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Chapitre 1

LES PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES


DES MATERIAUX BETON ARMÉ
SELON L’EUROCODE 2
M. Ibrahima DIATTA
Enseignant-chercheur à l’UFR-SI
Université de Thiès / SENEGAL
Email: ibrahima.diatta@univ-thies.sn
Historique du béton
Invention du ciment
Les progrès du béton furent amorcés par John Smeaton qui découvrit en 1756 que
les chaux effectuant les meilleures prises sont obtenues à partir de calcaire et d'argile « impuretés
argileuses de la pierre à chaux» et pas seulement de calcaire comme on le pensait jusqu'alors.

Puis, à partir de 1812, Louis Vicat commença à caractériser les propriétés des différents ciments en
fonction de leur proportion calcaire / argile. En 1817, il découvrit et énonça les critères d’obtention
d’une chaux hydraulique (80% de calcaire et 20% d’argile). C’est le précurseur du ciment.

A partir de là, tout alla très vite. De nombreux scientifiques s'intéressèrent à ce nouveau matériau, ainsi
en 1824, l’Ecossais John Aspdin proposa la formule du « ciment Portland artificiel : CPA » sur la
base du mélange proposé par VICAT après une cuisson à 1450 °C.

C’est le même ciment qui est utilisé de nos jours mais avec une nette amélioration de ces propriétés
par rapport à la chaux hydraulique comme l’illustre le tableau ci-après.
La production industrielle du ciment fut rendue possible moins de 30 ans plus tard
notamment grâce à Demarle, Léopold et Augustin Pavin de Lafarge, Piquety et Vicat.
L’histoire de l’utilisation du « béton » est marquée par une succession d’inventions,
d’innovations et de brevets.
Invention du béton armé et béton précontraint
 Joseph Louis LAMBOT (1814-1887) construit en 1848 une barque (en « Fil de
Fer » recouvert de ciment) baptisée le « bateau ciment », breveté en 1855.
 L'invention du « ciment armé » revient à un jardinier nommé Joseph
MONIER (1823-1906). Il dépose, entre 1867 et 1891, des brevets relatifs à un
système à base de fer et de ciment pour fabriquer des bacs à fleurs, des tuyaux et
des réservoirs à eau. Il déposa également en 1873 un brevet pour la construction
de ponts (Pont de Chazelet (13,80 m de portée pour 4,25 m de large) en 1875. On
lui attribue l’invention du BA.
 François Coignet (1841-1888) construit en 1852 le 1er immeuble en béton coulé
avec fers profilés enrobés, terrasse à St-Denis, publié en 1861;
 En 1867 : immeuble en béton aggloméré (92, rue de Miromesnil, 75008), breveté
par François Hennebique (1842-1921) qui substitue le béton armé au ciment
armé en 1879 ; conçoit la 1re dalle en béton de ciment armé de fers ronds (brevet
1880) ; pour des poutres creuses en béton armé moulées d'avance (1892) ;
introduit l'emploi des armatures transversales ; invente la barre relevée ; crée en
1896 le pilote en béton armé (ligatures assez rapprochées). Il construit ainsi son
premier immeuble en béton armé pour y installer son entreprise.
 En 1892, Hennebique mit en évidence le rôle et la nécessité des armatures
transversales.
 En 1902, Charles Rabut énonça les lois de déformation du béton. Il édicta les 1ère
règle de calcul en Béton armé.
 En 1904 Le premier règlement de calcul du béton armé paraît en Suisse ;
 Le 20 Octobre 1906 parut la 1ère circulaire réglementant en France le calcul en
Béton armé.
 En 1917, Eugène FREYSSINET (1879-1962) utilisa pour la première fois la
vibration pour la mise en place du béton.
 En 1929, Eugène FREYSSINET (1879-1962) va révolutionner le monde de la
construction en inventant le « béton précontraint ».
 Dés 1928, Toutes les techniques actuelles été connues.
 À partir de 1945, l’usage du béton armé se généralisa pour la reconstruction
d’après-guerre.

 Le développement du béton armé fut soutenu par un nouveau règlement édicté


en 1945 : CCBA45, qui, après deux toilettages en 1960 : CCBA60 et en 1968 :
CCBA68 resta en vigueur jusque dans les années 1980.
 En 1981 entrant en application un règlement de nouveau type BAEL (EL et semi
probabiliste). L'application des règles BAEL 83 s'impose depuis le 1er janvier
1985, date à laquelle les règles précédentes CCBA 68 ont été abrogées après
une période de coexistence.
 L'usage systématique du BAEL83 a révélé quelques imperfections suffisantes
pour motiver une révision en 1991 (BAEL91) puis 1999 (BAEL91 rév99) ,
cependant la parution prochaine des Eurocodes en 2000 rendait inopportune une
remise en cause profonde des prescriptions en vigueur
 Les règles BAEL 83 furent légèrement remanié en 1991 et 1999 avant d’être
progressivement remplacé par l’Eurocode 2 en 2010 après une période de
coexistence entre les deux règlements (2000 - 2010).
A la fin de la période de cœxistence (2010), les normes françaises traitant du même sujet
(BAEL91 mod99 et BPEL91 mod99) , ont été retirées.

L’évolution des bétons courants


 Depuis 1945 (CCBA45), on ne considérait que des bétons de classe de
résistance en compression fck ≤ 40 MPa.
 En 1991 (BAEL91) la plage fut étendu à fck ≤ 60 MPa,
 puis en 1999 (BAEL91 rév99.) jusqu’à 60 MPa ≤ fck ≤ 80 MPa.
 L’Eurocode 2, a poussé cette limite à 105 MPa sur cylindre.
Les nouveaux bétons

La fin des années 80 (1981 – 1998) voit l'arrivée des nouveaux bétons :
des « Bétons Hautes Performances » (BHP), BTHP, BFUP,
Lors de la dernière décennie (depuis 2000) de nombreuses innovations ont
révolutionné les constructions en béton, parmi lesquelles les « Bétons Autoplaçants
(BAP) » et les « Bétons Fibrés à Ultra Hautes Performances (BFUHP) ».

Les résistances mécaniques en compression obtenues classiquement sur éprouvettes cylindriques


normalisées, sont de l'ordre de :
– BFC : bétonnage fabriqué sur chantier : 25 à 35 MPa (mégaPascal), peut parfois atteindre 50
MPa ;
– Bétons Auto-Plaçants (BAP) : La résistance à la compression à 28 jours d’âge de BAP est de
l’ordre de 40 à 70 MPa selon la formulation.
– BHP : béton à hautes performances : résistance supérieure 50 MPa et peut atteindre 80 MPa ;
– BTHP ou BTR : béton à très hautes performances : supérieure à 80 MPa ;
– BUHP : béton ultra hautes performances, en laboratoire : 110-200 MPa (CEM 700 kg/m3).
– BFUHP : béton fibré (ajout de fibres organiques ou métalliques) à ultra hautes performances 150-
250 MPa, Dmax inf. à 10mm et E/C entre 0,15 – 0,25.
Introduction aux Eurocodes
Le 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre des affaires étrangères français, pour
empêcher un autre conflit aussi dévastateur entre la France et l'Allemagne, appelle à
la mise en commun des productions de charbon et d'acier, sous une Haute Autorité
commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays
d'Europe. C’est le point de départ du processus d’unification de l’Europe. Dans son
discours il disait :
« Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire
de la France et de l'Allemagne soit éliminée. L'action entreprise doit toucher au
premier chef la France et l'Allemagne ».

