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: 2022-2023/ENSA Marrakech
CP1/ Semestre 2
Module: Techniques d'Expression et de Communication
Prof.: My Abdellah AIT M’BARK
Introduction:
D'où la difficulté d'une définition de la communication qui puisse faire l'objet d'un
accord unanime entre les différents penseurs.
En effet, la définition varie selon qu'elle provienne d'un linguiste, d'un psychologue,
d'un sociologue, d'un philosophe, d'un technicien…
Toutefois, des points communs peuvent exister entre toutes les définitions.
S'agissant de la communication humaine qui nous intéresse le plus, ici, on peut dire,
de façon générale, que c'est un phénomène psycho-social, portant sur la transmission
ou l'échange de messages, un phénomène qui met aux prises deux ou plusieurs
individus qui s'inscrivent dans un cadre spatio-temporel donné.
non verbale.
I- La communication: un terme polysémique
Illustrons cela en nous arrêtant sur les différents emplois du verbe communiquer et
qui montrent, d'un point de vue lexical, ce passage, d'une signification à l'autre.
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3)-communiquer avec quelqu'un ou communiquer entre (communiquer utilisé
comme verbe intransitif): échanger ou partager. (Voir sens étymologique- b)
4)-se communiquer (verbe pronominal): pour les personnes et pour les choses.
b-) Appliqué aux choses, se communiquer signifie qui peut être transmis ou qui se
transmet.
D'après toutes ces définitions, trois schémas principaux peuvent être dégagés:
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à l'émetteur de mesurer l'impact de l'information ou du message. C'est pourquoi
certains mass-médias, conscients de la qualité limitée de leur communication, tentent
d'établir un contact avec leurs destinataires par téléphone ou par courrier.
Pour schématiser, on peut dire qu'il y a un émetteur qui transmet une information à
un récepteur, sans aucune rétroaction. La flèche va dans le sens du récepteur
uniquement.
E → R
-Schéma 3: la communication, c'est l'échange. Elle va dans les deux sens. C'est un
va-et-vient des messages entre un émetteur (destinateur) et un récepteur
(destinataire). Elle est dite aussi communication bidirectionnelle (va dans les deux
directions, existence d'un feed-back ou rétroaction), ou bilatérale, parce que les deux
parties qui communiquent entre elles font alterner leurs rôles d'émetteur etde
récepteur. Et c'est là qu'on commence à s'inscrire dans la communication, puisqu'il y
a possibilité d'un feed-back du récepteur qui permettrait à l'émetteur de réguler sans
cesse sa communication et de l'adapter aux exigences de la situation.
Dans ce cas, on a, d'une part, un émetteur, pris comme tel, quand il envoie un
message et devient récepteur quand il reçoit un message en retour et, d'autre part,
on a un récepteur qui est considéré comme tel quand il reçoit un message et qui
devient, à son tour, émetteur quand il envoie un message. Cette alternance de
rôles peut durer tant que continue l'échange. La flèche va alors dans les deux sens
car il y a réciprocité des messages.
E/R ↔ R/E
N.B.: Pour certains auteurs, un individu est, d'abord, récepteur avant d'être émetteur.
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Pour eux, en effet, avant d'émettre un message donné, l'individu interagit avec son cerveau, sa
mémoire, il est affecté par ses émotions, ses impressions que provoque en lui son environnement
interne ou externe, il reçoit donc un tas d'influences avant d'émettre un quelconque message vers un
autre individu, même quand l'émission du message semble se faire instantanément. Il faudrait, voir,
à ce propos, ce qui se passe dans la neurobiologie, par exemple, et qui est l'étude du déroulement
des phénomènes perceptifs, ou l'étude des opérations par lesquelles l'organisme transforme les
signaux d'entrée (les stimuli) en informations susceptibles d'être compréhensibles par le système
nerveux et d'orienter le comportement. Le système perceptif opère un traitement desinformations qui
peut s'échelonner comme suit: d'abord, un traitement sensoriel (on est frappé par des stimuli: couleur,
intensité, forme…), puis un traitement symbolique (on attribue du sens à ces stimuli), enfin, un
traitement interprétatif des situations ou des comportements. Toutes ces opérations ou traitements
séparables, en théorie, ne le sont pas forcément, en pratique.il en ressort une interaction
incontournable entre l'organisme et son environnement, laquelle interaction fait qu'on est, d'abord,
consciemment ou non, récepteur avant d'être émetteur.
