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UNIVERSITÉ DE LOMÉ

FACULTÉ DES SCIENCES


DÉPARTEMENTS DE MATHS
Semestre 3
UE :
MTH 225
COURS ET EXERCICES
THÉORIE DES GRAPHES

Chargé de cours : Prof : Minontikpo Yaovi Awussi


Maitre de Conférences

jawussi@yahoo.fr

Assistant : Abalo Douhadji


Docteur

douhadjiabalo@gmail.com

11 février 2021
2
Table des matières

1 GRAPHES 7
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.2 Vocabulaire de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3 Chaîne et cycle eulériens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.4 Matrice d’incidence d’un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.5 Matrice d’adjacence d’un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.6 Coloriage des sommets d’un graphe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.7 Graphes pondérés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.8 Graphes probabilistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.9 Travaux dirigés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.9.1 Correction des T.D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

2 LES ARBRES 23
2.1 Les terminologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.2 Propriétés et méthode de construction . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

3
4 TABLE DES MATIÈRES
Généralités

L ’histoire de la théorie des graphes débute avec les travaux d’ Euler au 18e siècle
et trouve son origine dans l’étude de certains problèmes dont le plus célèbre est celui
des ponts de konisberg (Si à partir d’un point de la ville il est possible de
traverser tous les ponts de la ville une et une seule fois et revenir au point
de départ ?)
La théorie s’est développée ensuite grâce aux travaux d’autres mathématiciens et
trouve aujourd’hui plusieurs utilisations en informatique du fait de l’importance que
revêt l’aspect algorithmique.
En 1847 Kirchhoff établit la théorie des arbres( analyse des circuits électriques)
Dans ce cours nous allons étudier les graphes puis les arbres.

5
6 TABLE DES MATIÈRES
Chapitre 1

GRAPHES

1.1 Introduction
La notion de graphe généralise celle relation sur un ensemble ; elle permet de
formaliser l’idée qu’il existe des liaisons entre des objets (schémas de circuit élec-
trique, les formules des molécules, les organigrammes,...) c’est une notion qui nous
est familière et qui ne pose pas de grande difficulté.
On utilise couramment deux sortes de graphes : les graphes orientés et les graphes
non orientés. La terminologie de la théorie des graphes n’est pas uniformément ad-
mise, et d’un auteur à un autre les mêmes termes ne désignent pas toujours les
mêmes objets.
Nous nous intéressons dans ce cours à la résolution des problèmes conduisant à la
modélisation d’une situation par un graphe orienté ou non, éventuellement étiqueté
ou pondéré et dont la solution est associée :

— Au coloriage d’un graphe.


— A la recherche d’un nombre chromatique.
— A l’existence d’une chaine ou d’un cycle eulérien.
— A la recherche d’un plus courte chemin d’un graphe pondéré ou non.
— A la recherche d’un état stable d’un graphe probabiliste à 2 ou 3 sommets.

1.2 Vocabulaire de base


Définition 1 Dans un premier temps on peut voir un graphe orienté comme le
plan d’une ville dont toutes les rues seraient en sens unique ; il ya des carrefours,
des rues,et une rue va d’un carrefour à un autre. La définition reprend cette idée.
Un graphe est un ensemble de points et de lignes reliant certains de ces points.

7
8 CHAPITRE 1. GRAPHES

Formellement Un graphe orienté 1 (on dit parfois un digraphe ) est constitué :


N d’un ensemble fini non vide,S, dont les éléments sont les sommets du graphe.
N d’un ensemble fini , mais qui peut être vide, A , dont les éléments sont les arêtes
du graphe (on dit aussi les flèches ou les arcs),
N d’une fonction δ : A → S 2 qui associe à toute arête un couple de sommets.
Ce graphe orienté sera désigné par les symboles (S, A, δ)
Le nombre de sommets sera appelé l’ordre du graphe.
Si δ(ε) = (s, t) le sommet s s’appelle le début de l’arête ε, et le sommet t est la fin
de ε ; On dit aussi que s et t sont les extrémités de ε
Deux sommets s et t sont dits adjacents 2 s’il existe au moins une arête ε telle
que δ(ε) = (s, t)

Un graphe non orienté 3 est constitué :


