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Université Alioune Diop de Bambey Année académique 2015-2016


UFR SATIC
Licence 2 MPCI-SID Semestre 3

Travaux dirigés 3: Diagonalisation


Durée: 2 heures

Exercice 1
1. On considère l’endomorphisme f de R3 définie respectivement par la matrice
 
0 −3 1
M1 =  −4 1 1 .
 
4 −3 −3
(a) Déterminons les éléments propres de f .
• PA (λ) = (λ − 4)(λ + 2)(λ + 4). Donc les valeurs propres de A sont 4; −2 et −4.
• SEP (M1 , 4) = V ect((1; −1; 1)); SEP (M1 , −2) = V ect((1; 1; 1)) et SEP (A, −4) = V ect((1; 1; −1)
(b) Montrons que la matrice des vecteurs propres est régulière. On a:
   
1 1
1 1 1 − 0
 2 2
P =  −1 1 1  et P −1 =  0 21 1 
.
 
2 
1 1
1 1 −1 2 0 −2
Une matrice semblable à M1 est la matrice suivante:
 
4 0 0
D= 0 −2 0  .
 
0 0 −4

2. On considère l’endomorphisme g de R3 définie respectivement par la matrice


 
m 1 1
M2 =  1 m 1  .
 
1 1 m
(a) Déterminons les éléments propres de f .
• PM2 (λ) = (m + 2 − λ)(m − 1 − λ)2 . Donc les vp de M2 sont (m + 2) (simple) et (m − 1)
(double).
• SEP (M2 , m + 2) = V ect((1; 1; 1)) et SEP (M2 , m − 1) = V ect((1; 0; −1); (0; 1; −1)).
(b) Montrons que la matrice des vecteurs propres est régulière. On a:
   
2 1 1
1 0 1 − −
 3 3 3
P = 0 1 1  et P −1 =  − 13 2
− 31  .
  
3
1 1 1
−1 −1 1 3 3 3

Une matrice semblable à M2 est la matrice suivante:


 
m−1 0 0
D= 0 m−1 0 .
 
0 0 m+2

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Solution 2(Laisser aux étudiants) E = R3 est rapporté à sa base canonique B0 = {e1 , e2 , e3 }.


1. f est l’endomorphisme de matrice A dans cette base:
 
1 −1 1
A =  −2 0 −1  .
 
−2 −2 1
(a) Le polynôme caractéristique de la matrice A est:
PA (λ) = det(A − λI3 ) = −(λ + 1)(λ − 1)(λ − 2).

(b) Les valeurs propres de la matrice A sont: λ1 = −1; λ2 = 1; λ3 = 2.


(c) E−1 (A) = vect((0, 1, 1)); E1 (A) = vect((1, −1, −1)); E2 (A) = vect((1, −1, 0)).
(d) Comme les valeurs propres sont réelles et distinctes et chaque sous-espace propre est de di-
mension 1 alors f est diagonalisable.
(e) Donnons éventuellement une expression diagonalisée de A. On a:
 
−1 0 0
D =  0 1 0 .
 
0 0 2
   
0 1 1 1 1 0
(f) Soit P =  1 −1 −1  la matrice des vecteurs propres et P −1 =  1 1 −1  son
   
1 −1 0 0 −1 1
inverse. On vérifie que P AP = D.
−1

2. g est l’endomorphisme de matrice B dans cette base:


 
3 5 −5
B =  −5 −7 5  .
 
−5 −5 3
(a) Le polynôme caractéristique de B est:
PB (λ) = det(B − λI3 ) = −(λ + 2)2 (λ − 3).

(b) Les valeurs propres de la matrice B sont: λ1 = −2 et λ2 = 3.


(c) E−2 (B) = vect((1, 0, 1); (0, 1, 1)) et E3 (B) = vect((1, −1, −1))
(d) Comme la dimension de chaque sous-espace propre est égale à l’ordre de multiplicité de la
valeur propre associée, alors g est diagonalisable.
(e) Une expression diagonalisée de B est:
 
−2 0 0
D =  0 −2 0  .
 
0 0 3
   
1 0 1 0 −1 1
(f) Soit P =  0 1 −1  la matrice des vecteurs propres et P −1 =  1 2 −1  son
   
1 1 −1 1 1 −1
inverse. On vérifie que P AP = D.
−1

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Exercice 3 Soit A la matrice définie par


 
1 a b c
 0 2 d e 
A= .
 
