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USTHB Année universitaire 2023-2024

Faculté de Mathématiques 3LIC LAC–Analyse 5

Corrigé du Contrôle continu (sur 15)


Exercice 1. (05,75 pts)
En justi…ant votre réponse dites, si les a¢rmations suivantes sont vraies ou fausses
1. Il existe un espace métrique contenant exactement 15 ouverts et 17 fermés. . . (0,25+0,5).
FAUSSE. Un ensemble O est ouvert ssi son complémentaire est fermé. Ainsi il y a toujours
autant d’ouverts que de fermés dans un espace métrique (ou un espace topologique général).
2. Toute suite de cauchy dans un espace métrique est bornée.. . . . . . (0,25+0,75).
VRAIE. Soit (E; d) un espace métrique. (xn )n N est de Cauchy dans E ssi d(xn ; xm ) 0.
n;m

Ainsi " > 0; il existe N0 N; tel que pour tout n; m N0 ; d(xn ; xm ) ". Pour " = 1; on
obtient d(xn ; xm ) 1; n; m N0 : Si on pose : M = max d(xn ; xm ) et R = max(M; 1),
0 n<N0
0 m<N0

alors on aura : d(xn ; xm ) R; n; m N: Donc xn : n N est borné (xn )n est bornée.


3. Tout singleton d’un espace métrique est fermé . . . . . . (0,25+0,75).
VRAIE. Soit (E; d) un espace métrique et x un singleton de E. y x C
alors y = x:
Comme E est séparé (car métrique), alors r > 0 et r > 0; tels que B (x; r) B (y; r ) = ;
donc B (y; r ) (B (x; r))c x c
: D’où x c
est un ouvert et par suite x est un fermé.
4. Une application linéaire d’un espace normé E dans R est continue ssi elle est
bornée sur la sphère unité de E: . . . . . . (0,25+0,5+0,5).
VRAIE. Soit T : (E; : E) (R; : ) ; une application linéaire et S (0; 1) = x E: x E =1 ;
la sphère unité de E: Si T est continue, alors C > 0 telle que, x E; T (x) C x E :
Donc x S (0; 1) ; x E = 1; et T (x) C x E = C: D’où T est bornée sur S (0; 1) :
Inversement si T est bornée sur la sphère S (0; 1) ; alors C > 0 x S (0; 1) ; T (x) C:
x x 1
Soit x E; x = 0: Alors, S (0; 1) (car = x E = 1):
x E x E E x E
x 1 1
Donc T C: Comme T est linéaire, alors T (x) C T (x) C:
x E x E x E
D’où T (x) C x E ; x E 0 : La linéarité de T; implique que T (0) = 0 et donc
T (0) = 0 0=C 0 E : D’où x E; T (x) C x E : Par conséquent T est continue.

1
5. Soient d1 et d2 deux distances équivalentes sur un ensemble X. Alors les espaces
métriques (X; d1 ) et (X; d2 ) ont les mêmes fermés. . . . . . . (0,25+0,5).
VRAIE. d1 et d2 sont équivalentes, alors, elles sont topologiquement équivalentes. Donc
(X; d1 ) et (X; d2 ) ont la même topologie, donc les mêmes ouverts et donc les mêmes fermés.
6. Soit E et F deux espaces topologiques, f; g : E F sont continues. Si F est
séparé alors, l’ensemble x E : f (x) = g (x) est fermé dans E: . . . . . . (0,25+0,75)
1
VRAIE. On a : x E : f (x) = g (x) = x E : f (x) g (x) = 0F = (f g) ( 0F ) :
Comme F est séparé alors, le singleton 0F est fermé dans F (car tout singleton d’un espace
topologique séparé est fermé):
1
0F est un fermé de F; (f g) : E F est continue (f g) ( 0F ) est un fermé de E:

Exercice 2. (06,5 pts)


Soit E = C ([0; 1] ; R) le R-e.v des applications continues de [0; 1] dans R:
Z 1
Pour tout f E; on pose N (f) = t f (t) dt et f = sup f (t) :
0 t [0;1]

