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P r i nc ipes de maintien

d ’ u n e organisation
se lon D ieu
« Quand il n’y a plus de révélation divine, le
peuple se laisse aller. »
Proverbes 29.18a, Semeur
Principes de
maintien d’une
organisation
selon Dieu
K.P. Yohannan

une division de Gospel for Asia


www.gfa.ca/francais
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

© K. P. Yohannan, 2003

Tous droits réservés.

Il est interdit de reproduire un extrait quelconque


de cet ouvrage, sous quelque forme que ce soit, sans
l’autorisation écrite de l’éditeur.

Traduction : Christine Caron Bernier


Révision : Sandy Létourneau

Les citations bibliques sont extraites de la version Louis


Segond (Seg), 1935, ou de La Bible du Semeur (Sem),
édition 1992.
Tous droits réservés.

ISBN 978-1-59589-118-1

Publié par les livres GFA,


une division de Gospel for Asia
CANADA :
245 King Street East,
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Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

Je dédie cet ouvrage à mon fils Daniel.


Je suis profondément reconnaissant au
Seigneur pour ton cœur de serviteur en
tant que leader. Je suis fier de toi.
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

Table des matières

Introduction
 9

1. Les commencements 13

2. Qu’est-il arrivé? 21

3. Que devons-nous faire? 31

4. Les mesures concrètes visant le

rétablissement 39

Conclusion 47

Notes 49
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

Introduction


L orsque nous songeons à l’histoire des
mouvements religieux et des organisations
chrétiennes, nous découvrons souvent qu’ils
commencèrent avec de grands rêves et de
grandes ambitions. Leur leadership était fort
et ardent pour Dieu, puis, d’une manière ou
d’une autre, la situation s’est détériorée. La
vie s’est retirée de leur sein et ils devinrent
« une organisation parmi d’autres ». Étudiez
les premières années de quelques-uns des
principaux groupes religieux et remarquez à
quel point ils étaient animés d’une grande
ferveur. Considérez-les et remarquez où ils en
sont maintenant! Préparez-vous à être surpris!
Introduction

J’ai trop souvent constaté cette tendance


dans le ministère chrétien, c’est-à-dire que les
choses vont bien pendant une longue période,
des progrès considérables sont faits, le royaume
du Seigneur s’étend, mais au fil du temps, la
situation se dégrade.
Cet état de fait me préoccupe énormément
alors que je réfléchis au mouvement dont je
fais partie. Je prie le Seigneur de nous aider à
continuer de garder le cap, à rester concentrés
sans perdre la vision initiale qu’il nous donna,
et à maintenir notre vitalité et notre joie pour
les immenses possibilités qu’il ouvre devant
nous.
C’est pourquoi je crois qu’il est bon que
nous revenions continuellement aux Écritures
plutôt que d’aller vers les philosophies et
les structures créées par des experts humains
lorsqu’il est question de mettre en place de
grandes organisations. Dans les Écritures, il
nous est possible de remarquer comment Dieu
appela et fortifia des personnes, comment
celles-ci réussirent ou échouèrent et comment
elles revinrent au Seigneur après leur échec.
Nous sommes ainsi en mesure d’apprendre
des leçons profitables et essentielles tirées
de leur vie. Comme le précise Paul dans
1 Corinthiens 10.11 : « Tous ces événements
leur sont arrivés pour nous servir d’exemples.
Ils ont été mis par écrit pour que nous en tirions
instruction […]. »

11
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

L’Église primitive présentée dans le livre des


Actes des Apôtres en est un exemple frappant.
Vous y rencontrez d’abord un nouveau
commencement, une direction et de l’inédit.
Vous y voyez aussi de l’enthousiasme, de l’unité
et de la fraternité. Finalement, vous y remarquez
une cause pour laquelle vivre et mourir. Si nous
sommes à même de pénétrer profondément
le cœur de ces croyants, de saisir les principes
qui animaient leur vie quotidienne et qui se
répercutaient sur elle, puis de nous modeler sur
ces principes, je crois que cette réflexion nous
aidera bien plus que ce que nous pourrions
reconnaître.
Étant donné que nous sommes, chacun de
nous, un élément dans un ensemble, il n’est pas
toujours facile de concevoir notre contribution
à l’intérieur de l’ensemble de l’organisation.
Par conséquent, nous pensons à l’immédiat,
c’est-à-dire à ce que nous expérimentons au
moment présent. Il faut faire preuve d’une
grande maturité, de compréhension venant
du Seigneur et de réflexion délibérée pour
nous placer dans le contexte du monde dans
lequel nous vivons actuellement, et prendre
ainsi conscience que notre vie est courte et que
ce que nous faisons maintenant a vraiment le
potentiel d’avoir une incidence sur l’éternité.
Jésus nous a dit que le chemin qui menait à
la vie éternelle était étroit, et qu’il y avait peu

12
Introduction

de gens qui le trouveraient (Matthieu 7.14).


De plus, à moins de nous faire un devoir
de nous voir comme le Seigneur nous voit,
l’importance de notre appel peut facilement
nous échapper.
Dans cet ouvrage, je communique ce
que j’ai appris au cours des deux dernières
décennies d’expérience avec Gospel for Asia.
Je prie pour que vous preniez le temps de
réfléchir profondément à ce que vous lirez
et apprendrez. Faites en sorte que votre
compréhension des faits et votre manière de
réagir ne se limitent pas à l’aspect intellectuel
ou émotif.

13
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

C H A P I T R E 1

Les commencements

S

i vous considérez tout mouvement initié par
Dieu, vous constaterez trois caractéristiques
distinctes présentes dans l’Église primitive.
Prenons le temps de revenir dans le livre des
Actes des Apôtres, dès les débuts de l’Église. Si nous
prenons la peine d’étudier la vie de ces croyants
un moment et de ressentir leurs émotions, je
crois que nous serons capables de revenir à
nos propres situations et circonstances, guidés
par quelques principes qui défient le temps.

