Une

Edition France
1,40 €
n° 1304 du 19 février 2023
Justice et Liberté
actualités le magazine jeux

Ils changent de nom

sports

pour tenter d’oublier

THIERRY CREUX, OUEST-FRANCE

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Depuis le 1er juillet, la loi facilite le changement de nom. Un moyen pour certains de tourner la page d’une histoire douloureuse. pages 8 et 9

Retraites : la réforme
Les mousquetaires dans l’Ouest secoue la gauche
et Les Républicains
page 4

Les trois mousquetaires arrivent

le 5 avril au cinéma. L’équipe du film,
Laurent Mariotte prône
avec François Civil, Pio Marmaï, la cuisine pour tous
Vincent Cassel et Romain Duris,
était, hier, en Ille-et-Vilaine,
à Rennes (photo) et Saint-Malo.
Avant d’autres dates dans l’Ouest.

page 6
MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE
VINCENT MICHEL, OUEST-FRANCE

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En Australie, la retraite à 67 ans creuse les écarts
Sur l’île-continent, l’âge d’éligibilité à la pension de retraite publique passe à 67 ans cette année.
Un report qui pénalise les plus fragiles, même si le système est bien différent de celui de la France.
Sydney (Australie).
De notre correspondant
Australie
Canberra
1 500 km O.-F.
En juillet 2023, tous les Australiens
nés après le 1er janvier 1957 ne
seront éligibles à la retraite publique
qu’à partir de 67 ans. C’est la fin de la
mise en application d’une mesure
introduite en 2009 et qui, depuis
2017, voit l’âge de départ à la retraite
repoussé de six mois tous les deux
ans passant de 65 à 67 ans.
La raison invoquée est la même
qu’ailleurs : le vieillissement de la
population met sous pression le sys-
tème de financement. Pour autant, la
réforme est passée presque sans pro-
testation. « Elle faisait partie d’un
ensemble de mesures qui visaient
aussi à augmenter les pensions »,
rappelle Peter Whiteford, professeur
à l’Université nationale australienne
de Canberra.
Cette retraite publique d’environ
1 200 € pour une personne seule res-
Journée bien mijotée avec Laurent Mariotte Le monde en bref
L’animateur télé et radio spécialiste de la cuisine de terroir
est notre invité. Bien manger, c’est son credo.
Quand on reçoit Laurent Mariotte au
siège rennais de Ouest-France, on ne
va pas lui faire manger de la chou-
croute ! Luc Rivau, le chef du restau-
rant d’entreprise, lui a donc concocté
un Kig ha farz, le pot-au-feu breton à
la farine de blé noir.
« Bravo pour ce plat, il vient du
Finistère ! » On ne la fait pas à Lau-
rent Mariotte. L’homme est un pas-
sionné de la cuisine des terroirs. « Je
connais bien votre région. Vous avez
des produits magnifiques ! » Dans le
cadre de ses émissions, il est souvent
venu sur les terres de l’Ouest, « à la
rencontre de chefs ou de produc-
teurs locaux ».
Que ce soit dans sa pastille quoti-
dienne sur TF1, Petits plats en équili-
bre, dans son émission du samedi
matin sur Europe 1, La table des bons
vivants, dans son magazine bimestriel
Les petits plats de Laurent Mariotte,
dans ses livres aux éditions Solar
(ouf, tout ça !), il n’a de cesse de pro-
mouvoir une cuisine de qualité, pas
trop compliquée et surtout aborda-
ble.
Un mantra chez cet homme issu
d’une famille d’agriculteurs dans les
Vosges. « Je suis venu à Paris pour
faire de la radio. J’ai ensuite travaillé
comme animateur télé pour Canal J
puis TF1. » Puis à l’approche de la
quarantaine, l’envie de tout changer
Monde
En Australie, la retraite publique est forfaitaire et correspond à environ 1 200 €
pour une personne seule.
te basse et insuffisante pour vivre.
« C’est une pension forfaitaire qui
n’est pas basée sur vos revenus
antérieurs », précise l’expert en politi-
ques publiques et sociales.
Elle est complétée par une garantie
de retraite obligatoire, issue d’une
cotisation de l’employeur sur un
Laurent Mariotte au siège de Ouest-
France. | PHOTO : MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE
le taraude. « J’ai passé un CAP de
cuisine à l’école Ferrandi. » Il voulait
ouvrir un restaurant avec des potes,
finalement il va lier comme une sauce
ses deux savoirs : l’animation et la cui-
sine.
« Il existe une forme de sagesse de
vie dans la cuisine : un lien avec la
nature quand on mange des pro-
duits locaux ; du partage avec les
gens que l’on aime. Et puis, cuisiner
cela fait du bien à l’âme. Quand ça
ne va pas fort, préparez-vous un plat
que vous aimez. C’est un mer-
veilleux remède. » Voilà une belle
ordonnance !
Philippe LEMOINE.
| PHOTO : GETTY IMAGES
fonds d’épargne privé pendant la car-
rière du salarié (10,5 % du salaire).
Accessible avant la pension publi-
que, cette garantie est très inégale
selon les revenus perçus durant la
période active des Australiens.
Lors de leur retraite, nombre de
ménages qui ont perçu de bas salai-
Tir de missile en Corée du Nord
La Corée du Nord a mené, hier, un
essai de missile balistique qualifié
« d’intercontinental » par les obser-
vateurs occidentaux. L’engin, non
chargé, serait retombé dans la zone
économique maritime du Japon,
selon Tokyo. Les pays du G7, réunis à
Munich, ont dénoncé le « comporte-
ment irresponsable » de Pyongyang.
Ce tir de missile survient au moment
où les États-Unis et la Corée du Sud
s’apprêtent à mener un exercice mili-
taire de simulation.
La Hongrie reste liée à la Russie
Le Premier ministre hongrois, Viktor
Orban, s’est engagé, hier, à mainte-
nir les liens de son pays avec la Rus-
sie, malgré le souhait de l’Union
européenne de présenter un front
uni contre Moscou. « Nous suggé-
rons à nos alliés de faire comme
nous », a déclaré le dirigeant nationa-
liste.
Manifestations en Tunisie
Plusieurs milliers de personnes ont
manifesté hier, notamment à Sfax,
pour protester contre l’arrestation
d’un responsable syndical et contre
la dégradation de la situation écono-
mique. Le Président a ordonné
l’expulsion pour « ingérence » d’une
responsable de la Confédération
européenne des syndicats.
res ou connu des périodes sans
emploi dépendent ainsi surtout de la
pension publique. Et sont obligés de
continuer à travailler pour s’en sortir.
Pour Ian Henschke, de National
Seniors Australia, principal organis-
me représentant les personnes
âgées dans le pays, le report de l’âge
de la retraite accroît la pauvreté chez
ceux qui ne peuvent plus travailler à
65 ans et doivent, désormais, « atten-
dre 67 ans avec une pension de chô-
mage qui est beaucoup plus faible ».
Les plus pauvres pénalisés
Sans pour autant plaider pour un
retour à la retraite à 65 ans, souhaité
par le parti écologiste, National
Seniors Australia appelle à une « plus
grande flexibilité » et appelle à la cré-
ation d’un « tribunal indépendant »
qui permettrait de s’assurer que « tou-
te personne dépendant de la pen-
sion dispose d’un montant suffisant
pour couvrir les frais de subsistance
de base ».
Peter Whiteford confirme aussi que
l’augmentation de l’âge d’éligibilité à
la retraite se révèle inéquitable.
Notamment pour les personnes
« dont l’espérance de vie est moin-
dre », comme les populations autoch-
tones qui vivent en moyenne dix ans
de moins que le reste des Austra-
liens.
Léo ROUSSEL.
Encore des rescapés en Turquie
Un couple de quadragénaires a été
sauvé, hier à Antakya, douze jours
après le séisme qui coûté la vie à plus
de 44 000 personnes en Turquie et
dans le nord de la Syrie. Quatre
autres survivants avaient pu être
extraits des décombres, vendre-
di. D’autres signes de vie ont été
décelés et mobilisent les sauveteurs.
Appel aux dons
Si vous souhaitez soutenir ceux
qui secourent les survivants,
adressez vos dons à :
Ouest-France Solidarité
Aide aux victimes du tremblement
de terre au Proche Orient
10, rue du Breil
35 051 Rennes Cedex 9
ou via Internet :
ouestfrance-solidarite.org
Un euro versé = un euro donné
(envoi d’un reçu fiscal début 2024)

Cette ville en Inde qui ne fait rien comme les autres
Un temps endormie, Cochin, la « Perle de la mer d’Arabie », est en plein renouveau et veut se poser
en alternative à taille humaine, face aux mégapoles polluées du reste de l’Inde.
Cochin.
De notre correspondant
Inde
Cochin
O.-F. Sri Lanka 400 km
Pour ses espaces d’innovations tech-
nologiques et sa qualité de vie, Cochin
a été classée parmi les vingt et une vil-
les les plus prometteuses au monde
par le cabinet d’analyse Cognizant.
« J’imaginais Cochin comme une
ville provinciale, mais je ne repartirai
pour rien au monde, raconte Monolita
Chatterjee, architecte de 47 ans qui a
vécu à Calcutta, Delhi et Bangalore
(Inde). Cochin offre une culture urbai-
ne vibrante et un cadre de vie
relaxant. On peut facilement s’échap-
per dans les montagnes ou sur les pla-
ges du Kerala. »
Avec 3 millions d’habitants, Cochin a
longtemps été reléguée au rang de ville
moyenne ennuyeuse, simple porte
d’entrée des touristes dans l’État du
Kerala. Mais depuis dix ans, la métro-
pole, répartie sur onze îles, se méta-
morphose. De retour après le Covid-19
depuis janvier, sa biennale d’art con-
temporain en est l’illustration la plus
frappante.
Un métro aquatique
Dans le dédale de ruelles et de bâti-
ments de l’île historique de Fort
Cochin, ce festival expose une centai-
ne d’artistes de vingt-quatre pays.
Beaucoup explorent les tabous de gen-
re et de caste, ou bien les problémati-
Éditorial
« J’ai décidé de vivre »
« On m’a dit que j’allais mourir, j’ai
décidé de vivre », confie au Figaro (1)
Olivier Goy, père de famille et entre-
preneur de 49 ans. Sa vie a basculé
d’un coup lorsqu’il a appris qu’il était
atteint de la maladie de Charcot.
Cette maladie incurable paralyse
peu à peu le corps et ses fonctions
vitales. « Au début, j’étais anéanti,
en larmes. Incapable d’en parler,
même à ma femme, à mon meilleur
ami. Je n’y arrivai pas », confie-t-il.
D’autres grands malades et acci-
dentés témoignent de ce drame. En
plus des souffrances physiques, ils
sont traversés par la révolte, la peur
et le désespoir qui emprisonnent
l’être comme la maladie emprisonne
le corps. Comment briser les bar-
reaux de cette prison invisible ?
Peut-il y avoir un chemin de vie mal-
gré l’issue certaine de la maladie ?
Comment lutter contre son avancée
Monde
Les filets de pêche ancestraux, le Water Metro et la promenade piétonne de Marine Drive.
ques du dérèglement climatique. On y
interroge les blessures de la jeune
démocratie : la partition avec le Pakis-
tan, la rivalité avec la Chine, la dispari-
tion des cultures locales, les affronte-
ments interreligieux… Alors que les fon-
damentalistes s’attaquent dans le reste
de l’Inde aux artistes « anti-hindous »,
un vent de liberté souffle sur Cochin.
« De nombreux bâtiments décrépis
sont rénovés en cafés ou en ateliers »,
s’enthousiasme Bose Krishnamachari,
l’un des commissaires de la biennale.
« Cochin est devenu un lieu de ren-
contre pour tous les créateurs d’Inde
et du monde », juge Firoz, peintre de
50 ans.
D’aucuns pensent que Cochin repo-
se sur les restes du port mythique de
Muziris, où Grecs et Phéniciens jetaient
l’ancre… Muziris, comme le nom de la
inexorable qui fait souffrir et
dépouille ? Pourquoi vivre sans
espoir de guérison ?
Leurs témoignages sont édifiants.
Ils éclairent la route au milieu de la
tempête. Ils évoquent le chemin par-
couru pour « consentir » à leur situa-
tion. Ils communiquent leur décou-
verte, ces « ressources vitales que
nos épreuves ont révélées malgré
nos souffrances », explique Philip-
pe Pozzo di Borgo (2).
Comment Olivier Goy a-t-il retrou-
vé le goût de vivre ? Son visage
serein est celui d’un grand vivant,
tourné vers les autres : « Je veux
apprendre à mes enfants que lors-
qu’on souffre, que l’on a une diffi-
culté, c’est normal, c’est la vie. On
ne fuit pas. On se bat. »
Il a découvert l’oubli des grands
malades et accidentés : « J’ai déci-
dé de vivre jusqu’au bout et d’utili-
biennale. « Cochin se transforme en
gigantesque hub (réseau) maritime et
militaire pour l’Inde. Nous voulions
relier cette cité tournée vers la mer à
son passé millénaire d’échanges cul-
turels », explique Bose Krishnamachari.
« Cochin n’a pas subi les migrations
massives d’autres villes indiennes et a
su contrôler sa croissance, analyse
Rajan Chedambath, chercheur et urba-
niste pour la municipalité. Dotée d’un
métro aérien en 2011, de vélos parta-
gés depuis 2018, la ville va faire entrer
en service son « Water Metro » : le plus
grand réseau de transport en bateau
électrique du monde ! Nous avons
aussi le premier aéroport entièrement
alimenté à l’énergie solaire. »
Pour les communistes qui dirigent la
région du Kerala, opposés au pouvoir
indien (incarné par le nationaliste
par Jeanne Emmanuelle Hutin
ser chaque minute de mon temps
pour améliorer les choses. » Car
ces personnes souffrantes sont les
parents pauvres de notre société qui
délaisse la recherche sur les mala-
dies rares. Il faudrait que les pou-
voirs publics français mettent tout en
œuvre pour que les médicaments
prometteurs soient rapidement mis
à la disposition des malades. Par
ailleurs, il est inacceptable qu’il faille
parfois neuf mois pour être rembour-
sé à moitié seulement d’un fauteuil
roulant indispensable à l’autonomie.
Sans ces fauteuils, des malades
restent entre quatre murs, seuls
dans la nuit du désespoir, broyant
du noir. Sans ces médicaments, la
souffrance et la maladie galopent.
Olivier Goy prépare un film, Invinci-
ble été, pour témoigner des ressour-
ces de vie insoupçonnées qu’il a
découvert. Mais aussi pour amélio-
| PHOTO : CÔME BASTIN, OUEST-FRANCE
Narendra Modi), Cochin fait office de
modèle écologique, culturel et politi-
que. Il suffit de se balader parmi la foule
sur la promenade de Marine Drive, où
poussent les gratte-ciel, pour prendre la
mesure des mutations de la ville.
Mais rien n’est gagné. « Il est urgent
de nettoyer les canaux souillés qui
finissent dans la mer », insiste Rajan
Chedambath. Le futuriste Water Metro,
qui a coûté 100 millions d’euros, « ne
marchera que si l’on convainc les
habitants de laisser tomber leurs voi-
tures pour les déplacements en ville »,
juge Lokanath Behra, directeur des
transports urbains. Des problémati-
ques partagées par d’autres villes
indiennes, face auxquelles Cochin veut
prendre une longueur d’avance.
Côme BASTIN.
rer la vie des personnes gravement
malades car les recettes de ce film
serviront aussi à développer les
recherches sur les maladies rares.
« Nous sommes 100 % vivants.
Réaffirmez le droit de chacun
d’être aidé à vivre et jamais à mou-
rir », appelait Philippe Pozzo di Bor-
go (2). Cet appel sera-t-il entendu
par la Convention citoyenne sur la fin
de vie, par les députés, par la socié-
té, c’est-à-dire par nous tous ?
Répondre à cet appel signifie créer
un climat de vie autour de ceux qui
traversent ces terribles épreuves.
C’est aussi décliner le droit de vivre
inaliénable en organisant le soutien
indispensable qui leur permettra de
vivre jusqu’au bout dans la sérénité
et la dignité.
(1) Le Figaro 11, 12-02-2023
(2) Ouest-France 14-12-2022

Émouvante marche blanche pour Héléna à Brest
Près de 6 000 personnes ont rendu hommage à Héléna Cluyou, hier, à Brest. Elles ont suivi,
en silence, le dernier trajet emprunté par la jeune femme morte tragiquement.
Reportage
« On ne t’oubliera jamais Héléna. »
Recueillies et silencieuses, près de
6 000 personnes ont marché dans les
derniers pas d’Héléna Cluyou, hier,
dans les rues de Brest. Des roses à la
main, en blouses blanches d’infirmière
ou portant des tee-shirts à l’effigie de la
jeune femme, enfants, ados et adultes
ont suivi, avec respect, le dernier trajet
emprunté par l’étudiante morte tragi-
quement.
« Merci d’être venus aussi nom-
breux, Héléna aurait été fière de cet
hommage qu’elle mérite, ont déclaré,
avec beaucoup d’émotion, les deux
Margaux, porte-parole des amis
d’Héléna Cluyou. Nous pensons tous
ensemble à elle, nous nous sentons
tous concernés. »
« Toute la ville en deuil »
Partie du port de commerce, la longue
et impressionnante marche blanche a
traversé le pont de Recouvrance pour
se rapprocher de l’endroit où l’étudian-
te infirmière a été vue pour la dernière
fois, dimanche 29 janvier, après une
soirée en boîte de nuit. Son corps a été
retrouvé calciné, jeudi 9 février, dans la
forêt de Landévennec, à Argol.
« Cette histoire tragique a boulever-
sé sa famille, ses amis et aussi les
habitants », ont continué les deux Mar-
gaux, avant de décrire, des sanglots
dans la voix, leur « pétillante » amie
Héléna, « son énergie contagieuse,
La réforme des retraites secoue la gauche et LR
L’union de gauche Nupes tangue après un débat à l’Assemblée monopolisé et obstrué par les
Insoumis. Chez les Républicains, le parti est, désormais, fracturé après l’éviction d’Aurélien Pradié.
Un acte manqué qui pourrait laisser
des traces au sein de la gauche. Ven-
dredi, au dernier jour d’examen du pro-
jet de loi retraites à l’Assemblée natio-
nale, de nombreux députés espéraient
encore pouvoir discuter de l’article 7,
cœur du texte reportant à 64 ans l’âge
légal de départ.
Mais leurs espoirs ont été déçus. À
minuit, ils se sont arrêtés… à l’article
deux et demi. La faute à un temps de
débat resserré octroyé par l’exécutif,
mais aussi et surtout aux Insoumis qui
ont verrouillé les échanges avec leurs
milliers d’amendements.
« Aventure personnelle »
Au grand dam de leurs alliés socialis-
tes, écologistes et communistes au
sein de la Nupes qui, eux, avaient choi-
si de réduire leurs interventions dans
l’espoir d’aller plus loin dans l’examen
de la réforme. Plusieurs de leurs repré-
sentants n’ont d’ailleurs pas caché leur
amertume.
L’union de la gauche sort donc fragili-
sée de cette stratégie divergente et non
coordonnée. « La Nupes fonctionne
quand nous travaillons de manière
concertée », insiste Cyrielle Chatelain,
France
À Brest, hier, la foule a marché sur les pas d’Héléna, dans le quartier de Recouvrance.
son sourire lumineux, sa gentillesse,
sa force intérieure, sa capacité à sur-
monter les obstacles et sa détermina-
tion à vivre pleinement chaque ins-
tant ».
Une rose blanche à la main, Karine,
69 ans, les larmes aux yeux, avoue son
« immense tristesse » teintée d’un
« grand désarroi » : « Je me sens en
deuil même si je ne connaissais pas
Héléna. Et c’est le cas, je crois, de
beaucoup de Brestois. »
Venus pour « soutenir la famille
Entre Aurélien Pradié et Éric Ciotti, le divorce est consommé.
la cheffe des députés écologistes. « Il
va falloir un acte II de la Nupes », ren-
chérit Sandrine Rousseau.
« La gauche est plurielle, mais sait
se mobiliser contre les régressions
sociales », tempère le Vert Benjamin
Lucas. « La diversité de la Nupes fait
sa force », ajoute Sébastien Jumel
(PCF). « Eh les LR, vous aimez Pra-
dié ? Ciotti ? » balance Alexis Corbière
d’Héléna », envoyer « un signe
d’amour et d’espoir », William, 24 ans,
et son frère Christophe, 30 ans, veulent
aussi « dire que ça n’arrivera plus ».
« Cette tragédie nous a profondé-
ment bouleversés, à un point que
nous n’aurions pas imaginé », confient
Quentin et Alex, 27 ans.
Étudiante en 3e année à l’Institut de
formation en soins infirmiers, Héléna
Cluyou aurait eu 21 ans le 1er février. Le
principal suspect de l’affaire, Sylvain L.,
36 ans, est décédé jeudi 9 février, à
| PHOTO : LUDOVIC MARIN, AFP
(LFI) pour faire diversion… En s’en pre-
nant à la droite, vendredi soir, le député
de Seine-Saint-Denis ne pensait pas si
bien dire. Chez les Républicains, c’est
également la soupe à la grimace. Le
débat sur les retraites a créé de fortes
tensions. Tellement qu’à midi, hier, Éric
Ciotti a annoncé avoir démis Aurélien
Pradié de la vice-présidence du parti,
un mois après l’y avoir nommé… « Ses
| PHOTO : MATHIEU PATTIER, OUEST-FRANCE
l’hôpital à Brest, après deux tentatives
de suicide. « Beaucoup de zones
d’ombre restent à éclaircir », a déclaré
le procureur Camille Miansoni.
Pendant que la foule déposait des
milliers de roses blanches devant la
banderole portant le visage souriant
d’Héléna, ses amies concluaient, por-
tées par une vague d’applaudisse-
ments : « Elle a été aimée et elle a
aimé. »
Morgane DÉVÉRIN et
Frédérique GUIZIOU.
prises de position répétées n’étaient
plus conformes avec les valeurs d’uni-
té devant guider la droite républicaine
», écrit le président du parti, dénonçant
« l’aventure personnelle » du député
du Lot. Depuis plusieurs semaines, ce
dernier menaçait de ne pas voter la
réforme des retraites, en raison du flou
entourant les carrières longues, allant
ainsi à l’encontre de la ligne LR.
L’attitude d’Aurélien Pradié, bien que
partagée par certains, commençait
donc à énerver dans le parti. Il y a quel-
ques jours, le Vendéen Bruno
Retailleau a même réclamé « la tête »
du Lotois s’il persistait à jouer les
francs-tireurs. « Le seul sort qui comp-
te, c’est celui des Français », a réagi
Aurélien Pradié. « Il est des endroits où
être insoumis à l’ordre établi n’est pas
toléré… », s’est empressé de tacler le
député LFI Antoine Léaument.
Yves-Marie ROBIN.
Sans surprise, la motion de censure
déposée par le Rassemblement natio-
nal contre le gouvernement a été large-
ment rejetée, ne récoltant que 89 voix,
dans la nuit de vendredi à samedi.
 France

« Pour bien manger, c’est simple, il faut cuisiner »

La cuisine a la cote, les Français en raffolent. Mais au quotidien, pas facile d’allier nourriture saine,
écologique et économique. Laurent Mariotte, cuisinier militant du « bien manger », livre ses conseils.
La cuisine cartonne à la télévision,
sur les réseaux sociaux,
dans les libraires… Comment
expliquez-vous cet engouement ?
La cuisine, c’est intime. C’est se faire
plaisir, faire plaisir aux autres, il y a un
acte de générosité derrière. Et puis,
faire à manger est valorisant, donne
confiance en soi, c’est une bulle, une
valeur refuge. La France est le premier
pays en termes de temps passé à
table. Ça témoigne de notre amour
pour l’assiette mais aussi pour notre
terroir. Car la cuisine, c’est bien plus
que des recettes, comme disait le
chef Alain Chapel : elle convoque
l’agriculture, la géographie, l’histoire,
le patrimoine, la culture…
Vous vous décrivez comme
un cuisinier respectueux
de l’environnement. Comment
manger de façon écologique ?
Il faut suivre les saisons, manger bio
quand on peut, mais avant tout local. Il
faut revoir notre rapport à la terre, parce
que la grande distribution nous a don-
né la mauvaise habitude d’avoir de
tout, tout le temps. C’est aussi donner
plus de place aux légumes, aux céréa-
les et aux légumineuses dans l’assiet-
te, qui permettent pas mal de combi-
naisons. Et manger moins de viande,
mais mieux. Il faut sortir de l’élevage
intensif, revenir à des exploitations à
taille humaine. On s’est tourné vers
Laurent Mariotte est l’invité de la rédaction.
l’intensif parce que c’était une volonté
du général de Gaulle, pour nourrir la
France après la Seconde Guerre mon-
diale. Mais on est allé trop loin.
Comment manger correctement,
au quotidien, en cette période
d’inflation ?
Faire ses courses en pensant à chacun
des repas de la semaine permet de ne
pas acheter ce dont on n’a pas besoin. Il
| PHOTO : MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE
faut être curieux, changer ses habitu-
des, et oser aller vers des morceaux
qu’on ne connaît pas, des poissons de
saison, des viandes moins populaires et
donc moins chères. Faire des bocaux,
des conserves, utiliser la congélation
sont aussi de bonnes pratiques pour
limiter le gaspillage. Enfin, la vente en
direct à la ferme permet, parfois, d’ache-
ter moins cher. Mais de façon générale,
le low cost a ses limites dans l’alimenta-
tion. Les choses ont une valeur et un jus-
te prix pour être de qualité.
Bien manger passe par l’éducation
des jeunes palais ?
Évidemment ! La gastronomie doit être
une matière vivante enseignée dès
l’école primaire, plusieurs fois par
semaine, avec de vrais travaux prati-
ques, des déplacements dans les fer-
mes. Dans plein de pays d’Europe du
Nord, c’est une matière obligatoire com-
me les autres et certaines écoles ont
même leur potager. C’est un pari payant
sur le long terme car, qui dit des élèves
qui connaissent les produits, dit des
adultes qui auront le plaisir de cuisiner,
moins concernés par la malbouffe, et
donc en meilleure santé.
Justement, quels sont vos conseils
pour une cuisine saine ?
Pour bien manger, il n’y a pas trente-
six solutions, il faut cuisiner. Tous les
plats préparés sont saturés en gras, en
sel et en sucre. On peut faire des repas
simples, trente minutes par jour suffi-
sent déjà à cuisiner plein de choses !
L’important est de varier son alimenta-
tion, manger un peu de tout, tous les
jours. Et c’est doublement gagnant, car
ce qui est bon pour notre santé, est aus-
si bon pour la planète.
Propos recueillis par
Camille DA SILVA.

