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Dossier sur le château de Chambord – bilan de la visite du 30 mars 2024 :

La construction du château de Chambord :

Couronné en 1515, François Ier est auréolé de sa victoire à la bataille de


Marignan, qui lui permet de bénéficier d’une période de paix, propice aux
grands travaux de construction. Mais les agrandissements des châteaux de Blois
et d’Amboise ne suffisent pas au jeune roi qui veut éblouir la cour. Chambord
sera le premier château entièrement conçu par lui.
Un terrain peu adapté
En 1519, François Ier lance à quelques lieues de Blois, au cœur d’un désert
marécageux, l’immense chantier de Chambord, dont il ne verra pas la fin. Le
lieu choisi est idéal pour la chasse, dont le roi est passionné : les forêts touffues
et les landes abritent en effet de nombreuses espèces. En revanche, le terrain
marécageux semble peu adapté à l’édification d’une construction de cette
ampleur, et le site est fréquemment inondé par le Cosson, un affluent de la
Loire. Construit sur ce terrain mouvant, le bâtiment repose sur des pilots de
chêne enfoncés jusqu’à 12 m de profondeur, afin d’établir des fondations
solides. Ce terrain marécageux rend le chantier dangereux pour les ouvriers,
parfois atteints de fièvres mortelles.

Le roi bâtisseur : le château de Chambord

François Ier fait travailler dès 1519 les maîtres maçons les plus expérimentés,
ayant déjà œuvré sur d’autres châteaux royaux. Les travaux débutés en 1519
sont brièvement interrompus en 1525, alors que François Ier est prisonnier de
Charles Quint suite à la défaite de Pavie. Quand le chantier reprend un an plus
tard, le roi décide d’ajouter deux ailes latérales au donjon initial, afin d’y
accueillir ses propres appartements. C’est l’un des plus importants chantiers de
la Renaissance. Environ 220 000 tonnes de pierres de tuffeau (pierre calcaire
claire à grains fins, typique de la vallée de la Loire) arrivent par chariots depuis
le port de Saint-Dyé. À défaut de pouvoir dévier le cours de la Loire, selon le
souhait de François Ier, on se contente de détourner le Cosson par un canal qui
alimente les douves.
Entouré d’un parc clos de murs, aussi vaste que Paris, Chambord n’est pas le
lieu de l’exercice du pouvoir. C’est un lieu de plaisir, de fêtes et de chasses à
l’écart des villes. Il symbolise toutefois le pouvoir par sa magnificence. En
1539, François Ier y accueille Charles Quint qui se montre conquis : on fait ainsi
les honneurs du château à ceux que l’on veut éblouir.
François Ier meurt le 31 mars 1547. Le château n’est pas totalement achevé,
mais son plan global ne sera pas modifié au cours des siècles suivants, comme si
la perfection formelle et la symétrie de l’édifice interdisaient toute intervention
ultérieure de grande ampleur.
Louis XIV se contente en effet de confier à Jules Hardouin-Mansart la
canalisation du Cosson et l’achèvement de l’aile ouest, de la chapelle et de
l’enceinte basse. Ainsi, le Roi Soleil, très conscient de la force symbolique du
monument, met-il la dernière main à une manifestation triomphale du pouvoir
royal.

L’architecture du château de Chambord :


https://youtu.be/EPaEIvJ479Y

L’INFLUENCE DE LÉONARD DE VINCI

Bien que l’identité de son architecte demeure inconnue, le château de Chambord


est une création architecturale exceptionnelle, influencé par le travail de Léonard
de Vinci.

À la suite de la bataille de Marignan, François Ier découvre les merveilles de


l’architecture italienne et le travail de Léonard de Vinci. Lors de son retour en
France en 1516, François Ier invite le génie polymathe à séjourner à la cour de
France en tant que « premier peintre, architecte et ingénieur du roi ».

Son influence dans la conception du projet de construction de Chambord se


retrouve dans la comparaison entre des partis architecturaux adoptés à
Chambord et les croquis qu’il a réalisés dans ses carnets. Le plan centré du
donjon, la présence d’un escalier à double révolution, d’un système de latrines à
double fosse et conduit d’aération ou encore le système d’étanchéité des
terrasses, sont autant d’indices qui font de lui l’inspirateur de l’œuvre de
François Ier.
LE PLAN CENTRÉ EN CROIX GRECQUE

La partie centrale du château de Chambord est le donjon.

Ce bâtiment carré cantonné de quatre tours d’angle occupe le centre du


complexe actuel. Il constitue à lui seul le nouveau palais de François I er au
commencement des travaux. Ce n’est qu’à partir de 1526 environ (marquant le
retour du roi de France de deux ans de captivité à Madrid à la suite de la défaite
militaire de Pavie) que l’édifice s’enrichit de deux bâtiments latéraux et d’une
enceinte fermant la cour.

