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GESTES CLÉS,
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EXERCICES ET
$2›7 PAS À PAS
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3DVWHO pour un
Chartreux petit pont
sur canapé

3V\FKR
Comment
évoluer dans $VWXFHV
son art? Réussir
son tableau
sur le motif

14 G¨PRVŸU¨DOLVHU
au pastel sec, paysage de saison…
SUISSE : 12 CHF - BEL/LUX : 7,90€ - ESP/GR/ITA/PORT CONT : 8 € - CAN : 12,50 CAD -
M 09425 - 67 - F: 6,90 E - RD

’:HIKTOC=ZU[^UX:?k@a@q@h@a"
MAR : 75 MAD - TUN : 7,600 TND - DOM : 7,50€ - N CAL/S & POL/S : 1 100 XPF

IMPRIMÉ
EN FRANCE
 Plaisirs de peindre N° 67

3DVWHO
P. 56
P. 36  ID¦RQV
6DQGUD
*RHEHO
P. 18
P. 60 P. 42

P. 30

-ÔDSSUHQGV URLG
ŸÜ & KDXGI 6XUOHPRWLI

P. 4 Courrier des lecteurs P. 30 Démo sur le motif P. 54 Démo en 1 heure

P. 6 Idées sorties Port de La Rochelle Duo de pommes Cahier central
P. 10
P. 12
Correction d’œuvres
Psycho
(pastel)
P. 35 CAHIER SPÉCIAL
(aquarelle)
P. 56 Démo pastel Portraits
À PEINDRE ET À DESSINER
Portraits Minet au sofa
P. 14 Que sont-ils devenus ?
P. 36 Une démo, 3 façons P. 59 Librairie, anciens
Emmanuelle Lemetais
Le petit pont (gouache, numéros
P. 16 Tableau d’inspiration crayons aquarellables, P. 60 J’apprends à…
Camping, bivouac… technique monochrome) Créer une harmonie
P. 18 Reportage P. 42 Démo chaud/froid de couleur
Sandra Goebel, Nature morte fruitée P. 62 Démo mixed-média a
Candeur sur bois (aquarelle) Fleurs fuchsia en 3D
P. 22 Démo de saison P. 46 Petite histoire P. 63 Fiche couleur :
Cascade de fraîcheur Cézanne Le rouge
(pastel)
P. 50 Interview coup de cœur P. 65 Petites annonces
P. 24 Destination peinture Alice Locoge
Saint-Martin-de-Ré P. 66 Carnet d’adresses
L’énergie animale

PLAISIRS DE PEINDREEZIRYIHY'IVMWMIV2SMV2EMRXVq8qPVqHEGXMSR*E\VqHEGXMSR[[[TPEMWMVWHITIMRHVIGSQ
Directrice de la publication : fHMXL']VRÉDACTION Directeur de la rédaction : .IER4LMPMTTI1SMRIRédactrice en chef : fPMWI)WGSJ½IV Pour vous abonner ou contacter le service abonnement :
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;MQ:IVLIPWXˆPUBLICITÉ 8qP*E\ˆ)QEMPTYFPMGMXI$TPEMWMVWHITIMRHVIGSQˆABONNEMENTS 2EXLEPMI6qZIMPPSR8qP • Ou téléphonez au 05 49 90 09 16 (00 33 de l’étranger),
ˆPublicité : Tahoma /Cédric Célestin : GGIPIWXMR$XELSQEJVERGIGSQPartenariats / E-commerce :7SRME7IMRGIWWIMRGI$HMZIVXMJV
Direction commerciale :*VqHqVMO*EZMIV  Production/diffusion :0YHMZMRI'SVIXPGSVIX$HMZIVXMJVVente au numéro :'LVMWXIPPI'^SVR]N¯GG^SVR]N$HMZIVXMJV du lundi au vendredi de 13 h 30 à 17 h 30.
Contact dépositaires et diffuseurs France uniquement :Diffusion :4VIWWXEPMWˆGESTION ˆPLAISIRS DE PEINDRE fHMXqTEV(-:)68-fHMXMSRW
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Directeur administratif et financier : *EFMIR6MGLEVHPrésidente Diverti Éditions : fHMXL']V'LEKRSRPhotogravure : (-:)68-f(-8-327 0717 K 78956. Service abonnements & VPC
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0´IRZSMHIWXI\XIWSYTLSXSWMQTPMUYIP´EGGSVHHIWEYXIYVWTSYVYRIVITVSHYGXMSRPMFVIHIXSYWHVSMXWIXWYTTSWIUYIP´EYXIYVWIWSMXQYRMHIXSYXIWPIWEYXSVMWEXMSRWqZIRXYIPPIW ISSN : 1291-3987. 17, avenue du Cerisier Noir - 86530 Naintré
RqGIWWEMVIWkPETEVYXMSR8SYWHVSMXWVqWIVZqWTSYVPIWHSGYQIRXWIXXI\XIWTYFPMqWHERWPlaisirs de peindre.0EVITVSHYGXMSRXSXEPISYTEVXMIPPIHIWEVXMGPIWTYFPMqW
HERW Plaisirs de peindre WERW EGGSVH qGVMX HI PE WSGMqXq (-:)68- fHMXMSRW IWX MRXIVHMXI GSRJSVQqQIRX k PE PSM HY  QEVW  WYV PE TVSTVMqXq PMXXqVEMVI IX EVXMWXMUYI
Dépôt légal à la date Par courriel : abonnement@plaisirsdepeindre.com
de parution
0IW EVXMGPIW IX TLSXSW RSR VIXIRYW RI WSRX TEW VIRZS]qW 0E VqHEGXMSR R´IWX TEW VIWTSRWEFPI HIW XI\XIW MPPYWXVEXMSRW IX TLSXSW UYM PYM WSRX GSQQYRMUYqW Trimestriel - N° 67 Abonnement France
Ce numéro comporte 1 encart non paginé de 4 pages en pages 11 et 58 uniquement sur la vente au numéro uniquement.
Plaisirs de peindre 22 août-24 octobre 2017 1 an/6 n os : 35 € • 2 ans/12 n os : 66 €
Imprimé en France / 4VMRXIHMR*VERGI
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Par Stéphanie Portal. Photos : D. R.
ÉDITO
Dans cette période de
transition de l’été à
l’automne, notre pinceau
s’attarde du côté des bleus
profonds comme des oranges
chaleureux. Et nos envies
vagabondent entre
la tentation d’une marine
sur le motif et d’une nature
morte tranquillement réalisée
à l’atelier. Alors que le soleil
se fait moins fort sur nos
paysages, il est temps de
vider la carte numérique de
notre appareil pour choisir,
dans la myriade d’images
réalisées lors de ces grandes
vacances, les scènes qui
revivront sous nos pastels,
crayons, pinceaux…
Plaisirs de peindre a fait de
même ! Nous avons choisi
14 sujets très différents pour
alimenter votre pratique
en ce début d’automne.
De la marine au paysage de
montagne, de la nature morte
à l’animalier, vous devriez
trouver votre bonheur
au fil de ces pages.
Mais c’est surtout autour
du portrait que nous avons
focalisé notre attention
et nos exercices. Défi
permanent pour le peintre,
un portrait réussi commence
par une esquisse précise aux
bonnes proportions. Il suffit
de 10 gestes et, pour cela,
suivez nos conseils et lancez-
vous ! Faire et refaire pour
s’améliorer, un cheminement
naturel pour le peintre qui
veut évoluer dans son art.
C’est d’ailleurs la question
que nous abordons dans
notre rubrique psycho. Et
pour vous accompagner dans
ce processus, vous pourrez
toujours compter sur nous.
La rédaction
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
Questions, réponses, astuces…
Q
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J’ai été très intéressée par la démo au
brou de noix, de Joël Simon (PDP 66).
Mais où trouver cette couleur dont
je n’avais jamais entendu parler ?
Pouvez-vous m’en dire plus ? Coralie
 À l’origine, le brou de noix est un
pigment naturel, extrait de l’écorce
de la noix (le brou entoure l’écale).
Sous forme de poudre, il suffit de
la diluer dans l’eau pour obtenir une
encre brune et chaude. Très apprécié
au XVIIe (Rembrandt, Le Lorrain), le
brou de noix est lentement passé
de mode. Peu teintant, d’un brun
assez proche du brun Van Dyck, plus
chaud que le sépia, il est
délébile contrairement à
l’encre de Chine. Sous le
nom de brou de noix,
on trouve aujourd’hui
de la terre de Cassell
(NBr8), autre pigment
naturel à base de
lignite, de teinte
similaire. Ce produit
est aujourd’hui
surtout utilisé par
les ébénistes : vous
pouvez donc le
trouver facilement
dans les magasins de
bricolage, en flacon
ou bouteille de 1 litre
pour quelques euros
seulement.
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Je peins des paysages et
des portraits à l’huile, directement
sur la toile blanche. Mais certains
peintres partent d’un fond coloré,
ocre souvent. Quelle est son
utilité ? Quel effet cela donne-t-il ?
Le recommandez-vous ? Merci.
Laurent G.
NUANCIER
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J’ai du mal à choisir mes couleurs et trouve
que mes peintures sont un peu trop bariolées,
genre « effet patchwork ». Cela manque
d’harmonie. Auriez-vous des conseils pour
un nuancier plus réduit et faire les bons choix
de couleurs devant mon sujet ?
Emmanuelle Ribot
 La couleur est attirante mais elle est souvent
un piège pour qui a du mal à la maîtriser. L’erreur
la plus courante est de chercher dans sa boîte la
couleur précise qui correspond le mieux à chaque
motif, comme une peinture au numéro. Devant
votre sujet, commencez plutôt par analyser les
couleurs présentes puis déterminez celles qui
prévalent (en intensité et en importance). Notez
également celles qui sont absentes. Réduisez
l’éventail à 4-5 couleurs, maximum 6, capables
de représenter la gamme colorée. Cela ne vous
empêche pas par la suite d’en rajouter une autre,
pour compléter une harmonie complémentaire,
créer un contraste ou un rehaut coloré. De manière
générale, une palette réduite va vous inciter
à faire des mélanges et les teintes obtenues
s’harmoniseront naturellement entre elles.
Le fond ocre est une vieille tradition, datant
de la Renaissance, favorisée ensuite par
Rubens. À l’origine, elle était réalisée avec du
minium mais un ocre rouge fait l’affaire. Cette
couleur est notamment recommandée pour les
portraits et figures ainsi que pour les paysages
méditerranéens dont elle fait bien ressortir la
lumière. De manière générale, la couleur du fond
est fonction de la dominante du sujet. Un ton
neutre, gris par exemple (Rubens, Poussin, Turner)
est le plus facile à associer à des sujets divers,
tels que les scènes extérieures, les paysages
avec ciel bleu, les marines, les scènes en demi-
teintes, les intérieurs à la lumière douce. Un fond
ocre jaune convient bien aux sujets aux lumières
chaudes, les carnations dorées, les paysages de fin
d’après-midi, les paysages neigeux. Enfin, on peut
également appliquer un fond brun sombre (comme
Van Dyck, Rembrandt ou Caravage) qui s’adapte
aux scènes nocturnes et à forts clairs-obscurs
afin de bien faire ressortir les lumières. Mais vous
pouvez garder le fond blanc s’il vous convient !
 626 SUPPORT
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Après les crayons de couleur puis Après avoir peint sur un châssis entoilé,
les crayons pastel, je voudrais la toile a reçu un coup qui l’a légèrement
aujourd’hui essayer les pastels en déformée. J’ai essayé de la retendre
bâtonnets. Quelle marque me conseillez- avec les clés mais cela n’a pas d’effet car
vous pour débuter ? Est-ce que les la déformation est localisée. Avez-vous une
marques bon marché valent le coup ? solution, des conseils ? Ou des précautions
Patrick, Paris à prendre pour la prochaine fois ? Merci.
 Le mieux pour commencer est Yves, Bordeaux
d’acheter une boîte de demi-pastels
(Sennelier, Unison, Blockx) de bonne
qualité. Méfiez-vous des pastels de
texture dure (Talens, Jaxell) ou très
tendre (Schmincke, Terry Ludwig) qui
s’apprécient avec un peu d’expérience.
Le danger est de se laisser séduire par
de belles couleurs : tenez plutôt compte des valeurs (claires, moyennes, sombres)
qui vous permettront de réaliser plus de choses. Attention aux marques bon marché
qui contiennent souvent moins de pigment et plus de liant, ce qui rend les pastels
durs et crayeux, peu agréables à travailler, ce qui risque de vous frustrer. Préférez les
pastels de qualité, lumineux et pigmentés. Au début, vous aurez peut-être tendance à
être économe : n’ayez pas peur, allez-y franco et usez-les jusqu’au bout. Vous pouvez
commencer par de petits formats pour vous enlever la pression et libérer votre geste.

Pour retendre une toile qui s’est

déformée de manière locale, la solution
)L[HUGXSDSLHUIUDQJ¨ la plus simple est d’humidifier la zone à
J’ai acheté un très beau papier aquarelle à bords frangés. l’arrière avec un vaporisateur. Attendez
Malheureusement, je ne sais pas comment le fixer à ma planche : le séchage : la toile va se retendre
mon adhésif habituel arrache les franges. J’en ai essayé un autre toute seule. Renouvelez l’opération
moins collant mais il ne fixe pas bien (à cause des franges). si cela ne suffit pas. La colle de peau
Comment faire pour garder les bords intacts afin de faire peut également avoir un effet tenseur,
un bel encadrement ? Je vous remercie pour vos conseils, à appliquer bien sûr à l’arrière. Mais
qui sont toujours judicieux. généralement un petit coup d’eau suffit.
Marie
L’adhésif, tel le kraft gommé, n’est en effet pas la meilleure
solution ici. On trouve toutefois des adhésifs repositionnables
(pour peindre les fenêtres, dans les magasins de bricolage) que je
vous conseille d’essayer. Une alternative, si vous tenez à garder des bords parfaits, est
de punaiser votre papier afin qu’il ne gondole pas sous l’effet de l’eau. N’hésitez pas à
rajouter quelques punaises sur les côtés si vous travaillez sur grand format. Celles-ci
font de très petits trous qui ne sont pas visibles à l’œil nu une fois l’œuvre terminée.
Vous serez surprise ! Vous pouvez également employer des pinces mais elles risquent
de marquer légèrement le papier.

À DÉCOUPER OU À PHOTOCOPIER

Envoyez vos questions :

9RXV DYH] GHV TXHVWLRQV " ,OV RQW OHV U¨SRQVHV (Cochez la case de votre choix) • par courriel : redaction@plaisirsdepeindre.com
• par courrier : Plaisirs de peindre,
« Courrier des lecteurs »,
17, avenue du Cerisier Noir, 86530 Naintré.

Votre question
.........................................................................................................................

.........................................................................................................................

Marie-Pierre Joël Simon Michel Bordas Élisabeth Besnier Wim Verhelst Contactez l’artiste .........................................................................................................................
Le Sellin de VOTRE CHOIX
.........................................................................................................................
Acrylique Aquarelle Pastel Huile Dessin
Technique pratiquée : ...........................................
Si vous désirez poser une question à un autre démonstrateur, veuillez noter son nom Nom : ..................................................................................................
ci-dessous, en précisant la technique qui vous intéresse : Prénom : .......................................................................................
Nom : ………………………………………............................................ Technique : ..................................................................................................................................................... Ville : ...................................................................................................
……………………………………… ..................................................................................................................................................................................................................................................................... Courriel : ........................................................................................
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 
Idées sorties

$QGU¨%X]LQ , la vie sauvage

À découvrir cet été en Belgique, une exposition
consacrée à André Buzin. Aux cimaises, une
sélection d’œuvres originales récentes ainsi que
des créations témoignant de trente années de
réalisations philatéliques. La nature, son thème
de prédilection, est la source d’inspiration de
toutes ses œuvres (acryliques, peintures et
dessins sépia, gravures), études et croquis
préliminaires. Ses peintures animalières et ses
timbres consacrés à la flore et la faune sont le
fruit d’observation, de situations vécues sur le
terrain et ont été réalisés dans un grand souci
de réalisme. André Buzin participe activement au
combat pour la sauvegarde de l’environnement,
en soutenant diverses associations.
Colverts.
Acrylique. JUSQU’AU 8 OCTOBRE 2017.
À noter, la présence de l’artiste sur place, les dimanches 3, 10, 17 et 24 septembre, Annie Chemin, Lumière
puis dimanche 1er, samedi 7 et dimanche 8 octobre 2017. en coings. 28 x 18 cm.
Centre Culturel Régional, 5500 Dinant, Belgique

Mez de Mézerac l/Ô$UWGDQVODUXHz

« J’ai travaillé toutes les techniques, Corinne Poplimont sera l’invitée d’honneur, en compagnie
depuis le dessin jusqu’au pastel d’autres peintres et sculpteurs, du 30e Festival International
aujourd’hui, en passant par l’huile et « L’Art dans la rue ». Au programme : expositions de peintres,
l’aquarelle. J’ai commencé de manière démonstrations publiques, mais aussi du théâtre, de la danse,
académique, et ce travail […] m’a des clowns, de la musique… De 9 h à 18 h.
certainement demandé de franchir
une étape supplémentaire par rapport DU 2 AU 3 SEPTEMBRE à Luxeuil-les-Bains (70300).
à ma technique actuelle, très enlevée,
à la touche. » Nous avions rencontré
l’artiste dans le hors-série n° 23 de
PDP, dans lequel nous avions consacré Festival Couleurs
4 pages à ses portraits et à ses nus au
pastel, exclusivement féminins. Cet
automne, Mez de Mézerac expose aux
d’automne Ÿ 2UO¨DW
Le peintre à l’huile Christian Eurgal et le sculpteur Guy Geymann
Andelys un large panel de son savoir- seront les invités d’honneur de cette 16e édition, qui accueillera
faire, en termes de technique et de aussi une dizaine d’autres artistes (Joël Achard, Corine Berrard
sujets. Natures mortes, personnages, Christiane Bonicel, Robert Ellias, Hông-Haï Le-Hamy, Chantal
paysages et animaux se côtoieront sur Longeon, Jean Pierre Loubet, Marc Roure, David Roux, Dominique
les cimaises, magnifiés par un dessin Caumes / Semuac), ainsi que les travaux des élèves des ateliers
solide, des couleurs soutenues et des de peinture et de sculpture organisés par l’association Sport
gris vibrants. Des œuvres à l’harmonie Loisirs Orléatois, qui a mis sur pied l’événement. Outre les
épanouie et joyeuse. démonstrations de peinture et sculpture qui prendront place
DU 2 SEPTEMBRE durant ces deux jours, l’un des temps forts du week-end sera
AU 29 OCTOBRE 2017. le concours de peinture en plein air sur le thème des étangs et
Mairie, 27700 Les Andelys. leur environnement (ouvert à tous) et la randonnée La Ronde
La Grande des étangs, au
Frappe. Huile cours de laquelle
sur toile, les randonneurs
120 x 60 cm. pourront établir
un contact direct
avec les peintres
en action.
LES 23 ET
24 SEPTEMBRE
L’artiste dans
2017.
son atelier,
Orleat (63)
à l’œuvre sur
un pastel. Christian Eurgal,
Paysage ostréicole.
73 x 92 cm.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 Par Élodie Blain. Photos : D. R. (sauf mentions).

18e exposition Les peintres

nationale de la SFA
La Société française de l’aquarelle œuvre
à promouvoir cette technique comme
art à part entière, en représentant tous
les styles, des plus classiques aux plus
contemporains. Elle tient en septembre son
exposition nationale annuelle à Sanary-sur-
Mer, et a invité pour l’occasion la Société
des aquarellistes de Provence. Vous y
découvrirez des œuvres de Patricia Piart,
Armelle Callenes, Sylvie Benoit, Annick
Chiotti, Dominique Borel, Odile Salge, mais
aussi celles d’une trentaine de membres
de la SFA. Autant de thèmes et d’écritures
à découvrir, et d’artistes à rencontrer,
puisque la plupart seront présents lors du
vernissage, mais aussi, pour un nombre plus
restreint d’entre eux, certains jours durant
les 3 semaines que dure la manifestation.
DU 2 AU 24 SEPTEMBRE 2017.
Espace Saint-Nazaire, 83110 Sanary-sur-Mer
de l’Air et de l’Espace
font Salon
L’armée de l’Air met à l’honneur les as de la
Première Guerre mondiale et les escadrons
héritiers des Forces aériennes françaises libres
pour ce Xe Salon biennal des peintres de l’Air et
de l’Espace. En tout, une quarantaine d’œuvres
rendront hommage aux héros d’hier, dans
l’enceinte du château de Vincennes. La trentaine
d’artistes exposant bénéficient du statut
particulier de peintre officiel, et se doivent
d’illustrer, avec une très grande maîtrise et selon
différentes techniques et sensibilités, le métier Yannick Batogé,
des aviateurs. Le titre de « peintre de l’Air et de l’Espace » est un agrément Héritage.
accordé par la ministre des Armées pour une durée de trois ans. Au cours du Technique mixte.
vernissage, après la remise des prix d’excellence aux artistes dont l’œuvre
aura particulièrement été appréciée, les nouveaux artistes qui viendront
rejoindre le rang des peintres officiels seront annoncés, ainsi que les
reconductions d’agrément et les titularisations.
DU 14 AU 23 SEPTEMBRE 2017.
Château de Vincennes, 94300 Vincennes

GÔ2GLORQ HGRQ )LJXUH]YRXV l’imaginaire

C. Verlinde, Arlequin.
P y 1994. Huile sur toile,
124 x 78 cm.
Vous qui habitez – ou passez vos
vacances – dans les Alpes-Maritimes cet
été, ne manquez pas cette exposition
de peinture, gravure et sculpture
à Théoule-sur-Mer dédiée à une
expression « figurative parallèle », avec
des artistes qui nous entraînent dans
Collection particulière © Photo studio Sebert

leur univers singulier et surprenant,

faisant la part belle à l’imaginaire, au
symbolisme, à l’onirique. Point d’art
abstrait ici, mais une figuration libre,
authentique, par des artistes d’un grand
savoir-faire, en marge de l’art officiel.
L’invité d’honneur de cette édition est
le peintre Claude Verlinde, héritier des
grands artistes d’autrefois comme
Jérôme Bosch, Brueghel ou Goya. Ses
œuvres poétiques et denses sont
Paysage de Peyrelebade. Huile sur toile.
empreintes d’un réalisme fantastique
Le Médoc de son enfance, la Bretagne de la maturité : ces qui ne laisse personne indifférent.
deux régions ont tenu une place à part dans l’œuvre peint JUSQU’AU 10 SEPTEMBRE 2017. Espace Culturel, 06590 Théoule-Sur-Mer
d’Odilon Redon (1840-1916). Enfant de l’Aquitaine, ses
premiers émois artistiques se révèlent dans la propriété

Un autre 5HQRLU
familiale de Peyrelebade. Il y réalise ses premiers « Noirs » Madame Renoir.
et affermit sa personnalité inclassable qui s’évade dans 1916. Mortier,
des mondes étranges et irréels. Il y peint aussi la lande, polychrome,
82,4 x 53 x
Paris, Musée d’Orsay. © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay)/

motif éminemment romantique. Quant à la Bretagne, Cette exposition du musée d’Art moderne de
34,5 cm. Troyes accompagne l’ouverture au public, depuis
ce sont essentiellement les rivages du Finistère, entre
Douarnenez et la presqu’île de Crozon, qui eurent sa le mois de juin, de la maison ayant appartenu à
faveur. Ses recherches se portent vers les paysages où Renoir et sa famille à Essoyes, dans l’Aube.
affleurent les éléments d’une nature primitive. Il sut Cet accrochage d’une cinquantaine d’œuvres
Hervé Lewandowski. © ADAGP, Paris 2017

contourner certaines facilités de la peinture de genre offre une relecture de la carrière d’un des artistes
pour en livrer une interprétation aux confins du rêve et français majeurs des XIXe et XXe siècles, auteur des
nous transportant parfois dans un temps aboli. S’il s’est chefs-d’œuvre que sont Le Déjeuner des canotiers
toujours défendu de faire un art « surnaturel », Redon n’a ou Les Jeunes Filles au piano. Le parcours
cessé de transcender la réalité de la nature, conservant thématique en 4 sections étudie notamment
en permanence « les yeux ouverts sur les merveilles du la place de la nature morte dans son œuvre et
monde visible », loi de tout pittoresque ou de folklore. son parcours, et réinscrit le village d’Essoyes
dans sa vie personnelle et sa carrière.
JUSQU’AU 11 SEPTEMBRE 2017. JUSQU’AU 17 SEPTEMBRE 2017.
Musée Des Beaux-Arts, 29000 Quimper Musée d’Art moderne, 10000 Troyes