Le 6 Novembre 1953 à Luxembourg a été créé le Comité Européen de Béton (CEB)


devenu actuellement la fédération internationale de béton (FIB).

Dans les années qui suivent, le besoin d’harmonisation des règles de calcul ne
pouvait se faire en raison des réglementations nationales existantes différentes les
unes des autres.
Dés 1975, la commission des communautés européennes décida d’harmoniser les
règles de calcul des structures de génie civil et lance la rédaction des Eurocodes.
En 1989, cette commission transfère la rédaction au CEN (Comité Européen de
Normalisation) créé le 23 mars 1961 par les associations nationales de normalisation
des pays de la CEE (la Communauté Économique Européenne) et de l'AELE (1960)
(Association Européenne de Libre-Échange ou European Free Trade Association (EFTA) en
Anglais).
En France c’est l’AFNOR (22/06/1926) qui représente la France auprès de l’ISO et
du CEN.

En 1990 une première version des Eurocodes ENV (Normes provisoires) furent
disponibles.
La rédaction d’une norme expérimentale (ENV), convertie en norme européenne
définitive (EN) a demandé beaucoup de temps de discussions et de négociations
entre spécialistes des états membres.
Au terme de 25 ans de parcours (1975-2000), l’Eurocode a fini par obtenir le statut
de norme européenne, dont l’application est devenue obligatoire depuis 2010 en
France.
Le règlement du Comité européen de Normalisation (CEN) impose que les normes européennes
adoptées par ses membres soient transformées en normes nationales au plus tard dans les 6 mois
après leur ratification et que les normes nationales en contradiction soient annulées

Les Eurocodes constituent un ensemble intégré de normes européennes (législation


européenne) pour la conception, le calcul et le dimensionnement des structures de
bâtiments et ouvrages de Génie Civil.

Ils se substituent aux codes de calcul nationaux (BAEL91 et BPEL91 en France) et


permettent aux entreprises des travaux ou bureaux d’études, Bureaux de contrôle,
d’accéder aux marchés des autres pays membres de l’EU.
Ils ont une importance essentielle à la fois pour le secteur de la conception des
ouvrages et pour l'industrie du bâtiment et des Travaux Publics.
L’objet des Eurocodes est de codifier des méthodes communes de vérification des
structures qui, mises à la disposition des États membres de l’Union Européenne,
constitueront une référence technique et commerciale dans le domaine du génie
civil.

L’application des Eurocodes permet de bénéficier d’une présomption favorable :


o du respect des prescriptions de sécurité,
o de stabilité et
o de durabilité des constructions en service,
o ainsi que d’une sécurité au feu,
dans la mesure où ils permettent de déterminer les performances des structures ou
des éléments structuraux vis-à-vis de toutes ces exigences.
https://www.touteleurope.eu/ ce 24/07/2020
L'Union européenne compte 27 pays (Etats
membres) :

1) l'Allemagne, 1) la Lettonie,
2) l'Autriche, 2) la Lituanie,
3) la Belgique, 3) le Luxembourg,
4) la Bulgarie, 4) Malte,
5) Chypre, 5) La Norvège (AELE)
6) la Croatie, 6) les Pays-Bas,
7) le Danemark, 7) la Pologne,
8) l'Espagne, 8) le Portugal,
9) l'Estonie, 9) la République tchèque,
10) la Finlande, 10) Royaume-Uni
11) la France, 11) la Roumanie,
12) la Grèce, 12) la Slovaquie,
13) la Hongrie, 13) la Slovénie
14) l'Irlande, 14) la Suède.
15) l'Italie, 15) Suisse (AELE)

Le Royaume-Uni a quitté
l'Union européenne le 31
Janvier 2020.
Présentation des Eurocodes
Les Eurocodes forment dix (10) groupes de textes couvrant les aspects techniques du calcul
structural et du calcul au feu des bâtiments et des ouvrages de génie civil.
Eurocode 0 : NF EN 1990 (mars 2003) : Bases de calcul des structures

Eurocode 1 : NF EN 1991 (mars 2003): Actions sur les structures.

Eurocode 2 : NF EN 1992 (octobre 2005) : Calcul des structures en béton

Eurocode 3 : NF EN 1993 (octobre 2005) : Calcul des structures en acier

Eurocode 4 : NF EN 1994 (octobre 2005) : Calcul des structures mixtes acier-béton

Eurocode 5 : NF EN 1995 (novembre 2005) : Calcul des structures en bois

Eurocode 6 : NF EN 1996 (mars 2006) : Calcul des structures en maçonnerie

Eurocode 7 : NF EN 1997 (juin 2005) : Calcul géotechnique

Eurocode 8 : NF EN 1998 (septembre 2005) : Calcul des structures pour leur résistance aux séismes.

Eurocode 9 : NF EN 1999 (août 2007) : Calcul des structures en aluminium


Ils peuvent se décomposer Relation entre l’Eurocode 2 et les autres
suivant deux (02) familles : Eurocodes :
Sécurité structurale,
aptitude au service,
1) Les Eurocodes transversaux : durabilité et robustesse
o NF EN 1990;
Règles de calcul pour
o NF EN 1991; différents matériaux
Actions (Permanentes,
variables) et charges
o NF EN 1997; sur les structures
o NF EN 1998.

2) Les Eurocodes matériaux


o NF EN 1992;
o NF EN 1993;
o NF EN 1994;
o NF EN 1995;
o NF EN 1996;
o NF EN 1999.

Calcul géotechnique et sismique


Eurocode 2 (NF EN 1992-1-1) : Calcul des structures en béton

Section 1 : GÉNÉRALITÉS (comporte 12 sections)

Section 2 : BASES DE CALCUL


Section 3 : MATÉRIAUX
Section 4 : DURABILITÉ ET ENROBAGE DES ARMATURES
Section 5 : ANALYSE STRUCTURALE
Section 6 : ÉTATS-LIMITES ULTIMES (ELU)
Section 7 : ÉTATS-LIMITES DE SERVICE (ELS)
Section 8: DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES RELATIVES AUX ARMATURES DE BÉTON ARMÉ ET DE
PRÉCONTRAINTE — GÉNÉRALITÉS
Section 9 : DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES RELATIVES AUX ÉLÉMENTS ET RÈGLES PARTICULIÈRES

Section 10 : RÈGLES ADDITIONNELLES POUR LES ÉLÉMENTS ET LES STRUCTURES PRÉFABRIQUÉS


EN BÉTON
Section 11 : STRUCTURES EN BÉTON DE GRANULATS LÉGERS
Section 12 : STRUCTURES EN BÉTON NON ARMÉ OU FAIBLEMENT ARMÉ
Annexe A (informative) Modification des coefficients partiels relatifs aux matériaux

Annexe B (informative) Déformations dues au fluage et au retrait


Annexe C (normative) Propriétés des armatures compatibles avec l’utilisation du présent
Eurocode
Annexe D (informative) Méthode de calcul détaillée des pertes de précontrainte par relaxation

Annexe E (informative) Classes indicatives de résistance pour la durabilité

Annexe F (informative) Expressions pour le calcul des armatures tendues dans les situations
de contraintes planes
Annexe G (informative) Interaction sol-structure
Annexe H (informative) Effets globaux du second ordre sur les structures
Annexe I (informative) Analyse des planchers-dalles et des voiles de contreventement

