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Pr Howard Storm

Voir Paris et mourir


Une expérience aux
frontières de la mort

Traduit de l’anglais par


Marc Géraud

Le Jardin des Livres


Paris
www.lejardindeslivres.fr

Traduction française © Le Jardin des Livres 2010

Couverture : Patrice Servage

Achevé d'imprimer en mars 2010

ISBN : 978-23-69990-901
Avant l'expérience, l'anxiété et la dépression avaient
gâché ma vie. Je justifiai ma mélancolie en me con-
vaincant que c'était le seul état d'esprit que pouvait
ressentir un homme réaliste.
J'avais cru qu'il n'y avait pas de Dieu, de ciel, d'enfer,
de Christ, d'anges, de miracles, de vie après la mort et
de signification ultime de la vie.
On naît dans un univers complètement hasardeux ; on
lutte pour la survie et le plaisir, puis on meurt.
Quelle est la raison de vivre ?
Il n'y en a pas. Pourquoi ne pas mourir ?
Trop effrayé pour mourir, je restais en vie.

Pr Howard Storm
Table des matières

Préface d'Anne Rice

1. Paris

2. La descente

3 . S eu l

4. La lumière

5. Passage en revue de ma vie

6. Le passé et le futur

7. Que se passe-t-il quand on meurt ?

8. Pourquoi sommes-nous ce que nous sommes ?

9. Réalité

10. La discussion

11. Le Réveil

12. Lisa et Clarence

13. Renvoyé

14. Le prochain pour le ciel


15. Les limbes

16. Raconter l’histoire

17. Une seconde chance dans la vie

18. Anges

19. Pèlerin

Postface

Remerciements
∼ Préface ∼

Anne Rice

A partir de l'instant où j'ai aperçu Howard


Storm à la télévision, j'ai su qu'il était extraordinaire
parmi les individus uniques qui sont passés de
l'Autre Côté, à la suite d'un accident médical.
Oui, j’ai vu la lumière dont tous parlent ; oui, j’ai
expérimenté la récapitulation de ma vie, si souvent
mentionnée ; oui, j’ai expérimenté la chaleur et
l'amour d'un être supérieur.
Mais il y avait eu beaucoup plus que ça pour cet
homme – comme si cela n'avait pas été assez.
Et il est revenu de la mort pour changer le cours
entier de sa vie.
Une carrière d'artiste et de professeur d'art a été
abandonnée au profit d'un ministère chrétien... Il
était clair que le besoin d'Howard de parler de son
expérience était irrésistible. Il a été entraîné sur la
route qu'ont suivie les saints des anciens temps. Il a
été renversé sur la route de Damas, et à chaque ap-
parition télévisée qui a suivi – et il y en a eu beau-
coup – il a donné l'impression qu'après sa chute, il a
remonté à pied et a lutté pour témoigner des implica-
tions immédiates de tout ce qu'il avait vu de l'autre
côté.
J'ai donc voulu le retrouver, le connaître et lui
demander plus de détails, mais seul un respect pro-
fond pour son intimité m'en a empêchée. Quand je
finis par découvrir qu'il voulait écrire sur ses expé-
riences, j'attendis impatiemment son manuscrit. Et
mon attente a été largement récompensée.
Le livre que vous avez entre les mains est son té-
moignage le plus complet à ce jour.
L'histoire est plus que remarquable : c'est l'enfer
et le ciel qui sont montrés dans ces pages. C'est le
Seigneur lui-même et ses anges qui sont rencontrés.
Howard Storm voit l'univers au-delà des temps.
Bien sûr, d'autres ont raconté cette histoire. C'est
ainsi qu'elle fonctionne. Ils sont des témoins en tout
temps et en des lieux différents.
Storm est un témoin doté d'une force vitale cer-
taine et d’endurance. Avec une rare combinaison de
sophistication et d'humilité, il est capable de nous
mener dans un lieu de ténèbres atroces et à sa déli-
vrance grâce à une prière simple, voire primitive. Un
royaume de lumière béate est révélé ici dans toute sa
splendeur. Nous sommes emportés par Howard
Storm au-delà du temps et du doute, et nous nous
soucions des véritables secrets de l'univers avant le
retour inévitable et douloureux.
Ne vous trompez pas : cet homme est un mys-
tique. Ceci est un livre qui répond à un appel. C'est
un livre que vous dévorerez de la première à la der-
nière page, et vous le passerez à d'autres. Ceci est un
livre que vous citerez dans votre conversation quoti-
dienne. Storm était destiné à l'écrire et nous sommes
faits pour le lire.
Chaque expérience aux frontières de la mort
change celui qui y survit. Celle-ci touche inévitable-
ment d'innombrables autres personnes.
La vocation de Storm est de toucher une grande
multitude : les pains et poissons qui lui sont donnés
nourriront des milliers, si ce ne sont des centaines de
milliers de personnes.
C'est son cadeau, son cadeau pour nous.

Anne Rice
New Orleans
∼1∼

Paris

P aris, la cité de la lumière.


Qu'est-ce qui pourrait aller mal dans le cœur du
monde civilisé ?
Cela devait être la veille du dernier jour de notre
visite artistique en Europe. Nous commençâmes sa-
medi matin avec la maison et l'atelier d'Eugène Dela-
croix. L'atelier contenait sa palette, son chevalet, la
chaise sur laquelle il s'asseyait et son bureau. Seule
ma femme Beverly et moi allâmes à l'atelier car tous
les autres membres du groupe voulaient dormir tard,
fatigués qu'ils étaient d'être traînés de musées en ga-
leries du matin jusqu'au soir. Nous arrivâmes donc
au musée Delacroix à neuf heures, et juste avant
onze heures, nous revînmes à notre chambre d'hôtel
pour préparer notre petit groupe à se rendre au
centre Pompidou. Cela devait être l'un des sommets
de ce tour d'Europe.
De retour à la chambre d'hôtel, je sentis monter
en moi une sensation de nausée. Quelques fois pen-
dant notre voyage, j'avais eu des indigestions et
j'avais pris des antiacides en vente libre ainsi que de
l'aspirine qui soulagèrent toujours le malaise. Cette
fois-ci je pris deux aspirines que j'avalai avec un cola
éventé du soir précédent, et je continuai à parler avec
quelques étudiants tout en essayant d'ignorer le ma-
laise croissant de mon estomac. Alors que je parlais
avec mon étudiante Monica, j'ai eu soudain l'impres-
sion qu'on m'avait tiré dessus... J'éprouvai une dou-
leur brûlante au milieu de mon ventre. Mes genoux
flanchèrent et je tombai à terre, me tenant le ventre et
hurlant de douleur.
Quelque chose d'horrible était en train de se pas-
ser en moi mais je ne savais pas quoi. J'étais même
étonné qu'il n'y ait pas de blessure extérieure visible
sur mon corps. En fait, il n'y avait pas eu de bruit, et
quand je regardai, je ne pus trouver un endroit par
lequel une balle aurait pu entrer dans la chambre.
Le soleil du matin passait à travers les vitres de
la porte fermée du balcon, filtré par les rideaux
droits. Il n'y avait pas de verre brisé où j'aurais pu
voir le trou causé par une balle ayant traversé la fe-
nêtre, pas de trou déchiré dans le tissu immaculé. Il y
avait seulement une blessure profondément enfoncée
dans mon abdomen.
La douleur me submergeait comme si je m'enfon-
çais dans un bain de lave d'agonie. Me débattant par
terre dans une confusion désespérée, je cherchai fié-
vreusement une explication pour ce qui m'arrivait.
Une minute auparavant, j'étais en train de parler
avec Monica de notre prochaine visite au musée et la
minute d'après, j'étais agité sur le sol en proie à une
douleur qui me consumait. Je m'étais effondré au
pied du lit mais je m’étais traîné dans l'espace réduit
entre le mur et le lit. De terreur, je luttais dans un
espace où je pourrais être en sûreté, en position fœ-
tale. Coincé entre le lit et le mur, je me battais pour
contrôler la panique qui montait. En hurlant et en
gémissant, je savais que j'ajoutais à ma situation dif-
ficile et que ma femme ne pouvait comprendre ce qui
m'arrivait.
Je criai à ma femme Beverly d'appeler un doc-
teur. Elle était tétanisée par le choc. Je jurai même
quand je vis qu'elle ne me répondait pas. Elle se re-
prit suffisamment pour appeler la réception de l'hôtel
et on lui répondit qu'un médecin allait arriver. Depuis
le sol, je regardai la longue fenêtre de la porte fran-
çaise du balcon. À travers les rideaux blancs transpa-
rents, la lumière entrait à flots dans la petite
chambre, et dehors le ciel était d'un bleu d'azur.
D'une certaine manière, je fus rassuré par la beauté
du jour. Quelque chose allait très mal en moi, mais je
puisais du réconfort dans le fait que le médecin allait
arriver. C'était quand même Paris, la Cité des Lu-
mières, et tout irait bien. En attendant, la douleur
augmentait. J'essayais d'être stoïque. Je combattais
pour contrôler la douleur lancinante.
En dix minutes, le docteur arriva. Il était d'une
stature frêle et devait avoir une trentaine d’années. Je
ne pus que faiblement résister quand il s'efforça de
me mettre sur le lit. En ouvrant les boutons de ma
chemise pour examiner mon estomac, il me demanda
ce qui s'était passé. Le tâtonnement de ses doigts sur
mon abdomen aggrava la douleur. Je luttai avec lui. Il
me dit que j'avais une perforation du duodénum et
que je devais aller directement dans un hôpital.
– Est-ce que j'aurai besoin d'une opération ? de-
mandai-je.
– Oui, immédiatement.
Il appela une ambulance et m'injecta une petite
quantité de morphine. L'agonie intense commença à
s'apaiser. Il m'expliqua que la morphine était juste
suffisante pour m'emmener à l'hôpital, mais qu'elle
n'interférerait pas avec l'anesthésiant du chirurgien
que j'aurai bientôt.
Je réussis à penser plus clairement. Le séjour à
l'hôpital serait le plus gênant. Le lendemain, ma
femme, nos étudiants et moi étions supposés nous
rendre à Amsterdam pour reprendre l'avion vers les
États-Unis. Mais tout irait bien. Je pouvais assurer.
Je l'avais toujours fait.
Les deux jeunes ambulanciers paraissaient
charmants. Ils me soulevèrent du lit et m'amenèrent
de l'autre côté, portant mon corps sur leurs épaules.
Nous descendîmes le hall et entrâmes dans l'ascen-
seur qui nous amena au premier étage. Il y avait à
peine de la place pour nous et j'étais comprimé entre
eux. L'ascenseur s'arrêta au premier au-dessus de la
rue. De là, un long escalier tournant y menait.
L'ambulancier trouva une chaise droite dans le res-
taurant et me fit descendre les escaliers en me por-
tant jusqu'à la rue. Les hommes s'efforçaient de me
tenir en hauteur et en équilibre. Je titubais et chan-
celais, mais ils luttèrent pour me porter. Je n'arrêtais
pas de murmurer : « S'il vous plaît, ne me laissez pas
tomber ». Ils m'étendirent sur une civière à même le
trottoir et la firent ensuite glisser à l'arrière d'une pe-
tite ambulance. Pendant un moment je paniquai,
parce que je redoutais qu'on parte sans ma femme. À
mon grand soulagement, je vis Beverly s'asseoir sur le
siège avant entre les ambulanciers. Le véhicule tra-
versa à toute allure les rues de Paris, avec sa sirène
caractéristique, s'ouvrant un passage dans le trafic
intense de midi. Le son des sirènes gémissant plainti-
vement dans les rues parisiennes congestionnées me
rappela des scènes de films de la deuxième guerre
mondiale.
Après un étonnant trajet effectué à grande vitesse
dans la petite ambulance zigzaguant dangereusement
à chaque croisement, nous arrivâmes aux urgences
de l'hôpital Cochin. Là je rencontrai deux femmes
médecins qui commencèrent immédiatement leur
examen minutieux. L'une d'elles ressemblait à
Jeanne Moreau, jeune, et l'autre était mince et pâle,
avec des yeux très tristes. L'examen intime qu'elles
pratiquèrent fut gênant.
Après avoir regardé les radios, elles me dirent que
j'avais un large trou dans le duodénum dont la cause
était inconnue, peut-être due à un ulcère, ou à un
corps étranger. Je devais être immédiatement opéré
ou c'était la mort assurée. Je demandai s'il était pos-
sible de le faire aux USA, et elles me répondirent que
je ne survivrais pas au voyage. Elles m'assurèrent
cependant que c'était le meilleur et le plus grand hô-
pital de Paris. Elles étaient convaincues aussi bien de
l'urgence de la situation que de la nécessité de la chi-
rurgie. Puis elles eurent besoin d'introduire une
sonde dans mon estomac, mais sans m'expliquer la
procédure. Un infirmier imposant se mit à cheval sur
moi et commença à faire descendre un large tube,
comme celui d'un aquarium, par mon nez. Il heurta le
fond de ma gorge, provoquant une réaction de haut le
cœur. Plus j'avais le haut le cœur, plus il poussait. À
travers les larmes qui remplissaient mes yeux, je vis
le docteur mince aux yeux tristes et compatissants
me faire avec ses mains des gestes d'avaler ; j'avalai
donc autant que je le pus et le tube glissa vers le bas.
Je continuai à sentir la douleur, mais la mor-
phine avait extirpé la terreur folle. Les choses étaient
maintenant supportables. Une partie de mes efforts
pour me contrôler consistait à me forcer à rire faible-
ment et à faire des jeux de mots vaseux. J'étais ef-
frayé. Je dis à ma Beverly adorée que tout irait bien.
Les docteurs parlèrent d'un séjour hospitalier de trois
à quatre semaines. Puis il y aurait quelques mois de
convalescence à la maison.
Après l'examen au service des urgences, je fus
emmené en brancard hors du bâtiment et conduit à
plusieurs blocs de là dans celui où la chirurgie devait
avoir lieu. Chaque fois que les roues heurtaient une
imperfection du trottoir de béton, la douleur fusait
dans mon estomac, mais j'étais réconforté par la
beauté des environs. C'était midi, le soleil brillait, et
c'était le premier jour de juin, dans la plus belle ville
de France, Paris.
Était-il possible que quelque chose aille mal ?
Nous prîmes l'ascenseur pour aller à l'étage supé-
rieur et attendre l'opération. Mon compagnon de
chambre était un gentleman, Monsieur Fleurin qui
parlait anglais et avait la soixantaine avancée. Sa
femme lui rendait visite. Son père était un Américain
arrivé en France comme soldat pendant la Première
Guerre, et il était resté. Son anglais était excellent.
Son épouse essaya aussitôt de me rassurer et récon-
forta ma femme effrayée. Madame et Monsieur Fleu-
rin étaient des gens parfaitement exquis et pleins de
compassion pour nous étrangers, totalement apeurés.
Il était à peu près midi. Après un tourbillon d'ac-
tivité, tout redevint calme. Le lit que l'on m'avait don-
né n'avait pas d'oreiller, aussi Beverly fit un rouleau
de draps pour surélever ma tête. C'était le début de
l'attente de la chirurgie, et la douleur aiguë augmen-
tait graduellement. Des rafales de douleurs violentes,
comme des coups de couteau, se diffusaient dans
mon thorax. Elles me coupaient le souffle. Les doc-
teurs me dirent de rester couché le plus tranquille-
ment possible, pour ne pas provoquer d'écoulement
de suc gastrique et d'autres sucs qui corrodaient mes
entrailles.
Ce que je ne savais pas était qu'à cette époque,
pendant les week-ends, les hôpitaux parisiens étaient
en sous-effectif ! La plupart des docteurs étaient en
vacances au bord de la mer ou à la campagne. J'ai
appris plus tard qu'il n'y avait eu qu'un seul chirur-
gien de garde dans tout l'hôpital ! Lui seul pouvait
opérer ; lui seul pouvait prescrire un quelconque mé-
dicament. Je n'ai jamais vu le chirurgien ce jour-là, et
comme les infirmières n'ont pas autorité à donner des
médicaments, elles étaient impuissantes à faire quoi
que ce soit dans ma situation qui s'aggravait.
Dans la salle d'urgence, ils avaient mis en place
le large tube de caoutchouc, passant par mon nez
jusqu'à mon estomac, pour aspirer tous les fluides
digestifs. Il m'était très difficile de parler et ma
bouche devint très sèche ; elle avait un goût de
caoutchouc. Et je n'avais pas le droit de boire quoi
que ce soit pour apaiser ma sécheresse.
La douleur au centre de mon abdomen empirait.
Le tourment irradiait dans ma poitrine et jusque dans
mon pelvis. Rester pelotonné en position fœtale,
c'était la seule manière d'empêcher la brûlure d'irra-
dier plus loin dans mes extrémités. Des larmes cou-
laient sur mes joues en raison de la douleur. Le seul
son que je pouvais émettre était un gémissement oc-
casionnel, comme un animal. Quand j'essayais de
marcher, cela agitait mon abdomen et amplifiait la
douleur. Il valait mieux rester couché parfaitement
calme et me centrer sur le fait de respirer le plus
calmement possible.
Et les minutes s'écoulaient en paraissant des
heures.
Aucun docteur ne vint.
Quand une infirmière entrait dans la pièce, je lui
demandais de la morphine. Mais les infirmières ne
pouvaient rien faire. Comme elles ignoraient mes de-
mandes, je priais Monsieur Fleurin de demander pour
moi. Je disais aux infirmières que j'étais en train de
mourir, et j'avais dit la même chose à Monsieur Fleu-
rin. Au milieu de l'après-midi, l'infirmière dit qu'elle
allait contacter un médecin pour voir ce qu'ils pou-
vaient faire et me donner une injection de « relaxant
gastrique ». Il n'eut pas le moindre effet. Pendant tout
ce temps, Beverly ou moi posions des questions aux
infirmières sur l'opération, et elles nous disaient
qu'elle serait réalisée dans l'heure.
Au début de l'après-midi, l'effet de la morphine
avait complètement cessé. La douleur brûlante empi-
rait continuellement. Mon estomac me donnait l'im-
pression d'être plein de charbons ardents. Des
flashes incandescents de douleur intense fusaient
dans mes bras et mes jambes. Je continuai à dire en
français que j'étais en train de mourir et je demandai
sans cesse de la morphine. Je pensai aussi que je de-
vrais être inconscient vu mon état. Rien dans ma vie
ne m'avait préparé à cette intense agonie. Pourquoi
est-ce que je ne m'évanouissais pas ? Qu'avais-je fait
pour mériter cela ?
L'infirmière devint de plus en plus impatiente du
fait de nos questions et de nos demandes. Beverly
s'entendit dire que si elle ne cessait pas, elle serait
mise à la porte de la chambre. Ma pauvre jolie femme
ne pouvait rien faire pour moi, ni trouver quelqu'un
pour m'aider. Elle était parfaitement consciente
qu'elle était en train de me perdre, et il n'y avait rien
qu'elle put faire en dépit de toutes ses demandes.
Avec le recul, je réalise que ce sordide manque
d'attention ne résultait pas de la malignité, mais plu-
tôt d'une inaptitude et d'une indifférence bureaucra-
tique. Je réalise aussi que n'ayant pas exprimé plus
dramatiquement l'agonie que je vivais, l'équipe médi-
cale n'avait pas réalisé toute l'étendue de ma crise.
En effet, toute ma vie a été celle d'un stoïcien
auto-suffisant. Je croyais que je n'avais besoin de
l'aide de personne. Je pouvais faire n'importe quoi. Je
pouvais le faire, je le pensais. Dans ma douleur ex-
trême, les secondes semblaient des minutes et les
minutes des heures. Minute après minute, seconde
après seconde, les heures du temps passaient.
À vingt heures, ce soir-là, la douleur était deve-
nue totalement intolérable. J'étais dans le même lit,
dans la même position, dans la même chambre de-
puis midi, toujours sans avoir vu un docteur. La dou-
leur n'avait plus ces fluctuations, mais ne faisait
qu'empirer. Les sucs gastriques s'écoulant de mon
estomac jaillissaient dans ma cavité abdominale et
me dévoraient littéralement de l'intérieur. Le tour-
ment desséchant gagnait en sévérité et je m'affaiblis-
sais. Respirer était presque impossible. J'essayais
d'investir la moindre énergie dans l'inhalation ou
l'exhalaison pour rester en vie. Il était très clair pour
moi que je devais absolument continuer à respirer
pour rester en vie. Point.
J'étais tellement affaibli par l'épreuve que je sa-
vais qu'il ne me restait que très peu de résistance.
Je continuais cependant à penser que ce n'était
pas la manière dont c'était supposé finir. J'étais en
train de m'éteindre dans un hôpital à Paris et per-
sonne ne se souciait de mon agonie.
Pourquoi ?
Qu'est-ce qui arrivera à ma femme, mes deux en-
fants, mes peintures, ma maison, mon jardin – toutes
les choses dont je m'étais occupé ? J'avais 38 ans et
je commençais tout juste à atteindre quelque renom-
mée en tant qu'artiste. Tout mon travail, toute ma
lutte aboutissaient-ils à ça ?
J'étais devenu si faible que je pouvais difficile-
ment lever ma tête ou parler. Beverly semblait épui-
sée, totalement vidée par l'émotion. Je ne voulais pas
lui dire que je pensai que ma fin était proche. Je lui
dis que je ne pouvais tenir plus longtemps. J'avais vu
qu’il faisait nuit noire par la fenêtre de la chambre
nue de l'hôpital.
Plus tard, une fois rentré aux États-Unis, des
docteurs américains m'ont dit qu'à partir de l'instant
de la perforation, mon espérance de vie était ap-
proximativement de cinq heures. L'état dans lequel je
me trouvais était comparable à celui d'une crise d'ap-
pendicite.
Vers neuf heures du soir, une des infirmières en-
tra dans la chambre. Elle dit que le docteur était ren-
tré chez lui et que l'opération ne pourrait être prati-
quée avant le lendemain matin. Je sus que je ne sur-
vivrais pas jusque-là. Dix heures s'étaient écoulées
depuis que le trou dans mon estomac s'était formé.
J'avais lutté aussi longtemps et aussi durement que
j'ai pu pour rester en vie. Il ne me restait rien. Il
m'était impossible de rassembler mes ressources
pour respirer encore.
Je savais maintenant que j'étais en train de mou-
rir. Je savais que mourir était la seule voie menant
hors de ce monde de douleur.
Mourir était la chose la plus simple du monde.
Tout ce que j'avais à faire, c'était cesser de lutter pour
inspirer, expirer. Je me tournai vers Beverly qui avait
pleuré pendant des heures, et je ne l'avais jamais vue
aussi bouleversée. Luttant contre les flots de larmes,
je lui dis que je l'aimais beaucoup. Je lui dis que
c'était fini. Nous nous dîmes adieu. Je n'avais pas le
courage ou la ressource d’en dire plus. Elle se leva de
la chaise à côté du lit et m'entoura de ses bras. Elle
m'embrassa et me dit qu'elle m'aimait et qu'elle m'ai-
merait toujours, puis elle me dit au revoir. Elle se
rassit et pleura du plus profond de son être.
En me disant à moi-même « Finissons-en mainte-
nant », je fermai les yeux. La dernière chose que je vis
furent les épaules de ma femme secouées par les
sanglots et ses mains pressées sur ses yeux quand
j'entrai dans l'oubli. Je savais que ce qui allait se
passer, ensuite, ce serait la fin de toute espèce de
conscience ou d'existence. Je savais que c'était vrai.
L'idée d'une quelconque vie après la mort n'avait ja-
mais effleuré mon esprit parce que je ne crois pas à
ce genre de choses.
Je savais avec certitude qu'il n'y a rien après la
mort. Seuls les simples d'esprit croyaient en ce genre
de choses. De plus, je ne croyais pas en Dieu, ni au
ciel, ni à l'enfer, ni en d'autres contes de fées.
J'appareillai vers les ténèbres, un sommeil dans
l'annihilation.
∼2∼

La descente

J e me levai. Et j'ouvris les yeux pour voir


pourquoi je me levais... Je me trouvais entre les deux
lits dans la chambre de l'hôpital. Quelque chose n'al-
lait pas. Pourquoi étais-je vivant ? J'avais voulu ou-
blier, échapper à la douleur qui me consumait en en-
tier, insupportable.
« Est-ce que ça pourrait être un rêve ? » continuai-
je à penser. « Cela doit être un rêve ». Mais je savais
que ce n'en était pas un. J'étais conscient que je me
sentais plus alerte, plus vigilant et plus vivant que
jamais je ne l'avais jamais été de toute ma vie. Tous
mes sens étaient extrêmement développés. Tout au-
tour de moi et en moi était vivant. Les plaques de li-
noleum par terre étaient éclatantes et douces, et mes
pieds nus m'envoyaient une sensation moelleuse et
collante à leur contact.
La lumière brillante de la pièce illuminait chaque
détail d’une clarté cristalline. Un mélange d'odeur
d'urine éventée, de sueur, de résidus d'eau de Javel
des draps et de peinture d'émail remplissait mes na-
rines. Les sons de ma respiration et le sang coulant à
travers mes veines bourdonnaient dans mes oreilles.
La surface de ma peau picotait avec la sensation de
l'air passant au-dessus d'elle. Ma bouche avait un
goût éventé et était sèche. Il était bizarre de sentir
que tous mes sens étaient exacerbés et alertes,
comme si je venais de naître. Des pensées se bouscu-
laient à travers mon esprit : « Ce n'est pas un rêve. Je
suis plus vivant que je ne l'ai jamais été ».
Ceci est trop réel. Je serrai les poings et je fus
étonné de voir combien je sentais davantage. Je pou-
vais sentir les os dans mes mains, les muscles qui
s'étendaient et se contractaient, la peau pressée
contre la peau. Je touchai mon corps avec mes mains
en différents endroits et tout était intact, vivant. Ma
tête, mes épaules, mes bras, mon abdomen, et mes
cuisses étaient tous intacts. Je me pinçai et j'eus mal.
J'étais conscient de mon problème à l'estomac, mais
il n'était pas aussi grave qu'avant. C'était plutôt le
souvenir d'une douleur. J'étais profondément cons-
cient de ma situation et de la nécessité d'avoir une
opération dès que possible. Sous tous les aspects,
j'étais plus vivant que je ne l'avais jamais été de ma
vie.
Je regardai mon compagnon de chambre, Mon-
sieur Fleurin : ses yeux étaient à moitié fermés. Je
me tournai et regardai Beverly assise sur la chaise
près de mon lit. Elle était immobile, regardant fixe-
ment le sol. Elle paraissait physiquement épuisée par
le chagrin. Je lui parlai mais elle ne sembla pas m'en-
tendre. Elle était assise et restait absolument immo-
bile. Je cessai d'essayer de parler avec elle pour un
moment parce que quelque chose qui se trouvait
entre nous attira mon attention.
Dans le lit, sous le drap, il y avait quelqu’un.
Quand je me penchai pour voir le visage de la
personne dans ce lit, je fus horrifié de voir sa ressem-
blance avec mon propre visage. Il était impossible que
cette chose puisse être moi parce que je me tenais
au-dessus d'elle et parce que je la regardais. Je bais-
sai le regard sur la reproduction de mes mains, de
mes bras, de mon torse, de mes jambes et de mes
pieds sous ce drap. Il ressemblait à mon visage, mais
il avait l'air dépourvu de signification, comme une
coquille vide et sans vie.
J'étais debout, là, près du lit et je regardais le
corps dans le lit. Tout ce qui était moi, ma cons-
cience, et mon être physique, se tenait à côté du lit.
Non, ce n'était pas moi allongé dans ce lit, c'était
juste une chose qui n'avait aucune importance pour
moi. Elle aurait tout aussi bien pu être un paquet de
viande du supermarché.
L'impossibilité de la situation fit chanceler mon
esprit. J'avais dû devenir fou. Quelque part, j'avais
dissocié mon être en deux parties, j'étais schizo-
phrène, complètement fou, délirant. Mais je ne
m'étais jamais senti plus alerte et conscient. Je vou-
lais désespérément alerter Beverly, et je commençai à
crier devant elle pour dire quelque chose, mais elle
resta de marbre sur la chaise à côté du lit. Je hurlai
et tempêtai contre elle, mais elle se contenta de
m'ignorer. J'avais beau crier de toutes mes forces ou
la maudire, elle n'avait pas de réaction : ses yeux ne
clignaient même pas !
Il était impossible qu'elle ne puisse pas entendre
mes hurlements.
Je me tournai vers Monsieur Fleurin dans le lit
derrière moi. Je me penchai sur lui et criai à
quelques pouces de son visage : « Pourquoi m'ignorez-
vous ? ». Il regardait directement à travers moi
comme si je n'étais pas là. Je pus voir mes goutte-
lettes de salive frappant son visage pendant que je
criais. Il regardait fixement à travers moi comme si
j'avais été transparent. Rien ne se passait normale-
ment. J'éprouvai un sentiment croissant d'angoisse...
Et là, la colère, la peur et la confusion s'emparèrent
de moi.
La pièce de l'hôpital était brillamment éclairée.
Tout était extrêmement clair. Les détails étaient mar-
qués et distincts. Chaque nuance du linoleum,
chaque bosse dans la peinture sur les lits de métal
étaient agrandies. Je n'avais jamais vu le monde avec
une telle clarté et une telle exactitude. Chaque chose
était tellement marquée qu'elle en était surabondante.
Mon sens du goût, du toucher et de la température
explosait. Le goût dans ma bouche était affreux parce
qu'il était surpuissant.
« Qu'est-ce qui m'arrive ? C'est si réel ! Mais
comment est-ce possible ? ». Peut-être, pensai-je, ont-
ils fabriqué une réplique en cire de mon corps pen-
dant que j'étais inconscient ? Ils auraient pu faire un
moule à séchage rapide de mon visage et le mettre
sur un mannequin pendant que j'étais inconscient et
le glisser dans le lit. Mais pourquoi ? Est-ce une sorte
de test pour voir comment je réagirai ? Cela n'a au-
cun sens. Mais comment autrement cela aurait-il pu
se passer ?
Au loin, à l'extérieur de la pièce, dans le hall, j'en-
tendis des voix qui m'appelaient : « Howard, Howard »
disaient-elles. C'était des voix plaisantes, masculines
et féminines, jeunes et vieilles, qui m'appelaient en
anglais. Personne parmi les gens de l'hôpital ne par-
lait aussi bien l'anglais ; de plus, ils ne pouvaient pas
prononcer correctement le prénom Howard. J'étais
complètement désorienté. Beverly et Monsieur Fleurin
ne semblaient pas les entendre. Je demandai alors
qui elles étaient et ce qu'elles voulaient.
– Viens ici, dirent-elles. Allez, dépêche-toi. On t'a
attendu longtemps...
– Je ne peux pas, dis-je. Je suis malade. Quelque
chose ne va pas en moi ; il y a quelque chose de dé-
traqué. J'ai besoin d'une opération. Je suis très ma-
lade !
– On peut arranger ça, dirent-elles, si tu te dé-
pêches. Ne veux-tu pas te sentir mieux ? Ne veux-tu
pas d'aide ?
J'étais dans un hôpital inconnu, dans un pays
étranger, dans une situation extrêmement bizarre, et
j'étais effrayé par ces gens qui m'appelaient. Ils
étaient irrités par mes questions qui n'avaient pour
but que de savoir qui ils étaient.
L'entrée semblait bizarre quand je m'avançai vers
la porte. J'avais le sentiment que si je quittais la
pièce, il me serait impossible de revenir. Mais je ne
pouvais pas communiquer avec ma femme, ni avec
mon voisin de chambre. Les voix continuèrent à dire :
« Nous ne pourrons pas t'aider si tu ne viens pas ici ».
Après plusieurs questions restées sans réponse,
je supposai qu'ils devaient être là pour me préparer à
mon opération. Qui d'autre cela pouvait-il être ? Je
décidai alors de les suivre plutôt que de rester dans
une pièce où tout le monde m'ignorait. Après tout,
j'avais besoin de la chirurgie. J'allai donc dans le hall,
empli d'anxiété. L'espace semblait éclairé mais très
brumeux, comme un écran de télévision avec une ré-
ception terriblement mauvaise.
Je ne pus distinguer aucun détail. Je me trouvais
comme dans un avion traversant des nuages épais.
Les gens étaient éloignés et je ne pouvais pas les voir
très clairement. Mais je savais qu'il s'agissait
d'adultes, masculins et féminins, grands et petits,
vieux et jeunes. Leurs habits étaient gris et très pâles.
Quand j'essayai de m'approcher d'eux pour les identi-
fier, ils se retirèrent très vite plus profondément dans
le brouillard. Je dus donc les suivre encore plus loin
dans l'atmosphère épaisse. Je ne pus jamais m'ap-
procher d'eux à plus de vingt mètres.
J'avais de nombreuses questions. Qui étaient-
ils ? Que voulaient-ils ? Où voulaient-ils aller ? Qu'en
était-il de ma femme ? Comment cela pouvait-il être
réel ? Ils ne voulaient pas répondre mais insistaient
pour que je me dépêche de les suivre. Ils me répétè-
rent que mes problèmes étaient sans importance et
secondaires. Dans un état de détresse émotionnelle,
je les suivis, traînant mes pieds nus, avec le souvenir
de la douleur dans mon ventre, me sentant bien plus
vivant. J'étais moite de transpiration et très confus,
mais nullement fatigué. Je savais que j'avais un pro-
blème qui devait être traité correctement. Ils appa-
raissaient comme mon seul espoir.
Chaque fois que j'hésitais, ils me demandaient de
continuer. Ils répétaient la promesse que si je les sui-
vais, mes troubles prendraient fin. Nous marchâmes
et marchâmes encore, et mes questions répétées
étaient écartées. Ils insistaient pour que nous nous
hâtions d'arriver à notre destination.
Pendant le trajet, je tentai de compter combien il
y avait de personnes et de comprendre quelque chose
sur leur identité, mais je n'y arrivai pas. Le brouillard
s'épaissit pendant que nous avancions, et devint pro-
gressivement plus sombre. Ils bougeaient autour de
moi et leur nombre semblait avoir augmenté. Je ne
savais pas dans quelle direction nous allions. Je pen-
sai que nous avions fait des kilomètres. J'avais
l'étrange capacité de regarder en arrière temps en
temps et de voir à travers la porte de la pièce de l'hô-
pital, bien qu'elle soit de plus en plus petite. Le corps
était toujours là, couché immobile sur le lit, et Bever-
ly toujours assise et toujours aussi choquée qu'elle
l'avait été quand cette expérience surréaliste avait
commencé.
Il semblait y avoir plusieurs kilomètres, mais je
pouvais continuer à la voir malgré cette distance.
Pendant tout le temps où nous progressions, je tentai
de glaner des informations sur l'endroit où nous nous
rendions en avançant sur ce revêtement. Il n'y avait
aucun mur. Le plancher ou le sol n'avait aucun ca-
ractère, pas plus que je ne sentais une inclinaison ou
une déclivité. On avait l'impression de marcher sur
un plancher lisse, un peu humide, mou. Comment le
hall d'entrée de cet hôpital pouvait-il être aussi long ?
Comment ce même plan invariable pouvait-il conti-
nuer tout ce temps ? Quand monterions-nous ou
descendrions-nous ? J'avais parfois le sentiment
étrange que nous devions descendre subtilement.
Je ne pouvais pas non plus évaluer combien de
temps s'était écoulé. J'avais une sensation profonde
d'intemporalité. C'était étrange car en tant que pro-
fesseur, j'étais capable d'estimer combien de temps
j'avais parlé. Je savais seulement qu'il semblait que
nous avions marché pendant très longtemps. Je con-
tinuais à demander quand nous allions arriver à des-
tination. « Je suis malade » leur disais-je, « Je ne peux
pas y arriver ».
Mais ils se mirent de plus en plus en colère et de-
vinrent sarcastiques : « Si tu arrêtais de te lamenter et
de geindre, nous y parviendrons » disaient-ils.
« Bouge, allons-y, dépêchons ! »
Plus je posai de questions et devenais suspicieux,
plus ils devenaient antagonistes et autoritaires. Ils
chuchotaient sur mes fesses qui n'étaient pas cou-
vertes par ma blouse d'hôpital, et sur mon apparence
pathétique. Je savais qu'ils parlaient de moi, mais
quand j'essayai d'écouter, ils se disaient : « Chut, il
peut vous entendre, il peut vous entendre ». Ils ne
semblaient pas savoir ce que je pensais, pas plus que
je ne savais ce qu’ils pensaient. Ce qui était de plus
en plus clair, c'est qu'ils me trompaient et que plus je
resterai avec eux, plus la distance à parcourir serait
longue.
Dans la chambre de l'hôpital, une éternité aupa-
ravant, j'avais espéré mourir et mettre un terme au
tourment de la vie. Maintenant, j'avais été invité par
une foule de gens insensibles à suivre une destina-
tion inconnue dans des ténèbres qui s'étendaient à
l'infini. Ils commencèrent à crier et à hurler des in-
sultes à mon égard, en me demandant de me dépê-
cher. Plus je devenais misérable, et plus ils prenaient
de plaisir à voir ma détresse.
Un terrible sentiment de crainte augmentait en
moi.
Cette expérience était trop réelle.
Sur certains points, j'étais plus vigilant et sensitif
que je ne l'avais jamais été. Tout ce qui arrivait n'au-
rait pas dû être possible, et maintenant cela se pro-
duisait. Ce n'était pas un rêve ou une hallucination,
mais je souhaitais que ce le fût. Tout ce que j'avais
expérimenté avant ça était un rêve, comparé à la ma-
nière dont je vivais maintenant la réalité. J'étais
apeuré, épuisé, gelé et perdu. Il m'a paru évident que
l'aide que ces êtres terribles m'avaient promise au
début n'était qu'une ruse pour que je les suive.
J'étais peu disposé à aller plus loin, mais la
moindre hésitation de ma part entraînait des injures
et des insultes. Ils me disaient que nous étions prati-
quement arrivés, de me taire et de faire quelques pas
de plus. Quelques voix essayèrent un ton de concilia-
tion qui amusa les autres. Parmi elles, je distinguai
une humeur faite d'excitation et de triomphe.
Pendant longtemps, j'avais marché les yeux bais-
sés pour voir mes pas. Quand je regardai autour de
moi, je fus horrifié de découvrir que nous étions dans
une obscurité totale. Le côté désespéré de ma situa-
tion me submergea. Je leur dis que je n'irai pas plus
loin, de me laisser seul, et qu'ils étaient des men-
teurs. Je pouvais sentir leur respiration sur moi
quand ils crièrent et vociférèrent leurs insultes. Alors
ils commencèrent à me pousser et à me bousculer. Je
me mis à répliquer. Il s'ensuivit une frénésie sauvage
de railleries, de hurlements et de coups. Je me battis
comme un chiffonnier. Quand je les bousculai et leur
donnai des coups de pied, ils me mordaient et me dé-
chiraient en retour. Pendant tout ce temps, il était
manifeste qu'ils y prenaient un grand plaisir. Bien
que je ne puisse rien voir dans cette obscurité, j'étais
conscient qu'il y en avait des douzaines, voire des
centaines autour de moi.
Mes tentatives pour riposter ne firent que provo-
quer une plus grande joie encore. Quand je continuai
à me défendre, j'étais conscient qu'ils n'avaient aucun
empressement à m'annihiler. Ils jouaient simplement
avec moi comme un chat joue avec une souris.
Chaque nouvel assaut entraînait des hurlements de
rires cacophoniques. Ils commencèrent à déchirer des
parties entières de mon corps. Avec horreur, je réali-
sai que j'étais mangé vivant, méthodiquement, lente-
ment, si bien que leur distraction allait durer très
longtemps. Et comme je ne pouvais pas voir dans
cette obscurité totale, chaque son et chaque sensa-
tion physique était enregistrée avec une intensité hor-
rifiante.
Ces créatures avaient été autrefois des êtres hu-
mains. La meilleure manière dont je puisse les dé-
crire, c'est de penser au pire des personnages mons-
trueux imaginaires, dépouillés de toute compassion.
Certains d'entre eux semblaient capables de dire aux
autres que faire, mais je ne peux pas affirmer qu'il y
avait une organisation dans ce désordre. Ils ne sem-
blaient pas être contrôlés ou dirigés par quelqu'un. Ils
étaient simplement une multitude, guidés par une
cruauté sans limites.
Dans l'obscurité j'avais un contact physique in-
tense avec eux quand ils m'assaillaient. Leurs corps
avaient la consistance exacte des corps humains, à
l'exception de deux caractéristiques : ils avaient des
ongles très longs et coupants, et leurs dents étaient
plus longues que les dents normales.
Je n'avais jamais été mordu par un être humain
avant eux. Pendant notre bagarre, ils ne ressentaient
aucune douleur. Outre leur manque de sentiments,
ils ne semblaient pas posséder d'habiletés spéciales.
Au début de l'expérience, ils étaient habillés, mais
après, dans nos contacts physiques, je n'ai jamais
senti de vêtements sur eux. Le niveau du vacarme
était atroce. D'innombrables personnes riaient, hur-
laient et raillaient. Au milieu de cette cohue, j'étais
l'objet central de leur désir. Mon tourment les excitait
et plus je me défendais, plus ils étaient heureux.
Au final, je fus tellement déchiqueté et tellement
brisé que je ne pus leur résister plus longtemps. La
plupart d'entre eux arrêtèrent alors de me torturer
parce que je ne les amusais plus, mais quelques-uns
continuèrent à me piquer, à me taillader et me tour-
ner en ridicule.
J'avais été écartelé.
J'étais couché là dans l'obscurité, dans cet état
misérable. En fait, je ne décris pas tout ce qui s'est
vraiment passé car il y a des choses dont je ne veux
même pas me rappeler.
Ces événements furent si horribles et perturbants
que je ne veux pas m'en souvenir. Il m'a fallu des an-
nées pour essayer d'en oublier une grande partie.
∼3∼