1. Montrer que N est une norme sur E:


N:E R est bien dé…nie? ( f E; N (f ) < + ). . . . . . (0,5)
f E et t [0; 1] ; l’application, t t f (t) est continue sur [0; 1] ; comme composée et
produit de fonctions continues sur [0; 1] : Donc, l’application, t t f (t) est intégrable sur
Z 1
[0; 1] : Donc f E; N (f) = t f (t) dt existe et est …ni. Donc N : E R est bien dé…nie.
0

f E; N (f ) 0? . . . . . . (0,5)
Comme f E, t f (t) 0; t [0; 1] ; et l’intégrale d’une fonction positive est positive,
Z 1
alors N (f ) = t f (t) dt 0:
0

f E; N (f ) = 0 f = 0?
= f E; N (f) = 0 f = 0? . . . . . . (0,75)
f E; on a :
Z 1
N (f) = 0 t f (t) dt = 0 t f (t) = 0; t [0; 1] ; (car t f (t) 0; t [0; 1]):
0

Si t = 0, alors t f (t) = 0 f (t) = 0 f (t) = 0: D’où f (t) = 0; t ]0; 1]. . . . . . (0,5)


f E f est continue sur [0; 1] f est continue en 0 f (0) = lim f (t) = lim 0 = 0. . . (0,25).
t 0 t 0

Donc f (t) = 0; t [0; 1] : D’où f = 0:

2
= f E; f =0 N (f ) = 0?. . . . . . (0,25)
f E; on a :
Z 1 Z 1
f =0 f (t) = 0; t [0; 1] f (t) = 0; t [0; 1] N (f) = t f (t) dt = 0 = 0:
0 0

f E; R; N ( f ) = :N (f )? . . . . . . (0,5)
Soient f R. En utilisant la linéarité de l’intégrale et que : est une norme dans R;
E; et
Z 1 Z 1 Z 1
on obtient : N ( f ) = t f (t) dt = t : f (t) dt = : t f (t) dt = :N (f ) :
0 0 0

f; g E; N (f + g) N (f ) + N (g)? . . . . . . (0,5)
Soient f; g E: : étant une norme dans R; alors : f (t) + g (t) f (t) + g (t) ; t [0; 1],
R1 R1
et donc t f (t) + g (t) t f (t) + t g (t) ; t [0; 1] : Puisque 0 conserve les inégalités et 0
est linéaire, alors :
Z 1 Z 1 Z 1 Z 1
N (f + g) = t f (t) + g (t) dt [t f (t) + t g (t) ] dt = t f (t) dt + t g (t) dt
0 0 0 0

= N (f) + N (g) :
D’où f; g E; N (f + g) N (f ) + N (g) : En conclusion N est une norme sur E:
8
< 1 nt si 0 t n1
2. Pour tout n 1; on pose fn (t) =
:
0 si n1 t 1:
Calculer fn et N (fn ). En déduire que les deux normes ne sont pas équivalentes.
Calculer fn et N (fn ) . . . . . . (2pts) y

Graphe de fn sur [0,1]


a) On remarque d’après le graphe de fn ; que :. . . . . . (0,5) pour n≥1, fixé
1
B fn est continue sur [0; 1] ; donc fn E:
B fn (t) 0; t [0; 1] ; car le graphe de fn est situé sur
x' O(0,0) x
l’axe des abscisses (x Ox) et donc fn (t) = fn (t), t [0; 1] y'
1/n 1

b) fn (t) 0, t [0; 1]
B fn = sup fn (t) = sup fn (t) = 1 (aussi d’après le graphe). . . . . . (0,5)
t [0:1] t [0:1]

Z 1 Z 1 Z 1 Z 1 Z 1
n n
B N (fn ) = t fn (t) dt = tfn (t) dt = tfn (t) dt+ tfn (t)dt = tfn (t) dt. . . . . . (0,5)
0 0 0 1 | {z } 0
n
=0

Z 1 Z 1 Z 1 1
n n n t2 nt3 n
1
Donc N (fn ) = tfn (t) dt = t (1 nt) dt = (t 2
nt ) dt = = . . . . . . (0,5).
0 0 0 2 3 0 6n2

3
Remarque : Autre méthode pour a)
1/n
B fn est continue sur 0; n1 ; car polynôme de degré 1 (fn (t) = 1 nt) et fn est 0

f'n (t)
continue sur 1
n
;1 ; car fn (t) = 0: Donc fn est continue sur [0; 1] fn E: 1
fn (t)
B Sur 0; n1 ; fn (t) = 1 nt fn (t) = n < 0: Le tableau de variation implique 0

que fn (t) 0; t 0; 1
n
et sup fn (t) = 1: Comme fn (t) = 0 sur 1
n
;1 , alors
t [0; n
1
]
fn (t) 0; t [0; 1] et sup fn (t) = 1; de plus fn (t) = fn (t) ; t [0; 1] :
t [0;1]

