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CORRIGÉS À
L’INTÉRIEUR
Le guide
se
thè
(note de syn l)
+ Grand Ora
pour réussir
votre CRFPA !
Programme de l’examen
Détail des matières
Conseils d’experts
Témoignages d’étudiants
Éléments de méthodologie
Avantages de la Prépa Dalloz
www.prepa-dalloz.fr
Prépa Dalloz • 01 83 10 10 10 • prepa-dalloz@dalloz.fr
3 Les bonus de
la Prépa Dalloz
Bonus 1
Sujet de l’épreuve de note de synthèse
« La qualification pénale de l’inceste »
+ corrigé Page 22
Bonus 2
Sujet de Grand Oral « L’amour en prison »
+ corrigé Page 50
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1
Le CRFPA
dans les
grandes lignes
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Qu’est-ce que
le CRFPA ?
4/
Au programme du CRFPA
Écrits
Épreuves
Oraux
Épreuves Résultats
d’admissibilité d’admission Début décembre
Septembre Novembre
Les sujets d’examens et les directives de correction sont préparés par une commission nationale
composée à parité d’avocats et d’universitaires.
S’agissant d’un examen et non d’un concours, l’étudiant ayant obtenu une moyenne égale ou
supérieure à 10/20 aux épreuves écrites sera admissible. Il pourra alors présenter les
épreuves orales composées d’une épreuve d’anglais et du Grand Oral, ultime épreuve dotée du plus
fort coefficient des épreuves d’admission. L’élève qui aura à nouveau obtenu une moyenne égale ou
supérieure à 10/20 sera admis à l’examen d’entrée au CRFPA.
Au programme du CRFPA
Épreuves orales
Grand Oral en libertés et droits fondamentaux
1 heure de préparation et 45 minutes de passage / coefficient 4
Le programme de l’épreuve est composé des thèmes suivants :
Culture juridique générale
Origine et sources des libertés et droits fondamentaux
Régime juridique des libertés et droits fondamentaux
Principales libertés et les principaux droits fondamentaux
Après une préparation d’une heure, l’épreuve consiste en un exposé de 15 minutes suivi d’un entretien de 30
minutes avec le jury.
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Les matières de spécialités :
faire son choix !
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2
Les clés
pour réussir
le CRFPA
8/
Faire appel à
une prépa privée
RÉUSSITE
Pour mettre toutes les chances
de votre côté, optez pour
une prépa privée !
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Pourquoi suivre
une prépa au CRFPA ?
Un accès à l’ensemble
des ressources nécessaires
Le temps est précieux dans votre préparation au CRFPA et les cours de l’IEJ sont trop souvent insuffisants et
demandent à être complétés. La prépa vous facilite la vie et vous donne accès à :
Des cours à jour de toutes les jurisprudences et actualités et spécialement conçus pour l’examen. Ceux-ci
vous éviteront de reconstituer une documentation à partir d’anciennes notes de cours, d’ouvrages généraux
ou d’articles d’actualité. Ces supports réunissent l’ensemble des connaissances et informations
utiles pour l’examen.
Une prépa privée vous permet d’avoir des entraînements réguliers tout au long de votre préparation, grâce à des
galops d’essai avec corrections personnalisées et l’accès à des corrigés types. Cela vous aidera à vous
habituer aux exigences de l’examen et vous familiarisera avec la méthodologie des différentes épreuves.
Un accompagnement
par des experts du CRFPA
Faire une prépa, c’est aussi être entouré par des équipes d’enseignants rodés aux spécificités de
l’examen. Forts de plusieurs années d’expérience et d’une connaissance parfaite de l’examen, les professeurs
vous accompagnent tout au long de votre préparation grâce à leurs conseils avisés.
Chez Prépa Dalloz, une équipe pédagogique vous accompagne également de votre inscription aux
résultats d’admission. Ainsi vous n’êtes jamais seul face à vos révisions.
10 /
Une préparation globale
et intensive à l’examen
Une prépa privée vous met sans cesse en condition pour l’examen pour plus de sérénité à l’approche du CRFPA.
Grâce à ses formules annuelles et estivales, la Prépa Dalloz fait partie des seules préparations au CRFPA à vous
accompagner sur l’ensemble de l’examen, des écrits aux oraux.
Certaines prépas, c’est le cas de la Prépa Dalloz, proposent également un stage intensif en été afin de
booster votre entraînement au cours des derniers mois avant l’examen.
Même si vous révisez à distance, la préparation du CRFPA est l’occasion d’échanger avec d’autres
étudiants ou avec des enseignants sur des groupes de discussion via les réseaux sociaux.
Conseils méthodologiques et de révisions, actualités juridiques... les prépas mettent souvent en place des
groupes en ligne qui deviennent des lieux conviviaux où vous pouvez échanger sur votre examen avec vos
pairs.
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Prépa Dalloz :
qui sommes-nous ?
12 /
La Prépa Dalloz vous propose plusieurs formules
de préparation, annuelles et estivales ainsi
que des formules spécifiques (Grand Oral, note
La Prépa Dalloz
de synthèse). Ces préparations vous permettront en chiffres
de créer la différence le jour des épreuves à
travers une maîtrise solide des connaissances
et de la méthodologie dans chaque matière. 14 96,6% 69%
L’équipe de la Prépa Dalloz se tient à vos côtés de Années De recommandation Taux de réussite
votre inscription jusqu’à la publication d’expérience sur la session 2021 au CRFPA 2020
des résultats définitifs, elle reste disponible du CRFPA et 2021
toute l’année sans interruption.
Nos partenaires
Ils parlent de nous !
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Éléments de
méthodologie
14 /
Témoignages d’experts
du CRFPA
Spécialiste de la note de synthèse
Quel est l’objectif ultime de la note de Il n’existe pas de méthodologie miracle, mais il y a
synthèse ? une méthodologie propre à chaque étudiant. Si un
La note de synthèse est une épreuve essentielle à étudiant veut réussir cet exercice, il doit donc trouver
l’entrée dans le monde des Avocats. Tout Avocat, sa propre méthodologie.
peu importe son domaine de compétence, passe son
Comment développer sa capacité de
temps à synthétiser des données juridiques. L’objectif
de la note de synthèse est donc de nous apprendre à synthèse ?
récolter, au sein d’un corpus de documents, les notions Les études de droit nous ont appris à synthétiser. La
essentielles répondant à une problématique ciblée. La fiche d’arrêt, par exemple, est une parfaite illustration
note de synthèse oblige l’étudiant à rester neutre tant de la synthétisation en droit. La capacité à synthétiser
sur la collecte des informations que sur la rédaction. s’acquiert par l’exercice et l’entraînement. Elle n’est
Cette obligation de neutralité est l’outil indispensable pas innée, même si certains l’acquièrent plus aisément
d’un bon Juriste : c’est la capacité de ne pas prendre
que d’autres.
position avant d’avoir compris l’entièreté des données
Pour vous entraîner, vous pouvez utiliser un manuel
juridiques composant un problème de droit.
de droit dont vous synthétiserez l’une des parties en
Si l’étudiant se sent perdu face au sujet que quelques mots ou en une phrase, ou bien un article de
peut-il faire ? doctrine, etc.
Respirer, souffler… se détacher du sujet en pensant
Quelles seraient les erreurs à éviter
à tout à fait autre chose, et retenter. Il y aura
forcément des sujets qui ne nous plairont pas, qui absolument durant l’épreuve même ?
ne nous intéresseront pas, ou bien même qu’on La première erreur à éviter est celle de croire qu’à
se dira qu’on n’est pas capable de comprendre ce la simple lecture de la liste des documents, le plan
sujet en profondeur. Ces croyances ne sont que des peut être élaboré. Même si cela est possible, et
croyances, très certainement basées sur le manque que certains étudiants réussissent à le faire, mon
de confiance en soi. Or nous sommes tous des juristes, expérience m’amène à être très vigilante. Cela
nous sommes tous en capacité de comprendre des peut amener l’étudiant à ne pas repérer des idées
problématiques en droit, il faut seulement faire l’effort essentielles contenues seulement dans le corps des
de se faire confiance, et puis se lancer. Si vraiment la documents, ou bien à passer complètement à côté du
croyance reste ancrée, il peut être utile de commencer sujet. Un hors sujet, qu’il soit partiel ou total, amène à
la lecture par les documents les plus vulgarisants,
une note quasi-éliminatoire. La deuxième erreur est
comme les articles de journaux.
de ne pas regarder sa montre : la note de synthèse
Quels sont vos conseils pour réussir est une épreuve d’endurance et de gestion de temps.
l’exercice ? Le jour J, le temps passera forcément plus vite donc
Pour réussir une note de synthèse, il est primordial de il faut absolument le maîtriser. Enfin, respecter la
s’entraîner car c’est avec l’entraînement qu’on arrive neutralité, que ce soit dans la prise de notes ou bien
à comprendre ses points forts, ses points faibles, à dans la rédaction, me semble essentiel pour réussir
gérer le temps et à acquérir sa propre méthodologie. cette épreuve.
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Témoignages d’experts
du CRFPA
Ancien jury du Grand Oral
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Comment réviser la partie « culture les yeux vers votre jury imaginaire. Voilà un exercice
juridique » ? très formateur. Vous ferez ainsi du « deux en un », la
La partie « culture juridique » est extrêmement vaste. forme et la révision sur le fond !
On peut affirmer que vos révisions ont commencé Des conseils plus larges à donner aux
dès la première année de vos études de droit, et que étudiants ?
celles-ci sont infinies. Vous vous formerez tout au Il me semble que l’essentiel, pour chaque sujet tiré, est
long de votre pratique. de passer au moins 20 minutes à définir les termes de
Pour la travailler néanmoins, je vous suggère ce sujet, ce qui vous permettra ensuite de dégager les
notamment de reprendre quelques thèmes très enjeux du sujet et la problématique. Et d’éviter le hors-
généraux sur la matière juridique en elle-même et sujet, très pénalisant. Vraiment, prenez ce temps des
sur le droit. Vous pouvez le faire en lisant ou relisant définitions et des questionnements en introduction
quelques auteurs, livres ou articles, comme Jacques avant de vous lancer, même si vous pensez maîtriser
Commaille « À quoi nous sert le droit » ou encore le sujet. A chaque fois, demandez-vous : pourquoi ce
Jean Carbonnier « Droit et passion du droit » qui vous sujet m’est-il posé ? Et même si vous êtes dépité en le
invitent à une réflexion plus globale sur la discipline qui découvrant, demandez-vous « pourquoi ce sujet est-il
est la vôtre, sur sa fonction, sur ses évolutions. Vous intéressant » ?
pouvez aussi faire quelques fiches de révision sur les Ensuite, l’important est de faire sentir à votre
principaux concepts autour desquels s’articulent la jury que vous savez développer un raisonnement
matière : la justice, la dignité, la contractualisation, juridique. Même si vous ne connaissez pas la réponse
l’intérêt général, l’État, l’état de droit, la démocratie à la question posée, il faut montrer qu’à partir de vos
etc. Il peut s’agir ici de compléter vos journées de connaissances, vous tentez de raisonner à haute
révision, le soir par exemple, par la lecture, plus douce, voix, et surtout que vous n’abandonnez pas ! Vous
de ces ouvrages. connaissez sans doute plus de choses que vous ne
Sachez également vous rappeler des connaissances le penserez le jour J. Il faut donc se faire confiance
simples comme celles relatives au processus et revenir sans cesse aux bases, aux notions clefs.
d’adoption d’une loi ou à la répartition des ordres de Le jury est ici pour s’assurer que vous savez tenir un
juridictions. Pour cela, prenez aussi chaque jour un petit raisonnement juridique, avec des bases solides.
temps pour vous balader sur les sites institutionnels N’oubliez pas non plus que votre objectif est de devenir
du Conseil constitutionnel, de l’Assemblée nationale, avocat. Préparez donc un petit texte sur les raisons
du Sénat, des juridictions, des AAI. Si vous en avez le pour lesquelles vous souhaitez embrasser cette
temps, relisez quelques « grands » auteurs, « grands » profession, et sur les grandes règles de la déontologie
discours. Il existe des ouvrages qui les réunissent. de ces derniers.
Comment peut-on s’entraîner seul au Grand Enfin, dernier conseil de préparation pour ces
Oral ? semaines finales : faire chaque jour quelques exercices
physiques, privilégier une alimentation équilibrée et
Il est tout à fait possible de s’entrainer seul au Grand un nombre suffisant d’heures de sommeil. En effet,
oral ! Idéalement, programmez une présentation de arriver en bonne forme le jour du Grand Oral vous
10/15 minutes à un ami, un parent, au moins une fois permettra de mieux canaliser votre stress éventuel, et
par semaine, sur un sujet. Si vous en avez le temps, je de réfléchir bien plus efficacement.
vous recommande de prendre une liste de 20 sujets,
et de bâtir quelques points d’introduction essentiels En conclusion, je souhaite souligner que ces révisions
ainsi qu’un plan détaillé sont l’occasion pour vous de faire le point sur toutes
ces années d’études, de prendre de la hauteur sur
Il est bon, lors de ces entraînements, de consacrer celles-ci et, en somme, de se cultiver, tout simplement,
chaque jour, dix minutes à la lecture à voix haute. Par grâce au droit des libertés, sur des sujets souvent
exemple la lecture d’un arrêt, de la Déclaration des d’actualité et majeurs pour chaque citoyen.
droits de l’homme de 1789, d’un grand discours, en
vous exerçant à lire en articulant et en pensant à lever
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Focus sur la méthodo’
du Grand O’
Afin d’appréhender plus sereinement l’épreuve du Grand Oral, vous devez organiser vos révisions
de façon stratégique et vous entraîner régulièrement à l’exercice oral.
L’idéal est de diversifier vos révisions et d’acquérir, dans un premier temps, des connaissances par
thématique à partir de vos cours de Droits et libertés fondamentaux. Au-delà de cette matière, il
faudra également envisager de revoir certaines bases notamment en droit civil, pénal, administratif et
constitutionnel (par exemple : la garde-à-vue, le principe de légalité, les référés…). En outre, pensez à
réfléchir sur des notions plus générales (par exemple : l’intérêt supérieur de l’enfant) en lisant des
articles et ouvrages. Enfin, le suivi de l’actualité est essentiel !
