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ETUDE DE SYNTHESE

LES PRINCIPALES DISPOSITIONS DOUANIERES ET


FISCALES DE LA LOI DE FINANCES N° 80‐18 POUR
L’ANNEE BUDGETAIRE 2019
AUTEUR :
SERVICE EDITORIAL ARTEMIS | JANVIER 2019 (*)

(*) ETUDE DISPONIBLE SUR LE PORTAIL http://www.artemis.ma

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Sommaire

Code des douanes et impôts indirects


Harmonisation des délais de prescription des infractions douanières, de l’action de recouvrement des droits
et taxes et de l’obligation de la garde des documents relatifs aux opérations douanières ............................... 5
Simplification des formalités d’acheminement et de prise en charge des marchandises dans les magasins et
aires de dédouanements (MEAD)....................................................................................................................... 5
Suppression pour les transitaires agrées en douane de l’obligation de la tenue de répertoires pour
l’inscription des opérations annuelles réalisées pour le compte de leurs clients .............................................. 5
Adoption des meilleures pratiques internationales en matière de rectification des énonciations de la
déclaration en détail des marchandises ............................................................................................................. 6
Atténuation de la responsabilité des transitaires agréés en douane en matière de recevabilité et de solidarité
pour le paiement des droits et taxes.................................................................................................................. 6
Régularisation de marchandises importées initialement sous le régime de l’admission temporaire et
exportées sous le régime de l’Exportation Temporaire pour Perfectionnement Passif (ETPP) ......................... 7
Marchandises bénéficiant de l’exonération totale ou partielle des droits à l’importation................................ 7

Tarif des droits de douane


Réduction du droit d’importation applicable aux œufs stériles ......................................................................... 8
Application du droit d’importation au taux minimum de 2,5% sur l’énoxaparine et les compteurs d’électricité
non montés......................................................................................................................................................... 8
Révision du système de protection tarifaire de la filière sucrière ...................................................................... 8
Réduction du droit d’importation appliqué au café lyophilisé ........................................................................... 9

Taxes Intérieures de Consommation (TIC)


Suppression de la définition des cigarettes brunes............................................................................................ 9
Augmentation de la fiscalité sur les boissons non alcoolisées contenant du sucre ......................................... 10
Augmentation de la fiscalité sur les tabacs manufacturés ............................................................................... 10
Modernisation des modes de gestion de la garantie des métaux précieux ..................................................... 10

Autres mesures douanières


Régularisation de la situation des véhicules de tourisme et utilitaires importés sous le régime de l’admission
temporaire........................................................................................................................................................ 11
Régularisation de la situation des comptes de Régimes Economiques en Douane (RED) souscrits avant le 1er
janvier 2000 ...................................................................................................................................................... 11

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Code Générale des Impôts (CGI)
Mesures spécifiques à l’Impôt sur les Sociétés (IS) .......................................................................................... 12
Mesures spécifiques à l’Impôt sur le Revenu (IR)............................................................................................. 16
Mesures spécifiques à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA).............................................................................. 21
Mesure spécifique aux droits d’enregistrement .............................................................................................. 23
Mesures spécifiques aux droits de timbre........................................................................................................ 24
Mesures spécifiques à la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV)...................................................... 26
Mesures spécifiques à la taxe sur les contrats d’assurances............................................................................ 27
Mesures communes à l’IS et à l’IR .................................................................................................................... 28
Mesure commune à l’IS, l’IR et la TVA.............................................................................................................. 31
Mesure commune à tous les impôts ................................................................................................................ 31
Dispositions diverses ........................................................................................................................................ 34

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Préambule

Promulguée par le dahir n° 1‐18‐104 du 12 rabii II 1440 (20 décembre 2018) tel que publiée au
Bulletin Officiel n° 6736 bis daté du 13 rabii II 1440 (21 décembre 2018), la loi de finances n° 80‐18
pour l’année budgétaire 2019 (LF 2019) a instauré des dispositions douanières et fiscales qui
s’inscrivent dans le cadre :

- du parachèvement du processus de mise en œuvre des recommandations des Assises


Nationales sur la Fiscalité, tenues les 29 et 30 avril 2013, visant la simplification du système
d’imposition, l’amélioration de la compétitivité des entreprises, la rationalisation des dépenses
fiscales et la simplification des procédures ;
- de l’application du programme du Gouvernement pour l’actuelle législature, conformément à
la lettre de cadrage du Chef du Gouvernement du 13 août 2018, visant l’incitation à
l’investissement, l’amélioration du climat des affaires, la priorisation des politiques sociales, la
poursuite des grands chantiers et des stratégies sectorielles ainsi que le maintien de l’équilibre
des indicateurs macro‐économiques.

La présente étude a pour objet de présenter une première lecture des principales dispositions
douanières et fiscales prévues par la LF 2019, par nature d’imposition et de mesure.

Seront ainsi présentés successivement les modifications introduites au niveau des dispositions du
Code des douanes et impôts indirects (article 3 de la LF 2019), des tarifs des droits d’importation
(article 4 de la LF 2019), des taxes intérieures de consommation (article 5 de la LF 2019), du Code
Général des Impôts (article 7 de la LF 2019), ainsi que les autres dispositions douanières et fiscales
(article 6, 6 bis et 8 de la LF 2019).

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I. Code des douanes et impôts indirects

1. Harmonisation des délais de prescription des infractions douanières, de l’action de


recouvrement des droits et taxes et de l’obligation de la garde des documents relatifs aux
opérations douanières

Le code des douanes prévoit un délai de prescription de 5 ans pour les infractions douanières et de 4
ans pour le recouvrement des droits et taxes. En ce qui concerne, la conservation des documents
relatifs aux opérations douanières, aussi bien pour les déclarants que par l’administration, la période
de conservation desdits documents est fixées à 5 ans.

Compte tenu de la différence de délais de prescription et de période de conservation des documents,


la LF 2019 a procédé à l’harmonisation des délais précités en les fixant à 4 ans. Cette mesure s’inscrit
dans le cadre du processus de simplification des procédures douanières afin de faciliter la gestion du
contentieux en matière de douane.

En outre, la LF 2019 a complété les dispositions de l’article 42‐3° du code des douanes en précisant,
qu’en cas de saisie de documents chez les personnes et les sociétés concernées par les opérations de
dédouanement, un procès‐verbal doit être impérativement dressé à cet effet.

Références légales : Articles 42, 45 quater (1er alinéa), 72, 99 sexies, 239 bis et 261bis du code des
douanes.

2. Simplification des formalités d’acheminement et de prise en charge des marchandises dans


les magasins et aires de dédouanements (MEAD)

L’acheminement et l’admission des marchandises depuis le port d’entrée vers un MEDAD s’effectue
sous couvert de trois documents :

- Une déclaration sommaire ;


- Un acquit à caution de transit ; et
- Un état de dépotage des marchandises dans le MEAD.

Dans le cadre de la simplification des procédures de dédouanement, la LF 2019 a modifié les


dispositions de l’article 63‐3° du code des douanes pour remplacer les trois documents précités par
une seule déclaration dont le modèle sera fixé par un arrêté du ministre chargé des finances.

Référence légale : Article 63‐3° du code des douanes.

3. Suppression pour les transitaires agrées en douane de l’obligation de la tenue de répertoires


pour l’inscription des opérations annuelles réalisées pour le compte de leurs clients

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, les transitaires agrées en douane avaient l’obligation de tenir
des répertoires annuels sur lesquels ils inscrivent les opérations accomplies pour le compte d’autrui.

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Etant donné que le système d’information de l’administration dispose de ces informations relatives
aux opérations de dédouanement effectuées par les transitaires agrées en douane pour le compte de
leurs clients, la LF 2019 a supprimé l’obligation de la tenue des répertoires annuels par les
transitaires agrées en douane.

Référence légale : Article 72 du code des douanes.

4. Adoption des meilleures pratiques internationales en matière de rectification des


énonciations de la déclaration en détail des marchandises

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, l’article 78 du code des douanes prévoyait que « les
énonciations de la déclaration en douane ne peuvent être modifiées qu’avant la délivrance de la
mainlevée des marchandises et à condition que l’administration n’ait pas informé le déclarant de son
intention de procéder à la vérification des marchandises ou qu’elle n’ait pas constaté l’inexactitude
des termes de la déclaration. Toute rectification effectuée après enlèvement de la marchandise étant
considérée comme une infraction douanière ».

Dans le but d’encourager les déclarants à révéler les erreurs ou les inexactitudes constatées dans
leurs déclarations après délivrance de la mainlevée des marchandises, la LF 2019 a complété les
dispositions de l’article précité en donnant la permission aux déclarants, en dispense totale ou
partielle des pénalités pécuniaires encourues, de révéler volontairement des erreurs ou inexactitudes
dans leurs déclarations, et ce, avant que l’administration ne les ait informés du lancement éventuel
d’un contrôle ou d’une enquête.

Cette mesure est applicable à condition de respecter un délai de 30 jours à compter de la date de
délivrance de la mainlevée.

Les modalités d’application de cette disposition seront fixées par un arrêté du ministre chargé des
finances.

Référence légale : Article 78 du code des douanes.

5. Atténuation de la responsabilité des transitaires agréés en douane en matière de


recevabilité et de solidarité pour le paiement des droits et taxes

Les dispositions combinées des articles 87 et 88 du code des douanes prévoyaient que « le
transitaire agrée en douane est solidairement responsable, en matière de paiement des droits et
taxes, avec le redevable principal. Ainsi, cette solidarité met à la charge des transitaires, les mêmes
obligations pécuniaires qui incombent à leurs clients. »

Dans le cadre de la refonte prévue des dispositions législatives régissant la profession de transitaire
agréé en douane, la LF 2019 a amendé l’article 88 et a ajouté un nouvel article 88 bis au code des
douanes prévoyant que :

- La procédure de recouvrement à l’encontre du transitaire agrée en douane n’est engagée


qu’après que toutes les voies de recouvrement contre le redevable principal aient été
épuisées ; et
- La responsabilité du transitaire ne peut être engagée pour les créances constatées dans le
cadre du contrôle à posteriori, ou celles résultant du non respect par le redevable principal des
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engagements souscrits en matière de régimes particuliers ou de régimes économiques en
douane.

