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Il s’en sont passées des choses pour moi ces derniers mois. J’ai été
victime d’un accident de la route qui a causé deux fractures et provoqué
une opération en urgence du tibia. J’ai ensuite été immobilisée pendant
plusieurs semaines puis j’ai dû réapprendre à marcher.
Transcription de l'épisode
[00:00:04] Episode 133, du métal dans la jambe.
[00:03:40] Et cette amie m’a dit que d’habitude, elle écoute les
messages vocaux qu’elle reçoit à vitesse 1,5, mais qu’avec moi, ce
n’était pas la peine parce que je parlais très vite. Parce que je parlais
très vite. Alors, il faut que vous sachiez que ma vitesse naturelle pour
parler, elle est normalement plus rapide que les Français moyens.
C’est normal, c’est l’accent parisien et particulièrement l’accent du
milieu social dont je viens. Si vous pouviez entendre ma meilleure
amie ou ma sœur parler, vous vous diriez «Ouh là là ! Les Français
peuvent parler très vite parfois.» Donc voilà, fin de la petite anecdote,
mais j’espère que je vais réussir à reprendre le rythme et que ça va
vous plaire. Alors, tout de suite, sans plus attendre, on va commencer
par le début de mon histoire et on commence en septembre.
[00:04:54.30] Donc, le 13 septembre, je traversais la route à
Toulouse et, sorti de nulle part, un scooter m’a renversée. Un
scooter m’a percutée. Alors j’utilise souvent le mot « percutée »
quand je raconte ce qui m’est arrivé, parce que ça a été vraiment un
choc violent que je n’ai pas du tout vu arriver. En fait, j’avais la tête
tournée à droite parce que je voulais vérifier qu’il n’y avait pas de
voiture de l’autre côté de la route, puisque j’avais déjà vérifié du côté
gauche. Et du côté gauche, pourtant, un scooter est arrivé à très, très
grande vitesse et sans même que je le remarque, j’étais en train de
voler. Je dis bien «voler» parce que j’ai fait un bond de deux mètres.
Donc il m’a percutée et ça m’a propulsée à deux mètres plus loin. Et
là, en fait, j’ai vu tout d’un coup que le sol se rapprochait de ma tête,
plus exactement qu’une surface plane et blanche se rapprochait de
ma tête. Et donc, j’ai eu le réflexe de me mettre en position tortue.
Vous savez, j’ai rentré la tête dans les épaules et j’ai fait comme si je
donnais un coup de boule, comme si je donnais un coup. de tête
[00:08:50] Donc résultat, j’ai été opérée dès le lendemain matin, parce
que ça s’était passé dans la soirée, et les chirurgiens orthopédiques
ont fait quelque chose d’un peu spécial, c’est-à-dire qu’ils m’ont mis
du métal dans la jambe. Plus exactement, ils m’ont mis un clou dans
le tibia et des vis au niveau du genou et de la cheville. Alors ça, c’est
du vocabulaire qu’on n’a peut-être pas l’habitude d’entendre dans ce
podcast. Un clou, des vis, c’est du vocabulaire qui est normalement
plutôt du vocabulaire du monde du bricolage. Donc c’est plutôt quand
on veut monter, construire un meuble ou poser des étagères qu’on
utilise ce mot. Mais ces mots sont aussi utilisés dans le vocabulaire de
la chirurgie orthopédique. Donc, en fait, ce qu’il se passe, c’est que
les chirurgiens ont légèrement ouvert, ils ont incisé au niveau du
genou et de la cheville et ils ont tout simplement glissé un énorme
clou tout le long du tibia, donc tout le long de la partie de la jambe qui
va du genou jusqu’à la cheville. Et pour que ce clou tienne bien et que
l’os puisse se former tout autour, ils ont mis des vis au niveau du
genou et de la cheville. Donc voilà, depuis mi-septembre, je vis avec
du métal dans mon corps. On peut dire que je suis un peu un robot. Et
cette pièce de métal, elle va rester là pendant un long moment. Peut-
être qu’il faudra l’enlever d’ici un an, peut-être un petit peu plus, mais
pour l’instant, l’os doit se reformer tout autour.
[00:11:03] Voilà, maintenant, vous savez tout sur l’accident qui m’est
arrivé et sur l’opération chirurgicale que j’ai subie. Après ça, j’ai eu
quelques semaines de grosses difficultés pendant lesquelles j’étais
immobilisée. Je pouvais me déplacer vraiment très peu et je devais le
faire en fauteuil roulant. Ensuite, j’ai pu commencer à marcher
avec des béquilles. Donc «les béquilles», il me semble qu’on en a
déjà parlé dans ce podcast, au sens figuré, donc cette fois-ci, c’est au
sens propre. C’est cet objet qu’on utilise pour pouvoir avancer quand
on ne peut pas complètement s’appuyer sur ses deux jambes. On
peut aussi dire une «une canne». Alors le terme officiel, moi, je l’ai
appris là avec l’accident… Le terme officiel médical pour les béquilles,
c’est «des cannes anglaises». Mais dans le langage courant, en
français, on utilise plutôt le mot «canne» pour parler du bâton
qu’utilisent plutôt les personnes âgées ou les personnes qui ont un
handicap permanent et qui s’appuient sur un bâton, souvent en bois,
pour pouvoir avancer, alors que les béquilles, c’est ces objets qui
ont une espèce de cale pour pouvoir mettre les mains et qu’on utilise
souvent par paire, en double, pour pouvoir un peu faire un saut quand
on ne peut pas du tout poser un des deux pieds.
[00:18:16] Mais bon, voilà, c’est comme ça. C’est la vie. Le plus
important, c’est que maintenant, je suis en bonne santé, que j’ai la
grande chance d’avoir pu voyager malgré tout. Je vais pouvoir
découvrir ce beau pays qu’est l’Inde, même si pour l’instant, c’est vrai
qu’avec une jambe pas très en forme, c’est quand même un sacré
défi comme pays. S’il y a des Indiens et des Indiennes qui nous
écoutent, je pense que vous savez de quoi je parle quand je dis que
l’arrivée à New Delhi avec le sac à dos et en boîtant, c’était
assez éprouvant. Mais je suis très contente d’être ici. Je suis très
contente de pouvoir ensuite visiter les autres pays où j’ai prévu d’aller
et de pouvoir profiter de la chance que j’ai de tenir sur mes deux
jambes. Maintenant, je sais que ce n’est pas forcément quelque
chose qui est acquis, qu’à tout moment, on peut avoir les choses
qui basculent. Donc voilà, je suis plutôt reconnaissante et je suis
très heureuse aujourd’hui de pouvoir partager tout ça avec vous.