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Poulpe mixtion
Fantaisie poérotique
Ytsor@
73 305 mots
438 705 caractères
Isabelle Rosty
12 TER rue Élisabeth Genin
37210 Rochecorbon
isabelle.rosty@neuf.fr
0699066528
Perdre
Mais perdre vraiment
Pour laisser place à la trouvaille
Guillaume Apollinaire
avaient fini par ronger les barreaux de la cage dorée d’Homo œco-
plus inventive.
fabuliste :
nitive.
Les confinements aidant, on étourdissait sa nostalgie dans le replay d’un monde perdu,
mais tout aussi factice – documentaires animaliers, thrillers, matchs sportifs et politiques, Porn-
hub et Netflix à gogo – et l’on propageait sur la toile des informations virales invérifiables –
l’idée-même de vérification avait disparu depuis longtemps, mais pas les virus. Si les vaccins
échouaient à fabriquer des anticorps, les logiciels antivirus répliquaient inlassablement aux at-
illusion d’immortalité, qui scintillait sur les écrans et dans les casques de réalité augmentée.
des salons et des chambres, que des rires idiots dans des corps
zombifiés.
confiture.
bataille des deux grandes puissances, avait lui aussi collapsé. Les
vide et la mort.
Ytsor@
santeur ; des trous noirs ; le cycle des jours, des nuits ; l’image mo-
les
langue de poète.
touchable, des groupes d’humains isolés vivent encore ici ou là, ter-
leurs images cinglent la face gelée des pensées. Ils ont appris à rire
— Et… quoi ! c’est tout ? Peut-on les imaginer unis, ces êtres
étranges ?
Un blanc.
Un blanc.
proies…
chamarrés et facétieux.
pas la musique !
—…?
Miroir noir.
S'il n'est pas possible d'accommoder un astre à la petitesse humaine, il est loi-
sible à l'homme de s'en servir pour briser ses misérables limites.
Georges Bataille
est accolé à une armoire vitrée abritant des livres et quelques ca-
par un sur une grande table de ferme : des recueils de poésie, Mal-
qu’il n’a jamais lus, Pierre Louÿs, Walt Whitman, Bernard Noël,
ses bancs de sable élus des grands cormorans et des grues hiver-
nantes.
mière sortie dans une brume blanche qui crispe les mâchoires et ré-
nuit d’exilé provisoire. Une image domine son esprit, nette et obsé-
quer une plaque d’or percée d’un réseau de trous de 300 nano-
des photons peuvent-ils s’introduire dans des trous plus petits que
son sac. Troublé par les efflorescences de son rêve, il repense avec
sort un petit carnet rouge ainsi qu’une chemise de carton sans cou-
leur bien définie ; jette le tout sur le canapé et suit le même chemin.
osé ouvrir.
continue son exploration tactile sur les pages filigranées ; ferme les
(page moisie)
de loup ?
Avril 2000. Cantate de Bach. Ich komme.
24 décembre. LUI.
se faufile…
disparition.
04/01/36. Nuit.
grave, une voix d’alto qui lui disait qu’elle allait abandonner la voie
petit 2 pièces sur cour. Caleverpe avait déjà presque 30 ans, mais il
ignorait tout de l’amour, des gestes, des caresses et même des mots
nouait le soir sur sa peau claire et pourrait presque l’entendre lui ra-
les ramenait dans les couloirs du métro où ils bifurquaient pour re-
brillants. Qu’a-t-il appris des femmes depuis trente cinq ans ? Que
Été 2015.
Février 2002.
sur les ressorts, met en ordre les pages à l’écriture aussi serrée que sa gorge.
leur brève vie amoureuse. Elle avait tout tenté pour l’aider à dépas-
peau. Quand elle prenait son sexe entre ses lèvres, il ne savait pas
dormir dans son laboratoire un soir sur deux. Au bout de deux an-
le trois-pièces qui s’était libéré deux étages plus haut, et n’en était
trois ans plus tard, un soir d’août 2005, il s’était retrouvé nez à nez
Elle figurait en une dans la robe organza de soie noire qu’elle por-
tait lors de leur rencontre à l’opéra, assise bien droite sur le tabou-
gende.
Jean-Paul à Adèle,
Salut Comtesse, j’espère que tu fais des folies de
ton corps et que l'on se verra bientôt à Paris. Je t'ai fait
une sélection de trois annonces de jolies filles que tu
pourrais faire fantasmer. JP
Adèle à Valentine,
Mon ami JP m’a parlé de vous et de votre désir de
découvrir les joies saphiques. Je suis d’accord pour un
échange épistolaire et une rencontre sensuelle à 3, si
vous le souhaitez. A
Valentine à Adèle,
Je pense beaucoup à toi depuis notre rencontre et il
ne me paraît plus étrange, fervente adepte du sexe mâle
que je suis, de retrouver cette envie de t'enlacer, de te te-
nir tout contre mon corps.
J’ai tout aimé de ce corps, ses belles formes, ses
hanches que j'ai maîtrisées pour guider ton ventre vers
ma bouche, ses cuisses fuselées, son ventre plat terminé
par cette insolente touffe de poils noirs s'ouvrant sur un
sexe nu et offert.
Dans ta blouse blanche de médecin de circonstance,
tu correspondais à un vrai fantasme de ma part. Tu pa-
raissais fragile, menue, tentante et inaccessible, jusqu'à
ce que ta blouse s'entrebâille et me livre la richesse de ta
gorge.
Je crois que je ne saurai me lasser de découvrir tes
seins que j'ai trouvés si beaux, pleins et ronds et lourds
dans la main, souples et fondants dans ma bouche avide.
Il me plairait, lorsque nous nous retrouverons, que tu
portes encore un vêtement qui s'ouvre par-devant pour
me permettre de les dégager à mon gré, de les entrevoir
de façon coquine, de les soupeser dans l'échancrure du
tissu avant de me les approprier à pleines mains, à pleine
bouche, les lécher, sucer, croquer comme les beaux fruits
qu’ils sont.
J’aimerais que tu sois là, à mon côté, pour apaiser
ce désir fou que je sens sourdre en cet instant où j’écris,
pour que tu m’embrasses et que tu partages le goût de
Adèle à Valentine,
Le mauvais temps me contraint à de mauvaises pen-
sées, surtout l’après-midi.
Comme j’aimerais te voir arriver inopinément sur
mon chemin forestier, me laisser renverser par ta bouche
et tes mains d’exploratrice décidée, soupirer dans tes
cheveux quand tu sors de sa conque dentelée mon sein
gonflé de désir, te dire que tu les lèches à faire cogner
mon sexe dans mon cœur, te savoir mouiller autant que
moi dans cette dérive exquise.
Je repense à ta bouche me dévorant hier sans pou-
voir retenir ma chatte d’enfler et de ruisseler sur ma
chaise d’ordinateur…
Je revois ton cul magnifique s’offrir à tous vents et
mon désir de l’honorer ne tarit pas !
Pour l’heure, je t’embrasse d’un bout de sein que je
fais passer entre tes cuisses. A
Valentine à Adèle,
Je vais longtemps garder inscrit dans ma mémoire
ce bel après-midi d’hier où le plaisir était si intense qu’il
ne se comptait plus en termes d’orgasme, ou alors,
c’était un long orgasme sans début ni fin. Quel plaisir,
aussi, de te caresser, de sentir ta chatte gonfler tel un
abricot chargé de sucs délicieux, d’être saisie dans
l'étreinte violente de tes cuisses, ton casse-noisette à toi !
Je t'embrasse tendrement, V
Adèle à Jean-Paul,
Te voir bientôt à Paris me réjouit, cher Vicomte.
Concernant nos affaires en cours, en priorité notre pul-
peuse et charmante Valentine, j’aime ce pas à pas dans
l’aventure des fantasmes et la distribution souple des
rôles entre nous trois.
Oui, Valentine est arrivée aussi fraîche et radieuse
que la première fois, un peu plus tôt que prévu, tant
mieux. Je savais qu’elle désirait prendre son temps, dé-
couvrir doucement la montée du désir, le mien, le sien ;
je m’étais préparée à recevoir plus qu’à donner, à m’of-
frir tout en prolongeant ses gestes.
Quelques bavardages donnent le change : deux pe-
tites dames assises sur un canapé orienté vers un flot de
verdure que le soleil à son zénith précipite dans le salon.
La squelette.
(Pièce en un acte).
Chuchotis de Foutre-tombe :
« Eugénie : L’excellente chose ! Allons,
allons, des aiguilles, du fil !… Écartez vos
cuisses, maman, que je vous couse, afin que
vous ne me donniez plus ni frères ni sœurs.
(Mme de Saint-Ange donne à Eugénie une
grande aiguille, où tient un gros fil rouge ci-
ré ; Eugénie coud.) »
Un Né-Vulvé (emphatique) :
De son pileux fouillis, bien sûr ! Oh
combien de morveux, combien de croque-
mitaines, qui sont nés glaireux hors des
bourses lointaines, dans ce torve caisson se
sont alanguis ! Et combien ont balbutié dans
la triste finitude, hors d’une mère sans nom !
Et sous sa touffe brune par un tour de magie
furent sauvés de l’enclume !
Et tonitruant :
Que le blizzard dévisse vos entrailles !
Anus medium in Père Inné ! Fracture de
Foutre-tombe (recoiffé) :
Range ton nécessaire à couture, petite
Eugénie. Affûte plutôt l’âme ! Et fends l’hori-
zon ! Ouvre ton esgourde au oui renaissant de
l’aurore. Dessille ton Œil sauvage. Entre dans
la danse du vent, vers le Ponant ; la clarté.
Finale :
L’âme ? Lame ! Ouverture-Éclair sur le
jadis des astres fous et dérobés !
