Entre les colonnes dont certains chapiteaux
sont inachevés selon un procédé similaire à
posites, le kiosque de Trajan à Philœ celui qu'on observe à Phil.:e (fig 18e). pren-
est le plus grand des kiosques connus. nent place des murs-écrans. Les traces
Bien qu'inachevé, il servit de reposoir de blanches le long des Joints des blocs sont
teur c barque pour Isis et les divirutés de Phila2 les résidus dt la mise en place du mortier

des 1v (époque romaine) de finition


29
publié o
o
morrir
L_ J
1.111rl O•
L
articulés selon la direction principale de son
p, lfh

porte de -ervice
0 implantation :
rrpo,01r<le barque-, L
- un parvis précédé d'un canal de liaison avec le
['
CJ
fleuve et pourvu d'un bassin équipé d'un quai-
ri? tribune ;

- un téménos, délimité par une enceinte forte de


briques de terre crue, englobant le sol sacré voué au
dieu et muni de portes annexes de service les rési-
;

dences sacerdotales de service en occupaient une


portion;
- un (ou plusieurs) pylône(s)2t> formant façade
principale, parfois relié(s) au parvis et à son bassin
par un dromos29, allée majeure des processions
terrestres ;

- une cour des fêtes, le plus souvent péristyle, où


selon les dimensions et les lieux, peuvent être
tar implantés des reposoirs ou des kiosques de cérémo-
?es composantes du monde, l'Infini est, lui complexe? funéraire" de l'Ancien et Ju Moyen
aussi, dualité puisqu'il est cycle et que seul
« prétexte » à l'exaltation de l'essence divine de la nie;
inclut, dans son inconnaissable nature, les
le dieu Empire, ni le temple haut ni son complément de la fonction monarchique, temple jubilaire (ou de - un pronaos 30
ou un vestibule prostyle formant
vérita- Vallée ne connaissent de modèle type dont on « Millions d'Années ») encore où la pérennité du transition obligée entre les espaces antérieurs
bles limites du ternps-".
aurait, ensuit«, appliqué les normes à la con truc- rôle royal, au-delà de l'existence terrestre d'un découverts, offerts à la lumière, et les parties plus
27. Sur cette question Je l'ércrniré tion en « matériau d'éternité ». De même, ainsi monarque, est affirmée avec puissance. Bien d'aut- saintes conduisant à l'obscurité dans laquelle est
cyclique, origine er fin Jes temps, cons-
tamment renoll\·elés, cf. J. A\S:\L-\:-S:'-:,
Le temple de pierre qu'on l'a souligné à plusieurs reprises, aucun res édifices encore, que l'on pourrait qualifier d'œiz- confiné le saint des saints ;

En couve "
:

Zeit und Ewigkcir im alten Àgypten ,, et sa constitution idéale temple égyptien Ju Nouvel Empire ne répond à un vres de circonstance (chapelles, reposoirs, kiosques, - une salle hypostyle 31, à demi éclairée, qui
28. D. AR'-:\ 1111, Li/3,
du portiq Jans AbhanJlwigen Jer HeiJelber"er plan, à un modèle unique. Chacun ou presque, p. 199,
par ex. fig. 29 ou mammisis), s'ajoutent au réper- accueille les cérémonies royales comme les concen-
-.v ... !\·Ion ...
AkaJem1e der U:'memclwfcen 1975 I,
du tempi selon son ampleur, possède des éléments communs toire. Ainsi, dans l'ordonnance de toutes les trations d'officiants et de matériel liturgique néces-
de Rarnsê r- 41-48, en particulier E. HORSL''-:C,, r édifice pierre d'Égypte, q ue ll e que soit
de ' 29. D. AR'-:\ )J l l, l...L,B, p. 24 3-244,
saires à la préparation des sorties du dieu
composantes possibles que l'on voit apparaître et se
;

à tous, sans toutefois les contenir nécessairement.


Thèbes-c
" Von Zwcierlei Gren:en irn Alten Àgyp-
I'';Poque, a, l aquelleil a été conçu et construit,
,.\·. "Sph111xallce "· ;

- une zone à la fois liturgique et économique (qui


© Miche
ten " Jans ERAl\'OS Jahrb11ch 49
( 1980), En outre, les combinaisons peuvent varier selon la 30. D. AR'-:, lLJ\ LU3, juxtaposer durant plus d'un millénaire, le temple
p. 393-426; E. HOR'-:LSG,
L Es/me Jes rep??d a _des contraintes qu'impose le matériau p. 196,
ne sera réellement définie comme espace propre
nature attribuée à l'édifice temple Je culte divin s.\'. « Pronaos "· idéal (fig. 28) devrait associer, dans son économie
Pharwms, Ph. LehauJ, Paris, 1996, p.
79- choisi, mais celles-ci ne déterminent :

91, "Limites et syrnétrie ». pas la nat dans lequel le roi n'intervient qu'en tant que 31. D. AR\:,lU\ LiB, p. 110-111, des espaces, tous les facteurs d'une progression que dans les temples ptolémaïques et romains) que
et la répartition des
espaces définis. Dans ?:: prêtre, temple dynastique où le culte divin sert de -.v. « Hvposrv] (Siiulcnhalle) "· logique du moins saint vers le sacro-saint - facteurs l'on pourrait dénommer « vestibule des offran-
l'univers des canstrnctems d'Égypte
--- 2 Société et spiritualité

profe.
Lyon
direct
tien c
public

direct
direct
de K::
teur c

égypt<
l'art 1

reche:
au trs Fig. 31. Le lac sacré du temple
Fig. 32. Chapelle blanche de
Sésostris l". Musée> en plein arr de Karnak
ment d'Hathor à Dendara vu du toit vers le
nord-ouest. La présence de l'eau ne se
signale plus que par la palmeraie qui a

poussé entre les murs de soutèment de la

retenue d'eau. les parois latérales du « vestibule des offrandes », il périptère surélevé servant de station temporaire à
teur d
est présent dans tous les édifices sacrés à partir de une procession de statue portable (chapelle « blan-
des lv Ia XVIIIe dynastie. Cependant, il ne supprime pas, che » 37 de Sésostris 1er à Karnak fig. 32) au repo-
;
publié par sa présence, l'existence et l'utilisation des puits soir de barque royale avec cour à piliers osiriaques,
des » ; espace de circulation, de desserte des lieux long Je l'axe général du lieu Je culte paraît devoir
mortü saints qui font suite, d'accès aux escaliers condui- sacrés creusés antérieurement, soit à l'intérieur vestibule surélevé prostyle et reposoir axial à une
être respectée dam l'implantation. même du temple de pierre, soit à sa proximité
sant aux terrasses ; les « vestibules » marquent la seule ouverture ( temple de Ramsès III à Karnak,
Un palais liturgique H qui e-r le siège Je· puri- immédiate. Ces réserves d'eau jouaient un double
limite extrême des défenses du saint des saints du sud de la rre cour), tous les modèles connus peuvent
fientions et .rcte-, de préparation Ju souverain ou de rôle en premier lieu, elles permettaient de dispo-
côté de son accès ; ; intervenir. De même, surtout avec la fin du Nouvel
son -ub ritur. le grand Pontife, avant les cérérno-
- le déambulatoire et les espaces liturgique
....

nie- solcnnelle-, jouxte, le c.i- échéant, du côté de


ser, dans l'enceinte même considérée comme pure, Empire, les voies sacrées peuvent être jalonnées de
secondaires du reposoir+ forment un tout; ouvert du liquide que les nombreuses libations, aspersions chapelles votives dédiées aux diverses manifesta-
accès e xtér ie urv, L1 cour péristyle ou le
à ses deux extrémités pour permettre les rnanœuv- et purifications du service divin exigeaient ; en tions de la divinité selon son mode d'action et dont
vestibule pronaos. second lieu, il semble vraisemblable de penser que
res de portage, l'abri de la barque portative consti- les plans, souvent très simples (cour suivie d'une
Tc.1rJ venu dan.., la répartition de-, espaces acré la boisson du clergé, de même que les eaux servant
tue une masse unique sur l'axe, conçu comme un chape Ile fermée), correspondent à des utilisa rions
(à partir Je la XXXt dvn.). le mammisi (fig. 2 et à assurer l'obligation de pureté qui était la sienne,
édifice propre enchâssé dans la masse du déambu- de circonstance lors de liturgies solennelles,
30a et h) ou « demeure de L1 nai-sancc » î'i 'accole, provenaient des puits et lacs « purs ».
latoire fermé de portes, il interdit, par sa présence, mensuelles ou annuelles.
;
le plu- souvent, dam le rérnénos, aux parties anté- Au nord du secteur voué au reposoir, parfois à
la ligne d'axe et c'est le rôle du
déambulatoire que rieures Ju temple Je pierre ( vecteur latéral du
de permettre la circulation par les
flancs du repo- parvis à Edfou ou Dcndaru, première cour à
une certaine distance, prenait place un « Trésor »,
traduction plus ou moins adaptée d'un vocable
Décor
soir vers le réceptacle divin
- celui-ci prend place dans le saint des saints
; Philae ... ). JaJi-, inclu-e dans le temple principal égyptien de maniement délicat, le Per-hedj la fonc-
; On aura compris que la décoration qui vient
3 3
comme une annexe du m,1..,..,if englobant le repo oir tion du local recouvre autant la conservation des orner les parois des temples ne peut que répondre à
(voir naos), en principe ultime espace
constitutif de barque (dè-, le règne d'Arnénoplu-, III au moins, onguents ou parfums, des objets sacrés faits de des lois strictes. Même si, le plus souvent, le roi-
du temple. Occupant le centre Je
la construction à Louqsor}, la « chambre » de commémoration de
et, de ce fait, souvent flanqué de chapelles matériaux précieux, que Ia concentration pour la prêtre délègue son autorité de sacerdote à d'autres,
latéra- la naissance Ju roi-Hmm à -u fonction royale selon purification et la sanctification des pièces de choix c'est lui qui est représenté comme officiant. Garant
les, la résidence du dieu est totalement
plongée la filiation divine - et non rcrrcvrrc - devint, à la de l'offrande alimentaire ou liquide préparée pour du contrat passé avec la sphère divine et personni-
dans l'obscurité et ses portes demeurent
closes en période gréco-romaine, un espace architectural le service divin. Cette préparation ne prend cepen- fié par Maât, il peut être figuré à la même échelle
dehors des heures de service journalier
ou solennel. individualisé, voué aux liturgies spéciales célébrant dant pas place à haute époque au Trésor mais dans que le dieu. En revanche, prêtres secondaires,
Quel que soit le symbole retenu pour
matérialiser Ia les anniversaires royaux et divins. Comme tous le les ateliers et magasins des offrandes du téménos, porteurs de barque et autres desservants sont repré-
présence réelle de l'énergie divine
déléguée sur la espaces dédiés à Hathor et à la naissance en géné- en théorie placés au sud, de même que l'abattoir sentés à des échelles plus petites. Habitant du
terre des hommes, celui-ci est
32. D. AR,"\üW, LlB, p. 34-35, enclos dans une ral, les marnmisis sont fréquemment pourvus de pur où étaient découpées les viandes prévues dans temple, le dieu est toujours orienté sur une paroi
En couve s.v. châsse mystérieuse, souvent de pierre
« Barkenraum ».
du portiq noble, inac- piliers à chapite;._1ux hathoriqucs, c'est-à-dire le menu du service quotidien ou solennel. dos au saint des saints, comme s'il sortait de son
33. D. AR\:OLD, cessible à quiconque hormis le roi
du tempi, LlB, p. 171, et le sacerdote présentant Ia face Je Ia déesse, ses cheveux bouclés Enfin, sur les itinéraires de procession ménagés naos. À l'inverse, le roi tourne toujours le dos à la
de Ramsê
s.v. «Naos». officiant en son nom.
caractéristi4ues et des oreilles Je vache. selon les axes du temple de pierre et adaptés aux porte la plus proche il est le visiteur. Ce n'est que
Thèbes-c 34. D. AR,\JOLl\ LlB, p. 185-186, À partir de cette esquisse générale, ;

s.v. Palasr "·


une infinité Sur l'un des flancs Ju maître temple, le lac sacré dimensions de son téménos, peuvent être disposés dans les temples où la fonction royale est exaltée et
© Miche «
de variations dans le 36. D. AR\:l u.n, LA3, p. 35- 36,
nombre des annexes, sacristies le pharaon placé au rang divin que ce dernier peut
35. D. AR,"sOLD, LlB, p. 90-91, et chapelles secondaires (fig. 28 et 31) occupait une place privilégiée dans le s.v. « Barkemracion ». reposoirs et chapelles 36 leurs dimensions sont
;

s.v. Gehunshaus demeure possible. téménos. Relié aux itinéraires liturgiques par les très variables, de même que leurs formes architec- tourner le dos au saint des saints. C'est le cas, par
« ».
Toutefois, une sorte de norme 37. D. AR:\llll l\ L1R, p. 48,
d'organisation le voies et les portes Je service parfois ménagées dans s.v. « Chapelle blanche». turales dépendant de leur fonction. De l'édifice exemple, au grand temple d'Abou Simbel où, dans
Lunizers des canstrnctems d'Égypte
2 Société et spiribialité

profe Fig. 33. Nils et domaines.


Fig. 34. Ennemis entravés. Abou Simbel,
Lyon a. Abydos, extrait d'une frise de « dieux-
soubassement des colosses royaux assis en
Nils » et de domaines sculptée au registre
direci inférieur d'une paroi du temple de
avant de la façade-pylône du temple de
Ramsès li (XIXe dyn
tien c Ramsès li (XIXe dyn) Des figures d'hommes
).

adipeux aux chairs bleu-vert (les« Nils »] a. Un prisonnier du Nord, bras liés dans le
pub li, alternent avec des figures féminines cha- ;
dos au niveau des coudes, est figuré à
cun porte sur la tête l'emblème du nome genoux ,
d'autres rebelles sont représentés
qu'il représente [ici les nomes d'Hermopolis comme lui « en frise ,, ils sont liés les uns
;

et d'Arsinoé) et dont il apporte les aux autres par la plante symbolisant le


direct produits à leur bras, soutenant des tables
,
Nord le papyrus.
.

d'offrandes, pendent les signes hiérogly- b. Un prisonnier nubien, immobilisé dans


direct phiques ânkh signifiant la« vie » Les pla- même attitude, est lié à ses compagnons
la

de Kc. teaux sont chargés d'aiguières ou de nour- de déroute par la plante trilobée tradition-
ritures variées. Leurs mains tiennent encore nellement associée au Sud.
teur c des sceptres-ouas et des bouquets de
Fig. 35. Aménophis IV (par la suite
fleurs ombelliformes, évoquant la force et
Akhenaton) massacre rituellement les
la reprise de la végétation sous l'effet de la
ennemis de l'Égypte (XVIW dyn.) Karnak,
crue. Ces « dieux-Nils » et ces domaines
mur du vestibule de
égypn expriment par l'image l'abondance et
la salle hypostyle

la fécondité qu'apporte l'inondation à


l'art ,

chaque nome d'Égypte et que les nomes


reche offrent à leur tour pour que s'accomplisse

l'œuvre de Maât
au tr.
b. Bloc de granite noir de
la chapelle dite

ment «rouge» d'Hatshepsout (XVIIIe dyn. musée ;

en plein air de Karnak) Sur ces blocs de

soubassement, volontairement choisis en


pierre noire afin d'évoquer la couleur de la

teur c terre d'Égypte, apparaissent des frises de


personnages - femmes ou hommes d'allure
des 1\, androgyne parfois appeles « dieux Nils» -
publié qui évoquent les différentes parcelles du
Double-Pays, selon leur statut juridique
morti, (territoire royal, terre affectée au clergé
[((château»]) Le message visuel est clair ·

mains chargées de tables d'offrandes sup-


portant des aiguières, ils apportent, avec la
crue du Nil, l'abondance et la vie ses de sons et d'idées. Mais ce sont des images
valant aussi par leur seule présence, reproduction
de ce qui constitue le monde vivant, animé, venu à
??-------
I

une pièce latérale, Ramsès II « divinisé », assis sur l'existence par la volonté du dieu et qui n'a de sens
Les grands tableaux Je massacre des pylônes que par lui. Les hiéroglyphes sont paroles divines
un trône et portant les comes de bélier du
dieu (fig. 35) ou des salles
Jes temples rupestres rames- matérialisées ils sont la vie39.
Amon, est vénéré par Ramsès II pharaon. ;

sides utilisent encore ce thème pour affirmer l'em- Un fait marquant, dont les conséquences
Autour de la personne royale s'harmonise l'uni-
pire de l'Égypte sur le monde connu ; la double sont infinies sur la décoration
vers, traduit conventionnellement par des
choix image royale alterne alors dans l'abattage de des temples pharaoniques, est le
d'images et de textes strictement ordonnés
pour peuplades nord-orientales (Palestiniens, Asia- procédé de l'incarnation des
correspondre aux fondements mêmes de la concep-
tiques, Hittites) et Jans celui des Nubiens et Afri- images40. Comme dessiner et
tion égyptienne du cosmos. Le dualisme,
géogra- cains des contrées méridionales. De telles scènes écrire signifient faire exister
phique et politique, est rappelé constamment
dans valent par le sens apotropaïque qu'on leur donne; choses ou êtres, graver des figu-
la répartition du décor. Aux scènes
de présentation, elles préviennent, par la vertu du tableau symbo- res dans la pierre, les assortir de
sous forme de défilés d'offrandes, des
produits des lique, toute agression contre le territoire national légendes « explicatives » signifie
différents domaines (fig. 33a et b). ou des
captifs ou l'empire. Statues et colosses royaux sur le parvis inclure dans le matériau même,
faits par les soldats égyptiens sur les 39. E. HüRNL'N(i,
champs de des temples peuvent d'ailleurs avoir la même signi- réputé « d'éternité », la
bataille, etc. évoquant le Sud, (la « Hieroglyphen die Welt im .

Haute-Égypte fication les pieds Ju roi gigantesque piétinent


; Spiegel der Zeichen » dans présence du divin en toutes ses
fig. 34b), répondent
parallèlement, de mur à mur, alors les images symboliques des ennemis tradition- ERAN OS Jahrhuch 5 5 (1986), manifestations. Les cohortes de
les scènes qui ont trait au p. 403-438. Voir également, Ju
Nord, au Delta nels de la Vallée, gravées sur le plat du socle, quand « dieux » ou de « génies » que les
(fig. 34a) de même pour les même auteur « Gotrcrworr und
:

;
frises végétales de ces mêmes ennemis ne sont pas figurés ligotés Gôtterbiid » dans Gocterhild in 35 scribes-décorateurs vont multiplier
soubassement où le lis méridional a sa sur les parois des édifices sacrés aux
contrepartie autour de l'estrade du trône royal. C'est dans la Kunst und Schrifc (H. J. Klimkeit
En couve dans le papyrus des fourrés septentrionaux. (éd.}, Bonn, 1984), p. 37-60.
du partie Sur les même volonté de réduire à l'impuissance les enne- faïence du palais de Ramsès III où ils sont figurés dernières époques de l'Égypte, portent à son
montants de porte ou les tableaux 40. Voir en cc sens paroxysme cette sorte d'obsession de maintenir la
du tempi d'une paroi mis du pays, par la vertu magique de l'image, que
:
(fig. 479).
38. Voir : E. Hü?'-JUNG, « Zur Symetrie correspondant au Nord, le roi porte la J.-CI. GUYON, Dieux-gardiens,
présence et l'action de l'énergie créatrice divine
de Rams
in Kunst und Denken der Àgypter couronne les « neuf arcs » sont placés sous les pieds de p. 498-500; E. HORNUNG,
C écriture hiéroglyphique qui, à toutes les
Thèbes-c
» dans rouge de Basse-Égypte au
Agypcen. Dauer und Wandel (Symposium ; Sud, nécessairement, Pharaon dans la statuaire (fig. 36) ou que des « Bedeutung und Wirklichkeit époques, accompagne les figures gravées, les dans un monde sans cesse menacé, mais dont le
© Miche anlaf]lich der 75. ]ahrigen Bescehens des son image répétée est pourvue des Bildes im alrcn Àgypten »
de la couronne blan-
Libyens, Crétois et autres étrangers sont foulés aux légende et exprime la nature aussi bien qL'.e :es temple, modèle à l'échelle humaine, est une si
Deucschen Archaologzschen Institues
Kairu, che de Haute-Égypte (fig. 25 et 26)38. dans Kunst und Reoliuu
Mayence, 1985), p. 71-77. pieds chaque fois qu'on marche sur les carreaux de (Akad. Vorcrage der Universitat raisons d'être des actes représentés, est consutuee, parfaite réplique que le divin lui-même ne peut
Basel 8, 1973), p. 35-46. on le sait, presque exclusivement d'images porteu- qu'y être constamment présent. Un autre exemple,
T'11nivers des canstrnctems d'Égypte
2 Société et spiritualité

pre Fig. 36. Dans la tradition pharaonique, plus connu, du pouvoir d'animation des
images et,
les ennemis de l'Égypte sont évoqués
particulièrement, des hiéroglyphes, est donné étant l'expression du pluriel en Égypte. On le voit,
Lye par neuf arcs (trois fois trois, trois par attaque dirigée contre Maât. Ceci vaut pour l'en-
étant la marque du pluriel) que le roi les textes des pyramides. Les signes la figuration égyptienne n'est ni maladroite ni
dir représentant semble des représentations du divin qui, en une
foule aux pieds. Sur cette ronde-bosse des êtres humains ou des animaux qui auraient primitive mais répond à des lois qui reflètent aussi
tie: pu
circonstance ou une autre, sont chargées d'une
d'Aménophis Ill trouvée en 1990 dans le
devenir menaçants pour la survie du pharaon, bien une pensée religieuse qu'une réflexion sur les
temple de Louqsor, cinq arcs reposent sous n'y
mission apotropaïque. Elles doivent être suscepti-
pu! apparaissent que partiellement ou sont mutilés. possibilités offertes à l'artiste de reproduire une
le pied droit et quatre sous le pied gauche.
De
bles de «descendre» 44 des images qui sont leurs sur
même, inscrit dans tout support, mais au réalité. En ce sens, la démarche de Picasso, qui les parois pour agir réellement, remplir le rôle que
mieux représente en une seule image la vue de face et de
dans la pierre, le nom suscite magiquement
celui
des traditions - aussi vieilles que l'Égypte elle-
din qui le porte, de sorte que le seul signe de profil d'un visage42, est assez pharaonique pour ce même - leur assignent".
volonté qui est de l'esprit. Pour le chercheur actuel, ces
din délibérée d'anéantir un individu, fut-il un prédé- L'image des « dieux » qui acceptent l'offrande
cesseur royal, n'est pas de remployer les élément modes de représentation ont l'inconvénient d'im- que présente le roi-fils - tantôt statiques et trônant
de
bruts de ses monuments mais d'en effacer le poser la plus grande prudence à l'interprétation de en majesté ou enfermés dans des chapelles vues par
teu nom certains thèmes uniques du répertoire égyptien,
(pl. VIIl)41. C'est toujours suivant l'idée que ce transparence, tantôt encore montrés en marche -
qui comme le transport des obélisques par exemple+'.
est fixé, par une technique quelconque, sur ou est tout aussi chargée de vertu communicative.
dans La multiplication à l'infini des « puissances » du
un supp<:rt quelconque, est susceptible de Incarnant la présence du dieu « en tous ses noms»,
égy s'animer, divin, sous tous les noms, tous les modes de repré-
que les Egyptiens ont choisi leurs critères de repré- la collection de toutes les représentations réunies
l'ar sentation iconographique. Il fallait que le dessin sentation que l'on a pu imaginer durant des siècles, - que l'on a eu tort de nommer« panthéon» - dans
42. Par exemple, « la femme qui pleure ", fait du décor des lieux de cultes d'Égypte une sorte
rec puisse prendre vie sous la forme la plus fidèle possi- 1937, illustration Je la rubrique
le décor des multiples espaces d'un lieu de culte
au ble à la réalité. Or, la ressemblance est subjective. " Picasso ,, du Pew L.1rnussc illustre
d'immense hiéroglyphe du monde. Les puissances égyptien n'a d'autre but que de replacer, autant
(1987), p. 1603. figurées de la divinité peuvent se projeter magique- de fois qu'il le faut, le principe d'existence de l'uni-
me Dans le cas de figures simples, l'angle de vue le
43. Cf infra, p. 191 sy ment dans l'espace et le temps pour faire face à vers dans une situation de rappel de son action
plus caractéristique a été retenu poterie vue de
:

44. C'est le terme même utilisé dans les toute menace de remise en cause de l'ordre, à toute originelle 46.
profil avec son anse. Pour des figures plus
textes définissant les « dieux ,, gardiens
teu complexes, les points de vue les plus représentatifs voir J.-Cl. GUYU\:, Dieux-Gardiens,
:
;

des des différentes parties ont été combinés. Le cas de p. 498.

la figure humaine est significatif: l'œil, vu de 45. E. H,îR\:L'\:(,, « Die Tragweite der
put face,
Bilder. Altâgypt ische' Bildaussagen ,, Jans
est intégré dans un vü,age de profil. Les épaules,
mo puissantes seulement si elles sont de face, surplom-
ERAl\'OS Jahrhuch 48 ( 1979), p. 18 3-
2 37 E. H\ îR\:L.\:l,, " La clé le mot et
; :

bent un torse qui fait le lien avec des hanches vues l'image ,, dans L Es/ml Jes Pliaracnv«.
de profil pour marquer la courbe des fesses, pourvu Ph. Lebaud (éd.), Paris, 1996, p. 9- 31.

que l'ombilic soit visible. Les jambes sont décalées 46. E. HuR:,L·\:c;, « Verfall und
Regeneration der Schiipfung ,, dans
afin qu'on voie les deux. La représentation des
ERANOS Juhrbuch 4 7 ( 1977), p. 41 1-
pylônes dans l'art égyprien est illustrative elle est
: 449; E. HUR\:L':',(,, « De l'origine des
très fidèle jusqu'à ce que l'œil s'arrête aux colosses choses ,, dans L'Es/nir Jes Pharaons,
Ph. Lebaud (éd.), Paris, 1996, r. 3 3-48.
royaux, figurés de profil, alors que - bien sûr - ils
faisaient face au visiteur (fig. 486a et b).
Quand les scènes multiplient les images, il est
impensable qu'elles se masquent sans précaution
les unes les autres. Généralement, les files d'êtres
vivants se tenant les uns à côté des autres sont figu-
rées en décalage vertical, les unes au-dessus des
autres. Les contenants sont, le plus souvent,
vus en transparence pour laisser paraî-
tre leurs contenus. De petites « ruses»
de l'artiste permettent d'utiliser au
mieux l'espace disponible. Ainsi, les
rangées de personnages montrent des
lignes de profils légèrement décalés
horizontalement et pour mieux rendre
la multitude ; l'ocre jaune (souvent
réservée à la représentation des
En cc
du pc femmes) alterne avec l'ocre rouge
du te: (qui rend habituellement la carnation
de Ra des hommes). Par ailleurs, le détail d'une
Thèb, 41. Pour remploi des blocs, voir enca-
le
dré infra, p. 25 3.
opération peut être résumé par une seule scène
©Mi Pour une image
d'Hatshepsout effacée de son temple de (érection des obélisques, ouverture de la bouche)
Deir-el-Bahari, voir supra, pl. VIII. de même que la figuration de trois personnes peut
suffire à évoquer une multitude, le chiffre trois
pre
Lye
DEUXIÈME PABTTE
dir.
tie:
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3 I a genèse dn pays

pre
Lye Chapitre 3
din MEDITERRANÉE
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37 Ere Période Epoque Millions Pierres ornementales
d'années ou de construction
égy correspondantes
Quaternaire 0-1.8
l'an
Néogène Pliocène 1.8- 8 Travertin ou calcite
reel Miocène 8-25 G pse
au Tertiaire Paléogène Oligocène 25- 37 Quartzite
me: Eocène 37 - 55 Calcaire
Paléocène 55-65 Fig. 39. Ouverture de la mer Rouge.
Crétacé 65-141 39
Grès Fig. 40. Schéma géologique de l'Égypte.
Secondaire Jurassique
Fig. 37. Tableau simplifié des périodes 141 - 200
teu: géologiques avec situation chronologique Trias -
200 230
des de la formation des principales roches utili- Primaire
230 - 570 révélée 1• Telle est donc l'origine d'un
sées en Égypte ancienne Précambrien
pub 570 - 3800 Roches granitiques des matériaux les plus utilisés en Égypte
Fig. 38. Transgression de
moi
la Téthys
Métapélite (Bekhen à partir du Nouvel Empire, le grès.
38 I..'. ensemble des roches des régions du

Sinaï et du désert oriental, qu'elles

+ Au Précambrien (fig. 3 7), avant l'apparition de


toute vie sur notre planète, aucun continent indi-
soient d'origine magmatique ou sédi-
mentaire, s'est trouvé très affecté au
début de l'ère tertiaire par un phéno- ?
?
E===I Quaternaire: dépôts d'ouadis
et alluvions du Nil ?D Éocène calcaires

-
vidualisé n'existait encore. Le chaos régnait, mani- mène tectonique majeur: l'ouverture de
Paléocène marnes Crétacé grès
festé par une activité magmatique générale. Le la mer Rouge (fig. 39).
: et argilites

refroidissement des ces masses de magmas fluides Au Paléocène, apparaissent les Précambrien granites et
:

Jurassique
engendra la formation des premières roches érupti- premières marnes et argilites. Éocène
I..'. roches métamorphiques

ves (cristallisation rapide des magmas en surface) correspond ensuite à une période de 40
et plutoniques (cristallisation lente des magmas en transgression importante comme en
profondeur). Les témoignages tangibles de cette ère témoignent aujourd'hui toutes les falai-
inhospitalière subsistent dans le désert oriental, au ses calcaires qui bordent la Vallée du Nil, d'Esna au roches évaporitiques. Les évaporites sont des
Sinaï et dans la région d'Assouan sous la forme de Caire. Les roches engendrées présentent une dépôts riches en chlorures et en sulfates provenant
roches granitiques. Telle est donc l'origine des grande variété d'aspects. Les calcaires de la de la concentration et de la précipitation de sels
granites utilisés pour la construction des portes, Formation Thébaine sont plus ou moins riches en par évaporation dans un milieu lagunaire. Ces
seuils, statues ou obélisques et même, parfois, de fossiles (nummulithes, essentiellement) et plus ou roches constituées notamment de gypse sont utiles

I
::.-_:·:I Zone émergée ? Téthys ICI a?cien
littoral
,, »
parties entières des temples d'Égypte.
érosion de ces massifs rocheux et les premières
I..'.

incursions marines engendrèrent, au Proréro-


moins crayeux ou argileux, selon les lieux géogra-
phiques et leur position stratigraphique dans l'en-
semble de cette formation rocheuse. Ces variantes
et nécessaires à la fabrication du plâtre.
À la fin de l'ère tertiaire les caractéristiques
géologiques essentielles de l'Égypte sont acquises
zoïque, la formation des premiers sédiments. Le sont en relation directe avec les caractéristiques du (fig. 40). Néanmoins, au début du Quaternaire
plus ancien niveau sédimentaire continu en Égypte milieu de sédimentation et de diagénèse du sont encore à relever quelques dépôts marins mais,
est le Crétacé. C'est au Crétacé supérieur, en effet, calcaire. Telle est l'origine de cette pierre, la plus par la suite, ne s'accumulent plus localement que
Brève ,histoire géologique que débuta la transgression marine progressive de anciennement utilisée dans la construction des sédiments d'ouadis.
En co
de l'Egypte la Téthys, océan majeur de l'époque, qui envahit le pharaonique. Une coupe géologique transversale à la vallée
du po
territoire actuel de l'Égypte (fig. 38). Les dépôts Le retrait progressif de la Téthys engendra la du Nil à la hauteur de Louqsor (fig. 41) montre la
du ter
I. Pour mémoire et à titre de comparai- superposition des couches sédimentaires s'échelon-
de Ra engendrés alors sont gréseux. étude des grès son, en Europe de l'Ouest, les dépôts cré- formation de dépôts fluviatiles. Par ailleurs, une
, Retracer brièvement l'histoire géologique de
I..'.
Thèbt , nubiens atteste, dans leur processus de formation, tacés sont formés de grandes épaisseurs activité volcanique éparse est à signaler peu avant nant du Crétacé à !'Éocène, surmontées par les
©Mi, 1 Egypte permet d'évoquer l'origine dépôts d'ouadis et les alluvions nilotiques du
des principales l'intervention de réseaux fluviatiles et de courants de craie, roche issue de la compaction et
le Miocène.
roches utilisées dans la construction de la diagénèse de boue calcaire, qui Quaternaire. Dans cette région, les faciès rocheux
et d'en marins d'intensités et de directions diverses. L'exis- attestent l'existence d'un milieu marin Dans le Nord de l'Égypte et sur les côtes de la
comprendre les caractéristiques affleurant sont essentiellement les slwles ou argili-
fondamentales. tence d'un milieu marin peu profond nous est ainsi calme et profond. mer Rouge, le Miocène est représenté par des
TI Géologie de l'Égypte
---- 3 Ta genèse du pays

pre Montagne Thébaine Nil Louqsor


Ouest Du Pleistocène à l'Holocène, les vananons Depuis 1964 et la mise en eau du haut-barrage,
Lye
climatiques furent très contrastées. Les débits le Nil a modelé une nouvelle plaine alluviale située
din augmentèrent considérablement et les inondations à un niveau inférieur de 3 à 4 m à celui de la plaine
tier 500: furent très importantes. Chacun de ces épisodes inondable avant l'édification du barrage. La charge
pul entraîna un élargissement et un approfondissement solide du Nil est composée de sables micacés fins et
du lit qui atteignit sa position définitive vers de silts provenant de l'érosion des plateaux éthio-
11 500 av. J.-C. piens. De nos jours, le recours accru à l'irrigation a
din On connaît relativement mal l'évolution du entraîné une régulation du niveau de la nappe. Ce
din système fluviatile pendant l'Holocène. Le Nil, tel dernier ne varie plus que de quelques dizaines de
de
Alluvions du Nil (Quaternaire)
Formation du Dakhla (Paléocène] qu'il se présente au début des temps historiques, centimètres. r amplitude des battements est de
apparaît vers 5 000 av. J.-C., début du phénomène l'ordre de 80 cm en moyenne et de 2 m au maxi-
teu Dépôts marins (Pléocènej continu de désertification du Sahara.
Formanon de Duwi (Crétacé sup.) mum. Ces mouvements sont maintenant totale-
ment indépendants de ceux du fleuve. La surface
Les paysages historique
Formation thébaine (Éocènej
Grès Nubien (Crétacé sup.] piézométrique de la nappe phréatique est proche de
égy l'ancien niveau d'étiage (72 m pour 69,5 m).
l'an Shales dEsna [l'aléocène]
Granites (Précambnenj
et actuel :

le Nil et son évolution


Le climat actuel en Égypte
reel
faille
au
me: Entre le 4e degré Sud et le 31 e degré Nord, le Nil Dans la vallée, le climat est sub-désertique. De
Fig. 41. Coupe géologique transversale de parcourt 5 600 km et traverse différentes zones forts gradients thermiques quotidiens et saisonniers
la vallée du Nil a la hauteur de
Louqsor climatiques. Le Nil saharien actuel est un fleuve à caractérisent le climat de Haute-Égypte.
teu
tes d'Esna et les calcaires de Formation
la plusieurs milliers de kilomètres de désert sans
lit unique parsemé de quelques îlots. r aridification du pays date d'au moins 5 000 ans.
Thébaine. I' ensemble des couches sédimentaires
une En Égypte, la vallée du Nil - lieu presque Les écarts de température ambiante sont très
d?coupe p_réalahle du passage des eaux par un
des est légèrement incliné vers l'ouest. La Formation réseau de tailles d'orientation confondu
unique de l'implantation humaine dans ce pays - importants aujourd'hui. La variation est à la fois
pul:: de Thèbes est épaisse de 300 mètres avec celle est limitée à l'est par un désert montagneux (le journalière et saisonnière : l'hiver, de 25 °C à 5 °C
à Gourna. Les
du, fleuve actuel. Comment ne pas émettre l'hypo-
moi shales d'Esna ont une soixantaine
de mètres
désert arabique), qui s'étend jusqu'aux rivages de la et l'été, de 50 °C à 25 °C. Cette amplitude ther-
these que le fleuve recouvre la ligne d'un ancien
d'épaisseur et recouvrent la formation de mer Rouge, et à l'ouest par la chaîne libyque, mique peut provoquer la dilatation différentielle
Dakhla rift avorté qui aurait pu voir naître un océan
(craie et marnes du Paléocène, en couche appartenant au Sahara. Lopposition entre l'aridité des minéraux à la surface des roches, et causer ainsi
épaisse ?om?1e celui qui a séparé la péninsule arabique de
de 130 mètres). Il est à signaler
que les minéraux du désert et la grande fertilité de la vallée est totale des ruptures internes par thermoclastie.
Afrique au début de l'ère tertiaire et qui a permis
argileux de type smectites, contenus dans
les shales ? (pl. I, IV et fig. 9). Les pluies sont globalement très peu abondan-
a la mer Rouge de s'installer
d'Esna, sont responsables, en raison de ?
Avant la construction des barrages d'Assouan2, tes. En Haute-Égypte, par exemple, la hauteur
leurs
proprié,tés hydrophiles et gonflantes, des la crue de juillet était régie en Égypte par un apport annuelle des précipitations n'excède pas quelques
observes dans les tombes thébaines :
dégâts
effondrement Apparition du Nil et mise méridional provenant des pluies tropicales (monta- millimètres. Seules une ou deux averses par an
des plafonds des salles, fissuration gne éthiopienne). Elle existe toujours en amont du sont répertoriées et encore n'humectent-elles que
importante. en place du paysage actuel
Les dépôts quaternaires forment Lac Nasser, au Soudan actuel. Les débits de crue quelques instants le sol de la Vallée. Ce n'est qu'ex-
la partie plate
d? pays : la vallée fertile. Les sédiments anciens du sont dûs au Nil Bleu et à l'Atbara, tandis que les ceptionnellement que de fortes pluies se déversent
Le paysage actuel Je l'Égypte s'est installé avec sur la terre égyptienne elles peuvent alors avoir
Nd s??t c.onstitués de sable alluvionnaire hautes eaux du Nil Blanc surviennent avec trois ;
siliceux à l'apparition du Nil privilégié par la constante
stratification oblique et à nombre ux . ; mois de retard. Larnplitude maximum atteinte des conséquences catastrophiques, comme celles
niveaux d e présence de l'eau, le cadre du développement de la
battement de nappe. Les argiles et le sable entre l'étiage et les hautes eaux à l'époque pharao- qui ont affecté la région d'Assiout en novembre
siliceux civilisation des pharaons se trouva implanté. 1994. Malgré cette quasi absence de précipita-
et. micacé des anciens dépôts annuels des crues nique a été estimée à 7 ,85 m. La crue débutait,
du Avant 60 000 av. J.-C., le Nil est un fleuve à tions, l'humidité atmosphérique est loin d'être
Nd ?omposent le substratum de
la vallée.
dans le Sud, aux alentours du 17 juillet et le Nil
I' observation attentive de la charge de fond de lit dominante fortement érosif,
: regagnait son lit mineur au début du mois d'octo- négligeable :

morphologie du il provient des apports torrentiels latéraux des - moyenne annuelle = 60 %


paysage d? la vallée permet de bre. Le fond de la vallée est très plat. La sédimen-
remarquer la pré- ouadis des montagnes du désert oriental. Le survol - minimum (mai)= 15 %
sence de discontinuités tectoniques tation fluviatile lors des multiples crues (avant la
sur les bords d de ce désert montagneux frappe tous les voyageurs - maximum (décembre)= 90 %
cours du Nil. Elles sont parfois régulation du cours par les travaux des XIXe et
de type diaclase? actuels les sommets et les plateaux, puissamment
:
xx' siècles entrepris à la hauteur d'Assouan) a Ce taux d'humidité est dû à la proximité de la
??ans mouve11;ent relatif), mais le plus souvent les entaillés de nombreux et profonds sillons qui se
ocs effondres aux limites du 2. Le premier barrage fut édifié de 1898 à
engendré la superposition et l'emboîtement de nappe phréatique et à l'existence de nombreux
, , passage du fl euve rejoignent, ont gardé la marque de cet ancien 1902 il subit diverses modifications de
canaux d'irrigation.
sont separes couches alluvionnaires limoneuses. rexhaussement
;

d e leur substratum par des 1907 à 1912 et de 1929 à 1934. Comme


faill es d e réseau fluviatile.
·

type 1·istnques, habituellement observées il était toujours insuffisant, il fut rempla- calculé du lit du fleuve depuis sa stabilisation à
, sur I es Par la suite, le Nil devint un fleuve à lit unique cé par le haut-barrage ce dernier fut I'Holocène était de l'ordre de 9,6 cm par siècle, soit
En cc
m arg:s "oce?mqu?s .

passives. Le calcaire éocène et


;

à charge en suspension dominante inauguré en 1964.


du pc le,s depots d ouadis plus
récents ont donc été affec- : il prend près d'un mètre par millénaire.
du te: t·e,s des événements tectoniques progressivement son aspect actuel. Cette évolution
de Ra
?a;. quaternaires marque la transition d'un climat humide à un
hes a I installation de la
Thèb, " paléovallée d u fl euve, e Il e- climat désertique. Entre 20 000 et 13 000 av. J.-C.,
©Mi 1;1e,me sans ?oute en relation étroite
avec
des régna une période très aride au cours de laquelle
evenemen?s geotectoniques de grande
ampleur. On l'écoulement du fleuve dut être très bas, voire insi-
ne peut imaginer une telle
vallée traversant gnifiant.
II Géologie de l'Égypte
---
?
3 La genèse du pays

pre Montagne Thébaine Nil Louqsor


Ouest Du Pleistocène à l'Holocène, les variations Depuis 1964 et la mise en eau du haut-barrage,
Lye FF Est
climatiques furent très contrastées. Les débits

-?\-.
F
din J F I i
r-r+:_:::;;..:,?-
le Nil a modelé une nouvelle plaine alluviale située
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tier 500: furent très importantes. Chacun de ces épisodes inondable avant l'édification du barrage. La charge
put entraîna un élargissement et un approfondissement solide du Nil est composée de sables micacés fins et
du lit qui atteignit sa position définitive vers de silts provenant de l'érosion des plateaux éthio-
11 500 av. J.,C. piens. De nos jours, le recours accru à l'irrigation a
din On connaît relativement mal l'évolution du entraîné une régulation du niveau de la nappe. Ce
système fluviatile pendant l'Holocène. Le Nil, tel
din
de
teu
Alluvions du Nil (Quaternaire)
D
? Formanon du Dakhla (Paléocène) qu'il se présente au début des temps historiques,
apparaît vers 5 000 av. J.,C., début du phénomène
dernier ne varie plus que de quelques dizaines de
centimètres. L'. amplitude des battements est de
l'ordre de 80 cm en moyenne et de 2 m au maxi,
Dépôts marins [Pléocène]
Formation de Duwi [Crétacé sup.) continu de désertification du Sahara. mum. Ces mouvements sont maintenant totale,
L__..j
ment indépendants de ceux du fleuve. La surface

égy
Formauon thébaine (Éocène)
CJ Grès Nubien [Crétacé sup.]
Les paysages historique piézométrique de la nappe phréatique est proche de

l'art
reel
Shales dEsna (Paléocène)
ffl Granites (Precambnen)
et actuel :
le Nil et son évolution
l'ancien niveau d'étiage (72 m pour 69,5 m).

faille Le climat actuel en Égypte


au
mei Entre le 4e degré Sud et le 31 e degré Nord, le Nil Dans la vallée, le climat est sub-désertique. De
Fig. 41. Coupe géologique transversale de parcourt 5 600 km et traverse différentes zones forts gradients thermiques quotidiens et saisonniers
la vallée du Nil à la hauteur de Louqsor. climatiques. Le Nil saharien actuel est un fleuve à caractérisent le climat de Haute, Égypte.
tes d'Esna et les calcaires Je la Formation lit unique parsemé de quelques îlots. L'. aridification du pays date d'au moins 5 000 ans.
tern plusicur- nulher-, de kilomètre.., de désert san
Thébaine. L'. ensemble des couche sédimentaires
- une En Égypte, la vallée du Nil - lieu presque Les écarts de température ambiante sont très
J?coupe p_réaL1hle du pas. age des eaux par un
des est légèrement incliné vers l'ouest. La Formation unique de l'implantation humaine dans ce pays - importants aujourd'hui. La variation est à la fois
réseau de bille.., d'orient,ltion confondu avec
pub de Thèbes est épaisse de 300 mètres
à Gourna. Les
celle est limitée à l'est par un désert montagneux (le journalière et saisonnière : l'hiver, de 25 °C à 5 °C
du, fleuve actuel. Comment ne pas émettre l'hypo-
m01 shales d'Esna ont une soixantaine
de mètres
désert arabique), qui s'étend jusqu'aux rivages de la et l'été, de 50 °C à 25 °C. Cette amplitude ther-
th_e..,e L.JUe le fleuve recouvre la ligne d'un ancien
d'épaisseur et recouvrent la formation de Dakhb mer Rouge, et à l'ouest par la chaîne libyque, mique peut provoquer la dilatation différentielle
ritr avorté qui .iur.ut pu voir naître un océan
(craie et marnes du Paléocène, en couche appartenant au Sahara. Lopposition entre l'aridité des minéraux à la surface des roches, et causer ainsi
épaisse ?on:1:1e celui qui a -éparé lt1 péninsule arabique de
de 130 mètres). Il est à signaler
que les minéraux du désert et la grande fertilité de la vallée est totale des ruptures internes par thermoclastie.
Afrique au déhut de l'ère tertiaire et qui a permis
argileux de type smectites, contenus dans les ? (pl. I, IV et fig. 9). Les pluies sont globalement très peu abondan-
shales a la mer Rouge de 'in-raller
d'Esna, sont responsables, en raison de .., ?
Avant la construction des barrages d'Assouan2, tes. En Haute-Égypte. par exemple, la hauteur
leurs
proprié,tés hydrophiles et gonflantes, des dégât., la crue de juillet était régie en Égypte par un apport annuelle des précipitations n'excède pas quelques
observes dans les tombes thébaines : effondrement Apparition du Nil et misc méridional provenant des pluies tropicales (monta, millimètres. Seules une ou deux averses par an
des plafonds des salles, fissuration gne éthiopienne). Elle existe toujours en amont du sont répertoriées et encore n'humectent-elles que
importante. en place du paysage actuel
Les dépôts quaternaires forment Lac Nasser, au Soudan actuel. Les débits de crue quelques instants le sol de la Vallée. Ce n'est qu'ex-
la partie plate
d? pays la vallée fertile. Les sédiments anciens du
: sont dûs au Nil Bleu et à l'Atbara, tandis que les ceptionnellement que de fortes pluies se déversent
Le pa\·..,age actuel de l'Ézvpre ._,'e..,t in tallé avec sur la terre égyptienne ; elles peuvent alors avoir
il
s??t constitués de sable alluvionnaire siliceux à hautes eaux du Nil Blanc surviennent avec trois
stratificanor, oblique et à nombreux l'apparition du Nil; pri,·ilégié par la con-tante mois de retard. Lamplitude maximum atteinte des conséquences catastrophiques, comme celles
niveaux Je présence de l'e.ru, le cadre Ju développement de la
battement de nappe. Les argiles et le sa entre l'étiage et les hautes eaux à l'époque pharao- qui ont affecté la région d'Assiout en novembre
-.
hl e Sl-·1·iceux civilisation de.., pharaon-, ..,e trouva implanté.
.
,
et_ rrucacs des anciens dépôts annuels nique a été estimée à 7 ,85 m. La crue débutait, 1994. Malgré cette quasi absence de précipita,
des crue Ju
-
Avant 60 000 av. J.,C., le Nil e t un fleuve à
Nil ?omposent le substratum de la dans le Sud, aux alentours du 17 juillet et le Nil rions, l'humidité atmosphérique est loin d'être
vallée. charge Je tond Je lit dominante fortement éro if,
L'. observation
attentive de la morphologie du : regagnait son lit mineur au début du mois d'octo- négligeable :

paysage d? la
il provient des apports torrentiel latéraux de bre. Le fond de la vallée est très plat. La sédimen- , moyenne annuelle = 60 %
v?llé? ?ermet de remarquer la pré, ouadis des montagnes Ju dé ert oriental. Le urvol , minimum (mai)= 15 %
sence de d1s?ontmu1tes tectoniques tation fluviatile lors des multiples crues (avant la
sur les bords du de ce désert montagneux frappe tou les voyageurs , maximum (décembre)= 90 %
cours du Nd. Elles sont parfois régulation du cours par les travaux des XIXe et
de type diaclases actuel les sorn mets et le plateaux, pui ssamment Ce taux d'humidité est dû à la proximité de la
-
: xx" siècles entrepris à la hauteur d'Assouan) a
??ans mouven:ent relatif), mais le plus souvent les entaillés Je nombreux et profonds sillons qui se nappe phréatique et à l'existence de nombreux
ocs effondres aux limites du 2. Le premier barrage fut édifié de 1898 à
engendré la superposition et l'emboîtement de
, , passage du fl eu\' e rejoignent, 1902 il subit diverses modifications de
canaux d'irrigation.
sont s?paœs d e I eur substratum ont gardé la marque Je cet ancien ;

couches alluvionnaires limoneuses. L'.exhaussement


par des failles de réseau
1907 à 1912 et de 1929 à 1934. Comme
type listnques, habituellement fluviatile. il était toujours insuffisant, il fut rempla- calculé du lit du fleuve depuis sa stabilisation à
observées su r l es Par la suite, le Nil devint un fleuve à lit unique
En co
m arges oceamques , .

passives. Le calcaire éocène et


cé par le haut-barrage ce dernier fut
;
l'Holocène était de l'ordre de 9,6 cm par siècle, soit
à charge en suspension dominante inauguré en 1964.
du po l es dép"t o s d' oua diis p I us récents il prend : près d'un mètre par millénaire.
, ont donc été affec,
du ter
r_e,s des événements tectoniques quaternaires progressivement son aspect actuel. Cette évolution
?a;_
de Ra lies a I installation de la marque la transition d'un climat humide à un
Thèb< mê
paléovallée d u fl euve, e Il e, climat
e,me sans ?oute en relation désertique. Entre 20 000 et 13 000 av. J.-C.,
©Mi , étroite avec des
evenemen?s geotectoniques de grande régna une période très aride au cours de laquelle
ne peut imaginer
ampleur. On l'écoulement du fleuve dut être très bas, voire insi-
une telle valle'e t raversant
gnifiant.
4 Les matériaux employés par les égyptiens

pre
Lye Chapitre 4
dir.
tie:
pul -,

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din
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de
teu
montre souvent Je fines stratifications et peut
Les pierres alterner avec Jes banc, plus grossiers. Le préfixe
meta précise l'intervention Ju métamorphisme.
égy
l'ar Parmi les pierres présentées ici, on ne trou, La mérapélirc n'est pas précisément utilisée
vera, depuis les plus rares jusqu'aux plus cou ran, dans la construction pharaonique elle n'intervient
rec ;

tes, que celles qui sont utilisées en architecture, que dans la confection Je monolithes comme des
au en statuaire monumentale ou pour la fabrication sphinx, des statues (pl. XXV), des sarcophages ou
me: d'outils. Jes naos. Lune des statues les plus célèbres est celle
de Thoutmosis III, découverte à Karnak et exposée
LA PIERRE DE BEKHEN OU MÉTAPÉLITE au musée Je Louqsor-. La métupélite semble se
teu rapprocher d'une pierre semi-précieuse par son
des Masse volumique en g/cm 3
Porosité en (Yc:)
emploi et par l'aspect de la carrière exploitée au
put 2,6 - 2,9 0,5,5 Ouadi Harnrnamar. Le front Je cette carrière,
située sur la route Je Qosseir, est riche en bas-
moi
Lamétapélite ' s'est formée pendant la phase reliefs et en textes qui témoignent du passage des
orogénique tardive du Précambrien, durant expéditions envoyées au désert oriental pour Pl. XXIV. Métapélite ou pierre de Bekhen. Microscopie optique en lumière polarisée analysée

laquelle d'importantes couches de conglomérat et extraire la pierre. Grossissement x 10. Noter la texture très fine et compacte.

de grauwacke se sont déposées. Ces sédiments sont La rnétapélitc est remarquable par la façon dont
répartis de façon irrégulière et sont seulement elle se conserve. En effet, aucune pièce observée ne
présents au Ouadi Hammamat, à l'est de Qena, où présente de signe d'altération. Cette qualité peut
la roche verte Breccia Antico Verde est localisée. s'expliquer par sa faible porosité, sa forte compacité
Bekhen est le mot pharaonique employé pour dési- et sa composition minéralogique.
gner la pierre exploitée au Ouadi Hammarnar. De
couleur verte, elle est très homogène. Aucun miné, LE QUARTZITE
ral ne peut y être reconnu à l'ceil nu. Affectée par
un léger métamorphisme, cette roche peut répon- Le terme « quartnu: » est à em/Jloyer au masculin
dre à de nombreuses appellations pétrographiques : contrairement à un usaRe ré/JanJu duns plusieurs
« schiste vert, grauwacke,
siltstone», sous lesquel- domaines où l'on a tendance à écrire « la » quartzite.
les elle est nommée dans la littérature géologique et
égyptologique (où elle est souvent confondue à tort Masse volumique en g/cm' Porosité en%
avec du basalte), mais « métapélite » est la plus 2,55
appropriée. En effet, « schiste vert » et « silstone »
sont des appellations conformes mais incomplètes Un quartzite est une roche siliceuse compacte
3
;
quant à « grauwacke », elle est actuellement à constituée de cristaux de quartz intimement soudés
proscrire car c'est un terme trop générique. entre eux par de la silice secondaire (pl. XXVI). Un
Le grain de la métapélite est très fin et sa
1. G. MARTI'-JET, Grès et mortiers du tem- quartzite sédimentaire provient de la cimentation
ple d'Amon à Karnak. Étude des altéra-
texture microlitée (pl. XXIV). Le minéral principal par diagenèse d'un grès, dans lequel on observe des
tiuns, aide a la restauration, Éditions qui la constitue a été identifié grâce à la diffracto,
En co Laboratoire Central des Ponts et
quartz détritiques englobés dans des plages de
métrie des rayons X il s'agit de la chlorite. Pour
du po Chaussées, Paris, 1992, p. 25-26.
:
quartz néogéniques.
désigner la pierre de Bekhen, le terme de métapélite
du ter
2. Musée d'arc égyptien ancien de Louxor, En Égypte, deux grands gisements de quartzite
de Ra ou de métagrauwacke à chlorite est le
Guide, Le Caire, 1978, p. 33, n° 61; la plus adapté. sont connus :

Thèbt pierre y est appelée " schiste vert». Une pélite est une roche sédimentaire détritique - près du Caire, au Gebel Ahmar, où d'anciens
©Mi, consolidée à grains très fins (inférieurs à 10 micro,
3. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 26-
dépôts fluviatiles ou lacustres (clastes et graves), Pl. XXV. Base de statue en pierre de Bekhen (métapélite) située devant le môle nord du VIIIe pylône du temple d'Amon-Rê à Karnak.
27; D. ARNOLD, UiB, p. 209, mètres). En général, elle contient des minéraux grain fin et compact a permis de donner un excellent poli a la pierre
s.v. "Quartzit ». d'âge oligocène, ont formé un niveau de quartzite Le
comme en témoignent les traces d'encoches pour coins.
argileux, du quartz, des feldspaths et des micas. La base a été partiellement débitée à une période antique (probablement Basse Époque)
Elle sédimentaire exp loi té par les anciens Égyptiens i
TT Géologie de l'Égypte
-- 4 I es matérianx employés par les Égyptiens

- à proximité d'Assouan (gisements du Gebel géologue, qui plonge au-delà des


pre Tingar et du Gebel Goulab), où le grès, sans doute apparences,
sencinses. La biotite est légèrement chloritisée, à aplitique. r apatite est le principal minéral acces-
a
confirmé être du granite.
Lye d'âge crétacé, est associé à des coulées de laves et à l'amphibole est totalement altérée. Cette dernière soire de cette roche ignée. On observe aussi
din
tier
des tufs volcaniques contemporains du dépôt sédi-
mentaire. Ces événements éruptifs ont engendré
Masse volumique en g/cm3
2,5-2,8
Porosité e? altération est d'origine hydrothermale, contempo-
raine des dernières phases de cristallisation
quelques minéraux opaques et quelques sphènes,
On note parfois une orientation locale des phéno-
1-3
pu! des modifications de la cimentation gréseuse magmatique. rensemble des minéraux du granite cristaux de plagioclases. Celle-ci est d'origine
entraînant la fermeture de la porosité de la roche Les roches granitiques5 utilisées ne semble pas avoir subi de contraintes tectoniques magmatique (absence de métamorphisme) et a été
par apport de silice. dans la cons- dites cassantes. On notera tout de même la
truction égyptienne proviennent de la région
guidée par les forces d'intrusion des liquides
Le plus souvent, le quartzite observé sur les sites d'Assouan. Au cours de l'histoire, elles présence de microfissures traversant les cristaux de magmatiques. Il est intéressant de constater que,
din ont été
pharaoniques est composé essentiellement de successivement nommées « pierre quartz en puzzle et de feldspath potassique. On parfois, on observe ce faciès en enclaves dans le
din
grains de quartz sub-arrondis, d'une dimension d'Éléphantine »
remarque aussi la présence de plagioclases courbés
puis « syénite » par Pline par référence à granite rose. La formation de la granodiorite est
de moyenne de 500 micromètres, de quelques la ville de et de cristaux de biotite écrasés par les minéraux donc antérieure à celle du granite rose mais la
Syène, l'actuelle Assouan. Elles appartiennent
teu grains de feldspaths potassiques et d'oxydes de fer. ensemble intrusif, daté de la fin du
à un adjacents. Ceci est le signe qu'une phase tecto- forme diffuse de ces enclaves indique un écart de
La cimentation de la roche est dépourvue de Précambrien nique s'est déroulée parallèlement à la formation
(900 millions d'années à 620 millions temps très faible entre les deux cristallisations. La
matrice argileuse. Elle est assurée par un apport d'années), du granite. biotite est généralement fraîche et rarement chlori-
qui comprend des diorites, des granodiorites,
égy de silice secondaire en contact de grains.
Cet pegmatites, des aplites et des granites porphyroïdes.
des Le granite rose est le matériau dans lequel ont tisée, l'amphibole n'est pas altérée. r altération
l'an apport reprend la forme et l'orientation des clastes été taillés de nombreux seuils et montants de porte chimique de la granodiorite est très peu avancée
Ceci correspond à un éventail très large de
primitifs. roches et, au Nouvel Empire, les grands obélisques. Il a aussi bien dans les carrières que sur les monuments.
reel plutoniques tant du point de vue de la composition
remploi du quartzite est relativement limité: également été beaucoup utilisé pour la statuaire Originaire des mêmes gisements que ceux qui
au que du point de vue de la texture des roches.
statuaire, colosses, piliers, parois de caveau de (pl. XXIX). D'importants colosses royaux, par fournissent le granite rose8 et confondu à tort avec
met Les granites d'Assouan supportent
tombe la chapelle rouge d'Hatshepsout (XVIIIe l'appellation exemple celui de Ramsès II (XIXe dyn.) au la syénite (qui, quant à elle, ne contient pas de
;
de « youngers granitoïds » par opposition
dyn. pl. XXVII) exposée au musée de plein air à certaines Ramesseum, ont été sculptés dans sa masse. Il quartz mais essentiellement du feldspath), ce maté-
;
à roches cristallophylliennes plus anciennes, repré-
Karnak est le seul monument connu entièrement servit également, mais plus rarement, à confection- riau a été utilisé pour façonner colosses royaux,
sentées surtout dans le désert oriental telles que
tern exécuté dans ce matériau", ner l'appareil d'un édifice entier (reposoir de statues, naos monolithiques ainsi que pour exécu-
celles qui seront exploitées à l'époque romaine au
des Au sein même des différents témoins, le quart- barque de Philippe Arrhidée dans le temple ter les montants et le linteau de certaines portes.
Mons Claudianus. Sur le terrain, on observe d'Amon-Rê à Karnak, par exemple).
pub zite ne montre jamais de dégradation notable. très Par exemple, on peut citer les statues colossales de
En souvent une altération du granite en boule (aussi
fi effet, sa très faible porosité le met à l'abri
des
r altération de ce granite, par écaillage subpa- Ramsès II (XIXe dyn.) devant le I'" pylône du
OJ appelée dans la littérature égyptologique « érosion rallèle à la surface verticale des édifices, est facile- temple de Louqsor, et celles de la déesse Sekhmet
remontées capillaires agressives. Leau ne peut
pas en balle de laine ») que l'on peut attribuer
migrer, comme elle le fait pour le grès, par soit à ment observable sur leur partie inférieure. Les figurée comme une lionne au temple de Mout à
ascen- une orientation sphéri4ue originelle des cristaux de
sion capillaire jusqu'à la surface photographies anciennes prises au début du siècle Karnak (pl. XXXI).
d'évaporation. cette roche, soit au résultat de l'évolution faite à
L'exemple du temple-reposoir de Séthi montrent que ces bases étaient déjà altérées de De façon générale, on n'observe pas d'altéra-
II partir de diaclases. Ce réseau de diaclases (trois façon comparable à l'état de dégradation actuel. Le tions de la granodiorite ; dans de très rares cas, elles
(XIXe dyn.; situé dans la grande
cour du temple directions mesurées) prédispose aussi au débit en
d'Amon-Rê à Karnak) est, sur ce point, remarqua- processus d'écaillage a, scmble-t-il, été accéléré à la ressemblent à celles du granite.
blocs. Il facilite l'extraction car les fissures d'origine suite de la mise au jour de la partie ensevelie.
ble. Les pierres gréseuses en œuvre
sont peu alté- permettent de détacher plus facilement les blocs de
rées alors que la situation topographique Cependant, l'évolution actuelle, si elle existe, LA CALCITE OU TRAVERTIN DE
de cet la roche-mère.
édifice correspond à une des zones semble très lente. À Assouan, sur les affleurements lIATNOUB/BENI HASSAN
du temple les
plus touchées par les passages d'eau Le granite rose naturels de granite rose, c'est l'altération en boule
phréatique. La qui prédomine. Masse volumique en g/cm3 Porosité" en%
présence continue, dans la première
assise, de blocs Un granite? est une roche plutonique, grenue,
de quartzite a permis d'isoler
presque complète- constituée à 80 % des minéraux essentiels La granodiorite
ment les murs de cette chapelle.
suivants : le quartz, les feldspaths alcalins (orthose Dans la littérature égyptologique, « granit noir» ou Le travertin lO est une roche sédimentaire
ou microcline) et les micas (pl. XXVIII). Le granite « granit gris » désigne couramment une roche qui, en calcaire continentale à aspect concrétionné, plus
LES GRANITES d" ou moins vacuolaire. Il provient de l'ouadi Gerrawi
.

rose d'Assouan a une texture grenue porphyroïde. 7


réalité, n'est autre que la grano d iotiie , ou write
Le terme porphyroïde traduit la présence éparse de quantique. (près d'Hélouan), de Beni Souef ou de Beni Hassan
Lorthographe du mot « granit/e
prête à confusion.
»
grands cristaux dans la roche. C'est un granite à en Moyenne-Égypte, près de l'ancienne Tell el-
En effet, le granit est une
roche dure et grenue de
microcline rose et à biotite. I' amphibole (de type 7. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 29- Masse volumique en g/cm3 Porosité en % Amarna. Sa formation date probablement du
nature quelconque mais susceptible 30.
d'être polie et utili- 2-2,2 Pliocène. Cette roche, faussement appelée « albâ-
sée en décoration. Par ferrohornblende) et les plagioclases (à fort pour- 2,8
exemple, le « petit granit » des 8. Entre Shella!, au sud, et la ville
tre » par les Romains 11 à cause de sa couleur blan-
centage d'albite) sont aussi présents en quantités
u?e =
Ardennes est un calcaire. En
revanche, le granite est
magmatique plutonique strictement
cz-apres. Pour les
définie
archéologues, égyptologues, conserva-
non négligeables. Les minéraux accessoires sont le
sphène, l'allanite, l'aparite et le zircon (visible dans
actuelle d'Assouan, au nord.
9. Très variable selon la taille des macro-
pores.
Une granodiorite est une roche magmatique
plutonique voisine du granite. Elle contient du
che est en fait le résultat d'un dépôt, en eau douce,
de ?al cite ( et non de sulfate de calcium 12). Elle est
les biotites). Ce granite est à tendance sub-alcaline, quartz (en quantité supérieure à 10 %), des d'aspect rubané à cause de l'alternance de calcite
teurs, etc., beaucoup de 10. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 30
4. M. EL-SAGHIR, EL-SAYED HEGAZY monuments sont en granit ;
cryptocristalline et de scalénoèdres de calcite cris-
En co
].-Cl. GOYON, ].-Cl. GOLVIN, alors que le géologue ne riche en fer, traduisant une formation à haute D. ARNOLD, ü.iB, p. 15, s.v. « Alabaster feldspaths (moins d'orthose que de plagioclas_es) et
du po reconnaît, parmi ces granits, tallisée. Par ses caractéristiques, elle se rapproche
du ter
Guide, 1989, p. 56-57.
Karnak.'
"" de_ rares granites. Les auteurs de cet ouvrage
température et haute pression. On relève parfois (Kalzit) ».
des minéraux ferromagnésiens (biotite, amphibole)
d'un travertin, roche carbonatée continentale à
(pl. XXX). Ces derniers lui donnent sa couleur
. .

de Ra 5. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 27- Pr?conzsent donc de continuer


une disposition pseudoparallèle des lits de 11.J. A. HARREL,
« Misuse of the

Thèbt 28 O. ARNOLD, LdB, p.


d'appeler «granit» ce
feldspaths, donnant un aspect rubané à la roche.
Term « Alabaster » in Egyptology » dans
sombre. Moins riche en quartz et en feldspaths aspect concrétionné. Ces travertins se sont formés
;
95, qui, pour les yeux limités aux GM l 19 (1990), p. 37-42.
©Mi, s.v. «Granit». apparences, ressemble à
Cette orientation est d'origine magmatique. On potassiques que le granite rose, plus riche en aux émergences de certaines sources ou dans des
du granite, et de
n'appeler granite que ce que 12. Le vrai albâtre est un gypse très fine-
cours d'eau peu profonds.
6. G. MARTINET, toc. cit. l'œil du observe du microcline perthitique ou « en échi- ment cristallisé. Pour le gypse, voir infra, plagioclases (à fort pourcentage d'an_orthite), en
quier ». Les plagioclases sont kaolinisés ou parfois p. 70. biotite et en amphibole, sa texture vane de grenue
II Géologie de l'Égypte
4 Les matériaux employés par Jes Égyptiens

pre
Ly,
dir
tie
pu

dir
dir
de
teu

égy
l'ar
rec
au
me

teu
des
pul: Pl. XXVI. Quartzite. Microscopie optique en lumière polansée analysée Grossissement x 10
La texture est cornpar te saris porosue
Pl. XXVIII. Granite rose. Microscopie optique en lumière polarisée analysée. Grossissement x 4
mo
,

les grains de quartz sont jomtrfs


Les différents minéraux qui composent le granite sont repérables : 1
·
microcline fissuré ; 2 biotite ;
3 quartz à extinction roulante.

En cc
du pc
du te
de R2
Thèb
©Mi Pl. XXVII. La chapelle 11
rouge» d'Hatshepsout (XVIIIe
.

n aspect très fin aux sculptures, moyennant quoi,


. dyn) •· d 01it son nom au ·
quartzite dont sont faits Pl. XXIX. Le gran.ite rose, très grenu, ne permet pas d d
Le grain serre permet, maigre .

la dureté du matériau,
.
ses blocs. moonnnt??
?a tête d'un des trois colosses du roi
Sobekhotep li (XIW dyn.).
une sculpture très fine. Musée en plein air il est particulièrement indique pour les statues colossales, comme 1:
de Karnak.
Amon a K arna k (f ace nor d du môle ouest du pylône).
.

qui orne la« cour de la cachette» dans le grand templed


,
Il Géologie de l'Égypte
4 I es matériaux employés par les Égyptiens

À l'époque pharaonique, la calcite fut extraite En l'état actuel des connaissances, il


semble
pr< forte énergie et de directions diverses. Il
pour des emplois très précis autels, sols de
: que, parn;i les appellations antiques, le terme
Ly,
temples, sarcophages, naos, reposoirs, statuaire. La heJj en Anou désigne le seul calcaire
iner Stratigraphie des calcaires éocènes correspond à un dépôt fluviatile côtier Je type
blanc d deltaïque. Les grès nubiens des carrières de Silsileh
dir couleur et l'aspect translucide de cette roche sont Toura/Ma'asara et probablement, d'une manièr: ÉOCÈNE SUPÉRIEUR :

tie associés au concept de pureté, de telle sorte qu'elle générale, les calcaires éocènes du Nord à faible - calcaire jaune sableux, traduisant un retrait marin
correspondent à deux types de dépôts :

pu fut utilisée pour construire des monuments où concentration de numrnulithes. Les calcaires de progressif ;
- un dépôt de plaine d'inondation siltstones à
:

- calcaire nummulitique, argileux par endroit rides de courants laminaires et grès à grain fin
cette qualité était particulièrement recherchée. La Moyenne et de Haute,Egypte ainsi que les grès Gebel ;

- un dépôt de chenaux grès à grain fin et à lami-


:

Mokattam, Giza, région du Caire.


chapelle d'Aménophis I'" (XVIW dyn.), recons- blanchis par l'application d'un enduit sont commu- :

truite au musée de plein air de Karnak, est un


nation entrecroisée en auge, qui s'intercalent dans
dir nément appelés « pierre blanche » dans le textes ÉOCÈNE MOYEN :

excellent exemple de l'utilisation de ce matériau - calcaire blanc neige à alvéolines et à nombreuses varia-
l'unité précédente.
dir de construction (mer heJJ). Quant à l'expression
tions latérales de faciès et intercalations de bancs marneux Le grès, dont l'histoire diagénétique est
(fig. 189 fig. 377,378). On pourrait citer encore
; iner heJj nefer en ioudiet, parfois simplement abré-
de et de shales: Minyâ ; complexe, possède une pétrographie simple. Les
des chapelles d'Aménophis III (XVIIIe dyn.). le gée en rou.J1et, rencontrée souvent au ouvel
ter trois phases minérales toujours rencontrées sont :
socle situé au milieu de la « cour du Moyen Empire, elle désigne « la belle pierre blanche de ÉOCÈNE INFÉRIEUR :

- calcaire blanc massif et crayeux, richement fossilifère le quartz dont la quantité varie de 80 à 90 %, la
Empire », certains colosses royaux dressés devant la grès », ce qui est sans amhiguïté.
(petites nummulites et operculines) : Thèbes. kaolinite, minéral principal du ciment du grès (2 à
façade du VIIIe pylône à Karnak 13. Néanmoins, les carrières de Toura pourraient 14 %) et les oxv-hydroxvdes de fer, qui sont locali-
éITT avoir fourni, malgré leur éloignement (plu de sés dans les macropores de la texture gréseuse (3 à
l'ar Nous n'avons pas rencontré d'altérations de la 700 km) et le fait qu 'il faut remonter le courant, la 8 %) On a constaté l'existence d'une très faible
.

rec calcite. belle pierre néces aire à la réalisation de certain proportion de feldspath et de mica et la présence
au
LE CALCAIRE
édifices de Haute,Égypte, tels que la chapelle blan- en évidences. [ attapulgite a aussi été observée permanente de minéraux lourds de type ilménite
me che de ?ésostris I'" (XW dyn.) située à Karnak dans des calcarénites quaternaires en Égypte. Les ou rutile. Le grès nubien est composé d'environ
(pl. XXXIII, fig. 32 et 413). Une quantité raisonna- néo-formations de ce type sont considérées comme 90 % d'éléments détritiques cimentés par des
Masse volumique en g/cm 3
Porosité en °,o ble de cette pierre amenée de loin suffisait à ache- des processus à évolution rapide dans les milieux échanges de silice ou, le plus souvent, par une frac,
1,8,2 15,25 ver les partie les plu noble du temple. évaporitiques. La structure de ces argiles ne peut tion fine kaolinique et/ou argile-ferrugineuse et,
teu
Les calcaires de temple de la région de engendrer de gonflement. Elles sont fibreuses et très localement, par de la calcite ou de la barytine
des Un calcaire 14 est une roche sédimentaire carbo- Louqsor sont proche des faciè ob ervé dan les ·
sont situées dans les pores des calcaires observés. tardigénétiques. Les clastes détritiques sont pour
pul natée contenant au moins 50 % de calcite carrière" antique-, de la région (calcaire coquillier, 95 % d'entre eux des grains de quartz ( 100 à
Leur formation ne semble pas influencer l'altéra,
mo (CaC03). Le plus souvent, le calcaire est issu de le plus souvent micririque et microporeux) : tion, sauf si les calcaires concernés sont au contact 500 micromètres) aux arêtes vives, formes tradui-
l'accumulation de squelettes ou de coquilles calcai- carrière de Gourna, sur la rive oue t et du Gebel sant un transport court. Le quartz est souvent
d'une phase aqueuse.
res (pl. XXXII). Il peut aussi être le résultat d'une Rakharniva, au .,uJ de Louqsor, microfissuré (fissures courbes) et de nombreuses
précipitation chimique ou biochimique. À Gourna, la formation éocène a une épaisseur figures de dissolution couvrent les surfaces de
LE GRÈS DE NUBIE
En Egypte, le calcaire a été abondamment de 300 m environ. De la hase au ornmet, les varia- grain. La cimentation du grès, peu abondante,
utilisé comme pierre à bâtir dès l'Ancien Empire, tions de faciè-. sont les suivantes laisse un espace poreux important (macroporosité
: Masse volumique en g/cm3 Porosité en %
pour la construction des pyramides et mastaba de -
- calcaire à microtosviles entrecoupé de niveaux de l'ordre de 20 %) Les contacts entre les quart:
.

Saqqara et de Giza. Sa couleur blanche est symbole marneux ( 120 m), sont presque toujours ponctuels et sans inrerpéné-
de pureté et de beauté. Encore employé au début - marnes à banc de silex ( 0 m), Un grès 15 est une roche sédimentaire détritique tration. La partie détritique restante est composée
de la Xv'Ill" dynastie, il a été ensuite remplacé
par - calcaire massif à nummulites et operculines composée d'au moins 85 % de grains de quartz plus de rares grains de feldspath potassique et de plagie-
le grès pour le gros œuvre des temples majeurs
(60 m}, ou moins arrondis et dont la taille varie de clases, de quelques micas, dont l'altération
(pl. XXXIII). Les principales provenances de ce - calcaire dur de type calcrère (30 m). 62,5 micromètres à 2 millimètres (pl. XXXIV). entraîne la formation de kaolinite. Dans tous les
matériau sont les carrières de Toura et Ma'asara, au faciès répertoriés, on peut noter la présence de
Ces matériaux servirent de pierre à chaux à Les pierres gréseuses utilisées pour l'édification
sud du Caire El,Minyâ, en Moyenne,Égypte et
;
partir de la période romaine. C'est ainsi que la des monuments égyptiens proviennent essentielle, composés ferrugineux sous forme de fines mouche,
Gouma, sur la rive ouest de Thèbes ou El,Dibabiya plupart des temples construits en calcaire furent ment du Gebel Silsileh, à 160 km au sud de tures, pouvant s'épaissir jusqu'à devenir coalescen-
au sud-est. tes et envahir presque totalement la roche. Les
exploités comme carrières et, à terme, totalement Louqsor. Elles constituent, à partir du Nouvel
Les calcaires exploités proviennent du sous,
détruits par les chaufourniers. Empire, le matériau essentiel de la plupart des nodules ferrugineux présents sont constitués d'hé-
système Eocène, ou « Formation de Thèbes »
I..: altération, observée sur les quelques vestiges temples de Haute-Égypte. matite et de faibles proportions de goethite et de
composé de bancs horizontaux d'épaisseur suffi,
restants, se manifeste par la formation d'écaille qui Comme on peut le constater, notamment à kaolinite. Cette concentration ferrugineuse
sa:ite pour l'extraction de pierres de taille.
se désolidarisent de la roche ou par une fissuration Karnak, c'est sous la XVIIIe dynastie, durant le correspond à une accumulation résiduelle du fer
I..: Eocène correspond lors de l'altération des argiles.
à une transgression marine de importante entraînant un éclatement général règne d'Hatshepsout, que se généralise l'emploi du
la Téthys (océan archaïque) sur
l'Afrique, vers le (forme conchoïdale) de la pierre. Cette dégrada- grès pour la construction des murs (pl. XXXV),
sud-est (fig. 38). Les grandes falaises et 00LÉRITE/DI0RITE
plateaux tion est attribuée aux cristallisations salines alloch- colonnes et pylônes. Il restera le matériau de cons,
calcaires, le long d'une grande partie de la
vallée tones et à l'effet des forts gradients thermiques. En truction essentiel à l'époque ptolémaïque et
du Nil (entre Le Caire et Esna), Masse volumique en g/cm3 Porosité en %
En C( sont les témoins fonction des variations de température, la calcite romaine. I..: épaisseur de la « Formation Nubienne »
du pc de cette ancienne présence
marine. Les structures possède la particularité de se dilater selon deux varie dans la région du Gebel Silsileh de 30 à 75 m.
?3 0,2
du te sédimentaires sont souvent peu visibles 15. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 33 Ce niveau est daté du Crétacé supérieur (plus
.
la directions et de se contracter suivant une seule. ;
de R.: présence de fossiles est générale. Ils La dolérite16 correspond, stricto sensu, à une
Thèb
13. Guide de Kamak, p. 59, 34, 47.
sont parfois Ce phénomène engendre des désordres internes
D. ARNOLD, LiiB, p. 219, précisément du Cénomanien au Campanien) ·

14. G. MARTINET, Grès abondants comme dans le calcaire à s.v. « Sandstcin "·
Le grès nubien est un grès fin à grossier, massif
.

roche magmatique intermédiaire entre les gabbros


©Mi et mortiers, nummulites dès 60° C. En outre, dans les calcaires de la Vallée
31-33; du plateau de Giza. 16. D. ARNOLD, LdB, p. 66-67, et les basaltes. Or, aucune formation de cette
ou le plus souvent à figures de sédimentation
p. D. AR.."JOLD, LdB, p. 119-120,
s.v. Kalkstein "· des Reines, des argiles essentiellement pédogéné- s.v. « Diorit (Granodiorit) » ct p. 70
région d'Assouan où l'en-
«

complexes traduisant l'intervention de courants de nature n'existe dans la


tiques de type sépiolite et attapulgite ont été mises s.v. « Dolerit "·
II Géologie de l'Égypte
4 Tes matériaux employés par les Égyptiens

pre
Lye
dir.
tie:
pul

din
din
de
teu

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l'ar
rec
au
me:

teu
des
put Pl. XXX. Granodiorite. Microscopie optique en lumière polansee ana v">el Gr· S'>ISSt'mt rt
fi OJ
Les différents minéraux qui composent la qranomonte sont vrsibles 1 plagioclase a tere et fracture 2 ni c
x 4

J l i tt l 1uJrt;
Pl. XXXII. Calcaire. Microscopie optique en lumière polarisée analysée. Grossissement x 5.
Remarquer l'abondance de microfossiles ainsi que la finesse et la compacité de la matrice calcaire.

En co
du po
du ter
de Ra
Thèbt
©Mi,
ici selon la technique_du chadm plevé,
Pl., X?I. ?ne statue de Sekhmet du temple de Mout Pl . XXXIII . Le grain du calcaire et sa faible dureté ont permis d'y sculpter,
à Karnak. Tirée d'un ndres détails des hiéroglyphes peuvent etre ren us,
. . .

ces une es rares statues de Sekhmet qui soit bloc de granodiorite ,


toutes sortes de scènes, sans aucune difficulté. L es
encore in situ (époque ??1
d'Aménophis Ill XVIII" dyn.).
; comme la cordelette qui solidarise les deux parties de la houe. ape lie de Sésostris l'" (XW dyn. musée en plein air de Karnak).
,
IT Géologie de l'Égypte 4 J.es matériaux employés par Jes Égyptiens

pr caissant correspond à des roches ignées de la l'époque ptolémaïque que le mortier à base d'hy-
Cependant, aucun texte connu ne rapporte de (millimétriques), sauf pour les maçonneries en
Lr famille des granitoïdes avec toutes les variations de droxyde de calcium (chaux) est utilisé couram- telles expéditions. S'il l'on argue que le gypse est pierres de petite taille. Les mortiers qui constituent
di composition et de texture possibles. ment. une simple denrée dont l'approvisionnement ne les joints verticaux, où le lait de plâtre était coulé
tit Au sens large, le terme « dolérite » est égale, constitue pas un haut fait méritant un rapport d'ex, après la mise en place des blocs, ne présentent
ment employé pour désigner les microdiorites. Il y LE GYPSE, MATIÈRE PREMIÈRE pédition (au contraire de la rnétapélite du Ouadi
pl a fort à penser que les boules de « dolérite »
aucune différence analytique ou texturale avec le
POUR LA FABRICATION DU PLÂTRE Hammamat), on pourra, en contrepartie, s'étonner mortier de plâtre de scellement horizontal.
souvent mentionnées dans la bibliographie comme de l'absence de comptes le concernant alors qu'ils Les échantillons étudiés se divisent en deux
étant utilisées comme pilons pour le martelage du Selon le degré de cuisson du gypse, le produit abondent pour d'autres produits. Quant à la possi-
di: familles l'une, où le rapport de sulfate de calcium
:

granite correspondent effectivement à des résidus obtenu a des qualités différente 18. À partir de bilité que les veines thébaines aient été exploitées,
du (CaS04) insoluble sur sulfate de calcium total est
d'érosion du massif granitique lui-même et à des 110 °C, le gypse (CaSO 4, 2H20) commence il faut évoquer les textes de Deir el-Medineh qui
à voisin de 80 %, l'autre, où ce rapport est compris
de enclaves de microdiorites disposées au sein du perdre son eau de cristallisation la déshydratation consignent les jours d'absence des ouvriers de la
;
entre 50 et 60 %. La température de cuisson de ces
te1 granite comme le sont les enclaves de granodiorite devient rapide à partir de 120 °C et donne, tant nécropole thébaine au Nouvel Ernpire P, Ceux-ci derniers est donc située entre 300 et 500 °C, alors
ou granite noir. La forme en boule peut correspon- qu'on ne dépasse pas 160 °C, de l'hémihydrate sont souvent absents « à faire du plâtre ». Rien ne que, pour les premiers, la température de chauffe a
dre à une forme naturelle galets de ouadis ou alté- (Ca 04, 1 2H20). C'est cette phase qui est recher- dit qu'ils sont aussi « à extraire le gypse », mais il dû approcher 500 °C. En ce qui concerne les
:

ég
ration en place du massif (forme d'altération habi- chée pour la fabrication d'un plâtre classique. À serait curieux qu'un matériau ayant demandé un propriétés du liant, l'analyse met donc en évidence
tuelle des massifs granitiques). partir de 70 C, apparaît la phase anhydre (sans
1
effort d'approvisionnement spécifique ne soit pas une distribution des sulfates de calcium dans
l'a:
Seule la granodiorite est rencontrée en cons, molécule d'eau associée) du sulfate de calcium. mentionné comme tel dans la documentation de laquelle l'anhydrite « irréversible » est le consti-
rec truction - mais rarement. Elle est également utili- Jusqu'à 300 °C, cette anhydrite (Ca 04) est facile- cette communauté dont tous les besoins étaient tuant essentiel. Obtenu par une surcuisson" du
au sée pour la fabrication de palettes, têtes de ment réhvdratable (anhydrite soluble). Au delà de comptabilisés, jusqu'à la moindre mèche de lampe. gypse, un tel matériau a une prise très lente résul-
me massues, vases, outils ... 300 °C, l'anhydrite irréversible ou insoluble appa- tant de l'existence de cette phase insoluble non
raît au-de sus de 500 C, plus aucun sulfate de
; LE PLÂTRE DE JOINTOIEMENT21 liante. Ce produit a des propriétés voisines d'un
Les mortiers d'époque calcium hydratable n'e t présent. « plâtre mort ». Il n'a pas pu exercer de liaison

tei En présence d'eau, le plâtre ou hémihydrate Sont appelés « plâtre de jointoiement » tous les rapide entre les blocs de la maçonnerie. Ce résultat
de:
pharaonique (cuisson entre 120 et 160 °C) se réhydrate en mortiers ou liants présents au cœur de la maçon, confirme l'hypothèse qui attribue au plâtre présent
pu quelque minute pour reformer du gyp e il ; nerie et qui ont servi à la construction proprement dans les scellements horizontaux un rôle de lubri-
Un mortier est le résultat d'un mélange de sable durcit c'e st la prive hydraulique du plâtre, due à
; dite des édifices. Ces produits sont présents en scel- fiant pour la pose des blocs de grande taille, lors de
me ou d'une autre charge granulaire et d'un liant l'enchevêtrement J'aiguille· de gypse. i la cuisson lements horizontaux et verticaux. Ils sont ici mis en l'élévation des murs. La présence de ce même
(argile, plâtre, chaux, ciment, etc.) délayé avec de a dépa sé 300 C, la qualité liante du plâtre dimi- opposition aux plâtres de finition décrits ci-après. plâtre en scellement vertical n'a, selon toute proba-
l'eau. En Égypte antique, seul a pu être relevé nue la prise devient plus lente. Aprè 600 °C, la
: Plusieurs études+' ont été réalisées sur les bilité, aucune fonction ; elle ne résulte que du fait
l'usage de mortiers de plâtre et de chaux. Dans l'ar- prise est irnpos ihle le produit est un plâtre mort.
: mortiers pharaoniques de l'Ancien Empire. Les que le trop plein de plâtre versé sur les lits d'attente
chitecture de pierre, un mortier à l'argile reste Les principaux gi sement Je gyp e en Égypte sites étudiés sont les pyramides de Giza, de y a coulé. Ces plâtres n'ayant quasiment aucun rôle
exceptionnel ; quant au mortier de limon qui sont localisés dan les région uivantes la proxi-
: Meïdoum et la nécropole de Saqqara, en Basse, dans la cohésion des blocs entre eux, ils porteraient
permet de jointoyer les briques crues, il appartient mité d'Alexandrie 19; la proximité Je Port aïd le :
Égypte. mieux le nom de « plâtres en joints » que de
à un autre domaine, celui de la construction en côte du golfe de uez le Fayoum la bordure de Tous les mortiers de ces édifices sont des « plâtres de jointoiement» puisqu'ils ne servent pas
; ;
terre crue 17. la mer Rouge (Qosseir et le nord d'Hurghada). Ces mortiers au plâtre, sauf celui de la pyramide de à jointoyer. Utiles au glissement des blocs, ils sont
La chaux est le liant des mortiers de chaux. Elle formations évaporitiques utilisées comme pierre à Meïdoum (2 600 av. J.,C.) où le liant est à base aussi répartiteurs de charge.
est obtenue par cuisson de la calcite (CaC03) ou, plâtre par les Égyptien, sont datées du Miocène. d'argile et dont seuls les agrégats sont gypseux. De façon générale, les caractéristiques textura,
plus fréquemment, par cuisson de calcaire (qui Le gyp ,e disponible ne se itue donc pas à proxi- 20. J. C1--R?), \'alley uf the Kmgs, p. 35- Dans cette région, les gisements de gypse sont les et minéralogiques de ces plâtres sont les suivan-
contient au moins 50 % de calcite). Le plâtre, lui, mité des régions où furent érigées le grandes cons- 42.
proches des lieux de construction. Le M_ïocène tes : le mortier est le plus souvent friable ou peu
est le liant du mortier de plâtre et est obtenu par tructions du Nouvel Empire comme celles de 21. G. M \R11\:r T, Gres et morucrs, affleure sur toute la partie nord-ouest de l'Egypte. cohérent. Il contient une faible charge granulaire ;
cuisson du gypse (CaSO 4, 2H20), roche sédimen- Thèbes, d'Assouan, etc.
p. 79-82.
Les minéraux reconnus dans tous ces mortiers sont, l'insoluble siliceux, correspondant au sable du
taire évaporitique. Aucun gisement important n'a été à ce jour
22. D. HclHM:\\:\:, P. SCHIMMELWl1 E,
par ordre décroissant de quantité : le gypse, l'anhy- mortier, varie de 6 à 30 % de la totalité du produit.
H. R, le)"?, Interactions of Sulfur
La proportion liant/sable est comprise, suivant les
«
Le mot « plâtre » est souvent employé pour dési- drite, la calcite, le quartz et la halite (concrétions).
localisé près de Louqsor. Toutefois, dans la forma- D1ox1de Lime Plaster " Jans Il' colloque
géné-
gner aussi bien un plâtre pur qu'un mortier de tion des shales d'Esna qui affleurent dans la région mternanonal sur la déténorarion des Selon les échantillons, le taux de calcite varie de cas, entre 10 pour 1 et 3 pour l. La pâte est
plâtre, voire tout mortier de couleur blanche, qui pierre, en œuvre, Athènes, 1976, p. 17- ralement microporeuse. Sa texture a un aspect
de Thèbes, quelque fines couches de gypse exis- 4, H. Y. ÛllllRAB, J. R.Al,A, A. ANTAR,
0,2 à 32 %.
semble, à première vue, contenir du plâtre en ;

Au sein de ces échantillons, la transformation floconneux. I'analyse ponctuelle de cette matrice


tent. En l'état actuel des connaissances, aucun « Surface and Bulk Properties of Ancient
quantité notable. fambiguïté s'explique par le fait Egyptian Mortars " dans Cement anJ de l'anhydrite en gypse a été observée. Le processus montre qu'elle est composée exclusivement de
indice ne permet d'affirmer que, malgré leurs
que les mortiers de plâtre, particulièrement les Concrete Research n 16 (l 986), p. 81 3-
est donc réversible et ce changement d'état sulfate de calcium. Celui-ci est mal cristallisé. Peu
faibles épaisseurs, ces couches gypseuses ont été
de cristaux en aiguilles ou en tablettes ont été
822 J.Surface and Bulk
RAc;A1, «
enduits destinés à constituer le support des décors ;

provoque des contraintes à l'intérieur de ces


exploitées. Ces éléments peuvent manquer faute Properties of Ancient Egyptian Mortars.
peints, contiennent très peu de sable et beaucoup Pan V Thermal Studies ,, dans Cement produits. Il est la cause première de l'altération des observés. Le contact entre les grains et la pâte est
d'avoir été cherchés ou bien faute d'exister. Dans :

Enc, 17. Voir infra, p. 104 sq. de plâtre. Il est pourtant regrettable que les anJ Concrete Research n° 19 (l 989),
mortiers. Cette transformation minéralogique peut lâche. I'observation microscopique a montré que
termes ce dernier cas, il faudrait admettre que les Égyp-
ces mortiers de jointoiement sont composés d'une
du p, p. 42-46; M. REl,OURL), j. KERISEL,
18. G. MARTINET, Grès et mortiers, p. 78. ne soient pas employés avec plus de rigueur se produire dans les conditions ambia?tes e?
du car la tiens, comme ils le faisaient pour le granite P. Ül:LETIE, 8. HAl,UENAUER,
charge granulaire siliceuse, essentiellement consti-

de R
19. G. MARTINET, ibid., p. 77; d'après composition même des mortiers est peut-être un
d'Assouan, ou la métapélite du Ouadi Hammamat,
«Microstructures of Mortars from the présence d'eau à condition que l'anhyd.nte sou
Thèl:
R. KLEMM, s.v. « Steinbruch » dans
indice archéologique de datation. Egyptian Pyramids » dans Cement anJ
encore rehydratable (température de cuisson du tuée de grains de quartz anguleux (de taille inté-
LÀ V/8 (1984), col. 1277-1278, les gise- organisaient des expéditions lointaines pour se Concrete Research n° 18 (1988), p. 81-90. rieure à 100 micromètres).
©M En effet, les mortiers employés à gypse inférieure à 300 °C).
ments d'Alexandrie, de la zone de Suez l'époque procurer un matériau nécessaire à la confection des 23. O. LE FLrR, La comervarion Jes pein-
et Je la côte Je la mer Rouge sont entrés pharaonique sont essentiellement constitués de mortiers. tures murales Jes tem/Jles Je Karnak, ERC,
Au Nouvel Empire, à Karnak par exemple, les
en exploitation après la XXX" dynastie.
sulfate de calcium (plâtre). Ce n'est qu'à
partir de Paris, 1994, p. 91. joints horizontaux classiques sont très peu épais
n Géologie de l'Égypte
4 I es matérianx employés par Jes Égyptiens

pr LES PLÂTRES DE FINITION 24 c'est-à-dire le matériau broyé mais non chauffé


Ly (donc ajouté volontairement au mélange) du maté-
di: Sont appelés « plâtres de finition » les mortiers riau chauffé (l'impureté présente dans la pierre à
mis en place après l'enlèvement de l'échafaudage plâtre), la « calcite géologique » de la calcite de
tie
en terre. Ils sont utilisés pour boucher des irrégula- carbonatation.
pu
rités de surface, remplir les joints et constituer les Malgré le manque d'indices et d'analyses
enduits de décoration. Ces matériaux sont souvent permettant de distinguer avec certitude les acci-
cohérents (peu friables) et présentent encore, à dents des savoir-faire, un exemple au moins plaide
dü quelques endroits du temple de Karnak, par exem- en faveur de l'introduction volontaire de poudre de
dü ple, des restes de peinture. Leur épaisseur varie de calcaire aux mortiers de plâtre, en l'occurrence dès
de· 0,5 à 10 mm. Ils contiennent une très faible charge la fin du Nouvel Empire. En effet, D. Le Fur27
tet granulaire ( 4 à 6%). indique que le mortier de la tombe de Séthi II
Parmi les échantillons d'enduits analysés au (XXe dvn.), présente, selon le lieu des prélève-
temple d'Amon-Rê à Karnak, il est possible de ments, des charges de calcaire pilé variant de 10 à
distinguer deux familles ceux du Nouvel Empire, 45 %. Si un taux de 10 % reste anecdotique et peut
:
ég,
contemporains de la grande phase de construction encore être interprété comme une impureté dans le
l'ai matériau d'origine, un taux de 45 % de calcaire
du temple et ceux de l'époque ptolémaïque,
rec pendant laquelle de nombreuses campagnes de permet légitimement d'envisager un ajout volon-
au décoration ont eu lieu 25. taire. À l'inverse, la tombe de Toutânkhamon est
ffiE couverte d'un enduit très riche en plâtre (75% en
Les enduits du Nouvel Empire moyenne)28, de sorte que l'habitude d'intégrer de
Pour les enduits datant du Nouvel Empire fortes proportions de poudre de calcaire aux
tet (XVIIIe dyn. ou époque ramesside), l'analyse par mortiers de plâtre - si habitude il y a - pourrait
diffraction des rayons X montre que le gypse, l'hé- avoir été prise au cours de la période ramesside.
de:
mihydrate et l'anhvdrite « soluble» sont les compo- La volonté d'un ajout de poudre de calcaire à
pul l'orne- l'enduit devrait aussi pouvoir se « lire » dans la
sants principaux de ces produits destinés à
?'\
Pl. Grès. Microscopie optique en lumière pola.risée
analysee Grossissement x 5
me a exture est constituée d'assemblages de grains de
quartz subanguleux mentation. La cuisson du gypse a donc été composition complète du produit. Si elle vient en
ménagée afin d'obtenir un produit dont les qualités remplacement d'une portion de plâtre, cela plaide
liantes étaient certaines. Le rapport de sulfate de pour une présence accidentelle en revanche si elle
;

volon-
calcium insoluble sur sulfate de calcium total est vient remplacer le sable, cela trahit un acte
proche de O %. L'anhydrite « irréversible (qui fait
» taire. Les raisons d'un tel ajout ne peuvent, à
sorte qu'il l'heure actuelle, être avancées qu'à titre d'hypo-
perdre au plâtre ses qualités de liant de
24. G. MARI l'sf- I, Grès ct nwrrtcn, ne peut pas « prendre ») est très peu représentée. thèse le calcaire, de la même manière que le fait
:

p. 82-86; D. Li: tl'R, Pcmr1irc, nwralcs,


La fabrication du plâtre semble donc bien maîtrisée le sable, viendrait limiter les phénomènes de retrait
p. 88-93.
puisque sa température de cuisson était comprise mais, étant d'une granulométrie plus fine que ce
25. G. M.ARI INf-.1, Gres ct mortiers, d'améliorer la plasticité
tableau n 3-2, p. 84. entre 120 et 160 °C. Comment son contrôle était- dernier, offrirait l'avantage
du mélange, d'allonger le temps de prise et, en
26. Par exemple, G. MARTl?ET, Grés il possible ? On peut penser que les Égyptiens
er
repères pour conséquence, de faciliter la mise en œuvre, parti-
Mortiers, fig. 3-7, p. 85. avaient acquis, par expérience, des
parois verticales. La poudre de
27. D. LE Fl 'R, Pemcures m1irules, p. 91. arrêter la cuisson du gypse, soit par l'appréciation culièrement sur des
calcaire pourrait également, soit modifier la
28. Idem, ihidem. visuelle du produit en préparation, soit par la durée
couleur de l'enduit obtenu, soit permettre d'utiliser
de chauffe.
29. Bien qu'elle ne s'appuie sur aucun
moins de plâtre pur pour obtenir la même quantité
indice historique ou archéologique, une La matrice (le liant) de ces plâtres est générale-
baguettes de mortier. Ce procédé permettrait donc d'écono-
explication à la présence de calcaire dans ment composée de microcristaux en
le plâtre pur, matériau dont on a souligné
(d'une longueur voisine de 5 à 10 micromètres). miser
les mortiers pourrait être avancée, avec
toutes les réserves utiles la région thé-
:

Leur enchevêtrement existe, mais n'est pas parfait. qu'il était difficile à produire dans la région
bainc, outre les veines de gvpsc évoquées
plus haut, possède des bancs de « calcite thébaine. À ce titre, il serait d'ailleurs possible
faux-albâtre » que les touristes contem- Les enduits ptolémaïques d'envisager l'épuisement d'une veine exploitable de
porains connaissent bien grâce aux objets
calcaire gypseux comme origine de la modification
vendus par les artisans de Cheikh Abd- Dans les enduits d'époque ptolémaïque, la
observée26 en de composition des mortiers au plâtre.
el-Gourna. Cette calcite contient une présence de calcite (CaC03) a été
Cette épineuse question de la présence de
quantité signifiante (jusqu'à 30 %) Deux hypothè-
quantité notable de gypse. La calcination
calcaire dans les mortiers de plâtre - impureté29 ou
.
d'une telle roche pourrait avoir fourni un
Enc ses sont envisageables soit la calcite était déjà
ajout volontaire - doit également être abordée en
produit proche de celui utilisé pour les :

du p, mortiers de plâtre à forte teneur de cal- présente dans la pierre à plâtre du gisement utilisé,
du rappelant les conditions antiques de production.
soit du calcaire broyé a été ajouté au mélange lors
té caire. Voir W. HELO:, « Alabaster » dans
de R LA Ill (1972), col. 129-130;
actuel des Même si, à notre connaissance, aucune aire de
du gâchage. Malheureusement, en l'état
Thèl
fabrication, aucun four à plâtre, n'a été observé, il
D. ARNOLD, Llif3, p. 93, s.v. « Gips
qui
recherches, aucune analyse n'a été menée
.

©M Pl. XXXV. Pour le


sculpteur' , (Gesso) » indiquant que c'était sous cette
gres offre des qualités très
est certain que cette production était artisanale
I e ;
ro h
permette de distinguer, au sein d'échantillons
La sculptur •
Y etre aussi soignée comme le
d calcaire finesse du grain, faible dureté.
:
forme cristalline qu'avait lieu le recueil de
chaque moitié de l'Équipe des ouvriers de la nécro-
montre cette :cènce ?: p:r?:lle? d?
faec?enu?r?odnuc ge e a barque de Mout avant la cuisson sur les affleurements des
mortiers de plâtre, le sable calcaire de la chaux,
mur sud, portion ouest. (salle hypostyle de Karnak .

registre inférieur XIXe d


. ,
, yn.,) sculptee selon la technique du « falaises bordant la Vallée.
relief en creux».
TT Géologie de l'Égypte
------ 4 I es matériaux employés par les Égyptiens

Pl. XXXVI. Four à chaux traditionnel


pr Les chaux ptolémaïques et coptes ont été fabri-
photographié en 1980 dans la région Les mortiers pharaoniques sont toujours très
Ly de Louqsor. quées à partir d'un calcaire pauvre en impuretés.
Le tas de blocs de calcaire en attente d'être
pauvres en charge sableuse. En utilisation sur lit de
di: calcinés est bien visible à gauche du four.
Aucun ajout d'argile ou d'autre matériau n'a été pose, le principe de glissement des blocs nécessite
tie La fumée dégagée est importante. effectué. Les pierres à chaux utilisées sont les que le plâtre employé soit presque dépourvu de
pu calcaires de la « Formation Thébaine » extraits des charge abrasive, car celle-ci constituerait un frein à
falaises bordant la vallée du Nil ou les blocs de la mise en place des pierres. En enduit, les faibles
pierre arrachés à des monuments anciens. épaisseurs impliquent que peu de sable soit utilisé.
En l'état actuel des recherches, on peut résumer Néanmoins, il se pourrait que du sable calcaire fin
dit
ainsi les connaissances sur les mortiers égyptiens y ait été volontairement incorporé34. Pour ce qui
dü antiques à l'époque pharaonique, les mortiers sont
:
est des mortiers plus grossiers ou de la fabrication
de tous à base de plâtre et contiennent des charges des briques de terre crue, la nature et la granularité
tet granulaires variables, adaptées à leur emploi. La du sable apparaissent plus hétérogènes. Celui-ci
présence de calcite, parfois en quantité non confi- pourrait être d'origine alluvionnaire et provenir de
dentielle, dans les échantillons remontant à cette carrières creusées dans l'ancien lit du Nil. Le carac-
ég, époque, ne peut être comprise, compte tenu des tère proximal de ce type de gisement va dans ce
l'ai impératifs techniques non maîtrisés alors (faculté sens et expliquerait les importantes variations
de produire une très haute température de constatées.
rec
chauffe), que comme un accident (présence de Pour ce qui est du sable de fondations, si l'on se
au
calcaire dans la matière première gypseuse) ou réfère à la terminologie mise en œuvre dans les
me comme un ajout volontaire après calcination de la textes d'époque ptolémaïque et romaine pour
pierre à plâtre mais non destiné à la production de décrire le dépôt de sable du désert dans les fosses de
chaux. Cet ajout de calcaire aux mortiers de plâtre fondation, le matériau préféré était celui que four-
ter est la règle à l'époque ptolémaïque. C'est à partir de nissaient les franges désertiques occidentales confi-
des cette période qu'apparaissent les mortiers à base de nant au Sahara35. Le désert libyque possède un
pul chaux. sable constitué de grains arrondis, mats, essentiel-
lement quartzeux, qui semble, la plupart du temps,
me
être d'origine éolienne et parfaitement adapté par
pole fabriquait ses fournées de plâtre dont la son emploi se généralise sous les Ptolérnées Les matériaux meubles sa structure au rôle que les constructeurs lui assi-
composition devait varier en fonction de la matière (300 av. J.-C.). Le savoir-faire lié à l'utilisation du gnaient. Les variations de teinte observées dans
première, du groupe impliqué et de la difficulté à mortier à la chaux est Jonc probablement le résul- LES SABLES différents dépôts de fondation pourraient être
contrôler la température du four. Cette dernière tat d'un mode Je cuisson amélioré des roches uniquement le signe de teneurs différentes en
?rovoquait, au sein du mélange, des variations calcaires. Quatre utilisations principales du sable sont oxydes de fer, composés qui induisent, même en
importantes d'incuits et de surcuits. Des analyses 1.'.absence de mortier à la chaux à l'époque répertoriées en relation avec la construction en : faibles quantités, de très importantes variations de
effectuées à partir d'échantillons de Karnak mont-
rent que les ouvriers sélectionnaient les produits
pharaonique est quelque peu étonnante32. La fondations - comme répartiteur de charges -, dans couleur, comme c'est également le cas pour les grès
obtenus. En particulier, ceux que produisait la fin
proximité des carrières de calcaire et la mise en les mortiers - comme charge granulaire -, dans la nubiens.
évidence de la maîtrise relative de la fabrication du mise en place des obélisques, colosses et pièces Occasionnellement, on ne peut exclure l'emploi
de la cuisson, les fractions mortes,
étaient utilisés
comme lubrifiant lors de la pose des grands blocs 30_
mortier ?e plâtre rendent curieux le fait que les colossales diverses - comme matériau fluide dans de sable recueilli directement dans les zones
anciens Egyptiens n'aient pas su le confectionner. les caissons à sable - et, en tant qu'abrasif, pour le sableuses du désert oriental, notamment autour de
Une explication crédible pourrait être en relation façonnage définitif des parements ou le polissage Thèbes, mais la nature beaucoup plus chaotique et
:rAPPARITION DE LA CHAUX 3 I
avec la température de cuisson nécessaire à cette rocheuse de la rive est de la Vallée incite à privilé-
des statues.
fabrication. Atteindre 1 000 °C demandait une Il existe peu de renseignements historiques sur gier l'exploitation à vaste échelle des ressources
La chaux s'obtient par cuisson de
, calcite , a' une quantité de combustible importante. Or, en Égypte, le sable, comme pour tous les matériaux meubles venues de la bordure ouest du pays.
temp?rature d , environ 1 000 oc (pl. XXXVI). Le
calcaire, contenant plus de 50 % de calcite,
le bois était peu disponible. Ceci est sans doute à d'ailleurs, tels que le gypse utilisé en tant que liant
suffit le l'origine du choix du plâtre qui, comme nous ou le limon. Néanmoins, l'abondance même du LE LIMON DU NIL
pl?s sou:7ent à cette opération, mais plus il est pur,
mieux il convient. En chauffant
l'avons vu, ne demande qu'une température de matériau dans le paysage égyptien justifie qu'en
la calcite cuisson deux à quatre fois inférieure (suivant son dehors d'allusions textuelles à son transport ou à Un limon est un dépôt détritique meuble argi-
(CaC03), on obtient du gaz carbonique leux et silteux à grain très fin ; sa classe granule-
(CO,) et utilisation) à celle de la chaux. l'infinité de ses grains, les sources directes sur son
d? la chaux (oxyde de calcium; CaO). Cette chaux métrique est celle des lutites (diamètre moyen infé-
vive est ensuite éteinte à l'eau Pour toutes les restaurations et reprises en sous utilisation fassent défaut. Tout au plus, en se
(H , 0) ce qui .

ceuvre, les blocs de pierre sont cimentés à la chaux. fondant sur les observations de Lucas33, excluant rieur à 62,5 mm). Il peut être d'origine fluviatile.
30. déegage une c ,
D. LE FLR, Peintures murales, p. 91. torte chaleur et produit de a c h aux 33. A. Li J.R. H..;,RRb, AE\rll, p. 42- C'est le cas du limon du Nil. Ce dernier est, de
l'emploi de l'émeri comme abrasif (celui-ci n'est
L-\::-,
, . 1
De même, à proximité de tous les lieux d'implanta- ï l - 74,
31. G. M.-\RTI>s:ET, Grès er etemte ou portlandite (Ca(OH)7), 4 3, 48 I.
manière générale, beaucoup plus grossier que ne le
Enc<
86 O.
mortiers, p. 8 3-
tion d'époque copte dans l'enceinte du temple 34.
disponible qu'en Nubie), peut-on admettre avec lui
détermine la définition ci-dessus mais contient
AR.'-:OLD, LiiB, p. 119, G. M-\RTI>s:ET, Gres er mortiers, p. 83.
(a ch?ux durcit. lentement à Ï'air pour reformer
;
du pr
s.v." Kalk».
d e a calcite sa pnse est d'Amon-Rê à Karnak, on retrouve des traces de ces que les sables quartzeux et silicatés, éventuelle-
du te :
aérienne ou carbonique . 35. S. AL·rn1:RE, L1mi1·ers mmeral,
ment riches en (oxydes) d'alumine, ont pleinement suffisamment de particules argileuses fines pour
deR 32. Arnold, (LlB, p. 119,
D.
Aucun ,mortier à b ase de chaux mortiers à base de chaux. La pâte de ces chaux e t Bcl'E C\' 11 l), p 66 7-6 71.
199
être considéré comme un limon au sens large. Il
.
(

Thèt s. \ .. " Kalk ., ) indique que


des exemples
en Haute-Egypte avant la XXVIe
n'a été décelé composée d'une juxtaposition de grains de calcite Contrairement aux propos Je cet auteur. rempli l'effet d'abrasion que l'on recherchait pour
©M antérieurs de mortier à la chaux ont été .
d vnasne ( environ .
le sable n'est pas commandé aux
le polissage de tous les types de pierre et pour divers
correspond à la succession des fines couches de
600 ?v. J.?C.). La chaux est (et d'aragonite) de carbonatation dont la taille est
relevés à Meïdoum, malheureusement
peu représentée Béclouins. Ces derniers d'ailleurs se
travaux affectant les matériaux de forte dureté sédiments déposées annuellement lors de chaque
sans référence précise à une publication.
dans encemte des temples de voisine de 10 micromètres. Ces microcristaux déploient Jans le désert arabique et non
:

1
Haute-Égypte mais dans le désert libyque. forage au foret tubulaire, sciage au sable.
ancienne crue du fleuve.
informes sont enchevêtrés ou imbriqués.
TT Géologie de l'Égypte

pr Composé en partie de sable quartzeux fin issu de d'eau, remarque intéressante qui confirme leur
l'érosion des massifs gréseux nubiens, le limon est propriété de « glissabiliré » évoquée pour TBQTSTÈME PARTIE
Ly le
également constitué d'une importante fraction transport des blocs de pierre sur les rampes
du des
argileuse représentée essentiellement par des argi- échafaudages de terre crue.
tie
les de type smectites (environ 70 % du cortège argi- Le limon du Nil est la matière première
pour la
pu fabrication des briques de terre crue et du mortier
leux), qui ont un caractère fortement hydrophile.
Elles possèdent une forte capacité de rétention de terre.

dit
dit
Les noms hiéroglyphiques du gypse, de la calcite et du plâtre
de
tel À l'Ancien Empire comme au Moyen Empire, le terme géné- au lait de gypse en faible quantité, ne nécessitait pas une
rique shes' sert à désigner les formes cristallines du carbo- préparation lissée et l'on n'utilisait que rarement la peinture
nate de calcium (calcite) ou «faux-albâtre» d'Égypte d'où à la détrempe sur parois dressées au plâtre. Ce n'est
qu'avec
l'on peut retirer les divers matériaux recherchés, soit aux fins la généralisation de l'emploi du grès dans les monuments,
ég, et
de confection de vases soit d'obtention de poudres de calcite, surtout avec les talatat des constructions amarniennes, que
l'ai utilisées comme pigment ou comme ingrédient de la phar- l'enduit fut abondamment mis en œuvre pour égaliser les

u ? rmtu err (0) llii


rec macopée en onguents et emplâtres". Lorsqu'il s'agit d'une surfaces et surtout effacer les interstices souvent béants des
qualité de calcite supérieure, permettant la taille de plaques joints multipliés du fait du petit module des matériaux. C'est
au
IDE
et parois pour la construction, c'est le dérivé féminin stieset
qui est utilise.
cet usage qui fut maintenu ensuite et généralisé de manière
systématique, depuis les Ramessides jusqu'aux Ptolémées. (0)
À la fin de la XVIIIe dynastie, apparaît dans les documents le Dans le cas des enduits destinés à recevoir la peinture, le
terme qadja/qedjd pour désigner, beaucoup plus précisément
que ne pouvait le faire le vocable shes, le plâtre à bâtir et
plâtre était mélangé à différentes charges, sable et poudre de
calcite ou calcaire pour les opérations de rebouchaqe'.
[)
IHilllRll(0) INrlI ij l[JJ?
tel spécifiquement le plâtre à enduire. Aux époques précédentes, L'enduit de surfaçage - plus fin - peut être beaucoup plus
de: en effet, la pratique n'était pas répandue, loin de là, d'enduire riche en plâtre, la proportion variant de 75 à 55 0/o selon les
systématiquement les parois à préparer pour recevoir une cas; c'est ce qui fait la grande différence entre les enduits de
pu] décoration peinte. Le calcaire, en dehors d'un blanchiment finition et les mortiers de constructions,
me

a. 'v.1b. IV, 540 (10-18) - 541 (1-3) qui désigne au-e-t l-,1en la calcite le truvcrt in :\. H \I{!{! I, ,l.m, li\1
LJUL' , J. I l llJ ( lLNO), p. 37-42.
b. 'X'b. IV, 541 (]- 3) H. Vox
H. LÎR..\I\ l\X, W'ont'Thuc/1 Jt'T c11.:,f>u,chc11 Drugc11n<1111L'll, l inndn/J ,ln \1,\km
DEl\:Eè>,
;
\']. Rcrlm. 1959. p. 503-
504 S. AL'FRÈRE, L 1mit't'TS .\1meral, ml. 2, BJE C\' 2. 1991. p. 696-69'1 et n. 24-2 'i en partu ulu-r
<...,)u.ult .iu terme par cet auteur,
;
,1,·h L'\'PLJllé
o.c., p. 684, et traduit par lui « plâtre», il est en fait un norn du « mortier .. ,k hrnon ,l'.1bt,r,l pu1,
,k pl.u n-.
c. Wb. IV, 541 (7).

d. 'v?b. V. 82 (7), D. MEEK?, AL I, p. 393, après Crn.>.:Y, \idle, 1':mg,, p. 35. l'"ngtnL' du mot -er.ut d'où vient
J. 11j ch..: l'.1lsJ .1,licn gc.,,11
. le
moderne « gesso ».

e. D. LE FlR, Peimures murales, p. 80-81 et, pour le, enduus, p. hh-92.


f. D. LE Fl'R, ibiJ., p. 80.

g. D. LE FLR, ibid., p. 81.