C’est radical
Il faut peu de lecture dans les Actes des
Les commencements

Apôtres pour découvrir que ces croyants


agissaient de façon radicale. En effet, ils étaient
prêts à prendre toutes sortes de risques. Le reste
du monde les taxait de fous, d’aveugles à la
réalité, même de déments!
Mais c’est exactement ce que Jésus
recherchait, soit des femmes et des hommes
déterminés, courageux. Ils étaient le genre de
personnes qu’il recherchait quand il leur dit :

« Mais le Saint-Esprit descendra sur vous :


vous recevrez sa puissance et vous serez
mes témoins à Jérusalem, dans toute la
Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du
monde. » (Actes 1.8)

Lorsque les premiers chrétiens surent que


Christ était ressuscité, qu’il avait vaincu le
péché et la mort, ils coupèrent volontiers tous
les ponts derrière eux et, si l’on s’en tient à
l’essentiel, dirent : « Je n’ai aucune raison de
faire demi-tour. Ce voyage est un aller simple. »
(voir Actes 2.45; 4.19-20; 5.29-32; 7.51-60)
À cette période de l’histoire, la population
entière de la ville de Jérusalem était opposée aux
chrétiens. Imaginez les efforts à déployer pour
prêcher l’Évangile en plein air actuellement
en Afghanistan ou dans un temple hindou.
Croyez-moi, cela serait plus facile que de le faire
à Jérusalem en l’an 33 apr. J.-C. Les premiers
chrétiens savaient qu’ils seraient battus et

15
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

jetés en prison s’ils prêchaient l’Évangile (voir


Actes 8.3). Mais cela n’avait pas d’importance
pour eux; ils continuèrent de toute façon, car il
s’agissait pour eux d’un honneur que de souffrir
pour le nom de Christ (Actes 5.41).
La position de ces chrétiens était si radicale
que rien ne les arrêtait. Ils ne se préoccupaient
pas de la protection de leur vie, par conséquent,
ils étaient braves et audacieux. Ils étaient ouverts
aux idées nouvelles et ne se contentaient pas
d’une réponse négative. Leur motivation venait
de l’intérieur plutôt que de la tradition. Ils étaient
prêts à endurer n’importe quelle privation,
mais ils n’avaient pas l’intention de se taire.
Ultimement, ces caractéristiques leur valurent
la réputation d’être des « révolutionnaires dans
le monde entier » (Actes 17.6).
Quand je me rappelle les commencements
de notre mouvement, je constate cette même
attitude radicale dès nos premiers jours. Je
peux honnêtement vous dire que je n’ai pas la
moindre idée de la façon dont nous arrivâmes
à faire ce que nous fîmes! Le développement
d’un grand nombre de nos programmes ne
reposa pas sur la planification, la manigance
ou les calculs. Il dépendit simplement de la
spontanéité, de l’amour, de rêves, d’espoirs
et d’ambitions plutôt que de règles ou de
règlements. Nous n’avions aucune espèce
de calendrier ou d’échéancier. Aujourd’hui,

16
Les commencements

j’utilise un agenda pour m’aider à me rappeler


mes rendez-vous, mais je ne possédais rien de
semblable à ce moment-là. Je n’avais aucune
idée de ce qui allait arriver, mais cela arriva… et
d’une façon étonnante et radicale.

C’est transformateur
On ne considérait pas les personnes
impliquées dans la croissance phénoménale
de l’Église primitive comme des instruments
utilisés pour faire bouger les choses. Ces
personnes répondirent plutôt à leur appel
à corps perdu et, alors que Dieu les utilisait
pour influencer le monde et réaliser son projet,
elles-mêmes étaient en fait continuellement
transformées et changées dans ce processus.
Jésus concentra son attention sur le
potentiel des gens plutôt que sur leur faiblesse.
Il ne recruta pas des personnes parfaites, mais
des personnes susceptibles de changer et qui
s’engageraient de cœur. Vous avez suffisamment
lu les Évangiles pour savoir que ses disciples
provenaient de la lie de la société (Gayle
Erwin en parle en détail dans The Jesus Style1).
Imaginez seulement le scénario qui se déroula
autour de Jésus au cours des 48 dernières heures
de sa vie : douze hommes se querellent à savoir
qui était le plus grand, l’un de ses plus proches
disciples le renie et les autres prennent la fuite
à l’approche du danger. Néanmoins, il confia à

17
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

ces hommes, dans lesquels il avait investi trois


années de sa vie, la tâche de poursuivre l’appel
que Dieu lui avait adressé. Ce fut à Pierre, qui
renia son maître trois fois, que Jésus donna les
clés du royaume (voir Matthieu 26.75; 16.18-
19)!
Pensez à l’apôtre Paul après sa rencontre
avec Jésus sur le chemin de Damas. La plupart
des croyants ne voulaient avoir aucun contact
avec lui. « Il est dangereux », croyaient-ils (voir
Actes 9.21, 26). Mais enfin, vous voyez Barnabas
entrer en scène, passer son bras autour de
Paul et se porter garant de l’intégrité de celui-
ci auprès de l’Église primitive (Actes 9.27). Et
Paul, qui avait auparavant travaillé sans relâche
à persécuter ceux qui croyaient en Jésus et
à éradiquer toute trace de christianisme, est
entièrement transformé en l’un des plus grands
apôtres de tous les temps. Comment cela se
produisit-il? Non pas en un seul jour, mais
au cours d’un processus qui prit du temps et
démarra avec quatorze ans dans le désert.
Au début, lorsque nous pensâmes au
recrutement du personnel, nous n’avions
ni formulaire d’inscription ni procédure
d’entrevue. Je n’oublierai jamais le jour où un
couple est arrivé au seuil de notre porte avec
leur petit bébé dans les bras, prêt à servir Dieu
avec nous. Je n’ai pas même pensé demander
des références à cet homme! Tout était si

