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Université Pierre et Marie Curie 2009–2010

LM270 Algèbre et géométrie

Feuille 2

1 Changement de base
µ ¶
1 2
Exercice 1. Soit A = , et f l’endomorphisme de R2 qui a pour matrice A
−1 4
µ ¶
2 0
dans la base canonique. Trouver une base dans laquelle f admet pour matrice .
0 3
Calculer la matrice de passage.

Exercice 2. Soit B = (e1 , e2 , e3 ) la base canonique de R3 .


1. Soient      
1 0 0
f1 = 5 f2 = 2 f3 = 3 .
3 1 2
Montrer que C = (f1 , f2 , f3 ) est une base de R3 .
2. Écrire les coordonnées dans C d’un vecteur (x, y, z) ∈ R3 .
3. Soit u l’endomorphisme de R3 dont la matrice dans la base canonique est
 
0 2 −3
A = −2 14 −21 .
−1 8 −12

Quel est le noyau de u ? Quel est son rang ? L’endomorphisme u est-il inversible ?
4. Calculer u(f1 ), u(f2 ), u(f3 ) et écrire la matrice de u dans la base C.

2 Opérations élémentaires
Exercice 3. On considère les matrices suivantes dans M4,5 (R), déterminer pour chacune
une base de l’image et du noyau. Est-ce que A et B sont équivalentes ?
   
2 1 3 −3 3 2 −1 2
A = −1 2 1 4  B = 1 −2 5 6
1 1 2 −1 5 1 3 8

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Feuille 1 UPMC 2009–2010 LM270

Exercice 4. À l’aide d’opérations élémentaires sur les lignes ou les colonnes, déterminer
le rang des matrices suivantes,
 à coefficientsdans R,  et donner leur inverse
 éventuel.
  2 6 12 20 1 −2 3 4
3 −1 1 0 2 6 12 1 2 3 2 
A = −3 3 0 B =  
0 0 2 6  C = 0 1 0 −2
 
2 2 2
0 0 0 2 2 −4 6 5
 
1 2 −3 1/2 −1/3
2 4 −6 1 −2/3
 
D= −3 −6 9 −3/2 1 
−1 −2 3 −1/2 1/3 
5 12 −18 3 −2
Exercice 5. Soit t ∈ R, on considère la matrice At ci-dessous ; à l’aide d’opérations
élémentaires sur les lignes ou les colonnes, déterminer le rang de At et, quand c’est
possible, son inverse :  
t −1 0
At = 0 1 1 ∈ M3 (R).
1 0 t
Exercice 6. Déterminer l’ensemble des x ∈ R tels que la matrice Lx ci-dessous soit
inversible :  
1 2 4
Lx = 1 x x2  ∈ M3 (R).
1 3 9

3 Déterminants et valeurs propres


Exercice 7 (Déterminant de Vandermonde). Soit n un entier ≥ 1. Pour toute famille
de réels a1 , . . . , an , on considère le déterminant :
¯ ¯
¯ 1 1 ··· 1 ¯
¯ ¯
¯ a1 a ··· an ¯
¯ 2 ¯
¯ 2 a22 a2n ¯
V (a1 , . . . , an ) = ¯ a1 ··· ¯ .
¯ .. .. .. ¯
¯ . . . ¯
¯ n−1 n−1 ¯
¯a a ··· an ¯
n−1
1 2
Q
Le but de l’exercice est de montrer que V (a1 , . . . , an ) = (aj − ai ).
16i<j6n
1. Expliquer pourquoi la formule est vraie si deux des ai sont égaux. Dans la suite,
on les supposera donc distincts.
2. Vérifier le résultat pour n = 2 et n = 3.
3. En faisant des opérations bien choisies sur les lignes, puis en développant par
rapport à la première colonne, montrer que
n
Y
(∗) V (a1 , . . . , an ) = V (a2 , . . . , an ) (ai − a1 ).
i=2

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4. Conclure alors par récurrence.


