Etablissement des métrés

I- Notions générales de métré :

Le métré consiste à évaluer les surfaces et volumes, relatives aux différents postes du projet, il permet
également la détermination des quantités de matières à mettre en œuvre.
L'avant métré est établit avant le début des travaux, il est donc basé entièrement sur des plans, il contient le
détail méthodique et analytique des ouvrages (descriptions, croquis, détails de calcul Etc...).

En avant projet, le métré est établi lors de la maitrise d'œuvre, (par le Bureau des études techniques en
collaboration avec l'architecte), il permet alors l'évaluation quantitative et estimative du projet. A partir du
bordereau des prix unitaires (pour les marchés à prix unitaires), on dresse un devis quantitatif estimatif
(DQE), comme suit :

N° Désignation poste Unité Quantité Prix Unitaire Montant (DH.HT)

Total en Dirhams hors taxes (DH.HT)

TVA (DHS)
Total en Dirhams toutes taxes comprises (DH.TTC)

Par rapport à l'entrepreneur, l'avant-métré, sert également de base pour la préparation des travaux (avant
le commencement de l'exécution) : Il s'agit surtout de la justification des besoins en matériels, matériaux et
main d'œuvre, et l'établissement d'un calendrier de travaux cohérent avec la nature et la quantité des
différents ouvrages élémentaires.

Après l'exécution partielle de certains ouvrages, le métré est dressé par le métreur de l'entreprise, et vérifié
par le BET, il constitue la base du règlement, on distingue :
- Attachement : C'est un métré établit après mesurage des différents ouvrages exécutés sur chantier, c'est
donc une évaluation quantitative et qualitative réelle.
- Décompte : Les quantités relevées dans l'attachement, sont affectées de prix unitaires (bordereau de prix
contractuels), les décomptes sont nécessaires pour les versements d'acomptes à l'entreprise.

II- Mode de métré :

1) Généralités :
Le mode de métré, correspond à 2 aspects principaux :
- La manière avec laquelle le projet est décomposé en plusieurs postes et articles.
- La méthode de justification (mesurage et calcul) de chaque article.

Pour établir un métré le plus correctement possible, 3 règles fondamentales s'imposent :

- Le métré doit suivre l'ordre chronologique des travaux : Il correspond en général à l'ordre du devis descriptif
figurant dans le cahier de charges (La numérotation des articles est conservée).

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- Le métré doit suivre la localisation des travaux : Il faut regrouper les ouvrages élémentaires en
infrastructures, superstructures et équipements, et repérer dés que possible (par zone, étage, Etc...).
- Le métré doit être séparé par construction : Dans le cas d'un projet comprenant plusieurs constructions, il
convient de séparer leurs métrés.

En conclusion, la méthode utilisée en métré doit être : Lisible, structurée et vérifiable.

2) Règles de base de mesurage et calcul (Avant-métré) :

- Pour présenter les détails de calcul, on utilise souvent les feuilles de métré à 11 colonnes.

N° Désignation Nombre Dimensions Quantités Unité Quantités

ouvrages (croquis
éventuels) L L H (+) (-) Partielles Totales

- Les terrassements sont détaillés en descendant (Fouilles, déblais, ....).

- Les fondations sont détaillées en montant.
- Les murs, cloisons, planchers et aménagements extérieurs seront détaillés par niveau, en montant et de la
droite vers la gauche. (Les murs sont détaillés par façade, pignon, refond...dans l'ordre le plus logique ; Parfois,
il convient de suivre le parcours de circulation...).
- Technique HO/DO : Pour justifier le mesurage linéaire des ouvrages contournant (de même section).

On mesure AB + DC et non pas AB + BC

- La surface d'un mur est obtenue en déduisant les baies, de la surface totale.
- Inscription des mesures : L*l*h/ L*h*e pour les éléments orientés horizontalement/ verticalement.

