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INFO245 : Mathématiques pour l’Informatique

Séance 2 : Analyse combinatoire

M. L. BALDE

UFR SAT, L2INFO


Université Gaston Berger de Saint-Louis

2022 − 2023

M. L. BALDE INFO245 : Mathématiques pour l’Informatique


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Principe des choix successifs

Dans ce chapitre, il s’agit d’apprendre à compter le nombre d’éléments


de certains ensembles finis.
Définition
Dénombrer les éléments d’un ensemble c’est les compter; l’analyse
combinatoire étudie les techniques de dénombrement.

Principe des choix successifs


Quand on fait n choix successifs, s’il y a p1 possibilités pour le
premier choix, p2 pour le deuxième, . . . , pn pour le dernier, alors
il y a en tout p1 p2 · · · pn façons différentes d’enchaı̂ner, l’un après
l’autre, ces n choix.

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Cardinaux d’ensembles finis

Propriétés
Soient E et F deux ensembles finis.
1 Si E et F sont disjoints alors |E ∪ F | = |E | + |F |.
2 Si (Ai )i∈Nxn est une partition de E alors |E | = |A1 | + · · · + |An |.
3 |E × F | = |E | × |F |.
4 |F E | = |F ||E | .
5 |℘(E )| = 2|E | .

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Principe des tiroirs ou principe de Dirichlet

Principe des tiroirs (ou ”pigeon-hole principle”)


Quand on range des objets dans des tiroirs et que le nombre d’objets
dépasse celui des tiroirs, il y a toujours au moins un tiroir qui contient
plusieurs objets.

Formellement, ”Si |A| > |B| alors il ne peut pas exister d’injection
de A vers B”.

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Cardinaux d’ensembles finis

Propriétés
Soient A et B deux ensembles finis.
1 S’il existe une bijection entre A et B, alors |A| = |B|.
Réciproquement si |A| = |B|, alors il existe une bijection entre
A et B.
2 S’il existe une injection entre A et B, alors |A| ≤ |B|.
Réciproquement si |A| ≤ |B|, alors il existe une injection entre
A et B.
3 S’il existe une surjection entre A et B, alors |A| ≥ |B|.
Réciproquement si |A| ≥ |B|, alors il existe une surjection
entre A et B.

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Arrangements

Théorème
Le nombre d’arrangements d’un ensemble à p éléments dans un
ensemble à n éléments, noté Apn , est :

Apn = n(n − 1)(n − 2) . . . (n − p + 1)

Construire un arrangement de p éléments d’un ensemble A c’est


choisir l’élément qui porte le numéro 1, celui qui porte le numéro 2,
et ainsi de suite, jusqu’à celui qui porte le numéro p : autrement
dit, c’est construire une injection de Nxp dans A.

Il y a autant d’arrangements de p objets pris dans l’ensemble A


que d’injections de Nxp dans A.

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Permutations

Définition
Si E désigne un ensemble non vide, une bijection f : E → E
s’appelle une permutation des éléments de E .

Théorème
Le nombre de permutations d’un ensemble à n éléments est :

n! = n(n − 1)(n − 2) · · · 3 · 2 · 1

qui se lit factorielle n.

C’est le nombre de façons de numéroter n objets de 1 à n et c’est


donc le nombre de façons de ranger l’un derrière l’autre n objets.
C’est aussi le nombre de façons de ranger n objets dans n boı̂tes en
plaçant un seul objet par boı̂te.

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Combinaisons

Définition
On appelle combinaison de p éléments d’un ensemble fini E toute
partie de E qui possède p éléments.

La différence entre une combinaison et un arrangement est que les


éléments d’un arrangement sont numérotés, alors que ceux d’une
combinaison ne le sont pas, ils sont en vrac.
Théorème
Le nombre de combinaisons de p éléments qu’il est possible de former
avec les éléments d’un ensemble E de cardinal n est :
Apn n!
Cnp = = , ∀ 0 ≤ p ≤ n.
p! (n − p)!p!