Seul

A lors que je gisais sur le sol avec mes bour-


reaux grouillant autour de moi, une voix émergea de
ma poitrine. Elle résonnait comme ma voix, mais ce
n'était pas l'une de mes pensées. Je ne la prononçai
pas. La voix qui avait la sonorité de la mienne, mais
ne l'était pas, me dit : « Prie Dieu ». Je me rappelle
avoir pensé : « Pourquoi ? Quelle idée stupide. Ça ne
collait pas. Quelle excuse bidon. Couché ici dans l'obs-
curité, entouré par ces créatures hideuses ! Je ne crois
pas en Dieu. C'est sans espoir, et je suis au-delà de
toute aide possible, que je croie en Dieu ou pas. Je ne
prierai pas, un point c'est tout ». Une seconde fois, la
voix me parla : « Prie Dieu ». Je reconnaissais bien ma
voix, mais je n'avais pas parlé.
Prier comment ? Prier quoi ? Qui ? Je n'avais ja-
mais prié de toute ma vie d'adulte. Je ne savais pas
comment prier. Je n'aurais pas su dire les bons mots,
même si j'avais voulu prier. Je ne peux pas prier ! La
voix me redit : « Prie Dieu ». Ce fut plus autoritaire
cette fois-ci. Je n'étais pas sûr de ce que je devais
faire. Pour moi, c'était quelque chose que je n'avais
vu que quand, alors que j’étais enfant, j'avais vu les
adultes prier. C'était une chose amusante qui devait
être faite de la bonne manière.
Je tentai de me souvenir des prières de mon caté-
chisme. Les prières sont des choses que vous mémo-
risez. De quoi pouvais-je me souvenir aussi loin dans
mon enfance ? Je tentai de murmurer quelques
phrases du 33e Psaume, puis des bouts de la Ban-
nière étoilée, de la Prière du Seigneur, de la Promesse
d'Allégeance, que Dieu bénisse l'Amérique, etc., bref
tout ce qui pouvait me revenir à l'esprit comme
prière... « Oui, je pense que je marche dans la vallée
de l'ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal, parce
que tu es avec moi. Pour la majesté de pourpre des
montagnes, mes yeux ont vu la gloire de la venue du
Seigneur. Délivre-nous du mal. Une nation sous un
seul Dieu. Que Dieu bénisse l'Amérique ». Et là, je fus
surpris de constater que ces êtres cruels et sans mer-
ci qui m'arrachaient la vie avec leurs ongles, deve-
naient fous de rage à cause de ma prière fragmen-
taire. Comme si je leur avais jeté de l'huile bouillante.
Ils hurlèrent : « Il n'y a pas de Dieu ! Avec qui penses-
tu parler ? Personne ne peut t'entendre ! Maintenant,
on va vraiment te faire mal ».
Ils juraient comme des charretiers, avec des mots
pires que tous les blasphèmes dits sur terre. Mais en
même temps, ils reculaient. Je pouvais encore en-
tendre leurs voix dans les ténèbres profondes, mais
ils s'éloignaient de plus en plus. Je réalisai alors que
dire des choses sur Dieu les faisaient réellement par-
tir. Du coup, je mis un peu plus d'énergie dans mes
paroles : « Oui, je pense que je marche à travers la val-
lée de la mort, Dieu va venir te prendre. Laisse-moi
seul, le Seigneur est mon berger, et une nation sous un
Dieu, et... ». En reculant, ils devenaient plus enragés,
jurant et hurlant contre Dieu. Ils hurlaient, disant
que ma prière était sans valeur, et que j'étais un
lâche, un rien du tout. Pendant ce temps, ils se reti-
raient dans l'obscurité, au-delà de ce que je pouvais
entendre. Je savais qu'ils étaient loin mais qu'ils pou-
vaient revenir.
J'étais seul, détruit, et maintenant douloureuse-
ment vivant dans cet endroit répugnant et horrible.
Je n'avais aucune idée du lieu où je me trouvais. Au
début, quand je marchais avec ces gens, j'avais pensé
que nous nous trouvions dans une partie non éclairée
de l'hôpital. Avec le temps, je réalisai que nous étions
ailleurs. Maintenant, je ne savais pas si j'étais encore
dans le monde. Comment ceci pouvait-il être un
monde ? Il n'y avait pas d'indication de direction à
suivre, même si j'avais été physiquement capable de
ramper. L'agonie que j'avais souffert pendant le jour à
l'hôpital n'était rien comparée à ce que j'éprouvais
maintenant. La douleur physique, qui me consumait
en entier, était secondaire par rapport à la douleur
émotionnelle. Leur cruauté psychologique était in-
supportable.
Je restai seul dans l'obscurité pendant un temps
que je ne pouvais mesurer. Je pensai à ce que j'avais
fait. Pendant toute ma vie, j'avais pensé que travailler
dur était ce qui comptait. Ma vie fut consacrée à
construire un monument à mon ego. Ma famille, mes
sculptures, mes peintures, ma maison, mes jardins,
mes illusions de pouvoir, tout cela était des exten-
sions de mon ego. Maintenant, toutes ces choses
avaient disparues, et que signifiaient-elles vraiment ?
Tout ce pourquoi j’avais vécu était perdu et ne signi-
fiait plus rien.
Pendant toute ma vie d'adulte, j'avais été fort,
confiant dans le fait que je pouvais prendre soin de
moi. Maintenant j'étais un ver jeté dans les ténèbres
extérieures et je n'avais ni ressources ni pouvoir, ni
ma rage intérieure pour me protéger. Cette épreuve
m'avait dépouillé de toutes mes défenses.
Toute ma vie, j'avais combattu mon fonds cons-
tant d'anxiété, de peur, de crainte, et d'angoisse. Me
disant que si je pouvais devenir célèbre, je pourrais
battre l'impuissance et vaincre la mort. Mais je ne
deviendrai pas célèbre, je mourrai et ma vie entière
serait insignifiante. Ainsi, je ne vivais pas dans le
présent. Je m'étais toujours efforcé de trouver une
gloire éternelle inaccessible, comme une protection
contre l'oubli. La fosse de désespoir dans laquelle je
me trouvais maintenant ne me donnait ni gloire, ni
oubli.
J'étais collé à moi-même et c'était effrayant.
Je n'avais pas eu assez de temps pour avoir
beaucoup d'amis. J'étais trop occupé. En fait, je trou-
vais la plupart des gens fastidieux. Je faisais ce que
je pouvais pour éviter les interactions sociales. Je
n'appartenais à aucun club ou organisation. En dépit
de mon apparence narcissique, je ne m'aimais pas, et
je n'aimais pas les autres non plus.
Qu'il était ironique de finir dans cet égout de
l'univers avec des gens qui se nourrissaient de la
souffrance des autres ! J'avais eu peu de vraie com-
passion pour les autres. Je me rendis compte que je
n'étais pas différent de ces misérables créatures qui
m'avaient tourmenté. Défaillants en amour, ils
avaient été conduits dans les ténèbres extérieures où
leur seul désir était d'infliger leur tourment intérieur
aux autres. Dépourvus d'amour, d'espoir et de con-
fiance, ils les désiraient intérieurement mais ne trou-
vaient que plus de tourments. Toute mention de
Dieu, qu'ils avaient rejeté, les mettait en rage. Ces
gens avilis ont pu avoir du succès dans le monde,
mais ils ont manqué de la chose la plus importante,
et maintenant ils récoltaient ce qu'ils avaient semé.
Je croyais que si vous étiez né dans ce monde de
requins qui se mangeaient entre eux, vous pouviez
tout aussi bien être un gagnant qu'un perdant.
Toutes les personnes que je connaissais s'étaient
trompées à leur sujet. Plutôt que de recueillir la lie, je
visais les bonnes choses. Alors qu'est-ce que cela
changeait si j'étais un ambitieux ? Je considérais que
toute personne qui, comme moi, n'était pas un prag-
matique et un réaliste à propos de la vie était folle.
Être un artiste représentait une manière d'obtenir ce
que je voulais. Quand vous êtes artiste, vous pouvez
gagner une reconnaissance éternelle. Les gens expo-
sent votre œuvre dans des temples de marbre et les
admirent pendant des milliers d'années. Et moi, je
voulais être célèbre pendant des centaines et des mil-
liers d'années afin que des gens lisent des livres écrits
sur moi et disent « Howard Storm, le grand artiste ».
Je regardais avec mépris ceux qui étaient reli-
gieux. Je pensais qu'ils croyaient à des contes de fées
parce qu'ils ne pouvaient affronter la dure réalité de
la vie. Ils avaient adopté une doctrine imaginaire pour
justifier leur médiocrité. Si c'était ce qu'il leur fallait
pour se sentir bien, qu'ils s'y vautrent. Moi, j'étais
dans le principal courant de ma culture. Je n'avais ni
foi, ni espoir, et aucune dépendance vis à vis de quel-
qu'un. Je ne croyais qu’à la survie pour le plus adroit.
Mes collègues à l'université, ceux que je fréquentais,
pensaient la même chose. J'étais en bonne compa-
gnie. L'homme était la mesure de toute chose. Nous
savions ce qui était réel et ce qui ne l'était pas. Si des
étudiants ou des collègues avaient d'autres idées, ils
ne m'en parlaient pas. Ils reconnaissaient un cynique
invétéré quand ils en rencontraient un.
Je contrôlais ma vie. Je croyais être une per-
sonne respectant la loi et je pensais qu'il fallait éviter
à tout prix d'aller en prison. Je n'ai pas dévalisé de
banque ou tué qui que ce soit. Je respectais les lois
du pays et j'obéissais aux règles non écrites de la po-
litesse.
N'était-ce pas suffisant pour avoir une bonne
vie ?
Le rude individualisme que j'avais appris de mon
père, de ma scolarité et de ma culture américaine
était ma religion.
Pourquoi aurais-je dû croire à un pouvoir supé-
rieur ?
Qui placerait les besoins des autres au-dessus
des siens ? Vous devez toujours assurer vos arrières.
La vie est propre à chacun. Et celui qui meurt avec le
plus de jouets a gagné.
La compassion est pour les faibles. Si vous ne
prenez pas soin de vous, personne ne le fera. Je pen-
sais que j'étais l'ours le plus imposant et le plus mé-
chant de la forêt.
N'étais-je pas assez bon ?
Je ne croyais pas en une vie après la mort.
Quand vous mourez, c'est comme si on éteignait la
lumière. C'était cela, la fin de votre existence, fini,
juste l'obscurité.
Maintenant j'étais dans cette obscurité, au-delà
de la vie, et c'était l'enfer.
Je sus alors que c'était la fin absolue de mon
existence dans le monde, et c'était plus horrible que
tout ce que j’avais jamais pu imaginer. Il aurait mieux
valu mourir à l'hôpital que vivre dans cet infâme tas
d'ordures.
Je me sentais comme une allumette dont la
flamme était arrivée à terme et dont la braise était
doucement en train de s'éteindre dans le néant. Il
restait une toute petite ressource pour résister et
pour ne pas devenir une créature grinçant des dents
dans les ténèbres extérieures. Je n'étais pas loin de
devenir comme l'un de mes bourreaux, et cela pour
toute l'éternité.
∼4∼

La lumière

G isant là, déchiqueté de l'intérieur et à l'exté-


rieur, je savais que j'étais perdu. Je ne reverrai ja-
mais le monde. J'étais laissé seul pour devenir, moi
aussi, une créature de l'obscurité. Alors, pour la pre-
mière fois de ma vie d'adulte, un très vieil air de mon
enfance commença à traverser ma tête. C'était ma
voix, mais elle résonnait comme celle d'un petit en-
fant chantant la même strophe, encore et encore.
L'enfant que j'avais été autrefois chantait avec plein
d'innocence, de confiance, et d'espoir : « Jésus
m'aime, la la la... » Il n'y avait que cette mélodie et ces
quelques mots dont je pouvais me souvenir. Enfants,
nous avions chanté ces paroles au catéchisme.
Quelque part, hors de cette vaste obscurité, il pouvait
y avoir quelque chose de bon. Il y a là quelqu'un qui
peut m'aimer. Ce n'était pas un intérêt théologique à
propos de ce que cela signifiait. C'était simplement un
souvenir spontané du catéchisme : « Jésus m'aime.
Jésus m'aime. Jésus m'aime ». J'avais désespérément
besoin de quelqu'un pour m'aimer, de quelqu'un pour
savoir que j'étais vivant. Alors un rayon d'espoir
commença à me remplir, avec l'assurance qu'il y avait
réellement quelque chose de plus grand ici. Pour la
première fois de ma vie d'adulte, je voulus que cela
soit vrai, que ce Jésus m'aime. Je ne savais pas
comment exprimer ce que je voulais, ni ce dont j'avais
besoin, mais avec tous les fragments de ma dernière
once d'énergie, je criai dans les ténèbres : « Jésus,
sauvez-moi. » Je criai ça du plus profond de mon être,
avec toute l'énergie que j'avais gardée. Je n'ai jamais
hurlé quelque chose d'aussi fort de ma vie.
Loin dans l'obscurité, je vis alors un point de lu-
mière comme une étoile lointaine. Je me demandai
pourquoi je ne l'avais pas vue auparavant. Cette
étoile devint rapidement de plus en plus brillante. Au
début, je pensai que ce devait être une chose, pas
quelqu'un. Elle était en mouvement et arrivait vers
moi à une vitesse effarante.
Quand elle fut plus proche, je réalisai que je me
trouvais juste sur son chemin, et que je serai consu-
mé par son incandescence. Mais je ne pouvais en dé-
tacher mes yeux : la lumière était plus intense et plus
belle que tout ce que j'avais jamais vu. Elle était plus
brillante que le soleil, plus brillante qu'un flash. Et
cette lumière se trouva bientôt au-dessus de moi. Elle
était indescriptible, et ce n'était pas qu'une lumière...
C'était un être vivant, un être lumineux, grand d'envi-
ron deux mètres cinquante et entouré par un halo de
rayons.
L'intensité brillante de cette lumière traversa mon
corps. L'extase fit disparaître l'agonie. Des mains et
des bras tangibles m'entourèrent gentiment et me re-
levèrent. Je me retrouvai debout, dans la présence de
cette lumière et les parties déchirées de mon corps
guérirent miraculeusement sous mes yeux. Toutes
mes blessures disparurent et je me retrouvai entier et
en bonne santé dans cette lumière. Plus important, le
désespoir et la douleur furent remplacés par de
l'amour. J'avais été perdu et maintenant j'étais re-
trouvé ; j'avais été mort et maintenant j'étais vivant.
Cet être aimant et lumineux qui m'embrassait,
me connaissait intimement. Il me connaissait mieux
que je ne me connaissais. Il était savoir et sagesse. Je
savais qu'il savait tout de moi. J'étais aimé et accepté
inconditionnellement. Il était le Roi des rois, le Sei-
gneur des seigneurs, le Christ Jésus, le Sauveur.
« Jésus m'aime », pensai-je. J'éprouvai de l'amour
avec une telle intensité que rien de ce que j'avais
connu auparavant n'était comparable. Son amour
était plus grand que tout l'amour humain rassemblé.
Son amour m'enveloppait totalement, et je découvris
qu'il était merveilleux au-delà de toute entente : bon-
té, pouvoir, connaissance, et amour. Il était plus ai-
mant que l'on ne peut commencer à l'imaginer ou à le
décrire. Jésus m'aimait en vérité.
Cette personne à la gloire éblouissante m'aimait
infiniment. Après ce que j'avais traversé dans les té-
nèbres, être totalement aimé, connu et accepté par ce
magnifique Dieu/homme de lumière surpassait tout
ce que j'aurais pu imaginer. J'avais appelé Jésus et il
était venu me sauver. Je pleurai de joie, et les larmes
continuaient à venir. La joie tourbillonnait en moi. Il
me tenait et me caressait comme une mère son bébé,
comme un père son fils prodigue longtemps perdu. Je
pleurai toutes les larmes d'une vie de désespoir et
toutes les larmes de ma honte quant à mon in-
croyance. Je pleurai toutes les larmes de la joie et du
salut. Je pleurai comme un bébé et je ne pouvais
m'arrêter.
Il me tenait près de lui et caressait mon dos.
Nous nous élevâmes, d'abord graduellement, puis
comme une fusée lancée hors de cet enfer obscur et
détestable. Nous traversâmes une énorme distance,
des années-lumière, bien que très peu de temps se
soit écoulé. J'essayai de retrouver mon calme parce
qu'il était embarrassant de pleurer si abondamment.
Les larmes avaient trempé mon visage et mon nez
coulait. J'essayai d'interrompre mes sanglots, et je me
tournai pour regarder la direction dans laquelle nous
allions.
À une grande distance, loin, très loin de là, je vis
une immense zone illuminée qui ressemblait à une
galaxie. Il y avait au centre une concentration bril-
lante de lumière. En dehors du centre, d'innom-
brables millions de sphères de lumière voltigeaient,
pénétrant et quittant la grande concentration de lu-
mière au milieu. C'était comme regarder le ciel de
nuit, du sommet d'une montagne, avec des étoiles si
abondantes qu'elles se touchent presque l'une l'autre.
Ces étoiles étaient toutes en mouvement, en relation
avec le centre. Elles s’approchaient ou s’éloignaient
du centre blanc brillant de l'univers.
Quand nous approchâmes, encore éloignés d'une
vaste distance, j'étais imprégné de sentiments et de
pensées d’intense amour. Pendant que nous volions
en direction de la présence de la grande lumière, le
centre de tout être, le Un, j'étais au-delà de toute
pensée. Il n'est pas possible de décrire ce qui s'est
passé. Simplement, je sus que Dieu m'aime, que Dieu
aime la création, que Dieu est amour. Cette expé-
rience de l'amour changea totalement ma vie de fond
en comble. Quoi qu'il arrive, je saurai toujours que
Dieu m'aime.
Je commençai à être conscient de mon moi divi-
sé, et j'en fus considérablement honteux et effrayé.
Combien de fois dans ma vie avais-je dénié et raillé
cette réalité ? Combien de milliers de fois avais-je uti-
lisé le nom de Dieu comme un juron ? Quelle in-
croyable arrogance que d'utiliser le nom de Dieu
comme une insulte. C'est un tel travestissement de
tout ce qui est sacré. J'étais terriblement honteux de
m'en approcher. L'intensité merveilleuse, incroyable
des émanations de bonté et d'amour dépassait ce
j'étais capable de supporter. Je me sentais comme un
déchet, un torchon crasseux en présence de l'Un sa-
cré. L'ami qui me portait, Jésus, mon meilleur ami,
était conscient de ma peur, de ma réticence et de ma
honte. Je pensais en moi-même : « Je suis de l'écume
qui doit se trouver en arrière, au bas de l'égout. Ils ont
fait une terrible erreur. Je n'ai pas ma place ici ».
Pour la première fois, il parla. Il parla directement
dans mon esprit avec sa voix masculine et juvénile :
« Nous ne faisons pas d’erreur, et tu as ta place ici ».
Alors, nous nous arrêtâmes là, encore à d'innom-
brables années-lumière du Grand Être suprême dans
le ciel. Je pleurai de honte, et il me réconforta. Jésus
appela sur un ton mélodieux quelques-unes des enti-
tés qui irradiaient depuis ce centre gigantesque. Plu-
sieurs arrivèrent et nous entourèrent. L'irradiation
émanant d'elles contenait des couleurs exquises
d'une gamme et d'une intensité excédant tout ce que
j'avais vu auparavant. C'était comme regarder dans
l'irisation du brillant profond d'un diamant. Nous
n'avons simplement pas les mots permettant d'expri-
mer leur beauté. Quand vous regardez une lumière
brillante, l'intensité blesse vos yeux. Mais ces êtres
étaient plus brillants que les projecteurs les plus
puissants, et je pouvais les regarder sans être aveu-
glé. En fait, leur radiation me pénétrait ; je pouvais le
ressentir à l'intérieur de moi et à travers moi, et elle
me faisait me sentir merveilleusement bien. C'était
l'extase. Il s'agissait des saints et des anges.
Ils savaient tout ce que je pensais. Je ne savais
pas si je serais capable de contrôler mes pensées. Je
pouvais entendre leurs voix individuelles dans mon
esprit quand ils s'adressaient à moi. Je pensais :
« Que se passerait-il si je disais quelque chose que je
ne veux pas que vous entendiez ? » et à peine avais-je
pensé cela que je pensai le mot « sein ». Ils rirent tous
et me dirent qu'ils savaient tout ce que j'avais jamais
pensé et que je ne pouvais pas les surprendre. J'étais
à la fois embarrassé et soulagé.
J'entendais leurs voix clairement et individuelle-
ment. Chacun avait une personnalité distincte, mais
ils parlaient directement à mon esprit, pas par
l'intermédiaire de mes oreilles. Et ils utilisaient l'an-
glais habituel de la conversation. Ils savaient immé-
diatement tout ce que je pensais. C'est ainsi que nous
parlâmes :
– Tu es bouleversé. Que pouvons-nous faire pour
t'aider ?
– Je n'ai pas ma place ici.
– Si, tu as ta place ici...
– Vous avez la mauvaise personne. Je n'ai pas ma
place ici !
– C'est exact. C'est tout pour le moment. Nous
pouvons t'apparaître sous notre forme humaine si tu
le souhaites, ou sous n'importe quelle autre forme
que tu veux, afin que tu te sentes à l'aise avec nous.
La dernière chose que je voulais voir était des
gens, parce que j'en avais eu assez après ce qui
m'était arrivé. Je haïssais les gens. Aussi parce que
leur apparence humaine les obligerait à « éteindre »
leur radiation, ce qui serait une insulte à leur appa-
rence glorieuse.
– Non. S'il vous plaît, ne vous transformez pas
pour moi. Vous êtes plus beaux que tout ce que j'aie
jamais vu.
Ils semblaient tous me connaître, me comprendre
et être familiers avec mes pensées et mon passé. Per-
sonne ne pourrait me connaître plus intimement.
C'était comme aller à une grande réunion familiale de
Noël et ne pas être capable de se rappeler leurs noms
ou avec qui ils étaient mariés ou quels étaient leurs
liens ; mais vous savez que vous êtes avec votre fa-
mille. Je ne sais pas s'ils étaient mes parents ou non.
Je sentais qu'ils étaient plus proches de moi que qui-
conque que j'avais connu auparavant. Puis j'eus
honte quand je réalisai que j'étais nu, et je me recou-
vris avec mes mains. Ils furent amusés et me dirent
qu'ils m'avaient vu plusieurs fois et que je n'avais rien
à leur cacher. Je tentai alors de me détendre.
∼5∼

Passage en revue de
ma vie

J ésus et les anges me demandèrent si je vou-


lais voir ma vie. Incertain de ce à quoi il fallait s'at-
tendre, j'acquiesçai. Le compte-rendu de ma vie était
le leur, pas le souvenir que j'en avais, moi. Nous
avons regardé et traversé des épisodes qui étaient vus
du point de vue d'un tiers. Les scènes qu'ils me mon-
trèrent étaient souvent des scènes d'incidents que
j'avais oubliés. Elles montraient leurs effets sur la vie
de personnes dont je n'avais pas conscience aupara-
vant et rapportaient les pensées et sentiments de
gens avec qui j'avais été en interaction, ce dont je
n'avais pas été conscient à l'époque.
Ils me montrèrent des scènes de ma vie que je
n'aurais pas choisies, et ils en éliminèrent que j'au-
rais voulu qu'ils voient. Ce fut une surprise complète
de découvrir comment l'histoire de ma vie était pré-
sentée. Sept anges et moi-même, porté par Jésus,
nous plaçâmes en rond pendant que les scènes
étaient projetées au milieu de notre cercle. Les images
étaient principalement des images de gens, et
quelques-unes d'objets inanimés qui situaient le
temps et le lieu de l'événement. C'était la même chose
que de jouer sans décor sauf le strict nécessaire. Le
drame suivait un ordre chronologique et était très sé-
lectif, me démontrant les développements importants
de ma croissance spirituelle dans le monde.
Nous commençâmes avec des scènes de ma nais-
sance et de mon enfance. Les puissants sentiments
d'amour que mes parents avaient pour moi étaient
bouleversants. Mes parents avaient des intentions
illimitées pour leur troisième enfant qui était leur
premier et seul fils. Mon père était revenu de son ser-
vice dans la Navy pendant la Deuxième Guerre Mon-
diale et avait acheté une petite maison neuve dans
une zone de développement suburbain. Il avait 36
ans et ma mère 26. Ils paraissaient tous deux plus
jeunes que je ne m’en rappelais. Ils vivaient gaiement
le rêve américain avec deux filles et un fils dans une
petite maison du Cap, dans la banlieue de Boston.
Les scènes de l'époque où j'étais nourrisson et de ma
petite enfance étaient idylliques et emplies d'amour.
Puis nous vîmes se développer des scènes de ten-
sion. Quand notre famille grandit, la carrière de mon
père, vendeur dans une compagnie internationale de
fabrication de farine, exigea de plus en plus de son
temps. Ma mère, infirmière, commença à travailler la
nuit pour augmenter les revenus de la famille, si bien
que nous pûmes élever notre statut social. Le voisi-
nage dans lequel nous vivions était composé de fa-
milles similaires qui cherchaient à s'élever. Notre fa-
mille étendue constituait une partie importante de
nos obligations hebdomadaires. Comme mon père
avait été lieutenant dans la Navy, il voulait une vie de
famille très disciplinée. Ma mère, ayant été élevée par
des immigrants finlandais d'observance luthérienne
très stricte, accepta l'autorité complète de son mari
sur notre famille.
La maison était immaculée et les dîners étaient
élaborés et formels. Mes sœurs et moi étions éduqués
dans les bonnes manières et la docilité. Mon père
donnait des ordres et la famille obéissait prompte-
ment. Je vis comment j'avais été entraîné à réprimer
mes émotions, et que j'étais obéissant de manière à
obtenir l'approbation de mes parents. J'appris aussi
que mon père nous dominait tous par la crainte de sa
colère. Bien que nous n'étions pas autorisés à mon-
trer de la colère, j'avais appris quel moyen puissant
de contrôle sur les gens elle représente.
Dans toutes ces scènes de mon enfance, je pou-
vais sentir mon désir intense d'approbation et
d'amour. Elles montraient que j'étais mené par le be-
soin d'être aimé quand j'explorais et découvrais le
monde autour de moi. Je voulais travailler dur à
l'école pour gagner l'approbation des enseignants.
Ceux qui me faisaient me sentir aimé recevaient tout
ce que j'avais à donner en retour. En revanche, les
enseignants qui ne m'aimaient pas ne faisaient que
me frustrer de mon besoin d'être parfait pour eux.
Les anges me montrèrent comment l'acharne-
ment de mon père à obtenir le succès, le menait à
l'impatience et à des rages croissantes envers sa fa-
mille. Je vis comment ma mère, mes sœurs et moi-
même avions développé différents moyens de nous
débrouiller avec les oscillations imprévisibles de son
humeur. Ma mère était de plus en plus passive et se
détournait émotionnellement de lui. Mes sœurs déve-
loppaient des caractères élaborés d'hypocrisie et de
duplicité. Je grandis renfermé, vivant dans un monde
personnel, empli de colère et de violence.
Les anges me montrèrent ensuite combien
l'amour est important dans la formation du caractère
de chaque membre de la famille. Ils exprimaient leur
tristesse quand ils virent combien il était exprimé
d'une manière inappropriée. Les anges, Jésus et moi
sentîmes une grande déception en regardant une
scène typique où mon père rentrait du travail à la
maison tard le soir, plein de colère. Mes sœurs et
moi-même essayions de l'éviter le plus possible pour
ne pas nous faire gronder pour des fautes capitales
comme l'avachissement ou la mise d'un coude sur la
table. Recevoir une gifle sur la joue sans avertisse-
ment ou sans provocation était devenu commun.
Qu'il était pitoyable de voir un enfant qui voulait seu-
lement être aimé, agressé physiquement et émotion-
nellement sans raison. Quand ces scènes de dysfonc-
tionnement familial augmentèrent avec les ans, je vis
l'amour se transformer en haine chez des êtres qui
voulaient réellement être aimés.
En voyant ces scènes de la détérioration familiale,
je voulus intervenir, mais c'était seulement un enre-
gistrement de ce qui s'était passé, qui ne pouvait être
altéré d'aucune manière. Les anges et Jésus parta-
geaient leurs sentiments de joie avec moi quand de
l'amour était exprimé, et ils partageaient leur décep-
tion et leur tristesse quand nous nous blessions l'un
l'autre. Dieu avait mis ensemble ma mère, mon père,
mes sœurs et moi pour que nous nous aimions et
nous soutenions les uns les autres, dans notre vie
commune, pour grandir en amour et en esprit. Mais
nous adaptions notre désir d'amour d'une manière
malsaine.
Nous regardâmes ensuite des scènes de ma vie
où je devenais adolescent. Je devins de plus en plus
rebelle, et il était douloureux de voir combien je bles-
sais mon père en le rejetant affectivement. Plus nous
nous heurtions, plus notre relation se détériorait. Ce
fut une surprise de voir combien j'avais contribué à
cette hostilité et que je n'étais pas la victime inno-
cente que j'avais imaginé être.
Je cherchais l'amour et je supportais les adultes
qui avaient une figure masculine gentille. J'excellais
dans le lancer du poids et du disque pour un moni-
teur qui m'acceptait et m'approuvait. Les anges et
Jésus n'avaient aucun intérêt pour les compétitions
sportives que je gagnais ou perdais. Ils s'intéressaient
aux relations et à la manière de s'encourager ou de se
blesser l'un l'autre.
L'avènement du rock and roll portait un message
que mon esprit d'adolescent accepta fiévreusement :
l'amour est une relation sexuelle romantique avec les
filles. Je commençai sans hésiter à poursuivre des
petites amies. Il était possible de tomber amoureux
d'une succession de filles animées de ces mêmes
pensées. La musique, la télévision, les films, les ma-
gazines, et les livres nous bombardaient avec ce mes-
sage d'amour. Le problème avec ce climat culturel est
qu'il identifiait l'amour exclusivement aux relations
sexuelles. Je ne comprenais pas – et ma génération
non plus – que l'amour et les relations sexuelles ne
sont pas la même chose. Nous vîmes des filles être
exploitées comme des objets pour des gratifications
sexuelles. Les relations entre les amis masculins
étaient toujours agressives, parce que nous étions
tous rivaux face aux femmes. Spirituellement, ce fut
un désastre pour moi et pour ma génération. Nous
avions du plaisir, mais nous n'étions pas heureux
parce que nous cherchions l'amour aux mauvais en-
droits.
L'église, l'école et la maison furent rejetées parce
qu'elles refusaient de discuter de sexualité et des
autres sujets importants pour nos vies d'adolescents.
J'éprouvai de la honte à voir cette période de ma vie
en compagnie divine, parce que j'avais mal dirigé mon
désir d'aimer et d'être aimé. Dieu n'est pas particuliè-
rement intéressé par l'expression de la sexualité hu-
maine. Il est intéressé par la manière dont nous nous
aimons l'un l'autre, et ne veut pas que nous nous ex-
ploitions. La révolution sexuelle au sein de laquelle
j'ai grandi était à l’opposé de l'amour, en présentant
un amour sexuel contrefait comme l'amour vrai. Cette
vague culturelle d'hédonisme était baignée dans l'al-
cool et les drogues qui sont une rupture supplémen-
taire avec l'amour et la volonté de Dieu.
Il était étonnant de voir que Dieu avait choisi une
femme pour m'aimer et pour que je l'aime moi aussi.
À l'époque, nous nous sommes mariés et nous avons
eu l'opportunité la plus intime, difficile, merveilleuse
d'apprendre la véritable signification de l'amour avec
l’autre. Dieu nous a rassemblés, ma femme et moi,
pour apprendre l'amour. Je l'ai compris en revoyant
ma vie. Dieu nous donne l'un à l'autre pour ap-
prendre comment aimer. C'est notre travail. Il devint
clair que je devais être l'instrument de Dieu pour ai-
mer cette femme et qu'elle était son instrument pour
m'aimer. Combien de fois avons-nous vu des
exemples dans lesquels j'avais aimé, et trop souvent
nous vîmes des exemples dans lesquels j'avais con-
trôlé les relations. La domination n'est pas l'amour.
L'amour porte.
Ils me montrèrent comment Dieu nous a donné
l'opportunité d'apprendre à aimer en ayant des en-
fants et en les élevant aussi pour aimer. Dans la ré-
capitulation de ma vie, je dus me détourner plusieurs
fois en me voyant traiter mes enfants sans amour.
L’attitude témoignant le plus du manque d'amour que
j'ai eue était d'être parfois tellement obsédé par mes
préoccupations que j'étais indifférent à leurs besoins.
Je suis désolé des occasions où j'ai été impatient ou
cruel avec ma fille et mon fils. Les comportements les
plus perturbants dont j'ai été témoin dans la revue de
ma vie étaient les périodes où je me souciais plus de
ma carrière d'artiste et de professeur d'université que
de leurs besoins d'être aimés. L'abandon émotionnel
de mes enfants fut ravageur quand je le vis.
Il était horrible de voir combien j'étais devenu
semblable à mon père, en mettant le statut social et
le succès au-dessus de tout. Je croyais que ma valeur
personnelle était mesurée à mon succès dans la car-
rière que j'avais choisie. Dès lors, puisque ce sont les
autres qui déterminent le degré de succès du sujet,
celui-ci apprend à s'évaluer lui-même en se basant
sur les critères des autres. Bien sûr, le sujet n'est ja-
mais assez bon, parce qu'il y a toujours une critique
et un autre niveau d'achèvement à conquérir. Ce pro-
cessus devient une quête sans fin, visant le but inac-
cessible de l'approbation. Plus vous avez du succès,
plus vous êtes poussé à prouver votre valeur. J'ai
acheté, dans ce jeu, l’hameçon, la ligne et le plomb.
J'étais pris en suspens sur les cordes que d'autres
tiraient, passant à côté de l’amour et des joies de la
vie de famille.
Quand les anges me montrèrent combien cela
était destructif pour le bien-être de ceux que j'aimais,
je voulus arrêter la revue de ma vie. Mais ils insistè-
rent en disant que j'avais besoin de voir la vérité de
ma vie pour apprendre d'elle. Je leur demandai d'ar-
rêter, tellement j'avais honte de ma défaillance à vivre
en aimant vraiment, et en raison des chagrins que
j'avais causés à Dieu, Jésus et les êtres célestes. La
seule raison pour laquelle je pouvais supporter de
continuer la revue de ma vie était leur amour pour
moi. Ils n'avaient pas de problème à me regarder
dans la vie, ils communiquaient leur amour, même
s'ils exprimaient leur désapprobation pour des choses
que j'avais faites.
L’une d’elles était de blasphémer de manière ré-
pétitive. Pendant ma vie à la maison, et plus tard
quand j'étais étudiant en arts, j'avais pris l'habitude
de jurer à profusion. Cela devint une habitude, et ne
signifiait rien pour moi. Utiliser des mots vulgaires
n'est qu'un signe de pauvreté de goût. Utiliser le nom
de Dieu de manière crue ou vide est une insulte à
notre Créateur. Je fus horrifié de voir combien ma
compagnie céleste était blessée quand nous consta-
tâmes que je blasphémais Dieu et le Christ Jésus
aussi souvent.
La revue de ma vie avait commencé quand j'étais
bébé et c'était une joie de voir ma mère et mon père
jeunes et joyeux, aimant leur enfant. Quand la revue
progressa de l'adolescence à l'âge adulte, il y eut des
moments de joie quand je voyais que j'avais été com-
patissant, et des moments de déplaisir quand je me
voyais égoïste et cruel. Lorsque ma vie adulte fut dé-
pliée devant nous, ma nature égocentrique prédomi-
na, ce qui déplut grandement à ma divine compagnie.
Je ne faisais que très peu de choses qui n'étaient pas
dans mon propre intérêt. Les besoins des autres
étaient moins importants que mes propres désirs. Ce-
la est à l’opposé de la volonté de Dieu et est le con-
traire de l'amour.
Ainsi, nous vîmes dans mon bureau un étudiant
me confier un problème sérieux qu'il avait avec une
petite amie. Nous pûmes entendre mes pensées pen-
dant que l'étudiant me racontait son histoire. J'étais
ennuyé et très désireux qu'il s'en aille parce que je
n'avais pas d'intérêt pour son problème. Pour l'étu-
diant, c'était de la plus haute importance, mais pour
moi c'était secondaire. Je donnai un conseil mal con-
çu à l'étudiant et il partit. Les anges et Jésus furent
déçus par mon incapacité à prendre soin de lui et à
communiquer avec le jeune homme qui recherchait
de l'aide. Dieu veut que nous ayons de la compassion
les uns pour les autres. Nous créons notre jugement
éternel par ce que nous faisons dans ce monde. La
vérité nous juge. Dans la lumière de Dieu, il n'y a pas
de duplicité. Combien de personnes voudraient crier
vers Jésus quand ils meurent et voudraient qu'on
leur donne une revue de leur vie ? Il leur dira : « Vous
m'appelez mais je ne vous ai jamais connu. Quand
avez-vous montré de la compassion pour votre frère ou
votre sœur ? Quand m'avez-vous aimé ? ».
Les anges me montrèrent que nous ne récoltons
pas notre amour de Dieu par les choses que nous fai-
sons. L'amour de Dieu est donné gratuitement, sans
engagement de notre part. Nous vivons en aimant
parce que Dieu nous aime à ce point. Grâce à lui, il y
a une manière de changer notre vie et d'être pardon-
nés de nos fautes. La prochaine fois que je quitterai
ce monde, je veux être capable de me tenir près des
anges et du Christ, et de regarder ma vie sans honte
constante et sans pressentiment de ce qui va suivre.
∼6∼

