Base de L'analyse Mathematiques Seance 7 2023

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Bases de l'analyse mathématique

Séance n°7
2023

1
V.Calcul différentiel
A.Équation différentielles à coefficient du 1er ordre

i. Sans second membre

Les équations différentielles sont des équations d'un type particulier dans lesquelles
l'inconnue est une fonction. Une équation différentielle d'ordre n est une équation qu'on
peut ramener, après d'éventuelles transformations, à la forme :
 n
F t , x t , x ' t , x ' ' t ,⋯ , x t =0

On rencontre des équations différentielles à chaque fois qu'on étudie un phénomène dont le
comportement dépend de certaines grandeurs et de la façon dont ces grandeurs varient. En
particulier, les équations différentielles jouent un rôle déterminant

Exemple concret : On souhaite connaître l'évolution de la température d'un corps plongé


dans un milieu ambiant. On souhaite donc connaître la fonction f telle que T = f t
. Pendant une très courte période  t , la température varie de  T ,
T
représente sa vitesse de variation. On note A la température du milieu ambiant.
t

T
Pour simplifier, nous supposerons que est proportionnel à l'écart de température
t
T
T − A . On écrira que =−k T − A , avec k 0 .
t

T
Lorsque la période de temps est infiniment courte, le rapport est égal à f ' t et on
t
a donc : f ' t=−k T − A .

Cette équation a été suggéré pour la première fois par Newton.


On se place dans le cas ou A ne varie pas au cours du temps.

Posons g t= f t − A . On aura g ' t = f ' t  . D'où g ' t =−k g t

2
L'équation g ' t =−k g t à pour solution générale g t=Ce
−kt
(voir si après)

−kt
D'où f t = Ag t= ACe

Pour déterminer la constante C , il nous faut absolument connaître la température T0


à l'instant t=t 0 .

−kt0 kt 0
T 0= f t 0 =ACe D'où C=T 0− A e

kt 0 −kt k  t0−t 
D'où f t = AT 0− A e e =AT 0− Ae

3 cas de figure se présentent :


T0

T0
A=T 0

(a) (b) (c)

3
Les équations différentielles les plus simples sont les équations linéaires homogènes du
premier ordre.

L'équation différentielle y'  f  x y=0 où f est une fonction connue admettant des
primitives à pour solution y=C e− F  x  où C est une constante arbitraire et F une
primitive de f .

À coefficients constants

Ce sont les équations qui se ramènent à y ' =ky où k est un réel. On rencontre ce type
d'équations

• avec k négatif dans la modélisation de la décroissance radioactive dans un milieu


homogène et fermé ;

• avec k positif lors de la modélisation de la croissance d'une population. Ce modèle


possède cependant ses limites, la population ne pouvant pas, dans un milieu fermé,
croître indéfiniment. On lui préfère alors le modèle de Verhulst ou le modèle de
Gompertz.

Les solutions d'une telle équation sont les fonctions définies sur tout ℝ par f  x =Ce kx
où C est un réel dont la valeur se détermine dès que sont connues les conditions initiales :
si pour x 0 on a f  x 0 = y 0 alors C= y 0 e−kx 0

Cas général

Dans le cas général, l'équation différentielle linéaire homogène s'écrit a  x  y ' b  x  y=0

En travaillant sur un intervalle I où a  x  ne s'annule pas, cette équation est équivalente


b x
à y'  y=0
a x

b x
Et, en notant A une primitive de la fonction , l'ensemble des solutions est alors
a x
formé des fonctions, définies sur I, de la forme f  x =Ce−A x  où C est une constante
réelle dont la valeur se détermine par la donnée des conditions initiales.

La primitivation nécessaire n'est pas toujours réalisable à l'aide des fonctions usuelles, la
solution peut donc n'avoir qu'une expression sous forme d'intégrale.

4
Exemple : Décroissance radioactive

Un isotope radioactif voit son son activité radioactive décroître au


cours du temps. On dit que la quantité radioactive obéit à une
décroissance exponentielle car elle diminue à un taux proportionnel
à sa valeur.

