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L’ICONOGRAPHIE DES
SARCOPHAGES
PALÉOCHRÉTIENS DE
CONSTANTINOPLE
L’ICONOGRAPHIE DES
SARCOPHAGES
PALÉOCHRÉTIENS DE
CONSTANTINOPLE
Remerciements
Je tiens à remercier particulièrement mon directeur de mémoire Monsieur le
Professeur François Baratte pour son aide. Grâce à son soutien continu pendant
l’année, j’ai réussi à terminer mon enquête. Je lui demande donc d’accepter la sincère
expression de ma gratitude.
Avec respect,
Konstantina Rogkoti
L’iconographie des sarcophages paléochrétiens de Constantinople
A. Introduction
cas, les archéologues ne sont pas d’accord sur les scènes représentées.
Même si le guide de N. Firatli représente l’opinion « officielle », on s’est
aussi référé aux autres opinions.
Si on avait fait une présentation de tous les sarcophages paléochrétiens de
l’empire byzantin, on aurait utilisé plus de sous-catégories. Mais, comme on
a limité l’étude aux sarcophages de Constantinople, ces sous-catégories sont
moins nombreuses. On a souvent constaté que diverses scènes, représentées
sur les sarcophages romains ou ravennates, n’étaient pas présentes sur les
sarcophages constantinopolitains. Cela ne signifie pas que ces scènes
n’existaient pas à Constantinople, mais seulement qu’elles ne sont pas
parvenues jusqu'à nous. Ainsi, les sous-catégories présentées ci-dessous
concernent seulement les sarcophages conservés de Constantinople.
Tous ces sarcophages, dalles et fragments, ont été trouvés dans les
différentes parties de Constantinople. La plupart d’entre eux sont
aujourd’hui exposés au musée archéologique d’Istanbul. Les lieux où ils
étaient originairement installés sont, dans la plupart des cas, connus : le lieu
le plus connu et le plus important est l’église des Saints-Apôtres. L’église
des Saints-Apôtres était un des bâtiments que Constantin le Majeur a
ordonné de bâtir. Constantin est mort en 337 ap. J.-C. et l’église a été
construite par Constantius, son fils. Quand l’église fût prête, Constantius y a
apporté le corps de son père et de sa grand-mère Hélène, car l’église était
destinée à devenir le sépulcre impérial, et il les a inhumés dans un grand
sarcophage en porphyre.
Dans le Livre des Cérémonies de la Cour Byzantine de Constantin le
Porphyrogénète, on trouve la liste de tous les empereurs enterrés dans
l’église des Saints-Apôtres. Ainsi, dans le mausolée de Constantin, le
mausolée de Justinien et les deux galeries, on y lit tous les empereurs
enterrés ainsi que leurs épouses et leurs enfants avec quelques détails sur les
matériaux de construction des sarcophages1. L’église a été utilisée jusqu’à
1028, jusqu’à ce qu’il n’y avait plus d’espace libre pour l’installation de
nouveaux sarcophages. Depuis ce temps-là, les empereurs ont commencé à
1
Downey G., The Tombs of the Byzantine Emperors at the church of the Holy Apostles in
Constantinople, JHS LXXIX (1959), p. 32-34.
2
Vasiliev A. A., Imperial Porphyry Sarcophagi in Constantinople, DOP 4 (1948), p. 6.
3
Ibid., p. 8.
4
Ibid., p. 9.
5
Ibid., p. 11.
6
Koch G., Frühchristliche Sarkophage, Verlag C. H. Beck, München 2000, p. 408.
7
Deichmann F. W., Einführung in die christliche Archäologie, Wissenschaftliche
Buchgesellschaft, Darmstadt 1983, p. 217.
8
Mango C., Three Imperial Byzantine Sarcophagi discovered in 1750, DOP 16 (1962), p.
399.
9
Vasiliev, Op. cit., p. 10.
10
Mango, Op. cit., p. 400.
11
Grierson P., The tombs and obits of the Byzantine emperors (337-1042), DOP 16 (1962),
p. 3.
Partie 1.
1.1 – Cadre historique
12
Lowden J., L’art paléochrétien et byzantin, Phaidon Press Limited, Paris 2001, p. 33.
13
Honour H. and Fleming J., Ιστορία της Τέχνης, Εκδόσεις Υποδομή, Αθήνα 1998, p. 259.
14
Καραγιαννόπουλος Ι., Το Βυζαντινό κράτος, 4η έκδοση, Εκδόσεις Βάνιας, Θεσσαλονίκη
1996, p. 69.
15
Ibid., p. 70.
16
Honour, Fleming, Op. cit., p. 260.
17
Καραγιαννόπουλος, Op. cit., p. 79.
18
Caillet J. P., Loose H. N., La Vie d’ Eternité, La Sculpture Funéraire dans l’Antiquité
Chrétienne, Éditions du Cerf – Éditions du Tricorne, Paris – Genève 1990, p. 10-11.
19
Ibid., p. 34.
au sens strict du mot, apparaissent pour la première fois peu avant la moitié
du IVe siècle20.
20
Marki – Boehringer J., Frühchristliche Sarkophage in Bild und Wort, Der Vereinigung
der Freunde Antiker Kunst Urs Graf – Verlag Olten/Sweiz 1966, p. 7.
21
Alexander P. Kahzdan, A. M. Talbot, T. E. Gregory, N. P. Sevcenko, in The Oxford
Dictionary of Byzantium, vol. 3, Oxford University Press, N. York – Oxford 1991, s.v.
“sarcophagus”, p. 1841.
22
In Frühchristliche Sarkophage, p. 4.
première fois à Rome. A partir des années 110/20 ap. J.-C., les sarcophages
l’emportent sur les autres modes d’enterrement23.
Les raisons pour lesquelles les premiers chrétiens ont préféré le
sarcophage pour l’enterrement de leurs morts sont diverses et suivent les
lois de l’empire romain. Compte tenu de leur croyance en la résurrection des
corps, les chrétiens inhumaient en général leurs morts plutôt que de les
incinérer et, par décision juridique, ils devaient être enterrés en dehors des
limites de Rome. Il semble que les chrétiens n’aient eu à l’origine aucune
aversion à l’idée d’être enterrés auprès des fidèles d’autres religions. Il est
vrai qu’avec le temps ils en arrivèrent à considérer tous les non-chrétiens
comme des « païens », mais les enterrements des premiers chrétiens, dont
l’apôtre Pierre lui-même, se firent dans des cimetières païens24.
Aussi bien avant qu’après 313, la demande de sarcophages était
suffisamment importante pour que se développent des modèles standard, à
la fois pour la production locale et pour l’exportation. Alors que la plupart
des objets d’art étaient produits en réponse à une commande spécifique, des
témoignages nous indiquent que d’importants ateliers pouvaient préparer les
sarcophages à l’avance. Les clients pouvaient donc disposer d’un
sarcophage personnalisé selon leurs exigences, et des reliefs pouvaient être
ajoutés au cours du bref intervalle qui séparait la mort de l’enterrement. La
plupart des sarcophages semblent être choisis parmi des modèles produits au
préalable, vraisemblablement par les parents du mort. Mais les membres de
la lignée impériale, et probablement des autres familles opulentes,
commandaient et approuvaient l’exécution de leur propre sarcophage, au
moins afin de s’assurer qu’il était assez somptueux25.
En ce qui concerne le classement chronologique des sarcophages, il faut
envisager quatre points, qui, cependant, n'existent qu'en des cas idéals : la
représentation d’une scène unique ou sa division en plusieurs scènes ;
l’atelier dont ils sortent ; les portraits et/ou les inscriptions ; et le style. Les
23
Ibid., p. 2.
24
Lowden, Op. cit., p. 25.
25
Ibid., p. 48.
Partie 2
2.1 – La méthode de fabrication
26
Koch G., Frühchristliche Kunst, eine Einführung, Verlag W. Kohlhammer – Stuttgart –
Berlin – Köln 1995, p. 110.
27
In Frühchristliche Sarkophage, p. 401.
les quatre côtés, ce qui était la règle en Asie Mineure et en Grèce, tandis
qu’ils étaient plus rares en Italie et en Gaule28.
Naturellement, on pouvait acheter un sarcophage à meilleur prix si on ne
faisait pas une commande particulière d’après les désirs individuels. Les
sarcophages n’étaient pas toujours travaillés dans un seul bloc. Parfois, ils se
composaient de différentes plaques assemblées entre elles29.
Les étapes successives de l’élaboration d’un sarcophage sont les suivants;
après l’épannelage du bloc opéré sur le lieu même de l’extraction se
succédaient donc, dans l’atelier, l’aplanissement des faces à sculpter, la
gravure du dessin préparatoire, le premier dégagement des formes à la
pointe et au ciseau plat ; puis, pour les parties à traiter en relief assez saillant
du moins, le détourage au trépan et une nouvelle élimination de matière au
ciseau, l’adoucissement des contours, le creusement des plis des drapés et le
marquage de certains traits – coins des yeux et de la bouche, narines,
jointures des doigts, etc. par de légers trous de trépan, le remodelage final au
ciseau, enfin le polissage, et, éventuellement, l’application d’une
polychromie30. Ainsi, un sarcophage en frise de l’époque constantinienne,
pouvait, selon des estimations, être fabriqué en l’espace d’environ dix à
quatorze jours ; dix heures de travail quotidien et l'engagement de quatre
sculpteurs donnaient au total 400 à 500 heures. A cela s'ajoutent les frais du
matériel, le transport, ainsi que les frais courants pour l'atelier et son
propriétaire. Puisqu'il y a beaucoup de points obscurs, aucune estimation
exacte ne peut être faite. On peut seulement constater que les sarcophages
décorés avec des reliefs, surtout ceux en marbre, n'étaient sûrement pas bon
marché.