Annexe J (informative) Dispositions constructives pour des cas particuliers

Plus les Annexes Nationales et amendements à la NF EN 1992-1-1


Partie 1-2 : Règles générales - calcul du comportement au feu

Annexe nationale à la NF EN 1992-1-2

Partie 2 : Ponts en béton — Calcul et dispositions constructives

Annexe nationale à la NF EN 1992-2

Partie 3 : Silos et réservoirs


Annexe nationale à la NF EN 1992-3
Références normatives :
NF EN 206-1 : Partie 1 : spécification, performances, production et Conformité;
NF EN 197-1: Ciments (classifications, spécifications, caractéristiques)
NF EN 1008 : Eau de gâchage pour bétons
NF EN 12620 : Granulats pour bétons
NF EN 13139 : Granulats pour mortiers
NF EN 934-2 à -6: Adjuvants.
NF EN 10080: Armatures pour béton armé
Annexe C de la NF EN 1992-1-1: Armatures pour béton armé
NF EN 1992-1-1 : Calcul des structures en béton, Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les
bâtiments, Octobre 2005, Éditée et diffusée par AFNOR.
NF EN 1992-1-1 / NA : Partie 1-1 : Règles générales et règles pour les bâtiments
NF EN 13670 : Mise en œuvre des bétons (exécution des ouvrages en béton).
NF P18-504 (juin 1990): Béton - Mise en œuvre des bétons de structure (Indice de classement
P18-504)

 Jean Perchât - M. HUEBER, Cours de béton armé dispensé au CHEC,


 Dr. Ir. P. Boeraeve, Cours de Béton Armé;
 S. Multon, Cours béton armé Eurocode 2, 2012
Henry Thonier, conception et calcul des Jean Perchât, Traité de béton armé selon Damien Ricotier, Dimensionnement des
structures de bâtiments, Tome 7, l’Eurocode l’Eurocode 2, 2ème édition, Editions Le Structures en béton armé selon l’Eurocode 2,
2 pratique, 2ème édition, Presse de l’ENPC, Moniteur, 2013. Editions Le Moniteur, 2012.
2009.
Jean-Louis GRANJU, Introduction au béton Yannick Sieffert, Le béton armé selon
Jean-Louis GRANJU, Béton armé – Théorie l'Eurocode 2 - Cours et exercices corrigés -
armé Théorie et applications courantes selon
et application selon l’Eurocode 2, Editions Ecoles d'ingénieurs, Licence 3, Master 1 et 2,
l'Eurocode 2, Eyrolles/AFNOR Edition, 2012
Eyrolles, 2012 Collection Sciences sup – 2ème édition, 2014
Henry Thonier, Le projet de béton armé, 7ème Pierre GUILLEMONT, Aide-mémoire des Jean-Marie PAILLE, Calcul des
éditions conforme à l’Eurocode 2, ouvrages en béton armé structures en béton, EYROLLES, 2016
Edition SEBTP, 2010 Edition DUNOD, 2013 (4ème édition)
Omar CHAALLAL, Structures en béton Jean Roux, Pratique de l'eurocode 2; Guide Jean Roux, Maîtrise de l'eurocode 2 ;
armé, Calcul selon la norme ACNOR de l'application, Eyrolles, 21 février 2007 Guide de l'application, Eyrolles, 17
A23.3-04, presses de l'université du avril 2009
Québec, 2012
Les Principes du béton armé
Le béton est un matériau obtenu en mélangeant en proportions
convenables et de manières homogène :
le ciment,
un granulat composé de sables et de matériaux pierreux (gravillons,
cailloux),
de l’eau.
Le mélange fait prise puis durcit (vs sécher), ce qui se traduit par un
accroissement de ses résistances à la compression et à la traction. La
première atteint des valeurs élevées (fck = 25 à 35 MPa), mais la seconde
reste relativement incertaine et faible (2 à 3 MPa soit 1/12 de fck). Le béton
est donc un matériau fragile.
Pour pallier les inconvénients résultants de cette fragilité, on associe au
béton des armatures en acier: le matériau ainsi obtenu est le Béton armé.
La présence d’armatures dans le béton ne suffit pas à faire de celui-ci un béton armé. Il faut en
plus une organisation structurale spécifique portant sur les formes des pièces ainsi que sur la
quantité et l’agencement des armatures.

Principe n°1:
Tout élément doit être armé suivant trois directions non coplanaires, généralement
orthogonales, à l’exception des éléments de faible épaisseur comme les dalles armées suivant
deux directions, parallèles à leur feuillet moyen.

Principe n°2:
Seuls peuvent être considérés comme « éléments en béton armé » ceux qui sont encore aptes à
jouer leur rôle dans la structure dont ils font partie lorsque la résistance à la traction de leur
béton constitutif est supposée nulle.
Avantages du béton armé:

o La liberté dans le choix des formes (formes de coffrages diverses et variables);


o Le monolithisme des structures (blocs rigides);
o Bonne durabilité (endurer les sollicitations, résistance bien au temps et aux agents
extérieurs);
o Bonne résistance au feu (le béton ne brûle pas) et aux chocs (situation accidentelle);
o Bonne isolation thermique et acoustique; le béton possède une masse, répondant à la
norme RT21005.
o Facilité d’emploi et disponibilité des matériaux produits localement et peux couteux
(granulats, ciment, eau);
o Absence d’assemblages; utilisation de main d’œuvre moins qualifiée pour plusieurs étapes,
o économie et création d’emploi;
o Absence d’entretiens réguliers, contrairement aux structures métalliques;
o La capacité du béton à emmagasiner de l'énergie, sa masse thermique aide à réguler la
température intérieure.
o Le béton est 100% recyclable. Les granulats peuvent être utilisés comme matériau de
sous-fondation de chaussées, d'aires de stationnement et autres applications - ou comme
matériau granulaire, permettant de préserver des ressources naturelles. Le béton est un
allié du développement durable.
Avantages du béton armé (suite et fin) :

o Le béton peut grâce à divers adjuvants se décliner sur une gamme quasi infinie de couleurs,
et avoir le poli du granit ou la rugosité de l’écorce ou prendre l’aspect du bois, de l’ardoise ou
de la pierre naturelle, pour le plus grand bonheur d’architectes ou de décorateurs d’avant-
garde.
o Matériau vraiment inerte, le béton n’augmente pas la pollution de l’air ambiant, ne dégage
pas d’odeur, ni de composé organique volatil ; avec lui, pas de phénomène de condensation
qui faciliterait le développement de micro-organismes.
o Le béton constitue une première et efficace barrière contre les termites.
o Très peu consommateur d’énergie lors de sa fabrication.
o Etc.
Inconvénients du béton armé :

o Poids élevé et grandes sections ont une influence défavorable pour les grandes portée à
franchir;
o Fragilité du matériau lorsque sollicité en traction;
o Absence d’assemblages rend les interventions ultérieurs très difficiles (interventions après
coup) en vue d’une transformation ou d’une réhabilitation, restructuration-constuction;
o Démolition et déconstruction difficiles;
o Retraits (entrainant la fissuration)
o Fluage du matériau béton aux jeunes âges;
o Temps de durcissement long, ralentissant le chantier et augmente les coûts;
o Les adeptes d'architecture écologique apprécient moins, même si le béton est entièrement
recyclable.
Introduction Calcul des structures en béton armé
Le calcul du béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les
formules de calcul et les nombreux coefficients utilisés ont souvent un caractère
empirique mais il est essentiel qu'ils aient été fixés à la suite de nombreux essais et
que les résultats de calcul soient conformes à l'expérience.

Jusqu'en 1980, le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes
admissibles (CCBA45, 60 et 68). Ces contraintes admissibles étaient définies sur la
base des contraintes de rupture ou de limite élastique des matériaux et ensuite on les
multipliait par un coefficient de sécurité.

