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Polycopié de cours
DÉPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES
FACULTÉ DES SCIENCES-SEMLALIA
Professeur
Mohamed HOUIMDI
Publications du
Département de Mathématiques
0.0
Espaces
vectoriels
Espaces Espaces
euclidiens Géométrie Affines
Applications
affines
La page de garde et les dessins de ce polycopié ont été réalisés à l’aide du package tikz
de LATEX
Pour une documentation complète sur tikz, voir le manuel officiel (1161 pages)
ftp://ftp.di.uminho.pt/pub/ctan/graphics/pgf/base/doc/pgfmanual.pdf
Pour une bibliothèque d’exemples, voir le site officiel (Des centaines d’exemples)
http://www.texample.net/tikz/examples/
ii
Pr.Mohamed HOUIMDI
1 Espaces affines 1
1.1 Propriètés de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.2 Règles de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.3 Proprièté du parallélogramme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Sous-espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Définition et exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Sous-espace affine engendré par un ensemble de points . . . . . . . 5
1.2.3 Intersection de deux sous-espaces affines . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.4 Parallélisme de deux sous-espace affines . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 Barycentre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.1 Fonction vectorielle de Leibnitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.3.2 Définition et proopriètés du barycentre . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.4 Mesure algèbrique - Théorème de Thalès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.1 Mesure algèbrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.2 Théorème de Thalès . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5 Espaces affines de dimension finie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.5.1 Repère affine - Coordonnées barycentriques . . . . . . . . . . . . . . 18
1.5.1.1 Repère affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.5.1.2 Coordonnées barycentriques . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.5.1.3 Quelques applications des coordonnées barycentriques . . 21
1.5.2 Repère cartésien - Coordonnées cartésiennes . . . . . . . . . . . . . 22
1.5.3 Représentation paramétrique d’un sous-espace affine . . . . . . . . . 23
1.5.4 Représentation cartésienne d’un sous-espace affine . . . . . . . . . . 24
1.6 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2 Applications affines 33
2.1 Propriètés caractéristiques d’une application affine . . . . . . . . . . . . . . 33
2.1.1 Définition et propriètés élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.1.2 Représentation analytique d’une application affine . . . . . . . . . . 34
2.1.3 Composée de deux applications affines - Groupe affine . . . . . . . . 35
2.1.4 Points fixes d’une application affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
2.2 Exemples d’applications affines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.1 Translation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.2.1.1 Définition et propriètés élémentaires . . . . . . . . . . . . 37
2.2.1.2 Groupe des translations de E . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.2.1.3 Décomposition d’une application affine . . . . . . . . . . . 39
2.2.2 Homothétie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
2.2.3 Groupe des homothéties-translations . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.2.4 Projection affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.2.5 Symétrie affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
iii
0.0 TABLE DES MATIÈRES
iv
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.1 Propriètés de base
1.1.1 Définition et exemples
Définition
Soient E un R-espace vectoriel et E un ensemble quelconque, non vide. On dit que
E est un espace affine attaché à E (ou de direction E), s’il existe une application
E × E −→ E
# ”
(A, B) 7−→ AB
E −→ E
# ”
M 7−→ AM est bijective.
Un espace affine E est dit de dimension finie, si sa direction est de dimension finie.
Dans ce cas, la dimension de E est égale à celle de sa direction.
Remarque
Si E est un espace affine de direction E, alors les éléments de E sont appelés des points et
sont désignés par des lettres majuscules A, B, C, D, M, N, P, . . . . Tandis que les éléments
de E sont appelés des vecteurs et sont désignés par des lettres minuscules surmontées
#” #” #”
d’une flêche i , j , k , #”
u , #” #” . . . .
v , w,
Exemples
+ Si dim(E) = 1, on dit que E est une droite affine.
+ Si dim(E) = 2, on dit que E est un plan affine.
+ Tout R-espace vectoriel E, peut-être considéré, canoniquement, comme un espace
affine attaché à lui même.
En effet, dans ce cas, on prend E = E et on considère l’application de E × E vers
#” #”
E qui à (a, b) ∈ E × E fait correspondre ab, avec ab = b − a, alors les conditions de
la définition sont vérifiées :
i) Pour tout a ∈ E, l’application de E vers E qui à b fait correspondre b − a est
bijective.
#” #” #”
ii) Si a ∈ E, b ∈ E et c ∈ E, alors on a ba + ac = (a − b) + (c − a) = c − b = bc.
Ainsi, les éléments d’un R-espace vectoriel sont considérés, selon les situations,
comme des points ou comme des vecteurs.
1
1.1 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Proposition 1
Soit E un espace affine attaché à l’espace vectoriel E, alors
# ” # ”
i) ∀M ∈ E, ∀N ∈ E, AM = AN =⇒ M = N
# ” #”
ii) ∀A ∈ E, ∀B ∈ E, AB = 0 ⇐⇒ A = B
# ” # ”
iii) ∀A ∈ E, ∀B ∈ E, BA = −AB
# ” # ” # ”
iv) ∀A ∈ E, ∀B ∈ E, ∀C ∈ E, BC = AC − AB
v) Pour tout point A ∈ E et pour tout vecteur #” u ∈ E, il existe un unique point
# ” #”
M ∈ E, tel que AM = u .
vi) Si A et B sont deux points de E, alors il exite un unique vecteur #”
u ∈ E, tel que
# ” #”
AB = u .
Preuve
i) D’après la première proprièté de la définition, l’application
E −→ E
# ”
M 7−→ AM est bijective.
Donc cette application est injective, par suite, on a le résultat.
ii) (⇐=) D’aprè la relation de Chasles, pour tout A ∈ E, on a
# ” # ” # ” # ” #”
AA + AA = AA ainsi, on voit que AA = 0
# ” #” # ” # ”
(=⇒) Si on suppose que AB = 0 , alors on aura AB = AA, donc d’après i), on a
B = A.
# ” #”
iii) Pour tout A ∈ E, on a AA = 0 et d’après la relation de Chasles, pour tout B ∈ E,
# ” # ” # ” #” # ” # ”
on a AB + BA = AA = 0 , par suite, BA = −AB.
iv) Pour A, B et C éléments de E, on a, d’après Chasles,
# ” # ” # ” # ” # ”
BC = BA + AC = −AB + AC
E −→ E
# ”
M 7−→ AM est bijective.
# ”
Donc pour tout #” u ∈ E, il existe un unique M ∈ E, tel que AM = #”u.
vi) Par définition, à tout (A, B) ∈ E, est associé un unique vecteur #”
u.
Remarque
# ” # ” # ” # ” # ”
Soient B, C ∈ E, alors pour tout A ∈ E, on a AC − AB = BC, donc AC − AB ne
# ”
dépend pas du point A choisis, c’est pour cela, qu’on peut poser C − B = BC.
2
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.2 1.2. SOUS-ESPACES AFFINES
Proposition 2
Soient A, B, C et D quatre points d’un espace affine E. Alors les propriètés suivantes
sont équivalentes,
# ” # ”
i) AB = DC.
# ” # ”
ii) AD = BC.
# ” # ” # ”
iii) AB + AD = AC.
Si quatre points A, B, C et D vérifient l’une des trois propriètés équivalentes, pré-
cédentes, on dit que A, B, C et D forment un parallélogramme.
Preuve
i) ⇐⇒ ii)
# ” # ” # ” # ” # ” # ”
AB = DC ⇐⇒ AD + DB = DB + BC
# ” # ”
⇐⇒ AD = BC
i) ⇐⇒ iii)
# ” # ” # ” # ” # ”
AB = DC ⇐⇒ AB = AC − AD
# ” # ” # ”
⇐⇒ AB + AD = AC
D C
• •
me
ram
è log
rall
Pa
• •
A B
Définition
Soit E un espace affine attaché à E. On dit qu’une partie non vide F de E est un
sous-espace affine de E, s’il existe un point A ∈ F et il existe un sous-espace vectoriel
F de E, tels que
# ”
∀M ∈ E, M ∈ F ⇐⇒ AM ∈ F
Dans ce cas, on dit que F est le sous-espace affine de E passant par le point A et de
direction le sous-espace vectoriel F .
3
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.2 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Exemples
+ Pour tout point A ∈ E, le singleton {A} est un sous-espace affine de E. C’est le
#”
sous-espace affine de E passant par A et de direction F = { 0 }.
+ Soit E un R-espace vectoriel, alors pour tout sous-espace affine F de E, il existe un
point a ∈ E et il existe un sous-espace vectoriel F de E, tels que,
F =a+F
4
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.2 1.2. SOUS-ESPACES AFFINES
Définition
Soient E un espace affine attaché à E, A une partie non vide de E et A ∈ A.
On appelle sous-espace affine engendré par A, qu’on note Af f (A), le sous-espace
# ”
affine de E passant par le point A et de direction F = V ect({AB : B ∈ A}).
Remarque
Af f (A) est le plus petit sous-espace affine de E contenant A. C’est à dire, si F est un
sous-espace affine de E qui contient A, alors F contient Af f (A).
En effet, Fixons un point A ∈ A et désignons par F la direction de F.
Soit M ∈ Af f (A), alors, par définition, il existe (A1 , A2 , . . . , Am ) ∈ Am et il existe
(α1 , α2 , . . . , αm ) ∈ Rm , tels que
# ” X m
# ”
AM = αi AAi
i=1
Or, pour tout i ∈ {1, 2, . . . , m}, Ai ∈ F et A ∈ F, donc, pour tout i ∈ {1, 2, . . . , m},
# ” # ”
AAi ∈ F , donc AM ∈ F , par suite, M ∈ F.
Proposition 3
Soient A, B et C trois points d’un espace affine E, alors les propriètés suivantes sont
équivalentes :
# ” # ”
i) (AB, AC) est libre,
# ” # ”
ii) (BA, BC) est libre,
# ” # ”
iii) (CA, CB) est libre.
Preuve
# ” # ” # ” # ”
i)=⇒ii) Supposons que (AB, AC) est libre et montrons que (BA, BC) est libre.
# ” # ” #” # ” # ” # ” #”
Soient α, β ∈ R, tel que αBA+β BC = 0 , alors on aura, −αAB +β(AC − AB) = 0 ,
# ” # ” #” # ” # ”
donc β AC − (α + β)AB = 0 . Comme (AB, AC) est libre, alors on a β = 0 et
α + β = 0, ce qui prouve que α = β = 0.
Les autres implications ii)=⇒iii) et iii)=⇒i) se démontre de la même manière.
Remarque
Si trois points A, B et C vérifient l’une des trois propriètés de la proposition précédente,
on dit que A, B et C sont non alignés.
B
•
C
•
B
•
A
•
• •
A C
Figure 1.2 – Trois points alignés
Figure 1.1 – Trois points non alignés
5
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.2 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Exemples
Soit E un espace affine de direction E.
+ Pour tout point A ∈ E, on a Af f ({A}) = {A}.
+ Si A et B sont deux points distincts de E, alors Af f ({A, B}) est le sous-espace
# ”
affine de E passant par A et de direction V ect(AB).
# ”
Af f ({A, B}) est donc la droite passant par A et de vecteur directeur AB. Dans ce
cas, Af f ({A, B}) s’appelle la droite passant par les points distincts A et B, on la
note (AB), donc pour M ∈ E, on aura
# ” # ”
M ∈ (AB) ⇐⇒ (AM , AB) est lié
# ” # ”
⇐⇒ ∃α ∈ R tel que AM = αAB
+ Si A, B et C sont trois points non alignés de E, alors Af f ({A, B, C}) est le sous-
# ” # ”
espace affine de E passant par A et de direction V ec({AB, AC}).
# ”
Af f ({A, B, C}) est donc le plan affine passant par A de vecteurs directeurs AB et
# ”
AC. dans ce cas, Af f ({A, B, C}) s’appelle le plan affine passant par les trois points
non alignés A, B et C, on la note (ABC), donc pour M ∈ E, on aura
# ” # ” # ”
M ∈ (ABC) ⇐⇒ (AM , AB, AC) est lié
# ” # ” # ”
⇐⇒ ∃(α, β) ∈ R2 tel que AM = αAB + β AC
Proposition 4
Soient E un espace affine de direction E, F et G deux sous-espaces affines de E de
directions respectives F et G. Alors l’intersection de F et G, s’il n’est pas vide, est
un sous-espace affine de E de direction F ∩ G.
Preuve
Supposons que F ∩ G =
6 ∅ et soit A ∈ F ∩ G, alors pour M ∈ E, on a
M ∈ F ∩ G ⇐⇒ M ∈ F et M ∈ G
# ” # ”
⇐⇒ AM ∈ F et AM ∈ G
# ”
⇐⇒ AM ∈ F ∩ G
Lemme 1
Soient E un espace affine de direction E, F et G deux sous-espaces affines de E de
directions respectives F et G, tels que F ∩ G =
6 ∅.
i) Si F ⊆ G alors F ⊆ G.
ii) Si F = G alors F = G.
6
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.2 1.2. SOUS-ESPACES AFFINES
Preuve
i) Supposons que F ⊆ G et montrons que F ⊆ G.
# ”
Soit A ∈ F ∩ G et soit M ∈ F, alors on a AM ∈ F , car A ∈ F, et comme F ⊆ G,
# ”
alors AM ∈ G, donc M ∈ G.
ii) Si F = G, alors on a F ⊆ G et G ⊆ F , donc d’après i), on aura F ⊆ G et G ⊆ F et
par suite, on a F = G.
Proposition 5
Soit E un espace affine de dimension 3 et de direction E.
1. Soient D = D(A, #” u ) et D0 = D(B, #”v ) deux droites affines de E, telles que
D ∩ D0 6= ∅, alors :
i) Si ( #”
u , #”
v ) est libre, alors D ∩ D0 est réduit à un seul point.
ii) Si ( #”
u , #”
v ) est lié, alors D = D0 .
2. Soient P et P 0 deux plans affines de E, de direction respectives F et G, tels
que P ∩ P 0 6= ∅, alors :
i) dim(F ∩ G) ∈ {1, 2}.
ii) Si dim(F ∩ G) = 1, alors P ∩ P 0 est une droite affine de E.
iii) Si dim(F ∩ G) = 2, alors P = P 0 .
3. Soit D = D(A, #” u ) une droite affine de E et P = P (B, #” #” un plan affine de
v , w)
E, tels que D ∩ P 6= ∅, alors :
i) Si ( #”
u , #” #” est libre, alors D ∩ P est réduite à un seul point de E.
v , w)
ii) Si ( #”
u , #” #” est lié, alors D ⊆ P.
v , w)
Preuve
#”
1. i) Si ( #”
u , #”
v ) est libre, alors V ect( #”
u ) ∩ V ect( #”
v ) = { 0 } et comme D ∩ D0 6= ∅, alors
#”
D ∩ D0 est un sous-espace affine de direction { 0 }, donc D ∩ D0 est réduit à un
seul point.
ii) Si ( #”
u , #”
v ) est lié, alors V ect( #”
u ) = V ect( #”v ), donc d’après le lemme précédent,
0 0
on a D = D , car D ∩ D 6= ∅.
2. i) On a dim(F ) = dim(G) = 2, donc dim(F ∩ G) ≤ 2.
D’autre part, on a dim(F ∩ G) 6= 0, car sinon on aura
ce qui est absurde, car dim(E) = 3, donc dim(F + G) ≤ 3, par suite, on aura
dim(F ∩ G) ∈ {1, 2}.
ii) Si dim(F ∩ G) = 1, alors P ∩ P 0 est une droite affine.
iii) Si dim(F ∩ G) = 2, alors F ∩ G = F = G, donc d’après le lemme précédent, on
aura P = P 0 , car P ∩ P 0 6= ∅.
3. i) Si ( #”
u , #” #” est libre, alors V ect( #”
v , w) u ) ∩ V ect({ #” #” = { #”
v , w}) 0 }, donc D ∩ P est
réduit à un seul point.
ii) Si ( #”
u , #” #” est lié, comme ( #”
v , w) #” est libre, alors #”
v , w) u ∈ V ect({ #” #”
v , w}), donc
#” #” #”
V ect({ u }) ⊆ V ect({ v , w}), par suite, d’après le lemme précédent, D ⊆ P.
7
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.2 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Proposition 6
Soient E un espace affine quelconque, F et G deux sous-espaces affines de E de
directions respectives F et G. Alors
# ”
F ∩G =
6 ∅ ⇐⇒ ∃(A, B) ∈ F × G tel que AB ∈ F + G
Preuve
(=⇒) Supposons que F ∩ G =
6 ∅ et soit Ω ∈ F ∩ G, alors
# ” # ”
∀A ∈ F, ∀B ∈ G AΩ ∈ F et BΩ ∈ G
# ” # ” # ” # ” # ” # ”
donc AΩ − BΩ ∈ F + G avec AΩ − BΩ = AB, donc AB ∈ F + G.
# ”
(⇐=) Supposons qu’il existe (A, B) ∈ F × G, tel que AB ∈ F + G, donc il existe
# ”
( #”
u , #”
v ) ∈ F × G, tel que AB = #”
u + #”
v.
# ” #” # ”
Soit M le point de F défini par AM = u et N le point de G défini par BN = − #”
v,
alors on a
# ” # ” # ”
AM = #”
u =⇒ AB + BM = #”
u
# ” # ”
=⇒ BM = − v (car AB = #”
#” u + #”
v)
# ” # ”
=⇒ BM = BN
=⇒ M = N
Corollaire
Soient E un espace affine quelconque, F et G deux sous-espaces affines de E de
directions respectives F et G.
i) Si E = F + G, alors F ∩ G =
6 ∅.
ii) Si E = F ⊕ G, alors F ∩ G est réduit à un seul point.
Preuve
Exercice
Définition
Soient E un espace affine de direction E, F et G deux sous-espaces affines de direc-
tions respectives F et G.
i) On dit que F et G sont parallèles, si F ⊆ G ou G ⊆ F .
ii) On dit que F et G sont strictement parallèles, si F = G.
Si F et G sont parallèles, on note F k G.
8
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.2 1.2. SOUS-ESPACES AFFINES
Exemples
Soit E un espace affine de direction E.
+ Soient D = D(A, #”
u ) et D0 = D(B, #”
v ) deux droites affines de E, alors
D k D0 ⇐⇒ ( #”
u , #”
v ) est lié
P k P 0 ⇐⇒ ( #” #” #”
v , w, v 0 ) et ( #” #” w
v , w, #”0 ) sont liés
Définition
Soit E un espace affine de dimension ≥ 3. On dit que deux droites D et D0 de E sont
coplanaires, s’il existe un plan P de E qui contient les droites D et D0 .
Exemples
1. Deux droites parallèles sont toujours coplanaires.
2. Deux droites dont l’intersection n’est pas vide, sont toujours coplanaires.
D
D
D0
D0
9
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.3 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
D0
Théorème 1
Soient E un espace affine de dimension 3, D = D(A, #” u ) et D0 = D(B, #”v ) deux
0
droites affines de E. On suppose que D et D ne sont pas prallèles, alors, l’une des
deux propriètés suivantes est vérifiée,
# ”
i) Si (AB, #”u , #”
v ) est lié, alors D et D0 sont coplanaires et dans ce cas, D ∩ D0 est
réduit à un seul point.
# ”
ii) Si (AB, #”
u , #”
v ) est libre, alors D et D0 sont non coplanaires et dans ce cas, on a
D ∩ D0 = ∅.
Preuve
i) Comme D et D0 ne sont pas parallèles, alors ( #” u , #”
v ) est libre, par suite, d’après la
0
proposition 6, D ∩ D est réduit à un seul point.
# ” # ”
ii) Si (AB, #”
u , #”
v ) est libre, donc AB ∈/ V ect({ #”
u , #”
v ), avec V ect({ #”
u , #”
v ) = F + G, et
comme A et B sont choisis d’une manière arbitraire, alors d’après la proposition 6,
on aura D ∩ D0 = ∅.
1.3 Barycentre
1.3.1 Fonction vectorielle de Leibnitz
Définition
Soit E un espace affine de direction E.
i) On appelle point pondéré de E, tout couple (A, α), où A ∈ E et α ∈ R.
Dans ce cas, α s’apelle le poids ou la masse de A.
m
X
ii) Si (A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (Am , αm ) sont des points pondérés de E, alors α = αi
i=1
s’appelle la masse totale des points pondérés (A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (Am , αm ).
10
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.3 1.3. BARYCENTRE
Remarque
En mécanique un point pondéré (A, m) s’appelle un point matériel, c’est un point de
l’espace affine de dimension 3, affecté d’une masse m.
Proposition 7
Soient E un espace affine de direction E et (A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (Am , αm ) des points
pondérés de E. On considère l’application ϕ : E −→ E, appelée fonction vectorielle
de Leibnitz, définie par,
m
X # ”
∀M ∈ E, ϕ(M ) = αi M A i
i=1
Preuve
i) Soint M et N deux points quelconques de E, alors on a
m
X # ” X m
# ”
ϕ(M ) − ϕ(N ) = αi M Ai − αi N A i
i=1 i=1
m
X # ” # ”
= αi (M Ai − N Ai )
i=1
m
# ”
!
X
= αi M N (d’après la relation de chasles)
i=1
m
X
Donc si αi = 0, alors ϕ est constante.
i=1
ii) Soit #”
u ∈ E. Montrons qu’il existe un unique M ∈ E, tel que ϕ(M ) = #” u.
#”
Pour cela, nous devons résoudre l’équation ϕ(M ) = u et à cet fait, fixons un point
A ∈ E, alors d’après la relation de Chasles, on a
m
# ” # ”
ϕ(M ) = #” αi (M A + AAi ) = #”
X
u ⇐⇒ u
i=1
m
# ” m
# ”
!
αi AM = #”
X X
⇐⇒ αi AAi − u
i=1 i=1
# ” 1 X m
# ” m
!
αi AAi − #”
X
⇐⇒ AM = u (avec α = αi )
α i=1 i=1
# ” 1 X m
# ”
!
AM = αi AAi − #”
u
α i=1
11
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.3 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Remarque
D’près la proposition précédente, si (A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (Am , αm ) sont des points pon-
m
α 6= 0, alors pour tout vecteur #”
X
dérés de E, tel que i v ∈ E, il existe un unique point
i=1
M ∈ E, tel que
m
# ”
αi M Ai = #”
X
v
i=1
Définition
Soient (A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (Am , αm ) des points pondérés d’un espace affine E de
m
αi 6= 0.
P
direction E, tels que,
i=1
On appelle barycentre ou centre de gravité des points pondérés
(A1 , α1 ), (A2 , α2 ), . . . , (Am , αm ), l’unique point G de E défini par
m
X # ” #”
ϕ(G) = αi GAi = 0
i=1
Remarque
+ Soit G le barycentre des points pondérés (A1, α1), (A2, α2), . . . , (Am, αm), alors pour
tout point A ∈ E, on a
# ” 1X m
# ” m
X
AG = αi AAi où α = αi
α i=1 i=1
Exemples
soit E un espace affine de direction E.
1. Soient A et B deux points distincts de E, l’ensemble des barycentres des points
pondérés (A, α) et (B, β), avec α ≥ 0 et β ≥ 0, s’appelle le segment joignant les
points A et B et se note [A, B].
12
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.3 1.3. BARYCENTRE
Définition
On appelle médiane issue de A d’un triangle ABC, la droite (AI) passant par le
point A et le point I milieu de [B, C].
Remarque
Un triangle possède trois médianes, (AI), (BJ) et (CK), où I, J et K sont respectivement
les milieux de [B, C], [A, C] et [A, B].
A
K
J
•
B I C
13
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.4 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Théorème 2
Les trois médianes d’un triangle ABC se coupent au centre de gravité G de ce triagle
et on a
# ” 2#” # ” 2# ” # ” 2# ”
AG = AI, BG = BJ et CG = CK
3 3 3
où I, J et K sont respectivement les milieux de [B, C], [A, C] et [A, B].
Preuve
I, J et K sont respectivement les milieux de [B, C], [A, C] et [A, B], donc on a
#” 1 # ” # ” # ” 1 # ” # ” # ” 1 # ” # ”
AI = (AB + AC), BJ = (BA + BC) et CK = (CA + CB)
2 2 2
On en déduit, donc, que
# ” 1 # ” # ” 2#”
AG = (AB + AC) = AI
3 3
Donc G ∈ (AI). Et de la même manière, on montre que
# ” 2# ” # ” 2# ”
BG = GJ et CG = CK
3 3
Donc G ∈ (AI) ∩ (BJ) ∩ (CK).
Définition
# ” # ”
Le réel λ, tel que AB = λ #”
u , s’appelle la mesure algèbrique du vecteur AB et se note
AB. (On dit aussi mesure algèbrique du bipoint (A, B)).