Les modalités d’application de cette mesure seront précisées par une instruction administrative.

Références légales : Articles 88 et 88 bis du code des douanes.

6. Régularisation de marchandises importées initialement sous le régime de l’admission


temporaire et exportées sous le régime de l’Exportation Temporaire pour Perfectionnement
Passif (ETPP)

La LF 2018 avait prévu l’octroi du régime de l’ETPP pour les marchandises et produits importés
initialement sous le régime de l’admission temporaire. Cependant, l’article 152‐2° du code des
douanes prévoit qu’à leur réimportation, lesdites marchandises puissent être également réadmises
sous le régime de l’admission temporaire initialement souscrit.

Ainsi, la LF 2019 a modifié les dispositions de l’article 152‐2° précité en indiquant que les
marchandises importées initialement sous le régime de l’admission temporaire et exportées pour
réparation dans le cadre de l’ETPP, puissent être réimportées sous leur régime initial de l’admission
temporaire.

Référence légale : Article 152‐2° du code des douanes.

7. Marchandises bénéficiant de l’exonération totale ou partielle des droits à l’importation

Au niveau du code des douanes, la LF 2018 a procédé à la codification de toutes les exonérations
totales ou partielles du droit d’importation prévues par des textes particuliers tout en veillant à
garder la portée du régime tarifaire prévu par les textes particuliers concernés ou de la liste des
produits éligibles.

Poursuivant cette action de codification, la LF 2019 a prévu que les listes des marchandises éligibles à
certaines exonérations totales ou partielles du droit d’importation soient fixées par voie
réglementaire. Ces listes figurent au niveau des articles 164‐1°‐r, 164‐1°‐v, 164‐1°‐w, 164 bis‐1°‐a),
164 bis‐1°‐f) et 164 bis‐1°g) du code des douanes.

Par ailleurs, la LF 2019 a apporté des modifications aux articles 164‐1°‐r) et 164 bis‐1°‐h) du code des
douanes. Ces modifications se résument comme suit :

Article 164‐1°‐r) du - Afin d’adopter la même terminologie que celle de la loi cadre n° 97‐13
code des douanes relative à la protection et à la promotion des droits des personnes en
situation de handicap, l’expression « personnes ayant des besoins
spécifiques » a été remplacée par l’expression « personnes en situation
de handicap » ;
- Le bénéfice de l’exonération totale du droit d’importation en faveur de
ces personnes a été étendu aux chaises sans moteurs électriques, aux
motocycles et aux outils et équipements automatiques dont la liste sera
fixée par voie réglementaire.
Article 164 bis‐1°‐h - Fixé initialement par le décret n° 2‐10‐524 du 27 mai 2011 relatif à la
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du code des modification des quotités de droit d’importation applicables à certains
douanes produits agro‐alimentaires, le contingent des intrant utilisés dans
l’industrie agroalimentaire et bénéficiant du droit d’importation
minimum de 2,5% a été précisé au niveau de cet article ;
- Les modalités d’octroi de l’avantage tarifaire prévu par cet article
demeurent inchangées.

Références légales : Articles 164 et 164 bis du code des douanes.

II. Tarif des droits de douane

1. Réduction du droit d’importation applicable aux œufs stériles

Les œufs stériles dits « SPF » ou « EMS » servent pour la production des vaccins contre la maladie de
la grippe aviaire.

Soumis à un droit d’importation au taux de 40% jugé élevé pour la production des vaccins précités, la
LF 2019 a ramené ce droit d’importation au taux minimum de 2,5% moyennant l’individualisation au
niveau du tarif du droit d’importation.

Référence légale : Article 4 de la LF 2019.

2. Application du droit d’importation au taux minimum de 2,5% sur l’énoxaparine et les


compteurs d’électricité non montés

Etant une matière première entrant dans la production des anticoagulants injectables, l’énoxaparine
est utilisé dans la prise en charge d’accidents thromboemboliques veineux. Etant soumis initialement
au droit d’importation de 17,5%, la LF 2019 a réduit ce taux à 2,5%.

En ce qui concerne les compteurs électriques non montés et sans boîtiers, la LF 2019 a réduit le droit
d’importation de 25% à 2,5% afin de favoriser la valorisation locale.

Référence légale : Article 4 de la LF 2019.

3. Révision du système de protection tarifaire de la filière sucrière

Afin de protéger le secteur sucrier nationale contre les fluctuation des cours mondiaux, le système
tarifaire appliqué à l’importation des produits de la filière sucrière se caractérise par un droit
d’importation dit de base, appliqué à la valeur en douane du sucre brut ou raffiné importé et d’un
droit additionnel appliquée à la différence entre un seuil fixé et la valeur déclarée lorsque celle‐ci est
inférieure audit seul.

Eu égard de l’évolution constatée de l’offre et des cours internationaux, la LF 2019 a proposé le


réaménagement de la protection tarifaire appliquée au sucre raffiné importé par le biais de
l’augmentation des quotités du droit d’importation appliquées à ce produit et du seuil de
déclenchement du droit additionnel.
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Référence légale : Article 4 de la LF 2019.

4. Réduction du droit d’importation appliqué au café lyophilisé

Etant un type de café soluble non produit localement obtenu par lyophilisation, le café lyophilisé est
importé au droit d’importation de 25% et est exonéré du droit d’importation dans le cadre des
accords de libre échanges conclus par le Maroc.

Dans le cadre de la diversification des sources d’approvisionnement du café lyophilisé, la LF 2019 a


prévu la réduction de la quotité du droit d’importation de 25% à 17,5%, moyennant
l’individualisation de ce produit au niveau du tarif des droits de douane.

La nouvelle structure tarifaire du sucre raffiné se présente comme suit :

Référence légale : Article 4 de la LF 2019.

III. Taxes Intérieures de Consommation (TIC)

1. Suppression de la définition des cigarettes brunes

Définies au niveau de l’article 2 du dahir portant loi n° 1‐77‐340 du 25 chaoual 1397 (9 octobre 1977)
déterminant les quotités applicables aux marchandises et ouvrages soumis à taxes intérieures de
consommation ainsi que les dispositions spécifiques à ces marchandises et ouvrages, les cigarettes
fabriquées à partir du tabac brun sont celles contenant au moins 80% du tabac brun.

Les dispositions de la LF 2017 ont prévu l’alignement progressif, pendant une période de 3 ans, de la
quotité de la TIC applicable aux cigarettes fabriquées à partir du tabac brun sur celle appliquée aux
cigarettes fabriquées à partir d’autres types de tabacs.

Arrivant à terme à compter du 1er janvier 2019, la LF 2019 a supprimé la définition des cigarettes
fabriquées à partir de tabac brun. De même, la distinction entre les deux types de cigarettes au

Produit DI de base en % Dl additionnel en % Seuil en MAD/T

Anciens Nouveaux taux Ancien taux Nouveau taux Ancien taux Nouveau taux

Sucre granulé 42 55 124 135 4050 4500

Pain, morceau et lingot 47 60 129 150 4450 5000


niveau du tableau G de l’article 9 du dahir précité a été supprimée.

Référence légale : Article 5 de la LF 2019.

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2. Augmentation de la fiscalité sur les boissons non alcoolisées contenant du sucre

La LF 2019 prévoit une augmentation de 50% des quotités de la TIC applicables aux boissons aux
extraites de malt et aux boissons non alcoolisées, aromatisées et contenant du sucre et ce, comme
suit :

- De 30 à 45 MAD par hectolitre pour les eaux aromatisées et les limonades contenant du sucre
et reprises au niveau du I‐a) et I‐d) du tableau A de l’article 9 du dahir précité ;
- De 10 à 15 MAD par hectolitre pour les eaux aromatisées et les limonades contenant du sucre
et reprises au niveau du I‐b) et I‐e) du tableau A précité ;
- De 83 à 124,5 MAD par hectolitre pour les boissons aux extraits de malt reprises au niveau du
I‐f) du tableau A précité.

Par ailleurs, les quotités de la TIC applicables aux boissons énergisantes ont été augmentées de 500 à
600 MAD par hectolitre.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre les effets négatifs de la consommation du
sucre sur la santé.

Référence légale : Article 5 de la LF 2019.

3. Augmentation de la fiscalité sur les tabacs manufacturés

La LF 2019 prévoit l’augmentation :

- du minimum de perception au titre de la TIC sur les cigarettes de 567 à 630 MAD pour 1.000
cigarettes ;
- du minimum de pression fiscale appliqué aux cigarettes de 56,6% à 58% du prix de vente
toutes taxes comprises et hors coût du marquage fiscal ; et
- du minimum de perception au titre de la TIC sur les tabacs pour pipe à eau (Muassel) de 350 à
450 MAD pour 1.000 grammes

Référence légale : Article 5 de la LF 2019.

4. Modernisation des modes de gestion de la garantie des métaux précieux

4.1. Instauration d’un quatrième mode d’essai des ouvrages en métaux précieux

Conformément aux dispositions du dahir portant loi n° 1‐77‐340 précité, trois modes d’essai sont
prévus pour les ouvrages en platine, d’or ou d’argent, importés ou fabriqués localement. Il s’agit de :

- L’essai à la coupette ;
- L’essai au touchau ; et
- L’essai par voie humide.

Dans le cadre de la politique d’amélioration de cette activité, la LF 2019 a prévu un quatrième mode
d’essai des ouvrages en métaux précieux basé sur l’utilisation d’un spectromètre.

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Référence légale : Article 5 de la LF 2019.

4.2. Utilisation d’un poinçon de maître par les artisans

La LF 2019 a autorisé les opérateurs exerçant dans le secteur de la bijouterie‐joaillerie à apposer un


poinçon dit « poinçon de maître » identifiant les ouvrages en métaux précieux qu’ils produisent.

Ce poinçon de maître sera agrée par l’administration conformément aux modalités à fixer par voie
réglementaire. D’ailleurs, une instruction administrative précisera les modalités d’agrément et
d’apposition de ce poinçon de maître.

Référence légale : Article 5 de la LF 2019.