Mathématiquement, cela peut être exprimé par l'équation


différentielle suivante, avec N la quantité et  un nombre positif
dN
appelé la constante de décroissance : = N
dt

La solution de cette équation est N t =N 0 e−t , N 0 exprimant la quantité initiale.

La constante de décroissance  est reliée à :


1
• la durée de vie moyenne, notée  , par l'équation : =

ln 2
• la demie-vie, noté t 1/ 2= ln 2=

N0
La durée de vie désigne une durée au bout de laquelle N t = (moitié de la quantité
2
initiale N 0 )
N0 ln 2
On a donc N 0 e−t =1/2
d'où t 1/ 2=
2 

Le tableau suivant montre l'évolution du nombre relatif d'éléments en fonction du nombre


de demi-vies écoulées:

Demi-vie écoulées % restant


0 100,00%
1 50% = 1/2
2 25% =1/4
3 12,5% =1/8
4 6,25% = 1/16
5 3,125% = 1/32
6 1,5625% = 1/64
7 0,78125% = 1/128

5
La demi-vie peut varier considérablement d'un isotope à l'autre, depuis une fraction de
seconde à des millions ou des milliards d'années (voir figure ci-contre).

6
ii.Avec second membre

La solution générale est la somme de la solution générale de l'équation différentielle avec


second membre.

Exemple :

1
 x1 y '2y= (1)
x2

• On y associe une équation sans second membre :  x1 y '2y=0 (0)


On résout l'équation sans second membre (0). Cela donne la solution générale de (0).

 x1 y '2y=0
 x1 y '=−2y
y' −2
=
y  x1
ln  y=−2ln x1k

−2ln  x1 k
y  x =e e

1 1
e−2ln  x1= 2ln x1 
=
e  x12
1
En posant K =e k , on obtient yx=K
 x12

7
• On cherche la solution particulière de (1). Pour cela on fait varier la constante K.

1
K  K  x Ainsi yx=K  x
x12
1 −2
y' x=K '  x 2
K x
x1  x13

On l'insère dans (1)

1
 x1 y '  x2y x=
x2

1 −2 1 1
 x1 K '  x K x 2 K x =
 x12
 x13
x12
x2

1 1 x1 x2 1 1
K '  x = K '  x= = − =1−
 x1 x2 x2 x2 x2 x2

K  x=x−ln x2k

x−ln x2
Une solution particulière de (1) est y  x = 2
 x1

Au final : La solution générale de (1) s'obtient en ajoutant la solution générale de (0) à la


solution particulière de (1) soit :

K x−ln x2
Y  x= 2

x1  x12

8
B.Équation différentielles à coefficient du 2e ordre

L'équation différentielle y ' '  x  2 y =0 ou  est un réel positif a pour solutions sont
y t= A cos x B sin x

Oscillation simple non amortie

Prenons une masse reliée à un ressort. Il exerce sur celle-ci une force de rappel
proportionnelle à l'extension ou la compression du ressort par rapport à sa longueur au
repos. Nous négligeons les autres forces : gravité, frottement, etc. Nous pouvons alors
décrire l'allongement du ressort à un temps t , comme une fonction x t  . Cette fonction
vérifie alors l'équation différentielle suivante :

d 2x
2
=−2 x ou  est un réel positif dont les solutions sont
dt
xt =A cos tB sin t 

Détermination de A et B grâce aux conditions initiales ( t=0 )

Conditions initiales :
• à t=0 , l'extension du ressort est d'une unité de longueur x=1
dx
• à t=0 , la masse est immobile =0
dt

x 0 = Acos 0Bcos 0= A=1 d'où A=1 .


x ' 0=− Asin0  Bcos 0= B=0 D'où B=0 .

En conséquence x t =cos t est solution de l'équation différentielle étudiée.

Plus souvent en physique pour les oscillations simples non amortis on utilise la solution de
la forme x t =Acos tφ ,

A étant l'amplitude et φ la phase.

