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Sommaire
ACTES
I - LES ORIGINES D’UNE VILLE 4
II - LE « PAGUS AVINIONENSIS » 6
III - DE TERRIBLES FLÉAUX 8
IV - LES TEMPS FÉODAUX 10
V - LA DYNASTIE DES VILLENEUVE 12
VI - LES DROITS SEIGNEURIAUX 14
VII - LA RENAISSANCE NAPOULOISE 16
VIII - RUINE ET DÉSOLATION 19
IX - LA GENÈSE DU QUARTIER DE CAPITOU 20
X - LA NAPOULE CHANGE DE SEIGNEUR 22
XI - LES PRÉMICES D’UNE RÉVOLUTION 24
XII - LA FIN DES PRIVILÈGES 28
XIII - UNE GOUVERNANCE MOUVEMENTÉE 32
XIV - DE NOUVELLES PRÉOCCUPATIONS 36
Votre hors-série municipal est imprimé sur
APPARAISSENT papier recyclé par un imprimeur Imprim’vert.
XV - UNE BIEN « BELLE ÉPOQUE » 38
Conformément aux engagements écologiques
XVI - UNE « CITÉ D’OR » 42 pris par votre ville, et qui s’inscrivent dans la
démarche « Agenda 21 », toutes les publications
XVII - LA GRANDE GUERRE 46 municipales seront progressivement imprimées
sur papier recyclé.
XVIII - NOS « ANNÉES FOLLES » 48
XIX - LE DEUXIÈME CONFLIT MONDIAL 51
XX - LA PROMESSE D’UN BEL AVENIR 52
XXI - PORTRAITS DE MAIRES 56
CONCLUSION 58
REMERCIEMENTS 59
ÉDITION : Directeur Publication : Mme Claude Caron, Conseillère Municipale subdéléguée à la Communication
Rédaction en chef : Thérèse Sine, Directrice du service Documentation et Archives - Direction de la Communication
Conception et réalisation : Nexus Communication - Crédits photos : DV Sud, OTA -
Imprimeur : Imprimerie Trulli - Vence - Dépôt Légal I.S.S.N. : 1268-4686
E
ntourée par une nature excep- et tournée vers l’avenir ? Aujourd’hui,
tionnelle, marquée par une forte l’ambition de mon équipe municipale
tradition de solidarité et résolu- est d’aller encore plus loin. La Maison
ment tournée vers l’avenir, la ville de des Quartiers, le Centre d’Animations
Mandelieu-La Napoule a toujours su, Eden Parc sont autant de lieux citoyens
au fil de son histoire, préserver son où les Mandolociens-Napoulois se
environnement et son identité d’une retrouvent pour faire vivre leur ville avec
ville à dimension humaine. passion et générosité.
Pic Saint-Martin
D
ifférentes traces archéologiques permettent Une balade sur le Pic Saint-Martin, qui domine
de faire remonter l’aventure humaine de notre le cirque de Maure Vieil, vous fera découvrir les
territoire aux temps lointains de la préhistoire. vestiges d’un oppidum1 d’époque pré-romaine.
Un outillage de silex taillés d’époque néolithique De fait, en ces temps reculés, toute la région
fut découvert par M. Paul de Quay sur les hau- s’étendant de Marseille à Monaco était occu-
teurs du domaine de Saint-Hubert, à Théoule. pée par les Celto-ligures. Ces peuples vivaient
paisiblement de chasse et de pêche et commer-
Opérées d’urgence, lors de travaux sur l’aéro- çaient avec les Phéniciens… Ils étaient plus parti-
drome de Cannes-Mandelieu, les fouilles de culièrement appelés « Oxybiens » dans la contrée
M. Maurice Sechter ont livré un mobilier de de Cannes-Mandelieu, « Décéates » vers Antibes
céramiques protohistoriques témoignant d’une et « Suelteri » vers Fréjus. Ces derniers légueront
présence humaine au pied de la butte de Saint- d’ailleurs leur nom au massif de l’Estérel.
Cassien dès l’âge du bronze. C’est sur ce site
que se développeront plus tard le petit village Six siècles av. J.-C., les Phocéens créent
d’Arluc et son prieuré. Massalia (Marseille) et implantent progressivement
LE « PAGUS AVINIONENSIS »
TOUTE LA RÉGION SE LATINISE…
PUIS SE CHRISTIANISE
A
l’époque gallo-romaine, notre territoire Il est divisé en plusieurs domaines appelés
est connu sous le nom de Pagus Avinio- « castrum » :
nensis, c’est-à-dire « Pays d’Avinionet » A = Avinionetum (Minelle)
ou d’Avignonet en provençal. Cette appellation T = Théole (Théoule)
s’est localement perpétuée dans le vocable E = Epulia (La Napoule)
« Vignette » ou « Vigneron ». M = Mandolocum (Mandelieu)
Pagus Avinionensis
de Jean Aulas
Les recherches archéologiques ont révélé l’exis-
tence d’au moins deux « villas1 » gallo-romaines
au Ier siècle de notre ère.
DE TERRIBLES
FLÉAUX
LE TERRITOIRE
ENTRE DANS
L’OBSCURITÉ
DU MOYEN-ÂGE,
PROPICE AUX
Saint-Mayeul
LÉGENDES
M
aintes calamités telles la Le Comte Guillaume Ier de Provence s’allie au
peste, les sauterelles et Prince Gibalin de Monaco pour attaquer les
les multiples invasions bar- bandits et délivrer l’abbé de Cluny. Ensemble, ils
bares vont déferler sur l’antique parviennent à tuer leur terrible chef Al-Mansour
territoire d’Avinionet, comme sur et chassent les Sarrasins de l’Estérel, libérant
toute la Provence. ainsi le territoire de ce triste fléau.