Vu sur le Net La France en bref

Twitter
Accouchement dans un car, le bébé aura Mouvement de foule à La Défense San Marina ferme le rideau
droit à des tickets gratuits à vie Un important mouvement de pani- Hier, les 163 magasins de San Mari-
Le bébé né dans un car à Neuf-Brisach que a eu lieu, hier, au sein du centre na, marque française de chaussures,
(Haut-Rhin), le 3 février, pourra voyager commercial des 4 Temps, situé dans ont dit au revoir à leurs clients, pré-
gratuitement toute sa vie dans les véhicules le quartier de La Défense, près de sents en nombre pour faire leurs
du réseau routier régional du Grand Est. Paris. Une personne s’est suicidée en adieux. Sans repreneur solide, le tri-
C’est le président de Région, Franck Leroy, se jetant d’un des étages. Les pas- bunal de commerce de Marseille
qui l’a lui-même annoncé sur Twitter et les réseaux sants ont pris le bruit de la chute pour devrait sans surprise prononcer la
sociaux, comme le rapporte France Bleu Alsace une détonation. La police est interve- liquidation judiciaire de la société
jeudi 16 février. nue. demain. Le groupe, né en 1981,
emploie un peu plus de 600 salariés.
l’éditiondusoir Grosse arnaque aux SMS
Dans cette entreprise, la semaine de quatre Cinq personnes ont été mises en exa- Le grand retour des carnavals !
jours ravit les salariés men, jeudi, à Paris, pour escroqueries
En Vendée, Griffon Marine, spécialiste dans en bande organisée. Elles sont soup-
l’ameublement nautique haut de gamme, çonnées d’avoir utilisé un dispositif de
a décidé depuis octobre 2022, de fermer surveillance réservé aux services de
l’entreprise le vendredi. Les salariés travaillent renseignement (IMSI-Catcher) pour
selon leur souhait, entre 35 et 40 heures. intercepter des numéros de télépho-
« Quand on peut prendre le temps, qu’on fait de ne. Ces numéros étaient ensuite utili-
la qualité, qu’on est heureux de venir travailler, sés pour l’envoi de SMS frauduleux
on va se donner deux fois plus pour réussir.» de l’Assurance maladie. Depuis sep-
tembre, plus de 400 000 personnes À Douarnenez, hier. | PHOTO : THIERRY CREUX, O.-F.
ouest-france.fr ont été touchées par cette arnaque.
Une école maternelle a ouvert au cœur Après une pause de trois ans, en rai-
d’un Ehpad pour le plaisir de tous Manifs contre la loi immigration son du Covid-19, des milliers de
L’Ehpad Les Charmilles, à Barlin (Pas-de-Calais), « Non à l’immigration jetable ! » Plu- fêtards ont de nouveau pu se réunir
accueille trente nouveaux résidents depuis sieurs centaines de personnes ont hier, partout en France, pour vibrer au
janvier : ils ont moins de 6 ans et sont élèves de manifesté, hier, à Paris, à Lyon et à son du carnaval. Petits et grands ont
classes de maternelle, qui ont pris définitivement Marseille, pour s’opposer au projet paradé en nombre dans les rues de
leurs quartiers dans l’établissement. de loi du gouvernement sur l’immi- Granville (Manche) et de Douarnenez
Les moments partagés autour de jeux de petits gration. Ce texte prévoit notamment (Finistère). Et l’incontournable carna-
chevaux, de dominos, de chants ravissent plusieurs mesures pour faciliter les val de Dunkerque (Nord) attend, rien
les plus anciens comme les plus jeunes. expulsions et une réforme du droit qu’aujourd’hui, plus de 50 000 per-
d’asile. Il devrait être examiné par le sonnes pour son célèbre lancer de
Infographie : Ouest-France. Photos : iStock, Ouest-France, Ahnac. Parlement au printemps. harengs.

Les mousquetaires débarquent en force
Les trois mousquetaires arrivent le 5 avril au cinéma. Sans attendre cette date, l’équipe du film,
avec François Civil, Vincent Cassel, Pio Marmaï et Romain Duris, était, hier, à Rennes et Saint-Malo.
Rencontre
François Civil en d’Artagnan.| PHOTO : BEN KING
Amoureux d’action et de cavalcades,
d’amour et de trahison, de capes et
d’épées… cochez la date du
5 avril. C’est le jour de sortie des Trois
mousquetaires : D’Artagnan au ciné-
ma. Plus précisément de la première
partie. La suite, Milady, est program-
mée pour Noël.
Un film à gros budget qui remplit par-
faitement sa fonction de divertisse-
ment et d’aventure en faisant même
oublier les multiples adaptations qu’a
connues l’œuvre d’Alexandre Dumas.
Notamment parce que le réalisateur
Martin Bourboulon (Eiffel) et son cas-
ting prestigieux ont su moderniser les
aventures de d’Artagnan. François
Civil, qui incarne l’insouciant et fou-
Le film enthousiasme le public à Rennes
Reportage
Pour sa première confrontation avec un
public, Mathieu Bourboulon, aux com-
mandes de cette nouvelle adaptation du
célèbre roman d’Alexandre Dumas, était
accompagné de ses quatre mousque-
taires, hier, à Rennes. Face à un public
intergénérationnel, le réalisateur n’a pas
manqué de remercier la Bretagne.
François Civil, qui joue le personnage
de d’Artagnan, n’a pas dissimulé « une
belle pression » après plus d’un an de
travail. « Nous sommes fiers de vous
proposer ce travail d’envergure. » Pio
Marmaï, qui campe Porthos, a lui
remercié la Bretagne… pour ses crê-
pes ! « Ça m’a coûté cher physique-
ment, je suis encore dans une démar-
che de perte de poids », a-t-il confié,
déclenchant une salve d’applaudisse-
ments.
Des accents hollywoodiens
Aux côtés de ses partenaires de
batailles, Romain Duris, alias Aramis,
s’est montré admiratif. « J’étais leur
premier spectateur, j’ai adoré. » Un
enthousiasme qui a touché le public
rennais. « Bon film et kenavo ! » a con-
clu Pio Marmaï (Porthos), avec Vincent
Cassel (Athos), avant de laisser place à
l’épopée sur grand écran. Et la magie a
opéré. Martin Bourboulon marie
batailles épiques et notes d’humour,
séduisant petits et grands avec cette
France
Martin Bourboulon et François Civil, hier, à Rennes.
gueux Gascon, le résume très bien.
« La modernité commence dès l’écri-
ture. Par exemple, la sexualité plus
débridée de Porthos fait qu’il est
bisexuel dans le film. Ce qui n’existe
pas dans le roman. Et, de façon enco-
re plus nette, la relation entre d’Arta-
gnan et Constance (Constance Bona-
cieux jouée par Lyna Khoudri) est rem-
plie de respect et de consentement.
Ce n’est en rien une femme passive ! »
Sans exclure une forme de noirceur
présente dans le livre originel, dont les
Martin Bourboulon, François Civil, Vincent Cassel, Romain Duris et Pio Marmaï, au cinéma Pathé de Rennes, hier.
adaptation aux accents hollywoodiens.
Pendant deux heures, le public, plongé
dans une France divisée par les guer-
res de religion, se prend d’affection
pour d’Artagnan.
Certains spectateurs ont aligné les
kilomètres, impatients de découvrir le
film sans attendre la sortie officielle.
Comme Lou et Enora, étudiantes en
| PHOTO : VINCENT MICHEL, OUEST-FRANCE
enjeux restent violents et compli-
qués. Un souci de modernité amplifié
dans la mise en scène avec, comme le
dit Martin Bourboulon, « la volonté
qu’on ne voie pas les scènes mais
qu’on les vive ». Ce qui veut dire que
presque tout a été tourné en décors
naturels et que le spectateur est sou-
vent immergé au cœur de l’action. Ce
qui a demandé aux acteurs beaucoup
de travail pour limiter les doublages
par des cascadeurs. « Personnelle-
ment, avoue François Civil, j’étais
première année de médecine, venues
de Nantes, malgré la charge de travail,
pour assister à cet évènement. « On
passe par toutes les émotions », se
réjouissent-elles.
« Mon cœur bat encore très fort »,
s’enthousiasme Léa, qui vient de termi-
ner ses études de cinéma. « On sait
mettre en scène des cascades et
complètement novice en chevaux et
en combats d’épée. Mais quand on a
vu le niveau d’exigence et la qualité
des gens qui travaillaient sur les che-
vaux, les cascades, l’escrime, la volti-
ge… Ça nous a forcés à monter en
puissance. »
Budget de 60 millions d’euros
Le passage de l’équipe dans l’Ouest
permet de rappeler qu’une grande par-
tie du tournage a eu lieu à Saint-Malo…
mais on ne le voit pas dans ce premier
film, cela concerne surtout la suite.
Le budget de 60 millions d’euros pla-
ce aussi ces Trois mousquetaires dans
la catégorie des grosses productions
françaises de l’année, avec pour mis-
sion de faire revenir pleinement les
spectateurs dans les cinémas. « Hon-
nêtement, affirme le réalisateur, notre
boussole n’était pas là. On voulait jus-
te faire un film d’aventures, généreux,
sincère, en renouvelant le genre tout
en respectant l’ADN de l’histoire. »
Une histoire qui garde une dimen-
sion indémodable. Pourquoi ? « Le
rapport entre les personnages, le
sens de l’honneur, la camaraderie,
les conflits de pouvoir et l’amour »,
propose le cinéaste.
François Civil conclut avec la célèbre
formule du romancier du XIXe siècle,
« un pour tous et tous pour un » :
« À l’heure de l’individualisme, c’est
super de dire qu’on est plus fort
ensemble. »
Gilles KERDREUX.
| PHOTO : VINCENT MICHEL, OUEST-FRANCE
organiser des batailles en France ! »
s’exclame-t-elle, presque rassurée.
Pour elle, ce film doit absolument être
visionné sur grand écran. « C’est aussi
une manière de soutenir le cinéma
français et de montrer qu’on veut
d’autres productions comme celle-
là ! »
Flora MONBEC.
 France

La fibre optique se fait toujours attendre

Un bras de fer juridique est engagé autour du déploiement de la fibre dans des villes moyennes,
entre l’opérateur Orange et le « gendarme des télécoms », l’Arcep.
Entretien

Laure
de La Raudière,
présidente
de l’Arcep.
| PHOTO : BRIGITTE BAUDESSON

Le « gendarme des télécoms » accuse

Orange de retards dans le déploie-
ment de la fibre optique. Dans près de
3 000 communes, certains habitants
attendent toujours d’être reliés à ce
réseau Internet très haut débit. Dans
une mise en demeure publiée vendredi
mais datant de mars 2022, l’Arcep (1)
demande à l’opérateur de respecter
ses engagements.

Des villes moyennes dénoncent

les retards dans le déploiement de
la fibre optique. Que dites-vous aux
élus locaux ?
Je leur reprécise que nous avons mis
en demeure Orange en mars 2022 au
niveau national, sur les objectifs que
l’entreprise avait pris devant le gouver-
nement. Il faut reconnaître qu’Orange
avait déployé la fibre à un rythme sou-
tenu ces dernières années. Un ralen-
tissement inquiétant est constaté
depuis environ dix-huit mois. Mais
Orange est une grande entreprise. On
espère donc qu’elle satisfera à ses
obligations par le biais de cette mise
en demeure. Elle ne peut pas rester
sourde à l’exaspération des élus et
des citoyens.
Les retards portent sur des
zones (2) où le déploiement de la
fibre est réservé aux opérateurs
privés ?
Des opérateurs, dont Orange, se sont
engagés à couvrir 100 % des locaux
situés sur ces zones d’ici à 2022. Or,
Le déploiement de la fibre est souvent effectué par des sous-traitants.
fin 2022, Orange n’en avait rendu rac-
cordables que 88 %. L’opérateur est
très loin de ses objectifs.
Orange dit avoir atteint ses
objectifs, mais que la hausse démo-
graphique dans ces villes a été
supérieure aux prévisions…
Orange s’était engagé à déployer la
fibre optique sur une liste précise de
communes. Elle a souscrit volontaire-
ment ces objectifs devant le gouverne-
ment. La lecture de ses engagements
ne laisse aucun doute. C’est d’ailleurs
ainsi que les collectivités l’ont compris.
Le déploiement de la fibre est
souvent effectué par des sous-
traitants, avec des dérives…
Nous nous sommes aperçus que les
opérateurs n’avaient pas mis en place
de processus de contrôle sur ce que
faisaient les agents sur le terrain. Il y
avait des pratiques pas accepta-
bles. Aujourd’hui, la filière nous a pré-
senté un plan d’action, avec deux
engagements : les opérateurs
n’auront que deux rangs de sous-
traitance et ils vont mettre en place un
système certifiant que ces agents sont
bien formés pour faire des opérations
sur le réseau.
Mais Orange cherche à gagner
du temps ?
Orange a contraint le Conseil d’État à
.| PHOTO : BRIGITTE BAUDESSON
surseoir à statuer sur le jugement de
fond. Je regrette cette manœuvre, qui
est à la fois une façon de gagner du
temps sur ses engagements, mais
aussi une tentative de désarmer le
régulateur que nous sommes.
Propos recueillis par
Clémence HOLLEVILLE.
(1) Autorité de régulation des commu-
nications électroniques, des postes et
de la distribution de la presse.
(2) Ces zones moyennement denses,
dites zones AMII, couvertes par Oran-
ge, représentent près de 3 000 com-
munes. L’opérateur SFR en couvre
environ 600.

Orange estime avoir tenu ses engagements

Dans le bras de fer qui oppose
l’Arcep à Orange, l’opérateur fait
valoir une autre version des faits.
« Nous avons tenu nos engage-
ments, affirme Orange. Ceux-ci
étaient déterminés sur la base des
logements Insee 2013, et acceptés
par le gouvernement après avis de
l’Arcep. Ces engagements natio-
naux ont été atteints, et même
dépassés, avec 12,1 millions de
foyers rendus raccordables fin 2022
alors que l’ambition était portée à
10,89 millions de logements. »
L’Arcep, qui, de son côté, impute
les « retards dans le déploiement de
la fibre » à Orange, a mis en demeure
l’entreprise en mars 2022, de respec-
ter ses engagements. Une sanction
administrative que « conteste » Oran-
ge, réaffirmant que les « engage-
ments nationaux ont été atteints et
Orange a saisi le Conseil d’État pour contester le pouvoir de sanction de l’Arcep.
même dépassés ». « Est-il raisonna-
ble ou encore utile de sanctionner
l’opérateur qui a fait de la France le
| PHOTO : ALESSANDRO BIANCHI, REUTERS
pays le plus fibré d’Europe ? »
s’interrogeait la directrice générale
d’Orange, Christel Heydemann,
devant la commission des affaires
économiques du Sénat le 30 novem-
bre.
Le bras de fer se poursuit
en justice
En réponse, l’opérateur Orange a
attaqué en justice le régulateur des
télécoms, l’Arcep, le 3 février, devant
le Conseil d’État. Une question priori-
taire de constitutionnalité (QPC) a été
déposée. « Il s’agit d’une procédure
qui s’inscrit dans un contentieux
plus large que nous avons avec
l’Arcep sur les obligations de
déploiement de la fibre, et notam-
ment sur la capacité du régulateur à
interpréter les engagements pris en
2018. C’est une question de princi-
pe et de droit », estime Orange.
Nicolas COSSIC.

Changer de nom pour tourner la page
Depuis le 1er juillet 2022, la loi autorise chacun à prendre le nom de sa mère ou à l’adjoindre à celui de son père.
Une libération pour beaucoup. Et une place enfin accordée aux mères dans la filiation.
Jusqu’au 1er juillet dernier, changer
de nom relevait du parcours du
combattant. Depuis cette date, tout
est beaucoup plus simple : une per-
sonne majeure peut prendre le nom
de sa mère, de son père ou accoler
les deux dans l’ordre qui lui plaît. Il
suffit de s’adresser à la mairie, sans
avoir à se justifier ni à payer quoi
que ce soit. Un soulagement pour
tous ceux dont les demandes
cachent souvent de lourdes histoi-
res de famille.
Porter le nom
de son bourreau
« Je portais un nom que je ne sup-
portais pas, explique Véronique
Féret, 51 ans. Ma mère m’a eue
quand elle avait 16 ans, à la suite
d’un viol. Elle était fille-mère com-
me on disait à l’époque, et elle m’a
donc donné son nom de famille.
Quand j’ai eu 5 ans, elle a rencon-
tré un homme et s’est mariée. Cet
homme a exigé de me reconnaître
et que je porte son nom. J’ai subi
des viols quasi quotidiens de sa
part pendant douze ans, jusqu’à
leur divorce. »
Véronique Féret : « Pour moi, changer
de nom était capital. » | PHOTO : VÉRONIQUE FÉRET
Sa mère retrouve alors automati-
quement son nom de naissance,
Féret, mais Véronique reste, aux
yeux de la loi, l’enfant de celui
qu’elles appellent « l’intrus ». Elle
doit continuer à porter son nom.
« Pour changer, il fallait détailler
mes motivations pour obtenir
l’autorisation du ministère de la
Justice. » Par deux fois, son dossier
est retoqué : le motif (les viols), froi-
dement qualifié de « motif affec-
tif », n’est, aux yeux de l’administra-
tion, « pas justifié ». « Quand j’ai
reçu cette réponse en 2017, je me
suis écroulée, les traumatismes
sont remontés. » Burn-out, tentati-
ve de suicide. Véronique vit comme
une délivrance ce 1er juillet 2022.
« Pour moi, changer de nom était
capital. »
La nouvelle identité,
une délivrance
Capital aussi pour Alexandre,
24 ans, qui vit à Auray, dans le Mor-
France
bihan. Comme Véronique, il se pré-
sente le jour même à la mairie, dès
l’ouverture. Un mois plus tard, c’est
fait. Son acte de naissance ne men-
tionne plus le nom honni, remplacé
par celui qu’il vénère, Guillas. Le
permis de conduire, la carte de
Sécurité sociale, les impôts, tout
suit « sans aucune difficulté » se
remémore le jeune homme avec
joie.
En ce mois de février, ultime satis-
faction. Alexandre vient de récep-
tionner sa carte d’identité, avec son
nouveau nom. Une fierté. « Mon-
sieur Guillas, ça fait quelque cho-
se… C’est le nom de ma mère et de
mon grand-père, que je n’ai mal-
heureusement jamais connu. Je le
portais à ma naissance, car mon
géniteur ne m’a pas reconnu »,
confie-t-il.
Quand sa mère se marie, au
début des années 2000, l’époux
adopte Alexandre et lui donne son
nom de famille « pour que toute la
famille s’appelle pareil ». « C’était
beau, bien sûr. Mais au fil des
années, nos relations se sont
dégradées. Après leur divorce, j’ai
appris qu’il s’était renseigné pour
casser mon adoption, ce qui n’est
pas possible. »
Une transmission
entre générations
En 2019, Alexandre contacte une
avocate pour retrouver son nom de
naissance. Elle lui déconseille de
lancer les démarches : « Mon motif
n’aurait jamais été accepté par le Alexandre montre sa carte d’identité, avec son nouveau nom, Guillas. Elle a été délivrée par
ministère de la Justice. En plus,
j’aurais dépensé de l’argent pour traitance. Des personnes qui veu- ment 2 200 par an avant le passage
rien. » À l’époque, la procédure, lent prendre le nom de leur de la loi. Dans toutes les commu-
lourde et vouée à l’échec, impliquait maman pour ne plus être associés nes, les demandes affluent :
en effet des frais de publication au à celui qui a les violentés ou qui a 171 modifications d’identité à Brest
Journal officiel, voire d’avocat. violenté leur mère. » en 2022 ; 350 à Rennes ; 239 à
Dans un grand sourire, Alexandre Nantes. Si l’on en croit un sondage
relève sa manche, découvrant les
40 000 changements de l’Ifop de février 2022, ce n’est
sept lettres magiques gravées dans
de nom en 2022 qu’un début : un Français sur cinq
sa chair un jour où il avait « perdu « La loi répond à un vrai besoin », affirmait vouloir changer de nom,
tout espoir de s’appeler à nouveau constate le ministère de la Justice. dont 26 % de femmes et 17 %
Guillas ». « Ce nom représente 40 000 changements de nom ont d’hommes.
mon histoire familiale, c’est le sym- été enregistrés rien qu’entre juillet
bole de la transmission entre et décembre 2022, contre seule- Dossier : Pascale LE GARREC.
générations. Il a beaucoup de
valeur à mes yeux, bien plus que
celui de mon père adoptif avec qui
je n’ai plus aucun lien. Je pense
que ma mère est fière, même si
elle ne dit rien, sans doute par rap-
port à mon frère et ma sœur qui
ont gardé le nom de son ancien
mari. Ma démarche n’a heureuse-
ment rien changé dans mes rela-
tions avec eux. Chacun fait com-
me il le veut, c’est une décision
très personnelle. »
« Notre nom fait partie de notre
héritage et parfois l’héritage est
très lourd », constate Marine Gati-
neau Dupré, qui a créé Porte mon
nom (lire ci-contre), le collectif à
l’origine de la loi. « Le nom trans-
met une histoire, il représente la
mémoire familiale. Derrière les
changements de noms de famille, Alexandre Guillas : « Ce nom est le symbole de la transmission entre
il y a beaucoup d’histoires de mal- générations. » | PHOTO : THIERRY CREUX, OUEST FRANCE
 France

d’une histoire douloureuse

« Partout je dois prouver que je suis la mère »

«
Témoignage
Je m’appelle Sabrina G. et je
suis en train de faire les démarches
pour m’appeler Sabrina D.F., le nom
de ma mère. Je porte le nom d’un
homme, mon père biologique, que
je n’ai jamais connu. Monsieur est
parti quand j’avais un mois et demi
et n’est jamais revenu. La cicatrice
s’est résorbée avec le temps, mais
elle s’est rouverte à la naissance de
ma fille, en 2015.
J’avais demandé à son père de la
déclarer sous nos deux noms à la
mairie, mais il n’a mis que son nom.
Or, on n’avait que quelques jours
pour faire rectifier le nom à l’état
civil. Je n’étais pas contente mais
cette rectification n’était pas ma pri-
orité, car je venais d’accoucher et
ne suis rentrée à la maison qu’au
bout de cinq jours.
En 2018, on s’est séparé et j’ai
voulu rajouter mon nom en nom
d’usage à notre fille. À l’époque, il
fallait l’autorisation du père. « Hors
de question, m’a-t-il répondu. Je me
battrais pour que ça n’arrive Sabrina et sa fille Séléna. Toutes deux
jamais. » Un jour, j’ai été contrôlée prendront le nom de leurs mère et
en voiture avec ma fille qui avait grand-mère. | PHOTO : DR

2 ans et demi. Je n’avais pas le livret

de famille, on a été amenées au
commissariat pour vérifier qu’elle
était bien ma fille. Après la colère et
la honte, on se dit que les policiers
font bien leur travail… Mais qu’on
aimerait ne pas revivre cette situa-
tion. À l’hôpital aussi, je dois prou-
ver que je suis la mère.
la mairie d’Auray (Morbihan), sa commune de naissance et de résidence.| PHOTO : THIERRY CREUX, O.-F. Je ne cherche pas à enlever le
nom du père à ma fille, juste à acco-
ler le mien. Maintenant, avec la loi
du 1er juillet 2022, il ne peut plus s’y
opposer. Je vais d’abord prendre le
nom de ma mère et ensuite, je
l’accolerai à celui de ma fille.
»
Propos recueillis par
P. L. G.

« Transmettre son nom donne une visibilité à la mère »

Entretien
Marine
Gatineau
Dupré,
présidente de
Porte mon nom
(1).
| PHOTO : MARINE GATINEAU
DUPRÉ
Pourquoi avez-vous créé
Porte mon nom en 2020 ?
Je ne portais pas le même nom que
mes enfants, et je ne supportais plus
d’avoir à justifier que j’étais leur mère,
à l’hôpital, pour les inscrire à des acti-
vités, prendre l’avion… Je me suis
rendu compte que beaucoup de
mères séparées avaient le même
problème et qu’énormément de
gens voulaient changer de nom de
famille.
Que dit la loi relative au choix
du nom issu de la filiation ?
Elle stipule qu’une personne majeu-
re peut changer de nom pour pren-
dre celui de sa mère, de son père, ou
les deux dans l’ordre souhaité. Elle
permet au parent qui n’a pas trans-
mis son nom à la naissance de son
enfant, de le lui adjoindre en nom
d’usage, sans avoir à demander
l’autorisation de l’autre parent. Et
quand il y a retrait total de l’autorité
familiale, un changement de nom du
mineur peut être demandé (pas juste
en nom d’usage), ce qui était impos-
sible avant. Par exemple, s’il y a eu
inceste ou féminicide, quand le père
a tué la mère.
Les changements de nom
n’étaient pas autorisés avant cette
loi ?
Seules quelques exceptions étaient
autorisées pour « motifs légitimes »,
en cas de noms difficiles à porter ou
pour les franciser. Tout ce qui relevait
du « motif affectif », un terme détesta-
ble pour désigner des histoires de
viol, d’inceste, d’abandon, n’était pas
valable. C’était hallucinant.
Le nom est-il une forme
d’héritage ?
Oui, et parfois l’héritage est très
lourd.
Qui vous contacte ?
Nous recevons beaucoup de témoi-
gnages d’hommes, plus que de fem-
mes, qui ne veulent plus être asso-
ciés à celui qui a maltraité leur mère
ou qui les a violentés. Parfois le pro-
blème est lié aux grands-parents, à
un oncle, un cousin… La maltraitance
revient souvent mais il y a beaucoup
d’autres motifs. J’ai reçu une femme
qui porte le nom algérien de son
père et veut prendre le nom de sa
maman pour ne plus subir de racis-
me. La plupart des demandes visent
à remplacer le nom de famille du
père par celui de la mère ou à adjoin-
dre les deux.
Qu’est-ce que cette loi apporte
aux hommes ?
Depuis toujours, la société met un
poids sur leurs épaules, ils doivent
avoir un fils pour transmettre leur
nom. Comme si c’était un échec, de
ne pas avoir d’enfant ou d’avoir une
fille… C’est terrible ! Jusque-là, c’était
compliqué pour les hommes qui ne
voulaient pas transmettre leur nom à
leurs enfants. Ceux qui leur don-
naient le nom de leur compagne
avaient des remarques : elle t’a trom-
pé, c’est elle qui porte la culotte… La
société reste très rétrograde… Grâce
à cette loi, les hommes peuvent pren-
dre le nom de leur mère. Et transmet-
tre à leurs enfants le nom qui corres-
pond le plus à leur histoire familiale,
celui avec lequel ils se sentent le
mieux.
Et pour les femmes ?
Cette loi rééquilibre les deux bran-
ches de notre arbre généalogi-
que. Elle donne une place, une visibi-
lité à la mère. C’est une loi d’égalité et
de liberté individuelle.
Par défaut, l’état civil attribue
toujours le nom du père aux
nouveau-nés ?
Pour donner son nom, accolé ou pas
à celui du père, la maman qui vient
d’accoucher doit faire la demande
en mairie, mais ce n’est pas possible
pour elle à ce moment-là. En l’absen-
ce de choix notifié par les parents, la
logique voudrait que l’état civil donne
aux nouveau-nés les deux noms des
parents, accolés dans l’ordre alpha-
bétique. On n’a pas réussi à inscrire
cela dans la loi, c’est notre cheval de
bataille. On veut le double nom par
défaut.
Propos recueillis par
P. L. G.
(1) Association à l’origine de la loi
relative au choix du nom issu de la
filiation, entrée en vigueur le 1er juillet
2022. portemonnom.com