Le coefficient de sécurité pris sur le béton est longtemps resté égal à 28% de la limite
de rupture à 90 jours, le coefficient de sécurité de l'acier à 60% de sa limite élastique
Il suffisait ensuite de calculer les contraintes dans l'acier et le béton sous l'effet le plus
défavorable des charges et de vérifier que l'on ne dépassait pas ces contraintes
admissibles.

Dorénavant cette notion de la sécurité a évolué et l'on cherche à prendre en compte


tous les facteurs d'insécurité séparément, comme par exemple :

 la résistance intrinsèque des matériaux,


 la valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables,
 l'aspect favorable ou défavorable de ces actions,
 les approximations de calcul des sollicitations (efforts tranchants, moments
fléchissants...),
 les défauts géométriques des matériaux et de leur position,
 la fissuration.
Caractéristiques du béton selon l’EC2
Un béton est défini par un certain nombre de critères et sera caractérisé par des
performances dont la résistance n’est qu’un des aspects.

Dans ce cours, nous calculerons les structures en béton armé à l'aide des
Eurocodes (EC0, EC1 et EC2) et nous ferons dans la mesure du possible,
quelques comparaisons avec les règles BAEL 91 mod99.
Résistances des bétons
La résistance du béton correspond à une valeur spécifiée de résistance
caractéristique en compression au 28ème jour d'âge sur cylindre.

L’EC2 permet d’utiliser des bétons de 12 à 90 MPa sur cylindres et de 15 à 105 MPa
sur cubes. Les bétons couramment utilisés en bâtiment ont une résistance de 25
MPa, rarement 40, voir 50 MPa ou plus pour certains éléments très sollicités tels que
les poteaux ou voiles de contreventement.
Dans la pratique, les essais de rupture ou d’écrasement du béton ont pour objet la
vérification de ses résistances maximales en compression et en traction, qui font
partie des critères de qualité et sur lesquelles sont basés les calculs des ouvrages
courants. Ces essais définis par les normes, sont conventionnels en raison du fait
que les valeurs des charges de rupture ne sont pas indépendantes du type
d’éprouvette choisi ni de la définition du processus d’essai.
Suivant les pays, l’essai de compression est effectué sur des éprouvettes de
différentes formes:
Clause 4.3.1 de la NF EN 206-1
Résistance caractéristique Résistance caractéristique
Classe de résistance
minimale sur cylindre (MPa) minimale sur cube (MPa)
en compression
fck,cyl fck,cub
C8/10 8 10
Résistance à la compression C12/15 12 15
au 28ème jour d’âge mesurée C16/20 16 20
sur éprouvette cubique 20 25
C20/25
C25/30 25 30
C30/37 30 37
Concrete C 25/30 C35/45 35 45
C40/50 40 50
C45/55 45 55
Résistance à la compression
au 28ème jour d’âge mesurée C50/60 50 60
sur éprouvette cylindrique C55/67 55 67
Résistances contractuelles C60/75 60 75
C70/85 70 85
C80/95 80 95
C fck,cyl/fck,cub
C90/105 90 105
C100/115 100 115
Catalogue Moules pour la préparation d'éprouvettes
Catalogue Moules pour la préparation d'éprouvettes
Presses à béton

Ecrasement jusqu’à :
Presse à béton automatique 1500 KN  74 MPa sur cylindre 16 cm x 32 cm
 84 MPa sur cylindre 150 mm x 300 mm
Aspects des éprouvettes à la rupture

Rectification à la meule Multicouches appropriées


Suppression de frottements
Feuille de néoprène
Détermination de fck par les essais

NB: L’eurocode 2 propose


quinze classes de béton avec
des sauts de 4 à 10 MPa. Il
n’interdit pas les options Jean-louis granju
Pp 17, edit 2016
de classes intermédiaires,
mais ne dit rien à ce sujet.
Dispersion des résultats issus des essais de compression à la rupture

Béton idéal

Béton se rapprochant de la
courbe idéale.
Bonne formulation et
bonne plasticité

Béton mal composé


Bcp de dispersions
Exemple
Résistance caractéristique f ck  f cm 1,64

Résistance caractéristique en compression du béton fck est la résistance en dessous de laquelle on


ne rencontre que 5% des résultats d’essais. Elle correspond à la résistance correspondant à 1,75
essai.
La résistance en compression du béton (clause 3.1.2 EC2)

Jean-louis granju

Pp 17, edit 2016


La résistance caractéristique en compression du béton (clause 3.1.2 EC2)
1)P La résistance en compression du béton est désignée par des classes de résistance liées à la
résistance caractéristique (fractile 5 %) mesurée sur cylindre fck ou sur cube fck,cube,
conformément à l'EN 206-1.
(2)P Les classes de résistance du présent code (14 classes) sont basées sur la résistance
caractéristique mesurée sur cylindre, fck, déterminée à 28 jours, compatible avec une valeur
maximale Cmax = C90/105 selon Annexe Nationale française.
Classe C12/15 C16/20 C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60 C55/67 C60/75 C70/85 C80/95 C90/105

fck,cyl 12 16 20 25 30 35 40 45 50 55 60 70 80 90

fck,cub 15 16 25 30 37 45 50 55 60 67 75 85 95 105

Dans le cas du béton précontraint, en règle générale, seules les classes C25/30 et supérieures
sont admises.
La valeur moyenne de la résistance en compression du béton
utile pour le calcul du module d’élasticité du béton.
f cm  f ck  8 MPa
f ck
La résistance de calcul en compression f cd  α cc
γc
γC est le coefficient partiel relatif au béton, qui dépend des situation de projet, définit pour les ELU.
αcc : est un coefficient tenant compte des effets à long terme sur la résistance en compression et des effets
défavorables résultant de la manière dont la charge est appliquée. La valeur recommandée est αcc = 1.

g g
Les valeurs de C et S à utiliser dans un pays donné pour la vérification à l'état-limite de service peuvent être
fournies par son Annexe Nationale. La valeur recommandée pour les situations non couvertes par des articles
spécifiques du présent Eurocode est g = g = 1,0.
C S
Si la résistance en compression du béton est déterminée à un âge t > 28 jours:

f ck t   k t  cc
f ck f ck
 0,85
gc gc

Résistance de calcul pour fondations : cas des pieux coulés en place sans tubage définitif:

f ck f ck
f cd   cc 
k f g c 1,1 g c
Variation des résistances en compression dans le temps (t) (clause 3.1.2 EC2)

Il peut être nécessaire de spécifier la résistance en compression du béton, fck (t), à l'instant t,
pour un certain nombre de phases (décoffrage, transfert de précontrainte par exemple), où :

f ck t   f cm t   8 pour 3 < t < 28 jours, (en MPa)


BAEL91 mod99
f ck t   f ck pour t ≥ 28 jours. (en MPa)

Il convient de fonder des valeurs plus précises sur des essais, notamment pour t ≤ 3 jours.

