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THEME :

LA REGULATION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE


DANS L’ESPACE CEDEAO
DEDICACE
Je dédie ce travail à tous ceux qui m’apportent leur soutien pour mon évolution
personnelle et professionnelle

I
REMERCIEMENTS
Je suis reconnaissante envers le Dieu Tout Puissant qui m’a donné le souffle de
vie et la force de faire ce mémoire.
Je remercie ma famille, mes amis et collègues qui ont été d’un grand soutien,
tant financier, matériel ou moral durant tous les moments de la rédaction de ce
mémoire.

II
SIGLES ET ACRONYMES
IA Intelligence Artificielle

CEDEAO Communauté Economique des Etats d’Afrique de L’Ouest

OAPA Organisation africaine de la propriété intellectuelle

ARCC L’Autorité Régionale de la Concurrence de la CEDEAO


ARTCI l’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de
Côte d’Ivoire

III
SOMMAIRE
DEDICACE...........................................................................................................I
REMERCIEMENTS.............................................................................................II
SIGLES ET ACRONYMES...............................................................................III
SOMMAIRE.......................................................................................................IV
INTRODUCTION.................................................................................................1
I. CADRE LEGAL.............................................................................................7
1. Analyse Historique des Lois et Règlements Relatives à l’Intelligence
Artificielle (IA) au sein de la CEDEAO............................................................7
2. Textes internationaux.......................................................................12
3. Textes communautaires....................................................................14
4. Cadre légal national de quelques états membres de la CEDEAO....14
5. Analyse Comparative du Cadre Légal de l'Intelligence Artificielle
(IA) dans la CEDEAO : Cas de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Bénin......17
II. CADRE INSTITUTIONNEL....................................................................27
1. Institution en charge de la mise en œuvre ou de la protection des
droits des concepteurs......................................................................................27
2. Institution en charge du contrôle ou de la protection des droits des
usagers 30
PARTIE II : RENFORCEMENT DE LA REGULATION DE
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELS DANS L’ESPACE CEDEAO...................32
1. Renforcement de la régulation..........................................................32
2. Renforcement de la structure institutionnelle...................................39
CONCLUSION...................................................................................................46
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................47
ANNEXES :........................................................................................................49
TABLE DES MATIERES...................................................................................50

IV
INTRODUCTION
François Rabelais, écrivain français, disait dans Pantagruel “Science sans
conscience n’est que ruine de l’âme”. S’il y a un domaine dans lequel cette
citation prend tout son sens, c’est bien celui de l’Intelligence Artificielle ; une
technologie dont la mise en œuvre et l’utilisation requiert un encadrement
éthique et légale.
Initiée dans le souffle de la seconde guerre mondiale et intimement liée au
développement d’Internet1, l’Intelligence2 Artificielle3 en abrégé « IA » désigne
selon les mots du principal pionner John McCarthy, ‘‘La science et l’ingénierie
de la fabrication de machines intelligentes, en particulier de programmes
informatiques intelligents’’.
Selon Le Robert, l’IA est l’ensemble de logiciels développés au nom d'une ou
plusieurs techniques et approches, qui peuvent, pour un ensemble donné
d'objectifs définis par l'homme, générer des résultats tels que des contenus, des
prédictions, des recommandations ou des décisions influençant les
environnements avec lesquels ils interagissent. Du point de vue de la
Commission Européenne, l’IA peut être définie comme l’ensemble des théories
et des techniques développant des programmes informatiques complexes
capables de simuler certains traits de l'intelligence humaine (raisonnement,
apprentissage) et reposant sur trois types de techniques et d'approches :
l’apprentissage automatique (à l'aide de données d'entraînement), une approche
fondée sur la logique et la connaissance, ainsi qu'une approche statistique. D’une
définition simpliste et selon notre compréhension, l’Intelligence Artificielle est
la science qui consiste à concevoir des machines capables de penser, d’imiter,
d’étendre et/ou d’augmenter l’intelligence humaine.

1
Internet, L'abréviation "Inter Network Connection" ou "réseau des réseaux" est née du projet conçu par
l'ARPA, appelé Arpanet, en 1969. À l'origine créé spécifiquement pour le département américain de la défense,
le réseau Arpanet avait pour objectif de faire coopérer des ordinateurs afin de partager des données stockées sur
des serveurs distants et d'échanger des messages électroniques. En 1970, le réseau Arpanet s'étend
progressivement aux universités américaines avant de céder la place à INTERNET en 1983. Internet se présente
comme un réseau véhiculant de manière interactive, par le biais de câbles téléphoniques, coaxiaux, optiques,
lignes ISDN, terrestres ou sous-marines, ondes radio, satellites, des informations numérisées en utilisant un
protocole qui découpe cette information (TCP) et la reconstruit (IP). Cependant, ce réseau était toujours destiné à
la recherche civile. C'est en 1990 que Tim Berners-Lee met au point l'interface d'Internet nommée World Wide
Web (www), permettant ainsi d'ouvrir Internet au grand public en simplifiant la consultation des sites.
2
Intelligence, Faculté de connaître, de comprendre ; qualité de l'esprit qui comprend et s'adapte facilement.
(Dictionnaire le Robert)
3
Artificielle, Qui manque de naturel. (Dictionnaire le Robert)
1
Revenant aux origines de l’Intelligence Artificielle (IA), il faut noter que la
période entre 1940 et 1960 a été fortement marquée par le développement
technologique et la volonté de comprendre comment faire converger le
fonctionnement des machines et des êtres organiques. Ainsi, pour Norbert
Wiener, pionnier de la cybernétique, l’objectif était d'unifier la théorie
mathématique, l’électronique et l’automatisation en une "théorie complète de la
commande et de la communication, aussi bien chez l’animal que dans la
machine".
À la fin de 1949, John Von Neumann et Alan Turing, mathématicien, n'ont pas
créé le terme d’Intelligence Artificielle (IA), mais ils sont les pères fondateurs
de la technologie qui la sous-tend. Ils ont opéré la transition entre les
calculateurs à la logique décimale du XIXe siècle (qui traitaient des valeurs de 0
à 9) et des machines à la logique binaire (qui s’appuient sur l’algèbre booléenne,
traitant de chaînes plus ou moins importantes de 0 ou de 1). Les deux chercheurs
ont ainsi formalisé l’architecture de nos ordinateurs contemporains et ont
démontré qu’il s’agissait là d’une machine universelle, capable d’exécuter ce
qu’on lui programme. Le chercheur Alan Turing posera pour la première fois la
question de l’éventuelle intelligence d’une machine dans son célèbre article de
1950 intitulé « Computing Machinery and Intelligence ». Dans cet article, un «
jeu d’imitation » fut proposé, où un humain devait distinguer lors d’un dialogue
par téléscripteur s'il conversait avec un homme ou une machine. Aussi
polémique que soit cet article, ce « test de Turing » n’est pas considéré comme
déterminant par de nombreux experts, mais il sera souvent cité comme étant à
l'origine du questionnement sur la frontière entre l'humain et la machine. La
paternité du terme « Intelligence Artificielle » pourrait être attribuée à John
McCarthy du Massachusetts Institute of Technology (MIT). La conférence qui
s’est tenue durant l’été 1956 au Dartmouth College est considérée comme
fondatrice de la discipline, car c’est lors de cet atelier de travail sur l’avancée
technologique que John McCarthy a proposé pour la première fois le terme «
Intelligence Artificielle » (IA).
Avec l’avènement des premiers microprocesseurs à la fin des années 1970,
l’Intelligence Artificielle (IA) a connu un nouvel essor et est entrée dans l’âge
d’or des systèmes experts. En réalité, la voie avait été ouverte dès 1965 au MIT
avec DENDRAL (un système expert spécialisé dans la chimie moléculaire) et à
l’université de Stanford en 1972 avec MYCIN (un système spécialisé dans le
diagnostic des maladies du sang et la prescription de médicaments). Ces
systèmes s’appuyaient sur un "moteur d’inférence" programmé pour être un
2
miroir logique du raisonnement humain. En fournissant des données en entrée,
le moteur produisait ainsi des réponses d’un haut niveau d’expertise. Ces
systèmes dits experts sont devenus extrêmement populaires et ont été déployés à
grande échelle pour effectuer diverses activités commerciales, diagnostics
médicaux, configurations de matériel informatique et traitements du langage
naturel (Natural Language Processing - NLP). Le succès de ces systèmes experts
a ravivé l’intérêt pour l’Intelligence Artificielle et a entraîné un nouvel
investissement de la part des gouvernements.
En mai 1997, le succès de Deep Blue (système expert d’IBM) au jeu d’échecs
contre le champion du monde d’échecs, Garry Kasparov, a ravivé l'intérêt pour
la notion d’intelligence artificielle. Cependant, cela n'a pas suffi à soutenir les
financements et les développements de cette forme d’Intelligence Artificielle.
En effet, le fonctionnement de Deep Blue s’appuyait sur un algorithme
systématique de force brute, où tous les coups envisageables étaient évalués et
pondérés. La défaite de l’humain est restée très symbolique dans l’histoire, mais
Deep Blue n'était en réalité parvenu qu'à traiter un périmètre très limité (celui
des règles du jeu d’échecs), très loin de la capacité à modéliser la complexité du
monde.
L’année 2010 signe l’essor 4ininterrompu de l’intelligence artificielle, et cela
s’explique par trois facteurs principaux :
- L'apprentissage profond (deep learning) : Le deep learning commence
véritablement à décoller au début des années 2010, grâce notamment au travail
des scientifiques américains Yoshua Bengio, Geoffrey Hinton et du français
Yann LeCun. L'abondance des données, les progrès des algorithmes
d'apprentissage et l'augmentation de la puissance de calcul ont offert aux
pionniers l'opportunité de réaliser des prouesses remarquables en matière de
reconnaissance vocale, de traitement du langage naturel, de reconnaissance
visuelle et d'apprentissage par renforcement.
-L’accès aux volumes massifs des données (Big Data5) : Pour pouvoir utiliser
des algorithmes de classification d’image et de reconnaissance d’un chat par
4
En 2011, Watson, l'IA d'IBM, remportera les parties contre 2 champions du "Jeopardy!". En 2012, Google X
(laboratoire de recherche de Google) parviendra à faire reconnaître à une IA des chats sur une vidéo. Plus de 16
000 processeurs ont été utilisés pour cette dernière tâche, mais le potentiel est alors extraordinaire : une machine
arrive à apprendre à distinguer quelque chose. En 2016, AlphaGo (IA de Google spécialisée dans le jeu de Go)
battra le champion d’Europe (Fan Hui) et le champion du monde (Lee Sedol) puis elle-même (AlphaGo Zero).
Précisons que le jeu de Go a une combinatoire bien plus importante que les échecs (plus que le nombre de
particules dans l'univers) et qu'il n'est pas possible d'obtenir des résultats aussi significatifs en force brute
(comme pour Deep Blue en 1997).
5
Big Data, ou « mégadonnées » désigne l'énorme ensemble de données générées par l'usage des technologies
numériques.
3
exemple, il fallait auparavant réaliser soi-même un échantillonnage.
Aujourd’hui, une simple recherche sur Google permet d’en trouver des millions.
- La découverte de la très grande efficacité des processeurs de cartes graphiques
des ordinateurs pour accélérer le calcul des algorithmes d'apprentissage. Le
processus étant très itératif, cela pouvait prendre des semaines avant 2010 pour
traiter l'intégralité d'un échantillonnage. La puissance de calcul de ces cartes,
capables de plus de mille milliards d'opérations par seconde, a permis un progrès
considérable pour un coût financier restreint (moins de 1000 euros la carte).
Ce nouvel attirail technologique a permis quelques succès publics significatifs et
a relancé les financements. Dès 2003, Geoffrey Hinton (de l'Université de
Toronto), Yoshua Bengio (de l'Université de Montréal) et Yann LeCun (de
l'Université de New York) avaient décidé de démarrer un programme de
recherche pour remettre au goût du jour les réseaux neuronaux. Des expériences
menées simultanément à Microsoft, Google et IBM avec l'aide du laboratoire de
Toronto de Hinton ont démontré que ce type d'apprentissage parvenait à
diminuer de moitié les taux d'erreurs pour la reconnaissance vocale. Des
résultats similaires ont été atteints par l'équipe de Hinton pour la reconnaissance
d'images, la reconnaissance et la compréhension de texte. Du jour au lendemain,
une grande majorité des équipes de recherche se sont tournées vers cette
technologie aux apports incontestables.
Que ce soit dans les pays occidentaux, asiatiques ou africains, la technologie de
l'IA devient incontournable. Son champ d'action ne cesse de se multiplier et de
se diversifier. Elle est plus que jamais un levier de développement, d'exploration
d'opportunités et de gestion des risques et des dangers.
Comme énoncé précédemment, les pays africains, à l'instar des autres pays,
bénéficient des apports de l'IA. Cependant, sans grande surprise, la présence,
l'usage et les retombées de l'IA sont à un stade embryonnaire sur le continent
africain.
Cependant, cette présence, bien que modeste, a réussi à apporter de nombreux
changements positifs. Ces améliorations se situent au niveau de la réduction du
taux de chômage par la naissance de nouvelles entreprises, de nouvelles idées
commerciales et par ricochet des emplois (E-Commerce), la transformation des
processus de création agricole, la forte pénétration de la téléphonie mobile et des

4
solutions technologiques, ainsi que l'amélioration du domaine de la sécurité et
de la santé6.
Au vu de ces contributions, les pays africains sont engagés dans une dynamique
de digitalisation complète afin de recourir à la technologie de l'IA pour
développer le continent africain. Selon le classement annuel "Government AI
Readiness Index 20227", certains pays africains constituent actuellement des
zones propices au développement de l'IA, à l'instar des pays reconnus pour leur
utilisation accrue de cette technologie8. Ce classement mondial, basé sur 39
indicateurs répartis sur trois grands piliers (Gouvernement, secteur
technologique, données et infrastructures), indique que parmi 181 pays, l'Île
Maurice occupe la 57e place au niveau mondial et la première place au niveau
africain des pays les mieux préparés au monde pour l'adoption de l'IA. L'Égypte
se positionne à la 65e place au niveau mondial et à la deuxième place en
Afrique, suivie par l'Afrique du Sud (3e rang africain), le Kenya (3e place en
Afrique subsaharienne après l'Afrique du Sud), la Tunisie (4e rang), le Maroc
(5e), le Nigeria (97e au niveau mondial et 1ère place au niveau de la CEDEAO),
le Ghana (104e mondial et 11e place de la CEDEAO), le Bénin (108e mondial),
le Sénégal (116e mondial) et la Côte d'Ivoire (136e mondial). Ces résultats
démontrent que l'IA n'est pas étrangère aux pays africains, et qu'ils sont
conscients de l'énorme potentiel d'une économie numérique solide pour créer de
nouvelles opportunités commerciales, accroître l'efficacité, contribuer au
développement durable et transformer la vie des populations.
Toute œuvre humaine n'étant pas parfaite, l'Intelligence Artificielle, bien que
bénéfique et utile pour le développement économique, intellectuel,
environnemental, social et politique des pays, constitue un énorme risque voire