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Idées sorties
3DXO 5KRDGV
Roses, toi et moi.
Huile sur toile, 22 x 22 cm.
Des nus et des fleurs, telles sont les œuvres
que cet artiste américain, installé en France
depuis 1990, a choisi de montrer au chai
Pierre & Bertrand Couly à Chinon. Ce parcours
original confronte 4 grands nus datant
de 2008 et 13 petits formats spécialement
réalisés pour l’occasion, représentant
des roses, à peine écloses, épanouies,
simplement posées, ou en bouquet.
Ce dialogue entre fragilité de la chair et
délicatesse des pétales met en scène des
lumières irradiantes comme venues du fond
même de la toile. Une peinture qui s’inscrit
dans une tradition picturale classique, mais
avec un choix de couleurs très personnelles.
JUSQU’AU 17 SEPTEMBRE 2017.
Chai Pierre & Bertrand Couly 37500 Chinon
Imagine 9DQ RJK
Vous allez être é-pa-tés ! Cette « exposition
immersive », qui se tient à la Grande Halle
de La Villette, emmène le spectateur dans
un stupéfiant voyage au cœur des toiles
de Van Gogh, en particulier celles des deux
dernières années de sa vie. Cette prouesse
technologique signée Annabelle Mauger
et Julien Baron vous fait ressentir les
émotions créatives de l’artiste, grâce à plus
de 200 œuvres projetées sur des toiles XXL.
Vous pourrez y admirer La Nuit étoilée, les Iris
et les Tournesols, ou plonger dans l’intimité
de la chambre de Vincent ou dans l’ambiance
d’Auvers-sur-Oise et de ses champs de blé,
portés par la musique de Saint-Saëns, Mozart,
Bach, Delibes ou Satie.
JUSQU’AU 10 SEPTEMBRE 2017.
Grande halle de la Villette 75019 Paris
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
Deux expositions
DX['RPLQLFDLQHV
L’espace culturel des Dominicaines, situé dans
un ancien couvent du quartier ancien de Pont-
l’Évêque, accueille deux expositions temporaires
consécutives. « Botanique et jardins », jusqu’au
25 septembre, expose des peintures de Michel
Cribelier sur le jardin de Monet à Giverny, ainsi
que des photographies « Plantes mortelles » de
Rodolphe Murie et « La Normandie des jardins »
par l’Institut européen des jardins. Puis, du
30 septembre au 17 décembre, une rétrospective
des peintures de l’artiste franco- Grégoire,
québécoise Grégoire viendra Paname
prendre leur place : ses toiles vives Triptik. 2016.
et colorées décrivent un monde Huile
palpable et haut en couleur et sur toile,
nous emmènent vers ses passions 150 x 150 cm,
successives, comme « Paris Graff
Tags », « Les toits parisiens »,
« Prisme ivoire titane », « Les Michel
femmes », « Les petits bonheurs »… Cribelier,
Rencontres avec l’artiste les Allée des
Capucines
29 octobre, 19 novembre et chez
17 décembre à 15 h. Monet.
ESPACE CULTUREL Huile au
couteau.
LES DOMINICAINES
14130 Pont-l’Évêque
/XF\$OODUG Autour du monde
KXPRXUHWSR¨VLH avec 2OLYLHU
Dans la foule bigarrée des carnavals, au café,
à la plage ou dans l’intimité d’un appartement,
0DVPRQWHLO
les personnages expressifs de Lucy Allard nous
donnent à ressentir des instants de vie. L’artiste
utilise l’humour et la poésie pour raconter une
histoire universelle, le théâtre de la vie, où le
singulier le dispute à l’anecdotique. La galerie
Plurielle de Sète vous donne l’occasion de
découvrir son œuvre pleine de vie et de couleur.
DU 26 AOÛT AU 30 OCTOBRE 2017.
Galerie Plurielle 34200 Sète
L’exposition estivale du château de
Sédières, en Corrèze, est consacrée
au peintre Olivier Masmonteil, qui y
présentera son travail sur le paysage,
de ses débuts à aujourd’hui. Adepte des
grands espaces qu’il traduit à l’huile sur
de très grandes toiles ou, au contraire,
sur de petits formats, sa particularité est
de peindre aussi bien au pinceau qu’avec
ses mains. « De Gimel à Ushuaïa » est le
nom de cette exposition qui vous fera
voyager aux quatre coins du globe.
© lililillilil
JUSQU’AU 1ER OCTOBRE 2017.
19320 Clergoux
 )HUQ QG ¨JHU m u meilleur prix !
Archipenko, Arp, Calder, Csaky, Delaunay, Gris, Laurens, Le Pour créer a

Nouveau
Corbusier, Lipchitz, Ozenfant… Profitez de cette fin d’été pour
parfaire votre connaissance de ces artistes emblématiques du
xxe siècle et des échanges, amicaux et artistiques, que le peintre

Catalogue 2017
Fernand Léger a entretenus avec eux. Tel est le thème de cette
exposition, qui s’inscrit dans le contexte d’une année 2017
dédiée à la célébration de l’œuvre de Fernand Léger (le Centre
Pompidou-Metz lui consacre d’ailleurs, jusqu’au 30 octobre 2017,
une grande exposition rétrospective, «Fernand Léger. Le beau
est partout»). C’est ainsi que le Centre Pompidou a accordé au Dessin, Arts Graphiques,
musée national Fernand Léger un prêt exceptionnel de douze
chefs-d’œuvre, tableaux et sculptures qui, placés en vis-à-vis Loisirs Créatifs, Beaux-Arts, Encadrement
d’une œuvre de Fernand Léger, apportent un nouveau regard
sur sa production. Nourrie d’amitiés artistiques fécondes, celle-ci
se renouvelle constamment au contact des autres artistes mais
aussi des grands courants artistiques du début du XXe siècle.
JUSQU’AU 30 OCTOBRE 2017.
Musée national Fernand Léger 06410 Biot
La Baigneuse.
1932. Huile
sur toile.
Donation de Nadia
Léger et Georges
Bauquier, 1969
Musée national
Fernand Léger, Biot
Photo © RMN-Grand
Palais (musée Fernand
Léger) / Gérard Blot
© ADAGP, Paris, 2017

Avec plus de

3000
Nouvelles
6LVOH\ l’impressionniste références
Plus qu’aucun autre impressionniste, Alfred Sisley s’est voué corps et
âme à la peinture de paysage, demeurant toujours fidèle aux principes
fondateurs du mouvement. Probablement inspiré par John Constable

> Gratuit
dans sa démarche pour peindre les paysages sur le motif, Sisley
procédait à un repérage visuel systématique de lieux précis pour se
constituer un ensemble cohérent de plans. Il notait aussi les différences
entre les scènes au gré des changements de lumière, de temps et de
saison. Il a su capter les effets de la lumière dansant sur l’eau, l’éclat du
soleil d’hiver sur la neige et le givre, les mouvements des arbres sous
Recevez le nouveau catalogue 2017
le vent, la profondeur de scènes campagnardes ou l’immensité des ciels
de son territoire artistique – l’Île-de-France. L’exposition propose d’y Coupon à envoyer à Dalbe ou A remettre
porter un regard nouveau, et couvre l’ensemble de sa carrière, depuis Parc du Colombier directement dans
les œuvres présentées au Salon de 1860 jusqu’à ses vues du bourg 16, rue Jules Saulnier votre magasin Dalbe
pittoresque de Moret-sur-Loing dans les années 1890. 93200 SAINT DENIS (voir liste sur dalbe.fr)
JUSQU’AU
15 OCTOBRE
2017.
Hôtel De
Caumont -
Centre D’art,
13100 Aix-
En-Provence

Moret-sur-
Loing
(La Porte de
Bourgogne).
1891. Huile
sur toile,
www.dalbe.fr
65 x 92 cm
Collection particulière © Sotheby’s 2016

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

 Correction
d’œuvres
Une marine
au couteau
“ Pour la première fois, j’ai essayé de peindre au couteau mais
j’ai vraiment eu du mal à rendre l’eau et les rochers. Je trouve
l’ensemble raide et sans âme. Comment puis-je l’améliorer et bien

“
utiliser le couteau ? J’adore les tableaux réalisés avec cet outil…
/LO\ *LOOLHU

MARIE-PIERRE
LE SELLIN, ARTISTE
ET PÉDAGOGUE.

CETTE PAGE
PEUT ÊTRE
LA VÔTRE
Composition,
traitement, couleurs :
nos collaborateurs
commentent gratuitement
vos créations pour le plaisir
de tous les lecteurs. Pour
participer à cette rubrique,
envoyez-nous vos œuvres,
quels que soient la
technique ou le support.
Merci de lire attentivement
les conseils suivants :
• Les photos Envoyez des
photographies de bonne
qualité de vos tableaux.
• Les légendes N’oubliez
pas de préciser titre,
technique et dimensions
du support.
• La loi Pour être publiée,
votre œuvre ne doit pas
être la copie d’une œuvre
connue pouvant entraîner
des droits de reproduction.
De même pour les photos
ayant fait l’objet
d’une publicité.
• Vos coordonnées
Pensez à mentionner
vos nom et adresse au dos
de vos œuvres. Dans
tous les cas, les photos ne
seront pas renvoyées.
• Mieux vous connaître Utiliser un outil comme le cou- occupée à vous concentrer sur leurs est bonne, vous réussis-
Joignez une courte lettre teau seul n’est pas chose aisée. la technique même du couteau sez à suivre les contours pro-
résumant votre démarche
Avant tout, il faut apprendre à le pour réussir vos mélanges. Votre prement. Il manque juste une
Merci de votre participation
et bonne peinture ! tenir convenablement. ciel, par exemple, est beaucoup source de lumière afin de pou-
Une prise correcte de l’instru- trop gris foncé. Il aurait suffi d’un voir peindre des ombres sur la
ment donnera de l’aisance à vos beau gris-bleu clair pour donner coque et donner plus de volume.
gestes. Votre touche deviendra une belle lumière à votre œuvre. En effet, sur votre tableau, tout
Envoyez vos œuvres à : plus libre, vous pourrez alors Et comme ce même ciel se reflète est plat. Les deux côtés de la
Plaisirs de peindre vous concentrer sur ce que vous dans l’eau entre les rochers, il coque ne peuvent pas être de la
« Vos œuvres voulez vraiment faire passer faudra aussi éclaircir l’eau. même couleur, sauf si la scène se
commentées » dans votre tableau. Vous pour- passe à midi. Avant de commen-
17, av. du Cerisier Noir rez travailler la lumière et les Je trouve, en revanche, votre cer à peindre, je vous conseille
86 530 Naintré. couleurs pour donner une âme travail sur le bateau assez bon. de réaliser une esquisse noir et
à votre œuvre. Vous étiez trop La manière d’appliquer les cou- blanc au crayon et de hachurer

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

/HFURTXLVDXFUD\RQDYHF
RPEUHVKDFKXU¨HV
les ombres. Je le répète souvent
dans mes cours. Ne commencez
pas à peindre sans avoir préparé
votre travail. Cela vous fera ga-
gner du temps par la suite.
Travaillez les ombres
Regardez celle que j’ai préparée
à partir de votre tableau en in-
ventant une source de lumière
à droite et donc des ombres
placées à gauche. La lumière in-
fluence toutes les couleurs et
la forme des objets. Les rochers
aussi seront différents. Ne pen-
sez plus selon vos codes édu-
catifs qui vous disent que le ciel
est bleu, les arbres verts et les
rochers marron. La lumière in-
fluence notre environnement et
modifie les couleurs. Une église
en pierre est de couleur blanc
cassé mais, au soleil couchant,
elle devient orange…
Pensez aussi à différencier le
premier plan de l’arrière-plan.
Suggérez les rochers au loin, po-
sez des couleurs plus froides et
ne les détaillez pas. Optez pour
des gris-bleus ou un gris-violet.
Utilisez les bruns pour le premier
plan. J’ai ôté les rochers situés
sur la ligne d’horizon, cela étouffe
votre tableau. On suppose que
le bateau se trouve dans une
flaque d’eau puisque son reflet
est très visible. Choisissez une
couleur pour le sable et une autre
pour l’eau, sinon les couleurs se
confondent et on ne comprend
plus le tableau. Vous donnerez de
la profondeur ainsi, en n’oubliant
pas de changer leur taille. Plus
petits lorsqu’ils sont éloignés et
plus gros au premier plan…
Je trouve le bateau, le sujet prin-
cipal, vraiment imposant dans
la composition. Essayez sur une
feuille, avant de vous lancer sur
la toile, de le dessiner plus petit
et d’intégrer une ligne d’horizon.
Si cela ne vous convient pas, vous
pourrez revenir en arrière facile-
ment. Sur mon croquis, j’ai choi-
si de dessiner moins de rochers
afin de recentrer le regard sur le
bateau et l’ensemble est moins
chargé. Le sujet principal est mis
en valeur.
Le reflet de la coque est légè-
rement décalé à droite et ne se
trouve plus dans l’alignement.
Soyez logique lorsque vous pei-
gnez ; le couteau étant un peu
ardu à utiliser lorsqu’on débute,
il est facile de changer le dessin
sans le faire exprès. À force d’es-
sayer de suivre un contour, on
agrandit la forme à chaque fois
qu’on la corrige.
Conclusion
Vous avez tous
les conseils nécessaires
pour avancer et
améliorer votre
tableau… Persévérez
avec le couteau car c’est
un excellent outil pour
apprendre à suggérer
les choses, pour
travailler les matières
afin de ne pas peindre de
manière trop réaliste.
Fragments de
brique au pastel
J’ai réalisé ce petit pastel et
je voulais votre avis car j’ai eu
du mal à peindre la végétation.
&KDQWDO -HDQ
YDLO
4XHOWUD
Bravo pour ce tableau et pour peu d’ocre jaune pour obtenir
le dessin que vous avez réalisé. un vert plus naturel et n’hésitez
Votre perspective est juste et pas à poser du bleu foncé dans
toutes vos petites briquettes les verts sombres. Vous pouvez
sont bien placées. Il arrive assombrir les zones entre les
souvent, lorsqu’on pose les feuilles pour les faire ressortir.
couleurs, de perdre le dessin,
vous avez su le conserver. Une J’admire les variations de tons
faute de perspective sur un sur le mur, faites de même pour
sujet comme celui-ci se voit les verts. Ne vous laissez pas
au premier coup d’œil. Vos impressionner par la couleur
chérubins bleus sont amusants verte comme beaucoup de
et même si quelques détails peintres amateurs. Achetez une
des visages sont à revoir, boîte entière de cette couleur
l’ensemble est harmonieux. en choisissant des verts- bleus
J’aime beaucoup le filet d’eau mais aussi des verts-jaunes,
qui sort de leur bouche, l’eau des gris-verts…
est bien rendue.
Je vous encourage vraiment à
Vous aviez un doute concernant continuer, essayez de suggérer
la végétation et, même si un peu l’extérieur de vos
certains verts sont un peu œuvres pour amener l’œil du
crus, je reconnais l’ensemble spectateur vers le point focal
des variétés. Ajoutez juste un de vos œuvres.
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 
 Diane Rousseau,
accompagnante
en créativité.

ˆYROXHUGDQV
Photos : D. R.

VRQDUW
de vie , nos con vic tio ns per son nel les et nos rencontres participent
Nos expériences tiste
lut ion , qu’ on le veu ille ou non . Et comme tout art est propre à l’ar
à notre évo le même
est l’au teu r, lor squ e cel ui- ci évo lue, en toute logique, son art suit
qui en près,
min . Les art iste s dés ireu x d’e nta mer cette démarche trouveront, ci-a
che
quelques pistes de réflexion.

&RQWLQXHUGÔDSSUHQGUH
Qui peut s’enorgueillir de tout savoir ? Absolument
personne ! Voilà pourquoi il est essentiel, pour
évoluer, de continuer d’apprendre et de se former
tout au long de sa vie.
Les cours de dessin et stages techniques proposés
par des professionnels offrent une palette
d’expériences riches et stimulantes pour tous
niveaux (du débutant à l’expert). Même les artistes
enseignant l’art peuvent avoir envie de prendre
des cours pour approfondir leur technique ou se
diversifier. Nous sommes toujours plus riches de
nos expériences. Être curieux en s’essayant à
d’autres techniques artistiques ou en testant de
nouveaux produits proposés par le marché des
arts et loisirs créatifs peut stimuler la créativité
et soutenir le désir de créer en explorant d’autres
voies.
Élargir son domaine d’expression et
sa thématique en travaillant des sujets non
habituels. Par exemple, un portraitiste pourrait
très bien vouloir mettre en scène un personnage
au sein d’un paysage ou d’une architecture.

lectures enrichissantes… Il peut être intéressant

6HG¨YHORSSHUVRLP©PH
« Connais-toi toi-même…» nous rappelle, depuis
des siècles, le temple d’Apollon à Delphes.
Et notre « cyber-époque » suit le mouvement
puisque développement personnel et techniques
de connaissance de soi ont le vent en poupe.
(Mieux vaut tard que jamais ! NDA).
Prendre du temps pour soi, en tant qu’individu
d’une part, mais aussi en tant qu’artiste et
faire le point sur nos envies. Qu’est-ce qui
stimule l’artiste que je suis ? Ce peut-être des
témoignages de confrères, des voyages, des
également de lister (par écrit afin que le cerveau
en mesure davantage l’importance) nos souhaits et
objectifs. Ai-je envie de transmettre ma technique
et/ou mon expérience ? De créer un collectif ?
D’exposer à l’étranger ? D’engager mon art dans une
cause humanitaire ? etc. Il conviendra ensuite de
découper nos souhaits en petites actions à planifier
de manière régulière (d’y croire et de s’y tenir !)
pour atteindre notre objectif.
Être en harmonie avec sa création est essentiel
pour un artiste. Si l’artiste n’est plus stimulé par
son désir de créer, il doit explorer d’autres moyens
d’expression. On ne choisit pas d’être un artiste

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 /Ô¨YROXWLRQDUWLVWLTXH
SRXUWRXV"
Nous venons de le voir, étant donné
les contraintes inhérentes à son activité, l’artiste
professionnel peut évoluer plus lentement que
l’artiste amateur qui, lui, a davantage de liberté.
Pourtant, évoluer est primordial quel que soit
le statut de l’artiste. Tout ce qui n’évolue pas
stagne et toute stagnation entraîne forcément
une régression. La nature nous offre un parfait
exemple de ce phénomène.
Stoppez le flux d’un ruisseau et vous obtiendrez
une mare dont l’eau finira par croupir. Il n’y
a pas de juste façon d’évoluer, comme il n’y
a aucune juste manière d’être. Si le besoin
d’évolution est humain, sa réponse est
une question de résonance intérieure propre /ÔDUWLVWHGDQVOHæX[
à chacun. À vous donc de prendre le temps de
vous poser en tant qu’artiste, de voir en vous SURGXFWLI
si votre art vous correspond au jour d’aujourd’hui. Nombreux sont les artistes travaillant
Ajustez au besoin et visez toujours l’harmonie. essentiellement à la commande ou donnant
Soyez l’eau vive de votre création ! beaucoup de cours qui se laissent dévorer
par cette part de leur activité et négligent
leur propre besoin créatif. Si l’artiste n’y prête pas
attention, un déséquilibre peut s’installer.
S’ensuit un état de fatigue général voire dépressif.
Car l’artiste est un être sensible et créateur,
non un simple exécutant et il lui est vital

6LOHEHVRLQGÔ¨YROXWLRQ
de nourrir cette part de lui-même.

HVWKXPDLQVDU¨SRQVH
QFH
HVWXQHTXHVWLRQGHU¨VRQD

LQW¨ULHXUHSURSUHŸFKDFXQ
polyvalent, s’exprimant dans différentes voies

4XDQGOHVW\OH¨YROXHÜ
ou de différentes manières, on l’est simplement car
c’est là notre mode de fonctionnement personnel.
Oser sortir de sa zone de confort et devenir
un véritable explorateur (nouvelles techniques, Le style d’un artiste est sa signature sur
nouvelles expériences…) permet une évolution le marché de l’art. Les galeristes y tiennent ;
bien plus formatrice que rester sur ses acquis le public s’y réfère. Cependant, il est logique
à faire toujours ce que l’on sait faire. Certains que le style d’un artiste suive l’évolution de
voudront évoluer dans leur technique en son auteur. Il est peut-être alors bienvenu
cherchant à atteindre un peu plus à chaque fois pour l’artiste d’entamer une réflexion sur
ce qu’ils considèrent comme « la perfection ». le sujet afin que même si son style change,
D’autres multiplieront les essais pour assouvir sa « patte » reste.
leur soif artistique. Il n’y a de juste voie que celle
qui convient à chaque artiste.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

 Que sont-ils 7(;7(Š/2',(%/$,1
devenus? 3+2726'5

(PPDQXHOOH /HPHWDLV Coup de soleil,

« À Giverny les
floraisons su cessives
font ja l ir out un
lo i ège de couleu s
t de se teurs qui
se renouv llent

Grenoble.
co stamm nt et qui

‘‘ Le jour où j ai tenté de
so t rès s imul ntes
pour ma pein ure »
un tableau monochrome réal ser
nature morte rouge l une
de la matière pourpre exubérance
a agi comme
un déclic Son côté tonique

100 x 100 cm.

m enc et
encourag
u e à poursui e
l explorat on des te ntes
satu es

%GV]PMUYI IX
11:12 Pag
ok 17/07/2017
k_interview 15
Figuier vert
2004
Technique
mix e
5 x 46 cm

s
Emmanuelle

Le Golf
d Ét etat 2005
T chniq e
Potiron mix e
Figu er vert sur fond 2005
T chniq e
80 x 0 cm

rouge potiron bleu mixte

auréolé d orange 92 x 65 cm
ardent ou ciel pourpre
dominant des prés Pour la co tacter
gris ardoise l’univers Ren e o s dans not e ca net
de cette jeune peintre
d’adres es p 9

revendique la gaieté
et la fantaisie. Pa s de p indre ui let août
2006
D une grande rigueur
graph que ses œuvres

GMVGSRWXERGIW
ouvrent le champ
situé
d un imag naire
entre abstraction
et f guration

Emmanuelle
en quelques
mots e Boulle
Formée à l’arch tectu de Paris pu s à l’école
des a ts appl qués une agence
intérieure à l’École a s trava lle pendant sept ans dans de anté
Emmanuelle Lemegn mmob l er En 2002 des p oblèmes une année
de conseil en des onne les pendant
ses act vités profess ple nement 31
l’obligent à suspendreefuge dans son atel er et s’adonnelo si s Prog ess vement ju l et août 2006
entière : elle rouvepl ne jusqu’alors cantonnée aux créat on per onne le Pla s rs de pe ndre
à la peinture d sc des gn et la décora ion pour sa et les gale ies
elle abandonne leement ses œuvres dans les Salons
et expose réguliè

e ju l et-août 2006
30 P ai i s de pe nd

Emmanuelle Lemetais
dans PDP 15.

Depuis sa création, Plaisirs de peindre met en avant

des talents qui ont su toucher la rédaction par leur 8Q UHERQGLVVHPHQW LQRX®Ü
personnalité et leur travail. Les années passant, « J’ai longtemps travaillé à l’huile et puis je suis
nous nous sommes interrogés : que sont devenus passée brutalement à l’acrylique. En 2006,
j’exposais dans un Salon d’art contemporain, à Paris.
ces artistes aujourd’hui ? À Paris, Emmanuelle J’avais installé mon éclairage et accroché tous
Lemetais a délaissé les toiles végétales de ses mes tableaux la veille. Et, dans la nuit, tout a brûlé
débuts pour s’immerger dans la ville et les scènes à cause d’un spot défectueux. Je suis retournée
chercher ce qui me restait à l’atelier, mais j’avais
d’architecture. Mais jusqu’à quand ? une exposition
personnelle
« J’ai toujours peint, depuis un mélange des deux, avec des quinze jours après !
l’enfance. C’était mon loisir, je toiles mêlant végétal et archi. Mon voisin de stand
faisais des stages dès que je Entre-temps, je me suis essayée m’a convaincue
le pouvais. Comme j’ai ensuite aux portraits : j’ai fait une série de passer à
entrepris des études d’archi- de nus, il y a une dizaine d’an- l’acrylique… et
tecture, j’ai eu besoin, dans ma nées, plutôt abstraits, mais… ce j’ai adoré ! Ce côté
peinture, de m’éloigner de ce n’est pas mon cheval de bataille. dynamique : on
côté rigoureux… J’ai donc com- Je n’ai pas une très grosse fait un vert, et une
mencé à peindre des natures production car je dispose de demi-heure après
mortes, des paysages, des peu de temps. L’atelier ne me on fait un jaune.
plantes : bref, du végétal. sert que pour peindre la jour- L’abstrait est
Cinq ans plus tard, vers 2007- née, et le soir c’est beaucoup aussi plus présent
2008, je me suis tournée vers de dessin, d’administratif… Je qu’avant dans
des sujets architecturaux. ne donne pas de cours, et puis mes peintures, et
J’aime la technique, faire des je vis de ma peinture. Mais j’ai je joue davantage
plans. C’était dans un coin de aussi envie d’être disponible avec les taches,
ma tête, et j’ai commencé par pour ma famille. » les projections. »

Portrait
Née en 1970, Emmanuelle Lemetais
reçoit une formation en arts
appliqués à l’école Boulle et
à Olivier-de-Serre, à Paris.
Pendant dix ans, elle travaille
comme architecte d’intérieur. En
2002, elle décide de se consacrer
totalement à la peinture et est
très vite remarquée pour sa façon
inédite de réinventer l’architecture
par la couleur. Elle exposera à
la Galerie 13 de Honfleur à partir
du 28 octobre, puis ses œuvres y
seront visibles en permanence.