5. Autre méthode pour (∗). Soit X une indéterminée, vérifier que V (X, a2 , . . . , an ) est
un polynôme en X de degré n − 1. Calculer son coefficient dominant et remarquer
ses racines évidentes, retrouver ainsi la formule (∗).
Exercice 8. Calculer les déterminants des matrices de l’exercice 4, et des matrices
ci-dessous :    
1 2 5 7 5 11 13 7
2 3 6 9 0 2 7 9
   
0 0 4 3  0 1 4 8
0 0 5 4 0 0 0 3
Exercice 9. 1) Soit A ∈ Mn (R) telle que A2 = −In . Montrer que n est pair.
 
1 ··· 0 0
 .. . . .. .. 
 . . .
2) Montrer qu’il n’existe pas de matrice B ∈ Mn (Q) telle que B 2 =  . .
0 · · · 1 0
0 ··· 0 2
Exercice 10. On considère la matrice M suivante, dans Mn (C),
 
0 1 0 ··· 0
 .. . . . . . . .. 
. . . . . 
 
 0 ··· 0 1 0 
 
 0 ··· 0 0 1 
a0 a1 a2 · · · an−1
On fixe n = 4 (mais on peut faire l’exercice pour n arbitraire).
1) Écrire la matrice M − XIn . En ajoutant à la première colonne des multiples
appropriés des autres colonnes, montrer que le polynôme caractéristique de M est
n−1
X
¡ ¢
(−1)n X n − ai X i .
i=0

2) Pour toute valeur propre λ de M , déterminer le sous-espace propre associé Vλ (on


montrera que Vλ est de dimension 1).
3) Donner une condition nécessaire et suffisante pour que M soit diagonalisable.
4) Soient n = 4, a0 = 0, a1 = −2, a2 = 1, a3 = 2 ; est-ce que M est diagonalisable ?
Exercice 11. Soient a ∈ C \ {0}, Ma ∈ Mn (C) la matrice dont tous les coefficients sont
a, sauf les coefficients diagonaux qui sont nuls, et soit Pa (X) le polynôme caractéristique
de Ma :  
0 a a ··· a
 
a 0 a . . . a
 
 
Ma = a a 0 a ...  .
 
 .. . . 
. . a 0 a
a ··· a a 0

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1) Montrer que −a est valeur propre de Ma : plus précisément, montrer que l’espace
propre V−a = Ker(Ma + aIn ) est de dimension n − 1.
2) En utilisant la trace, trouver la dernière valeur propre de Ma . En déduire que Ma
est diagonalisable et déterminer Pa (X) et dét(Ma ) = Pa (0).
Exercice 12. Soient a, b ∈ C avec a 6= b, soit n un entier ≥ 3 et soit Na,b ∈ Mn (C) la
matrice dont les coefficients diagonaux sont nuls, et ceux au-dessus (resp. en-dessous) de
la diagonale valent a (resp. b) :
 
0 a a ··· a
 
 b 0 a . . . a
 
 
Na,b =  b b 0 a ...  .
 
 .. . . 
. . b 0 a
b ··· b b 0

On veut calculer αa,b = dét(Na,b ) ∈ C. Soit t une indéterminée.


1. Soit Na,b (t) la matrice dont les coefficients diagonaux valent −t, et ceux au-dessus
(resp. en-dessous) de la diagonale valent a − t (resp. b − t) :
 
−t a − t a − t · · · a − t
 
b − t −t a − t . . . a − t
 
 ..  ∈ M (C[t]).
b − t b − t −t a − t .  n
 
 .. .. 
 . . b − t −t a − t
b−t ··· b−t b−t −t

En faisant des opérations bien choisies sur les lignes, montrer que

dét Na,b (t) = αa,b + βa,b t,

pour un certain βa,b ∈ C (qu’on ne cherchera pas à calculer explicitement).


2. Calculer dét Na,b (a) et dét Na,b (b), puis en déduire la valeur de αa,b = dét(Na,b ).
3. Comparer avec la valeur de dét(Ma ) obtenue dans l’exercice 11.

