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Jean-Gabriel 

Ganascia
EAN : 9782021440324
SEUIL (04/03/2022)
3/5   1 notes
Résumé :
Nous ne vivons plus dans les fers. Pourtant, nous le constatons, nous ne sommes pas vraiment libres ; nous nous prenons de plus en plus souvent aux rets du
numérique dont nous devenons captifs. Les flux de données – textes, images, sons – qui attestent, trahissent, influencent nos vies affectives, personnelles et
professionnelles, sont manipulés à notre insu par les techniques de l’intelligence artificielle. Il en résulte une évolution majeure de la condition humaine, qui rend
nécessaire et urgente une réflexion sur les conséquences politiques, sociales et même morales des technologies de l’information et de la communication. Cet essai
vif, original et engagé vise à faire le point sur ces questions. Passant au crible la vulgate « éthique » usuelle, Jean-Gabriel Ganascia en dévoile les limites. Car,
pour louables que nous apparaissent les principes invoqués, les avis rendus par les comités de régulation n’aboutissent le plus souvent qu’à des recommandations
vaines qui nous laissent impuissants face au monde qui se fait jour sous nos yeux ; pire, elles font souvent écho à des craintes caduques, tout en éludant les
risques patents. Nous invitant à ne pas nous reposer sur des doctrines morales convenues, l’auteur nous offre un marteau pour heurter les principes éthiques qui
les fondent, les écouter résonner et entendre leur plénitude, ou leur éventuelle vacuité. Jean-Gabriel Ganascia est professeur à Sorbonne Université, où il mène
des recherches sur l’intelligence artificielle au LIP6. Il a présidé le Comité d’éthique du CNRS et a déjà publié divers ouvrages au Seuil, dont le précurseur
L’Âme machine (1990) et Le Mythe de la Singularité (2017), qui a connu un réel succès et reçu le prix Roberval.

Les nouvelles prédictions de Ray Kurzweil : l’avenir d’ici 2099


JAESA25/04/2015

2019 – Les fils et autres câbles pour les appareils individuels et périphériques disparaîtront
dans tous les domaines.
2020 – Les ordinateurs personnels atteindront une puissance de traitement comparable au
cerveau humain.
2021 – L’accès à l’internet sans fil couvrira 85% de la surface de la Terre.
2022 – Les USA et l’Europe adopteront des lois réglementant les relations entre les individus
et les robots. L’activité des robots, leurs droits, devoirs et autres restrictions seront formalisés.
2024 – Les éléments d’intelligence informatique seront obligatoires dans les voitures. Il sera
interdit aux individus de conduire une voiture qui ne sera pas équipée d’une assistance
informatique.
2025 – L’apparition d’un grand marché de gadgets-implants.
2026 – Grâce au progrès scientifique, en une unité de temps nous prolongerons notre
vie d’une durée supérieure à celle qui se sera déjà écoulée.
2027 – Un robot personnel capable d’accomplir des actions complexes en toute autonomie
sera aussi anodin qu’un réfrigérateur ou une machine à café.
2028 – L’énergie solaire sera si bon marché et répandue qu’elle satisfera l’ensemble des
besoins énergétiques de l’humanité.
2029 – L’ordinateur pourra passer le test de Turing pour prouver son intelligence dans le sens
humain du terme, grâce à la simulation informatique du cerveau humain.
2030 – Les nanotechnologies vont fleurir dans l’industrie, ce qui entraînera une baisse
significative de la fabrication de tous les produits.
2031 – Les imprimantes 3D seront utilisées dans tous les hôpitaux pour imprimer des organes
humains.
2032 – Les nano-robots seront utilisés à des fins médicales. Ils pourront apporter des
substances nutritives jusqu’aux cellules humaines et éliminer les déchets. Ils scanneront
également le cerveau humain, ce qui permettra de comprendre les détails de son
fonctionnement.
2033 – Les voitures sans conducteur circuleront sur les routes.
2034 – Le premier rendez-vous de l’homme avec l’intelligence artificielle. Le film Her en
version plus moderne : la compagne virtuelle pourrait être équipée d’un « corps » en projetant
une image dans la rétine de l’œil – par exemple, à l’aide de lentilles ou de lunettes virtuelles.
2035 – Le matériel spatial deviendra suffisamment développé pour assurer une protection
permanente de la Terre contre les astéroïdes.
2036 – En utilisant une approche de la biologie comme de la programmation, l’humanité
parviendra pour la première fois à reprogrammer les cellules pour guérir des maladies, et
l’utilisation d’imprimantes 3D permettra de fabriquer de nouveaux tissus et organes.
2037 – Un progrès gigantesque sera enregistré dans la compréhension du secret du cerveau
humain. Des centaines de sous-régions ayant des fonctions spécifiques seront découvertes.
Certains algorithmes qui codent le développement de ces régions seront décryptés et intégrés
aux réseaux neuronaux d’ordinateurs.
2038 – L’apparition de personnes robotisées et de produits de technologies transhumanistes.
Ils seront dotés d’une intelligence supplémentaire (par exemple, orientée sur une sphère
concrète de connaissances que le cerveau humain est incapable de couvrir entièrement) et de
divers implants optionnels – des yeux-caméras aux bras-prothèses supplémentaires.
2039 – Les nano-véhicules seront implantés directement dans le cerveau et effectueront une
entrée et une sortie arbitraire des signaux du cerveau. Cela conduira à une réalité virtuelle « à
immersion totale », qui ne demandera aucun équipement supplémentaire.
2040 – Les systèmes de recherche seront la base des gadgets introduits dans l’organisme
humain. La recherche ne se fera pas uniquement par la voix, mais aussi par la pensée, et les
résultats seront affichés sur les lentilles ou les lunettes.
2041 – Le débit internet maximal sera 500 millions de fois plus élevé qu’aujourd’hui.
2042 – La première réalisation potentielle de l’immortalité – grâce à une armée de nanorobots
qui complétera le système immunitaire et « nettoiera » les maladies.
2043 – Le corps humain pourra prendre n’importe quelle forme grâce à un grand nombre de
nanorobots. Les organes internes seront remplacés par des dispositifs cybernétiques de bien
meilleure qualité.
2044 – L’intelligence non-biologique sera des milliards de fois plus intelligente que son
homologue biologique.
2045 – Arrivée de la singularité technologique. La Terre se transformera en ordinateur
gigantesque.
2099 – Le processus de singularité technologique s’étend sur tout l’Univers.