3) Code de mesurage :
Les normes d'établissement des métrés font référence au DGA datant de 1956, mais il est incomplet vu la
multiplicité des cas réels. Pratiquement, on a recours à des conventions générales; Pour établir un métré
correct, le projet est décomposé d'abord en lots, puis en plusieurs postes faisant partie d'un même lots, les
postes sont ensuite détaillés en articles autant qu'il ya de prix unitaires relatifs à des ouvrages élémentaires de
natures différentes. Pour le bâtiment, on adopte généralement l'organisation suivante :

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Lot 1 : GROS ŒUVRES - REVETEMENTS - ETANCHEITE - AMENAGEMENT DIVERS

1- GROS OEUVRES :
1-1 Terrassement (Articles : Fouilles, déblai, remblai...)
1-2 Béton et aciers en fondation (Béton de propreté, semelles, futs poteaux, longrines, aciers HA,...)
1-3 Béton et aciers en élévation (Poteaux, poutres,...)
1-4 Maçonnerie et enduit (Maçonnerie en agglos 20 cm, moellons de fondation, cloisons en brique (8T)...)
1-5 Canalisations et égouts (regards 50x50 visitables, caniveau de 40 y compris grille métallique, buse en
PVC de diamètre 200mm...)
Total Gros œuvres.

2- DALLAGE ET REVETEMENT

3- ETANCHEITE
3-1 Travaux préparatoires (forme de pente et chape de lissage...)
3-2 Revêtement étanche (Etanchéité bicouche, relevé d'étanchéité...)
Total Etanchéité

4- AMENAGEMENT DIVERS
4-1 Travaux d'assainissement
4-2 Divers
Total Aménagements

LOT 2 : MENUISERIE BOIS-ALUMINIUM-FERRONNERIE :

1- Menuiserie bois

2- Menuiserie aluminium

3- Ferronnerie

Total menuiserie

LOT 3 : PLOMBERIE SANITAIRE

LOT 4 : ELECTRICITE LUSTRERIE

LOT 5 : CHAUFFAGE

LOT 6 : PEINTURE VITRERIE

4) Unités de mesure, arrondissements et décimales :

Les articles peuvent être mesurés avec des unités différentes :

- ml, m2, m3, Kg, Unité.

- A l'ensemble (pour ceux comportant une partie de matériels nécessitant une mise en œuvre ou installation
de fonctionnement, comme les tableaux de distribution électrique).

- Au forfait (pour les articles difficiles à évaluer exactement, comme les branchement aux différents réseaux).

Lors de l'inscription des différentes quantités évaluées lors d'un calcul de métré, certaines règles d'écriture
de chiffres s'imposent :

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Décimales (Chiffres après la virgule) : 3 pour les volumes et masses, 2 pour les surfaces, longueurs et prix.

Arrondissements : Si la (i + 1)éme décimale est inférieure strictement à 5, on garde la valeur de la i éme

décimale, sinon cette dernière est majorée.

Exemple : Le chiffre calculé est 1347.321786...., en métré on écrit les résultats suivants :

V = 1347.322 m3 ; S = 1347.32 m2 ; L = 1347.32 m ; P = 1347.32 DH ; M = 1347.322 Kg

5) Mode de mesurer pour différents articles :

Décapage : Mesuré en m2 (et au m3 , si H ≥ 25 cm).

Tranchées pour canalisation : Sa largeur prise en compte sera celle du diamètre extérieur, majorée de 0.30 m.

Pieux et Palplanche : Mesurés en m3 , lorsqu'ils sont en béton ou bois, en prenant en compte la longueur
initiale avant battage. Ils sont mesurés au Kg s'ils sont métalliques.

Battage : Mesuré au ml ancré dans le sol pour les pieux, et au m2 pour les rideaux de palplanche.

Hérissonage : Mesuré en m2, on ne déduit pas les surfaces inférieures à 0.30 m2 (regards de visite).

Béton de propreté : Mesuré au m2, l'épaisseur (généralement faible) est indiquée dans la désignation.

Regards de visite : Mesurés à l'unité, une plus value est appliquée au delà de 1.50 m.

Eléments en Béton Armé : Le béton (au m3) et acier (au kg) sont évalués séparément, vu que leurs nature et
prix sont totalement différents. D'une autre part, le coffrage est évalué (au m2), pour établir les besoins en
matériaux et matériels, ou pour dresser un sous-détails de prix.