IV. Autres mesures douanières

1. Régularisation de la situation des véhicules de tourisme et utilitaires importés sous le régime


de l’admission temporaire

La LF 2019 a introduit une mesure visant la régularisation de la situation de tous les véhicules de
tourisme et utilitaires importés sous couvert de comptes d’admission temporaire souscrits avant le
1er janvier 2014 et demeurés sans apurement jusqu’au 31 décembre 2018.

En revanche, les comptes d’admission temporaire qui font l’objet d’une procédure judiciaire toujours
en cours sont exclus de cette mesure.

Par ailleurs, une instruction administrative précisera les modalités d’application de cette mesure.

Référence légale : Article 6 de la LF 2019.

2. Régularisation de la situation des comptes de Régimes Economiques en Douane (RED)


souscrits avant le 1er janvier 2000

S’inscrivant dans le cadre des efforts déployés par l’administration pour l’assainissement du passif
des comptes souscrits en matière de RED, la LF 2019 a prévu la régularisation des comptes souscrits
avant le 1er janvier 2000.

En revanche, les comptes RED qui font l’objet d’une procédure judiciaire en cours ne sont pas
concernés par cette mesure de régularisation.

Par ailleurs, une instruction administrative précisera les modalités d’application de cette mesure.

Référence légale : Article 6 bis de la LF 2019.

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V. Code Générale des Impôts (CGI)

L’article 7 de la LF 2019 a modifié et complété les dispositions du CGI par de nouvelles mesures
fiscales visant principalement l’amélioration du climat des affaires, le développement de
l’investissement, la promotion de l’emploi, l’allègement de la charge fiscale des entreprises et la
simplification des procédures.

1. Mesures spécifiques à l’Impôt sur les Sociétés (IS)

1.1. Révision du barème actuel d’IS

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, l’IS s’appliquait au montant des bénéfices net fiscaux réalisés
selon un barème progressif comprenant trois taux applicables selon les tranches d’imposition
établies comme suit :

Montant du bénéfice net


Taux
(en MAD)
Inférieur ou égal à 300.000 10%
De 300.001 à 1.000.000 20%
Supérieur à 1.000.000 31%

Afin de répondre aux doléances des PME qui représentent la majorité du tissu économique national,
la LF 2019 a réduit le taux de l’IS de 20% à 17,50% pour les sociétés soumises au taux normal
réalisant un bénéfice net situé dans la tranche de 300.001 à 1.000.000 MAD.

Ainsi, le barème progressif de l’IS comprend désormais trois taux applicables selon les tranches
établies comme suit :

Montant du bénéfice net


Taux
(en MAD)
Inférieur ou égal à 300.000 10%
De 300.001 à 1.000.000 17,50%
Supérieur à 1.000.000 31%

Par ailleurs, en vue d’assurer l’équité fiscale, la LF 2019 a plafonné l’application du taux du barème
progressif de 17,5% pour les entreprises ci‐après réalisant des bénéfices nets supérieurs à 1.000.000
MAD. Il s’agit des :

- entreprises exportatrices de produits ou de services (article 6‐I‐B‐1° du CGI) ;


- entreprises hôtelières et établissement d’animation touristiques (article 6‐I‐B‐3° du CGI) ;
- entreprises minières exportatrices (article 6‐I‐D‐1° du CGI) ;
- entreprises artisanales (article 6‐II‐C‐1°‐b du CGI) ;
- établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle (article 6‐II‐C‐1°‐c du
CGI) ;
- sociétés sportives (article 6‐II‐C‐1°‐d du CGI) ;
- promoteurs immobiliers personnes morales (article 6‐II‐C‐2° du CGI) ;
- exploitations agricoles (article 6‐II‐C‐5° du CGI).

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A noter que le taux proportionnel de 37%, prévu à l’article 19‐I‐B du CGI, a été maintenu sans
changement pour ce qui concerne les établissements de crédit et organismes assimilés, Bank Al
Maghrib, la Caisse de dépôt et de gestion ainsi que les sociétés d'assurances et de réassurance.

Il convient de rappeler que le bénéfice net s’entend du bénéfice net imposable déterminé après
imputation des déficits reportables.

Référence légale : Article 19‐I‐A du CGI.

1.2. Institution d’une contribution sociale de solidarité sur les bénéfices

Dans le but de financer les projets à vocation social et de renforcer la solidarité sociale, la LF 2019 a
institué une contribution sociale de solidarité sur les bénéfices applicable au titre de deux exercices
consécutifs dont les déclarations sont déposées à compter de l’année 2019.

a. Champ d’application

La contribution sociale de solidarité sur les bénéfices s’applique aux sociétés, aux établissements
publics, aux associations et autres organismes assimilés, aux fonds, aux établissements des sociétés
non résidentes ou établissements des groupements desdites sociétés et aux autres personnes
morales passibles de l’IS, à l’exclusion :

- des sociétés exonérées de manière permanente, visées à l’article 6‐I‐A du CGI ;


- des sociétés qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportation, visés à l’article
6‐II‐A‐1° du CGI ;
- des sociétés de services ayant le statut « Casablanca Finance City ».

b. Liquidation et taux

Pour les sociétés soumises à l’IS réalisant un bénéfice net supérieur ou égal à 40.000.000 MAD, la
contribution sociale de solidarité sur les bénéfices est calculée sur la base du montant du bénéfice
net servant pour le calcul de l’IS auquel est appliqué un taux de 2,5%.

c. Obligations déclaratives et de versement

S’agissant des obligations déclaratives, les sociétés soumises à la contribution doivent :

- souscrire une déclaration, par procédé électronique, selon un modèle établi par
l’administration, précisant le montant du bénéfice net déclaré et le montant de la
contribution y afférente, dans les 3 mois qui suivent la date de clôture de chaque exercice
comptable ; et
- verser spontanément le montant de la contribution, en même temps que la déclaration
visées ci‐dessus, à compter de l’année 2019.

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d. Recouvrement, sanctions et règles de procédures

Les dispositions relatives au recouvrement, au contrôle, au contentieux, aux sanctions et à la


prescription afférentes à l’IS, sont applicables à la contribution sociale de solidarité au titre des
bénéfices nets réalisés par les sociétés.

e. Durée d’application

La contribution sociale de solidarité sur les bénéfices s’applique au titre des années 2019 et 2020.

A préciser que conformément aux dispositions de l’article 11‐IV du CGI, le montant de la contribution
sociale de solidarité sur les bénéfices n’est pas déductible de l’IS.

Références légales : Articles 11‐IV et 267 à 273 du CGI.

1.3. Suppression du régime fiscal spécifique aux centres de coordination

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, les centres de coordination étaient soumis à l’IS selon un
régime fiscal dérogatoire au droit commun. Ce régime consiste dans la détermination forfaitaire de la
base imposable des centres de coordination en appliquant un taux de 10% au montant de leurs
dépenses de fonctionnement, auquel s'ajoute, le cas échéant, le résultat des opérations non
courantes.

La LF 2019 a abrogé ce régime afin de permettre l’imposition des centres de coordination selon les
règles de droit commun en matière d’IS, à l’instar des établissements des sociétés non résidentes ou
des groupements desdites sociétés.

Ces mesures sont applicables au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019.

Références légales : Articles 2‐I‐5° et 8‐IV du CGI.

1.4. Consécration du principe d’imputation de l’impôt payé à l’étranger sur l’IS dû au


Maroc

Le CGI ne prévoyait pas de règle d’imputation de l’impôt payé à l’étranger sur l’IS dû au Maroc,
conformément aux conventions fiscales de non double imposition. Par conséquent, cette situation
engendrait, en pratique, une double imposition des sociétés marocaines qui investissent à l’étranger.

A l’instar du traitement fiscal réservé pour les revenus de source étrangère réalisées par les
personnes physiques prévu par les dispositions de l’article 77 du CGI, la LF 2019 a instauré une règle
similaire par l’insertion d’un nouvel article 19 bis au niveau de CGI permettant aux sociétés
marocaines qui réalisent des opérations à l’étranger, d’imputer l’impôt acquitté à l’étranger sur le
montant de l’IS dû au Maroc, dans la limite de la fraction de cet impôt correspondant aux produits,
bénéfices et revenus étrangers.

Si les produits, bénéfices et revenus précités ont bénéficié d'une exonération dans le pays de la
source avec lequel le Maroc a conclu une convention tendant à éviter la double imposition prévoyant

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d’accorder un crédit d’impôt au titre de l’impôt qui aurait été dû en l’absence d’exonération, celle‐ci
vaut paiement.

Dans ce cas, l’imputation prévue ci‐dessus, est subordonnée à la production, par le contribuable,
d'une attestation de l'administration fiscale étrangère donnant les indications sur les références
légales de l'exonération, les modalités de calcul de l'impôt étranger et le montant des produits,
bénéfices et revenus qui aurait été retenu comme base de l'impôt en l'absence de ladite
exonération..

Il convient de souligner, qu’en absence de conventions de non double imposition, l’imputation de


l’impôt étranger n’est pas accordée.

Référence légale : 19 bis du CGI.

1.5. Amélioration du régime fiscal des OPCI

Institué et complété respectivement par les LF 2017 et 2018, le régime fiscal spécifique applicable
aux OPCI repose sur le principe de la « transparence fiscale » permettant l’exonération totale de ces
organismes de l’IS au titre des bénéfices correspondant aux produits provenant de la location
d’immeubles construits à usage professionnel (articles 6‐I‐A‐31° et 7‐XI du CGI).

En ce qui concerne le mode d’imposition des dividendes distribués par les OPCI à leurs actionnaires
(personnes morales soumises à l’IS), la LF 2017 avait prévu l’application de l’abattement de 100%,
après leur inscription dans les produits financiers de la société qui en bénéficie. Cette mesure a été
abrogée par la LF 2018 qui avait rétabli le principe de l’imposition des dividendes perçus par les
personnes morales soumises à l’IS, en tant que produits financiers en supprimant l’abattement de
100%.

Dans le cadre de l’amélioration du régime fiscal des OPCI, la LF 2019 a institué un abattement de 60%
sur les bénéfices distribués par les OPCI aux sociétés actionnaires.

Ces mesures sont applicables aux OPCI au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2019.

Référence légale : Article 6‐I‐C‐1° du CGI.