L’entraînement au Grand Oral est primordial dans votre préparation à l’épreuve orale. Dans l’idéal,
essayez de programmer une présentation d’environ 15 minutes devant un proche, au moins
une fois par semaine.
Quand bien même la matière vous semble être un puits sans fond, gardez en tête que vous avez au
moins quatre années de droit derrière vous, vous êtes loin de manquer de culture juridique. Dans cette
épreuve, la forme compte tout autant que le fond, soyez confiant !
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Quelques conseils pour
réussir sa préparation
NICOLAS
Année d’obtention du CRFPA : 2020
Ancien étudiant de la Prépa Dalloz : formule annuelle en ligne +
stage d’été
Matière de spécialité : Droit international et européen
IEJ : Montpellier
Résultats : moyenne de 13,6/20 et 16/20 au Grand Oral, 8ème sur 443
Il recommande
De ne pas s’y prendre au dernier moment, le CRFPA
ne s’improvise pas !
D’adopter un état d’esprit de combattant : vous allez y
arriver si vous y croyez.
De faire des examens blancs en conditions d’examen.
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3
Les bonus
de la
Prépa Dalloz
/ 21
Bonus 1
Note de synthèse
Sujet :
La qualification pénale de l’inceste
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Liste des documents
Document n°1 – Article 222-31-1 du Code pénal
Document n°2 – Extraits « Loi sur l’inceste : peut mieux faire », Constitutions 2012 p.91, Dalloz,
Pierre de Combles de Nayves
Document n°3 – Extraits « Le retour de l’inceste dans le Code pénal », RSC 2016 p.381, Dalloz,
Jean-Baptiste Perrier
Document n°4 – Article 222-31-2 du Code pénal
Document n°5 – Avis Commission des lois, 30 septembre 2015, Sénat, François PILLET
Document n°6 – Extraits « L’inceste réintroduit dans le Code pénal », AJ Pénal 2016 p.165, Dalloz,
Jean-Philippe Guédon
Document n°7 – Extraits Fiches d’orientation Dalloz, Atteintes sexuelles sur mineurs, Septembre
2020
Document n°8 - Décision n° 2011-163 QPC du 16 septembre 2011
Document n°9 – Article 227-25 du Code Pénal
Document n°10 – Article 227-26 du Code Pénal
Document n°11 – « Violences sexuelles sur mineurs et inceste : Dupond-Moretti et la majorité
appellent à la prudence sur la proposition de loi socialiste », Solène Cordier, 19 février 2021,
LeMonde.fr
Document n°12 – Extraits du Rapport du 8 avril 2009 de la Commission des lois constitutionnelles,
de la législation et de l’administration générale de la République sur la proposition de loi, après
engagement de la procédure accélérée, visant à identifier, prévenir, détecter et lutter contre
l’inceste sur les mineurs et à améliorer l’accompagnement médical et social des victimes,
Assemblée Nationale, Marie-Louise Fort
Document n°13 – Extraits « Le retour de la qualification d’incestueux dans le Code pénal : une cote
mal taillée », Droit Pénal n°5, Mai 2016, étude 11, Lexis360, Agathe Lepage
Document n°14 – « Violences sexuelles sur mineur : de nouvelles lois à venir », Rapport d’évaluation
de la Loi Schiappa, Communiqué de presse du ministère de la Justice, Pierre Januel, Dalloz
actualité 11 février 2021
Document n°15 – Article 356 du Code de procédure pénale
Document n°16 – Proposition de loi visant à protéger les jeunes mineurs de crimes sexuels :
adoption du texte à l’unanimité par le Sénat, Dorothée Goetz, Dalloz actualité 22 janvier 2021
Document n°17 – Article 227-27-2-1 du Code pénal
Document n°18 – Extraits de la Circulaire du 7 avril 2016 de présentation des dispositions de
droit pénal et de procédure pénale de la loi n°2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de
l’enfant, NOR : JUSD1609502C, Bulletin officiel du Ministère de la Justice
Document n°19 – « Inceste : l’article 227-27-2 du Code pénal est contraire à la constitution », Cons.
Const., 17 février 2012, n°2011-222 QPC, C. Fleuriot, Dalloz Actualité 28 février 2012
Document n°20 – Inceste : faut-il renverser la famille ? Cécile de Kervasdoué, FranceCulture.fr, 21
février 2021
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Bonus 1 / Note de synthèse
Document n°2 – Extraits « Loi sur l’inceste : peut mieux faire », Constitutions 2012 p.91, Dalloz,
Pierre de Combles de Nayves, Avocat
(Cons. const., 16 septembre 2011, n° 2011-163 QPC, D. 2011. 2823, obs. G. Roujou de Boubée, T. Garé,
S. Mirabail et T. Potaszkin ; AJ pénal 2011. 588, obs. C. Porteron ; RTD civ. 2011. 752, obs. J. Hauser)
[…] La loi n° 2010-121 du 8 février 2010 avait pour principal objectif de remédier à ce que la
représentation nationale a pu considérer comme un manque anormal, voire coupable.
Un an et demi plus tard, le 16 septembre 2011, le Conseil constitutionnel a décidé que l’article
222-31-1 du code pénal, introduit par cette loi dont il était l’élément central, ne respectait pas
les droits et libertés garantis par la Constitution. Les sages ont effacé de notre ordre juridique
cette disposition étonnante dans son objectif et détonante avec les principes cardinaux du droit
pénal (3).
Le Conseil, en un considérant de quelques lignes et sans même aborder l’ensemble des griefs qui
lui étaient soumis, a supprimé de la législation l’incrimination de l’inceste.
L’article 222-31-1 du code pénal disposait que : « Les viols et les agressions sexuelles sont
qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis au sein de la famille sur la personne d’un mineur par
un ascendant, un frère, une soeur ou par toute autre personne, y compris s’il s’agit d’un concubin
d’un membre de la famille, ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait ».
Le Conseil constitutionnel, sur le fondement du principe de la légalité des délits et des peines, a
considéré que : « s’il est loisible au législateur d’instituer une qualification pénale particulière pour
désigner les agissements incestueux, il ne pouvait, sans méconnaître le principe de légalité des
délits et des peines, s’abstenir de designer précisément les personnes qui doivent être regardées,
au sens de cette qualification, comme membre de la famille ; que, par suite, sans qu’il soit besoin
d’examiner l’autre grief, la disposition contestée doit être déclarée contraire à la Constitution ».
Le Conseil prend d’abord soin de rappeler une évidence. Le législateur dispose bien sûr d’un
pouvoir d’appréciation lui permettant, s’il le juge nécessaire, de réprimer tel ou tel comportement.
Par principe, rien ne s’oppose, en droit constitutionnel pénal, à ce que le législateur réprime les
actes incestueux. Au contraire, la jurisprudence du Conseil y est plutôt favorable puisqu’en 1999
(4), il avait décidé que la prohibition de l’inceste est une règle d’ordre public régissant le droit des
personnes. « Si cela va sans dire, cela ira encore mieux en le disant » (5). Ce qui pose problème au
Conseil n’est pas le principe de la répression de l’inceste, mais les modalités de la loi déferrée. En
24 /
substance, le coeur de la problématique constitutionnelle de la loi du 8 février 2010 est sa qualité.
C’est en se fondant sur le principe de légalité que le Conseil appréhende la qualité de la loi. Le
principe de la légalité des délits et des peines procède des articles 5, 7 et 8 de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789.
Selon le Conseil Constitutionnel, ce principe impose au législateur « de définir les infractions en
termes suffisamment clairs et précis pour exclure l’arbitraire » (6). Le législateur est tenu, par
l’article 34 de la Constitution, de définir lui-même les infractions en termes clairs et précis (7).
En l’occurrence, il a suffi d’un considérant sec et bref pour évacuer cette disposition de notre droit
interne. Il est vrai qu’il est pour le moins étonnant que le législateur qui souhaite pénaliser l’inceste
ait oublié de préciser ce qu’il entendait par « famille » à une époque où le terme a tendance à
changer de sens (8).
Le plus surprenant est la raison de cette absence de définition. Initialement, la proposition de
loi de Marie-Louise Fort comportait une définition précise du cercle de famille : les ascendants,
les oncles et tantes, les frères et soeurs, les neveux et nièces, et le compagnon de l’une de ces
personnes (9).
Malheureusement, les objectifs de la loi étaient totalement incompatibles avec cette définition.
La loi n’avait en réalité aucun objet répressif, mais des velléités statistiques ou déclaratives
pour répondre aux attentes des associations de victimes (10). Le législateur voulait donc que
la loi s’applique immédiatement aux procédures en cours, ce qui excluait une aggravation de la
répression (11). Or, la liste précise initiale avait pour conséquence d’élargir le champ répressif à
de nouveaux auteurs (12). Il fallait donc une définition suffisamment imprécise pour ne pas viser
expressément des personnes qui n’étaient pas concernées par la loi ancienne. Le serpent se mord
la queue : pour éviter la méconnaissance du principe constitutionnel de la non rétroactivité de la
loi pénale, le législateur viole celui de la légalité des délits et des peines.
L’inconstitutionnalité est intrinsèque à ce type de législation d’affichage. Une loi qui n’a rien de
pénal risque à l’évidence de se confronter au non-respect des principes fondamentaux. Disons-le
nettement : une loi qui ne touche pas à la répression, ni en l’aggravant, ni en la réduisant, n’a rien
à faire dans le code pénal (13). […]
Document n°3 – Extraits « Le retour de l’inceste dans le Code pénal », RSC 2016 p.381, Dalloz,
Loi n° 2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfance, Jean-Baptiste Perrier,
Professeur à l’Université d’Auvergne, Directeur du Centre Michel de l’Hospital (EA4232)
Parmi les dispositions proclamant les objectifs de la protection de l’enfance (1) ou organisant en
détail les modalités d’intervention des différents acteurs, voire modifiant les règles relatives
à l’exercice de l’autorité parentale (2) et introduisant la déclaration judiciaire de délaissement
parental (3), la loi relative à la protection de l’enfance a été l’occasion, pour le législateur, de
réintroduire l’inceste au sein du code pénal (4).
Une réintroduction donc car, sans remonter jusqu’à l’Ancien Régime, l’on se souvient que la loi
du 8 février 2010(5) avait déjà introduit l’inceste dans le code pénal, pour distinguer, parmi les
infractions sexuelles, celles qui sont commises « au sein de la famille sur la personne d’un mineur
par un ascendant, un frère, une soeur ou par toute autre personne, y compris s’il s’agit d’un concubin
d’un membre de la famille, ayant sur la victime une autorité de droit ou de fait » (6). La définition
était ainsi posée, mais elle n’était pas sans soulever certaines difficultés, tenant notamment à la
référence à la famille qui, elle, n’était pas définie. Ces difficultés ont été rapidement identifiées
/ 25
et ont été portées à la connaissance du Conseil constitutionnel, par des questions prioritaires
de constitutionnalité, lequel n’a pas hésité à abroger les références à l’inceste au sein du code
pénal. Dans deux décisions (7), le Conseil a en effet considéré qu’en s’abstenant « de désigner
précisément les personnes qui doivent être regardées, au sens de cette qualification, comme
membres de la famille », le législateur n’a pas précisément défini l’infraction en cause qui porte
donc atteinte au principe de légalité criminelle.
Le Conseil constitutionnel a toutefois observé qu’il était « loisible au législateur d’instituer une
qualification pénale particulière pour désigner les agissements sexuels incestueux » (8)... à
condition donc de respecter le principe de légalité et définir avec précision les membres de la
famille.
Fort de cette autorisation, le législateur a remis l’ouvrage sur le métier et a donc profité de la
proposition de loi relative à la protection de l’enfance pour réintroduire la qualification d’inceste
au sein du code pénal, à l’article 222-31-1, pour les viols et agressions sexuelles, et à l’article 227-
27-2-1, pour les atteintes sexuelles.
Selon ces dispositions, les infractions en cause sont qualifiées d’incestueuses lorsqu’elles sont
commises sur la personne d’un mineur par :
1° Un ascendant
2° Un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce
3° Le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le partenaire lié par
un pacte civil de solidarité avec l’une des personnes mentionnées aux mêmes 1° et 2°, s’il a sur
le mineur une autorité de droit ou de fait ».
Sans se risquer à définir la famille, le législateur du 14 mars 2016 a donc donné une liste précise
des personnes susceptibles d’être poursuivies pour des faits qualifiés d’inceste. Cette différence
mise à part, la loi du 14 mars 2016 reste dans le sillon de la loi du 8 février 2010, tant sur la méthode
(A) que sur l’objectif (B), mais aussi sur les critiques que l’on peut adresser à ces dispositions (C).
A. S
ur la méthode d’abord, il faut rappeler que l’introduction de l’inceste dans le code pénal n’avait
pas vocation à alourdir les peines prévues pour un tel comportement. La loi du 14 mars 2016 n’a
qu’une portée déclarative, plus exactement qualificative, comme avant elle la loi du 8 février
2010 (9). Certains considèrent que la loi « persiste à dissocier symbole et répression, pour faire
prévaloir le premier sur la seconde » (10), y voyant même une « certaine forme de renoncement
du droit pénal » (11). Certes, la qualification d’inceste ne se traduit pas par un surcroit de pénalité,
elle n’est qu’une qualification particulière d’une infraction sexuelle commise sur un mineur,
parfois déjà accompagnée d’une circonstance aggravante (12). Toutefois, il faut rappeler que la
raison de cette « neutralité répressive » (13) tient - encore - au principe de légalité criminelle et
plus spécifiquement au principe de la non-rétroactivité de la loi pénale plus sévère (14).
L’aggravation de la répression des faits incestueux n’aurait pu s’appliquer qu’aux faits commis
postérieurement ; la qualification d’incestueux, sans aggraver la répression des faits, peut en
revanche s’appliquer aux faits commis antérieurement et non définitivement jugés, puisqu’une
simple loi déclarative ne heurte pas le principe de légalité (15). Entre ces deux possibilités, le
choix a donc été fait de permettre une application immédiate et ce afin de pouvoir atteindre
l’objectif fixé.