écrase tout. Rien ne circule plus dans ses artères qu’un bouchon
d’angoisse obture.
de grappes aux grains gorgés de sucre au lieu des petites taches qui
ouvre d’un violent coup de pied la porte aux gonds rétifs et plisse
les yeux dans la buée opaline. Une brise glacée dérange sa voilure
trine. Lourdement chaussé, il n’entend plus que ses pas qui écrasent
droite, un long mur aux pierres disjointes colonisé par les racines
contrebas. Le chemin débouche sur une petite route qui pique droit
sur le lieu où il sera lui aussi emmené pour une nouvelle vie. – ai-je
niste ?
intensité.
humain.
phiques renversés les uns sur les autres et empêtrés dans une effilo-
Valentine à Adèle,
Le ciel m’est tombé sur la tête ! Notre JP nous
quitte ! Il est amoureux, j'en suis fort aise pour lui,
mais... et NOUS ? Il va falloir songer à le remplacer.
Fais de beaux rêves, ma douce, en attendant demain ! V
Valentine à Adèle,
Je ne me remets pas de notre après-midi d'hier. Je
sens encore la soie de ton sexe sous mes doigts, sous ma
langue. Je me souviens avec émotion de l'avoir senti
gonfler sous mes caresses, jusqu’à ce qu’il soit rebondi
sous ma langue. Quel bonheur, de recueillir ta liqueur !
Hier, figure-toi que j’ai reçu deux messages d’un
contact Yahoo. Je lui ai téléphoné ce matin dans l'idée de
l’éconduire… or, nous avons parlé 20 minutes, de toi, de
nous, et lui comme moi étions très “émus” à la fin de la
conversation. Je vais donc tenter de le rencontrer pour le
tester et voir s’il pourrait faire un sommet honorable à
notre prochain triangle. C’est un médecin résidant depuis
un an à Paris. Il a 47 ans et dit avoir une bonne érection
(mais n'est-ce pas ce qu'ils disent tous ?). Qu’en penses-
tu ma belle ? V
(pages manquantes)
Adèle à Valentine,
Il fait bien frais ce soir dans ma chaumière et je
pense à toi avec chaleur, blottie sous la couette avec mes
trois félins revenus de la chasse aux mulots dans les
hautes herbes.
Il me semble que la statue de notre musée réclame
encore notre désir impromptu : je vois cette fois le pen-
seur de Rodin peu concentré sur le destin du monde, si
ce n’est celui d’Éros, ce qui rend le marbre dont il est
fait palpitant et brûlant. Je fais comme toi ma rentrée
jeudi et je sais que la perspective de nous revoir m’ac-
compagnera musicalement. Je te dis sagement bonne
nuit… caresse ta nuque et le galbe de tes seins où je pose
des lèvres un peu fraîches. Parviendrais-je à m’endormir
ainsi ? Je sens déjà la rosée perler sur les pétales de ma
Interlude au Musée.
Valentine à Yves.
Je vous ai quitté un peu abruptement au téléphone,
il y a quelques minutes ; vous m'en voyez désolée, mais
enfants et mari ont surgi plus tôt qu’annoncé. Au terme
de notre brève conversation, il ressort que vous êtes bien
un homme : vous semblez penser que seule la pénétra-
tion est la clé de la jouissance. Quel ennui !
Pour ma part, mon désir se nourrit, certes de ca-
resses sexuelles, mais aussi, et peut-être surtout, de toute
une gamme de stimuli, de sensations, que je ne saurais
mettre en mots. C’est le sein moelleux d’Adèle qui cède
sous ma joue, sous mes lèvres, ses soupirs que j'entends
comme autant d'approbations et d'incitations à aller plus
loin, sa chatte douce qui gonfle et s’humecte de cyprine,
ses cuisses impudiques qui s’ouvrent sans vergogne et
m'offrent le spectacle de son sexe brûlant. Je m'émer-
veille chaque fois de pouvoir y glisser mes doigts,
comme si elle m’honorait de sa confiance : elle ne porte
aucun jugement sur mon enveloppe corporelle, comme
le ferait un homme. Oui, je me sens belle quand elle
m’aime, désirée et désirable. Voilà pourquoi je jouis si
fort.
Et puis, avec elle je transgresse certaines normes.
La sodomie, par exemple, n'est sans doute pas la pre-
mière chose dont rêve une jeune femme enamourée. Je
l’ai subie, de rares fois, avec un seul de mes amants peu
délicat dans ce domaine. Mais avec Adèle, nous avons
atteint de tels états d'excitation et d’abandon que rien ne
nous semble interdit et, de tâtonnements maladroits en
essais réussis, nous en sommes arrivées à ce point où la
sodomie exacerbe le plaisir et transforme l’orgasme en
« autre chose ».
Aussi, cher Yves, quand vous ne saurez plus quoi
faire pour vous ouvrir des horizons insoupçonnés, je
vous conseille d’essayer pour vous-même : ça vous ex-
plose le cerveau. Venez donc et joignez-vous à nous !
(page illisible)
Adèle à Jean-Luc
Je te prie de considérer cette offre alléchante. Il se
trouve que mon trio s’est scindé, mais il reste un duo :
Valentine et Adèle, en chasse pour une rencontre discrète
et chaude avec « bel homme sachant user de ses
membres et s’offrir aux désirs et autres gourmandises de
deux femmes décidées ». Je serais heureuse que notre
rencontre se fasse enfin, et surtout avec Valentine, dont
tu aimeras comme moi la lumière du regard, la fraîcheur
du sourire, la sensualité absolue de ses formes rondes qui
excitent tant mon désir, les tétons de ses petits seins
ronds et la puissance érotique de ses baisers. Tu me ver-
ras succomber lorsqu’elle prendra l’initiative de faire
courir sa bouche gourmande sur mon sexe devenu fon-
taine de jouvence par son art. En attendant fébrilement ta
réponse… A
Jean-Luc à Adèle,
Avant toute chose MERCI. Quelle rencontre ! Des
années que je n’avais entendu des mots tendres à
l'oreille, cela m’a étourdi, enivré. Je comprends mainte-
nant tes messages. La vérité a été bien au-delà de mes
rêves les plus insensés… JL
Adèle à Valentine,
Je t’entraîne au cœur de mon logis pour y dénuder
ton animalité palpitant sous mes lèvres. Je veux voir plus
fort.
J’écarte brutalement tes cuisses et commence à ca-
resser ta motte encore pudique d’un doigt léger qui ap-
pelle ma langue tendue comme une plume encrée ; tu
t’ouvres sous l’écriture acérée ; je dirige le fil d’une
lame sur tes broussailles brunes ; à peine surprise tu
t’abandonnes et je conquiers tes rives aux reliefs moirés ;
accompagne le tranchant d’une langue liquide qui rejoint
bientôt une nymphe dont je reconnais la saveur fluviale ;
faux ingénu, ton corps trahit son impérieuse demande ;
je campe dans ta clairière ; t’introduis de toutes parts et
poursuis sans pitié mon exploration diabolique ; tu reçois
le gode noir qui fulgure dans ton cul, irradie ta cervelle.
Tu n’es plus que cri sans voix, jouissance pure. Un
lâcher de non-être.
De retour au monde, nous voguons en tremblant
vers des joies incompréhensibles. A
Vision d’hiver.
R.A.S.
Le train s’ébranle ; pas encore de cara-
cole ; mon œil droit danse alentour et enfile
la diagonale descendante : sous le drapé mi-
laine ça bosse sa bosse fait sa patronne chic
choc contre fermeture éclair.
RAS de +.
Paysage blanc. Diagonale mon-
tante vers le biais assombri de l’écran : dia-
porama photo-vélo BING ! Œil crampe
cramponne crapahute gravite autour du nerf
ça grand-mate sous la tablette le trenta gé-
nère un point d’exclamation surexposé sous
l’objectif queue virgulée sculptée sous cuis-
sard LYCRA® ça te moule le mâle j’ai la
moule j’ai l’âme d’un moulin grand-ouvert
pour le show et la houle dans l’archi-
chatte ; reste à couvert main gauche dans
ma poche crevée tâtons vers la douceur.
CLIC CLIC.
À l’écran diaporama noir et blanc. Ou-
verture-éclair. Exhib et humides Élysées
sous la tablette SNCF : blanche queue hors
du cuissard ébène et gland dégagé en cerise
sur le boudoir ; magnificat. Main droite
mine de rien faufilée vers le soutien de
voûte. Œil toujours tiré à quatre épingles
vers le panorama. Chavirés dans le tangage
les corps virent de bord : cap sur les hauts
de cuisses offerts sur le non voilé et ses af-
fluents ; fruits de mer à volonté ; plus rien
ne ferme ça troue mon tout dans le bringue-
balant du Train Express Régional.
Vol de nuit.
04/01/36. Crépuscule.
trompe d’éléphant.
et nappe son esprit, l’infini se teinte de suie et n’a plus rien du for-
rapide : quatre sticks de café soluble, six paquets de tofu sous vide
2025.
sur les veines et les nœuds inégaux des lames d’épicéa – pourvu
que je ne sois pas repéré par les drones de la NCRS, ou agressé par
lées de merde de bêtes ; il renifle sans rien sentir, mais sans sur-
prise – sans qu’il sache quand exactement, son odorat avait disparu,
un effet soft des attaques virales, lui avait-on assuré ; quant au goût,
longtemps.
contre son tympan droit. Cette fois, il se souvient très bien quand
lumer l’éclair d’un passé qui pourtant lui est étranger… une pré-
voyeur ?
Bonjour Adèle,
J'ai été séduit par votre annonce. Il est agréable de
voir des phrases écrites normalement. Je suis un homme
de 29 ans habitant à B, physique plutôt sportif. Pouvez-
vous m'en dire un peu plus sur vos massages, sur leur
ambiance et sur vous ? Ed17
Bonjour !
J’ai déjà eu le plaisir d'un 1er massage, êtes-vous
disponible pour un 2ᵉ jeudi en début d'après midi ?
Namer45
Adèle,
Je vous écris encore sous le charme de notre pre-
mière séance de massage amélioré. J'adore admirer le
corps dénudé d'une femme, la beauté des lignes, la pure-
té des courbes. Le nu suggéré est également très sympa-
thique, qui laisse deviner les formes d'un sein parfait,
l'ombre d'une toison qui invite à imaginer ce qu'elle dé-
core, le bras qu'on a envie d'écarter… Excusez-moi, je
me suis un peu égaré, mais vous m'avez gâté, à tel point
que, comme un enfant, je me mettrais bien à genoux les
mains jointes pour vous prier de m'en donner encore
Hello !
