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ATM, ou Asynchronous Transfer Mode, est une technologie de réseau de

télécommunications largement utilisée dans les années 1990 et au début des années
2000. Elle a été développée pour répondre à la demande croissante de services de
communication à haut débit et à faible latence pour les applications telles que la voix, la
vidéo et les données.

ATM fonctionne en segmentant les données en petits paquets de taille fixe appelés
"cellules". Chaque cellule ATM contient une en-tête de 5 octets pour le routage et le
contrôle, ainsi que 48 octets de données utilisateur. Cette taille fixe permet une
commutation rapide et efficace des cellules à travers le réseau.

Les caractéristiques clés d'ATM comprennent :

• Transfert asynchrone : Contrairement à d'autres technologies de transfert


synchrone, telles que TDM (Time Division Multiplexing), ATM utilise une
méthode de transfert asynchrone, ce qui signifie que les cellules de données
peuvent être transmises indépendamment les unes des autres, ce qui permet une
utilisation plus efficace de la bande passante.
• Hiérarchie de la bande passante : ATM offre une hiérarchie de débits, allant de
quelques mégabits par seconde (par exemple, E1/T1) à plusieurs gigabits par
seconde (par exemple, OC-3/STM-1 et supérieurs). Cela permet de répondre à
une variété de besoins en bande passante pour différents types d'applications.
• Qualité de service (QoS) : ATM prend en charge des mécanismes sophistiqués
de qualité de service pour garantir des niveaux de performance spécifiques pour
différents types de trafic. Cela inclut la gestion du débit, la priorisation du trafic
et le contrôle de la congestion pour assurer des performances optimales du
réseau.
• Flexibilité de service : ATM permet l'intégration de divers types de services,
tels que la voix, la vidéo et les données, sur un seul réseau. Cela permet une
utilisation efficace des ressources réseau et une fourniture de services flexibles
aux utilisateurs finaux.
• Évolution vers les réseaux hauts débits : ATM a été initialement conçu comme
une technologie pour supporter des débits élevés, ce qui en fait un choix naturel
pour l'évolution vers les réseaux hauts débits. Son architecture flexible permet
de fournir des débits de plusieurs gigabits par seconde, ce qui en fait une
technologie de choix pour les réseaux large bande.
• Intégration de services : Une caractéristique clé d'ATM est sa capacité à
intégrer différents types de services, tels que la voix, la vidéo et les données, sur
un seul réseau. Cela permet une utilisation efficace des ressources réseau et une
flexibilité dans la fourniture de services aux utilisateurs finaux.
• Offrir la qualité de service (QoS) requise par les applications : ATM offre un
mécanisme sophistiqué de qualité de service (QoS) qui permet de garantir des
niveaux de performance spécifiques pour différents types de trafic. Cela permet
de répondre aux besoins des applications sensibles à la latence et à la perte de
données, telles que la voix sur IP (VoIP) et la vidéo en streaming.
• Décorréler l’offre de service et l’infrastructure support : Une autre
caractéristique importante d'ATM est sa capacité à séparer l'offre de service de
l'infrastructure sous-jacente. Cela signifie que les services peuvent être
configurés et provisionnés de manière indépendante de l'infrastructure
physique, ce qui permet une plus grande souplesse dans la fourniture de services
aux clients.
• Protocole unique pour acheminer différents types de communication : ATM
utilise un seul protocole pour acheminer différents types de communication, ce
qui simplifie la gestion du réseau et réduit la complexité des équipements réseau.
Cela permet également une interopérabilité entre les équipements ATM de
différents fabricants.
• Développement au CNET en 1982 sous le nom d’ATD : ATM a été développé
initialement au Centre National d'Études des Télécommunications (CNET) en
France en 1982 sous le nom d'ATD (Asynchronous Transfer Distance). Plus tard,
le nom a été changé en ATM (Asynchronous Transfer Mode) pour mieux refléter
sa fonctionnalité et son architecture.
• Architecture en 3 couches : ATM est basé sur une architecture en 3 couches,
comprenant la couche physique, la couche ATM (adaptation ATM) et la couche
AAL (Adaptation de l'Application). Chaque couche a des fonctions spécifiques
pour la transmission, l'adaptation et le contrôle de flux des données.
• Protocole de niveau 2 et Multiplexage temporel TDM : ATM fonctionne au
niveau 2 du modèle OSI (couche liaison de données) et utilise le multiplexage
temporel TDM (Time Division Multiplexing) pour multiplexer les données
provenant de différents utilisateurs sur un même lien physique.
• Envoi des cellules de manière asynchrone : Les cellules ATM sont envoyées de
manière asynchrone, ce qui signifie qu'elles peuvent être transmises
indépendamment les unes des autres, offrant ainsi une utilisation plus efficace de
la bande passante. Le fonctionnement d'ATM est orienté connexion, utilisant un
mode de circuit virtuel basé sur le numéro de voie logique pour établir des
connexions temporaires entre les pairs.
• Contrôle de « bout en bout » mais pas de contrôle de flux ni contrôle
d’erreurs sur les liens ni de contrôle de perte au niveau du réseau : ATM
offre un contrôle de bout en bout des connexions, ce qui signifie qu'il gère la
signalisation, l'établissement et la libération des connexions. Cependant, il ne
fournit pas de contrôle de flux ni de contrôle d'erreurs au niveau des liens
physiques, laissant cette responsabilité aux protocoles de liaison de données
sous-jacents tels que le protocole HDLC (High-Level Data Link Control) ou le
protocole PPP (Point-to-Point Protocol).

