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Le personnage de Gervaise dans L’Assommoir d’Emile Zola, 1877 OE : Le roman et le récit du XVIIIème au XXIème

SEANCE 3 : Le personnage de Gervaise

Objectifs
 Découvrir et caractériser le personnage de Gervaise.

Adélaïde Fouque est la 1ère figure des Rougon-Macquart. Veuve de Rougon et


mère de Pierre Rougon, elle s’éprend du contrebandier Macquart et donne
naissance à Ursule et Antoine Macquart.

Adélaïde […] dont le père mourut fou, était une grande créature, mince, pâle,
aux regards effarés, d’une singularité d’allures qu’on put prendre pour de la
sauvagerie tant elle resta petite fille. Mais, en grandissant, elle devint plus
bizarre encore ; elle commit certaines actions que les plus fortes têtes du
faubourg ne purent raisonnablement expliquer, et dès lors, le bruit couru qu’elle
avait le cerveau fêlé comme son père. La Fortune
des Rougon, 1871.

Le personnage de Gervaise apparaît dans le 1er volume du cycle des Rougon-


Macquart : elle est la fille d'Antoine Macquart (le fils d’Adélaïde Fouque) et
de Joséphine Gavaudan.

La seconde fille, Gervaise, née l’année suivante, était bancale de naissance.


Conçue dans l’ivresse, sans doute pendant une de ces nuits honteuses où les
époux s’assommaient, elle avait la cuisse droite déviée et amaigrie, étrange
reproduction héréditaire des brutalités que sa mère avait eu à endurer dans une
heure de lutte et de soûlerie furieuse. Gervaise resta chétive, et Fine, la voyant
toute pâle et toute faible, la mit au régime de l’anisette1, sous prétexte qu’elle
avait besoin de prendre des forces. La pauvre créature se dessécha davantage.
C’était une grande fille fluette dont les robes, toujours trop larges, flottaient
comme vides. Sur son corps émacié et contrefait, elle avait une délicieuse tête de
poupée, une petite face ronde et blême d’une exquise délicatesse. Son infirmité
était presque une grâce ; sa taille fléchissait doucement à chaque pas, dans une
sorte de balancement cadencé. La
Fortune des Rougon, 1871.
1- Anisette : alcool.
A 14 ans, Gervaise a un premier fils, Claude, de son amant Lantier, un ouvrier
tanneur, puis deux autres, Jacques, à 16 ans et Etienne, à 18 ans. En 1851,
Lantier l'emmène avec Claude et Etienne à Paris.
On retrouve Gervaise dans le 7ème roman du cycle des Rougon-Macquart :
L’Assommoir.

L’Assommoir, 1877.
Gervaise revient sur sa jeunesse.
Son visage, pourtant, gardait une douceur enfantine ; elle avançait ses mains
potelées, en répétant qu'elle n’écraserait pas une mouche ; elle ne connaissait les
coups que pour en avoir déjà joliment reçu dans sa vie. Alors, elle en vint à
causer de sa jeunesse, à Plassans. Elle n'était point coureuse du tout ; les hommes
l'ennuyaient ; quand Lantier l'avait prise, à quatorze ans, elle trouvait ça gentil
parce qu'il se disait son mari et qu'elle croyait jouer au ménage. Son seul défaut,
assurait-elle, était d'être très sensible, d'aimer tout le monde, de se passionner
pour des gens qui lui faisaient ensuite mille misères. Ainsi, quand elle aimait un
homme, elle ne songeait pas aux bêtises, elle rêvait uniquement de vivre toujours
ensemble, très heureux. […] Elle était encore toute mince, tandis que sa mère
avait des épaules à démolir les portes en passant ; mais ça n'empêchait pas, elle
lui ressemblait par sa rage de s'attacher aux gens. Même, si elle boitait un peu,
elle tenait ça de la pauvre femme, que le père Macquart rouait de coups. Cent
fois, celle-ci lui avait raconté les nuits où le père, rentrant soûl, se montrait d'une
galanterie si brutale, qu'il lui cassait les membres ; et sûrement, elle avait poussé
une de ces nuits-là, avec sa jambe en retard.
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