Es-tu disponible mardi après midi… je voudrais te
donner une 6ᵉ étoile avant mon départ pour des terres
lointaines. Namer45
Le soumis de la cathédrale.
Bonjour/soir Adèle,
C’est très gentil à vous de m’avoir
confié votre mail. Vous avez raison les écrits
subliment… Quand elle n'est pas que fantas-
magorie, l’échange épistolaire est plaisant.
Vous avez évoqué la « profondeur de la
peau ». À raison ! Sans qu’il s’agisse d’un
cosmétique ! Les peaux peuvent « communi-
quer », s’exalter ! Accordez-moi que le liber-
tinage est un délicieux moment d’exaltation,
quand il n’est pas de la « consommation ».
Soyez, Adèle, ma Maîtresse de cérémonie :
je m’y prêterai avec plaisir ! L’extravagance
des corps est à vivre pleinement, avec une li-
berté qui dépasse les codes moraux tradition-
nels ! Pensez-vous qu’il nous soit possible de
nous rencontrer, à votre retour ? Sans passer
par le lieu « neutre ». Sous réserve que j’ai,
bien entendu, gagné votre complicité. Aux
plaisirs, Adèle !!! Phil'1 !!!
Adèle, voici :
Vous sonnez
Je vous ouvre
Bonjour Adèle,
Quelle curieuse impression ! Quelles
enthousiasmantes sensations ! Quelles exal-
tantes perspectives ! Impression d’être en
phase avec Vous ! Exaltantes idées parta-
gées ! Enthousiasme et impatience ! Désir de
Vous connaître ! Exaltation de cette atmo-
sphère que nous avons définie (je ne parle
pas de sexe) ! Impatient de « recevoir » ces
images qui me seront dédiées ! En attente de
vos mots ! En attente de Vous ! Bien à Vous !
Phil'1 !!!
Notes préliminaires :
Acte I
Acte II
Silence
1) Le soliflore. Les 3 roses. On entend
les chœurs de la messe des Vêpres par la baie
vitrée.
– Debout !
Bras en l'air amarrés à l'escalier. Tri-
dent, pinces, élastique. Première rose. Aller,
Acte III
Silence
1) Le décroche. L’allonge sur le tapis.
L’élastique enserre fermement les couilles.
Deuxième rose en main. M’assois sur son
sexe. Me branle. Griffures.
2) Bougie allumée.
– Commençons l'ordalie !
Bauhaus, Rosengarden funeral of sores.
Laisse couler la cire sur le torse, le sexe.
Les épines égratignent. Petits surgeons
rouges.
3) Apothé-roses.
– À quatre pattes, cul bien haut !
Léonard Cohen, Recitation, You want it
darker, Danse me to the end
Retire le plug. Un temps.
– Il faut sceller notre conjugaison, Phil’.
J’introduis le soliflore de porcelaine :
cul fourré.
Dispose délicatement la troisième rose
Après coup.
Madame,
Vous me voyez tellement satisfait
d’exister, pour Vous, au titre de Votre jouis-
sance ! Prenez, Madame, je m’offre à Votre
imagination, dans ce futur qui n’est pas
conditionnel ! Dans Votre abondance exacer-
bée, dont je me délecte ! Ardeurs de Vous :
Vous comblez mon incomplétude ! Avidité
de Vous, qui n’est pas convoitise mais com-
plément ! Goût de Vous, qui n’est pas apa-
thie, mais participation ! De Vos dessins sur
mes seins ! De votre résolution sur mes
fesses ! De Votre fantaisie sur mon sexe ! De
vos penchants sur mon corps et mon âme !
Dans Votre alchimie charnelle, intellectuelle,
sensuelle, musicale ! Bien loin de toute justi-
fication raisonnable, mais à dessein !
Quand je caresse mes tétons, ils me sont
encore très légèrement douloureux. Déli-
cieux souvenir de Vous ! Je poursuis cette ca-
resse, ma verge durcit ! Je me masturbe, em-
pli d’images de Vous, invisible mais sensible
à ma peau. Allégories mystérieuses ! Deux
roses délicatement disposées de part et
d’autre de mon sexe ! L’ondulation de Votre
corps presse Vos roses soyeuses ou pi-
quantes ! Je jouis !
Mon foutre est à Vous, Madame !
Tout à Vous ! À Votre service !!! À Vos
sévices !!! Phil'1 !!!
goncé dans l’étui laineux, Caleverpe sent sa chair peser sur les
hérents.
leste qui met en branle toute une vie animale et végétale au-dessus
vérifier le bon ordre de ses archives ! Elle doit être loin maintenant
catastrophe planétaire.
Il sait que le corps est mortel, bien entendu, mais il est bien
né à pourrir.
peux plus, je pars, griffonné sur un bout de papier. Ils ont erré plu-
lable.
vêtu d'une redingote dégrafée, les mains gantées et les lèvres en-
Souscription / nationale.
étaient restés interdits et avaient quitté sans plus rien dire ce monde
à réenchanter.
Caleverpe avale une dernière gorgée et se surprend à lâcher dans une voix de fausset qu’il
c’était elle, la perverse… elle, qui avait tout imaginé ? Tout se mé-
part de Rose en… 2001 – autant dire que c’est pas mon truc !
sur le faîte du pont des Arts, dansante et stellaire dans le décor im-
orthoptères.
contorsions des grands chênes ont cessé, mais son sommeil s’est
temps est-il resté debout dans les rais du soleil filtrés par l’atmo-
de savon.
personnel d’entretien, aussi bien dans son laboratoire que dans son
tance du passé qui se déposait sur les meubles, nappait son bureau
donnant sur cour et les deux autres sur la rue de Rennes –, il aimait
dégradaient les aplats, car s’ouvrait en lui une petite lucarne ména-
tion de ces moutons dont ses loups étaient faits. Lionel avait lon-
Lionel roulait ses yeux dans tous les recoins, dans les caniveaux,
bouche bée quand il lui avait confié qu’il avait recueilli les peaux
mortes des pieds de son amie – aussi merveilleuses que des plumes
les écheveaux de saleté allait de pair avec le dégoût profond que lui
inspirait les corps et leurs sécrétions. Il lui avait fallu vivre ensuite
les grands chênes qui dégouttent. Le soleil déjà haut rayonne dans
terre d’un champ en friche. Perchée sur un rameau dénudé, une mé-
toucher quoi ?
cente dans les limbes. On entrait dans une pièce carrée et l’on était
mètres de côté, ouvert sur un rond noir qui culminait à plus de deux
rond au sol d’un pigment noir d’une telle densité qu’il ne renvoyait
cerner les détails et les reliefs, on pouvait aussi bien être saisi par
l’effet de vide absolu que percevoir un tapis noir posé sur le sol.
fois plus fins qu’un cheveu et trois cents fois plus longs que larges.
visible.
déserté cet endroit désolé et le chaos intérieur qui le saisit sans pré-
venir – enfin reprendre pied dans mon histoire, mon nom, mon re-
puis aigu. Les broussailles s’agitent ; deux petites poules noires af-
Caleverpe se relève, chancelant et blême, le regard perdu sur la peau de ses mains déchi-
rées ; s’avance dans le taillis et tombe sur les genoux, en arrêt devant trois plumettes d’ébène
perlées de sang qui frisottent sur l’humus – rien, rien, je n’ai rien pu faire.
du village. Il ne saura jamais s’il reste des gens tapis derrière les fa-
Rose aimait lui jouer 35 ans plus tôt. Il a beau chercher dans sa mé-
laire nous attend sur la piste de l’ancien aéroport, non loin d’ici.
marre en silence.
déjà mortes.
— Non.
07/01/36. Matin.
contraste avec son envergure démesurée qui lui donne un air d’al-
milieu d’un hangar désaffecté, il se dit que c’est plutôt lui l’albatros
vra l’aider à respirer dans l’azur – sois honnête mon vieux, t’as
250 km/h dans la stratosphère ; son premier vol habité date de fin
made sous ses côtes. Il ferme les yeux et se rencogne contre sa poi-
plus haut que 12 000 mètres. À vrai dire, il n’avait pris la direction
des aéroports que lorsque les centres de congrès auxquels il était in-
toutes les épreuves que les aéroports lui infligeaient : la longue at-
tente dans les halls au milieu d’une foule d’anonymes aux trajec-
dans une mangeoire accrochée sous sa hure, tandis que sa puce re-
montre que tout le monde peut mettre et retirer son interface et res-
de mémoire et de cognition.
Pour fêter leur collaboration, Elon les avait invités tous les
trois à Las Vegas, une semaine dans les suites du dernier étage du
au Caesars Palace, ni leur table avec vue aérienne sur le Las Vegas
lence ; les battements de son cœur sont enfin apaisés. Il sent qu’il
un peu plus dans les magies aériennes, l’iridescence des ailes tra-
meur taciturne déstabilise son pilote, qui n’ose plus lui faire parta-
des masses sombres et sous les glaciers zébrés d’éclats de lune. Ca-
leverpe ! Veuillez déposer votre disque dur dès votre arrivée pour
l’uploading de vos data. Vous serez conduit ensuite dans votre suite
envers les générations futures est en effet devenu inutile. Les mou-
guerres tous azimuts… tous ces fléaux s’étaient chargé d’en finir
rifié plus vite qu’espéré. Le mérite n’en revenait cependant pas aux
les Atomes, les Neurones et les Gènes, permet enfin de ralentir, si-
point dans le plus grand secret dès 2026. Les NBIC (Nanotechnolo-
Ytsor@
sombres nimbo-cumulus.
dans l’infini.
quiétude.
court, il court…
tuses.
— Oh !
