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Cédric

AVENIER

COMPTE RENDU:
ENTRE PIERRE ET BÉTON,
LES CIMENTS MOULÉS
DANS L’ARCHITECTURE AU
XIXE SIÈCLE

Rédigé par

Oumnia EL
AJJAJ
Entre l’architecture de pierres de taille et celle de béton
armé, apparu vers 1890, une période de transition est
méconnue. Quelques essayistes ont composé, au XIXe
siècle, une architecture associant les principes
architectoniques classiques et les bétons faits avec les
tout nouveaux ciments : une architecture de pierres
factices de ciment moulé.
L'histoire de l'architecture de la période 1820-1880 fait
rarement mention de l'architecture en ciment. De ces
groupes ont émergé des leaders dont les archives nous
dévoilent les secrets de fabrication. Les premières
cimenteries sont construites en 1820 et les premiers
ouvrages en béton armé sont créés en 1880. Les premiers
liants hydrauliques à prise contrôlée, les chaux
hydrauliques et les ciments rapides sont découverts à la
toute fin du XVIIIe siècle. Les chaux hydrauliques,
produites à partir de 1818 à Nemours (Seine-et-Marne), à
Paris en 1821 ou au Teil (Ardèche) par Pavin de Lafarge en
1833 remplacent la chaux grasse par la pouzzolane. Les
ciments déjà produits par James Parker sur l'île de
Sheppey (Angleterre) en 17964 étaient utilisés comme
adjuvants à la chaux grasse.
Le principe du coffrage des élévations, sans remonter à
l'architecture romaine, était connu grâce au pisé. La terre
argileuse a été tassée entre des planches de bois puis
enlevée. François Cointereaux a fait des essais de
construction moulée avec ajout de chaux. Il travaille dans
un prieuré à Grenoble où un jacobin l'aide à rédiger une
notice pour l'Académie de Picardie. François-Martin
Lebrun, architecte à Montauban, a vécu à Marsac dans le
Tarn et la région d'adobe. Il collabora avec son frère
Auguste, entrepreneur des travaux de navigation entre
Albi et Gaillac vers 1825. Il réalisa alors et utilisa pour la
première fois du béton en élévation à l'école de Gaillac, au
temple protestant de Corbarieu. Lebrun a reçu une
médaille de la Société pour l'encouragement de l'industrie
nationale. Il ne reçoit aucune commande architecturale
majeure car Vicat analyse, non sans ironie, la fabrication
de ses chaux et ciments. Les procès de Lebrun étaient déjà
compromis par les rapports de son frère Auguste à Louis
Vicat. François Coignet était le fils d'un industriel fabricant
de colles et de produits chimiques. Il installe une usine à
Saint-Denis près de Paris pour la construction de laquelle il
utilise des agglomérés de béton d'inspiration lyonnaise. Il
fait breveter son procédé béton en 1855 dont le principe, le
même que celui de Lebrun, consiste à fabriquer un mortier
de chaux avec très peu d'eau et à le comprimer fortement.
Dans la région de Vassy et Pouilly, le ciment prompt est
produit dès la fin des années 1820. Le béton était composé
pour moitié ou pour un tiers de ciment prompt et pour
moitié ou deux tiers de sable et de granulats ronds. Dans
les années 1860, une partie de ciment naturel à prise lente
est ajoutée. L'architecte réalise un dessin grandeur nature
et le confie à l'entrepreneur, un sculpteur ou un
poinçonneur pour réaliser le modèle en plâtre de Paris,
parfois en pierre de taille. Cela permettait de dessiner un
moule en bois dur ou blanc, pour les pièces simples, en zinc
pour les grandes séries. L'architecture du moulage
n'incarne donc pas une période organique de l'architecture
mais au contraire une période de transition entre
l'architecture en pierre de taille et le béton armé. Le
moulage connaît également un grand succès en Italie. Les
Milanais ont même développé une technique sculpturale :
couler un bloc de béton de ciment rapide puis, une fois
monté dans la maçonnerie, le sculpter au burin. Vers 1900,
des architectes comme Giuseppe Sommaruga, Giulio Ulisse
Arata ou Luigi Broggi utilisaient encore la pietra artificiale
comme moyen pratique et élégant de promouvoir le style
de la liberté. L'architecture moderne s'est formée dès les
débuts de l'industrie, mais avec une influence limitée.
Cette période de changement architectural s'est déroulée
discrètement avec des constructions mineures. Nous
avons tendance à dater l'architecture moderne de 1920,
d'après les noms de quelques innovateurs, lorsqu'elle a été
formée.
L’architecture de l’Isère - patrie de Louis Vicat, inventeur
des ciments - et grande productrice de ciments, et les
richesses archivistiques du département (notices de
cimentiers, cahiers des charges, correspondance
d’architecte) ouvrent une voie historique nouvelle
associant pratique et théorie. Déjà, nous voyons que la
fabrication de ces pierres factices est héritée du moulage
en sculpture, que la fabrication en série reste artisanale,
que la qualité naturelle des ciments et les traditions
entrepreneuriales nous emmènent loin des poncifs
développés par les architectes académiques ou par les
entrepreneurs inventeurs de l’époque.
Et à la fin, il y’a de divers exemples architecturaux dans
lesquels on trouvera l’usage du béton aggloméré et pierre
factices. Ainsi des conceptions où y’avait l’utilisation du
moulage de pierres factices en ciment prompt comme dans
la porte de France, usines Cuynat, l’église Saint Bruno de
Grenoble et d’autres...

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