Le passé et le futur

D ans mes conversations avec le Christ et les


anges, ils me parlèrent de Dieu. Je leur demandai
comment Il est, et ils me dirent ceci :
– Dieu sait tout ce qui doit arriver, et, chose plus
importante, Il sait tout ce qui pourrait arriver. Sans
cesse, Il est conscient de toute variable possible de
tout événement et de chaque résultat. Il ne contrôle
pas ou ne dicte pas le résultat des événements, ce qui
serait une violation de sa création.
Toute parcelle d'énergie et de matière a sa propre
intégrité et sa propre évolution à accomplir. Toute
créature vivante a sa propre volonté qui doit être ex-
primée. Chaque être conscient a son propre appren-
tissage comme source d'expérience. Dieu a créé
toutes les choses pour qu’elles soient ce qu'elles sont,
et il sait que le résultat ultime est une partie du des-
sein du Créateur. Toute action sert le but de Dieu en
accomplissant son rôle dans toute la gamme de l'acti-
vité, de la négativité à la positivité. Le résultat servira
toujours le but ultime de Dieu, indépendamment du
fait que cela nous apparaît long ou impossible. Il n'est
pas important que nous autres humains comprenions
pourquoi les événements arrivent ou se produisent,
parce que nous n'avons pas le contrôle de la création.
Les créatures ne sont pas le Créateur, et ceci
n'est pas un monde que nous devons contrôler. Notre
tâche, c'est de comprendre comment nous pouvons
être une partie du plan divin. Dieu a donné aux hu-
mains une image et une ressemblance divine dans le
but de comprendre notre rôle dans le plan divin. Il a
doté les humains de la faculté divine de conceptuali-
ser le passé et le futur, de sorte que nous puissions
ajuster notre comportement pour un bien à venir ou
frustrer la volonté divine en fonction du bien ultime.
Dieu voit nos erreurs et permet qu'elles adviennent,
sachant que nous souffrirons de leurs conséquences.
L'Être Suprême voit nos bonnes décisions et se ré-
jouit de savoir que nous avons fait un pas de plus
pour nous rapprocher de Lui.
Ils m'expliquèrent que les gens ressentent les
émotions de Dieu de sorte que nous participons à la
création, juste comme Dieu participe à la création et
ressent nos émotions. Ils m'expliquèrent que quand
nous avons des enfants petits, nous rendons le
monde autour d'eux aussi sécurisé que possible.
Nous limitons les dangers qui peuvent leur nuire.
Dieu a fait la même chose en créant un monde qui a
un ordre naturel, qui est prévisible et très limité dans
son résultat (notre univers physique).
Le monde dans lequel nous vivons et notre facul-
té de l'affecter sont gouvernés par le dessein de Dieu.
Le principe de la cause et de l'effet gouverne notre
expérience de la vie. Il veut que nous sachions que
c'est le noyau véritable de notre être. Toutes nos pen-
sées et tous nos actes ont un effet sur notre sphère
d'influence. Les pensées négatives produisent des ac-
tions négatives tout comme des pensées positives
aboutissent à des résultats positifs.
Quand je demandai pourquoi il y avait eu des
guerres, les anges furent prompts et clairs dans leur
réponse :
– Dieu hait la guerre. Il ne désire pas que vous
usiez de violence et de moyens destructifs pour impo-
ser votre volonté à un autre. Mais Il permet que les
guerres arrivent quand vous êtes déterminés à la
faire. Dieu vous a influencés dans le cours de votre
histoire afin de trouver des méthodes plus pacifiques
pour résoudre vos divergences. La grande majorité
des guerres que vous avez voulues n'a pas eu lieu
parce qu'Il influençait subtilement les gens pour la
prévenir. Il y a eu des moments où Dieu vous a laissé
subir les conséquences de votre désir de guerre.
Toute guerre est une leçon qui montre qu'elle n'est
pas désirable, et que vous avez à apprendre de meil-
leurs moyens pour atteindre l'harmonie avec les
autres.
Les deux guerres mondiales du XXe siècle
n'étaient pas la volonté de Dieu. Ces guerres n'étaient
pas inévitables, ni nécessaires. Elles ne se sont pas
produites parce qu'Il les voulait, mais plutôt parce
que vous les avez voulues si fort que vous avez obte-
nu ce que vous vouliez. Ces deux guerres mondiales
auraient pu être prévenues et n'auraient jamais dû
arriver, mais il y avait un désir conscient chez suffi-
samment de gens voulant dominer d'autres peuples
que Dieu vous a fait expier le résultat de votre désir.
Il souffre chaque agonie que les gens vivent pendant
la guerre.
– Comment pourrions-nous continuer à nous in-
fliger la guerre si seulement nous savions combien
cela blesse Dieu ? demandai-je.
Ils répondirent aussitôt :
– Dieu veut la fin de la guerre, du meurtre, de la
violence et de la domination, maintenant. Il voulait
une fin de la guerre il y a des milliers d'années déjà. Il
est très malheureux de votre désir continuel de faire
la guerre. Dieu a garanti que tout peuple qui essayait
d'imposer son contrôle sur un autre finirait par être
vaincu. Les leçons de la guerre ont été complètement
négatives, mais les peuples continuent à considérer la
guerre comme une option. Il veut que vous compre-
niez les raisons de vos différences et que vous résol-
viez vos problèmes par l'amour et le soutien entre
vous.
Les gens ont tenté de cacher leur bas désir de
domination et d'exploitation dans une fierté collective
sous la bannière du nationalisme. L'instinct tribal
primitif vous a rendus aveugles à ce qu'il y a de divin
dans les autres peuples. Il aime tous les peuples
comme ses enfants, et Il veut que chacun de vous voit
chaque personne aussi comme un enfant de Dieu.
Vous devez résister et vous opposer au mal chez
les autres et chez vous-même par tous les moyens
possibles. Il est prévu que vous trouviez des voies
pour résister au mal par de bons moyens plutôt qu'en
tuant. Dieu le pensait vraiment quand Il vous a dit de
ne pas tuer. Et vous vous êtes ignorés et déçus vous-
même depuis. Bien sûr, vous avez le droit de vous
défendre, et de venir à l'aide des sans-défense.
« Il y a des alternatives au meurtre, et Dieu veut
que vous appreniez à vivre en harmonie.
Je demandai encore :
– Pourquoi permet-Il qu'il y ait encore des
guerres ?
Ils me répondirent simplement :
– Dieu hait la guerre.
Si nous désirons nous entre-tuer, Dieu ne nous
arrêtera pas. Nous sommes supposés apprendre que
la guerre est inacceptable et nous devons la prévenir.
Elles arrivent en raison de la maladie spirituelle des
gens. Nous devons nous soucier de tous les peuples
et aider à guérir la maladie spirituelle, avant qu'elle
ne mène au désir de tuer. La manière de prévenir la
guerre est d'aimer de toutes ses forces et de se sou-
cier de tous les peuples. Il existe suffisamment de ri-
chesses, de nourriture et de ressources pour chaque
personne dans le monde.
La guerre ne résulte pas de la rareté des res-
sources, mais de notre désir de les posséder toutes à
l'exclusion des autres. Dieu aime chaque homme,
chaque femme, chaque enfant sur cette planète plus
que nous n'aimons nos propres enfants. Il veut que
tous aient de la nourriture, un abri, un travail inté-
ressant et l'opportunité d'être créatifs, d'apprendre la
vérité, d'être exempts de peur, d'avoir de l'estime de
soi, d'être procréateur, de vivre en communauté, de
trouver une joie et une foi totales, et de devenir le
peuple merveilleux que Dieu a créé.
Notre but est de connaître et de faire Sa volonté
dans cette vie, et nous le faisons quand nous nous
aimons l'un l'autre comme Dieu nous aime. Toute
personne sans exception a besoin d'être aimée. C'est
la leçon la plus difficile et la plus importante de notre
vie. C'est ce qui a façonné le passé, et c'est ce que le
futur créera. Nous avons échoué à apprendre cette
leçon fondamentale que Dieu nous a enseignée par la
plupart des traditions religieuses depuis le commen-
cement de la conscience humaine.
Toute religion a commencé avec des révélations
de Dieu, et maintenant nous les avons perverties et
nous avons créé des traditions religieuses pour servir
nos pires instincts. Il nous a donné une révélation de
Sa volonté pour affirmer la valeur de tout individu.
Quand nous pervertissons la volonté de Dieu en
construisant des traditions religieuses qui rabaissent
un autre peuple, nous avons horriblement déformé la
volonté de Dieu dans le but de la dénier. Cela le peine
plus que tout ce que nous faisons. C'est le péché im-
pardonnable contre l'Esprit Saint. Tout le ciel est hor-
rifié par notre usage du nom de Dieu pour causer du
mal à autrui. C'est la pire faute que nous puissions
faire.
Alors je leur demandai comment Dieu avait pu
laisser advenir l'holocauste. Aussitôt nous fûmes dé-
posés devant une gare ferroviaire où un long cortège
de wagons étaient vidés de leur chargement humain.
Les gardiens hurlaient et battaient les gens pour les
soumettre. Ces gens étaient des hommes, des femmes
et des enfants juifs. Épuisés de faim et de soif, ils
étaient totalement désorientés par l'épreuve qu'ils su-
bissaient, être rassemblés et envoyés dans un long
voyage vers une destination inconnue. Ils croyaient
qu'ils allaient dans des camps de travail, et que se
soumettre à la brutalité des gardes était la seule ma-
nière de survivre. Nous allâmes à l'endroit où le pro-
cessus de sélection avait lieu et nous entendîmes les
gardes parler des « faiseurs d'anges ». Transportés
instantanément à cet endroit, le « faiseur d'anges »
était en fait une série de fours. Je vis des quantités de
corps nus y être chargés et je commençai à pleurer.
Jésus me dit : « Ce sont les gens que Dieu aime ». Puis
il ajouta : « Regarde vers le haut ». Jaillissant de la
fumée des cheminées, je vis des centaines de per-
sonnes être accueillies par des milliers d'anges qui les
emmenaient dans le ciel. Il y avait une grande joie
dans le visage de ces gens, et il semblait n'y avoir au-
cune trace du souvenir de la souffrance horrible qu'ils
venaient d'endurer. Quelle ironie que les gardiens
aient appelé sarcastiquement ces fours « les faiseurs
d'anges ».
Je leur demandai bien sûr comment Dieu avait
permis que cela se produise. Ils me dirent que ce
n'était pas Sa volonté. C'était une abomination pour
lui. Dieu ne veut pas que cela se renouvelle, jamais.
C'était le sacrifice d'un peuple innocent auquel il
avait donné la loi pour être un exemple, une lumière
pour le reste du monde. Cet holocauste brisait le
cœur de Dieu. L'angoisse que Jésus ressentait devant
le massacre de son peuple était trop lourde pour moi,
et je demandai à ce que nous changions d'endroit. Je
n'oublierai jamais son angoisse devant cette horreur
et ce qu'elle représente. C'était l'un des points néga-
tifs de l'histoire humaine.
Je demandai alors pourquoi Dieu laissait de telles
choses se passer ? Ils me dirent qu'Il était très mal-
heureux de la marche de l'histoire humaine, et qu'Il
allait intervenir pour changer le monde. Dieu nous a
vus nous abaisser jusqu'au fond de la dépravation et
de la cruauté au moment même où Il nous donnait
les instruments pour faire de notre planète un monde
plus croyant. Il était intervenu plusieurs fois aupara-
vant dans le monde, mais cette fois, Il allait changer
le cours des événements humains. Quand Il avait ré-
vélé son propre cœur et son propre esprit en étant
présent avec nous dans la personne de Jésus, le
monde avait été consumé par la tyrannie de l'empire
romain. Et l'esprit de Dieu, révélé en Jésus-Christ,
avait vaincu l'empire romain par l'amour.
Toutes les forces du mal qui œuvraient dans le
cœur humain ont frustré le pouvoir de l'esprit du
Christ. Nous avons régressé, jour après jour, jusqu'à
la brutalité de l'empire romain, sauf qu'à chaque fois,
nous avions plus de savoir, qui était donné par Dieu,
mais que nous avons utilisé à la destruction. Il ins-
pire tout progrès de la science. Et nous avons utilisé
cette inspiration pour faire avancer nos moyens de
destruction. Les grands cadeaux que Dieu veut nous
donner ne seront pas offerts tant que nous ne nous
aimons pas assez pour nous en servir. Il veut nous
donner le pouvoir de contrôler la matière et l'énergie
avec nos esprits, la faculté de communiquer directe-
ment par la pensée, de voyager à travers le temps et
l'espace à volonté, de trouver le savoir dans la con-
templation. Le pouvoir de ces cadeaux est au-delà de
notre imagination la plus folle, mais ils ne seront pas
nôtres tant que nous ne mûrissions spirituellement,
pour utiliser ces pouvoirs d'une manière sage et avec
amour.
– Mais quand cela doit-il se produire ?
– Le moment arrivera bientôt.
Je leur dis que l'humanité n'avait guère été ren-
due meilleure par les leçons des deux conflits mon-
diaux, et que nous étions sur le point d'en avoir une
troisième encore pire1. Ils me dirent simplement :
– Il n'y aura plus de guerre mondiale.
Interloqué, je répondis :
– Il existe 40.000 armes nucléaires braquées et
prêtes à être lancées à chaque minute. Quelqu'un,
quelque part finira par presser le bouton et il y aura
une guerre nucléaire...
Mais leur réponse fut sans appel :
– Non, cela ne va pas se passer ainsi. Dieu n'a
pas permis une guerre nucléaire.
– Va-t-Il descendre et se saisir des missiles pour
les empêcher d'exploser ? demandai-je.
– Non ! Il va mettre un terme à la guerre froide.
Dieu aime toutes les créatures, et Il ne laissera pas
les gens détruire le monde.
– Mais comment va-t-Il faire ça ?
– Il est déjà en train de changer le cœur des gens
pour qu'ils aiment, et cela dans le monde entier.

1 NOTE DE L’ÉDITEUR : cette expérience a eu lieu en juin 1985, au mo-


ment où les blocs de l'Est (URSS et pays satellites) et de l'Ouest étaient
toujours sur le qui-vive et en alerte permanente d'une éventuelle troi-
sième guerre mondiale nucléaire.
– La guerre froide ne finira pas avant des cen-
taines d'années, dis-je en insistant.
– Elle finira dans quelques années seulement.
J'étais sceptique :
– Que se passera-t-il après ?
– Le monde est au début d'une transformation
majeure. Il y aura une révolution spirituelle qui affec-
tera toutes les personnes dans le monde.
Je leur demandai comment sera le monde quand
ce changement aura eu lieu. Cette fois, nous avons
été déposés dans un environnement naturel, une jolie
forêt. Il n'y avait pas de traces d'intrusion humaine
ou d'instruments humains. Les anges me dirent que
c'était le futur, et que nous étions dans un jardin que
les gens entretenaient. Ils marchaient et parlaient en-
semble. Ils étaient habillés simplement et portaient
des ornements exotiques, ressemblant par leurs te-
nues à des Indiens d'Amérique. Je demandai ce qu'ils
faisaient.
– Chacun passe la plus grande partie de son
temps avec les enfants, leur enseignant l'amour et les
merveilles du monde naturel. Ils ne font pas de dis-
tinction entre travail et jeu. Ils participent tous à
l'éducation des enfants et à l'enseignement comme
étant l'activité la plus importante de leurs vies. Les
habitants cultivent la nourriture en s'asseyant à côté
des plantes et en communiant avec elles. En
quelques minutes, ils pouvaient récolter des fruits et
des légumes mûrs. Ils mangeaient ce qu'ils faisaient
pousser immédiatement, sans cuisiner. Les habits
sont tous faits de fibres finement tissées. Il y a très
peu de métal sauf dans les ornements.
Je demandai aux anges :
– Est-ce là le Paradis ?
Ils rirent :
– Non, uniquement en comparaison avec le
monde dans lequel toi tu vis. Dans ce monde futur,
les gens auront des maladies, mais leur traitement
sera toujours efficace. Les gens se rassembleront au-
tour de la personne qui a besoin d'aide, et par la
prière, le toucher et la méditation, la maladie sera
soignée. Les personnes feront pousser juste assez de
nourriture pour satisfaire leur appétit. Ensemble,
tous les peuples du monde contrôleront le temps qu'il
fera et le climat sera régulé par la volonté collective de
l'humanité. Les plantes seront aimées et cultivées par
les individus. Tous les animaux vivront en harmonie
avec les gens. Il y aura d'innombrables petites com-
munautés autour du monde, et chacune aura sa
propre identité et sa propre culture. Il y aura beau-
coup de langages différents, mais tous seront ca-
pables de communiquer par télépathie. Il n'y aura
pas de technologie parce qu'il n'y aura aucun besoin
d'instruments, car les hommes auront le pouvoir de
contrôler la matière et l'énergie. Ils resteront dans
leur communauté à moins qu'ils ne veuillent expéri-
menter la vie dans une culture différente dans sa
musique, sa végétation ou ses investigations scienti-
fiques. Ils seront des étudiants de la Nature qu'ils
connaîtront intimement et avec laquelle ils pourront
communiquer, connaissant les sensations et les vi-
brations de toutes les parties de la création.
Les gens exploreront l'espace intersidéral sans
bouger un doigt. Ils communiqueront par télépathie
avec toute personne sur Terre et auront des relations
avec des êtres intelligents d'autres mondes. Il n'y au-
ra pas de voyage spatial parce qu'il n'y en aura pas
besoin. Les gens resteront sur place et partageront
des expériences de la vie à travers les galaxies. Ils ap-
précieront l'expérience qui leur sera donnée dans ce
monde parce qu'ils sauront que c’est un précieux ca-
deau de Dieu. Il n'y aura pas de propriété. Les gens
chercheront le bien-être de leur communauté dans sa
santé et sa croissance spirituelle. Lorsque quelqu'un
sera perturbé, la communauté concentrera son atten-
tion sur cet individu. Parfois, celui-ci sera mis en ré-
clusion aussi longtemps que nécessaire.
Quand une personne sera satisfaite d'avoir eu
toute l'expérience de vie dont elle avait besoin, la
communauté se rassemblera autour d'elle. Ils feront
une célébration, pendant laquelle la personne se cou-
chera et son esprit montera au ciel. Ce sera une
cause de grande réjouissance. Les gens naitront,
grandiront, apprendront, et mourront. Ils vivront
pour aimer Dieu, s'aimer réciproquement, et s'aimer
eux-mêmes.
Je fus étonné, parce que je pensais que le monde
futur ressemblerait à la science-fiction dans laquelle
j'avais grandi. Le futur que l'on m'avait montré était
complètement différent de ce que j'attendais. Les gens
vivaient dans une simplicité et une harmonie ex-
trêmes. Il n'y avait pas de besoin. Tout le monde était
heureux. Il n'y avait pas de conflit.
– Quand ce monde arrivera-t-il ?
– Dans 200 ans.
Je les contredis :
– Pas dans 200 ans... Les gens ne seront pas
prêts pour ça.
– Ceci est le futur que Dieu veut pour l'humanité,
et il se produira. C'est le monde que Dieu a créé pour
que nous y vivions.
– Comment cela arrivera-t-il ?
– Dieu est en train de changer le monde mainte-
nant. Il veut une conversion mondiale. Il va éveiller
toutes les personnes pour qu'elles soient celui ou
celle qu'Il veut qu’il soit. Ceux qui accepteront sa vo-
lonté prospéreront, et ceux qui dénieront son amour
périront.
– L'Amérique sera toujours le leader du monde
dans ce changement ?
– Il a été donné aux États-Unis l'opportunité
d'être l'enseignant du monde, et on attend plus de
ceux auxquels il a été donné davantage. Il leur a été
donné plus qu'à aucun autre pays, et ils ont manqué
de générosité. Si les États-Unis continuent à exploiter
le reste du monde en consommant avidement ses res-
sources, ils seront privés de la bénédiction de Dieu.
Votre pays se videra économiquement, ce qui abouti-
ra au chaos civil. En raison de la nature avide du
peuple, des gens en tueront d'autres juste pour un
peu d'essence. Le reste du monde observera avec hor-
reur ton pays être anéanti par les conflits. Le monde
n'interviendra pas parce qu'il a été victime de votre
pillage. Il accueillera favorablement la destruction
d'un peuple aussi égoïste. Les États-Unis doivent
changer immédiatement et enseigner la bonté et la
générosité au reste du monde.
Aujourd'hui, les États-Unis sont le premier mar-
chand de guerre et de la culture de la violence que
vous exportez dans le monde. Cela prendra fin parce
que vous avez la semence de votre propre destruction
en vous. Soit vous vous détruirez vous-mêmes, soit
Dieu fera venir la fin s'il n'y a pas de changement. Les
États-Unis ont eu l'opportunité d'être les pacifica-
teurs du monde. Avec son savoir dans le domaine de
la médecine, de l'agriculture, de l'industrie et de la
science, l'Amérique pourrait apprendre aux pays
moins fortunés comment donner à chaque personne
de la nourriture, des vêtements, un toit, les soins
médicaux, l'éducation et la prospérité économique.
Elle a le pouvoir d'aider tous les habitants de la pla-
nète à avoir un accès à l'eau potable et à des disposi-
tifs d'élimination des déchets. Des millions de gens
dans le monde meurent par manque de choses que
les Américains considèrent comme allant de soi. Ce
n'est pas la volonté de Dieu. Dieu veut que vous sa-
chiez que chaque personne est votre frère et votre
sœur. Il veut que chaque personne ait la même
chance d'accomplissement qu'une personne née en
Amérique. Il voit vos ressortissants devenir de plus en
plus avides, centrés sur eux-mêmes et sans compas-
sion. Il faut qu'il y ait un retour vers Dieu, ou bien le
règne des États-Unis prendra fin.
Depuis 1985, quand ce futur m'a été montré, la
Guerre Froide a cessé, et cela sans effusion de sang.
Il y a eu des signes d'un grand réveil spirituel dans le
monde entier. L'intérêt pour Dieu, la religion, la vie
après la mort et la spiritualité personnelle a augmen-
té de façon considérable. En revanche, le caractère
égoïste de la culture américaine n'a pas véritablement
changé, ce qui est la cause de grandes préoccupa-
tions.
Je ne sais pas si le pays le plus riche de l'histoire
est voué à perdre la bénédiction de Dieu, ou si le
peuple américain va devenir la lumière morale du
monde 2 . Combien de temps Dieu permettra-t-Il à
l'injustice de continuer ? Le futur se trouve dans les
choix que nous faisons précisément maintenant. Dieu
intervient d'une manière directe dans les événements
humains. Que sa volonté soit faite sur terre comme
elle l'est dans les cieux.

2NOTE DE L’ÉDITEUR : Ce livre a été écrit entre 1998 et 1999, et publié la


première fois aux États-Unis en l'an 2000. Il va de soi que la situation a
empiré depuis.
∼7∼

Que se passe-t-il
quand on meurt ?

E t je demandai encore :
– Que se passe-t-il quand on meurt ?
– Quand les gens meurent, ils ne savent pas
qu'ils sont morts. Le monde leur paraît le même, et ils
se sentent complètement vivants. Quel que soit le
traumatisme qu'une personne expérimente à sa mort,
c'est uniquement un souvenir vivace. La souffrance
est passée et elle se sent physiquement bien mieux
qu'avant sa mort physique. Mais il existe une grande
confusion parce que l'individu ne peut pas interagir
avec d'autres personnes ou avec son environnement.
Personne ne peut le voir ou l'entendre. Il n'y a pas de
réponse quand ils touchent quelqu'un. La plupart des
gens ne sont pas prêts à mourir et ne peuvent accep-
ter le fait d'être mort. Quelques-uns sont prêts, sont
détendus et anticipent fiévreusement la réunion avec
les êtres chers qui les ont précédés. C'est cet état qui
rend belle leur transition et les rapproche du ciel.
Après la mort, vous serez réceptifs à l'amour de Dieu,
ou vous ne le serez pas, selon la manière dont vous
avez vécu votre vie. Seul Dieu sait ce qu'il y a dans le
cœur d'une personne.
La manière dont nous jugeons les autres a peu de
rapport avec celle dont Dieu nous connaît. Nous ju-
geons les gens par leurs actions, alors qu’Il nous
connaît par nos intentions. Il connaît toute action,
toute pensée et toute motivation que nous avons. Si
nous avons aimé Dieu, aimé l'être que Dieu nous a
envoyé, aimé notre prochain, et si nous nous sommes
aimé nous-mêmes, nous sommes alors poussés vers
Dieu. Si nous n'avons pas aimé Dieu, son fils, notre
prochain ou nous-mêmes, nous sommes dégoûtés
par l'amour de Dieu. Il n'y a rien entre les deux.
Toute personne sait intérieurement si elle a vécu en
aimant ou non. Dieu le sait.

*
L'amour de Dieu, l'amour du prochain et l'amour
de soi sont des parties inséparables d'un tout qui ne
peut être divisé. Sans l'amour de Dieu, il ne peut y
avoir d'amour vrai de l'autre. C'est uniquement par la
puissance recouvrante de l'Esprit de Dieu que quel-
qu'un peut aimer une autre personne. L'amour vient
de Dieu, et les relations qui ne sont pas fondées sur
son amour sont basées sur l'exploitation. C'est seu-
lement par son amour que nous pouvons voir la vraie
valeur et la vraie beauté d'une autre personne. Il est
impossible d'aimer une autre personne sans nous
aimer nous-mêmes. Sans l'amour de Dieu, il est im-
possible de nous aimer nous-mêmes, parce que tout
être humain est conscient de sa nature imparfaite et
de son état de péché. Nous ne pouvons nous trouver
véritablement aimables qu'en recevant l'amour que
notre Créateur a pour nous. Quand il n'y a pas
d'amour de Dieu, il n'y a que l'amour contrefait du
narcissisme, qui est une grande tentative pour prou-
ver que nous sommes nous-mêmes aimables. Le seul
amour authentique dans ce monde est réalisé quand
il y a un équilibre entre amour de Dieu, amour du
voisin, et amour de soi.
Nos vies sont notre jugement. Dieu n'a pas besoin
de témoins, d'arguments, de jurys et de dépositions
pour connaître la vérité sur elles. Son Esprit, qui vit
avec nous est l'esprit de vérité, et cet esprit est les
yeux et les oreilles de Dieu. Même si nous sommes
aveuglés par l'auto-illusion, l'esprit connaît la vérité
parce qu'il est vérité.
Une personne qui aime Dieu sait qu'elle est com-
plètement dépendante de son amour et de sa clé-
mence. Une personne qui aime Dieu sait que nous
avons été créés pour être ses enfants et que nous
avons tous failli à être et à vivre de la manière dont Il
le voulait. Une personne qui aime Dieu sait que c'est
seulement à cause de son grand amour et par lui que
nous sommes élevés de la mort à la nouvelle vie.
Seule une personne qui aime Dieu peut accepter qu'Il
ait voulu souffrir et mourir pour nous, de sorte que
nous puissions être élevés jusqu'à la vie avec Lui. Il a
vaincu le pouvoir de la mort par le grand amour de
Dieu pour nous. Jésus est l'acte rédempteur de Dieu
pour un monde qui a chuté.

*
Quand des personnes qui aiment meurent, Dieu
envoie des anges pour les escorter dans leur voyage
vers le ciel. Les anges sont les messagers de Dieu. Ils
pourraient être des proches ou des amis, mais ils
veulent être exactement la bonne personne qui repré-
sente l'amour de Dieu pour l'individu. Les personnes
auxquelles vous pensez, qui sont parties au ciel avant
vous, vous attendront quand vous mourrez. Elles se-
ront prêtes à vous réconforter et à vous escorter au
ciel. Elles vous sortiront de la réalité de cet univers
physique et vous transporteront vers une nouvelle
réalité où vous serez pour la première fois introduit
aux merveilles et au pouvoir de Dieu.
Il existe autant de points d'entrée dans le ciel
qu'il y a d'individus. Chaque personne est escortée
vers le ciel en fonction de sa vie, de sa culture et de
son niveau spirituel. Une personne peut se retrouver
dans un joli champ, une autre dans un magnifique
château, une autre dans un lieu ressemblant à la
maison de ses grands-parents. Dieu et les anges,
pour le confort spécifique et le début de l'édification
de la personne, créent individuellement chaque lieu.
Il nous est difficile de comprendre et de croire com-
bien Il se soucie de nos individualités et les respecte.
Les anges gardiens commencent le processus
d'explication : la personne a quitté ce monde et com-
mence la vraie vie. Tout ce qui précède était prépara-
tion à la vie réelle. Ce que nous appelons mort est en
fait la renaissance dans une nouvelle vie, au-delà de
ce que nous imaginons. Nous allons grandir et être
transformés. Nous allons rencontrer la personnifica-
tion de Dieu, et éventuellement nous irons devant Sa
vraie présence.

*
Voici ce que les anges m'ont dit à propos de ce
qui arrive à une personne qui a détesté Dieu pendant
sa vie. Si quelqu'un n'est pas dirigé par l'amour de
Dieu, il est dirigé par la haine de Dieu. La plus
grande haine de Dieu consiste à Lui être indifférent.
Nous avons été créés et placés dans ce monde pour
connaître Sa volonté et pour vivre en accord avec elle.
Ne pas tenir compte de cela revient à mépriser le Dieu
de l'univers. Une personne qui Lui est indifférente est
repoussée par Sa lumière et Son amour.
Chaque personne a des anges gardiens tout au
long de sa vie. Nos anges sont l'incarnation de la
compassion pour nous. En raison de leur respect de
Dieu, ils ne peuvent pas s'imposer à nous, ou inter-
venir dans nos vies quand nous choisissons de les
rejeter et de rejeter l'amour de Dieu. Plus nous mé-
prisons nos anges, plus nous sommes livrés à nous-
mêmes. Notre désir d'autosuffisance nous isole de
l'ordre divin prévu pour nos vies. Quand nous réali-
sons notre besoin de Dieu et de ses messagers, nous
grandissons en désir et en opportunité de vivre dans
l'ordre divin. L'amour attire plus d'amour, et la haine
attire la haine.
Une personne dépourvue de l'amour de Dieu ne
peut pas être bienvenue dans le voyage vers le ciel.
Ces personnes sont laissées à elles-mêmes. Elles ne
sont pas seules dans la vie après la mort. Elles ont
des âmes-sœurs, des gens comme elles qui les atten-
dent. Ces âmes-sœurs sont leur comité de bienvenue
qui les prend pour un voyage loin de l'amour et de la
lumière de Dieu. Pour chaque individu, il y a un
voyage unique vers les abysses. Pas de limite à sa
complexité et à la profondeur de sa détresse. Dans ce
voyage, une personne embarque pour une vie infinie
sans Dieu. L'enfer c'est la séparation d'avec Lui.

