Vous êtes sur la page 1sur 13

La sorcière de Berkeley

Quand le Diable réclame son dû


Au milieu du XIe siècle, on imagine que le Diable guette les âmes à la foi vacillante et
qu'il tente de les attirer à lui par de multiples subterfuges. On croit notamment dur
comme fer que certains n'hésitent pas à pactiser avec lui en échange de faveurs durant
leur existence terrestre, malgré la perspective d'une éternité de souffrances dans l'au-
delà. Les femmes sont pour lui des cibles de choix et lorsque l’une d’elles succombe à
la tentation, il lui faut à un moment ou à un autre régler sa dette.

Stéphane Gondoin
Portraits de femmes au Moyen Âge (XIe-XVe siècles)

Ce récit est extrait du livre de Stéphane William Gondoin : Portraits de femmes au


Moyen Âge (La Louve éditions, 350 pages, 2019, 19 euros). C'est une série de vingt
portraits très bien enlevés sur les femmes qui ont marqué le Moyen Âge : outre la
sorcière de Berkeley, voici Claude des Armoises, la fausse Jeanne d'Arc, Eulalie de
Mérida, connue pour sa cantilène, Isabelle, que l'on surnomma la Louve de France, la
reine Austrigilde etc.

Qu’elles soient reines, sorcières ou encore religieuses, elles ont toutes en commun de
défier une société patriarcale et incarnent des figures de femmes fortes. Heureuses ou
tragiques, leurs destinées racontent des trajectoires individuelles mais aussi des époques
et des mentalités.
Le Diable est donc là ! On ne le voit pas toujours, on ne sent pas systématiquement sa
présence, mais il est bel et bien là, tapi dans l'ombre. À longueur de sermons, les prêtres
mettent en garde leurs fidèles contre les pièges qu'il tend aux humbles mortels, les
exhortant à ne pas baisser la garde et à ne pas écouter ses promesses.

On le dit très intéressé par les serviteurs de Dieu, hommes ou femmes, qu'il essaye de
corrompre à la moindre opportunité, usant d’une palette étendue de ruses et d'artifices.
Une âme bonne qu'il prend dans ses filets constitue le plus beau des trophées. Il ne se
montre toutefois pas trop regardant sur la qualité de ses prises et la récolte d'un esprit
sombre suffit à le combler de bonheur.

On le sait surtout actif du crépuscule à l'aube, aux alentours des couvents, dans les
parages des églises et des cimetières paroissiaux, mais aussi près des carrefours, réputés
comme des lieux de passage entre les deux mondes. C'est à ces croisements que des
êtres tourmentés viennent à sa rencontre, prêts à payer le prix fort contre de menus
services : la richesse, la vengeance, la domination, le pouvoir de jeter des sorts… Des
jouissances éphémères donc, concentrés dérisoires de la convoitise humaine.
Berkeley, d'aujourd'hui et d'hier

Berkeley, c'est de nos jours un paisible bourg de 2 000 âmes niché dans une vallée
verdoyante à deux pas de l'estuaire de la Severn, ce fleuve qui serpente à l'ouest de la
Grande-Bretagne et se jette dans la mer d'Irlande en séparant l'Angleterre du pays de
Galles.

Ce nom provient du vieil anglais be(o)rc leah, qui signifie « pâturage aux bouleaux ».
Plutôt bucolique… Situé à l'écart de toute voie importante de communication, le village
vit depuis des lustres à l'ombre de sa puissante forteresse, construite sur une légère
éminence naturelle trônant au sud.
Elle a été fondée par le Normand Guillaume Fiz Osbern, peu après la victoire de
Guillaume le Conquérant sur Harold de Wessex à la bataille d'Hastings (14 octobre
1066). La même famille occupe les lieux depuis le XIIe siècle, ce qui fait de ce château
l'une des plus anciennes demeures habitées du Royaume-Uni.

L'histoire a entassé entre ces vieilles murailles des couches épaisses de mystère, à
commencer par le secret entourant la fin dramatique du malheureux roi Édouard II, mort
ici dans des conditions plus que suspectes en 1327 . Qui sait combien d'esprits rôdent
dans les parages. Ah si les pierres pouvaient parler…

Vers 1065, année autour de laquelle se déroule notre affaire, le roi Édouard le
Confesseur achève son règne sur l'Angleterre. Les Normands apparaissent encore
comme un peuple lointain, presque exotique, installé sur l'autre rive de la Manche,
autant dire le bout du monde. Pas de forteresse à cette date à Berkeley, mais déjà une
grosse église, peut-être dès cette époque placée sous le patronage de sainte Marie,
autour de laquelle se blottissent quelques centaines de masures.