L’intelligence artificielle, IA ou AI constitue un domaine de l’informatique qui a pour objectif de produire une version de l’intelligence humaine grâce à la

technologie. Cette version technologique peut être divisée en deux catégories : l’IA forte et l’IA faible.

Alors que l’IA forte ambitionne de pouvoir s’identifier à l’intelligence humaine dans ses multiples nuances, l’IA faible se veut efficace et avancée, mais uniquement

dans des domaines précis.

Suivant le mode de fonctionnement, on distingue aussi deux conceptions de l’intelligence artificielle : elle peut être symbolique et opérer grâce à des symboles

abstraits, ou neuronale et traiter les informations grâce à un réseau de neurones artificiels.

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DÉFINITION


LES ORIGINES

Si le concept d’intelligence artificielle s’est largement fait connaître à l’ère de la multiplication des données, des algorithmes complexes et des grandes capacités de stockage,

il existait déjà depuis de nombreuses années. Les grandes étapes de l’IA dans l’histoire sont les suivantes :

 1950 – 1970 : les premiers fondements des réseaux neuronaux sont tracés et annoncent l’idée de machines aptes à penser ;

 1980 – 2010 : les premiers balbutiements du machine learning et son développement ;

Dans cet intervalle, l’agence américaine DARPA a réalisé des avancées fulgurantes dans ces domaines. Aujourd’hui, le deep learning se développe et l’IA acquiert des

dimensions qu’il n’aurait pas été possible de prévoir il y a encore quelques années.

LES ACTEURS MAJEURS DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Les premiers acteurs de l’IA sont les grandes entreprises du secteur informatique et de l’internet. On retrouve sur cette liste :
 IBM ;

 Google ;

 Facebook ;

 Microsoft ;

 Amazon ;

 Apple ;

 LinkedIn ;

 Twitter ;

 Baidu ;

 NVidia ;

 Intel ;

  

En France, l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA) et le Centre National de Recherche Scientifique (CNRS) sont des acteurs qu’il est

pertinent de citer.

LE MARCHÉ DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Pour Mike J. Walker, Vice-Président de la recherche chez Gartner, le développement accéléré de l’intelligence artificielle ces dernières années peut s’expliquer par l’effet de

3 facteurs :

 Les caractéristiques de stockage à distance et de mutualisation de la puissance de calcul offertes par l’informatique en nuage ou cloud computing ;

 Le développement des technologies en open source qui permet à toute partie intéressée d’accéder à un code source et de l’enrichir ;

 Le renforcement de l’esprit de collaboration entre les développeurs, source de multiples contributions porteuses de valeur ajoutée.