B. S
ur l’objectif ensuite, ou plutôt sur ces objectifs, à l’évidence, la loi du 14 mars 2016 n’a pas pour
objectif d’aggraver la répression des faits incestueux, comme avant elle d’ailleurs la loi du 8
février 2010. L’introduction de l’inceste dans le code pénal répond en réalité à un double objectif :
satisfactoire et statistique. On a souvent insisté sur le premier, sur cette volonté de satisfaire
26 /
les victimes d’inceste et leurs associations qui revendiquaient une telle reconnaissance (16),
pour s’interroger d’ailleurs si tel devait être l’objectif d’une loi pénale (17). De telles interrogations
sont sans doute légitimes, mais elles ne doivent pas occulter l’autre objectif de la loi.
Ce second objectif vise en effet à mieux appréhender l’inceste, pour en connaître l’importance,
d’un point de vue statistique notamment, et pour apporter aux auteurs ainsi identifiés
une réponse adaptée. L’on confond, trop souvent, pédophilie et inceste ; or, si ces deux
comportements présentent des similitudes, ils présentent aussi de nombreuses différences,
ne serait-ce que du point de vue du passage à l’acte, des troubles affectant l’auteur ou encore
du pronostic de réitération. Plus qu’à une sanction plus sévère, ces différences appellent à des
mesures adaptées, dont certaines ont d’ailleurs été introduites par la loi du 8 février 2010 (18),
et à un traitement adéquat, notamment du point de vue de la prise en charge thérapeutique.
C. S’agissant enfin des critiques, les deux objectifs étant identifiés, la question se pose alors de
savoir s’ils sont atteints. L’on retrouve alors les critiques déjà faites par certains, concernant la
cohérence du texte, qu’il est possible ici de reprendre (19). En effet, à trop vouloir répondre aux
exigences de précisions posées par le Conseil constitutionnel, le législateur a peut-être trop
restreint le champ de l’inceste, de telle sorte que toutes les victimes ne sont pas satisfaites et que
tous les faits incestueux ne sont pas comptabilisés ni identifiés comme tels. Cette restriction
s’observe d’abord s’agissant des personnes non visées par les articles 222-31-1 et 227-27-2-1
du code pénal. Sont absents le cousin et la cousine germains, le grand-oncle et la grand-tante
(20), ou encore, dans les familles recomposées, les enfants du beau-parent, membres de la
famille, vivant parfois sous le même toit, et pourtant non visés par la liste introduite. La raison
de ces absences tient sans doute à la reprise des cas d’empêchements à mariage, visés par
les articles 161 et suivants du code civil (21), le code pénal refusant de qualifier d’inceste une
relation qui serait par ailleurs autorisée lorsqu’elle est consentie entre personnes majeures.
Toutefois, une telle restriction étonne, lorsque l’on se rappelle que la loi pénale est plus large,
puisqu’elle inclut également le conjoint, le concubin et le co-pacsé des personnes visées par
les 1° et 2°, alors que pour ces derniers, il n’y a pas d’empêchement à mariage, sous réserve
bien sûr de ne pas se trouver en situation de bigamie. Surtout, une telle restriction étonne au
regard des objectifs poursuivis par la loi. L’on comprend difficilement pourquoi la victime d’un
viol commis par un neveu ou une nièce pourrait être reconnue comme victime d’inceste, et pas
celle d’un viol commis par un(e) cousin(e) germain(e), ou par le fils ou la fille du beau-parent,
alors que, pourtant, ces faits relèvent également de la qualification instinctive - et non juridique
- d’inceste. L’on comprend tout aussi difficilement pourquoi l’auteur d’un viol commis sur son
oncle ou sa tante ou sur le fils ou la fille du beau-parent ne pourrait être identifié comme tel et
faire l’objet de mesures adaptées, notamment d’un point de vue thérapeutique.
Une autre restriction s’observe également s’agissant de l’âge de la victime, au regard du lien établi
entre inceste et minorité de la victime. Comme cela a pu être remarqué, « rien juridiquement
ne justifie que la qualification d’incestueux ne puisse s’appliquer à des agressions sexuelles
commises sur une personne majeure par une personne qu’énumèrent les articles précités »
(22). Et de nouveau, l’on comprend difficilement pourquoi la victime, âgée de 18 ans au moment
des faits, d’un viol commis par un ascendant ne pourrait pas être reconnue comme une victime
d’inceste. L’on comprend encore plus difficilement pourquoi l’auteur d’une telle infraction ne
pourrait pas être identifié comme tel et faire l’objet d’une prise en charge adaptée.
En sur-interprétant les exigences du Conseil constitutionnel, le législateur du 14 mars 2016
a peut-être confondu précision et restriction, ce qui est alors préjudiciable aux objectifs
poursuivis.
/ 27
Document n°4 – Article 222-31-2 du Code pénal
Art. 222-31-2 (L. no 2010-121 du 8 févr. 2010) Lorsque le viol (L. no 2016-297 du 14 mars 2016, art. 44)
«incestueux ou l’agression sexuelle incestueuse» est commis contre un mineur par une personne
titulaire sur celui-ci de l’autorité parentale, la juridiction de jugement doit se prononcer sur le
retrait total ou partiel de cette autorité (L. no 2019-1480 du 28 déc. 2019, art. 8) «ou sur le retrait de
l’exercice de cette autorité» en application des articles 378 et 379-1 du code civil. Elle peut alors
statuer sur le retrait de cette autorité (L. no 2019-1480 du 28 déc. 2019, art. 8) «ou sur le retrait de
l’exercice de cette autorité» en ce qu’elle concerne les frères et soeurs mineurs de la victime. Si
les poursuites ont lieu devant la cour d’assises, celle-ci statue sur cette question sans l’assistance
des jurés.
Document n°5 – Avis Commission des lois, 30 septembre 2015, Sénat, François PILLET
Article 22 (art. 222-31-1, 222-31-2, 227-27-2-1 et 227-27-3 du code pénal) - Rétablissement
d’une surqualification pénale d’inceste
Cet article vise à rétablir dans notre droit la qualification d’inceste pour certaines violences
sexuelles commises sur des mineurs par des membres de leur famille.
/ 29
Ce souci de prendre en compte la perception psychologique de la victime est compréhensible.
Toutefois, il n’est pas forcément compatible avec les exigences du droit pénal, et notamment
celles de la nécessité des peines, lorsqu’il conduit à qualifier d’inceste des situations qui ne s’y
rapportent manifestement pas. Ainsi, la rédaction retenue par les députés rendraient possible
de qualifier d’inceste l’atteinte sexuelle portée par un ancien compagnon de la mère à sa fille,
née plusieurs années après leur séparation. L’obligation que l’intéressé dispose d’une autorité
de droit ou de fait sur sa victime permet certes de circonscrire les situations douteuses, mais
elle ne les exclut pas toutes. Votre rapporteur note, en particulier, que rien n’impose que ce lien
d’autorité ait un fondement familial : ce pourrait être un lien de subordination entre un maître de
stage et un stagiaire, un professeur et son élève, un baby-sitter et l’enfant qu’il garde.
Le dernier ajout des députés pose un problème de même nature. Visant le tuteur ou la personne
disposant à l’égard de l’enfant d’une délégation d’autorité parentale, il fait entrer dans le cercle
de l’inceste des personnes qui n’ont pas forcément de lien familial avec l’enfant, ni direct, ni
indirect. Il en va ainsi, par exemple du tuteur désigné pour gérer les biens du mineur et qui n’est
pas forcément en contact régulier avec celui-ci, ni identifié par ce dernier comme appartenant
à sa famille, ou des employés du service de l’aide sociale à l’enfance, lorsque ce service est
attributaire d’une délégation d’autorité parentale.
Ces trois exemples montrent la difficulté posée au législateur : il s’agit de traduire dans une
incrimination objective les caractéristiques de l’inceste tel qu’il peut être subjectivement perçu
par une victime donnée. Or, si les contours de la notion dépendent de ce que chaque mineur
conçoit comme sa famille, non seulement ils perdent la précision qu’exige le droit pénal, mais
cette notion se détache alors de ce que l’opinion publique entend généralement par le terme «
d’inceste ».
Citant notre ancien collègue Robert Badinter, votre rapporteur rappelait, en première lecture,
que le code pénal avait à la fois une fonction répressive et une fonction expressive. C’est, bien
entendu, la seconde qui est mobilisée par le présent article. Il faut prendre garde à ce que cette
expressivité ne soit pas anéantie, faute d’une correspondance suffisamment précise entre le
concept social d’inceste et sa réalité pénale.
Ces différentes observations auraient pu conduire votre commission des lois à considérer que la
réflexion n’était toujours pas aboutie, et que la sagesse commanderait plutôt de ne pas aborder
cette question dans le cadre de la présente proposition de loi, afin d’éviter de prendre le risque
d’une nouvelle censure.
Toutefois, avec son rapporteur, elle a pris acte de la volonté des députés de traiter ce sujet à
l’occasion de l’examen de ce texte.
Elle a par conséquent adopté trois amendements (LOIS.22 à 24), destinés à prévoir une
délimitation plus stricte du cercle de l’inceste et plus conforme à la perception qu’en a la société.
Ces amendements suppriment donc toute référence aux anciens conjoints, concubins ou
partenaire de Pacs des personnes susceptibles de commettre un inceste, aux tuteurs ou aux
délégataires d’autorité parentale. En revanche, il étend le cercle de l’inceste aux frères, soeurs,
oncles, tantes, neveux et nièces de la victime, qu’ils aient ou non autorité sur elle.
Sous réserve de l’adoption de ses amendements, votre commission a donné un avis favorable à
l’adoption de l’article 22.
30 /
Document n°6 – Extraits « L’inceste réintroduit dans le Code pénal », AJ Pénal 2016 p.165, Dalloz,
Jean-Philippe Guédon
La loi n° 2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant (JO 15 mars), adoptée après
de nombreux travaux et débats, comporte quelques dispositions d’ordre pénal, dont la principale
est le retour de l’inceste dans le code pénal.
On se souvient que par une décision n° 2011-163-QPC du 16 septembre 2011(D. 2011. 2823, obs.G.
Roujou de Boubée, T. Garé, S. Mirabail et T. Potaszkin ; ibid. 2012. 1033, obs. M. Douchy-Oudot ;
AJ pénal 2011. 588, obs. C. Porteron ; Constitutions 2012. 91, obs. P. de Combles de Nayves ; RSC
2011. 830, obs. Y. Mayaud ; ibid. 2012. 131, obs. E. Fortis ; ibid. 183, obs. J. Danet ; ibid. 221, obs.
B. de Lamy ; RTD civ. 2011. 752, obs. J. Hauser ), le Conseil constitutionnel avait abrogé l’ancien
article 222-31-1, issu de la loi n° 2010-121 du 8 février 2010 « tendant à inscrire l’inceste commis
sur les mineurs dans le code pénal et à améliorer la détection et la prise en charge des victimes
d’actes incestueux ». Le Conseil avait souligné l’imprécision de la qualification : « s’il était loisible
au législateur d’instituer une qualification pénale particulière pour désigner les agissements
sexuels incestueux, il ne pouvait, sans méconnaître le principe de légalité des délits et des peines,
s’abstenir de désigner précisément les personnes qui doivent être regardées comme membres
de la famille ».
Pour éviter une nouvelle déconvenue, le législateur a veillé à adopter une formule précise tenant
en une liste limitative. L’article 222-31-1 est ainsi rétabli : « Les viols et les agressions sexuelles
sont qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis sur la personne d’un mineur par :
- 1° Un ascendant ;
- 2° Un frère, une sœur, un oncle, une tante, un neveu ou une nièce ;
- 3° Le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le partenaire lié par
un pacte civil de solidarité avec l’une des personnes mentionnées aux mêmes 1° et 2°, s’il a sur
le mineur une autorité de droit ou de fait ».
Le nouvel article 227-27-2-1 reprend ces dispositions pour les délits d’atteintes sexuelles prévus
aux articles 227-25 à 227-27.
Pour le jugement en cour d’assises, l’article 356 du code de procédure pénale est complété par
un alinéa disposant que « la qualification d’inceste prévue aux articles 222-31-1 et 227-27-2-1 du
code pénal fait l’objet, s’il y a lieu, d’une question spécifique ».
Par ailleurs, la loi modifie le délit de non-dénonciation de crime, en supprimant à l’article 434-1
du code pénal les mots « de quinze ans ». Désormais, l’immunité familiale est donc exclue pour
les crimes commis sur les mineurs, quel que soit leur âge. La même modification est opérée à
l’article 434-3 réprimant la non-dénonciation de mauvais traitement et ou d’atteintes sexuelles.
La loi aura néanmoins un champ d’application restreint : elle écarte la qualification d’inceste
pour les victimes majeures au moment des faits, et ne vise pas non plus l’hypothèse des actes
commis par un cousin. Au-delà d’une consécration symbolique de l’inceste, on pourra encore
s’interroger, comme en 2010, sur l’opportunité d’une réforme qui ne crée pas d’incrimination, ni de
circonstance aggravante. Ni plus douces, ni plus sévères que le droit antérieur, qui réprime déjà
les agressions sexuelles incestueuses sans les nommer spécifiquement, ces dispositions sont
d’application immédiate. Elles permettront - au moins - le recueil de meilleures statistiques en
matière d’inceste.
La loi du 15 mars 2016 fera l’objet d’une présentation détaillée dans la revue AJ famille.
/ 31
Document n°7 – Extraits Fiches d’orientation Dalloz, Atteintes sexuelles sur mineurs,
Septembre 2020
Définition
Les atteintes sexuelles sur mineur concernent la répression de faits commis par un majeur sur un
mineur alors même que ce mineur a consenti auxdites atteintes.
[…] Le mineur a quinze ans ou plus. Dans ce cas les atteintes ne seront susceptibles d’être
poursuivies que si elles ont été commises par un ascendant (inceste) ou par toute autre personne
ayant autorité, ou encore par une personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions
(C. pén., art. 227-27).