H d’un ensemble fini non vide S dont les éléments sont les sommets du graphe.
H d’un ensemble fini, mais qui peut être vide, A, dont les éléments sont les arêtes
du graphe.
H d’une fonction δ : A → (S2 ∪ S) où S2 est l’ensemble des parties à deux éléments
de S.
Le graphe simple est noté par (S, A, δ) ou d’autres notent le graphe simple par
G = (X, A) où X = {x1 , x2 , ..., xn } est l’ensemble des sommets et A = {a1 , a2 , ..., an }
l’ensemble des arêtes. a = {x, y} ∈ A désigne arête de G d’extrémités x et y ou que
a joint x et y.
— Un sommet du graphe est un point du graphe.
— Un graphe orienté est fortement connexe si chaque sommet est accessible
à partir de n’importe quel autre.
— Une arête du graphe est une ligne reliant deux sommets .
— Deux arêtes qui ont le même début et la même fin sont qualifiés de parallèles
— Une boucle est une arête reliant un sommet à lui même.
— Un sommet est isolé lorsque aucune arête ne le relie aux autres sommets.
— On dit que l’arête ε est incidente au sommet s quand s est une de ses ex-
trémités
— Le degré d’un sommet est égal au nombre d’arêtes dont ce sommet est une
extrémité.
Si xest le sommet alors d(x) désigne le degré de x
Si d(x) = 0 alors le sommet x est isolé.

1. est un graphe dont les arêtes sont orientés. Une arête orientée va d’un sommet à un autre
sommet, elle est représentée par une flèche.
2. reliés par une arête
3. ou un graphe simple est un graphe sans boucle tel que, entre deux sommets il y ait au plus
une arête.
ce qu’on obtient en effaçant le sens de parcours sur les arêtes d’un graphe orienté
1.3. CHAÎNE ET CYCLE EULÉRIENS 9

ùùùùùùùù fig1 graphe simple ; ùùùùùùùùù fig 2 graphe orienté.

Théorème 1.2.1 La somme des degrés de tous les sommets d’un graphe est égal au
double du nombre total d’arêtes.

Définition 2 Soit un sommet d’un graphe orienté. On note d+ (x) le nombre d’arcs
ayant x comme extrémité initiale, et d− (x)le nombre d’arcs ayant x comme extrémité
finale. Ainsi, on a d(x) = d+ (x) + d− (x)

Définition 3 Un graphe complet est un graphe simple dont tous les sommets sont
adjacents les uns avec les autres.

Autrement dit
Un graphe G = (X, A) est dit complet si, pour toute paire de sommets (x, y), il
existe au moins un arc de la forme (x, y)
ùùùùùùù fig 3 graphe complet ùùùùùùùùù
Dans le graphe complet d’ordre n : -Le degré de chacun des sommets est n − 1.
- Le nombre d’arêtes est n(n−1)
2
.

Définition 4 Soient G = (S, A, δ) et H = (T, B, ω) deux graphes.


On dit qu’ils sont isomorphes quand il existe une bijection ϕ : S → T et une bijection
φ : A → B ayant la propriété suivante : si l’on prend une arête quelconque ε de A,
et si δ(ε) = (s, t), alors φ(ε) a pour début ϕ(s) et pour fin ϕ(t).

1.3 Chaîne et cycle eulériens


Définition 5 — Une chaine , dans un graphe non orienté, est une suite
d’arêtes mises bout à bout reliant deux sommets du graphe.
— Une chaine orientée, dans un graphe orienté est une suite d’arêtes orien-
tées telles que l’extrémité terminale de l’une est l’extrême initiale de l’autre.
— Un cycle, dans un graphe , est une chaine dont les extrémités coïncident,
et composée d’arêtes toutes distinctes. Une chaine est notée par la liste des
sommets où elle passe, reliés par un segment ou une flèche quand le graphe
est orienté.
— Un graphe est connexe lorsque , pour chaque paire de sommets, il existe au
moins une chaine reliant les deux sommets.
EXEMPLE

Définition 6 Une chaîne eulérienne est une chaîne composée de toutes les arêtes
du graphes, prises une seule fois.
Un cycle eulérien est une chaîne eulérienne dont les extrémités coïncident.
10 CHAPITRE 1. GRAPHES

Théorème 1.3.1 (Théorèmes d’Euler)

i Un graphe connexe admet une chaîne eulérienne entre les sommets A et B si


et seulement si A et B sont les seuls sommets de degré impair.
ii Un graphe connexe admet un cycle eulérien si et seulement si tous les som-
mets sont de degré pair.

Théorème 1.3.2 Si un graphe non orienté possède un circuit eulérien, il est connexe
et d(s) est pair quel que soit s.