Remarque
1. Si D est une droite et si #”
u est un vecteur directeur de D, alors pour tout A, B ∈ D,
# ” #”
on a AB = AB u .
2. Si A, B et C sont trois points de D, alors on a
i) AB = 0 ⇐⇒ A = B,
ii) BA = −AB,
iii) AC = AB + BC.
3. La mesure algèbrique dépend du vecteur directeur choisis.
AB
4. Si A, B, C et D sont quatre points de D, avec C 6= D, alors le rapport ne
CD
dépend pas du vecteur directeur choisis.
Soit #”
v un autre vecteur directeur de D, alors on sait qu’il existe α ∈ R, tel que
#”
v = α #”
u . On désigne par λ respectivement µ la mesure algèbrique, par rapport au
# ” # ” # ”
vecteur directeur #”v , de AB respectivement CD, alors on a AB = λ #” v = λα #”
u et
# ” AB λ
CD = µ #” v = µα #”
u . Ainsi, on voit que AB = λα et CD = µα, donc = .
CD µ
14
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.4 1.4. MESURE ALGÈBRIQUE - THÉORÈME DE THALÈS
AB # ” # ”
α= ⇐⇒ AB = αCD
CD
Théorème 3
Soient E un espace affine, H1 , H2 et H3 trois hyperplans parallèles de E de direction
commune H. Soient D1 et D2 deux droites de E, telles que
i) Les directions de D1 et D2 ne sont pas incluses dans H ;
ii) D1 coupe, respectivement, H1 , H2 et H3 en A1 , A2 et A3 .
iii) D2 coupe, respectivement, H1 , H2 et H3 en B1 , B2 et B3 .
A1 A3 B1 B3
Alors = .
A1 A2 B1 B2
Preuve
A1 A3 # ” # ” B1 B3
Soit α = , alors on a A1 A3 = αA1 A2 . Pour montrer que = α, il suffit de
A1 A2 B1 B2
# ” # ”
montrer que B1 B3 = αB1 B2 .
# ” # ”
Pour cela, on remarque d’abord que B1 B3 − αB1 B2 ∈ D2 , où D2 est la direction de D2 .
D’autre part, on a
# ” # ” # ” # ” # ” # ” # ” # ”
B1 B3 − αB1 B2 = B1 A1 + A1 A3 + A3 B3 − α(B1 A1 + A1 A2 + A2 B2 )
# ” # ” # ” # ” # ”
= (1 − α)B1 A1 + A3 B3 − αA2 B2 + A1 A3 − αA1 A2
# ” # ” # ” # ” # ” #”
= (1 − α)B1 A1 + A3 B3 − αA2 B2 (car A1 A3 − αA1 A2 = 0 )
Remarque
1. Si E est un plan affine, alors H1 , H2 et H3 sont des droites affines et ainsi on retrouve
le théorème de Thalès classique :
15
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.4 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
D1 D2
A1 B1
• • H1
A2 B2
• • H2
A3 B3
• • H3
A1 A3 B1 B3
Figure 1.4 – =
A1 A2 B1 B2
Corollaire
Soient A, B et C trois points non alignés et soit ∆ une droite parallèle à (BC) qui
coupe (AB) en P et (AC) en Q. Alors on a
AB AC PB QC
= et =
AP AQ PA QA
Preuve
Faisons d’abord un dessin
Q P
• • ∆
A A
• D • D
P Q
• • ∆
• • • •
B C B C
Considérons, par exemple, le deuxième dessin et considèrons la droite D passant par A
et parallèle à (BC). Alors la droite (AB) coupe les droites ∆, D et (BC) en P , A et B
16
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.4 1.4. MESURE ALGÈBRIQUE - THÉORÈME DE THALÈS
PB QC
=
PA QA
PB QA P A + AB QA + AC AB AC
On a = , donc = , donc on a 1 + = 1+ , ainsi, on a
PA QA PA QA PA QA
AB AC
=
AP AQ
P A QB RC
× × =1
P B QC RA
Preuve
Supposons que les points P , Q et R sont alignés et considérons, par exemple, le dessin
suivant, où ∆ est la droite passant par C, parallèle à la droite (P Q) et coupe la droite
(AB) en C 0 :
A
•
C0
•
P
•
C
B• • •
Q
∆
•
R
P C0 RC P C0 QC
= et =
PA RA PB QB
PA QC RA
Donc en éliminant P C 0 , on aura = × . Ce qui prouve que
PB QB RC
P A QB RC
× × =1
P B QC RA
17
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Définition
Soient E un espace affine de direction E, A0 , A1 , . . . , Am des points de E. On dit que le
# ” # ” # ”
système (A0 , A1 , . . . , Am ) est affinement libre, si le système (A0 A1 , A0 A2 , . . . , A0 Am )
est libre.
Exemples
+ Si A et B sont deux points distincts de E, alors (A, B) est un système affinement
libre.
+ Si A, B et C sont trois points non alignés, alors le système (A, B, C) est affinement
libre.
+ Si quatre points A, B, C et D sont affinement libres, on dit qu’ils sont non copla-
naires et dans ce cas, A, B, C et D forment ce qu’on appelle un tétraèdre.
A
•
e
è dr
ra
t
té
•D
n
U
B•
•
C
18
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 1.5. ESPACES AFFINES DE DIMENSION FINIE
Définition
Soit E un espace affine de direction E, un repère affine de E est défini par un système
(A0 , A1 , . . . , An ) de points de E, tels que
i) E = Af f ({A0 , A1 , . . . , Am })
ii) (A0 , A1 , . . . , Am ) est affinement libre.
Exemples
+ Si A et B sont deux points distincts, alors (A, B) est un repère affine de la droite
affine (AB) passant par A et B.
+ Si A, B et C sont trois points non alignés, alors (A, B, C) est une repère affine du
plan (ABC) passant par A, B et C.
+ Si A, B, C et D sont quatre points affinement libre, alors E = Af f ({A, B, C, D})
est un espace affine de dimension 3 et (A, B, C, D) est un repère affine de E.
Théorème 4
Soit E un espace affine de direction E et de dimension finie = n. Alors E possède au
moins un repère affine (A0 , A1 , . . . , An ).
Preuve
Soit ( #”
e 1 , #”
e 2 , . . . , #”
e n ) une base de E. Fixons un point A0 ∈ E, alors pour tout
# ”
i ∈ {1, 2, . . . , n}, il existe un unique point Ai ∈ E, lel que A0 Ai = #” e . Donc on a
# ” # ” # ” #” #” #” # ” # ” # i ”
(A0 A1 , A0 A2 , . . . , A0 Am ) = ( e 1 , e 2 , . . . , e n ), par suite, (A0 A1 , A0 A2 , . . . , A0 Am ) est libre,
donc (A0 , A1 , . . . , An ) est affinement libre.
# ”
Soit M ∈ E, alors on a A0 M ∈ E, donc il existe λ1 , λ2 , . . . , λn ∈ R, tel que
# ” X n
#”
n
X # ”
A0 M = ( e 1 = A0 Ai
i=0 i=0
Théorème 5
Soient E un espace affine de dimension finie = n et (A0 , A1 , . . . , An ) un repère affine
de E. Alors pour tout point M ∈ E, il existe un unique (α0 , α1 , . . . , αn ) ∈ Rn+1 , tel
que α0 + α1 + · · · + αn = 1 et tel que
n
X # ” #”
αi M Ai = 0
i=0
19
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Remarque
Si (A0 , A1 , . . . , An ) est un repère affine de E, alors pour tout point M ∈ E, il existe un
unique (α0 , α1 , . . . , αn ) ∈ Rn+1 , tel que α0 + α1 + · · · + αn = 1 et tel que M soit barycentre
des points pondérés (A0 , α0 ), (A1 , α1 ), . . . , (An , αn ).
Preuve
# ” # ” # ”
(A0 , A1 , . . . , An ) est affinement libre, donc, par définition, (A0 A1 , A0 A2 , . . . , A0 An ) est
# ” # ” # ”
libre dans E, or dim(E) = n, donc (A0 A1 , A0 A2 , . . . , A0 Am ) est une base de E. Soit
# ” P n # ”
M ∈ E, alors il existe un unique (β1 , β2 , . . . , βn ) ∈ Rn , tel que, A0 M = βi A0 Ai
i=1
# ” X n
# ” # ” X n
# ” # ”
A0 M = βi A0 Ai =⇒ A0 M = βi (M Ai − M A0 )
i=1 i=1
# ” n
X # ” X n
# ” #”
=⇒ M A0 + βi M Ai − βi M A 0 = 0
i=1 i=1
n
# ” X n
# ” #”
!
X
=⇒ 1− βi M A0 + βi M Ai = 0
i=1 i=1
Pn
Posons α0 = 1 − i=1 βi et ∀i ∈ {1, 2, . . . , n}, αi = βi , alors on aura,
n
X n
X # ” #”
αi = 1 et αi M Ai = 0
i=0 i=0
# ” X n
# ” # ” X n
# ”
A0 M = αi A0 Ai et A0 M = λi A0 Ai
i=1 i=1
alors on obtient α0 = λ0 .
Exemples
+ Si A et B sont deux points distincts, alors (A, B) est un repère affine de la droite
(AB), donc pour tout M ∈ (AB), il existe un unique (α, β) ∈ R2 , avec α + β = 1,
# ” # ” #”
tel que αM A + β M B = 0 .
+ Si A, B et C sont trois points non alignés, alors (A, B, C) est un repère affine du
plan (ABC), donc pour tout M ∈ (ABC), il existe un unique (α, β, γ) ∈ R3 , avec
# ” # ” # ” #”
α + β + γ = 1, tel que αM A + β M B + γ M C = 0 .
+ Si A, B, C et D sont quatre points non coplanaires de E, alors (A, B, C, D) est
un repère affine de l’espace affine de dimension 3 défini par Af f ({A, B, C, D}).
Donc pour tout M ∈ Af f ({A, B, C, D}), il existe un unique (α, β, γ, δ) ∈ R4 , avec
# ” # ” # ” # ” #”
α + β + γ + δ = 1, tel que αM A + β M B + γ M C + δ M D = 0 .
20
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 1.5. ESPACES AFFINES DE DIMENSION FINIE
Proposition 8
Soit E un plan affine de direction E, muni d’un repère affine (A, B, C). Soient M ,
N et P trois points de E, de coordonnées barycentriques respectivement (α, β, γ),
(α0 , β 0 , γ 0 ) et (α00 , β 00 , γ 00 ) dans le repère (A, B, C). Alors M , N et P sont alignés, si
et seulement si,
α α0 α00
β β 0 β 00 = 0
γ γ 0 γ 00
Preuve
Puisque α + β + γ = α0 + β 0 + γ 0 = α00 + β 00 + γ 00 = 1, alors on a
α α0 α00 1 1 1 1 0 0
0 00 0 00 0 00 β 0 − β β 00 − β
β β β = β β β = β β −β β −β = 0
γ − γ γ 00 − γ
γ γ 0 γ 00 γ γ 0 γ 00 γ γ 0 − γ γ 00 − γ
D’autre part, on a
# ” # ” # ” # ” # ” # ” # ” # ” # ”
AM = β AB + γ AC, AN = β 0 AB + γ 0 AC et AP = β 00 AB + γ 00 AC
Donc
# ” # ” # ” # ” # ” # ”
M N = (β 0 − β)AB + (γ 0 − γ)AC et M P = (β 00 − β)AB + (γ 00 − γ)AC
# ” # ”
On sait que M , N et P sont alignés, si et seulement si, (M N , M P ) est lié. Puisque
# ” # ”
(AB, AC) est une base de E, alors
# ” # ” # ” # ”
(M N , M P ) est lié ⇐⇒ det(M N , M P ) = 0
β 0 − β β 00 − β
⇐⇒ =0
γ 0 − γ γ 00 − γ
d’où le résultat.
Théorème de Ménélaüs
Soient E un plan affine, ABC un triangle, P , Q et R trois points de E, tels que
P ∈ (AB), Q ∈ (BC) et R ∈ (AC) avevc P ∈ / {A, B}, Q ∈/ {B, C} et R ∈/ {A, C}.
# ” # ” # ” # ” # ” # ”
On suppose que P A = αP B, QB = β QC et RC = γ RA. Alors P , Q et R sont
alignés, si et seulement si, αβγ = 1.
21
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
A
•
R
•
B • • • C
Q
P
•
Preuve
E est un plan affine et A, B, C non alignés, donc (A, B, C) est un repère affine de E.
# ” # ”
On a P A = αP B, avec α 6= 1, car A 6= B, donc on aura
1 # ” # ” #”
P A − αP B = 0
1−α
1 −α
par suite, on voit que P a pour coordonnées byrycenrtiques ( 1−α , 1−α , 0).
1 −β
De la même manière, on voit aussi que Q a pour coordonnées byrycenrtiques (0, 1−β , 1−β )
−γ 1
et R a pour coordonnées byrycenrtiques ( 1−γ , 0, 1−γ ).
Donc d’après la proposition précédente,
1 0 −γ
P, Q, R sont alignés ⇐⇒ −α 1 0 =0
0 −β 1
⇐⇒ 1 − γαβ = 0
⇐⇒ αβγ = 1
Définition
Soit E un espace affine de direction E et de dimension fine = n. Un repère carté-
sien de E est un système (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ), où O est un point quelconque de E et
(e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ) une base quelconque de E.
Remarque
# ” # ” # ”
Si (A0 , A1 , A2 , . . . , An ) est un repère affine de E, alors (A0 , A0 A1 , A0 A2 , . . . , A0 An ) est
un repère cartésien de E.
22
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 1.5. ESPACES AFFINES DE DIMENSION FINIE
Exemples
# ”
+ Si A et B sont deux points distincts de E, alors (A, AB) est un repère affine de la
droite affine passant par A et B.
# ” # ”
+ Si A, B et C sont trois points non alignés de E, alors (A, AB, AC) est un repère
cartésien du plan affine passant par A, B et C.
Définition
Soit E un espace affine de dimension finie = n, muni d’un repère cartésien (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ).
Donc pour tout point M ∈ E, il existe un unique (x1 , x2 , . . . , xn ) ∈ Rn , tel que,
# ” Xn
OM = xi e#”i
i=1
i=1
23
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Exemples
Soit E un espace affine de dimension finie = n, muni d’un repère cartésien (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ).
+ Représentation paramétrique d’une droitre affine
Soit D = D(A, #”u ) une droite affine passant par A de coordonnées (a1 , a2 , . . . , an ) et
de vecteur directeur #”
u , tel que
n
#”
u =
X
αi e#”i
i=1
Théorème 6
Soient E un K-espace vectoriel de dimension finie = n et F un sous-espace vec-
toriel de E de dimension = p. Alors, il existe n − p formes linéaires, linéairement
indépendants, ϕ1 , ϕ2 , . . . , ϕn−p , telles que
Preuve
Soit F ⊥ l’orthogonal de F dans E ∗ , puisque dim(F ) = p, alors dim(F ⊥ ) = n − p.
Soit (ϕ1 , ϕ2 , . . . , ϕn−p ) une base de F ⊥ , alors on a
∀x ∈ E, x ∈ F =⇒ ∀i ∈ {1, 2, . . . , n − p}, ϕi (x) = 0.
Réciproquement, supposons que ∀i ∈ {1, 2, . . . , n − p}, ϕi (x) = 0 et supposons, par
24
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 1.5. ESPACES AFFINES DE DIMENSION FINIE
absurde, que x ∈
/ F . Soit G un supplémentaire de V ect(x) + F dans E et soit H = F + G,
alors E = V ect(x) ⊕ H et F ⊆ H. Soit ϕ la forme linéaire sur E définie par
∀y ∈ E, y = αx + z =⇒ ϕ(y) = α où z ∈ H
Soient E un espace affine de dimension finie = n, muni d’un repère cartésien (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ),
et F un sous-espace affine de E de dimension = p. Soit F la direction de F et soit A un
point quelconque de F de coordonnées (a1 , a2 , . . . , an ). D’après le théorème précédent, il
existe n − p formes linéaires, linéairement indépendants, ϕ1 , ϕ2 , . . . , ϕn−p , telles que
∀ #”
u ∈ E, #”
u ∈ F ⇐⇒ ∀i ∈ {1, 2, . . . , n − p}, ϕi ( #”
u) = 0
Alors, on aura
# ”
M ∈ F ⇐⇒ AM ∈ F
# ”
⇐⇒ ∀i ∈ {1, 2, . . . , n − p}, ϕi (AM ) = 0
# ” # ”
⇐⇒ ∀i ∈ {1, 2, . . . , n − p}, ϕi (OM ) = ϕ(OA)
n
xj e#”j ) = βi
X
⇐⇒ ∀i ∈ {1, 2, . . . , n − p}, ϕi (
j=1
n
X
⇐⇒ ∀i ∈ {1, 2, . . . , n − p}, αij xj = βi
j=1
Ainsi, on obtient le système suivant à n−p équations et de rang n−p, appelé représentation
cartésienne de F,
+ α12 x2 + · · · + α1n xn = β1
α11 x1
α21 x2 + α22 x2 + · · · + α2n xn = β2
M ∈ F ⇐⇒ .
.
.
α
n−1,1 x1 + αn−p,2 x2 + · · · + αn−p,n xn = βn−p
Remarque
+ Tout sous-espace affine de dimension p, possède une représentation cartésienne sous
forme d’un système de rang n − p et de n − p équations.
+ Soit F un hyperplan affine de E, donc dim(F) = n − 1, par suite, F possède une
représentation cartésienne sous forme d’une seule equation,
M ∈ F ⇐⇒ α1 x1 + α2 x2 + · · · + αn xn = β
25
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.5 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Exemples
+ Cas d’un plan affine
#” #”
Soit E un plan affine muni d’un repère cartésien (O, i , j ). Les sous-espaces affines
non triviaux de E sont les droites affine de E. Soit D une droite affine de E, alors D
est un hyperplan affine de E, donc D possd̀e une représentation cartésienne, sous la
forme
M ∈ D ⇐⇒ ax + by + c = 0 avec (a, b) 6= (0, 0)
#” #”
où x et y sont les coordonnées de M dans le repère (O, i , j ).
#” #”
Dans ce cas, on vérifie que D est la droite de vecteur directeur #”
u = −b i + a j .
a) Soit maintenant D la droite affine de E, passant par le point A de coordonnées
#” #”
(x0 , y0 ) et de vecteur directeur #”
u = α i + β j . Soit M un point quelconque de
E de coordonnées (x, y), alors l’équation cartésienne de D est déterminée par
# ”
M ∈ D ⇐⇒ (AM , #” u ) est lié
# ” #”
⇐⇒ det(AM , u ) = 0
x − x0 α
⇐⇒ =0
y − y0 β
⇐⇒ β(x − x0 ) − α(y − y0 ) = 0
y = λ
z = µ
26
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.6 1.6. EXERCICES
b) Soit D une droite affine de E, puisque dim(E) = 3, alors D possède une repré-
sentation cartésienne sous forme d’un système de deux équations,
ax + by + cz + d = 0
M ∈ D ⇐⇒
a x + b y + c0 z + d0 = 0
0 0
D’aprè ce qui précède, ce système est de rang deux, donc on doit avoir
a b a c b c
6 0 ou
= 6 0 ou
= 6 0
=
a0 b 0 a0 c 0 b0 c 0
1.6 Exercices
Exercice 1
Dans chacun des cas suivants, montrer que F est un sous-espace affine dont on déterminera
un point et la direction :
1. F = {(x, y, z) ∈ R3 : x + 2y + z = 1}.
2. F = {f ∈ RR : ∀x ∈ R, f (x + 1) = f (x) + 1}.
3. Soient E et F deux R-espaces vectoriels et f : E −→ F une application linéaire.
Pour chaque y ∈ Im(f ), on pose F = f −1 ({y}).
4. F = {u ∈ L(E) : u(x0 ) = x0 }, où E est un R-espace vectoriel et x0 ∈ E.
Exercice 2
Soient E un R-espace vectoriel, x0 ∈ E et F = {u ∈ L(E) : u(x0 ) = x0 }. Montrer que
F est un sous-espace affine de L(E) dont on déterminera un point et la direction.
Exercice 3
Soient A, B, C et D quatre points deux à deux distincts d’un plan affine E. On suppose
que (AD) est parallèle à (BC), (AD) ∩ (CD) = {E} et (AC) ∩ (BD) = {F }. Soient I et
J les milieux de [A, D] et [B, C] respectivement. Montrer que les points E, F , I et J sont
alignés.
Exercice 4
Soient A, B et C trois points non alignés d’un plan affine E. P , Q et R trois points tels
que P ∈ (AB), Q ∈ (AC) et R ∈ (BC). On considère les points I, J et K, tels que
BP IR, AP JQ et CQKR soient des parallélogrammes. montrer que les points I, J et K
sont alignés.
Exercice 5
Dans un plan affine, soient ABC et A0 B 0 C 0 deux triangles de centre de gravité G et G0
respectivement.
# ” # ” # ”
1. Calculer AB 0 + BC 0 + CA0 en fontion de G et G0 .
2. On suppose que les triagles ABC et A0 B 0 C 0 ont même centre de gravité. Soit M le
point du plan, tel que M BA0 C soit un parallélogramme. Montrer que M B 0 AC 0 est
aussi un parallélogramme.
3. Réciproquement, on suppose qu’il existe un point M du plan, tel que M BA0 C et
M B 0 AC 0 soient des parallélogrammes. Montrer que les triagles ABC et A0 B 0 C 0 ont
même centre de gravité.
27
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.6 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Exercice 6
Soient A, B et C trois points non alignés d’un plan affine E.
1. Soit ∆A la médiane du triangle ABC issue de A.
Montrer que pour tout M ∈ E, on a
# ” # ” # ”
M ∈ ∆A ⇐⇒ det(AM , AB + AC) = 0
Exercice 12
Soient A, B et C trois points non alignés d’un plan affine. Déterminer l’ensemble des points
# ” # ” # ” # ”
ayant mêmes coordonnées dans les repères cartésiens (A, AB, AC) et (B, BA, BC).
Exercice 13
Soient E un espace affine de dimension finie, F et G deux sous-espaces affines de E de
directions respectives F et G.
1. On suppose que F ∩ G 6= ∅. Déterminer la direction de Af f (F ∪ G) et en déduire
que
dim(Af f (F ∪ G)) = dim(F ) + dim(G) − dim(F ∩ G)
2. On suppose que F ∩ G = ∅.
# ”
a) Montrer que pour tout A ∈ F et pour tout B ∈ G, on a AB ∈/ F + G.
b) Déterminer la direction de Af f (F ∪ G) et en déduire que
Exercice 14
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est rapporté à un repère cartésien (O, i , j , k ). On consi-
dère les pints A, B et C de coordonnées respectives (1, 2, 3), (2, −1, 2) et (0, 1, −2). Soient
D1 et D2 les droites affines définies par
x
= −λ + 3 x
= 3µ + 1
D1 : y = 2λ + 1 , λ ∈ R, D2 : y = −2µ , µ∈R
z =λ−1
z = 5µ + 3
Exercice 15
#” #” #”
Soit E un espace affine de dimension 3 muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). On consi-
dère les points A, B et C de coordonnées respectives (1, 2, 3), (2, −1, 1) et (1, 1, 1).
1. Montrer que les points A, B et C sont non alignés.
2. Trouver une équation cartésienne du plan P1 passant par les points A, B et C.
29
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.6 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Exercice 16
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est rapporté à un repère cartésien (O, i , j , k ). On consi-
dère les droites D1 et D2 définies par
x − 2z =1 x + y+z =1
,
y = z + 2 x − 2y + 2z = a
Déterminer le réel a pour que D1 et D2 soient coplanaires et dans ce cas, déterminer une
équation cartésienne du plan les contenant.
Exercice 17
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est rapporté à un repère cartésien (O, i , j , k ). Soient D
et D0 les droites définies par :
= −1 − λ
x
= 2 − 3µ
x
0
D : y = 1 + 2λ , λ ∈ R, D : y =1+µ ,µ ∈ R
z =3+λ
z = −2µ
Exercice 18
#” #” #”
Soit E un espace affine de dimension 3, muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). Pour
chaque m ∈ R, on considère le plan Pm d’équation,
1. Montrer que tous les plans Pm contiennent une droite ∆ dont on déterminera une
représentation paramétrique.
2. On considère les droites ∆1 et ∆2 définies par :
x
= 1 − 2λ
x − 2y
+3=0
∆1 : y = 3 + λ , λ ∈ R et ∆2 :
x + 2z = 0
z = 1 + 4λ
Exercice 19
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est rapporté à un repère cartésien (O, i , j , k ).