[…] Les atteintes sexuelles sur mineur de quinze ans sont punies de sept ans d’emprisonnement
et de 100 000 € d’amende. Les peines sont portées à dix ans et à 150 000 € d’amende dans divers
cas d’aggravation, et notamment dans certains cas d’inceste.
Si le mineur a quinze ans ou plus, les peines de l’atteinte sexuelle (par ascendant ou par abus
d’autorité par définition) sont de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.
En cas d’atteinte sexuelle incestueuse et commise par une personne titulaire de l’autorité
parentale, la juridiction de jugement se prononcera sur le retrait total ou partiel de cette autorité
ou sur le retrait de son exercice, y compris concernant les frères et soeurs mineurs de la victime
(C. pén., art. 227-27-3).
32 /
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL,
[…]
1. Considérant qu’aux termes de l’article 222-31-1 du code pénal : « Les viols et les agressions
sexuelles sont qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis au sein de la famille sur la personne
d’un mineur par un ascendant, un frère, une soeur ou par toute autre personne, y compris s’il
s’agit d’un concubin d’un membre de la famille, ayant sur la victime une autorité de droit ou de
fait » ;
2. Considérant que, selon le requérant, en ne définissant pas les liens familiaux qui conduisent à
ce que des viols et agressions sexuels soient qualifiés d’incestueux, ces dispositions portent
atteinte au principe de légalité des délits et des peines ; qu’elles porteraient également atteinte
au principe de non-rétroactivité de la loi pénale plus sévère ;
3. Considérant que le législateur tient de l’article 34 de la Constitution, ainsi que du principe de
légalité des délits et des peines qui résulte de l’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen de 1789, l’obligation de fixer lui-même le champ d’application de la loi pénale et de
définir les crimes et délits en termes suffisamment clairs et précis ;
4. Considérant que, s’il était loisible au législateur d’instituer une qualification pénale particulière
pour désigner les agissements sexuels incestueux , il ne pouvait, sans méconnaître le principe
de légalité des délits et des peines, s’abstenir de désigner précisément les personnes qui
doivent être regardées, au sens de cette qualification, comme membres de la famille ; que, par
suite, sans qu’il soit besoin d’examiner l’autre grief, la disposition contestée doit être déclarée
contraire à la Constitution ;
5. Considérant qu’aux termes du deuxième alinéa de l’article 62 de la Constitution : « Une
disposition déclarée inconstitutionnelle sur le fondement de l’article 61-1 est abrogée à compter
de la publication de la décision du Conseil constitutionnel ou d’une date ultérieure fixée par
cette décision. Le Conseil constitutionnel détermine les conditions et limites dans lesquelles
les effets que la disposition a produits sont susceptibles d’être remis en cause » ; que, si, en
principe, la déclaration d’inconstitutionnalité doit bénéficier à l’auteur de la question prioritaire
de constitutionnalité et la disposition déclarée contraire à la Constitution ne peut être appliquée
dans les instances en cours à la date de la publication de la décision du Conseil constitutionnel,
les dispositions de l’article 62 de la Constitution réservent à ce dernier le pouvoir tant de fixer la
date de l’abrogation et reporter dans le temps ses effets que de prévoir la remise en cause des
effets que la disposition a produits avant l’intervention de cette déclaration ;
6. Considérant que l’abrogation de l’article 222-31-1 du code pénal prend effet à compter de la
publication de la présente décision ; qu’à compter de cette date, aucune condamnation ne peut
retenir la qualification de crime ou de délit « incestueux » prévue par cet article ; que, lorsque
l’affaire a été définitivement jugée à cette date, la mention de cette qualification ne peut plus
figurer au casier judiciaire,
DÉCIDE :
/ 33
Article 3.- La présente décision sera publiée au Journal officiel de la République française et
notifiée dans les conditions prévues à l’article 23-11 de l’ordonnance du 7 novembre 1958 susvisée.
34 /
Si, en définitive, l’ensemble des groupes se sont prononcés en sa faveur, les débuts de son examen
ont été houleux. Dès sa première intervention, Mme Santiago a fustigé la méthode du groupe La
République en marche (LRM), qui a largement réécrit sa proposition de loi en commission des lois,
dénonçant une « obstruction du débat parlementaire ». Elle a finalement obtenu le rétablissement
de son texte initial par voie d’amendements, grâce à un front uni de l’opposition et des centristes,
contre l’avis des macronistes et du gouvernement. Mais ce faisant, l’ensemble des amendements
qui avaient été déposés pour affiner les mesures n’ont pas pu être débattus. L’écart d’âge minimal
de cinq ans qui avait été ajouté pour ne pas criminaliser les amours adolescentes a été supprimé
au profit d’une autre rédaction exemptant « le majeur qui, avant l’acquisition de la majorité,
entretenait déjà une relation continue et pérenne avec un mineur de 15 ans, et qui ne détient sur lui
aucune autorité de droit ou de fait ».
Risque d’inconstitutionnalité
La députée Alexandra Louis (Bouches-du-Rhône, LRM), à l’origine de la réécriture en commission
des lois, a mis en garde contre le risque d’inconstitutionnalité couru par la version de Mme Santiago,
plaidant pour avancer « avec détermination mais prudence » sur ces sujets. Le précédent de 2012,
date à laquelle le Conseil constitutionnel, saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité,
avait censuré la loi sur le harcèlement sexuel, annulant ainsi toutes les procédures en cours, a été
évoqué.
Le même appel à la prudence a été répété par le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, qui
s’est pourtant prononcé lui aussi ces derniers jours en faveur d’un seuil d’âge de non-consentement
fixé à 15 ans, et à 18 ans pour l’inceste. A plusieurs reprises, le garde des sceaux a fait valoir le
travail en cours à la chancellerie pour prendre en compte « la complexité du travail normatif qui
nous attend ; celle de proposer des solutions cohérentes, coordonnées pour protéger toutes les
victimes mineures dans le respect de notre Etat de droit ». Lesquelles seront présentées le 15
mars, lors de l’examen par les députés d’une autre proposition de loi, votée au Sénat en première
lecture. En plein débat sociétal sur l’inceste et les violences sexuelles, c’est ce véhicule législatif
qui est soutenu par le gouvernement, au motif qu’il sera définitivement voté plus rapidement.
Lire aussi l’entretien : « Pouvoir dénoncer un inceste quarante ans après ne va pas résoudre le
problème »
Les débats ont gagné en sérénité après le vote des premiers articles de cette proposition de loi,
qui en compte sept. Les discussions ont notamment porté sur la prescription des faits, autre
sujet majeur, et clivant, concernant les crimes sexuels sur mineurs. L’occasion pour les députées
Sophie Auconie (Indre-et-Loire, UDI) ou Maud Petit (Val-de-Marne, MoDem) de plaider, sans
succès, en faveur de la prise en compte de l’amnésie traumatique que peuvent ressentir certaines
victimes et qui conduit à une révélation tardive. Des amendements en faveur de l’imprescriptibilité
(aujourd’hui, la prescription est de trente ans après la majorité de la victime) ont été aussi rejetés.
L’ensemble de ces questions sera de nouveau débattu le 15 mars.
Document n°12 – Extraits du Rapport du 8 avril 2009 de la Commission des lois constitutionnelles,
de la législation et de l’administration générale de la République sur la proposition de loi, après
engagement de la procédure accélérée, visant à identifier, prévenir, détecter et lutter contre
l’inceste sur les mineurs et à améliorer l’accompagnement médical et social des victimes,
Assemblée Nationale, Marie-Louise Fort
[…]
/ 35
I. L’INCESTE EN FRANCE : UNE RÉALITÉ DONT LES CONTOURS DEMEURENT FLOUS
Avant de pouvoir répondre à la question : « comment mieux lutter contre l’inceste ? », il convient
tout d’abord de se pencher sur la définition juridique de ce fait social et sur son importance
quantitative
A. UNE NOTION SANS DÉFINITION PRÉCISE
Selon le dictionnaire le grand Robert de la langue française, l’inceste se caractérise par des
« relations sexuelles entre un homme et une femme parents ou alliés à un degré qui entraîne
la prohibition du mariage, et, entre parents très proches (au premier degré) ». Selon, le
dictionnaire de la langue française classique Littré, l’inceste est une « conjonction illicite
entre les personnes qui sont parentes ou alliées au degré prohibé par les lois ». Comme le fait
remarquer Françoise Héritier-Augé, cette définition considérait l’inceste comme relevant du
social et « c’était faire preuve de beaucoup de pertinence, pour un non- anthropologue, que de
s’abstenir de préciser ce qu’il faut entendre par « parent ou allié », car cela varie avec la loi et ne
ressortit pas à la nature même du phénomène » (1).
Ces interdictions ne figurent qu’implicitement dans la loi française au travers soit des
circonstances aggravantes au viol et aux autres agressions sexuelles dans le code pénal, soit
des interdictions au mariage dans le code civil.
C’est ainsi que le code pénal, dans son article 222-24, prévoit que le viol, prévu à l’article 222-23
du même code, est puni d’une peine portée de quinze ans à vingt ans de réclusion criminelle si
l’auteur des faits est « un ascendant légitime, naturel ou adoptif » ou « toute autre personne ayant
autorité sur la victime ».
De même, l’article 222-28 prévoit que les agressions sexuelles, prévues à l’article 222-27, sont
punies d’une peine portée de cinq à sept ans d’emprisonnement et d’une amende dont le montant
est porté de 75 000 euros à 100 000 euros, si l’auteur des faits est « un ascendant légitime, naturel
ou adoptif » ou « toute autre personne ayant autorité sur la victime ».
La rédaction actuelle du code pénal conduit donc à confondre des agressions sexuelles et
des viols commis par un ascendant et ceux commis par toute personne ayant autorité sur la
victime. Ce que le langage courant qualifie donc d’inceste n’est pas identifié et isolé comme
tel dans notre droit pénal.
Parallèlement, l’article 161 du code civil prohibe le mariage entre tous les ascendants et descendants
en ligne directe et les alliés. Par ailleurs, l’article 162 du même code prohibe le mariage entre le
frère et la soeur. Enfin, l’article 163 le prohibe entre l’oncle et la nièce, d’une part, et entre la tante
et le neveu, d’autre part. Le mariage est également prohibé entre le grand-oncle et la petite-
nièce (1). Notons tout de même que le président de la République peut autoriser un tel mariage, «
pour des causes graves », en application de l’article 163 du même code. L’empêchement à mariage
à raison des liens de sang entre l’oncle et la nièce ne porte pas une atteinte disproportionnée au
droit au mariage au sens de l’article 12 de la convention européenne de sauvegarde des droits
de l’Homme et des libertés fondamentales, dès lors que la prohibition peut être levée pour des
causes graves (2).
Le code civil permet donc le mariage de cousins germains.
Selon Françoise Héritier-Augé, au-delà de l’inceste « classique » entre ascendant et descendant,
il convient d’identifier un « inceste du deuxième type ». À titre d’illustration, l’auteur indique, à
propos de la relation du réalisateur américain Woody Allen et de la fille adoptive de sa concubine :
« Woody Allen plaide la distanciation des liens: ce n’est pas vraiment une mère et sa fille mais une
36 /
mère américaine et sa fille adoptive coréenne ; ce n’est pas vraiment un homme et sa femme, mais
deux concubins; ce n’est pas un homme et sa fille adoptive, mais un homme et la fille adoptive
de sa petite amie. La formule du professeur de psychologie est l’expression exacte de l’imaginaire
collectif. « C’est de l’inceste, même si cela n’en est pas vraiment. « En clair : c’est de l’inceste du
deuxième type, même si ce n’en est pas du premier type, et c’est de l’inceste approché. Cela suffit
à enflammer l’opinion et les imaginations. » (3)
Cet auteur conclut que « l’inceste du deuxième type », fait l’objet d’une condamnation sociale.
/ 37
de prescription de l’action publique.
Les pays où le lien de famille entre le coupable et la victime constitue une circonstance
aggravante des infractions sexuelles.
En Espagne et au Portugal, le code pénal ne réprouve pas les relations incestueuses librement
consenties entre personnes ayant atteint l’âge de la majorité sexuelle. En revanche, il considère
comme infractions sexuelles, d’une part, les relations non consenties, et, d’autre part, celles
qui concernent des jeunes qui n’ont pas atteint l’âge de la majorité sexuelle (treize ans en
Espagne et quatorze ans au Portugal).
Dans ces deux pays, les peines qui sanctionnent les infractions sexuelles sont augmentées
lorsque l’auteur est un proche parent (ascendant, descendant, membre de la famille par
alliance, frère ou soeur en Espagne ; ascendant, descendant ou parent jusqu’au deuxième
degré au Portugal). Cette règle s’applique quels que soient la nature de l’infraction et l’âge de la
victime.
1. Les pays où les rapports incestueux librement consentis constituent des infractions
En Allemagne, en Angleterre et au Pays de Galles, au Danemark et en Suisse, les relations
sexuelles entre parents en ligne directe ainsi qu’entre frères et soeurs constituent des
infractions, même si ces relations ont été « consenties ».
Ces infractions sont qualifiées d’infractions sexuelles en Angleterre et au Pays de Galles, et
d’infractions contre la famille au Danemark ainsi qu’en Suisse. La qualification est indépendante
de l’âge des partenaires et de leur lien de famille.
En revanche, en Allemagne, le code pénal établit une distinction en fonction de ces deux
critères : les relations incestueuses sont qualifiées d’infractions contre la famille, à moins
qu’elles n’aient lieu entre une personne et son enfant âgé de plus de quatorze ans et de moins
de dix-huit ans. Dans cette hypothèse, même si elles sont consenties, elles sont considérées
comme des infractions sexuelles spécifiques et sont punies plus sévèrement que les
infractions contre la famille.