Pour l'exemple cité on procède:


x0=Acos φ=1
x ' 0=− Asin φ=0

Ce qui donne φ=0 et par conséquent A=1 . D'où le résultat x t =cost

9
Prise en compte de l'amortissement

Le modèle précédent négligeait les forces de frottement. De ce fait l'oscillation libre pouvait
durer indéfiniment, ce qui est contredit par la seconde loi de la thermodynamique.

dx
Les frottements sont en général une force proportionnelle à la vitesse ( ) et opposée au
dt
mouvement. En rajoutant ce terme notre équation différentielle devient :

2x
d dx 2
2
=−c − x , où c , est le coefficient de frottement, avec c0 ,.
dt dt

Ceci est une équation linéaire du second ordre que nous pouvons résoudre.

En cherchant une solution particulière de la forme A e kt , nous constatons que k , doit


vérifier l'égalité suivante : k 2 c k  2=0 .

Si c2  , nous avons deux racines complexes a±i b , et la solution (avec les conditions
initiales identiques au cas précédent) a la forme suivante :


at a
x t =e cos bt− sin bt
b  ,

(Nous pouvons démontrer que a0 )

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Le système étudié (le pendule pesant dans le référentiel terrestre supposé galiléen) est le
siège d'oscillations libres amorties. Le centre d'inertie de la masse a une trajectoire que
décrit la courbe suivante :

Avec {a=−1
b=2  1
y=e−t cos2t sin 2t
2 

(ce sont les positions du centre d'inertie de la masse, en fonction du temps, avec t=0
correspondant à une position d'équilibre)

NB : la courbe présente l'allure d'un régime critique : la position d'équilibre est à peine
franchie, et on ne compte guère plus d'une pseudo-période d'oscillations.

11
Pendule pesant

On appelle pendule pesant tout solide mobile autour d'un axe (en principe horizontal) ne
passant pas par son centre de gravité et placé dans un champ de pesanteur. Déplacé de sa
position d'équilibre (stable) dans laquelle le centre de gravité est à la verticale de l'axe, le
solide se met à osciller de part et d'autre de cette position dite d'équilibre. Un balancier
d'horloge, une balançoire, etc, constituent des pendules pesants.

Le cas le plus simple est le pendule constitué d'un petit objet accroché à un fil (ou une
tige) de masse négligeable devant celle de l'objet. Un tel pendule est appelé pendule simple.
Dans le cas général, on parle de pendule composé.

Étude théorique du modèle du pendule simple

On peut établir l'équation différentielle du mouvement d'oscillation de plusieurs manières.


L'une dérive simplement de la conservation/dissipation de l'énergie mécanique.

Si l'on néglige les frottements, l'énergie mécanique du pendule est constante. Cette énergie,
par définition, est la somme de l'énergie cinétique et de l'énergie potentielle.

Dans le cas du modèle du pendule simple, on considère que l'objet se ramène à une masse
ponctuelle m , qui se déplace à la distance l de l'axe (longueur du fil ou de la tige,
considérée inextensible et sans masse).

 
2
d 2
ml
v =l⋅ 1 2 dt
• Énergie cinétique. donc E c = mv =
2 2

• Énergie potentielle E p=−mgl cos

12
 
2
d
2
ml
dt
E m =E c E p= −mg l cos =−mgl cos0
2

où :

• g est l'accélération de la pesanteur, et vaut en moyenne 9,81 m · s−2 en France.


•  est l'angle que fait le pendule, à une date t, avec la verticale
• 0 est l'angle maximal.

L'énergie mécanique étant constante dans le temps, sa dérivée est nulle.

dE m
=
2m l
d2
2

dt2  
mgl sin =0 d'où
g
' '  sin=0
l
dt 2

Cette équation est celle d'un oscillateur non harmonique. La période T des oscillations
dépend de l'amplitude du mouvement. Par contre, la période ne dépend pas de la masse !

g
Pour de faibles oscillations, l'équation différentielle peut s'écrire ' ' =0
l
car sin ≃ pour  faible.

On voit donc que, pour de faibles amplitudes permettant d'approcher le sinus à son angle,
le pendule se comporte comme un oscillateur harmonique. La période est alors
indépendante de l'amplitude. On appelle ceci l'isochronisme des petites oscillations.
g
L'équation est de la forme 2
' '  =0 avec 2=
l
D'où =
 g d'où on en déduit la période
l
T=
2

=2 ⋅
l
g 
t=0 cos t=0 cos 2⋅
 l
g
t

Dans la réalité, on a également un amortissement lié aux frottements. Dans le cas d'un
pendule en horlogerie, le mouvement perpétuel est lié à des poids qui descendent et qu'il
convient de remonter chaque jour.