1.4 Matrice d’incidence d’un graphe


Nous aimons bien communiquer par des dessins mais les machines n’en sont pas
encore là, il faut donc trouver d’autres façons de représenter les graphes. la solution
consiste à utiliser des matrices, et nous allons presenter différentes méthodes.
LES CONVENTIONS SERONT NATURELLES POUR LES GRAPHES ORIENTES.
Ayant fixé une numérotation des sommets et des arêtes , on associe à un graphe
orienté sa matrice d’incidence sortante J + et sa matrice d’incidence entrante J − . C
e sont deux matrices de mêmes dimensions, dont les coefficients valent 0 ou 1. Leurs
lignes sont repérées par les sommets du graphe, et leurs colonnes par les arêtes (
d’où la nécessite de numéroter sommets et colonnes)
Notons J + [s, ] le coefficient de la matrice d’incidence sortant situé au croisement
de la ligne repérée par le sommet s et de la colonne repérée par l’arête . Alors, par
définition, J + [s, ] vaut 1 si le sommet s est le début de l’arête , et il vaut 0 sinon.
De même pour l’autre matrice J − [s, ] vaut 1 si le sommet s est la fin de l’arête ,
et il vaut 0 sinon.
On peut reconstituer un graphe orienté à partir de ses deux matrices d’incidence
car elles donnent le nombres de sommets, le nombres d’arêtes et indiquent où se
trouvent le début et la fin des arêtes.
dans chaque colonne de ces deux matrices il n’y a qu’un seul 1 et tous les autres
coefficients sont nuls. Par contre dans la ligne repérée par le sommet s, pour la
matrice J + , le nombre de 1 est égal au nombre d’arêtes qui partent de s, et que
pour la matrice J − c’est le nombre de ceux qui arrivent a ce sommet , c’est à dire
respectivement d+ et d− .
Mais le nombre de 1 qui se trouve dans une ligne d’une matrice dont les coefficients
sont tous 0 et 1 peut aussi s’interpréter comme la somme des coefficients de de cette
ligne. Or il se trouve que si on multiplie à droite une matrice quelconque par une
matrice colonne dont tous les coefficients sont égaux a 1 on obtient une matrice
colonne dont les coefficients sont des sommes des coefficients de chaque ligne de la
matrice. Nous avons donc les formules suivantes :
1.5. MATRICE D’ADJACENCE D’UN GRAPHE 11

Théorème 1.4.1 Si s1 , s2 ,...,sn sont les sommets d’un graphe orienté, alors :
       
d+ (s1 ) 1 d− (s1 ) 1
 d+ (s2 )   1   d− (s2 )   1 
 = J +  .. ;  = J −  ..  (1.1)
       
 ..   ..
 .   .   .   . 
+
d (sn ) 1 d− (sn ) 1

POUR LES GRAPHES NON ORIENTES, la matrice d’incidence est une matrice J
à coefficients entiers dont les lignes sont repérées par les sommets du graphe et les
colonnes par ses arêtes.
Notons J[s, ε] le coefficient situé au croisement de la ligne repérée par le sommet s
et de la colonne repérée par l’arête ε. Alors, par définition,J[s, ε] vaut 1 si s est une
extrémité de l’arête ε quand celle ci n’est pas une boucle, il vaut 2 si s est l’extrémité
de l’arête ε et quand ε est une boucle, en fin il vaut 0 si s n’est pas une extrémité de ε.

Remarquons la raison pour laquelle on décide que le coefficient J[s, ε] vaut 2 est
que quand s est l’extrémité de la boucle ε est qu’en adoptant Cette convention on a
la formule :J = J + + J − . on a le théorème suivant :

Théorème 1.4.2 Si s1 , s2 ,...,sn sont les sommets d’un graphe non orienté, alors :
   
d(s1 ) 1
 d(s2 )   1 
 ..  = J  ..  (1.2)
   
 .   . 
d(sn ) 1

1.5 Matrice d’adjacence d’un graphe


On étudie ici une autre façon de représenter les graphes orientés. Il s’agit d’une
matrice A à coefficients entiers dont les lignes et les colonnes sont repérées par les
sommets du graphe.
Notons A[s, t], le coefficients situé au croisement de la ligne repérée par le sommet
s et de la colonne repérée par le sommet t. Alors par définition le coefficientA[s, t]
est égal au nombres d’arêtes admettant s pour début et t pour fin. En particulier
les coefficients de la diagonale comptent les boucles qui partent de chaque sommet ;
dans un graphe dépourvu de boucles ces coefficients sont tous nuls.