Le code pénal italien considère comme infractions les relations sexuelles incestueuses
librement consenties à condition qu’elles soient notoires. Il condamne, au titre de la morale
familiale, les relations sexuelles entre parents en ligne directe, ainsi qu’entre frères et soeurs,
mais seulement lorsque les faits provoquent un « scandale public », c’est-à-dire lorsque les
intéressés se comportent de façon à rendre leurs relations notoires. Par ailleurs, il considère
comme une infraction sexuelle à part entière le fait d’avoir des relations, même consenties,
avec un descendant âgé de plus de quatorze ans et de moins de seize ans. […]
Document n°13 – Extraits « Le retour de la qualification d’incestueux dans le Code pénal : une
cote mal taillée », Droit Pénal n°5, Mai 2016, étude 11, Lexis360, Agathe Lepage
La loi n° 2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant réintroduit dans le
Code pénal la qualification d’incestueux en matière d’agressions sexuelles sur mineur
et d’atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace ni surprise commises, par
hypothèse, sur un mineur. Les nouveaux articles 222-31-1 et 227-27-2-1 du Code pénal
aspirent à une précision qui faisait défaut aux dispositions issues, en ce domaine, de la
loi n° 2010-121 du 8 février 2010, abrogées par le Conseil constitutionnel en raison de leur
rédaction imprécise. Toutefois les nouvelles dispositions, exprimant à divers égards une
cote mal taillée, continuent à inspirer des réserves.
38 /
1. - Bis repetita... La loi n° 2010-121 du 8 février 2010 tendant à inscrire l’inceste commis sur les
mineurs dans le Code pénal et à améliorer la détection et la prise en charge des victimes
d’actes incestueux s’était soldée, sur le point dont elle avait fait son étendard Note 1, par un
fiasco retentissant. L’article 222-31-1 du Code pénal avait été modifié, pour disposer que « les
viols et les agressions sexuelles sont qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis au sein de
la famille sur la personne d’un mineur par un ascendant, un frère, une soeur ou par toute autre
personne, y compris s’il s’agit d’un concubin d’un membre de la famille, ayant sur la victime une
autorité de droit ou de fait ». Un article 227-27-2 dupliquait ces dispositions, mutatis mutandis,
en matière d’atteintes sexuelles sans violence, contrainte, menace ni surprise commises sur
un mineur. Indépendamment de toute appréciation portée sur le fond de ces dispositions
– qui, au demeurant, avaient généralement inspiré quelques réserves à la doctrine Note 2 –
leur rédaction approximative sautait aux yeux : quelle est, pour le droit pénal, la limite de la «
famille »Note 3 au sein de laquelle cette qualification devait s’appliquer ? L’imprécision de la
notion fut fatale à ces dispositions. Sans surprise le Conseil constitutionnel, saisi de deux QPC,
abrogea successivement les articles 222-31-1 et 227-27-2 du Code pénal Note 4. Il ne restait
plus au législateur qu’à faire disparaître les dernières traces du terme « incestueux ». Ce fut
chose faite par la loi n° 2013-711 du 5 août 2013 qui modifia la rédaction des articles 222-31-2 et
227-27-3 du Code pénal en matière de retrait de l’autorité parentale, pour y supprimer les
ultimes occurrences du terme « incestueux ». Exit l’inceste du Code pénal – en tout cas le mot
(ou celui d’incestueux, plus précisément).
2.- Le législateur ne s’est pas avoué vaincu. L’occasion de remettre son ouvrage sur le métier lui
a été donnée par la proposition de loi relative à la protection de l’enfant déposée au Sénat le 11
septembre 2014. Destinée à procéder à des ajustements au regard du bilan de la loi n° 2007-
293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l’enfance, cette proposition de loi s’est emparée
au passage de l’inceste. In fine la loi n° 2016-297 du 14 mars 2016 relative à la protection de
l’enfant Note 5 contient un noyau de droit pénal, au sein de son titre III intitulé « Adapter le statut
de l’enfant placé sur le long terme » – titre qui n’annonce pas ouvertement les dispositions de
droit pénal qui s’y trouvent. Des incriminations en matière d’entraves à la saisine de la justice
sont modifiées sous l’effet d’une commune inspiration, celle d’étendre aux mineurs dans leur
ensemble les dispositions conçues jusque-là pour la protection des mineurs de quinze ans
Note 6. Mais l’attention est surtout attirée par l’article 44 de la loi, qui réintroduit la qualification
d’incestueux dans le Code pénal Note 7. Il y rétablit l’article 222-31-1, qui énonce désormais que
« les viols et les agressions sexuelles sont qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis sur la
personne d’un mineur par :1° Un ascendant ;2° Un frère, une soeur, un oncle, une tante, un neveu
ou une nièce ;3° Le conjoint, le concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le
partenaire lié par un pacte civil de solidarité avec l’une des personnes mentionnées aux mêmes
1° et 2°, s’il a sur le mineur une autorité de droit ou de fait ». Dans la foulée est créé un article
227-27-2-1 qui transpose aux « infractions définies aux articles 227-25 à 227-27 [...] lorsqu’elles
sont commises sur la personne d’un mineur Note 8 » les dispositions de l’article 222-31-1Note 9.
3. - Ainsi nouvellement rédigées par rapport à celles issues de la loi du 8 février 2010, ces
dispositions n’effacent pas les motifs de réserve qu’il était permis d’avoir à leur égard. Elles
attestent même une résolution du législateur à persévérer sur une voie semée d’embûches. À
vrai dire, le sentiment persiste que ces dispositions représentent une cote mal taillée, et pas
seulement parce que la loi du 14 mars 2016 persiste à dissocier symbole et répression, pour faire
prévaloir le premier sur la seconde (1). La conception que cette loi se fait de l’inceste continue
/ 39
à inspirer des réserves à un double égard. Qu’on se tourne vers les personnes qui peuvent être
déclarées coupables d’une infraction incestueuse, c’est une conception brouillée de l’inceste,
par l’interférence de plusieurs sources d’inspiration, que révèlent les articles 222-31-1 et 227-
27-2-1 du Code pénal (2) ; qu’on observe la victime, et la conception de l’inceste par le prisme
de la protection du mineur persiste à être restrictive (3).
Document n°14 – « Violences sexuelles sur mineur : de nouvelles lois à venir », Rapport
d’évaluation de la Loi Schiappa, Communiqué de presse du ministère de la Justice, Pierre
Januel, Dalloz actualité 11 février 2021
Résumé
À la suite de la publication de La Familia grande, le pouvoir politique souhaite, à nouveau, modifier
le code pénal afin de réprimer plus fermement l’inceste. Mardi soir, Éric Dupond-Moretti a annoncé
plusieurs réformes, et trois propositions de loi sont actuellement en débat au Parlement. Alors
que le droit des violences sexuelles est déjà très complexe, Dalloz actualité fait le point sur les
réformes envisagées.
Le 23 janvier 2021, à la suite de la publication du livre de Camille Kouchner, Emmanuel Macron
avait demandé au gouvernement de mener une consultation pour renforcer la législation sur
l’inceste. Mardi soir, Éric Dupond-Moretti a fait plusieurs annonces. Elles arrivent à un moment où
trois propositions de loi (LR, PS, LREM) sont débattues au Parlement. Les lois sur les violences
sexuelles sont nombreuses, ce qui a rendu ce droit complexe (Dalloz actualité, 9 févr. 2021).
Selon nos informations, le plus probable est que ces propositions s’intègrent à la proposition de
loi Billon (LR), déjà votée par le Sénat et qui sera à l’ordre du jour de l’Assemblée en mars. Face aux
difficultés juridiques, le Conseil d’État pourrait être saisi sur certains amendements.
Un nouveau crime dans le code pénal
Le gouvernement souhaite que tout acte de pénétration sexuelle commis par un majeur sur un
mineur de quinze ans relève d’un nouveau crime. Actuellement toute relation sexuelle entre un
adulte et un mineur de auinze ans est une atteinte sexuelle, un délit puni de sept ans de prison.
Si elle s’accompagne de violences, menaces, surprise ou contrainte, cela devient un viol ou une
agression sexuelle (sachant que la contrainte peut être causée par la différence d’âge ou le rapport
d’autorité). Il y a entre 300 et 400 condamnations pour atteinte sexuelle par an (Dalloz actualité, 12
sept. 2018, obs. T. Coustet), le plus souvent à des peines de prison avec sursis.
Cette réforme était déjà proposée, il y a deux ans lors des débats sur la loi Schiappa. Le
gouvernement n’avait alors pas voulu sauter le pas, en raison notamment des couples où un jeune
majeur a des relations sexuelles avec un mineur de quinze ans. Actuellement ces personnes
relèvent du délit d’atteinte sexuelle (un tiers des condamnés à ce délit a d’ailleurs moins de
25 ans). Avec cette réforme, ce sera un crime, jugé aux assises par un juré populaire après un
lourd processus judiciaire. Pour résoudre ce problème, le gouvernement propose d’introduire
un écart d’âge de cinq ans entre les deux membres du couple pour « ne pas criminaliser une
relation adolescente consentie ». Une phrase paradoxale, la réforme ayant pour but d’évincer le
consentement avant quinze ans.
Un délit d’inceste ?
Concernant plus spécifiquement l’inceste, le gouvernement s’est engagé à expertiser toutes
les pistes permettant de renforcer sa répression. L’ancienne rapporteure de la loi Schiappa, la
députée LREM Alexandra Louis a remis en décembre un rapport d’évaluation de cette loi. Dans une
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proposition de loi qu’elle vient de déposer, elle propose de créer une nouvelle infraction autonome
inceste. Actuellement l’inceste n’est qu’une surqualification pénale, ou une circonstance
aggravante quand elle concerne un ascendant ou un membre de la famille ayant autorité sur
l’enfant (ce qui ne couvre pas toutes les situations).
La prescription échelonnée
Depuis la loi Schiappa, la prescription des crimes sexuels a été portée à trente ans après la
majorité. Le gouvernement veut aller plus loin et propose une prescription « échelonnée », pour
que les victimes d’un même auteur n’aient pas de traitement judiciaire différent. Si un auteur a
commis plusieurs viols ou agressions anciennes, l’absence de prescription d’une des infractions
permettra aux autres de ne pas être prescrites. Cette complexification du droit de la prescription
est contestée par certaines associations qui défendent l’imprescriptibilité. D’autres tiennent au
contraire à maintenir une prescription pour favoriser le dépôt de plainte.
Par ailleurs, le ministre de la Justice travaille à une nouvelle circulaire pour encourager tous les
parquets à ouvrir une enquête, même lorsque les faits sont déjà prescrits, afin, notamment, de
rechercher d’éventuelles autres victimes.
D’autres réformes sont portées par les parlementaires. Les sénateurs ont ainsi adopté un
amendement pour repousser la prescription du délit de non-dénonciation de crime sur mineur. Ils
ont également proposé que les rapports bucco-génitaux imposés soient clairement considérés
comme viol et non comme des agressions sexuelles : actuellement le viol nécessite une
pénétration (Dalloz actualité, 13 nov. 2020, obs. M. Dominati). Enfin, la députée Alexandra Louis
propose également de réécrire le délit d’exhibition sexuelle et de créer un délit de sextorsion.
Document n°16 – Proposition de loi visant à protéger les jeunes mineurs de crimes sexuels :
adoption du texte à l’unanimité par le Sénat, Dorothée Goetz, Dalloz actualité 22 janvier 2021
Résumé
La commission des lois du Sénat a affirmé le 20 janvier 2021 être favorable à une meilleure
répression de l’inceste et à l’allongement de la prescription en cas de non-dénonciation. Le 21
janvier 2021, le texte a été adopté en première lecture par le Sénat. Prochaine étape attendue
avec impatience : les débats devant l’Assemblée nationale.
Dans ces travaux relatifs à la proposition de loi visant à protéger les jeunes mineurs des crimes
sexuels, la commission des lois du Sénat a donné un avis favorable a plusieurs amendements
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qui, selon le rapporteur, « enrichissent le texte et répondent à la préoccupation légitime de nos
concitoyens qui souhaitent que soit renforcée la lutte contre les violences sexuelles sur mineurs,
dont nous savons qu’elles se produisent majoritairement dans le cercle familial ».
Trois amendements majeurs ont été adoptés :
• La création d’une circonstance aggravante du délit d’atteinte sexuelle sur mineur en cas
d’inceste.
La commission a adopté un amendement portant création d’une circonstance aggravante du
délit d’atteinte sexuelle sur mineur en cas d’inceste. Ainsi, l’article 1er bis B de la proposition de
loi adoptée par le Sénat précise que l’article 227-27-2-1 du code pénal est complété par un alinéa
ainsi rédigé :« Les atteintes sexuelles sur un mineur sont punies de dix ans d’emprisonnement et
150 000 € d’amende si l’auteur est une des personnes définies aux 1°, 2° et 3° du présent article. »
• L’élargissement de la définition du viol et du nouveau crime sexuel sur mineur créé par la
proposition de loi.
La commission des lois du Sénat s’est prononcée en faveur de deux amendements
complémentaires tendant à préciser la définition du viol et du nouveau crime sexuel sur mineur
créé par la proposition de loi. Destinés à mettre un terme à une différence de traitement selon
le sexe de la victime, ces amendements visent, au titre du viol et du crime sexuel sur mineur,
l’ensemble des actes bucco-génitaux. L’article 1 de la proposition de loi affirme en ce sens
que tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit ou tout acte bucco-génital,
commis par une personne majeure sur un mineur de treize ans est puni de vingt ans de réclusion
criminelle. L’infraction est également constituée si l’acte de pénétration sexuelle ou l’acte
bucco-génital est commis sur la personne de l’auteur.
Examinée en séance publique le jeudi 21 janvier, la proposition de loi a été adoptée à l’unanimité
par le Sénat. Prochaine étape : l’inscription de ce texte à l’Assemblée nationale où les débats
seront certainement particulièrement riches. En effet, si les sénateurs insistent sur la rigueur
et la logique juridique du texte, le garde des Sceaux a d’ores et déjà émis des réserves sur sa
conformité à la Constitution, notamment par rapport à la prescription.