6
Selon l’enquête du 06 octobre 2022 de la BAD (Banque Africaine de Développement) Au Rwanda, les ruptures
de stock de médicaments et la pénurie de matériel médical dans les établissements de santé appartiennent
désormais au passé, grâce à une innovation qui répond aux contraintes d’approvisionnement. Entreprise
spécialisée dans les technologies de la santé et financée par du capital-risque, Viebeg Technologies contribue à
élargir l’accès à des soins de santé à prix abordables en Afrique centrale et en Afrique de l’Est, en aidant les
établissements de santé à s’approvisionner en temps réel. Elle utilise l’intelligence artificielle (IA) pour gérer les
processus de la chaîne d’approvisionnement (de l’expédition à l’entreposage, en passant par la distribution et la
gestion des stocks) afin de s’assurer que les établissements de santé disposent en stock du matériel médical
requis. https://www.afdb.org/fr/success-stories/comment-le-rwanda-recourt-lintelligence-artificielle-pour-
ameliorer-les-soins-de-sante-55310 (Consulté le 25 octobre 2023)

7
https://www.unido.org/sites/default/files/files/2023-01/Government_AI_Readiness_2022_FV.pdf (Consulté le
21 octobre 2023)

8
Etats-Unis (1e rang mondial) ; Singapour (2e rang mondial) ; Royaume-Uni (3e rang Mondial), « Classement
Government AI Readiness Index 2022 ».
5
un danger qui appelle à une grande vigilance en matière de protection des droits
fondamentaux des peuples (la vie privée et les données à caractère personnel),
de leur patrimoine et de leur sécurité. Elle suscite, par ailleurs, des interrogations
majeures quant à la recherche de responsabilité en cas de préjudice et les
conditions de mise en œuvre de l'IA.
Ces défis sont d'autant plus accrus en Afrique car le développement
technologique n'en est qu'à ses débuts, et les États africains, depuis quelques
années, concentrent leurs efforts à ce niveau pour définir un cadre légal et régulé
pour la protection de leurs populations. Quant à la question de l'Intelligence
Artificielle, aussi minime que puisse paraître son usage et sa présence
notamment dans les pays de la CEDEAO, il est plus qu'opportun de se pencher
également sur sa régulation, l'élaboration de politiques éclairées afin de garantir
les droits et les intérêts des parties prenantes (État, Usagers, Inventeurs).
Le choix de ce thème, "La régulation de l'intelligence artificielle dans l'espace
CEDEAO", est donc particulièrement pertinent compte tenu des enjeux actuels
en matière de développement technologique et de protection des droits et
intérêts des populations dans la région de la CEDEAO.
Aussi, nous serons tenus de répondre aux interrogations ci-après : l’Intelligence
Artificielle fait-elle l’objet de régulation dans l’espace CEDEAO ? Cette
régulation est-elle efficiente ?
La réponse à ces questions se fera de façon méthodique. En premier lieu, nous
nous efforcerons de mettre en évidence la réalité et les défis (état des lieux)
relatifs à la régulation de l'Intelligence Artificielle dans l'espace CEDEAO.
Ensuite, nous procéderons à une étude comparative afin d'apprécier l'efficacité
des normes en vigueur, pour enfin apporter des propositions de solutions. Ainsi,
notre étude s'articulera en deux axes majeurs, à savoir, la présentation du cadre
institutionnel et légal de l'Intelligence Artificielle dans l'espace CEDEAO
(partie I) et le renforcement de cette régulation (partie II).

6
PARTIE I : PRESENTATION DU CADRE INSTITUTIONNEL ET
LEGAL DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DANS L’ESPACE
CEDEAO

Comme précédemment énoncé, l'Intelligence Artificielle est de plus en plus


intégrée dans le quotidien des États membres de la CEDEAO. Bien que
bénéfique, elle entraîne avec elle, comme ailleurs dans le monde, son lot de
menaces. D'où l'importance de présenter, pour une meilleure application ou de
définir s'il n'en existe pas, "Une Régulation de l'Intelligence Artificielle dans
l'espace CEDEAO" afin d'assurer un usage sécurisé de cette technologie sous
nos cieux.
De par sa définition et ses caractéristiques de conception, l'Intelligence
Artificielle peut être classée avec certitude parmi les logiciels, les inventions
dites "androïdes". Les systèmes d'IA peuvent revêtir une forme purement
numérique (comme ChatGPT) ou physique (comme le robot Atlas), selon leur
champ d'intervention. La particularité principale des systèmes d'IA réside dans
leur capacité à s'appuyer sur des données produites au quotidien et provenant de
diverses sources.
Cette précision nous amène à déduire que l'IA est sûrement soumise à une
pléthore de normes existantes ou à des normes spécifiques. Pour éviter toute
zone d'ombre, cette première partie de notre étude consistera à dresser un état
des lieux actuel de la régulation de l'Intelligence Artificielle dans l'espace
CEDEAO. En d'autres termes, nous présenterons le cadre légal et institutionnel
de l'IA dans l'espace CEDEAO.

I. CADRE LEGAL
1. Analyse Historique des Lois et Règlements Relatives à l’Intelligence
Artificielle (IA) au sein de la CEDEAO
L'examen approfondi de l'évolution des lois et règlements concernant
l'Intelligence Artificielle (IA) au sein de la Communauté Économique des États
de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) met en évidence une trajectoire historique
riche en nuances, façonnée par un contexte complexe de progrès technologiques
effrénés et de préoccupations éthiques croissantes. Cette étude rétrospective
dévoile un cheminement jalonné de multiples étapes et évolutions, reflétant la
dynamique constante entre l'innovation technologique et les impératifs
juridiques et éthiques.

7
Dès les premières initiatives réglementaires, les États membres de la CEDEAO
ont entrepris de composer avec les avancées exponentielles de l'IA et les
répercussions qu'elles engendrent sur les sphères sociales, économiques et
éthiques. Les premiers pas vers l'élaboration d'un cadre juridique adéquat ont été
marqués par des discussions approfondies, souvent au sein de forums
spécialisés, visant à cerner les défis et les opportunités que présente cette
technologie émergente.
Au fil du temps, cette réflexion s'est approfondie pour embrasser une gamme
plus large de préoccupations, allant de la protection des données personnelles à
la responsabilité des acteurs impliqués dans le développement et l'utilisation de
l'IA. Les débats se sont intensifiés autour de questions cruciales telles que la
transparence des algorithmes, la discrimination algorithmique, ou encore la
gouvernance de l'IA dans des domaines sensibles tels que la santé ou la sécurité.
Cette évolution a conduit à l'adoption progressive de législations et de
réglementations spécifiques, conçues pour encadrer de manière plus précise les
activités liées à l'IA au sein de la CEDEAO. Ces textes juridiques, souvent le
fruit de délibérations intensives et de consultations publiques, visent à concilier
l'innovation technologique avec les impératifs éthiques et les droits
fondamentaux des individus.
Toutefois, le chemin vers un cadre réglementaire complet et cohérent est
parsemé de défis et d'incertitudes. La diversité des législations nationales au sein
de la CEDEAO, combinée à la nature transnationale des applications de l'IA,
soulève des questions complexes de compatibilité et d'harmonisation. De même,
la rapidité des avancées technologiques rend nécessaire une adaptabilité
constante des réglementations pour suivre le rythme des évolutions et anticiper
les nouveaux enjeux émergents.
Dans ce contexte, l'analyse historique des lois et règlements relatifs à l'IA au
sein de la CEDEAO offre une perspective précieuse sur les progrès accomplis
jusqu'à présent, tout en soulignant les défis persistants et les opportunités futures
pour façonner un cadre juridique et éthique robuste et agile, à même de favoriser
le développement responsable et équitable de l'Intelligence Artificielle dans la
région.
1.1. Période Initiale (XXe siècle - Milieu du XXIe siècle)
L'émergence des premières réflexions sur l'Intelligence Artificielle (IA) au sein
de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)

8
remonte au XXe siècle, une époque caractérisée par le développement fulgurant
des technologies informatiques. À cette époque, les législations étaient
principalement axées sur la protection des données personnelles et la sécurité
informatique, dans un contexte où l'informatique commençait à façonner de
manière significative le paysage socio-économique mondial. Cependant, l'IA
n'était pas spécifiquement prise en compte dans ces premières lois, témoignant
d'une compréhension limitée de ses implications et de ses défis éthiques au sein
de la CEDEAO.
Durant cette période initiale, l'IA était largement perçue comme une discipline
émergente, principalement explorée dans le cadre de la recherche académique et
de l'industrie informatique. Les premiers systèmes d'IA étaient rudimentaires par
rapport aux capacités actuelles, et leur utilisation était souvent limitée à des
applications spécifiques telles que le traitement du langage naturel, la
reconnaissance de formes et la planification automatisée. Bien que ces premiers
pas dans le domaine de l'IA aient suscité un intérêt croissant au sein de la
CEDEAO, ils n'ont pas encore déclenché de réflexions approfondies sur la
nécessité d'une réglementation spécifique.
Les législations de la CEDEAO de cette époque reflétaient principalement les
préoccupations traditionnelles en matière de sécurité informatique et de
protection des données, avec un accent particulier sur la confidentialité et la
sécurité des informations stockées et échangées électroniquement. Les premières
lois sur la protection des données personnelles ont ainsi été adoptées pour
garantir que les individus bénéficient d'un contrôle sur leurs informations
personnelles et que les organisations respectent des normes minimales de
sécurité pour éviter les violations de la vie privée dans un environnement de plus
en plus numérisé et interconnecté.
Cependant, à cette époque, l'IA en tant que domaine distinct n'était pas encore
pleinement intégrée dans le cadre juridique de la CEDEAO. Les lois existantes
ne prenaient pas spécifiquement en compte les questions liées à l'IA, telles que
la responsabilité des systèmes automatisés, la transparence des algorithmes ou la
discrimination potentielle. Cela témoignait d'une compréhension limitée de
l'impact potentiel de l'IA sur la société et la vie quotidienne à l'époque, laissant
ainsi place à des développements ultérieurs dans la régulation et la gouvernance
de cette technologie émergente.

9
1.2. Années 2010 - Reconnaissance de l'Impact de l'IA
La décennie des années 2010 marque un tournant significatif dans l'évolution de
la régulation de l'Intelligence Artificielle (IA) au sein de la Communauté
Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Alors que les
avancées technologiques ont continué à se développer à un rythme effréné, les
régulateurs et les législateurs ont progressivement pris conscience de la nécessité
impérieuse d'adapter les cadres juridiques existants pour faire face aux défis
émergents posés par l'évolution technologique.
À cette époque charnière, les régulations ont commencé à intégrer des éléments
spécifiquement dédiés à l'IA, reflétant une compréhension de plus en plus fine
de ses implications et de ses défis éthiques. Les législations ont progressivement
élargi leur champ d'application pour inclure des dispositions visant à protéger les
droits individuels des citoyens, à garantir la responsabilité des acteurs impliqués
et à promouvoir la transparence des algorithmes, face à l'émergence de
nouveaux usages et applications de l'IA dans divers secteurs de la société.
Exemples de réglementations de l'IA :
i. Secteur de la santé :
Dans le secteur de la santé, par exemple, des normes de sécurité et
de confidentialité des données ont été introduites pour encadrer
l'utilisation des systèmes d'IA dans le diagnostic médical, afin de
protéger la vie privée des patients et d'assurer l'intégrité des
données médicales. De même, des protocoles ont été établis pour
garantir la précision et l'équité des recommandations de traitement
générées par des algorithmes d'IA, assurant ainsi une prise en
charge médicale juste et équitable pour tous les individus.
ii. Secteur de l'emploi :
Dans le secteur de l'emploi, des règles ont été adoptées pour
s'assurer que les systèmes d'IA utilisés dans les processus de
recrutement respectent les principes de non-discrimination et
d'équité, afin d'éviter toute forme de biais injuste ou de
discrimination basée sur des critères injustes ou non pertinents.
iii. Système judiciaire :
Dans le système judiciaire également, des lignes directrices ont été
élaborées pour encadrer l'utilisation de l'IA dans les décisions
judiciaires, mettant l'accent sur la transparence et la responsabilité

10
des algorithmes utilisés dans le processus décisionnel, afin de
garantir l'équité et l'objectivité dans la dispensation de la justice.
Parallèlement à ces développements réglementaires, des mécanismes de
surveillance et de contrôle ont été mis en place pour superviser l'application de
ces réglementations et pour répondre aux préoccupations émergentes liées à l'IA.
Des agences spécialisées ont été créées ou renforcées pour surveiller la
conformité des entreprises et des organisations, et pour enquêter sur les cas de
non-conformité ou d'abus potentiels.
Cette période a été caractérisée par une transition vers une approche plus
proactive et ciblée en matière de régulation de l'IA, reflétant la reconnaissance
croissante de son potentiel transformateur ainsi que des risques et des
préoccupations associées. Les régulateurs et les législateurs ont cherché à
anticiper les défis futurs et à élaborer des mesures adaptées pour encadrer de
manière adéquate le développement et l'utilisation de l'IA dans la CEDEAO,
dans le but de favoriser une adoption responsable et éthique de cette technologie
émergente.
1.3. Milieu des Années 2010 à Aujourd'hui - Consolidation et
Spécialisation
Au cours de la dernière décennie, la Communauté Économique des États de
l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a entrepris une série d'efforts pour consolider et
perfectionner son cadre juridique afin de mieux réguler les avancées rapides de
l'Intelligence Artificielle (IA). Cette période a été marquée par une évolution
significative, caractérisée par l'introduction de lois spécifiques visant à encadrer
des aspects clés de l'IA, tels que l'apprentissage automatique, la reconnaissance
faciale et les systèmes autonomes.
L'élaboration de ces lois spécifiques a été guidée par la nécessité de relever les
défis uniques présentés par chaque domaine, tout en restant fidèle aux principes
fondamentaux de protection des droits individuels, de transparence des
algorithmes et de responsabilité des parties prenantes. Par exemple, des
directives ont été élaborées pour assurer que les systèmes d'apprentissage
automatique soient utilisés de manière équitable et non discriminatoire, en
veillant à minimiser les biais algorithmiques qui pourraient se manifester.
Dans le même ordre d'idées, des règles strictes ont été mises en place pour
encadrer l'utilisation de la reconnaissance faciale, dans le but de prévenir les
possibles abus en matière de vie privée et de surveillance. Quant aux systèmes

11
autonomes, des réglementations rigoureuses ont été instaurées pour garantir leur
sécurité et leur conformité aux normes éthiques, en particulier en ce qui
concerne leur prise de décision et leur interaction avec les êtres humains.
Parallèlement à cette démarche, la réglementation a évolué vers une approche
plus complexe, en réponse aux défis éthiques et sociaux de plus en plus
pressants. Les pays membres de la CEDEAO ont adopté une approche
spécialisée et proactive, en s'appuyant sur des consultations approfondies avec
des experts et des parties prenantes pour anticiper les problèmes potentiels et
élaborer des solutions appropriées.
Cela s'est traduit par des initiatives telles que des groupes de travail
interdisciplinaires, des consultations publiques et des partenariats avec des
institutions académiques et des organisations de la société civile. Ces efforts ont
permis de développer une compréhension plus approfondie des enjeux
émergents liés à l'IA et de créer des mécanismes réglementaires plus souples et
adaptatifs pour y faire face.
En outre, cette période a également été marquée par une collaboration renforcée
entre les États membres de la CEDEAO, visant à harmoniser leurs approches
réglementaires et à faciliter la coopération transfrontalière en matière de
surveillance et d'application des lois sur l'IA. Cette coopération régionale a
permis de créer un environnement plus cohérent et prévisible pour les
entreprises et les innovateurs opérant dans le domaine de l'IA, tout en renforçant
la confiance du public dans l'utilisation éthique et responsable de cette
technologie.
En résumé, la période allant du milieu des années 2010 à aujourd'hui a été
marquée par une consolidation et une spécialisation significatives du cadre
réglementaire de la CEDEAO en matière d'IA. Grâce à des efforts concertés et à
une approche proactive, les pays membres ont réussi à élaborer des lois et des
règlements plus précis et adaptés, capables de répondre aux défis complexes et
en constante évolution posés par l'IA, tout en favorisant son développement
responsable et bénéfique pour la société dans son ensemble.
2. Textes internationaux
2.1. Texte spécifique s’appliquant à l’IA
Le 29 octobre 2023, les pays du G7 ont adopté un code de conduite relatif à
l’Intelligence Artificielle (IA).

