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l'amour… »
Mortel, pense quel est dessous la couverture
D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers, Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Décharné, dénervé, où les os découverts, Et la mer est amère, et l'amour est amer,
Dépulpés, dénoués, délaissent leur jointure : L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Ici l’une des mains tombe de pourriture,
Les yeux d'autre coté détournés à l’envers Celui qui craint les eaux, qu'il demeure au rivage,
Se distillent en glaire, et les muscles divers Celui qui craint les maux qu'on souffre pour aimer,
Servent aux vers goulus d’ordinaire pâture : Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
Le ventre déchiré cornant de puanteur
Infecte l’air voisin de mauvaise senteur, La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Et le né mi-rongé difforme le visage ; Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Puis connaissant l’état de ta fragilité,
Fonde en Dieu seulement, estimant vanité Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage. Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Saint-Amant, « La pipe »
Assis sur un fagot, une pipe à la main,
Tristement accoudé contre une cheminée,
Les yeux fixés vers terre, et l’âme mutinée,
Je songe aux cruautés de mon sort inhumain.
ovde u prah pada ruka nekoć jaka, Nada što me vodi stalno daljoj luci,
raspadnu se oči i oblik obrva, ide ispred moga upornoga stida,
a u crnoj sluzi mišiće ophrva i, želeć da drugom sudbom mene vida,
roj pohlepnih crva što sižu iz mraka: čini da sam veći nego rimski suci.
stomak, sav rasporen u trulenju gadnom, Al’ tek što ta trava postane pepeo,
zagađuje vazduh svojim kužnim smradom, svome prvom stanju slazim ustrepeo
a nos sav izjeden s lica se otkači; i susrećem čamu zboreć slabo vedar:
kad vidiš svoju prolaznu vanjštinu, ne, razlike neke veće ne imade,
okreni se Bogu, smatraj za taštinu uzimati duvan il’ živet od nade,
sve od čega nisi mudriji i jači. jer jedno tek dim je, a drugo tek vetar.