Définition 7 ∗ La longueur d’une chaine est le nombre d’arêtes qui la com-


posent.
∗ La distance entre deux sommets d’un graphe connexe est la longueur de la
chaine qui les relie, ayant moins d’arêtes.
∗ Le diamètre d’un graphe connexe est la plus grande distance constatée entre
deux sommets de ce graphe parmi toutes les paires de sommets.
12 CHAPITRE 1. GRAPHES

EXEMPLE

Définition 8 La matrice d’adjacence d’un graphe d’ordre n ( resp. graphe orienté


d’ordre n) est la matrice carrée A de taille n × n, dont l’élément aij est égal au
nombre d’arêtes reliant les sommets i et j( resp. reliant le sommet i vers le sommet
j).
Définition 9 Soit G = (X, A) un graphe orienté, avecX = {x1 , ..., x2 }. La matrice
d’adjacence du graphe G est la matrice M (G) dont les coefficients mij sont définis
par :

1 si (xi , xj ) ∈ A
mij =
0 si (xi , xj ) ∈
/A
On en déduit les propriétés suivantes :
Proposition 1.5.1 F Pour tout i ∈ {1, 2, ..., n}, on a ,
n
X
+
d (xi ) = mij
j=1
n
X
d− (xi ) = mji
j=1
X n
X n
X
mi,j = +
d (xi ) = d− (xi ) = |A|
i,j i=1 i=1

F La trace de M (G) est égale au nombre de boucles du graphe G


Théorème 1.5.1 Soit A la matrice d’adjacence d’un graphe et soit p > 1, alors
l’élément pij de la matrice Ap est égal au nombre de chaine de longueur p reliant le
sommet i au sommet j
Théorème 1.5.2 Si s1 , s2 ,...,sn sont les sommets d’un graphe orienté, alors :
       
d+ (s1 ) 1 d− (s1 ) 1
 d+ (s2 )   1   d− (s2 )   1 
 = A  ..  ;  = AT  ..  (1.3)
       
 ..  ..
 .   .   .   . 
d+ (sn ) 1 d− (sn ) 1
On remarquera que la somme de tous les coefficients de la matrice A est le nombre
total d’arêtes du graphe.

Puisque les matrices d’incidence , comme la matrice d’adjacence, permettent de


reconstituer un graphe orienté, et que le graphe détermine ces matrices quand on
connait la matrice d’adjacence et réciproquement. Le théorème suivant montre le
calcul qui permet de passer des deux matrices d’incidence à la matrice d’adjacence.
1.6. COLORIAGE DES SOMMETS D’UN GRAPHE 13

Théorème 1.5.3 Si s1 , s2 ,...,sn sont les sommets d’un graphe orienté, alors :
(J + )(t J − ) = A (1.4)
 
d+ (s1 ) 0 ... 0
+
 0 d (s2 ) ... 0 
(J + )(t J + ) =;  (1.5)
 
.. 
 ... ... . ... 
0 0 . . . d+ (sn )
 
d− (s1 ) 0 ... 0

 0 d (s2 ) ... 0 
(J − )(t J − ) =;  (1.6)
 
.. 
 ... ... . ... 

0 0 . . . d (sn )
Exercice de recherche : Algorithme de Moore.

1.6 Coloriage des sommets d’un graphe


Définition 10 Un sous graphe d’un graphe G est un graphe composé de sommets
de G et de certaines arêtes qui relient ces sommets.
Un sous graphe est dit stable lorsqu’il ne comporte aucune arête ; autrement dit, si
deux sommets quelconques ne sont pas adjacents.
Le nombre de stabilité de G, est le cardinal de la plus grande partie stable de G. Il
est noté α(G)
Définition 11 Colorier les sommets d’un graphe G non orienté, c’est leur attribuer
une couleur de façon à ce que deux sommets adjacents ne soient pas coloriés de la
même couleur.
Le nombre minimal de couleurs nécessaires est le nombre chromatique du graphe,
noté γ(G)
Proposition 1.6.1 Soit G = (X, A) un graphe simple d’ordre n, alors γ(G) +
α(G) 6 n + 1
Preuve. Considérons S, une partie stable de cardinal α(G). Une coloration possible
des sommets consiste à colorier les sommets de S d’une même couleur et les
n − α(G)autre sommets de couleurs toutes différentes. On en déduit que :
γ(G) 6 1 + (n − α(G)) 
Théorème 1.6.1 i Le nombre chromatique d’un graphe complet est égal à
l’ordre du graphe.
ii Soit D le degré maximal des sommets d’un graphe G, alors γ(G) 6 1 + D.
iii Soit p l’ordre d’un sous graphe complet d’ordre maximal contenu dans un
graphe, alors p 6 γ(G).
EXEMPLE
Exercice de recherche : Algorithme de Welsh et Powell.
14 CHAPITRE 1. GRAPHES

1.7 Graphes pondérés


On a les définitions suivantes :

Définition 12 Un graphe orienté ou non est dit pondéré lorsque ses arêtes sont
affectés de nombres positifs.
Le poids d’une arête est le nombre positif qui lui est affecté.
Le poids d’une chaîne est la somme des poids des arêtes qui la composent.
Une plus petite courte chaine entre deux sommets donnés est une chaîne de poids
minimal parmi toutes les chaines reliant les deux sommets.