Comme G MARTl\:ET, Gres et morncrs. p. '13, LL' Fur not.ut LJUL' le, h.mt-, ,k c on-t ruc uon clc l'époque ptolémaïque
n'avaient plus grand chose à voir avec le « plâtre», car ils n'en contenaient
LJllL' 3 :1 '\ ''.,, t.icc :1 une proport ron ,k c.irbon.uc de calcium de
19 à 22 %, le reste étant fait d'impuretés et Je
sable, ce 4u1 revient à un murt rcr ,k c haux.

En C<

du pr
du te
de R
Thèl:
©M
II Géologie de l'Égypte

pn Composé en partie de sable quartzeux fin issu de d'eau, remarque intéressante qui confirme
l'érosion des massifs gréseux nubiens, le limon est propriété de « glissabilité » évoquée pour
leur
TBQTSJÈME PABTJE
Ly le
également constitué d'une importante fraction transport des blocs de pierre sur les rampes
dir des
argileuse représentée essentiellement par des argi- échafaudages de terre crue.
tie
les de type smectites (environ 70 % du cortège argi- Le limon du Nil est la matière première pour la
pu
leux), qui ont un caractère fortement hydrophile. fabrication des briques de terre crue et du mortier
Elles possèdent une forte capacité de rétention de terre.

dir
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Les noms hiéroglyphiques du gypse, de la calcite et du plâtre
de
tet À l'Ancien Empire comme au Moyen Empire, le terme géné- au lait de gypse en faible quantité, ne nécessitait pas
une
rique shes" sert désigner les formes cristallines du carbo-
à préparation lissée et l'on n'utilisait que rarement la peinture
nate de calcium (calcite) ou «faux-albâtre» d'Égypte d'où à la détrempe sur parois dressées au plâtre. Ce n'est qu'avec
l'on peut retirer les divers matériaux recherchés, soit aux fins la généralisation de l'emploi du grès dans les monuments, et
ég)
de confection de vases soit d'obtention de poudres de calcite, surtout avec les talatat des constructions amarniennes, que
l'ar utilisées comme pigment ou comme ingrédient de la phar- l'enduit fut abondamment mis en œuvre pour égaliser les

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rec macopée en onguents et emplâtres", Lorsqu'il s'agit d'une surfaces et surtout effacer les interstices souvent béants des
qualité de calcite supérieure, permettant la taille de plaques joints multipliés du fait du petit module des matériaux. C'est
au
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et parois pour
qui est utilisée.
la construction, c'est le dérivé féminin sheset cet usage qui fut maintenu ensuite et généralisé de manière
systématique, depuis les Ramessides jusqu'aux Ptolémées. (0)
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À la fin de la XVIW dynastie, apparaît dans les documents le Dans le cas des enduits destinés à recevoir la peinture, le
terme qadja/qedjd pour désigner, beaucoup plus précisément plâtre était mélangé à différentes charges, sable et poudre de
que ne pouvait le faire le vocable shes, le plâtre à bâtir et calcite ou calcaire pour les opérations de rebouchage1.
teu spécifiquement le plâtre à enduire. Aux époques précédentes, L'enduit de surfaçage - plus fin - peut être beaucoup plus
des en effet, la pratique n'était pas répandue, loin de là, d'enduire riche en plâtre, la proportion variant de 75 à 55 O/o selon les

pul
mo
systématiquement les parois à préparer pour recevoir une
décoration peinte". Le calcaire, en dehors d'un blanchiment
cas c'est ce qui fait la grande différence entre les enduits de
;

finition et les mortiers de constructions. (OJ


a. \K'b. IV, 540 10-18) Jé,1gne au,,1 bien
(
- 541 ( 1- 3) LjUI la calcite LjUL' le tr.iverun , J. :\. H \kkl 11 , ,Lm, (, \f 1 J
l) ( I L)L)('), I'· î 7 -42.

b. Wb. IV, 541 (1-3); H. vox DE!?b. H. C,R..-\P,)\\, \'Cnrr.:rhuch d<'r <11,,7:/>ll1ch<'11 Drngl'nn<1111c•11, (111rndn/J ,ln
\fc\km \'I, Berlin, 1959, p. 503-
504 S. AL1fRÈRI:, L univers Mmeral. vol. 2, RdE C\' 2, 1991, p. 6%-69'> ct 11. 24-21 en p.rrt n. ulur.
;
(lu.mt .iu terme c/l'h t:VPLjUé par cet auteur,
o.c., p. 684, et traduit par lui « plâtre», il est en fan un 11()111 du .. morucr clc lunon ,1'.1h"r,l
1,u1, ,le pl.u n-.
,

c. Wb. IV, 541 (7).

d. \K'b. V, 82 (7), D. MEEKS, AL I, p. 393, aprè, \i,lln


J. CER..'..:Y, ,,j ttie 1':mg\, p. î5, l'PngmL· ,lu mot -cr.ur 1'.1U .. 1,licn gc,\11 d'Pù vrenr le
moderne « gesso ».

e. D. LE FL1R, Peintures murales, p. 80-81 et, pour le, enduits, p. tlh-92.


f. 0. LE FUR, ibid, p. 80.

g. D. LE FcR, ibid., p. 81.


Comme G. MARTl?El. Gres er m,m1<'n, p. '>3, Le Fur not.ut que k, h.mt- ck u,nstrllltlt\11,k l'épnLjl!<' ptolémaïque
n'avaient plus grand chose à voir avec le « plâtre », car il, n'en contcn.uent
LjUL' î a ', ''.,, f,ILL' a une proportion ck c.rrbon.itc de calcium Je
19 à 22 %, le reste étant fait d'impureté, et Je
sable, ce LjUI revient à un rnorncr de ch.iux.

En cc
du pc
du te
de R?
Thèb
©Mi
5 Méthode des architectes

pr Chapitre 5 Fig42a. Croquis d'un arc de cercle couleur présents sur de rares exemples s'il s'agis-
;

duquel partent plusieurs verticales sait de dessins préparatoires, quelle serait leur
L, accompagnées de cotes exprimées
nécessité ?
di en coudées, paumes et doigts. li a
été tracé sur un ostracon trouvé à Les dessins d'architecture peuvent témoigner de
tie
Saqqara dans le complexe funéraire de l'emploi de cotes, soit sous la forme de chiffres,
pl r-J ?J Djeser (IW dyn) et aujourd'hui conservé
accompagnés ou non d'une unité de mesure, soit
_[) .!.J ;_) au musée du Caire (JE 50036)
sous la forme de points ou de tirets. li arrive qu'une
42b. Profil obtenu en utilisant les
cotes de l'ostracon antique et en ligne de symétrie apparaisse il est alors clair que sa
;

di: espaçant arbitrairement les vertica- mise en place a précédé celle de tout autre tracé.
les d'une coudée. Cette dernière don-
di: Que les lignes droites aient été tirées à la règle ou
née n'est qu'une restitution mais sa
de· simplicité même semble pouvoir avoir dessinées à main levée ne semble pas influer sur la
été implicite pour n'importe quel scribe. nature même du dessin. Enfin, l'un d'entre eux a
rial pour su m2n.' Hutlwr, dame de Denda ra, Œ'lu-
Les documents graphiques
Cette voûte a précisément été identifiée
d e- clairement été dessiné à une échelle précise.
R,e, Lame
l
.

du ciel, som·eruine de tous les d.ieux, quan sur le terrain. L'ostracon est donc
d probablement l'aide-mémoire du La plupart des dessins d'architecture suscepti-
1
Jut retrnut·e le grand J)Um de fondation de Dendara constructeur, abandonné après usage bles d'avoir précédé la construction des édifices
ég Aucun document graphique définissant avec dans tous les écrits d 'ant un consignés sur un parchemin sur le terrain. En pointillés ont été
qu'ils représentent ont été répertoriés par
précision les caractéristiques d'un grand édifice figurés les prolongements nécessaires
l'a ?e cuir renwntant llll temJJs des sui1.1ants d'Horus que pour produire un quart de cercle
D. Amold9.
n'est connu. Néanmoins, l'ampleur et la complexité l on mwt [re-Jtnmt·e Li l'intérieur d'un mu r d u Datant de l'Ancien Empire, un ostracon trouvé
rec ca b'met
des programmes exécutés laisse croire que de tels
au
secret [?] de la demeure royale au temps du "Roi
de à Saqqara, lors des fouilles du complexe funéraire
documents existaient. Il serait difficile en effet Hc:we ,,?t B'?lsse-EgyJJte, Seigneur du Double-Pays du roi Djeser (IW dyn.), montre, tracé à l'encre
:
me d'admettre que de grands ensembles ?1onumen? Mcry?e le Fils de Rê: PéJ)i"ti ». Il est probable que rouge, un arc de cercle '". À partir de celui-ci, des
taux co_mme le Ramesseum, le temple de Louqsor .' Jans LA
l;s _ventables plans, dont nous devons supposer 9. D. AR.,uu1, « BaupL111e » I 5
verticales sont dessinées, à intervalles assez régu-
ou celui de Medinet Habou - pour ne citer que des (1973), cul. 661-663; D. AR.-..;uu1, UiB,
liers. À droite de chacune d'entre elles, figurent des
e?1stence, comportaient des indications dessinées, p. 36- 3 7, S. ,·. « Bau plan » ; voir aussi
exemples thébains du Nouvel Empire - aient été
:
1,
tet ecrites et cotées, non seulement parce que le texte S. D. l\',.\lX l\:I, « Plan » dans LA IV 7 cotes exprimées en coudées, paumes et doigts
de: conçus et mis en œuvre sans plan précis. Toutefois Jes cryptes Je Dendara y fait allusion, mais aussi (1982), col. 1058-1060. La liste des des-
(fig. 42a). En restituant un espace d'une coudée
sins a été rectifiée par D. AR?é u.n.
pu selon 1? ?radi,tion fortement ancrée dans les clergé? parce que d'autre" documents connus en compor- Bui/Jing, p. 7-10 (voir tableau 1.1, p. 8). c,:---
,
---- entre chacune des verticales, on s'aperçoit que les
?e la vieille Egypte, l'art de bâtir étant une révéla- cotes correspondent à la hauteur qu'il faut donner
.....

me
tion d'essence divine d'une part, la structure et l'or-
tent.
Si des documents précis et développés sont
10. Calcaire; 15 x 17,5 x 5 cm; Musée ',lI\
I

à ces verticales, à partir d'une même horizontale,


égyptien du Caire. JE 50 036; B. GL•:-..;:-,.;,
I. \
pour obtenir l'arc de cercle de l'esquisse (fig. 42b).
S. S . .\LSERO\', Villes er Légendes d'Ér,·p- I

d_onnance des espaces étant régies par une numé- .

inconnus, quelques esquisses, Je valeurs diverses « An Architect's Diagram of the


I
\
re II, Bd'E XC, 1983, p. 84-85 d'après"·
3rd Dvnastv » Jam, ASA£ XXVI ( 1926),
E. CH.\5S1\: .\T, Lé temple d'Edfou \'I, rique_ sacrée d'autre part, les « plans » que ont s?bsisté. Il est impropre Je toutes les appele;
\
I Celui-ci n'est que le quart supérieur droit d'un
p. 197-202; G. DARb?Y, « Tracé d'une
.

MIFAO 23, 1931, p. 6 (4). m??tlonnent parfois les textes ont toujours une « dessins
préparatoires » la plupart d'entre elles voûte Je la III" dynastie » dans cercle amputé à sa base. En le doublant par symé-
;
2· E. A E. REn10\:o, The M'lthicul o?1gme a,utre qu'humaine. Ainsi, pour le temple mériteraient plus probablement d'être seulement ASAE XXVII (1927), p. 157-160; trie, apparaît le profil d'un arc. Ce dernier
Origin of the Egypticm Temple, .Manchester d H?rus Edfou, l'édifice avait été construit selon
nommées « dessins J'architecture » 7. En effet, si
S. CLARU:, R. E\'é,l-LB.\CII, AEM.
correspond assez bien à un arc se trouvant sur le
University Press, New-York, 1969, ? p. 52 sq., fig. 53; J.-L. Dl: CE\'I\AL, Eg:;/)-

p. 316-318.
les directives verbales du Créateur et le rouleau
de elles représentent toutes des plans ou des éléva- [('. E/)()411e /J/wriwrn4ue, Architecture uni- volontiers abandonnés là où ils ont été griffonnés, côté ouest de la tombe située la plus au nord de
3. p BARGL'ET, "
papyr?s contenant les données nécessaires passait tions d'ensemhles ou d'éléments architecturaux, verselle, 1964, p. 146; W. H. Pi:u.:,
peu de temps après leur rédaction. l'angle nord-est de la pyramide. Il n'y a donc pas de
Les dimensions du tem-
ple d'Edfou et leur signification » dans p??r _:tre « tombé du ciel1 » ou, encore, avoir été leurs caractérisriqucs le.-, éloignent ou les rappro-
J. G. Rn,,;, Drau•ings from Anciern Eg:;pt,
Les dessins d'architecture peuvent avoir été doute qu'il s'agit d'un dessin préparatoire. Il consti-
Londres, 1978. n 126 ; D. AR;-..;uu,,
BSFE 72 (1975), p. 23-29. rédigé par Imhotep « fils de
Ptah- ». Toute réfé- chent des dessins à partir desquels, aujourd'hui, les BwlJmg, p. 8-9 (n 1), fig. I. I. tracés à l'aide d'encre rouge ou noire, voire rehaus- tue une des illustrations les plus nettes des connais-
4. E. CHASSI\'AT, F. DAUMAS, Le temple rence es: ,ainsi reportée à une inspiration divine, le
sés de couleurs. Dans la décoration des tombes sances mathématiques des anciens Égyptiens et de
entrepreneurs traduisent, dans la réalité, les bâti- 11. A. H. G..\Rlll:sll:R, Ancient Eg:;/nian
de Dendara VI, Le Caire, 1965, p. XX
et prnpos n etant pas de conserver des données maté- Hieratic Texts I, Leip:ig, 191 (réimpres-
égyptiennes, ces diverses utilisations reflètent un leur faculté à chiffrer, calculer, estimer les surfaces,
p. 158-159 (1-2; 7-9). ments élaborés par les architectes sur leurs tables à 1

n?lles de construction mais, au contraire, de ne sion: Hildesheim, 1964), p. *-42* 1 et 1-


degré croissant d'achèvement. Des quadrillages les volumes ou les quantités de matériaux nécessai-
dessin.
res à la construction comme nous le révèle le célè-
5. S. CLARKE, R. E\'GELBACH, AEM, 80 (texte liiéroglvphique).
la1s?er dans les. archives d'un temple que la justifi- permettent de mettre en place le programme
p. 46; O. AR.,oLD, LaB, p. 36-37, Les dessins d'architecture présentent des carac- 12. Grès. 42 x 30,5 cm; New YL1rk,
s.v. « Bauplan "· de ses dimensions ou de la répartition équi- iconographique (cf. encadré « mise au carreau », bre papyrus Anastasi I 11.
??tl?n téristiques multiples. Ils peuvent avoir été tracés MMA acc. 22. 3. 30; H. E. W1:-,.;wn.:,
ree de ses, _c?mposantes en accord possibi- Du Moyen Empire, quelques esquisses sont
p. 360). Leurs différentes mailles offrent la
1
6. F Ü..\L'MAS, « Le trône d'une statuette « The Egyptian Expedition 19 21-1922.
avec un sur des supports mobiles ou non. Il est évident
progr?mme défini, une fois pour toutes, comme le Excavations at Thebes » dans décor. À ce conservées. Deux morceaux d'un ostracon incom-
lité de varier l'échelle des éléments du
de Pépi I trouvé à Dendéra » dans
qu'un dessin exécuté sur une paroi non transporta-
BIFAO Lil (1953), p. 168.
produit de la parole du dieu.'. BMMA dee. 1922, part Il, p. 19-48 (en
employée, compris plet trouvé dans les déblais des fouilles de Naville à
ble ne peut pas être préparatoire. Au mieux, il particulier p. 26-27) S. CLARKE, stade, seule l'encre rouge a été y
Deir el-Bahari montrent le plan du temple funé-
;
7. Bibliographie
pour la première rédaction des textes hiérogly-
dans D. ARNOLD, LlB,
:

?'
e;?stence d'archives et de plans est aussi révé- s'agira d'une réflexion préliminaire. Selon qu'il est R. bKif:LRACH, AEM, p. 57, fig. 59;
s.v. Architektur<larstellung » raire de Montouhotep (XIe dyn.) 12. Les tracés se
P· «
27'. lé in irecternenr par quelques allusions épigra- phiques. Par la suite, les repentirs du dessin ou les
;
A. 8.-\llA\X'Y, Le Jessin avchuectuva! cue: les
votr egalement: A. e:.
BADA\X'Y
t?acé sur un ostracon ou sur un papyrus, un plan anciens Ég:;ptiens. Étude com/Jaratit'e des répartissaient de part et d'autre d'une ligne de
" Architekturdarsrellung ,, d?ns LA 1/3 p igues. S. Clarke et R. Engelbach citent à
na pas la même fonction. En effet, l'ostracon ne représentations ég:;ptiennes Je ccmstrnctiom, erreurs d'écriture sont indiqués à l'encre noire.
(1973), col. 399-420. vien- symétrie traversant la rampe axiale (fig. 4 3a). Le
propos, une inscription des cryptes du
tem?le ?: coûte que la peine de se baisser pour le ramasser, Le Caire, 1948, p. 203-204, fig. 240 Alors, la paroi peut recevoir les couleurs qui
scribe a tout d'abord dessiné un temple parfaite-
;

8. Par exemple, le calendrier d'offrandes Dendara. Elle indique que le « an » W. C. HAYE:,;, The Scepter of Egypt, vol I: création des arti-
d u temple alors que les feuilles de papyrus n'étaient produites nent définitivement animer la
, P
ment symétrique puis il a rectifié son dessin, lors-
1
présentées au temple de Medinet Habou , from Eurliest Times to the EnJ of the
ecru en caracteres anciens" avait été trou , « semblent
·

sans. D'une façon générale, ces règles


par Ramsès III indique que cette insriru. ve d ans
?u'? raison de quelques rouleaux par an et par qu'il a constaté que le côté sud était plus étroit
Enc MidJ1e Kingdom, New York, 1953,
le palais du roi Pé i » . L es
valoir pour les esquisses d'architecture. Cependant,
non reçut trois rouleaux (vingt feuilles "
du p, p memes auteurs citent p. 157; 0. ARNOLD, H. E. WINLOCK, The
(fig. 43b). En avant de la terrasse, une série
1,nst1tution spécialisée8. Légers, peu encombrants, de
en?ore d?s travaux de Thoutmosis III (XVIIIe l'usage des encres rouge ou noire n'est pas toujours
en moyenne.Par rouleau) pour une année Temple of Mentulwre/J at Deir el-Bahari,
du te
d yn. )
entière J. CER.'JY, Paper and Books in eventuellement réutilisables, les papyrus sont desti- PMMA XXI, 1979, p. 23, fig. 9, pl. Sb des lignes perpendiculaires se recoupent. D'après les
qui auraient été faits d'après un respecté car les scribes, qui rédigeaient en noir
; I ;

de R
Ancient Egypt, Londres, 194 7 (réirnpr.
l'é Pan d atant de nés à être stockés dans des bibliothèques pour être
1 J.-Cl. HUGONOT, Le Jardin dam l'Égypte
fouilles archéologiques, des arbres étaient plantés à
Thèl peine de chan-
Chicago, 1977), p. 9 et R. DREJ\:KHAHN ?poque d e Kh?ops (IVe dyn.)5: « Ce fut le "Roi de consultés de Ancienne, Europaïsche Hochschul- ostraca, ne prenaient pas toujours la
©M nombreuses fois. En revanche, les plus, l'intersection des lignes. Ce plan n'est donc pas un
aute et ?asse-Egypte: Menkheperrê",
ger de calame pour tracer leurs esquisses. De
« Papyrus, -herstellung ,,
dans LA IV/5, schriftcn 27, Francfort, New York, Paris,
le "Fils d R".
(1982), col. 667-670.
Thoutmosis [III]" qui iü [cela] en e, e·
os?raca sont lourds à transporter et, bien qu'ils 1989, p. 67 ; 0. ARNOLD, BuilJmg, p. 8
propos des rehauts de dessin préparatoire d'architecte mais de paysagiste.
J' tant que son memo- puissent être effacés et réutilisés, ils sont plus (n° 2), p. 9, fig. 1.2. on peut s'interroger à
m I a constrnction pharaonique
--- 5 Méthode des architectes

Fig 43a. Ostracon trouvé à Deir el-


pl salles lui ont été annexées. Parallèlement aux côtés d'architecture à laquelle elles sont parallèles. Par la
Bahari dans le temple de
L, Montouhotep Il (XIe dyn.). de ces dernières, des séries de petits points ont été suite, fait que ces dessins puissent se référer à la
le
Les fouilles archéologiques ont montré que
,:::,:: inscrits. Au centre du dessin, au-dessus du couloir, TT 71 a été mis en doute17. En effet, le tracé le plus
di des arbres avaient été plantés à l'intersec-
:::l::
Hn deux chiffres hiératiques ont été notés. I'un, « 25 », développé ne correspond pas au plan effectif de la
ti1 tian des lignes du quadrillage. Ce dessin

peut donc être considéré comme un auxi- est parallèle à la longueur du couloir, l'autre « 3 », sépulture qui, en réalité, n'est qu'une superstruc-
pl narre pour le paysagiste davantage que à sa largeur. Hayes a tout d'abord pensé que ces ture présentant un plan en « T » renversé et dont
pour l'architecte ...
deux dessins représentaient la tombe dans laquelle les caveaux souterrains n'ont apparemment jamais
43b. Le relevé archéologique du tern-
pie de Montouhotep indique la position
ils avaient été trouvés. Ils auraient figuré deux été creusés. Senenmout a préféré faire interrompre
di des fosses de plantation des arbres étapes de sa conception. Les chiffres, tout comme ce projet et, si la TT 71 semble avoir été conçue
di L'esplanade n'est pas symétrique, contraire- les points, seraient des cotes dépourvues d'une pour lui servir de chapelle de culte, la TT 3 5 3
ment à ce qui été primitivement esquissé
dE
a

sur l'ostracon antique où un repentir


·. unité de mesure. Elles s'appliqueraient à la portion quant à elle, semble exclusivement destinée à abri-
a
?
effacé la rangée d'arbres surnuméraires. En ?,lt'.à
te i
effet, de part et d'autre de la rampe d'ac-
?
cès, les portiques à piliers n'ont pas la ?
même longueur, le cirque de Deir el-Bahari
?//,L/#$'/.&/#J
Fig. 45. Au verso du papyrusdrama-
étant trop étroit du côté sud. ? tique (B) du Ramesseum (Moyen
ég î Empire), figure le plan d'un bâtiment rec-
Fig. 44. Ostracon trouvé sous le pave- ?M'/?,%
l'a ? tangulaire divrsé en deux dans le sens de la
ment du temple de Sésostris 1er à Lisht %

re,
(XW dyn.) et conservé à New York j
i<?'#'h'//#?
largeur Une morné est dotée de salles
annexes sur trois de ses côtés, le quatrième

au
(MMA acc. 143 15) Un agencement de sal-
les tracées à l'encre rouge (pointillés gris
i ouvrant sur l'autre partie de l'édihce Cette

clair) est barré par des traits obliques exé- I


?
dernière est subdrvisée par trors colonnes
m. (7) et comporte une salle annexe
cutes à l'encre noire (hachures noires).
l'rdenufrcauon des annexes était inscrite
Cette esquisse constitue un vrai brouillon
en htèratrque dans chacune d'entre elles
impossible de reconnaître le monument
mais l'état actuel du papyrus rend
ébauché 1

tei la lecture malaisée

Fig. 46. Deux ostraca trouvés dans la


de
tombe de Senenmout. l'architecte de la
pu reine Hatshepsout (TI 71 XVIII' dyn.,
;
43a
musée du Caire JE 66261 et 66262) Le pre-
me
mier (a) a probablement été rejeté car le

couloir avait été trop centré pour laisser la


place a la représentation des salles latéra-
les. Le second [bl illustre ce même couloir 45
et sa salle terminale agrémentée d'une
pnpvru- e t mulhcureu-crncnr asse; mal conservé annexe Une salle latérale est prévue,
·
.·:,• ·.
·

(fig. 45). Il pré-ente un bâriment rectangulaire ouverte au debut du couloir. En reahte, ce ·:,:'····
\; couloir ne possède aucune pièce latérale /kr_:;.,-?i_i?-?F??1,1???1:}3'
;,:::::t?,?;;
..
di\·i..,é en deux dam le ..,cm de la largeur. Une de ,

lJ '\
. •

.. .. s. I\: ; seule une niche a été percee au fond. En "


: .-:·# .
:? :.-. •

deux moiné-, c-r pourvue de ..,alles annexes sur troi revanche, les cotes.« vingt-cinq» et ·?r.t:.
·,:;:
-·?;(??\?: de se.., côtés, le quatrième ouvrant ur l'autre moitié •trois•. écrites en hiératique chacune dans
le sens auquel elles se réfèrent, sont cor-
,,, ?,,,.;?,-- ·,.,. de l'édifice. Cerre dernière est munie de troi rectes. Elles expriment non pas des coudées
pilicr-, (?) ct d'une -allc annexe. On di tingue
,_
..
:>?-.-.-.
:,::.-??:;._:,.·.,-.....
•i
111?? encore que lquc-, signe.., hiéroglyphiques qui
mais des neb1s (une coudée et un tiers).

?i

i
devaient dé..,igner b, pièces (il se terminent
?l fréquemment par le déterminatif Je la mai on). Par
44 :J'.)
endroits, subsistent les tracés Je portes. La fonction
du bâtiment restant obscure, il est difficile de dire :..·,:·
13. Calcaire, 13 x 19 cm; New York,
MMA acc. 14.3.15; D. AR.'\;OLD, si cette esquisse est un dessin préparatoire. Cela e t
The P)•ramid of Senwosret I. The South toutefois peu probable Jans la mesure où elle figure
Cemetery of Lisht vol. I, PMMA XXII,
au dos d'un papyrus qui appartenait à une biblio-
1988, p. 98, fig. 4 7 ; O. AR."OLD, Un ostracon trouvé à Lisht, dans le radier
Bwldmg, p. 8 (n° 3).
d'ins- thèque. Si ce plan avait été réutilisé plusieurs fois,
tallation du pavement du temple funéraire
14. Conservé à Berlin. A. H. GARDI\:ER,
de son identification serait plus aisée.
Sésostris Jer (XIIe dyn.), montre un agencement
The Ramesseum Papyri, Plates, Oxford, Les plus nombreux dessins d'architecture
1955, p. 17, fig. 2; 0. AR."OLD, Building, p?u détaillé de salles tracées à l'encre rouge datent Ju Nouvel Empire. Dans la tombe thébaine
p. 8 (n° 5). (fig. 44) 13. Des traits exécutés
à l'encre noire n° 71, appartenant à Senenmout, l'architecte de la
15. W.C. HAYES, Ostraka and Name barrent obliquement l'ensemble. Ce genre
Enc d'es- reine Hatshepsout (XVIIIe dvn.). ont été retrouvés
Stones from the Tomb of Sen-Mut (n° 71)
du p
at Thebes,
q?is?e ,es? typique trop mal conservé et trop peu
:
deux ostraca supportant Jes dessins d'architecture
PMMA XV, 1942,
du te
p. 15, détaillé, u est impossible de savoir 17. Pour C. MEYER, .Senemma : eme />m-
pl. VII, n'" 31-32. s'il s'agit d'un (fig. 46a et b) 15. I.: un ne présente que deux traits fü/io1;ra/ihische Untersuc/11m1;, HAB 2,
de R dess?n ,prépara?oire puisque le monument repré- 1982, p. 22 5 cr n. I, ces ostraca n'ont
Thèl
16. 23 x 17 x 3,5 cm; Musée égyptien
sente nest pas identifié. parallèles aboutissant à un carré, probablement un
Ju Caire JE 66 262 A. BADA\X'Y, Dessin, rien à voir avec la chapelle de la TT 71 ;

©W ;

p. 244, fig. 305 ; O. AR."OLD, Building, Au verso du papyrus dramatique du


couloir menant à une pièce terminale. Le second16 au mieux, ils pourraient figurer les salles

p. 8 (n° 6), p. 9.
Ramesseum est une version développée du premier à l'encre
: de l'infrastructure de la tombe qui, scion
(Moyen Empire), figure le plan d'un édifice!". clic, ne sont pas accessibles.
Ce noire, le même tracé a été exécuté, puis diverses 46
m ra constrnction pharaonique
----- 5 Méthode des architectes

représentant le plan
ter son corps et son mobih 11er fune- ,
Fig. 47. Ostracon
raire '", . De plus, les cotes du
.

d'une maison (XIX'-XX' dyn., musée du


- sr e Il es expriment des co u déeescou-I ou
.

'
Caire JE 51865) Différentes pièces s'organi-
sent dans un espace rectangulaire dont ne

elles occupent trois côtés. La place restante


correspondent pas à se s di1mens1ons .

, ..
semble dévolue à une cour Les portes sont réelles. Enfin ' seul le cou! ou .
.

pt
figurées en perspective rabattue
cles pourraient situer des silos.
,
deux cer- J.

,
I ong1tu-

aurait été représenté mais pas


u 111a l
. .
a
.

I
t-3 l
salle a piliers transversale A contrario ·
.

.
-

il faut remarquer que le d . 11

,
essm e
n
.

moms de\'eloppé correspond à la


di 71
et qu? le plus dé\'eloppé ne
di correspond
pas moins à la TT 71 qu'à au cune
dé· autre
tombe thébaine connue. En effet , I es sa li
, es
te .
'
_

creusées .

en intrasrrucrure sont genera, ,


.

I ement
, , l
P I us irrégulière,
.
1)
.
,
et la chapell-.
c supeneure c
.

,
présente. le plus souvent, un plan en

? tt..1;tt?/7· di'::?
T
ég renvcrsé-" dont le co;doir longitudinal ne
po:sèd:
l'a pas de salles anncxcs-". Par conséquent , nen nm- . •·

re, rerdit ?ue ces deux ostraca figurent effectivement


la I I, dt?nt ils seraient des dessins préparatoi-
au -?
res, un represenranr un état qui n'aurait jamais e't'e
I
m, , ,
18. En l'occurrence, il n'existe aucune execute. C erre _tombe aurait été atypique, ce qui
Fig. 49. Un des croquis incisés dans le plâtre encore frais du sol du Fig. 50. Ce tesson de poterie, trouvé sur le site de Deir el-Bahari et conservé à
preuve d'enterrement dans la TT 353. s'accorderait hen avec la personnalité de son 228, Nouvel Empire], représente le dessin préparatoire d'un reposoir
Voir P DORMAN, The Tombs of
:
grand hall du palais de Tell el-Amarna (XVIII• dyn.). Aucun élément Londres (BM 41

Senenmur. The Architecture and


propriétaire. En effet les architectes royaux sont du palais royal n'est identifiable dans cette esquisse. Cependant. la caracté- de barque. Bien que l'enceinte et le reposoir lui-même soient carrés sur le dessin,
les

te Decoration of Tombs 71 and 353 connus pour avoir pri\'ilégié des sépultures hors du ristique de l'architecture civile amarnienne, qui s'organise autour d'une cotes qui accompagnent la longueur et la largeur des deux structures imbriquées
pièce centrale, est nettement reconnaissable. indiquent des plans rectangulaires (6 x 14 coudées et 17 x 27 coudées) Trois carrés
de PMMA XXIV, New York, 1991: p. 94. commun outre Senenmout, qui s'illustre ici par la
:
ont été figurés à l'intérieur de l'enceinte pour signaler l'utilisation de piliers entre
des murs bahut
pu 19. Voir, par exemple, PM I I, p. 160, possession de deux tombes différentes assumant les
186, 196,308,416.
m. rt?)les de caveau et de chapelle (à l'image du mode
20. Voir, par exemple, PM l/1, p. 20, 30,
d enterrement royal), on peut citer Rekhmirê
44, 80, 90, 124, 136, 148, 160, 176, 186,
208, 232, 238, 256,264,272, 282, 334. (arc_hitecte de Thoutmosis III, XVIII': dyn.) qui
distingue sa charie!le par un décor unique ou complet. Par chance, une ligne permet de restituer tion d'admettre que la cote du verger est une étour-
Zl. TT 122, qui date du règne de
La
Thoutmosis III, est une exception voir encore Amenhotep fils de Hapou (architecte son intégralité par symétrie. Trois registres, dessinés derie du scribe qui a inscrit « 32 » pour « 42 »26. Si
tel est bien le cas, l'échelle est l/252e 27, ce qui
; :

PM!;!, p. 232.
d'Aménophis III (XVIIIL' dvn.), à qui l'on doit à l'encre rouge et à l'encre noire s'étagent. Celui du
22· Voir infra, P· 116 et bibliographie - entre autres - l'extraction, le transport et l'érec- bas est occupé par une étendue d'eau reconnaissa- paraît aberrant dans un système décimal mais est
p.412n.5.
ble aux lignes brisées caractéristiques celui du en revanche parfaitement cohérent dans le système
tion de s colosses de Memnon), qui s'est fait bâtir ;

23. Sur cette mesure de longueur et son


un véritable temple funéraire miniature à Medinet 26. T()us ks autres éléments du dessin milieu par une sorte de quai sur lequel s'avance le égyptien puisqu'elle signifie qu'un doigt sur le
rapport avec la tombe de Senenmout,
Habou22. Enfin, la tombe de Senenmout a livré de
sont à peu près proportionnés le, uns par
porche d'entrée d'une architecture qui s'étend, en dessin représente neuf coudées dans la réalité. Ces
voir CL SIMON, " Le nbi et le canon de rapport aux autres seule cette core four-
éléments nature du support, ligne de symétrie,
:
;

arrière, sur tout le troisième registre. l'. architecture


:
proportions» dans
J EA 79 ( 199 3), nombreuses minutes de chantier qui font connaître nirait une échelle séloignant nettement
P· 157-lï7. Voiraussiinfra,p. 103, de la valeur movcnne établie à partir des
est composée d'un mur d'enceinte à l'intérieur panachage des couleurs, emploi de cotes et d'une
une mesure de longueur autre que la coudée le
échelle poussent à croire que cet exemple est bien
:
n. 115. autres cotes. En revanche, une simple
nebi. Sa dimension a été restituée à 70 cm et si l'on restitution de « 32 » /1 « 42 » ramène duquel une structure rectangulaire, flanquée de
24. Musée égyptien du Caire, JE 51 865 .

cette cote dans la moyenne. C. Si Ml)]\;- deux escaliers situés dans l'axe du porche, est cein- un exercice d'écolier et d'un écolier déjà avancé
applique cette mesure aux cotes de l'ostracon de la
D. VALBELLE, Villes et campagnes de
l'Égyp:
- Fig. 48. Tablette de bois s_tuqué achetée à un vendeur Rllll)l )T, Les temJiles cc édifices dit'ins ·

turée d'arbustes. Elle est bordée sur sa droite par un dans ses études Enfin, les cotes indiquées donnent
!
te ancienne, documencation de Dra Abou TT 71, elles sont totalement fidèles à la réalité23•
photographique 6 080, décembre 198 5
el-Naqa (Thebes ouest) en 1913 et conservée
à New York
technil/Iœs des m1.acriuux et outillages de
jardin ou un verger identifiable grâce aux quatre un ordre de grandeur quant aux proportions de cet
(MMA Un ostracon ramesside représente ce qui semble XI" li la
aménagement le jardin qui bordait l'entrée du
'
14. 108) Elle représente un 1'Ég:,>/Jtl' JJ/wnwni41tc de lu
p. 14, no 1 peut-être D. AR.l\JOLD do. m_ aine situé au bord du Nil ou
arbres qui s'y dressent. De nombreuses tentatives
aL?c :
; d, un cana
. entree se fait par un porche surv: d'un espace dont être le plan d'une maison (fig. 4 7) 24. Il est rectan- XXV' d:,,nw;t1e, thèse dl' l'Université
temple de Medinet Habou construit pour
I

Building, p. 8 (no sketch plan' of a « le dén ive -

ont été menées pour déterminer la nature du bâti-


7 : I

Iement est compensé par deux v ·


. .
Lyon II Lumière, 1994, p. 218.
house, XVIIIth Dynasty, Cairo !, unpu- d marches separees par un palier,
gulaire et diverses salles s'y organisent. Les portes Ramsès III (XXe dyn.) mesurait quarante-
1

l'ensemble étant ceinturé d'arbus?e:e?e


blished). ? orname est clos et subd1v1sé
par
sont figurées en perspective rabattue. Deux cercles 27. N. Dr. G. DAVIE?. dc1nsJEA IV, ment figuré. Aucune n'est probante. l'. aspect le
cinq coudées de large contre les quarante-deux de
des murs dans lesquels sont .
me des pones. Des cotes accompagnent
plus marquant de ce document est le support
25. 23 x 35,25 cm; New York les tracés. À de très légères
dé;agees p. 194-199 avait établi l'échelle 11225'.
ormanon, pres, e.lles so_ nt fidèles au dessin pourraient représenter Jes silos. Ce plan ne ressem- Cependant, celle-ci ne peut pas se tra- celui représenté sur la tablette.
utilisé, habituellement réservé à l'apprentissage des
MMA acc. 14.108; N. DEG. DAVIES Cette tablet! e, id enuque aux ardoises
1
.

d' ?pprent1s-srnbes, supporte le


'
ble pas à ceux des maisons connues celles de Deir duire dans le système égyptien ; elle
Dans le grand hall du palais d'Amarna, les
" An Architect's Plan seul
dessin égyptien connu qui soit «
écoliers car la surface stuquée peut facilement être
from Thebes ,, :
à l'éch e e » Seule
la_largeur du Jardin qui devrait être ramenée à 1/224" ( un doigt
dans]EA IV (1917), p. 194_199; el-Medineh sont beaucoup plus étirées en longueur fouilles ont révélé que des croquis avaient été inci-
se déploie sur la droite
avec ses quatres arbres doit etre
effacée ou réenduite. De plus, l'épaisseur des murs
WC. 42 coudée ( une_erreur de
ramenée de 32 à vaudrait pour huit coudées). De plus,
HAYES, Scepter II, p. 175-176 copie 7) pour se conformer à l'échelle moyenne et celles de Tell el-Arnarna se développent beau- Davies avait établi son calcul sur une sés dans le plâtre encore frais du sol28. Telles
qu'el-
est figurée par un double trait, les portes sont
fig. 97 ; S. CLARKE, R. E\JGELB.ACH,
?EM détermi:. en
déchelle serait le 252" (un doigt seule des cotes. Léchelle 1/252" est la
56, fig. 56, fig. 57 ; J.-L DE CÉNI\'AL
'
pour ne?; ;;:?:eas?Xua:;:??i?o?:\?ette coup plus nettement autour d'un espace central. Il inscri- les sont publiées, une seule des incisions pourrait
?- cou ees de large est comparable
à moyenne des échelles fournies par la perspective rabattue, de nombreuses cotes,
Enc Egypte, p. 145-146; A BADAWY, Dessi1'., celui de Medinet Habou (45 est donc difficile Je situer la fonction de ce dessin. être redessinée en supprimant les déformations de
en
tes partiellement en hiératique, partiellement
202-203 coudées). totalité des cotes.
P· fig. 238 D. AR.NOLD
la photographie originelle (fig. 49). Il est impossible
du i::
; ;
S'il s'agit d'un plan préparatoire, il augmente les
Building, p. 8 (n° 8), p. 9, fig. l .3 com-
i 28.]. D. S. PENDLERURY, The City of exprimant des coudées, paumes et
dut, hiéroglyphes et
pris comme la figuration d'un « kiosque- connaissances sur l'urbanisme pharaonique. Akhenaten III the Central City and the dont d'identifier avec certitude un quelconque élément
doigts ont été portées parallèlement aux murs
:

de B
reposoir ", ce qui est peu vraisemblable,
Une tablette de bois stuqué représente une Official Quarters. The Excavatiom at
du palais royal. Cependant, la marque de
l'archi-
des
elles indiquent les longueurs. La comparaison
Thè par M._ BALD, « Représentation de l'espa- Tell el-Anwma during the Seasons 1926-
© architecture difficile à identifier, peut-être un tecture civile amarnienne, qui s'articule autour
!v ce en Egypte Ancienne » dans
BIFAO 90 1927 and 1931-1932, EEF 44, 2 vol.,
cotes et des dimensions du dessin met en valeur le
(1990), p. 59-60, fig. 4. domaine privé (fig. 48)25. La tablette devait être 1951, pl. XXXVI (4-5) ; D. ARNOLD, condi- d'une pièce centrale, est nettement reconnaissable.
fait que ce dernier est réduit à une échelle, à
doublée d'une deuxième car le domaine n'est pas Building, p. 8 (n° 9).
m I a coostrnctioo pharaonique
5 Méthode des architectes

p
L
d
ti
p

,.,,

a
d I encre rouge sur un
prher
le ée et a
d de carnere a Chei h sa· d ',. V, t
d.
te ture ama«: e11nt es: naer at e sag :

probabwmen'. d'one t •er' c"r er.a ... c+e cu

d'une recherche r-termenra re peur une


idée rerr ao ee par a su te
52
Fig. 53. Tombe de Ramsès IV.

a. Papyrus conservé à Turin (Cat n 1885,


Nouvel Empire) représentant une tombe
royale 1dent1f1ee comme celle de
Ramsès IV (XX' dyn.)
Tracé à la règle, rehaussé de couleur, le
plan porte, mscnts en méranque. les noms

des différentes salles et leurs cotes précises


au doigt près. Le dessin mesure 86 par

24,5 cm, correspondant à un peu plus que

te 35 m de la tombe, qui, tous corridors


inclus, s'étend sur près de 84 m.
dt b. La comparaison avec le relevé archéolo-
pl gique du caveau de Ramsès IV (KV2 révèle
que les épaisseurs des passages ont été
m systématiquement supprimées sur le dessin

antique.

0
29. 9,8 x 9,5 cm; Londres BM 41 228.
53
S. R. K. GLA\:\'ILLE,
Working Plan of? « Fig. 51. Élévation, de face (a) et de p rofil [b] d une chapelle portative suspendue dans son naos, tracer sur un papyrus trouve a Gourob et

Shrine" dansJEA XVI (1930), p. 237_ conservé à Londres (UC 27934 N ouvel Empire). Le dessin est tracé en no r sur un quadr·I
,
age exec u tet a enc« rouge L'existence des carreaux rend inutile
239; C. C. Ill, " Ostracon l'insc rip t·ion d e cotes car ils ont pour cote
.
-
C,,, __ ,::
des saints pour une architecture -:
V:,,:-:. S!CLEN .
.

le tiers du canon a l'échelle 1/1 Une sim le mul restituer


p icatron par trois des mesures remarquables permet de
,
p I

l'édicule sur
BM 41 228 Sketch Plan of a Shrine
a un naos à l'échelle entiéere, ICI de 2,20 m de haut, ura-us porteur
repérer les points déterminants de
. .

-
dégasé
:

d'un d s que so aire compris. Une tell't c h ape li l ne pouvant erre faite que de bois, ce papyrus de ='-:·T1L:
l'espace n'est pas asse: rt._'L.:- ::-
I I
__
Reconsidered» dans GM 90 (1986),
reporter dans la réalité sur un
est necessairement à l'usage des ébénistes. les tracés et de les -
p. 71- 77 idem, «Addendum to
; :

la taille désirée. Cette amarnien. La marque de l'archnecrure _ - ::'-:-:c- _.:

quadrillage agrandi à
d'Aménophis IV I Akhenaton est r.._,u:-s: .r :-ce
" Ostracon BM 41 228 a Sketch Plan
of :
..

des échelles
a Shnne Reconsidered» dans GM 94
chapelle peut donc être fabriquée à
niable et le plan, proche de l'agencemen? rr Cl
? .

0 986)' p. 95 W. H. PECK, Drawings s'agit d'un


différentes et variées. En ce sens, il
;

na 127 A. Dessin, p. 205-;06 harem nord d'Amarna, en esr reL,C-?·=--= .r-e


; BADA\X'Y,
aucune chapelle par le
fig. 242a; D. ARNOLD, Buiding, p. 8 (no 10'). Il ne_ s'agit pas d'un dessin préparatoire, mais ces suffire à un maître d'œuvre chevronné pour édifier dessin préparatoire. Cependant, première réflexion. Cette idée est corr 1bL1ree
·.:-ar e
esquisses sont peut-être le téem01gnage d'une naos32 ne pouvant être en
suspendue dans son
.

30. Pour la nouvelle lecture de ces cotes ' la structure Il e11 d ecou
·
ç , .

l e qu un certain nom b re d e
fait que le dessin ne peut être transporte. quil c-r
voir: C. S!MO:-:.-BOIDOT, Matériaux et
.

diiscussion animée entre deux architectes ... nécessairement en bois. Ce papyrus


paramètres et de savoir-faire de base devaient être 32. Pour des liens similaires /1 ceux LJUi
pierre, elle est tracé à l'encre rouge et que les murs ont de Je,.,:+
mais à des
n'était pas destiné à des architectes
outillages, p. 195. C'est par erreur que le
Un tesson de p o t ene, trouve, sur le site de Deir ·

implicites aux professionnels de la construction. Cependant,


nombre hiératique a été lu 17 pour 27. retiennent la chapelle, voir ceux qui arri-
bibliothèque, il a pu nés sans épaisseur, d'un simple trait.
e , B a h an ' montre un reposoir d e barque (fig. 50)29 ébénistes. Conservé dans une
.

ment le naos cl'Akhcthorep (VI" dynas-


·

repré- trois
l'esquisse mesure environ une cL1wJée pur
1

31. Londres, UC 27 934 i et ii '



Un_ papyrus trouvé à Gourob montre les fois. En tout état
Bien que ' enceinte et le reposoir lui -rneme soient C. Z1i:c;LER, Le nwsta-
.

servir de modèle de nombreuses


.
tie) à son traîneau
WM F. PETRIE, " Egyptian Working 1
A •

sentat?ons, de face et de profil, d'une chapelle


:

- coudées et présente indubitablement l'utilisation


D.
carrés sur le d ·
hu J'Akhethetc/J Une clw/Jcllc funéruire Jc
de cause, il rappelle
- s'il en était besoin la
d'un module les travées et les vuisse.iux ont
:

rawings » dans Ancient Egypt (1926), l qui accompagnent la portative enfermée dans son naos (fig. 5 la et b)31. l'Ancien Em/Jire, RMN, Louvre, Paris, été
p. 24-27 S. CLARKE, R. ENGELBACH longueur et lae?:i?euers ?:;e? eux structures imbri- Égyptiens avaient du dessin :

Enc
;

AEM, p. 46 sq., fig. 48 A. BADAWY'' Le tracé est effectué à l'encre noire sur fond de 1993, p. 106. maîtrise totale que les
nettement représentés et les rangées de colonnes
quées in diiquent des pl ans rectangulaires
.

d'architecture. s'alignent sur les murs, les espaces se succèdent


;

33. Notes and News " dans


du ç Dessin, p. 206, fig. 242b quadrillage à l'encre rouge. On reconnaît là la S. CLARKE, «

Saïd, situées à
Dans les carrières de Cheikh
;

dut (6 x 14 cou déees et 17 x 27 coudé 30) Tirois carrés Ancient Egy/Jl (1917), p. 141-142;
technique cla ssique ou, l e carroyage d u support dans l'alignement les uns des autres.
.
J.-L. DE CÉ>;-:.I\'AL, Égypte, p. 145-146 ·

es. .
N. Df:. G. Dr\\'lb, " An Architectural galerie a conservé
de F W. H. PECK, Drawings, ne 128
ont été figurés à l'intérieur d e l' enceinte, de chaque proximité d'Amarna, un pilier de
permet de proportionner facilement le dessin à Des dessins de tombes royales sont également
;

Thè H. S. S\1ITH, H. M. STE\XART, " The Sketch at Sheikh Said " dans Ancient
tracée à main levée à l'en,
côté ' pour signaler , utilisation d e piiliiers entre des
·

une esquisse malhabile, connus par un ostracon et un papyrus. Ce dernier


. .

Egy/n (1917), p. 21-25; A. BAL>A\X'Y,


©? Gurob Shrine Papyrus ,, dans ]EA 70
1
mettre en place. En l'absence de cotes la grille sert 33. Certains ont voulu y recon-
murs bahut . C e p an est clairement un d essin Dessin, P· 193-194, fig. 229-230;
ere rouge (fig. 52) dont,
n'est autre que le fameux rouleau de Turin
1984) p. 54-64 D. AR.'.;OLo, Bui/din"
"'
.
peu
de, référence. En effet, la maille utilis1ée est à
( 1

mais il manque le saint


;
'.
p. 8 (n" 11 ). , D. ARNOLD, Building, p. 8 (n° 12)
preparatoire . Les in diications portées devaient · . ;

naître celle d'un temple,


pres celle du canon à l'échelle 1/3 il est donc
;
aisé D. ARJ\;OLL\ LliB, p. 36, s.v. « Bauplan "·
TIT La constmction pharaoniqne 5 Méthode des architectes

p1
Fig. 54. Tombe de Ramsès IX.
L?
a. Ostracon provenant de la Vallée des Rois
di et conservé au Caire (CG 25184; xxe dyn.
(14 x 83,5 cm). Le dessin, exécuté avec des
ti:
encres noire et rouge et des rehauts de
pt couleur, reproduit le plan d'une tombe
royale identifiée comme celle de Ramsès IX
(KV 6) Les cotes, lorsqu'elles sont encore
visibles, sont toutes des nombres entiers de

di coudées

b. La comparaison avec la tombe réelle


di montre que tous les éléments nécessaires
dE sont présents nombre de couloirs, anti-
.

chambres, salles, logettes et annexes. En


te Fig. 55. Salle à 4 piliers.
revanche, comme sur le papyrus de Turin,
l'épaisseur des passages a été supprimée a. Ostracon provenant de la Vallée des
Rois
,

il n'y a aucun souci de respecter une échel- et conservé au Caire (JE 51936, XIX' dvn.).
le et les cotes annoncées sont pour le li représente une salle à quatre piliers
ég moins fantaisistes. La tombe est en réalité carrés, élément d'une syringe royale.
profonde de près de 80 à 86 m si l'on tient Comme beaucoup d'autres dessins
l'a compte de l'entrée extérieure préparatoires, il est traversé d'une ligne
de symétrie.

b. En comparaison, seule une salle à piliers


au
de la tombe de Séthi li (KV 15) lui
rru malheureusement, la partie inférieure manque donner une épaisseur aux murs alors qu'il n'existe correspond. Conformément à certaines
5m
ainsi que les premières feuilles 34. Dans son état
actuel, seuls restent visibles le troisième couloir et
pas de murs à proprement parler, une succession habitudes, les cotes sont ici indiquées sur le
long côté de la salle par des petits tirets.
r====i=====l
O I 2 3 4

34. Turin, Musée égyptien Cat. 1885 ;


d'espaces ayant été ménagée dans le cœur d'une Des légendes hiératiques indiquent la
R. LEPSILS, " Grundplan des Grabes des la partie la plus intime de la sépulture (fig. 5 3a et falaise Pourquoi rehausser de couleurs un dessin
? longueur et la largeur.
te1 Ramses IV in einem Turiner Papyrus »
b). Comme le dessin, tracé à l'encre rouge, à l'en- préparatoire ? ; Fig. 56. Cour péristyle. Ostracon de Dra 55
de dans A.bhamllungen der komglichen
Akademie der 'i>?issenschafcen ?u Berlin, ere noire et rehaussé de couleurs, est préservé sur - l'erreur de cote est une faute de copie (confusion Abou el-Naga provenant de la tombe du
pu A un peu plus de sa moitié, il est possible de restituer grand prêtre d'Amon Ramsès-Nakht
1867 ; H. CARTER, H. G.ARDl'\ER, entre des signes hiératiques proches, quand ils sont
me " The Tomb of Ramesses IV and the
la portion inférieure manquante, bien qu'aucune
(XX' dyn.) Au moment où les aménage- Un autre éclat de calcaire montre une portion
tracés hâtivement comme le « 5 » et le « 10 »). Le ments extérieurs ont été restructurés, la
Turin Plan of a Royal Tomb » dans
de couloir de tombe, traversée par une ligne de
]EA IV (1917), p. 130-158; S. CLARkE, ligne de symétrie n'ait été figurée. Les salles sont papyrus de Turin ne serait donc pas un dessin deuxième cour a été dotée de colonnes
pour en faire une cour péristyle Au symétrie (fig. 55a et b) 36. Une seule pièce est visi-
R. El\GELllACH, A.EM, p. 48 sq., fig. 49; représentées en enfilade, cernées par un double préparatoire mais un relevé après exécution. La
A 235-239
B.ADA\X'Y, Dessin, p.
trait ; les portes sont exécutées en perspective
contraire de ce dessin, seules sept colonnes ble, bien que s'amorce la suite de la sépulture ; il
précision des chiffres cvt un autre argument: si l'on
;

ont pu être dressées sur les côtés libres


J. CER ..'\'i,
Valin of che Kings, p. 23- s'agit d'une salle à quatre piliers, typique des
34; I-L. DE CÉ'\I\'AL, Égypte, p. 145; rabattue et composées d'un linteau soutenu par conçoit que le.., É.L,ryptiens ont tenté d'appliquer des d'ouvertures car l'écart entre les bases
A aurait, sinon, été insuffisant de 60 cm tombes royales thébaines. Sur un de ses longs côtés
K. KITCHE'\, Ramesside Inscripuons, deux piédroits sur lesquels sont fixés les vantaux mesures simples, il est probable qu'il s'agit de
VI'2 (1982), n° 44 A, p. 58-60; environ, contre les 80 cm que l'on observe sont répartis des séries de tirets quatre puis deux
:

fermés par des serrures. I'ensernble est accompagné nombres entiers de coudées, ce qui n'est pas le cas. puis un groupe partiellement effacé dont deux
\Y!. H. PECK, Drawings, n° 129; finalement.
E. HOR'\l':\G, Zurn Turiner Grabplan de légendes qui fournissent le nom des pièces mais Un dessin après exécution de la tombe se justifie
traits subsistent, puis deux. Le dernier groupe a
" »

dans Pyrnmid Studies and Ocher Essays également leurs cotes, exprimées en coudées, d'autant mieux si l'on rappelle que le même papy-
presemed to L E. S. Edwards, EES occasio- disparu dans une cassure qui a également affecté
paumes et doigts. La précision dans le détail est rus consigne, au dos du plan, les dimensions d'une
nal Publication n ° 7, Londres, 1988,
une légende parallèle au mur long « longueur : :

p. 138-142; D. AR..'\OLD, Building, poussée jusqu'au rendu du gebel dans lequel la autre tombe royale, plus tardive. Le relevé aurait représen-
p. 8 (n° 13), fig. 1.5. En dernier lieu,
18 coudées». Il est évident que les tirets
syringe a été creusée. Malgré la qualité d'exécution, été fait sur ostracon puis recopié. appliquer aux
E. HOR..'-.;U'JG, Zwei Ramessidische Kônigs- tent le nombre d'unités de mesure à
le dessin n'est pas à l'échelle des cotes. Les dimen- De fait, un autre plan de tombe royale, tracé sur côtés des piliers, en
grèiber IV und Ramses VII,
: Ramses espaces entre les piliers et aux
Theben Band 11, Mayence, 1990, p. 28- sions fournies par ce papyrus ont été vérifiées et un éclat de roche, est connu (fig. 54a et b)35. La 56 quatre. Cependant, la somme
alternance deux et
31 (" Exkurs Zurn Plan und zu den
concordent avec celles de la tombe de Ramsès IV tombe elle-même est complète et le premier attendue serait de 16 et non de 18 coudées. La
:

Ma?en der Graber »).


dans la Vallée des Rois, à de rares imprécisions près.
35. Calcaire,14 x 83, 5 cm Le Caire,
couloir, aux marches interrompues en leur centre largeur de la salle a, elle aussi, été cotée grâce au
Une seule donnée s'écarte nettement de la réalité
même système de tirets mais ils sont aujourd'hui
;

Musée égyptien CG 25 184; G. DARESSY, : par un plan incliné, est visible. Elle est représentée
une salle d'un peu plus de cinq coudées est annon-
" Un plan égyptien d'une tombe
royale » avec le même degré de précision dans l'enchaîne- largement effacés. Une seconde légende, parallèle à
dans Revue Archéologique (Paris, 1898), cée comme devant mesurer dix coudées. Deux ment des espaces. Une ligne de symétrie traverse « largeur: 15 coudées».
p. 235-240; G. Ü.ARESSY, CGC la largeur, indique :

11°
25 00 I -25 385. Oscraca, Le Caire,
interprétations sont possibles : l'ensemble des salles par leur milieu leurs parois 36. 25 x 19 cm; Le Caire, Musée égyp- N. Reeves a pu identifier la tombe royale dont les
1901, p. 35, pl. XXXII; S. CLARKE,
- le papyrus est un dessin préparatoire, ce qui est ;

sont figurées par un double trait. Comme le plan tien,JE 51 936; R. E'Jc;EI..R.·Vïl, "An dimensions de la salle à quatre piliers correspon-
peu probable. Le plan qu'il supporte est incontesra- Architect's Project from Thebes » dans Cependant, les cotes ne sont pas très fidèles, l?ü?
dent le mieux à celle du croquis ; il s'agit de celle
R. ENGELBACH, AEM, p. 51, fig. 50;
précédent, celui-ci est exécuté à l'encre noire et
s'en faut. Il est notable que le dessin soit reste
A BADA\X'Y, Dessin, p. 242-244, fig. 304 ASAE XXVII (1927), p. 72-75; st
;
blement celui de la tombe de Ramsès IV et il n'est rouge et rehaussé de couleur. En revanche, les de Séthi II. Cette esquisse est clairement
un dessin
J. c'.: ERNY, Valley of che Kings, p. 23- 34 ;
S. Ci..t\RKE, R. ENl,ELBAU I, AEM, p. 51,
frais alors que les légendes sont si mal
conservées.
J.-L. DE CÉ'\JVAL, Égypte, p. 146; pas question de reproduire plusieurs fois cette
verrous des portes n'ont pas été figurés, de même fig. 51 A. BAI\A\X'Y, Dessin, p. 194, beau- préparatoire et ce d'autant plus clairement qu'on
;

En effet, l'encre noire survit habituellement


Enc \Y!. H. PECK, Drawings, n° 130; tombe-là , or, l'emploi du papyrus indique une fig. 231 E. BRL'N'JER-TRALIT, Die alcùgy/)-
déceler les tâtonnements de l'architecte.
qu'est absent le gebel dans lequel la syringe est peut y
;

du p J.-P. CORTEGGIANI, /..'.Égypte des pharaons der


usclien Scherbenbildcr (13ildoscraka)
coup mieux que l'encre rouge et la couleur. _Cett.e
volonté de conservation et de production « en Ce ne sont probablement rien d'autre
égale-
creusée. Quelques légendes accompagnent l'en- mscn-
curiosité conduit à se demander si les cotes
au Musée du Caire, Paris, 1986, n° 90, drntschen Museen und Samml1mgen,
du te
p. 141-142; K. A série». De plus, au recto du même document, se Wiesbaden, 1956, ment que des tâtonnements d'architecte qui
KITCHEN, Ramesside
semble. Bien qu'elles soient assez effacées, on p. 121, n. I ;
En ?e
tes s'appliquent effectivement au plan figu?é.
de R
trouvent les dimensions d'une autre tombe royale retrouvent sur un ostracon supportant le dessm
Inscriptions, VII/12 (1989), A 52, p. 378- C. N. REEVES, « Two Architectural
Thèl 379; D. ARNOLD, Building, p. 8 (n° 14);
distingue encore le nom des salles et leurs dimen- Drawings from the Valley of the Kings » l'état actuel de la connaissance de la Vallee des
©M C. Rossi, The Plan of a Royal Tomb on
dont Gardiner pensait qu'il s'agissait de celle de
sions, exprimées en nombres entiers de coudées. La sur la fonc- d'une porte de tombe royale. Dans l'alignement
Rois, il est impossible de se prononcer
" dans Cd'E LXI/121 ( 1986), p. 4 3-49 (en
O. Cairo 25184 » dans GM 184 (2001), Ramsès V NI, ce que E. Hornung a pu confirmer.
tombe de Ramsès IX est la seule de la Vallée des particulier p. 47-49, fig. 2-4); d'un escalier aux marches interrompues par un
p. 45-53. Enfin, il demeure des incohérences 0. ARNOLD, Building, p. 8 (n° 15). tion de cet ostracon.
pourquoi
:
Rois qui corresponde au plan de l'ostracon.
m I a coostrnction pharaonique
-- 5 Méthode des architectes

Fig 57a. Ostracon de terre cuite acheté à


p Dra Abou el-Naga en 1911 et conservé à
L Paris (Louvre, AE/E 23554, Nouvel Empire).
li s'agit d'une lettre par laquelle l'auteur
di
passe commande de quatre fenêtres à ilt1?1;:??:\i
ti claustra : Nakhtimen I
Fais-(en} quatre de
.·.

cette sorte, précisément. Vite, vite I pour


p1
demain. Je fais que tu les connaisses. Suit
le dessin du modèle commandé accompa-
tdr'if\?.?. 0H11??1 .?:J.,_(;
.

gné de ses cotes


hauteur .
: largeur :

cinq paumes et deux doigts.


quatre paumes, J7?'2:';Lt_/'/."":·L(l·{i?
di lettre ci-contre
11
57b. Bien que la se réfère
di sans doute à des fenêtres à claustra de bois
destinées à une maison privée de terre
dt crue, cet exemple en pierre de la grande
te salle hypostyle de Karnak montre comment
les claustra permettaient à la fois de clore
une ouverture et de laisser pénétrer le jour
tout en diminuant sa luminosité.

ég (Ramsès li ,
XIXe dvn.l. Fig. 58. Temple ramesside
d'Héliopolis/Tell el-Yahudiyeh.
l'a
a. Socle en quartzite d'une maquette
re de l'entrée du temple (Brooklyn
Museum 49183; 28 x 87,5 x 112 cm;
aL règne de Séthi 1er (XIXe dyn) De part
m et d'autre de la rampe axiale ont été creu-
savoir, cet autel n'est pas une étude pour un édifice
sées les encoches des ti nées à recevoi r les appliquaient, pour ces paramètres, des cotes stan-
éléments en élévation amovibles.
dards, apprises au cours de leur formation. à construire en grandeur réelle ; c'est un accessoire
37. S. CLARKE, R. ENGELBACH, AEM,
p. 51, fig. 52; A BADAWY, Dessin, p. 195,
éléments manquants exécutés
b. Les
Pourtant, rien de tel ne se laisse reconnaître jusqu'à de culte fonctionnel et il ne peut être considéré
en matériaux rapportés ont été resti-
te fig. 232; C N. REE\ES, dans
présent. Il est vrai, cependant, que l'écart entre la comme une maquette, même s'il rappelle, par son
?la? incliné, se trouve un chambranle auquel sont que I'ostracon se fait l'écho. Il présente huit colon- tués sphinx, statues, obélisques, môles
Cd'E LXI/121 (1986),
existence, que les Égyptiens maîtrisaient la tech-
:
p. 43-46, fig.
de conception et l'exécution d'un projet peut prendre
1 ;

D. ARNOLD, Building, p. 8 (n° 16). fixes deux vantaux fermés par leurs verrous". nes sur chaque côté (en comptant chaque fois d'une avant-porte à linteau brisé et à deux

pu Un plan sur papyrus, daté du début de la XIXe battants dont les crapaudines basses sont
des proportions qui troublent la vision des choses nique du modèle réduit.
38. I. MOLLER, « Plan für einen Tempel c?lb, .Jes angles). Comme souvent, une légère visibles sur le socle.
Seul, le modèle miniature d'une tombe royale,
,,

nu dans Festschrift Ame Eggebrecht zum 65. dynastie, offre d'intéressantes comparaisons bien distorsion entre l'intention et l'exécution s'observe aux yeux de l'archéologue moderne Le faible !

Gebimstag am 12. Marz 2000, HAB 48 qu'il soit en très mauvais érat ". Provenant proba- nombre de dessins reconnus comme préparatoires, daté de la fin du Moyen Empire et trouvé dans le
puisque, Jans la réalité, seules sept colonnes ont pu
(Hildesheim, 2002), p. 67-69, pl. 18.
b?ement de Thèbes, il n'est inscrit que sur une face parmi les croquis architecturaux, ne vient pas temple de la Vallée du complexe funéraire
être installées sur les flancs Je la cour alors que les
39. Turin, musée égyptien, 2 682
ou apparaissent les contours d'une architecture étayer l'hypothèse d'un usage extensif de docu-
d'Amenemhat III (XIIe dyn.) à Dahshour, ressem-
Jeux autres côtés ont bien reçu huit supports,
;

ble véritablement à une maquette (fig. 59)45. Il


H. RICKE, « Ein Inventartafel aus
Heliopolis im Turiner Museum ,, dans p?usieurs portes, et des inscriptions où se lisen; ?uatre Je chaque côté Jes passages. Les propor- ments aptes à faciliter le chantier de construction.
ZAS LXXI (1935), p. 111-133; diverses dimensions dont celles d'une chap e,11 e. Cependant, la diversité qu'offre ce faible corpus montre les différents couloirs et salles de la sépul-
tions entre le dessin et l'édifice sont à peu près
, ture. Cependant, les couloirs ont été raccourcis
conduit également à l'optimisme, dans la mesure
S. SCHOTT,« "Jahr 15" am Rande einer
C ernees d e noir, les portes sont peintes en blanc et respectées.
Inventartafel aus Heliopolis » dans
à pour s'accorder avec les dimensions du bloc dans
Festschrift Ricke (BABA 12 leurs, vantaux en jaune. I' extérieur des murs est On peut enfin ajouter à cette liste le dessin où il illustre toutes les capacités des Égyptiens
lequel la maquette est fabriquée. Si des détails
( 1971),
Wiesbaden), p. 65-73; O. ARNOLD ' cerne par un pointillé sur fond plus sombre qui représenter, coter, réduire à l'échelle, etc.
Building, p. 8 (n° 4), p. 9 et n. 6.
d'une colonne lotiforme, traversée en son milieu importants sont figurés, comme le bloc coulissant
rappelle la montagne telle qu'elle est évoquée sur le par une ligne Je svmétrie'' ' ou le «bon» d'une situé en face de l'antichambre et le système de
Les maquettes
40. D. POLZ, « An Architect's Sketch 43. Trouvé à Tel! el-Yahudiva
papyrus de Turin illustrant la tombe de Ramsès IV commande Je quatre fenêtres à claustra, accompa-
;

from the Theban Necropolis » dans 28 x 87,5 x 112 cm; Rrooklyn Museum, fermeture de la salle du sarcophage, les dimensions
MDAIK Ce pla? pourrait donc représenter un des nomb- gné d'un dessin et Jes cotes du modèle demandé n'est
ne concordent pas avec la réalité. Ce modèle
53 (1997), p. 233-240, pl. 33. acc. n 49.183 S. CLARKt, ;

reux speos de Ramsès II. R. ENCJELBACH, AEM, p. 59-60; Il ne semble pas que l'utilisation de
modèles
41. Ostracon calcaire ; 21 x 16,5 cm
de ;
(fig. 57a et b)42. Le premier n'est probablement A. BAlîA\X'Y, « A Monumental Gateway
projeter des formes architectura- donc pas une maquette au sens actuel du terme et
Paris, musée du Louvre E 14 315. Le plan d'un ensemble cultuel héliopolitain qui qu'un exercice d'écolier, le second s'adresse plus réduits servant à On l'a comparé à
for a Temple of King Sery I » dans
l'époque ptolé- sa fonction précise reste obscure.
les ait été courante en Égypte avant
.
B. BRUYÈRE, Rapport 1929, FIFAO VII,
figure au verso d'une dalle de pierre inscrite sur ses probablement à un menuisier qu'à un sculpteur, (New York, qu'il était proba-
un « objet de démonstration»,
Miscellanea \Y/ilbourimw 1
ce
no 3
p. 30, fig. 9, exemples
maïque et romaine. Pourtant, quelques
J. VANDIER o'ABBADJE '
deux faces, ?'est pas un dessin préparatoire mais le
;

1972), p. 1-23; D. ARNULL\ Building, p. 9


Catalogue des ostraca figurés de Deir el- mais l'un et l'autre confirment derechef l'aisance maquettes d'ar- blement46.
qui sont parfois tenus pour être des
et n. 8 D. ARNULl\ L:1B, p. 165,
support de mventaire des biens du ternple".
Certains éléments architecturaux isolés sont
;
Medineh, DFIFAO II/I, 1936, no 2 701 1
avec laquelle les Égyptiens maniaient le dessin s.v. «Model!». extrêmement
p. l45, pl. XCI; WH. PECK, Drawings:
Un ostracon, découvert en 1996 à Dra Abou el- chitecte ont été retrouvés. Ils sont
125
; Un siècle de fouilles françaises en
J'architecture. 44. Calcaire, 98 x 118 cm Caire, quartzite également connus mais il ne semble pas qu'ils aient
rares. [ un est constitué d'un socle en
?o ; Le
Naga (Thèbes-ouest) dans la tombe K93 . 11 vient s'agit
jamais fait partie d'un complexe plus vaste. Il
.

Egypte 1880-1980, École du Caire, musée Le point commun aux rares dessins, tous des Musée égyptien, JE 65 041 M. SALEH,
' ;

temple d'Héliopolis il est daté


du Louvre, 1981, n° 283, p. 263. augmenter le cor pus d e dessms d ' architecture .
H. SoL:RUl'ZIA/\i, EgyJnian Museum Cairo, figurant l'entrée du ;
mi-hauteur dont l'intérêt
plans, à avoir été qualifiés Je dessins préparatoires, n° 165. 1er (XIXe dyn.) et sa fonction est de colonnettes coupées à
(f 16). La tombe présente une partie creusée du règne de Séthi
semble résider essentiellement dans l'étude
42. Terre cuite, 16,4 cm cm; dig. de la
x 14,6
est le fait qu'ils portent Jes cotes. Pouvaient-ils éléments
Pans, musée du Louvre AE IE 23 554 ans e roc, et, l'extérieur, en façade, deux 45. Calcaire, D. ARNUU\ Building, p. 9- incertaine (fig. 58a et b)43. Il manque les chapiteaux47 ceux-ci sont de type
cours suffire, à eux seuls, à permettre aux bâtisseurs de sculpture des
;
:
R. WEILL,« Monuments égyptiens ,à et n. 9. nécessairement existé
divers. VII une épure de stéréotomie
ouvertes separees l'une de l' autre par un pylône
mener à bien leur tâche ? Certainement pas, car il
10
verticaux mais ils ont composite, type apparu tardivement48.
:

46. subsistent en creux dans le


D. ARNOLlî, LlB, p. 165,
puisque leurs négatifs
.

dans une pièce de correspondance du massif taillé dans la rochet? p ro b a bl ement creusee ,
Tous ces modèles ont-ils correspondu à
un
' ·
manque toujours, sur ces plans, les cotes des s.v. «Model!».
est l'autel privatif prove-
Enc
Nouvel Empire» dans RdT 36 (1914), a a fm de la Deuxième Période
1
Intermédi aire,
.
socle. Un autre exemple besoin de définir le monument en trois dimensions
p. 89-90, pl. V (2) A BADAWY, Dessin, hauteurs et de quelques détails comme l'épaisseur 47. Paris, musée du Louvre (inédits), et el-Amama.
du p. 134, fig. 159
;

cette tombe a été remp oyee ,


pour e grand prêtre des passages, sans parler du fait qu'il fallait parfois aussi: D. ARNOLI\ Building, p. 47, n, 60, nant de la maison de Panehesy à Tell pour le montrer au roi, commanditaire, ou
expli-
se présente
i;: 1
Naissance de l'écriture 1
il
Mesurant environ un mètre de haut,
;

dut, cunéifonnes et hiéroglyphes, Galeries


,

d' A mon Ramsès-Nakht, attesté de 2.27 (New York, ceux qui devaient l'exé-
l'an 1 d e tenir compte de déclivités. Soit d'autres docu-
fig.
voué au culte quer ses caractéristiques à
de B Nationales du Grand Palais, 7 mai-9 août Ramsès IV à l'an 2 de Ramsès IX La d ., MMA acc. n° 12.182.6). comme la façade d'un temple cuter ? Cela paraît peu probable dans la mesure où
Thè 1982, Paris, 1982, p. 283, no 235; euxieme ·
ments, des coupes ou des élévations, venaient môles du pylône enca-
cour' dans cette nouvelle occupation, a été 48. Selon D. ARNOLD, LlB, p. 127-128, solaire44. Sur chacun des constructeurs de
©N D. VALBELLE, Villes et campagnes de l'Égyp- dotée compléter les plans - ce que l'existence du papyrus Kornposit-Kapitell », ce rype appa- brisé, le couple royal ils ne permettaient pas d'aider les
d e, colonnes sur tous ses côtés pour
s.v. «
drant une porte à linteau Tout au plus, offraient-ils la
te ancienne. Documentation photographique
être transfor- de Gourob laisserait supposer, bien qu'aucune autre raît à la XXVI" dynastie mais ne devient
Autant qu'on puisse le manière pratique.
n° 6 080, décembre
1985, p. 15, no 3. mee en cour péensty e. C' est de cette modif
·

florissant qu'avec l'époque ptolémaïque. amamien célèbre le culte.


élévation cotée n'ait subsisté -, soit les architectes
.
1
icanon
m ra canstrnctian pbaraaniqi1e S '\L't:thode desarchitectes. _

de calculer une opération aussi complexe,

?
pl comme -------?oc ,1"-"------------·;
L,
leferait un ingénieur aujourJ'hui5L?.
Compte tenu du très tnible nomhre de
?
I

modèles
di
I

réduits d'architecture conservés, on est en I


?-------
droit de 1

ti: se demander si les maquettes ont vraiment


joué un I

pl rôle dans la genèse des projets de construction. I

Il I

est certain, en revanche, que des assemblages


en I

vraie grandeur éraient simulés, afin de


résoudre,
di par approches successives, des difficultés technolo-
di giques majeures comme la pose de dalles
de
couverture « en chevron », par exemple. En effet,
dé ·::·_
··· ..
. · ·.· l'existence de marques d'appareillage sur de tels
te
éléments prouve que le nwnuge était effectué en
.·.:.·.: atelier, annoté puis démonté pour être trnnsroné
sur son lieu d'érection définitif où les marque,
ég permettaient de retrouver la place de chaque
l'a partie 11.
re
au Qt ientation,
implantation
et nivellement
te:
Dans ce dornain«, très peu
de
.

·:.·.·.·.
d'inforrnations ont, jusqu'ici, été
pu recueillies à propos des temple.
me et édifices royaux du Nouvc.
Empire, peut-être du fait que la
plupart d'entre eux, dam la
Fig. 59. Modèle en calcaire d'une tombe
région thébaine, ronr avant tour
,,, l'objet d'études épigraphi4ues et
royale inconnue trouvé dans le temple bas ·.·.·. . .

... .. ·.:·· historique». Sou,-cnt presque


·
de pyramide d'Amenemhat Ill à
la
....
Dahshour [XW dvn.). Seule
des couloirs et des salles de
la disposition
·

.
...
·.·.·. ,, complets, ce n'est qu'à l'occa-
sion - fort rare - de démontages de
la sépulture
centre, était défini puis-
a

été scu ptéeI


Let tre à
leurs structures que les caractères 55. k L!ix coudées, à condition de
··.· ...
principaux de leur implantation peuvent 't iri?t,ntLilement et non en
être relevés. On trouvera quelques éléments 1 • ( 'e savoir faire n'est
·.·.·:·.·.··.
complémentaires sur ce point au chapitre trai- \ f oven Empire, mais

tant Jes « fondations » mais les questions relatives t it ., É1:-,.,vptiens ont


49. jo. GOL\'I\:, J.-Cl. GOYON,
1

l' i du Nouvel
à l'exactitude ou non des orientations connues
,.,
Bâtisseurs de Kamak, p. 131-13 7.
, c
50. M. AZIM, J.-Cl. GOL\'I\:, « Étude demeurent encore sans réponse. rau t e d'études
.1

technique de l'ahattage de l'obélisl.jue 1L tots pour


adéquates conduites par des spécialistes.
ouest du VW pylône de Karnak ,, dans possibilité de tester l'effet esthétique de certains rtcr, dans
Kamak VII (1982), p. 167-180 et
La référence aux époques antérieures, mieux
choix ou la cohérence des volumes par rapport I ur- de
B. CATOIRE, « Évaluation par le
calcul au abordées Jans le passé, est de ce fait indispensable.
plan. Il se pourrait, dans certains cas, qu'ils ,,r,., de
des efforts de traction .. » dans aient eu De nombreux auteurs ont souligné l'extraordinaire
Kamal: VII (1982), r- 181-202. une valeur symbolique. À la période gréco- , )11 t
précision de l'orientation de la grande pyramid? ?t •,ne
51. Cf. infra, p. 99, n. 95-98 p. 313 romaine, le rite de « dédier la maison à son maître »
; ;
le recours pour cela à des instruments de visee
r- 323, encadré « mise en place des che- s'effectuait-il sur un modèle réduit du temple, 61. - Hc,k , 111, 1
l
un , ,
astronomique 57?. D e merne, a ete rernarq uée l'éron-
·
A
vrons » et n. 168. .·, · 'tclllll1 tl
seul élément architectural, pylône ou I Il
52. État des questions R. naos, suffi- riante planéité de la première assise de ce m?nu- :x- _ .. - ·
__ ,;:.·,·c lJLI 1, 1 ,
:
STADELMANN, sant le plus souvent à évoquer l'ensemble - 'c·· · · · ,· 19?? f?·
Die P:vrnmiden vun Giza, Graz,
/!,Yl!/3e11 ? Il est ment53 ou encore la régularité de son plan et, dune •t°'cr

Enc 1990, r- 50-258 D. AK"JOLD, LliB,


2 également à supposer que la résolution de -·c· _ ? :;. _ vcldnJc m,;
·
_
;
problè- manière générale, celle des grandes dimensions_ de '-:;-·.- -"C· ,· ,her 19>
du
p. 180-182, s.v. « Orientierung », avec mes techniques aussi compliqués que
p
hihliograrhie. l'érection des ces édifices54. Avant de commencer la construction >- ? ? : : ; _: 42 kn r
--
dut, obélisques49 a été obtenue à l'origine
de façon prag- proprement dite, il fallait définir le périmètre d'em-
53. R. STAOELMA\:\:, op. cir., p.
de R 252; matique grâce à des simulations
Thèl D. ARNOLD, Building, p. 13 et n. 35. faites sur prise du futur bâtiment, l'orienter et le niveler. Ces 62. :_ .\i- , '
Bm1wr.
maquette. Il est certain que les Tr: u1.,·
©w 54. O. A1t'JOLD, Building, p. 13-14.
connaissances opérations permettaient d'obtenir une plate-forme
mathématiques :._._,_: Ili ""' P:,,.1r ...
de l'Antiquité ne permettaient pas sur laquelle pouvaient être mis en place les
5 Méthode des architectes
m Ta canstmctian pharaaniqne

p Fig. 61. Possibilité de nivellement M


IE:
--- - - - - - - - - - - - - -c - - - - - - - - -- -¥- - - - - - - - - - - - - -Ao- -«- - - - - - - - - - - - -1
,1e,

L d'une plate-forme de fondation sur un 4 I


I
I

sol rocheux. Une règle (R) est installée sur I


I

/
un support quelconque, ici une petite table.
I
.

Un fil à plomb permet de repérer le point


ti I

de référence P1 de la table. L'horizontalité


p de la règle est assurée par le scribe
de du niveau (NJ Le scribeeffectue un
1 à l'ai-

/ / / »:
»:
I

/
2

/
I

repérage visuel à travers une petite fourche


installée au bout de la règle et similaire à

tient
P2
une fronde-bay.
Je

et
scribe
sa
J La
li vise la mire (M) que
mire est placée au point
verticalité est assurée par le fil à / / / Fig. 62. Nivellement des déclivités.

le
a. Comme l'a repéré D. Arnold,
nivellement des pentes était maîtrisé,
à l'aide de
plomb (F) Le scribe 4 enregistre le résultat au moins au Moyen Empire,

de la visée. En multipliant les visées à partir bornes marquées d'une croix et espacées
du point P1, c'est-à-dire en ne déplaçant de dix coudées.

que la mire, on peut s'assurer que tous ces b. li est imaginable que la déclivité des
2
points sont au même niveau que P1• Si tel tombes creusées dans le rocher ait pu être
n'est pas le cas, on creuse le sol au pied de contrôlée selon un procédé similaire, bien
la mire jusqu'à ce que les niveaux coinci- qu'on n'en ait pas trouvé trace. Puisque le
déjà trop creusé, on peut
62a

?·· percement se faisait en escalier, des pla-


dent Si le sol est

combler la cavité. Dans le cas de pyramides fonds vers les sols, il est plausible que les
dont le noyau central n'est pas fait de «bornes» aient été des zones dressées au
blocs appareillés mais constitué d'un plafond, éventuellement marquées de croix.
mamelon rocheux, la méthode a pu per- L'écart de dix coudées aurait été mesuré
mettre de déterminer la hauteur des blocs entre les fils à plomb suspendus sous les
àfournir pour compléter l'assise dont le repères. Ces marques - si elles ont existé -
rocher naturel formait le lit d'attente, à étaient vouées à disparaître avec la finition
condition que cette hauteur n'excède pas des surfaces pour l'exécution des décors.
celle de la mire.
te Fig. 63. Disposition des lignes de nivel-
lement, tracées en rouge sur les assises
de P1 orientales de l'angle sud-est du noyau de
pl x??????????(t?====?,?3???????????)(2 p
la pyramide de Neouserrê (Abousir, V' dyn.)
Elles sont espacées d'une coudée Un trian-
R
gle pointé vers le bas, ainsi que la cote cor-
respondante, accompagnent le plus sou-
vent le trait. Ces nivellements étaient desti-
nés à guider la mise en place des blocs de
assises de brique aurait été soigneusement nivelé à portent Jes cotes exprimées en coudées qui impli- revêtement. La septième ligne est accom-

la hauteur voulue pour la cour puis les caissons pagnée d'un triangle dont l'intérieur est
quent que leur niveau Je référence est déjà situé à poché en rouge.
auraient été remplis de déchets de taille et de sable quarante-Jeux coudées au-dessus du niveau du sol.
et les premières dalles, formant plate-forme de Bien sûr, ces cotes ne sont pas accompagnées de
puis-
fondation, posées sur cet ensemble. l'expression « au-dessus Ju nefernu », mais elles
4m
pavés, mesuré de centre à centre, était défini
qu'il est toujours de dix coudées, à condition de
Il est rare que les traces des nivellements préli- impliquent que, Jans les questions de nivellement,
mesurer cette distance horizontalement et non en
minaires, effectués à partir d'un niveau de réfé- qui accompagnent la fondation mais aussi l'éléva-
suivant la pente (fig. 62a). Ce savoir faire n'e?t
rence, dit « niveau zéro » ou « neferou » dans la tion Ju monument, il y a très probablement eu des
terminologie pharaonique, se laissent encore reports de niveau Je référence et ce, dès la fin de la soutenu par des preuves qu'au Moyen Empire, mais
comprendre, soit que l'achèvement du bâtiment les IIIL' dvnastie'". Dans les marques de constructions, il donne une idée de la façon dont les Egyptiens ont
peut-être mesuré les tombes thébaines du Nouvel
63. NGF: Nivellement Général de la
France, dont le « point zéro » est le ait fait disparaître, soit que l'état de destruction de le neferou peut apparaître seul ou dans les expres-
niveau de la mer. l'édifice ait perturbé la cohérence des indices. Ce sions « au niveau zéro», « au-dessus/tant de Empire malgré les déclivités (fig. 62b) ·

fois pour
.

64. Cf. infra, « niveau zéro» ne doit pas être systématiquement Le nivellement n'était pas effectué une
p. 94, n. 71.
coudées au-dessus du zéro», « au-dessous du zéro»
65. Pour des exemples, voir compris comme le niveau du sol plus que LE toutes au début de la construction. En effet, dans
: Z. GONEIM, ; (fig.67f et g)65. les murs de
Horus Sekhem-Khet, p. 4, fig. 8 ; niveau zéro, il faut le comprendre comme UN les bâtiments de l'Ancien Empire, où
Malgré le faible nombre d'indices et la difficulté revêtus de parements de
ca lcaire ont souvent été
M. VERNER, Baugraffiti Ptahschepses,
niveau zéro. En effet, il s'agit d'un niveau de réfé- habituelle de leur interprétation, D. Arnold a mis ,
p. 173-175; L. BORCHARDT, Das
grantit e, les parois des salles inac l.ievces sont
Grabdenkmal des Kiinigs Sahu-re' I der rence à un temps donné. Mais, selon l'état d'avan- en évidence ce qu'il convient d'appeler des ,
couvertes de lignes horizontales espacees d' ?ne
:

Bau, Ausgrabungen der deutschen cement du monument, il peut être modifié et « bornes de nivellement ». Il s'agit de dalles de opera-
Orient-Gesellschaft in Abusir 1902-08,
reporté à un autre niveau pour plus de commodité, coudée (fig. 63)67. Il est clair qu'une telle
vol. VI, Leipzig, 1910, p. 90-91; calcaire carrées dont la surface est marquée d'une devait prendre un
non, dont la mise en place
.

L. BORCHARDT, Das Grabdenkmal des un peu comme il est possible à un moment donné croix au centre66. Insérées dans le pavement au aux d' ?ne
Konigs Nefer-ir-ke-re', Leipzig, 1909,
d'une fouille archéologique, de se référer à un certain temps, permettait _cons?ruct?urs,
pied des murs, elles permettaient de déterminer afin qu elle puisse
Enc
p. 55 ; L. BORCHARDT, Das Grabdenkmal
certain niveau NGF puis, lorsque les couches 63 pa rt ' de déraser la dernière assise
des KonigsNe-user-re', Ausgrabungen der facilement la hauteur de celui-ci. Ces pavés sont éventuellement recevoir un plafon d et, d' aut:e
du p deutschen Orient-Gesellschaft in Abusir fouillées sont beaucoup plus basses, faire placer un
dut, connus au complexe funéraire de Montouhotep 67. Par exemple, la salle 10 du temple
part, de faciliter la mise en place de? blocs de reve-
1902-04, Leipzig, 1907, p. 155; de n?ires et
de R W M. F. PETRIE, Medum, pl. VIII et
point plus accessible pour l'établissement des (Deir el-Bahari, XIe dvn.). Ils pouvaient également funéraire Jc Mvkerinos G. A. REISNER,
;
bornes pouvait être déterminée à l'aide tement. E n effet les lignes de nivellement ont
Thèl aussi D. ARNOLD, Building, p. 17 et nouveaux relevés graphiques 63. Dans un cas, le permettre de marquer des déclivités. En effet, des
Mycerinus, pl. XI (xix).
de chevalets réglés à l'horizontale. "" des niveau?
1' ,

blocs ont
, ,
ete
.

mis en
disparu aux endroits où ces
:

©w n. 63, 66. niveau de référence est progressivement déplacé 68. Couloir du temple funéraire de , le même principe que celu
bornes semblables ont été remarquées dans le 13
fil à plomb (selon œuvre68.
Mvkerinos G. A. REISNER, Myccrinus, entre deux
66. vers le haut et, dans l'autre, vers le bas. À la pyra-
passage de la pyramide de Sésostris I" (XIIe dyn.). ?lustré à la fig. 61) mais encore, l'écart
;
D. AR..'.;OLD, Building, p. 14 et
plan Il.
n. 39-41. mide de Meïdoum, certaines lignes de nivellement
Non seulement la différence de hauteur entre deux
m ra caostrnctiao pbaraaoiqiie
--- 5 Métbade des architectes

Les lignes de rnvellement, abondantes


sole de fondation du
de la IIIe Fig. 65. Au temple de Millions
Fig. 64. Sur la
p XIX" dyn.). une
à la Vil' dvna-t ic. am'>1 bien dans les construction d'Années de Ramsès li (Ramesseum
Ramesseum (Ramsès li ;
;

L porte disparue a pu être restituée grâce au royales que privées, ne sont plus repérées par XIX' dyn.l, un tracé circulaire incisé
la sur les bases de colonnes est destiné
tracé incisé.
d suite, pas même .iu Moyen Empire où à régler la pose des tambours.
d'autres
ti 1;rocédés sont connus. Or, il est improbable que Fig. 66. Mur du temple de Louqsor,
les
Egyptiens aient renoncé à niveler leurs édifices érigé sous le règne d'Aménophis 111
p par
la suite. Peut-être ont-ils simplement adopté (XVIII' dyn.). Sur les blocs de fonda-
un la hrmte contre laquelle le pare-
tion,
movcn plu-, -unple qui leur épargnait le long ment devait venir se caler est nette
et ,

fastidieux travail de traçage des lignes sur les le nu du mur arrive légèrement en
d:
69. H. \'YSF, Opcnwons Cllrried 011 ac tiie parois. De di'>crète'> marques disparaissant au amère, probablement parce que ce
di P\'nm11ds of G1?eh 171 l83ï: ,l'ich an moment de décorer les murs devaient suffire. Les sont des blocs non ravalés qui étaient
.?ccmmc of u \ èrwgc L'p/ler Egl'pc and alignés sur ce trait incisé. Après la
dt 171CO
disparition" de ce rvpe de nivellement et de la finition du mur, l'excédent de pierre
an Appendix, 3 vol., l 840. ml. l , pl. face
te p. 278 G. G.,)'l,\:, Bâcissc1m, fig. 82 pratique qui con-i-,te :'l revêtir de granite une ayant été ôté au maillet et au ciseau,
; ;

A. RlîTH, P/r:drs the Old J:.:111gdom, l'incisron de réglage réapparaissait. Le


?1. 171
maçonnerie de c.ilc.iire étant concomitantes, on mur est constitué de deux parements
fig. 7.2.
peut -,uggérer qu'elle" étaient liée selon des mods. de pierre accolés. Les faces arrière des
70. L. fü,RCH:\RlîT, Gnzbdenkm,,l blocs restaient assez grossières tandis
lités qui re-tent :1 préciser. À partir de cette date et
;--.:4<'r-1r-kc-re', p. 48, fig. 55, pl. 2 (face que les Joints étaient maintenus par
p. 40). d'une m.uuèrc ?énér,1le, les pierres dure sont des queues d'aronde le temps que le

71. A. Rl,\\"E, " Excavations of the crnplovée- plu" r.ircment en architecture et de plâtre de lubrification sèche. Les
encoches subsistent mais sont vides.
Eckley B. Coxe, Jr. Expédition at façon plu" autonome c'c-r-à-dire pour des éléments
,\1evdüm, Egvpt, 1929-30,, dans The
,\!11.se11111 ]ollmul of chc L'rn,•as,r,· of
plu-, lHI mom- mdépcnd.uu. du reste de la maçon-
Penns\'lt'mllll (Philadelphie), vol. XXII, nerie et qui peuvent être traité en atelier :

ne l (mars 1931), p. 23, pl. X. -tatu.urc. obéh-que-, portc-, -euil», etc. La taille, la
72. L. Bl,RCH:\Rl,T, Grnbdenkmal ,'-:e- gravure et L1 m.uupul.ition de ce blocs, durs
échelle réduite. On peut d'ailleurs souligner que,
à
te user-re', p. 99.
ent.uuer et lourd- :'l m.mœuvrer, étaient ainsi
73. D. AR.'sl,U\ Building, p. 16 er n. 60; dans l'écriture pharaonique, le verbe senetj signifie
de con-rdér.iblcmcnr t.iciluéc-; C'est une nouvelle
D. AR.'sOLl\ Der P,-rmrndenbe?irk des aussi bien « fonder », que « faire le plan, dessiner le
pu économie de L1 con trucnon, moins exigeante,
plan »8 '. Cette superposition de s?ns est fort
Kô111gs Amenemhec lII 171 Doschur. I : die qui
P.yram1de, A\'DAIK 53, 1987, dépliant t. '>e développe.
m: compréhensible si dans nos civilisations, compte
:

74. Voir note suivante.


tenu de nos climats et des sols sur lesquels nous
75. Dans la salle I'", ont été repérés les
tracés de l'axe de la nef centrale, l'empla-
Les tracés établissons nos habitations, l'acte fondateur passe
cement des piédroits, feuillure er embra- essentiellement par le creusement d'une tranchée,
Des traces similaires se voient encore dans Je..., existence de pl.m-. préci- tant au rade de la en Égypte ancienne, il passe plus fréqu?mment,
I...:
sure du montant ouest de la porte sud,
chambres de décharge de la pyramide de Khéops t,q conception que de l'exécution de" édifices et
les tracés d'alignement Jes colonnes er
une fois la plate-forme de fondation établie, par le
:

l'emplacement des pilastres H. EL- chaque plafond est formé de Jalle de granite démontrée p.ir la présence de tracé- peints ou inci- dessin du plan de l'édifice sur l'assise supérieure de
:

Ac..HJRJE, B. Fü\:QLER.ls;JE, J.-Cl. GlWO\:, posées côte à côte sur des traverses de calcaire. "é" -ur de nombreux édifice'>. Les premier à avoir
Le Rmnesseum X, CDAE, Le Caire, l 976, cette dernière.
Seule la face inférieure des dalles est plane, la face .

p. 24, p. 158 er p. 163-164 et pl. V er été mi" en œuvrc .rppar.u-c-cnt -ur la sole de fonda- Les tracés ne se limitent pas à un plan horizon-
pl. XXI-XXII. supérieure étant restée brute d'extraction. Ce sont tion. Il" peuvent marquer l'axe principal du monu- apparaissent
tal situé au niveau zéro de l'édifice. Ils
76. D. AR.,oLD, Building, p. 16 er n. 58; les traverses de calcaire qui ont été taillées pour ment, comme le tai-aicnt le" lignes de symétrie sur plus rarement, sur un plan
80. J.-C:I. (,\ )J\ J's ct aiu, chm, également, bien que
]. ].-\CQLET, Kamak-J\:ord \': le trésor Je s'adapter aux irrégularités des lits d'attente des
Thowmosis P. Étude
les dc-sin-, prépuratoirc-. Le Cl'> a été noté dan le A:iAE LXVIII, p. 166-167 vertical82.
architecturale, • •
pièces de pierre dure. Il fallait, avant la pose Je la
FIFAO 30, 1983, par exemple : p. 20 temple funéraire de Ncou-crrê 72, pour les couloirs 81. \X'h. IV, 177 (10) 178 (15); Deux cas d'utilisation de tracés obliques o_nt ete
série de dalles suivantes, niveler à nouveau les
relevés. À Meïdoum, aux quatre angles des t.011da-
er l 11, pl. XLIII, XLIV, XLVII. D. M1rK", AL/, 77.,677; Il, 7tU644;
des appartement'> <outer rains de la pyramide
traverses de calcaire des horizontales ont donc été Ill, 79.2640; R. O. FALU'-.rR, Cm1c1s<' des
77. J. J ACQ LET, o/> cn., par exern pie :
:
d'Amencrnhar III (XIIL dvn.) à Dahshour 73 ou Oxford, l 969, p. 2 H ; tions du mastaba no 17' daté de la Ill" dyna:tie,
mises en place, visibles dans la chambre Je D1c11nJ1cff\',
murs de briques, perpendiculaires deux a deux,
pl. XXIX, XXXII-XXXIV Lemplacernenr
des supports était aussi incisé au
encore au Ramcvscurn 74. 11..., précisent également L. H. \ 01cumwr;, of UIC<'
LJ--.;K\
décharge dite « de Lady Arbuthnot», et, à une
Rarnesseum, voir note 75 et fig. 65. l'emplacement des parements des murs. Toujours Ei..0·/Hlllll lll, p. 67; A. 8.\Jî\\X'Y,
montren t un e Conlbinaison de lignes hori:ontales,
" Philolojncal Evidence about Methods \if
.

coudée au-dessus de ces droites, la traverse a été céro, et _de verti-


78. Par exemple D. AR.>s;OU\ :
au Ramesseum, l'existence d'une porte n'a pu être
Construction 111 Ancient Ei-,'YPt " dan, qu i se développent sow le niveau •
dressée pour recevoir la face des dalles de granite lignes me mees (fiig. 67)::-;'

·

ca e s recoupées par des


.
J. Srrroxsr, « Dritter Vorberichr über restituée, là où l'appareil avait disparu, que grâce ASAE LIV (1957). p. 51-74 (en parricu- 1
.

suivantes. 1,.
me 1.maison Lu
Il apparaît que ces dernières ont
die vorn Deurschen Archaologischen her p. 57); L. CHRhTlîPIIE, « Le vocabu- :l

Institut Kairo im Asasif unrernommen


aux incisions encore visibles sur les arases de la
Des lignes de nivellement sont encore présentes laire darclutccturc monumentale d'après 66 .
parement extérieur du mastaba. Leur
Arbeiten Jans MDA/K 22 (1967),
» fondation (fig. 64) 15. Les tracés du trésor de le Papyrus Harris I ,, dans Melanges
fruit d li A
bansseurs

sur les dalles posées en chevrons de la


p. 19-26, pl. II-IX (en particulier p. 23- chambre Thoutrnosi, 10:r (XVIW dvn.) ont été particulière- Mas/Jcm I fasc. 4 (MJFAO 66, l 96 n. raison d'être était donc de permett:e au?
24, fig. l, pl. III [al). funéraire de Neferirkarê-Kakaï70. Plus étonnant vérifier visuellement
ment bien observés par J. jacquer 76. Des incisions p. l 7-29 (en particulier p. 20, 22).
ses d e a structure de brique de
plan complet du bâtiment, du moins
1

79. ].-Cl. GOL\'l!'s: er a/ii, " Étude Jes pro- encore, de telles lignes ont été vues dans la pyra- n sinon le l'inclinaison donnée à la maçonne-
titude de
situaient aussi la position Jes supports, piliers ou 82. ARN(.lll\ La/3,
reprodL'.ites en grandeur l'
cédés de construction Jans l'Égypte mide de Meïdoum. Compte tenu de la taille lignes majeures qui étaient que celle-ci s'élevait. ?oms
du colonnes (fig. 65 et 276) Jans une salle 77, de même
p. lH, s.v. "Kontrollmark,, ; (4) :

Tels que ri:x:: fur et à mesure


Enc Ancienne. I l'édification des murs de
:

grès en grand appareil à l'époque rornai- monument, elles sont espacées de deux coudées. " Hôhcnmarkcn " (5) ;
:
nature sur la sole de fondation (fig, 66). claire est la fonction des lignes inclinées ?racees sur
du p que les boudins placés en moulure d'angle (fig. 329 Rames_seum
l'on peut les observer par exemple au
" Ticfenmarkcn ".
ne » dans ASAE LXVIII (1982), p. 165- Deux droites portent encore les les degrés de la maçonnerie ?e P?:rre une. PY:ê.??
d
du n légendes et 456) 78. L'.existence Je tracés incisés sur de nomb- mammisi romam de
de R
190 ct pl. I-VIII (en particulier « six coudées»
et « huit coudées» 71. Leur niveau
83. W. M.F. PrTRII:, Mt'dwn, Londres,
ou sur le Soubassement du mile
.

:l d e
, .

reme a Gi-':l?C (fig 68)::-;4. N étant pas situées


reux monuments Ju Nouvel Empire ou de l'époque etre que l' app li -

1892, p. l 2- l 1, pl. VIII ; [). ARNlJLn,
A
p. l 66 sq.) ; M. AZIM dans C. M. ZIVJE
D en d ar , ils semblent ne pouvoir ,

murs caissons extérieurs au banmcnt et


A
Thèl aHO
zéro de référence se situe à quarante-deux B1tilding, p. .8.
parfaitement d'f sur Les
·
2- l 3, fig.
(éd.), Le iem/>le Je Deir Chelouir. IV: coudées ptolémaïque et romaine (Dendara, Kalabsha ou l l
e mt :l
©M cation d' u n plan préalablement figurant sur des degrés, elles ne peuvent l
lési
es1gner
.

étude atciuteciuraie, Le Caire, l 992, p. 24 du sol. 84. D. ARNmn, Building, p. ? une


Deir Chelouit, par exemple) 79 a été bien souvent l 3, 16,
que conque a
et donc dessiné sur un support
1
ctn. 22, p. 25 et n. 28. fig. l. l 3 ctn. , 1.
observée par les auteurs. À travers eux ce sont,
TIT La canstrnctian pharaonique
---- 5 Méthode des architectes

69a. Temple haut du complexe tum'

--1
p Fig.
Dans la salle
raire de Mykerinos (IV' dyn.)
L 10, inachevée, les parements de calcaire

d li portaient des marques verticales (P et P ,)

ti
p1

di
__j___---1---1---+--
.r·1:""

m ? I

I
I
I
I
dont l'alignement indique qu'elles etarcnt
destinées à tracer la hqne le long de
laquelle v1endra1ent prendre place les
de revêtement en
quant à elle, a
bloc,
granite La marque
permis l'alignement de la
face ncrrdentale des piliers de la pièce
en
renversé (1" rangée)
P ,

69b. Détail des marques P et P, qui


di règlent l'avancée du parement de granite
dans la salle 10 Les lignes de nivellement
d(
horizontales sont typiques. Accompagnees
te de triangles qui pointent vers le bas,
elle'>

1 mdiquent « une coudée, deux coudées,


etc». La première assise (A1) en supporte
trois alors que la deuxième assise (A,) n'en

supporte que deux, mais la ligne des « six


éÉ
coudées » est manquante
l'a
re
aL
m / I
'I

te 7 dans le prolongement de la face orientale des piliers


de de granite rouge du temple funéraire (fig. 69a ; P,)
6
pu et, par conséquent, a dû servir à leur mise en place.
Cette façon d'utiliser des points de repère entre
rm
5 lesquels sont tendus des cordeaux qui permettent
d'aligner des murs est également perceptible, bien
que de façon encore plus curieuse, sur le site du
4 temple funéraire de Neferirkarê. En effet, les repè-
Fig. 67 a à f. Dispositifs de
res ne sont pas situés sur les murs du temple pour
contrôle
pour la construction du mastaba 17 de 3 l'alignement d'éléments secondaires ou la pose de
Meïdoum (IW dvn). Ce mastaba a été parements de granite contre des murs de calcaire,
une portion Je roche excédentaire à faire disparaî-
mais sur des murs extérieurs au temple pour la mise
élevé sur une fondation établie dans une
fosse rectangulaire. Les côtés de cette fosse tre au Jre-,..,age. Comme clle-, apparaissent ur le 2
supp?rtent des traits verticaux et obliques en place des murs principaux.
novuu Je la pyramide, à l'angle Jes degrés et recou- };:ïV
traces sur des lignes de nivellement hori- Le temple, que Neferirkarê a tout juste eu le
pent un réseau Je ligne.., horizontales espacées
zontales. Effectués sous le« niveau zéro»
temps de commencer en pierre, a été achevé par
d'une coudée, ellc-, éraient probablement de ti,
I
ils sont destinés à assurer l'horizontalité
Neouserrê, en briques. Ce dernier a fait bâtir son
des fondations et à contrôler, par méthode
visuelle [d], que le fruit des assises est maî-
trisé au fur et à mesure que la maçonnerie
nées, elles aussi, à aider la mise en place des bloc
Je revêtement. I P2
propre temple au nord de celui de eferirkarê, de
sorte qu'en construisant un seul mur entre les deux
s'élève. Ce dispositif s'observe
à tous les Toujours -iruée- -ur le monument lui-même, il P1 ensembles monumentaux, il faisait ériger aussi bien
angles (a, b, c, d) mais il est particuliére-
ment bien conservé dans l'angle nord-
faut citer les lignes verticales qui mettent en valeur le mur d'enceinte sud de son complexe que
le mur
ouest (d, e). Les horizontales sont parfois l'axe médian d'une structure. Deux exemples au d'enceinte nord de celui de Neferirkarê. Sur la
munies de triangles pointant vers le bas. En
moins sont connus -ur la pyramide de Meïdoum,
:
paroi méridionale de ce mur, prennent place un
et 3, la ligne est accompagnée de l'ins-
1

cription une ligne, visible à environ 42 coudées de hauteur, inachevée certain nombre d'inscriptions parmi lesquelles
(fig. 69a et b ; PI et P 2 )87. Cette salle est
cinq coudées sous le niveau zéro
.

(neferou) (f] en 2 et 4, elle est accompa-


; marque le centre Je la pyrarnidc'". De même, une
composent les murs sont plusieurs verticales retiennent l'arrention'".
gnee de " huit coudées sous le neferou •.
verticale, visible à l'extérieur Je la structure, 87. GA. ,\1:vcern11ts, pl. XI (xix, et les blocs de calcaire qui mettre en
L. Borchardt avait pensé qu'il fallait les
: Rf-1-;:-,.;1 R,

Fig. 67 g. Graffito n" 15 du mastaba xx). irréguliers. Ils n'ont pas été dressés car ils devaient
indique le centre Je la pyramide de reine de relation avec la construction de la pyramide de
recevoir un parement de granite mais ils n'ont
de Ptahshepses à Abousir, (V• dyn.). 88. G A. RI i-;:-,.;1 R, M:vcerm11.1, pl. XI
pas
hiéroglyphes proches du cursif, une
En Neouscrrê à Ahousir. Ce même axe a été noté à (xxvb}. Pour de, procédé, proches, rclc- pour accueillir les blocs de Neouserrê, certaines d'entre elles étant suscepti-
non plus été retaillés
bles de marquer un angle de la pyramide ou le côté
.

inscription indique " deux coudées au-


.

l'intérieur Je la chambre funéraire il traverse le vés dans le- annexes nord-ouest du


droite
pierre dure. Reisner avait compris qu'une si telle était
de la chambre funéraire'". Cependant,
dessus du neferou Rarncsscum. au Nouvel Empire, voir
Enc ».
petit côté en son milieu'"'. :

verticales indiquait
du D'autres marques verticales sont connues.
H. E1 -Al'HIRII: et alii, Le Rames.se1m1 X, tracée entre les deux marques on les attendrait sur l'autre parement
leur fonction,
l'avancée du parement de granite en avant
i:
CDAE, Le Caire, 1976, p. 24, p. 16 î- du
dut n'étant pas
du mur, le parement nord, l'appareil
Fig. 68. Angle de la pyramide
de reine G la (Giza, IV e
.

dyn.). Les deux Tracées sur Jes murs se faisant face, elles indi- 164.
même façon, il semble
85· A. Rowr, dam The Museum noyau de calcaire. De la
transparent En suivant l'idée que ces verticales
de F degrés visibles portent non se .
ement des lignes horizontales de nivelle-
quaient, à condition de restituer un cordeau tendu
qu'on peut retrouver la fonction d'une autre
89.
1

Thè Juumal XX!l 1, p. 23, pl. X. lu


ment mais également d es iqnes L. fülRl'IIARPI, Grnlxlenklllal !

sont liées à l'édification des bâtiments qui les


,
, obliques proch es d e I' angle. Les unes
©? comme les autres devaient servitr entre elles, des alignements secondaires. Dans la Nefer-ir-ke-re', p. 52-55.
symé-
marque verticale88 dont malheureusement la
,

86. a guiid er la mise en


.

L. BORCHARDT, Grabdenkrrwl Ne- place des blocs de


entourent, on s'aperçoit rapidement qu'elles sont

salle 10 du temple funéraire de Mykerinos,
.
revetement qui masquaient la roche 90. L. fü lRCI I.AR[)l, GrnhJe11klllal situe
user-re', p. 153, pl. 18 face p. 108_ Reisner. Elle se
médiocre du noyau.
Nefer-ir-ke-re', p. 54-55. trique n'a pas été signalée par
G. Reisner avait remarqué deux de ces marques
TIT I a caostrnctiao pbaraooiqne 5 Méthode des architectes

Fig. 71. Au temple mémorial


p à Deir el-Bahari (XVIII'' dvn.).
d'Hatshepsout
L 11 10 les trois assises inférieures du mur de
sou-

tènement en calcaire n'ont pas été rava-


d
lées. On note l'absence de ciselures
on ;

ti devine que les arêtes des bloc ont à


peine

été dégagées la pose s'est faite en suivant


pi ;

de probables tracés,
aujourd'hui masqués.

di
di
dt-
te

éÉ
l'a
re
aL
m

te
raison, il est difficile de savoir si ce procédé était
de
étendu à tous les édifices ou seulement à ceux faits
Marques d'appareillage
pu
m: de brique crue et s'il a persisté au-delà de l'Ancien
Empire91. Outre les tracés employés pour faciliter la pose
La maîtrise qu'avaient les Égyptiens des tracés des blocs, les Égyptiens avaient recours, dans
était telle qu'ils y avaient également recours au certains cas, à des marques exigeant un soin parti-
culier95. La seule solution pour obtenir une grande
moment de tailler les blocs en prévision de leur
insertion dans une assise donnée. En traçant, sur finesse d'appareillage était d'exécuter, en atelier, un
les faces de joint de la pierre, les droites qui montage « grandeur nature » des pièces qui
?
?calca1re1aunellx:al
calcaire blanc
? lr,j4...t!sd'élè\-al1on"\1,1bln
!,UJ les dalles d<.: It\ Ioudauon
donnaient l'inclinaison du parement, la hauteur et composaient l'assemblage. Celui-ci était monté,
démonté, ajusté, remonté pour vérification, et ainsi
bnqœ
-grarute 111111

en
?dallcsdecalca11edelalondat1011 92. J.-Ph. LAL l:R, Li /ryramiJc ù Je1;rés. la profondeur du bloc, on assurait une mise
L.mchitecrure. I texte, Le Caire. 1936,
bloc dans l'appareil au cours du de suite, jusqu'à obtention d'une stabilité parfaite.
place correcte du
p. 241-242.
montage. En effet, les ouvriers n'avaient qu'à Chacun des éléments recevait alors une marque
93. G. HMSY, « Die Stcinbruch- und distinctive avant le démontage en atelier. Les
Fig. 70. Plan du temple funéraire de Neferirkarê-Kakaï (Ve
-?- Baumarken » dans H. RJCi,.:E:, Oas S0nnen- superposer les tracés pour s'assurer, au moment du
éléments étaient ensuite transportés sur leur lieu
ravalement, que le parement ne réserverait pas de
. .
dyn.) a Abousir, Sur le mur d'enceinte, au nord des m arques .
heili1;rum Jes K:iini1;s Usnkuf li Jie FimJe,
. .

v?r?1cales ont ete lues M repere le rruheu du temple et détermine


d'érection définitif. Les marques permettaient de
:
deux mornes de 66,66 coudées [deux tiers d e
cen\) les_ marques M2, M3, M4, M,, et MG situent les parements de d1ffere? murs. Cerra ncs l ta cnt Jtcr mpaqnees ries
cotes.• 34, 46 et 50 coudées,, mesu- 13A/3A 8, 1969, p. 2 3-48 (en particulier
mauvaises surprises. Ces tracés ont été relevés à
,

rées à partir d'un point zéro situé à ,


de 1_ence1nte. Les lignes tirées depuis ces marques t\
et passant le Ion des pa ois montrent que Il temp l' d tres probablement été bâti en suivant un module de
ls:ngle p. 39-40). reconstituer l'assemblage.
douze coudées, comme l'illustre la perpositron du plan avec la grille modulaire correspondante Au Saqqara, sur les lits d'attente des murs inachevés
Les appareils nécessitant ce type d'ajustements
·m omen gt d' mcser le parcel aire de e J f ice sur a sot' ce
J fondation, en suivant les cordeaux tendus
c
depuis les repères inscrits sur e mur d' enceinte Jusqu'à une str uc été
I I

94. Voir infra,


du complexe de Djeser92. Ils ont également
I
· .

t ure u1 f a1san_ t face et aujourd'hui disparu e mur 1.eqer p. 287 sq.