/H UHWRXU Ÿ O ÔDUFKLWHFWXUH
« J’aime peindre la ville car j’y puise
beaucoup d’énergie, de positivité.
D’ailleurs, dans la forme et la facture
de mes œuvres, cela se voit :
j’y place des traces énergiques,
qui parlent du sujet et font partie
de la composition. Paris est
mon motif de prédilection, mais
comme je suis représentée par des
galeries un peu partout en France –
Bordeaux, Toulouse, Grenoble,
Amiens, Honfleur… –, je peins aussi
les villes locales, car c’est ce qui
se vend. Quand un sujet ne m’inspire
pas, je m’en sors en rajoutant des
éléments (un arbre, un réverbère…).
Mais je reste toujours
fidèle à l’architecture,
essayant d’être le
plus réaliste possible.
Je ne travaille jamais sur
le motif, car j’ai besoin de
concentration. Je préfère
d’ailleurs faire mes photos
moi-même ; sur Internet,
elles sont déjà toutes
interprétées. Quant à
mes fonds abstraits, ma
peinture étant rigoureuse,
technique, ils m’offrent
une plus grande liberté,
ils me permettent
de me lâcher. »
Un Dimanche paisible, 100 x 100 cm.
8QH QRXYHOOH YRLH "
« J’ai assisté, au mois de juillet, à un stage de collage et technique
mixte avec Isabelle Dansin, à Auvers-sur-Oise, avec laquelle j’avais fait
mon premier stage à 13-14 ans. C’est nouveau, et j’ai adoré. Je ne sais
pas encore ce que ça va donner, mais avant d’entamer un véritable
travail en ce sens, je dois prendre du recul, le montrer autour de
moi. Participer à des stages me permet de sortir de la routine, car j’ai
beaucoup de travail.
Et j’ai du mal à dégager
du temps pour peindre,
essayer de nouvelles
choses. J’ai besoin de
me nourrir de choses
différentes.
Également, un retour
au végétal se fait
sentir. Peindre dans
la nature ne me
manque pas, mais
peindre le végétal, si.
Mais vais-je avoir le
temps d’approfondir
tout ça ? »
Sans titre.
100 x 100 cm.
0RQ WUDYDLO GH FRPPDQGHV
« Je travaille beaucoup les commandes.
Elles ont afflué à partir du moment où je
me suis mis à traiter l’architecture. Ce sont
surtout des lieux précis : maisons de famille,
lieux de travail, vues de Paris, monuments,
et aussi des adresses particulières dans la
capitale. Par exemple, j’ai un cabinet d’avocats
qui me demande un tableau à chaque fois
qu’ils emménagent dans un nouveau lieu.
Les demandes peuvent être variées : soit on
me laisse carte blanche, soit on me demande
un format particulier,
des couleurs… En tout
cas, je fais toujours
valider le croquis et je
propose à mes clients
de regarder sur mon site
quelle ambiance colorée
ils aimeraient, afin de ne
pas commettre d’impair,
comme ça m’est déjà
arrivé ! Ce sont des
contraintes, c’est plus
agréable de ne pas en
avoir, mais quand c’est
compliqué, ça devient
un défi et ça fait avancer
aussi. Par exemple, je
n’aime pas le format
horizontal,
mais je le travaille quand
on me le demande.
Quand je peins pour
moi, je peux faire
un travail d’imagination,
peindre des façades
qui n’existent pas, en
mariant différents
éléments. Des paysages
urbains parisiens
souvent. Mais pas pour
les commandes. »
Lendemain de fête,
90 x 30 cm. La Maison en Normandie,
La Noe Poulain-Duval, 65 x 65 cm.
Tableau d’inspiration
KHYDOLHU
/DXULDQQH &
J ELYRXDFÜ
&DPSLQ UDYDQHVERK§PHV
7HQWHV FRORU¨HV FD
Profitez des dernières soirées d’été pour camper, bivouaquer
ou passer une nuit à la belle étoile… sans oublier d’emporter
avec vous trousse à crayons et bloc à dessin !
Lors d’un pique-nique sous
les pins, en bord de mer ou
lors d’un déjeuner près d’un
food truck, inspirez-vous de
cette jolie installation pour
dessiner la mise en scène.
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
Munis d’un feutre noir épais,
saisissez quelques lignes pour
évoquer les branches, les bois
environnants, la déco du bord
de plage…
Dessiner des véhicules ?
Pas si complexe que ça si vous
choisissez de les représenter
en vue de face. Oubliez
la perspective et attachez-
vous à ne représenter
qu’un seul côté du véhicule.
Par exemple, pour la caravane,
utilisez d’abord le crayon afin
d’esquisser sa forme, puis
passez la couleur à l’aquarelle
et, en dernier recours,
réajustez le dessin avec un
feutre noir fin. L’ambiance
colorée, le paysage et tous
les objets qui accompagnent
l’installation de la caravane
sont tout aussi intéressants
à dessiner : chaise pliante,
chaise en osier, chapeau
de paille, limonade, balais
« palmier », guitare sèche…
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 
Rencontre
6DQGUD *RHEHO
Je t’emmène.
100 x 48 cm.
'ERHIYVWYVFSMW¬
Mélange de couleurs brutes appliquées
sur lattes de récupération et délicieux
personnages… Sandra Goebel peint de
véritables odes au temps qui passe.
Ces planches de bois, vieillies, usées par
la pluie, le vent, maltraitées, donnent
(re)naissance à de belles jeunes filles, de
petits garçons en culottes courtes. Avec
une particularité : tous les personnages
sont présentés de dos pour laisser libre
cours à l’imagination de chacun.
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
Le sourire aux lèvres et la bonne
humeur en bandoulière, Sandra
Goebel fait partie de ces per-
sonnes qui débordent d’énergie
positive et vous la communique
en un claquement de doigt. Apai-
sante et généreuse, cette artiste
provençale transmet son art de
vivre et de peindre à travers le
bois de récupération. Son atelier,
niché dans sa coquette maison
de Forcalqueiret est à son image :
lumineux, chaleureux et apaisant.
Et, bien entendu, le bois est pré-
sent partout ! « C’est au plus près
de la nature que je vis plus inten-
sément mes sentiments, avoue
Sandra Goebel. Avec le bois, la
magie opère, je découvre que je
peux m’exprimer artistiquement,
m’ancrer dans l’instant, vivre
mes émotions sans filtre… » Ren-
contre avec une artiste singulière
qui nous a gentiment ouvert les
portes de son atelier.
Plaisirs de peindre : Vos tableaux
sont très originaux. Ils sont
peints exclusivement sur un ma-
tériau bien particulier, du bois de
récupération…
Sandra Goebel : Oui, c’est vrai,

j’éprouve une véritable passion
pour le bois depuis de nom-
breuses années. En 2011, j’ai
commencé à récupérer de vieux
meubles que je m’amusais à pon-
cer, puis je créais des patines à
la chaux ou au fromage blanc,
histoire de donner l’impression
qu’ils sortaient du grenier, qu’ils
avaient déjà vécu. J’ai même créé
mon entreprise et j’ai vendu pas
mal de réalisations, comme des
tables, des armoires, des com-
modes. Ma maman aimait beau-
coup ce que je faisais… Quand
elle est partie, cela a été très
difficile pour moi, j’ai tout arrê-
té. Et puis, le bois, la peinture a
commencé à me manquer. Alors
j’ai peint pour moi. Je signais déjà
quelques tableaux sur des toiles,
mais c’était plus pour faire plaisir
à mon entourage qui me pous-
sait à me lancer. Je n’avais pas
vraiment de feeling avec la toile,
rien ne se passait en moi. Et puis,
Amis pour la vie.
120 x 69 cm.
TEXTES ET PHOTOS :
SANDRA NONNENBRUCK.
le bois de récup’, mon amour pour Portrait chinois
la peinture ont fait le reste. J’ai
eu une sorte de déclic. Lorsque – Une couleur : TERRE
je me suis mise à peindre sur ce – Un outil : PINCEAU
support, tout a changé. Désor- – Un courant pictural :
mais, je vis avec mon tableau, j’ai ART FIGURATIF
l’impression de ne faire plus qu’un – Un tableau : LE BALLON,
avec lui. J’aime l’authenticité de DE FÉLIX VALLOTTON
cette matière noble qui m’inspire – Un musée : FONDATION
beaucoup. GALA-SALVADOR DALI
PDP : Sandra Goebel, vous
peignez depuis toujours ?
S. G. : Non, pas du tout. Avant
d’être artiste peintre, je travail-
lais dans la finance, un monde
tout à fait opposé ! (rires) J’aimais
beaucoup dessiner quand j’étais
petite, j’avais de bonnes notes en
arts plastiques, mais je n’avais ja-
mais exploité cette piste. Et puis, Contact
Sur Facebook : Sandra
il y a quelques années, je suis Goebel Peintures ou sur
tombée sur un peintre qui ven- le site internet de l’artiste
dait un lot important de peinture www.sandragoebel.com
à l’huile. Je lui ai acheté tout son
stock et j’ai eu envie d’essayer.
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 
Rencontre
Dans l’atelier
de Sandra Goebel,
son « premier
prix 2016 »
sur la commode fait
écho à ses œuvres.
ª %ZIGPIFSMWNITIY\Q¸I\TVMQIV
EVXMWXMUYIQIRXQ¸ERGVIVHERWP¸MRWXERX
ZMZVIQIWqQSXMSRWWERWJMPXVI¬«
Juste pour voir. Je suis une au-
todidacte. Je peins plus à l’ins-
tinct, je teste des techniques, je
fais mes mélanges moi-même. Je
pense que je dois cette passion
à mon père, qui aurait bien aimé
faire les Beaux-Arts : il peignait
Et puis un jour… beaucoup de Poulbots sur bois.
120 x 61 cm. Lorsque j’étais petite, j’aimais
monter au grenier pour aller les
regarder. C’est peut-être pour
cela qu’aujourd’hui j’intègre pas
mal d’enfants dans mes tableaux.
PDP : Oui, c’est vrai, on observe
ce thème dans un bon nombre de
De l’acrylique et l’usure du temps vos tableaux…
Sandra Goebel laisse faire le temps pour ses supports de S. G. : Je prends plaisir à dessi-
tableaux entièrement composés de bois de récupération. ner des jeunes filles, des petits
« Comme mes voisins savent que je peins, ils récupèrent garçons, d’ailleurs quelquefois,
des planches, des lattes et me les amènent. Mon mari se ils ressemblent à mes propres
charge de tout stocker dehors pour que le bois continue de enfants. Par exemple, les jeunes
vivre et d’être exposé aux éléments météorologiques. » filles que je peins avec de longs
Sandra Goebel prépare ses toiles bien en amont. Elle cheveux noirs et de longues
choisit une par une les planches qu’elle souhaite fixer robes, ont parfois des attitudes
les unes aux autres. Parfois, le fond est brut, avec que je repère chez ma fille Amé-
des inscriptions, des clous, des griffures, parfois, elle lie. J’aime aussi donner vie à de
le maltraite avec différentes techniques, en ponçant ou belles danseuses très gracieuses.
en grattant. L’artiste réalise une base à l’acrylique en Souvent, elles sont pieds nus.
privilégiant les couleurs naturelles, végétales, minérales. Parfois, je commence un tableau
La priorité est toujours donnée au naturel. Pour les et je ne sais pas trop où je me
couleurs, Sandra utilise les tubes de peinture de la marque dirige. Je me laisse aller et au gré
Liquitex et ses pigments prononcés pour la peau de ses des coups de pinceaux, de nou-
sujets. Elle utilise la marque Amsterdam, à la consistance veaux personnages prennent
moins épaisse, pour les vêtements, les cheveux… forme. Un jour, je me souviens
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
qu’un couple s’est approché de
mon stand, ils m’ont acheté un
tableau représentant une petite
fille et un autre représentant une
petite fille et un garçon. Puis ils
m’ont dit : « Au moins quand nos
petits-enfants nous diront “C’est
nous, mamie ?”, nous leur répon-
drons que oui ! ».
PDP : Tous vos personnages sont
représentés de dos. Pourquoi
cette particularité ?
S. G. : J’adore jouer avec le mou-
vement, les gestes. Je n’aime pas
peindre des natures mortes, des
paysages statiques. Je ne fais
pas de commandes non plus…
Enfin, si, j’ai accepté de peindre
un attrape-rêves, mais j’évite en
général. J’ai besoin qu’il se passe
quelque chose dans mon tableau,
d’imaginer le modèle, de ne pas
être contrainte dans mes choix.
Je préfère jouer avec le corps,
plutôt qu’avec les traits d’un
visage pour exprimer des émo-
tions. Chacun d’entre nous peut
ainsi s’identifier. Parallèlement, je
tente aussi de mettre en avant
l’instant présent, une émotion, un
sentiment, et je joue sur le côté
éphémère des choses… d’où l’im-
portance de vivre pleinement à
chaque moment.

Qu’elle soit elle.
120 x 62 cm.
PDP : Parlez-nous de votre
technique de travail…
S. G. : Je travaille essentielle-
ment avec des planches de bois
de récupération que je stocke
chez moi. Je peux les utiliser
tel quel, usée par le temps,
soit je les vieillis moi-même en
les ponçant et en utilisant des
vieilles techniques de patine à
l’ancienne. En général, il me faut
une bonne semaine pour la pré-
paration de la pièce. Mon mari
Éric réalise tous les supports, il
trie les planches, les assemble…
Ensuite, je travaille le fond. Tant
que je n’ai pas trouvé l’harmonie
nécessaire, je passe des couches
et des couches d’acrylique, c’est
une peinture qui a l’avantage de
sécher très vite. Puis, je me laisse
aller pour donner vie à mes per-
sonnages. Une fois que je suis
satisfaite des couleurs, des pig-
ments, je passe une couche de
vernis pour protéger le bois.
PDP : Que ressentent les gens
quand ils regardent vos tableaux.
Quels commentaires font-ils ?
S. G. : Les gens disent que mon
travail représente l’innocence,
l’apaisement, l’amour transcen-
dant, les différentes étapes de
la vie que l’effervescence du
quotidien nous vole sans que l’on
s’en rende compte. Parfois, des
clients achètent un tableau parce
que le personnage leur rappelle
quelqu’un, un moment dans leur
1er prix de la ville de Saint-Tropez
Sandra Goebel a été primée au 20e Salon
international des artistes contemporains organisé
à Saint-Tropez, l’année passée. « J’ai reçu le premier
prix, je n’en revenais pas et j’ai été très touchée
par cette distinction. Nous avons passé une dizaine
de jours avec les autres artistes à échanger sur
nos techniques et nos réalisations. Le soir du verdict,
j’ai entendu mon nom, c’était comme dans un film.
Je me suis retrouvée en haut d’un grand escalier
et je suis descendue fébrilement. Je n’en revenais
pas. Jamais je n’aurais pensé pouvoir décrocher
un prix et en plus celui-ci. J’ai gardé contact avec
certains artistes, on se conseille, puis on se retrouve
à l’occasion de certaines expos. » Le prix de la ville
de Saint-Tropez a permis à Sandra Goebel d’étendre
sa notoriété et de faire connaître sa technique de
travail si particulière à plus grande échelle.
Tubes d’acrylique
et pinceaux
attendent l’artiste.
couragements,
de mes enfants
Amélie et Ni-
colas, de mes
amis, de mon
entourage, j’ai
commencé à
avoir confiance
vie, un souvenir… C’est émouvant en moi et à me moquer du juge-
pour moi. J’ai fait une exposition ment des autres et de ce qu’ils
au cours de laquelle des classes allaient penser. Il faut apprendre
d’un lycée sont venues me voir. à lâcher prise, écouter ses émo-
Les ados ont adoré, ils se pre- tions, se faire plaisir avant tout.
naient en photo avec mes ta- C’est important car cela permet à
bleaux. J’étais contente de voir l’artiste d’être lui-même et d’en-
que mes réalisations plaisent à trer en communion avec sa créa-
toutes les générations. Les amis tion et de faire le plus beau des
de mes enfants aiment bien ve- voyages, celui qui nous mène à
nir voir ce que je peux faire dans l’intérieur de soi. J’aime beau-
mon atelier, ce sont mes premiers coup cette citation de Picasso :
fans. Grâce aux réseaux sociaux « Deviens qui tu es. »
et à Facebook, j’ai la chance
d’avoir de nombreux fidèles qui
me suivent et m’encouragent
régulièrement, en likant mes pa-
rutions, en laissant des commen-
taires sympas. C’est galvanisant
pour un artiste.
PDP : Quel genre de conseils don-
neriez-vous aux personnes qui
souhaiteraient se lancer dans la
peinture ?
S. G. : Qu’il ne faut pas réfléchir, il
faut se laisser aller ! Je me sou-
viens, à mes débuts, mon mari
était fier de mes peintures, et
moi pas du tout. J’avais honte
de ce que je faisais, j’allais même
jusqu’à décrocher les tableaux
qu’il accrochait dans la maison.
Et puis, après de nombreux en-
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 
Démo
GHVDLVRQ

­FKHXU
Depuis mon plus jeune âge,
je suis fasciné par les cascades
et les rivières. Pêcheur de
truites, j’ai souvent été amené
à débusquer ce poisson
mythique dans des rivières
torrentueuses et des chutes
d’eau. Le pastel terminé
reflète à mon goût assez bien
ce que je voulais traduire :
l’eau qui court et la fraîcheur
qui peut s’en dégager…

/H PDW¨ULHO
Û Feuille de Pastel Card bleu foncé,
60 x 80 cm

0D SDOHWWH
Û Crayon pastel Derwent
Û Shaper en caoutchouc pour mélanger
les couleurs par endroits
Û Fixatif Latour de Sennelier

J’ai utilisé 23 couleurs : du vert et

du bleu de Prusse très foncé, des
mauves de façon à jouer avec les
complémentaires, du bleu et du rose
pour l’eau et, en finition, du blanc.

DÉMONSTRATION : PATRICE BOURDIN

TEXTE ET PHOTOS : ELSA COLIN

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 L’esquisse et les Les premiers
premières touches contrastes
Après avoir réalisé une J’emploie des couleurs
esquisse sommaire au sombres sur les
crayon blanc Derwent côtés et au-dessus
sur une feuille de de la cascade avec
Pastel Card bleu foncé, des mauves et des
je débute mon tableau verts très profonds,
de haut en bas, en afin de créer des
jouant tout de suite contrastes puissants
avec des contrastes. avec l’eau ; celle-
Je n’ajoute pas trop ci comportera des
de détails afin que teintes très claires.
mon arrière-plan reste Je laisse apparaître
éloigné. Je pose alors par endroits le papier
des mauves pour bleu-gris, qui fera
donner un peu plus plus tard un rappel
 de profondeur.
 avec l’eau.

Faire jaillir Faire vivre Les rochers

la lumière l’eau Je place des
J’esquisse des L’eau doit masses plus
d’herbes très jaillir de sombres pour
claires à l’endroit la roche. les rochers
où doit jaillir la Pour cela, avec du bleu
lumière. Pour ce j’emploie de Prusse et
type de travail, du bleu de un vert profond,
j’utilise toujours Prusse, du sans saturer le
des pastels mauve et papier afin de
Girault qui, par du bleu clair, pouvoir revenir
leur finesse, puis je finis travailler par-
me permettent avec du dessus ensuite.
d’arriver à ce blanc en
résultat tout procédant
 en fraîcheur.
 de bas
en haut. 
Préciser Traduire
les berges le courant
bouillonnant
Je me sers
de verts très L’eau arrive et
printaniers, bouillonne, elle
Unison et ne doit donc
Girault, que je pas paraître
trouve superbes seulement
pour ce type blanche…
de réalisation.
Certaines
Pour parvenir
à la sensation

pierres doivent visuelle Les dernières touches
ressortir avec souhaitée, Pour l’eau du premier plan, je fais
des tons j’utilise un intervenir des verts et les mauves
chauds, roses et rose pâle ainsi foncés du fond de manière à pouvoir
 jaune de Naples
foncés. Je pose  qu’un bleu
pâle que je
revenir avec des couleurs plus claires
ensuite. Celles-ci sont le reflet du
un voile de mélange avec feuillage et de la roche qui se trouvent
fixatif Sennelier en pulvérisant le produit le blanc afin d’obtenir un blanc cassé. au-dessus de la cascade. Je termine
sur mon papier afin que les grains de Cette couleur doit rester néanmoins très par de petites touches blanches
pastel s’accrochent et laissent apparaître lumineuse. L’eau n’est pas estompée : ce posées très légèrement sans estompe,
quelques aspérités, qui rendront la pierre sont des coups de craie superposés les en n’oubliant pas de donner un sens
plus réaliste. uns aux autres qui donnent ce résultat. au courant.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

 3HLQWXUH

*VYMXHI
Que l’on se trouve sur les murailles de la fortification Vauban, sur la plage
de la Cible ou sur le port au cœur de Saint-Martin, la mer est toujours là.
Nul besoin de la distinguer pour sentir son influence sur l’esprit du peintre…
De William Barotin à Chapelain Midy, les artistes des XIXe et XXe siècles ont su
saisir la beauté de ses marines, la lumière particulière de ses paysages
et le charme de cette cité de bord de mer.

Photo D.R.


6DLQW0DUWLQGH5¨

LE GÎTE ET LE COUVERT
À SAINT-MARTIN-DE-RÉ
> Ben-Hur – Char à Huîtres
Cuisine de rue. Un « food-boat » sorti de l’eau où l’on
déguste des fruits de mer sur une petite terrasse, le
tout sans chichi, pour un excellent rapport qualité/prix.
Parc de la Barbette - Av. Victor Bouthillier
06 99 21 20 73

> Auberge Paysanne de la Mer

Fruits de mer. Coquillages et crustacés en direct
des producteurs, cet établissement situé en bord de
mer, sur la piste cyclable qui longe la côte de Saint-
Martin-à-Loix se distingue agréablement.
Chemin de la Galère - Le Vert Clos
06 83 08 20 38

> Les Embruns

Gastronomique. Une belle table nichée dans une
petite rue de l’îlot de Saint-Martin. Peu de couverts
et des produits de saison joliment préparés.
6, passage Chay Morin - 05 46 66 46 31

> Kokot
Bar à vins. Tenu par Pierre, un Bourguignon qui n’a
pas oublié ses racines, ce bar animé sert des tapas
originales préparées par Aurélie, l’endroit idéal
pour l’apéritif.
53, quai De La Poithevinière - 05 46 09 93 53

> Le Corps de Garde

Située à l’entrée du port, cette superbe maison
d’hôtes permet d’admirer les allées et venues
des bateaux. Superbe petit-déjeuner en chambre,
garage pour les vélos, prêt de drap de plage
ou de chapeau, tout y est !
1, quai Georges Clemenceau - 05 46 09 10 50

> Le Galion
Un hôtel au cadre traditionnel dans lequel on profite
d’un petit-déjeuner en terrasse aux beaux jours.
Une situation idéale et un rapport qualité/prix
intéressant.
Rue Émile Atgier - 05 46 09 03 19


 3HLQWXUH
V u de la mer comme de la
terre, Saint-Martin-de-Ré
se cache derrière de hauts
murs de pierre de taille, édifiés
au XVIIe siècle. Son charmant pe-
tit port, où se mêlent bateaux
de pêches et voiliers de plai-
sance, ne se révèle qu’après le
contournement de la digue et
de ses remparts. Ses rues pa-
vées, ses façades blanches et
ses roses trémières attendent
les visiteurs derrière deux mu-
railles et un large fossé qui
entourent la ville d’une côte à
l’autre. Vu du ciel, ses fortifica-
tions en étoile ne laissent au-
cun doute sur l’auteur de cette
œuvre de défense implacable :
le stratège Sébastien Le Pestre,
marquis de Vauban. En décalage
complet avec la douceur et la
simplicité élégante des maisons,
parcs et ruelles de la petite ville,
ces constructions massives ne
font que renforcer l’impression
de pénétrer dans une cité à l’abri
du tumulte continental… haute
saison exceptée.
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
Une ancienne place
stratégique
Position stratégique dans les
temps troublés, Saint-Mar-
tin-de-Ré devient, durant le
XVIIIe siècle, un port très actif, no-
tamment dans le commerce du
sel venu des marais salants tout
proches, du vin et des eaux-de-
vie. Au XIXe, la citadelle devient
la dernière étape avant la tra-
versée pour les condamnées au
bagne qui vont rejoindre la Nou-
velle-Calédonie, puis la Guyane.
Le lieu est aujourd’hui une mai-
son centrale dont la présence,
à quelques centaines de mètres
des balades en ânes et de la
plage de la Cible, paraît encore
incongrue aux yeux des visi-
teurs non avertis. Principal em-
ployeur de la commune, avant
le secteur touristique, le centre
pénitentiaire fait vivre toute
l’île. Il n’a jamais découragé les
Suite p. 28
L’entrée du port, à Saint-Martin-de-Ré.
UHWURXYHUOÔDQQ¨HSURFKDLQH
INFOS PRATIQUES
culturelles/ événements
> Les peintres du mardi et du vendredi des arts.
Un collectif d’artistes se rassemble tous les mardis
et tous les vendredis sur le parvis de l’église.
Une exposition conviviale où chaque artiste fait
découvrir son univers.
Tous les mardis et tous les vendredis jusqu’au
19 septembre.
Les jeudis des peintres
Peintres amateurs ou professionnels viennent
créer leurs œuvres, les exposent et les vendent
sur place.
Tous les jeudis de 9 à 19 heures, jusqu’au
21 septembre. Parvis de l’église. Gratuit.
Visite de la ville
Le jeudi à 10 h 30 en saison, en compagnie d’un
guide, partez à la découverte de la vieille ville.
Adulte : 6,5 € – enfant (5 à 12 ans) : 3 €.
Le Cristal de Vauban - chasse au trésor
Le mercredi en saison, pendant les vacances
scolaires et sur réservation pour les groupes.
De 5 à 12 ans, les enfants pourront découvrir
les fortifications en essayant de trouver le trésor
de Vauban caché il y a plus de trois siècles.
Tarif unique adultes et enfants (5 à 12 ans) : 5 €.
Inscriptions et réservations obligatoires à l’office
de tourisme, au plus tard la veille du départ.
Le clocher observatoire
L’horloge monumentale, les cloches en action et
la vue sont un enchantement pour tout visiteur.
Le point de vue est superbe en nocturne.
Ouvert tous les jours de 10 h au coucher du
soleil, de février au 11 novembre et pendant les
vacances de Noël. Jusqu’à 23 h en juillet et en
août. En janvier : ouvert du mercredi au dimanche
de 14 h 30 à 17 h 30.
Fête du coquillage
Le samedi 30 septembre, le Cercle nautique de
Saint-Martin-de-Ré organise la neuvième édition de
la Fête du Coquillage, sur le port de Saint-Martin-
de-Ré, de 16 h 30 à 23 h.
Animations musicales, dégustations de fruits de
mer, parade.
31e Festival Musique en Ré – juillet-août
Comme chaque année, il réunira des solistes
de renommée internationale et un orchestre
symphonique d’étudiants issus de conservatoires
supérieurs de musique européens.
www.musique-en-re.com
La Fête de la Mer
Le 15 août, sur le port de Saint-Martin, animations,
restauration, cérémonie en mer, feu d’artifice et bal.
21e Festival Jazz en Ré – fin août
www.jazzenre.fr
3DWULFH %DF
DE LA TERRE
À LA MER
Artiste autodidacte, Patrice Bac a toujours choisi ses techniques en fonction
de son sujet. Des marines à l’huile aux portraits à la sanguine, il navigue
d’un médium à l’autre mais garde un même cap, celui de retranscrire la beauté
et la vie de l’île de Ré.