Bois de
Maure Vieil
O
n sait qu’en remerciement de sa libération, Face à cette confusion du temporel et du spi-
Mayeul avait fait don de ses terres d’Avinio- rituel, différents cartulaires1 des abbayes de
net au Comte de Provence. Ce vaste terri- Lérins, Marseille ou Antibes vont nous aider à
toire s’étendait de Fréjus (rivière de l’Argens) à la suivre, sur plusieurs siècles, les multiples aléas
Siagne et à Cannes (butte de Saint-Cassien). de propriété que va vivre notre territoire.
Cartulaire de Lérins
Cartulaire
U
n certain Raymond de Fayence s’empare De fait, la lutte entre les familles nobles pour la
du domaine d’Avinionet en 1272. Il s’agit du possession des terres fait rage en ce début de
premier membre de la famille des Villeneuve XIVe siècle (époque où se situe le célèbre récit
à régner sur notre territoire. des « Rois Maudits »).
Miniature de batailles
Chapelle Saint-Pierre
Scène d’adoubement
Extrait de la confirmation des privilèges accordés par les Comtes de Provence aux Seigneurs de Villeneuve – 1387 - Archives du château de Mons,
fonds privé de la famille de Beauregard.
1 - Mère et mixte Impère = droit d’exercer toute Justice, haute, moyenne et basse.
A
près avoir subi tant de fléaux, la popu- Durant plusieurs siècles, les Villeneuve et le
lation est décimée et les bras vaillants Chapitre de Grasse se disputeront au sujet
manquent. du partage du territoire et du droit de pêche,
s’intentant mutuellement de longs procès.
Antoine de Villeneuve décide de repeupler le vil-
lage de La Napoule en ayant recours à 20 fa- L’un d’entre eux opposa le « Magnifique et très
milles originaires de la Rivière de Gênes en Italie. généreux » Seigneur Andronic de Villeneuve
aux chanoines du Chapitre de la Cathédrale de
Le 20 mai 1461, il conclut avec ses anciens Grasse entre 1490 et 1513.
et nouveaux sujets une charte de franchise1
comportant 29 articles. Ainsi, pour justifier ses prétentions sur le domai-
ne de La Napoule, le fils d’Antoine de Villeneuve
Moyennant certaines charges, taxes et corvées, évoque, entre autres, les frais que sa famille a
le seigneur accorde la protection à ses sujets, engagé pour la construction d’un nouveau châ-
s’obligeant « à faire le guet, la nuit et le jour, sur teau sur l’ordre du Comte René de Provence,
les tours de son château ». l’ancienne forteresse étant devenue le repaire
de pirates de terre et de mer. Or, le Chapitre de
Il leur donne la permission de chasser les san- Grasse n’aurait apporté aucune contribution à
gliers, les cerfs, les lapins ou les perdrix, à char- ces travaux, le Prévôt et les chanoines ayant, au
ge pour eux de donner au seigneur la tête du contraire, produit des actes de propriété falsifiés
sanglier et le cuissot du cerf. pour étayer leur action en justice. Ces derniers
seront effectivement déboutés !
Il leur donne également l’autorisation de pêcher
aux lieux choisis, avec « un droit de préférence En 1515, après de multiples litiges, Honoré de
aux napoulencs… » Villeneuve abandonne cependant aux chanoi-
nes de Grasse La Grande Roubine et l’Estang,
Une clause anecdotique de cette charte stipule ainsi que le droit de pêche sur la rivière de Sia-
que « les femmes bavardes ne seront pas pour- gne, se réservant l’usage exclusif de la mer et
suivies en justice pour des paroles injurieuses de ses revenus.
prononcées au four, à moins qu’elles ne fassent
l’objet de plainte » ! Ce privilège seigneurial des Villeneuve sur
les « pêcheries de La Napoule », ainsi que
À droite du village s’étendait le quartier de la le très lucratif droit de naufrage3, seront sou-
Roubine et son étang. Celui-ci était relié à la vent contestés par les Cannois mais toujours
mer par un canal creusé dans l’ancien lit de confirmés par les tribunaux.
la Siagne qu’on appelait « Maire Vieille ». Les
habitants y pratiquaient la pêche à la « bourdi-
gue2 ».
LA RENAISSANCE NAPOULOISE
DÉVELOPPEMENT D’UNE SOCIÉTÉ
« FÉODO-MARCHANDE »
V
ers 1537, toute la contrée Archives Municipales. Il s’agit d’une épée de
subit la terrible incursion du corps à corps, longue d’environ 70 cm, appe-
grand Turc Barberousse. lée « Katzbalger » (ou « étripe-chat »). Elle se
Sa flotte, aux ordres de l’Empire caractérise par sa garde cruciforme, constituée
Ottoman, est tristement célèbre de 2 branches de fer formant un S.
pour ses attaques et ses razzias
sur toute la côte méditerranéen- Elle fut, sans doute, abandonnée sur le champ
ne. Le village est assiégé, brûlé et de bataille par un « lansquenet », mercenaire
Barberousse saccagé. d’origine allemande. Ces farouches fantassins
étaient à la solde des souverains européens, et
Dans cette première moitié du XVIe siècle, plus particulièrement de Charles-Quint. Leur ré-
notre territoire est le théâtre des combats putation était terrifiante auprès de la population :
acharnés que se livrent François Ier et massacres, pillages, incendies, vols et viols.
Charles-Quint. Ils rêvent, tous deux, de
conquérir l’Italie et de bénéficier ainsi de sa Mais, ni les guerres, ni les attaques des cor-
richesse et de sa culture renaissante. saires n’entraveront l’essor économique de
La Napoule. Le pays va bien au contraire
C’est probablement de cette époque sanglan- connaître un prodigieux développement
te que date une épée médiévale gracieuse- dans le courant du XVIe.
ment offerte à notre ville par M. François Jac-
quin. Celle-ci fut découverte dans les terres Les actes d’un notaire napoulois, Maître Jehan
qui entourent la ferme abritant aujourd’hui les Antoine Giraud, permettent de reconstituer la vie
du village en 1566.
