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DECOUVERTE AU BUCEGI
Traduction du roumain.
Edité par les éditions Atlantes, 7 rue Pasteur, 78350 Jouy en Josas, France.
Tel 06 81 39 50 54.
ISBN 978-2-36277-032-6
Sommaire
Prélude
Préface
Le Département Zéro
La grande découverte
La base secrète dans la montagne
La Grande Galerie
Tensions diplomatiques exceptionnelles
La Salle des Projections
C'est lors d'un second voyage en Roumanie, deux ans après le précédent,
que pour l'essentiel cette préface a été écrite : il me paraissait mieux d'être
sur place pour introduire ce livre.
Mais l'origine de ces voyages est ailleurs, en Bosnie-Herzégovine.
A l'été 2013, ma compagne et moi participions comme volontaires aux
fouilles archéologiques de la fondation Piramida Sunca, créée par Semir
Osmanagich[1]. En 2006, il a découvert à Visoko, à 30 km au nord de
Sarajevo, des pyramides, recouvertes de végétation. Cette découverte fait
écho à celle décrite dans le premier livre de Radu Cinamar. Toutes deux
remettent en question l'histoire telle qu'elle est connue et enseignée. A
Visoko, les dernières datations de la pyramide du soleil au carbone 14
indiquent 32.000 ans, l'orientation de celle-ci aux points cardinaux est bien
plus précise que celle de Gizeh[2]. Un faisceau de rayonnement
électromagnétique constant, à 28 kHz, sur un diamètre de 4,5 mètres, a été
mesuré à son sommet. Un réseau de tunnels a été détecté dessous mais n'a
pu être visité, l'entrée étant sur un terrain privé. Mais un autre réseau de
souterrains a été trouvé au voisinage, les souterrains Ravne, dont plus de 1,8
km de longueur ont été dégagés ou étaient libres d'accès.
C'est à Visoko, en cet été 2013, que Birgitte Knaus, sponsor de la fondation,
nous a parlé d'un voyage en Roumanie dont elle revenait, avec Peter Moon,
éditeur new-yorkais.
En quelques années, de 2009 à 2013, Peter Moon avait publié quatre livres
traduits du roumain. Le premier, « Transylvanian Sunrise[3] », raconte la
découverte, en 2003, sous les monts Bucegi en Roumanie, d'une immense
salle souterraine réalisée par une civilisation très avancée.
L'itinéraire du voyage de Peter Moon en Roumanie était disponible sur
internet : les monts Bucegi, la vallée des citadelles daces et l'ancienne
capitale royale dace Sarmizegutsa Regia. Ma compagne a commandé les
quatre livres en anglais, puis les a lus en un temps record, passionnée par
les enseignements qui y figuraient. Je n'avais lu que le premier l'été suivant,
en 2014, lorsque nous sommes partis à la découverte de tous ces lieux.
Autour du Bucegi, à 120 km au nord de Bucarest, lieu de la découverte de
l'été 2003, nous avons cherché des témoignages de personnes présentes à
l'époque. Beaucoup ne travaillaient là que depuis peu, sauf une qui nous a
indiqué qu'à l'été 2003 des militaires ont suivi un entraînement en
montagne, et que du matériel de mesures électromagnétiques avait été
apporté sur place car beaucoup mentionnaient l'énergie importante de ce
lieu. Il s'est bien passé quelque chose ici à cette période.
Le livre indique que des spécialistes sont venus des États-Unis, dès juin
2003, avec du matériel de haute technologie pour accéder à un site
souterrain. Il évoque aussi les relations tendues entre les autorités
roumaines, qui voulaient que la découverte soit rendue publique et les USA,
qui le refusaient avec vigueur, puis les contreparties à l'accord sur le secret
finalement acceptées par la Roumanie, signé le 10 août 2003 : accélération
de l'adhésion de la Roumanie à l'OTAN, mesures de protections, accord de
coopération militaire et entraînement communs avec Israël conclu en
septembre 2003. Et c'est justement, près du mont Coltii Tapului, situé à l'est
du massif du Bucegi, qu'un jour de très mauvais temps en 2010, un
hélicoptère militaire israélien s'est écrasé. Qu'y avait-il de militaire dans ce
site ? Le seul lieu militaire indiqué par des panneaux, en bas du massif, est
un centre de réadaptation à la vie normale pour des militaires, revenus de
missions de combat internationales parfois traumatisantes, tels qu'il en
existe aussi en France pour les anciens casques bleus ou les participants à
des missions difficiles, en Afrique ou ailleurs.
Juste après notre séjour en Roumanie de 2014, nous retournions aux
pyramides de Bosnie, pour participer à nouveau comme volontaires aux
fouilles. Là, j'ai parlé à un jeune américain de la découverte en Roumanie.
Vivement intéressé, il s'est rendu sur place, juste après, avec un ami. Ils ont
sillonné tous les chemins du massif Caraïman autour de la montagne où a
été faite la découverte, dans l'espoir de trouver l'entrée de la salle
souterraine. Ce lieu est bien connu des Roumains pour les deux rochers qui
s'y trouvent : le « sphinx » et « babele ». Nous avons reçu des nouvelles de
leurs recherches un an plus tard, par une relation commune. Explorant
systématiquement routes et chemins, ils ont trouvé au bord d'une voie des
bâtiments récents abandonnés. Ils ont noté la présence inhabituelle de
cristaux au sol, puis des gardes leur ont demandé de quitter les lieux, leur
disant qu'ils n'avaient rien à y faire : avaient-ils trouvé le chemin menant à
l'entrée de la salle ? Cette année, nous avons parlé à un jeune serveur
habitant Sinaïa. Ayant lu deux des livres de Radu Cinamar, il a cherché,
sans résultat, l'entrée, plutôt côté ouest, où le terrain est vallonné et
accessible partout, alors qu'elle serait plutôt côté est, où les à-pics sont
impressionnants, et les gorges encaissées nombreuses.
Beaucoup, après avoir lu le livre que vous avez entre les mains (dont
plusieurs roumains rencontrés ici cette année), estiment qu'il s'agit d'un livre
de science-fiction, et que tout – ou partie – serait imaginaire. L'auteur lui-
même prévoit cette critique de ses livres, et précise que tout ce qu'il décrit
est réel, même si cela paraît incroyable.
Le récit, avec ses séquences, ses rebondissements, fait effectivement penser
à un roman à épisodes multiples. Pourtant, Radu Cinamar indique qu'il ne
s'agit que de la vérité.
Cette vérité, si elle est confirmée, est très dérangeante : elle met en cause
beaucoup de ce que nous connaissons de l'histoire mondiale.
L'ancienneté et les caractéristiques des pyramides de Bosnie nous
interpellent sur le développement linéaire de la civilisation tel qu'il est
enseigné actuellement. D'autres civilisations, humaines ou humanoïdes,
plus avancées, pourraient avoir interféré ou cohabité avec l'espèce humaine,
pendant de longues périodes, lui apportant des enseignements dans divers
domaines, dont le domaine spirituel, la compréhension de l'univers,
l'astronomie, et certaines techniques qu'elle aurait ensuite intégrées.
Le fait que d'autres planètes puissent abriter la vie commence à être
largement admis, des planètes situées dans un domaine « habitable » se
chiffrant sans doute par centaines de milliards dans la galaxie[4]. Le fait
qu'une vie intelligente puisse s'y développer ne paraît plus aussi incongru
qu'il y a quelques dizaines d'années, lorsque les astronomes estimaient que
l'apparition d'une vie intelligente sur Terre était une exception liée à un
concours de circonstances peut-être unique. Un autre pas qui reste à faire
serait d'admettre l'existence dans l'univers de civilisations bien plus
avancées que la nôtre, et d'envisager ce que nous considérons comme
impossible en fonction des connaissances actuelles – les déplacements dans
l'univers sur des distances de dizaines, centaines ou milliers d'années-
lumière en un temps relativement court – ce qui suppose de nouvelles
avancées en physique.
Un autre problème est la transmission de la vie et surtout des formes de la
vie. La panspermie, hypothèse admise par les scientifiques, envisage
l'ensemencement d'une planète par des acides aminés apportés par des
météorites. Mais il est peut-être possible d'aller beaucoup plus loin : le
professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine, après ses recherches
sur le virus du sida, a repris les recherches de Jacques Benveniste sur la «
mémoire de l'eau[5] ». Il a pu ainsi montrer qu'une éprouvette d'eau ayant
contenu un virus en de très faibles dilutions émettait sous forme
électromagnétique l'information de l'ADN de ce virus. Cette information
transmise à une autre éprouvette, contenant de l'eau distillée, par internet de
France vers l'Italie, a permis de reconstituer le virus avec 98 % d'exactitude,
à partir d'une solution de nucléotides[6]. Ceci ouvre à la possibilité de
transmission sans contact matériel de « modèles » de vie évoluée, et peut-
être de formes analogues d'organismes pouvant se retrouver sur diverses
planètes.