Pour lui, pas de technique de prédilection Galerie Bac

7, quai Georges
mais une nécessité d’adapter son médium Clemenceau
au cas par cas. « Chaque sujet demande, à 17410 Saint-Martin-de-Ré
mon avis, des expressions de médiums qui Tél. : 05 46 09 90 61
lui correspondent pour en sentir l’essence 06 87 54 21 88
même. Bien qu’il ne faille pas se bloquer ! » Atelier
Ainsi, pastel, huile et aquarelle se côtoient 9 bis, boulevard Murat
dans sa galerie de Saint-Martin. « Je préconise 75016 Paris.
plutôt l’aquarelle pour tout ce qui touche patrice.bac@gmail.com
l’eau, les transparences et les reflets… Quant www.patricebac.fr
aux craies, mines, encres et sanguines,
elles correspondent davantage aux sujets
animaliers ou au portrait, pour moi. Le pastel
est parfait pour le paysage car il permet de
réaliser des éclats de lumières vives. Enfin,
l’huile ou l’acrylique permettent de saisir de
larges pans onctueux de ciels pour marines. « Je peux retranscrire
Mais tout cela est très subjectif et chaque au mieux ma passion pour

D iplômé de l’école Boulle et de l’école

Camondo à Paris, Patrice Bac a été
architecte d’intérieur durant trente ans à Paris
et à l’étranger, « dans les pays du Moyen-
Orient ». Depuis quelques années, c’est la
peinture qui lui permet de retranscrire sa
passion pour les animaux, la chasse, les
marines… À l’huile, à l’acrylique, mais surtout
à l’aquarelle, au pastel et aux sanguines,
il « essaie de dégager et transmettre une
émotion ». « J’ai toujours peint ou dessiné
mais je me consacre aujourd’hui entièrement
à la peinture sous toutes ses formes. »
peintre doit aussi suivre ses sensibilités. » la quête des animaux
et de la nature. »
Voilà vingt-deux ans que le peintre expose
sur l’île de Ré et s’inspire de sa vie locale.
« Les sites ravissants de l’île, ses lumières sur
les marais, ses rivages et leur faune et flore…
C’est une île très riche en sujets pour
un peintre qui aime aussi bien l’animalier
que les marines. » Des scènes de véneries
aux voiliers emportés par les vents, l’univers
de Patrice Bac, en terre et mer, a trouvé
sa place à Saint-Martin.

« Tous les médiums m’intéressent

ª'¸IWXYRIwPI
que ce soit l’aquarelle, la sanguine,
le pastel, l’huile, l’acrylique
ou encore la pierre noire. »
XVrWVMGLIIR
WYNIXWTSYV
YRTIMRXVIUYM
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P¸ERMQEPMIVUYI
PIWQEVMRIW«

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

 3HLQWXUH

touristes pour autant, Saint-Mar- Dans l’entre-deux-guerres,

tin inspirant, depuis le XIXe siècle,
)VRIWX peintres professionnels et ama-
teurs de toute la France.
'SKREGU Mais ce sont bien deux natifs
JSRHEXIYVHY de l’île de Ré qui amorceront
l’intérêt de leurs confrères pour
KVERHQEKEWMR Saint-Martin : Gaston Roullet et
William Barbotin. Le premier,
TEVMWMIRªPE peintre officiel des Colonies
et de la Marine, voyagera aux
7EQEVMXEMRI« quatre coins du monde pour
Le Monde Illustré tout en gar-
EHSRRqWSR dant un profond attachement
l’école Rochelaise s’intéresse
particulièrement à la lumière et
aux paysages rétais. Louis Girau-
deau, Gaston Balande et Louis
Suire précèdent les peintres
de Montmartre comme Roger
Natter et Jean-Franck Baudoin.
Tous profitent de leurs vacances
sur l’île pour en immortaliser
les paysages et les marines.
Chapelain Midy finira par s’of-
frir une résidence secondaire à
L’île paradisiaque
comprend
100 km de pistes
Saint-Martin, dans laquelle il sé- cyclables.

RSQEYQYWqI
pour son île d’origine. Le second
achètera, en 1890, la villa des
HIPEZMPPI Tilleuls, à Ars-en-Ré, pour ac-
cueillir ses amis anarchistes. Il
prendra en 1905 la direction du
musée communal d’Ars-en-Ré,
près du phare des Baleines…
journe fréquemment.
Lieu de vie artistique
Et si ces artistes sont restés
dans l’histoire, ils ne repré-
sentent qu’une infime partie
des peintres qui choisissent de
capter la beauté de Saint-Martin.
Il suffit de faire un tour du côté
de l’église Saint-Martin (dont la
montée au clocher fait partie
des incontournables, offrant
un panorama superbe à 360°)

À ne pas manquer
Le musée Ernest-Cognacq
HORS LES MURS
Pour faire découvrir les plus beaux
portraits conservés au musée,
11 reproductions de ces peintures
sont disposées dans la ville en
fonction des relations existant
entre les tableaux et l’histoire de
la ville. Les flâneurs pourront ainsi
rencontrer Mme de Sévigné, Louis XIV,
des membres de la famille d’Aulan et
d’autres anonymes ayant participé à
l’évolution de Saint-Martin-de-Ré.
Situé dans un bâtiment contemporain
accolé à l’ancien hôtel de Clerjotte,
bâtiment gothique en cours de
restauration, ce musée mêle collections
historiques et artistiques, offrant
un panorama complet de l’identité
de la ville. Des objets de marine et
maquettes de bateaux à une maquette
tactile réalisée à partir du plan de la
ville de 1703, en passant par le jardin à
la française, labellisé refuge LPO, le lieu
revêt un intérêt pour son cadre comme
pour les œuvres exposées.
Le fonds originel de peinture a la
particularité de rester très mystérieux.
Il est essentiellement constitué de
portraits du XVIIIe siècle qui n’ont,
pour la plupart, ni auteur, ni identité
du sujet représenté… La dernière
décennie du XXe siècle a été consacrée
à l’acquisition d’œuvres d’artistes rétais
incontournables comme Louis Suire,
Tatave, William Barbotin, Jean-Franck-
Baudoin… Le peintre Raymond Enard
contribuera particulièrement à ce fonds,
tout comme Raphaël Drouart, par ses
témoignages ethnographiques peints.
Ainsi, la collection graphique comporte
près de 2 500 gravures, dessins,
photographies et cartes postales. La
section cartes et plans de la collection
graphique permet de suivre l’évolution
géographique et urbanistique de l’île et
de la côte depuis le XVIe siècle. Enfin, la
collection de céramiques montre toute
l’importance de Saint-Martin dans les liens
maritimes avec l’Europe du Nord et l’Asie.
> Exposition temporaire – Jusqu’au
31 décembre 2017
Au Chic rétais
Le vêtement a toujours rempli un rôle
de marqueur social et la société rétaise
n’échappe pas à ce constat. Dans l’île
de Ré des années 1900, l’appartenance
sociale des individus se révèle dans les
habits de travail, alors que le costume
de fête ou de dimanche a tendance à
atténuer ces différences en copiant les
tenues créées pour l’élite. En confrontant
l’iconographie et les costumes conservés,
cette exposition tend à reconstituer
les silhouettes de l’époque, celles que
l’on apercevait sur le port de Saint-
Martin ou à la sortie de la messe le
dimanche. La scénographie évoque aussi
les grands magasins, très actifs dans
la diffusion de la mode parisienne, à
travers les catalogues de la Samaritaine,
dont le fondateur, Ernest Cognacq, est
également à l’origine du musée.
Renseignements :
Musée Ernest-Cognacq – 13, avenue
Victor Bouthillier - 05 46 09 21 22
www.musee-ernest-cognacq.fr
Ouverture toute l’année. Du 1er octobre
au 31 mars : de 10 h à 12 h 30 et de
14 h à 17 h en semaine, de 14 h à 17 h
les samedis, dimanches et jours fériés.
Du 1er avril au 30 juin et septembre : 10 h
à 12 h 30 et de 14 h à 18 h en semaine,
de 14 h à 18 h les samedis, dimanche et
jours fériés. Du 1er juillet au 31 août : de
10 h à 19 h. Fermeture hebdomadaire
le mardi. Fermeture annuelle : 1er janv.,
1er mai, 1er nov., 11 nov. et 25 décembre.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017


les mardis, jeudis et vendre-
dis de la belle saison. Peintres
professionnels et amateurs
travaillent ou exposent leurs
œuvres en toute simplicité.
Et que dire des nombreuses
galeries disséminées autour
du port ? Si la populaire Mille
Sabords, entièrement consacrée
à Tintin, mérite forcément le
détour, on s’arrêtera aussi chez
Promenarts, également situé
sur l’îlot Saint-Martin. Plus près
de l’église, la discrète Galerie
Glineur accueille de nombreux
artistes d’art contemporain.
Enfin, Le Radeau de la Méduse,
lieu atypique, fait vivre l’art sous
toutes ses formes dans une am-
biance festive. L’un de ces lieux
qui rendent Saint-Martin si atta-
chant et affirme son authentici-
té inspirante.
7(;7((73+2726Š/,6((6&2)),(5
$875(63+2726*(2))5(<3,*1$8/7
RENSEIGNEMENTS
> Office de tourisme de
Saint-Martin-de-Ré
2, avenue Victor
Bouthillier
17410 Saint-Martin-de-Ré
Tél. : +33 (0)5 46 09 20 06
contact@saint-martin-
de-re.net
Ouvert tous les jours de
9 h 30 à 18 heures, du
lundi au dimanche, sans
interruption.
5RVH%RQQHIR\
ARTISTE PEINTRE
Cette jeune poitevine s’est installée
à La Rochelle il y a quelques années.
Après les beaux-arts d’Annecy puis
ceux d’Angers, elle fait aujourd’hui
partie d’un groupement de créatrices
qui se sont associées pour ouvrir
une boutique à Saint-Martin-de-Ré.
En bref, quel a été votre parcours
jusqu’à Saint-Martin ?
Mon parcours est assez atypique… Après
un diplôme en langues étrangères, je décide
de revenir vers mes premières amours,
l’art et la peinture. Je fais d’abord une mise
à niveau en arts appliqués puis tente
le concours des beaux-arts à Annecy.
Je termine mon tour de France à Angers où
je rentre à l’école des beaux-arts en section
design. Après mes études, je décide de
me consacrer entièrement à la peinture.
Quels sont vos sujets de prédilection ?
Je suis Bretonne du côté de ma maman,
amoureuse des balades le long de la mer
où j’aime glaner des objets et m’adonner
à la photographie. Ce sont ces photos
qui créent le tableau. Je travaille d’abord
un cadre et une composition, puis je le
retranscris en peinture dans un style
figuratif. Il y a aussi des tableaux nés de
photos d’enfance que j’ai retrouvées un jour
et qui m’ont émue. J’aime les objets et
surtout la beauté des couleurs…
questions à
Quels médiums utilisez-vous ?
Je travaille à l’acrylique pour mes peintures
personnelles et à l’aquarelle pour celles
que j’imprime sur mes vêtements. J’aime
beaucoup le rendu de l’huile mais il y a
plus de contraintes… et l’acrylique est
un médium incroyable qu’on peut travailler
de multiples façons, dans l’épaisseur ou
en lavis comme l’aquarelle. Que ce soit
acrylique ou aquarelle, je superpose
les couleurs de nombreuses fois, il faut
donc que le séchage soit rapide. L’aquarelle
est un médium difficile qui ne cesse de
me surprendre. Je la travaille sur une base
très diluée puis je reviens dessus pour
affiner le dessin… parfois avec du crayon
aquarelle pour soigner le détail. Il y a pour
moi un rendu qu’on ne trouve avec aucun
autre médium, une merveille !
Vous avez réalisé toute une série de
légumes et crustacés réalistes…
Les légumes représentent une phase
importante dans mon travail car ils m’ont
donné l’idée de créer ma marque de
vêtements Rose’s. Je suis dans une AMAP,
où je reçois des paniers de légumes bios
chaque semaine. De beaux légumes entiers
dans leur jus aux couleurs éclatantes…
J commencé à les prendre
J’ai
e photo puis à les peindre.
en
A
Aimant la mode et le textile,
j’ai alors eu l’idée de les mettre
sur t-shirt et sacs… Ma marque
était née ! Après cela, j’ai créé
m
ma petite entreprise et fait
unne levée de fonds sur une
plateforme participative pour
cré
éer la première collection en
juillet 2015. J’aimais bien l’idée
que la peinture sorte des murs et
devienne mobile, une œuvre d’art
viv
vante !
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 
Démo
3DVWHO

4SVX HI
7UDYDLOVXUOHPRWLIHQXQHV¨DQFH
0DW¨ULHO
EHDX[DUWV
Û1 feuille de Pastelmat
35 x 50 cm gris clair
Û1 crayon pastel blanc
ou bleu clair
ÛCrayons Caran d’Ache :
marron foncé
rouge vermillon
rouge foncé
noir
blanc
ocre jaune

0DW¨ULHO SRXU
WUDYDLO HQ H[W¨ULHXU
Û1 Caddie à roulettes
avec siège incorporé,
ou siège pliant à porter
à l’épaule
ÛChapeau à rebord,
lunettes de soleil
Û1 chevalet pliant avec
boîte pour ceux qui
veulent travailler
debout
ÛBouteille d’eau,
crème solaire,
lingettes nettoyantes
pour la peau
Û 1 boîte plate pour
placer vos pastels
sur vos genoux
Û1 cutter
Û1 boîte avec couvercle
qui servira de poubelle
Û1 appareil photo
Û1 cadre de visée
de 5 x 8 cm
Û1 pot à crayons pour
vos crayons pastel
Û1 carton à dessin format
A3 pour conserver vos
pastels et des feuilles
de papier de soie ou de
papier cristal pour
les protéger
ÛPanneau d’Isorel
de 40 x 50 cm et 5 mm
épaisseur
Û2 pinces plates

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

0E 6SGLIPPI
Peindre
en extérieur
Partir sur le motif avec
des pastels nécessite
un peu de préparation
car on peut très vite
se retrouver sous une
montagne de matériel :

– N’emportez que
le strict nécessaire et
ne travaillez pas sur
un trop grand format
car, avec le vent, vous
risquez de voir votre
support s’envoler
dans les airs.

– Si vous travaillez en
bord de mer, comme
c’est le cas ici, vous
devez prévoir une
grosse pince pour fixer
votre support à votre
chevalet ou à la planche.

– Lorsque vous
choisissez votre point
de vue, placez-vous
de façon à être à
l’ombre du soleil d’été
à partir de 13-14 h, car
cela deviendra vite
insupportable, voire
dangereux, de rester
plusieurs heures
sans bouger sous des
températures avoisinant
parfois les 30-35 °C.

DÉMONSTRATION,
TEXTE ET PHOTOS :
MARIE-PIERRE LE SELLIN

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Démo 1. L’ESQUISSE
3DVWHO

Temps de travail
Je décide de réaliser ce tableau
en une seule séance, soit
4 heures, pas plus. Cela permet
d’aller à l’essentiel en suggérant
seulement la végétation sans Avec le crayon blanc, j’esquisse les lignes principales : la ligne de base des bosquets sous
vraiment travailler les détails. le phare pour être sûre de centrer mon dessin, l’arrondi du quai qui va jusqu’au premier plan,
la coque du vieux gréement et, de l’autre côté, le phare rouge. Puis, je reprends le reste des
maisons de l’arrière-plan et les arbres au centre du tableau. Je ne dessine pas avec précision,
Choisir son je retravaillerai le dessin directement en posant les couleurs.
point de vue
Vous devez opter pour
un endroit au soleil le matin
l,OQÔHVWSDVIDFLOHGHJRPPHUVXU3DVWHOPDWGRQF
et à l’ombre l’après-midi. QÔDSSX\H]SDVVXUYRWUHFUD\RQYRXVQHSRXUUH]SDV
FRUULJHUVLYRXVIDLWHVGHVHUUHXUVz
C’est ce que j’ai fait pour ce
tableau réalisé à La Rochelle
en me plaçant au pied de
la grande tour, à l’entrée du vieux 2. LE CIEL
port. Je connais bien le lieu car
j’y emmène des élèves depuis
plusieurs années et je veille à
toujours choisir soigneusement
mes angles de vue. Faites des
photos lorsque la situation
ne permet pas de s’abriter ou
revenez lorsqu’il fait moins
chaud. Utilisez votre cadre de
visée si vous ne savez pas quoi
choisir comme sujet et comme
point focal. Vous y verrez comme
dans un appareil photo et cela Ce jour-là, le ciel est voilé, légèrement bleuté. Je décide d’accentuer un peu le bleu
vous aidera à cadrer. du ciel avec un bleu céruléum d’intensité moyenne. J’évite le grand pin parasol ainsi
que les autres arbres. Je travaille avec le plat des bâtons en superposant le blanc et
le bleu et en estompant à la fin.

3. L’ARRIÈRE-PLAN
Je travaille de l’arrière vers l’avant.
Un support Après le ciel, je peins les toitures
à apprivoiser des maisons au fond avec une
terre de Sienne claire et un beige
Pour ceux qui n’ont jamais orangé. Les façades des maisons
travaillé sur Pastelmat, sont à l’ombre, je pose donc un
vous serez certainement bleu-gris dessus. Je garde un
décontenancés par la jaune pâle pour la façade à gauche
réaction au contact des inondée de soleil. Je reprends d’un
bâtons. En effet, ce support trait gris-violet foncé l’ombre en
absorbe toute la poudre et dessous des toitures. Je n’estompe
on ressent une impression pas beaucoup sur le Pastelmat,
de « freinage » lorsqu’on je préfère superposer les teintes
doucement afin de créer un effet
frotte un pastel dessus.
de texture. Je termine les maisons
On pense alors, à tort, qu’il par la grande à toit d’ardoise située
use les bâtonnets très vite. derrière les arbres. La partie droite
En réalité, il permet de faire est aussi illuminée par le soleil et
moins de passages et on j’utilise le même jaune que pour
peut estomper plus vite.
Il faut simplement appuyer l-HSODFHOHVWRXFKHVGHOXPL§UH l’autre façade. Je pose un bleu-
gris clair sur la gauche du phare
plus légèrement, surtout
avec les pastels Schmincke,
VDQVDWWHQGUHFDUFHOOHFL et du blanc crème à droite, puis
j’estompe afin de créer un fondu.
qui sont très tendres et qui YDULHWU§VUDSLGHPHQWORUVTXÔRQ J’ajoute les fenêtres en alignement

SHLQWHQH[W¨ULHXUz
couvrent très rapidement. et le dessus du phare en vert
turquoise vif.
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
4. LES ARBRES ET LE GRAND PHARE

Je choisis un vert clair que je pose sur
le haut des arbres car le soleil est assez haut
maintenant, mais je reprendrai les lumières
dans l’après-midi, la lumière sera plus belle
et les verts plus brillants.
CONSEIL : Gardez-vous toujours la possibilité
de retoucher vos couleurs en fonction
des variations de lumière en ne saturant pas
le support dès les premières touches.
Dans mon cas, il est encore trop tôt dans la matinée pour que la lumière soit
jolie ; je pose donc les couleurs principales, il ne me restera plus qu’à peindre
des rehauts de couleur. Je peins également les branches et les troncs mais je
sais que j’aurai de belles ombres lorsque le soleil aura tourné à droite, ce qui me
donnera une belle lumière latérale. Les volumes seront alors beaucoup mieux
mis en valeur. C’est aussi pour cette raison que j’attends un peu pour peindre
le phare de droite. Je continue mon travail des verts en peignant les arbres à
gauche, sur la rive opposée, avec la même gamme de verts que pour les pins.

CONSEIL : Si vous avez du

Je reprends ensuite les arbres en essayant
de varier les nuances. Les verts sont
toujours délicats à utiliser. Je sélectionne
des verts bleutés et des verts olive
avec un vert ocre pour le petit arbre
et du bleu foncé (Prusse ou indigo) pour
peindre les zones foncées du feuillage.
5. LE PREMIER PLAN
mal à voir les volumes des
arbres, pensez à cligner
des yeux. Les détails
disparaissent au profit des
masses claires et foncées.
N’oubliez pas, non plus,
l’influence de la lumière
du soleil. Si celui-ci est au
zénith, vos ombres seront
forcément en dessous des
feuillages et l’ombre au sol
sera circulaire, positionnée
J’observe aussi la nature et le sens du feuillage. autour du tronc. Si le soleil
Par exemple, la petite haie située devant le phare est descendu, il créera une
possède des petites feuilles partant vers l’extérieur. lumière latérale avec des
Je pose donc des touches dans ce sens, rapidement. ombres placées à droite ou
J’utilise le bleu foncé pour l’ombre des feuilles et du vert à gauche de l’arbre et du
de vessie pour les feuilles du dessus de la haie. Pour le tronc. L’ombre au sol sera
petit arbre à l’extrême gauche, je choisis des touches de plus ovalisée et située du
terre de Sienne brûlée, d’orangé beige et de terre d’ombre côté opposé au soleil.
brûlée pour le tronc et les branches. Enfin, un gris foncé
teinté de violet vient griser le tronc.

À 14 h, je commence le grand phare en
redessinant les rectangles rouges peints sur
sa colonne. J’utilise un rouge orangé clair pour
la partie droite dans la lumière et un rouge
foncé pour la partie gauche. Vous pouvez
ajouter un peu de violet ou de brun dans
le rouge pour le foncer si vous n’avez pas la
bonne couleur. Je peins l’ombre sur la colonne
avec un gris-mauve moyen et je l’estompe
dans le blanc crème de la partie droite.
Je pose un gris-vert clair pour peindre le
quai et des touches de blanc beige. Je peins
rapidement avec le plat de bâtonnets tendres
type Unison ou Schmincke, afin de couvrir
le support sans y revenir une deuxième fois.
Je peins le côté vertical du quai avec
des teintes foncées : gris-bleu, terre
d’ombre brûlée, gris clair, beige rosé.
Je pose les touches de haut en bas
en inclinant un peu pour montrer que
le quai est sur un plan un peu incliné.
Avec le crayon noir, je dessine quelques
grosses pierres de taille.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Démo 5. LE PREMIER PLAN (SUITE)
3DVWHO

Sélectionner
son matériel
Choisissez une gamme
restreinte de bâtonnets de
pastel qui peuvent tenir
dans une grande boîte
(90 couleurs, pas plus) que
vous poserez sur vos genoux Je prends soin de détourer la coque du vieux Je continue par la mer, visible autour de
ou devant votre chevalet. gréement placé le long du quai. Avant de le la coque du bateau, en posant un bleu froid
Personnellement, je casse peindre, je termine l’arrière-plan en traçant très clair auquel je superpose un autre blanc
mes bâtons pour avoir plus les mâts des bateaux avec le crayon blanc. bleuté encore plus clair. Devant le bateau, l’eau
de nuances. Je sélectionne Je m’aide d’une règle pour réaliser de belles devient verte. Je pose les couleurs par touches
verticales. Je peins la passerelle qui relie les horizontales fines afin de créer les ondulations
un clair et un foncé dans
deux côtés du quai, passe devant les mâts du vent sur l’eau. J’ajoute un bleu vif juste
chaque couleur, noir, blanc avec un crayon terre d’ombre brûlée et pose sous la ligne de la coque et je place une ombre
bien sûr, des gris colorés, des quelques rehauts de noir au crayon. entre le quai et celle-ci.
blancs colorés. Équilibrez
couleurs froides et chaudes,
y compris dans les bleus
et dans les jaunes.
Ainsi, vous pourrez travailler
tous les sujets et tous
les ciels possibles.