Dans la littérature antique ou dans les inscriptions, on n’apprend pas s’il
y avait des sarcophages en stock dans les ateliers ou si une commande
particulière était nécessaire. Cependant, quelques indications peuvent être
tirées des sarcophages conservés. La plupart des sarcophages ont été faits
28
Marki – Boehringer, Op. cit., p. 7-8.
29
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 103.
30
Caillet, Loose, Op. cit., p. 15-16.
31
In Frühchristliche Sarkophage, p. 90.
32
Ibid., p. 82.
33
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 107-108.
34
In Frühchristliche Sarkophage, p. 68.
35
Rilliet – Maillard I., Païens et chrétiens devant la mort aux 3e et 4e siècles : recherches
sur les sarcophages et le décor funéraire, Thèse présentée, sous la direction de M. Charles
Piétri, Professeur à l’Université de Paris Sorbonne, p. 145-147.
36
Brenk B., Propyläen Kunst Geschichte : spatantike und frühes Christentum,
Supplementband 1, Propyläen Verlag, Frankfurt Germany 1977, p. 56.
37
In Frühchristliche Sarkophage, p. 387.
38
Brenk, Op. cit., p. 112.
39
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 114.
40
Caillet, Loose, Op. cit., p. 96.
41
Ibid., p. 105-107.
42
In Frühchristliche Sarkophage, p. 415-417.
43
Brenk, Op. cit., p. 113.
44
Ibid., p. 80.
Partie 3
3.1 – Les diverses catégories de sarcophages
1. Sarcophages à frise
1.1. Sarcophages à frise à une zone
1.1.1. Sarcophages à frise à une zone, sans bordure latérale
1.1.2. Sarcophages à frise à une zone, avec bordure latérale
1.1.3. Sarcophages à frise à une zone avec un cadre décoré en haut et sur les
côtés
1.2. Sarcophages à frise à deux zones
2. Sarcophages architectural
2.1. Sarcophages à colonnes
2.1.1. Sarcophages à colonnes à une zone
2.1.2. Sarcophages à colonnes à deux zones
2.2. Sarcophages à arbres
3. Sarcophages à reliefs et autres sarcophages décorés
3.1. Sarcophages à reliefs
3.1.1. Sarcophages à reliefs à une zone
3.1.2. Sarcophages à reliefs à deux zones
3.2. Autres sarcophages décorés
4. Sarcophages-caisse46
5. Sarcophages à thèmes neutres
6. Sarcophages à thèmes païens
7. Dalles
45
In Frühchristliche Sarkophage, p. 437-442.
46
Ibid., p. 32.
1. Sarcophages à frise : ils étaient déjà communs dans l'art païen. Leur
face principale était généralement ornée d’une frise décorée d’une ou de
plusieurs figures sur toute la hauteur de la cuve (« sarcophages à frise à une
zone »). Beaucoup plus de travail aurait été nécessaire si ces frises
figuratives avaient été organisées en deux zones séparées par un bord
horizontal (« sarcophages à frise à deux zones »), ce qui aurait aussi
augmenté le nombre de figures à sculpter. Le travail pouvait se compliquer
et se prolonger si on demandait à l’artiste d'interrompre les deux frises au
milieu par un portrait ; ce portrait pouvait être placé dans un médaillon ou
dans une coquille47.
Des sarcophages à frise à une zone existent aussi à Rome et dans les
provinces occidentales, plus rarement à Constantinople. Des sarcophages à
frise à deux zones sont rares à Constantinople. On a quelques exemples de
sarcophages à deux zones à Constantinople, où un cadre, en général décoré,
entoure les trois cotés du sarcophage48.
47
Marki – Boehringer, Op. cit., p. 8.
48
In Frühchristliche Sarkophage, p. 32.
49
Ibid., p. 34.
50
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 103.
51
Ibid., p. 106.
52
In Frühchristliche Sarkophage, p. 34.
53
Ibid., p. 34.
Les couvercles de tous ces sarcophages ont différentes formes (les cas
particuliers ne sont pas pris en considération) :
54
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 106.
55
Ibid., p. 107.
56
In Frühchristliche Sarkophage, p. 29-31.
57
Brenk, Op. cit., p. 79-80.
58
Effernberger A., Das Berliner Mosesrelief, Fragment einer Scheinsarkophag-Front, in
Grabeskunst der Römischen Kaiserzeit, Koch G., Verlag Philipp von Zabern, Mainz am
Rhein 1993. p. 242.
59
In Frühchristliche Sarkophage, p. 58.
I. Première catégorie
Ia. Dalles avec 3 ou 5 créneaux : acrotères et couvercles en forme de
toit. La catégorie I est subdivisée en deux groupes : dans le groupe 1,
on trouve les deux dalles sculptées de Taşkasap (images 29, 34) ;
dans le groupe 2, on a un fragment de la basilique de Stoudion
(image 35) et le fragment trouvé à Top Kapi (image 8).
Ib. Dalles avec 3 ou 5 créneaux ; couvercles plats. Ici, on trouve 4
groupes : dans le groupe 1, le fragment de l’image 37, qui devait
appartenir à une face de sarcophage avec 5 créneaux et la cuve de
Fethiye Cami (image 60), avec 5 créneaux aussi ; dans le groupe 2,
on ne trouve pas de fragments conservés ; le groupe 3 est représenté
par la façade droite de Silivri Kapi ; le groupe 4 n’est pas représenté.
60
Ibid., p. 34.
61
Effernberger, Op. cit., p. 240-250.
62
Ibid., p. 244-245.
Tableau No 1
Tableau No 2
63
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 107.
64
Vasiliev, Op. Cit., p. 6.
65
Delvoye C., Βυζαντινή Τέχνη, Εκδόσεις Δημ. Παπαδήμα, Αθήνα 2002, σελ. 166.
66
Koch G. und Sichermann H., Römische Sarkophage, C. H. Beck’sche
Verlagsbuchhandlung, München 1982, p. 21.
Les sarcophages fabriqués en rocher dont les côtés principaux sont peints
sont des cas particuliers. Ces sarcophages ont des dalles décorées avec des
peintures ou avec des mosaïques67.
Evidemment, les sarcophages ont été surtout utilisés par les membres des
classes sociales supérieures. Les sarcophages en marbre ont été utilisés par
les citoyens riches de la capitale. Les sarcophages en porphyre ont été
utilisés par les empereurs, les impératrices, les membres de la famille
impériale, quelques patriarches et des gens d’une grande importance. Ces
sarcophages étaient importés à Constantinople d’Alexandrie d’Égypte. Des
sarcophages construits de matériaux moins coûteux ont été aussi utilisés.
La quantité des sarcophages simplement décorés nous permet de
supposer que les riches n’étaient pas les seuls à pouvoir les obtenir : il y
avait des ateliers coûteux, mais aussi des ateliers moins chers. Pourtant, des
sarcophages simples sont aussi utilisés par les membres de la bourgeoisie.
D'autre part, d’autres spécimens plus décorés montrent l'effort de la classe
moyenne pour suivre l'aristocratie. Le fait que beaucoup de sarcophages ont
été utilisés deux fois montre un souci d’économie68.
En ce qui concerne les sarcophages impériaux, deux types de pierres
peuvent être distinguées, le porphyre et le marbre vert antique. Les
empereurs byzantins du IVe et du Ve siècle étaient enterrés dans des
sarcophages en porphyre. Les sarcophages en vert antique n’ont été utilisés
qu’à partir de la deuxième moitié du Ve siècle69.
Si on accepte que les sarcophages étaient des pièces uniques, on peut dire
que non seulement le matériau utilisé nous donne quelques indications sur
les commanditaires, mais aussi la décoration des sarcophages. Le sculpteur,
mais aussi le commanditaire, avaient leur opinion sur la décoration. Ainsi,
67
In Frühchristliche Sarkophage, p. 68.
68
Koch, Sichermann, Op. cit., p. 22-23.
69
Ebersolt J., Mission Archéologique de Constantinople 1920, Paris 1921, p. 17.
on peut dire que le choix d’une certaine décoration nous donne des
informations sur la mentalité des gens de cette époque-là.
70
In Frühchristliche Sarkophage, p. 218.
71
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 106.
72
Ibid., p. 114-115.
deux losanges sur la face principale ; avec des pilastres aux coins et de
grandes croix sur chacun des trois côtés conservés ; plusieurs sarcophages
sont en marbre, en pierre verte de Thessalie, et en pierre rougeâtre73.
Les sarcophages avec des représentations symboliques ont différentes
formes et se composent également de différents matériaux. La plupart des
fois, des décorations comme les croix et d’autres motifs apparaissent : un
sarcophage décoré avec le chrisme (image 42) et son couvercle, et le
sarcophage de Silivri Kapi. Dans plusieurs exemples (image 43), de part et
d’autre du chrisme central, on trouve encore des croix latérales ; quelques
cuves ont une bordure sur les quatre côtés, et une a aux coins des pilastres.
Le marbre de Proconèse et le marbre vert de Thessalie étaient aussi utilisés.
On trouve ces sarcophages jusqu’au Ve siècle ap. J.-C.74
Des sarcophages païens ont été transformés en sarcophages chrétiens par
la sculpture d'une ou plusieurs croix et d'une inscription75.
