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Soit f une fonction définie sur un intervalle ouvert I, a un réel et h un réel non nul tels que a et (a + h) appartiennent à I.
f (a + h) − f (a)
• On appelle taux d’accroissement de la fonction f entre les réels a et (a + h), le quotient .
h
• Dire que f est dérivable en a signifie qu’il existe un réel ℓ tel que :
f (a + h) − f (a)
lim =ℓ
h→0 h
Dans ce cas, le réel ℓ est appelé nombre dérivé de f en a et est noté f ′ (a).
Exercice 1
La plupart des produits pharmaceutiques, comme la pénicilline par exemple, s’éliminent du sang à une vitesse proportionnelle
à la quantité de produit y rémanente dans le sang (c’est-à-dire la quantité de produit présent dans le sang à l’instant t).
Le coefficient de proportionnalité est une constante réelle, caractéristique du produit administré.
On se place dans la situation où le produit est donné au patient en une seule dose q0 , exprimée en milligrammes.
On note q(t) la quantité de produit rémanente dans le sang en fonction du temps t, exprimé en secondes.
Il existe donc une constante réelle strictement positive λ telle que, pour tout réel positif t, et tout réel strictement positif h :
q(t + h) − q(t)
= −λq(t) (⋆)
(t + h) − t
Sous l’hypothèse que la fonction q : t 7→ q(t) soit dérivable sur [0; +∞[, et en faisant tendre h vers 0, on obtient qu’il existe
une constante réelle strictement positive λ telle que, pour tout réel positif t, q ′ (t) = −λq(t) (⋆⋆).
Ainsi, q est solution, sur [0; +∞[, de l’équation différentielle q ′ = −λq.
1. Justifier le passage de (⋆) à (⋆⋆).
2. Vérifier que la fonction f : t 7→ e−λt est solution, sur [0; +∞[, de l’équation différentielle q ′ = −λq.
3. À ce stade, peut-on dire que l’on a résolu l’équation différentielle q ′ = −λq ?
Faisons le point
Une équation différentielle est une équation dont l’inconnue est une fonction (le plus souvent notée y) et dans laquelle
apparaissent certaines des dérivées de celle-ci, y ′ sa dérivée première, y ′′ sa dérivée seconde, etc. . .
Dans le cadre du programme, nous nous limiterons à l’étude de certaines équations différentielles, dites linéaires, du premier
ordre (car ne faisant intervenir que y et y ′ ), à coefficients constants.
Exercice 2
La loi de Weber affirme qu’en physiologie, une petite modification du stimulus produit une variation de la sensation propor-
tionnelle à la variation du stimulus et inversement proportionnelle à la valeur du stimulus.
En introduisant une variable s (stimulus) et une fonction f de la variable s (fonction sensation) et en supposant que la
h
fonction f est dérivable, la loi de Weber s’écrit f (s + h) − f (s) = k × , où k désigne une constante réelle strictement
s
positive.
1. Déterminer une équation différentielle dont la fonction f est solution sur ]0; +∞[.
2. En déduire une expression simple de f (s) pour tout réel strictement positif s.
De nombreux phénomènes sont régis par cette loi (échelle de Richter pour les secousses sismiques, le décibel permettant de
mesurer le niveau sonore, la magnitude des étoiles, etc.).
Terminologie
Soient a un réel non nul, b un réel et f une fonction définie sur un intervalle I
• T1 : On appelle solution (particulière) sur I de l’équation ay ′ + by = f (t), toute fonction g, définie et dérivable sur I,
telle que, pour tout t appartenant à I, a × g ′ (t) + b × g(t) = f (t).
• T2 : Résoudre une équation différentielle, c’est déterminer toutes ses solutions.
• T3 : On appelle solution générale d’une équation différentielle la forme générale donnant toutes les solutions particulières
de cette équation ou encore la famille constituée de toutes les fonctions solutions de cette équation.
Propositions 1 et 2
Soient a un réel non nul et b un réel donnés.
b
P1 : Les solutions sur R de l’équation différentielle ay ′ + by = 0 sont les fonctions fk définies par fk (t) = ke− a t , où k est
une constante réelle.