Ranger ses pastels

Je range mes bâtons dans
des alvéoles, côte à côte.
Je les regroupe par gamme
de couleur. Je n’utilise ni
semoule, ni riz, ni coton, Avec de l’orangé vif, je peins la bouée et j’ajoute Je finalise les détails : hublots, rambardes,
je les range proprement, tout une touche de blanc pour le reflet de lumière. mâts et voiles avec les crayons. J’utilise une
Je pose de la terre d’ombre brûlée dans la règle pour les mâts et les haubans. J’ajoute
simplement. J’aime avoir
partie supérieure de la coque et je fonds la quelques reflets colorés orangés dans l’eau.
une vision d’ensemble, cela
couleur dans l’ocre jaune. Il me reste la cabine,
m’aide à trouver la couleur que je peins en blanc avec un bleu mauve clair
qu’il me faut. pour le côté gauche, situé à l’ombre.

)LQDO Je termine le quai par de

petites touches de couleurs
chaudes : beige, terre de
Sienne claire, gris clair,
pour imiter la couleur des
grosses pierres sur le sol.
Pas d’estompage, afin de créer
un effet de matière. Quelques
barrières alignées devant
le quai et deux gros plots au
premier plan finissent
de donner la profondeur
en créant une perspective
dans le tableau.

CONCLUSION : Pour réaliser ce

tableau, il m’aura fallu environ
4 heures. J’ai travaillé sans
me presser, laissant la lumière
évoluer et apporter de belles
nuances. Ainsi, on comprend
à travers cet exercice que
peindre en extérieur oblige
à observer énormément les
lieux et à prendre en compte
tous les éléments, de la météo
au public qui vous observera !

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

Une démo

0ITIXMX
ID¦RQV

TSRX

Cet endroit situé sur le passage du mythique

sentier de randonnée GR 10 m’a touché par
son côté pittoresque. Le petit pont fait de bric
et de broc permettant de traverser la rivière,
le platane et les herbes folles… des éléments
très intéressants pour travailler la profondeur,
les textures et la lumière.
Nous allons aborder ce sujet de 3 manières
très différentes. À la gouache, aux crayons
de couleur aquarellables sur un papier à grain
DÉMONSTRATION, TEXTES ET PHOTOS : pour suggérer les textures, et en technique
WIM VERHELST monochrome aux feutres et crayons.
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
/HPDW¨ULHO
ÛPapier Canson Mi-Teintes
Touch, gris moyen
ÛCrayon Koh-I-Noor
Gioconda Hardtmuth
Version à la gouache
Negro n° 2 Le papier Mi-Teintes Touch de Canson, plutôt utilisé pour le pastel,
ÛGouache extra-fine Linel est tout à fait intéressant pour la gouache. J’ai choisi un gris-bleu
de Lefranc Bourgeois : moyen, la majeure partie du paysage étant dans l’ombre.

2
blanc de titane, jaune de
cadmium moyen, terre
de Sienne naturelle, terre
de Sienne brûlée, bleu
1
céruléum, bleu de Prusse,
bleu outremer foncé et
gris de Payne
ÛPinceaux souples plats
carrés n° 12, plat arrondi
n° 8 et rond n° 2.

Avec le crayon Negro, esquissez le sujet
sans trop détailler. La gouache étant un
médium opaque, nous travaillerons par
superposition, les détails seront ajoutés
au fur et à mesure du travail.
Nous allons commencer par poser une
base de couleur pour le ciel. Mélangez du
bleu céruléum avec du blanc et une pointe
de terre de Sienne brûlée pour rompre
un peu le bleu. La peinture peut être
assez diluée pour les premières couches.

3 4

Continuez de la même manière pour la Posez maintenant une base pour le

végétation à l’arrière et au second plan. champ et la végétation derrière le pont.
Il s’agit de placer les grandes masses. La couleur un peu plus chaude a été
La couleur de base peut être celle obtenue avec le même mélange que
des zones d’ombre, en sachant que l’on précédemment, avec une proportion de
peut facilement les recouvrir avec de jaune plus importante et sans le blanc.
la peinture plus claire et opaque. J’opte Peignez ensuite grossièrement
pour un mélange de bleu de Prusse, de le feuillage du platane avec toujours
jaune de cadmium et de terre de Sienne ce mélange, cette fois-ci avec une part
brûlée, ce qui nous permet d’obtenir un de bleu plus importante, sans le blanc.
vert-gris. J’y ai ajouté une pointe de blanc
pour suggérer l’effet d’éloignement.
Astuce
La couleur de la
gouache se modifiant
l/DJRXDFKHRIIUHXQUHQGXSOXVSRXVV¨
considérablement SURFKHGHODSHLQWXUHŸO ÔKXLOHz
en séchant, pensez à
tester vos couleurs
avant de les appliquer.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Une démo
 ID¦RQV
5 6

Poursuivez la pose des verts à l’avant-plan, Passons maintenant aux pierres.

en variant les tonalités. N’utilisez pas de blanc Pour obtenir des gris différents, mélangez
pour ces parties proches. Posez un vert-gris du bleu outremer avec de la terre de Sienne
comme base pour le tronc du platane. brûlée et un peu de blanc en variant les
proportions ; si besoin ajoutez-y un peu de
gris verdâtre des précédents mélanges
là où la roche tire sur le vert.
l 3RXU GRQQHU XQ
HIIHWGHWH[WXUH
HIIOHXUH]OH
7 8
VXSSRUWDYHF
GHODSHLQWXUH
SUHVTXHV§FKHz

Astuces
- Pour obtenir des
contrastes saisissants, Terminez en posant un marron (toujours un Commencez par éclaircir un peu le bas du ciel
peignez les ombres mélange de bleu outremer et de terre de avec un mélange identique au premier jus,
avec une couleur Sienne) sur le pont. Nous pouvons maintenant en rajoutant fois-ci un peu de jaune. Partez
plus diluée et les recommencer depuis l’arrière-plan avec une du même bleu, moins dilué, ajoutez-y un peu
lumières avec une peinture moins diluée, et donc plus opaque, de blanc et ensuite un peu de jaune et faites
peinture en pâte. pour poser la couche définitive. fusionner les parties entre elles pour obtenir
un dégradé. Il faudra procéder avec rapidité
- Pour les parties les car la gouache sèche vite.
plus sombres, faites
un mélange de gris de
Payne et un peu de
terre de Sienne brûlée
9 10
avec un pinceau sans
aucune trace de blanc
de manière à obtenir
un ton profond.
Quant à la végétation,
adaptez la touche
au rendu souhaité
en allant du plus foncé
au plus clair.

- Débordez un peu
sur les arbres avec le
ciel, vous repeindrez
ensuite les feuilles
par-dessus.
Cela évitera d’avoir
un effet trop découpé.
Le platane est plus contrasté, les parties
ensoleillées sont plus jaunes que les zones en
retrait. Le tronc est traité en nuances de gris
verdâtre. Les reflets très clairs contiennent
plus de blanc et de jaune et sont posés en
épaisseur. Utilisez les mêmes verts foncés
pour la végétation au pied de l’arbre et, pour
le piquet, un mélange outremer-Sienne brûlée
et un peu de blanc pour les parties plus claires.
Pour l’ombre gris violacé du chemin, je rajoute
une pointe de garance dans mon mélange
outremer-Sienne brûlée. Le bois du pont
est traité avec un mélange Sienne brûlée-
outremer et un peu de blanc pour les ombres.
Les petites touches de lumière contiennent
plus de jaune et de blanc. La poutre sous le
pont et la base des parties plus foncées sont
traitées en gris et pointe de Sienne brûlée.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

11 12

Ensuite, peignez plus en détail les rochers et les murs de
support du pont avec une variété de gris toujours obtenus
avec les couleurs citées précédemment. Afin de donner un
effet de texture à la pierre, utilisez de la peinture très peu
diluée en effleurant la surface. Pour les reflets lumineux,
servez-vous des mêmes mélanges, sans bleu, que pour
le chemin et le pont. Travaillez plus en détail les reflets
dans l’eau et la végétation.
Pour donner tout son éclat à la rivière, ajoutez
des touches de couleurs plus vives et moins diluées
dans les zones éclairées. Ajoutez également
des touches de vert-jaune plus vif dans les parties
de la végétation frappées par les rayons du soleil.

)LQD
O

Enfin, pour terminer, accordez un soin particulier à la végétation à droite du pont, qui est le point focal
du tableau. Le regard du spectateur sera inexorablement attiré par cette zone baignée de lumière.
Utilisez ici aussi une peinture peu diluée, avec une plus grande quantité de blanc et de jaune.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Une démo
ID¦RQV La version aux crayons
de couleur…
/HPDW¨ULHO 1 2
ÛP apier DaCapo
pour dessin et
aquarelle extra-
rugueux 220 g de
Schoellershammer
ÛC rayons
Supracolor Soft
de Caran d’Ache,
coloris : gris
nos 004, 005 et
007, bruns nos Dessinez le sujet avec un crayon gris moyen, Indiquez à l’aide de hachures légères la couleur
043, 049, 053, 404 cette couleur se fondera facilement dans locale de chaque zone. Utilisez des couleurs
et 405, bleus nos les couches suivantes. Le dessin peut être plus froides pour les parties dans l’ombre et
161 et 371, verts un peu moins détaillé que dans la première démo, celles plus éloignées.
nos 016, 019, 181, et les détails ajoutés progressivement.
215, 229, 230, 231

3 4
et 470, jaune n° 10
ÛP inceau à réservoir
ÛG omme électrique
Derwent

Astuces
- Utilisez la
gomme électrique
pour récupérer
le blanc du papier
plutôt que de Diluez ensuite à l’aide d’un pinceau à réservoir d’eau Reprenez ensuite les crayons et travaillez
contourner ces les parties dans l’ombre pour leur donner plus maintenant plus en détail en commençant par le ciel.
zones, le travail de profondeur. Le pigment dilué comblera le grain Utilisez des couleurs rompues avec du gris-bleu
serait fastidieux. du papier. pour la végétation distante. Indiquez les parties
les plus foncées de l’avant-plan avec un marron
- Pensez-y, la foncé, il se détachera du reste.
lumière révèle les
textures, l’ombre )LQDO
les atténue.
Exploitez le grain
du papier en
5 6
le révélant ou
en l’atténuant
en fonction de
l’effet souhaité.

Affinez ensuite le dessin au fur et à mesure

en allant du plus clair au plus foncé.
Appuyez progressivement plus le trait
dans les dernières couches. Pour un contraste fort lumière/ombre, appuyez bien
sur le crayon pour les parties ombragées jusqu’à
combler le grain du papier. Et dans la lumière,
effleurez le papier pour suggérer l’effet de texture.
 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
 … et aux feutres

/HPDW¨ULHO 1 2
ÛP apier Paint On
multitechniques
250 g naturel de
Clairefontaine
ÛC rayon Koh-I-
Noor Hardtmuth
Gioconda Negro
n° 2
ÛC rayon Koh-I-
Noor Hardtmuth
Gioconda Avec le crayon Negro n° 2, dessinez le sujet de façon Pour commencer, il s’agit de définir les zones d’ombre
white coal n° 2 très détaillée ; il vous sera ainsi plus facile d’appliquer en débutant avec le feutre n° 1, à peine plus foncé
ÛF eutres Promarker le feutre. Foncez un peu plus le trait sur les parties que le papier. Réservez la couleur du papier pour
Letraset et Winsor les plus proches, qui seront plus contrastées. les parties éclairées.
& Newton gris
chaud nos 1, 2, 3,
4 et 5. 3 4
l 3RXU REWHQLU
XQH QXDQFH
O¨J§UHPHQW
SOXV IRQF¨H
UHSDVVH] DYHF
OH P©PH IHXWUH Pour accentuer l’effet de distance, laissez la zone Laissez maintenant l’arrière-plan et le plan
VXU OD ]RQH z d’arbre la plus éloignée au stade de la première intermédiaire tels quels et apportez plus de contraste
étape et servez-vous du feutre n° 2 légèrement plus sur le platane à l’avant-plan avec le feutre n° 3.
foncé pour amener plus de nuances dans toutes les
autres parties du paysage. Veillez à ne pas couvrir
les parties claires tout au long du processus.

)LQDO

Astuces 5 6
- Pour ne pas
donner un aspect
trop fini au dessin,
je choisis de
laisser une partie
inachevée
à l’avant-plan.

- Les feutres à
l’alcool donnent
des tons beaucoup
plus clairs après Ne touchez plus au platane et servez-vous des
séchage, aussi feutres nos 4 et 5 pour donner un maximum de
pensez à tester contraste aux rochers et au pont. Pour accentuer
les couleurs sur l’effet de texture sur les veilles pierres et le bois du Cette étape consiste à amener la lumière sur les
le bord de la pont, je repasse une couche légère de crayon Negro zones ensoleillées au crayon blanc. Pour garder l’effet
feuille avant de qui révélera un peu plus le grain du papier. de profondeur, appuyez davantage le trait en partant
commencer ! du fond. Le grain du papier suggère la texture.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

DémoURLG D
& KDXGI FROI

Nature
morte
fruitée
Cette verrine constitue un dessert
estival gourmand et léger. Myrtilles
et abricots seront mis en valeur
différemment selon la version,
avec en prime un travail sur la
transparence et les reflets du verre.

DÉMO, TEXTE ET PHOTOS :

CORINNE POPLIMONT

Version en tons froids

1 2 $VWXFHV
Si vous voulez garder
des lumières fines
dans les ellipses du
verre, vous pouvez
mettre de la gomme
à masquer. Attention,
il faut vraiment bien
l’appliquer sinon le trait
sera trop large et cela
Dessin. Réalisez un dessin avec un crayon pas Pour le fond, j’utilise du bleu céruléum, du bleu ne sera vraiment pas
trop sec sur papier aquarelle. Posez les ombres de cobalt, du bleu indigo, du violet, du jaune beau. Lorsque le fond
au gris de Payne bleuté. Bien faire sécher, puis de Naples et de la terre d’ombre brûlée.
venez mouiller abondamment le papier pour faire Je commence par mes bleus puis je pose sur le sol est sec, traduisez
le fond. Pour être sûr que votre papier soit assez le jaune de Naples avec de la terre d’ombre brûlée la transparence de
mouillé, il faut qu’il soit brillant sur l’ensemble pour donner un sens à la lumière. Comme pour le la verrine, sans oublier
de la surface et que l’eau glisse doucement dans sujet chaud, vous pouvez faire un fond plus doux d’éviter de peindre
les fibres du papier. que vous viendrez renforcer par la suite, lorsque sur les lumières.
vous aurez placé l’ensemble des couleurs.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 CHA
UD
0DW¨ULHO
ÛPapier aquarelle Héritage
300 g grain torchon
ÛCrayon à papier B
ÛGomme blanche douce
ÛPinceaux Léonard montés
sur plume synthétique
872 RO n° 2 et n° 0/3
ÛPinceaux Léonard montés
sur virole synthétique
1158 RO n° 2 et n° 6
ÛPinceau Léonard biseauté
20 PS n° 4.

3DOHWWH
Aquarelles Schmincke :
Jaune de Naples
Jaune citron
Orange de chrome
Rouge alizarine
ou laque de garance
Violet
Bleu céruléum
Bleu de cobalt
Bleu indigo
Terre d’ombre brûlée
Gris de Payne bleuté

3 4 Ne posez pas les couleurs

avec un pinceau trop
mouillé : le risque est
qu’elles se mélangent, et
par conséquent qu’elles
perdent leurs nuances
ainsi que leur éclat.

Posez un bleu céruléum sur l’ensemble des
myrtilles et sur la confiture dans le verre
(attention de ne pas mettre de couleur sur la
lumière), puis du jaune citron sur les abricots.
À cette étape, vous pouvez faire un nettoyage
avec une gomme tendre. Attention, il faut
que le papier soit vraiment sec à cœur, sinon
vous risquez d’abîmer la couche superficielle
du papier.
Puisque le papier est bien sec, il faut donner du volume à l’abricot. Posez à nouveau
une couche de jaune citron avec une bonne dose d’orange de chrome. Attendez que
la peau sèche pour traiter l’intérieur du fruit avec les mêmes couleurs, mais en faisant
bien attention de les nuancer pour qu’on distingue bien les volumes. Pour monter les
couleurs et renforcer le volume, il faudra ajouter à l’orange de chrome de la laque de
garance. Donnez également un léger volume à la crème. Dans la zone d’ombre, placez un
peu de jaune de Naples. Lorsque la crème est sèche, revenez sur la confiture en posant
à nouveau une couche de bleu céruléum, puis profitez de l’humidité de cette couleur
pour venir y introduire du bleu de cobalt, du bleu indigo et de la laque de garance.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

DémoURLG
& KDXGI
Version en tons froids (suite)
5 6 7

Revenez travailler les myrtilles avec les trois Faites les fruits un par un, en pensant également Reprenez le fond pour
bleus. Pour plus de subtilité dans les nuances, à réaliser leur ombre portée sur les autres réaliser un passage
il faudra ajouter par moments une pointe de myrtilles. Pour ce faire, avec du bleu indigo doux entre celui-
violet et de terre d’ombre brûlée. Jouez avec et de la terre d’ombre brûlée, venez les poser ci et les fruits de
les différents bleus pour donner le volume. pour les décoller des uns des autres. Il va falloir l’arrière-plan. Mouillez
Prenez votre temps, sinon vous risquez également poser les ombres au sol avec l’ensemble du fond
de perdre les lumières. Pour le cœur de la de la terre d’ombre brûlée. même si vous ne
myrtille, sur les petits triangles qui lui sont remettez des couleurs
spécifiques, il ne faut passer qu’un seul jus. que par endroits.

8 9 10

Sur la verrine, si vous avez mis de la gomme
à masquer, retirez-la doucement avec le doigt.
Reprenez l’épaisseur du verre en peignant
sur la paroi extérieure avec du bleu indigo
et un peu de violet. De ce fait, l’épaisseur
du verre est blanche. Bien laisser sécher
Posez un peu d’orange de chrome dans l’épaisseur Travaillez la cuillère
pour le reflet de l’abricot. Il faudra également avec des gris colorés.
travailler l’épaisseur du pied du verre, avec tout Pour ce faire, il vous
d’abord, dans la partie dans l’ombre, un gris réalisé faudra du bleu de
avec de l’indigo, de la terre d’ombre brûlée et un cobalt, du bleu indigo,
soupçon de violet. Laisser sécher puis posez deux de la terre d’ombre
ou trois traits de bleu indigo avec du cobalt. Quand brûlée et du violet. Ne
ils sont secs, revenez avec deux traits d’orange mélangez pas toutes les

$VWXFH
Vous pouvez dégrader l’ombre
sous la verrine au petit pinceau
synthétique. Ainsi, plus on s’éloignera
de la verrine, plus elle sera claire.
de chrome. Vous pouvez dégrader les blancs sur couleurs ensemble, mais
la hauteur du verre avec un petit pinceau biseauté trois par trois. Selon
synthétique. Après cela, vous serez peut-être les proportions, vous
obligé de reprendre une dernière fois les ombres pourriez avoir une très
au sol. Placez de la terre d’ombre brûlée au niveau grande gamme de gris.
de la verrine, et profitez de l’humidité pour laisser
fuser une pointe de bleu de cobalt.

11 l (Q WUDYDLOODQW OHV
Posez un gris clair puis profitez
de l’humidité pour le nuancer plus
ou moins. Afin de récupérer des gris
clairs, vous pouvez également faire P\UWLOOHV ¨WDSH   VL
des ouvertures avec le petit pinceau
biseauté synthétique. Attendez le
MDPDLV YRXV SHUGH] OH
séchage et posez avec un pinceau FODLU GX IUXLW UHWLUH]
GX SLJPHQW DYHF XQ
fin les ombres sur le métal. Le gris
sera composé de bleu indigo, de terre
d’ombre avec une pointe de violet.
Vous pouvez y introduire des pointes SHWLW SLQFHDX ELVHDXW¨
d’orange, car les abricots colorent
le métal.
V\QWK¨WLTXH z

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

Version en couleurs chaudes
Davantage d’abricots,
moins de myrtilles, et
un fond vert orangé.
1. Faites le dessin au crayon B
sur papier Héritage de Canson.
2. Mouillez votre papier. Il est
important d’y mettre assez d’eau
afin d’avoir du temps pour poser
les couleurs. Pour en être sûr,
voici une astuce : il faut bien voir
l’eau briller à la lumière de façon
uniforme sur le papier.
Lorsque celui-ci est bien gorgé
d’eau, vous pouvez laisser libre
cours à votre imagination pour le
fond. Choisissez des couleurs qui
viendront renforcer l’ambiance
que vous désirez que l’on
ressente en regardant l’aquarelle.
Les couleurs du fond sont : jaune
de Naples, jaune citron, orange
de chrome et vert de vessie.
Vous pouvez profiter pour faire
déborder le jaune ou l’orange
de chrome sur les abricots.
Laissez sécher le fond.
3. Mouillez les parties de
la verrine où vous voulez voir
apparaître le fond. Laissez sèches
les zones que
vous désirez
garder blanches.
Faites sécher,
puis posez les
ombres sur
les fruits et au
sol. Faites un
mélange de gris
de Payne avec
un peu de violet.
4. Quand tout est sec,
vous pouvez passer un coup
de gomme propre et tendre
pour retirer le surplus de crayon
à papier.
5. Posez un jus jaune citron
sur les abricots, un jus bleu
céruléum sur les myrtilles, un
jus jaune citron mélangé avec
de l’orange de chrome sur les
abricots ; ne pas laisser sécher et
profiter de l’humidité du papier
pour rajouter de l’orange de
chrome seul pour commencer à
donner du volume aux fruits ainsi
que dans la confiture du pot.
6. Laissez sécher et réalisez
la même étape en posant, dans
l’orange de chrome, un peu de
laque de garance, toujours en
cherchant à donner du volume
aux fruits.
7. Posez à nouveau un peu
de bleu sur la myrtille.
8. À cette étape, le fond peut
vous paraître fade. Vous pouvez
alors le remouiller pour venir
accentuer la pigmentation des
couleurs et faire la liaison avec
les fruits. Laissez bien sécher.
9. Revenez une dernière fois
sur les abricots pour leur donner
les dernières petites touches de
sombre pour le volume. Posez du
rouge alizarine et une pointe de
bleu indigo sur les zones d’ombre
importantes pour le volume.
Au petit pinceau synthétique,
dégradez la couleur.
10. Colorez et renforcez les
ombres au sol des fruits et du
pot. Prenez de la terre de Sienne
brûlée avec un peu de violet
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
pour dégrader l’ombre au petit
pinceau synthétique légèrement
humide.
11. Le fond et les blancs
ont donné la silhouette de
la verrine. Maintenant, il
faut lui donner sa structure.
Posez un peut de violet et un
peu de terre d’ombre brûlée
sur les parois extérieures.
Dégradez la couleur avec le
petit pinceau synthétique.
Travaillez de la même façon
les bords de l’ellipse pour lui
donner l’épaisseur du verre.
Idem pour le fond de la vérine.
Par moments, vous pourrez
introduire quelques nuances
orange dans les ellipses car
elles reçoivent les reflets de
couleur de l’abricot. Attention,
il est important d’avoir un geste
sûr pour galber la vérine.
12. Quant aux myrtilles,
donnez-leur du galbe en
renforçant les couleurs. Il vous
faudra du bleu céruléum, du
bleu de cobalt, du bleu indigo
ainsi qu’une pointe de terre
d’ombre brûlée pour les très
foncés.
13. La cuillère. Elle va se
teinter de gris colorés. Pour
ce faire, il vous faudra du bleu
de cobalt, du bleu indigo, de
la terre d’ombre brûlée et du
violet. Ne mélangez pas toutes
les couleurs ensemble mais
trois par trois. Posez un gris
clair puis profitez de l’humidité
pour nuancer plus ou moins
celui-ci. Attendez le séchage et
traduisez avec un pinceau fin
les ombres sur le métal. Le gris
sera composé de bleu indigo,
de terre d’ombre avec une
pointe de violet. Comme dans la
verrine, vous pouvez insérer des
pointes d’orange car les abricots
colorent le métal.
14. Pour finir, si vos ombres
au sol ne sont pas assez fortes,
vous pouvez les renforcer.