A tout couple (a, m) ∈ R2 , on associe la droite ∆a et le plan Pm définis par :
x + 1 =0
∆a :
y − z − a = 0 et Pm : (m + 1)x − (m − 1)y + (2m + 3)z + 2 = 0
Exercice 20
Soient A, B et C trois points non alignés, I le barycentre de ((A, 2), (C, 1)), J celui de
((A, 1), (B, 2)) et K celui de ((C, 1), (B, −4)).
a) Montrer que J est le milieu de [I, K].
b) Soient L et M les milieux respectifs de [C, I] et [C, K]. Montrer que IJM L est un
parallélogramme dont le centre G est le barycentre du triangle ABC.
31
Pr.Mohamed HOUIMDI
1.6 CHAPITRE 1. ESPACES AFFINES
Exercice 21
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est rapporté à un repère cartésien (O, i , j , k ). Soient A,
B, C et D les points de coordonnées respectives (4, −1, 2), (2, −5, 4), 5, 0, −3) et (1, −5, 6).
1. Montrer que les points A, B, C et D sont non coplanaires.
2. On considère les droites et les plans suivants dont les équations par rapport au
#” #” #”
repère (O, i , j , k ) sont données par
i) x + y = 1 = 0.
ii) 2x − 3y + 4z − 1 = 0.
x + y+z =1
iii) .
2x − y + 4z = 3
3x − y − z = −1
iv) .
4x − 3y − z = −2
# ” # ” # ”
Donner les équations de ces droites et ces plans par rapport au repère (A, AB, AC, AD).
Exercice 22
Soient A, B, C et D quatres points non coplanaires de l’espace affine de dimension 3. On
définit les points K, L, M et N par
# ” # ” #” # ” # ” #” # ” # ” #” # ” # ” #”
KA + αKB = 0 , LB + β LC = 0 , M C + γ M D = 0 , N D + λN A = 0
Caractériser (α, β, γ, λ) pour que les plans (KCD), (LDA), (M AB) et (N BC) aient un
point commun.
32
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.1 Propriètés caractéristiques d’une application af-
fine
2.1.1 Définition et propriètés élémentaires
Définition
Soit E un espace affine de direction E. On dit qu’une application f : E −→ E est
#”
une application affine, s’il existe un endomorphisme de E, noté f , telle que
# ” #” # ”
∀M ∈ E, ∀N ∈ E, f (M )f (N ) = f (M N )
#”
Dans ce cas, f s’appelle l’application linéaire associée à f
Exemples
Soit E un R-espace vectoriel muni de sa structure affine canonique. Alors toute application
affine f de E s’écrit sous la forme,
∀x ∈ E, f (x) = u(x) + b
Proposition 9
Soient E un espace affine de direction E et f : E −→ E une application.
Alors f est une application affine, si et seulement si, il existe une application linéaire
#”
f de E et il existe un point A ∈ E, tel que,
# ” #” # ”
∀M ∈ E, f (A)f (M ) = f (AM )
33
2.1 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Preuve
(=⇒) Trivial.
(⇐=) Soient M et N deux points quelconques de E, alors on a
# ” # ” # ”
f (M )f (N ) = f (A)f (N ) − f (A)f (M )
#” # ” #” # ”
= f (AN ) − f (AM )
#” # ” # ”
= f (AN − AM )
#” # ”
= f (M N )
Proposition 10
Soient E un espace affine de direction E, f une application affine de E et F un
sous-espace affine de E passant par le point A et de direction F , alors,
#”
i) f (F) est un sous-espace affine de E passant par f (A) et de direction f (F ).
#”
ii) f −1 (F), s’il n’est pas vide, est un sous-espace affine de direction f −1 (F ).
Preuve
i) Montrons que
# ” #”
∀M ∈ E, M ∈ f (F) ⇐⇒ f (A)M ∈ f (F )
Soit M ∈ f (F), alors, il existe P ∈ F, tel que M = f (P ), donc,
# ” # ” #” # ” # ” #”
f (A)M = f (A)f (P ) = f (AP ). Donc f (A)M ∈ f (F ).
# ” #” # ” #”
Supposons que f (A)M ∈ f (F ), donc il existe #”u ∈ F , tel que f (A)M = f ( #”
u ).
#” # ” # ” # ”
Soit N ∈ F, tel que u = AN , donc f (A)M = f (A)f (N ), par suite, M = f (N ).
ii) Supposons que f −1 (F) 6= ∅ et soit A ∈ f −1 (F), alors on a
M ∈ f −1 (F) ⇐⇒ f (M ) ∈ F
# ”
⇐⇒ f (A)f (M ) ∈ F
#” # ”
⇐⇒ f (AM ) ∈ F
# ” #”
⇐⇒ AM ∈ f −1 (F )
#”
Donc f −1 (F) est le sous-espace affine passant par A et de direction f −1 (F ).
Remarque
Pour tout point M ∈ E, f −1 ({M }), s’il n’est pas vide, est un sous-espace affine de E
#”
de direction ker( f ).
# ” #” # ” # ”
OM 0 = f (OM ) + OΩ, par suite, on obtient le système suivant, appelé représentation
analytique de l’application affine f :
x01= a11 x1 + a12 x2 + . . . + a1n xn + b1
0
x2 = a21 x1 + a22 x2 + . . . + a2n xn + b2
..
.
x0
= an1 x1 + an2 x2 + . . . + ann xn + bn
n
Remarque
D’après ce qui précède, si on pose
x01
x1 b1
0
x2 x b2
0 2
.. , X = .. et b = ..
X=
. . .
0
xn xn bn
X 0 = AX + b
Proposition 11
Soient E un espace affine, f et g deux applications affines de E. Alors g ◦ f est une
#”
application affine dont l’application linéaire associée est #”
g ◦ f.
Preuve
Soient M et N deux points quelconques de E, alors on a
# ” # ”
(g ◦ f )(M )(g ◦ f )(N ) = g(f (M ))g(f (N ))
# ”
= #”
g (f (M )f (N ))
#” # ”
= #”
g ( f ( #”M N ))
#” # ”
= ( #”
g ◦ f )(M N )
# ” #”
Donc g ◦ f est une application affine et g ◦ f = #”
g ◦ f.
Proposition 12
Soient E un espace affine de direction E et f une application affine de E. Alors,
i)
#”
f est bijective ⇐⇒ f est bijective
# ” #”
ii) Si f est bijective, alors f −1 est une application affine et on a f −1 = f −1 .
35
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.1 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Preuve
i) Fixons un point A ∈ E. Supposons que f est bijective et soient ϕ et ψ les applications
définies par
ϕ : E −→ E ψ : E −→ E
# ” et # ”
M 7−→ AM M 7−→ f (A)f (M )
alors, par définition, ϕ est bijective et puisque f est bijective, alors ψ est bijective.
#” #” #”
On voit facilement que ψ ◦ f = f ◦ ϕ, donc f = ψ ◦ f ◦ ϕ, par suite f est bijective.
#”
Réciproquement, supposons que f est bijective et montrons que f est à la fois
injective et surjective.
Soint M et N deux points de mathcalE, tels que f (M ) = f (N ), a-t-on M = N ?
Pour cela fixons un point A ∈ E, alors on aura,
# ” # ”
f (M ) = f (N ) =⇒ f (A)f (M ) = f (A)f (N )
#” # ” #”
=⇒ f (AM ) = f (AN )
# ” # ” #”
=⇒ AM = AN (car f est bijective)
=⇒ M = N
Remarque
Soit E un espace affine. On note GA(E) l’ensemble de toutes les bijections affines de E,
alors (GA(E), ◦) est un groupe, appelé groupe affine de E.
Définition
Soient E un espace affine et f une application affine de E. On dit que A ∈ E est un
point fixe de f , si f (A) = A.
On note F ix(f ) l’ensemble de tous les points fixes de f .
Remarque
Soient E un espace affine de dimension finie = n et f une application affine de E. On
muni E d’un repère cartésien (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ), où O est un point fixe de f . Alors la
représentation matricielle de f par rapport à ce repère s’écrit sous la forme :
X 0 = AX
36
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
Proposition 13
Soient E un espace affine et f une application affine de E. Alors F ix(f ), s’il n’est
#”
pas vide, est un sous-espace affine de E de direction ker( f − IdE ).
Preuve
Supposons que F ix(f ) 6= ∅ et fixons un point A ∈ F ix(f ), alors on a,
M ∈ F ix(f ) ⇐⇒ f (M ) = M
# ” # ”
⇐⇒ Af (M ) = AM
# ” # ”
⇐⇒ f (A)f (M ) = AM
#” # ” # ”
⇐⇒ f (AM ) = AM
# ” #”
⇐⇒ AM ∈ ker( f − IdE )
#”
Donc F ix(f ) est le sous-espace affine de E passant par A et de direction ker( f − IdE ).
Théorème 7
Soient E un espace affine de dimension finie = n et f une application affine de E.
Alors les deux propositions suivantes sont équivalentes,
i) f possède un unique point fixe.
#”
ii) 1 n’est pas valeur propre de f .
Preuve
i) =⇒ ii) Si f possède un unique point fixe A, donc le sous-espace affine F ix(f ) est réduit
#” #” #”
à un seul point, par suite, F ix(f ) est de direction { 0 }, donc ker( f − IdE ) = { 0 },
#”
donc 1 n’est pas valeur propre de f .
#”
ii) ⇐= i) Fixons un point A ∈ E. Puisque 1 n’est pas valeur propre de f et E de
#”
dimension finie, alors IdE − f est bijective, par suite, il existe #” u ∈ E, tel que
#” #” # ”
(IdE − f )( u ) = Af (A).
# ” # ” # ” #” # ” # ” # ”
Soit M ∈ E, tel que AM = #” u . Ainsi, Af (A) = AM − f (AM ) = AM − f (A)f (M ),
# ” # ”
donc Af (M ) = AM , par conséquent, f (M ) = M , donc F ix(f ) 6= ∅.
# ” # ” #” # ”
Soient A et B deux points de F ix(f ), alors on a AB = f (A)f (B) = f (AB), donc
# ” #” #”
AB = 0 , car 1 n’est pas valeur propre de f , par suite A = B.
Remarque
# ”
D’après la démonstration précédente, l’unique point fixe Ω de f est définie par AΩ = #”
u,
#” #” # ”
avec (IdE − f )( u ) = Af (A), pour n’importe quel point A ∈ E.
37
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Définition
Soient E un espace affine de direction E et #”
u un vecteur de E. On appelle translation
de vecteur #”u , l’application de E vers E qui à tout point M ∈ E, fait correspondre
l’unique point M 0 de E, tel que
# ”
M M 0 = #”
u
On note t #” la translation de vecteur #”
u u.
M #”
u t u#” (M ) = M 0
• • #”
u
• t u#” (M ) = M0 M
•
Proposition 14
Soit E un espace affine de direction E, alors toute translation de E est une application
affine dont l’application linéaire associée est l’identité de E.
Preuve
Soit f une translation de E de vecteur #” v et soient M et N deux points quelconques de
E, alors, d’après la relation de Chasles, on a,
# ” # ” # ” # ” # ” # ” # ”
f (M )f (N ) = f (M )M + M N + N f (N ) = − #”v + M N + #”
v = M N = IdE (M N )
#”
Donc f est une application affine et f = IdE .
Proposition 15
Soient E un espace affine et f une application affine de E. Alors f est une translation
#”
de E, si et seulement si, f = IdE .
Preuve
(=⇒) D’après la proposition précédente.
#”
(⇐=) Supposons que f = IdE , alors on aura,
# ” #” # ” # ”
∀M ∈ E, ∀N ∈ E, f (M )f (N ) = f (M N ) = M N
38
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
Proposition 16
Soit E un espace affine de direction E. Alors
i) t #”0 = IdE .
ii) ∀ #” u ∈ E, ∀ #”
v ∈ E, t u#” ◦ t #”v = t #”v ◦ t u#” = t( u#”+ #”v ) .
#”
iii) Pour tout u ∈ E, t #” est bijective et on a t−1 #” = t #” .
u u −u
Preuve # ” #”
#”
i) Si #”
u = 0 , alors pour tout M ∈ E, on a M f (M ) = 0 , donc f (M ) = M , où f = t u#” .
# ” #”
ii) On pose f = t u#” et g = t #”v , alors f ◦ g = f ◦ #”
g = IdE ◦ IdE = IdE , donc f ◦ g est une
translation. Soit w#” le vecteur de f ◦ g et soit A ∈ E, alors on a
#
#” = A(f ” # ” # ”
w ◦ g)(A) = Af (A) + f (A)g(f (A)) = #”
u + #”
v
iii) On a t u#” ◦ t− u#” = t− u#” ◦ t u#” = t #”0 = IdE , donc t u#” est bijective et t−1 #” .
#” = t− u
u
iv) Exercice.
v) Exercice.
Proposition 17
Le groupe T des translations de E est un sous-groupe distingué du groupe affine
GE(E) et le groupe quotient de GE(E)/T est isomorphe au groupe linéaire de E.
Preuve
En effet, il suffit de considérer l’application
ϕ : (GE(E), ◦) −→ (GL(E), ◦)
#”
f 7−→ ϕ(f ) = f
# ” #”
On a vu que g ◦ f = #” g ◦ f , donc ϕ est un homomorphisme de groupes. D’après la
#”
proposition précédente, f = IdE , si et seulement f est une translation de E, donc
39
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Lemme 2
Soient E un espace affine de direction E, f une application affine de E et #”
v un
vecteur de E. Alors
#”
f ◦ t #”v = t #”v ◦ f ⇐⇒ #”
v ∈ ker( f − IdE )
Preuve
(=⇒) On sait que
# ”
∀M ∈ E, M t #”v (M ) = #” v
# ” # ”
Soit A ∈ E, alors on aura At #”v (A) = f (A)t #”v (f (A)) = #”
v , donc,
#” #” #” # ”
f ( v ) = f (At #”v (A))
# ”
= f (A)f (t #”v (A))
# ”
= f (A)t #”v (f (A)) (car f ◦ t #”v = t #”v ◦ f )
= #”
v
(⇐=)
# ” # ”
∀M ∈ E, f (M )(f ◦ t #”v )(M ) = f (M )f (t #”v (M ))
#” # ”
= f (M t #”v (M ))
# ” #”
= M t #”v (M ) (car f ( #”v ) = #”
v)
# ”
= f (M )t #”v (f (M ))
# ”
= f (M )(t #”v ◦ f )(M )
Théorème 8
Soient E un espace affine de direction E et f une application affine sans points fixes,
telle que
#” #”
E = ker( f − IdE ) ⊕ Im( f − IdE )
#”
Alors il existe #”
v ∈ ker( f − Id ) et il existe une application affine g avec F ix(g) 6= ∅,
E
tels que
f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v
Preuve # ” #”
Supposons qu’il existe un point A ∈ E, tel que Af (A) ∈ ker( f − IdE ), puis posons
#” # ”
v = Af (A) et g = t− #”v ◦ f , alors on aura
i) f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v .
# ” #” # ” # ” # ” #”
ii) Ag(A) = At− #”v (f (A)) = Af (A) + f (A)t− #”v (f (A)) = Af (A) − #”
v = 0 , donc g(A) = A.
40
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
# ” #”
Donc il suffit de montrer qu’il existe un point A ∈ E, tel que Af (A) ∈ ker( f − IdE ). Pour
#” #”
cela, fixons un point B ∈ E, puisque E = ker( f − IdE ) ⊕ Im( f − IdE ), alors il existe
#” #”
v ∈ ker( f − IdE ) et il existe #”
u ∈ E, tels que
# ” #”
Bf (B) = #”
v + (IdE − f )( #”
u)
# ” # ” # ” # ”
Soit A ∈ E, tel que BA = #”
u , alors on aura Bf (B) = #”
v + BA − f (B)f (A), donc
# ”
Af (A) = #”
v.
Remarque # ”
+ M ∈ F ix(g) ⇐⇒ M f (M ) ∈ ker( #”f − IdE ).
# ”
+ #”v = Af (A), pour n’importe quel point A ∈ F ix(g).
2.2.2 Homothétie
Définition
Soient E un espace affine de direction E, Ω un point de E et k un nombre réel, avec
k∈ / {0, 1}. On appelle homothétie de centre Ω et de rapport k, qu’on note h(Ω, k),
l’application h : E −→ E qui à tout point M de E fait correspondre le point M 0 de
E défini par
# ” # ”
ΩM 0 = k ΩM
Remarque
Soit h une homothétie de E de centre Ω et de rapport k.
+ Ω, M et h(M ) sont toujours alignés.
+ Si k = 0, alors ∀M ∈ E, h(M ) = Ω, donc, dans ce cas, h est constante.
+ Si k = 1, alors ∀M ∈ E, h(M ) = M , donc, dans ce cas, h = IdE .
h(M ) = M 0
•
h(M ) = M 0
•
M
•
Ω Ω
•
•
M
•
41
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Proposition 18
Soient E un espace affine de direction E et h une homothétie de E de centre Ω et de
rapport k. Alors h est une application affine dont l’application linéaire associée est
#”
h = kIdE .
Preuve
Soient M et N deux points quelconques de E, alors on a,
# ” # ” # ” # ” # ” # ” # ”
h(M )h(N ) = Ωh(N ) − Ωh(M ) = k ΩN − k ΩM = k M N = kIdE (M N )
#”
Donc h est une application affine et h = kIdE .
Remarque
Soit h est une homothétie de centre Ω et de rapport k, avec k 6= 1.
+ Alors Ω est l’unique point fixe de h.
+ Si k = −1, on dit que h est une symétrie centrale de centre Ω.
Proposition 19
Soient E un espace affine et f une application affine de E. Alors f est une homothétie,
#”
si et seulement si, il existe un réel k, avec k 6= 1, tel que f = kIdE .
Preuve
(=⇒) Déjà vu.
#” #”
(⇐=) f = kIdE , avec k 6= 1, donc 1 n’est pas valeur propre de f , donc d’après le
théorème 6, f possède un unique point fixe Ω, ainsi on aura
# ” # ” #” # ” # ”
∀M ∈ E, Ωf (M ) = f (Ω)f (M ) = f (ΩM ) = k ΩM
Donc, d’après ce qui précède, on voit que si f ∈ HT (E), alors f est une homothétie, si
k 6= 1, et f est une translation, si k = 1.
On se propose de montrer que (HT (E), ◦) est un sous-groupe du groupe affine de E.
Nous avons donc besoin des lemmes suivants :
Lemme 3
Soient h(Ω, k) et h(Ω0 , k 0 ) deux homothéties d’un espace affine E.
# ”
i) Si kk 0 = 1, alors h(Ω0 , k 0 ) ◦ h(Ω, k) est une translation de vecteur #”
u = (k 0 − 1)Ω0 Ω.
ii) Si kk 0 6= 1, alors h(Ω0 , k 0 ) ◦ h(Ω, k) est une hmothétie de rapport kk 0 et de centre
Ω00 , avec Ω00 = bar ((Ω, k 0 (k − 1)), (Ω0 , (k 0 − 1))).
42
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
Preuve
# ”
Posons f = h(Ω, k) et g = h(Ω0 , k 0 ), alors on a g ◦ f = kk 0 IdE .
# ”
i) Si donc kk 0 = 1, alors g ◦ f = IdE , donc g ◦ f est une translation de vecteur
#” # ”
u = M (g ◦ f )(M ), où M est un point quelconque de E.
# ”
Donc, en particulier, on a #” u = Ω(g ◦ f )(Ω).
On a (g ◦ f )(Ω) = h(Ω0 , k 0 )(Ω), car Ω est un point fixe de h(Ω, k), par suite
# ” # ”
on a Ω0 (g ◦ f )(Ω) = k 0 Ω0 Ω. Donc, en appliquant la relation de Chasles, on aura
# ” # ”
Ω(g ◦ f )(Ω) = (k 0 − 1)Ω0 Ω.
# ”
ii) Si kk 0 6= 1, comme g ◦ f = kk 0 IdE , alors d’après la proposition 16, g ◦ f est une
homothétie de rapport kk 0 et de centre Ω00 , où Ω00 est l’unique point fixe de g ◦ f .
# ”
D’après le théorème 6, Ω00 est définie par ΩΩ00 = #” u , où #” u est l’unique vecteur, tel
# ” #” # ”
que (IdE − g ◦ f )( u ) = Ω(g ◦ f )(Ω).
# ” # ”
Comme g ◦ f = kk 0 IdE , alors (1 − kk 0 ) #”
u = Ω(g ◦ f )(Ω).
Or Ω est un point fixe de f , donc on a
Lemme 4
Soient h(Ω, k) une homothétie, et t u#” une translation d’un espace affine E. Alors
# ” k #”
i) h(Ω, k) ◦ t u#” est une homothétie de rapport k est de centre Ω0 , avec ΩΩ0 = u.
1−k
ii) t u#” ◦ h(Ω, k) est une homothétie de rapport k est de centre Ω0 , avec
# ” 1 #”
ΩΩ0 = u.
1−k
Preuve
#”
i) Soit f = h(Ω, k) ◦ t u#” , alors f = kIdE , et comme k 6= 1, alors d’après la proposition
16, f est une homothétie de rapport k et de centre son unique point fixe Ω0 .
# ”
D’après le théorème 6, Ω0 est défini par ΩΩ0 = #”v , où #”
v est l’unique vecteur, tel que
#” #” # ” # ”0 1 # ” # ”
(IdE − f )( v ) = Ωf (Ω), par suite, on a ΩΩ = Ωf (Ω). On a Ωt u#” (Ω)
1−k
f (Ω) = h(Ω, k)(t u#” (Ω))
# ” # ”
=⇒ Ωf (Ω) = k Ωt u#” (Ω)
# ” # ”
=⇒ Ωf (Ω) = k #” u (car Ωt u#” (Ω) = #”
u)
# ” k #”
ainsi, on voit que ΩΩ0 = u.
1−k
43
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
ii) De la même manière, on voit que t u#” ◦ h(Ω, k) est une homothétie de rapport k et de
# ” 1 #”
centre Ω0 , avec ΩΩ0 = u.
1−k
Lemme 5
Soient h(Ω, k) une homothétie, et t u#” une translation d’un espace affine E. Alors pour
tout f ∈ GA(E), ona
i) f −1 ◦ h(Ω, k) ◦ f est une homothétie de rapport k et de cente f (Ω).
#”
ii) f −1 ◦ t u#” ◦ f est une translation de vecteur f −1 ( #”
u ).
Preuve # ” #” #” #” #” #”
i) On pose h = h(Ω, k), alors on a f −1 ◦ h ◦ f = f −1 ◦ h ◦ f = f −1 ◦ (kIdE ) ◦ f = kIdE .
Donc f −1 ◦ h ◦ f est une homothétie de rapport k.
Soit Ω0 le centre de f −1 ◦ h ◦ f , alors on a (f −1 ◦ h ◦ f )(Ω0 ) = Ω0 , ce qui est équivalent
à h(f −1 (Ω0 )) = f −1 (Ω0 ). Or Ω est l’unique point fixe de h, donc on aura f −1 (Ω0 ) = Ω
et par suite, Ω0 = f (Ω).
ii) Exercice
Théorème 9
Pour tout espace affine E, HT (E) est un sous-groupe distingué de GA(E).
Preuve
D’après les deux lemmes précédents, on voit facilement que HT (E) est stable pour la
composition des applications. De plus on sait que si h(Ω, k) est une homothétie, alors
1
h(Ω, k) est inversible et h(Ω, k)−1 est une homothétie de rapport et de centre Ω. On en
k
déduit donc facilement que HT (E) est un sous-groupe de GA(E)
Le lemme précédent (lemme 5) assure que HT (E) est un distingué dans GA(E).
Proposition 20
Soient E un espace affine de direction E, F un sous-espace affine de direction F et G
un supplémentaire de F dans E. Alors pour tout point M ∈ E, il existe un unique
# ”
point M 0 ∈ F, tel que M M 0 ∈ G.
Preuve
Fixons un point A ∈ F et soit M un point quelconque de E, puisque E = F ⊕ G, alors il
# ”
existe ( #”
u , #”
v ) ∈ F × G, tel que AM = #”u + #”v . Puisque #”
u ∈ F et A ∈ F, alors il existe
# ” #” # ” #” # ”
M ∈ F, tel que AM = u , donc on aura M M = v , par suite M M 0 ∈ G.
0 0 0
# ” # ”
Supposons qu’il existe un autre point N de F, tel que M N ∈ G, donc M 0 N ∈ G et on a
# ” #”
aussi M 0 N ∈ F , or F ∩ G = { 0 }, donc M 0 = N .