P2 : De plus, pour tout couple (m; p) de réels, l’équation différentielle ay ′ + by = 0 admet une unique solution sur R qui
prend la valeur p en m.
Exercice 3
1. Dans chaque cas, déterminer la solution générale sur R de l’équation différentielle donnée.
a) 2y ′ − 3y = 0 ; b) y ′ − 4y = 0 ; c) 3y ′ + 5y = 0 ; d) 4y ′ + y = 0.
2. Déterminer la solution sur R de 2y ′ − 3y = 0, qui prend la valeur 4 en 0.
Exercice 4 Exercice 8
1. En reprenant les données du premier exercice, exprimer On injecte une dose d’une substance médicamenteuse dans
q(t) en fonction de q0 , λ et t. le sang à l’instant t = 0 (t est exprimé en heures). On note
2. Déterminer la limite de q en +∞. Pouvait-on prévoir ce Q(t) dans la partie A, S(t) dans la partie B la quantité de
résultat ? substance présente dans le sang à l’instant t, exprimée en
unités adaptées. Les parties A et B sont indépendantes.
3. Esquisser le graphe de la fonction q.
4. Exprimer, en fonction de λ, la durée, notée T , nécessaire Partie A Dose injectée par piqûre intraveineuse
à l’élimination de la moitié de la dose administrée. A l’instant t = 0, on injecte par piqûre intraveineuse une
5. Quel pourcentage de la dose administrée reste-t-il dans dose de 1, 8 unité. On suppose que la substance se répartit
l’organisme du patient à t = 2T ? À t = 3T ? instantanément dans le sang et qu’elle est ensuite progressi-
6. Application : Dans cette question, λ = 10−4 , et la dose vement éliminée. On admet que le processus d’élimination
de médicament administrée est 1 gramme. peut se représenter mathématiquement par l’équation dif-
férentielle y ′ = −λy où λ est un nombre qui sera déterminé
Sachant que le seuil de toxicité du médicament consi-
expérimentalement.
déré est de 1,5 gramme, quelle durée minimale doit on
observer avant de procéder à une seconde prise ? 1. Exprimer Q(t) en fonction de λ et t.
Exercice 5 2. Calculer la valeur de λ sachant qu’au bout d’une heure,
Dans une culture de microbes, le nombre de microbes à un la quantité de substance présente dans le sang a diminué
instant t exprimé en heures, peut être considéré comme une de 30 %. On donnera la valeur exacte.
fonction y à valeurs réelles de la variable t. 3. En déduire que : ∀t > 0 Q(t) = 1,8 × 0,7t
La vitesse de prolifération, à l’instant t, du nombre de mi- 4. Étudier les variations de la fonction Q sur [0; +∞[ puis
crobes est la dérivée y ′ de cette fonction. déterminer sa limite en +∞.
On a constaté que y ′ = ky où k est un coefficient réel stric- 5. Au bout de combien de temps la quantité de substance
tement positif. présente dans le sang a-t-elle été réduite de moitié ? On
On désigne par N le nombre de microbes à l’instant t = 0. donnera la valeur exacte puis une valeur décimale appro-
1. Déterminer l’unique solution de l’équation différentielle chée à 10−2 près et on effectuera la conversion en heures,
y ′ = ky telle que y(0) = N . minutes et secondes à partir de cette valeur approchée.
2. Sachant qu’au bout de deux heures, le nombre de mi- 6. On décide de ré-injecter une dose analogue à l’instant
crobes a quadruplé, calculer en fonction de N , le nombre t = 1 (au bout d’une heure), puis aux instants t = 2,
de microbes au bout de trois heures. t = 3, etc. On note Rn la quantité de substance pré-
3. Quelle est la valeur de N sachant que la culture contient sente dans le sang à l’instant t = n, dès que la nouvelle
6400 microbes au bout de cinq heures ? injection est faite.
Exercice 6 a) Déterminer R0 puis calculer R1 et R2 .
Un corps radioactif se désintègre en transformant une par- b) Soit n un entier naturel quelconque. Exprimer Rn+1
tie de ses noyaux. en fonction de Rn .
t est le temps, exprimé en jours, N (t) le nombre de noyaux 7. Soit (un ) la suite définie par : ∀n ∈ N un = Rn − 6
radioactifs à l’instant t.