Lansquenet
Scène de Chasse
Transport de pèlerins
RUINE
ET DÉSOLATION
Détail de la Carte
de la Seigneurie
de La Napoule
L’INSALUBRITÉ GAGNE L’ENSEMBLE DU dédiée à
Pierre de Villeneuve
TERRITOIRE QUI SE RETROUVE DÉSERTÉ 1696
Archives Nationales
L
a période suivante est synonyme de nom- catholique lui valut la colère papale et entraîna
breuses difficultés pour les villages de Man- l’excommunication de l’ensemble de la commu-
delieu et La Napoule. nauté napouloise.
Les guerres de religion, le conflit espagnol, La « Grande Peste », qui bientôt sévira sur tou-
les épidémies et les attaques ravageuses du te la région, sera perçue comme un signe du
Duc de Savoie vont fragiliser un bassin de courroux divin et ramènera au catholicisme les
vie déjà bien déstabilisé… quelques ouailles survivantes.
Les rares habitants du Enfin, le manque d’entretien du canal et l’ensa-
village de Mandelieu, blement qui en résulte, provoquent la fermeture
affermés par le Chapitre de l’étang. Les inondations de la Siagne rendent
de Grasse, vivent mi- les deux Roubines marécageuses et le crou-
sérablement de culture pissement des eaux génère l’insalubrité des
et d’élevage, subissant lieux, entraînant ainsi leur désertification.
régulièrement l’achar-
Gaspard de Villeneuve, opiniâtre, s’était pour-
nement des armées
tant employé à repeupler son domaine de La
de passage.
Napoule. Le nouvel acte d’habitation de 1623
Des documents du indiquait que « depuis que la peste de 1580 de
XVIe siècle précisent laquelle moururent la plupart des habitants et
qu’il y avait toujours sur depuis les guerres qui commencèrent en 1589,
Miniature Détail « ville ruinée »
la route de Pégomas, le lieu de La Napoule se trou-
Travail des champs
au quartier de La Tour vait dépourvu d’habitants,
et des Bons Pins, une maison seigneuriale ap- toutes les maisons ruinées
pelée « château de Mandelieu », ainsi que deux et les biens sans culture. »
chapelles. L’une est privée et se trouve dans l’en-
Mais cette démarche de-
ceinte du château, l’autre est réservée aux villa-
meura infructueuse, preuve
geois et dédiée à Saint-Pons. Malgré son état de
en est que le curé de La
délabrement, le culte y sera célébré jusqu’à la
Napoule dénombre à peine
construction de l’église de Capitou en 1764.
une cinquantaine d’âmes au
Le reste de l’habitat se résume à quelques bas-
village en 1659.
tides et granges isolées.
Notons qu’un détail de la
La Réforme protestante avait rencontré un
carte de la Seigneurie de
écho particulièrement fanatique en Provence.
La Napoule, représentant
Sous l’influence de son épouse Pierrette d’Orai-
le village avant son déclin,
son, calviniste1 convaincue et prosélyte, Jean de
permet effectivement d’y lire
Villeneuve s’était converti à la nouvelle religion
« ville ruinée ».
en 1555. Cette « trahison » envers l’orthodoxie
1 - Calvin = réformateur français (Noyon 1509 – Genève 1564) partisan des idées protestantes du suisse Luther, prônant le
retour aux sources du christianisme et invitant à une autre lecture de la Bible, ne faisant référence ni aux Saints,
ni à la Vierge, ni au Purgatoire. La Réforme protestante, amorcée dès le XVe siècle et culminante au XVIe siècle,
dénonce également la « corruption » de l’Église catholique et son commerce des « indulgences ».
LA GENÈSE
DU QUARTIER DE CAPITOU
UN BAIL PRÉCISE LES DROITS ET
LES MULTIPLES OBLIGATIONS DES
« EMPHYTÉOTES » MANDOLOCIENS
R
égulièrement et pour éviter la perte du Cet extrait, daté de 1702, nous éclaire sur la
moindre revenu assuré par la « taille1 » et la teneur de ces « ordres de dénombrement ».
« capitation2 », l’Intendant Royal ordonnait la
rédaction d’un « état » dénombrant, par « feu », Les personnes chargées de cette tâche déli-
les habitants des villes et communautés de cha- cate étaient priées de « travailler avec une extrê-
que Viguerie. me application et toute la diligence possible…
s’agissant de l’exécution des Ordres précis du
Roy » s’ils ne voulaient pas risquer de « tomber
dans de grands inconvénients » !
Tous les hommes et femmes, âgés de 16 à 60 Ainsi naît l’actuel Capitou dont l’appellation
ans, veilleront à l’entretien du canal, consacrant dérive probablement du mot latin « capitum »
6 jours de « corvée » par an au curage des fos- ou provençal « capito » signifiant « chapitre ». Il
sés. Il est autorisé de tenir des ruches, sous la demeurera le centre administratif de Mandelieu
clause de un dixième par livre de cire… Il est, par jusqu’à la construction d’une mairie aux Termes
contre, interdit de tenir un pigeonnier ainsi que en 1929.
de « faire des rizières dans le territoire » ou « des
cloaques contre les maisons » !
Le chapitre se réserve le droit de chasse et de 1 - Taille = impôt direct levé sous l’Ancien Régime.
pêche. 2 - Capitation = impôt public par « tête » fondé théorique-
ment sur la richesse, mais qui frappait surtout les non
privilégiés.
La clause numéro 8 précise les conditions dans
3 - Bail emphytéotique = bail de longue durée qui confère
lesquelles un nouveau village sera construit : au preneur un droit réel.
les habitants devront « … aligner les maisons
par des rues commodes et laisser des places
publiques là où le Chapitre le désignera… ».