42 /
du code de procédure pénale relatif aux questions devant la cour d’assises afin de prévoir que la
qualification d’inceste prévue par les articles 222-31-1 et 227-27-2-1 du code pénal fait l’objet, s’il y
a lieu, d’une question spécifique. En matière de viol, cette question – qui complètera les questions
actuelles sur le crime même de viol et sur ses éventuelles circonstances aggravantes (ces
questions devant continuer à être posées comme par le passé) – pourra, selon les hypothèses, être
ainsi rédigée : – « Le viol reproché à XX doit-il être qualifié d’incestueux au sens de l’article 222-
31-1 du code pénal comme ayant été commis sur la personne d’un mineur par un ascendant ? » ;
– « Le viol reproché à XX doit-il être qualifié d’incestueux au sens de l’article 222-31-1 du code
pénal comme ayant été commis sur la personne d’un mineur par [un frère] [une soeur] [un oncle]
[une tante] [un neveu] [une nièce]? » ; – « Le viol reproché à XX doit-il être qualifié d’incestueux
au sens de l’article 222-31-1 du code pénal comme ayant été commis sur la personne d’un mineur
par [le conjoint de], [le concubin de ] [le partenaire lié par un pacte civil de solidarité avec] [son
père] [sa mère] [son frère] [sa soeur] [son oncle] [sa tante] [son neveu] [sa nièce], et ayant sur
le mineur une autorité de droit ou de fait ? ». Des questions similaires devront le cas échéant être
posées en matière d’agression sexuelle ou d’atteinte sexuelle. […]
Document n°19 – « Inceste : l’article 227-27-2 du Code pénal est contraire à la constitution »,
Cons. Const., 17 février 2012, n°2011-222 QPC, C. Fleuriot, Dalloz Actualité 28 février 2012
Dans une décision du 17 février 2012 rendue sur une question prioritaire de constitutionnalité (QPC),
le Conseil constitutionnel abroge l’article 227-27-2 du code pénal relatif à la définition du délit
d’atteintes sexuelles incestueuses. Il avait déjà déclaré contraire à la constitution la définition,
donnée par l’article 222-31-1 du code pénal, des viols et des agressions sexuelles incestueuses
(Cons. const., 16 sept. 2011, n° 2011-163 QPC, V. Dalloz actualité, 26 sept. 2011, obs. E. Allain ; AJ
pénal 2011. 588, obs. C. Porteron ; RTD civ. 2011. 752, obs. J. Hauser ).
Dans les deux décisions, le Conseil constitutionnel juge que le législateur « ne pouvait, sans
méconnaître le principe de légalité des délits et des peines, s’abstenir de désigner précisément
les personnes qui doivent être regardées, au sens de cette qualification, comme membres de la
famille ».
L’article 227-27-2 du code pénal est abrogé immédiatement. Le Conseil constitutionnel indique
que la mention de cette qualification de délit « incestueux » prévue par cet article ne peut plus
figurer au casier judiciaire lorsque l’affaire a été définitivement jugée.
/ 43
« Il faudrait changer le code civil ! C’est le code civil qui en 1804 a instauré la toute puissance du père
dans la famille. Au centre des drames de l’inceste : il y a la famille moderne, post révolutionnaire
et pyramidale, où les hommes se voient encore aujourd’hui comme des chefs de famille pour les
femmes et pour les enfants ! », Anne-Claude Ambroise-Rendu, historienne du crime.
L’inceste : un système patriarcal
De nombreuses associations de victimes d’inceste, souvent issues ou proches d’associations de
femmes, ont développé une approche genrée de ces drames. Devant l’ampleur du phénomène,
l’idée que l’agresseur incestueux serait un monstre, un pervers ou un malade ne tient plus. Le viol
des enfants au sein de leur propre famille est d’une telle banalité qu’il s’agit dans la plupart des cas
d’un «viol d’aubaine», comme l’explique l’anthropologue Dorothée Dussy.
Le violeur d’enfant est un homme dans 96% des cas : souvent un oncle, un frère, un père ou un
grand-père qui n’a rien d’un sociopathe mais qui, n’étant dénoncé ni par la famille, ni par l’entourage,
peut continuer à jouir d’un enfant-objet en toute impunité. C’est ainsi que pour l’anthropologue,
l’inceste est le paroxysme de la domination masculine. Une affaire de pouvoir d’homme donc,
qu’incarne la cellule familiale et qui façonne ensuite la soumission de tout individu issu de cette
cellule familiale à d’autres soumissions, à d’autres hommes de pouvoir.
C’est pour cette raison que les premières à dénoncer l’ampleur des crimes incestueux en France
ont été les grandes associations féministes. En 1986, le Collectif féministe contre le viol (CFCV)
se souvient de la première fois où une victime d’inceste est venue en parler à la télévision : il
s’agissait d’Eva Thomas dans Les dossiers de l’écran en 1986, invitée après la publication de son
livre, Le Viol du Silence, en 1986 où elle révélait avoir été violée par son père.
« Le numéro de notre association s’affichait en bas de l’écran. Le lendemain, nous avons été
submergées d’appels de femmes qui disaient avoir été victimes de viol dans leur enfance, par un
père, un frère, un oncle, un grand père... Nous étions abasourdies par l’ampleur de ce phénomène
resté si longtemps caché. » Suzy Rotman, fondatrice du Collectif Féministe contre le Viol
Il a fallu d’autres témoignages et d’autres émissions de télévision pour que les associations
féministes obtiennent des législateurs en 1989, l’allongement du droit de prescription pour les
victimes d’inceste : il fut alors porté à 10 ans à compter de la majorité (ce délai a progressivement
augmenté par la suite, jusqu’à être porté à 30 ans avec la loi dite Schiappa adoptée en 2018 et qui
concerne tous les crimes sexuels commis sur des mineurs). Et puis, le scandale est retourné sous
le tapis ou bien dans la rubrique «faits divers» ; ce que le CFCV appelle «la conspiration des oreilles
bouchées».
« Faire de l’inceste une question de personnes ou de contexte, c’est passer à côté de ce phénomène.
Car il s’agit d’un système qui se nourrit de ce qu’est la famille moderne. Je le répète depuis des années
mais la société refuse de l’entendre. Il faut renverser la famille, c’est le seul moyen de lutter contre
l’inceste. » Anne Claude Ambroise-Rendu, historienne du crime.
L’inceste : un système familial
Devant la vague de dénonciations d’incestes et de crimes sexuels sur les enfants, historiens
et associations s’interrogent : cette parole libérée ne porte-t-elle pas en elle le terreau de sa
propre destruction ? En voulant faire entendre l’inceste, le phénomène est personnalisé par des
personnalités publiques (Camille Kouchner, Coline Berry, Audrey Pulvar, Agnes B, etc.) ce qui,
paradoxalement, lui retire son immense banalité et surtout son socle d’origine : la famille.
L’inceste arrive dans toutes les familles. C’est d’abord une histoire de famille dans laquelle la société
doit mettre son nez. On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Aujourd’hui, il faut que le
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village se mobilise contre les familles déficientes car toutes les familles ne sont pas bienveillantes.
Patrick Loiseleur, porte-parole de l’association Face à l’Inceste
L’association dénonce le «familialisme», sacralisation du lien familial à tout prix qui pousse
encore certains juges pour enfants à envoyer des victimes d’inceste chez leur père agresseur,
sous prétexte qu’il ne faudrait pas couper le lien familial, pour le bien de l’enfant.
La défense de la famille est une idéologie délétère qui s’affiche partout dans les films, les livres, etc.
Le discours ambiant sacralise la famille comme un refuge alors que c’est précisément dans cette
structure que l’enfant est le plus souvent en danger ; pas dans la rue, pas à l’extérieur ! L’historienne
Anne-Claude Ambroise Rendu
Pour Anne-Claude Ambroise-Rendu, la famille doit être remise en question. Il faut dépasser le
concept né dans le code civil de 1804 d’une famille dirigée par un chef de famille ayant autorité
sur la femme et sur les enfants. Ce concept continue, selon elle, de nuire aux droits des femmes,
malgré l’ouverture qu’ont pu apporter l’Union européenne et le droit européen en la matière.
En quoi la famille peut-elle constituer un lieu d’oppression et de domination qui permet la pratique
massive de l’inceste ? Poser cette question, selon l’historienne, c’est ouvrir un champ vertigineux ;
faire de la famille un enjeu social et politique considérable. Or la société n’y est pas encore prête.
Car il faudrait reconnaître la violence masculine, remettre en cause le patriarcat qui structure
notre société et l’idée que la famille est basée sur l’amour et le respect, reconnaître enfin que la
sexualité masculine a des aspects inquiétants...
Et de rappeler le tollé provoqué par la sénatrice Laurence Rossignol lorsqu’elle avait avancé en
2014 que «les enfants n’appartiennent pas à leurs parents». En France, toucher à la famille, c’est se
préparer à affronter des défenseurs féroces et très bien organisés. […]
L’inceste, un système qui embrouille la justice
Beaucoup de violences sexuelles ont néanmoins été tolérées par la loi. L’exception conjugale pour
le viol, par exemple, n’a été abrogée que dans les années 1990 dans la majeure partie des pays
d’Europe et est encore en vigueur dans certains États des États-Unis. Mais lorsqu’il n’a plus été
possible de les considérer comme légitimes, des stratégies de contournement et d’occultation ont
été mises en place au sein même des tribunaux. C’est le cas du Syndrome d’Aliénation Parentale,
une théorie controversée selon laquelle un enfant dénigrerait l’un de ses parents sous l’influence
de l’autre
A partir de la fin du XIXe siècle, certaines théories psychologiques et psychiatriques ont largement
contribué à l’occultation des violences sexuelles subies par les enfants. En marge de la loi de 1889
sur la déchéance parentale en cas de mauvais traitement, des médecins et des psychanalystes
vont défendre le maintien indispensable du lien parental et soutenir à l’instar du Dr Bourdin (Les
enfants menteurs : étude medico-prsychologique ) que l’enfant est menteur et pervers et qu’il est
dangereux pour lui-même et pour la famille. Au XXe siècle, en ce sens, la protection des enfants
victimes de violences sexuelles va régresser, affirme l’historienne de l’inceste Fabienne Giuliani
et ce, même si l’autorité parentale est partagée entre la mère et le père à partir des années 1970.
L’idée que les victimes – femmes et enfants – mentent, inventent, exagèrent ou fantasment les
violences sexuelles qu’ils subissent, se développe tout au long du XXe siècle dans les mentalités,
jusqu’à entrer dans les tribunaux. Dans les années 1990, le «Syndrome d’aliénation parentale»
(SAP), une idée sans aucun fondement scientifique venue des Etats Unis, fait flores au sein des
groupes masculinistes comme SOS PAPA. Il s’agit de considérer que l’enfant est manipulé par sa
mère qui veut se venger du père notamment en cas de séparation.
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Ce prétendu syndrome d’aliénation parentale a fait des catastrophes judiciaires en France. Des
allégations d’abus sexuels sur les enfants avancés par des mères lors d’une séparation ont été
minimisées par les juges. Des enfants victimes de violences sexuelles à la maison ont été forcés de
rendre visite à leur père violeur, sous couvert du maintien du lien parental. Il n’y a qu’à regarder le
scandale d’Outreau pour voir combien ce syndrome a infiltré nos tribunaux. Patrick Loiseleur, porte-
parole de Face à l’Inceste
Le syndrome d’aliénation parentale, comme d’autres théories anti-victimaires, ont effectivement
eu leurs heures de gloire dans les formations de magistrat à l’ENM. Ses partisans étaient non
seulement très présents dans les médias, mais aussi dans les tribunaux, sous la houlette du
psychiatre Paul Bensussan, expert auprès de la Cour de Cassation. Lors du procès d’Outreau, cet
expert, aujourd’hui très décrié, invitait à se méfier de la parole de l’enfant.
En 2016, le ministère de la Justice a diffusé une fiche interne pour mettre en garde les magistrats
contre ce type de manipulations. Comme l’expliquent les chercheurs Gwenola Sueur et Pierre-
Guillaume Prigent, l’inventeur de ce syndrome d’aliénation parentale et ses adeptes ont des prises
de positions qui visent à défendre les pères abuseurs. Pourtant, de l’aveu même du secrétariat
d’Etat à l’enfance, dans les tribunaux français, ce concept délétère pour les enfants victimes
d’inceste continue d’être invoqué par les défenseurs. En Catalogne, il a été interdit au mois de
janvier 2021.
Pourtant, en ce début d’année 2021 en France, les choses semblent bouger du côté de la justice. Une
commission contre l’inceste devrait s’ouvrir le 9 mars prochain et le secrétariat d’Etat à l’enfance
l’annonce : le gouvernement est pour la création d’un crime spécifique d’inceste qui interdirait
toute relation sexuelle avec un enfant de moins de 18 ans dans le cadre familial. Proposition qui
devrait rentrer dans le cadre législatif à partir du 15 mars 2021.
46 /
Bonus 1
Note de synthèse
Corrigé :
La qualification pénale de l’inceste
Selon le grand Robert de la Langue française, l’inceste se caractériserait par des relations sexuelles entre
des personnes ayant un degré de parenté ou d’alliance très proche (doc. 12).
Le législateur français qualifie l’inceste en droit pénal (problématique).
Durant les dix dernières années, cette notion a ainsi connu deux périodes d’évolution (I), lesquelles ne sont
pas sans conséquences sur la reconnaissance de l’inceste au sein de l’arsenal juridique pénal (II).
I L’évolution législative de la notion d’inceste en droit pénal français
L’inceste a été introduit une première fois dans le Code pénal par la loi du 8 février 2010 (A), toutefois ce n’est
qu’avec la loi du 14 mars 2016 que sa pérennité s’est ancrée (B).
A- La tentative de qualification pénale de l’inceste par la loi du 8 février 2010
La notion d’inceste a été introduite pour la première fois à l’article 222-31-1 du Code pénal par la loi du 8
février 2010 (doc. 2).
L’inceste ne concernait alors que les victimes mineures de viols et d’agressions sexuelles « commis au
sein de la famille » sur elles par un ascendant, un frère, une soeur, un concubin de ces derniers, ou toute
autre personne qui disposait sur elles d’une autorité de droit ou de fait . La notion de famille n’était pas
définie par le législateur (doc. 2).
Saisi d’une question prioritaire de constitutionnalité, le Conseil constitutionnel a décidé le 16 septembre
2011 que le législateur méconnaissait le principe de légalité des délits et des peines, posé à l’article 34 de
la Constitution en ne désignant pas de façon précise les personnes, qui, au sens de l’inceste, doivent être
considérées comme étant « membres de la famille » (doc. 3 & 8).