J. M.W Turner
08/01/36. 9 h.
las voûté aux membres étiques et noueux, des yeux pâles et sans
rêves au-dessus des rives lâches de lèvres trop fines qui sinuent
le dressing.
le petit déjeuner.
du chemin, se répétant tout bas les phrases que sa mère lui récitait
le soir face au petit jésus sur la croix en bois d’olivier, pour que la
file sur le trottoir soit suffisamment longue et que dure leur attente.
humeur.
tant été téléchargées dès son arrivée dans son système d’exploita-
voulu.
rasse.
qui lui fait face. Ses yeux sillonnent dans les circonvolutions d’une
grisées de cet espace baroque, qui évoque une prison d’autant plus
cogne contre les pieds de la table basse, vérifie partout. Nahum est
C’était donc lui, son cri à lui, qui l’a réveillé, relevé, et l’écrase
un fichu rouge, rouge trop vif qui blesse les yeux, mais sale, sale
marbre : une statue ; pourtant ses petits seins ronds ; elle n’est pas
fort mais bon ; on est où ? Des plumeaux, des boîtes de cire à par-
blanc. Il se tient bien droit, tout petit sous une grosse dame tueuse,
tous ces points noirs dégoûtants qui grossissent sur ta figure ? Elle
éclate de rire devant les clients ; ça sent si bon ; il est tout nu.
Non ! Son petit pénis tout raide se reflète dans les yeux globuleux
brer, inconscient.
13/01/36. Après-midi.
Cinq jours et six nuits ont passé depuis son malaise, dont il ne
table 73.
fêté ses 97 ans en 1984 ! Longue vie à nous aussi ! avait-il annoncé
confinés autour d’un cocktail Joséphine, puis leur verve avait décé-
qu’il traitait comme des étudiants à qui faire comprendre les avan-
leur. Et bien sûr, leur vitesse est infiniment supérieure. Oui ! Les
vertigineux, non ?
bat :
rer nos bits et nos qubits comme trois autistes frustrés, non ? Et si
vous ?
est suspendue !
haut les flûtes et les cœurs. Une marée joviale s’était levée avec
té de la Veuve Clicquot.
côté :
maintenant !
gramme !
algue ou en corail.
musicaux : { }, △, « Æ », √−2, 𝄐 ♬ ♪♪
,𝄋,𝄌, ∞. De l’autre côté, ce
sont des lettrines, auxquelles s’ajoutent parfois des mots et même
italiques.
manter. Voilà l’endroit qui rejoint l’envers. Les deux versants n’en
groupent sous les bandes de Moebius qui papillonnent dans l’air io-
sépia.
les pieuvres s’en donnent à cœur joie – et avec trois cœurs chacune,
qui ont fait peau neuve, mobilisent aussitôt leurs archives linguis-
peu qu’il en reste, car leur voix rocailleuse s’est tue depuis des
commencer.
phales et apodes ?
octopus.
Pour : undisclosed-recipients
𝄡 Ytsor@PoérotiqueTest.
To be continued :
14/01/36. Matin.
zarre, j’ai rêvé de Rose cette nuit… et c’était plutôt serein, cette
peau satinée.
pense-t-il à elle avec une telle acuité après toutes ces années ? Son
esprit s’agite malgré lui dans la spirale des questions sans réponses
visible ?
statue à Florence avec ces plumettes noires à ses pieds… cette bou-
langère qui montre du doigt les points noirs qui rongent son visage
– oh mon dieu, et mon pénis d’enfant érigé dans ses yeux globu-
Florence.
s’attarder sans honte sur des courbes sublimes qui rendraient sa fé-
minité indécente si elle n’avait été de marbre. La vue des deux pe-
Décontenancé par les deux yeux hébétés fixés sur lui, l’incon-
du salon.
drait ! Était-il trop jeune à l’époque ? Mais il n’a connu depuis au-
cité que par le marbre des corps qui ornent les tombeaux ? Quelles
empire a-t-on sur son corps ? Un astre aux rémiges d’or file sou-
fran soulève les brumes pâles des lointains – mais… d’où ça vient ?
suite.
— Allons, Indien, plaisanta Ellen, la Science vous observe, la Science avec un grand S, ou
plutôt, car ce n’est pas encore assez important… : la SCIENCE avec une grande SCIE…Mar-
cueil, toujours froid :
— Sais-tu, après tout, si je suis l’Indien ? Je le serai… peut-être… après.
— Je ne sais pas, dit Ellen, je ne sais rien, tu le seras et puis tu ne le seras plus… tu seras
plus que l’Indien.
— Et PLUS ! rêva Marcueil. Qu’est-ce que cela veut dire ? C’est comme l’ombre fuyante
de cette course… Et plus, cela n’est plus fixe, cela recule plus loin que l’infini, c’est insaisis -
sable, un fantôme. Alfred Jarry
𝄡 Comment se tenir droit ébloui en plein champ – de Higgs – sans s’écrouler ; de rire
dans la neige gorgée de l’absolue vacuité du ciel, qui infiltre l’atmosphère et perce tout, jusqu’à
ses paupières fermées ? Vrai défi des dieux que cette lumière dégringolée en pluie d’étoiles vola-
tiles et agglomérées en constellations de minuscules cristaux, qu’il va devoir fouler aux pieds. Je
n’ai plus de lunettes de soleil depuis belle lurette, est sa deuxième pensée. Il n’est jamais allé aux
sports d’hiver. Il ne voulait connaître de la neige que la sublime symétrie hexagonale des flocons
sous le microscope.
Pris d’une soudaine ivresse matinale, il évite de justesse de s’affaler dans la poudreuse dé-
zinguée en jurant comme un ivrogne contre tout, contre l’univers, contre cette saloperie de vide
sidéral qui lui colle aux pattes. Il continue sa progression chaotique en s’efforçant de rester droit,
lève haut une jambe et puis l’autre, clac clac, ses hanches couinent à chaque pas. Une petite
et bour… Haha ! Adèle ! Et ratatam ! Pour le reste, il doit s’avouer qu’il n’a pas compris grand-
chose à sa lecture matinale – pire encore que dans la cabane ! – ; mais un délicieux arrière-goût
d’infini lui revient tout de même – la spirale du fleuron de tournesol ! ça au moins, ça me parle !
mais qu’est-ce qu’elle voulait dire, elle, avec la série de Fibonacci? Il y retournera, ne serait-ce
que par défi – après tout, j’ai toujours aimé les énigmes.
Il souffle de plus belle quand une certitude perce sa cervelle givrée – mais oui ! la ‘pata-
nom d’Alfred Jarry avait pourtant fait tilt dès la première page. Il trébuche sous le coup de
l’émotion et cette fois s’avachit sur le matelas immaculé. La tête redressée vers le ciel, il se met à
bris sans queue ni tête. Puis, il s’était passionné pour un petit livre
qu’André croit avoir tué Ellen –, une révélation inouïe réunit les
le père d’Ellen veut s’assurer que sa fille est vraiment aimée par
son crâne... mais là... surprise ! C’est lui qui charge le dispositif
ment l’homme n’avait pas su aimer Rose, mais le savant avait bel
bate dans le grand bazar cristallin. Mais son coup de folie ne s’ar-
spectres surgissent dans sa cervelle aussi grise que lui. C’est main-
tenant le livre de mythologie de ses 10 ans qui défile, avec ses illus-
trations sur papier glacé qui font jaillir une nouvelle tirade grandi-
loquente.
dans cinq cents ans ou plus, tu jetteras mon corps de géronte aug-
desséché que la pitié des dieux changea en cigale ! Et, tous deux
délaissés par tes charmes et trahis par tes promesses, nous crisse-
Ça suffit maintenant !
te souviens que j’étais plutôt absorbé par d’atroces trous noirs ces
tecte pas.
main et aujourd’hui elle est pleine forme ! Elle travaille avec moi
gramme, à l’époque !
tourner :
toi et moi !
nous mettent à l’abri des maladies et des pensées morbides. Fini les
tesse !
voulais, non ?
seulement sexuelles.
On va être en retard.
tiennent pas.
mêlent à un public déjà nombreux qui les propulse vers la salle des
conférences.
— Open your eyes, mon vieux ! C’est écrit là-bas sur l’écran
géant ! Avance !
OpenAI .
parfaite, au geste vif et appuyé, un peu trop précis – tiens, une ré-
son aura ?
— La présentation va commencer !
au silence.
joué !
rale : elle est tout autant poète, musicienne et peintre, que neuro-
Vous voilà donc prêts à dialoguer sans fin avec d’autres cer-
rons…
voulait faire partager aux jeunes poètes, aurait à voir avec des per-
monde.
Que la lumière puisse passer par des ouvertures de taille plus petite
de son ami.
sous, non par solidarité, mais pour éviter que le soudain lever de fa-
face à lui :
mine à notre insu, nous la faisons aussi ! Les structures qui fa-
çonnent nos pensées n’empêchent pas que le cours des choses peut
blée.
à voix basse.
noir.
fourchette.
hein ?
leur succès, vois-tu, c’est l’hème, une molécule de fer qui donne à
sûr !
— Oh ! Eh bien !…
lever. Mais Laura tourne ses yeux pétillants vers lui et déclare,
et que ton palais est resté au passé ! Il paraît même que ses recettes
dans la salle, elle se penche vers le badge de son voisin et lui de-
time !
repas.
complicité de potache.
juin, premier jour de l’été et fête de Saint Aloïs. Mon père adorait
presque droit par les vers en prose d’Aloysius Bertrand qu’il s’ef-
force de reconstituer.
cessible ?
Et PLUS ; un désir ?
La chemise verte
La lumière suivra le jour, fera amende honorable, pieds nus, la corde des étoiles au cou,
en chemise verte. André Breton
Nuit du 15/01/36.
en biologie animale, il se sent tout autant percuté par les flashs qui
Gompertz…
rencontre.
Laura avait éclaté de rire face aux yeux médusés de son inter-
locuteur. Elle voyait ses pupilles trépider en phase avec les soubre-
— C’est-à dire ?