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II- Théories de la communication:
Loin de passer en revue toutes les théories, dans ce domaine, nous dirons un mot
sur la théorie mathématique de l'information, la théorie de la communication de
masse de Harold LASSWELL, avant de nous arrêter sur l'un des schémas les plus
célèbres dans le domaine de la communication, celui de Roman Jakobson et,
finalement, le modèle de Catherine Kerbrat-Orecchioni.
C'est le véritable premier modèle (ou théorie) qui s'est penché sur lacommunication.
Il est l'œuvre de deux Américains, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale:
Claude Shannon (ingénieur et mathématicien né en 1916 et mort en 2001) et Warren
Weaver (scientifique et mathématicien né en 1894 et mort en 1978).
Bien que cette approche soit de nature purement mécaniste, ses concepts ont
remarquablement influencé les chercheurs dans les différentes disciplines qui se sont
penchées sur la communication.
Le terme communication désigne aussi celui d'information dans cette théorie. Pour
ces ingénieurs, les deux mots sont synonymes. Parfois aussi, ils se servent du mot
communication pour désigner le transport et du mot information pour désigner la
chose transportée.
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La chose est ainsi considérée:
Le mot information, dans cette approche, est synonyme de données, de signaux non
signifiants. C'est pourquoi on parle parfois de théorie du signal ou encore de théorie
statistique de l'information." Jean LOHISSE, même référence, même page.)
A noter, ici, dans cette théorie, qu'on a affaire, non pas à des psychologues ou à des
sociologues, mais à des scientifiques, mathématiciens, ingénieurs, qui relèvent de la
mécanique statistique et de la physique.
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Schéma de la théorie mathématique de la communication (C. Shannon et W.
Weaver)
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B- La communication de masse de Harold LASWELL (13 février
1902-18 décembre 1978):
Qui dit (who says)? quoi (what)? A qui (to whom? Par quel canal (in which channel)?
Avec quel effet (with what effect)?
Lasswell, comme bon nombre d'auteurs occidentaux, s'inspire, dans ses recherches,
de l'héritage des Grecs et des Latins. A ce propos, il est redevable, en partie, dans
son approche de la communication, à Quintilien, pédagogue et rhéteur latin (1 er siècle
avant J.-C.), connu pour son célèbre questionnement: le QQOQCPP.
L'accent est mis sur une communication qui fait effet sur les masses (récepteurs
"infiniment" nombreux) par le biais des mass media (télévision, radio, presse écrite…)
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C- Modèle de Roman Jakobson (1896-1982) : éléments et fonctions
de la communication
Référence: Essais de linguistique générale, Editions de Minuit, Paris, 1963 (Tome1), 1973
(Tome 2).
. Code
. Contact
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2- Récepteur (destinataire) : celui qui reçoit, décode le message (décodeur): doit,
en principe, maîtriser le même code (arabe, français, anglais…) que l'émetteur pour
décoder le message de l'émetteur.
Dans la langue, le signe est linguistique, bien évidemment. Le signe linguistique, c'est
le mot, tout simplement (n'importe quel mot ou n'importe quelle catégorie. En effet,
dans la langue française, par exemple, le mot peut être l'une des catégories
principales suivantes: un nom, un verbe, un adjectif, un adverbe, une préposition,
une conjonction, un déterminant, un pronom, en plus de l'interjection pour certains
grammairiens. Dans la langue arabe, il y a seulement trois catégories de mots: le
nom ou ""االسم, le verbe ou""الفعل, la particule ou ")"الحرف.
Les mots du français obéissent à des règles qui préservent le système: des règles de
conjugaison, de syntaxe, de lexique, de sémantique, d'orthographe…
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On ne peut utiliser les mots, les phrases du français de façon pertinente qu'en
respectant ces règles. Autrement, ce système sera déréglé et posera des problèmes
de signification plus ou moins importants, selon les cas.