*
Tout ce qui est bon vient de Dieu. La vie sans Lui
est celle où il n'existe rien de bon. Pas d'amour, de
lumière, d'espoir, de joie, de compassion, de vérité, et
pas de paix sans Dieu. C'est une réalité de haine,
d'obscurité, de désespoir, de souffrance, de cruauté,
de mensonge et de lutte. La manière dont elle est ex-
périmentée est proportionnée à la vie de l'individu.
Dieu ne veut pas intervenir, et les anges ne peuvent
pas intervenir parce que cela a été le choix de l'indivi-
du. Dieu respecte notre liberté de choisir.
Pour quelques personnes, cela peut culminer
dans l'annihilation ultime de leur être, si après avoir
existé dans cette éternité ils ne veulent toujours pas
chercher la voie qui les ramènerait à Dieu. Pour
d'autres, il y a la possibilité du salut. Dans la tradi-
tion chrétienne, Jésus-Christ a voyagé dans les pro-
fondeurs de l'enfer et a sauvé les âmes perdues. Cela
pourrait se reproduire. Mais la vérité terrible, c'est
que plus les gens sombrent profondément dans la
dégradation, moins ils veulent chercher le salut.
Beaucoup désirent l'annihilation pour les soulager du
tourment de l'enfer. Dieu aime tous les gens et ne dé-
sire pas en voir arriver un dans l'obscurité. Il a des
émotions, et Il souffre quand une âme y est perdue.
Les anges souffraient tout simplement en me parlant
de ceux qui rejettent l'amour de Dieu. Ils ne pou-
vaient pas supporter la pensée de l'abattement de
Dieu quand une personne est perdue dans l'enfer.
Bien que Dieu ne veuille pas qu'une personne aille en
enfer, Il ne voudra pas arrêter une personne qui est
déterminée à y aller. C'est le choix que nous faisons
qui détermine si nous allons au ciel ou en enfer. Ac-
ceptons-nous Dieu ? Si une personne ne connaît pas
la réponse à cette question, elle a rejeté Dieu.

*
Je n'aime pas parler de la place du tourment
éternel en raison de ma propre expérience doulou-
reuse. Dieu et ses messagers ne veulent pas parler
d'un lieu aussi hideux de souffrance. Dieu veut nous
mener au ciel par l'amour, pas par la peur ou la puni-
tion.
Il existe deux sortes de peur de Dieu. L'une est la
reconnaissance que Dieu est Dieu et que nous
sommes sans pouvoir, ou rien, sans Lui. Cette peur
est mêlée d'admiration, ou de respect, et nous pousse
à capituler et à recevoir son amour qui nous entraîne
toujours dans notre amour pour Lui. L'autre sorte de
peur consiste à être effrayé par Lui et à rejeter son
amour. Pourquoi faisons-nous ça ? Je ne connais pas
la réponse. Je sais seulement que cela brise Son
cœur chaque fois qu'une personne le fait. Ceux qui
ont accepté son amour ne le rendent pas seulement
heureux, ils rendent tout le ciel joyeux. C’est difficile
à imaginer avec notre entendement limité, mais la
vérité est que le ciel se réjouit à chaque fois qu'une
personne prend la décision d'aimer Dieu et de vivre
en accord avec Sa volonté.
Après avoir choisi Dieu, la plus grande joie dans
le monde est d'aider une autre personne à L'accepter.
Dieu veut que nous soyons pleinement vivants, com-
plètement heureux. Nos personnalités distinctes et
nos dons en tant qu'individus sont ce qu'Il aime. De
même que nous choisissons d'aimer un compagnon
de vie en raison de son caractère unique, Dieu nous
crée et nous choisit en raison de notre unicité. Quand
nous voyageons vers le ciel, la meilleure partie de
nous-mêmes augmente et s'amplifie, et les déficiences
dans notre caractère sont éliminées. Nous devons être
décidés à laisser partir nos fautes et à développer
avec enthousiasme nos dons.
Nous ne sommes pas seuls dans ce processus de
création. Tout le ciel se meut pour nous aider à deve-
nir de parfaits fils et filles de Dieu. Chacun com-
mence son voyage vers Lui à sa propre manière, en
accord avec son besoin spirituel. Les sentiers sont
illimités et le terme est le même, c'est-à-dire Dieu.
Ceux qui ont été en Sa présence, qui est le centre du
ciel, retournent fréquemment à la source de l'être.
Ceux qui ont été avec Lui prennent l'Esprit de Dieu
avec eux, où qu'ils aillent.
Nous avons été faits à son image et à sa ressem-
blance. Nous sommes les enfants de Dieu, et nous
retournons à notre source. Dieu est la réalité ultime,
et nous trouvons notre essence, notre totalité en Lui.
Nous trouvons que notre voyage vers Lui est l'unique
et entière raison de notre être véritable. Nous ne dési-
rons rien d'autre que d'être réunis à l'Un, cause de
tout cela.
Nous sommes munis de tout ce qui nous
manque, et nous laissons tout ce qui est un obstacle.
Toutes nos questions trouvent réponse. Nous ne quit-
tons pas ce monde, spirituellement prêts à rencontrer
Dieu en personne, aussi il nous amène vers Dieu Lui-
même, par étapes. Dans notre progression, nous ren-
contrerons son Activité Divine, qui est connue des
chrétiens comme étant Jésus-Christ. Les personnes
qui n'étaient pas chrétiennes doivent tout autant
connaître le Christ. Personne n'approche Dieu sans
connaître son médiateur.
Le Christ est l'action créative par laquelle le
monde a été créé. Cette personnification de Dieu a été
partout, à travers le temps et l'espace – nous créant,
rétablissant, soutenant dans la volonté divine. Le
Christ a séjourné dans notre monde, et a adopté
notre nature humaine pour nous aider à retourner
vers Dieu. Le Christ, dans l'homme Jésus de Naza-
reth, a vécu, souffert, est mort, et a été élevé à une
nouvelle vie pour nous restituer à Dieu. Il s'est identi-
fié avec nous si bien que nous pouvons nous identi-
fier avec lui. Le Christ a pris sur lui toutes nos défail-
lances si bien que nous pouvons devenir complets,
entiers, et parfaits comme il est parfait. Il a le pouvoir
et le désir de nous rendre parfaits. Nous n'avons pas
ce pouvoir, mais quand nous voulons être parfaits, il
nous fera semblables à Lui dans un amour parfait de
Dieu.
Graduellement, d'une manière parfaitement pro-
gressive, nous devenons comme lui, pendant que
nous conservons notre identité et nos qualités
uniques. Ce qui nous sépare de Dieu, c'est notre
propre sens de la différence. Ce qui nous unit à Dieu,
c'est la conscience de notre unité avec lui. Nous
avons appris notre différence par l'expérience, et nous
n'apprendrons notre unité que par le même proces-
sus. De même que Dieu a expérimenté la différence
en mourant sur une croix devant une foule mo-
queuse, nous apprendrons notre nature de Christ
dans les bras des saints qui nous guideront lors du
voyage dans la lumière de Dieu.
Toute chose bonne est possible lors de ce voyage
vers Dieu. L'univers est empli de mondes, beaucoup
sont largement supérieurs à celui que nous avons
quitté. Nous pouvons visiter ou choisir une vie dans
un monde meilleur en préparation à notre union avec
Dieu. Quelques personnes ont laissé derrière elles des
êtres aimés qui ont besoin de leur protection et de
leur direction. Ils peuvent vivre comme des anges
gardiens pendant une période qui fait partie de leur
développement spirituel. Certains sont des apprentis
pour devenir eux-mêmes de grands anges et pour ap-
prendre les leçons qu'ils n’ont pas eues dans leur vie.
Tout ce qui est bon est possible. L'univers et le
ciel sont pleins d'expériences de vie pour nous ensei-
gner au sujet de Dieu. Quelques personnes ont be-
soin de temps pour contempler, quelques-autres d'ac-
tivité, et elles font toutes le voyage spirituel. L'univers
est plus varié et plein de vie que nous ne pouvons
l'imaginer. Toute cette richesse d'expériences peut en
constituer une autre, croissante, pour devenir comme
le Christ, afin être unis avec Dieu.
Au centre du ciel, il y a le Dieu Un, entouré par
un vaste nombre d'êtres qui ont réalisé la divinité en
tant qu'enfants de Dieu. Aucun d'entre eux ne rêve
un instant qu'il est Dieu. Ils conservent leur identité
unie en Lui. Ils participent même avec Lui à la créa-
tion. L'univers existe parce qu'il est l'activité de Dieu
et de la multitude céleste. On m'expliqua que c'est
comme un grand orchestre dont Dieu est le dirigeant.
Chaque individu est un instrument avec des qualités
uniques. Chaque âme contribue à sa manière à la
symphonie de la création.
Il n'y a ni passé ni futur dans la symphonie, seu-
lement le présent. L'univers et tout ce qui est en lui
est la musique. Nous sommes les chansons chantées
par le ciel. En dehors de cette symphonie de la vie, il
n'y a ni temps, ni espace, ni matière, ou énergie.
Notre destinée ultime est de participer avec Dieu à la
création. L'instrument que nous jouons est notre être
parfaitement rattaché à Dieu par le lien de l'amour.
Nous connaissons notre partition dans la symphonie
parce que nous avons compris qui nous sommes et
contribuons par notre expérience, notre être entier,
notre esprit à ce processus.
Personne ne commet de faute. C'est pourquoi la
préparation est vaste et ardue. Tous sont parfaits
parce qu'ils sont parfaitement reliés au conducteur.
Ce n'est pas une coïncidence si la musique est appe-
lée le langage universel, et utilisée comme une sorte
de culte. Tous les enfants de Dieu ont une place dans
le chœur. L'hôte céleste se trouve en adoration autour
de Dieu, louant activement Dieu en lui offrant son
être entier. C'est l'extase parfaite.
*
Quand nous essayons de nous imaginer à quoi
cela doit ressembler, nous savons profondément que
nous ne sommes pas prêts. Mais par l'intermédiaire
du pouvoir transformateur du Christ, nous serons
prêts au temps de Dieu.
Les images populaires du ciel qui existent au-
jourd'hui sont ridicules comparées à la vérité sur le
ciel qui m'a été montrée. Tout ce qui a été bon est
dans le ciel sous une certaine forme. Chacun dans le
ciel est sous une forme immortelle si bien qu'il n'a
aucun besoin de biens matériels. Chacun dans le ciel
fait un voyage spirituel. Assis devant l'océan en re-
gardant le rythme des vagues, lisant un livre écrit par
un ancien sage, parlant avec un saint, embrassant
une personne aimée pour la première fois après une
longue absence, tout cela reflète la vie dans le ciel.
Parler avec le Christ de sa vie en tant que Jésus, lui
poser toutes les questions et entendre ses merveil-
leuses réponses sont quelques-unes des joies du ciel.
Pas d'urgence ni d’anxiété à propos de quoi que
ce soit. Nous bougeons à notre propre rythme, en ac-
quérant la complétude qui nous manquait et en nous
soulageant de nos doutes et de nos défauts. Quand
nous grandissons dans notre nature de Christ, nous
changeons physiquement. Nous perdons graduelle-
ment notre opacité et devenons translucides. Nos
corps deviennent rayonnants et nous sommes ca-
pables de nous ouvrir aux rayonnements des autres.
Nous donnons notre lumière et recevons celle des
autres. La communication est un échange de pen-
sées, de sentiments, et d'amour, d'une telle intimité
et intensité qu'elle ne peut être décrite. Les âmes se
rencontrent et se joignent. Toute chose dans le ciel
est bonne, si bien qu'il n'y a jamais aucune peur,
souffrance ou colère. Les gens dans le ciel peuvent
regarder en arrière dans le monde qu'ils ont laissé, et
voir exactement ce qu’il s'y passe. Ils savent qu'en
dépit des apparences, le plan parfait de Dieu se dé-
ploie dans la vie des personnes qu'ils ont laissées der-
rière eux.
Le ciel veille sur ce monde et prie Dieu de nous
aider à venir dans la lumière et l'amour de Dieu.
Ceux qui sont partis au ciel avant nous nous regar-
dent, priant pour que nous fassions les bons choix.
Ils connaissent le chagrin que nous avons parce qu'ils
nous ont quittés. Ils savent aussi que la séparation
n'est que momentanée, et qu'ensuite nous serons ré-
unis pour toujours. Ils veulent que nous donnions la
plus grande perfection aux vies qui nous ont été don-
nées de sorte que nous puissions les rejoindre dans le
ciel. Les retrouvailles qui s’y font sont ainsi joyeuses.
Nos vies dans le monde sont très brèves, et si nous
sommes entièrement engagés dans la vie, le temps
passe vite. L'étreinte des familles et des anciens amis
fait disparaître la douleur de l'absence immédiate-
ment et à la place, on a la joie éternelle.
Cette vie que Dieu nous a donnée est un précieux
cadeau. Nous devons l'utiliser sagement parce que
cette opportunité de nous préparer pour le ciel n'est
donnée qu'une fois. Personne ne se verra redonner
cette opportunité exacte. Dieu ne nous accorde pas
frivolement ou arbitrairement le cadeau de la vie.
Cette opportunité de vie nous est donnée pour nous
préparer à notre croissance spirituelle continuelle
dans le ciel. Défaillir à utiliser nos opportunités de vie
sagement et avec amour est un rejet de Dieu. Gâcher
la vie de quelqu'un est un rejet de Dieu et n'est pas
une préparation au ciel. Les choix que nous faisons
dans ce monde déterminent si nous sommes candi-
dats au ciel ou non.
Si vous ne connaissez pas la réponse, vous serez
dans un grand trouble, et vous devrez demander à
Dieu de vous montrer la voie immédiatement. Par
bonheur, Il veut que nous rentrions À LA MAISON, et
Il nous a envoyé quelqu'un pour nous montrer la
route. Son nom est Jésus.
∼8∼

Pourquoi sommes-
nous ce que nous
sommes ?

Q uand je demandai aux anges et au Christ


pourquoi nous sommes tels que nous sommes, nous
eûmes une longue conversation sur la nature hu-
maine. Si je devais résumer tout cela en une phrase,
ce serait celle-ci : « Dieu nous aime beaucoup ». C'est
l'essence de ce que j'ai appris et de ce que je veux
communiquer de mon expérience. Cela semble très
simple, mais a des implications prodigieuses. Être
enfant de Dieu comporte des bénéfices et des respon-
sabilités. Le fait le plus important d'être enfants di-
vins est de savoir que Dieu nous aime. Son amour n'a
pas de parallèle dans l'expérience humaine. Dieu est
autosuffisant et n'a besoin de rien. Les humains sont
totalement dépendants de Lui, et nous sommes des
gens qui ont de grands besoins. Comment pouvons-
nous comparer l'amour du Créateur qui aime incon-
ditionnellement avec l'amour du créé qui aime condi-
tionnellement ?
C'est le problème : essayer de comprendre
l'amour de Dieu pour nous, et pourquoi nous
sommes comme nous sommes.
Nous n'avons pas de base pour connaître l'amour
inconditionnel. Quiconque a eu une expérience de
l'amour de Dieu sait qu'elle est ineffable. L'amour de
Dieu est au-delà de notre faculté de décrire, voire
même de concevoir. Imaginez ce que ce serait si l'on
comprimait tout sentiment d'amour dans votre vie
entière en un seul moment d'amour intense. L'amour
de Dieu est encore plus grand. Si vous voulez avoir
une idée de cet amour, regardez une mère qui s'oc-
cupe de son bébé. C'est ce que nous pouvons con-
naître dans ce monde qui est le plus proche de
l'amour de Dieu. Ce n'est pas un hasard si l'image
d'une mère s'occupant de son bébé est l'une des
images les plus souvent peintes dans l'art chrétien.
Dieu est comme une mère et un père pour nous.
Nous sommes complètement dépendants de Lui
comme le bébé est dépendant de ses parents. Penser
que nous sommes autosuffisants est ce qui nous sé-
pare de Lui. Cette illusion d'indépendance est de l'or-
gueil, et l'orgueil est la source de tout péché, ce qui
nous sépare intentionnellement de lui.
Pour connaître son amour, nous devons nous dé-
barrasser de l'illusion de l'indépendance. Nous créons
notre égo en réponse à l'expérience de notre vie. Tra-
giquement, nous créons des égos qui éliminent notre
relation avec Dieu. Même des gens qui pensent être
religieux tentent souvent de Le manipuler pour leurs
propres buts égocentriques. C'est l'une des plus
grandes parodies que nous commettons devant Dieu
– pour projeter notre esprit mauvais sur Lui. Son
amour pour tous est la base permettant de commen-
cer à savoir quelque chose sur l'amour de Dieu.
La vision égocentrique de Dieu est souvent proje-
tée dans une vision tribale de l'amour divin. Dieu
n'est pas la propriété d’individus, de tribus, de na-
tions, de religions, ou de n'importe quelle autre insti-
tution. Notre parti-pris culturel est un orgueil égocen-
trique collectif. Dès lors que nous sommes des créa-
tures finies élevées dans des cultures spécifiques,
nous sommes modelés par notre culture. Pour con-
naître Dieu et son amour, nous devons déposer notre
ego ou orgueil individuel et collectif.
Trop souvent, nous revendiquons l'amour de
Dieu pour notre groupe fermé. Nous excluons ceux
qui sont en dehors du groupe comme étant en dehors
de l'amour de Dieu. Ceci est opposé à sa volonté.
Dieu aime tout le monde au-delà de tout ce que nous
pouvons imaginer. Il aime les athées, les agnostiques,
les meurtriers, les prostituées, les voleurs, les alcoo-
liques, les drogués, les personnes sans domicile et les
menteurs. Dieu abhorre le comportement qui abaisse
et détruit la piété, mais il aime la personne.
Un parent peut élever un enfant qui devient un
criminel, mais le parent aime son fils ou sa fille, et
hait le comportement de sa progéniture. Dieu nous
aime quoi que nous fassions, mais Dieu n'aime pas le
mal que nous faisons. L'amour de Dieu nous permet
de faire tout ce que nous voulons faire. Les choses
que nous faisons peuvent donner de la joie à Dieu ou
elles peuvent Le blesser, et Il veille sur nous, nous
aime, et essaye de nous influencer pour être des per-
sonnes pieuses. Dieu ne nous contrôle pas. Il pour-
rait le faire, mais c'est la nature de son amour de
nous laisser récolter les conséquences de nos actions.
Les anges et Jésus me l'ont expliqué comme suit :
l'amour de Dieu est comme une famille. Quand un
enfant est né, les parents font du foyer l'endroit le
plus sûr possible, pour protéger le bébé. Ils s'occu-
pent de tous ses besoins. Quand le bébé devient en-
fant, les parents l'éloignent des dangers et tentent de
lui enseigner à être conscient des besoins des autres.
Quand l'enfant grandit et devient adolescent, les pa-
rents imposent des limites visant à protéger l'exposi-
tion de l'enfant aux dangers et le pourvoient d'expé-
riences de vie signifiantes pour qu'il devienne un
adulte indépendant.
La plupart des parents veulent garder leur enfant
hors de tout danger et cela pour toujours. Le parent
sait que pour aimer ses enfants, il ne peut que
l’éduquer pour la vie, et ensuite le laisser partir loin
de son amour. Les parents ne peuvent jamais cesser
d'aimer leurs enfants quoi qu'il arrive. L'enfant de-
vient un adolescent puis un adulte capable de faire
plaisir à ses parents ou de les décevoir. Les parents
tentent d'influencer mais pas de contrôler ce que font
leurs enfants matures.
Dieu a créé un monde dans lequel nous sommes
traités comme ses enfants matures. Il nous influence
mais ne contrôle pas notre comportement. La pluie
tombe également sur le juste et sur l'injuste. Il nous
tient individuellement et collectivement pour respon-
sables de nos actions. Il influence notre bonté par les
bénédictions et décourage notre méchanceté par la
privation de bénédictions. Ses bénédictions sont spi-
rituelles. Amour, espoir, confiance et paix sont les
bénédictions que Dieu donne pour une vie pieuse.
Haine, désespoir, incroyance et conflits sont le résul-
tat du détournement de Lui. Fortune, pouvoir et sta-
tut ne sont pas importants pour Dieu. Ce sont des
distractions par rapport au but de nos vies. Chacun
de nous doit utiliser la fortune, le pouvoir et le statut
que nous avons atteints pour que l'amour de Dieu
règne dans le monde comme Il le fait au ciel.
La justice de Dieu est que nous récolterons
toutes les conséquences de nos actions de ce monde,
dans la vie prochaine. Des personnes se meuvent
parmi ses bénédictions, ce qui est la félicité. D'autres
se déplacent dans le tourment. Dieu veut que tous les
gens viennent au ciel, mais Il permet à chacun de
nous de choisir entre la félicité et le tourment, entre
le ciel et l'enfer. Dans ce monde, nous pouvons mêler
la félicité et le tourment. Dans la vie prochaine, ciel et
enfer sont séparés.
Les anges et Jésus m'ont dit que Dieu veut que
personne n’aille au lieu du tourment. Pourquoi quel-
qu'un choisirait-il l'enfer ? Pourquoi des gens font-ils
un enfer de leur vie dans ce monde ? La réponse,
c'est que nous le pouvons. Dieu nous a donné la fa-
culté divine de créer et de détruire. Il nous a donné la
faculté divine de devenir saints ou démons. Il nous a
équipés pour devenir ce que nous voulons être.
Mes professeurs célestes ont expliqué que nous
ne pouvons dire que nous ne connaissons pas la dif-
férence entre le bien et le mal. Chaque personne a
suffisamment de conscience spirituelle pour la con-
naître. Nous avons aussi une capacité illimitée à nous
leurrer. Les mauvais prétendent qu'ils sont bons, et
les bons pensent qu'ils sont mauvais. Dans nos
cœurs, nous savons qui nous sommes. Dieu n'est pas
dupé. Il sait exactement si l'amour ou la haine nous
gouvernent. Ceux qui sont gouvernés par l'amour
vont vers Dieu, au ciel. Ceux qui sont gouvernés par
la haine vont en enfer. Nos vies sont nos juges. Nous
créons notre propre sort pour la vie suivante.
Ce qui arrive aux gens quand ils laissent ce
monde et entrent dans l'éternité se passe entre eux et
Dieu. S'ils se sont efforcés de l'aimer, ils sont entraî-
nés vers Lui. S'ils le haïssent, ils sont entraînés loin
de Lui. Il est trop merveilleux et trop terrible de spé-
culer davantage. Nous savons tous dans nos cœurs
où nous irons dans la vie suivante. Nous savons ce
que nous devons faire pour changer notre destinée.
Voulons-nous provoquer le changement ?
Dieu ne veut pas que quiconque s'éloigne de lui.
Dans ce monde et dans le suivant, Dieu appelle tout
le monde. Personne n'est assez bon pour aller au ciel,
mais maintenant Il veut que nous y allions tous.
Nous choisissons entre Dieu et la séparation d'avec
Lui. L'amour divin nous a donné la liberté et la facul-
té de choisir. L'amour de Dieu veut permettre au plus
grand pécheur du monde de choisir le ciel. Il veut
permettre à la personne la plus gentille d'aller en en-
fer. Quand nous vivons dans l'amour de Dieu ou en
nous opposant à son amour, nous faisons notre
choix. La preuve de la manière dont nous exprimons
l'amour de Dieu est la manière dont nous nous ai-
mons réciproquement. Jésus commandait à ses dis-
ciples de s'aimer les uns les autres. C'est la voie du
ciel. L'opposé est le passage vers l'enfer. Ce n'est pas
compliqué. Le ciel est un cadeau de Dieu que nous ne
méritons pas, à l'exception de son amour pour nous.
L'enfer est ce que nous désirons quand nous rejetons
Dieu.
Notre perspective sur la vie est mauvaise. Nous
pensons que cette vie dans le monde est importante.
Elle est seulement importante comme préparation à
notre vie éternelle. La seule importance de cette vie
est le choix que nous faisons d'aimer Dieu ou non.
Quand nous mourons, nos âmes quittent ce monde et
se rendent dans une dimension différente ou une
nouvelle réalité. Ce que nous avons choisi détermine
si ce qui va advenir sera une réalité de félicité ou de
tourment. Tout ce que nous faisons dans la vie est un
résultat des choix que nous avons faits. Soit nous
nous dirigeons vers Dieu, soit nous nous en éloi-
gnons. Il n'y a rien entre. Vous ne pouvez pas être
neutres à propos de Dieu. Être indécis à son propos,
c'est être en opposition avec Lui. Le Créateur de
l'Univers, l'Être Suprême, le Seigneur le plus grand,
n'est pas quelqu’un que l'on peut ignorer.
Quand nous éprouvons de l'amour pour une
autre personne, nous le savons. Quand nous n'en
éprouvons pas, nous le savons aussi. L'opposé de
l'amour est l'indifférence. L'opposé de l'amour de Dieu
est l'indifférence envers Lui. C'est la haine pure. Reje-
ter Dieu si complètement que l'on en devient indiffé-
rent est l'opposition la plus grande que nous pouvons
éprouver envers Lui.
Être en colère contre Dieu est différent. Quand
nous sommes dans une relation d'amour, nous
éprouvons intensément toutes les émotions. Nous
pouvons crier de colère : « Mon Dieu, mon Dieu, pour-
quoi m'as-tu abandonné ? ». Nous pouvons com-
battre, discuter, plaider, rire, pleurer, tenir et repous-
ser la personne que nous aimons. L'amour est une
relation intense qui suscite des émotions puissantes.
Dieu nous invite dans une relation intime et intense.
Il veut être réconcilié avec nous. Le Livre des
Psaumes exprime toutes les émotions concevables
envers Lui. Ces cantiques sont des prières, des
louanges et des lamentations destinées à Dieu.
Il veut que nous soyons heureux. Est-ce que
chaque bon père et chaque maman ne veut pas que
leur enfant soit heureux ? Dieu veut la même chose
pour ses enfants. Il nous donne cette petite vie dans
le monde pour que nous choisissions si nous voulons
être avec Lui pour toujours ou si nous voulons nous
en éloigner dans la vie prochaine. Cette vie est très
brève, et quand nous irons dans l'éternité, nous com-
prendrons combien notre temps dans le monde était
réellement très court. Il est donné à chacun précisé-
ment assez de temps pour faire son choix.
On m'a dit que ces questions et ces doutes
étaient le moyen de découvrir la vérité. Dieu nous a
donné le pouvoir de raison pour examiner, question-
ner, et tester la validité de nos pensées. « Pourquoi
sommes-nous la proie des doutes et de l'indécision ? »
demandai-je. Ils me dirent que j'avais choisi l'indéci-
sion comme moyen d'éviter d'arrêter un choix. Ce
n'est pas une option quand elle survient au moment
le plus critique de la vie, quand il s'agit d'aimer Dieu
ou non.
Nous maintenons notre indifférence envers Dieu
en nous complaisant dans le doute. En doutant per-
pétuellement de Dieu, nous le nions. Pouvons-nous
douter que notre mère ou notre père existe ? Dou-
tons-nous que nous leurs devons de la gratitude et
du respect pour nous avoir fait naître et grandir ?
Douter de Dieu est un rejet de notre Créateur et de
l'Un qui nous aime. Pas un de ceux qui sont nés
n'étaient assez bons pour aller au ciel. Dieu nous fait
imparfaits, de sorte que nous devenions parfaits par
notre amour pour Lui. Si nous étions parfaits, nous
n'aurions aucun besoin de Lui. Nous ne sommes pas
des dieux. Nous avons Dieu en nous et avec nous,
mais nous sommes loin d'être Lui. Il connaît notre
faiblesse et a fait quelque chose pour nous amener à
la maison, à la perfection.
Dieu a envoyé des enseignants et des prophètes
dans le monde pour nous montrer la voie du bien. Il y
a eu des milliers d'enseignants dans le monde et
beaucoup de prophètes. C'étaient des hommes et des
femmes envoyés et inspirés par l'Esprit pour nous
montrer la voie. Les gens ont ignoré les enseignants
et les prophètes, et perverti leur message. Dieu est
venu dans le monde en emplissant un homme avec
son Esprit. Cet homme était humain à tous points de
vue, il était l'amour, la volonté et l'Esprit de Dieu par-
faits. Incroyable, cette personne naquit de la manière
la plus pauvre, la plus indigente que l'on puisse ima-
giner. Il eut une enfance de réfugié. Sa jeunesse et
son premier âge adulte furent consacrés à un métier
artisanal. Il vivait dans un pays occupé et opprimé
loin du centre du pouvoir du monde civilisé. Il ensei-
gna et guérit les malades pendant trois ans, et fut
tué, souffrant la mort la pire qui soit pour un crimi-
nel. Après être mort et enterré, il réapparut plusieurs
fois à des centaines de gens. Par sa mort, il conquit le
pouvoir sur la mort et invita tout le monde à la vie
éternelle avec Dieu dans le ciel.
La raison pour laquelle il a aujourd'hui un mil-
liard et demi de successeurs est qu'il est vivant, qu'il
parle et qu'il guérit toujours aujourd'hui. Cet homme
de Dieu était appelé Jésus de Nazareth, et ceux qui le
suivaient l'appelaient l'Un qui avait été choisi, le
Christ. Il offrit à tous les gens le pardon de leurs pé-
chés et la vie éternelle dans le ciel. Par sa vie et le sa-
crifice de soi, il a fait pour nous ce que nous ne pour-
rions jamais faire. Il nous a rendus parfaits, com-
plets, et un avec Dieu. Si nous avons confiance en
lui, il nous élèvera jusqu'au ciel. Jésus dit : « Je suis
la résurrection et la vie. Ceux qui ont confiance en moi,
même s'ils meurent, vivront ».
Que les gens affirment qu'ils sont chrétiens ou
non, ce n'est pas ce qui est important en fin de
compte. Ce qui est important est que quelqu'un aime
comme il aimait. Avec l'amour inconditionnel de Dieu.
Une personne peut aimer Dieu et aimer son frère
et sa sœur inconditionnellement sans être chrétien.
S'appeler chrétien ne fait pas de quelqu'un un suc-
cesseur du Christ, s'il n'a pas aimé comme il aimait.
Jésus dit : « Je suis la voie, et la vérité, et la vie. Per-
sonne ne peut aller au Père sans passer par moi ».
Personne n'ira à Dieu si ce n'est par l'expiation
du Christ, l'amour du Christ, et la voie du Christ. Son
enseignement et sa pratique incluaient tous les
hommes. Les humains avaient essayé d'en faire un
culte exclusif, mais Jésus est venu pour tous les
gens, et le Christ atteint tous les peuples, partout, à
tout moment, dans l'espace, le ciel, et l'enfer.
Dans mon expérience j'étais avec lui et je ne serai
jamais séparé de lui dans ce monde ou le prochain.
Pendant le temps que j'ai passé avec Jésus, j'ai dé-
couvert qu'il est mon meilleur ami et que je l'aime.
∼9∼

Réalité

P endant mon expérience aux frontières de la


mort, j'ai eu l'opportunité de poser à Jésus et aux
anges une série de questions et voici quelques-unes
des réponses qu'ils m'ont données.

*
Question : D'où vient la création ?
Avant Dieu, il n'y avait ni temps, ni espace, ni ma-
tière. Les anges parlent de lui de diverses manières,
mais le terme le plus souvent utilisé est l'Un. Dieu est
l'Un parce qu'il est la source de toute chose. Il n'y
avait rien d'autre à part Dieu. Toute chose est venue
de lui et toute chose retourne à lui. Afin que je puisse
comprendre, ils m'expliquèrent que Dieu est comme
un artiste qui crée pour le pur plaisir de créer. Une de
nos qualités que l'on retrouve dans l'image et la res-
semblance avec lui est notre désir de créer. Nous
sommes créatifs non seulement comme artistes, mu-
siciens, écrivains et réalisateurs, mais aussi comme
parents, ouvriers, médecins, amants et apprentis.
Dieu crée des univers qui, à leur tour, deviennent
procréatifs. Il existe d'innombrables êtres intelligents
dans l'univers que nous habitons et infiniment plus
dans des univers qui occupent d'autres dimensions.
Et Il est présent dans toute la création. Celle-ci est
entièrement dans le maintenant de Dieu. Sa cons-
cience est la création entière. Tout ce qui était et tout
ce qui sera est ce moment-ci pour Dieu. Notre com-
préhension du passé et du futur, de l'espace et de la
séparation, diffère de la manière dont il comprend la
création.
Dieu est incompréhensible pour nous excepté
dans les voies qu'il a choisies pour nous révéler sa
vraie nature. Il nous a donné la faculté de Le con-
naître en étant faits « à l'image et à la ressemblance
de Dieu ». La première caractéristique qui nous per-
met de connaître quelque chose de Lui est l'amour,
l'affection intense pour quelque chose. Nous disons
que nous aimons le chocolat, la pêche, l'histoire, une
personne, les voitures, le jardinage, l'aéronautique, la
couture, la musique, etc. La passion que nous expé-
rimentons consiste à prendre part à la passion de
Dieu pour toutes choses. Notre amour vient de Lui.
Quand nous aimons, nous expérimentons Dieu. Il
aime toute chose passionnément. L'amour est infini-
ment plus complexe parce qu'il comprend énormé-
ment de variables. Nous avons été créés pour ap-
prendre comment aimer. Il faut plus qu'une vie d'ex-
périences pour apprendre comment vivre en aimant.
Chaque personne recevra les expériences nécessaires
pour apprendre comment aimer.

*
Question : Sommes-nous physiques ou bien spiri-
tuels ?
Nous sommes les enfants projetés de l'esprit de Dieu,
l'Esprit fait chair. Nous sommes l'expression de l'es-
prit et, à la fin, les coparticipants de la création dans
un continuum incessant toujours en croissance, en
expansion, en diversification.
Dieu peut créer à l'infini. Comment crée-t-il un
Esprit divin dans d'infinies variétés qui n'ont jamais
existé et sont au-delà de la manipulation ? Si vous
faites une pièce d'art de n'importe quel objet inanimé,
elle se trouve juste là devant vous, mais elle n'a pas
la moindre étincelle de vie. Mais si vous donnez le
jour à un enfant, l'enfant développe lui-même une vie.
Il devient différent de vous. Dieu a créé un univers
qui non seulement a suffisamment d'énergie, mais
qui devient, en plus, à chaque moment infiniment
plus complexe, plus riche et plus varié en terme
d'Esprit, d'expérience, d'émotion, et de pensée. Il a
plaisir à être chacune de ses créations. Imaginez que
vous vous contemplez vous-même depuis tous les
points de vue de chacun dans l'univers. C'est Dieu
étant Dieu à travers la création de Dieu.
La matière est un état d'énergie et celle-ci est la
réalisation de l'esprit divin. L'énergie est créée dans
une vibration de l'esprit divin. Il faut du temps et de
l'organisation pour mettre l'énergie à un point où elle
peut être amenée à un état plus sophistiqué et struc-
turé qui est la matière. Il faut plus de temps et d'or-
ganisation pour avoir de la matière à un point où elle
peut produire la vie.

*
Question : Qui administre tout cela ?
Beaucoup d'anges sont impliqués dans l'organisation
de l'univers physique. Ils font advenir cette organisa-
tion ; ils développent la matière à travers ses stades
d'évolution. Il y a aussi l'esprit et la volonté de Dieu
derrière tout ce qui se produit. Il y a un grand mou-
vement d'intelligence et de volonté qui conduit le
monde dans l'être. Ce processus est en route à tout
moment.
La fonction des anges en relation avec l'évolution
de la terre ressemble beaucoup au jardinage, avec
une touche discrète. Vous plantez la semence, vous
l'arrosez, vous taillez la plante, vous l'entretenez,
mais elle a une vie par elle-même. Tous ceux qui jar-
dinent savent que plus vous êtes en harmonie en
permettant à la plante d'être ce qu'elle peut devenir,
plutôt que de la forcer, plus vous êtes efficace en l'ai-
dant à développer son potentiel entier.

