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Lorsqu’on est offensé, la tendance spontanée est de réagir, de

répondre à cette offense, non à la mesure de l’intensité de


l’offense reçue (infligée à nous), mais à la mesure de notre
ressenti et de notre capacité à réagir.

Ainsi, les réactions naturelles de l’homme face à l’offense sont


souvent disproportionnées, allant d’une résignation à une
violence inimaginable. Dans le livre de la génèse, les
affirmations de Lamek illustrent cette violence
disproportionnée : « 23 Lamek dit à ses femmes : « Ada et
Silla, entendez ma voix, épouses de Lamek, écoutez ma
parole : Pour une blessure, j’ai tué un homme ; pour une
meurtrissure, un enfant.
24 Caïn sera vengé sept fois, et Lamek, soixante-dix-sept
fois ! » » (Gn 4, 23-24).

Pour remédier aux réactions violentes disproportionnées, le


Seigneur donne une loi qui permet une réaction proportionnelle
à l’offense subie. Cette loi appelée la loi du Talion stipule entre
autre que : « 22 Si des hommes, en se battant, heurtent une
femme enceinte et que celle-ci accouche prématurément sans
qu’un autre malheur n’arrive, le coupable paiera l’indemnité
imposée par le mari, avec l’accord des juges.

23 Mais s’il arrive malheur, tu paieras vie pour vie,


24 œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied,
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25 brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure
pour meurtrissure. 26 Si un homme blesse l’œil de son serviteur
ou de sa servante, et que l’œil soit perdu, il rendra la liberté à la
victime en compensation. » (Ex 21)
Cette loi qui permet une réaction proportionnelle à l’offense
reçue, introduit une forme de justice dans la vengeance.
Comparativement aux propos de Lamek, on pourrait dire que la
loi du Talion de faire un petit progrès dans les relations
humaines.

Mais cela n’est pas suffisant. C’est pourquoi, dans le livre du


Lévitique, on peut lire :

« 18 Tu ne te vengeras pas. Tu ne garderas pas de rancune


contre les fils de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme
toi-même. Je suis le Seigneur. » (Lv 19, 18.)

Cette recommandation est reprise, en des termes différents,


dans l’extrait de l’évangile de ce jour : tu pardonneras « « …

jusqu’à 70 fois sept fois.. »

Le Seigneur précise les motifs de cette recommandation :


« “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce

que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir

pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié

de toi ?”. » On retient que le motif principal est l’imitation de


Dieu qui ne cesse de nous pardonner.
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Comme disait un auteur, Dieu n’ordonne pas sans avoir en
même-temps donné. Nous disons souvent que le pardon est
difficile, mais n’oublions jamais que Dieu qui nous le demande,
nous donne en même-temps toutes ressources nécessaire pour
le faire.

Alors, ne fermons notre cœur comme ce débiteur au cœur


endurci.

Que le Seigneur nous en accorde la grâce.

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