18
Les commencements

nouveau et étonnant.
Vous trouverez ces mêmes sentiments,
soit émerveillement, admiration et crainte de
Dieu, dans les commencements de n’importe
quelle organisation. Dieu amène simplement
des personnes, sans formulaires à remplir, il
travaille dans leur vie et la change, puis il utilise
ces personnes pour changer les autres. C’est
un mouvement perpétuel dans lequel, d’une
manière ou d’une autre, les choses continuent
simplement de se produire. Personne ne
s’arrête pour réfléchir à la façon dont elles se
produisent!
Voyez-vous, Dieu s’intéresse davantage aux
personnes qu’à ce qu’elles sont capables de
faire. Et si nous le suivons, il s’assurera que
nous nous le rappelions. Dieu opère toujours
de l’intérieur vers l’extérieur (Luc 11.39-40;
Psaumes 51.8). Par conséquent, l’important
c’est le caractère d’une personne, et s’il est bien
formé, le reste suivra.
Le seul prérequis exigé par Jésus de ceux qui
désirèrent être son disciple était de lui obéir et
de le suivre (Matthieu 16.24). Il ne demanda
rien d’autre. Il savait, comme un potier, que si
l’argile se soumettait, il lui était possible de la
mouler et de la transformer afin qu’elle devienne
un instrument utile pour son royaume.

C’est relationnel

19
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

La troisième caractéristique définissant le


commencement de n’importe quel mouvement
inspiré de Dieu est le fait que tout passe par les
relations, comme nous le constatons dans le
livre des Actes des Apôtres (Actes 2.42, 44-47).
Quand Jésus envoya les disciples dans les
villages, il les envoya deux par deux, non pas
seuls (Luc 10.1). Si vous regardez dans l’Évangile
de Jean, en commençant au chapitre treize,
Jésus donne à ses disciples quelques dernières
instructions avant d’aller à la croix. Pourtant,
l’essentiel de son message n’a rien à voir avec
l’évangélisation mondiale, le fait de changer
le monde, la réalité de l’enfer, la manière de
mettre sur pied une organisation ou une liste
de règles. Tout ce qu’il mentionna fut : « Si vous
vous aimez les uns les autres, le monde saura
que vous êtes mes disciples. » Ses prières, sa
préoccupation émergèrent entièrement de cette
unique vérité.
Comment Paul accomplit-il donc cette
œuvre? Lisez ses épitres et vous découvrirez des
expressions telles que celles-ci : « Ce frère vous
salue », « cette sœur vous salue » ou « l’Église
dans votre maison » (voir Romains 16.23;
1 Corinthiens 16.19; Colossiens 4.15). En
outre, à la fin de chaque lettre, il semble
toujours y avoir une liste de noms ajoutée. Vous
y trouverez donc invariablement les rapports
entretenus entre les personnes. De plus, la vie et

20
Les commencements

le ministère de Paul furent entièrement fondés


sur le travail avec les autres.
Il nous est ordonné de nous pardonner les
uns les autres, de porter les fardeaux les uns des
autres. Considérez Romains 12 et Philippiens 2,
ainsi que d’autres portions de l’Écriture qui
traitent de notre relation l’un envers l’autre
dans le corps de Christ. Vous verrez clairement
que c’est ainsi que Dieu accomplit son œuvre.
C’est ainsi qu’il projette faire avancer les choses.
Au fil du temps, malheureusement, ces
trois particularités naturelles qui distinguent
un nouveau mouvement inspiré de Dieu vont
tout simplement s’effacer. Examinons ces
changements dans le chapitre suivant.

21
C H A P I T R E 2

Qu’est-il arrivé?

Q

uelqu’un affirma un jour qu’à l’intérieur
de la durée de tout mouvement, la vie,
la passion et la vision initiales persisteraient
environ 25 ans. Jusque-là, l’enthousiasme, la
fraîcheur et la nouveauté sont sur une pente
ascendante importante. Par la suite, les choses
commencent à changer. Il y a davantage un
effet de plateau sur les éléments stimulants du
mouvement.
Lors des débuts de mon ministère avec
Opération Mobilisation, j’entendis son
fondateur, George Verwer, parler du problème
qu’est la perte de la vision et de la passion. Il
dit : « Dieu suscite un homme qui possède une
vision et un cœur pour Dieu, ce qui prend la
Qu’est-il arrivé?

forme d’un mouvement. Puis ce mouvement


se transforme en une machine qui finalement
devient un monument, et ce n’est que chose du
passé. Ce mouvement est mort. »
Ce déroulement est précisément celui que
connut le YMCA, l’Armée du Salut et la plupart
des groupes religieux principaux tels que les
Églises méthodiste, luthérienne et morave.
Quels commencements glorieux elles eurent
sous la direction d’hommes de Dieu! Par
contre, regardez certaines des organisations
missionnaires du passé et considérez-les
maintenant. Où sont-elles actuellement? La
vision, le fardeau et la passion ont disparu.
Malheureusement, cette réalité est aussi
vraie parmi des organisations que j’ai connues.
En revanche, la question fondamentale à nous
poser est celle-ci : quand apprendrons-nous
donc de l’échec des autres? Penchons-nous sur
ces changements.