Le contenu des inscriptions ne se différencie pas de celui d'autres
inscriptions funéraires : à côté du raccourci « Dis Manibus » sont inscrits les
noms des défunts et souvent leur âge ; d'ailleurs, plus ou moins souvent, on
trouve des inscriptions et des formes d’écriture spéciales, qui apparaissent
sur les autres monuments funéraires, mais seulement dans des cas rares sur
un sarcophage. En général, les inscriptions sur les sarcophages sont courtes
et contiennent moins d'indications que les autres inscriptions sépulcrales,
signe de leur origine étrangère. La langue est généralement le latin et plus
rarement le grec ; il arrive aussi que les deux langues soient présentes sur le
même sarcophage76.
Après 313 ap. J.-C., les sarcophages qui avaient combiné les décorations
païennes et chrétiennes passent à l'arrière-plan et les sarcophages ornés de
scènes exclusivement ou en grande partie chrétiennes deviennent un peu
plus fréquents. Les scènes païennes ne disparaissent pas des sarcophages
chrétiens. L'association de scènes chrétiennes avec des éléments maritimes
73
In Frühchristliche Sarkophage, p. 60.
74
Ibid., p. 411.
75
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung , p. 106.
76
Koch, Sichermann, Op. cit., p. 26.
77
Brenk, Op. cit., p. 57.
78
Caillet, Loose, Op. cit., p. 92-93.
79
Marki – Boehringer, Op. cit., p. 9.
80
In Frühchristliche Kunst, eine Einführung, p. 103.
a. Les Eros
Image 1
Fragment de sarcophage.
Porphyre rouge « impérial ».
Trouvé à l’église de Sainte-Irène.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
83
In Frühchristliche Sarkophage, p. 57.
84
Koch, Sichermann, Op. cit., p. 21.
Image 2
Fragment de sarcophage.
Marbre de Proconèse.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
85
Firatli N., in La Sculpture byzantine figurée au musée archéologique d’Istanbul,
Catalogue revue et présenté par C. Metzger, A. Pralong et J.-P. Sodini, traduction turque
par A. Arel, Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien Maisonneuve, Jean Maisonneuve
Successeur, Paris 1990, p. 45.
86
Vasiliev, Op. cit., p. 21.
87
Firatli, Op. cit., p. 46.
b. Le canthare
Image 3
Fragment de sarcophage.
Marbre, Ve siècle.
Réutilisé comme fontaine.
Trouvé à Yeşildirek.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
88
Caillet, Loose, Op. cit., p. 42.
89
Firatli, Op. cit., p. 53.
90
Deichmann F. W., Konstantinopler und ravennatische Sarkophag-Probleme, BZ 62
(1969), p. 298-299.
c. Le sacrifice d’Abraham
Image 4
Fragment de façade de sarcophage.
Marbre.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
Images 5, 6
Dalle de sarcophage.
Calcaire.
Trouvée à Silivri Kapi.
91
Ibid., p. 304.
92
Grabar A., Sculptures Byzantines de Constantinople (IVe – Xe siècle), Bibliothèque
Archéologique et Historique de l’Institut Français d’Archéologie d’Istanbul XVII, Librairie
Adrien Maisonneuve, Paris 1963, p. 52.
La dalle est entourée en haut et sur les côtés par une bordure. Celle-ci
commence au niveau du sol. Dans la partie droite de la bordure, on voit une
spirale de bourgeons. Au coin, une feuille dentelée. Dans la partie gauche, la
bordure se termine vers le milieu de la hauteur, à cause du placement de la
dalle contre une autre. La courte partie gauche est seulement décorée par
une série de quatre feuilles. La partie horizontale est couverte de feuilles
dentelées.
Une figure masculine tournée à droite apparaît au milieu de la scène et
s’étend sur toute la hauteur. La jambe gauche pliée, la partie supérieure du
corps tournée à droite et la tête presque de profil, donnent l'impression d'une
attitude énergique. Ses cheveux sont ornés de simples boucles sur le front.
La barbe est représentée par une série de courtes entailles courbes et
épaisses. Un trou indique la place de l'œil grossièrement sculpté. L'homme
est habillé d’une tunique à manches longues et étroites et d’une dalmatique
dont les longues manches sont remontées jusqu’aux coudes. Il porte aussi un
manteau rejeté sur l'épaule gauche, formant de riches drapés, couvrant le
corps en diagonale et aboutissant au pied droit. L'homme tient à la main
droite un couteau. Il met sa main gauche sur la tête d'un garçon devant lui
qui semble incliner sa tête pour le sacrifice.
L’enfant marche à grands pas vers la droite. Ses bras sont croisés derrière
son dos. La tête d’Isaac est tournée à droite comme celle de son père,
presque de profil. Ses cheveux se caractérisent par une série de boucles
épaisses et courtes, disposées parallèlement sur son front, et arrivent
jusqu’au cou. De façon semblable à son père, l'oeil du garçon est
grossièrement sculpté et sa place est indiquée par un trou.
Le regard d’Abraham n’est pas tourné vers son fils, mais vers une
apparition divine sous forme d'un ange ailé. Celui-ci apparaît en haut dans le
coin droit, il semble parler à Abraham à grand renfort de gestes et tient avec
sa main gauche le message sous la forme d’un rouleau. Ses cheveux sont
coiffés de la même manière que ceux d’Isaac. La petite figure de l’ange a,
malgré le travail sommaire, une expression dynamique.
Image 7
Dalle de sarcophage.
Marbre, Ve siècle ap. J.-C.
Installée à Berlin, Staatliche Museen.
croix latine avec des bords bombés et du feuillage disposé de part et d’autre.
La croix est accompagnée par deux paons au plumage clairement dessiné.
Des feuilles remplissent les coins internes du fronton.
Les deux écoinçons de part et d’autre du fronton sont décorés avec des
feuilles. La décoration n’est pas disposée d’une manière symétrique ce qui
exclut que ces feuilles pourraient former des acrotères ou qu’ils pourraient
être pris comme tels. A l’écoinçon droit, on distingue la queue d'un oiseau
tourné vers la droite.
En ce qui concerne l’iconographie, en bas au coin droit, apparaît une
montagne avec beaucoup de rochers suggérant le lieu des événements. Au
centre de la scène, un homme marche vers la droite, les genoux pliés. Il est
vêtu d’une tunique à manches longues et d’un long manteau large et drapé.
Il a les mains levées et presque complètement couvertes, et reçoit un rouleau
d'écriture de la main de Dieu. La main de Dieu est couverte par la manche
d’une tunique et sort du coin droit, au-dessus de la décoration de l’architrave
et du chapiteau. La chevelure de l’homme est typique de l’époque
théodosienne.
A gauche de la figure centrale et un peu plus en haut se trouve une figure
masculine. Elle semble s'enfuir à gauche. La main droite ouverte est levée
en un geste exprimant la crainte ou la défense. Les vêtements se composent
d’une tunique à manches longues et d’un manteau. Les traces de la
chevelure sont semblables, malgré la destruction de la tête, à celle de la
figure droite. Les pieds des deux figures n’apparaissent pas complètement :
on ne reconnaît ni les orteils ni la trace d’éventuelles chaussures et on en
déduit que celles-ci devaient être peintes. Egalement, les flammes sur le
Mont Horeb étaient probablement peintes94.
Image 8
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Remployé dans les murailles extérieures au sud de Topkapi.
94
Effernberger, Op. cit., p. 237-239.
Images 9, 10
Dalle de sarcophage.
Calcaire.
Trouvée à Silivri Kapi.
95
Firatli, Op. cit., p. 64.
96
Grabar, Op. cit., p. 40.
97
In Frühchristliche Sarkophage, p. 140.
Sur la ligne un peu ondulée du sol, deux arbres remplissent la scène, l’un
à gauche et l’autre à droite. L’arbre de gauche a une branche latérale, tandis
que l'arbre de droite a des feuilles dentelées.
La zone entre les deux arbres comporte une figure masculine, tournée à
gauche. Il est habillé d’une tunique à manches longues. On ne peut pas voir
si l'homme porte des souliers, puisque le relief est grossier. Le visage
représenté de trois-quarts est imberbe. L'homme a les mains et les bras
couverts de manière rituelle et s'approche de l'apparition de Dieu avec
modestie. On reconnaît donc, dans cette figure masculine, Moïse.
L’apparition de Dieu est représentée par une grande main droite. La main de
Dieu donne un objet plat à Moïse : les tables de la Loi. C’est un thème de
prédilection dans la sculpture constantinopolitaine de l’époque
théodosienne98.
La figure présentée en pied, avec les bras levés et les mains vers le ciel
dans l’attitude de la prière, correspond à la figure de l’Orant. Là encore, les
antécédents païens nous sont bien connus : c’était sous cette forme que les
romains évoquaient la vertu de piété, à savoir, la qualité morale de celui qui
s’acquittait de ses devoirs envers les dieux comme envers les hommes. Un
glissement minime suffisait donc pour que l’adaptation s’opère aux propos
tenus par Jésus au scribe ; et puisque, sur les monuments funéraires païens,
l’usage engageait souvent à prêter les traits du défunt à la personnification
de cette vertu, les chrétiens en ont vite adopté le principe : si le visage de
l’orant apparaît souvent inachevé, c’est bien parce que, dans la perspective
d’un remodelage après l’achat du tombeau, on prévoyait cette assimilation.
L’orant a encore une signification plus complexe : son association fréquente
aux apôtres et, parfois, sa double apparition sur le même sarcophage ont en
98
Deckers, Serdaroglu, Op. cit., p. 151-152.
Image 11
Face principale de sarcophage.
Marbre de Proconèse. Fin de IVe-Ve siècles.
Trouvée à Cibali Kapi.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
99
Caillet, Loose, Op. cit., p. 45-46.