Elle scrute les mouches pour étudier les mutations
Depuis plus de vingt ans, Virginie Courtier-Orgogozo dédie son temps à la recherche de pointe en
biologie, afin de mieux comprendre les origines et l’avenir des espèces. Elle transmet aussi son savoir.
Rencontre
D’un pas décidé, elle marche dans le
dédale des couloirs du 4e étage de
l’Institut Jacques-Monod, à Paris. La
biologiste Virginie Courtier-Orgogozo
y passe la majorité de son temps avec
son équipe en blouses blanches.
C’est là que nous l’avons rencontrée,
à l’occasion de la Journée internatio-
nale des femmes et des filles de
science, qui se tenait le 11 février.
Les paillasses de son laboratoire
rappellent celles fréquentées en
cours de sciences naturelles au lycée.
À quelques nuances près : les multi-
ples instruments et objets bigarrés
qui les tapissent témoignent d’une
activité soutenue. De nombreuses
hôtes, contraintes dans des tubes,
sont également présentes. Les scien-
tifiques les appellent des « drosophi-
les », les novices, des « mouches à
fruit ».
« Nous avons plusieurs lieux de
collecte en France, en Afrique et en
Amérique centrale, détaille la directri-
ce de recherche au CNRS (Centre
national de la recherche scientifique).
Nous comparons des espèces très
proches qui ont divergé récemment
au cours de l’évolution et nous
essayons de trouver des différences
et de comprendre comment elles
sont apparues. »
Observer les flaques d’eau
D’un débit rapide et limpide, porté par
un enthousiasme communicatif, elle
nous invite en deux temps trois mou-
vements à regarder dans un micros-
cope et nous montre comment distin-
guer une mouche mâle d’une mou-
che femelle. La leçon est réjouissante.
Mais pourquoi cette brillante scientifi-
que a-t-elle décidé, un jour, d’étudier
l’ADN des mouches à fruit ? « Pour
améliorer nos connaissances sur les
mutations et mieux comprendre les
origines et l’avenir des espèces, syn-
thétise la chercheuse avec le souri-
re. Quand j’ai commencé à travailler,
l’organisme qui s’y prêtait le mieux,
c’était la mouche drosophile. »
Sa fascination pour le vivant,
elle, est plus ancienne. Virginie Cour-
La semaine de Chaunu
France
Virginie Courtier-Orgogozo occupe la chaire annuelle Biodiversité et écosystèmes
au Collège de France.
tier-Orgogozo a grandi en Seine-et-
Marne dans une famille d’agricul-
teurs. Observer les minuscules orga-
nismes dans les flaques d’eau l’occu-
pe tout l’été de ses 15 ans. « Mon pro-
fesseur de bio m’avait prêté un
microscope. Dans la ferme de mes
parents, je m’étais aménagée un
labo. Je regardais, je disséquais… et
je réalisais des dessins d’après mes
observations. »
Curieuse et avide de pratique, elle
demande même à faire des stages
pendant ses années de lycée dans les
laboratoires de l’université de Reims.
Avait-elle à ce moment-là l’idée de
devenir chercheuse ? « C’est en ter-
| PHOTO : ANNE-FLORE HERVÉ, OUEST-FRANCE
minale que ce métier s’est imposé à
moi. Je suis allée à un événement
organisé par le CNRS pour les jeu-
nes. Rencontrer des chercheurs en
vrai, ça m’a donné vraiment envie. »
Biologiste et chercheuse. Sa voie
semble toute tracée, mais la jeune fille
doute de ses capacités. « J’étais bon-
ne en maths mais moins en biologie.
J’imaginais des choses trop compli-
quées. Après le bac S, j’ai décidé de
faire une classe prépa à Reims. » La
suite se déroule comme un rêve qui
se réalise pas à pas, sans qu’elle
n’ose jamais trop y croire. « Chaque
étape était un seuil de franchi. Lors-
que je suis entrée à l’École normale
supérieure en 1996, j’ai encore hési-
té. Finalement, même si j’avais des
meilleures notes en physique, j’ai
choisi la biologie. C’est ce que je pré-
férais. »
Une chaire
au Collège de France
Onze ans plus tard, après une thèse,
un contrat de travail aux États-Unis et
un autre au Japon, elle obtient un pos-
te au CNRS en 2007. « C’était un véri-
table soulagement. C’est à ce
moment-là que je me suis dit que je
pouvais avoir des enfants. Avant, ce
n’était même pas un sujet tellement
j’étais obnubilée par la recherche. »
Depuis, la chercheuse, mère de
deux enfants, 14 et 11 ans, scrute tou-
jours les drosophiles avec une appro-
che qui mêle génétique et écologie,
sans se limiter à un seul gène ou un
seul trait de caractère. La biologiste
fourmille d’idées et aime varier les
sujets. Comportements, organes sen-
soriels… Actuellement, son équipe
étudie la colle produite par les mou-
ches juste avant leur métamorphose
pour comprendre ses propriétés
adhésives.
À 45 ans, Virginie Courtier-Orgogo-
zo souhaite désormais donner une
nouvelle orientation à sa carrière.
« Quand j’ai commencé, je voulais
comprendre le monde par curiosité.
Là, avec la crise de la biodiversité,
j’ai envie de prendre du recul et de
faire des choses plus utiles. » Son
élection à la chaire annuelle Biodiver-
sité et écosystèmes au Collège de
France (un établissement public
d’enseignement supérieur et de
recherche) tombe à pic. Jeudi 9 février,
Virginie Courtier-Orgogozo y a pro-
noncé sa leçon inaugurale intitulée
« Penser le vivant ». « J’espère, grâce
à ces cours, transmettre au grand
public ce que j’ai appris depuis plus
de vingt ans sur les propriétés du
vivant. »
Anne-Flore HERVÉ.
Les enseignements de Virginie Cour-
tier-Orgogozo sont à retrouver sur
college-de-france.fr

« Des héros de 39-45 engagés jusqu’au sacrifice »
L’historien caennais Stéphane Simonnet dresse le portrait de onze Françaises et Français
de la Seconde Guerre mondiale. Tous ont fait le choix de la mort plutôt que du déshonneur.
Entretien
Comment vous êtes-vous intéres-
sé à cette thématique particulière
du sacrifice pendant la Seconde
Guerre mondiale ?
L’idée part d’une personnalité pré-
sente dans le livre. Bertrand de
Saussine est une figure dans l’his-
toire de mon ex-belle famille. J’ai
souvent entendu parler de cet hom-
me, mort tragiquement au large du
Gabon en 1940, à bord de son
sous-marin. L’histoire oubliée de ce
militaire de Vichy qui préfère
envoyer au fond de l’eau son navire
plutôt que de se rendre. Progressi-
vement, j’ai eu les archives, le récit
de ce sacrifice. De la matière pour
en faire un livre. À partir de ce pre-
mier personnage, mon éditeur m’a
demandé de raconter d’autres par-
cours de femmes et d’hommes qui
se sont sacrifiés, voire suicidés au
cours de la Seconde Guerre mon-
diale. Je raconte l’histoire de onze
personnes qui ont choisi la mort
plutôt que le déshonneur.
Comment avez-vous orienté vos
recherches ?
Je voulais montrer des hommes,
des femmes, différentes périodes
de la guerre, aussi bien l’année
1940 que 1944. Et puis des fronts
dont on ne parle pas souvent, la
ligne Maginot, le front de l’Est avec
l’escadrille Normandie-Niemen. Je
voulais raconter différents profils,
des fantassins, des aviateurs, des
résistants. Ça n’a pas été simple. Il
existe de nombreuses histoires de
suicide, de sacrifice, mais souvent il
n’y a pas d’information derrière, pas
de dossier d’archives. Ces histoires
ne sont pas toujours vérifiables. J’ai
un regret, n’avoir pu écrire qu’un
seul portrait de femme.
Mourir pour l’honneur est au
cœur des gestes de vos
personnages ?
Nous sommes dans le domaine du
chevaleresque. Le colonel Dutray
s’est tiré une balle de revolver à
Lille, en juin 1940, une heure avant
la reddition organisée sur la
Grand’Place. Il a dit haut et fort qu’il
ne se rendrait jamais aux Alle-
mands, qu’il ne leur remettrait pas
ses canons. On peut dire que son
geste ne sert à rien, qu’il n’empê-
che pas la reddition de son unité.
Mais il s’était juré de ne jamais se
rendre aux Allemands vivant. Le
geste pour l’honneur. Il n’a rien à
gagner. Seulement le statut de
« Mort pour la France ». C’est
l’ancien soldat de la Première Guer-
re mondiale qui participe à la
Seconde. Voir défiler ses hommes
désarmés face à l’ennemi était
inconcevable.
Ces valeurs, dont celle de
l’honneur, sont-elles liées à des
parcours militaires ?
France
L’historien Stéphane Simonnet devant la préfecture de Caen (Calvados).
Effectivement, il faut revenir dans la
tête de ces gens-là. Ils se sont cons-
truits depuis les années 1920 et
1930 dans des schémas de discipli-
ne, de respect de l’autorité et des
ordres et bien sûr de patriotisme.
Sortir du chemin, c’est compliqué,
ce n’est pas dans leur fonctionne-
ment. Honneur et Patrie, c’est la
devise de la Marine. On ne rend pas
son bâtiment à l’ennemi. Leur geste
final est presque une continuité de
leur engagement militaire dans
lequel la mort fait partie du jeu.
Vos personnages sont morts
pour l’honneur, pour sauver les
autres ou pour ne pas trahir. À
part leur fin tragique, ont-ils un
autre point commun ?
L’engagement. Ils se sont tous
engagés dès le départ, dans une
unité militaire, dans la France libre,
dans un réseau de résistants. Ils
n’ont pas accepté l’inaction. Cer-
tains d’entre eux ont même devan-
cé la mobilisation de 1939 comme
Fred Scamaroni, ce Corse, chef de
| PHOTO : MARTIN ROCHE, OUEST-FRANCE
cabinet du préfet du Calvados qui
finira comme agent de Londres, un
proche du général de Gaulle, pris
par les Italiens sur son île natale. Le
courage est évidemment une autre
dimension qui les réunit. Je pense
aux hommes du Bureau central de
renseignements et d’action (BCRA)
de la France libre, comme Henri
Labit, parachutés à l’aveugle dans
la forêt de Grimbosq, près de Caen,
au milieu des lignes allemandes. Et
bien sûr leur sacrifice final les ras-
semble. Mais même l’engagement
est un sacrifice. Je pense à Berty
Albrecht qui participe à l’activité
d’un réseau de Résistance. Elle a
50 ans, une fille. Elle abandonne
une vie confortable pour vivre dans
un dénuement total, dans une
chambre de bonne. Juste pour tra-
vailler au mouvement Combat avec
Henri Frenay.
En 1939-1945, de nombreux pays
comme la France ont été occupés
par les Nazis. Aujourd’hui, l’Ukrai-
ne l’est par les Russes. Cette
situation particulière explique-t-elle
ces gestes héroïques ?
Dans ce type de conflits, on obser-
ve des phénomènes de rejet de
l’occupant, d’engagement, de résis-
tance. Tout ça, on le connaît en
1939-1945 et on les retrouve dans
des guerres actuelles. Cela se
reproduit pour chaque territoire qui
est envahi par un agresseur. En
Ukraine, il y a des gens qui entrent
dans la clandestinité, dans la résis-
tance, qui s’engagent pour la défen-
se de leur pays, qui vont protéger
les leurs. Ce sont des mécanismes
naturels évidents. Mais tous ne les
ont pas. Une très faible minorité des
Français ont été dans la Résistance.
C’est pourquoi les gestes de ces
personnalités sont d’autant plus
exceptionnels.
Cet engagement que vous saluez
à travers les onze portraits de
héros de 1939-1945 n’est-il pas
une valeur commune à tous les
conflits ?
Nous retrouvons les mêmes valeurs
de courage, d’engagement sur les
conflits contemporains. Le même
désir de défendre sa patrie, son sol.
Je reviens sur l’Ukraine. Il y a un
patriotisme assez important depuis
la création de ce pays. C’est le pays
des révolutions, la révolution oran-
ge, la révolution de Maïdan… Un
peuple qui est habitué à se révolter
avec un fort mouvement nationalis-
te symbolisé aujourd’hui par
Zelensky mais qui existe depuis
longtemps. On peut le faire remon-
ter jusqu’au IXe siècle en expliquant
comment l’Ukraine s’est constituée.
On voit ainsi que ce pays s’est forgé
un nationalisme jusqu’à son indé-
pendance en 1991. Je pense que
c’est ça qui permet aux Ukrainiens
de tenir aujourd’hui.
Propos recueillis par
Jean-Christophe LALAY.
Repères
1968. Naissance à Bondy (Seine-
Saint-Denis).
2010. Thèse d’histoire sur Des marins
français libres dans l’armée britanni-
que : le Commando Kieffer.
2010-2013. Directeur scientifique du
Mémorial de Caen.
2011. Membre du conseil scientifique
de la Fondation de la France libre.
2012. Le Commandant Kieffer, le
Français du Jour J, éditions Tallan-
dier.
2014. Chronographie du Débarque-
ment et de la Bataille de Normandie,
éditions Ouest-France.
2019. Nous, les hommes du Com-
mando Kieffer, récits du 6 juin 1944,
éditions Tallandier.
2020-2021. Directeur du musée du
Débarquement d’Utah Beach.
2023. Ils ont choisi la mort plutôt que
le déshonneur, éditions Tallandier,
21,90 €, 319 pages.
 France

« Des inconnues m’ont aidée à trouver

Dominique, 51 ans et née sous X, cherchait à connaître l’identité de sa mère. Elle a trouvé
de l’aide dans sa quête sur un groupe Facebook, où internautes et bénévoles s’entraident.

« Jusqu’à mes 14 ans, j’ai grandi dans

l’idée que ma mère était morte à ma
naissance », commence Dominique
Guyader-Lasbories. Cette Finistérienne
de 51 ans a été élevée par ses grands-
parents paternels. Elle voyait son père
régulièrement. Un jour, au milieu des
années 1980, l’adolescente question-
ne sa grand-mère. « Elle m’a avoué
que ma mère n’était pas décédée à la
maternité… »
Depuis, Dominique n’a eu de cesse
de s’interroger sur cette mère dont elle
ne connaît que le prénom, Marie-Hélè-
ne. « Toute ma vie, j’ai voulu mettre un
visage sur ce nom. » Ce n’est qu’en
septembre 2022 que le voile va se lever.
« C’est grâce à Julie et Emma », insiste
Dominique. Les deux inconnues, croi-
sées sur Facebook, ont été détermi-
nantes.
« Sujet tabou »
Retour en arrière. Dominique, née à
Brest, découvre sur son acte de nais-
sance que sa mère a accouché sous X.
Elle fait quelques recherches sans suc-
cès. Du côté de son père, elle se heurte
à un mur. « Sujet tabou. Impossible
d’avoir une réponse. »
En parallèle, Dominique construit sa
vie : elle se marie et a trois enfants. Elle
est aide-soignante et assistante de
soins en gérontologie. Lorsque son
père décède en 2014, il n’a pas levé le
secret. Dominique s’inscrit sur des
groupes Facebook, où des inconnus
postent des annonces à la recherche
de leurs origines, de membres de leur
famille ou d’amis. « Je regardais les
autres faire, en me disant : Un jour, je
me déciderai », raconte Dominique.
Le plus gros groupe, intitulé Je
te recherche, réunit plus de
150 000 membres. C’est là que Domi-
nique publie un petit texte réunissant
les éléments en sa possession. « Je me
suis rendu compte que beaucoup
d’autres personnes étaient dans la
même situation. » Notamment une
femme qui lui conseille « de faire un
test ADN ».
Julie Minter au centre, avec Hélène et Dominique, la mère et la fille qu’elle
a aidées à se retrouver.
Sur Facebook, des groupes sont consacrés à aider des gens à la recherche de leur famille : parent biologique, enfant né sous X, etc. De
Un test ADN en ligne
Il ne s’agit pas de ceux ordonnés dans
le cadre d’une procédure judiciaire
– les seuls légaux en France – mais d’un
test dit « récréatif ». Ces kits, interdits en
France, sont achetés en ligne par des
gens curieux de leurs origines. Ils ren-
voient un échantillon de leur salive à
l’étranger dans les laboratoires d’entre-
prises privées, comme MyHeritage.
Ensuite, les résultats listent notam-
ment des gens qui partagent des seg-
ments d’ADN avec eux. On peut y
retrouver des cousins éloignés, mais
aussi des personnes plus proches à
condition qu’elles aient fait le même
test. Ce que tente Dominique.
Entre-temps, elle est contactée par
Emma, alias Emmanuelle Saget, co-ad-
| PHOTO : COLLECTION PRIVÉE
ministratrice du groupe Facebook Je te
recherche jusqu’à fin 2022. Cette
gérante d’une auto-école à Évreux
(Eure) animait bénévolement cette
page avec six autres personnes.
« Après une recherche personnelle,
j’ai sympathisé avec les précédents
bénévoles. Puis, j’ai pris le relais avec
d’autres. J’aime aider les autres »,
explique celle qui modère alors les
publications, envoie des messages pri-
vés, met en relation des personnes.
Emma met donc en avant la recherche
de Dominique.
Passionnée de généalogie
Quand Dominique reçoit ses résultats
ADN, surprise : ils ne révèlent pas de
correspondance avec une femme qui
pourrait être sa mère, mais ils montrent
qu’elle partage 10,9 % d’ADN avec un
homme. Un brin désemparée, elle
demande conseil au groupe Face-
book. « Emma m’a fait entrer en con-
tact avec une autre membre qui pou-
vait regarder mon dossier, Julie. »
Julie Minter, 45 ans, vit près de Vitré
(Ille-et-Vilaine). Cette passionnée de
généalogie consacre une partie de son
temps libre à faire des recherches
bénévolement pour les autres et à
explorer les archives en ligne. Via Face-
book Messenger, puis par téléphone,
Dominique lui confie tous les éléments
en sa possession.
« En regardant ses correspondan-
ces ADN sur MyHeritage, notamment
celle de 10 %, et les données entrées
par les utilisateurs, j’ai pu refaire des
arbres généalogiques », décrit Julie.
Parmi les pistes, il y a une Hélène et une
Marie-Hélène. Ce prénom composé
est censé être celui de la mère de
Dominique.
Julie essaie aussi de contacter
« l’homme aux 10 % », et trouve ses
enfants sur les réseaux sociaux avec
qui elle échange des messages. L’un
Comment ces
Une femme recherche son « père
biologique » que sa mère « aurait
rencontré en boîte de nuit » ; un hom-
me né sous X aimerait avoir des infor-
mations sur sa mère qui « avait 17 ou
18 ans » le jour de sa naissance. Ces
annonces ont été publiées sur le
groupe Facebook Recherche de per-
sonnes, qui compte 34 000 mem-
bres.
Il existe plusieurs groupes de ce
type sur le réseau social : Nés sous X,
adoptés, je recherche mes parents
ou mon enfant ; Recherche mère bio-
logique ou enfant né sous X, qui
compte plusieurs milliers de mem-
bres ; ou encore Je te recherche, qui
réunit plus de 150 000 membres.
« Un ton neutre »
Qu’est-ce qui pousse des gens à ani-
mer bénévolement ces groupes ?
Co-administratrice de Recherche de
personnes, Julie Minter, 45 ans,
qui vit près de Vitré (Ille-et-Vilaine),
s’est « prise au jeu d’aider les
autres » en retrouvant un ami de son
père. « J’aime faire des recherches.
Je fais des arbres généalogiques, je
consulte des archives en ligne… »

ma mère biologique »
es inconnus s’entraident. | PHOTO : SOPHIE LEGENDRE / O.-F.
d’eux lui indique que leur père cherche
son propre père. Avec ces éléments,
Julie en déduit que l’homme avec qui
Dominique partage 10 % d’ADN pour-
rait bien être le demi-frère de cette Hélè-
ne. Est-ce la mère de Dominique mal-
groupes d’entraide Facebook fonctionnent-ils ?
Emmanuelle Saget et Jean Louchet ont aidé d’autres personnes dans leurs
recherches via Facebook.
Cette mère de quatre enfants fait qua-
siment un travail de détective derrière
son ordinateur.
« Rassembler des personnes qui
se recherchent, en espérant que ce
soit dans les deux sens, ça me moti-
ve », renchérit Emmanuelle Saget,
France
gré le prénom un peu différent ? C’est
une piste à explorer car cette femme
pourrait aussi être une des cousines de
la mère biologique de Dominique.
Cette Hélène vit dans le Sud-Ouest.
Julie déniche facilement ses coordon-
nées et entre en contact avec elle en lui
parlant de l’existence de cet homme
qui pourrait être son demi-frère. « Je lui
ai proposé de faire un test ADN pour le
vérifier », raconte Julie. Pas très surpri-
se de découvrir que son père ait pu
avoir des enfants cachés, Hélène
accepte de faire le test.
Au bout de longues semaines, les
résultats tombent : cette femme parta-
ge bien 25 % de correspondances
ADN avec cet homme qui est probable-
ment son demi-frère mais elle en a aus-
si 50 % avec Dominique. Hélène est
donc la mère de Dominique.
« Julie a téléphoné à ma mère en lui
annonçant qu’il y avait bel et bien une
correspondance élevée avec cet
homme mais qu’il y en avait une autre
encore plus élevée avec moi… raconte
Dominique. Ma mère a d’abord dit
qu’elle ne voulait pas de contact avec
la famille de mon père. » Avant de se
raviser et d’accepter de recevoir un
coup de fil de Dominique.
Quatre heures au téléphone
C’était le 25 septembre 2022. Un
dimanche. « Ce sera une date symboli-
que désormais. Comme une seconde
naissance », glisse Dominique. Le con-
tact est naturel. Ce jour-là, elles se sont
raconté leur vie pendant quatre heures.
« Quand je lui parlais de mes trois
enfants, elle notait les dates de leurs
anniversaires. Elle m’a expliqué
| PHOTO : EMMANUELLE SAGET/PICASA
40 ans, également co-administratrice
de Recherche de personnes. Cette
gérante d’une auto-école à Évreux
(Eure) a mis le doigt dans l’engrenage
à la suite de sa propre recherche : sa
mère voulait trouver son demi-frère
né sous X.
qu’elle avait déjà quatre petits-en-
fants, que désormais cela lui en faisait
sept. »
La mère, 78 ans, et la fille ont ensuite
échangé mails et photos. « J’avais
l’impression qu’elle m’attendait. Elle
avait besoin de savoir que je ne lui en
voulais pas. » Dominique a découvert
qu’elle avait des demi-sœurs plus
âgées, et un demi-frère. « Ma mère m’a
expliqué que la relation était très com-
pliquée avec mon père. Elle m’a
demandé pardon », raconte Domini-
que.
Hélène, qui n’avait jamais parlé de
cette enfant à ses proches, a annoncé
qu’elle avait une fille à ses autres
enfants. « Je me suis dit : Ça y est,
j’existe », confie Dominique qui a, elle
aussi, expliqué la découverte de cette
grand-mère à ses propres enfants.
Elles se sont ensuite rencon-
« J’avais l’impression qu’elle m’attendait », confie Dominique, qui a retrouvé
sa mère biologique grâce à un groupe Facebook.
Sans s’être jamais vues dans « la
vraie vie », elles et quatre personnes
se sont organisées : chaque annonce
est lue, puis validée ou non. « Cer-
tains ont du mal à s’exprimer et ont
besoin de conseils », appuie Jean
Louchet, 70 ans. Lui est retraité en
Sologne. Ce polytechnicien, ex-prof
en école d’ingénieurs et chercheur, a
été actif sur plusieurs groupes, après
avoir découvert leur existence « par
hasard », à la recherche d’un ancien
camarade.
« On essaie d’avoir des publica-
tions avec un ton neutre, poursuit
Emmanuelle Saget. Sans jugement,
colère ou débordement. » Le princi-
pe : l’entraide.
Et le droit à la vie privée ?
« On a entre quatre-vingts et cent
demandes par jour, dont des
spams. On en publie vingt ou trente,
parfois plus », décrit Sébastien Por-
tier Messeguer, 40 ans, créateur et
administrateur du groupe Je te
recherche. Lui habite le Cotentin et
« travaille dans l’informatique ».
Il est souvent question de vie privée,
voire de secrets. Le sujet est sensible.
trées. L’occasion aussi de faire con-
naissance avec Julie en chair et en os
car Hélène voulait la voir. « Elles m’ont
dit merci pendant tout le repas », glis-
se Julie. « On a aussi appelé Emma en
visio. Car c’est grâce à elle que tout a
commencé. Heureusement qu’il y a
des gens comme elles deux. Ce
qu’elles font est extraordinaire ! »
insiste Dominique.
Après des années d’inconnu, puis
des mois d’attente et de recherches,
Dominique est heureuse. « J’ai de la
chance. Toutes les mamans qui
accouchent sous X ne veulent pas
voir leur enfant. Toutes n’arrivent pas
à leur parler, glisse-t-elle. On ne peut
pas rattraper cinquante ans mais,
profiter l’une de l’autre et créer des
liens avec le reste de la famille, on va
le faire. »
Marie TOUMIT.
| PHOTO : SOPHIE LEGENDRE, OUEST-FRANCE
« Dans notre groupe, normalement,
on ne publie que des photos qui ont
plus de vingt ans », poursuit Julie
Minter. Une façon d’essayer de limiter
l’entrave au droit à l’image. Selon la
loi, chaque personne clairement
identifiable sur une photo peut en
refuser la diffusion publique. Le droit
au respect de sa vie privée permet
également de refuser la divulgation
d’informations.
Si une personne mentionnée
demande la suppression de la publi-
cation, « c’est son droit, on le fait »,
ajoute Julie Minter. « On est sur un fil.
Ce sont des données personnelles.
Il faut être réactif », abonde Sébas-
tien Portier Messeguer. Gare aussi
aux arnaques.
Toute cette activité bénévole trouve
sa raison d’être « par les histoires
couronnées de succès », selon Jean
Louchet.
Dans le groupe Recherche de per-
sonnes, les administrateurs ont épin-
glé près de cent recherches résolues.
Il y a également un millier de messa-
ges résolus sur le groupe Je te recher-
che.
M. T.
A un mois du printemps
Ce dimanche 19 février, la douceur reste d'actualité sous un dégradé nuageux évoluant
entre une belle luminosité au nord et un ciel plus chargé en Vendée.
Mer peu agitée

10
Les quelques gouttes ou 50e jour - 7e semaine 8° 11° 6°

10
crachins de la nuit au nord ne Saint Gabin : 9°
8°
changent rien à la sécheresse Sa légende fait de lui un sénateur 9° 12° 8°
généralisée. Le mois de février romain. Il est enterré à la
est pour le moment très sec, le basilique Sainte-Suzanne d'où le 8° 13° 8° 13° 3°
plus sec à Caen depuis 1959 renom de sainteté que lui vaut
Mer agitée 4°

par exemple. Les températures cette sépulture. 10

10
du jour sont loin des records, 10° 9°
mais il fait partout très doux pour 8° 14° 1°
Prénoms à fêter cette semaine : 13°
la saison, sous les nuages plus Lundi Aimée 8° 13° 5°
7° 3°°

ou moins denses. L'hiver n'est 8° 12° 5°

Mardi Pierre-Damien 10°
pas terminé pour autant, des Mercredi Isabelle 8° 13° 3°
gelées sont de retour cette Jeudi Lazare Mer agitée
semaine, et de la pluie est Vendredi Modeste 8° 14° 4° 8° 15° 3°

10
envisagée. 9° 14° 2° 8° 14° 1°
Samedi Roméo
8° 15° 3°
9°
Dimanche 19 février Lundi 20 février
Mer agitée
8° 14° 3° 8h18 +2 mn

10
09h47 22h16 04h48 17h20 10h33 23h00 05h46 18h12
09h51 22h23 04h40 17h16 10h40 23h10 05h43 18h12
9° 7° 14° 3°
08h05 20h41 02h30 14h59 08h57 21h30 03h24 15h51
06h30 19h01 01h07 13h39 07h22 19h50 02h07 14h36

10
06h24 18h54 00h47 13h19 07h14 19h42 01h47 14h16 18h45 +2 mn
06h15 18h47 00h18 12h47 07h07 19h36 01h13 13h39
05h16 17h49 11h45 - 06h07 18h39 00h10 12h35 8° 13° 3°
04h09 16h38 10h31 22h54 04h59 17h25 11h20 23h41 9°
03h52 16h25 10h04 22h25 04h39 17h09 10h52 23h10
Mer agitée Nouv. lune
03h53 16h23 10h00 22h22 04h39 17h07 10h48 23h08
04h20 16h51 10h15 22h37 05h05 17h33 11h04 23h24
20 février
03h59 16h29 10h02 22h25 04h42 17h08 10h53 23h14
04h02 16h29 10h11 22h36 04h39 17h02 11h02 23h23
03h56 16h30 09h52 22h16 04h41 17h12 10h42 23h03
86 93 100 105 6° 11° 4° 12°
Lundi Mardi
4° 13° 4° 14°

1° 14° 2° 14°
4° 14° 5° 15°
3° 12°° 4° 13°°
3° 15°° 3° 16°°
2° 13° 3° 14°
3° 15° 4° 16°
Petites gelées Sec, frais le
au réveil, matin, très
agréable en 3° 17° doux l'après- 6° 14°
journée. midi.
2°

-3° Mercredi Vendredi

6° et jeudi et samedi
13°

13°

16° Pluie ou Quelques

19° 16° ondées, plus ondées, plus
frais. frais.
20°

Même au repos,
prenez soin de vos végétaux !
Cette saison, le jardinier Valentin Bru vous explique les principes
de la permaculture. Découvrez aussi notre sélection de plantes pour
À partir du 21/12/22

avoir un jardin fleuri tout l’hiver, plantez un chêne dans votre jardin,
majestueux ou nain, rencontrez le chef jardinier du Puy du Fou
et profitez d’un avant-goût de printemps sur l’île de Bréhat.

