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1ère Année - Cycle Préparatoire

ENSA Marrakech Algèbre I : Réduction d’endomrphismes(2)


Université Cadi Ayyad Diagonalisation et trigonalisation
A. U. 2022-2023 : Semestre II

Exercice 1
Soit A la matrice
−1 1 1
 

A =  1 −1 1 
1 1 −1
1. Diagonaliser A.
2. Calculer A n en fonction de n.
3. Application : On considère les trois suites réelles (u n )nÊ0 , (vn )nÊ0 et (wn )nÊ0 définie par leur
premier terme u0 , v0 et w0 et les relations suivantes :

 u n+1 = −u n + vn + wn
v = u n − vn + wn
 n+1
wn+1 = u n + vn − wn

un
 

pour tout n Ê 0. On pose X n =  vn  .


wn
(a) Exprimer X n+1 en fonction de A et X n .
(b) En déduire u n , vn et wn en fonction de n.
(c) Trouver une condition nécessaire et suffisante sur (u0 , v0 , w0 ) pour que ces trois suites
convergent.

Corrigé 1
1. Soit
−1 1 1
 

A =  1 −1 1 
1 1 −1
X A = (X − 1)(2 + X )2
On a :
E 1 = vect {ε1 } , E −2 = vect {ε2 , ε3 }
où
1 −1 −1
     

ε1 =  1  ε2 =  1  , ε3 =  0 
1 0 1
La famille (ε1 , ε2 , ε3 ) est une base de diagonalisation de A .

1 0 0
 

D =  0 −2 0 
0 0 −2

La matrice de passage est


1 −1 −1
 

P = 1 1 0 
1 0 1
1 1 1
 
1
P −1 =  −1 2 −1 
3
−1 −1 2

2. On a A = PDP −1 et donc A n = PD n P − 1. Un calcul simple donne

1 − (−2)n+1 1 − (−2)n 1 − (−2)n


 
1
A n =  1 − (−2)n 1 − (−2)n+1 1 − (−2)n 
3
1 − (−2)n 1 − (−2)n 1 − (−2)n+1

3. On pose

un
 

X n =  vn  · On a X n+1 = A X n , et par récurrence X n = A n X 0 . Ainsi



wn
n+1
ω0 + (1 − (−2)n ) v0 + (1 − (−2)n ) w0
 ¡ ¢
 u n = 1 − (−2)
v = (1 − (−2) ) u 0 + 1 − (−2)n+1 v0 + (1 − (−2)n ) w0
n
¡ ¢
 n
wn = (1 − (−2)n ) u 0 + (1 − (−2)n ) v0 + 1 − (−2)n+1 w0
¡ ¢

Par conséquent,  n
 u n = (u 0 + v0 + w0 ) − (−2) (−2u 0 + v0 + w0 )
v = (u 0 + v0 + w0 ) − (−2)n (u 0 − 2v0 + w0 )
 n
wn = (u 0 + v0 + w0 ) − (−2)n (u 0 + v0 − 2w0 )
On voit que les trois suites convergent si et seulement si

 −2u 0 + v0 + w0 = 0
u − 2v0 + w0 = 0
 0
u 0 + v0 − 2w0 = 0

ce qui équivaut à u0 = v0 = w0 .
u rn
 

Deuxième méthode : On pose Yn = P −1 X n =  vnr . On a


wnr

Yn+1 = P −1 X n+1 = DP −1 X n = DYn

D’où Yn = D n Y0 . Par suite,  r r


 u n = u0
v = (−2)n v0r
r
 nr
wn = (−2)n w0s
On en déduit que pour tout n ∈ N, u n = u0r − (−2)n v0r − (−2)n w0r , vn = u0r + (−2)n v0r et wn =
v0′ + (−2)n w0′ . On voit que les trois suites convergent si et seulement si v0′ = w0′ = 0 Puisque
f f f f
u 0 = u 0 − v0′ − w0 , v0 = u 0r + v0 et w0 = u 0r + w0 , ces conditions sont équivalente ω0 = v0 = w0 .

Exercice 2
1. Pour chacune des matrices ci-dessous, donner une matrice réduite triangulaire en précisant la
matrice de passage :

3 −1 1 3 2 −2 13 −5 −2
     

A 1 = 2 0 1 , A 2 = −1 0 1  , A 3 = −2 7 −8 .