L'humanité actuelle n'a pas connaissance d'autres civilisations, ailleurs dans
l'univers. Si des contacts avec des civilisations avancées ont existé dans le
passé, avec transmission de connaissances, comme je l'ai supposé, on peut
imaginer que, par la suite, l'humanité les utilisant mal ou n'arrêtant pas les
guerres en son sein, toute collaboration aurait cessé, et ces civilisations se
seraient retirées de la surface de notre planète. L'humanité aurait ensuite
perdu tout souvenir de ces épisodes, hors quelques témoignages qu'elle ne
sait plus interpréter (humanoïdes en scaphandre dans les fresques du
Tassili).
Vous allez penser que ceci est encore plus inimaginable que le livre qui est
entre vos mains, pourtant, voici quelques éléments :
LE « BROUILLARD » MENTAL
FRÉQUENCE MENTALE
– Mais que veux-tu dire par « purification » mentale ? lui demandai-je avec
innocence. Les explications qu’il m'offrit étaient inédites pour moi.
– Ce que nous appelons mental ou esprit est en réalité un mécanisme
complexe et subtil qui se compose d’une multitude de divisions et de
fonctions et qui se structure en différentes fréquences de vibration, me
répondit Cezar avec bienveillance. Certains nomment ces ondes de
fréquence, « capacités » ou « pouvoirs ». C’est pour cette raison que
personne ne peut réaliser les mêmes choses, parce que personne n’a les
mêmes « pouvoirs ».
Par exemple, A a la capacité d'apprendre très vite grâce à son pouvoir de
concentration, B sait maîtriser ses émotions, C a une mémoire
exceptionnelle, mais toutes ces capacités ne représentent qu’une infime
partie de ce que nous sommes capables de réaliser. Même dans ces
conditions, si elles sortent du lot dans la médiocrité mentale qui nous
entoure, elles ne sont pas encore affirmées ni maîtrisées. Par différentes
méthodes d’entraînement, les capacités mentales d’une personne peuvent
être développées, pour qu’elle puisse à un moment donné s’activer
efficacement. C’est ainsi que je définis la « purification », l’instant où
l'esprit se débarrasse de tout ce qui l’encombre, comme les pensées inutiles
souvent contaminées par des mauvaises idées, et qui ne représentent aucune
réalité et n’ont aucune force. Celui qui est capable de « purifier » son esprit
acquiert une force mentale extraordinaire. Son esprit peut alors pénétrer
avec aisance le brouillard mental des masses, comme une flèche qui passe à
travers la fumée. C’est à partir de ce niveau que la personne expérimente
l’esprit comme une forme énergétique subtile qui domine la matière et, en
conséquence, la contrôle. C’est ainsi que les pouvoirs surnaturels se
manifestent, mais cela implique un haut degré de conscience individuelle,
car à partir de ce moment la responsabilité est énorme. Les pouvoirs
surnaturels dont un individu dispose peuvent le faire réagir de façon égoïste
et vaniteuse en compliquant son destin. Le fait est que lorsque tu tapes avec
une balle contre un mur, elle revient vers toi et te heurte avec la même
force. Tu dois donc agir avec maturité et clairvoyance pour le bénéfice de
ceux qui t'entourent, et non dans ton propre intérêt. Malheureusement,
certaines personnes développent de telles capacités pour servir des intérêts
égoïstes, individuels, ou ceux d’un groupuscule. Dans certains cas le
problème est encore plus grave parce que l'on souhaite influencer des
masses dans le dessein d’en obtenir son contrôle total. C’est pour cette
raison que je t’ai fait venir : je souhaite mettre au grand jour ces vérités, et
toi, tu peux m’aider à les rendre publiques.
J’étais complètement stupéfait de ce que j’entendais, en seulement une
dizaine de minutes je me trouvais confronté à de nouvelles idées et des
notions que je n’avais même jamais imaginées. Une partie de moi était
complètement révoltée, me disant que, sans doute, j’étais la cible de
mensonges et de moqueries. L'ensemble du scénario semblait quelque peu
fantasmagorique, trop rapide, trop de choses, trop inattendu. Cependant,
l’impulsion dominante demeurait la même, faire confiance à Cezar Brad,
j’eus même la volonté de coopérer sans réserve avec lui. Mes soupçons,
naturels dans une telle situation, n’arrivaient pas à instiller un doute dans
ma profonde intuition que ce que je faisais était bon et noble. L’homme en
face de moi m’inspirait une confiance et une paix intérieure qui éliminaient
quasiment toute tendance de révolte de mon esprit « normal », m’ouvrant le
chemin d’un univers mystérieux et fascinant grâce au pouvoir d’attraction
qu’il exerçait sur moi. Cezar ne voulait pas perdre un instant avec des
discussions inutiles ou des introductions complexes et sans fin. Il me
donnait ainsi l’impression d’avoir pris une décision inébranlable, sans
détour. Néanmoins, à aucun moment je ne ressentis une obligation ou une
pression pour accepter ses dires. Ce fut décisif pour moi. Entre autres,
Cezar Brad avait l’impressionnante capacité de partager son enthousiasme,
et gagner ainsi l’attention, tout était tellement spontané qu’on en ressentait
une forme de plaisir.
Je suis impatient de vous présenter la suite, mais ma « mission » doit
respecter un certain ordre pour ne pas éveiller de doute dans l’esprit du
lecteur, qui devrait alors faire face à une complexité de faits chaotiques et
sans liens apparents. Je reviendrai donc au récit chronologique des
principaux événements de la vie de Cezar Brad afin que vous puissiez
comprendre au mieux la façon dont il est arrivé à pénétrer les modalités
d’action de certains personnages et organisations occultes, qui agissent au
niveau mondial et qui de façon insidieuse ont déployé leurs tentacules en
Roumanie.
Comme je l’ai déjà mentionné, le point culminant fut l’incroyable
découverte dans les monts Bucegi, découverte qui concerne désormais
plusieurs États et régions du Globe, et en particulier la diplomatie
américaine. Mes connaissances sur ce sujet me conduisent à dire que,
immédiatement après, en 2003, les relations diplomatiques entre la
Roumanie et les États-Unis sont devenues plus complexes et leur équilibre
délicat. Les tensions trouvaient leurs causes dans des divergences de point
de vue. Entre autres, ces intentions visaient la condition présente de
l'humanité. Un plan d'action commun établi au plus haut niveau de la
diplomatie des deux pays réussit néanmoins à atténuer les tensions des
premiers mois. Mais nous présenterons en détail ces questions en temps
voulu. Pour l'instant, je précise que l'accord entre la Roumanie et les États-
Unis ne convinrent pas aux acteurs politiques de notre pays qui n’avaient
pas une vue progressiste, ce qui créa ainsi de nouvelles tensions et en même
temps un changement d’opinion dans le tableau politique roumain. Les
dernières informations que je détiens, et qui me sont parvenues même avant
que ce livre soit chez l’imprimeur, me furent confirmées lors d’une nouvelle
entrevue avec Cezar Brad (presque un an après le premier entretien), où
j’apprenais d’autres aspects secrets liés à la « grande expédition » qu’il
avait effectuée avec une équipe roumano-américaine à partir du lieu de la
découverte du Bucegi. Même si je connais déjà les principales étapes de ce
voyage, je préfère tout présenter de façon cohérente et en détail, et d’abord
révéler d’autres informations cruciales. Je considère cela nécessaire parce
que les gens ont le droit de connaître la vérité historique, et également de
savoir qui a manipulé cette vérité au fil du temps et pour quelle raison. Tel
est le fil de l'histoire dans ce livre. Qu'il fasse écho dans la conscience des
gens, ou, au contraire, qu’il soit accueilli avec ironie et incrédulité, je reste
convaincu que le choix de l’écriture et de la publication de ce livre sera
profondément bénéfique et positif. Au moins fera-t-il naître certaines
questions dans la conscience des gens, et stimulera-t-il l’intérêt pour les
dimensions occultes et la conscience de soi.