Magazine en vente en magasin, sur editions.ouest-france.fr

et par abonnement sur abo.ouest-france.fr/jardins
 le magazine familles, cultures, loisirs

actualités le magazine jeux dimanche Ouest-France n° 1304 du 19 février 2023

Laurent Mariotte
Cinéma
Ant-Man divertit mais
manque de piquant

cuisine pour tous

PHOTO : 2022 MARVEL

page 7

Architecture
Un hôtel-arbre dans
le parc d’un château

MICHEL OGIER
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page 17

Animaux
Retraite paisible
au milieu des bêtes
MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE

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À la télé, à la radio et dans ses livres, Laurent Mariotte partage son amour pour la cuisine. dernière page page 19

Visites culturelles à Copenhague

De nouveaux horizons
à découvrir en toute saison !
À partir du 30/11/22
Ce cahier ne peut être vendu séparément

LAURE BESNIER
PHOTO :

Magazine en vente en magasin, sur editions.ouest-france.fr

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La capitale du Danemark regorge de musées et monuments, offrant et par abonnement sur abo.ouest-france.fr/vao
des visites culturelles contemporaines comme historiques. page 5
 Un week end à...

Fouesnant, havre de tranquilité pour

Paresseusement étendue entre l’Odet, l’anse de Bénodet et la baie de La Forêt,
voici la « Riviera Bretonne », un véritable paradis pour les touristes.
Fouesnant
Ì division), les villages de Loc-Amand
Protégée des vents et des tempêtes
par les pays de Pont-l’Abbé et du
Cap, havre de tranquillité entre terre
et mer, Fouesnant s’avère une vérita-
ble petite Arcadie bretonne, au cœur
du Finistère sud. Le littoral de cette
étendue de bocages, depuis le cap
Coz jusqu’à Mousterlin, en passant
par Beg-Meil, voit se succéder plages
de sable fin et éperons rocheux, un
véritable paradis pour les touristes !
Les amateurs de « vieilles pierres »
eux aussi sont à la fête. La campagne
avoisinante recèle de petites mer-
veilles architecturales comme l’église
Saint-Pierre et sa beauté romane, la
chapelle Sainte-Anne dont le pardon,
en juillet, donne lieu à de superbes
réjouissances, celle de Kerbader,
avec sa fontaine et son four autour
duquel on se réunit plusieurs fois par
an pour cuire le pain, ou encore celle
dédiée à Saint-Sébastien. Ici, partout
au détour du chemin, lavoirs et belles
demeures surgissent.
Au Xe siècle, le « pagus fuesnant »
figure déjà dans le cartulaire de
l’abbaye de Landévennec. Il donne
bientôt naissance à une paroisse qui
englobe, outre La Forêt, sa trêve (sub-
et de Perguet (devenue par la suite
Bénodet).
Siège d’une châtellenie, Fouesnant
est alors sous la domination de puis-
sants féodaux. Pourtant, peu de faits
historiques importants marqueront la
ville, celle-ci se trouvant à l’écart des
zones de passage des troupes,
notamment durant les guerres de la
Ligue. À la Révolution, cependant, la
cité sera le cadre de la révolte de
Nédellec, juge de paix qui s’opposa
aux mesures fiscales et économi-
ques du gouvernement avant d’être
décapité à Quimper en 1793.
Le règne de la nature
Mais le XIXe siècle va changer la don-
ne avec l’arrivée du tourisme. Beg-
Meil, jusque-là un simple lieu-dit,
devient une station prisée où se pres-
sent les célébrités de l’époque :
Proust, le compositeur Reynaldo
Hahn, le roi d’Égypte, Sarah Bern-
hardt… Depuis, la vogue balnéaire de
la région ne s’est jamais éteinte, bien
au contraire !
Lieu rêvé pour les amoureux de la
nature, le pays fouesnantais compte
de nombreux sites maritimes remar-
quables, propriétés du Conservatoire
du littoral et, de fait, protégés, comme
les bois et étangs de Penfoulic, les
Glénan, la vasière du cap Coz, les
dunes de Beg-Meil et Mousterlin.
Unique en France, ce plateau
rocheux, lieu privilégié de pêche à
pied aux grandes marées, forme une
avancée en mer qui se prolonge à
l’ouest et à l’est par deux cordons
dunaires isolant de l’océan d’un côté
la mer Blanche et de l’autre le polder
de Mousterlin.
Un plateau rocheux
unique en France
Au fond de la baie, derrière la pointe
du cap Coz, sa jolie petite station bal-
néaire et son port de pêche, on
découvre l’anse de Penfoulic. Ici, con-
tinent et océan se rencontrent don-
nant naissance à une vie foisonnante
qui, de forêt en vasière, a fait son nid
autour du marais. Sur une trentaine
d’hectares, des milieux naturels dis-
parates se côtoient harmonieuse-
ment. Estuaire, prés-salés atlanti-
ques, prairies pâturées, bois maréca-
geux, forêt mixte, haies bocagères et
vergers voient s’épanouir tout au long
de l’année une flore et une faune des
plus étonnantes.
Enfin, pour vous qui préférez les
délices champêtres, les nombreux
sentiers de randonnées vous permet-
tront de découvrir au cœur de cette
oasis de verdure foisonnante et déli-
cieuse, manoirs, petites chapelles et
jolies fontaines.
Françoise SURCOUF. La pointe du cap Coz. dans le Finistère sud. Au fo

Les incontournables
Le manoir de Squividan
| PHOTO : FRANÇOIS COSQUERIC / ARCHIVES OUEST-FRANCE
Le lieu fut jusqu’aux années 1970 la
résidence des peintres Émile Simon
(1890-1976) et Madeleine Fié-Fieux
(1897-1995). Légué à sa mort par cette
dernière au département du Finistère
et désormais géré par le Musée bre-
ton, le domaine de Squividan à Clo-
hars-Fouesnant est un véritable petit
paradis, noyé dans la verdure. Demeu-
re de charme au sein de son parc pay-
sager aux belles essences, il recèle
aussi sa galerie de peintures où se
tiennent des expositions ouvertes au
public tandis que cours et ateliers
pour petits et grands animent la sai-
son estivale pour le plus grand plaisir
des artistes amateurs et profession-
nels…
Les Glénan
Face à Mousterlin, à 20 km de la côte,
on ne présente plus les Glénan, site
classé composé de neuf îles principa-
les et de multiples îlots, disposés en
ovale autour d’une petite mer intérieu-
re. La plus importante des îles, Saint-
Nicolas, est reliée à marée basse à cel-
le de Bananec. Les Glénan étaient, au
XIe siècle, un prieuré de l’abbaye Saint-
Gildas-de-Rhuys. Au XVIIe siècle, l’île
Cigogne, située au centre des autres,
a été fortifiée pour surveiller ce
mouillage, célèbre pour la clarté de
ses eaux souvent comparées à celles
des lagons tahitiens. Aujourd’hui, les
îles ne sont plus habitées que tempo-
rairement. L’une des plus grandes,
Penfret, abrite depuis 1947 la célèbre
école de voile. Elles accueillent égale-
ment le Centre international de plon-
gée. On y trouve aussi la fleur la plus
rare d’Europe : le narcisse des Glénan.
| PHOTO : VINCENT MOUCHEL / ARCHIVES OUEST-FRANCE
L’église Saint-Pierre
| PHOTO : VILLE DE FOUESNANT
L’église de Fouesnant, sous le patro-
nage de saint Pierre, est un des beaux
exemplaires d’édifices romans de la
région. Le bâtiment comprend une
nef avec bas-côté de cinq travées, un
transept dont le carré est porté par
quatre piliers et un chœur à chevet
polygonal accosté de deux absidioles.
La nef date des XIe-XIIe siècles. Le che-
vet à pans et la façade occidentale
datent du XVIIe siècle. Au siècle sui-
vant, la tour surmontant le carré du
transept s’est écroulée entraînant
dans sa chute le chevet dont la
reconstruction fut entreprise en 1754.
Au XVIIIe siècle, le pignon ouest et les
fenêtres des bas-côtés sont rebâtis.
On y trouve des statues de saint
Corentin, saint Jean Discalceat, sainte
Anne et des quatre évangélistes.
L’église a été entièrement restaurée à
la fin du XIXe siècle par Joseph Bigot.
Les chapelles
Dans tout le pays de Fouesnant, les
charmantes chapelles cachées dans
la végétation abondent. Celle de Sain-
te-Anne qui date de 1685 en est un
des plus jolis exemples. Cet édifice en
croix latine possède une flèche de sty-
le gothique et deux tourelles rondes.
On y trouve un très beau retable, les
statues de sainte Anne, saint Pierre et
saint Mathurin. La chapelle Sainte-An-
ne a une grande importance pour les
Fouesnantais. Elle est le lieu de ren-
contre entre « gens de terre » et « gens
de mer ». Lors du pardon de Sainte-
Anne, il y règne toujours une grande
ferveur. Plus loin, la chapelle Notre-Da-
me-des-Neiges, située à Kerbader, fut
édifiée au XVIIe siècle. Son nom vien-
drait d’une légende selon laquelle il y
aurait neigé un 15 mai, jour du pardon.
Deux autres lieux saints sont à décou-
vrir : les chapelles Saint-Guénolé et
Saint-Sébastien.
| PHOTO : VILLE DE FOUESNANT
 Un week end à...

les amoureux de la nature

ond de la baie, on peut découvrir l’anse de Penfoulic. | PHOTO : VINCENT MOUCHEL / ARCHIVES OUEST-FRANCE

Dans les pas de Proust à Beg-Meil

3.5 km où logèrent Proust et son compa-

1h15 gnon le musicien Reynaldo Hahn).

Laissez une rue à gauche.

Accès Rejoignez Beg-Meil au sud 1 Virez à gauche dans la voie sans

de Fouesnant, suivez le fléchage
Chapelle Saint-Guénolé. Garez-
vous sur le parking près de la cha-
pelle.
Départ : Dos à la chapelle, emprun-
tez la rue, dite chemin de Kervas-
tard, vers la gauche, restez sur la
droite. Au bout, bifurquez à droite
rue des Glénan (c’est dans cette
rue que se situait l’hôtel de la Plage
où séjourna Proust au cours de l’été
1895).
Passez un rond-point et, 50 m
plus loin, descendez à gauche vers
la cale. Remontez ensuite la rue sur
quelques mètres puis virez à gau-
che dans la rue dite, le chemin
Creux (où se situait l’hôtel Fremon
issue. Poursuivez sur le chemin
côtier. Vous passez près de diffé-
rents sites qui ont inspiré l’écrivain :
la crique de Liorz Vraw, la plage des
Oiseaux, le Grand Menhir, le séma-
phore. Vous atteignez la plage des
Dunes, poursuivez le sentier en sur-
plomb de la plage. Au bout, remon-
tez l’accès à la plage.
2 Traversez le parking et suivez en
face la rue du Chemin-Creux. Conti-
nuez tout droit, vous retrouvez l’iti-
néraire emprunté à l’aller. Poursui-
vez jusqu’au chemin de la Cale.
Remontez la rue, en haut,
empruntez la route des Dunes à
gauche puis virez à droite pour
rejoindre la chapelle Saint-Guénolé.

Pratique
Se loger
Cet hôtel vous accueille dans une
ambiance cosy à quelques mètres de
l’océan. Hôtel de la cale, 34, rue des
Glénan, Fouesnant (ouvert d’avril à
décembre). Tél. 02 98 94 97 18.
À deux pas de la plage de Kervel-
trec, le Cap Coz propose un héberge-
ment en bord de mer avec jardin et
piscine extérieure. Le Cap Coz, 93,
avenue de la Pointe, Fouesnant.
Tél. 07 49 22 48 52.
Se restaurer
Tout au bord de la plage, une cuisine
gourmande aux parfums d’océan et
de terroir. La pointe Cap-Coz, 153,
avenue de la Pointe du cap Coz,
Fouesnant. Tél. 02 98 56 01 63.
Situé sur l’île Saint-Nicolas, les
Viviers des Glénan propose une cuisi-
ne simple à base de fruits de mer et
poisson frais. Les Viviers des Glénan,
île Saint-Nicolas, Archipel des Glé-
nan. Fouesnant. Tél. 02 98 50 68 90.

Ingeburge de Danemark, la reine prisonnière
Un château, une histoire d’amour. Peu de princesses dans l’Histoire de France furent aussi
malheureuses qu’Ingeburge. Et pourtant, tout avait commencé comme une belle histoire d’amour…
Veuf d’Isabelle de Hainaut, morte à
vingt ans, le roi Philippe-Auguste,
après un séjour en Terre sainte desti-
né à lui faire oublier son malheur,
s’est mis en quête d’une nouvelle
épouse. Il n’a qu’un fils, qu’arrivera-t-
il si ce dernier meurt ? Pour éviter cet-
te vacance d’héritier, il faut une reine.
Pensant que la flotte danoise fera
une excellente alliée en cas de guer-
re, Philippe porte son choix sur Inge-
burge, sœur du roi Knut VI.
Bientôt, la jeune princesse quitte
son pays natal et gagne la France,
suivie d’une escorte d’ambassa-
deurs. De son côté, Philippe-Augus-
te expédie au-devant de la princesse
l’évêque de Tournai, et s’avance lui-
même jusqu’à Amiens, où il attend
avec impatience sa nouvelle épouse.
Fille de Waldemar, roi de Dane-
mark, Ingeburge est née en 1175.
Elle a donc tout juste dix-huit ans en
cette année 1193, dix ans de moins
que son futur époux. Tous les con-
temporains s’accordent à vanter sa
grâce, sa beauté, la noblesse de son
maintien et de ses manières. Aux
yeux de tous, elle incarne l’idéal fémi-
nin de son époque : blonde, élancée
avec d’admirables yeux clairs.
La fiancée arrive dans un Amiens
en liesse le 14 août. Elle donne solen-
nellement sa main à un Philippe-
Auguste lui aussi très séduisant. Et
elle semble fort heureuse de l’avoir
bientôt pour époux, tandis qu’ils
pénètrent dans la cathédrale.
Moins d’une heure plus tard, le
couple, désormais marié, sort sur le
parvis tandis que les cloches
carillonnent. Au milieu de l’euphorie
générale, le monarque déclare que
son épouse sera sacrée dès le lende-
main. Et, tandis que les habitants de
la ville festoient, les nouveaux époux
se retirent dans leurs appartements.
Une histoire d’aiguillette
Le lendemain, 15 août, jour de
l’Assomption, Ingeburge est sacrée
en grande pompe. Chacun peut
alors remarquer que les amoureux
de la veille sont blêmes. Quelques
heures plus tard, sans fournir la
moindre explication aux ambassa-
deurs du Danemark, Philippe exige
qu’ils repartent en emmenant Inge-
burge. Offusqués et consternés, ils
refusent et quittent la France sur-le-
La reine Ingeburge. | PHOTO : MINIATURE
Patrimoine
Le donjon du château d’Étampes, dans l’Essonne.
champ.
La malheureuse épouse est con-
duite au prieuré de Saint-Maur (Val-
de-Marne) et le roi entame une pro-
cédure d’annulation. Comme il ne
peut briser de sa propre autorité le
lien sanctifié par l’Église, il songe à
prétexter une parenté à un degré pro-
hibé. Mais les prélats se montrent
peu disposés à accepter une pareille
mesure. Ils exigent qu’il fasse une
tentative pour se réconcilier avec la
reine. Mais Philippe ressort furieux
de la chambre nuptiale au bout de
quelques instants.
Que s’est-il passé ? Nul ne le saura
Philippe-Auguste. | PHOTO : LOUIS-FÉLIX AMIEL
| PHOTO : CJ DUB, WIKIMEDIA
jamais exactement, mais une confi-
dence du monarque à son oncle,
l’archevêque de Reims, explique
sans doute le fond des choses. Le roi
avoue : « Cette femme est ensorce-
lée, elle m’a noué l’aiguillette ! Il faut
qu’elle retourne au Danemark ! »
Nouer l’aiguillette ? Cela sous-en-
tend que la reine est une criminelle
qui, par manœuvre sournoise, a fait
du roi un impuissant. L’aiguillette
désigne en effet un lacet unissant les
deux parties d’une braguette, d’où
l’expression.
Femme de caractère
Début novembre, l’archevêque pro-
nonce la dissolution en présence de
la pauvre reine seule, sans soutien,
qui ne parle ni français ni latin. Pour-
tant, en femme de caractère qu’elle
est, la jeune épousée - dont la belle
Pratique
Château d’Étampes,
Étampes, Essonne.
Un premier château fut construit à la
demande du roi Robert II, surnommé
« le Pieux », fils d’Hugues Capet. À la
fin du XIIe siècle, Philippe-Auguste fait
édifier une enceinte carrée puis une
deuxième. Les ducs de Bourgogne
histoire d’amour vient de se briser
net – utilise le peu de vocabulaire
dont elle dispose pour exprimer son
désaccord et en appeler au pape
Célestin III.
Ingeburge de Danemark est enfer-
mée à l’Abbaye Sainte-Calixte de
Cysoing (Nord) tandis que le roi
reprend ses recherches en vue
d’un nouveau mariage. Recherches
infructueuses, les malheurs de la rei-
ne danoise ont ému toutes les cours
d’Europe. Les princes dotés de filles
célibataires s’empressent de les
marier au plus vite pour ne pas avoir
à refuser leur main au roi de France.
En 1196, le souverain est finale-
ment informé que la sœur du duc de
Méranie accepte de devenir sa fem-
me. Le 1er juin, tandis qu’on enferme
Ingeburge dans la forteresse d’Étam-
pes, en Essonne, la belle Agnès
épouse Philippe. Cette fois, pas de
problème d’aiguillette…
La colère du pape
S’il est désormais heureux en ména-
ge, le roi ne décolère pourtant pas.
Ce bonheur conjugal n’a en rien ému
le pape, qui n’accepte pas le renvoi
de la princesse danoise. Devant
l’insuccès de ses démarches diplo-
matiques, son légat, Pierre de
Capoue, a jeté l’interdit sur le royau-
me de France et, l’été approchant, le
peuple gronde. Nul ne peut recevoir
les sacrements, les morts ne sont
plus inhumés, l’air empeste le char-
nier et l’infection menace.
Pourtant Philippe s’obstine. Il ne
renverra pas Agnès. Elle est son
épouse, quoi qu’en dise Rome.
Après tout, n’est-il pas le grand sou-
verain qui a mené croisade contre les
Infidèles et n’a-t-il pas, à ce titre, droit
à l’indulgence du Saint-Siège ? De
son côté, Knut VI n’est pas très con-
tent du traitement infligé à sa sœur. Il
songe même à déclarer la guerre à la
France mais le pape casse l’ordon-
nance de dissolution.
Il faudra quatre conciles et une
alliance entre l’anglais Jean sans Ter-
re et l’empereur germanique, allian-
ce qui rend nécessaire pour la Fran-
ce l’appui de la flotte danoise, pour
réconcilier les deux époux. Entre-
temps, Agnès est morte en couches.
En 1214, enfin, Philippe ramène Inge-
burge à la cour. Quand le roi meurt
en 1223, la reine danoise, pas rancu-
nière, est à ses côtés. Elle rend l’âme
en 1236. Sa captivité injustifiée lui a
volé vingt années de sa vie.
Françoise SURCOUF.
Jean sans Peur et Charles le Témérai-
re, mais aussi les duchesses Anne de
Bretagne et Claude de France, y
séjournent. Lors de la Révolution, le
donjon, dit tour de Guinette, est quasi
rasé. En 1859, la ville acquiert les
ruines pour en faire un lieu de prome-
nade.

Sur les traces de la série Borgen à Copenhague
Scandinavie. La capitale du Danemark regorge de musées et monuments,
offrant de passionnantes visites culturelles contemporaines ou historiques.
Mer
du Nord
Suède
Danemark
Copenhague
p g
100 km O.-F.
Au travers du petit écran
« La série Borgen est tellement popu-
laire que je ne connais personne, ici,
qui ne l’a pas vue », certifie Christine
Bordin. Notre guide du jour organise
des visites de la capitale danoise
basées sur le célèbre feuilleton politi-
que danois. Vous n’avez pas suivi le
parcours fictif de Birgitte Nyborg, cata-
pultée Première ministre du Royau-
me ? Rassurez-vous : rien ne vous
empêchera de savourer les nombreu-
ses anecdotes de Christine Bordin.
Celle du Kanalcafeen, par exemple.
Longtemps interdit aux femmes seu-
les, ce restaurant tient lieu de référen-
ce cinématographique « très patriarca-
le », selon son interprétation.
La balade est aussi l’occasion d’un
premier aperçu de sites emblémati-
ques de la capitale : l’hôtel de ville, le
château de Christiansborg, siège du
Parlement, le romantique jardin de la
bibliothèque royale, l’étonnante flèche
torsadée de Børsen, l’ancienne Bour-
se de Copenhague, la « ville libre » de
Christianshavn avec sa communauté
alternative… La montée au sommet de
la tour de Christiansborg – gratuite –
offre, en fin de journée, un panorama
exceptionnel sur la ville.
Sculptures et attractions
Des fontaines et des statues sous un
Parmi les endroits à visiter dans la capitale danoise : le musée Ny Carlsberg Glyptotek, le château de Kronborg et la bibliothèque royale.
Escapades
Devenez gardien de phare
Une expérience aussi unique qu’inso-
lite à vivre sur l’île Vierge. Ce petit bout
de terre de 6 hectares veille sur la
côte du pays des Abers au nord du
Finistère. Le phare de l’île (le plus
haut d’Europe) abrite un éco-gîte
pouvant accueillir 9 personnes
(4 chambres). Les réservations 2023
sont ouvertes. Une expérience qui a
un prix : à partir de 640 € le séjour
d’une nuit (mais accessible si on par-
tage en tribu). abers-tourisme.com
Partir
Du haut de la tour de Christiansborg, on découvre l’étendue de la ville de Copenhague.
dôme titanesque, dans le jardin
d’hiver. De larges galeries monochro-
mes, peuplées d’antiquités. Des pro-
fils égyptiens, des sculptures grec-
ques, romaines ainsi que, plus moder-
nes, danoises et françaises. Plus loin,
l’époustouflante reconstitution d’un
temple romain. Là, des peintures
danoises et françaises. Au sous-sol,
des momies et des sarcophages repo-
sant dans un clair-obscur. Amateurs
d’art ou de simples baguenaudes, voi-
là ce que vous trouverez, entre autres,
dans le luxuriant musée Ny Carlsberg
Glyptotek, né de la collection du bras-
seur féru de houblon et de sculptures,
feu Carl Jacobsen (1842-1914).
En sortant, faites un détour par les
jardins de Tivoli, qui séduira petits et
grands. Le parc d’attractions, inaugu-
ré en 1843, aurait, dit-on, inspiré Hans
Christian Andersen et Walt Disney.
Camping : 199 € en couple
La chaîne d’hôtellerie en plein air Flo-
wer Camping lance une offre couple
(bébé bienvenu) à partir de 199 € la
semaine pour deux. De nombreux
séjours sont proposés à 199 €, com-
me cette semaine en Vendée, à
l’Aiguillon-sur-Mer, au camping Le
Pré des Sables. 199 € du 8 au 15 avril
en mobile home. Ou à Guidel (Morbi-
han) aux Jardins de Kergal (4*), à
199 € du 7 au 14 avril. flowercam-
pings.com
Le château n’est pas
celui d’Hamlet
Direction le château royal de Kron-
borg, à Elseneur, au nord de Copen-
hague. « On l’appelle le château
d’Hamlet, mais Hamlet n’y est jamais
venu », plaisante notre guide. S’il sert
bien de cadre à la tragédie shakespea-
rienne, son auteur n’y aurait en effet
jamais mis les pieds. La vie à la cour lui
Pratique
Y aller. Avion avec Transavia au
départ d’Orly, quatre vols par semai-
ne à partir de 39 € l’aller ; équivalent
CO2 : 185 kg. Train à partir de 300 €
l’aller ; équivalent CO2 : 3,5 kg.
Dormir. 25 Hours Hotel.
Manger. Høst, POPL.
Visite guidée. nordicnoirtours.com.
Été : réduction mer et montagne
Jusqu’au 28 février, Les Villages
Clubs du Soleil proposent une réduc-
tion pour des séjours été à la mer,
c’est-à-dire entre le 29 avril et le
4 novembre : moins 60 € pour un
séjour d’une semaine (130 € pour
2 semaines). Et à la montagne, du
18 juin au 3 septembre : 100 € de
remise par dossier (5 pers. max) pour
un séjour d’une semaine (210 € pour
un séjour de 2 semaines). villages-
clubsdusoleil.com
| PHOTO : LAURE BESNIER, OUEST-FRANCE
aurait été campée par des comédiens
itinérants. Comme les boulets de
canon, tirés en l’honneur du toast du
roi, scène décrite dans la pièce. Le joli
château, reconstruit après un incen-
die, invite à se pencher sur l’histoire
captivante du roi Frédéric II et de la rei-
ne Sophie.
Laure BESNIER.
120 € à diviser entre le nombre de
participants.
Renseignements. visitcopenhagen.fr,
visitdenmark.fr.
Carte incluant déplacements et
attractions (intéressante selon les visi-
tes payantes prévues) : copenhagen-
card.com.
| PHOTO : LAURE BESNIER
Thalys : prix fixe pour les seniors
Un bon plan pour les plus de 60 ans
qui veulent s’évader sur un coup de
tête au dernier moment. Thalys pro-
pose des tarifs fixes à destination
de Bruxelles, Amsterdam, Cologne…
Ex. 74 € le Paris – Bruxelles en classe
Standard ou 99 € pour Amsterdam.
Les seniors peuvent aussi économi-
ser à condition d’anticiper leurs réser-
vations. Bruxelles est proposé à partir
de 29 € l’aller. thalys.com
Sébastien JENSONNY.