12
Ce code s’inscrit dans le cadre du processus d’Hiroshima et vise à promouvoir
une IA sûre, sécurisée et digne de confiance dans un contexte de fort
développement des systèmes d’IA et des risques qu’ils soulèvent. De façon
précise, ce code de conduite a pour finalité de prévenir les risques liés à l’usage
de l’IA, de promouvoir ses avantages et de favoriser la coopération
internationale dans le domaine de l’IA.
Ce code de conduite constitue pour l’heure l’unique innovation légale
internationale en matière d’Intelligence Artificielle. Il est d’application
volontaire, ce qui signifie qu'il n'a aucune portée contraignante et n'est pas
assorti de sanctions. Il est donc libre à chacun de l’appliquer ou non. Le code de
conduite du G7 peut donc servir de base9 dans l’élaboration de textes nationaux
et dans la coopération internationale relatives à l’intelligence artificielle.
Depuis le 21 avril 2021, l’Union Européenne s’est engagée sur la voie
législative en matière de régulation de l’Intelligence Artificielle, par la
proposition d’un règlement établissant des règles harmonisées concernant l’IA
dans l’espace européen. Ainsi, cette proposition vise à mettre en place un
écosystème sécurisé reposant sur un cadre juridique garantissant une IA digne
de confiance. L’IA Act est à ce jour la seule législation globale au monde sur
l’IA.
2.2. Proposition Textes applicables suivant la nature de l’IA

- Pour la propriété intellectuelle au sein des dix-sept États membres de


l’OAPI, l'Accord de Bangui, adopté le 02 mars 1977 et révisé en 2015,
régit les droits. Cet Accord est considéré comme la loi nationale pour
chacun des États signataires (Articles 1 et 2 de l'Accord de Bangui).
- En matière de protection internationale de la propriété industrielle, la
Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle, signée
à Paris le 20 mars 1883 et révisée le 14 juillet 1967, pose les principes
fondamentaux (Article 1 de la Convention de Paris)
L'harmonisation des normes de protection de la propriété intellectuelle au niveau
mondial est régie par l’Accord sur les ADPIC, adopté le 15 avril 1994 à
Marrakech. Tous les États membres de l’OAPI ont adhéré à cet accord (Articles
9
« L’Union européenne prépare un cadre juridique complet et impératif qui s’appliquerait en matière
d’IA dans quelques années – au plus tôt fin 2025 – mais le code de conduite conçu avec Washington
sera lui d’application volontaire », affirmait Madame Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive
de la commission européenne.

13
1 et 2 de l’Accord sur les ADPIC). Cet accord établit des normes minimales de
protection régissant différents secteurs de la propriété intellectuelle, et impose
aux États contractants de mettre en place des procédures loyales et rapides
d’application des droits de propriété intellectuelle en cas d’atteinte à ces droits
(Article 41 de l’Accord sur les ADPIC).

Conclusion : Après examen des textes internationaux, il en ressort qu'à


l'exception du code de conduite du 29 octobre 2023 du G7, aucune
réglementation spécifique à l'Intelligence Artificielle (IA) n'a été adoptée au
niveau international.
3. Textes communautaires
Dans le cadre de la régulation de l'intelligence artificielle (IA) au sein de la
CEDEAO, il est crucial de considérer également les textes relatifs à la
consommation qui contribuent à protéger les droits des utilisateurs et des
consommateurs dans le contexte des technologies de l'information et de la
communication. Voici quelques textes pertinents :
- Acte additionnel A/SA.1/01/07 du 19 janvier 2007 Relatif à
l’harmonisation des politiques et du cadre réglementaire du secteur des
technologies de l’information et de la communication (TIC) : Bien que cet
acte se concentre principalement sur l'harmonisation des politiques et des
cadres réglementaires dans le domaine des TIC, il peut également contenir
des dispositions concernant la protection des consommateurs dans
l'utilisation des services et produits liés à l'IA.
- Acte additionnel A/SA.1/01/10 du 16 février 2010 relatif à la protection
des données à caractère personnel : La protection des données à caractère
personnel est essentielle pour garantir la confidentialité et la sécurité des
utilisateurs, ce qui est particulièrement important dans le contexte de l'IA
où les données sont souvent utilisées pour entraîner les algorithmes. Cette
protection inclut souvent des dispositions pour assurer la transparence et
le consentement des utilisateurs dans le traitement de leurs données.
- Acte additionnel A/SA.1/12/08 portant adoption des Règles
communautaires de la concurrence et des modalités de leur application au
sein de la CEDEAO : Bien que cet acte se concentre principalement sur la
concurrence, il peut également contenir des dispositions visant à prévenir
les pratiques commerciales déloyales qui pourraient nuire aux

14
consommateurs dans le contexte de l'IA, telles que la publicité trompeuse
ou les pratiques anticoncurrentielles.
Ces textes offrent une base juridique pour réglementer l'utilisation de l'IA tout
en protégeant les droits et les intérêts des consommateurs au sein de la
CEDEAO.
4. Cadre légal national de quelques états membres de la CEDEAO
4.1. La Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire, tout comme d’autres pays, prend également des mesures
concernant l’intelligence artificielle (IA). En effet, plusieurs textes de loi
existants pourraient être pertinents pour l’IA, notamment :
- Loi n°2016-886 portant Constitution de la République de Côte d'Ivoire :
Cette loi définit les principes fondamentaux de l’État de Côte d’Ivoire, y
compris les droits et libertés des citoyens. Elle pourrait être interprétée de
manière à s’appliquer à l’IA, garantissant ainsi la protection des droits
individuels et veillant à ce que le développement et l’utilisation de l’IA soient en
accord avec les valeurs constitutionnelles.
- Loi n°2016 412 du 15 juin 2016 relative à la consommation :
Cette loi a pour objectif de protéger les consommateurs contre les pratiques
commerciales déloyales et d’assurer la sécurité des produits commercialisés.
Dans le cadre de l’IA, elle pourrait servir à réguler les systèmes d’IA intégrés
aux produits et services consommateurs, garantissant leur sûreté et leur
conformité éthique.
- Loi n°2013-450 relative à la protection des données à caractère
personnel :
Cette loi établit les principes régissant la collecte, le traitement et la protection
des données personnelles. Avec la montée en puissance de l'IA, qui repose
souvent sur l'analyse de grandes quantités de données, cette loi devient cruciale
pour garantir la confidentialité et la sécurité des informations des individus.
- Loi relative aux droits d’auteurs et aux droits voisins en Côte d’Ivoire, loi
n°2016-555 du 26 juillet 2016 :
Cette loi assure la protection des droits des créateurs sur leurs œuvres
intellectuelles, y compris les logiciels. Face à l’essor de l’IA dans la création

15
artistique et littéraire, elle pourrait être invoquée pour clarifier les questions de
propriété intellectuelle et de droits d’auteur relatifs aux œuvres générées par des
systèmes d’IA.
- Ordonnance n°2013-662 du 20 septembre 2013 relative à la concurrence :
Cette ordonnance vise à promouvoir et à protéger la concurrence sur le marché.
Dans le contexte de l'IA, elle pourrait être utilisée pour prévenir les
comportements anticoncurrentiels liés à l'utilisation de l'IA dans les entreprises
et pour garantir un marché équitable et ouvert à l'innovation.
4.2. Cadre légal de l'intelligence artificielle (IA) : Cas du
Sénégal
Au Sénégal, plusieurs textes législatifs pourraient s'appliquer à l'intelligence
artificielle, garantissant ainsi un cadre juridique approprié pour son
développement et son utilisation. Voici quelques-uns de ces textes :
- Constitution de la République du Sénégal : La Constitution établit les
principes fondamentaux de l'État sénégalais, y compris les droits et
libertés des citoyens. Ces principes pourraient être appliqués à
l'intelligence artificielle pour garantir la protection des droits individuels
et s'assurer que son utilisation respecte les valeurs constitutionnelles.
- Loi sur la protection des données personnelles : Comme dans de
nombreux autres pays, le Sénégal dispose d'une loi sur la protection des
données personnelles qui vise à réglementer la collecte, le traitement et la
protection des données des individus. Cette loi devient particulièrement
pertinente avec l'avènement de l'intelligence artificielle, où la
confidentialité et la sécurité des données sont cruciales.
- Code de la propriété intellectuelle : Ce code protège les droits des
créateurs, y compris dans le domaine des logiciels. Avec l'utilisation
croissante de l'intelligence artificielle dans la création d'œuvres
intellectuelles, ce code pourrait être invoqué pour déterminer la propriété
intellectuelle et les droits d'auteur sur les œuvres produites par des
systèmes d'IA.
- Loi sur la concurrence : Cette loi vise à promouvoir et à protéger la
concurrence sur le marché. Dans le contexte de l'IA, elle pourrait être
utilisée pour prévenir les pratiques anticoncurrentielles et garantir un
marché équitable et ouvert à l'innovation dans le domaine de l'IA.

16
4.3. Cadre légal de l'intelligence artificielle (IA) : Cas du
Bénin
Au Bénin, le cadre légal de l'intelligence artificielle est également défini par
plusieurs textes législatifs, contribuant à encadrer son développement et son
utilisation de manière appropriée. Voici quelques-uns de ces textes :
- Constitution de la République du Bénin : Tout comme dans d'autres pays,
la Constitution établit les principes fondamentaux de l'État béninois, y
compris les droits et libertés des citoyens. Ces principes pourraient être
invoqués pour garantir que l'IA respecte les valeurs constitutionnelles et
protège les droits individuels.
- Loi sur la protection des données à caractère personnel : Cette loi vise à
réglementer la collecte, le traitement et la protection des données
personnelles des individus. Avec l'essor de l'IA, cette loi devient
essentielle pour assurer la confidentialité et la sécurité des données des
citoyens béninois.
- Code de la propriété intellectuelle : Similaire aux autres pays, le Bénin
possède des lois sur la propriété intellectuelle qui protègent les droits des
créateurs, y compris dans le domaine des logiciels. Cette législation
pourrait être appliquée pour déterminer la propriété intellectuelle et les
droits d'auteur sur les œuvres générées par des systèmes d'IA.
- Loi sur la concurrence : Cette loi cherche à promouvoir et à protéger la
concurrence sur le marché. Dans le contexte de l'IA, elle pourrait être
utilisée pour prévenir les comportements anticoncurrentiels et garantir un
marché équitable pour les entreprises opérant dans le domaine de l'IA au
Bénin.
5. Analyse Comparative du Cadre Légal de l'Intelligence Artificielle
(IA) dans la CEDEAO : Cas de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du
Bénin
Dans le cadre de cette analyse comparative, nous examinons les cadres
juridiques relatifs à l'Intelligence Artificielle (IA) dans trois pays membres de la
Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) : la Côte
d'Ivoire, le Sénégal et le Bénin. Nous nous concentrons particulièrement sur la
manière dont la Constitution et les principes fondamentaux de chaque pays
influent sur la régulation de l'IA et la protection des droits des citoyens.