En déduire que les deux normes : et N ne sont pas équivalentes.. . . . . . (1,5)


Méthode 1 : On a :
B lim fn =1 fn 9 0 dans (E; : ). . . . . . (0,5)
n n

1
B lim N (fn ) = lim =0 fn 0 dans (E; N ).. . . . . . (0,5)
n n + 6n2 n

[ fn E telle que fn 9 0 dans (E; : ) et fn 0 dans (E; N)] Les topologies


n n

induites par : et N ne sont pas les mêmes ( : 1


= N ), donc : et N ne sont pas
topologiquement équivalentes et donc ne sont pas équivalentes... . . . . . (0,5)
Méthode 2 : On a :
fn 1 fn
= = 6n2 + : Donc n’est pas majorée. . . . . . (0,5)
N (fn ) 1 n + N (fn )
6n2
fn
Donc @ > 0; tel que ; c’est à dire @ > 0; tel que fn N (fn ):. . . . . . (0,5)
N (fn )
Comme fn E; alors @ ; tels que f E; on a : f N (f):. . . . . . (0,5)
Donc : et N ne sont pas équivalentes (Rappelons que deux normes : 1 et : 2 ; sont
équivalentes sur un e.v. E; si ; > 0; tels que f E; on a : f 2 f 1 f 2 ):

Exercice 3. (03,25 pts)


Soit l’ensemble des fonctions polynômiales sur [0; 1] à valeurs réelles, muni de
la norme N (P ) = sup P (x) ; P et soit n = P : deg (P ) n ;n N:
x [0;1]
o S
1. Montrer que n est fermé dans , d’intérieur vide ( n = ) et que = n:
n N

P
+ P
n
P ; on a : P (x) = ak xk ; ak R; et P n; on a : P (x) = bk xk ; bk R:
k=0 k=0

Donc = V ect 1; x; : : : ; xn ; : : : : : : et pour chaque n N; …xé, n = V ect 1; x; : : : ; xn :


est un espace vectoriel et n est un sous-espace vectoriel de ; pour chaque n N; …xé:

4
Pour chaque n N; …xé, n est fermé dans . . . . . . (0,75)
Comme pour chaque n N; …xé, n est un sous espace vectoriel de l’espace vectoriel alors,
d’après l’Exercice 8; sur le Théorème de Baire, n est fermé dans , pour chaque n N; …xé.
o
Pour chaque n N; …xé, n = . . . . . . (0,75)
Aussi, d’après l’Exercice 8; sur le Théorème de Baire, (si F est un s.e.v. d’un espace normé
o o
E et F = alors, F = E: Par contraposée si F est un s.e.v. de E et F = E; alors F = ):
o
Comme pour chaque n N; …xé, n est un s.e.v. de et n = , alors n = ; pour
chaque n N; …xé.
S
= n . . . . . . (0,75)
n N
S S
On a = V ect 1; x; : : : ; xn ; : : : : : : = V ect 1; x; : : : ; xn = n:
n N n N

2. En déduire que n’est pas un espace de Baire . . . . . . (1pt)


Méthode 1 :
S o
( n )n N est une famille dénombrable de fermés de et = n; avec n = ; n N:
n N
o
Donc @ n0 N; tel que n0 = : D’où n’est pas un espace de Baire.
Méthode 2 :
Par l’absurde : Supposons que est un espace de Baire.
S
On a ( n )n N est une famille dénombrable de fermés de telle que = n:
n N
o o
est de Baire, alors n0 N; tel que n0 = . Contradiction avec n = ; n N:
Donc n’est pas un espace de Baire.
Méthode 3 :
Par l’absurde : Supposons que est un espace de Baire.
o
On a ( n )n N est une famille dénombrable de fermés de avec n = ; n N:
o
S S o o
est de Baire, alors \n = : Or n = ; donc = : Contradiction (car = = ,
n N n N

puisque est un ouvert c’est l’espace tout entier). Donc n’est pas un espace de Baire.

Remarque :
On remaque que toutes les questions sont indépendantes du choix de la norme dans :
Donc muni de n’importe quelle norme n’est pas de Baire.

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