Transcription
« …En second lieu ledit Sre Mauran a dit que
par l’acte du nouveau bail du 27 février 1706,
notaires Mes Houley et Peire, le Vénérable
Chapitre de l’église cathédrale de la ville de
Grasse, seigneur de ce lieu, donnerait à titre de nouveau bail et emphytéose perpétuel aux particuliers y dénommés
acceptant tant pour eux que pour les autres absents et leurs successeurs, les terres de Mandelieu et de La Roubine, sous
la réserve du château, des terres joignant icelui ; qui confrontent du Levant, la Maire, de midi la Vigne, vallon entre deux,
de couchant le quartier des Maures réservées au Chapitre, et de Septentrion le fossé des Arnaves, de même que les prés
au-dessus de la maire qui seront désignés en faisant (la séparation des portions de ladite terre donnée audit quartier)… »
LA NAPOULE
CHANGE DE SEIGNEUR
LA FAMILLE DE MONTGRAND
Château de La Napoule ACHÈTE UN FIEF DÉVASTÉ
en ruines
E
n 1707, le duc Amédée de Savoie, sur- L’achat du fief a été consigné dans une Conven-
nommé « le fléau de Dieu », ravage à nou- tion enregistrée chez Maître Cuzin, notaire à
veau la région. Le château de La Napoule Marseille, au prix de 153 541 livres, 13 sols et
est détruit de même que celui de Mandelieu et 4 deniers.
sa petite église dédiée à Saint-Pons. La plupart
des habitations sont saccagées. Dominique de Montgrand en reçoit l’investiture
et prête « foi et hommage » au Roi Louis XV
En 1709, le Chapitre de Grasse confirme l’acte (sous la régence du Duc Philippe d’Orléans), le
de 1706 aux emphytéotes qui se sont installés à 31 mars 1719.
Capitou. La même année, à La Napoule, les Ville-
neuve passent un nouvel acte d’habitation avec Cette investiture accorde au seigneur du fief les
des paysans de la contrée. Cette ultime tentative mêmes droits féodaux de « haute, moyenne et
de repeuplement échouera et le 23 mars 1719, basse justice ; le droit d’institution et de destitu-
Pierre-Jean de Villeneuve se résigne à vendre sa tion des officiers pour l’administration d’icelle ; le
seigneurie de La Napoule, devenue improductive. droit de tasque sur toutes les récoltes ; le droit de
cavalcade2… ; le droit de passage, d’herbage,
L’acquéreur en est Dominique de Montgrand, de breuvage et de pâturage pour tous les bes-
Seigneur de Mazade, « receveur général des tiaux ; la banalité3 des fours et celle des moulins à
gabelles1 et conseiller du Roi en la chancellerie farine et à huile… et généralement tous les autres
près la Cour des Comptes d’Aix ». droits procédant de l’hommage des vassaux… »
Brevet don de retrait féodal - 197J95.3 - AD 69 (Archives Départementales des Bouches du Rhône)
Transcription
Louis par la Grâce de Dieu, Roy de France et de Navarre,
Comte de Provence, Forcalquier et Terres adjacentes, à nos aimés et féaux conseillers, les gens tenant notre Cour de
Parlement d’Aix, Chambre de nos Comptes audit lieu et à tous autres nos officiers et justiciers qu’il appartiendra, salut. Désirant
gratifier et favorablement traiter le Sr Dominique de Montgrand de Mazade, notre conseiller secrétaire, en considération de
ses services, Nous, de l’avis de notre très cher et très aimé Oncle le Duc d’Orléans Régent, lui avons fait et faisons don par
ces présentes signées de notre main, du droit de retrait féodal qui nous est échu et avenu à cause de la vente qui lui a été
faite par acte sous seing privé du vingt un mars dernier, enregistré chez Cuzin notaire à Marseille le vingt trois du dit mois, de la
Terre et Seigneurie de la Napoule, située en Provence, ses appartements et dépendances retenantes de nous, ainsi qu’il paraît
par l’extrait dudit acte cy attaché, sous le contre scel de notre chancellerie, lequel Sr de Montgrand de Mazade, nous avons
subrogé et subrogeons en notre lieu et place pour la jouissance du susdit droit, à condition toutefois de nous rendre les foy et
homages qui nous appartiennent pour raison de ladite terre et de satisfaire aux autres charges ordinaires et accoutumées, si
vous mandons d’enregistrer ces présentes et de leur contenu faire jouir et user ledit Sr Montgrand de Mazade, pleinement et
paisiblement, cessant et faisant cesser tous troubles et empêchements contraires, car tel est notre plaisir. Donné à Paris, le
quatrième jour d’avril, l’an de grâce mil sept cent dix-neuf et de notre règne le quatrième.
Louis
Par le Roy Comte de Provence
Le Duc d’Orléans Régent présent
Phélypeaux
LES PRÉMICES
D’UNE RÉVOLUTION
PARTICIPATION DES HABITANTS AUX
EFFORTS DE GUERRE
INTENSIFICATION ET MODERNISATION
DE L’AGRICULTURE
S
i les chanoines de Grasse et les seigneurs Ainsi trouve-t-on, dans nos archives, diverses
de La Napoule gouvernent notre terri- missives intéressantes et significatives.
toire en maîtres féodaux, le Royaume de Elles renferment notamment des ordres de ré-
France n’en accable pas moins les habitants quisition de foin et autres « denrées » pour ravi-
d’une lourde fiscalité et leur réclame une solide tailler les régiments cantonnés dans la région.
contribution aux « efforts de guerre ». Elles contiennent encore des ordres d’enrôle-
ment par tirage au sort !
Il y est stipulé que les habitants doivent « donner
des preuves de leur zèle au service de sa Ma-
jesté ». Et nul n’a intérêt à « défaillir », comme on
peut le lire dans cet extrait adressé au 1er Consul
de Mandelieu !
