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Problèmes de Mathématiques

Suites arithmético-géométriques de matrices


Énoncé

Suites arithmético-géométriques de matrices


         
0 0 0 1 0 0 2 −1 −1 2 −1 −1 0 0 0
On pose 0 = 0

0 0 ,

I= 0

1 0 ,

M=  1

−2 1 ,

A=  0

0 0 

et B =  −1

2 −1 .

0 0 0 0 0 1 −3 3 0 −2 1 1 1 −2 1
n−1
On définit une suite (Xn )n≥0 de M3 (R) par X0 = 0 et, ∀ n ∈ N∗ , Xn = M k.
P
k=0

2 2 k k k
1. Calculer AB, BA, A , et B . En déduire A , B , et M pour tout k ≥ 1. [ S ]
2. Pour tout n ≥ 1, exprimer Xn en fonction de I, A, B. [ S ]
3. (a) On pose Y = I − M . Montrer que Y est inversible et calculer Y −1 . [ S ]
(b) Prouver que pour tout n ≥ 0, on a Xn = Y −1 (I − M n ). [ S ]
4. Soit α un réel distinct de 1, et soit λ un réel non nul.
On définit une suite (yn )n≥0 par la donnée de y0 dans R et par : ∀ n ≥ 1, yn = αyn−1 + λn2 .
(a) Montrer qu’il existe une suite du type n 7→ Pn = a + bn + cn2 telle que pour tout n ≥ 1 on ait l’égalité
Pn = αPn−1 + λn2 (on calculera a, b, c en fonction de α et λ.) [ S ]
(b) Pour tout n de N, on pose xn = yn − Pn .
Calculer xn puis yn en fonction de n, α, λ, y0 . [ S ]
   
−1 3
5. On définit la suite (Sn ) de M31 (R) par ∀ n ∈ N∗ , Sn = M Sn−1 + N où S0 =  −4 
 
et N =  −5 .
 

−1 −4
Montrer que Sn = M n S0 + Xn N pour tout n de N. En déduire Sn . [ S ]
2m2
   
2
6. On définit la suite (Sn ) de M31 (R) par ∀ n ≥ 1, Sn = M Sn−1 + Nn où S0 = 
 1  et Nn =  m2 .
  

−3 −2m2
 un = αn + βn + γn
  
αn
Pour tout n ≥ 0, on pose Sn =  βn  et vn = 2αn − βn − γn
 

γn wn = αn − 2βn + γn
(a) Montrer que pour tout n de N, on a un = n2 . [ S ]
(b) Établir une relation de récurrence entre vn et vn−1 .
En déduire l’expression de vn en fonction de n. [ S ]
(c) Établir une relation de récurrence entre wn et wn−1 .
En déduire l’expression de wn en fonction de n. [ S ]
(d) En déduire finalement l’expression de Sn pour tout n de N. [ S ]

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Problèmes de Mathématiques
Suites arithmético-géométriques de matrices
Corrigé

Corrigé du problème
Première partie
1. On trouve AB = BA = 0, puis A2 = 3A et B 2 = 3B.
Un récurrence évidente donne alors, pour tout k ≥ 1 : Ak = 3k−1 A et B k = 3k−1 B.
On remarque que M = A − B. Puisque AB = BA, on peut utiliser la formule du binôme.
Du fait que AB = BA = 0, on a Aj B k−j = 0 pour tous indices j, k tels que 1 ≤ j ≤ k − 1.
k
Ainsi : ∀ k ≥ 1, M k = C jk (−1)j Ak−j B j = Ak + (−1)k B k = 3k−1 A − (−3)k−1 B. [ Q ]
P
j=0

2. Pour tout n ≥ 2, on trouve successivement :


n−1
P k n−1
P k−1
Xn = M =I+ (3 A − (−3)k−1 B)
k=0 k=1
 n−1   n−1  3n−1 − 1 (−3)n−1 − 1
3k−1 A − (−3)k−1 B = I +
P P
=I+ A+ B
k=1 k=1 2 4
On remarque que l’expression obtenue est valable pour n = 1 car elle redonne X1 = I. [ Q ]
 
−1 1 1
3. (a) On trouve Y = I − M =  −1

3 −1 .

Pour tous a, b, c, x, y, z dans R on a :
3 −3 1
     −x + y + z = a  −x + y + z = a
x a
L3 ← L3 + L1 + L2
 
Y
y

= b
 
⇔ −x + 3y − z = b −x + 3y − z = b
 ⇔ 
z c 3x − 3y + z = c x+y+z =a+b+c

 2x = b + c  2x = b + c
 
L1 ← −L1 + L2
L3 ← 4L3 − 2L1 − L2
L2 ← L2 + L3 4y = a + 2b + c 4y = 2a + 2b + c
 ⇔ 
⇔ x+y+z =a+b+c 4z = 3a + c
        
x a a 0 2 2 x
1
Finalement Y
y

= b
 
⇔ b
 
= 4
1 2 1  y 
 

z c c 3 0 1 z  
0 2 2
1
Ces calculs prouvent que la matrice Y est inversible et que Y −1 = 4
1 2 1 .