Ce qui est radical devient conventionnel


Dans le monde laïque, on dit aussi que la
durée d’une entreprise est d’environ 25 ans,
après quoi la fraîcheur et la vision, et par
conséquent le succès, diminuent. Toutefois,
les organisations japonaises ont manœuvré cet
intervalle de temps grâce à de l’éducation et à
des changements de structure. Ils commencent
à effectuer des changements après seulement

23
Principles in Maintaining a Godly Organization

dix années environ, avant que les gens adoptent


des habitudes et qu’ils aient de la difficulté à
s’adapter au changement. De cette façon, les
entreprises sont en perpétuel mouvement, sans
perdre l’avantage ou compromettre leur succès
dans l’industrie.
Après un certain point dans la vie d’un
mouvement, la situation passe en mode
« maintenance ». En effet, la vie autrefois
radicale fait maintenant partie du passé,
elle n’est plus qu’un souvenir. L’objectif est
désormais simplement de « procéder comme
on l’a toujours fait ». Ce qui était auparavant
une manière fraîche et flexible de fonctionner
devient une structure rigide faite de règles et de
réglementations que nous construisons autour
de nous afin d’éprouver une sorte de sentiment
de sécurité.
Les personnes occupent alors des postes
qui se situent à des niveaux variés et il vous
est possible d’en approcher quelques-unes
directement, mais d’autres pas. Au moment où
vous tâchez de vous rendre où vous le désirez
à l’intérieur de l’organisation, la structure est si
complexe que vous avez presque besoin d’une
carte routière pour parcourir le labyrinthe!
Un mouvement qui est passé d’une position
radicale à une position conventionnelle n’est
plus animé par la vision et la foi. Au contraire, les
décisions qui en émanent dépendent d’habiles

24
Qu’est-il arrivé?

calculs basés sur le moindre risque possible. Par


conséquent, les réunions de prières deviennent
des réunions de planification, la foi simple de
l’enfant est remplacée par de brillants cerveaux
axés sur les affaires et le changement devient
pour ainsi dire presque impossible parce que le
boulet de la bureaucratie est trop lourd.
Ce glissement s’est opéré au sein de certains
des meilleurs mouvements dans l’histoire de
l’Église. Même à l’heure actuelle, quelques-uns
d’entre eux passent par une crise terrible. De
plus, il ne faudrait pas penser que, peu importe
l’organisation dans laquelle nous servons, nous
sommes à l’épreuve de ce changement, car il
peut nous arriver, à nous!
Gardez à l’esprit que je ne suis pas en train
de dire qu’il est mauvais d’avoir une structure.
Au cours de la croissance de n’importe quel
mouvement, il est vital de mettre en place une
structure, car il est impossible de fonctionner
sans discipline. Il est mentionné dans le dernier
verset du livre des Juges : « En ces temps-là, il
n’y avait pas de roi en Israël. Chacun faisait
ce qu’il jugeait bon. » (Juges 21.25) Le verset
suivant est Ruth 1.1, lequel énonce : « […]
une famine survint dans le pays. » Aucune
armée n’est capable de survivre sans discipline.
Pareillement, aucune nation n’est capable de
survivre sans discipline. Qui plus est, aucune
organisation n’est capable de survivre sans

25
Principles in Maintaining a Godly Organization

discipline.
Mais ce dont je parle est relatif au cœur. Le
danger à éviter ne concerne pas la discipline ou
la structure, mais le fait de remplacer l’amour,
l’enthousiasme, la liberté et l’autonomie
d’action par des lois, des régulations et des
structures fondées sur le pouvoir. Savez-vous
qui en paie le prix quand cela se produit? Le
monde perdu… et nos enfants qui grandissent
dans le contexte de notre ministère.

Ce qui est transformateur devient


transactionnel
Cette situation se produit quand la
motivation qui provenait de l’état du cœur
provient désormais des récompenses et
avantages externes. Au lieu de : « Je suis
tellement ravi d’être ici; la relation avec Dieu
est toute fraîche et réelle, et notre famille
grandit dans sa grâce », l’attitude est davantage
comme : « Qu’est-ce que j’y gagne : de l’argent,
un poste important, de la reconnaissance? » Au
fil du temps, dans une organisation, les gens
commencent à penser davantage aux bénéfices
et aux vacances qu’à servir d’un cœur embrasé.
Lorsque les croyants, dans le livre des Actes
des Apôtres, furent battus et persécutés, il est dit
qu’ils considérèrent cela comme un privilège
d’avoir été jugés dignes de souffrir pour le nom

26
Qu’est-il arrivé?

de Jésus (voir Actes 5.41). Paul nous dit, dans


Philippiens 1.29, que « Dieu [nous] a accordé
le privilège […] de souffrir pour lui », ou, en
d’autres mots, c’est notre « cadeau » de souffrir
pour lui. La tradition veut que lorsque Pierre
fut finalement condamné à mourir crucifié, il
demandât d’être crucifié la tête en bas, car il
ne se sentait pas digne de mourir de la même
manière que son Seigneur. En effet, pour ceux
qui vendirent tout afin de recevoir la perle
précieuse de grand prix, rien n’aurait pu les
retenir. Ils n’auraient pas demandé : « Que
puis-je en retirer? », mais plutôt : « Que puis-je
donner? »
Pourtant, à mesure que le temps s’écoula,
les choses commencèrent aussi à changer dans
l’Église du premier siècle. Paul écrivit, dans
Philippiens 2.21 : « […] tous ne s’intéressent
qu’à leurs propres affaires […]. »
Alors qu’advient-il de vous? Où en êtes-
vous dans cette chronologie? Sentez-vous
que le fardeau est trop lourd pour vous? Vous
demandez-vous : « Combien de temps vais-
je être capable de continuer à accomplir cette
tâche? C’est trop difficile de persévérer. Je ne
sais plus pourquoi je le fais. Que se passera-t-il
à l’avenir? Est-ce que tout ce labeur en vaut la
peine? » Il semble que, très secrètement, au
plus profond de votre cœur, ces questions et
ces pensées sont susceptibles de commencer

27
Principles in Maintaining a Godly Organization

à brûler et à évoluer, même si extérieurement


vous paraissez être rempli d’enthousiasme et
que vous louez Dieu.
Je ne suis nullement en train de dire que
nous ne devrions pas prévoir des vacances, des
prestations d’assurance ou des choses de ce
genre. Toutefois, le danger de tenter d’obtenir
ces avantages externes, ou une certaine sorte
de promotion ou de reconnaissance réside
dans notre cœur. Lorsque cette situation se
produit, la joie qui avait l’habitude de remplir
votre cœur s’éteint et il n’en subsiste qu’une
motivation égocentrique.