 0 0 2 f 
0 0 0 2

1. On a: PA (λ) = (λ − 1)(λ − 2)3 . D’où Sp(A) = {1, 2}. A est diagonalisable ssi dim(E2 ) = 3 cad
rg(A − 2I2 ) = 1. On a:  
−1 a b c
 0 0 d e 
A − 2I4 =  .
 
 0 0 0 f 
0 0 0 0
Ainsi rg(A − 2I4 ) = 1 ⇔ d = e = f = 0.

2. E1 = vect((1, 0, 0, 0)) et E2 = vect((a, 1, 0, 0); (b, 0, 1, 0); (c, 0, 0, 1)) avec a, b, c ∈ R.

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Exercice 4 Soit E un C-espace vectoriel de dimension finie, et soient f, g ∈ L(E). On fixe B une base
de E et on désigne par A (resp. B) la matrice de f (resp. g) dans cette base.
1. Supposons f et g inversibles.

(a) Montrons que AB et BA ont le même polynôme caractéristique. Supposons A inversible. Pour
tout λ ∈ C on a
• d’une part:
ABA − λA = A(BA − λIn ) ⇒ det(ABA − λA) = det A · det(BA − λIn ) = det APBA (λ);
• d’autre part:
ABA − λA = (AB − λIn )A ⇒ det(ABA − λA) = det(AB − λIn ) · det A = PAB (λ) det A.
En simplifiant par det A qui est non nul, on trouve que:
PBA (λ) = PAB (λ).
Cad AB et BA ont le même polynôme caractéristique.
(b) Soit λ une valeur propre de f ◦ g, et soit Eλ (resp. Fλ ) l’espace propre de f ◦ g (resp. de g ◦ f )
associé à λ. Démontrons les inclusions g(Eλ ) ⊂ Fλ et f (Fλ ) ⊂ Eλ .
• Soit x ∈ Eλ , cad f ◦ g(x) = λx. On a:
g ◦ f (g(x)) = g(f ◦ g(x)) = g(λx) = λg(x).
Ceci prouve que g(x) ∈ Fλ , et donc que g(Eλ ) ⊂ Fλ .
• Soit x ∈ Fλ , cad g ◦ f (x) = λx. On a:
f ◦ g(f (x)) = f (g ◦ f (x)) = f (λx) = λf (x).
Ceci prouve que f (x) ∈ Eλ , et donc que f (Fλ ) ⊂ Eλ .
(c) f et g étant des isomorphismes, ils conservent la dimension, et on a donc:
dim(g(Eλ )) = dim(Eλ ) et dim(f (Fλ )) = dim(Fλ ).
D’autre part, les inclusions démontrées à la question précédente prouvent que
dim(g(Eλ )) ≤ dim(Fλ ) et dim(f (Fλ )) ≤ dim(Eλ ).
Si on met tout ensemble, on en déduit que:
dim(Eλ ) ≤ dim(Fλ ) et dim(Fλ ) ≤ dim(Eλ ).
Ainsi, les espaces propres Eλ et Fλ ont même dimension.
(d) Montrons que si f ◦ g est diagonalisable, alors g ◦ f est diagonalisable.
Soient λ1 , · · · , λp les valeurs propres de f ◦ g. Alors, puisque f ◦ g est diagonalisable, on a:
dim(Eλ1 ) + · · · + dim(Eλp ) = n.
D’après le résultat de la question précédente, on a aussi
dim(Fλ1 ) + · · · + dim(Fλp ) = n.
Ainsi, la somme des dimensions des sous-espaces propres de g ◦ f est (au moins) égale à n.
C’est bien que g ◦ f est diagonalisable.

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2. Supposons maintenant f et g quelconques.

(a) Si 0 est valeur propre de f ◦ g, alors det(AB) = 0. Mais det(AB) = det(BA) = 0, et donc 0
est valeur propre de g ◦ f .
(b) On utilise la relation suivante :

(AB − αI)C = I ⇒ ABC = I + αC.

Développant, on trouve :

(BA − αI)(BCA − I) = B(ABC)A − BA − αBCA + αI


= BA + αBCA − BA − αBCA + αI
= αI.