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Formule du binôme

Définition
Les nombres Cnp sont souvent désignés sous le nom de coefficients
binomiaux car ils apparaissent dans la formule du binôme :
n
(x + y )n = Cnp x n−p y p
X

p=0

☞ Cn0 = Cnn = 1 et Cn1 = Cnn−1 = n.


☞ Cnp = Cnn−p , ∀ 0 ≤ p ≤ n.
☞ Cnp = p
Cn−1 p−1
+ Cn−p , ∀ 1 ≤ p, 1 ≤ n.

Théorème
Un ensemble qui possède n éléments possède 2n parties.

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Comptage des ensembles finis

Formule d’inclusion-exclusion
Soient Ai ⊆ E des parties de E , pour i ∈ {1, . . . , m}. Alors, on a la
formule de Sylvester :
X
|A1 ∪ · · · ∪ Am | = |A1 | + · · · + |Am | − |Ai ∩ Aj |
i<j
X
+ |Ai ∩ Aj ∩ Ak | + · · ·
i<j<k

+ (−1)p−1
X
|Ai1 ∩ · · · ∩ Aip | + · · ·
i1 <···<ip

+ (−1)m−1 |A1 ∩ · · · ∩ Am |

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Nombre d’applications, injections, surjections

Propriété
Soient A et B deux ensembles de cardinal |A| = m et |B| = n.
1 Le nombre d’applications de A dans B est nm .
2 Le nombre d’injections de A dans B est Am
n , si m ≤ n.
3 Le nombre de surjections de A dans B est :

 0
 si m < n
Snm = n! si m = n
 Pn p C p (n − p)m
p=0 (−1) si m > n

n

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Arrangements avec répétition

Définition
Un arrangement d’ordre k avec répétitions d’un ensemble E à n
éléments est une suite ordonnée de k éléments de E , chaque
élément pouvant être répété un nombre quelconque de fois.

Propriété
Soient E un ensemble de cardinal n et k ∈ N (on n’a pas toujours
k ≤ n), un arrangement avec répétition d’ordre k de E est défini
comme une application de {1, . . . , k} dans E . Il y a donc nk tels
arrangements.

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Combinaisons avec répétition

Définition
Une combinaison d’ordre k avec répétitions d’un ensemble E à n
éléments est un ensemble non ordonné de k éléments qui appartien-
nent tous à E , mais dont certains peuvent être répétés un nombre
quelconque de fois.

Définition
Un ensemble d’éléments dont certains peuvent être répétés un
nombre quelconque de fois est appelé un multi-ensemble.

Propriété
Le nombre de combinaisons d’ordre k avec répétitions d’un
n−1
ensemble E à n éléments est Cn+k−1 .

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Compléments

Remarques
n−1
1 Cn+k−1 est aussi le nombre de monômes de degré k en n
variables.
n−1
2 Cn+k−1 est aussi le nombre d’applications monotones de
{1, 2, . . . , k} dans {1, 2, . . . , n}.

Théorème
Le nombre de partitions Cnn1 ,...,nk d’un ensemble E à n éléments
en k classes A1 , . . . , Ak ayant chacune ni éléments, avec
Pk n!
i=1 ni = n, est n1 !···nk ! .

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Compléments (Suite)

Les Cnn1 ,...,nk sont aussi appelés les coefficients multinomiaux, en


effet on a la formule multinomiale donnée par :
Propriété

(X1 + · · · + Xk )n = Cnn1 ,...,nk X1n1 · · · Xknk


X

n1 +···+nk =n

Formule de Stirling
On constate que n! croı̂t très rapidement avec n. Son ordre de
grandeur est donné par la formule de Stirling :

n! ≈ nn e −n 2πn

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Compléments (Fin)

n!√
Le symbole ≈ signifie que le rapport nn e −n 2πn
tend vers 1 quand n
tend vers l’infini.

Mise en garde
La formule
√ de Stirling ne dit pas que n! est presque égal à
n
n e −n 2πn √ quand n est grand. Elle dit seulement que n! est
égal à nn e −n 2πn multiplié par un nombre très proche de 1. Elle
sert donc à calculer n! quand on n’a pas besoin d’une très grande
précision.

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