Ce qui est relationnel devient rationnel


Au milieu des années 80, quand Dieu
dirigea un jeune homme à se joindre à nous
pour nous aider avec notre ordinateur, je me
souviens de l’unique question que je lui posai
avant de l’accepter : « Êtes-vous disposé à
nettoyer les toilettes et à laver la vaisselle le
reste de votre vie sans jamais plus toucher à
un ordinateur? » Voyez-vous, je désirais savoir
s’il était prêt à devenir un serviteur, un point
c’est tout. Quand je l’ai entendu dire qu’il était
prêt à tout, je me réjouissais de sa venue parmi
nous.
Je vous mentionne cette anecdote pour faire
valoir un point. Je ne me souciais pas tant de

28
Qu’est-il arrivé?

savoir s’il possédait ou non un diplôme d’études


supérieures, ou de connaître son expertise et sa
compétence dans son domaine. Je cherchais
quelqu’un avec un cœur de serviteur.
Lorsqu’une organisation passe d’un mode
relationnel à un mode rationnel, ses valeurs
changent. Les habiletés et les compétences
deviennent plus importantes que de laisser
au Seigneur la liberté d’accomplir son œuvre
au moyen d’êtres humains. Les choses sont
perçues rationnellement et logiquement plutôt
que d’être fondées sur la foi qui soulève des
montagnes.
Au contraire, quand Dieu appelle des
personnes à le servir, il regarde au-delà des
99 personnes qui possèdent le meilleur cerveau,
mais qui sont présomptueuses pour aller vers
celle qui n’est peut-être pas aussi intelligente,
mais qui fait preuve d’humilité et de bonne
volonté pour servir. Paul dit que Dieu choisit
les choses folles du monde, c’est-à-dire les
moindres de toutes, les moins que rien, pour
confondre les sages (1 Corinthiens 1.27). C’est
sa manière d’agir. Paul nous dit qu’il lui fut
donné un brillant esprit, une éducation élitaire
et une ascendance impeccable. Pourtant, il
estima la connaissance de Christ supérieure à
tout, c’est pourquoi il rejeta ces avantages et les
considéra comme du fumier. (Philippiens 3.48)
Qu’est-ce qui importe à Dieu? Un cœur

29
Principles in Maintaining a Godly Organization

de serviteur, humble et fidèle. Considérez la


vie de Joseph. Quel niveau d’éducation et
de formation reçut-il pour devenir premier
ministre? Je ne pense pas qu’il ne fut jamais allé
à l’école. Et Daniel, quel genre de préparation
eut-il pour devenir l’un des hauts dirigeants de
Babylone? Puis quel travail accomplissait Amos
pour qu’il devienne un prophète du Dieu
vivant? La formation de David pour devenir le
roi le plus puissant d’Israël comprend celle de
garder des moutons et celle d’être un réfugié.
Ces récits ne sont pas des contes de fées. Ils
sont réels. C’est ainsi que Dieu procède.
Est-ce que je privilégie l’ignorance, ou les
gens sans idées ou sans éducation? Pas du tout,
ce n’est pas là mon propos. Je tente plutôt de
préciser que lorsqu’une organisation en arrive
au point où la passion n’est plus une valeur
centrale et qu’on accorde de préférence la
priorité aux titres, à la reconnaissance et aux
diplômes, cette organisation s’égarera.
Alors, qu’est-ce qui devrait être fait dans
une telle situation? Comment avancer avec
précaution en sorte que nous évitions ces trois
écueils? Explorons cette démarche dans le
prochain chapitre.

30
Qu’est-il arrivé?

31
C H A P I T R E 3

Que devons-nous faire?


K arl Marx dit : « Les philosophes n’ont
qu’interprété le monde différemment.
L’important, c’est de le changer1. » Vous pouvez
avoir toutes les idées, tous les rêves et tous les
désirs de changements dans le monde, mais
ces idéaux n’entraîneront pas une seule petite
vague de changement.
Comment donc concrétiser le changement
chez les gens qui m’entourent, ou même dans
une société entière? Il suffit que je prenne,
moi, en tant qu’individu, la décision délibérée
de changer. Penser au changement ne fait que
concevoir de nouvelles philosophies, comme le
fit remarquer Marx; ce ne sont que les personnes
qui subirent un changement qui constateront
du progrès dans la vie de ceux qui les entourent.
Si nous nous éloignons du projet initial de
Dieu pour nous, comment le relançons-nous?
Comment opérons-nous ce changement? Que
devons-nous faire?

