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Dieu créa l’Homme 

; l’Homme créa la machine ; l’Homme-Machine déchut Dieu de son


Trône.

1984. Orwell. Un roman si célèbre. On y parle de dictature globale.

2013. Qu’en est-il de l’avènement d’un dictat mondial ? Quid du Big Brother ?

La majeure partie des gens ne croient pas, ou refusent de croire en les théories
conspirationnistes, quelles qu’elles soient. En y repensant, que des thèses étayent les grands
complots ou non, que les humains veuillent croire qu’un groupuscule occulte cherche à
prendre le contrôle globale de leur espèce, n’a guère d’importance. Difficile de défendre une
quelconque théorie, en vérité. Comme énoncé précédemment, les complots existent
inéluctablement, mais leurs desseins précis sont indicibles, car impossibles à cerner et à
compiler.

Malgré cet état de fait, malgré l’impossibilité de dire si quelque chose se trame dans l’ombre,
il existe des vérités dont la somme peut nous inquiéter. En 1984, date choisie presque par
hasard, les réseaux de télécommunications mondiaux restaient basés sur la téléphonie filaire,
et les systèmes éventuels d’écoute devaient – je ne suis pas suffisamment expert pour le dire –
être largement plus laborieux qu’à l’ère du tout-informatique.

A la fin des années 1990, l’Internet prit forme dans le quotidien des occidentaux, et déjà, nous
nous primes à rêver des capacités à venir – et nous étions loin, très loin du compte,
n’imaginant pas les progrès qui suivraient. Internet marqua un réel détour dans la
communication de notre espèce, et très rapidement, le déferlement de la téléphonie portable
l’accompagna dans une exaltation globale d’une nouvelle façon de communiquer avec nos
homologues humains.

Aujourd’hui, sur Terre, il y a plus d’un téléphone portable en circulation pour chaque humain.
On peut statistiquement considérer que plus de quatre-vingt pourcents de la population
mondiale est reliée au grand réseau de communication. Un extraordinaire miracle lorsqu’on
considère que bien moins de personnes mangent à leur faim, vivent décemment, et possèdent
un logement. Il n’y a pas de miracle, et encore moins de hasard, d’après moi.

Chaque jour sur cette planète, l’accès aux télécommunications est grandement facilité. Les
prix des « forfaits » sont dérisoires, sans parler même des prix des téléphones modernes,
autrement connus sur le nom de Smartphones (téléphones intelligents…), qui sont des
condensés d’une technologie avancée. Equipés de caméras (souvent deux, l’une en façade,
l’autre en « mirroir »), de lecteurs audio et vidéo, d’enregistreurs audio…. Ces petits bijoux
auraient fait rougir un James Bond des années 80. Et tout le monde en a, ou se trouve sur le
point d’en avoir.

Ceci est le point numéro 1.

Qu’en est-il d’Internet exactement ? Ce grand réseau abstrait pour la plupart d’entre nous,
branché depuis maintenant près de vingt cinq années sans interruption, est devenu une
nébuleuse omniprésente. Tâchons d’en saisir la quintessence… La quasi-totalité des lieux
habités de la planète est reliée à Internet, via des réseaux filaires, cuivrés, ou maintenant,
optiques. De plus, le réseau de satellites virevoltant au dessus de nos têtes, et dont peu
d’hommes en connaissent le détail, servent à renvoyer le signal d’Internet vers des lieux
éventuellement déconnectés physiquement du réseau. Ce même réseau est lui-même
dématérialisé dans toutes les agglomérations via les antennes WiFi qui permettent à tout poste
cherchant à s’y connecter de le faire. A noter que l’avènement proche du LiFi (protocole de
communication informatique via l’utilisation des signaux lumineux) permettra une couverture
locale appréciée pour sa rapidité et sa simplicité de mise en œuvre. On n’a pas fini de cligner
des paupières et d’avoir des maux de tête… Bref. Rajoutons à cette panoplie les réseaux « G »
supportant les flux de données vidéos notamment… et l’on s’aperçoit que si un signal
quelconque doit être transféré d’un point A vers un point B, il n’aura aucune difficulté à le
faire.

C’est le point numéro 2.

Après le 11 septembre 2001, une frénésie occidentale, largement aidée par une frénésie
commerciale, a poussé nos Etats à se lancer à la chasse aux « Terroristes » et autres
délinquants, criminels etc. Le nombre de caméras présentes dans les lieux publics a explosé,
sans parler des lieux de transit tels que les aéroports où l’on vous scrute maintenant jusqu’en
dedans, via des scanners. Au rythme où les caméras de surveillance se mettent à peupler les
lieux publics et privés, on peut aisément comprendre qu’il n’y aura plus de lieu fréquenté sans
surveillance.

Par ailleurs, si cette surveillance s’équipe de caméra, elle tend également à se coupler à des
moyens informatiques d’une performance déconcertante. De nombreux projets officiels ont
déjà été présentés comme capable de reconnaître une personne en recoupant image et base de
données. C’est un minimum. Aujourd’hui, d’autres moyens de captation d’images permettent
de déduire, selon la posture ou l’attitude d’une personne, selon ses critères biométriques, de
déterminer ses intentions. Ou son état « d’âme ».

C’est le point 3.