1.6. Limitation du champ d’application de la déductibilité des dons octroyés au profit de


certaines associations

Etant une des mesures à caractère social, la LF 2019 a étendu le périmètre des charges déductibles
du résultat fiscal en intégrant, dans la limite de 2‰ du chiffre d’affaires, les dons en argent ou en
nature octroyés aux associations ayant conclu avec l’Etat une convention de partenariat en vue de la
réalisation de projet d’intérêt général.

Les modalités d’application de cette déduction seront fixées par voie réglementaire.

Référence légale : Article 10‐I‐B‐2° du CGI.

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2. Mesures spécifiques à l’Impôt sur le Revenu (IR)

2.1. Relèvement du montant exonéré des bons représentatifs des frais de nourriture ou
d'alimentation

La LF 2019 a relevé le montant admis en exonération se rapportant aux bons représentatifs des frais
de nourriture ou d'alimentation, délivrés par les employeurs à leurs salariés afin de leur permettre de
régler tout ou partie des prix des repas ou des produits alimentaires, à un maximum de 30 MAD par
salarié et par jour de travail, au lieu de 20 MAD.

Il convient de signaler que la note de service de la Direction Générale des Impôts n° 16 du 13 mars
2017 relative aux exonérations des indemnités prévues par les dispositions de l’article 57 du CGI, a
plafonné l’exonération de la prime de panier ou de casse‐croute à deux fois le SMIG horaire, soit
26,92 MAD/jour.

A rappeler que le montant de ces frais ne peut en aucun cas être supérieur à 20% du salaire brut
imposable du salarié. De même, l’exonération ne peut être cumulée avec les indemnités alimentaires
accordées aux salariés travaillant dans des chantiers éloignés de leur lieu de résidence ;

Ces dispositions sont applicables aux bons représentatifs des frais de nourriture ou d’alimentation,
délivrés à compter du 1er janvier 2019.

Référence légale : Article 57‐13° du CGI.

2.2. Exonération de la solde et des indemnités versées aux appelés au service militaire

Conformément aux dispositions de l’article 8 du projet de loi n° 44‐18 sur le service militaire
obligatoire, la solde et les indemnités sont exonérées de tout prélèvement fiscal ou autre, prévu par
la législation en vigueur.

Etant donné que le CGI ne prévoit pas explicitement l’exonération de la solde et des indemnités
versées aux appelés au service militaire, ces revenus seraient passibles de la retenue à la source au
taux non libératoire de 30% applicable aux rémunérations, aux indemnités occasionnelles ou non, et
ce en vertu des dispositions des articles 58‐II‐C et 73‐II‐G‐1° du CGI.

Dans le cadre de l’harmonisation des textes législatifs, la LF 2019 a prévu l’exonération, au titre de
l’IR, de la solde et les indemnités versées aux appelés au service militaire conformément à la
législation et la réglementation en vigueur.

Il convient de souligner que les appelés au service militaire bénéficient d’une solde et d’indemnités
dont les taux sont fixés par voie réglementaire.

Référence légale : Article 57‐23° du CGI.

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2.3. Dispense de l’obligation de déclaration du revenu global au titre du cumul des
pensions de retraite dont le montant total net imposable n’excède pas le seuil exonéré

Aux termes des dispositions de l’article 56 du CGI, les pensions de retraite sont considérés comme
des revenus salariaux pour l’application de l’IR par voie de retenue à la source opérée par le
débirentier pour le compte du pensionné. Lorsque le pensionné dispose d’une seule pension payée
par un seul débirentier, l’article 86‐2° du CGI lui accorde la faculté de ne pas souscrire la déclaration
annuelle du revenu global.

Dans le cas où le pensionné est payé par plusieurs débirentiers, la LF 2018 avait instauré l’obligation
de déclaration du revenu afférent au cumul de ses pensions par voie électronique et ce avant le 1er
mars de chaque année. Il en est de même du versement, le cas échant, du complément d’IR restant
dû.

Dans le cadre de la simplification des procédures et de l’allègement des obligations déclaratives, la LF


2019 a dispensé les contribuables disposant uniquement de pensions de retraites, payées par
plusieurs débirentiers domiciliés ou établis au Maroc et tenus d’opérer la retenue à la source telle
que prévue à l’article 156‐I du CGI, dont le total du montant net imposable au titre desdites pensions
n’excède pas le seuil exonéré de 30.000 MAD tel que prévu à l’article 73‐I du CGI.

Il est à rappeler que la souscription de la déclaration annuelle est nécessaire pour les pensionnés qui
s’estiment surtaxés ou prétendent bénéficier des déductions prévues aux articles 28 et 74 du CGI.

Ces mesures sont applicables aux pensions de retraite dont le délai de déclaration annuelle du
revenu global intervient à compter du 1er janvier 2019.

Référence légale : 86‐5° du CGI.

2.4. Exonération du capital décès versé aux ayants droits des fonctionnaires civiles et
militaires et agents de l’Etat, des collectivités territoriales et des établissements
publics

En vertu des dispositions du décret n° 2‐98‐500 du 14 chaoual 1419 (1er février 1999), le capital décès
est accordé en faveur des ayants droits des fonctionnaires civiles et militaires et agents de l’Etat, des
collectivités territoriales et des établissements publics.

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, le capital décès susvisé était imposable à l’IR. En revanche,
l’allocation décès servies en application de la législation et de la réglementation relative à la sécurité
sociale était exonérée de l’IR, et ce conformément aux dispositions de l’article 57‐6° du CGI.

Dans le cadre de l’harmonisation du traitement fiscal applicable aux allocations décès qu’elles soient
octroyées aux employés des secteurs publics ou privés, la LF 2019 a accordé l’exonération du capital
décès versé aux ayants droit des fonctionnaires civils et militaires et agents de l’Etat, des collectivités
territoriales et des établissements publics, en vertu des lois et règlements en vigueur.

Référence légale : Article 57‐22° du CGI.

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2.5. Changement du régime d’imposition des revenus fonciers

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, les revenus fonciers étaient soumis à l’IR, par voie
déclarative, au taux du barème prévu par l’article 73‐I du CGI, après application de l’abattement
forfaitaire de 40%.

Etant donné le faible rendement de cet impôt dû aux manquements des contribuables à leurs
obligations déclaratives, la LF 2019 a réaménagé le régime fiscal des revenus fonciers comme suit :

- L’institution d’un seuil exonéré pour les revenus fonciers annuels bruts imposables, dont le
montant ne dépasse pas 30.000 MAD. Ce bénéfice n’est pas cumulable avec l’exonération du
seuil dont a bénéficié le contribuable au titre d’autres revenus, conformément aux dispositions
de l’article 73‐I du CGI
Lorsque le contribuable dispose de plusieurs revenus fonciers dont le montant brut imposable
dépasse le seuil précité, il est tenu de :
o souscrire, auprès de l’administration fiscale, une déclaration annuelle des revenus
fonciers (1), avant le 1er mars de l’année suivant celle au cours de laquelle lesdits revenus
ont été acquis ;
o verser spontanément, auprès du receveur de l’administration fiscale, l’impôt dû au titre
desdits revenus, d’après un bordereau‐avis établi par l’administration.

- La suppression de l’abattement forfaitaire de 40% applicable sur le montant du revenu foncier


brut des biens mis en location.
- L’institution d’une retenue à la source, au lieu de l’application du barème après abattement de
40% :
o Retenue à la source au taux libératoire de 10% applicable pour le montant brut des
revenus fonciers imposables inférieur à 120.000 MAD ;
o Retenue à la source au taux libératoire de 15% applicable pour le montant brut des
revenus fonciers imposables égal ou supérieur à 120.000 MAD.

- S’agissant des revenus fonciers versés à des personnes physiques par des personnes morales
de droit public ou privé ainsi que par des personnes physiques dont les revenus professionnels
sont déterminés selon le régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié, les
propriétaires personnes physiques sont tenus :
o d’appliquer une retenue à la source aux taux susvisés (10% ou 15% en fonction du
montant brut des revenus fonciers imposables) au profit du Trésor.
Lorsque ces propriétaires optent pour le paiement spontané de l’impôt afférent aux
revenus fonciers, prévu à l’article 173‐I du CGI, les locataires personnes morales de droit
public ou privé ainsi que par des personnes physiques dont les revenus professionnels
sont déterminés selon le régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié
sont dispensées de l’obligation de la retenue à la source. Dans ce cas, les propriétaires

Prévue par les dispositions du nouvel article 82 ter du CGI, la déclaration annuelle des revenus fonciers a pour but
(1)

de faire connaître les renseignements suivants : les prénoms et noms de chaque locataire, le lieu de situation de
chaque immeuble donné en location, sa consistance ainsi que le numéro d’article d’imposition à la taxe de services
communaux, les loyers annuels pour leur montant brut et le montant de l’impôt retenu à la source au titre des
revenus fonciers, le cas échéant.
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précités doivent en formuler la demande auprès de l’administration fiscale, avant 1er
mars de l’année suivant celle au cours de laquelle lesdits revenus ont été acquis ;
o de souscrire auprès de l’administration fiscale, avant le 1er mars de chaque année, une
déclaration (2) au titre desdits revenus.

Ces mesures sont applicables aux revenus fonciers acquis à compter du 1er janvier 2019.

Références légales : Articles 63‐I, 64‐II, 64‐III, 73‐II‐B‐5°, 73‐II‐C‐4°, 82 ter, 154 bis, 160 bis et 173‐I du
CGI.

2.6. Institution d’un taux de cotisation minimale de 3% au titre de la cession d’un


immeuble ou partie d’immeuble, occupé à titre d’habitation principale

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, l’article 63‐II‐B du CGI prévoyait l’exonération, en matière de
l’IR, des opérations de cession réalisées par les contribuables et portant sur un immeuble ou partie
d’immeuble, occupé à titre d’habitation principale depuis au moins 6 ans au jour de ladite cession.

La LF 2019 a modifié et complété les dispositions de l’article 63‐II‐B du CGI en instituant une
cotisation minimale de 3% applicable lorsque le prix de cession excède 4.000.000 MAD.

Ainsi, les contribuables qui réalisent des opérations de cession d’immeuble ou partie d’immeuble
sont tenus d’acquitter un minimum d’imposition de 3% au titre de la fraction du prix de cession
supérieure à 4.000.000 MAD.