[Q]
3 0 1
(b) Dans cette question, il serait très maladroit d’utiliser les expressions de M n et de Y −1 .
En effet Y Xn = (I − M )(I + M + M 2 + · · · + M n−1 ) = I − M n (simplification quasi-générale.)
Y étant inversible, Y Xn = I − M n ⇒ Xn = Y −1 (I − M n ) (résultat encore vrai si n = 0.) [ Q ]
4. (a) Pour tout n de N, posons Pn = a + bn + cn2 . On trouve :
Pn = αPn−1 + λn2 ⇔ a + bn + cn2 = α(a + b(n − 1) + c(n − 1)2 ) + λn2
⇔ a + bn + cn2 = α(a − b + c) + αn(b − 2c) + (αc + λ)n2
Cette égalité est vérifiée pour tout n ≥ 1. On obtient donc en identifiant :
λ −2αc −2λα α(c − b) α h λ 2λα i λα(1 + α)
c= , b= = , a = = + =
1−α 1−α (1 − α)2 1−α 1 − α 1 − α (1 − α)2 (1 − α)3
λα(1 + α) 2λα λ
Conclusion : pour tout n ≥ 0, on a Pn = 3
− 2
n+ n2 . [ Q ]
(1 − α) (1 − α) 1−α
yn = αyn−1 + λn2

(b) Par soustraction de on trouve xn = αxn−1 pour tout n ≥ 1.
Pn = αPn−1 + λn2
Ainsi, pour tout n ≥ 0, on a xn = αn x0 donc yn = αn (y0 − P0 ) + Pn = αn (y0 − a) + Pn .
 λα(1 + α)  λα(1 + α) 2λα λ
Conclusion : ∀ n ∈ N, yn = αn y0 − + − n+ n2 . [ Q ]
(1 − α)3 (1 − α)3 (1 − α)2 1−α

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Suites arithmético-géométriques de matrices
Corrigé

5. La propriété Pn :“Sn = M n S0 + Xn N ” est vraie au rang 0 car M 0 S0 + X0 N = IS0 + 0N = S0 .


On suppose que Pn est vraie pour un certain entier n ≥ 0.
On a alors Sn+1 = M Sn + N = M (M n S0 + Xn N ) + N = M n+1 S0 + (M Xn + I)N .
Or M Xn + I = M (I + M + · · · + M m−1 ) + I = I + M + · · · + M n = Xn+1 .
Ainsi Sn+1 = M n+1 S0 + Xn+1 N , ce qui démontre Pn+1 et achève la récurrence.
 3n−1 − 1 (−3)n−1 − 1 
On en déduit : ∀ n ∈ N, Sn = 3n−1 AS0 − (−3)n−1 BS0 + I + A+ B N.
       
2 4
3 0 15 0
Or AS0 = 
 0 ,

BS0 = 
 −6 , AN = 
 
0  et BN =  −9 .
  

−3 6 −15 9
     
  1   0 3
Ainsi : ∀ n ∈ N, Sn = 3n + 152
(3n−1 − 1)  n
 0  + 2(−3) + 4 ((−3)
 9 n−1
− 1)   −1  +  −5 .
  

−1 1 −4
 7 n 9 
3 −
 2 2 

On en déduit finalement, pour tout n de N : Sn =  5 n 11 
. [ Q ]
− (−3) −

 4 4 

7 n 5 n 5
− 3 + (−3) +
2 4 4
2n2
      
αn 2 −1 −1 αn−1
6. (a) Pour tout n ≥ 1 : Sn = M Sn−1 + Nn c’est-à-dire 
 βn  =  1 −2 1  βn−1  +  n2 .
     
 γn −3 3 0 γn−1 −2n 2
2
 αn = 2αn−1 − βn−1 − γn−1 + 2n

Ainsi βn = αn−1 − 2βn−1 + γn−1 + n2 .

γn = −3αn−1 + 3βn−1 − 2n2

En ajoutant membre à membre, on trouve : ∀ n ≥ 1, un = αn + βn + γn = n2 .


Cette relation est encore vraie si n = 0 car u0 = α0 + β0 + γ0 = 0. [ Q ]
(b) Pour tout n ≥ 1, on trouve :
vn = 2αn − βn − γn = 6αn−1 − 3βn−1 − 3γn−1 + 5n2 = 3vn−1 + 5n2 .
On peut donc utiliser les résultats de (4b) avec α = 3 et λ = 5. On obtient :
 
60 60
∀ n ∈ N, vn = 3n v0 − (−8) + (−8) − 30
4
m − 52 m2 . Or v0 = 2α0 − β0 − γ0 = 6.
27 n 15 15 5
On trouve donc finalement : ∀ n ∈ N, vn = 2
3 − 2
− 2
m− 2
m2 . [ Q ]
(c) Pour tout n ≥ 1, on trouve :
wn = αn − 2βn + γn = −3αn−1 + 6βn−1 − 3γn−1 − 2n2 = −3wn−1 − 2n2 .
On réutilise (4b) avec α = −3 et λ = −2. Ici w0 = α0 − 2β0 + γ0 = −3. On obtient :
 
∀ n ∈ N, wn = (−3)n −3 − −12 64
+ −12
64
− 12
16
m − 24 m2 = − 45
16
3
(−3)n − 16 − 34 m − 12 m2 . [ Q ]

α = 13 (un + vn )

u = α + β + γ  n

 n n n n


(d) Pour tout n ≥ 0, le système vn = 2αn − βn − γn s’écrit βn = 13 (un − wn )
 
wn = αn − 2βn + γn γn = 13 (un + wn − vn )

αn = 29 3n − 52 − 52 n − 12 n2





15 1
On en déduit, pour tout n ≥ 0 : βn = 16 (−3)n + 16 + 14 n + 12 n2


γn = − 92 3n − 15 (−3)n + 39 + 94 n + n2


16 16
         
1 0 −40 −10 −1
9 n 15 1  1 1
Ainsi : ∀ n ≥ 0, Sn = 2
3  0 
 + 16 (−3)n 
 1 +

16 
1 +

4
n
 1 +

2
n2 
 1 .

[Q]
−1 −1 39 9 2

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