L’article 222-31-1 du Code pénal a donc été déclaré inconstitutionnel, et abrogé (doc. 19).
En ce sens, selon certains auteurs, le principe de légalité des peines et des délits suppose que les
dispositions pénales soient délimitées strictement, afin d’éviter tout arbitraire (doc. 2 & 5).
B- La réintroduction de la qualification pénale de l’inceste par la loi du 14 mars 2016
Fort de son expérience, le législateur a réintroduit dans le Code pénal la notion d’inceste par une loi du 14
mars 2016 relative la protection de l’enfance (doc. 3).
L’inceste concerne désormais les agressions sexuelles et les viols commis sur la victime mineure, toutefois
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les liens avec l’auteur sont limitativement énumérés (doc. 6). Les articles 222-31-1 et 227-27-2-1 du Code
pénal indiquent que les auteurs ne peuvent être que les personnes suivantes : un ascendant, son frère,
sa soeur, sa tante, son oncle, ses neveux ou ses nièces, et les conjoints, co-pacsés ou concubins de ces
derniers s’ils ont une autorité de fait ou de droit sur le mineur (doc. 1, 13 & 17).
Certains auteurs considèrent toutefois que cette nouvelle qualification est trop restreinte, et devrait
également concerner d’autres membres de la famille, tels que les cousins germains. Par ailleurs, ces
mêmes détracteurs considèrent également que limiter à la minorité de la victime la possibilité de qualifier
l’acte d’incestueux n’est pas acceptable pour la société civile (doc. 6). La mention de la minorité de la
victime contenue dans l’article 222-31-1 précité a ainsi été abrogée par la loi n°2018-703 du 3 août 2018
(doc. 1).
Par ailleurs, la loi de 2016 amène une nouvelle question spécifique devant la Cour d’assises sur la
qualification de viol incestueux. Cette question trouvera également à se poser en matière d’agression
sexuelle ou d’atteinte sexuelle (doc. 15 &18).
Transition non obligatoire, ne concluez pas, annoncez seulement le II
48 /
En effet, une proposition de loi prévoit que tout acte de pénétration sur une personne de moins de quinze
ans sera désormais automatiquement considérée comme un viol, et puni de 20 ans d’emprisonnement
(doc. 14). Lorsque le fait sera incestueux, le seuil de l’âge sera relevé à 18 ans (doc. 11).
Dans le même sens, une proposition de loi vient également d’être déposée par une élue de la majorité
créant une infraction autonome d’inceste qui jusqu’ici n’était qu’une surqualification pénale, ou une
circonstance aggravante lorsque l’auteur était un ascendant ou un membre de la famille ayant autorité
(doc. 14).
La création d’un crime spécifique d’inceste, bien que décriée par certains, semble néanmoins être portée
par le gouvernement français. Ce dernier souhaite faire voter l’interdiction de toute relation sexuelle avec
un mineur, quel que soit son âge, dans le cadre familiale (doc. 20).
/ 49
Bonus 2
Grand Oral
Sujet :
L’amour en prison
50 /
Corrigé :
L’amour en prison
ELÉMENTS D’INTRODUCTION :
La peine d’emprisonnement est, par nature, privative de libertés. Jusqu’à récemment, envisager une
réglementation autour des droits et libertés autres que celle d’aller et venir des personnes détenues était
difficilement concevable.
Contexte historique :
- En France, c’est notamment le décret du 12 septembre 1972 qui est venu modifier certaines dispositions du
Code de procédure pénale.
- Sous l’influence de la Convention européenne des droits de l’homme et de la jurisprudence de la Cour
européenne des droits de l’homme, le droit à une vie privée et familiale garanti par l’article 8 est venu
progressivement s’étendre aux personnes détenues.
- Le législateur français a par la suite consacré le respect de ce droit par la loi du 24 novembre 2009.
Définition du sujet :
Les conditions de la vie privée amoureuse d’un détenu sont avant tout liées aux visites familiales, à la
possibilité d’avoir une correspondance ainsi que celles de bénéficier de certains droits tels que celui de se
marier.
Dans le but de protéger l’ordre public, le droit à la vie privée et familiale est cependant limité par l’administration
pénitentiaire.
/ 51
• Règles Pénitentiaires Européennes (RPE), le 11 janvier 2006 par le Conseil de l’Europe : règle 24.1 (« détenus
doivent être autorisés à communiquer aussi fréquemment que possible ») et règle 24.4 (« modalités des
visites doivent permettre aux détenues de maintenir et de développer des relations familiales de façon
aussi normale que possible »).
• CEDH : articles 5 et 8 ne portent pas spécifiquement sur les conditions de détention. Néanmoins la JP de la
Cour EDH étend le droit à la vie privée et familiale aux personnes détenues.
B – L’influence considérable de la jurisprudence européenne sur la sauvegarde de ce droit
• CEDH, 6 octobre 2005, Hirst c/ Royaume Uni : le droit des détenus à une vie familiale, sous réserve des
contraintes inhérentes à la détention est reconnu par la CEDH.
• CEDH, 20 mai 2008, Gülmez c/ Turquie : la CEDH, se fondant sur les règles pénitentiaires européennes,
refuse les sanctions disciplinaires emportant une interdiction totale des contacts familiaux.
• CEDH, 18 avr. 2006, Dickson c/ Royaume-Uni : le couple dont l’un des conjoints est détenu ne peut pas se
voir refuser une insémination artificielle pour cause d’incarcération (contraire à l’article 8).
52 /
PROPOSITION DE PLAN 2 :
I – Une reconnaissance progressive du droit à la vie privée et familiale en détention
A – Le droit fondamental au respect de la vie privée et familiale
B – L’extension de ce droit aux personnes incarcérées
/ 53
Formulaire d’inscription
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MES CHOIX DE MATIÈRES
Matières obligatoires (comprises dans les prépas annuelles et estivales + formule supports de cours et actu) :
Droit des obligations
Note de synthèse
Droits et libertés fondamentaux
Veuillez choisir une matière de spécialité ci-dessous.
Dans le cas où vous choisissez le droit international et européen ou le droit fiscal, vous devez choisir une des
2 matières de procédure proposées.
Matières de spécialité écrite Matières de procédure
Droit civil Procédure civile et modes alternatifs de règlement des différends
Droit pénal Procédure pénale
Droit social Procédure civile et modes alternatifs de règlement des différends
Droit des affaires Procédure civile et modes alternatifs de règlement des différends
Droit administratif Procédure administrative contentieuse
Procédure civile et modes alternatifs de règlement des différends
Droit international et européen
Procédure administrative contentieuse
Procédure civile et modes alternatifs de règlement des différends
Droit fiscal
Procédure administrative contentieuse
Mode de règlement
Je m’engage à verser le solde de mes droits d’inscription au plus tard le 30 août de l’année de passage de l’examen. Je recon-
nais avoir pris connaissance des conditions générales d’inscription et d’utilisation figurant au présent contrat et m’engage à
les respecter.
Règlement par virement à l’ordre de LEFEBVRE DALLOZ COMPETENCES :
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En cochant cette case je finalise mon inscription et m’engage auprès de la Prépa Dalloz.
Veuillez également accepter les CGV en cochant la mention en page suivante.
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CONDITIONS GÉNÉRALES D’INS CRIPTION ET D’UTILIS ATION (01/2023)
1. Domaine d’application Internet sont normalement accessibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, sauf cas commerciale pouvant éventuellement couvrir le bien. Il est rappelé que l’Elève
Les présentes conditions générales d’inscription et d’utilisation (les « CGV »), ont de force majeure, événement hors de contrôle de l’Organisme de formation et/ou peut décider de mettre en œuvre la garantie contre les défauts cachés de la
pour objet de définir les conditions dans lesquelles la Société LEFEBVRE DALLOZ de l’hébergeur du service, pannes éventuelles ou interventions de maintenance chose vendue au sens de l’article 1641 du Code civil et que dans cette hypothèse,
COMPÉTENCES, Société par actions simplifiée unipersonnelle au capital de 1 nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du service. Ces dernières ne il peut choisir entre la résolution de la vente ou une réduction du prix de vente
donnent lieu à aucune indemnité. conformément à l’article 1644 du Code Civil.
000 000 Euros, immatriculée au RCS de Nanterre sous le numéro 479 163 131,
dont le siège social est situé au Tour Lefebvre Dalloz, 10 Place des Vosges, 92400 L’Elève déclare connaître et accepter les caractéristiques et les limites de la La garantie ne jouera pas pour les vices apparents, ni pour les biens endommagés
Courbevoie (ci-après « l’Organisme de Formation ») met à disposition d’une transmission d’informations par le réseau internet, ainsi que les coûts propres lors du transport.
personne physique (ci-après « l’Elève ») des services de préparation (ci-après les à la connexion à ce réseau, il reconnaît qu’il lui appartient de s’assurer que les L’Organisme de formation a reproduit les textes de lois susvisées en annexe aux
«Services ») à l’examen d’accès au CRFPA (ci-après « l’Examen »). caractéristiques techniques du matériel et des logiciels qu’il utilise lui permettent présentes CGV.
Le bon d’inscription de l’Elève aux Services ainsi que les présentes CGV et les un accès au service dans de bonnes conditions, en particulier en ce qui concerne la
conditions générales d’utilisation des Services constitue le Contrat entre l’Elève et transmission de documents par emails, et de prendre toutes mesures appropriées 13. Traitement des données personnelles
l’Organisme de Formation. pour être protégé d’une contamination par d’éventuels programmes malicieux.
Les données à caractère personnel de l’Elève font l’objet d’un traitement
L’Organisme de formation se réserve expressément, sans indemnisation, le droit Pour accéder à certains Services d’e-learning et afin que ces Services puisse informatique par la société Lefebvre Sarrut (RCS NANTERRE 542 052 451) agissant
de modifier, sans préavis et à tout moment tout ou partie d’un Service, et le cas être proposés à d’autres élèves, l’Elève déclare autoriser l’Organisme de en qualité de responsable de traitement dont la finalité de traitement est prévue
échéant, sa présentation ou son support et/ou de supprimer un Service et/ou les Formation à filmer et à plus largement à utiliser son image dans le cadre de dans la Politique de confidentialité et de traitement des données personnelles,
mises à jour d’un Service qui ne répondraient plus aux objectifs pédagogique de sessions présentielles ou à distance. En conséquence de quoi et conformément disponible sur notre site Internet (ci-après la « Politique de Confidentialité »).
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9. Engagement de l’Élève En cas d’exercice du droit d’opposition, toute communication auprès de l’Elève (à
3. Plan d’études - Inscription à l’Examen Lorsque le module de préparation comporte des sessions de formations dispensées l’exclusion de la gestion de son compte) cessera.
L’Examen est ouvert à toute personne inscrite dans un Institut d’études Judiciaires au sein d’un établissement, l’Elève s’engage à respecter le règlement intérieur de cet Pour une information complète sur le traitement de ces données, il convient de se
avant le 31 décembre de l’année précédant l’Examen. Cette personne doit être établissement et à se conformer aux horaires des cours et examens qui lui seront reporter à la Politique de Confidentialité.
titulaire ou obtenir au cours de l’année universitaire un Master 1 en droit ou un titre communiqués par l’Organisme de Formation.
ou diplôme reconnus comme équivalents pour l’exercice de la profession par arrêté Tout manque de respect envers les enseignants ou le personnel de l’établissement 14. Divers
conjoint du garde des sceaux, ministre de la Justice, et du ministre chargé des entraînera, sans qu’il puisse prétendre à un quelconque remboursement, le renvoi
immédiat de l’Elève et l’interruption définitive des prestations d’enseignement. Les CGV sont soumises au droit français.
universités. L’Examen donne accès à la scolarité d’un Centre régional de formation à
la profession d’avocats, lequel prépare les étudiants qui y sont admis à la profession Tous litiges sont directement réglés entre l’Elève et l’Organisme de formation.
d’avocat. 10. Droit d’auteur - Bases de données L’Elève et l’Organisme de formation feront leurs meilleurs efforts pour parvenir à
L’ensemble des textes, vidéos, enregistrements, commentaires, ouvrages, la résolution amiable du litige.
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l’Examen lui-même. L’Elève doit personnellement se tenir informé des dates des illustrations et images fourni dans le cadre d’un Service proposé par l’Organisme de Conformément aux articles L.616-1 et R.616-1 du code de la consommation,
inscriptions aux épreuves et déposer lui-même auprès de l’autorité compétente son formation est, quel que soit le support de l’œuvre, protégé par le droit d’auteur et par L’Organisme de Formation propose un dispositif de médiation de la
dossier de candidature. La responsabilité de l’Organisme de formation ne saurait le droit protégeant les bases de données dont l’Organisme de Formation est, pour le consommation. L’entité de médiation retenue est : CNPM - MEDIATION DE LA
en aucun cas être engagée en cas d’inscription non autorisée à l’Examen, de non- monde entier, le producteur, au sens des articles L. 341·1 et suivants du code de la CONSOMMATION. En cas de litige, le Client peut déposer sa réclamation sur le site :
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prêt, échange ou cession, d’aucune extraction totale ou partielle de données et/ou Européenne est accessible au lien suivant : webgate.ec.europa.eu/odr/.