1

piquets plantes au s 0 ou autre, est probablt que seules les lignes majeures étaient
.

par montages et démontages successifs en atelier


( · I '

matérialisées et non la totalité d e a gr1.11 e Les bords des mod u es ne I

mettent Jamais en place l'axe d'un m ur mais un de ses parements, solaire


95. D. AIZNmll, temple
1
.
·s1
ncluant ou excluant son épaisseur Le fait ne doit pas surprendre LùT3, p. 134,
repérés sur certains blocs du
I
1.
,
l'intérêt symbolique de lam o d u a tiion est possible mais encore
.

à mettre en évidence sa nece ss1 t.


"Kontrollmarkc,, peuvent être de natures diverses. C'était le cas des
I

e pratique est certaine li est simp et . t commode d aligner le parement d'un bloc le long d'un cordeau, alors
- ,
s.v. (3)
d'Ouserkaf (fig. 350)93. À l'époque gréco?romaine,
, :
I

Vcrsatzmarkcn.
que ce dernier gênerait s'il marquait un
dalles posées en chevron qui couvraient parfois les
axe.

ce sont les profondes ciselures


exécutées sur les
96. H. VY?E. Ü/icrnrions carricJ on ar
qui joueront le rôle de ces tracés : chambres funéraires royales des pyramides
Gizeh, vol. I, planche face p. 284 ; bords des blocs
D. ARNULD, T3uilJing, p. 20 ct n. 80. les unes sur les autres au (Kheops96, peut-être Neferirkarê97, Montouho?
toutes situées dans l'alignement des murs nord?sud elles seront superposées
briques crues, par exemple, et en y reportant les tep98) assumant un rôle de couverture, elles
moment de l'appareillage Aucune trace d'emploi
94. ;
du temple de Neferirkarê (fig 70) Il est 97, L. BORCHARDT, GrabJe11kmal Nefer-
· mpossi'bl e
·

mêmes verticales, il devient possible de tirer des ou au Nouvel devaient également répartir les forces considérables
de tels tracés n'est connue au Moyen
ir-ke-re ', p. 47.
que' 11 es aient été tracées après coup , l'e ne h evetre-
·

cordeaux entre deux marques correspondantes. qu'elles subissaient par le poids des blocs qu'elles
que les ciselures soient
ment d es murs masquant la direction de la plupart
98. D. ARNOLD, /3uildi11g, p. 20 et n. 81.
Empire cependant, le fait
Ceux-ci permettent de monter correctement les 99. Inscriptions from the
;

murs appareillés mais non rava- soutenaient.


d' entre eux , d'u ne part, l eur ctonction B. GLINN, «
absentes, et que les D'autres types de maçonnerie ont bénéficié de
Enc semblant murs principaux qui pourront à leur tour servir de Step Pyramid Site » dans ASAE XXXV typique de l'uti-
lés présentent une sorte de bossage
. .

du p mexistan:e, ?'autre part. En revanche, leur utilité support à des marques verticales de mise en place (1935), p. 62-65, pl. l-Ill 0. ARNOLD, indiquer marques ce sont des structures isolées (caveau du
semble :

lisation de tracés d'appareillage,


,

pla-
e:t tou? a fait claire si la construction du mur roi Djeser99), des parements destinés à être
du t1 Buildin1;, p. 20 et n. 79.
de de murs secondaires. L'ingéniosité d'un tel procédé encore ce procédé,
de R separation des deux complexes a été l' une 100. J.-Ph. LAUER, « Restauration et que les bâtisseurs utilisaient qués contre les parois de chambres funéraires
d es est confondante, mais il faut également noter que, continues sur
.,
même s'ils ne traçaient pas de droites
91. Cl. SIMON-BOIDOT, « Marques verti-
Thèl premieres opérations effectuées. En e ff transfert au musée égyptien d'un pan-
© cales au temple funéraire de Neferirkarê- et, en sans l'existence de ce mur de pierre qui n'était pas neau orné de faïences bleues, extrait de placées sous le sol (appartements souterrains de la
rv
plaçant, face à ce mur d' encemte, un les faces des blocs (fig. 71).
Kakai » dans Cd'E LXXIV/148 (l999) '
pyramide à degrés de Saqqara 100, combes privées de
.

p. 203-223. , deuxième destiné à être abattu après la construction, toute la pyramide à degrés à Saqqarah ,, dans
r epere, une palissade ou une ASAE XXXVlll (1938), p. 551-565.
cloison faite de trace de ce savoir-faire aurait disparu. Pour cette
m ra coostrnction pharaoniqne
5 Méthode des architectes

p
L
Fig. 72 (a, b, c, d). Marques d'assem-
blage sur les placages de calcaire montés
roche dans laquelle la +o C -? 1 I /V
- ""'' ,o
- Fig. 73. Marques d'appareillage des
dalles de couverture de la
chapelle-
pour parementer la l C
I reposoir de Sésostris I" (Karnak ; (?''- _____________ ..J)
tombe du particulier Imhotep a été creusée I
d (Lisht, tombe 5124, Moyen Empire). Sur un
I XW dyn.). Chaque travée
de dalle? est iden- I

tifiée par l'indication "est» (emblème, tl


I
à
ti des petits côtés (a), les trois assises, chacu-

i ff /j A, \

(" li? I

p
ne composée d'un seul bloc, ont été nom-
mées de la façon suivante ·«sud, bas »
..
«::)
li 'Cf4
li
I gauche)," ouest» (plume, à droite). o.u
"centre» (cœur, au centre) et chaque ele-
I

I
r-----------,
I
I
-------1 I
I

ment, du sud au nord, par des


chiffres, de I
I

(roseau et support de jarre).« sud, centre» I I


I I

--- un à cinq ou six, selon le


nombre de dalles I
I

cœurl haut» (roseau et


[roseau et

)
I
sud,
?
I

?
«

inclues dans chaque travée


I I

+li
I
I

visage) Chaque bloc porte, sur ses deux ,,)0


? O<,, .!î
I

côtés, des signes à associer avec ceux qui li ,, li


sont dessinés sur les blocs adjacents.
Chaque joint réunit une paire de signes. De
la sorte, bien que les autres blocs ne por- I I
I

tent pas d'identification d'assise, le puzzle


s'enchaîne sans erreur possible.
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Les quatre pare-
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0

Lisht (fig. 72) 101), des appareils de blocage appelés Les marques utilisées sont de différents types.
à combler des couloirs d'accès à des sépultures et Souvent, il s'agit de signes inscrits sur une face des vidus. Par conséquent, bien que des décennies
dont la qualité de jointoyage devait détourner les blocs censée disparaître en cours de montage. Utilisation d'un module ? s'écouleront sans doute encore avant de pouvoir en
101. F ARNOLD, Control Notes and Team
éventuels pillards (tombes princières de apporter des éléments de preuve convaincants, il
Marks, p. 34-35, fig. 2, pl. 13-14; Chaque élément reçoit trois signes. 1: un, situé au
Dahsbour'v'). des blocages destinés à soutenir des est probable que ces espaces répondaient, à .des
D. ARNOLD, Building, p. 21, fig. 1.21 et milieu, identifie l'assise à laquelle appartient la Jusqu'à aujourd'hui, l'emploi généralisé ?'une
dimensions particulières dont les nombres etatent
appartements souterrains prêts à s'effondrer à la modulation dans le tracé des édifices pharaoniques
n. 83.
pierre les deux autres sont placés près de chacune
connus pour avoir une signification précise d?ns
;

102.]. DE MORGAN, Fouilles à Dahchour suite de problèmes de stabilité (pyramide des faces de joint. Un joint entre deux blocs doit n'a pas pu être mis en valeur. S'il est probable .que
la pensée théologiquel'" ..Un e?emple
au m?ms
en 1894-1895, Vienne, 1903, p. 42-44, d'Amenemhat III103), des pavements (temple bas de certames
fig. 97-104;]. associer deux signes identiques, comme dans le jeu le recours aux propriétés géométriques dimensions du mur d en?
DE MORGAN, Dahchour
base témoigne en ce sens : les
1894-1895, p. 71-72, fig. 119-121; du complexe funéraire de Sahourê I04), des appa- des dominos. Parfois, les signes, le plus souvent des figures a servi à guider l'ordonnancen?ent de d'Edfou représentent un nombre
reils de couverture sans fonction de décharge proportions harm.o? ceinte du temple
D. ARNOLD, Building, p. 20 et n. 82.
hiéroglyphes, sont remplacés par des chiffres. On des espaces, la recherche de le chiffre
de coudées qui n'est pas anodin. En effet,
103. ]. DE MORG.AN, Dahclwur 1894- (plafond en terrasse de la chapelle blanche de peut encore utiliser les points cardinaux et les asso- 107. A. BADA\X'Y, Ancient Architccturul nieuses 107 n'est sûrement pas le seul but pours?ivi
avaient qui indique le nombre de centaine; mis en 1œuvre
Sésostris Ierl05, fig. 73). par les architectes égyptiens. Ces derniers
1895, p. 104-105, fig. 152; D. ARNOLD, Design. A Study of the Hannonic System
Building, p. 20-21 et n. 82. cier à un système de chiffres ou bien faire usage de Unit1ers1ty of Califomiu P11hlication. Near exprime, par jeu de mot phonetiq.ue, exclu- 1

Les marques d'appareillage sont encore deux autres visées. 1: u?e est
termes comme « devant», « derrière»,« en haut», très probablement
sion hors de l'aire sacrée du serpent mcarnant
104. L. Eastern S1udics 4, Berkeley, Los Angeles, le
BORCHARDT, Grabdenkmal Sahu-
re', p.93-95 D. ARNOLD, Building,
employées tardivement, quoiqu'elles n'aient pas été « au milieu » « en bas ». Quel que soit le choix 1965. pragmatique elle voudrait que la .mod?lat?on .ou
:
; p. 21
désordre 1°9.
inscrites en atelier une partie de la maçonnerie du les proportions facilitent aux ouvner: operatio?
1
et n. 83, 85. :
effectué, le principe reste le même identification
: 108. J.-CI. Govo», Nombres et
«
Cependant, la question de l'utilisati?n OL? non
105. petit temple de la XVIIIe dynastie à Médinet de l'assise (symbole, point cardinal, centre I haut I
Univers réflexions sur quelques don- délicate qu'est la mise en place du trace du t?i?1?le ' mecon-
d'un module est compliquée par la relative
Enc LACAU, H. CHEVRIER, Une chapel-
P.
:

le de Sésostris Jer à Karnak, planches, Habou ayant été démontée pour installer un naos nées numériques de l'arsenal magique de
sa précision conditionne la
rapidité et la facilite de
du p bas) ou du côté (droite I gauche, nord I sud> l'Égypte pharaonique» dans La Magia in naissance actuelle du système de ,mesu?e, de
dut, Le Caire, 1969, pl. 4; D. AR.'lOLD,
neuf, les blocs ont été repérés par des marques pour « équipe de Jean » I « équipe de Paul »), marquage
.

construction d es murs. P
Lau t re, extrêmement mal coudee, unite d.e
Building, p. 21 et n. 84. Egirto ai Tem(Ji dei Furaoni
longueur. S'il est certain que la
espaces ?es
de B pouvoir aisément remonter le mur après introduc-
de chaque face de joint puis assemblage bord à bord
(éd. A. Roccati, A. Siliotti), Milan, 1987, explorée à ce jour, est théologique les :
cm en moyenne, on ne salt
Thè 106. G. DARESSY, Comment fut intro-
«
tion du nouveau naos. Il s'agit de chiffres écrits p.57-76. ont tous c??ac:ere référence, vaut 52,5
des faces portant la même marque (chiffre ou édifices divins et funéraires u1?
© lv duit le naos du petit temple de Medinet en
étai: liée a l.a expliquer les variations relevées ici et là son??elles :

démotique. 1: opération peut être datée de la Les dimensions du


sacré leur accessibilité respective
Habou » dans RdT 22 (1900), p. 144- 109. P. BARUUET, «

voulues ou aléatoires, sont-elles chronologiques,


?

symbole ou signe hiéroglyphique). temple d'Edfou et leur signification " ;


, des indi-
.

146. xxx- dynastie106. dans BSFE 72 (mars 1975), p. 23-30. fonction religieuse et au d egre d e pur ete
6 TecbnaJagie de Ja canstmctian en terre

travailler la terre et à l'irriguer, a très tôt été fami- qui sera mise à profit pour le revêtement des
p Chapitre 6 lier Je cet élément dont il connaissait parfaitement rampes et des voies utiles au transport des maté-
L
les qualités. riaux. Mouillé dans la masse, il constitue une pâte
d Le limon est un bon isolant: il possède un élastique qu'on peut aisément pétrir. Cette malléa-
ti excellent « volant thermique » et protège donc bilité en fait un matériau maniable, facile à mouler,
p autant que possible du chaud comme du froid. Il est et sa consistance lui permet d'être aussi un mortier
simple et rassurant, plus chaud au contact que la collant, propre à l'exécution de joints ou à la fixa-
pierre, en un mot plus «humain». tion des briques de voûte.
d .rrJ rJ r) rj rJ Lorsqu'il est mouillé en surface, le limon Cependant, quand un sol de boue commence à
d DE .Lli .... ..!::.i.!Ln.!J devient une boue extrêmement glissante, qualité se dessécher, sa surface se craquelle profondément:
en perdant son eau, le limon se rétracte de façon
d,
sensible (environ 30 % de son volume). Il se tasse
te alors en masses de quelques décimètres cubes, lais-
Fig. 75. Mur d'enceinte en brique du com-
sant entre elles de larges fissures (fig. 78), inconvé-
plexe funéraire du roi Khâsekhemouy
(Ancien Empire, W dyn.) situé à Shûnet el-
nient certain lorsqu'il est utilisé comme matériau
Zebib en Abydos. La partie inférieure a de construction.
conservé ses redans.
Enfin, lorsqu'il est sec et fréquemment piétiné,
Fig. 76. Coupe transversale du mur d'en- le limon (en arabe tafl) présente en surface une
:
re ceinte du complexe funéraire du roi
cendre poudreuse très légère ; le sol n'est plus
al Khâsekhemouy (Ancien Empire, W dyn.)
situé à Shûnet el-Zebib en Abydos Ses porteur et le pied s'y enfonce.
m assises sont horizontales et les briques sont
liées entre elles par un mortier de terre.
LA BRIQUE ET SA FABRICATION

te Le limon ne peut convenir à la construction que


dt dans la mesure où on lui évite de se craqueler de
pl façon aléatoire. Ce problème a été très tôt résolu
par les Égyptiens anciens grâce à la fabrication de
la brique5. En mélangeant de la boue pétrie à un
peu de sable ou de tessons concassés et de paille
hachée, on peut éviter sa fissuration au séchage. La
paille et le sable limitent le retrait du limon par
dessiccation et donnent au produit fini une cohé-
sion interne bien supérieure à celle qu'aurait une
brique uniquement faite de terre. En rendant arti-
ficiellement homogène un petit volume de limon,
Fig. 77. Enceinte a redans du • fort » du les Égyptiens évitaient les inconvénients du maté-
roi Khâsekhemouy [Ancien Empire, li' dyn l. 77
75 76 situé à Hiérakonpohs

Fig. 78. Sous l'effet de la sécheresse, un


sol de limon présente ces craquelures

Définition du matériau montré que la brique était connue avant la


cararterisuques

Jrl' dynast ie \
Le limon.' du Nil fut l'élément Je hase argileux
le plus largement utilisé dans l'Égypte ancienne et LE LIMON
ceci depuis les temps les plus reculés. Bien avant
l'apparition des premières utilisations monumenta- Le limon", déposé chaque année par la crue du
les de la pierre (construction du complexe Je la Nil sous la forme de fines pellicules de terre, recou-
pyramide de Djeser à Saqqara, IW dvn.). il servit à vrc toute la surface Je la Vallée. Chaque nouvelle
la confection des superstructures Jes plus ancien-
couche venant recouvrir la précédente, la terre est,
nes tombes et mastabas connus (Abydos ou en Égypte, parfaitement tassée, homogène et
Saqqara-), ainsi qu'à celle des premières grandes compacte. L abondance du limon en tout point de
l. A. Lcc.:..s, J. R. HARRIS, AEMI, p. 48-
Enc 50. enceintes comme en témoignent celles de Shûnet la vallée fertile en fait un matenau particulière-
dur 2. A. J. SPE?CER, Brick Architccwre in
el-Zebib en Abydos (fig. 75 et 76) ou Je ment économique. Son « coût d'exploitation» est
dut, Hiérakonpolis (fig. 77).
de R
Ancieru E10/Jt, Warmimter, 1979, p. 5-6.
faible puisqu 'on peut le prélever partout et qu'il 5. G DR1 ïLR, « Ziegel ,, dam LA Vl/9
La figuration de murs d'enceinte de sites urbains (1986), col. 1401-1402; A. J. SPENCER,
Thèl 3. M. A. HrnFMA??. E10/Jl Before the
n'est presque jamais nécessaire de le transporter. « Ziegclarchirekrur,, dans LA VI 9
Pharaohs, Londres, Melbourne, Henley, sur la palette de Narmer indique, elle aussi,
©w
1979, p. 132-13 3 éd. 1984, p. 290.
que la Pour cette raison, il est le matériau populaire par (1986), ml. 1402-1404; D. ARNULI\
;
brique était déjà en usage à cette époque. Les
4. Voir supra, p. 75-76.
excellence, propre à la construction des clôtures_' La/3, p. 282, s.v. « Ziegel » avec bibliogra-
fouilles récentes de Hiérakonpolis ont d'ailleurs phic.
des enclos et des maisons. Le paysan, habitué a
ITT Ia canstmctian pharaonique 6 Tecbnalagie de la canstrnctian en terre

p
L
d
ti
p1

di
di
de
te

éÉ
l'a
re
aL
m 79

Fig. 79. Scènes de construction de la


te d'un usage quasi exclusif à cette scène précise qu'il s'agit de la « fabrication des
tombe de Rekhmirê. Pour fabriquer des
riau tout en profitant de ses avantages. La brique quelques décimètres cubes qui se tassent de façon La brique crue est
briques à placer aux quatre angles du temple » (fig. 83
de briques, du limon et de l'eau puisée dans
représente en effet, tant par sa structure que par naturelle lors du séchage du sol dans la vallée. Ce l'époque pharaonique. Le nom usuel actuel donné
un bassin sont piochés à la houe. Au
à la brique crue adobe est un mot espagnol qui et fig. 238), briques dont l'importance symbolique
PL besoin, on répare cette dernière. son volume et son poids, une solution technique petit volume, que la nature elle-même a déterminé,
Additionné de sable et de paille, le mélange dérive de l'arabe toub. est essentielle puisqu'elles déterminent les quatre
me parfaite. représente un seuil de stabilité, une unité, une
est piétiné. Transporté dans un couffin, il
Les différentes étapes de la fabrication des angles et, par conséquent, l'orientation de l'édifice.
Le mélange des différents éléments qui consti- quantité définie aux qualités techniques connues.
est fourni en divers endroits aux artisans
briques dans l'Antiquité sont connues elles ont : Le maniement du moule à briques est d'autant
chargés du moulage. Une fois sèches, les tuent la brique a varié d'un endroit à un autre, mais La notion de « brique » correspond elle-même à
briques sont empilées, prêtes être été figurées de façon complète sur les parois de la mieux connu qu'il sert encore de nos jours (fig. 84).
à
on a pu définir, expérimentalement, quelle était sa celle de volume élémentaire stable et indépendant.
transportées là où elles sont nécessaires.
tombe de Rekhmirê à Thèbes (fig. 79). On assiste Il est fait de quatre pièces de bois qui étaient assern-
composition idéale : 1 m3 de boue pour 1/3 m 3 de Son utilisation est un compartimentage svstérna-
(Gourna ,
TI 100 de Rekhmirê ; XVIW dvn.l.
tout d'abord au puisage de l'eau dans un bassin blées par des chevilles dans !'Antiquité et sont le
sable et 20 kg de paille 6. tique et voulu du matériau. Les joints qui séparent plus souvent simplement clouées aujourd'hui.
Le sable 7 à incorporer est un matériau qui se les briques constituent en quelque sorte des fissures tandis que, plus loin, des ouvriers piochent un tas
de limon afin d'obtenir une masse homogène. Sur
L'une d'entre elles présente une extrémité allongée
trouve également en abondance en Égypte. Lui artificielles et multiples mais maîtrisées par au-delà de l'angle afin de constituer une sorte de
aussi apporté par le fleuve, mais possédant des l'homme. À la limitation du volume correspond l'aire de préparation, ils répartissent ensuite les
masses sèches et remuées de manière à laisser au poignée. Le moule est tout d'abord posé vide et à
grains plus lourds que le limon, le sable - grossier aussi celle du poids. La brique est toujours assez plat sur le banc de fabrication (simple arasement
surtout - ne s'est pas répandu dans la vallée mais centre un creux où l'on videra l'eau des jarres
légère pour être transportée à dos d'homme et du sol de terre). On l'emplit alors jusqu'à ras bord.
s'est déposé essentiellement sur les berges du fleuve remplies au bassin.
maniée sans nécessiter d'engins de levage ou d'ou- La pâte est bien tassée à l'intérieur et l'excès enlevé
ou dans son lit où il a formé des îles (arabe : gezira). Une fois le creux en forme d'auge rempli d'eau,
tils particuliers. On la lève et on la pose sans en surface à la main. Ensuite, le briquetier soulève
Nécessitant d'être transporté du fleuve jusqu'au on y déverse encore du sable et de la paille hachée poignée ; la
aucune difficulté. le moule d'un coup sec à l'aide de la
ch?ntier, il est légèrement moins économique que dans les proportions voulues. Il faut alors procéder sol et la pâte
À l'idée de « brique » correspond encore celle pataugent brique encore fraîche reste déposée au
le limon tout en restant facile à trouver. Il abonde à un long foulage aux pieds. Des ouvriers cohésion pour que
de régularisation ou « standardisation du éléments intro, qui la constitue possède assez de
encore sur les marges désertiques - le long d'an, dans la boue pour enfoncer tous les donnée par moule subsiste
matériau ». Le mélange est non seulement tassé en Ils parcourent métho- la forme géométrique le
ciens lits du Nil - mais doit alors, de même, être duits dans la terre (fig. 80).
petit volume, mais aussi en quantités égales et sous (fig. 81).
diquement toute l'auge jusqu'à l'obtention d'un peut
acheminé sur les sites de construction. forme géométriquement identique d'un élément à vien- Le moule vide posé à nouveau juste à côté
mélange pâteux homogène. Des manœuvres brique. Lorsqu'une
La, paille est le seul matériau d'origine végétale l'autre. Ce formatage permet de faciliter l'empile- servir au moulage d'une autre
nent alors puiser cette pâte dans des récipients (en
rangée est achevée, une nouvelle est commencée
.

ajoute au mélange ; moins abondante et plus ment et la mise en œuvre du matériau. La régula,
forme de seaux) qu'ils montent ensuite à l'épaule
« chère » que les deux autres,
réduite en brins de rité de l'élément de base utilisé favorise beaucoup des parallèlement à la première et ainsi de suite, de
pour les transporter vers l'aire de fabrication
très petite taille (2 à 3 cm de longueur) puis amal- celle de la construction. De multiples avantages est déversé à proximité du sorte que, progressivement, se juxtaposent, par leur
briques. Le mélange
gamée à la boue, la paille permet au mélange de se sont donc liés à l'invention de la brique et justifient prélever la quantité néces- grand côté, de longues files de briques, le plus
« briquetier » qui va y
Enc structurer suffisamment pour qu'il ne se brise pas son emploi pendant toute l'Antiquité, non seule, utilise est souvent sur dix mètres ou davantage. Elles ne sont
A J. saire pour remplir son moule. I.: outil qu'il
séparées l'une de l'autre que par un intervalle étroit
du 6. SPENCER, Brick Architecture, p. 3.
au séchage.
dut
p
ment pour les constructions ordinaires, mais même parfaitement connu plusieurs exemplaires en ont
équivalent à l'épaisseur de la paroi du moule
:
7. Voir supra, p. 75.
E? Égypte, les dimensions des briques de cons, pour les palais, certaines pyramides, les forteresses, tant sur les bas,reliefs
de F été retrouvés9 et il est figuré peut ainsi être
(fig. 82). Une surface importante
8. Pour les tailles des briques selon leurs 9. Par exemple Turin, Musée égyptien,
:ruction ont elles aussi varié selon les lieux et les les annexes et les enceintes des temples. Le maçon
:

C'est
Thè Suppl. Gebclein, règne de que sur les peintures murales pharaoniques.
couverte de briques en un temps relativement
époques de fabrication, voir 12 44 7.
epo?ues 8 ' tout en se maintenant dans des limites
:

égyptien (limoneur) a su de tout temps manier


la
© iv A J. SPENCER, Brick Architecture, p. 147- Thoutmosis lII (XVIW dyn.), 4,5 x
aussi celui que manie le roi lors des cérémonies de
150; 0. ARNOLD, Li.iB, p. 283-284, p_rat1ques, déterminées par une très longue expé- brique et le mortier de terre. 17 ,5 x 9 cm Agy/nens Aufstieg zur
légende qui accompagne court puisque quatre hommes réussissent aujour-
À
;

Wcltmacht, Mayence, 1987, p. 147 [61]. fondation. Edfou, la


lformar ». nence. On ne s'est guère éloigné en volume des
TIT I a canstmction pharaonique 6 îecbnaJogie de Ja constmction en terre

matisé qu'avec le Nouvel Empire et trouve son toutes les cosmogonies égyptiennes conçoivent
corollaire dans les dépôts de fondation où figurent l'eau en tant qu'élément primordial de l'univers. Le
des briques miniatures de faïence colorée porteuses Noun lui-même, milieu indifférencié qui précéda la
C d'éléments inscrits du protocole du roi fondateur. création, était considéré comme fluide et obscur et
cérémonie de
Fig. 83. Dans le cycle de la
il recelait tout le devenir de la matière. Différencié
«

légè-
fondation » - rituel connu, malgré de
res variations des épisodes,
durant toute SYMBOLISME ATTACHÉ AU LIMON par l'Esprit créateur, il prenait d'abord la forme de
l'histoire pharaonique et gréco-romaine
de la première eau et de la première terre, pour porter
l'Égypte-, prend place le moulage de la
((

Cette alliance de terre du pays et d'eau compor- ensuite la lumière et la vie. Par conséquent, cons,
Quatre briques sont à placer aux
brique
tait un sens symbolique très fort pour le vieil Égvp- truire en terre n'était pas utiliser un matériau indif-
»

chapel-
d quatre angles du temple. Bloc de la
lerouge d'Hatshepsout, musée en plein
air
tien les anciens habitants de la Vallée pensaient
;
férent mais chargé de sens. Apportée par la crue, la
d de Karnak [XVIIIe dyn.)
terre est en effet très fertile et, par là, considérée
en effet que la vie était née des germes du Nil :

d. Fig. 84. Moule à brique actuel, en


cours comme source de vie. Elle convient donc à l'édifi-
d'utilisation.
tt cation de la résidence terrestre, comme à celle de la
tombe. La construction en terre faisait corps avec
le sol. Elle est elle,même fondée sur le limon, née
sur lui et constituée par lui.
éi
Un lien constant, dans la pensée de la vieille
r.
Égypte, est établi entre l'eau et le limon, d'une part,
re
Fig. 80. Des ouvriers préparent le mortier et la vie humaine, d'autre part. I' usage pour les
at de terre destiné à laconstruction d'un mur accouchées est de se placer, dès l'instant venu de
la délivrance, accroupies sur un assemblage de
[Temple de Louqsor, 1988)
m
Fig. 81. Un maçon égyptien fabrique des
briques crues formant ainsi le premier berceau du
briques de terre [Meda moud 1988)
,

nouveau-né. Le temple, réplique du monde et


te
Fig. 82. Les briques qui viennent d'être
moulées restent sur leur aire de séchage. La
tenu pour un être vivant, qu'anime, par sa
consistance et composition des briques
dt la

font qu'elles conservent leur forme


pl [Medamoud, 1988)

82

d'hui à mouler trois mille briques de petites dimen- un bâton aux extrémités duquel étaient accrochées
sions (30 x 14 x 7 cm) en une seule journée. Si ce les cordes de suspente de la charge, utilisant le
nombre était probablement moindre dans système de transport dit « à la palanche». Trois ou
l'Antiquité, puisque l'on faisait souvent des briques quatre briques pouvaient être placées de chaque
équi-
de dimensions plus grandes, la cadence devait côté du balancier qui était Jonc parfaitement
toutefois être élevée si l'on en juge par l'ampleur libré.
considérable de certaines constructions. Il est Ilest probable que les briques étaient empilées
certain que, pour construire les grandes enceintes Le transport des briques se faisait
sous forme de gros tas après leur fabrication et que Fig. 85.
àl'aide d'une palanche, balancier de bois
de Karnak ou d'El-Kab en un temps relativement des stocks importants étaient ainsi constitués non porté en travers des épaules et aux extré-
court, la fabrication des briques fut très intense. Au loin du chantier. Il fallait, Je ce fait, contrôler la mités duquel pendaient les cordes soute-
bout de trois jours, la brique qui repose sur le sol est production de chaque équipe de «briquetiers». nant les charges. Un contre-maître, une
fronde souple de palmier dans la main,
Enc déjà assez solide pour pouvoir être retournée. Elle C'est probablement à cet effet que des marques presse l'avance d'un manœuvre chargé de
duj est ensuite laissée au soleil pendant une semaine étaient faites dans la terre des briques avant leur mortier de limon dans un couffin. À droite,
dut un ouvrier ayant vidé la charge de sa
environ, après quoi il est possible de la manier et de séchage. Ces marques de fabrication ne doivent
pas
de F palanche revient à vide. (Gourna TI 100
l'empiler sans risque de la casser.
,

Thè être confondues avec l'estampillage des briques de


de Rekhmirê; XVIW dyn.).
©? Le transport des briques se faisait à dos d'hom- d'un pharaon ou roi,
construction au cartouche
10. 0. A?"àOLD, LdB, p. 284, ?e, comme l'illustre la tombe de Rekhmirê (pl. XV, prêtre, parfois même d'un particulier10 (fig. 86).
s.v. "Ziegelmarke »et" Ziegelstempel fig. 79 et 85). Chaque ouvrier portait sur l'épaule
».
I' usage de l'impression du sceau royal n'est systé-
ITT Ta canstmctian pbaraanique 6 TecbnaJagie de la canstmctian en terre

matisé qu'avec le Nouvel Empire et trouve son toutes les cosmogonies égyptiennes conçoivent
r corollaire dans les dépôts de fondation où figurent l'eau en tant qu'élément primordial de l'univers. Le
1
des briques miniatures de faïence colorée porteuses Noun lui-même, milieu indifférencié qui précéda la
d d'éléments inscrits du protocole du roi fondateur. création, était considéré comme fluide et obscur et
cérémonie de
r Fig. 83. Dans le cycle de la il recelait tout le devenir de la matière. Différencié
«

de légè-
tondation » - rituel connu, malgré
res variations des épisodes,
durant toute SYMBOLISME ATTACHÉ AU LIMON par l'Esprit créateur, il prenait d'abord la forme de
p
l'histoire pharaonique et gréco-romaine
de la première eau et de la première terre, pour porter
l'Égypte-, prend place le « moulage de la
Cette alliance de terre du pays et d'eau compor- ensuite la lumière et la vie. Par conséquent, cons-
Quatre briques sont à placer aux
truire en terre n'était pas utiliser un matériau indif-
brique ».

d quatre angles du temple. Bloc de la


chapel- tait un sens symbolique très fort pour le vieil Égyp-
le rouge d'Hatshepsout,
musée en plein air
tien les anciens habitants de la Vallée pensaient
;
férent mais chargé de sens. Apportée par la crue, la
d de Karnak (XVIII' dyn.)
terre est en effet très fertile et, par là, considérée
en effet que la vie était née des germes du Nil :

d Fig. 84. Moule à brique actuel, en cours comme source de vie. Elle convient donc à l'édifi-
d'utilisation.
cation de la résidence terrestre, comme à celle de la
tombe. La construction en terre faisait corps avec
le sol. Elle est elle-même fondée sur le limon, née
sur lui et constituée par lui.
Un lien constant, dans la pensée de la vieille
Égypte, est établi entre l'eau et le limon, d'une part,
re
Fig. 80. Des ouvriers préparent le mortier et la vie humaine, d'autre part. I' usage pour les
al de terre destiné à la construction d'un mur accouchées est de se placer, dès l'instant venu de
la délivrance, accroupies sur un assemblage de
(Temple de Louqsor, 1988)
m
Fig. 81. Un maçon égyptien fabrique des briques crues formant ainsi le premier berceau du
1988)
nouveau-né. Le temple, réplique du monde et
briques de terre (Medamoud ;

te
Fig. 82. Les briques qui viennent d'être
tenu pour un être vivant, qu'anime, par sa
moulées restent sur leur aire de séchage. La

dt consistance et la composition des briques


font qu'elles conservent leur forme
pt (Medamoud, 1988)

82

d'hui à mouler trois mille briques de petites dimen- un bâton aux extrémités duquel étaient accrochées
sions (30 x 14 x 7 cm) en une seule journée. Si ce les cordes de suspente de la charge, utilisant le
nombre était probablement moindre dans système de transport Jit « à la palanche». Trois ou
l'Antiquité, puisque l'on faisait souvent des briques quatre briques pouvaient être placées de chaque
équi-
de dimensions plus grandes, la cadence devait côté du balancier qui était Jonc parfaitement
toutefois être élevée si l'on en juge par l'ampleur libré.
empilées
considérable de certaines constructions. Il est Il est probable que les briques étaient
certain que, pour construire les grandes enceintes fabrication et que Fig. 85. Le transport des briques se faisait
sous forme de gros tas après leur
àl'aide d'une palanche, balancier de bois
de Karnak ou d'El-Kab en un temps relativement constitués non
des stocks importants étaient ainsi porté en travers des épaules et aux extré-
court, la fabrication des briques fut très intense. Au loin du chantier. Il fallait, de ce fait, contrôler la
mités duquel pendaient les cordes soute-
nant les charges. Un contre-maître, une
bout de trois jours, la brique qui repose sur le sol est production de chaque équipe de « briquetiers». fronde souple de palmier dans la main,
Enc déjà assez solide pour pouvoir être retournée. Elle C'est probablement à cet effet que des marques presse l'avance d'un manœuvre chargé de
du
dut,
i:: est ensuite laissée au soleil pendant une semaine étaient faites dans la terre des briques avant leur mortier de limon dans un couffin À droite,
pas un ouvrier ayant vidé la charge de sa
de B
environ, après quoi il est possible de la manier et de séchage. Ces marques de fabrication ne doivent palanche revient à vide. (Gourna TI 100 ,

Thè l'empiler sans risque de la casser. être confondues avec l'estampillage des briques de
de Rekhmirê; XVIIIe dvn.].
Le transport des briques se faisait à dos d'horn- roi-
©N construction au cartouche d'un pharaon ou

10. 0. ARNOLD, LïB, p. 284, ?e, comme l'illustre la tombe de Rekhmirê (pl. XV, prêtre, parfois même d'un particulier10 (fig. 86?.
s.v. « Zicgelmarke »et« Ziegelstempel "· fig. 79 et 85). Chaque ouvrier portait sur n'est syste-
l'épaule l.'. usage de l'impression du sceau royal
ITT ra caostmctian pbaraaoiq11e
------ 6 TecboaJagie de la caostmctiao en terre

riées par A. J. Spencer!", mais qui ont toujours pour


p but d'assurer une alternance telle que les joints de
L deux assises successives se croisent au lieu de se
d superposer. Ce croisement des joint_s donne le
ti maximum de cohésion à la maçonnene. Les murs
étaient revêtus d'un enduit de terre. Il est probable
p que les plus belles maisons étaien? peintes co?me
le laissent supposer les représentations de certames
d'entre elles dans les tombes thébaines (comparer

I
d fig. 88 et 89). .

d La toiture de la maison égyptienne est toujours


d,.

te Fig. 88. Maison à terrasse th_ébaine

vue de cheminées d'aération a


events to?-
jours utilisées sous le nom de molqaf
pour-
II en terrasse. Elle est accessible, plate et son sol
recouvert d'une couche de terre 15.
Les murs de clôture des jardins étaient souvent
confectionnés en terre armée par des de
=.
parements sont peints car l'appareil de par des plus
Les
palmes reliées entre elles t?g:s f:n?s
brique n'apparaît pas.
(Gourna n 90 de Nebamon XVIW dyn l
;
créant une sorte de clayonnage. Les elements veg?-
taux avaient pour but de structurer un mur fai_t
;

Fig. 89. Domaine rural enclos d'un mur à


re sommet ondulant. L'habitation, massive et d'une seule masse de terre (et non de briques) qm,
a1 trapue, montre son appareil de briques sans cela, se serait entièrement fissurée: la partie ?
crues. Deux silos et un magasin voûté
sont ,
supeneure du mur, les tiges étaient
.
laissées appa-
m construits à droite de la maison. , ,
de atta-
. .

(Gourna, Tl 81 d'lneni, XVIII" dyn) rentes et la forme courbe caractensttque. 1

88
che des palmes tournée vers l'extérieur (fig. _90). La
juxtaposition régulière et verticale des tiges de
te présence, l'énergie divine lit de sable accueillant directement la première
palmes déterminait un couronnement d?nt 1?
vitale, «naît», lui aussi, sur assise de briques. La compacité du sol limoneux,
forme est à l'origine de celle de la cormc?e a
dE

pt le berceau des quatre briques lorsqu 'on construisait dans la vallée, sa solidité au de pierre.
« gorge e'gyptienne » dans l'architecture
crues de fondation, mar- cas extrême où on prenait appui sur le roc du désert La corniche des temples reproduit seulement ?
l
m 86
quant ses quatre limites (fig. 87) et le fait que la brique ne soit pas un maté- khakerou, sculpte
cour b ure des Palmes , le décor de
.

Fig. 86. L'enceinte du grand temple ,


angulaires 11. Enfin, allier riau très pondéreux expliquent sans doute la faible parois ?n.te-
. .

d'Amon à Karnak (Nectanébo 1er ou peint en frise sous le plafond, sur les
;
limon et eau pour former l'être humain, était entre
xxxe dyn.) comportait des briques estam- profondeur des fondations. rieures des murs, imite pour sa part la juxtaposition
les mains de la manifestation du divin nommée
des tiges réellement visibles sur les murs
pillées du cartouche royal.
Fréqucmmenr. dans les villages antiques, les de ,terre
Fig. 87. Aspect du mur sud de brique crue Khnoum, « celui qui façonne au tour de potier», murs se superposent directement à des structures de nombreux points de la Vallee du
des enclos en
un moyen d'exprimer et de rappeler le mystère des
D
du temple de Millions d'Années de
Thoutmosis Ill (XVIIIe dyn) à Thébes-ouest. plus anciennes. En effet, les murs en brique crue Nil (fig. 91).
Fondé directement sur le rocher calcaire de
origines de la vie surgie hors du milieu liquide nécessitent de l'entretien et, les besoins des
la montagne thébaine, son parement était primordial. Une autre image, empruntée au réper- hommes changeant, bien des facteurs incitent à
89
fait de briques posées alternativement en toire agricole, faisait du corps d'Osiris, modèle de la
carreau et en boutisse (briques de démolir et rebâtir en un même lieu. Ainsi, les
vie éternelle au-delà du terrestre, le symbole de la
40 x 19 x 12 cm) maisons érigées sur un site ont souvent été modi-
terre d'Égypte asséchée par l'été. Le cadavre, privé
fiées ou reconstruites sans qu 'aient été éliminées
de ses liquides vitaux, momifié et
gisant, se régéné- totalement les structures anciennes les plus profon-
rait au contact du flot de l'inondation venue
du des. Le niveau d'un village a ainsi tendance à se
Sud et annoncée chaque année par les « pleurs »
de surélever légèrement à chaque nouvelle étape de
la divine Isis12.
construction. Cet exhaussement est, par censé-
Cependant, l'abondance et la signification reli-
quent, plus rapide que celui de la vallée du Nil dû
gieuse des composants de la brique crue
n'expli- au dépôt limoneux annuel. En plusieurs millénai-
quent pas seules son emploi généralisé et durable.
Il res, cette incessante progression en hauteur des
faut tenir compte aussi des qualités
propres du murs a fini par donner aux villages anciens un
matériau.
aspect particulier : ils culminent au sommet d'une
véritable colline artificielle appelée « Kôm ».
Utilisation13 Les murs des maisons ordinaires sont générale-
ment peu épais (50 cm en moyenne). Ils correspon-
décoration inachevée du puits de la tombe
. de
En< 11. Voir infra, p. 219-220 et n. 9-10.
LES MURS COURANTS
dent à des constructions soit en rez-de-chaussée, dont la Fig. 91. Motif de khakerou
en frise haute d e la
Thoutmosis Ill (KV 34 XVIIIe dyn)
F.19. 90 · Mur de clôture traditionnel ,

du I 12. Voir encadrés « La tradition osirien. soit à un étage ou plus rarement deux, la structure structure interne est renforcée ig_es de
de f
dut ne et le pharaon Horus-héritier», p. 29
des planchers étant constituée de troncs de L'extrémité supérieure de celle-ci
.

depasse
pa Imes ·
def et « Les grandes lignes Je la légende Les murs des maisons ordinaires ·
le motif
et même ceux probablement servi de mo d e e pour
palmiers. Les murs des habitations sont faits de Brick Architecture,
1

14. A. SPENCER, et a
Thè d'Osiris", p. 410. des palais étaient très faiblement J.
des frises de khakerou
Louqsor, 1985.

©r-.
fondés. Leur briques juxtaposées assise par assise et liées au pl. 2-14.
13. Voir, en général: O. ARNOLD, LdB, fondation se réduit, le plus souvent,
p. 282-283, s.v.
à une tranchée mortier de terre. Elles sont posées en carreau et en 15. 0. ARNOLD, Ldl3, p. 99-102,
« Ziegelbau "· dont le fond est réglé à l'horizontale
avec un faible s.v. «Haus».
boutisse, ou selon diverses configurations réperto-
m I a canstrnctian pbaraanique
---- 6 Tecbnalagie de la canstmctiao en terre

Fig. 92. Noyau de briques de la pyramide la fin du Moyen En .

1p1re pour les


de Sésostris li (XW dyn.) à lllahoun. Le Fig. 94. Principe général de la
structu-
r
.

palais du
. . . .

s11:_e de Deir el-Ballasl9

l revêtement de calcaire externe


ment disparu. Seuls sont encore visibles les
a totale-
en Haute-Egypte t out , comme
'
re interne de la pyramide de
Sésostris li (XW dyn.) à lllahoun. Les

d blocs inférieurs de l'ossature de pierre qui pour le pavillon des course gros murs de calcaire sont disposés selon
n'ont pas été dérobés de par des murs
les diagonales et recoupés
ti char d'Aménophis III a, Th's
Fig. 93. Pyramide centrale du complexe
ebes- parallèles également en pierre qui détermi-
ouest sous la XVIIIe dyn ast1e 20 .

nent des compartiments emplis entière-


p dit du (( labyrinthe» d'Amenemhat Ill .

ment de brique. Cette pyramide en brique


(XW dyn.J à Hawara
Les pyramides possède la même structure et le même
type de statique que la pyramide de pierre
Les massifs extérieurs de certai- .
de Sésostris
1rr (XW dyn) à Lisht (comparer
d avec la fig. 92).
nes pyramides du Moyen E mpm .

d
o?t été entièrement édifiés en
d briques crues ' telles ce Il es
,
te d Illahoun (fig. 92) et H
-.
awara
(?1g. 93) dans le Fayoum ou celles
d Amenemhat II et de Sésostris
III
(XW dyn.) à Dahshour21 PLUsage .
.

brique plutôt que de la pierre


de la
e:t probablement lié à Ia volonté

????
re
achever plus rapidement l'édi-
al ?
fice et à un moindre « coût».
m Ce fait paraît concorder avec

te

pl
une tendance déjà relevée pour le
Moyen Empire où la construction
en pierre elle-même a évolué pour
les complexes funéraires royaux
une nouvelle structure interne est
alors apparue, mise au point sans
;
? ---r--.·:..,....,..i::!'!"ff!:

m
doute également dans le but de
construire la pyramide rapidement
à I' aide Je blocs ordinaires.
On dut ainsi adapter les tech-
niques pour édifier la forme géné-
rale Je la pyramide en brique crue,
matériau moins noble, en théorie,
16· Cf. infra,
que la pierre. Il fallait donc que
P· 237, n. 103-104.
l'on ait attaché plus de sens sur le
17• 0. ARNOLD, LïB, p. 281-282
s.v. "Zellenbauweise ».
'
plan symbolique à la forme de cet
18. P. BRJSSAUD, J. YOYOTIE, " Rapport édifice qu'à la nature du matériau
sur les fouilles de Tanis » dans BIFAO 78 dont il était constitué. L'usage de
à Saqqara-Sud (Moyen Empire,
(1978), (en particulier p. [05 (date),
LES OUVRAGES MASSIFS la brique crue ne semble pas dyn.). Fig. 96. Mur d'enceinte ondulé d'une pyramide anomyme
117) et supra n. 16. Fig. 95. Plan de la pyramide sud inachevée de Mazghuna (Moyen Empire ; XIW XIW dyn.).
assi-
correspondre à une quelconque « promotion» de
;

Construite pour un souverain inconnu, son mur d'enceinte, fait de briques crues posées en
19. A. EGGEBRECHT," Deir el-Ballas» ses horizontales, est sinusoidal, comme celui de KhendJer
à Saqqara
Fondation à caissons cet élément de construction au rang des matériaux
dans LA 1/7 (1974), col. l025-l027.
D. ARNOLD, LïB, p. 34, s.v. "Ballas·,,. nobles puisqu'il ne se maintiendra pas concrète-
À propos des édifices de pierre , on verra que '
:O. À K?m el-Abd (Thèbes-ouest), cet
ment par la suite pour l'exécution des grands
d ans l e D e l ta, ou, le sol était friable
édifice d Aménophis Ill reposait sur , , oneut recours n:1onuments. Au Nouvel Empire en effet, le maté-
une
a un systeme , Les assises horizontales de briques crues de la
plate-forme de 45 x 40 m faite de cais- d e fondation particulier 16 U na u d'écterrute, par excellence, propre à la construc-
·
de grands caissons (fig. 94). Les murs d'enceinte de
rande f?s,se ?tai_t creusée dans le sol et les pa?ois ?: comprenant, pyramide d'Amenemhat III (XW dyn.) à Dahshour
s??s de brique crue emplis de sable et la pyramide sont faits de briques crues
. 23. A.]. SPENCER, Brick Architecture,
d eclats de calcaire B. J. KEMP " A
a tr,anc ee
tion des édifices sacrés, sera la pierre, même si fl. 17 D. ARNOLD, LùB, p. 2 3 7 -238, étaient aussi posées sur du sable 24, comme celles de
:

etaient maintenues par des murs ;

toutes les quatre assises, une couche d'alfa.


Building of Amenophis III at Kôm el- de certains composants, comme des pylônes, seront s.v. « Scsostris Ill., Pyramide ».
la pyramide de Mazghuna
25
(fig. 95) ou celles de la
Abd » dans]EA 63 (1977), p. 71_82. soutene?ent en brique crue. De gros
murs se Les briques formant le noyau de la pyramide
de
0. ARNOLD, LïB, p. 126,
'

recoupaient parfois érigés à l'aide de briques appareillées. 24. A. J. SPENCER, Brick Architecture,
posées les pyramide de Khendjer à Saqqara 26. Cette dernière
en fondation d e'I·imitant entre Sésostris III (XIIe dyn.) à Dahshour sont
.

eux des p. 38 D. ARNOLD, LùB, p. 20-2 l,


s.v. " Korn el-Abd». Les briques constitutives de la pyramide de était entourée par un mur de briques crues posées
;

caissons ..U
unes sur les autres sans aucun mortier. Chaque
17 .

n? puissante ossature artificielle était s.v. "Amenemhat Ill., Pyramide von


tels
En 21. R. STADELMANN, Die agyptischen ainsi constituee pour supporter l'é Sésostris II (XIIe dyn.) à Illahoun sont posées en Dahschur une en boutisse et de plan sinusoïdal (fig. 95)27. De
assise horizontale repose simplement sur
( ».
e d ifice, comme b outisse 22 . Ces assises constituent le remplissage murs devaient être assez résistants malgré leur
.

du I Pyramzden, Kulturgeschichte der Antiken ' 1 ·

c est le cas à T:ams pour l


.
25. 0. ARNOLD, Lùf3, p. 151, 23. Le revêtement en calcaire de
dut Welt 30, Mayence, e pylône du tern le d e couche de sable
faible épaisseur en raison de leur forme ondulée, les
l 985, p. 226_254 .
,

Kh onsou (XXXe dyn. fig. P massif de la structure dont l'ossature comprend s.v. « Mazghuna ».
les gradins
de
0. ARNOLD, LïB, p. 236-237,
260) 18. Un ty pe sem bl a- cette pyramide s'appuyait en partie sur
ondulations jouant le rôle de contreforts courbes
F ;
s.v. "Sesostris II., Pyramide». bl e de caissons e, difié ?eux gros murs de calcaire perpendiculaires 26. 0. ARNOLD, LùB, briques
de briques de la structure. Certaines
Thè p. 50,
l ics cette fois au-dessus de la correspondaient à un
implantés selon les diagonales de la base de la (fig. 96). On a supposé qu'ils
s.v. « Chendjcr ».
©t-.. 22. A.]. SPENCER, Brick Architecture surface du so 1' pour surélever la marque des différentes équipes qui
p. 17.
'
l es constructions
.

pyramide et recoupés par d'autres murs de refend 27.


comportaient soutien du sable rendu nécessaire au
qu'ils étaient appelé s a, R. ST ADELMANN, Die âgyptischen système de
supporter, a été utilisé vers en calcaire, parallèles entre eux et qui déterminent Pyramiden, Mayence, 1985, p. 247, 250. les avaient fabriquées.
m Ta caostrnctian pbaraaoicp1e 6 Tecboalagie de Ja caostmctiao en terre

début des travaux pendant toute la période de Thoutrnosis IV11 (XVIIIe dyn.; fig. 98)
r construction des chambres funéraires28. La forme d'Aménophis III (XVIIIe dyn.) à The'b es Det 32
.
e
A A
meme, deux moles de brique crue existent d e

L
Fig. 97. Pylône de brique crue sinusoïdale aurait ainsi permis d'obtenir un mur de , part
d du temple de Millions d'Années de soutènement solide sans avoir à employer une et d autre de la porte occidentale du tern
p e d [
Thoutmosis Ill à Thèbes (XVIIIe dvn.]. Kôm es-Solem à Abydos (fig. 100) Les mass11s.1
ti
Le pylône repose sur une couche naturelle
grande quantité de briques. 33
·

de galets dont l'épaisseur varie de 10 à


conservés du pylône ainsi construit au temple
p Les pylônes
fait de briques
75 cm. Le parement est
Jointoyées posées alternativement en car-
reau et en boutisse Le cœur du pylône est
On peut constater, jusqu'à aujourd'hui,
d constitué de grosses briques (42 x 20 x qu'une construction élevée faite en brique
14 cm) toutes posées en boutisse Sous la
crue adopte une forme trapue, moins épaisse
d couche de galets se trouve un sol de sable
naturel. au sommet qu'à la base. Cette forme témoigne
d.
de la recherche d'une meilleure stabilité de la
Fig. 98. Du pylône de brique crue du
tE
temple de Millions d'Années de construction bien implantée et étalée à la
Thoutmosis IV (XVIII• dyn.) à Thèbes- base, plus légère au sommet. Élevés de la sorte,
ouest, il ne subsiste que la partie centrale
les murs présentent un fruit. La forme de ces
du môle sud, mais sur une hauteur assez
importante Vue de la face orientale, depuis constructions en brique, aux parois obliques, a
l'extérieur du temple. Les briques ont un sans doute inspiré celle des môles des pylônes.
format de
re 40x 18x 11 cm
Les plus anciens pylônes connus étaient en
al Fig. 99. Mur d'enceinte nord
brique crue29 tout comme les môles de
(côté extérieur) du temple de certains pylônes du Nouvel Empire ainsi qu'on
m
Millions d'Années de Thoutmosis IV l'observe aux temples « de Millions
(XVIIIe dyn.) à Thèbes-ouest.
Chaque assise décroche de 1 cm par rap-
d'Années » d'Aménophis I" ,o (XVIIIe dvn).
port à la précédente pour former un fruit de Thoutmosis III (XVIIIe dyn. fig. 97), de
;

te Le mur (fait de briques de 40 x 18 x 11 cm) 101

dE comporte des restes d'enduit


Fig. 101. Ruines d'un pylône
Fig. 100. Môles de brique crue de part de brique à Louqsor,
pt d'Abou Simbel (Nubie), édifié à la
et d'autre de la porte occidentale du tem- érigé sous la xxxe dynastie.
m ple du Kôm es-Soltan à Abydos (X.XXe dynJ Au nord du pylône de pierre du Nouvel
XIXe dynastie pour Ramsès II,
Empire, subsiste l'arasement, visible au montrent que les éléments de
premier plan, d'un môle érigé selon la
couronnement des môles comme
technique « à assises courbes». li était
flanqué d'un montant de porte en des murs s'appuyant sur eux, trai-
pierre, arasé lui aussi. tés en tore et corniche à gorge,
28. A. J. SPE\:CER, Brick Architecture, Fig. 102. Enceinte du temple de comportaient des briques spécia-
p. 39 ;0. AR.>.,;OLD, UiB, p. 139-140, Millions d'Années de Ramsès Ill lement moulées dans des cadres
S.\·. « Kurvenmauer "· (XX• dyn.) à Medinet Habou.
Le cœur du mur est fait de grosses
préparés tout exprès34. L'utilisa-
29. H. SOUROUZIA:-.:, « [apparition du
pylône» dans Supplément au BIFAO 81
briques (de 44 x 22 x 13 cm) toutes tion de la brique crue pour l'édifi-
(1981), p. 141-151.
posées en boutisse. Le parement forme cation des pylônes n'est pas néces-
un épiderme d'une brique d'épaisseur.
30. Le pylône de ce temple est illustré
sairement un indice d'ancienneté
structure du
dans la TI 19 d' Amenmès. Voir :
Fig. 103. Détail de la
mais plus probablement d'écono-
mur d'enceinte du temple de
o._A?OLD, UiB, pl. 8. et M. GABOLDE,
Millions d'Années de Ramsès Ill mie, car il subsiste, à Louqsor, les
« Etude sur l'évolution des dénomina-

tions et de l'aspect des pylônes du temple 97 98


(XXe dyn.) à Medinet Habou. ruines d'un tel pylône, érigé sous
Les grosses briques du noyau sont
d'Arnon-Rê à Karnak» dans Bulletin du la xxxe dynastie (fig. 101).
posées en boutisse sur des couches de
Cercle Lyonnais d'Égypwlogie
mortier de 2 à 3 cm les Joints verti-
Victor Loret n° 6 (1992), p. 17-60 (en
;

particulier p. 43, fig. 3).


caux, quant à eux, sont vides. Ceci LES ENCEINTES
illustre le cas général des enceintes de
31. S. HUBERT, « Studies on the Egyptian brique du Nouvel Empire.
Pylon» dansJSSEA 11 (1981), p. 142. Les grandes enceintes
Fig. 104. Grande enceinte
32. G. HAENY, Untersuchungen im du temple de Millions d'Années
Les grands temples d'Égypte
Totentempel Amenophis' BABA 11,
111, de Ramsès li (XIXe dyn) étaient délimités par de puissantes
Wiesbaden, 1981, p. 15-20. au Ramesseum.
enceintes de briques crues parti-
33. I..:enceinte de Kôm es-Soltan à culièrement larges et hautes si l'on
Abydos date probablement de la
XXX" dynastie B. J. KEMP, « Abydos »
:
en juge par celles qui ont été
dans LÀ 1/1 (1972), col. 28-42; conservées à Héliopolis, Medin.et
En
Habou (fig. 102 et 103) ou, très
(
].-Cl. GOLVIN, 0. ]AUBERT,
dur El. SAYED HEGAZY, avec la collaboration
dut de D. LE FUR et M. GABOLDE, « Essai
partiellement, au Ramesseum
de F d'explication des murs "à assises courbes" 34. H. EL-ACHIRIE, J. ]ACQUET, Le grand (fig. 104).
Thè à propos de l'étude de l'enceinte du temple d'Abou Simbel, 1/1 : l'archiceccure, Pendant toute la durée du
©? grand temple d'Amon-Rê à Karnak » Caire, 1984, p. 6, pl. LXIX-LXX
Moyen Empire, du Nouvel Empire
Le ;

dans CRA/BL (1990), p. 905-946 (en 99


0. ARNOLD, LiiB, p. 85-86,
particulier p. 944). s.v. « Formziegcl "· et avant la xxxe dynastie, les 104

100
m Ta caostrnctian pbaraaoiq:ne --- 6 Tecboa)ag:ie de Ja caostmctiao en terre

enceintes connues sont faites de briques liées entre brique" de 32 x 16 x 11 cm) l )ff, re encore un e struc-

elles par un mortier de terre et posées par assises turc similaire.


horizontales bien régulières. La structure du mur Le mur d'enceinte nord du temp] e d e M·11· M m œ
,
t tons
= (I ® m
Ll'A,nnees
i
C
est soignée, mais elle reste très simple. Le plus ue Tl 'ioutrnosis IV (XVIIIe d y n a ,

souvent, les parements ont des joints verticaux et Thèbcs-ouc-,r. montre, au niveau d e l a d eux1eme .·}

,
horizontaux (fig. 106, gauche) alors que le cœur du .
, . , une particularité
t errasse, '
,
. .
inté ressante. A l'exté-
= @ $ 00 e e w
massif ne montre que des joints horizontaux rieur de ce mur, au nord ' 'se dével oppaient les .

(fig. 106, droite) aucun mortier ne vient remplir annexes uu temple. Le sol rocheu x, 4u1 pre, entan
1 .

?':S.
.

les joints verticaux. C'est le cas dans le temple de une L{,cc 1·ivirc, a eté retaillé pour permett re l' appui
, , .

?? :::.;_..;:::
cs.=-
?
.

d
? @ ® @
Montouhotep à Deir el-Bahari (XIL' dvn.) (fig. 106).
, .

Lu mur ue -epurunon des deux struct ures. C e mur


{
1
=
d , , ,
Au Nouvel Empire, cette structure se retrouve au
,
est uonc léuèrcmcnr tuluté. Ce fruit etait
1
1
.

o b tenu
d ,
par c décrochement successif de ch:acune d es assi-
temple de Millions d'Années d'Aménophis II ® ® m
.
I
® @ @
t( .

ses de brique .... Ce" décrochements sont encore en


(XVIW dyn. briques de 40 x 20 x 12 cm), au
;

p,1rt1,e m.r-qué-. pur de" restes d'enduit (fig. 99).


.

temple d'Amenhotep fils de Hapou (conrernpor.iin


d'Aménophis III [XVIW dyn.] briques de 40 x
; Cepend,mt, il existe un exemnle ·
t ét onnant au :
107
éi 19 x 11 cm), ou au Ramesseum (XIXL' dvn.
·
Ramcv-cum, lc-. mur" "ont hits ' , de d eux parement
Fig. 107. Réparuuon des armatures
. de
11: briques de 42 x 14 x 20 cm). À la XXVIL' dvnastie: de brique- crue" entre lesquels a été ver é un la forteresse
bois dans le mur d'enceinte de
la tombe de Sheshonq à Thèbes (XXVIL" dvn, remplt..,..,.ige de terre (fig. 105). ·

; de Shalfak en Nubie (Moyen


Empire)

toutes les six assises pour les poutres


transversales, à la trevrèrne pour les pièces
long1tud1nales
Fig. 105. Au temple de Millions d'Années
de Ramsès li (XIXe dvn.), le mur des Fig. 108. Forteresse d'Uronaru (XII' dyn.)
annexes, côté sud, est constitué de Des pièces de bois long1tud1nales
prennent
deux parements contenant un remplissage appui sur les poutres transversales de
te de terre. l'assise mténeure Ces dernières sont

Fig. 106. structure du mur d'enceinte posées, avec des couches de roseaux,
dt La
toutes les six assises
en brique crue du temple de Montouhotep
pt a Deir el-Bahari (XIe dyn ), côté sud, diffère Fig. 109. Côte oriental de l'enceinte en
m selon qu'on considère l'épiderme formé par brique crue du temple d'Amon-Rè a
son parement ou sa masse interne Karnak La succession des massrts presen-
.

A gauche, le parement présente des joints tant des assises courbes produit un effet
horizontaux et verticaux épais de 1 à 2 cm. d'ondulations (Nectanebo I' XXX' dyn.) ,

A droite, le cœur du mur montre des


briques posées sur une couche de mortier
de 2 cm d'épaisseur mais serrées côte à
côte sans remplir les joints verticaux. Leurs
dimensions moyennes sont de .

40xl9xl0cm.

109

Les murs à assises courbes


Les enceintes de forteresses
(fig, 109 et 110a à 110d)
un aspect
Les enceintes militaires présentent traiter en
sont pourvus de L occasion a déjà été donnée de
plus complexe. Les remparts assises
détail du cas des grandes enceintes dites à
«
jointoyées
bastions ou de tours. Leurs briques sont résumer l'essentiel de
horizontales mais, à l'intérieur courbes » ; on se bornera ici à
et posées par assises publiée38. C'est au début de la
armature de pièces de bois a la recherche
du mur, une puissante
solidité XXXc dynastie que l'on peut situer l'apparition
été disposée afin d'en augmenter
la
dont l'en,
on n'a pas d'un type de gros mur très particulier
(fig. 107). Il est certain qu'en
ce cas, Karnak four,
seulement une bonne ceinte du grand temple d'Amon-Rê à
voulu se contenter d'assurer
35. D. AR'.l li I\ Ldl, 11· 45-46,
mais qu'on a cherché à la nit un des meilleurs exemples.
,.\·. "RuhL'n ... stabilité à la construction L appellation donnée à ces murs
dérive du fait
démolir où à saper. Cette structure
36. l). AR:\\ll I\ L1B, 272-27,, rendre difficile à vues du côté du parement, ne sont
11·

par la fonction défensive que leurs assises,


« renforcée » s'explique
,.\'. "L1rnnart1 ». courbes
pas hori:ontales mais très nettement
exceptionnelle de l'édifice. Les forteresses
dam
de
37. A. R\L\·\\\1," Festungsaulagc »

(fig. 109). Ce type de mur


d'enceinte consiste en
Enc LA ll 2 (1975), (\)I. 197-201; en Nubie offrent
n AR'.\)! I\ N-140,
Buhen'5 et d'Uronarti'6 (fig. 108) une juxtaposition de gros massifs dont les assises
du i:
L1B, p. I

de bons exemples de ces


murailles fortes, créées au courbées vers le bas dans un
dut ,.\'. " Kurvcnrnaucr » ct 11· 82-85,
rénovées au début de la sont alternativement
deF S.\'.« Fcstung "· Moyen Empire et massif et vers le haut dans le massif voisin. Les lits
sous les
Thè 38. J.-CI. G, li \'I:\ ct ,i/11, dam XVIW dynastie puis développées d'un mur vu dans son ensemble esquissent un
©? CRAl/3L ( 1990), 11· 905-946
Ra mess ides 17. 110a et b). ce qui
ample mou\'ement ondulant (fig.
;

n AR\:\ll I\ L,dl, 11· 278-279,


s.v. "Wdknmaun ...
ITT Ta constmction pharaonique 6 îecbnoJogie de Ja constmction en terre

Au lieu de ranger les briques les unes sur les


ft... ..fl1
autres à l'horizontale, au risque de voir les angles
,
I
I
I
I du grand tas s'effriter et tomber, les assises ont été
°
C I
I \
I relevées vers les angles ( fig. 110 d, n 3). La forme
I I
I I
courbe de l'assise fait que les briques ont toutes
I 1
tendance à se déverser vers son milieu et non vers
l'extérieur. Il apparaît, en outre, que la forme de
chaque assise a été bombée de manière à s'opposer
au mieux aux déformations dues à la pression des
d
A assises superposées. Conçu de cette manière, le
COUPE AA' COUPE BB'
d « tas » de briques est très stable, bien que ses

d. éléments ne soient pas liés. On gagnait beaucoup


tt de temps pour ériger un tel ouvrage puisqu'il n'était
pas nécessaire de maçonner des joints. Il suffisait de
'-+8' poser les briques régulièrement les unes au contact
des autres. Grâce à la disposition courbe des assises,
on pouvait construire très vite une énorme
enceinte dont la solidité n'était pas moindre que
ft celle d'une enceinte traditionnelle, constituée de
at briques soigneusement jointoyées.
Fig. 111. Abydos. Enceinte du temple de
m
Kôm es-Soltan. La fondation de l'enceinte à conduit P. Barguet39 à émettre l'hypothèse que les Une autre astuce technique complétait ce
horizontale. Si le temple ? dispositif. Entre les gros massifs autostables bâtis à
assises courbes est
Egyptiens auraient eu l'idée d'évoquer, tout autour
remonte à l'Ancien Empire (I". dyn.l, l'en-
primordial, intervalles réguliers, sont disposés d'autres appa-
ceinte visible au1ourd'hu1 est tardive et du domaine sacré, les vagues de l'océan
reils de brique dits « intermédiaires » (fig. 110b).
te remonte au plus tôt à la XXX." dynastie. celles du Noun d'éternité qui continue à entourer
proposition Comme leurs flancs servent d'appui aux massifs
dt le monde après sa création. Cette
lits ondulés, qu'ils ont toujours tendance
pl ex séduisante sur le plan symbolique n'a cependant voisins à
CA
à tasser sous l'effet de leur poids et que leurs
pas été confirmée par l'étude approfondie de ce
se
m cour; raccords avec ceux-ci se font selon un fruit, ils
problème. D'une part, certains murs à assises

A?M' M
8

D
N'
C
bes ne sont pas liés à des temples et, d'autre part, il
serait étonnant que les Égyptiens aient attendu la
xxxe dynastie, c'est-à-dire la fin de l'époque plus l'appareil
pharaonique, pour exprimer, dans leur architec-
jouent le rôle de coin formant contrebutée. La
disposition biaise des plans de contact implique que

exerce de
aussi
intermédiaire pèse lourd, plus il
pression
une
sur ses voisins. En conséquence,
force de réaction équivalente dont
(j) il subit
ture, une idée aussi essentielle. fortement. Le mur de
I.: intérêt des murs à assises
courbes est lié à un l'effet est de le comprimer
cette brique à assises courbes n'est donc jamais inerte
mode de construction original mis au point à contraire, dynamique ». Le système
période. En effet, tous les murs bâtis alors
étaient mais, bien au «

point un système autocomprimant et


est en tout
I construits à l'aide de grosses briques qui n'étaient
celles c'est là que réside son étonnante solidité.
pas liées entre elles par du mortier comme
I

aux
briques des Aux angles des enceintes, c'est;à;dire
des murs des époques antérieures. Les massif ne pouvait s'appuyer sur
ont endroits précis où le
murs bâtis par Nectanébo I et II (XXXe dyn.) brique voisine, la courbure des
autres. aucune masse de
été simplement empilées les unes sur les 110c). De
car elle permet, assises a été très fortement relevée (fig.
Cette remarque est fondamentale trouve fran-
massifs consti- cette façon, la masse non épaulée se
en quelque sorte, de considérer les l'intérieur. Ainsi, les angles
« gros tas de chement déversée vers
tutifs de ces murs comme de simples saillants de ces enceintes restent stables.
Cette
impossi-
briques » autostables. Il n'est d'ailleurs pas accentuation de la courbure, dont l'origine est
de l'observa;
ble que l'idée de ce procédé soit née parfaitement explicable sur le plan de la statique,
quantités
tion du mode d'empilement des grandes mais qui n'a pas de sens symbolique
particulier,
produites. La clé de
de briques fraîchement raison d'être des murs à
assises courbes est juste;
montre ici encore que la
« l'énigme » des murs à avant tout technique.
d'un type assises courbes est
ment fournie par la structure ingénieuse Les fouilles effectuées à Karnak
en 1989, au
qui a pu être étudié naguère au
d'édifice particulier d'Amon, ont montré
Enc F19. Structure des enceintes de brique « à assises courbes». d'Amon;Rê nord de la grande enceinte
sud-est de l'enceinte du grand temple
11 O.
a. Restitution de la forme d' origine .. des murs à
que le fond de la tranchée de fondation
· ·
.

de I' enceinte de Nectanébo l" . .

au voismaqe d e la porte de l'est à Karnak 1ntermed1aires,


.

dur On o bservera ·
, .

alternance de massifs ta lutés ' autostables et de massifs


cet édifice, qui n'est
à Karnak40_ Les briques de
I

'. autostab es
horizontal. Cette caractéris-
dut "en coin» AA' montre le bombement des assises de brique des massifs assises courbes était
.
I

La co u p e
été empilées
·

constitué que d'un seul massif, ont


· ·
b. Au sein des murs
de
a assises courbes, tous les massifs s'e n f
oncent sous ,
effet de leur poids . . . .

massifs intermédiaires exercent une force latérale sur les massifs autostables être relevée sans ambiguïté dans
F (Pl L es (F) 31-32. tique peut aussi
I
·
39. P BAR(,LIET, Karnak p.
disposition astucieuse, et
·

équivalente f 'I
de telle sorte que leur de l'en;
·

Thè Ils subissent une force de réaction ouest


(

c · À l'angl e d e 1,
enceinte,
.

la courbure
·

... 40. J.-CI. dans toute la partie déchaussée du mur


GOLVIN et ulii,
de stabilité à la
d es assises est nettement relevée
©lv le massif (CA) b ascu
elle seule, offre le maximum
" (CXI.
.

franchement vers l'intéri eur et une force intermed1a1re


la pression (Fl par le massif l l l)-t1•
e .
;
vient annuler
ceinte de Kôm es;Soltan à Abydos (fig.
I
. (F )
CRA/BL ( 1990),
.

d . S pon t anement, une assise ct fig.


.

horizontale
.

d e b nques se
.
p. 9 30 7.
deforme en se creusant (1) p ours opposer , .
massif
mouvement natu re, il f aut donc lui donner un aspect bombé (21. De la sorte, les assises d'un
.
.
a ce
.
I 1

entier (3) sont convexe s se on es axes MM et PP' mais les angles (A, B, C, Dl sont néanmoins releves.
,
.
.

41. Cf. su/Jru, p. 114, n. 33. construction.


I I
ITT La canstmctian pbaraanique 6 îecbnalagie de la canstmctian en terre

d
d
d.
tt

Fig. 112. L'enceinte du temple


ptolémaïque a conservé sa partie
sommitale. est visible que le crénelage
11

suit les ondulations des assises courbes.


Deir el-Medineh, enceinte du temple
Fig. 114. Dendara, temple d'Hathor, mur
d'Hathor-Maât.
ouest de l'enceinte à assises courbes
Fig. 113. Les briques constitutives du (époque ptolémaïque} Aspect du parement
cœur des massifs bâtis à assises cour- de la grande enceinte dont les briques se
bes ne sont pas jointoyées mais sim- sont détachées au milieu d'un massif.
plement juxtaposées et superposées. Les massifs intermédiaires ont des assises
te Des couches d'alfa sont parfois intercalées horizontales et non plus convexes.
sans doute pour améliorer le réglage des
dt Fig. 115. Vue, prise vers 1950, de la face
assises. Karnak, temple d'Amon-Rê, mur de
xxxe dvn.l. nord-ouest du mur d'enceinte en brique
l'enceinte (époque récente
pl ,

crue (Y.XXe dynastie) du temple de Louqsor.

La technique dite « à assises courbes»


m
s'est altérée désormais les massifs inter-
On remarque encore, dans 13 grande enceinte ;

médiaires ont des lits horizontaux, visibles


du temple d'Arnon-Rê à Karnak, qu'une épaisse au premier plan.
couche de houe a été disposée dans les massifs Fig. 116. Taposiris Magna, temple d'Osiris
ondulés toutes les dix assises environ. Son rôle n'est L'enceinte, construite en pierre, imite les
massifs d'une enceinte de brique crue « à
p,as de lia_isonner les briques, mais de régulariser, de
assises courbes» (époque romaine).
règler la forme des assises. En effet, toute construc-
tion faire par empilement d'éléments plus ou moins
calibrés devient irrégulière à partir d'une certaine
hauteur. Il était par conséquent indispensable de
procéder de temps en temps à la redéfinition d'une 116
forme régulière sur laquelle pouvait prendre appui
une nouvelle phase de construction. Dans l'en- sont échafaudages légers sur lesquels travaillaient les
ceinte un aspect fini. Les briques de parement
ceinte du temple d'Amon-Rê, les briques et le
des joints horizontaux et verti- maçons chargés de la confection du parement. Il
les seules à posséder
mortier de terre contiennent de nombreux tessons, est certain que le parement ne pouvait être fait sans
eaux consciencieusement remplis de mortier
de
ce qui montre que la matière première des briques très échafaudage car, pour exécuter les joints, il fallait
terre. Compte tenu de la courbure transversale été impossible aux
a été prélevée directement sur le site. Tous les indi- l'épi, se trouver bien en face. Il aurait
ces relevés trahissent une exécution rapide et accentuée des assises au milieu des massifs, monter sur un mur de briques non liai,
mal accroché en ce ouvriers de
derme s'est particulièrement
sonnées de plus de vingt mètres de hauteur et de
se
économique, mettant en œuvre des moyens très
constate que, pour cette
efficaces. point. Très souvent, on pencher dans le vide pour boucher ces joints.
exemple, l'épi,
raison, à Karnak ou Dendara par
À El-Kab, l'existence de couches de briques
de
À Karnak et El,Kab notamment, il apparaît que centrale des
les murs ont été renforcés par Jes traverses de bois.
derme s'est effondré dans la partie couleur parfois beaucoup plus claire que les autres
extrémités
massifs alors qu'il est intact à leurs massif à l'autre,
Dans l'enceinte d'Arnon-Rê, les assises reposent et passant au même niveau d'un
En revanche ' l a partie sommitale portant (fig. 114). même
prouve que le gros des murs était monté en
·
.

le parfois sur d'épaisses couches d'alfa (fig. 113). Ces environ, dans
On observe, à 2,50 m d'intervalle
,
c_renelage de ces enceintes et le chemin de ron d e est probable que
En ( , ., éléments végétaux contribuaient sans aucun doute l'existence de rangées de trous temps sur une grande longueur. Il
sit ue d ernere se conformait aux ondulations le sens de la hauteur, assise par assise en détermi,
du I des à structurer et à améliorer la cohésion des murs. contiennent encore, le chantier progressait
.c régulièrement espacés qui chan,
dut massirs ' comme l'iin d ique d e façon incontestable nant de grands pans inclinés. Le point bas du
·

Si la masse des gros murs est faite de briques horizontales de


pour certains, des pièces de bois devaient être
.

de F l' petit temple ptolémaïque de Deir el, servir d'accès. Les briques
Mendc?mhte(f?u non liaisonnées (fig. 113), le parement des massifs sciées au ras du tier devait
Thè e me tg . 112) 'qui est 1 a seule à avoir
·

section circulaire. Celles-ci ont été posées du haut du plan incliné vers le bas si bien
©? conservé est en revanche très soigné. Il constitue un encastrées dans
son couronnement. parement. Ces pièces horizontales que le mur s'élevait et s'allongeait
progressivement.
« épiderme » n'ayant qu'une seule brique d'épais- les planchers des
le gros du mur devaient
soutenir
seur. Il protège l'intérieur du mur et confère à l'en-
ITT La canstrnctian pharaonique 6 Tecbna)agie de la canstmctian en terre

Fig. 120. À l'époque romaine, le pare-


été restauré en briques cuites.
I=
ment a
1 Le module des briques crues,
pharaoniques,

se distingue aisément
du module - très
d
- des briques cuites romaines
différent
t Louqsor, vestiges du mur de
brique crue à

assises courbes ceignant


l'avant-cour de
p Nectanébo 1er (XXX' dyn.).

d Fig. 117. Nubie; Kalabsha temple de


;

Mandoulis. Partie inférieure du mur d'en-


d ceinte construite en pierre alors que la par-
d. tie supérieure était en brique crue (époque
romaine).

Fig. 118. Dendara, temple d'Hathor. Aspect
des angles du môle ouest du pylône de
l'enceinte. L'angle du môle et sa base sont

en pierre alors que sa masse est en brique


crue. Les assises sont courbes. L'angle est
protégé par une excroissance circulaire,
identique à celle que l'on oberve sur le
pylône de l'enceinte du temple de Tôd
(époque ptoléma1que).

Fig. 119. Louqsor. Angle de l'enceinte de


Nectanébo 1er (X.XXe dyn.). consolidé par
cinq assises de pierre (derrière les palmes).

te
dt:

pt
m
43. J.-Ph. Lauer a noté, dans le complexe
du roi Djoser à Saqqara (Il l" dvn.}, l'em- découpe au mur de pierre et de rappeler l'aspect cette solution technique efficace, tout comme la
ploi, pour la pierre, de technique, rmprcs
externe des enceintes de brique crue. réforme d'Akhenaton (XVIIIe dyn.) avait été à
à la mise en œuvre du bois, cc qui Li
Une mode, un « standard» né de la construe, l'origine de la création de la talatar.'".
mené à parler de « pétrification de Lu-
chitecrure de bois ». Vt1ir: J.-Ph. L\U-.1\, tion en brique crue a été, de la sorte, appliqué à la
226-227; LES COUVERTURES
construction en pierre. Ce transfert est fréquent
P:,irnmiJc a dc,£;rcs I, p. Idem,
P:,irnm1Jc u dc,£;rcs /11, p. 6 7.

44. En ce qui concerne les murs d'en-


dans l'histoire de la construction égyptienne La voûte de terre
antique où les formes d'édifices en bois ou en maté,
ceinte faits à l'imitation des ouvrazcs de
Dès la I" dynastie, la voûte de terre47 en encor,
la XXX" dynastie J.-CI. C_î?)L\'I? c: 1;lii,
:
riaux légers ont souvent été traduites dans la certains caveaux (fig. 121
dans CRA/BL ( 1990), p. 9, 7 -9 39. bellement apparaît dans
pierre43.
pour et 122)48. Pourtant, cette solution technique ne
45. A. J. SrE?crn, Brick Archicccwrc, En certains cas, l'usage de la pierre n'a eu
p. 116. À proros de ces réfections en
renforcer la base du mur de brique crue, permettait pas de couvrir un très grand espace car
but que de faible résis-
brique cuite M. EL-S.Ac;H\R,
la petite dimension des briques et leur
comme on peut le voir à Philre et à Kalabsha
:

].-Cl. GULVIN, El. SAYEn HH;AZY, permettaient pas


parfois concerné tance à tout effort de flexion ne
G. W N,NER, Le cwn/J romuin de LJUL/SOT,
(fig. 117). Le renforcement n'a grandes portées. C'est probablement
Le Caire, 1986, p. 18-19, fig. 34. Dendara de franchir de
que ses angles, comme ceci apparaît à
118
46. Voir infra, p. 176-177, fig. 193. et à Tôd44. pourquoi la couverture voûtée la remplace rapide,
(fig. 118), à Louqsor (fig. 119)
ment comme le montrent certaines tombes
47. J. BRI?Kc,,
« Gcwoll-e » dans LA II/4
[ épiderme originel du mur qui s'était parfois
La partie centrale du haut du mur, a pu s ervtr d ans .

doute de l'étroitesse de ce mur dont les massifs (1976), col. 589-596 ct fig. 1-6; liées au archaïques de Saqqara où son principe constructif
dégradé a pu être restauré en briques cuites 123). Ces voûtes
a été parfaitement maîtrisé (fig.
D. AR.'-JULL\ LiiR, p. 92-93,
cette hypothèse, de voie de circulation aux étaient trop fins pour constituer de véritables tas l'en,
S.\'. « Gcwolbc
» et
r- 39, I mortier de plâtre, comme on le constate sur
d'arcs de brique crue accolés les
manœuvres q?i apportaient les briques (pl. X). autocomprimants. On ne pouvait élever une I" (XXXe dvn.) à Louqsor étaient constituées
s.v. Kuppel ,, S. EL-NAt,l,,\R, Les t'OÛ-
« ;
ceinte de Nectanébo autres et disposés obliquement à partir
La « pure te » du principe constructif mis au enceinte aussi étroite sur une aussi grande hauteur tes Jans l'mchitcct1irc de l'É[;Yptc uncienne, celle uns aux
(restaurée à l'époque romaine fig. 120) et sur
d'un mur de départ ".
;
Rd'E CXXVIII/1 et 2, !FAO, Le Caire,
/sous la xxx- dynastie s'est trouvée altérée
.

qu'en liant les briques. On a donc respecté seule- 1999. On consultera également qui entoure le temple de Mout à Karnak45.
La voûte vraie eut une très large extension
??ml? :
en
es epoque, ptolémaïque. A Dendara, les massifs ment la forme des murs à assises courbes et non assises courbes
R. BESE'-a\'AL, Teclmolo,[;ie de lu vmîte duns
La mise en œuvre des murs à permettait de franchir des espaces
auto?ta?les a assises courbes alternent avec des l'Orient Ancien, 2 vol., ERC, Paris, 1984.
comme une amélioration Égypte. Elle
leur principe constructif. doit être considérée
beaucoup plus grands que l'encorbellement,
de
/ construction en
Enc massifs intermédiaires dont les assises sont d esor, À Taposiris Magna42, sur la côte ouest du Delta, 48. A. J. SPENCER, Brick Architecture,
importante des techniques de la pièces. Il est à remarquer,
du
·
p. 123-127; S. EL-NAlX,AR, « Les pre-
manites- couvrir de véritables
mais h onzontales (fig . 114) . I' enceinte d u temple l'enceinte faite cette fois de gros blocs de pierre volonté
·

brique crue. Il est probable que


.
ç la
dut d e L ouqsor montre a meme "
mières voûtes à voussoirs en Égypte ,,
à travers cependant, que la voûte n'a pas été employée de
caractéristique dessine la forme générale des murs à assises courbes dans Hommuges à]. Lcclanc, Bd'E CVI/2, tée sous la xxxe dynastie d'entreprendre, domes,
façon systématique dans l'architecture
1
de F
de remise en
Thè (fig. 115). alternant massifs autostables et massifs intermé- Le Caire, 1994, p. 317- 322, fig. 5 (d'après
toute l'Égypte, d'importants chantiers
elle est rare. Certaines salles
42. Époque romaine. W. HELCK
À Deir el?Medineh, l'intérêt technique des assi- W. B. EMERY, Great Tinnbs of the First en partie tique au contraire, y
état des temples, ravagés ou abandonnés
©? 116). ;
"Taposiris Magna» dans LA v{;2 diaires, mais ses assises sont horizontales (fig. Dynasty Ill, Londres, 1958, pl. 116). palais royaux du Nouvel Empire devaient
aucune l'apparition de des
(1985), col. 232-233; D. AR.'JOLD, UiB, ses
c??r?:s na plus été perçu car les briques du mur Il est clair que, dans ce cas, il n'y avait 49. W. B. EMERY, ofJ. cit. sous l'occupation perse, a encouragé
ont ete liées raison - autre qu'esthétique - de donner
p. 259, s.v. "Taposiris Magna (Abusir) ». cette
au mortier de terre Ce fait déenve sans
·
.
JTT I a caostoictiao pbaraaoique 6 TecboaJagje de Ja caostrnctiao en terre

toutefois être voûtées, comme le montre l e cas d


u
liturgique lié au grand temple de RamsesII!
. . . .

ç pa ars
1 ,
, 1.
1 (XXe uvn. ) a M eu met Habou ' O'u a trace
1
1
de
C l,erceaux a été
,
conservée. En effet ' sur l a façade
.,
suoJ uu J
mur extérieur de la prermere cour du
temple, on peut observer les trous cl' enca d rement
arcs de tete de ces voûtes" (fig. 124). Les
A
1
ues
emplacements qu'elles recouvraient n,,etaienr en .

d service que lors d'occasions solennelles U n carac.·


,
tere sacra a pu ainsi être (attribué a' la voute, cette
I
A

d -
forme de couverture dans la pierre semblant
d correspondre presque toujours à un contexte
osirien et funéraire ou, au moins, à la définition
d'un espace considéré comme souterrain d one
.
,
_

c I1t I 1onien ct. infru, p. 328.


:

I?
est néanmoins un cas où la voûte de brique
lm
F=L:::::.,?
0 servit largement duns un autre cadre la couver- :

Fig. 125. Ruines des voûtes en brique


re
121 crue des annexes du temple de ture des annexes économiques ou administratives que par des poutres ordinaires faites en tronc de
palmier - matériau relativement courant -, cons-
at
m
-------
-----
Séthi ie' [XIXe dyn) en Abydos.

Fig. 126. Modèle de silos à céréales.


des temples. Les magasins, parfois bien conservés,
appartenant aux bâtiments des dépendances du truire uniquement en terre présentait l'avantage
[Musée du Caire Moyen Empire). ,

Ramesseum ou du temple de Séthi I" (XIXe dyn.) d'avoir recours au moins cher des matériaux. Enfin,
la voûte de terre pouvait franchir d'un seul coup
en Abydos montrent encore de beaux exemples de
te voûtes en brique crue51 (fig. 125). Il est certain que une portée plus grande que la couverture en
de telles voûtes couvraient aussi les magasins
d'au- terrasse qui nécessitait, quant à elle, des points
dt
tres grands temples thébains à Karnak, l'amorce d'appui intermédiaires. C'est là sans doute que se
pl ;

trouve l'avantage majeur de cette structure desti-


d'une voûte de briques crues apparaît encore au
m née à la couverture des magasins. Les salles voûtées
51. Plan .lu temple de Séthi I"' et ck ses sud du dépôt lapidaire actuel dit du « Cheikh
magasins D. AR"'l 11.l d,111, Graber des »52. pouvaient ainsi être à la fois vastes et non encom-
:
1
Labib
alren Rcichcs in cl-Ti.Hif, A\'DAIK 17,
Couvrir un magasin en voûte dut être une brées de poteaux. [ usage répandu de la voûte de
1976. pl. I.
pratique courante dans l'Égypte ancienne et les terre correspondrait de la sorte à un avantage tech-
A 52. Dam ks années l 9KO, on pouvait nique non négligeable.
encore voir le summer de cette voûte il représentations de silos à blé du Moyen Empire
Tous les détails de construction de ces voûtes
;

apparuissait au niveau du stil actuel, 11


l'attestent (fig. 126). Les scènes figurées et peintes
122
gauche de l'entrée moderne des magasins la peuvent être observés au Ramesseum (fig. 12 7) et
des sarcophages et cercueils de bois de
Fig. 121. Naga el-Deir, tombe n" 645 123 ct dépôts lapidaires dits du « Cheikh
Xll" dynastie montrent ces silos à céréales de face, aident à retrouver leur mode d'édification. La
Labib » [].-Cl. Golvin].
compréhension du procédé est facilitée, en outre,
[Ancien Empire ,
ve dyn) Voûte de briques
en encorbellement. suggérant sans ambiguïté le profil des voûtes qui les
53. Nombreux exemples dans
couvraient53. Certains modèles réduits contempo- par le fait que la technique ne s'est pas perdue. Les
Fig. 122. Toura, tombe n" 10 [Ancien G. ]E(ll'lrJ,, Frises J'ohJcrs Jes smcoplwges
géné- maçons de la vallée du Nil savent encore dresser
Empire l'e ou W dyn) Couverture de Ju Mo:ven Empire, MIFAO 47, 1921.
rains rendent les contours et l'organisation
couramment aujourd'hui le type de voûtes dites
;

briques en encorbellement. p. îOO- î02 E. CHASSl:'I.AT,


montrant par là le
rale, isolée ou en batterie,
;

Fig. 123. Saqqara, tombe satellite n"


Ch. PALA:'l(ll'E, Fo11illes Jum Lt nécropole
sommet de « nubiennes » dont l'origine
remonte à l'époque
du
J'Assiow, MIFAO 24, 1911, pl. XVlll; système de chargement par l'orifice du
pharaonique (fig. 128). La voûte «nubienne»
I

mastaba 3500 [Ancien Empire) Coupe lon-


î5- 136, sur le flanc, vers la base, le
la voûte ainsi que,
D. A11.,"'uu1, Llif3, p. 1

d'en-
permet de franchir sans difficulté une portée
gitudinale [A) et transversale [Bl Vraie
s.v. « Komspcicher ».
déchargement par gravité54.
voûte de briques crues composée d'axes panneau amovible de
comme le montrent celles du
54. RREA:iTH\ Eg:v/1tian Servant fréquemment viron cinq mètres,
]. H.
Des types identiques, bien que moins
inclinés accolés les uns aux autres.
Stlltues, f3ollingcn Series Xlll, 1948, pl. Sa, Ramesseum56, mais aucune voûte égyptienne n'a
Fig. 124. L'ancrage des poutres de soutien
er p. 10-15. peints ou gravés, apparaissent également au
compa-
jamais atteint de portée exceptionnelle et
13c (orifices de chargement)
de trois voûtes en berceau forme une suc-
parois de chapelles de
Nouvel Empire sur certaines du palais de
cession d'arcs de cercle sur le mur extérieur 55. El-Kah: tombe n° î de Pahéri :

de Haute-Égypte, permettant rable aux vingt-et-un mètres de celle


sud de la première cour [portion orientale) ]. TYLOR, F. LI. GRll+ITH, The Ti.nnb of tombes thébaines, ou
J.

d Kab, EEF XI, 1894, pl. Ill données archéolo- Ctésiphon en Mésopotamie57.
de recouper directement les
du temple de Millions d'Années de Paheri
x:xe dyn.)
11t

Thèbes-ouest TT 48 de Sourer,
;

Toutefois, si la voûte égyptienne était


relative-
Ramsès Ill (Medinet Habou :

giques55.
,

T. SAVE-S(îlîERBERCiH, Four XVlllth largeur, rien n'empêchait de la


voûte a été ment limitée en
Private Trnnhs at Thebes I,
Dynast:v Trm1hs, On peut se demander pourquoi la mettre en œuvre sur une grande longueur si bien
Oxford, 1957, pl. XLI. terrasse dans le cas des
préférée à la couverture en grande
qu'elle ait offert la possibi- que l'on pouvait construire un magasin de
56. G. THUREL dans H. EL-AC! IIRIE er oui, magasins. Il est possible capacité. C'est pour cette raison que les entrepôts
Enc Le Rwnesse11m X Annexes du Non/-:

d'un grand volume aéré au-dessus


Ouest, p. 28-51.
lité de disposer des temples ont toujours une forme
étroite et très
du l'intérieur. On peut
du tas de céréales conservé à
ç

dut allongée caractéristique. Le mode de construction


57. R. BESENVAL, Teclmolo!;ie de la vrnîte en voûte était
deF Jam l'Orient Ancien, vol. 1, p. 146 cr penser, en outre, que la couverture des voûtes montre en effet que la difficulté de leur
puisqu'elle n'impli-
Thè n. 2, pl. 78- 79. Cerre VL)Ùte du palais plus économique que la terrasse montage croissait avec l'augmentation
de leur
©? sassanide de Ctésiphon dare soir de de bois. Même dans la
Shapur I"' (224-24 l ) soir de Khosran ["'
quait aucune consommation portée. Seul un arc de circonférence limitée
terrasse n'étaient supportés
50. U. H(lLSCHER, Excavations at Ancient
(531-578). mesure où les toits en
Thebes, Chicago, 1930-1931, fig. 12.
ITT Ia caostrnctian pbaraaoîqne --- 6 TecboaJagie de Ja caostrnctian en terre

?
1

d Fig. 130. Étapes de l'édification d'une


voûte de brique crue :
principes généraux.

a. Tracé du profil du
berceau. Le tracé
p simple sur le
devait être effectué de façon
extré-
mur de tête (M), construit a chaque
largeur (a-b)
mité du magasin à couvrir. La
la hauteur de
de la voûte étant déterminée,
d repere (rl
l'intrados (h) était indiquée par le
d La faible irrégularité des
voûtes des
annexes du Ramesseum suggere
l'utilisa-
d
t(
non d'une méthode pragmatique
L'opérateur devait utiliser un échafaudage
léger dressé a bonne hauteur face au
mur.
-- ..........

"'
li comportait une plate-forme (Tl supportée \
par des poteaux (Pl reliés par des
traverses
\
(c, de bois Des pièces de contrevente-
dl \
ment étaient assuJett1es en biais.
\
L'ensemble était maintenu par des attaches \
époques et de h
de corde (f) utilisées à toutes
re léger
nos Jours encore Cet échafaudage
ai pouvait être déplace pour suivre la pro-
gression en longueur de la voûte au fur et
m construction À cette étape,
à mesure de sa
les murs lateraux (M, et MJ sont
édifiés et
deux assises en hauteur de briques ordinai-
res (type Ramesseum) canst tuent l'amorce
127
te du berceau

Fig. 127. Magasins voûtés en brique


dt
crue, vue nord-sud sur la salle I"'
pt nord-ouest. Thèbes-ouest, temple de
Millions d'Années de Ramsès li
m pcrpcndu.ul.urc, nué :1 l'une de.., extrémité du
....

(Ramesseum ;
XIXe dyn.).
m,l).!,l 111 (tn?. k\1). Le" m.içon-, montés sur une
I
Fig. 128. En 1980, lors de la construc-
tion de la maison de fouilles de Tôd,
pl.irc-torruc. u imrncnç.ucnt .ilor-, à coller contre le
les maçons de la vallée du Nil savaient mur de rètc le" prcnuèrc- brique- et plaçaient
encore dresser les voûtes dites d'cmblé« le 11rL·m1L'r" .m.- d.m-, un plan oblique. En
....

« nubiennes n dont l'onqine remonte à


l'ffet, LL'" -« int p,1..., verticaux mais volon-
.lcrrucr-, ne
l'époque pharaonique. Comme autrefois, les
• rouleaux» de brique s'appuient sur un t.urcmcnt mc lmc- \"LT" Il' mur de tête. Il prennent
mur de tête.
1..l'.1hord .ippui -ur lui (hg. 3L b). pui- bum sur les
I

Fig. 129. Aspect de l'inclinaison des autre" (tig. 3(\). I


arcs constitutifs des voûtes du Ramesseum
(XIXe dyn)
Le c.ir.u tèrc .ulhér.mr du mortier de terre
cmplové, .un-: que l'uu lin.u-on de.., arcs (fig. 129),
...,uffi..,,11ent pPur que Li brique. une fois mie en
place, ne tombe p.i..., d.u» le vide - preuve upplé-
ment.ure de Li p.irt.ure maitrise des matériaux
acquise par Je..., Égvptien...,. Le maçon avait donc le
construction du premier rou-
temps de po-er <uc ccv-ivcrncnt routes les brique b. Début de la construction des voûtes. c. Poursuite de la
leau de la voûte. Les briques striées, enduites de
corr-nrurivc- d'un ,HC et partant, toute la voûte, de Trois eouroes sont au travail simultanément. Pour sont mises en
mortier sur une face par l'un des aides,
amorcer le premier arc appuyé contre le mur de tête, du mortier est suffi-
proche en proche, ..,an" .ivoir besoin de coffrage. Or, les maçons ont colle, à chaque retombée du berceau,
place par le maçon. L'adhérence
sante pour leur permettre de
tenir en place.
n'avoir pa.., besoin de coffrage représentait une un petit remplissage incliné, puis une brique et demie, sans coffrage.
cmqurème Les arcs sont ainsi montés
économie énorme de matériau et de temps. Le bois puis trois briques puis quatre et demie. À la
L'échafaudage est déplacé au fur et à
mesure de
superposmon. le premier arc incliné et complet est
- rare en Égypte n'était pas nécessaire et les constitué C'est sur lui que prendront appui tous les
l'avancement de la voûte.
Le premier rouleau déjà
ouvriers évitaient de monter et démonter un autres. Sur la gauche, un manœuvre place du mortier d. Achèvement de la voûte.
rouleaux suivants. La
sur la face striée de la brique de voûte derrière lui, le obtenu sert de« coffrage" aux
coffrage de multiples fois. ,

maçonnerie intermédiaire construite


assise par assise
mobile maçon s'aprète à poser une brique. Au milieu, un
Les maçons juchés sur leur plate-forme manœuvre lance des briques à l'un des aides qui les au fur et à mesure de la
pose des rouleaux constitue
de travail toujours
Enc (située en haut d'un échafaudage léger fig. 130)
; reçoit. À côté de lui, un second aide place une couche pour les ouvriers une plate-forme
le dernier rouleau est
dur de mortier de terre sur la face striée des briques située à bonne hauteur. Quand
po aient les briques « dans l'espace ». Les manœu' du achevé, le remplissage
intermédiaire est poursuivi à
dut les de voûtes. Le maçon colle les dernières briques

de F
p_ermettait à des ouvriers de poser toutes les briques vres apportaient les briques depuis l'extérieur et premier arc complet. À droite, un autre maçon procède son tour jusqu'en haut des
voûtes. La toiture aura

simplement à bout de bras. plate- finalement un aspect plat.


Thè lançaient à d'autres hommes situés sur la au remplissage, en briques massives, de l'espace
situé

Une vo?te égyptienne n'était entreprise qu'une entre deux berceaux. Son aide veille à son
forme. Le maçon prenait la brique, enduisait un
de
©?
approvisionnement en briques.
fms achevee la construction de murs latéraux lui
.

ses côtés de mortier de terre et la collait en place.


servant de support et d'un mur de tête de direction Les briques cons ti tu rives Jes voûtes
avaient
m J a canstrnctian pbaraaniqiie
---- 6 Tecbnalagie de la canstrnctian en terre

Fig. 133_ Étude générale des voûtes de


brique crue des annexes nord-ou?st
du temple de Millions d'Annees
de Ramsès li (Ramesseum ;

Thèbes-ouest ;
XIX' dyn.).

a. Dispos1t1on des quatre


rouleaux succ:s-
sifs constituant la voûte en berceau
dun
magasin. 1 : premier rouleau ,
2 : deux1è?e
rouleau 3 : tro1s1ème rouleau ,
4 : quatne-
;

me rouleau. I
.
intrados ;
E
.
extrados .

b. Les deux voûtes qui prennent


appui sur
le mur sont amorcées à l'aide de
briques
ordinaires sur une hauteur de quatre à cmq
assises. Les dernières assises sont bombees
en leur centre pour accompagner la nais-
sance de la voûte.

c, Autre amorce de voûte possible, sans


bombement des assises de brique. Les voû-
tes sont bâties à l'aide de briques légères
spéciales et l'espace entre les deux ber-
ceaux est rempli de briques mterrnèdiaires
au fur et à mesure que les arcs des rou-
re leaux sont posés.

d. Différents raccords de voûte prouvant


at
que deux équipes construisaient les ber-
m Fig. 131. Briques plates, légères et ceaux en partant chacune d'un mur de
striées formant les rouleaux des magasins tête. Les deux équipes de maçons étaient
voûtés du Ramesseum (XIXe dyn) engagées simultanément et allaient à la

si
rencontre l'une de l'autre.

dl. La partie droite de la voûte est venue


s'appuyer enuerernent sur la partie gauche
déjà construite. L'équipe de maçons char-
gée de la partie gauche a achevé son tra-
vail nettement avant l'arrivée de celle pre-
d posée à la partie droite.

d2. Trois arcs de la partie droite ont pris


0 appui sur la partie gauche, deux arcs de la
partie gauche ont pris appui sur la partie

3 droite à perne achevée, deux arcs de droite


ont pris appui à gauche Ceci n'a pu se
faire que dans la mesure ou les deux équi-
ont travaillé simultanément.

/
pes de maçons
4 b a 0 a

/ /

a. Tracé du profil
drts
en" anse de panier" (d'après A. CHOISY, L'art de
de Pythagore» ou triangles ((égyptiens"·
«
bâtir, Paris, 1904, fig. 38) Ce tracé idéal est fondé sur la
mise en plJn de? pc nb rt murquabn-s a l t t
J
Fig. 132. Tracé du profil d'une voûte.
qu sont es sommets de triangles
constitués de douze modules répartis sur trois
côtés de trois, quatre et cinq rrcdu'cs En prenant o pour rent rt', on peut tracer 'arr de cercle cd ayant trois
modules de rayon à partir de a et deb, on trace
;
respectivement les arcs db et ac qui ont pour rayon
Ce tracé est discontinu il est composé
huit modules La hauteur de a voute a ns, dess1net· est dt· six rrodules et sa largeur de huit mod?les.
; d'arcs de cercle de centres et de rayons
différents raccordés entre eux li offre cependant l'avantaqe
; de reposer sur des rotes remarquables qui peuvent tourours etre
exprimées selon un nombre entier de modules
Les voûtes r9ypt1ennes n'adoptent pourtant pas <:,y':>témat1quement ce profil
b · L e pro f.li continu peut aussi . .
etre obtenu par la chainette (un cordeau suspendu place en a et bet qui tend a epouser une cour b e en forme de parabole)
. .

c. Les points de cette courbe peuvent être


relevés à des distances régulières et obtenir
ainsi un diagramme fait de lignes paralleles
· equrdrstantes dont l'extrerruté indique la posmon des pomts remarquables.
C eci permet une d e f.irutron ((
· ·
· ·

mathemat1que "du profil tel qu li nous est donné par


·
,

ostracon du Musée du Caire JE 50 036 (A ncie n Empire) (voir fig. 42)


, .

d. Le moyen le plus simple de tracer la courbe I

est la méthode dite (( du jardinier" En


effet, on peut facilement dessrner une li
Enc suffit de les choisir selon les proportions que l'on derm-eihpse s1 l'on connaît son derru-petrt axe (oa) et son demi-grand axe (os).
veut obtenir. La position des deux foyers
situés sur la verticale os et son prolongement cor-
du ]
deau en Fl et F2 de longueur Fib+ F2b,
on peut tracer directement la courbe. est facile à trouver car o}' = os - ob et oF' = °F1• En fixant un
li suffit de faire glisser derrière
tant de a, en passant pars et pour atteindre le cordeau - qu'on aura garde de maintenu tendu - un bâtonnet et de tracer l'ellipse en par-
dut b. La simplicité de cette
méthode, qui peut s'adapter à tous les cas, dut au
Ramesseum (XIX' dvn.], que le tracé des la faire préférer sur les chantiers. li est à remarquer cependant, par exemple
de F voûtes de briques crues n'est pas parfaitement
identique d'un berceau à l'autre. Certains sont
plus ronds. li se peut que ces différences d'entres eux ont un sommet relativement pointu alors que d'a?t.res
Thè soient la conséquence de décalages
survenus lors de leur construction effective les
ou, alors, ,I faut supposer que le profil de départ, très souvent répe:_e par
©? maçons, leur était devenu tellement familier qu'ils
pouvaient le dessiner à ma111 levée sur le mur de tête en respectant simplement la hauteur maximum de intrados
I
m Ta constmction pbaraoniqne 6 Tecbno)ogie de la constmction en terre

surface de collage de ces briques trè s p l ates, et


d'au.
tre, part, en, .

I=
.
striant leur surface (fig. l3l)
.

Ces ·

L longues stries ont été faites au m ornent d e


- leur
L . .

fubricution. Le mortier qui s'y accro c h ait pro1ondé-


.
.
c
d .

ment assurait un collage efficace.


Une autre caractéristique maJ·eure d e l a voute ,
p , ,
egvptienne améliorait encore ses « pe r1ormances
.

c
.

techniques » son profil n'était pas s1mp l ement


.
·
:
.

semi-circulaire, mais « parabolique » Il epousan


. .
, .
·

d exactement celui d'une « cordelette » mversee, et


.
·

d , .

repre_sentalt donc, du point de vue de la statique,la


d. solution technique idéale (fig 132) Cep rofil etait · ·
1
é •

le meilleur possible, celui qui donnait à la voûte la


plus grande stabilité et la plus grande solidité en
employant le minimum de matériaux l.'eff1caC1te·, ·

du procédé, qui explique sa large diffusion et sa

pérennité, est due à la combinaison de toutes ces


Fig. 134. Pyramide de la
tombe de Padineith inventions techniques. Une fois la couverture
re
(TI 197 ,
époque saïte terminée, l'intrados de la voûte et les murs étaient
al XXW dvn.l coupole 136 137
La
recouverts d'un enduit de terre.