Dans cette bourgade cernée d'une poignée de hameaux satellites, s'entasse une
population d'environ 2 000 individus (déjà !), majoritairement composée de paysans,
libres ou esclaves, encadrés par une vingtaine de nobliaux. Un marché s'y tient
régulièrement et les roues de moulins tournent sur la Little Avon River, le minuscule
cours d'eau qui coule en contrebas.
Drôle de paroissienne

C'est Guillaume, moine vivant à l'abbaye de Malmesbury à la charnière des XIe et XIIe
siècles, qui nous raconte la terrible mésaventure prêtée à une ancienne résidente de
Berkeley.

Notre témoin tient à rassurer d'emblée sur l'authenticité de sa narration, tant il l'imagine
difficile à croire - ce en quoi il n’a pas tort - : « Les esprits des auditeurs pourraient
rester sceptiques, mais je l'ai entendue d'un homme d'une telle probité, qui me jura
avoir vu les faits de ses yeux, que je rougirais de ne pas les croire. »

Et Guillaume de nous décrire une femme « très habile en sorcellerie, douée pour les
anciennes divinations, incroyablement gloutonne et lascive, ne fixant aucune limite à sa
débauche. Bien qu'elle ne soit guère âgée, sa vie décline vite. » Bref, Madame tâte d'un
peu de magie et ne dédaigne pas les joies de la chair. Plus simplement, elle brûle la
chandelle par les deux bouts.

Un jour, alors qu'elle s'adonne sans retenue au péché de gourmandise, son corbeau
domestique – animal ô combien suspect, est-il nécessaire de le rappeler ? - se met à
croasser d'une manière inhabituelle. Elle laisse tomber le couteau de ses mains, pâlit et
commence à gémir : « Aujourd'hui, ma charrue a labouré son dernier sillon.
Aujourd'hui, je vais apprendre une terrible calamité et beaucoup souffrir. »

Elle n’a pas achevé de prononcer ces mots, que quelqu'un frappe à sa porte. À la mine
déconfite du messager, on imagine aisément qu'il n'apporte pas joie et prospérité : « Je
t'annonce la nouvelle de la mort de ton fils aîné et de toute sa famille dans un accident
brutal. » La femme accuse le coup, comprend la justesse de son pressentiment, tombe
immédiatement malade et doit s'aliter.

Sa santé se détériorant à toute allure, comme elle sent arriver le moment d'expirer, elle
décide d'appeler à son chevet ses deux autres enfants, devenus moine et none. Les
religieux trottinent peu après jusqu’à chez leur mère et là elle leur confesse son terrible
secret : voilà bien des années qu'elle gouverne sa misérable existence grâce aux artifices
du démon, qu'elle se vautre avec délectation dans tous les vices et qu'elle utilise de
multiples sortes de charmes.

Désespérant d'elle-même, elle a placé ses ultimes espoirs en son fils et en sa fille, qu'elle
considère, pour leur piété, comme des remparts contre les mauvais esprits gravitant
autour d'elle. Tétanisée par la peur, elle les exhorte, au nom de l'amour filial qu'ils ne
peuvent manquer d'éprouver à son égard, à tout faire afin de sauver son corps des
flammes éternelles.
Ils doivent pour cela respecter à la lettre une série d'étranges prescriptions après sa
disparition : « Cousez mon corps dans la peau d'un cerf ; placez-le sur le dos dans un
sarcophage de pierre ; scellez le couvercle avec du plomb et du fer et attachez-le avec
trois chaînes de fer particulièrement lourdes ; faîtes chanter cinquante psaumes
pendant chaque nuit et dire autant de messes chaque jour pour déjouer les féroces
attaques de mes adversaires. Si je reste ainsi indemne pendant trois nuits, ensevelissez-
moi le quatrième jour dans la terre, quoique je craigne que cette terre, que j'ai tant
offensée par mes crimes, refuse aussi de me recevoir en son sein. »

Tout cela mérite un rapide décryptage. Depuis que le culte de saint Eustache s'est
répandu en Europe occidentale, avec cette fameuse histoire de croix aperçue entre les
bois d'un cerf, le seigneur des forêts est considéré comme un animal christique. Le fer
ensuite, passe pour posséder des vertus apotropaïques, c'est-à-dire qu'on l'estime
susceptible de repousser les démons.

Le nombre cinquante ne doit rien au hasard non plus : c'est la quantité de jours qui
sépare Pâques de la Pentecôte et selon Clément d'Alexandrie, élevé au rang des pères de
l'Église, « il figure l'espérance et la rémission des péchés qui nous est accordée par la
Pentecôte. »

Les psaumes dressent pour leur part une sorte de mur spirituel devant tenir les
puissances infernales à distance au moment où elles sont le plus actives, la nuit donc ;
les messes diurnes intercèdent directement auprès de Dieu.
Quant au chiffre trois, il symbolise la résurrection, mais aussi le reniement de saint
Pierre : « C'est comme il a été écrit : le Christ souffrira et ressuscitera des morts le
troisième jour » (Évangile de Luc, 24-46) ; « En vérité, je te le déclare, toi,
aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois
fois » (Évangile de Marc, 14-3).