« Il vous est ordonné d’amener le jour dit, à
Mougins, à 9 heures du matin, tous les garçons
de votre communauté depuis l’âge de 16 ans
jusqu’à 45 exclusivement et à leur défaut, les
jeunes hommes mariés du même âge pour su-
bir le sort… Pour qu’il n’y ait pas de revêches,
je vous enverrai un cavalier de maréchaussée
pour faire obéir ceux qui pourraient regimber
aux ordres que vous donnerez… Pour ôter aux
défaillants tout prétexte d’excuse, il faut donner
l’avertissement ci-dessus dès la réception de la
présente… »
« Remplacement d’un milicien garde-côte » - extraits - EE1
1753 - Archives Municipales de Mandelieu.
Château Vieux
XIXe siècle
(ancien relais
des Postes)
En 1762, la chapelle Saint-Pons, face aux rui- Achevée en 1764, l’église est dédiée à Saint-
nes du château de Mandelieu, est tellement dé- Hubert, patron des chasseurs, auquel Saint-
labrée que l’Évêque de Fréjus exige l’édification, Pons demeure associé par tradition. Un tableau
au nouveau village de Capitou, « d’une église les représentant tous deux, au côté de Saint-
décente, convenable et assez spacieuse pour Pierre et de la Vierge Marie, orne l’intérieur de
contenir le nombre des habitants, laquelle sera l’édifice.
placée à la portée et à la plus grande commo-
dité du peuple… ». Les conseillers municipaux l’ont commandé au
« Procès-verbal de visite de la chapelle St-Pons » Extrait - Sieur Marolle, artiste peintre parisien séjournant
GG2 – 1762 – Archives Municipales de Mandelieu.
à Grasse, pour la somme de 100 livres, la com-
munauté de Mandelieu se chargeant de fournir
Maintes querelles vont survenir entre la commu-
la toile et le châssis de bois… !
nauté de Mandelieu et Dom Moricaud, l’abbé
de Lérins, qui refuse de payer le tiers des frais
Un an plus tard, les habitants sollicitent une
réclamés pour la construction de l’église.
cure. Ils se plaignent en effet du mauvais ser-
Celle-ci est finalement confiée à Hubert Gigot,
vice assuré par le curé de La Napoule, François
maçon de la ville de Cannes.
Gonelle, dont la paroisse est très éloignée de la
nouvelle église.
Transcription
« …tant de difficultés
qui deviennent dans
de certains temps
insurmontables
obligèrent cette
communauté de demander l’érection d’une cure à votre Grandeur par requête du 21 octobre 1763, les habitants animés
par les exemples frappants qu’ils ont vu et qu’ils voient tous les jours ; tels que la mort sans sacrement de leurs parents ;
les transports indécents de leurs cadavres sur des charrettes de Mandelieu à La Napoule qui, dans certaines occasions,
ne pouvant plus faire le trajet très long à cause des débordements et des inondations, sont nécessité de garder les
cadavres trois ou quatre jours ; des enfants morts sans baptême ; n’étant plus question de faire des relevées de couches ;
aucune instruction aux enfants, soit pour la confirmation, soit pour la première communion… »
Le 7 février 1757, le roi Louis XV est victime L’auteur du coup de couteau porté contre Sa Ma-
d’un attentat. Cette lettre devait rassurer tous jesté était le fils d’une famille de fermiers ruinés.
ses sujets de la Province ! Il voulait rappeler au Roi ses devoirs envers son
peuple. Condamné pour régicide, Robert Fran-
çois Damien aura la main brûlée par du plomb
fondu, avant d’être écartelé en place de Grève.
Extrait d’une lettre adressée à la communauté de Mandelieu - CC3 - 1757 - Archives Municipales de Mandelieu
Transcription
« …Copie de la lettre de Monsieur l’Intendant du 16 février 1757 audit Sieur Riouffe de Thorenc.
Vous avez su, Monsieur, l’attentat affreux qui a été commis contre la personne du Roy. Le bruit qui s’en est répandu dans
la province a porté la consternation et l’effroi, mais plus la nouvelle est accablante, plus je m’empresse d’adoucir et calmer
les justes alarmes qu’elle a causées. La blessure, quoiqu’assez profonde, n’a point été dangereuse. Les symptômes sont
favorables et Sa Majesté est aussi bien qu’elle peut être dans l’état où elle se trouve. Je ne doute pas que vous n’ayez
soin de répandre cette consolante circonstance dans tous les lieux de votre subdélégation afin de dissiper les inquiétudes
et rassurer les esprits. Je suis,
Monsieur, votre humble et dévoué
serviteur. Signé La Tour, à l’original. »
E
n 1789, la Révolution apporte la liberté à
Mandelieu et La Napoule qui souffraient
de trop lourdes impositions et d’une
autorité souvent arbitraire.
Transcription
« …de leurs doléances, plaintes et
remontrances, lesquels ont fait ainsi et de la
manière qui suit.
Doléances
Il a été arrêté par tous les susdits habitants et
possédant biens au présent lieu de Mandelieu
que les Srs députés qu’auront élus l’Ordre du
Tiers pour attester et voter aux États généraux
de France, seront expressément chargés d’y
solliciter
1° - La réformation du Code Civil et Criminel
2° - La suppression de tous les tribunaux
inutiles et onéreux… »
3° - Une attribution à ceux des
arrondissements de souveréneté jusques
au concurrent d’une somme déterminée
4° - L’abrogation de toute lettre attentatoire à
la liberté des citoyens de tout… ministériel
5° - La faculté au Tiers État de concourir pour tous les emplois militaires, grades, bénéfices et
charges
6° - La vénalité des officiers sera supprimée… »
Transcription
« Département du Var, District de Grasse, Canton
de Cannes, Municipalité de Mandelieu.