17
5.1. Constitution et Principes Fondamentaux
En Côte d'Ivoire, La Constitution de la Côte d'Ivoire établit les principes
fondamentaux de l'État, garantissant les droits et libertés des citoyens. Ces
principes incluent la protection de la vie privée, la liberté d'expression et la non-
discrimination. Ces dispositions pourraient potentiellement s'appliquer à l'IA en
assurant la protection des droits individuels des citoyens, en particulier en ce qui
concerne la collecte et l'utilisation des données personnelles. Par exemple, des
lois régissant la protection des données pourraient être interprétées à la lumière
de ces principes constitutionnels pour garantir que les individus conservent le
contrôle sur leurs informations personnelles dans le contexte de l'utilisation de
l'IA.
Au Sénégal, démocratie multipartite, les principes fondamentaux de l’État sont
établis dans la Constitution. Celle-ci garantit des droits tels que la liberté
d’expression, le droit à la vie privée et l’égalité devant la loi. En outre, le
Sénégal dispose de législations sur la protection des données personnelles,
notamment la loi de 2008 sur cette matière. Ces textes pourraient être interprétés
afin d’y inclure des dispositions spécifiques à l’utilisation de l’IA, assurant ainsi
la protection des droits individuels dans le contexte de l’innovation
technologique.
Au Bénin, comme dans les autres pays membres de la CEDEAO, les principes
fondamentaux de l’État sont consacrés par la Constitution. Ces principes
comprennent des droits essentiels tels que la liberté d’expression, la protection
de la vie privée et l’égalité de tous devant la loi. Bien que le Bénin n’ait pas
encore promulgué de législation spécifique à l’IA, les principes constitutionnels
pourraient servir de base pour s’assurer que toute loi future relative à l’IA
protège les droits individuels et ne compromette pas la vie privée ou l’autonomie
des citoyens.
Analyse : Les pays de la CEDEAO, notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le
Bénin, disposent d’une constitution robuste qui protège les droits individuels, y
compris face aux défis posés par l’émergence de l’Intelligence Artificielle (IA).
Toutefois, en dépit de cette base commune, des variations notables peuvent
émerger dans l’application et l’interprétation de ces principes, affectant ainsi la
protection concrète des droits des citoyens en matière d’IA.
5.2. Protection des Données Personnelles
La Côte d'Ivoire a franchi une étape significative en matière de protection des
données personnelles en adoptant une loi spécifique dédiée à cette fin. Cette loi

18
vise à encadrer rigoureusement la collecte, le traitement et la sécurité des
données des individus, renforçant ainsi les garanties de respect de la vie privée
et de protection des droits fondamentaux des citoyens.
L'une des pierres angulaires de cette législation réside dans l'exigence du
consentement éclairé des individus pour la collecte et le traitement de leurs
données. Ce principe fondamental permet d'assurer que les citoyens sont
pleinement informés de l'utilisation qui sera faite de leurs données personnelles
et qu'ils ont le contrôle sur leur utilisation. En outre, la loi impose des mesures
de sécurité strictes pour prévenir tout accès non autorisé ou abusif aux données,
garantissant ainsi leur confidentialité et leur intégrité.
Parallèlement, les entreprises et organisations opérant en Côte d'Ivoire sont
tenues de se conformer à des normes strictes de protection des données, sous
peine de sanctions en cas de non-respect de ces exigences légales. Ces normes
incluent la limitation de la collecte de données au strict nécessaire pour atteindre
un objectif spécifique, ainsi que la garantie de transparence dans les pratiques de
traitement des données, assurant ainsi une utilisation responsable et éthique des
informations personnelles.
Cependant, malgré la robustesse de cette législation, des défis subsistent quant à
son application effective. Le manque de ressources et de capacités
institutionnelles peut entraver la supervision et l'application rigoureuse de la
conformité. De plus, l'évolution rapide de la technologie, notamment
l'émergence de l'Intelligence Artificielle et l'analyse de données massives, pose
de nouveaux défis quant à la protection des données personnelles et nécessite
une adaptation constante de la législation pour répondre à ces enjeux émergents.
En somme, la loi sur la protection des données personnelles en Côte d'Ivoire
représente une avancée significative dans la garantie de la vie privée et des
droits individuels dans un monde de plus en plus numérisé. Cependant, pour
assurer une protection efficace des données dans un contexte en évolution
constante, il est essentiel de renforcer les capacités institutionnelles et de rester à
l'affût des développements technologiques afin d'adapter en permanence la
législation aux nouveaux défis.
Au Sénégal, tout comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal s'est engagé dans la
protection des données personnelles à travers l'adoption d'une loi spécifique
dédiée à cette cause. Cette législation vise à assurer la confidentialité et la
sécurité des données individuelles, consolidant ainsi les garanties de protection

19
de la vie privée et des droits fondamentaux des citoyens sénégalais dans un
paysage numérique en évolution constante.
La loi sur la protection des données personnelles au Sénégal partage de
nombreux principes similaires avec celle de la Côte d'Ivoire, notamment en ce
qui concerne la collecte, le traitement et la protection des données personnelles,
ainsi que les obligations imposées aux entreprises et organisations qui traitent
ces données. Conformément aux normes internationales, cette législation
accorde une importance primordiale au consentement éclairé des individus, à la
sécurité des données et à la transparence dans les pratiques de traitement des
données.
Cependant, tout comme pour la Côte d'Ivoire, l'application effective de cette loi
au Sénégal peut être entravée par divers défis, notamment le manque de
ressources et de capacités institutionnelles pour superviser et faire respecter la
conformité. De plus, le Sénégal peut également être confronté à des défis
spécifiques liés à son environnement juridique et institutionnel, tels que des
lacunes dans la législation ou des problèmes d'application de la loi, qui peuvent
compromettre la protection des données personnelles, notamment dans le
contexte émergent de l'Intelligence Artificielle.
Ainsi, bien que le Sénégal ait pris des mesures significatives pour garantir la
protection des données personnelles de ses citoyens, des efforts continus sont
nécessaires pour surmonter les obstacles rencontrés et renforcer l'application
effective de la législation en vigueur. En restant attentif aux défis spécifiques
rencontrés sur le terrain et en s'engageant dans des initiatives visant à améliorer
les capacités institutionnelles et l'efficacité du système juridique, le Sénégal peut
consolider sa position en tant que leader régional en matière de protection des
données personnelles et contribuer à instaurer un environnement numérique plus
sûr et respectueux de la vie privée pour ses citoyens.
Au Bénin, de manière similaire à ses homologues de la Côte d'Ivoire et du
Sénégal, le Bénin s'est engagé à protéger les données personnelles de ses
citoyens à travers l'adoption d'une législation dédiée à cette fin. Cette initiative
vise à garantir la confidentialité et la sécurité des informations individuelles, tout
en établissant des normes rigoureuses pour la collecte, le traitement et la
préservation de ces données dans un environnement numérique en constante
évolution.

20
La loi sur la protection des données personnelles au Bénin partage de nombreux
principes fondamentaux avec ses homologues de la Côte d'Ivoire et du Sénégal.
Ces principes incluent notamment l'exigence du consentement éclairé des
individus pour la collecte et le traitement de leurs données, ainsi que des
mesures de sécurité robustes visant à prévenir tout accès non autorisé ou abusif à
ces données. De plus, la transparence dans les pratiques de traitement des
données est une composante essentielle de cette législation, assurant ainsi une
utilisation responsable et éthique des informations personnelles.
Cependant, malgré ces similitudes, l'application effective de la loi sur la
protection des données personnelles au Bénin peut être entravée par des défis
similaires à ceux rencontrés dans d'autres pays de la région. Le manque de
ressources et de capacités institutionnelles peut limiter la supervision et
l'application rigoureuse de la conformité à cette législation, compromettant ainsi
la protection des données individuelles. De plus, le Bénin peut également être
confronté à des défis spécifiques liés à son environnement juridique et
institutionnel, tels que des problèmes d'application de la loi ou des lacunes dans
le cadre juridique existant, qui peuvent affecter la protection des droits
individuels dans le contexte de l'Intelligence Artificielle émergente.
Dans l'ensemble, bien que le Bénin ait pris des mesures importantes pour
renforcer la protection des données personnelles de ses citoyens, des efforts
continus sont nécessaires pour surmonter les obstacles rencontrés et améliorer
l'efficacité de la législation en vigueur. En travaillant en collaboration avec les
parties prenantes concernées et en renforçant les capacités institutionnelles, le
Bénin peut consolider sa position en tant que leader régional dans la protection
des données personnelles et contribuer à garantir un environnement numérique
sûr et respectueux de la vie privée pour ses citoyens.
Analyse : Dans l'ensemble, les trois pays de la CEDEAO examinés, la Côte
d'Ivoire, le Sénégal et le Bénin, ont mis en place des cadres législatifs pour
protéger les données personnelles des individus dans le contexte de l'IA. Ces
cadres reposent sur des principes similaires, tels que le consentement éclairé des
individus, la sécurité des données et la transparence dans les pratiques de
traitement des données.
Cependant, malgré ces similitudes, des défis persistent en ce qui concerne
l'application effective de ces lois et la protection des droits individuels dans le
contexte de l'IA. Ces défis peuvent inclure le manque de ressources et de

21
capacités institutionnelles, les lacunes dans la législation ou les problèmes liés à
l'application de la loi.
Pour garantir une protection adéquate des données personnelles et des droits
individuels dans le contexte de l'IA, il est essentiel que ces pays examinent
attentivement leurs cadres législatifs existants, identifient les lacunes
potentielles et prennent des mesures pour renforcer la protection des droits des
citoyens dans un environnement technologique en évolution constante. Cela peut
nécessiter des investissements dans les ressources et les capacités
institutionnelles, ainsi que des réformes législatives pour combler les lacunes
existantes et garantir une protection efficace des données personnelles dans le
contexte de l'IA.
5.3. Propriété Intellectuelle
En Côte d'Ivoire, la protection de la propriété intellectuelle repose
principalement sur la législation relative aux droits d'auteur et aux droits voisins.
Cette législation constitue le socle juridique essentiel visant à garantir la
protection des droits des créateurs d'œuvres intellectuelles, qu'elles soient
générées de manière traditionnelle ou par des systèmes d'Intelligence Artificielle
(IA). Les droits d'auteur confèrent aux créateurs le contrôle exclusif sur la
reproduction, la distribution et l'exploitation commerciale de leurs œuvres,
tandis que les droits voisins protègent les intérêts des interprètes, producteurs de
phonogrammes et diffuseurs.
Toutefois, l'avènement de l'IA soulève des défis spécifiques en matière de
protection de la propriété intellectuelle. En effet, dans le contexte où des œuvres
sont créées par des algorithmes d'IA, la question de l'attribution de la propriété
intellectuelle devient complexe. Il peut être difficile de déterminer avec certitude
qui est le véritable créateur de l'œuvre, et donc qui détient légalement les droits
y afférents. Cette situation peut potentiellement créer des incertitudes juridiques
et des litiges quant à la reconnaissance et à la protection des droits des créateurs.
Ainsi, la législation ivoirienne sur les droits d'auteur et les droits voisins pourrait
nécessiter des adaptations pour répondre de manière adéquate à ces nouveaux
défis posés par l'IA. Il est crucial d'élaborer des mécanismes permettant
d'identifier et de protéger les droits des créateurs lorsque des œuvres sont
générées par des systèmes autonomes. Des mesures juridiques et réglementaires
appropriées devront être mises en place afin d'assurer une protection effective
des droits de propriété intellectuelle dans ce contexte en évolution constante.

22
En garantissant une protection robuste des droits des créateurs, y compris dans
le domaine émergent de l'IA, la législation ivoirienne peut contribuer à
encourager l'innovation tout en préservant les intérêts légitimes des détenteurs
de droits. Il est essentiel de promouvoir un équilibre entre la promotion de la
créativité et de l'innovation d'une part, et la protection des droits de propriété
intellectuelle d'autre part, afin de favoriser un environnement propice au
développement durable et équitable de l'écosystème de l'IA en Côte d'Ivoire.
Au Sénégal, tout comme en Côte d'Ivoire, la protection de la propriété
intellectuelle repose sur un cadre législatif similaire visant à protéger les droits
des créateurs dans le contexte émergent de l'Intelligence Artificielle (IA). Ces
lois établissent des mécanismes robustes pour garantir que les créateurs
bénéficient d'une protection adéquate de leurs œuvres, qu'elles soient générées
de manière traditionnelle ou par le biais de technologies d'IA.
Cependant, malgré la présence de ces lois, des questions complexes émergent en
ce qui concerne la propriété intellectuelle des œuvres créées par des systèmes
d'IA. L'une des interrogations majeures réside dans la détermination du titulaire
des droits sur une œuvre générée par un algorithme d'IA. Est-ce le créateur
initial du programme, l'utilisateur de l'IA, ou l'IA elle-même qui détient
légalement les droits sur l'œuvre produite ?
Cette question soulève des défis juridiques et éthiques considérables, nécessitant
une réflexion approfondie et une adaptation de la législation sur la propriété
intellectuelle pour y répondre de manière adéquate. En effet, la législation
actuelle peut ne pas suffire à couvrir les scénarios où des œuvres sont créées de
manière autonome par des systèmes d'IA, sans l'intervention directe d'un être
humain dans le processus créatif.
Par conséquent, il est impératif pour le Sénégal de revoir et d'adapter sa
législation sur la propriété intellectuelle afin de prendre en compte ces nouveaux
défis posés par l'IA. Des mécanismes spécifiques doivent être mis en place pour
clarifier la question de la propriété des œuvres générées par des algorithmes
d'IA, tout en préservant les intérêts légitimes des créateurs et en favorisant un
environnement propice à l'innovation et à la créativité.
En adoptant une approche proactive et inclusive, le Sénégal peut jouer un rôle de
leader dans le développement d'un cadre juridique adapté à l'ère de l'IA,
garantissant ainsi une protection efficace des droits de propriété intellectuelle
tout en encourageant l'innovation et le progrès technologique dans le pays.

23
Au Bénin, une législation sur la propriété intellectuelle a été mise en place afin
de garantir la protection des droits des créateurs d'œuvres intellectuelles, que
celles-ci soient créées de manière traditionnelle ou grâce à des systèmes
d'Intelligence Artificielle (IA). Cette législation vise à offrir aux créateurs une
protection adéquate de leurs droits, englobant des aspects tels que la
reproduction, la distribution et la communication au public de leurs œuvres.
Toutefois, tout comme dans les autres pays étudiés, le Bénin est confronté à des
défis juridiques et éthiques complexes en ce qui concerne la propriété
intellectuelle dans le contexte de l'IA. En effet, l'émergence de technologies d'IA
soulève des questions fondamentales quant à la détermination des droits de
propriété sur les œuvres générées par ces systèmes autonomes.
Par exemple, il peut être difficile de déterminer avec certitude qui est le créateur
légitime d'une œuvre produite par un algorithme d'IA. Les lois existantes sur la
propriété intellectuelle peuvent nécessiter des ajustements pour répondre à ces
nouvelles réalités technologiques et garantir une protection adéquate des droits
des créateurs dans le domaine de l'IA.
Ainsi, il est impératif que le Bénin entreprenne une révision de sa législation sur
la propriété intellectuelle afin de prendre en compte ces nouveaux défis. Des
mécanismes spécifiques doivent être élaborés pour déterminer la titularité des
droits sur les œuvres générées par des systèmes d'IA, tout en assurant une
protection efficace des droits des créateurs et en favorisant l'innovation et la
créativité dans le pays.
En adoptant une approche proactive et adaptative, le Bénin peut renforcer son
cadre juridique pour l'IA, assurant ainsi une protection adéquate des droits de
propriété intellectuelle tout en favorisant un environnement propice à
l'émergence et au développement responsable de l'IA dans le pays.
Analyse : Dans l'ensemble, les trois pays de la CEDEAO reconnaissent
l'importance de la protection de la propriété intellectuelle dans le domaine de
l'IA. Cependant, des différences peuvent exister dans les détails de la législation
et dans la manière dont elle est appliquée. Les défis spécifiques liés à
l'attribution de la propriété intellectuelle des œuvres générées par des systèmes
d'IA nécessitent une réflexion approfondie et des adaptations juridiques pour
garantir une protection adéquate des droits des créateurs dans ce contexte en
constante évolution.