La composition interne du donjon est d’une ordonnance inédite en France et


constitue un trait d’italianisme indéniable. Il s’agit d’un plan centré en croix
grecque : les quatre faces du bâtiment s’ouvrent sur de grandes salles de 9 m de
large et 18 m de long formant une croix grecque. Au centre se déploie le
monumental escalier à doubles-révolutions. Enfin, la salle en croix détermine
dans les angles des cantons d’habitations constitués de logis standardisés.

L’ornementation des parties hautes du donjon et du château, hérissées de


cheminées et de tourelles d’escalier, évoquent le style des châteaux forts.

Pourtant, à l’époque de la construction du château de Chambord, ces formes


traditionnelles de l’architecture médiévale sont depuis longtemps caduques. En
effet, dès le milieu du XVe siècle, les progrès réalisés dans le domaine de
l’artillerie avaient rapidement rendu les châteaux forts obsolètes. La persistance
d’éléments architecturaux médiévaux du château de Chambord n’est pourtant
pas à considérer comme le résultat d’une lente évolution des habitudes des
constructeurs. Au contraire, le donjon du château de Chambord, ses tours
d’angle, son enceinte et ses douves en eau évoquent une puissance militaire
toute allégorique, à défaut d’être réelle. Plus de trente ans après la fin de la
construction des derniers châteaux forts, ces éléments constituent de véritables
citations architecturales d’un autre temps. Ils évoquent alors, aux yeux des
contemporains de François Ier, le monde périclitant de la chevalerie, dont le
jeune souverain, dernier roi-chevalier, garde une profonde nostalgie.

L’ESCALIER "MAGIQUE" DU CHÂTEAU DE CHAMBORD

Le château présente un escalier aussi remarquable par son ordonnance que par sa
position dans l’édifice. Il est construit en plein centre du donjon, à la croisée de
quatre vastes salles. Il se compose de deux rampes jumelles hélicoïdales
s’enroulant l’une au-dessus de l’autre autour d’un noyau creux et ajouré. Cet
escalier dit « à double révolution » dessert les étages principaux de l’édifice,
jusqu’aux terrasses sommitales où il est surmonté par la plus haute tour du
château, la tour-lanterne.

Il exerce depuis le XVIe siècle la même fascination sur les visiteurs du château,
d’une part pour la prouesse architecturale qu’il représente, d’autre part pour la
mise en scène qu’il induit. En effet, deux personnes empruntant chacune l’une
des rampes s’aperçoivent par les fenêtres aménagées dans le noyau mais ne se
rencontrent jamais. Un jeu dont se régalent toujours les touristes, à l’instar des
hôtes du château au cours des siècles.

L’AGENCEMENT DES FAÇADES

À l’image des monuments de l’Antiquité romaine, comme le Colisée, ou des


édifices italiens du Quattrocento (le XV e siècle italien), les façades du château
de Chambord offrent une grande lisibilité du plan du château depuis l’extérieur.
Les niveaux habitables sont visuellement séparés par un bandeau mouluré, ou
corps de moulure, courant à l’horizontale sur toute la largeur de la façade. Dans
le sens vertical, le rythme est donné par des piliers aplatis, ou pilastres, sur
lesquels les bandeaux semblent reposer. La disposition de ces éléments forme un
quadrillage à l’italienne, immuable et régulier. C’est dans cette trame que
viennent s’enchâsser les différents types d’ouvertures, qui donnent à la façade
son aspect modulaire. Ces préoccupations formelles se manifestaient déjà dans
quelques autres demeures du Val de Loire (Chenonceau, Blois, Azay-le-
Rideau…), mais la géométrie du plan du château de Chambord est unique, car
elle n’a pas été contrainte par des accidents de terrain ou des constructions
antérieures conservées.

LE DÉCOR SCULPTÉ

Les édifices de la Première Renaissance (1420-1500) sont décorés


d’ornementations inspirées des décors des palais de Toscane et du Milanais. Les
pilastres, les médaillons, les candélabres et les rinceaux envahissent alors les
façades, les lucarnes ou les souches de cheminée… Au château de Chambord,
ces éléments sont traités avec une étonnante virtuosité et une grande liberté
formelle, bouleversant les traditions italiennes pour les adapter au goût français.
La finesse du travail des sculpteurs est remarquable. Les motifs végétaux, aux
élégantes volutes peuplées de figures pittoresques, forment des rinceaux qui
s’entrelacent dans les chapiteaux de l’escalier central. Les parties hautes du
château, au foisonnement et à la verticalité encore gothiques, s’adaptent pour
s’enrichir d’un vocabulaire ornemental renaissant, intégré aux traditions locales
sans toutefois s’y substituer.