EXEMPLE
Exercice de recherche : Le diagramme de Dijkstra.

1.8 Graphes probabilistes


On veut modéliser l’évolution d’un individu pouvant changer aléatoirement d’état.
On suppose que le passage d’un état à un autre est toujours régi de la même façon.
A chaque étape n, on définit une loi de probabilité sur l’ensemble des états, appelé
état probabiliste de l’étape, représenté par une matrice ligne .

Définition 13 Un graphe probabiliste est un graphe orienté et pondéré tel que :


Les sommets du graphe sont les états possiblesA, B, C...
Le poids d’une arête orientée issue du sommet i et allant vers le sommet jest la
probabilité conditionnelle d’être à l’état j à l’étape n + 1 sachant que l’état i est
réalisé à l’étape n.
La matrice de transition des états d’un graphe probabiliste est une matrice carrée
dont les éléments sont les poids des arêtes du graphe.

Théorème 1.8.1 Soit P0 la matrice représentant l’état probabiliste initial et pour


toutn > 1, Pn la matrice représentant l’étape probabiliste à l’étape n. On a pour tout
n>0
Pn+1 = Pn M, Pn = P0 M n
Pour tout graphe probabiliste d’ordre 2, lorsque n devient très grand , l’état pro-
babiliste Pn tend vers un etat stable P indépendant de l’état initial P0 . De plus ,
P = PM

EXEMPLE :
Un étudiant peut se rendre au campus par trois chemins A, B et C. Chaque jour il
peut ou non changer d’itinéraire :
S’il passe par le chemin A, le lendemain il prend le chemin B avec une proba 0,5 et
le chemin C avec une proba 0,2.
S’il passe par le chemin B,le lendemain il prend le chemin A avec proba 0,1 et le
1.9. TRAVAUX DIRIGÉS 15

chemin C avec une proba 0,6


S’il passe par le chemin C,le lendemain il prend le chemin A avec proba 0,6 et le
chemin B avec une proba 0,2
La matrice de transition associée est donc
 
0, 3 0, 5 0, 2
 0, 1 0, 3 0, 6 
0, 6 0, 2 0, 2
et le graphe associé est :
ùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùùù
Ainsi , si on note au jour n,
- an la probabilité que l’élève emprunte le chemin A
- bn la probabilité que l’élève emprunte le chemin B
-cn la probabilité que l’élève emprunte le chemin C
Alors les probabilités an+1 , bn+1 , cn+1 vérifient :
(an+1 , bn+1 , cn+1 ) = (an , bn , cn )M
Dans notre exemple, on donc

 an+1 = 0, 3an + 0, 1bn + 0, 6cn
bn+1 = 0, 5an + 0, 3bn + 0, 2cn
cn+1 = 0, 2an + 0, 6bn + 0, 2cn

Lorsque il y a trois états comme dans cet exemple, on ne peut pas conclure sur
la limite de l’état probabiliste Pn .

1.9 Travaux dirigés


Exercice 1 Montrer que dans une assemblée, il y a au moins deux personnes qui
ont le même nombre d’amis.

Exercice 2 Combien y’ a t’ils de graphes simples G = (X, A) tels que X = {1, 2, ..., n} ?

Exercice 3 Existe t-il un graphe simple d’ordre 5 dont les sommets ont les degrés
suivants ? Si oui tracer un tel graphe :
a. 3,3,3,3,2
b.1,2,3,4,5.

Exercice 4 Combien y’ a t-il d’arêtes de sommets dans un graphe régulier de degré


4 ayant 10 arêtes ?

Exercice 5 Montrer que , parmi 6 personnes , il ya un groupe de 3 qui se connaissent


mutuellement, ou bien un groupe de 3 qui ne se connaissant pas (on suppose que la
relation de connaissance est une relation symétrique.)
16 CHAPITRE 1. GRAPHES
 
1 1 1 0
 0 0 1 0 
Exercice 6 Tracer le graphe de la matrice d’adjacence suivante : 
 1

1 0 1 
1 1 1 0

Exercice 7 Une université doit organiser les horaires des examens . On suppose
qu’il ya 7 épreuves à planifier , correspondant aux cours numérotées de 1 à 7 et que
les paires de cours suivantes ont des étudiants communs : 1 et 2 , 1 et 3, 1 et 4, 1
et 7, 2 et 3, 2 et 4, 2 et 5, 2 et 7, 3 et 4, 3 et 6, 3 et 7, 4 et 5, 4 et 6, 5 et 6, 5 et 7
et 6 et 7.
Comment organiser ces épreuves de façon qu’aucun étudiant n’ait à passer deux
épreuves en même temps et cela sur une durée minimale ?