Chaque mot est signifiant, non en lui-même (*), mais par rapport aux autres mots
avec lesquels il entretient des rapports particuliers, selon ces règles. C'est la notion
de système où les éléments sont interdépendants.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
*N.B.: Chaque signe (chaque mot) comporte deux parties: la première est dite signifiant (c'est le mot écrit ou prononcé, dit
aussi image acoustique), la seconde partie est le concept auquel renvoie ce mot dans mon esprit (l'image, l'idée que j'en
garde dans ma tête).
Pour le fondateur de la linguistique moderne, Ferdinand de Saussure (1857-1913), le rapport existant entre le signifiant (mot
écrit ou prononcé) et le signifié (le concept, l'idée) est arbitraire, c'est-à-dire que ce rapport n'est pas naturel. Ce rapport est
purement conventionnel, social. Pourquoi appeler, par exemple, cet objet sur lequel on s'assoit "chaise", c'est-à-dire cette suite
de lettres c-h-a-i-s-e ou de sons (shèz)? Aucun lien naturel n'existe entre l'appellation (le signifiant) et ce qui en est désigné
(le signifié). La preuve en serait aussi la pluralité des langues, qui fait que le même signifié peut être appelé ou désigné
différemment selon chaque langue. Si le rapport entre signifiant et signifié était naturel, on aurait pu avoir une même
désignation.
Soleil (en français), chams (en arabe), sun (anglais)… sont autant de signifiants différents pour désigner le même signifié (cet
astre lumineux et éblouissant dans le ciel).
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quand c'est moi qui conçois, encode et envoie ce mail, j'en suis, à la fois, émetteur
et destinateur. Mais quand, c'est quelqu'un d'autre qui conçoit mon message que je
veux destiner à une personne donnée parce que moi je suis analphabète ou, tout
simplement, je ne maîtrise pas le code qui sera utilisé pour envoyer le message,
alors j'en suis toujours le destinateur, mais la personne lettrée qui l'a conçu,
encodé et émis pour moi, à ma place, en utilisant un code donné qu'elle maîtrise et
que moi je ne maîtrise pas (langue française, ou arabe, par exemple), cette
personne joue alors le rôle d'émetteur du message sans qu'elle en soit le
destinateur, mais, en même temps, elle joue le rôle de récepteur 1 par rapport à
moi (par exemple, elle reçoit ma demande, en arabe, de concevoir un message
donné dans un code que je ne maîtrise pas, comme l'anglais, pour l'envoyer à la
personne, véritable destinatrice de mon message).
Vous pouvez alors imaginer tous les problèmes qui pourraient naître, parfois, du
fait que c'est un autre qui va émettre à ma place un message dont, moi, je suis le
destinateur réel. Ou bien quand c'est un autre qui va recevoir et décoder un message,
à ma place, alors que j'en suis le véritable destinataire.
des raisons différentes, confient cette tâche à d'autres personnes. Si vous pensez à
cette hypothèse, vous en arriverez à conclure que la communication pourrait se
perdre et causer la perte et la ruine de beaucoup de gens.
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pour un récepteur qui décode, déchiffre un message parfaitement et mieux qu'un
destinataire averti ne l'aurait fait.
A chaque fois que le message est centré sur l’un des éléments du schéma de la
communication, on parlerait d’une fonction déterminée.
3- Fonction poétique. L'accent est mis sur la forme du message : cette fonction
ne concerne pas uniquement la poésie, mais tout message où il y a un travail sur la
forme et l’esthétique : choix de mots, rythme, harmonie, choix de couleurs, de
formes… (Proverbes, comptines, chansons…)
4- Fonction métalinguistique. Le message est axé sur le code, sur la langue utilisée
: (la langue explique la langue). Exemples : reformulation, réexpression, explication
ou réexplication lors d’un cours, définition… dans une visée surtout didactique. Parfois
aussi, un message comporte deux niveaux de signification: une signification explicite,
apparente et une signification implicite et sous-entendue.
Exemples : Allô ! Vous m’entendez ? C’est visible ? C’est audible ? Vous arrivez à
voir, à lire, à entendre…? Vous me suivez? Vous êtes là?
N.B.: Selon le canal utilisé (organe ou sens de perception), pour saisir ou décrypter le message,
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nous avons les différents types de messages suivants :
1- Messages auditifs (perçus par l’oreille : cris, sons, voix, musique…)
2- Messages visuels (perçus par l’œil : formes, gestes, couleurs, écriture...)