L’abandon
Si notre mode de vie radicale a glissé vers un
mode conventionnel, la seule issue est de tout
recommencer à zéro. Si nous sommes arrivés
au point où nous avons accepté les moyens
pour parvenir à nos fins comme la fin en soi,
il est temps pour nous de tout abandonner.
Commencez le travail en ayant à l’esprit la fin.
Nous ne devons plus nous demander comment
faire les choses, car, si nous nous concentrons
sur ce qui doit être accompli pour apporter
un changement et avancer, la réponse à cette
question viendra automatiquement.
Il nous faut prier pour que le Saint-Esprit
nous donne une vision fraîche de l’enfer,
du monde perdu et d’un réveil. L’abandon
signifie le retour à la vision et à la passion
originales pour lesquelles le Seigneur nous
appela (Apocalypse 2.45). Il signifie aussi que
notre motivation à servir n’est plus animée
par une structure ou par un supérieur; nous
sommes désormais captivés par la vision que
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

nous reçûmes.
L’abandon a toujours pour effet de rendre
les gens plus innovateurs en ce qu’ils font. Ils
prennent en main les tâches assignées. Ils ont
dorénavant la liberté de prendre des décisions…
et de commettre les erreurs qui se produisent
forcément avec ces décisions.
Je ne dis aucunement que nous devrions
abandonner complètement la mise en place
d’une structure. Un train ne peut circuler sans
ses rails, ni une organisation bien fonctionner
sans structure et direction. D’ailleurs, sans feu,
sans vapeur, sans combustible, le train n’ira
nulle part. Il nous faut donc prier Dieu de nous
préserver de la stagnation et d’un mode de vie
conventionnel. Nous devons aussi être prêts à
abandonner ce qui nous retient d’exercer un
mode de vie radical (Philippiens 3.13-15).

La déréglementation
Si vous avez élevé des enfants ou si vous
vous adonnez à cette occupation actuellement,
alors vous êtes conscient de l’équilibre délicat
qui existe entre la liberté et l’obligation de
rendre des comptes. Au fur et à mesure qu’ils
grandissent physiquement, vous leur permettez
lentement de grandir dans des domaines où
ils assurent la prise de responsabilité et où ils
prennent leurs propres décisions.
Au moment où Jésus quittait les disciples

34
Que devons-nous faire?

pour retourner au ciel, il ne leur présenta


pas un ordre du jour planifié avec soin et
un programme d’évangélisation mondiale.
Jésus leur transmit plutôt une passion et une
vision qui les menèrent jusqu’aux extrémités
de la terre, et qui les remplirent d’un désir de
renoncer à leur vie pour son nom. Ils ne se sont
jamais détournés de leur appel, car ils suivaient
Jésus librement et par amour.
Ce même équilibre entre l’obligation de
rendre des comptes et la liberté doit exister à
l’intérieur d’une organisation.
Quand Jacob travailla pendant quatorze
longues années difficiles d’angoisse pour
gagner la main de Rachel, l’Écriture énonce que
ces années parurent comme quelques jours à
cause de son amour pour elle (Genèse 29.20).
Personne ne le contraignit à s’engager; il l’aimait
tout simplement. De la même manière, dans le
contexte de l’obligation de rendre des comptes
et de la soumission à l’autorité spirituelle, nous
devrions être libres de servir notre Seigneur
avec amour et joie, non à cause d’exigences qui
nous sont imposées.
J’ai toujours eu comme philosophie que si le
Seigneur appelait quelqu’un, j’en verrais alors le
fruit dans leur confession, leurs circonstances,
leur maturité, leur fidélité et leur loyauté. Je
ne veux jamais en venir à exiger le respect et à
exercer une mainmise sur mes frères et sœurs.

35
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

Ne nous laissons pas dériver dans une vie


remplie de lourdeur, de contrôle et de calculs. Si
nous confiâmes à quelqu’un une responsabilité
particulière à l’intérieur du ministère,
considérons cette personne comme notre
dirigeant relativement à cette responsabilité-là.
Accordons-nous réciproquement la liberté de
faire des erreurs, car c’est alors que nous nous
développerons en tant qu’organisation, sinon
nous mourrons de l’intérieur.

L’autonomisation
Que faire lorsque notre ministère axé sur
la relation s’est réorienté davantage vers la
compétence d’une personne plutôt que vers son
cœur de serviteur? Il nous faut en venir à céder
notre contrôle et à nous laisser réciproquement
la liberté d’action.
L’autonomisation est renforcée quand nous
sommes capables de dire à un frère ou une
sœur : « Par la grâce de Dieu, je te fais tout
simplement confiance. Fais de ton mieux, aspire
au meilleur, et continuons d’aller de l’avant. »
L’autonomie d’action est aussi renforcée
quand nous laissons libre cours à la foi et au
potentiel d’une personne dans nos relations avec
les gens. Quant aux responsables, ils devraient
procéder à la formation d’au moins une
personne qui les remplacera (2 Timothée 2.2).

36
Que devons-nous faire?

Je crois que le meilleur est à venir. Près de


trois milliards de personnes attendent pour
entendre l’Évangile; le Seigneur confia cette
charge au corps de Christ et il poursuivra son
œuvre en nous. Nous avons l’occasion de
changer notre génération! Je crois aussi que
le Seigneur continuera de bénir l’Église en la
faisant se développer pour qu’elle accomplisse
la tâche qu’il lui confia, et cela par de nombreux
moyens tels que l’accroissement du personnel,
l’expansion des installations matérielles et
l’augmentation du financement nécessaire.
L’une des plus grandes bénédictions de
Dieu dans le cadre d’une organisation est de
susciter un leadership. La responsabilité d’un
ministère ne repose pas sur un homme, mais
sur un groupe de dirigeants. Je me suis engagé
envers les dirigeants de notre organisation, à
tel point que si leur consensus est différent de
mon propre projet, j’accepte de changer. Je ne
désire aucunement agir à tout prix à ma guise
en quoi que ce soit.
Peu importe l’envergure du développement
de l’organisation, il est primordial de perpétuer
un amour, une fraternité et un enthousiasme
uniques au sujet du travail de l’organisation.
Développons continuellement, dans nos
organisations, une culture dans laquelle les
personnes ont la liberté de faire de leur mieux et
de grandir personnellement sans contraintes ni