Exercice
P 8 (Lemme des poignées de mains) Soit G(X, A) un graphe simple, donc
x∈X = 2|A|

Exercice 9 Montrer qu’un graphe simple a un nombre pair de sommets de degré


impair.

Exercice 10 Est-il possible de relier 15 ordinateurs de sorte que chaque appareil


soir relié exactement à trois autres ?

Exercice 11 Un dispositif comprend deux éléments fonctionnant indépendamment


l’un de l’autre. chaque élément a une probabilité égale à p de tomber en panne au
cours d’une journée. Au départ, les deux éléments fonctionnent correctement et il
n’y a pas de de réparation possible. Ce processus sera dans l’état 0, 1 ou 2 selon qu’il
ya zéro, une ou deux machines en panne au début d’une journée.
1. Représenter le graphe probabiliste.
2. Déterminer la matrice de transition du graphe.

Exercice 12 dans annabac 2008 seconde pg 280


Une commune possède deux clubs de sport que l’on note A et B.
le club A est installé depuis 1990, le club B a ouvert ses portes au cours de l’année
2004. Au premier Janvier 2005, on constate que 11 personnes sont abonnées au club
A et 400 au club B.
Le prix de l’abonnement est moins couteux au club A ; les activités proposées sont
plus nombreuses au club B . Aussi, chaque année, 14 pour cent des abonnées du club
A changent pour le club B et six pour cent des abonnées pour le club B changent
pour le club A.
On suppose que la population totale des abonnées reste constante et qu’une personne
ne s’abonne jamais aux deux clubs en même temps.
On note an le nombre d’années au club A et bn le nombre d’années au club B au
premier janvier de l’année 2005 + n.
En désigne la matrice (an bn ) ; ainsi E0 = (a0 b0 ) = (1100 400)
1.9. TRAVAUX DIRIGÉS 17

1. Représenter le graphe probabiliste


2.a) Écrire la matrice de transition M telle que En+1 = En × M .
donnerEn en fonction de E0 , M ; n
b) Calculer M 2 . En déduire le nombre d’abonnées au club au premier janvier 2007.
3.a) Démontrer que an+1 = 0, 8an + 90
b) En déduire que an = 650 × 0, 8n + 450
c) Étudier la convergence de la suite (an ). Interpréter ce résultat pour les deux clubs
sportifs.

Exercice 13 dans annabac 2008 seconde pg 287


Un jardinier doit décorer un jardin privatif en répartissant 10 variétés de fleurs
notées V1 à V10 dans différents parterres. Certaines de ces variétés ne peuvent
être plantées ensemble pour des raisons diverses(tailles, couleurs,conditions clima-
tiques...) et ces incompatibilités sont résumées dans le tableau ci dessous( une croix
indique qu’il ya incompatibilité entre les deux variétés)

Fleur V1 V2 V3 V4 V5 V6 V7 V8 V9 V10
V1 X X X
V2 X X X X
V3 X X X X
V4 X X X X X
V5 X X X X
V6 X X X
V7 X X
V8 X X X
V9 X X
V10 X X
1) Représenter par un graphe G la situation
2a) Trouver un sous graphe complet d’ordre 4 et le dessiner
b) Que peut-on en déduire pour la coloration du graphe.
Quel est le nombre minimum de parterres que le jardinier doit décorer ?
3.a) Classer les sommets de G par ordre de degré décroissant.
b) En déduire un encadrement du nombre chromatique de G.
4.a)Procéder a la coloration du graphe G.
b) Que peut-on en déduire pour le nombre chromatique ? Justifier avec soin.
c) Proposer un ensemble de parterres avec une répartition adaptée des variétés de
fleurs.

1.9.1 Correction des T.D


Correction 1 nn
Considérons le graphe dont les sommets sont les n personnes de l’assemblée. On sup-
18 CHAPITRE 1. GRAPHES

pose bien entendu, que la relation d’amitié est une relation symétrique. Deux som-
mets du graphe sont reliés par une arête lorsque les deux personnes correspondantes
sont amies. Il suffit alors de prouver que deux sommets au moins de ce graphe ont
même degré. Supposons que les n sommets soient tous de degrés distincts. On peut
alors numéroter les sommets de x1 à xn avec : 0 6 d(x0 ) < d(x1 ) < ... < d(xn−1 ). Or
le degré maximal d’un sommet d’un graphe simple d’ordre n est n − 1. On a donc
forcement d(xi ) = i, ∀i = 0, 1, ..., n. L’hypothèse donne un graphe d sommet 0(c’est
une personne bien seule) et un sommet de degré n − 1, donc relié a tous les autres
sommets du graphe, en particulier au sommet isolé, ce qui est contradictoire. nous
avons montré qu’un graphe simple contient au moins deux sommets de même degré.