On en déduit que det(BA − αI) est non-nul, puisque

det(BA − αI) × det(BCA − I) = αn 6= 0,

et donc que BA − αI est inversible.


(c) On raisonne par contraposée. Si α n’est pas une valeur propre de f ◦ g, alors AB − αI est
inversible, et par la question précédente, BA − αI est inversible, c’est-à-dire que α n’est pas
une valeur propre de g ◦ f . Par contraposée, toute valeur propre de g ◦ f est une valeur propre
de f ◦ g. Par symétrie du rôle joué par f et g, f ◦ g et g ◦ f ont les mêmes valeurs propres.
(d) On va travailler en dimension 2, avec des matrices non-inversibles. Prenons
! !
1 0 0 1
A= et B = .
0 0 0 0

On a:
! !
0 1 0 0
AB = et BA = .
0 0 0 0

BA est diagonalisable, tandis que AB ne l’est pas.

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Exercice 5 Soient A et B sont deux matrices carrées de M3 (C) telles que: A = B 2 .


1. Montrons que si B est diagonalisable alors A est diagonalisable.
Si B est diagonalisable, alors ils existent P ∈ Gl3 (C), D matrice diagonale telle que: B = P DP −1 .
On a:
A = B 2 = (P DP −1 )2 = P DP −1 P DP −1 = P D2 P −1
ce qui implique que A est diagonalisable et semblable à D2 .
Posons
 
0 0 1
B =  0 0 0 ,
 
0 0 0
• La matrice B n’est pas diagonalisable. En effet Spec(B) = {0}, donc si B était diagonalisable,
elle serait semblable à 03 cad B = P 03 P −1 .
• B 2 = 03 , est diagonalisable car B 2 = P 03 P −1

Donc la reciproque est fausse.


 
11 −5 −5
2. On veut déterminer les matrices B de M3 (C) telles que A = B 2 avec A =  −5 3 3 .
 
−5 3 3

(a) Étude de la diagonalisabilité de A.


PA (λ) = −λ(λ − 1)(λ − 16).
D’où Spec(A) = {0; 1; 16} et A est diagonalisable car PA est scindé et à racines simples.
(b) Déterminons P ∈ GL3 (C) et D diagonale telles que: A = P DP −1 .
• X = (x, y, z) ∈ SEP (A, 0) ⇔ AX = 0 ⇔ SEP (A, 0) = V ect((0; 1; −1)).
• X = (x, y, z) ∈ SEP (A, 1) ⇔ AX = X ⇔ SEP (A, 1) = V ect((1; 1; 1)).
• X = (x, y, z) ∈ SEP (A, 16) ⇔ AX = 16X ⇔ SEP (A, 16) = V ect((−2; 1; 1)).
   
0 1 −2 0 0 0
Ainsi A = P DP −1 avec P =  1 1 1 , D =  0 1 0  .
   
−1 1 1 0 0 16
(c) Si C = P −1 BP , montrons que C 2 = D. On a:
C 2 = (P −1 BP )2 = P −1 B 2 P = P −1 AP = D.
Vérifions si C et D commutent. On a:
CD = CC 2 = C 3 = C 2 C = DC.


a b c
Déterminons les matrices C telles que C 2 = D et CD = DC. Posons: C =  d e f  . On
 
g h i
a:
   
0 b 16c 0 0 0
CD =  0 e 16f  et DC =  d e f .
   
0 h 16i 16g 16h 16i

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• De la relation CD = DC on a: b = c = d = g = f = h = 0, donc C est diagonale.


• De la relation C 2 = D on a: a2 = 0, e2 = 1, i2 = 16. Cad a = 0, e = ±1, i = ±4.
On trouve quatre matrices C:
       
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
C1 =  0 1 0  ; C2 =  0 1 0  ; C3 =  0 −1 0  ; C4 =  0 −1 0 
       
0 0 4 0 0 −4 0 0 4 0 0 −4

De la relation B = P CP −1 on trouve les solutions suivantes du problème A = B 2 :


   
10 −6 −6 6 −10 −10
1 1
B1 =  −6 6 6  ; B2 =  −10 2 2 ;
 
6 6
−6 6 6 −10 2 2
   
−6 10 10 −10 6 6
1 1
B3 =  10 −2 −2  ; B4 =  6 −6 −6  .
 
6 6
10 −2 −2 6 −6 −6

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