*
Question : Quel est le but de l'évolution de la vie ?
Toute chose est la manifestation de l'esprit de Dieu et
de sa volonté. Les choses vivantes, opposées aux
choses inanimées, ont en elles plus de volonté de
Dieu. Il existe une différence majeure entre une
plante et une pierre. Celle-ci est bien une émanation
de Dieu, mais une plante a la faculté de se tourner,
de grandir, de se mouvoir pour se reproduire. Un être
hautement évolué et actif comme un animal est aussi
différent d'une plante que celle-ci l'est d'une pierre.
Les êtres raisonnants sont aussi différents des êtres
non raisonnants que les animaux le sont des plantes.
L'Esprit divin qui entraîne les êtres à naître est
très, très spécial. Il y a quelque chose de véritable-
ment merveilleux qui se passe dans un bébé, dans la
jonction du principe mâle et femelle qui fait le fœtus.
Cette petite étincelle divine est le germe spirituel de
ce qui va se développer dans une âme. C'est le poten-
tiel, qui, par le cours de l'évolution peut devenir une
âme mature, prête à se développer en un pur Esprit.
Si un bébé meurt, son âme retourne à la source. À
l'intérieur d'un bulbe de tulipe, il y a le plant de tu-
lipe. Dans la spore d'une fougère, se trouve la fougère
entière. Tout ce qu'une fougère peut devenir est là.
C'est le cas avec le fœtus humain. Pour devenir plei-
nement développé comme une âme mature, il va vivre
en entier et expérimenter.
Quand un homme adulte meurt, il se peut qu'il
ait achevé tout ce qui pouvait être appris au niveau
physique. En apprendre plus serait redondant. On
n'apprend pas tout parfaitement, mais ces ultimes
construction et polissage de l'esprit seront accomplis
en dehors du règne physique. Nous sommes modelés
pour nous développer en tant qu'êtres spirituels. Un
enfant est rempli de potentiels ; il n'est pas devenu
l'instrument entier, l'instrument complet, unique, in-
dividuel, développé, empli de volonté, intelligent, spi-
rituel, de Dieu. Si l'âme défaille dans le domaine phy-
sique, pour des raisons quelconques, elle retournera
à la source. Elle peut revenir dans ce monde phy-
sique ou un autre. Si elle doit revenir, ce qui est juste
une parmi d'innombrables possibilités, elle sera plus
développée. La chose importante est de réaliser le po-
tentiel de la personne ici et maintenant. Nous ne de-
vons pas dépendre d'un désir d'échapper à la respon-
sabilité d'être des créations de Dieu.
Chaque moment de notre vie dans ce monde est
la possibilité critique de dire Oui à Dieu. C'est le mo-
ment de lui faire confiance, le jour pour répondre à
Son amour. Nous répondons à cet amour en nous
recréant nous-mêmes à son image et à sa ressem-
blance.
Ce n'est pas difficile à découvrir parce que Dieu
nous a donné un modèle parfait pour nous instruire
dans l'amour parfait. Il vivait il y a deux mille ans, et
il vit aujourd'hui et il enverra son Esprit dans nos
vies si nous le lui demandons.
Son Esprit, qui est celui du Christ, nous guidera
et nous révélera la nature de Dieu quand nous deve-
nons des êtres spirituels. Tout ce que nous avons à
faire, c'est inviter l'Esprit du Christ Jésus dans nos
vies, et nous aurons commencé notre voyage vers le
ciel.

*
Question : Qu'est-ce que la réalité ?
Mon expérience du ciel et de l'enfer m'a montré qu'il
existe une réalité bien plus grande que ce que je con-
naissais auparavant. Les mystères religieux nous di-
rigent vers la nature véritable d'une réalité dont nous
ne sommes pas conscients. La religion ouvre notre
intelligence et notre esprit à la réalité plus grande.
Quand nous faisons face aux mystères de notre exis-
tence, nous pouvons vaincre notre ego et commencer
à expérimenter davantage de la plus grande réalité.
Beaucoup de ce que l'on a dit surnaturel est unique-
ment ce que nous ne comprenons pas.

*
Question : Quelle est la meilleure religion ?
Je m'attendais à ce qu'ils me répondent quelque
chose comme les méthodistes, ou les presbytériens,
ou les catholiques, ou une autre confession. Ils ré-
pondirent seulement : « La religion qui vous amène au
plus près de Dieu ».

*
Question : Alors quelle est cette religion ?
On trouve de bonnes personnes dans de mauvaises
religions et de mauvaises personnes dans de bonnes
religions. Ce n'est pas tant la religion qui importe,
mais ce que les individus font avec celle qui leur a été
donnée. Les religions sont des véhicules qui vous
emmènent vers une destination. Leur but consiste à
trouver une relation personnelle avec Dieu. Il veut
que nous L'aimions de tout notre être et que nous
connaissions sa vérité. Si nous Le trouvons dans une
relation intime, aimante, alors nous sommes sur la
bonne voie. Trop souvent, les gens trouvent dans la
religion une organisation intéressée, motivée par la
perpétuation de soi-même et contrôlant les vies des
gens dans le but d'être dominant.
La religion est seulement un moyen pour trouver
Dieu. Elle n'est pas la destination. La vraie religion
est l'amour de Dieu dans chaque mot, chaque pen-
sée, chaque acte de la personne. Il aime toutes les
personnes et a du plaisir avec les religions qui le
cherchent en esprit et en vérité. Dieu abhorre le mau-
vais usage de la religion qui crée la division entre les
peuples, qui justifie la violence, qui promeut l'orgueil
dans l'autosatisfaction. Dieu est infiniment plus
grand que toute religion. L'Esprit du Christ parle à
tous les peuples en tout temps pour les conduire à
Dieu.

*
Question : Qu'en est-il de l'athéisme ?
Il ne peut pas exister car il est impossible de ne croire
en rien. Dieu est la source de toutes choses. Ainsi,
dire qu'on ne croit pas en Dieu n'est qu'une pure in-
sanité. Les gens qui disent cela disent en fait qu'ils
sont en colère contre Lui ou qu'ils ne croient pas à
l'image de Dieu à laquelle on leur a dit de croire. Si
vous existez, vous croyez en Dieu. Si vous pensez,
vous croyez en Dieu. Les gens sont incapables de
connaître ou d'avoir une quelconque compréhension
de Dieu sans une autorévélation divine. Il a révélé sa
vraie nature à beaucoup de gens. Quiconque désire
connaître Dieu aura une révélation.

*
Question : Jésus est-il le fils de Dieu ?
Jésus dit « Oui ». Dieu est venu dans l'expérience de
la vie humaine par lui. L'esprit de Dieu était si com-
plet dans la personne humaine de Jésus qu'il a été
Dieu parmi nous.

*
Question : Pourquoi n'a-t-il pas fait quelque chose
de spectaculaire pour le prouver à tout le monde ?
Dieu veut que nous le choisissions librement, sans
coercition. Il ne menace pas, il n'a pas besoin de for-
cer notre foi. Il veut notre amour et notre confiance,
pour l'amour seulement. Dieu ne veut pas des es-
claves abrutis et obéissants. Il veut que nous le choi-
sissions librement. Un comportement qui semble reli-
gieux mais est dépourvu d'amour authentique est
une aberration pour lui. Dieu aime davantage un
honnête athée qu'un religieux hypocrite.

*
Question posée à Jésus : Les choses écrites sur vous
dans le Nouveau Testament sont-elles vraies ?
Les histoires sur Jésus dans la Bible ne sont qu'un
petit échantillon montrant celui qu'il est et ce qu'il a
fait. Tous les livres du monde ne pourraient contenir
ce qu'il a fait. Ces écrits bibliques sont suffisants
pour que nous le connaissions et que nous sachions
ce qu'il représente. Il est la révélation du Dieu incon-
naissable. Voilà ce qu'il veut que nous sachions. Il a
parlé à de nombreuses personnes en de nombreux
temps, des millions et des millions à travers le temps
dans notre monde, si bien que les gens connaîtront
l'amour intime, personnel de Dieu.

*
Question : Pourquoi a-t-il dû supporter le rejet de
sa personne et être traité de cette manière ?
Il a dit : « Je suis venu pour vous accepter comme vous
êtes. Il n'y avait ni barrière ni limite dans mon amour.
Je vous ai embrassés vous et tout ce que vous êtes :
amour et haine, bonté et méchanceté ». Grâce à sa
brève vie avec nous, nous savons que rien ne peut
nous séparer de l'amour de Dieu. Rien de ce que nous
faisons ne peut nous séparer de lui à moins que nous
ne le voulions. Quoi que nous ayons dit et fait, Dieu
est volontaire, enthousiaste et commence à nous
tourner vers lui. Même si nous pensons que nous
avons cloué Dieu à un arbre, Il nous regarde dans les
yeux et dit : « Je vous pardonne parce que vous ne sa-
vez pas ce que vous faites ».
L'amour de Jésus est sans restriction. Quand
nous lui demandons de nous pardonner les fautes et
les insultes que nous avons proférées envers lui, il
nous a déjà pardonné. Nous ne pouvons pas le bles-
ser, sauf à le rejeter. Nous ne pouvons le choquer ou
le surprendre parce qu'il sait déjà. Il est le meilleur
ami que quelqu'un puisse avoir parce qu'il nous con-
naît et nous aime exactement comme nous sommes
et veut uniquement ce qui est le mieux pour nous. Il
ne nous dit pas ce que nous devons changer pour
qu'il nous accepte. Il nous aime juste comme nous
sommes, et nous lui demandons de nous aider à
changer de sorte que nous soyons plus dignes de son
amour.

*
Question : Et ceux qui utilisent son nom pour en-
seigner la haine ?
Il fut très clair en disant qu'ils regretteraient d'avoir
agi ainsi. Il rejettera de sa présence tous ceux qui uti-
lisent son nom pour promouvoir la haine. Utiliser le
nom de Dieu ou de Jésus pour servir des buts per-
sonnels est une insulte impardonnable à l'esprit de
vérité.

*
Question : Jésus a-t-il aussi été dans un autre
monde, différent de celui-ci ?
Il m'a répondu qu'il est allé dans tous les mondes,
dans tous les temps, et dans tous les espaces. Il a
porté la révélation de Dieu à tous les êtres intelli-
gents. Quelques êtres se sont entêtés pour ne pas
l'accepter, comme nous l'avons fait, et beaucoup plus
de mondes l'ont accepté joyeusement. Il a dit aussi
qu'il reviendra dans le nôtre dans une période plus
propice où nous serons prêts à l'accepter.
∼ 10 ∼

La discussion

J e posai toutes les questions auxquelles je


pouvais songer, et les anges répondirent à toutes. Ils
me dirent aussi que je devais retourner dans le
monde physique. Quel choc, car j'avais espéré que
nous continuerions le voyage vers le ciel. Jésus me
rendrait parfait et je rejoindrais les saints dans mon
voyage spirituel vers Dieu. Bien que je fus douloureu-
sement conscient de mes imperfections, je savais que
Jésus pouvait supprimer mes déficiences en m'em-
plissant de son amour et de son savoir.
– Je ne peux pas retourner dans le monde phy-
sique. Ce monde est plein de mal et de laideur, pro-
testai-je.
– Le monde a certes le mal et la laideur en lui,
mais on y trouve aussi assez de bonté, d'amour et de
beauté si tu les cherches, répondirent-ils.
– Mais j'ai surtout vu le mal chez les gens et les
choses cruelles qu'ils se font l'un à l'autre.
– Tu trouveras ce que tu cherches dans les êtres
et dans le monde. Si tu es aimant, tu trouveras
l'amour. Si tu recherches la beauté, tu verras la
beauté. Si tu poursuis la bonté, tu recevras la bonté.
Ce que tu es intérieurement attirera la même chose
au dehors. Quand tu aimes, l'amour vient vers toi.
Quand tu hais, la haine te trouve.
– Parfois les gens aiment et reçoivent la haine en
retour, dis-je en argumentant.
– L'amour est plus puissant que la haine et
l'amour gagne toujours.
– Mais les bons sont tués par les mauvais...
– La manière dont vous jugez le résultat n'est pas
celle qui se passe réellement. Vous jugez sur les ap-
parences. Ce n'est pas la réalité des choses. Vous
pensez que la fortune, la possession, l’attirance phy-
sique et une longue vie constituent le succès dans la
vie. Ils ne signifient pas nécessairement quoi que ce
soit. Quelques-uns des gens que Dieu a favorisés
avec les cadeaux de l'amour, de la sagesse, de la joie
et de l'espoir n'ont jamais eu la fortune, le pouvoir,
les choses matérielles, la beauté physique ou de
longues vies. Quand Dieu vint dans le monde par
l'intermédiaire de Jésus, il n'avait aucune de ces
choses. Elles sont insignifiantes comparées à la crois-
sance spirituelle de l'âme. La vie dans le monde ne
concerne pas les possessions, le pouvoir ou le plaisir.
On ne vous donne une vie dans le monde que dans
un seul but : aimer Dieu. Vous l'aimez en apprenant
sa volonté, en la faisant, et en vous aimant les uns
les autres. Tout le reste est sans importance pour le
but de votre brève expérience de la vie dans ce
monde.
– Alors comment puis-je connaître la volonté de
Dieu ? demandai-je.
– Il a envoyé bien des gens dans le monde pour
enseigner le message suivant : aimez-vous les uns les
autres. Il a clairement manifesté ce message par la
vie de Jésus et par les innombrables exemples de
personnes qui ont connu l'amour divin et partagé cet
amour avec leurs frères et sœurs. Au centre de
chaque âme se trouve l'amour de Dieu et le désir de
recevoir son amour et de le partager avec tous ses
enfants. La seule raison pour laquelle vous avez été
mis au monde est de réaliser qui vous êtes vraiment
un enfant de Dieu et que vous devez devenir son en-
fant.
– Mais pourquoi on ne le sait pas ?
– Vous avez reçu le plus grand cadeau que Dieu
donne, la faculté d'accepter l'amour divin ou de le re-
fuser ; c'est la plus grande liberté de choix que Dieu
donne. Il ne forcera personne à aimer. L'amour véri-
table doit être donné librement et librement reçu.
L'amour n'est pas attaché à un engagement réci-
proque. Vous vivez dans le monde pour apprendre la
vraie nature de l'amour. N'attendez aucune récom-
pense pour votre amour. N'ayez aucune assurance de
bénéficier d'autre chose que de recevoir une partie de
l'amour de Dieu.
– Pourquoi ne fait-Il pas quelque chose pour atti-
rer l'attention des gens ? Pourquoi ne colorie-t-Il pas
le ciel en rouge orange et n'écrit-il pas sur les nuages
« AIMEZ DIEU » ? Pourquoi ne fait-Il pas quelque
chose de tellement spectaculaire que nous saurions
tout de suite ce que nous sommes censés faire ?
– Dieu ne veut pas demander votre amour. Cela
met en échec la vraie nature de l'amour. L'amour doit
être un choix. Vous ne pouvez pas contraindre les
gens à aimer. Ce n'est pas de l'amour, c'est de la
soumission. Dieu ne veut pas d'esclaves. Il veut des
gens qui choisissent librement l'amour. Vous savez
très bien que vous avez été libre de choisir de recevoir
ou de rejeter l'amour de Dieu. Toute personne qui est
née a eu la même opportunité un jour. Toute per-
sonne a lutté avec le même choix.
– Pourquoi est-ce plus difficile pour certains et
pas pour d'autres ? Comment peut-on choisir l'amour
de Dieu quand on vit dans un environnement hor-
rible ?
– L'environnement dans lequel une personne est
née... ce sont les gens qui nourrissent la bonté ou
l'amour, et d'autres qui enseignent la haine et la dé-
fiance. L'environnement n'est pas matériel. Les per-
sonnes aimantes viennent des pires taudis dans le
monde et les personnes haineuses grandissent dans
les maisons les plus riches. Chaque âme est libre de
choisir, et les particularités de leur culture peut les
influencer, mais elles ne déterminent pas ce qu'une
personne choisira.
Ce sont justement les meilleures circonstances
avec les parents les plus aimants qui peuvent pro-
duire une personne qui rejette l'amour, de même les
pires circonstances avec les parents les plus cruels
peuvent produire une personne aimante. Il dépend de
l'individu et de Dieu qu'ils aient une relation aimante,
et chaque personne est libre de choisir indépendam-
ment de ce que tout le monde fait. Les gens seront
toujours libres de choisir de rejeter Dieu parce qu'il
leur a donné ce cadeau de la liberté. Vous devez com-
prendre qu'Il a donné le plus grand cadeau à n'im-
porte quelle créature pour devenir ou non une partie
de l'amour de Dieu.
– Alors pourquoi ai-je choisi de rejeter son
amour ?
– Tu connais déjà la réponse. Tu étais en colère
contre les gens qui avaient autorité sur ta vie. Tu
étais en colère à propos de toutes les choses que tu
pensais qu'elles croyaient. Tu as essayé de te recréer
toi-même à l'image d'une personne autonome pour
les gens autour de toi. Tu voulais être le seul centre
de ton univers. Tu a été la mesure de toutes les
choses. Tu as essayé de devenir ton propre Dieu. Re-
garde le succès que cela a eu chez toi.
– Mais si je retourne dans le monde, je ferai des
fautes comme avant... Peut-être referai-je les mêmes.
Je ne peux pas choisir de repartir sachant que je vais
choisir de me séparer de Dieu.
– Si tu y retournes, tu feras des fautes. C'est ain-
si que tu apprends et que tu grandis. Si tu ne faisais
pas de fautes, soit tu serais parfait, soit tu mourrais.
Dieu a créé un monde dans lequel vous apprenez par
vos expériences. La chose importante dont vous avez
besoin pour apprendre est d'arrêter de répéter les
mêmes fautes sans cesse. Vous avez trouvé du plaisir
en vous vainquant vous-mêmes. Dieu veut que vous
grandissiez spirituellement par vos essais et vos er-
reurs, mais pas que vous répétiez sans fin ces cycles
de comportement trompeur. Il veut que tout le monde
ait du succès dans sa croyance spirituelle et que vous
deveniez comme le Christ, un fils ou une fille de Dieu.
– Mais que se passera-t-il si je fais des erreurs ?
Ne serai-je pas séparé de Dieu ?
– Quand vous faites une faute, vous devez consi-
dérer ce que vous avez fait et pourquoi vous l'avez
fait. Vous devriez chercher une meilleure alternative.
Dites à Dieu avec la plus grande clarté que vous sa-
vez ce que vous avez fait, pourquoi vous avez agi et ce
que vous allez faire à ce sujet. Avant même que vous
ayez pu demander le pardon de Dieu, vous le rece-
vrez. Dieu éliminera votre faute de la mémoire collec-
tive de votre vie si, et seulement si vous êtes vraiment
prêts à être pardonnés. Vous devez regretter votre
faute et essayer de ne jamais la répéter. Dieu veut
que vous ayez du succès.
– Comment puis-je être sûr que je suis pardon-
né ?
– Il est très important que vous compreniez le
pardon de Dieu. Si vous Lui demandez de vous par-
donner et si vous le faites avec votre cœur, vous êtes
pardonnés. Douter du pardon de Dieu ou le refuser
est une insulte à Dieu. Trop souvent des gens de-
mandent son pardon et le refusent. Ils vivent comme
s'ils n'étaient pas pardonnés. Dieu veut que vous
soyez pleins de joie et que vous grandissiez pour être
son merveilleux enfant. Il ne veut pas que vous por-
tiez de culpabilité. Il veut que nous développions
notre plein potentiel de participants joyeux à la créa-
tion. Quand nous demandons le pardon de Dieu, il
est donné.
– Si je vais au ciel, pourrai-je alors devenir la per-
sonne que Dieu veut que je devienne ?
– Tu n'es pas prêt à aller au ciel. Tu n'as pas vécu
une vie qui soit appropriée à la vie dans le ciel. Tu as
beaucoup de choses à apprendre dans le monde, et
tu as toujours ton travail à faire, qui est de prendre
soin des gens que Dieu veut que tu aimes.
– Qui suis-je supposé aimer ?
– Ta mère, ton père, ta sœur, ton frère, ta femme,
ton fils, ta fille, tes étudiants, tes collègues, et tes voi-
sins, ce sont eux que tu dois aimer. Tu es né pour
aimer ces personnes.
– Vous pouvez prendre soin d'elles. Vous ferez un
bien meilleur travail en les aimant et en les aidant
que je ne pourrais le faire.
– Nous les aimons et en prenons soin, mais ce
sont tes mains dans le monde qui doivent prendre
soin d'elles. C'est le travail pour lequel tu as été créé.
– Le monde continuera sans moi. Je ne vois pas
pourquoi il m'est nécessaire de vivre dans ce monde.
– Tu peux sauver le monde.
– Je ne le pense pas, je ne suis personne et je ne
vais pas sauver le monde. Les gens qui pensent qu'ils
vont sauver le monde sont des dérangés. La plupart
d'entre eux, comme Hitler ou Napoléon, étaient des
maniaques qui ont fait plus de mal que de bien.
Comment pourrais-je sauver le monde ?
– Tu dois aimer les personnes avec lesquelles tu
vis.
– Comment cela sauvera-t-il le monde ?
– Quand tu aimes une personne, elle aimera la
prochaine personne qu'elle rencontrera, qui aimera la
personne suivante qu'elle rencontrera, et ainsi de
suite.
– Que se passera-t-il si l'une d'elles est écrasée
par un camion ? Ce sera la fin du processus.
– Tu n'es pas le seul dans le plan de Dieu à de-
voir sauver le monde. Il y a des millions de gens qui
en aiment les autres.
– Il y en a aussi des millions qui se haïssent les
uns les autres...
– C'est la volonté de Dieu, et elle doit être faite. Il
y a beaucoup plus d'anges dans le monde que de per-
sonnes essayant d’inciter les gens à s'aimer et à
prendre soin les uns des autres. Tout le ciel prie pour
que le monde change. C'est la volonté de Dieu, et sa
volonté sera faite sur la terre comme au ciel.
– Je ne sais pas si je peux le faire.
– Tu peux le faire parce que tu nous aideras.
– Si vous me renvoyez, est-ce que ce sera comme
auparavant ? Serai-je capable de vous voir et de vous
entendre comme je le peux maintenant ?
– Non, ce sera comme auparavant, mais nous se-
rons avec toi.
– Je ne peux pas repartir. Je n'ai jamais connu
l'amour comme celui que vous m'avez montré. Je
mourrai de chagrin en bas.
– Nous serons toujours avec toi comme nous
l'avons toujours été.
– Je sais, mais si je ne peux pas vous voir ou
vous entendre, ce sera comme si vous n'existiez pas.
Je mourrai de chagrin.
– Il y aura des moments où tu sauras que nous
sommes proches de toi. Tu sentiras notre amour.
– Pourrai-je vous demander de m'apparaître ?
– Non, si nous apparaissons, ce sera très inhabi-
tuel. Tu peux prier et tu sauras que nous sommes
proches parce que tu sentiras notre amour.
– Comment prier ?
– Appelle Dieu. Dis Lui ce que tu as fait, les
bonnes et les mauvaises choses. Sois complètement
honnête avec lui. Ne retiens rien. Dieu sait. Tu ne
peux pas le surprendre. Dieu veut l'entendre dit par
toi. Aie confiance en Lui. Il t'aime simplement parce
que tu es toi. Demande-lui le pardon pour les choses
que tu as mal faites. Sache qu'Il te pardonne. Remer-
cie-Le de t'aimer et de te pardonner. Demande-lui de
t'emplir de Son amour. Sois très paisible et permets-
Lui de t'aimer. Tu sentiras l'amour autour de toi et en
toi. Tu sauras que nous sommes proches.
– Est-ce que vous me promettez d'être toujours
avec moi ?
– Nous te le promettons.
– Je pense que je pourrais retourner dans le
monde si vous êtes avec moi.
Et c'est comme cela que je revins.

*
J'étais de retour dans le lit que j'avais quitté un
peu plus tôt. La douleur que j'éprouvais avant l'expé-
rience était revenue de plus belle... Surtout depuis
que j'étais revenu de l'extase, et cela uniquement
pour replonger soudain dans cette agonie. Beverly
était toujours assise à côté du lit, et je voulais déses-
pérément lui dire ce qui m'était arrivé mais j'étais in-
capable de parler parce que je cherchais de l'air. Im-
médiatement, plusieurs infirmières et aides-
soignantes entrèrent dans la chambre et renvoyèrent
ma femme, malgré ses véhémentes protestations.
Elles étaient venues me préparer pour l'opération at-
tendue depuis si longtemps. Il était maintenant envi-
ron neuf heures du soir, et elles annoncèrent qu'un
docteur était arrivé pour opérer.
Elles me soulevèrent du lit et me mirent sur un
chariot en acier inoxydable. Bouger aggrava la dou-
leur atroce, et je pleurai en leur demandant d'être
plus précautionneuses. Elles ôtèrent ma blouse d'hô-
pital et me rasèrent à sec depuis le menton jusqu'en
bas, à la partie supérieure des cuisses. C'était suffi-
samment déplaisant, mais ce qui me blessa réelle-
ment fut la manière dont elles me malmenèrent. Elles
poussaient sur mes membres et les étirèrent, elles
tirèrent mes parties génitales pour les nettoyer avec le
rasoir, et me traitèrent en général avec une complète
indifférence. Je ne pus m'empêcher de les comparer
avec les gens que j'avais rencontrés dans cette obscu-
rité et je me demandai s'il y avait une relation.
Quand je fus poussé sur le chariot en bas du
hall, Beverly vint à mes côtés et saisit ma main. Je lui
dis que tout irait bien. J'étais confiant parce que je
savais que j'avais Dieu et les anges avec moi, et que
ma vie n'était pas arrivée à sa fin maintenant, préci-
sément parce qu'ils m'avaient renvoyé pour une se-
conde chance. À mon arrivée dans la zone opératoire,
on me fit une injection et je perdis conscience.
∼ 11 ∼

Le Réveil

U ne lumière blanche et brillante est dirigée


sur mes yeux. Couché sur le dos en la regardant, je
notai des silhouettes autour de moi. Elles versaient
de l'eau chaude savonneuse sur mon abdomen et le
nettoyaient doucement, puis rinçaient la mousse avec
de l'eau froide. Quand elles eurent répété cela plu-
sieurs fois, je me demandai finalement où j'étais.
« Suis-je au ciel ou sur cette terre ? » me demandai-je.
De larges yeux me regardaient de près derrière des
visages masqués. L'une des figures informes se retira
brusquement et je les entendis parler en français
l'une à l'autre. Je commençai à réaliser que c'était le
monde physique et que ces silhouettes étaient les
docteurs et les infirmières.
L'une d'elles disait à un médecin que j'étais éveil-
lé. Il dit que c'était impossible et vint se pencher au-
dessus la table sur laquelle j'étais allongé. Je fermai
mes yeux parce que je trouvais pénible de le regarder
alors que j'étais supposé être inconscient. Il admo-
nesta l'infirmière de l'avoir dérangé et retourna de
l'autre côté de la pièce. L'infirmière se pencha sur moi
et regarda mes yeux fermés. Je sentis ses pouces sur
ma figure, si bien que j'ouvris mes yeux et lui souris.
Je sentais de l'amour pour elle bien que je ne l'aie
jamais rencontrée auparavant. Elle n'était pas amu-
sée. Je souhaitais être au ciel et n'être pas revenu
dans le monde. Puis je m'endormis.
Quand je me réveillai la fois suivante, j'avais l'im-
pression que mon abdomen avait été écrasé par un
camion. Il y avait toutes sortes de tubes autour de
moi, et mon corps entier était attaché, excepté mes
orteils. J'étais couché sur un lit dans une semi-
obscurité, au milieu d'une grande chambre. Il y avait
un homme de l'autre côté, bandé de la tête aux pieds.
Depuis combien de temps était-il là ? Que lui était-il
arrivé ? Était-il la raison pour laquelle ils avaient at-
tendu 11 heures pour m'opérer ? Peut-être avait-il
eu un horrible accident de circulation ? Allait-il s'en
sortir ? Je n'ai jamais trouvé les réponses à ces ques-
tions.
Mon expérience avec Jésus et les anges était-elle
réelle, ou l'avais-je imaginée ? Comme elle s'était dé-
roulée juste quelques heures auparavant, je com-
mençai à la comparer avec ce que je vivais mainte-
nant. Mes perceptions de la vue, du toucher, du goût,
et de l'ouïe là-bas étaient bien plus vives que les sens
dans cette vie.
Qu'est-ce qui était réel ?
Je savais que je devrais faire des changements
dans ma vie, mais par où commencer ? En dépit de la
douleur partout dans mon cœur, j'étais heureux. Je
me prélassais dans mes sentiments et je voulais par-
tager cet amour avec quelqu'un. Les heures passaient
pendant que je pensais à toutes les choses que j'avais
apprises. À ce moment Beverly entra et prononça
mon nom. Elle était tellement belle. Je dis :
– Je t'aime.
– Je t'aime, répondit-elle.
– Tout est amour !
– Je t'aime.
– C'est un immense océan d'amour !
– Beaucoup de gens t'aiment.
– Je sais, mais tout est amour.
– Oui, mon chéri...
– Tu as juste à te laisser aller dans l'amour.
– Comment te sens-tu ? demanda-t-elle.
– Je suis ok, mais tu dois te laisser aller et être
amoureuse...
– Oui, mon chéri, c'est merveilleux.
Je savais que je ne parvenais pas à communiquer
avec elle. Je voulais désespérément lui dire tout ce
que j’avais vécu et elle ne comprenait rien à ce que je
disais. Nous parlâmes un peu, puis elle me quitta.
Comment allais-je faire pour lui dire ce que j'avais
vécu ? Comment allais-je la laisser s'abandonner et
lui permettre de faire venir l'amour dans sa vie ? Me
croirait-elle ? Quelqu'un me croirait-il ? Je devrais la
convaincre. Je ne veux pas qu'elle, ou qui que ce soit
d'autre, aille dans ce lieu de tourments.
Le jour suivant était un lundi et j'étais seul dans
la chambre à l'exception de l'homme aux bandages.
La pièce était faiblement éclairée, mais elle devint su-
bitement brillante. Un jeune homme attirant était as-
sis au pied de mon lit. Il faisait à peu près un mètre
cinquante, avec une stature athlétique et portait une
chemisette sans col avec un pantalon et des chaus-
sures blanches. Il avait des cheveux courts, brillants.
Il connaissait mon nom et me parla en anglais. Je lui
demandai le sien, qui était français, mais il parlait
anglais avec un accent américain. Il me dit qu'il avait
étudié plusieurs années aux États-Unis, puis me de-
manda comment j'allais. Il ne fut pas trompé quand
je lui dis que j'allais bien. Quand il me redemanda,
j'admis finalement que je n'allais pas bien. Il me dit
qu'il veillait sur ma santé et qu'il continuerait à véri-
fier mon état. Puis il ajouta que je ne le reverrai plus,
mais qu'il serait proche de moi pour s'assurer que
mon état s'améliorerait. Nous discutâmes un peu
plus puis il me dit au revoir. Quand il partit, la
chambre retrouva la pénombre de son état normal.
Juste après son départ, une infirmière entra dans
la chambre et je lui demandai où était le jeune doc-
teur qui venait de me rendre visite. Elle répondit que
son bureau était juste à côté de la porte et que per-
sonne n’était passé devant récemment. Je décrivis
l'homme qui venait de partir et elle me dit que c'était
impossible parce qu'elle était restée un long moment
dans le bureau. Je questionnai ma femme et d'autres
infirmières, mais personne ne savait rien à son sujet.
Je réalisai alors qu'il s'agissait d'un ange qui avait
pris forme humaine pour me réconforter et m'assurer
que je n'étais pas seul.
Mardi matin, on me fit sortir de la zone de réani-
mation chirurgicale pour me ramener dans la
chambre où j'avais été admis samedi. Mon compa-
gnon, monsieur Fleurin, avait été emmené pour des
examens. Seul dans la chambre ensoleillée, je com-
mençai à désespérer de ne pouvoir me remettre de
cette calamité, une perforation gastrique. Je doutai
que personne ne puisse jamais croire à mon voyage
en enfer et à ma rencontre avec Jésus et les anges. Je
voulus dire à ma femme ce qui était arrivé, mais elle
sembla douter. Je dis alors à voix haute dans la
chambre vide : « Je ne vais pas y arriver ». Une voix
répondit : « Prends des billets d'avion pour lundi ». Je
regardai autour de moi. La chambre était vide. Qui
avait parlé ? Je dis à voix haute à nouveau :
– Comment puis-je rentrer à la maison lundi
alors que je suis trop faible pour même tenir debout ?
– Tu iras suffisamment bien pour rentrer !
– Comment puis-je vous croire ?
La voix répondit :
– Crois.
Quelques heures plus tard, ma femme arriva
pour la visite de 14h. Je lui dis d'acheter des tickets
d'avion pour lundi matin. Nous rentrerions à la mai-
son.
– Ok, je reviens tout de suite.
C'était très étrange parce qu'il était prévu que je
reste dans cet hôpital un mois, et j'étais encore trop
faible pour quitter le lit. J'avais 46 agrafes métal-
liques qui fermaient ma cicatrice. Ma femme, juge de
contentieux, n'agit pas impulsivement. Mais elle alla
droit vers le téléphone à pièces dans le hall et appela
ses parents qui habitaient à Iowa City. Elle leur de-
manda s'ils pouvaient lui envoyer 2.000 dollars pour
des billets d'avion afin que nous puissions rentrer à
la maison. Ils appelèrent leur banquier qui les assura
qu'ils auraient bien les 2.000 dollars et que Beverly
pourrait les retirer d'ici une demi-heure dans une
banque parisienne. Au bout d'un moment, ses pa-
rents la rappelèrent et lui donnèrent l'adresse. Elle
revint dans la chambre et m'informa qu'elle repartait
chercher les billets et qu'elle serait de retour dans
deux heures.
Un peu plus tard vers 16h, ma femme revint en
effet avec deux billets de la TWA, des Paris-
Cincinnati.
– Pourquoi as-tu fait ça ? C'est absurde. Com-
ment pourrai-je rentrer à la maison dans une se-
maine ?
– Veux-tu que je ramène les billets ?
– Non.
– Que veux-tu que je fasse alors ?
– Je ne sais pas.
– Mais pourquoi m'as-tu dit de les acheter si
nous ne pouvons pas les utiliser ?
– Je ne sais pas. Pourquoi toi, as-tu fait ce que je
t'ai dit de faire ?
– Je ne sais pas...
Plus tard, je lui ai redemandé pourquoi elle avait
acheté les billets, car ce comportement ne lui res-
semblait pas du tout. Elle m'expliqua qu'elle fut la
proie d'une étrange compulsion. Nous les gardâmes,
espérant les utiliser, et surtout que nous n'oserions
pas nous en débarrasser.
Pendant les jours qui suivirent, je voulus parler à
la présence invisible dans la chambre, celle qui
m'avait donné les instructions. Et je ne savais tou-
jours pas ce qu'était la prière. La seule fois où j'en-
tendis cette voix à nouveau fut quand je lui dis qu'il
n'était pas gentil de nous faire acheter des billets que
nous ne pourrions pas utiliser, et aussi que nous
avions dû emprunter de l'argent aux parents de ma
femme. La voix dit alors :
– Crois !
Le vendredi, on m’enleva la tubulure intravei-
neuse du bras et la canule de ma gorge. Une nuit, je
poussai les drains hors de mon abdomen. Vendredi,
les médecins ôtèrent la moitié des agrafes, et les
autres furent enlevées samedi. J'avais une forte
fièvre, mais cela ne semblait pas concerner les doc-
teurs ou les infirmières. L'incision de 50 cm guéris-
sait bien. Samedi, ma température monta à 40 de-
grés. L'infirmière m'expliqua que j'avais laissé le
thermomètre exposé au soleil ( ce qui n'était pas le
cas ). Je n'avais pas été rasé ou lavé pendant une
semaine et j'étais sale. Beverly apporta mes habits,
mes chaussures et mes articles de toilette. Je me sen-
tais si faible qu'une simple et brève marche m'épui-
sait. J'étais certain que je n'allais pas mieux. En fait,
je savais que j'étais de plus en plus malade.
Lundi matin pourtant, je me sentis bien. Je me
levai donc et me lavai moi-même en utilisant le lava-
bo de la chambre. Je me lavai les cheveux, le corps,
brossai mes dents, et rasai ma barbe d'une semaine.
Je m'habillai, puis m'assis sur la chaise pour at-
tendre ma femme. Quand elle arriva, je dis simple-
ment : « Je suis prêt à partir ». Nous dîmes au revoir à
monsieur Fleurin qui avait été si gentil et qui me dit :
« Cela m'a fait du bien de voir votre renaissance. Con-
naissez-vous le mot « renaissance » ? Au revoir ! ».
Nous descendîmes le hall jusqu'à la salle des in-
firmières, et nous leur annonçâmes que nous quit-
tions l'hôpital. L'infirmière fut étonnée et courut
chercher un docteur. Quand il arriva, il dit que je
n'étais pas sortant. Je l'informai, de la manière la
plus autoritaire, qu'il devait y avoir une erreur parce
que j'étais sortant et m'en allais immédiatement. À
notre surprise, il acquiesça et vint remplir mes pa-
piers de sortie. Quelques minutes plus tard nous
prenions un taxi dans la rue pour nous emmener à
l'hôtel.
L'après-midi à l'hôtel, j'expliquai à ma femme tout
ce qui s'était passé dans le ciel et en enfer. Je n'étais
pas certain qu'elle accepte mon expérience, mais elle
était convaincue au moins que je croyais à ce que je
disais. Je parlai pendant des heures dans la nuit,
abordant tous les détails de mon expérience pendant
que j'étais mort. Tôt le matin, nous allâmes à l'aéro-
port Charles de Gaulle et on s'envola pour les États-
Unis. Sagement, Beverly s'était procuré des billets en
classe affaires. Le siège s'allongeait complètement et
j'étais étalé sous cinq couvertures. Il était évident, à
les voir, que les passagers voisins étaient gênés de se
trouver à côté de quelqu'un paraissant aussi malade
que moi.
À New York, Beverly prit un fauteuil roulant pour
le trajet jusqu'au terminal. Notre prochain vol était
retardé de quatre heures, et assis là, sur ce fauteuil,
je commençai à me sentir très mal. Elle me suggéra
d'aller dans un hôpital, mais je refusai. Je me rendis
dans les toilettes et m'aspergeai le visage d'eau froide
en priant Dieu de me donner la force d'arriver à la
maison. Je sortis vivifié et le vol de Cincinnati nous
ramena finalement à la maison. En quittant l'avion, je
sus que j'allais réussir. Nous arrivâmes chez nous et
je me mis aussitôt au lit.
Tôt le lendemain matin, nous allâmes au St.
Luke's Hospital près de la maison où notre médecin
de famille, le Dr Grover, m'attendait. Il m'examina et
dit :
– Je ne sais pas comment vous avez fait pour ve-
nir ici !
– J'ai des amis puissants, répondis-je.
Il m'admit à l'hôpital et je fus mis sur la liste des
malades critiques. Mon diagnostic était : « double
pneumonie, collapsus pulmonaire, péritonite extrême,
et hépatite non A non B ». J'avais une forte fièvre, un
abdomen distendu et même un ictère. Beaucoup de
docteurs m'examinèrent et commencèrent à me trai-
ter avec de grosses doses d'antibiotiques associés à
une thérapie respiratoire. Mon état s'aggrava quand
le Dr Linne arriva au bout de quelques jours. Après
un examen, tous les traitements intraveineux furent
arrêtés et on installa de nouveau les flacons d'anti-
biotiques. Je demandai à l'infirmière ce que c'était et
elle expliqua que c'étaient les antibiotiques les plus
puissants que l'on pouvait se procurer.
Je découvris plus tard que les doses massives
d'antibiotiques que l'on m'avait données pouvaient
détruire les reins, mais vu mon état critique, le Dr
Linne avait décidé qu'il fallait en courir le risque. Le
chirurgien avait déterminé que j'étais trop faible pour
subir une intervention afin de nettoyer l'infection
massive de mon abdomen. Mon estomac se dilatait en
raison de l'infection. J'avais une allure de femme en-
ceinte de sept mois. L'incision s'ouvrait et un liquide
fétide suintait.
Pendant ces semaines, je devins de plus en plus
faible et désorienté. Passant mon temps à m'endormir
et à me réveiller, je ne savais plus quelle heure du
jour ou quel jour de la semaine nous étions. Je ne
pouvais pas regarder la télévision parce que cela me
rendait confus. Quand des gens me parlaient, j'avais
de grandes difficultés à comprendre ce qu'ils disaient.
Je voulais désespérément leur parler de Dieu, de
Jésus, du ciel, de l'enfer, et de la vie après la mort.
Mais quand j'essayais de parler de ces choses, j'étais
pris d'une grande émotion et ma famille insistait pour
que je n'en parle pas. J'étais très frustré car je voulais
partager ça et j'avais absolument besoin de noter tout
ce qui m'était arrivé. J'éprouvais un immense amour
pour tout le monde et je voulais les embrasser et leur
dire que je les aimais et que Dieu les aimait. Quand
des docteurs et des infirmières venaient, je voulais
leur dire combien Il les aimait et qu'ils étaient les ins-
truments par lesquels Il guérissait.
J'ai appris plus tard par des infirmières que
j'étais la risée de tout l'hôpital à cause de mes divaga-
tions. C'est là que se trouvait ce malade critique, hys-
térique, qui enseignait l'amour à chaque personne qui
entrait dans sa chambre et parlait constamment des
anges, du ciel et de Dieu. Plusieurs fois pendant les
cinq semaines que je passai au St. Luke's Hospital, je
me sentis comme si j'allais mourir. Les docteurs me
disaient toujours que j'allais bien, mais en privé ils
disaient à ma femme qu'ils ne savaient pas si j'allais
tenir jusqu'au lendemain. Un jour, j'appelai mon fils
de 15 ans et lui demandai de ne pas me rendre visite.
Je ne voulais pas qu'il me voie mourir car je pensais
que j'allais en effet mourir ce jour-là.
J'étais toujours confus et souvent agité du fait
des visites. Je perdais aussi la vue, je ne pouvais pas
lire ou voir clairement et difficilement comprendre ce
que l'on me disait. Je savais que j'étais en train de me
déconnecter du monde. Intérieurement, à chaque
moment où j'étais éveillé, je revivais mon expérience
aux frontières de la mort. Je voulais en parler, mais
personne ne m'écoutait.
Plusieurs fois durant cette période, étant éveillé
et croyant que j'allais bientôt mourir, un ange vint
dans la chambre. Elle était emplie d'une lumière
blanche radieuse, et le plus beau visage d'un ange
lumineux apparaissait auprès de mon lit. Cela ne se
produisait que quand j'étais éveillé, et j'étais surpris
par l'apparence des anges. Il m'assurait que j'allais
vivre et que Dieu veillait sur moi, et que je me senti-
rais immédiatement mieux, physiquement et menta-
lement.
L'ange ne venait jamais quand quelqu'un d'autre
était là, et il partait toujours avant que quelqu'un
n'arrive. Une infirmière entrait souvent dans la
chambre juste après qu'un ange soit parti. J'étais as-
sis dans le lit, des larmes coulant sur mon visage, et
je lui disais qu'un ange se trouvait là à l'instant. Elle
se mettait toujours à rire et me disait de prendre un
peu de repos ; je savais qu'elles ne me croyaient pas.
Je savais aussi que la seule raison pour laquelle
j'étais en vie était que les anges m'aidaient à guérir.
Quand les docteurs estimèrent que j'allais mieux,
je leur dis que c'était parce que Dieu m'aimait. Ils fu-
rent évasifs dans leurs réponses. Je voulais qu'ils
prient avec moi, mais ils étaient trop occupés. Le Dr
Linne est le seul docteur qui m'écouta parler de
l'amour de Dieu.
Les médecins commencèrent ensuite à me dire
que c'était un miracle si j'étais vivant. Je leur dis que
c'était en effet un vrai miracle parce que Dieu en per-
sonne l'avait fait. Je savais que les antibiotiques et les
soins que j'avais reçus étaient une part de son amour
guérisseur. Dieux a inspiré les hommes et les femmes
pour comprendre scientifiquement les mécanismes
du corps humain et des maladies, et il a donné aux
gens la compassion pour devenir les instruments de
son pouvoir curatif. Qu'ils le sachent ou non, les doc-
teurs et les infirmières sont les mains du Christ ren-
dant la santé aux malades et la vie aux mourants.