La résistance en compression du béton à l'âge t dépend du type de ciment, de la température et


des conditions de cure.
Pour une température moyenne de 20 °C et une cure conforme à l’EN 12390, la résistance en
compression du béton à différents âges t, fcm(t), peut être estimée à l'aide des expressions
suivantes :
  28  
f cm t   cc t  f cm
s 1   
cc t   e
(en MPa)   t  

Classe de béton - Coefficients de


classe de prise du durcissement (s) 3.1.2 (6)
ciment

Tableau : Coefficients de durcissement (s) du béton en fonction de la classe de ciment & de la classe de béton

Les résistances caractéristiques fck et les caractéristiques mécaniques correspondantes, nécessaires pour
le calcul, sont données dans le Tableau 3.1.
Reprendre pour t = 7 jours à 1 ans
La résistance en traction

La mesure de la résistance à la traction par un essai de traction axiale est délicate, car
il faut assurer la transmission de l’effort et son centrage; un tel essai ne peut donc être
réalisé qu’en laboratoire. On évite l’apparition des efforts de flexion parasite. Ainsi la
rupture se fait avec l’apparition d’une fissure perpendiculaire à l’axe de l’éprouvette. En
pratique, on contourne cette difficulté du mode opératoire de l’essai par traction directe
en opérant :
 soit par fendage diamétrale,
 soit par flexion d’éprouvettes prismatiques non armées:
Résistance à la traction directe - Résistance à la traction en flexion
On opére sur des éprouvettes de section carrée (a x a) = 50 cm2 d’aire et de longueur L = 5xa
en cm. Les éprouvettes sont soumises à deux charges égales et symétriques entre lesquelles
elles sont sollicitées en flexion circulaire (M = constant et V = nul). Les éprouvettes se
rompent par traction du béton dans leur partie centrale.
En effet, la limite de la résistance est atteinte sur la face inférieure bien avant que les
possibilités de résistance de la partie supérieure comprimée ne soient épuisées, car le
résistance en compression du béton sont de l’ordre de 6 à 10 fois plus élevées que leurs
résistances en traction.
[Jean-louis Granju, 2014]

6  f ct , tr  0,6 f ct ,fl 
3,6 M u
f ct,fl   3   M u et
a  a3
(MPa, MN.m, m3)

2
M u  Pu a avec a  7,07 cm
3
f ct,fl  800 Pu (MPa, MN)

f ct , tr  480 Pu (MPa, MN)


La résistance en traction se rapporte à la contrainte maximale atteinte sous chargement en traction
uni-axiale centrée.

f ctm 
h : est la hauteur totale de l'élément, en mm

f ctm,fl  max  h  
fctm : est la résistance moyenne en traction directe, telle qu'indiquée
 1,6   f ctm
(en MPa)  1000  dans le Tableau 3.1

Cette expression s’applique également aux valeurs caractéristiques de la résistance en traction.


Résistance à la traction directe - Résistance en traction par fendage
(8) Lorsque la résistance en traction est déterminée comme la résistance en traction par fendage fct,sp,
il est possible de prendre, pour la résistance en traction directe (traction axiale) fct, une valeur
approchée égale à :
2 Pu 2 Pu Pu
f ct  0,9f ct , sp avec f ct , sp  f ct  0,9  0,57 (MN, m, MPa)
d l d l dl
En France comme au Sénégal, on
utilise souvent des éprouvettes de
dimensions suivantes : d = 160 mm
et L = 320 mm.

f ct  11,2 Pu (MPa, MN)


La Résistance à la traction (selon tableau 3.1 EC2)

La résistance du béton en traction axiale est en général caractérisée, à défaut de données plus
précises, par trois (03) formules :

Résistance moyenne en traction: à utiliser pour le calcul des déformations de la structure ou la contreflèche à donner à une poutre

f ctm  0,3 f ck
2/3
(en MPa) Pour fck ≤ 50 MPa

 f cm 
f ctm  2,12 ln 1   (en MPa)
 10  Pour fck > 50 MPa

Résistance à la traction minimale (fractile de 5%) : à utiliser pour le calcul du pourcentage minimal des armatures
pour la vérification de l'état-limite de formation des fissures

f ctk , 0, 05  0,7 f ctm (en MPa)

Résistance à la traction maximale (fractile de 95%) : à utiliser pour le calcul du moment de fissuration
pour le calcul des effets des actions indirectes (avant fissuration du
béton).
pour le calcul de l'armature minimale des éléments structuraux

f ctk , 0,95 1,3 f ctm (en MPa)


Extrait du Tableau 3.1 : Caractéristiques de résistance et de déformation du béton (granulats de quartzite)
La Résistance de calcul en traction (clause 3.1.6 EC2)
(2)P La résistance de calcul en traction fctd est définie comme :

f ck , 0, 05
f ctd   ct avec f ctk , 0, 05  0,7 f ctm
gc
Évolution de la Résistance en traction avec le temps (clause 3.1.2 EC2)

L'évolution de la résistance en traction avec le temps dépend fortement des conditions de cure et de séchage
ainsi que des dimensions des éléments structuraux considérés. En première approximation, on peut admettre
que la résistance en traction

β cc t α f ctm pour t  28 jours


   28  
f ctm t    s 1   
avec:β cc t   e   t  

β cc t  f ctm pour t  28 jours
 2/3 
 cc  t 

  cc  t  
2/3

 cc  t 

  cc  t  
2/3

 cc  t 

  cc  t  
2/3
Module de déformation élastique
Les déformations élastiques du béton dépendent largement de la composition de celui-ci
(notamment des granulats). Il convient de considérer les valeurs données dans la présente Norme
comme des valeurs indicatives, valables pour des applications générales.

Le module d'élasticité du béton dépend du module d'élasticité de ses constituants. Des valeurs

approchées de Ecm, module sécant moyen entre c = 0 et 0,4fcm, sont données dans le Tableau 3.1 pour
des bétons contenant des granulats de quartzite.

 f ck en MPa   8 
0,3

E cm en GPa   22   BAEL91 mod99


 10 
 Pour des granulats calcaires il convient de réduire la valeur de 10 %

 Pour les granulats issus de grès, il convient de réduire la valeur de 30 %

 Tandis qu'il convient de l'augmenter de 20 % pour des granulats issus de basalte.


Tableau 3.1 : Caractéristiques de résistance et de déformation du béton (quartzite)
Le module d'élasticité effectif ou différée peut être pris égale à :

E cm t 0 
E c,eff 
1   , t 0 
BAEL91 mod99

Le module tangent (module sécant) peut être pris égale à :

 f ck  8 
0,3
E c 1,05 E cm avec E cm  22  
0 ≤ c ≤ 0,4fcm  10 
Valeur de calcul du module d’élasticité du béton

E cd 
E cm avec g CE 1,2
g CE

L'évolution du module d'élasticité avec le temps peut être estimée par :


 f cm t  
  f ck  8 
0,3
   β cc t 
 f cm t  
0,3
 cm
E  22    f cm 
E cm t     E cm avec   10  et 
 f cm  f t   β t  f    28  
 cm s 1   
    t  
cc cm 
β
 cc t  e
E cm t    cc t  E cm
0,3
Le coefficient de Poisson 
  0,2 pour le béton non fissuré.

  0,0 pour le béton fissuré.

Le coefficient linéaire de dilatation thermique T

α T 10 K pour le béton, À défaut d'informations plus précises,


5


ε cT  α T ΔT
σ  E  ε
 cT cm cT
Fluage et retrait (3.1.4 NF EN 1992-1-1)
Le retrait et le fluage sont des propriétés du béton dépendantes du temps. Il convient
généralement de tenir compte de leurs effets pour la vérification aux états-limites de
service.
Pour les états-limites ultimes, il convient de ne considérer les effets du retrait et du
fluage que lorsque ceux-ci sont significatifs - dans la vérification des états-limites
ultimes de stabilité, par exemple, lorsque les effets du second ordre ont leur
importance.
Lorsque le fluage est pris en compte, il convient d'en évaluer les effets, dans le
dimensionnement, sous la combinaison quasi-permanente des actions,
indépendamment de la situation de projet considérée - durable, transitoire ou
accidentelle.
Fluage (Creep)
Lorsqu’une contrainte de compression constante est appliquée pendant une longue durée à un élément de

béton, celui-ci subit d’abord une déformation instantanée, suivie d’un accroissement de cette dernière au

cours du temps. Ce phénomène, appelé fluage fut étudié pour la première fois par Eugène FREYSSINET

à la suite d’incidents survenus sur le pont du Veurdre (Allier) en 1912.