24
5.4. Régulation de la Concurrence
En Côte d'Ivoire, une ordonnance sur la concurrence vise à promouvoir et à
protéger la concurrence sur le marché, y compris dans le domaine de l'IA. Cette
ordonnance établit des mécanismes pour prévenir les pratiques
anticoncurrentielles telles que les ententes illicites, les abus de position
dominante et les fusions monopolistiques. Elle vise également à garantir un
environnement économique favorable à l'innovation et à la compétitivité.
Dans le contexte de l'IA, la régulation de la concurrence revêt une importance
particulière étant donné les implications potentielles sur la dynamique
concurrentielle du marché. Par exemple, des préoccupations peuvent surgir
concernant la concentration du pouvoir économique entre les entreprises qui
développent et déploient des technologies d'IA avancées. L'ordonnance sur la
concurrence de la Côte d'Ivoire pourrait donc nécessiter des ajustements pour
tenir compte de ces défis et assurer une concurrence équitable dans le domaine
de l'IA.
Tout comme la Côte d'Ivoire, le Sénégal dispose de lois visant à promouvoir la
concurrence sur le marché, avec des implications pour le développement de l'IA.
Ces lois établissent des règles et des réglementations pour garantir un
environnement économique concurrentiel, où les entreprises peuvent rivaliser
sur un pied d'égalité et où l'innovation est encouragée.
Dans le contexte de l'IA, le Sénégal peut également être confronté à des défis
spécifiques liés à la régulation de la concurrence. Par exemple, des questions
peuvent se poser concernant les pratiques anticoncurrentielles émergentes liées à
l'utilisation de l'IA, telles que la manipulation des algorithmes pour favoriser
certains acteurs sur le marché. Les autorités sénégalaises pourraient donc être
appelées à adapter leur législation sur la concurrence pour traiter ces nouveaux
défis et garantir un marché équitable dans le domaine de l'IA.
De manière similaire, le Bénin a mis en place des dispositions légales pour
garantir un marché équitable et ouvert à l'innovation dans le domaine de l'IA.
Ces dispositions visent à prévenir les pratiques anticoncurrentielles et à favoriser
la concurrence sur le marché, ce qui stimule l'innovation et le développement
économique.
Toutefois, comme dans les autres pays examinés, le Bénin peut être confronté à
des défis spécifiques en matière de régulation de la concurrence dans le contexte
de l'IA. Par exemple, des questions peuvent surgir concernant les implications

25
de la convergence technologique et de la domination du marché par des acteurs
clés dans le secteur de l'IA. Les autorités béninoises pourraient donc être
appelées à renforcer leur cadre réglementaire pour garantir une concurrence
équitable et favoriser l'innovation dans ce domaine.
Analyse : Dans l'ensemble, les trois pays de la CEDEAO reconnaissent
l'importance de la protection de la concurrence dans le domaine de l'IA pour
stimuler l'innovation et assurer un marché équitable. Cependant, des différences
peuvent exister dans les détails de la législation et dans la manière dont elle est
appliquée. Les défis spécifiques liés à la régulation de la concurrence dans le
contexte de l'IA nécessitent une réflexion approfondie et des adaptations
juridiques pour garantir une concurrence équitable et favoriser l'innovation dans
ce domaine en constante évolution.
Conclusion
L'analyse comparative du cadre légal de l'Intelligence Artificielle (IA) dans la
CEDEAO, en se concentrant sur les cas de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du
Bénin, met en lumière les défis et les opportunités auxquels sont confrontés les
pays de la région dans la régulation de cette technologie émergente. L'IA offre
un potentiel énorme pour transformer divers secteurs, mais elle soulève
également des préoccupations importantes en matière de protection des droits
individuels, de propriété intellectuelle, de concurrence et d'autres aspects
juridiques et éthiques.
Dans l'ensemble, ces trois pays de la CEDEAO examinés ont pris des mesures
pour élaborer des cadres juridiques visant à encadrer l'utilisation de l'IA et à
garantir la protection des droits et des intérêts des citoyens. La Côte d'Ivoire, le
Sénégal et le Bénin disposent tous de constitutions solides qui énoncent les
principes fondamentaux des droits individuels, fournissant ainsi une base pour la
protection des données personnelles, la propriété intellectuelle et d'autres
questions liées à l'IA.
En ce qui concerne la protection des données personnelles, les trois pays ont
adopté des lois spécifiques régissant la collecte, le traitement et la protection des
données. Bien que des défis persistent en termes d'application effective et de
gestion des nouvelles problématiques posées par l'IA. De même, des
dispositions ont été prises pour protéger la propriété intellectuelle des créateurs
d'œuvres produites par des systèmes d'IA, mais des ajustements peuvent être

26
nécessaires pour tenir compte des défis émergents liés à l'attribution des droits
de propriété intellectuelle dans ce contexte complexe.
La régulation de la concurrence dans le domaine de l'IA représente également un
domaine clé d'attention pour les législateurs, les régulateurs et les décideurs
politiques. Les pays de la CEDEAO reconnaissent l'importance de promouvoir
un environnement concurrentiel équitable qui stimule l'innovation et favorise le
développement économique, mais des ajustements peuvent être nécessaires pour
garantir que les règles de concurrence s'adaptent aux défis posés par l'IA, tels
que la domination du marché par des acteurs clés ou les pratiques
anticoncurrentielles émergentes.
Enfin, cette analyse comparative met en évidence la nécessité d'une
collaboration régionale et internationale pour relever les défis communs posés
par la régulation de l'IA. Les pays de la CEDEAO peuvent bénéficier de
l'échange de bonnes pratiques, de la coopération en matière de recherche et
développement, et de la coordination des politiques pour élaborer des approches
cohérentes et harmonisées qui favorisent à la fois l'innovation et la protection
des droits des individus.
En conclusion, la régulation de l'IA dans la CEDEAO représente un défi
complexe mais essentiel pour assurer que cette technologie soit utilisée de
manière responsable et éthique, tout en maximisant ses avantages pour le
développement économique et social de la région. Les pays de la région doivent
continuer à travailler ensemble pour élaborer des cadres juridiques adaptés et
pour promouvoir des normes éthiques et des pratiques responsables qui
garantissent que l'IA contribue véritablement au bien-être de tous les citoyens de
la CEDEAO.

II. CADRE INSTITUTIONNEL

1. Institution en charge de la mise en œuvre ou de la protection des


droits des concepteurs

1.1. L'Organisation africaine de la propriété intellectuelle


(OAPI)

27
L'Organisation africaine de la propriété intellectuelle est une organisation
intergouvernementale qui assure la protection des droits de propriété
industrielle, littéraire et artistique des dix-sept (17) Etats membres 10 et contribue
au développement de ceux-ci.
En matière de propriété industrielle, l'OAPI a pour mission, entre autres, de
mettre en œuvre les procédures administratives communes découlant du régime
uniforme de protection de la propriété industrielle, ainsi que des stipulations des
conventions internationales en ce domaine auxquelles les États membres ou
l'OAPI ont adhéré. Elle est également chargée de rendre les services en rapport
avec la propriété industrielle, tels que l'enregistrement et la protection des
marques, des brevets et des dessins et modèles industriels. En matière de
propriété littéraire et artistique, l’Organisation est chargée de contribuer à la
promotion de la protection, de susciter la création d’organismes d’auteurs
nationaux, etc.
Elle veille également à la mise en œuvre des objectifs des politiques de
développement industriel11 des Etats membres, à savoir : garantir la protection et
la publication des titres de propriété industrielle, encourager la créativité et le
transfert de technologies par l'utilisation des systèmes de propriété industrielle,
rendre l'espace juridique attrayant à l'investissement privé en créant des
conditions favorables à l'application effective des principes de la propriété
intellectuelle, mettre en œuvre des programmes efficaces de formation pour
améliorer les capacités de l'OAPI à offrir des services de qualité, et enfin, créer
les conditions favorables à la valorisation des résultats de la recherche et à
l'exploitation des innovations technologiques par les entreprises nationales.

10
Les Etats membres de l’OAPI sont : le Benin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Comores, le
Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Guinée Bissau, la Guinée équatoriale, le Mali, la Mauritanie, le
Niger, le Sénégal, le Tchad, le Togo A ce jour, cette organisation couvre un marché potentiel de plus de 185
millions de consommateurs.
11
L’Observatoire régional de la propriété intellectuelle de la CEDEAO (ORPIC) est le fruit de la transformation
de l’observatoire du droit d’auteur par le Règlement C/REG du 3/5/2015 pris lors de la soixante quatorzième
session ordinaire du Conseil des ministres tenue à Accra le 15 et 16 mai 2015. L’Observatoire poursuit les
objectifs ci-après :
Promouvoir la politique de protection et de développement de la propriété intellectuelle ;
Contribuer au développement économique des Etats membres à travers un cadre harmonisé et des stratégies
appropriées au développement de l’innovation et de la créativité ;
Centraliser, coordonner et diffuser les informations de toute nature relatives à la propriété intellectuelle ; Jouer
un rôle d’organe consultatif et d’aide à la décision pour la Commission de la CEDEAO, en matière de propriété
intellectuelle.

28
La mission de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) en
l’espèce pourrait se situer au niveau de la mise en œuvre des systèmes IA et de
la protection des droits des concepteurs par la délivrance d’actes de propriété
intellectuelle tel que les licences de propriétaire et les brevets d’invention
suivant la nature de l’IA.
1.2. L’Autorité Régionale de la Concurrence de la CEDEAO
(ARCC)
L’Autorité Régionale de la Concurrence de la CEDEAO (ARCC) a été créée
dans le cadre de l'Acte additionnel A/SA.2/12/08, qui établit ses fonctions et son
mode de fonctionnement. Cette autorité joue un rôle crucial dans la promotion et
la protection de la concurrence ainsi que des intérêts des consommateurs au sein
de la région de la CEDEAO.
Mandat et Fonctions de l'ARCC :
L'ARCC est investie de la responsabilité de mettre en œuvre les règles de
concurrence de la CEDEAO, visant à garantir un marché ouvert, compétitif et
équitable au sein de la région. À cette fin, l'ARCC exerce plusieurs fonctions
clés, notamment :
i. Surveillance et Application des Règles de Concurrence : L'ARCC
surveille et veille à l'application des règles de concurrence établies par la
CEDEAO. Cela comprend l'identification et la répression des pratiques
anticoncurrentielles telles que les ententes illicites, les abus de position
dominante et les fusions monopolistiques.
ii. Examen des Fusions et Acquisitions : L'ARCC est chargée d'examiner les
opérations de fusion et d'acquisition qui pourraient avoir un impact
significatif sur la concurrence sur le marché régional. Elle évalue ces
opérations pour s'assurer qu'elles ne compromettent pas la concurrence et
ne nuisent pas aux intérêts des consommateurs.
iii. Sensibilisation et Formation : L'ARCC joue un rôle important dans la
sensibilisation des acteurs économiques et du grand public aux enjeux de
la concurrence et de la protection des consommateurs. Elle organise des
programmes de formation et des campagnes de sensibilisation pour
promouvoir une culture de la concurrence et des pratiques commerciales
éthiques au sein de la région.
iv. Collaboration Internationale : En tant qu'autorité régionale, l'ARCC
collabore avec d'autres organismes de régulation de la concurrence au
niveau international pour échanger des informations, coordonner des
29
actions et promouvoir les meilleures pratiques en matière de régulation de
la concurrence.
Défis et Perspectives de l'ARCC :
Malgré son mandat clair et ses fonctions bien définies, l'ARCC est confrontée à
plusieurs défis dans l'exercice de ses responsabilités. Parmi ces défis, on peut
citer :

i. Coordination avec les Autorités Nationales : L'efficacité de l'ARCC


dépend en grande partie de sa capacité à coordonner ses actions avec les
autorités nationales de la concurrence dans les États membres de la
CEDEAO. Une coordination étroite est essentielle pour assurer une
application cohérente et efficace des règles de concurrence au niveau
régional.
ii. Ressources Financières et Humaines : L'ARCC a besoin de ressources
adéquates, tant financières qu'humaines, pour mener à bien ses activités
de surveillance et d'application des règles de concurrence. Un
financement suffisant et des effectifs qualifiés sont nécessaires pour
garantir le bon fonctionnement de l'autorité et son efficacité dans la
réalisation de son mandat.
iii. Évolution des Pratiques Commerciales : L'ARCC doit également faire
face à l'évolution rapide des pratiques commerciales et des modèles
d'affaires, notamment dans le contexte numérique. Elle doit être capable
d'adapter ses méthodes de régulation pour répondre aux nouveaux défis
posés par la numérisation de l'économie et l'émergence de nouveaux
acteurs sur le marché.
Malgré ces défis, l'ARCC offre des perspectives prometteuses pour la promotion
de la concurrence et la protection des consommateurs au sein de la région de la
CEDEAO. En renforçant sa coopération avec les autorités nationales, en
investissant dans ses ressources et en adaptant ses pratiques aux réalités
changeantes du marché, l'ARCC peut jouer un rôle essentiel dans la création
d'un environnement commercial dynamique et concurrentiel au sein de la
CEDEAO.

30
2. Institution en charge du contrôle ou de la protection des droits des
usagers
Les systèmes IA pour leur fonctionnement et mise en œuvre de leur trait
d’intellect s’appuie, entre autres comme il a été au préalable mentionné, sur les
innovations technologiques, Internet et les données massifs (Big Data)
notamment, les données à caractère personnel produites en ligne par les
personnes physiques, les données découlant des sciences, l’histoire, les
mathématiques et produite par les personnes morales.
Pour rappel, qui parle de données personnelles et de TIC, parle de protection.
Aussi, les entités ci-après ont vocation à agir en matière d’IA.
2.1. Les Autorités de régulations des TIC
Dans chaque État membre de la CEDEAO, différentes institutions sont chargées
de superviser les technologies de l'information et de la communication (TIC) et
de veiller à leur régulation. En Côte d'Ivoire, par exemple, la mission de veille
en matière de TIC est assurée par les entités suivantes :

- Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire


(ARTCI) : L'ARTCI est une autorité administrative indépendante dotée de
la personnalité juridique et de l’autonomie financière. Elle a été créée par
l’ordonnance 2012-293 du 21 mars 2012 relative aux télécommunications
et aux technologies de l’information et de la communication, suite à la
fusion du Conseil des Télécommunications de Côte d’Ivoire (CTCI) et de
l’Agence des Télécommunications de Côte d’Ivoire (ATCI). Les missions
de l'ARTCI comprennent l'application des lois et des règlements régissant
le secteur des Télécommunications/TIC, notamment en veillant au respect
des normes qui régissent les TIC et en favorisant l'intégration des TIC
dans tous les secteurs.
2.2. Les Autorités de protection des données personnelles
Le volet données à caractère personnel12 constitue quant à lui l'essence même du
système IA, par conséquent la norme communautaire prescrite par l’Acte
additionnel A/SA.1/01/10 du 16 février 2010 relatif à la protection des données

12
« Toute information de quelque nature qu’elle soit et indépendamment de son support, y compris le son et
l’image relative à une personne physique identifiée ou identifiable, directement ou indirectement, par référence à
un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments spécifiques, propres à son identité physique,
physiologique, génétique, psychique, culturelle, sociale ou économique » Loi n° 2013-450 du 19 juin 2013
relative à la protection des données à caractère personnel, article 1.