3- Messages tactiles (perçus par la peau, le toucher) : chaleur, froideur, pincements, caresses…
4- Messages olfactifs (perçus par le nez) : parfum, odeurs…
5- Messages gustatifs (perçus par le goût, la langue) : ce qui est sucré, salé, amer…
Enrichir sa communication, c'est recourir à plusieurs types de messages à la fois, selon le contexte.
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Schéma représentatif des éléments de la communication et des fonctions
correspondantes (Roman JAKOBSON)
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D- Modèle de Catherine Kerbrat-Orecchioni:
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III- Communication verbale et communication non verbale
Pour communiquer, nous utilisons des mots, la langue, mais aussi les ressources
du non verbal, à l’écrit (dessin, schémas, graphiques…) comme à l’oral (langage du
corps: mimiques, gestes des mains, postures…)
Les deux dernières expressions se font par le biais d'un autre code non verbal, le
langage du corps.
A défaut d'une cohérence entre ces trois types d'expression, le message serait moins
efficace car il y aurait une sorte de contradiction entre ce qu'on dit par les mots et ce
qu'on exprime par le corps et, dans ce genre de situations, celui à qui l'on parle aurait
tendance à croire plus le langage du corps (voix, mimique et gestuelle) que le langage
verbal.
Bien sûr, la valeur de ces deux études reste relative. Elle ne peut être généralisée à
toutes les situations. Ce qui n'est, malheureusement pas le cas, puisqu'on n'hésite
pas à adopter les pourcentages des trois types d'expression dégagés par ces deux
études.
En effet, celles-ci ont montré (selon les conditions de leur réalisation et le public
uniquement féminin auquel elles s'adressaient) que:
-7% seulement est verbal (passe par la signification des mots que nous utilisons).
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Loin de généraliser les résultats d’une telle étude, ou d'adopter absolument ces
pourcentages qui, sans doute, peuvent changer d'une étude à l'autre, selon les
modalités, la méthode, le public visé et l'objectif recherché, il n’en demeure pas
moins vrai que la communication non verbale revêt une importance considérable.
Celle-ci peut confirmer ou infirmer un message verbal et donc renforcer ou minimiser
son efficacité.
1- l'expression verbale est maîtrisée quand notre langue est claire (bien structurée.
Une phrase, à l'oral, comme : "J'ai vu le chat du Maire qui a de si longues oreilles"
n'est pas claire à cause de sa structure. On ignore, en effet, qui est-ce qui a de si
longues oreilles, le chat ou le Maire.), précise (pas approximative: dire "5 élèves" est
plus précis que "quelques élèves", dire "une expérience de 8 ou de 10 ans" est plus
précis que dire "une expérience de plusieurs années"), concise (pas surchargée
d'expressions inutiles ou de répétitions non justifiées) et simple (non compliquée:
recours à certains tournures compliquées, à certaines expressions savantes et
recherchées dans des cas où on l'on s'adresse à un destinataire non spécialiste.)
orale. C'est elle qui transporte notre message verbal. Sa maîtrise relève du non
verbal et est tributaire de la maîtrise de ses principales composantes:
l'articulation, le débit, l'intensité et l'intonation.
.le débit: c'est la vitesse de prononciation d'un message. Elle doit être
adaptée à plusieurs facteurs: l'importance de l'information, sa clarté pour le
destinataire, le temps dont on dispose... Ainsi on peut accélérer ou ralentir son
débit selon les composantes de la situation de la communication. Parfois, par
exemple, pour mettre en valeur une information, ou si mon destinataire éprouve
des difficultés particulières à me suivre et à comprendre parfaitement mon
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message, je ralentis mon débit en y mettant des pauses marquées. Si, au
contraire, mon destinataire n'éprouve aucune difficulté à saisir mon message, ou
si celui-ci est secondaire ou constitue une reprise d'un message précédent, je
pourrais, sans problème, accélérer mon débit pour gagner plus de temps.
Par contre, si, dans votre message, vous alternez les différentes intonations,
certainement, vous favoriseriez plus l'attention de votre public à votre message.