Planchers creux : Mesurés en m2, à partir des nus intérieurs, et les chapeaux sont comptés séparément (en Kg)
à partir du plan de pose (donné par le fournisseur du plancher).

Plancher dalle pleine : Généralement, on calcule séparément le béton et l'acier, ce qui est plus juste, mais il
arrive parfois de considérer 1 m2 de dalle pleine incluant les aciers (Dans ce cas, les vides moins de 0.5 m2 de
surface ne sont pas déduits).

Exemple : mètre carré de dalle d'épaisseur 12 cm y/c aciers.

Poteaux : Le coffrage (au m2), et le bétonnage (au m3), dépendent de son type : S'il est entre murs de
maçonnerie on compte 2 joues de coffrage et HSP pour la hauteur de bétonnage, et s'il est associé aux poutres-
planchers, on compte 4 joues de coffrage et on diminue la retombée de poutres dans sa hauteur de bétonnage.

Linteau et appuis de fenêtres : Mesurés au ml, séparément ou bien inclus (dans d'autres articles en BA).

Coffrage linteau : (LNB+2appuis) * H pour les joues.

(LNB * Largeur brute mur) pour le fond.

Coffrage chainage : On compte une seule face, quand il est adjacent d'une dalle de l'étage ou d'un vide
sanitaire, et 2 faces s'il est adjacent d'une dalle flottante (les coffrages moins de 0.5 m2 ne sont pas déduits).

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Maçonnerie : Mesurée au m2, il faudrait déduire les chainages, linteaux, appuis (inclus dans les hauteurs des
fenêtres), et seuils (inclus dans les hauteurs des portes). Elle est mesurée toutefois en m 3, lorsque l'épaisseur
dépasse la grande dimension d'une seule brique! La maçonnerie de moellons est également mesurée au m3.

Généralement, les surfaces ne dépassant pas 0.30 m2 ne sont pas déduites, et les vides correspondant à une
surface ne dépassant pas 0.05 m2 ne sont pas déduits du volume.

Tète de double cloison : Mesuré séparément, ou bien inclue dans le calcul de la maçonnerie.

Enduit : Mesuré au m2, les vides moins de 0.30 m2 ne sont pas déduits, et les tableaux de baies sont comptés,
sauf ceux des fenêtres.

Revêtement : Mesuré en m2, il faut prendre en considération la plinthe. Les vides ne dépassant pas 0.30 m2 ne
sont pas déduits.

Relevé d'étanchéité : Mesuré séparément en ml (à partir de la périphérie de l'étanchéité surfacique).

Démolition : Mesurée en m3, ou m2 en place selon la nature, le prix est généralement forfaitaire et on pourra
distinguer dans les prix les démolitions avec ou sans sujétions.

Ouvrages métalliques (en fer) : Mesurés au poids, on comptera une tolérance d'augmentation de 3% par
rapport aux dessins d'exécution, sans que l'augmentation totale dépasse 2 %.

Grilles métalliques (Ferronnerie, aluminium...) : Mesurées en m2, les dimensions sont comptées HO si elles
comportent les accrochages de fixation (DO dans le cas inverse).

Descentes d'eau pluviale : Mesurées en ml, et majorés de 15 cm * le nombre de liaisons inter conduites
(rétrécisseur, culotte, coude, Té).

Rideaux manuels : Mesurés en m2, il est compté en hauteur à partir de la moitié du cache-rideau jusqu'à la
butée inférieure avec majoration de 0.15 m. Toute surface inférieure à 1.75 m2 est comptée 1.75 m2.

Sanitaire, chauffage, ventilation, ascenseur, et équipements divers : Les diverses canalisations et tuyauteries
sont mesurées au ml. La robinetterie, les chaudières, les radiateurs et appareils divers sont mesurés à l'unité.

Câblage Electrique : Mesuré en ml, et majoré de 20 %.

Coffrets électriques : mesurés à l'Unité.

Tableaux électriques : Mesurés à l'ensemble, il comprend la partie installation et liaisons électriques de

fonctionnement.