Cette disposition est applicable aux opérations de cession d’immeuble ou partie d'immeuble occupé
à titre d'habitation principale, réalisées à compter du 1er janvier 2019.

Références légales : Articles 63‐II‐B et 144‐II‐2° du CGI.

2.7. Elargissement de la liste des indicateurs de dépenses retenus dans le cadre de


l’examen de l’ensemble de la situation fiscale du contribuable

Prévu par les dispositions des articles 29 et 216 du CGI, le dispositif de l’examen de l’ensemble de la
situation fiscale du contribuable permet de renforcer le contrôle fiscal du revenu global du
contribuable. Il vise à vérifier la sincérité de la déclaration annuelle du revenu global du contribuable
et sa cohérence avec la somme de ses dépenses autres que professionnelles, lorsque leurs montants
est supérieur à 120.000 MAD par an.

Les dépenses personnelles prises en compte dans le cadre de ce dispositif sont celles qui sont
explicitement citées par le CGI. Il s’agit des :

(2) Régie par les dispositions du nouvel article 154 bis du CGI, la déclaration des revenus fonciers versés à des

personnes physiques par des personnes morales de droit public ou privé ainsi que par des personnes physiques dont
les revenus professionnels sont déterminés selon le régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié, doit
comporter, pour chaque propriétaire ou usufruitier d’immeuble, les indications suivantes : le prénom et nom, le lieu
de situation de chaque immeuble donné en location, sa consistance ainsi que le numéro d’article d’imposition à la
taxe des services communaux, les loyers annuels pour leur montant brut et le montant annuel des loyers versés, le
montant de la retenue à la source correspondante.
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- Frais afférents à la résidence principale et secondaire ;
- Frais de fonctionnement et d’entretien des véhicules de transport des personnes ;
- Frais de fonctionnement et d’entretien des véhicules aériens et maritimes ;
- Loyers réels acquittés par le contribuable pour ses besoins privés ;
- Remboursement en principal et intérêts des emprunts ;
- Sommes versées au comptant (par chèques ou en espèces) par le contribuable pour
l’acquisition de véhicules ou d’immeubles, à usage autre que professionnel y compris les
dépenses de livraison à soi‐même des mêmes biens immeubles ;
- Acquisition de valeurs mobilières et de titres de participations et autres titres de capital et de
créances ;
- Avances en compte courant d’associés et en compte de l’exploitant et des prêts accordés aux
tiers.

Dans le cadre du renforcement des mécanismes du contrôle des revenus des personnes physiques, la
LF 2019 a élargi la liste des dépenses réelles précitées, en rajoutant toutes dépenses à caractère
personnel supportées par le contribuable pour son propre compte ou celui des personnes à sa
charge, à savoir son épouse et ses propres enfants ainsi que les enfants légalement recueillis par lui à
son propre foyer.

Par conséquent, cette mesure permet d’étoffer la catégorie des dépenses personnelles constitutives
d’éléments du train de vie du contribuable ou celui des personnes à sa charge.

Ces mesures sont applicables aux procédures de contrôle engagées à compter du 1er janvier 2019.

Références légales : Articles 29‐9° et 74‐II du CGI.

2.8. Amélioration du régime fiscal applicable aux personnes physiques exerçant leurs
activités à titre individuel dans le cadre de l’auto‐entrepreneur

Institué par la LF 2014, les taux d’imposition applicable aux personnes physiques exerçant leurs
activités à titre individuel dans le cadre de l’auto‐entrepreneur étaient soumises à l’IR, selon l’un des
taux libératoires suivants :

- 1% du chiffre d’affaires encaissé et dont le montant ne dépasse pas 500.000 MAD pour les
activités commerciales, industrielles et artisanales ;
- 2% du chiffre d’affaires encaissé et dont le montant ne dépasse pas 200.000 MAD pour les
prestataires de services.

Par ailleurs, une amende de 500 MAD était appliquée en cas de déclaration incomplète ou
insuffisance lorsque les éléments manquants ou discordants n’ont pas d’incidence sur la base de
l’impôt ou sur son recouvrement.

Dans le cadre de l’amélioration du régime fiscal de l’auto‐entrepreneur, la LF 2019 a revu à la baisse


non seulement les taux d’imposition, mais aussi les sanctions afférentes au dépôt de la déclaration
du chiffre d’affaires de l’auto‐entrepreneur.

En ce qui concerne les taux d’imposition forfaitaire, les auto‐entrepreneurs sont désormais soumis
aux taux libératoires suivants :

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- 0,5% du chiffre d’affaires encaissé et dont le montant ne dépasse pas 500.000 MAD pour les
activités commerciales, industrielles et artisanales ;
- 1% du chiffre d’affaires encaissé et dont le montant ne dépasse pas 200.000 MAD pour les
prestataires de services.

S’agissant de l’amende de 500 MAD appliquée en cas de déclaration incomplète ou insuffisante


lorsque les éléments manquants ou discordants n’ont pas d’incidence sur la base de l’impôt ou sur
son recouvrement, la LF 2019 a ramené le montant précité à 100 MAD.

Références légales : Articles 73‐III et 184 du CGI.

3. Mesures spécifiques à la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)

3.1. Clarification de l’opération de transfert du droit à déduction de la TVA de la société


absorbée à la société absorbante

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, les dispositions de l’article 105‐2° du CGI relatif au transfert
du droit à déduction prévoyaient que, dans les cas de concentration, de fusion, de scission ou de
transformation dans la forme juridique d'un établissement, la TVA réglée au titre des valeurs
d’exploitation est transférée sur le nouvel établissement assujetti ou sur l'entreprise absorbante à
condition que lesdites valeurs soient inscrites dans l'acte de cession pour leurs montants initiaux.

Visant à uniformiser l’interprétation de la notion comptable « valeurs d’exploitation » sus‐indiquée,


la LF 2019 a apporté une clarification par rapport au montant de la TVA qui fait l’objet de l’opération
de transfert de la société absorbée à la société absorbante.

Dans ce sens, l’article 105‐2° du CGI, tel qu’il a été modifié par la LF 2019, précise que dans le cas de
fusion, la TVA de la société absorbée est transférée, pour son montant figurant au bilan de ladite
société sur la société absorbante, à condition que le montant de ladite taxe soit inscrit dans l’acte de
fusion, pour le même montant. Ce transfert de la TVA, est applicable sous la même condition
précitée, en cas de scission ou de transformation dans la forme juridique d’un établissement.

Référence légale : Article 105‐2° du CGI.

3.2. Exonération des pompes fonctionnant à l’énergie renouvelable

La LF 2019 exonère de la TVA sans droit à déduction les ventes portant sur les pompes à eau qui
fonctionnent à l’énergie solaire ou à toute autre énergie renouvelable utilisée dans le secteur
agricole.

Cette exonération s’inscrit dans le cadre de la réforme de la caisse de compensation visant à réduire
progressivement le montant de la subvention accordée au Gaz butane.

Référence légale : Article 91‐I‐C‐6 du CGI.

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3.3. Généralisation du bénéfice de l’exonération de la TVA au logement social acquis dans
le cadre des contrats « Ijara Mountahia Bitamlik »

Dans le cadre du processus d’introduction de la neutralité fiscale en faveur des financements


proposés par les Banques participatifs, la LF 2019 prévoit la possibilité pour les établissements de
crédit et les organismes assimilés d’acquérir le logement social, pour le compte de leurs clients, dans
le cadre des contrats « Ijara Mountahia Bitamlik ».

Le montant de la TVA afférent à ce logement social est versé à l’établissement de crédit selon les
conditions suivantes :

- Le compromis de vente, la promesse unilatérale de location, le contrat de vente et le contrat «


Ijara Mountahia Bitamlik » doivent être établis par notaire ;
- Le contrat de vente doit indiquer le prix de vente, le montant de la TVA correspondant et
l’engagement de l’établissement de crédit de consentir au profit de l’Etat une hypothèque de
premier rang en garantie du paiement de la taxe par l’Etat ainsi que des pénalités et
majorations exigibles en cas de non‐respect des conditions de l’exonération.
- Le contrat « Ijara Mountahia Bitamlik » doit indiquer l’engagement de l’acquéreur à affecter le
logement social à son habitation principale pendant une durée de 4 années à compter de la
date de conclusion de ce contrat ;
- Le notaire est tenu de déposer au service local des impôts dont dépend le logement social
objet de l’exonération, une demande du bénéfice de la TVA au profit de l’acquéreur éligible,
accompagnée des documents suivants :
• une copie de la convention conclue avec l’Etat ;
• une copie du contrat de vente, conclu entre le promoteur immobilier et l’établissement de
crédit ;
• une copie de la promesse unilatérale de location ;
• l’engagement de l’établissement de crédit de produire une copie du contrat définitif du
transfert de propriété ;
• une attestation bancaire indiquant le relevé de son identité bancaire (RIB).

Au vu de ces documents, l’administration fiscale, procède à l’établissement d’un ordre de paiement


au nom du notaire du montant équivalent au montant de la TVA indiqué dans le contrat de vente, et
au virement du montant correspondant avec envoi audit notaire d’un état individuel ou collectif
mentionnant l’établissement de crédit concerné et le ou les noms des bénéficiaires ainsi que les
montants y afférents ;

- Le notaire est tenu d’établir le contrat « Ijara Mountahia Bitamlik » dans un délai maximum de
30 jours à partir de la date du virement du montant équivalent au montant de la TVA. Lorsque
le contrat « Ijara Mountahia Bitamlik » n’est pas conclu, le notaire est tenu d’adresser au
service local des impôts une lettre recommandée avec accusé de réception, attestant de la non
conclusion du contrat, accompagnée du chèque de récupération du montant de la TVA, établi
au nom du receveur de l’administration fiscale.
- La mainlevée de l’hypothèque ne peut être délivrée qu’après production par l’intéressé :
• du contrat définitif du transfert de propriété ;
• des documents justifiant que le logement social a été affecté à l’habitation principale
pendant une durée de 4 ans ;

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- Dans le cas de résiliation du « contrat Ijara » pendant les 4 premières années, l’établissement
de crédit peut conclure dans un délai de 60 jours maximum, un contrat « Ijara Mountahia
Bitamlik » avec un autre bénéficiaire éligible à l’exonération, à condition d’indiquer dans ledit
contrat, l’engagement de ce bénéficiaire à affecter le logement social à son habitation
principale pendant une durée de 4 ans, à compter de la date de conclusion du contrat ;
- Lorsque le « contrat Ijara » est résilié, le contrat de transfert définitif de propriété n’a pas été
conclu ou les conditions de cette exonération n’ont pas été respectées, l’établissement de
crédit est invité par l’administration fiscale à produire les documents précités, dans un délai de
30 jours, sous peine de mettre en recouvrement par état de produits le montant de la TVA
ainsi que des pénalités et majorations y afférentes.