— Qui ça ?
deux reproducteurs, qui sont ses frères ou ses fils, et reste fertile
— Mais oui Aloys, sers-moi une coupe, avec plaisir ! Les fe-
pilles et la tête ! Je crois que ça fait plus de dix ans que je n’ai rien
vert que les femelles ingèrent un œstrogène contenu dans les ma-
— Exact ! Merci.
— Je t’écoute !
à Life Extension. Petit à petit, toutes les disciplines du site sont pas-
Le problème, c’est que nous n’avons plus accès aux résultats de nos
— C’est-à dire ?
tives du cerveau ?
— D’accord… Et ?
cale.
à ce génome hybride ?
de science-fiction.
Caleverpe était resté figé dans son fauteuil, les yeux perdus
dans le trou noir qui tapissait la baie vitrée. Le feu d’artifice dans
de ses mains.
pire !
viste qui règne sur HBP comme une taulière sur ses rats-taupes-
nus ! Elle est capable de balancer de la Smart Dust sur tes vête-
ambiance !
j’ai failli lui demander ce qui avait changé pour elle maintenant
Caleverpe avait tourné les talons sans mot dire pour se diriger vers
le porte-manteau.
qu’ici.
— Et il y a quoi dedans ?
serait cette Maison. C’est pas loin d’ici, j’imagine ? Mais tu as rai-
Elle lui avait collé un baiser sur chaque joue, par surprise.
Philippe Sollers.
sans moi. Doit-il encore douter que ces réminiscences lui appar-
de phrases et des mots aux sons visibles coulent derrière ses tym-
pans et dansent en lettres débridées sous son lobe frontal. Une par-
et de coupes incongrues.
c’est tout ! Vlan ! ça caracoule tout son soûl et s’empire sous le ca-
pot, etc.
redresse brutalement.
gravent ou quoi ?
douloureuse.
Et plus rien.
de bain : ses joues et son nez sont marbrés de filets rosés... je fais
pensée :
RenArt. bzzzzscccritch_Crashed _
Surveillance Médicale !
tion neuronale.
Surveillance Médicale !
Surveillance Médicale !
quoique ce soit de sensé sous les coups des marteaux sans feutre.
simple dans les rigoles : il n’est plus que squelette tout de nacre vê-
coup tout son tout – pan sur le sacrum : l’ensemble est vide – ce qui
La paix revient.
Et puis : 𝄽 – soupir.
Mais outre-tombe ça pouffe et ça rigole à siphon déployé. On
Aloys ?
—{}!
—«?»?
ça : D/s.
trop vif des pétales de soie blesse la cornée de ses yeux revenus sur
le miroir.
et retour.
Surveillance Médicale !
riations progressives.
— Si tu veux.
— Rien.
comprends pas.
de plus : sa beauté excède les mots. Note bien que l’emphase an-
rante, une étoile filante qui fait rayonner l’éclat de l’astre disparu.
dium in Père Inné ! La petiote qui veut en découdre ! Rase ton Œil,
leur force dans son cœur tout neuf, elles écrivaient… lætitia
moi que je fleuris, déserte, sur vos composts ! Et c’est gratos, dit le
poète !
mière, allongé tout habillé sur son lit – Nahum a dû me porter jus-
écrits d’Adèle, qu’il avait lus en aveugle. L’effet retard de ses lec-
maigre vie – et mes pas lourds sur le chemin pierreux débordé par
Surveillance Médicale !
sans relâche.
Non, plutôt d’un trou noir... dieu est un trou noir qui vole au vent
Ni aucun trou ! Pas comme nous autres, les vivants. Et dans notre
corps à nous, humains, les trous sont des passages. Des chas par où
s’enfilent des fils de soie qui faufilent notre ouvrage de vie. C’est
les mots, hein Nahum ! Nos phrasés auront beau dévider toutes
humances intérieures…
Surveillance Médicale !
le froid de la mort s’était infiltré dans ses veines et avait perlé sur
senté, s’était dérobé et une force inouïe l’avait traversé, une charge
l’ont assiégé ce matin, entre chien et loup. Il sait maintenant que cet
visibles et mortels.
Bernard ?
Surveillance Médicale !
des hautes futaies du devenir! Elle encore, qui me fait parler à une
machine !
Surveillance Médicale !
encore de la lecture.
d’avoir massé son crâne toute la nuit, il boit un grand verre d’eau
fraîche, debout face au point du jour à peine voilé par le bleuté des
glaciers.
tout bas un air… ça revient de loin… une mélodie… que son père
en deux sous ses yeux ; l’orient caresse le zénith et fait danser des
arabesques sur les ocelles de son âme – mais c’est Rose ! Sa peau
diaphane… son aura ! C’est elle qui me revient avec ce lever dia-
gesse, lui avait-il enseigné, qui magnifie les choses simples, l'im-
rait des poteries fêlées ou brisées et les recollait, mais sans masquer
laque d’or sur l’arête des éclats d’une porcelaine ou d’un bol de cé-
brisait le silence que pour lui faire admirer l’or de la fragilité. Mal-
Surveillance Médicale !
seaux de passage.
16/01/36. Midi.
porte vitrée. Il paraît épuisé, mais ses yeux trahissent un état inté-
ment empourprée.
Bref, c’est pas pour ça que je suis là. Je crois que j’ai compris
tie X.5.0. En fait, c’est devenu le coin le plus désert de tout le site !
tifs ! Augustin m’en a parlé, tout en précisant qu’il n’y allait jamais.
me permettre.
folles !
l’époque !
bas alors ?
malle !
qui…
pétillante ?
Fin d’après-midi.
dants. Las ! Elle s’était vite rendu compte que ses partenaires à la
gasmes, qu’elle aurait aussi bien soutiré d’un simple sextoy combi-
tées, enchevêtrées les unes dans les autres, bouches figées dans un
vide, toutes ces princesses bien lissées n’ont guère mieux à offrir
son désir et sa fougue amoureuse, alors que rien ne peut les satis-
qu’importe, il me plaît.
assis à l’entrée d’un vaste dépôt de sculptures, le nez dans une do-
Il avait à peine levé les yeux vers elle mais avait opiné.
à l’énergie des rafales ; respire dans les accalmies, le nez érigé hors
gustin après le dîner – non, je n’ai pas revu Caleverpe depuis le dé-
sombre courbé sous le blizzard, elle est seule à fendre les bour-
colle son oreille contre le métal glacé. Aucun bruit. Un filet de lu-
nées 2020. Elle s’avance au milieu d’une foule inerte, des centaines
parcours d’éternité dans les réserves des musées ; contourne des di-
pace et la fige.
O Solitude
O solitude, my sweetest choice !
Places devoted to the night,
Remote from tumult and from noise
lumière qui ocre la scène et donne l’impression que les deux corps
veillement et le fou rire – Eh bien, il est en pleine crise mystique mon grand savant ! Sa scénette
raient refusée pour lui préférer une version plus décente. Cnide,
temple qui lui fut consacré. Le sculpteur avait pris pour modèle sa
d’un jeune homme fou amoureux de la statue, qui passait toutes ses
Laura se rassoie et continue de s’instruire. Elle tape statue et fétichisme sur le clavier. L’on-
glet s’ouvre sur un mot inconnu : agalmatophilie . Une passion sexuelle en rapport avec le mythe
statue, Galatée, tendrement ciselée dans un bloc d’ivoire. Le sculpteur eut beau la couvrir d’or,
de diamants et des larmes ambrées des Héliades, la Sublime demeura de marbre, le cœur pétrifié
dans sa gangue virginale. Le désespéré s’en remit à la déesse de la beauté et de l’amour. Émue
par sa douleur, Aphrodite accepta de donner sang et vie à son idéal féminin, et ils purent enfin
s’épouser.
Plus loin, elle apprend que agalmata vient du grec agallô, qui
veut dire parer, orner. Le mot qualifiait tout objet consacré aux
dieux et, dans un sens plus étroit, désignait une statue. C’est aussi
le mot que Platon met dans la bouche d’Alcibiade dans son Ban-
le bel Alcibiade était arrivé en retard et tout autant éméché que les
autres convives. Il avait fait une crise de jalousie à Socrate, puis lui
plus haut point, piquait d’amour tous les jeunes et beaux garçons…
Cette fois, elle ne réprime pas son éclat de rire, qui résonne
mot… parce que… cette nuit… j’ai vu… enfin… on m’a fait en-
midi ?
jours.
hanté.
moi. Bref ! Tout m’effrayait. J’ai fini par arriver sur un chemin de
terre qui m’a conduit au-dessus d’un abri en bois. J’ai un peu hésité
parce qu’il y avait aussi une maisonnette quelques mètres plus bas.
l’ombre… c’est ça ?
dérangeant…
avec les yeux. Mais je crois que je me suis raccroché à son expé-
près d’ici ?
de rêveries…
— C’est désagréable ?
— Quoi ? Où ça ?
prendre. Vraiment !
qu’un d’autre dans mon cortex ? Peut-être sais-tu quelque chose sur
tes collègues.
tée aux injonctions de HBP dans son laboratoire marin. Toutes les
à rats ! Maintenant !
Laura n’ose pas s’approcher. Elle reste derrière lui, les yeux
quitte pas des yeux sa pomme d’Adam qui tressaille de plus en plus
vite.
voix.
lette du tricératops.
Aucune réponse.
jouissances érobotisées ?
braque sur elle des yeux fixes qui traversent les siens, et enfonce
ver aux pieds d’un idéal féminin – fût-il en toc, l’absolu s’érigeait
Le savait-il seulement ?
une étoile perdue, une étoile morte, pire, une étoile qui n’aurait
sible à symboliser. Mais c’est justement parce que l’étoile a filé que
nelle, celle qui met le feu au cul parce qu’elle s’est fait la belle ! –,
de créer pour jouir des possibles et – oh ! elle est jolie cette image :
attention : katapugon. Une note de bas de page lui apprend que, se-
au fond toutes leurs sociétés ! Mais qui jouit vraiment dans cette
les injonctions et les normes qui pénètrent les corps et saturent les
ti ?
tiques.
long feu.