13
C.Équation différentielles et loi du chaos

De nos jours beaucoup de mathématiciens, à commencer par Poincaré (1854-1912), ont


montré que les solutions d'équations différentielles peuvent être très instables ; ces
équations peuvent conduire à des situations chaotiques à cause d'une grande sensibilité aux
conditions initiales. Ces mathématiciens ont contribué à détruire le mythe que l'on pouvait
décrire le monde uniquement à partir d'équations différentielles qu'ils suffisaient alors de
résoudre !

Henri Poincaré

Henri Poincaré travailla sur des phénomènes


chaotiques, mais ses travaux n’eurent pas de point
d’application immédiat, faute de calculateurs
électroniques avec lesquels effectuer plusieurs
millions ou milliards d’itérations.

C'est le premier qui donna une définition claire au


terme « chaos », en utilisant l'exemple célèbre des
sphères : si on envoie un faisceau lumineux sur une
sphère réfléchissante, la différence d'angle si on
déplace d'un dizième de degré la source, le rayon Un exemple exposé par Poincaré pour
réfléchi peut changer totalement de direction. illustrer la notion de chaos
Si on place une seconde sphère, l'effet est encore
plus marqué : on obtient une divergence de 180°
entre les deux faisceaux.

Météo et effet papillon

L'atmosphère de la terre peut être simulée par des équations différentielles qui vont
permettre de calculer à partir de données initiales le temps à des instants donnés successifs.

Mais on sait aussi qu'entre une situation calculée par ordinateur et une situation météo
réelle il y a a une différence qui va en s'accroissant à tel point qu'au bout de 8 à 10 jours il
peut avoir une situation simulée qui n'a rien de commun avec la situation réelle.

Cette sensibilité aux conditions initiales est telle qu'on parle d'effet papillon, selon une
expression inventée par le météorologue du MIT (Massachusetts Institute of Technology)
Edward Lorenz qui stipule que chaque action, même la plus anodine, peut avoir à long
terme des conséquences colossales, souvent résumée par la question de Lorenz « Le
battement des ailes d’un papillon au Brésil déclenche-t-il une tornade au Texas ? »

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15
EXOS

Exo 1

2
Résoudre l'équation différentielle x y ' − y=0

Exo 2

−3e
On considère l'équation différentielle : (E) y' −3y=
1e−3x 2
On donne une fonction  dérivable sur ℝ et la fonction f définie sur ℝ par
−3x
f  x =e  x

1. Montrer que f est dérivable sur ℝ et pour tout réel x , exprimer '  x −3  x

e
2. Déterminer f de sorte que  soit solution de (E) sur ℝ et vérifie 0= .
2

16
Exo 3 : Oscillateur paramétrique
(Exercice donné à titre d'exemple, vous n'êtes pas tenu de savoir le résoudre intégralement
vu que la résolution nécessite des connaissances physique)

D'après Mines d'Albi, Alès, Douai, Nantes, 1996

Un pendule simple est constitué d'un point matériel M de masse m , placé à l'extrémité
d'un fil inextensible, de longueur l et de masse négligeable. L'autre extrémité du fil est
fixée en O' qui oscille sinusoïdalement suivant la verticale, avec une amplitude D m et
une pulsation  : OO  ' =D m cos t ex . On désigne par  l'angle que fait le pendule
avec la verticale descendante. On suppose qu'il n'y a pas de frottement. On note
ℜO ; x , y , z  le référentiel supposé galiléen et ℜ' O ' ; x , y ' , z  le référentiel lié au
support du pendule.

1. Écrire l'équation du mouvement dans ℜ' (on pourra par exemple utiliser le
théorème du moment cinétique en O ' ).

2. Montrer que l'équation peut s'écrire :


d2 2
2
 0 1ht sin =0 .
dt
Préciser  0 et h t en fonction des données de l'énoncé.

O
y
D m cos t  ex
O'
y

e
M
er
x
d d2
Notation : ̇= et ̈= 2
dt dt

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