Peinture/Badigeon : Mesurée au m2, on distinguera les calculs selon l'unité de construction, la nature du
support peint, le type de peinture et la couleur. On appliquera des coefficients de majoration des surfaces
réelles selon les éléments cités précédemment. (Voir DGA)

Exemples :
- Peinture sur murs ou plafonds : coefficient 1.00. -
- Peinture sur menuiserie (bois/fer) : Coefficient 1.10 pour les portes ou volets pleins...1.25 pour les volets
roulants, 1.5 pour les rideaux métalliques, ETc...( Voir DGA).
- Pour quelques types de badigeons on compte 3 fois la surface à peindre, et on ne déduit pas les vides de
baies.
- Pour un grillage (bois/métal), la surface est comptée 2 fois si la plus grande dimension des mailles ≤ 0.05 m.
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Métré des aciers : Mesurés en Kg, on se base sur le tableau donnant la masse linéaire pour les différents
diamètres, et on détermine les longueurs développées L d des différentes armatures à partir des plans de
ferraillage. Les parties ancrées sont intégrées dans les L d , selon le type d'ancrage :

Diamètre (mm) 6 8 10 12 14 16 20 25 32 40
Masse linéaire 0.222 0.395 0.617 0.888 1.208 1.578 2.466 3.358 6.313 9.8
(Kg/ml)

Les valeurs des poids linéaires peuvent être retrouvés par la formule simple : m(Kg/ml) = Ø2(mm)/162

Pour évaluer les longueurs développées des barres, on utilise le tableau suivant :

III- Vérification rapide des résultats d'un métré :

On peut vérifier les quantités rapidement, en se basant sur les ratios issus des statistiques :

Béton en fondations :

Semelles : 0.07 m3/m2 de surface du bâtiment ;

Poteaux et longrines : 0.08 m3/m2 de surface ;
D'où le ratios fondation : 0.15 m3/m2.

Béton en élévation :

Poteaux : 0.07 m3/m2 de surface ;

Poutres : 0.09 m3/m2 de surface ;
Dalles : 0.09 m3/m2 de surface ;
D'où le ratios niveau d'élévation : 0.25 m3/m2. (Ce sera également le ratio pour étages).

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Exemple : On désire estimer rapidement la quantité de béton nécessaire pour un bâtiment R+1 à 100 m2.

Méthode 1 : V = (0.15)*100 + (2*0.25)*100 = 65 m3.

Méthode 2 : on se base directement sur le ratio global 0.35m3/m2 de surface couverte de plancher :

V = 0.35*200 = 70 m3.

Coffrage :

Poutres : 10 m2/m3 de volume ;

Poteaux : 15 m2/m3 ;
Semelles : 3.5 m2/m3.

Aciers :

Estimés également à partir des ratios de statistiques en Kg/m3 de béton (90 à 100 Kg/m3) ;
Les fils d'attaches sont estimés par 2 % de la quantité d'acier.

Maçonnerie : 1.6 à 2 m2/m2 de surface couverte des planchers.

Enduit : 2.7 à 3 m2/m2 de la surface couverte des planchers.

Ratios de consommation du mortier (de liaison) :

Mur en moellon de 40 cm d'épaisseur : 0.3m3/m3 ;

Mur en élévation : Epr = 30 cm 0.20 m3/m3 ;
Epr = 20 cm 0.125 m3/m3 ;
Epr = 10 cm 0.08 m3/m3 .

Conséquence : 1 m2 de mur d'épaisseur 20 cm, consomme 0.025 m3 de mortier de liaison.

Consommation du béton pour les dalles creuses :

Dans l'évaluation de la quantité nécessaire de béton à couler pour les dalles creuses, il faut tenir compte
d'un surplus du à la présence des nervures (béton de clavetage), pratiquement on adopte :

- 47 l/m2 pour une dalle creuse ''12+4''. (entrevous en béton)

- 57 l/m2 pour une dalle creuse ''16+4''.
- 71 l/m2 pour une dalle creuse ''20+4''.
- 86 l/m2 pour une dalle creuse ''25+5''.

Remarque :

Les matériaux fins (tels que le sable), doivent être achetés au m3 et non pas à la Tonne, car ils sont arrosés
dans les carrières pour qu'ils ne s'envolent pas par le vent.