dAnt-Man ne fourmille plus autant d’idées
Pour l’action. En salles depuis ce mercredi, Ant-Man et la guêpe : Quantumania ne surprend
pas mais offre un divertissement familial correct à l’homme-fourmi de Marvel.
Le générique. Dans ce troisième
volet de la franchise, Paul Rudd cam-
pe toujours le sympathique Scott
Lang/Ant-Man. En couple avec
Hope/La Guêpe (Evangeline Lilly) il
rattrape le temps perdu avec sa fille
adolescente rebelle, Cassie. Du côté
de ses beaux-parents, on retrouve
Michael Douglas (Hank) et Michelle
Pfeiffer (Janet), fraîchement resca-
pée d’un univers parallèle dans
lequel elle était coincée depuis des
années.
Le genre. Action, comédie et scien-
ce-fiction
L’histoire. Ant-Man et sa famille se
retrouvent envoyés dans le monde
subatomique. Séparés sur place, ils
vont devoir affronter de nombreuses
créatures et un nouvel ennemi redou-
table pour s’en sortir.
Durée. 2 h 05.
On aime…
Passée une rapide introduction, le
film plonge dans une avalanche
d’action quasi ininterrompue pen-
dant deux heures. Batailles, décou-
verte de nouveaux mondes, effets
spéciaux omniprésents et créatures
en tous genres sont de mise dans un
film quasi exclusivement réalisé sur
fond vert. Ce bestiaire riche, qui
dLa femme de…
PHOTO : BAC FILMS
Tchaïkovski. Pour la peinture de la
société russe. À la fin du XIXe siècle,
Antonina Milioukova, magnifique-
ment interprétée par Alyona Mikhailo-
va, s’entiche de Piotr Tchaïkovski puis
se marie avec le compositeur déjà
reconnu. Ce mariage est un désastre,
car le musicien est homosexuel et
met son art avant tout. Mais Antonina
s’accroche envers et contre tout à
son amour impossible et s’enfonce
dans l’autodestruction. Dans une
reconstitution de qualité, ce film est
une belle illustration de la résistance
aux codes imposés par la société,
avec de très belles séquences où le
réalisateur Kirill Serebrennikov propo-
se des échappées oniriques. Mais le
film, d’une grande noirceur, pèche
néanmoins par sa trop grande lon-
gueur. On est loin de la force vitale de
Leto ou de la folie de La fièvre de
Petrov, les deux précédents films du
metteur en scène russe désormais
installé à Berlin après avoir entretenu
des rapports compliqués avec
le pouvoir russe pendant de nom-
breuses années. 2 h 23. (Gilles
Kerdreux)
Au cinéma ce dimanche
Kathryn Newton (Cassie Lang) et Paul Rudd (Scott Lang/Ant-Man) dans Ant-Man et la guêpe : Quantumania de Marvel
nous fait basculer dans la science-
fiction, n’est pas sans rappeler
Star Wars. L’humour enfantin
plaisant permet au film de s’adresser
à toute la famille. La jolie place
donnée aux cadors du cinéma,
les acteurs Michael Douglas et
Michelle Pfeiffer, est également
appréciable.
cDomingo et la brume dMarlowe
PHOTO : EPICENTRE FILMS
Pour sa puissance. Voir un film du
Costa Rica est déjà, en soi, une expé-
rience rare. Ce petit pays sans armée
qui a déclaré la paix au monde entier
passerait volontiers pour l’Eden aux
yeux des touristes, comme un îlot
pacifique entouré de pays ultravio-
lents. Sauf qu’avec Domingo et la bru-
me, le long-métrage d’Ariel Escalante
Meza oppose un sérieux bémol, en
déroulant une sinistre histoire de cri-
me organisé pour l’appropriation par
la violence, dans un petit village, des
terres afin de construire une route.
Domingo, un paysan à la retraite,
s’accroche à sa terre alors que son
entourage se laisse acheter à coups
d’enveloppes de billets et d’intimida-
tion. Il pense, imperturbable au dan-
ger, à sa femme décédée, qu’il voit
dans la brume enveloppant le
hameau. Des images somptueuses,
fantomatiques, décrivent un homme
digne et perdu dans son passé,
errant avec son ciré jaune, sans se
laisser corrompre. Le fantastique se
mêle au réel, comme un conte étran-
ge et magnifiquement composé.
1 h 30. (Michel Oriot)
On aime moins…
La déferlante d’effets spéciaux, loin
d’être tous réussis. Le scénario est
aussi trop mécanique, enchaînant les
batailles sans développer grand-cho-
se autour. Enfin, comme dans toutes
les suites Marvel, Ant-Man 3 nécessi-
te d’avoir suivi tous les autres films du
studio, mais aussi ses séries, pour
PHOTO : PARALLEL FILMS
Pour le vintage. Le cinéaste irlandais
Neil Jordan (Entretien avec un vampi-
re, The Borgias) redonne vie au privé
Philip Marlowe, célèbre détective né
sous la plume du romancier améri-
cain Raymond Chandler. Chapeau,
bourbon, cigarettes, coups de poing
faciles et regard désabusé sur les
humains, tout y est. Et après Hum-
phrey Bogart, Robert Mitchum, Dan-
ny Glover et bien d’autres, c’est Liam
Neeson (La liste de Schindler) qui
enfile le costume vintage. Même à
70 ans, l’acteur britanno-américain le
porte bien, parfaitement entouré de
Diane Kruger et Jessica Lange. L’his-
toire est inspirée du roman La Blonde
aux yeux noirs, de John Banville, et
non directement d’un livre de Ray-
mond Chandler. On y découvre la
face pourrie de la société huppée et
du monde du cinéma de Los Ange-
les, à la fin des années 1930. Dans
une belle reconstitution de l’époque,
le film est finalement assez classique
mais a autant de charme qu’un vieux
polar captivant retrouvé sur une
étagère. Du bel ouvrage. 1 h 50.
(G. K.)
| PHOTO : JAY MAIDMENT, MARVEL
apprécier pleinement la découverte
du nouveau méchant et les deux scè-
nes post-générique. Rien de bien
nouveau sous le soleil donc, mais un
film pop-corn qui s’assume et se
regarde très bien un dimanche en
famille.
Anaïs BERNO.
Et aussi…
PHOTO : ESC FILMS
Projet Wolf Hunting
Quarante-sept criminels, tous plus
dangereux les uns que les autres, ten-
tant de s’évader d’un cargo-prison
avant qu’une créature surhumaine ne
vienne les décimer un par un. Un sur-
vival horrifique qui pousse les cur-
seurs de l’action et du gore au maxi-
mum. 2 h 01.
La Romancière, le film
et le heureux hasard
Hong Sang-soo entremêle les des-
tins d’une écrivaine, d’une actrice,
d’une libraire et d’un cinéaste, et met
en scène, dans un sublime noir et
blanc, un tourbillon de sentiments
contradictoires où les règlements de
compte se font à fleurets mouchetés.
Brillant. 1 h 32.
Le grand cirque
L’humoriste et acteur franco-
marocain Booder (Mohammed
Benyamna) devient clown auprès
des enfants malades et monte un
spectacle avec eux. Le démarrage
est un peu mou mais l’émotion et la
tendresse l’emportent. 1 h 25.
 Sur vos écrans

eSharper, un film captivant mais trop mécanique

Pour l’intrigue. Un thriller au casting haut de gamme dont les rebondissements d’abord
intrigants se multiplient mais finissent par lasser.
Réalisateur pour de nombreuses
séries (de The Crown à Andor), le Bri-
tannique Benjamin Caron officie pour
la première fois pour le grand écran
avec un film à l’entame façon coup de
foudre à Manhattan. Il met en scène
Sandra, une étudiante (Briana Mid-
dleton, aussi impressionnante que
captivante) qui débarque dans une
librairie vendant des livres anciens et
le jeune propriétaire de celle-ci, Tom.
Entre eux deux, l’alchimie est immé-
diate et Sharper s’ouvre donc comme
une comédie romantique enlevée. Sa
vraie nature, celle d’un thriller, se révé-
lera plus tard, lorsque l’étudiante con-
fie son besoin d’argent pour aider son
frère.
Le libraire, qu’on découvre très aisé,
lui confie une somme importante
mais la jeune fille finit par disparaître.
Au même moment, surgit Max, un
personnage aussi mystérieux que
menaçant, qui vient tambouriner sans
ménagement à la porte des deux
tourtereaux.
Rebondissements incessants Sandra et Tom, alias Briana Middleton et Justice Smith. | PHOTO : APPLE TV
Dès lors, l’intrigue arrête sa marche
en avant et rembobine pour raconter la colonne vertébrale d’un récit aux la table. Une mécanique… un peu (Requiem for a Dream) inspiré et d’un
qui sont Sandra, Max, la mère de rebondissements incessants, d’abord trop mécanique donc, qui nous laisse casting quatre étoiles, de Julianne
celui-ci et son beau-père comme intrigants et virtuoses mais dont sur notre faim en dépit d’une photo- Moore à John Lithgow en passant par
autant de chapitres d’un livre qui tis- l’accumulation finit par lasser et don- graphie soignée (signée Charlotte Sebastian Stan. 1 h 56. Sur Apple
sent les liens tordus entre tous ces ne le sentiment que le récit pourrait Bruus Christensen, la chef op’ de TV +.
personnages. Qui manipule qui ? Ce n’avoir pas de fin, à contredire ainsi Sans un bruit), d’une bande originale
sera, dès lors, la question centrale et sans cesse les certitudes qu’il met sur orchestrée par un Clint Mansell Thierry CHEZE.

eToi chez moi et… dDjango cTrois couleurs – Bleu Et aussi…

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r) PHOTO : ERIN SIMKIN, NETFLIX PHOTO : COS AELENEI PHOTO : MK2 FILMS PHOTO : PARAMOUNT +

vice-versa. Pour les amoureux. En
cette semaine de Saint-Valentin, quoi
de plus évident qu’une petite comé-
die romantique ? Reese Witherspoon
et Ashton Kutcher, adorables stars
incontournables du genre, sont réu-
nis pour la première fois à l’écran. Ils
incarnent Debbie et Peter, meilleurs
amis depuis vingt ans, malgré leurs
différences : elle vit à Los Angeles,
maman célibataire et responsable.
Lui enchaîne les conquêtes à New
York et les contrats juteux. Mais un
beau jour, ils se retrouvent à échan-
ger leurs maisons et leurs vies vont
basculer. Questionnant l’amitié hom-
me/femme, sans trop se prendre au
sérieux, ce nouveau film original Net-
flix déroule sa romance de manière
méthodique, pour arriver à la happy
end de rigueur. La vraie bizarrerie de
cette comédie romantique réside
dans le fait que le couple star ne se
croise… presque jamais. C’est cha-
cun de leurs côtés que Reese et
Ahston s’épanouissent et nous char-
ment. Au détriment de l’étincelle, para-
doxalement absente entre les deux.
1 h 49. Sur Netflix. (Charles Martin)
Pour le personnage. Le personnage
de Django a été immortalisé en 1966,
sous les traits de Franco Nero, dans
un western spaghetti de Sergio
Corbucci devenu légendaire. Il a,
depuis, été interprété par des dizai-
nes d’acteurs, dans d’innombrables
déclinaisons, plus ou moins officiel-
les, plus ou moins réussies. La der-
nière en date, Django Unchained,
signée Quentin Tarantino, est l’une
des plus fameuses. Ce personnage
revient aujourd’hui dans une série
de Canal +, interprété par Matthias
Schoenaerts, la star de De rouille
et d’os. Ténébreux, mutique à sou-
hait, l’intrigant cow-boy, à la recher-
che de sa fille, débarque dans une
ville appelée Nouvelle-Babylone. Cet-
te cité utopique tente d’établir une
égalité parfaite entre ses habitants,
les pionniers blancs comme les
esclaves affranchis. Entre plaisir d’un
western « à l’ancienne » et réinvention
contemporaine, les auteurs de la
série Gomorra ont su redonner du
lustre à un mythe décidément inépui-
sable. Dix épisodes. Sur MyCanal.
(Cédric Page)
Pour Juliette Binoche. C’était il y a
trente ans. Le polonais Krzysztof
Kieslowski repartait de Venise cou-
ronné d’un Lion d’Or après y avoir
présenté Bleu, le premier volet de sa
trilogie « Trois couleurs » qui allait
l’emmener ensuite à Berlin (avec
Blanc) et à Cannes (avec Rouge). Et
trente ans après, le charme mysté-
rieux entourant ce film habité par la
grâce opère toujours. On y suit une
femme qui, après avoir perdu son
mari – compositeur célèbre – et leur
petite fille de 5 ans, va entamer un
long et sinueux parcours de recons-
truction et tenter de faire table rase de
son passé. En filmant cette renaissan-
ce, Kieslowski signe un film d’une
beauté et d’une profondeur inouïe sur
le deuil. Tellement maîtrisée qu’il se
laisse parfois gagner par une trop
grande cérébralité. Heureusement,
elle est vite mise à mal par l’interpréta-
tion sublime de Juliette Binoche,
capable d’incarner avec nuances ce
personnage qui a les pieds sur terre
et la tête dans les nuages et récom-
pensée de son seul César à ce jour.
1 h 40. Sur Mubi. (T. C.)
Tulsa King
Sylvester Stallone joue, avec une
jouissance contagieuse, le mafieux
vieillissant mais pas prêt à prendre
sa retraite dans la nouvelle série
du réalisateur de Yellowstone, Taylor
Sheridan. Neuf épisodes sur Para-
mount +.
Hello tomorrow !
En mettant en scène un VRP (ven-
deur, représentant et placier) propo-
sant de vendre des lots d’un projet
immobilier sur la Lune, cette série
rétro-futuriste créée par le duo Lucas
Jansen-Amit Bhalla se paie le capita-
lisme made in USA avec un sens
aiguisé de la comédie mordante.
Dix épisodes sur Apple TV +.
Pauline à la plage
Les savoureux chassés-croisés
amoureux sur la côte normande ima-
ginés par Éric Rohmer fêtent leurs
40 ans et n’ont rien perdu de leur
charme ni de leur subtilité. À retrouver
dans ce long-métrage : Arielle Dom-
basle, Amanda Langlet ou Féodor
Atkine. 1 h 35. Sur Filmo TV.
 Musique

Georgio de retour avec un album en béton

Hip-hop. Le nouvel album du Français Georgio, intitulé Années sauvages, marque le retour
d’un rappeur productif, un an après la sortie de son projet précédent, Ciel enflammé.
Avec Années sauvages, Georgio, de
son vrai nom Georges Édouard
Nicolo, s’offre un cinquième album
poétique et engagé. Quinze titres
venant renforcer la carrière d’un
artiste qui mûrit de projet en projet.
Dans cet album, disponible depuis
le 3 février, Georgio parle de son
enfance au quartier, de ses potes,
de l’amour et de tout ce que cela
entoure. Il évoque son parcours per-
sonnel, ses rêves et sa vision du
monde avec une grande sensibilité
et une plume aiguisée.
Le rappeur de tout juste 30 ans a
grandi à Angers (Maine-et-Loire) et
s’est plongé dans la musique très
vite. Au fur et à mesure de sa carriè-
re, Georgio a pris un virage de plus
en plus mélodieux.
Un disque enfermé
dans du béton
Son précédent album fut un succès
critique et commercial, avec notam-
ment Concept flou, un morceau
mêlant amour et mélancolie, en col-
laboration avec l’artiste Cœur de
Pirate. Dans son nouveau projet,
Georgio réitère cet exploit avec Dia-
mant v2, un titre en collaboration
avec la chanteuse Yoa. Il s’est égale-
ment entouré des rappeurs PLK
(Quand tout s’enflamme) et Josman
(Froid).
Le trentenaire a voulu innover
dans la promotion de ce nouvel
album. Il a travaillé avec son direc-
teur artistique pour imaginer une
version collector très originale :
« L’album aura la particularité
d’être enfermé dans un bloc de
béton qu’il faudra briser (avec un
marteau) pour y accéder. En hom-
mage aux murs qu’on franchit cha-
que jours malgré leurs hauteurs… »
explique le chanteur au magazine
en ligne Booska-P.
Au-delà de ses textes poignants,
Georgio se distingue par sa musica-
lité. Il explore des sonorités variées,
allant du rap à des sons plus rock,
en passant par des influences lo-fi,
un genre musical rétro, volontaire-
ment imparfait (Or Acrylique) et pop
(7 fois).
Les mélodies sont riches et
variées, offrant une grande richesse
musicale à l’album. L’instrumental
de son premier titre (Hôtel 5 étoiles)
revient tout au long de l’album sous
différentes versions, donnant un cer-
tain sens narratif au projet.
Années sauvages est un album
introspectif qui témoigne d’un artiste
bien installé dans le paysage du rap
français. Il y explore avec une gran-
de finesse les thèmes qui lui sont
chers, tout en offrant une musicalité
riche et variée. Un album à écouter
sans modération.
Lilian LEGEAY.
Années sauvages, Panenka music, Georgio, rappeur qui vient de fêter ses 30 ans, a sorti son nouvel album « Années
15 titres, 50 minutes. sauvages » le 3 février. | PHOTO : N’KRUMA

La confirmation La découverte La déconvenue Le choix de Laurent Mariotte

Eddie 9V King Ayisoba Aya Nakamura

Capricorn Work Hard DNK
Ruf Records Glitterbeat Rec. 118/Warner 15
11 titres, 33 mn. 9 titres, 49 mn. titres, 41 mn.

Soul. Brooks Mason, alias Eddie
9 volts, n’est pas né sous le signe du
Capricorne, il y a vingt-six ans. Non,
c’est un bon vieux retour aux sources
avec un clin d’œil appuyé au son brut
sans overdubs. Capricorn ? Le nom
d’un studio à Macon, en Géorgie (États-
Unis), que le p’tit gars d’Atlanta a forcé-
ment connu de nom, à défaut d’avoir vu
les Allman Brothers ou Otis Redding y
enregistrer. Son précédent album, Little
Black Lies, avait bluffé le monde du
blues, impressionné par tant d’aisance
dans la voix et le jeu de guitare d’un fan
de Mike Bloomfield ou Albert Collins.
On l’attendait au tournant avec ce
Capricorn. Autant dire qu’il relève haut
la main le défi à la guitare, bien enten-
du, mais aussi en se saisissant de la
basse et de la batterie. Eddie 9 V a tout
capté dans ce son de la fin des années
1960 et début 1970, sans le plagier, en
apportant sa fougue et sa patte. La cou-
leur est soul. Une soul de grande clas-
se, avec une pointe funky mais pas trop
et une touche gospel. Percussions,
orgue, chœurs et cuivres donnent du
relief à l’ensemble. 9 volts ? Le courant
passe bien. (Jean-Marc Pinson)
Musiques du monde. À 49 ans et
cinq autres albums sous la couronne,
Albert Apozoore, alias King Ayiasoba,
est loin d’être un nouveau venu. Ce
Work Hard est l’album le plus consis-
tant et le plus direct du musicien gha-
néen, à la voix férocement énergique
et au jeu de kologo (un luth a deux
cordes) incisif. En partie parce qu’il a
été conçu entre le studio ghanéen de
Francis Ayamba, musicien et collabo-
rateur du King Ayisoba, et celui
du hollandais Arnold de Boer, chan-
teur-guitariste du groupe rock The Ex.
S’il intervient sur quelques morceaux,
celui-ci a plutôt joué le rôle de cataly-
seur, accentuant la couleur électro de
certains (poly)rythmes sans atténuer
la complexité follement inventive de
ceux-ci. Si un emballant esprit ludi-
que anime les choeurs et interven-
tions vocales (et la flûte) entourant la
voix sans merci du patron, quelques
refrains en anglais (People Talk to
Much) rappellent que le musicien est
avant tout critique de la société gha-
néenne. Work Hard est autant une tri-
bune qu’un album de fête. (Philippe
Richard)
Variété. Aya Nakamura continue son
ascension. Saluée par les grands
noms du milieu, à l’international com-
me en France (Alicia Keys l’a invitée à
reprendre son tube Djadja lors de son
passage à Bercy ; Booba salue « la
boss »), la chanteuse franco-malien-
ne de 27 ans vient de sortir son qua-
trième album. Deux ans et demi
après Aya, la chanteuse invoque ici
son vrai nom de famille – Danioko,
celui de ses parents maliens arrivés
à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-
Denis) quand elle était petite – pour
parler de ses amours contrariées.
Fougueusement amoureuse dans
Aya, elle est un cœur brisé dans DNK.
Et ça ne l’inspire pas. Les quinze mor-
ceaux vaguement zouk, soupçon lati-
no, se distinguent peu les uns des
autres (Belek et SMS, plus dansants,
se démarquent). On guette en vain
les punchlines dans cette langue qui
fait tant sa personnalité et trembler
l’Académie française, mélange
d’argots africains, anglais et français
des banlieues. Elle chante « I love you
trop » ou « reviens moi corazon ». C’est
un peu mièvre. (Marie Merdrignac)
| PHOTO : MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE
« Je suis très variété française, j’aime
les classiques français. J’ai été élevé
à ça, Aznavour, Les Compagnons
de la chanson… J’aime beaucoup
Marc Lavoine, son dernier album,
Adulte jamais. Je suis allé le voir en
concert il y a un mois. Je ne l’avais
jamais vu sur scène avant. Ça fait
déjà quarante ans qu’il est dans nos
vies, il en a fait de tubes… J’aime sa
façon de raconter l’amour, le quoti-
dien, c’est toujours romancé. J’ado-
re son approche. Il a un côté roman-
tique, nostalgique aussi, mais il ne
donne jamais dans le côté pleurni-
chard. J’écoute beaucoup de musi-
que en voiture. De plus en plus. Je
chante pour me détendre, pour exul-
ter. Et avant de faire mes émissions
de radio, ça me donne la patate. Par-
fois, les gens me reconnaissent et ils
sont morts de rire. Je peux chanter
des trucs honteux parfois ! »
 Livres

Les derniers jours de Franz Kafka… Et après

Biographie. Le dramaturge Laurent Seksik raconte un écrivain malade, en proie à l’angoisse.
Quelques proches admiratifs feront vivre son génie en le sortant de l’anonymat après sa mort.
« De tout ce que j’ai écrit, seuls ces
livres sont valables. » Dans ce mes-
sage à son exécuteur testamentaire,
Max Brod, Franz Kafka cite La Méta-
morphose, Le Verdict et quelques
autres. Le reste ? « Tout doit être tota-
lement brûlé sans être lu », exige
l’écrivain tchèque. Ce tout est consi-
dérable : des nouvelles, des romans
inachevés, des tonnes de carnets…
Si cette volonté avait été respectée,
le monde n’aurait jamais lu Le Procès,
ni Le Château. Confronté à ce dilem-
me, Max Brod s’en émeut auprès de
Robert Klopstock, l’étudiant en
médecine qui a accompagné l’écri-
vain dans son agonie.
« Un génie, un poète »
Le jeune homme est l’un des person-
nages qu’a choisi Laurent Seksik
pour raconter Franz Kafka, comme il
l’a fait pour Stefan Zweig. Le futur chi-
rurgien, qui dérochera un poste aux
États-Unis, recommandé par Thomas
Mann et Albert Einstein, a noué une
relation aussi forte qu’éphémère avec
l’écrivain.
Robert Klopstock rêve d’écriture
quand il rencontre Kafka dans un
sanatorium. Il découvre un grand Le grand écrivain tchèque Franz Kafka a inspiré Laurent Seksik. | PHOTO : ARCHIVES, F.MANTOVANI/GALLIMARD,
homme, très humain mais torturé, qui
lui confie « écrire la nuit pour échap- Autre personnage du roman, Dora, qu’« un génie, un poète, un demi- La Métamorphose peut jaillir d’un cer-
per à la folie » quand l’angoisse qui fut sa dernière compagne, et avec dieu et un prophète moderne ». veau humain ! Une biographie fasci-
l’empêche de dormir. laquelle Franz Kafka a vécu une rela- L’absurdité décrite dans Le Procès, nante et fabuleusement mise en scè-
« La littérature me fait vivre, dit tion courte et intense. Ils projetaient elle la vivra d’ailleurs elle-même à ne.
Franz Kafka. Mais une vie obscure d’aller s’installer en Palestine. Anéan- Moscou vingt ans plus tard. Matthieu MARIN.
au-dessus du néant. Trop occupé à tie, elle retient l’homme plus que On traverse ainsi le siècle, au côté
écrire, il me semble ne pas encore l’écrivain. « J’offre tous tes écrits de Kafka, ses peurs et sa Lettre au Franz Kafka ne veut pas mourir, Galli-
avoir vécu. Et maintenant je vais pour une seconde de ta présence. » père, et auprès de ceux qui feront mard, 352 pages, 21,50 €, E-book
peut-être mourir… » Pour elle, Kafka n’était pas moins reconnaître son œuvre. Ou comment 15,99 €.