Le Diable entre en scène

Dès que leur mère a fermé les yeux, ses enfants procèdent selon ses dernières volontés
et ils placent le sarcophage entravé dans le chœur de l'église. « Mais hélas, vaines
furent les pieuses larmes, les vœux, les supplications. La violence du Diable fut à la
mesure de la culpabilité de la femme. »

Pendant les deux premières nuits, les prêtres se relaient autour de la dépouille en
chantant des psaumes. Les démons ouvrent brutalement les portes de l'église sans
aucune difficulté, bien qu'elles soient barrées par un énorme madrier, et ils réussissent à
fracturer deux des chaînes. La dernière, de meilleure facture, leur résiste cependant.
La troisième nuit, au chant du coq, une immense clameur ébranle le sanctuaire jusque
dans ses fondations. Un démon, peut-être le Diable lui-même, d'une stature très
largement supérieure à celle de tous les autres et d'une apparence terrible, fait cette fois
voler les portes en éclats. Les cheveux des prêtres se dressent sur leur tête et ils
demeurent muets de stupeur.

L'apparition marche à grands pas jusqu'au sarcophage et interpelle la femme en lui


ordonnant de sortir. Depuis l’intérieur de la bière, sa voix fluette répond timidement
qu'elle ne peut pas obéir à cause de la chaîne. « Tu le dois pour tous tes méfaits » tonne
le suppôt de l’enfer. D'un simple geste, il brise la dernière entrave aussi facilement que
si elle avait été en lin et d'un coup de pied, il envoie valser le couvercle de pierre.

Il prend alors la sorcière ressuscitée par la main et la tire sur le parvis de l'église : « À la
porte apparut un cheval noir, hennissant fièrement, avec des crocs de fer plantés sur
son dos. Le Diable y accrocha l'infortunée créature et aussitôt, avec sa horde de
démons, il s'évanouit sous les regards médusés de l'assistance. On entendit encore les
pitoyables hurlements de la femme à presque quatre miles de distance. »

Des exemples à ne pas suivre

Les sorcières de l'an mille n'ont rien à voir avec celles que l'on fantasme dans les traités
de démonologie du XVIe siècle. On est alors encore très loin de l'hystérie meurtrière et
pyromane des tribunaux inquisitoriaux ou des parlements de province, qui sévira à
l’extrême fin du Moyen Âge, pendant toute la Renaissance et une bonne partie du Grand
Siècle.

On les considère certes avec circonspection et on évite de traîner en leur compagnie,


mais on les assimile avant tout à des brebis égarées, qui devront un jour ou l’autre
répondre de leurs actes devant leur Créateur. On les sait très versées en herboristerie et à
l'occasion, en se cachant bien sûr de monsieur le curé, on recourt discrètement à leurs
services pour obtenir un onguent ou une potion susceptible de soulager un mal
quelconque.

Des bûchers s'allument bien ici ou là dans des cas extrêmes, mais ils demeurent un
phénomène marginal, d’ailleurs plutôt réservés aux hérétiques.

Dans le récit du châtiment de la sorcière de Berkeley, on décèle donc d’abord le combat


permanent que mène l'Église contre la survivance de certains rites païens ancestraux,
toujours profondément ancrés dans les croyances populaires. On devine aussi en
filigrane les rapports compliqués que le dogme chrétien entretient avec la sexualité
féminine, tout particulièrement lorsqu'elle est libérée et qu'elle s'épanouit en dehors du
cadre acceptable du mariage.

Nous ne pouvons manquer d'effectuer un rapprochement entre cette scène rapportée par
Guillaume de Malmesbury et la Mesnie Hennequin, une effrayante cohorte de damnés
hantant les campagnes normandes, décrite par le moine Orderic Vital au XIIe siècle, et
plus généralement avec les chasses fantastiques, très présentes dans le folklore indo-
européen.

Orderic explique notamment le sort réservé aux dames réputées volages : « Ensuite vint
à passer une troupe de femmes, dont la multitude parut innombrable. Elles étaient
montées à cheval sur des selles de femmes, dans lesquelles étaient enfoncés des clous
enflammés. Le vent les soulevait fréquemment de la hauteur d'une coudée, et les faisait
retomber sur les clous. Comme ils étaient brûlants, ils leur blessaient les fesses :
horriblement tourmentées par les piqûres et la brûlure, elles vociféraient des
imprécations, et découvraient publiquement les péchés pour lesquels elles étaient
punies. Ainsi elles souffraient cruellement du feu, de la puanteur et de beaucoup plus de
supplices qu'on ne peut en rapporter. Elles confessaient en gémissant d'une voix
plaintive les peines qu'elles enduraient pour les délices et les plaisirs obscènes
auxquelles elles s'étaient livrées sans mesure pendant leur vie. » Sanctionnées par là où
elles avaient péché donc…

Cette histoire, tout comme celle de la sorcière de Berkeley, a probablement une


vocation pédagogique et on l’imagine volontiers haranguée en chaire par un prêtre à
l'occasion de son sermon dominical. Les fidèles sont ainsi exhortés à demeurer dans les
chemins de la foi et ils savent les peines encourues s'il leur prend l'envie de s'en écarter.