Référence légale : Article 93‐I‐C du CGI.

3.4. Exonération de la TVA à l’intérieur et l’importation en faveur de certains médicaments

La LF 2019 exonère de la TVA avec droit à déduction les médicaments destiné au traitement de la
maladie de la méningite ainsi que les médicaments dont le prix fabricant hors taxes, fixé par voie
réglementaire, dépasse 588 MAD.

Référence légale : Articles 92‐I‐19° et 123‐37° du CGI.

4. Mesure spécifique aux droits d’enregistrement

4.1. Clarification des règles de territorialité des droits d’enregistrement

En pratique, plusieurs situations se présentaient où des actes établies à l’étranger portent sur des
biens situés ou exploités au Maroc. Etant donné que le CGI ne prévoyait aucune règle régissant la
territorialité des droits d’enregistrement, l’on se demandait leur traitement fiscal.

Pour répondre à cette problématique, la LF 2019 a institué un nouvel article portant le numéro 126
bis relatif aux règles de la territorialité en matière des droits d’enregistrement notamment pour les
actes et conventions passés à l’étranger et portant sur des biens qui sont situés au Maroc, sous
réserve des conventions de non double imposition conclues entre le Maroc et les autres pays
étrangers.

En somme, l’article 126 bis stipule que sont soumis à la formalité de l’enregistrement dans les termes
de l’article 127 du CGI :

- les actes et conventions établis au Maroc ;


- les actes et conventions passés à l’étranger portant sur des biens, droits ou opérations dont
l’assiette est située au Maroc ;
- tous autres actes et conventions passés à l’étranger et produisant leurs effets juridiques au
Maroc.

Sont considérés ayant une assiette au Maroc :

- les biens et droits qui sont situés ou exploités au Maroc ;


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- les créances dont le débiteur est domicilié au Maroc ;
- les valeurs mobilières et autres titres de capital ou de créance dont le siège social de
l'établissement émetteur se situe au Maroc ;
- les actes de sociétés ou groupements dont le siège social se situe au Maroc.

Référence légale : Article 126 bis du CGI.

4.2. Exonérations de certains actes et contrats

La LF 2019 prévoit l’exonération :

- des contrats d’assurances passés par ou pour le compte des entreprises d'assurances et de
réassurance, qui sont soumis à la taxe sur les contrats d'assurances ;
- des actes et écrits portant transfert à titre gratuit et en pleine propriété des biens meubles et
immeubles propriété de la caisse nationale des organismes de prévoyance sociale en faveur
de la caisse marocaine d’assurance maladie ;
- les actes concernant les opérations effectuées par la Banque Européenne de Reconstruction
et de Développement ainsi que les acquisitions réalisées à son profit, lorsque la banque
supporte seule et en définitive la charge de l’impôt.

Référence légale : Article 129‐III‐18,°IV‐28° et V‐8° du CGI.

4.3. Soumission au droit fixe des promesses de vente et d’achat

La LF 2019 soumet au droit fixe de 200 MAD au lieu du taux proportionnel de 1,5%, les actes de
promesse de vente ou d’achat établis par les notaires, les adoul ou les avocats agréés près la cour de
cassation ainsi que les écrits constatant les montants versés au titre desdits actes.

Référence légale : Articles 133‐I‐C‐5° et 135‐II‐17 du CGI.

5. Mesures spécifiques aux droits de timbre

5.1. Clarification de l’assiette du droit de timbre sur les annonces publicitaires

En vue d’adapter la législation fiscale au développement de nouvelles technologies de l’information,


la LF 2018 avait prévu d’étendre le champ d’application du droit de timbre à l’ensemble des
annonces publicitaires diffusées sur tous types d’écran numériques, y compris celles diffusées sur
internet.

Dans le but de clarifier le champ d’application de cette mesure, l’administration fiscale avait émis
une note explicative en date du 7 février 2018 précisant que les droits de timbre s’appliquent sur :

- Les revenus et factures relatives aux annonces publicitaires par diffusions télévisuelles ou par
Internet (streaming et webtélé) ;
- Les annonces publicitaires qui parviennent au public via les sites de diffusion vidéo comme «
YouTube ».
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Par ailleurs, les annonces publicitaires sur des panneaux électroniques fixes ou animés ainsi que les
bannières qui ne reposent pas sur les techniques citées ci‐haut ne rentrent pas dans le cadre de
l’application des droits de timbre aux annonces publicitaires sur écran.

Afin d’éviter toute ambiguïté dans l’interprétation la mesure précitée, la LF 2019 a complété les
dispositions de l’article 251 du CGI en précisant que le droit de timbre sur les annonces publicitaires
sur écran est liquidé sur le montant brut des redevances ou des factures, perçu par les organismes
publics ou privés chargés de la gestion ou de la vente des espaces publicitaires lorsque l’annonce
visuelle a lieu à la télévision ou sur tout autre type d’écran.

Par conséquent, le droit de timbre s’applique également aux annonces sur supports publicitaires
fixes ou mobiles et des bandes « bannières », non transmises par voie de diffusion.

Référence légale : Article 251 du CGI.

5.2. Clarification du champ d’application du droit de timbre de quittance

Dans le cadre du processus de dématérialisation engagé par l’administration fiscale, la LF 2018 avait
instauré l’obligation de paiement électronique des droits de timbre de quittance au taux de 0,25%
sur les règlements effectués en espèce.

Etant donné que la LF 2018 n’a apporté aucune modification au champ d’application des droits de
timbre de quittance, l’administration fiscale a émis une note de service en date du 28 février 2018
visant à clarifier la portée de la mesure fiscale introduite par la LF 2018. Cette note de service précise
que les contribuables soumis aux droits de timbre de quittance sont :

- Les contribuables soumis à l’obligation de la tenue d’une comptabilité conformément à la


législation et à la réglementation en vigueur en vertu des dispositions de l’article 145 du CGI
pour les documents justifiant la vente d’un bien ou d’un service établis par ces derniers :
- Les professionnels réalisant des règlements effectués exclusivement en espèces et matérialisés
par la délivrance de factures ou de tout autre document en tenant lieu.

Ladite note de service précise également que les professionnels n’ayant pas l’obligation de tenir une
comptabilité ainsi que ceux n’ayant pas l’obligation de délivrer une facture ne rentrent pas dans le
champ d’application du droit de timbre de quittance.

En vue d’entériner les clarifications apportées par ladite note de service et de clarifier le champ
d’application de ce droit de timbre, la LF 2019 a modifié et complété les dispositions de l’article 252‐
I‐B du CGI de tel façon à exclure du champ d’application :

- Les contribuables n’ayant pas la qualité de commerçants ;


- Les professionnels n’ayant pas l’obligation de tenir une comptabilité conformément au régime
du résultat net réel visé aux articles 33 à 37 du CGI ; ainsi que
- Les stations de distribution de carburant en détail en ce qui concerne les quittances de vente
des produits pétroliers qu’elles ont réalisées.

Par ailleurs, l’article 250‐V a été complété pour exonérer :

www.artemis.ma |25
- Les actes de l'autorité publique ayant le caractère législatif ou réglementaire, les extraits,
copies, expéditions ou brevets desdits actes délivrés aux collectivités territoriales et les
registres et documents d'ordre intérieur des collectivités territoriales ;
- Les reçus constatant le dépôt d’espèce effectué par les agents de paiement électronique par
téléphone mobile dans un compte bancaire ou un compte de paiement
- Les quittances de vente des médicaments par les officines de pharmacie.

Référence légale : Articles 250‐V‐1°, 3°et 17°et 252‐I‐B du CGI.

6. Mesures spécifiques à la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules (TSAV)

6.1. Exonération des véhicules utilisés pour le transport mixte

La LF 2019 prévoit l’exonération des véhicules utilisés pour le transport mixte, dûment autorisés dont
le poids total en charge ou le poids total maximum en charge tracté est inférieur ou égal à 3.000
kilos.

Référence légale : Article 260‐16° du CGI.

6.2. Simplification des modalités de paiement de la TSAV pour les véhicules dont poids est
supérieure à 9.000 Kg

La LF 2017 avait abrogé le texte régissant la taxe à l’essieu et avait intégré les dispositions y
afférentes dans le CGI parmi les dispositions de la TSAV.

Etant donné que la règle de paiement fractionné prévu par le texte abrogé n’a pas été expressément
reprise par la CGI, la LF 2019 a instauré, pour les véhicules dont le poids total en charge ou le poids
total maximum en charge tracté est supérieur à 9.000 Kg, le paiement de la taxe en deux versements
égaux à acquitter au plus tard respectivement avant l’expiration du mois de février et avant
l’expiration du mois d’août de chaque année sous peine des sanctions prévues à l’article 208 du CGI.

Pour les véhicules mis en circulation au cours du premier semestre de l'année, le premier versement
de la taxe doit être effectué dans les 30 jours qui suivent la date du récépissé de dépôt du dossier
pour la délivrance de la carte grise, et le deuxième versement au plus tard à la fin du mois d’août de
la même année.

Pour les véhicules mis en circulation au cours du deuxième semestre de l'année, la taxe doit être
acquittée dans les 30 jours qui suivent la date du récépissé de dépôt du dossier pour la délivrance de
la carte grise.

Il en est de même en ce qui concerne les véhicules qui cessent, en cours de période d'imposition,
d'être en situation de bénéficier de l'exonération de la taxe.