A l’âge de sept ans, Cezar alla à l’école. Il n’y excellait dans aucune
matière. C’était un élève normal avec une activité scolaire moyenne. Rien
ne laissait transparaître ses préoccupations, et il obtenait ses notes sans
jamais faire ses devoirs. Cependant, en CM1, ses parents furent convoqués
à l’école et reçus par une maîtresse profondément troublée et perplexe. Elle
souhaitait savoir s’ils avaient remarqué des choses inhabituelles dans le
comportement du garçon. Nicolae et Smaranda Brand nièrent toute
étrangeté de leur enfant, comme les représentants de la Securitate le leur
avaient ordonné. La maîtresse leur raconta alors qu’elle avait demandé aux
élèves d’apprendre une poésie de quelques strophes, préalablement lues à
voix haute devant la classe. Peu de temps après, elle eut la surprise de
constater que Cezar regardait distraitement par la fenêtre, tandis que les
autres apprenaient leur poésie. Malgré un rappel à l’ordre, il avait repris la
même attitude.
– Cezar ! Lève-toi ! Pourquoi tu n’apprends pas la poésie comme tout le
monde ?
Le garçon ne semblait pas du tout intimidé par le ton menaçant de la
maîtresse et restait calme.
– Mais je la connais déjà, répondit-il doucement.
– Comment ça tu la connais ? Pourquoi mens-tu?
– Je ne mens pas. Je l’ai entendue quand vous l’avez lue devant la classe.
Indignée par le culot du garçon, et en même temps curieuse de connaître la
vérité, la maîtresse lui intima alors de réciter la poésie devant la classe.
Cezar la récita alors sans aucune faute.
– J’ai pensé qu'il l’avait apprise à la maison. Mais c’était une nouvelle leçon
et, comme vous le savez, il ne fait pas de zèle sur les révisions, expliqua-t-
elle surexcitée. Je lui ai alors demandé de réciter deux autres poésies, avec
autant de strophes, qui n’étaient pas dans le manuel et que je ne lui avais
lues qu’une seule fois. Après m'avoir écouté attentivement, il les a alors
récitées sans faute.
C’est pour cette raison que je vous ai fait venir, parce que je n’ai jamais vu
cela !
Bientôt, cependant, l'incident fut oublié. Cezar me dit qu’il avait rapidement
compris l’utilité de paraître normal en société, car cela lui évitait des
problèmes, de la curiosité et même des méchancetés de la part de ses
camarades.
– Je sentais, même à ce jeune âge, qu’il était très important de ne pas attirer
l’attention sur moi. Il y avait d’autres choses, plus importantes, qui
sollicitaient mon attention quand j’étais à la maison, dans ma chambre, me
dit-il en souriant énigmatiquement.
Il parlait bien sûr de ses mystérieuses expériences qu’il réalisait avec lui-
même, totalement coupé du monde extérieur. Ses parents avaient depuis
longtemps arrêté de le déranger et d’essayer de comprendre son attitude.
Cela leur semblait normal et ils s’y étaient habitués comme avec les
rapports qu’ils rendaient chaque mois ou les visites inopinées de la
Securitate.
Avant ses dix ans, son entourage n’eut qu'une dernière occasion de regarder
Cezar comme une personne « étrange », lors de l’avertissement à sa tante
qui était en visite chez eux. Il n’était pas informé de la venue de sa tante,
mais en la voyant, il resta bloqué, comme s’il regardait à travers elle.
Quelque chose n’allait pas, tout le monde l’avait alors questionné, mais il
n’avait rien dit et était parti se réfugier dans sa chambre. C'est seulement le
soir, inquiet, qu’il avait demandé à sa tante quand elle allait rentrer à
Bucarest. En apprenant que son billet était pour le lendemain, il s’était
calmé. Mais il lui avait enjoint de ne pas prendre la voiture, ce qui n'avait
pas été pris au sérieux sur le moment.
Emilia, la tante de Cezar, devait donc repartir le lendemain avec son frère,
Nicolae Brad, pour résoudre un problème d’ordre familial. Mais ils ne se
réveillèrent pas, le réveil n'ayant pas fonctionné, et ils ratèrent le train. La
présence d’Emilia à Bucarest le matin même était cependant impérative, et
elle trouva donc une place dans une voiture. La mauvaise nouvelle n’arriva
que le lendemain. La voiture qu’Emilia avait empruntée avait eu un
accident peu avant Bucarest. De tous les occupants, Emilia était la seule à
avoir perdu la vie.
Smaranda Brad fut la seule à se souvenir du comportement étrange de
Cezar, et du conseil donné à sa tante. Elle mentionna cet épisode dans son
rapport mensuel, mais même cela fut de peu d'importance par rapport à ce
qu'il advint après et qui allait définitivement éloigner Cezar de sa famille.
Le détachement
Cezar avait dix ans, mais son niveau de perception, de jugement et son
comportement allaient bien au-delà de son âge. Il fréquentait peu les autres
enfants de son village car il ne savait pas jouer avec eux. Ils le regardaient
comme quelqu'un d'étrange, en inventant de mauvaises histoires à son sujet.
Cezar ne faisait pas attention à eux. Sa passion était de fermer les yeux
pendant des heures, profondément absorbé dans des réalités dont ses parents
n’avaient aucune idée.
En l’écoutant, j’ai pensé que c’était le bon moment de lui poser des
questions sur ces expériences, totalement incomprises des autres. Cezar
réfléchit quelques instants, à la recherche des mots adéquats pour me
répondre.
– Il est très difficile d'expliquer avec les mots justes certaines réalités, qui
ne s'encadrent dans aucune logique ni raison du monde actuel. Disons que
cela ressemble aux expériences spirituelles décrites par les mystiques
hindous.
Ce fut la seule fois que Cezar me raconta brièvement une de ses
mystérieuses expériences, tellement étranges pour une personne normale.
– Une fois, je suis revenu à la réalité physique qui m’entourait
complètement confus, sans reconnaître l’endroit où je me trouvais durant
quelques minutes. Bien que j'eusse les yeux ouverts, je voyais flou, ou
plutôt je ne me rendais pas compte des choses qui m’entouraient. Peu à peu,
très lentement, j’ai commencé à me réhabituer à ma condition normale ;
c’est alors que j’ai clairement compris qu'il existe un lien entre l’esprit et le
ressenti des choses. J'avais été si profondément absorbé dans certaines
dimensions subtiles que j’avais dépassé cette connexion. Habituellement, il
est relativement difficile de se détacher du monde objectif, c’est-à-dire de te
recentrer sur le monde intérieur, en ignorant les sensations extérieures, ce
qui pour moi n’était pas un problème. Paradoxalement, ma difficulté était
de renouer le lien entre l’esprit et les sens pour revenir ainsi à mon état
physique. Ma vue était parfaite, mes yeux ouverts, mais malgré tout j’avais
du mal à m’adapter aux choses de mon environnement. Pour mieux
comprendre, imagine que tu as vécu pendant de nombreuses années dans
une métropole avec un haut niveau de vie. A cause d’une combinaison de
facteurs, tu débarques sur une petite île complètement isolée au milieu de
l’océan, avec des conditions de vie primaires. Le saut évolutif est énorme,
et tu auras besoin d’un certain temps pour t’accommoder aux nouvelles
conditions de vie.
Je me suis rendu compte à cette occasion que l'esprit humain est étroitement
associé aux sensations corporelles, mais on peut aussi le libérer de ces
sensations quand on arrive à parfaitement le contrôler avec de la pratique.
Parfois, je glissais dans des transes si profondes que ma mère était forcée de
me filer quelques gifles pour me ramener à la réalité. A d’autres moments,
tellement euphorique quand je sortais de ces transes, j’essayais d’expliquer
sincèrement à mes parents ce que je vivais pendant ces temps d’absence.
Malheureusement, les mots manquent pour décrire la richesse de ces états,
qui sont propres à une manifestation subtile et supérieure à l’état physique.
Les mondes subtils et très élevés sont incompatibles avec les standards de la
conscience physique. Une fois, j’ai cependant tenté d’expliquer avec des
mots les perceptions que j’avais dans une telle expérience méditative, car ils
insistaient pour comprendre ce que je vivais. Je leur ai dit que la seule
association de formes et de couleurs à laquelle je pensais, et qui serait le
mieux adapté pour décrire ce monde subtil et raffiné auquel j’avais accès,
était un quadrillage de bandes irrégulières dans l'épaisseur, de couleur rouge
et jaune sur un fond bleu. J’étais très content d’avoir trouvé la bonne image
pour expliquer mon expérience, mais mon enthousiasme a immédiatement
chuté quand j’ai vu leur regard plein de compassion à mon égard. Je me suis
rendu compte que tous les efforts pour expliquer une telle chose étaient
vains. L’ignorance est un facteur terrible dans l’évolution de l’homme. J’ai
donc renoncé à jamais d’expliquer une chose impossible à comprendre.