44
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
Définition
Soient E un espace affine de direction E, F un sous-espace affine de direction F et
G un supplémentaire de F dans E.
On appelle projection affine sur F parallèlement à G (ou de direction G), l’ap-
plication de E vers E qui à tout point M de E fait correspondre l’unique point M 0
# ”
de F, tel que M M 0 ∈ G.
M
•
•
p(M )
F
F
Remarque
Soit f la projection sur F parallèlement à G, alors
+ Pour tout M ∈ E, on a f (M ) ∈ F.
# ”
+ Pour tout M ∈ E, on a M f (M ) ∈ G.
+ ∀M ∈ E, f (M ) = M ⇐⇒ M ∈ F.
# ”
+ M 0 = f (M ) ⇐⇒ (M 0 ∈ F et M M 0 ∈ G).
45
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Remarque
+ Soit pF la projection sur F parallèlement à G, alors
i) pF est un endomorphisme de E.
ii) Im(pF ) = F et ker(pF ) = G.
iii) pF ◦ pF = pF , donc pF est un projecteur de E.
+ Réciproquement, supposons que u est un projecteur de E, alors on sait que
i) E = Im(u) ⊕ ker(u).
ii) ∀x ∈ E, x ∈ Im(u) ⇐⇒ u(x) = x
iii) ker(u) = Im(u − IdE ) et Im(u) = ker(u − IdE ).
iii) u est la projection sur F parallèlement à G, où F = Im(u) et G = ker(u).
Proposition 21
Soient E un espace affine, F un sous-espace affine de direction F et G un supplémen-
taire de F dans E. Alors la projection p sur F parallélement à G est une application
affine de E dont l’applcation linéaire associée est #”
p = pF .
Preuve
Soient M et N deux points quelconques de E, alors on a
# ” # ” # ” # ” # ” # ” # ”
M N = M p(M ) + p(M )p(N ) + p(N )N = p(M )p(N ) + (M p(M ) + p(N )N )
# ” # ” # ” # ” # ”
avec p(M )p(N ) ∈ F et (M p(M ) + p(N )N ) ∈ G, donc p(M )p(N ) = pF (M N ).
Donc p est une application affine et #”
p = pF .
Proposition 22
Soient E un espace affine et f une application affine de E. Alors
#” #”
f est une projection affine ⇐⇒ F ix(f ) 6= ∅ et f 2 = f
#” #”
Dans le cas où F ix(f ) 6= ∅ et f 2 = f , f est la projection sur F ix(f ) parallèlement
#”
à ker( f ).
Preuve
(=⇒) Si f est une projection affine sur F parallèlement à G, alors, d’après la proposition
#” #”
précédente, f 2 = f et par définition, on a F ix(f ) = F.
#” #” #” #”
(⇐=) Supposons que f 2 = f et F ix(f ) 6= ∅. Comme f 2 = f , alors on sait que
#” #”
E = Im( f ) ⊕ ker( f )
#” #”
Posons F = Im( f ), G = ker( f ) et F = F ix(f ), alors on sait que F est un
#” #” #”
sous-espace affine de E de direction ker( f − IdE ) et comme f 2 = f , alors on a
#” #”
ker( f − IdE ) = Im( f ) = F . D’autre part, soit p la projection sur F de direction G.
Montrons que pour tout M ∈ E, on a f (M ) = p(M ), pour cela il suffit de montrer
# ”
que f (M ) ∈ F et que M f (M ) ∈ G. Soit A ∈ F, alors on a
46
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
# ” # ” #” # ” # ”
Af (M ) = f (A)f (M ) = f (AM ), donc Af (M ) ∈ F et par suite, f (M ) ∈ F.
On a aussi
#” # ” #” # ” # ”
f (M f (M )) = f (Af (M ) − AM )
#” # ” # ”
= f (f (A)f (M ) − AM )
#” #” # ” # ”
= f ( f (AM ) − AM )
#” # ” #” # ”
= f 2 (AM − f (AM )
#” # ” #” # ” #”
= f (AM − f (AM ) = 0
# ”
donc M f (M ) ∈ G, d’où le résultat.
Remarque
Soient E un espace affine et f une application affine de E.
+ Si #”f 2 = #”f et F ix(f ) = ∅, alors f #”n’est pas une
#”
projection. Cependant, puisque f
#” #”
#”
est un projecteur de E, alors ker( f ) = Im( f − IdE ) et Im( f ) = ker( f − IdE ),
donc on aura
#” #”
E = ker( f − IdE ) ⊕ Im( f − IdE )
#”
Donc, d’après le théorème 7, il existe #” v ∈ Im( f ) et il existe une projection affine
#” #”
g de direction ker( f ) sur un sous-espace affine de direction Im( f ), tels que
f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v
+ On suppose que E est de dimension finie = n muni d’un repère cartésien (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ).
#”
Soit A la matrice de f par rapport à la base (e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ), alors
Corollaire 1
Soient E un espace affine de direction E et f une application affine. Alors
Preuve
#” #” # ” #” #”
Il suffit de montrer que F ix(f ) 6= ∅ et f 2 = f . Pour cela, on a f ◦ f = f ◦ f , donc
#” #” #”
f ◦ f = f . D’autre part, on a f 2 = f , donc pour tout point M ∈ E, f (f (M )) = f (M ),
donc ∀M ∈ E, on a f (M ) ∈ F ix(f ).
Exemples
+ Exercice :
L’epace affine E de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, e#”1 , e#”2 , e#”3 ). Trouver
l’expression analytique de la projection affine sur le plan P d’équation x + y + z = 1
parallèlement à G = V ect(e#”1 + e#”2 − e#”3 ).
47
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Réponse :
Soit M un point de E de coordonnées (x, y, z)et soit (x0 , y 0 , z 0 ) les coordonnées de
# ”
M 0 = f (M ). Puisque on sait que M 0 ∈ P et M M 0 ∈ G, alors on aura
0
x
+ y0 + z0 = 1
y 0 − y = x0 − x
0
z − z = −(x0 − x)
+ Exercice :
L’epace affine E de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, e#”1 , e#”2 , e#”3 ). Soit
l’application affine de E défine analytiquement par
0
x
= 21 (x − y − z + 1)
y 0 = −x − z + 1
0
z = 12 (x + y + 3z − 1)
a) Montrer que f est une projection affine et déterminer ses éléments caractéris-
tiques.
x−1 y z−3
b) Trouver l’image de la droite D d’équations = = .
−1 2 4
c) Trouver l’image du plan P d’équation x + y − z + 5 = 0.
Réponse :
a) En général, l’étude d’une application affine, définie analytiquement, commence
par la recherche des points fixes.
Soit M un point de coordonnées (x, y, z), alors M ∈ F ix(f ), si et seulement
si, x, y et z vérifient le système suivant,
x
= 21 (x − y − z + 1)
y = −x − z + 1
z = 12 (x + y + 3z − 1)
z 1 1 3 z 0
x − y
−z =0
⇐⇒ −2x − 2z = 0
x + y + 3z = 0
y = 2x
⇐⇒
z = −x
Définition
Soient E un espace affine, F un sous-espace affine de E de direction F , G un sup-
plémentaire de F dans E et p la projection affine sur E de direction G. On appelle
symétrie affine par rapport à F parallèlement à G (ou de direction G), l’application
f : E −→ E qui à tout point M fait correspondre le point M 0 défini par
# ” # ”
M M 0 = 2M p(M )
Remarque
Soient E un espace affine, F un sous-espace affine de E de direction F , G un supplémentaire
de F dans E, p la projection affine sur E de direction G et f la symétrie affine par rapport
à F parallèlement à G. Alors,
+ f (M ) = M ⇐⇒ p(M ) = M ⇐⇒ M ∈ F ix(p)
+ p(M ) est le milieu du segment [M, f (M )].
# ”
+ ∀M ∈ E, M f (M ) ∈ G
49
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
# ”0
M M ∈G
+ 0
M = f (M ) ⇐⇒ et
Le milieu de [M, M 0 ] appartient à F
M
•
p(M )
•
F
F
f (M )
•
Remarque
1. Soit sF la symétrie vectorielle par rapport à F parallèlement à G. Alors,
a) ∀x ∈ E, sF (sF (x)) = sF (x1 − x2 ) = x1 − (−x2 ) = x1 + x2 = x, donc s2F = IdE .
b) ker(sF − IdE ) = F et ker(sF + IdE ) = G.
c) Si pF est la projection sur F parallèlement à G, alors sF = 2pF − IdE .
2. Soit u une symétrie de E. Alors,
a) E = ker(u − IdE ) ⊕ ker(u + IdE ).
b) u est la symétrie vectorielle par rapport à ker(u − IdE ) parallélement à
ker(u + IdE ).
50
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
c) u est un automorphisme de E.
Proposition 23
Soient E un espace affine, F un sous-espace affine de E de direction F et G un
supplémentaire de F dans E. Alors la symétrie f par rapport à F parallélement à
G est une application affine dont l’application linéaire associée est la symétrie par
rapport à F parallèlement à G.
Preuve
Soit p la projection affine sur F parallélement à G, alors on sait que #”
p = pF . Soient M
et N deux points quelconques de E, alors on a
# ” # ” # ” # ”
f (M )f (N ) = f (M )M + M N + N f (N )
# ” # ” # ”
= −2M p(M ) + M N + 2N p(N )
# ” # ” # ” # ”
= −2M p(M ) + M N + 2M p(N ) − 2M N
# ” # ”
= 2p(M )p(N ) − M N
# ” # ”
= 2pF (M N ) − M N
# ”
= (2pF − IdE )(M N )
#”
Donc f est une application affine de E et f = 2pF − IdE = sF .
Remarque
Si f est la symétrie affine par rapport à F parallèlement à G, alors
a) F ix(f ) = F.
# ”
b) ∀M ∈ E, M f (M ) ∈ G et le milieu de [M, f (M )] appartient à F.
c) f est une bijection affine.
Proposition 24
Soient E un espace affine et f une application affine de E. Alors
#”
f est une symétrie affine ⇐⇒ F ix(f ) 6= ∅ et f 2 = IdE
#”
Dans le cas où F ix(f ) 6= ∅ et f 2 = IdE , alors f est la symétrie affine par rapport à
#”
F ix(f ) parallèlement à ker( f + IdE ).
Preuve
(=⇒) Trivial.
#” #”
(⇐=) Supposons que F ix(f ) 6= ∅ et f 2 = IdE . Comme f 2 = IdE , alors on sait que
#” #”
E = ker( f − IdE ) ⊕ ker( f + IdE )
#” #”
Posons F = ker( f − IdE ), G = ker( f + IdE ) et F = F ix(f ), alors on sait que F est
un sous-espace affine de direction F . Soit s la symétrie par rapport à F de direction
G. Montrons que pour tout M ∈ E, on a f (M ) = s(M ), pour cela, si on considère
51
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
# ”
le milieu I de [M, f (M )] alors il suffit de montrer que I ∈ F et M I ∈ G.
Soit M ∈ E et soit A ∈ F, alors on a
#” # ” 1 #” # ” # ”
f (AI) = f (AM + Af (M )) (car I est le milieu de [M, f (M )])
2
1 #” # ” #”
= f (AM + f (AM )) (car f (A) = A)
2
1 #” # ” # ” #” #”
= ( f (AM ) + AM ) (car f 2 = f )
2
1 # ” # ” #”
= (Af (M ) + AM ) = AI
2
#”
on en déduit donc que AI ∈ F et que, par suite, I ∈ F.
On a aussi
#” # ” 1 #” # ”
f (M I) = f (M f (M ))
2
1 #” # ” # ”
= f (Af (M ) − AM )
2
1 #” #” # ” # ”
= f ( f (AM ) − AM ) (car f (A) = A)
2
1 # ” #” # ” #” #”
= (AM − f (AM )) (car f 2 = f )
2
1 # ” # ” 1# ” # ”
= (AM − Af (M )) = − M f (M ) = −M I
2 2
# ”
ce qui prouve que M I ∈ G. D’où le résultat.
Corollaire 2
Soient E un espace affine et f une application affine de E. Alors
Preuve
(=⇒) Supposons que f est une symétrie affine et soit p la projection affine sur F ix(f )
#”
parallélement à ker( f + IdE ), alors on sait que pour tout point M ∈ E, p(M )
# ” # ”
est le milieu su segment [M, f (M )], par suite, f (M )M = 2f (M )p(M ), donc, par
définition, pour tout point M ∈ E, on a
f (f (M )) = M .
# ” # ” #” #”
(⇐=) On a f ◦f = IdE , donc f ◦ f = IdE , par suite, f ◦ f = IdE . Il suffit donc de vérifier
que F ix(f ) 6= ∅, pour cela, soit A un point de E et soit B le milieu de [A, f (A)],
alors on aura,
# ” # ” #” #” # ” #” # ” #”
BA + Bf (A) = 0 =⇒ f (BA) + f (Bf (A)) = 0
# ” # ” #”
=⇒ f (B)f (A) + f (B)A = 0 (car f (f (A)) = A)
=⇒ f (B) est le milieu de [A, f (A)]
=⇒ f (B) = B
=⇒ F ix(f ) 6= ∅
52
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 2.2. EXEMPLES D’APPLICATIONS AFFINES
Remarque
#”
Soient E un espace affine et f une application de E, telle que f 2 = IdE et F ix(f ) = ∅.
Alors f n’est pas une symétrie affine de E.
Lemme 5
Soient E un K-espace vectoriel et u une symétrie vectorielle de E. Alors on a
Preuve
u est une symétrie vectorielle, donc on a E = ker(u − IdE ) ⊕ ker(u + IdE ), par suite, il
suffit de montrer que ker(u + IdE ) = Im(u − IdE ).
Soit y ∈ Im(u − IdE ), alors il existe x ∈ E, tel que y = (u − IdE )(x), donc on aura
u(y) = u2 (x) − u(x) = x − u(x) = −y, donc y ∈ ker(u + IdE ), par conséquent, on a
Im(u − IdE ) ⊆ ker(u + IdE ).
Réciproquement, soit y ∈ ker(u + IdE ) et soit x = − 12 y, alors on a
(u − IdE )(x) = − 12 (u − IdE )(y) = − 12 (u(y) − y) = y, car u(y) = −y.
Donc y ∈ Im(u − IdE ) et par conséquent, ker(u + IdE ) ⊆ Im(u − IdE ).
Proposition 25
#”
Soient E un espace affine et f une application affine de E, telle que f 2 = IdE et
#”
F ix(f ) = ∅. Alors, il existe #”
v ∈ ker( f − IdE ) et il existe une symétrie affine g de
E, tels que
f = t #”v ◦ f = f ◦ t #”v
Dans ce cas, f s’appelle une symétrie glissée par rapport à F ix(g) parallèlement à
#”
ker( f + IdE ) et de vecteur #”
v.
Preuve
D’après le lemme précédent, E = ker(u − IdE ) ⊕ Im(u − IdE ), donc d’après le théorème
de décomposition, il existe #”
v ∈ E et il existe une application affine g avevc F ix(f ) 6= ∅,
tels que
f = t #”v ◦ f = f ◦ t #”v
#”
Puisque #”
g = f , alors #”
g 2 = IdE et puisque F ix(g) 6= ∅, alors g est la symétrie affine par
#”
rapport à F ix(g) parallélement à ker( f + IdE ).
Exemples
#” #” #”
L’espace affine E de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ).
+ Exercice :
Déterminer l’expression analytique de la symétrie affine par rapport à la droite D
x − y + z = 2
d’équations parallélement au plan vectoriel G d’équation x + y +
3x + y + z = 4
2z = 0.
53
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.2 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
Réponse :
Pour déterminer l’expression analytique de f nous allons utiliser le fait que pour
# ”
tout point M de E, M f (M ) ∈ G et le milieu N de [M, f (M )] appartient à D.
x0
− y 0 + z 0 = −x + y − z + 4
N ∈ D ⇐⇒
3x0 + y 0 + z 0 = −3x − y − z + 8
# ”
M f (M ) ∈ G ⇐⇒ x0 + y 0 + 2z 0 = x + y + 2z
On obtient donc le système suivant
0
x
− y 0 + z 0 = −x + y − z + 4
3x0 + y 0 + z 0 = −3x − y − z + 8
0
x + y 0 + 2z 0 = x + y + 2z
1 1 2 1 1 2 0 0 1
M ∈ F ix(f ), si et seulement les coordonnées x, y et z de M vérifient le système
suivant,
x = −y − z + 1
y = −2x − y − 2z + 2
z = x + y + 2z − 1
qui est équivalent à l’équation x + y + z = 1.
#” #” #” #”
Pour conclure, on doit chercher ker( f + IdE ). Soit #”
u = a i + b j + c k un vecteur
quelconque de E, alors
1 −1 −1 a 0
#” #”
u ∈ ker( f + IdE ) ⇐⇒ −2 0 −2 b = 0
1 1 3 c 0
a − b − c
=0
⇐⇒ −2a − 2c = 0
a + b + 3c = 0
= 2a
b
⇐⇒
c = −a
54
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.3 2.3. EXERCICES
#” #” #” #”
Donc ker( f + IdE ) = V ect( i + 2 j − k ).
f est la symétrie affine par rapport au plan d’équation x + y + z = 1 parallélement
#” #” #”
à V ect( i + 2 j − k ).
+ Exercice :
Soit f l’application affine définie analytiquement par
0
x
= 3x − 4z − 1
0
y = 2x − y − 2z − 2
0
z = 2x − 3z − 3
Montrer que f est une symétrie glissée dont on déterminera les éléments caractéris-
tiques.
Réponse :
On vérifie facilement que f n’a aucun point fixe et que A2 = I, où A est la matrice
#” #” #” #”
de f par rapport à la base ( i , j , k ). Donc f est une symétrie glissée. Pour obtenir
les éléments caractéristiques de f , on cherche d’abord l’ensemble des point M ∈ E,
# ” #”
tels que M f (M ) ∈ ker( f − IdE ).
# ” 2 0 −4 2x − 4z − 1 0
#”
M f (M ) ∈ ker( f − IdE ) ⇐⇒ 2 −2 −2 2x − 2y − 2z − 2 = 0
2 0 −4 2x − 4z − 3 0
2x − 4z −5=0
⇐⇒
x − y −z−8=0
2.3 Exercices
Exercice 23
Soient E un espace affine, A et B deux points distincts de E. On considère l’application
f : E −→ E qui à tout point M fait correspondre le point M 0 barycentre du triangle
ABM . Trouver la nature de f et déterminer ses éléments caractéristiques.
Exercice 24
Soient E un espace affine, A et B deux points distincts de E. Pour chaque point M de
E, soit N le point de E, tel que (A, B, M, N ) forme un parallélogramme. On considère
l’application f : E −→ E qui à tout point M fait correspondre le point M 0 milieu de
[A, N ]. Trouver la nature de f et déterminer ses éléments caractéristiques.
Exercice 25
Soient E un espace affine, A et B deux points distincts de E. Soient α et β deux réels
différents de 1, f l’homothétie de centre A et de rapport α et g l’homothétie de centre B et
de rapport β. On considère l’application h : E −→ E qui à tout point M fait correspondre
le point M 0 milieu de [f (M ), g(M )].
55
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.3 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
a) Montrer que si α + β = 2, alors h est une translation dont le vecteur a une direction
fixe.
b) Montrer que si α + β 6= 2, alors h est une homothétie dont on déterminera le rapport
k et le centre Ω. Montrer que Ω ∈ (AB).
Exercice 26
Soient E un espace affine de dimension 3, (A, B, C, D) un repère affine de E et G le
centre de gravité du triangle ABC. Soit f l’application affine de E, telle que f (A) = A,
f (B) = B, f (C) = C et f (D) = G. Trouver la nature de f et déterminer ses éléments
caractéristiques.
Exercice 27
Soit E un espace affine. On appelle dilatation de E toute bijection de E qui transforme
toute droite en une droite parallèle. Dans la suite f désigne une dilatation de E.
1. On suppose qu’il existe A ∈ E, tel que f (A) = A. Montrer que toute droite passant
par A est globalement invariant par f .
2. On suppose que f possède au moins deux points fixes A et B. Montrer que f = IdE .
3. On suppose que f admet un unique point fixe Ω. Monter que f est l’homothétie de
centre Ω.
# ”
4. On suppose que f n’admet aucun point fixe. Soit A un point de E et #”
v = f (A)A.
Montrer que t #”v ◦ f est une dilatation et que t #”v ◦ f = IdE .
En déduire la nature de f .
Exercice 28
Soient A, B, C trois points deux à deux distincts d’un espace affine E, (α, β, γ) ∈ R3 , tels
que
α + β + γ 6= −1 et σ = (α, β, γ). On considère l’application fσ : E −→ E qui à tout point
M de E fait correspondre le point M 0 barycentre de ((A, α), (B, β), (C, γ), (M, 1)).
1. Montrer que fσ est une application affine et préciser la nature de fσ suivant la valeur
de σ.
2. Soit #”
v un vecteur de E. existe-t-il une valeur de σ telle que fσ soit la translation
de vecteur #”
v?
3. Soit Ω ∈ E et k un réel non nul. existe-t-il une valeur de σ, telle que fσ soit la
transtation de rapport k et de centre Ω ?
Exercice 29
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). Déterminer
la nature et les éléments caractéristiques des applications affines définies analytiquement
par
0 0
x = 7x − 4y − 2z + 4 x = 3x − 4z − 4
y 0 = 6x − 3y − 2z + 4 , y 0 = 2x − y − 2z − 2
0
0
z = 12x − 8y − 3z + 8 z = 2x − 3z − 4
0 0
x
= −x + 2y − 2z − 2 x
= 21 (y − z) + 23
0
y = −3y + 2z + 6 ,
y 0 = 12 (−2x + 3y − z) + 23
0 0
z = 12 (−2x + y + z) + 32
z = −4y + 3z + 6
56
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.3 2.3. EXERCICES
Exercice 30
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). On considère
les applications affines définies analytiquement par
0 0
x
= −y − z − 1 x
= 31 (x − 2y − 2z + 1)
0
y = −2x − y − 2z + 1 ,
y 0 = 13 (−2x + y − 2z + 2)
0 0
z = 31 (−2x − 2y + z − 1)
z = x + y + 2z − 2
Montrer que ces applications sont des symétries glissées dont on déterminera les éléments
caractéristiques.
Exercice 31
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). Déterminer
la nature et les éléments caractéristiques des applications affines définies analytiquement
par les expressions suivantes :
0 0 0 1
x
= 3x + 4y + 2z − 4 x
= −4x − 2y + z − 7 x
= 11
(9x + 2y − 6z + 38)
0 0 0 1
y = −2x − 3y − 2z + 4 ,
y =x−y−z−1 ,
y = 11
(2x + 9y + 6z + 17)
0
0
0
1
z = 4x + 8y + 5z − 8 z = −3x − 6y − 9 z = 11
(−6x + 6y − 7z − 29)
Exercice 32
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). Déterminer
l’expression analytique des applications affines suivantes :
1. La projection sur le plan
affine d’équation x + y + z = 2 parallélement à la droite
x = 2z
vectorielle d’équations .
x + y + 2 = 0
x − y +z =2
2. La symétrie affine par rapport à la droite affine d’équations
3x + y + z = 4
parallélement au plan vectoriel d’équation x + y + 2z = 0.
3. La symétrie affine par rapport au plan d’équation x + 2y + z = 1 et de direction G,
#” #” #”
avec G = V ect( i + j + k ).
x + y +1=0
4. La symétrie par rapport à la droite d’équation de direction le
2y + z + 2 = 0
plan vectoriel d’équation 3x + 3y − 2z = 0.
Exercice 33
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). Soient A, B, C
et D qautres points de coordonnées respectives (1, 2, −1), (1, 0, 2), (2, −4, 3) et (−2, −1, 0).
1. Donner l’expression analytique de la symétrie affine par rapport au plan P = (ACD)
# ”
parallélement à G = V ect(AB).
2. Soit h l’homothétie de centre A et de rapport −2. Reconnaitre l’application affine
# ”.
f = h ◦ tAB
Exercice 34
Soient D1 et D2 deux droites affines de l’espace affine E de dimension 3. Soit P un plan
affine de E qui n’est parallèle ni à D1 ni à D2 . On désigne par q la projection affine sur
P parallèlement à la direction de D1 et par p la projection affine sur P parallèlement à la
direction de D2 . Soit α ∈]0, 1[ et soit f : E −→ E l’application qui à chaque point M fait
correspondre le point M 0 barycentre de ((p(M ), α), (q(M ), (1 − α)).