*
On me proposait fréquemment des médicaments
antalgiques, mais je les refusais toujours parce que
j'étais déjà confus et ne voulais pas quitter encore
plus de la réalité. J'étais hanté par la peur de m’en
détacher de plus en plus, et je ne savais pas si je re-
deviendrais normal. La visite des anges devenait un
événement régulier, et quand ils n'étaient pas dans la
chambre, je priais Dieu.
Quand des gens entraient dans la pièce, j'étais
très sensible à leurs sentiments. Il y eut de nom-
breuses occasions au cours desquelles je pus voir des
êtres surnaturels flottant autour d'eux, et parfois à
travers eux. Ces êtres étaient d'une couleur lumi-
neuse allant jusqu'au sombre, et ils étaient bienveil-
lants ou malveillants. Je n'avais aucune idée de ce
que je devais faire avec les choses que je voyais.
Quelques fois, j'essayai de questionner les personnes
présentes sur leur vie, et je leur demandai si elles se
sentaient oppressées. Je vis clairement que mes
questions les gênaient considérablement. Apparem-
ment, j'avais acquis la faculté de voir une dimension
de la réalité qui n'est pas normalement vue. Mais
étant si malade et vulnérable, je n'étais pas en état de
m'occuper des autres.
Aucun aumônier ni aucun psychiatre ne vint ja-
mais me voir. Plusieurs fois, j'envisageai de demander
une visite, mais j'étais effrayé parce que je ne savais
pas s’ils pourraient supporter ce que je voulais leur
dire. J'étais devenu terriblement conscient des réac-
tions de mes interlocuteurs au peu de ce que je leur
avais dit, et de leur totale incrédulité. J'étais trop
faible et vulnérable pour argumenter et défendre ma
lucidité. Après plusieurs mois, quand j'eus recouvré
mes forces, j'eus le courage – et l'endurance – de
commencer à expliquer aux autres ce qui m'était arri-
vé.
Au cours des ans, bien de gens ont partagé leurs
expériences de mort imminente, dont beaucoup
étaient des expériences négatives. La plupart m'ont
dit qu'ils n'avaient pas vraiment partagé leurs expé-
riences avec d'autres à cause de la honte et du ridi-
cule qu'elles ressentaient quand elles essayaient d'en
parler. En me basant sur le nombre de gens qui
m'ont parlé de leurs expériences négatives, il apparaît
que celles-ci ne sont pas rares, mais qu’il est peu
probable que quiconque en entende jamais parler 3.
Ceux qui ont eu une expérience de mort immi-
nente ont besoin de noter partager ce qu’ils ont vu
avec quelqu’un qui ne juge pas. Il faudrait que le
clergé, les psychologues, les docteurs et les psy-
chiatres les encouragent à raconter leur histoire sans
être jugé ou se sentir ridicule.

3 NOTE DE L’ÉDITEUR : voir le livre du Dr Maurice Rawlings « Derrières


les portes de la Lumière » qui parle de l'expérience négative de l'un de ses
patients.
∼ 12 ∼

Lisa et Clarence

P endant ces cinq semaines au St. Luke's Hospi-


tal, j'étais la plupart du temps sur la liste des ma-
lades critiques. Mais moi, je voulais rentrer à la mai-
son, dans ma vraie maison, avec Dieu et les saints
dans le ciel. On m'avait dit que j'avais un travail à
faire dans ce monde, mais y vivre était trop difficile.
J'étais en train de perdre mes facultés de voir, d'en-
tendre, de marcher, et de communiquer. Que ferais-je
de bon dans ce monde ? J'avais des douleurs cons-
tantes. Quand je me plaignais de mes douleurs, on
me donnait des médicaments qui empêchaient de
penser. Penser était la seule faculté que j'avais con-
servée ; la perdre était pire que souffrir la douleur.
Quand elle devenait si intense que je ne pouvais plus
la supporter, je priais Dieu de me soulager. Plus je
pratiquerais la prière pour être soulagé de la douleur,
plus vite je pourrais partir. La méthode de prière que
je développais commençait par une adresse à Dieu :

« Dieu, tu es toute chose et tout ce qui est. Tu es la


bonté, la vérité, la lumière et l'amour. Tu sais tout
et tu m'aimes. Je ne sais rien si ce n'est que tu
m'as fait et que tu m'aimes. Tu m'as sauvé de la
mort et du lieu des tourments. Tu es venu à moi et
tu m'as guéri. Je te connais comme tu étais quand
tu vivais dans ce monde et tu sais tout de la souf-
france parce que tu as souffert. Aie pitié de moi
parce que je suis faible. Je veux être la personne
que tu as créé pour être, mais je ne sais comment
faire. Toi seul peux me le montrer. Je suis pris par
ma douleur et elle hurle en moi. Elle me dit que je
fais partie d'elle. Elle me dit que je ne suis rien.
Elle essaie de me convaincre que tu ne m'aimes
pas ou que tu ne te soucies pas de moi. La douleur
tue mon espoir et noie ma joie. Elle vole ma vie et
l'éloigne de toi. Cette souffrance n'a pas de but
excepté de chercher ton amour. Au nom de Jésus,
je te demande de m'enlever cette douleur et de
me donner la paix. Je parlerai de ta bonté même
s'ils rient de moi. Cela n'importe pas parce que tu
es Dieu. Je te remercie et je t'aime parce que tu
entends mes prières et tu connais les secrets de
mon cœur davantage que je ne les connais moi-
même. Tu peux faire toute chose et tu veux que je
sois vivant et plein de joie. Merci de m'aimer.
Merci d'être qui tu es. Merci pour Jésus. Merci
pour Jésus mon ami ».
Après avoir prié ainsi, je pouvais sentir la douleur
diminuer lentement jusqu'à disparaître. Elle était tou-
jours à l'œuvre, parfois plus rapidement qu'à d'autres
moments. Souvent, la douleur intense interrompait
ma prière et il était difficile de me centrer sur Dieu.
Mais je savais qu'Il pourrait et voudrait m'aider à la
vaincre si je pouvais persévérer et centrer mon esprit
sur lui. Je continuais à refuser tous les antalgiques,
et quand la douleur me submergeait, je priais avec
ferveur jusqu'à ce qu'elle parte. Certains jours, je
passais la plus grande partie de mon temps à agir
ainsi. Quand la douleur revenait, je demandais à
Dieu de m'aider et elle partait. J'ai ainsi appris que
j'étais complètement dépendant de lui à chaque mo-
ment de ma vie. Chaque respiration, chaque pensée,
chaque sensation était un cadeau de Dieu. J'aurais
dit à tous ceux qui voudraient écouter : « Dieu est si
bon. Dieu nous aime immensément. Demandez seule-
ment à Jésus et il viendra vers vous ». Tout le monde
semblait trouver cela comique – à l'exception de Lisa.
Lisa était une infirmière tout juste diplômée,
d’une vingtaine d’années. Elle travaillait de 23 h à 7
h, par équipe. Elle entrait dans ma chambre au mi-
lieu de la nuit... J'étais éveillé et lui racontai combien
Dieu est bon. Elle le connaissait, et m'encourageait.
Depuis que j'étais entré au St. Luke's Hospital, je
n'avais pas été capable de manger. J'étais à la diète
liquide qui consistait en pain, en thé et en desserts
gélatinés. Quand j'essayais de manger ou même
d'avaler une gorgée d'eau, j'avais une violente nausée.
On m'avait donné des perfusions intraveineuses,
mais je perdais du poids. J'étais passé de 106 à 76
kilos. Pour la première fois dans ma vie d'adulte, je
pouvais compter mes côtes. J'essayais de manger,
mais je ne pouvais pas, en dépit des vaillants efforts
de mes soignants pour m'y faire parvenir. Une nuit,
Lisa me demanda si j'aimais les milk-shakes. Je lui
répondis que j'avais l'habitude d'en boire tout le
temps, mais l'idée d'un milk-shake me rendait ma-
lade. Elle m'assura qu'elle allait en faire un avec de la
vraie glace et un supplément de protéines, et que j'al-
lais le boire. Ma seule réponse fut que cela me ferait
vomir.
– Vous allez le boire parce que je vais le faire avec
amour.
– Vous perdez votre temps.
Dix minutes plus tard, elle revint avec un milk-
shake géant au chocolat.
– Je ne peux pas avaler ça.
– Je l'ai fait avec amour pour vous. Maintenant
buvez.
Comment pouvais-je refuser ? Je commençai à
aspirer avec la paille. C'était délicieux. Lisa veillait
sur moi pendant que je buvais lentement. Elle sou-
riait simplement et m'encourageait. Je n'eus aucun
problème. Le matin suivant je pris mon petit déjeuner
liquide et demandai un toast. Depuis ce jour-là, je
commençai à manger et passai rapidement à la nour-
riture solide. Comme je mangeais, ma force revint.
Lisa avait utilisé le mot que je ne pouvais refuser,
l'amour. Elle était déterminée à me faire manger
parce qu'elle croyait en l'amour de Dieu. Il n'y a au-
cun doute dans mon esprit qu'elle a contribué à ma
guérison autant que les traitements des médecins.
Elle m'écoutait et comprenait comment communiquer
avec moi. Et Lisa croyait au pouvoir de l'Amour.
De l'autre côté du hall de ma chambre se trouvait
un patient nommé Clarence, un homme d'environ
70 ans qui avait une sévère démence d'Alzheimer. Il
était attaché parce qu'il était violent et imprévisible ;
il frappait tous ceux qui s'approchaient trop près de
lui. Clarence était aussi un hurleur. Spécialement
pendant la nuit, il commençait à hurler comme un
animal. Je n'ai jamais entendu un mot intelligible de
sa part, juste des hurlements et des cris. Je commen-
çai à le haïr de faire tout ce bruit au milieu de la nuit.
Je le haïssais parce qu'il frappait les infirmières,
celles qui étaient si gentilles avec moi. Je priai pour
que Dieu mette un terme à ces hurlements. Une nuit,
il commença et ne s'arrêta pas. Je priai et priai pour
que Dieu le rende silencieux mais il continua à hur-
ler.
Je demandai à Dieu comment une telle chose
pouvait arriver à un homme, réduit à cet état animal.
Dieu me dit d'écouter Clarence. Je me concentrai sur
son hurlement et je compris alors ce qu'il disait. Il
hurlait : « Je suis vivant ! Ne savez-vous pas que je
suis encore moi ? Je suis piégé à l'intérieur, enterré
profondément dans ce corps, mais je suis encore moi.
Quelqu'un peut-il m'aider ? ». Alors je hurlai en re-
tour : « Clarence, je t'entends ! Je sais que tu es ici !
Tu es malade à l'hôpital. Ils essaient de t'aider. Laisse-
les t'aider. Je sais que tu es vivant. Je t'entends ! ». Il
s'apaisa.
Quand il voulait commencer à hurler, je lui par-
lais à travers le couloir et il s'apaisait. Il voulait seu-
lement que quelqu'un sache qu'il était vivant. Cla-
rence était enfermé dans un corps et un esprit qui
défaillaient rapidement. Tout ce qu'il avait été était
toujours vivant en lui ; pourtant, des processus bio-
chimiques l'empêchaient de s'exprimer lui-même. Ce
qui était exprimé, c'était la frustration, la colère, et
parfois la résignation. De l'autre côté du couloir, je
parlai à Clarence et l'assurai que je savais qu'il exis-
tait et que j'étais en empathie avec lui. Quelle terrible
expérience, être piégé à l'intérieur d'un mécanisme
qui ne répond pas et qui échappe à tout contrôle.
Une nuit, j'avais rempli l'urinoir et j'avais un be-
soin pressant de faire pipi. J'appuyai sur l'alarme de
l'infirmière. Après cinq minutes, il n'y avait pas eu de
réponse, aussi je pressai une nouvelle fois.
De nouveau, pas de réponse.
Je continuai à presser le bouton, pensant que le
manipuler ainsi traduisait mon urgence.
Finalement, Lisa vint dans la chambre. Agité, je
lui dis que j'avais appelé pendant une demi-heure et
que j'avais renversé de l'urine partout dans le lit. Elle
s'excusa de ne pas avoir répondu et me dit qu'ils
avaient eu un « code bleu » dans le hall.
Je demandai si le patient vivait, et elle dit que
non : ils avaient tout essayé pendant une demi-heure,
mais il n'avait pas tenu le coup. J'eus honte de ma
colère.
Lisa tira le lit et le refit, avec moi toujours de-
dans. Elle me lava et me borda. Serais-je un jour
aussi bon, aussi enjoué, aussi compatissant que cette
jeune femme ? Je remerciai Dieu pour elle et toutes
les infirmières, aides-soignantes, gardiens et docteurs
auxquels Dieu avait donné un cœur de compassion
pour être ses instruments de guérison. Les actes de
simple gentillesse sont aussi importants pour le bien-
être que le sont les procédures médicales.
∼ 13 ∼

Renvoyé

J e fus très faible pendant sept mois à la suite


de la chirurgie. Quand je retournai définitivement
travailler en janvier 1986, enseigner à mon type de
classe m'épuisa. Pendant ma période de convales-
cence, je pensais, j'étudiais et je priais. Ma vie avait
été perdue et redonnée. Physiquement et spirituelle-
ment, j'étais né à nouveau. Cela chamboula les fon-
dations de tout ce que j'avais cru auparavant, de-
mandant que ma vie entière soit reconstruite. J'avais
une myriade de questions pour lesquelles il me fallait
des réponses comme : Que m'était-il réellement arri-
vé ? Pourquoi moi ? Qu'allais-je faire ? Comment sa-
vais-je que ce n'était pas un rêve ou une hallucina-
tion ? Qu'est-ce qui est réel ?
Toute ma vie, j'avais eu des rêves, mais cette ex-
périence n'était pas un rêve. Quand j'avais un cau-
chemar, je me réveillais. L'expérience en enfer était
bien pire que n'importe quel cauchemar, mais là je ne
me suis jamais réveillé ! Mes rêves avaient toujours
eu quelque chose de surréel, mais ce dont je fis l'ex-
périence après ma « mort » semblait plus réel qu'être
éveillé. Plus que surréel, c'était hyper-réel. Durant
cette expérience, mes sens s'aiguisèrent bien au-
dessus de la normale, à des niveaux de sensations
au-delà de toute explication. J'étais plus vivant dans
tous les sens du mot que je ne l'avais été auparavant
ou que je le serai après cette expérience. Il n'y a au-
cune comparaison possible entre n'importe quel état
de rêve que je connais et mon expérience de mort
imminente. Cela peut-il être un épisode psychotique
provoqué par le traumatisme physique extrême de la
mort ? Je devins obsédé par cette question jusqu'à ce
qu'elle soit résolue par différents faits qui, collective-
ment, réfutaient l'explication de l'hallucination in-
duite par le traumatisme.
Avant cette expérience, l'anxiété et la dépression
avaient gâché ma vie. Je justifiai ma mélancolie en
me convaincant que c'était le seul état d'esprit que
pouvait ressentir un homme réaliste. J'avais cru qu'il
n'y avait pas de Dieu, de ciel, d'enfer, de Christ,
d'anges, de miracles, de vie après la mort et de signi-
fication ultime de la vie. On naît dans un univers
complètement hasardeux ; on lutte pour la survie et
le plaisir, puis on meurt. Quelle est la raison de
vivre ? Il n'y en a pas. Pourquoi ne pas mourir ? Trop
effrayé pour mourir, je restais en vie. Plusieurs fois,
j'avais envisagé de mettre un terme à ma vie, mais je
me dégonflais toujours avant de le faire. En parcou-
rant l'autoroute sur 140 km au cours d'une nuit, j'ai
pensé : il suffirait de m’écraser la tête sur la jetée du
pont et ce sera passé en une seconde, oubli ! Je ne
fus jamais capable de le faire. Un jour, peut-être, j'en
aurais eu le courage.
Il y avait très peu de joie dans ma vie. Pour être
gai, je buvais de l'alcool. À chaque occasion sociale,
boire était le moyen d'avoir du bon temps. Plus vous
buvez, mieux vous vous sentez. Plus vous buvez, plus
vous devez boire pour atteindre l’euphorie. La boisson
était la gaieté... le manque de boisson était la mélan-
colie.
L'usage de l'alcool est encouragé dans nos socié-
tés. Dans les cercles que je fréquentais, on attendait
de vous que vous buviez lors de toutes les occasions
sociales. Une partie, sortir le soir, se réunir chez
quelqu'un, partir en vacances, visiter des parents,
faire un dîner, les événements sportifs, et d'autres
occasions étaient toutes accompagnées de consom-
mation d'alcool. Le seul moment où l'on était supposé
ne pas boire était le travail. Après mon expérience,
j'arrêtai de boire. La raison première était que j'étais
heureux, et que je savais que l'alcool me déroberait
mon bonheur. L'alcool est un dépresseur que les gens
déprimés prennent pour s'anesthésier de leur dépres-
sion. Je n'en ai plus besoin parce que j'ai une joie
dans ma vie et je veux la garder. L'alcool remplace ce
sentiment de bien-être par un autre sentiment con-
trefait de bien-être menant à la dépression dans un
cercle vicieux. Mon expérience ne me fit pas peur de
boire : elle en a supprimé le besoin.
Quelle sorte d'hallucination guérit l'âme ?
Après l'expérience, je me demandai si j'étais la
seule personne au monde qui croyait à cette compré-
hension de Dieu qui m'avait été donnée. Quand je lus
la Bible, je trouvai que tout ce que l'on m'avait dit
était en accord avec elle, et plus particulièrement
avec les histoires des évangiles de Jésus-Christ. Je
lus un passage de la Bible et criai à ma famille :
« C'est exactement ce qu'ils m'ont appris ! ». Je pen-
sais que j'avais découvert le plus grand livre du
monde. Chaque mot me parlait à un profond niveau
personnel. La Bible résonnait avec la vérité telle
qu'elle m'avait été donnée. Après des semaines, je me
rendis compte que je n'étais pas la première personne
à découvrir la Bible. Des millions de gens la lisent et
trouvent la vérité en elle. Dieu nous parle directement
à travers le témoignage d'autres hommes et de
femmes, écrits il y a des milliers d'années. Et plus je
la lisais, plus je devenais enthousiaste. Fréquem-
ment, quand vous lisez la Bible, l'Esprit de Dieu vous
parle directement. Vous vous écriez au milieu :
« Oui ! C'est ça, oui ». C'est comme découvrir sans s'y
attendre un joyau magnifique. J'ai trouvé que la Bible
nous parle de l'Esprit de Dieu, mais écoutons-nous ?
Sommes-nous assoiffés de vérité ?
Si mon expérience était une hallucination, et si je
partageais la même croyance avec un milliard de
chrétiens vivants, et un autre milliard qui ont vécu et
cru avant notre époque, alors nous avons tous eu la
même hallucination. C'est ainsi. Je lus d'autres écri-
vains chrétiens comme Thomas Merton et trouvai des
âmes-sœurs. Les livres de Merton étaient pour moi
comme du miel. Il pouvait argumenter une compré-
hension de Dieu d'une manière que je ne pourrai ja-
mais atteindre. Qu'il était étrange qu'un moine trap-
piste connaisse et communique avec moi à un niveau
tellement profond. Nos vies ne pouvaient être plus
différentes, maintenant nous étions des frères en es-
prit. Il n'était pas psychotique. Il était brillant.
Quand je revins enseigner à l'université, je fus
présenté à un professeur du département des
Sciences Humaines, le Dr Scott Quimby. Il avait étu-
dié les expériences de mort imminente et nous de-
vînmes rapidement amis. Scott m'introduisit à la lit-
térature sur la NDE et m'emmena à un meeting de
l'association internationale d'études sur les NDE. J'y
trouvai une acceptation complète et de l'intérêt pour
ma propre expérience. Des millions de gens avaient
eu des expériences similaires, ce qui validait la
mienne. Scott passa d'innombrables heures à m'aider
à coucher la mienne sur le papier. Je remercie Dieu
de me l'avoir envoyé pour m'aider à grandir spirituel-
lement et en compréhension.
Il existe une raison primordiale pour laquelle je
savais que mon expérience n'était pas le produit de
mon imagination. J'aurais dû mourir le 1er juin
1985, mais je ne suis pas mort. Plusieurs docteurs
me l'avaient dit : dans ces circonstances, c'est un mi-
racle de survivre. Je dois ma vie, ma seconde chance,
à Dieu. Quand je criai à Jésus de me sauver, j'étais
en train de mourir. Il vint, me sauva et donna à ma
vie la confiance, l'espoir, la joie, la paix et l'amour.
Cela se produisit au beau milieu d'un incident médi-
cal gravissime. Comment quelqu'un peut-il trouver
une explication à cela ? Je ne peux certainement pas
prétendre avoir fabriqué une nouvelle vie pendant ma
misère ! C'est grotesque de le suggérer. Dieu est in-
tervenu dans ma vie, m'a retourné, et m'a donné un
nouvel esprit. Il a fait la même chose pour des mil-
lions de gens.
L'un des nombreux bénéfices de mon expérience
fut que, avant d'avoir lu la Bible et n'importe quel
autre livre sur le christianisme, j'avais reçu un ensei-
gnement de séminariste en théologie chrétienne en
parlant avec Jésus et les anges. Je n'avais jamais rien
lu, aussi je fus surpris et ravi de comprendre ce
thème complexe avant d'avoir ouvert un livre sur le
sujet. Les prêtres que je rencontrai après mon expé-
rience remarquèrent dans ma manière de parler des
échos théologiques, et je sus que cela m'avait été
donné comme cadeau parce que je suis mort dans un
hôpital français.
Quand j'allai à l'United Theological Seminary
pendant trois années d'études supérieures afin d'ob-
tenir le Master du Divinity Degree, mes « cours » de
théologie me servirent bien. Quelle joie ce fut d'explo-
rer le savoir précoce qui m'avait été donné avec une
grande profondeur par des experts dans ce domaine.
Je fus rassuré de trouver que ce que l'on m'avait ap-
pris pendant ma NDE s'accordait avec la théologie
chrétienne contemporaine. Il était donc appréciable
de savoir sans devoir chercher obtenir les réponses.
Le don du savoir n'est qu'une partie du don de la
foi. Foi veut dire avoir confiance en Dieu, et cette as-
surance m'a été donnée si pleinement qu'il n'y a pas
de raison de douter de Dieu. Vivre avec la foi est infi-
niment plus gratifiant que vivre sans foi en Dieu.
Avoir la foi donne le courage de faire des choses que
l'on ne ferait jamais, et la patience d'endurer ce qui
n'est pas supportable. La foi donne l'espoir quand
vous ne savez pas comment les choses vont tourner.
La foi donne la joie quand tout est désolé. La vie avec
la foi en Dieu est si supérieure à la vie sans foi que je
recommande à tout le monde de chercher la foi avant
toute chose.
Une autre raison pour laquelle j'ai cru à la validi-
té de ma NDE est le nombre de rencontres faites de-
puis avec des êtres surnaturels. J'ai mentionné
quelques-unes de ces visites dans d'autres chapitres.
Leur aide opportune m'a gardé du bon côté et m'a
préservé du mal. Par exemple, un an après l'expé-
rience, je roulais dans la ville par un jour radieux et
clair. La rampe de sortie faisait une longue courbe
entrant directement dans le centre-ville. Le feu était
vert pour que mon sens de circulation traverse
l'intersection. Je roulais à 50 km/h et il n'y avait pas
d'autre voiture en vue sauf celle qui avait passé
l'intersection avant moi. À quelques 40 mètres de là
j'entendis une voix dire tout haut : « Stop ! Dan-
ger ! ». Sans réfléchir, je freinai à fond et réussis à
m'arrêter juste avant. Une camionnette avec des
vitres teintées traversa l'intersection malgré le feu
rouge, à 70 ou 80 km/h. J'aurais fatalement été per-
cuté. Comme il n'y avait personne autour de moi,
mon avertissement a dû venir d'un ange. Cette sorte
d'incident m'a convaincu de l'existence des anges et
de la réalité de mon expérience.
Je ne demande pas comment Dieu touche nos
vies. J'ai eu le privilège d'entendre directement des
centaines de personnes parler de leurs rencontres
extraordinaires avec les anges et Jésus-Christ. Ces
expériences sont presque courantes mais sont trop
souvent gardées dans la sphère privée par peur du
ridicule. Le climat est hostile aux expériences reli-
gieuses dans notre société, et nous étouffons la vérité
de l'intervention de Dieu dans nos vies. Après mon
expérience, je voulus parler avec quelqu'un, mais je
n'avais aucune affiliation religieuse et je ne connais-
sais pas de prêtres. Quand je rentrai de l'hôpital à la
maison, j'appelai une religieuse qui avait été l'une de
mes étudiantes il y a des années. Sœur Dolores était
professeur d'histoire à la Notre Dame Academy et
nous étions restés en contact. C'était une femme in-
telligente et nous aimions parler de notre passion,
l'art. Je lui demandai si elle pouvait me rendre visite.
Quand elle arriva, j'étais vêtu d'un peignoir, drapé
dans des couvertures, et assis sur une chaise-longue.
Je lui dis : « Quelque chose de véritablement merveil-
leux m'est arrivé. J'ai rencontré Jésus ». Alors je com-
mençai à pleurer sans pouvoir m'arrêter. Plus j'es-
sayai d'arrêter, plus je pleurai. Au bout d'une demi-
heure, elle me dit qu'elle devait partir. Patiemment,
elle était restée assise en face de moi et m'avait re-
gardé pleurer. Je lui demandai de revenir et m'excu-
sai. Elle me promit de revenir dans une semaine.
À son retour, je fis en sorte de lui raconter mon
histoire en une heure. Elle resta silencieuse pendant
que je parlais. Quand j'eus finis, je lui demandai :
– Me croyez-vous ?
Elle me regarda droit dans les yeux :
– Bien sûr que je vous crois, mais je me demande
pourquoi ça a pris si longtemps.
– Que voulez-vous dire par là ?
– Vous rappelez-vous la première fois où nous
nous sommes rencontrés ?
– Non...
– Vous m'aviez appelée pour que je vienne mar-
cher avec vous après le premier jour de classe. Vous
aviez dit que vous étiez athée et que vous ne vouliez
pas de religion dans la classe.
– Oh oui, je me rappelle de cela.
– Depuis ce jour, j'ai prié pour vous tous les
jours, et d'autres sœurs ont aussi prié pour vous.
C'était il y a 13 ans. Je me demande pourquoi ça a
pris si longtemps.
Sœur Dolores avait prié pendant 13 ans pour que
je connaisse Dieu. Quand des gens me demandent
pourquoi cette expérience m'a été donnée, je leur ré-
ponds que Sœur Dolores a prié pour moi durant 13
ans.
Il y a donc une autre raison qui explique que
cette expérience de Dieu m'a été donnée. Il aime un
pécheur repenti qui veut « rentrer à la maison ». Jésus
le montre très clairement dans son histoire de la bre-
bis perdue et dans la parabole du fils prodigue. Dieu
nous attend et fait bien attention à ce que nous reve-
nions à la maison. Quand nous posons la question
du pardon de Dieu, nous sommes pardonnés. Deux
facteurs me gardaient séparé de Dieu. Le premier
était que je m'étais délibérément séparé de Lui et que
j'avais refusé de Le reconnaître. Ce n'était pas Dieu
qui m'avait abandonné, c'était moi qui l’avais ignoré.
Il a tenté de m'atteindre mais je n'étais pas intéressé.
Le péché est une séparation intentionnelle d’avec lui.
Nous péchons de diverses manières, et il ne peut y
avoir de pardon avant que nous ayons confessé nos
péchés. Ensuite, je ne croyais pas au pardon. Com-
bien il aurait été facile de connaître Dieu et de rece-
voir son amour et son pardon, si je l'avais su. Mais je
ne le savais pas. Dieu pardonne avec enthousiasme
quand nous voulons reconnaître nos péchés et de-
mander à être pardonnés. J'ai reçu une nouvelle vie
parce que je l’ai fait et j'ai été pardonné.
Que c'est facile, et pourtant les gens résistent à le
faire. Être pardonné, c'est recevoir une nouvelle
chance, une nouvelle vie. Nous devons simplement
faire une confession honnête et demander à être par-
donnés pour obtenir un nouveau départ. Amour, es-
poir, confiance et joie nous attendent quand nous le
donnons à Dieu.
∼ 14 ∼