à libérer les possibles de cette zone érogène ignorée des mâles que
colonne, faisant débander le grand dorsal qui cascadait vers les fes-
rieurs, il ne restait plus rien de leur Moi : seul le désir agissait, ban-
jours, ce soir où, de plus en plus excitée par son pouvoir de fée lu-
naire, les seins durs, la chatte trempée, le corps en feu, elle avait
s’offrait à elle.
sur ses pattes de colombe. Puis les mots tentaient de recoller à leur
et ce soir… le bouquet !
rien en savoir ?
neuronal. Il est probable qu’elles soient fondées et qu’on lui ait in-
venir que de son fantasme à lui. Quelle IA, même quantique, serait
lée !
borde.
Pour : undisclosed-recipients
𝄡 Ytsor@PoérotiqueTest.
To be continued :
28/01/36
d’un d’autre.
femme…
faisait encore nuit. Tout était désert, tu penses bien. Aloys lui a or-
de la Tesla et s’est dirigé vers le val Fex. Il n’a même pas pris son
sac !
mière-matière !
Viviane tourne soudain la tête vers son amie, retire ses Sun
mes rats-taupes-nus !
5.0, c’est son problème, non ? Raison de plus pour mettre les voiles
voix sombre :
la tête de ce cirque !
Laura se hisse d’un bond. Mais une fois debout, elle chancelle et
tion.
— En tout cas, moi c’est sûr ! J’ai envie d’aller croiser mes
pieuvres ailleurs.
ARN ?
j’espère ?
nos dents !
me sens aussi alerte et joueuse que mes octopus vulgaris avec leurs
Saint-Germain ?
tout lâcher.
poulpesque !
clique…
immaculée.
si…
— Oui, enfin je fais tout pour. Tu sais bien que c’est quitte ou
art de la fugue !
E pur si muove ! Sait-on quand l’on est ? L’été explose sur les
émeraude des lacs et finit par ricocher sur les vitres opaques des la-
l’ancien Davos 5.0 exhibe son Green Building Label à des sommets
indifférents.
des cicadelles au milieu d’une foule qui sautille dans les friches.
ici !
Cronos tout neuf, qui ne dévore plus rien ni personne. Fini de dé-
lon.
chrome.
la colorature.
l’éternité et, droit dans ses lettres, becquette à tue-tête dans la clarté
de l’apeiron :
le rien de neuf
logues.
1 : Que les lecteurs éreintés patientent. La postérité du poète anti-fête est assurée, comme on le lira plus
loin après une pirouette sur l’Autre Scène.
et cætera Page 214 sur 293
IV – La Maison du Bord de l’Ombre
Pour : ARenart
dis § co.
Tribune
deGenève
Scandale à Plan-les-Ouates
4 novembre 2030.
Suite à la plainte de l’entourage de Monsieur Z, au sujet de son décès
constaté ce 2 novembre, jour des défunts, dans le salon érotique « La Maison
du Bord de l’ombre » (voir l’édition de la TdG du 3/11/26), l’enquête de la
Brigade des Mœurs de Genève nous informe que le susdit avait commandé au
personnel de prostitution une prestation hors norme, à savoir un scenario
sexuel – dont nous tairons les détails –, devant aboutir à une mort douce. Il
semblerait que le cas ne soit pas isolé, loin s’en faut, dixit le porte-parole de la
BMG, qui a refusé de nous en dire davantage.
Contactée ce jour, la LIVE (Ligue Internationale pour la Vertu de l’Être) dé-
plore et condamne vivement cette dérive malsaine de nos institutions: « Il est
grand temps que l’OMS interdise une fois pour toutes ces lieux de débauche, et
que la gestion de l’euthanasie soit confiée exclusivement aux CPRE (Centres
de Protection et de Recherche Épidémiologique), non seulement en Suisse,
mais partout où les établissements de prostitution et la pratique du suicide as-
sisté continuent d’être autorisés ou simplement tolérés ! ».
L’inexorable multiplication des guerres et des catastrophes écologiques et
sanitaires, dans un contexte de rebonds pandémiques de plus en plus difficiles
à conjurer, serait-elle la cause de l’engouement pour ces cérémonies qui
réunissent Éros et Thanatos ? Historiens et anthropologues s’interrogent. Re-
viendrait-on au temps funeste de la peste noire et de ses orgies médiévales ?
La Civilisation va-t-elle sombrer dans l'ivresse de la catastrophe et provoquer
l’extinction du genre humain ?
En attendant les décisions de l’OMS, notre Conseil des États prononce la fer-
meture définitive de tous les salons érotiques et s’engage à renforcer les
contrôles des centres d’euthanasie dans tous nos cantons.
Printemps 2036.
pugnante de saleté.
expériences de post-humanité !
sonore de son nom à son être, qui plus est, à son apparence.
lui aussi depuis presque deux ans, mais visiblement dérangé par
l’arrivage du jour.
son âme aussi cariée que les cinq dents qui branlaient au fond de sa
bouche.
des forces et des stocks… mais ils m’ont traqué, ces enfoirés… fal-
rait sous des sinus proéminents. Une maigre botte de foin hirsute
hissé jusqu’à leur porte semblait s’échapper de son corps par les
juste ce qu’il faut pour nourrir un ultime désir : la quitter une fois
pour toute.
avait annoncé, tête haute, qu’il renonçait à son désir d’en finir avec
qu’hétaïre.
interpelé, mais bon, qu’à cela ne tienne, je ferai la pute pour rien.
faire baisser les regards et plier les âmes les plus endurcies. Sa voix
long du jute des cordes nouées patiemment dans le vif des chairs.
Ses pupilles de fauve faisaient bander les oreilles, et les queues les
cynisme désuet. Il n’était pas rare de voir, parmi les âmes et les
corps les plus abîmés mais déterminés à mourir dans l’ultime ex-
sion. Elle savait qu’elle finirait par tirer de son âme en déroute de
l’aréopage des putes antiques toquées, qui n’aiment rien tant que
l’inattendu dans le jeu des désirs, qui plus est dans la plus cruelle
des contraintes.
qui dort profondément contre son flanc gauche. Elle sait qu’il suffi-
vert ? C’est dans ces moments infiniment rares qu’elle sent vivre la
gacité du sacré.
obliquer vers son nombril, son corps reste de marbre. Bientôt entrer
moire respire.
d’activer l’impur.
dire née de l’écume. Sais-tu que cette écume est le sperme d’Oura-
nos, qui a jailli quand Cronos a tranché le sexe de son père avant de
chatte ? Chuchoter des Oreilles redressées et naseaux au- mots fous de joie et fré-
réolés de vapeur, vous trottez insou-
mir sous son désir ? Suço- ciant dans l'air printanier, heureux de ter sa gorge et la respirer
traverser les jets de lumière qui percent
à tomber raide ? les feuillages tremblants et enchantent
notre bain de forêt. Nous cheminons au
hasard des sentes moussues jusqu’à
rencontrer la lisière, là où votre croupe
—M s'offrira à ma verge d'osier tressé. La adame,
tendreté de votre peau rend aisée l'ins-
mais c’est cription d'un itinéraire grillagé connu moi qui
de moi seule. Mon geste de feu em-
m’offre à brase le centre béant de votre cul par- elle, c’est
cheminé, abyssal vertige qui tirera de
moi le bloc votre gorge d'animales suppliques. de matière
Votre membre excède son fourreau et
sous le bu- excite mon ardeur. J'achève mon œuvre rin de son
au noir en vous fourrant jusqu'à la
désir, moi glotte d’un foin sec et piquant. Me sen- le sac in-
tez-vous aller et venir entre reins et en-
fâme d’os colure et couler sur votre robe baie et de vis-
poisseuse ?
cères gluants en
léchie ?
voulez dire ?
âme est hantée, étouffée par ces choses répugnantes qui font pour-
tant le réel de ton corps. Mais te voilà arrivé à terme : fœtus pleine-
de morale et de science,
nière tirade :
— Chimère ! Et deviens !
passe que les hétaïres auront choisi pour l’accueillir dans leur al-
liance poérotique ?
mée d’un pin arolle. Aspasie lui tend une feuille de papier pliée en
quatre.
— Tiens ! Ouvre !
griffe la nuit, qui spiralait depuis les confins bien avant l’invention
bon et protégé par le halo d’argile rouge des mains négatives qui
mais bien vivant, le sceau des fossiles endormis dans leur forme.
mot. Ou comme ChatGPT, qui aurait ânonné éké ou écé ômô, sans
Elle, elle est bien plantée dans son cortex. Est-ce qu’elle aurait im-
suggéraient, à tout faire pour éviter l’errance, il n’a suivi qu’un seul
À Davos 5.0 !
mis de verre, ébloui par la lumière qui déborde le réseau des nano-
raison. Ces bipèdes sans plumes que sont les humains sont inaptes à
des laboratoires.
lui déplaît pas, rien de plus. Adèle ? Il ne sait même pas si elle
existe.
l’oreillette.
Sacré Alfred !
voir le froufrou des pieds nus dans les aiguilles sèches entrelacées
transparente : elle se penche vers lui et bande ses yeux d’un large
tente est de taille, entre ces veneurs d’âmes grises qui s’excitent et
jours.
les limons gras sous des nuages saumon ; les lucioles qui foi-
sonnent sur les lèvres du fleuve dans les nuits sans lune ; dans mon
celle qui tend ses lobes de velours à la candeur effrontée de son en-
phrases…
cesse…
femme qui m’a aimé dans ma jeunesse. On pourrait croire que c’est
une couperose naturelle, ou venue avec l’âge ; je l’ai cru moi aussi.
Je sais maintenant que c’est Rose ! Ce sont les lettres de son nom
que je parcourais les lignes et les pages avec plus ou moins d’atten-
parfum ?
tillantes…
l’humus acide qui nous accueille et nous fait bander, lui et moi.
espères.
tous ses viscères, quand une haleine tiède se glisse dans son oreille
l’afflux de salive.