Vivre à Berlin en 1990 Quête identitaire Maison de correction Le choix de Laurent Mariotte

Isabelle Amonou Julien Hillion

Manuele Fior
Hypericon
Dargaud, 144 pages,
23 €.
Bande dessinée. Dans les années
1990, l’Italienne Teresa Guerrero
décroche un poste d’assistante
scientifique à Berlin, pour une exposi-
tion sur le trésor de Toutankhamon.
À peine arrivée, dans le bus, elle croi-
se Ruben, singulier jeune homme qui
retouche les photos pour un magazi-
ne. Manuele Fior nous fait vivre leur
romance avec une telle vérité dans
les dialogues et les attitudes qu’on
y croit dur comme fer. En le vivant du
côté de Teresa et ses récurrentes
insomnies. En parallèle, comme un
clin d’œil à la grande Histoire, on lit
d’exaltants extraits du journal
d’Howard Carter quand il découvre
la tombe de Toutankhamon, soixan-
te-dix ans auparavant. Un régal que
ce récit, sublimé par les gouaches
aux tons majoritairement ocre de
Manuele Fior, architecte de forma-
tion, Fauve d’or 2011 à Angoulême,
l’un des grands auteurs de la bande
dessinée italienne d’aujourd’hui.
(Michel Troadec)
L’enfant rivière
éditions Dalva,
300 pages, 20,50 €,
E-book 13,99 €.
Roman. Il y a six ans, l’enfant a dispa-
ru. Zoé, sa mère, ne l’a quitté des yeux
que quelques minutes. Enlèvement ?
Noyade ? Fugue ? Aucun indice,
aucun témoignage recueilli par les
enquêteurs, pas plus que les fouilles
dans la rivière ne permettent de retrou-
ver le garçon. Mais sa mère le sait, il
est vivant quelque part… On est en
2030, au Québec, au bord de la rivière
des Outaouais. À l’ère du réchauffe-
ment climatique, la nature est déchaî-
née, tornades et inondations se suc-
cèdent. Les États-Unis se sont effon-
drés. Les réfugiés affluent, qui fuient la
pauvreté et le climat hostile. Racisme,
intolérance, écologie, persécution
des populations autochtones, violen-
ces intrafamiliales… Dans L’enfant
rivière, qui se lit comme un thriller, Isa-
belle Amonou raconte la quête identi-
taire d’une femme qui va renouer avec
ses origines, accepter son enfance
massacrée, reconquérir sa vie de fem-
me et de mère et se construire une
famille. (Agnès Le Morvan)
Le bataillon
des « nuisibles »
Jadis éditions,
496 pages, 20 €.
Histoire. Le bataillon des « nuisi-
bles » est la déclinaison, accessible
à tous, de la thèse de doctorat de
Julien Hillion. L’ouvrage raconte la
vie des pupilles de la colonie péni-
tentiaire de Belle-Île-en-Mer (Morbi-
han) pendant les quarante premiè-
res années de l’établissement,
entre 1880 et 1918. Dans cette mai-
son de correction où règne une
discipline de fer, le personnel est
chargé de remettre dans le droit
chemin des garçons de 8 à 21 ans,
auteurs de petits délits : vagabonda-
ge, mendicité ou vols mineurs.
Appuyé sur l’examen de milliers
d’archives souvent inédites, l’ouvra-
ge de Julien Hillion montre que
derrière « l’hygiénisme, le paterna-
lisme, la bienveillance et la réussi-
te des placements après la déten-
tion », revendiqués par l’administra-
tion, se cache une tout autre réalité,
sombre et brutale, aux résultats
peu glorieux. Dur mais captivant.
(Olivier Renault)
| PHOTO : MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE
« J’aime beaucoup Sylvain Tesson, je
viens de commencer à lire
Blanc. J’adore ce qu’il raconte sur la
neige, le blanc, le silence, le côté oua-
té de la montagne. Il y a trois jours, je
suis allé tout un après-midi faire des
raquettes avec des copains dans les
Vosges. J’ai ce besoin de neige, de ce
côté cotonneux qui absorbe les sons.
On se trouve comme face à l’immensi-
té, hors du temps, dans ces grandes
étendues blanches. J’avais déjà
beaucoup aimé son livre Sur les che-
mins noirs, qui va être adapté au ciné-
ma avec Jean Dujardin. Les chemins
noirs, ce sont ceux indiqués sur les
cartes IGN, les sentiers de randon-
née, ceux de nos campagnes. Sylvain
Tesson a traversé la France du Mer-
cantour au Cotentin en n’empruntant
que ces chemins noirs, après son
accident, dans sa convalescence. Il y
a un côté initiatique quand on randon-
ne tout seul. J’ai adoré. »
 Bande dessinée

© Édition
DELCOURT
19 février 2023 / n° 673
L’info de la semaine
Pendant sa migration, un oiseau
a volé 13 560 km sans se poser
Cette barge rousse s’est probablement perdue à la fin de son voyage en Tasmanie, en Australie
(Océanie), car son espèce rejoint le plus souvent la Nouvelle-Zélande (Océanie).
Elle vient de faire son entrée dans
le Guinness World Records ! Une
barge rousse de cinq mois a parcouru
13 560 km en 11 jours et une heure,
sans s’arrêter, en octobre 2022.
C’est le record du plus long vol sans
interruption effectué par un oiseau.
Parti d’Alaska, aux États-Unis
(Amérique), il a rejoint la Tasmanie,
en Australie (Océanie). Il était équipé
d’une balise GPS, un appareil
permettant de connaître sa position
géographique pendant sa migration.
Impressionnant, mais pas
exceptionnel. « La barge rousse
est une espèce limicole (vivant dans
la vase). Elle niche dans la toundra
(végétation des climats froids)
arctique. Et en hiver, elle migre
vers le Sud, expose Louis Sallé,
Des scientifiques ont découvert la présence de Des Américains ont créé une montre ne fonctionnant Après avoir été opéré, un Français de 12 ans
deux chats de Pallas en haut du mont Everest. que si l’on «nourrit» un blob, un tout petit être vivant. suit sa classe à distance, grâce à un robot.
Écrit par la rédaction de Play Bac Presse (rédacteur en chef : f.dufour@playbac.fr)
J.-P. Lopez
En bref
Un bouc errant sur l’A71
enfin attrapé
L’animal a été surnommé « Vinci »,
du nom de l’entreprise s’occupant
de l’autoroute. Un bouc nain
semant la pagaille sur l’A71, dans
le Loiret, a été capturé lundi. Il
errait depuis huit mois près des
voies, affolant les automobilistes.
Les gendarmes avaient tenté
plusieurs fois de l’attraper, sans
succès. Ils ont enfin réussi : pour
attirer le bouc, une cage-piège a
été remplie d’orge (une céréale
Dan Ruthrauff/U. S. GeologicalSurvey
dont cette espèce raffole) et d’une
litière parfumée à l’urine de chèvre.
Vinci a été recueilli et se porte bien.
de la Ligue pour la protection des
oiseaux. Les barges rousses et
d’autres espèces sont connues pour
Gendarmerie du Loiret
parcourir de longues distances afin
de passer l’hiver au chaud. Le plus
impressionnant, c’est qu’elle a fait
13 560 km sans pause. Les oiseaux
se préparent à ce voyage : ils
mangent énormément pendant un Une bonne et une mauvaise
mois pour grossir de la moitié de leur nouvelle pour les rhinos
poids, précise le spécialiste. Les GPS
En 2022, aucun rhinocéros n’a été
ne servent pas qu’à établir des
tué par des braconniers (personnes
records ! Ils aident aussi à mieux
chassant alors que c’est interdit) en
protéger les oiseaux. Grâce aux
Inde, dans l’État de l’Assam. C’est
informations obtenues, nous savons
la région du pays où il y en a le plus.
où ils se nourrissent, où ils font des
Cela n’était pas arrivé depuis 1977.
pauses, où ils arrivent… Par exemple,
En Namibie, par contre, 87 rhinos
les barges passent l’hiver dans des
ont été tués par des braconniers
vasières (terrains couverts de vase).
en 2022. C’est presque deux fois
Le savoir nous aide à préserver
plus qu’en 2021 (45 rhinos tués).
ces lieux très menacés. »
 dimanche Ouest-France
19 février 2023

L’encyclo

Les oiseaux migrateurs

Chaque année, à l'approche de l'hiver, de nombreux oiseaux migrent vers des zones
où ils trouveront de la nourriture. Ils quittent les régions froides pour aller dans les régions
plus chaudes. On distingue les oiseaux migrateurs selon la distance qu'ils parcourent.

Les petits migrateurs Vanneau Les migrateurs partiels Corbeau

Ce sont les espèces d’oiseaux
qui migrent à l’intérieur
d'un continent, vers le Sud.
En Europe, il s’agit par exemple
du vanneau huppé, du canard
colvert ou encore de la grive.
Grive
huppé Canard Ce sont les espèces d’oiseaux dont freux
colvert tous les individus ne migrent pas.
C'est le cas du corbeau freux.
Cet oiseau vit un peu partout
en Europe. Seuls les corbeaux
freux de Russie descendent plus
au Sud avant l’hiver. Ceux vivant
en France et au Royaume-Uni ne migrent pas.

Les grands migrateurs Coucou

Ce sont les véritables oiseaux
migrateurs. Avant l’hiver, Sterne
tous les individus de l’espèce arctique
partent au loin, seuls ou
en groupes. Parmi ces champions
de la distance, la sterne arctique
effectue le plus long voyage.
Elle quitte l’Arctique (le pôle
Nord) pour rejoindre l’Antarctique
(le pôle Sud) ! Elle parcourt chaque
année jusqu’à 70 000 km aller-retour. Hirondelle
En France, l’hirondelle de cheminée, de cheminée
le coucou gris, le martinet et la cigogne
blanche sont les principaux grands migra-
teurs. Ils partent tous au Sud du Sahara,
en Afrique.
gris
Martinet Cigogne
blanche
Les routes des oiseaux migrateurs
En général, les oiseaux migrateurs évitent au maximum
de survoler la mer. Ils passent donc d’un continent
à un autre à l’endroit où la mer est la moins large,
comme au détroit de Gibraltar, entre l’Europe
et l’Afrique. Le pluvier doré d’Alaska, lui, survole
l’océan Pacifique sur près de 4 000 km, pour
rejoindre les îles d’Hawaï.
Pluvier
doré

Alaska

Amérique
OCÉAN Europe
du Nord
PACIFIQUE
Détroit Asie
Pôle Nord de Gibraltar
Afrique Îles d’Hawaï
Équateur
Amérique OCÉAN
OCÉAN PACIFIQUE
du Sud INDIEN
OCÉAN
ATLANTIQUE Océanie
Pôle Sud
ART PRESSE

À RETENIR
1 De nombreux oiseaux de la planète
migrent lorsque l’hiver approche.
Ils partent s’installer dans des régions
plus chaudes pour trouver à manger.
3 Chez certaines espèces, tous
2 Les grands migrateurs voyagent
sur des milliers de kilomètres,
Migrer
d’un continent à un autre.
Ici, se déplacer d’une région
Les petits migrateurs se déplacent à une autre selon les saisons.
à l’intérieur d’un même continent. Détroit
Bras de mer étroit entre
deux terres.
les individus ne migrent pas.
Ce sont des migrateurs partiels.
dimanche Ouest-France
19 février 2023

OCÉAN ARCTIQUE
Canada

PHOTOS Une course en canot sur de la glace AM

MÉRIQUE
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OCÉAN
EUR
E UROPE
U RO
R O
ASIE
ASIE
IE
DU NORD
DU

Le 5 février, dans la ville de Québec, au Canada, près de 50 équipes

ATLANTIQUE OCÉAN
PACIFIQUE
AFR
AF
A RIQ
QUE
Q
QU E

ont participé à une course spectaculaire : elles devaient pousser OCÉAN

PACIFIQUE
OCÉAN
INDIEN

un canot sur le fleuve Saint-Laurent, gelé.

AM
MÉÉRIIQ
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QUE
U OCÉA
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DU
U SU
SUD

Photos : J. Boissinot-The Canadian Press via AP

Des dizaines de canots

Du 3 au 12 février, un carnaval a eu lieu
à Québec, la capitale de la province
du même nom, au Canada. Pendant
les festivités, une compétition sportive
spectaculaire a été organisée : une course
en canot sur le fleuve Saint-Laurent, alors
que l’eau était gelée.
La cinquantaine d’équipes participantes
devaient traverser le fleuve du port
de Québec jusqu’à la ville de Lévis, sur l’autre
rive, puis revenir. Distance totale :
trois kilomètres et 200 mètres, à parcourir
le plus vite possible.

Pousser, sauter, ramer

Les canotiers faisaient avancer leur embarcation
en poussant d’une jambe sur la glace, grâce à leurs
chaussures équipées de crampons en métal. Si la glace
cédait sous leur poids, ils sautaient dans le canot
et ramaient. Il faisait froid (presque – 20 degrés) et
il neigeait, ce qui limitait la visibilité.
Trouver la bonne technique
Pour gagner, il faut être puissant et avoir une bonne
technique afin de faire avancer son canot. Dans la
catégorie élite, c’est l’équipe menée par Benoît Gilbert,
qui a remporté la course (photo ci-dessous).
 dimanche Ouest-France
19 février 2023

La photo de la semaine

AP/Alessandro Trovati
La Patrouille de France survolait Méribel (Savoie), le 8 février, avant une épreuve
des Championnats du monde de ski alpin (organisés dans cette station jusqu’à

?
aujourd’hui). Huit pilotes ont effectué des acrobaties à bord de leur Alpha Jet.

Le mot anglais
Les questions des incollables poacher
braconnier

1• Vrai ou faux ? Les oiseaux ont petits éléments du corps) composent Réponses
des dents. un blob ?

2•Comment appelle-t-on un 8• En France, jusqu’à quel âge l’école

scientifique spécialiste des oiseaux ? (à la maison ou dans un établissement 12• Taipei.

scolaire) est-elle obligatoire ? 11• Le roi d’Angleterre Charles III (3).

3• Vrai ou faux ? L’Alaska est le plus 1962, 1968 et 2009).

grand État (région) des États-Unis 9• Quelle langue parlent la plupart 10• Faux, c’est la cinquième fois (après 1937,

(Amérique). des habitants de la province du 9• Le français.

Québec, au Canada (Amérique) ? 8• Jusqu’à 16 ans.

4• Comment s’appelle la femelle 7• Une seule cellule.

du bouc ? 10• Vrai ou faux ? Cette année, 6• Dans l’Himalaya, en Asie.

c’est la deuxième fois que la France et le rhinocéros de Java.

5• Combien d’espèces de rhinocéros accueille les Mondiaux de ski alpin. le rhinocéros indien, le rhinocéros de Sumatra

existe-t-il dans le monde : 5, 10 ou 15 ? 5• 5 : le rhinocéros blanc, le rhinocéros noir,

11• Qui est le roi d’Australie 4• La chèvre.

6• Dans quelle chaîne de montagnes (Océanie) ? la France sans l’outre-mer.

le mont Everest se trouve-t-il ? 3• Vrai (environ 1,5 million de km2, soit trois fois

12• Quelle est la capitale de Taïwan 2• Un ornithologue.

7• Combien de cellules (les plus (Asie) ? 1• Faux.

Une Australienne de 11 ans a battu deux records Selon des scientifiques de Taïwan, une espèce de Il y a peu, en France, des habitants ont planté
du monde de course à pied en trois jours ! champignons tue les vers grâce à un gaz toxique. deux micro-forêts dans leur ville.
 Bien-être

Quand l’abondance de choix nous pollue

Psycho. Devoir faire un choix entre des options trop nombreuses nous paralyse
et nous rend insatisfait. Comprendre ce mécanisme peut nous aider.
Notre société de l’opulence part du
principe que plus une personne est
libre, mieux elle se sent. Et que pour
se sentir libre, il faut avoir le plus de
choix possible. Dans Le paradoxe du
choix (Marabout) et une conférence
TED sur le sujet, le psychologue Barry
Schwartz explique pourquoi trop de
possibilités nous rendent finalement
plus malheureux.
Préoccupation et paralysie
« De nos jours, tout est à choisir
encore et encore », observe Barry
Schwartz, qui note au passage que
son supermarché propose 285 sortes
de biscuits, 175 sauces de salades et
75 thés glacés différents. S’informer,
comparer et choisir demande des
efforts et préoccupe les gens. « Avec
autant d’options, choisir devient dif-
ficile, alors on remet la décision au
lendemain. Au lieu de nous libérer,
le choix nous paralyse. »
Le coût du renoncement
Le psychologue a observé que plus
une personne a le choix, plus il lui est
facile de regretter. « La valeur que
nous donnons aux choses dépend
de ce à quoi on les compare. Or,
quand les alternatives sont nom-
breuses, il est facile d’imaginer les
bons côtés des solutions qu’on a
rejetées. » Ces regrets se soustraient
immanquablement à notre satisfac-
tion, même lorsque nous faisons le
bon choix.
L’escalade des attentes
Barry Schwartz prend l’exemple de
l’innombrable choix de jeans à sa dis-
position. Il sort d’un magasin avec un
jean qui, objectivement, lui va bien.
Pourtant, il se sent moins satisfait
qu’au temps où il n’avait pas le choix.
Pourquoi ? « Multiplier les options
augmente nos attentes. Nous
croyons qu’une option sera forcé-
ment parfaite. La réalité nous
déçoit. »
C’est ma faute
Quand on n’a pas le choix, il est facile
de blâmer le monde extérieur ou les
autres. Mais désormais, les gens
déçus de leur choix s’en sentent res-
ponsables. « La charge de la déci-
sion et de la responsabilité nous
incombe. C’est notre faute, nous
avons été incapables de faire le | PHOTO : CHARLES DUTERTRE
meilleur choix. Alors nous nous en
voulons. » besoin de limites », suggère Barry cher la perfection et en optant pour
Schwartz. Pourquoi ne pas prendre une solution dès lors qu’elle paraît
Comment faire ? l’habitude de limiter ses choix à trois suffisamment bonne. Enfin, les choix
D’abord comprendre ce mécanisme options ? « Le secret du bonheur est rapides et intuitifs ont aussi de la
d’insatisfaction lié au choix et le d’avoir de faibles attentes », poursuit valeur.
reconnaître à l’œuvre. « On a tous le psychologue. En cessant de cher- Audrey GUILLER.

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 Maison

L’EssenCiel, objet architectural hors du temps

Archi. Entre sculpture et architecture, L’EssenCiel a trouvé sa place dans le parc du château
des Pères, près de Rennes. Spectaculaire, cet édifice aux formes arborescentes abrite un hôtel.
Que l’on aime ou pas, L’EssenCiel, cet
objet architectural imaginé à Piré-sur-
Seiche (Ille-et-Vilaine) par l’agence
Unité, ne laissera personne indifférent.
À l’heure de la sobriété à tous les éta-
ges, cette construction arborescente,
haute de 28 mètres, anime bien des
débats tant du point de vue environne-
mental qu’esthétique.
À la croisée de l’architecture et de la
sculpture, l’édifice abrite un hôtel
4 étoiles de quarante-deux chambres
imaginé par Jean-Paul Legendre, fon-
dateur du groupe de BTP. Il prend pla-
ce parmi les œuvres qui jalonnent le
parc du château des Pères, également
propriété du groupe Legendre. Sa
morphologie singulière s’apparente à
celle d’un arbre portant sur chacune
de ses branches une chambre bulle.
Voyage rétrofuturiste
L’hôtel compte trente-six bulles en
inox suspendues tandis que six autres
sont installées au sol pour les clients
sujets au vertige. Un socle indépen-
dant abrite un spa et un restaurant.
Concrètement, l’édifice est constitué
d’un fût en béton creux de 35 m de
haut duquel s’élancent trente-six pou- L'hôtel-arbre futuriste avec ses trente-six capsules superposées. | PHOTO : MICHEL OGIER, OUEST-FRANCE
tres en béton. Ces sortes de « bran-
ches » supportent les bulles, des du réalisme ». Passionné d’art con- du Mabilais, l’ancien centre des télé-
chambres de 26 m² à l’ambiance cosy temporain, il se réfère aux visions des communications de Rennes. Dessiné Pratique
déclinée par l’agence d’architecture Britanniques d’Archigram, des archi- par Louis Arretche, ce bâtiment impo-
d’intérieur Wunder. Cette structure tectes avant-gardistes, tout comme sant situé au bord de la Vilaine Surface : 1 900 m².
complexe s’équilibre grâce à un systè- aux maisons Futuro, ces maisons accueille sur le toit, lui aussi, une sorte Livraison : 2022.
me de tirants – des câbles en acier — transportables souvent comparées à « soucoupe volante ». Ce projet d’hôtel Budget : 12 millions d’euros HT.
qui reprennent les charges de chaque des soucoupes volantes. La filiation poursuit en quelque sorte le voyage Agence d’architecture
poutre. entre ces architectures iconiques des rétrofuturiste de façon très libre. Hors Unité – Anthony Rio,
Son architecte, Anthony Rio, reven- années 1970 et les chambres bulles du temps. 3, place Albert-Camus,
dique un désir de liberté formelle dans de l’EssenCiel est, en effet, bien pré- 44200 Nantes.
cette conception audacieuse et sente. Mais pas seulement. L’architec- Texte : Anne-Élisabeth BERTUCCI. Tél. 02 51 82 00 11.
défend « la part du rêve face au retour te nantais a aussi réalisé la rénovation Photos : Michel OGIER. agence-unite.com

D’imposantes poutres en béton supportent les bulles. | PHOTO : MICHEL OGIER, O.-F. Des chambres de 26 m² à la décoration épurée. | PHOTO : MICHEL OGIER, O.-F.

Vue imprenable sur le château des Pères. | PHOTO : MICHEL OGIER, O.-F. Les chambres-capsules. | PHOTO : M. OGIER, O.-F. Vue du parc où se côtoient passé et futur. | PHOTO : MICHEL OGIER, O.-F.
 Cuisine

Fish and chips de panais rôtis

Plat. Un fish and chips original ? C’est tout à fait possible, grâce à cette recette revisitée
qui troque les frites contre des panais rôtis, le tout relevé d’une savoureuse sauce béarnaise.

HII
Budget : abordable
Préparation : 25 minutes
Cuisson : 30 minutes

Ingrédients pour 4 personnes

500 g de panais
600 g de cabillaud
300 g de farine
1/2 sachet de levure chimique (5 g)
2 brins de thym
25 cl de bière blonde
2 c. à s. d’huile d’olive
Huile de friture
Sel et poivre du moulin

Préparation de la recette
1 . Préchauffer le four à 180 °C (th. 6).
2. Peler les panais puis les couper en
quatre ou six dans la longueur selon
leur taille. Les mélanger avec l’huile
d’olive, les feuilles de thym, un peu de
sel et du poivre. Les étaler sur une pla-
que de four, et enfourner pendant 25
à 30 minutes.
3. Dans un saladier, mélanger 250 g | PHOTO : JULIEN MOTA
de farine avec la levure et un peu de
sel et du poivre. Délayez peu à peu égales. Saler les morceaux, les pas- bien dorée (5 à 6 minutes). Déposer béarnaise, moutardée ou d’une sau-
avec la bière bien froide pour obtenir ser dans la farine puis les plonger sur un papier absorbant et saler légè- ce ketchup.
une sorte de pâte à crêpe épaisse. dans la pâte en veillant à bien les rement à nouveau.
4. Chauffer l’huile de friture et décou- enrober. Les plonger dans l’huile 5. Servir aussitôt avec les panais rôtis. Vin : Aoc Vendômois blanc- Cépage
per le cabillaud en quatre portions chaude jusqu’à ce que la panure soit Servir accompagné d’une sauce Chenin blanc - Domaine Colin 2018.

Ceviche de rougets, concombre coco Un grignan-les-adhémar croquant

Plat. Léger, facile et rapide à cuisiner, cette recette à base Le vin du dimanche. Au cœur de la Drôme provençale, le domaine
de poisson cru coupé en dés et mariné a tout bon. Rozel révèle une « Perle de viognier » vive et gourmande.
Valence

HII
Ardèche

Drôme

Budget : abordable Montélimar

Hautes-
Préparation : 1 heure Valaurie Alpes
Repos : 30 minutes
25 km Vaucluse O.-F.
Ingrédients pour 6 personnes
1 concombre
½ c. à c. de sel « Tout commence en 1464
6 filets de rougets sans peau avec Alayx Rozel qui défriche alors
1 oignon rouge des terres et plante de la vigne.
½ petit piment rouge (au vinaigre) Depuis, nous concevons du vin en
20 cl de lait de coco Drôme provençale et en famille », se
3 c. à s. d’huile de sésame délecte Matthieu Rozel, 37 ans, la
3 citrons verts bio « 22e génération vigneronne » à la Domaine Rozel, Perle de viognier,
½ bouquet de coriandre tête du domaine de 45 ha avec son 11,50 € la bouteille au départ du
Fleur de sel frère Bastien. domaine. | PHOTO : OUEST-FRANCE

Depuis six ans, le duo a engagé un

Préparation de la recette
1. Couper le concombre en cubes, le
saler puis le faire dégorger dans une
passoire pendant 30 minutes.
2. Couper les filets de rougets en
cubes de 2 cm. Émincer très fine-
ment l’oignon rouge et le piment en
prenant soin de retirer les graines,
puis les mettre dans un récipient.
3. Ajouter le lait de coco, l’huile de
sésame, le zeste d’un demi citron vert
et le jus de deux citrons. Mélanger
| PHOTO : JULIEN MOTA
tous les ingrédients puis réserver
pendant 30 minutes au réfrigérateur.
4. Au moment de servir, hacher gros-
sièrement la coriandre et découper le
citron restant en petits quartiers.
5. Répartir le ceviche dans des assiet-
tes creuses, assaisonner de fleur de
sel et de coriandre, accompagner de
citron vert.
« gros travail sur le vignoble » (agro-
foresterie, création de mares, écopâ-
turage…), porté par une conviction : la
nécessité de préserver la biodiversité
de ce coin de France classé en zone
Natura 2000, riche en faune et en flo-
re. 2023 marque une nouvelle étape
avec « notre premier millésime label-
lisé bio, pour toutes nos cuvées ».
Le domaine propose une dizaine
de références en blanc, rouge, rosé et
un vin orange. « Chaque vin à la mai-
son, c’est une histoire, une person-
nalité. » Celle de « Perle de viognier »
défend « l’idée de montrer que nous
avons une très belle typicité en viog-
nier aussi sur l’appellation grignan-
les-adhémar. Notre climat est par-
fait ».
On n’oserait plus en douter à la
découverte de cette cuvée qui lie à
merveille fraîcheur et élégance, cro-
quant et tension. Une gourmandise.
Avec quel plat nous conseille-t-on de
l’accorder ? « Avec qui vous voulez
surtout », sourit le vigneron.
Fanette BON.