Le prochain pour le
ciel

B ien que je ressentais une urgence à trouver


une communauté qui partage les mêmes croyances
qui m'avaient été données récemment, je n'avais pas
d'idée quant à ceux, personne ou communauté, qu’ils
pouvaient être. Au début d'août 1985, avant d’être
encore capable de conduire et que la marche était
très limitée, je demandai à ma femme de m'emmener
dans une librairie. Nous allâmes à la plus proche ga-
lerie marchande où je regardais le domaine religieux.
J'achetai le Bhagavad Gita, La voie du Tao, la Bible
Bouddhiste, le Coran et une Concordance de la Bible.
J'avais lu la Bible exclusivement et je voulais être sûr
que je ne négligeais pas quelque chose. Je lus donc
les sources primaires des autres religions du monde.
Bien qu'il y ait des écrits inspirés dans toutes ces
sources, elles ne me parlaient pas comme la Bible.
Quand je la lisais lentement, ouvertement, c'était
comme avoir une conversation avec Dieu. Comme si
les mots étaient vivants. Ils résonnaient avec vitalité
et excitation dans mon esprit, comme si j'étais engagé
dans une conversation avec le divin. C'était surpre-
nant, sachant que j'avais essayé de lire la Bible à de
rares occasions dans le passé et que je l'avais trouvée
sèche, sans vie et confuse. La différence résidait dans
la manière dont je l'approchais. Si vous lui demandez
sincèrement de vous parler, et si vous la lisez lente-
ment, écoutant chaque mot, alors elle parle à votre
esprit et devient vivante dans votre tête. Plus vous lui
permettez de parler et plus elle devient réelle. Si vous
la lisez avec indifférence ou cynisme, elle ne répond
pas.
L'Esprit de Dieu qui parlait aux cœurs et aux es-
prits de ceux qui rédigeaient les livres de la Bible
n'imposerait pas sa parole vivante à une personne
rétive. Je dus demander au Saint Esprit de me parler
et de me révéler sa vérité. L'esprit de vérité veut con-
verser avec nous aussi longtemps que nous sommes
réceptifs pour connaître et grandir dans la conversa-
tion divine. À la différence de tous les autres écrits
dont j'ai fait l'expérience, la Bible est vivante par l'Es-
prit de Dieu.
Mon enthousiasme dans la découverte de l'Esprit
de Dieu dans la Bible était submergeant. Je lisais des
versets à ma femme et à mes enfants, espérant d'eux
qu'ils auraient la même expérience « Euréka » que
j'avais eue.
Malheureusement, ils ne partageaient pas mon
enthousiasme, et je ne comprenais pas pourquoi.
Dans les semaines suivant mon retour à la maison, je
devins un énorme prosélyte de la Bible. Plus ma fa-
mille résistait, plus je criais des versets de la Bible.
Par erreur, je pensais que je pouvais partager l'amour
de Dieu en criant des écritures. Ce fut un désastre.
Ma convalescence progressait rapidement. Le
soir, ma femme me conduisait à l'université pour faire
de la marche. La première fois où je m'aventurai à
faire à peu près vingt mètres, je revins épuisé à la voi-
ture. Chaque soir nous allions au même parking jus-
qu'à ce que je sois capable de parcourir le périmètre
entier du terrain. Après des jours et des semaines, je
progressai en montant et en descendant les collines
et les escaliers. Chaque nuit était un petit triomphe
de force et de mobilité accrues. Quelle euphorie il y
avait à monter un escalier, à marcher normalement et
non en traînant, et à oser courir sur quelques
marches !
Dès que j'eus regagné la faculté de marcher sur
de courtes distances, j'eus le désir ardent d'aller dans
une église. Quelle église, je n'en avais aucune idée. Je
priais régulièrement Dieu de me révéler l'église dans
laquelle je devais aller. Parfois, j'utilisais l'annuaire
des églises dans le journal ou dans les pages jaunes
pour trouver l'église, et rien ne se produisait. Après
deux semaines de prière et de recherches, j'étais ex-
trêmement frustré de ne pas avoir reçu de réponse,
de signe, rien. Je décidai donc que je choisirai une
église dans l'annuaire du journal. J'en pris une en me
basant sur l'information que je trouvais dans une
école publique. Cela m'indiqua que cette église n'était
pas matérialiste, dès lors qu'elle n'avait pas de pro-
priétés. Dieu serait sûrement présent dans une église
non matérialiste.
Le dimanche matin, faisant un grand effort, je me
lavai, m'habillai en costume et cravate, et nous al-
lâmes à une église à 25 km de là ; un choix basé seu-
lement sur le fait qu'elle n'avait pas de propriétés.
Lorsque nous arrivâmes, nous ne pûmes la localiser
dans le complexe tentaculaire de l'école élémentaire,
et il n'y avait pas âme qui vive pour demander son
chemin. Finalement, nous trouvâmes une petite note
sur une porte close qui disait : Fermé pour l'été. Ré-
ouverture en septembre. Totalement découragés,
nous rentrâmes à la maison. Je reprochai à Dieu cet
échec. Comment pouvait-Il me laisser aller à une
église qui était fermée ? Cela avait été une décision
capitale pour moi de chercher une église pour la pre-
mière fois de ma vie d'adulte, et tout ce que j'avais
trouvé était porte close.
Ensuite, je priai et je priai. « Dieu, montre-moi une
église à laquelle appartenir. Où veux-tu que j'aille ? Je
ne peux en trouver une, mais tu sais où elle est.
Donne-moi un signe ». Après quelques jours, une amie
artiste, Beverly Erschell, m'appela pour s'enquérir de
ma santé. Durant notre conversation, je lui dis que je
cherchais une église. Elle dit qu'elle en fréquentait
une très jolie qui était à 2 km de chez moi ; le curé
avait un bon cœur et les gens formaient une assem-
blée aimante. Après cette conversation, je demandai à
ma femme si elle avait entendu parler de la Christ
Church. Elle la connaissait parce qu'elle y avait assis-
té à des concerts de chorales, auxquels notre fille
avait participé. Elle ajouta qu'elle était belle et toute
proche, et elle semblait intéressée à l'idée d’y retour-
ner. Je priai donc : Était-ce le signe que j'avais cher-
ché ?
Le dimanche matin, de nouveau nous nous pré-
parâmes pour aller à l'église. C'était une entreprise
majeure pour moi parce que j'étais encore en conva-
lescence. Mes journées se passaient en peignoir, à
lire, prier, et dormir. Me lever et sortir étaient de
grands événements dans ma vie, et je ne savais ja-
mais quand une exténuation totale me submergerait.
Nous y allâmes en voiture. Comme nous ne pouvions
pas trouver de place juste en face, ma femme se gara
sur le bord du parking le long de la rue. Nous traver-
sâmes le parking, la rue, et nous montâmes les
marches de l'église, et je m'appuyais lourdement sur
elle. Quel spectacle pitoyable j'ai dû donner aux fi-
dèles à la porte.
Émacié, le teint ictérique, les yeux jaunes, ap-
puyé sur ma femme, traînant mes pieds sur les
marches. L'office venait juste de commencer avec
l'assemblée des fidèles chantant l'hymne d'ouverture
quand nous entrâmes dans le sanctuaire. Ayant fait
quelques pas à l'intérieur, je vis sur le toit de l'église
des centaines d'anges en train de prier Dieu. Ils
étaient d'une couleur dorée et irradiaient une lumière
jaune autour d'eux. La vue inattendue des anges dé-
clencha de puissantes émotions de vénération de
Dieu en moi. Je fis la seule chose que je pouvais faire
dans ces circonstances, je me jetai sur le sol. Pros-
terné sur le bas-côté tapissé, je remerciai Dieu et le
priai abondamment. Malheureusement, nous n'étions
pas dans une église pentecôtiste, où ce comportement
aurait pu être acceptable. Ma femme se pencha sur
moi, inquiète que j'aie un malaise. Les accompa-
gnants se précipitèrent à son aide, demandant s'ils
devaient appeler une ambulance. Alors ma femme
réalisa que j'étais en extase religieuse, et fut furieuse
en raison du scandale que je suscitais au fond de
l'église. Elle cria à mes oreilles : « Lève-toi ! Lève-toi !
Nous ne reviendrons jamais à l'église ! » J'étais satis-
fait d'être couché face contre terre sur le sol et de
prier joyeusement Dieu. Les accompagnants me por-
tèrent sur le banc le plus proche, où je m'assis les
mains sur le visage, pleurant et remerciant Dieu et
Jésus. Mais Beverly continuait à répéter qu'elle était
terriblement embarrassée et qu'elle ne retournerait
jamais dans une église. Je ne pouvais arrêter de pleu-
rer de joie. Quand l'assemblée se levait, disait des
prières ou chantait, je ne faisais que pleurer. Penché
sur mon banc, j'étais plus heureux que je ne l’avais
jamais été depuis la NDE deux mois auparavant.
Il y eut un silence pesant pendant le trajet de re-
tour. À la maison, Beverly me dit : « Je n'ai jamais été
aussi embarrassée de ma vie. Nous ne retournerons
jamais à l'église ». Toute la semaine, je lui demandai
de me donner une autre chance. Je lui promis de ne
plus recommencer et que je me comporterai correc-
tement. Pendant la semaine, le pasteur de la Christ
Church, le Révérend William Crowford, vint me
rendre visite et me demanda comment j'en étais venu
à aller dans son église. J'expliquai rapidement ce qui
s'était passé à Paris et ce que j'avais vu dans son
temple. Mon histoire extraordinaire sembla le rendre
perplexe et il m'invita à revenir. Il dit : « Dieu vous a
envoyé à la Christ Church et vous y avez votre place.
Dieu m'a envoyé à vous pour vous aider à comprendre
votre expérience et pour en apprendre plus sur Jésus ».
Cela scella notre relation. Bill prit soin de moi comme
le bon pasteur qu'il est.
Le dimanche suivant, nous retournâmes à la
Christ Church et pendant des semaines je résistai
doucement à pleurer, assez pour chanter les hymnes
et réciter les prières. Je continuai à voir les anges et
leur belle irradiation dans la partie supérieure du lieu
de culte, tous les dimanches. Je remarquai qu'ils
étaient plus splendides quand l'assemblée chantait,
et moins radieux quand avaient lieu des choses
comme des annonces et des quêtes. J'avais l'impres-
sion d’être le seul qui pouvait les voir. Les prières, les
hymnes, les textes sacrés et les sermons, tout me
parlait d'une manière profondément personnelle
parce que c'était en accord avec ce que j'avais expé-
rimenté avec Jésus et les anges.
Les fidèles de l'église étaient très gentils et tolé-
rants et ne s'imposaient pas. Je fus étonné que nous
soyons bienvenus sans que quiconque sache quoi que
ce soit de nous. Ils nous acceptèrent simplement
dans leur communauté sans poser de question. Je
découvris que ces personnes cherchaient Dieu
comme je le faisais. Je les admirais parce qu'ils
étaient dans la maison de Dieu depuis longtemps
avant moi. Je savais qu'ils n'étaient pas si différents,
sauf qu'ils avaient découvert la vérité plus tôt.
Plus je fréquentais l'église, plus j'étais joyeux.
L'ecclésiastique fut surpris quand je lui dis après
quelques dimanches que je voulais rejoindre l'église.
Il me proposa la chance de rejoindre une nouvelle
classe de membres qu'il mettait en place. J'appris que
cette église était une dénomination (église unie du
Christ) qui comprenait l'église de la congrégation
dans laquelle j'avais été élevé. Mon parrain, Beverly
Erschell, m'expliqua que « Dieu voulait que tu gran-
disses là où tu étais planté ».
Dieu avait-Il planifié tout cela avant que cela
n'arrive ? Vingt-trois ans plus tard, je suis retourné
dans l'église où j'avais été élevé. Dans ma vie, j'ai fait
beaucoup de choses et j'ai vécu partout aux États-
Unis, mais je n'étais jamais retourné dans une église.
Spirituellement, j'avais erré dans des contrées sau-
vages pendant plus de deux décennies et maintenant
j'étais retourné à la maison. Le pasteur Bill devint
mon ami intime, et il m'aida à grandir de bien des
manières. Je lui serai toujours reconnaissant de la
patience et de la gentillesse qu'il m'a témoignées en
me prenant dans son troupeau et en nourrissant ma
compréhension de la confiance chrétienne.
L'église unie du Christ de la Christ Church me
donna plus que je ne pourrai jamais lui rendre. Cette
communauté de foi est composée de gens ordinaires
des classes moyennes représentant un large échantil-
lonnage de professions. J'imagine que cette église est
typique de dizaines de milliers d’autres en Amérique.
Elle n’a rien d'exotique quand on la compare avec
d'autres églises, mais il y a une grande différence en
comparaison avec sa culture. Ce qui m'attirait parti-
culièrement étaient les efforts inconditionnels pour
vénérer Dieu et propager le style de vie d'un disciple
de Jésus-Christ.
Quand je retournai travailler à l'université, j'étais
en conflit entre mes idéaux chrétiens et le comporte-
ment matérialiste des gens à l'université. Souvent, je
fus horrifié par l'égocentrisme des personnes avec
lesquelles je travaillais. Dans la Christian Church, le
standard de ce que devrait être un homme est plus
grand que quiconque n'a jamais pu le réaliser. Jésus-
Christ donne une toute nouvelle signification à ce
qu'un homme devrait être. Dans le monde séculier, le
succès est valorisé et récompensé au-delà de tout. Le
comportement moral est déterminé par le plus petit
commun dénominateur. Le monde séculier cherche
des interdictions contre le comportent antisocial, ou
ce que l'on pourrait faire pour s'en débarrasser.
L'église affirme un standard de comportement
presque, mais pas tout à fait, au-delà des capacités
humaines. Je trouvai de plus en plus difficile de vivre
et de travailler simultanément dans ces deux mondes
en raison de cette contradiction.
Jésus-Christ a commandé à ses disciples de
s'aimer les uns les autres comme il nous a aimés. Je
ne sais pas comment pratiquer cette sorte d'amour
radical dans un monde qui exploite l'amour. Celui qui
prend au sérieux le commandement du Christ doit
vivre en constante tension avec le monde. Le désir
fervent de l'Esprit de Dieu travaillant dans et à tra-
vers l'église pour rendre le monde plus aimant est
déçu par la passion du monde de saper le but de
l'église. La Bible enseigne – depuis le Livre de la Ge-
nèse jusqu'à l'Apocalypse – que chacun d'entre nous
est libre de choisir si nous sommes des partisans de
la volonté de Dieu ou des opposants à sa volonté. La
question est : cherchez-vous la volonté de Dieu ou
non ? Connaître et faire la volonté de Dieu est le pro-
gramme de cette vie. L'église, imparfaite comme elle
l'est peut-être, est l'instrument pour nous aider à
connaître la volonté de Dieu. L'église est l'endroit le
plus proche de Dieu en dehors du ciel. Le monde sé-
culier est la place où nous sommes envoyés pour faire
le travail de l'Esprit du Christ.
∼ 15 ∼

Les limbes

A près ma NDE à Paris, j'étais dans les limbes.


J'étais obsédé par l'idée de retourner au ciel. La beau-
té, la merveille, la joie et l'amour étaient le désir de
mon âme, et je souffrais d'une nostalgie définitive. Je
me demandais : « Pourquoi dois-je vivre dans ce
monde alors que j'ai seulement envie de rentrer à la
maison ? ». Il semblait impossible d'aimer dans un
monde qui ne reconnaissait que rarement Dieu.
Qu'est-ce que le monde pouvait avoir à offrir qui ne
soit infiniment meilleur dans le ciel ? Je me sentais
coincé entre ciel et enfer. Ce monde n'est ni le ciel, ni
l'enfer, mais il est une préparation à l'un ou l'autre.
J'étais fasciné par Thomas Merton et je lisais
tous ses livres que je pouvais trouver. Mon pasteur, le
Révérend Bill Crawford, suggéra que nous visitions
l'abbaye de Gethsemane dans le Kentucky où Merton
avait vécu comme moine. Secrètement, je me deman-
dais si je ne trouverais pas ce que je cherchais dans
une vie de prière dans un monastère. Peut-être Dieu
me donnerait-Il un signe pour devenir un moine. Un
jour radieux de 1985, Bill et moi nous accomplîmes
les trois heures de route jusqu'à l'abbaye. Un moine
nous accueillit. Nous lui demandâmes s'il pouvait
nous conduire à la tombe de Merton. Les moines ob-
servent une règle de silence sauf quand une conver-
sation est nécessaire. Seuls les moines assignés à la
réception des hôtes ont la permission de parler. En
allant au cimetière du monastère, le moine nous par-
la soudain :
– Il y a quelque chose que je veux vous dire. Cet
été, un frère, pas tout à fait âgé de 80 ans, s'est éveil-
lé incapable de bouger. Quand nous le découvrîmes
dans le lit, il était évident qu'il était gravement ma-
lade. Nous voulûmes l'emmener à l'hôpital, mais il
refusa, disant que Jésus venait pour lui et qu'il l'at-
tendait près de son lit. Nous avons mis en place un
cercle de veilleurs pour prier autour de lui. De temps
en temps, il regardait vers le haut et disait que Jésus
approchait. Au début de l'après-midi, il s'assit dans le
lit et annonça : « Jésus est venu ! ». Ses yeux étaient
largement ouverts et il souriait. Il se recoucha dans le
lit, ferma les yeux, et il était parti. Je ne sais pas
pourquoi je vous dis cela, mais je m'y sens obligé.
Le moine nous amena ensuite à la tombe de
Thomas Merton, connu dans le monastère sous le
nom de Père Louis, et il nous laissa seuls. Bill s'assit
sur un banc pendant que je priais à genoux. Je pleu-
rais parce que je sentais sa présence près de moi et
soudain un jeune homme apparut à mes côtés. Il por-
tait un sweat-shirt et un jean. Il me tendit un livre de
poésies de Thomas Merton ouvert à un poème intitu-
lé : « Le cimetière de Gethsemane ». Après que j'eus lu
le poème, je compris que Thomas Merton avait senti
la présence des saints enterrés ici. Je rendis le livre
au jeune homme, fermai les yeux, et dis une brève
prière de remerciement.
Quand j'ouvris les yeux, le jeune homme était
parti. J'étais surpris parce que dans l'espace clos du
cimetière il n'y avait nulle part où il ait pu aller. Je
regardai alentour, mais il avait disparu. Intrigué, j'al-
lai vers Bill, qui était assis, regardant à travers moi
cinquante mètres plus loin, et je lui demandai s'il
avait vu le jeune homme avec le livre. Bill dit qu'il
m'avait vu prier et aussi :
– L'homme est apparu de nulle part, il t’a tendu
le livre, a attendu pendant que tu lisais le poème,
puis il reprit le livre et disparut.
Je lui demandai s'il en était certain. Il m'assura
que oui.
Plus tard, en regardant une photographie de
Thomas Merton au début de sa trentaine, je décou-
vris qu'il ressemblait exactement au jeune homme
dans le cimetière ! Je crois que son esprit m'avait vi-
sité et consolé sur sa tombe. Il m'a rassuré sur le fait
qu'il avait compris ma lutte pour vivre dans les
limbes, entre ciel et terre.
Après un an de fréquentation de l'église, j'avais
une compassion croissante pour les pauvres et les
affamés. Je voulais faire plus que de mettre des
pièces supplémentaires à la quête du dimanche.
Après plusieurs semaines de prières à ce sujet, Dieu
me répondit. Pendant l'office, un dimanche matin, le
pasteur invita une femme appelée Judy à s'adresser à
l'assemblée. Elle parla pendant quelques minutes de
son expérience d'une soupe populaire organisée par
une autre église dans le cadre d'une mission urbaine.
Elle invita tous ceux qui étaient intéressés à en parler
à la fin de l'office. Nous en parlâmes et convînmes
d'une date pour le samedi suivant à 8h30 le matin.
Là, je rencontrai le révérend Jim Egbert chargé d'un
ministère pour les pauvres intra-urbains qui incluait
la soupe populaire. Par la suite, je travaillai tous les
samedis pendant quatre ans à la cuisine. Le Réverend
Jim continuait à augmenter mes responsabilités, jus-
qu'à me solliciter pour la nourriture, la planification
des menus, le recrutement des volontaires, la prépa-
ration de la nourriture, le service et le nettoyage. Cela
nécessitait environ douze heures par semaine. Nous
servions entre 150 et 250 personnes chaque samedi.
J'ai rencontré nombre de personnes gentilles, et de-
vins ami avec les volontaires ainsi qu’avec les usa-
gers. Je trouvais très gratifiant de procurer une nour-
riture saine aux nécessiteux.
Dieu me montrait qu'il y avait tant besoin de
compassion dans le monde et pas assez de gens dis-
posés à aider. Ce monde n'est pas le ciel, mais il ne
doit pas être l'enfer. Chaque semaine, il y avait les
miracles où l'on trouvait juste assez de nourriture,
d'argent et de volontaires pour offrir à manger.
Chaque semaine, nous commencions avec presque
rien, et le samedi matin nous avions juste assez de
viande, de légumes, de féculents et de fruits pour les
gens qui venaient manger. Personne ne restait affa-
mé, et nous laissions rarement quelque chose. Tôt le
samedi matin, j'avais quelques centaines de kilos de
nourriture à laver, couper, cuisiner, assaisonner, et à
servir avec une ou deux personnes pour aider. C'était
impossible. Mais un groupe de l'église ou une famille
venait voir et nous proposait leur aide. Le temps pas-
sant, nous étions toujours prêts pour la file de
pauvres affamés à nourrir. Pendant cette période, je
fis un grand nombre de prières et ne fus jamais déçu.
Quand vous faites le travail de Dieu, Dieu vous
aide à le faire. Une fois, je priais pour qu’Il nous en-
voie une grosse donation en espèces, de sorte que
nous ne soyons pas obligés de gérer la soupe popu-
laire au jour le jour. Quelques semaines plus tard,
une société nous donna 5.000 dollars. Cet argent du-
ra plus de deux ans, permettant d'acheter au fil du
temps des réserves avec les autres donations. Le ven-
dredi matin, j'allais chez des grossistes et chaque se-
maine ils remplissaient l'arrière de mon camion avec
des produits modérément endommagés. Un fermier
arrivait pendant le week-end et nous donnait des
poulets. Les boulangeries nous donnaient le pain
d'un jour. Quelqu'un me glissait 50 dollars dans la
main. Dieu nourrissait les pauvres par le cœur des
gens qui donnaient du temps et des cadeaux afin de
prendre soin des affamés. Il n'est rien que nous ne
pourrions faire si davantage de personnes écoutaient
Dieu.
Pendant cette même période où je servais à la
soupe populaire, je continuais à être professeur d'art
à l'université et bientôt je devins aussi président sup-
pléant du département. Le secrétaire précédent du
président avait démissionné, et impossible de trouver
un nouveau secrétaire avant des mois. Le timing
n'aurait pu être pire pour moi ; j'avais déjà tout orga-
nisé pour emmener ma famille trois semaines dans la
patrie de mes ancêtres, la Finlande, et je ne pourrais
pas participer à l'embauche de mon secrétaire. J'étais
très anxieux à ce sujet parce que ce rôle est crucial
pour le succès du fonctionnement du département.
Maintenant je ne pouvais intervenir dans le proces-
sus d'embauche. Pendant que j'étais loin de là en Fin-
lande, je priai Dieu de m'envoyer un secrétaire qui
soit un chrétien. Je voulais quelqu'un avec lequel je
puisse prier pour le bien du département. Quand je
fus de retour, je rencontrai ma nouvelle secrétaire :
Janet Neltner. Je ne savais trop comment aborder le
sujet de sa foi, aussi je lui demandai si elle avait de
l'intérêt pour les choses spirituelles. Elle dit oui. Je
ne poursuivis pas le sujet parce qu'il semblait l'em-
barrasser. Cette nuit-là, j'étais dans mon église et je
parlais à une amie de ma situation délicate avec ma
nouvelle secrétaire et lui dis que j'espérais qu'elle
était chrétienne. Elle me demanda son nom. Quand je
lui dis qu'il s'agissait de Janet Neltner, elle répondit :
« Janet est la femme la plus emplie de l'esprit dans le
nord du Kentucky ». Le jour suivant, quand j'allai au
travail, je l'appelai dans mon bureau et lui expliquai
que j'avais prié Dieu de me donner une secrétaire
chrétienne. Pourquoi ne m'avait-elle rien dit ? Elle me
répondit qu'elle avait justement quitté son ancien tra-
vail parce que ses collègues n'étaient pas chrétiens, et
qu'elle de son côté, elle avait prié pour trouver un pa-
tron chrétien !
Et elle ne savait pas si je l'étais et avait peur de le
demander.
Pendant les trois années suivantes, nous travail-
lâmes ensemble, priâmes ensemble, et partageâmes
notre foi, nous encourageant réciproquement. Janet
et moi étions frère et sœur spirituels. Je n'aurai pas
pu faire mon travail d'administrateur sans elle. Je
n'aurai pas pu grandir dans ma foi sans son in-
fluence. Ce n'est pas une coïncidence si nous nous
sommes retrouvés ensemble. En fait, il n'existe pas
de coïncidences. Dieu œuvre d'une manière mysté-
rieuse et merveilleuse pour rendre ce monde plus
semblable au ciel. Janet m'a aidé à trouver Dieu dans
le travail et dans le monde en général. Nous pouvons
trouver une petite partie de ciel dans le monde. Ma
nostalgie diminuait.
Aider tant d'étudiants qui recherchaient des ré-
ponses à leurs questions spirituelles devint ma car-
rière secrète d'administrateur. Quand je revins à
l'université après ma maladie, mes supérieurs
m'avertirent de ne jamais parler de religion avec les
étudiants. Au lieu de cela, une procession infinie
d'étudiants attendait pour parler avec moi de sujets
spirituels. Ma secrétaire, Janet, priait pour moi
quand ma porte était fermée, et qu'elle savait que
d’attirantes jeunes femmes étaient dans mon bureau.
Elle était inquiète qu'elles puissent me séduire, mais
il ny 'avait pas de danger parce qu'elles cherchaient
seulement un ami, non un amant. Les étudiants en
arts sont des plus intéressants, vivants et créatifs.
C'était un privilège d'en connaître autant et de les
voir partager leurs vies avec moi. J'ai toujours essayé
de les encourager à vivre la foi qui leur avait été don-
née et à faire confiance à Dieu. Il y a un énorme be-
soin d'être guidé spirituellement parmi les étudiants.
Ils sont affamés d'une relation avec Dieu. Trop sou-
vent, ils choisissent de ne pas se tourner vers l'église
parce qu'elle est trop liée à la tradition et dominée par
les intérêts des vieilles générations.
Ma vie d'artiste prit une direction surprenante.
Quand je changeai complètement mon style d'art
dans le but de représenter des concepts spirituels, je
trouvai qu'il y avait peu de marché ou d'intérêt pour
l'art qui explorait ces domaines. Les galeries qui
avaient auparavant exposé et vendu mon travail me
dirent qu'elles ne pouvaient exposer et vendre ma
nouvelle production parce que personne n'était inté-
ressé. J'essayai d'exposer dans des églises, mais il n'y
avait pas plus d'intérêt pour l'art contemporain qui
explorait la spiritualité dans des formes non conven-
tionnelles. Il est ironique de constater que l'église,
autrefois mécène des artistes, était maintenant deve-
nue indifférente. Le monde de l'art est biaisé par rap-
port à la religion. L'esprit créatif est l'un des attributs
de Dieu qui a été donné aux hommes pour exprimer
le divin dans ce monde. Le monde de l'art et l'esta-
blishment religieux sont indifférents l'un à l'autre ou
bien ouvertement hostiles. Trop souvent, ce qui est
appelé spirituel dans le monde de l'art est au mieux
hédonisme pour étudiants de deuxième année, au
pire séduction satanique. Les créateurs d'arts visuels,
de musique, de théâtre et de littérature ont la capaci-
té d'exprimer nos plus hautes croyances comme
l'avaient fait Michel-Ange, Vinci, Bach, Haendel, Sha-
kespeare ou Milton. On a un aperçu fugitif du ciel
dans l'art du passé. Aujourd'hui, notre culture en-
courage l'expression artistique qui rabaisse l'esprit
humain. Je ne trouve aucune place pour mon art
dans cette culture. Plutôt que d'essayer de trouver
une audience dans un monde indifférent, je crée mon
œuvre solitairement pour ma propre gratification.
Créer a été ma principale passion dans ma vie. Main-
tenant, je dois trouver un autre exutoire pour m'ex-
primer. Je l'ai trouvé dans le travail avec les gens.
Créer des réponses est plus stimulant que travailler
avec des matériaux inanimés. Cultiver des relations
personnelles est devenu mon expression artistique.
En 1988, je fus invité à passer trois jours dans
une église méthodiste pour une marche Emmaüs.
C'est un temps intense d'apprentissage sur la foi
chrétienne et sur les interactions avec d'autres per-
sonnes en recherche. Dans la tradition catholique, ce
mouvement est appelé Cursillo. Nous écoutâmes des
conférences, chantâmes des chansons, partageâmes
des sentiments profonds, et priâmes ensemble. La vie
des gens est transformée et la foi est trouvée à un
rythme très accéléré pendant cet événement de trois
jours. Je vis l'Esprit de Dieu œuvrer de manière spec-
taculaire dans les vies d'environ 40 hommes qui par-
ticipaient à la marche avec moi. Ce temps de vision
de l'Esprit du Christ dans mes frères contribua à me
persuader que j'avais besoin de travailler à temps
plein dans la formation de la foi. J'avais vécu dans les
limbes pendant plusieurs années. Le monde n'était
certes pas ma maison, mais Dieu n'était pas prêt à
m'emmener dans ma maison céleste. Quand nous
connaissons l'amour de Dieu, nous avons besoin de
le partager. Il y a tellement de pauvreté spirituelle
dans le monde que je devais partager l'amour qui
m'avait été donné. Nous pouvons trouver un petit peu
de ciel dans ce monde.
Finalement, j'abandonnai ma position de profes-
seur d'université pour suivre un séminaire à temps
plein afin de me former au service dans l'église. Dieu
m'a gardé occupé depuis. Parfois un peu trop, mais
les récompenses sont hors de ce monde.
∼ 16 ∼

Raconter l’histoire

C ’est environ six mois après mon expérience


que je racontai pour la première fois mon histoire à
un groupe de gens. Mon ami Johnny m'avait invité à
son groupe d'étude biblique, dirigé par un prêtre ca-
tholique, le Père John. Il y avait une douzaine de per-
sonnes qui se rencontraient mensuellement depuis
plusieurs années. Quand je racontai mon histoire, je
fus étonné par leur compréhension. Leur bienvenue
était si marquée que je rejoignis le groupe d'étude de
la Bible pour deux ans. J'étais complètement surpris
que des gens normaux croient à mon incroyable con-
version et l'apprécient. Je ne savais que depuis peu
que je serai amené à raconter mon histoire des cen-
taines de fois à des groupes, grands et petits.
J'avais rencontré des gens et reçu des lettres et
des appels téléphoniques de personnes qui avaient
entendu mon histoire et affirmaient qu'elle leur était
bénéfique. Si une personne trouve de l'aide pour
grandir dans une relation aimante avec Dieu grâce à
mon témoignage, alors je crois qu'il a été utile. Je
crois que Dieu bénira ceux qui liront ce témoignage
écrit. Il œuvre d'une manière mystérieuse et merveil-
leuse pour former notre foi. Il a utilisé mon témoi-
gnage de manière puissante. Mon espoir est que je
puisse parler au cœur de ceux qui doutent et qui ne
croient pas.
Quand j'ai commencé à raconter mon expérience,
je ne voulais offenser personne. Cela m'entraîna à
être vague sur certaines choses que l'on m'avait dites.
Après avoir parlé à tant de groupes chrétiens, hin-
dous, mormons, agnostiques, pentecôtistes, juifs,
partisans du New Age, cyniques, docteurs, scienti-
fiques etc., j'ai réalisé qu'il est préférable de la racon-
ter sans vernis, et de les laisser décider par eux-
mêmes quel impact elle aura sur leur vie. Ma respon-
sabilité consiste à être fidèle à la vérité telle qu'elle
m'a été révélée par Dieu, en accord avec ma compré-
hension.
Les témoignages ont le pouvoir de nous mettre en
connexion les uns avec les autres. Les histoires que
partagent nos expériences personnelles du divin nous
portent dans notre voyage spirituel. L'histoire de la foi
en Dieu a été construite sur le témoignage personnel.
La Bible est une collection de testaments, et les évan-
giles du Nouveau Testament sont les plus surpre-
nants témoignages sur l'amour de Dieu pour tous les
gens. Je prie pour que vous trouviez mon histoire en
accord avec les évangiles de Mathieu, Marc, Luc et
Jean. En particulier, je vous suggère de lire l'histoire
du fils prodigue dans l'évangile de Luc. C'est mon his-
toire. Jésus l'a racontée pour enseigner l'amour divin
à tous ceux qui veulent aller à la maison de Dieu. Le
père, qui représente Dieu, court à la rencontre de son
fils prodigue qui revient, et l'accueille avec une
grande fête et des cadeaux. Avec des millions
d'autres, j'affirme que cette histoire est la mienne.
Quand j'ai grandi dans mon voyage spirituel, j'en suis
venu à m'identifier avec le fils plus âgé et le père au-
tant qu'avec le fils prodigue. Couriez-vous dans la rue
pour accueillir le fils repentant qui a dissipé la moitié
de vos biens terrestres ? En voudriez-vous au frère
prodigue qui revient alors que vous êtes resté fidèle et
travaillant dur ? Le pouvoir du Fils Prodigue réside
dans l’aperçu qu’il donne de la nature humaine et de
l'amour respectueux de Dieu. Et la Bible est pleine
d'histoires comme celle-ci, de gens avec des défauts
que Dieu aime et rachète. Ma vie a suivi le même
schéma.
Le pouvoir de Dieu œuvre à travers ces histoires
pour changer nos vies. C'était le pouvoir de Dieu qui
œuvrait dans les vies de quelques hommes et femmes
racontant des histoires sur Jésus Christ qui ont con-
quis le plus puissant empire dans l'histoire du
monde. Rome a été conquise par les histoires des
évangiles qui avaient en elles le pouvoir de l'Esprit de
Dieu. Aujourd'hui, nous avons un nouvel empire à
conquérir. C'est un empire d'orgueil. Trop de gens
sont séparés de Dieu, les uns des autres et d'eux-
mêmes. Les mensonges se font passer pour la vérité,
et l'exploitation est déguisée en illumination. Il n'y
aura peut-être jamais d'accord général sur les détails
de la solution de nos problèmes, mais nous devons
parvenir au consensus sur les éléments essentiels. La
compréhension fondamentale de Dieu et de l'humani-
té doit être accomplie avant que nous soyons ca-
pables d'inventer des solutions aux problèmes qui
nous font face.
Raconter mon histoire est une partie d'une révo-
lution spirituelle globale. Ma part n'est pas plus im-
portante que la vôtre en ce début du règne de Dieu
dans le cœur de l'humanité. Le dirigeant de ce mou-
vement est l'Esprit Saint. On m'a dit pendant ma
NDE que c'est maintenant le temps au cours duquel
les gens décident et agissent. Dieu a fait quelque
chose pour changer le cours des événements hu-
mains voici 2.000 ans et attend, depuis, patiemment.
Ceci est le jour que le Seigneur a créé afin que nous
devenions les fils et les filles de Dieu.
Les signes des temps sont partout autour de
nous. Même la culture populaire de la télévision
montre une conscience croissante de Dieu. Quand la
télévision produit des programmes de premier ordre
avec des anges et des prêtres dans des situations po-
sitives, ce sont l'Esprit Saint et le public qui dirigent
cette programmation. L'enthousiasme pour l'expé-
rience directe de l'Esprit de Dieu est en train de
changer le style du culte aussi bien en Amérique que
dans le monde. Les traditions de la participation pas-
sive à la messe meurent, les gens affluent vers les
églises qui offrent une participation active. La diffé-
rence entre le clergé officiellement formé et le minis-
tère pour tous s'estompe. L'autorité de l'Église est de
plus en plus dénuée de pertinence face à l'autorité
croissante de l'Esprit Saint directement expérimenté
dans la vie des gens. Dieu fait irruption dans la vie
des personnes d'une manière sans précédent.
Les expériences divines constituent la source de
beaucoup de livres populaires. Il est devenu commun
pour des athlètes, des acteurs, des politiciens et
autres célébrités de parler de Dieu et de leurs convic-
tions religieuses. C'est le début d'un raz de marée de
transformation qui va balayer la terre. Beaucoup de
religieux expriment de la tolérance et du respect pour
les autres confessions. Dieu crée la variété dans tout
ce qu'Il fait, et nous trouverons, à la fin, le même
Dieu, le même Christ, la même vérité dans toutes les
religions. Les différences entre les fois sont marquées
par l'homme.
Les vérités essentielles qui sous-tendent la reli-
gion sont inspirées par Dieu. L'Esprit de Dieu veut
nous amener vers la vérité. Les expériences aux fron-
tières de la mort sont une petite composante de la
grande transformation qui prend place aujourd'hui.
Les gens racontent leurs histoires ou leurs expé-
riences de Dieu. La conversion du monde à la foi,
l'amour et la paix a lieu. Elle se produit individuelle-
ment. Vous pouvez la trouver dans les marchés, les
lieux de travail, la maison, et dans les églises et les
temples. C'est ce que les enseignants célestes
m'avaient dit qu'il devait advenir.
En relatant mon expérience, je vous ai raconté
une vieille, vieille histoire, qui remonte même avant
l'histoire. Elle rend visible l'invisible dans nos vies.
Maintenant, nous voyons ce à quoi nous étions
aveugles. Quand vous l'aurez trouvé, vous ne le lais-
serez plus partir. Le message n'a jamais changé. Il dit
combien Dieu nous aime et prend soin de nous. Il
concerne la manière dont nous pouvons répondre à
ce grand amour. Je vous conte mon expérience dans
l'espoir que vous trouverez ou apprécierez plus plei-
nement où Dieu se trouve dans la vôtre. Vous et moi,
nous sommes très spéciaux aux yeux de Dieu qui
veut que nous vivions dans la joie, la paix, l'espoir et
l'amour. Dieu veut que nous retournions à la maison.
∼ 17 ∼