?
affecte la forme élevée
m Afin de renforcer la solidité de la voûte, on
d'une sorte de « pain de Fig. 136. Arcs de décharge en brique crue
sucre » elle est constituée sL_iperposait généralement plusieurs arcs parallèles situés au-dessus des dalles de pierre posées
Les voûtes de décharge
,

d'assises circulai res posées


(tig. k\i et ) fa). Le « berceau » atteignait alors
1 1
en chevron couvrant le caveau de la
pyra- culièrement légères ni striées. Tout montre que,
pour les installer, il était indispensable de disposer
m
mide d'Amenemhat Ill (Hawara, XW dyn
en encorbellement 2 3 ).
À l'intérieur des pyramides brique crue bâties
1
134 de
te F=,-.--?==---t=--- une plu-, grande épaisseur et le « croisement» de
dt
Fig. 135. Aspect de la
ces arc" limitait le" risques de fissuration. La voûte
Fig. 137. Karnak. Temple d'Amon-Rê Arcs
au Moyen Empire, on a installé un puissant système d'un coffrage, car l'arc ne pouvait tenir qu'une fois
l'assemblage entièrement achevé. Ce coffrage
coupole de la tombe de de décharge situés au-dessus de la petite
était ain-i plu" épaisse et mieux liaisonnée. Elle de « voûtes de décharge». Celles-ci, placées à
l'in-
pl Padineith porte sud-est de l'enceinte de
Nectanébo I" Le remplissage de brique térieur même de la masse de brique, avaient pour n'était pas forcément fait avec du bois on pouvait
;

m était <h,e: "olide pour 4ue des hommes chargés


crue situé à l'intérieur de l'arc a dû lui ser-
rôle d'encaisser la charge des assises supérieures et fort bien construire un mur de terre au sommet
puissent marcher dessus et accéder aux petites
arrondi sur lequel les briques reposaient. Ce type de
·

vir de coffrage (époque récente


trappe placée, en haut. Celles-ci, régulièrement xxx• dvn.]. de la reporter sur les côtés. La voûte soulageait
coffrage en terre devait ressembler à la maçonnerie
répartie", <ont encore visibles au Ramesseum. Elles donc le plafond des chambres funéraires situées au-
dessous. visible sous les arcs des portes secondaires de la
pouvaient servir à la fois d'orifices de remplissage et
Pour plus d'efficacité, ces voûtes comprenaient grande enceinte d'Arnon-Rê à Karnak, dont la
d'orifice" de ventilation laissant pénétrer air et
plusieurs épaisseurs de briques et leur profil était
hauteur était nettement inférieure à celle du gros
lumière dan-, le magasin lorsqu'on ôtait les mur de la même enceinte (fig. 13 7).
bouchon-. On peut observer aussi au Ramesseum parabolique comme on l'a observé dans la pyramide
Ici encore, pour renforcer la solidité de l'ensem-
que l'espace <irué entre deux berceaux était cons· d'Amenemhat III (XIIe dyn.) à Hawara (fig. 136)60.
ble, on augmentait le nombre des arcs de briques
truit (fig. 13 3h et c). Une maçonnerie de brique concentriques, comme on peut le voir dans le
LES ARCS
crue le remplissait jusqu'en haut si bien que, de 60. D. ARNOLD, « Die Pyramide passage de la porte du pylône d'entrée de la tombe
l'extérieur, la couverture devait sembler peu ondu Amenemhat Ill. von Dahshur. Vierter
de Montouemhat (fig. 138)61 et dans le
cas d'autres
Grabungsbericht » dans MDAIK 38 Les arcs situés au-dessus des portes avaient
pour
lée (fig. 12 5, 127) ou même plate comme une
grandes tombes thébaines des xxve et xxv1e dynasties,
(1982), p. 17-23, pl. 4-7 (en particulier cas des
toiture en terrasse 'i\ ohservation des voûtes du utilité, particulièrement dans le Padineith (fig. 139)62.
1.'. p. 17sq.) R. STALJELMAN:--J, Àgy/>tischen crues comme celle de
enceintes, de décharger le poids des briques
;

Ramesseum montre encore qu'elles pouvaient être PyrmrnJen, p. 244.


l'ouverture. Ces arcs étaient Cependant, l'arc est généralement peu employé
situées au-dessus de avoir fait
édifiées par deux équipes travaillant simultané· 61. TT 34: PM l/l, p. 52, 56; PM l/2,
en à l'époque pharaonique et ne semble
p. 625 (pyramide de briques) constitués de briques dont la forme et la mise architectural que sous la
ment, chacune à partir d'un mur de tête. Le point partie du « vocabulaire »
;

]. LECLA?T, Monwuemhat, quatrième pro- diffèrent celles des voûtes. Leurs briques
œuvre de l'entrée des
de raccord est très visible. Le mode de jonction /Jhète J'Amon, BJ'E XXXV, Le Caire, des xxv1e dynastie, essentiellement à
n'ont pas été collées dans l'espace comme celles ouvertures secon-
entre les deux ouvrages peut varier en fonction de l 961, p. 171- l 86 iJem, « Compte rendu
grandes tombes. Par la suite, les
voûtes. D'une façon générale, la technique
;
de
des fouilles et travaux menés en Égypte des
la rapidité de chacune des équipes (fig. 133d). durant les campagnes l 948- l 950 » dans pouvait convenir à celle daires ménagées dans l'épaisseur des massifs
fabrication des voûtes ne pourvues d'arcs
Orientalia XIX (1950), p. 370-372; iJem, déterminantes. En murs d'enceinte sont fréquemment
Les coupoles des arcs et ceci, pour des raisons XXXe dynastie, la
de décharge en brique. Après la
« fouilles et travaux en Égypte 1950-

195 l » dans Orienwlia XX (1951), effet, un arc traverse l'épaisseur d'un mur il est;
en témoi-
d'ailleurs une forme très particulière et parfaite- <l'utilisa·
pratique est parfois maintenue, comme
On ne connaît que Je rares exemples « verti-
ment adaptée à leur fonction. Elles étaient de pharaonique59. L'un
p. 473-474.
donc visible sur les deux parements. Il est briques crues ptolémaïque du mur de
tion de la coupole à l'époque contraire des gne l'arc de
couverture
62. TT l 97 PM 1/1, p. 302 0. EIGNER,
: ;
cal » et ne prend appui sur rien, au
temple d'Hathor à Dendara (fig. 140).
En, 58. G. dans H. EL-ACHIRlE et for?e courbe, de manière à épouser au mieux le des plus connus correspond à la
de la
Oie monwncnwlcn Grahhawcn der Spdt:;:eit arcs sont inclinés et clôture du
voûtes en berceaux dont
THOREL les
profil de chaque arc. Elles étaient, en outre, beau- brique
Ces cas mis à part, les portes et les
fenêtres égyp-
dur oui, Le Ramesseum X : Annexes du Nurd- chambre supérieure Je la petite pyramide de in Jcr thehanischen Nekropole, Unrer-
appuyés sur un mur de tête. linteau63.
dut Ouest, p. 47, 51
coup plus légères que les briques utilisées pour les Montouemhat suchungen Jcr Zwegstelle Kairu des osrer-
tiennes étaient toujours surmontées d'un
crue située non loin de la tombe de impli-
de F 59. A. J. SPE's;CER, Brick Architecture ' murs. Cette légèreté voulue leur évitait de se décol- tusage
mchischcn Archdolugischen Institue VI, Par conséquent, couvrir une ouverture
Thè p. 126; ]. BRlNKS, "Kuppel,, dans
à Thèbes-ouest (Assassif) (fig. 134 et 135). Vienne, 1984, p. 56-57, 210, pl. 18,
quait de faire appel à une autre
technique. Les
en
l?r et ?e tomber dans le vide. De plus, la capacité de la coupole ne s'est vraiment développé
31- 32.
plus allongées que
©rv LA IIl/6 (1979), col. 882-884 ;

adherence du mortier de terre a été améliorée de briques des arcs sont souvent
D. AR."-:OU), Lal3, p. 139, s.v. " Kuppel »
dd Égypte qu'à partir de l'époque byzantine. 63. Voir cependant: D. ARNOLD, UiB,
celles des murs, mais elles ne sont
jamais ni parti-
avec bibliographie. eux manièieres d' une part en augmentant la
:
p. 80-82, s.v. «Fenster».
TIT T.a caostmctian pbaraaniqne
--- 6 Tecboalagie de la caostmctian en terre

Deir el Medineh
Fig. 141. Thèbes-ouest,
f n Neferabou (XIX' dvn.l. Aspect res
5 de
I tauré de la chapelle de surface,
précédée
cour La niche de
d'un petit pylône et d'une
C
face orientale de la pyramide
abntait la
la
stèle de la « sortie au Jour»

d
d
d
t<

é:
l':
re

ai
IT

Fig. 138. Thèbes-ouest. Assasif Tombe de


Montouemhat [Tl 34 époque nubienne
;
.

tE xx-vc dyn.) Arcs de décharge en brique

dans le pylône de la tombe. À l'amère-plan,


d<
la cime thébaine.
pl Fig. 139. Thèbes-ouest. Assasit. Tombe de sorte de «fondation aérienne » reposant sur le sol
138 CHAPELLES DE SURFACE, PYRAMIDES ET
m Padineith (Il 197 époque salle xx-vie
;
natif et faite d'un amalgame de limon argileux et de
dynastie) Arc de décharge en brique. ENCEINTES DE BRIQUE CRUE
débris de pierre tout venant.
Fig. 140. Dendara (époque ptolémaïque]. AU NOUVEL EMPIRE Si l'espace formant cour, en avant de la chapelle
Enceinte du temple d'Hathor. Arcs de
rupestre ou semi-rupestre, a requis d'entailler le
décharge en brique
Les grandes nécropoles de Thèbes et de
flanc du gebel, surtout à Thèbes-ouest, les côtés
Memphis, à partir de la XVIIIe dynastie, ont adopté
multiples espa- sont munis de murs de soutènement de hauteur
la brique crue dans l'édification des
variable selon la taille de l'enceinte, édifiés en
ces de surface surmontant les caveaux souterrains
occi- brique crue sans fruit apparent. Les briques sont,
creusés dans le calcaire des plateaux de la rive
141). Deux types essentiels d'aména- dans ce cas, appareillées en carreaux et boutisses.
dentale (fig. laté-
Les cours, parfois pourvues de péristyles
gements aux fins de célébration du culte funéraire légers (faits de bois stuqué ou, le
raux à supports
privé sont à retenir :

bottes de jonc et alfa agglomérées


enceinte et pyra- plus souvent, de
1. les espaces antérieurs cour,
:
cylindrique de
chapelle de type rupestre au plâtre, plaquées sur un rouleau
mide surmontant une
briques crues), ont, dans certains cas, un sol dallé
à
ou des caveaux de sépulture64
placée au-dessus du ;
briques crues de plus
surtout observés à l'occi- l'aide d'un revêtement de
2. les aménagements,
des artisans forte taille que les briques d'appareil et recouvertes
dent de Thèbes dans la nécropole
les éléments déjà d'un enduit de terre puis de plâtre.
royaux de Deir el-Medineh, où façade
rubrique sont amplifiés et Les pyramides édifiées au droit de la
présents dans la première pour leur édifica-
chapelle familiale de surface rupestre des chapelles suivent,
complétés d'une être
construite, tion, les règles de la construction qui ont ru
disposée directement sous la pyramide leurs homologues royales du
habillés de brique relevées à propos de
les caveaux eux-mêmes étant Empire. De formes légèrement surbaissées à
Moyen
crue stuquée65. XIXl'
la XVIIIe dynastie et au début
de la
142a et b)
(fig. 142b), elles sont plus
étroites et pointues
Aménagements thébains classiques (fig.
existe
construc- ensuite (fig. 14 2a). Une différence majeure
Ces aménagements allient, dans leur
En, cons-
64. E. Cî1 \>\;?1 \Rl ·-., 11, « Analui delle entre ces témoins de la piété solaire et ceux
du l plus haut de
dut srrutturc archircuonichc dcllu "Capella tion, toutes les techniques évoquées truits pour les souverains de la XW dynastie. Alors
crue parfois,
def Supcriorc'' a (,urna ,, dan,£\'() 4 l'utilisation de la brique de terre ;

qu'un revêtement de calcaire habillait les noyaux


étant accessibles
Thè (1981), p. 41-72.
cependant, les pierres en vrac de briques crues des
constructions royales à
portes en
©? 65. S. Cl 'RI \l, « Per l.i storia della tomba
directement, les murs des cours ou les Hawara, Dahshour ou Lisht, les pyramides de parti-
priv.u n a pirami.lc " dan, MOAII-.: 18
précédant sont établis sur une
(1981), p. 107-11 ). forme de pylône les
TIT Ta caostrnctiao pbaraaoïque
---- 6 Tecboalagïe de la caostrnctïao en terre

soubassement noyés dans le limon compacté et


;
fréquemment à « fondation aérienne » en torchis
r placés sous le premier lit de briques crues du noyau et caillasse (fig. 142c).
1 pyramidal, sont engagés côté à côte des sortes de Les différences, pour les XIXe et XXe dynasties,
d cônes de terre cuite, souvent appelés « cônes funé- sont surtout sensibles lorsqu'on aborde l'alliance Je
raires66 » dans les musées, dont la face plate et la pyramide et de la chapelle, désormais solidaires
ronde posée vers l'extérieur a été estampillée, et toutes deux dressées en briques de terre crue?".
p
avant cuisson, aux nom et titre(s) du propriétaire Le modèle le plus fréquent est une chapelle de
?111Rlllll, « (;rahkegd "cLm,
de l'ensemble funéraire. Ils demeurent apparents et faibles dimensions d'emprise au sol, précédée d'un
LA li 6 ( 1976). u\l. ?S7-?S9. auvent supporté par deux colonnes ou colonnettes
L} ARV )LJ), Lill. p. 9),
sont parfois disposés en ligne sous le pyramidion
d de briques crues habillées de « rembourrages
»
,.,·. "(,rnhkegd "· (fig. l 42c)67.
d tedm,ll\\g1,- d'alfa et de jonc stuqués la pyramide haute et ;
67. U. \'111.11,11\f·"· l::.11\L'
«

Aménagements thébains de Deir el-Medineh étroite à la base prend appui directement sur la
chc Rünt.u - Da, Rrennen
d \, \I\ Z1egc·ln

111 der
Gr,1hdek<lr.1t1\\n ck, ?1tttkren und (fig. 142c, 143a à 143c) couverture de la chapelle (fig. 14 3a et b). Techni-
?l'IIL'n ReKhl's .. cl.111, .\1/)A/1' 4
Î

De dimensions souvent beaucoup plus modestes quement, les portées doivent être réduites très
(1%7). 11· 259-266.
d-\1cdmdi en surface et en taille, les dispositifs ne diffèrent fortement pour que la couverture en troncs de
HR!, Ruf,f,nrt /)l.'11
palmiers et briques de la chapelle puisse supporter
68. B. BRl

19l2-1923, F/F..;() I I, Le Cure, 1924. guère des précédents. On retrouve une cour précé-
11· î-S et
idem, Rut,fu>rr /)en d-.\1cd111d1
dée d'une enceinte et d'un pylône de brique crue, la masse de la pyramide. Il en résulte une très forte
1923-192../, FIHO II 2, Le Cure, 1925, diminution des proportions d'ensemble, un épais-
ft 11· 5-1? et pl. vi, XI\', X\', \XIX, XXX.

at
m Fig. 142. Aménagements funéraires
thébains classiques. brique cuite
La
En pointillés: parties construites en briques
crues ; au-dessous : parties creusées à

même le roc
te végétaux séchés, alfa ou
a. Dra Abou el-Naga Tombe de Setaou
briques de terre est apparue très tôt en d'utiliser des fours et un combustible précieux (bois,
dt (TI 289 XIXe dyn, règne de Ramsès li) Pour des propos spécifiques, la cuisson des sans grand avantage sur la brique crue, sauf
dans les cas très précis des
,

en forme de petits cylindres ont été


roseaux)
Égypte. Dès l'époque dynastique, des briques ;

le vieil Égyptien ne pouvait que


formes spéciales,
pl b. Dra Abou el-Naga. Tombe de
construction de fours" et la pratique est ensuite constante
cônes ornementaux ou des
employées pour la ne s'imposait aucunement.
Nebounenef (TI 15 7 XIXe dyn., règne de
construction, ce n'est qu'à négliger un tel matériau, partout où son utilité
m ;

durant les temps pharaoniquesb. Cependant. dans la

-
Ramsès li)
XIe dynastie qu'apparaissent. dans la région thébaine, les éléments
c. Deux tombes de Deir el-Medineh réunies partir de la
funéraires» et dont on sait mainte- a. A. SPE\:CER, Brick Architecwre, p. 5.
d'architecture longtemps nommés cônes cc J.
dans une même cour [TI 290_291
période récente, comme (X\'[II" dvn.). voir G Ü.\RE?,Y. « Le \'()\,lgl' .I'm-pccuon
nant ' qu'ils furent utilisés, dès cette époque et jusqu'à la b. Pour l'éplKJUe de Thoutrnosis III
:

XIXe dvn.). La partie inférieure des murs est et 3; J. J .\U,!l H, /(umak-


sans jouer un rôle réel dans » dans ASAE XXVI (1926), ?'· 14
et n. .

élément décoratif des façades de chapelles de tombes


1

constituée de cailloux liés par un mortier de M. Grébaur en 1889


Nord \'. Le trésor Je Thouonosis /". Étude
architecturale, fasc. 1, texte, FIFA() 30 I ( 198 3),
de limon (jusqu'à la hauteur du tireté) l'appareil.
;

en terrain humide, dans le Delta,


qu'il p. 82 (fours à pains-galettes).
partie supérieure est en brique crue. Ce n'est donc que rarement, essentiellement
la

Nouvel Empire afin de protéger les fondations? des


fut fait appel à ce matériau au c. Voir suprn, n. 66.
revêtements de sol en briques Tell Basta, XX" dvnastie H. (,AL nm.R,
« Un ,·1Ce-
constructions de briques crues. Quant à l'usage de d. Sépulture du vice-roi de Kush, Hori à
:

très fréquentés, il ne semble pas avoir connu de dans ASAE XXVI[] (1928), p. 12t>-129; ép,11sseur cb
cuites, sur des points de passage roi d'Éthiopie enseveli à Bubastis ..
13nck
emplois ont été signalés également à la cuites 0,20 m liaisonnement assuré par
un mortier de plâtre ,.;. J. SPE'sl 1:R,
suite après la XW dynastie. Quelques
;

briques : ;

xx1e dynastie". Architecwre, p. 40-41.


(XXVle dyn., vie siècle av. J.-C. environ)
et
Ce n'est qu'à partir de l'époque saïte LiB, p. 282, s.v. « Ziegelhau "·
intervient plus e. D. AR'sULD,
que brique cuite
surtout avec la xxxe dynastie et les Ptolémées la
cit.; G. DREYER," Ziegel,, dans LA \'I 9 (1986), col. 1401.
romaine où,
fréquemment'. Pourtant. elle ne jouera un véritable rôle qu'à l'époque f. D. AR\:l)Ul, op.

de murs de briques » dans ASAE LXX ( 1985),


p. 292 et n. 2 ; J. J .\,\_)L I-T ... Tw1,
pour renforcer et réparer la base g. R. F.\ZZJ\:I, « Precinct of Mut
par exemple, on s'en servit
1968-1969-1970 .. dans BIF .;O LXlX ( I 9ï I), 11·
269 et
xxxe dynastie? (fig. 120). Dans le Delta, Karnak-Nord .

campagnes de fouilles à
crues des enceintes sacrées érigées sous la pour pwtéger la face est du mur d'en-
» de terre cuite posées de chant
on construira alors, entièrement avec des éléments
cuits, les tombes voûtées de la n. 2, p. 271 " plinthes
:

Billou1• Le matériau est stan- ceinte oriental de Karnak-Nord .

nécropole romaine d'El-Oantara'' ou de Kôm Abou


près d'EI-Kanrnrn" dans A.SAE XII (1912).
p. 69-ïl;
cm x 12 cm pour 6 à 9 cm h. M. CHAP.A\:," fouilles exécutées
dardisé, avec une constante de dimensions de 25
; '
. . -?

p. 73.
d'épaisseur. dimensions des briques ibidem, :

Égypte généralise la mise en » dans ASAE \'[[ ( 1906), 11· 14


î-144.
À plus vaste échelle, la construction romaine en i. C. ELX,AR, « T,Hnhs at Abou Bill,1u
du temple ramesside, le .. cLim f31FAC) LXXX[ (I% I),
œuvre de la brique cuite. À Louqsor, sur le parvis nord sarapeion romain de Louqsor
soubassement de briques rouges, de même j. J.-CI. G,)L\ï\: et uli1, « Le petit 116 et n. I.
serapeum d'Hadrien' est assis sur un de Claude à Karnak. 1hdt.'m, 11·
p. 117-118. Pour le temple
tours d'enceinte du camp
qu'elles interviennent en nombre dans la base des M. RWL)f: et ,i/11, Le cum/1 ro111Lllll ,it.' L(lllcjs"r .\IIFA() ? î. .

romain'. À Cheikh Zouede1 ou à Tell el-Farama01. ce sont


les murs des forteresses k. M. EL-S .\(,HIR, J.-CI. G,)L\'l\:,
l'encemtè, peur-0tre .itt r ibuéc- à tort :1 l.1
.

on voit réapparaître 1986, p. 10-11; sur les fonclatinns romaines(') de


parement de briques cuites. À Coptos,
impériales qui sont à 19.
plus depuis près de deux millé- XXX'' dvuastie : ibidem, 11·

culiers à Thèb es ne sont couvertes que les revêtements de sol que l'Égypte ne connaissait .\\' 5). î2.
d'un enduit A.S . .;E ( 191
sommital indispensable à toute pyramide était sont des briques Cheikh Znuède dans
» 11·
, ailleurs, ce CLÉL\.\T, " fouilles à
1.
1sse d e im ·
naires et formant dallages des points de passaqe" ; l. J.

En<
1
eux dad1?eonné
1 b
.

d'un mortier parfois seulement marqué sur l'enduit final au diagonale, qui apparaissent dans des églises des " Preliminary Report ,111 the Excavariou- .u Tell cl-F.ir,1111.i

clair à base ;;c?rg1 cuites carrées, parfois à pose en m. M. A!',L) EL-MAQSU\


aux ou e plâtre, blanc ou légère- 1984-85), 11· i.
du I plâtre par une différence de teinte, qui rend 10' à vie siècles de notre ère". (Pelusium) "dans A.SAE LXX (
dut ment ocre, Le p idiio? est _parfois rapporté en temps pharaoniques Pourtant. même
à des époques plus
XI ( 1911 ), 11· 125-126.
compte de la coloration noire ou brun foncé que On est loin alors des dans A.SAE
!
n, R. WEILL,« Koptos »

def calcaire e? déco::a;1 récentes encore, cuire la brique n'était pas considéré
comme véritablement utile ;

%4-?S\. p. 2?-29.
e e scenes illustrant la course (Assuan) .. cl.m, A.SAE LXX
comportent toutes les représentations pariétales
I

snr .\,Nag d-Hagar (

limon est employé directe- H. .\RlîZ. «

Thè sol
.
, cela tient peut-être à sa très médiocre qualité si le o. M. ML . J .

e a;:e, g?ave en creux et doré. Pourtant, le nombre thébaines de chapelles à pyramides (pl. IX). brique cuite demande
x de ment chauffé, il devient facilement friable et cassant. La
retrouvé,s lors des travaux de fouille ;

laiss::oms La brique cuite n'intervient, dans l'appareil de


penser que emplacement de cet
1
élément la base de la pyramide, que pour former les frises de
ITT I a constrnction pharaonique
6 Tecbnolagie de la canstrnction en terre

collées au mortier de terre. Les longueurs à couvrir vertes archéologiques, en l'occurrence du nombre
I= étant toujours faibles - une dizaine de mètres au encore trop faible de tombes dégagées, il n'est pas
1 maximum -, il n'était pas besoin de recourir à la encore possible de bâtir une synthèse 71.
d pose d'arc sur un plan oblique et l'on procédait par Les plus célèbres tombes, qui remontent à la
t: séries juxtaposées, sans employer, là encore, de xvme dynastie, appartiennent à de très hauts
coffrage inutile et, de plus, presque impossible à fonctionnaires (fig. 144). Précédées de pylônes,
p elles présentent une ou deux cours, parfois péristy-
construire dans des espaces aussi limités.
À Deir el- Medineh, certains caveaux des XIXe les, parfois munies d'un simple portique. Suit un
et XXe dynasties étaient pourvus d'un pilier espace couvert abritant une ou plusieurs salles. La
d l'axe longitudinal la salle. Ce pièce centrale assure le lien avec une autre cour
unique, dressé sous de
d pilier de section carrée, en bois, en pierre ou en dans laquelle est creusé le puits menant aux appar-
d. brique crue, soutenait un mince tympan de sépara- tements funéraires sou terrains. Au fond de cette
t( tion, de bois et brique crue, parfois une poutre cour prend place une pyramide.
collée tout le long du grand axe du berceau Un autre exemple, - une tombe plus modeste-,
(fig. 143c). Il ne s'agit pas d'un simple soutien de montre un parti légèrement différent de celui qui a
Haute-Égvpte. Il s'agit de la sépul-
voûte tendant à obtenir une meilleure répartition été observé en
ture d'Iniouia, récemment dégagée par la mission
des poussées verticales car sa position décalée par
Exploration Society et du musée
rapport à l'axe médian transversal du caveau serait jointe de l'Egvpr
re Leyde. Dans le cas de cette chapelle de tombe,
alors peu judicieuse. Outre la fonction d'étai, ce de
at d'un cloisonne, dont l'exécution a probablement débuté sous le
dispositif permettait la création
Toutânkhamon (XVIIIe dvn.) , la pyra-
m ment partiel, destiné, en particulier, à délimiter règne de
7°. mide, au lieu de surmonter le toit de la chapelle,
l'espace accueillant cercueils et momies fondation et
prend directement appui sur le sol de
Aménagements de la région memphite l'espace réservé au culte est ménagé dans l'épais-
te 72. Sa
seur même de cette pyramide ( fig. 14 5)
A
(fig. l 44? 14 5)
d( partiellement conservée, peut être resti-
pl À Saqqara, au Nouvel Empire, les tombes hauteur, inclus. Ce dernier est en
tuée à 6/7 m, pyramidion
privées pouvaient aussi comporter une pyramide musée du
m décou- calcaire et se trouve aujourd'hui au
faite de briques crues. En l'état actuel des
Fig. 143a. Deir el-Medineh. Tombe en spéos avec pyramide
construite au-dessus du couloir d'en tree
(XIX" -XXe dyn )
.
b. Deir
el-Medineh. Coupe théorique d'une tombe du Nouvel Empire
mettant en ·v1
Fig. 144. Saqqara (fin de la XVIIIe dvn.].
-
bâties en calcaire, essentiellement les dalles ??s
et le pyramidion (hachures) et celles am:n?;??: :r?;?:: Tombes de la nécropole memphite De gau-
crues a savoir les murs, les voûtes et pyramide (pointillés)
che à droite . la tombe d'Horemheb, dont
c. Deir el-Medineh. Structure de bois
supportant les voûtes dans certains caveaux du Nouvel Em
pire. les piècessituées entre les deux cours sont
Ici, le cas de la tombe de Neferrenpet
(A Tl 336 XIXe d yn. ) et de la tombe de An-neter
.

(B TI 290, en brique crue la tombe de Tia et Tia


• ,
;

XIX e , XX e dyn.). En hachure, partie encastrée


; ,
. .

de la poutre soutenue par le prher central celle de Maya et Meryl, presque entière-
B ment bâtie en briques crues. Remarquer les
petites pyramides liées aux chapelles.

s?ssem?nt ,accru des parois des chapelles et une en ce lieu grâce à de multiples témoins conservés
?ed??t1on a une très faible surface utile de l'espace est la reprise presque totale des espaces souterrains
mteneur69.
des tombes avec un habillage de briques de terre
?o?_me dans les exemples du premier groupe, crue (fig. 143b). Il ne s'agit pas, comme dans
les finitions sont obtenues par l' app 1·
ication d' en-
.

· certains tombeaux royaux ou privés taillés dans le \..


d uits
?e. terr: puis de couches de plâtre lissé, le roc, d'une simple « réparation », ponctuelle ou plus
pvramidion etant peint ou , plus rarement ' \
. en étendue, destinée à recréer une paroi continue là
Xp1IeXrre.
La règle est presque toujours,
duran? les où la pierre, déficiente, ne peut être ravalée et 70. B. BRUYÈRE, Ra/J/)()rt Deir d-MeJineh ·- ---- /<'
e ,
et XXe d ynas t tes, d' amenager, ·

1924-1925, FIFAO III/3, Le Caire, l926,


.

la pyramide, une niche peu


dans la face peinte directement ; il s'agit, au contraire, d'un p. 23-24.
:;;;C--
J
o;1e?tale de
profonde parti pris systématique, quelle que soit la nature de
En,
du I
( 0 a 40 cm) réservée sous un
deux ran_gs de briques posées de
forme ellipsoïdale de tradition et
arc de décharge à
chant selon la
la roche du gisement creusé, appliqué pour donner
à ces caveaux une voûte surbaissée. Ce profil
71. On trouvera une première ébauche
dans G.T. MARTIN, The Hidden Tinnbs of
:

Mem/Jhis. Ne«• Discrweries frnm the Time


/?L--
dut of Tutankhamun and Ramesses the Great,
qui a b ntait s01t . . .

évoque, d'ailleurs, la forme courante des couvercles


def
69.B. BRUYÈRE, Rapport Deir
el-Medineh
1930, FIFAO VIII/3, Le Caire, 1933
u_ne statue de pierre, soit une stèle du
.

même rnaté- de sarcophages « en cintre ». On utilise, dans ce


Thames and Hudson, Londres, 1991. )
'··i.. -\ ?
.

Thè p. 21-22. Tombe 1826, cour: 8 X 7.s'o nau au nom du titulaire du tombeau. 72. H. D. SCHNEIDER ct au), « The Tomb
©t-- et chapelle-pyramide: 2,95 x
m
cas, des procédés très voisins de ceux mis en œuvre of lniuia Preliminary Report on the
:

2,75 m de U?e particularité, non spécifique de la Th,e b es


base et 3 m de hauteur. '
d Occid en t ' mais remarquablement · pour la construction des magasins voûtés : parois Saqqara Excavations, 1993 » dans \..

bien illustrée ]EA 79 (1993), p. 1-9 et pl. I-Ill.


latérales de soutènement et briques profilées
TIT Ta caostmctiao pbaraaoicp1e 6 TecboaJagie de Ja caostmctiao eo terre

.. :.· intérieurs, demeurait identique. Il en va de même découle du fait que le ravalement des parois de
I= au Nouvel Empire et, probablement aussi aux pierre, à l'air libre ou en souterrain, commençait
1 derniers siècles de l'Égypte sur les vastes chantiers toujours par le haut et progressait de l'intérieur vers
d d'Edfou, Dendara, Kôm Ombo ou Philœ. À l'extérieur. Il en allait de même pour la décoration.
tl Thèbes-ouest, les grands tombeaux royaux de la Démolir un élément de briques de terre crue
:
.;::. ?.·:·
.··::
Vallée des Rois, les profondes tombes de reines ou d'équipement revenait donc à récupérer une nota,
p ...... .

,··.··.··:-·
.··.. ·
:.'.c.:·
de particuliers de la Vallée des Reines et des ble quantité de matériau transformable vers une
réserve dans l'attente de sa réutilisation, si néces-
•• ,c
', \
';':::· concessions de l'Occident ont nécessité de tels
''':I
·.·
échafaudages amovibles. De la même façon, ils ont saire, ou de son évacuation définitive hors des lieux
d ,
d'action.
requis des surfaces de glissement pour acheminer
d commodément, sur des déclivités souvent fortes, Le seul inconvénient du procédé « en chaîne »
d. les lourdes charges que sont sarcophages de pierre pour la brique crue était la nécessité d'aménager
ou cercueils emboîtés de bois dense, coffres à cano- des fosses pour le foulage de la pâte et des aires de
pes de calcite ou mobiliers divers Bien que l'on
73. moulage et de séchage en cas de réutilisation sur
n'ait pas toujours examiné avec soin la nature des place. Les transports d'eau 76, devaient de surcroît
déblais qui encombraient couloirs et salles des être méticuleusement prévus en quantité suffi,
tombes royales inachevées, il paraît clair que les sante. Il n'y a là aucun véritable obstacle, sauf peut,
ouvriers en conservaient une partie pour emplir les être pour des chantiers éloignés des points d'appro-
fE
caissons de leurs échafaudages en utilisant la visionnement en eau comme les temples
d'Aménophis III (XVIIIe dyn.) de l'ouadi Hellal
al brique crue comme moyen de contention et de liai,
m son. J. Romer, fouillant le « puits » de la tombe de près d'El-Kab ou celui d'El-Kanaïs à l'ouadi Miyâ,
° hémi-spéos de Séthi I'" (XIXe dyn.) en plein désert,
Ramsès XI (Vallée des Rois n 4 xxe dyn.) a ; I

mais sis à proximité d'une source et d'un puits. Le


trouvé des masses de « poudre de brique de terre
problème à résoudre, dans de tels cas, par les bâtis,
te crue » qui ne peuvent provenir que d'installations
seurs royaux était moins cette fourniture d'eau que
"?,: .
provisoires de travail74.
celle de limon argileux. On en trouve cependant,

pl ? Mis en place au fil de l'avancement des chan,


en sachant le chercher, dans le fond des lits
d'oua-
tiers, ces échafaudages ou surfaces de circulation tous les sites du désert ou
m dis au voisinage de
surélevées pouvaient être transformés à volonté,
presque.
augmentés ou diminués, pratiquement sans faire
Un texte égyptien évoque à la fois l'utilisation
77

appel à de nouvelles fournitures. En effet, la brique - pour


-, r "· .. ··, cet avantage des briques de terre crues en l'occurrence
de terre crue des vieux Égyptiens offre
?
..
? )'

rampe -, et les problèmes logis,


l'élévation d'une
unique de pouvoir être réutilisée presque à l'infini.
Fig. l 45. Hypothèse de restitution de la
tombe d'lniouia à Saqqara (XVIIIe dvn.]. {??-\?: -: l'amalgame de limon, de sable, paille broyée et tiques liés à leur ohtention il fallait
commande et, pour ce faire, être
:

capable d'évaluer
passer
aisément
tessons écrasés formant la brique est telle ou telle
coups de masse et prêt, alors, la quantité de briques requise pour
the Kmgs, disloqué de quelques
73. J. CER..'s'l, \'aile:'! of utilisation
à être jeté à nouveau dans une
fosse à mortier de :

Bd'E LXI, 1973. p. 3. de Ï 30 coudées de lo11g


011 doit exécllter t1ne rwn/Je
I

opérations déjà «

74. N. REEVES, Valle; of the Kings, 1990, terre. Après reproduction des [ 383, 2 5 m J pour ime lurgellr de 5 5 cmtdées

décrites d'hydratation, compactage, moulage


et éqili/Jés de
p. 121. com/Jortcmt cent t1ingt caissons
Louvre. ?intérieur de la chapelle est pavé Je dalles [28,8ï5 cm],
J.!UTILI ATION SUR LES CHANTIERS obtenue.
de calcaire. Le plafond et le toit étaient originelle, 75. Les comptes de briques détaillent séchage, une brique identique peut être joncs et de bllstc1ings, utteignant 1me
lwutem de
dans son
DES BRIQUES DE TERRE CRUE même leur format F. LI. C..îRIHITH, The
:

Mieux encore, elle est plus solide que 60 coudées [ 31,5 m ù son sommet.
J
Son milieu est /wllt}
/

?e?t, soutenus par deux colonnes : deux cercles ' Petric Pa/rvri. Hieratic Pa/i:m frnm Ka/um
premier état et les maçons ruraux modernes de
de 30 coudées [ 15,ïS m] équit1lllcmt ù une diminution
incises dans e pavement, situent précisément leur und Gumb (/mnc1/wlhi of the MiJJle
pente de 15 coudées [ Ï, 8 Ï 5 m J.
.

Haore-Égvpte ajoutent toujours à leur préparation


Sem
1
La rapidité de fabrication et de séchage du l moyenne] de
Kingdom), Londres, 1898, pl. XXlll =
emp acement. I..: entrée de la chape li e etait
1
,
cou,
.

limon moulé, Ia commodité de maniement de la améliorer leur f8 atJoir 5 coudées l de hwa


(P Kahoun Ill, Ar, I. 38-39); Voir:
1

des résidus de vieilles briques pour support [ de bme doit ?

verte d' un 1·mteau qui re posait sur I es d eux colon,


. ·

la quantité néces-
forme et la résistance en œuvre du matériau en ont WK. S1Mr:,,îN, "The Nature of the œuvre 2,625 m]. Il faut passer commande de
nes. L es arrachements d'enduits de IAatre montrent Brick-work Calculations in Kah. Pap. fabrication. Même les déchets de mise en d'équi/Je.
P permis une très large utilisation, dans la construc- sllire de briques crues auprès du chef
,
que tous les murs de la chapel! e etaient ,
déecores
XXIII, 24-40 » dansJEA 46 (1960), ont leur utilité. totalité des scribes réunis est incapable
de sœvoir
pour
.

tion des temples, le percement des tombes, des en cause, [Or,] la


.
peintures sur stuc e t que l' espace de culte était
de p. 106-107.
Il n'est pas nécessaire de mettre et tous mettent leur confiance en toi, en
ce qu'il en est
spéos et hérni-spéos puis leur décoration, pour la ou plans d'accès
subdiivise, en d eux grâce à d es murs ecrans
.

,
76. Cl. S!?lUN-füîllXîl, « Accessoires de la préparation des surélévations disant: "Puisque tu es un scribe éclairé,
camarnde, évalue
qui confection de rampes, caissons à sable ou supports transport d'eau » dans Bulletin JH Cercle
grand nombre de manœuvres, ni évidente ec on va
des chantiers, un vite cela pour nous. Ta réputation est
Lyonnws d'É!;:'1/Jtolo1;ie Vicror Lorer n° 9
.

?uraient ?u avoir supporté chacun un linteau et Je passavants, « démontables » par destruction et, méthodique et
ne corniche. De part et d'aut re (1995), 11· 25-32. même de fournitures. I..:organisation trouver dans la place l'homme qui va faire la gloire des
de carrière
rigoureuse des chantiers pharaoniques de toi qu'il y a là
.

d e a pyramide on le verra, réutilisables.


·
1
77. Papyrus Anastasi I, 14,2-14,8 et trente autres Évite qu'on puisse dire
!

Genaient place de larges stèles au nom du défunt Largement utilisées pour Ia construction des A.H. construction comportait, précisément, soit que tu ignores et réponds-nous sur la
ne cour délimitée
· P Turin [62]. GARDINER, f!;:'1/Jtiun comme de quoi que ce
calculée dès le quantité de briques qui est nécessaire.
Tu es au fait des
En< ,,par un mur d'enceinte pyramides et des mastabas à I' Ancien et au Moyen Hieratic Texts, p. SQ .. 52.
la livraison préalable et dûment
dépourvu de lA
etend devant la pyramide, nécessaires à cette rampe et chacun de ses
Empire, les accumulations de briques crues délitées départ de quantités de briques crues
du I 78. Ceci désigne le soubassement rectan- dimensionsï9 en coudées de
dut chapelle ' elle ?:t?eega ternent pavée de calcaire.
.
gulaire de la rampe, possédant la même des travaux75, caissons a 30 coudées [ de long
= 15,ïS m] pour une
qui apparaissent au voisinage des tombes rupestres une durée normale de déroulement ,,8L1
largeur de Ï coudées m]".
de F largeur, soit 55 coudées. [3,6ï5
souffrant de
Thè du Moyen Empire (El, Bers heh, Cheikh Saïd, sachant que la masse initiale, même
79. Mot égyptien employé khetaou
au,delà des quantités requises
Beni Hassan, ou Qubbet el-Hawa près d'Assouan),
:

©? rnesurc )), pertes, irait toujours


Cette certitude
<(

montrent que le procédé de construction des 80. Traduction J.-CI. Guyon. pour mener à bien le projet.
ou
rampes et échafaudages de chantier, extérieurs
m I a canstmction pbaraoniqi1e
----
En l'état actuel nos connaissances, un tel
de à chaque nouvelle assise et ' toourtanr ' fa ll ait b·
1·1
.

Chapitre 7
- ten
r calcul s'avère impossible à faire. Reste à savoir s'il combler L1 marche formée par chaque no uve l
.
appa-
1 l'était dans l'Antiquité où, à n'en pas douter, la reillage du parement. N'affectait-on en toron c
p d eur
C répartition interne des caissons, leur hauteur, leur la structure de la rampe ' avec allong
. .
ement et
éventuelle superposition, le talus des bords de la adjonction de nouveaux caissons , que péeno di1que- ·

, ,.

-P ...r .!.J?J -?{ .....


rampe, la taille moyenne des briques, devaient être ment, apres l inxtallation d'un nombre cl' assises
.

?J
?? .!.J
, ..,

connus. Ce qui alterte l'esprit est que la totalité des donne . Cela impliquerait qu'on laisserait croître le
1 -.I

briques n'était nécessaire qu'en fin de construction, degré de pente jusqu '} ce qu'il ne soit plus suppor-
lorsque la rampe était au maximum de son déve- table pour les haleurs de pierre puis qu'on l'abaisse-
d
loppement et que, si ce texte moqueur est crédible, rait en t1llongeant la structure de brique. Ce deux
d opér.inon-. rchausse mcnts puis allongement
c'est pourtant bien dès le début des opérations que
d l'on planifiait le nombre de briques à faire produire. <eruicnr répétées .iltcrnativement jusqu'à la posed?
La pierre de taille est particulièrement peu La pierre peut être employée, de façon ponc-
t< Dans la pratique, il semble indispensable que les L1 dernière ,1-...-..he. Ce décalage entre un chantier
en
employée dans l'architecture civile. Elle n'est prati- tuelle, dans diverses constructions de brique crue.
commandes aient été passées par lots étape de perpétuel mouvement et une rampe à son plein
Elle a alors pour fonction de renforcer des parties
:

rehaussement par étape de rehaussement. Il fallait développement dè-.. "lH1 origine renforce l'impres- quement utilisée que pour obtenir des éléments
d'encadrement de portes et des seuils, quel que soit fragiles. Elle apparaît, par exemple, aux angles
en effet que les rampes soient quotidiennement
é
sion que le p.ipvru-, Anasra i ne livre là qu'un
I
le prestige des occupants de la demeure. En effet,
saillants de certains môles de pylônes, comme c'est
« problème d'école ,. et non un cas réel.
l'; ajustées à l'avancement des travaux. Or, on n'ima- le cas à Tôd ou à Dendara ou de certaines
encein-
gine pas qu'elles aient été intégralement remaniée: l'usage de la pierre est aussi peu étendu dans les À Deir el-
maisons des particuliers que dans le palais royal. tes, comme à Louqsor (fig. 119).
Medineh, une maçonnerie très irrégulière, faite de
Dans les maisons modestes, elle est même totale- base limon
petits moellons liés par un mortier à de
ment absente. sur
du Nil chargé de sable grossier, a été disposée,
une cinquantaine de centimètres de hauteur tout
la base
au plus, dans le but apparent de consolider
te convient de préciser qu'il
des murs (fig. 146). Il
d<
s'agit ici d'édifices établis sur un terrain désertique
pl et sec, naturellement riche en éclats de
calcaire. A
l'inverse, aucune tentative de renforcement
en
m
pierre n'a jamais été relevée pour les murs de brique
crue des maisons bâties dans la Vallée.
justi-
[ utilisation de la pierre n'est pas toujoursjambages
fiée par sa seule fonction de renfort. Les
également un
et les linteaux de portes en pierre ont
demeure et
autre but ils marquent l'entrée
:
de la
support d'écriture, de pérenni-
permettent, comme
l'occupant. Les portes des maisons
ser le nom de
Karnak, par exemple, en témoignent
des prêtres de
(fig. 14 7). De même, les
portes des bâtiments
annexes des temples, bâtis en brique crue, notam-

146
Fig.146. Les murs de brique crue des
maisons du village antique de Deir el-
Med1neh ont souvent un soubassement fait
de petits moellons liés par un mortier de
terre chargé de sable grossier (Thébes-
ouest Nouvel Empire).
;

Fig. 147. À Karnak, les maisons des prêtres


(XXII-XXV' dyn) à l'est du lac sacré étaient
alignées côte à côte. Elles s'appuyaient
contre le mur d'enceinte de la XVIIIe dynas-
tie et s'ouvraient sur une ruelle. De même
que toutes les maisons civiles bâties en
dehors d'un téménos, elles avaient des
murs de briques crues et des terrasses
En, acessibles, leurs portes étaient en pierre.
du I
dut
def
Thè
e i,
La coostmctioo pharaonique 7 Extraction de Ja pierre
ITT

temple. Pour ce qui est du choix de cette pierre


ment à Abydos et au Ramesseum ou à Médinet pierre') tendres
i Habou, étaient en pierre 1• L eç, locale, le souci d'économie et de proximité n'inter-
vient probablement pas dans les préoccupations de
I La pierre, « matériau d'éternité » selon la termi-
Comme matériau de construction, l'Égy la reine-pharaon des débuts de la XVIIIe dynastie.
nologie des anciens Égyptiens eux-mêmes, n'a été
Cette pierre, outre les incommodités de son
C te

employée en quantité importante que pour la cons- antique a utilisé massivement les pierres don:le
degré de dureté est le moindre selon l'étalonnage transport - déjà évoquées -, est un calcaire fin, de
truction de massifs de protection, de sépultures et bonne texture, mais qui se présente très souvent en
de temples2• D'une part, seul ce type de construc- moderne de la matière minérale. Celles-ci se trou-
bancs fortement fissurés. Quand les couches sont
tions nécessitait un matériau durable (un édifice de vent en abondance Jans son sol ou celui de ses
parfaitement homogènes, elles sont peu épaisses et
brique crue étant facilement balayé par une crue conquêtes histori?ues au Sud (Nubie) et ont pu
d ne peuvent fournir des quantités suffisantes de gros
violente de plus, habiter une architecture de terre être utilisées, parfois, simultanément. Cependant,
d
;
blocs d'appareil, selon les modules en vigueur à
sous ce genre de climat est beaucoup plus confor- une disparité chronologique d'emploi est mise en
cette époque. Or, l'appareil de Deir el-Bahari est de
d table) d'autre part, les besoins impliquaient une évidence par les monuments conservés: si l'Ancien
;
petite taille, multiplie les joints et les raccords
« production à grande échelle qui ne pouvait être et le Moyen Empire correspondent à la période tech-
(fig. 148) et doit faire appel à des prouesses
« calcaire » des constructeurs égyptiens, celle-ci
gérée que par l'état. Cet aspect en fait un produit niques pour la confection de ses piliers, colonnes à
«cher». De plus, la pierre n'est pas une matière trouve sa fin presque totale dès le début du renou. pans et colosses osiriaques. Même au Moyen
é; banale pour les Égyptiens. Privilège royal, haute- veau des grands chantiers de la xvme dynastie le j Empire, le temple de Montouhotep I" (XIe dyn.),
l'; ment affirmé dans les carrières, l'extraction du Nouvel Empire et les époques suivantes, jusqu'aux adjacent au sud, ne put bénéficier des ressources
matériau « d'éternité » ne peut être accomplie temps romains, constituent la période «grès» de des carrières locales pour fournir les éléments longs
re
qu'avec l'accord du souverain. Si le rebut de l'édification des monuments voués au culte divin, (architraves, corniches, poutres, piliers octogo-
carrière peut être concédé pour des travaux moins par le recours presque exclusif à cette pierre. naux) nécessaires au chantier et ceux-ci furent
rr nobles (seuils de porte, bases de colonnes, crc.). la taillés dans un grès du sud soigneusement peint en
belle pierre « blanche » (comprendre « claire de LE CALCAIRE à Deir el-Bahari est irrégulier et fait de petits
blocs. La multiplica
blanc 1°.
Fi 148 L'appareil du temple de la reine Hatshepsout
1. J. BERLA'JDINI, " Portes d'édifices pri- couleur ») de grès ou de calcaire que l'on mettra en ti?·n des.Joints trahit la qualité du calcaire des carrières locales de Gourna,
qui ne permettait p[aTshlbextract1otn
formats e es-oues
d?;llll?sdgy?o)s
/\v .. Aucune explication d'ordre technique ne peut
pas
ainsi justifier le parti de la reine Hatshepsout,
,

te vés et de bâtiments de service dans » œuvre pour la divinité est sacralisée dès sa sortie Le calcaire exploité par les Égyptiens appartient
d< [Égyptologie en 1979, vo]. (CNRS, 1
des bancs identifiée, contrôlée au départ comme à essentiellement à la formation géologique de plus que celui de son successeur et rival sur le
;
Paris, 1982), p. 169-173; PA'.'U?. dans ses
pl la livraison, la pierre à bâtir est dédiée au dieu Thèbe". C'est un calcaire 1 marin le plus souvent même site, Thoutmosis III (XVIIIe dyn.),
R. SA'AD, « Habitations de prêtres ,, dans
Kamak IV (1971), p. 219, 222. comme une offrande et comme la « chair » et riche en t<.)s"ile" Je type nummulites. Ce matériau Moyen adjonctions et modifications personnelles. Dès l?rs,
m aussi utilisé presque exclusivement au
2. C'est le mot dJet du vieil égyptien qui « l'ossature » de sa demeure. est extrêmement répandu en Égypte. Si les princi- encore largement au tout c'est la nature de la situation de la construction
Empire 7, prédomine emplace-
intervient dans l'expression " demeure Contrairement à la brique, aisée à mouler à peu pales carrières se répartisssent essentiellement Empire. Il constitue l'essentiel des qu'il faut prendre en considération cet ;

d'éternité» (per <en> dJet) désignant les début du Nouvel noms des
tombeaux et leur superstructure de frais et en tout point de la Vallée, la pierre devait entre Le Caire et Esna, c'est la rive orientale du Nil Aménophis I'", le parement des pylônes ment est saint comme l'attestent les
édifices d' furent érigées par exemple
(\X'b. V, 510), étendue également aux être rapportée de carrières parfois lointaines. Son qui a fourni les meilleurs matériaux. En effet, les « Cour de fêtes constructions qui y :

de Thoutmosis rer ou les murs de la 11, ou encore « le sacré des


édifices de culte de même pour le tem- extraction et son acheminement nécessitaient la veines y "ont restées horizontales. telles que la sédi- « l'horizon sacré »
;

jubilaires» de Thoutmosis II (XVIIIe dy?.)8. Le


ple "de pierre ", exécuté en travail d'é-
mobilisation de moyens importants qui la mentation les avait produites. Il est donc possible façon tres nette sacrés »12. De même qu'au Moyen Empire, c'est
ternité (\X'b. V, 588 [1-5]). grès commence à lui être préféré de
contrefort
11. Nom du temple de Thounnosis Ill ct
mettaient hors de portée du simple particulier et d'en tirer facilement des blocs de bonne taille. En d'Hatshepsout (XVIIIe dyn.). ?n dans le calcaire du revers occidental du
3. L unit'ers minéral, I, p. 59- de lachapelle hathorique à Deir el- à partir du règne que le premier
de la cime sacrée de Thèbes
S. AUFRÈRE,

61 et notes; 79-82; ch. III; dans la dépendance du domaine royal. Le désert et revanche, l'autre rive, en particulier dans la région Bahari, D. AR.'l<JLlî, « Deir el-Bahari III »
les raisons de cette su??tlt?-
p. p. 118 sq.
dans LA 1/7 (1974), col. 1017-1025;
doit s'interroger sur
Montouhotep avait inséré son temple-reposoir
les sites d'abattage avaient un sens particulier dans thébaine, a été affectée par des mouvements recto- resistatt
4. S. ALFRÈRE, op. cit., I, p. 69; tion. Peut-être a-t-on constaté que le grès l'Occident,
l'Égypte ancienne. Les carrières étaient situées le niques qui ont bouleversé la structure des veines,
idem, L:iB, p. 26 3, S.\'. "Thutmosis III.,
phénomènes de pour les visites d' Amon de Karnak à
mieux que le calcaire à certains
S. ALFRÈRE, ].-Cl. GOL\'IN, ].-Cl. GOYŒ,
Tempel in Deir el-Bahari » ;

s'il s'agissait d'une portion même du gebel


[Égypte restituée 2. Sites et temples des
plus souvent dans des endroits désertiques où tout les plaçant parfois verticalement et fracturant la H. GAUTHIER, Dictionnaire géographique, l'A.ntiquité Sans comme
dégradation perceptibles dès ..
Errance, Paris, 1994,
divin, de même, Hatshepsout et Thoutm?si? .III
déserts, p. 196-197.
vol. VI, Le Caire, 1929, p. 132; moms de
Égyptien était mal à l'aise face aux forces tellu- roche de telle manière que les blocs exploitables doute aussi la région thébaine offrait-elle pnrmtive
5. A. LUCAS, J. R. HARRIS, AEMI, p. 52-
riques prêtes à se manifester. Les roches appartien-
W.C. HAYES, « A Selection of
que firent construire, autour de la grotte
55; supra, p. 66-67. sont de dimensions beaucoup plus restreintes. On Tuthmoside Ostraca from Der cl-Bahri» zones où le calcaire était exploitable, 9uelle d'Hathor, au sein de la falaise, en calcaire de la
l'invers?,
« chair » - les terrasses,
nent cependant à la sphère divine et les régions doit toutefois distinguer le calcaire ordinaire du dansJEA 46 (1960), p. 29-52 (en parti-
soit sa qualité, que la région memphite A
-
6. D. ARNOLD, Building, p. 27 ;
culier p. 48-51) ; W. HELCK, Muteriulien montagne même sa
G. GüYON, Bâtisseurs, p. 105-106, 108- exploitées étaient toujours placées sous la protec- matériau de finition. Le premier, que l'inclusion de le Gebel Silsileh, proche de
Thèbes, perme?tatt ,
etant le
zm Wirtsclwftgesclüclue Jes Neuen Reiclies,
apte a la portiques et sanctuaires funéraires. Tout. en
tion de certaines divinités Hathor sur les falaises l'extraction à grande échelle d'un grès
110.
nombreux fossiles rend inapte à recevoir décor et vol. I, 1961, p. 75-76. d'occident» aux
reposoir d'Amon en son « jardin 13
: .

7. À Karnak, le calcaire a aujourd'hui en de la Vallée et au Sinaï, Min au Ouadi Hamrnamat, polissage, a été extrait au plus près des chantiers
terre-pleins plantés d'arbres à oliban 'le
12. Nom du temple d'Hatshepsout à construction 9• temple de
majorité disparu ( « cour " du Moyen ' ' Nouvel ?m.p?re
.

par exemple3. Pour favoriser le succès d'une expé- pour des raisons J c commo d ire et d' econo mie le
· ·

, Deir el-Bahari. D. AR.1\JOLl), « Deir el-


Le dernier grand chantier du la montagne vers
Empire) mais il est abondamment attesté
Bahari Ill» dans LA 1/7 (1974), la « reine-roi » prolongeait
par les vestiges recueillis, en particulier dition, ou rendre grâce de la réussite d'une entre- second, dépourvu de fossiles, est d'une texture plus ayant utilisé le calcaire pour l'ensemble ?el e?ifice rendait ainsi plus accueillante.
dans les môles du me pylône. prise, les prières et les sacrifices étaient courants".
col. 1017-1025; idem, UiB, p. 98-99,
Hatshepsout a Deir e?- l'orient et la
serrée qui lui permet de recevoir la sculpture e? fut le temple de la reine le
s.v. "Hatschepsut-Tempel (Deir el-
Thèbes. Le ,mate- Lorsque, aux époques qui suivirent penda?1t
8. L. GAROLDE, « La "cour des Fêtes" de Les techniques employées pour découper les bas-relief et de prendre le poli ses lieux d'exploi-
;
Bahari) ,, ; H. GAL'THIER, Dictionnaire
Bahari sur la rive occidentale de Nouvel Empire, ces sanctuaires d'accueil se ?irent
Thoutmosis II à Karnak» dans géographique, vol. VI, p. 132; des vallees de
Kamak IX (1993), p. 1-82, pl. I-XVIII
blocs en carrière diffèrent en fonction de la dureté tation étant localisés à la hauteur de Memphis W. C. HAYES, dans] EA 46 (1960), p. 48- riau fut prélevé dans les carrières désolidarisés de la montagne sainte et construi?s
en
du matériau considéré. Il convient de distinguer plateau thébain, encore en
9. G. MARTINET, Grès (carrières de Toura et Ma'asara), sur la rive orie?- 51 ;
W. HELCK, Muterialien, vol. I, 1961, l'ouest, nord-ouest du bordure de la plaine, le grès presque seul fut mis en
et mortiers,
celles qui sont réservées à l'extraction des roches mate· jours et impropren?ent n?m- deve-
En, p. 43 sq. et supra, p. 67-70. tale du Nil, un acheminement par bateau du p. 92-93.
exploitation de nos œuvre. Si la nature profonde de ces temples,
,
sites d extracn?n , ,
du I 10. D. ARi'lOLD, Der Tern/Je! des Künigs
tendres (calcaires et grès les plus meubles) de celles riau était nécessaire. 13. Sur cet aspect particulier :
mées « carrières de Gourna ». Les nus « de Millions d' Années et
» voues a c?mme-
dut qui s'appliquent aux roches dures regroupant aussi d'œuvre S. SCHOTT, " Zum Kri:inungstag der
peu distants à vol d'oisea?. Toutef?is, partagée ave.c
Mentuhotep von Deir el-Bahari, I :
Le calcaire est ainsi la première roche Konigin Hatshepsut dans NAWG, antiques sont morer l'éternité de la fonction royale
def bien certaines pierres calcaires (la calcite ou le
»
tourmentee du relief,
Architektur und Deutung, AVDAIK 8,
à avoir été utilisée massivement. Il servit à bâtir les en raison de la configuration
.

dieux »' ne changeait


Thè Phil.-Hist. Klasse 1955-56, p. 211;
pour ac h e-
.
ce lle d' Amon-Rê « roi des
1974, p. 54 sq. et 59-60; idem, UiB,
travertin) ou des roches gréseuses indurées (telles cinq à dix kilomètres sont à par?ounr l eur roe "l monar-
©? p. 159-160, s.v. Mentuhotep-Tempel
« premières pyramides6 ainsi que la plupart des ?0'.15• S. RAT!É, La reine Hatchepsout. Sources et
emplacement du guère, leur fonctionnement et
que le quartzite), que les roches cristallophyllien- on /iroblèmes, Orientalia Mompeliemiu I,
miner la roche extraite jusqu'à l
(Deir el-Bahari) » [ vue de piliers peints tructions de l'Ancien et du Moyen Empire. Si
1

Leyde, 1979, p. 172-173.


en blanc, p. 159]. nes de la famille des granites. qui
·
fut
en juge par le cas de Karna k , e ca eau e ,
1 1
ITT ra caostrnctian pbaraaoiq:ne
---- 7 Extraction de Ja pierre

À la hauteur des falaises du Gebel Silsileh, la


Fig. 149. Carte schématique des carrières
du Gebel Silsileh En gris zones d'exploita-
Vallée fertile s'interrompt et le il force le verrou
ç :

Les temples maj?u?s d'Égypte ?.difiés en grès


1
non. Les lignes tiretées indiquent les frac-
la xx.y dynastie a la fin de epoque romaine I rocheux que forment les carrières (pl. XII). Le
tures de type diaclase qui ont été exploi-
_de
(sites possedant encore des vestiges reconnaissables) fleuve s'écoule entre deux rives encaissées et l'on
C tées par les carriers. 1. spéos d'Horemheb ,

2. stèle ramessidetemple rupestre


; 3. aperçoit, à l'est comme à l'ouest, leur front et les
ramessrde 4. zone d'explortation des tala-
; DELTA :
Tanis passages (pl. X) menant à diverses zones d'extrac-
tat 5. carrières souterraines 6. carrières
, ;

sphinx zone MOYENNE-ÉGYPTE : Hermopolis tion. Par leur ampleur et le grand nombre de vesti-
du sphinx inachevé 7. 8.
ges qu'elles recèlent (spéos d'Horemheb [fin
; ,

Akhmim
exploitée en 1906- 1909 pour construire le
barrage d'Esna 9. grande carrière ptole-
,
HAUTE-ÉGYPTE : Hou Diospolis (rive ouest) xvme dyn.], stèles, inscriptions diverses)' ces
d marque ,
10. zone exploitée pour le barrage Dendara (rive ouest) carrières constituent l'un des sites archéologiques

Î
d'Esna; canal antique; 12. huttes des
les plus importants de Haure-Égvpte'". Là où l'ex-
11.
Coptos (rive est)
d ouvriers 13. stèle d'Akhenaton.
,
Thèbes : Karnak, Louqsor, Tôd,
Medamoud (rive est),
d
11
ploitation moderne n'a pas mutilé les gisements
ME, Moyen Empire
----- Deir el-Medineh, Oasr el-Agouz, Deir Chelouit
NE, Nouvel Empire (rive ouest), Deir Roumi, Medinet Habou (annexes du antiques, subsistent en grand nombre les détails
t<
PT, époque ptolémaïque temple de la XVIW dyn.) relatifs au travail d'extraction qu'il est possible d'y
RM, époque romaine
El-Kab, hémi-spéos de l'ouadi Hellal et temple de Nekhbet (rive est) observer et il est nécessaire de dégager les grands
I
é
Esna (rive ouest) principes qui le régissaient.
I
Edfou (rive ouest)
Le Gebel Silsileh s'étend sur 3 km du nord au
Kôm Ombo (rive est)
11:
Éléphantine (rive ouest)
sud et sur presque 2 km d'est en ouest en incluant
la largeur du cours du Nil. Le lit du fleuve divise
le
Assouan (rive est)
Phil<'E (île de Philt'E) massif en deux zones rocheuses qui semblent être
- I NE
5
Kalabsha
guidées par des fractures tectoniques nord-sud
HAUTE-NUBIE
"[!r· :

Dendour Trente-six carrières y ont été répertoriées. Sur


chaque rive, l'avancement de l'exploitation s'est

te
NE
-l fait perpendiculairement à l'axe du fleuve
(fig. 150).
d( NE E' \ Le massif de la rive orientale comprend vingt-
chique lors des jubilés modifiaient totalement leur
pl ouadi et-un lieux d'extraction dix-neuf carrières à ciel
parti architectural et leur plan au sol. Ils furent
:
RM
0 ouvert (généralement à trois fronts de masse ;
m donc édifiés en grès et implantés sur la frange locali-
fig. 151) et deux exploitations souterraines
NE Pt
2 désertique à la limite des plus hautes eaux de Cette rive a gardé les traces
', sées au nord (fig. 152).
G

r
l'inondation.
S
li
I 6 r NE
de son aménagement :rampes
descente vers
au pied
le
des
fleuve,
fronts
quais
de
de
NE
t:
NE
_J
._
l 0 LE GRÈS masse, rampes de
chargement, etc. Ce côté du massif a été exploité

??? ) ?D ',
'(
J
Le grès 14 utilisé
tient à
par les anciens Égyptiens appar-
Formation Nubienne du Crétacé
la
quartz
sur plusieurs étages. De nombreux
carriers et quelques
criosphinx (fig. 153),
pièces
par
inachevées
exemple,
graffiti de
comme
témoignent
des
de
Supérieur. Il est poreux et riche en grains de
'?/ NE faiblement cimentés par un liant argileux et par des la grande activité qui devait régner au plus fort de

ir
ME
NE
Lemploi du grès remonte à l'exploitation de ces carrières.
oxy,hydroxydes de fer. beaucoup
14. A. Lic v-, J. R. H\RRI", AEMI,
devient courant - comme Le massif de la rive occidentale,
55-57. la xre dynastie mais ne rupestres (spéos
11·

- qu'à partir de la moins entamé, abrite des chapelles


?J 15. Ct. s11/1ra, 11· 142 et n. 9 et nous venons de le souligner d'Horemheb, fig. 154, chapelles de la XVlff dvnas-
façon
8 D., R. Ku·.?1?1. Herkunfrbcsnmmung
«
Xv lll" dynastie 15. Il prédomine ensuite de compte quinze
Lr?
/ l
alr;ih')'pW.chen Stcmrnarcn.ils " li.ms des temples, tie et stèles du Nil ramessides) et
NE
SAI( î (1979). p. 101-140.
définitive pour la construction 16.
y
carrières, le plus souvent de taille moyenne.
ptolémaïque et romaine
compris aux époques [exploitation de cette rive a été freinée par la
? 16. Voir le tableau de, principaux édifi-
verticales, de
; ')'
.
_-.
ce, de culte ptolémaïyue, er rom.uns
am,1 construus. Les carrières de grès s'échelonnent
sur une présence de nombreuses
direction moyenne 180° N
diaclases
(sub,parallèles au lit du
et le Gebel
vaste étendue comprise entre Esna production de
Nil), qui ont rendu impossible la
17. Voir le tableau présenté par
: mais il est impossible de les
D. AR\:,lll\ Blllldmg, p. 10.
Barkal au Soudan, 18 gros blocs pour la construction.
Seule, la partie
Silsileh
I 18. Bibliographie la plus récente dans: évoquer toutes 17. Celles du Gebel nord a été abondamment exploitée (fig. 149).
D. AR?ULI\ La/3, p. 90, s.v. « Gebel el- entre Assouan et Kôm Ombo,
(fig. 149), situées La carrière était un lieu
d'exploitation inten-
Silsilch (Silsila) "·
exemple démonstratif car elles ont
constituent un sive. Les parties inachevées des temples (à Karnak
( 1979), successi-
connu plusieurs périodes d'exploitation
19. D., R. K!Hfü, dans SA.I( 7
112 sq (carte des carrières entre la ou Louqsor, par exemple)20,
montrent que les blocs
P· ;
Moyen Empire,
En, p. H et la p. 35) ; G. MARTINET, Grès
1 1 ves. Ces carrières, ouvertes dès le courants étaient livrés simplement équarris.
Seuls
partie des blocs de
du I et morucrs, p. 43 sq. (carte p. 42).
ont fourni en effet une grande certains éléments plus rares, le plus souvent
dut Nouvel Empire et permet, carrière si
0 300m 20. J.-CI. GUL\'IN, J.-CI. GlWl)N, grès utilisés à Thèbes au statuaires, semblent avoir été sculptés en
de F i-----+--?1---_:_.. 13dtisse1m de Karnak, p. 111 gauche,
idée aussi complète que possi- du sphinx
Thè P· 115, p. 118 par exemple.
tent de donner une menée l'on en juge par l'état d'avancement
qui y fut
e x
21. R. D. KLEMM, Die Steine der
ble de l'activité d'extraction abandonné sur place au Gebel
Silsileh21• Les
Pharaonen, Münich, 1981, fig. 24. pendant des siècles (pl. X,Xll).
ITT ra constmction pbaraoniqiie 7 Extra cri on de a pi erre
J

tailleurs de pierre chargés du travail fin étaient à Un cas unique d'extraction à ciel ouv
er't «
puits », est connu au nord de Deir el-Medineh.en
.

l'évidence peu nombreux par rapport à la masse des


il
ouvriers qui extrayaient les blocs ordinaires. semble que, dans un premier temps, on
ait vo?lu
Le choix d'un site d'extraction dépend de diffé- constituer une réserve d'eau, sorte de bassin
analo-
rents critères. Il doit fournir des blocs de bonne gue aux lacs sacrés des temples puis, ; pour une
qualité un calcaire incluant de trop nombreux
: raison encore inconnue, que l'on ait
cherché à
fossiles ne convient pas à toutes les utilisations un
; alimenter naturellement le bassin en creusant
un
grès trop peu cimenté résistera mal aux remontées puits de cuprugc des eaux phréatiques en utilisant
d'eau par capillarité et aux passages d'eau en géné- des méthodes de carrier ceci ne put offrir un résul-
;

C ral22. Autant que le permet la qualité voulue pour tat tangible, l'eau n'arrivant que sous forme de
C la roche, il faut que les carrières se situent le plus ?uintement misérable à « moins 52 m ». Le projet
G près possible du chantier de façon à diminuer les tut aban?1onné et le puits remployé en décharge
t problèmes de transport. Enfin, le site doit présenter publique- 1.
une paroi abrupte, ou bien une pente, dans laquelle Les pierres tendres ont été exploitées aussi bien
une face verticale pourra être facilement dégagée : à ciel ouvert qu'en galeries souterraines. Le premier
celle-ci constituera ce que l'on appelle le « front de procédé est mis en œuvre quand la roche apte à la
é
masse », c'est-à-dire la surface suivant laquelle on construction altleur« le niveau du sol; le second est
I'
attaque le ou les bancs de roche utilisables. Bien nécessaire quand une grande épaisseur de pierre
n sûr, il est toujours possible de commencer à partir inutilisable couvre la strate de roche exploitable.
a d'une zone plane mais, au fur et à mesure de l'ex- Les exploitations à ciel ouvert et en galeries ainsi
IT traction des blocs, l'aire d'origine se transforme peu que le percement des tombes et des spéos - qui
à peu en puits et il devient impossible de les s'apparente à l'ouverture Je carrières souterraines-
évacuer puisque le levage - autrement qu'à l'aide pré-entent Je..., mêmes principe de base mais avec
d'un levier - est une technique qui n'est pas utili- une complexité croi-sanrc.
sée dans l'Égypte ancienne. Ce type de procédé
n'est viable que si l'endroit exploité surplombe, à EXPLOITATION À CIEL OUVERT
proximité, un point plus has par où peut se faire
l'évacuation des matériaux extraits. Les Jeux À Gi;u, le calcaire ordinaire, une pierre un peu
points sont reliés par un couloir (pl. XXI\'). C'est jaune et incluant Je nombreux fossiles, constitue
le cas des exploitations « en bassin » Ju Gebel lc-, neuf-dixièmes de la masse des pyramides
Silsileh (fig. 150). (fig. 155)24. Il ,. evt employé sous forme de blocs

153
Fig. 150. Principe de développement
trois fronts de masse, à ciel ouvert.
des carrières de grès du Gebel Silsileh. Fig. 151. Gebel Silsileh Carrière à

zone d'exploitation est située entre deux nord de


Gebel Silsileh Carrière souterraine du côté
La
Fig. 152.
fractures tectoniques, de sorte qu'elle s'é- la rive orientale.
tend perpendiculairement au fleuve. Elle
Fig. 153. Outre les blocs de construction, les
carrières de grès du Gebel
s'approfondit au fur et à mesure de l'ex-
étaient epannelees
ploitation des blocs. De même, le couloir de Silsileh fournissaient des pièces de statuaire Celles-ci
comme en. témoigne ce 154
sortie vers le Nil devient une gorge de plus sur place jusqu'à un stade de quasi achèvement,
de taille
en plus étroite. Une carrière en cours d'ex- criosphinx dont seule la tête émerge des debris
des ?e?cu-
ploitation montre, en effet, un aspect d'es-
Fig. 154. Comme beaucoup de spéos du Gébel Silsileh, celui
d'Horemheb
d'importance moyenne 25 obtenues était ensuite abattue grâce à
calier alors qu'une zone ne montrant plus
été aménagé dans une ancienne chambre d'explo1tat1on
souterraine
·

les hommes étatent


teurs d e pierr e dure Lorsque
.
a

La carrière dite « de Mykeri-


·
que des parois verticales très hautes est (fin XVIW dyn ). , .

/ par premiere
.

entaille
arnves au niveau a tteint la
.
.

une carrière totalement vidée et désormais


nos » montre quel processus
.

reprenaient ces
execu tée au ciseau et au maillet, ils , /
inexploitable Les déchets de taille, les /
était suivi pour l'extrac-
apports éoliens et les produits de l'érosion
et recommençaient a degager l ?s
servent à constituer des rampes qui don- tion/". Après avoir évacué mêmes outils
à détruire la parue
nent accès au zones travaillées aussi bien
roche exploitabl_e, les b or d s de la tranchée, puis /· /
nu
.

les déblais et mis ainsi à la pierre. Il s re1tera1ent ces/


.

qu'elles permettent l'évacuation des blocs


24. Pour les volumes respectifs des pyra- vaste quadnllage meédiia ne avec leurs pics en dé
earners d essmaien t au sol un
·

le f:on d esire
. .

deux opérations jusqu'à atteindre


et leur embarquement sur des navires. À .

mides de Giza (de 320 000 ml à


l'arrière plan, une nouvelle carrière est pré- tracés à l'encre roug.e
3 752 000 ml), voir: R. STADELMAN'-!, grâce à deux traits parallèles tranchée27 (fig. 156a et b).
parée les ouvriers rejettent les déblais et
. Ce réseau
déterm1- p our la son
ou incisés au ciseau (fig. 157)
Die Grof3en Pyrmniden von Giza, p. 259 ;
à détacher chaque bloc de
.

mettent à nu la roche saine qui pourra être


0. ARNOLD, Building, p. 176. largeur des futures Il restait encore .,
nait le format des blocs et la détachement est
extraite
25. G. GOYON, Bâtisseurs, p. 107 (blocs uns autres.l substrat. L a mamere d'opérer ce
tranchées qui les isoleraient les de? qu'à partir du Moyen
d'environ 2,70 x 2, 70 m) ; D. ARNOLD,
la pierre 1? o n g ma connue. Il Semblerait
1 / . .

Les ouvriers entamaient alors' carriers aient utilisé des corns


. .

En, Building, p. 177 signale cependant des


.
moins , les
l' atid e de ciseaux E mptre au

·

a anr
de chacun des traits para n'est possible que d e
du masses de 220 tonnes (3 x 5 x 8 m) dans e es,
11'1
d e b ms. Auparavant , il
I 22. G. MARTINET, Grès et mortiers, .

dut ne pou?ant
.

percutés par des maillets. Le ciseau


le libage des pyramides de Khefren et
ier, avait
.

' en parucu
p. 50 sq. 1.

d es h ypot
h,
eses. G Reisner
·
def Mvkerinos.
profondément, ce ne
En effet,
.

23. B. BRUYÈRE, Rapport sur les fouilles


de Pénétrer le banc très tr?vad1
l'utilisation de poutres de bms.
Thè Deir el- Medin eh 1948-1951, 26. Voir également: D. ARNOLD, LïB, /
sur une f31ible proton
eur, p ensé à Mykennos
©? devait être effectue que pyramide de
FIFAO XXVI, 1953, p. 20-23 et 130, p. 249-250, s.v. « Steinbruchtechnik ». .
dans e temp l e d e la
.

les deux rigo l es ainsi


1

pl. I.
27. G. A. REISNER, Mycerinus, p. 69. La roche subsistant entre
m I a coostrnctioo pbaraooiqne
--- 7 Extraction de Ja pierre

d'extraction des blocs


Fig. 157. Principe
exploitée à ciel ouvert.

??---?--- dans une carrière


Des tranchées, dont le plan est
ment tracé ou incisé se
recoupent
préalable-
à angle
forme les côtés des
Fig. 155. Visualisation d'ensemble des
-- --? ?::::::::::::::?-- -
droit. Leur creusement
front de masse. Noter
blocs. À l'arrière, le
pyramides de Giza à la fin de l'aspect d'escalier.
l'Ancien Empire.
1. Pyramide de Kheops
a temple haut ,
b
·
temple bas [détruit) ,

·
chaussée , d : pyramides de reines ;

C e et f ·
mastabas ; g monument funéraire
de Khentkaoues
C
2. Pyramide de Khefren
d. . temple haut ,
i temple bas ; j temple
du sphinx k sphinx I chaussée
t, ; , . ;

m carrières dites « de Khéfren »

3. Pyramide de Mykerinos
n temple haut ,
o . temple bas ,

chaussée pyramides de reines


é : , q :

r : village des ouvriers ,


s . village de I?

l' pyramide , t : port des pyramides relié au


Nil par des canaux u mastabas.
[( , .

Fig. 156. Traces de tranchées dans des


a carrières de grès (a) ou de calcaire (b).
rr a. Gebel Silsileh À J'arrière-plan, dans l'an-
gle, là où sont visibles les arrachements
subsiste le fond des tranchées de sépara-
non entre deux blocs.
b. Gourna. Un bloc a été dégagé par des
tranchées dans le calcaire de Gourna mais
il n'a Jamais été détaché de la roche-mère.

centimèt,
moins chées sont larges d'une soixantaine de
calcaire local montre que les veines sont de elles excèdent rarement une
mesure que l'on res32. Ailleurs,
en moins hautes au fur et à
centimètres (fig. 156b)33. Elles ont
De là, il ressort que les douzaine de
progresse en profondeur. taille ; les
pyramide avec toutes les pier, permis d'extraire des pièces de plus petite
Égyptiens ont bâti la que leurs outils et il
Lorsque la ouvriers n'y faisaient évoluer
res de plusieurs carrières locales. tranchée était creusée au
est probable que toute la
première - qui avait fourni des blocs de
hauteur
car aurait été difficile d'y faire
l'on vidait le ciseau métallique il
décroissante au fur et à mesure que plus
- ils en ouvraient pénétrer des percuteurs d'un diamètre à peine
site d'exploitation était épuisée,
blocs de étroit qu'elles (fig. 160).
une autre et disposaient à nouveau de Obtenus selon les mêmes méthodes, des
blocs
dimensions plus restreintes
grande hauteur puis de
exceptionnelles servirent à la cons,
dire qu'ils ont de dimensions
et ainsi de suite", On peut presque truction des temples hauts et bas des grandes
pyra,
groupes d'as,
vidé autant de carrières qu'il existe de mides, édifices dont les murs sont
parfois partielle,
partir de là, un
sises de hauteur décroissante. À creusés dans le roc34. Ces énormes pièces
permettre d'évaluer la ment
30. C_,. GU,lîN, dans BIFAO LXXVIII calcul pourrait même furent employées très près de leur lieu
d'extraction
zone exploitée.
156a (1978), p. 408-409.
surface moyenne de chaque et servirent à élever les murs au,dessus du niveau
31. 0., R. KLEMM, dans SAK 7 (1979),
La carrière voisine de la
pyramide de Khefren
primitif du substrat rocheux.
p. 114-1 15 0. ARNOLD, Building, p. 3 l, à l'époque
(IVe dyn.), probablement ouverte Au Gebel Silsileh, on relève des traces
d'extrac-
;

(IVe dyn.), de grands blocs de calcaire pour d'autres exemples de car-


montrent massifs de roches sédimentaires (grès, calcaire). À fig. 2.4
des restaura,
ramesside pour fournir les matériaux
;

zone d'où ont


tion similaires, en particulier dans
une longue excision, de 16 x 16 rières, voir: O. ARNOLrl, LùB, p. 248- la
?m, une de l'Ancien Empire au moins, la hauteur des blocs montre que l'extrac-
leurs arêres-". Pour Reisn er, lorsqu une s?? 249, s. v. « Steinbruch » avec un bel tions entreprises sur le site31, été arrachées à la falaise les talatat, pierres d'appa-
piece avait était en général déterminée par celle des bancs de exemple de l'extraction du calcaire à époque suivait les mêmes
étée .
lé par quatre
tranchées, un sillon de 16 cm Zaouiet el-Mayetin en Moyenne-Égypte. tion des blocs à cette tracé reil d'un module nouveau apparu sous le règne
isAo
_:e, roche. Or, dans la région rnemphite, deux bancs de un quadrillage était d'abord XVIIIe dyn.). Il a
? e cote etait découpé au bas d'une d es faces du principes :
d'Aménophis IVAkhenaton (fin
calcaire sont souvent séparés par une couche d'ar- 32. S. CLARKE, R. ENGELBACH, AEM.
étaient ensuite creusées des tran-
fractures ont bloqué
bloc et u b astamg d e bois y etait
.
, .
P· 16 U. HOLSCHER, Das GrabJenkmal suivant lequel déjà été signalé que certaines
logé. Après av o;r gile, dont l'épaisseur peut varier de 20 cm à celle autres (fig. 158).
. ;

rem ph d ?eau la tranchée fermée a, ses exrrermres


.

, des Kônigs Chephren, Leipzig, 1912, p. 3 3- chées isolant les blocs les uns des l'exploitation du grès au Gebel Silsileh.
Or, il est
.

d'un fil29. Dans un tel cas, il n'y a pas besoin de l-32. ouvriers devaient
En,
par de la t err? argileuse, le bastaing aurait gonflé
34; 0. ARNOLD, Bui/Jing, p. 3
Compte tenu de leur taille, les très net que les grandes diaclases subperpendiculai,
du provoquer de rupture puisqu'il n'y a pas de conti- même des tranchées
28. G. A REISNER, Mycerinus, p. 70 33. S. CLARKE, R. AEM,
pouvoir évoluer à l'intérieur le massif oriental
res au lit du Nil35 qui découpent
J , ENGELBACH,
;
comme un com ' provoquant la rupture.
du I O. ARNOLD, Building, p. 35, fig. 2. l l et nuité entre les veines. En observant attentivement p. 16.
seulement la hauteur des carrières
def p. 33, n. 17.
'.
S il _est difficile d'assurer qu'une
.
de façon à creuser non ont été utilisées dans l'exploitation
telle méth o d e les blocs de calcaire de la pyramide de Kheops 34. H. Der Harmachistempel Jes aussi la quarantaine de facilitaient l'ex trac,
Thè 29. G. GOYON, « Les rangs d'assises de la - certainement efficace a été - .
RICKE,
prévue pour le bloc mais
de son lit (fig. 149). Ces discontinuités
e mise en œuvre par (IVe dvn.), G. Goyon a constaté qu'elle était Che/Jhren in Gizeh, BÀBA O, 1970,
centimètres nécessaire au dégagement blocs. En l'absence
1

©? ,
grande pyramide ,, dans BIFAO LXXVIII les anciens p. 6-7. tion en servant de limites aux
. .

_il convdient de souligner qu'ils composée de plusieurs groupes d'assises de taille pourquoi les rran-
(1978), p. 405-413.
tiraient par?gy:ut:ns, axirnum, e la stratification des 35. Fractures conjuguées, 80° N. inférieur (fig. 158,159). C'est
'
décroissante. [étude des couches géologiques de
m I a canstrnctian pbaraaniqne
----- 1 Extra cti an de I a pi erre

Fig. 165. Fronts de masse et


traces
d'outils dans les carrières de grès du
Gebel Silsileh.
Gebel Srlsrleh ouest
a. Front de masse au
fin de l'exploitation laisse de
vertigineux
La

pans de roche verticaux formant


entre eux
des angles droits.

b. Front de masse d'une carrière de gres de


claire-
Silsileh-est. L'éclairage rasant révèle
ment quelle hauteur avait chaque assise de
blocs extraits. Le léger fruit que prend
C la

paroi au fur et à mesure que la carrière


est
C
vidée est également perceptible
a (voir dans l'angle)

t, c. Le dressage du front de masse présente,


pour chaque assise de blocs, deux bandes
de stries superposées orientées dans le
même sens. D'après D et R Klemm, ce type
d'outil est typique d'une période
de trace
é
s'étendant de la fin du Nouvel Empire à la
l' fin de la période tardive (XXX' dyn.)

-
rr
-
·--
.,,;,.,.?

.....

Fig. 162a et b. Gebel Silsileh.


a. Restitution du chantier d'extraction des
talatat. Des ouvriers, à l'aide de ciseaux et
de maillets, creusent les tranchées séparant
lespetits blocs. D'autres hommes déta-
chent les blocs à l'aide de coins enfoncés
-?
en force. Tandis que des manœuvres
emportent sur l'épaule les pièces produites,
un tailleur dresse le front de masse sur les
deux dernières hauteurs de blocs extraits.
Les stries en arêtes de poisson sont carac-
téristiques du début du Nouvel Empire
b. De part et d'autre d'une faille naturelle
des blocs de modules différents ont ét?
produits Les cinq premières assises ont des
hauteurs similaires. À partir de la sixième
les blocs extraits à gauche sont moins fronts de masse des carrières correspond à celle des
ép?is, de sorte que quatre couches ont pu
I
\ outils utilisés36. Ils auraient été faits de cuivre à
etre exploitées contre seulement trois à
droite. Des blocs moins épais que la
l'Ancien et au Moyen Empire et auraient produit
moyenne sont connus à la période amar- des traces continues, peu profondes, courbes et
ruenne, qui a cherché à produire des maté- irrégulières. À partir du Nouvel Empire, ils
riaux transportables à dos d'homme, et aux
xx-ve-X';0N dynasties qui ont privilégié auraient été faits de bronze et auraient engendré
l'emploi de blocs plats et longs. des marques plus régulières et plus profondes,
Fig. 163· Dans le grès du Gebel Silsileh, un formant des lignes d'impacts disposées en chevron
bloc a été isolé sur ses quatre côtés deux au début du Nouvel Empire, et suivant la
même
encoches ont été creusées à sa base pour
;

important, on peut encore bien souvent distinguer,


précé- inclinaison par la suite.
forcer le détachement à l'aide de coins. sous les traces de taille, la hauteur des blocs
.

De fait, on D. Arnold a émis quelques réserves sur cette


En, Bien que l'opération ait été menée à bien
demment extraits (fig. 165a, b et c).
(la ligne de rupture est visible). le bloc n'a
fallu deux lignes interprétation, arguant qu'elle laissait peu de place
du I
constate qu'il a presque toujours que le bronze
à l'outillage lithique d'une part, et
jamais été emporté
dut
d'impacts pour rectifier la hauteur de paroi
de I Fig. 164. Au fur et à mesure de l'extrac-
étant déjà connu au Moyen Empire, il serait éton-
.

tion des blocs, le front de masse adopte un correspondant à un bloc de la phase d'extraction
ThÈ
nant que les Égyptiens n'en aient pas déjà fait
e x léger fruit. précédente. 17. De fait, selon une étude
J6. usage, d'autre part
Selon D. et R. Klemm, l'évolution des marques
D., R. Ku-?1?1. D1" .Stl'm(' dn
Plwraonen, p. 37 s4.; D. A11.!,Jl)ll), encore inédite ", les traces datées de l'Ancien et du
laissées par l'outillage employé pour retailler
163 164 les
B11ilding, p. 3 3.
m Ta constmction pharaonique 7 Extraction de la pierre

Moyen Empire par les époux Klemm pourraient barquement. De la sorte, rien - ou presque plusieurs ouvriers, à l'aide de leur maillet, percu-
-n'était
avoir été produites par des pics de pierre utilisés en perdu mais les masses à remuer pour mener taient ensemble les pièces de bois et l'onde de choc,
des
percussion lancée. Par ailleurs, ces chercheurs alle- fouilles seraient colossales ;
mettant la pièce en vibration, provoquait rapide-
mands ont publié des traces qu'ils attribuent au - les outils métalliques avaient une réelle vale ment la rupture.
ut
Moyen Empire39 et qui ont incontestablement été du fait de leur poids de métal. En dehors des La première couche de blocs détachée, les
pério-
faites à l'aide d'outils métalliques employés en des d'utilisation, ils étaient conservés dans carriers extrayaient la suivante selon les mêmes
des
percussion posée avec percuteur, puisqu'elles sont entrepôts gardés. Cassés, ils étaient refondus. principes. Il va de soi que, malgré des conditions de
constituées par l'alignement des impacts obtenus à I'apparente disparition des broches et des pics de travail plutôt pénibles, cette deuxième phase
C chaque coup du maillet sur le ciseau. Par consé- carriers métallique tient probablement à l'écono- devait être attendue avec impatience car les
C quent, le Moyen Empire est visiblement une mie qui les entoure. Cependant, dans cette hommes disposaient désormais d'un espace plus
époque de transition où l'outillage lithique coexiste optique, les ciseaux de bronze auraient dû connaî- haut pour dessiner leur quadrillage et creuser leurs
c tranchées. La totalité de la hauteur du front de
avec l'outillage métallique, probablement déjà en tre un sort identique, ce qui n'est pas le cas.
bronze. masse était débitée, couche après couche, jusqu'au
Puisque les pics de pierre sont progressivement EXPLOITATION EN GALERIES sol de la carrière, c'est-à-dire jusqu'à la limite
abandonnés pour dresser les fronts de masse au géologique inférieure de la bonne veine de calcaire.
é cours du Moyen Empire, il est probable que leur Un calcaire de bien meilleure qualité, à grain Il est probable que, comme pour l'extraction à
I' usage cesse à la même époque pour le creusement fin, très blanc et dépourvu de fossiles, de sorte qu'il ciel ouvert, les Égyptiens ont plus ou moins
des tranchées et que, à partir du Nouvel Empire, peut prendre un poli parfait, était tiré des carrières travaillé en escalier (fig. 168). En effet, ce procédé
l'essentiel du travail effectué en carrière passait par a l'avantage, là encore, de faciliter l'évacuation des
a de Toura et Ma'asara, situées sur la rive orientale
pierres. En protégeant les blocs encore liés à leur
n un outillage métallique. du N il42. Indispensable pour exécuter les finitions, 166
r extraction et la taille des fronts de masse substrat par des éclats de taille (qui abondaient),
qu'il s'agisse de sculpter de fins bas-reliefs dans des Fig. 166. À Gourna, Je calcaire exploi-
table a été extrait sous la couche on comblait les «marches» qu'ils formaient et l'on
ayant clairement été obtenus grâce à des instru- parois ou d'exécuter des angles vifs, par exemple,
inutilisable, en souterrain. - l'enlèvement était alors relativement aisé-, soit disposait ainsi d'une sorte de rampe pour laquelle
ments pointus, ceux-ci pourraient avoir été des ce calcaire, moins abondant, était plus recherché
té L'extraction a été stoppée 1c1 Juste avant
ilsclivaient horizontalement la roche, à l'aide de aucune brique de terre crue n'était nécessaire. Ce
broches (percutés à l'aide de maillets de bois) ou que celui qu'on prélevait sur place, mais dont l'hé- que ne soit totalement dégagé le premier
d pilier de soutènement coins de bois44. En effet, dans les tombes de Beni type de rampe peut être surélevé ou rabaissé tr?s
des pics (tête de métal à simple ou double pointe, térogénéité ne permettait pas le même usage.

Restitution du creusement et Hassan, creusées au Moyen Empire, il est encore facilement en fonction de la progression du travail.
dans laquelle se fichait un manche de bois). En Quand le site d'édification était éloigné de ces Fig. 167.
IT de la progression d'une carrière possible de voir les encoches dans lesquelles étaient Tranche après tranche, une chambre d'exploitation
l'état actuel du corpus d'outils publiés, les seuls carrières, les difficultés Je transport n'en rendaient souterraine.
insérés ces coins45. Le nombre et la profondeur des était creusée et vidée. La falaise présentait ainsi,
instruments approchant la forme des broches que plus « cher » ce matériau. La roche saine est mise à nu puis entamée
encoches dépendaient de la dureté de la roche et peu à peu, tout un réseau de galeries a?:si, afin
;

remontent à l'Ancien Empire exclusivement et le Ce calcaire fin Je la rive orientale ne représente hauteur possible. Une épaisseur est
à la
sacrifiée qui permet de pénétrer sous le ciel de la taille du bloc à détacher. Lorsque tous les
d'éviter l'effondrement du ciel de carnere, les
seul pic métallique connu, trouvé près de Tell el- qu'une des nombreuses couches qui s'y superpo- de carrière. Les premiers blocs peuvent
orifices avaient été creusés et garnis de coins, ouvriers réservaient quelques zones de roche pour
Amama, n'est pas daté avec certitude'l". En effet, sent. Recouverte d'une grande épaisseur de roche alors être produits Les suivants sont

s'il est en bronze - comme la plupart des ustensiles de moindre qualité qu'il n'était guère envisageable extraits en progressant vers le fond et en
descendant. Cette façon de faire provoque
métalliques pharaoniques -, il possède une d'enlever, elle a été exploitée de manière souter- la naissance d'escaliers qui facilitent l'enlè-
mortaise d'emmanchement que, semble-r-il, les raine. Pour ce faire, les carriers dégageaient une vement des blocs. effet. les déchets de
En

techniques métallurgiques égyptiennes n'ont pas taille sont maintenus et déplacés en fonc-
37. D. ARNOLD, Building, p. 33. aire d'approche face au front de masse ils ôtaient
:

tion des besoins pour combler


38. Cl. S!MON-BOIDOT, Matériaux
permis de produire avant une date récente!'. En les roches erratiques et repoussaient les débris les « marches».
et
outillage, p. 31-36 et p. 40-42. conséquence, force est de constater que le type divers pour ménager une plate-forme. Ils conser-
39. D., R. KLEMM, « Roches et exploita-
d'outil ayant servi à dresser les fronts de masse au vaient cependant une masse d'éboulis qui leur
tion de la pierre dans l'Égypte ancienne » Nouvel Empire n'a pas encore été identifié avec servait d'appui pour attaquer la bonne couche à la
dans Pierre éternelle, du Nil au Rhin, car-
rières et préfabrication (exposition,
certitude :soit il s'agissait de broches - mais hauteur prévue pour le plafond de la galerie
Bruxelles, 1990), p. 23- 36 (cf. en particu- aucune n'est connue pour le Moyen ni le Nouvel (fig. 166). À l'aide de ciseaux percutés par des
lier p. 28, fig. 4). Empire -, soit il s'agissait de pics métalliques maillets, parfois peut-être en alternance avec des
40. Àgyptisches Museum Berlin, 196 7, emmanchés mais le seul exemplaire connu n'est pas pics de pierre, ils sacrifiaient une hauteur de roche
n° 540, p. 50.
daté. Sa mortaise d'emmanchement exclurait qu'il juste suffisante pour pouvoir se faufiler sous le
41. WV DAVIES, Catalogue of Egyptian ait pu être produit en Égypte avant la xxe dynastie.
Antiquities in the British Museum. VII
plafond ainsi créé et appelé « ciel de carrière».
Axes, Londres, 1987, p. 22.
:
Une fouille exhaustive des remblais d'une Compte tenu des difficultés à se mouvoir dans_ un
carrière du Nouvel Empire, par exemple, pourrait espace aussi étroit, le quadrillage qu'ils traçaient
42. S. CLARKE, R. ENGELBACH, AEM,
p. 12-22; N. CHARLTON,« The Tura affiner les connaissances, mieux que les ramassages alors sur le sol nouvellement formé - comme dans
le système en aire ouverte - n exce'd aiit pas
Caves» dansJEA LXIV (1978), p. 128. de surface pratiqués jusqu'à ce jour. '
Des carrières fournissant un calcaire de
C'est, en effet,
la faible quantité d'artefacts inventoriés qui ·

quelques blocs vers l'intérieur de la fa aise


43

même qualité sont également connues rend si 1


·

En difficile la synthèse. Cependant, deux arguments


du
près d'Abydos. Elles ont servi à l'édifica- Installés dans des positions qu'on imagine acroba-
tion du temple de Séthi [0' /Ramsès II il majeurs freinent une telle entreprise ,
tiques, ils creusaient a t ors a sa1gnee d e't e rminant la
J
·

- le type de taille pratiqué entraînait l'accumu-


;
du 1

s'agit de celles d'El-Ghabat (au sud


: 1
.

de I d'Abydos et au voisinage d'Araba el- face arrière de la rangée de blocs à enlever P?'.s 44. Les coins métalliques semblent ne
The! lation d'importants volumes de débris qui déli- ras être en usage avant la période gréco-
Madfuna), cf. R. KLEMM, « Steinbruch » furent découpaient des tranchées perpendiculaires,
©? dans LA V/8 (1984), col. 1277. rejetés en avant des falaises qui bordent le Nil 167). romaine.
et mitant les côtés de chacun des blocs (fig.
43. S. CLARKE, R. ENGELBACH, cette masse nivelée servit à l'aménagement 45.
Pour détacher la face inférieure des pierres, soit Hassan II,
AEM, ils P. E. NEWRERRY, Beni
p. 15.
de
ASE 1893, p. 74.
multiples rampes d'évacuation vers les points d'em- géologiques
2,
167
exploitaient l'épaisseur des couches
m I a caostmctiao pbaraaoïq:ne 1 Extra cti ao de a pi erre
J

nes chambres d'exploitation47 . ? h·ist01re .

tombe de Ramsès Il XIXe dyn.)50, la plupart sont trempé dans l'encre marquait alors légèrement le
. , ne dit pas ;

si e ll es etaicnr en activité à c e moment


.

là !
inondées en cas de très fortes pluies (on peut se fond du creusement. La même opération était
Au Gebel Sdsdeh, diverses chamb res d'
. .

exploit a- demander si le puits aménagé dans la première pratiquée en plusieurs points différents sur une
non souterraines peuvent être ega
·
,
l ement obse , partie des descenderies des tombes royales thébai- même verticale et symétriquement sur l'autre
?vees
(fig. 168). Les couches d'argile inte rca l aires prese n-
.

nes, outre sa fonction religieuse, ne jouait pas le paroi. Alors, la petite équipe se déplaçait le fil a
;

J
plomb était à nouveau stabilisé sous la ligne-guide
.

tes uans ce niveau gréseux constit uent l e ciel


.
.
rôle de bassin de recueil des eaux de ruissellement
., d es
carneres souterraines (à piliers) d
Gebel. Elles forment un niveau t en dure qui a
d -est du "" les dérivant par infiltration dans les couches et l'on recommençait la prise de mesures symé-
triques, le surcreusement des parois et le marquage
guidé
profondes du calcaire local, pour éviter qu'elles
-
l, extraction
n'atteignent les salles funéraires et leur décor)?' et
.

à l'encre noire (fig. 170a et b).


.
.
des premiers blocs (ex P loir anon .

de
haut en bas). nombreuses sont celles dont l'ouverture a inopiné- Les deux parois et la longueur totale du couloir
Il faut enfin signaler que de no m b reux travaux ment débouché dans des sépultures voisines dont étaient ainsi marquées de repères et des tailleurs
c ,
s apparentaient à l'ouverture d' une
.

ga l enes souterraines ou cà ciel


, .
.,
carnere en
vert, quand la
roc l1e etair Je qualité suffisante L eur examen
ou'
·
les occupants espéraient un repos plus durable (cas,
par exemple des tombes thébaines de particuliers
n°s 71 et 120 et des tombes royales n'" 10 et 11)52 !
pouvaient alors, avec leurs ciseaux et leurs maillets,
venir retailler les parois. Quand, après avoir chassé
la roche excédentaire entre les marques, ils attei-
permet de compléter le répertoire des connaissan- .
Une fois l'emplacement choisi, les abords gnaient celles-ci, ils stoppaient leur ouvrage
é
(fig. 171)53. La qualité de la roche était telle que, le
..,
ces afferent au travail d'extraction A·msi, l e creu- ·
.
étaient dégagés et la falaise légèrement entamée
l' se me nt Ju grand puits de Deir el-M e dime h a permis .
pour éviter des éboulis postérieurs. Sur la surface plus souvent, il n'était pas envisageable d'y sculpter
f1 J e, produire des blocs (aptes à la construction
.
.
verticale obtenue, on incisait le contour d'une directement des bas-reliefs. En ce cas, la surface
comme Jans une exploitation sur aire ouverte 4s' 50. A. GL'ILLAL'Ml:, F. jEHI:??E. porte et les ouvriers commençaient à excaver la n'était pas trop égalisée de façon que l'enduit qui
a Ch. LEBLANC, G. MARTI?l:1, " Roches, servirait de support à la peinture puisse s'accrocher.
.

roche à l'intérieur de ce tracé. Pour cela, ils déga-


A

n De meme, le percement de tombes dans les collines mortiers et enduits de la tombe Je


Je calcaire Je Thèbes-ouest ou de ternpl es en speos ,
Ramsès Il (Vallée des Rois, Louqsor, geaient les bords au ciseau ou à la broche puis Après avoir excavé le premier boyau, les
Fig. 168. fond d'une carrière souterrai-
ouvriers reprenaient le même procédé pour le creu-
Le
.
faisaient éclater l'intérieur avec des pics de calcaire
dans Comervation er restuura-
J ans les falaises de Merès d'Abou Simbel par exem- Égypte)
.
»
ne de grès au Gebel Silsileh oriental. Le tra-
tion Jes bien: culturels. Pierre Pol!utwn sement des salles. Un couloir était d'abord ménagé,
,

silicifié ou de silex. Ils perçaient ensuite un premier


vail d'exploitation a été interrompu alors . .

p e, su1?·att_ le procédé d'ouverture d'une chambre atmosphérique. Pemcure murale. EcuJes


t( que le banc présentait un aspect d'escalier.
?
(Montreux, corridor, de façon grossière, à l'aide de ces mêmes son plafond égalisé, puis une ligne-guide mise en
d exploitation souterraine A l'inverse d'a nciennes scienrifiques et cas /)rl!tl<./Ues
.

place. La travée centrale de la salle était alors


·
,
Fig. 169. Au fur et à mesure que l'exploi-
d 25-29 septembre 1995), p. 77-82.
pics. Au cours de cette première étape, peu d'ou-
carrières souterraines ont été réutilisées. Par exem-
taillée, en suivant les repères comme décrit plus
tation d'une carrière souterraine progres-
p sait.il devenait nécessaire de réserver des
ple, dans certaines chapelles du Gebel Silsileh on 51. Sur cette question, voir en dernier vriers pouvaient travailler ensemble, car l'étroitesse
piliers pour éviter que le ciel de carrière ne lieu Ch. LI:BLA?c. " Thèbes et le, pluies
:

du passage les aurait amenés à se gêner les uns les


haut. Sur les parois de cette travée, on dessinait les
IT peut distinguer les traces d'outils de l'Ancien e? du
s'effondre Un exemple des carrières de torrentielles. À propos Je ))H.(' )1 /l[ » Jam
piliers, le plus souvent au nombre de quatre, deux
qrès du Gebel Silsileh oriental Moyen Empire, qui correspondent à l'ouverture de Memrwniu VI (1995), p. 197-214 (en rar- autres. réser-
de chaque côté, de façon que les carriers les
la carrière, de celles du Nouvel Empire, qui riculier p. 203-205). Quand la longueur voulue pour ce couloir était
vent?". Les intervalles entre les piliers étaient alors
correspondent à l'agrandissement de ces chambres 52. Pour le creusement des tombes rova- atteinte, les ouvriers retaillaient au ciseau le
évidés à l'aide des pics. L espace était désormais
pour les adapter à leur nouvelle fonction
les et les accidents Je percement entre
plafond afin d'égaliser le travail grossier obtenu à
sépultures, voir J. (? rn:--.:\·, \tille, of the assez vaste pour que deux équipes puissent
l'aide des pics. Ils enduisaient alors d'encre une
:

cultuelle'!". Kin1,:s, p. 11-12, 15-22,


travailler ensemble, dans l'air rare et étouffant, à la
cordelette, érigeaient trois petits tas d'éclats de
53. E. M.Al'KAY, "The Cutting and Pre,
faible lumière des lampes à huiles dont les mèches
PERCEMENT DES TOMBES paration of Tomb-Chapels in the Theban taille aux deux extrémités et au centre du couloir
échafaudage devaient être constamment renouvelées et
Necropolis» JansJEA VII (1921),
(ou utilisaient tout « escabeau » ou
p. 156-157. Ce procédé est également
hauteur du plafond) et y commandées à l'administration centrale55. Chacun
creusement Jes tombes de Beni Hassan ou leur permettant d'être à la l'excavation
Le attesté Jans une pyramide anonvrne Je
trois hommes. Ceux qui étaient des groupes d'ouvriers travaillait à
d'El-Bershch, par exemple, ne diffère en rien de Saqqara datée de la fin Ju Moyen faisaient monter méthodes se répétaient
d'une moitié de la salle. Les
l'ouverture d'une galerie souterraine car la roche
Empire D. Asxou, Buildin,[;, p. 20, 39-
: 1

placés aux extrémités tendaient la cordelette sépulture comptait de pièces


autant de fois que la
encrée contre le plafond et celui qui se trouvait
140, fig. 4.60-4.61. au
peut être entièrement utilisée il est donc inutile ;
54, Voir le dessin préparatoire J'une salle puis la lâchait et de couloirs.
centre l'écartait un peu de la paroi
d'y revenir. En revanche, à Thèbes-ouest, où le à quatre piliers (cf. p. 87, fig. 55a eth,
ainsi
calcaire est en général de trop pauvre qualité pour n. 36) sur les côtés, les cotes - Je sim-
;
pour la faire claquer contre la roche et tracer CREUSEMENT DES SPÉOS
ples tirets - indiquent les dimensions Jes une droite. Celle-ci mise en place, ils étaient en
en tirer des blocs Je construction, les Égyptiens et OU TEMPLES RUPESTRES
46· N. de G. D.A\'lE:3, "An Architectural
piliers et des intervalles entre eux.
possession d'un guide pour établir l'équidistance
ont, le plus souvent, employé un procédé plus radi- d'un fil à plomb,
le parallélisme des parois. À l'aide
Sketch at Sheikh Said ,, dans Ancient 55. J. CER.'J\·, Valley of the Kin,[;S,
rupestre »
En Égypte pharaonique, le terme
«
cal. En effet, ils n'avaient pas besoin de prendre de p. 43-54. pren-
suspendu sous la ligne médiane, on pouvait
Egypc 1917, p. 21 WM. F. PETRIE
;

Antaeopolis. The Tombs of Qau, BS?E )r- I précautions particulières, leur seul objectif étant de est employé pour désigner l'exécution
d'une ceuvre
56. D. WILI)LINc;, Felsternpcl » dans d'autre, à l'aide de
dre des mesures de part et
' «

gravé artificielle-
d'art ou d'un bâtiment creusé ou
1930 ' p. 1-) D ·, R. KLEMM, dans SAK 7
;

dégager un certain nombre de couloirs et de salles LA Il/2 (1975), col. 161-167; R. KLEMM,
de tout autre instrument
(1979), P· 131 (Gebelein). dansZAS 115 (1988),p.41-51. coudées, par exemple, ou Vallée et ne correspon-
dans les entrailles des falaises et non de produire le travail qui ment dans les falaises de la
47. I. M. E. SHA\X', "A Survey at de mesure. De façon à préparer à l'existence d'une
Hatnub ,, dans Amama Reports Ill des blocs de construction. 57. E. GRAEFE," Pacher » Jans LÀ IV/4
les parois, les mettant dant qu'exceptionnellement
former des piliers (fig 169) D ans certams cas des (1981), col. 640 et LÀ !V/5 (1982), permettrait de régulariser Parallèlement à la désignation
cavité naturelle.
.

(1986), p. 191. · ·
Un personnel spécialisé commençait par ligne-guide du
traces a, , encre rouge ont été relevés sur les chacune à égale distance de la
, col. 641 H. GOEDICKE, « Spéos
;

« rupestre », figure le terme


d'origine grec, spéos,
48. p;rois prospecter le gebel pour trouver l'endroit le plus Artérnidos , dans LA V/8 (1984),
l'une à l'au-
plafond et, par conséquent, parallèles
B. BRLYÈRE, Ra/Jporc Deir el- .1,
est le
En Medineh 1948-1951, FJFAO XXVI 1953 des carneres souterraines ou sur leur plafond'?
Il propice au percement d'une tombe. Il fallait que les
col. 11 38-1 139 ; S. BICKEL,
homme possédant littéralement « grotte, caverne ». Le vocable
tre, les carriers, aidés d'un
' ' ·
du p. 24 et supra, p. 146, n. 23. est probabl e qu 1·1 sont au moins servi à J.-L. CHAPP.".Z, Missions ÉpigraphiLJues
«
grecque de l'Égypte à partir
1
guider l'im- veines ne soient pas susceptibles de s'effondrer, que du fond de l'Égyptologie de Genève au mesuraient la distance résultat de l'occupation
du
49. R. KLEMM, " Yom Steinbruch zum p l antauor, des pili
.
,
uiers d e soutenement quelques notions de calcul, d'Alexandre-le-Grand (331 av. J.-C.) et de
l'hellé-
la position du futur caveau le mette, en théorie,
.

del ' q ui, l e p l US Spéos Artérnidos ,, dans BSEG 12


et la paroi. Ils pratiquaient rupest-
Thi
Tempel. Beobachtungen zur Baustruktur SO uvent, est relativement
régulière A' H atnou b (1988), P· 9-24; CHAPPAZ,j.i. entre la ligne médiane nisation du pays. Rencontrant des temples
ermger Felsrernpel der 18. und hors d'eau et que le projet évite ou contourne les prise de mesure
alors un petit trou à l'endroit de la
·
/ des noms
res", les Grecs d'Égypte leur donnèrent
ce pen d ant, l·1 est evident Recherches au Spéos Artémidos ,, dans
©? que le poids t rop impor - sépultures antérieures. Le recul du temps montre
. ''..
19. Dynastie im âgyptischen
trouve à la
Mutrcrland » dans zAs 115 0 988), t an t d e a roc h ea provoqué l'éb ou ement
Agyptische Tempcl-Struktur, Funktion unJ
jusqu'à ce que le fond de ce trou se "
tels « Spéos Artérnidos »,c'est-à-dire«
la caverne
que, malgré ces précautions, quelques tombes sont pinceau
1 .

d e certai- Progrnmm, HAB 37, Hildesheim, 1994,


muni d'un
distance voulue. Un ouvrier
1
P· 41-51 (en rarriculier p. 44).
p. 23-31.
sujettes à des effondrements dangereux (cas de la
TIi la canstmctian pbaraanicp1e
---- 7 Extraction de la pierre

exemple, un hémi,-,péos doit com porter I' , 172. Hémi-spéos d'EI-Salamun1


Fig. 170a et b. Principe de creusement J, , , \ amen age- Fig.
des tombes thébaines. ment
, u .iccc- et Lie cours , e\
ç .

tue li ement d e sa li
en ,

? . es
Plan (a) et vue axonométrique (b) h?n1es en .ivunr d'espaces taillés d ans le
Dans une première phase, le percement a roc
(tig. 17 2).
été mené de façon grossière. Par la suite,
?e-, temple" rupestres ont étée msta li'es aussi
.

afin d'assurer l'équidistance des parois et .

, ' bie n
de les régulariser, le plafond a été aplani en E !..,I'\ pre qu en Nubie. Ils résultent d e I' ,
.

pour y tracer une ligne droite qui fixe l'axe · amenage ·

ment ue tronr- de nn..,..,e 1 .,


, , , L1,
e carneres et de .

médian désiré pour le couloir. Un fil à eur 1

plomb, pendu sous cette ligne, reporte cet exp ort.ition -ourcrruine
I ' .
...,
ious, sau f tr OIS (El , , .

,
axe. De part et d'autre du fil, on mesure à Sal.unum (fio?· 7 -7) 1" El , K t1 nais 'i9 et El -Kab [ouadi
I
··

H c,IJ ,1 []('l') , "c "nuent ',a proximité du u,


l'aide d'un bâton, une double-coudée par
exemple, la distance requise. Quelques î sur I' une
coups de ciseaux permettent d'obtenir le nu J' .iurrc rive. ...,iou- <ont creusés dan c s d es b anc de
creusement qui manquait le fond de ,
roc re exploit.rble-, par -trares'' corre pon d ant aux
I
celui-ci est alors marqué d'une touche ,
d'encre. Par une série d'approches successi-
rror- rn.itcn.iux courant" dans lac construction c
.

, , ,
ves, de creusements et de mesures, et par c,,1 c.ure, L:re-, et quurtcire (Gebel Ahmar)61
I •·1

é
un déplacement progressif du fil à plomb,
"a?n Li' un les, parties
' I,1e1111,-,pén...,
construites I e '
.
. I

pourront être marqués des points noirs qui


seront tous situés à la même distance de la "t )JH à p.irt rr uc-
l matériaux mêmes extrait d es
l' ligne-guide du plafond. Sur le plan, ces e-,1'11 -outcrr.un-. (,-. Au contraire des édifices
'ILC"
- ,

points sont matérialisés par des flèches la


[1
roche excédentaire à enlever pour que 'les
rur.i erncnr ClH1-,rn11t..., en pierre d e tat e, es ·11
l

ternplc- rupL'-,tre-., ne po--èdenr p·1s de matenaux ,


a parois soient lisses est figurée en pointillés. c
.

n
Ce travail de marquage préliminaire permet cxtcrne-, Lll'IJ'll )rté-, (gr,mite, calcite, etc.) - sauf
aux tailleurs d'ôter sans erreur la roche en
p,1rtni-., pour L1 -t.uu.ure. La nature des matéria ux,
excès. À l'issue du travail de dressage, les
marques disparaissaient soit au polissage Lu
l "ne c 1t H-,1, pour L1 c.irrière de départ e t pour
I
,
de la roche, soit sous l'enduit plâtré sup- I' .uncnuecmcnt du "l'lén" à venir, détermine le
t( portant la peinture.
volume rm.il de l'en ernble, du plus va te (huit à
d
dix -ullc-) :1 L1 -unple chapelle (antichambre, sane-
p
rr / tu.ure, p.ir cxcrnplc). De même, le, accè ont de
plain-pied avec la ligne de sol correspondant au Celle-ci devait être assez haute pour pouvoir four,
niveau d'attaque du front de masse. nir les éléments de second œuvre désirés. Par
\ Comme toujours, le projet s'ouvre par la phase exemple, dans le cas du grand temple d' Abou
préliminaire qui consiste à choisir soigneusement Simbel, il fallait s'assurer que la hauteur dégagée
contiendrait les quatre colosses assis qui marquent
une veine, un banc de rocher voisin du fleuve où retailler
la présence du roi, et qu'elle permettrait de
t . I calcaire, grès ou quartzite sont le plus homogène façon à lui donner la
la falaise qui les surplombe, de
possible. De fait, les anciens Égyptiens avaient des surmonté de sa corniche à tore
forme d'un pylône,
I_ 63. Pour un texte daté Ju r0gne de connaissances géologiques empiriques mais réelles. adorant le
points et à gorge et d'une frise de cynocéphales
SmenJès (XX\'!'° dvn.) rapportant le, Ils ont, en particulier, toujours choisi des
Jégâts causés par la crue Jam le temple plus haute ligne de crue soleil (fig. 173)64.
hors de l'atteinte de la
Je Louqsor G D.,Rh:-,Y, "Les carrière,
:

remarquablement violentes ont Cette paroi dégagée, on procédait au percement


Je Gel-elem er le rut Srncndè- » Jan, connue (des crues façade
salles63). Le des espaces souterrains. Au centre de la
Rdî X ( 1888), r- 33-1 38. Sur ce texte,
1
pu parfois, cependant, envahir les un carroyage à l'encre rouge.
voir K. A. KIHHE'-., Tlmd lntenneduHl' abords, définie, on traçait
choix du site arrêté, il faut aménager les
:

l?enod l7l Egypt, \X'arn111Ner, 1972, p. 256. Une porte » axiale était dessinée et son contour
c'est-à-dire aussi bien dégager l'aire d'approche,
«
,. l'in-
proprement dégagé au ciseau et au maillet puis
A date beaucoup plus ancienne, '>llUs le
les roches
règne Je Sobek-horcp Ill (Xlll: dvn.), le face au front de masse retenu, en ôtant l'aide de
\_-
flot attcigrut le cœur du temple d'Arnon,
divers éboulis, que préparer des térieur était évidé plus grossièrement à
58. K. r KL.HL\1 .\""· Der Fclstcrnpcl erratiques et les de calcaire silicihé. Ce
pics de pierre dure ou
«

cb
.

d'Artémis » pour le ,,
sanctuaire
.

J e Moyenne, voir Abdul Qader Ml H.\:',.1\1..\ll,


:

l'évacuation de la pierre
EJe bei Achmim " Jan, ,\1DAIK voies vers le fleuve pour profondeur
premier passage était dégagé sur une
35 "Recent Finds » dam ASAE L!X ( 1966),
.

É gypte, voism de Beni


.
, ,'
(1979), Hassan \' tue cl H at 1or en stockage
débitée et les transports vers des lieux de
p. 165-18 et ri. 48-56. c ) , I p. 146 sq. er pl. Ill; texte complété par
compte de l'épaisseur nécessaire pour
qui tenait
. .

s,es mamfestatio?s .léonines et félines et que les W HrH'K, /\AT: Bwgra/llmche lnsc/mften être simples
ou d'utilisation. Ces voies peuvent
59. S. SCHon, " EI-Kanaïs. Der Tempel de
temples
Setho, I. irn Wadi Mia" dam l\'A\X'G Egypt?,grecs assimilaient à Artémis,Diane. Il fut W1eshaden, 197 5,
der 2 Ztl'ISchenzelf,
·

niveaux concordent, ou l'exécution du décor ultérieur (colosses des


Phil. Hist. Kl. 1961, nr. 6, juli 1961
creuse sous le règne J'H ars h epsou t à la fl·46-47, n 63; commentaires de routes aménagées, si les d'Abou Simbel par exemple) et de celle voulue
'
L. HARACHI, « A high Inundation 111 the déblais et de briques de terre
r.123-189etrl.19-20. des rampes faites de qu'ensuite
Xv ll l'' d vnastie. Pourtant, le spéos grec est une pour la porte (fig. 173,174). Ce n'est
.

Temple of Amenre at Karnak 111 the rive et le site


60. Ph. Orne HAi's, El-Kub I: les monu- I· Thirteenth Dynasty » dans SAI( crue, s'il existe une déclivité entre la que le percement de la première salle pouvait
?aver.ne. naturelle. Or, l'application faite dès ces voies sur le Nil,
1

de percement. Au débouché de
ments religieux a l'entrée de l'ouud,· He/lui ' -
· :- +- (1974), P· 209; J. BA!Nb, « The
Bruxelles, hRE, 1971. ?ntiquité détourne le sens premier du mot puis, -?
zones d'accos- commencer.
il était indispensable de prévoir des
I
-;
Inundation Stela of Sebckborep Vlll ,. salle, les
En 61. Le granite n'a ras été exploité en quelle recouvre en fait une creation , .
1..- Jans Acta Onentu!w 36 (Copenhague, fleuve au plus Pour donner naissance à cette première
humaine, tage préparées pour le niveau du taille assez
Égyptiens excavaient une chambre
du de
gal,eries souterraines ; il est Jonc normal d one artificielle. 1974), p. 39-54.
nécessitait
du qu aucun spéos n'ait été aménagé dans
, haut de la crue. [ emploi de briques
longue, selon le procédé déjà décrit pour l'exploita,
Quant au mot héernt-speos, li tté, ralerrien t
·
64· G. GOYON, " La technique de cons- et de
également l'installation d'aires de pétrissage
.

del Jes vernes de cette roche. de masse,


Tht « d
.
.
emi,cdaverne », il est une création des archéolo-
truction du grand temple d'Abou tion des carrières souterraines. Le front
62. Cf., par exemple H. EL-ACHIRIE ' Simbel» Jans Cd'£ XL!l/84 (1967), moulage de la pâte. m de large, était attaqué de haut en
d'environ 2 à
:

©? gues mo ernes q ut ne s ' app ique qu'aux édifices 3


se situait le banc
.

La falaise était attaquée là où
j.\CQL ET, Le tem/Jle de Derr. I
Fig. 171. Aspect des parois dont le nu a été déterminé par la méthode
des p. 269-280; H. EL-ACHIRII:, )Al'Ql't r,
à 1,50 m. Après
J. .
J.
bas sur une profondeur allant de
1
L'urc/utecture, CEDAE, Le Caire, 1980, d'É gypte com bim.ant des constructions de surface noires [ici des Le grand temple d'Abmi Simbel, l/1 l'ar- paroi verticale.
la pierre excédentaire a été chassée mais les marques
choisi pour dégager une première
:
points
r. 6 sq. tirets) subsistent. chitecture, CEDAE, Le Caire, 1984, p. 8.
av ec un sanctuaire creusé de main
d'h omme. P ar
TIT I a caostrnctian pbaraaoiqJJe
----- 1 Extraction de la pierre

,.. -c-::-?"t"----..
L.?
??-'"'"''"''"'"'"'""""--:::i ,</
Fig. 173. La façade du grand temple
d'Abou Simbel a été aménagée dans le
\}
r?·tf
l l
front de masse, en produisant la forme ? : 1

\
d'un pylône à corniche. Quatre statues
assises colossales de Ramsès li (XIX' dyn.)
t l d
173
·-??
ont été dégagées. t'::.-- ... -??--??---l'-?il_?----"--?
Fig. 174. La façade du petit temple
d'Abou Simbel a également été découpée
dans le front de masse en adoptant la sil-
houette d'un pylône. Les statues colossales
de Ramsès li et de son épouse royale
Néfertari (XIX" dyn). tous deux figures 175
debout, précèdent le " pylône "·

longitudinale du creusement d'un spéos Restrtunon du chantier du petit


Fig. 175. Coupe
temple d'Abou Simbel selon une coupe travers la nef centrale Le travail de creusement cor-
a

En hachuré partie res-


·

respond à celui de l'exploitation des blocs dans une carrière souterraine.


faites de déchets de
tant à creuser Les blocs détachés peuvent être descendus sur des rampes
hathoriques et
taille Sur les côtés, on voit les piliers, es volumes correspondant aux chapiteaux
aux architraves qui ont été reserves avant que les nefs latérales ne
soient creusées. Les sculp-
et les chapi-
teurs interviendront dans un deuxième temps pour mettre en relief les moulures
teaux à partir des volumes réservés.

du petit
Fig. 176. Coupe transversale du creusement d'un spéos Resntunon du chantier
achèvement de
temple d'Abou Simbel selon une coupe dans une travée, entre deux piliers. Après
.a nef centrale et de la réserve des « architraves » qui la séparent des
bas-côtés, ces derniers sont

creuses. Le travail est effectué de haut en bas, comme dans une carrière. En
pointillé est indiqué
le volume de blocs
le volume de roche perdu a pres avoir réserve les architraves, en hachuré,
la réception des
récupérables. Les tas de déblais, constitues de déchets de taille, peuvent amortir
le contour de la
blocs au sol ams: que faciliter leur déplacement. Sur le mur du fond est dessiné
porte du sanctuaire dont le creusement sera entrepris ensuite.
176

topo-
d'habitude référence à Syène, nom romain dérivé du
raies, de sacrifier plus de roche que l'actuelle ville
avoir lenlevé les blocs couche par couche nyme pharaonique qui désignait
' une harhorique-, du petit temple d'Abou imbel, par (fig. 176). appartiennent à un ensem-
Ln échéant, d'Assouan. Ces roches
nouve le tranche ét ait entamée Les autres salles du spéos, le cas
.
, 65. A. ,?. J. R. H\RRh, AE.'vll,
puis autant de exemple, devaient déjà être des .iné ur la paroi. Ils d'an-
tranc h es que nécessaire pour produire
p. 57-59; \V. Hiu K.« (;r,m!l,, d,m,
creusement. ble intrusif datant d'au moins 600 millions
,
J ·

la longueur devaient ..,'in..,crire dam une sorte de rectangle LA Il 6 (1976), col. t-,92-893; suivaient les mêmes principes de regroupent l'ensemble des roches grani-
d,esiree
.

pour a salle . Il fa 11,ait a ors attaquer la roche


.
D. AR\:llU\ L.i/3, p. 95, ,.\'. "C,rnnn "·
nées et
aplites ...
tiques diorites, granodiorite, pegmatites,
1


1
qu 'un -culpreur viendrait retailler après le départ
Les pierres dures
:
I a era ement R\ll11-R, clam AA, 965
1
pour en obte rur l·a argeur. Comme
.