1 −1 2 1 1 0 −5 4 7
dX
2. Résoudre le système différentiel = A1 X .
dt

Corrigé 2

1 Matrice A1 : Notons que : χ A 1 (X ) = (X − 1)(X − 2)2 . Remarquons que :

2 −1 1 1 −1 1 1 ∗ ∗
    

(A 1 − I 3 )(A 1 − 2I 3 ) = 2 −1 1 2 −2 1 = ∗ ∗ ∗ ̸= 0.
1 −1 1 1 −1 0 ∗ ∗ ∗

Donc, π A 1 = (X − 1)(X − 2)2 n’est pas à racines simples, par suite la matrice A 1 n’est pas
diagonalisable, car sinon son polynôme serait scindé à racines simples.
Comme le polynôme χ A est scindé, alors A est trigonalisable. Si u est l’endomorphisme
associé à A 1 dans la base canonique, il existe une base B ′ = (v1 , v2 , v3 ) telle que

2 a 0



Mat u, B =  0 2 0 
¡ ¢

0 0 1

1
 

E 2 est engendré par v1 =  1  ; comme dim (E 2 ) = 1, on a : a ̸= 0. En prenant a ̸= 0, on


0
0
 

cherche v2 tel que u (v2 ) = av1 + 2v2 . En prenant par exemple a = 1 on trouve v2 =  0  .
1
0
 

E 1 est engendré par v3 =  1 . Donc


1

2 1 0 1 0 0

  

A⋆
1 = Mat u, B =
 0 2 0  = P −1 A 1 P, où

¡ ¢
P = 1 0 1 
0 0 1 0 1 1

u(t)
 

On résout le système triangulaire U = A ⋆



 v(t)  On obtient :
1 U, U =
w(t)
 ′
 u (t) = 2u(t) + v(t)
v′ (t) = 2v(t)
 ′
w (t) = w(t)

c-à-d  ′ 2t
 u (t) = 2u(t) + K 2 e
2t
v(t) = K 2 e , K2, K3 ∈ R
 t
w(t) = K 3 e
c-à-d  −2 t ′
 (u(t)e ) = K 2
v(t) = K 2 e2 t , K2, K3 ∈ R
w(t) = K 3 e t

c-à-d  2t
 u(t) = (K 2 t + K 1 )e
v(t) = K 2 e2 t , K1, K2, K3 ∈ R
w(t) = K 3 e t

et on revient à X par X = PU . On obtient :
 2t
 x(t) = (K 2 t + K 1 )e
y(t) = (K 2 t + K 1 )e2 t + K 3 e t , K 1 , K 2 , K 3 ∈ R
z(t) = K 2 e2 t + K 3 e t

2 Matrice A2 : Notons que : χ A 2 (X ) = (X − 1)3. Remarquons que : A 1 ̸= I 3 , donc, π A 2 ̸= X − 1


n’est pas à racines simples, par suite la matrice A 2 n’est pas diagonalisable, car sinon son
polynôme serait scindé à racines simples.
Comme le polynôme χ A 2 est scindé, alors A est trigonalisable.
Soit u l’endomorphisme associé à A 2 dans la base canonique, il existe une base B ′ =
(v1 , v2 , v3 ) telle que
1 c a
 

Mat u, B =  0 1 b 
¡ ¢

0 0 1
Le sous espace propre E 1 associé à 1 est le plan d’équation cartésienne x + y − z = 0, dont
1 0
   

une base est donnée par : v1 =  0  , v2 =  1 . On complète la famille (e 1 , e 2 ) en une


1 1
0
 

base de R3 , en choisissant, par exemple v3 =  0 . Ainsi,


1

1 0 a
 

A⋆
2 = M (u, (v1 , v2 , v3 )) =
 0 1 b .
0 0 1

On calcule a, b en imposant que u (v3 ) = av1 + bv2 + v3 . On obtient a = −2, b = 1. Donc

1 0 −2 1 0 0
  

A⋆
2 = Mat u, B =
 0 1 1  = P −1 A 1 P, où

¡ ¢
P = 0 1 0 
0 0 1 1 1 1

u(t)
 

On résout le système triangulaire U = A ⋆



 v(t)  . On obtient :
1 U, U =
w(t)
 ′
 u (t) = u(t) − 2v(t)
v′ (t) = v(t) + w(t)
 ′
w (t) = w(t)

c-à-d  ′ 2t
 u (t) = 2u(t) + K 2 e
t
v(t) = v(t) + K 3 e , K3 ∈ R
 t
w(t) = K 3 e
c-à-d  ′ 2t
 u (t) = 2u(t) + K 2 e
v(t) = (K 3 t + K 2 )e t , K 2 , K 3 ∈ R
w(t) = K 3 e t

c-à-d  t
 u(t) = (−2K 3 t + K 1 )e
v(t) = (K 3 t + K 2 )e t , K1, K2, K3 ∈ R
w(t) = K 3 e t