On établit, en physique, que la fonction définie sur [0; +∞[ a) Établir que : ∀n ∈ N un+1 = 0,7 × un
par N : t 7→ N (t) est solution de l’équation différentielle Que peut-on en déduire concernant (un ) ?
dN b) Exprimer un puis Rn en fonction de n.
= −λN où λ est un réel strictement positif appelé
dt c) En déduire la limite de (Rn ).
constante radioactive du corps.
d) Déterminer, par deux méthodes différentes, le plus
1. Soit N0 le nombre d’atomes à l’instant t = 0. petit entier naturel n tel que Rn > 5,95.
Déterminer l’expression de N (t) en fonction de t.
2. On appelle « période » ou « demi-vie » de ce corps ra- Partie B Dose injectée par piqûre intramusculaire
dioactif le temps T au bout duquel le nombre d’atomes On injecte par piqûre intramusculaire, dans d’autres cir-
a diminué de moitié. Calculer T en fonction de λ. constances, une dose (non indiquée) de substance. Celle-ci
passe alors progressivement dans le sang et les mesure effec-
3. Calculer, à 10−3 près, la constante radioactive de l’iode tuées permettent de modéliser la quantité S(t) de substance
131 sachant que sa période est de 8,06 jours. présente dans le sang à l’instant t par :
Exercice 7
On a constaté qu’après une injection intraveineuse de glu- ∀t > 0 S(t) = 6,6 × te−t
cose, la glycémie (taux de glucose sanguin) décroît à partir 1. Calculer S ′ (t) où S ′ désigne la fonction dérivée de S.
d’un certain instant choisi comme origine des temps , selon
2. Étudier soigneusement les variations de S sur [0; +∞[
la loi g ′ + Kg = 0, où g désigne la fonction glycémique dé-
puis déterminer sa limite en +∞.
pendant du temps t (t > 0, exprimé en minutes) et K une
constante strictement positive, appelée coefficient d’assimi- 3. Tracer, sur [0; 10], la courbe représentative C de S.
lation glucidique. 4. Au vu du tableau de variations de S, combien de solu-
tions l’équation (S(t) = 0,1 admet-elle dans [0; +∞[ ?
1. Déterminer g sachant que g(0) = 2.
5. Déterminer un encadrement d’amplitude 10−2 de cha-
2. Étudier les variations de g en fonction du temps puis cune des solutions de l’équation S(t) = 0,1.
donner l’allure de sa courbe représentative, notée C . 6. Le médicament contenant des substances pouvant en-
3. À l’instant t1 = 30, Monsieur X a un taux de glycémie trainer des somnolences, le malade n’est jugé apte à
égal à 1,2. prendre le volant que si la quantité de substance pré-
Sachant que la valeur de K varie de 0,0106 à 0,0242 chez sente dans le sang est inférieure à 0, 1 unité. Justifier
un sujet normal, Monsieur X doit-il s’inquiéter ? l’inscription se trouvant sur la boîte : « Ne pas conduire
dans les six heures suivant la prise du médicament. »
Proposition 3
Soient a un réel non nul, b un réel et f une fonction définie sur un intervalle I.
La solution générale sur I de l’équation différentielle ay ′ + by = f (t) est obtenue en ajoutant, à l’une de ses solutions, la
solution générale de ay ′ + by = 0.
Ce résultat nous apprend que si l’on souhaite connaître toutes les solutions d’une équation différentielle du type ay ′ +by = f (t),
il suffit d’en connaître une.
Dès lors, la question qui se pose est la suivante : comment recherche-t-on une solution particulière d’une telle équation ?
Conformément au programme, on se trouvera dans l’un des deux cas suivants :
① l’énoncé de l’exercice propose une fonction et demande que l’on vérifie que cette fonction est bien solution ;
② l’énoncé ne suggère aucune fonction potentiellement solution et, dans ce cas, on recherche une solution sous une forme
qui ressemble à f .
Par exemple, pour y ′ − 2y = 3et , on recherchera une solution particulière sous la forme t 7→ cet , où c est une constante.
Pour y ′ − 3y = 7, on recherchera une solution particulière sous la forme t 7→ c, où c est une constante.