Une seconde chance


dans la vie

L ’une des questions que l'on me pose le plus


souvent quand je parle de ma conversion est : « Pour-
quoi Dieu vous a-t-Il donné une seconde chance ? ». À
mon sens différentes raisons : j'aurais dû mourir à
Paris le 1er juin 1985 en raison du délai de 10 heures
ayant précédé l'intervention sur ma perforation de
l'estomac. Les docteurs aux États-Unis m'ont dit que
je n'aurais dû vivre que 5 heures. Cependant, per-
sonne ne m'a examiné pendant les 9 heures durant
lesquelles j'ai attendu. Il est impossible de prétendre
que je suis mort, dès lors que je n'ai pas fait l'objet de
l'attention médicale pendant ce temps.
Dix jours après l'opération, j'entrai au St Luke's
Hospital au Kentucky. Je fus placé dans la zone cri-
tique où je suis resté quatre semaines. Les docteurs
ont dit que c'était un miracle que j'ai survécu au
complexe de maladies que j'avais. Savoir si je suis
mort pendant mon expérience dépend de la définition
de la mort. Ce qui est sûr, c'est que j'étais en train de
mourir. Je sais qu'à un moment, je suis passé de la
mort à la vie. Ma vie entière fut radicalement changée
quand, selon toute probabilité, j'aurais dû être mort.
La seule raison pour laquelle je suis vivant aujour-
d'hui est que Dieu est intervenu et m'a donné une
nouvelle vie, physiquement et spirituellement. Dieu
intervient directement dans la vie de nombreuses
personnes. Une expérience de mort imminente est
seulement l'une des multiples manières dont la vie
des gens a été radicalement changée. Selon les
études, une personne sur trente a eu une expérience
de mort imminente. Cependant, d'innombrables per-
sonnes ont eu une expérience de profond changement
de vie d'une autre manière. Ces expériences de chan-
gements de vies peuvent se passer durant la contem-
plation, la convalescence d'addictions, durant une
messe, dans des états d'extrême urgence ou sous la
contrainte du combat. Des centaines de personnes
m'ont raconté l'expérience de changement mystique
qu'elles ont traversée. Toutefois, la signification ul-
time de ces événements dépend de ce que les gens en
font après. Quand Dieu touche quelqu'un, où cette
personne va-t-elle alors ? Nous sommes toujours
libres de choisir comment nous voulons utiliser nos
vies et les changements que nous voulons faire.
Dieu m'a donné une seconde chance parce que
sœur Dolorès a prié pour moi pendant 13 ans. Il y
avait aussi d'autres religieuses qui priaient pour moi.
L'une des choses les plus puissantes que nous pou-
vons faire est prier. La prière peut changer le monde.
Quand j'étais en train de mourir, je fus emmené à
l'entrée de l'enfer. Sa profondeur et son vaste espace
s'étendent loin au-delà de ce que j'ai expérimenté.
Certains diraient que ce que j'ai vu était le purgatoire.
À ce moment, j'ai appelé Jésus pour qu'il me sauve.
Les écritures sacrées disent en différents endroits :
« Quiconque appellera le nom du Seigneur sera sau-
vé ». J'ai appelé Jésus pour qu'il me sauve, et il l'a
fait. Le souvenir de ma foi en lui me venait d'une
époque lointaine, où un professeur du catéchisme
m'avait parlé de l'amour de Jésus. Avec l'innocence
de l'enfance, j'étais capable de l'appeler. Quand j'ai eu
12 ans, j'ai demandé à être baptisé. L'Esprit Saint
était à l'œuvre dans ma vie. Dans mes dernières an-
nées d'adolescence, je rejetai la foi qui m'avait été
donnée. Bien que j'ai renié ma foi, l'Esprit du Christ
était toujours en moi.
En regardant en arrière, je vois beaucoup de si-
tuations où une bataille spirituelle se livrait en moi.
Mon égo s'était développé comme un âpre individua-
liste, mais à l'intérieur il y avait une quête de Dieu.
Cette bataille a duré des années et s'est intensifiée
jusqu'à faire irruption dans une urgence spirituelle.
J'ai percé un trou dans le centre de mon abdomen en
raison de ce conflit spirituel. Ce traumatisme phy-
sique était directement relié au combat spirituel que
j'avais mené. Il n'est pas question de demander ce qui
se serait passé si j'avais fait ceci ou cela différem-
ment. Ce qui est arrivé était la conséquence inévitable
de mes actions. Je suis responsable de ce qui est ar-
rivé.
Plus important, la raison pour laquelle Dieu m'a
donné une seconde chance est qu'Il m'aime. Dieu
nous donne à tous des deuxième, troisième, qua-
trième, cinquième, sixième, septième chances, et plus
encore. Ce n'était pas ma seconde chance. C'était une
chance dans une longue série de chances qui
m'avaient été données. J'avais pris l'amour de Dieu
trop souvent pour acquis. Après ma conversion, j'es-
pérais être parfait à tous niveaux. Cela ne s'est ja-
mais produit. J'étais horrifié quand je me mettais en
colère pour des choses futiles. Je pensais que j'aurais
dû faire mieux. Le voyage de mon âme est similaire à
celui de tous ceux que j'ai rencontrés. Je me trouve à
faire les choses que je ne veux pas faire, et à ne pas
faire celles que je veux faire. Même si parfois je me
sens un scélérat, c'est l'Esprit Saint de Dieu en moi
qui œuvre et me rend meilleur. Aussi longtemps que
je serai dans ce monde, vivant la vie humaine, je de-
vrais lutter pour être un enfant de Dieu et être un
enfant de ce monde. L'amour que je donne couvrira la
multitude de fautes que j'ai faites. Ma confiance est
dans le pouvoir qu'a Jésus-Christ de m'élever quand
je mourrai.
Je fais des progrès dans mon développement spi-
rituel au fur et à mesure. En regardant en arrière au-
delà de ce présent bref, je tombe et j'avance, je tourne
à droite et à gauche. La montée n'est pas droite, mais
il y a du progrès. Dieu n'attend de personne (y com-
pris de moi) de devenir d'un coup parfait. Dieu nous
demande seulement d'essayer. Dieu nous aime exac-
tement comme nous sommes et désire que nous
grandissions spirituellement en amour. Quand nous
aimons Dieu, nos frères et nos sœurs, et nous-
mêmes, notre Créateur est heureux.
La meilleure manière de grandir spirituellement
est de servir les autres. Nous trouverons un but et un
développement dans les relations avec d'autres per-
sonnes. Nous imaginons que nous sommes isolés des
autres, mais c'est l'inverse qui est vrai. Comment
nous interagissons avec les autres, c'est là le voyage
de notre âme. Comment nous vivons dans l'amour
avec nos frères et nos sœurs, c'est ainsi que nous
sommes vraiment. Si vous voulez grandir spirituelle-
ment, examinez comment vous exprimez l'amour, la
joie, la paix, la gentillesse, la générosité, la patience et
la fidélité avec les autres.
Jésus et les anges m'ont dit : « Dieu veut que nous
prenions soin l'un de l'autre ». Aimez les personnes
avec lesquelles vous êtes, en étant toujours présent
pour elles. Nous sommes responsables envers Dieu
pour ce qui est de changer le monde en nous chan-
geant nous-mêmes. La manière dont vous donnez
votre attention à la personne avec laquelle vous vivez
est le moyen dont vous changez le monde. Le plus
grand commandement est de s'aimer les uns les
autres.
Avant le 1er juin 1985, je vivais ma vie dans la
poursuite du bonheur. Il y avait des moments fugaces
de gratification sensuelle ou égotique. En général je
n'étais pas heureux ; en fait, j'étais modérément dé-
primé et cela tout le temps. Le bonheur venait et par-
tait. Dieu veut que nous ayons la joie au cœur. Cette
joie que Dieu donne est nettement différente du bon-
heur, qui est transitoire. Depuis le 1er juin 1985, j'ai
toujours eu la joie au cœur. J'ai eu des moments ré-
partis sur toute la gamme des émotions, mais la joie
reste constante. La joie réelle est indépendante des
événements de votre vie. La joie, c'est être dans une
relation intime avec Dieu. La joie connaît l'amour de
Dieu. La joie est la certitude que toutes les choses
œuvrent pour le projet qu’à Dieu pour ceux qui l'ai-
ment. La joie sait que chaque émotion, y compris la
peur et la souffrance, peut nous rapprocher de Dieu.
La joie permet à Dieu d'être notre Dieu. La joie con-
naît l'Esprit du Christ à chaque moment de notre vie.
La joie, c'est reconnaître l'Esprit du Christ dans
chaque personne que vous rencontrez. Qui que sem-
blent être les personnes, elles sont des enfants de
Dieu et l'Esprit de Dieu est en elles (quelque part).
Nous pouvons aimer l'Esprit en elles, même si nous
résistons au mal qu'elles font. Oui, nous sommes
tous des individus fêlés. Aucun de nous n'est parfait.
Un jour, pendant une retraite un an après ma con-
version, je parlais avec une femme, Mennonite. Pen-
dant la conversation, je lui dis que je n'étais pas un
saint. Elle devint très grave et dit :
– Vous êtes un saint.
– Certainement pas.
– Êtes-vous aimé par Dieu ?
– Oui, dis-je
– Un saint est toute personne qui est aimée de
Dieu et le sait.
Nous sommes des saints (en devenir) en raison
du saint amour de Dieu pour nous. Nous devenons
des saints quand nous le comprenons et vivons en
accord avec cela. Nous avons été choisis par Dieu
pour être un peuple saint. Cela commence quand
vous savez combien est grand l'amour de Dieu pour
vous. Je vous demande d'examiner l'amour que Dieu
a pour vous. Dieu nous invite, vous et moi, à être des
saints ensembles.
∼ 18 ∼

Anges

P endant mon expérience aux frontières de la


mort, j’eus des aperçus merveilleux sur ce que l'on
appelle des anges, les messagers de Dieu. Il en existe
d'innombrables sortes. Leur nombre excède celui des
étoiles. Dans le sens le plus général de la signification
du mot, nous devons être des anges les uns pour les
autres. Dieu nous parle par la création, par la littéra-
ture sacrée, par notre expérience, par notre capacité
de raisonner, par la créativité et par les gens. Dieu
me parle le plus souvent par les gens. L'important
n'est pas que Dieu nous parle. L'important est que
nous écoutions. Il m'a été montré dans mon expé-
rience que Dieu m'a parlé fréquemment au cours de
ma vie, quand je doutais de son existence. L'une de
ses manières de parler passait par les gens.
Un étudiant, Michael Smith, était d'un caractère
extraverti et flamboyant. Il était aussi homosexuel et
habitué aux drogues. Après son diplôme universi-
taire, je perdis contact avec lui jusqu'au jour où j'ai
appris qu'il était en train de mourir dans un hôpital
voisin. Je lui rendai visite pour lui dire au revoir.
Quel choc en voyant ce corps émacié dans le lit de
l'hôpital. Mais je fus encore plus surpris quand il me
parla de la foi qu'il avait retrouvée. Michael m'expli-
qua que quand je l'ai connu, il était débauché, sous
drogues dures et était impliqué dans des rituels sata-
niques. Quand on découvrit qu'il était condamné, il
commença à réfléchir sur sa vie et regretta bien des
choses qu'il avait faites. Il me regarda dans les yeux,
radieux de joie, et lança : « J'ai prié le Christ et il est
venu à moi et m'a pardonné. Je ne suis pas effrayé de
mourir parce que je lui appartiens et il me prendra
dans le ciel ». Je ne sus que dire, mais j'étais stupéfait
que cet homme fut si confiant et joyeux en dépit du
fait que sa mort était imminente. Il était un messager
de Dieu, même si je n'écoutais pas. D'une certaine
manière, il a planté une graine dans mon esprit qui
porta des fruits quand à mon tour, je fus près de la
mort. Cet amour divin que Michael a partagé avec
moi était profond. Je n'étais pas réceptif à ses pa-
roles, mais je ne pouvais nier qu'il avait retrouvé la
paix de l'esprit, la joie, l'espoir et l'amour dans les
pires circonstances. Il mourut deux jours après ma
visite. Et je me suis demandé si sa confession sur son
lit de mort revêtait de l'importance pour moi. Mais je
refusais d'entendre.
Les anges m'ont montré les diverses occasions où
ils ont essayé de me parler de Dieu, et où je les ai fait
taire. Ils parlaient par l'intermédiaire de gens qui
étaient inspirés par Dieu. Il était facile d'ignorer et de
ridiculiser les bruyants évangélistes qui apparais-
saient sur le campus pour haranguer les étudiants. Il
n'était pas si aisé de renvoyer le témoignage de per-
sonnes que je connaissais et admirais. Joanne par
exemple était une étudiante qui me parlait souvent de
son amour de Dieu. Je souriais simplement et essayai
de l'ignorer. Elle ne prêchait pas, elle témoignait sim-
plement de son amour de Dieu et du Christ.
Personne ne peut vous donner la foi quand vous
ne voulez pas la recevoir. La foi est la base de l'amour
de Dieu et de la connaissance de Dieu. Le désir pre-
mier des anges est de nous donner la foi en Dieu de
sorte que nous recevions son amour et que nous le
connaissions d'une manière intime. Les anges ne
nous forceront jamais à avoir la foi. Ils nous l'offrent
continuellement, quel que soit le nombre de fois où
nous les rejetons. Les anges m'ont parlé par un
homme mourant, une belle jeune femme et d'innom-
brables autres personnes. Les anges ne nous aban-
donnent jamais. Ils nous apparaissent parfois comme
des personnes. Les anges peuvent prendre toutes les
apparences qu'ils veulent. Nous avons rencontré des
anges, et nous n'avons pas réalisé qu'ils étaient des
anges sous forme humaine.
Après ma conversion, je suis allé à une série de
retraites, encouragé par mon pasteur, pour m'aider à
comprendre où mon voyage spirituel me conduisait.
Pendant une retraite silencieuse de huit jours, au Je-
suit Renewal Center de Milford dans l'Ohio, je cher-
chais comment partager l'amour divin. J'avais appris
que les gens détestent être prêchés. Comme profes-
seur, j'avais donné des informations de lecture à des
étudiants. Cela fonctionna relativement bien avec un
groupe de gens qui payaient pour les avoir. Comment
communiquez-vous la foi à des personnes qui sont
indifférentes ou hostiles au message ? Je voulais dé-
sespérément partager l'amour de Dieu, mais j'avais
rencontré le rejet constant en dehors de l'église. J'im-
plorai Dieu : « Pourquoi m'as-Tu donné ce désir de par-
tager Ton amour avec un monde qui n'en veut pas ? ».
Même après six jours de contemplation silencieuse
sur cette question, je ne fus guère plus avancé. Au
septième jour, je marchais dans la chapelle d'une
grande maison de retraite proche du centre. Cet éta-
blissement avait été autrefois un séminaire jésuite,
aussi la chapelle était large et joliment décorée. Je me
suis assis sur un banc et priai pour que Dieu ré-
ponde à ma question de savoir comment partager son
amour. Après une longue période de silence, j'enten-
dis une faible voix dire : H huit. Qu'est-ce que cela
pouvait signifier ? J'écoutai attentivement et entendis
B deux. Que disait Dieu ? Alors j'entendis N qua-
rante. Je me levai et allai à la fenêtre ouverte, et je
réalisai que j'entendais les annonces d'un jeu de bin-
go poussées par le vent dans la chapelle. Alors je dis
à haute voix : « Dieu, merci beaucoup, je suis venu
avec une question sérieuse, et Tu joues avec moi ».
Quand je sortis de la chapelle, je remarquai un
prospectus sur une table près de la porte. Je le pris
et l'ouvris. La seule chose imprimée sur la page était,
« Vous verrez l'amour de Dieu dans le sourire d'un en-
fant. Mère Térésa ». Je le reposai et sortis de la mai-
son de retraite. Sur les marches se trouvait une jolie
fillette d'environ 9 ans, habillée simplement. Elle
s'approcha de moi, se tenant bien en face et me sou-
rit. J'étais glacé. Son sourire était empli d'amour et
d'acceptation. Je sentis un tel amour venant de cette
complète étrangère que je ne savais que faire. Elle
monta les marches. Je me retournai pour lui parler
mais elle était déjà partie. Je voulus la suivre, mais
elle avait disparu. Je commençai à pleurer. Dieu avait
répondu à ma prière. Un ange m'avait montré l'amour
et l'acceptation. C'est ainsi que nous devons partager
l'amour de Dieu les uns avec les autres. L'étranger
que vous rencontrez pourrait être un ange.
Les anges apparaissent rarement dans leur
gloire. Les rares fois où des anges m'apparurent dans
toute leur gloire, fut presque insupportable. Le
rayonnement de la lumière qui irradie d'eux est plus
brillant que la lumière d'un chalumeau. Cette lumière
ne brûle pas les yeux, mais elle est effrayante tant
elle est différente de notre expérience dans la vie. Une
expérience de la gloire et du pouvoir surnaturel d'un
ange est effarante. Ils affaiblissent leur lumière pour
ne pas nous causer d'inconfort. Je ne dispose pas des
mots pour décrire exactement les anges dans leur
état naturel. Plus brillants que les illuminations,
beaux au-delà de toute comparaison, puissants, ai-
mants, sont des mots qui n’arrivent pas à les décrire.
Les anges peints par les artistes sont pitoyables. En
tant qu'artiste, je suis conscient de l'impossibilité de
représenter un ange. Comment peignez-vous quel-
qu'un qui est plus radieux que la substance ? Com-
ment peignez-vous des couleurs que vous n'avez ja-
mais vues avant ou après ? Comment décrivez-vous
l'amour sur une toile ?
Les anges sont avec nous constamment et ils
sont partout. Nous ne sommes jamais séparés d'eux.
Nous avons des anges qui nous gardent du mal. Des
milliers d'histoires ont été publiées au sujet des anges
intervenant dans la vie des gens. La raison pour la-
quelle ils interviennent ou non dépend d’eux et de
Dieu. Ils m'ont expliqué qu'ils voulaient toujours in-
tervenir dans nos vies, mais que parfois Dieu les re-
tient. Dieu veut que nous expérimentions les consé-
quences de nos actions. Dans de rares occasions,
Dieu permet aux anges de nous aider. Quand nous
demandons à Dieu des dons spirituels d'amour, de
foi, et d'espoir, Dieu permet toujours aux anges de
nous aider. Les cadeaux spirituels ne sont jamais re-
fusés si nous sommes prêts à les recevoir. Les anges
œuvrent tout le temps pour nous donner l'amour de
Dieu, la foi en Dieu, l'espoir en Dieu. Les anges prient
pour nous.
Les anges ne veulent pas être adorés. Ils veulent
être tous loués pour Dieu. Ils ne veulent pas que
nous les confondions avec Lui. Ils connaissent la dif-
férence entre le Créateur et la créature. Ils sont des
serviteurs de Dieu, créés pour être ses messagers.
Nous pouvons les remercier d'être cela pour nous. Les
anges ne commettent pas de fautes, parce qu'ils
communiquent directement avec Dieu. Leur volonté
et leur désir sont les mêmes que ceux de Dieu. Nous
pouvons demander à Dieu d'envoyer des anges pour
nous guider et nous protéger. Nous pouvons deman-
der aux anges de nous enseigner la volonté de Dieu.
Nous ne pouvons pas faire apparaître les anges ou
leur faire faire quoi que ce soit si ce n'est la volonté
de Dieu.
Il existe différentes sortes d'anges avec différentes
responsabilités et aptitudes. Un ange peut accompa-
gner un enfant, un autre a la responsabilité d'une
cité, un autre d'une nation, un autre d'un monde, un
autre d'un univers, etc. Nous pouvons penser que les
anges puissants sont des dieux, mais ils ne pensent
pas cela d'eux-mêmes. Ils savent qu'ils sont les servi-
teurs de Dieu participant au plan divin. Les anges
aiment Dieu de tout leur être. Ils ne désirent rien si
ce n'est servir Dieu. Les anges peuvent ressentir ce
que nous pensons et sentons. Quand c'est en harmo-
nie avec la volonté de Dieu, ils sont emplis de joie.
Quand nous sommes opposés à la volonté de Dieu, ils
souffrent émotionnellement. Si nous savions quelle
empathie nos anges ont avec nous, nous voudrions
leur plaire et plaire à Dieu. Nous ne voudrions jamais
faire quoi que ce soit qui les afflige, mais nous le fai-
sons. L'Esprit de Dieu est l'esprit des anges. Ce même
Esprit est en nous, nous guidant vers la vérité et
l'amour. Quand nous permettons au Saint Esprit de
nous guider, nous sommes en harmonie avec les
anges et avec Dieu.
Alors nous pouvons devenir comme des anges,
des messagers de Dieu.
Le mot le plus juste pour décrire un ange est
« compassion ». Quand nous vivons auprès du Saint
Esprit, la nôtre grandit. La compassion des anges
pour nous devient aussi la nôtre pour tous les gens.
Nous découvrons aussi que l'amour de Dieu est un
amour tenace. L'amour que nous apprenons est com-
plexe et difficile. Comme les anges refusent de nous
contrôler, nous comprenons que nous ne devrions
pas nous contrôler les uns les autres. Nous pouvons
essayer d'influencer, mais nous ne pouvons pas con-
trôler le développement spirituel. C'est sur les choses
du monde que nous avons un pouvoir, et nous de-
vons utiliser ce pouvoir pour le bien. Nous ne pou-
vons qu'influencer les choses spirituelles.
Les anges peuvent se mouvoir à travers le temps
et l'espace aussi aisément que par la pensée. Les lois
de la nature physique ne lient pas les anges. Les
anges sont conscients et nous protègent des forces
que nous ne connaissons pas ou que nous ne
sommes pas capables d'imaginer. Nos anges sont tou-
jours vigilants pour nous protéger du mal qui vient
des autres dimensions d'univers inconnus. Nous
n'avons pas à nous en inquiéter. Nous devrions seu-
lement être heureux qu'ils soient là pour nous garder
sains et saufs.
Il existe aussi des êtres surnaturels qui cher-
chent le chaos. Ils n'ont pas de pouvoir sur nous à
part le pouvoir que nous leurs donnons. Ils sont con-
nus comme les démons, le diable, ou les esprits ma-
lins. Ils devraient être rejetés le plus possible. Le pou-
voir de Dieu et le pouvoir de ses anges est bien plus
grand que le leur. La meilleure défense contre le mal
est d'être empli du Saint Esprit. Les martyrs pou-
vaient souffrir des tortures atroces parce que les
anges se révélaient à eux. Le ciel leur était ouvert et le
tourment devenait félicité. Dans les périodes de dan-
ger, priez Dieu pour qu'Il vous ouvre le ciel. Invitez les
anges à se montrer eux-mêmes à vous. Demandez à
Jésus de vous sauver. Ce monde disparaîtra.
Le nombre et la nature des anges sont si com-
plexes que nous ne pourrions jamais les comprendre
complètement, même avec une « angéologie » élabo-
rée. Les anges sont la compassion de Dieu. C'est plus
que suffisant. Ils intercèdent pour nous auprès de lui.
Remerciez Dieu pour vos anges.
∼ 19 ∼

Pèlerin

P endant ma NDE, les leçons les plus impor-


tantes que me donnèrent Jésus et les anges étaient :

1. Dieu est avec nous. L'Esprit de Dieu veut être


présent dans tout ce que nous faisons. Il est éclai-
rant de voir Dieu œuvrer à chaque moment. La
réalité de l'Esprit de Dieu est la voie de la vie.

2. Dieu vous aime plus qu'il ne vous est possible


de le comprendre. Dieu vous a donné cette vie
pour que vous puissiez croître spirituellement.
Les cadeaux qui vous ont été donnés sont les qua-
lités de Dieu. Nous avons été faits à son image et
à sa ressemblance. Ces cadeaux sont les émotions,
la conscience, le libre arbitre, la raison, l'amour,
l'âme-sœur, l'univers physique, et le Saint-Esprit.
Nous pouvons percevoir Dieu en nous et à travers
nous dans chacune de ces qualités divines.

3. Dans ma NDE, il me fut dit que Dieu a des émo-


tions. Nos émotions sont donc comme les émo-
tions de Dieu. Nos émotions peuvent soit nous di-
riger vers la volonté de Dieu, soit nous en éloi-
gner. Les émotions sont les machines qui nous pi-
lotent. Elles sont la force qui désire nous faire
semblables au Christ ou nous en détourner. Nous
ne sommes pas contrôlés par nos émotions. Les
sentiments de gaîté, de plaisir, de douleur, d'an-
xiété, de colère, et de désespoir peuvent nous con-
duire à une appréciation plus grande de Dieu et à
une vie de remerciement. Toutes les émotions
sont des parties de nos processus de pensée.
Comment utiliser nos émotions dépend de notre
choix.

4. Le ciel veut que nous donnions nos émotions à


Dieu. Permettez à l'Esprit de Dieu de vous mon-
trer d'où viennent ces émotions et comment vous
pouvez diriger leur puissante énergie pour ali-
gner votre vie sur le plan divin. Si vous ressentez
du plaisir ou au contraire vous sentez déprimé,
laissez l'Esprit de Dieu vous donner un aperçu de
l'endroit d'où viennent ces sentiments. Comment
pouvez-vous utiliser cette énergie pour diriger
votre but en accord avec le but qu'à Dieu pour
vous ? La colère due à l'injustice peut vous moti-
ver à résister au mal et à le vaincre. Les senti-
ments de désir sexuel lient l'homme et la femme
dans une intimité qui peut mener à un partena-
riat de toute la vie dans le mariage. Le désir
sexuel qui s’exprime dans le libertinage conduit à
la dissipation de l'intimité et de la confiance entre
les partenaires. Jésus exprimait Dieu pour nous
quand il a eu de la compassion pour la femme
adultère, quand il a utilisé la colère pour nettoyer
le temple, quand il éprouvait du plaisir à manger
avec les exclus de la société, quand il pleura à la
mort de Lazare, et quand il sentit le pouvoir de
faire des miracles. Pendant la période que j'ai
passée dans l'éternité avec Jésus, j'ai ressenti sa
complète empathie avec moi.

5. Nous devons devenir conscients de nous-


mêmes. Il me fut dit qu'il est impératif que nous
présentions à Dieu un examen de conscience ri-
goureux.
6. Trouvez votre âme-sœur. Dieu nous a associés,
ma femme et moi-même, pour apprendre
l'amour. Je l'ai vu dans ma revue de vie. Dieu nous
donne un autre pour apprendre comment aimer.
Jésus m'a dit, « C'est ton travail ». D'autres pèle-
rins étendent notre conscience. C'est par l'inter-
médiaire de notre âme sœur que Dieu, le plus
souvent, parle avec nous. Cherchez des personnes
dont le voyage spirituel est similaire au votre.
Demandez la vérité dans l'amour de votre âme
sœur. Jésus dit : « Quand deux ou plus sont ras-
semblés en mon nom, alors je serai là ».

7. Le libre arbitre est la faculté de faire des choix.


Dieu nous a donné ce plus grand des cadeaux.
Cette liberté de faire ce que nous voulons est un
cadeau surprenant d'amour qui est pris comme
acquis. Bien que nous ne puissions connaître
qu'imparfaitement la volonté divine dans les
choix que nous faisons, notre intention de choisir
sa volonté parfaite Lui plaît. C'est toute l'expé-
rience de la vie.

8. Dieu nous a donné le pouvoir de raison pour


nous façonner nous-mêmes à son image et à sa
ressemblance de Dieu. La raison nous rend ca-
pable de faire le meilleur choix. On résout les di-
lemmes que nous rencontrons dans la vie par la
raison. Dieu ne demande pas notre soumission
aveugle, Il nous invite plutôt à la vérité à travers
la raison.

9. Dieu donne de l'amour. L'amour de Dieu est in-


conditionnel. Dieu donne de l'amour librement.
L'amour de Dieu cherche seulement à être expri-
mé. Quand vous devenez conscients de l'amour de
Dieu, vous ne voulez plus que partager cet amour
avec d'autres personnes. Nous avons besoin de
mettre notre amour de Dieu en action et non en
théorie. L'amour place les besoins des autres au-
dessus de nos propres besoins. L'amour de Jésus
pour nous est l'amour extrême de Dieu pour nous.

10. Le monde physique de la matière et de l'éner-


gie est la création que Dieu nous a donnée pour
nous réjouir, pour que nous en prenions soin et
que nous soyons édifiés. Nous avons abusé de nos
responsabilités envers la planète, et il est temps
de repenser notre relation avec les ressources, les
plantes, et les animaux que Dieu a créés par
amour. Si nous imaginons Dieu comme l'ultime
artiste et si nous habitons ce chef-d'œuvre appelé
Terre, comment avons-nous abusé de notre posi-
tion ? Toute la science et la technologie que nous
possédons ont été inspirées par Dieu. Nous devons
rechercher une relation plus harmonieuse avec le
monde naturel. C'est un lieu sacré, et nous de-
vrions marcher avec respect sur la terre, comme
le faisait Jésus.

11. L'Esprit de Dieu veut faire de nous un tout. Le


Saint Esprit est la présence de Dieu dans nos vies,
il nous conduit à la vérité et construit une com-
munauté. Le Saint Esprit a été avec tous les gens
à toutes les époques mais n'a pas toujours été le
bienvenu ou écouté par nous. La voix du Saint Es-
prit est reconnaissable parce qu'il nous parle tou-
jours d'amour, de joie, de paix, d'espoir, de pa-
tience, de fidélité, d'autocontrôle, de vérité, de
générosité et de Dieu.

12. Il est le cadeau suprême de Dieu parce que le


Saint Esprit est Dieu avec nous. Le Saint Esprit est
l'Esprit du Christ parce qu'il en était empli. L'Es-
prit du Christ est accessible à chacun de nous
pour l'inviter dans nos vies. L'Esprit œuvre à nous
transformer en nouveaux êtres, nés d'en haut. Le
Saint Esprit nous indique la voie de la maison.
Notre pèlerinage n'est pas un voyage dans le
temps ou l'espace, il est un voyage dans la réalité.
Ce moment présent se trouve là où vous pouvez et
voulez trouver Dieu.
*
Vous êtes le favori de Dieu ! Cette vérité me fut
expliquée en la compagnie de Jésus-Christ et des
anges du ciel. Dans notre perception de la nature fi-
nie du monde, être favorisé et donner sa faveur con-
sistent à choisir un individu parmi la multitude, mais
dans la capacité d'amour infinie de Dieu, Dieu favo-
rise chacun de nous juste comme nous sommes.
C'est l'une des plus importantes leçons que mes en-
seignants ont essayé de m'apprendre. Dieu a la capa-
cité de nous connaître intimement et de nous aimer
passionnément, juste comme nous sommes. Dieu
nous a créés pour être merveilleux. Afin de devenir le
peuple que Dieu nous a créés pour être, nous devons
nous éveiller de notre rêve qui nous sépare de la réa-
lité divine. Nous sommes des êtres spirituels qui
avons une expérience physique. Ce bref événement
que nous appelons vie n'est ni notre début, ni notre
fin. Dans le ciel, nous tournerons le regard vers nos
vies, avec le même amusement que nous sentons
quand nous regardons les espoirs et les peurs de
notre enfance. Pourquoi n'ai-je pas dit « Oui » plus tôt
à Dieu ? Pourquoi ai-je attendu si longtemps ? Com-
bien de temps ai-je perdu dans ma vie en fermant
mes yeux sur la vérité ? Oui, j'ai besoin d'être connu.
Oui, je veux être aimé pour ce que je suis. Oui, j'ap-
partiens à Dieu plus qu'à tout autre. Oui, tu m'aimes
même si je te renie. Oui, par ton pouvoir, je puis
changer ma vie. Oui, je t'accueille dans mon cœur,
faisant de moi une nouvelle personne. Dans ton
grand amour pour nous, tu nous pardonnes et tu
nous appelles par notre nom. Si tu fais un pas vers
Lui, Dieu fera un pas de géant vers toi. Laisse Dieu
être ton Dieu. Jésus est la voie, la vérité et la vie. Il
est le meilleur ami que vous aurez jamais.
∼ Postface ∼

S ervir l'église comme pasteur n'a jamais été


monotone. L'église est impliquée dans la vie des gens
depuis leur naissance jusqu'à leur mort, et dans tous
les domaines. Dans la vie d'une église, nous trouvons
le meilleur et le pire chez ceux qui y entrent. Ce que
les gens voient le dimanche n'est qu'une petite frac-
tion de ce qui se passe vraiment pendant le ministère.
L'office du dimanche matin est un temps où les gens
peuvent donner le meilleur d'eux-mêmes pour la
gloire de Dieu. Le reste de la semaine, tout ce que les
êtres humains se font à eux-mêmes et aux autres
demande l'attention du pasteur.
Si l'on apprécie les drames humains et aime être
engagé dans la vie des gens, c'est extrêmement grati-
fiant. Il est difficile d'imaginer que quelqu'un pourrait
être le pasteur d'une église sans le constant encoura-
gement et le support du Saint Esprit. Il est nécessaire
de se reposer sur l'Esprit du Christ pour savoir que
dire et quand écouter. Le rôle du pasteur est d'aimer
les gens comme ils sont, et non de demander qu'ils
changent avant d'être susceptibles d'être aimés. C'est
donc le rôle du pasteur d'encourager les gens à chan-
ger en accord avec la volonté de l'Esprit Saint. Le plus
grand défi que j'ai trouvé dans le pastorat a été d'éle-
ver la conscience de l'assemblée jusqu'à la compas-
sion pour les gens en dehors de l'église. L'œuvre
d'une église n'est pas seulement de réconforter les
fidèles ; le travail consiste plutôt à être comme le
Christ pour le monde. Le monde est constitué essen-
tiellement de gens qui ne connaissent pas Dieu ou le
Christ et pourraient être moins concernés. Si Jésus a
offert sa vie en entrant dans le monde, l'église doit
faire la même chose. Pour des raisons que je ne com-
prends pas entièrement, j'ai trouvé cette difficulté à
apprécier chez bien des Chrétiens.
Au cours des années passées, j'ai dirigé des
groupes de mission pour travailler avec les Mayas de
Belize. Beaucoup de ces beaux peuples ont été mar-
ginalisés par l'économie globale et poussés à survivre
dans la misère. Nous avons eu l'opportunité d'avoir
un impact significatif sur leur vie en améliorant leurs
écoles, en améliorant substantiellement leur système
de soins, leurs conditions de vie, et, ce qui est plus
important, en encourageant le développement de leur
foi. La majorité importante des gens avec lesquels
nous travaillons fait partie de l'Église catholique et
nous avons été bénis pas une merveilleuse relation de
travail entre elle et un grand nombre d’associations
chrétiennes différentes qui développent ce ministère.
Nous expérimentons un signe du Royaume de Dieu
quand nous travaillons ensemble sans tenir compte
des différences. Les personnes qui ont participé à ces
missions ont reçu de ces peuples que nous servons
des richesses spirituelles dépassant largement les
cadeaux matériels que nous leurs apportons. Quand
nous faisons nos petits sacrifices pour servir Dieu,
nous sommes encouragés et récompensés par Dieu
avec des cadeaux spirituels bien supérieurs à ce que
nous méritons. C'est la manière qu'à Dieu de nous
élever pour devenir Ses enfants. Comme Jésus nous
l'a si amplement démontré, la seule voie pour grandir
spirituellement est de servir les autres.
∼ Remerciements ∼

A nne Rice a contribué à la publication de ce


livre aux États-Unis. Je lui suis profondément recon-
naissant d'avoir porté mon témoignage et de son désir
de le rendre accessible au public.
Anne est un écrivain célèbre, et, plus important,
quelqu'un qui a persévéré dans son voyage spirituel
vers Dieu à travers beaucoup d'essais. Ce fut un pri-
vilège de partager mon histoire avec elle, et pour elle
de partager un peu de son histoire avec moi.
Nous avons tant de coïncidences dans nos vies
qu'il n'est pas étonnant qu'il y ait un lien entre nous.
Elle a été un bienfait dans ma vie et je prie pour
qu'elle soit bénie pour le travail que nous avons ac-
compli tous deux.
Quatrième de couverture

En attendant d'être opéré aux urgences pour une soudaine


perforation de l'estomac, le Pr. Howard Storm, un solide athée
américain en voyage à Paris, est mort subitement dans une
chambre de l'hôpital Cochin.
En découvrant que soudain il ne souffrait plus, le Pr Storm a
aussi constaté que quelque chose ne collait pas car il se sen-
tait étrangement léger. Au même moment, il entendit des voix
qui lui demandèrent de le suivre. Persuadé que c'était les in-
firmières qui lui parlaient, il suivit les silhouettes grises qui
l'emmenèrent dans l'Au-delà.
À partir de là commence une expérience aux frontières de la
mort extraordinaire qui va entraîner le brave professeur laïc
aussi bien dans les tréfonds de l'enfer qu'au paradis où il se
retrouve en présence des Anges. Et là, le Christ et les Anges
vont lui montrer le futur de l'humanité ainsi que la faillite de
l'économie américaine avec la destruction des USA... Il ne
pouvait imaginer une seconde avant sa "mort" qu'une fois
revenu dans son corps, il ne sera plus jamais le même, au
point d'abandonner son poste de professeur de l'Histoire de
l'Art à la Northern Kentucky University pour devenir pasteur.

L'Expérience aux Frontières de la Mort la plus troublante ja-


mais racontée par un homme qui ne croyait pas que l'enfer ou
le paradis puissent exister. Un livre choc.

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