Prendre sa retraite dans un refuge animalier
Initiative. Offrir à des animaux abandonnés et à des personnes âgées, qui peuvent souffrir
de solitude, la possibilité de bien vieillir ensemble : c’est le pari du vétérinaire Thierry Bedossa.
« Un lieu de vie pour toutes les vies et
pour toute la vie. » La formule vous fait
rêver ? À Rouvray-Catillon (Seine-Mari-
time), elle est en train de prendre corps
sous forme d’une colocation d’un gen-
re inédit : la Coloc’AVA des Sablons.
Lancé en septembre par l’associa-
tion Agir pour la vie animale, le projet
est aussi audacieux qu’il est sédui-
sant : « Nous voulons créer un lieu de
cohabitation intergénérationnelle et
inter-espèces où animaux et humains
pourront vivre et vieillir ensemble »,
résume Élisa Gorins, directrice généra-
le de l’association.
« Refuge de retraite »
« Nous », c’est l’équipe du docteur
Thierry Bedossa qui a repris l’AVA en
2003. Et le premier pensionnaire
« non-animal » de cet atypique « refu-
ge de retraite », c’est Maxime Légier.
« Un juste retour des choses, com-
mente Élisa Gorins, puisque c’est
Maxime qui, en 1986, a fondé le pre-
mier sanctuaire animalier de l’AVA. »
Vous l’aurez compris, l’équipe
n’entend pas coller au schéma con-
ventionnel de la maison de retraite :
« Jeunes, vieux, humains, non-hu-
mains, l’idée est de décloisonner les
genres et les catégories, reprend Élisa
Gorins. La seule règle, et elle est fon-
damentale dans toute colocation,
L’ingénieuse technique de la couche chaude
Pratique. Aussi économiques qu’écologiques, les couches chaudes permettent de semer
au chaud. Et de récolter plus tôt. Une technique ancestrale, qui a fait ses preuves.
À la tête de la Ferme du Bec Hellouin,
en Normandie, Charles Hervé-Gruyer
l’assure : lorsque vous aurez testé les
couches chaudes, vous abandonne-
rez sans regret nappes chauffantes
électriques et autres poêles à pétrole
pour serre. Pourquoi ? « Parce que
cette méthode est tout à la fois plus
économique, plus écologique et
plus efficace. »
De fait, pour gagner en température
sans consommer d’énergie, on n’a
pas trouvé mieux que la couche
chaude. Une technique héritée des
maraîchers du XIXe siècle, qui consis-
te à tirer parti de la chaleur que pro-
duisent certaines bactéries en dégra-
dant la matière organique. En l’état,
les bactéries présentes dans le
fumier.
Comment ça marche ?
Charles Hervé-Gruyer explique : « Le
principe est simple, il s’agit de créer
un microclimat qui permettra aux
végétaux de démarrer leur cycle
plus tôt dans la saison. Concrète-
ment, on façonne un lit de fumier de
60 à 70 cm d’épaisseur sur lequel on
viendra disposer ses semis (en
godets ou directement dans des
bacs sans fond, emplis de terreau).
En deux à trois jours, grâce au tra-
vail des bactéries, la couche monte-
Jardin - Animaux
Habitat participatif d’un genre inédit, la Coloc’AVA décloisonne les genres. Ici,
Maxime Légier, le premier colocataire « humain ».
c’est la bonne entente. Entre les gens
comme entre les animaux. » Thierry
Bedossa ajoute : « Comment peut-on
séparer une personne âgée de son
animal pour la placer en Ehpad ? Il
Avec une couche chaude bien menée, pas de problèmes de mauvaises odeurs.
Seulement un doux parfum d’étable.
ra en température pour dépasser
50° C. »
Le bénéfice est double puisque la
technique permet non seulement de
récolter avec environ deux mois
d’avance mais aussi d’obtenir, à ter-
me, un beau compost. « Bénéfice
double, voire triple, renchérit Char-
| PHOTO : AVA
nous faut trouver une autre voie pour
permettre à nos aînés de continuer à
bien vivre et à bien vieillir avec les ani-
maux qu’ils aiment. » Ou avec ceux de
la Coloc’ : Kikou et Kikouyou, le tan-
| PHOTO : FERMEDUBEC.COM
les Hervé-Gruyer. Au Bec Helloin,
nous posons nos couches chaudes
en janvier sur une partie de la surfa-
ce de notre serre, pour y démarrer
les tomates, les petits pois, les
aubergines… Et elles chauffent
l’ensemble de la serre, ce qui profite
à nos autres cultures. »
dem de boucs inséparables, Lascar,
double poney retraité d’un centre
équestre, Roxane, le petit yorkshire ou
encore un gang de poules pondeuses
réformées. Autant d’animaux que
l’AVA a sauvés de l’euthanasie et de
l’abattoir.
Trois premiers logements
dès cet été ?
À terme, la Coloc’AVA prévoit six à sept
logements qui pourront accueillir indif-
féremment seniors, écovolontaires et
écotouristes : « Pour l’instant, nous
sommes en pleine rénovation. Et en
quête de dons pour mener à bien le
projet. D’ici à cet été, nous espérons
proposer trois premiers logements à
des écovolontaires qui souhaite-
raient contribuer à la vie du refuge
(nourrir les animaux, s’occuper du
potager, participer à la rénova-
tion…). »
Si le concept est encore au stade
expérimental, tout laisse à penser qu’il
pourrait essaimer. « Depuis le lance-
ment de la Coloc', nous avons reçu de
très nombreux appels de personnes
désireuses de dupliquer le concept
dans leur région », sourit Élisa Gorins.
Christel TRINQUIER.
agirpourlavieanimale.fr
Bon à savoir
Plus la couche sera importante, plus
le réchaud durera dans le temps.
« Un volume minimal d’1 m3 est
nécessaire pour une montée en
température suffisante. Partez sur
une couche d’au moins 4 m² au sol,
idéalement en mélangeant un vieux
fumier avec du fumier frais. Vous
aurez un peu moins de degrés, mais
la chauffe sera prolongée. »
Arrosez sans détremper, tassez
sans compacter – pour une décom-
position sans putréfaction, les bacté-
ries auront autant besoin d’eau que
d’air – et rechargez en fumier frais
quand la couche aura perdu un tiers
de son volume, la température dimi-
nuant progressivement sur quatre à
six semaines.
Vous doutez encore de l’efficacité
de l’opération ? Charles Hervé-
Gruyer se souvient : « Par une nuit
d’hiver à – 12° C, je suis allé vérifier
la température dans la serre. À 2 h
du matin, l’air ambiant affichait –
2° C et la terre de mes couches
chaudes, couverte d’un voile de for-
çage, était à 28° C… »
Ch. T.
Se nourrir de son jardin, Charles Her-
vé-Gruyer, Collection Résiliences,
Éditions Ulmer, 16 €.
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En 1933, quand l’Ukraine est affamée par Staline
Documentaire. Moissons sanglantes revient sur la famine et la répression en Ukraine, orchestrées
par Staline en 1933. Un film salué du Grand Prix du Fipadoc 2023 (meilleur documentaire).
Entretien
Guillaume Ribot, réalisateur.
Quand avez-vous décidé
de faire ce film ?
Une vieille dame m’a parlé de cette
famine peu avant 2010, alors que je
recueillais des témoignages en Ukrai-
ne pour un film sur le génocide des
Juifs durant la Seconde Guerre mon-
diale. Or, très peu de documents
témoignent de cette gigantesque tra-
gédie. Moscou, centre du pouvoir
soviétique, avait alors interdit aux jour-
nalistes et photographes de s’y ren-
dre. Puis j’ai découvert le voyage clan-
destin de Gareth Jones, qui a débuté
comme jeune conseiller aux Affaires
étrangères de l’ex-Premier ministre
britannique David Lloyd George. Il
avait étudié le russe à l’université de
Cambridge, il est allé en Ukraine pour
comprendre comment « le grenier à
blé de l’Europe » se retrouvait affamé.
Que montrent les rares photos
de cette famine ?
Les seules photos authentifiées,
vingt-six, sont celles d’Alexander Wie-
nerberger, ingénieur d’une usine de
Kharkiv. Elles montrent des enfants
affamés, des corps squelettiques aux
ventres gonflés, des morts sur les trot-
toirs. Je reprends aussi des images
de la famine de 1921 dans l’Union
ZAPPING
Les Vétos, un charme bucolique
Cinéma. Tout juste diplômée de
l’école vétérinaire, Alexandra (Noé-
mie Schmidt, photo avec Carole
Franck, Clovis Cornillac) se prépare à
une carrière de chercheuse en labo-
ratoire, mais elle accepte de rempla-
cer son oncle (Michel Jonasz), vétéri-
naire dans le Morvan. Le temps de
trouver un successeur et un collègue
pour Nico (Clovis Cornillac), véto
dévoué et surchargé, qui peine à voir
sa famille. La jeune femme redécou-
vre la région qu’elle a quittée brutale-
ment, enfant. Premier film de Julie
Manoukian, Les Vétos se déroule
comme on s’y attend, bercé par les
Quel futur pour Tom, 12 ans, autiste ?
Documentaire. « Tom a 12 ans, c’est
mon fils. » Ainsi commence Autisme,
le petit chasseur de fantômes de
Mickey Mahut et Laurent Kouchner
(salué du Prix du public Ina/Madelen,
Fipadoc 2023). Le diagnostic tombe
lorsque Tom a 2 ans et demi : l’enfant
est atteint de troubles du spectre
autistique (TSA). Tom fait « l’école
accompagnée » et consacre des
heures à ses « intérêts spécifiques » :
les lieux abandonnés et les voies fer-
rées repérés sur photos aériennes.
Son père est allé à la rencontre d’autis-
tes au Danemark, au Canada, en
Israël, où leur insertion professionnel-
Ce dimanche à la télé
À Kharkiv, en Ukraine, en 1933, les enfants comme le reste de la population
souffrent de la famine. | PHOTO : PHOTO CLANDESTINE RÉALISÉE PAR ALEXANDER WIENERBERGER
soviétique (URSS) naissante, après
une révolution et quatre ans de guerre
civile. Les témoignages concordent
pour dire que la famine de 1933 était
pire que celle de 1921. Enfin, j’ai utili-
sé quelques films de fiction représen-
tant des paysans pauvres de cette
époque pour illustrer leurs conditions
de vie.
Il y a aussi les carnets de notes
de Gareth Jones…
C’est une chance que ces carnets
soient là et très lisibles. Gareth Jones,
qui a traversé plusieurs villes et villa-
PHOTO : ROGER DO MINH / LES FILMS DU 24
bons sentiments et le soleil bucoli-
que, mais n’est pas dénué de charme
et d’intérêt.
France 2, 21 h 10.
PHOTO : UPSIDE TÉLÉVISIONS
le ouvre des perspectives. Le film est
suivi d’un débat : Autisme au travail, la
France très en retard ?
LCP-AN, 18 h.
ges, a recueilli le récit des réquisitions
croissantes de céréales, des exécu-
tions pour quelques grains cachés.
Ses carnets de notes et ses articles
publiés sont accessibles à tous sur un
site dédié au journaliste gallois, cen-
suré rapidement, puis assassiné en
Mongolie la veille de ses 30 ans.
La famine a-t-elle été organisée
par Moscou ?
Les archives du pouvoir soviétique,
ouvertes en 1991, confirment que Sta-
line, informé, exigeait davantage de
réquisitions et de répression d’une
La face cachée des Émirats, enquête sur MBZ
Documentaire. Que veut « MBZ »,
Mohammed ben Zayed, monarque
absolu des Émirats arabes unis ?
MBZ, la face cachée des Émirats est
une excellente enquête sur la puis-
sance de la petite fédération du Golfe
persique (Abou Dhabi, Dubaï). Dans
Fondateur : M. Paul Hutin Desgrées.
Cofondateur : M. François Desgrées du Loû.
Fondateur de l’Association pour le Soutien
des Principes de la Démocratie Humaniste :
M. François Régis Hutin.
Société « Ouest-France », S.A. à Directoire
et Conseil de Surveillance au capital de 300 000 €.
Siège social : 10, rue du Breil, 35051 Rennes cedex 9.
Tél. 02 99 32 60 00.
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Directeur de la publication : M. Louis Échelard.
Directeur des rédactions : M. François-Xavier Lefranc.
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Mme Laetitia Greffié, MM. Sébastien Grosmaître,
Edouard Reis Carona.
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Membres du Directoire :
M. Louis Échelard, Président,
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Membres du Conseil de Surveillance :
MM. David Guiraud, Président,
Michel Camdessus, Vice-Président,
Mmes Christine Blanc-Patin, Valérie Cottereau,
Annabel Desgrées du Loû, Laurence Méhaignerie,
MM. Philippe Besnard, Denis Boissard, Thierry Maillard.
SIPA représentée par M. Benoît Le Goaziou,
Association Ouest-France Solidarité représentée
par M. Paul Hutin.
Ukraine jugée trop hostile à la collecti-
visation agricole. Les rapports secrets
indiquaient que les gens se nourris-
saient « de racines » et parlaient de
cas de cannibalisme. Staline a même
fermé les frontières de l’Ukraine,
empêchant les gens de fuir. Le blé
exporté finançait l’industrialisation à
marche forcée de l’URSS.
Que savait l’Europe, les États-Unis ?
Les chancelleries occidentales
étaient au courant. Au printemps
1933, le consul italien de Kharkiv écrit
à Rome que les gens meurent de faim
en pleine rue. Mais l’attention est
alors centrée sur la menace alleman-
de du nouveau régime nazi d’Adolf
Hitler. En outre, l’Europe a besoin du
blé à bas prix que continue d’exporter
l’URSS.
En Ukraine, quelle est la mémoire
de cette famine appelée
« Holodomor » ?
Ciment de la nation ukrainienne, le
« Holodomor », c’est-à-dire extermina-
tion par la faim, est commémoré le
quatrième dimanche de novembre,
depuis le milieu des années 2000,
par une journée du souvenir.
Propos recueillis par
Sonia LABESSE.
France 5, 22 h 55.
ce paradis fiscal où alcool et bikini
côtoient le hidjab, où le Louvre et la
Sorbonne ont des partenariats,
l’après-pétrole se prépare aussi avec
35 % des achats militaires mondiaux.
France 5, 21 h.
Principale associée : SIPA
(Société d’investissements et de participations).
SIPA est contrôlée par l’Association pour le Soutien des
Principes de la Démocratie Humaniste, association loi
1901, dont le Conseil d’Administration est composé
de MM. David Guiraud, Bertrand Badre, Olivier Bonsart,
Denis Boissard, Christophe Hutin, Benoît Le Goaziou,
François Le Goaziou, Gabriel Petitpont.
Mmes Christine Blanc Patin, Annabel Desgrées du Loû,
Laurence Méhaignerie, Anne-Marie Quemener,
Dominique Quinio, Marie-Trinité Touffet.
Rédaction de Paris : 91, rue du Faubourg-
Saint-Honoré, 75008 Paris. Tél. 01 44 71 80 00.
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Tél. 01 80 48 93 66. www.366.fr
Publicité locale : Additi média,
tél. 02 30 88 07 75.
www.additimedia.fr
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N° ISSN : 0999-2138.
Impression :
Ouest-France, 10, rue du Breil, 35051 Rennes cedex 9
et parc d’activité de Tournebride, 44118 La Chevrolière.
Imprimé sur du papier produit en France, Suisse, Belgique,
Allemagne et Royaume-Uni à partir de 85 à 100 % de
fibres recyclées. Eutrophisation : 0,010 kg/tonne.
Tirage du 19 février 2023 : 271 869 exemplaires
 Ce dimanche à la télé

6.30 6 TFou • 10.05 6 Automoto • 11.00 13.00 6 Journal 13h00 • 13.20 6 Slalom 9.45 6 Slalom hommes : 1ère manche 9.20 6 Les Eternels U Film fantastique (2021) •
6 Téléfoot • 11.50 6 Les douze coups de hommes : 2 e manche En direct. (Savoie) En direct. • 11.15 6 Outremer.l’info • 11.30 12.006 Tchitcha U•12.456 Grolandlezapoï
midi Jeu. • 13.00 6 Journal • 14.55 6 Maisons et hôtels de légende Dimanche en politique en régions U • 13.30 6 Menteur U Comédie (2022)

13.40 6 Repor- 15.50 6 Affaire 12.10 6 Dimanche 15.00 a 6 Father

tages découverte conclue, tout le en politique • 12.55 of the Bride Co-
• 14.45 6 Grands monde a quelque Les nouveaux no- médie romantique
reportages • 16.10 chose à vendre mades •13.30 6 (2022) • 16.55 6

CLAUDETTE BARIUS
6 Les Docs du • 16.55 6 Un di- Vivement dimanche L’hebd’Hollywood

SHUTTERSTOCK

SHUTTERSTOCK
week-end U En manche à la cam- • 15.15 6 Carnaval I • 17.10 6 The
immersion avec le pagne • 18.35 6 de Dunkerque : le Match En direct. •
TF1
SAMU de Melun. Les enfants de la télé retour de la bande ! 17.30 6 Football :
16 h 10 Les Docs 13 h 20 Slalom hommes : 9 h 45 Slalom hommes : 15 h 01 Father
Magazine. Présen- • 1 9 . 20 6 L e s • 16.15 6 Thalassa Premier League 24e
du week-end 2e manche 1ère manche of the Bride
tation : Tatiana Silva. enfants de la télé, la • 17.10 6 Des journée : Tottenham
• 17.15 6 Sept à huit Life • 18.20 6 Sept suite • 19.50 6 Météo 2 • 20.00 6 Journal chiffres et des lettres • 17.55 6 Le Grand – West Ham. En direct. • 19.30 6 Canal
à huit • 20.00 6 Journal • 21.00 6 Météo 20h00 • 20.30 6 20h30 le dimanche Slam • 19.00 19/20 • 20.05 6 Stade 2 Football Club • 20.25 6 Canal Rugby Club

21.10 aa 6 Ant-Man
Film fantastique (2015). Avec Paul Rudd,
Michael Douglas, Evangeline Lilly, Corey Stoll,
Bobby Cannavale, Michael Peña.
A peine sorti de prison, Scott Lang, un escroc,
accepte de cambrioler une maison sur les
conseils de son complice Luis. Mais cette maison
est celle d’Hank Pym, un scientifique qui a mis
au point un mystérieux costume permettant de
rétrécir, au point d’atteindre la taille d’un insecte...
21.10 aa 6 Les vétos
Comédie (2019). Avec Noémie Schmidt, Clovis
Cornillac, Lilou Fogli, Carole Franck, Matthieu
Sampeur, Juliane Lepoureau.
Dans une campagne reculée, Nico et Michel
sont les seuls vétérinaires sur des kilomètres à
la ronde. Nico se plie en quatre pour maintenir
son activité et sa vie familiale. Lorsque Michel,
son associé, lui annonce son départ à la retraite,
Nico est inquiet quant à l’avenir de sa clinique...
21.10 aa 6 McDonald & Dodds
Il faut qu’on parle de Doreen. Saison 2. Série
policière. Avec Tala Gouveia, Jason Watkins.
McDonald et Dodds enquêtent sur le meurtre de
Dominique Aubert, un jeune joueur de rugby à
la carrière prometteuse, retrouvé mort sur une
voie ferrée à la sortie du célèbre tunnel de Box
Hill. Les suspects sont nombreux car la nuit de
sa mort, Dominique était à une fête avec un
groupe d’amis.
21.05 6 Rugby : Top 14
18e journée : Bordeaux-Bègles – Clermont-
Auvergne. En direct.
C’est un match un peu particulier entre l’UBB et
l’ASM Clermont en conclusion de la 18e journée
de Top 14 puisque l’actuel manager de Cler-
mont, Christophe Urios, était encore il n’y a pas si
longtemps le coach des Bordelais avant qu’il ne
rejoigne les Auvergnats en cours de saison. Urios
connaît donc par coeur cette équipe girondine.

9.05 6 Oggy Oggy • 9.20 6 Silence, ça 6.00 6 M6 Music • 7.55 6 M6 Boutique 10.00 Twist • 10.40 La Transylvanie : Au 7.55 Téléachat • 9.00 JT • 9.20 Le mag qui
pousse ! • 10.15 6 Echappées belles • 11.55 • 10.55 6 Turbo. Magazine. Présentation : coeur de la Roumanie • 11.25 Cuisines des fait du bien • 10.30 Les animaux de la 8 A
6 Au bout c’est la mer • 12.30 6 C l’hebdo Dominique Chapatte. • 12.45 6 Le 12.45 terroirs • 11.55 Le loup arctique Paris, supers chiens et animaux exotiques.

13.30 6 C Média- 13.25 6 Recherche 13.30 a a Le ta- 13.00 Animaux à

tique • 14.30 6 appartement ou lentueux Mr. Rip- adopter Documen-
Roméo et Juliette maison • 15.20 6 ley Thriller (1999) taire. Ce documen-

PARAMOUNT PICTURES
(Opéra national de Maison à vendre • • 15.50 6 Antarc- taire transporte les
AGATHE POUPENEY

Paris) Spectacle. 17.25 6 66 minutes tica, sur les traces téléspectateurs au

PIERRE OLIVIER
LOU BRETON

• 17.20 6 Secrets Magazine. Présen- de l’empereur coeur des histoires

d’ambassades, tation : Xavier de • 17.50 Hôtels my- touchantes d’ani-
Berlin 1933-1939 Moulins. • 18.40 6 thiques • 18.45 maux et retrace leur
14 h 30 Roméo et Juliette 17 h 25 13 h 30 Le talentueux 13h 00 Animaux
Documentaire. 66 minutes : grand Féerie Tchaïkovski : parcours, depuis
(Opéra Bastille, 2021) 66 minutes Mr. Ripley à adopter
• 18.25 6 C poli- format • 19.45 6 Extraits du «Lac des l’arrivée au refuge
tique Magazine. Présentation : Thomas Sné- Le 19.45 • 20.25 6 E=M6 Magazine scienti- cygnes» et de «Casse-Noisette» • 19.30 6 jusqu’à leur adoption et leur départ pour une
garoff. • 20.00 6 C politique, la suite fique. Présentation : Mac Lesggy. Karambolage • 19.45 Arte journal • 20.05 27 nouvelle vie, avec une famille aimante.

20.55 6 MBZ : la face cachée 21.10 6 Capital 20.55 aaa 6 The Ghost Writer 21.10 aa Au bout des doigts
des Émirats Center Parcs, Harry Potter : enquête sur Thriller (2010). Avec Ewan McGregor Comédie dramatique (2018). Avec Jules Benche-
Documentaire réalisé par Miyuki Droz Aramaki les rois de vos loisirs.Magazine. À Londres, un jeune écrivain, qui gagne sa vie trit, Lambert Wilson, Kristin Scott Thomas.
Discret et ambitieux, Mohammed Ben Zayed Center Parcs : les secrets du champion des en améliorant les manuscrits des autres, est en- Quand il était petit, Mathieu Malinski a été formé au
– dit MBZ – est le nouvel homme fort du golfe vacances au vert. Chaque année, un million de gagé pour peaufiner l’imposant ouvrage qu’un pianoparMonsieurJacques.Lesannéesontpassé
Persique. A la tête des Emirats arabes unis, il est vacanciers s’offrent un séjour dans un des sept ancien Premier ministre britannique, Adam et Mathieu est en train de devenir un délinquant.
au coeur de tous les conflits qui agitent la région : Center Parcs en France. La formule du succès ? Lang, vient de terminer. Son prédécesseur, Un jour, dans une gare, il se met au piano, joue
coup d’Etat en Egypte, guerre au Yémen, contre- Des cottages en bois autour d’un centre aquatique un des hommes de confiance du flamboyant quelques notes et épate Pierre Geitner qui dirige
révolution au Soudan. et des attractions à portée de main. politicien, a été retrouvé noyé... le Conservatoire national de musique de Paris...

21.05 aa 6 DEMI-SOEURS Comédie 21.05 6 MUNCH Impossible n'est pas 21.05 aa 6 JAMAIS LE PREMIER SOIR 21.10 QUOTIDIENS HORS DU COMMUN
(2018) Avec Sabrina Ouazani, Alice David. Munch. Cas de conscience. Série. U Comédie sentimentale (2014) En croisière sur le géant des mers. Saint-
23.05 aa 6 La Belle et la bête U Film Avec Isabelle Nanty, Lucien Jean-Baptiste. Avec Alexandra Lamy, Mélanie Doutey. Valentin, un business tout en rose. Vétéri-
fantastique (2014) Avec Vincent Cassel, Léa 23.05 6 Section de recherches U 22.50 aa 6 Wasabi Comédie (2001) naires : au secours des animaux.
Seydoux, André Dussollier. Les apparences. Naufrage. Série. Avec Jean Reno, Yoshi Oida. Documentaire.

21.10 6 UNE DES DERNIÈRES SOIRÉES 21.10 CHICAGO FIRE U Bienvenue à 21.05 aa LES CROODS 20.05 LES INFORMÉS Débat.
DE CARNAVAL Pièce de théâtre Chicago. Déterrer le passé. La malchance, Film d'animation (2013) 21.10 INAttendu
23.35 6 Fraternité Spectacle. ça n'existe pas. Le pouvoir de l'amitié. Série. 22.45 aa Papa ou maman 2 Comédie 21.35 Le fil info
2.20 6 Scène de jazz, chorus : concerts 0.30 Rêves de chair O Téléfilm érotique (2016) Avec Laurent Lafitte, Marina Foïs, 21.50 L'interview culture
in/out Blake et Mortimer : le cri du Moloch. (2015) Avec Karol, Christina Mani. Alexandre Desrousseaux. 22.00 Le fil info

21.00 6 NEW YORK, SECTION CRIMI- 20.45 ATHLÉTISME : 21.05 aa TANGO ET CASH U 13.21 Programme national 15.15 Carnaval
NELLE U Double dames. 9 ans après. Mo- CHAMPIONNATS DE FRANCE EN SALLE Film d'action (1989) Avec Sylvester Stallone, de Dunkerque : le retour de la bande !
tus et bouche cousue. Les cartes en main. 2e jour. En direct. À Clermont-Ferrand. Kurt Russell, Teri Hatcher. 16.07 Programme national 18.59 JT 19/20
Série policière. Avec Chris Noth, Julianne 22.40 L'Equipe du soir. 23.00 aa 6 Speed U Film d'action – Pays de la Loire 19.00 JT 19/20 – Bre-
Nicholson, Eric Bogosian. Magazine sportif. (1994) Avec Keanu Reeves, Sandra Bullock. tagne 19.22 Programme national

21.10 FAITES ENTRER L'ACCUSÉ U
Vengeance au pays des motards. Véronique
Courjault, l'affaire des bébés congelés. Ma-
gazine. Présentation : Frédérique Lantieri.
0.25 Programmes de la nuit
19.40 6 Bûcheron : un métier à hauts
risques Apprentis bûcherons : le grand test.
21.10 ALASKA : LA DERNIÈRE FRON-
TIÈRE Le choix d'August. Au suivant. Nouvel
avenir pour Eivin. Documentaire.
a Bien - aa Très bien - aaa A ne pas manquer
21.05 LES PETITS MEURTRES D'AGATHA
CHRISTIE U Le flux et le reflux. Le chat et
les souris. Série policière. Avec Antoine Du-
léry, Marius Colucci, Alexandre Zambeaux.
0.50 Programmes de la nuit
6 Sous-titrage Télétexte
12.05 Programme national 12.55 Vache-
ment normand 13.21 Programme national
15.15 Carnaval de Dunkerque : le retour
de la bande ! 16.07 Programme national
18.59 JT 19/20 – Normandie Caen