100
Firatli, Op. cit., p. 51.
101
Grabar, Op. cit., p. 45.
Image 12
Dalle de sarcophage.
Marbre.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
102
Mendel G., in Catalogue des Sculptures grecques, romaines et byzantines des Musées
Impériaux Ottomans, vol. II, Constantinople 1914, p. 485.
103
Grabar, Op. cit., p. 45.
Image 13
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, IVe-Ve siècles.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
g. L’histoire de Jonas
Images 14, 15
Cuve de sarcophage.
Marbre de Proconèse, première moitié du VIe siècle.
Remployée comme bassin de fontaine. Elle porte une inscription ottomane
datée de 1868, qui indique probablement la date de la transfiguration.
Trouvée à Hoca Paşa Camii.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
104
Caillet, Loose, Op. cit., p. 43-44.
105
Firatli, Op. cit., p. 63.
Image 16
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, IVe-Ve siècles.
Trouvé près de Fenari Isa Camii.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
106
Ibid., p. 53.
Image 17
Dalle sculptée. Devant de sarcophage.
Calcaire.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
107
Ibid., p. 63.
108
Grabar, Op. cit., p. 46.
109
Ibid., p. 46-47.
tournés de profil l’un vers l’autre et symétriquement opposés ; ils ont une
gueule énorme et ouverte, un long cou mince et flexueux, un poitrail étroit
avec des pattes à sabot de cheval munies de longues nageoires en queue
d’aronde, d’hautes ailes étroites et un corps de serpent replié sur lui-même
et frangé également de nageoires ; celui de droite a déjà avalé à demi Jonas,
dont on ne voit plus que les jambes ; le même Jonas émerge de la gueule de
celui de gauche, visible jusqu’à la taille, les bras à demi tendus, les mains
ouvertes ; un grand poisson nage vers la gauche dans l’espace vide entre les
têtes et les pattes des monstres ; le tiers inférieur de la plaque est occupé par
deux dauphins fantastiques tournés de profil vers le dehors. Mendel lie cette
dalle à la dalle avec les jeunes Hébreux. Il pense qu’ils dérivent du même
atelier. Il la date aussi au VIIIe-IXe siècle110.
Image 18
Fragment de sarcophage à colonnes : Vierge à l’Enfant.
Marbre. Fin du IVe siècle.
Trouvé à Topkapi Saray.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
110
Mendel, vol. II, Op. cit., p. 486.
i. La fuite en Égypte
Image 19
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé au sud de Top Kapi.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
Image 20
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé au sud de Topkapi.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
111
Firatli, Op. cit., p. 48.
112
In Frühchristliche Sarkophage, p. 159.
113
Firatli, Op. cit., p. 64.
Une colonne torse, dont il ne reste que des traces, divise le relief en deux
parties. A droite de la colonne, Marie assise en amazone sur un âne tient
dans ses bras l’Enfant Jésus dont le visage est mutilé. Il ne reste que la
partie gauche du corps de Marie et de l’animal. Entre la colonne et Marie, se
dresse un arbre au tronc sinueux dont la partie supérieure a disparu. A
gauche de la colonne le relief est mutilé. Marie est vêtue d’un manteau
relevé sur la tête et couvrant son bras jusqu’au coude, laissant l’avant-bras
nu. Le corps est disproportionné, le bras est trop court pour le buste. La
draperie, qui forme de gros plis sur l’épaule, est plate à partir des genoux114.
Selon Grabar ces deux fragments qui représentent La Fuite en Égypte,
proviennent d’un même sarcophage. Le fragment avec Joseph a été
reproduit à une échelle plus grande que le second avec la Vierge, mais ça
n’exclue pas la possibilité que les deux fragments appartenaient à la même
scène. Un élément de leur liaison est l’âne qui est représenté dans tous les
deux fragments. On y remarquera, en outre, deux motifs architecturaux qui
nous permettent de mieux imaginer l’aspect général du devant de
sarcophage dans son état initial. Sur le premier fragment on trouve une
partie d’un architrave avec une double rangée de perles le long de son pan
incliné, et des motifs de feuilles. Sur l’autre fragment, on aperçoit la partie
inférieure d’une colonne torse, qui séparait la scène de la Fuite en Égypte
d’une autre scène à gauche de la colonne115.
Images 21, 22
Dalle de sarcophage.
Calcaire.
Trouvée à Silivri Kapi.
La scène est encadrée sur les côtés et en haut par une bordure d’acanthes
toutes dirigées vers un motif central. Celui-ci se compose de deux oiseaux
114
Ibid., p. 65.
115
Grabar, Op. cit., p. 39-40.
k. Miracles du Christ
Image 23
Façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvée à Thrace, aux environs d’Amberliköy.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
Le relief est divisé en trois niches, les deux latérales étant surmontées
d’un fronton angulaire, la niche centrale d’un arc soutenu par deux colonnes
torses surmontées d’un chapiteau corinthien. Sur les côtés, les colonnes ne
sont pas indiquées. Le relief est bordé, en bas, par un bandeau lisse, sur les
trois autres côtés, par une rangée des feuilles entre lesquelles pointe un fer-
de-lance, dressée entre deux bandes nues. Les écoinçons gauche et droit sont
occupés par une branche des feuilles en spirale. L’écoinçon formé par le
rampant du fronton et l’extrados gauche de l’arc est décoré d’une rosette à
huit pétales entre, d’un côté, une grande feuille d’acanthe et une branche
enroulée, de l’autre, seulement une branche enroulée. L’écoinçon à droite de
l’arc est orné d’une rosette à sept pétales entre deux rameaux enroulés. Sous
les rampants du fronton gauche et l’extrados de l’arc, une rangée de
denticules, tandis que les rampants du fronton droit sont lisses, sans
ornementation. Les acrotères qui surmontaient le relief sont brisés, seules
restent quelques traces de draperie, les acrotères étant sans doute décorés de
bustes.
Le relief lui-même représente trois miracles du Christ. A gauche, la
résurrection de Lazare qui est représenté debout dans son tombeau rendu par
deux colonnes surmontées d’un chapiteau corinthien portant un arc brisé.
Lazare est entouré de bandelettes de façon à laisser apparaître les formes du
116
Deckers, Serdaroglu, Op. cit., p. 143-147.
corps. Jésus est debout, de face, la tête tournée vers la gauche, la main droite
ouverte, tendue vers le tombeau. Il est vêtu d’une tunique longue et d’un
manteau qui, drapé sur l’épaule gauche et laissant l’épaule droite
découverte, revient sur le devant du corps en formant sur le côté un large
pan que Jésus tient de la main gauche. La manche droite est retroussée,
laissant le bras du Christ nu. Ses cheveux sont longs et retombent en boucles
sur la nuque, laissant les oreilles découvertes.
Dans la niche centrale, est représentée la guérison d’un aveugle. Ici le
Christ est représenté exactement dans la même attitude et le même costume
que dans la scène de gauche, mais il est un peu plus grand. L’aveugle est
drapé dans une longue tunique droite. Enfin, à droite, est sculptée la scène
de la guérison de l’Hémorroïsse. La malade, agenouillée, touche le pan du
manteau du Christ. Elle est vêtue d’une tunique et d’un manteau relevé sur
la tête. Le Christ a toujours la même attitude, mais comme il est encore un
peu plus grand, l’artiste a dû le représenter la tête légèrement penchée vers
la gauche. Ce relief fait partie de la même série que les façades de
sarcophages de Taşkasap117.
Images 24, 25
Dalle de sarcophage.
Ve -VIe siècles ap. J.-C.
Installée au Musée archéologique de Barletta.
Il s'agit d’une dalle fragmentée avec le Christ et les douze apôtres, qui
vient peut-être d'un sarcophage et qui, par son style, est proche des reliefs de
la base de l’obélisque de Théodose. Chacun des apôtres est dans l’attitude
d’une jambe portant et de l’autre libre. Tandis qu’ils sont peu saillants,
comme les figures assises du côté nord-ouest de la base de l'obélisque, les
têtes sont plus saillantes et sculptées avec plus de soin. Les chevelures ont la
forme de bonnets, les visages sont épais, les traits sont grossiers, les joues et
les mentons sont arrondis. La draperie est très utilisée ; les plis ont des
117
Firatli, Op. cit., p. 56-57.
Image 26
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé à Imrahor Camii (Saint-Jean-de-Studion).
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
118
Brandenburg H., Rom, Ein frühchristliches Relief in Berlin, RM 79 (1972), p. 134.
119
In Frühchristliche Sarkophage, p. 405.
120
Daniélou J., Les symboles chrétiens primitifs, Éditions du Seuil, Paris 1961, p. 19-20.
121
Firatli, Op. cit., p. 60-61.
122
Mendel, vol. II, Op. cit., p. 463.
123
Firatli, Op. cit., p. 60-61.
m. Le Christ
Image 27
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé à Mevlevi kapi.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
124
Grabar, Op. cit., p. 50-51.
125
Honour, Fleming, Op. cit., p. 257.
inscrite dans une couronne que ferme en bas un lemnisque dont les
extrémités ondulent au-dessus du listel, quelques traces de feuillage et, à
droite, les pattes et la queue d’une colombe, tournée de profil à gauche, et à
laquelle devait répondre une autre colombe placée du côté opposé.
Au-dessous même de la croix qui représente évidemment le milieu de la
plaque, est placé un personnage qui ne peut être que le Christ. Il est debout,
vêtu de la tunique et du manteau qui couvre le bras gauche et dégage la
main posée sur la poitrine et tenant un volumen. Le haut du bras droit est
baissé ; l’avant-bras devait être relevé.