Une cellule ATM (Asynchronous Transfer Mode) est l'unité de données de base
utilisée dans les réseaux ATM pour transporter des informations. Elle est caractérisée
par sa taille fixe et sa structure spécifique. Voici une description de la cellule ATM :
• Taille fixe : Une cellule ATM a une taille fixe de 53 octets, soit 424 bits. Cette
taille fixe est une caractéristique fondamentale d'ATM et permet une
commutation rapide et efficace des cellules à travers le réseau.
• En-tête : La cellule ATM est composée d'un en-tête de 5 octets et d'une charge
utile de 48 octets. L'en-tête contient des informations de contrôle nécessaires
pour le routage et le traitement de la cellule à travers le réseau ATM. Les
informations contenues dans l'en-tête comprennent l'adresse de destination,
l'adresse de source, des informations de contrôle de flux et de qualité de service,
ainsi que des informations de correction d'erreurs.
• Charge utile : La charge utile de la cellule ATM contient les données utilisateur à
transporter à travers le réseau. Elle peut contenir des données provenant de
diverses applications, telles que la voix, la vidéo et les données.
• Transmission asynchrone : Les cellules ATM sont transmises de manière
asynchrone, ce qui signifie qu'elles peuvent être transmises indépendamment les
unes des autres et dans n'importe quel ordre. Cette caractéristique permet une
utilisation efficace de la bande passante et une flexibilité dans la transmission
des données.
• Effet de remplissage : Comme la taille de la cellule est fixe, il peut y avoir des
cas où la charge utile de la cellule est inférieure à sa capacité maximale de 48
octets. Dans de tels cas, la charge utile est remplie avec des octets de bourrage
pour atteindre la taille maximale de la cellule.