Nous Maire et officiers municipaux de la
municipalité de Mandelieu, en exécution de la
délibération prise par le Conseil Général de la
commune le premier août mil sept cent nonante
et conformément à l’autorisation qui nous en
est donnée : déclarons que nous sommes dans
l’intention de faire, au nom de notre commune,
l’acquisition des domaines nationaux dont la
désignation suit.
Premièrement, du château, chapelle, four, parc,
le tout attenant, terres labourables, vignes, prés,
bois, étang et dépendance.
De même que des droits ci-devant seigneuriaux
consistant à une tasque sur tous les grains, foins,
à raison du dixième ; droit de caucade ; droits de
lods1 sur les ventes et mutations, et autres petits
droits mentionnés dans l’acte du nouveau bail de
ladite terre du 27 février 1706, de même que des
capitaux en bestiaux, grains, foins et pailles, et
attraits de ménage mentionnés au rapport dont le
fermier est chargé… »
La municipalité de Mandelieu ne pourra cepen- émanations de cet étang sont tellement pesti-
dant réunir la somme exigée pour l’achat de lentielles que, dans l’espace de trente années, il
l’ancienne seigneurie des chanoines et c’est au a dépeuplé les villages de Mandelieu et La Na-
dernier enchérisseur, Sieur Jean-Joseph Court poule, une demi-lieue carrée autour de l’étang ;
(de Fontmichel), que les terres seront finalement et telle est l’intensité actuelle de ce foyer de
adjugées le 26 mai 1791. méphitisme qu’il est inouï qu’un fermier ait sur-
vécu à la deuxième année de son bail. ».
Le sort des pauvres paysans capitoulans ne
changera donc guère. Ils devront se conten- Aubin-Louis Millin, naturaliste français, dépeint
ter, comme auparavant, de cultiver les terres le territoire en 1807 : « … il est si malsain que se-
les moins riches et continueront de lutter pour lon une expression populaire les poules y ont la
maintenir un droit de parcours pour leur bétail. fièvre… Il n’y a qu’un petit nombre d’habitations,
on y cultive les orangers pour les fleurs dont la
Le rapport d’un certain Jean-François Fabre, récolte est très abondante et que l’on vend aux
Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du parfumeurs de Grasse et de Nice. » !
Var, décrit la plaine de la Siagne en 1799 : « les
Transcription
« …(Du deux ventôse an VI de la République française, une et indivisible, nous agent et adjoint) de la commune de
Mandelieu, en conformité de la loi du 23 nivôse an VI relative aux arbres de la liberté et de l’arrêté de l’administration
centrale du département du Var du 15 pluviôse même année, avons fait renouveler l’arbre de la liberté par un arbre vivace
dit ormeau, et conformément aux dispositions de la même loi, avons fait inhibitions et défenses à tout individu de le mutiler
ou abattre, sous peine d’être puni de quatre années de détention.
À Mandelieu, le jour, mois et an que dessus. Caire, agent municipal. »
UNE GOUVERNANCE
MOUVEMENTÉE
MANDELIEU ET LA NAPOULE
Entête 1D1 - 8 nivôse,
VIVENT AU RYTHME DES CHANGEMENTS
an 9 de la République
(1800) DE RÉGIME
Archives Municipales
D
de Mandelieu
urant ces quelques dizaines d’an-
nées, les français vivent une vé-
ritable alternance de pouvoirs,
passant successivement du Direc-
toire au Consulat et à l’Empire, puis
de la Restauration de la Royauté à la
Deuxième République, et enfin, du
Second Empire à l’installation défini-
tive de la République…
Archives
privées
M. Merle
18 juin 1855
UNE VERRERIE
DANS UN CHÂTEAU… Château de La Napoule en ruines
DE NOUVELLES
PRÉOCCUPATIONS
APPARAISSENT…
E
n 1830 se pose, pour la première fois, la Pendant trente ans, les sept instituteurs suc-
question de l’instruction primaire dans cessifs vont rencontrer bien des difficultés, liées
la commune. En effet, le gouvernement a tant au manque d’assiduité des élèves qu’aux
décidé d’étendre l’enseignement public jusque problèmes récurrents de budget communal
dans les plus petits villages ruraux. À cette date, et de local scolaire. Ainsi, l’école déménagera
seuls quelques enfants privilégiés fréquentaient souvent… Elle est finalement installée aux Ter-
les écoles de Grasse ou de Cannes. mes, dans un bâtiment délabré, loué 180 francs
l’année au fermier de M. de Montgrand.
Il faudra pourtant patienter plusieurs années
avant que ne s’ouvre une école à Mandelieu. De L’intérêt pour l’instruction se généralise et
toute évidence, la question ne semble pas prio- le 9 février 1862, le maire exposait à son
ritaire au Conseil Municipal qui, réuni à ce sujet Conseil que « l’école primaire ayant besoin
en 1831, et « considérant que, la population d’être répandue afin d’éclairer le peuple, il était
de la commune étant de moins de 200 âmes,
Manuel scolaire, fond privé Giordanengo
n’est pas en mesure d’entretenir un instituteur
primaire et que, d’autre part, le peu d’enfants de
la commune étant occupé quotidiennement à
des travaux agricoles, décide qu’il n’y a pas lieu
de créer une école publique » !
UNE BIEN
« BELLE ÉPOQUE »
MANDELIEU,
LA VILLE
DE L’ÉLÉGANCE
À
la fin du XIXe siècle, la Côte d’Azur, reliée à Pa-
ris par le chemin de fer depuis 1864, devient
le salon de l’aristocratie internationale. Affiche « belle époque » PLM
La ligne du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) lon- Michel de Russie, l’oncle du tsar Nicolas II,
ge la baie de La Napoule et le conseil municipal que seront créés à Mandelieu le premier golf
de Mandelieu réclame aussitôt une gare… Une de la Côte d’Azur, puis le polo et le champ de
halte ferroviaire ne sera cependant accordée et courses.
créée à La Napoule qu’en 1889.