On revient à X par X = PU . On obtient :


 t
 x(t) = (−2K 3 t + K 1 )e
t
y(t) = (K 3 t + K 2 )e , K1, K2, K3 ∈ R
 t
z(t) = (−K 3 t + K 1 + K 2 + K 3 )e

3 Matrice A3 : χ A 3 (X ) = (X − 9)3 · dim (E 9 ) = 1. Notons que : χ A 3 (X ) = (X − 9)3. Remarquons


que : A 3 ̸= 9I 3 , donc, π A 3 ̸= X − 9 n’est pas à racines simples, par suite la matrice A 3 n’est
pas diagonalisable, car sinon son polynôme serait scindé à racines simples.
Comme le polynôme χ A 3 est scindé, alors A 3 est trigonalisable.
Soit u l’endomorphisme associé à A 3 dans la base canonique, il existe une base B ′ =
(v1 , v2 , v3 ) telle que
9 a b
 

Mat u, B =  0 9 c 
¡ ¢

0 0 9

2

Le sous espace propre E 9 associé à 9 est la droite vectorielle engendrée par v1 =  2 . II


−1
9 a b
 

existe une base (v1 , v2 , v3 ) telle que A ⋆


3 = M (u, (v , v
1 2 3, v )) =  0 9 c .
0 0 9
En imposant, u (v2 ) = av1 + 9v2 , on voit que l’on peut prendre, par exemple, a = 1 et v2 =
−1 0
   
 −2 . On complète (v1 , v2 ) une base en prenant, par exemple, v3 =  0 . On trouve
0 1
b = 18, c = 2. Donc

9 1 18 2 −1 0

  

A⋆
2 = Mat u, B =
 0 9 2  = P −1 A 1 P, où

¡ ¢
P =  2 −2 0 
0 0 9 −1 0 1

u(t)
 

On résout le système triangulaire U = A ⋆



 v(t)  . On obtient :
1 U, U =
w(t)
 ′
 u (t) = 9u(t) + v(t) + 18w(t)
v′ (t) = 9v(t) + 2v(t)
 ′
w (t) = 9w(t)

c-à-d  ′
 u (t) = 9u(t) + v(t) + 18w(t)
v′ (t) = 9v(t) + 2K 3 e9 t , K3 ∈ R
w(t) = K 3 e9 t

c-à-d  ′ 9t 9t
 u (t) = 9u(t) + (2K 3 t + K 2 )e + 18K 3 e
v(t) = (2K 3 t + K 2 )e9 t , K2, K3 ∈ R
w(t) = K 3 e9 t

c-à-d  2 9t
 u(t) = (K 3 t + K 2 t + 18K 3 t + K 1 )e
9t
v(t) = (2K 3 t + K 2 )e , K1, K2, K3 ∈ R
w(t) = K 3 e9 t

On revient à X par X = PU . On obtient :
 2 9t
 x(t) = 2u(t) − v(t) = 2(K 3 t + K 2 t + 18K 3 t + K 1 − 2K 3 t − K 2 )e
y(t) = 2u(t) − 2v(t) = (2(K 3 t2 + K 2 t + 18K 3 t + K 1 ) − (2K 3 t + K 2 ))e9 t , K 1 , K 2 , K 3 ∈ R
z(t) = − u(t) + w(t) = (−K 3 t2 − K 2 t − 18K 3 t − K 1 + K 3 )e9 t

Exercices facultatifs

Exercice 3
Parmi les matrices élémentaires E i, j , lesquelles sont diagonalisables ?

Corrigé 3
• Les matrices E i,i sont diagonales, donc diagonalisables !
̸ j , alors le polynôme caractéristique de E i,i est X n . Autrement dit, 0 est la seule valeur
• Si i =
propre de E i,i . Cette matrice est donc diagonalisable si et seulement si c’est la matrice nulle. Et
ce n’est pas le cas ! Donc E i,i est diagonalisable si et seulement si i = j.

Exercice 4. Pratique de la trigonalisation


Une matrice A de Mn (K) est dite trigonalisable si et seulement si il existe P ∈ GL n (K) et T ∈ Tn (K)
tels que T = P −1 AP .
1. Pour n fixé, on suppose que toute matrice de Mn (C) est trigonalisable et on considère une
matrice M de Mn+1 (C).
(a) Montrer que M admet au moins une valeur propre.
(b) Soit λ une valeur propre de M . Montrer qu’il existe Q ∈ GL n+1 (C), L ∈ M1,n (C) et N ∈
Mn (C) tels que :
λ
µ ¶
L
Q −1 MQ = .
0n,1 N

(c) En déduire qu’il existe H ∈ GL n (C) et S ∈ Tn (C) tels que :