1
des carrier-, (fig. 175). La mise en place de ces
J. I

d ans le cas des tombes th êb 66. A. Ln.A;,, R. HARRI\, AEMI,


LE GRANITE ROSE
.
, J.
su? l?s- parois tracés effectuée, le travail d'extraction reprenait p.62-6 l R., Lî., Kl L\t\1, « Quar:lt granite
Jusqu'à présent, seules les carneres de
..
latérales de cette chambre J: t:??:s? ;

qui nest autre sur les côtés, où plusieurs équipe pouvaient dans LA V I ( 198 'l), col. 50- 5 J ;
suffisante65.
ont été observées avec une précision
·

q ue e vaisseau central Je a future piece ,


_ , 1,es Roches et exploitation
matériau cristallophyllien est un granite
1 .
R., D., KLEMM, «
1
travailler. Bien sûr, il y avait un peu de matériau été explo- Ce
En effet les gisements de quartzite n'ont
.

ouvners dessinaient l'ern acement de la pierre dans l'Égypte ancienne ..


porphyroïde à texture grenue. Le qualificatif
p des piliers
. .
Je
des éléemenrs d e soutien à r,
1
ou perdu, pas tellement à cause des piliers dont la dan, Pierre Eternelle (Bruxelles, 1990),
rien, ou presque, n'en
eserver. Sii les piliers rés que très partiellement et feldspath microcline
devaient fictiv emlent ,supporter des prudence imposait l'implantation, mais à cause des fig. 9, p. l (le texte n'aborde pas le
I
rose est lié à la présence de
quartzite mais la photo illustre la même est connu66. était extrait
, architraves, il pseudo-architraves qui abaissaient temporairement region rose dans le granite. Le granite rose
fallait ega l ement es reserver ,
C ette étape de dessin
techniquo d'extraction que pour
Situées essentiellement dans la principalement des carrières d'Assouan'". Cette
(le temps de les ménager) la hauteur du ciel de
·

, granite); D. AR.'1\lLl), Li!B, par les


d'Assouan, les roches granitiques exploitées
·
? le p. 209,
de va?t etre tres s01gneusement
.

d'éléments très volu-


menée P our que des, carrière et impliquaient, en arrière, lors de la s.v. «Quarzit ...
par roche servait à la fabrication
ouvners moins qu H·, nommées,
i 1esd'pu1ssent
.

reprendre l'ex- Égyptiens ont été successivement mineux linteaux, seuils et montants Je
grandes
traction sans risqauer erreur. reprise de la hauteur voulue pour les travées laté- 67 · D., R. KLEMM, dam SAK 7 ( 1979),
puis « syénite » en
:

Les chapiteaux P· 140 (carte des carrières). Pline, « pierre d'Éléphantine »


ITT Ta canstrnctian pbaraaniqne
7 Extraction de la pierre

portes, colosses et obélisques, mais beaucoup plus L'observation des parois des tranchées
. , , d' extrac.
rarement à l'obtention de blocs de dimensions non de l obel1sque .

et du front de ·.
mass e v01sin
courantes. On peut citer cependant les cas des montre des parois scandées de
sillons vet· r 1caux
piliers de l'Osireïon d'Abydos érigés sous le règne légèrement concaves (fig. 177,178)
, Il en ressort
·

de Séthi 1er (XIXe dyn.), celui du temple


.
,
que outil n11S en œuvre etait sphérique.
1
.

La grande
d'Osorkon II (XXW dyn.) de Bubastis, fait égale, abondance, aux abords du site
d'exploitation,
ment en grande partie d'un appareil de granite rose très nombreuses boules de dolérite a de

naturellement
ou noir68 et celui du temple de Behbeit el-Hagara, amené Engelbach à y voir les outils en
question.
construit entièrement à l'aide de blocs de granite Mesurant Je 20 à 33 cm de diamètre, elles
pèsent
sous le règne de Nectanébo II (XXXc dyn.)b9. de 4 à 6,8 kg selon lui. Ces données sont
malheu-
I'extraction de ce type de granite a commencé dès reusement incohérentes si l'on retient l/6rrD3
pour
c l'Ancien Empire/". Poursuivie activement au le volume d'une sphère et 3 comme
densité pourla
Moyen Empire, elle atteint au Nouvel Empire une dolerite. Les diamètres indiqués correspondent
à
importance inégalée en vue de la taille de nornb- des poids de 12,5 à 56,4 kg et les poids à des diamè,
reux colosses et obélisques, dont le nombre va tres de 1 3, 7 à 16,3 cm. Il est probable que
foreur
é croissant jusqu'à l'époque ramesside. J'Engelbach a porté sur les diamètres car des pilons
l' De la taille et la destination des blocs dépendait de 56 kg sont peu probables 73 ... Les ouvriers percu-
la méthode d'extraction. Pour obtenir Jes pièces taient grâce à eux la surface de roche à entamer et
spécifiques de bonne taille, il était possible Je tirer la force du choc, liée à leur poids, provoquait la
a
parti des blocs isolés en forme de « balle Je laine ». dis-oc iarion des différents minéraux qui composent
n Déjà séparés de leur substrat géologique, ils ne le granite. Leur action était donc de pulvériser peu
demandaient plus - si l'on peut tenir pour négli, à peu la matière et non d'en arracher des éclats;
geables les efforts des carriers - qu'à être modelés à elle donnait un aspect très souple à la pièce
tt 68. Cf. 0. AR\èOLD, LliB , p. 44-45, la forme désirée 71. Cependant, pour produire Je travaillée. car cette méthode agissait comme une
S.\'.« Bubastis». nombreuses pièces d'appareil ou Jes blocs Je taille
d lente érosion. En effet, les Égyptiens ont peu Fig. 177. Dans les carrières de granite ?'Asso?an'. a? premi?r
plan,
l'obélisque inachevé est reconnaissable a son inclinaison. A
arnere-
p
69. Cf. D. AR'-iüLD, LaB, p. 114-115, considérable comme des obélisques par exemple, il recouru à la rupture pour les pierres dures, si
I

S.\'.« lseum ». ce
plan et à un niveau un peu pus élevé, un front de masse
et des sillons de
rr fallait attaquer une veine ne possédant pas, le plus n'e-t pour détacher la face inférieure des blocs. La voism. Seuls
pilonnage correspondent à l'extraction réussie d'un monolithe
70. 0. AR'lOLD, Buz/ding, p. 36 et n. 20. souvent, de bord d'attaque libre. Pour ce faire, la technique de la rupture par extension, qui a laissé les arrachements de la face inférieure subsistent ;
il n'y a plus trace de la

71. tranchée située en aval.


J. dans AA 1965,
RôDER, p. 467-552 technique était similaire à celle utilisée pour débi- de.., rrace- abondantes dans les carrières d'Assouan
(en particulier p. 488).
ter les roches tendres même si l'outillage, quant à carrières de granite d'Assouan, les ,tr?nchées
Fig. 178. Dans les
(fig. I 79), est, semble-t-il, relativement récente"
72. R. bGELBACH, The Aswân Obelisk: d'extraction montrent, sur leurs parois, des sillons legerement
lui, différait, comme l'exemple des obélisques, Elle consiste à insérer des coins dans des encoches Leur fond présente des petites cuvettes, chacune d'entre
with some Remarks on the Anciem concaves. elles

Engineering, Le Caire, 1922 ;


étudié sur le fond par R. Engelbach, permet de préalablement creusées et, en les percutant simul- prenant naissance au pied d'un sillon. Les faces de l'ob_él1sque
inachevé
R. E'lGELBACH, The Problem of the l'illustrer 72. présentent des sillons identiques.
Obelisks from a Study of rhe Unfinished
tanément de façon rythmique, à produire un effet
179. Dans les carrières de granite d'Assouan, des traces d'??-
Obelisk ar Aswan, Londres, 1923. d'entrée en vibration qui provoque la rupture surla Fig.

obélisque inachevé d'Assouan et le front de


C ploitation « récentes dues à la rupture par extension sont visi-
11,

73. Après vérification, les diamètres ligne de percussion (ou à côté si les encoches, trop bles des coins, insérés dans des logements et frappés selon un rythme
·

d'Engelbach ne sont pas exprimés en masse correspondant à l'extraction réussie d'un peu profondes ou trop espacées, ne parviennent pas régulier, provoquaient l'entrée en vibration et la cassure de la roche.
inches ce ne sont pas non plus des cir-
; monolithe voisin ont révélé l'essentiel de la à diriger la rupture).
conférences, ni en inches ni en
méthode employée (fig. 177). L obélisque inachevé Le fond des tranchées d'Assouan montre deux
centimètres.
mesure près de 42 mètres de long et aurait pesé plus
74. D'après]. Rôorn, dans AA 1965, rangées de cavités hémisphériques juxtaposées,
de mille tonnes s'il avait été enlevé. L
p. 523-524, cette technique commence à apparition de chacune d'entre elles se trouvant au pied d1un
être utilisée à partir de la période ptolé- fissures a poussé les carriers à tenter de tirer de l'ai,
maïque.
sillon concave, (fig. 178) 75. De plus, d'autres
guille un monument plus modeste, finalement
endroits Ju site, où le creusement est resté en
75. I..:hypothèse de l'utilisation de forets à condamné par le surgissement de nouvelles fissu-
trépans émise par A PRETI, L:.Estrazione suspens, 16 aident à expliquer comment les ouvriers
res. Pourtant, les Égyptiens estimaient
degli Obelischi Egizi, Turin, 1988, p. 72-81 être en procédaient. Chacun d'entre eux était responsable
et figures, qui fait appel à une fraise mesure d'extraire et d'ériger un monolithe
d'une Sur un front de masse situé juste au,dess?s
de d'une zone d'une soixantaine de centimètres de de
devait
telle taille puisqu'ils ont entrepris ce percussion. De temps en temps, l'ouvrier
bronze, est inacceptable les traces de
travail et l'ont , remarque
par quatre sr·11 ons, d eu x du côté Engelbach
;

percussion ne sont pas celles d'un trépan arge occupee de


, l'obélisque inachevé, R. a ?ue
mené à un stade d'achèvement avancé.
1

balayer et evacuer l
et, de plus, les fissures de l'obélisque l'obélisque faisant face à deux autres, le long de la donc s'arrêter de frapper pour da
subsistaient de curieux tracés témmgnant de
1ex,
inachevé, pris comme témoin de la La méthode d'extraction du
granite est similaire poussière accumulée. En effet, co_m?t? ?enu et b). Ce
tranchée. Ils travaillaient d'abord le sillon de ? traction d'un monolithe (fig. 182a fr??t
faible espace laissé aux pilonneu?s, il et?1t ;n?po?:r
démonstration par l'auteur, illustrent sans à celle convenant aux pierres
tendres, puisque le drone ' visage tourne, vers l' o b e,1·1squ e , puis le sillon de surface. Dans sa
d e masse pre'sente deux aspects
. .

ambiguïté les résultats des chocs un ,


a cote p
monolithe qui gît abandonné dans les ble q u'un deuxième ouvrier se tienne te e que
;

d e gauc h e ' J os a l' o b e'l.tsque, a menant ainsi à la


,
forage au trépan ne provoque pas de fis- carrières partie m1,férieure , la roche est restée brute, ,
. . 11

d'Assouan apparaît entouré de quatre travail (f 181) . D e plus ' ces


.
courtes
En sures mais des éclatements. Enfin, l'au-
tranchées. même profondeur les d eux si.11 ons qui se faisaient,
·

effectuer ce ig. .

l' aisse
.

'e Elle est donc ryt h mee par


teur ne tient aucun compte du fait aux hommes de l'extraction a 1 .

interruptions devaient permettre


C étape manquante est ,
du
qu'une tentative de reprise pour l'obten- celle qui consistait à déta- face (fig. 180). Ils reprenaient alors, face l'obel· ,
des sillons verticaux peu profonds, provoques p_ar l e
du sher le bloc de la roche,mère. En revanche, '

relâcher brièvement leurs muscles c?ntrfa?tes. , de pierre


tion d'un module inférieur a été
ilonnage d u granite a l'aide de sphères "
.

lisque, la portion gauc h e, puis, d os a l'obélisque,


·
3
de engagée, les granite aisant
Egyptiens n'ayant pas disposé, Après élimination d e l a pou dre de
I

Thi
sans succès, mais également par percus-
jusqu'à la portion droite, mettant au meme n iveau
" tous I es p,
tres d u re Dans sa partie supérieure, les aretes entre
e rravai d e
·1

©?
sion. xxv1e dynastie environ, de métaux
assez résistants sillons. Au fur et à mesure du travail, la po?ssiere
.,
tampon, l'ouvrier pouvait reprendre 1

c h aque si on
·11
·

ont été aplanies - pro b a bl ement par


.

76.]. pour entamer du granite, ils ont


fig. 26.
RôDER, dans AA 1965, p. 508-509,
dû employer un de granite produite par l e P1 onnag e
·

1
nsqua1t percussion. "
la meme tee h ruqu e
.
- afin d'égaliser la roc h e et de
outillage différent mais parfaitement ,
de
.

efficace. d'amortir les chocs et de limiter l'efficacite l3


TTT I a constmction pharaonique
-- 165
7 Extraction de Ja pierre

Fig. 180. Restitution du début de l'ex-


traction d'un obélisque. Après avoir
aplani l'aire d'extraction, l'axe de l'obé-
lisque et ses contours sont dessinés.
L'observation du site montre que chaque
ouvrier se voyait affecter, dans la largeur
de la future tranchée, une longueur de
60 cm. 11 est possible d'en déduire que
soixante ouvriers étaient installés de
chaque côté de l'obélisque et dix de chaque
côté du pyramidion, ce qui fait un total de
cent quarante hommes répartis en deux
équipes de soixante-dix. Ils étaient proba-
blement encadrés par des chefs d'équipe
(ici, arbitrairement, quatre). li est plausible
que le travail ait été rythmé par des chants,
des battements de mains ou une musique
quelconque, comme cela est encore le cas
aujourd'hui lorsqu'il s'agit de coordonner
un travail collectif et répétitif Au-dessus
du plan général, à gauche, trois ouvriers
entament le creusement avec leurs boules
de dolérite. Ils travaillent trois zones de Fig. 182. Assouan. Restes du lit
60 cm, chacune redivisée en quatre. Pour d'extraction d'un obélisque.
ne pas se gêner les uns les autres, ils procè-
a. Vue du front de masse du
monolithe
dent en quinconce. À droite, ils ont suspen-
r extrait au-dessus de l'obélisque inachevé
du le creusement du premier quart à une
(en B sur la fig 177)
profondeur convenable, se sont tournés et
b. Relevés des tracés visibles sur le front de
entament la portion dans le prolongement
masse. Sous l'horizontale, le profil d'un
de la première. Par la suite, ils se retourne-
t ront obélisque se distingue nettement.
à nouveau et se décaleront pour atta-
180 Au-dessus, les triangles gardent mémoire
quer le troisième quart, puis le dernier.
d des prises de mesure régulières qui
Fig. 181. Extraction d'une pièce de notaient l'avancement du travail.
p granite. Progression du travail de creuse- ?--
n lignes, également noires, sont \\
ment d'une tranchée. Les
l'espace nécessaire mais tout juste suffisant
ouvriers ont
/ \
pour travailler. Ils retirent eux-mêmes
tracées. Elles ne lui sont pas parallè- \
la
les mais convergent légèrement vers _,
poussière de granite qui résulte du pilon- Inscription
&
nage. la droite, évoquant le profil d'un ?
?
•Q)

g, .........Yl.,.-,-....--4-.--.......-L+,.-?L+---.....:-?........,_,_?-L-????

ohé lisq ue. Des verticales rouges ?.?


8
tl
...........
??,,___·,........_???.-"-1....4-.._j...-?-l,..-<-?........- ............_,_;;..J..-.+-__.....

recoupent les horizontales rouge et [


noire, déterminant Jes «carrés»
larges Je 60 cm, c'est-à-dire
correspondant à Jeux sillons, autre-
ment dit à la zone de travail d'un I

-----------------------?------
ouvrier. Dans treize de ces seize :e

/ carrés a été dessinée à l'encre rouge


// une verticale le long de laquelle se
L.LLJ__L._.LUJ-C??_L??????
3,m

superposent des triangles, sommet


tourné vers le haut. Il est hors de
doute que les bases de ces triangles
sont les marques successives ayant
verti-
servi à noter l'avancement du travail. en Chaque ouvrier était affecté à deux sillons
Grâce à ces marques, il est possi- nécessaire à l'extraction de l'obélisque inachevé, large. La tranchée mesurant
technique, mm de profon- caux de 30 cm de
ble de tenter de restituer un taux creusant, suivant cette 8
chaque homme était
travail 75 cm de large en moyenne,
moyen de progression du travail deur par heure, à raison de douze heures de responsable de 4 500 cm2 environ. D'après le taux
obtenu
d'extraction. Engelbach a mesuré les quotidien ( taux de 900 cm:' /h). Il a
cm3 /h réellement obtenus
si l'on en de travail atteint (562,5
écarts entre les triangles de chaque 7,22 mois78. Ce résultat est plausible, par Engelbach), un carrier
pouvait creuser
78. R. ENmLRAUI, up. cir., règne d'Hatshepsout et
181 r. 14.
croit l'inscription datant du douze heures de
la moyenne s'établit à 6 7 50 cm3 en une journée
chaîne de
;
obélisques qu'elle a fait
En 79· Sur la base du seul obéhsquc
relatant la fabrication des progresser de 1,5 cm de profon-
6,9 cm. Il imaginait que les mesures d'Hatshepsout qui se dresse encore à l'opération a travail, c'est-à-dire
du
étaient notées tous les deux jours. À Karnak. K. SETHE, UrkunJen IV /2, ériger à Karnak 79. Selon le texte, deur en une journée. On est loin
de 6,9 cm en deux
du pu creu-
produire une surface apte à eêt re mscnte .

Deux
.

partir de sa propre expérience (5 mm de profon- p. 361-369 (cf. en particulier p.


367); nécessité sept mois. J. Roder, quant à lui, a jours. Cependant, si le relevé
avait lieu tous les
de .

h onzontales, l'une noire, l'autre rouge et. 180 cm3 par


ser 2 à 3 cm3 par minute, soit 120 à
PM II (2"
, éd.),
p. 81-82 BAR ? 318,
semaine (les « semai-
Th P l acee deur par heure, sur une surface de 30 x 37,5 cm, cinq jours, soit deux fois par
;

un e sorxantame de centimètres plus


· p. 13-33; MTIÉ, Lu Reine Harche/mJIIL
S.
ouvriers égyptiens des déca-
©; haut gouver- c'est-à-dire le quart de la surface affectée à un Sources er problèmes, Orientuliu heure, mais il estime que les nes » de l'Égyptien antique
étaient en fait
nent les tracés (fig. 182b) . L a premiere
, cm3 à la minute, l'écart
', .

separe les ouvrier, soit un taux de progression de Monspeliensia I, Leyde, 1979, p. 206-207. pouvaient tenir un rythme de 12 quotidien serait, d'après
77. R. ENGELBACH, Aswân Obelisk, p. 13.
deux aspects d e surface des), l'avancement
en dessous , d' autres 80·]. soit 720 cm3 à l'heure80.
;
562,5 cm3/h77), il a calculé le temps qui aurait été Rô[)ER, dans AA 1965, p. 509-510.
ITT I a caostrnctian pbaraaoiq:ne
-- 1 Extra cti an de J a pi eue

Fig. 183. Au-dessus du front de masse


inscrit qui domine l'obélisque inachevé
d'Assouan [D), subsiste encore une trace
d'arrachement sur la terrasse supérieure.

C'est une pièce longue qui


On
la
voit nettement que le travail de sape à
boule de dolérite a été poursuivi le plus
loin possible [Ml. jusqu'à ce qu'il ne reste
a été produite.
D

B
l cc
Fig. 185. La
conformation de la zone
d'extraction de l'obélisque
en escalier n est nette :
plus hautes sont
inachevé
les parties les
situées
les plus basses
à gauche,
à droite
paraît très improbable que les
carriers égyptiens aient creusé
deux tranchées si rapprochées.
Une bonne économie du travail
consisterait plutôt à tirer parti de
l'existence de la première. C'est
d'ailleurs ce qui frappe dans l'obé-
qu'une mince partie centrale. Là, la rupture
a été provoquée, peut-être à J'aide de sim- lisque inachevé d'Assouan pour- :

ples leviers, et il ne reste de J'attache entre


M quoi est-il cerné de quatre tran-
pièce et son substrat qu'une fine arête
la
chées alors que l'ensemble du site
[A) Une longue fissure [BJ a probablement
été exploitée pour fournir sans effort le M M s'organise, en escaliers (fig. 184-
côté de cette pièce du genre architrave. 185)87 ? A l'instar des carrières de
Fig. 184. Coupe transversale du site pierre tendre à ciel ouvert, il
d'Assouan où git l'obélisque inachevé paraîtrait logique que les carriers
[no 4) Comme dans une carrière de pierre A
tendre, le profil actuel se présente en esca-
aient exploité aussi bien les failles
lier, les points bas étant situés vers la vallée (nombreuses sur le site) que la
et le Nil. En tiretés sont indiquées les pièces possibilité, en travaillant en esca-
de granite supposées exploitées.
L'observation des traces montre l'enlève-
liers, de posséder déjà un certain
ment probable de plusieurs monolithes de nombre de faces dégagées.
grande taille. Logiquement, les premiers D'ailleurs, les obélisques - sauf
devaient trouver en hauteur, ce
exception -, étaient produits par
enle_vés se
183
qui fournit un ordre d'extraction 1 2 et
2', 3 et 4 [inachevé) La pièce n" 1
e,st de paires : à n'en pas douter, une
taille moyenne (1,50 m plus ou moins seule tranchée était creusée entre
20 cm) n' mesurait environ ment sept mois de labeur pour
les deux aiguilles, de sorte que
' la pièce 2

2,70 m de côté ; on ne sait si une autre


extraire les obélisques de la reine
pièce avait été extraite parallèlement, ce lorsque la première était dégagée,
comme indiqué par le text? prêt de
qui aurait constitué une paire. Le procédé
un des longs côtés de la deuxième était
_aurait fait l'économie d'une tranchée. La antique. Par conséquent, il est principe, on peut expliquer les
facto. Si l'on suit ce
piece n" rupture" '. Pour extraire la pièce de ses tranchées
.

mesurait 3, 10 m de côté. tous


3 Si
Probable ,que e taux d' usure du
1
1
hautes du site (fig. 183). Un peu en
traces les plus
qui forment comme une sorte de cuve, Engelbach
ces monolithes étaient des obélisques et si
granite se situe aux alentours de ont
les dimensions données correspondaient
arrière d'une faille verticale, les Égyptiens
toujours l ,5 cm de profondeur pour la propose le système suivant les bords des tranchées
:
entre
creusé une tranchée. Ils ont arraché la roche
à celles de leur base, l'on peut res-
tituer leur longueur 12 m pour le no 1
surface affectée à chaque ouvrier. serviraient de points d'appui à des leviers de Après avoir creusé une
27 m pour le n" 2, 31 m pour le
n' 3. A? Des cordes le front de masse et la faille.
Sur cette base, l'obélisque in- 18 pieds de long (environ 5,40 m). la première, ils ont
front de masse inscrit [fig 182a et b)
supérieure et deuxième tranchée parallèle à
devait correspondre le monolithe n' 2 la achevé aurait réclamé 11,5 mois seraient attachées à leur extrémité deux tranchées sous la pièce de
,

première traction poursuivi les


piece longue du point le plus haut devait
pour être terminé. Le taux de des hommes tireraient dessus. La préparé,
granite puis ont rompu le monolithe ainsi
soulèverait légèrement le monolithe. On placerait
être en n' 1.

I, 38 cm par journée de douze laissant subsister une mince arête (fig. 183).
Il est à
l'opéra-
heures de labeur mettrait à des cales dessous, puis on recommencerait petite taille, environ
que la pièce sorte entièrement84. La noter que ce monolithe est de
12,56 mois le temps nécessaire à tion jusqu'à ce d'après la coupe de Roder, son
Engelbach paraît fort 7 m de long et que,
l'achèvement du monolithe. Le manœuvre restituée par de 2 m. Il n'est donc
maté- côté mesurait aux alentours
système permettait non seulement risquée pour un monument exécuté dans un savoir si ce procédé était aussi appli-
Une seule erreur pas possible de
de surveiller le rythme d'avance- riau qui résiste mal à la traction.
de gravité et qué à des pièces plus colossales.
ment du creusement mais égale- de calage par rapport au centre l'obélisque de sa
ruinés. En ce qui concerne la sortie de
ment de s'assurer que les hommes plusieurs mois d'efforts seraient côtés semble le plus plausi-
pour monstrueux le travail cuve, en abattre un des
œuvraient à peu près à la même ]. Rôder, lui, tient ble88, bien que, dans le cas de l'obélisque inachevé,
qui consisterait à continuer la sape à l'horizontale représenté un travail
allure. cette perspective ait toutefois
tâche était
184 sous l'obélisque. Il pense que cette de la roche
Aucune trace d'extraction
rainure ayant assez considérable. Cet abattage
pharaonique dans les carrières seulement amorcée, ce qui créait une gênante pouvait se faire par des
méthodes d'extrac-
n'explique cepen-
d'Assouan ne permet de connaître, pour but de guider la rupture. Il tion permettant la production
d'autres pièces de
, provoquée,
mo?en entre deux marques (6,9 cm ) , de 1,38 cm de maniê
iere
,
sure et precise, quel procédé les Egyp-
A •

dant pas comment cette dernière était granite, exploitables malgré leur plus petite taille
par Jour' soit 6 210 cm 3 par Joumé e d e d ouze h eu res monolithe était sorti de sa
débiter sur la fig. 186a).
ni comment le
.

tiens utilisaient pour détacher un monolithe de la


.

, l'interprétation (voir la masse de roche à


( taux de 517 5 3
/h) ' résultat qui se rapproche »85. En revanche, il réfute le pilonnage
roche-mère. Cependant, les restes de tranchée au 83. R. ENGELFlACH, Aswan Obelisk, p. 23.
« cuve
d'arrachement Après avoir abattu le côté de la cuve,
des 562 5 cm,3 r?; ,
Engelbach. Les calculs pied du front de masse décrit plus haut (fig. 177 en qu'a donnée Engelbach des traces vertical aurait été poursuivi en
dessous du niveau
qu'il a effectués sonits?s
pda: ,
ion es sur une erosion ·
84. R. ENGELFlACH, Aswan Obelisk ' 11 . 24-
les plus hautes du site. Il remarque
que, de part et l'obélisque, puis amorcé
suppo- B), ainsi que les traces d'arrachement qui subsis- 25.
par une voulu pour la paroi de
séparées que
81. Il donne à la tranchée 4 2 sée de 8 d'autre des traces de pilonnage d'éviter
,
d c pro- d surface de 1 125 cm/ tent au-dessus (fig. 182 au-dessus du front de horizontalement sous la pièce. Afin
fondeur (pour le côté de l' o b' e'lm 85.J. RODER, dans AA 1965, p. 512-515. surfa-
isque) et (900 cm3/h)8?mQ uanudn?li appli que e meme "
mince arête de granite cassé, se trouvent des
accidentellement vers le côté
.

ajoure un mètre supplémentaire pour


·
1 calcul masse principal; fig. 183), donnent quelques indi- 86. RODER, dans AA 1965, p. 512. qui reste de l'obélisque ne ripe
aux obélisques d'H ats h epsout ' qui sont d e '
J.
l'arête est ce ont été fichés dans des
ces rompues. Pour lui,
·

te,rnr compte Je la hauteur nécessaire au taille ces D'ap res ces traces, R . Engelbach a supposé que
·
87. dans AA 1965' 504-505 ' tranchées86. sud, des poteaux de bois
dégagement du lit inférieur. plus réduite, il obtient 4 ' 4 mois seulerncnrê- .
.

0 .

r, si de pilonnage était poursuivi en sape sous ftg.


J. RODER,
21-22.
p.
l'espace qui se trouvait entre deux trous ménagés dans la
tranchée méridionale
, , 1? tr??ail résoudre. En ce
82. R. El'-:GELFlACH, Aswân Obelisk ' l'o n reta bl·it le taux u'il a reellement qu'une La question semble difficile à en vibration, contrôlée à
p. 14-15
atteint, à l obélisque jusqu'à ce qu'il ne reste plus 88. C'est aussi l'opinion Jc D. ARNOLD '
précitées, il (fig. 187). Une mise
savoir 5 mm de p rotonnd eur, on trouve très
exacte- mince arête de roche. Alors, on aurait forcé la Buildmg, p. 38. qui concerne les traces d'arrachement
I a caostmctiao pbaraaoiqJ1e 7 Extraction de Ja pierre
TTT 169

N s Coupe et plan de
l'obélisque 0 E
N Fig. 187.
s inachevé d'Assouan.
de granite
a. li devait être tiré d'un banc
dimensions exceptionnelles
en pente. Les

du monolithe
ont peut-être restreint les
possibilités de choix de
l'emplacement
travail en
d'extraction au sein du site
Le «

cependant aucun pro-


pente» ne présente
bleme particulier. Les
autres monolithes
sont encore
dont les traces d'extraction
visibles à Assouan étaient
horizontaux

fond des tranchées, apparaissent


les
b. Au

0
?? ,_
b
cuvettes correspondant aux
secteurs de

pilonnage confiés à chaque ouvrier et


résultant du traitement de quatre
par homme. En tiretés,
sillons
dessin d'un obe-
N

lisque plus modeste qu'il avait été prévu de


N s tirer dans le volume du premier, après avoir
constaté la présence de fissures Ce second

projet n'a jamais vu le Jour Sur le bord


de

la tranchée, du côté sud, où le site est le


plus élevé, deux trous profonds ont été
excavés, dans le fond même de la tran-

?
chée, du même côté, quatre autres trous
(A, 8, C, Dl. de profondeurs inégales mais a
peu pres équidistants ont été forés. L'autre
côté, situé vers la vallée, ne présente aucun
de ces aménagements.

l l
+
..1-...+-t--+-+-+-_._?--+-----+---+------+---·.-·-r---
• t "- ·+- ·r----+ t- -t ?
t t t- 1

l'oreille (la pierre se met à « chanter ») et par courbure des cordeaux utilisés pour les mesurer
lorsqu'ils étaient à l'horizontale et que le bombe,
r------, simple contact avec la main, pouvait provoquer la
rupture. Un traîneau d'une hauteur correspondant ment de leur surface serait dû à la méthode de
polissage adoptée89. Les reliefs de Deir el, Bahari
: I

I
I

au surplus de roche creusée en profondeur


aurait
(XVIIIe dvn.) figurent des obélisques de forme
I

ete amené contre la longueur de l'aiguille


11

?-.=--=--:.--?
retour, régulière ce qui atteste que leurs faces étaient déjà
(fig. 186b) qui, à l'aide de leviers, aurait été
89. D. AR?,)Ll\ 13111/dmg, p. 40 cr n. î l ;

40 .... M. hLER, The Curiou- Luxor


«
186c). La face dressées avant leur départ (fig. 196). En revanche,
née et basculée sur le traîneau (fig.
il est impossible de savoir si leurs reliefs avaient
Obelisks » dans JEA 7î ( 1987). p. l 37-
147; l'auteur propose, depuis. l'utilisa- inférieure, désormais placée à la verticale, aurait pu
déjà été gravés avant qu'ils soient emballés
dans les
tion de gabarits qui, pour les monolithes
être retaillée par pilonnage (fig. 186d). Une fois
de Louqsor, n'auraient pas été respecté,
caissons de bois protecteurs figurés également sur
l'arrimage effectué, le traîneau aurait pu être
:

Fig. 186. Re?onstitut_ïon hypothétique de l'extraction de l'obélisque c. La face mfeneure de l'obel1sque a été rompue et le monolithe repose en

M. lsLER, " The Technique of Monolithic


Une autre indication
inachevé d'Assouan. Remarquer le profil '' en escalier » porte-à-faux sur le sable qui surmonte traineau. À l'aide de couffins, les
les parois de Deir el-Bahari.
déplacé latéralement jusqu'au bas du site, sur une
le
Carving » dans MDAJK 48 ( 1992), p. 45-
chapiteau
prouve que les éléments sculptés, le
sa place
de la zone d'exploitation. ouvriers évacuent ce sable de sorte que celur-o prend peu à peu

rampe d'éclats de taille ou de brique (fig. 186e et f).


55 (en particulier p. 48, fig. 5- 7 ct p. 51,
a. Le profil du banc de granite, en escalier, est représenté en hachures d. L'obélisque est désormais correctement placé sur son traineau. Une lége-
monolithique palmiforme par exem-
fig. 11-14). Pour Jes question- du même
traîneau d'une colonne
Pour contrôler ce déplacement latéral, le
.
prise sous
re couche de sable (d'une epaisseur exagérée 1c1 à dessein) reste
obliques. Quant aux hachures horizontales, elles figurent la masse de pierre ordre, voir aussi : R. E'.:,,f:LRACH,
étaient achevés avant leur transport. À
l'aiqurlle Non seulement ce n'est pas gênant, mais il est probable que c'est enroulées autour de ple,
a supprimer avant toute tentative de déplacement de l'arquille "An Experiment on the Accuracy of aurait été freiné par des cordes
Le travail de percussion est poursuivi sous la face inférieure de part et une aide car le sable est un excellent répartiteur de charge. Un
échafauda-
Shaping a Monolithic Column of
gros goujons de bois fichés l'Ancien Empire, en effet, les reliefs de la chaussée
cabestans constitués de
d'Ounas (VIe dyn.) à Saqqara montrent
d' autr?,bsymetr1quem:nt. A la fin de cette opération,
le monolith? restait en ge léger a été mis en place> le long de la face sud du monolithe, de façon a
Circular Section of the Vth Dynasty »
le
dans les trous dits jusqu'à présent « de sondage
ont
»
rupture. Les deux autres faces
equ: re sur une arete de roche. Les
trous (A, B, C, D, fig. 187) placés dans faire sauter l'arrachement résultant de> la JansASAE XXVIII (1928), p. 144-152. des colonnes destinées à ce
transport par bateau
I

creusés
dont on peut remarquer qu'ils ont été
également été parachevées
la
t?a_nch_ee me?1d1onale servaient à ficher de massives cales de bois desn-
chapiteaux
ees a empecher toute rupture non contrôlée avec bascule sur ce côté
été emballé dans un caisson nage de bois (voir
Deir el-
9o. S. HASSA:--:, " Excavations at
c'est, complexe funéraire les palmes de leurs
:

amont. ,Dans un tel accident, d'une part l'obélisque aurait risqué de se bri-
e. L'obélisque a
cuir et des cordes le
Sa44ara 1937-1938 » LLms exclusivement au-dessus de la tranchée sud, parfaitement détaillées (fig. 195)90. Il est
Bahar1 fig. 196) des morceaux de bois, des pièces de
évoque le profil sont
ASAE XXXVIII (1938), p. 503-521. à-dire la tranchée «amont» si l'on
;

ser et, d autre part, il eut été presque impossible, privé de


rendent sohdarre de son traîneau. Une équipe de haleurs tire sur
les cordes maîtrisaient
toute prise, de le
S. HASSAN, "The Causeway of \X'nis' at 188a et certain, par ailleurs, que les Égyptiens
en escalier de la zone d'extraction (fig. 187,
latérale-
rebasculer sur l'autre flanc. qui ont été réparties sur le côté du traîneau de façon à le déplacer des obélisques
déjà parfaitement la « technologie
Sa44ara » dans ZAS LXXX
(1955), »
b.
.

Apr.?s a?auage de la masse de pierre septentrionale, un traîneau de bois ment en vue de l'entrainer sur une pente aménagée qui l'amènera
sur le sol
rampe, on aurait pu aban-
p. 39; G. G,WUN, « Les navires de
136- l
b). Arrivé au bas de la prouve l'existence de
au Moyen Empire comme
a e e pace le long de l'obélisque li est plus plat de la piste le conduisant au Nil pour être embarqué.
Afin d'éviter le
probablement posé sur un sol t?ansport de la chaussée monumentale latéral du traîneau au profit
donner le déplacement Héliopolis91. Ce
I

par deux câbles


est cependant peu probable que surface ai: que la charge ne s'emballe sur cette pente, elle est freinée d Ounas" dans BI FAO LXIX 1971 celui de Sésostris Ier (XW dyn.) à
la
pratique,
d'un déplacement longitudinal, plus
trous préalable- ( ),
??tl??:??;;u??????b?eO: ?I avoir mille fois le temps cabestans fixés sur le côté sud, dans deux Empire que leur
n'est cependant qu'au Nouvel
,
de sécher pendant les attachés à des p. l l-41; M. isLER, dans MDAJK 48
. . .

ment creusés (fig. l 87bas). 188a et b).


divterses operations qui précèdent le glissement du traîneau sur le sol
rup ure est provoqué • ·
·

vers le Nil,
(1992), p. 46-47 (colonne de grnnite rose jusqu'à son point d'embarquement (fig. fabrication en nombre intervint, pour
cesser totale,
La
finition des
.

placés entre les cales de bois,


d route d'évacuation
f. long de la rampe qui l'amène sur
On ne sait si les travaux de
Le la de Sahourê).
dans la tranchée. L'arête i:fri:??ea dee???vts
e isque est legerement biaise pour l'obélisque n'est pas horizontal il ne retrouve une ,
bonne statique
avant leur embarque, ment après la XIXe dynastie.
ne pas renvoyer d'onde la masse, du monolithe. Une qu'au bas de la rampe. li peut alors être acheminé vers le
fleuve, pointe
en 91. Sur cette question, voir en dernier obélisques étaient exécutés Cextraction d'un obélisque représentait
un tel
lieu: de la
ment. M. Isler a expliqué que l'irrégularité
couche de sable destinée à amor?i? ?h??s?:?s 4 m sur 40 m EL-BANNA, " l.obélisque de
E.
a priori, assez
ement de aiquille recouvre le avant. Cette rampe devait rattraper une hauteur d'environ
traîneau
I

face de I' o bée rsque qui va entrer en contact avec le de longueur.


SésotrisIer à
Héliopolis a-t-il été exploit technique qu'il semblerait,
de la
.

La I

traîneau
déplacé I» dans RJE 33 (1981), p. 3-9. forme des obélisques de Louqsor résulterait
doit déjà être dressée.
TIT 1 a caostmctiao pbaraaoiqne --- 'L Extra cri an de I a pi eue

long et difficile de le mener à bien. Or, la reine granit rose, ce qui indique une origine magmatique
?mplc. chapelle du rcposorr
Arrludéc :1 K,1rnak
la Hatshepsout (XVIIIe dyn.) se fait gloire d'avoir ?ommune et donc une étroitesse de juxtaposition
Je barque de Philippe
lll le
accompli en sept mois l'extraction des deux mono- importante, mais cette disposition naturelle impose
B.\Rl,L'l·T, l<anwk. p. 3/'i) l 1

(cf. P
d'Alexandre :1 lithes de 29,56 met de 323 tonnes dressés entre les de sévères ?imites à l'obtention de blocs de grande
reposoir de barque
Lou4sllr (Mahmoud ABP E: -R\/1(', Die' IVe et ye pylônes de Karnak. On a vu que cette longueur. A prendre pour exemple l'abondante
Darsrdlu111;en cb Sunkrwm Alexuncll'n dl', affirmation était parfaitement plausible, ce qui statuaire d'Aménophis III (XVIIIe dvn.) exécutée
Grofkn Lw,or, A\'DA/1< 16. 1%4.
p. JO).
1111

donne une idée de l'efficacité des techniques en granodiorite99, il apparaît à l'évidence que les

fréquente à Karnak di.·, le


pharaoniques en la matière. Elles permirent égale- blocs d'ébauche disponibles de manière courante
96. Utiltsamm
Moyen Empire P. B\Rl,l f I, l<,m1Ltk,
:
ment d'ériger avec succès l'obélisque unique de ne pouvaient excéder 4 m les plus grandes statues
;

p. I 54 (porte orientale du pala1, ck


"
Karnak qui pesait 455 tonnes et mesurait 32 mètres connues taillées à la fin de la XVIIIe dynastie ont
),p.158et 191 (Akhml'111,uck
?fafit »

(porte de l'bt ck de haut92. On doit penser aussi que les grands 2,90 m100.
Th,1utmllsis Ill), p. 204
Ramsès Il), etc. colosses de granite93 ou les linteaux des portes I'extraction, du point de vue technique, ne
AU-RERE. L !Hllt'l.'T? )llllll'J"UI I I. monumentales94 furent extraits selon les mêmes différait probablement pas de celle du granite rose
97. S.

p. 702-703. méthodes. dans le déroulement général du détachement du lit


98. Par Karnak, lap, .rtc de
exemple. à Le granite devait être considéré comme plus inférieur, si ce n'est que le résultat devait être plus
Thoutrnosr- Ill du mur nord du p11umn1r « noble » que le calcaire ou le grès puisqu'il fut rapide en raison de la moindre quantité de travail à
Ju reposoir de barque r R \I{(
,l
effectuer. C'est, en effet, par pilonnage rythmique
I I .

employé pour l'achèvement des parties les plus


:

Kamak, p. 52, ou le nao- ck Sé,()strt,


!
l'
Je la cour du \'W pvlône 1h1til'm. :
prestigieuses des temples portes, colosses royaux,
: que sont obtenus les meilleurs résultats sur la
p. 267-268. obélisques, naos. Il serait tentant d'attribuer ce granodiorite, tant au détachement qu'au polis-
Fig. 188. Évocation du principe d'enlè-
vement de l'obélisque inachevé des 99. B. M. BRi \'\ clan, .-\mt'lltlf>/m //1, le prestige particulier à la couleur, la texture et la sage101, de même que pour toute roche dure y
pharaon-sold, Pam, I 991, I'· I 6- ! 2(', compris le quartzite.
carrières d'Assouan.
dureté ou encore la brillance du poli de ce matériau
1

4u1 esnmc à plu, clc huit cent, le


n. unbrc
de choix. Pourtant, ceci ne peut rendre compte des
a. Plan de la zone où subsistent des traces
Je, -tatuc« exécutée, en !.!ran HL' r, "l' er
d'extraction pharaonique.
grdt1tl1.lùmtl.'. raisons d'une telle préférence, dans la mesure où LE QUARTZITE
L'obélisque pivote sur la rampe inclinée
dont la pente est de 10 010. 100. Londres, Bnush Mu-cum L:\ 'i l'on sait que le granite pouvait recevoir une déco,
Sous l'effet de son poids, il descend facile- RRï\'\, o/> cil. p.
R. ?1. 7. It!.!. 'i.22. I I l.1
ration J>einte'-l'i et qu'il pouvait, en grosses masses, Le quartzite, roche d'origine sédimentaire
condition d'être freiné par deux movcnne ,e -uuc ,HI\ c1111r, ,n, ,le
ment. à

câbles de retenue et que ce frein soit plus être mis en œuvre pour constituer seuils et passa- proche du grès, est composé essentiellement de fins
100m 2.60m, 2,10111 ]',,ur le, ,r.1tUL'' cle
sensible à sa base (qui a moins de distance Sekhmct : 1h1,lt'm, 1'· ! '>9. ge:, de porte, zones exposées aux frottements et aux grains de quartz cimentés par de la silice secondaire
à parcourir et qui est plus lourde) qu'à son I

101. Ct.. par exemple, l.1 t.ullc .u iucll« impuretés du so\96. Aucun texte probant n'est ayant obturé la plupart des pores, rendant ainsi la
aboutit
sommet.
- peut-être
La route sur laquelle il
,b gr,1111t1:s grad me pncumauqu«. la
connu actuellement qui expliquerait sans ambi- pierre peu perméable et très dure.
lubrifiée -
:1
une glissière
se dirige vers le fleuve.
par percu"1n11 répérfr P I 1 \I \11,1 . I •

guïté l'attribution au granite d'une valeur spéci- Le quartzite que l'on trouve dans les carrières
Œmrl's ,Il' /ll<'lT<', ÎL"rna1, 1994. 1'· ?2.
b. L'obélisque, freiné par le déroulement fique dans le domaine religieux.". Faute de mieux, du Gebel Ahmar près du Caire et aux Gebels
progressif de deux câbles, descend douce- 102. D. ARV 1111, llwldmg, p. 4l'. n. 11.
cependant, il semble qu'on puisse considérer qu'il Tingar et Gu lab près d'Assouan devait être diffi-
cile à extraire. Il fut pourtant employé dès l'Ancien
ment sa rampe. Ces câbles sont enroulés 103. L). AR\,1JJ\ llwldmg, p. 4l?, v.ur
autour de forts goujons de bois plantés était apprécié comme un matériau pur, sanctifiant
Empire à Saqqara 102. Son utilisation fut
d'aurrc-, exemple- cl'L'mp!,,1 cl.111,.
dans des trous creusés au-dessus de la A. Lt, v-, J. R. H \1m1, .-\E.\11. 1'· (, 1 les emplacements de son utilisation, peut-être pour
poursuivie au Moyen Empire (pour la construction
.

tranchée amont (fig. 187) li parviendra


104. B. ?I. BRY\\, dan, Amt'nuJ>lm III. sa meilleure résistance à l'humidité et aux
remon-
sans dommage sur la piste qui rejoint le Nil
de la chambre funéraire de la
pyramide
!'· 107l't n. 56 -ur l'orunnc cont rover-ce
en passant entre les escarpements rocheux. tées salines.
.lu maténau de LL'' u1l()"l'' h.uu s ck d'Amenemhat III (XW dyn.) à Hawara, par exern-
carriè-
ple 103). Au Nouvel Empire, on a extrait des
17 Ill ct lourd- ck '>OC t L). :\R'., I'. : 11

Lill, p. ]'it->,'·\".« ?1L'lll11lll1k,,l,is,l' .


' LE GRANITE NOIR OU GRANODIORITE très gros éléments,
pour la -tatu.urc ck quart ntc ck m. undrc res de quartzite aussi bien de
> dont les colosses de Memnon sont l'illustration
104,
J ??? taille. voir
1'· 111-114.
: B. ?1. Ri,Y \'\, clan, uf>. Cil ,

De texture grenue à aplitique, le granite noir se


que de petits blocs, comme ceux de la
chapelle
'--- / différencie du granite rose par une plus faible exemple
\II lOS. p L,, u H. l '111, 1,111,, l nl' lhu/iL'I rouge d'Hatshepsout (XVIIIe dyn.), seul
92. Taillé et acheminé sous le règne de
teneur en quartz et par la présence de nombreux

?:.?
,

Thoutmosis III, il ne fut dressé à l'est du S:\I: !·.V).


It' dliarc/1<'/1sn11r u f..:,m1uk I, I

de monument construit presque


entièrement à
Le Caire, 1977; d.111, LL' monument
minéraux ferromagnésiens donnant à la roche sa granite, le

?? r?
maître-temple de Karnak que sous celui "1
matériau105. Comme le
l'aide de ce
couleur sombre. Extrait également des carrières
machel'é et qui n'a probablement pa, été
de Thoutmosis JV: p BARGCET, Kamak,
pres-
\ éngé à lemplaccmcnr prévu, Li u -ulcur quartzite a été réservé à l'exécution de parties
P· 241-242 il est visible aujourd'hui sur
;

r: Ju quartcitc L'mpl,1vé, à ,.11·ll1r celui du d'Assouan, son usage est plus rare et plus limité que temples portes, statues colossales,
la place Saint Jean de Latran à Rome. tigieuses des
celui du granite rouge. Il a servi cependant à
:
Gebel Ahmar, vane du rouge bnquc au la
93. Depuis le Moyen Empire, cf. en par- ( <?': jaune ocré.
fabrication d'éléments prestigieux colosses mais il a également connu des
fonctions moins

/
,-=__???
ticulier H. ALTE?MCLLER
:

quelle nobles 1°6.


royaux, portes et naos98. On ne sait pas pour
106. Si les porte- du reposoir dl' barque
" Kü?igsplastik ,, dans LA° III ·4
et R. Klemm
Ce n'est que récemment que O.
(1979), tnpk dl' Séthi li (XIX' dvn.) clc Li pre-
col. )64-576; on regrettera que, dans
_/ mière cour (nurd-oul'st) dl' Karnak -onr raison était choisi ce matériau plutôt que le granite
repré- ont décrit, au Gebel Saman, un bloc de grès dur,

//
cette rubrique, le matériau exact ne soit (
? 2r>---.?? rouge. À Louqsor, seuls les plus gros colosses

--? ?
";I ' 7
?n quartzirc, tout le socle du temple l'est longueur, déjà détaché
pas toujours indiqué avec une précision -fr, -
\_? egalemem: r RAR(,l'? l<amak P 5 l .

sentant Ramsès II (XIX.: dyn.) assis sur son trône cubique, d'environ 6 m de

/1/l!' d'une
suffisante Je couleur et d'origine. I

l'extrémité
qui gisait à
Î lequarrcitc figure aussi.' sow, la ;?1r;ne cil' plus de la carrière et

l
colosses les
94. Par exemple, le linteau double, haut sont en granite noir alors que les d'extraction sembla-
rampe. Il montrait des traces
plaques, Lhms le socle des colosses
,.,--- I
exception?
de 2,4 7 m de la pone de granite d'Aménophis Ill de la face sud du petits sont en granite rouge. Ce fait est sur l'obélisque
( bles à celles qui sont présentes
J'Horemheb au XC pylône Je Karnak
P. BAR(iCET, Kamak, p. 246, la
excédant 5,72 m ; M.
portée
:

?? ., I
X' pvlône p B1\R,;L'l l, o/>. cu., p. 244 ct
M. Amt, dans f..:anwk Vil
.

( 982), J
nel.
Dans les bancs d'extraction des carrières
inachevé d'Assouan
IOî. Ils ont également illustré

homme, taillé dans le


un fossé, de la largeur d'un
AZIM, dans p. 147-148.
présent
Kamak VII (1982), p. 143.
d'Assouan, le granite sombre est souvent les sillons
107· D., R. KLl:MM, dans SAI< 7 ( J 979),
métriques dans le quartzite du Gebel Goulab et présentant
p. 137. en enclaves centimétriques à
ITT I a caostmctiao pbaraooiqi1e ----- 1.. Extra cti an de a pi erre
I

les plans de clivage verticaux, les masses brutes et


métapélite du Ouadi
taille de.., roches dures, , en p·articu ter la taille .
1· Fig. 190.
naturellement
La
recoupé en« panneaux» (d'l m à 1,20 m au carré)
Fig. 189. Karnak, musée en plein air, des Hammamat présente
l" angles en creux. et des réseaux de failles les él?men:s obt?nus ; tous les angles ou pre que
chapelle de calcite d'Aménophis des bancs
(XVIII' dvn.]. Dès l'Anticutté. les parties des Par aillcur-, Clarke et E nge lb ac h ont mis .
verticales desquels il est possible de tirer
sont ec?mes et c est là, surtout, que furent posées
en presque sans taille
blocs de mauvaise qualité ont éte « rac-
nç .:Ill cnce I ' existence ' dans, les c·arneres
., .

cl e quartztte c .
de gros blocs
proprement parler
les repnses au plâtre. Pour la taille surcreusée des
commodées». Les zones défectueuses ont
à
logements des pièces de réparation incluses « en
?
uu Gebel Ahmur, de fronts, L1,e masse presentant
1 ,
« pièces»
été creusees afin d'accueillir des d es
qui, ici, sont manquantes. "enc" le
ç , l
.
ç, ,
points rupproch es disIsposes en Ion u es
.

tiroir», des chasses (ciseaux à tranchant large) et,


g
me" I,' . De" trace"
<inulaires ' défaut d'êetre t o t a- en toute hypothèse, des gradines de bronze
. .

...
, I -

·1
<

I,cmcnt ,
iuennqucs, apparaissent en G rece,
1 , .

cl ans des
(ciseaux dont le tranchant présente des dents mais
,,
carrtcrc- antique" de marbre. Ell es furent obten ues
.
-..
.

qui demeurent inconnus dans le corpus d'outils)


, t , , ,1 Ll'" double. pics en fer emmanchéslll ont dû être utilisées, de même que sur les bords
,
_l,rt1ce . Les
trace- prc-entc-, au Gebel Ahn1·1 r sont ,
cl one prob a- c
jointifs, à en juger par certaines traces relevées lors
117.
l ') ement rel.invcmcnt récentes, PL·, asque, de la restauration des joints de la chapelle
I
apparem.
On peut se demander encore si, sur ces
, ,
me, nt, aucun mét.il utilisé en Egn·pt ,, e p h araomque
.

?afond fr,1grnent,ure 118


'
n ,1 pu pro, I uire ce" rruce-, 'avant
(
,
l'e mp I 01 genéralisé
.
d'Amém1ph1, II (pll1d, .u.tucl 146
ton- éléments de taille moyenne, la scie à abrasif n'a
Thoutrnosi- I\' particulièrement, pour
lu f, L,
i ?r. c c.i- ll crncure unique.
, nes) et un rep,NHr Lie pas été utilisée et, plus
sont également (l1!1nU,: r R\Rt,l I, I

reprise ou même les


Compte tenu de l.r difficulté d'ext raire cl u quart- .
.

elf.,['· 85 et n. 9, b6.
découper les pièces de
-_ te, c
0/1.
montants de porte. Le plus délicat à exécuter
cho1:'" d'un tel matériau n'était probable-
·

cle u Jn,-
1 I
117. "fout ce qui -uit e-r le truit
ment p,1.., le truir du h i-nr u. om ne savon cepen- c c
1
rarauon- et d'llhser\'at1tln, per"<
mncllc-, demeure, néanmoins, la découpe des tores et des
dant p,h "1 de" r.ii-on- -vmbolicues part·ICU ,.,1ere faites à Karnak en l 9SS-
9.'i9 ct, ,\ l'orun- I
corniches pour laquelle le recours à des outils de
'1 dernnée, à iigurer d,m, Li puhliL,1t1,ll1 l'ins-
.

.unen.ncnt en cert ' iins ca- .1 pr eçt-,erer e quartzite au


.
ne,
bronze martelés semble indispensable. Pour
• c c I
de cet édifice, ,lllJ<Jurd'hu1 enuJrL' méLlll suggère rien
Pille: et tant, cette étape ultime de la taille ne
(sur la ba-e cle, m.mu-c nr- Lie \1.
.

gr,mne. On ne pourrait ' en effet , expli1quer pour d'outils tels


· ,__
E. Dnl1tl1n). IJ.-CI. C.,,1wn\. d'autre que l'hypothèse d'utilisation
que le r.u-on 1e.., E.l,T\'ptiens "e seraient acharné à
I
actionnés par percussion
1, peine,
,· .
118. L:cmpltl1 de tL'llL', ,ue, ne peut 0trL' que gouges ou gradines,
extr.11re de" bloc- ,l\'ec t'lnt
. , .

( ue si ceci n avan corpus.


f<Jtakmcnt éLarté, m0me ,'il re,tL' ,uJL't ,1 posée mais qui ne sont pas attestés dans le
{'),l" eu un -err- particulier et une néces ité (()ntn1,·er,c; Lf. R. (,. \h x 11\I'-. 119 métapélite, roche
La pierre dite de Bekhen ou
incontc-t.il-lc 112. "E\'1Jcncc !tlr the L°sL' l1! ,1 St, J11L'-
subi un léger méta-
Cutt111g Dr.ig S.n, h, the h,unh l),n.1st, de la d'origine sédimentaire ayant
L1 méthode du pilonnage attestée pour les de statues royales ou de chapelles-reposoir
h'\·pn,m, » Llan,JA.R( 'f: XX\'lII ( ]4Lll ). morphisme, possède un grain très fin (pélite).
g?a1?1te" comme pour le quartzite est une méthode barque sacrée J'Amonl 16.
lisse,
Extraite des carrières du Ouadi Hammamat,
p. I î9- I 4/'i l). AR:-.:\ 1111. /l111Umi.:.
:

geneule, éprouvée et -éculaire. Bien qu'il n'en !1· 266-267. 1dèm, L.dl,
p. 21 î-21 '>.
Aucune étude satisfaisante du travail d'extrac- d'un beau vert foncé homogène, elle
,., ... S;igen .. et 111fr<1, p. N"\. jour. compacte et
cxi-rc que peu de preuve aujourd'hui, il est proba- tion ou de dressage Je la calcite n'existe à ce fabrication d'éléments
ne semble avoir servi qu'à la
ble qu'elle ,1 ég,1lement été utili ée pour le traite- 119. Cette p1errL' a été 1clenti!ieL' ,1 de
nl1mhrcu,e, nKhc, cll1nt le h.i,alte et l.1
Cependant, un certain nombre de constatations moyenne (naos, sarcophages et statues)
120.
108· ?-, O. KLE\1\1, dam Pierre eremelle, doivent être faites à propos de taille
ment de rourc- le-, t1utr?" roches Jure au si long- matérielles de hon sens obser-
p. 31, tig. 9. gr.iu,1,Kkc. C'e,t p,Juryul11 il n\·,t pa,
Tout d'abord, Ainsi qu'on peut le constater par simple
c.oncaves ?aractéristiques de la méthode d'extrac- t?mp" que le" .mctcn- Eg')Vtiens n'ont pas dispo é foJnnant yue Li hihli, Jgraph1e reiw, )IL' ;, de l'extraction comme Je la finition. forme, dans la nature, des
l09. ?D., dans SAK 7 ( 1979),
R. KLE\1\t,
cle nl1mhreu,e, ruhnque, gt'.·,,\, JL:ILjllL''
clit- durs qui viennent vation, la métapélite
à la différence Jes matériaux
,
ils ont repris cette idée par la tion par pdonnage'o" C,epenuant, , 1. pour les geolo- li un ounll.uzc métallique capable d'entamer de tel multiples déjà séparés naturelle-
blocs de tailles
.
fércntes elle, \'L'tilent, t, HltL''· ck·L nre l.i
3 I
I'·_ 1
les bancs,
;

d'être évoqués, la calcite présente, dans


:

D1e Sreme der Plwruonen, Munich, gues allemands, le pilonnage n'était pas effectué m.uéri.iux. verticales
tlte Bckitt.'n. \'tl1r i1t/n<1, p. 6l?.
ment des bancs par des réseaux de failles
:
pierre Lie
suivant les
de nombreuses fissures naturelles,
9b l, 36 et Jam Pierre eremelle, p. 29.

avec des outils sph,enques. mais au contraire rmsé- (fig. 190).
· .

rocheuses
!20. R. C.,l ,111 \\li," C.,rau\\,ILkL' Ll.111,
et parallèles au sens des veines
..
caractère faci-
10. CL,RKI:, R. E?L,ELF\..\CH, AEM, AUTRE PIERRES: diaclases comme pour le calcaire. Ce l'extrac-
S. A
d an? d es aretes vives. Les houles de dolérite ne LA II 6 (1976). l()I. K94, t\. Lt l \'-, fissuration facilitaient
?
tig. 31-33.
seraient , pour eux , '1ue n ues mstruments mi" au 1
.

CALCITE, PIERRE DE BEKHEN (MÉTAPÉLITE) J. R. H\RRI'-, AE.\11, p. 419-420, p,n1r k,


lite l'obtention de plaques
- et non de blocs -, Ces phénomènes de leviers ou de cordes, mais limi-
,ne, J'expltl1t,1ta1n del'( )uaLli c'était le cas tion, se suffisant de
même d'énormes proportions, comme
1. M. ?'AELKE?'-. "Technique de car- , blocs.
1_?
.

re b ut et reJetes pour a\ mr attemt I' extrême limite . .


. .

et le volume utile des


nere, prétaçonnage et ateliers dans les Hamm,im,lt, Lie l'Ancien bnp1re ;1
d'Aménophis II taient les dimensions
civilisations classique, (mondes grec et d e. l' usure I l•9 . Il est difficile Je partager cette Nou-, ne -avon-. rien des conditions particulière l'époque ptl1lémaique, \'\Jir: S. Al Rf RI, I
pour le plafond de la chapelle Les inscriptions laissées sur
place par les carriers
dam Pierre éremclle, , J.-CI. c.;\ 11\ 1,, J.-C. 'l. (,\ 1)\ )\, Lf:,1..r,/>tl' !L'I Karnak, sans autre préparation masse de roche
d e d o I'ente sont particuliè- dyn.)
.

montrent que la découverte d'une


?om?m) " p. 54- 72,
opmion car les spl1eres .

d'extraction de la calcite ou travertin (couram- (XVIIIe à


fHHéc2 llft.'\l'f ft.'111/•lt.'1 ,lè1Lk,nr1, l',m,, l'élargissement
hg. 1-8.
rement abondantes ' à lac J·ftç ., ·

majeure sur le front de masse que était un don du dieu »,


,
I erence
J
ues pieces ment appelée à tort « albâtre » par le égyptolo- 1994, p. !9î-2Cl : G C.1\ 1Y\ 1\, ?\'n11t·t.'lb de grandes dimensions
«
le décollement
des fissures verticales choisies pour
1,12. En ce sens, voir: S. AL'FRERE, ., '
visibles sur les sites
montrant des aretes viv es. D e p l us, nombre J'entre
A
gue.., 11 î) , )\ cnan t les
l cameres d Hatnoub, en
P,n
. imcn/Jfwm m/>t.'ifrt.'1 d11 \Xi1d1 /-l,11mn<11n,H.
une « merveille »
121. Les traces
I..: wm·ers mméwl II' p. 698-699, la pierre
de bois frappés
5-6; J.C.\ ll i \I,
des plaques. L utilisation de coins Ouadi
, , Pan,, 1957.
paraissant avoir un caractère " solaire " e 11 es ont ete trouvées brisées en J,eux, ce 4u1 .

Movennc-Egvprc à proximité de Tell el,Amarna et


1'·
d'exploitation de la métapélite au
M, l\ lll\L npurn11 /11t.'mgh/1/11,1Ht.'1 moindres
merveilleux " par homophonie a,·ec £ relative-
P. 1 f 1' Lt.',
ou encore Je leviers (pour des plaques de
croire qu'avant l'époque
et "
Pr ouve que l a rorme s p héri que permettait encore au voisinage d'A..,siout114. Cette roche
.

cr /ucrt1flyiœ, di1 < )wid1 H,m1111<111wr,


détachement, Hammamat laissent
dimensions) doit suffire à assurer le
le radical exprimant cette qualité. Pour
D. Arnold (LaB, p. 209, s.v. "Quar:it ») '
un usage au- d elà duquel l'usure ult1·111e était la ment fragile était très hétérogène de par sa texture MIF.AO 34, 1912; E Dl Ill 1\t 1

gréco-romaine, il n'y eut, à proprement parler,


"ExpéJnam arLhél1lllg1que w?·ale au latéral hors du banc, en appui sur la tout au plus des
aucune véritable taille en carrière,
cassure. Enfin ' monu- suivi du ripage
le maténau était solaire, en raison de la argeur J es sillons, visibles
I a l et nécessitait de nombreux raccords. Aucun
, dé?en ,1nental " LL1n, ASAE LI ( 1951),
afin d'éviter un basculement vers manœuvres de détache-
proximité entre Héliopolis, ville de Rê, et
a été employé, ne peut ment bâti dans ce matériau n'en est dépourvu, strate suivante, suivies de
récupération doit prospections
p. )9-91 (en pa meulier p. 79).
le, gisements du Gebel Ahmar. ?:???u;t:up}?dp?lonnage l'extérieur, cause de fracture. La débardage au long de rampes
u1te que par des oun s ayant une ·1
com me le montre le reposoir de barque 121. Vl11r, par exemple, pl1ur un texte de
autant que possi- ment et, surtout, de
113. A. ARRELL, " The Misuse of the
se faire par glissement en
évitant et fig. 194). Les
d'Arnénophis l'" (XVIII<' dvn.) à Karnak!" (Musée spécialement aménagées (fig. 192
J.
surface d cont:ct importante avec le banc Je .

la XI'' dynastie : S. Al I RI RI
Term Alabaster in Egyptology " dans el
" "
., ont-elles fait dispa-
extractions de l'époque tardive
J.-CI. C.,UL\'I", J.-CI. Gt Wt 1,.' CÉgy/,te res-
GM 119 (1991), p. 37_42. roc h e. O r' es aretes d es pieces b rutes sont précisé- Je plein air fig. 189). La technique de
rapiéçage ble les chocs.
;
r?riœe 2, p.196-197 =J.Culi.\l, semble encore être intervenu, Cela est possible. En
Un autre procédé raître toute trace antérieure
. .
reprise « en ?
relevée sur les parois est celle de la Mo, U,
l l?.
A. LU.A:-,, J. R. HARRh, AEM/, I. Le, imcn/Hwm /11eroghlHyue,
I

épaufrures que l'on relève sur illustré des


p. J9-6 l \YI Hl:LCK, " Alabaster " dans ???sè;:r:?: ?:?;::u:?t:i; tiroir » Jes parties manquantes ou abîmées,
par et /uénmyue, Ju Oiuîd1 HumnuîmLir cause des multiples
médiocre, comme effet, D. et R. Klemm ont récemment
:?i???j?ii::?:?iort ?ontal ct mais provoque
; ,

LA (1972), col. 129-130. MIFAO 34, 1912, p. 77 (109) et


des éléments d'appareil de taille métapélite du Ouadi
traces de pilonnage sur la
l pièce
I
un retaille Je l'emplacement et insertion d'une 1er
S. ALï-Rl:RE, urnvers mméral II' ri. XXIX. d'Aménophis pour l'ex-
ceux de la chapelle-reposoir Hammamat122 qui confirment l'emploi,
I..: p. 697 .

sillon concave . Ne' anmoms ' es ép oux Kl emm ont et les


D. AR."OU\ LlB, p. 15, s.v. "Alabaste: adaptée et collée au plâtre. Malgré sa fragilité 122· R., D. KLEMM, Partant de plaques de forte cette méthode,
(Kalcir) "· raison de sou 1·igner l , emploi parallèle d' ounî s d e réparations fréquentes qu'elle appelait, la calcite Srei11e unJ
(XVIIIe dyn.) à Karnak. traction de la pierre de Bekhen,
de
Sreinhnic/ie im alien Agy/ne11, Rerlin,
calcite ont refendu, selon
.

pierre dure possédant d que le épaisseur, les tailleurs de


constituait un matériau plus précieux
A
115. p
e? a?et,es aiguës. Il est

BAR(,L'ET, Karnak, P- 85 (5) et Heidelberg, 1993, p. 365, fig. 414.


n. I. confection
probable qu'ils ont servi moms al extraction qu'à la .

calcaire et le grès, et fut choisie pour la


ru ra canstrnctian pharaonique
----
Chapitre 8

Le mode de déplacement des blocs varie consi- étaient exploitées en escalier et, le plus souvent, les
dérablement selon leur provenance et la distance blocs détachés du substrat géologique étaient
qu'ils doivent parcourir entre leur emplacement basculés vers la pente et, entraînés par leur propre
Fig. 191 a et b. Logements pour coins
d'origine (bâtiment désaffecté, carrière) et le site poids, tombaient en contrebas sur des couches
taillés dans la métapélite du ouadi
Hammamat. Pratiqués dans une fissure où ils doivent être mis en œuvre. Ainsi, les pierres
d'éclats de pierre. De cette manière, ils étaient
naturelle, ils facilitaient le détachement des extraites des carrières proches du plateau de Giza, amenés au point où leur déplacement nécessitait
dif- un moyen de traction. Les monceaux d'éclats de
où furent érigées les grandes pyramides, n'eurent
blocs, selon une méthode récente. Les

taille servant d'amortisseur ne recevaient qu'un


férences de dimensions trahissent des
époques d'intervention différentes, aux pas besoin Je traverser le fleuve. En revanche,
aménagement minime et jamais, semble-t-il, leur
périodes ptolémaique et romaine. 191a
celles provenant du Ouadi Hammamat, pour four-
surface n'a connu de traitement spécifique.
Fig. 192. Vue des carrières de métapé- nir la matière première nécessaire à l'exécution des
Dans les carrières de calcaire d' Antœopolis
statues associées à l'architecture, empruntaient
lite du Ouadi Hammamat. Au premier
L1 <cule connue pour la période pharaonique. Cet
plan, parmi un abondant rebut. fissuré ou
(Qaou el-Kebir), une dépression remplie d'éclats
exemple e-t u1114ue. une longue route désertique avant de parvenir dans bas
dut ainsi servir à amortir la chute des blocs au
éclaté, une cuve de sarcophage est restée
sur place. À l'arrière-plan, au-delà de la
la Vallée où elles devaient encore être
embarquées
Ce n'c-t qu 'i\ l'époque tardive (environ à partir grande rampe
route actuelle, une rampe de descente des
destination finale. d'une pente raide. De plus, une
vers leur
blocs, faite de petits éclats de taille est du \ re "· '1'·· J.?( '.) que Je..., travaux d'extraction sur
menait des carrières au quai. Elle était faite de deux
b.inc-, l'aide lie u un- métallique ont reconnais, Qu'il inclue ou non une partie de transport
murs parallèles de brique crue contenant
visible , sa pente est forte ,'1 un
suivi
(h?. 191). Il -crnble-t-il, du fluvial, le déplacement semble avoir toujours terre meuble. Certaines briques
...,,il?Je..., ...,',1git, décollage
- sauf rarissime exception - le même principe, remplissage de
qui
(Jeg,1gement Je hloc" m,1-,...,ifs pour l'obtention, par portaient le cartouche d'Aménophis III, ce
quelles qu'aient été les dimensions des éléments
à
exemple, Je..., volume- nécessaires à un naos ou un constitue un des rares exemples reconnus de
transporter. En effet, aucun portage des charges
-,,1rcoph,1ge) ut ili-ant la technique des emboîtures briques datées pour le Nouvel Empire1.
stricto sensu n'est observé en Égypte
ancienne. Seul
observées
(percée- ur cnvir. 111 I 5 cm Je profondeur, plus ou
être relevé. Selon les cas, Plusieurs pistes de débardage ont été
le glissement au sol a pu (Gebel Goulab,
1110111-, rn.muul.urc-) rejointe" entre elles ju qu'à dans des carrières de quartzite
subi des
t ihtcrur Je..., t iuvcrture- frontale rapprochées de
- pour faciliter le transport, le sol peut avoir et servaient à conduire les blocs au
avoir fait l'objet Gebel Tingar)
J 0, 30 cm Je ltmg. coins, enfoncés en modifications sommaires ou bien Nil2. Leurs bords étaient matérialisés par
des empi-
?,20 l\?...,
Quand les blocs
t( irce er JOU,m t le rôle Je coins éclateurs, décol- d'une profonde restructuration. lements de pierres.
premier de franchir une
laient le hloc 12 i Ce pn icédé laisse à la surface des sont acheminés Jans le but Dans les carrières de granite au sud
et à l'est
_

empruntent soit de simples pistes


distance, ils routes de transport ont été
banc- Je..., marque- caractéristiques en « tireté- lubrifiées. d'Assouan, plusieurs
pointillé ", ni-émcnr reconnaissables. La matière aménagées soit des voies renforcées et XIXe siècle. La plus grande d'entre elles
fran- vues au
étant relativement fragile aux chocs, le décollage Quand les blocs doivent, en fin de parcours, menait sur plusieurs kilomètres depuis
le centre des
hauteur de l'as,
aux coin- entraînait la production d'un abondant chir le dénivelé qui les portera à la carrières, à travers une vallée plate,
jusqu'au quai
ils empruntent des
rebut. fiw1ré ou éclaté, laissé sur place (fig. 192). sise à laquelle ils seront intégrés, nord. Plusieurs branches secondaires s'y raccor-
Ces dernières sont,
rampes de pentes variables. daient". Elle avait une vingtaine de
mètres de large
échafauda-
123. Faute d'une étude spécifique sur le semhle+il, structurellement liées aux et était retenue par des murs de pierre. Ses grandes
sujet, les observations commentées ici ne
pourquoi leur cas est abordé ici. penser que
sont données qu'à titre provisoire sans 1. D. AR?llLl), flw/Jmg, p. 93, n. 110. ges lourds, c'est dimensions et son emplacement laissent
pour l'évacuation des
tel était l'itinéraire suivi
pouvoir être tenues pour définitives
2. D. AR?llU), Bwldmg, p. 94, hg. 3.49 et
lJ.-CL Goyon].
de la vallée, semble pas qu'une
semblablement D. et R. KL1.\1M, Die
Tran sport hors obélisques et des colosses. Il ne
Steme Jer Plwrcw11e11, Mu111ch, l, 9H
de traverses de bois ni
telle voie ait été renforcée
l

fig. 45 iJem,
; Hcrkuntrsbc-nnunung
«
chargement en carrière limon".
altiigyptischen Sreinmatcrials ., dam recouverte de
d'Abou Simbel, les
SAK 7 (1979), p. 129. Dans les carrières de diorite
[ aménagement d'une voie d'évacuation des ont été reconnus"
3. R. ENULRACH, Aswa11 ()held, p. 32
carrière. D'une restes de rampes de chargement
blocs était indispensable dans la 1,2 m et longue
I' une d'entre elles était haute
(33) ct pl. IV [4] ; D. et R. Ku-.Mt--1, dans de
blocs extraits
manière générale on observe que les
Pierre ctemdle, p. 36, fig. 22 (contraire-
ment aux auteurs, il ne nous paraît pas descendre un de Sm.
plausible que la voie illustrée ait été devaient, dans un premier temps, sol D. et R. Klemm ont signalé d'autres rampes sur
translation sur un
dénivelé avant de subir une les carrières de calcaire
des sites d'extraction dans
recouverte de limon). :

échéant, d'être embarqués d'El,Minyâ, une rampe


4. D. ARNOW, Bui/Jing, p. 94, n. l l 3. horizontal puis, le cas de Zawiet Sultan au sud-est
effet, les carrières
5. D. ARNOW, Building, p. 84, n. 93. pour un voyage fluvial. En
JU Ta canstmctian pbaraaniqJle

Fig. 195. Des supports monolithiques à


chapiteau palmiforme sont couchés sur
des traîneaux de bois installés sur des
bateaux. Ils étaient destinés au temple
d'accueil. C'est toute une flottille de
bateaux qui remontait le Nil depuis la zone
197. Servant de base à une stèle rela-
granitique d'Assouan. D'autres colonnes Fig.
tant réouverture des carrières de
la
étaient embarquées ainsi que des paires de
Ma'asara sous le règne d'Ahmosis
corniches monumentales (fig 210). Bloc
chaussée du complexe 195 [XVIIIe dyn.J, ce bloc désormais conservé au
appartenant à la
musée du Caire (JE 62949), montre le hala-
funéraire d'Ounas [ve dyn) à Saqqara.
ge d'une pierre bardée sur un traîneau Elle
Fig. 196. Une paire d'obélisques attelée à trois paires de zébus et
gui-
est
chargée sur une barge de transport est dée par trois hommes portant des barbes
accueillie à Thèbes par diverses
embarcations. 198. Cette scène, trop abîmée pour
Fig.

Elle a descendu le Nil depuis les carrières fonder des certitudes, représenta It peut-

de granite de la première cataracte. être des traîneaux mis en branle à l'aide de


leviers. Au registre supérieur, les pièces de
Portique sud du temple d'Hatshepsout à
bois (7) manipulées pouvaient être desti-
Deir el-Bahari (XVIIIe dvn.l.
nées au renforcement des voies de
transport. Gourna, TI100 de Rekhm1rê
(XVIII' dyn)

198

(fig. 79 et 198) ils auraient supporté un bloc et


certaines zones de travail dans les carrières rend ;

auraient pu être mis en branle par l'action de


douteux leur maniement quotidien. De plus, si les
leviers. Cependant, l'importance des lacunes rend
blocs standards - et pas seulement les monolithes
très incertaine la restitution du dessin.
.,r; \..
colossaux - étaient également déplacés en carrière
Les deux seuls traîneaux jamais retrouvés
?,,..,
en
sur des traîneaux, les bateaux revenant à la carrière
I

''""f-f::.·r d'assez
\ Égypte sont des traîneaux «funéraires»
,-'.c'\_ devaient régulièrement en ramener pour le charge- fait,
belle facture ne pouvant en aucun cas, de ce
ment suivant, ce qui n'est pas impensable mais fait avec des traîneaux de chantier qui,
être confondus
196 surgir dans l'imagination la vision d'un important porter de
selon toute vraisemblance, devaient
trafic « marchand » sur le Nil. stigmates de leur
nombreuses griffures et autres
Cependant, un dessin - souvent reproduit puis-
qu'il est unique en son genre - datant du Nouvel
utilisation.
a?a?ique. Cette période correspond en gros à la juin-juillet ... mais on a pu, alors, utiliser des Le plus grand provient de Dahshour et servit au
penod? calendérique de la fin Akhet au début Peret chameaux Empire et gravé dans les carrières de Ma'asara, barque26. Il se compose de deux
transport d'une
montre un attelage de zébus tirant un gros bloc
!

ce ?u1 paraît coïncider au moins pour le Moyer? Il est cependant légitime de se demander si,
sur
solides patins recourbés vers l'avant reliés par
scène
Empire, aux dates d'expédition le plus souvent posé sur un traîneau25 (fig. 197). Cette assemblage
quatre traverses dont l'une présente un
étaient
ce type de sols non lubrifiés, les pierres bloc paral-
relevées. !o?jours pour le Moyen Empire, une écra- possède un double intérêt montrer
: un 199). Le
déplacées sur des roules ou bien bardées sur des impo- en forme de « queue d'aronde » (fig.
sante majorité de d a t es P ace es rrussions entre le
. .

traîneaux24 de bois. La question reste ouverte. Sur lélépipédique, non colossal bien que de taille est parfaitement lisse. Leur
1 25. PM IV, p. 74; G LJ.-\RE:-,:-,Y, déplacé dessous des patins
sante, monté sur un traîneau d'une part et
1

, du traî-
.

d euxieme et le quatrième mois d'Akh e t soit entre l'éco- "Inscriptions des carrières de Tourah ct équivaut la moitié de celle
de très faibles distances, peut-être faisait-on à
.

permet surface au sol


?
fin aout/septembre Massara » dan, ASAE XI ( 1911 ), p. 26 3- par traction animale d'autre part. Elle ne possèdent des
et novembre/décembre. Il faut neau tout entier. Patins et traverses
par l'arrière
nomie du traîneau. [embarquement, 264; M. SALE!l, H. S,)URUl1ZJ,\"J ' débat sur l'em-
noter cepen d ant que, en cas de besoin spécial et pourtant pas, à elle seule, de clore le
trous qui doivent correspondre,
pour les plus
des barges, n'était pas plus difficile avec ou sans.
En
EgyJnicm M11scum Cuirn, no I 19:
glissement pour les blocs
24. D. AR.NOLD, UiB, p. 228-229, ploi des supports de pièces horizontales de
p?ur. une ma.sse d'extraction faible sernble-t-i], des grands, à l'encastrement de
ne
revanche, on évitait une manipulation en
S. V.
26. Musée égyptien du Caire, 4,20 ru ' mode
"Schlittcn"; voir aussi, G. GOYON
, courants. On remarquera d'ailleurs qu'aucun plus petits, à l'en-
" Les navires de transport de la chaussée missions avaient lieu plus tard dans l'a nnee ca en- recourant au traîneau qu'après le débarquement. llE MOR(îAN, Ouhclwur jw11 1894, p. 83,
calage de la charge et pour les
de l'attelage
de lubrification n'est illustré en avant
1

déri ue ' ce serait e cas des missions no {:ig.


des cordes qui
castrement des éléments de fixation
.
.

monumentales 204 D. ARNOLD, Buildmg, p. 276,


monumentale d'Ounas dans Il est certain que les pièces
;
,,
.q
1
114 ( mars - ,
fig. 6.35, n. apparence, le bloc est tracté « à
BIFAO LXIX (1971), p. 33-34; la nature
avnl) et 107 (Je mois de Shemou soit mai-juin la bois assem-
l 17.
et que, selon toute
la liaient au traîneau.
.

des bois utilisés est mal connue l'acacia- étaient embarquées sur des patins de
us tar diive connue) au Moyen transport des
27. New York, MMA acc. no 24.1.84,
sec». Le second, plus petit,
provient de Lishr". Il
Empire et n; 12
;

blés, comme l'attestent les scènes de


1
sont est un bon candidat. Voir aussi l,79 m, cèdre; W.C. HAYES, Sec/Her I, tombe de
Une scène très détériorée de la
infra,
vers l'avant
p. 393 et n. 60 (traîneaux) et p. 392-393 p(sous Ramsès IV) S ous a domination perse
· 1
colonnes d'Ounas (fig. 195) ou des
obélisques p. 193• fig. 118; D. ARNOLD, Bai/ding,
l'usage de traîneaux possède des patins lisses recourbés
et n. 56 (roules). (.mscnption no
.

91) ' on est all'e a, l'H ammamat en


de p. 276, fig. 6. 36. Rekhmirê illustrait peut;être
d'Hatshepsout (fig. 196). Cependant, l'exiguïté
JTT I a caostrnctïao pbaraaoïq:ue
----- B, Transport

l'on Y pousse doucement les monuments ce qui


!

n'avait jamais été fait auparavant22 » (fig. 194).


On notera que, si les plus grosses expéditions
rassemblent plusieurs milliers de personnes, d'aut-
res se contentent d'un millier quand les plus petites
regroupent de cent cinquante à deux cents indivi-
dus. On retiendra également que ce n'est pas parti-
culièrement la période des hautes eaux qui est
choisie (juillet à septembre) pour envoyer les expé-
ditions (on penserait aux facilités de transport que
la crue offre), mais l'hiver, période où les tempéra-
tures diurnes sont supportables dans le désert2,.
Enfin, les comptes rendus du Ouadi Hammamat
livrent parfois la taille des blocs transportés douze :

°
coudées ( 6,30 m, inscription n 15 2), deux pierres
de dix coudées sur huit (5,25 m x 4,2 m, inscription
n° 149). Dans un cas, les trois dimensions sont
Fig. 193 Transport de talatat antique (a) et moderne [b]. b. L r'> dt J te u It' ,1u rr It ut''> o • \ t, ''t 1t c "-Jfr'dk !1, ( n 1979) d e f açons1mlla1reacequ1
,
.
exprimées 4 x 8 x 2 coudées (2, 1 x 4,2 x 1,05 m,
:

a. Talatat montrant un Égyptien portant l'une d'entre elles sur les epaules. Ca Ica re, Musee de a\J etet.i t 1Jr'> Anr,1utt r •uu\l'
' ' t' v r J\ rier'> !'< rter sur eur dos es t a atat provenant
I
I
inscription n° 192). Ce bloc a un volume de
de la iestru. t dt''> ed ,
Ct"> Ant, " I\ 't n , p OVt", n1J'>'>1vement par Horemheb commeèle-
9,26 m3 et pèse près de 27 tonnes si l'on retient 2,9
r , t t 1
Brooklyn 61.195.1. (Tell el-Amarna, XVIII' dvn., règne d'Akhenaton 1
'
nit'nh dt rerr?· IS'>Jge de cette porte monumentale
pour densité de la pierre de Bekhen. En adoptant
l'équation de Chevrier, (valable sur voie lubrifiée ;

p. 197, n. 91), à savoir un homme pour tirer 0,8 t,

dc-r méc on déduit qu'il a fallu 34 hommes pour tirer une


de b:ique à proximité d'une carrière d'époque le" pierre" .iu temple d'Amon et
6. SAK ï 1979), p. 117. romaine'": dans les carrières de calcaire de 'id1 d'O..,,m14. telle pièce. De là, pour quatre-vingts pierres de ce
(

Moussa, au pied des chambres d'exploitation calibre, on obtient 2 720 hommes, ce qui est un
7. SAK (1979), p. 129. - 'ou" le rè?ne lie Ramsè« III, le tré orier du
nombre plausible par rapport aux effectifs recensés
7
Fig. 194. Dans les r arneres de r t'rrt' de
8. SAK ï (19ï9), pl XI 2. souterraines, des rampes d'éclats de taille. Le" indi- temple .'et1-em-h,1h tut envové à 'ilsileh avec troi Bekhen du Ouadi Harnmarnat de'> rampe'>

ces présents sur le site placent l'exploitation de ce pierres asse:: légères pour être portées à dos par les listes d'expédition.
mille homme- (dont cinq cents tailleurs) et d'éclats de taille permetta ent dt faire 1e'>-
9. SAf.-: 7 (1979), p. 134.
Pour conduire les blocs du bas des monceaux
gisen?en? depuis la xxxè dynastie jusqu'à l'époque qu.ir.uitc-qu.rtrc n.ivrrc- pour extraire la pierre cendre 1es blocs vers e fond du iuad
d'homme (fig. 193a et b) ne nécessitait pas d'ins-
10. SAf.-: ï (1979), p. 135.
romaine: a? Gebel Silsileh-est, ces auteur" rap-
avant de les acheminer usqu'a a Vallee
tc.11lc.1tion spécifique. Un simple chemin
suffisait d'éclats de taille à leur point d'embarquement
de-nuée .iu temple lie Mcdinet Habou15. Ce
11. SAK 9ï9), p. 13 ï. Celles-ci sont 1 epoqur rt·centl
proprement dit, les distances à parcourir, étaient
pour ahoutir au canal qui devait border le nord du
7 ( I
\
p?,rtent I ext tence de diverses rampes, faite" r.ullcur- de pierre corre-pondenr au sixième du
12. V M.-\.\FIELl\ D. très variables selon les sites d'extraction et la
PEACCX.. f.:, Thi.'
d eclats de taillé ou « taillées dam la falaise » ,. tor.il le" .iutrc-, homme" sont Je manœuvres, plateau rocheux et se raccorder au Nil.
nature des sols, plus ou moins réguliers, tantôt
.

Ruman lmpl'Tllll Qzwmes Stirw,·· unJ ;

Les inscriptions du Ouadi Hammamat, où


se
Excll\'lltion ar Mons Por/J/rym<'s I 994 sont ?isibles des traces de roues Je chariot (époq?1e ?,1rde" et pcr-onncl- diver. du véritable « corps
sableux, tantôt caillouteux. Au regard des indices
.. 98_
\'ol. Topugru/Jlry anJ Quames, romaine)" de mên1e, ilss ont repere , ,
trouvent des carrières de pierre dure à grain fin
I :
EES, ·
, 1 J es rampe" à cxpcdinonn.urc » qui était cnvové aux carrière en archéologiques et du seul bon sens, on voit mal
Londres, 2001, p. 209-211, fig. 5.28 et .

Silsileh-ouest , au G e b e l aman enfin, J es rampe-,
·
-.
pareil c.i-.
19.j.Cl1l)\1, P \h1,111. Ln m,Lrt/>·
(pierre de Bekhen ou métapélite), bien différente du
5.29.
, Wlll\ lu<'ni1;h)'lu,11t<'\ htèldfl,/IIL'' rappel- comment la traction sur limon humide aurait pu
grès nuhien, situées dans le désert oriental,
<'[ ,/11
,
d eclats de taille se dirigent selon une direction Une in-crrprion d.itée Je l'an 21 du règne de être appliquée dans ces zones éloignées aussi bien
Ot1,1,/1 Humm<1mt1r, \1/F:\( l H. Lt: Caire.
?3. O. AR..'-OLL\ Buildmg, p. 91, n. 108,
hg. 3.46. nord-sud vers le Nil à travers Jes petits ouadis 11. 'he..,honq Jtr (XXIIl dvn.) précise que « l'archi- 1912 ; G C,l 1)\ 1,, .\'u111df<', m,L n/>flum lent aussi d'importantes expéditions19. Celle que des points
de la source de limon (la Vallée)
14. K. A. KITCHE", « Building the Une rampe de chargement du même genre est tecte » Hor-crn-vaf fut cnvové dans le carrières de
rn/ièlrre, d1t \\':1d1 H,mnnumur, I'an-,
conduite en l'an 2 7 de Ramsès IV fait mention, région désertique, les sources et
1957; D. F\Rl ll I, .. L1 c.rrnèrc Liu d'eau (le Nil). En
Ramesseum » Jam CR/PEL 13 (1991), signalée dans les carrières romaine du Mons 'ilsileh pour choisir l'emplacement d'où l'on 11hmu Arncnv et l\nL:,tn1,,1t1<1n Lk, t:,pé- outre l'encadrement, de cinq mille hommes sans et peu productifs, doivent avant tout
puits, rares
p. 86, n. 8 ; K. A. KITCHE", RumessiJe
Porphyrites 2. I
extrairait la pierre destinée à Jeux grand édifices LlztH1m .iu OuaJ1 Hamm.im,lt ,Ht ?1,,\L'l1 compter les spécialistes carriers, tailleurs de pierre plus peut-on
lnscripttons I, p. 60, 10 sq. Ill FAC personnes20. Les être réservés pour la soif. Tout au
- identifiable" comme la porte du I'" pylône et la et escorte, d'un total de 8 368
Empt re .. Lian, ) 94 ()()4), !'· 14 1 ..

Les distances à couvrir étaient, en bien des cas ( J

( "' lï2. envisager l'usage d'une traction sur sol lubrifié en


15. K. A. KITCHE", dans CR/PEL , t· cette inscription ne
colonnade dite « bubastide » - du grand temple
13
n attelages de bovidés cités dans
(1991 ), P· 86, n. 7 K. A. KITCHE" l'on, neg igea bl es et nécessitaient Je procéder à 20. Cl)[ ) \I' r ? h 1, la trac- des points de passage délicats, ce qui impliquerait
sont pas assez nombreux pour avoir servi à
;
J. 11 I • ( )11u,fi
amen?gement du sol sur un long parcours. Ainsi transporté,
d'Arnon-Rê à Karnak 1(). Cette inscription des que la caravane chargée du halage ait
RwnessiJe Inscripttrms v, p. 228, te?;e C. H,onm,m1<.H, 111su1pt1Pn Î'-.
n 12, !'·
ils ont été employés pour le
Inscription no 100 Ju Gebel Silsileh, une voie traversait-elle le désert sur une di1::ame d'e .

carrière-, de Silsilch précise en outre que l'extrac- ri. IV r \Il 1'- 11 I' « L:etfru1t J'unt:
; tion des pierres ;
des paniers de terre limoneuse et de
16.'
, l'intendance en de surcroît,
voir R. C..\MI"OS, Gebel es-Silsilah " kil ometres depuis les carrières de basalte Je w·d n
1
tion a hicn commencé et que loupout, le fil du roi,
expéJttHm :1 Li m,111t.igne Lk Bd.l1L·n L'l1
transport de la subsistance et de nombreuses outres ou cruches d'eau.
n" 100 » dansJEA XXXVIII (1952),
1
Lm Ill Lk Ram,è, ]\'
.. Ll,m, f.-:Jm1 XIII

el - H ?san jusqu , .au quai de l'ancien lac Qaroun. général. Cependant, au Ouadi Hammamat, le limon
·

p. 46-61 K. A. KITCHE", The ThirJ Ce suivit l'affaire en personne en qualité de premier (!954), 59-62. Sur lt:ttt: que,t1,111, ,·,11r
p.
précise
Au Moyen Empire, le vizir Amenemhat
;

d erruer est une impressionnante rampe de pierre en argi-


pouvait peut-être être remplacé par les terres
ég,1kment: D. Mt LI IR, " \:eue
Intermediate perioJ in Egypt, Warminster,
prophète d'Arnon. Limportance d'une telle action pas un homme ne fut
supple. 1982, p. 301-302 (§ 260). c
rorrne de L La pi s t e est b or cl,ee de tas de pierres L.:rkunden :ur Verwaltung 1111 ?1tttleren
que pas un âne ne mourut, trouve tout long de la route de
,
·
est encore soulignée par le fait qu'Hor-em-saf fut Retch dam lnentul1u 36 3 ( 196 7), Meri, qui leuses que l'on le
malade21• Quant au chef des travaux,
"
regu 1.,
C

7. R. VERG"IELX, Recherches sur ieremenr espacé s. S a sur face na '


qui concerne l'eau néces-
récompensé à son retour, à la cour du roi, par de
1
les
jamais ete f'. 156-362.
du Coptos à Qosseir en ce
sur ordre ;
monuments thébams J'Aménophis IV c
rouiilléee. Le temple et l e vi·11 age d' ouvners voisins .

riches présents d'or ct d'argent. 21.lnscnpttonn llî, lî-14.


avait arraché des pierres au ouadi saire, le Ouadi Hammamat est
praticable sans
Cahiers de la Société J'Égypwlogie de'
rapporte « Je m'étais
Genève no 4, 1999, p. 19 et n. 12. r?montant à la fin du Moyen Empire, elle a ar- Au nord de la partie orientale du Gebel Silsileh
pharaon Amenemhat Ill, il :

prohlème de fin septemhre à mi-mars. C'est en


pp 22· Trall. P Monter. Voir P Ml)? 11 i, montagne orientale
mis à précipiter les pierres cle cette
:

tient probablement à la même époque 3. parfois en février qu'il a le plus


18. Stèle dite « Je Zernik »,voir:
I

existent des carrières souterraines. Comme des


" Lasaison du trav,lil Jans la montagne
mais ces pierres arri-
décembre, janvier, y
G. LH,R..-\1",
« Notes Les moyens engagés pour extraire les Lie Bekhen" darn, Kê11u XV (1959), comme on le faisait autrefois, multiples citernes naturelles ou
recherches récentes l'ont prouvé 17, c'est dans cette
.
d'inspection» Jans pierres d'eau dans les
, les trouvait intactes
nécessaires a, la c onstructior, d' un grand e, 94-103 (en particulier p. 96) ;
vaient en morceaux. Jamais on ne
p.
ASAE III (1902), p. 260-26l ct .
.

route la :one de !'Ouadi Hammamat


M. SA?DMA)\;, Texrs from the Time , difice zone qu'étaient extraits les petits blocs appelés tala- J. COL'YAT' r Mu? 11:T' 011ud1 du pau..iis, dit aménagées de
bout. Le chef cles travaux, héraut
1
of étaient considérables . K A . K·itchen cite
.
mous-
tat inventés à l'époque d'Aménophis IV- au proprement dit. Elle provient des pluies de
.
Akhenaten Jam BAe VIII (1938), p. 133_ HwnmumLH, inscription n 19,
.
l'envoi à !'· 42, que
Sil si·1 e h ' en l'an 6 du règne de Séthi I'" pl. V Assez que l'on fasse un plan incliné, sur la cordillère
son et des orages (décemhre)
134; R. Vr RG?ll:CX, o/J. cit., p. 17-18 et alors !
Akhenaton, pharaon dont une grande stèle
.. 1 :
, cl' un 1111ill:ier
n. 8.
d'hommes av ec b ateaux et équipages pour 23· p MONTl:T, Jans xv.
extraire domine le site à cet endroit 18. l.'. évacuation de ces Kêrnt p. 103.
TIT Ta coostmctiao pbaraooiqiie 8-Traosport

199

Fig. 199. Traîneau ayant servi au


transport d'une barque de cérémonie
Trouvé à Dahshour, 11 mesure 4,21 m de
long pour 0,78 m de large. (XII' dyn.,
musée du Caire CG 4798, fouilles
J de Morgan 1894)

De Le lll""en .iuon-, il découle que l'emploi de


/?
--··.·?r,

/?
Fig. 200. Petit traîneau utilisé lors des
1'
funérailles royales. li mesure 1,79 m de L1 lubntu an, in .Icv.ur dépendre en grande partie du
ê long. Provenant de la pyramide de
Sésostris l" (XW dyn.) à lrsht, il est aujour-
l"Ollf.., de u H1\'Ph. Or, d'après l'expérience de
r c on-crv.u cur-, mu-éc, certains arcophages
de
d'hui conservé à New York (MMA 24 184)
Les deux traverses carrées sont fixées à emboîté", -clon L1 nature du bois, son état de
chaque extrémité par deux chevilles, les
"éLherL'""e et L1 pré cncc ou non de matériaux de Silsileh. Principe
Fig. 201 a. Gebel
barreaux par une seule cheville
d'amenée de blocs ordinaires depuis
la
t revêtement ( tUL, lurume, décorations en pâte de ec ab
zone d'extraction : de'> rampe'> d
d verre L'tL.) pouv.ucnr atteindre des ma e non de taille descendent en pente vt r'> le N1
néuhuc.rl-lc-; .lc l'ordre de 200 kg 1°. Il est probable Les traîneaux sont freiné'> par de'> corda.jes
p arrmes a Jmert
n qu',1u'\ .ilcntour- Je 250 kg, il fallait envisager le
b. Les cavités visibles aux angles
des
rec our- .iu limon humide. En d'autres termes, on fronts de masse du Gebe S, Ith pou
porter sur le dos, comme les talatat amarniennes
<,1

Lu .ut l'é. ononuc lie la lubrification tant que cela vaient permettre
''
nstal.auon dt· gouJL f''>
de
au sol.
ét.ut pn..,..,1hle et Ll'Ll était lié au poids limite de de bois auxquels eta ent f xtT'> it''> cr'rik'> (fig. 193a et lb), que de tirer . .

mais
Jan, LA\'
de retenue des traineaux En pt rindt dt Quant à l'usage des roules, il est poss1b.le,
28. R. DREH'-:K.'\H\, " Seti " 6 (fig. 200). Aux deux grosse traver-e-, médi.ine-, qui L h.irucrncnr. Rappclon- que "i ce poids doit être permettre d arr ner S1 l on
crue, elles pouvaient
peu probable pour le transpor? des pi?rr;s. ?e
%4), col. b27-82b E. TEETl:R,
les relient, s'ajoutent deux barres de -ection .irron- fi;-..é entre 2L0 et 250 kg, cela ne repré ente qu'un fort en et
( I ;
bateaux que It· murant plu'>
réfère aux exemplaires qui ont e te retrouv.e:
.es
« Techniques and Terminology lil Rope- retrec t, t ntra
du fleuve
?1aking in Ancient Egvpt .. Jam ]EA 73 die, l'une à l'avant, l'autre à l'arrière elle" dev.ucnt hit )L de c.ilc.urc \.le 60 x 40 x 40 cm (environ 1eu ou ,e 1t '>t'
de médiocre quahte
(fig. 508)' ils sont tirés de bois
:

nait. Les cordes pouvaient auss; corn rm ,,


(1987). p. 71-77; A. LLCA?, servir à la fixation des cordages qui atrach.iicnr l,1 22L ku). c'e..,t-:1-d1re d'une taille trè moyenne. très vite sous .le .p?1ds
et s'écraseraient en s'effritant
être passées à meme le'> cavues c rt'U'>t't''>
J. R. H ..'\RRb, AE.'v!I, p. 34-1 36, p. 4%.
charge au traîneau. La nature des cordage" urili-é-, A crmrrurn,, daucun- pourront émettre la
I
ailleurs qu'aux Jr git''>
d es convms. Leur en1ploi
.
devait donc être limite au
29. E. TEETER, Jam ]EA 73, p. 72 et dans !'Antiquité est connue, elle aussi, ainsi que réserve que L1 procev-ion lie mise au tombeau avait
.

n. 4; A. M. G. ELHA?1Y, Anarmrncal
dù recevoir, u unrne élément Ju répertoire iccno déplacement de blocs uniques, su? des fa1?les
leur mode de confection et les matériaux mise en ?u\ re.
ldenrificatron of some Anc1enr Eg)·/num
employés28 fibre de palmier-doum, alfa, papvru- et
distances, à proximité de l'assise de
Plunr Mwerials, Mémoire de l'/nsrirw : gr,1ph1que, J1\·er" ct )Jage" figeant l'image loin de la visibles sur une uni?ue. scene de
d'Egypte 55, Le Caire, 1957, p. 106 et De plus, ces roules,
lin, pour l'essentiel!". réalité. Il c-t plh"1hle. en effet, qu'une grande partie jamais depemts dans
mise au ton1beau ' ne sont
. 33
119-120 (Haifa), p. 109, 11-113 (papy- , .

rus), p. 112 et 120 (palmier), p. 110 (lin). Parallèlement, toutes les représentations Je Ju tn iu-scau tunéruire ait été descendue dans le
les représentations de
transport de matenaux d e
30. Pour un ensemble de Jeux cuves ct transport illustrant des blocs ou des pièces monoli- caveau avant L1 Jare Jc la cérémonie et ceci sans construction. ,.

thiques exceptionnelles les figurent arrimées à Je.., aucun apparut. Cela devait, par exemple, être le cas par ?hevner. a
Enfin, l'expérience acquise
leurs couvercles en boi, pas trop épais
remontant à la XXI" dynastie et d'une cadres de bois à semelles glissantes. En consé- impossible de faire
momie de 40 kg (estimation G. Pierrat-
pour le" ..,,ircophage" extérieurs, transportés .?ar Karnak lui a montré qu'il était
quence, puisque les traîneaux funéraires eux- partie, cuve et couvercle séparés. Seule la dern1e?e et que seuls des
BoneÎois, conservateur au Louvre, que pren cl re aux roules les viraoes b
, .

mêmes ont sûrement été plus nombreux que les tubes de metal pou\ aient
,
nous remercions chaleureusement). Par enveloppe du ..,,ucophage, ou plutôt, la mo.mie ,
rou l eaux msere's dans des
.

comparaison, le sarcophage de ,
seuls exemplaires préservés, il faut admettre que les ,
gamec et cartonnée. ue\',ll
J
ir rêtre? « tirée » le , ]OUT
dépassant la cen?ame
l'aider à déplacer des charges
·

Tourànkharnon, fait d'or, de pierres semi- .

traîneaux de chantier ont pu exister en grande même de la célébration, ce qui limitait considera- d'insister sur le fai: qu? les Egyp?
précieuses et de verre (Musée du Caire,
de tonnes. Inutile
JE 60671) pèse 110,4 kg. quantité mais n'ont pas survécu, leur bois ayant été hlcmcnt les problème? de poids. I..:argume?t
est
pas de tubes m?\?lhques dat?
tiens ne disposaient
remployé, après usure, dans d'autres fonctions. quel bois Les ?ou.:s
31. Seule illustration de notre connais- recevable même si cc cas particulier rappelle a
lesquels insérer des rouleaux de .

sance le papyrus funéraire Je Maherpra b pour le transfert des trJl-


De plus, les scènes funéraires mettant en scène point il est délicat de déterminer quand l'égyptolo: sont mis à contribution
:
.

(KV 11° 36). XVIIl" dvn. M. SALEH, ,


le transport des catafalques montrent, dans leur crédit a non mums
.

d e :ones L:le
En H. SOLROLZIA\, Eg)·/num Museum Cairo, gue peut, ou ne peut pas, accor d er son , foi dek.clet neaux sur les Sols fermes ' ,
du ' très grande majorité, le ou les sarcophages emboî- themedela halage des convois funéraires doit, sur l.a c'est le cas sur les fr?n.ge?
142a.
image P 1arao111que. S ou 1gnons qu e le
glissement limoneuses
.
n 1, 1·
;
du
1 .
, ·nquantame de os sols
une ci , nécropoles dont les
1
tés, tirés à même le sol, avec traîneau mais sans , codificanon ramener a
désernques d' acces aux
,
procession funeraire. s ,.1 a su biI u ne argument, se
.
32. Seule illustration Je notre connais- .

I 33. Voir s11/>ru, n. 1 I. ,


.

de ,
sance le papyrus funéraire du prêtre
:
lubrification, ce qui constitue un argument supplé- iconographique, garde cepen d ant a ltberté d'illust,
(le poids de la momie
plus la derniere envel?pp?) ' rocheux et ' en général, dans tous
Th Hornedjiref (I"' s. a\'. J.-C). Musée du
1 1
, .
34. H. CI 11'\'RII R, « Technique de Li
de calca1?e e sont marneux ou , nues,
bloc carrières à rampes de debardage
.
,
©; Louvre. J.-L. Je CÉ\l\'AL, Le livre /JOur
mentaire en faveur d'une traction des matériaux rer des tractions à sec (1 a trcs gra nde
ma1onte), construction Jam l'Éi.,ryptc ancienne. 11: cela n'équivaut plus qu'à un l es terrams de
.

problèmes posés pm les ohélb4ues " dam devient alors plus simple
45 x 22,5 x 22,5 cm, qu'il
I
de construction sur sol non préparé et ou sur
aussi bien que des tractions sur 'rou les'
.
sortir le Jour. Le livre des morts des anciens sans lubrifi- .
RJE 22 ( 1970), p. 15- 39 (en particulier
Égy/niens, RMN, Paris, 1992, p. 42-4 3. cation. chariot 32 (l'un comme 1, autre tres r ares)
S1 e ·
I
p. m.
TIT I a canstrnctîan pbaraanicp1e

et pour celui des blocs nus, à proximité immédiate que du côté sud ' c'est -cà - diire vers , rerle message. Le monument est dans la carrière, {aussi] porte les traces d'un carroyage sur lequel est incisé
I 'amont .

de leur lieu de mise en œuvre (ou sur l'assise). L


I es one'J·1sques n'échappant , ,
d u Site, réponds vite et ne lambine pas puisque c'est à toi de cher- le profil d'une figure royale assise. Le colosse n'a
a regle I
Au Gebel Silsileh, les blocs prêts au départ, tion en escalier » Il serait ogique
«
_pals d'extrac. a_ cher ce qu'on t'a demandé. » finalement jamais été achevé44. On voit que la
·
u e d e telles
éventuellement placés sur des traîneaux de bois amarres de bois n'aient étée mises en q .

Le texte est loin d'être clair. La première partie pièce est tirée d'un cube aux arêtes abattues dont
, place que d e œ
étaient tirés vers l'extérieur de la vaste cour très le volume pouvait facilement être approché par le
,..
cote de la pente D'aill c eurs, cette explication • du message donne les dimensions d'un obélisque à
encaissée aux parois abruptes, déterminées par les ,
peut-erre
"
valable pour la totalitée d e ces treus
est
un scribe pour qu'il en calcule le volume et de là le calcul. Ainsi, en surestimant le volume, on enga-
·· 1

fronts de masse, que la progression du travail d'ex- .

cttcr, il n'est pas exclu que, au cours n E


nombre d'hommes nécessaires pour le tirer. On en geait un nombre d'hommes un peu au-delà de ce
d e I a manœu .
traction et l'importance du volume de roche enlevé , · ,
\T e co11StsL111t a t'aire descend re I' o béli
·
, .

déduit qu'il existait un ratio connu, similaire à celui qui était utile, garantissant une prudente marge au
e tsque vers u
avaient fini par former. Pour la sortie des blocs hors .
so P I·at,
, , ,
.ur ere nécessaire
· . n
restitué par Chevrier: « tel poids par homme». La niveau des forces employées.
1 1
d e mo dif1er les
1
c
1
·

J, points
de cet espace clos, des passages étaient creusés en u ancrage. De plus , il \"1( de s Ol ). ,
qu ''It etatt hors d
.
seconde partie intime d'envoyer le nombre d'hom-
direction du Nil. Avec le surcreusement des bancs question de basculer un l)b e'I·.isque au
. e
mes ainsi estimé chercher un colosse dans les LES PISTES AMÉNAGÉES
, bas d
d'extraction, ils prenaient la forme de gorges étroi- carrières au Gebel Ahmar. De ce colosse, le nom
l
pente. ?on seul poids l'aurait pe u t-êetre : ,a

tes (pl. X, fig. 20 la). On descendait du niveau infé- .

mats se scr.ur fracturé.


·

1 1
. entraine
. 1

est indiqué mais les caractéristiques techniques Les distances à parcourir et l'éloignement des
rieur des zones d'exploitation vers le fleuve, mais Ia En résumé, les étapes de de'g·agement sont tues et son unique lien avec l'obélisque est la sources d'eau et de limon pouvaient être, on l'a
(,
raideur de la pente imposait un système de frei- L.
oarquemcnr ,
,
d un ohelisnue
et d'em-
.
troupe qui doit les déplacer tous deux. Existait-il déjà souligné, des obstacles à la couverture systé-
, '1 se succe'd aient de
nage. Les blocs, fixés sur des instruments de glisse, , .

marucre suivante choix de l'ern P I·acement, dessm


.

:
la
. une équivalence implicite entre la traction des matique des voies d'une couche de limon qui aurait
pu être rendue glissante par humidification. Ces
devaient être retenus à l'aide de cordages enroulés ,
creusement des tranchées latérale s, evi , statues colossales et celle des aiguilles monoli-
1

id ementsous
autour de goujons de bois horizontaux enfoncés . .
I' ,1tgu1·11 c et forage des encoches po ur es thiques ? Toujours est-il que l'obélisque décrit est pistes sont, de ce fait, simplement constituées de la
dans des trous. On peut encore voir ces cavités aux
tenons d e I

monstrueux aux deux sens du terme non seule- manière suivante de la pierraille est rassemblée
:
retenue, ahattage du bord de la tran c h'ee sise en .
:

angles des fronts de masse en de nombreux ment sa taille (57,75 m) est en dehors des normes pour former une chaussée, celle-ci comble les
ava , cassure par mise en résonanc e - avec I' appui
déclivités les plus légères et donne au sol une résis-
I
, c
.

en?r_o_its (fig. 201) ,5. Elles ne sont d'ailleurs pas J


uc
.

cvicrs de la dernière arête retenant encore e connues par les obélisques conservés (voir tableau,
tance partout identique. En effet, ce qui aurait pu
I

spécifiques "' grès du Gebel Silsileh puisqu'on en est


l

mono it le a, son substrat géologique puis bascule- infra, p. 330) mais, de plus, son pyramidion
·

nuire le plus à l'avancement des convois aurait été


1 I

recense aussi aux carrières de Toura et Ma'asaru lt,. ment -ur le traîneau préalablement mis en pla cesur tellement aplati qu'il évoque un vulgaire « chapeau mouvement pour
obélisques qui de perdre le rythme et l'élan du
de cheminée ». Le plus haut des
. , ·

I core, tat e ue J
la dernière face pour supprimer
11
stoppé net un traîneau dans
LES OBÉLISQUES D'ASSOUAN ; subsistent, celui de Karnak-est, dû à avoir maladroitement
I ?ir'.achement de l'arête, arrimage de l'obélisque au une poche de sable. Il fallait, en assurant au sol une
Thoutmosis III, n'atreint « que » 32 m (un peu plus
h,1tt lie ?!J...,?ement, arrimage de ce dernier aux
projeté mais consistance égale, pouvoir maintenir la constance
De curieux évidements, ne traversant plus hori- tcnon-, de freinage, descente en rappel sur une de 60 coudées) et celui d'Assouan, supportable la
apparues dans de la traction, seul moyen de rendre
zontalement les at.ig I es d u front ue rampe - délicate et progressive - de l'ensemble vers jamais achevé pour cause de fissures
J
masse mais impensable que les
,
creuses verticalement, sont également visibles à
.

culminé à près de 42 m (environ dépense d'énergie. Il eût été


la piste aménagée, traction jusqu'au quai et, enfin, la roche, aurait ajuster constamment
l'obélisque de équipes de halage aient dû
?ssou?n quatre dans la tranchée sud de l'obé- emharquement. 80 coudées). Entre la hauteur de surface de
leur effort à la résistance offerte par la
:

hs?ue t?achevé_ et deux sur le rebord de cette rran- Un tel raccourci théorique ne laisse subsister Thoutmosis III - exploit d'extraction, de transport empierrées étaient, de plus,
glissement. Ces pistes
chee (fig 187)'1 . C es cavttes.
,
ont souvent été inter-
·

que la simplicité du principe suivi, mais il occulte la et d'érection et l'obélisque « mort-né » aménagements
, , bordées de murets sommaires ( voir
d'Assouan, il y a déjà 10 m d'écart (un tiers de
la
35.
reteles comme des sondages pour évaluer la qualité somme de compétences réunies pour la réussite de similaires au sein même des carrières, supra,
p. 175-
S. CLARKE, R. El\;GELBA.CH,
AEM, a roche dans les couc 1es mreneures. £, Que dire alors des 25 m de
e · .

l'opération. Par chance, un des problèmes du hauteur du premier). un double rôle maintenir le
1 77), qui jouaient
I
p.19-20, fig. 17 O. et R. KLEMM, dans :

différence avec l'obélisque du papyrus Anastasi


;
?
SAK 7 (1979), p. 134, I 36, pl. Xl/1. C ependant, on ne peut q ue rester ,
sceptique devant
.

des voies et
fameux Papyrus Anastasi I évoque, par le calcul, les veines remblai pour limiter l'affaissement
une telle propo Sl tiion ces ev1 ,
Était-il possible de trouver, à Assouan, des
·

id ements sont très


.
par le sable
questions logistiques qui accompagnaient le éviter un trop rapide recouvrement
36. Idem, ibidem, fig. 18. .
, sans
géologiques aptes à fournir des intervalles
.

etrous et profonds ' outre la difficult eç pour I es creu- .


assemblées
3 7. R. Et,.;GELBACH, Aswan Obelisk,
pl. I. transport de monolithes gigantesques 38. Les aptitu-
paraît démesuré éolien. Dans le cas des piles de pierres
38. Anastasi 15,I -16,5. Seules sont Mse?
l·1 fa?t rappeler qu'on n'y voit rien
dedans. des aux techniques opératoires du malheureux faille longs de presque 60 m? Cela régulièrement sur les côtés des pistes, elles permet-
ont effectivement
P. I

au regard de ce que les Égyptiens


eme aujourd'hui ' avec un Luon éclairage ,
et peut-
taient - pour des chemins
tr:du.1tes_ ici, par J.-CI. Goven, les lignes artificiel,
.