37
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

restrictions ni règles ou réglementations, mais


dans la perspective de la soumission et d’une
structure raisonnable. Préservons la liberté que
le Seigneur nous donna et ne perdons jamais la
vision initiale qu’il nous proposa.
Il existe un équilibre absolument essentiel
quand il s’agit de liberté. Examinez l’exemple
suivant :
Un oiseau a deux ailes et il a la capacité de voler
droit devant uniquement si les deux ailes sont en
bon état, c’est-à-dire si elles battent normalement
et simultanément.
Pareillement, à mesure que les gens
s’épanouissent ensemble dans un ministère,
il existe deux « ailes » qui doivent battre
simultanément. L’une de ces ailes est la notion
même du renouvellement et du maintien
continuels de la liberté et de la fraîcheur, à la
fois dans la vie personnelle et dans le ministère.
L’autre aile concerne le cadre dans lequel
s’insèrent l’obligation de rendre des comptes et
la soumission au leadership.
Ces deux aspects sont absolument cruciaux
si l’on veut persister à progresser et ils doivent
être en action si nous voulons être équipés
pour le travail que le Seigneur nous a donné.
En effet, la confiance et l’autonomisation
règnent au mieux dans ce contexte de liberté et
d’obligation de rendre des comptes.
Il vous faut être libre d’assumer les

38
Que devons-nous faire?

responsabilités attribuées par Dieu. Ainsi, en


considérant les tâches spécifiques que celui-
ci vous assigne dans votre ministère, prenez
la liberté de prier, de poursuivre vos rêves et
d’imaginer ce qu’il a le pouvoir d’accomplir
par votre entremise afin d’atteindre le monde
perdu!
Nous discuterons, dans le prochain chapitre,
de quelques moyens très pratiques pour réaliser
ces trois étapes.

39
C H A P I T R E 4

Les mesures concrètes visant le


rétablissement

T

el que je le mentionnai au chapitre trois,
la manière la plus simple d’opérer un
changement, c’est de l’amorcer en soi-même.
En effet, si j’exige le changement ou si je m’y
attends de la part d’autrui, mais que je refuse
de l’effectuer moi-même, je ne verrai jamais
une différence. Je dois en prendre l’initiative et
diriger ainsi en donnant l’exemple. En outre,
cette manière d’agir fonctionne dans une
famille, une organisation et une société.
Examinons quelques moyens pratiques et
concrets grâce auxquels il nous est possible de
maintenir et de renouveler la fraîcheur et la vie
à l’intérieur du ministère où nous servons.
Les mesures concrètes visant le rétablissement

Un mode de vie radical rétabli grâce à


l’abandon
Un réveil authentique résulte d’une
rencontre personnelle et intime avec le Dieu
vivant, non des règles et des régulations
d’une organisation. Comment puis-je être
un serviteur? En connaissant celui qui est le
serviteur de tous. Comment puis-je vivre dans
l’humilité? En allant à la rencontre de celui
qui fut brisé pour le monde. Par conséquent,
être radical signifie que vous devez être motivé
intérieurement.
Prenez le temps de réfléchir profondément,
de prier sincèrement et de demander au
Seigneur de renouveler, dans votre propre
cœur, la vision de votre ministère. Transposez
cette vision à votre domaine particulier du
ministère. Recherchez des façons originales de
pouvoir parler de cette vision et de la répandre
à l’intérieur de votre sphère personnelle
d’influence, c’est-à-dire les personnes et les
Églises qui vous soutiennent, les membres
de votre Église locale, et même les croyants
que vous rencontrez au cours de vos activités
quotidiennes. L’une des fidèles bénévoles de
longue date dans notre ministère commença
à servir ici à cause de son contact avec un
membre du personnel dans la buanderie de
leur immeuble à logements. Les possibilités
sont virtuellement illimitées, mais vous êtes en

41
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

mesure d’y avoir accès seulement lorsque vous


laissez le Seigneur faire le travail dans votre
cœur.
Révisez régulièrement votre énoncé
de mission†, votre vision†† et vos valeurs
fondamentales†††. Parlez avec des dirigeants
et avec ceux qui œuvrent dans votre ministère
depuis un certain temps afin d’en apprendre
sur la situation du ministère dans ses débuts.
Pour être radical, vous devez délibérément
choisir de faire ce qui favoriserait
l’épanouissement et l’élévation de votre cœur,
car cela n’arrivera pas tout naturellement.
Faites le bilan de votre condition spirituelle;
regardez-vous en face honnêtement. Assumez
la responsabilité de votre propre croissance
spirituelle, ne faites donc pas retomber le
blâme de vos échecs, de vos lacunes ou de
votre piétinement sur les autres ou sur les
circonstances.


Un énoncé de mission indique brièvement la direction de votre vie ou
de votre organisation. C’est la boussole qui vous oriente dans la bonne
direction.
††
La vision inspire les mesures concrètes pour la mise en œuvre de
l’énoncé de mission. C’est la carte routière que vous utilisez pour vous
rendre à destination.
†††
Les valeurs fondamentales sont les principes et les critères sur lesquels
vous vous basez pour mettre en œuvre votre énoncé de mission.

42
Les mesures concrètes visant le rétablissement

Un mode de vie transformateur rétabli grâce


à la déréglementation
Pensez à toutes les personnes de votre Église
ou de votre organisation sur lesquelles vous
exercez une influence faible ou forte, directe ou
indirecte. C’est parfois que vous occupez une
position « officielle » où vous êtes responsables
d’elles ou c’est parfois simplement le fait
d’entretenir un lien parce que vous demeurez
à proximité, que vous partagez des goûts
similaires ou que vous avez des enfants qui
jouent ensemble. Quoi qu’il en soit, il vous
appartient de commencer à penser à ces
personnes, à leur potentiel, à leurs dons, à leurs
acquis, à leur témoignage, à leur caractère et à
leurs rêves.
Au moment où vous commencerez à agir
ainsi, vous découvrirez au fond de vous-même
que vous appréciez de plus en plus chacune
de leur vie. Commencez à prier d’une manière
précise pour chaque personne.
La vie de Jésus, dans ses plus beaux moments,
se résumait à prendre soin des autres. « Le Fils
de l’homme n’est pas venu pour se faire servir,
mais pour servir […]. » (Marc 10.45) Occupons
continuellement notre pensée à méditer sur
les possibilités de bénir et d’encourager autrui.
Il est nécessaire que ceux qui ont un poste de
responsabilité à l’intérieur de l’organisation
considèrent des moyens de valoriser et de