Lorsque j’entrais en méditation, je m’évadais de ce monde, et la sensation
la plus perceptible était la liberté d’action dont je disposais, et le sentiment
que je pouvais percer n’importe quel mystère. Avec le temps, j’ai
commencé à explorer des espaces de plus en plus grands, mais ne compare
pas cela à un voyage normal (en effet, à ce moment je commençais à
imaginer son voyage comme l'exploration de l'espace dans une fusée),
Cezar a tout de suite perçu l’image de mon esprit et m'a corrigé,
compréhensif.
– Le monde mental est gouverné par des lois et caractéristiques beaucoup
plus vastes que celles du monde physique, mais ce n’est pas le sujet de
notre entrevue. Il suffit que je te dise que dans mes « voyages », je ne me
sentais jamais seul, et j'étais fermement guidé par une force que je
ressentais gigantesque mais pleine de tendresse, qui souvent me révélait les
nombreux mystères auxquels j’étais confronté. Grâce à cette sorte de «
protection », j’ai réussi à sortir de l’enfance indemne, malgré des
expériences psychiques très étranges.
Cezar demeura silencieux quelques instants. Je souhaitais alors, de tout mon
cœur, apprendre à connaître les secrets du monde supérieur, qui m’auraient
peut-être offert une réponse quant à mon rôle dans ce monde. D’une façon
plus ou moins évidente, nous ressentons tous l’impulsion intérieure qui
nous guide, mais le plus souvent c’est le destin qui nous guide sur la voie à
suivre. En ce qui me concerne, je considérais que la « voix » de mon destin
s’appelait Cezar Brad, et j’étais impatient d’en découvrir plus sur différents
aspects initiatiques habituellement inconnus.
En 1980, le premier changement majeur survint dans la vie de Cezar. La
famille Brad avait une renommée « d’étrangeté » dans le voisinage, car ses
membres, enfermés dans une carapace, n’entretenaient aucun lien avec les
voisins, et évitaient de répondre aux questions qui leur étaient posées. Par
ailleurs, Cezar passait le plus clair de son temps dans sa chambre, dans de
profondes méditations. Les faits se produisirent rapidement, dans le style
caractéristique de la Sécurité d’Etat dont l’oppression et l’abus étaient
notoires à cette époque.
Au début du mois de janvier de cette année, un jour d’hiver calme avec des
flocons de neige grands et généreux couvrant de blancheur leur petite ville
de montagne, Cezar rentra de l’école dans un état d’effervescence intérieure
dont lui-même ne connaissait pas la cause. Impatient comme toujours, il
pénétra dans la maison et s’allongea sur le lit dans sa position favorite, les
jambes croisées, entrant ainsi dans un état profond de méditation.
Connaissant cette habitude, sa mère l’avait prévenu que la table serait
rapidement prête. Ce qui survint dans les heures suivantes mit à rude
épreuve les nerfs de la famille. Je vais essayer de retranscrire fidèlement la
situation en utilisant les mots avec lesquels Cezar me la relata, vingt ans
après avoir lui-même vécu cette mémorable expérience.
– J’ai rapidement pénétré dans le vaste espace mental que je connaissais
déjà bien, et je me suis concentré sur la contemplation de certains aspects
abstraits en lien avec ce que nous appelons « air », commença Cezar.
Lorsque j’étais en méditation, le monde environnant se transformait
complètement. J'étais continuellement rafraîchi par un courant d'énergie
inépuisable, et en même temps je me sentais libre, avide de tout connaître.
Je parle d’une connaissance supérieure, bien au-delà de celle rencontrée
dans les livres et manuels scolaires. La connaissance scientifique moderne
est elle-même assez limitée, car elle se fonde sur les effets mais ne
comprend pas leurs causes sous-jacentes. Moi je parle de la nature des
connaissances qui n’est pas discursive, mais profondément intuitive et
spirituelle. Elle ne peut pas être comprise en théorie, mais peut être traitée
par l’expérimentation directe. Les limites du corps physique ne sont plus
perçues par la conscience, qui vibre alors en fonction du sujet choisi pour la
méditation. Je me confondais donc dans le monde sublime avec un son qui
venait de partout. En fait, j’avais la sensation d’un son brillant rempli d’une
énergie pure et extrêmement raffinée. Mon sentiment général était celui
d’une grandeur sans fin, sans limites. Je ne sais combien de temps s'était
écoulé depuis que j’étais pris dans cette infusion lumineuse et sonore, pas
plus d’une heure. J’étais vaguement conscient de mon corps et de
l'environnement et, à un moment donné, j’ai senti un léger tremblement et
un léger balancement de mon corps qui, bizarrement, pouvait presque être
observé de l’extérieur. C’était un sentiment d’instabilité relative, mais je ne
me suis pas inquiété, car j’avais déjà été confronté à de telles expériences.
Cependant, quelque chose était bizarre, car je ne ressentais aucun appui,
comme celui d'être assis dans un lit. Dans un état de somnolence, j’ai ouvert
les yeux et j’ai tressailli involontairement, car je me trouvais dans l’air, au-
dessus du lit à environ un demi-mètre. Mes jambes étaient croisées comme
dans ma position initiale, mais légèrement abaissées. Mon corps se
balançait lentement dans l’air, en restant approximativement au même
endroit. Je n’étais pas effrayé, mais plutôt excité par la forte émotion que je
ressentais à ce moment. Je me suis dit que dans l'avenir, je devrais contrôler
parfaitement ce phénomène si je ne voulais pas donner naissance à des
complications sérieuses dans ma vie. A ce moment précis, ma mère ouvrit
brusquement la porte pour me dire de venir à table. Je pense qu’il n'est pas
trop difficile d'imaginer ce qui a suivi. Elle ne s’est pas évanouie, mais elle
a eu très peur en se collant contre le mur et en me regardant, terrifiée. Moi-
même, surpris par le bruit de la porte ouverte brusquement et du cri étouffé
de ma mère, je suis revenu difficilement à la condition normale, en tombant
de côté sur le lit. J’ai ressenti une vague sensation de nausée, et une douleur
au niveau du cou.
Cezar me raconta cet événement d’une façon on ne peut plus normale, sans
tenter de me convaincre de la véracité de ses dires. En même temps, il
cherchait à me faire comprendre que la découverte d’un aspect particulier,
ou la foi en quelque chose, ne constitue généralement pas le résultat d’une
satisfaction banale et dépourvue de sens. J'ai clairement senti que si j’avais
demandé à ce moment une preuve, j'aurais essuyé un refus poli.
A une autre occasion, Cezar m’expliqua que ceux qui ont certains pouvoirs
paranormaux, et qui comprennent leurs causes et manifestations, n'agissent
jamais de façon égoïste pour montrer aux autres leurs capacités
particulières, et n’utilisent pas leurs pouvoirs dans un but personnel. Par
conséquent, ces personnes ne voudront pas être reconnues et ne chercheront
pas de gloire éphémère. En outre, ceux qui ont la connaissance authentique
de leurs pouvoirs ne cherchent pas à convaincre ceux qui doutent, parce que
la vraie croyance doit venir d'eux pour qu’elle soit stable et porter ses fruits
dans l’avenir.
Les esprits de la plupart des gens sont pauvres et non encore prêts à faire
face à certaines réalités choquantes. Pour combler cette lacune, ils adoptent
dans la plupart des cas une attitude arrogante et ironique en ce qui concerne
les domaines « interdits », c’est-à-dire ceux qui se trouvent à la frontière
entre la matérialité et les plans subtils de la Création. Leur incrédulité
dissimule en fait le refus de savoir, qui est à la base un profond sentiment de
peur de l’inconnu. Souvent, ils cherchent à se tromper eux-mêmes, mais
aussi ceux qui les entourent, en affirmant que s’ils sont témoins d’un
pouvoir paranormal, réel, ils croiront immédiatement que le monde est plus
que l’univers physique. L’expérience a montré que dans le cas d’une telle
manifestation, le choc subi par un esprit mal préparé est trop important pour
son niveau réduit de compréhension. Généralement, le spectateur de telles
démonstrations suit deux voies : soit continuer à nier avec véhémence ce
qu’il a lui-même demandé et vu de ses propres yeux, en arrivant parfois à
des crises d'hystérie ; soit recourir à une acceptation formelle du moment,
qui, en réalité, est dépourvue de toute conviction profonde. Cette
acceptation sera rapidement remplacée par l'ancienne méfiance, comme un
mur de protection mentale devant ce qui ne peut pas être compris ou qui
peut perturber la routine quotidienne d’une vie banale.