Amenopé sont encore mises à contribution pour rarement utilisés


b,2 a I 'J,7. A.H. GA.RDl:'JER, E/;'1/Jrian
.

1est quasi impossible d'étudier les parois au


. .

fond accompli. L'ironie du texte pourrait se situer là à :

fines couches de sable - de


H1eranc Texrs, p. 54.
? e ces cheminées et I' on ne von pas L.
déterminer, cette fois, le nombre d'hommes qui
nombre d'hommes suffisants être masqués par de
quoi bon calculer le dont le convoi ne
·

39. Cette indication pourrait impliquer .


oien comment ?ioivent être engagés à la traction de l'obélisque, en toutes façons, on baliser le sentier au sol stable
I a mom d re faille aurait "
pu r, etre déetectee
.
,
pour traîner une aiguille que, de balises rouges et
que le socle devait, lui aussi, être , autrefois fonction de ses dimensions un chiffre devait pas s'écarter (comme les
n'est pas capable de produire ? (110 est
. :
I
uedur vac,dlante et brûlante de lampes à huile. françaises, l'empla-
vertes marquent, sur les côtes
I

;I :raur one elaborer d' autres h


transporté. " On LI uchcvé un ohélL?L/llC, inscrit uu /)rotocole de Sa

« idéal » dans la symbolique


égyptienne. C'est, en suivre pour éviter
4?· isep, littéralement " étant équarri, ypothèses quant ·1 Mujcsté (\.'. P. S.), /mcsurunt] I JO wudées [57,20 m)
Reste cement des chenaux à
particulier, l'âge que l'on désire atteindre).
c
c
I eur roncnon.
.

Jecoupé ».
}Hntr œ L/Ui est du fût. Su base aura JO coudées
œuvre appa- l'échouage).
Les trous qui se t rouvent d ans {5,25 m]N ct le JHmrtour de son extrémité inférieure l'estimation des forces à mettre en :

carrière de Hatnoub à la
41. houy, littéralement" montée ». la tranchéee e Il e- du La route menant de la
"
meme peuve?t constituer la marque faisait à partir du calcul été mis en œuvre
remment, elle se plaine d'Amarna, localité où ont
42. mesure 7 rnudécs {3,675 m] sur chacun de ses côtés.
denyout "coudée cubique
», mesure du début du que,
conçoit
volume des blocs à transporter. On
.

pilonnage qui aurait dû s ' e f£ectuer en Il ·va en Jiminuant4L1 jusqu'au sommet de I coudée et montre que les
certains des matériaux extraits,
du travail journalierd'un carrier. tunnel sous le comme les
Comparer avec deny, peut-être une unité monolith e. C eux qui sont ménagés sur .
I doigt [54,375 cm}. Son JJyramidion a I coudée de
dans le cas de pièces non géométriques, s'accommoder d'assez
de surface correspondant , son rebord hauteur [52,5 cm] ct sa /Jentc41 est de 2 doigts [3,75 cm).
44. D., R. KI.EMM, Die Steine der
nécessairement en les pistes de transport pouvaient
à la section de
le trajet
.

tarent probablement destinés à statues, le calcul s'effectuait étant de niveler


gros obstacles, l'essentiel
Pliaraonen, München, 1981, fig. 41,
paroi dressée par un creuseur de
tombe et recevoir les cabes - Fais un calcul weal Jc cela pour transformer ces géométriques
Yem: WC. H'.'YES, Osrraka and Name. ans autour d esque I s passeraient p. 40 D., R. KLEMM, dans SAK ramenant à une ou plusieurs formes ont été arasées et les creux
au maximum les crêtes
.
; 7
les cordes ui frei pourras :
Stones, p. 40. A moins qu'il ne f données] en coudées cubiques'", [ Ainsi, J tu (1979), p. 116, pl. Vl/2. carrière de calcaire environ). À sept kilo-
un peu plus volumineuses. Une
.

soit utile neraienr la descente latérale de I' béli ,1-


comblés (jusqu'à un mètre
q.
de taire un lien avec le jusqu déterminer homme }Jar lwmme43 ce qu'il faut pour haler recèle un bloc la piste croise un
panier-denzt on 45. l. M. E. SHAW,« Ch 10: A Survey at d'El-Minyâ,
la plac? où, reposant à Zaouiet Sultan, au sud
désormais s?r eu???? plan, il? mètres à peu près de la carrière,
;

reviendrait alors à une unité Je cela.


10 m de profondeur
volume Hatnub dans Amama Re/Jorts llI
"
corre?ponJant à la quantité Je déblais pourrait reprendre un déep I acement isolé par des tranchées de 8 à été remblayé, le
Tu enverras ces [ hommes J au Gebel Ahmar car on les Y (l986), P· 189-212 (en particulier p. 195- ouadi. Celui-ci a, lui aussi,
.

que I on peut évacuer à l'aide longitudinal apparemment non déta- de cinq


d'un pan- vers sa zone d' embar?uement, attend pou: l'acheminement du colosse nommé "Enfants 196); idem," Ch. 13: The Survey of
sur ses quatre côtés mais comme une digue
ier. (supra p. 167-169 et grossièrement comblement formant fruits
ché de la roche-mère. De forme deux
fig . 188) . C ette possibilité Hatnub » dans Amama Re/Jons IV présente
est r en d ue paruculière- . d'Awn". Détermine [donc] la quantité de personnel qu'il mètres de hauteur45. Celle-ci
43. se neb, littéralement "tout homrnc » 0987), p. 160-167 (en particulier p. 160- m. Sa surface
ment plausible pa r I e cia1t que x 22
ces ca vites ,
n , existent
.
·
faut placer à l'avant Je celui-ci et évite qu'on ait à
réité,
162). parallélépipédique, il mesure 8
TIT La canstrnctian pbaraaniq:ue
----- 8 Transport

ce" con cl usions. En effet, carrière, d'autres près de la pyramide. Ces derniers
cette ro n d e- b
ose étaient d'ailleurs responsables du déchargement
extraite de ce" memes carrières

A

d, de ca I
·

Harnouh et déplacée sur près de 18 km46 cite e des bateaux et de l'acheminement des pierres
ll,c-ert rquc, a Lu
en one
.

l
? A
erre conduite jusqu'au
2
depuis la rive vers les aires de stockage49•
prob.il-lemcnt !1our un cheminement vers fleuve Sur les talatat de Karnak ont été retrouvées des
le nord:
Or, sur repre...,entation qui en est donnée
L1
marques peintes en noir, qui servaient probable-
tombe du norn.irque, la statue, tirée par
dans la ment à gérer le transport des lots de pierres50. Des
quatre files marques de même structure ont été lues sur des
d'homme", l1 .ipparcrnmenr bénéficié de
ruquc de rr.icnon sur voie lubrifiée.
Ia tech-
blocs du temple funéraire de Ay et Horemheb
Pourtant, l'ana- (XVIIIe dyn.) à Medinet Habou (Thèbes, rive
lv...,e ,m:h0olo?ique du chemin
parcouru,
aujourd'hui en de très nombreux
\·1...,1hle
encore ouest)?'. Quant aux talatat d'Amarna, elles
montre ...,,m-. conte-re qu'elle n'a jarnai été
endroits, portaient diverses marques incisées dont la fonc-
verte de l1111tm. Pour lever cette contradiction,
recou.
tion précise reste encore à établir.
on Parmi les nombreuses annotations visibles sur
PL'Ut .iv.mc cr une proposition: la scène illu
tréene les blocs de l'Ancien Empire, certaines semblent
rcpré-cnter.ur que la toute dernière partie du
avoir été liées à la gestion des divers stocks de
t r.ui-porr , Lelle qui ,1 pri-, place dans la Vallée.
pierre (dates) et aux groupes respectifs qui les
202
manipulaient (nom d'un contremaître ou signe
MARQUE
Fig. 202. Marques identifiant ses équipes). En effet, les équipes de
visibles sur deux blocs
non ravalés du temple En plu-ieur-, cndroir-, du Gebel ilsileh, on 205a
r note
d'Isis à Dendara
la pré-cnce de m.u quc- .malogue à celle que l'on Fig. 205a. Rest1tut1on de l'aspect du chant,er de
construcuon de la
(époque romaine) en cours _de
pyramide de Sésostris I' a usht Le travail sur l'ass1_se
peut nh-.en·er -ur drver-, monuments d'Égypte. zones carrees, alimentées
Fig. 203. montage peut être organisé selon quatre
Juxtaposition de
Ccpcnd.int. .ilor-, qu 'un bloc utilisé dans une par res quatre rampes
t
marques dites« de car- m.içonncne ne comporte le plu souvent qu'une usht. ou s'èlevent es restes de la pyramide de
b. Le site de
d riers d'époque rornai- Sésostris 1•· (XW dvn.], a conservé les trace'> des
voies provenant des
»
-cule marque (hL:. 202 et 2L4), divers type ont été
ne dans les carrières de
quatre points cardinaux pour amener les matériaux
sur le chantier. Les
p jux t.tp, hl'-. 4- -ur le- p.iroi-, de- carrières. Ils con ti· rampes
grès du Gebel Silsileh.
aires de stockage et de taille sont également reperees Trois
n ruent une '-t me lie " r.iblc.iu » qui correspond peut· prolongeant les routes de transport sont attestees, abordant
le monu-
Fig. 204. Exemples de
probablement
marques dites« de car- être .iu c.ir.il. lL:Ue de-. marque- usuelle néces aire ment par ses faces nord, ouest et <,ud li en exrstait tres
une quatrième [R4) sur le côte oriental Elie a dû être detru te pour
rier » du Nouvel
.iu c onrrôle lie Li production Je différente équipes construct on du tempt' haut Le travail sur
Empire, gravées sur des iberer l'emplacement de
ct Je L1 lrvr.u-on Je-. pierre- (fig. 203). Elle ont être organ '.:>e selon quatre zones :::.:::::.-::
blocs de la cou vertu re 'assise en cours de montage peut

triangulaires, correspondant aux quatre taces de a pvrarn de,


ahrnen- :!
de l'escalier du môle ll'0poquL' t.irdive (romaine). Aux période plus ,,
tet''> par t''.:> quatre rampes ::
nord du pylône du
.mc icnnc-, le-. m.rrquc- <ont rares en carrière mai ::
Ramesseum (XIXe dyn.) ,,
frcqucntc- -ur Je-. hltlc-. non retaillés elle sont ;
; ?

203 J',11lleur-. plu-, -ouvcnt pcmtc- que gravée- et une <I I

Ri. ______ J
gr.mde p.u uc c-t liée .iu transport plutôt qu'à l'ex·
tr.icnon. - ----
---t----'
Ln cttct. une comptabilité précise de pierres

ét.ut ér.iblr«. Au l\1oyen Empire au moins, chaque

marque corrc-pond.ur une équipe ou à un contrô-


:1

leur particulier et servait à identifier le lots de


hloc-. qu'elle ou il ltvruir ". La documentation la
ii
"
mieux con-crvéc ,1 montré que les marques "
,,
d'équipe étaient rattachées à des toponymes
- villc-, ou domaines d'origine des transporteur· \i - --::.-_-_-_-_-.: :'?
Or, chaque marque c-r as..,ociée à un seul toponyme ?L_-_-:.::=::

alors qu'un même toponyme peut, quant à lui, être


lié à plusieurs marques différentes. De plus, les
inscriptions les plus Jé\'eloppées semblent évoqu:r
un état particulier Ju transport, ce qui n'a d'intéret
49. /Jem, o/>. ru., p. 19.

à être noté que si chaque étape est confiée à une 50. J. Inscriptions luérariqucs
L, Wl:/, «

En sur les talârât provenant de, temples


équipe différente. Il en découle que chaque relais J'Akhénaton à Karnak » dan,
du
, '
pris par une nouvelle cquipe con d uisait a apposer
·

46. I. M. E. SHA\X', dam Amarna


. ·

AOO m
du Kamak VIll (1982-85), p. 245-270.
Re/ions IV, p. 191. successifs, ce qui signifie qu'à un moment FF7II

de de l'his- une nouvelle marque. Il en ressort que, les 51. U. Hl)Lsrnrn, Medine! Hulm Il,
4 7. J.-CI. GüL\'J:--:, J.-CI. Govox, toire des carrières, la piste a été élargie. , ·

Th travailleurs n'étaient donc jamais rres e'I oignes


.
de 0/P XLI,
Bâtisseurs de Karnak, fig. p. 97.
Des cairns p. 99.
©: marquaient, de loin en loin, la présence confiant ·
205b
de la piste. leur domicile et qu s se
« » ,.1
. .

re l avaien t1, se
48. Voir AR..'sOLll, Contrnl Notes
: F.
and A date plus ancienne, le transport trans-
Team Marks, ch. 2, p. 22-29. du colosse de la charge à convoyer comme d es cour eurs se
Djehoutihotep est en apparente contradiction la
mettent un témoin. Certains vrvaien t près de
. ·

avec
.
m Ta coostmctioo pbaraoniqne
-----
construction se relayaient selon une organisation pose des assises progressait ' semble+il
d epuis
·

,
_

qui empruntait à la navigation sa répartition entre angle-, du massif vers le centre de I es

chaque face55
un équipage « bâbord » et un équipage « tribord » Apparemment, ces deux informations ne ·

, sont pas
et, à la classe sacerdotale, son calendrier des tours
. .

CtH'.trt1d1cro1res les matenaux arrivent par Ia face


:
.

Malheureusement, l'état lacunaire de


de service52• et I on commence par les angles, laissant
le chemin
ces marques ne permet pas, pour l'heure, de préci- libre pour l\Kheminement de blocs.
_ Cepend ant,
ser avec certitude les détails de cette organisa- comment tonctionnaienr le équipe aux
. .

angles?
tion53. Doit-on croire qu'elles traitaient chacune la
moitié
Cependant, même si cela mérite encore, à d'un .mgle Le taisaient-elles dan le même
?

,
tem P s
l'heure actuelle, d'être vérifié, il est envisageable ou l"'llen I, une apre-, I' autre Ou bien ?
encore,
qu'une partie de ces marques datées de l'Ancien chacune tr.ur.ur-clle un angle entier en mœ. «

Empire ait eu trait, elle aussi, au transport des dunr » -ur le domaine de l'autre ?

blocs. Certaines pourraient se référer au transport l\111.., tous Je.., cas de figure, il e t plau ible
fluvial tandis que d'autres refléteraient la destina- qu'une rép.irnnon cohérente de- lot de pierre
tion des blocs sur leur parcours terrestre. En effet, de-nné. .iu ch.inner ait eu lieu à une étape ou une
il semble54 que, pour l'élévation de premières a-sr- -
autre de leur ,1cl-1eminement, d'où l'intérêt de
ses des pyramides, au moment où l'ouvrage dernan- "1?ne" de rec. mn.us-ance comme le marque. De
dait le plus grand nombre de blocs, quatre rampes plu", le -urélèvemenr des rampe- par le limoneur
alimentaient le chantier une sur chaque face de L1
: dcv.ur pouv. Hr être concomitant. Enfin, le volume 207 b

pyramide, mais pas nécessairement en "on centre lie hillL" :1 mettre en l cuvre déc roi ait rapidement,
r grande intensité d'activité durant l'hiver d'Égypte,
exact (fig. 205a et h). Chaque quart de l',h._,1..,e en lk "l me qu 'rl n'ér.ur p<1? néce saire de maintenir
cours aurait été alimenté par sa propre rampe et "e" r rc- lonutcrnp-, l'activité de quatre rampe. li moment des hautes eaux. Ceci n'est pas nécessaire-
propres équipes. Ces quarts - triangle" ou c.trré- "em bk evident que leur suppression progre sive au ment une règle pour les carrières lointaines du
t selon le mode de découpage de la -urt.u.c pront ll\me <cule d'entre elles devait modifier le désert, le Ouadi Hammamat, par exemple, ayant
d auraient pu être désignés par les point" cardm.iux m.irqu.iuc lie lor-, de pierre. En tout état de cause, connu, au Nouvel Empire et à l'époque perse, des
p (fig. 205a et b). L1 u impréhcn-,« )11 lie la répartition de force de
expéditions en pleine période de canicule (mai à
n Reste à évaluer si cette hypothèse "\1ccommode tLn·,111 -ur le c h.mner de construction de pyrarri- 207 a juillet) alors que, auparavant, on l'a vu, les grosses
avec le fait que, selon les observarion-, actuelle", l.i lk" et ',( )11 rcdéplorcmcnr au cour- de l'avancée de expéditions se plaçaient en grande majorité dur?nt
le temps de l'inondation et au début du pnn-
Fig. 207. Zone de production du grès
au Gebel Silsileh. temps 57. En outre, il est possible que l'on ait cons-
a. Rest tutror ck JSf l'l t Jl r er J il'> l'ouvrage pourrait, à terme, aider à expliquer l'uti- titué, à proximité des points de charge?1ent, ??s
carneres depuis e sud ,
en haut (au r'c r•i
lité des marques de l'Ancien Empire. stocks de matériaux extraits durant la saison d hi-
;

rive om r-ta pet port du


ver et, le plus souvent, correspondant à des matiè-
t· e t

Nouve: E111p1re
res « de luxe » (calcite, diorite, pierre de Bekhen par
52. A. M. Rom, E/f.'·/man Ph:·les 111 chc
b. Lepetit port aurourd'hui comble et
envahi de veqetat on qui serva t pour
Tran sport fluvial exemple), les blocs bruts ou dégrossis car il_ ne
-
Old K111gdom. The Emlwwn of a S:,,scem of embarquer les blocs de gres a t'abn du cou faut pas écarter les ateliers itinérants - pouvaient
socio! Orgarn,anon, Swdies 111 Anoenr rant créé par le retrecssement du Ni' a ra
attendre leur mise en œuvre définitive et leur
Onenral C1t•il1?acwn n° 48, OIC, 1991; hauteur du Gebel
BATEAUX, PORTS
transport en un lieu à sec l'été mais que l'arrivée du
P. POSP,ER-KRIEGER, Les atcluves du cem/Jle ET EMBARQUEMENT DES CHARGES
funéraire de ,'\éfenrlwré-Kalwi (Les papyrns temps de la crue allait permettre de relier au fleuve,
environ à partir de la fin du mois d'août.
d'Abousir). Traduccion er c<nnmemaire,
vol. II, BJ'E LXV 2, 1976, p. 565-574. Le bateau était le moyen de transport essentiel .

Non seulement les voies du désert sont lointai-


.

53. En plus Jes références données aux dans l'Égypte antique à tel point qu'il symbolisait être
nes et malaisées, les terrains limoneux doivent
notes 4 7 et suivantes, on consultera, sur toute idée de déplacement. Sur les bas-reliefs ou les culture et ne sont pas fav??
la question Jes marques (carriers, réservés en priorité à la
papyrus, Rê ou Amon traversent !'Océan _céleste mais
transporteurs ou autres corps Je
rabies à la construction de chaussées stables,
métiers) G. HA!:?Y. « Die Steinbruch- sur un e barque56 , de même , les dieux sortaient de
.

plus lo?rdes
encore l'eau permettait de déplacer les
:

und Baumarken » Jans H. RlCKE, Das


leur temple sur une barque sacrée portée ;ur les de
charges beaucoup plus facilement q?e pa: v?1e
épaules des prêtres. De tous les 1:1oy;n? ?e ?eplace?
S0nnenheil1gr11m des Kiirngs Userlwf Il : die
Funde, BABA 8 (1969), p. 23-48; pierraille, devrait-on ecnre.
terre, de sable et de
M. VER.'sER, Abus1r Il ment connus dans l'Antiquite, I urilisation des de leur
Les Égyptiens ont utilisé, au cours
: Baugraffici der
Ptahsche/Jses-Mascaba, Ausgrabungen Jes
voies d'eau demeure la plus simple. C Egypte une grande variété de types de
T sc hechoslowakischen Àgypcologischen longue histoire,
montre par là que sa nature physique même
Institurs, Prague, 1992 ; C. ]. EYRE, bateaux58 allant de la simple barque de papyrus aux
« Work and 56. K. A. Ki Il li'-:, « Rarkc " cbm donnait au fleuve, surtout durant sa période de
immenses barges destinées au transport des _c?lon-
the Organisation of Work in I

En
the OIJ Kingdom » Jans Libor in AnC1enc LA 14 (1973), col, 619-625. crue, le rôle essentiel dans le transfert des ho?:mes 59
De ces bateaux destinés au
Near Ease, AOS 68, 1987, p. 5-47. facilitent nes et d es o b eélisques
et des marchan di1ses. L es h au tes eaux
·

Ju 57. Cf 177-178. .
51(/)f[!, p.
, .
transport des charges lourdes, il nous reste divers
54. Voir infra, un appréciable
Ju 205-21 O.
l'accès à tous les points élevés avec
p.

Je
58. B. L\\:U-, IR, l?t. ?/11/):i of ch<! Plwnwh.1,
témoignages desquels il ressort que les blocs
55. À 1974; M\Rll\:-P\Rllr), «Schiff"
pyramide <le Kheops, au milieu
la E.
gain de temps et d'énergie
Th <le chaque face, on repère,
à jour frisant, - - dan-, LA V 4 (1983), col. 601-610.
plus souvent courants devaient voyager sur des barges son:me
F,g. 206 La localisation des carrières, le exception-
·

H ypot h ese
©; la zone Je raccor<lement entre
les
·
concernant la manière dont les blocs
peuvent être chargés ou décharqés par l'amère des bateaux, non pas sur d es t ra îneaux
mais à
toute polyvalentes, alors que les pièces
I' ai d e de
·
roues. L eur etambot debordant
· 59. G. Gum",« (Lasr-Ischift» dans permet de les desservir en toute
sou le fl euve
proches du fleuve,
I
maçonneries assemblées depuis chaque permettrait d'atteindre la hauteur de la rive escarpée les zone
Ce procédé n'est envisageable que dans
.
LA V 4 (1983), col. 610-613 ct slt/n-u,
angle. possède une rive alluviale et un
faible couran t
voie d'eau avec, probablement, une plus
n. 24 et 111frn, n. n. saison par
ITT La coostmctioo pbaraooiqJ1e
189

? assez bien à celles des blocs mis en œuvre au


temple de Millions d' Années de Ramsès II ; elles
s??t parfois légèrement plus grandes, ce qui
n etonne pas, la différence pouvant correspondre à
D D D D
la matière ôtée à l'occasion du dressage des faces de
joints et des lits d'attente et de pose.

rn I I I
DJ D'après cette documentation, toutes les flot-
tilles de livraison en provenance des carrières de

[D DJ grès étaient fortes d'une dizaine d'embarcations.

PENDJODJ ÎAOUY
D KHAY
rn
PA IABOU
EB
MAH ou
I.: utilisation de petits bateaux devait faciliter les

opérations de chargement et déchargement et


offrir une plus grande souplesse de manœuvre sur
les canaux qui reliaient le Nil aux temples en chan-
tier. La flotte du Ramesseum était composée de
bateaux nettement plus longs que larges. Les blocs
devaient y être alignés dans le sens de la longueur
et le plus souvent deux à deux. On ne les superpo-

D D D 0 sait pas afin de ne pas mettre en péril la stabilité du

D [I]
navire (fig. 208). D'après K. A. Kitchen, ces
bateaux auraient mesuré environ quatre coudées
r
DJ EB EB
de large (près de 2 m) pour sept à dix coudées de
long (5 m au maximum). Le rapport entre la

[IJ OJ EB DJ longueur et la largeur est de 2 à 2,5 sur l. Si l'on


t
d
Fig. 208. D'après les comptes de l'ostra-
con Ramesseum n" 136, on peut proposer E3 D DJ Fig. 209. De taille modeste, les chalands
convoyant le grès du Gebel Srls.leh au
ajoute les espaces nécessaires pour circuler autour
de la charge et pour asseoir l'équipage à la poupe et
une disposition des blocs installés sur les
dix bateaux d'une des flottilles de transport
nom perdu NAKHTMIN KHONS ÎHOUTMOSE NAKHTAMON Nouvel Empire accueillaient des charges
inscrits sur un groupe d'ostraca provenant des à la proue, on doit atteindre une proportion de 3
p
qui assurait la navette entre les carrières de
moyennes d'environ 15 tonnes et leur lar-
déblais de ce temple lors de son dégagement au sur 1. Par comparaison, K. A. Kitchen estime les
n geur utile s'étabhssart probablement au
grès du Gebel Silsileh et le temple funéraire
tiers de leur longueur début du siècle63. Ces documents évoquent dimensions des plus grands bateaux d'approvision-
nement du Ramesseum à 20 x 7 m. Pour les
de Ramsès li (XIXe dvn.].
plusieurs livraisons successives. Chaque texte,
introduit par la formule « compte des pierres char-
:
transports de pierre, on devait préférer des flottes
bateaux moins chargées faisant davantage d'allers-retours.
gées à la carrière », comprend une liste de
Si l'un des bateaux chavirait, moins de
pierres
nelles, com_me les obélisques, étaient transportée" À l'extrémité Je.., rampes, les blocs courants identifiés par le nom de leur capitaine. Le contenu
de chaque navire est détaillé en donnant le format
étaient perdues. Ils devaient naviguer tout au plus
sur des navires spécialement fabriqués pour elle-; étaient embarqué" <ur des bateaux de transport. une semaine (de dix jours) pour aller des carrières
Les bateaux de transport de proportions modes- Du côté oriental Je.., carrières du Gebel Silsileh, il des blocs de grès et le nombre d'éléments de
jusqu'à Thèbes et il est probable qu'on s'en servait
tes sont connus et sont du type « à étambot débor- existait un petit port aujourd'hui comblé (fig. 207a chaque format. I.: ostracon 136, le plus complet, carrières
au retour pour ravitailler les ouvriers des
dant» c'est-à-dire qu'ils sont mums a, I' arrière
- ·

et h, pl. XII). Ailleurs malheureusement, même indique que soixante-quatre blocs furent livrés par transports65. La figure 209
effectuer d'autres
une flottille de dix bateaux. Par exemple, celui qui
, ou
dune sorte de plate-forme inclinée, plus ou moins dam les <ire- OLJ l'activité a dû être intense, comme leur charge-
donne une idée de leur allure avec
longue, destinée à embarquer et débarquer facile- à Assouan, aucune observation archéologique n'a
était commandé par Khay transportait trois blocs
un bloc ment.
dment animaux et marchandises. Elle est solidaire de 2,5 x 2 x 1,5 coudées (2,6 t chacun),
été rapportée -ur l'aménagement des zones d'em- blocs de À Abydos également, des ostraca ont été re-
es lo ngerons d u pont et d'une grande solidité de 3 x 2 x 1,5 coudées (3,1 t), deux
elle barquement, parfois parce que les installations trouvés qui consignent l'arrivée, par voie fluviale,
.

soit six blocs


permet d'accoter l'arrière à une berge, cell; Ju 2 x 2 x 1 ,5 coudées (2,08 t chacun), briques66. Ils sont datables
modernes ont fait disparaître l'aspect antique des m3 et une de blocs de pierre et de
fleuve ou d'un ca na pour trnrno biiliser les barques
. .
au total représentant un volume de 6,28 I" de Ramsès II. Il s'agit
1
lieux, parfois parce que le cours du Nil s'est modi- lorsque le texte du règne de Séthi ou
l ors du chargement ou du déchargement masse de 15 t. Tous ces comptes, blocs courants
60. G. GüYON, dans BIFAO LXIX (fig. 206) · fié, enfin parce que l'on n'a souvent guère eu la
permettent de se faire une idée du (0. Berlin P 11292) non plus de
En effet , à moi ns d' avoir vo ontarrernenr entamé
· .
est complet, constante d'une coudée et
(1971), p. 15; J.-Cl. GOYm, "Transports 1
le possibilité Je mener les investigations nécessaires.
par bateau, sur la base d'une possédant une hauteur
par voie d'eau et organisation étatique 1·
t?on pour créer une sorte de rampe depuis le tonnage transporté mais de blocs beaucoup plus
grès demie (78, 7 cm),
dans la Vallée du Nil à l'époque pharao.
mvea? du,fleu:e, la berge du Nil est assez verticale coudée évaluée à 52,5 cm et d'une densité du puisqu'on en compte quatorze sur six
nique » dans L'.homme et l'eau en CHARGEMENTS ET TONNAGES qui transpor- grands
et surelevee . L étamb o t permettait d one , de 2,4. Il ressort que les embarcations de définir
bateaux. La lexicographie ne permet pas
.
?éditerranée et au Proche-Orient. III accostage du
taient le grès du Gebel Silsileh à destination
:
1
, pourrait
e@ clans les techniques, d'eux
.
TMO p ar l' arne_re, le bateau restant en travers du leur nature avec certitude mais l'un
I
0986),
Dans la majorité Jes cas, les blocs courants
l l
p. 51-64 (en particulier p. 57-58 et 63· W. SrIEc;?LRERC,, Hicrntic Ostrakd ,md
chargées de six à sept blocs de
courant · ,
p ouvait ega ement, selon les besoins
Ramesseum étaient briques étaient également
être une architrave. Des
·

Je taille moyenne, standardisée dès


le
fig. 3). ' 11 1
étaient Papyri found by J E Quihell in the
ont été
A
etre engagé d ans un b assm creusé perpendiculaire-
,
formats divers (treize formats différents nécessairement
convoyées; elles n'étaient donc pas
.

devaient Ramessewn 895-96, I3SAE 2 b, 1898


I
Nouvel Empire. De ce fait, les bateaux
;

61. " Les ports des pyramides et le grand demi de


En canal de Memphis " dans RdE 23 (1971) ment a, l' axe de 1 a b erge et I e maintenant hors du
K. A. KITCHEN, dans CR/PEL 13 ( 1991 ),
répertoriés), mais toujours d'une coudée et produites sur place. Si l'on tente de resti-
avoir des caractéristiques identiques à celles
de
p. 85-93. d'approximative- toujours
du p. l37-l53,pl.9 (enparticulierp.147-' courant 60 . Selon Geor ges G oyon, t faut aussi resti- ·

lourdes char- haut, représentant des charges tuer l'apparence de ces chargements,
on peut pren-
tous les bateaux qui transportaient de
ment 11 à 19 t, les poids les plus fréquents
du 148).
1
64. K. A. KITCHEN, dans CR/PEL 3 se
tuer un déep acement d es matenaux ,
I
tonnes (moyenne
selon
dre pour base un fret de quinze
·

de construc- ges et, de même, être chargés et déchargés (1991), p. 86, n. 9.


1
de
En comparaison, la
Th
62 .. Pour un exemple de chargement
du
.

tion sur des bateaux halés à la cordelle rangeant autour de 15 tonnes. dans les ostraca du Ramesseum)
pour deux blocs,
voir J. VA'-JDIER, Manuel cl'archéo- le ong d e 1 des procédés similaires62. 65· K. A. KITCHEN, dans CR/PEL 13
transport de grain à la
charge des bateaux de
:
gram'.
©: canau x,_ comme celui de Memphis. livrai- (1991), p. 89. soit 7 ,5 t environ chaque.
lo[;lC egy/menne, t. V: bas-reliefs et peintu-
.
En effet ' a 1 Une idée particulièrement précise de la XXe dynastie pouvait atteindre 42 tonnes64. Les
res, scenes de la vie
quotidienne, Picard, na?tgatt?n sur des canaux de grande taille est son des blocs de grès destinés à la construction
du 66· O. Berlin P 11 292 ; O. Osireïon ·

correspondent
proportions indiquées sur les ostraca
1 '
1969, p. 1012 sq., pl. XLVI, fig. 362.
moms tnbutaire du débit du fleuve6I. hiératiques O. Caire CG 25 241.
Ramesseum est donnée par les textes
TIT I a caostmctiao pbaraaoique
------ 191

naire, l'image est assez bien conservée pour mont-


rer les deux aiguilles placées en long sur le pont,
orientées dans des directions opposées et bardées
sur des traîneaux. La coque semble avoir été
renforcée par trois rangées de puissantes traverses
G3
de bois. Des pilotes manœuvrent les gouvernails
------<"l?????....;..--Jt-H_[
I

,>--'
placés à l'arrière. Des cordes de traction sont fixées
G1 Gz
à l'avant, chacune reliée à un ensemble de bateaux
I

remorqueurs comprenant voiles et rames, dont la


fonction devait être de tirer et guider la barge. Elle
est entourée par un navire de parade et ses embar-
cations d'accompagnement. Cette flottille d'appa-
rat accueillait les obélisques à Thèbes. Des cérémo-
nies saluaient l'arrivée de l'offrande prestigieuse
que constituaient ces monolithes destinés à être
érigés à l'Orient de Karnak, non pas dans l'ouadjyt
de Thoutmosis I'", derrière le IVe pylône, mais au
chevet du grand temple d'Amon, de part et d'autre
du sanctuaire adossé ". Chaque monolithe mesu-
rant près de 30 m de haut, le navire qui les supper-
r
Fig. 210. Destinée au temple d'accueil --- -------:?
. .
tait73 devait donc, pour sa part, mesurer environ
80 m de longueur. Signalons que ces monuments
sont parmi les plus imposants d'Égypte ; ils ne sont
d'Ounas (Ve dyn) à Saqqara, cette paire de

t
d
corniches, chacune arrimée à un traîneau
été transportée en convoi avec les
ses paires de
farneu-
colonnes palmiformes.
a
L_a pierre concernée par la livraison décrite (mer
roud1et) ,n.e désigne jamais, en théorie, du granite.
Au contraire de l'acheminement de blo cs courants
par voie d'eau, qui n'a jamais été illustré, ce genre ?----· surpassés que par l'obélisque unique de
Thoutmosis III (aujourd'hui sur la place du Latran
(cf fig 195) ?e- matenau a pourtant été employé pour ériger les de COIWOi a été jugé digne de figurer dans le réper- à Rome) qui s'élève à environ 32 m, et par
le mono-
r ?iliers et architraves de l'Osireïon, le gros des murs to1,re ic,onographique égyptien. Résultat de parfois lithe inachevé d'Assouan qui aurait atteint 42 m si
n étant en grès rougeâtre. Ce document pourrait pres d une année de travail d'extraction'", le n'avait signé l'échec de son
sa démesure même
donc rapporter soit la livraison des fournitures transport de cc- pièces exceptionnelles était extraction74. Les autres obélisques atteignent, pour
du temple principal, bâti en calcaire, soit celle de? nccornpagné de divers rituels parmi lesquels on sans doute
la plupart, 20 à 25 m de hauteur. C'est
blocs de grès rouge constituant les murs du cénota- peut citer de-. offrandes et des fumigations d'en- des monolithes de la reine
la taille exceptionnelle
phe d e S'et h Ier E n ce cas, il faudrait retenir
· ·

cens. représenter leur arrivée à bon port


qui a conduit à
1 ·

une densité de 2 ' 4 po ur ces bl ocs et envisager pour .

De" bateaux de transport sont figurés sur trois portiques du temple de Deir el-Bahari.
sur l'un des
eux des dimensions de 3,5 x 0,94 x 0,94 m blocs de calcaire provenant des parois de la chaus- Une dernière source permet de se faire une idée
(par e?emple). En revanche, s'il y avait là un cas au transport
sée montante du complexe de pyramide du roi des dimensions des barges nécessaires
exceptionnel d'ernpl ?1 d u terme mer rowljet pour· .

Ounas à S,144,ua (V" dyn.I'". Le premier bloc, non de pièces exceptionnelles par leur longueur : la
Pour
.

dé signer du granite, il faudrait retenir une densité


.

jointif avec le-. deux autres, montre un navire architecte nommé Ineni75.
biographie d'un
acheminer vers Karnak la paire d'obélisques
de 2,9 et attribuer à c es bl ocs d es diirncnsions de de
chargé d'une paire de colonnes palmiforrnes et l'ex- des monolithes. Le centre
Fig. 211 a et b. Schémas d'équilibrage des centres de gravité dans le
transport fluvial un seul)
3 x 0 9 1 x 0,91 m, ce qui est plausible.
trémité d'une autre embarcation (fig. 195). Les Thoutmosis I", il fit construire un (et
r''Ostracon Osireïon no ' nuant
centre de gravité de
de gravité de chaque aiguille se situe environ au tiers de sa
hauteur. Dans les deux cas présentés, le
Or, l'un
chaland de 120 x 40 coudées ( 63 x 21 m).
.
G3 Cependant,
'1 a' l Ll l, re l ate
1 deux autre-, blocs, jointifs, représentent deux autres superpose correctement sur celui de la barge elle-même en
l'ensemble formé par les deux obélisques se
,
d eux operations différentes la traction d epu1s, l
.

: e
.

navires chargés l'un d'une deuxième paire de quand les obélisques sont installés sur le même axe (a). dans la longueur de la barge, leurs centres de gravité
G1 et G2 se

des obélisques de Thoutmosis


I" à Karnak est
, position-
.
"
.

situent sur cet axe qui constitue alors un excellent candidat à la rotation
(chavirement). tandis que lorsqu'ils sont
pèse 130 t76. Cet
q?a1 jusqu a une zone de stockage, de trente-quatre colonnes, l'autre de deux corniches à gorge situe de part et d'autre de l'axe de
la barge de intact ; il a 20 m de longueur et
nés perpendiculairement à l'axe de la barge (bl. chaque centre de gravité se
étaient trois
pierres comptant des b ases d e co l onnes et des indice montre que les bateaux utilisés
axe.
une surface et non plus sur un
(fig. 210). On peut donc restituer la descente, sorte que les poids se répartissent sur
d a.ll d e pavement ainsi que le déchargement de qu'une des pièces convoyées par
esb depuis Éléphantine, de plusieurs paires de colonnes fois plus longs
question présente
« six ateaux et demi » d
ont on a extrait vingt-sept de granite et de diverses corniches appartenant, paire 77. De plus, le chaland en
.

sorte qu'il a pour


pierres. Douze blocs ont été descend us d e « d eux
sans nul doute, au huit supports du premier 71. E. NAVILLE, The Temple of Dm el-
la représentation une proportion de un par trois, de
67. Voir supra, bbateaux
.
Balwri, vol. VI, Londres, 1908, pl. CUII- au moins 20 mètres de longueur si pièces transportées.
p. 164-166.
e?
demi » et quinze autres blocs de quatre portique du temple de la Vallée de ce pharaon et à à la réalité. On largeur la longueur des
68. S. HASSAN, «Excavations at Saqqara at_eaux. à, les chargements représentent entre
CUV et CLJX.
du transport des colonnes est fidèle Si les autres bateaux
évoqués suivaient les
la façade de ce même monument. Toutes les pièces traîneaux fixés sous les
notera enfin que les au transport
mêmes proportions, ceux qui ont servi
1937-38 dans ASAE XXXVIII (1938) 7Z. p BARCLET, Karnak, p. 221 ct n. 2.
»
trois et quatre blocs par bateau.
p.519-520;S.HASSAN , " Th_e C auseway
,

sont embarquées deux par deux et les barges vova- construction destinés au temple
mesurer 19,2 m par
73· C. D. JARRET-BELL, The Obelisk éléments de devaient
l'avant et des colonnes d'Ounas
«

gent en convoi. Selon les blocs, les colonnes instal-


.

o f Wrns at Saqqara ,, dans ZÀS LXXX


Barge of Hatshepsut dans Anc1c111 Egy/!l
,,
d'Ounas sont munis de patins courbes à servi aux obélisques
6,40 m et ceux qui ont
.
(1955), p. 136-139; G. GüYON, « Les LE CAS lées dans le prolongement l'une de l'autre sont 1934, p. 107-114.
tout état de
En
navires de transport de la chaussée
DES CONVOIS FLUVIAUX à l'arrière. d'Hatshepsout 90 m par 30 m. En
monumentale d'Ounas ,, dans EXCEPTIONNELS dessinées tête-bêche, leurs chapiteaux occupant 74. La roche-mère n'offrait pas un tel
figuration la plus détaillée d'une
barge de
barges reste à peu près la
du
écartement entre deux de ses fissures. La cause, la proportion des
BIFAO LXIX (1971), p. l 1-41.
l'un la proue, l'autre la poupe du navire (fig. 195) d'accompagnement est
du transport et de sa flottille blocs standards ou les
Les convois fluvia ux exceptionnels même, que l'on considère les
.
est
de 69. G. GüYON, dans BIFAO LXIX sont organi- ou bien selon la même orientation69. Le mât 75· K. SETHE, Urkundcn der 18. ?nastie
bas-reliefs de Deir el-Bahari71. Là,
les vastes barques de
Ill (tête bêche) et pl. IV i faut transporter d epuis
sés dès qu '·1 .

courant IV/I, Leipzig, 1905, p. 56 (11-17).· fournie par les pièces hors normes. De même,
de la reine
Th 09.11), et,
' es carrières 1
rabattu, signifiant que le navire suit le
Millions d'Années pour un
pL
temple de construites
©: (meme orientation). méridionales de granite ou de quartzite, dans le charge qui pouvaient être
.

des 76. P BARGUET, Kamak, p. 87, n. 2.


des pièces par conséquent, descend le fleuve. La longueur transport
Hatshepsout (XVIIIe dyn.), est illustré le des ponts renforcés ; elles
70. de dim transport précis avaient
.
G. GüYON, dans BIFAO LXIX tailloir
colossales et exceptionnelles comme colonnes palrniforrnes étant de 6,40 rn,
77• K. A. KITCHEN, dans CRIPEL 13
Quoique lacu-
0971), p. 14, n. 3.
des ob:?:ions
ques, es colonnes monolithiques, etc. mesurait (1991), p. 88, 16. d'une paire d'obélisques (fig. 196).
inclus/", on peut supposer que ce navire
m I a canstmctian pbaraanicp1e

l
diffi-
Fig. 212. Évocation de quelques
cultés liées aux diverses hypothèses 1
d'installation et d'embarquement
d'une paire d'obélisques sur un navire.
Dans tous les cas, le bateau est en cale

-
sèche, calé par du sable. Le bassin est
parallèle ou perpendiculaire au fleuve.

a. Les deux obélisques sont installés dans


la longueur du bateau, dans le prolonge- 0
ment l'un de l'autre, pyramidions orientés
vers la poupe et la proue. Se pose la ques-
tion d'un embarquement latéral, peu plau-
sible, du manque d'horizontalité du pont et
de sa résistance.

b. Les deux aiguilles sont installées tête- b Fig. 213. Restitution de l'embarque-
bêche et perpendiculairement à l'axe du ment d'un monolithe à l'aide d'une
bateau, de façon à équilibrer les centres de paire de barges, suivant la description
gravité. Ils sont embarqués perpendiculai- de Pline. li est nécessaire
d'envisager
rement C'est l'hypothèse la plus plausible. l'existence d'une plate-forme solidarisant
les deux barges pour en faire
comme les
J ... -
c. Les deux monolithes sont placés dans
la longueur de la barge mais côte à côte. deux flotteurs d'un catamaran

li ne faut pas les centrer sur le pont mais a. Un obélisque arrimé à un traîneau a été
les décaler de façon à ce que les centres amené sur un pont de bois. Un canal a été
de gravités des monuments solaires se creusé sous ce pont Après avoir été par-
superposent à celui du bateau. tiellement mis en eau, deux barges lestées
L'embarquement latéral en évitant la poupe ont été conduites sous la charge
est problématique. totalement rempli et les
b. Le canal a été

barges, vidées parallèlement de leur lest,


se sont progressivement chargées du poids

de l'obélisque. li ne restait plus désormais

qu'a piloter l'ensemble dans le courant du


étaient non quillées, à fond plat et basses sur l'eau ; sur l'étambot, relève Je la haute voltige dès lors fleuve et à le guider à bon port

reposa.nt sur des poutres transversales (les barrots)' que le navire est à flot ; passer par le côté n'offre pas
de solides planchers étaient adaptés aux barrots, représentations
davantage Je faisabilité et, Jans les deux cas, on en bateau, qui, lui, est attesté par les
f?rmant sur les navires d'Hatshepsout les rangées voit mal où faire manœuvrer les files d'hommes de nation où la même manœuvre aurait été suivie, antiques connues.
mal un
ordre inverse (fig. 213). Comme on imagine dessin égyptien,
atouts de tr.averses visibles sur les flancs émergés traction (fig. 212). Il va Je soi, en effet, qu'ils ne chargement de mono- Par ailleurs, divers éléments du
? e a coq?e (fig. 196). Celle-ci demeure cintrée à la canal creusé à neuf à chaque l'arrière des navires de
pouvaient ni se situer sur une autre embarcation canal présents à l'avant et à
proue ou a la poupe pour mieux favonser la flottai- · .

qui aurait dû lutter contre le courant, ni nager tout lithe exceptionnel, on peut proposer que ce transport d'Ounas, et analysés par Georges Goyon
ait été
son et la prise du courant. en tirant leurs filins !
ait été maintenu en état et qu'un système comme des bottes de tiges de roseaux, se laissent
pour le fermer et l'ensabler. Ainsi,
Face aux dime nsions impressionnantes des
·
mis en place lumière d'un témoignage
monolithes, qui comprendre à la
· .

De fait, un témoignage Je Pline78, permet de


.

b arges _construites spécialement pour convoyer les chaque monolithe, ou paire de d'Hérodote81. Selon lui, les bateaux qui descendent
proposer un tout autre moyen de procéder, qui été tiré
monolithes monumentaux , d eux questions se nécessitait ce type d'embarquement aurait par un radeau tirant le
répond à ces questions, un moyen que les conven- le courant sont guidés
.

comblement
sur l'emplacement du canal; son et par une ancre flottante stabili-
pos?n?: des bateaux d'une telle taille pouvaient-ils tions Ju dessin égyptien ont rendu de la manière ouverte pour navire à la proue
aurait été vidé, l' « écluse » aurait été sant son déplacement à la poupe. Les expériences
e? ?onts plats assez résistants pour accueillir
?::irx obehsques qu'on voit, en travestissant la réalité. Selon l'auteur aurait procédé ensuite
le remettre en eau et l'on par Georges Goyon au Laboratoire
dans le prolongement l'un d e l' au - classique, qui décrit le déplacement d'un seul obé- Peut-être un tel demandées
opérations déjà décrites. et effectuées à
tre ' sans rompre, sans chavirer, et sans que la lisque, Jeux harges sont nécessaires, couplées à la
aux
sur le site Central <l'Hydraulique de France
aménagement est-il encore à repérer partir d'une maquette ont montré que ce système
s??p esse d? .leur bois ne provoque de rupture des
1
manière d'un catamaran. Le monolithe est installé proposé
pieces granitiques .? C omment parvenait-on à char- d'Assouan. Un principe proche a été de navigation était
plausible82 à vrai dire, c'est
;
transversalement par rapport à l'axe des barges. récemment mais nous ne le suivons
pas les
:
permis à la maquette de
ger le poids considérable des obéli sques sur es
.
procédé qui a
Pour embarquer la pièce, on aurait creusé sous transportés immergés entre même le seul selon une ligne
obélisques seraient chaland de descendre le courant
1

barges ?. E n e çciet, si l es monolithes ont étée ree


.
, 80· A. WIRSCHIN(;, « Das Doppelschift -
plausible, il
li e- l'obélisque un canal perpendiculaire, amené deux procédé décrit est détails des figura-
ment installés tel s qu ,.1i s sont figurés sur les reliefs
.

en
die alràgvptische
Technologie zur deux bateaux80. Si le
droite. Ce dispositif explique les
' chalands fortement lestés sous le traîneau puis, Beforderung schwercr Steinlasten » dans
moderne » pour être aisément
admis-
d'Ounas et de nomb-
paraît trop tions de barges de la chaussée
«
l e P acement exact d u peu
1
pmid s au centre de gravité du retirant ce lest, les embarcations se seraient
à SAK 27 (1999), p. 389-408.
et semble mieux
pour l'époque pharaonique
b a t eau d evatt etre crucia 0 r, il paraît
A sible reux autres bateaux83.
.
·
.
aurait ainsi
plus aisé de peu chargées du poids 79. L obélisque 81. Hérodote, Il, 96. certaine flot-
adapté à des matériaux possédant une exceptionnels,
1.

78. Histoire naturelle L. 36, XIV, 3, centrer le p01id s, non pas par rapport a, a les Dans le cas des transports
trad. de Littré, Paris, 1883, p. 510.
argeur, 1 1 perdu progressivement ses points d'appui sur 82· G. GüYON, dans BIFAO LXIX
tabilité (comme des billes de bois).
Nous ne voyons
chalands avaient une largeur égale à
mais à la lo ngueur d es navires car cela .

auraient alors (1971), p. 29, fig. 9.


du portage sur le
puisque les
offre une berges du canal. Des bateaux pilotes pas en quoi il améliore celui le mode de charge-
79. H. CHEVRIER, dans RdE 22 mar g e d' erreur un peu plus grande (fig. celle des pièces transportées,
dégagé le convoi du canal et l'auraient amené
au 83· G. GüYON, dans f31FAO LXIX
(1970), 211) . E n ce
p. 15-39 (en particulier p. 29). .

qui concerne le chargement passer desi (1971), p. 32, fig. 10-12.


' par l'arrière, milieu du courant du fleuve et ainsi jusqu'à
TIT I a coostmctino pbaraooique

ment décrit par Pline ne peut être retenu dans ses cadère. Ceci n'est pas impossible mais demande
détails. En effet, il n'y a plus moyen de faire reposer que la manœuvre soit effectuée dans une zone
la base et le pyramidion d'un obélisque sur la berge. assez large pour en assurer la faisabilité et cette
De plus, lneni évoque la construction d'un unique opération suppose une prise de risque supplémen-
grand chaland pour une paire d'obélisques et non taire.
de deux petits pour une seule aiguille. Il reste

k
I
? '
cependant possible de restituer un chaland lesté
placé dans un canal ensablé (fig. 214). Les traî-
neaux sont alors chargés par simple traction et
Débarquement, déplacements à
terre sur site de construction
amenés en des points précis répartissant, symétri-
quement de part et d'autre du centre de gravité de Après ces déplacements successifs qui multi-
la barge, leurs propres centres de gravité. Le reste
pliaient les risques de cassure, épaufrures etc., les
de la description de Pline est ensuite parfaitement
blocs neufs extraits en carrière devaient encore
applicable et résout les problèmes de chargement et parcourir la dernière partie de leur trajet. Cela est
lest également vrai pour les blocs tirés de proches
de déchargement une fois le canal vidé et le
:

débarqué au fur et à mesure de la remise en eau du carrières présentant une qualité inférieure ou des
pouvait prendre place blocs arrachés à un édifice réformé situé à proxi-
canal (fig. 214e), le bateau sa
mité. Ce dernier parcours présentait le plus
dans le courant du Nil et amorcer sa remontée vers
souvent une longue côte à gravir, au contraire des
le nord. Par conformité avec les conventions
du

r
,_\ dessin pharaonique, les obélisques ont été figurés premiers mouvements, qui suivaient le plus
souvent une pente. Comment procédait-on ?

« de profil » sur le pont du navire alors


qu'il eut été
D'après plusieurs ostraca qui relatent le débar-
fidèle à la réalité de n'en illustrer que la section
quement des pierres mais aussi leur halage, il
t
d ?' "
carrée, mais cette dernière n'est pas représentative
du monolithe solaire que seul peut
profil, surmonté d'un pyramidion.
évoquer son semble que les blocs aient encore connu au
deux étapes de transport. Tout d'abord,
acheminés depuis le quai de débarquement jusqu'à
moins
ils étaient

r
n <-, Enfin, il faut relever, ce qui n'a jamais été
jusqu'à présent semble+il, l'hésitation
teur dans l'illustration des longs monolithes
du

être fidèle
fait
dessina-
tête-
au
des aires de stockage puis, des aires de
lieu même de mise en
bles sur les éléments
œuvre
de
: parmi
construction
stockage, au
les dates visi-
des pyrami-
bêche ou dans le même sens. Pour anciennes n'apparaissent pas nécessai-
son choix des, les plus
mode vraisemblable de chargement, Au
repré- rement dans les assises les plus basses.
d'illustration aurait dû systématiquement les l'inverse, acquérant
effet, la forme en tronc de contraire, on constate parfois
senter tête-bêche. En pouvaient
centre ainsi la certitude que certains blocs
pyramide des obélisques implique que leur sur le site avant d'être
au tiers de leur rester plus d'un an
de gravité se situe à peu près employés83bis. Cette observation est d'ailleurs
de la
hauteur. Si les aiguilles étaient orientées déconcertante : sous d'autres climats, les
pierres
gravité seraient
même façon, leurs centres de fraîchement extraites durcissent à l'air libre en
barge,
concentrés du même côté de l'axe de la surface une sorte de
centres quelques semaines, formant
en
déséquilibrant l'ensemble. Tête-bêche, les croûte appelée calcin. Nous ignorons ce qu'il en est
celui de la paire de
/ j
83bis. F Asxoui, Control ,\/()res and
de gravité s'équilibrent et
monolithes, prise comme un tout, se
superpose en Égypte de la formation
Pour ces dernières étapes
d'un tel calcin.
de transport, tant que
barge unique ou de la paire
Team Mmks, 11· 30; Cl. S!M,)?-RUllXYI, aisément à celui de la
la déclivité reste faible,
les pierres peuvent encore
!v1arenmu er owillages, vol. 2, p. 291-292. selon que l'on accorde son crédit au bardées sur
de barges, être déplacées comme précédemment,
Peut-être
84. Thèbes, XIX" dvn., seconde partie du témoignage d'Ineni ou à celui de Pline. des traîneaux, et tirées sur sol sec ; en revanche,
contradictoires
règne de Ramsès Il. P. Turin R, verso 2,4-
d'ailleurs ces récits ne sont-ils pas des trajets longs et surtout des pentes non néglige-
4,4. éd. A. H. GARL)l?U,, Lare Eg'I/J!wn
dispositifs similaires tels qu'ils voie
mais reflètent-ils des la traction sur
Miscellarnes, BAe VI!, 1937, p. 126-127; procédé ables ont conduit à utiliser
temps ? En effet, le
R. A. C..\Ml?Us, Lare f!,'"'1/mun se sont succédé dans le
lubrifiée.
Miscellanies, Hrou-n E!,'"'1/Jtolo[;ical Studies !,
de Pline permet d'utiliser des
bateaux plus petits, extrait du Papyrus
Providence, 1954, 11· 469-4 70. alors que les Un texte du Nouvel Empire,
réutilisables facilement par la suite,
B84, reflète assez bien comment un même lot
Fig. 214. Restitution de l'embarquement
?-- !Traduction J.-CI. Goyon].
immenses barges construites sur
mesure requièrent Turin enchaîner les trajets terrestres et
de pierres pouvait
. .
eau.
d'u ne paire d e monolithes sur u n navire unique a. I ' aide d ' un canal ensablé remis progressivement en
. . .

85. En charge à Thèbes vers l'an 36 de


impressionnantes et sont adressées par
a. L a b arge est amenée dans un canal .
ou Putot une sorte de bassin, perpendrcularre au Nil, que l'on ferme à l'aide
d'une barque Ramsès Il. des quantités de bois fluviaux. Cet extrait des
instructions
I
.

La seule réserve qui Thèbes, Houy-


presque « à usage unique ». bourgmestre de
.
b. La barge est lesté e jusqu a ,
.
bassin
ce que son pont arrive au ruv eau d u quai. c est-a-dire probablement Jusqu'à ce qu'elle touche le fond du
tête-bêche le gouverneur et
, .

86. Un des deux scribes d'administration


doit être émise à propos du chargement de la gestion du nome
thébain,
mesure
au fur et à
L'eau du bassin est évacuée par le trop-plein du nome de Thèbes à la même époque. Il
Nefer85, au scribe
reste de l'eau est évacué et remplacé
par du sable
possède une tombe à Thèbes-ouest deux aiguilles ont été extraites selon blocs en attente au sud du
c. Le
(TI est que, si les Hori86, concerne des
substrat géologique
.

347) et une statue à son nom


l
.
.

le temple de
. axe
• a son
d. obélisques sont amené s sur eurs traineaux
L es
et chargés sur le pont du bateau, perpendiculairement ·
la même orientation de leur de Karnak, devant
temple d'Amon-Rê
I

memecoe, (K 64 7) était enfouie dans la fosse de la


direction), l'un des
Ils ont ici été h ypot héetrquernent
·
.

figurés ven?nt d e d eux drrecnons opposées mais ils auraient pu arriver par le
.

stockage, ils devaient


.

(pyramidion dans la même Mout. Depuis cette zone de


. .
"cour de la cachette ,, à Karnak. Enfin
.

condition de faire pivoter l'un des deux


.

a gravite.
afin de s assurer qu ils soient embarqués tête bêche dans le but d'équilibrer les centres de
,

demi-tour dans la
son nom figure sur la statue de sa femme
deux convois doit effectuer un chargés sur une barge puis
être halés jusqu'au Nil,
barge.
celui lestant la
e. Le sable comblant le bassin est évacué ainsi que et de son beau-fils au musée du Louvre l'embat-
. . .

marche vers
f.
avant de reprendre sa
.
Le bassin est rem pl par ses canaux etre tiree
,
latéraux. La bar que de fermeture est délestée. Elle sera alors éloignée afin que la barge puisse
. .
.

du Nil
(A 68/N 69). plaine
dans le courant
au dehors du bassin et remorquée
JIT 1 a coostrnctian pbaraaoiqne
195

ment décrit par Pline ne peut être retenu dans ses cadère. Ceci n'est pas impossible mais demande
détails. En effet, il n'y a plus moyen de faire reposer que la manœuvre soit effectuée dans une zone
la base et le pyramidion d'un obélisque sur la berge. assez large pour en assurer la faisabilité et cette
De plus, Ineni évoque la construction d'un unique opération suppose une prise de risque supplémen-
grand chaland pour une paire d'obélisques et non taire.
de deux petits pour une seule aiguille. Il reste
cependant possible de restituer un chaland lesté Débarquement. déplacements à
placé dans un canal ensablé (fig. 214). Les traî-
neaux sont alors chargés par simple traction et
terre sur site de construction
amenés en des points précis répartissant, symétri-
quement de part et d'autre du centre de gravité de Après ces déplacements successifs qui multi-
la barge, leurs propres centres de gravité. Le reste
pliaient les risques de cassure, épaufrures etc., les
de la description de Pline est ensuite parfaitement
blocs neufs extraits en carrière devaient encore
partie de leur trajet. Cela est
applicable et résout les problèmes de chargement et parcourir la dernière
lest également vrai pour les blocs tirés de proches
de déchargement une fois le canal vidé et le
:

en eau du carrières présentant une qualité inférieure ou des


débarqué au fur et à mesure de la remise
arrachés à un édifice réformé situé à proxi-
canal (fig. 2 l 4e), le bateau pouvait prendre sa place blocs
Ce dernier parcours présentait le plus
dans le courant du Nil et amorcer sa remontée vers mité.
conventions du souvent une longue côte à gravir, au contraire
des
le nord. Par conformité avec les suivaient le plus
premiers mouvements, qui
dessin pharaonique, les obélisques ont été figurés
« de profil » sur le pont du navire
alors qu'il eut été souvent une pente. Comment procédait-on ?
D'après plusieurs ostraca qui relatent le débar-
fidèle à la réalité de n'en illustrer que la section
quement des pierres mais aussi leur halage, il
carrée, mais cette dernière n'est pas représentative
semble que les blocs aient encore connu au moins
t
?, du monolithe solaire que seul peut évoquer
son
deux étapes de transport. Tout d'abord, ils
étaient

<, profil, surmonté d'un pyramidion.


d débarquement jusqu'à
acheminés depuis le quai de
r ,, Enfin, il faut relever, ce qui n'a jamais été fait stockage, au
des aires de stockage puis, des aires de
jusqu'à présent semble-t-il, l'hésitation du dessina- parmi les dates visi-
n tête- lieu même de mise en œuvre :

teur dans l'illustration des longs monolithes des pyrami-


fidèle bles sur les éléments de construction
bêche ou dans le même sens. Pour être
au
anciennes n'apparaissent pas nécessai-
choix des, les plus
mode vraisemblable de chargement, son dans les assises les plus basses. Au
repré- rement
d'illustration aurait dû systématiquement les acquérant
la forme en tronc de contraire, on constate parfois l'inverse,
senter tête-bêche. En effet, blocs pouvaient
centre ainsi la certitude que certains
pyramide des obélisques implique que leur sur le site avant d'être
au tiers de leur rester plus d'un an
de gravité se situe à peu près employés83bis. Cette observation est d'ailleurs
de la
hauteur. Si les aiguilles étaient orientées déconcertante sous d'autres climats, les
pierres
leurs centres de gravité seraient :

en
même façon, l'air libre
barge, fraîchement extraites durcissent à
concentrés du même côté de l'axe de la surface une sorte de
centres quelques semaines, formant
en
déséquilibrant l'ensemble. Tête-bêche, les croûte appelée calcin. Nous ignorons ce qu'il en est
de gravité s'équilibrent et
celui de la paire de d'un tel calcin.
en Égypte de la formation
monolithes, prise comme un tout, se superpose dernières étapes de transport, tant que
83bis. F AR?lîU\ Conrrnl Noces und
unique ou de la paire Pour ces
aisément à celui de la barge les pierres peuvent encore
la déclivité reste faible,
Team Murks, p. 30; Cl. SIM\l'.;-füîlll\Yl.

owilk1gcs, \'()!. 2, p. 291-292. selon que l'on accorde son crédit au bardées sur
de barges, être déplacées comme précédemment,
Matériauxer

Peut-être
84. Thèbes, XIX" .lvn., scCllndc partie du témoignage d'Ineni ou à celui de Pline. tirées sur sol sec en revanche,
contradictoires des traîneaux, et
;

règne de Ramsès li. n Turin R, \"CNl 2,4-


d'ailleurs ces récits ne sont-ils pas des pentes non néglige-
4.4. éd. A H. GARlîlNf:R, Lue Eg:v/1rw11 similaires tels qu'ils des trajets longs et surtout
mais reflètent-ils des dispositifs la traction sur voie
I
Miscellarnes, BAe Vil, 1917, p. 126-127;

? En effet, le
procédé ables ont conduit à utiliser
-
R. A CAMIMî?. Li.re EgY/Hum se sont succédé dans le temps
lubrifiée.
Misce!kmies, Brown Eg:v/nolog1rnl Sr11die.1 !,
de Pline permet d'utiliser des
bateaux plus petits, extrait du Papyrus
que les Un texte du Nouvel Empire,
--
Providence, 1954, p. 469-4 70. alors
réutilisables facilement par la suite,
B84, reflète assez bien comment un même lot
mesure requièrent Turin
[Traduction J.-Cl. Govon].
Fig. 214. Restitution de l'embarquement immenses barges construites sur enchaîner les trajets terrestres et
de pierres pouvait
.
progressivement en eau.
d' une paire de monolithes sur un navire
· .
unique a
.

l'aide d'un canal ensablé remis


.

85· En charge à Thèbes vers Lm 36 Jc


et sont
a . L a barge est
.
.
amenee dans un canal ou Putot une sorte de bassm, perpendicularre au Nil, que l'on ferme a l'aide d'une barque
Ramsès II. des quantités de bois
impressionnantes
fluviaux. Cet extrait des
instructions adressées par
réserve qui
bourgmestre de Thèbes, Houy-
I

seule
b. La barge es t estée jusqu ..a ce que son
presque « à usage unique». La
. .
bassin
fond du
pont arnv eau niveau du qua c'est-à-dire probablement Jusqu'à ce qu'elle touche le 86· Un des deux scribes d'administration
le gouverneur et
1

1,

au fur et à
mesure
du chargement tête-bêche du nome thébain,
L'eau du bassin est évacuée par le trop-plein du nome de Thèbes à la même époque. Il
doit être émise à propos selon Neferss, au scribe de la gestion
remplacé par du sable
possède une tombe à Thèbes-ouest aiguilles ont été extraites attente au sud du
c. Le reste de l'eau est évacué et
.
(TI 347) ct une statue à son nom est que, si les deux Hori86, concerne des blocs en
d. Les obélisques sont ame nes sur eurs traineaux et chargés sur le pont du bateau, perpendiculairement a.
· • son axe

leur substrat géologique devant le temple de


Ils ont ci e·t·e h vpothetiquernent fi gures
1

par le memecoe,
't' (K 64 7) était enfouie dans la fosse de la la même orientation de
temple d' Amon-Rê de Karnak,
.

venant de deux direction'> opposées mais ils auraient pu arriver l'un des
stockage, ils devaient
. .
·

(pyramidion dans la même direction),


.

1 1

Mout. Depuis cette zone de


a
. .

condition de faire pivoter 1. un d es deux afin centres de


gravite "cour de la cachette à Karnak. Enfin
»
de s'assurer qu'ils soient embarqués tête bêche dans le but d'équilibrer les
.

dans la
son nom figure sur la statue de sa femme
deux convois doit effectuer un
demi-tour chargés sur une barge puis
être halés jusqu'au Nil,
barge
que celui lestant
la
sable comblant le bassin est évacué ainsi
e. Le .
.
, et de son beau-fils au musée du Louvre
marche vers l'embar-
plaine avant de reprendre sa
.

f. Le bassin est re mp par ses canaux latéraux la barge puisse


etre tiree

fermeture est de lestée. Elle sera alors éloignée afin que (A 68/N 69).
.
I I
· La b arque de
du Nil
dans le courant
au dehors du bassin et remorquée
TIT Ta canstrnctian pbaraanique

tractés jusqu'à leur destination finale, un temple comme un travail pénible et comme un
, . trava'J d'
( au titre d impor ou de participat·ion ,
. A 1
u
non localisé :
a un tra va
il
« Occupe-toi de faire travailler les hommes (d'equifJc) commun). De fait, au sein des li s t es d e bl
, ocs ach .
pour le temple de Ramsès (VPS.) "le Bien-Aime comme
. . e
ruines., apparaissent en parallel e di1verses
catég
·

Amon". Ne lambine pas ! Ne traîne pas \his : t1l as llt'ec '

de personnels ils sont du ressort des :


?nes
dom ames
toi sur place un grand nombre J'lwmmes, owre les royaux, assujettis, comme Jes priso nmers cl .

e guerre
compagnies de fantassins Je marifü?'"ï, en tollt six cents ,. .

au servrce Je l'Etat le temps de eur


'

1
hommes, deux cents par unité. , appartenance
a I cur statut propre. Une seconde cat'egone .

Tu as à faire haler ces trois gros blocs cubiques t/lli sont , d'imter-
v en ,111 ts, plus professionnelle ' comm e on
entreposés à l'entrée Ju Jomuine de Mow et t1l ne dois e re I'eve I

pour le Movcn Empire ' est celle des manmers ..


pas laisser s'écouler un seul jour sans que les hommes , . . . .
de

reçoivent leurs rations et leurs ïninu:s. [ui tnis contuct mener, militaires ou du ressort des t emp es et I
.
d es

avec les scribes du Trésor et ceux du grenier [ sm les tJiüm- ?r?111crs rovuux chiourmes » (khenou), à la ; les «

tités]. Renseigne-toi auprès d'eux, en j)Urticulier J>om ce fois rameurs et haleurs à Ia cordelle c1orment, , le
qui concerne le halage Je pierres [ et les coHLlitions J. ,\'e plus souvent, le gros Jes contingent s auectesa ,
en
,
tolère aucun relâchement au cours de ces trLLt'llllX et que
. .

pnorire aux chantiers d'extraction E nm, f est · ·


.1
1
Fig. 215. Une statue debout, abntee par
les officiers ne mettent /)as les lwmmes ù ctmtnbzmon .
toit bombé, est posée sur un
possible que les périodes' d'inactivirë de c er t ames .
un naos à
tirent sept hommes Devant
c.

pour leurs propres affaires. traîneau que


communautés J'agriculteurs (terres den1am-morte ·

les patins, la voie est mouillée afin de


la
Quand ils auront tennine la tcîche ( Liu halage), j?lis JJLlrllr facrhter la traction.
rnvale ou ?acerdotalc, ce qui revient au même) rendre glissante et de PZ, U@ ////1
la barge de transport de fJierre par mie d'euu. Que b aient permis Jc les utiliser comme main - cl' œuvre Tombe de Ti (V" dyn) à Saqqara ;
second
I
1J.o 3o

gradés soient à borJ m.·ec leurs hommes, nw1s u11c1m couloir, paroi est. registre 2 L__
,

fantassin de marine malade ne doit recet'()ir l'un.Ire tie


J appoint. Cependant, ceci n'est « légalement»
participer au chargement de l, /)ierre. Fuis e.'ù1ctement de possible qu'en dehors Jes saisons de semailles etde
même ai•ec le reste du personnel et ruJJfJelle-w1 t/He b moiv-on-, -oir durant « l'hiver » de l'inondation et
tonnes91. Il observa également que le passage des
hommes ne doiwnt pas quitter le batecu: d1mmt le cruJet, seulement pour Jes interventions de durée limitée en Égypte ancienne, il n'est guère possible de
douter du caractère fondamental de cette solution patins décapait le limon mouillé. Exprimé en d'au-
comme c'est arria..•é at1ec la barge t/lli n'u /Jas encore ct ponctuelle. C'c'->t, en particulier, ce que semblent
tres termes, le coefficient de frottement entre le sol
JH1

partir. mettre en évidence les inscriptions relatives aux technique.


et le support de glissement diminue très fortement
Quand tu connaîtras le jour J'arriwe u11 /)()mt de debtir- gra11L1es expédition- à l'Ouadi Hammamat durant Son principe est simple. Pour ne prendre qu'un humide selon une
sur une surface de limon
quement, ne tolère pas qu'un seul homme traîne J11runt le
L1 Xl l' dvnu-ric. Rappelons qu'il faut probablement exemple, Jans chacune des six scènes du mastaba
, u 1111 numhre bic» propriété physique particulière à celui du Nil et
déchargement de la barge. En efJ?t, il
exclure que cc- derniers personnels aient été Je Ti à Saqqara90 (fig. 215 et 216) qui représentent
b voir une proportionnelle à la quantité d'argile qu'il
le déplacement d'une statue, on peut
suffisant d'hommes à borJ, sans rnm/;ter jrJrçurs.
exagérément éloigné.., Jc leur lieu habituel de rési-
Ti< willeras aussi à ce qu'on Jonne une grauficurwn Lill deux à deux renferme, propriété que les anciens Égyptiens
dcncc ". équipe Je six à huit manœuvres tirant
tailleur de pierre qui trat•aille uux nwntcmts de /)()rte Lill nouée à un traîneau surent reconnaître et exploiter.
Ce- opérations sont particulièrement bien de part et d'autre d'une corde
temple de Ramsès-aimé-J'Amon (\'.PS.)/ ... J Prends hil'n Parallèlement, on rappellera qu'il faut analyser
décrite-, par la documentation trouvée à Deir el- sur lequel l'œuvre en ronde-bosse est fixée. Un montrent
note de tout cela ,,
avec recul les images égyptiennes. Toutes
chef de file marche en tête. Un homme verse l'eau
1

fü1hari ct remontant à la XVIIIL' dynastie89. Dansie voire décontractés.


des hommes debout, détendus,
Comme à travers un grand nombre Jes docu- temple d'Hatshep-out, deux groupes, dont le détail d'une jarre devant les patins du traîneau, dans le était un
autres Il serait naïf d'en déduire que l'opération
ments de même nature, se retrouvent la minutie c-t donné, ont tiré chacun cent douze pierres en hut évident de lubrifier le sol. Toutes les l'art égyptien, il n'est pas conce-
schéma la jeu d'enfant. Dans
scènes de traction suivent ce même
:

aussi bien que le réalisme Je l'administration une journée. Dans le temple de Thoutmosis III ailleurs que sur des ostraca
à
l'aide d'un vable d'illustrer,
charge est placée sur un traîneau tiré - supports d'images « saisies sur le vif» - des
à
pharaonique transmission Jes ordres nécessaires à
:
Deir el-Bahari, la nature Jes blocs et leur destina·
ou plusieurs câbles fixés à l'avant,
par des files par la
tous les services compétents, efficacité Jans la tion est indiquée cinq blocs de fondations. En :
hommes courbés par l'effort, le visage crispé
J'hommes de peine en nombre probablement face
gestion du temps et Jes hommes. En ce qui Abydos aussi, on a pu retrouver quelques mentions souffrance, les traits tirés de fatigue ou la
concerne les hommes, le soin apporté est à double de traction une architrave et quatre autres blocs
proportionné au poids de la charge et à la déclivité d'aussi lourdes charges ne
:
noyée de sueur ... Tirer
intérêt fournir le nombre d'individus nécessaire, Je pierre Jure, pl us vingt pierres de carrières. On Ju terrain. l'effort physique ne primait
: le
couche de devait pas être aisé
On sait que le sol était couvert d'une
;

délicate et
ne pas faire ?ravailler les malades, veiller à ce que voit, les chiffres sont très variables selon la dccu la peut-être pas mais l'opération restait
limon qui, déposé par les crues du Nil, compose
87. Les fantassins embarqués de la flotte 90. L. EPRl,:-,;, F. DAL ?1\", G (1l •Yl ,:---, Le
du maître de
fluviale pharaonique étaient les spécialis-
ch?cun reçoive son « salaire » en temps et heure mcnration et il faudrait disposer d'une bien plus wmheau Je Ti, fasc. 1, MlfAO 65 l,
une proportion réclamait certainement l'excellence
tes du halage à terre et du transport par n?a:s, en contrepartie, veiller avec une égale jalou- grande abondance Je comptes du même genre pour Le Caire, 1939, pl. LII-L\'. terre d'Égypte. Celui-ci contient manœuvre aussi bien qu'une discipline sans faille
trempé.
voie d'eau de toutes les charges lourdes sie a ne pas faire traîner l'ouvrage en longueur à ne analyser ct comparer les approvisionnements en 91. H. CHE\'RIER, dam RJ'f d'argile qui le rend très glissant quand il est
22 ( 1970),
pièce d'architecture, de son équipe.
et volumineuses.
Ayant à déplacer une lourde encore évoquée.
Une scène de halage doit être
p. 20-21, pl. 1-2; D. AR:--;l•Ll\ Bwldnig,
pa_s ?é:ourner la force de travail pour un ?r(iit blocs Je chaque chantier. tester le
Henri Chevrier saisit l'occasion pour
p. 61-64 et wf3, r- 265,
88. Voir les résultats de F. Arnold pnve, a ne pas laisser les hommes s'égayer Jans la
1Jem,
lacunaire, elle a été récemment
concernant les marques s.v. "Transrort ».
une simu- Bien qu'elle soit
de transport au
nature ... La lecture d'un tel texte est un pur délice CHARGES savoir-faire antique et pratiqua à Karnak mise au jour et se rapporte à
un contexte royal. En
Moyen Empire, supra, p. 184 et n. 48. LE GLISSEMENT DES 92. Z. H.,\X'AS?, M. Vrn:-,;rn, " Persuadé
lation en grandeur réelle de ce procédé.
Ncwlç
de la partie infé-
89· Voir: W.C. "A Selection of
de _m?dernité Il fait prendre conscience, avec
! Discovered Blocks from thl' Causeway
- ne réus- effet quelques blocs provenant
HAYES,
Thutmoside Ostraca from Der el-Bahri" opAt1m1sme, que si l'homme de l'Antiquité avait les technique Ju glissement au sol des charges
ofSahure (Arclueological Report) ,, dans - comme ses manœuvres que l'opération
rieure du mur nord de la
chaussée montante du
La affecter un grand ont été
dansJEA XLVI (1960), p. 29_52;
me?es aptitudes que l'homme moderne à la durant,
MDAIK 52 (1996), p. 177-186 (pl. 54-
sirait pas, il commença par, complexe funéraire de Sahourê (Ve dyn.)
M. MARCINIAK, « Ostraca hiératiques fut la seule en usage des millénaires 56) pour une analyse des décors des
;

tâche. A la première tenta- eux93 montre des


de .

m_al?ce, il devait aussi avoir les mêmes aptitudes au nombre d'ouvriers à la découverts92• un d'entre
Deir el-Bahari,, dans Actes du ier mettant en œuvre Jes outils et des aménagements complexes funéraires royaux à l'Ancien
tellement L'.

Congrès lntematioruil d'ÉgyptolDgie geme ... archéolo, Empire, voir Do. ARNlîLlî dans Can tive ils tombèrent tous à la renverse hommes, répartis par paires et
tirant une corde
adaptés. Il en existe de multiples preuves
:

égyptien uu
temps Jes /iyramiJcs, exposition était efficace. Il renouvela les expé- complète, il aurait
(L: Caire, 1976), Berlin, 1979, p. 453_ Plusie?rs ostraca, appartenant à la comptabilité textes sur cett? technique (fig. 217). Pour que
la scène soit
45J, pl. Lil; C. C. VAN SiCLEN Ill,« Trois giques bas-reliefs, peintures murales, Grand Palais 6 avril-12 juillet 1999, nombre de
riences en diminuant chaque fois le suivant.
:
et du bloc
commentaires sur les ostraca de Deir el- d chantiers, ont conservé l'enregistrement
?s, d'acti- papyrus et observation des sols aménagés. Devant RMN, Paris, 1999, p. 72-82 (en particu-
un sol plat, six fallu disposer du bloc précédent
Bahari » dans Rd'E 34 (1982-83), vitès
?e halage. Elles sont évoquées comme des
diverses
lier p. 79, n. 63).
tireurs. Pour finir, il conclut que, sur manque meneur de file, seul en tête (et d'aut-
le
un tel ensemble de témoignages de natures de cinq Il
p. 140-141.
« corvees » . On
pe u t compren d re ce terme à la fois la construction 93, Ibidem, p. 183, fig. la et pl. 54. hommes parvenaient à tirer l'équivalent
et couvrant toutes les époques de
rn I a canstmctian pbaraaoiqoe

en soit de ce sceptre, le personnage qui le tient est appoint éventuel mais l'essentiel des ressources
certainement affecté au rituel (offrande, fumiga- devait provenir de la Vallée. [ ambiance des lieux
tion ?) qui accompagnait ce genre de déplacement. la soif, les privations, la dureté des chantiers, l'éloi-
La frustration du chercheur atteint son comble à la gnement, la chaleur, assimilaient ce travail à une
lecture de la légende qui révèle la nature du corvée à laquelle furent soumis des prisonniers et
transport : « apporter le pyramidion (benbenet) que, bien souvent, ceux-ci cherchaient à fuir99_
[ couvert] d'or fin à la pyramide « l'esprit de Sahourê se D'une manière générale, on rappellera que les
lève en gloire » par les deux équipages ». Le transport bovidés sont moins adaptés aux conditions déser-
du pyramidion d'une pyramide royale de l'Ancien tiques qui prévalaient dans la plupart des expédi-
Empire a donc été illustré sur la chaussée montante tions aux carrières. La distance quotidienne qu'ils
du complexe funéraire associé mais la scène la plus peuvent parcourir n'est pas très importante, de
illustrative n'est plus Il
! n'en reste pas moins que sorte que les points d'eau pour les abreuver
les scènes de transport remarquables semblent auraient dû être nombreux et régulièrement répar-
avoir fait partie du répertoire iconographique des tis sur le chemin emprunté. De plus, leur alimenta-
chaussées de l'Ancien Empire. [ archéologie réser- tion ne peut exclure l'apport de fourrage, que
les
convois auraient dû emporter. A contrario, les ânes,
Fig. 216. Une statue assise du fonction- vera peut-être d'autres surprises du même ordre.
naire a été installée sur un traîneau. Ce plus résistants aux efforts répétés, peuvent couvrir
en une journée des distances plus longues et se
dernier est tiré par trois paires de haleurs
après qu'un septième homme ait arrosé la LA TRACTION ANIMALE
piste pour que le limon devienne glissant. contenter, pour nourriture, de quelques dattes ou
Comme souvent, la scene fait partie d'un
Puisque qu'il existe une scène déjà de farine de noyaux. Bien qu'il y ait peu de limites
tableau de cortège funèbre et un homme
évoquée95 - de traction d'un bloc de pierre par trois aux services qu'ils puissent rendre, l'art égyptien ne
probablement un prêtre, encense statue
les illustre jamais attelés, ni même montés.
la

au long du trajet. Tombe de Ti (V dyn) à paires de zébus (fig. 197), il faut envisager que des
Saqqara ,
second couloir, paroi est,
bêtes de trait aient pu être mises à contribution sur Probablement leur association au dieu Seth
reg rst res 4 et 5
les chantiers. Cependant, à ce jour, aucune autre
explique-t-elle, en partie du moins, la réticence du
avec l'animal. Enfin, s'il convient
représentation d'utilisation d'animaux pour l'ache- contact direct
Fig. 217. Bien que le pyramidion sur son
traîneau ait figuré sur le bloc disparu, adja-
sabots des uns comme des autres
minement de charges lourdes n'est attestée ailleurs d'ajouter que
les
cent à droite, la légende indique que c'est
bien cet élément de la pyramide de
95. Cf. su/Jra, Jl· 179 et n. 25.
auraient certainement été néfastes pour les rampes
qu'à Ma'asara. ignorer
et les cheminements de limon, on ne peut
Sahourê que tiraient les paires de haleurs 96. NE\'El, « Le tarif de location de,
Par ailleurs, en ce qui concerne l'emploi éven-
F.

Deir el-Médinch » dan, RJE 3 7


sur une voie lubrifiée. Bloc récemment ânes à
ni leur présence indiquée par les inscriptions du
tuel de bovidés, il faut signaler que, dans leur utili-
216
découvert à Abousir dvn.). Y:"J .... ..
,1;':'? (1986), Jl· 151- 155.
(ve J,1

Hammamat100 ni la découverte, sur le site


sation agricole pour la traction des araires, ce ne Ouadi
!_r ?

97. S. ALFRÈRE, J.-Cl. (?, )J \'l's,


].-Cl. G,îY(l", I..:Eg'I/H<' w,w11cc, nil. moins des taureaux, de Deir el-Bahari, de squelettes de bovidés ne
sont jamais des bœufs, encore
Paris, 1994, Jl· 203-204; S. S, 11,111, portant aucune trace de sacrifice, ce qui tend à
Kanab. Der Tempel Scrims I. 1111 \X1,1J1 que l'on place sous le joug. Seules les vaches, en ont été employés à l'éva-
«

prouver que ces animaux


Mia» dans NAIJ:'C, Plul-H11[. 1(/as,t' particulier les bêtes non allaitantes et probable-
cuation des déblais101. De plus, l'utilisation d'un
1961 6, p. 123-189.
ment hors d'état de porter des veaux, font office privé
âne pour le transport d'outils sur un chantier
98. S. Acmrn1: ct alii, I..:fgy/>lc rc,rn11cc, d'animaux de trait. Le mode de fixation des jougs, papyrus 102. Toutes les autres
R. Ül ·:-..;tlLAl H, « \X'ach est attestée par un
prenant appui sur les cornes et non sur l'encolure,
vol. 2, p. 194 ;

force de
Harnrnarnat » dans LA VI 7 ( 1986),
charges au bout du scènes de transport connues illustrent la
col. 1099-1113. interdit l'application de lourdes humaine. Il est vrai qu'elles retracent
d'ailleurs traction
timon. Les zébus mâles de Ma'asara ont
exclusivement le déplacement d'œuvres achevées:
99. O. AR\;ULll, Building, p. 65 ctn. 27.
fort différent ils portent une
un mode d'attelage :
de taille colossale
rejoint colonnes, obélisques, sculptures
100. Voir su/na, p. 177 ct n. 21.
sorte de collier auquel est fixé une longe qui plus prudent de confier le
101. D. AR,\iClLl\ H. E. W!Nllllï,. dont il était peut-être
Mentuholep, p. 62, ri. 37. la corde de traction principale. humain.
sortes, halage au génie
Pour les approvisionnements de toutes connaissan-
102. P Caire 52 002, r ,
l. 14, voir :

dans la vallée En conclusion, en l'état actuel des


P POS!:NER-KRIEC!:R, Construire une
«
l'âne était un animal de bât familier le déplacement au sol des
cinquantaine de ces, on peut croire que
(pl. XIV). Pouvant porter une
tombe à l'ouest de Mcu-Nctcr
de la force
(P Caire 52002) » LLm:.. RJ'f 33 1981 ),
la plupart charges lourdes était toujours le fait
kilos sur de courtes distances, il assumait
(

carrières de Ma'asara restant


P· 47-58 et infrn, p. 381 (corde).
ouvriers de humaine, la scène des
des tâches de transport courantes. Les animaux, ânes ou bovidés, n'étant
couramment'" et un unicum et les
l03. La notice du Lexikon Jcr Ag"lpwlogic
res paires de tir eurs en nom b re mconn u amsi
.
l'au· (B. MIDANT-REY\iE, F. BRALIN:,TE!N- Deir el-Medineh s'en servaient que ponctuellement au portage de char-
et verse Je l'eau pour faciliter le glissement;
. .

que ,
par employés
d'importantes caravanes d'ânes étaient utilisées
) «Kamel», dans LA 111/2
e
A
trameau pourvu de s ac h arge. On volt pourtant .
des opéra·
S!L\'ESTRE,

ges légères, probablement à


l'aide de paniers placés
tre, debout à côté lui, est le directeur
1
(l978), col. 304-305) distingue mal dro- des vivres et de
axe d e ac or d e s ,.in fl'ec hitr et descendre vers le les Égyptiens pour le transport donc retenir la représen-
sur leur dos. On ne peut
1,
1
sol ' tions et tient un sceptre en forme de main madaire et carnélidé en général. Si des
carriè-
presque Jusqu'au point d' attac h e avec le support de
.
artefacts tirés d'ossements de camélidés l'équipement des expéditions envoyées aux calcaire voisines du Caire
étaient parfois tation des carrières
de
humaine. Nous ne suivons pas cette dernière
res et aux mines. Ces chantiers
peuvent remonter, Ill" millénaire
g issement. En l'éetat, i·1 reste huit paires de tireurs
1.
d'une expérience sans suite en
dont
que comme la trace
.

observation car l'examen de la photographie, av. J.-C., aucune r tion pariétale le désert. Ces
.

L es d ernl1?rs personnages visibles situés à plus de cent kilomètres dans terre d'Égypte, du moins à l'époque pharaonique.
nous avons tiré notre dessin, montre clairement
un n'illustre l'animal
avant le traînea? d'eau,
sont ma aisés ' reconnaitre ils sont tournés
A •

éventail.
(ve s. av. J.-C.). expéditions étaient menacées par le manque Aux temps romains, outre
dromadaires et
? ; dos au sceptre plutôt lotiforme, proche d'un nous le rappellent les inscriptions de
mulets et des ânes
sens de traction et face a .
datée de la 104. D. PS. p comme chameaux de charge
103, des
D'ailleurs, une scène de la tombe de Ti, rares et les
Séthi I'" à Kanaïs97. Les puits étaient
94. A. M. Moussx, H. ALTENMÜLLER du
Survey and E
aux carrières
;:mblent frapper dans leursu ;?i::???:?:ei?irJ; étaient utilisés constamment
,
similaire
Das Grab des Nianchchnum und
même époque, évoque un accessoire Hammamat
citernes naturelles comme au Ouadi
Claudianus
104. Les premiers camélidés furent
publication précisent l'activité des d eux h
permettaient un Mons Claudianus
Chnumhorep, A VDAIK 2 l ' l I 7 registre tombe de 263-26
(fig. 216) ainsi qu'une autre scène de la
p p.
ommes
·
(
supérieur).
les pl us proc h es du traîneau de qu'il pas toujours pleines ni pures98. Ils
Ni-ankh-Khnoum et Khnoum-hotep94. Quoi
.

b ms l' un se penche
.
·
----
-
m I a canstrnctian pbaraanicpie B? Transport

-? ;-
m.usons civiles. L'. emploi d'une tell e .
voies
sud » du complexe de Djeser à Saqqara ait pu
tee h nique

zv
. .
' Fig. 219. Vestiges de
ottr.ur I' ,l\'tmtage dune grande rapi'd't'e d ans dans servir au déplacement des petits blocs du noyau 112.
1 aménagées retrouvées ·

???
con-trucuon et la possibilité d'entrepren d re la .
les carrières
de la pyramide Sa destination, comme le suggérait J.-Ph. Lauer,
s1muJ.
, , (XW dyn.) à
t.memcnt L1 decoration .

' sans même av 01r a,


· de Sésostris 11

intense a
paraît avoir été liée au transport du trousseau
, , atten. lllahoun. Le trafic
drc l achèvement de la totalité des Ion les voies a funéraire, en particulier des jarres massives retro-
gueurs d e conduit à renforcer
p.irot-; l'aide depièces de bateau réf
or uvées en nombre dans les magasins souterrains.
Rien que l'on puisse, sur les représentations,
confondre .ivcc des briques de terre crue es ta
les
mées.

limon Le
avant de les couvrir de
renforcement est plus
croisement des voies / ).
·-?..· LES VOIES RENFORCÉES ET LUBRIFIÉES
?-\n
?-
, 1
l a- intense au
r.u <ont beaucoup plus lourdes et sont de ce t ·
En T, le traîneau de Dahshour

?
, 1a1t
Fig. 218. Brancard ayant servi au portage,
introduits par les Perses. S'il a pu, épisodiquement, portée- -ur le dos et non à l'aide de palanche (cf. fig. 199) donne une
idec de
On a vu que, en carrière, une piste est consti-
des voies,
à bras d'hommes, d? l'échelle À l'abandon
usage militaire) bn1, p,h...,fr..., en travers des épaules (pl. XV). tuée de deux murets de pierre bordant un axe
y avoir des dromadaires (course et
du trousseau funéraire du roi DJeser les traverses
sont restées scel
La
<ouplc-sc d'unli-arion Je ces éléments laisse pen er lées dans la boue n'ayant reçu qu'une très légère modification de
(Saqqara, « Tombeau sud »
,
Ill' dyn) avant les Ptolérnées. le chameau de ch,1rgc
qu 'd, ét.uenr trnn-portables par de bateaux ordi- glis- superstructure, essentiellement un empierrement
(bactr iane lourd) n'est acclimaté qu'aprè-, Fig. 220 Évocations du
sesment sur voie renforcée destiné à assurer une homogénéité de dureté du
Alexandre, à la suite de son entrée en Asie. C'c-t n.urc-, .in.ilouue-, :1 ceux que l'on peut voir sur de et lubrifiée.
noml-rcu-e. t,1L1t,1t. Cc- dernières devaient être sol.
sous les Ptolémées qu'ont été créés les premier, a. Sous le poids
du convoi, es
empilée- comme de, brique et livrées par lots Sur les chantiers de construction non plus, les
corps Je méharistes, police des pi?te? de l'Est ver-
·
de
patins décapaient la couche

imp, irt.mt«, "l HL!neu..,ement comptabilisé comme limon humide, la rejetant


sur It's traîneaux ne pouvaient pas fonctionner sur une
la mer Rouge, repris après Auguste -ou- L1 forme
côtés et laissant deux
ornières surface accidentée. Pour être efficace, il fallait
Jes Dromcdarii célèbres, entre autres, :\ Copto-. l'111d1quL'IH Je..., m-cnptions hiératique retrouvée à
derrière les semelles de g.isst
aménager avec soin une aire de glissement conti-
C'est également à l'époque romaine que l'on rcl0\ c Karn.ik ,'?. ment en bois. Un chargemt nt
pouva.t nue sur toute la longueur du transport terrestre.
l'usage Ju char Je transport à roues1l''i. Aux pérn» Cq1enlL111t, d'une façon générale, l'emploi du arrimé trop sur 'avant
faire s'eru.ser le traîneau en Une simple quantité de limon ou de terre argileuse
Jes antérieures, l'usage de ce type de char, hornu peut .ipp.rrctl e-r r.ire dans l'Égypte ancienne et le accumulant la boue devant es
disposée sur une piste et convenablement humidi-
les véhicules de guerre, demeure exceptionnel. l'n tun port :1 dlh d'homme est trè limité pour les patins au lieu de la ta.re passer T
dessous Dans ,e cas f gure t fiée suffisait dans le cas d'un déplacement ponc-
seul exemple peut être avancé Jan, ce dom,1111L' bll )L..., de pierre, u unpte tenu de leur taille et de leur
c-1,

tuel. En revanche, dans le cas d'un chantier à son


;
bloc amorce seulement ct t It
celui que comportent les tableaux de L1 b.it.ullc lie I"( Hl!, h.rbuucl . Il c-t pourtant po· ible qu'on y ait
début, dont les axes de transport allaient être orga-
arcumu at or
Qadesh au temps Je Ramsès II où figure un .irt c- eu rec. Hir, pour déplacer Je statues de petite nar t
nisés en réseau et soumis à une activité intense, les
b. Le décapage du ut r

sur urn
lage de bovidés tirant la cage montée -ur roue Liu cnveruurc l'unh-anon conjointe d'une longue n'est un problème que
voies devaient également bénéficier d'une struc-
:

voie fréquentée de mar ne


lion mascotte du pharaon I,'<,. Encore ,'agn-t! d'une p1èLe lie lxu-; portée :\ l'épaule par une équipe d'œ mtensrve, car ,a surface duit étrt· ture interne renforcée, au moins en leurs croise-
innovation propre aux campagne, lf'A,1c, ncn lie \ ncr-. et de u 1rd,1ge,, de la même manière que
ments (fig. 219). En effet, le passage du traîneau
restaurée entre deux c, n\ 11s

semblable n'étant figuré Jam le? autre, -cènc- celle en u,,ll!L' -ur le, chantiers de restauration, PrJur miter l'usure de lac haus
sur un limon mouillé décape la boue jusqu'au sol
sée, dont la substructurt t·st
royales au lion. Les chars attelé, de chevaux, qui dcv.ur être c onnuc. formée selon 1es ca<,, r,a r un
sec (fig. 220a) 113. Afin de préserver la structure
de
apparaissent au début Je la X\'IIIL dvn.i-nc, ét.ucnr Hornu- l'exemple de, talatat, eu! étaient nivellement ou un rn1p1t m·
renton,.111
réservés à l'art militaire et aux chas...,c, rov.ilc porté , -ur le, ch.inner- de construction, le objets ment du terra n, on a

de traverses de bois n vn·s 1.ins


u-ucl-, ounl- drvcr-, corde , leviers, auge
:
à
une masst de ttrrt· tt tt,tJ l'

LE PORTAGE HUMAIN rnorricr, punrer-, :1 gravats, balancier de bois ment recouvertes d'urw c ucht
de limon Au passayt· du tra
-crv.mr .iu rr.in-port de.., brique et des jarres d'eau. neau, on versait dt· eau tr
Illustré Jans Je multiples scène- Je b vie LJLH ni- Le, É::.g,1"t1en, n'ont entrepris Je soulever ou de avant des pat ns afin dt rt'r',ire
dienne, de mise au tombeau erc., le portage nu111te111r le, ch,1rge, que pour la mise en place ,a surface glissante L'eau t'la1t
5,,.
apportee par des manœuvres,
humain ne semble pas avoir été Je mise en Égvpte d'élément- parnculicr-. (cuves et couvercle de dans des cruches portees a la
105. \V DECKER,« Wagen., dans pharaonique pour le déplacement des pierres, en -urc. 1ph,1ge, par exemple). D. Arnold a illustré le palanche Afrn de nt' pas perdre
LAVIS (1986),col.1130-1135. tout cas pas à partir Ju moment où l'on con-truivit I I
,
pnncipa e.., tee uuquc- crnp oyees en parer cas
.

I
·1 lC? '
·
de temps a defa1re cks nœuds
alternativement trempes et
L 219
106. P M. FOL AD, La baw1lle Je
CLÈRI:, en grand appareil (dès la IVe dyn.). La <cu le excep- ccllcv-c i concernent davantage l'aménagement sechés - donc recalcrtrants les
QaJesh. Planches, CDAE, Le Caire, 1971, ,

grand temple F 58, pl. 1\1.


tion connue est constituée par les petits blocs de interne de, édifice, (la de ccnte d'éléments lourds Egyptiens ne fixaient pas a rru
grès appelés talatat. Leurs dimensions étaient au fond de puits funéraire) que la construction palanche Ils rnrnçarrnt
de che a la
107. J. LOPEZ, dam Karnak VIII (1982- dans les réc1p1ents des crntres de
85), p. 245-270 cr s11/Jra p. 185 er n. 50. volontairement réduites dans le but d'être porté- à leur gro.., œuvrc proprement dit. L'utilisation
de
bois et ce sont ces derniers qui
impliquer
dos d'homme (fig. 193a et b). Ils témoignent du cordage.., et d'axes de rotation ne dut
le
108. D. AR.'sOU\ B11i/Jmg, p. 73- 79. étaient noués aux cordes. Le

désir d'accélérer le rythme Jes chantiers, ce que particuliers:


109. D. AR.'sOLl\ Building, p. 71,
rec our- à Jes poulies que Jans ces cas détachement des pots etart des

rerrou· lors un Jeu d'enfant le cintre


3.16-3.18
fig. nécessitaient les particularités Je la politique rares sont, d'ailleurs, celles qui ont été était retiré en le faisant prvoter
d'Aménophis IV (XVIIIe dvn.). Les édifices solaires ll'9 davantage du ca·
110. D. AR.'sULl\ B11i/Jing, p. 117, vécs et encore tiennent-elles à la verticale Quant aux ornré-
avec
ouverts, érigés dès son accès au pouvoir, rompent bestan. Le seul moyen Jc levage courant était,
res, un léger terrassement de la
fig. 4.9, 4.10; idem, LâB, p. 103,
s.v. v Hebel ». terre suffisait pour que le char-
avec la tradition de la construction massive, toutefois que
la rampe, le levier. On ne l'utilisait gement suivant puisse étre
111. D. AR.'sOLI\ LlB, p. 103-104, charge ou
,.\'. " Heben von Lasren » ; voir égale-
cou??rte de lourdes dalles, de mise aux époques Je façon ponctuelle pour décoincer une accueilli
?nteneures et postérieures. Les murs, servant pour o A ucun système de
mettre en place un hl oc .
1 1

ment F. CORR.ARD, " Le dipode. Des mâts


des
a plupart à enclore des cours, ne sont que rare-
Je voiliers Je l'Ancien Empire l'outil de
levage, tel que la grue, ou de démultiplication ?1eur:
à

levage er Je manutention Jes blocs Jc ,,02 m. J.-rh. L\l IR.


ment porteurs ils sont donc de faible épaisseur et
;
forces, tel que le palan, n'a existé à l'époque
P?rc.nrnJe u degrés, p. 120 er
pierre" Jans BSFE 140 (oct. 1997), 240, fig. 6 7,
p. 27-49 où l'auteur Jé\'eloppe une idée
leur appareil fait de carreaux et de boutisses pharaonique 111• pl. XXII, gauchl'.
forme de
astucieuse mais que l'absence totale Je ?est?né à être décoré sur ses deux faces, s'apparent? Enfin il semble douteux que oun e n
1, ·1
113. Cf. l'expérience de H. Chevril'r
220b
preuve empêche Je cautionner.
etroitemenr à celui des murs de brique crue des brancard (fig. 218) découvert dans le
« tombeau ?\·o4uée SH/lrn, p. 197 er n. 91.
coostmctioo pbaraooique 8 Transport
III I a 203

route, malgré le passage des convois, elle


était À Deir el-Bahari, le long du mur d' encemte .

la , J J . .

« armée » par des traverses de


bois, souvent des mcruuona -
I ue a cour du temple de M ontou
I
h otep
,
l n. ) ' une rangee de dix-huit bastain
(Xl" L) .

membrures de bateaux réformés, et c'est sur ces .

gs d' aca-
cia insra li'es sans soin a été mise au 1-0 ur. L eur t
. . .

renforts qu'une couche de limon était versée et


1orme
, ,. , .

suggere qu il s agit de bois de constructi· on


.

tassée (fig. 220b). Par leur usage et leur structure, _

navael
,
pistes rcmplovés. Leurs extrémités passant , sel on
on doit donc nettement différencier les toute
aménagées, les voies lubrifiées, les voies renforcées apparence, sous le mur de la cour, ils pourraient ·

et lubrifiées, et les rampes. Ces dernières


sont appartenir à la période de construction de cet
,
CL iifice et erre I es témoins d'une voie r [
A

proches des voies renforcées et lubrifiées mais leur 1 ,


en1orcee
,

construction est plus complexe puisque, destinées à d apport des matériaux '6• 1

franchir des hauteurs importantes sans dépasser Les fouilles de Lisht, aux abords du com exe
. , , , p 1

funéraire de Sésostris 1er (XW dvn.), ont révélé les


. .

des pentes raisonnables, elles s'étendaient sur de


grandes longueurs, devaient être d'une solidité irré- restes de nombreuses routes de transport, appro.
prochable à leur base et se prêter au jeu des rchaus- c ?1,m r la pvra 1?1 ide par tous ses côtés (fig. 205b).

sements successifs qui accompagnaient la superpo- Ces routes de ) m de large, plus ou moins horizon-
sition croissante des assises de pierre. tales, étaient faites d'éclats de calcaire et de
I11l irt ier Jans lesquels des rangées de planches (bois
En Égypte, sur un sol de limon, sur une rampe
ou n'importe quel cheminement aménagé, le traî- de navirc-. rcmplovés assemblés par paire et se

neau est toujours en contact direct avec le sol la ; chevauchant pour obtenir la longueur requise)
charge reste en appui de tout son long elle est ; étaient in-érécs de telle manière que leur face supé-
stable et son poids est en permanence réparti sur le rieure di-paruiv-air sous la surface de la route. Le
Fig. 221. Quatre files de tireurs
sol, ce qui limite les risques d'enfoncement Jes Cl cur er L1 -urtacc de ces voies aménagées avaient déplacent la statue colossale du
voies aménagées sur les sites de construction et seconde partie du transport, effectuée dans la
patins. Le mouvement n'est facilité que sur la :lme une dureté proche de celle du ciment. Les bords de nomarque Djehoutihotep. En avant du
traineau, de l'eau est versee pour abaisser reliant les aires Je stockage aux aires de taille et Vallée, a pu, quant à elle, s'effectuer sur une voie
mouillée. Pour freiner, il suffit, sur terrain plat, Je L1 chau..,..,ée pouvaient occasionnellement être rete-
le plus possible le coett.crent de frottement
aux rampes. En ce qui concerne la lubrification de aménagée et lubrifiée car l'approvisionnement en
cesser l'arrosage. [emplacement où l'on verse l'eau nu- p.ir Lie" mur- ondulés11'. Cet exemple prouve du sol limoneux. Une poutre de bois cran
ces voies, elle montrait son utilité dès que le chemi- eau et en limon n'était plus un problème, même si
est donc crucial pour le déplacement Ju bloc. Sur que le-, pièce- de hois renforçaient la structure des tée est tenue prête à être
placée sous le
le procédé implique l'existence d'un grand nombre
voie- Lle transport mai- ne jouaient aucun rôle dans biseau à l'amère des patins en cas d'arrêt nement suivait une inclinaison ascendante et que
des zones possédant une déclivité, il est prudent d'hommes effectuant la navette entre le support de
les convois dépassaient un certain seuil de charge
Tombe du haut fonct1onna1re à EI-Bersheh
d'être muni d'une cale dentée qui pourra être insé- le di..,-,ement de.., charges puisque ces dernières ne (XII' dyn)
glissement et le point d'eau le plus proche fleuve, :

reposaient p,1-, dc--u-; De plus, on peut raisonna- (qui reste à connaître).


rée à l'arrière des patins s'il est nécessaire Je <'arrô- citerne, canal ou bassin alimenté par un instrument
ter. De la sorte, on évite un recul intempestif du blcmcnr .iv.mcer que la dureté actuelle des maté- identique à l'actuel « shadouf », connu à l'époque
LE CAS DU COLOSSE DE DJEHOUTIHOTEP
convoi, ce qui est toujours possible en raison d'une riaux c-t Jue ,lll""i bien au tassement provoqué par pharaonique et représenté sur les parois de certai-
part de la pente et d'autre part Je la répartition le p,1-,"age Je trè- lourds convois qu'à l'alternance nes tombes thébaines
121. Pour progresser de façon
La scène la plus développée de traction
mouillnue ..,échage du revêtement. efficace, les convois ne doivent jamais attendre
aléatoire des mottes de terre humide en arrière Je-, ces
humaine sur sol lubrifié est celle du transport de la être gênés par
semelles de glissement. Puisque la couche Je lim. in Pre- Liu complexe funéraire de Sésostris Il porteurs d'eau et ne doivent jamais
statue colossale du nomarque du Xv" nome de pour
était décapée par le passage Ju traîneau, il faut (Xll' dvn.) :1 Illahoun, ont été retrouvés les vestiges leurs allées et venues. Quant à l'usage d'ânes
Haute-Égypte, Djehoutihotep, taillée dans la il faut émettre la
restituer la présence de manœuvres chargés de d'une route de r ran-port de 3,60 m de large, venant porter l'eau utile à la lubrification,
calcite de Harnoub, et représentée sur une paroi de leurs sabots
récupérer la terre, probablement rejetée progres-i- Je-, car rièrc-, locales au sud de la pyramide. Elle (Moyen réserve suivante le piétinement de
sa tombe (fig. 221) à El-Bersheh
:

pouvait endommager les voies. Leur contribution


à
vement sur les côtés, de la remettre en place dans était, elle aussi, couverte Je planches, démontées 119• li dut effectuer un parcours terrestre
Empire) des char-
les ornières et de l'aplatir avant l'arrivée Ju convoi -ur d'ancien- hateaux et assemblées par deux pour l'alimentation en eau pour le glissement
d'une vingtaine de kilomètres depuis la carrière de n'est possible de
ges est donc envisageable, mais il
118.
suivant, moment où la piste ainsi restaurée serait couvrir la largeur de la voie (fig. 219)
Hatnoub pour atteindre la Vallée et une vingtaine que long des structures
de 1:ouveau judicieusement arrosée, si nécessaire. D'aucuns pourraient arguer que planches qui
les les faire cheminer le
dispo- d'autres jusqu'à la ville d'Hermopolis où il devait aucun cas dessus. [ hypothèse est
A Dahshour, deux larges routes parallèles renforcent la -rructure des voies aménagées, aménagées, en
être installé. Aucun vestige, même partiel, n'en
a
sens de circulation, irrecevable pour les rampes qui ne possèdent
sées perpendiculairement
à
menaient des carrières locales au plateau où s'élève au donc
jamais été retrouvé. flancs talutés.
la pyramide nord de Snefrou. Elles ne conduisent la manière Je traverses et non de rails,
pouvaient
pas de chemins praticables sur leurs
Malgré son poids supposé d'environ 58 t et
sa
cinq registres, le
pas directement à la pyramide mais à une zone Je être déplacées au fur et à mesure de l'avancement
hauteur de 7 m, il est peu probable que le fameux [ ensemble de la scène occupe registres
réinstal-
colosse lui-même s'étendant sur les quatre
stockage située au sud de la pyramide. Des pistes du convoi récupérées à l'arrière pour être voie
colosse de Djehoutihotep ait été tiré sur une
: 119. P E. NL\X'lllRRY, E/-llcrshc/1, /iurr I: occu-
similaires ont laissé leur trace dans le désert à l'est lées en avant, comme ce serait le cas
pour des the Îtnnb uf Tel11tri-hcrcJ>, A'.)E Ill, El:].:,
sur près de 40 km. supérieurs mais l'essentiel de la manœuvre
XV; J. V,\?ll!ER, « Note -ur le couverte de limon et lubrifiée inférieurs. La statue figure
sont s.d., pl.
pant les quatre registres
rondins. Cela est impossible puisqu'elles
ne
de la pyramide elles avaient pour rôle, soit Je partie du
; transport du colosse dcl-Bcrshch » cLms On peut imaginer que la première repose sur un traîneau aux
le nomarque assis. Elle
structure.
permettre la livraison du calcaire fin de Toura, soit pas posées en surface mais noyées dans la CJ'En 36, 18'annfr (juillet 1941),
transport, environ 17 km de la carrière à la Vallée,
l'arrière. Des
d'autoriser la récupération des matériaux lors de la De ce fait, il n'est pas vraisemblab!e,
compte tenu p. 185-190.
simplement aménagée. patins courbes à l'avant, biseautés à
114. D. ARNOLD, Building, p. 81, n. 85-
Egypte, que des s'est faite sur une piste anneaux visibles au XIXe siècle, aujourd'hui effacés,
86. phase de destruction!". de la relative rareté Ju bois en l20. 1. M. E. SH.A\X', ,, A Survev llf elle
pourvues Hatnub, dans Amunw Re/ions Ill Celle-ci comprenait deux passages parallèles ;

recevaient les cordes qui solidarisaient la statue au


115. D. ARNOLD, Building, p. 85, n, 100. Dans le désert, dans la partie méridionale de routes de plusieurs kilomètres aient été (Londres, 1986), p. 189-2 12 ct Amunw était installée sur un sol dur et plat mais, dans les
cordes était assurée par
longueur. Ces traîneau. La tension de ces
116. D. Asxoi», Building, p. 85, n. 101. Saqqara, au sud de la tombe de Shepseskaf connue de traverses en continu sur toute leur IV (1987), p. 160-163 ct fig. I î
zones ensablées du parcours, elle
comportait un
torsion acquise en faisant
Re/xms

sous le nom de mastaba Faraoun, deux voies d'un renforts ne sont conçus que sur de faibles inten-
distances (1-5) Voir SH/Jra, p. 18 î ct n. 45 et d'un la torsion de deux torons,
soubassement fait d'un remplissage de cailloux
·

117, D. ARJ'iüLD, Building, p. 86-87, entre eux puis


n. 103, fig. 3.38, 3.39. kilo?ètre c_hacune ont été observées. Elles appro- ou en des points précis utilisés de
manière p. 184, n. 46).
120. Aucune trace d'un revête-
tourner les petits bâtonnets placés
mètre d'épaisseur statue ce qui empêchait
chaient le site depuis divers endroits, probablement croisements 12L K. W BUTZER, « Schaduf » clans en les plaquant contre la
118. D. ARNOLD, Building, p. 90, n. 105,
sive, constante et régulière comme les LA V/4 (1983), col. 520-521 ctn. 4. ment de limon, même partiel, n'y a été
relevée. La
fig. 3.44. des carrières de calcaire local 15. C'est le cas des
1

qui sont des zones de fort passage.


Ill I a coostmction pbaraaoique

les cordes de se dérouler. Pour protéger la pierre le nombre d'hommes engagés dans l' e ffi détrempé et, de plus, directement liées à l'édifice me dynastie ; elles se situent à un niveau très bas
, Ort tel
ucrcrrmne, H Chevrier est valabl e sur que
.

achevé, des pièces en construction. Ces rampes artificielles permet,


J
déjà polie du colosse totalement
1,
a .
.
dans l'ouvrage et ont été glissées au niveau du sol
de protection carrées - probablement en cuir ou en
? , terrain
p at. I l pur.ut évident que ' pour affront er taient d'élever les pierres au niveau voulu pour les avant d'être enrobées dans le noyau. L emploi
.