L’augmentation du nombre de caméras dans nos résidences est aujourd’hui un autre fait à
souligner. En plus des caméras et micros que nous portons en permanence sur nous via nos
téléphones portables, de toujours plus nombreux appareils à « œil » apparaissent à nos portes
et dans nos salons. Toujours dans un souci de sécurité croissant, les immeubles d’abord (et par
obligation légale), puis les maisons voire appartements, s’équipent de portiers vidéos,
permettant de visualiser qui se trouve devant la porte, et ce, avec une qualité étonnante.

D’un autre côté, la grande majorité des ordinateurs portables et autres netbooks sont équipés
de « webcam ». Les consoles de jeu le sont également, afin de pouvoir faire fonctionner les
nouveaux systèmes de pilotage sans manette ou au moins, sans fil. Les écrans de télévision
commencent également à être équipés de caméras, et je ne donne pas cinq ans avant que ce
petit ajout technologique ne devienne systématique.

C’est le point 4.
On pourrait continuer encore certainement à creuser la recherche des différents points de
capture vidéo qui existent en ce monde, mais si l’on résume déjà ceux évoqués plus hauts, on
devrait se retrouver, dans un futur très proche à ce constat, pour chaque famille au moins :
- Une caméra dans le salon (via la télévision et/ou une éventuelle box ou console de jeu)
- Une caméra dans le bureau (via une webcam intégrée ou déportée)
- Une caméra à la porte d’entrée (via un portier vidéo de contrôle d’accès)
- Deux caméras mobiles (présentes sur le Smartphone)
Rajoutons les caméras sur les lieux de travail, les lieux publics et les rues.
La probabilité d’être en dehors de tout regard s’amenuise soudain.

Alors j’en reviens à mon introduction. Quel complot, pourquoi faire ? Big Brother, un mythe.
J’ai une simple question à poser à ceux qui m’apposeront leurs arguments, quels qu’ils soient,
et qui iraient à l’encontre de l’avènement proche de ce que moi j’appelle, plutôt que Big
Brother, la Bête au Milliard d’Yeux. Cette question, c’est « Si on peut le faire, pourquoi
quelqu’un ne le ferait-il pas ? ». Car en effet, la question n’est plus éthique, morale, politique.
La question est technologique. Si c’est faisable, n’existera t’il pas sur cette Terre quelqu’un
pour le faire ? Quelles que soient ses intentions, ses moyens, une personne capable de se saisir
de toute la puissance technologique présente à nos portes, dans nos poches, dans nos maisons,
ne le ferait-elle pas ?

Bon nombre de techniciens et scientifiques me diront que c’est impossible, car trop complexe
à appréhender. Non, je ne suis pas d’accord. En effet, dur de capter le signal d’un portier
vidéo par exemple. Et pourtant, ces derniers ne sont-ils pas de plus en plus souvent reliés à un
réseau, au moins domestique, ne serait-ce que pour l’enregistrement de la vidéo sur
l’ordinateur de la maison ?

Les webcams, quant à elles… Ne peuvent être pas être activées à distance ? La vérité,
indéniable, c’est que tout système informatique, et ce qu’il pilote, est assujetti à des règles
informatiques que l’on peut violer. Hormis le fait de débrancher un ordinateur du secteur,
difficile de dire quelle protection demeure pour que celui-ci ne puisse être activé et piloté à
distance. De même pour les téléphones portables qui, je le rappelle, deviennent de plus en
plus des micro-ordinateurs remplis de logiciels (applications), organisées au sein d’un
système d’exploitation. De nombreuses applications, mais pas d’anti-virus, à ma
connaissance.

Si l’on recoupe les avancées technologiques et informatiques (super-calculateurs, etc), la


présence des moyens de captation vidéos et audio, l’accumulation de données via leur collecte
(données biométriques, civiles, médicales, juridiques, etc), la possibilité de tracer par
géolocalisation les téléphones et les puces RFID, de tracer par IP et recoupement des
habitudes de « surf », et enfin la volonté d’utiliser cet ensemble pour contrôler le monde… on
prend vite conscience que les limites n’existent pas vraiment.

Qui que vous soyez, la Bête au Milliard d’Yeux saura vous trouver, vous observer ; elle
pourra savoir en présence de qui vous vous trouvez, ce que vous partagez avec, et quel est
votre état d’esprit à ce moment là. Elle saura d’où vous veniez, et où vous allez vous rendre.
Elle pourra prendre en compte les objets que vous avez sur vous, et s’il y a une différence
entre ceux que vous aviez avant, et que vous aurez après. Elle pourra tracer l’ensemble de vos
achats, et relier leur empreinte RFID à votre personne. Toutes vos communications lui seront
ouvertes, et par l’utilisation subtiles de statistiques et d’analyses algorithmiques, elle
déterminera si vous représentez une menace pour elle, et si cette menace est trop grande, si
elle doit vous éliminer.

C’est un autre chapitre là. Mais pensez aux films qui vous font tant baver à grands renforts
d’effets spéciaux… et demandez-vous si, avec toutes ces belles images et vidéos qu’elle aura
collecté de vous, la Bête ne sera pas capable de créer un faux « vous », dans une situation très
inconfortable, pour finalement vous faire accuser d’un crime déroulé au moment où vous étiez
en train de vous curer le nez, seul dans votre salon, à regarder un navet, et où vous n’aviez,
bien entendu, aucun alibi.

Vous ne serez plus en sécurité. Alors avant que ça n’arrive, vous n’avez que deux options :
couper le cordon technologique, ou faire changer les choses pour que ce scenario ne reste que
celui d’un moment roman de ficton.

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