La petite
histoire

Cézanne, l’œil
d’un précurseur
Le Jardinier
Vallier.
Vers 1906.
Huile sur toile, L’artiste fut un portraitiste accompli. À l’occasion d’une exposition
65,4 x 54,9 cm.
Londres, Tate, legs
au musée d’Orsay, redécouvrons la modernité de son regard qui
de C. Frank Stoop,
1933, N04724
transcende l’acte de voir et dépasse de très loin la simple figuration.
© Tate, London 2017

En 1866, Paul Cézanne est en

pleine possession de son art. Sa
palette s’en ressent et ses cou-
leurs font place à des tonalités
plus audacieuses que jamais. L’ar-
tiste dit parfois sur un ton badin
qu’il fait de la peinture « couil-
larde ». À chacun, sa vision des
choses… Pour l’heure, on le consi-
dère surtout comme un électron
libre et un rebelle qui s’insurge
contre les normes académiques.
On se méfie de ses compositions
peu traditionnelles, de ses em-
pâtements de couleur, de son
refus de la surface lisse et de la
joliesse conventionnelle. Par sa
matérialité même, son univers
pictural semble en effet plus
proche de la sculpture que de la
peinture. En outre, ses modèles
sont pour la plupart des gens de
peu, des humbles, des villageois
ou des paysans qui ne payent
pas de mine. Ce sont aussi des
enfants, des femmes âgées ou
des domestiques qui font par-
tie de ses intimes. Qui plus est,
Cézanne dépersonnalise ses su-
jets et choisit des modèles qui
ne répondent pas aux normes du
portrait officiel. « La lecture du
modèle et sa réalisation, confie-
t-il à son ami Charles Camouin,
est quelquefois très lente à ve-
nir pour l’artiste ». C’est donc en
laissant du temps au temps et
en renouvelant les « convention
de la pose » qu’il s’apprête à re-
nouveler cette vision des autres
et de soi-même…

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 La Vieille
au chapelet.
1895-1896.
Huile sur toile,
80,6 x 65,5 cm.
Londres, The National
Gallery, achat,
1953, NG6195 © The
National Gallery,
London
À l’écoute de
la modernité
Si Cézanne se montre
parfois réfractaire à
certaines avancées
techniques, il peut
néanmoins expéri-
menter d’autres ma-
nières de voir. C’est le
cas de la photographie
dont il sera l’un des
premiers artistes à ti-
rer parti. Dans son pre-
mier portrait qui est en
réalité un autoportrait, il s’inspire
d’un cliché en noir et blanc dont il
accentue « l’audacieuse étrange-
té ». Ce faisant, il en exagère les
contrastes, estompe certains dé-
tails et joue sur la répartition des
ombres. Pour d’autres portraits,
il a recours au couteau à peindre
et fait en sorte que la surface
du tableau soit parcheminée
de minuscules rides comme le
serait une peau humaine. Pour
parvenir à ses fin, il exige de son
modèle une totale immobilité et
multiplie les séances de travail.
Ambroise Vollard, son princi-
pal mécène, est ainsi contraint
de poser une centaine de fois
sans que son portrait soit pour
autant achevé. Et quand par
malheur celui-ci commence à
trouver le temps long, Cézanne
n’hésite pas à le remettre à sa
place : « Écoutez, Vollard ! En vé-
rité, il faut vous tenir comme une
pomme. Est-ce que ça remue
une pomme ? » Ces séances de
travail sont également éprou-
vantes pour l’artiste qui n’hésite
pas à s’en plaindre auprès d’Émile
Solari : « Deux séances par jour,
lui dit-il, viennent aisément au
bout de mes forces. Et cet état
de choses dure depuis plusieurs
semaines. » Pour d’autres mo-
dèles comme Gasquet, Cézanne
préfère au contraire s’en tenir
à la mémorisation des formes.
« J’ai cru, note Gasquet, que
Cézanne avait abandonné ce
portrait. Je sus plus tard qu’il y
avait consacré une soixantaine
de séances et qu’il travaillait
après mon départ. Durant de
nombreuses séances, Cézanne
donnait à peine quelques coups
de pinceau, mais ne cessait de
dévorer des yeux son modèle.
J’insiste parce qu’on a souvent
prétendu que Cézanne ne pou-
vait pas peindre, et même n’avait
jamais peint, sans le modèle im-
médiat. Il avait la mémoire des
couleurs et des lignes comme
pas un, peut-être. »
La recherche
du modèle idéal
En bon perfectionniste, Cézanne
retravaille souvent de mémoire
des esquisses dessinées sur le
motif. La Vieille au chapelet fait
ainsi l’objet d’innombrables re-
touches tandis que la mère de
son fils, Hortense, lui inspire près
d’une trentaine de portraits (ce
qui fera d’elle, avec la montagne
Sainte-Victoire, l’un de ses su-
jets d’étude préférés). Mais, ce
n’est pas forcément chose facile
de poser pour Cézanne. Et après
avoir congédié Clemenceau (qu’il
Gallery of Art, collection de
juge trop imbu de lui-même),
l’artiste en décourage plus d’un
à poser pour lui. Seul, son jardi-
nier, un dénommé Vallier, sup-
porte toutes ses exigences et lui
inspire neuf portraits qui feront
date. Dedans comme dehors,
Cézanne le peint à toute heure
Cézanne
HQTXHOTXHVGDWHV
ˆ 19 janvier, naissance
à Aix-en-Provence.
ˆ Amitié très forte avec Émile Zola.
ˆ Élève à l’École gratuite de dessin
de la ville d’Aix.
ˆ Deuxième prix de peinture de
l’École gratuite de dessin d’Aix.
ˆ Fréquente l’Académie suisse,
école libre de peinture.
ˆTravaille avec Pissarro à
Pontoise puis à Auvers-sur-Oise.
ˆRencontre Vincent Van Gogh.
ˆExpose dix-sept œuvres à
la troisième exposition impressionniste.
ˆ Le Portrait de M.L.A., est admis
au Salon.
ˆRéalisation des Joueurs de
cartes, des Baigneuses et d’une série sur
La Montagne Sainte-Victoire.
ˆSéjourne chez Monet, à Giverny.
ˆ Première exposition personnelle
chez Ambroise Vollard.
ˆ Vollard achète tout son atelier.
ˆSes tableaux sont présentés
aux expositions décennale et centennale
de l’art français au Grand Palais et
à la galerie Paul Cassirer à Berlin.
ˆ Expose au Salon d’Automne.
ˆ Lors de la seconde exposition du
Salon d’Automne à Paris, une salle entière
est consacrée à son œuvre.
ˆ Mort le 23 octobre.
Le Garçon au gilet
rouge. 1888-1890.
Huile sur toile,
89,5 x 72,4 cm.
Washington, National
Mr. et Mrs. Paul
cinquantième anniversaire
de la National Gallery of
Art, 1995.47.5 © Courtesy
National Gallery of Art,
Washington, NGA Images
Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 
La petite
histo
hi oire
oire La Dame en bleu. Vers
1904 Huile sur toile,
88,5 x 72 cm.
Saint-Pétersbourg, musée de
l’Ermitage, GE 8990 Photo
©The State Hermitage Museum /
Vladimir Terebenin

de la journée, assis avec un cha- sur la toile profonde, les traits

peau de paille, ou même habillé
de ses propres vêtements. Leur
complicité est telle qu’il arrive à
Cézanne – lorsque Vallier ne peut
pas poser – de revêtir sa tenue
de jardinier et de se peindre de-
vant un miroir. Ce qui fera dire
à son ami Gasquet que Vallier
et Cézanne ne font plus qu’un :
« Un étrange échange ainsi,
note-t-il, une substitution mys-
tique, et peut-être voulue, mêla,
du vieux mendiant à ceux du
vieil artiste, leurs deux vies au
confluent du même néant et de
la même immortalité. » Les por-
traits de Vallier sont tous labo-
rieusement retravaillés, comme
s’il s’agissait pour Cézanne
d’œuvres testamentaires. Seule
une aquarelle réalisée entre 1905
et 1906 semble volontairement
inachevée. Une partie du papier
est, en effet, restée intacte et

une mince couche de peinture Actualité

suffit à suggérer la silhouette
représentée. Curieusement,
c’est en ravivant la lumière inté-
rieure de cet homme de l’ombre
que Cézanne nous montre l’utile
rayonnement de sa vie…
Madame Cézanne au fauteuil
jaune. 1888-1890. Huile sur
toile, 80,3 x 64,3 cm.
Riehen/Bâle, Fondation Beyeler, 97.11
© Fondation Beyeler, Riehen/Basel,
Beyeler Collection, photo Peter Schibli
Exposition
« Portraits de Cézanne »
Niveau 5, salle
d’exposition temporaire.
Jusqu’au 24 septembre 2017
Musée d’Orsay
1, rue de la Légion d’Honneur,
75007 Paris
Horaires : tous les jours, sauf
le lundi, de 9 h 30 à 18 h,
le jeudi jusqu’à 21 h 45.
Tarification / droit d’entrée à
l’exposition et au musée : tarif
unique : 12 € / tarif réduit : 9€ /
gratuits pour les – de 26 ans
résidents ou ressortissants
de l’un des pays de l’Union
européenne.

Autour de l’exposition :
Orsay, une adresse incontournable Portraits de Cézanne
Catalogue de l’exposition,
Inauguré en 1986, le musée d’Orsay se situe rive gauche à Paris, dans coédition Musée d’Orsay /
l’ancienne gare d’Orsay construite par Victor Laloux. Cet espace fut, Gallimard,
réaménagé en musée sur la décision de Valéry Giscard d’Estaing. 256 pages, 39 €.
C’est l’un des plus grands musées d’Europe, et il possède la plus grande
collection de peintures impressionnistes et post-impressionnistes Visites guidées
au monde, avec des chefs-d’œuvre comme Le Déjeuner sur l’herbe et de l’exposition
l’Olympia d’Édouard Manet, L’Origine du monde de Gustave Courbet, Du 20 juin au 12 août, mardi à
11 h 30 et 14 h 30, jeudi à 11 h 30
Les joueurs de cartes de Cézanne et le Bal du moulin de la Galette et 19 h, vendredi et samedi à
de Renoir. Fin 2011, le musée a été entièrement rénové. La galerie 11 h 30 (sauf le 14 juillet).
des Impressionnistes a été restructurée et la déco de son café a
été confiée à deux designers d’avant-garde : les frères Campana.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

(I P¸IRJERGI HI P¸EVX G¨FU\SWDJH PAR VALÈRE-MARIE MARCHAND.

k P¸EVX HI P¸IRJERGI
PHOTOS : SERVICE DE PRESSE

Cézanne a réalisé une demi-douzaine de portraits de son fils.

fil Dans certains
i
tableaux, celui-ci est vêtu comme un adulte et pose même, dans certains cas, face
à la palette et au chevalet de son père. Dans d’autres œuvres, il porte un chapeau 1. Cadrage serré
comparable à celui de son père ou se déguise en Arlequin. Ici, il inspire à Cézanne
La tête de l’enfant est au premier plan
une composition où c’est l’arrondi qui prime. Les courbes du fauteuil répondent en
et semble un peu surdimensionnée. Pas
effet à l’ovale du visage de l’enfant. Ce même arrondi fait écho à celui des épaules, d’élément anecdotique dans ce tableau
du menton, des sourcils, du col de la blouse et des cernes des yeux. Pour peindre hormis ce fauteuil qui permet de se repérer
ce portrait, Cézanne a délaissé sa touche habituellement épaisse pour des touches dans l’espace. Le volume assez important
en virgules et une application plus subtile du pigment. L’aspect géométrique de de la tête, son immobilité rêveuse, son
cette composition est particulièrement visible dans ce portrait où chaque contour dépouillement extrême et son côté assez
est cerné de noir. La couleur participe à la construction de ce portrait très sculptural frontal donnent à ce portrait une certaine
que l’artiste semble avoir réalisé avec sa lenteur coutumière. Cette méditation sur authenticité. Ce jeune garçon ne joue en effet
l’enfance s’inscrit en contrepoint de ses interrogations sur la vieillesse. aucun rôle et se contente d’être lui-même.

Portrait du fils de
l’artiste. 1881-1882 Huile


sur toile, 38 x 38 cm.
Paris musée de l’Orangerie,
RF 1963-59 © RMN-Grand Palais
(musée de l’Orangerie) / Franck Raux


2. Jeu de
courbes 
Priorité aux lignes
arrondies. On
observe tout un jeu
de correspondances
entre l’ovale du
visage, les courbes
du fauteuil, la chute
des épaules et le col

de la blouse d’écolier.
Pour souligner l’arrondi
des yeux, des sourcils

et de l’implantation
des cheveux, l’artiste
surligne de noir certains
contours.

3. Contrastes
La tonalité plus froide
et plus assourdie
de l’arrière-plan offre
un contraste saisissant
avec la couleur plus
chaude du fauteuil et
la teinte beaucoup plus
sombre de la blouse.
Cézanne affectionne
tout particulièrement
les fonds neutres. Cela
lui permet d’isoler
son modèle de son
contexte d’origine.
5. Une touche
4. Priorité au regard de vie
Un peu de rouge orangé
« Dans le peintre, note Cézanne, il y a deux choses :
évoque la gourmandise et
l’œil et le cerveau. Tous deux doivent s’entraider : il faut
la vitalité de l’enfance. Si le
travailler à leur développement mutuel. À l’œil par la vision
fils de Cézanne arbore déjà
sur nature, au cerveau par la logique des sensations
des airs d’adulte, il n’en est
organisées. » Ici, l’impassibilité de l’enfant et son regard
pas moins à l’âge de toutes
un rien méditatif sont empreints de gravité et de maturité.
les découvertes…
Par son regard, l’enfant se détache de la réalité immédiate
et semble prendre conscience de la vie qui l’attend.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Interview
XU
FRXSGHFÃ TEXTE ET PHOTOS :
AUDREY HIGELIN

0¸qRIVKMIERMQEPI
Alice Locoge a
étudié les arts
plastiques à
l’université de
Strasbourg. La
trentaine rieuse
et créative, elle
propose une
œuvre qui est
à l’unisson de
la bonne humeur
et de la belle
énergie qui
la caractérisent.
En explorant et
en combinant
différentes
techniques,
elle représente
l’animal avec une
grande puissance
évocatoire et
le corps humain
dans ce qu’il a de
métaphysique.
C’est une œuvre
complexe, tant
sur le fond que
sur la forme,
que l’artiste
nous engage
à découvrir
en nous ouvrant
L’Envol des bulles. 2017. 80 x 80 cm.
les portes de « Quand j’accélère le temps de séchage, j’obtiens des effets de craquelé
son atelier. qui me permettent un rendu texturé. »

50 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 Portrait
Alice Locoge voit le jour
en 1983 à Strasbourg.
Sa formation initiale en
arts plastiques la destine
à l’enseignement. Elle
poursuit son parcours en
commençant à travailler
avec des galeristes.
Elle se passionne pour
les animaux dont elle
fait sa première source
d’inspiration, l’occasion
de se perfectionner
techniquement sur
les formes, les textures et
les matières. Puis le corps
humain l’interroge.
Elle en donne une
représentation charnelle
et anonyme, modelée
par son environnement
et sa culture. Un travail
qui s’inscrit dans la pure
tradition du nu.
Plaisirs de peindre : Vous c’est un sujet qui se prête bien Quand j’accélère le temps de
semblez avoir une prédilection à l’expérimentation. Plutôt séchage, j’obtiens des effets de
« Entre expérimentation
pour les corps, qu’ils soient que de peindre de manière craquelé qui me permettent un fortuite et hasards provoqués,
humains ou animaux. Comment hyperréaliste, j’emploie des rendu texturé. Je travaille aussi réinventer un process
les abordez-vous, entre techniques mixtes pour parvenir à l’aérographe, car il permet de de création. »
différences et similitudes ? au résultat d’un animal tout réaliser un film transparent,
Alice Locoge : Je dessine des en matière. J’ai toujours utilisé comme un voile, qui ne recouvre
personnages que je veux sans sable, collages, feuille d’or, pas les effets de texture. Je peux
repère identitaire, afin qu’ils albumine, et me renouvelais aussi utiliser le pinceau par
invitent à la méditation, à chaque fois qu’il était possible endroits, pour obtenir un rendu afin que la colle à papier peint
la réflexion. C’est pour cela que, par goût de l’expérimentation. plus couvrant. En ce qui concerne puisse s’imprégner.
la plupart du temps, ils n’ont J’ai une attirance pour les animaux, j’exploite au Ensuite j’interviens avec du sable,
pas de visages expressifs. les grands animaux. maximum les techniques mixtes : de la peinture ou d’autres
Les yeux sont toujours clos et, le marouflage, des projections, matières pour travailler le fond,
très souvent, je gomme même les PDP : Votre usage des techniques parfois du plâtre mélangé au que l’atmosphère soit propice
indices de genre : on s’interroge mixtes est très riche et silicone, du bois, mes propres au sujet.
quant à savoir s’il s’agit d’un complexe, quels sont vos choix cheveux ! Le sujet peut
homme ou d’une femme et en la matière ? déterminer la technique, mais PDP : Vous vivez de votre art,
c’est très bien ainsi, parce que A. L. : Pour les corps humains, j’ai la volonté d’utiliser une technique entre création et transmission.
là n’est pas la question. élaboré une technique qui m’est peut aussi m’amener vers Quel est votre rapport à
J’ai travaillé ma technique propre. Je travaille en associant un sujet qui conviendra à l’enseignement ?
en peignant des animaux, peinture acrylique et albumine. ce type d’expression. A. L. : Je vis de mon art depuis
dix ans et j’enseigne à tous
PDP : Vous accordez une grande les niveaux depuis deux-
importance au fond de vos trois ans : en périscolaire avec
Corps à corps toiles, et l’on voit souvent les élèves de primaire, et en
Alice Locoge traite l’anatomie et le corps humain comme apparaître des pages de livres en cours du soir avec des adultes,
elle traiterait une sculpture, une création monumentale ; marouflage. Pourquoi ce choix ? au sein d’un centre socioculturel.
ces personnages se déclinent dans une riche minéralité A. L. : La page de livre donne J’essaye de leur apprendre
où les tons naturels prédominent. Gommant tout élément une trame. Quand j’en utilise en la base, mais je veille surtout à
identitaire, elle traite l’Homme universel comme réceptacle marouflage, c’est pour constituer les rendre autonomes. Quand
de l’aspect multiple de la nature, du cosmos. À l’opposé de mon fond. J’essaye de mettre en je travaille avec mes élèves,
l’entité humaine placée dans sa nature, ce sont ces corps correspondance le thème du livre je veux d’abord savoir ce qu’ils
dans leur position refermée, introspective, qui portent et du tableau. Pour les animaux, ont envie de peindre avant
notre univers. L’Homme se retrouve à la naissance et les fables de La Fontaine me de les accompagner vers
à l’aboutissement de toute création, nous laissant le soin paraissent indiquées. Quand la réalisation de leur travail.
de l’interprétation du jaillissement d’une genèse nouvelle. je peins des volailles, j’utilise Ce n’est pas tant l’aspect final
L’artiste nous confronte, à la lecture de ces corps imbriqués, des recettes de cuisine. Je qui m’intéresse, c’est le chemin
à notre propre questionnement sur le monde qui est fais attention à ce que ce soit à parcourir entre l’idée et l’étape
le nôtre. Ses personnages deviennent monde à leur tour toujours de vieux livres, dont finale qui est passionnante.
et développent leur propre univers particulier. les pages ne sont pas glacées,

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 51

Interview
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0¸qRIVKMI
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PIWXIGLRMUYIWQM\XIWFSMW
QEVSYJPEKITVSNIGXMSRW
TPlXVIIXWMPMGSRITEVJSMW
QIWTVSTVIWGLIZIY\«

Au galop. 2015. 150 x 110 cm.

« Plutôt que de peindre de manière hyperréaliste,
j’emploie des techniques mixtes pour parvenir
au résultat d’un animal tout en matière. »

52 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 La Justice. 2017.
120 x 60 cm.
« Pour les corps
humains, j’ai élaboré
une technique
qui m’est propre.
Je travaille en
associant peinture
acrylique
et albumine. »

Les Curieuses.
Technique mixte sur
toile, 50 x 150 cm.
« Chaque girafe
regarde dans une
direction différente.
Expositions
C’est la réalisation à venir
d’une commande. Nouvel atelier
J’ai rencontré le client,
il m’a fait découvrir 13, rue de Plobsheim
67100 Strasbourg
son intérieur. Ainsi, (uniquement sur RDV)
une girafe regarde vers
le salon, une autre se ART 3F
Les 10, 11 et 12 novembre 2017,
penche au-dessus de la parc des expositions,
table à manger, et une 68100 Mulhouse.
dernière jette un coup
d’œil vers la cuisine.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 53

Démo en
une heure DÉMO, TEXTE ET PHOTOS : CATHERINE REY

(YSHITSQQIW
L’une est rouge, l’autre verte : une complémentarité de couleurs qui participe
de l’harmonie de cet exercice gourmand. Le fond est travaillé dans l’humide,
en fusions, tandis que des projections viennent traduire la texture de la peau.

0DW¨ULHO
Û2 pinceaux langue-de-
chat Da Vinci nos 14 et 16
Û1 pinceau mouilleur
à réserve d’eau
ÛPapier Arches 300 g
grain fin
ÛAquarelles
Winsor & Newton

3DOHWWH
Jaune gomme-gutte
Bleu outremer
Bleu indigo
Jaune de Naples
Rouge alizarine cramoisie
Turquoise de cobalt

0HV P¨ODQJHV
Bleu indigo + jaune gomme-
gutte = vert (pomme)
+ =
Rouge alizarine cramoisie +
jaune gomme-gutte = rouge
+ = Remarque
Bleu outremer + rouge Lorsque l’on peint des fruits, il y a des /HGHVVLQ
alizarine cramoisie = bleu éléments qui vont guider le regard
plus ou moins violet suivant du spectateur. Le creux bien ombré va
les doses, pour les ombres donner de la profondeur et du volume à
ou
la pomme. De même, l’ombre portée de la
+ = queue, bien posée, légèrement courbée,
va aussi rendre compte du volume.

Comment traiter le fond

Il est important de le travailler avec le plat du pinceau afin de faire
des aplats plutôt larges et dynamiques qui vont bien fuser dans
l’humide. Attention, quand on travaille avec la pointe du pinceau,
si le papier est sec, le pigment déposé marque plus vite et on a ensuite
du mal à le « tirer » avec de l’eau. La trace reste dans le papier… Il doit être précis mais léger. J’en profite
pour placer les zones d’ombres portées.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

 1 LES OMBRES
Je prépare le mélange violet à tendance bleue pour la pomme
rouge de devant avec du bleu outremer et du rouge alizarine,
en quantité moindre. Je pose la couleur sur l’ombre portée
et je la tire avec un pinceau chargé en eau claire. Ensuite, je
prépare mon mélange violet à tendance rouge pour la pomme
verte située derrière avec davantage de rouge alizarine dans
le mélange. Je procède de la même façon : d’abord du pigment
près de la pomme dans l’ombre portée, puis je tire avec de l’eau
vers l’extérieur. Avant que la couleur sèche, je prends soin de
la tirer à l’intérieur de chaque fruit, toujours avec le pinceau
d’eau claire. Je renforce la couleur côté ombre avec le mélange
préparé pour l’ombre. Dans la foulée, il faut marquer l’ombre
portée des queues ainsi que le creux de chaque pomme.

$WWHQWLRQDXGRVDJHORUVTXÔRQXWLOLVHOHEOHXLQGLJR&RPPHLOHVWWU§VSXLVVDQW
UHVWH]WU§VPRGHVWHVXUODTXDQWLW¨0LHX[YDXWO ÔDMRXWHUSDUSHWLWHVSRLQWHV

2 3

LA MISE EN COULEUR LES DÉTAILS

Je commence par la pomme rouge au premier plan. Je la travaille avec un mélange de rouge Il faut teinter les queues des pommes avec un
alizarine cramoisie et d’une pointe de jaune gomme-gutte pour le rendre plus lumineux. brun obtenu en mélangeant le bleu outremer,
Je pose le pigment sur l’ombre à gauche et je tire la couleur vers la lumière à droite. le rouge alizarine et le jaune gomme-gutte.
Ensuite, je passe un glacis rouge sur l’ombre portée de la pomme et je teinte avec On passe la couleur sur l’ombre propre de
un peu de vert (bleu indigo + jaune gomme-gutte) à droite sur le fruit côté lumière. la tige à gauche et sur son ombre portée.
Je procède de la même façon pour la deuxième pomme avec un mélange verdâtre obtenu
avec le bleu indigo et le jaune gomme-gutte. Je n’oublie pas de passer sur l’ombre portée.
Un reflet rouge sur la pomme verte doit être représenté.

4 5

LE FOND LES PROJECTIONS

Tout d’abord, il faut mouiller le fond en contournant les formes des fruits.
Un pinceau mouilleur fera très bien l’affaire. Je dépose dans le mouillé
du jaune de Naples que je laisse fuser autour des fruits. Je viens ensuite
déborder sur le premier plan devant les fruits avec le jaune de Naples et
du vert utilisé pour la pomme. Puis, je dépose du pigment rouge alizarine.
Je me retrouve avec une harmonie colorée puisque je n’ai utilisé que
les couleurs de ma palette.
Je décide de projeter de minuscules gouttes de peinture pour
traduire la peau de la pomme. J’utilise du vert foncé (j’ajoute du
bleu indigo dans mon vert) et du bleu turquoise de cobalt pour
son opacité. Les couleurs opaques telles que le turquoise de
cobalt ou le jaune de Naples ont l’avantage de rester en surface et
donc d’être davantage visibles. Une couleur transparente laissant
voir la couleur qui est en dessous, l’effet n’est pas le même.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Démo
3DVWHO

1MRIXEYWSJE
/HPDW¨ULHO
ÛSupport : Pastel Card
terre d’ombre brûlée ;
ce papier permet de
superposer beaucoup
de couches de pastel.
Comme j’estompe
énormément lors de
mes premiers passages,
il est idéal pour moi.
Sa couleur assez sombre
exalte les lumières des
pastels clairs.
ÛPastels Girault (PG) gris
mousse clair, vert de
cobalt moyen, vert olive
sombre, garance brûlée,
carmin de garance,
jaune de chrome moyen,
vert de cobalt, vert
anglais clair, bleu-gris.
Ces pastels ne sont
ni trop durs ni trop
tendres pour moi ; leur
texture me permet de
commencer un tableau
et de le finir sans
changer de marque. De
plus, le nuancier Girault
est très riche.
ÛCrayons pastel Derwent
indigo, pale olive, olive
green, burnt carmine,
flesh, dark sanguine,
magenta crimson,
terracotta, chocolate,
yellow ochre,
carbon black, blue grey,
titanium white
ÛCrayon Faber-Castell
A230 gris froid
ÛColour Shaper pour
affiner les détails
dans les yeux.