4. Fourniture des Services transferts sur un autre support.
L’Organisme de formation ne pourra être tenue responsable pour un manquement à
La fourniture des Services est réservée à l’Elève ayant préalablement souscrit à Sur la plateforme e-learning MyPrépaDalloz, est donc seulement concédée, l’une des obligations mises à sa charge qui résulterait de la survenance d’un cas de
l’une ou l’autre des prestations proposées. Dans tous les cas, ces prestations conformément aux dispositions du code de la propriété intellectuelle, au bénéfice force majeure, tels que ceux définis par l’article 1218 du Code civil.
sont strictement personnelles et ne peuvent être transmises ou partagées par strictement personnel de l’Elève désigné dans le contrat, une licence non
exclusive et non transmissible à des tiers, que ce soit à titre gracieux ou payant, L’Elève renonce au bénéfice de l’article 1223 du Code civil.
l’Elève avec des tiers. La substitution d’Elèves en cours d’exécution du contrat
est strictement interdite. La reproduction des supports documentaires, par un de représenter les pages web sur écran monoposte et/ou de reproduire ces pages Il est expressément convenu que les données contenues dans les systèmes
tiers ou à destination de tiers, est strictement interdite. En cas de souscription à sur papier pour son usage strictement privé. Toute autre utilisation est soumise d’information de l’Organisme de formation ont force probante quant aux
l’option envoi des supports papier par voie postale, les supports de cours et autre à l’autorisation préalable et écrite de l’Organisme de Formation, sous peine de commandes, demandes, et tout autre élément relatif à l’utilisation des sites Internet
documentation imprimés sont adressés à l’Elève par la Poste à l’adresse indiquée poursuites judiciaires. et des Services. Elles pourront être valablement produites, notamment en justice,
dans son dossier d’inscription. Ils voyagent toujours aux risques et périls du Le respect par l’Elève des dispositions précisées ci-avant des présentes constitue comme moyen de preuve au même titre que tout document écrit.
destinataire, qui doit sauvegarder lui-même ses droits vis-à-vis du transporteur, une condition déterminante et essentielle de l’engagement des parties. En cas de
quel qu’il soit. violation des règles d’utilisation des services par l’Elève, l’Organisme de Formation 15. Délai de réflexion – résiliation
En cas de changement d’adresse au cours de la préparation à l’Examen, il appartient se réserve le droit de résilier unilatéralement le contrat, sans délai. Dans ce cas, Conformément à l’article L. 444·8 du code de l’éducation, pour les Elèves étudiants,
à l’Elève de communiquer à l’Organisme de formation sa nouvelle adresse. En l’Organisme de Formation conservera l’intégralité des sommes déjà versées par « A peine de nullité, le contrat ne peut être signé qu’au terme d’un délai de sept
cas d’erreur sur l’adresse spécifiée ou de non-réclamation des cours auprès des l’Elève sans que celui-ci puisse prétendre à un quelconque remboursement, et ce, jours après sa réception. Le contrat peut être résilié par l’Elève, ou son représentant
services postaux, les frais de réexpédition seront à la charge de l’Elève. sans préjudice des autres demandes que l’Organisme de Formation pourra former légal, si, par suite d’un cas fortuit ou d’une force majeure, il est empêché de suivre
en justice. l’enseignement correspondant. Dans ce cas, la résiliation ne donne lieu à aucune
5. Code d’accès - Mot de passe indemnité.
11. Droit de rétractation Jusqu’à l’expiration d’un délai de trois mois à compter de la date d’entrée en vigueur
Le code d’accès et le mot de passe communiqués à l’Elève pour qu’il accède
à la plateforme internet lui sont strictement personnels et doivent demeurer L’Elève dispose d’un droit de rétraction en application des articles L221-18 et du contrat, celui-ci peut être unilatéralement résilié par l’Elève moyennant une
confidentiels. L’Elève, qui s’engage à ne pas les communiquer, est informé que suivants du code de la consommation. L’Elève dispose d’un délai de 14 jours à indemnité dont le montant ne saurait excéder 30 % du prix du contrat, fournitures
l’Organisme de formation procédera à des contrôles aléatoires à partir notamment compter de la souscription aux Services pour exercer son droit de rétractation sans non comprises. Les sommes déjà versées peuvent être retenues à due concurrence.
des adresses IP de connexion à ladite plate-forme et que la constatation de avoir à justifier de motifs ni à payer de pénalité. Les livres, objets ou matériels dont le contrat prévoyait la fourniture à l’Elève et qui
connexions au moyen des codes personnels de l’Elève à partir d’un nombre Si l’Elève exerce son droit de rétractation, la procédure suivante s’applique : ont été effectivement livrés à la date de la résiliation, restent acquis pour la valeur
anormalement élevé d’adresses IP différentes suffira à démontrer la violation, par • L’Elève informe l’Organisme de formation de sa volonté d’utiliser son droit de estimée au contrat.
l’Elève, de ses obligations et justifiera la suspension immédiate du Service. En cas rétractation en envoyant le formulaire suivant, complété sur papier libre, à Il ne peut être payé par anticipation plus de 30 % du prix convenu, fournitures non
de perte ou de vol de ces éléments d’identification, l’Elève s’engage à en informer l’Organisme de formation : comprises. Pour les cours dont la durée totale est supérieure à douze mois, les 30 %
sans délai et par tout moyen l’Organisme de formation, et à lui adresser une lettre Veuillez compléter et renvoyer le présent formulaire uniquement si vous souhaitez sont calculés sur le prix de la première année pédagogique telle qu’elle est prévue
de confirmation, par courrier recommandé avec AR, dans les trois jours qui suivent. par le plan d’études.
vous rétracter de votre commande passée sur https://www.prepa-dalloz.fr/– sauf
6. Durée du contrat et des Services exclusions ou limites à l’exercice du droit de rétractation suivant les Conditions Le contrat doit, à peine de nullité, reproduire les dispositions du présent article. Il ne
Générales de Vente applicables. peut comporter de clause attributive de compétence.»
Le contrat est conclu pour une période qui commence à compter de la réception
par l’Organisme de Formation du contrat dûment signé par l’Élève accompagné de A l’attention de LEFEBVRE DALLOZ COMPÉTENCES - PRÉPA DALLOZ La valeur des supports de révision fournis à l’Elève est fixée à 1 000 €.
son règlement. TOUR LEFEBVRE DALLOZ Direction Commerciale Client 10 Place des Vosges Le délai de réflexion et le droit de résiliation prévus par l’article L. 444-8 du code
Le contrat prend fin à l’issue des épreuves de l’Examen et au plus tard le CS 20360 92072 PARIS LA DEFENSE CEDEX de l’éducation ne s’appliquant, aux termes de l’article L. 444-1 dudit code, qu’aux
30 novembre de l’année de passage de l’Examen, y compris en ce qui concerne Je/nous (*) vous notifie/notifions (*) par la présente ma/notre (*) rétractation du prestations d’enseignement privé à distance, ils ne pourront être invoqués par
l’accès à la « Bibliothèque Numérique Dalloz », de manière dérogatoire aux contrat portant sur la vente du bien (*) /pour la prestation de services (*) ci-dessous : l’Elève ayant souscrit un contrat « Supports de cours & actualités » dans la mesure
conditions générales attachées à ce site internet. Le contrat est conclu pour une où cette préparation à l’Examen ne comprend pas d’enseignement à distance.
période ne pouvant dépasser 15 mois à compter de sa date d’effet pour une formule Commandé le (*) /reçu le (*) : ………………………….................………………………………….
annuelle et 7 mois pour une estivale. ANNEXES
Nom de l’Elève : ……………………………………………….....................................…………….
Les Services commencent à la date indiquée sur le site Internet. 1. EXTRAITS DU CODE DE LA CONSOMMATION
Adresse de l’Elève : …………………………………………………………................................…. Article L217-4
7. Conditions tarifaires Signature de l’Elève (uniquement en cas de notification du présent formulaire sur Le vendeur livre un bien conforme au contrat et répond des défauts de conformité
Les prix des Services sont exprimés en Euros, hors taxes et toutes taxes comprises. papier) : existant lors de la délivrance. Il répond également des défauts de conformité
résultant de l’emballage, des instructions de montage ou de l’installation lorsque
Les prix tiennent compte d’éventuelles réductions qui seraient consenties par Date : ……………………………………………………………..................................................... celle-ci a été mise à sa charge par le contrat ou a été réalisée sous sa responsabilité.
l’Organisme de formation sur le site www.prepa-dalloz.fr mais ne comprennent pas
les frais de traitement, d’expédition, de transport et de livraison. Article L217-5
(*) Rayez la mention inutile. Le bien est conforme au contrat :
L’Organisme de formation se réserve le droit de modifier ses prix à tout moment
mais les Services seront facturés sur la base des tarifs en vigueur au moment de la • L’Elève renvoie, au plus tard 14 jours suivants la communication de sa décision de 1° S’il est propre à l’usage habituellement attendu d’un bien semblable et, le cas
validation de la commande. se rétracter, à ses frais, les biens à l’adresse suivante : échéant :
LEFEBVRE DALLOZ COMPETENCES - PREPA DALLOZ – S’il correspond à la description donnée par le vendeur et possède les qualités que
Les codes promo ou remise ne sont pas cumulables entre eux et ne s’appliquent celui-ci a présentées à l’acheteur sous forme d’échantillon ou de modèle ;
pas aux prix des options. Un seul code promo par bulletin d’inscription sera pris TOUR LEFEBVRE DALLOZ – S’il présente les qualités qu’un acheteur peut légitimement attendre eu égard
en compte. Direction Commerciale Client aux déclarations publiques faites par le vendeur, par le producteur ou par son
10 Place des Vosges représentant, notamment dans la publicité ou l’étiquetage ;
Les prix indiqués n’incluent pas le coût de la connexion à Internet qui reste à la CS 20360
charge de l’Elève. 92072 PARIS LA DEFENSE CEDEX 2° Ou s’il présente les caractéristiques définies d’un commun accord par les
Les conditions de souscription des différentes prestations d’enseignement sont parties ou est propre à tout usage spécial recherché par l’acheteur, porté à la
• L’Organisme de formation remboursera l’Elève de la totalité des sommes versées, connaissance du vendeur et que ce dernier a accepté.
mentionnées sur le formulaire d’inscription adressé à l’Elève. Le règlement est joint y compris les éventuels frais de livraison, au plus tard dans les quatorze jours à
à la souscription des Services. compter de la date à laquelle il est informé de la décision de l’Elève de se rétracter. Article L217-12
Toute souscription aux Services implique une obligation de paiement par l’Elève. L’action résultant du défaut de conformité se prescrit par deux ans à compter de
Le coût du renvoi des produits associés au Service reste à la charge de l’Elève. Le la délivrance du bien.
L’Elève reconnaît que l’inscription aux Services l’engage au paiement de ceux-ci. coût de renvoi des produits associés au Service s’élèverait à 60 euros. En tout état
Le prix est payable comptant, en totalité au jour de l’inscription de l’Elève ou en de cause, cette estimation n’engage pas l’Organisme de formation. Le prix à payer Article L217-16
plusieurs fois dans le respect des conditions cumulatives suivantes : pour le renvoi des produits associés au Service pourra varier suivant le transporteur Lorsque l’acheteur demande au vendeur, pendant le cours de la garantie
• Un montant de 30% de la somme totale due doit être versée au jour de l’inscription choisi par l’Elève. commerciale qui lui a été consentie lors de l’acquisition ou de la réparation d’un bien
de l’Elève ; meuble, une remise en état couverte par la garantie, toute période d’immobilisation
Les retours sont à effectuer dans leur état d’origine et complets En cas de d’au moins sept jours vient s’ajouter à la durée de la garantie qui restait à courir.
• La totalité de la somme due au titre de l’inscription doit être réglée par l’Elève dépréciation du produit résultant de manipulations autres que celles nécessaires
avant le 31 Aout de l’année du passage de l’Examen. pour établir la nature, les caractéristiques du produit, la responsabilité de l’Elève Cette période court à compter de la demande d’intervention de l’acheteur ou de la
Seuls les modes de paiement suivants sont acceptés : paiement comptant par carte pourra être engagée et les produits associés au Service ne seront pas repris par mise à disposition pour réparation du bien en cause, si cette mise à disposition est
bancaire via le site internet, virement ou chèque bancaire. l’Organisme de formation. postérieure à la demande d’intervention.
En cas de paiement par chèque bancaire, celui-ci doit être émis par une banque L’Elève reconnait que son droit de rétractation ne s’appliquera pas aux Services 2. EXTRAITS DU CODE CIVIL
domiciliée en France métropolitaine ou à Monaco. Les rejets de prélèvement listés à l’article L221-28 du code de la consommation et en particulier, l’Elève Article 1641
donnent lieu à la perception d’une somme forfaitaire de 20 euros pour couvrir les reconnait que son droit de rétractation ne s’appliquera pas à l’ensemble des Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue
frais. contenus de la plateforme e-learning MyPrépaDalloz, accessibles en ligne dès votre qui la rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement
inscription. cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre
En cas de retard de paiement, des pénalités égales à trois (3) fois le taux de l’intérêt prix, s’il les avait connus.
légal en vigueur à la date de la commande seront appliquées à compter du premier
jour de retard. Ces pénalités sont exigibles de plein droit sans qu’un rappel soit 12. Garantie Article 1648
nécessaire ainsi qu’une indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement d’un Les Services fournis sont conformes à leurs descriptions et sont fournis en L’action résultant des vices rédhibitoires doit être intentée par l’acquéreur dans un
montant de quarante (40) Euros. En outre, tout règlement ultérieur quelle qu’en accordance avec les moyens prévues au Contrat. délai de deux ans à compter de la découverte du vice.
soit la cause sera imputé immédiatement et, par priorité, à l’extinction de la plus
ancienne des dettes. Il est rappelé que dans le cadre de la garantie légale de conformité, l’Elève : –
bénéficie d’un délai de deux ans à compter de la délivrance du bien pour agir J’ai lu et j’accepte les conditions générales de vente et d’utilisation. Sauf
Les paiements effectués par l’Elève ne seront considérés comme définitifs qu’après vis-à-vis de l’Organisme de formation ; – peut choisir entre la réparation ou le date d’accès ultérieure à la préparation, je confirme vouloir accéder
encaissement effectif des sommes dues, par l’Organisme de formation. remplacement du bien, sous réserve des conditions de coût prévues par l’article immédiatement à cette dernière et accepte de ne pas bénéficier du délai
L. 217-9 du Code de la consommation ; – est dispensé de rapporter la preuve de légal de rétractation.
8. Accès au Service l’existence du défaut de conformité du bien durant les 24 mois suivants la délivrance Signature
L’Organisme de formation s’engage à mettre en œuvre tous les moyens pour assurer du bien, ce délai est réduit à 6 mois pour les biens d’occasion.
une bonne qualité d’accès à ses Services. Les services diffusés sur le réseau La garantie légale de conformité s’applique indépendamment de la garantie