Se voir, depuis le futur antérieur, du point de vue de la pâture d’estive, de la dactyle, la renoncule
prêts à transhumer… mille chevaux d’écume ramenés des lointains par le chant des revenantes…
tanguent, chavirent, frissonnent… tourne, tourne, cercle de feu !… festonnent les rivages du lo-
gos saillant à fleur de peau et se dispersent à l’infini, tout comme la langue du poète, dans les
lettres.
fuse.
larmes qui auréolent le bandeau rouge sans quitter des yeux les pu-
pilles de Wellbec fixées sur son buste. À son signal, elle corsète sa
cendo contre ses tétons érigés ; son sexe, nu sous la popeline, frôle
demanderais-tu ?
tu as sur le cœur !
mère ?
gine ?
— Quel sens aurait donc cette ultime volte sur la vulve des
mères ?
formes, qui tombent du trou comme des nues et qui, leur vie durant,
page qui nous lira peut-être dans un autre monde. As-tu une ultime
femme. Offrez à mon dernier regard chaviré une chatte nue… avec
ses grands et petits lobes tout ouïs sur le jadis embelli. S’il vous
plaît, où est-elle ?
part.
quelque part ?
— Dans ton cœur ! Elle est la trace précieuse qui donne sens
et élan à ta vie.
qu’un nom ?
pode sur ton autre rosette, celle, sauvage, qui plisse sous tes soies et
d’Aphrodite ?
teuse.
rait…
l’indicible !
Et revient.
— Et que dit-elle ?
l’arolle. Le mythe est bien là, sous leurs yeux fascinés et effarés.
– une fine flûte de roseau – a défié Apollon lors d’un duel musical :
beau cou beaucoup de peau qui pend se repend on peint le rien pin-
nerfs en pelote dans la purée l’iliaque et l’os disent c’est pas toc ah
chie-le ! c’est Patrocle ! Homo pas d’pot défèque son nectar pas
tard ecce plus ultra dans son bulbe racho ses vices errent palpitent
chire, mon colon ! Un opaque opus fiente son ultime atout pique,
aïe que miseria ! et belote son tout à l’égout et glou § glou engorge
cœur en kit et dégorge pie-mère etc recrache les non les noms les
nombres putain chie-le ! les noms de dieu han ! fora ! hors le bou-
pinpin, incise.
les bacilles rognent dévore les figures les morts et les vivants
DANTE ! e spira tue sì come quando Marsïa traesti de la vagina de le membra sue
3 : Et der de der : Le fruit des entrailles est une récompense. Psaume 127
et cætera Page 246 sur 293
DIANTRE ! Et que ton souffle soit comme le jour où tu tiras
vagues du cou.
étoiles filent une par une ; et le ciel s’éteint tout entier. Un silence
contempler l’écorché rutilant qui étincelle déjà de tous ses feux fol-
croche des muscles et faire sauter les tendons. Une bourrasque in-
tiels.
vert :
vessent et fientent, et les savantes dames aussi. Haha ! Voilà qui est
selles !
Chacun fait trompette de son cul ad libitum ; puis l’on s’en va relâ-
cher son trop plein d’être dans les vécés avant de s’en retourner
surgir le sublime ?
tout ce qu’il sait autour d’un irrésistible point de fuite ; perce val et
Le vautour
traînant sa faim à travers le ciel
de mon crâne coquille de ciel et de terre
il s’abat sur ceux qui gisent mais qui bientôt
devront reprendre debout le cours de leur vie
leurré par une chair inutile
tant que faim terre ni ciel ne sont devenus charognes.
— Pouet pouet !
que la voix soit aspirée avec toutes choses restantes dans l’Œil sans
fond.
Cymbale de la Galaxie ?
Là-haut, côté est, pour qui imaginerait l’espace selon les lois
ombrée, bordée par une hélice qui achève sa courbe sur un appen-
teurs bleu électrique, tandis que, mus par la même force mais inver-
tains.
fer ? Un rappel du Nulle part ? À quoi bon lever les yeux au ciel,
maintenant !
sée ? Elle inquiète, excite, continue donc parler d’elle – sur quoi
Mais la fable intergalactique renaît de ses cendres et, comme après chaque rebond, réactive
tuyau, boyau, flûtiau, os, aulos, pore, corridor, chas, gorge, nano-
trou, trou de ver, ver de terre, terre de feu, feu follet… –, tel un
filtre à air pour mondes croupis, une pompe à chaleur pour psyché
océan glacé.
Esseulé sur le rivage d’une mer ardoise que dominent des cimes aiguës coiffées de neige,
spongieuse : un os d’aile de rapace, percé de quatre petits trous, flûte un trille à en faire craquer
Soudain, une voix d’alto traverse l’espace et impose le silence au fier olisbos.
Amor !
plainte :
Lamentations derechef :
Touché ! Cette fois, ce n’est plus l’écho qui tance son âme,
c’est elle !
Ah più no, no, tanto gel soffrir non può… Malheureuse, elle
ne peut plus supporter une telle indifférence glacée… Così ne’ cori
amanti mesce amor fiamma e gel… Ainsi le cœur des amants mêle-
Pour : undisclosed-recipients
APPLICATIONS FAILED :
R.M Rilke
Les voix d’outre-Terre se refont tant bien que mal une tessi-
désastre. Mais elles déchantent vite. Elles ont beau bander leurs
choquer.
pour les bipèdes secs et hautains des rivages, qui foulent rageuse-
nom ?
paraître dès notre éclosion, sans même nous reprocher leur sacri-
solitude scintillante.
des leurs ?
donc ?
teurs, nous nous sommes faufilées dans des failles quasi invisibles,
très vite compris que notre rétine ne distinguait pas les couleurs.
en noir et blanc, prisonnières d’une douleur que les plus atterrés des
tions qui faisaient courir sur notre manteau tout un cinéma de poé-
des coquilles irisées, dont nos becs avaient d’abord extrait une déli-
cieuse chair blanche, tout est devenu plus limpide et nous avons
répartis dans nos bras, nous pouvons démultiplier nos gestes et,
tante, goûter les saveurs de toutes choses – et même des plus co-
riens auto-centrés ?
sur une fréquence d’onde qui nous glace dans une seule strate de
entre les étoiles – car ici les soleils ne montent pas de l’horizon, ils
cœurs.
Même si notre environnement est en noir et blanc, nous rêvons en couleur, et il nous arrive
de rester captives d’une extase arc-en-ciel des nuheures durant. Peut-être imitons-nous les créa -
tures éphémères que nous étions dans l’autre monde, ces vertébrées pauvres en bras mais riches
en désirs, et qui, à trop approuver la vie, suçotées par des centaines de langues-ventouses et ten-
taculées de toutes parts, avaient rendu l’âme et le corps dans de pénétrants ravissements ?
tié trans-sapiens pose à la seconde qui aimerait bien aider, mais qui
au féminin pluriel, tandis que des voyelles font clignoter nos ven-
touses brachiales.
Aussi, nous les plus éphémères, nous les toquées étoilées des
des pinacles enneigés, que oui, une seule fois, mais une fois encore,
rivage.
vivre inextinguible.
rotique ?
d’écume, à marée basse, entre les varechs ou dans les rigoles creu-
toire n’avait tout fait capoter. Mais c’était sans compter avec les
l’était naguère le cerveau des Terriens englués dans leur jus d’ego !
semble.
vif des sujets. Car, oui, le désir d’infini est impossible à satisfaire.
Mais, voyez-vous, cet justement cet impossible qui excite nos fré-
gare. Les poches d’encre griffonnent leur œuvre au noir sur les pa-
rois des rochers et jusque dans les anfractuosités. Elles sucent l’ef-
sive.
écrabouillées entre les pinces des crabes qui sautillent sur les fonds
manteau, elles apprennent tant bien que mal à peaufiner – sans né-
lie.
blaze – enveloppe les reflets aquatiques d’une brume légère qui ré-
max.
6 : seul vestige connu de l’humanité : une bibliothèque numérique implantée dans le néocortex des der-
niers transhumains et sauvegardée dans le cloud. Une rumeur colporte que deux dissidentes en transition
d’espèce auraient piraté le puissant réseau quantique Ytsor@, pour faire dérailler les programmes de bio
ingénierie et exploiter les données du PoérotiqueTest.
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rière la verve tout enfantine de ces entraîneuses qui donnent l’ut à
la vie sous-marine :
grands jetés meurent trop vite comme elles, et que chacun passe et
trépasse comme l’instant. Mais elles devinent aussi que ces retraits
Est-ce pour cette raison que les furtives balisent leur passage
lecteur- interprètes.
Aveugles, quelle âme nous possédait ? Le réel était là et nous ne le savions pas !
Nus, le cloud pour seul ciel dans cet hypogée Faire jaillir ce qui n’a pas eu lieu.
où ramper et ronger la terre dans la roue de l’idem Vacillement permanent du familier inconnu.
Ah ! la haine de la vie… nos petites lâchetés… Métamorphose ! Écrire et lire en poulpées éperdues !
Nos mots étaient vides et les lettres gelées ! Oh ! Oui ! Le jeu des kyrielles et des virelangues8
Et nous, ratifiés raturés ratatinés ratatouillés… Vous, faits comme des rastacouillés nus et flaccides
Ah ? Mais le rat-âge est vestige de rastaquouère. Homoctopus delirens : vertige du délicieux ratage
Et Éros ? C’est Phallus tout nu. Et tes rots ? C’est lapsus de vautour !
À nos âmes glabres ! Céphalée éternelle. Errata dans les apostilles9 : postillons de vie
Le pire n’est donc pas la mort ? C’est l’impossibilité de mourir10, dixit doctopus.
Et la trouvaille ? I.A Notre Reine Inique ! Ecce liber : juste un bouquin et cætera
Rien n’aura donc eu lieu que le lieu ? Excepté peut-être une constellation.
Heureux comme Escherichia coli en ses boyaux ! Butine ton Éroscope dans les galeries de la bibli !
7 : la post-histoire aura pu établir la marque d’un autre 𝄋, daté ≈ 2258. Nota bene : si le futur antérieur
est le plus beau des temps, en ce qu’il réveille les pulsations du passé pour engendrer un à-venir qui
les ravive et les dépasse, il n’est cependant pas un gage de vérité absolue – et encore moins de félicité.