La nuit des morts vivants ?


En ces temps lointains, on a cependant réellement peur que certains trépassés, femmes
ou hommes, reviennent hanter les vivants.

Le poète jersiais Wace par exemple, raconte comment le duc de Normandie Richard Ier
aurait combattu « maints fantômes » au Xe siècle, particulièrement un défunt
abandonné seul dans une église, sorti de sa bière pour s'emparer de lui. À la suite de
cette désagréable expérience, il aurait promulgué dans sa principauté une loi
contraignant à veiller sur tous les corps jusqu'à leur ensevelissement.

Dans La vie et les miracles de sainte Modwenna, le clerc britannique Geoffroi de


Burton rapporte l'épisode des deux fantômes de Drakelow, tourmentant sans cesse les
habitants des environs et leur infligeant quantité de maux. Les paysans finissent par
exhumer les corps des importuns, les décapitent, placent les têtes entre leurs jambes,
retournent les cercueils et arrachent les cœurs avant de les brûler en place publique.
Rien que ça !

Voilà qui ressemble fort aux contes sur les vampires des Balkans ou de Transylvanie.
C'est aussi pour que sa dépouille ne reprenne pas vie avant le jour du Jugement, que la
sorcière de Berkeley demande à ses enfants de suivre toute une série d’instructions pour
le moins insolites.

Le plus troublant, c'est que de telles pratiques semblent attestées par une série de
découvertes archéologiques réalisées à travers toute l'Europe occidentale. Au Moyen
Âge, après les temps dits « barbares » (Ve–VIIIe siècles), les rites chrétiens imposent
normalement - pour le commun des mortels - une inhumation sans présence d'objets,
avec le corps orienté est-ouest en attendant la résurrection.
À Kilteasheen, au nord-ouest de l'Irlande, dans un cimetière médiéval riche de plusieurs
milliers de sépultures, on a retrouvé trois corps datant du VIIIe siècle, disposés
étrangement : les os des jambes de l'un d'eux étaient littéralement enroulés autour d'une
lourde pierre et les deux autres squelettes avaient un caillou enfoncé dans la bouche.

À Southwell, au nord de l'Angleterre, des ossements ont été découverts percés de gros
clous dans la clavicule droite, dans le sternum au niveau du cœur et à la cheville gauche,
comme si l'on avait voulu fixer le mort à la terre pour l'empêcher de s'en échapper. On a
exhumé en divers endroits des corps bizarrement orientés, ou alors décapités avec la tête
soigneusement installée entre les jambes, comme cela est relaté pour les fantômes de
Drakelow.

D'autres enfin, étaient écrasés par une pierre pesante. Pour qualifier les tombes de ce
type, les archéologues utilisent le terme de « sépultures déviantes ».

Certains modes d’inhumation s'expliquent peut-être par le désir d'humilier le défunt, un


ennemi vaincu par exemple, ou pour montrer la réprobation de ses semblables à l'égard
de l'existence qu'il a autrefois menée. D'autres en revanche, paraissent difficilement
dissociables de la volonté de se prémunir contre quelque chose d'éminemment
dangereux, comme le retour d'un mort animé de mauvaises intentions dans le monde des
vivants.

La littérature ancienne rejoint ici l'archéologie. Au pays de Bram Stoker et de Mary


Shelley, quoi de bien étonnant ?

Repères chronologiques

1042 : Mort d’Hörthaknutr, dernier roi danois d’Angleterre.


1043 : Couronnement du roi saxon Édouard III le Confesseur.
1066 : L’une des années les plus importantes de l’histoire anglaise.
- Mort d’Édouard le Confesseur le 5 janvier. - Accession au trône d’Harold de Wessex
le 6. - Bataille d’Hastings le 14 octobre. - Le duc de Normandie Guillaume le
Conquérant couronné roi d’Angleterre le 25 décembre.

Bibliographie

Malmesbiriensis monachi, Gesta regum Anglorum, Londres, 1840. John Blair,


The dangerous dead in early medieval England, in Early medieval studies in Memory of
Patrick Wormald, Farnham, 2009 – Domesday Book, London, 1992,
Colette Arnould, Histoire de la sorcellerie, Paris, 2009.

Vous aimerez peut-être aussi