57
Pr.Mohamed HOUIMDI
2.3 CHAPITRE 2. APPLICATIONS AFFINES
#”
1. Montrer que f est une application affine et déterminer f en fonction de #”
p et #”
q.
2. Montrer que #”
p ◦ #”
q = #”
p et #”
q ◦ #”
p = #”q.
#” #” #”
3. Montrer que f ◦ f = f et en déduire que f est une projection affine.
4. Déterminer les éléments caractéristiques de f .
Exercice 35
Soient E un espace affine, F un sous-espace de E de direction F , G un supplémentaire
de F dans E, p la projection sur F parallélement à G et α un nombre réel. On appelle
affinité de base F, de direction G et de rapport α, l’application f : E −→ E qui à tout
point M de E fait correspondre le point M 0 défini par
# ” # ”
p(M )M 0 = αp(M )M
1. Montrer que f est une application affine et déterminer l’application linéaire associée.
2. Identifier f dans le cas α = 0, α = 1 et α = −1.
3. Montrer que si α 6= 0, alors f est une bijection affine et que f −1 est une affinité dont
on déterminera la base, la direction et le rapport.
4. Montrer que f ◦ f est une affinité dont on déterminera la base, la direction et le
rapport.
Exercice 36
#” #” #”
L’espace affine de dimension 3 est muni d’un repère cartésien (O, i , j , k ). On considère
les application affines f et g définies analytiquement par
0 0
x
= 2x + 2y + 2z + 1 x
= 3x + 4y + 2z − 4
0
f : y = −x − y − 2z − 1 0
g : y = −2x − 3y − 2z + 4
0
0
z = x + 2y + 3z + 1 z = 4x + 8y + 5z − 8
Montrer que f et g sont des affinités et déterminer leurs éléments caractéristiques.
Exercice 37
Soient E un espace affine et f une application affine de E, telle que pour tout point M de
E, f 2 (M ) soit le milieu du segment [M, f (M )]. Montrer que f est une affinité.
Exercice 38
Soit E un espace affine de dimension 3 et de direction E. Soit f : E −→ E une application
affine, telle que f n’est pas constante mais f 2 est constante sur E.
On désigne par A le point de E, tel que pour tout M ∈ E, f 2 (M ) = A.
→
− →
−
1. a) Montrer que f 2 = 0 et f 6= 0.
→
− →
− →
− →
−
b) En déduire que Im( f ) ⊆ ker( f ), dim(Im( f )) = 1 et dim(ker( f )) = 2.
2. a) Montrer que f admet un unique point fixe et déterminer ce point fixe.
b) Montrer qu’il existe au moins un point B ∈ E, tel que f (B) 6= A.
c) On pose C = f (B). Montrer que les trois points A, B et C sont non alignés.
d) Montrer que f (E) = (AC).
3. Soit P = {M ∈ E : f (M ) = A}.
a) Montrer que P est un sous-espace affine dont on déterminera la direction F .
b) Montrer que (AC) ⊆ P et B ∈ / P.
4. Soient p la projection sur la droite (AB) de direction F et q la projection sur P de
−−→
direction V ect(BC). Montrer que f = q ◦ p.
58
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.1 Endomorphisme adjoint
Proposition 26
Soit E un espace euclidien. Alors pour tout endomorphisme u de E, il existe un
unique endomorphisme v de E, tel que
Preuve
Fixons y ∈ E et considèrons l’application ϕy : E −→ R définie par :
Alors ϕy est une forme linéaire, donc il existe un unique zy ∈ E, tel que
Alors, on aura
∀x ∈ E, ∀y ∈ E, < x, v(y) >=< x, w(y) >
Ainsi, on en déduit que ∀y ∈ E, w(y) = v(y).
59
3.1 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Proposition 27
Soit E un espace euclidien. Alors on a
i) ∀u ∈ L(E), u∗∗ = u.
ii) ∀u ∈ L(E), ∀v ∈ L(E), (u + v)∗ = u∗ + v ∗ .
iii) ∀λ ∈ R, ∀u ∈ L(E), (λu)∗ = λu∗ .
iv) ∀u ∈ L(E), ∀v ∈ L(E), (v ◦ u)∗ = u∗ ◦ v ∗ .
v) Si β est une base orthonormale de E et si A = M at(u, β), alors on a
M at(u∗ , β) = tM at(u, β)
Preuve
i) Soit w = u∗∗ = (u∗ )∗ , alors w est l’unique endomorphisme de E vérifiant
Donc u∗∗ = u.
ii)
Donc (u + v)∗ = u∗ + v ∗ .
iii) Se démontre de la même manière que ii).
iv) Pour tout x ∈ E et pour tout y ∈ E, on a
Donc (v ◦ u)∗ = u∗ ◦ v ∗ .
v) Soient β = (e1 , e2 , . . . , en ) une base orthonormale de E, A la matrice de u et B la
matrice de u∗ par rapport à β, alors on sait que
∀(i, j) ∈ {1, 2, . . . , n}2 , bij =< u∗ (ej ), ei >=< ej , u(ei ) >=< u(ei ), ej >= aji
Donc B = tA.
60
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.2 3.2. PROJECTION ORTHOGONALE
Proposition 28
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme de E, alors
i) ker(u∗ ) = Im(u)⊥ .
ii) Im(u∗ ) = ker(u)⊥ .
iii) Si F est un sous-espace de E stable par u, alors F ⊥ est stable par u∗ .
Preuve
i) Soit y ∈ E, alors on a
y ∈ ker(u∗ ) ⇐⇒ u∗ (y) = 0
⇐⇒ ∀x ∈ E, < u∗ (y), x >= 0
⇐⇒ ∀x ∈ E, < y, u(x) >= 0
⇐⇒ y ∈ Im(u)⊥
Définition
Soient E un K-espace vectoriel quelconque, F un sous-espace vectoriel de E et G
un supplémentaire de F dans E. On appelle projection sur F parallèlement à G,
l’application p définie par :
p : E = F ⊕ G −→ E
x = x1 + x2 7−→ p(x) = x1
Remarque
Si p est la projection sur F parallèlement à G, alors on a
i) p2 = p, c’est à dire p est un projecteur de E.
ii) Im(p) = {x ∈ E : p(x) = x} = F ;
iii) ker(p) = G.
61
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.2 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Proposition 29
Soient E un K-espace vectoriel et u un projecteur de E, alors on a
i) ∀x ∈ E, u(x) − x ∈ ker(u).
ii) Im(u) = {x ∈ E : u(x) = x}.
iii) E = Im(u) ⊕ ker(u).
iv) u est la projection sur Im(u) parallèlement à ker(u).
Preuve
i) Pour x ∈ E, on a u(u(x) − x) = u2 (x) − u(x) = 0, (car u2 = u).
ii) Si u(x) = x, alors x ∈ Im(u).
Réciproquement, si x ∈ Im(u), alors il existe y ∈ E, tel que x = u(y), donc
Définition
Soient E un espace euclidien et F un sous-espace vectoriel de E. On appelle projec-
tion orthogonale sur F , qu’on note pF , la projection sur F parallèlement à F ⊥ :
pF : E = F ⊕ F ⊥ −→ E
x = x1 + x2 7−→ pF (x) = x1
Remarque
+ Pour tout sous-espace vectoriel de E, on a
pF ⊥ = IdE − pF
+ Soient x ∈ E et y ∈ E, alors on a
∈F
y
y = pF (x) ⇐⇒ et
x − y ∈ F⊥
∈F
y
⇐⇒ et
∀z ∈ F, < x − y, z >= 0
62
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.2 3.2. PROJECTION ORTHOGONALE
Proposition 30
Soient E un espace euclidien et u un projecteur de E, alors les propositions suivantes
sont équivalentes :
i) u est une projection orthogonale,
ii) u∗ = u,
iii) ∀x ∈ E, ku(x)k ≤ kxk.
Preuve
i) =⇒ ii) Supposons que u est une projection orthogonale et montrons que u∗ = u.
Puisque u est une projection orthogonale, alors ker(u) = Im(u)⊥ , donc
Soient x ∈ E et y ∈ E, alors on a
Donc ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, < u(x), y >=< x, u(y) >, donc d’après l’unicité de l’adjoint
on a u∗ = u.
ii) =⇒ iii) Supposons que u∗ = u et soit x ∈ E, alors on a
63
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.2 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Proposition 31
Soient E un espace euclidien, F un sous-espace vectoriel de E et (v1 , v2 , . . . , vp ) une
base orthonormale de F , alors
p
X
∀x ∈ E, pF (x) = < x, vi > vi
i=1
Preuve
On sait que pour tout x ∈ E, on a pF (x) ∈ F . Puisque (v1 , v2 , . . . , vp ) est une base
orthonormale de F , alors on a
p
X
pF (x) = < pF (x), vi >
i=1
Ainsi, on aura
D’où le résultat.
Exemples
+ Soit F une droite vectorielle de E, donc F = V ect(x0) avec x0 6= 0.
v = kxx00 k est une base orthonormale de E, donc on aura
< x, x0 >
∀x ∈ E, pF (x) = x0
kx0 k2
pH = IdE − pF
< x, x0 >
∀x ∈ E, pH (x) = x − x0
kx0 k2
64
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.2 3.2. PROJECTION ORTHOGONALE
+ R3 est muni de son produit scalaire usuel. Trouver la matrice, par rapport à la
base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 , de la projection orthogonale sur la droite vectoriel
F = V ect(e1 − e3 ). √
Posons x0 = e1 − e3 , alors kx0 k = 2, donc on aura
< e1 , x0 >
pF (e1 ) = x0 = 12 x0 = 12 (e1 − e2 )
kx0 k2
< e2 , x0 >
pF (e2 ) = x0 = 0
kx0 k2
< e3 , x0 >
x0 = − 12 x0 = − 12 (e1 − e2 )
pF (e3 ) =
kx0 k2
Donc, on aura
1 0 −1
1
Mat(pF , (e1 , e2 , e3 ) = 0 0 0
2
−1 0 1
+ R4 est muni de son produit scalaire usuel. Trouver la matrice, par rapport à la
base canonique (e1 , e2 , e3 , e4 ) de R3 , de la projection orthogonale sur le sous-espace
vectoriel F défini par
F = {(x, y, z, t) ∈ R4 : x + y + t = 0}
2 −1 0 −1
1 −1 2 0 −1
Mat(pF , (e1 , e2 , e3 , e4 )) =
0 0 1 0
3
−1 −1 0 2
+ R4 est muni de son produit scalaire usuel. Trouver la matrice, par rapport à la
base canonique (e1 , e2 , e3 , e4 ) de R3 , de la projection orthogonale sur le sous-espace
vectoriel F défini par
F = V ect(e1 + e2 , e1 + e4 )
65
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.2 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Dans ce cas, pour déterminer l’expression de pF , on doit chercher une base ortho-
normale de F . En appliquant le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt, on
obtient une base orthonormale (v1 , v2 ) définie par
1 1
v1 = √ (e1 + e2 ) et v2 = √ (e1 − e2 + 2e4 )
2 6
Ainsi, on aura
pF (e1 ) =< e1 , v1 > v1 + < e1 , v2 > v2 = 21 (e1 + e2 ) + 61 (e1 − e2 + 2e4 ) = 61 (7e1 + 2e2 + 2e4 )
= 12 (e1 + e2 ) − 61 (e1 − e2 + 2e4 ) = 61 (7e1 + 7e2 − 2e4 )
p (e )
F 2 =< e2 , v1 > v1 + < e2 , v2 > v2
pF (e3 ) =< e3 , v1 > v1 + < e3 , v2 > v2 =0
= 16 (2e1 − 2e2 + 4e4 )
pF (e4 ) =< e4 , v1 > v1 + < e4 , v2 > v2
Donc, on aura
7 7 0 2
1 2 7
0 −2
Mat(pF , (e1 , e2 , e3 , e4 )) =
6 0 0 0 0
2 −2 0 4
Définition
Soient (E, k · k) un espace normé, x ∈ E et A une partie non vide de E. On définit
la distance de x à A, qu’on note d(x, A), par
d(x, A) = inf kx − yk
y∈A
Rappelons qu’un espace euclidien E est un espace normé et que la norme est définie à
l’aide le produit scalaire par :
√
∀x ∈ E, kxk = < x, x >
Théorème 10
Soient E un espace euclidien et F un sous-espace de E, alors
∀x ∈ E, d(x, F ) = kx − pF (x)k
66
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.2 3.2. PROJECTION ORTHOGONALE
Preuve
Soit x ∈ E, alors pour tout y ∈ F , on a
Donc, on aura
Ainsi, on a
inf kx − yk ≤ kx − pF (x)k
y∈F
Or, on sait que pF (x) ∈ F , donc kx − pF (x)k ≤ inf kx − yk. Donc, on aura
y∈F
Exemples (d’application)
Caculons
Z 1
inf (t2 − at − b)2 dt
(a,b)∈R2 0
Avec
Z 1
2 2 1 2
Z 1
1
< P, Q >= t (6t − 6t + 1)dt = et kQk = (6t2 − 6t + 1)2 dt =
0 30 0 5
Donc, on aura
1
pF (P ) = X −
6
Par suite, on a
Z 1
2 2 2
Z 1
1 1
inf (t − at − b) dt = kP − pF (P )k = (t2 − t + )2 dt =
(a,b)∈R2 0 0 6 180
Définition
Soient E un K-espace vectoriel, F un sous-espace vectoriel de E et G un supplé-
mentaire de F dans E. On appelle symétrie par rapport à F parallélement à G,
l’application s définie par :
s : E = F ⊕ G −→ E
x = x1 + x2 7−→ s(x) = x1 − x2
Remarque
Soit s la symétrie par rapport à F parallélement à G, alors on vérifie facilement que
i) s est un endomorphisme de E et s2 = IdE ;
ii) F = ker(s − IdE ) et G = ker(s + IdE ) ;
iii) s = 2p − IdE où p est la projection sur F parallélement à G.
Rappelons qu’un endomorphisme u de E vérifiant u2 = IdE s’appelle une symétriede E.
Proposition 32
Soient E un K-espace vectoriel de E et u une symétrie de E, alors on a
i) E = ker(u − IdE ) ⊕ ker(u + IdE ) ;
ii) u est la symétrie par rapport à F = ker(u − IdE ) parallélement à
G = ker(u + IdE ).
Preuve
i) On a (u − IdE )(u + IdE ) = 0, donc d’après le théorème de décomposition des noyaux,
on aura
E = ker(u − IdE ) ⊕ ker(u + IdE )
ii) Pour x ∈ E, x = x1 + x2 , avec x1 ∈ ker(u − IdE ) et x2 ∈ ker(u + IdE ), on a
u(x) = u(x1 ) + u(x2 ) = x1 − x2
Donc u est la symétrie par rapport à F = ker(u − IdE ) parallélement à
G = ker(u + IdE ).
68
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.3 3.3. SYMÉTRIE ORTHOGONALE
Définition
Soient E un espace euclidien et F un sous-espace vectoriel de E.
On appelle symétrie orthogonale par rapport à F , qu’on note sF , la symétrie par
rapport à F parallélement à F ⊥ :
sF : E = F ⊕ F ⊥ −→ E
x = x1 + x2 7−→ sF (x) = x1 − x2
Remarque
Soient E un espace euclidien et F un sous-espace vectoriel de E, alors on a
+ s2F = IdE ;
+ ker(sF − IdE )⊥ = ker(sF + IdE ) ;
+ Si pF est la projection orthogonale sur F , alors on a sF = 2pF − IdE ;
+ ∀x ∈ E, ksF (x)k = kxk.
Proposition 33
Soient E un espace euclidien et u une symétrie de E, c’est à dire u2 = IdE .
Alors les propositions suivantes sont équivalentes :
i) u est une symétrie orthogonale.
ii) u∗ = u.
iii) ∀x ∈ E, ku(x)k = kxk.
Preuve
i) =⇒ ii) Supposons que u est une symétrie orthogonale.
Soit p la projection orthogonale sur F , alors on sait que u = 2p − IdE , donc on aura
ku(x)k2 =< u(x), u(x) >=< x, u∗ (u(x)) >=< x, u2 (x) >=< x, x >= kxk2
Exemples
+ Cas où F est une droite vectoriel avec F = V ect(x0), on a
< x, x0 >
sF (x) = 2pF (x) − x = 2 x0 − x
kx0 k2
Définition
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme de E.
i) On dit que u est une isométrie, si pour tout x ∈ E, on a ku(x)k = kxk.
ii) On dit que u est un endomorphisme orthogonal, si
Remarque
La notion d’isométrie peut-être définie dans un cadre plus gén’eral d’un espace métrique.
En effet, soient (E, d) un espace métrique et f : E −→ E une application. On dit que f
est une isométrie, si
∀x ∈ E, ∀y ∈ E, d(f (x), f (y)) = d(x, y)
Dans le cas d’un espace normé, si f est linéaire, alors f est une isométrie, si et seulement
si, pour tout x ∈ E, on a kf (x)k = kxk.
Proposition 34
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme de E. Alors les propositions
suivantes sont équivalentes :
i) u est une isométrie.
ii) u est un endomorphisme orthogonal.
iii) u∗ ◦ u = u ◦ u∗ = IdE .
Preuve
i) =⇒ ii) Supposons que u est une isométrie, alors pour tout x ∈ E, on a ku(x)k = kxk.
Soient x ∈ E et y ∈ E, alors on a
1
< u(x), u(y) > = ku(x) + u(y)k2 − ku(x)k2 − ku(y)k2
2
1
= ku(x + y)k2 − ku(x)k2 − ku(y)k2
2
1
= kx + yk2 − kxk2 − kyk2
2
=< x, y >
70
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 3.4. ENDOMORPHISMES ORTHOGONAUX
Remarque
+ Tout endomorphisme orthogonal u est inversible et on a u−1 = u∗.
+ Soit E un espace euclidien, β une base orthonormale de E, u un endomorphisme de
E et A = Mat(u, β). Alors
Autrement dit, u est orthogonal, si, et seulement si, sa matrice par rapport à une
base orthonormale de E est une matrice orthogonale.
+ Si u est un endomorphisme orthogonal d’un espace euclidien orienté, alors
det(u) = ±1
Notations
a) On désigne par O(E) l’ensemble des endomorphismes orthogonaux de E, alors (O(E), ◦)
est un groupe, c’est en fait un sous-groupe de (GL(E), ◦).
b) On désigne par SO(E) l’ensemble des endomorphismes u ∈ O(E), tel que det(u) = 1 :
Définition
Un élément de SO(E) s’appelle une rotation de E.
71
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Exemples
+ IdE et −IdE sont des endomorphismes orthogonaux de E.
+ Toute symétrie orthogonale est un endomorphisme orthogonale de E.
+ Soit (e1 , e2 , . . . , en ) une base orthonormale de E.
Pour chaque σ ∈ Sn , on considère l’endomorphisme uσ défini par :
Proposition 35
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme de E. Alors
i) S’il existe une base orthonormale (e1 , e2 , . . . , en ) de E, telle que (u(e1 ), u(e2 ), . . . , u(en ))
soit une base orthonormale de E, alors u est un endomorphisme orthogonal.
ii) Réciproquement, si u est un endomorphisme orthogonal, alors l’image par u de
n’importe quelle base orthonormale de E est une base orthonormale de E.
Preuve
i) Supposons qu’il existe une base orthonormale (e1 , e2 , . . . , en ) de E, telle que (u(e1 ), u(e2 ), . . . , u(en ))
soit une base orthonormale de E, alors pour tout x ∈ E, on a
n
!
X
ku(x)k = u < x, ei > ei
i=1
n
X
= < x, ei > u(ei )
i=1
v
u n
uX
= t (< x, ei >)2 (car (u(e1 ), u(e2 ), . . . , u(en )) est orthonormale)
i=1
= kxk
Proposition 36
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme orthogonal de E. Alors
i) Si λ est une valeur propre de u, alors λ ∈ {−1, 1}.
ii) Si F est un sous-espace vectoriel stable par u, alors F ⊥ est aussi stable par u.
72
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 3.4. ENDOMORPHISMES ORTHOGONAUX
Preuve
i) On suppose que u possède une valeur propre λ ∈ R, donc il existe x ∈ E, avec x 6= 0,
tel que u(x) = λx, donc on aura
x 6= 0, donc kxk =
6 0, par suite, |λ| = 1.
ii) Supposons que F est stable par u.
Soit y ∈ F ⊥ et soit x ∈ F , puisque F est stable par u, u bijective et E de dimension
finie, alors u(F ) = F , donc il existe x0 ∈ F , tel que x = u(x0 ), ainsi, on a
Donc u(y) ∈ F ⊥ .
Théorème 11
Soient E un espace euclidien de dimension 2 et u un endomorphisme orthogonal de
E.
i) Si det(u) = 1, alors il existe un unique θ ∈] − π, π], tel que la matrice A de u
par rapport à n’importe quelle base orthoniormale directe de E s’écrit sous la
forme : !
cos θ − sin θ
A=
sin θ cos θ
Dans ce cas, u s’appelle la rotation d’angle θ.
ii) Si det(u) = −1, alors u est une symétrie orthogonale et il existe une base ortho-
normale de E, dans laquelle la matrice A de u s’écrit sous la forme :
!
1 0
A=
0 −1
Preuve
Soit (e1 , e2 ) une base orthonormale directe quelconque de E et soit A = Mat(u, (e1 , e2 )),
avec !
a c
A=
b d
u est un endomorphisme orthogonal et (e1 , e2 ) une base orthonormale de E, donc u(e1 ), u(e2 ))
est une base orthonormale de E, donc on aura
2
ku(e1 )k
= a2 + b 2 = 1
ku(e2 )k2 = c2 + d2 = 1
ac + bd = 0
Donc u(e2 ) ∈ V ect(u(e1 ))⊥ avec V ect(u(e1 ))⊥ = V ect(−be1 + ae2 ), donc il existe α ∈ R,
tel que u(e2 ) = ce1 + de2 = α(−be1 + ae2 ). Donc c = −αb et d = αa.
Puisque a2 + b2 = c2 + d2 = 1, alors α2 = 1, donc α = ±1.
73
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Théorème 12
Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3 et u un endomiorphisme ortho-
gonal de E.
i) Si det(u) = 1, alors 1 est une valeur propre de u et si e1 est un vecteur propre
unitaire associé à 1, alors il existe un unique θ ∈] − π, π], tel que la matrice
A de u par rapport à n’importe quelle base orthonormale (e1 , e2 , e3 ), dont le
premier vecteur est égal à e1 , sécrit sous la forme :
1 0 0
A = 0 cos θ − sin θ
0 sin θ cos θ
Lemme 6
Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3 et u un endomiorphisme ortho-
gonal de E. Alors det(u) est une valeur propre de u.
Preuve
On sait que det(u) = ±1.
Si det(u) = 1, alors on aura
det(u − IdE ) = det(u − uu∗ ) = det(IdE − u∗ ) = (−1)3 det(u − IdE ) = − det(u − IdE )
Donc, det(u − IdE ) = 0, par suite, 1 est une valeur propre de u.
Si det(u) = −1, on procède de la même manière :
det(u + IdE ) = det(u + uu∗ ) = − det(IdE + u∗ ) = − det(u + IdE )
Donc, det(u + IdE ) = 0, par suite, −1 est une valeur propre de u.
74
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 3.4. ENDOMORPHISMES ORTHOGONAUX
0 sin θ cos θ
ii) Supposons que det(u) = −1 et que 1 est une valeur propre de u.
Soit e1 un vecteur propre unitaire unitaire associé à la valeur propre 1 et soit F =
V ect(e1 )⊥ , alors F est stable par u.
Soit v la réstriction de u à F , alors v est un endomorphisme orthogonal de F et on
a
det(v) = det(u) = −1, (car u(e1 ) = e1 )
Donc, d’après le théorème précédent, il existe une base orthonormale (e2 , e3 ) de F
dans laquelle la matrice de v est définie par :
!
1 0
0 −1
Donc, la matrice A de u dans la base (e1 , e2 , e3 ) est définie par :
1 0 0
0 1 0
A=
0 0 −1
On voit donc que A est la matrice de la symétrie orthogonale par rapport à ker(u −
IdE ).
iii) Si det(u) = −1 et 1 n’est pas valeur propre de u, alors, d’après le lemme précédent,
−1 est une valeur propre de u.
Soient e un vecteur propre associé à −1, F = V ect(e)⊥ et s la symétrie orthogonale
par rapport à F , alors on sait que
< x, e >
∀x ∈ E, s(x) = x − 2 e
kek2
Vérifions que s ◦ u = u ◦ s. Pour cela, pour tout x ∈ E, on a
< u(x), e >
(s ◦ u)(x) = s(u(x)) = u(x) − 2 e
kek2
< u(x), u(e) >
= u(x) + 2 e (car u(e) = −e)
kek2
< x, e >
= u(x) + 2 e (car u est orthogonal)
kek2
75
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
On a aussi
!