Le fluage est une déformation lente et irréversible du matériau sous l’effet d’une contrainte extérieure

constante. Pour le béton, les déformations du fluage ne sont pas négligeables, puisqu’elles peuvent

représenter jusqu’à 2 fois les déformations instantanées.  cc t    cc t0    cc t , t0   3  cc t0 

Le fluage et le retrait du béton dépendent de l'humidité ambiante, des dimensions de l'élément et

de la composition du béton. Le fluage dépend également de la maturité du béton (donc de la classe

du ciment) lors du premier chargement ainsi que de la durée et de l'intensité de la charge.


Évaluation de la déformation de fluage

 Fluage linéaire
σc
Si σ c  0,45 f ck t 0  ε cc t , t 0    t, t 0  Fluage linéaire
Ec
t0 : est l’âge du béton au moment d’application de la contrainte de compression constante (âge au moment du chargement)

 ,t0  : Coefficient de fluage final E c 1,05 E cm : le module tangent

Dans les cas où une grande précision n'est pas requise, la valeur obtenue à l'aide de la Figure 3.1
peut être considérée comme le coefficient de fluage.
Méthode valable si le fluage
est linéaire

Méthode de détermination de
Méthode valable si le fluage
est linéaire

Méthode de détermination de

Il convient d’associer les valeurs de  (t,t0) données ci-dessus au module tangent Ec.
Lorsqu’une évaluation moins précise est jugée satisfaisante, les valeurs données dans la Figure 3.1
peuvent être adoptées pour le fluage du béton à 70 ans.
 Fluage non-linéaire
c
Si  c  0,45 f ck t 0   cc , t 0   k , t 0  Fluage non linéaire
Ec

avec k , t 0   , t 0  e 1,5k   0, 45  : le coefficient de fluage théorique non-linéaire

 σc 
c σc 
1,5  0,45 
k  ε cc , t 0    , t 0   e  f cm  t 0  
f cm t 0  Ec

Fluage linéaire

Une contrainte aussi élevée peut résulter de la précontrainte par pré-tension ; ce peut être le cas au niveau
de l'armature de précontrainte dans les éléments préfabriqués en béton, par exemple.
Retrait (shrinkage en anglais)
Le retrait est une forme évolutive qui se traduit par une réduction dimensionnelle
en l’absence de chargement. Il est en grande partie consécutif à l’évaporation
d’une partie de l’eau du béton. Le retrait du béton à trois (03) origines principales :
 le retrait de dessiccation ou retrait plastique,
 le retrait endogène ou retrait d’auto-dessiccation et
 le retrait thermique.
Retrait de dessiccation (à la fin de cure) : cas des éléments de grandes surfaces

Il est créer par la différence d’humidité relative entre la pâte de ciment et le milieu extérieur. Il apparait
très rapidement après la mise en œuvre du béton, pendant la phase de prise jusqu’à la phase de
durcissement.
Ces déformations de retrait engendrent des contraintes qui peuvent dépasser la résistance en traction
du béton et provoquer des fissurations.

La cure du béton (arrosage, film plastique) a pour objet de prévenir les effets de ce retrait, en
rétablissant l’équilibre d’humidité entre les deux milieux durant cette courte période.
Les fissures occasionnées ne mettent pas en péril la durabilité de l’ouvrage car elles sont peu
profondes (superficielles).
Le retrait de dessiccation se produit essentiellement sur des éléments de grandes surfaces (radiers,
dalles, voiles) par temps chaud, sec et venteux (essentiellement l’été).
Retrait endogène (ou retrait d’auto-dessication): cas des BHP ET BTHP

Ce retrait est provoqué par la pâte de ciment elle-même sans aucun échange avec
l’extérieur, lors de la prise et du durcissement du béton. En effet, le volume des
hydrates formés est inférieur au volume d’eau et de ciment anhydre initial. C’est la
contraction dite « Le Chatelier ».
Ce retrait concerne plus particulièrement les bétons à haute performance (BHP) ou
à très hautes performances (BTHP), pour lesquels le rapport E/C est très faible, ce
qui génère des déformations inférieures à 0,1 %0.
Retrait thermique (cas des pièces épaisses et massives):

Il est provoqué par le retour à la température ambiante du béton ayant subi une élévation de

température due aux réactions exothermiques d’hydratation du ciment, sachant que les températures

à cœur des pièces massives peuvent dépasser 50°C. il se manifeste quelques jours après bétonnage.

Cette diminution de la température est accompagnée d’une contraction qui génère des déformations

bloquées susceptibles de provoquer des fissurations. Ce type de retrait ne concerne que les pièces

très épaisses (épaisseurs supérieures à 60 cm) et se manifeste de quelques dizaines d’heures après

la mise en œuvre du béton jusqu’à plusieurs semaines.

L’utilisation de ciment à faible chaleur d’hydratation est préconisée pour limiter ce retrait. Les

déformations, selon le dosage et la nature du ciment, peuvent atteindre 0,5 %0.


Évaluation de la déformation au retrait (shrinkage)
(6) La déformation totale de retrait se compose de la déformation due au retrait de dessiccation et de la
déformation due au retrait endogène.
La déformation due au retrait de dessiccation évolue lentement, car elle est fonction de la migration de l'eau au
travers du béton durci.
La déformation due au retrait endogène se développe au cours du durcissement du béton : elle se produit par
conséquent en majeure partie aux cours des premiers jours suivant le coulage. Le retrait endogène est une
fonction linéaire de la résistance du béton. Il convient d'en tenir compte de manière spécifique lorsque du béton
frais est coulé au contact de béton durci.

Total shrinkage contains an autogenous and drying shrinkage component

Par conséquent, la déformation totale de retrait :

 cs   cd   ca
 cd ,  k h  cd ,0
kh : est un coefficient dépendant du rayon moyen h0, conformément au Tableau 3.3

Ac : L’aire de la section transversale du béton


2 Ac
h0  avec
u
u : périmètre de la partie exposée à la dessiccation

 cd ,0 : Valeurs nominales du retrait de dessiccation non gêné, donné dans le tableau 3.2 ci-dessous
L'évolution du retrait de dessiccation avec le temps est donnée par :

 cd t    ds t , t s  k h  cd ,0   ds t , t s  cd , avec:  ds t , t s  
t  ts
t  t s   0,04 h03

B.2 EC2-1-1

La déformation due retrait endogène est donnée par :

 ca t    as t  ca  
 ca    2,5  f ck  1010 6
avec:
t : étant exprimé en jours

 as t  1  e 0, 2 t
La déformation totale à l’instant t :

 c t , t0    ci t0 ,  0    cc t , t0 ,  0    cs t , t s 

 0 t0 
 ci t0 ,  0   ci t0 ,  0  
Ecm t0 
: déformation instantanée

 cc t , t0 ,  0  : déformation due au fluage sous  0 à l’instant t (en jours)

 cs t , t s  : déformation due au retrait total à l’instant t (en jours)


