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Celui qui n'avait jamais vu la mer, Jean-Marie Gustave Le Clézio

 Fiche de lecture

Jean-Marie Gustave Le Clézio

1978

Celui qui n'avait


jamais vu la mer

Genre

Nouvelle

Contexte

Celui qui n’avait jamais vu la mer est une nouvelle parue pour la première
fois dans le recueil Mondo et autres nouvelles en 1978, qui contient
8 histoires, puis rééditée sous la forme d’un bref roman. Elle est le
cinquième texte du recueil.
Le Clézio, auteur franco-mauricien né en 1940 est influencé, à partir des
années 70, par ses origines et ses voyages en Amérique Centrale et du
Sud (Mexique, Panama, etc.). Il adopte alors une écriture plus
personnelle, qui fait la part belle au rêve et à l’imagination.

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Personnages

Daniel : Jeune adolescent timide, il parle peu et a peu de camarades.

Les camarades, les professeurs, les parents : Ils jouent un rôle


secondaire dans l’histoire et représentent la société à laquelle Daniel
veut échapper.

La mer : Véritable personnage, elle est personnifiée et semble interagir


avec Daniel.

Thèmes

La mer : La mer est très présente, elle est un personnage à part entière.
Au début de la nouvelle, elle est un fantasme du jeune garçon qui ne la
connaît qu’à travers le récit qu’il en a lu de Sindbad le marin, son livre
préféré qu’il connaît presque par cœur. Elle l’attire au point que, lassé
par les gens qui en parlent autour de lui, Daniel s’enfuit pour la découvrir.
La découverte de la mer est une véritable fusion, écrite presque comme
une rencontre amoureuse ou un coup de foudre : « Elle est belle ! » Elle
séduit le jeune homme, l’intrigue, se dévoile à lui, comme le ferait une
jeune femme. Elle lui montre ses secrets à marée basse et devient
intrigante et ténébreuse quand la marée remonte.
Le jeune homme se sent en harmonie et vit au rythme des marées,
oubliant presque de se nourrir. Il parvient à la comprendre et à
communiquer avec elle alors qu’il n’a jamais eu de vrai camarade dans
son lycée.

Un voyage initiatique : Dès le titre, on est plongé dans l’intrigue et le


voyage : « Celui qui » insuffle une part de mystère sur l’identité du héros
qui a une quête à accomplir : « voir la mer ». Cette formulation
énigmatique et assez longue pour un titre confère au texte une part de
légende.
Le voyage est initié par le rêve : la lecture de Sindbad . Mais le jeune héros
doit se lancer lui-même et faire son propre cheminement, d’où la fugue.
Il fait sa propre expérience et découvre l’élément marin et ses richesses.
C’est l’expérience qui ouvre son esprit. La mer et ses couleurs : « étendue

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bleue, puis grise, verte, presque noire, bancs de sable ocre, ourlets blancs des
vagues » , ses sons : « un bruit très doux, très lent, puis violent » , ses odeurs :
« l’odeur des profondeurs […] et l’odeur puissante de l’eau salée » . Cette
découverte de la mer l’amène à de nouvelles connaissances, jusqu’à la
communion et la plénitude : « il n’avait jamais connu un tel bonheur. Il
s’endormit comme cela, dans la paix étale » .

Résumé

Daniel est un adolescent timide, issu d’une famille très pauvre. Il a peu
d’amis, parle peu.
Sa passion, c’est la mer. Mais il ne trouve personne avec qui en parler
vraiment. Il l’a découverte dans son livre rouge qu’il garde
précieusement : Sindbad le marin . Il aurait d’ailleurs voulu s’appeler
Sindbad. Ceux qui parlent de la mer ne parle que de tourisme, de plage,
mais pas de la mer pour elle-même.
Il ne l’a jamais vue et un jour de septembre, il décide de partir la
découvrir, sans rien dire à personne.
Ses camarades sont intrigués de son départ : ils imaginent ce qu’il a pu
faire, où il a pu aller, ils rêvent de son aventure.
Ses professeurs et ses parents sont inquiets et le font rechercher. En
vain. On finit même par laisser tomber les recherches et oublier…
De son côté, Daniel découvre enfin la mer après un bout de voyage en
train, puis à pied. On note plusieurs étapes successives dans la
découverte et la vie avec la mer : son arrivée et sa joie de la découvrir, les
bords de la mer, la plage à marée haute et la fuite face au potentiel
danger ; puis la découverte des secrets de la mer, qui se retire grâce à la
marée basse, les animaux, les aspérités et les roches, la vie qui existe
sous cette mer ; de nouveau la marée haute et la fuite et de nouveau le
plaisir renouvelé par la marée basse et d’autres secrets à découvrir. La
marée basse symbolise pour lui l’amitié, la plénitude, la sérénité et le
bonheur.
Pour les enfants de l’internat du lycée où il était, Daniel devient un
mythe, l’objet des rêves d’évasion.

Citation

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Présentation du personnage (incipit) :

« Il s’appelait Daniel, mais il aurait bien aimé s’appeler Sindbad, parce qu’il
avait lu ses aventures dans un gros livre relié en rouge qu’il portait toujours
avec lui, en classe et dans le dortoir. En fait, je crois qu’il n’avait jamais lu que
ce livre-là. »

Daniel :

« Les choses de la terre l’ennuyaient, les magasins, les voitures, la musique,


les films et naturellement les cours du lycée. Il ne disait rien, il ne bâillait
même pas pour montrer son ennui. Mais il restait sur place, assis sur un banc,
ou bien sur les marches de l’escalier, devant le préau, à regarder dans le
vide. »

Le rêve de voir la mer :

« Même quand on parlait de la mer, ça ne l’intéressait pas longtemps. Il


écoutait un moment, il demandait deux ou trois choses, puis il s’apercevait
que ce n’était pas vraiment de la mer qu’on parlait, mais des bains, de la
pêche sous-marine, des plages et des coups de soleil. Alors il s’en allait, il
retournait s’asseoir sur son banc ou sur ses marches d’escalier, à regarder
dans le vide. Ce n’était pas de cette mer-là qu’il voulait entendre parler.
C’était d’une autre mer, on ne savait pas laquelle, mais d’une autre mer. »

La rencontre avec la mer :

« Puis, il est arrivé au sommet de la dune, et d’un seul coup, il l’a vue.
Elle était là, partout, devant lui, immense, gonflée comme la pente d’une
montagne, brillant de sa couleur bleue, profonde, toute proche, avec ses
vagues hautes qui avançaient vers lui. ‟ La mer ! La mer !” pensait Daniel,
mais il n’osa rien dire à voix haute. Il restait sans pouvoir bouger, les doigts un
peu écartés, et il n’arrivait pas à réaliser qu’il avait dormi à côté d’elle. Il
entendait le bruit lent des vagues qui se mouvaient sur la plage. Il n’y avait

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plus de vent, tout à coup, et le soleil luisait sur la mer, allumait un feu sur
chaque crête de vague. Le sable de la plage était couleur de cendres, lisse,
traversé de ruisseaux et couvert de larges flaques qui reflétaient le ciel.
Au fond de lui-même, Daniel a répété le beau nom plusieurs fois, comme
cela, ‟ La mer, la mer, la mer… ” la tête pleine de bruit et de vertige. »

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