< x, e >
(u ◦ s)(x) = u(s(x)) = u x − 2 e
kek2
< x, e >
= u(x) + 2 u(e)
kek2
< x, e >
= u(x) + 2 e (car u(e) = −e)
kek2
On voit donc que s ◦ u = u ◦ s.
Soit r = u ◦ s, alors r est un endomorphisme orthogonal, car u et s sont orthonaux.
On a det(r) = det(u) × det(s) = (−1) × (−1) = 1 et r(e) = (u ◦ s)(e) = e, car
u(e) = s(e) = −e, donc r est une rotation d’axe V ect(e). Comme s ◦ s = IdE et
s ◦ u = u ◦ s, alors on voit facilement que u = r ◦ s = s ◦ r.
Remarque
Soit E un espace euclidien de dimension 3 et u une rotation de E d’angle θ et d’axe
∆ = V ect(e1 ), où e1 est un vecteur unitaire. Alors on a
+ tr(u) = 1 + 2 cos θ, donc on a
tr(u) − 1
cos θ =
2
+ Soit x un vecteur non nul orthogonal à ∆, alors < x, e1 >= 0, donc, si on pose
x
e2 = et e3 = e1 ∧ e2
kxk
alors (e1 , e2 , e3 ) est une base orthonormale directe de E, avec u(e1 ) = 1, donc d’après
le théorème précédent, la matrice A de u par rapport à (e1 , e2 , e3 ) s’écrit sous la
forme :
1 0 0
0 cos θ − sin θ
0 sin θ cos θ
Donc, u(x) = kxku(e2 ) = kxk(cos θ.e2 + sin θ.e1 ∧ e2 ).
Ainsi pour tout x orthogonal à ∆, on a
θ
Comme 1 − cos θ = 2 sin2 , alors on a aussi
2
θ
∀x ∈ E, u(x) = 2 sin2 < x, e1 > e1 + cos θ.x + sin θ.e1 ∧ x
2
76
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 3.4. ENDOMORPHISMES ORTHOGONAUX
det(e1 , x, u(x))
∀x ∈
/ ∆, sin θ =
ke1 ∧ xk2
On a aussi,
< u(x), x > det(e1 , x, u(x))
∀x ∈ ∆⊥ , cos θ = et sin θ =
kxk 2 ke1 ∧ xk2
Théorème 13
Soient E un espace euclidien de dimension n ≥ 2 et u un endomorphisme orthogonal
de E. Alors, il existe des entiers ≥ 0, p, q et r, avec p + q + 2r = n, et il existe une
base orthonormale de E dans laquelle la matrice A de u s’écrit sous la forme :
Ip
−Iq
A1
A=
A2
..
.
Ar
Preuve
Pour la démonstration de ce théorème, nous avons besoin du lemme suivant :
Lemme 7
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme de E. Alors u possède au moins
un sous-espace stable de dimension 1 ou 2.
Preuve
Soit v = u + u∗ , alors v est un endomorphisme symétrique, donc v possède au moins une
valeur propre λ ∈ R.
Soit x ∈ E, avec x 6= 0, tel que v(x) = λx, donc, on aura
v(x) = λx =⇒ u(x) + u∗ (x) = λx
=⇒ u2 (x) + (uu∗ )(x) = λu(x)
=⇒ u2 (x) + x = λu(x) (car uu∗ = IdE )
=⇒ u2 (x) = λu(x) − x
=⇒ u2 (x) ∈ V ect({u(x), x})
Donc F = V ect({u(x), x}) est stable par u, avec dim(F ) ∈ {1, 2}, car x 6= 0.
77
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.4 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Si λ = −1, alors la matrice de u dans la base (e2 , . . . , ep , e1 , ep+1 , . . . , ep+q , . . . , en−1 ) s’écrit
sous la forme :
Ip−1
−Iq+1
A 1
A=
A2
..
.
Ar
Si, maintenant, dim(F ) = 2, puisque F a été choisi de dimension minimal, alors tout
sous-espace stable par u serait de dimension ≥ 2. On en déduit donc que u ne possède
aucune valeur propre.
Soient v la réstriction de u à F et w la réstriction de u à F ⊥ . Alors v et w sont deux
endomrphismes orthogonaux de F et F ⊥ respectivement.
dim(F ) = 2, donc la matrice A1 de v par rapport à une base orthonormale (e1 , e2 ) de F
s’écrit sous la forme : !
cos θ sinθ
A1 =
sin θ cos θ
78
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 3.5. EXERCICES
dim(F ⊥ ) = n−2, donc, d’après l’hypothèse de récurrence, il existe une base orthonormale
(e3 , . . . , en ) de F ⊥ dans laquelle la matrice de w s’écrit sous la forme :
A2
A3
...
Ar
3.5 Exercices
Exercice 39
Soient E un espace préhilbertien, u : E −→ E et v : E −→ E deux applications telles que
i=1
Exercice 42
1. Montrer que si u est un endomorphisme inversible d’un espace euclidien E, alors il
existe une base orthonormale (e1 , e2 , . . . , en ) de E, tel que (u(e1 ), u(e2 ), . . . , u(en ))
soit une base orthogonale de E.
2. Montrer que pour toute matrice A ∈ GLn (R), il existe deux matrices orthogonales
P et Q, telles que P AQ soit diagonale.
Exercice 43
Soient E un espace euclidien et f : E −→ R une application continue, telle que
∀x ∈ E, f (x) = αkxk2
Exercice 46
Soient E un espace euclidien, u un endomorphisme de E, tel que
∀x ∈ E, ku(x)k ≤ kxk
Montrer que
a) ∀x ∈ E, ku∗ (x)k ≤ kxk.
b) ∀x ∈ E, u(x) = x ⇐⇒ u∗ (x) = x.
c) E = ker(u − IdE ) ⊕ Im(u − IdE ).
80
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 3.5. EXERCICES
Exercice 47
Soient E un espace euclidien et p un projecteur de E.
Montrer que les propositions suivantes sont équivalentes :
i) p est une projection orthogonale,
ii) ∀x ∈ E, ∀y ∈ E, < p(x), y >=< x, p(y) >,
iii) ∀x ∈ E, kp(x)k ≤ kxk.
Exercice 48
Soient E un espace euclidien et (e1 , e2 , . . . , en ) une base orthonormale de E.
n
kp(ei )k2 .
P
1. Soit p un projecteur orthogonal de E de rang 1. Calculer
i=1
n
kp(ei )k2 = 1. Montrer que p est orthogonal.
P
2. Soit p un projecteur de E, tel que
i=1
Exercice 49
Soient p et q deux projecteurs orthogonaux d’un espace euclidien E.
1. Montrer que p ◦ q ◦ p est autoadjoint.
2. Montrer que (Im(p) + ker(q))⊥ = Im(q) ∩ ker(p).
3. Montrer que p ◦ q est diagonalisable.
Exercice 50
Soient E un espace euclidien, u un endomorphisme de E et (α, β) ∈ R2 , tels que
u∗ ◦ u + αu + βu∗ = 0
Exercice 54
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme symétrique de E avec u défini positif.
On considère l’application f : E −→ R définie par :
Exercice 55
Déterminer les minimums suivants
1. inf ((x + y − 2)2 + (x − 1)2 + (2x + y − 1)2 )
(x,y)∈R2
Exercice 56
Soit u l’endomorphisme de R3 dont la matrice par rapport à la base canonique est définie
par :
1 0 4
A= 0 1 1
0 0 0
1. Montrer que u est un projecteur de R3 dont on déterminera le noyau et l’image.
2. u est-il une projection orthogonale pour le produit scalaire usuel de R3 ?
3. Soit q la forme quadratique définie sur R3 par :
Exercice 57
Soient E un espace euclidien et u un projecteur orthogonal de E. Montrer que pour toute
base orthonormale (e1 , e2 , . . . , en ) de E, on a
n
ku(ei )k2 = rg(u)
X
i=1
82
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 3.5. EXERCICES
Exercice 58
Soit E un espace euclidien de dimension 3, muni d’une base orthonormale β = (e1 , e2 , e3 ).
1. Déterminer la matrice, par rapport à β, de la projection orthogonale par rapport
au plan d’équation x + y + z = 0.
2. Déterminer la matrice, par rapport à β, de la symétrie orthogonale par rapport au
plan déquation x = z.
Exercice 59
E = R3 muni de son produit scalaire usuel et F le plan vectoriel d’équation x + y + z = 0.
1. Déterminer une base orthonormale de F .
2. Déterminer F ⊥ et en donner une base orthonormale.
3. Déterminer la matrice, dans la base canonique de R3 , de la projection orthogonale
p sur F .
4. Déterminer la matrice, dans la base canonique de R3 , de la symétrie orthogonale s
par rapport à F .
Exercice 60
Soit A ∈ Mn (R) et soit B = tA + A.
On suppose qu’il existe k ∈ N∗ , tel que B k = 0. Montrer que A est antisymétrique.
Exercice 61
R4 est muni de son produit scalaire usuel et F le sous-espace de R4 défini par :
F = {(x, y, z, t) ∈ R4 : x + y + z + t = x − y + z − t = 0}
Exercice 62
Soit A = (aij )1≤i,j≤n une matrice de Mn (R) symétrique définie positive. Montrer que si
λ1 , λ2 , . . . , λn sont les valeurs propres de A, non necessairement deux à deux distintes,
alors on a n n n
λ2i = a2ij
X XX
Exercice 63
A et B deux matrices réelles symétrique positives. Montrer que 0 ≤ tr(AB) ≤ tr(A)tr(B).
Exercice 64
A = (aij )1≤i,j≤n et B = (bij )1≤i,j≤n deux matrices réelles symétrique positives. Soit C =
(cij )1≤i,j≤n , telle que
∀(i, j) ∈ {1, 2, . . . , n}, cij = aij bij
Montrer que C est symétrique positive.
83
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Exercice 65
Soit A une matrice de Mn (R).
1. Montrer que que si A est symétrique positive, alors
1
tr(A) ≥ n(det(A) n
2. Montrer que
2
tr(tAA) ≥ n(det(A) n
Exercice 66
Soit A ∈ Mn (C).
1. On suppose qu’il existe m ∈ N∗ , tel que Am soit symétrique définie positive. Montrer
que A est diagonalisable.
2. On suppose que dim(ker(A2 ) = 1 et qu’il existe m ∈ N∗ , tel que Am soit symétrique
positive. Montrer que A est diagonalisable.
Exercice 67
Soient A et B deux matrices de Mn (R), telles que t AA = t BB.
1. On suppose que A est inversible. Montrer qu’il existe une matrice orthogonale P ,
telle que B = P A.
2. Montrer que ce résultat reste vraie sans l’hypothèse A inversible.
Exercice 68
1. Montrer que si A ∈ Mn (R) est une matrice symétrique, alors exp(A) est symétrique
définie positive.
2. Montrer que si B ∈ Mn (R) est une matrice symétrique définie positive, alors il existe
une matrice symétrique A ∈ Mn (R), telle que B = exp(A).
3. Montrer que si A et B sont deux matrices symétriques de Mn (R), telles que exp(A) =
exp(B), alors A = B.
Exercice 69
Soit A ∈ Mn (R), telle que At AA = I. Montrer que A est inversible et A symétrique et
déterminer A.
Exercice 70
Soient q1 et q2 deux formes quadratiques sur Rn de matrices respectives, par rapport à la
base canonique de Rn , A et B. On suppose que q1 est définie positive.
1. Montrer qu’il existe un unique endomorphisme u de Rn , q1 -symétrique, tel que
∀x ∈ Rn , ∀y ∈ Rn , ϕ2 (x, y) = ϕ1 (u(x), y)
xy x2 − 10xy + 4y 2
f (x, y) = et g(x, y) =
x2 + xy + y 2 x2 − xy + y 2
G(v1 , v2 , . . . , vn ) = det(Gram(v1 , v2 , . . . , vn ))
3. Montrer que
(v1 , v2 , . . . , vn ) est libre ⇐⇒ G(v1 , v2 , . . . , vn ) 6= 0
1
∀(i, j) ∈ {1, 2, . . . , n}, aij =
i+j+1
Exercice 72
Soient A et B deux matrices symétriques positives de Mn (R). Montrer que
Exercice 74
Soient E un espace euclidien de dimension n.
1. Soit u un endomorphisme symétrique, tel que ∀x ∈ E, < u(x), x >= 0. Montrer
que u = 0.
2. Soient u1 , u2 , . . . , up , p ≤ n, des endomorphismes symétriques de E, tels que
rg(u1 ) + rg(u2 ) + · · · rg(up )
=n
et
∀x ∈ E, < x, u1 (x) > + < x, u2 (x) > + · · · + < x, up (x) >=< x, x >
Montrer que :
a) u1 + u2 + · · · + up = IdE ,
b) E = Im(u1 ) ⊕ Im(u2 ) ⊕ · · · ⊕ Im(up ),
c) Pour tout i ∈ {1, 2, . . . , p}, ui est la projection orthogonale sur Im(ui ).
Exercice 75
Soit A = (aij )1≤i,j≤n la matrice de Mn (R) définie par :
Exercice 77
Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3 et β = (e1 , e2 , e3 ) une base orthonor-
male directe de E. Déterminer la matrice, par rapport à β des endomorphismes suivants :
a) La projection orthogonale sur le plan vectoriel d’équation x + y + z = 0.
b) La symétrie orthogonale par rapport au plan vectoriel d’équation 2x + 3y + z = 0.
c) Le demi-tour d’axe V ect(e1 + e2 + e3 ).
d) La rotation d’axe V ect(e2 + e3 ) et d’angle π2 .
e) La rotation d’axe V ect(e1 + e2 + e3 ) qui transforme e1 en e2 .
Exercice 78
On munit R3 de sa structure euclidienne usuelle et de sa base canonique (e1 , e2 , e3 ). Soit
u la rotation de R3 d’axe ∆ = V ect(e1 − e2 + e3 ) , telle que u(e1 ) = e3 .
1. Déterminer l’angle de u.
2. Déterminer la matrice M de u par rapport à la base canonique de R3 .
3. Déterminer une base orthonormale de R3 dans laquelle la matrice A de u s’écrit
sous la forme canonique :
1 0 0
0 cos θ − sin θ
A=
0 sin θ cos θ
Exercice 79
Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3 et u ∈ L(E). Montrer que u est une
rotation, si, et seulement si,
Exercice 80
R3 est muni de sa structure euclidienne canonique. Soient r une rotation de R3 d’axe
V ect(x0 ) et d’angle θ et u un endomorphisme orthogonal de R3 .
1. Montrer que u ◦ r ◦ u−1 est une rotation dont on déterminera l’axe et l’angle.
2. En déduire le centre de SO3 (R).
Exercice 81
Déterminer la nature et les éléments caractéristiques de l’endomorphisme u dont la matrice
A par rapport à la base canonique est définie par :
0 0 −1
a) A = 1 0 0
0 1 0
1 0 0
b) A = 0 0 1
0 −1 0
87
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
1 2 2
1
c) A = 3 −2 −1 2
−2 2 −1
−2 6 −3
1
d) A = 7 6 3 2
−3 2 6
√
√1 − 2 1
√
e) A = 12
2
√0 − 2
1 2 1
Exercice 82
Soient a ∈ R et u l’endomorphisme de R3 de matrice A, par rapport à la base canonique
de R3 , définie par :
a −2 a + 1
1
A = a + 1 −a −2
3
2 a+1 a
a) Pour quelles valeurs de a, l’endomorphisme u est orthogonal.
b) Dans le cas où u est orthogonal, déterminer la nature et les éléments caractéristiques
de u.
Exercice 83
Soient (a, b, c) ∈ R3 , σ = ab + ac + bc, s = a + b + c et A la matrice définie par :
a b c
A = c a b
b c a
1. Montrer que
2. Montrer que
1. Montrer que pour tout a ∈] − 1, 1[, Ma est une matrice orthogonale. Est-elle diago-
nalisable ?
2. Calculer tr(Ma ) etdet(Ma ).
3. En déduire les valeurs propres de Ma et la nature géométrique de l’endomorphisme
associé canoniquement à Ma .
88
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 3.5. EXERCICES
Exercice 85
Mn (R) est muni de son produit scalaire usuel, < A, B >= tr(t AB). On désigne par Sn (R)
l’ensemble des matrices symétriques et An (R) celui des matrices antisymétriques.
1. Vérifier que Sn (R) et An (R) sont des sous-espaces vectoriels de M( R) et déterminer
leurs dimensions.
2. Montrer que Sn (R)⊥ = An (R).
3. Soit A ∈ Mn (R) et soit fA l’endomorphisme de Mn (R) défini par
∀M ∈ Mn (R), fA (M ) = AM
Montrer que fA est orthogonal, si et seulement si, A est une matrice orthogonale.
Exercice 86
Soit a un vecteur unitaire d’un espace euclidien E, α ∈ R et fα : E −→ E l’application
définie par :
∀x ∈ E, fα (x) = x + α < x, a > a
1. Montrer que {fα : α ∈ R} est stable pour la loi de composition.
2. Montrer que
∀α ∈ R, ∀β ∈ R, fα ◦ fβ = fβ ◦ fα
3. Calculer fαp pour tout p ∈ N.
4. Montrer que
fα est inversible ⇐⇒ α 6= −1
Quelle est la nature de f−1 ?
5. Montrer que
fα est orthogonal ⇐⇒ α ∈ {0, −2}
Quelle est la nature de f−2 ?
Exercice 87
Soit a un vecteur unitaire d’un espace euclidien orienté E de dimension 3. On considère
l’application f : E −→ E définie par :
Exercice 89
Soit A ∈ Mn (R) une matrice antisymétrique. Montrer que
a) I + A est inversible.
b) (I + A)−1 (I − A) ∈ SOn (R).
c) det(I + A) > 0.
Exercice 90
Soient E un espace euclidien, u un endomorphisme de E. Montrer que les propositions
suivantes sont équivalentes :
89
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
Exercice 91
Soit A = (aij )1≤i,j≤n une matrice orthogonale. Montrer que
X X 3
aij ≤ n ≤ |aij | ≤ n 2
1≤i,j≤n 1≤i,j≤n
Exercice 92
Soient E un espace euclidien v ∈ E un vecteur non nul, α ∈ R et u l’endomorphisme de
E défini par :
∀x ∈ E, u(x) = x + α < x, v > v
1. Donner une condition nécessaire et suffisante sur α et v pour que u soit un endo-
morphisme orthogonal.
2. On suppose que u est orthogonal et que α 6= 0. Donner une interprétation géomé-
trique de u.
Exercice 93
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme de E.
1. Montrer que si u est un endomorphisme antisymétrique, alors exp(u) est une rotation
de E.
2. Réciproquement, montrer que si u est une rotation de E, alors, il existe un endo-
morphisme antisymétrique v de E, tel que u = exp(v).
Exercice 94
Pour tout nombre réel a, on considère la forme quadratique qa définie sur R3 par,
1. On suppose que a = 1.
a) En utilisant la méthode de Gauss, écrire q1 sous forme de carrés.
b) Montrer que q1 est positive. q1 est-elle définie positive ?
c) Montrer que ∀(x, y, z) ∈ R3 , q1 (x, y, z) ≥ z 2 .
d) Déterminer l’ensemble C des vecteurs q1 -isotropes.
2. On suppose que a est quelconque.
a) Vérifier que ∀(x, y, z) ∈ R3 , qa (x, y, z) = q1 (x, y, z) + (a − 1)(x2 + y 2 ) et en
déduire que si a > 1, alors qa est définie positive.
b) Calculer qa (v), pour tout a ∈ R, où v est un vecteur q1 -isotrope non nul.
c) Déduire, de ce qui précède, les valeurs du paramètre a pour lesquelles la forme
quadratique qa est définie positive ?
3. On suppose que q = 2 et on munit R3 du produit scalaire défini par q2 .
Ce produit scalaire sera noté < ·, · >
a) Déterminer la matrice de q2 par rapport à la base canonique (e1 , e2 , e3 ) de R3 .
b) Soient u = e2 + e3 et F = {u}⊥ .
90
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 3.5. EXERCICES
Exercice 95
Soit E un espace euclidien de dimension n. On dit qu’un endomorphisme u de E est
antisymétrique si u∗ = −u.
1. Montrer que si u est antisymétrique alors ∀x ∈ E, < u(x), x >= 0.
2. Réciproquement, montrer que si ∀x ∈ E, < u(x), x >= 0, alors u est antisymé-
trique.
3. On suppose que u est antisymétrique.
a) Montrer que ker(u)⊥ = Im(u).
b) Montrer que si λ ∈ R est une valeur propre de u, alors λ = 0.
c) Montrer que si u est inversible, alors n est pair.
d) Montrer que u est de rang pair.
4. On suppose que E est orienté de dimension 3 et que (e1 , e2 , e3 ) est une base ortho-
normale directe de E.
a) Soit a un vecteur de E, avec a = αe1 + βe2 + γe3 , et soit u l’endomorphisme
défini par,
∀x ∈ E, u(x) = a ∧ x
i) Montrer que u est antisymétrique.
ii) Déterminer, en fonction de a, ker(u) et Im(u).
iii) Déterminer, en fonction de α, β et γ, la matrice de u par rapport à la base
(e1 , e2 , e3 ).
b) Réciproquement, soit u un endomorphisme antisymétrique non nul de E. On se
propose de montrer qu’il existe un unique a ∈ E, tel que
∀x ∈ E, u(x) = a ∧ x
iii) On pose a =< u(y0 ), z0 > x0 . Montrer que a est l’unique vecteur de E, tel
que
∀x ∈ E, u(x) = a ∧ x
Exercice 96
Soient α et β deux nombres réels et q la forme quadratique définie sur R3 par :
Exercice 97
Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3, a et b deux vecteurs non nuls de E.
On considère l’endomorphisme u de E défini par :
∀x ∈ E, u(x) = a ∧ (b ∧ x)
2. Montrer que pour tout x ∈ E, il existe α(x) ∈ R, tel que (u∗ ◦ u)(x) = α(x)x.
3. Montrer qu’il existe α > 0, tel que u∗ ◦ u = αIdE .
93
Pr.Mohamed HOUIMDI
3.5 CHAPITRE 3. ENDOMORPHISMES D’UN ESPACE EUCLIDIENS
3. Déterminer f ∗ .
4. Quelles sont les valeurs de α et β pour lesquelles :
a) f est un endomorphisme symétrique ?
b) f est un endomorphisme orthogonal ?
c) f est une rotation ?
d) f est une symétrie orthogonale ?
5. On suppose β 6= 0. Déterminer les valeurs de α et β pour lesquelles f est une
projection orthogonale.
Exercice 101
Soit E un espace euclidien muni d’une base orthonormale (e1 , e2 , . . . , en ). Pour tout σ ∈
Sn , on définit l’endomorphisme uσ de E par :
n
X n
X
∀x ∈ E, x = xi ei =⇒ uσ (x) = xσ(i) ei
i=1 i=1
94
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.1 Notions de base
Dans toute la suite, on désigne par E un espace euclidien. Pour #”
u ∈ E et #”
v ∈ E, #”
u . #”
v
#” #”
désigne le produit scalaire de u par v .
Définition
Soit E un espace affine de direction E. On dit que E est un espace affine euclidien,
si E est un espace euclidien.
Remarque
Rappelons qu’un espace euclidien E est un espace préhilbertien réel de dimension finie.
Donc tout espace affine euclidien est de dimension finie. Dans la suite, on désigne par
En tout espace affine euclidien de dimension n.
Définition
Soient E un espace euclidien, A et B deux points quelconques de E. On définit la
distance entre les points A et B, qu’on note d(A, B) ou AB, par
# ”
d(A, B) = kABk
Remarque
Soit E un espace euclidien, alors l’application,
d : E × E −→ R+
# ”
(A, B) 7−→ d(A, B) = kABk
définit une distance sur E :
i) ∀(A, B) ∈ E × E, d(A, B) ≥ 0.
ii) ∀(A, B) ∈ E × E, d(A, B) = 0 ⇐⇒ A = B.
iii) ∀(A, B) ∈ E × E, d(A, B) = d(B, A).
vi) ∀A ∈ E, ∀B ∈ E, ∀C ∈ E, d(A, B) ≤ d(A, C) + d(B, C).
Donc tout espace affine euclidien est un espace métrique.