Référence légale : Article 261‐II du CGI.

www.artemis.ma |26
6.3. Clarification des modalités d’application de la TSAV

A titre de rappel, la LF 2017 avait abrogé et intégré les dispositions de la taxe à l’essieu dans les
dispositions régissant la TSAV. En ce qui concerne les véhicules à quatre roues motrices (4x4) dont le
poids total en charge dépasse 3.000 Kg, la LF 2018 a précisé que les tarifs de la TSAV fixés en fonction
de la puissance fiscale sont applicables à l’ensemble des véhicules de type quatre roues motrices
(4x4) et les véhicules assimilés (station‐wagon) abstraction faite de leur poids total en charge.

Dans le but de clarifier les dispositions précitées, la LF 2019 a précisé que les véhicules susvisés à des
fins professionnelles demeurent assujettis à la TSAV aux tarifs fixés selon le poids.

Référence légale : Article 262‐I‐A du CGI.

7. Mesures spécifiques à la taxe sur les contrats d’assurances

7.1. Intégration de la taxe sur les contrats d’assurances dans le CGI

Après l’intégration des dispositions des droits de timbre et de la taxe spéciale annuelle sur les
véhicules (LF 2009) et de la taxe à l’essieu (LF 2017) au niveau du CGI, la LF 2019 parachève ce
processus progressif de rassemblement de la législation fiscale dans un texte unique en intégrant les
dispositions relative à la taxe sur les contrats d’assurances, régie initialement par l’annexe II au Code
du timbre.

Ainsi, les dispositions du livre III du CGI sont complétées par un titre V intitulé « Taxe sur les contrats
d’assurances ».

Parallèlement, la LF 2019 a brogé l’annexe II du décret n° 2‐58‐1151 du 12 joumada II 1378 (24


décembre 1958) relative à la taxe sur les contrats d’assurances.

Références légales : Articles 280 à 287 du CGI et article 7‐IV de la LF 2019.

7.2. Suppression de l’exonération des opérations d’assurances décès‐emprunteurs

Initialement exonérées de la taxe sur les contrats d’assurances, les opérations d’assurance en cas de
décès sont désormais soumises à cette taxe au taux de 10%.

Cette mesure a pour but de mobiliser des ressources destinées au financement des projets à
caractère social par le biais du « Fonds d’appui à la cohésion sociale ».

Ces mesures sont applicables aux contrats conclus à compter du 1er janvier 2019.

Référence légale : Articles 284‐2° du CGI et 12‐II de la LF 2019

www.artemis.ma |27
8. Mesures spécifiques à la contribution sociale de solidarité sur les livraisons à soi‐même de
construction d’habitation personnelle

La LF 2019 a complété l’article 277 du CGI pour introduire une nouvelle obligation déclarative relative
au coût de construction.

Ainsi, les personnes concernées, à l’exception des personnes physiques qui édifient pour leur compte
des constructions à usage d’habitation principale personnelle d’une superficie couverte qui ne
dépasse pas 300 mètre carrés, sont tenues de déposer, auprès de l’administration fiscale une
déclaration annuelle sur l’imprimé modèle, avant la fin du mois de février de chaque année, à partir
de la date de début des travaux jusqu’à la date de l’obtention du permis d‘habiter.

Cette déclaration doit être accompagnée d’un état détaillé contenant :

- la référence de la facture ou les états comptables lorsque la construction est édifiée dans le
cadre d’un marché clé en main ;
- les nom et prénom si le fournisseur est une personne physique, et sa raison sociale s’il est une
personne morale ;
- l’identité fiscale ;
- l’identifiant commun de l’entreprise ;
- la désignation des marchandises, des travaux et services ;
- le montant hors TVA ;
- le montant de la taxe mentionné dans la facture ;
- le mode et références de paiement.

Néanmoins, lorsque les travaux ne sont pas effectués dans le cadre d’un marché clé en main, les
personnes concernées, doivent obtenir une attestation délivrée par un architecte spécialisé
comportant le coût des travaux.

Ces personnes sont tenues également de produire une copie du marché ou l’attestation précitée
avec la déclaration déposée au titre de la première année du début des travaux.

Par ailleurs et par dérogation aux dispositions relatives aux délais de prescription, la pénalité et la
majoration dont sont redevables les contrevenants aux obligations précitées sont établies et
exigibles même si le délai de prescription a expiré. Cependant, ce délai ne peut dépasser 10 ans.

En cas de défaut ou de retard de dépôt de la déclaration, les sanctions sont appliquées comme suit :

- une amende de 500 MAD est appliquée dans le cas de dépôt de la déclaration dans un délai ne
dépassant pas 30 jours de retard ;
- une majoration de 2% du coût de la construction est appliqué dans le cas de défaut de dépôt
de la déclaration ou de dépôt de déclarations qui indiquent un montant global inférieur au
coût de revient contenu dans le marché ou l’attestation de l’architecte.

Ces dispositions sont applicables aux opérations de constructions d’habitation personnelle pour
lesquelles l’autorisation de construire est délivrée à partir du 1er janvier 2019.

Références légales : Articles 232‐VIII‐18°, 277‐I et 279 du CGI.

www.artemis.ma |28
9. Mesures communes à l’IS et à l’IR

9.1. Relèvement du taux de la cotisation minimale de 0,5 à 0,75%

La cotisation minimale est un minimum d’imposition que les contribuables, soumis à l’IS ou à l’IR,
sont tenus de verser même en l’absence de bénéfice.

Dans une note d’information publiée le 7 mars 2018 relative à la politique de contrôle fiscal de la
DGI, cette dernière avait annoncé, entre autres, un durcissement des contrôles fiscaux à l'encontre
des entreprises indûment déficitaires.

Dans ce contexte, la LF 2019 a porté le taux de la cotisation minimale de 0,5% à 0,75%. Cette hausse
de 50% se justifie par l’ampleur de la situation des sociétés accusant des déficits chroniques.

Par ailleurs, le taux de la cotisation minimale de 0,5% est maintenu, à titre transitoire, pour les
sociétés bénéficiant du taux spécifique de 8,75% pendant 20 exercices, ayant conclu une convention
avec l’Etat prévoyant la prise en charge du différentiel entre le montant de l’IS dû et celui de la
cotisation minimale applicable avant la date de l’entrée en vigueur de la LF 2019, jusqu’à l’expiration
de la période du bénéfice du taux spécifique précité.

Références légales : Articles 144‐I‐D du CGI et 7‐V‐13° de la LF 2019.

9.2. Application du taux de la cotisation minimale de 0,25% aux opérations effectuées par
les entreprises commerciales au titre des ventes portant sur les médicaments

Etant donné que la quasi‐totalité des produits dont le prix de vente au public est fixé par l’Etat sont
soumis à la cotisation minimale au taux de 0,25%, la LF 2019 a complété la liste de ces produits pour
inclure les médicaments.

Ainsi, l’article 144‐I‐D du CGI prévoit l’application du taux de 0,25 pour les opérations effectuées par
les entreprises commerciales au titre des ventes portant sur :

- Les produits pétroliers ;


- Le gaz ;
- Le beurre ;
- L’huile ;
- Le sucre ;
- La farine ;
- L’eau ;
- L’électricité ; et
- Les médicaments

Par ailleurs, il convient de rappeler que le taux de 0,25% précité s’applique aussi bien aux entreprises
qui font le commerce des produits cités ci‐dessus qu’aux entreprises industrielles qui font la
production desdits produits.

Référence légale : Article 144‐I‐D du CGI.

www.artemis.ma |29
9.3. Amélioration du dispositif législatif régissant les prix de transfert

En réponse aux doléances des entreprises filiales des multinationales, la LF 2015 avait institué une
procédure d’accord préalable sur les prix de transfert applicable aux entreprises imposables au
Maroc, ayant directement ou indirectement des liens de dépendance avec des entreprises situées
hors du Maroc.

Ces entreprises peuvent demander à l’administration fiscale de conclure un accord préalable sur la
méthode de détermination des prix des opérations effectuées avec des entreprises situées hors du
Maroc pour une durée ne dépassant pas 4 exercices.

Suite à la publication du décret n° 2‐16‐571 du 8 chaoual 1438 (3 juillet 2017) fixant les modalités de
conclusion d’accord préalable sur le prix de transfert, l’administration fiscale a émis une note
circulaire en date du 14 décembre 2018 rappelant les dispositions précitées.

Dans le cadre de sa mission de contrôle, l'administration fiscale dispose d’un droit de


communication, qui lui permet de demander aux entreprises marocaines, ayant des liens de
dépendance avec des entreprises étrangères, la communication de certaines informations et
documents relatifs aux relations et opérations liant ces entreprises ainsi qu’aux méthodes de
détermination de leurs prix de transfert et aux régimes d’imposition des entreprises situées hors du
Maroc.

Etant optionnelle jusqu’ici, la LF 2019 a prévu l’obligation pour les entreprises ayant des liens de
dépendance directes ou indirectes avec des entreprises situées hors du Maroc, de mettre à la
disposition de l’administration fiscale par procédé électronique à la date de début de l’opération de
contrôle, une documentation permettant de justifier leur politique de prix de transfert, selon des
modalités fixées par voie réglementaire, comportant notamment :

- Les informations relatives à l’ensemble des activités des entreprises liées, à la politique globale
de prix de transfert pratiquée et à la répartition des bénéfices et des activités à l’échelle
mondiale ;
- Les informations spécifiques aux transactions que l’entreprise vérifiée réalise avec les
entreprises ayant des liens de dépendance

A défaut de présentation, au cours de la vérification d’un exercice donné, d’une partie des
documents comptables et pièces justificatives prévus par la législation et la réglementation en
vigueur et le cas échéant de la documentation visée ci‐dessous, le contribuable est invité par une
notification, à produire ces documents et pièces dans un délai de 30 jours à compter de la date de
réception de la demande de communication desdits documents et pièces. Ce délai peut être prorogé
jusqu’à la fin de la période de contrôle.

Ces mesures sont applicables aux procédures de vérification engagées à compter du 1er janvier 2020.

