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Lorsque les parents savent que bientôt leur enfant va se

séparer d’eux, soit pour commencer le collège (le 1er Cycle) ou


le lycée (le 2nd cycle) ou les études universitaires, soit pour
commencer l’apprentissage d’un métier dans une autre localité,
leur attitude envers cet enfant change. Durant la période qui
précède leur départ, certains parents deviennent très exigeants
et très rigoureux, d’autres parents prodigues des conseils à
profusion. L’intention des parents est de préparer leur enfant à
surmonter toutes éventualités.

De même, lorsqu’on veut annoncer une nouvelle heureuse ou


malheureuse à une tierce personne, on invente des tournures,
des techniques d’expression, des histoires, des proverbes
avant d’annoncer l’événement en question. Cela permet de
préparer celui à qui la nouvelle sera annoncée à maitriser l’effet
de surprise et à contenir le choc émotionnel que pourrait
procurer la nouvelle (heureuse ou malheureuse).

De même encore, lorsqu’on veut passer un examen, un


concours, ou participer à une quelconque compétition (sportive,
dance, …), on s’impose un nouveau rythme assez rude et on
s’essaie avec les exercices les plus difficiles afin que rien ne
nous surprenne au moment décisif.

Ces dispositions que nous prenons à divers niveaux et dans les


différents domaines de nos activités humaines, doivent
s’étendre à notre vie spirituelle, ou du moins, doivent

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commencer par la vie spirituelle. C’est ce que nous enseignent
les textes liturgiques de ce jour.

En effet, à l’approche de l’étape cruciale de sa vie, Jésus va sur


une montagne accompagné de trois de ses disciples : Simon,
Jacques et jean. Sur la montagne, et en présence de ses
disciples, il eut un entretien avec Elie et Moïse. Au cours de cet
entretien, son visage devint lumineux. Cette scène à laquelle
les trois disciples assistent, les éblouit et les jette dans une
frayeur telle que l’un d’entre eux, Pierre, s’exclame en ces
termes : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons
donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour
Élie. »

Crainte et admiration s’entremêlent chez les disciples car ils


assistent à une scène ineffable et extra-ordinaire qui dépasse
leur entendement. Fasciné et impressionné par ce qu’ils voient,
les disciples n’imaginent plus un ailleurs, un après ou un
lendemain. Ils veulent faire de l’événement auquel ils assistent,
l’événement de tous les temps. Ils veulent faire de ce moment
fabuleux, le moment de tous les temps. Pour eux, ce moment
devient le moment d’éternité, la béatitude éternelle. On pourrait
dire que cet événement à suscité ou affermi en eux le désir de
la béatitude éternelle.

Leur désir, le désir du bonheur sans fin est noble et louable.


Mais faute de connaitre véritablement ce bonheur sans fin, ils

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font une confusion : ils confondent ce qui est passager à ce qui
est éternel ; ils confondent le reflet de la lumière à la lumière
elle-même ; la transfiguration n’est pas la lumière-même de
Dieu, elle n’est pas la splendeur de Dieu. Elle est une lueur, un
aperçu trop vague (trop insignifiant) de cette lumière, de cette
splendeur. Elle constitue ici une étape qui a pour but d’ouvrir de
manière pratique l’esprit et l’intelligence des disciples aux
réalités d’en haut. Elle leur dévoile l’existence de la réalité qui
surpasse la réalité terrestre. Cependant, il leur faudra beaucoup
d’enseignements avant qu’ils découvrent (qu’ils conçoivent,
qu’ils comprennent) cette réalité d’en haut.

C’est pourquoi, après sa transfiguration, l’auteur sacré rapporte


en ces termes la première annonce de la résurrection :

Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de


ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le
Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.
Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en
se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter
d’entre les morts ».

Soulignons qu’Elie et Moïse sont les prototypes (les figures par


excellence) de la figure prophétique et de la loi. Le but de leur
dialogue divin avec le Seigneur Jésus a été donné par cette
phrase qui est une sorte de conclusion à leur dialogue :
« Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée

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une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé :
écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus
que Jésus seul avec eux. » Ainsi, le but de ce dialogue est
d’attester que Jésus résume la loi et les prophètes. Il est celui
en qui se réalise tout ce qui a été annoncé avant lui. C’est lui
qui vient de Dieu et donc qui connait mieux que quiconque les
réalités d’en haut. Dans l’extrait de la deuxième lecture, St Paul
dira à son sujet qu’il est mort, qu’il est ressuscité, qu’il est à la
droite de Dieu et qu’il intercède pour nous.

En lui, nous avons l’assurance de notre salut.

Les problèmes existentiels (les vicissitudes de la vie), le


caractère incertain du lendemain suscite en permanemment en
nous un sentiment d’insécurité contre lequel nous réagissons
pour avoir prise sur le présent et l’avenir (pour maîtriser le
présent et l’avenir). Si jusqu’à présent nos diverses réactions
prenaient sources en dehors du Seigneur Jésus, je crois qu’il
nous faut orienter autrement notre recherche de solution aux
problèmes d’ici bas. Car le sacrifice de poulet ou d’autres
animaux n’a véritablement pas d’effet salvifique, le sacrifice
humain également. Et ce dernier est strictement proscrit
(interdit). C’est pourquoi, Dieu n’a pas permis qu’Abraham
sacrifie son fils Isaac. Le seul sacrifice valable est celui que
Dieu, auteur de toute vie, fait de sont Fils, l’Unique. L’évidence
de notre salut par le sacrifice du Fils Unique de Dieu est
exprimé de la sorte par St Paul (dans l’extrait de la deuxième
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lecture) : « Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré
pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous
donner tout ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? »

Demeurons donc dans le Christ et écoutons-le, même si tout


semble être perdu car il a le dernier mot.

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