Figure A.2.2. Évolution avec l’âge de la résistance et du retrait « libre » (pas de liaison mécanique s’y opposant)
Annexe B (informative):
Déformations dues au fluage et au
Creep Calculation
retrait
CEB MC 90-99 Model The AASHTO Model fib MC 2010 Mode
Joints de
dilatation:
Diagrammes
contraintes-déformations
du béton

 Pour l'analyse structurale non-linéaire (01)


 Pour le calcul des sections (03)
Relation contrainte-déformation pour l'analyse structurale non-linéaire (3.1.5 NF EN 1992-1-1)

kη  η 2
σ c  f cm 
1  k  2  η
 εc
η  ε
 c1
avec 
k 1,05  E  c1  E  c1
 cm
f cm
c
f cm
c1 : est la déformation au pic de contrainte, telle qu'indiquée
dans le Tableau 3.1
cu1 : est la valeur nominale de la déformation ultime (Tableau 3).
fcm : est la résistance moyenne en compression du béton à 28
jours, conformément au Tableau 3.1
Relations contrainte-déformation pour le calcul des sections (3.1.7 NF EN 1992-1-1)

 Diagramme parabole-rectangle

   ε n 

f ck  1  1 
c
   Pour 0   c  ε c2
σ ck     ε c2  


f ck  Pour ε c2   c  ε cu2

 f    εc  
n

 ck   1  1     Pour 0   c  ε c2


 γ c    ε c2  
σ cd  
 f ck 
   Pour ε c2   c  ε cu2
Figure 3.3 : Diagramme parabole-rectangle pour  γ c 
le béton comprimé
Relations contrainte-déformation simplifiées :
 Diagramme bilinéaire

 f ck 
   ε c  Pour 0   c  ε c3
σ ck   ε c3 
f  Pour ε c3   c  ε cu3
 ck

 f cd 
   ε c  Pour 0   c  ε c3
σ cd   ε c3 
f  Pour ε c3   c  ε cu3
 εc   cd
σ c = f cd  
ε
 c3 
Tableau 3.1:
(Suite et fin)
 diagramme rectangulaire de compression dans le béton

NOTE: Si la largeur de la zone


comprimée diminue dans la direction de
la fibre extrême la plus comprimée, il
convient de réduire h fcd de 10 %.

Bétons de hautes performances


Bétons courants

λ  0,8 
f ck  50
c  0,8 
 c 400
Pour f ck  50MPa :  Pour 50  f ck  90MPa : 
h  1,0 h  1,0  f ck  50 

 200
Béton confiné (3.1.9 NF EN 1992-1-1)
(1) Le confinement du béton entraîne une modification de la relation contrainte-déformation : la
résistance et la déformation ultime sont toutes deux supérieures. Les autres caractéristiques de
base du matériau peuvent être considérées comme inchangées pour le calcul.

  σ2  5   f ck,c 
2

f ck 1,000  5,0   pour σ 2  σ 3   f ck ε c2,c  ε c2  


  f ck  100   f ck 
f ck,c  
f 1,125  2,5  σ 2 
2
5  2 
 pour σ 2  σ 3   f ck ε cu2,c  ε cu2  0,2 
 ck    f ck 
  f ck  100
Acier de béton armé
Aux premières heures du béton armé (seconde moitié du 19ème siècle et le début
du 20ème siècle), les armatures étaient des fers de formes variées et de formes
lisse. Ces formes généraient des défauts de bétonnage tels :
 Défaut d’enrobage,
 Défaut d’adhérence,
 Défaut de compactage,
Pour palier à ses défauts, l’usage des aciers de forme circulaire s’est répandu car
ils était les mieux adaptés. C’était des aciers doux de faible limite d’élasticité.
Aujourd'hui les aciers pour béton armé affichent des meilleures performances en
termes d’adhérence et de limite d’élasticité.
Types et classification des aciers
Du point de vue de leur mode de production, les aciers peuvent être classés en :
aciers laminés à chaud (aciers naturels),
aciers écrouis à froid (soit par torsion et/ou par traction, soit par tréfilage et/ou
laminage),
aciers spéciaux (par exemple, trempés et revenus).
Selon la forme de leur surface latérale, les aciers peuvent être des :
barres ou fils lisses (éventuellement assemblés en treillis soudés)
barres ou fils à haute adhérence (éventuellement assemblés en treillis
soudés).
Du point de vue de leur aptitude au soudage les aciers peuvent être classés en :
aciers non soudables,
aciers soudables sous certaines réserves,
aciers soudables.
L’Eurocode 2 s'applique aux armatures à haute adhérence et soudables, y compris les treillis
soudés.
On distingue sur chantier deux types d’armatures qui se différencient par leur
nuance et leur état de surface :
a) Les ronds lisses et
b) les barres de hautes adhérences dites barres HA.
Ces armatures font l’objet de la norme NF EN 10080. Les aciers sont soit laminés à
chaud et possèdent une certaine ductilité, soit laminés à froid avec une ductilité
plus faible.

(3)P Lorsque d'autres armatures, non conformes à l'EN 10080, sont utilisées, on
doit vérifier que leurs propriétés sont conformes selon 3.2.2 à 3.2.6 et à l'Annexe C
de l’Eurocode 2.

3.2.2 Propriétés 3.2.3 Résistance 3.2.4 Caractéristiques de ductilité 3.2.5 Soudage 3.2.6 Fatigue
LES RONDS LISSES (RL)

Ce sont des aciers bruts de laminage à 0,01% de carbone. Leur limite élastique est
de l’ordre de 235 MPa avec un allongement à rupture extrêmement élevé qui peut
atteindre 25%. Ils sont classés dans la catégorie C (plus ductile) et notés B235C.
De section circulaire, les barres sont parfaitement lisse en surface, sans aucune
engravure. Ces barres ne conviennent pas pour les éléments de structure en béton
armé à raison de :
 leur médiocre adhérence,
 de leur faible limite d’élasticité et ,
 d’un allongement à la rupture très élevé.

La norme NF EN 1992-1-1 ne les mentionne pas. Elles sont néanmoins utilisées


pour leur grande ductilité en épingles ou crochets de levage.
LES ACIERS A HAUTES ADHERENCES (HA)

Ce sont des aciers dont la teneur est plus forte en carbone (0,3 %) entraine :
 une augmentation de la limite élastique : 500 MPa, au lieu de 235 MPa pour les
ronds lisses (RL),
 une baisse de la ductilité (Agt = 10 %);
 Une bonne adhérence à l’interface acier/béton en raison de la présence de
verrous (nervures transversales) en surface.
Ces barres conviennent pour les éléments de structure en béton armé : Poutres, dalles,
poteaux, semelles, planchers, etc. Elles barres sont livrés en barres de 6 m, 12 m ou 14
m.
Elles ne peuvent être utilisées même leur chutes pour le levage.
Au Sénégal, on en distingue deux types d’armatures:
 Aciers de limite d’élasticité 400 MPa à section impaires et de mauvaise
adhérence; fabriqué au Sénégal ;
 Et les aciers importés (Arcelor Mittal) de limite d’ élasticité 500 MPa, à section
normalisée et de bonne adhérence ;
En France, la limite élastique courante des aciers à haute adhérence (HA) est de
500 MPa avec un fractile de 5%.