Correction 2 nn
X = {1, 2, ..., n}. Un graphe simple G = (X, A) est déterminé part la donnée de A
2
qui est une partie de P2 (X). Donc cardP2 (X) = Cn2 . le nombre de graphe est 2Cn

Correction 3 nn
a.Oui
b. Non la somme des degrés est impaire.

Correction 4 nn
Notons G = (X, A) le graphe, on a :
X
d(x) = 2|A|
x∈X
⇒ 4|X| = 20
⇒ |X| = 5

Correction 5 nn
Construisons un graphe dont les sommets sont les 6 personnes , deux sommets
sont reliés par une arête en trait plein lorsque les personnes correspondantes se
connaissent et en trait discontinu dans le cas contraire. IL s’agit de prouver que ce
graphe contient un cycle simple de longueur 3 dont les arêtes sont de même nature.
si l’on ne tient pas compte de la nature des arêtes, ce graphe est complet, deux per-
sonnes au hasard, ou bien se connaissent ou ne se connaissent pas. Chaque sommet
est donc de degré 5 et parmi les 5 arêtes issues d’un sommet , trois d’entre elles ,
sont de même nature. Supposons, par exemple, que les arêtes {a, b}, {a, c} et {a, d}
soient en trait plein. Considérons le cycle b,c,d. Si les arêtes sont entrait discontinu.
c’est terminé sinon, l’une des trois arêtes sera en trait plein et permettra de former
avec deux arêtes du triangle abd un cycle dont les trois arêtes sont en trait plein.

Correction 6 le graphe est :


1.9. TRAVAUX DIRIGÉS 19

Correction 7 nn
Construisons le graphe G dont les sommets sont les épreuves numérotées de 1 à 7,
une arête relie de deux ses sommets lorsque les deux cours correspondants possèdent
les étudiants communs :

Planifier les examens en un temps minimal consiste à trouver une k colorations


de G avec k = γ(G)
G possède un sous graphe complet d’ordre 4 ( de sommets 1,2,3,4), donc γ(G) > 4.
Déterminons une partition de sommets de G en sous ensembles stables :
S1 = {1, 6}
S2 = {2}
S3 = {3, 5}
S4 = {4, 7}

d’où γ(G) 6 4 et finalement γ(G) = 4.


Les examens peuvent être répartis en 4 périodes, de la manière suivante : 1ere période :
épreuves des cours 1 et 6
2e période : épreuve du cours 2
3e période : épreuves des cours 3 et 5
4e période : épreuves des cours 4 et 7

Correction 8 (Lemme de poignée se mains)


On compte deux fois chaque paire {x, y} de A. un e fois pour d(x) et une seconde
fois pour d(y)
Correction 9 nn
Notons P l’ensemble des sommets de degré pair et I l’ensemble des sommets de degré
impair P P G = (X, A).
d’un graphe simple PP et I forment P une partition de X.P
On a : x∈X = 2|A| = x∈P d(x) + x∈I d(x) ⇔ x∈I d(x) = 2|A| − x∈P d(x)
(Lemme de P poignées de mains ) P
On voit que x∈P d(x) et 2|A| sont des entiers pairs, on en déduit alors que x∈I d(x)
est également pair , comme
P différence de deux entiers pairs.P
Or chaque terme de x∈I d(x) est impair. Par conséquent x∈I d(x) est pair si le
nombre de termes est pair d’où |I| est un entier pair.
Correction 10 nn
Les 15 ordinateurs constituent les sommets d’un graphes simple. Les arêtes sont
les liaisons entre ces ordinateurs. SI chaque appareil est relié exactement à trois
ordinateurs du réseau alors les sommets du graphe sont tous de degré impair. D’après
le résultat l’exercice précédent (Correction 9) un tel graphe doit avoir un nombre pair
de sommets, d’où le réseau est donc impossible.
20 CHAPITRE 1. GRAPHES

Correction 11 nn
1. Le graphe est :
 
(1 − p)2 2p(1 − p) p2
2. La matrice de transition est :  0 1−p p 
0 0 1

Correction 12 nn
1. Un graphe probabiliste résumant les données est le suivant :
 