DÉMONSTRATION, TEXTE ET PHOTOS :

MICHEL BORDAS

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

Pour réaliser ce portrait d’un tendre félin
alangui, je me suis inspiré d’une photo
principale pour la posture, complétée d’une
image permettant de réaliser les yeux ouverts.
J’aime les animaux, en particulier les chats, et
j’ai beaucoup de plaisir à les peindre : ils ont des
attitudes, des expressions très intéressantes à
interpréter sur le papier ou la toile. Sachez bien
les observer avant de les croquer…

L’esquisse
Je réalise le dessin d’ensemble au crayon Faber-Castell.

Les yeux
Je débute par le contour des yeux à l’indigo ; l’intérieur
des yeux est campé au pale olive, et le pourtour de la pupille
en olive green.

3
Le nez
La base est créée à l’aide de
burnt carmine, le contour du
nez reçoit un brun chocolate
et les ombres du nez sont
foncés en carbon black. Pour
la lumière, je choisis le crayon
Derwent flesh, en accord avec
les couleurs déjà posées.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

Démo
3DVWHO
4 5

l $ILQ GH ELHQ
UHQGUH OH SHODJH
MÔDOWHUQH FUD\RQV
SDVWHO E¡WRQQHWV Le canapé Le coussin
HW MH ILQLV SDU OHV Je repasse sur les traits clairs du dessin initial
du canapé avec l’indigo, pour ne pas perdre le
J’ai recours au vert olive sombre pour les
ombres du canapé. Je nuance le coussin à l’aide
FUD\RQV SRXU OD dessin en posant le pastel. Avec le gris mousse de sept teintes de crayon Derwent : burnt
clair, je passe sur le fond du canapé ; le vert carmine, flesh, dark sanguine, magenta-crimson,
ILQHVVH GX SRLO HW de cobalt moyen me permet de passer sur les terracotta et yellow ochre.
FHUWDLQHV ]RQHV z parties les plus claires. J’en pose quelques
traces sur les parties sombres.

6 7
Rendre un
portrait animal
intéressant
Il faut créer la présence
de l’animal : peindre à
la fois le corps relâché et
le regard éveillé, perçant,
se soucier des lumières
et des ombres pour créer
les volumes. À partir des
photos qu’on aura prises Le chat Coussin et canapé : nouvelles nuances
Le pelage est réalisé à l’aide de blue grey, Je reviens au coussin pour en moduler la teinte
– il est ainsi possible de
carbon black et titanium white. J’applique et renforcer le volume : je choisis la garance
combiner des vues pour
ces couleurs précédentes sur tout l’animal. brûlée, le carmin de garance et jaune de chrome
rendre le portrait encore moyen. Je reprends le canapé aux pastels vert de
plus vivant, intéressant cobalt, de la nuance la plus foncée à la plus claire.
–, il faut veiller à choisir
une attitude « parlante »,

8 9
naturelle à l’animal.
Choisissez de bonnes
images de départ et
soignez votre dessin pour
rester dans la justesse
de la posture et de
l’expression. Afin de bien
rendre le pelage, j’alterne
ici les crayons pastel et
les bâtonnets et je finis
par les crayons, pour
la finesse du poil
et certaines zones.
Ne négligez pas le fond :
en l’illustrant, on recrée Les yeux et le corps du chat Dernières retouches
une atmosphère Les yeux de minet reçoivent le vert anglais clair Je rends les yeux plus vifs et le poil plus clair
qui situe l’animal dans (PG), qui les rend plus lumineux. Je module par endroits et contraste davantage les ombres
son environnement. le pelage du chat au pastel bleu-gris dans et les lumières. Je réalise les finitions du canapé
les ombres. Les yeux sont repris aux crayons en vert de cobalt clair et foncé et aux crayons
Derwent pour accentuer les volumes ; j’intensifie Derwent chocolate et olive green.
les ombres et les lumières sur le pelage.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

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&HOLYUHHVWOHUHÁHWG·XQHIDoRQGHYRLUODYLHGDQV DTXDUHOOHVSKRWRVHWFURTXLVELHQpYLGHPPHQW SHUVRQQHOOHVGH3LFDVVR&HWRXYUDJHUHWUDFH GHFUD\RQVLOOXVWUDWLRQGHFHVVL[PRLVGHYLH
OHSDUWDJHXQHRXYHUWXUHVXUXQXQLYHUVHPSUHLQW DFFRPSDJQpVGHWH[WHVHWDQQRWDWLRQVELOLQJXHV ODYLHGHO·DUWLVWHjWUDYHUVVRQ±XYUH QRPDGHEULEHVGXYR\DJHTX·LOVYRQWYRXVFRQWHU
G·RSWLPLVPHGHVHQWLPHQWVSXUVG·pPRWLRQV DQJODLVIUDQoDLVGHO·DUWLVWH SDJHV³[FP²/DURXVVH (PEDUTXH]DYHFHX[
SDJHV³[FP²$XWRpGLWp SDJHV³[FP²$XWRpGLWp ■ Réf. 2359 – 29,95 € TTC. SDJHV³[FP²$XWRpGLWp
■ Réf. 2373 – 30 € TTC. ■ Réf. 2374 – 25 € TTC. ■ Réf. 2379 – 45 € TTC.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

J’apprends à… DÉMO, TEXTE ET PHOTOS :
MARIE-PIERRE LE SELLIN

/HPDW¨ULHO
Û1 feuille de Pastel Card ÜFU¨HUXQHKDUPRQLH
   GHFRXOHXU
40 x 40 cm
ÛPastels de votre choix
en bâtons

Comment choisir ses couleurs lorsqu’on a comme modèle

une photo noir et blanc ? Voilà un exercice intéressant qui
permet de travailler la profondeur de champ, la tonalité
d’une œuvre et sa capacité à se projeter dans une saison.

3ULQFLSH
GHEDVH
Pour qu’un paysage
soit équilibré et que
les plans se succèdent
harmonieusement,
la technique classique

OHPRG§OH
est de poser des couleurs
froides à l’arrière-plan
et des couleurs chaudes au
Si vous n’avez pas d’indications de couleurs, premier plan. On augmente
réfléchissez un peu logiquement et le choix ainsi l’effet de profondeur
de celles-ci deviendra évident. Déterminez en éloignant l’arrière-plan
le moment de l’année, la météo, bref, faites- de l’œil du spectateur.
vous une image mentale de votre sujet.

/ ÔDUUL§UHSODQ
En observant le modèle, j’aperçois une forêt de sapins à gauche. On peut
imaginer facilement un vert émeraude foncé à cet endroit. Pour le massif
placé encore plus loin, je vais opter pour un bleu froid clair et je réchaufferai
les couleurs en avançant vers le premier plan. Je choisis un blanc bleuté
froid pour le ciel et je pose la couleur de
manière uniforme, sans nuages. Vous
pouvez débuter avec une couleur de base
uniforme d’intensité moyenne et il ne
vous restera qu’à poser la même teinte
plus foncée pour les ombres et une
plus claire pour les lumières. Je choisis
ici un bleu céruléum, donc froid, pour
ce massif. Pour que les sapins à gauche
se détachent les uns des autres, j’opte
pour un bleu froid type bleu de Prusse
avec des touches de bleu froid clair et du
violet foncé pour les ombres en dessous.

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 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017
/H FKDPS
Pour les champs derrière l’arbre, je choisis un vert
tendre teinté de jaune et d’ocre car le jaune seul serait
trop froid. J’ajoute un peu de terre de Sienne claire
dans le bas pour réchauffer. Pour les champs placés
à droite et à gauche, derrière les barrières, je pose un
ocre jaune que j’adoucis avec une terre de Sienne très
/HVKDLHV
J’utilise un vert foncé pour les petites
haies végétales situées entre les champs
et je continue mon travail en attaquant
le premier plan.

claire. On peut ainsi imaginer que, même si la scène
se passe au printemps, les champs sont secs et
ils se couvrent de couleurs dorées comme lorsque
les blés sont mûrs…
/ÔDUEUH
L’arbre à droite sera traité dans un brun-
rose, avec du brun-violet pour le tronc et
les branches. On peut imaginer un arbre en
fleur au printemps, ce qui permet d’utiliser
des couleurs chaudes.

/HVEXLVVRQV
Je les peins aussi avec un brun-violet, cela
donne un peu de tonus à la composition.

/HVEDUUL§UHV
J’utilise ici un gris-bleu et je pose de petits
rais de lumière sur la longueur pour les
faire ressortir, puis je fonce l’extrémité
haute par quelques touches de brun-violet.
Quelques fils de fer barbelé en plus et
le tableau est achevé.

/HFKHPLQ
Je préfère poser un
peu de vert tendre
teinté de jaune mais je
peins le chemin avec
un beige clair que je
colore par-ci par-là
d’ocre et de brun plus
foncé pour « salir »
un peu. Je n’estompe pas car il faut garder ici un aspect brut,
minéral. Je mélange les couleurs : ocre clair, beige clair, vert-
jaune, vert-bleu, brun foncé et quelques touches de violet pour
les fleurs des ombellifères dans la bordure de droite.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

DémoP¨GLD
0L[HG DÉMO, TEXTES ET PHOTOS :
JOËLLE TANGA

*PIYVWJYGLWMEIR(
/HPDW¨ULHO
ÛEncre Darwi :
1 2 3
violet, rose,
rouge, blanc
ÛVernis acrylique
en spray
ÛGesso blanc
ÛColle acrylique
super-forte
ÛPinceau brosse À l’aide de la pince, enroulez le fil de
laiton à la base de la graine et garder
Laissez sécher. Mélangez l’encre
blanche et appliquez généreusement.
Posez le rose en gouttes et laissez
pénétrer dans les rainures. Fixez les
plate n° 10 environ 25 cm de tige. Mélangez Pliez et tordez le fil de laiton enroulé branches ensemble. Mélangez rose et
ÛPinceau fin le gesso blanc et peignez la graine. et mettez en forme les branches. rouge et laissez couler une 2e couche.
souple nos 2 et 4
ÛPapier aquarelle
ÛPapier photo
brillant
4 5 6
ÛGraines
pot-pourri
ÛFil de laiton
ÛPince
ÛFicelle
ÛPerles noires
Û1 crayon
Û1 paire de ciseaux Sur le papier aquarelle, faites tomber
des gouttes d’encre rouges, roses et
Avec le pinceau plat, appliquez
uniformément l’encre violette sur
Courbez les pétales et appliquez la
colle forte en faisant se chevaucher
blanches. Inclinez la feuille et étalez le recto du papier aquarelle. Laissez les pétales 4 par 4. Peignez les
au pinceau en touches. Laissez sécher. sécher. Tracez et découpez 8 ovales tiges avec un mélange de rouge
d’environ 3 x 2 cm pour une fleur. et de violet en part égale.

7
Posez une demi-noisette
de colle sur la graine et
fixez 4 bouts de ficelle
de 4 cm. Laissez
bien prendre avant
de passer l’encre rouge
délicatement pour
colorer la ficelle.
Collez au bout 1 ou
2 perles noires.

8
Versez les 4 couleurs
d’encre sur le papier
photo et inclinez dans
tous les sens pour des
coulures fines. Enroulez
et agrafez le papier
en guise de vase.
)LQDO
Disposez les fleurs
dans le vase dans
un mouvement
Astuce descendant en
Servez-vous d’une soucoupe orientant les pistils
en verre pour récupérer l’encre vers le bas et
qui coule, et ainsi s’en resservir. à l’horizontale.

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

)LFKHFRX
RO
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OH FWLRQQHU
0IpSRXIGLRMUYI
ŸF

0I VSYKI
Le rouge est certainement la couleur la plus forte de la palette du peintre. Il en existe de
très nombreux, dont de très reconnaissables, de par leurs nuances particulières. Comme
pour les autres couleurs, le médium utilisé pour la confection des peintures étant différent
de l’une à l’autre, il modifiera de manière significative l’impression produite par le pigment.
Ainsi, un carmin pour l’aquarelle n’aura pas forcément la même intensité que le carmin
préparé pour la peinture à l’huile.

Le rouge est une couleur
chaude. Elle fait directe-
ment penser à la chaleur, au
feu, à la passion amoureuse,
la puissance, le combat et
le sang, le pouvoir. C’est la
couleur des rois. En ce qui
concerne sa définition sur
le cercle chromatique, en
utilisant la synthèse sous-
tractive, pour la peinture
artistique, le rouge n’est
pas une couleur primaire !
C’est une couleur primaire
en synthèse additive, c’est-
à-dire en ce qui concerne
la réglementation pour les
écrans de télévision, pro-
jecteurs, smartphones, etc.
Mais cela ne nous concerne
pas en matière de peinture.
L’œil humain différencie dif-
ficilement le magenta du
rouge, ce qui est souvent
source d’erreur lors des pre-
miers achats de matériel de
peinture par un amateur.
Sur le cercle chromatique,
le rouge est le résultat du
mélange du jaune primaire
et du magenta, c’est donc
une couleur secondaire. Sa
couleur complémentaire est
le vert. Le mélange est osé
et pas toujours « heureux ».
Débutants, attention !
De par sa puissance chroma-
tique, le rouge doit s’utiliser
judicieusement. Il est parfait
pour peindre les fleurs, on
l’emploiera pur dans certains
cas, mais il est très souvent
utilisé en mélange, notam-
ment pour foncer sa complé-
mentaire, le vert.
Dans la nature, les rouges
proviennent d’oxydes issus
de la terre. On utilisait la
sinopia (ocre rouge oxyde de
fer), la cinabrese (composée
de sinopia et de blanc), le
cinabre (sulfure de mercure
naturel, équivalent au ver-
millon), le minium (oxyde de
plomb), le sang-dragon (la-
que résineuse) et la laque
(de garance).
ROUGES DU
COMMERCE OU
FABRICATION
MAISON ?
Vous pouvez essayer de
créer vos propres rouges
en réalisant des mélanges
de jaunes et de roses divers.
Certaines associations
permettent d’obtenir des
rouges lumineux (roses vifs
comme le rose opéra) mais
le plus souvent le rouge
obtenu manque de puissance
(voir nuancier de jaunes et de
roses). Il est éteint du fait du
mélange de deux couleurs.
La nature nous offrant
de magnifiques oxydes,
pourquoi s’en priver ?
J’opterais donc pour l’achat
de rouges. Notons que les
fabricants ont largement
étendu leurs gammes de
pigments, et ce dans toutes
les techniques.
À RETENIR
– En peinture, le rouge est
une couleur secondaire
et une couleur chaude
– On utilise le vert
pour le foncer
– Choisir un rouge clair
et un rouge foncé suffit
pour sa palette.

Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017 

 2YERGMIVHIVSYKIW
Les plus couramment utilisés sont
le carmin (issu de la cochenille), le
vermillon ou cinabre véritable (sulfure
de mercure), le caput mortuum (oxyde
de fer) ou violet hématite, le rouge
de Venise (oxyde de fer), la laque
alizarine, la laque de garance, l’ocre
rouge (oxyde de fer naturel), rouge
de pérylène (pérylène), rouge
de cadmium (sulfure). Ci-dessous,
j’ai réalisé un nuancier de rouges.
Chaque nuance est mélangée à
d’autres couleurs fréquemment
utilisées en peinture ainsi qu’au noir
et au blanc. J’ai fabriqué un autre
nuancier où les rouges sont mélangés
aux verts. Vous pouvez observer
que, mélangés au bleu céruléum,
PETIT COMPARATIF
J’ai aussi réalisé un test avec 2 rouges
les rouges permettent d’obtenir des mélangés au blanc et au noir.
violets, mais qui s’avèrent ternes.
La dose de jaune contenue dans les Le premier rouge est le carmin qui,
rouges modifie la nuance du violet. additionné au blanc, permet d’obtenir un
Vous voyez aussi que la terre verte rose et, ajouté au noir, un rouge profond.
brûlée mélangée aux rouges donne
de beaux bruns chauds foncés,
intéressants car cela évite d’ajouter
du noir dans vos bruns. On observe
également qu’en mélangeant un vert
Winsor avec la laque cramoisie,
il en résulte un bleu foncé indigo. Le second rouge est le cadmium moyen
Il est évident que la grande majorité qui, additionné au blanc, permet d’obtenir
des couleurs que l’on obtient en un orangé, et un brun-rouge avec du noir.
ajoutant du rouge est une gamme de
terres, orangés, ou de rouges variés.
Cela est dû à la forte charge en oxyde
de fer des pigments rouges naturels.

Rouge Rouge Rouge Rouge Rouge Laque Carmin Rouge

permanent Winsor cadmium vermillon cadmium cramoisi pérylène

'SQQIRX
clair foncé

Bleu
ceruleum
P¸EWWSGMIVEY\
Ocre jaune EYXVIWGSYPIYVW#
On retrouve l’association classique du rouge
Violet
permanent
et du noir pour un rendu luxueux, capiteux.
En association avec le gris, il donnera
une ambiance tout en élégance et ponctuera
Terre les lieux de touches de couleurs puissantes.
Sienne
brûlée Il s’associe très bien à d’autres tons neutres
comme le blanc, le beige, le brun et la couleur
Terre
or. Il est parfait à côté d’autres couleurs
ombre chaudes comme le jaune ou l’orangé, mais
brûlée
plus difficile à associer au bleu et au vert.
Indigo

Vert
CONCLUSION
jaune Étant essentiellement peintre paysagiste,
je n’utilise que peu de rouge. Je possède
un vermillon et un carmin, c’est tout.
Vert
vessie
Un cramoisi d’alizarine ou une laque
de garance peuvent être intéressants
à posséder. Vous pouvez poser d’autres
Vert rouges, mais les nuances sont parfois
Winsor semblables les unes aux autres.
Difficiles de percevoir les différences,
Vert
parfois. Aussi, préférez un violet
hooker et un magenta pour augmenter
vos possibilités de mélanges.
Terre
verte
brûlée

TEXTE, PHOTOS ET ŒUVRES :

MARIE-PIERRE LE SELLIN

 Plaisirs de peindre n° 67 / septembre-octobre 2017

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PARUTIONS 2017 CLÔTURE DES RÉSERVATIONS DATES DE PARUTION

Conditions générales : pour l’annonce standard, les textes doivent être

25/09/17 24/10/17
rédigés lisiblement sans rature ni surcharge. Les textes illisibles seront

1/4 de page 1/4 de page 1/8e de page 1/16e de page 1/32e de page
❏ Plaisirs de peindre n° 68 refusés. N’utilisez pas d’abréviations et veillez à laisser un espace entre
chaque mot. N’oubliez pas d’inclure vos coordonnées dans le corps de
L 95 x H 131 mm L 195 x H 63 mm L 95 x H 63 mm L 45 x H 63 mm L 45 x H 29 mm l’annonce. Les textes et photos sont publiés sous la responsabilité de

350 € 350 € 200 € 110 € 60 € ❏ Plaisirs de peindre n° 69 14/11/17 19/12/17 leurs auteurs.
La rédaction se réserve le droit de refuser toute annonce non conforme à
la ligne éditoriale du magazine.
Aucune modification ni annulation ne peut être acceptée après réception
de l’annonce. Fournissez une épreuve couleur ou N&B de votre annonce.
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25 2017
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Tous les prix mentionnés T.T.C.
pour une parution dans Plaisirs de peindre n° 68
&DUQHWGÔDGUHVVHV Au sommaire
Plus d’infos dans notre carnet d’adresses
sur www.plaisirsdepeindre.com
P. 10 (Correction d’œuvres), p. 30 (démo
sur le motif), p. 60 (J’apprends à…), p. 63
du prochain numéro* *Sous réserve de modifications

n vente
Le n° 68 est e 2017
(Leçon technique) et p. II du cahier central
MARIE-PIERRE LE SELLIN
pastelslesellin.blog4ever.com
www.lesellinmariepierre.fr le 24 octobre
• Exposera du 28 août au 3 septembre une
cinquantaine de pastels à Châtelaillon-Plage.

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p. 12 Psycho et p. VIII du cahier central
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Tél. : 06 41 68 65 71. Découvrez Tallinn
p. 14 Que sont-ils devenus ? avec Joël Simon
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• 26 septembre-21 octobre espace Cévennes,
9, rue de la Montagne d’Aulas 75015 Paris.
- À partir du 28 octobre, galerie 13,
13, rue Cachin 14600 Honfleur
- Décembre 2017-Janvier 2018,
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LAURIANNE CHEVALIER
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l’Algarve au pastel, à
p. 18 Rencontre l’aquarelle et à l’huile
SANDRA GOEBEL
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• 8-16 septembre, 28e Grand Prix Peinture
du Castellet, 83270 Saint-Cyr-sur-Mer.
- 14-17 septembre, 9e Salon International d’Art,
83400 Hyères-Les-Palmiers.
- 16-22 octobre, galerie Massillon,
83400 Hyères-Les-Palmiers
p. 22 Démo de saison
PATRICE BOURDIN
www.pbourdin-pastel.com
p. 36 Une démo, 3 façons
WIM VERHELST
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www.art-animalier.fr/verhelst
p. 34-35 Cahier central portraits
DELPHINE COSSAIS
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• 21-27 août, chapelle d’Ars, 17590 Ars-en-Ré. d’automne
CHRISTINE MERGNAT
www.revedepastel.fr
p. 42 (Démo chaud-froid)
CORINNE POPLIMONT
www.corinne-poplimont.com
p. 50 Interview coup de cœur
ALICE LOCOGE
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Le Sellin
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sans cadmium qui restituent la force pigmentaire des couleurs
de cadmium dans une alternative moins toxique.
 TROIS BELLES ALLANT RÊVANT
DÉMO À L’ACRYLIQUE P. IV

Portraits
REFAIRE POUR S’AMÉLIORER
AVANT/APRÈS P. VIII

À PEINDRE ET À DESSINER
ESQUISSER UN PORTRAIT
EN 10 GESTES CLÉS P. II

JEUNE FEMME AU BOUQUET

DÉMO À L’ACRYLIQUE P. X
 LES BASES MARIE-PIERRE LE SELLIN

10 gestes clés
pour esquisser un portrait
LE MATÉRIEL L’axe et les lignes Les yeux, le nez
1 et la bouche
- Un document photo
21 x 29,7 cm ou
un modèle vivant
- 1 feuille de papier A3 5 6
- 1 crayon HB
- 1 gomme mie de pain 2

Reconnaître
la position 3 7

Posez votre crayon verticalement

entre les yeux de manière à ce 4
qu’il se superpose au centre du
nez et de la bouche. Observez
si le crayon est droit ou incliné,
et si la largeur du visage est
la même de chaque côté.
Sur un 3/4, vous ne voyez pas
l’oreille et le nez se trouve près
de la pommette extérieure…
L’axe
1. Tracez l’axe du visage, c’est-à-dire la ligne
qui traverse le visage verticalement en passant
entre les yeux, le nez et la bouche. Attention, une
tête humaine est un volume en trois dimensions
(comparez-la à un ballon de rugby ou un œuf
de Pâques). Sur notre sujet, l’axe est légèrement
incliné mais droit, car l’enfant est de face, et on
voit ses deux oreilles de la même manière.