Cezar me dit que la pratique apporte avec le temps la foi, parce que les
efforts que nous faisons ensuite sont d’une certaine manière une sorte de
foi. Au fond, la grande majorité des gens ont une foi ferme, mais qui est
pervertie et destructrice. Ainsi, beaucoup croient fermement qu’ils ne
croient pas et cela est suffisant pour nourrir des multitudes de craintes,
doutes, angoisses et préjugés, les privant de la capacité à comprendre les
choses dans leur essence. De surcroît, l’inconvénient est qu’ils se ferment
émotionnellement sans s’en apercevoir. Ils deviennent égoïstes, et leurs
sentiments sont alors flétris, dépourvus de la force d’une expérience
authentique. Le plus souvent, l’homme crée ses propres limites.
Ce jour-là, Smaranda Brand n'était pas prête pour ce qu’elle avait vu, sa
capacité de compréhension avait été mise à rude épreuve, et il semble
qu’elle n'avait pas trouvé la force nécessaire pour traverser l’émotion de
l’inconnu. Quand Nicolae Brad rentra du travail, sa femme lui raconta
l’incident. Ils convinrent de prévenir le nouvel homme de liaison (le colonel
Datcu avait été promu dans une autre ville).
Tard dans la nuit, une voiture arriva avec deux agents de la Securitate. Cette
fois le docteur Xien n’était pas présent. L’événement mentionné dans le
rapport impliquait un autre type d’actions, avec un protocole différent. Sous
prétexte d’un examen particulier qu’il devait subir, Cezar fut pris en charge
par les agents. Il monta dans la voiture et disparut dans l’obscurité de la
nuit. Ce fut la dernière fois qu’il vit ses parents.
Le Département Zéro
Les années qui suivirent jusqu’à la Révolution de 1989 furent une période
d’intenses préparations et de tests pour Cezar, exercices imposés par le
colonel Obadea. Outre les diverses expérimentations, le programme
comprenait également l’éducation, l’information et la vérification de
notions que le garçon avait acquises en économie, politique et sociologie
moderne. Simultanément, le colonel commençait à lui donner une certaine
liberté et même une relative influence sur la base en lui attribuant des tâches
relativement simples au début.
– Dans son âme, le colonel était sincère et intègre, me dit Cezar. Il voulait
juste le bien du pays et du peuple roumain et, par conséquent, il voulait
créer certaines « brèches » dans le système communiste qui étranglait la vie
des gens. Comme moi, Obadea avait été fortement impressionné par la
rencontre avec le père Arsenie et avait pris la ferme décision d’agir comme
indiqué par le prêtre. En 1988, il m'avait déjà décrit en détail la structure et
les objectifs du Département, et donné des idées d’opérations secrètes
destinées à faire tomber Ceausescu. Même si, à cette époque, il n'était pas le
seul à planifier le changement de régime, le colonel Obadea préférait agir
par l’intermédiaire du Département. Bientôt, j’ai compris la justification de
cet acte : le colonel n’était entouré que de « menaces », parce que toute
personne, du plus petit subordonné jusqu’aux chefs de cabinet et aux
ministres, pouvait faire fuiter l’information ou trahir. Il y avait, bien sûr, des
gens dans lesquels il pouvait placer une certaine confiance et Obadea
possédait une intuition quasiment sans faille à l’égard des personnes avec
lesquelles il collaborait. Ces personnes le soutenaient, il avait des
conseillers, des hommes de liaison, d’influence et d'autorité, mais il
maintenait ces relations à un niveau périphérique, leur empêchant l’accès
aux fondations du problème, au cœur de l’action qu’il planifiait.
Dans un désir de performance, le colonel comprit qu’il ne pouvait mener
seul son plan complexe. D’ailleurs, il n’en avait même pas le temps car la
gestion du département lui demandait une implication totale. Il avait donc
besoin d'une personne en qui il pouvait faire une totale confiance,
incorruptible, qui était prête à se consacrer à une cause noble et, en même
temps, détachée des jeux qui se déroulaient en coulisses. L'idée d’une telle
collaboration lui était venue quelques années auparavant, quand il avait
remarqué que la plupart de ceux qui arrivaient à la base étaient des enfants.
Après de longues observations, il avait considéré que je correspondais à ses
exigences, de sorte que pendant la période post Révolution, il intensifia
mon entraînement.
Je pourrais même dire que notre relation allait au-delà des frontières
habituelles de la relation chef – subordonné, parce que des niveaux très
subtils de l’âme étaient en jeu. Cette relation évolua vers l’amitié sincère,
basée sur le respect réciproque, car entre nous il n’existait aucun désaccord
de concepts, d'idées ou d'objectifs à atteindre. Cependant, une grande
prudence était nécessaire car dans ces temps d’instabilité, de terreur et de
corruption, la surprise pouvait arriver de là où on l’attendait le moins.
Au niveau de la Sécurité d’Etat, on voulait assimiler le Département Zéro
aux autres divisions de sections, car sa structure était différente et le DZ
avait sa propre autonomie, fait qui agaçait certaines personnes, leurs egos et
leurs intérêts. Le colonel Obadea ne le savait que trop bien : si l’on intégrait
le DZ aux autres structures de la Sécuritate, cela signifierait la politisation
du département. Il avait l’intuition que c’était le moyen le plus sûr de
condamner son efficacité, en outre sa direction aurait été influencée de
l’extérieur par des facteurs politiques, et la corruption se serait invitée pour
tout détruire sur son passage.
Le Département Zéro était devenu très important, surtout à cause d’une
série de découvertes étonnantes qui avaient eu lieu ces dernières années
dans différentes zones du pays, dont je ne peux pas te parler pour l’instant.
En plus des études parapsychologiques sur des sujets de talent, et son rôle «
d’incubateur » pour êtres humains possédant des dons paranormaux
présents sur le territoire roumain, le DZ avait également la charge
d’investigations et d’interventions ultrasecrètes d’une grande importance
stratégique et scientifique. Pour cette raison, on créa une base de données,
ainsi qu’un groupe d’intervention paramilitaire doté d’un équipement
technique spécial. Lorsqu’un « code rouge » était détecté, on donnait
l’alarme et les interventions avaient lieu très rapidement, selon des étapes
définies : déplacement sur le lieu, sécurisation de la zone, contact avec la
découverte, analyse scientifique préliminaire et fermeture du périmètre. Les
interventions « code rouge », qui sont les plus spectaculaires – je parle de la
façon dont elles se déroulent – ont lieu seulement après vérifications
préalables pour éviter le déplacement des troupes d’élite dans des cas qui ne
le nécessitent pas. Les actions « code rouge » constituent d’importants
secrets d’État et c’est pour cette raison que l’on a mis en place des normes
standards concernant l’implication de ceux qui font partie du groupe
d’intervention.
Au fil du temps, il y eut diverses attaques provenant de personnalités
politiques, et même de fausses dénonciations concernant l’activité du
département qui furent portées à l’attention de Ceausescu, mais de telles
actions n’ont fait qu’accentuer l’importance des mesures initiales qui
n'étaient connues que d’Obadea et du dictateur (et également du chef de la
Sécuritate). C’est pour cette raison que les tentatives de destitution
d'Obadea qui prônaient son incompétence ont échoué car elles étaient
entièrement fausses. Les « amateurs » n’ont jamais pu construire un
scénario plausible par le simple fait qu’il n'y avait aucune fuite
d’informations, par conséquent, ils étaient forcés d’inventer et de mentir.
Toutefois, poussé de tous côtés (les intrigues les plus venimeuses
provenaient du chef de la Sécurité de l’époque), et dans une position très
délicate en raison de l’agitation alarmante du bloc communiste en Europe,
Ceausescu aurait pu prendre une décision malheureuse. Par conséquent, le
colonel avait pris soin de lui présenter les découvertes et les éléments les
plus importants de façon claire, sincère et directe, ce qui continuait de
convaincre le chef de l'Etat de laisser à Obadea toute liberté d'action.