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il faudrait alterner, selon un dosage bien étudié, les tons de la déclaration neutre,
de l'exclamation expressive, de l'interrogation parfois neutre, parfois expressive,
dela demande et de l'injonction caractéristiques de la phrase impérative. Votre
discours s'en trouve vif et non morne et terne.
b- Le regard: c'est un canal qui permet d'établir le contact (au début de la prise
de parole) et de le maintenir (durant toute la prise de parole) dans une
situation de communication orale. Regarder l'autre, c'est l'inviter et l'obliger
en quelque sorte à vous prêter attention. Ne pas regarder l'autre peut le porter
à croire qu'il n'est pas concerné par votre message. Le regard est donc une
invitation à la communication.
Pour que notre regard soit favorable à la communication, certains critères sont
requis:
.il doit être franc et direct, sans fixer ni agresser ni fuir. Cela dénote une confiance
et un comportement affirmatif chez la personne.
Le regard bien maîtrisé est communication, d'autant plus qu'il peut traduire toutes
sortes d'émotions, de sentiments et d'attitudes.
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c- La gestuelle: Par les différentes parties du corps (tête, visage), mains,
pieds, on peut faire différents sortes de gestes et adopter différentes sortes de
postures. Nos gestes peuvent être synchroniques (appuyer le message verbal),
ouverts sur l'autre (cherchant le contact avec l'autre) ou parasites (traduire notre
stress, notre timidité ou trac) et fermés (excluant ou écartant l'autre.)
.les mains, ne serait-ce que pour saluer de loin ou par une poignée chaleureuse,
peuvent traduire un besoin ou une envie de communication comme elles peuvent
traduire une "communication agressive" (gifle, coups de poing).
Brancher la paume de sa main en maintenant ses doigts tout droits peut vouloir
dire: stop! Ou ça suffit! Ou arrêtez-vous! Frapper des deux mains peut, selon le
contexte, signifier un applaudissement ou encouragement, comme il peut
connoter la moquerie et le reproche.
La main peut être utilisée pour indiquer d'occuper une position ici ou là. Elle peut
signifier la présence (un étudiant appelé par l'enseignant), le vote, ou l'acte de
jurer. L'index pointé peut désigner ou menacer. Le pouce et l'index rapprochés
peuvent évoquer l'idée de précision. Le majeur, dans notre culture, pointé
légèrement en haut avec la paume de la main en haut, devant l'autre, est une
insulte. La paume de la main en bas ou en haut (avec une nuance de sens
différente dans les deux cas) et les doigts recourbés allant et venant invitent à
se rapprocher amicalement (et parfois aussi avec une certaine menace).
Notre propos n'est pas de sonder toutes les significations possibles des positions
de la main et des doigts, mais de rappeler l'importance considérable des mains
dans la communication orale.
.le mouvement des pieds: pour se rapprocher ou s'éloigner, pour afficher une
attitude active. Non maîtrisé, le mouvement des pieds peut renvoyer à une
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certaine nervosité et à un manque d'assurance. Ne pas faire de mouvements des
pieds peut renfermer une certaine apathie et paresse, en faire trop et de façon
non adaptée peut parasiter la communication en détournant l'attention de l'autre
sur le message principal. Faire des mouvements des pieds, des déplacements bien
dosés ou subtils nous rend plus dynamiques et donc plus intéressants.
Quant au public qui nous est moins connu, on opte pour un espace public.
Abstraction faite des mesures fournies par Hall et qui peuvent varier d’une
culture à l’autre, voire d’une situation à l’autre, cette répartition mérite une
grande attention.
On peut s'en inspirer, voire l'adapter dans notre communication. Ainsi peut-
on, à titre d'exemple, lors d'un exposé en public (ou même dans une
communication avec une personne), passer d'une distance publique (très
éloignée) à une distance sociale (moins éloignée), ou aller d'une distance
sociale à une distance personnelle (rapprochée), en circulant, selon la situation,
près des auditeurs, ce qui peut les impliquer davantage dans
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l'échange en réduisant ou en supprimant certaines barrières psychologiques
induites par la distance publique et la distance sociale.
Ainsi le travail sur la distance et l'espace peut être un travail sur la relation à
l'autre. La nature de la relation instaurée peut avoir un impact direct, sensible,
sur le contenu du message ou du moins sur son interprétation.
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Conclusion
Dans les prochains cours, nous nous arrêterons sur l'élément humain (émetteur
et récepteur) en traitant les obstacles à la communication à partir de différentes
approches, essentiellement psychologiques.
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