43
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

« recharger » sans cesse ceux qui dépendent de


leur autorité, et considèrent aussi des moyens
de développer les compétences et les dons de
chacun. L’important, ce n’est pas tant l’argent,
le logement ou les objets; le plus important, ce
sont les personnes.
Motivez les autres non par la domination
et les méthodes fortes ou à l’aide d’avantages,
de faux espoirs ou de manipulations, mais
plutôt au moyen de l’amour, de la grâce, de
l’encouragement, de l’approbation, du pardon,
de la correction, de défis et de l’intégrité, et
même parfois par la prière et le jeûne. Faites
le nécessaire, selon la grâce que le Seigneur
vous accorde, pour tendre à une unité
véritable. En fait, nous ne sommes pas une
famille simplement parce que nous travaillons
ensemble, mais plutôt parce que nous prenons
soin les uns des autres en toute bonne foi.
Je puis attester que presque chaque miracle
qui se produisit dans notre ministère fut le
résultat non seulement de mes efforts ou de
mes prières, mais aussi parce que quelques
personnes prièrent, jeûnèrent, crurent et se
serrèrent les coudes. Cela n’avait rien à voir avec
l’importance du poste ou le pouvoir. L’unique
méthode utilisée par Dieu pour la réalisation
du travail, l’avancement de son royaume et
l’accomplissement de miracles, c’est, sans nul
doute, la contribution des hommes et des

44
Les mesures concrètes visant le rétablissement

femmes. Assurément, le travail vient seulement


en second lieu, soit après les gens qui effectuent
le travail.

Un mode de vie relationnel rétabli grâce à


l’autonomisation
Lorsque vous avez une influence sur une
personne, que ce soit parce que vous occupez
un poste d’autorité ou simplement parce que
vous tirez avantage de l’expérience acquise
en ayant servi dans votre ministère pendant
une plus longue période de temps, vous ne
devriez jamais exercer cette influence dans
le but de faire passer à l’action ou de faire
bouger les choses. La force, les menaces voilées
ou l’intimidation, même déguisées sous une
apparence de spiritualité, ne sont jamais un
substitut à l’amour, la miséricorde et la grâce.
Assurez-vous d’accorder par-dessus tout une
plus grande valeur à la réalité intérieure d’une
personne, à son caractère, à son humilité ainsi
qu’à un cœur qui ne recherche ni gloire ni
ambition. Actes 6 énonce comment le Seigneur
dirigea les apôtres dans la sélection d’hommes
en vue du service.
Demandez au Seigneur de vous montrer une
poignée de gens qui se trouvent à l’intérieur de
votre cercle d’influence, une ou peut-être deux
personnes, en qui il vous est possible d’investir

45
Principes de maintien d’une organisation selon Dieu

votre vie et de parler de votre vision. S’ils sont


placés sous votre responsabilité au bureau,
commencez à les entraîner à faire votre travail.
Faites preuve d’ouverture et d’honnêteté avec
eux, même au risque qu’ils vous rejettent ou ne
soient pas réceptifs.

Je vous recommande fortement la lecture


périodique, soit à peu près tous les trois mois,
du livre The Jesus Style1 de Gayle Erwin et l’étude
du livre Humility2 de Andrew Murray.
Les disciples ne persévérèrent avec Jésus
pour aucune autre raison que par amour et
il est primordial de le comprendre dans nos
relations entre nous.

46
Conclusion


Après la lecture de ce livre, vous vous
reconnaissez peut-être dans ce dont j’ai parlé.
Vous vous rappelez la vitalité et la passion que
vous avez partagées avec vos collègues de travail
afin d’atteindre la population perdue. Vous
vous rappelez votre enthousiasme manifesté
dans l’entraide, l’amour et l’atmosphère
familiale dont vous avez bénéficié, et l’unité
que vous avez expérimentée. Mais toutes ces
bénédictions que vous avez goûtées un jour ne
sont maintenant qu’un souvenir.
Y a-t-il de l’espoir pour votre Église ou votre
organisation? Absolument! Il vous est possible
de retourner à la vision initiale de votre
ministère. Effectivement, vous êtes encore en
mesure d’expérimenter la vie et la joie avec vos
collègues de travail.
Je vous encourage à résoudre dans votre
cœur de rechercher le Seigneur et d’écouter sa
voix, car sa vie rétablira votre ministère et sa
vision vous guidera et vous dirigera.
Si vous avez été béni par la lecture de ce livre, j’aimerais
beaucoup recevoir vos commentaires. Veuillez écrire à Gospel
for Asia, 245 King Street East, Stoney Creek, ON L8G 1L9 ou
envoyez un courriel à kp@gfa.org.
Notes

 Chapitre 1

1.
Gayle Erwin, The Jesus Style, Cathedral City,
CA, YAHSHUA Publishing, 1997,
p. 24-26.
Chapitre 3

1.
Charles R. Swindoll, The Tale of the Tardy
Oxcart and 1,501 Other Stories, Nashville,
TN, W Publishing Group, 1988, p. 622.

Chapitre 4

1.
Gayle Erwin, ouvr. cité.

2.
Andrew Murray, Humility, New Kensington,
PA, Whitaker House, 1982.
Petits livres écrits par K. P. Yohannan

Le découragement : les raisons et les réponses


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est possible! Faites la découverte des raisons du découragement,
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