Une fois résolu le problème de la confiance de Ceausescu, Obadea put se
concentrer sur la préparation de la transition qui allait suivre après le
changement de régime, parce qu’il savait que ce n'était qu’une question de
temps avant que cela ne se produise. A partir de l’été 1989, l’activité du
colonel Obadea devint intense et complexe ; moi-même je ne l’ai vu que
très peu le dernier semestre. Bien que je n’avais pas accès aux informations
extérieures, mon intuition me disait que quelque chose d’important était en
train de se préparer au niveau national. Mais ce sont des aspects que tu
connais, je ne vais pas entrer dans les détails. Je vais parler des modalités
d'actions du département.
Lors d’une découverte importante, la réception de l’information se déroulait
rapidement parce que les institutions qui avaient le premier contact avec de
tels cas étaient la police et le Service Roumain d’informations (SRI). Grâce
à un protocole strict qui définit clairement la nature de la découverte, le DZ
était immédiatement contacté et nos équipes se déplaçaient sur la zone
concernée. Il y avait un schéma des actions à mener dans de telles
situations. A partir de 1988, j’ai fait partie de l’équipe principale
d’intervention, me déplaçant sur les lieux secrets où nous étions
réquisitionnés. Mon intégration dans cette équipe fut le résultat d’un ordre
direct émis par le colonel Obadea, mon rôle étant d’évaluer le degré de
risque dans le cas des découvertes importantes et de proposer des
procédures spécifiques afin que l’enquête ait lieu dans des conditions de
sécurité maximale. L'équipe principale avait un capitaine de la sécurité qui
devait prendre rapidement des décisions après avoir eu mes conclusions. En
cas de situation inhabituelle, c’était lui qui fournissait immédiatement le
rapport au colonel Obadea, et attendait sa décision. Notre équipe se
composait également de trois militaires des troupes d’élite, bien préparés,
qui constituaient notre protection dès que l’enquête débutait.
Une deuxième équipe se composait de quatre membres, des scientifiques,
mais leur nombre pouvait varier en fonction du domaine impliqué. C’était
eux qui pénétraient ensuite sur le périmètre déterminé et effectuaient la
primo analyse des éléments découverts.
Une troisième et dernière équipe était composée de vingt soldats qui étaient
en charge de la sécurisation de la zone, de sa fermeture, et de toute la
logistique nécessaire. En fonction de l’importance de la découverte, le
colonel Obadea pouvait se rendre également sur place.
Parfois, il y avait des facteurs imprévus. Par exemple, en 19 81, lorsque le
système d’intervention par équipes n’existait pas encore et que les
protocoles de collaboration n’étaient pas très sûrs, le DZ dut intervenir dans
une région montagneuse, près de Buzau à la courbure des Carpates. La zone
était calme et presque déserte. Deux frères alpinistes s’entraînaient à
escalader un rocher très haut et relativement isolé du massif montagneux.
Les parois étaient abruptes, un vrai défi pour les deux hommes. Un des
frères est monté jusqu’aux trois quarts du rocher, où il a pu voir des signes
étranges sculptés dans la pierre et presque complètement érodés par le
temps. Quand il est arrivé en haut, sur la plateforme sommitale étroite, il a
ramassé un objet étrange de couleur jaune qui ressemblait à une chaîne,
mais l’instant suivant il a brusquement disparu sous le regard incrédule de
son frère. La police locale a rapidement été prévenue ainsi que leurs parents
qui se trouvaient à Braila. Les autorités ont d’abord soupçonné le frère de
cacher la vérité. Ils l'ont même menacé en pensant qu’il se moquait d’eux.
Mais le père, qui était un ancien alpiniste, a escaladé le rocher à son tour.
En haut, on l’a vu soulever l’objet et disparaître instantanément devant plus
de dix témoins.
L’affaire prit une tournure dangereuse ; des agents de la Sécurité sont
arrivés et ont prévenu le DZ le jour même. Une zone de cent mètres autour
du rocher fut isolée par une équipe de militaires. Les représentants d’un
autre département de la Sécurité se sont chargés de la désinformation des
villageois et du traitement des témoins oculaires. Je connais tous les détails
de ce dossier ultrasecret parce que j’ai pu l’étudier après la Révolution. Il y
a vingt ans, je n'avais pas accès à ce genre d’opérations, étant juste un
enfant qui venait d’arriver à la base de B... Donc, malgré les précautions
prises, il semble que certains aspects aient « transpiré » dans la presse, et ce
pendant de nombreuses années, probablement parce que à cet endroit
vinrent des personnalités politiques et des scientifiques. Les situations de ce
type, quand on ne peut pas complètement bloquer l’information dès le
début, sont enregistrées dans un code particulier et sont appelées des «
événements de type K ». Elles représentent habituellement des situations
limites, qu’on ne peut pas prévoir en totalité et qui donnent naissance à
diverses complications. Dans les jours suivant la découverte, le rocher fut
survolé en hélicoptère. L'objet était une sorte de levier ancré dans le rocher,
et personne n'était en mesure de déterminer qui, comment, et pourquoi un
tel endroit avait été créé. Les écrits présents sur la roche sont demeurés
mystérieux, malgré le fait que de nombreuses photographies ont été
envoyées aux quatre coins du monde dans les plus prestigieuses institutions.
Bien qu’il y ait eu quelques similitudes dans les formes scripturales,
personne n’a pu établir de correspondance certaine avec les écrits de
l’antiquité. J'ai eu accès à toutes les photographies prises sous différents
angles et j’ai été convaincu du caractère étrange de ces signes. Ils
semblaient très anciens, mais on pouvait encore parfaitement les observer
malgré la mousse qui les recouvrait. Manquant d’expérience et pressés par
la panique générée, les responsables ont décidé de dynamiter le rocher.
Ultérieurement, on apprit que la décision provenait du pouvoir en place à
Bucarest. A présent, vingt ans plus tard après ce dramatique accident,
l’endroit est entièrement nettoyé. Les deux hommes ne sont jamais revenus.
En lieu et place du rocher dynamité, on a observé une chose intéressante, un
contour verdâtre très clair se dessiner, comme une sorte de vapeur légère.
Après quelques jours, il disparut. C’est juste un exemple d’une multitude
d’événements classés « K » des archives du DZ ; leur importance est
majeure et les informations sont classées secrètes. Il existe par ailleurs
beaucoup d’autres situations classées dans cette même catégorie « K »,
surtout postérieures à 1992.
Cezar me raconta alors deux autres cas hallucinants, mais me demanda de
ne pas les mentionner dans le livre, car ils avaient un rapport avec les
ressources qui se trouvent dans le sol de notre territoire et étaient considérés
comme de grands secrets d’Etat.
Le « saut » post Révolution
– Paradoxalement, le bruit de la Révolution n'a pas résonné jusqu’au
Département Zéro, continua Cezar. Deux raisons peuvent expliquer ce
ressenti : d’une part l’isolation presque parfaite et l’autonomie que le
colonel avait assurée au Département ; et d’autre part, l'effondrement
imminent de Ceausescu était connu depuis longtemps au sein du
Département, même si on ne parlait jamais ouvertement de ce sujet. Ce
n’est cependant pas le moment de discuter ici et maintenant des aspects
occultes de la Révolution de 1989 en Roumanie. Je mentionnais seulement
cela pour évoquer mes dix années après la Révolution.
Au printemps de l’année 1990, quelques mois après la chute du
communisme, j'ai été muté pour la première fois de la base B... à la base de
la vallée de l’Ours, située dans la zone des montagnes G... près du massif
Retezat. À la différence de la base où j’avais vécu pendant dix ans, ce
nouvel endroit possédait des ramifications sur deux niveaux souterrains.
L'équipement technique était irréprochable et le personnel fort instruit. Vers
la fin de l’année, le colonel m’apprit que pour des raisons indépendantes de
sa volonté, le docteur Xien avait quitté la Roumanie. Ce fut une nouvelle
qui m’attrista. Le docteur Xien m'avait guidé de façon efficace dans les
méandres compliqués de la connaissance de certaines réalités
insoupçonnées. Ses moyens d’action étaient étranges, le plus souvent ils se
développaient en silence. Il fut un guide spirituel compétent et d’une aide
inestimable dans beaucoup de situations difficiles. Par ailleurs, lui-même
était un être singulier et occulte, et même les autorités roumaines qui le
surveillaient ne connaissaient que peu de choses de lui.