A droite, était un second personnage (saint Pierre ?) dont il ne reste que
le haut du bras droit pliée et couvert du manteau. Entre eux se dresse un
arbre au tronc grêle, l’arbre de paradis, terminé par un bouquet de longues
feuilles126.
L’identification de la figure avec le Christ est assurée à cause des
cheveux longs et bouclés, que l’art byzantin n’attribue pas à d’autres
personnages127.
Image 28
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé au sud de Topkapi.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
Personnage dont seul le buste est conservé, de face, vêtu d’une tunique et
d’un manteau. Il ne subsiste du bras droit, en raison de la retaille de la
plaque, que la main droite, fortement abîmée, qui fait un geste de
bénédiction. A droite, une saillie suggère la présence d’un livre tenu de la
main gauche. Ce personnage est sans doute le Christ128.
126
Firatli, Op. cit., p. 63.
127
Grabar, Op. cit., p. 49.
128
Firatli, Op. cit., p. 65.
Image 29
Façade de sarcophage : le Christ trônant.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvée à Taşkasap.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
Le relief est divisé en cinq niches, trois surmontées d’un arc en plein
cintre, les deux des extrémités d’un arc brisé. Les deux colonnes centrales
sont torses ; aux extrémités, pilastres à trois cannelures. Tous les chapiteaux
sont corinthiens, ceux des extrémités sont à moitié travaillés. Chaque
écoinçon d’arcade est décoré d’une rosette à six pétales, celle à gauche du
Christ en a sept. Chaque écoinçon d’angle est décoré d’un lys à deux
pétales. Les acrotères sont décorés des bustes d’apôtres.
Ici le relief représente le Christ trônant, entouré des apôtres. Il est jeune
et imberbe. Ses pieds reposent sur un tabouret. Le Christ tient un gros livre
129
In Frühchristliche Sarkophage, p. 405.
130
Brehier L., L’art chrétien : son développement iconographique, des origines à nos jours,
2ème Édition, Paris 1928, p. 68-69.
Image 30
Fragment de façade de sarcophage : majestas domini.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé à Imrahor Camii (Saint-Jean-de-Stoudion).
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
Dalle rectangulaire encadrée en bas par un bandeau nu, en haut par une
frise d’acanthe comprise entre deux listels. La feuille, aux grandes
dentelures, décrit de larges ondulations. Il s’en détache trois capsules de
grenade dont l’une se termine derrière une petite croix qui, placé juste au-
dessus de la tête du Christ, marque le milieu de la composition primitive.
Relief plat. Le Christ est assis sur un siège sans dossier, à pieds grêles,
munis d’un épais coussin qui déborde le corps des deux côtés. Tête et buste
sont de face, les jambes écartées, les genoux très distants, les pieds,
divergents, cachés sous des bottines extrêmement affilées, touchent à peine
de la pointe, le long tabouret bas placé devant le trône. Le visage jeune et
imberbe. Le vêtement comprend une tunique longue et un manteau qui, posé
également sur les deux épaules, s’entrouvre en ovale sur le buste et couvre
tout le reste du corps. La main droite, dégagée, est posée sur la poitrine, les
doigts joints et allongés. La main gauche est cachée sous la draperie et tient
131
Firatli, Op. cit., p. 56.
132
Grabar, Op. cit., p. 39.
Image 31
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire jaunâtre, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé à Edirne Kapi.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
133
Firatli, Op. cit., p. 59.
134
Grabar, Op. cit., 52.
Image 32
Dalle de sarcophage : Le Christ entre deux apôtres.
Marbre. Vers 400 ap. J.-C.
Soulou-Monastir (le cloître de Perivleptos) à Psamathia, Istanbul.
Installée à Berlin, Staatliche Museen.
135
Firatli, Op. cit., p. 61.
136
Grabar, Op. cit., p. 49.
137
Mendel, vol. II, Op. cit., p. 471.
138
Volbach V. F. und Lafontaine-Dosogne J., Byzanz und der christliche Osten, Propyläen
Verlag Berlin, Berlin West 1968, p. 206.
o. Traditio Legis
Image 33
Dalle de sarcophage.
Marbre de Proconèse, IVe siècle.
Trouvée à Bakirköy.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
139
Vermeule C. C., Roman Imperial art in Greece and Asia Minor, The Belknap Press of
Harvard University Press, London 1968, p. 62.
140
Grabar, Op. cit., p. 34.
bras gauche baissé et légèrement écarté, caché tout entier sous la draperie, le
bras droit plié contre la poitrine, la main visible sur le bord de l’himation.
Le dernier personnage tient de la main gauche, relevée à l’hauteur de la
hanche, un objet allongé (volumen ou hampe de croix). L’attribution de ce
relief est difficile d’être faite. Il peut s’agir d’une face de sarcophage si l’on
considère que le personnage tenant un objet était au centre de la
composition. De toutes façons, on ne peut savoir, dans l’état actuel, si le
relief est complet, ou presque, à l’une des extrémités141.
Mendel croit que l’iconographie de cette dalle montre saint Pierre et trois
autres apôtres. En ce qui concerne le problème de l’espace vide à droite de
saint Pierre, il constate que cet espace ne pouvait pas avoir une autre figure
qu’on aurait fait disparaître ; cette élimination n’aurait pas été exécutée avec
tant de soin et n’eût pas respecté la plinthe (qui n’est brisée qu’à son
extrémité et par une cassure accidentelle). Cette disposition n’est tolérable
que si l’arrête droite n’appartient pas à un angle, mais venait donner contre
une paroi. Reconnaissant ici saint Pierre et trois apôtres, il arrive au
conclusion que ce relief appartenait à un large piédestal, devant un mur,
dont nous avons ici un petit côté, dont l’autre petit côté comprenait trois
autres apôtres avec saint Paul, et dont la face principale représentait le
Christ avec six apôtres. Il propose, donc, que ce relief faisait partie d’un
piédestal, sur lequel s’élevait un ambon142.
Selon G. Koch ce fragment représente la scène de la Traditio Legis143.
Image 34
Façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvée à Taşkasap.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
141
Firatli, Op. cit., p. 52.
142
Mendel G., in Catalogue des Sculptures grecques, romaines et byzantines des Musées
Impériaux Ottomans, vol. III, Constantinople 1914, p. 535-537.
143
In Frühchristliche Sarkophage, p. 192.
Ce relief est divisé par des colonnes en cinq niches abritant chacune un
personnage debout. Les trois niches du milieu sont surmontées d’un arc en
plein cintre, celles des extrémités d’un arc brisé. Les deux colonnes du
milieu sont des colonnes torses, les fûts de deux autres sont lisses. Les deux
appuis extérieurs sont des pilastres à bord saillant. Tous les chapiteaux
(celui de l’extrême gauche est un demi-chapiteau) sont corinthiens. Les
écoinçons de part et d’autre de la niche centrale sont décorés d’une rosette ;
ceux formés par l’arc et le rampant de l’arc brisé sont ornés d’une fleur de
lys. A l’extrémité droite, l’écoinçon est rempli par du feuillage, tandis que
celui de gauche, plus petit, n’est pas décoré.
Deux acrotères en formes de quart de cercle s’élèvent au-dessus de la
façade du sarcophage. Chacun d’eux est décoré d’un buste d’apôtre. Sur le
bandeau supérieur était gravée une inscription en lettres de métal. Les lettres
sont tombées, mais d’après les creux des caractères gravés, on peut constater
que l’inscription primitive a été modifiée en son milieu et détériorée, mais
les traces laissées par les lettres indiquent que l’occupant primitif de la
tombe a été un certain Fla(vius) Eutychès. La tranche supérieure entre les
acrotères est taillée en biseau et parcourue au milieu par un sillon. Au bas du
relief court une plinthe nue.
Le relief représente cinq personnages en haut relief. Au milieu le Christ,
tient un rouleau fermé de la main gauche, qu’il désigne de la main droite.
Les deux personnages qui flanquent le Christ sont certainement les apôtres
Pierre et Paul. Leurs têtes barbues, vues de profil, sont presque identiques ;
leurs attitudes, à « contraposto » sont symétriques et le mouvement de leur
bras droit exactement le même. En revanche, celui de leur bras gauche
diffère : alors que l’apôtre Paul tient un volumen, saint Pierre retient le pan
de son manteau. Aux extrémités du relief se trouvent deux personnifications
féminines. Celle de gauche, vêtue d’une tunique sans manche et d’un
manteau, est coiffée d’une sorte de bonnet phrygien et pointe l’index droit
en l’air. L’autre, drapée dans un manteau, tient dans la main gauche un
Image 35
Partie gauche d’une façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvée à Imrahor Camii (Saint-Jean-de-Stoudion).
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
Relief moyen. Ce relief représente cinq apôtres repartis sur deux plans,
trois au premier, deux au second placés sous une niche dont le fronton
angulaire n’est indiqué que par ses rampants (petit bandeau motivé sur ses
bords par un listel saillant). Du pilier sur lequel il portait à gauche, il ne
144
Firatli, Op. cit., p. 55.
145
Grabar, Op. cit., p. 36-37.
cas ; la présence d’un acrotère sur la dalle des apôtres permet de supposer
un monument recouvert par une sorte de toit à une seule pente.
Il exprime aussi l’opinion que ces trois reliefs proviennent d’un même
monument. L’étude du style et des sujets conduit à la même conclusion. En
somme, par leur style comme par leur contenu, ces trois reliefs peuvent très
bien appartenir à une même époque et provenir d’un même monument. Si
nous admettons que le sujet représenté au relief des apôtres était l’un des
principaux miracles de Jésus, l’ensemble pourrait être considéré comme une
expression de la Majesté du Christ : le Christ comme porteur de la loi divine
entre Pierre et Paul, le Christ triomphant sur la terre (la version orientale de
l’Entrée à Jérusalem avait cette signification) et le Christ opérant des
miracles148.