I
une d'ech-
.

fibres tressées - étaient placées aux points de frot-


, .
v it e, il but augmenter le nombre mettre en ceuvre. Ces installations étaient desti- initial du petit appareil dans l'architecture égyp,
. .

.. d e tireurs
ou
tement des liens. demander un effort supérieur C'e s t ·
, nées à être rasées une fois l'édifice achevé et il n'en tienne est lié à une contrainte technique celle de :

,. peut-etre
Un homme figure debout sur les genoux de la surtout l illustration que le colosse na'
. .

, subsiste d'importants vestiges que dans le cas où l'exploitation de veines de rocher sans épaisseur et
statue il frappait probablement dans les mains - il
pas eté
;
tracte, en connnu sur un sol lubrifié.
.

celui,ci n'a pas été terminé. Certaines rampes de la mise en œuvre d'un programme inspiré de la

chantait peut-être aussi - pour rythmer la rnanœu- Curieusement, alors que des masses b·1en
pus
aujourd'hui visibles pouvaient d'ailleurs être autant construction en brique crue, sans volonté d'ache,
ver les surfaces extérieures à l'aide d'un parement.
. l

vre un autre se dresse à l'avant du traîneau et


;
colossales turent, sous les Ramessides ent re
autres
des moyens de destruction (récupération des pier,
verse de l'eau devant les semelles de glissement ; amenées de lointaines carrières , aucune re presen- ,
'
res) que de construction. En ce cas, il est égale, Comme il a été dit, les rampes des pyramides de
un dernier encense la statue. Devant le colosse, r.ui. in n'en a été conservée ou, peut-être même ment normal qu'elles n'aient pas été démontées. Le Sekhemkhet et de Sinki, construites en petit appa-
occupant quatre registres, quatre files d'hommes considérée comme digne d'apparaître au rang de; plus souvent n'a été conservée que leur trace au sol reil, sont très frustes et l'on peut se demander si
tirent quatre cordes de traction nouées à un exploits marquants d'une vie humaine ou roya et, d'une manière générale, l'on ne peut plus obscr- l'utilisation, par la suite, de rampes en brique crue
ne correspond pas à l'emploi du grand appareil.
J e.

anneau fixé à l'avant du traîneau. Les haleurs sont La rûche semble avoir été, à cette période, du ver directement l'aspect de leur surface128. Il arrive
répartis par paires le long de chaque câble, à l'ex, ressort d'une routine, rôdée au fil de multiples même que l'existence d'une rampe ne soit plus Grâce à la brique crue on pouvait également dres-
siècle- depuis le pvramidion de Sahourê (Ve dyn.) perceptible que par un léger défaut de ravalement, ser des rampes sur une hauteur bien plus grande
ception du « premier de cordée », qui est seul. Son
à son point d'application contre une face de la qu'avec de simples déblais, ce qui permettait de
rôle devait être d'orienter la file en suivant le..., ou le col. )-,...,e de Djehoutihotep (XIe dyn.) et que le
pyramide, comme à Meïdoum 129. construire en grand appareil des édifices très élevés.
ordres donnés par l'homme qui, debout sur les \;l iuvcl Empire ne devait plus considérer comme
Les vestiges de plusieurs rampes de construction Deux grandes rampes ont été reconnues à
genoux du colosse avait la meilleure \'UC de l'opé- novatrice ou mémorable. Quoi qu'il en soit, au
ont été reconnus et l'on constate que leurs carac- Meïdoum. Lune partait au sud du temple de la
ration. Chaque câble est donc tiré par quarante, ;\JLH1,·el Empire et à l'époque récente, pour déplacer
téristiques (pente, largeur, dimensions) varient vallée et montait vers le plateau désertique selon
trois manœuvres, ce qui représente cent soixante, Je-, ch,lrl'.e" volumineuses, le principe de base précé-
d'un exemple à l'autre. une pente de 10 à 17 degrés (17 à 30 % ) . Elle avait
douze tireurs en tout. Au registre inférieur, derrière dcrnment décrit restait identique. Pour augmenter
Le plus ancien témoin a été relevé à la pyramide 4 m de large et était faite d'un remplissage de débris
les tireurs, en réalité derrière le convoi ou à côté, L1 force lie traction nécessaire, les Égyptiens
inachevée de Sekhemkhet (IIIe dyn.) à Saqqara. de briques maintenu par des murs latéraux en
trois porteurs d'eau sont suivis par trois autre- -cmblcnr avoir préféré allonger les files plutôt
Cette rampe, perpendiculaire au côté ouest de la brique crue. Elle a été surhaussée plusieurs fois. Les
hommes qui soutiennent, sur leurs épaules, une qu'en augmenter le nombre. L allongement d'une
pyramide, passait au-dessus du premier degré. Elle traces qui ont été observées sur le parement de la
forte poutre de bois dont une face présente de-, file ne pl hait en effet pas de problèmes particuliers,
pyramide à hauteur du sixième degré rappellent
crans. La pièce de bois est « un tronc d'arbre mal .il. ir-, qu 'ti n'était p;h possible d'en disposer beau- était en pente douce et faite d'une simple masse de
cailloux prélevés sur place. Elle se dirigeait, depuis sans doute l'emplacement et la forme de la rampe
équarri que l'on jetait en travers » pour remédier à coup -ur de-, axe" parallèles sans être contraint primitive. En effet, des surfaces de 4,95 met 5,36 m
pyramide130.
« tout retour intempestif du véhicule » en d'éL1rgir le-, rampes (et Jonc leur volume et leur la carrière, vers le noyau central de la quelques
aussi l'existence de quatre de large présentent un nu en recul de
arrière122. Si les poutres de bois sont bien des cale- " coùt »). Deux hommes placés de part et d'autre O. Arnold signale maçonneries
inachevée de centimètres par rapport à celui des
rampes autour de la petite pyramide
pour glisser en arrière des patins, il en fout au d'un cordage occupaient un espace minimum 131. Elles ne mesuraient que douze adjacentes à droite et à gauche. Il faut croire que
moins deux. Quant aux porteurs d'eau, il c-r d'un mètre et le-, file-. ne pouvaient se toucher Sinki (IW dvn.) successives
les blocs recouverts par les adjonctions
certain qu'ils étaient plus de trois, compte tenu de (un c-pacc d'un mètre entre chacune semble un
mètres de longueur et avaient une pente de 12 à et polis avant d'être
mais couve- de la rampe étaient dressés
la quantité d'eau à fournir et Je la distance à 15 degrés (21 à 26 %) , qui semble forte ont être marqués
minuuum). Quatre files devaient déjà occuper masqués. À chaque assise, ils dû
nait sans doute pour élever par traction les blocs de
parcourir. De fait, trois étant l'expression du pluriel environ -epr mètres, auxquels il convient d'ajouter édifice est constitué. d'un tracé de ravalement qui semblait convenable
en égyptien 12 3, la présence de ces trois seu Is petites dimensions dont cet tracé. Lorsque le
l'e-pace nécev-airc pour que les files montante et et ont été ravalés en suivant ce
Achevées, ces rampes n'auraient pas excédé 6 m de tour, au
porteurs d'eau vaut en fait pour un grand nombre, descendante des porteurs d'eau se croisent (soit au reste du revêtement a été repris à son
conformément à un code iconographique connu. hauteur. Pour amener les matériaux au sommet de rampe, il s'est avéré
moin- 2 m). Pour déplacer un colosse avec quatre des addi- moment du démontage de la
Ces hommes portent sur l'épaule un long balancier la pyramide, prévu pour se situer à 12 m, exécutée trop profond?ment
filc-. d'ouvriers, il fallait Jonc disposer d'un espace que la taille avait été
rions considérables auraient dues être faites. na pas
de bois à chaque extrémité duquel est suspendue minimum de neuf à dix mètres de largeur, ce qui pierre par rapport au nu général du parement. Il
une cruche 124. Les plus anciennes constructions en
rattraper une telle différence de
semble bien avoir été la limite pratique adoptée été possible de
étaient toutes en petit appareil comme on peut le un surcroît de
Les poids des deux jarres pleines s'équilibraient. pour les rampes sur les chantiers comme nous le
complexe creusement car cela aurait impliqué
voir à la pyramide de Sekhemkhet ou au 132. Une observa,
Les ouvriers qui transportaient l'eau n'étaient pas verrons à propos du I'" pylône de Karnak et de son ne paraît pas taille et de polissage considérable
de Ojeser (IIIe dyn.) à Saqqara. Ceci sud où se trou,
les mêmes que ceux qui la versaient. Cette multi, échafaudage 127• encore tion similaire peut être faite du côté
plication des ouvriers était due soit à une nécessité dépendre du fait que l'on ne maîtrisait pas autre rampe, à 300 m du pied
122. G. GOYO'.:, dans BIFAO LXIX 128. Étrtt de, qucsrion-. lll\ manipulation vent les restes d'une
toutes les techniques de taille et de
D. AR'.:,
large et était
:

de perdre le moins de temps possible soit au fait Elle avait 3,25 m de


(1971), p. 11-41, en particulier p. 3 3 et
que RAMPES DE CONSTRUCTION Lï/3, p. 37-38, ,.\'. « Rm1rampe » ct
l'Ancien Em?ire de la pyramide.
des gros blocs, car leur emploi à parallèles entre
faite de deux murs de brique
n. 1. A-B.
la précision du geste du verseur d'eau était fig.
si des vemes
123. Deux ne suffit pas à faire un pluriel i?portante qu'elle correspondait à une spécialisa, 129. Voir infra n. 132-13 3. résulte de l'exploitation de l'épaisseur lesquels était ü:i,stallé un remplissage de débris de
Les pistes aménagées, voire les voies lubrifié?s
soulevés et
en égyptien car la langue pharaonique
non professionnelle. carne· géologiques. De taille réduite, les blocs construction. A son point de rencontre avec le
plus ou moins renforcées, reliaient donc les 130. D. AR?OLlî, Bw/Jing, p. 80, n. 83
noyaux
acheminés à dos d'homme constituent des
;
possède un duel.
Z. GO!\EIM, Exccwations at Sauaasu. Homs degré de la pyramide, un
O. Arnold a démontré que, le colosse
pesant res aux quais d'embarquement, les quais de débar·
ne requérait que revêtement du sixième
et non des revêtements ; leur pose
124. Cl. SIMON-Bü!DOT, « Accessoires Sekliem-Khet. The Unfinished Stc/i
à environ 3,5 m
Jc porteurs d'eau » Jans Bulletin du 58 to?nes ?nvironl25, chacun devait
tirer l'équiva- quernent aux sites, ou directement les carrières
au
Pyramid, SAE, Le Caire, 195 7, p. et accentuées, sortes de sillon vertical est toujours visible,
I 1

des rampes plus ou moins 133.


Cercle Lyonnws d'Égy/nologie Victor len? d un tiers de tonne soit à peu près trois fois chantier. Même s'il arrive qu'elles franchissent
des pl. xv.
fait que de de l'angle
Loret n° 9 (Lyon, 1995), p. 25-32,
moms que la limite fixée par les expériences avec les chemins artificiels en forte pente. Le À Dahshour, à l'extrémité supérieure
de la
fig. 1-6. de déclivités, il ne faut pas les confondre 131. Building, p. 81, n. 84, fig. 3.29.
très gros blocs de granite aient été mis en œuvre pyramide rhomboïdale,
?· Chevrier126. On peut en déduire que les Égyp, rampes de construction, généralement plus courtes 132. Cf. infrn p. 340 ct n. ct ct la pvra- chaussée montante de la
au-dessus de la chambre funéraire de
p. 346
été découverte ; elle
125. D. 3
AKNOLI), Building, p. 61. ,
tiens prevoyaienr, une route bordée de briques a
·
maximum), n. 16.
sem bl e,t,il, une « marge de (quelques centaines de mètres au pas d'obsta-
126. D. AK'lüLD, Building, p. 63.
manœuvre » considérable dans l'exploitation couver,·

133. D. ARNOLD, Bui/Jing, p. 81-82, mide de Djeser montre qu'il n'y avait semble avoir servi lors de la période de construe,
127. Cf. infra, p. 213 sq.
des toujours volontairement pentues, touJours, n. 88-89, fig. 3.31, 3.32. cle à utiliser de grosses et lourdes masses dès la
moyens mis en œuvre sur leurs chantiers. limon d esnne à être
·

De plus, tes d'un revêtement de


Ill Ta caostmctiao pbaraooique 201

cone du temple de la Vallée et approcha·t


Fig. 222. Travaux à Karnak en 1900. La .
l a pyra- 1

terre est évacuée dans de petits paniers


mide par son angle nord-est. La surface .
.

. consistait
en limon et mortier dans lequel une
.

portés sur la tête ou à l'épaule, selon un ,


r angee d e
usage déjà courant en Égypte pharaonique
.

planches (bois de bateau réformé) était no ,


C'est à l'aide de ces paniers que les salles . , ,.
yee, eur I

remplies de déchets de chantier ayant servr


face supertcurc etant certainement recouv
. eret par
d'échafaudage pouvaient être rapidement la surface de la rampe. Celle-ci avait au ·

vidées. ? ?™
6,2 ') m de large en incluant les murs latéraux
en
brique de 0,90 m d'épaisseur. Elle était apparem-
ment utilisée pour livrer les matériaux de construc-
tion :\ la cone située autour de l'entrée de la pyra-
mide.
Toujours :i Lisht, deux des rampes destinées à la
convtrucr ion de la pyramide de Sésostris l"
(Xl I' dvu.) ont été observées avec précision
( fig. 20 5 b). Leu rs cœurs étaient constitués d'un

rempli-,s,ige de briques et Je limon, maintenu par


tion elle formerait donc la base de la rampe de
;
de" mur" latéraux de brique crue. La rampe située
construction principale H. I
au centre de la face occidentale était posée suivant
À Giza, une rampe importante proche de la une inclin.iison actuelle de 12v (21 %), qui devait
pyramide de Kheops a été exhumée. Elle relie b, .iv. iir été celle de la rampe 140. La seconde permet-
carrières situées à l'ouest du sphinx au plateau, :\ tait d'accéder au sud, près de l'angle sud-ouest. Or,
Fig. 223. Les fondations observées sur les
l'est des pyramides de reines. Elle a une largeur de comme leur" longueurs ne semblent pas avoir franchissant le plateau
côtés de la rampe
5,40 à 5, 70 m et était constituée Je deux mur" excédé une cinquanruine de mètres, ces deux de la pyramide de Sésostris I'' [XII' dyn l

parallèles soigneusement construits en pierre brute. rampe" ne peuvent avoir atteint que les parties à Lisht, auraient pu mamterur des poteaux
Ceux-cr auraient servi de pornt d'ancrage a
C revêtus de mortier de limon et fabriqués en sections inférieure" lie Li pyramide (haute de 60 mètres à rappel assurant les convois
des cordes de
r de 10 à 21 m de long. Le remplissage interne l'orunnc). Rien ne ubsistc de la surface de ces
...
Un tel disposrtrf aurait pu être repete

n (aujourd'hui retiré) contenait Jes impression- de r.unpc- et l'on ne peut que bâtir des hypothèses sur plusieurs fors sur la longueur totale d'une

sceau comprenant le nom de Khéops. Quatre-


vingts mètres de rampe sont conservés 111.
la m.uuère lll int lc-, assises les plus hautes furent
.ilimcntcc-, en hl()(', rampes rehaussées selon une
:

Fig.
----
rampe arnvee à son plus long

développement

224. Structure d'une rampe de brique


223

De courtes rampes menant au toit des mastabas pente plu- forte par exemple ou existence d'une à caissons remplis de déblais, srmüaire à

de Giza ont été observées. Elles étaient faites de rampe plu" l()ngue, dont il ne reste rien. celle qur a été vue au sud de la pyramide
de Khefren [IV' dyn) à Grza et qui a proba-
briques, de cailloux ou d'un mélange de" deux. L1 mi-.c en place des appartements funéraires
blement servr au remploi des materraux à

Elles ont servi aussi bien pour la construction que de" pyramide" Cl mvi-rui: tout d'abord à creuser une l'époque d'Aménoplus Ill [XVIII' dyn.) Ce

pour amener le sarcophage du défunt, les puir- grande f()-.-.e et, par conséquent, à ménager une type de rampe est également evoqué par
papyrus du Nouvel Empire, à propos du
funéraires n'étant accessibles que depuis b, -.aignée en pente pour évacuer les déblais et insérer
un

déplacement d'un colosse. Les caissons per


toits136. Je.., bloc- de parement des chambres. Celle-ci était mettaient d'économiser les briques crues

En revanche, dans les chambres funéraires des en forme d'e-calicr :i la pyramide de Sésostris à
1er

mastabas de Ti et Je Mererouka, les rampes en Lisht. Elle me-urair 5 m de large et ses marches
pierre installées devant les sarcophages n'ont servi étaient recouverte- de bois. L'achèvement des
qu'à mettre en place les lourds couvercles mais pas pièces inréricurcs avant exhaussé le sol, cet escalier
134. 0. AR.'-:OLD, Building, p. 81, n. 87.
à la construction proprement dite117. Elles avaient fut recouvert de sable et d'une nouvelle couche de
135. 0. AR.'!OLD, Bui/ding, p. 83, n. 90-
91, fig. 3.33; idem, üiB, p. 213,
une pente de 18 degrés (32 %) . planche-!'!'. Il fout restituer l'évacuation des
S.\'." Rampe ». Sous le dallage de la cour du temple solaire de déblais dos d'homme, probablement dans de
?1

136. D. AR."lOLD, Building, p. 84-85, Neouserrê (Ve dyn.) à Abou Gourob, cinq rampes petits paniers analogues aux mouktafs actuels (couf-
n. 94-96. rayonnaient depuis la face orientale de l'obé- fins), par des ouvriers qui montaient et descen·
lisque138. Elles étaient en briques, épaisses de
137. 0. ARJ-.;OLD, Buzlding, p. 85, n. 98- 2,5 à daicnr les anciennes marches (fig. 222).
99. 5 m. Leurs côtés étaient verticaux et leurs briques
Encore sur le site du complexe funéraire de
/ / //
138. D. ARJ-.;üi.D, Building, p. 85, n. 97,
fig.3.35;F W. von BISSI?G, Das Rc-
Heiligrum des Konigs Ne-\X1rJSer-Re
disposées horizontalement. En se basant sur une
ligne rouge tracée sur la base de l'obélisque,
Sésostris Ier à Lisht, une autre rampe montait,
depuis le sud, vers le plateau J e l a pvranuid e ·,
142
Elle
/ / ,_?---_/
/ '--/ /7 //
__
/ //
/
(Rathures), Berlin, 1905, p. 59-61. Borchardt a déduit que ces rampes devaient avoir était constituée des classiques murs de souren?-
,,
;-- - --__,/
-- /
En
139. 0. ARNOLD, Building, p. 85-86, une inclinaison de 14° (25 %) . Elles étaient certai- ment en briques, avait 3,85 m de large et
montait
du
du
n. 102, fig. 3.37. nement les rampes de construction de l'obélisque suivant une pente Je 8° (14 %) . Le remplissage
/ / /7 /
de
140. 0. AR."JOLD, Building, p.
fig. 3.40, 3.41.
87, (les obélisques des temples solaires n'étaient pas
monolithiques mais appareillés).
interne, retire par l es c1ou1·11 eurs, e't a1it constitué
. , . de

circulaires
. ,___
Th débris Je construction. Les deux piliers
© 141. D. ARNOLD, Building, p. 87. A la pyramide d'Amenemhat I'" à Lisht , , , , , et vers 224
enges sur es cotes, a l' exteneur de la rampe
.
. A
1 .

142. 0. AR"lOLD, Building, p. 87-90, (XIIe dyn.), les restes d'une rampe uniques. Ils consn-
·

n. 104, fig. 3.42, 3.43.


de construction la moitié Je sa longueur, sont
soignée ont été exhumés139. Elle montait depuis mâts en
tuaient peut-être es c10n d anons d e deux
.

la 1
TIT ra canstmctian pbaraaniqne 8... Transport

Fig. 226.]'intérieur de l'enceinte du


À
temple de Nekhbet à EI-Kab
(XXXe dyn.), une
rampe de brique crue
assises inclinées masque
les mas-
aux
courbes. N'ayant pas serv a
sifs à assises
elle-même, on ne
l'édification de l'enceinte
sa fonction possiole ou
peut que suggérer
bien elle a servi a
amener les matériaux
aujourd'hu oisparue
d'une porte en pierre
breche du mur vrsible
occupé la
(qui aurait
gauche), ou bien elle
donnait acct", a un
à

chemin de ronde au sommet


du mur

« Papyrus Anastasi I »), évoque l'édification d'une Enfin, dans la première cour du temple
Fig. 225. Échafaudage lourd et rampe
représentés dans la tombe de Rekhrrurè rampe Je briques de terre crue de 730 coudées de d'Amon-Rê à Karnak, au revers du môle sud du
(Gourna, XVIII" dyn, Tl 100) bois utilisés pour attacher des cordes qui devaient rerrc-rrc que p.ir \ Pte tluvialel
• ,
ur e cote, un
I
• I
long (près Je 400 m) pour 60 coudées de haut (un premier pylône (fig. 22 7), subsistent les restes
aider à la traction des blocs ou éviter leur recul. LhL·m111 ,l\ .ut don; été ,lménagé: large de 3,65 peu plus Je 30 m) et 55 coudées de large (un peu d'auxiliaires de construction en briques crues dont
met
Des mâts similaires existaient probablement en lk 36 cm, ti ér.ut renforcé, tou les 20 moins Je 29 m) 11', soit une pente de 7,5 % (4,3 °), l'état actuel altère la lisibilité 156. Construites sous le
:· ?:r?1tl1nll"

haut rampe (fig. 22 3).


de la J t l un, p.ir Je.., rondm-, Je bois de 5 à cm de en demandant au scribe novice Amenemopé règne de Nectanébo 1er (XXXe dyn.) et restées
d'une rampe ont au-vi été vu- -ur le
Les restes dr.nnct rc rcc ouv err- Je limon. Lor qu'il était comhien Je briques seraient nécessaires, le inachevées, les structures comprenaient encore des
petit côté méridional Ju temple Je Q,1sr ek.;,H?h,1 u )11\ cu.iblcmcnt humidifié, problème posé est insoluble puisque les dimensions restes de rampes au début du XIXe siècle. Elles ont
le gli, ernent des
(Fayoum, attribué au Moyen Empire) 1-H. cmb.m..mon-, n'ét.iir plus qu'un jeu d'enfant. La Jes hriques à utiliser ne sont pas fournies dans malheureusement été fouillées sans faire l'objet
C Une rampe à caissons Je briques crue-, port.mt h()ue "éL héL' u m-crvc les « négatif: » des coques l'énoncé114. Pourtant, il est précisé que la rampe d'un rapport rigoureux et il n'en subsiste qu'une
le nom d'Arnénophis III (Xv'Hl' dvn.) , ,i été re- '-k" 11,l\ ire elle" l int 1,2 :1 I, 7 m de large 149. doit comprendre cent vingt compartiments équipés partie de l'échaudage lourd (fig. 22 7). [ensemble
;
sera donc présenté plus loin (voir infra, p. 213 sq.).
I=

n
143. D. :-\R.'-:,)Ll\ B111/Jm1,;, p. 90-91. trouvée au sud Je la pyramide Je Khctrcn :1 Au ·lHl\'L'I b111"'1re, la tombe de Rekhmirê
. Je roseaux et de planches et que ceux-ci doivent
144. D. :-\R.'-:,)LL\ B111ldm1,;. p. 93-94. Gi -ca H O n pense
I , · que, ll e servit a, l a dérnolmon lk
.
.

(X\'111 lh n.) .il-ruc l'unique scène connue illus- a\'oir trente coudées de long et sept de large. Il n'en
n. CONCLUSIONS RELATIVES À J!ÉTUDE
reste pas moins l'intérêt J'y voir décrit un ouvrage
I 11, fig. 3.4 7.
l'édifice, commencée Jès le règne d'Amcncrnhat 1Lr tr.mt le prmc ipc lie L1 r.unpc et Je l'échafaudage
145. \'tl1r supra, 139-140 ct n. ÎÎ et
p.
(XW dyn.) qui remploya les bloc- Jan" sa P\T,11111Je. Ju ressort J'un chantier-type vers le quatorzième DES VOIES ET DES RAMPES
mfra, p. 208-209, n. 154 \\'. F. Rl:I"-rKI '
loure] (t1i_:. ï9 et 221) I'i1.'. 'ur la droite, un édifice
siècle ,l\'ant notre ère, Jans lequel on retrouve les
;

" Zur Ziegelrnmpe Je, Papvru-, Son ?xis?ence est intéressante, car ce tvpc Je struc- u imprcn.mt t n li" u ilonnc ou trois pilier ou trois Les rampes des pyramides les plus anciennes
Anastas: I » dans A.lwnemabche ture a ca1sso?1s (fig. 224) est évoqué Jan" le p.ipvru-. t.:rll" mur" \ u- en coupe est en chantier: un caractéristiques définies d'après les traces archéolo-
Forsc/mn1,;en li (Berlin, 1975), p. 5-9;
Anastasi I 4). l
giques 111 cheminement formé entre deux murs de semblent n'avoir consisté qu'en des tas de déblais
rem1"'""",lt.:e Je briques, dont le. assi es horizontale
régularisés. Le volume des blocs mis en œuvre dans
:
A B . .\D,\\\'Y, "The Three Construction
Problems by Scribe Hori (Pap. Ana-ravi I. Une rampe ayant servi à la con-rrucnon Liu "lll1t réi_:lée" :1 mtcrv.tllc- régulier par de touffe· hriques crues, talutés à forte assiette, caissons inter- Par la suite,
ces monuments l'explique peut-être.
14-17) .. dam zAs 110 (1983), p. 12.15; temple rarnesside de l'Assasif a été rcrrouvcc 14,, Ll',1IL1 ou .I'autr« \'éi_:ét,1ux favorisant la cohésion médiaires régulièrement espacés emplis de sable et latéraux parfois en
elles sont constituées de murs
matériaux Ji\'ers, plate-forme terminale de
H. \X'. F1scHER-l:LFERT, Die saunsche
E?le était constituée d'une musse Je débri-. rent?1r? Je Li <truc turc, occupent la totalité de l'espace souvent en briques entre
Strensclmft des Pa/rvrns Anastasi/, K:i. T ï ' pierre mais le plus
\X'iesbaJen, 1992 ou H. \X'. FhCHl:R- cee par ?es trm?cs Je palmier et retenue par Lie" entre LC" .. c olonnc- ». 'ur la gauche, est représen- manŒmTe aboutissant à la hauteur recherchée. un remplissage de terre,
lesquels a été installé
ELH:RT, Die sauusci»: Stre1tsclmft Jes murs lateraux faits Je blocs Je remploi arrachés ''1 1·1' tée une r.uupc Jeu in-rrucrion Je pente trè accen- Ceci, d'une part fournit la preuve que l'empirisme de débris divers. Quand la
d'éclats de taille et
,
n\l\'ait pas Je place dans la préparation d'un chan-
Pa/rvrns A.rwstm1 I G'berset?img 1tncl
h aussee d'H atshepsour, voisine. Une couche Je
:

Kommentar, .--\g. Abh. 44. WieshaJen ' ? tuée, ..,,111.., dllute pour pouvoir la faire « tenir» sur rampe doit franchir une forte déclivité naturelle, en
limon avait été disposée au sommer 147. tier et que toutes les dimensions, toutes les forces à
particulier pour passer de la Vallée au plateau
!986,p.121-132. Li p.ir. 11. Il est peu probable que, Jans la réalité, le
Outre ces nombreuses traces Je rampes, abon- appliquer étaient calculées et, d'autre part, apporte ne sont
libyque, les assises de ces murs verticaux
l46, A. l..\'.:?l\:C,, "The Museum's rampe" .ucnt été .iu-c-i raides alms que, parallèle-
Excavation, at Thebo, .. Jans dantes autour des Prrc1m1·J es, Pus rares prè-, Je.., , .
ment, on connait l'accentuation et la déformation une (mais une seule ) valeur de pente indiscuta?
!
épousent l'inclinaison du
pas horizontales mais
I

temples, - fait qui s,, exp 1·ique par le fréquent


B.'vLvtA 302 (no\'.1935),p. lS,fig. !6. .
.
Je.., proportion- (uniquement Jans le sens de la 153. D. AR\\ 1111, flwltfm1;. I'· bic: 7,5 l\) (un peu plus de 4°). Apparemment, il dut avoir des incidents
LJ1 _L)..,,
terrain. y
Une rampe tardive mérite encore, par son état
147. D. AR'.:Oll\
.
, ·,
B111/clm1,;, p. 95 ct machevement des p rermeres -, trots autres indices .

hauteur) Jont le-, Égvptiens étaient coutumiers n. 122-124 1J<.'m, Lifl, p. , ..,, car il ne semble pas
et des effondrements de rampes
; .

n. 115.
à El-
Je conser\'ation, d'être signalée. Elle se situe
.
'·1·' Raur,impe"; clan, I 1,IH III, I'· L)) ct
v1enne?t conforter les connaissances que l'on peut été talutés.
148. J. V!:RCUL'TIER, M1rgissa /, Paris, .,
Jam leurs Je-,sim 1:; 1• Au pied Je cette rampe, un n. 195, le même .iuteur ,1.!.!n,ilc· k, rL',tL''
d'enceinte à assises courbes que les murs de bordure aient d'emblée
en avoir la g t·issiere ·
J e M'1rg1ssa, une scène Je la .

homme -c livre à une act ivité mal définie tenant Kah le long Ju mur de mur ondulé avant
Il existe même un exemple
.
1970, p. 178-180, fig. 3-5. p. 204-214, : d'um, rampe av.mt environ 6"o Lk l'L'ntl'.
tom b e de Rekhmirê e t un passage Ju (fig. 226). Comme elle n'est pas
directement liée à les rampes à
fig. 11-20.
papyrus
' · Jans les maim Jes musses ovoïdes, peut-être des 154. H. RRl 's\l R, " Pap1ru, Ana,t.ist l " que le Nouvel Empire ne produise
A nastasi I. .

l'étape première de la construction de ce mur de rampes


l49. D. AR\:OLLl, B11ilclmg, p.
houlettes Je terre, il charge la surface en lubrifiant ,lan,LA I\' (1%2), col. 674 t\; bordure à fruit. Les
caissons et murets
5
91-93 ' de
clôture, son existence suggère deux possibilités
:
n. 109. À Mirgissa, à la hauteur de la deuxième cata- H. W. FN IILR-EI RI, :,;Lltlrfü·lie peu près
ont entre 3,25 et 6,25 m de largeur (à
D1<.'
ou bien la rehausse. En effet, telle qu'elle est repré-
11

des
soit il s'agit des restes de la rampe d'amenée
Strc11sclmj1 des Pa/>)THs A.nu\lu11 I' 1'.:i.T 7.
?:?te, les v?s?i!es d'une « glissière à bateaux » <01?t de 10 à
150. ?. Jc varie
entre 6 et 12 coudées) et leur pente
G. DA\'11:S, The Ti1mb of
sentée, la rampe n'arrive qu'à mi-hauteur de la \X'ieshaden, 1992. Ct. s1t/>ru, p. I N-140
porte pierre qui
En
Rekhm1rê, pl. LX.
e e retrouves Bien q u 'ilI n , en reste que près Je
.
dernière assise mise en place. Enfin, les assises de
et n. 77. blocs Je couronnement d'une de
17° (17 à 30%). Les rampes de
construction des
visible à sa gauche
15 80 aurait occupé la vaste brèche pentes
.
du LM.-?.
B0\:Hb1E, Gm égyptien, Que estime qu'elle était originellement longue ,euk rampe :-i C\1Ss\1n, pourtant avoir des
m2' kon briques Je la rampe sont horizontales, assemblées 155· La connue
accolée pyramides semblent
dans l'appareil de brique, soit cette rampe
du sais-Je n
1909, PUF, Paris, 1992, p. 31
:
de m . Elle a prmc1pa l ement servi au celle, datée du règne 12-14° (21 à 25%). Une
· ·
e;.r
en carreaux et boutisses, et réglées elles aussi plutôt centrées autour de
à
de (:rnp,ort1on Jes pylônes) S. DO'.:ALX)'.:I, Moyen d'Aménophb lll, LJUi a ,er\'i ii démonter aurait été prévue
;

E
.

aux massifs du mur de brique décrite par le Papyrus


Th ?rt èf0'/Jt1e1'., Encyclopédie J'aujourd'hui, d?.pireLet pendant la Deuxième Période lntermé - intervalles régulier par des couches de végé, b monuments de Khefren ii l,1:a, i·otr ronde du rampe de Lisht et celle
La PochotheLJue, Paris, 1993. taire. e resserre ment d u fl euve à pour donner accès aux chemins de 8° (14%).
© cet endroit et le taux 152. ,1tf>rt1, p. 208; n. 145; fig. 224.
actuelle, ne Anastasi I n'ont que 7,5% (4,3°) et
152. D. A1z.-.;ow, Building, p.
97, n. 120- ch aos roc h eux qui l' accompagne sati- sommet de l'enceinte. Rien, à l'heure
121, fig. 3.52. rendaient plus Lorsque le scribe Hori, Jans le manuscrit 156. D. AR:-.:l )Ill, B1t11clm1;, p. 96. n. I 16-
hypothèses.
facile I e franc hiissemenr de la
cataracte par voie (dit 117, fig. 3.50, 3.51. permet de trancher entre les deux
rique ramesside 10 24 7 Ju British Museum
Ill Ta canstnJCtian pbaraanicpie

mâts les tours de corde, on montait jusqu'aux mâts 1 000 tonnes, ce qui est le poids estimé qu'aurait

suivants (installés plus haut le long de la rampe, eu, s'il avait été terminé, l'obélisque inachevé
s'ils ont jamais existé) et l'on faisait une demi-clé d'Assouan). Si l'on suppose l'emploi de la force
autour de ces nouveaux poteaux pour réassurer le humaine, et en se fondant sur les estimations faites
convoi. L: opération était répétée à chaque paire de à propos du colosse d'El-Bersheh ( un homme tirant
poteau jusqu'à l'arrivée du convoi sur l'assise en 1/3 de tonne), il n'aurait pas fallu moins de
cours d'assemblage. 1 500 hommes pour tirer au sol l'obélisque unique

Le fait de mouiller le sol le rendait très glissant de Karnak, le plus grand de ceux qui furent effecti-
et une équipe de traction arrivant tout de suite vement érigés.
après une autre aurait eu de grandes difficultés à Si l'on suppose que les ouvriers étaient répartis
marcher sur une surface à la fois boueuse et incli- selon quatre cordes de traction (3 7 5 hommes par
née. Or, il n'est pas rentable d'attendre le séchage corde), de part et d'autre, la longueur de chaque
de la couche de limon pour amener le bloc suivant. file serait de l'ordre de 400 mètres et d'environ
C'est donc la quantité d'eau nécessaire et suffisante 250 mètres si l'on considère six cordes (250 haleurs
au glissement qui devait être versée, aux seuls par corde), ce qui semble être un maximum car la
endroits voulus, afin de ne pas inonder l'espace où largeur des rampes et des voies ne pouvait être
Fig. 227. Partie de l'échafaudage de
brique encore visible dans la première les ouvriers marchaient. Sachant que, selon les cas, considérablement élargie. Ce nombre de manœu-
cour du temple de Karnak [P1 sur le une à quatre files de tireurs étaient engagées dans vres permettait donc de tirer l'obélisque à plat à
plan de la fig 230). au revers du môle sud
l'effort, la zone mouillée devait nécessairement être raison d'un tiers de tonne par ouvrier, la limite
du 1er pylône [XXXe dvn.l. Son aspect
découpé a longtemps fait l'objet d'une strictement limitée à la trace des patins. Ces deux absolue étant d'une tonne par individu d'après
interprétation erronée . il ne s'agit pas des
lignes parallèles de terre mouillée devaient ména- Chevrier 158• En réalité, cette équation est un peu
vestiges de caissons mais de traces de rem-
ger un espace central sec. Les tireurs auraient surévaluée puisque, dans l'expérience menée à
après l'abandon du culte d'Amon, la
également pu être répartis sur les côtés - également
ploi
zone a été habitée et des pièces utilitaires
Karnak, six hommes tirent 2 m3 soit cinq tonnes
(ce qui fait 0,833 t chacun) et qu'elle ne vaut
que
ont été creusées dans la masse des briques
secs - et il est envisageable que ces cheminements
de l'échafaudage.
sur terrain plat lubrifié. Même ainsi restituée, elle
C aient été surélevés légèrement par rapport à la zone
fait néanmoins considérablement baisser le nombre
de glissement. Deux files d'ouvriers pouvaient ainsi
être placées parallèlement à l'axe de traction sans d'hommes investis dans l'opération puisque l'obé-
lisque unique de Karnak n'aurait plus nécessité que
n
Ces inclinaisons relevées sur le terrain ( 14 à L effort à fournir croissant rapidement en fonc- risques de dérapages. Par ailleurs, l'équipe descen-
six cent quarante tireurs répartis en quatre files de
30% avec un pic autour de 20-25°ti) paraissent bien tion du poid- du bloc et Je son traîneau, le degré dante, avec ses cordages et son traîneau déchargé,
devait pouvoir croiser la ou les troupe(s) ascen- cent soixante (4 x 160 = 640). Si l'on attribue
fortes par rapport à l'unique source textuelle .l'inclinai-on de-., rampes devait être maîtrisé. En
environ soixante centimètres de corde à chaque
antique, qui semble beaucoup plus raisonnable effet, quel temps fallait-il à un convoi pour parcou- dante (s). ce qui impose, de surcroît, une largeur
ouvrier, les cordes n'ont alors plus que quatre-
avec 7 ,5%. Elles doivent cependant être prises avec rir L1 longueur d'une rampe au stade de son plus certaine, autre contrainte impérieuse.
- peut-être vingt-seize mètres de longueur soit un peu moins
prudence compte tenu de l'état actuel de cc- grand développement L'effort de traction pouvait- La présence de paires de poteaux le nombre
de deux cents coudées. Sans augmenter
?

nécessaire seulement à partir d'une certaine


rampes dont la surface est rarement conservée. il vraiment re-ter régulier ! Est-il envisageable gravir qu'une pente
de haleurs, on ne pouvait
Quand, par chance, cette dernière subsiste, elle est qu'une équipe ait fourni un tel effort en continu, pente - pour assurer les convois implique que les par les collations de
légère. La fourchette établie
couverte de limon, voire de mortier, et renforcée de "am la moindre pause En l'absence de paliers rampes ne possédaient qu'une seule chaussée de 7° à 30%), inclinaisons
?
O. Arnold va de 10 à 7
circulation. Ce fait pose alors de nouvelles ques-
1 ( 1

planches de bois (à l'instar des :ones les plus -olli- horicontaux le long des rampes, comment gérer la pyra-
valables essentiellement pour des rampes de
longueur même du parcours, le remplacement d'un tions par où redescendaient les traîneaux vides les
citées des voies aménagées). Ces pièces de bois mides. Après ces constructions royales,
:

des attelages précédents, puisque le talus


n'était
sont, le plus souvent, Jes éléments de bateaux homme J'équipe fourbu, le changement d'une hauts pouvant
assez praticable pour cela ? éléments architecturaux les plus
probablement pas
nécessiter l'installation de longues rampes sont
remployés. La distance qui sépare les traverses corde qui cas-c, l'attente d'un porteur d'eau qui a les
pouvait-on atteindre ? Quel inter-
paraît avoir toujours été plus faible que la longueur pris du retard etc. Cette facette de l'organisation, Quelle cadence les obélisques. l'. époque
?
laissé môles de pylônes et
valle de temps (ou de distance) devait être Empire et
des traîneaux Sï (ceci est certain à Lisht). Ainsi, les pour «terre-à-terre» qu'elle soit, doit impérative- majeure de leur installation est le Nouvel
l

entre deux traîneaux et leurs haleurs ? Combien de


pente
patins passaient toujours au-dessus Je deux traver- ment être prise en compte, surtout si les rampes ont raisonnable de proposer une
chaque jour sur il est donc
blocs pouvaient être acheminés ces
voisine de 7 ,5% pour le redressement
archéolo- de
ses au moins à la fois et ne pouvaient s'enfoncer eu de? rentes aussi fortes que leur état auxquelles
l'assise en cours ? Autant de questions pente indiquée
dans la terre humide. Leur présence limitait le gique actuel semble l'indiquer. terrain permettrait aiguilles de pierre, puisque c'est la
seule une expérimentation de à la même
décapage de la couche de limon au passage du traî- Dam un tel tableau, nous comprenons par le Papyrus Anastasi I qui remonte
les

neau et le travail de réfection de la surface lubrifiée Lisht 223) de répondre ... pour la XXXe dynastie,
fondations Je mâts Je la rampe de (fig.
époque. En comparaison,
entre deux convois. comme des points d'ancrage qui permettaient,
par
l'inclinaison de la rampe du I" pylône de Karnak
LE CAS DU TRANSPORT DES OBÉLISQUES à partir des assi-
est de 8,5 %. Elle a été déterminée
convois.
L?rsqu'il fallait surélever une rampe, les un tour mort Je corde, d'assurer les
cordes:
ouvners récupéraient les pièces de bois pour les Chaque traîneau aurait été muni de quatre de ses inclinées qui subsistent.
pour assu· Tirer un obélisque au sol posait le même type
En remployer, sinon on en trouverait noyées dans la deux pour tirer, Jeux dites « de rappel» déplacement d'un important
du
masse de la rampe de Karnak, ce qui n'est pas le stopper la problème que le LES ÉCHAFAUDAGES LOURDS
(fig. 227 sq.)
rer la charge. S'il était nécessaire de caractéris-
du
c.as. Il faut donc suggérer l'existence, sur le chan- étaient rendues et colosse de pierre, opération dont les
de progression, les cordes de rappel sont connues. On doit donc que
tiques essentielles lourd »
Th tier, de stocks de pièces de bateaux usagés, fournies les cordes de traction relâchées. À l'inverse,
quand
longues files C'est par la formule « échafaudage
:

© pour les besoins de la construction et réutilisées de les cordes de rra:· restituer, à l'avant du traîneau, de l'on peut le mieux définir les
volumineuses structu-
la progression pouvait reprendre,

157. D. ARNOLD, Building, fig. 3.44.


nombreuses fois. tion étaient tendues, les cordes de
rappel rela-
défaisait des
?tat
Karnak. Voir
d'une expérience menée à
su/JYa, p. l 9ï et n. 91.
d'ouvriers tirant sur des cordages afin
une charge qui pouvait atteindre 510
de déplacer
tonnes (voire res de brique crue qui
étaient montées en face de
chées d'intervalle en intervalle, on
;
TIT Ta caostmctiao pbaraaniq:ue

de cet édifice, la présence d' une structu


I
.
re en b
crue de 2, 10 m de large , aux assises parfa· nque
.

l 1on::ontales. L'. horizontalit,


Itement
. c:--------------
'î (t-----
I J
ue ce massif et l'existenc e d' une
e d es assises I a
position •
.

,
. , _..-- P7
r----------1
tranch'ee d 1 I \
I 1 ' 07 m Le l large située entr e ce l
.

nerie de pierre ne laisse su b sister aucun


ui-ci et l a maçon.
.
. .
e

I
! \

I quant a.' son . .


identification.
d oute . . ·.

r
I ,c?
'--'-,

Reisner signale aussi que , d ans e temple PB


I
I

I
,
. fune- 1 I I
I

raire de Mvkerinos (IVe d yn. ) , l a sa l le


I
I

?
. I
I

machev'

I n
0 1 (hg. 69) était
1 l ·.

totalement remplie Jusquen


,ee
·

!
haut de la deuxième assise , d e Cdl oux et ·11
,
\
r
/?-B==
I
. de

I
.

rem hl ais 4u1 formaient la plate-fiorme sur l aquelle


.

P3 -P5
, , ' .
, P3
l es pierres
.
,
de l assise seraient tir'ees a l eurs places
.

I
. .

C erre l ate-forme en recouvrait un e autre, prevue


?")
,
.
pour I' assise inférieure. On v' accéd 31it par d es plans
. .

I B
, ,
me, mes a travers un vide laissé d ans l e mur ouest
·

,
·

P2
, a piece ()l' La méthode ams1 reconstttuée
·
. .
Ll c
1
.

I
I .

montre qu , a, la tin de la construction , la tot a 1te, d


..

es 231
,. ,
I
.

pieces et.ut remplie par les matériaux d es pates- I


,,,? ·
formes de construction et que , pour e nvisager d e .

mettre en place les revêtements d e granite devam .

230. Plan général l'échafaudage de Karnak d'après les vestiges actuels et les documents
c?s 1?ova?1x ?le calcaire, il fallait vider l'édifice (pour
Fig. de
photographiques anciens.
le remplir_ a nouveau au fur et à mesure que se
Pl : partie encore visible de l'échafaudage oriental du môle sud
superposaient les assises de granite). Pour R.eisne; les photographies anciennes et démolies au cours du xx- siècle.
P4 P2, P3 et P4 parties connues d'après
.

!' opé,ration n'était pas insurmontable; il estime que PS . partie conservée de l'échafaudage le long de la face orientale du môle nord.

T piece n 10 aurait pu être déblayée en cinq à six dyn.).


1er
?a A, B, C, D, E, F. Massifs de brique crue de la grande enceinte de Nectanébo (XX.Xe

Jl??1rs_ par une centaine d'hommes et que les déblais


P6-P8 vestiges
. de la rampe
D

228 n ct.uenr pa- évacués très loin puisqu'ils devaient Fig. 231. Coupe du môle nord du premier pylône de Karnak (XXXe dyn.) et de ses
échafaudages est et
-ervir :l nouveau peu Je temps après. ouest à travers les massifs de briques crues P3 et PS (voir plan fig. 230).
Fig. 228. Coupe des vestiges de l'écha- tas de terre sur lesquels sont fondés les massifs des échafaudages.
faudage du monument funéraire de La -cène de construction de la tombe de A et B :

a, b, c. Décrochement(s) existant(s) et restitué(s) du


parement du massif P5.
Khentkaoues c,h,aque assise pour permettre la pose des blocs. Rckhmirô (fig. 79 et 225) montre également, avec
l'appareil et la paroi verticale du massif de
(Ve dy.n.). L'échafaudage ,
echafaudage lourd apparut necessa1rement .
T
·
Tranchée résultant de l'écart volontairement laissé entre le fruit de
est en briques L'. à la rampe, un rvpe d'échafaudage lourd, situé entre
,
(BJ
l'échafaudage lourd.
crues a assises horizontales. Le fruit de son
.

du mm?ent où l'on commença à bâtir en gros le" « piliers » Je l'édifice en chantier; il est fait
parement est moins accentué que celui du ?;rnr
mastaba une tranchée (T), qui devait être
,
ocs. Il est d ailleurs connu de' s !'A nC1en E mp1re,
. .

d'assises Je briques crues horizontales. Son sommet


, ,
?omme cela a ete signalé par Georges Govon pour
.
remplie de débris de taille, était réservée
entre l'échafaudage et le monument. Cotes
est plat afin que les ouvriers disposent, en haut de
exprimées en centimètres. e_
monument funéraire de Khentkaoues à Giza 5L) I
la construction, d'un plan Je travail commode pour
, 230
(fig. 228) Celui-ci a rem arque,
·
en avant d es assises
,
.

évoluer et asse: solide pour supporter le poids des


Fie?· 22:. Vestiges de l'échafaudage du
pylone de Karnak (XXXe dyn.).
romaine du culte impérial a été implantée à cet
I
Dans
prolongement, à droite, ceux de la
le blocs à faire glisser. Bien qu'ils soient liés, on ne
y
rampe. Le.volume des structures de brique
saurait confondre l'échafaudage - au sommet plat
- emplacement163. Seule la partie orientale de cet
crue etait plus important que celui du l'a échafaudage (fig. 227) attira l'attention des archéo-
. et la rampe figurée à sa gauche qui présente, on
logues au point d'être considérée, jusqu'à une date
pylone de pierre et le cachait entièrement.
!61. SH/int,
Vue vers le sud depuis le musée en plein p. 209, n. 156 et fig. 227.
vu, une forte pente.
air. Au fond, le pylône inachevé. 162. J.-CI. GUL\'I:\, Quelque, granLb
"
récente, comme le vestige le plus important des
principe, de la construction pharaonique I..;échafaudage de Karnak structures provisoires utilisées pour la construction
a la lumière de l'étude de, échafamL1ges
de l'édifice164.
annques égyptiens " dam Bullerm de Ill Évoqué plus haut 161, le seul exemple concret
montré qu'en réalité, les vestiges les plus
Il a été
S0c1éré Nacionllle des Ant1c/1it11res de Frunœ d'échafaudage lourd que l'on connaisse est celui du
(1991), p. 116-IB. 1er pylône de Karnak, qui servit, sous le règne de
explicites et les plus importants se trouvaient au
qui
nord de l'édifice. En tenant compte des parties
163· J. LAL'FFR:\Y, " Abords occidentaux
Nectanebo Ï'", à la fin du IVe siècle avant notre ère, début du siècle et de celles que l'on
du Premier Pyl,înc de Karnak " dans
pierre. Or existaient au
à doter l'édifice de deux grands môles de restituer
peut encore voir sur place, nous avons pu
KêmiXXI (== Karnak IV, 1971), p. 118-
sans que ses structu-
121, fig. 30 ct 31. ce chantier est resté inachevé (fig. 230) ainsi
échafaudage) aient été le plan général de cet échafaudage
164. P BARC,L'ET, Kllrnak, p. 45 et n. 5, res provisoires (rampe et l'écha-
que sa coupe (fig. 231). Chaque partie de
p.46 et n. I M. PILLET, " Le grand pylC1-
;
démolies162• Au pied du môle nord, jusqu'à une l'appareil de part et d'autre de
ne du temple d'Arnon à Karnak, ses esca- parties faudage s'adossait à
liers intérieurs et ses rumpcs de époque relativement récente, d'importantes môles. Avec ses 13 m, la base valait
oriental que du chacun des
subsistaient encore tant du côté
presque celle du pylône (14,50 m). Contrairement
montage" dans Ret•uc de /'Égy/Jtc
en
159. G. GOYON, Bâtisseurs, p. 69, fig. 17
Ancirnnc (1930), p. 70-?2;
3
côté occidental (fig. 229 et 230). Le môle sud, pourrait laisser croire,
à ce que son aspect actuel
revanche, dut perdre très tôt une forte portion
etphoto. U. H(lLSCHER, "Der ersre Pylon von de
160.
Karnak. Bautcchnische Bcobachrungcn "
puisque la chapelle son pied n'est pas dissimulé par des monceaux de
G. REISJ\:ER, Mycerinus, p. 76.
dansMDAIK 12 (1942), p. 143.
.

son échafaudage du côté ouest,


OlllDLJPPJb?ailt.i:ia.uouo11.icpµ.1u:e:__
UIT[lJ?ILiaLC.COOJDD.!S3!1IlDlllC::I1JLC.
-?- -? 215
8.._Tra n spart

aspect soigné, analogue à celui d'une belle d' Amon-Rê. Un édifice pharaonique en cours de
Fig. 232. Face orientale de l'angle de
l'échafaudage au nord du l'" pylône de
enceinte, ce qui n'était pas négligeable sur le plan construction disparaissait complètement, comme
Karnak (XXXe dyn.) La flèche marque la esthéti4ue, compte tenu de la longue durée du on le constate ici, à l'intérieur des échafaudages
gau-
face de contact entre l'échafaudage, à chantier ct Je la nécessité pour le temple de conti- servant à le construire. échafaudage progressait
I..'.
che (massif P6), et le retour de la rampe, à
droite (massif P?), dont les assises sont
nuer à fonctionner malgré les travaux. Ceci nécessairement en hauteur au même rythme que la
légèrement en pente. Cette dernière prend pouvait avoir une importance toute particulière construction de pierre, assise par assise. On peut
appui sur un volumineux tas de terre.
droite, des
dans le cas de l'entrée majeure du grand temple estimer que la hauteur du pylône et celle de son
On ne tiendra pas compte, à
vestiges d'une construction
tardive implantée dans la masse de la

rampe après son abandon. Le mur de


brique neuf», visible au premier plan,
((

n'est que la clôture du musée en plein air


de Karnak

poussière de briques ! échafaudage est constitué I..'.


- une solidité à toute épreuve afin qu'il puisse
de la manière suivante : c'est sur un gros tas de supporter le poids des blocs parfois très lourds Fig. 233, Maquette restituant les rampes
terre, montant à deux mètres Je hauteur en qu'on devait y faire glisser (plus de 320 t pour les [seule celle de droite est visible rci] et les
échafaudages de brique crue ayant serv
moyenne, que sa structure Je brique crue a été linteaux de grès de ce pylône) 166 ;
premier pylône du grand
fondée. On le voit, les échafaudages ne requérant - une régularité parfaite pour que le maniement à construire le

temple d'Amon-Rê à Karnak [XXX' dvn I

pas des grandes hauteurs étaient de simples quanti- des traîneaux soit aisé (arriver, tourner, repartir); Les assises de briques de l'échafaudage

tés de terre accumulées aux endroits nécessaires. - une surface Je travail assez vaste pour que les sont horizontales tandis que celle'> de la
mchnaison
rampe suivent une légère La
Au lieu d'être évacués, ces importants déblais ouvrier- puissent évoluer efficacement et sans rampe, qui se dirrgeart depuis le Nil vers e

pouvaient être récupérés à l'infini. En revanche, il danger. pylône selon un axe perpendrculaire à ce
formait un coude Juste avant de
n'était guère prudent de continuer l'échafaudage La solidité était assurée par le caractère massif
dernier,
partie centrale
desservir l'échafaudage. La
de cette manière sur une grande hauteur. Je la structure, pleine, homogène et incomprcssi de l'échafaudage a été retirée de tacon J

Au-delà de deux mètres, l'échafaudage de hle, constituée par les assises de briques crues. mettre en valeur le volume de br que
entourant de tout côté l'edifrce de pierre
Karnak montre des assises Je briques crues qui sont L horizonrnliré et la régularité du plan de travail en construct on
parfaitement horizontales lorsqu'on les observe du étaient parfaites et les dimensions de celui-ci très Fig. 234. Entre le massif Pl de l'echalau
côté du parement mais qui présentent une nette confortables, puisque sa largeur équivalait de dage et le parement arrentai du mole <,ud
courbure descendante vers l'extérieur si on les chaque côté à celle de la surface du môle lui-même. du I'' pylône de Karnak (XXX' dvn ], subsrs
tranchée qur été en grande partie
regarde en coupe (fig. 231). Cette dernière carac- Au nord Ju pylône, une importante partie de te une a

vidée des déchets de tari le et des debns de


téristique correspond au cas particulier Jes grandes l'échafaudage se juxtapose à la grande enceinte de chantier qu'elle contenait
constructions de brique édifiées à partir Ju règne brique crue sur un peu plus de 40 mètres (fig. 232). Fig. 235. De l'écart entre le parement du
de Nectanebo I", en particulier les murs d'en- Le profil de l'échafaudage, bien conservé à cet môle, qur présente un fruit, et celui rie l'e

ceinte. Elle est due au fait que la structure est obte- endroit sur une quinzaine de mètres de hauteur, chafaudage, qur est vertical, naissart une
tranchée au fur et à mesure de l'élévation
nue à l'aide de briques non liées et qu'elle respecte montre que celui-ci avait un parement régulier des assises. Celle-cr étau requherernent
165. ].-CL GOL\'IN, O. ]AUBERT et oui,
les règles appliquées en ce domaine à partir de cette présentant un fruit très accentué à sa partie infé- comblée par des déchets de tari le dont le
«Essai d'explication des murs à assises époque tardive, comme on a pu le démontrer à rieure et qu 'il effectuait des décrochements (un
volume était ainsi partiellement absorbé.
courbes à propos de l'étude de l'enceinte Ce comblement offrait en outre l'avantage
propos des grandes enceintes (massifs auto- seul est conservé et nous en avons restitué trois par de limiter la salissure des jornts par la terre
du grand temple d'Amon-Rê à Karnak »
stables) 165.
dans CRAIBL nov.-déc. 1990, p. 905- hypothèse fig. 2 31).
;
des briques Enfin et surtout, y réserver des
puits sur la hauteur de quelques assises
946. Les assises des échafaudages plus anciens (vues Alors que les briques constitutives de la masse permettait le contrôle du frurt de la
166. Les linteaux de ce pylône étaient en coupe) étaient horizontales comme c'est le cas de l'échafaudage ne sont pas liées entre elles par?u maçonnerie à l'aide d'un fil à plomb
en grès et non en granite, comme il a du monument funéraire Khentkaoues à Giza
parfois été écrit. La confusion est due au mortier, celles du parement sont au cont:ai?e Quand la tranchée devenait trop large, le
nouveau massif de
(Ve dyn., fig. 228) ou celui du monument figuré na brique prenait appui sur
fait que des fragments de linteaux en gra- soigneusement jointoyées. Cet épiderme, qu'. ce remplissage et ses rehaussements pro-
nite, trouvés près du Jcr pylône par dans la tombe de Rekhmirê (fig. 225). On doit que l'épaisseur d'une brique, présente plusieurs
gressifs, assise après assise, redonnaient de
Chevrier, ont été pris pour les débris de noter cependant que la majeure partie du sommet
son couvrement. Ils appartiennent en fait rangées de trous régulièrement espacés corre:pon- la largeur à cette tranchée.
de l'échafaudage de Karnak était elle aussi echa-
au Vile pylône et ont été transportés là
à horizon- dant à l'encastrement des pièces de bois des
l'époque romaine ou aux temps byzantins tale, et ceci précisément du côté du môle en cons- faudages légers qui servirent à sa finition. Il ress?m-
pour être débités en meules. Rectifier
truction, comme l'indique la forme des assises ble beaucoup à celui de la grande
enceinte
l'attribution de J. LALFFRAY, « Note sur
conservées. Dans tous les cas, on cherchait en effet "l ,était ·
protéger la
les portes du I'" pylône de Karnak » dans proprement dite. S on roe de .

Kémi XX ( = Karnak Ill, 1970), p. I à obtenir avant tout un plan de travail 1., omposa1t
·
la

fig. 4a et b, après p. I 04sq.


05, dont les masse de briques crues non 1ees qui c
.

qualités essentielles requises étaient donnait aussi un


: structure de l'échafaudage. Il lui
111 Ta coostmctiao pbaraooiqJ1e ---- 8... Transport

mur du pvlônc, talure, perd en largeur C ette .


contour général de la rampe est donc restitué rents. D'une part, les tailleurs de pierre et les appa-
.

l ,l rte? pou: Lilt


- .
I
. ,
.ivorr etc, voulue afin d e
-
ven1-
(fig. 2 3 3) et suggère son aspect global 168. Son reilleurs construisaient l'assise de pierre et, de l'au,
permettre
1,
I
,
un t-.iuon uc hb a plomb en certains pomts
·
1
.
.
emprise au sol devait être d'une trentaine de tre, les poseurs de briques et spécialistes du travail
d ela
tr.inché« ,
qui -cr.ucnt restés non comblées, a, 1,. mètres et son sommet aurait atteint une vingtaine de la terre (limoneurs) surélevaient l'échafaudage.
image
uc purt s. De-. mesures effectuées cà parti· r d e ces
1
de mètres de largeur. Pour simplifier, les premiers étaient responsables du

LLm-. le-. « pun-. de contrôle » (auraient


ils
· La masse considérable des échafaudages paraît chantier « pierre » et les seconds du chantier
permi de c
, . •.
vert her L1 hl mnc réuuluriré de la( const ruction ·
excessive. Comment la justifier alors même qu'il «brique». Or, le bon sens impose l'alternance de
M

une hauteur de plusieurs assises Comm e l''d·f·


sur
semblerait suffisant de les dresser d'un seul côté de ces deux équipes. L'une devait travailler à l'empla-
·
e l
, ,
en ch.muer cr.ut cnncrernenr di ssimulé a' l'·mteneur
.
, ·
1ee
l'édifice pour conduire les blocs au bon niveau à cement que l'autre venait de quitter une fois sa
de -on
,
éch.it.iudauc,
_

il tallait prévoir und·ispos1t1 · chaque assise ? Les Égyptiens n'auraient pas monté tâche achevée. Il est invraisemblable, pour une
·r

pour .r--urcr le contrôle de se· cotes (fig. 235). un échafaudage de chaque côté du monument et économie raisonnée du travail, que l'on ait imrno-
Au nord de l'échafaudage, un étroit massif doublé le volume des matériaux à utiliser si des bilisé l'équipe en charge de la pierre le temps que
tr.in-ver-al (P6 -ur b fig. 2 30) raccorde l'échafau- raisons impérieuses ne les avaient poussés à le faire. l'équipe responsable de la brique rehausse la plate-
[existence d'une plate,forme de travail, de part et forme, surtout sil' on évoque le nombre important
d,1?e et une m?1-.?e de briques crue· importante qui
d'autre de l'assise à construire, suggère que la d'hommes engagés et la cadence de construction à
pre-ente, du Cl He du parement (à l'est), des a ises
moitié des blocs devait arriver d'un côté et l'autre maintenir dans le cas de grands projets qui visaient
111cl1110e-. clon une pente de 5 ( 7 % fig. 232 et , ;

moitié du côté opposé. Il aurait été absurde, en l'établissement d'un complexe entièrement neuf
2 3 3). L'111d111,11-.on de-. briques comme la po ition
effet, d'utiliser un seul côté de l'échafaudage et de (chantiers de Deir el-Bahari, du Ramesseum, de
de Le m.i-e-i! mdiqucnt que l'on est en présence
faire traverser aux blocs toute la largeur de l'assise Medinet Habou). La logistique évitait de laisser
dunc partie lie L1 ?rande rampe d'accès à l'écha
pour les poser du côté opposé à leur arrivée alors une équipe inactive. Ainsi, quand l'équipe
f,1ulLl?L'. Pour une hauteur d'achèvement restituée
« pierre » avait achevé la pose de la moitié ouest
du
:i 32 ru, L1 lonuucur de cette rampe peut être e ri- qu'il existait un échafaudage de part et d'autre du du côté est.
môle, on lui donnait l'ordre de passer
mée :1 cnvm )11 b4L m. Elle n'était compo ée que mur en cours d'appareillage. Dans le cas de
[équipe « brique », qui avait elle aussi terminé son
d'.1-.-.1-.L'" lie brique- crue et -.e fondait, comme Karnak, il est logique, au contraire, de penser que
ouvrage (dans l'idéal), s'installait alors à l'ernplace-
236
l'éch.it.rud.utc. -ur de volumineux ta de déblai. l'on a mis en place les blocs de la moitié ouest du
ment quitté par l'équipe « pierre » (c'est-à-dire à
l'n dét.ul import.mt mérite de retenir l'atten- môle à partir de l'échafaudage occidental et les
Fig. 236. Angle de la rampe nord asso- l'ouest) pour surélever l'échafaudage et ainsi de
t ion l'.rn?le -.ull.mr qu'effectue la grande blocs de sa moitié est à partir de l'échafaudage
ciée à l'échafaudage lourd de Karnak. échafaudage, auraient atteint 32 m environ -.1 le-. :1 :
suite. Les équipes alternaient successivement et
avant de l'enceinte à assises courbes de oriental.
travaux n'avaient pas été interrompu- l(,ï. eru.cmr c (h?. 2 30, R), une partie de la rampe (Pi) haut
En
sans « temps mort» à chaque assise de bas en
la 'fXI.! dynastie, subsiste le massif de
c-r cru.ore ,1dn-.-.ée. l Jr, lorsqu'on la regarde depuis Une raison déterminante a incité à choisir cette
briques crues P?, vu vers le sud. li consti- Entre l'échafaudage et le parement du pvlône déroule- de l'édifice, ce qui entraînait, une assise
sur deux,
le n. .rd. on peur u m-t.itcr que le-. as sise de brique solution elle découle de la cohérence du chantiers
existait une tranchée (remplie de déchet- de Lulle, un décalage entre les niveaux des
:
tuait l'angle de la rampe qui développait sa
pente vers le Nil (vers la droite).
fig. 234) dont il semble possible d'expliquer L1 t? me- dc-i cndcnt toute- en direction de l'ouest, c'e t-à- ment des chantiers. On sait que les édifices pharao- montrent les gra-
« pierre » et « brique », comme le
L'inclinaison des assises est perceptible en
dire ver le \:il (h?. 236). Ceci prouve que la rampe niques étaient construits assise de pierres par assise va de soi que la
partie basse, où elle n'a été altérée par tion (fig. 235). Sa paroi, du côté de l'éch.ifnud.rec. à niveau phiques de la figure 7 (a23 et b). Il
cftcc t u.ut un \ïLl.?L' .i .inulc droit qui épousait celu de pierres et que les blocs étaient amenés devait accompagner celle
aucune installation postérieure
n'épouse pas le fruit du parement du pvlônc, m.11-. devait les poser à l'aide surélévation de la rampe
lie l'enceinte ct que -.,1 partie la plus longue rej» en face de l'endroit où l'on
Fig. 237. Restitution de l'alternance reste verticale. Au fur et à mesure que l'éch.it.iu- terre crue. Ainsi, de l'échafaudage à chaque assise.
de rampes faites de briques de
à la
À l'observation de la restitution proposée
des équipes en charge de la brique (B)
dage s'élève, la tranchée s'élargit donc puisque le ?n,11t le ruvc.ru Liu -.ol en direction du Nil. Le bout
avec celles en charge de la pierre (P).
lorsqu'un parement de pierre était posé d'un à
pierre
figure 23 7, on constate que le chantier « »
a. Les équipes se trouvent au même travail qu'il était possible de faire
l'autre du môle, le
l'autre du môle en continu
niveau quand les ouvriers du chantier
terminé. On ne passe d'un parement à
à partir de l'échafaudage était
; Est
Ouest
alors que le chantier
I

brique surélèvent l'échafaudage au


(de P6 à P7 et de PS à P9),
,, »

comrnen-
niveau de la 4' assise à l'est (en B7), ceux pouvait aller plus avant et, pour pouvoir « brique » doit traverser entièrement le môle de
fallait surélever le
du chantier pierre entament la pose de
cer la pose de l'assise suivante, il
« »
et de B7 à
la partie ouest de la 4' assise (en P?). Ils se
P1 - -----
hauteur équivalente pierre pour changer de côté (de B6 à B7
B1 niveau de l'échafaudage d'une
"'
probablement les deux
trouvent donc aussi au niveau de la
I
P6 -t équipes chargées de BS). La rampe alimentait
4e assise.
Bs l à celle des blocs posés. Or, les d'autre du mur ou du
Ps p4
n'étaient pas les mêmes échafaudages situés de part et
b. Les équipes travaillent chacune à un
83 ces deux aspects du travail
niveau différent les ouvriers du chantier :f P3 P2
car elles mettaient en jeu des corps de métier diffé- môle à construire.

--
« pierre commencent maintenant la pose
»
?
P1 Po 81
de la partie orientale de la 5' assise (en P8)
et marchent alors au niveau de la quatriè-
me assise de l'échafaudage (B7) Au même
moment, les ouvriers du chantier « brique »

commencent à surélever l'échafaudage à


l'ouest (en B8) et travaillent au niveau de
la 4' assise. Une assise sur deux, l'équipe
I
237

Ouest
a --- Est

• brique " se trouve donc plus bas que Pa


l'équipe « pierre »

P1
167. La hauteur de 43,5 m mentionnée Ps 85
par D. AR.'sOLl\ La/3, p. 199 est nette-
ment trop élevée, à moins qu'il ne s'agis-
p? B3
8-t
__ ___, 168. Al RIRI, J-CI. (,l )I\,?,
S. I

se d'une inversion de chiffres pour P1 J.-CI. (il))\)?, LEg:,-/){l' fl'Sll!lll'l' I ?Ill'.\ L'l
:

tem/J/es de Haine EE-,')'/){e, Errance, Pans,


34,5 ru, hauteur plausible pour le monu-
1991, planche mu leur p. 86-87.
ment muni de ses corniches (36 m pour
le temple d'Edfou).
237 b
219

Chapitre 9

rJ f""J
r
-.!J.!J ;J

Le gros œuvre, première grande phase de la v.mnblc-. C?pendant, les scènes les plus fréquem-
construction, comprend l'accomplissement de tow, ment attesrecs devaient avoir un caractère essen- Fig. 238 Scènes de << moulage de la
brique 11.
les travaux lourds allant du creusement de? fonda- tiel d,m-, la mesure où elles ont été privilégiées
agenouillé,
Coiffé de la couronne-ottf et
tions à l'achèvement de la pose des blocs. p.irmi route-. le:-. autres lors de leur commémora- a.
brique du
Thoutmosis Ill moule la première
tion, en particulier l' évocation de l'épisode de la temple (le moule à briques est
representé
1. P BARGL'ET, « Le rituel archaïque de
mi-.c en tension du cordeau autour des chevalets ou Akhmenou de Thoutmosrs Ill
fondation des temples de Mediner Habou
Rites de fondation vu de dessus)

dans le temple d'Amon-Rê à Karnak


er de Louxor» dans RdE 9 (!952), p. 1- du creu-emenr deb fosse d'trnplantanon'. C'est à (XVI 11' dyn I

22 er pl. I.
L'édifice de pierre construit par les anciens I' époque ?récn-romaine que les scènes de ce rituel exemple tardif de la scène de
b. Dans cet
2. J.-Cl. Gorox. Dieux-gardiens, p. 124-
dit « de fondation » 4, qui illustrent les étapes esseo-
Égyptiens pour l'accueil terrestre des manifesta- confection de la première brique, Ptolémee
129 er 145-148.
tions de la divinité reçoit les éléments constitutifs ticllc-. d'un véritable chantier - bien que Pharaon VIII est debout et la démoule sur un petit
mon-
3. Pour les documents les plus anciens, support, les versions plus anciennes
voir : VA:--;L,IER, :\fonuel J'archéoloKie
de sa sacralité au cours de cérémonies rovalc- qui en "t iit le -eul acteur humain-, sont les plus déve- traient l'officiant, contormernent à une
J.

ég:;prienne li : les grandes époc111es, Picard, ont peu varié au fil des siècles et que I' on J loppéc-; Elle-, '-t HH présentées ici, dans un ordre qui réalité encore actuelle, à genoux Pronaos
du temple de f\11ontou a Tod
Paris, 1955, p. 662-663 et n. 1-2. coutume, à partir des scènes figurées, de nommer -uit le procc-vu- technique. (période ptolernaroue)
Adjoindre les informations sur la pierre
« rituel de fondation » du temple. Avant I' époque 238 a
de Palerme dues à G. GODRO\: (Études
sur /'Horns Den, Cahiers d'Oriemalisme, ptolémaïque, peu de textes apportent de réelle- 1. Le roi manic I' alidade 'i servant à fixer l'orien-
Genève, 1990, p. 105-147). Voir encore,
informations sur les actes alors pratiqué- 1. Le ta tit ln Liu temple (la scène, qui apparaît dans le
utilise des matériaux inertes pour créer l'abri du
prêtre fondateur, assisté des manifestations divines
infra, n. 4.
temple égyptien étant considéré comme un être texte du rituel, n'est jamais illustrée dans le
4. B. LETELLIER, « Gründungs-
de circonstances, Thot ou Seshat, qui incarnent
divin dont l'énergie créatrice transfère vers la terre
vivant, les gestes matériels du constructeur prépa- prourarnrne iconographique des temples). Cette
cerernonien » dans LA 11,6 (1976),
alors les deux temps forts du geste de prise de une parcelle de sa substance. Il est lui-même un
être vivant, doté d'un nom - donc d'une
col. 912-914; S. EL-ADLY, Das rant le terrain sont assimilés aux préliminaire- orientation c-t déterminée avec soin et les visées exis-
Gnindungs- und 'X'eiheritual d'une naissance qui correspond, au terme du chan- ctrectuéc-, -ur le-, nxtrcs ont une valeur aussi bien possession du sol exécuté par le souverain le ;

tence - dont il faut préparer la


Jes iig:;/ni- voir mfru, p. 225 sy. (clép,lb ,le !llncLi-
S.
naissance, puis la
schen Tempels, Diss. Tübingen, 1981 ;

tier, lors de la dédicace, à la prise Je pm:-.e?sion pratique que svmbolique. Pharaon et des acolytes non). premier, sous la tutelle de Thot, garant du verbe devenir matrice, puis
J.-Cl. GOYO'.'J, Compte rendu de l'ouvraze croissance. La terre élue doit
créateur divin, place la construction dans l'ordre
"
de S. EL-ADLY dans Bi Or. XL 3-4 du lieu saint par une parcelle Je I' énergie divine (lc-. prètre-. purificateurs) pointent l'instrument 9. Sur le sens à .lonncr ,lll terme ég,r-
berceau et armature - ossature devrait-on dire du
-
(!983), col. 351-354; ].-Cl. Gom". déléguée sur la terre par le principe divin universel". ver- la Grundc Ourse, la position d'Orion dans le
nen llll'sklicnc1, v.ur: J. Qt \lld l\l l R.
logique de l'univers et lui donne son caractère
Le Slw1, OLA 2, l 97S, !'· 154-1 'i'i
miracle d'animation que sera l'entrée du souffle
essentiel de « ciel sur la terre » le second, où
d1c11
].-CI. GOYO\I, Bâtisseurs clc Kunwk,
;

p. 36-39. ciel Ju -ud servant de point J'alignementdedépart D. MEEK:>, Anncc Lc.\zcr1gn1/1/uq11c I, l 9K0,
;

divin manifesté.
LE RITUEL duns la recherche de la direction souhaitée. p. 1 T: ; 1,lèin, ()/> ,·zt , li ( 1 % 1). p. 174 ;
Ses hat - la mémoire incarnée, l'annaliste du verbe
divin - intervient à son tour, complète la mise en
5. G. Gorox, « Le grand cercle d'or du idem, o/> czt, Ill ( 1%2). !'· 1 î2 .l\èc
temple d'Osymandias ,, dans L' olv.crvatcur célcvte est toujours placé dos au sud hihli()graphic récente j-Cl. c;, 1,\ 1'-, 3. Pharaon moule la brique-mère des racines du
conformité du projet avec le principe de Maât, le
;

BIFAO LXXVI (1976), p. 297-300, sur Dans la pratique, le « rituel de fondation » répé-
par référence à Orion et l'axe que détermine sanctuaire (fig. 238 et fig. 83). Ses gestes sont
sa dan,Bz. Or. XL î-4 (19Sî), c,,I. 151.
les instruments de visée mis en œuvre '
rend positif face aux puissances du chaos et l'inscrit
·
n. 5.
ret?ace ces événements en une succession logique, visée est nécessairement une ligne sud-nord, pour chaque paire de briques. Les
G. VITI\1A"\I, « Orientierung ,, dans
déter- tés quatre fois,
LA IV /4 (1981), col. 607 -609 avec mais totalement théorique, de gestes ayant une conforme à la conception égyptienne de l'axe 10. Pour l'accouchement. v. .ir : dans l'infini du temps cyclique. En outre, la indiquent que le geste exécuté par l'officiant
et côtés du futur textes
bibliographie complémentaire, col. 608, portée symbolique et imitant les véritables actions terrestre, idéalement marqué par la direction du
G. LHER\RL, fas,11 s11r la mcdccïllt.' cg:,;/>-
mination des quatre angles de l'édifice en
n. 6 en dernier lieu, R. SV,DEL\1AN\:, ucnne de l'e/J()yzœ /1hmw1rnq11t.', P,ms, 1956,
directions cardinales respec- a pour but de donner l'assiette
;

techniques. De ce fait, certains moments sont cours du Nil''. Dans certains cas, il semble que le édifice, conforme aux berceau » (meskhe-
le" berceau
même temps que créer son
r. 108-109. Pllur .. de", tem- «
Die Grof3en PyrnmzJen t·rm Giza,
par les
systématisés à partir d'une démarche idéale qui lever héliaque de Sothis (Sirius, constellation du paires de hriquc-, dès le
ples, fair ck tées par la visée préalable et matérialisées l'image d'un enfant
net9). Le nouveau bâtiment, à
ADEVA, Graz, 1990, p. 252-256 er fiu ·

M. ISLER, " The Gnomon in Egyptian".


,

Nouvel Empire, voir, par cxcmpl«


piquets?chevalets, rend définitive la capacité de
briques
r1eprodu1t, la plupart du temps, les pratiques que sur les
:

Chien) dans le ciel méridional, concordant avec la A. KI!l:HE's, Rumcrndc des hommes, est ainsi mis au monde
du
l'entreprise humaine à accueillir la présence
K.
Antiquity» dansJARCE (1991), 28
p. 155-185 idem, "The Merkher "
1 on peut relever dans les terrains alluviaux proches position d'Orion, ait pu marquer le moment favo- lnscri/1tums, ll 6 (1971), p. 325-326. de l'accouchement. Encore
vivante dans les
dans micro-
divin sur un espace qui devient alors le
;

de la Vallée (fosse de fondation, remontée Je l'eau existe de nombreuses at test at ions pusté- tradition était,
rable pour les observations J' implantation campagnes de l'Égypte moderne, la
Varia Aeg:;ptiaca 7 Il ( 1991), p. 5 3-68 7.
;
neures dans les textes de f?md,1tilln l'univers divin.
voir également O. AR.,"JOLD, LiiB, :
phréa?tique, garnissage au sable, etc.) mais qui ne d'Edfou et de Dcndara, cf. J.-CI. (J\ m 1?.
cosme, à l'échelle terrestre, de rappelons-le, que la femme en gésine s'isole avec
p. 162-163 s.v. "Me?en "·
La sacralité de l'emplacement
dévolu aux accroupie sur une
peut etre généralisée sur les sols rocheux du désert plante les jalons et les chevalets autour accoucher
les sages-femmes pour
dans
' 2. Le roi Bz. Or. XL/3-4 (19Sî), (\)I. 35 3 ct
être soulignée
6. J.-CI. Govox, dans Bi Or. XL/3-4
et encore moins dans les spéos ou hémi-spéos, n. 5-6, références à ces documents. angles et aux faces de l'édifice doit ;
terre en;re les?uel-
desquels est tendu le cordeau qui délimite
les
0983), col. 352, n. 4 avec bibliographie.' séquence paire de grosses briques de cru?,
Dès l'Ancien Empire, quelques tableaux gravés c'est d'elle que découlent, dans la
le pomt d accueil du
réelle - les quelques linges formaient
Ch. Ainsi, l'espace 11. Voir les textes d'Ed}<JJi Il, 61 ( 1)
LEITZ, Studien zur iigyptischen
contours Jc l'édifice (peel) sheser). ;

- portée pratique
Astronomie, Àg. Abh. 49, 1989, p. 67_69 sur les monuments montrent Pharaon accomplis- rout Vil, 48 (7-8) et TôJ n 14 7 qui indiquent rituelle, les épisodes sans
'
qu'occupera le monument de pierre est la rnmposition de ces
briques mères oh- apparente, nouveau-né 10.
qui s'intercalent, hors d'une logique
p. 61-66 (Edfou).
un mélange de
:

sa?t certains gestes fondateurs devant la manifes- d'abord sacralisé, car l'acte rituel tend à distinguer han ct aromates (styrax cr gommes-rési-
observa- Dans le moule, Pharaon verse
7· Ch. LEITZ, op. cit., P· 58-60 en revan- ;

:atlon,d? ,la divinité à qui le nouveau temple devait l'emplacement choisi de ce qui l'environne,
en nes) sont introduits en solution alcoo- dans un processus matériel conforme aux limon, d' oliban et de résine
de térébinthe dissoute
che, la proposition de cet auteur pour
relever à propos des
une orientation se référant à une ligne etr? dédié. Le programme iconographique n'est pas construction
lique dans le mélange de sable, limon ct tions techniques que l'on peut 11.
dans du vin I.: amalgame de terre arable et des
indiquant le périmètre réel de la eau que le souverain place au sein du
l'édifice dont le tracé a été liquide alcoo-
solaire est-ouest (p. 70- 79) ne paraît toujours le même d'un édifice à l'autre. Il comp- connues fondations 8. En effet, grains aromatiques mouillés par un
guère à retenir. projetée. Les représentations pariétales moule; voir A. Mr\RIEn·1:, Dcncléruh I,
une œuvre humaine qui
rend des épisodes dont le nombre et l'ordre tant que «» pl. 21 A pour le mélange avec
du vin. défini n'est pas seulement
sont (pl. XVI) montrent le pharaon en
m Ta caostrnctiao pbaraooiq.ne 221

porteurs des cartouches du souv eram crondate .

tranchée de ut, d e
Fig. 239. Le roi creuse la sorte que ceux-ci peuvent avoir servi d e rapp .

fondation à l'aide d'une houe. . .


e de 1

Akhmenou de Thoutmosis Ill dans le


tem- 1,
acte liturgique.
ple d'Amon-Rê à Karnak
(XVIIIe dvn.). Quatre briques ou, plus exacte
t'l_ment, quatre
paires de mcskhcnct (I' Égn,ptien .,, u ruse souvent
e 1
J
duel mcskhcnt-v. pour les désigner) sont ams1 confec- . .

nonnce s. Elles vont alors sécher pen cl ant que I' on


.
? , .

. , , .

commence , , episode suivant. Ell es sont ensuite


_
1
.
.

, .. , . , déposées
, ,
reprises ct aux quatre angles cl e l a crosse de
- .

tondutiou car, selon le rite , leur c1onct1on est de


J .

marquer I , assiette , du temple et d' ass urer l a sta b·l·t ité


.

de ses angles 14 . Etant donné leur po Sl·t·10n t héeo-


.

nq u e , les briques du berceau marquent biten


.

,
,
evnterument
.

, l es limites des directions car d·ma es.


1

1
. .
Toutefois, comme pour les dépôts de £0 nd ation qui 1,
.
.

eux aussi, devruienr prendre position ?X??


. ,
corns de espace sacré' les emplacements définis
1

par le rituel ne peuvent être considérés comme


absolument respectés lors de la mise en oeuvre
technique de la fondation.

4. Pharaon ouvre le sol avec la grande houe


(scdjumct), (fig. 2 39). Rectangulaire dans la réalité
la tra_nchée figurée sur les has-reliefs adopte parfoi;
C
une forme ovale qui évoque celle del' enveloppe de
ge...,tatil )(1. Le monde souterrain étant plein de
r danger", ouvrir le -ol, c'est blesser la terre et offrir
une v: .ic à de:-. puissances pouvant être néfastes: Fig. 240. Le roi purifie la tranchée au
figu-
._,'il n' e-r pa:-. concilié, le serpent familier du lieu
natron. La pluie de sel de natron est
forme d'un chapelet de grains 5. En creusant le sol, le roi fait apparaître l'eau ment et selon l'orientation géographique du lieu. Il
opérait d'abord au midi avec le sel purificateur de
rée sous la
peut foire échouer le rite. En effet, l'ouverture du très serrés. Temple de Montau a Tôd
du «Noun». Il atteint ainsi symboliquement l'ho-
...,ol pour la tranchée de fondation outrepasse le (époque ptolémaïque] Haute-Égypte puis, faisant le tour de la fosse, répé-
lique qui les agglutine puis leur permet Je s' asso- rizontale parfaite pour fonder son édifice de façon Basse-
ge:-.te de I' agriculteur brisant les mottes de surface tait l'opération au septentrion avec le sel de
stable 16. Ce Noun est à la fois l'élément redoutable
cier étroitement au limon détrempé de la brique, Fig. 241. Le roi vide un couffin de
tranchée fondation, sacré était ainsi consacré
reproduit alors le processus naturel de la transfor- à I' aide de -a houe. Le silence des sources antiques
sable dans la de
- en tant que subsistance de l'océan primordial et Égypte. Le territoire
Temple d'Horus I:dfou elle-
comme une réplique de la terre d'Égypte
face au dieu Horus. a

-ur la menace qu' un tel geste entraînait est du chaos des origines - et la source de toute
mation des graines végétales confiées au sol (époque ptolémaïque, regne de Ptolémée V vie
en son bipartisme traditionnel de la Haute
humide et dont les germes vont remplacer les corps compensé par une série d'allusions à des actes litur- Epiphane)
Noun aux origines. même,
puisque le monde est sorti du
du fleuve assure
solides qu'elles étaient avant leur enfouissement. gique...,, accomplis nécessairement lors du défon- et Basse-Égypte, dont le cordon
immuable du sud au
Les matières odorantes que le roi enfouit sont, en çage du terrain choisi. lutter contre toute influence néfaste l'unité, suivant la direction
6. Afin de
e?fet, définies par les textes comme des « grains » Toutes les civilisations humaines, depuis l'aube inviolable le lieu de la naissance proje-
nord 2°.
et de rendre terre
des temps, ont fait du serpent le maître de la terre à l' in- Ainsi purifiée, la tranchée, creusée dans la
d aromates ; tout en jouant leur rôle fondamental tée, le pharaon purifie la tranchée en versant jouer un rôle positif. Dès le départ,
de purificateurs, ils deviennent aussi la substance et de se:-. entrailles et les anciens Égyptiens n'ont La réputa- humide, va
térieur des grains de natron (fig. 240). le corps d'un être
pas failli à cette pratique. Attaquant le domaine du [-Cl. G,Wll\:, dan, fk Or. XL î-4 par le temple est protégé comme
tion purificatrice de cette substance est connue
16.
même d e l' engine d' une vie neuve. Pharaon tasse
· ·

(!983), col. 352 et n. l-2 b texte, vivant. Les fondations en constituent


« le
serpent, I' officiant royal devait le concilier à son dans la
;

le mélange, démoule la brique et la met à sécher sur d'Edfou indiquent 'il faut .utcmdrc les textes aussi bien
17 que par son emploi cette base
LJU
berceau ». Le temple se développe sur
la tablette liturgique. En lui-même, le limon n'était acte créateur, annihilant par là toutes les manifes· "b limites de l'eau fraîche (c1ehdie1, lH. Le natron raffiné est d'une blan-
.,
momification pour assumer
rations néfastes de sa colère. Simple constat: à
quel \X'b. V, 25; 13cle1;s1dle11 10 et l) terme préserver solide et prend sa forme définitive
pas un simple matériau. Placé dans le moule manié cheur parfaite (signe de pureté) et sert à
l

désignant l'eau phréatiqu« dont la tem- protecteur de la présence


dès le
natron n'est son rôle essentiel de
pa_r le roi, il devait avoir une valeur symbolique. Le fouilleur n'est-il pas arrivé Je mettre au jour,
pérature n'est jamais celle des eaux de le corps de tout pourrissement. Le
l'anime.
mur ensablé, un sodium divine qui l'habite et
rm est alors « celui-qui-façonne ». Son acte est premier geste de dégagement J' un surface (Edfou Il, 60 (4)).
autre que le carbonate naturel de
nid de cobras noirs, parfois gardés par la
mère sel dont
assimilé à celui des dieux démiurges (tels que Ptah 17· S. AL'FRÈRr., Lu11it'cr.1 mi11cral, p. 606- hydraté 19. Il offre toutes les propriétés du 7. Pharaon verse dans la tranchée une
certaine
Khn?um) 12 pétrissant la matière dont est fait furieuse Le reptile, prévenu sans surprise, fuira, 609.
quotidiennement. Il donne indi-
12. J.-Cl. GOYON, dans Bi. Or. XL/3-4
??
?
nous nous servons quantité de sable (fig. 241). Les textes rituels
etre vivant (le limon) Le roi est « ce l u1-qu1-
. .

abandonnant ses œuls. Acculé, il frappera.


Le 18• ].-Cl. GUYON, P J, )'.",'.",c, I, Un cur/JS conserve et peut servir « nécessaire
(1983), col. 353 et n. 6. 1 ·
saveur aux aliments, les quent, à ce propos, que la quantité
faire /Jour l'éternité, Paris, l 988, p. 7 4- 77.
propriété que
rituel antique applique ce principe et tend
à
13. Cf. supra, p. 108 et n. 10. moule », donne la forme et donc, fondamentale- d'antiseptique.C'est à cette dernière » doit être fournie,
En
et non un 19· R. HARRI?. Lexico1;ru/J/iicul StuJies
liturgique dans l'an- pour rendre solide l'ouvrage
ment, c?lui qui différencie, nomme et crée. Ici du reptile, seigneur des lieux, un allié le natron doit son utilisation fondation. La couche
i11

celle-ci devant supporter la


du 14. Voir, par exemple, le propos royal Ancient Mincrnls, DA \X' Inscitw [lir
du d'Edfou I, 61 (2): "Je façonne la double encore, il est celui qui « fonde » l'être vivant que ennemi. I' être terrible par sa morsure brûlante
t cienne Égypte, où toute purification fait nécessai- l'on utilisait pour
Berlin,
déposée était ensuite réglée et
Oncntforschu111; 54, 96 r, p. 9
élu -
l l

devient un allié - l' agathodémon recueilli en


brique-mère qui fonde le sol pour stabili- terrain
de :era le temple. Ces briques rituelles n'étaient peut- du 92,234.
rement appel à lui. Ce produit étant plomb (sekhekh).
l
à fil à
Th ser les quatre angles de ton temple », s'a- acteurs opposés du terri- cela le niveau triangulaire
©
dressant à Horus d'Edfou etre pas nécessairement estampillées , bi en que a 1 et protection s'étend, dès lors, sur les
sa 20. S.
AUf'RÈRE, L univers minéral, p. 6 l 0-
deux points géographiquement Certains passages précisent que semblable pratique
.
sur son
ouadi Natroun,
comme sur l'édifice vivant implanté
.

pratique alt existé pour les matériaux d' apparei·1 6l pour la traduction et l'analyse des l'
nord « empêcher les mouve-
5
[trad. J.-CL Goyon].
toire au sud à El-Kab, au à pour
dè l' A ncien
principales scènes d'épandre le natron- :
successive- est indispensable
l'officiant employait les deux variétés
·

15. ].-Cl GOYON, Dieux-gardiens , p. 124- _es Empire l 3 ; dans les dépôts de fonda- domaine 15• bescn.
tion figurent souvent des mode' les d e fatence,
.
127. ..
UT Ta canstmctiau pbaraaniq11e

briquettes le plus souvent ' d ans l es ,


cavités mena-
.

gées aux angles ou sur l'axe d es


murs longs d e l
a
construction.
.
- ..,
.
Ces présents d e fion d anon .

com por-
tent
.
, I' or, les pierres renommé es d e l'
arsenal d es
cou curs égyptien (lapis-laz u 1·I, turqumse
1 c
.
.
bl eu ·

corna I.me et assimilées : rouge ' entre autres) i

' ains1
que Le l I, argent et du bronze S ans que l' •
on sach e
·' ·' J' .

s ·1 s agit u un total, ou bien si le nom b


1 . .

re mdiq,
- dix-scpr - correspond à la q uant1te, unitaire
1. . .
. ,

po ur
Ue

dépôt? , ,
c-I raque d angle il n'en reste pas moms ,
.

vrai
, .

que I a liste Jes matières évoq uees recouvre la


p upurr Jes matériaux reconnus com me d evant
I
? , · ·

erre un ises pour la « chair » du te mp e, c ' est-a-dire


1
,
1
.

.
-
co I oru tu in Jc ses reliefs et plafon d s ou encore le
.
I.,1
'
·.
rlacage de.., riuuresM saintes
" o c , si so uvent re l evé. En

outre, une symbolique nlus t élabore' e marquait ces .

, .

m.ircrraux de choix, Jans la mesure où s' a iant a, ,


11·

1• ,
I a pierre u éternité. ils lui adjoignaient le ur nature
·

, .

theo:14ue de composante du corps divin", Ils sont


plucé-, en compagnie d'offrandes alimentaires
st iuvenr devenue- méconnaissables c , au x ang es ou c J

:ur le bord_ de la tranchée20, mais peuvent, parfois,


erre e?1g,1ge.., -ou- ou Jans la maçonnerie. Les textes .... ···············
rclar if- .iux Llépt)t.., Je fondation ne font jamais allu-
-ion :1 la présence d'autres objets que les logements
amén.uié-. pour la cérémonie devaient accueillir''
tel- Je.., \',l"e" lie terre cuite ou les récipients d?
tvpe-. .hvcr- qui, -cmblc-t-il, recevaient les échan- I:? r?;
rillon-, lie cén:,de.., ou d'aliments préparés. Il n'est
ra.., non plu- foit mention des pièces de boucherie
construction, le roi utilise une règle à
Fig. 244. Pour vérifier la verticalité de la
ou de- volaillc-, c.mard-. ou oies dont les ossements 243. Aidé d'un grand levier, Ptolémée V Épiphane, face à
Horus, pousse en place un bloc en l'applique contre la maçonnerie et l'écart ou
Fig. 242. présente au dieu Horus
Le roi Fig.
fil à plomb (qu'il stabilise avec la main) ,
il

un geste unique qui résume l'appareillage de toutes


les pierres Temple d'Horus à Edfou, intérieur du posés correctement ou non
les briquettes de fondation placées sur ou même \c.., COfJ"'" momifiés ont été retrouvés28• le parallélisme entre la règle et
le fil indique si les blocs sont
pronaos (époque ptolérnarquel romaine, règne de Caracalla)
une sorte de plateau. Temple d'Edfou, inté- Temple de Neith et de Khnoum à Esna (époque
rieur du pronaos (époque ptolémaïque,
règne de Ptolémée V Épiphane) ?11en?s » dans la construction à venir21. On ne peut 9. Le roi rcn.inr fermement un levier des deux
imaginer meilleure définition de I' effet statique Je main- pou-:«; un hloc en avant (fig. 243). Il reprc-
· ·
- Ll
la mise en place d e ce san e, 4u1 est effectivement duit ain-i le gc..,te que les ouvriers accomplissaient
· ·

repré-
?rése_nt dans les fondations des édifices 22. Or, il est réellement -ur le chantier à chaque fois qu'ils sainte la base des parois. Puis le roi ou son
plomb. Ce tableau, dont les textes sont de lecture prêtre-du-roi», avait pris en main
{tabl?3que le sa.ble avait aussi une valeur syrnbo- calaient une pierre :1 -on emplacement définitif. Il établir sentant, « le
21. En particulier EJfou II, très malaisée, semble bien, dans son intitulé, fer météorique réservée à l'acte
31 (14-15).
1:?e .L? m?ltttude de ses grains était un symbole e-r donc figuré en tant que bâtisseur du temple. Il l'aplomb de la l'herminette de
qu'il était de règle de contrôler ainsi
·

d'attouchement de
22. Voir infra, d eterrnte qui peut aussi· a voir just:ifié est celui qui pose la pierre raillée, le constructeur rituel et accompli le simulacre
. .
p. 2 et n. 78. 1e son ernp oi
31
I
fondatiorr'" (fig. 244). yeux. On avait ap-
23. S. ALHÈR.E, Lunivers minéral, p. 665-
d?ns ?n temple (demeure durable Ju dieu), bâti par excellence. Le geste est si représentatif des acti la bouche ensuite celui des
;

671 où sont traduits les textes essentiels l'herminette de bronze


lui-même en pierre ' matériau J' eçt errute., C ette ·

virés com truc trices qu' il est même retenu, dans n'a pas porté le doigt d'électrum,
relatifs à l'acte de verser le sable. Z9. S.-\l':s;l:Rll'-:, fa1w \'I Le Caire, 10. Aux époques récentes, un acte qui deux instruments que les
d'Anubis etc' est avec
S. 1,
. . .
pour ces
signification du sable explique encore sa présence I' écriture égyptienne, comme hiéroglyphe par les textes dans les liturgies
24. Gründungsbeigaben "
B. LETELLIER, " l975, n 499, p. 78- 79 au regard du
été figuré est évoqué nouveau sanctuaire, dessillés,
dans u? contexte funéraire tel que les apparte- déterminer les actions d'édification (fig. 361). 530: simula- yeux mystiques du
royales. Il consistait à pratiquer, devant un
Jans LA 1!16 (1976), col. 906-917. n P· 161-163 (règne de Septii1ll'
l'habiter. Puis,
M. Az1?1, " Découverte d'un dép;i; de ments internes des pyramides. Dans un édifice, il Le geste Ju rituel, ici, devient purement
symbo, Sévère). l'instrument utilisé est Li règlc-
ceux de avaient pu « voir le dieu » qui allait
cre de temple achevé, des rites analogues
à alimentaires
renouvelant la coutume des sacrifices
fondation d'Horemhcb au IX" pylône de que va klw\ connue dès le Nouvel Empire .ru
est do?c symbole et agent concret Je la stabilité Jes lique Jc toutes les opérations d'appareillage pour ranimer
Karnak" dans Kumuk VII (1982), p. 93_
Cependant, en
moins; le mi, Jans sa besogne .lc contro-
l'ouverture de la bouche, accomplis accompagnant le rituel, on avait déposé aux quatre
120; J. M. WEI'-:STEI'-:, FounJution ion?at1on.s ?t symbole d'éternité, double garant Je comporter désormais le chantier. le, est assimilé à l'être divin " dont le
l'oie
a perenrute de I' œuvre. l'intervention royale, geste est assuré quand ses doigts sont sur une momie30. angles les composantes de la grande offrande :
Deposits m Ancient Egvpt,
Universirv of une circonstance au moins, 224 et fig. 245b),
Pennsylvania, Ann Arbor, Londres, 1973. première
le peson » l trad. J.-CI. Govon],
au cou tranché (voir
encadré p.
imitée Je celle Ju contremaître posant la Cette indication montre à nouveau
que le
venue la patte avant
ainsi que la chèvre puis était
25. Sur 30· [-Cl, Govo», " Rituel de l'ouverture
ce point, voir S. At..:FR.ÈR.E 8. Le roi
présent e au diteu es b nquettes Ju véritable nature: celle
pierre Ju radier, retrouve vivant ou,
.
;

temple était considéré comme un être


:
sa la bouche», Textes funéraires Je
et des abats de bovidés
1
de
du taureau-nag du Nord
L univers minéral, p. 389 SlJ., 411 SlJ:,
déepot de A
fondation
fondation (fig 242) A ucun texte connu Ju réglage à 1' horizon tale de l'assise de que l'on pouvait

ayant gagné l' inté-


/'Ancienne Egy/nc, LAPO 4, Paris, 1972
du moins, comme une entité
463 SlJ. · ·

rend u un « traite, » d e la composition Esna, une ainsi que du gibier d'eau. Enfin,
.

Jusqu 1c1 na, , . .

du temple. Au sanctuaire de Neith à


(réimp, 2002), p. 89, 182;
Voici com-
·

26. JACQLEl, Le trésor de


J.
, A (188, R. GR!ESHAMMER, " Mundôltnunvs- animer d'une certaine forme de vie. rieur des lieux de culte,
l'officiant principal avait
Thoutmosts /c'. Kumuk-NorJ V d es. d??ots de fondation-". Seuls sont conservés les scène unique datée du règne de Caracalla la ritual" Jans LA IV/2 (1980), cotn,- ment, vers le second siècle avant notre ère, au
les purifiant par la résine de
FIFAO XXX/!, Le Caire, 198,5,
.

corollaire de
cérémo- parcouru les espaces en
p. 130. mt1tu. es d? la composition pour l'époque gréco- 217) montre le souverain, dans le 224 pour le temple
temple d'Horus à Edfou, était ordonnée la qui entrait en
térébinthe et l'eau puis le personnel
; :

levier,
2 7. B. LETELLIER, dans LA Il/6, col. 908. roma?ne afin de rendre compte de la présence d'un scène évoquant le calage du bloc d'assise au J.-Cl. GOYON, dans I3i. Or. XL/3-4 les purifica-
;
avec son
à l'aide
(]983), col. 353 et n. 7. nie 31
sur les quatre flancs de l'édifice,
:
fonction avait partagé le repas
de fête
28. W. HELCK, " Opfertier " dans ce:t?m nombre de matériaux nobles ou semi vérifiant la verticalité de la fondation, leur office, aspergeant d'eau
LA lV/4 (1981), col. 594_596_ à fil à 31. Edfou IV, 331 (9-14). teurs avaient accompli
precieux, placés à l'état d'échantillons, calibrés en d'une règle verticale munie d'un curseur
ITT Ta coostrnctinn pbaraooiqne
225

dans le temple Tout au long des actes évoqués) le


Fig. 246. À Kôm Ombo,
d'Haroëris et de Sobek, Ptolémée souverain est toujours figuré seul,
Le bris des vases rouges (fig. 245a) et l'offrande de l'oie du Nil (fig. 24sb) 11 dédie la demeure à
son maître II Face coiffé d'une couronne différente à
Sobek (ici sous forme
humaine à
au dieu
le roi présente le temple chaque fois 3 3) accomplissant les gestes
tête de crocodile),
évoqué sous la forme
d'un naos (époque caractéristiques de constructeurs qui
ptoléma1que, règne de
Ptolémée VI 11

devaient) en réalité, être nombreux


Évergète li)
sur le chantier. Il fait face à la mani-
festation divine du lieu et se voit
accompagner par les auxiliaires de la
divinité qui peuvent l'aider à accom-
plir certains actes rituels et qui incar-
nent alors le Verbe-qui-crée et r Écri-
ture-qui-éternise, sous l' apparence de
Thot et Seshat. Figuré aussi grand que
le dieu, le souverain le regarde comme
s' il dialoguait avec lui. Il est évident
qu' il s'agit, dans tous les cas, de repré-
sentations à caractère symbolique où
roi et dieu sont mis en scène en tant
qu' entités opérant de manière effi-
cace. Aux époques récentes) il est
possible que le roi n' ait pas exécuté
ces gestes rituels en personne.
Pharaon était, on ra vu, représenté
par un prêtre agissant en son nom et il
ne devait que très exceptionnellement
être « physiquement » présent sur le
terrain. On peut même se demander
s'il ne s'agit pas d' un rappel de rites
traditionnels très anciens qui durent,
très tôt, accompagner la fondation
d'un édifice et peut-être, à l'origine)
être accomplis réellement par le souverain mais qui
dieu, dégustant les multiples mets de la grande
ne furent pratiqués - en tous cas au Nouvel
offrande, dès lors que le « prêtre-du-roi» avait
achevé la cérémonie de dédicace. Le temple était Empire - que symboliquement, à l' occasion des
né il avait reçu l'animation du souffle divin. Il
cérémonies que les prêtres mettaient en œuvre lors
;
de la création d'un édifice sacré. Au cours
Fig. 245a. Bris des vases rouges dans le de ces
temple d'Aménophis Ill à Louqsor pouvait entrer en fonction. gestes devaient
Jusqu'ici, on a souvent omis de mentionner
. cérémonies, il est certain qu'aux
(XVIIIe dvn.). en rela _t1on avec ouverture de lo bouche du temple (Edfou IV, 331,
,
32. j.-CI. Gum?. D1c1n-gurd1cn.1, p. 'ï2.
b. Offrande de l'oie du Nil dans le tem-
[10 sq.]], une étape rituelle attestée de' s l'A nc1en
'.
E mp1re au vo rsinaqe d es scenes de fondation. Sans que la significa-
_I
· .
n. 2; on trouvera, chm, l'ouvr.un: de
11. Sur certaines scènes) le roi est représenté
s'associer formules et textes sacrés (récités ou psal-
modiés) dont certains ont été conservés".
·

ple solaire de Néouserrê (Abousir tiion ait pu en être élucidée sur le f on d ni que .
. .
GnmJw11;, und
dédiant la demeure à son maître » (fig. 246). Le
;
V" dyn.). des témoins arch·eo oqrques soient venus en confirmer la mise en œuvre
· .
S. EL-AllLY, Das
«
1

,.

Enfin, r appellation « rituel de fondation» est


ree e, iconographie pariétale des t a bl eaux relatifs aux actes


11 I
.
· ·
·
\X'e1hcrinwl cb ci{;Vf>tischcn Tcmpc/.1, 19? l,
royaux d e d édicace dun temple nouveau associe
temple achevé est propre à recevoir la présence
,

291-299, un ré-urné de, rite, cumplé-


. .

t oujours,
.
p.
e O ff ran d e qui conclut I' ouver t ure d e la bouche, un groupe image montrant
quelque peu inappropriée car seules les premières
a la preparation de la grand . . .

menraircs de hi clédicace c iuvcrturc clc,


divine. Sur les bas-reliefs, l'image de l' édifice se
. .

une sellette a libations portant d es vases :

ronds et un corp 5 d' Ole d u N.il ( Alopochen Aegyptioco) décapité la tête du


·

chan-
pones du nouveau temple. ,dlumagc ,le, étapes pouvaient avoir lieu à l'ouverture des
résume à celle du naos, la niche protectrice placée
. .

vo ati!e etant placée à proximité 1mme.d. .


: . .

rate ( fig. 245b) L es t extes, en revanche, indiquent que l'oie n'était pas la
I . . .

. .
·
Clcrgcs, consécration ct hymne, .l'accom-
tiers. Pour vérifier la verticalité des murs, pratiquer
seule vrctrrne un chevreau un t
aureau, des bœufs et d' au t res oiseaux aquatiques, canards et même grues, font
;
. .

pagnerncnr. au cceur du monument qui abritait la


présence
» et dédier l'édifice à
,

« l'ouverture de la bouche
.
.

partie de la liste des offrandes M ais seu .


.

statue
e chevreau co mme I' oie d u Nil, aura la tete tranchée. Qu'en faisait-on?
. 1 1
. .

divine ou, éventuellement, recevait la


N u ne le sait, mais il est
.

assuré q ue es oies, parfois retrouvé es d ans es d epots · . .


'
33· À titre purement indicatif vorr :

son dieu, il fallait, bien évidemment,


attendre
était
I
·
· · de fondation, n'étaient pas mutilées
1

I
J.-CI. GOL\'IN, J.-CI. G. \Y\\?, lllîu.11c1m de
sacrée. La dédicace de l' abri divin sur terre n'
rituel se
·

mais entières, certaines ' même aya n Cette partie du


l'achèvement des travaux.
.

t e tée momiüées
. . .
'
Kamak, 36- 39, d'après l'iconographie du cérémonial. Le
L es rites
·
.

d? presentation des têtes des victimes accorn paqnaient une circurnambulation de l'officiant, purifiant le lieu

pas nécessairement l'acte ultime une seconde
. . .
royale du temple dHorus /1 Edfou ,om
en faisait donc) nécessairement, dans
de fondation avec quatre aiguiè
res e t quatre vases rouge s (I eur nom, desherout, les Prolémées. plus souvent s'y ajoutait un rite spécial de mise
formé sur l'adjectif « rouge», dérive étape.
pro b a bl ement de la couleur de la . .
ceram1que utilisée) En f orme d e .
. . .
. .

fonction « pour la fête » 32


au cours duquel le
. . god_ets e?ases, c?s objets sont probablement ceux ·
34· Par exemple, P. RAR(;l'U, « Le rituel
que I' on brisait symboliquement énumérait
à la fin de la ceremorue autant de fois service)
. . .

qu il y avait d'angles à l'édifice (fig. 245a). archaïLJue de fondation de, temples » pontife promulguait la règle de
fêtes et DE FONDATION »
les jours sacro-saints du calendrier des
dans RJE 9 (1952), p. 1-22; aux deux «
LES DÉPÔTS DITS
version; connues du Nouvel Empire alors
J. VANDIER,
« L'.oie d'Amon"
route le cycle immuable du temps
dans M onuments et Mémoi rn, J e I,; 1°11
r till rum Pwt mettait ainsi en moder-
3-20 précisant la notice incomplète
À toutes les époques et jusqu'aux temps
.
de
.
A Ee GEBRECHT
..
7 ( 1971), p. I publiées s'en '1j()UtC une troisième, par-
dans LA l!/3 ( 1976) 'co· 3 7 l-372, s.v. de vie, le
Réceptacle
·

"Giinseopfer "· I
t1clle, utilisée à l'époque romaine au tem-
dans la demeure du dieu. d'inclure dans les fonda-
enve- nes, a prévalu la coutume
sanctuaire devait la garder éternelle dans son
J. VAN ÜIJK, " Zerbrechen der rotcn Topfe
.. ple d'Esna.
"Jans LA Vl/9 (1986), col. 1389-1396. religieux35, un
créateur. Il tions des édifices, surtout officiels ou
loppe de pierre animée par l' esprit
35. Dans de très rares cas, des dépôts de
fondation ont été retrouvés pour des ou plusieurs souvenirs,
parfois inscrits et datés, et
entrait alors dans l'infini temporel.
tombesde particuliers : B. LETELLIER dont l'humilité surprend souvent ceux qui les
dans LA 11/6 (1976), col. 907, n. 15.'
m I a caostmctiao pbaraaoique
----- 9 I es faodatiaos

découvrent. Ainsi, par exemple, les « sacrifices de - de-, simulacres d'outils et d'ustensiles · dade,merkhet (fig. 24 7) et la fronde,bay46 (fig. 248).
, mim1ature gnomon (alidade?
maçons » occidentaux des XVf ,X\'W' siècles où une
.

(en pierre, metal, bois ou terre cuite). Fig. 247_ Le


.