Modèle en couche : Le modèle RNIS (Réseau Numérique à Intégration de Services)


Large Bande est une architecture de réseau qui étend les capacités du RNIS traditionnel
pour prendre en charge des débits plus élevés et une variété de services
supplémentaires. Voici une description de la répartition des fonctions dans le modèle
RNIS Large Bande, en utilisant une approche en couches similaire à celle du modèle OSI
(Open Systems Interconnection) :

• Couche Application :
o Cette couche comprend les applications utilisateur qui interagissent avec le réseau
RNIS Large Bande. Il peut s'agir de divers services de communication, tels que la voix,
la vidéo, la messagerie, les données, etc.
• Couche Présentation :
o La couche Présentation est responsable de la représentation des données et de la
conversion de leur format si nécessaire pour la communication avec le réseau. Dans le
contexte du RNIS Large Bande, cette couche peut inclure des protocoles de
compression/decompression de données, de chiffrement/déchiffrement, etc.
• Couche Session :
o La couche Session établit, maintient et termine les sessions de communication entre
les applications sur différents équipements. Elle gère les aspects de synchronisation,
de contrôle de flux et de reprise après panne pour assurer une communication fiable.
• Couche Transport :
o La couche Transport est responsable du transport des données de manière fiable et
efficace entre les points finaux du réseau. Dans le contexte du RNIS Large Bande, cette
couche peut inclure des protocoles de transport tels que TCP (Transmission Control
Protocol) pour assurer la fiabilité du transfert de données.
• Couche Réseau :
o La couche Réseau gère le routage des données à travers le réseau RNIS Large Bande.
Elle détermine le chemin optimal pour la transmission des données en fonction des
adresses de destination et des conditions du réseau.
• Couche Liaison de Données :
o La couche Liaison de Données assure un transfert de données fiable et sans erreur
entre les nœuds du réseau. Elle peut inclure des protocoles de contrôle d'accès au
support et de détection/correction d'erreurs.
• Couche Physique :
o La couche Physique est responsable de la transmission effective des données à
travers le support physique, tel que les fibres optiques, les câbles en cuivre ou les
ondes radio. Elle définit les spécifications électriques, mécaniques et fonctionnelles
des interfaces de communication.
La classification des applications dans le contexte du RNIS Large Bande se fait en
fonction de différents critères, notamment la nature du débit, le mode de
communication et la nécessité de synchroniser les extrémités. Voici les 4 classes
d'applications et les critères retenus pour leur classification :

Classes d'applications :

• Classe A : Vidéo à débit constant, transport de la voix


o Cette classe d'applications comprend les services de vidéo nécessitant un débit
constant, tels que la vidéo en streaming, ainsi que les services de transport de la voix,
tels que la téléphonie.
• Classe B : Vidéo et audio à débit variable
o Les applications de cette classe incluent les services de vidéo et d'audio qui peuvent
fonctionner avec des débits variables, tels que la diffusion vidéo à la demande (VoD)
et la diffusion de musique en streaming.
• Classe C : Transfert de données en mode connecté
o Cette classe regroupe les applications de transfert de données qui nécessitent une
connexion établie entre les extrémités pour la transmission des données. Cela peut
inclure des applications telles que la messagerie instantanée, le partage de fichiers en
temps réel, etc.
• Classe D : Transfert de données en mode non connecté
o Les applications de cette classe n'ont pas besoin d'une connexion continue entre les
extrémités pour la transmission des données. Elles fonctionnent souvent de manière
asynchrone et peuvent inclure des services tels que l'e-mail, le téléchargement de
fichiers, etc.

Critères retenus pour la classification :


• Nécessité de synchroniser les extrémités :
o Ce critère indique si les applications nécessitent une synchronisation précise entre les
extrémités pour assurer une communication efficace. Les applications telles que la
vidéo en temps réel et la voix nécessitent une synchronisation stricte pour éviter les
problèmes de latence et de décalage.
• Nature du débit - Constant ou variable :
o Ce critère fait référence à la stabilité du débit requis par les applications. Les
applications à débit constant nécessitent un débit stable et constant pour fonctionner
efficacement, tandis que les applications à débit variable peuvent tolérer des
fluctuations dans le débit de données.
• Mode de communication - Connecté ou non connecté :
o Ce critère définit si les applications nécessitent une connexion établie entre les
extrémités pour la transmission des données. Les applications en mode connecté
nécessitent une connexion continue pour la transmission des données, tandis que les
applications en mode non connecté peuvent fonctionner de manière asynchrone, sans
connexion permanente.