λ
µ ¶
−1 L
Q MQ = .
0n,1 HSH −1
µ ¶
1 01,n
(d) On pose R = . Montrer que R est inversible et exprimer R −1 .
0n,1 H
(e) Calculer R Q −1 MQR et en déduire que M est trigonalisable.
−1

2. Déduire de la question précédente que pour tout n entier supérieur ou égal à 1, toute
matrice de Mn (C) est trigonalisable.
1 1 0
 

3. Soit la matrice G = 1 −1 1.


2 −5 3
(a) La matrice G est-elle diagonalisable ?
(b) On note B = (e 1 , e 2 , e 3 ) la base canonique de C3 . Montrer que G admet un unique
vecteur propre u dont la première composante dans la base B est égale à 1 et vérifier
que B1 = (u, e 2 , e 3 ) est une base de C3 .
(c) On note Q la matrice de passage de B à B1 . Calculer Q −1 GQ et en déduire, en s’ins-
pirant de la méthode décrite aux questions 1. et 2., P ∈ GL 3 (C) et T ∈ T3 (C) telles que
P −1 GP = T .
Corrigé 4
1. (a) M ∈ M n+1 (C) . Notons P M = det(xI n+1 − M) le polynôme caractéristique de M et u ∈
L(Cn+1 ) de matrice M dans la base canonique. P M est de degré n + 1 Ê 1 , donc admet
au moins une racine sur C , donc M admet au moins une valeur propre λ .
(b) Soit V1 un vecteur propre associé à λ . D’après le théorème de la base incomplète , il
existe V2 , ..., Vn+1 tels que B′ = (V1 , V2 , ..., Vn+1 ) soit une base de Cn+1 . Soit Q la matrice
de passage de la base canonique à la base B′ et M ′ = mat B′ (u). On a : u(V1 ) = λV1 donc
λ m′1,2 m′1,n+1

···  
m′2,2 ··· m′2,n+1
 0 m′2,2 ··· m′2,n+1 
.. ..
M′ = 
   
 Notons N =   , N ∈ M n (C)
 .. .. .. . .
 . . .
  
m′n+1,2 ··· m′n+1,n+1

0 m′n+1,2 ··· m′n+1,n+1
λ
µ ¶
−1 L
et L = (m′1,2 , ..., m′1,n+1 ) ′
, L ∈ M1,n (C) : M = Q MQ =
0n,1 N
(c) D’après l’hypothèse faite au début de la question , N est trigonalisable , donc : ∃ H ∈
GL n (C) tq S = H −1 N H soit triangulaire supérieure . On a : N = HSH −1 et S ∈ T n (C)
µ ¶
1 01,n
(d) On pose R = ′
: R ′ R = I n+1 , donc : R ∈ GL n+1 (C) et R −1 = R ′
0n,1 H −1
λ
µ ¶
′′ −1 ′ ′′ −1 LH
(e) Soit M = R M R . Posons P = QR : M = P MP = ; S est triangulaire
0n,1 S
supérieure donc M ′′ aussi . En conclusion : M est trigonalisable .

2. Si n = 1 : toute matrice M ∈ M1 (C) est triangulaire , donc trigonalisable .


D’après 1) , si toute matrice M ∈ M n (C) est trigonalisable , alors toute matrice M ∈ M n+1 (C)
est trigonalisable . On peut conclure à l’aide du principe de récurrence que :
toute matrice carrée complexe est trigonalisable

3. (a) PG (x) = det(xI 3 −G) = (x−1)3 ; 1 est valeur propre d’ordre 3 et G ̸= I 3 ⇒ dim [ker(G − I 3 )] ̸=
3 donc G n’est pas diagonalisable .
(b) r g(G − I 3 ) = 2 donc dim [ker(G − I 3 )] = 1 , u = e 1 − e 3 engendre ker(G − I 3 ) et tout autre
vecteur propre est de la forme αu donc de première composante α ̸= 1 .
det(u, e 2 , e 3 ) = 1 donc B′ = (u, e 2 , e 3 ) est une base de C3 .
1 0 0 1 1 0
   
µ ¶
−1 −1 1
(c) Q =  0 1 0 et Q GQ = 0 −1 1
   . L = (1, 0) et N = . 1 est va-
−4 3
−1 0 1 0 −4 3
µ ¶ µ ¶
1 1 0
leur propre double de N et est vecteur propre associé . Soit H = ;
2 2 1
1 0 0 1 1 0
   
µ ¶
1 1
S = H −1 N H = ; LH = (1, 0) ; P = QR =  0 1 0  ; P −1 GP =  0 1 1 
0 1
−1 2 1 0 0 1

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