0, 86 0, 14
2. a)La matrice de transition M du graphe est : M =
0, 06 0, 94
On en déduit que  , pour tout entiern , En = E0 M n
0, 748 0, 252
b) nous avons M 2 =
0, 108 0, 892
On en déduit que : 
0, 748 0, 252
E2 = (1100 400)
0, 108 0, 892
E2 = (866 634). Ce qui signifie qu’au 1er janvier 2007 le club A compte 866
adhérents et le club B 634.
3.a) En+1 = En × M or bn+1 = 1500 − an+1  
0, 86 0, 14
(an+1 1500 − an+1 ) = (an 1500 − an+1 )
0, 06 0, 94
(an+1 1500 − an+1 ) = (0, 06(1500 − an ) + 0, 86an 0, 94(1500 − an ) + 0, 14an )
D’où an+1 = 0, 8an + 90
b) La suite (an ) est arithmético-géométrique. En posant Un = an −x avec x à trouver,
la suite (un ) sera géométrique et partant on peut obtenir an .
un+1 = an+1 − x
un+1 = 0, 8an + 90 − x
un+1 = 0, 8(un + x) + 90 − x
un+1 = 0, 8un + 0, 8x + 90 − x avec 0, 8x + 90 − x = 0
un+1 = 0, 8un avec x = 450
Par conséquent un = u0 q n ⇔ un = 650 × 0, 8n .
b)On déduit que an = 450 + 650 × 0, 8n
c)limx→+∞ an = 450.
A terme le club A comptera 450 inscrits et le club B 1050 inscrits.

Correction 13 1. Un graphe représentant la situation est :

2.a) Un sous graphe est constitué des sommets V2 ; V4 , V5 et V8

b) On en déduit qu’il faut au moins 4 couleurs pour colorier le graphe G et le jardi-


nier doit donc décorer au moins quatre parterres.
1.9. TRAVAUX DIRIGÉS 21

c) L’ensemble des sommets de G classés par ordre de degrés décroissants est le sui-
vant :

sommet V4 V2 V3 V5 V1 V6 V8 V7 V9 V10
Degré 5 4 4 4 3 3 3 2 2 2
b) Le plus haut degré de G est 5 donc le nombre chromatique de G tel que γ(G) 6 6
puisque G contient un sous graphe complet d’ordre 4, on a aussi γ(G) > 4. Par suite
on a 4 > γ(G) 6 6
4.a)
22 CHAPITRE 1. GRAPHES
Chapitre 2

LES ARBRES

2.1 Les terminologies


Définition 14 Un arbre est un graphe simple connexe ne possédant pas de cycle
simple.

EXEMPLE.
Définition 15 Une forêt est un graphe dont chaque composante est un arbre.
EXEMPLE

Définition 16 1. La racine r de l’arbre est l’unique n ?ud ne possédant pas de


parent.
2. dans le graphe G = (X, A), on appelle racine, un point a tel que tout autre
sommet du graphe puisse atteint par un chemin issu de a. Une racine n’existe
pas toujours.
3. Une arborescence est un arbre muni d’une racine.

Définition 17 Une arborescence est un arbre muni d’une racine.

2.2 Propriétés et méthode de construction


Théorème 2.2.1 G = (X, A) est un arbre si et seulement si il existe une unique
chaine reliant toute paire de sommet.

Théorème 2.2.2 Soit G = (X, A) un graphe d’ordre > 2 ;


Les propriétés suivantes sont équivalentes pour caractériser un arbre.

— G est connexe et sans cycle


— G est sans cycle et admet n − 1 arcs

23
24 CHAPITRE 2. LES ARBRES

— G est connexe et admet n − 1 arcs


— G est connexe et en ajoutant un arc on crée un cycle (et un seul)
— Tout couple de sommets est relié par une chaine et une seule

Méthode de construction d’ arbre


Quand il n’y a pas d’ambiguïté, on regarde les arêtes d’un arbre comme étant orienté
de la racine vers les feuilles
Tout sommet x qui n’est pas la racine a :
◦ Un unique parent noté parent(x) (appelé père)
◦ 0 ou plusieurs fils. fils(x) désigne l’ensemble des fils de x
Si x et y sont les sommets tels que x soit sur le chemin de f à y alors :
• x est un ancêtre de y
• y est un descendant de x
Un sommet qui n’a pas de fils est une feuille.
Bibliographie

[1] Claude Berge : Graphes


[2] Christian Prins : Algorithmes de Graphes
[3] Jean Charles Regin et Arnaud Malapert : Théorie des graphes
[4] Abalo Douhadji et Y. M. Awussi : Théorie des graphes : Cours et exercices
MTH225, Université de Lomé

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