Selon Grabar, le fragment devait avoir primitivement cinq arcs. Il est
raisonnable d’imaginer du côté opposé de notre groupe un autre groupe de
cinq apôtres, qui là regardaient tous à gauche. Il resterait à caser sous les
trois arcs du milieu, les trois figures du Christ (milieu) et des deux derniers
apôtres, qui en fait étaient sûrement Pierre et Paul. Il constate, qu’étant
disparues les trois figures du centre, nous ignorons si la façade abritait une
Traditio Legis ou une scène d’hommage à Jésus cathégète par les apôtres,
comme sur les deux sarcophages de Taşkasap. De plus, l’attitude des apôtres
semble exclure une Incrédulité de Thomas149.
p. Autres Motifs
Image 36
Tête d’apôtre.
Marbre de Proconèse, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvée à Çatladikapi.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
148
Ibid., p. 462-465.
149
Grabar, Op. cit., p. 42.
Image 37
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé à Capa.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
150
Firatli, Op. cit., p. 55.
151
Ibid., p. 62.
152
Grabar, Op. cit., p. 41.
q. La croix
153
Honour, Fleming, Op. cit., p. 257.
154
Müfit A., Ein Prinzensarkophag aus Istanbul, Istanbul Asariatika Müzeleri Neşriyati,
Istanbul 1934, p. 24-25.
155
Brehier, Op. cit., p. 66-67.
forme a été imitée à Byzance, mais les sarcophages y ont été revêtus
d’attributs chrétiens. Sur le front des couvercles a été sculptée la croix
monogrammatique. Celle-ci affecte différentes formes156.
Ce qu’on doit prendre en considération, c’est que la forme originale de
tous ces sarcophages n’était pas aussi austère et simple qu’on la voit
aujourd’hui. Les sarcophages, comme les corps qu’ils contenaient, étaient
abondamment décorés d’or, d’argent, de pierres précieuses et de textiles.
Toutes ces décorations ont naturellement disparues157.
Ces grands sarcophages en porphyre ont régulièrement la forme de
temples avec des frontons en miniature, ils sont décorés de symboles du
christianisme, de l’empire romain et aussi de couronnes et de guirlandes,
symboles grecs. Les sarcophages en porphyre sont les chefs d’œuvres de
l’art de l’empire romain158.
Image 38
Sarcophage complet.
Porphyre.
Trouvé à l’église de Sainte-Irène.
Installé devant la façade du musée archéologique d’Istanbul.
Image 39
Sarcophage complet.
Porphyre.
Trouvé à l’église de Sainte-Irène.
Installé devant la façade du musée archéologique d’Istanbul.
156
Ebersolt, Op. cit., p. 12.
157
Vasiliev, Op. cit., p. 15.
158
Vermeule, Op. cit., p. 11.
159
Vasiliev, Op. cit., p. 14.
Image 40
Sarcophage complet.
Porphyre.
Trouvé à l’atrium de l’église de Sainte-Irène.
Image 41
Cuve de sarcophage.
Vert antique, VIe-VIIe siècle ap. J.-C.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
Cuve rectangulaire, ornée, haut et bas, d’un profil mou et peu accusé qui
règne sur les quatre faces ; au milieu des longs côtés, est placé la croix
monogrammatique, sous la forme d’une roue à six rayons ; les secteurs sont
remplis par une feuille de lierre, dont la pointe est dirigée vers le centre et la
base rattachée par un court pédoncule à la jante ; celle-ci est formée d’un
double bourrelet ou ruban, noué à sa partie inférieure et continué par une
tige qui, après avoir décrit quelques sinuosités, se relève à ses extrémités et
s’achève par une feuille de lierre dont la pointe supporte une croix longue et
patté ; sur les petits côtés, est sculptée une croix semblable.
Le petit côté gauche présente une série de petites mortaises creusées sur
les bras horizontaux et sur le bras vertical supérieur de la croix ; elles
160
Ibid., p. 14.
161
Ibid., p. 14.
Image 42
Sarcophage complet.
Marbre. Vers 400 ap. J.-C.
Installé au musée archéologique d’Istanbul.
Sarcophage avec son couvercle en forme de toit163. Il porte sur sa face principale le
chrisme avec la croix monogrammatique dans une couronne. Entre les rayons du Chi, on
trouve les lettres grecques α et ω, symboles du début et de la fin. En haut, de part et d’autre
de la couronne, deux fleurs. Au-dessous de la couronne, une ligne ondulante. Les bouts de
la ligne aboutissent à de petites structures en forme de feuilles. Sur les acrotères du
couvercle, des feuillages sont sculptés.
Image 43
Cuve de sarcophage.
Marbre. Fin du IVe siècle.
162
Mendel, vol. III, Op. cit., p. 417-419.
163
In Frühchristliche Sarkophage, p. 411.
Images 44, 45
Dalle de sarcophage.
Calcaire.
Trouvée à Silivri Kapi.
La dalle est rythmée par des créneaux : un architrave, soutenu par des
colonnes, est encadré par deux créneaux triangulaires. La partie inférieure
de la dalle se compose d'une bande lisse : elle sert de base aux créneaux et
aux personnes représentés. Le créneau central est souligné par sa place et
par l’existence de décors architecturaux : on trouve des pilastres. Les
colonnes ont des chapiteaux corinthiens simplifiés. L’architrave est décorée
par deux lignes de perles grossièrement sculptées. La partie extérieure des
créneaux est décorée de feuilles d’acanthe et de deux paons.
Les deux créneaux des côtés sont plus simplement structurés. Leurs
frontons reposent sur les chapiteaux de la niche centrale et, sur les côtés, sur
les chapiteaux corinthiens de deux colonnes qui encadrent le relief. Les
frontons se composent ici d'une bordure égale, dont la partie inférieure est
grossièrement sculptée. Aux écoinçons extérieurs, on trouve des plantes qui
ressemblent à des acanthes.
Le créneau central renferme une croix latine avec le Rho. Cette croix
semble être dans un ciborium : une grille apparaît dans la partie libre qui
remplit le tympan et aussi à la base du créneau. Sous le bord horizontal qui
sépare le tympan de la partie réservée à la croix, on voit une tringle avec
huit anneaux sur laquelle un rideau est accroché, ouvert pour laisser voir la
croix.
164
Ibid., p. 411.
Images 46, 47
Sarcophage.
Marbre. Peu après 415 ap. J.-C.
Trouvé à Silivri Kapi.
165
Deckers, Serdaroglu, Op. cit., p. 147-150.
166
Ibid., p. 154-155.
Cuve de sarcophage sculpté sur les quatre faces, chacune d’elles étant
encadrée d’une large bordure lisse et d’un relief sur fond ravalé entouré
d’une moulure.
Sur les longs côtés deux anges volant tiennent à deux mains une
couronne de laurier placée au centre du panneau et dont les lemnisques se
déroulent sur la bordure inférieure du relief. La couronne est remplie d’un
chrisme à bandes légèrement pattées, sans boucle indiquée pour le Rho. Les
têtes des anges, légèrement de trois quarts, sont tournées vers le motif
central. Leurs visages juvéniles sont encadrés d’une chevelure à mèches
167
Daniélou, Op. cit., p. 24-26.
168
Müfit, Op. cit., p. 24-25.
souples retombant dans le cou. Ils sont vêtus d’une tunique longue à
manches courtes et d’un manteau drapé dont un pan flotte dans le dos.
Les petits côtés présentent un décor semblable à deux personnages
masculins debout de part et d’autre d’une croix latine occupant toute la
hauteur du champ sculpté, vêtus identique d’une tunique et d’un manteau et
chaussés de sandales. Sur l’un des côtés l’homme placé à gauche tient par
la main gauche, qui est recouverte du manteau, un pan de draperie. Le
personnage de droite lève la main droite dans un geste d’acclamation et
retient de sa main gauche, non voilée, le borde de son manteau. Il s’agit
vraisemblablement de saint Pierre et de saint Paul. L’identité des deux
apôtres qui se trouvent sur l’autre petit côté est impossible à préciser169.
Les apôtres qui accompagnent la croix ont des proportions réalistes,
mais, comme leur style le montre, leur facture rappelle celle des
sarcophages de Ravenne venant de Constantinople, ou celle des sarcophages
fabriqués à Ravenne d’après les modèles de Constantinople170.
En raison de ses dimensions réduites et de la qualité de la sculpture, ce
sarcophage a souvent été considéré comme le sarcophage d’un jeune
prince171.
Le chrisme dans la couronne de laurier symbolise la victoire donnée par
Dieu ; les représentations impériales ont fusionné ici avec les idées
chrétiennes. Le style du sarcophage de Sarigüzel est classique et fait partie
de l'art théodosien172.
Sur le sarcophage, la partie supérieure du corps des victoires est
présentée de trois quarts, et la partie inférieure est représentée en revanche
presque de profil, de sorte que, malgré le fait que les victoires volent, la
représentation entière est empreinte de sérénité.
La représentation figurative est tout à fait sous une influence classique
grecque. La frisure et le visage ovale des victoires, la plasticité des
169
Firatli, Op. cit., p. 46.
170
In Einführung in die christliche Archäologie, p. 216.
171
Firatli, Op. cit., p. 46.