Références légales : Articles 210 et 214‐III‐A du CGI.

www.artemis.ma |30
10.Mesure commune à l’IS, l’IR et la TVA

10.1. Plafonnement du montant des charges déductibles dont le règlement peut être
effectué en espèce pour les transactions effectuées entre professionnels

En matière d’IS et d’IR

En vue de lutter contre la pratique frauduleuse de fractionnement des factures pour éviter le
paiement par chèque ou par procédé bancaire ou électronique, la LF 2016 prévoyait que ne sont
déductibles du résultat fiscal que dans la limite de 10.000 MAD par jour et par fournisseur sans
dépasser 100.000 MAD par mois et par fournisseur, les dépenses afférentes aux charges dont le
règlement n'est pas justifié par chèque barré non endossable, effet de commerce, moyen
magnétique de paiement, virement bancaire, procédé électronique ou par compensation88 avec une
créance à l’égard d’une même personne, à condition que cette compensation soit effectuée sur la
base de documents dûment datés et signés par les parties concernées et portant acceptation du
principe de la compensation.

Dans le cadre de la poursuite de la lutte contre l’informel et certaines pratiques frauduleuses, la LF


2019 a réduit les seuils précités en n’admettant la déduction des dépenses payées en espèce que
dans la limite de 5.000 MAD par jour et par fournisseur, sans dépasser 50.000 MAD par mois et par
fournisseur.

Il convient de rappeler que les seuils précités de 5.000 MAD et de 50.000 MAD s’entendent, taxe sur
la valeur ajoutée comprise.

Ces mesures sont applicables aux charges se rapportant aux exercices ouverts à compter du 1er
janvier 2019.

En matière de TVA

Dans le même contexte, la LF 2019 a prévu que la TVA n’est déductible que dans la limite de 5.000
MAD TTC des achats, travaux ou prestations de services payées en espèce par jour et par fournisseur
et ce, dans la limite de 50.000 MAD TTC desdits achats par mois et par fournisseur.

Références légales : Articles 11‐II et 106‐II du CGI.

11.Mesure commune à tous les impôts

11.1. Suppression du régime fiscal des banques offshore

Aux termes des dispositions de l’article 2 de la loi n° 58‐90 relative aux places financières offshore,
est considérée comme « banque offshore » toute personne morale ou succursale qui a son siège
dans une place financière offshore et a pour profession habituelle et principale de recevoir des
dépôts en monnaies étrangères convertibles et d’effectuer pour ses clients des transactions
financières (crédit, bourse, change).

www.artemis.ma |31
Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, le régime fiscal applicable aux banques offshore se résumait
comme suit :

Impôts Incitations fiscales


IS Pour les 15 premières années consécutives suivant la date de l’obtention
de l’agrément, les banques offshores ont la possibilité d’opter pour une
imposition :
- soit au taux spécifique de 10% ; ou
- soit à un impôt forfaitaire fixé à la contre‐valeur en MAD de 25.000
USD par an libératoire de tout impôt et taxe frappant les bénéfices ou
revenus.
IR au titre des revenus Retenue à la source au taux de 20% libératoire de l’IR, pour :
salariaux - les jetons de présence et toutes autres rémunérations brutes versés
aux administrateurs des banques offshores ;
- les traitements, émoluments et salaires bruts versés au salarié.
TVA Exonération de la TVA sur :
- les intérêts et commissions sur les opérations de prêt et de toutes
autres prestations de service effectuées par ces banques ;
- les intérêts servis par les dépôts et autres placements effectués en
monnaies étrangères convertibles auprès desdites banques ;
- les biens d’équipement à l’état neuf nécessaires à l’exploitation acquis
localement par lesdites banques ;
- les fournitures de bureau nécessaires à l’exercice de l’activité desdites
banques.
Droits Exonération des droits d’enregistrement :
d’enregistrement - des actes de constitution et d’augmentation de capital des banques
offshores ;
- des acquisitions par les banques d’immeubles, nécessaires à
l’établissement de leurs sièges, agences et succursales.

Compte tenu des résultats peu concluants de l’évaluation de ce régime fiscal, la LF 2019 a supprimé
ce dispositif dans le cadre de la lutte contre les régimes dérogatoires.

Par conséquent, les banques offshores sont désormais soumises au droit commun à l’instar des
banques onshores.

Références légales : Article 6‐I‐C‐1°, 6‐I‐C‐2°, 6‐II‐C‐3°, 7‐VIII, 19‐II‐B, 19‐III‐B, 73‐II‐F‐8°, 92‐I‐27°, 165‐
II et 170‐VII du CGI.

11.2. Suppression du régime fiscal des sociétés holding offshore

En vertu des dispositions de l’article 27 de la loi n° 58‐90 relative aux places financières offshore, une
« société holding offshore » est considérée comme toute personne morale constituée de personnes
physiques ou morales de nationalité étrangère, ayant pour objet exclusif la gestion de portefeuille et
la prise de participations dans des entreprises non résidentes et dont le capital est libellé en
monnaies étrangères convertibles et dont toutes les opérations sont effectuées en monnaies
étrangères convertibles.

Avant l’entrée en vigueur de la LF 2019, le régime fiscal des sociétés holding offshore se résumait
comme suit :

www.artemis.ma |32
Impôts Incitations fiscales
IS Imposition forfaitaire libératoire égal à l’équivalent de 500 USD par an, durant les
15 premières années.
IR au titre des revenus Application d’un taux spécifique de 20% pour les traitements, émoluments et
salariaux salaires bruts versés au personnel salarié.
TVA - Exonération des opérations effectuées par les sociétés holding offshore au
profit des banques offshore ou de personnes physiques ou morales non‐
résidentes et payées en monnaies étrangères convertibles ;
- Bénéfice du droit à déduction au prorata du chiffre d’affaires exonéré, dans
certaines conditions prévues par le CGI.
Droits d’enregistrement - Exonération des actes de constitution et d’augmentation de capital des
sociétés holding offshore ;
- Exonération des acquisitions par les sociétés holding d’immeubles,
nécessaires à l’établissement de leurs sièges, agences et succursales.

Etant donné les résultats peu concluants issus de l’évaluation de ce régime fiscal, la LF 2019 a
supprimé ce régime tout comme pour le régime fiscal dérogatoire des banques offshore.

A titre transitoire, demeurent applicables jusqu’à l’expiration de leurs délais d'application les
avantages fiscaux accordés aux sociétés holding offshore existantes avant le 1er janvier 2019.

Références légales : Articles 6‐I‐C‐1°, 6‐II‐B‐4°, 7‐VIII, 19‐III‐C, 73‐II‐F‐8°,92‐I‐27°, 129‐IV‐6°, 130‐VI,
165‐II, 170‐VII et 205‐III du CGI.

11.3. Elargissement des avantages fiscaux à la construction de logements sociaux en


milieu rural et prorogation des délais des conventions conclues avec l’Etat

LF 2019 prévoit pour les promoteurs immobiliers qui concluent avec l’Etat une convention pour la
réalisation d’un programme de construction d’au moins 100 logements sociaux en milieu rural, les
mêmes avantages fiscaux institués au profit des logements sociaux construits en milieu urbain.

En outre, la LF proroge jusqu’au 31 décembre 2019, les délais des conventions conclues entre l’Etat
et les promoteurs immobiliers qui n’ont pas pu réaliser les programmes de logements dans les délais
prescrits, lorsque ces conventions n’ont pas fait l’objet de régularisation fiscale de la part de
l’administration fiscale.

Références légales : Article 247‐XVI‐A et C‐7) du CGI.

11.4. Institution au profit de l’administration fiscale la possibilité d’échange


d’information avec les administrations et organismes publics

La LF 2019 a complété l’article 169 bis du CGI relatif aux téléservices pour prévoir la possibilité pour
l’administration fiscale de recourir à l’échange automatique des informations avec les autres
administrations et organismes publics, et ce nonobstant toutes dispositions contraires y compris
celles relatives au secret professionnel ou à la protection des données personnelles.

Cet échange devra s’effectuer selon les formalités à fixer par voie réglementaire et sous réserve du
respect du secret professionnel conformément aux dispositions de la législation pénale en vigueur.

Références légales : Article 169 bis du CGI.


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VI. Autres dispositions fiscales : Annulation des créances de l’Etat antérieures à l’année 2000

Dans le cadre de l’engagement des pouvoirs publics à améliorer les relations entre l’administration et
les contribuables, la LF 2019 a prévu l’annulation des restes à recouvrer au titre des créances dues à
l’Etat, visées à l’article 2 de la loi n° 15‐97 formant Code de recouvrement des créances publiques
mises en recouvrement antérieurement au 1er janvier 2000 pour un montant égal ou inférieur à
50.000 MAD et demeurées impayées au 31 décembre 2018.

Cette mesure concerne également :

- Les créances dues à l’Etat, mises en recouvrement au 1er janvier 2000 ayant fait l’objet d’un
paiement partiel et dont le reliquat restant à payer est égal ou inférieur à 50.000 MAD ;
- Les amendes, les pénalités, les majorations, les intérêts de retard et les frais de recouvrement
afférent aux créances susmentionnées.

Les annulations visées ci‐dessus sont appliquées d’office par le comptable du Trésor compétent sans
demande préalable de la part des débiteurs concernés.

Sont considérées comme créances publiques aux termes de l’article 2 de la loi n° 15‐97 formant Code
de recouvrement des créances publiques :

- les impôts directs et taxes assimilées de l'Etat ainsi que la TVA ;


- les droits et taxes de douane ;
- les droits d'enregistrement et de timbre et taxes assimilées ;
- les produits et revenus domaniaux ;
- le produit des exploitations et des participations financières de l'Etat ;
- les amendes et condamnations pécuniaires ;
- les impôts et taxes des collectivités locales et de leurs groupements3 ;
- et toutes autres créances de l'Etat, des collectivités locales et des établissements publics dont
la perception est confiée aux comptables chargés du recouvrement, à l'exclusion toutefois des
créances de nature commerciale dues aux établissements publics.

Référence légale : Article 8 de la LF 2019.

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3Le Conseil de Gouvernement a approuvé le 22 novembre 2018 le projet de loi n° 96-18 annulant certaines dettes
dues aux régions, préfectures, provinces et communes du Royaume. Ce texte, toujours en cours d’examen au
Parlement, élargi la mesure d’annulation aux taxes locales.
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