Les lignes
2, 3 & 4. Je pose la ligne des yeux, du nez et
de la bouche. À ce stade, vous ne disposez que
de vos yeux pour estimer les espaces. Il s’agit
ATTENTION ! juste de lignes de construction qui pourront
Si votre visage est de 3/4, être corrigées ensuite, mais qui permettent
la ligne ne sera pas droite, de poser des points de repère sur la feuille
mais arrondie vers blanche. Attention, ces lignes sont toujours
la droite ou la gauche. perpendiculaires à l’axe du visage…

II Plaisirs de peindre Portraits

 Le nez et la bouche « Observez
7 & 8. Un peu délicat, le dessin du nez requiert de l’observation. En effet, l’erreur la
plus courante est de dessiner un nez trop long… Cela vieillit notamment les visages
l’attitude du
d’enfants, chez qui la distance entre le nez et les yeux est courte.
Pour éviter cela, observez la distance entre le coin de l’œil de gauche et la narine de
personnage.
gauche. Celle-ci est petite et facile à évaluer. Cette étape est cruciale car le visage La tête est-
tout entier sera à refaire si vous vous trompez ; la bouche devra remonter et la forme
du visage devra être reprise aussi. elle droite, de
Pour connaître la largeur du nez, dessinez légèrement en pointillé sur votre photo
modèle une ligne parallèle à votre axe et regardez à quel endroit elle vient couper l’œil. face, inclinée
Tracez la même ligne sur votre feuille. Faites pareil de l’autre côté, dessinez le nez.
Procédez de la même façon pour la largeur de la bouche. Regardez sur mon croquis,
à droite ou
j’ai laissé les lignes de construction visibles. Pour savoir où la placer en hauteur par
rapport au nez, observez l’espace entre la base du nez et le haut de la lèvre supérieure.
à gauche ? »

La bouche, Conclusion
les contours
et les oreilles

10

9
8

Les contours
5 6 9. Pour le contour du visage, observez
Conclusion
les vides entre le bord du visage et les yeux, Lorsque vous pensez
du nez et de la bouche. J’ai pour habitude avoir posé les éléments
de tracer des petits traits de repères que à leur place, gommez les
je rejoins ensuite, c’est simple mais efficace. lignes de construction
Les yeux et reprenez votre dessin
5 & 6. Si vous êtes droitier(ère), en recherchant la juste
commencez par dessiner l’œil de gauche, Les oreilles forme des yeux,
et inversement si vous êtes gaucher(ère). du nez, de la bouche
10. Pour savoir à quel et du visage.
Ici, je ne cherche pas la ressemblance
endroit et quelle hauteur se Pour mémoriser cette
mais juste à trouver les bonnes
trouvent les oreilles, posez méthode simple, il faut
dimensions et proportions. Évaluez
encore votre crayon à la répéter l’exercice de
bien l’espace entre l’axe et l’œil car
base de celles-ci et regardez
vous risquez vite d’avoir des yeux nombreuses fois en
où cette ligne se situe par
trop rapprochés ou trop écartés. variant les angles des
rapport au nez. Tracez-la
Observez aussi la taille du blanc visages afin de pouvoir
sur votre dessin. Il ne vous
de chaque côté de la pupille. dessiner toutes sortes
reste plus qu’à dessiner les
oreilles. Coloriez les pupilles d’expressions.
rapidement, cela permet de
faire vivre votre sujet.

Plaisirs de peindre Portraits III

 DÉMO ACRYLIQUE DELPHINE COSSAIS

Trois belles
allant rêvant
Peut-être pudiques sans pour autant être tristes ou mélancoliques, mes figures
féminines ont toujours une posture assez réservée, qu’elles paraissent songeuses,
amoureuses ou rêveuses ; j’aime donner l’impression que les personnages posent.
Dans mes portraits, le regard occupe toujours une place très importante, souvent
centrale. Le sujet étant le visage, je laisse entrer très peu d’autres éléments dans
mon cadre : l’expression, les traits doivent happer l’observateur, envahir la toile.

Trois âmes. Acrylique sur toile, 81 x 116 cm

IV Plaisirs de peindre Portraits

LE MATÉRIEL
Mes pinceaux
- Toile de lin sur châssis 50P Je dispose d’un stock très important de brosses
- Fusain synthétiques… que j’use assez vite, puisque j’appuie
- Acryliques de différentes beaucoup mon trait et ne ménage pas mes pinceaux.
marques
- Pinceaux ronds et brosses
Vernissage…
rondes et carrées Raphaël Je pose mon vernis final à plat sur la toile, au rouleau, en
Sépia synthétiques, à partir versant d’abord une bonne quantité de produit au centre
du numéro 6 ; très nerveux et du support avant de réaliser des passes vers l’extérieur,
résistants, ces pinceaux ont puis croisées. J’utilise le vernis Glossy d’Amsterdam, dont
une bonne tenue et résistent l’aspect brillant apporte du contraste et met en valeur les
bien. noirs, qu’il unifie. Je ne passe le vernis qu’une seule fois.
- Spalter silicone et couteau
- Vernis Glossy d’Amsterdam

PALETTE
Amsterdam
1 2
Jaune de Naples
Terre de Sienne naturelle
Liquitex
Blanc de titane
Jaune orange azo
Rouge orange quinacridone
Turquoise de cobalt L’esquisse Je réalise un croquis préparatoire Les grandes masses. Je pose les premières
Or-vert au crayon sur papier pour bien camper couleurs pour placer les grandes masses.
mes trois personnages. Je recherche Ces teintes n’ont rien de définitif. Je commence
Liquitex Basics l’expressivité de la pose, l’axe des regards par des tons vifs, qui font ressortir les couleurs
Vert d’eau éclatant de chacune des trois femmes. Les chevelures sombres placées par la suite, par glacis, grattages,
encadrent toujours les visages. Je reporte ponçages successifs… Le fluo rouge grenade,
Bleu phtalo mon dessin au fusain sur la toile : le trait bien opaque et couvrant, gagne la toile ici et
Golden s’efface et se corrige facilement. là, jusque sur quelques zones des visages. Ces
touches lumineuses vont faire vibrer la carnation.
Noir de carbone
Lefranc Bourgeois
Fluo rouge grenade
Orange lumière
Rouge de cadmium foncé
3 4
Ma toile
Je peins sur une toile
de lin blanche à grain
moyen, de format 50P ;
j’aime qu’on devine la La base des chevelures. La zone des Les visages. La base de la peau est réalisée en rose
texture du support. Je cheveux reçoit une base noire qui primaire ; j’insiste bien mais ne recouvre pas totalement
peux me servir de toiles fera vibrer le bleu en superposition ; le premier rouge, toujours dans l’objectif de faire vibrer
bistre, intéressantes ce noir de carbone Golden, très la carnation. Un peu de vert ébauche le feuillage, dont
couvrant, est posé à l’aide d’une les formes apparaîtront par effet de masque. Ce vert un
pour certains portraits.
brosse synthétique Raphaël. La forme peu doré est transparent et devient très puissant posé
des chevelures n’est pas définitive, sur une base ou un support blancs.
j’y reviendrai à plusieurs reprises.

Plaisirs de peindre Portraits V

 DÉMO ACRYLIQUE DELPHINE COSSAIS

5 6

L’arrière-plan. Avec le noir, je trace les contours
des feuilles et des fleurs, formant la végétation de
l’arrière-plan. Je garde une réserve pour peindre,
plus tard, une fleur un peu plus importante. Je laisse
sécher pour pouvoir revenir ensuite en beige sur les
espaces entre les motifs – et ne pas salir maintenant
les éléments tout juste réalisés.
Les motifs végétaux. À l’orange lumière, je remplis les fleurs au spalter en
silicone, qui ne laisse pas de marques et permet de doser précisément ma
peinture. Cet outil a aussi l’avantage de créer des dépôts anguleux, cloisonnés,
convenant bien aux motifs végétaux. Je passe entre les feuilles et viens glisser
le beige. Je crée quelques réserves pour amener des feuilles plus larges, avec
la couleur directement sortie du tube, pour travailler plus en épaisseur et plus
librement qu’au pinceau.

7 8

Fleurs et pétales. Je continue à préciser l’arrière-
plan végétal en laissant de l’espace pour de plus
grandes feuilles, préservant le vert. Je masque
quelques traits noirs trop envahissants au blanc
de titane et profite de cette nouvelle couleur en
l’invitant doucement sur quelques feuilles et sur
les pétales de la fleur, par petites touches.
Les traits des visages. Je reprends un peu les traits des visages au fusain pour
obtenir des expressions qui me conviennent parfaitement. Je fixe ensuite ces traits
en noir, à la brosse carrée très fine. Je commence à poser les tons chair : ma base
est faite de jaune d’or, rouge orangé quinacridone et blanc. J’ajoute une pointe de
Sienne naturelle et quelques traces de bleu turquoise de cobalt et de noir, pour
venir sculpter les visages en lumières et en creux.

« Je fais
vibrer la 9 10
chevelure
avec le noir
de carbone,
posé au
pinceau et Les yeux. Je réalise la base des yeux en Modulation des cheveux. La base de la chevelure est
au spalter. » recourant d’abord à cette base colorée
faite de rouge transparent, de jaune et de
modulée de deux bleus chauds, le vert phtalo et le vert d’eau
éclatant, posés à l’aide de ma petite spatule en silicone.
blanc. Ces premières couches commencent Je prends les couleurs sorties du tube, préférant travailler
à créer le modelé, qui ne prendra vraiment encore les masses. Je fais vibrer avec le noir de carbone,
corps qu’après cinq ou six couches posé au pinceau et au spalter : je procède par petits gestes
successives… circulaires, recherchant le mouvement naturel des cheveux.

VI Plaisirs de peindre Portraits

 11 12

La parure. Le rouge de cadmium foncé dessine la base de la barrette.
À l’aide d’un pinceau fin, sur le sec, je reviens en jaune d’or et blanc avec
assez peu d’eau pour créer tout en précision le motif de cette parure,
jusqu’à la recouvrir pour renforcer l’aspect doré et lui donner du relief.
Le vêtement. Au couteau, je pose un peu de noir sur
le rouge flashy de la robe ; l’aspect fluo va cependant
transparaître. J’applique ensuite de l’ocre et apporte de
petits traits au pinceau très fin : le vêtement peut être un
kimono, mais j’aime qu’il ne soit pas trop défini. Des motifs
qui font penser au corail apparaissent, en blanc.

Une petite parenthèse

13 14 plus tard… D’un œil neuf,

je décide de revenir sur
certaines teintes : je change
la couleur des chevelures,
qui passe du bleu au
rouge. Sur l’aplat bleu, je
trace les lignes de la coiffe
en noir, j’utilise du rouge
de cadmium foncé, puis,
en seconde couche, du
rouge de cadmium clair. Je
termine avec une seconde
couche de rouge clair.
Retour sur les visages. J’apporte de nouvelles touches claires sur la
peau pour lui donner un aspect diaphane. J’utilise une brosse Raphaël
Sépia et sculpte le visage avec les trois teintes de base, jaune d’or, rouge « La couleur des cheveux est
quinacridone et blanc. Les couches seront de plus en plus sèches pour
obtenir une carnation subtile. Je modèle la bouche avec mon pinceau très passée du bleu au rouge. »
sec. Le blanc de l’œil est créé avec la Sienne naturelle et le bleu de cobalt.

FINAL
Un processus
très lent
Je ne termine jamais mes
tableaux en une journée.
Même si l’essentiel du sujet
est assez rapidement campé,
les couleurs et leur traitement
ont de grandes chances
d’évoluer et je peaufine les
visages à l’extrême : ce sont
les sujets principaux de mes
tableaux et je peux revenir
dessus pendant des semaines.

TEXTE ET PHOTOS : ELSA COLIN.

Plaisirs de peindre Portraits VII

 AVANT/APRÈS CHRISTINE MERGNAT

Refaire COMPARAISON DE DEUX PASTELS RÉALISÉS

À DEUX ANS D’INTERVALLE.

pour s’améliorer
Cet exercice permet 2014
de porter un nouveau
regard sur une
photo, de réaliser le
chemin parcouru et
d’apprendre de ses
erreurs, en modifiant
les éléments qui
doivent l’être.

La photo d’origine (de Yannick Aveza)

Choix de la couleur du support

(Papier Pastelmat)
La couleur « maïs » n’était pas des plus
judicieuses car elle accentue la couleur
orangée du sujet. Il n’était pas utile d’en
rajouter. Je préfère le rendu sur papier
blanc, car cette carnation se révèle
mieux sur un ton neutre.

VIII Plaisirs de peindre Portraits

2016
Construction du visage, esquisse
Le visage était trop large, les yeux trop
écartés. Je fais mes esquisses à main
levée et je ne prends pas de mesure
particulière, mais là je me rends compte
combien il est important de bien prendre
le temps de construire son esquisse,
vérifier les proportions, s’attarder sur
la forme des yeux, de la bouche. Plus
l’esquisse est aboutie et plus le travail à
venir est facilité et meilleur sera le résultat.
La gestion de la lumière
L’éclairage était un peu trop brut, pas
assez subtil. Il faut privilégier des teintes
intermédiaires entre les zones d’ombre
et de lumière pour que la transition soit
plus douce. Plutôt que d’utiliser du blanc
vers la tempe qui est très éclairée, mieux
vaut un rose très pâle ou un jaune très
clair qui illuminera davantage. J’aime
bien travailler ces zones de lumière au
crayon CarbOthello ou Caran d’Ache,
car leurs teintes sont lumineuses.
Choix des couleurs du portrait
Composées essentiellement d’ocres
et d’oranges, les couleurs étaient trop
criardes. De plus, le fait d’avoir choisi un
orange pour le tee-shirt avait fini de rendre
le tout un peu trop « flashy ».
Dans la version de 2016, j’ai gradué
trois teintes de Sienne claire, moyenne
et soutenue que j’ai mélangées avec du
beige rosé pour atténuer l’effet orangé.
L’utilisation de l’estompe, passée à plat
sur le papier, permet de bien mêler
les pigments. Une fois mes aplats de
couleurs posés, je retravaille aux crayons
CarbOthello ou Caran d’Ache pour nuancer
les couleurs de manière plus subtile.
« L’éclairage était trop
brut, pas assez subtil.
J’ai privilégié des
teintes intermédiaires
pour adoucir
les transitions. »
Le travail des cheveux
Trop de noir et de gris, pas assez de
nuances de bruns et roux différents pour
créer l’impression de volume. La coiffure
était un peu trop lisse, trop bien peignée,
il fallait l’ébouriffer un peu pour la rendre
plus naturelle. Sur le portrait de 2016, on
voit qu’il y a plus de nuances différentes
dans les cheveux, qui sont plus fidèles à
la photo. Des reflets de henné, sans doute,
viennent rehausser les bruns et j’ai utilisé
un roux, un brun foncé et un brun clair
pour les recréer. Les pointes dans la
lumière sont soulignées d’ocre clair.
Enfin, des petits cheveux fins sont dessinés
aux crayons, par-dessus la masse de
cheveux, pour un effet un peu ébouriffé.
Le fond
Le bleu était un peu trop présent et trop
uniforme. Le choix d’un fond plus allégé
sur le portrait de 2016 montre qu’il n’est
pas utile, là non plus, d’en faire trop.
L’alliance de deux tons de bleu et bleu-
vert clair, très légèrement frottés sur le
papier autour du visage, suffit à mettre
celui-ci en valeur.
Plaisirs de peindre Portraits IX
 DÉMO ACRYLIQUE DIANE ROUSSEAU

Jeune femme
au bouquet
Qu’elle s’intéresse au cycle des saisons, à la Lune ou au Soleil, au langage
secret des fleurs, Diane Rousseau exalte la nature et la féminité. Ainsi,
ses « femmes-fleurs » sont l’occasion de montrer qu’on peut travailler en
subtilité avec une palette limitée tout en jouant le jeu de la transparence.
LE MATÉRIEL
- Acrylique Liquitex Heavy Body
- Châssis toilé en lin apprêté
format 8F (38 x 46 cm)
- Crayon aquarelle Derwent
brun Cooper Beech 61
(pour l’esquisse)
- Encre liquide acrylique Liquitex
noir carbone
- Brosse douce synthétique n° 2
- Brosse dure synthétique n° 10
- Brosses dures en soie de porc
nos 2, 6
- Pinceaux ronds synthétiques
nos 2/0, 4
- Vernis Gloss Varnish en spray
Winsor & Newton
- Kraft gommé blanc
- Scotch de bricolage
- Essuie-tout
- Vaporisateur d’eau, bassine d’eau
- Palette à godets.

PALETTE
Blanc de titane
Bleu de cobalt
Vert de vessie
Rouge de cadmium moyen
Titane écru
Jaune de cadmium moyen
Terre d’ombre naturelle
Noir d’ivoire
Magenta moyen
Pourpre dioxazine

X Plaisirs de peindre Portraits


Astuces
Pour l’acrylique, j’utilise une palette à godets
comportant un couvercle. Durant le travail,
j’asperge régulièrement ma peinture avec un
vaporisateur d’eau. En fin de séance, je pose
une feuille d’essuie-tout humidifiée sur ma
palette, ferme son couvercle et la place au
réfrigérateur. Ainsi, ma peinture se conserve
plusieurs jours, fraîche et prête à l’emploi.
« Je pose ma toile sur deux petits pots en verre identiques placés
dans la rainure de mon chevalet. Ainsi, le rebord de celui-ci ne me
gêne pas et le bas de ma toile est bien dégagé. »
Le premier jet. Pour ce portrait, j’opte
pour du rose et du violet, couleurs qui
conviennent particulièrement à une
ambiance féminine et romantique.
Lorsque je débute un tableau, j’aime
recouvrir toute la surface de la toile, je ne
fais jamais de réserve. Cela me permet de
bien visualiser dès le début l’équilibre de
ma composition et l’harmonie chromatique.
Je commence donc par salir le fond de
ma toile (autour du personnage) avec
le magenta. Je procède rapidement à la
brosse dure n° 10. Le crayon aquarelle
dégorge un peu sous les coups de brosse
humide, mais cela n’a aucune importance.
1 photo personnelle en noir et
À la brosse dure n° 6, je démarre
la carnation de mon personnage avec
un mélange de rouge, de jaune et de blanc,
cassé avec une pointe de vert. Quand je
pose ma couleur, je fais attention à ne pas
perdre mon tracé au crayon. J’applique
ensuite grossièrement la teinte de base
du chemisier (pourpre dioxazine).
Sur mon modèle, le chemisier a des
manches transparentes, je décide de les
conserver, la carnation se verra donc très
légèrement en dessous. Je pose ensuite
du magenta (la même couleur que pour le
fond) plus ou moins mélangé avec du blanc
sur la masse des fleurs et un soupçon de
L’esquisse. À partir d’une
blanc imprimée au format A4,
je réalise sur ma toile
une esquisse à main levée
au crayon aquarelle brun.
À savoir
L’avantage des
pinceaux doux est
qu’ils n’altèrent pas
les sous-couches
de peinture fraîche
et que la couleur
se pose de manière
plus opaque.
vert pour signaler la présence des tiges.
Puis je recouvre les cheveux du personnage
à l’encre liquide noire. Au début de mon
travail, tous mes personnages ont les
cheveux noirs. Je décide de leur couleur
en dernier car celle-ci doit s’accorder
avec le reste du tableau et n’est donc
pas prioritaire, ma règle principale étant
l’harmonie chromatique. Une fois que
toute ma toile est ainsi approximativement
« salie », je vérifie visuellement l’équilibre
de ma composition. J’utilise le miroir
pour regarder mon travail à l’envers :
par ce procédé, on s’aperçoit davantage
des éventuelles erreurs d’équilibre.
Plaisirs de peindre Portraits XI
 DÉMO ACRYLIQUE

3 4

Ébauche de la carnation. Avec ma brosse dure n° 6 et un gris bleuté
(noir + blanc + bleu), je mets rapidement en place les ombres sur la
carnation. Puis, avec un mélange de terre d’ombre naturelle et de noir,
je reprends le dessin du visage et de la main de mon personnage et
marque légèrement les yeux. Je procède sommairement avec un pinceau
rond n° 4. Je pose ensuite différentes nuances de ton chair (rouge + jaune
+ blanc + une pointe de vert) selon les zones d’ombre ou de lumière.
Je peins sur le gris-bleu précédemment posé. Ma peinture est légère
(je ne charge pas ma brosse) et ne recouvre pas ce gris-bleu ;
il transparaît en dessous discrètement.
Le fond. J’applique délicatement à la brosse douce le
magenta autour du visage et de la main. Je laisse sécher puis
je protège certains éléments (visage, contour de l’épaule et
du cou, main) avec du scotch de bricolage. Je commence à
peindre le fond. Je le travaille aux doigts, par tapotement,
en mélangeant directement sur la toile le magenta, le
pourpre dioxazine, le blanc et un peu d’eau. Je réalise ainsi
des fondus. Je peins sur chevalet d’abord puis sur plan
horizontal (table ou sol) pour éviter les éventuelles coulures.
Je le laisse sécher puis je retire le scotch de masquage.

Une fois que la toile est sèche, je la vernis à la bombe et cache

Le visage. Je m’attelle à présent au vrai
travail du visage. Le grand secret d’un
portrait réside dans le contraste des
valeurs, qui permet de rendre facilement
les volumes. Pour cela, ma photo modèle
m’indique quelles sont les parties les
plus foncées, les plus lumineuses, les
zones intermédiaires… Je ne cherche pas
l’exactitude avec le modèle mais j’aime
que mon travail ait un rendu vivant et
une carnation riche en couleurs. De plus,
j’apprécie de faire mes mélanges moi-
même, alors je me plais à « fabriquer »,
à l’aide de mes huit teintes de base, des
oranges, des violets, des gris-bleus, des
gris -verts, des jaunes, des roses… Puis
je peins par petites touches à la brosse
dure n° 2 sans entrer dans les détails
tout de suite. C’est sans doute la partie
la plus difficile à décrire dans mon travail
car elle touche à l’inné et non à l’acquis.
Je fonctionne au feeling ! Cependant, je
veille toujours à équilibrer une teinte par sa
complémentaire. Ainsi, si je pose un orange,
un bleu ne sera jamais loin…
Avec un pinceau rond n° 2/0 et un mélange
de terre d’ombre naturelle et de noir, je
donne vie à mon personnage en détaillant
yeux, sourcils, narine. J’appose sur la
bouche un mélange de rouge, de bleu et de
blanc. Je décide que les yeux seront bleu
pâle pour s’harmoniser avec les couleurs du
tableau. Je continue à placer les couleurs
sur mon portrait avec ma brosse dure n° 2.
J’utilise très peu d’eau, juste pour fluidifier
ma peinture et rendre mes mélanges
homogènes. Je procède par superpositions
de petites couches fines à peine humides
que je laisse sécher. Je ne travaille pas
dans le frais. Je pose toujours les clairs en
dernier. Il faut plusieurs superpositions de
couches claires pour les rendre intenses.

XII Plaisirs de peindre Portraits

 6 7
Les fleurs. Je commence à peindre
grossièrement les fleurs. Les tubes de
peinture que j’utilise (purs ou mélangés)
sont : magenta, rouge, jaune, bleu, pourpre
dioxazine, blanc, noir, vert de vessie.
Je travaille à la brosse dure n° 2 par petites
touches sans chercher à rentrer dans
les détails. L’accent doit être mis sur
mon portrait, il est le sujet principal.
les clous du châssis avec du kraft gommé blanc.
9 10
La transparence du chemisier. Au niveau
du bras, je peins avec très peu d’eau, par
frottements et superpositions. J’applique
une teinte chair (rouge + jaune + blanc
+ bleu), j’attends qu’elle sèche et je lui
superpose, à la brosse dure n° 2, un gris
(noir + blanc) et un violet (pourpre +
blanc + noir). Je finis par un jus gris-rose
(blanc + rouge + noir) là où le tissu laisse
transparaître l’arrière-plan. Pour la partie
très foncée, je pose du noir pur. Je place
ensuite les tiges des fleurs avec plusieurs
tonalités (vert + terre d’ombre naturelle +
noir et blanc) et un jus gris-rose par-dessus.
Le chemisier. Je pose ensuite les bases
du chemisier (pourpre dioxazine mêlé de
blanc pour les parties claires et de noir
pour les parties foncées) en recherchant
la forme des plis. Je mets en réserve la
transparence sur le bras ; je m’en occuperai
plus tard. Je travaille les fronces (sur les
épaules et le poignet) à la brosse douce
pour plus de finesse.
FINAL
Les cheveux. Je les travaille à la brosse
douce. À l’encre liquide noire, je reprends
le contour de la tête et recouvre toute
la masse de la chevelure. Quand l’encre
est sèche, j’applique un mélange de terre
d’ombre naturelle, noir et blanc. Je pars
sur une idée de chignon romantique et
je crée donc des boucles imaginaires ;
j’imagine aussi des reflets pour donner
plus de rondeur et de brillance à la coiffure.
Je place ensuite des mèches à l’encre
liquide noire et au pinceau rond n° 2/0.
Je ne cherche pas à faire quelque chose de
réaliste : je me fais plaisir avec des volutes.
8
La main. Je passe ensuite à la réalisation
de la main. J’utilise les mêmes teintes
que pour le visage que j’applique
d’abord à la brosse dure n° 2 puis au
pinceau rond n° 2/0 pour les détails
(contours des doigts, ongles).
Les finitions. Je travaille les épaules à la
brosse dure n° 2, superposant et dégradant
les couches pour obtenir des fondus. Je
superpose des couches de blanc pur sur les
parties les plus claires. Je n’oublie pas les
ombres faites par les mèches de cheveux sur
le bas de la nuque. J’intensifie les contrastes
des fleurs. J’esquisse à la brosse douce sèche
des tiges et des feuilles au vert de vessie
au niveau du creux du bras. Je reprends le
visage au pinceau rond n° 2/0 (sourcils, iris
de l’œil, mèches) et j’accentue, à la brosse
dure n° 2, la luminosité sur le nez et la
pommette avec un jus de blanc.
Plaisirs de peindre Portraits XIII
esquisses

ID¦RQVGHO HVXWLOLVHU
✔ Aidez-vous du quadrillage pour reporter votre dessin,
à l’échelle (1 carré = 1 cm) ou en l’agrandissant.
✔ Si vous ne souhaitez pas utiliser le quadrillage, il vous suffit
de photocopier l’esquisse en l’agrandissant à votre guise, de la placer
sur votre support, puis de repasser sur les traits de contour
avec un crayon de papier gras (type 3B) en appuyant fermement.

Jeune femme au bouquet (démo cahier central p. X)

Trois belles allant rêvant (démo cahier central p. IV)
XVI
esquisses

Port de La Rochelle (démo p. 30)