Laurent Mariotte prône la cuisine du quotidien
Cuisine. Invité du journal, l’animateur de Petits plats en équilibre a partagé avec trois de nos lecteurs
sa passion du bien manger en rendant la cuisine accessible à tous.
Chaque jour sur TF1, Laurent Mariot-
te partage ses idées de recette du ter-
roir et de saison. À la radio, il partage
sa passion de la cuisine. Dans ses
livres, il prône la Cuisine française
pour tous ou le bien manger accessi-
ble au grand public.
Bref, l’animateur de 54 ans, fils et
petit-fils d’agriculteurs dans les Vos-
ges, est un amoureux de la gastrono-
mie. Invité de dimanche Ouest-Fran-
ce, il est venu partager sa bonne
humeur avec trois de nos abonnés.
C’est Margot Guillerm, 14 ans, qui
démarre les échanges. Collégienne à
Rennes, la jeune fille est passionnée
de pâtisserie. Elle regrette que la cui-
sine ne soit pas enseignée en classe.
« Je suis entièrement d’accord avec
toi ! » réagit Laurent Mariotte avant
d’ajouter : « Cela devrait être ensei-
gné comme une matière vivante.
Pour être en bonne santé, il faut
entre autres savoir bien manger.
Cela s’apprend. Et certains enfants
aujourd’hui pensent que les bettera-
ves poussent en cube… »
« Faire du beau et du bon »
Yves L’Azou, 52 ans, demande alors
conseil, pour son fils, sur le parcours
à suivre pour travailler dans la cuisine.
« Nous avons de très bons lycées
hôteliers en France. Pour moi, il faut
commencer par là pour apprendre
les bases. C’est ce que j’ai fait, j’ai
passé un CAP cuisine à 35 ans par-
ce que je voulais ouvrir un bistrot
simple et généreux. » Celui qui a fait
ses classes chez Jacques Martin, sta-
giaire, puis animé des émissions
pour enfants sur Canal J, a pourtant
laissé ce rêve de côté en signant chez
Cuisine TV puis TF1 il y a quatorze
ans avec Petits plats en équilibre.
« Mon resto, c’est TF1 tous les
midis. J’ai une équipe pour m’aider
à travailler les recettes, j’ai un chef
cuisinier à mes côtés, et j’allie ma
passion de la cuisine à mon métier
d’animateur. » En revanche, son pro-
jet de restaurant restera définitive-
ment dans les cartons. « C’est énor-
mément de travail. Et quand je vois
les difficultés qu’ont mes collègues,
que ce soit dans le resto le plus sim-
Le Chat de Geluck
Rencontre
Laurent Mariotte, chroniqueur culinaire, avec trois lecteurs de « dimanche Ouest-
France », au siège du journal, à Rennes.
ple ou l’étoilé, à trouver du person-
nel, je ne veux plus me lancer là-de-
dans. »
Qu’importe. Son succès populaire
à la télévision, en magazine, à la radio
ou même en livres lui confirme qu’il a
fait le bon choix. « Je revendique la
cuisine du quotidien. Je ne suis
peut-être pas un pro du dressage.
Mais ce que je cherche, c’est faire
du beau et du bon que tout le monde
pourra reproduire à la maison. » Les
plats simples mais généreux sont
| PHOTO : MARC OLLIVIER, OUEST-FRANCE
donc au cœur de ses recettes.
Comme le côté saisonnier et éthi-
que de la cuisine. « C’était rare, il y a
quatorze ans, de promouvoir la cui-
sine locale et de saison. Avec TF1,
on a signé une charte alimentaire
pour s’engager à fournir aux télé-
spectateurs les moyens d’avoir une
alimentation saine et équilibrée. »
Ce qui pourrait être une contrainte, il
en fait une force pour préparer ses
recettes. « Je pars des produits du
moment et je cherche quoi faire
avec. On a la chance de vivre dans
un pays très riche en gastronomie.
Lorsque l’on prend les spécialités
régionales en plus, ça n’en finit
pas. »
Cuisine populaire
et engagée
Colette Coirre, 63 ans, retraitée à
Mézières-sur-Couesnon (Ille-et-Vilai-
ne), lui demande pourtant à juste titre
si l’on trouve encore le temps de cuisi-
ner pour soi quand c’est notre métier.
« Je tourne une semaine par mois
pour la télévision. Quand je rentre
de ce moment où j’ai cuisiné six
plats par jour, effectivement, je n’ai
pas envie de m’y remettre chez moi !
Mais on ne jette rien sur nos tourna-
ges. Tout ce qu’on prépare est divi-
sé entre les membres de l’équipe en
portions à ramener. On travaille aus-
si avec des associations pour récu-
pérer cette nourriture. »
Une préoccupation écologique et
économique de la cuisine que Lau-
rent Mariotte ressent dans ses échan-
ges avec le public et un changement
qu’il intègre à l’écran depuis long-
temps : « Je fais beaucoup plus de
recettes avec des légumes
qu’avant. Je cuisine toujours de la
viande et du poisson mais j’essaie
aussi de parler de la provenance de
ces produits, d’éviter l’élevage
intensif et faire comprendre que
bien manger ne veut pas dire beau-
coup manger. »
Quant à l’inflation, elle impacte peu
ses recettes. « Celles que je crée
reviennent à 2 € par personne. On
croit souvent que bien manger coû-
te trop cher. Certes, le prix du bio a
explosé. Mais cela vous reviendra
toujours moins cher de cuisiner
vous-mêmes que d’acheter un plat
transformé. Et en plus, c’est meilleur
pour la santé. »
Ce n’est pas Colette qui dira le con-
traire. Toute la tablée a savoureuse-
ment écouté sa recette familiale de
coquilles à la karabassen. De quoi
donner des idées à Laurent Mariotte
pour ses prochaines émissions…
Anaïs BERNO.
 jeux
actualités le magazine jeux dimanche Ouest-France n°1304 du 19 février 2023

VOS PAGES JEUX

pour votre dimanche

FÉVRIER/MARS
2023

3 10€
DECEMBRE/JA
NVIER 2022

2 90€

10j0eux %

10jeux
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Mots fléchés
1 2 3
Mots flé 4
chés
Retrouvez le hors-série
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1 2 3 4
Mots crois és, mélangés,
Mots
codécroisés, mélangés,
codés, s, quiz, tests, sudoku
quiz, tests, sudoku
8 pag

100% jeux en kiosque

es spé
ialescial
: es
8 pages spéc :
GastronomiesJeux de chiff
N°84 du 17N°77du
janvierxxau
décembre
régionales res
21 marsau 2023
xx janvier 2022
©iStock

Proposé par
Proposé par
 Jeux

Mots codés
Dans la grille ci-après, les lettres ont été remplacées par des nombres, un même nombre représentant toujours la même lettre.
Pour commencer le jeu, utilisez les lettres du mot dont le code est déjà indiqué. Les cases ci-dessous servent d’aide-mémoire.

M E C H
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26

9 6 17 18 11 2 14 20 19 16 2 9 10 12

13 7 6 2 1 1 2 9 14 13 15 2 14 9

20 10 9 2 6 8 2 3 13 6 2 14 13 13

10 2 13 9 10 21 21 17 18 11 10 21 13 17 16

19 11 4 5 9 17 3 10 23 19 2 3 5 8 6

14 2 19 2 16 1 2 3 4 2 23 4 22 14 13
M E C H E
2 1 14 6 17 3 10 19 2 1 17 15

14 2 17 2 6 10 16 13 5 2 2 13

10 19 10 6

3 13 13 13 21 15 19 17 13 13 13 20

4 6 9 11 13 2 1 7 15 19 14 19
© iStockphoto.com

2 17 25 11 24 2 2 17 17 26 14 1

15 8 10 13 24 3 10 11 2 12 2 6 14 17 9

17 18 6 12 13 18 24 2 18 18 2 17 2 15 10

6 2 19 3 13 6 6 17 26 22 8 2 25 2 20

6 14 9 17 18 8 10 3 4 10 17 12 14 2

2 7 6 2 8 1 2 3 10 1 9 6 2 24

9 2 8 13 22 2 14 13 11 20 10 17 18 24
 Jeux

Rondes des mots ©

Trouvez les mots correspondants et inscrivez chacun d’eux autour de la case de définition qui lui revient. La première lettre de
chaque mot est indiquée par le triangle. Chaque mot se lit dans le sens des aiguilles d’une montre.
Jeu 1
Exemple : Q H T T R O

R U
Chinois
Aller Averse Bien, Continuer Décision
pour
chercher abondante bien caché à être là arbitraire
le profane
I E

Conduit Annonce Comme Combi- Provoquer

Bleu,
correc- de un sol naison une
à l'armée
tement malheurs lunaire gagnante irritation

Maintenue Acte
Du genre Causé Activité Peu
sous ou parole
cavalier par le vent nautique souple
pression stupide

R T R I A I

Jeu 2 P P S S R C

Donner Accrocher
Point Ami Effet de Image
une un
lourdaud de la luxure peintre banale
gratification solitaire

Envoyeur C'est Bête Elles sont Drap Relatif

de balles un Mosellan à dormir à fuir protecteur au thorax

Manteau Contrôler Transforme

Partie Comme Musique
de les en
d'une fleur de l'acier d'aujourd'hui
léopard bagages particules

A A M T I H
 Jeux

Mots fléchés Force 2

En reportant ci-contre les lettres numérotées, vous reconstituerez un mot
répondant à la définition suivante : pousser à la roue. 1 2 3 4 5 6 7

ACTE POUR DISPOSITIFS VIEILLES DIPLÔME SON VOTÉ À LA DE

MINEUR D’ARRÊT ROSSES TIRAGE EST MAJORITÉ PREMIER
SCAN- CLAME SON TRÈS FEMMES PLAN
POIGNANT DALISÉES DISTINGUE INNOCENCE ATTENDU DU GARD GREFFA
EAUX RO-
MANTIQUES
LIBRE
ENTRÉE
ACCORDS
PARENTAUX
PRÉNOM DE
GRIEZMANN
ARGENT DÛ
ANIMAL
NOIR ET
BLANC
GROSSE LIEU DE ALLIANCE
COLÈRE DÉCISIONS À L’OUEST
UN PEU DE AU-DESSUS
ALTIER CHLORE DU DO
ON Y IL LAISSE
DÉBITE PARLER
LE BOIS SON INS-
MOULER 7 PIRATION
DONT ON A ATTEINTS ADVERBE
ÉVALUÉ DANS MÂCHE À
LA MASSE LEURS NOUVEAU
ÉPUISÉ 6 INTÉRÊTS DE L’HERBE
DÉAMBULE
PAS ENCLIN
À RECULER
COMMUN
COBALT DU
PIÈCE DE CHIMISTE
HARNAIS
BASCULER
DOULEUR
SOMMET COMMENTÉ
PAR ÉCRIT 5
HOMME
BOURRU
IMBRIQUÉ
REPAS ELLE NE NORD-
CHRÉTIEN FAIT PAS NORD-EST BIEN
D’ARDOISE TROP FIXÉS
ACTINIUM Y VA ARROSÉ
IL IMITE MAUVAIS
UNE ROCHE PARLEUR
DURE ET ENSEMBLE
FROIDE POPULAIRE 4
ÉTABLISSE- RÉGIMENT
MENT DE D’INFAN-
JEU TERIE
PAGAYER STIMULANT
DISTRAIRE JEU SUR
EN FRONTON UN PEU
RAVISSANT MÉMOIRE D’OSEILLE
DÉCRYPTÉE DE BÉCANE
BOUT DE ABSURDE
CHAMP LOUP EN
BON VIEUX
2 TRIMESTRE FRANÇAIS
POINTS DIODE LUMI- DERRIÈRE
À NOËL NESCENTE LA LIGNE
RIRE AU BAS DE
DISCRET LA LETTRE 3 FILET D’EAU
ARRIVÉ
ADOUCIR À LA
1 MATERNITÉ
ELLES
CHANGER SE DONNE
S’AFFICHENT
DE BEAUCOUP
AU
CARAPACE DE PEINE
KIOSQUE
 Jeux

Jeux de chiffres
Fubuki©
Placez dans la grille les pions disposés sur la gauche, de façon à obtenir la somme indiquée à l’extrémité de chaque ligne et
de chaque colonne.
Débutant Facile Moyen Difficile
2 Jeu 1 1 Jeu 2 1 9 Jeu 3 1 8 9 Jeu 4
4 9 3 = 16 2 8 = 14 2 8 = 13 2 = 22
5 3 3 3
= 19 9 = 22 = 16 7 = 14
6 5 5 4
8 1 7 = 10 6 4 =9 6 4 = 16 5 =9
= = = = = = = = = = = =
16 14 15 7 16 17 12 7 19 19 7 6 11 20 14

Takuzu® Kemaru®
Remplissez la grille avec les chiffres 0 et 1. Chaque ligne Remplissez chaque grille en respec- Exemple :
et chaque colonne doivent contenir autant de 0 que de 1. tant les deux règles suivantes :
Les lignes ou colonnes identiques sont interdites. Il ne doit
pas y avoir plus de deux 0 ou 1 placés l’un à côté, ou en ■ Chaque zone entourée de gras
dessous de l’autre. doit contenir tous les chiffres entre
1 et sa taille (par exemple 1, 2 et 3
Facile Jeu 1 pour une zone de trois cases) ;
1
■ Deux chiffres identiques ne
0 0 0 0 peuvent pas être dans des cases
voisines horizontalement, verticale-
0 0 ment ou en diagonale.
0
0 0 Débutant Jeu 1 Facile Jeu 2
1 4 3 3
1
0 1 1 5 4

0 0 2 2 2

0 0 0 0 1 4
0 0 0 5 5

Moyen Jeu 2 1
0 0 0 4 3 3 1 4
0
Moyen Jeu 3 Difficile Jeu 4
1 0
2 1
1
0 0
3 3

0 1 3

0 0 0 0 3

1 1
0 0 0 0 3 4
0 0 0 0 4 2 5 1
 Jeux

Mots fléchés Les chats

Avec les cases numérotées, reconstituez un mot 1 2 3 4 5 6 7 8 9
répondant à la définition suivante :
chat des monastères.
CHAT DES RELATIVES FEMELLE CALE AU UNITÉ
RUES AUX JEU DE DU BÉLIER GARAGE QUI A PERDU D’ÉCLAI-
LA NUIT, ILS CACHE- ABRÉVIA- BEAU D’UNE SON REMENT
HUÎTRES
LE SONT CACHE TION AUTRE BRILLANT ÇA FAIT
TOUS IMMONDE POSTALE FAÇON MAL !
ELLE MENU POUR
FAVORISE MINET
SA FAMEUX
DIGESTION
ÎLE OU NOTE
2 COLLÈGE
ANGLAIS
ENCHAÎNÉE BAINS
EN CURE
AVANTAGES ANCIEN
COMMER-
CIAUX
TROU DE
MAÇON
9
ENFOUI BONNE
SOUS LES DÉTENTE
DRAPS 5
DAME À SOCIÉTÉ À ILS
DONS ET BUT NON NÉCESSITENT
À DOIGTS UN BON
COMMER- COUP DE
POLLUÉE CIAL BROSSE

PRONOM À CET
POSSESSIF ENDROIT
(LE)
ÉVALUÉE
ÇA ÉVITE ÇA FAIT
D’EN
ARTIFICE IL EST BIEN MAIGRE
RAJOUTER SERVI AU
TROMPEUR TENNIS LEÇON À
BILLET
DE TRAIN SUIVRE
BON FILON C’EST AU
ÉTABLISSE- BOUT DE
MENT DE LA
6 CLASSES 1 GUIBOLLE
ARRIVÉ FUT HARDI ARTICLE
ELLES LUI DANS UN
SAUTENT SIFFLERA CONTRACTÉ
FAUTEUIL UN QUI VAUT
AU COU
AUROCHS SPECTACLE DE L’OR

3
DU ROUGE BIEN
photo.com

ET DU
BLANC NOURRI
© iStockp

COMPA-
RABLE APPARU
HOMME DE LILLE À CE QU’IL
COUPER D’UNION C’EST AUSSI MARSEILLE LE CHAT
AVEC UNE UNE PLOM- AIME LUI COURT
LAME BIÈRES CITÉ DES PARTICULIÈ- APRÈS
CÉRUMEN DIOIS REMENT

C’EST ÉCHAPPÉE IL LE FAIT

PUÉRIL DE GROS POUR
DIRE CELA PRIÈRE À NOUS FAIRE
LA VIERGE PEUR
À RENOU- BASE ANIMATEUR
VELER S’IL D’HYPO- DE COLO
EST THÈSE
CONFINÉ AINSI FINIT INITIALES
INJUSTE LE HARENG DE PRINCE
ORGANES
SENSORIELS STATION ENTRE L’EST
DU MUSEAU ÉMETTRICE ET
LE NORD
ALLURE
FLEUVE
CÔTIER DONNER
DU NORD DES
TEMPS MUNITIONS
UNIVERSEL
IL A DES C’EST RACCOUR-
ROBE POINTS SUR PORTÉ PAR CIT BIEN
NATURELLE TOUTES UNE ÉTOILE LA JUPE
SES FACES 7 8
QUI TIRENT
SUR LE
FAUVE 4
 Jeux

Mots coupés Mots mélangés

Assemblez ces groupes de lettres deux par deux pour former Rayez dans la grille tous les mots de la liste. Ils peuvent se
au moins trente mots de six lettres. Un groupe peut être utilisé croiser et se lire en tous sens : de haut en bas et vice versa,
plusieurs fois pour des mots différents. Seuls les noms communs de droite à gauche et inversement, ainsi qu’en diagonale.
au singulier, les verbes à l’infinitif et les adjectifs sont admis. Enfin, avec les lettres restantes, trouvez le nom mystérieux
répondant à la définition suivante : clairement énoncé.
B O U C A N C H E D I N
AGRÉER DRESSER OXYDER SATINETTE
D R A F L E G A N G O N AJUSTEMENT ÉDIFICE PÂTRE SINUER
G U E P O R P R E Q U A AOÛTIEN ÉLUE PÉRI SUÈDE
ARMADA ERMITE PIANO TALWEG
T A N T E R T R E U L E
ATELIER FLIRT PONCHO TEIGNEUX
AVANCÉE FOURNÉE PORTUGAIS TEXTUEL
1 16
BOUFFÉE GEIGNARD RACINE TRIBAL
2 17 CIVET GERMER RECORDMAN UNANIME
CRIEUSE GLAISIÈRE RÉSÉDA WESTERN
3 18
CUIVRER OCRE RHUBARBE
4 19 DÉBÂCLE OEUVRE ROMANCERO

5 20 G N E S N L G E L C A B E D
6 21 I L A B I R T E E C N A V A
A D A M R A E C I F I D E O
7 22
G J O I D A G T U G F V E M
8 23 E T U P S R B U S I N U E R
9 24 W E T S A I O U T E V A O T
L X I P T T E C H R W R R B
10 25
A T E L I E R R E R O I E D
11 26 T U N A N I M E E R H P C R
12 27 R E M R E G I E R A C I N E
I L U U T N T R N C N A A S
13 28
L O S L T E E G E T O N M S
14 29
F E E D E U S A D P P O O E
15 30 E R E D Y X O A D E S E R R

Mots croisés
HORIZONTALEMENT :
1. Il est toujours en décalage horaire. 2. Du changement, mais A B C D E F G H I J K L
en mieux. 3. Les lois y sont votées. Adjectif numéral. 4. Rapport
de cercle. Rendue inoffensive. 5. Île située entre l’Italie et la Corse. 1
Affluent du Rhône. 6. Film de Luc Besson. Aurai de l’avenir. 7. Base 2
de la glace. Devant ce qui est nouveau. Petit sillon cutané. 8. Elles
ont intérêt à savoir mener leur barque. Pas à eux. 3

VERTICALEMENT : 4
A. Désigner de nouveau. B. Courrier non timbré. Cours à Saint-
Omer. C. Il circule en région. Figure du Front populaire. D. Un 5
soutien qui vous veut du bien. E. Bagatelle. Ses bonnes résolu-
tions restent parfois sans effet. F. Champs d’activité des spécia- 6
listes. G. Palmiers à noix. Axe de Brest à Strasbourg. H. Membres
de la famille. I. Capter l’attention. J. Chiffre deux. Appareil de levage. 7
K. Une invention vraiment très ancienne. Grand garçon. L. Adver- 8
saires hostiles.
 Jeux

Sudoku
Facile 1 2 3
9 2 6 6 3 7 2 8 5 3 9 8 1
8 1 3 4 7 9 1 4 8 3 6 9 5
3 8 7 6 2 2 5 8 4 9 1 7 2 5 8 6
5 6 9 4 6 4 1
4 3 9 9 5 3 7 6 8 1 2 6 8 3 5
6 8 1 8 9 4 7 3 9 8 1
6 3 9 8 5 8 7 1 6 3 2 5 4 7 3
2 4 5 3 1 6 9 5 6 4
1 8 4 3 1 6 2 9 9 2

Difficile 4 5 6
4 1 3 5 8 9 4
8 7 3 8 7 1 9
7 2 2 9 1 3 2 4 5
5 2 1 4 8 1 6 4 6 2
4 9 8 5 9 4 7 1 3 6
1 3 5 9 2 4 7 3 8
6 7 5 9 9 4 1 8
1 8 9 1 8 6 3 2
5 3 7 8 6 5 1 3

Solutions des jeux

PAGE 4 PAGE 8 PAGE 2
E B C B L A E Le mot 1. 7 9 2 6 1 5 4 3 8 2. 6 9 4 5 1 3 7 2 8 M E C H Z L F G B O D X A
E M O U V A N T O N D E S à trouver est : 8 1 6 3 2 4 7 5 9 1 7 8 9 2 6 4 5 3 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
PÉDALER. 4 5 3 8 9 7 1 6 2 2 3 5 7 8 4 9 1 6
A U T O R I S A T I O N S
A N T O I N E C O M P T E
5 6 9 1 8 2 3 7 4 8 4 2 6 9 1 5 3 7 R V K I N U J W Y Q T S P
1 4 8 7 3 6 2 9 5 9 5 3 4 7 2 6 8 1 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
C R I S E P C O T A N 3 2 7 4 5 9 6 8 1 7 6 1 3 5 8 2 9 4
F I E R S C I E R I E T 6 3 1 9 4 8 5 2 7 5 8 7 1 6 9 3 4 2 PAGE 3
P E S E L E S E S C I 2 8 4 5 7 3 9 1 6 4 2 9 8 3 7 1 6 5
L A S P E R R E 9 7 5 2 6 1 8 4 3 3 1 6 2 4 5 8 7 9 JEU 1
T C O U S U E L LIGNE 1 : QUÉRIR, HÉBREU, TROMBE, TRÉSOR, RESTER, OUKASE.
L I C O U M A L 3. 6 5 4 3 9 8 7 1 2 4. 7 4 1 3 6 2 8 5 9
LIGNE 2 : RÉUSSI, RECRUE, MENACE, SÉLÈNE, TRIPLÉ, AIGRIR.
8 3 1 2 6 7 4 9 5 5 9 2 1 8 7 4 6 3
O U R S F A I T E 7 9 2 1 5 4 8 3 6 3 6 8 5 4 9 7 1 2 LIGNE 3 : SERRÉE, REÎTRE, ÂNERIE, ÉOLIEN, PÉDALO, RIGIDE.
E N L I E A T N N E 9 8 5 4 3 1 6 2 7 8 5 9 6 2 3 1 4 7
B A R A G O U I N E U R 1 2 6 7 8 9 3 5 4 4 7 6 9 1 8 3 2 5 JEU 2
S T U C C A S I N O R I 4 7 3 6 2 5 9 8 1 2 1 3 7 5 4 6 9 8 LIGNE 1 : PRESTE, PRIMER, SERTIR, STUPRE, REHAUT, CLICHÉ.
O T E R P E L O T E V 5 4 9 8 1 6 2 7 3 6 2 7 4 3 5 9 8 1
LIGNE 2 : SNIPER, MESSIN, TSÉ-TSÉ, PESTES, ALAISE, COSTAL.
L U E A R E I N E P T E 2 6 8 5 7 3 1 4 9 1 3 5 8 9 6 2 7 4
T R E M A L E D O U T 3 1 7 9 4 2 5 6 8 9 8 4 2 7 1 5 3 6 LIGNE 3 : PELAGE, SÉPALE, TREMPÉ, TESTER, IONISE, TECHNO.
H I T E M P E R E R N E
M U E R S U E U N E S
5. 7 1 3 6 2 4 5 9 8 6. 6 7 5 2 3 8 1 9 4
6 9 5 8 7 1 2 3 4 1 4 8 5 9 7 3 6 2
8 4 2 3 9 5 1 7 6 9 3 2 6 4 1 7 8 5 PAGE 5
4 8 7 2 1 3 9 6 5 4 5 6 8 7 9 2 3 1 JEU 1 JEU 1 JEU 1 JEU 2
3 5 6 9 4 7 8 1 2 8 2 9 1 5 3 6 4 7 0 1 1 0 1 0 0 1 1 0 9 4 3 16 1 2 4 3 2 3 3 2 1 2 1 2

PAGE 6 9 2 1 5 6 8 3 4 7 7 1 3 4 6 2 8 5 9 1 0 1 0 0 1 1 0 0 1 6 8 5 19
4
3
5
2
1
3
5
2
1
3
4
2
1
2
4
5
3
1
5
4
3
2
4
1
5 6 4 1 3 2 7 8 9 3 9 4 7 1 6 5 2 8
G O C B V A L Le mot 1 7 8 4 5 9 6 2 3 5 8 1 3 2 4 9 7 6
0 1 0 1 0 0 1 0 1 1 1 2 7 10 1 4 1 4 1 4 4 3 2 3 5 3

M O U à trouver est :
2 3 2 5 2 3 2 5 4 1 4 1
G R I S H E R B E 0 1 1 0 1 1 0 1 0 0 16 14 15
2 3 9 7 8 6 4 5 1 2 6 7 9 8 5 4 1 3 1 5 4 1 4 5 3 1 2 5 3 2

E N T R A V E E E A U X CHARTREUX. 1 0 1 1 0 0 1 0 0 1
JEU 2
4 2 3 5 3 1 2 4 3 1 4 1

1 0 0 1 0 1 0 1 1 0
O F F R E S B L O T T I 8 5 1 14 JEU 3 JEU 4
0 1 0 0 1 1 0 0 1 1
F E E S C I P O I L S PAGE 7 0 1 1 0 1 0 1 1 0 0 6 9 7 22
2 1 2 4 1 5 4 3 2 1 2 1

V I C I E E S I E N L A
3 4 3 5 2 3 2 1 4 3 4 3
MOTS COUPÉS MOTS MÉLANGÉS 1 0 0 1 0 1 0 1 0 1 2 3 4 9 1 2 1 4 1 4 4 3 5 2 1 2

E T C P E U BOUCAN DRACHE PRÊCHE LE MOT À TROUVER EST : 1 0 0 1 1 0 1 0 1 0 16 17 12

3 4 3 5 2 3 1 2 1 4 3 4

A R O R A C E T BOUCHE DRAGON PRÊTER LIMPIDE.

2 1 2 1 4 1 3 4 3 2 5 1

JEU 2 JEU 3 3 4 3 5 3 5 1 2 1 4 3 4
E L U O S A BOUDIN DRAGUE PRÊTRE 2 1 2 4 1 2 3 5 3 2 1 2
0 0 1 0 1 1 0 1 0 1 8 3 2 13
P U C E S H U E R A BOUGON FLÈCHE QUADRA MOTS CROISÉS 0 1 1 0 0 1 1 0 1 0 6 9 1 16
R O S E R E P U BOUTER FLÉTAN QUATER R E T A RD A T A I R E 1 1 0 1 1 0 0 1 0 0
T E L M C N S I 5 7 4 16
BOUTRE GANDIN QUATRE AME L I OR A T I ON 0 0 1 1 0 0 1 1 0 1
19 19 7
E S C A P A D E D O S CANCHE GANGUE TANCHE P A R L EME N T UN 1 0 1 0 0 1 0 0 1 1
N A A I R S I M O N O CANGUE GANTER TANGON P I I N A C T I V E E 0 1 0 1 1 0 1 0 1 0 JEU 4
V I B R I S S E S R U CANTER GUÊTRE TANGUE E L B E I S E R E M 1 1 0 1 0 1 0 1 0 0 8 9 5 22
G E N R E A A A R M E R CANTRE GUEULE TERTRE L L E ON S E R A I 0 0 1 0 0 1 1 0 1 1 1 7 6 14
D E T U T U M I N I CANULE PORCHE TRÈFLE E A U N E O R I D E 1 1 0 0 1 0 0 1 1 0 2 4 3 9
F O U R R U R E O C R E S DINGUE PORTER
RAME U S E S NOS 1 0 0 1 1 0 1 0 0 1 11 20 14