172
Brenk, Op. cit., p. 79.
vêtements, qui semblent être humides et coller au corps pour faire ressortir
ses formes, suivent la tradition antique173.
Image 52
Face de sarcophage.
Marbre de Proconèse, Ve siècle.
Trouvée à Topkapi Saray.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
Image 53
Face de sarcophage.
Marbre. Première moitié du Ve siècle ou au XIe-XIIe siècle.
Trouvée à Beyazit.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
173
Müfit, Op. cit., p. 29.
174
Firatli, Op. cit., p. 47.
passe au-dessus d’une épaule, laissant l’autre libre. Au-dessous, court une
large frise florale. Au centre, sous la couronne, une petite croix pattée et, au-
dessous des anges, une croix pattée plus grande, toutes encadrées de demi-
feuilles d’acanthe.
Un examen attentif du relief permet de déceler deux phases dans la
sculpture. Le décor principal (anges tenant la couronne) est indéniablement
d’époque protobyzantine et se rapproche du sarcophage de Sarigüzel. Quant
à la frise, elle a été introduite après coup en recreusant la plaque, comme
l’attestent les baguettes qui apparaissent sur les côtés à partir des pieds des
anges et une surépaisseur non décorée présente dans la partie inférieure de la
couronne. Le style de la frise indique que le remaniement a été fait après
coup, sans doute vers les XIe-XIIe siècles175.
Image 54
Fragment de sarcophage.
Marbre de Proconèse, IVe siècle.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
Image 55, 56
Cuve de sarcophage.
Marbre noir. VIe siècle.
Le sarcophage a été transformé en fontaine.
Trouvée à Top kapi Saray.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
177
Caillet, Loose, Op. cit., p. 43.
178
Brehier, Op. cit., p. 26.
179
Daniélou, Op. cit., p. 44.
180
Ibid., p. 39.
181
Brehier, Op. cit., p. 27.
182
Mendel, vol. III, Op. cit., p. 528.
183
Firatli, Op. cit., p. 50.
184
Mendel, vol. III, Op. cit, p. 529.
Image 57
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Trouvé à Edirne Kapi.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
Image 58
Fragment de façade de sarcophage.
Calcaire, fin du IVe-Ve siècles.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
185
In Konstantinopler und ravennatische Sarkophag-Probleme, p. 297.
186
Firatli, Op. cit., p. 62.
187
Grabar, Op. cit., p. 40.
Image 59
Cuve de sarcophage.
Marbre rose.
Réutilisée comme fontaine.
Installée au Sérail, kiosque de Kara-Moustapha-Pacha.
Sur les petits côtés apparaît un disque sur lequel on distingue une croix
effacée. Sur le long côté, seul visible, la disposition générale rappelle celle
des parapets de Sainte-Sophie : losanges à profondes moulures, rosace à
188
Firatli, Op. cit., p. 64.
189
Ebersolt, Op. cit., p. 19.
quatre palmettes, dans les écoinçons des dauphins, des feuilles et des
branches de fruits190.
t. Décoration architecturale
Images 60, 61
Cuve de sarcophage.
Marbre de Proconèse.
Réutilisée comme fontaine.
Installée au Musée archéologique d’Istanbul.
Seulement la façade est décorée. Celle-ci est divisée en cinq niches dont
les trois surmontées d’un arc à double moulure et les deux d’un arc brisé
retombant sur des piliers à cannelures surmontés de chapiteaux corinthiens.
Dans les niches devaient se trouver des reliefs (personnages debout) qui ont
été détruits mais dont il reste des traces. La façade est bordée en bas et sur
les côtés d’un bandeau lisse, en haut d’une mince moulure. Les piliers
reposent sur des bases formées d’un large tore inférieur surmonté de deux
autres, plus petits. Aux angles, les cannelures sont rudentées en partie
inférieure. Dans les écoinçons, un cep de vigne aux deux extrémités et une
grande rosace à six pétales avec nervure centrale dans le second et le
cinquième ; les motifs du troisième et du quatrième sont enlevés. Les deux
petits côtés sont lisses. Au revers existe une inscription latine. Il s’agit d’une
inscription funéraire rédigée par une femme qui a acheté une sépulture pour
son mari mort à l’age de trente ans191.
Image 62
Sarcophage impérial à colonnes.
Brèche de Hereke, Ve siècle.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
190
Ibid., p. 20.
191
Firatli, Op. cit., p. 48-49.
Cuve rectangulaire, moulure en haut et en bas, dont les longs et les petits
côtés sont ornés d’arcades soutenues par des colonnes. Quatre arcades sur
les longs côtés, deux sur les petits. La surface taillée laisse supposer qu’il y
avait des reliefs sculptés entre les colonnes192.
Image 63
Sarcophage complet.
Porphyre.
Trouvé à l’église Sainte-Irène.
Installé devant la façade du musée archéologique d’Istanbul.
Image 64
Cuve rectangulaire.
Porphyre.
Trouvée dans l’atrium de l’église Sainte-Irène.
192
Ibid., p. 50.
193
Vasiliev, Op. cit., p. 14.
194
Ibid., p. 19-20.
195
Ebersolt, Op. cit., p. 13.
Image 65
Cuve rectangulaire.
Porphyre.
Trouvée près de la colonne de Marcien.
Cette cuve ne porte aucune décoration.
Image 66
Cuve rectangulaire.
Porphyre.
Trouvée dans la cour de la mosquée Nuri-Osmaniye.
Installée devant la façade du musée Archéologique d’Istanbul.
Cette cuve ne porte aucune décoration.
Image 67
Sarcophage complet.
Vert antique. Ve siècle.
Trouvé à l’église Sainte-Sophie.
196
Ibid., p. 20.
197
In Frühchristliche Sarkophage, p. 411.
v. Couvercles
Image 68
Fragment de couvercle.
Marbre, Ve siècle.
Trouvé à Şehremini.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
Image 69
Fragment de couvercle.
Marbre blanc. Ve-VIe siècle ap. J.-C.
Trouvé à Yali-Kiosk, à la pointe du Sérail.
198
Ibid., p. 425.
199
Ibid., p. 67.
200
Ebersolt, Op. cit., p. 54.
w. Acrotères
Image 70
Fragment d’acrotère.
Marbre, Ve-VIe siècles.
Installé au Musée archéologique d’Istanbul.
201
Mendel, vol. III, Op. cit., p. 530.
202
Firatli, Op. cit., p. 54.
C. Conclusion
L’art chrétien n’est pas apparu brusquement dans le monde païen : ce fut
un processus de longue durée et ses motifs distinctifs se sont lentement
élaborés. Il a fallu bien des années avant que son originalité éclate aux yeux
de tous. Son domaine s’est d’abord limité à l’art funéraire ; il faut le
chercher sur les peintures des chambres sépulcrales, sur les sarcophages
sculptés et sur les menus objets, lampes, verres à fond doré, etc., qui
constituaient le mobilier des sépultures203.
L’iconographie païenne s’est adaptée aux exigences de la religion
chrétienne. Les types iconographiques des figures bibliques dérivaient
souvent de l’antiquité classique : les scènes où le Christ est entouré par les
apôtres étaient la réplique des représentations des philosophes païens
accompagnés de leur disciples. L’ancienne iconographie bucolique a inspiré
la représentation du Christ dans la figure du Bon Pasteur. Les anges sur les
sarcophages imitaient l’attitude et la tenue de la Victoire ailée. De plus,
l’iconographie de l’empire, proche à la tradition romaine, a pris un contenu
chrétien. Sur les premiers sarcophages chrétiens, on constate une
combinaison entre la tradition iconographique païenne et les épisodes de
l’Ancien et du Nouveau Testament. Les événements bibliques remplacent
203
Brehier, Op. cit., p. 20.
204
Rebillard E., Religion et Sépulture, l’église, les vivants et les morts dans l’Antiquité
tardive, Éditions de l’École des Hauts Études en Sciences Sociales, Paris 2003, p. 73.
205
Ibid., p.98.
206
Ibid., p. 104.
207
Ibid., p. 8.
208
Brehier, Op. cit., p. 13.
du IVe siècle ap. J.-C.209 Ce déclin et cette destruction ont donné une grande
pulsion à la première expression de l’art chrétien, puisqu’il est né dans une
époque sans grande concurrence artistique. A cette époque-là, où tout était
dans un état de confusion, de doute et même de peur, où la mentalité et les
recherches spirituelles de l’homme avaient changé, le monde avait besoin
d’un nouveau moyen d’expression artistique. L’art byzantin est venu
satisfaire ce besoin.
Au cours des années qui ont suivi la première expression artistique du
christianisme, on observe une diversification des motifs et des scènes. Le
premier pas de cette évolution fut la conversion de l’empereur et de
l’empire. Ainsi, la préférence de certaines scènes au détriment d’autres, à
cause de la mentalité dominante de l’époque, ont probablement conduit au
choix de l’iconographie chrétienne.
La conversion de l’empereur au début du IVe siècle devait empreindre
l’iconographie chrétienne d’un caractère triomphal, ce qui ne laissait pas de
place aux scènes infamantes de la Passion; par conséquent, la scène de la
Crucifixion est absente de nos sarcophages210. A cette époque, la
coexistence des motifs païens et chrétiens sur le même sarcophage est
fréquente. Les épisodes de l’Ancien et du Nouveau Testament commencent
à figurer de plus en plus sur les monuments funéraires.