De riches hivernants y construisent de belles
Notre ville devient « la cité des sports élé- demeures où sont organisées de fastueuses
gants ». C’est sous l’égide du Grand Duc réceptions…
Waldorf Hôtel
(actuelle mairie)
Toute la « Gentry » européenne se retrouve sur Ritz, fondateur de la fameuse chaîne d’hôtels,
le parcours du Golf Club de Cannes-Mandelieu concocte un menu « pantagruélique » au ban-
et dans les tribunes du Champ de courses… quet offert au Golf Club en l’honneur du Prince
En 1892, le prestigieux chef-cuisinier César de Galles, le futur Edouard VII.
Élégantes devant le
champ de courses
Golf, Polo,
Hippodrome…
La grande
duchesse Cyrille
e
Au début du XX siècle, le « Waldorf Hôtel « (ac- ciplinaire militaire, le développement de l’initia- au Golf-Club
tuelle mairie) devient « l’École de l’Estérel », tive individuelle contenue, bien entendu, dans
collège privé, dans le style des universités bri- les limites au-delà desquelles elle dégénère en
tanniques, « fondé par des pères de famille, en désordre ; au lieu de la compression qui, en les
vue de donner aux enfants la meilleure, la plus abaissant, dénature les caractères, la persua-
complète, la plus rationnelle éducation françai- sion qui, en les relevant, les ennoblit ; au lieu des
se ». Les parents des pensionnaires sont issus anciennes méthodes traditionnelles, des procé-
du monde des diplomates et des hauts fonc- dés nouveaux qui, permettant une meilleure ré-
tionnaires. Le règlement intérieur, daté de 1903, partition du travail, assurent un plus juste équili-
nous en rappelle les principes essentiels : bre entre les diverses études, et donnent, sans
«…au lieu d’une geôle urbaine, une maison fa- en perdre, un peu plus de temps à l’hygiène
miliale à la campagne ; au lieu du système dis- corporelle qui est en définitive celle de la santé.
Tel est, en quelques mots l’esprit de l’institu- Envisagé depuis le début du siècle, un « port »
tion… C’est surtout dans un collège comme est enfin construit à La Napoule. Le 1er mai
celui de l’Estérel qui emprunte au voisinage de la 1909, le Grand-duc Michel de Russie pose la
mer et à sa ceinture forestière, une atmosphère première pierre de ce qui n’est, en fait, qu’une
d’une pureté exceptionnelle, que les conditions « jetée-embarcadère » pour les pêcheurs et
scientifiques indispensables aux exercices mé- les hivernants, à la plage de La Raguette. La
thodiques se trouvent réalisées dans leur plus construction du port de plaisance actuel débu-
haute portée physiologique… » tera seulement en 1967.
Règlement du collège de l’Estérel - 1903-1R1
Collège de l’Estérel
Archives Municipales de Mandelieu
actuel Hôtel de ville Dans l’intérêt du développement touristique de
la commune, le conseil municipal demande et
obtient la création d’un bureau téléphonique
aux Termes.
Aérodrome de Mandelieu
Oscar Wilde
L
e Hameau des Termes, commerçant et
industrieux, va progressivement prendre le
pas sur les autres quartiers, devenant ainsi
le cœur actif de la ville.
Usine Nicolas
Étiquette
savon mimosa
Greffage du mimosa
Forcerie
de mimosa
Péage autoroute
1966
UNE VISITE
PRÉSIDENTIELLE
À CAPITOU !
En 1897, une société composée de Lorrains et
d’Alsaciens acquiert une grande partie de la « car-
raire » communale pour y construire un boulevard.
Ils offrent aux capitoulans la statue de leur Sainte
Patronne, Jeanne d’Arc, à la condition toutefois
qu’elle demeure à cet endroit qui domine le villa-
ge… En remerciement, la municipalité baptisera la
place et la rue du nom de Jeanne d’Arc !
Délibération du
Conseil Municipal
1909 - 1D28
Archives Municipales
de Mandelieu
Église
et presbytère
mairie de Capitou
LA GRANDE
GUERRE
LE PREMIER CONFLIT MONDIAL SIGNE
LA FIN D’UNE ÉPOQUE FASTUEUSE
L
a première guerre mondiale va mettre un
brusque frein aux fastes de cette glorieuse
époque.
NOS « ANNÉES
FOLLES »
Château Agecroft
E
n 1913 un riche écossais, Harry Leland de
Lengley, s’installe à Théoule et restaure l’édi-
fice construit sur l’ancienne savonnerie.
Château et jardins
Le quartier de Théoule
réclamait depuis long-
temps son autonomie.
Le 12 mars 1929, il
obtient son indépen-
dance et devient com-
mune à part entière,
avec les hameaux de la
Galère et la Figarette…
Et, le 19 mai 1929,
M. Charles Dahon est
Théoule
élu premier maire de la pointe de l’Aiguille
Théoule-sur-Mer !
LE DEUXIÈME Affiche
mobilisation
CONFLIT MONDIAL
ADIEU L’INSOUCIANCE rafales de leurs mitraillettes. Parmi
ces vaillants combattants se trou-
L
e 1er septembre 1939, Hitler envahit la vent 67 militaires français du Groupe
Pologne. La guerre éclate. La mobilisa- naval d’assaut corse. Onze d’entre eux y laisse-
tion générale des armées est ordonnée. ront leur vie et 27 seront faits prisonniers, avant
Comme toutes les villes de France, notre cité d’être délivrés par le groupe de résistants guidés
payera un lourd tribut lors de cette guerre… par l’héroïque Francis Tonner. Ce dernier tombera
à Cannes le 23 août 1944, avec son camarade
La préfecture organise la distribution de mas- Henri Bergia, lors de la libération de la ville.
ques à gaz à la population civile dès 1940. Le même jour, Mandelieu et La Napoule sont éga- Propagande
lement libérés et les habitants assistent avec en- pétainiste
La désinvolture n’est plus de mise et le Golf
thousiasme au passage des troupes victorieuses.