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Un château de la Renaissance

Le château de Chambord constitue l'un des chefs-d'œuvre architecturaux de la


Renaissance.
Construit sur l'emplacement d’un ancien château fort, Chambord est un grand
édifice bâti selon des règles géométriques, des rapports mathématiques et des
principes de régularité et de symétrie emblématiques de la Renaissance.

Les architectes

Il n'existe aucun document d'époque mentionnant le nom des architectes


originaux, à l’exception de François Ier, le « prince architecte » qui fut
personnellement impliqué dans la conception du bâtiment. Il est probable que
Léonard de Vinci et son assistant Cortone participèrent à sa conception. En
1516, François Ier, roi de France avait réussi à décider Léonard de Vinci à
quitter l'Italie pour venir s’installer en France. Parmi les dessins que Léonard de
Vinci laissa, on a retrouvé notamment des escaliers à double-hélice ainsi que des
structures en croix grecque (deux éléments caractéristiques du projet initial du
château de Chambord)
La fonction
A partir de la Renaissance les châteaux forts sont devenus inutiles pour des
raisons politiques (stabilité) et pour des raisons militaires (les progrès de
l’artillerie rendent les murailles des forts très vulnérables).
Le château de Chambord est un château de plaisance, il n‘a pas de fonction
défensive (absence de douves, de meurtrières, de pont-levis).
Demeure fastueuse, résidence secondaire du Roi, destinée aux plaisirs, il a une
fonction symbolique de prestige : il montre la grandeur et la puissance du Roi.
Le chantier

Le chantier de Chambord fut l'un des plus importants de la Renaissance : 156


mètres de façade, plus de 400 pièces, environ 80 escaliers, et environ 300
cheminées… Sa construction a duré 41 ans (de 1519 à 1560).

Le plan
Le château est composé d’un corps central carré en croix grecque Cette forme de
plan était rarement utilisée pour des bâtiments laïques.

Ce corps central sera appelé par la suite « le donjon » ( il n’a jamais eu aucune
vocation à la défense ).
François Ier remanie le plan du château de Chambord par l’ajout de deux ailes
au « donjon » et d’un enclos.

L’orientation

Ses tours marquant exactement les quatre points cardinaux.


A l’intérieur du « donjon », on trouve cinq niveaux habitables composés de
quatre appartements dans les tours rondes par niveau.

Les circulations
Entre les appartements, quatre couloirs venant des « quatre parties du monde »,
mènent à l’escalier central à double révolution.

L’escalier central

Il est probable que l’escalier à double révolution placé au centre de l’édifice, soit
l’œuvre de Léonard de Vinci ou qu’il fut inspiré de ses croquis.
Deux volées d’escaliers suivant un schéma de double hélice.

La tour lanterne

L’escalier est surmonté d’une tour lanterne qui domine toutes les autres tours et
cheminées du château.
Son sommet est coiffé d’une fleur de lys ( symbole de la monarchie française,
période de mutations de l’histoire de France ).

La terrasse et les toits

L’escalier donne accès à la grande terrasse qui fait le tour du donjon et offre une
vue sur les cheminées monumentales.
Les terrasses sont encadrées de tourelles et de lucarnes.
Les symboles :

Le deuxième étage est remarquable par ses voûtes à caissons représentant les
symboles royaux. ( Le monogramme « F » pour François, la couronne pour la
royauté, la salamandre emblème du roi ).
Sur les boiseries on retrouve le monogramme et la fleur de lys.

Un peu de vocabulaire technique à maîtriser :

1 ) Ailes
L’aile est un corps de bâtiment qui flanque le corps principal central. Elles sont en général disposées en
paires symétriques.
2V) Escalier
« à double révolution
Escalier constitué de deux escaliers en un. Les deux hélices sont imbriquées l'une dans l'autre sans
jamais se croiser.
3 ) Cheminées
Une cheminée (du latin « caminus », chemin) est un conduit vertical aménagé dans un bâtiment, pour
évacuer gaz et fumées toxiques d'un feu brûlant dans son intérieur.
Ce terme ne désigne à la fois la partie du conduit à fumée dépassant du toit du bâtiment et l’âtre de la
cheminée ornementale d'appartement.
4 ) Tour lanterne
Une tour-lanterne est une tour comportant des ouvertures par lesquelles la lumière peut pénétrer dans
l'édifice, d'où son nom de lanterne.
5 ) Tourelle
Petite tour
6 ) Lucarne
Une lucarne est une ouverture placée en saillie sur la pente d’une toiture permettant d’éclaire ou d’aérer .
7 ) Terrasse
Une terrasse est un élément de l'architecture en extérieur ; À la différence d'un balcon, une terrasse

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