Lemme 8
Soient #”
u et #”
v deux vecteures quelconques de E. Alors,
k #”
u + #”
v k = k #”
u k + k #”
v k ⇐⇒ (( #”
u , #”
v ) lié et #”
u . #”
v ≥ 0)
95
4.2 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
Preuve
Rappelons que, d’après l’inégalité de Cauchy-Schwatz, | #” u . #”
v | ≤ k #”
u kk #”
v k et que
| #”
u . #”
v | = k #”
u kk #”
v k, si et seulement si, ( #”
u , #”
v ) est lié.
k #”
u + #”
v k = k #”
u k + k #”
v k ⇐⇒ k #”
u + #”v k2 = (k #”u k + k #” v k)2
⇐⇒ k #”
u k2 + k #”
v k2 + 2 #” u . #”
v = k #”
u k2 + k #”
v k2 + 2k #”
u k2 k #”
v k2
⇐⇒ k #”
u kk #”
v k = #”
u . #”
v
⇐⇒ ( u , v ) lié et #”
#” #” u . #”
v ≥0
Proposition 37
Soient E un espace affine euclidien, A et B deux points quelconques de E. Alors,
Preuve
(=⇒) Trivial.
(⇐=)
# ” # ” # ”
d(A, B) = d(A, M ) + d(B, M ) ⇐⇒ kABk = kAM k + kM Bk
# ” # ” # ” # ”
⇐⇒ kAM + M Bk = kAM k + kM Bk
# ” # ” # ”# ”
⇐⇒ (AM , M B) lié et AM .M B ≥ 0
# ”# ”
⇐⇒ M ∈ (AB) et AM .M B ≥ 0
On a
# ”# ” # ”# ” # ” # ”# ” # ”# ” # ”
AM .M B = AB.AM − AM 2 et AM .M B = AB.AM − M B 2
# ”# ” # ”# ”
donc AM .AB ≥ 0 et M B.AB ≥ 0.
# ”# ” # ” # ”
M ∈ (AB) et AM .AB ≥ 0 =⇒ ∃α ≥ 0 : AM = αAB
# ” # ”
=⇒ M B = (1 − α)AB
# ”# ”
=⇒ 1 − α ≥ 0 (car M B.AB ≥ 0)
Proposition 38
Soient A et B deux points distincts et I un point quelconque d’un espace affine
euclidien E. Alors,
96
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.3 4.2. REPÈRE ORTHONORMÉ
Preuve
(=⇒) Trivial.
(⇐=) Puisque I ∈ (AB), alors, d’après le théorème 4, il existe α ∈ R, tel que
#” #” #” #” #”
(1 − α)IA + αIB = 0 et puisqiue kIAk = kIBk, alors |1 − α| = |α|, donc α = 12 ,
par suite, I est le milieu de [A, B].
Définition
Soient E un espace affine euclidien de dimension n. Un repère orthonormé de E est
un système (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ), où O est un point quelconque de E et (e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n )
est une base orthonormale de E.
Remarque
Si (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ) est un repère orthonoirmé de E et si A et B sont deux points
quelconques de E, de coordonnées respectives (x1 , x2 , . . . , xn ) et (y1 , y2 , . . . , yn ), alors,
v
u n
uX
d(A, B) = t (x
i − yi )2
i=1
M
•
#”
k
#”
j
0 y
#”
i
97
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.3 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
Définition
Soient E un espace affine euclidien, F et G deux sous-espaces affines de E de directions
respectives F et G. Alors, on dit que,
i) F est orthogonal à G, si F ⊆ G⊥ .
ii) F est perpendiculaire à G, si F ⊥ ⊆ G.
iii) F et G sont supplémentaires orthogonaux, si F = G⊥ .
Remarque
+ La relation d’orthogonalité est symétrique.
En effet, supposons que F est orthogonal à G, alors, par définition, F ⊆ G⊥ , donc
G⊥⊥ ⊆ F ⊥ .
Or, G⊥⊥ = G, donc G ⊆ F ⊥ , par suite, G est orthogonal à F.
On vérifie de la même manière que la relation de perpendicularité est aussi symé-
trique.
+ Soient D et D0 deux droites affine de E, avec D = D(A, #”u ) et D0 = D(B, #”v ). Alors
D et D0 sont orthogonaux ⇐⇒ #”
u . #”
v =0
a) Si E est un plan affine euclidien, alors
D et D0 sont orthogonaux ⇐⇒ D et D0 sont perpendiculaires
⇐⇒ D et D0 sont supplémentaires orthogonaux
#” #”
On suppose que E est muni d’un repère orthonormé (O, i , j ) et que D et D0
ont pour équations cartésiennes respectives ax + by + c = 0 et a0 x + b0 y + c0 = 0,
alors
D et D0 sont perpendiculaires ⇐⇒ aa0 + bb0 = 0
b) Si E est un espace affine euclidien de dimension ≥ 3, alors deux droites affines
ou deux hyperplans affines de E ne sont jamais ni perpendiculaire, ni supplé-
mentaires orthogonaux.
+ Soit E un espace affine euclidien de dimension 3. Si D est une droite affine et P un
plan affine de E, alors,
D et P sont orthogonaux ⇐⇒ D et P sont perpendiculaires
⇐⇒ D et P sont supplémentaires orthogonaux
On suppose que D = D(A, #”
u ) et P = P (B, #” #” alors,
v , w),
D et P sont perpendiculaires ⇐⇒ #”
u . #”
v = 0 et #” #” = 0
u .w
Proposition 39
Soient E un espace affine euclidien, F et G deux sous-espaces affines de E de directions
respectives F et G.
i) Si F et G sont orthogonaux, alors F ∩ G est ou bien vide ou bien réduite à un
seul point.
ii) Si F et G sont perpendiculaires, alors F ∩ G =
6 ∅.
iii) Si F et G sont supplémentaires orthogonaux, alors F ∩ G est réduite à un seul
98
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.4 4.4. HYPERPLAN MÉDIATEUR
point.
Preuve
# ”
i) Supposons que F ∩ G 6= ∅ et soient A et B deux points de F ∩ G. Alors AB ∈ F et
# ” # ” # ” #”
AB ∈ G, or F ⊆ G⊥ donc on a aussi AB ∈ G⊥ , donc AB = 0 , par suite, A = B.
Proposition 40
Soient E un espace affine euclidien, A et B deux points distincts de E. Alors l’en-
semble des points M ∈ E, tels que
d(A, M ) = d(B, M )
# ”
est un hyperplan de E passant par le milieu de [A, B] et de direction {AB}⊥ , appelé
hyperplan médiateur du segment [A, B].
Preuve
Soit H = {M ∈ E : d(A, M ) = d(B, M )} et soit I le milieu de [A, B], alors,
# ” # ”
M ∈ H ⇐⇒ kAM k2 = kBM k2
#” # ” #” # ”
⇐⇒ kAI + IM k2 = kBI + IM k2
#” #” # ” # ” #” #”# ” # ”
⇐⇒ kAIk2 + 2AI.IM + kIM k2 = kBIk2 + 2BI.IM + kIM k2
#” # ” #” # ”
⇐⇒ AI.IM = BI.IM
# ”# ”
⇐⇒ AB.IM = 0
# ”
⇐⇒ IM ∈ {AB}⊥
# ”
Donc H est le sous-espace affine de E passant pat I et de direction {AB}⊥ . Puisque
# ”
{AB}⊥ est un hyperplan de E, alors H est un hyperplan affine de E.
Remarque
Soient E un espace affine euclidien, A et B deux points distincts de E.
+ Si E est un plan affine, l’hyperplan médiateur de [A, B] est une droite affine, appelée
médiatrice du segment [A, B].
99
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.5 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
||
||
B
•
A
•
||
||
A B
• • •
100
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.5. PERPENDICULAIRE COMMUNE ET DISTANCE DE DEUX DROITES DE E3
4.5
Théorème 14
Soient D = D(A, #” u ) et D0 = D(B, #”v ) deux droites affines de E3 , non coplanaires.
Alors, il existe une unique droite affine ∆ de E3 qui coupe D et D0 et qui est à la fois
orthogonale à D et à D0 .
Dans ce cas, ∆ s’appelle la perpendiculaire commune à D et D0 .
Preuve
Pour l’existance de ∆, il suffit de montrer qu’il existe deux points P et Q, tels que
i) P ∈ D et Q ∈ D0 .
# ” # ”
ii) P Q. #”
u = 0 et P Q. #”
v = 0.
# ” # ”
Pour cela, on pose AP = α #” u et BQ = β #”
v , donc on aura,
# ” # ” # ” # ” # ”
P Q = P A + AB + BQ = −α #” u + AB + β #”
v
# ” #” # ” #”
Puisque P Q. u = 0 et P Q. v = 0, alors on obtient le système suivant en α et β,
#” 2 #” #” # ”
= AB. #”
k u k α − ( u . v )β
u
(S) :
# ”
( #”
u . #” v k2 β = AB. #”
v )α − k #”
v
P
•
D0
•
Q D
101
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.5 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
Exemples
Exercice :
Soient D et D0 deux droites affine de E3 définies par,
= −2z
x + 2 x + y +z =1
D: D0 :
y = 3x + z 2x + y − z = a
Réponse :
a) Si on pose z = λ, alors D et D0 ont pour représentation paramétrique,
= −2λ − 2
x = 2λ + a − 1
x
0
D : y = −5λ − 6 D : y = −3λ − a + 2
z=λ
z=λ
Donc D = D(A, #”
u ) et D0 = D(B, #”
v ), où
−2 −2 a−1 2
A −6 ,
#”
u −5 ,
#”
B −a + 2 et v −3
0 1 0 1
# ”
On sait que D et D0 sont non coplanaires, si et seulement si, (AB, #”
u , #”
v ) est libre,
donc on aura,
# ” # ”
(AB, #”
u , #”
v ) est libre ⇐⇒ det(AB, #”
u , #”
v ) 6= 0
a + 1 −2 2
⇐⇒ −a + 8 −5 −3 6= 0
0 1 1
⇐⇒ −6a + 30 6= 0
#” 2 #” #” # ”
= AB. #”
k u k α − ( u . v )β u
(S) :
# ”
( #”
u . #”
v )α − k #”
v k2 β = AB. #”
v
Théorème 15
Soient D et D0 deux droites non coplanaires de E3 et soient P et Q les points d’in-
tersection de la perpendiculaire commune avec D et D0 respectivement, alors
# ”
d(D, D0 ) = kP Qk
Preuve
Soient M et N deux points quelconques de D et D0 respectivement, alors,
# ” # ” # ” # ”
M N = M P + P Q + QN
# ”# ” # ”# ”
avec P Q.M P = 0 et P Q.QN = 0, donc on aura,
# ” # ” # ” # ”
kM N k2 = kP Qk2 + kM P + QN k2
# ” # ”
Par suite, pour tout (M, N ) ∈ D × D0 , on a kP Qk ≤ kM N k, donc
# ”
kP Qk = d(D, D0 ) ( car (P, Q) ∈ D × D0 )
103
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.6 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
Lemme 9
Soient D = D(A, #”
u ) et D0 = D(B, #”v ) deux droites non coplanaires de E3 et soit w #”
# ”
un vecteur de E, tel que #” #” = 0 et #”
u .w #” = 0. Alors le produit scalaire M N . w
v .w #” ne
dépent pas des points M et N avec M ∈ D et N ∈ D0 .
Preuve
Soient P et Q les points d’intersection de la perpendiculaire commune avec D et D0
respectivement et soient M et N deux points quelconques avec M ∈ D et N ∈ D0 .
# ” # ” # ” # ” # ” #” # ” #”
Puisque M N = M P + P Q + QN avec M P . w = 0 et QN . w = 0, alors on aura,
# ” #” # ” #”
M N .w = P Q. w
Proposition 41
Soient D = D(A, #”
u ) et D0 = D(B, #”
v ) deux droites non coplanaires de E3 . Alors,
# ”
0 | det(AB, #”u , #”
v )|
d(D, D ) = #” #”
ku ∧ v k
Preuve
Soient P et Q les points d’intersection de la perpendiculaire commune avec D et D0
#” = #” # ” #”
respectivement et soit w u ∧ #”
v , alors #” #” = 0 et #”
u .w #” = 0. On a aussi P
v .w Q. u = 0 et
# ” #” # ” #”
P Q. v = 0, donc P Q et w sont colinéaires, par suite, on a
# ” #” # ”
# ” P Q. w #” P Q.( #”
u ∧ #”v ) #” #”
P Q = #” 2 w = #” #” u∧v
k wk k u ∧ v k2
# ” #” # ” #”
D’après le lemme précédent, P Q. w = AB. w, donc
# ”
# ” AB.( #”u ∧ #”
v ) #” #”
PQ = #” #” u∧v
k u ∧ v k2
Définition
Soient E un espace affine euclidien, F un sous-espace affine de E de direction F
et G = F ⊥ . On appelle projection orthogonal sur F, la projection affine sur F
parallèlement à G.
104
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.6 4.6. PROJECTION ORTHOGONALE
G = F⊥
M
•
F
F
Remarque
Soient E un espace affine euclidien, F un sous-espace affine de E et p la projection ortho-
gonale sur F, alors d’après ce que nous avons vu sur les projections affines, on a
+ Pour tout point M ∈ E, on a p(M ) ∈ F.
# ”
+ Pour tout point M ∈ E, p(M ) est l’unique point de F, tel que M p(M ) ∈ F ⊥.
+ F ix(p) = F.
+ #”p est la projection orthogonale sur F .
Exemples
Soit E un espace affine euclidien quelconque.
+ Si D = D(A, #”u ) est une droite affine de E, alors pour tout point M ∈ E, la projection
orthogonale p(M ) de M sur la droite D est définie par :
# ”
# ” AM · #” u #”
Ap(M ) = #” u
k u k2
Puisque #”
p est la projection orthogonale sur V ect( #”
u ), alors on sait que
#”
v · #”
u
∀ #”
v ∈ E, #”
p ( #”
v ) = #” 2 #”u
kuk
En effet, #”
p est la projection orthogonale sur l’hyperplan vectoriel F et puisque
#” ⊥
u ∈ F , alors on sait que
#”
v · #”
u
∀ #”
v ∈ E, #”
p ( #” v − #” 2 #”
v ) = #” u
kuk
+ Soit P = P (A, #”
u , #”
v ) un plan affine d’un espace euclidien de dimension 3. P est
donc un hyperplan affine de E et w #” = #”
u ∧ #”
v est un vecteur normal à P, donc la
projection orthogonale p sur à P est définie par,
# ”
# ” # ” det(AM , #”u , #”
v ) #” #”
∀M ∈ E, Ap(M ) = AM − #” #” u∧v
ku ∧ v k 2
+ Exercice :
#” #” #”
E3 est muni d’un repère orthonormé (O, i , j , k ). Déterminer l’expression analy-
tique de la projection orthogonale f sur la droite D définie par,
x − 1 =0
x + 2y + z = 0
Réponse :
Une représentation paramétrique de D est définie par,
x
=1
y=λ
z = −2λ − 1
Donc D est la droite passant par le point A de coordonnées (1, 0, −1) et de vecteur
#” #”
directeur #”
u = j − 2 k , donc pour tout point M de coordonnées (x, y, z), on a
# ”
AM · #”
u = y − 2z − 2 et k #”
u k2 = 5
+ Exercice :
#” #” #”
E3 est muni d’un repère orthonormé (O, i , j , k ). Déterminer l’expression analy-
tique de la projection orthogonale f sur le plan P d’équation x − y − z = 1
Réponse :
Une représentation paramètrique de P est définie par,
x
=λ+µ+1
y=λ
z=µ
106
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.6 4.6. PROJECTION ORTHOGONALE
Proposition 42
Soient E un espace affine euclidien, F un sous-espace affine de E et p la projection
orthogonale sur F. Alors,
# ”
∀M ∈ E, d(M, F) = kM p(M )k
Preuve # ” # ”
Soient M ∈ E et N ∈ F, puisque M p(M ) · p(M )N = 0, alors on a
# ” # ” # ” # ” # ”
kM N k2 = kM p(M ) + p(M )N k2 = kM p(M )k2 + kp(M )N k2
# ” # ” # ”
Donc, ∀N ∈ F, kM p(M )k ≤ kM N k, par suite, kM p(M )k ≤ d(M, F).
# ”
Or p(M ) ∈ F, donc d(M, F) ≤ kM p(M )k.
107
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.6 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
Proposition 43
Soient E3 un espace affine euclidien de dimension 3 et D = D(A, #”
u ) une droite affine
de E3 , alors,
# ”
kAM ∧ #” uk
∀M ∈ E3 , d(M, D) = #”
kuk
Preuve
Soit p la projection orthogonale de E2 sur D, alors on sait que
# ”
# ” AM · #” u #” # ”
M p(M ) = #” u − AM
kuk
Ainsi, on aura,
” # # ”
# ” 2 AM · #” #”
2 2
# ” 2 u # ” 2 AM · u
kM p(M )k = kAM k − = kAM k 1 − # ” #”
k #”
uk
kAM kk u k
Proposition 44
Soit P = P (A, #”
u , #”
v ) un plan affine de E3 , alors,
# ”
| det( #”
u , #”
v , AM )
∀M ∈ E3 , d(M, P) =
k #”
u ∧ #” vk
Preuve
Soit p la projection orthogonale sur P, puisque #”
u ∧ #”
v est un vecteur normal à P, alors
# ”
# ” # ” ( #”u ∧ #”v ) · AM #” #”
∀M ∈ E3 , Ap(M ) = AM − u∧v
k #”
u ∧ #”v k2
On en déduit, donc, que
# ”
# ” | det( #”
u , #”
v , AM )|
d(M, P) = kM p(M )k =
k #”
u ∧ #” vk
108
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.6 4.6. PROJECTION ORTHOGONALE
Corollaire 3
#” #” #”
Soit (O, i , j , k ) un repère orthonormé de E3 et P un plan affine de E3 d’équation
ax + by + cz + d = 0, alors pour tout point M de coordonnées (x0 , y0 , z0 ), on a
Preuve
Puisque (a, b, c) 6= (0, 0, 0), alors on peut supposer, par exemple, que a 6= 0, donc P est
le plan passant par le point A de coordonnées (− ad , 0, 0) et de vecteurs directeurs #”
u et #”
v
#” #” #” #” #” #”
avec u = −b i + a j et v = −c i + a k . Donc en appliquant la formule de la proposition
précédente, on aura le résultat.
Proposition 45
Soit E un espace affine euclidien, F un hyperplan affine de E, p la projection ortho-
gonale sur F et #”
u un vecteur normal à F. Alors pour tout M ∈ E, on a
#” # ”
u · M p(M )
d(M, F) =
k #”
uk
Preuve
Soit M un point quelconque de E et soit p(M ) la projection orthogonale de M sur F,
# ” # ”
alors on sait que M p(M ) ∈ F ⊥ , donc il existe α ∈ R, tel que M p(M ) = α #”
u , par suite,
on a # ”
#”
u · M p(M ) = α #”
u · #”
u = αk #”
u k2
#” # ”
# ” u · M p(M )
Or, on a d(M, F) = kM p(M )k = |α|k #”
u k, donc on en déduit que d(M, F) = #” .
kuk
Corollaire 4
Soit E un espace affine euclidien muni d’un repère orthonormé (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ).
Soit F un hyperplan affine de E d’équation a1 x1 + a2 x2 + . . . + an xn + b = 0.
Alors pour tout point M de E de coordonnées (y1 , y2 , . . . , yn ) dans le repère (O, e#”1 , e#”2 , . . . , e#”n ),
on a
|a1 y1 + a2 y2 + . . . + an yn |
d(M, F) = q
a21 + a22 + . . . + a2n
109
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.7 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
Preuve
Comme a1 x1 + a2 x2 + . . . + an xn + b = 0 est l’équation d’un hyperplan, alors
(a1 , a2 , . . . , an ) 6= (0, 0, . . . , 0)
M ∈ F ⇐⇒ a1 y1 + a2 y2 + . . . + an yn + b = 0
!
b
⇐⇒ a1 y1 + + a2 y2 + . . . + an yn = 0
a1
# ” # ”
! !
#” b #” #” #”
⇐⇒ u · AM = 0 car AM = y1 + e1 + y2 e2 + . . . + yn en
a1
# ” # ” # ”
avec #”
u · M p(M ) = #”u · Ap(M ) − #”
u · AM .
# ”
Or p(M ) ∈ F, donc #”
u · Ap(M ) = 0, et ainsi on aura
#” # ” # ”
u · M p(M ) = #”
u · AM = |a1 y1 + a2 y2 + . . . + an yn |
Comme k #”
q
uk = a21 + a22 + . . . + a2n , alors on obtient le résultat.
Définition
Soient E un espace affine euclidienne et F un sous-espace affine de E de direction F .
On appelle symétrie orthogonale par rapport à F, la symétrie affine par rapport à
F parallélement à G = F ⊥ .
110
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.7 4.7. SYMÉTRIE ORTHOGONALE
G = F⊥
M
•
||
Symétrie orthogonale par rapport à F
F
||
•
s(M )
Remarque
Soit f la symétrie orthogonale par rapport à F et soit p la projection orthogonale sur F,
alors on sait que,
+ Pour tout point M ∈ E, p(M ) est le milieu du segment [M, f (M )], donc f (M ) est
définie par,
# ” # ”
M f (M ) = 2M p(M )
# ”
+ Pour tout M ∈ E, M f (M ) ∈ F ⊥ .
#”
+ f est la symétrie vectorielle orthogonale par rapport à F ,
# ” #” # ” # ”
+ ∀M ∈ E, ∀N ∈ E, kf (M )f (N )k = k f (M N )k = kM N k.
Exemples
E est un espace affine euclidien quelconque.
+ Soit D = D(A, #”u ) une droite affine de E. Alors la symétrie orthogonale f par rapport
à D est définie par,
# ”
# ” AM · #”
u # ”
∀M ∈ E, Af (M ) = 2 #” 2 #”u − AM
kuk
# ”
# ” # ” AM · #”
u
∀M ∈ E, Af (M ) = AM − 2 #” 2 #”u
kuk
111
Pr.Mohamed HOUIMDI
4.7 CHAPITRE 4. ESPACE AFFINE EUCLIDIENS
+ Soit P = P (A, #”
u , #”
v ) un plan affine d’un espace euclidien de dimension 3. P est
donc un hyperplan affine de E et w #” = #”
u ∧ #”
v est un vecteur normal à P, donc la
symétrie orthogonale f par rapport à P est définie par,
# ”
# ” # ” det(AM , #”
u , #”
v ) #” #”
∀M ∈ E, Af (M ) = AM − 2 #” #” u∧v
ku ∧ v k 2
+ Exercice :
#” #” #”
Soit E3 un espace euclidien de dimension 3 muni d’un repère orthonormé (O, i , j , k ).
Déterminer l’expression analytique de la symétrie orthogonale f par rapport à la
droite affine D définie par,
x + y+z =1
D:
x + 2y + z = 2
Réponse :
Si on pose z = λ, alors D a pour représentation paramétrique,
x
= −λ
y=1
z=λ
y 0 = −y + 2
0
z = −x
+ Exercice :
#” #” #”
E3 est muni d’un repère orthonormé (O, i , j , k ). Déterminer l’expression analy-
tique de la symétrie orthogonale f par rapport au plan P d’équation x + y + z = 1.
Réponse :
Si on pose y = λ et z = µ, alors P a pour représentation paramétrique,
= −λ − µ + 1
x
P: y=λ
z=µ
113
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.1 Définition et propriètés de base
Définition
Soient E un espace affine euclidien et f une application affine de E. On dit que f est
une isométrie affine de E, si f conserve les distances :
∀M ∈ E, ∀N ∈ E, d(f (M ), f (N )) = d(M, N )
Remarque
Soient E un espace affine euclidien et f une application affine de E.
+ f est une isométrie affine, si et seulement si,
# ” # ”
∀M ∈ E, ∀N ∈ E, kf (M )f (N )k = kM N k
+ f est une isométrie affine de E, si et seulement si, #”f est un endomorphisme ortho-
gonal de E.
+ Si f est une isométrie affine alors f une bijection affine et f −1 est aussi une isométrie
affine.
+ Si f et g sont deux isométries affines de E, alors g ◦ f est une isométrie affine de E.
+ On désigne par Isom(E) l’ensemble de toutes les isométries affines de E, alors
(Isom(E), ◦) est un groupe, appelé groupe des isométries affine de E.
+ Rappelons que si #”f est un endomorphisme orthogonal, alors det( #”f ) = ±1.
Définition
Soient E un espace euclidien et f une isométrie affine de E.