L’IA a vocation à se développer plus encore en raison de ses multiples applications. Son effet se ressentira toutefois avec plus d’acuité dans les secteurs où elle fait l’objet

d’investissements importants.

Pour le McKinsey Global Institute, 70% des entreprises feront recours à l’intelligence artificielle dans les années à venir avec pour effet un supplément d’activité qui vaudra à

peu près 13 000 milliards de dollars.


Pour Accenture, face aux croissances stagnantes des pays développés, le développement de l’IA devrait impulser de nouveaux élans et se ressentir dans une longue liste de

secteurs allant de la finance à l’éducation en passant par la robotique ou le transport.

La même source table, pour les 4 prochaines années, sur une augmentation de près de 30% des revenus des entreprises qui ont fait le choix de l’intelligence artificielle dans

leur activité.

LES DANGERS

De nombreuses voix se sont élevées et continuent de le faire pour appeler à la prudence face aux risques liés à l’IA et à son développement. Stephen Hawking, Elon Musk ou

encore l’organisation Future of Life Institute (FLI) en sont quelques-unes.

Pour Elon Musk, il est crucial de faire preuve d’anticipation dans la régulation de l’IA pour ne pas se faire totalement surpasser face à ses progrès fulgurants. Les risques

majeurs qui ont été identifiés concernent :

 L’infériorité de l’humanité ;

 La dépendance à la technologie ;

 La protection des données et la répartition des pouvoirs ;

 Les bulles de filtres et la perception sélective ;

 L’influence de l’opinion ;

 Les technologies d’armes fondées sur l’IA ;

 Le marché du travail ;

 Les algorithmes discriminants.

PROCESSUS INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

L’intelligence artificielle se base, pour son fonctionnement, sur des quantités importantes de données qu’elle traite extrêmement rapidement de manière itérative grâce à des

algorithmes complexes ; c’est ainsi que se déroule son processus d’apprentissage.

Cette démarche se fonde sur diverses technologies :

 Les unités de traitement graphique (GPU) qui fournissent la puissance de calcul ;

 L’internet des objets (IoT) qui fournit des masses de données provenant des objets connectés ;

 Les algorithmes avancés pour traiter les données ;


 Les interfaces de programmation d’applications (API) qui permettent d’intégrer à des logiciels des activités d’IA.

De nombreuses autres technologies et méthodes contribuent à l’intelligence artificielle.

LE MACHINE LEARNING

Il sert à la création automatisée de modèles d’analyse et permet d’extraire à partir des données, toutes sortes d’informations, sans objectif défini. Pour ce faire, il s’appuie à la

fois sur les modes symbolique et neuronal de fonctionnement de l’IA.

LE RÉSEAU NEURONAL

Il s’agit d’unités de traitement d’informations qui sont connectées entre elles, sur le schéma des neurones chez l’homme. Il relève d’une catégorie de machine learning.

LE DEEP LEARNING

Cette technologie se sert de multiples réseaux neuronaux et permet d’identifier des modèles complexes à partir des données.

LA VISION PAR ORDINATEUR

Le computer vision a pour objectif d’apprendre aux machines à identifier les objets et à interpréter leur environnement grâce à la compréhension des images ou des vidéos.

LE TRAITEMENT DU LANGAGE NATUREL

Le Natural Language Processing ambitionne de permettre aux machines de comprendre le langage oral chez l’humain et de pouvoir communiquer avec lui de manière

naturelle.

L’INFORMATIQUE COGNITIVE

Ce sous-domaine de l’intelligence artificielle a pour objectif de reproduire le comportement et les réactions humaines dans ses interactions avec les machines.

LES SECTEURS D’INTERVENTION DE L’IA

Essayer de déterminer les applications possibles de l’IA revient d’une certaine manière à se demander à quoi l’homme pourrait être utile. Ces applications sont multiples et

concernent la quasi-totalité des secteurs. Seuls quelques-uns seront abordés ici.

LA SANTÉ

Grâce à la reconnaissance d’images, l’intelligence artificielle est aujourd’hui en mesure d’interpréter une IRM avec la compétence d’un radiologue expérimenté.

L’INDUSTRIE

En analysant les données émises par les objets connectés d’une usine, l’IA peut anticiper les besoins en maintenance et plusieurs éléments en lien avec la demande.