Le départ inattendu et de toute évidence inexpliqué du docteur Xien
provoqua un changement dans mon existence. J’avais vingt et un ans et une
vaste expérience concernant l’activité du département, auquel on peut
rajouter certaines capacités psychiques personnelles grâce auxquelles
j’avais résolu des situations délicates, voire dangereuses. Tenant compte de
ces éléments tout en suivant les conseils du père Arsenie, le colonel Obadea
me mit à la tête de la direction technique du Département Zéro. Je savais
depuis longtemps que le colonel avait cette idée en tête, j’ai donc accepté
immédiatement.
Cette nouvelle fonction était empreinte d’autorité. Mon chef unique et
direct était le colonel Obadea, et au-dessus de lui se trouvait Ceausescu, et
d'une certaine manière le chef de la Sécurité roumaine. Le colonel avait
probablement fait jouer tous ses pions pour m’obtenir ce poste. Ses efforts
avaient été salués concernant le financement du Département, car celui-ci
avait un statut de « fantôme » parmi la Sécuritate. Il n’existait aucune
archive externe, dossier ou information attestant de la « vie » de ce
département. Tout était centralisé à la base de la vallée de l’Ours, où
personne n’avait accès en dehors du personnel. Ainsi, personne ne
connaissait l'existence de cette base et encore moins son emplacement.
Ma nomination en tant que directeur technique du DZ nécessita plusieurs
déplacements dans différentes zones du pays, en sus de ma participation aux
« événements de type K ». J’avais à ma disposition une limousine, deux
gardes du corps et l’hélicoptère du département.
En 1992, les rapports entre le Département Zéro et le nouveau pouvoir en
place se clarifièrent. Après la mort de Ceausescu, quasiment personne ne
connaissait l’existence de ce département, à tel point que le chef de l’Etat
ordonna la subordination totale et la politisation du DZ, dans le but de
contrôler et de centraliser l’ensemble des structures du Service Roumain
d’information. J’accompagnai Obadea à la rencontre secrète avec le
Président qui dura plus de quatre heures. Le chef de l’Etat souhaitait
modifier la structure du département et unifier plusieurs sections héritées du
communisme. Mais après avoir présenté quelques-unes de nos découvertes,
de leurs réalités choquantes ainsi que leurs implications dans la stabilité
politico-économique du pays, un accord fut signé semblable à celui ante
Révolution. Il fut juste demandé d’informer le Chef du SRI. La discussion
avec ce dernier eut lieu un mois plus tard et ne souleva aucun problème. Au
contraire, cela nous apporta des améliorations sur le plan administratif et
procédurier.
L'une des propositions prévoyait la création d’une section « tampon » entre
la Sécuritate et le Département Zéro. Cette section avait pour fonction la «
collecte » et le « tri » des informations spécifiques, qui tombaient dans le
domaine secret des événements et découvertes étranges, car le DZ ne traitait
pas tous les phénomènes de ce genre qui étaient répartis sur plusieurs
Directions du SRI. La section « tampon » reçut le nom de Commission
d’Analyse des Événements Etranges, avec des employés venant du DZ et
du SRI. Il fut établi que le chef de cette commission devait être un membre
de notre département en raison de notre expérience. Ce fut moi qui reçus
cette fonction, comme une extension de celle que j’avais déjà dans le DZ.
Le chef du SRI n’était pas vraiment ravi en invoquant mon âge très en
dessous des standards officiels. A juste titre, il affirmait qu’il était
impensable qu’une personne aussi jeune conduise de façon efficace des
actions d’une telle envergure, mais le colonel Obadea le rassura en
assumant l’entière responsabilité de ce choix.
Grâce à mon statut tout à fait spécial, la liberté d’action dont je disposais
devait être maximale. Cette condition dépassait même l’immunité
parlementaire, car elle était liée aux grands secrets d’Etat. Etant donné que
mes fonctions n’étaient pas politisées, mon accréditation d’accès libre et
absolu avait besoin d’une légitimation spéciale signée par le Président en
personne et portant l’indicatif DZ/A-0 [...], en fonction de chaque numéro
attribué. Très peu de personnes font partie des organismes les plus secrets
du SRI et de l'Armée. Entre 1992 et 1993, j’ai parcouru l'ensemble des
dossiers du département pour me familiariser avec la situation. J’ai étudié
les cas les plus secrets et j'ai eu accès aux lieux les plus hallucinants. Mais
tout cela fait partie d’un domaine que je ne peux pas pour l’instant dévoiler.
J’ai établi le quartier général sur la base de la vallée de l’Ours, et
parallèlement j'ai préparé une seconde équipe d’intervention pour les cas les
plus importants. Jusqu'en 2001, nous avons réussi à consolider les relations
de « partenariat » avec le SRI et nous avons fourni des informations
essentielles au Conseil Suprême de Défense du Pays (CSAT). Le colonel
Obadea me faisait entièrement confiance, et bien que l’âge de sa retraite
approchât, il était très satisfait du fonctionnement du département. Il avait
été promu au grade de général du SRI et pouvait dire que beaucoup de ses
projets s’étaient réalisés.
Ceci est donc le tableau de l’ensemble de la situation du département à ce
jour. L’an née 2002 a marqué un passage important dans mon implication
avec de profondes répercussions au niveau national et mondial. Je t’en
parlerai lors d’une prochaine rencontre, car il est très important de nous
focaliser sur certains sujets fondamentaux que je souhaite te présenter en
détail. Tu comprendras que la réalité qui nous entoure est projetée dans une
toute autre lumière que celle que les gens ont l’habitude de voir.
Je pris une longue inspiration, comme lorsqu’on sort d’une transe. Je
n’avais pas la moindre idée sur la nature de la prochaine découverte, mais je
devinais qu’on était arrivés au « cœur » du sujet. Cezar m’avait avoué que
cette découverte était en fait la raison principale pour laquelle il souhaitait
la publication de ce livre. J’allais le rencontrer encore deux fois, temps
pendant lesquels il me détailla les événements cruciaux pour le destin du
pays. La dernière entrevue eut lieu au mois de juin 2003, et c’est à ce
moment que j’appris avec stupeur la façon dont on avait trouvé le secret des
monts Bucegi, mais la grande découverte fut faite deux mois plus tard.
Malgré la précipitation des événements, Cezar m’offrit la chance inespérée
de voir par moi-même la structure de la montagne et ses éléments
caractéristiques. Cela nécessita une intervention tout à fait spéciale de sa
part et surtout de la part du colonel Obadea, dans un moment pendant lequel
les choses semblaient hors de contrôle. La décision de me faire venir
quasiment immédiatement après la découverte fut très inspirée parce qu’à
quelques jours près, la situation se compliqua terriblement à cause des
pressions diplomatiques américaines qui imposèrent leur présence
immédiate avec des équipements ultras performants et une formidable
technologie. A partir de ce moment, personne n’y eut plus accès, à moins
d'obtenir une autorisation du Président. C’est pour cette raison que je me
considère très chanceux, voire privilégié, d’avoir eu l’occasion de voir ce
qui va vous sembler incroyable. Pendant les quelques heures de ma
présence à cet endroit, Cezar me raconta de façon un peu décousue les
éléments (certains dramatiques) liés à cette découverte. Il pointa rapidement
les implications qu’elle avait déclenchées, tout comme les principaux
événements de l’intervention des Etats-Unis au mois de septembre de cette
année 2003. (Je reçus de ses nouvelles par l’intermédiaire d’un courrier
particulier qui avait également été l’intermédiaire de nos différentes
rencontres). Mais avant cela, je pus avoir une conversation téléphonique
avec Cezar en utilisant une ligne spéciale. Cezar me parla des «
négociations » américano-roumaines dont il avait été mis au courant peu de
temps avant et du fait qu’il allait partir quelques jours pour une « grande
expédition », en m’offrant quelques dates générales du planning. Il ne savait
pas combien de temps cela allait durer mais il me promit de me contacter
pour me donner plus de détails. Après une courte hésitation, il me suggéra
de commencer d’écrire et de publier le livre avec les informations dont je
disposais déjà. Tout comme moi, il considérait que les gens avaient le droit
de savoir quelle était la situation réelle et de décider seuls quel serait leur
avenir.
Quelques semaines auparavant, presque un an après notre conversation
téléphonique, alors que je rédigeais la dernière partie du livre, je reçus
quelques signes de son retour de la grande expédition, ce qui provoqua en
moi une émotion intense à l’idée d’apprendre de nouveaux éléments que je
savais exceptionnels.