#”
i) Si det( f ) = 1, on dit que f est un déplacement de E.
#”
ii) Si det( f ) = −1, on dit que f est un antidéplacement de E.
Remarque
On désigne par Isom+ (E) l’esemble des déplacements de E et par Isom− (E) celui des
antidéplacements de E, alors
+ Isom+(E) est un sous-groupe de Isom(E).
+ Le groupe T des translations de E est un sous-groupe de Isom+(E).
+ Isom−(E) n’est pas un sous-groupe de Isom(E).
Exemples
+ Toute translation de E est une isométrie affine de E.
+ Toute symétrie orthogonale est une isométrie affine de E.
+ Toute symytrie centrale est une isométrie de E.
114
5.1 5.1. DÉFINITION ET PROPRIÈTÉS DE BASE
Lemme 10
Soient E un espace euclidien et u un endomorphisme orthogonal de E. Alors on a,
Preuve
E est de dimension finie, donc on a
dim(E) = dim ker(u − IdE ) + dim Im(u − IdE ) = dim ker(u − IdE ) + dim ker(u − IdE )⊥
Donc dim ker(u − IdE )⊥ = dim Im(u − IdE ), par suite, il suffit de montrer que
Théorème 16
Soient E un espace euclidien et f une isométrie affine de E sans points fixes. Alors il
existe un unique #”
v ∈ E et une unique isométrie g de E, tels que,
i) f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v .
#”
ii) #”
v ∈ ker( f − Id ). E
iii) F ix(g) 6= ∅.
Preuve
#” #”
D’après le lemme précédent, E = ker( f − IdE ) ⊕ Im( f − IdE ), donc en appliquant le
théorème 7, on aura le résultat.
Remarque
Rappelons que F ix(g) est défini par,
# ” #”
M ∈ F ix(g) ⇐⇒ M f (M ) ∈ ker( f − IdE )
# ”
et que le vecteur #”
v est défini par #”
v = Af (A), pour n’importe quel point A ∈ F ix(g).
Exemples
#” #” #”
L’espace affine euclidien E3 est muni d’un repère orthonormé (O, i , j , k ).
Soit f l’application affine définie analytiquement par,
0
x
= −z − 1
0
y = −y + 2
0
z = −x + 1
115
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.2 CHAPITRE 5. ISOMÉTRIES AFFINES
Montrer que f est une isométrie affine sans points fixes, puis déteminer #” v ∈ E et une
isométrie g de E3 , tel que f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v .
D’après la remarque précédente, nous commençons par chercher F ix(g) pour cela, on
#” #” #” #”
cherche d’abord ker( f − IdE ). Soit #” u = a i + b j + c k , alors on a,
−1 0 −1 a 0
#” #”
u ∈ ker( f − IdE ) ⇐⇒ 0 −2 0 b = 0
−1 0 −1 c 0
a + c =0
⇐⇒
b =0
# ” #” #” #”
On a M f (M ) = (−x − z − 1) i + (−2y + 2) j + (−x − z + 1) k , donc on aura
# ” #” (−x − z − 1) + (−x − z + 1) = 0
M f (M ) ∈ ker( f − IdE ) ⇐⇒
−2y + 2 = 0
x + z =0
⇐⇒
y=1
Donc F ix(g) est la droite affine D passant par le point A de coordonnées (0, 1, 0) et de
#” #”
vecteur directeur ##”
u = −”i + k .
On sait que #”
v = M f (M ) pour n’importe quel point M ∈ F ix(g), donc il suffit de prendre
#” # ” #” #”
v = Af (A), par suite on aura #”v = − i + k . Ainsi, on obtient f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v , où g
est la symétrie orthogonale par rapport à la droite affine D.
Théorème 17
Soient E2 un plan affine euclidien et f un déplacement de E2 .
#”
i) Si f = IdE , alors f est une translation.
#”
ii) Si f 6= IdE , alors F ix(f ) est réduit à un unique point Ω.
Dans ce cas, on dit que f est la rotation de centre Ω et d’angle θ, où θ est
#”
l’angle de la rotation vectorielle f .
116
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.2 5.2. ISOMÉTRIE DU PLAN AFFINE EUCLIDIEN
Preuve
#”
i) On sait qu’une application affine f est une translation, si et seulement si, f = IdE .
ii) On sait qu’une application affine f possède un unique point fixe, si et seulement si, 1
#” #” #”
n’est pas valeur propre de f . Puisque f est une rotation vectorielle et f 6= IdE ,
#”
alors 1 n’est pas valeur propre de f , donc f possède un unique point fixe.
Remarque
Soient E2 un plan affine euclidien orienté et f une rotation de centre Ω et d’angle θ, alors
# ” # ”
θ est l’angle orienté formé par les vecteurs ΩM et Ωf (M ).
# ” # ”
Par suite, tenant compte que kΩM k = kΩf (M )k, on aura
# ” # ” # ” # ”
ΩM · Ωf (M ) det(ΩM , Ωf (M ))
∀M ∈ E2 , cos θ = # ” et sin θ = # ”
kΩM k2 kΩM k2
y
f (M ) •
•
M
k
θ k
•
#”
Ω
#” x
O ı
Théorème 18
Soient E2 un plan affine euclidien et f un antidéplacement de E2 .
i) Si F ix(f ) 6= ∅, alors F ix(f ) est une droite affine de E2 et f est une symétrie
orthogonale par rapport à F ix(f ).
#”
ii) Si F ix(f ) = ∅, alors il existe un unique vecteur #”
v ∈ ker( f − Id ) et une unique
E
symétrie orthogonale g, tels que,
f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v
117
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.3 CHAPITRE 5. ISOMÉTRIES AFFINES
Preuve
#”
i) F ix(f ) 6= ∅ et 1 est une valeur propre de f , donc F ix(f ) n’est pas réduit à un seul
#”
point. De plus, F ix(f ) 6= E2 , car f 6= IdE , donc F ix(f ) est une droite vectorielle et
f est la symétrie orthogonale par rapport à F ix(f ).
ii) C’est une conséquence du théorème de décomposition (théorème 7).
Exemples
+ Exercice :
Soit f l’application affine de E2 définie analytiquement dans un repère orthonormé
#” #”
(O, i , j ) par,
x0 = 15 (−3x + 4y + 6)
y 0 = 1 (4x + 3 + 22)
5
Donc A est une matrice orthogonale, par suite f est une isométrie.
On a det(A) = −1, donc f est un antidéplacement.
Soit M un point quelconque de coordonnées (x, y), alors on a
x = 15 (−3x + 4y + 6)
M ∈ F ix(f ) ⇐⇒
y = 1 (4x + 3y + 22)
5
4x − 2y=3
⇐⇒
4x − 2y = −22
Donc F ix(f ) = ∅, par suite f est une symétrie glissée. Déteminons, donc, #”
v et g,
tels que
f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v
#” #” #”
Pour cela, remarquons d’abord que ker( f − IdE ) = {a i + b j : b = 2a}.
Cherchons alors F ix(g),
# ” #”
M ∈ F ix(g) ⇐⇒ M f (M ) ∈ ker( f − IdE )
⇐⇒ 4x − 2y + 22 = 2(−8x + 4y + 6)
⇐⇒ 2x − y + 1 = 0
# ”
On sait que #”
v = M f (M ) pour n’importe quel point M ∈ F ix(f ). Le point A de
# ” #” #”
coordonnées (0, 1) appartient à F ix(f ), donc #”
v = Af (A) = 2 i + 4 j , par suite, g
est la symétrie orthogonale par rapport à la droite affine d’équation 2x − y + 1 = 0.
118
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.3 5.3. ISOMÉTRIES DE L’ESPACE AFFINE DE DIMENSION 3
0 sin θ cos θ
Théorème 19
Soient E3 un espace euclidien orienté de dimension 3 et f un déplacement de E3 .
#”
i) Si f = IdE , alors f est une translation de E3 .
#” #”
ii) Si f 6= IdE et si F ix(f ) 6= ∅, alors f est une rotation vectorielle d’angle un
certain θ ∈], −π, π] et ∆ = F ix(f ) est une droite affine de E3 .
Dans ce cas, f s’appelle la rotation affine d’angle θ et d’axe ∆.
#” #”
iii) Si f 6= IdE et si F ix(f ) = ∅, alors il existe un unique vecteur #”
v ∈ ker( f − IdE )
et une unique rotation g d’angle θ et d’axe ∆, tels que,
f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v
Preuve
i) Vraie, par définition d’une translation.
#” #”
ii) f est une rotation vectorielle, donc 1 est une valeur propre de f de multiplicité 1,
par suite, F ix(f ) une droite affine.
iii) D’après le théorème de décomposition (voir théorème 7).
Proposition 46
Soient E un espace euclidien orienté et u une rotation de E d’angle θ et d’axe
∆ = V ect( #”
e ) avec k #”
e k = 1. Alors
i) ∀ x ∈ ∆ , u( x ) = cos θ #”
#” ⊥ #” x + sin θ #”
e ∧ #”
x.
ii) ∀ #”
x ∈ E, u( #”
x ) = (1 − cos θ)( #”
e · #”
x ) #”
e + cos θ #”
x + sin θ #”
e ∧ #”
x
iii) L’angle de rotation θ est déterminée par
trace(u) − 1 det( #”
e , #”
x , u( #”
x ))
cos θ = et ∀ #”
x ∈/ ∆, sin θ = #” #”
2 k e ∧ xk 2
119
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.3 CHAPITRE 5. ISOMÉTRIES AFFINES
Preuve #”
x
i) Soit #”
x ∈ ∆⊥ , alors #”
x · #”
e = 0. Soit #”
y = #” , alors ( #”
e , #”
y , #”
e ∧ #”y ) est une base
kxk
orthonormale directe de E dont le premier vectur est égal à #” e , par suite, la matrice
de u par rapport à cette base s’écrit sous la forme,
1 0 0
0 cos θ − sin θ
0 sin θ cos θ
Donc on voit que u( #” x ) = cos θ #”
x + sin θ #”
e ∧ #”
x.
#” #” #” #” #” ⊥
ii) Soit x ∈ E, alors x − ( e · x ) e ∈ ∆ , donc d’après i), on obtient le résultat.
iii) Soit #”
x ∈/ ∆, alors d’après i), on a u( #”x ) = (1 − cos θ)( #”
e · #”
x ) #”
e + cos θ #”
x + sin θ #”
e ∧ #”
x,
#” #” #” #” #” 2 #” #” #” #” #” # ”
donc u( x ) · ( e ∧ x ) = sin θ.k e ∧ x k avec u( x ) · ( e ∧ x ) = det( e , x , u(x)).
Remarque
+ Soient E un espace euclidien orienté de dimension 3 et u une rotation de E d’angle
θ et d’axe ∆, alors pour tout #”x ∈ ∆⊥ , on a
# ”
u( #”
x ) · #”
x det( #”
e , #”
x , u(x))
cos θ = et sin θ =
k #”
u k2 k #”
x k2
0 sin θ cos θ
Donc u = r ◦ s = s ◦ r, où r est la rotation d’axe ∆ = ker(u + IdE ) et d’angle θ et
s la symétrie orthogonale par rapport au plan vectoriel ker(u + IdE )⊥ .
L’angle θ est donc déterminé par,
trace(u) + 1 det( #”
e , #”
x , u( #”
x ))
cos θ = et ∀ #”x ∈ ker(u + IdE )⊥ , sin θ = #”
2 kxk 2
Théorème 20
Soient E3 un espace affine euclidien de dimension 3 et f un antidéplacement de E3 .
#”
i) Si 1 est valeur propre de f et F ix(f ) 6= ∅, alors F ix(f ) est un plan affine de E3
et f est la symétrie orthogonale par rapport à F ix(f ).
#”
ii) Si 1 est une valeur propre de f et F ix(f ) = ∅, alors f s’écrit d’une manière
unique sous la forme,
f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v
#”
où #”
v ∈ ker( f − IdE ) et g est une symétrie orthogonale par rapport à un plan
#”
de direction ker( f − IdE ).
Dans ce cas, f s’appelle une symétrie-translation.
#”
iii) Si 1 n’est pas valeur propre de f , alors f possède un unique point fixe Ω et f
s’écrit d’une manière unique sous la forme,
f =r◦s=s◦r
122
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.3 5.3. ISOMÉTRIES DE L’ESPACE AFFINE DE DIMENSION 3
#”
point Ω et de direction ker( f + IdE )⊥ .
Dans ce cas, on dit que f est une symétrie-rotation
Remarque
Un antidéplacement f de E3 peut-être caractérisé à l’aide de ses points fixes :
+ Si F ix(f ) est un plan affine, alors f est la symétrie orthogonale par rapport à
ce plan affine.
+ Si F ix(f ) est réduit à un seul point A, alors f est une symétrie-rotation.
+ Si F ix(f ) = ∅, alors f est une symétrie-translation.
Exemples
Exercice :
Soit E3 un espace affine euclidien orienté de dimension 3 muni d’un repère orthonormé
#” #” #”
(O, i , j , k ). Dans chacun des cas suivants, déterminer la nature et les éléments caracté-
ristiques de l’application affine f définie analytiquement par,
0
= 31 (2x + y − 2z + 1)
x
a) y 0 = 31 (x + 2y + 2z − 1)
0
z = 31 (−2x + 2y − z + 2)
0
= 31 (x + 2y + 2z + 10)
x
b) y 0 = 13 (2x + y − 2z − 1)
0
z = 31 (2x − 2y + z − 1)
0
=y
x
c) y 0 = z − 1
0
z = −x + 1
Solution :
#” #” #” #”
a) Soit A la matrice de f par rapport à la base ( i , j , k ), alors
1 −2 2 1 −2 1 0 0
t 1
AA = 1 2 2 1 2 2 = 0 1 0
et det(A) = −1
9
−2 2 −1 −2 2 −1 0 0 1
donc f est un antidéplacement de E3 . Soit M un point quelconque de coordonnées
#” #” #”
(x, y, z) par rapport au repère (O, i , j , k ), alors
M ∈ F ix(f ) ⇐⇒ x − y + 2z = 1
Donc F ix(f ) est le plan affine d’équation x − y + 2z = 1, par suite, f est la symétrie
orthogonale par rapport à ce plan.
#” #” #” #”
b) Soit A la matrice de f par rapport à la base ( i , j , k ), alors
1 2 2 1 2 2 1 0 0
t 1
AA = 2 1 −2 2 1 −2 = 0 1 0 et det(A) = −1
9
2 −2 1 2 −2 1 0 0 1
donc f est un antidéplacement de E3 . Soit M un point quelconque de coordonnées
#” #” #”
(x, y, z) par rapport au repère (O, i , j , k ), alors
2x − 2y
− 2z = 10
M ∈ F ix(f ) ⇐⇒
2x − 2y − 2z = 1
123
Pr.Mohamed HOUIMDI
5.4 CHAPITRE 5. ISOMÉTRIES AFFINES
Donc F ix(f ) = ∅, par suite, f est une symétrie-glissée, donc f s’écrit sous la forme :
#”
f = t #”v ◦ g = g ◦ t #”v avec #”
v ∈ ker( f − IdE )
#” = a #” #” #”
Soit w i + b j + c k , alors
#” ∈ ker( #”
w f − IdE ) ⇐⇒ a = b + c
Donc g est la symétrie orthogonale par rapport au plan affine d’équation x−y−z = 2
# ”
et on sait que #”
v = M f (M ) pour n’importe quel point M ∈ F ix(g), par suite,
#” #” #” #”
v = 2 i + j + k.
c) On voit facilement que F ix(f ) est réduit au seul point A de coordonnées (0, 0, 1), donc
f est une symétrie-translation qui sécrit sous la forme f = r ◦ s = s ◦ r.
Il est aussi facile de voir que
#” #”
ker( f + IdE ) = V ect(e#”1 − e#”2 + e#”3 ) et que ker( f + IdE )⊥ = V ect(e#”1 + e#”2 , e#”2 + e#”3 )
Donc s est la symétrie orthogonale par rapport au plan passant par le point A et
de vecteurs directeurs #”
u = e#”1 + e#”2 et #”
v = e#”1 + e#”2 et r est la rotation d’axe la droite
passant par le point A et de vecteur directeur #” e = e#”1 − e#”2 + e#”3 et d’angle θ défini
par,
#” #” √
1 + trace( f ) 1 det( #”
e , #”
u , f ( #”
u )) 3
cos θ = = et sin θ = #” #” =−
2 2 k e kk u k 2 2
Donc θ = − π3 .
5.4 Exercices
Exercice 104
#” #”
Le plan affine euclidien est rapporté à un repère (O, i , j ). Soient A,B et C les points de
coordonnées (2, −2, 0), (4, 2, 6) et (−1, −3, 0). Montrer que A, B et C sont non alignés et
déterminer l’orthocentre, le centre de gravité et le centre du cercle circonscrit au triangle
ABC.
Exercice 105
#” #”
Le plan affine euclidien E est rapporté à un repère orthonormé direct (O, i , j ). Soient
D une droite affine de E, A, B et C trois points non alignés de E. On note s la symétrie
orthogonale par rapport à D.
1. Montrer que si {s(A), s(B), s(C)} = {A, B, C}, alors l’un des points A, B ou C est
sur la droite D et que deux des cotés du triangle ABC ont même longueur.
2. On suppose désormais que AB = AC = BC. Quelles sont les symétries axiales
transformant le triangle ABC en lui même ?
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5.4 5.4. EXERCICES
3. En composant deux symétries convenables, montrer qu’il existe une rotation r véri-
fiant r(A) = B, r(B) = C et r(C) = A. Quel est son centre ?
4. Montrer qu’il n’existe qu’une seule rotation r vérifiant (A) = B, r(B) = C et
r(C) = A. Quelles sont les rotations transformant le triangle ABC en lui même ?
Exercice 106
#” #”
Le plan affine euclidien est rapporté à un repère (O, i , j ). Soient A,B et C trois points
non alignés de ce plan.
1. Montrer qu’une application affine transformant le triangle ABC en lui même, pos-
sède au moins le centre de gravité de ABC comme point fixe.
2. Déterminer le groupe des isométries transformant le triangle ABC en lui-même.
a) Montrer que pour tout point M du plan, on a
# ” # ” # ” # ” # ” # ”
M A · BC + M B · CA + M C · AB = 0
En déduire que les trois hauteurs d’un triangle ABC sont concourantes en un
point H, appelé orthocentre du triangle ABC.
b) Soient Ω le centre du cercle circonscrit au triangle ABC.et K le point défini par
# ” # ” # ” # ”
ΩK = ΩA + ΩB + ΩC
Montrer que K est l’orthocentre H du triagle ABC.
En déduire que les points Ω, H et G, centre de gravité du triangle ABC, sont
alignés.
La droite passant par les points Ω, H et G s’appelle la doite d’euler .
3. Soient A, B et C les points de coordonnées (1, 4), (−2, −3) et (4, −1). Vérifier que
A, B et C sont non alignés et déterminer les coordonnées des points Ω, H et G.
4. Etant donnés deux points A et B et un point H du plan, à quelle(s) condition(s)
existe-t-il un unique triangle dont A et B en soient sommets et H l’orthocentre..
Exercice 107
Soit E un espace affine euclidien orienté de dimension 3, muni d’un repère orthonormé.
Déterminer la perpendiculaire commune et la distance des droites D et D0 définies par,
x + y+z+1=0 x + y +z =2
D: , D0 :
2x + y + 5z = 2 2x + y − 5z = 3
x + y− 3z + 4 = 0 x =z−1
D: , D0 :
2x − z + 1 = 0 y = z − 1
x + y
+z =1 − 2z = 1
x + y
D: , D0 :
x+y =1 x − y = −1
x − y =1=0 x=1
D: , D0 :
z=1 y−z =0
Exercice 108
Soit E un espace affine euclidien orienté de dimension 3. Soient D et D0 deux droites
non coplanaires de E, dirigées respectivement par les vecteurs unitaires #”
u et #”
v , ∆ la
0 0
perpendiculaire commune aux droites D et D , H et H les points d’intersection de ∆
avec D et D0 et O le milieu du segment [H, H 0 ].
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5.4 CHAPITRE 5. ISOMÉTRIES AFFINES
Exercice 109
#” #” #”
L’espace affine euclidien est muni d’un repère orthonormé R = (O, i , j , k ). Soient P le
plan affine d’équation x − y + z − 1 = 0 et s la symétrie orthogonale par rapport à P.
1. Déterminer l’expression analytique de s par rapport au repère R.
#” #” #”
2. Soit D la droite passant par O et de vecteur directeur #”
u = 2 i − j + k . Déterminer
s(D). a-t-on s(D) = D ?
3. Soit D = D(A, #”v ), la droite passant par le point A et de vecteur directeur #”
v.
Trouver une condition necessaire et suffisante sur #”
v pour qu’on ait s(D) = D.
4. Si s(D) = D que peut-on dire de la réstriction de s à D ?
Exercice 110
#” #” #”
L’espace affine euclidien E3 est muni d’un repère orthonormé direct (O, i , j , k ). On
considère les droites D1 et D2 définies par leurs équations cartésiennes :
x + y
+z =1 x =1
D1 : , D2 :
x + 2y + z = 2 x + 2y + z = 0
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5.4 5.4. EXERCICES
Exercice 111 # ”
Soit f une application affine d’un espace euclidien, telle que pour tout point M , kM f (M )k
soit constant. Montrer que f est une translation.
Exercice 112
#” #” #”
L’espace affine euclidien E3 est rapporté à un repère orthonormé (O, i , j , k ). On consi-
dère les points A, B, C et D de coordonnées respectives (1, 1, 1), (−1, −1, 1), −1, 1, −1)
et (1, −1, −1).
1. Montrer que les points A, B, C et D sont affinement libres.
2. Soit σ une permutation de l’ensemble {A, B, C, D}. Montrer qu’il existe une unique
isométrie f , telle que
Exercice 113
Soient E3 un espace affine euclidien de dimension 3, r1 et r2 deux retournements de E3
d’axes respectives ∆1 et ∆2 .
1. a) Montrer que si ∆1 et ∆2 sont sécantes, alors r2 ◦ r1 est une rotation.
b) Montrer que si ∆1 et ∆2 sont parallèles, alors r2 ◦ r1 est une translation.
c) Montrer que si ∆1 et ∆2 sont non coplanaires, alors r2 ◦ r1 est un vissage.
2. Montrer que si r est une rotation différente de l’identité, alors r est la composée de
deux retournements dont les axes ∆1 et ∆2 se coupent en un point de l’axe ∆ de r.
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5.4 CHAPITRE 5. ISOMÉTRIES AFFINES
3. Soit #”
u un vecteur de E. Montrer que la translation de vecteur #”
u est la composée
de deux retournements d’axes parallèles.
4. Montrer que tout vissage est la composée de deux retournements.
Exercice 114
Soit E3 un espace affine euclidien de dimension 3 muni d’un repère orthonormé direct
#” #” #”
(O, i , j , k ). Dans chacun des cas suivants déterminer l’expression analytique de l’appli-
cation affine f , définie par,
1. f est le demi-tour d’axe la droite ∆ passant par le point A de coordonnées (1, 2, 0)
#” #”
et de vecteur directeur #”
u = j − k.
2. f est la symétrie orthgonale par rapport au plan Π d’équation x + y − 2z = 0.
3. f est la symétrie-rotation d’angle π2 et d’axe la droite passant par le point de coor-
#” #” #”
données (1, 0, −1) et de vecteur directeur i − 2 j + k .
#” #”
4. f est le vissage d’angle π , de vecteur #”
3
v = i − k et d’axe la droite ∆ passant par
le point de coordonnées (1, 0, 1).
Exercice 115
→
− → − → −
Soient E un espace affine euclidien de dimension 3 muni d’un repère orthonormé (O, i , j , k ),
D et D0 les droites de E définies par,
x= az − 1 x =z−2
D : et D :
y = 2z + 3 y = 3z − 1
2.
0 0 0
x
= 13 (−x + 2y + 2z − 4) x
= 13 (x − 2y + 2z − 6) x
= −z + 1
y 0 = 31 (2x − y + 2z + 2) ,
y 0 = 13 (−2x + y + 2z − 6) ,
0
y =x
0 0 0
z = 13 (2x + 2y − z + 2) z = 13 (2x + 2y + z + 6)
z =y−2
3.
0 0
x
= 31 (2x − 2y + z + 1) x
= 13 (2x + 2y − z + α)
y 0 = 31 (2x + y − 2z + 2) ,
y 0 = 31 (−x + 2y + 2z + α − 1) ,
0 0
z = 13 (x + 2y + 2z + 5) z = 13 (2x − y + 2z + α − 2)
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