LA GRANDE DISTRIBUTION

Avec l’orientation des choix des consommateurs, l’IA facilite la gestion des stocks, l’anticipation des productions et la logistique des sites.
L’ART

Bientôt, face à une œuvre de maitre, livre ou encore tableau, on sera surpris d’apprendre que l’auteur est une IA. Les algorithmes sont aujourd’hui appliqués à la créativité

afin d’aboutir à de tels résultats.

LES SPORTS

En optimisant la stratégie de jeu grâce aux images capturées durant une partie, l’IA peut indiquer aux entraineurs comment améliorer l’organisation de leurs joueurs.

EXEMPLES D’APPLICATIONS CONCRÈTES

L’intelligence artificielle a déjà aujourd’hui une multitude d’applications concrètes :

 Grâce à la classification visuelle et à la vision informatisée, elle peut reconnaitre des personnes ou lire du texte. Elle a aussi des applications dans la sécurité et la

surveillance ;

 Avec le social computing, elle peut développer des profils artificiels sur les réseaux sociaux ;

 L’analyse d’opinion permet d’automatiser ou de personnaliser le traitement des requêtes de clients ;

 Avec la reconnaissance vocale, l’IA a des applications dans l’assistance et le service client ;

 Les robots d’indexation et les algorithmes de recherche sont rendus bien plus efficaces et facilitent l’accès à des résultats de recherche pertinents sur le web ;

 La simulation de groupe qui permet d’anticiper les comportements de groupes humains est utile dans la prévision d’une propagation virale par exemple ;

 L’analyse prédictive est utilisée dans le marketing ou les sondages. Prédire les choix des individus avec l’intelligence artificielle constitue une mine d’or pour les plateformes

de contenus à la demande, les acteurs du commerce en ligne et bien d’autres entités.

Entretien. Jean-Gabriel Ganascia :


« L’homme ordonne à la machine »
Ingénieur et philosophe, Jean-Gabriel Ganascia analyse les mutations liées à
l’Intelligence Artificielle.

Ingénieur et philosophe, Jean-Gabriel Ganascia analyse les mutations liées à l’Intelligence


Artificielle. | Voir en plein écran

Le Maine LibreModifié le 10/09/2018 à 07h06Publié le 10/09/2018 à 07h03


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Quelle est la définition de l’Intelligence artificielle (IA) ?


Jean-Gabriel Ganascia : « Les prémices de l’Intelligence Artificielle sont apparues
dès 1955. Il s’agissait de créer une discipline scientifique qui étudie l’intelligence en
la décomposant en fonctions élémentaires susceptibles d’être simulées par une
machine. Toutes nos capacités intellectuelles sont modélisables. Le but ne vise pas
à créer un double mais à appréhender l’intelligence en approchant chacune de ses
facultés : la mémoire, la décision… Il faut reconnaître que depuis 1955, l’idée a
remporté des succès indéniables. »

Jusqu’où l’IA peut-elle intervenir dans nos vies ?


« Il faut dissiper les zones d’ombre susceptibles d’inquiéter ou d’enthousiasmer.
Nous en sommes toujours au début de la révolution, mais de là à ce que la machine
nous dépasse, cela demande de l’imagination. Depuis la nuit des temps, les
machines accomplissent des tâches mieux que l’homme. Pensez aux pyramides
érigées grâce aux machines de levage, ou à la calculette de Pascal. L’homme a
toujours su imaginer des outils qui reproduisent ses gestes et les amplifient.
Cependant, quelle que soit la machine, l’ordre est toujours donné par l’homme. ».

Est-ce que l’IA rapproche ou au contraire, sépare, désocialise, les individus ?


« Le numérique ou le Web nous rapprochent. En même temps, l’afflux d’informations
sollicite beaucoup nos capacités cognitives et notre potentiel de concentration. Notre
mémoire diminue-t-elle pour autant ? La question était déjà posée par Platon.
Lorsque l’écrit est apparu, d’aucuns ont prophétisé la fin de la mémoire car l’individu
ne ferait plus l’effort de se souvenir. Déchargeons-nous notre mémoire de l’effort
d’apprendre quand de nouveaux outils nous aident ? C’est difficile à mesurer
d’autant que d’autres facultés se développent. Mais nous ne sommes pas dans la
dimension du transhumanisme avec une machine qui deviendrait plus puissante que
l’homme. »

L’intégralité de l’entretien est à lire ce lundi 10 septembre en dernière page du


Maine Libre. Un journal à lire en version numérique en cliquant ici.

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