31
à caractère personnel, adopté 16 février 2010 et les textes nationaux 13régissant
chaque état membres de la CEDEAO en matière de données à caractère
personnel, doivent être appliquée en matière d'IA vue le traitement de données 14
qui est effectué pour le fonctionnement des systèmes IA.
La Côte d'Ivoire en est l'illustration parfaite. En effet, par la loi n°2013-450
relative la protection des données à caractère personnel en Côte d’ivoire
notamment en son article 46, la mission d'autorité de protection des données à
caractère personnel a été confié à l’Autorité de Régulation des
Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire ou l’ARTCI. A ce titre, elle a pour
mission de s’assurer que les traitements des données à caractère personnel soient
mis en œuvre conformément aux dispositions de la loi en vigueur et de ses
décrets. L'ARTCI veille à ce que l’usage des Technologies de l’Information et
de la Communication ne porte pas atteinte ou ne comporte pas de menace pour
les libertés et la vie privée pour les utilisateurs situés sur l’ensemble du territoire
national.
En somme elle s’assure donc de ce qu’aucun acteur et aucune innovation
technologies utilisant les systèmes IA ne porte pas atteintes aux données
personnelles et à la vie privée des utilisateurs.
Conclusion relatif aux institutions :
Au total, le cadre institutionnel actuel de l’IA ne prend en compte que les
questions de propriété intellectuel (protection des concepteurs d’IA) et ceux
relatives à la protection des consommateurs.

13
Ces textes nationaux constituent la transposition de l'Acte additionnel A/SA.1/01/10 du 16 février 2010 relatif
à la protection des données à caractère personnel.
14
Selon l’article 1er de loi ivoirienne relative à la protection des données à caractère personnel, le traitement de
données constitue « toute opération ou ensemble d’opérations effectuées ou non à l’aide de procédés
automatisés,

et appliquées à des données, telles que la collecte, l’exploitation, l’enregistrement, l’organisation, la


conservation, l’adaptation, la modification, l’extraction, la sauvegarde, la copie, la consultation, l’utilisation, la
communication par transmission, diffusion ou toute autre forme de mise à disposition, le rapprochement ou
l’interconnexion, ainsi que le verrouillage, le cryptage, l’effacement ou la destruction de données à caractère
personnel ».
32
PARTIE II : RENFORCEMENT DE LA REGULATION DE
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELS DANS L’ESPACE CEDEAO

1. Renforcement de la régulation
Une réforme des règles existantes n’est pas forcément indispensable dans la
mesure où celles existantes ne sont pas totalement obsolètes et renferment des
dispositions dont la plasticité permet d’appréhender efficacement les pratiques
du numériques.
S’il n’est pas nécessaire de réécrire des textes qui, quoiqu’anciens, ont su
auparavant traverser des périodes marquées des mutations du paysage
économique, il incombe en revanche aux autorités de régulations de repenser
leur politique à l’aune du développement de l’intelligence artificielle.
La régulation efficace de l'IA nécessite une approche holistique et
multidimensionnelle, impliquant la collaboration de divers acteurs
institutionnels, y compris les gouvernements nationaux, les organismes de
régulation, les institutions académiques, les organisations de la société civile et
le secteur privé. Cette interconnexion complexe de parties prenantes soulève des
défis uniques en termes de coordination, de communication et de mise en œuvre
des politiques et des directives réglementaires.
Ainsi, cette section examinera de manière critique la structure institutionnelle
existante de la CEDEAO en ce qui concerne la régulation de l'IA, en identifiant
les points forts et les lacunes. Sur la base de cette analyse, des recommandations
seront formulées pour améliorer la coordination et l'efficacité de la gouvernance
de l'IA, en mettant l'accent sur des mécanismes de collaboration renforcée, des
processus décisionnels transparents et une allocation efficace des ressources
institutionnelles. En rénovant le cadre institutionnel de la CEDEAO pour
répondre aux défis émergents de l'IA, nous aspirons à faciliter un environnement
propice à l'innovation responsable et à une utilisation éthique de cette
technologie transformative au profit de tous les citoyens de la région.
1.1. Insuffisance de la régulation en vigueur face au
développement de l’IA
Dans un contexte de mutation technologique incessante, l'intelligence artificielle
(IA) se positionne comme une force transformative majeure, remodelant nos
sociétés à un rythme sans précédent. Son émergence apporte un lot complexe de
défis et d'opportunités, propulsant les débats autour de son usage responsable et
33
éthique au cœur des préoccupations mondiales. Au sein de la Communauté
Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), cette discussion revêt
une importance particulière, car elle incarne la nécessité impérieuse de canaliser
les potentialités de l'IA tout en préservant les droits fondamentaux et les valeurs
sociétales.
De manière générale, le droit doit être capable de maitriser la technologie, d’en
encadrer ses applications afin d’en canaliser les dangers et d’en optimiser les
bienfaits.
En examinant attentivement les diverses facettes de cette régulation, nous
sommes confrontés à des questions épineuses telles que la protection des
données, la responsabilité des acteurs et l'équité dans l'accès aux technologies
émergentes.
Toutefois, ce diagnostic ne saurait rester stérile. Notre objectif est de transcender
les limites du statu quo en proposant des solutions novatrices et pragmatiques
pour mettre à jour ce cadre juridique, le rendant ainsi plus adaptatif et résilient
aux défis de demain. En nous appuyant sur une approche multidisciplinaire et
collaborative, nous formulons des recommandations visionnaires visant à doter
la CEDEAO d'un arsenal juridique à la hauteur des défis posés par l'IA, tout en
restant fidèle à ses principes fondateurs de justice, d'équité et de progrès social.
Ainsi, cette partie offre une feuille de route ambitieuse pour une régulation plus
éclairée et agile de l'IA dans la région de la CEDEAO, dessinant les contours
d'un avenir où la technologie s'harmonise harmonieusement avec les aspirations
humaines et les impératifs éthiques.
1.2. Analyse approfondie des lacunes actuelles du cadre légal
1.2.1. Manque de Spécificité et d'Adaptabilité :
L'une des principales lacunes du cadre juridique actuel réside dans son manque
flagrant de spécificité et d'adaptabilité face aux avancées incessantes de
l'intelligence artificielle (IA). Cette constatation émane d'une réalité criante : les
lois en vigueur, conçues dans un contexte souvent antérieur à l'essor fulgurant de
l'IA, peinent à suivre le rythme effréné des progrès technologiques. En effet, l'IA
ne se limite pas à une discipline homogène, mais englobe une myriade de sous-
domaines complexes tels que l'apprentissage automatique, la robotique avancée,
ou encore l'intelligence artificielle éthique, chacun nécessitant une approche
réglementaire distincte et précise.

34
Actuellement, les législations en place s'avèrent générales et trop souvent
déconnectées des réalités technologiques émergentes. Cette généralité entraîne
des lacunes majeures dans la régulation de l'IA, créant des zones grises propices
à l'interprétation et à l'exploitation. Les avancées rapides et inattendues dans le
domaine de l'IA exacerbent ces lacunes, exposant les failles béantes de nos
cadres juridiques.
Face à cette réalité, il est impératif de reconnaître l'urgence d'une refonte
complète de notre approche législative. Les progrès fulgurants de l'IA requièrent
une réponse juridique agile et adaptable, capable de naviguer dans les eaux
troubles de l'innovation technologique. Une législation plus spécifique et
flexible est nécessaire pour répondre aux défis complexes posés par l'IA, en
encadrant de manière adéquate les nouvelles technologies émergentes tout en
anticipant les futurs développements.
En adoptant une approche législative proactive et éclairée, la CEDEAO peut
aspirer à une régulation plus efficace et pertinente de l'IA dans la région et dans
chacun des pays constituant cet espace économique. Cette régulation devrait être
conçue non seulement pour réagir aux défis actuels, mais aussi pour anticiper et
accompagner les évolutions futures, garantissant ainsi un environnement
réglementaire dynamique et résilient.
1.2.2. Complexité des procédures et accessibilité

La complexité des procédures légales constitue un défi majeur dans l'application


des lois sur l'intelligence artificielle (IA) au sein de la CEDEAO. Cette
complexité excessive peut être comparée à un dédale labyrinthique, entravant la
mise en œuvre efficace des réglementations et décourageant parfois les acteurs
concernés de se conformer aux exigences juridiques en vigueur. En effet, les
mécanismes juridiques actuels sont souvent perçus comme opaques et peu
conviviaux, ce qui peut non seulement compromettre l'application des lois sur
l'IA, mais également freiner l'innovation et la croissance dans ce domaine
émergent.
La nature complexe des procédures légales peut introduire des obstacles
administratifs et bureaucratiques qui entravent la libre circulation des idées et
des technologies. Cette situation décourage non seulement les entreprises et les
chercheurs, mais peut également compromettre la confiance du public dans le
système juridique, sapant ainsi les fondements d'une régulation efficace.

35
Pour surmonter ces défis, il est impératif de simplifier les procédures légales et
de les rendre accessibles à tous les acteurs concernés. Cette simplification ne se
limite pas uniquement à la rédaction des textes juridiques, mais englobe
également la création de mécanismes d'application clairs et conviviaux. En
rendant les procédures légales compréhensibles et accessibles à toutes les parties
prenantes, y compris les entreprises, les individus et les organes de régulation
favorisera une culture de conformité et de transparence essentielle pour garantir
un développement éthique et responsable de l'IA au sein de la CEDEAO.
Ainsi, simplifier les procédures légales et les rendre accessibles à tous devrait
être une priorité dans la rénovation du cadre juridique de la régulation de l'IA
dans la région. Cela contribuera à créer un environnement propice à l'innovation
tout en garantissant une application efficace des lois susceptibles d’être
appliquées à l'IA, renforçant ainsi la confiance des parties prenantes et du public
dans le système juridique.
1.2.3. Insuffisance des sanctions
Une lacune majeure dans le cadre juridique actuel réside dans l'insuffisance des
sanctions prévues pour les violations des lois susceptibles d’être applicables à
l’intelligence artificielle (IA) au sein de l’espace CEDEAO. Cela inclut des
sanctions telles que les amendes financières, les mesures disciplinaires, les
interdictions d'exercer, voire des peines de prison, qui sont souvent inadéquates
ou absentes dans les textes réglementaires existants. Cette lacune soulève des
préoccupations quant à l'efficacité dissuasive des règles existantes, et remet en
question la capacité du cadre juridique actuel à maintenir l'intégrité et la
légitimité du cadre législatif de l'IA dans la région.
Les sanctions existantes sont souvent perçues comme peu dissuasives, ce qui
peut encourager le non-respect de la réglementation en vigueur. Cette réalité met
en lumière la nécessité impérieuse de revoir en profondeur le système de
sanctions afin de garantir une application adéquate des lois existantes sur l'IA.
Pour remédier à cette insuffisance, il est impératif d'envisager des sanctions qui
soient à la fois dissuasives et justes. Les sanctions dissuasives sont essentielles
pour instaurer une culture de respect et de conformité aux normes éthiques et
juridiques établies en matière d'IA. Elles doivent être suffisamment sévères pour
dissuader les comportements non conformes, tout en tenant compte de la gravité
des violations et des circonstances atténuantes.

36
De plus, il est crucial que les sanctions prévoient une réparation adéquate en cas
de dommages causés par des systèmes d'IA défaillants ou malveillants. Cette
dimension de responsabilité financière est essentielle pour garantir une
protection adéquate des droits et des intérêts des individus et des organisations
affectées par la défaillance de ces technologies.
En mettant en place des sanctions proportionnées et efficaces telles que des
amendes financières dissuasives, des interdictions temporaires ou définitives
d'exercer certaines activités liées à l'IA, ou encore des obligations de correction
et de réparation des préjudices causés, le cadre juridique de la CEDEAO sur l'IA
pourrait ainsi renforcer sa capacité à garantir un développement responsable et
éthique de cette technologie. Ces sanctions contribueraient non seulement à
maintenir l'intégrité du cadre réglementaire, mais également à préserver la
confiance des usagers dans la régulation de l'IA, assurant ainsi la protection des
droits et des valeurs fondamentales de la société dans un environnement
technologique en constante évolution. De plus, des mesures telles que la
publication des décisions de sanctions prises à l'encontre des contrevenants
pourraient servir de dissuasion supplémentaire en alertant l'ensemble des acteurs
sur les conséquences de comportements contraires aux normes éthiques et
juridiques établies. En promouvant une culture de conformité et de
responsabilité, ces sanctions contribueraient à instaurer un climat favorable à
l'innovation tout en assurant le respect des principes éthiques et des droits
fondamentaux dans le développement et l'utilisation de l'IA au sein de la
CEDEAO.
1.3. Propositions d'Amélioration et de Rénovation du Cadre
Juridique
1.3.1. Adoption de lois spécifiques à l'IA
Face à la complexité croissante des défis posés par l'intelligence artificielle (IA)
au sein de la CEDEAO, il est devenu impératif de repenser en profondeur le
cadre réglementaire en vigueur. Une proposition majeure émerge : l'adoption de
lois spécifiques à l'IA. Cette approche ambitieuse vise à remédier efficacement
au manque de spécificité et d'adaptabilité des réglementations actuelles, en
offrant un cadre juridique mieux ajusté aux défis uniques posés par cette
technologie émergente.
Les lois spécifiques à l'IA constitueraient un ensemble de directives législatives
conçues pour embrasser l'ensemble du spectre de cette technologie en évolution
rapide. Elles devraient englober divers domaines, tels que l'apprentissage

37
automatique, la robotique avancée, les systèmes autonomes et l'intelligence
artificielle éthique. Plus encore, ces lois devraient être suffisamment souples
pour s'adapter rapidement aux évolutions technologiques et aux nouveaux défis
qui émergent dans le domaine de l'IA.
En adoptant des lois spécifiques à l'IA, la CEDEAO pourrait ériger un cadre
réglementaire plus robuste et adaptable, en phase avec les exigences d'un
environnement technologique en perpétuelle mutation. Cette approche offrirait
une clarté et une prévisibilité accrues aux acteurs impliqués dans le
développement, le déploiement et l'utilisation de l'IA. De plus, elle encouragerait
l'innovation responsable et éthique dans la région en établissant des normes
claires et des garde-fous juridiques pour encadrer l'évolution de cette
technologie.
En somme, l'adoption de lois spécifiques à l'IA représente une étape cruciale
pour garantir une régulation efficace et éclairée de cette technologie
transformative au sein de la CEDEAO. Elle incarne l'engagement résolu de la
région à façonner un avenir technologique où l'innovation s’harmonise avec les
valeurs éthiques et les aspirations sociétales, garantissant ainsi une utilisation
responsable et bénéfique de l'IA pour tous ses citoyens.
1.3.2. Simplification des procédures et accessibilité
Dans le cadre de l'amélioration de l'accessibilité et de la compréhension des lois
sur l'intelligence artificielle (IA) au sein de la CEDEAO, il est impératif de
simplifier les procédures administratives et judiciaires associées. Cette
simplification vise à rendre les mécanismes juridiques plus accessibles à tous,
qu'il s'agisse d'entreprises, d'individus ou d'organes de régulation, afin de
favoriser une conformité accrue aux réglementations en vigueur.
Une approche clé pour simplifier les procédures consiste à développer des
guides pratiques, des ressources en ligne et des programmes de formation
spécifiquement dédiés à l'IA. Ces outils fourniraient des explications claires et
concises sur les dispositions légales pertinentes, ainsi que des instructions
pratiques sur la manière de les mettre en œuvre correctement. En rendant ces
informations facilement accessibles et compréhensibles, les parties prenantes
seraient mieux équipées pour se conformer aux exigences légales et pour
naviguer efficacement dans le paysage réglementaire complexe de l'IA.
De plus, la mise en place de canaux de communication ouverts et accessibles
entre les acteurs concernés et les autorités réglementaires pourrait faciliter le