L'. alidade,merkhet, aussi appelée gnomon, est cons ti,


m eue a ·
,
merkhet) est une" pendule" a
sandale et un bougeoir voisinent avec une poule
I
?rain et hrnve.u_r, (en pierre ou en terre ombre . l'ombre de la partie verll tuée d'une règle graduée horizontale à l'extrémité
momifiée î6 En Égypte, la pratique est courante
! instruments utilises dans les cérémonies cuite), cale portée sur
la partie horizon
de laquelle est fixé, à angle droit, un ergot vertical
de Cet mstru
fonda- tale indique l'heure.
dès les plus anciens témoignages des construct?Lms tion (jalon, houe, levier, moule à percé d'un orifice duquel pend un fil à plomb. Le
brique s ceau, , mentpeut donc être utilise de
des habitants de la Vallée, et bien des édifices tunus, herminette) ou répliques d'outils
de chan. J
our ou bien les nuits
de fort long de cette excroissance, une incision est prati,
éclairage lunaire
disparus ne peuvent être reconnus et identifiés que tier (niveau, mailler, hache, scie, ciseaux); quée, sur laquelle devra se superposer le fil pour
dans la mesure où leurs dépôts de fondation ont été de-, outils et ustensiles réels: meules
à grain
Fig. 248. La fronde-bay est une que l'alidade soit « en station ». La lumière qui
en deux a son
simple tige fendue
et
retrouvés. Ceux-ci sont, dans la plupart des cas, broveur (en pierre), mortiers, ciseaux, à tra
vient frapper l'ergot vertical projette son ombre sur
maillets; extrémité supérieure. C'est
constitués d'un ensemble de petits objets, dont la - de-, imul.icres d'offrandes alimentaires vers la fente que
l'œil de l'obser la partie horizontale. La position de l'ombre par
miniatu-
composition de détail et l'emplacement diffèrent re-. et de produits de la nature tête
et cuisse :
vateur doit viser l'étoile rapport aux « graduations » indique l'heure. Cet
de
selon les lieux et les temps et que l'on désigne bovidé-, -ouvenr en faïence verni
ée, grain
appareil est donc une sorte de pendule qui ne peut
et
toujours par le terme de « dépôts de fondation ». bourucon-, (en or), laitues ;
fonctionner que sous un ciel sans nuages, soit à la
Le ou les dépôts se trouvent, en règle générale, à la de" ottr.indc-, alimentaires réelles contenues dans I
lumière du soleil, soit à celle de la pleine lune.
partie inférieure de I' édifice mais si le monument
; de-.. modèle-, réduit" de poterie et des restes - Quant à la fronde,bay (fig. 248), qui peut aussi
d'o se,
recevoir le nom d'alidade, c'est une tige de palmier
I

comprenait déjà plusieurs assises de fondation en ment-, d' .uum.iux, brisés ou parfois entiers; onapu
raison de contraintes techniques, partoi-, en .un-r reconnaitre de" céréales, de pains, des 0 50cm 10cm refendue en encoche à son sommet, fichée vertica,
? ---1 lement dans le sol face à l'observateur. Celui,ci,
nombre non négligeable comme I' atteste le cu- du ?,îte,ni:,, du miel, de la farine, des fruits et du vin; I

IXe pylône de Karnak 37, ces dépôts pouvaient occu- de" ub-r.ince-, nunérules non métalliques: des 247 248 placé le cas échéant dans un cercle d_e réf?r?nce
per une position « haute ». Il v a là un indice éch.mnllon-, de pierre- ordinaires, du natron, du (tracé au cordeau tendu depuis le pomt ou il se
montrant que les cérémonies qui correspondaient J fad vert l Hl nt Hr ;
situe), peut viser la position d'une étoile à traver?
la fente verticale del' encoche. L'. axe du regard, qui
la mise en place d'un dépôt étaient accomplie", jus4u à maturité, soit préfigure; le ryttme q?oti,
·
lie'- éch.mnllon- matière manufacturées: de
dans la pratique, nettement après celle- que nou- t.ucncc, pâte de verre, etc. ; dien d'un culte, assuré sans relache, ou la presen, correspond à la direction del' étoile visée, peut être
avons évoquées selon le rituel et répondaient J une de" "uh t.mcc- métalliques fer, plomb, or (en ration des produits du travail des ?om1?1e?, reporté sur le cercle (fig. 249a) ou étendu su: de
:

circonstance particulière. La coutume de placer, (aliments, parure, vêture, fleurs et fruits? eta?t longues distances par l'implantation de jal?ns4'.
lm?t H t HI enveloppant des produits péri able);
36. J. PLT\::\?1, Le roman Jes momies, coll.
dans les fondations ou à proximité, une sorte de de::-tinée à inciter la puissance divine à mamtentr Puisque la visée d'une étoile est nécessairement
découverte, Gallimard, de" -ub t.mcc- oru.uuque autres que le produm -18 ,
Les yeux de la
« dossier commémoratif» de création ou de réno- ré-mc-, odoriférante , charbon I' ordre de I' univers et des cycles par la démonstra,
une opération nocturne, et que l e gnomon ? es t
Paris, 1993, p. 9 (bas, gauche); dépôt .ilimcnt.urc
utilisable que sous la lumière de la pleine lune, est ti
: de

conservé au Museum de Londres. vation d'une construction est une constante d.m-, ht)J',; rion du respect manifesté par l' human,ité e?vers, la
37. M. AZI\1, dans Karnak \'li, p. 94-96, la vieille Égypte, de I' Ancien Empire à I' époque - de" briquette" portant le nom du roi fondateur" reg I e eu1ctee « l a pr en11·e' re £()1·s » par l Espnt crea,
, , J. , 11
utile de rappeler que les opérations d' orie,ntation
.

devaient être soigneusement programmee? .. En


108-109.
romaine s'agissant d'un acte roval, la nu-.c en 1? e"'-eIHIL'I lie L1 corupo ition des dépôts teur. Si le temple était vivant, si la force de vte
effet, il fallait se référer à une étoile dan? la penode
; _Y

38. M. AZIM, dans Karnak \'li, p. 112- œuvre peut accompagner I' édification d' ouvr.urc-, u iru.crnc lie" élément" du règne minéral, végétal résidait, alors tout ce qui contribue à l' entretemr
de l'année où elle se levait et se couchait
117 liste de tous les dépôts de fondation
er
du ran? la
après I' avoir suscitée devait y être présent.
:

n' impliquant pas nécessairement la pierre ré-crvéc .inun.il. élément humain est repré enté par la
connus jusqu'en 1982 voir, pour ceux ;
I...:
45. :'\11,1, ll.111, t-:t1rnt1k \'li. Il'" période d'obscurité et choisir un soir de pleme
Il apparaît, en tous cas, que la mise en pl_ace ?es
?1. 1'·
du « trésor » de Thourmosis ]"' à Karnak- au divin 3b. Des enceintes de brique crue comme pré-enc e de" produit- fabri4ués et Je outils ainsi .

l l)'-l.
lune, moins pour pouvoir faire foncttof7ne)r un
Nord, supra, p. 222, n. 26. celles des forteresses ou des réméno-, de lieux s.unt-, que par c clle d'un nom roval inscrit sur les témoins. dépôts dits « de fondation » pouvait être fatte bien
46. \'(11r m/>rt1, 1'· 2 I',, n. 'i ct
gn omon (un ,
simple fil à plomb pouvait su ire que
39. Forteresses Nubie, par exemple
de possèdent des dépôts de fondation N. Le plan d'un L ottrande du lléptn semble correspondre à une Lill, \l' après l'achèvement des fondations proprem:?t correc,
pour v01r ou l'on posait les pieds et placer
:
L\ AR\( )Il , l'· ] 1-,2. .

dites et 4ue I' emploi sans nuances de cette d:si:


M. AZI\1, op. c11., p. 113 (Saï), 114
édifice totalement arasé n'est parfois reconnai-s.r- ,.I." Oncnucruru;
(Aniba) enceinte de Thourrnosis III à -ortc de ré-urné du monde. Elle e t faite par le rüI tement les jalons. Braquant directement s.on
gnation est impropre. Cet acte correspo?d ?l?tot a
;

ble, ainsi qu'on I' a dit, que par la position de -,e.., 47. (i. lil ,Yl ,, ... LL' gr.lllll LL'rL le li'( ,r .lu
instrument sur l'astre choisi, l'observateur d.u oe,l,
Karnak S. ABD EL-H..\\1!D, « Discoverv
:
et ,1ppt1L1Ît comme un prototvpe de toute celles
of a new Foundation Deposit of dépôts si on en retrouve la trace, mai'> il demeure temple ll\),1111anlli,1, .. li.Ill,
la consécration définitive de I' ceuvre
putsqu _il? p_u
qui seront .iccomplic-, cn-uite dans le temple. au sol tmme,
o b tenatt par le f1·1 a' plomb un repère
.

Thutrnosis III» dans Karnak VIII (1987), fl/FAO LXX\'! ( il)76l. 1'· 2.-.9- "\0C. p()ur
être accomp 1.
par f ots a ors
·

nue celle,et etatt


jusqu'ici impossible d'affirmer l'existence d'une Pourtant, .iu premier chef, c'e t la place des maklict, idem, 1hidcm, p. 2l)7-29l) L'I
1 '1 1
poser jalon servant :l e
p. 41-50.
''
Li
même comp_lète?1ent
, 45
achevee . diat et suffisant pour le
?
norme systématiquement appliquée pour régir le" 111/nu, p. 2](',, n. 'i. Selon LL't .uucur, le, nres4ue finie ou tracé était ensu?te
40. B. LETELLIER, "
Gründungsbeigaben » outil- qu'il but définir. ils rappellent ceux qui t
semblerait - départ d' alignement49. Si le
Le terme de « dépôt d e consecration
É).,n,pt1L'n, ont pu uuh-cr une "'rtL' ll'.d1 »
emplacements.
dans LÀ II 6, col. 907, n. 26-27; dans -ervircnr lor- de" rites de fondation et au cours de llalll' Lute ll'unl' règle lk h( li' 111( ,h1k établi pour le périmètre de la su.rface à c,onstr?tre
ces deux circonstances, il doit s'agir des Les dépôts, on l'a vu, se trouvent le plus la convrrucnon, il-, <ont surtout présents, aux côtés ,1t1[(1ur ll'tm lie ,e, p111nts. l'unL' lk sL'' ainsi plus approprié. triangulanon, la determma,
témoins de remaniements majeurs d'édi- se l on une me'thode de -, ,
souvent dans les angles, mais on en a découvert ntr0mH0, 'L' tl1()ll\ ,lilt au-,kssu, ,l\m met l10L:l e
de" briquettes inscrites au protocole :0Y?I? pour non des angles droits suffisait)l. C ette,
.

fices du règne de Thoutrnosis III complé-


c1llr,m ll111sé, en l't,cu1rrL'nLL' gr.n·é ,Ill
tant le « dossier commémoratif». également sous des colonnes et sous des seuils 4C_ lb rappeler le rôle fondamental du souverain d Egypte ,(11,ur b, ,1re, ll'un LL'rLle. L'IMPLANTATION RÉELLE DES ÉDIFICES n'est certainement qu'une poss1·bl t tte d e visée
.

sont placés de façon très variable simple cavité onentat1on .

i " l'i ronzon sur terre» de la astronomique ayan t pour obi·ectif I'
·... .
41. B. LETELLIER, op. cir, n. 4 2 ; à comme hAansseur uc

:
48. G (il 1)( 1,, s' ins?riva.nt
En dépit du fait que seuls des textes
ll,iu.1.\\'tm, p. (',l) "·l·
Karnak, les dépôts de fondation du mur entre deux assises, ou puits de plusieurs mètres Je d.1v1111te.
. , r' J, ç
L association u cc hnnrillons
. .
minéraux
.

d'un édifice.
a fatre
d·rns un contexte l.tturg1que c ontribuent
c
d'enceinte oriental de Thoutmosis III se , 49. État ,le, 4ue,tll1n, p()ur l'Anul'n ·

du oe l ,
·

profondeur41. Dans la plupart des cas, les objets qui construe ,


tiIlm elle-meme,
Ritue ll ement, o n l'a vu , l'observateur
.

trouvaient à « moins 1,50 m » des arases proches de ceux d e a I Emp1rl': R. Si \1111.\1\V,, /)1è grn/Jèn
mis en œ?vre par
c?mnaître l'essentiel du procédé tourner .
,
devait
.

les constituent ont été noyés dans du ,


rm ou speoa ts te de l'astronomie, ,
, , se
sable l-. En
.

avec les matenaux prccieux ou emi prec1eux "\-25();


.
de fondation du mur originel, dans
.
l\n11111dc111u11 (;1?<1, p. 25 .

des pratiques et
les b·1tisseurs pharaomques, l es actes
.
,
AIN 1u1, Bwldmg, a cons,
.
,
logements grossièrement rectangulaires :
outre, la composition de ces dépôts diffère J' un - ainsi qu , on , a vu -, J onne a diim ension d erer· I
, D. p. 15 ,q. <

l'egen des h',


1ero, vers l e nord pour rechercher une etotle
,
de l
accompagnant v1sees astrom) ,
I
S. ABD EL-HAMID, dans Karnak l es .

VIII, exemple à l'autre tant en ce qui concerne leur 50. J.-Ph. L\l IR, tn,lllgle ,.icré ,Lm, les outils figurés -1
tellauon d e I a G ranuJe Ourse) L es
nité que requiert une cl emeure d.1vm e Pigments
.
. er .. LL' .
.
, .1.
.

b plam de, nHH1lltnents ,le l s ' l'un 1sat1on


p. 41 et pl. I, p. ·
47. ree .
·

.
l'Anctl'n glyphiques n'en sont pas moms n'ont 1ama1s eu l e
. ·

nombre que leur nature. Il n'est guère possible


colorants , fards divers, sont l'a pour affirmer le hen
miques au temps d e s Pharaons
. .

42. B. LETELLIER, op. cir, Je Empire ,Lm, B/fA() LXXVII (1977),


..
ne différait au?unement d e
n. 36 et S. ABD
rituelle des instruments , a souvent
développer ici une étude exhaustive mais il importe caractère d e preosion absolue qu'on
. .

, eur
pour les vieux E' gypnens, entre cou
.
. . . I p. 55-7H; R. SI \[111?1\'.',,, 0/1. CIL, 1'· 256
EL-HAMID, op. cir, mtnnscque, ,
celle qu'ils connaissaient sur les chanuers ,
p. 41 (sable verdâtre
, cependant L). AR\/ 1u \ d'un mystere » ou
vou l u l eu r prêter sur le critère
de rivière). de tenter d'en définir la . l't n. 17 1·01r «
signification générale. Un enfin ree?oo ..

et figuration de la vie. Les a imenrs


; :

vtsee sont
.
1· '
·ts ,
Deux types au moms d' apparet ,de
.
, ies
43. M. AZIM, dans Karnak VII, classement grossier des objets retrouvés, , éluo·d'ee
llwldmg, p. 15 4u1 mar4ul' un CL'rtain
d, une« soer1ce mystérieuse
.
», surtout a propos l
symboliques, ont une fma ire encore mal ,·-'
·

p. 98- opéré en SCL'ptici,nw l'IWcr, l'uti11,ation du tri,lll- ·r servi a onenter l es


.

constamment cites pour avm e l a \ isee


1 .
,
111.
fonction de leur nature et en prenant pour proposee gle 1 x 4 x 5 darn, la con,truction ph,1- , pyranu·d es. E n effet , le but essentiel d
Ils peuvent soit évoquer une nournuure
.

base les édifices


.
sacres d epuis J
vrai
·

tracés d implantation Les détermination d'un noru »


, «
44. M. AZIM, dans Karnak VII, :l
exemples relevés au IXe pylône de Karnak" 3, e d'ieu
raorn4t1l'.
n'était Pas la
aux « racines » du nouve l etre viv ant que
p. 109 et ? .
,
amène , ·odes recentes. I' a 1·,
I .

I' Ancien Empire 1usqu aux pen


,. 1
n. 66-68 pour le Nouvel Empire. à distinguer cro1ssanc e
.
51. Suf,ru, p. 21 H, n. 6.
anime, déposée là pour assurer sa
:
ITT ra constrnction pbaraoniqi1e fondations
9? r.es

I/
(hg. 249h) pour l'époque , mais d' un même dans les cas où ceci n'a pas pu être assuré. Le royale et il est probable que, dans l'organisation
- axe sud-nord
uont
J
e pomr de référence méridi ,
fait qu' elle diffère d'un monument à l'autre ne concrète des chantiers de construction, les mêmes
I
ona I etait .

Lu
l I n cr,
, .
,
hdiaque de Smus/Orion52
.
.., . .
le site
.. suffit pas à démontrer qu'elle aurait été faite par techniques de calcul après chaînage étaient mises
I
,
· Il s agissait

l,?\'Jlnt.
tout Le,
l mettre en conformité
le tracé hasard. L'orientation est une donnée d'une impor- en œuvre. Il faudrait toutefois se garder de voir,
de
e, itic c projctc avec les axes du mo
n d e. O r, elon tance et J' une signification symbolique trop gran- dans les multiples figurations connues, pariétales
I e mt xlc de pensée
spécifique aux vie ux E' .
des pour que I' on puisse supposer cela. Cependant, ou en ronde-bosse, d'arpenteurs munis de leur
, , gyptiens
I, ,lXL' qui prév.ilnit . .

er.ut celui de la Va li'ee la volonté d'orienter les temples s'adaptait à rouleau de cordeau59, les images directes de memb-
.

. e 11'
e-
mcmc, dércrmmé par le cours du fleu ve 1'
_

53
chaque cas particulier, et il n'est pas rare que les res d'un corps de bâtisseurs. Rien, jusqu'ici, n'a
édmcc religieux ?levait, en théorie, lui être 10ut
. ·
.

parallèle concepteurs aient eu à tenir compte de la présence démontré que les scribes-comptables géomètres
nu lll'fllend?et'.Lme. Lorsqu'il dévie d'édifices antérieurs, comme à Abousir (où soient intervenus sur les terrains des constructions
parrapportà a
dirccnon gener,1Je sud-nord, l'édifice s'adapte Ncouserrê a dû, pour la construction de son royales60. Des spécialistes des mesures et calculs
à la
m. irph, )It )!_!le de, nve-, il n' e ·t aim plus
; complexe funéraire, éviter des tombes de la devaient néanmoins exister, dont les sources égyp-
conforme
:\ I' ,lXL' théonquc que de façon Vl' dyna::-tie) ou au Ramesseum (où les implanta- tiennes actuellement connues n'ont pas conservé
liturgique. C'est
.iins). pur exemple, que les pyramides qui se trou- tion::- furent gênées, en partie par les vestiges d'une la trace, si ce n'est peut-être à travers les « scribes-
\l'IH :1 I' ouc-t de ?1emphL-Héliopoli ne sont pas nécropole du Moyen Empire, en partie par la dispo? dessinateurs » (sesh-qed) qui, seuls, sont mention-
toute, fl!..!t iurcu-erncnr ,eptentrionées mai di po, sition du petit temple voué à Touy et aux parents nés sans, hélas, aucune précision sur leurs vérita-
,ée .ic m.iruère légèrement ravonnanre, royaux:;:;). bles attributions.
( 111 11L' lli,pt hl' p,1, encored' une étude sy téma ?,R,Xlii'-:\l)J\JHl'l RI,« LL· Une fois l'orientation déterminée et le terrain Des outils spécifiques devaient servir également
tique -ur Lie, me ure, précise et qui analv,
tt )J11..lée ?1amnmt de Ram-è- au R,11nl'"L'lltn aplani ou préparé, le tracé du temple devait être au nivellement du sol en certains cas. Le niveau à
-cr.ut I' ( mcnt.rtu in de, édifice en fonction de la Jan,\km111Jrnt1 I (]99C-J991), r 2'i 4<1•
effectué au cordeau et en plantant aux angles des fil permettait de résoudre ce problème comme le
î.
ramcultl.'r I'·
suggère Georges Goyon. Cet auteur a proposé aussi
en 'l
poxrt ron 1..le, .r-t re-, vr-ible-, à I' époque de leur cons-
'' jalon::-, comme ceci est figuré sur les reliefs évoqués
(il') ,l',q'rL''
truc n. )11. Celle-ci c-t en cour. Lon peut dire 56. TraJ11ctil,n J.-CI.
plus haut (pl. XVI) et comme l'attestent, par exem- une restitution purement hypothétique d'un appa-
\'li. Ï tcxrc plu, u,m1,kt
reil à niveau d'eau qui aurait pu être composé d'un
EJji,u 44, 'LJ·,
c cpcnd.inr ,l\'l'L certitude que de telles visées et rlu, cl.ur que L1 \ L'rsll in F,l/ul( 11. l I
ple, le::- textes à propos du temple d'Edfou dans les
ér.ucnr dkuuée, et que de prêtres a rronome' (2 sy.l. -uivic par L1 plupart .lc- tr i.lu,
tableaux rituels de « tendre le cordeau » : bac et d'un flotteur muni de deux fils de visée à
mtcrvcn.ucnr .iu moment de la fondation d'un teur-.
" )t_, J>rcfüls le jalon èt je tiens la poignée clu maillet puis je chaque extrémité61. Contrairement au niveau
monument. Il en ré-ulrc que le architecte ont 57. R.H. H \,,1,. "Thl' ( on-t ru, u. 111
suis ts le cordeau en com/Jagnie cle Seshat ; j'opère
une muni d'un fil à plomb dont plusieurs exemplaires
h \k,lll' ,,t
ont été retrouvés62 (fig. 503), aucune preuve déter-
otthe Cheep- I'vr.mud 1

.létcrnuné u in-c rcmmcnt I' orientation du temple, t·tsce t·er.s le ciel cl' en haw en accorcl œvec la marche des
Rope- Jan, Akr.:n ,lt:, !!(rlc'll lll!L'l11d(l11

nub1 Ag-/1wl1Jgt:11 f.:rn1grL\\c.1, \!wu,h. ctrnb ; j' oh serve


t'tt'LlJHcs Mesckhciou. [ la grancle Ourse], minante del' usage du niveau à eau imaginé par cet
qui règle l' ali-
Fig. 249. Visée d'une étoile. /9'15. vol. 2, Hambouru. ] 9"19, I'· 4'i 'i2 CLll JC Sll!S Cdw-qlli-clis/)OSC-clll-[Cm/JS, auteur ne peut être fournie.
a. Situé dans un cercle de référence, l'ob- 58. Ri.·dc: ,k 1L' u11 ,k l"nl-! l'"ur dade-mcrkhct, ct JC détennine (alors) les quatre angles L'utilisation du niveau à fil suffisait sans doute à
'0 ,,
'\. \'tct\lr, rl'l-!k
résoudre tous les problèmes et nous ne pouvons
servateur vise une étoile à son lever a tra- Cl. S1111Pn-Rn1,l,,t ct ,IL' cle u n1 cemJ>le.
vers la fente d'une tige bifide (fronde-boy) 6'i cm Jc loru; p, iur l.. R, ,1k 111c·,1trL' ,k
être volontiers convaincus par l'hypothèse compli-
.

À quelque distance du cercle, un Jalon ali- volume ,k \ coudée- Ltthkllil'' p,>11r On notera, en outre, que la tension du cordeau
gné sur fronde était fiché au sol. j.:\.R.Lc?lm.,·,llr1H('r.1.1' I,'î. quée et sans preuve archéologique émise par
effectuée en accord avec la direction de la visée ne
la

Les deux instruments étaient maintenus n. 11 'i.


I. E. S. Edwards63 qui suppose que des
canaux, aux
verticaux grâce à des fils à plomb ou des ::-e relâchait 4u' après que le
tracé au sol du périmè?
59. \,,1r Hl It l·cl,krL'tlltl·ilurn bords soigneusement revêtus d'argile et remplis
alidades-merkhet. L'axe déterminé entre
\X'. 1'. , ..:

tre d'implantation a été obtenu en joignant


entre
d.m- /_:\ Il I ( L)ï 'i).
d'eau, auraient servi à régler l'horizontalité du sol
un,I \'crmc"11t1l,.! J
eux était matérialisé d'une manière ou
Cl,L l'iC-1 'i I.\'\'....,, 111,J...11. eux les jalons marqueurs des angles. L officiant se
d'une autre.
• \k?,drn11r L:\ l\' I ( Lh('). ,l.111,
houe-sccljamet avec laquelle pour bâtir les pyramides de Giza64.
::-ervait pour cela de la
J

b. La même visée était répétée sur l'étoile, col, 11 'i; E. Arnun-Rc. Parron
(,K \111, En ce qui concerne les temples érigés
dans la
de
à partir du même cercle de référence, à son
der Fd,!tnc·,,cr ,l.111, ( ·,n \L\'\Jl l)'i serait ensuite amorcé le creusement de la fosse niveau d'eau à considé-
vallée alluviale, le meilleur
.

coucher, déterminant un axe différent La (]9{)), p. î6-46. fondation. Les scènes figurées évoquent cet instant elle-même. Si
bissectrice de l'angle formé entre les deux
rer était celui de la nappe phréatique
bien plus 4ue le début de l'excavation, même
si
axes relevés offrait une orientation au nord 60. Ce LJLIL' L11"L'r,t1t -uppo-cr Lt t, .rmul.i-
l'atteignaient pas toujours, il
:\iz,, 'ii'. /l1uUlllg, tranchée». Bien les fondations ne
précise et fiable
111,n 1J,>1'tt:c p,tr l ).
elles sont intitulées « creuser la être repéré par des sondage:
r- 2'i2 et / cl.Ill, s,l pré-cnt.u ron. procé? pouvait facilement
que l'incertitude subsiste pour ce qui est des
11.

61.(J, (Jl))()'\, /l,l(I\IL'lll\, p. ]66-]{)1. selon les lieux et les ponctuels suffisamment profonds. On,? rem?rq_u?
dés de mensuration linéaire, Karnak, qu ti avait e.te
l.autcur précoru-«: ,k prétérL'llLL' l'cmpl. ,1
priori, l'emploi de au temple de Montou, à
ruvcau hl et de, ruvcict tc-; époques, on ne peut exclure, a
incisé, soit par de pe?ns
indiqué soit par un trait
du :1

57
ou règles de longueur défi-
cordes étalonnées de
repères dans les ?ranchees
/ 62. Londrl.'1, LX' 16
\lu,éc ,\'\pt1e11, JI:: 27
166; Le C.t1rL',
212, JI: î I 04">. nie, telles le nebi ou la double?coudée.
5s Des points rouges servant de
cuves des fondations de la
I existent et la de fondation
65. Dans les
52. Voir déjà su/)ru, p. 218, n. 6 ce 9î'i-J LJ'l6L't lll}rd,
cordeaux de maçons ou de sculpteurs
JE27 25tl,CC, I
détruit les
choix de la position <le visée résulte
;
1'· 390, 11. 5] ct 5] ht,. représentée colonnade ptolémaïque du nord ayant
<le la
corde d'arpentage est constamment les fouille.urs
nature royale <les é<lifices. 63. I.E. agricoles fondations éthiopiennes antérieures,
dans la vieille Égypte dans les scènes
S. E11\\ \RJ1,, Th.: P,r<1m1d1 oj
solid 1,
53. J.-Cl. Govox, Jans f3z Or. XL 3_4
Eg,fll, 1967, p. 246 (éd. révisée. ]99],
des scribes de l' admi- ont pu retrouver, au-dessus?? f?nd L:e b?u:,
p. 246, "llb mochhcauon). évoquant les interventions eaux d mf1ltranon a epoque
fié après le retrait des
1
(1983), p. 352, n. 4.
greniers rendant sur les terres
64. Idée 411e réfute nistration des se un tracé de lignes parai?
54· J. Vo, BECKERATH, « Astronomie ,. également
pour déterminer du creusement de la fosse,
Jans LAH (1973), col. 513 et notes. R. STAL1?L!<.1.-\'\'., Dœ gm/Jen P:-,•wmiden affermées par I' État ou le temple définition parfaitement
surtout, lèles au plan d'eau « par
les surfaces arables et vérifier les bornages
ton G,?a, p. 252-254.
S. SAL.SERO,, " Le prêtre astronome Ju ;
pierre bordant
temple d'Esna " dans Kémi XV (1959), céréa- horizontales »66. Sur les éléments de
l'arpentage permet d'évaluer les récoltes
65. Cl. Rt lllll Il)',, R\Rl,l de
I l? I, radier du tem?le de
la fosse, en particulier
I

p. 36-4 l p DE:RCHAI:S:, " Harkhehis, Lill.\'\J, f.:unwk-Nonl I\'


le
;
le .. •,.·. J.
auquel elles
les ou de lin et le quota d'imposition
I
psylle astrologue" Jans CJ'E LXIV continu donnait le rnvec.1ll,;
127- . .
: ·::·>... ·
FIF.-\0 XXV I, 1954, p. et, n.
4, 12 et 11
géomètres-arpen- Montou, un trait incisé
et coupes
? .
128 (!989), de
74-89 (cf., en particulier,
étaient soumises. Un corps flancs
·.
P· .. n.), 23, 26; cf. mfrn, p. 2W et n. IOH. sur les
p.
p.
sur les blocs isolés subsistant
83, n. I). l'administration
66. lh,Jem, p. 12. teurs faisait partie intégrante de
m La canstmctiau pbaraanique

sensibles subies par toute la partie orientale de la l'est, l'enceinte et la cour péristyle reposent sur un
.
254. Ce petit temple traditionnelle- cour (fig. 256). sol artificiel de terre et de remblai compensant la
F1g.
hammam» a été érigé au
Dans le cas de l'implantation d'un édifice reli-

mentappee" 1
le
le reg ne de
.
différence de niveau avec le rocher (fig. 257). La
près d'EI-Kab. so?s
Ouadi Hellal,
Thoutmosis IV ou d
Amenoph1s Ill gieux sur un terrain rocheux de la bordure de la cuvette taillée dans le calcaire est de faible proton-
[XVIIIe dyn.)
puis remanié sous
celui de
plaine inondable, ce dernier repose presque immé- deur, de 0,38 m - à l'ouest - à nulle - à l'est - en
Après un simple rabo-
Ramsès li
[XIXe dyn.).
ses murs ont
diatement sur le socle naturel, si la surface disponi- raison de la pente ouest-est du terrain. Aplanie au
rocheux du désert.
tage du sol

été élevés
surun radier fait de
grandes dal? hle est suffisante. D'autres circonstances peuvent pic, elle est pourvue sur les bords de saignées plutôt
les posées
transversalement par rapport a amener à compenser les différences de nature de que de tranchées, correspondant à l'alignement des
l'axe de l'éd.frce
sol comme ce fut le cas pour l'édifice de « millions murs extérieurs. Sur l'étendue de la cuvette et dans
calcaire du temple
Fig. 255. Les murs de d'années » de Thoutmosis II (XVIIIe dyn.) à les saignées, quelques centimètres de sable fin reçu,
sur la
Montouhotep fondés en partie
de
partie sur les débris de la falai- Thèhes,ouest88. Le sanctuaire est posé sur un rent un fort dallage de grès formant radier. Les
roche et en

se accumulés à sa base. ne
comprenaient calcaire dur et imperméable à l'ouest, alors qu'à blocs, qui sont parés à la face supérieure, sont
fondation [Deir
qu'une ou deux
assises de seulement dégrossis sur le plan en contact avec le
el-Bahari XIe dyn)
lit de sable, de façon à offrir une meilleure accro-
,

Fig. 252.pyramide de Sésostris I"


La
(XW dyn.) à Lisht prend directement
che. Ces dalles de radier sont épaisses de 0, 15 à
,...... ._,:? : .

appui sur le socle rocheux. Celui-ci a ....


.: . .
? ··:
......
. · ..
\,,,,, ::
... ; ..
0,30 m pour des longueurs très variables allant de
-.: ·? ..
simplement subi une légère retaille pour 0,25 m à 0,50 ou 2 m dans les angles et pour des
le régulariser, comme cela est visible au
...... : raccords. En moyenne, les blocs taillés à la
premier plan. On remarquera, émergeant
de la masse ruinée de la pyramide, les
(\· ;
\·\, commande dans des lits d'extraction neufs ont 1 m
murs de calcaire partiellement arrachés de de largeur. Dans la partie orientale remblayée, pour
structure interne qui rayonnent depuis
les fondations du péristyle et de l'avant-corps
sa

le sommet
252 comme du mur d'enceinte, on a utilisé un calcaire
Fig. 253. Le
temple anépigraphe de
Oasr el-Sagha (Moyen Empire) est local de mauvaise qualité, la porte de l'enceinte à
fondé sur trois à quatre assises de dal- l'est étant élevée sur un bourrage de remplois de
ne repose que sur une sorte de dalle posée à même
les surmontées d'une couche de blocs
calcaire comprenant des tambours de colonnes à
de calcaire dur servant de radier aux le ,ol"1.
murs. Cette fondation été installée, au seize pans et des abaques en grès. Sur le dallage,
?
a
Pour le Moven Empire, les murs de calcaire du
débouché des routes du Fayoum condui- radier de grès, le tracé de mise en place des parois,
r temple de Montouhotep (XIe dvn.) à Deir el-
sant aux carrières de basalte, sur un sol
refends, chambranles de portes et crapaudines
horizontal obtenu en recreusant la pente Bahari, partiellement fondés sur la roche et sur des
légère du terrain calcaire basses était incisé à l'aide d'une broche.
débri-, calcaires de la falaise qui se sont accumulés
À Medinet Habou, le temple funéraire de
:1 ,a ba-c, ne comprenaient qu'une ou deux assises
Ramsès III est implanté sur un terrain rocheux
de tondurion "' (fig. 255).
À Qa-,r cl-Sngha. le temple, probablement érigé 254

sou, le règne de Sésostris Ill (XW dyn.) au débet-


ché de la voie des carrières Je basalte, repose sur
Je-, agencement'> de couches de blocs plats formant
de trois à quatre épaisseurs ancrées sur le terrain
calcaire de médiocre qualité (tajI) (fig. 253) celui· ;

ci a d'abord été recreusé pour obtenir l'horizontale


Jans la pente légère du sol naturel et recevoir les
assises de fondation au-dessus, un stylobate de
;

calcaire dur sert Je radier aux murs construits85, Ce


253
radier a été régularisé par un léger creusement en
vue d'accueillir la première assise'".
L irrégularité Je la forme Ju terrain, notamment
en bordure Ju désert a aussi amené parfois la mise
ailleurs, comme à Abydos82, qu'à l'action Jes en place Je plates-formes artificielles (radiers).
hommes. Sous le règne Je Ramsès II (XIXe dyn.),
le

Les murs pouvaient parfois être établis sur une «hammam» Ju ouadi Hellal près d'El-Kab a vu ses

zone sableuse, comme ceux qui entouraient certai- dalles


83. D. ARNOLD, Building, p. 110, fig. 4.1. murs s'élever sur un socle fait de grandes ' l'axe de
nes pyramides. Stable et non humide, ce rapport a
84. D. ARNOLD, Mentuhotep I, p. l
l-12,
type de posées transversalement par , .
.

En ?errain ne nécessitait que des fondations peu


du
17 et 64 sq.
l'édifice et formant également le dallage mtenem.
85. D., Do. ARNOLD, Der Tempel Qasr el- importantes. Le revêtement de la pyramide rhom- Un simple rabotage d u so roc l.ieux d u ouadi
. avait
du 1

Sagha, AVDAJK 27, Mayence, 1979, boïdale de Dahshour fut, par exemple, fondé nor
précédé la pose (fig. 254)87. Quant aux parties
cl
de
p. 9-10 et pl. 26.
de
Th cette manière. En outre, un soin particulier elles ont
fut ac, et sud de la seconde cour du Ramesseum
© 86. D. ARNOLD, Building, p. 116,
fig. 4.8. cordé aux angles, qui constituaient les , un remplis,
· ?YÈRE, Deir c!-MeJincli 926.
été fondées de cette façon, a savoir sur
I

parties les " Sondage au tem/Jlc funéruirc Jc


87. Ph. DER.CHAIN, EI-Kab I, 1971, p. 69 plu_s fragiles de l'édifice. Ceux,ci comprennent ' pro-
cinq sage de blocs de ca l carre c est l e t a ssement ,
·
Tlwrmès Il", FIFAO IV/4, Le Caire,
et pl. 22, plan et coupe c. ;
assises de fondation alors que le déformations tres 1952, p. 24-27 et pl. ].
milieu des faces gressif de celui-ci qui explique les 255
m ra caostmctiao pbaraaoiq:ne

droits lors du creusement par les terrassiers pr. ilé- ,l été m-rulléc dans la partie ouest d e
- I' enceinte
.

schématique de la
hauteur de la maçonnerie, les chambres mortuaires le massif rocheux, et ne nécessitaient donc pas le
maïques, les points à I' encre rouge déjà évoqué-
250. Coupe
L:r,md tL'mple11. du Fig.
grande pyramide
de Kheops (Giza ,
étaient ménagées à I' intérieur d'une grande fosse creusement de tranchées de fondation. La base de
marquaient les arrêts de report à la règle et les. S\lus. l'Ancien Empire, à Memphis volumineuse construction
est
dont le fond recevait une couche de sable de ces monuments est parfois directement taillée dans
' le ch.
67. :-\. H. G.\Rlll\:rR, Eg,'/lC1<111 Gr<11mHLir, llf dyn.). La

I, cmp I oix d plateau rocheux


Î' éd., Oxford, réimpression I 982, p. 545 raccords avec le niveau tracé. .u.cmcnr ue la nécropole ' po ur J e
fondée directement sur le fondation. Le fait a été observé à Abousir et à la roche comme on peut le voir au temple haut de
fondation n'est pas un plan
.
d es rar
ons L'assiette de
(Sign Li,r. section 0) ; :-\. 8\l\.\\'IY,
Une telle observation demeure exceptionnelle, t.inr polinquc-, (proximité de Ia capital e au cœur: pour l1m1 Saqqara, par exemple 77. Khefren (IVe dyn.)80 ou au mastaba royal de
- et d u pa 1. totalement horizontal
:

Hworv of Eg,'{lCldll :-\rc/HCCdlffC. I


car on n'a eu que fort rarement I' occasion d'atrcin- Le sable, matériau souple et résistant à la fois, Khentkaoues I à Giza (IVe dyn., fig. 251)81. Les
:
:-\
ro\ ,d), que -vmbolique, (à I' ouest) pe
_ .
.

.
aIS

ter l'apport de
blocs des premieres
assises,
From il»: f<1rl1csr Tnncs w chc End of chc , rmetta1tde ,
La
été conserve_
était un excellent répartiteur des charges. Les blocs
,
OU Kmgdom, Le Caire, 954. p. 33- 36 I ; dre des sols intacts dans l'histoire de l'archéolouic bérictu tcr d un important avantage lié à
.

un mamelon
rocheux a
etrr
parties inférieures de l'édifice étaient, elles aussi,
la confi. structure interne
n'ayant Jamais pu
lî. :-\RV)!J\ L1B, I'· 189, ,.1·. «Per-nu" égyptienne. Même unique, cet exemple confirme L1 L!ULltl()n du terrain: l'ahond·mce c d' une ·

observée, elle a été


restituée• en pelurt prenant appui sur lui étaient efficacement soutenus débitées dans le roc.
er p. 190, ,.1·. « Pcr-wcr "· pierre
fiabilité des sources écrites rituelles -ur le crcu-c- L .ilc.urc loc.ilc. d'oignon,, par
comparaison avec les autres
sur toute leur longueur et ne risquaient pas de se
68. Iuur de, trouvaille, de dare anrérieu- figurée seulement en tlrt'les
Sur sol sableux ou mixte avec creusement
ment de la fosse et la recherche du pl.in d'c.iu. IS.SU QuL·lles. que -oienr les circonstances pyramides et fissurer. Cette qualité du matériau l'a fait employer
de tranchées ou implantation d'une plate,forme
.

re il l'époque grfr,,-romaine, voir : quel site , e


monument funéraire de la en fondation Je façon systématique78.
S. C.\LYILU-, :-\. (ÎA??r. « fouille, de du Noun, qui donne l'assiette hornont.ilc du <ou ()LLUpé depuis. longtemps
(reconstructionou
Fig. 251. Le
tue a
Khentkaoues (IV dyn). est s sur remblai
Dcndera. Premier, résultats " dans monde comme celle du temple la st.itiquc ré-ul- cvt cn-.ion Lr Ul1 temple) OU que l'édifice reine
Vallée de Les mastabas ou les temples-hauts liés aux pyra-
proximité du temple de la
;

BIFAOfü, (1900), p. 25-32. é


uupl.uu -ur un terr.un nouveau, il 'agi sait de
Oit
mides 79 ont été directement installés, eux aussi, sur Les temples bas, bien qu' implantés à la limite
tant, ensuite, de l'épandage du sable n.?Ce\·,111t les. Khefren à Giza. Ses fondations ne
sont pas
69. Érar cit:, questions D. :-\R\:, )Ll\ :

assises profondes de l'édifice, ses « rc1cmes. "· t\lndL·r s.\lltLlement. Or, la nature des
le
établies dans des tranchées car le terrain des zones inondables de la Vallée, bénéficiaient,
E. Honxr-«., « Konigsarab » dam problèmes rocheux Au contra 1re
\',m,11t L'n tlll1ltl\ll1 de l'emplacement choii.
naturel est un socle
former la partie
eux aussi, de la présence directe ou de la proximité
LA III 4 (i9ï9). cul. 496-504 cb nngi- celui-ci été taillé pour
du socle rocheux ; cependant, soumis aux eaux
a
.• En

dkt, le "()Us.-s.()I de L1 \',1llée et faitdegravieretde


Les types connus
ne, à la tin du ? [oven Empire. ,nfèrieure de ce mastaba
monumenta qui

70. État de, questions B. J. 1':1-\tr, « Tell 11111( )11 ct Lelu1 que l'un truu\'e en hordure
n'a d'autre parallèle que celui du roi d'infiltration et à une destruction humaine plus
de fondations
:
du dé ert Shepseskaf
el-Arnarna » dan, LA\'] 2 (1%5),
L'"t r\ldwu,. intense due à la proximité des régions habitées, ils
col. 316- 3 ï (Get H) pour la tombe
I ;
sont, d'une manière générale, plus mal conservés
rovale du Darb el-Mclek il l'est du sire.
fONDATIO que les temples hauts.
voir : G. T ?1-\RTI'-, The Rovul Tcnnb t1r Le souvenir des temples prinunt-, con-trun- en DE ÉDIFICES
cl-Amum,i, 1vl. I. ASE 5, Londres, 19î4
SITlJÉ DA Certains terrains, présentant jadis des caractè-
matériaux légers, ne nous a été tr.in-nu-, que 11,1r LE DÉSERT
et ml. 11, ASE 39, Londres, 1%9. res identiques à ceux qui viennent d'être évoqués,
des dessins schématiques et des. s.1L:nes. luér. d\'-
71. D. :-\R'-.tllJ\ E. H,lR.\:LV,,
phiques'", certes très simples, m.u- -uttt-unt« pl iur
Sur sol rochetL-x sans creusement de tranchées sont, avec le temps, retournés au désert. C'est,
1':ii111gswar,, cLm, LA III 4 (1979).
entre autres, le cas des sites de la bordure orientale
«

col. 509-51 :-\. [\ 11)?, 1\., Sorne :'\1 ,tL'> montrer qu'ils ne comportaient p,l" lk paruc-. L1 111,l""L' 111111res. I\ llrn,mte Je pyramides a été
du Fayoum. Ainsi, les pyramides du Moyen
I ;
«

conccnung rhe Roval Tombs ,ifTa1m ..


bâties en pierre. D'une façon L:énért1le, le lieu .l'tm- t? ll1Lléc "( ll1LlemL'nt s.ur le ocle rocheux du plateau
dansCJ'E LXIII 126 (190b), p. 221-2îî: Empire, qu'elles soient bâties en pierre ou en
ç plantation des temples. divins ,l été hxé, le plus. L,1k.11rL' llélll111tt1nt le dés.ert occidental,
brique, ont, elles aussi, pris appui sur un socle
sur l'unhsarion de, enceintes de temples au voisi-
r comme lieu ck sépulture à partir de Li souvent, à une date tellement .mcicrmc qu' rl c-t lUL!L' lie \ kmph1s. et d'Héliopolis. On ne pouvan
rocheux (fig. 252). En général, les murs des
XXI' dvnastic, voir R. ST..\l'EL\t.\'-:\.,
:
impossible de la préciser. Il e-t ce rum que, .l.m-, Li fL'\ l'f, s.s.1 s.c pl us. "( llle et 111 us. -,ta hie pour supporter
temples construits dans le désert se sont bien
1 11
.. Da, Grab im Tempelhof Der Tn,us des
plupart des cas, nous ne conn.ii "l in cl'un temple le llll" L',LeptH lnnel de ce édifices et, en ce qui 250
1':iimgsgrabes in der Spârceir .. clans 11(
conservés comme on peut le voir à Qasr el-Sagha
\1DAIK n (1971), p 111-123. que des vestiges en pierre appartcn.inr :1 Lie" péril)- u ll1LL'rllL' 1',1s.11L'L t L:énér,11 Je..., fondation· des pvra- (fig. 253) ou près d' El-Kab, au
Ouadi Hellal
72. R. ST..\llEL\1-\'-:'-., des d'existence postérieures. ,HI choix Liu lieu h,é rq1( lrter,1 ,nix numhreuse coupes et des édifices
(fig. 254). La destruction partielle
Dit' ùgv/mschen 1111lle", l )11 "L' plateaucalca1re
P\'ram1den (mm =,egclba11 ?11111 par la tradition. Ceci est certain pl iur de 11\ imbrcu-,
78. P,)llf b !tll1Ll.1t1lln, ,ur !11 Lie ,.1hle.
li( lL lll11L'nts. 1?uhl1és. 11,ir R.'tadelmann73 et aux la vallée n'est attribuable
Welru·1mJerJ, f-:11lwrgescl11chce Jcr 1()1[ l)_ AKV'II\ /l111U111g, I'· i lL' L'l
construits aux franges de
:'\11t1kenu-dr, BJ 30,
Mavence, 1985,
sites, comme celui Je Dendar.r, p.ir exemple. l )u rL·m,1rques. lie l ). ,,\rn( llJ74. n. IC .iprè, hmcl.trnL'lll ,Lm,
1clcm ... ,

temple qui s'y dres-e, on conn.iîr e"s.ent1ellement L\ li J (iYÏb), c,li. 1'i9 (l:); J. J \t l..'l I I,
p. 214-216 er bibliographie p. 2b1.
L1 11\ ramille lie Kheop-. (I\IL dyn.), par exemple,
ls:,mk1k-.\1Jrcl \ le r1t:,11r ,l,
n. 611 1Jem, " Pvrarniden-radr .. dans
;

LA\' (1983). col, 9-14;


1
l'état ptolémaïque et romain. Cepcnd.mt. un hl( )L rq1() e llireL tL'l11L'tH s.ur L1 wche Ju plateau de Gi:a Tho1m1111111 I ... FIF:\( l \\\ I.
R. ST.\llEL\1-\ ,,. « La ville de pyramide à
daté du Moyen Empire est vi-ibl« dam le phtl ll1LI s.1tué :1 une qu,1r.mttune de mètres au-de su du LeCme, ]9'13, p. ]0"1 (s.1hle gn, ck
I' Ancien de l'escalier oriental menant ?l la rerr.i -.e et les. m1ère et pune du clésert).
Empire .. dans RJE 33 ( 198 i), .... 111\·e,1u de Li \',dlée. l)'une manière générale, le lieu
p. 67- 77. \1\'-'s,
tombes les plus anciennes Je la nécropole remon- LI' 1mpLrnLltll )11 Lie" p\ r,1miJe.., est nettement plus
79. R. ST WU Die gmp,:11

73. P,r,1m1,b1 rnn l.î1?t1. p. ](14, 16? ,q.


R. ST.\llEL\1-\\:\:, Oie ugvpc1schen tent à l'Ancien Empiré". éle\'é que le 111\·et1u du ?il. Aimi, leur as ises infé,
P"rmrnden ; R. ST..\DEL?IA\:'-., Oie Grn/Jen 80. R. ST.\lll L\1,\\:'-., D1c gn,pcn
P,·ram1de11 ron G1?a. \loir aussi
Dès les origines, l'emplacement du tombeau neures. ne rhqut11ent p,1s. de s.uhir les graves phéno-
: I. E. P,r,mucl,:11 t'1J1I l.11?u. hg. 140, 1'· 1?2, le,
S. Em\ .\RD:--, The P\'rmrnJs of Eg,·Jn. royal lié à celui Je la résidence monarchique prin- mènes. Lie déL:LlLLltl()n dus. à la remontée de l'eau de hh:, extr,11ts Liu pLllL\lll J'llllr ,lhten1r !'.1-
74. D. AR.'-:OLL\ Building, p. 109-115; cipale se situe presque toujours ymboliqucmcnt au
....
Li n,ippe 11hré,ltlque p,1r ct1pillarin/i. En outre,
la rd,e plane de l\lnd,it!l Hl \ll1l 0t0 r0uulis0,
J1rectement }'\lllr l'.1ppared cles murs le
idem, L.iB, p. 86-87, s.v. « Fundarnenr ... couchant69 et, le plus souvent, dans le dé-err (ù s.olid1té :1 toute éprem·e du plateau rocheux évitait ,

ptllcl, Je ch.14ue p10LL' 1 ,I ck 2l1l' :1 4l'l' l.


75. G. M .\RTl\:ET, . Gres er mortiers, p. 34- This, Memphis ou Thèbes). Tell el-Amarna - rési- tout n-.,que de r,1s.s.ement. Un ..,impie nettoyage de
39. 81. I.E. S. t.11\\ \Rl l,, l\ru1111J,. 199 I.
dence royale sous Aménophis IV-Akhenaton la ?1 l'emplaLemcnt Lhn,...,, pour la pvramide devait être r- 14\. R. S1 wu ,1 \\:'-, 1)1,: t1?'\/>u,ci1cn
76. SnnELMA\:\:, Die Gm/Jen
R. fin de la XVIUC dynastie - et Tanis - capitale au d'ahmd a -.uré. Le L,l-. de Kheops montre que
....
la PH,nmclc11, p. 174 ; M. \'1 R'-.I R,
P,wn11den t•rm Giza, p. 108-109
J.-Ph. L.\L'ER, « Le temple funéraire Je
;
premier millénaire - constituent des exceptions. À "urface du s.ol n'était pa-. obligatoirement
aplanie "Recherches arch0olllg14ue, de !'Instil lit
tchéco,lm,14ue d'égyptlllllg1e :1 Ahllus1r ..
Khéops et la grande pyramide de ?ell el-Amarna, les tombeaux se trouvaient cxcep- sur toute l'empri"e de la pyramide, puisqu'un Jan, BSFE 91 (1%1), p. 9 (hg. 1) et
Gui:eh » dans ASAE XLVI (1947),
p. 245-249.
tlon?ellement à l'est70. Quant à Tanis, qui a la mamelon rocheux d'environ 20 m de haut
subsiste p.10-11; D. A1N1111, Lill, p. 50,
I.I' ... Chenrkdu(e)s ,t\·ec ph\ltogra-
particularité, par rapport aux autres centres admi- J·f·
au centre ue I''eu111ce (f·11g. 250)ï6 Un
J radierfaitde ·
ph1e Ju
I ..
,

77. Pour une pyramide de la fin de la noyau rocheux.


En
nistratifs, d'être implantée dans le Delta, sa nécro- rout
du
V' dvn., voir: A. LABROLJSSI: gros hlocs de calcaire a cependant été exécuté 82. « Arydu, .. d,ms
B. J. K1:\11',
LÀ I
J.-Ph. L-\U:R, j. LECLA\:T, pole est incluse dans l'enceinte du temple. qui m d' ue quelle
· · I

du Le ;em/)/e ïiuu: Elle se autour avec un soin extrême, ce , 14


.
(1972), cul. 39-40; la destruct1,H1 par-
Ju com/Jlexe du mi Oun,is, Mission
archéo- trouve ainsi liée à l'ensemble urbain, ce recherchait ·
nelle ,b ternpb de Séthi ]''
régularité et quelle 1onzonta 1te on
.
de qui s'ex- I 1 et de
logique Je Saqqarn Il, BJ'E LXXIII, .

Th 1977, plique sans doute par la topographie Ram,è, Il est due à leur occupatiun, /1
telle maçonnene.
©
p. 61 ; pour les pyramides de la Vi' dyn., des lieux elle : pour le soubassement d'une ye et l'épo,iue romaine, comme nécropole, et
?e pouvait, en effet, se situer dans la plaine basse et Dans le cas des pyram1'd es d e l a f10 de ,
/1
voir:D. AR.\;Olll, L.i/3, p. 262, s.v, la la réutilisation
de leurs bloc, pllur la
"Teti"; R. STADELMANN, Oie
agyptischen mondable qui environnait le Tell Ne' , funeratres
.

cunmuction d'un couvent, à l'épuque


de la Vic dynastie, ou l es apparteme nts
.

anmoms, e li e . .
11 •
Pyrnmiden, p. 180, 185.
copte, à l'arrière de l'édifice de Séthi.
non dans la
étaient installés en infrastructure et 251
Ill I a canstrnctian pbaraanïq:ne
------ 235

calcaire en pente , a, a
, frang e d u 1

d csert occident a t
h'be am p our
1
.

compenser la pe ne t d u sol
J naturel,
ues murs de br·iques crues d
' e pus l
en plus hauts au fur et a ,
fonder le temple funé-
Fig. 256. Dans la seconde mesure que Fig. 258. Pour
a pente deven ait important la pente du terrain
. .

cour du Ramesseum, raire de Ramsès Ill,


la 1

e, ont
du désert occi-
colonnade nord montre des été érigés, formant des sortes calcaire de la frange
désordres liés au tassement de
dental de Thèbes a été compensée par
progressif des fondations
caissons. Entre les m urs, es espa 1 l'établissement d'une terrasse
artifi-
, , ces
faites d'un remplissage d? ont etc, soit co m bl'es de graviers brique crue de hauteur
cielle. Des murs en
, installés. Entre eux, les
réservés
.
blocs de calcaire. Les parties son
, croissante ont été
1

orientales droite) sont sans , p our accueillir le s ont été soit comblés de
graviers
(à . espaces
ambiqutté . les blocs de l'ap-
fondations des murs C onstttuees ,
de
.
.

soit réservés pour


accueillir les fondations
,
Leux Celles-ci, constituées dé' deux
, .
à
pareil contre lequel est ados- 1 a trois assises de bl ocs, e li des murs
es
reposent sur une cou-
sé le colosse de droite s'écar-
reposent sur une couche d e sa bl e trois assises de blocs,
tent les uns des autres. , .
che de sable Après l'installation des infras-
Visibles entre les deux colos-
A pres 1,.mstallation des fondati ons, tructures, on a encore verse du sabir pour

?
du sable a été versé po ur com bl er les accuerlhr un dalla

?
ses, sur le mur arrière du combler les tranchées
et

D
, venant buter au pied des
éléments por

D ffl
portique, les Joints verticaux
tranchées
.
et accueillil I un d allage ge
l'élévation pu socle rocheux
entre les pierres s'ouvrent teurs La pose des blocs de
a
sable briques gravier
également. \ errant
., .
buter au pied d es m frastruc- .
alors commencer
256 -.
(Med1net Habou XX' dvn
Fig. 257. Au temple de
t ures (hg. 258). La posed es bl ocs d e ,
l
258
I' e,1,evanon a pu alors commencer.
.

11 millions d'années» de
Thoutmosis li Thèbes-ouest
à
Aucun équivalent des temples I(
(XVIIIe dyn.). le sanctuaire est
has de? hautes époques n'a été
.

.-- ?-?-, l
posé sur un calcaire dur et

?-:-=.. -------=----=--- retrouve pour le Nouvel E mpue, .


imperméable à l'ouest (ici en
haut). alors qu'à l'est l'en- I l.vien que eur existence soit parfois
1

-,
ceinte et la cour péristyle

?-?
11

reposent sur un sol artificiel 1


,?ssurée par la présence de dépôts de
I(
de terre et de remblai com- tondution.
pensant la

niveau avec le rocher


différence de
,t----r-it-+-.-+-----??- I
1;
L unique exemple connu à l
I' Thè.hes, est celui du temple d'ac-
(en bas) I

I
I' c uc il Je l'édifice d'Hatshepsout \

I I
(X\'IW dvn.) à Deir el-Bahari· situé
à l'est Jc l'axe du temple, sur le
lçil,,
plat,cau Jc l'Assasif fait de tafi en
I'
?urtace, il n'a été que partiellement
i.l t,ouillé il comportait une plate-
;

tonne possédant, à sa partie anté-


rieure, un vestibule à piliers, mais les 259 a

détails Jc construction et le plan Fig. 259a. Coupe de principe des pur


exact sont encore inconnus. L' édi- tiques du temple de la wine Hatshepsout a
FONDATIONS pomper à proximité d'un édifice. En effet, déchargé
fice fut, en outre, remanié sous le Deir el-Bahari (XVIII' dyn)
de son eau, un terrain devient
moins porteur les :

Ils servent à épauler les murs de EXÉCUTÉES DANS LA VALLÉE


règne de Ramsès IV (XXe dyn.) et constituent se tassent et il s'affaisse.
soutènement des terrasses éléments qui le
pourvu d'une colonnade. La posi- b. Les portiques du temple d'Hatshepsout a Les conditions naturelles et leur influence En conséquence, les fondations descendent et les
tit in Jes dépôts Je fondation retrou- Deir el-Bahari (XVIII' dyn) souuennent les
fissurent (voir les conséquences de la cani-
murs se
vés confirme cependant l'attribution
terrasses su péri eu res Le plus souvent, les édifices de pierre qui occu-
cule de l'été 2003 en France).
paient une position centrale dans leur site d'origine la vallée
au règne d' Hatshepsout, de même
la vallée où les Ceci inciterait donc à penser que, dans
se trouvaient dans les limites de auraient toujours eu intérêt à
que l'étroite relation établie entre le n'étaient pas aussi du Nil, les Égyptiens
problèmes techniques à résoudre fondation jusqu'au sol
temple d'accueil et le départ de la limon, creuser des tranchées de
chaussée ascendante conduisant au simples que dans le désert. Certes, le sol de
l'occurrence celui
était favora- géologique le plus stable, en
par sa compacité et son homogénéité, niveau le plus
sanctuaire!". mais il atteint par la nappe phréatique à son
hle à la fondation de grands monuments évité tout risque de
Les murs situés à l'avant des
la présence de la nappe bas. Une telle précaution aurait
jou- fallait tenir compte ici de s'asséchait jamais à
plates-formes et des terrasses
problèmes posés par les tassement, puisque le terrain ne
soutène- phréatique. En effet, les de nombreux monuments
aient le rôle de murs de
négligeables pour les édifices cet endroit. Pourtant,
remontées capillaires, profondé-
ment Jes remblais ou des remplissa- vallée, pharaoniques n'ont pas été fondés aussi
construits dans le désert, avaient, dans la malgré le fait que
ges de blocs équarris placés ment et tiennent encore debout
à

une importance capitale. au moins une


leurs fondations se trouvaient,
el-Bahari, les
l'arrière. À Deir souterraine a
C existence d'une nappe d'eau
89. D. ARNOLD, " Deir el- de la
nettement au-dessus
Bahari Ill ,, dans LA l/7 portiques de façade venaient renfor, compte des effets grande partie de l'année,
des toujours nécessité de tenir nappe phréatique On a la
certitude, par exemple,
(1974), col. 1019 (3).' id em,
cer les murs de soutènement !

LdB, p. 98,
s.v. " Hatschepsut-Tempcl "·
.. -- terrasses en les épaulant
efficace- « mécaniques» du sol. Sous

combien il est dangereux,


nos climats,
techniquement,
on sait
de que les fondations de la colonnade bubastide du

257 ment vers l'avant (fig. 259).


III I a coostrnction pbaraooiq:ne

temple d'Amon-Rê à Karnak se trouvaient, à


l'époque de leur mise en place, très nettement au-
dessus de la nappe phréatiqueq0. Bien d'autres
monuments pourrai?nt être cités et la question de
c'est récemment seulement qu , une
..
saure
parncu , , .
, ,
,
,
ncs ues temples d'Egypte ou de N
J
I
.
attent'ton suffi.
etc apportée ( Lle t e I s travaux,
'-1

antes constructive,s d es porttons


pou r que
s outerra1-
·1

.
l es
.

.
murs caissons
Fig.

Khonsou à Tanis
260 a. Contour du temple
notant
de briques crues
repérés lors
de
l'emplacement des

des fouilles
,-------,
? 1'11
I
idillr??
.. .. '
'

ub1e comm en- mur caisson en brique du


I

, , , ? , b, Aspect du
savoir pourquoi les Egyptiens se sont contentés de cen t a erre étudiées" D'·11·11
c eurs, avant 1964 (d atede
J
môle ouest du pylône
du temple de
I

fon_dations relativement peu profondes et n'ont pas , -·


la campagne de sauveeard
t-,< e d es temples de N b·
dvn.l. La fosse
Khonsou à Tanis (XXX'
I

u te, constitué de
accueillait un soubassement
I

cramt de dangereux tassements du sous-sol mérite Ies travaux ont essentielleernenr porte,
,
surd es e'd'f·
)
suppor-
briques crues. Cetur-o
I

, 11- caissons de
une réponse. ces funéraires de J'Anci en E rnprre, plus .

tait un radier de
pierre sur lequel étaient
I

rarement
que leur implanta-
I

Pour comprendre ce qui a guidé le choix des uu M oven Empire, complexes d e pyrarmid
1
montés les murs après I
es et I eun tion ait été tracée
?truc?ures utilisées en fondation des monuments temp es de culte roval ,
I
L:I u ressort d e la region
, c .
I

egypt1ens et ce qui a permis leur stabilité, il faut mcmphite. Et, on l'a vuLJ'i , seu I s que ques tern
I

I I

J' pes I

t_enir compte de la nature et de la formation du sol


.

u accueil pourraient, dans ce contexte, I

correspon-
hm,cmeu? de la vallée. Nous avons vu que le
, . I

L re a I' ernp rn d un système de


, .' ,
e foml anon en terrain
.
1 I I

, L J
pheno}11:ne naturel qu'est la crue du Nil provoque,
.

'1 Il uvia I :-iur les sites du Deir·a, comme a,


par depot de couches successives de limon, un lHI (..2,mttr, ou
, ·

· ,
I
,
on a relevé l'existe nee d e
Bubastis
10 20m
construc-
ex?1aussement du sol d'environ un mètre p'-1r millé-
·

tions uc pierre de l'Ancien ou d es M oyen et


.
1

q ,
naire en movenne E n raison ue J ·

sa composition
I
:'\ ouvc Empires au cours des trente d errneres
, ·

, .,
· . I 260a
- limon fait d'éléments extrêmement fins - et de
.

?mncL
,
; , ", trc- , .
peu d informations exploitabl es ont pu
.

son mode de J,epot - mes couc I1es superposée"


? ç· ,
q(
L-r re rccuci.11.te" '. En effet les état
Dans d'autres lieux, en particulier dans le Delta,
.

us ancœrn d ?
lentement et régulièrement réparties, en surfoce , 1. ?
el thee" de culte ne -ont , le pl us- souvent, fonction de la datation des diverses parties du
le sol était trop friable pour que les parois des creu-
. ,
represen-
comme en épaisseur -, I e so ,
est extraordin,lire- ,
te" que p.ir le" remplois enfouis dans I' appare1il d monument.
sements se maintiennent ; on palliait cet inconvé-
J

Il était possible de creuser directement, dans le


es

me_nt compact et homogène 92. En outre, l'accumu-


.

rern,1111eme1_1h ultérieurs. En outre, dans le Delta


sol cnmpact, Je larges tranchées dont les bords se
nient en mettant en place des murs de briques
lat1on multimillénaire de couches correspond,mt e1_1 riart1cul1er, le" constructions vouées au culte
maintenaient dans de bonnes conditions sans autre crues disposés, selon les cas, soit de part et d'autre
chacune à un c,•cle m·1 otique annue , CLH11pren,mt
·

dt\'111, antérieure" au Nouvel Empire , comme e


' des tranchées103, soit contre les bords de la fosse.
I

artifice. On y versait ensuite une couche de sable


l
, .

un: penode humide et une période sèche, a pn)\'o- temple d , Amenemhat Jn (XW dyn.) à Ezbet Celle-ci pouvait de surcroît accueillir un grand
que de multiples tassements le sol s'est comp,1cré destinée à accueillir les premiers blocs99.
:
Ru"l:Lh ?ecteur dAvaris dans l'est du Delta)97, ont soubassement constitué de caissons Je briques
chaque année et cha que couc I1e s , est comprimée
.(
L épaisseur de celle-ci n'est cependant pas toujours
.
é:é ed1hee" en briques de terre crues et non en proportionnelle à l'importance des structures crues, comme on l'a observé, par exemple, à Tanis,
solus le _po?ds de celles qui s'y sont superposées. Le 1?1erre. Le noyau du temple Je Medinet Madi au pour le môle ouest du temple de Khonsou
so a a1 ns1 acquis peu à peu une stahilité et une
·

Favoum'" ' c; n/-,c ·o? pour 1-·. , 4u'elle supportait100. On disposait ensuite, sur la 104. Ce soubassement
.. sis sous les regnes (XXXe dyn. ; fig. 260a et b)
99. En cc qui concerne le ri\le ,1',umé première assise, les autres lits de fondation afin
quas1-mcompressibilité. C'est Je ce hit 4u c,, Ll·cins I·c1 artificiel était assez solide pour supporter ensuite le
,
ll t?menemhat III et d'Amenemhat IV (XW dyn.)
d'atteindre le haut de la tranchée et l'on rebou-
<

plupart des cas ' - surtout


par le -ablc .lan- le, It H1cL1t1< 111,,
,
radier de pierre sur lequel étaient montés les murs
, ·

s1 la masse ,1 ClH1"truire et inclu- d,m" le temple ptolémaïque actuel, n'a K. M.\RII'- («Sand» dan- LA\' î
, ,
n eta1t pas trop volumineuse - il ( .?t'? •OSSll·LJ e le
.

(1983), col. îî8) ne lui .ur nbuc qu'une chait, jusqu'au niveau du sol, les espaces situés tracée. Les
l' ·1
jam.u- pu être examiné en sous œuvre. après que leur implantation avait été
entre les assises et les bords de la tranchée avec de
, \.. \.. 1
I
fonction svmboliquc ou, L1 rigueur, pr,,, été arra-
se d'?spenser de fondations profondes.
De ce t:11 t. le" connaissances actuelles ne
.'1

blocs constitutifs du radier ont souvent


taille. À
la terre ou parfois avec des éclats de
tectrice contre lhumuluc duc .iu x ec1ux
L observation direct e J es c1onuat1ons pharao- - 1 ·

portent, le plu" souvent. que sur Jes constructions pierre étant très rare dans le Delta.
,
phréatique». Il en négligl' Li Ljllal1té cl'111-
interstices existant entre les chés, la
.
mques a eté pour les arc 1eo ,
I ogues un sujet d'éton- compressibilité ""ure Li -r.inquc .lc chaque assise, les
I
du :'\om·el Empire, sans référence aux époques LJUi
remplis afin qu'aucun
nement elles sont souv e'nt apparues etrangement , ,
ce LJU'i! supporte, blocs étaient soigneusement Obtention de l'horizontale
:
antéricurc-, l iu, plus souvent encore, sur les vestiges fondations101. Par
fa1'bl es comparativement à I' importance Ll cons- Le, travaux nu IX' pyl[,- vide ne risque d'affaiblir les Nouvel
Il a été établi que, sur certains sites du
.

, 100. M. AZI\1, "


90.
,
de la démolition de ces constructions, enfouis sous dans /(unwk \ ·1 I ( I lJh2), du ne pylône de Karnak,
J. L.\LFFRAY,Rapport sur les rra-
,,

tructions qu'elles support·1io11t


?s ne de Karnak "
exemple, la cuve à sable au Nil), créé pour
vaux de Karnak ,, dans K1mwk V ( 19r) ( '- M· l gre cette les radier" et ouvrages de fondation rénovés de Empire, le canal J'amenée (relié
construit sous le règne J'Horemheb, à la fin
'.l '
· c1 p. 27. de la
-
13-1-/, résultars dun sondage effectué
,
im press10?, ,on ne saurait les 4ualifier de médiocres
·

fluvial des matériaux vers les chantiers,


le transport
.
.

?
a la porte nord du péristyle de la grande
, J'épOLJUC -aïtc, de la XXXL' dynastie OU des temps 101. M. All\1, " La structure de, pylC1ne,
xvme dynastie, avait une profondeur de 3,80 m; 105. Progressive-
surtout s1 I on songe que ff·irent a, soutenir avait servi de fosse de fondation
, ,
d'Horcmhel. à Karnak ,, ,lam /(11111uk \'li
-
Il es su ptolémaïques. Avec la fin du Nouvel Empire, il au-dessus et
cour de Karnak.
d'.importants édifices les fondations en talatat élevées que la construc-
pendant des n 11·11,ena1res, e . (1982), p. 131-1 32.
ment asséché au fur et à mesure
convient de -'cn souvenir, Je luttes civiles internes enveloppe de grands blocs
91. Cf. su/nu r. 59.
coffrées dans une
I

plus souvent san s d e'fa1·11 ance Jusqu , à nos jours. d'eau, ramené à quelques
tion progressait, le plan
.
102. Ibidem, p. 31, et n. t,.
Les en invasions assyriennes ou perses, souvent
I
sablon-
92. H. CHE\'RJER, Jans RJ'E 2 3 (19)'
arc h.ltectes pharaoni ques n , ont certainement p·1s 103. D. AR:--;uu1, La/3, p. 86,
étaient, semble+il, jointoyées à la terre centimètres de liquide sur son fond, fournissait à la
p.67-111 (en particulier p. 73). (, destructrices d'édifices sacrés, l'Égypte a dû procé- neuse 102. extérieures Ju
fait preuve d'incompétence J ans ce J omame mais
.

. s.\'. Fund.uncnt " idem, " Fundamcnt ,,


" ;

entière qui fois un plan horizontal et les limites


der, à partir du \'W' siècle avant notre ère en parti·
93. général, cf. D. AR\JOLL\ " Funda-
En
Putot
I
A A
d e ma1tnse S'il s se sont contentés souvent
.
Liam, 1 (1976). Cl'I. 356 ctn. LJ,
LA Il Dans certains cas, c'est une fosse remplissage ; la couche de sable du lit
de fondation
ment" Jans LA Il 3 (1976), col. 356-358 .
culler, à une rénovation presque totale de ses lieux col. 357, fig. F [Medine: Hal-ou (Thèbe, versé une couche de
et iJcm, L,B. r. 86-87, d e cion d at1ons « fa,.bl es » a, nos yeux
.
' était excavée. Après y avoir versée dans la fosse était réglée
à hauteur de la
remplaçait - et
, ·1 ouesn]. soit
, c est LJU s
.

de culte. Il est possible néanmoins, étant donné on installait -


sable pour répartir les charges,
I
s.v. "FunJament , y qu'elle
ligne d'eau conservée

connaissaient bie n I es caractenstiques mécaniques
.

l04. YUî\)Tfl:, Ph. RRh:-,:\l'l), dont les


que l'on dispose aujourd'hui Jc données scienti- J.
un caisson unique (non compartimenté) 106. Alors, pouvaient être
94. G. ]ÉQLIER
formait une surface plane
-
- M unue I J' arc I 1eologic égyp- d u so I d e I a Vallée. Ils savaient bAattr , . . " Mission française de Tanis. Rapport sur
crues,
.

? : Jes edifices 0LJues appréciables, pour la Moyenne et la


Haute-
parements de briques
formant les substructures,
,
parois étaient faites
,
nenne. I les elemems Je /'urchiteccurc les XXV' et XXVI' camp,1gnes ( 1976- de
mis en place les éléments
:

suffisamment solides selon des tech .


.

dont les
Pans, 1924, p. 33 et n. 1, r. 36 et n.' I. mques qu'ils Egypte ainsi que pour la Nubie, de définir prin- les l 977) "dans BIFAO 78 (1978), p. 103-
soit un système de caissons cloisonnés époques. Soit on
variables selon les lieux et les
.

95. Voir su/nu, ava?nt eu argemen? le temps d'éprouver93_ 1


cipales caractéristiques des procédés employés, au !40 (en particulier p. 117 et fig. 2, maçonnerie Je
p. 2 3 l.
compartiments étaient faits de caissons de brique crue
omme le mentionnait dé. à G . J,equ1er, . p. 125-129 et pl. XXXIX A ct R).
comparti- établissait dans la fosse les
96. Voi?, par exemple D. ARNOLD, Llf3 ' pour Nouvel Empire et aux époques plus récentes, pour pierre ou d'assises de briques crues. Ces
avant d'y poser les fondations
et on les remplissait
:

p. 44-4J, s.v. " Bubastis"· atteindre les fondations d' un e!d.iftce pharaonique .
1?5· J.-CI. GcWU!'s, "Transports pm voie divers maté-
implanter l'assiette des bâtiments Je pierre. d eau et organisation étati4uc d,ms la ments étaient alors remblayés avec formeraient le radier, soit le garnissage
e n P l ace, « il faudrait démoli de pierre qui
.

97. D. AR_\;l)Ll), Ll/3, p. 76, S. V. " "


J es superstructures, destructions diverses
E7het vallée du Nil à l'ép()quc ph,uaoni4ue "
riaux, neufs ou provenant de matériaux neufs ou
Jes caissons se faisait avec des
_r
Rushdi ", 4u1 donne la hibliograrhie-. c'est-à-dire las eu I e partie vraiment .
·
Principes généraux caissons, un
importante des dans Lhomme et l'eau. III l'euu dam les
du sommet des granite et déchets de
et, après nivellement
:

monuments 94 » E n consequen , de remploi, calcaire,


grès,
Je brique, était
teclmicJues, TMO 11 (1986), p. 60-61.
98. O. A1?i,,;ou1,Llf3, p. 154, ce, I'·miormation
· c
Pour fonder les murs Jans la vallée, on pouvait fondation. Si
S.\'. " Mcdiner Madi", qui donne la résulte ' le p J us souvent, que de travaux
ne
106. Voir su/iru, p. 221 ? et n. 16, ks
radier de pierre, plus rarement chantier rangés par lits sur le sable de
faire appel à différents procédés, parfois combinés
.

d e consoh- 5
h1hliograrhie.
dation ayant entraAme, d es reprises
.

.
pas
données du rituel de fondation. installé sur cette structure.
en sous-œuvre ; au sein d'un même édifice et dont l'emploi n'est
TIT la caostrnctiao pbaraaoiqne --- 9? Les iandatians.

Fig. 261 a. Coupe B'-8 (voir plan fig. 262)

Ihoutrnosrs
des fondations du « Trésor» de

limoneux
I'", édifice implanté dans le sol

de la Vallee (Karnak-Nord ;
ljl
I

I
I

I
Reposoir
?
Porte
Fig 2633 et b.

a. Exemple

creusés au
Trésor de Thoutmosis
à Karnak (XVIII

de canaux
milieu de
dvr
I'''

favoriser l'écoulrment

la
verticaux (0,60 rr
face rie'> J01nh
interne»
t t

B
XVIII' dyn) Chaque mur (M) ou élément du

i=»:
destinés à
l l
de l'excès de
plâtre mort lubr f1ar t

plan a reçu des fondations dans une tran-


chée particulière. Dans la partie centrale se peut arriver que
seu e une dt n 1

b, li

situe le reposoir de barque dont les fonda- d'unr dizaine de


centinll'trt, <1t
cuvette,
at ett· prat quet
tions de grés comprennent deux assises diamètre
posées sur une couche de sable. En avant,
sont figurées les colonnes (C) du péristyle
c=J
L
ouest du reposoir. La porte monumentale sable
est fondée, elle aussi dans sa propre fosse,
sur trois assises installées sur une épaisse 261 a
couche de sable. À gauche, le mur ouest de 263 a

la cour du trésor (Ml est fondé sur deux A Sanctuaire A


assises. M C C M
M M M
b, Coupe A'-A (voir plan fig. 262) des fon-
11 'I Reposoir
nquc que Jc.., h:ni <curs antiques avaient réglé et le très irréguliers ; il a parfois été versé en mélange
I I

·: ....

?
dations du «Trésor» de Thoutmosis I"'
I

tond lk touille cr le lit de pose Ju socle du stylo-


11
I
avec des éclats de grès provenant des retouches

§
(Karnak-Nord XVIW dvn.]. Le sanctuaire 11
;
1, 11 I

proprement dit est installé sur une fosse h;ltl.' I,''. Lor-que l'eau Je remontée avait atteint faites sur place. Des canaux verticaux étaient prati-
unique creusée dans le limon de
garnie d'une épaisse couche de sable qui
la vallée et .,,.
J._
- ?
t---
"•
'.E ;

<on I°'( lint ét.ile. une ligne de repère avait été tracée qués dans la hauteur des faces de joints (environ
reçut deux assises de grès formant radier :1 l'horicont.ilc vr.iic -ur les parois Je la fosse le ; 0,60 m) de certains blocs (fig. 263a) pour absorber
MA
c=J l'excès de plâtre mort employé pour lubrifier la pose
de fondation, c'est-à-dire une structure de
pierres constituant un dallage continu sous
sable
C bnque rL'mpJi..,:--,lgL' en '>t1hk, après évaporation, avait alors
109• de l'assise supérieure. Certains blocs portent des
les éléments porteurs. En MA, un mur anté- 261 b été dkL tué l'arase de" lignes Ju fil d'eau
:1

rieur en partie tronqué lors du creusement On Li vu, aux époques récentes, pour tous les entailles latérales de quelques centimètres, en
de la fosse de fondation.
temple- prolém.uquc- et romains, le Rituel de demi-lune ; il semble qu'il s'agisse des traces d'uti-
Fig. 262. Plan partiel du trésor de

(XVIIIe
Thoutmosis l'" » à Karnak-Nord
dyn) situant
des figures 261a et b.
tale, M
·
mur, C colonne,
<e

les coupes A-A' et B-8'


P: porte monumen-
R reposoir,
RLir)LJUlJb h111dutum indique c.,am ambiguïté que les fonda-
non- Ll\ll\'L'IH être « creusées jusqu'au Noun»,
L 1L'..,t?:1?d1rl.' ju..,4u':1 atteindre les eaux

\ iu c.iux d'atflcuremcnr lors des


phréatiques
périodes précé?
lisation de leviers pour permettre d'insérer, entre
deux éléments posés, un bloc rapporté. Des
retailles pouvaient être effectuées en place sur une
assise porteuse avant qu'elle reçoive la suivante si
c
:
Jc..,
S : sanctuaire.
0 0 o 0 0 0 0 0 0 d.inr le temp- dl.' lu crue du fleuve 110• une différence de niveau apparaissait.
C Les blocs de l'assise supérieure affleurant le sol
0 0 Un exemple du début de la XVIIIe dynastie naturel, plus soignés, étaient jointifs et assez fine-
I
LL' L,l.., Liu « Thoutrnosis 1er» à Karnak-
rré-or Lle ment dressés. Des « abreuvoirs » avaient été taillés
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 :\\ 1rll éd1hé en calcaire fin au début de la
111, au centre des blocs, côté largeur ; leur forme en

\:\'Illl lh n.r-ttc, où l'étude a pu être conduite, quart de sphère ou demi-cuvette avait une dizaine
de centimètres de diamètre (fig. 263b).
Leur
.lcmc urc L.'xceptinnnel (fig. 261 ? 263). On se mal expli-
présence et leur fonction sont encore
?c1fller,1 donc de considérer comme exemplaires et
0

?
G I
J s _J A
"\ ,tém,1t1quL'ml.'11t appliquées les données quées!':'. Il ne peut s'agir de trous de levier outre :

dan- son cas. qu'ils sont peu profonds et ne présentent pas de


0 M rL'CUL'illiL'..,
dl.' limon, d'allm·ions nilotiques et
trace d'action, leur emplacement systématique au

0 0 l \m.., un ..,L 11

Lk gr,nïL'r" divers, des tranchées profondes de


joint d'une assise impliquerait qu'à l'assise
0 0 0 1,20 :1 I, 35 ru ont été pratiquées selon le plan
suivante, les joints seraient à peine croisés. Ne
présentant pas de creusement symétrique de l'autre
0 o ol o 0 0 0 0 projeté. L ne couche de sable Je rivière et du désert
fond des côté du joint, on ne peut pas y voir non
plus une
(gn.., et jaune) a été versée pour niveler le
108. l I. R, 1hll lh 1'\, I' I\ \l,t ,, I,
primitif.
1

J. L, I \\I, f..:.imt1k ;\111,f I\' I


accueilli les blocs de fondation des sorte de logement pour queue d'aronde
I\. excavations et a « trésor» de
Le sanctuaire proprement dit du
FIHCl2'i, lll'i4.1' I,' 11: 22. î'i.
quantité été mise en œuvre

+ -
4, \oJT ,l.:·p mur-, dont une forte a
I' 22ll, Jt?r formait, au bout du péristyle, un
1ti/>r11, 11 (1'i
irré- Thoutmosis
109. J.-CI. ()\ lh l\,, l\1() (956 t, soit 507 ml). Ces blocs Je grès, souvent dimensions
édifice rectangulaire isolé de faibles
'1.111, 11
p (\9,%), b\ Il. 'i4 guliL'rs, ont été arrangés Je manière jointive : calés
J'. L'I
Il quant à lui, été fondé sur
simple (7, 70 m x 8,87 m). a,
B
I lO. ].-Cl.(" iy, ''· " l ., 11llJ'll' rcn,lu ,k sur le sable pour les assises inférieures, et par garnie d'une couche de sable qui
\ EL-Al pose des une fosse unique
IY, l;nm,l1mg1lll11<i/ d.m-
contact pour celle qui porte les tracés de
de blocs de grès iden-
Bi Or. 40 l 4 19'> l), 1'· 'i 2 ne reçut que deux assises
élévations. En moyenne, ils mesuraient 1 x 2 m
11 ( L'I 111/>1 t1 ·
0 !Om r. 2l7, n. !Ob.
tiques à ceux des murs, les vides
entre la maçonne-
262
pour une hauteur de 0,60 m et étaient placés bords de la fosse ayant
rie des infrastructures et les
111.J. ]-\C(.)l 11, f..:£lm£lk ,\'"ref \
Er FIFAO XXX I, Le Curl', 19.'> l, perpendiculairement à l'axe du mur à supporter, de d'éclats de grès engagés en
été bourrés de sable et
I?- 107

sorte qu' ils déhordaient de 0,40 m de chaque côté


126 et pl. XX. \'(lir 0g.ikml'nl
du les dimensions du canal d'origine excédaient la En outre, l'examen de l'assise des fondations du
.

coins (fig. 261). Il en allait de


du
L.A. CHRJsJllPIII, f..:£l111£lk-,\'md
Ill tranchées se force comme des
s?rface destinée à l'implantation de la base de l'édi- temple de Montou à Karnak-Nord (XVIIIe dyn.) a de l'emprise du mur. La largeur des barque 113
inclus dans
même pour le reposoir de
FIFAO XX!ll, Le Carn-, 195
de I. 1'· 7; _
72
m
Tl- fic?, les zones inutiles, tout comme l'intérieur des montré que, sans que l'on puisse à proprement (fonJat1on, en grè, d'unl' porte dl' c.ilc:u- conformait à ce débord voulu, avec 0,30 à 0,40 l'édifice liturgique de Karnak-Nord
261 et 262). l'économie de
pm excès environ sur les flancs (fig.
re Je Thuutmu11, !'.,).
© caissons, étaient alors comblées à l'aide d e d e'b ns .

parler d'utilisation d'un fond Je canal Je fondation, (fig. 262).


Dans les assises inférieures, aux éléments souvent
dirvers provenant du chantier. Le cas est particuliè- 112. ]At(.)li, I, o/i. à
107. J.-CI. Govox, Jans TMO 11 c'était à l'aide des eaux d'infiltration (avant le J. c11.' p. I 12, n. 2.
joints
(1986), p. 61 et n. 55. rement clair au temple de Séthi I'" à Ab y d os 107 . phréa bloquer les
temps Je la crue) ou Je celles Je la nappe
113. J. ]ACQLl-1, 0/). (li.' 1'· io. peine équarris, le sable a servi à
9- Les faodatiaos
m Ta caostmctîao pbaraaoique 241

temple de Nekhbet à
265. Pl 3 n du
.

Fig
le temple de
Thot )
?1-Kab [en hachures,
,
Ptolémées le temple
actuel
Achevesouse s
,

0
I

'
éditice de la XXX
. .

est
essentiellement un
. fondations de la sa le
0
I

les
dynastie.me me si .

remontent au reg ne
.

hypostyle au moins
[XVIWdyn) La coupe de la
d'Amenophis li
par un trait
fig. 266 est indiquée

? anciens murs
c::::::c::r:'.: de bnque crue
Qsable ? anciens murs
de pierre
!Om

0
0
0
Fig. 264. Pour absorber les vestiges de la
0 0
chapelle du Moyen Empire sur lesquels il
Un édifice remanié : Le temple de Nekhbet à El-Kob :
est établi, [fosses comblées au sable, restes 0 0
de murs en brique crue ou en pierre), le
le petit temple de Medinet Habou un cas difficile
petit temple de Medinet Habou repose sur
une sorte de stylobate dont les murs sont
Postérieur de peu au trésor de Thoutmosis Ï'", le En Haute-Égypte, un cas d'établissement de
fondés, soit sur le sol vierge, soit dans des temple de Medinet Habou, en sa partie due à fondations sur un carroyage de caissons de brique
tranchées ayant reçu une couche de sable.
Hatshepsout, lui est assez semblable. Ce petit lieu crue, remplis de terre de remblai, mérite d'être
La colonne visible au centre de l'éditifice
n'est pas fondée ; datée du règne d'Achôris de culte, aussi appelé « temple d'Amon de la butte signalé bien qu'il paraisse exceptionnel. Sous le 0 0
[XX.IXe dyn ), elle a été posée à même le de Djernê » 114 a, si l'on en croit ses fondations, été temple de Nekhbet à El-Kah, agrandi à la
dallage du déambulatoire, pour soutenir les
établi à l'emplacement d'une structure plus XXXe dynastie puis sous les règnes des Ptolémées
dalles de couverture qui s'effondraient
ancienne. L'importance théologique du lieu se (fig. 265), les fouilleurs de la mission belge retrou-
devine au nombre impressionnant de remanie, vèrent, en 1939, 1940, les fondations de la salle
ments ou d'adjonctions qu'a connu cet édifice. Dès hypostyle d'Arnénophis II (XVIIIe dyn.). Faites de
le règne de Thoutmosis III, le reposoir, alors unique blocs de calcaire soigneusement appareillés, elles
exemple de reposoir carré, a été modifié et ramené reposaient sur un lit de briques et une couche de
à des proportions rectangulaires. Il fut augmenté cendre cornpactée 111 disposés dans une fosse de
vers l'est d'une cour à double portique, fermée par faible profondeur. Plus tard, lors de l'élargissement
un pylône, à la XXVe dynastie. Achôris des fouilles sur l'axe et les flancs du temple, il appa-
(XXIXe dyn.) et Nectanébo I" (XXXe dyn) ajoute- rut que tout l'édifice, depuis ses origines jusqu'à son
rent, en avant de ce pylône, un avant-corps et achèvement sous les Ptolérnées sur un plan forte-
firent de légères modifications (colonnes dans le ment amplifié, était implanté sur un remblai artifi-
20 30m
déambulatoire autour du reposoir). Augmentant ciel le sol naturel d'argile et de conglomérat du
;
0 10

toujours la longueur de l'édifice, Ptolémée IX désert fut trouvé à un niveau inférieur de 5 à 6 m


Sôter II et Ptolémée XIII Néos Dionysos firent en moyenne à celui des dallages et des seuils de L

ajouter un second pylône, en avant duquel l'édifice116•


Antonin-le-Pieux fit ériger une cour transversale à Sous la XXXe dynastie puis aux temps ptolé- petite salle deux colonnes, accessible par la
à
La
piliers, puis une cour classique. La coupe de la maïques, l'agrandissement important envisagé pour (tambours et bases de colonnes, piliers provenant encore auj?urd\
salle hypostyle (fig. 265), montre
du temple des XVIW et XIXe dvn.). de terre
fig. 264 n'illustre que la partie du Nouvel Empire. et
le lieu saint de Nekhbet entraîna un arasement la première assise de
hui le mode d'installation :

Le sol alluvial a été entamé pour recevoir les fonda, total des vestiges antérieurs. La nouvelle implanta- débris divers une couche de sable recouvrait la
;
place sur quelques assises de
l'élévation prenait
tions de chacun des murs du reposoir. Les tran- tion, qui prévoyait l'amplification de l'assiette du surface des caissons117. remplissage des substructures, entre
fondation ; le
chées comblées de sable qui ne soutiennent plus temple à plus du triple de la surface originelle, Au nord du site, où le sol naturel apparut à les colonnes dont
crue les murs, a été récupéré, sauf sous
Er rien correspondent aux structures antérieures qui conduisit à utiliser le procédé des caissons « faus- « moins 4,20 m », les caissons de brique
la base et le pavement
subsistent (fig. 268).
du 114. S. AUFRÈRE, I-Cl. GOLVIN,
ont été démontées. Quant au sanctuaire lui-même ou avaient été remplacés par des massifs de fondation
ses-caves », c'est-à-dire des caissons restés vides
,
d
du J.-Cl. GOYON, LÉgypce restituée 1, p. 182- ' iaux irrégu- Quant aux murs de refends, la plupart. en?re
183. il repose sur un stylobate d'environ 80 cm de haut'. seulement partiellement remp is d e1. maten faits de pierres à peine dégrossies, aux joints de fondation fa;t?
de
fondations eux montrent une dernière assise
n 115. J. STIENON dans J. CAPART, Fouilles
Ce dernier n'est pas à proprement parler fondé. Il se disparates, ce qui est une technique de mise en liers garnis au plâtre (fig. 266). Là, ces
la de blocs installés en
boutisse, sur laquelle
??\
ete
© d'El-Kab, I documents, Bruxelles, FERE,
: dresse sur un sol qui a seulement été aplani et il sert œuvre rapide. Ces caissons en brique crue, cons, faibles et irrégulières étaient posées à même réglage. Les rares blocs d éléva-
incisés les tracés de
surface du socle du désert, sans intermédiaire
1940, p. 39.
de radier aux salles du sanctuaire.
truits successivement sur l'axe, de l'entrée vers
le

116. J. CAPART, op. cit., p. 27.


fond du temple, furent remplis de blocs de remploi ?ART, o/J. cit., p. 23-27. aucun, pas même de sable.
m J a canstmctiao pbaraooiq11e 243

lüm

Fig. 266. Coupe des fondations de la


partie postérieure (nord) du temple tion qui subsistent sont alignés le long de ces tracés pose. Il semble que ces endroits aient correspondu
d'EI-Kab (XXXe dyn.) Les caissons de (fig. 267). à l'emplacement des portes 122.
salle hypostyle
brique crue repérés sous la

fon- De même,pour le bâti de la porte insérée dans À Karnak, sous le règne d'Aménophis III 268
sont ici remplacés par des massifs de
dation faits de pierres brutes posées à le mur oriental de l'enceinte de briques crues (non (XVIW dvn.), à proximité du passage axial du
IW pvlône qu' ils édifiaient, les bâtisseurs durent --?L?----:-
même le sol naturel, sans sable. Les inter-
valles entre les massifs ont été comblés de
blocs de remploi.
visible sur le plan de la fig. 265), un blocage très
mal appareillé garnissait la profondeur de l'emprise
( « moins 3,45 rn »),
les montants et le seuil étant
aller chercher à « moins 2,88 m » un sol convena-
ble pour les fondations des assises de remplissage
L::::::====:;;::;:;;::;;:-??-·-?.,_...?...:.,_;..
- '
-4.-? ?????=--?
posés sur une assiette de gravier fin de 0, 16 m du môle ouest car le terrain naturel n'était pas
d'épaisseur 118. Un tel dispositif disparate de régulier. l.orsqu' il fut atteint, ils répandirent du
remblai, blocs divers remployés, brique crue et sable de manière irrégulière pour égaliser la surface
sable non coffrés, créait un danger pour la stabilité et mirent en place une semelle de briques crues
de l'assiette de l'édifice si les couches souterraines ( 36 x 16 x 8 cm chacune) au-dessus, un matelas
;

recevaient de fortes quantités d'eau de ruisselle- de terre accueillit les trois assises de blocs de
ment. Il ne pleut pas souvent en Haute-Égypte et il remploi en grè? que la fouille a mises au jour123.
en allait de même dans l'Antiquité. Cependant, Le même constat est à faire pour les fondations
lorsque les orages se déclenchent, en particulier à du dallage du kiosque de Taharqa dans la Cour des
l'entrée de l'hiver, d'énormes quantités d'eau Bubastides de Karnak. En effet, les massifs de
peuvent tomber sur une faible surface Il Y. brique crue relevés ne sont probablement pas les
Connaissant d'expérience ces phénomènes natu- « vcsrige« d'une installation antérieure», comme

rels désastreux, les bâtisseurs des époques récentes indiqué dans la publication des fouilles124, mais
créèrent un système de drainage axial sous le plu, certainement un « socle » recouvert d'un lit de
dallage de la grande cour située entre le premier et sable fin établi pour accueillir les dalles faites de
remploi?121. 269
le deuxième pylône. Creusé dans des blocs de grès, par la salle
petite salle à deux colonnes accessible
267
El - Kab ,
assemblés de l'entrée vers le fond du temple à la Sur le site de TôJ, au sud-est de l'actuelle au-delà de Fig. 268. T emp e d e Nekhbet à
I . . .
reconna1ssa-
.

Fig. 267. Dans le temple de Nekhbet à EI-Kab, un des murs de refends axiaux, De l'élévation des murs,
seule subsiste la premiere assise,
h yp ostyle (cf. plan fig. 265).
118. ]. STIE\:O\: Jans]. C..>.PART, op. cit., partie supérieure du radier, le canal d'évacuation Louqsor, qui fut occupé et utilisé à des fins litur- la salle hypostyle, a partiellement conservé la première assise de
l'élévation. La dernière porte. Le pavement n'a subsisté que sous les deux suppor:s .'
partou.t
ble ici à la feuillure de la
arrache.
pare- ailleurs dans la piece, il a ete
p. 36.
aboutissait en puits perdu au-delà du l'" pylône, giques de la Vl' dynastie au règne d'Antonin-le- assise de fondation est constituer de blocs installes en boutisse. Les tracés
le long desquels le
dyn., Nectanebo 1er).
ment de l'élevatton vient st' caler sont nets (XXX' sont installées dans une fosse
119. Voir, pour la région thébaine, les hors de ses fondations 120. Pieux (86-161), les fondations du temple le plus 269 Les f on d a tlions du de Montou à Medamoud.
temple .

témoignages antiques et contemporains Fig


une couche, faite par endroits d e b nque crues,
rassemblés par Ch. LEBLANC, « Thèbes et récent (XXXc dvn. et époque ptolémaïque), f?nd
de.
la uelle du sable a été
versé. Par-dessus,
les portes). a été
installée et
reco?tr?l?l!rto\s
Autres exemples a?ar endroitsqd'éclats de calcaire et de sable (sous
les pluies torrentielles " dans Memnonia établies sur celles du sanctuaire du Nouvel Empire, grès présentant des décrochements
successifs (Thoutmos1s
yn ..
,

assises de blocs de
VI (1995), p. 197-214, pl. XXXVII-
À Medamoud, une vaste fosse a été creusée comportaient cinq épaisseurs de matériaux. A
XXXIX.
préalablement à la construction du temple de partir Ju niveau du sol, elles occupaient une
120. STIENON dans CAPART, op. cù.,
p. 37
J. J.
Thoutmosis III (XVIIIe dyn.). Son fond a été muni hauteur de 1,85 m. Elles étaient constituées de la une
d'une couche de sable recouverte par une plate- manière suivante dans des caissons de briques 127. Pour de, pyl,mc, du Nllu\·c\ Karnakl28) ou en deux fosses indépe?da?t;s,
121. BISSON DE LA ROQljE, Mcdam011d
:
la
unique constituant le radier général de .con?tru?- par un.plei? al empla-
pour chaque môle, séparées
F. Empire, à Karnak, Luuq,\lr ct ,Hl
puis
1930, FIFAO VIll/1, Le Caire, 1931, forme de briques crues recevant les blocs de grès crues étaient placés un lit de sable (0,35 m) cette fois, a1uste,s
tion dont les matériaux sont, recevait qu un dallag.e
Rame,seum, voir M. A;1?1. « Pourquoi
cement de la porte qui ne
:

puis une
fl. 28-29 et 34-5. des fondations 121. Ceux-ci sont posés en trois assi- trois assises Je blocs Je calcaire remployés, le pylùne du Rc1mc"cum <c,t-il lit fo?dation., 129. Chaque fosse recevait
122. Idem, ibidem, p. 35. ses présentant des décrochements successifs assise Je grès. Les élévations Je calcaire
qu'elles effondré!" dans Mcmnrn11u VI ( 1995). per;endiculairement à l'axe du de
radier ont e?e
? (IXe pylône de Karnak)
l'étape finale, les têtes des blocs de ce la mise en place des
une Couche de sable avant l.
p. 55-70, pl. V-VIII
(cf. en part iculicr
123. S. SAUNERŒ, J. VÉRITÉ,« Fouilles (fig. 269). Les deux assises inférieures débordent supportaient avaient été englobées dans un appa- de la tranchee
dans la zone axiale du Ill" pylône de largement (1,50 m) vers l'extérieur de la fosse de reil de grès (fig. 270)126.
p. 58-60).
abattues grossièrement tout au long blocs de fondation le
- plus souvent d es .remp ?is.
au sable pour Chevner affirme
d'origine celle-ci a été comblée H.
128. ].-Cl. GumN, dam TMO
Karnak» dans Kémi XIX (1969), p. 255. 11 Ille pylône,
Er pose pour les blocs du lit placé sur le sable et À Esna lors Je la création de l'avant-corps (1986), p. 60, n. 51
;
desservant D ans l e ca S du jusqu a
,, .

recevoir le dallage du déambulatoire


H. CI IE\ Rlr.R, descendues
;

ont été
du 124.]. que, s1 les fondations
.

ptolémaïqu?, l'assiette des fondations fut assur?e


LAUFFRAY, dans Kêmi XX (1970),
supportant l'ensemble des charges. Quant à la troi- "Technique de lc1construction clans L111- existait
. .

p. 115.
l'arrière du temple. du sol , c'est que le trou ,
.
du de gres Égypte. III Gros <'Cll\TC, maçon-
4 m sous l e mveau
c1ennc
sième assise, le bord extérieur des pierres qui la par la pose d'un appareil régulier de blocs
:

de canal d
,
amenee ces
1
celui de l'ancien
125. Cf. également ibidem, p. 128 et 140 nerie" dans RJE (1971), p. 6 7-1 11
2
n directe,
d'''
3

un " terre plein " de briques crues. composent n'est pas parementé mais présente un alignés selon leur longueur. Il semble placé (en pc1rticulicr p. 74- 75 [Ill' pvlônc] ct Les fondations des pylônes eJa: à savoir combler. Les blocs de
par
maœnau? et qu'il fallait le
.

© profil en « dents de scie ». À certains endroits, une ment sur un lit de sable de réglage et déborde p. 77-78 [11' pvlôncj). 127 consistait, selon les
·

assises de fon d arion


La fondation des pylônes
126. BISSON DE LA ROQUE, Tôd (1934 les
remploi qui constituent
F.

à 1936), FIFAO XVII, Le Caire, 1937, couche d'éclats de calcaire et de sable remplaçait rapport au parement des élévations (fig. 271}· s.ur 129. M. AZIM, "Travaux au IX' pvlônc »
(Ile et IW pylônes de
l assise dansKunwk Vil (1982), cas, en une seule grande fosse
l'assise de briques crues et la couche de sable de cette base a ensuite été mise en place
p. 11 et fig. 7. p. 42.
TIT I a caostmctinn pbaraonicp1e

XXXe dyn.) a révélé la structure


Fig. 270. Tôd: fondations du temple le
Les
sont posés sur une couche de sable. En élévation, de ses fond at1ons .

ptolé- seuls des blocs bruts ont été employés


130. reposant sur une couche de sablel35 . e les .
plus récent rxxxe dvn et époque , . sont 1

maïquel comportent cinq épaisseurs


de
On a pensé que la ruine du
Ier pylône du consntuees
- - .

d e l1uit assises de blo cs neu1s,


c
.

chacune
matériaux Dans des caissons de briques
.

Ramesseum (XIXe dyn.) était due à la faiblesse de en .retrait par rapport à la précédente. La r .,
crues étaient placés un lit de sable (0,35 ml
qu'elles repo- , st t res ' irregu
· , 1·,
em1ere
,
P
puis trois assises de blocs de calcaire rem- ses fondations131, l'hypothèse étant ·1ssise es
c iereet d e forte epaisseur
.

'
·

les
six suivantes sont
. .
.
ployés, puis une assise de grès. saient sur un sol rocheux à l'ouest et sur un sol beaucoup pl us mmces. .

La
. ,
Fig. 271. Aspect des fondations au temple limoneux à l'est mais des carottages ont montré ;
d erruere. en contact direct avec la superstructure
'
d'Esna (période gréco-romaine).
que la porte monumentale toute entière était est d e nouveau plus épaisse ' à l'image d es assises du .

? ?
PY I one lui-même (fig. 272). Elle débord e l argement
.

Fig. 272. Aspect des huit assises de fon-


fondée sur un terrain alluvial132. D'après M. A:im,
dation de l'angle sud-ouest du môle sud du
le pylône du Ramesseum et ceux qui possèdent la 1 parement de l'élévation.
e
pylône de Karnak (Necta nébo
1er
1er ;

xxxe dyn.) d'après un sondage effectué par même structure et qui ont connu d'importantes Au temple de Nekhbet à El-Kab (Améno hi II
.ls '

XVIW dvn.). une assise de fondation en fnques


.
H. Chevrier. La première assise, en forte
déformations sont pourvus de fondations tout à fait
saillie et constituée de blocs irréguliers, est ,
stables et résistantes même si elles sont parfois peu crues
?

ut trouvée sous l'emplacement du pyone I'
installée sur un lit de sable elle supporte
,

six autres lits de pierre, chacun effectuant profondes133. Généralement, l'effondrement de ces déet?uit. Ell cornu
.
LI ait sur une forte épaisseur
une
?
un léger retrait par rapport au précédent,
structures est attribuable à d'autres raisons H.
I
ancienne depression où se trouvaient les arases de
et dont la hauteur est bien moindre que
celle des assises de l'élévation. La huitième Un sondage à l'angle sud-ouest du Jer pylône du constructions antérieures et reposait sur un lit de
couche de blocs, qui reçoit la base du pylô- temple d'Arnon-Rê à Karnak (Nectanebo 1er; sable de 0, 15 m. Il y aurait là l'indication, dans les
ne, est faite d'éléments réguliers et beau- cas où un tel dispositif est rencontré, de la nécessité
coup plus puissants, à l'image des pierres
qui constituent l'élévation.
de créer un sol neuf pour asseoir des constructions
se s_uperposant à des vestiges antérieurs enfouis
protrn:dément. Sur le « matelas » de briques crues
ainsi formé, les accroches de la chaussée venant de
l'est et le pylône (pourtant élevé en briques de terre
crue) reposaient sur un socle fait de huit assises blocs le temps que le plâtre
b. Les encoches qui recevaient les queues d'aronde maintenant les
massives Je grands blocs de grès de 0,50 m de haut, Fig. 273. a. Fondations d'un des obé11squt·s
dans le temple d'Arnon-Rè à Karnak
it lhoutrnosis li
On distingue le carré taillé pour recevoir le bloc de soubassement du
lubrifiant sèche, sont vides.
parfois assemblés par des queues d'aronde. Le sol (XVIII' dyn ). Plus:eurs ass,ses dt IJl•'S blocs reposent sur une epaisse couche de sable. monolithe.

naturel, en effet, se trouvait à environ 6 m au-


--?-- JL JL--? _150 dessous du niveau supérieur du dallage de la porte
axiale1 ,(,.
Fondations ponctuelles : tions. Soit elles ont des fondations individuelles,
il If !\di! I, i IP/Ji
I 111 i\\irliirrthll!rliilOil(l(ii!i - .,, , g.5

obélisques, colosses et autres chaque colonne reposant sur un petit massif de


111111n111l/lllU@!i!j\1111!1111111?1111111Ili1m11,11p111111111u111 u1111?1111nll1ffitL

270
Certaines fondations sont ponctuelles. Celles maçonnerie installé dans une fosse, soit elles ont
de? obélisL!ues érigés par Thoutmosis II une fondation commune, à savoir un mur
(XVlW dyn.) à Karnak ont été fouillées137. Elles maçonné, installé dans une tranchée et soutenant
la rangée qu'elles forment. Dans ce
deuxième cas,
étaient constituées de plusieurs assises de gros blocs fondation présen-
les blocs de l'assise supérieure de
posées sur une épaisse couche de sable. Ces longs particulier
137. L G\B,1u1c, A pn11,,h ,k ,ku, tent, le plus souvent, un dispositif :

blocs étaient orientés est-ouest dans une assise et


..

colon-
,ibélis4ue, Je Th,1utn1<1,1, Il ,l.111,
assemblés par deux aux emplacements des
?ùnwk \'III (1985). p I 'i I ct 11 ] 'i .t\l'l nord-sud dans la suivante, afin que leurs joints se d'installation puis-
nes, ils leur servent de radier
130. H. CHE\'RJER, dans RdE 23,
p. 74- 75.
b1bliograph1e v, ur ?g,ikmctH
; .
croisent pour augmenter la cohésion et la solidité centrage et de pose.
AR.\llll\ Ldl, p. qu'ils portent leurs profils de
du soubassement destiné à recevoir le socle mono-
D. t,, 1,

Proportionnés au module des éléments du dallage,


131. H. HELAL, Simulation of the
« '·1·" Fun.lamcnr (d\u,tr.lti,,n ,k \'.ip-
..

Probable Causes of Collapse of the First pareil Je tondauon d'un oh?li,4ue lithique de l'obélisque (fig. 273). après retaille lors de la
Pylon of the Ramesseum » dans ils se confondaient avec eux
Memncmia III (1992), p. 41-48.
J'Amtnuph1s Ill (X\'111' dvn.) ,lrc'"l'
Les fondations des colosses étaient, elles aussi,
dmnt le Ill' pvlôru. ,k Karnak). pose de celui-ci.
ponctuelles, au moins devant le Xe pylône de l'utilisation de ces
132. H. Le cas de Karnak illustre
M. ABOUSHOOK,
HELAL, S. ZA\ITAI's
«
Th.e Fir·s: Pylon of the
l38. M.
p. 147-149.
Am dam 1'umuk
1, \'II I ( 19?2),
Karnak 1

'\
où le fait a pu être observé.
deux procédés puisque, dans la salle
hypostyle du
Ramesseum Subsurface Investigation »
:
Dans d'autres circonstances, on a pu relever chacune des cent vingt-
139. Cf supn1, p. 232, hg. 254. temple d'Amon-Rê140,
dans Memnonia IV-V ( 199 3-1994).
qu'un radier débordant était déjà utilisé comme bas-côtés était fondée séparé-
p. 63-70.
deux colonnes des
mode de fondation au Nouvel Empire mais était
140, G. LH,RAI\, "Rc1pport -ur l'écrou-
lement de once colonne- ,Lm, reposait que sur quelques assises de
133. M. AZIY!, dans Memnonia VI Li i.:r;111Llc
de ment et ne
employé de façon ponctuelle, pour des édifices
talatat+" - les plus petits blocs jamais
(J 995). p. 55- 70, pl. vvm.
salle hypostyle 1
» ,Lim AVŒ ( ?l)l)) 1 I utilisés à
p. 125, à propos de Lt ,c11!e hypo,tvk ,k'.
faible surface comme au «Hammam» (temple que les
alors
134. Cf infra, p. 278 sq. Karnak:" Iondarion, dl' petit apparci]. 139. l'époque pharaonique (fig. 274) -,
d'Hathor) du ouadi Hellal déjà mentionné l'allée centrale étaient
douze colonnes qui bordent
135· H. CHEVRIER, « Rapport sur les tra- Elles sont composée, de
cinq !1 -ix cou-
Er briques
vaux de Karnak 1953-1954 » dans ches de gros moellons ( ... ) novées lLms murs continus de
du
ASAE LIII (1955), p. 39-40, pl. XXI. du sable tamisé.
Une épaisse couche ,k Colonnes et colonnades installées sur deux longs
du ce même \, , au-L I e"'ous de, ft in- .

crues 142. Malgré leur


«faiblesse», ces fondations
sahl e regnc faire
de
136. H. SAYCE, S. CLARKE, "Reports on dations», Bien que très peu d'entre elles aient pu trois mille ans et l'effondrement
n excavations made at EI-Kab » dans
approfondis, on constate que, ont résisté plus de
l'objet d'examens hypostyle, à la fin
©
ASAE VI (1905), p. 268-269; l'épaisseur 1. H. CHEVRIER,
dans Rd 'E 23, p. 7 5
colonnes - qu'elles accidentel d'une partie de la salle
g AR.\JOLL\ Building, dynastie, les à un défaut
;

de briques était de 2,45 111; J. CAPART jusqu'à la XXVe peut être attribué
du siècle dernier, ne
.

' p. 11 Î. fig. 4.4.


Fouilles d'El-Kab. III: documents, 142. H. CHEVRIER, appartiennent à une salle hypostyle ou à une simple d'origine. Il est dû au lent procès-
dans Rd'E- 'p. 75-
de leur structure
colonnade - peuvent recevoir deux types de
23
Bruxelles, FERE, 1954, p. 74. 16 , PB ARGUET, Karnak, fonda-
ct n. 4.
.

p. 60
272
111 Ta canstmctian pbaraanicpie --- 9- Les fondations

une tranchée unique dans ( , l·aque Il e tous


le s bl ces
. . .

sont s11111b1res, quelle que soit I·a nature de ce qu ,.


ils
supportent. Ain-i , 1·1( C')! ' onrn.1L:l e de 1a h arqa
, .
présente en fondation une CU\'e d e 5 m de large
remplie d'un lit de ">able de O , 90 m compensant es I
. , , ,
mega ttc- d épaisseur et nt l irt:ant trois assises d e
·
. .
1

,
gres • 'i .
,
l

La mise en place, au début de la xvme cl 'Itas.


'
'r

ne, des colonne- du Trésor


.
, le1, Tl.ioutmosis rer ,
a
.

K arriak-Nord. t.iir appel à une rechnitque parncu. .

lière (fioi-,· -776) D:,111..., I es tranchées correspo d ant •


.

n_
aux axes Je..., colonnades en projet r 'un unique htde .

fondation conti-
, ., 276. Principe de
, , Fig.
l') I oc..., regulieremenr calibrés a été p osesurunnde
. 1·
d'une colonnade,
dans une tran-
sable(fioi-,· -1?16), '1 -- ur
,
e ln d (attente amsi ctonné ·
J,. · ·
nue

chée
l'exemple des
unique, d'après
colonnes du « trésor de
,

so1?neu...,ement nivelé :i lhoriconrale


.
.

? ( une assise de ,
Thoutmosis I" » à Karnak-Nord
l') l oc- de même module ,1 été adaptée , fa1sant a ter-
.

( r < I (Thèbes XVIII' dyn.). ;

ner Je..., piece- cubiques - au sommet des que Il es


,
lac ,nnadt. um trJr rt
a. Sur 'axe de
1. , estcreuseeet rerrphe i'ure: .JCh
1,
<ont uunqucc-, p.ir un double trait circulaire, les rt n it rt J'?l\t
, sable (1 sur taque: e unt r
b,he..., de Ct ilon ne- et de..., narullélé
.

t ( ( pipe d es ca ant I
continue 121 est nstallee t 't
?· i? ?t 1t

cube- entre eux (fii,i-,· ?7 76b) Lors d e a mise en ,


nanchee t",t alors , ,i t rt dt
.

I es • I fondation. La

sable JU',ljU J,I r \lJLI ,11 \I


place du da!L1ge, de part et d'autre
.

( de cett e assise,
, deux1eme as<,1se 11 t",t p c1ct t , , [

It ?up?neur Lie cette dernière aillait (fig. 276c).


·
b. Une
J 1
l'en1r, J,T'''l'' •
dL ,,d, Jt
Fig. 274. Salle hypostyle du grand temple ? premiere A. 1

d'Amon-Rê à Karnak (époque de L exec- tut .ilor-. .ibarru afin de mettre au même coonne des reperes dt· r
<,' ,. , rt , 1
,,,

Ramsés li XIXe dyn.) Chaque colonne du mvc.iu k..., urf.icc- du L"1lbge et de blocs de cette .... T)sont nmt \ :.'\ <.' l\, ,t 1, I

?
,

bas-côté septentrional était fondée séparé- , ',, Jl>d',lilt•'


cu I c ér.ur rc-crvéc la partie circulaire
.

'1""1"e · ? au
ment sur quelques assises de talatat non scr• r 'J n\ J' •

l-loc- l ul-tque- .imorçant les


c. Des da les 14 '>cl'

jointoyées. Cette fondation s'est affaiblie -ommct de..., hases des


de sable, de par1 et il J .,''t 1t 1',,1',t tt
par suite de la désagrégation du grès des colonne- (h(J -1 ?, L I) 14< (';e c1..., uemeure unique ...,. (-1 ·
1
5(,ubassement C'est t:' dJ JIJt 11t " .1 t

blocs amarniens et nombre de ces colonnes #


ju-qu Ill p.u nu le..., exemple- techniques reconnus.
. , . .

d. assise de souba<,<,emt •11 t''' d' ,t < ll'>

?
se sont effondrées, leur base s'étant .z,
q,a:; n1,eau du Ja, d<Jl' J'.t'l t l.Jl < t
affaissée.
CONCLUSIONS ,,n'undde<,nrniJ1, .\ tt't tt,,, "'
; 'd

?

Fig. 275. Au temple de Mout à Karnak oase de haque, , r 11t L , ,

(Aménophis Ill ,
XVIIIe dvn.], les colonnes SUR LES FONDATION DAN LA VALLÉE bais 8ans ce"e 1pt''dt , t 1, , 1
t,
",
sont fondées de façon ponctuelle. d'llü'l'e de d Cl irnJdt c,, , <
"' ill ,l, I ,, '-! d
nt q \ t r
I

_:"u ?uu\·el Empire,


un certain nombre de cas
dittércut-. dan..., leur u mccpti: in et leur exécution a
pu être relevé. Le- rnur- et éléments de soutien de
\\'!Ill Lhï1,1...,tie, cnmme à la XIX\ que ce soit à Horemheb (fin XVIIIe dyn.), étaient également
l_a couverture reçoivent. ">till" les dallages, des profondes. Elles se composaient d'assises de
gros
('1,lrtir lk pierre..., brutes ou de remplois, les maçons
tondur« H1..., dont l'ép,1i...,?eur égale la largeur de la alter-
...,'dtnrccnr WUJOUrs de trouver ou adapter des blocs blocs irréguliers, grossièrement agencés et
base de..., élévation- qu'elle..., upportent. ....

nant avec des couches de tala tat


l 48.

Selon la profondeur de la tranchée, les blocs, de m,1...,...,if...,


t<. n1rnissant, d'une seule \'enue, de grandes comme ce fut surtout le
nouveau Quand la construction,
ltH1!.!;Ueur..., utiles. En effet, si le sanctuaire
forte: dimcn-ions en général, <ont souvent
dégros- (XVIIIe dyn.),
fondation cas à l'époque d'Aménophis III
sis afin d'obtenir une pn...,e jointive et sont croisés n'c....r p,h mis en chantier sur un radier de
massif de maçonne,
s'élève sur un socle formé d'un
pour répartir le..., pt n1...,?ée?. formant de trois à quatre exht,mt, toutes les élé\'cltions prennent appui sur sorte de stylobate, et ne repose pas
rie compacte,
lits de grè..., ou de calcaire occupant route la hauteur k? lit..., de l'lt )Se constitués dans des tranchées ou des Karnak-Nord),
contours. directement sur le sol (Louqsor,
des tranchées corre...,ponLbnt au tracé des murs
à t<.)sSL'" :1 sable clissLmnées épousant ses - rectangulaire ou
être tenu pour une règle celui,ci occupe toute la surface
élever. Aux unglc-. s'il y en a, ou aux intersections Ceci ne peut cependant 277 et 278). Le
143. [G. MASPERO éd.], « Rapport de la
nombreux monuments égyptiens carrée -du bassin de fondation (fig.
commission II,, dans ASAE I 0899) '
des refends intérieur">, de plus longues pièces
de

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