Au cours du Ve siècle, l’iconographie des apôtres associés au Christ en
vient à régner presque sans partage. L’ultime phase de la production,
correspondant à la fin du Ve et au VIe siècle, se distingue par le retour aux
symboles, d’une signification plus ou moins générique : ainsi, on substitue à
l’image du Sauveur celles du chrisme, de la croix ou du canthare, et à celle
des apôtres, celle des brebis, ou encore des paons ; l’« arbre de vie » et la
vigne, parfois becquetée par des colombes, à l’occasion le lierre, occupent
aussi une place de choix et confèrent à l’ensemble une atmosphère
paradisiaque211.
209
In Einführung in die christliche Archäologie, p. 290-291.
210
Caillet, Loose, Op. cit., p. 64.
211
Ibid,. p. 81.
Pour les VIe et VIIe siècles, un petit nombre de sarcophages est conservé.
Ils sont simplement décorés de croix et quelques-uns ont à l’intérieur un
trou de forme humaine212.
Les influences entre les ateliers de l’empire devenaient de plus en plus
apparentes au cours des années. Le problème de l’attribution de certains
sarcophages à un atelier précis grandissait. En ce qui concerne les styles de
Constantinople et de Ravenne, l’attribution de ces sarcophages à l’un ou à
l’autre atelier est encore impossible.
Les reliefs de Constantinople et ceux de Ravenne, et surtout les reliefs
des petits côtés des sarcophages, n’avaient pas une grande similarité
iconographique mais stylistique. L'hypothèse que les sarcophages
symboliques aient été une création particulière des ateliers de Ravenne n’est
plus valable. Les sarcophages symboliques de Ravenne sont étroitement liés
à ceux de Constantinople. Ce lien apparaît clairement sur les grands
sarcophages impériaux en porphyre. Le sarcophage de Sarigüzel n’a pas de
représentation humaine mais le chrisme au centre. Au Ve et au VIe siècle,
des croix et des chrismes sont utilisés comme des décorations significatives,
avec la même forme et disposition sur les sarcophages que sur les chancels.
Cette unité conduit à la large diffusion des sarcophages symboliques de
Constantinople213.
On reproche souvent à l’art byzantin d’être médiocre et sans valeur
artistique. On ne doit pas oublier que l’art byzantin n’avait pas comme but
la représentation naturaliste des sujets. Cela est parfois interprété comme
une faiblesse des artistes. Il est vrai que quelques traits techniques de
l’antiquité classique, surtout en sculpture, s’étaient perdus à l’époque
byzantine. Mais l’héritage grec n’avait pas complètement disparu à
Byzance. L’art byzantin a préservé quelque chose de la tradition naturaliste,
même si elle a complètement disparu en Occident. Il en a gardé des traces
jusqu’à la Renaissance occidentale.
Les byzantins ne considéraient pas ces changements comme un déclin de
la Grèce antique : ils pensaient qu’il valait mieux utiliser les traits dont ils
212
In Frühchristliche Sarkophage, p. 419.
213
In Konstantinopler und ravennatische Sarkophag-Probleme, p. 304-305.
avaient besoin pour servir la vraie religion et éviter leur utilisation pour la
production d’œuvres païennes, amorales. L’artiste classique essayait de
représenter la perfection de la silhouette humaine, comme l’artiste byzantin
s’efforçait de rendre la nature intérieure et spirituelle de l’homme. Ainsi, la
simplification des motifs était tout à fait acceptable.
Pour conclure, la présentation des sarcophages paléochrétiens de
Constantinople, même difficile et exigeante, nous a confronté à la réalité
byzantine, telle que l’ont vécue les Byzantins. Etudier une période et surtout
les coutumes et l’expression artistique d’un domaine de la vie quotidienne
qui résiste le plus aux changements du temps et des croyances, à savoir le
comportement et le respect devant la mort, est une expérience éducative et
fascinante si l’on considère que les gens de cette époque-là choisissaient les
mêmes images que nous pour décorer leurs églises et leurs tombes.
La sculpture funéraire des Byzantins et plus précisément des citoyens de
Constantinople, malgré le petit nombre et le mauvais état de conservation
des monuments, nous donne une image de cette société. Ainsi, pour un
amateur d’archéologie, la possibilité de faire une promenade dans les salles
du musée archéologique d’Istanbul et de se trouver devant un de ces
monuments de la civilisation byzantine est une expérience unique.
D. Bibliographie
a. Dictionnaires
- Kahzdan A. P., Talbot A. M., Gregory T. E., Sevcenko N. P., in The
Oxford Dictionary of Byzantium, vol. 3, Oxford University Press, N. York –
Oxford 1991.
b. Monographies
- Brehier L., L’art chrétien : son développement iconographique, des
origines à nos jours, 2ème Edition, Paris 1928.
- Brenk B. Propyläen Kunst Geschichte : spatantike und frühes Christentum
Supplementband 1, Propyläen Verlag, Frankfurt Germany 1977.
- Caillet J. P. et Loose H. N., La vie d’éternité, La sculpture funéraire dans
l’Antiquité chrétienne, Editions du Cerf, Editions du Tricorne, Paris –
Genève 1990.
- Daniélou J., Les symboles chrétiens primitifs, Editions du Seuil, Paris
1961.
- Deichmann F. W., Einführung in die christliche Archäologie,
Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt 1983.
- Delvoye C., Βυζαντινή Τέχνη, Εκδόσεις Δημ. Παπαδήμα, Αθήνα 2002.
- Ebersolt J., Mission Archéologique de Constantinople 1920, Paris 1921.
- Firatli N., in La Sculpture byzantine figurée au musée archéologique
d’Istanbul, Catalogue revue et présenté par C. Metzger, A. Pralong et J.-P.
Sodini, traduction turque par A. Arel, Librairie d’Amérique et d’Orient
Adrien Maisonneuve, Jean Maisonneuve Successeur, Paris 1990.
- Grabar A., Sculptures Byzantines de Constantinople (IVe – Xe siècle),
Bibliothèque Archéologique et Historique de l’Institut Français
d’Archéologie d’Istanbul XVII, Librairie Adrien Maisonneuve, Paris 1963.
- Honour H. and Fleming J., Ιστορία της Τέχνης, Εκδόσεις Υποδομή, Αθήνα
1998.
c. Ouvrages collectifs
- Effernberger A., Das Berliner Mosesrelief, Fragment einer
Scheinsarkophag-Front, in Grabeskunst der Römischen Kaiserzeit,
Begründet von Koch G., Verlag Philipp von Zabern, Mainz am Rhein 1993,
p. 237-253.
d. Revues
- Brandenburg H., Rom, Ein frühchristliches Relief in Berlin, RM 79
(1972), p. 123-154.
- Deckers G. J., Serdaroglu Ü., Das Hypogäum beim Silivri Kapi in
Istanbul, JbAC 36 (1993), p. 140-163.
- Deichmann F. W., Konstantinopler und ravennatische Sarkophag-
Probleme, BZ 62 (1969), p. 291-307.
- Downey G., The Tombs of the Byzantine Emperors at the church of the
Holy Apostles in Constantinople, JHS LXXIX (1959), p. 27-51.
- Grierson P., The tombs and obits of the Byzantine emperors (337-1042),
with an additional note by C. Mango and I. Sevcenko, DOP 16 (1962), p. 3-
63.
- Mango C., Three Imperial Byzantine Sarcophagi discovered in 1750, DOP
16 (1962), p. 397-402.
- Vasiliev A. A., Imperial Porphyry Sarcophagi in Constantinople, DOP 4
(1948), p. 1-26.
Abbreviations
BZ Byzantinische Zeitschrift
DOP Dumbarton Oaks Papers
JbAC Jahrbuch für Antike und Christentum
JHS Journal of Hellenic Studies
RM Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts, Römische
Abteilung
A. Introduction p. 1
B. Les sarcophages paléochrétiens p. 10
Partie 1 p. 10
1.1 – Cadre historique p. 10
1.2 – L’histoire du sarcophage p. 14
Partie 2 p. 16
2.1 – La méthode de fabrication p. 16
2.2 – Les modes d’utilisation p. 18
2.3 – L’atelier de Constantinople p. 19
Partie 3 p. 23
3.1 – Les diverses catégories des sarcophages p. 23
3.1.1 Les types des sarcophages p. 23
3.1.2 Division selon la matière première p. 30
3.1.3 Sarcophages et milieu social p. 31
3.2 – La forme et l’arrangement de la décoration p. 32
3.3 – Les catégories iconographiques p. 36
3.3.1 Les motifs païens p. 36
a. Les Eros p. 36
b. Le canthare p. 38
3.3.2 L’Ancien Testament p. 39
c. Le sacrifice d’Abraham p. 39
d. Moïse recevant la Loi p. 41
e. Nabuchodonosor et les trois jeunes
Hébreux p. 44
f. Daniel dans la fosse aux lions p. 46
g. L’histoire de Jonas p. 47
3.3.3 Le nouveau Testament p. 50
h. L’adoration des mages p. 50
i. La fuite en Égypte p. 51
j. Le Sermon sur la montagne p. 52
k. Miracles du Christ p. 54
l. L’entrée de Jésus à Jérusalem p. 56
3.3.4 Iconographie du Christ p. 58
m. Le Christ p. 58
n. Le Christ avec les apôtres p. 60
o. Traditio Legis p. 64
p. Autres Motifs p. 69
3.3.5 Autres représentations p. 71
q. La croix p. 71
r. Anges debout ou ailés, le plus souvent
avec le Christ ou la croix en médaillon p. 78
s. Les décors avec des motifs animaux et
végétaux p. 81
t. Décoration architecturale p. 86
u. Sarcophages sans décorations p. 87
3.3.6 Fragments d’autres parties des sarcophages p. 89
v. Couvercles p. 89
w. Acrotères p. 90
C. Conclusion p. 91
D. Bibliographie p. 97