38
partage d'informations et la résolution rapide des problèmes liés à l'application
des lois sur l'IA. Ces initiatives visent à garantir une meilleure compréhension et
une meilleure application des réglementations, renforçant ainsi la confiance dans
le cadre juridique et favorisant un développement harmonieux et responsable de
l'IA au sein de la CEDEAO.
En résumé, la simplification des procédures et l'amélioration de l'accessibilité
des lois sur l'IA constituent des éléments essentiels pour assurer une régulation
efficace et éclairée de cette technologie émergente. Ces mesures contribueront à
renforcer la conformité aux réglementations, à promouvoir l'innovation
responsable et à maintenir la confiance du public dans le cadre réglementaire de
la CEDEAO en matière d'IA.
1.3.3. Renforcement des sanctions et de l'application des lois
Pour garantir une application effective des lois sur l'intelligence artificielle (IA)
au sein de la CEDEAO, il est indispensable de renforcer les sanctions et les
mécanismes d'application. Cette mesure vise à dissuader les comportements non
conformes, à promouvoir une conformité accrue aux réglementations en vigueur
et à garantir une réparation adéquate en cas de violations graves ou de
dommages causés par des systèmes d'IA défaillants.
Le renforcement des sanctions doit être mis en œuvre de manière stratégique et
équilibrée. Il peut prendre différentes formes, telles que l'imposition de
sanctions financières dissuasives, la révocation de licences d'exploitation pour
les entreprises en infraction, ou encore des mesures correctives spécifiques
visant à réparer les dommages causés par des systèmes d'IA non conformes. Ces
sanctions doivent être proportionnées à la gravité de l'infraction et conçues de
manière à décourager efficacement les comportements non éthiques ou
irresponsables dans le développement, le déploiement et l'utilisation de l'IA.
Parallèlement au renforcement des sanctions, il est essentiel de renforcer les
mécanismes d'application des lois sur l'IA. Cela implique de veiller à ce que les
autorités compétentes disposent des ressources et des pouvoirs nécessaires pour
détecter, enquêter et punir les violations de manière rapide et efficace. Il peut
également nécessiter une collaboration renforcée entre les organes de régulation,
les autorités judiciaires et les parties prenantes concernées. De plus, le
développement de technologies et d'outils d'analyse avancés peut être nécessaire
pour surveiller et contrôler l'utilisation de l'IA dans divers contextes, permettant
ainsi une application plus proactive des réglementations.

39
En renforçant les sanctions et les mécanismes d'application des lois sur l'IA, la
CEDEAO pourrait ainsi promouvoir une culture de conformité et de
responsabilité dans le domaine de l'IA. Cela contribuerait à assurer un
développement éthique et responsable de cette technologie au sein de la région,
tout en renforçant la confiance du public dans le cadre réglementaire et en
favorisant l'innovation responsable et durable.
1.4. Conclusion et Perspectives
La rénovation du cadre juridique de la régulation de l'intelligence artificielle
(IA) au sein de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) représente une étape cruciale pour garantir une protection adéquate
des droits fondamentaux dans un environnement technologique en constante
évolution. En effet, l'IA est devenue une force transformative majeure dans
divers secteurs de la société, offrant des opportunités sans précédent mais
soulevant également des défis éthiques, sociaux et juridiques.
Au cours de ce mémoire, nous avons exploré en profondeur les lacunes du cadre
juridique actuel de la CEDEAO en matière d'IA, en mettant en évidence les
défis liés à la spécificité et à l'adaptabilité des lois, à la complexité des
procédures administratives et judiciaires, ainsi qu'à l'insuffisance des sanctions
prévues. Dans cette optique, nous avons avancé plusieurs propositions
d'amélioration visant à moderniser et à renforcer le cadre réglementaire afin de
mieux répondre aux défis émergents de l'IA.
En adoptant des lois spécifiques à l'IA, en simplifiant les procédures et en
renforçant les sanctions, la CEDEAO peut mieux répondre aux besoins
changeants de son environnement technologique et assurer une régulation
équilibrée et efficace de l'IA. Ces mesures permettraient non seulement de
protéger les droits fondamentaux des citoyens, mais aussi de promouvoir
l'innovation responsable et éthique dans la région, tout en renforçant la
confiance des acteurs dans le cadre réglementaire.
Cependant, il est important de reconnaître que la régulation de l'IA est un
processus évolutif et dynamique, qui nécessitera une surveillance continue et
une adaptation constante aux progrès technologiques et aux nouveaux défis qui
se posent. Par conséquent, la CEDEAO doit rester engagée dans un dialogue
ouvert et collaboratif avec toutes les parties prenantes concernées, y compris les
entreprises, la société civile, les universités et les institutions internationales,
afin de garantir une régulation inclusive, équitable et efficace de l'IA pour le
bénéfice de tous les citoyens de la région.
40
2. Renforcement de la structure institutionnelle
Dans le contexte complexe et dynamique des organisations, le renforcement de
la structure institutionnelle revêt une importance capitale. Une structure
institutionnelle solide constitue le fondement sur lequel reposent la cohérence, la
stabilité et la performance d'une entité, qu'elle soit publique ou privée. En effet,
une structure bien définie et fonctionnelle permet de clarifier les rôles et les
responsabilités, de faciliter la coordination et la collaboration, et de garantir la
prise de décisions éclairées et efficaces.
Le présent article se penche sur l'impératif de renforcer la structure
institutionnelle, en se focalisant sur trois axes principaux : l'analyse approfondie
de la structure institutionnelle actuelle, les propositions de rénovation et de
renforcement du cadre institutionnel, ainsi que les conclusions et perspectives
pour assurer une évolution continue et adaptative.
L'importance de ce renforcement réside dans sa capacité à améliorer la résilience
et la capacité d'adaptation de l'organisation face aux défis internes et externes.
En effet, une structure institutionnelle bien conçue favorise la fluidité des
processus, la clarté des objectifs, et renforce la confiance des parties prenantes.
Par conséquent, investir dans le renforcement de la structure institutionnelle
représente un gage de durabilité et de pérennité pour toute entité aspirant à
prospérer dans un environnement concurrentiel et changeant.
Dans cette optique, il convient d'explorer en profondeur la structure
institutionnelle actuelle, d'identifier ses forces et ses faiblesses, et de formuler
des propositions tangibles pour son amélioration. Ce faisant, nous aspirons à
fournir des insights précieux pour orienter les décisions stratégiques et les
actions opérationnelles visant à renforcer la gouvernance, la performance et la
légitimité des organisations dans un monde en constante évolution
2.1. Analyse Approfondie de la Structure Institutionnelle
Actuelle
2.1.1. Forces de la Structure Institutionnelle Actuelle :
La structure institutionnelle actuelle en charge de la régulation de l'intelligence
artificielle (IA) présente plusieurs forces qui constituent une base solide pour la
supervision et la mise en œuvre des lois sur l'IA au sein de la Communauté
Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Parmi ces forces, on
peut noter la présence d'organes nationaux et régionaux dédiés au numérique de
façon générale et à la régulation de l'IA de façon spécifique, qui jouent un rôle

41
crucial dans la supervision et la coordination des activités liées à l'IA dans leurs
juridictions respectives.
La présence d'organes nationaux permet une approche décentralisée de la
régulation de l'IA, ce qui permet une adaptation aux spécificités et aux besoins
de chaque État membre de la CEDEAO. Ces organes jouent un rôle essentiel
dans la supervision et la mise en œuvre des lois sur l'IA au niveau national, en
veillant à ce que les politiques et les directives réglementaires soient appliquées
de manière cohérente et efficace.
Par ailleurs, la coordination régionale entre les États membres de la CEDEAO
offre une opportunité d'harmonisation des régulations sur l'IA à travers la région.
Cette coordination permet de réduire les disparités réglementaires entre les
différents pays membres et de créer un environnement plus cohérent pour le
développement et l'utilisation de l'IA dans la région.
Cependant, malgré ces forces, des faiblesses subsistent et nécessitent une
attention particulière. Dans les sections suivantes, nous examinerons de manière
critique les lacunes de la structure institutionnelle actuelle de la CEDEAO en
matière de régulation de l'IA et proposerons des recommandations pour les
surmonter et renforcer ainsi l'efficacité et la cohérence de la gouvernance de l'IA
dans la région.
2.1.2. Faiblesses de la Structure Institutionnelle Actuelle :
Malgré les forces présentes, plusieurs faiblesses persistent au sein de la structure
institutionnelle actuelle chargée de la régulation de l'intelligence artificielle (IA)
au sein de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO). Parmi ces faiblesses, on peut notamment citer l'alignement des
mandats et la répartition inégale des ressources entre les organes nationaux et
régionaux.
Tout d'abord, l'alignement des mandats entre les organes nationaux et régionaux
peut poser problème. En effet, chaque pays membre de la CEDEAO peut avoir
ses propres priorités et objectifs en matière de régulation de l'IA, ce qui peut
entraîner des divergences dans les politiques et les directives réglementaires
adoptées. Cette fragmentation peut compromettre la cohérence et l'efficacité de
la régulation de l'IA à l'échelle régionale, en rendant difficile l'harmonisation des
pratiques et des normes entre les différents États membres.
De plus, la répartition inégale des ressources entre les organes nationaux et
régionaux peut également constituer un obstacle majeur. Certains pays membres
42
de la CEDEAO peuvent disposer de ressources financières et humaines plus
importantes que d'autres, ce qui peut créer des disparités dans la capacité des
organes nationaux à superviser et à mettre en œuvre efficacement les lois sur
l'IA. Cette situation peut entraîner des inégalités dans l'application des
réglementations et favoriser un environnement de concurrence déloyale entre les
différents États membres.
En somme, ces faiblesses peuvent compromettre la cohérence et l'efficacité de la
régulation de l'IA dans la région. Dans les sections suivantes, nous explorerons
des recommandations visant à surmonter ces défis et à renforcer ainsi la
gouvernance de l'IA au sein de la CEDEAO.
2.2. Propositions de Rénovation et de Renforcement du Cadre
Institutionnel
2.2.1. Renforcement de l'harmonisation des mandats
Afin de garantir une application uniforme des lois sur l'intelligence artificielle
(IA) à travers la région de la Communauté Économique des États de l'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO), il est impératif de renforcer l'harmonisation des mandats
entre les organes nationaux et régionaux responsables de la régulation de l'IA.
Cette mesure vise à promouvoir la cohérence et la coordination des actions
réglementaires, tout en assurant une application équitable et efficace des
réglementations dans tous les États membres de la CEDEAO.
Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de procéder à une révision
approfondie des textes législatifs existants, en identifiant et en éliminant les
divergences et les incohérences qui pourraient exister entre les différentes
juridictions nationales. Cela nécessite une analyse minutieuse des lois et des
réglementations en vigueur dans chaque pays membre, ainsi qu'une coordination
étroite entre les organes nationaux et régionaux pour s'assurer que les directives
réglementaires sont cohérentes et compatibles à travers toute la région.
De plus, il est essentiel de mettre en place des mécanismes de coordination
efficaces pour faciliter l'échange d'informations et la coopération entre les
organes nationaux et régionaux. Cela pourrait impliquer la création de
plateformes de dialogue régulières, la tenue de réunions de coordination et la
mise en place de groupes de travail spécialisés chargés de résoudre les
problèmes transfrontaliers et de promouvoir une application uniforme des
réglementations sur l'IA dans toute la CEDEAO.

43
En renforçant l'harmonisation des mandats entre les organes nationaux et
régionaux, la CEDEAO pourrait ainsi créer un environnement réglementaire
plus cohérent et prévisible pour le développement et l'utilisation de l'IA dans la
région, favorisant ainsi l'innovation responsable et l'adoption éthique de cette
technologie transformative.
2.2.2. Allocation équitable des ressources
L'assurance d'une allocation équitable des ressources revêt une importance
capitale pour garantir que tous les organes de régulation au sein de la
Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
disposent des moyens nécessaires pour remplir leurs fonctions de manière
efficace dans le domaine de la régulation de l'intelligence artificielle (IA). Cette
démarche vise à prévenir toute disparité qui pourrait découler des différences de
capacités financières entre les États membres, afin d'assurer une supervision et
une mise en œuvre équitable des lois sur l'IA à travers la région.
Une approche envisageable consiste à mettre en place des fonds régionaux
dédiés spécifiquement à la régulation de l'IA. Ces fonds seraient conçus pour
apporter un soutien financier substantiel aux organes de régulation opérant dans
les pays où les ressources financières sont limitées. Pour alimenter ces fonds,
des contributions pourraient provenir des États membres eux-mêmes, de
partenaires internationaux engagés dans le développement technologique en
Afrique de l'Ouest, ou encore d'autres sources de financement identifiées.
Ces fonds régionaux serviraient alors à fournir un soutien financier crucial, mais
également technique et logistique, aux organes de régulation confrontés à des
contraintes financières. Cette assistance pourrait prendre différentes formes,
telles que des subventions pour renforcer les capacités des équipes de régulation
en matière de formation et de développement professionnel, des investissements
dans l'acquisition d'outils et de technologies nécessaires à la supervision efficace
des activités liées à l'IA, ou encore des programmes d'échange de bonnes
pratiques entre les organes de régulation des différents pays membres.
En garantissant une allocation équitable des ressources à travers ces fonds
régionaux, la CEDEAO pourrait ainsi renforcer de manière significative la
capacité de ses organes de régulation à remplir efficacement leurs missions. Ce
faisant, cela contribuerait à créer un environnement réglementaire plus équilibré
et cohérent dans la région, favorisant ainsi le développement éthique et
responsable de l'intelligence artificielle pour le bien-être collectif des citoyens
de la CEDEAO.
44
2.2.3. Renforcement de la Coordination et de la Collaboration
Pour optimiser la régulation de l'intelligence artificielle (IA) au sein de la
Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), il est
primordial de renforcer la coordination et la collaboration entre les organes
nationaux et régionaux de régulation. Cette initiative vise à favoriser une
approche harmonieuse et cohérente dans la mise en œuvre des lois sur l'IA à
travers la région, en maximisant les échanges d'informations, la collaboration
stratégique et le partage de bonnes pratiques entre les différents acteurs.
Pour concrétiser cette vision, il est proposé de développer des mécanismes de
communication efficaces et des plateformes dédiées à la coordination et à la
collaboration entre les organes de régulation. Ces plateformes pourraient prendre
la forme de forums en ligne sécurisés, permettant aux représentants des organes
nationaux et régionaux de partager des informations, d'échanger des expériences
et de discuter des meilleures pratiques en matière de régulation de l'IA.
En outre, des initiatives de renforcement des capacités pourraient être mises en
place, notamment des sessions de formation conjointes, des ateliers thématiques
et des programmes d'échange de personnel entre les organes de régulation des
différents pays membres. Ces activités favoriseraient le développement d'un
réseau solide de professionnels de la régulation de l'IA dans la région, renforçant
ainsi les capacités institutionnelles et opérationnelles des organes de régulation.
Par ailleurs, la création de groupes de travail thématiques, composés d'experts
des organes nationaux et régionaux, pourrait permettre de se concentrer sur des
questions spécifiques liées à la régulation de l'IA, telles que l'éthique, la sécurité
des données ou l'impact socio-économique. Ces groupes de travail pourraient
élaborer des lignes directrices communes, des recommandations et des outils
pratiques pour orienter les politiques de régulation et les actions concrètes dans
ces domaines.
En consolidant ainsi la coordination et la collaboration entre les organes
nationaux et régionaux de régulation de l'IA au sein de la CEDEAO, il sera
possible de renforcer la gouvernance de l'IA dans la région, favorisant ainsi un
développement éthique, responsable et harmonieux de cette technologie
innovante au service de tous les citoyens de la CEDEAO.
2.3. Conclusion et Perspectives
La rénovation du cadre institutionnel de la régulation de l'intelligence artificielle
(IA) au sein de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest

45
(CEDEAO) représente une étape cruciale pour garantir une coordination
efficace et une application cohérente des lois sur l'IA à travers la région. En
effet, face à l'évolution rapide de la technologie et des défis émergents, il est
impératif de renforcer les mécanismes institutionnels afin de promouvoir un
environnement réglementaire adapté et efficace pour encadrer le développement
et l'utilisation de l'IA dans la région.
En suivant les recommandations énoncées dans ce mémoire, la CEDEAO peut
améliorer son efficacité dans la régulation de l'IA et assurer une protection
adéquate des droits fondamentaux dans un environnement technologique en
constante évolution. En renforçant l'harmonisation des mandats entre les organes
nationaux et régionaux, la CEDEAO peut garantir une approche cohérente et
harmonieuse dans la mise en œuvre des réglementations sur l'IA à travers la
région, minimisant ainsi les disparités et les conflits potentiels entre les États
membres.
Parallèlement, en garantissant une allocation équitable des ressources à travers
des mécanismes de financement régional, la CEDEAO peut veiller à ce que tous
les organes de régulation disposent des moyens nécessaires pour remplir
efficacement leurs missions, renforçant ainsi la capacité institutionnelle et
opérationnelle de la région dans le domaine de la régulation de l'IA.
Enfin, en renforçant la coordination et la collaboration entre les organes de
régulation, la CEDEAO peut favoriser l'échange d'informations, le partage de
bonnes pratiques et la coopération stratégique, créant ainsi un environnement
propice à une régulation efficace et éthique de l'IA dans la région.
Dans cette perspective, il est essentiel que la CEDEAO reste engagée dans un
processus continu de surveillance, d'évaluation et d'adaptation de son cadre
institutionnel de régulation de l'IA, afin de répondre de manière proactive aux
défis émergents et d'assurer une régulation équilibrée et responsable de cette
technologie transformative au profit de tous les citoyens de la région.

46
CONCLUSION
L'élaboration d'un cadre réglementaire efficace pour l'intelligence artificielle
(IA) au sein de la CEDEAO est une entreprise complexe et cruciale. Ce
mémoire a exploré en profondeur les défis, les évolutions et les perspectives de
la régulation de l'IA dans cet espace régional en plein essor.
À travers une analyse approfondie du cadre juridique existant, nous avons
identifié les différentes étapes de son évolution, depuis les préoccupations
initiales liées à la cybersécurité jusqu'à l'émergence de lois spécifiques sur l'IA.
Nous avons également mis en lumière les lacunes de ce cadre, notamment en
termes de spécificité, d'accessibilité et d'efficacité des sanctions.
De même, l'examen de la structure institutionnelle actuelle a révélé à la fois ses
forces, telles que la coordination régionale, et ses faiblesses, comme le
désalignement des mandats et la répartition inégale des ressources. Des
propositions de rénovation ont été avancées pour renforcer cette structure,
notamment en matière d'harmonisation des mandats et d'allocation équitable des
ressources.
Enfin, pour conclure, il est crucial de souligner que la régulation de l'IA ne peut
être effective que si elle est agile, éthique et collaborative. La CEDEAO doit
s'efforcer de rester à la pointe de l'évolution technologique tout en protégeant les
droits fondamentaux de ses citoyens. Cela nécessitera un engagement continu en
faveur de la révision et de l'amélioration du cadre juridique et institutionnel,
ainsi qu'une collaboration étroite avec d'autres régions du monde.
En adoptant une approche proactive et inclusive, la CEDEAO peut contribuer à
façonner un avenir où l'IA est utilisée de manière responsable pour le bien de
tous, tout en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte dans cette ère
de transformation numérique.

47
BIBLIOGRAPHIE

1. Amoako, K. Y. (2019). Artificial Intelligence in Africa: Opportunities, Challenges,


and the Future. African Development Bank Group. Ce rapport exhaustif explore les
opportunités et les défis liés à l'intelligence artificielle en Afrique, mettant en lumière
les perspectives économiques, sociales et technologiques de l'IA dans la région.

2. CEDEAO. (2020). Stratégie Régionale pour le Développement de l'Intelligence


Artificielle dans l'Espace CEDEAO. Ce document stratégique élaboré par la CEDEAO
présente les orientations et les objectifs de la région en matière de développement de
l'IA, mettant en avant les initiatives régionales visant à favoriser l'innovation et la
croissance dans le domaine de l'IA.

3. European Union. (2018). Ethics Guidelines for Trustworthy AI. European


Commission. Ces lignes directrices éthiques émises par l'Union européenne proposent
un cadre pour le développement et l'utilisation de l'intelligence artificielle axée sur la
confiance, la transparence et la responsabilité, offrant ainsi des insights précieux pour
la régulation de l'IA dans d'autres régions du monde.

4. Floridi, L. (2019). Soft ethics and the governance of the digital. Philosophy &
Technology, 32(1), 1-8. Cet article examine les questions éthiques liées à la
gouvernance de la technologie numérique, y compris l'intelligence artificielle, en
proposant une approche éthique souple qui prend en compte la nature complexe et
évolutive des technologies numériques.

5. Gouvernement du Canada. (2022). Directive du Cabinet sur l'intelligence artificielle:


Gouverner les algorithmes dans une société axée sur les données. Bibliothèque et
Archives Canada. Cette directive gouvernementale canadienne fournit un cadre
réglementaire pour la gouvernance de l'intelligence artificielle, mettant l'accent sur la
transparence, la responsabilité et la protection des droits fondamentaux dans
l'utilisation des algorithmes.
6. Kitchin, R. (2017). Thinking critically about and researching algorithms. Information,
Communication & Society, 20(1), 14-29. Cet article propose une analyse critique des
algorithmes, soulignant les enjeux de pouvoir, de contrôle et de justice sociale liés à
leur conception et leur utilisation, offrant ainsi des perspectives importantes pour la
régulation de l'IA.

7. OECD. (2019). OECD Principles on Artificial Intelligence. Organisation for


Economic Co-operation and Development. Ces principes énoncés par l'OCDE
proposent des lignes directrices pour le développement et l'utilisation responsables de
l'IA, mettant en avant des valeurs telles que la transparence, l'équité et la
responsabilité dans la gouvernance de l'IA.

48
8. Osaheni, N. M. (2021). Artificial Intelligence and Data Protection Law: A
Comparative Analysis of the GDPR and the Nigerian Data Protection Regulation.
African Journal of International and Comparative Law, 29(1), 111-135. Cet article
offre une analyse comparative des lois sur la protection des données en Europe et au
Nigeria, explorant les défis et les opportunités de réguler l'IA dans le contexte
juridique africain.

9. Sengupta, S., & Holmes, D. (2019). Artificial intelligence in Africa: An overview.


Brookings Institution. Ce rapport propose un aperçu complet de l'état de l'intelligence
artificielle en Afrique, en examinant les tendances, les politiques et les initiatives en
cours dans la région, offrant ainsi une perspective précieuse sur le paysage de l'IA en
Afrique.

10. United Nations. (2021). Secretary-General's Roadmap for Digital Cooperation. United
Nations. Ce document stratégique des Nations Unies présente une feuille de route pour
la coopération numérique mondiale, soulignant les enjeux et les priorités liés à la
régulation de l'intelligence artificielle et des technologies numériques à l'échelle
mondiale, offrant ainsi des orientations pour une action concertée au niveau
international.

49
ANNEXES :
Annexe A : Textes de lois et réglementations de la CEDEAO sur l'intelligence artificielle
1. Projet de loi sur l'intelligence artificielle de la CEDEAO
2. Réglementations spécifiques relatives à l'IA dans les États membres de la CEDEAO
Annexe B : Rapports de recherche pertinents sur l'IA en Afrique de l'Ouest
1. Rapport sur l'état de l'IA en Afrique de l'Ouest par la Banque africaine de
développement
2. Études universitaires sur l'impact socio-économique de l'IA dans la région
Annexe C : Résultats d'enquêtes ou d'études de cas utilisés dans votre mémoire
1. Résultats d'une enquête sur les perceptions publiques de l'IA dans la CEDEAO
2. Étude de cas sur l'utilisation de l'IA dans le secteur de la santé en Afrique de l'Ouest
Annexe D : Schémas, graphiques ou tableaux illustrant des données pertinentes
1. Graphique illustrant l'évolution des investissements en IA dans la région de la
CEDEAO
2. Tableau comparatif des politiques d'IA dans les États membres de la CEDEAO
Annexe E : Transcriptions d'entrevues ou de discussions avec des experts en IA ou en droit
1. Transcriptions d'entrevues avec des responsables gouvernementaux chargés de la
régulation de l'IA
2. Transcriptions de discussions avec des chercheurs universitaires spécialisés dans le
domaine de l'IA en Afrique de l'Ouest
Annexe F : Articles de presse ou de revues spécialisées sur le sujet
1. Articles de presse sur les développements récents en matière de régulation de l'IA dans
la région de la CEDEAO
2. Revues spécialisées présentant des analyses approfondies sur les enjeux juridiques et
éthiques de l'IA en Afrique de l'Ouest

50
TABLE DES MATIERES

DEDICACE...........................................................................................................I
REMERCIEMENTS............................................................................................II
SIGLES ET ACRONYMES...............................................................................III
SOMMAIRE.......................................................................................................IV
INTRODUCTION.................................................................................................1
I. CADRE LEGAL.............................................................................................7
1. Analyse Historique des Lois et Règlements Relatives à l’Intelligence
Artificielle (IA) au sein de la CEDEAO............................................................7
1.1. Période Initiale (XXe siècle - Milieu du XXIe siècle).......................8
1.2. Années 2010 - Reconnaissance de l'Impact de l'IA............................9
1.3. Milieu des Années 2010 à Aujourd'hui - Consolidation et
Spécialisation...................................................................................................11
2. Textes internationaux.......................................................................12
2.1. Texte spécifique s’appliquant à l’IA................................................12
2.2. Proposition Textes applicables suivant la nature de l’IA.................13
3. Textes communautaires....................................................................14
4. Cadre légal national de quelques états membres de la CEDEAO....14
4.1. La Côte d’Ivoire................................................................................14
4.2. Cadre légal de l'intelligence artificielle (IA) : Cas du Sénégal.........16
4.3. Cadre légal de l'intelligence artificielle (IA) : Cas du Bénin............16
5. Analyse Comparative du Cadre Légal de l'Intelligence Artificielle
(IA) dans la CEDEAO : Cas de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Bénin......17
5.1. Constitution et Principes Fondamentaux..........................................17
5.2. Protection des Données Personnelles...............................................18
5.3. Propriété Intellectuelle......................................................................21
5.4. Régulation de la Concurrence...........................................................24
II. CADRE INSTITUTIONNEL....................................................................27

51
1. Institution en charge de la mise en œuvre ou de la protection des
droits des concepteurs......................................................................................27
1.1. L'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).........27
1.2. L’Autorité Régionale de la Concurrence de la CEDEAO (ARCC). 28
2. Institution en charge du contrôle ou de la protection des droits des
usagers 30
2.1. Les Autorités de régulations des TIC...............................................30
2.2. Les Autorités de protection des données personnelles.....................30
PARTIE II : RENFORCEMENT DE LA REGULATION DE
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELS DANS L’ESPACE CEDEAO...................32
1. Renforcement de la régulation..........................................................32
1.1. Insuffisance de la régulation en vigueur face au développement de
l’IA 32
1.2. Analyse approfondie des lacunes actuelles du cadre légal...............33
1.2.1. Manque de Spécificité et d'Adaptabilité :.........................................33
1.2.2. Complexité des procédures et accessibilité......................................34
1.2.3. Insuffisance des sanctions................................................................35
1.3. Propositions d'Amélioration et de Rénovation du Cadre Juridique..36
1.3.1. Adoption de lois spécifiques à l'IA...................................................36
1.3.2. Simplification des procédures et accessibilité..................................37
1.3.3. Renforcement des sanctions et de l'application des lois...................38
1.4. Conclusion et Perspectives...............................................................39
2. Renforcement de la structure institutionnelle...................................39
2.1. Analyse Approfondie de la Structure Institutionnelle Actuelle........40
2.1.1. Forces de la Structure Institutionnelle Actuelle :.............................40
2.1.2. Faiblesses de la Structure Institutionnelle Actuelle :........................41
2.2. Propositions de Rénovation et de Renforcement du Cadre
Institutionnel....................................................................................................42
2.2.1. Renforcement de l'harmonisation des mandats................................42
2.2.2. Allocation équitable des ressources..................................................43
2.2.3. Renforcement de la Coordination et de la Collaboration.................43
52
2.3. Conclusion et Perspectives...............................................................44
CONCLUSION...................................................................................................46
BIBLIOGRAPHIE..............................................................................................47
ANNEXES :........................................................................................................49
TABLE DES MATIERES..................................................................................50

53

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