8 : dire à voix haute crescendo et da capo : le poivre fait fièvre à la pauvre pieuvre qui prend douze
douches douces.
9 : la polysémie s’agite souvent dans les détails.
10 : ailleurs qu’en ‘Patagonie, comme de bien entendu.
et cætera Page 272 sur 293
— Et quoi ? C’est tout ? C’est ça l’archive qu’on nous fait miroiter à longueur de pages ?
— Zut !
—∅
Adèle Renart
aucune preuve.
l’ombre.
loups alentour.
mais qui semblait alimenter sa Fontaine – et tel était son nom, ai-
térieur.
Réalité du miroir – qui est réalité en tant que miroir. Voilà l’homme.
Mais, si l’homme disparaît, il reste la terre, les objets inanimés
les pierres sans chemin. Si la terre disparaît, il reste tout ce qui
n’est pas la terre. Et si tout ce qui n’est pas la terre disparaît,
il reste ce qui ne peut pas disparaître – on se demande d’ailleurs
pourquoi – parce qu’on ne peut même pas le penser et c’est
en fin de compte ça la réalité – si loin de l’esprit et du miroir
de l’homme qu’il ne peut même pas le penser.
l’évidence qui s’imposait à elle, elle avait fait savoir qu’elle ne des-
Car cette fois elle abdique, cette fois elle se livrera, nue, pieds
Mais qui allait-elle élire pour cette ultime jouissance ? Qui al-
lait l’accueillir – non sans coup férir – dans son imaginaire ? Inutile
sées contre les murs entoilés de soies d’araignée, son fidèle aimant,
— Haha !
— Il y avait un message ?
sorte de comptine :
voyez ?
— Le f est devenu un S ?
brûlants que l’Éternel, ce Sadique, avait lâchés sur son peuple épui-
liers, l’Éternel a fini par exaucer les prières de Moïse et aurait pon-
— Et alors ?
pas mort pour être encore en vie. La vérité du monde devenait lim-
— Oh ! Et après ?
Qu’est-il arrivé ?
l’affolement !
vant et mort…
tale après la tornade, c’est un tout autre espoir qui a rejailli. Car
possibilité du f.
— Que pouic !
peut continuer ?
— Eh bien, plutôt que de se mordre la queue en se repliant dans le cercle de l’éternel retour
du même, la lemniscate a injecté l’infini des possibles dans les interstices de la pensée. Voilà
pourquoi, au lieu de nous complaire dans de mornes tautologies, nous déclarons qu’Adèle, en dé-
pit de la dissolution toujours possible de ses formes, ferait encore envie. Le langage revient à lui,
lez dire. Je crois même que j’ai déjà entendu ça ailleurs : la brèche
lages que les poètes provoquent dans nos ouïes ! Vous voyez !
— Haha ! Même si elle n’est pas morte, Adèle, elle fait drôle-
πRŒ11, qui roulent sous son dos et massent ses vieux os.
— Mazette ! Et maintenant ?
bien triste.
11 : à vous de jouer !
et cætera Page 284 sur 293
— Certes, L RÆCDI, mais L A VQ 1000 ÉT
— À vous de voir…
elles ne hurlent pas à tue-tête. Des mots qui chahutent les corps dis-
l’appel du tombeau.
actuellement ?
les récifs, coincé dans quelque faille, et bien gardé par toute une
faune bigarrée.
aura été ?
ce pépin écrasé, cette mie aplatie ? Et toutes ces pluches chues des
lafres de sperme jauni sur une rose cramoisie, qu’un poil frisé barre
méandres de l’âme lectrice. Il faut s’en tenir aux faits : les déchets
tombés du corps qui lit sont les seuls restes tangibles des mondes
intérieurs.
12 : erratum : il aurait fallu encore mentionner les larmes écrasées sur la quatrième de couverture. Tout
est-il vraiment perdu, si le chagrin qui caresse la peau du livre ravive la mémoire de ce qui n’est plus
au monde et illumine le présent de ce futur qui importait tant à feu nos prochain·e·s ? NDLR
et cætera Page 286 sur 293
— Oh ! Vous voulez dire… que c’est… de la peau… hu-
— Mais enfin…
Miroir noir13
13 : Avant d’expliquer aux autres mon livre, j’attends que d’autres me l’expliquent. Vouloir l’expliquer
d’abord c’est en restreindre aussitôt le sens ; car, si nous savons ce que nous voulions dire, nous ne
savons pas si nous ne disions que cela — On dit toujours plus que CELA —. Et ce qui surtout m’y in-
téresse, c’est ce que j’y ai mis sans le savoir — , cette part d’inconscient, que je voudrais appeler la
part de Dieu.… André Gide
et cætera Page 287 sur 293
Et cærrata.
Circa 2258.
pons tenaces, les fugitifs ont vu se dessiner les lettres d’une en-
seigne incomplète : L M on u B r d ’O r.
trait une boîte en fer coincée entre les lattes d’un sommier défoncé.
deus.
Enfin, presque tous. Car après quelques lunes, une page s’est
mais qui, dès qu’ils se glissèrent dans son train d’ondes 14, les ensor-
cela littéralement.
14 : N’entendre que les pulsations du flux sanguin Regard perdu sur sa peau zébrée L’autorise à se
branler Des gouttes de sperme giclent et délavent ma signature E dans l’A ÆTERNITAS sont trop
hautes ces majuscules gratte-toi l’os ta moelle et libère ses milliers de graines d’étoiles explosion des
minuscules ces petites fées éparpillées qui crépitent depuis l’orient de tes pages lætitia son e dans l’a
toutes deux entrelacées dans ces italiques si jolies qui se penchent délicatement vers ton levant la
source des émois perdus tout scintillants du devenir qui s’ouvre à l’ouest du tableau ma bouche dé-
guste des baies rouges dans les terrains vagues amours en cage, Alkékenge genre Physalis famille des
Solanaceae vive ma famille mouron des oiseaux Stellaria media Bourrache Borrago officinalis Pis-
senlit Taraxacum officinale Divine Ortie Urtica dioica Ronces des bois Rubus fruticosus Olé dégusta-
tion à ras de terre dans l’air bruissant et tout fragrant rondes dans la soie des herbes folles et grif-
fures de ronces sur le satin de la peau engourdie la nature s'époumone, arrêtons de geindre goupiller
mon con, roupiller sous la serre entre chienne et louve, n’y être plus crever tout l’espace TRAÎNÉE
me pousse un arbre les cieux flageolent le temps cogne au cul dans l’air illuminé en faire des kilo -
mètres au milieu des lucioles me glisser dans l’étang nénuphars tournesols vibrion des bestioles et
saoule finir sur ma lie l’angoisse sous la chose dévaler et tout perdre à rager sur ma scène sous la
question de la chouette une aile qui bat l’autre deux voilettes un crachat sur des aubes mouillées deux
chattes sur la bergère une espèce de foutaise furor et ardeur AMOR peut-être fabuler des nichées ban-
der de futurs arc-en-ciels m’esbigner me taper l’abîme bougie allumée 2 roses le soliflore laisse cou-
ler la cire sur le torse le sexe les épines égratignent petits surgeons rouges Vous écorcher me dépeçait
des illusions sur moi-même Je gagnais moi aussi un peu plus de souveraineté ta vulve me manque
pour en déguster le nectar y faire ensuite pénétrer mon doigt pour te faire jouir ta générosité me
manque de longues glissades sur ses cuisses généreuses jusqu’aux chevilles enflées VIVALDI heureux
de répéter à satiété elle a encore du tempérament ma Jeannine hein elle est restée fontaine malgré
son grand âge doyen des fontainiers mes seins caressaient la chair plus tendre des flancs soupir ef-
fleurement de l’entrecuisse et franche ouverture tu n’es plus que cri sans voix une jouissance pure un
lâcher de non-être fantastique zoologie secrète des voluptés solaires circulent et dérivent dans l’anse
des volutes du lupanar baise des corps animaux dans corridors sur braises d’images et flambées de
chuchotis d’indiens affolés sous le rosé perlé des frous-frous ça embarque des folies vespérales vi-
sions foudroyées par des fumets de zéphyr suant des ajours Ouvre ton Œil sauvage et entre dans la
danse du vent vers le ponant la clarté griffer les reliques d’ivoire et vermillonner l’incarnat jusqu’à
fuiter dans le hors d’âge autour du vide inventé 0 1 1 2 3 5 8 13 21 34 55 89 144 233 377 610 987...
et cætera Page 289 sur 293
taient éperdus entre les strates infinies du sens, néologisaient sous
la lune. Les effets de réel irisaient leurs manteaux. Les italiques ré-
Hors bord.........................................................................................................................8
I – Feux d’Adèle........................................................................................................11
La cabane..............................................................................................................12
Caleverpe..............................................................................................................14
Rose......................................................................................................................22
Les acouphènes.....................................................................................................49
Le SolarStratos......................................................................................................89
Entracte..........................................................................................................................94
Divagation.....................................................................................................................96
II – Deus ex machina................................................................................................99
Le cauchemar......................................................................................................100
Bulles crevées.....................................................................................................106
Résonance....................................................................................................................112
Aurore.................................................................................................................116
ChatGPT-20........................................................................................................135
Le PHARE..........................................................................................................145
La voix d’alto......................................................................................................169
Fantasmata..........................................................................................................181
Agalmata.............................................................................................................184
Recto-verso.........................................................................................................197
Divertimento.......................................................................................................204
La nuheure...................................................................................................................211
Ceverpale............................................................................................................217
Solstice d’été.......................................................................................................223
Le schibboleth................................................................................................228
Le grand retournement...................................................................................239
Écorçage.........................................................................................................245
Le rebond de l’ouïe......................................................................................................251
IV – Le vent en poulpe............................................................................................257
Fatrasie poulpérotique........................................................................................260
Scripta volant......................................................................................................267
L’archive sépia.............................................................................................................272
V – Feu Adèle..........................................................................................................275
Bond âge.............................................................................................................276
Et cærrata.....................................................................................................................288