4 Vecteurs propres, valeurs propres, diagonalisation


Exercice 13. 1) On considère les matrices suivantes, à coefficients dans R :
µ ¶ µ ¶ µ ¶ µ ¶
2 2 2 −2 2 −2 2 2
2 2 −2 2 2 −2 −2 2
   
1 1 1 0 1 0
1 1 1 1 0 1
1 1 1 0 1 0

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Dı̂tes lesquelles sont diagonalisables, et trouvez pour celles-ci une base de vecteurs
propres. Expliquez pourquoi les autres ne sont pas diagonalisables. L’une de ces ma-
trices est celle d’une similitude orthogonale directe de R2 (c.-à.-d., le produit d’une
homothétie et d’une rotation) ; déterminez son rapport et son angle.
µ ¶
−1 t
2) Pour quelle(s) valeur(s) de t ∈ R la matrice est-elle diagonalisable sur
1 3
R ? Pour lesquelles est-elle diagonalisable sur C ?
 
0 2 −1
Exercice 14. Diagonaliser la matrice M =  3 −2 0  et écrire la matrice de
−2 2 1
passage de la base canonique à la base de diagonalisation choisie.

Exercice 15. Soit A ∈ M4 (C). On suppose que les valeurs propres de A sont 1, −1, i et
−i. Montrer que A est diagonalisable et inversible, et exprimer A−1 en fonction de A.

Exercice 16. Soit A ∈ Mn (Q) vérifiant A2 − 5A + 6In = 0. Que peut-on dire de ses
valeurs propres ?

Exercice 17. On considère la matrice A = (aij ) ∈ Mn (R) telle que aij = ij pour tout
i, j. On fixe n = 4 (mais on peut faire l’exercice pour n arbitraire).
1. Montrer que A est de rang 1, puis déterminer la dimension de Ker(A).
2. Calculer Tr(A). En déduire que A est diagonalisable.

Exercice 18. Soient K un corps et u l’endomorphisme de M2 (K) défini par :


µµ ¶¶ µ ¶
a b d −b
u = .
c d −c a

1) Déterminer les valeurs et sous-espaces propres de u.


2) On suppose K = R. Montrer que u est diagonalisable.
3) En est-il de même si K est de caractéristique 2 ?

5 Trigonalisation
Exercice 19. Soit A ∈ Mn (Q) telle que A3 = 2A2 − A. Montrer que Tr(A) est un entier
compris entre 0 et n.

Exercice 20. 1) Soient λ1 , . . . , λn ∈ C, non nécessairement distincts. On suppose que




 λ1 + · · · + λn = 0

 λ2 + · · · + λ2 = 0
 1 n
 .
.. .. ..

 . .

 n n
λ1 + · · · + λn = 0

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Montrer que λi = 0 pour tout i. Indication : soit r le nombre de λi qui sont distincts ;
quitte à renuméroter les λi , on peut supposer que le n-uplet (λ1 , . . . , λn ) égale

(µ1 , . . . , µ1 , µ2 , . . . , µ2 , . . . , µr , . . . , µr )
| {z } | {z } | {z }
m1 m2 mr

où les µi sont deux à deux distincts et les mi sont des entiers ≥ 1 (et tels que m1 + · · · +
mr = n). Montrer que (m1 , . . . , mr ) est solution d’un certain système linéaire, et utiliser
l’exercice 7.
2) Soit B ∈ Mn (C) telle que, pour i = 1, . . . , n, Tr(B i ) = 0. Montrer que B est
nilpotente.
3) Soient A, B ∈ Mn (C) telles que AB − BA = B. Montrer que pour tout k ≥ 1 on
a : AB k = B k (A + kIn ), d’où AB k − B k A = kB k . En déduire que B est nilpotente.

Exercice 21. Déterminer la décomposition de Dunford-Jordan des matrices suivantes


dans M3 (C) :    
1 1 2 1 5 11
A = 0 1 1 B = 0 2 7 
0 0 1 0 0 3
µ ¶
λ t
Exercice 22. 1) Soit A = ∈ M2 (C), avec t 6= 0. Montrer que A est semblable
0 λ
µ ¶ µ ¶
λ 1 λ 0
à A0 = mais pas à .
0 λ 0 λ
2) Combien y-a-t-il de classes de similitude de matrices B ∈ M4 (C) telles que
PB (X) = X 2 (X − 1)2 ?

Exercice 23. Considérons la matrice


 
λ a b
M =  0 µ c  ∈ M3 (C).
0 0 λ

On suppose λ 6= µ. Sous quelles conditions sur a, b, c la matrice M est-elle semblable à


 
λ 0 0
 0 λ 0 ?
0 0 µ

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