Les aciers des armatures de béton armé utilisés avec l’EC2 sont dans la gamme de
400 – 600 MPA (voir annexe C (normative). Ils sont tous repérés par la lettre B
(béton stahl) suivie de leur limite d’élasticité et de leur classe de ductilité.
La norme NF EN 10080 et l’annexe C de l’EC2 définissent 3 classes de ductilité:
 Classe A (moins ductile) : aciers laminés à froid ou tréfilés,
 Classe B (ductilité normale) : aciers laminés à chaud
 Classe C (la plus ductile) : les aciers à très haute ductilité C450
(utilisé aux USA) pour les constructions sismiques
Extrait de l’Annexe C (normative) :
Propriétés des armatures compatibles
avec l'utilisation du présent Eurocode

Les propriétés sont valables pour des


températures des armatures dans la
structure terminée comprises entre - 40
°C et 100 °C. En outre, il convient de
restreindre tout pliage et tout soudage
des armatures effectués sur le chantier
aux champs de température tels
qu'autorisés dans l'EN 13670.

Pour que l’aptitude au pliage soit


assurée, aucune fissure visible ne
doit apparaître après le premier
pliage.

(1)P La limite d'élasticité maximale réelle fy,max ne doit pas dépasser 1,3 fyk.
Tableau 6 :
Diamètres nominaux préférentiels, sections et masses
linéiques nominales
Questions :
1) A reprendre sur Excel avec les formules r = 78,5 kN/m3
2) Donner le nombre de barres (12 m) par 100 kg d’acier
3) Comparer les valeurs à celles du commerce local
Diagrammes Contrainte-déformation

Figure 3.7 : Diagrammes contrainte-déformation d'aciers de béton armé types (la


contrainte de traction et la déformation apparaissent en valeurs absolues)
Les équations pour les diagrammes de
calcul s’écrivent :
Domaine
E s ε s pour 0  ε s  ε yd élastique

 f yk
σ s  f yd  pour ε s  ε yd Palier
 γc horizontal
f yd  E sh ε s  ε yd pour ε yd  ε s  ε ud

Branche Inclinée



E s  200 GPa

 f yd
avec : ε yd 
Figure 3.8 : Diagramme contrainte-déformation simplifié et  Es
diagramme de calcul pour les aciers de béton armé (tendus ou  842 MPa pour B500B
comprimés) E sh  

 1111 MPa pour B500A
 Le diagramme à branche inclinée étant plus économique, dans la suite, on
utilisera que ce dernier gramme.
 
435  842 ε s  ε yd  0,9958 f yd  842ε s pour B500B
σ s MPa   
 
 435  1111 ε s  ε yd ,9944 f yd  1111ε s pour B500A

k  1,05 k  1,08
ε  0,217 % ε  0,217 %
 yd  yd
 
B500A : ε yk  0,250 % B500B : ε yk  0,250 %
 
ε ud  2,25 % ε ud  4,50 %
ε uk  2,50 % ε uk  5,00 %
 s  Es  s

Questions :
1) Reprendre le diagramme sur Excel
pour B500B et B500A,
Façonnage des armatures BA
Application N°1
1) Déterminer le coefficient cc(t) : à t = 7 jours, 14j, 21, 28j, 90j, 180j, 365j, 2ans.
2) Tracer le graphe cc(t) en fonction du temps t et conclure.
3) En déduire les caractéristiques mécaniques (fck, fcm, fcd, fctm, fctk0,05; fctk0,95, fctd, Ecm, Ecd) du
béton au différents âges indiqués ci-dessus sachant qu’on dispose d’un béton C30/37;
4) Tracer les 03 diagrammes contrainte-déformation pour C30/37.

Classe Temps
 de (t en jours)
 28  
s 1   
ciment
cc t   e   t   7 14 21 28 90 180 365 2 ans

R
0,20 ciment de classe R

s  0,25 ciment de classe N
0,38 ciment de classe S cc(t) N

S
f cm t   cc t  f cm f ctm t   cc t  f ctm 1
 pour t  28 jours
avec   
2 / 3 pour t  28 jours

Temps t
(en jours)
Caractéristiques
mécaniques en 7 14 21 28 90 180 365 2 ans
MPa
fck (MPa) fck

fcm (MPa) fck + 8 MPa

fcd (MPa) fck /gc

fctm (MPa)
fctk0,05 (MPa)
fctk0,95 (MPa)
fctd (MPa)
Ecm (GPa)
Ecd (GPa)
Ec (GPa)
Application N°2:
Déterminer la déformation instantanée, la déformation due au fluage, aux retraits (dessiccation et endogène) et la
déformation totale d’un poteau de section : 600 mm x 600 mm, soumis à une contrainte de compression constante c
= 7,8 MPa; aux âges suivants : t = 365 jours et à t = 50 ans.
Déterminer les contraintes correspondantes sur : le diagramme pour l’analyse structurale non-linéaire, le
diagramme parabole-rectangle et le diagramme bilinéaire.
Données:
• fck = 30 MPa; t0 = 21 jours âge du béton au moment du chargement; ts = 7 jours âge du béton au début de
dessiccation (fin de cure); RH = 55 %; Ciment CEM II / B-LL 42,5R.
On tiendra compte de l’influence du type de ciment utilisé sur le coefficient de fluage (t0 = t0,T formule B.9 Annexe B1).

 c t 0 
Déformation instantanée  ci  Déformation de retrait total (dessication (d) et endogène (a))
E cm t 0 
 cs t , t s    cd t , t s    ca t , t s 
Déformation de fluage
1 cc(365, 14) = 0,435 %0 raccourcissement à un an;
2 cc(∞, 14) = 0,606 %0 raccourcissement à l’infini; 7 cd(365, 2) + ca(365, 2) = -0,357 %0 retrait total à un an;
Déformation de retrait (dessication (d) et endogène (a)) 8 cd(∞, 2) + ca(∞, 2) = -0,541 %0 retrait total à à l’infini;
3 cd(365, 2) = -0,320 %0 retrait de dessication à un an;
4 cd(∞, 2) = -0,504 %0 retrait de dessication à l’infini; Déformation totale
5 ca(365, 2) = -0,0367 %0 retrait endogène à un an;  c   c t , t 0    ci t 0 ,  0    cc t , t 0 ,  0    cs t , t s 
6 ca(∞, 2) = -0,0375 %0 retrait endogène à l’infini;
Application N°3:
Déterminer les caractéristiques mécaniques d’un béton de classe C30/37, en situation de projet durable,
aux différents âges suivants: T = 28 jours, T = 15 jours, T = 45 jours d’âge.
On suppose que le béton est réalisé avec du ciment CEM II / B-LL 42,5N.
Tracer les 4 diagrammes contrainte-déformation.

Temps t (en jours) 15 28 45

fck (MPa) 26,675 30


fcm (MPa) 34,675 38
fcd (MPa) 17,783 20
fctm (MPa) 2,678 2,896
fctk, 0,05 (MPa) 1,875 2,028
fctk, 0,95 (MPa) 3,482 3,765
fctd (MPa) 1,250 1,352
Ecm (GPa) 32,074 32,837
Ecd (GPa) 26,728 27,364
Ec (GPa) 33,678 34,478
Application N°4:
1. Déterminer la résistance en compression et les déformations d’un béton confiné de classe
C30/37, en situation de projet durable.

On donne : contraintes effectives de chargement latéral à l’ELU 2 = 1,5 MPa et 2,5 MPa.
2. Déduire les déformations dues au fluage à t = 365 jours, sachant que la date de chargement
est égale à 15 jours avec une contrainte constante c = 7,8 MPa.

Application N°5:
Déterminer les caractéristiques mécaniques (fyk; fyd et s) suivant les deux diagrammes (palier
horizontale et branche inclinée) d’une armature de poutre de classe B500B subissant une
déformation relative de 4% aux ELU.
END

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