Mais revenons à notre avant-dernière rencontre. Les éléments qu’il m’avait
détaillés, suite à une conversation qu’il avait eue avec un représentant
mondial de l’organisation maçonnique, constituaient une véritable mine
d’informations sur les coulisses de cette organisation. La conception, la
vision globale, les intentions et les moyens d’action de la franc-maçonnerie
m’amenèrent à mieux comprendre la signification subtile du « beau à
l’extérieur et creux à l’intérieur » qu'on applique facilement à cette
organisation. Par ailleurs, et de façon paradoxale, sans l’initiative de la
maçonnerie la grande découverte n’eut pu avoir lieu. Quelquefois, le fil du
destin – surtout celui d’une nation ou de l’humanité – ne peut être compris
dans son entière complexité. Il ne nous reste que la possibilité de constater
et d’analyser rétrospectivement, ahuris, l’incroyable toile tissée de faits, de
relations, d'êtres humains et de destinées individuelles qui se sont combinés
afin d’aider l’humanité à avancer. Même si pour l'instant on ne peut
comprendre en détail les combinaisons et les agissements compliqués des
forces subtiles, on peut néanmoins s’orienter en fonction des effets notables
qu’elles déclenchent à certains moments, dirigés par une série de facteurs
conjoncturels. Ces facteurs représentent des conditions spatio-temporelles –
nécessaires pour le déclenchement des événements – d’une importance
majeure.
Quand je revis de nouveau Cezar, quelques mois après notre dernière
entrevue, il reprit le fil de son histoire à l’endroit même où il s’était arrêté :
– Au mois de mai 2002, j’étais à la base de la Vallée de l'Ours, qui a comme
nom de code « Alpha ». C’était la période où j’étudiais tous les dossiers
secrets du département, qui couvraient une période de plus de vingt ans
d’enquêtes effectuées par les équipes d’interventions spéciales. C’était un
après-midi calme et je me trouvais à mon bureau, profondément pris par
mon étude, quand je reçus un appel du général Obadea sur la ligne directe
de sécurité maximale. Je fus surpris, car je l'avais vu la veille et cette ligne
n’était utilisée que pour les communications prioritaires et secrètes. Il me
prévint que j’allais recevoir dans les heures à venir la visite d’une personne
importante qui voulait avoir une discussion en particulier. La voix du
général me surprit car elle était incertaine et un peu confuse, un aspect
inédit chez lui. Il me précisa ne pas avoir d’informations supplémentaires,
qu’il ne savait pas qui devait venir et que la demande d’entrevue s’était faite
par l’intermédiaire du SRI, suite à une intervention spéciale du
gouvernement. La personne en question était étrangère mais connaissait
bien la Roumanie et parlait très bien la langue. Le SRI savait seulement que
cette personne appartenait à une importante loge maçonnique d’Italie, avec
un rang très élevé et qu’elle avait un grand pouvoir d’influence financière
en Roumanie. Ses relations politiques devaient être également haut placées
à partir du moment où il avait réussi à pénétrer le « mur » du SRI et était
arrivé jusqu’à la structure du DZ. Mais la façon dont il me connaissait ainsi
que l’existence du département et de son domaine technique restait une
énigme. Le pouvoir d’influence de cet homme devait être formidable car il
avait réussi à « percer » le système hiérarchique gouvernemental et de
sécurité d’un pays sans même se cacher. Je ne pouvais qu’attendre cette
entrevue sans connaître son but. Il y avait beaucoup d’inconnues dans cette
équation en dehors de la rapidité avec laquelle l’entrevue devait avoir lieu.
Je percevais au plus profond de mon être une sorte de « lourdeur » et de «
pression », qui de toute évidence était provoquée par cette rencontre. C’est
alors qu’intuitivement je compris la nature de cette rencontre. Ce serait un «
combat » difficile, parce que je sentais un rayonnement « lourd » chez cette
personne, comme un nuage déplaisant qui cachait ses véritables intentions.
Il ne restait que quelques heures avant l’arrivée du personnage, je me suis
donc isolé dans une pièce et suis rentré dans un état de profonde méditation
pour ainsi en apprendre plus sur ce singulier personnage.
J'étais complètement abasourdi. Je connaissais déjà les pouvoirs psychiques
de Cezar, mais il ne m’en avait parlé que vaguement, avec beaucoup
d’humilité et d’une façon très naturelle. Je ne les avais vus à l’œuvre que
deux ou trois fois dans certaines situations clefs dans le but de me montrer
qu’il disait la vérité. Les moments avaient été parfaitement choisis pour ne
pas provoquer un trop grand bouleversement en moi. Toutefois, j’ignorais
qu’il avait la capacité de récolter des informations lorsqu’il en manifestait la
volonté. Je ne pouvais comprendre comment une telle chose fut possible.
Désirant en savoir plus sur ce mystère, je lui demandai quand et comment
arrivait-il à avoir accès à des informations dont il ne savait rien.
– On peut dire que le domaine de connaissance auquel je fais appel durant
la méditation, lorsque je souhaite apprendre certaines informations, est une
sorte d’éther, mais pas comme l’éther utilisé en chimie. De cette réalité
subtile proviennent toutes les choses et phénomènes : pensées, matière de
toute sorte, et plus généralement toute information sur un corps physique.
De cet océan infini de « codes » particuliers nous pouvons concrétiser nos
idées et intentions, qui prennent ainsi une forme plus claire et réveillent nos
sens perceptifs. Par exemple, imagine-toi une masse de vapeur en
suspension ; elle est composée de vapeur d’eau formée de particules fines
que l’on trouve dans l’air. Si l’on abaisse la température, les vapeurs vont se
condenser et se transformer en gouttes d’eau, elles se transforment donc en
une matière plus dense que l’état gazeux du début. Si l’on continue à
baisser la température, l’eau va se transformer en glace, une matière encore
plus dense. C’est simple à comprendre : les mêmes atomes d’eau, qui
initialement étaient des vapeurs, se sont transformés en glace à cause des
changements successifs. Toute information suit le même chemin, du haut
vers le bas, et elle arrive à se concrétiser sur le plan physique dans son état
primaire, l’information n’est rien d’autre qu'une certaine forme d’énergie
spécifique à chacun. L’environnement dans lequel subsistent les idées, les
pensées, les intentions est l’éther universel dont on parlait précédemment.
Tout se résume à l’accès à l’information sur son niveau de vibration propre,
qui fait partie de l’océan infini des fréquences de vibrations énergétiques de
l’éther universel. C’est l’aspect le plus difficile à réaliser, car il faut avoir
d’abord un niveau de conscience adéquat pour être conscient de l’éther
subtil universel, et il faut également avoir la capacité de sélectionner la
fréquence qui t'intéresse parmi la multitude. Cezar prit une feuille de papier
et dessina un croquis afin de faciliter ma compréhension.
– Un esprit focalisé, bien préparé et purifié de toute pensée vicieuse et
parasite, a le pouvoir de percer successivement les couches jusqu’arriver au
niveau de l’éther universel dont je t'ai parlé, qui se présente sous la forme
d’un espace gigantesque, et doté d’une nature très particulière. Dans cet
espace extrêmement étendu on peut identifier la « trace » spécifique d’une
fréquence particulière de n'importe quel aspect, être, objet ou phénomène
qui t'intéresse. Le véritable art réside dans la sélection de la fréquence de
vibration recherchée.
MATÉRIALISATION DES IDÉES AU NIVEAU PHYSIQUE
FIN du livre 1
[2] L'orienta on au nord cosmique présente une erreur de 0 degré, 0 minutes, 12 secondes, alors
qu’à Gizeh l’erreur est de 3 minutes d’arc.
[3] Titre aux USA. Le présent volume est la traduc on française du même livre roumain « Viitor eu
cap de mort ».
[6] Il s'agit d'un procédé de duplica on d'ADN appelé PCR u lisant une solu on du nucléo de et un
catalyseur, la polymérase. Ici on n'a pas de traces d'ADN comme habituellement, mais de l'eau «
informée ».
[8] h p://humansarefree.com/2016/06/ancient-giants-and-underground.html
[9] h ps://fr.wikipedia.Org/wiki/G%C3%A9ant_de_Castelnau
[11] « Les pyramides à travers le monde et les pyramides secrètes de Bosnie » Sam Osmanagich,
édité par la fonda on des pyramides de Bosnie, disponible sur place ou à commander sur le site
h p://www.pyramidesdebosnie.fr/bou que/
[12] Voir la deuxième par e de « Ovnis en France, les enquêtes de Georges Metz », édi ons
Interkel a.
[13] « Propos sur la liberté, commentaires des yoga-sutras de Patanjali », Swami Satyananda
Sarasva , éd. Satyanandashram France (de nombreuses autres édi ons existent).