Les classes de services ATM fournissent différents niveaux de garanties de


qualité de service (QoS) pour répondre aux besoins variés des applications. Voici une
comparaison des principales classes de services ATM :

• Classe de Service CBR (Constant Bit Rate - Débit Constant) :


o Garantit un débit constant et invariable pour les applications sensibles au délai, telles
que la voix et la vidéo en temps réel.
o Les attentes en termes de performances sont expressément définies lors de
l'établissement de la connexion, avec une bande passante réservée pour l'application.
o Fournit un contrôle strict du trafic et une garantie de performance constante, mais
peut être inefficace pour les applications à débit variable.
• Classe de Service VBR (Variable Bit Rate - Débit Variable) :
o Convient aux applications telles que la vidéo à débit variable et le trafic de données
avec des besoins de bande passante fluctuants.
o Les attentes en termes de performances sont négociées lors de l'établissement de la
connexion, avec des paramètres tels que la moyenne et la variance du débit.
o Offre une flexibilité accrue par rapport au CBR, mais peut entraîner des variations de
performance selon la charge du réseau.
• Classe de Service ABR (Available Bit Rate - Débit Disponible) :
o Adaptée aux applications avec des exigences de délai moins strictes, telles que le
transfert de données non critique.
o Le débit est ajusté dynamiquement en fonction de la disponibilité de la bande
passante dans le réseau, évitant ainsi la congestion.
o Permet une utilisation efficace des ressources réseau en ajustant la bande passante
allouée en fonction des besoins du trafic.
• Classe de Service UBR (Unspecified Bit Rate - Débit Non Spécifié) :
o Convient aux applications qui peuvent tolérer des délais variables et ne nécessitent
pas de garanties de bande passante.
o Aucune garantie de performance n'est fournie, mais le trafic est transporté de
manière non prioritaire dans le réseau.
o Utilisé pour le trafic de données en rafales ou à faible priorité, offrant une bande
passante non réservée et partagée avec d'autres services.
Les connexions ATM utilisent des circuits virtuels pour établir des liaisons de
communication entre les différents équipements du réseau. Ces circuits virtuels sont
identifiés localement par des numéros de voie logique, composés de VPI (Virtual Path
Identifier) et de VCI (Virtual Channel Identifier). Voici comment la mise en place de
connexions ATM se fait en se basant sur les VPI/VCI et les brasseurs/commutateurs :

• Circuits virtuels :
o Les connexions ATM sont établies via des circuits virtuels, qui sont des liaisons de
bout en bout entre la source et le destinataire.
o Il existe deux modes d'établissement de circuits virtuels :
▪ SVC (Switched Virtual Channel) : Dynamiquement établi lorsqu'une connexion est
nécessaire.
▪ PVC (Permanent Virtual Channel) : Établi statiquement à l'avance pour des
connexions permanentes.
• Hiérarchisation du circuit virtuel :
o Chaque circuit virtuel est identifié par un numéro de voie logique composé de VPI et
VCI.
o VPI (Virtual Path Identifier) : Identifie le chemin virtuel dans le réseau. Il est composé
de 8 bits pour les interfaces utilisateur (UNI - User Network Interface) et de 12 bits
pour les interfaces de réseau de réseau (NNI - Network-to-Network Interface).
o VCI (Virtual Channel Identifier) : Identifie le canal virtuel spécifique à l'intérieur du
chemin virtuel. Il est composé de 16 bits.
• Création d'une hiérarchie de commutation :
o Les commutateurs ATM et les brasseurs ATM sont des équipements réseau utilisés
pour acheminer les cellules ATM.
o Les commutateurs traitent à la fois les VPI et les VCI pour acheminer les cellules vers
leur destination finale.
o Les brasseurs, en revanche, ne traitent que les VPI. Ils utilisent ces informations pour
diriger les cellules vers le bon commutateur, qui se charge ensuite de les acheminer
vers leur VCI spécifique.

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