Hôtel, « palace des années folles », ferme ses
C’est dans l’euphorie générale du moment que
portes. Réquisitionné pour la seconde fois, le
Janvier Passero, capitoulan d’origine grenobloise,
bâtiment (actuelle mairie) abrite les troupes ita-
sera mortellement blessé par l’éclat d’un obus. Il
liennes, puis l’armée allemande.
était âgé de 23 ans…
Dès octobre 1943, le château de La Napoule
devient une base militaire sous le pseudonyme Célébration de la
« Wn Edelweiss ». La plage de La Raguette libération devant
est un point d’appui pour les soldats italiens. la mairie (actuel
Hôtel de police)
Il est appelé « Luppo » (loup). Quatre blocs ou
« bunkers » y sont construits pour défendre la
plage et surveiller la voie ferrée.
Les habitants de La Napoule sont évacués par
ordre de la Kommandantur.
Un réseau de résistance s’organise à Cannes.
Mandolociens et Napoulois le rejoignent… Raoul
Attali, industriel cannois, est nommé Chef dé-
partemental de l’Armée secrète des M.U.R.1 en
juin 1943. Arrêté par la Gestapo le 15 novembre
de la même année, il est déporté à Auschwitz. Il
décédera à Katowice (Pologne) en avril 1945.
L’« opération Dragoon » libère la Provence de l’oc-
cupation nazie. Le 15 août 1944, les forces alliées
débarquent à Théoule sur la plage de l’Esquillon,
dans un champ miné par les allemands et sous les
Ordre d’évacuation
1943 - 4H2
Archives Municipales
de Mandelieu
A
près ces rudes épreuves, le quartier des La Napoule cultive son attractivité touristique et
Termes poursuit son expansion commer- devient la destination privilégiée de nombreux
ciale et demeure le cœur dynamique et ad- amateurs d’arts ou de sports nautiques, de far-
ministratif de la cité. niente ou de balades romantiques…
LES TERMES
Avenue de Cannes
ANNÉES 60
Église de Capitou
CAPITOU
ANNÉES 50/60
ule
Port de La Napo
LA NAPOULE
ANNÉES 50/60
Port du Riou
La Mère Terrat avec Edward G. Robinson et Kirk Douglas - 1953 Jeanne Moreau (restaurant La Mère Terrat) - 1958
PORTRAITS DE MAIRES
Voici le portrait des premiers magistrats
qui ont présidé à l’administration
de notre cité et veillé à son essor
depuis plus d’un siècle
Nos armoiries sont enregistrées à l’Armorial Sachant entretenir sa diversité, elle allie le
Général de France, dressé en application tourisme d’affaires aux joies de la plaisance, le
de l’édit de novembre 1696. Elles ont été développement du commerce au maintien de
octroyées d’office à notre communauté pour l’esprit convivial et de la tradition…
défaut de présentation dans les délais ! En voici
la description : « D’or à un sautoir de gueules, Aujourd’hui tournée vers l’avenir, notre cité
couplé de sinople, à un écureuil assis demeure ancrée dans ses racines, dans ce
d’argent », ce qui signifie « Une croix rouge passé qui explique le fier et légitime attachement
(sautoir de gueules) sur fond jaune (d’or), avec un de chacun à « son clocher », tout comme le
écureuil gris (d’argent) sur fond vert (sinople) ». sentiment collectif d’appartenance à une même
identité.
L’écureuil est donc devenu, malgré lui, le symbole Depuis le 25 novembre 1970 et par un décret du
obligé de notre cité. Mais c’est volontiers que Conseil d’État, notre ville s’appelle officiellement
nous avons adopté ce petit animal sympathique. Mandelieu-La Napoule.
Assurément, il nous représente bien : libre, actif
et indomptable ! Un peu de patience permettra Cette récente et double dénomination évoque
au promeneur attentif de l’apercevoir, au détour l’unité et la solidarité qu’ont su toujours cultiver
d’un chemin verdoyant, sautant de branche les habitants de l’ancien Pays d’Avinionet, et ce,
en branche au cœur de cette belle forêt si malgré les multiples aléas de son aventure…
farouchement préservée sur notre territoire.
Nous venons de parcourir ensemble les Nos archives sont les témoins et la sauvegarde
nombreux périples vécus par notre ville… de cette mémoire commune.
Mais il fait principalement référence aux documents authentiques conservés dans les Archives
Municipales et Départementales ainsi qu’au monastère de Lérins et autres abbayes…
Nous tenons à remercier les associations du pays pour leur précieuse collaboration et tout parti-
culièrement « Les vieilles familles mandolociennes » et son président M. Jacques Tardieu, de même
que « Le cercle généalogique du pays cannois » et sa présidente Mme Jacqueline Lecomte.
Nous remercions également les particuliers qui nous ont confié leurs documents privés et
leurs souvenirs personnels ou qui nous ont permis d’exploiter leur collection. On citera, sans être
exhaustif, M. Patrick de Beauregard ; M. Jean Burillon ; M. Pierre Carle ; Mme Chantal Charton ;
M. Marcel Couchot ; M. Jacqui Giordanengo ; M. François Jacquin ; M. Robert Le Bleïs ; M. Henri
Merle ; Mme Paulette Mollo ; M. Hubert de Montgrand ; M. Maurice Muller ; MMs. Mireille et André
Prigent ; M. Michel Royon ; M. André Serratore ; Mme Rose-Marie Triger ; M. Jean Zanin…
Nous encourageons enfin tous les lecteurs, sensibles à la mise en valeur de notre patrimoine, à
confier ou prêter leurs documents écrits et photographiques au service des Archives Municipales.
Ceux-ci viendront ainsi enrichir notre fonds et la mémoire collective de notre ville...