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UMI @
CARLO PRÉVIL

Approche méthodologique pour la préparation de plans

d'aménagement axés sur les préoccupations

environnementales

Thèse
présentée
à la Faculté des études supérieures
de l'université Laval
pour l'obtention
du grade de Philosophiae Doctor (Ph-D.)

D6partement de Géographie
É LETTRES
F A ~ T DES
UNIVERSITÉLAVAL

Juillet 2000
1+1 ,,.ofNational Library Bibliothèque nationale
du Canada
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permission. autorisation.
Résumé (court)
Les défis posés par les différents aspects de la question environnementale, amènent de plus en plus à
s'interroger sur les méthodologies jusque-là utilisées pour la pnse en compte de l'environnement
dans les décisions d'aménagement.

Cette thèse propose un référentiel de mise en œuvre des pratiques d'aménagement basé sur la
planification environnemen@e. En outre, dans l'optique du développement durable, elle intègre
deux outils majeurs, les systèmes d'information géographique (SIG) et I'aide multicritère à la
décision (AMCD), pour donner une perspective spatiale dans la démarche d'aide à la décision. Elle
conceptualise et expérimente une approche d'aide au processus décisionnel en aménagement du
territoire capable de répondre à la demande sociale d'information sur l'environnement.

En ce qui a trait au projet d'expérimentation de l'approche proposée dans cette thèse, les trois études
de cas se rapportent au territoire de la Municipalitg Régionale de Comté W C ) de Portneuf. Enfui,
cette recherche s'inscrit dans le cadre des réflexions de la cellule Géographie du Groupe Éco-
gestion (Programme Éco-recherche, Plan vert du Canada) de l'Université Laval.
Résume (long)

La problématique de la gestion des espaces ruraux s'insère de manière particulière dans


l'agenda de la question environnementale. Les activités agricoles, par exemple, s'inscrivent et
marquent des temtoires qui supportent d'autres activités (résidences, loisirs et industries) en
même temps que ceux-ci sont revendiqués pour d'autres fonctions (réserves naturelles,
sources d'eau potable, etc.).

La multiplicité des acteurs sociaux revendiquant leur droit de regard sur l'usage du sol, les
nombreux phénomènes biophysiques, socioculturels et économiques à considérer ainsi que
le niveau élevé d'incertitude compliquent l'abord de ces problèmes hautement con£lictuels.
Le traitement de ces questions impose, aux différentes catégories de décideurs et de
planificateurs, de nouvelles manières de penser, d'analyser, de considérer et de décrire le
temtoire. Ii appert donc que la décision sera d'autant moins arbitraire et d'autant plus facile à
justifier que l'analyse des choix aura été approfondie et que l'information pertinente 2 la
décision sera claire, nette et précise. Cet enchevêtrement complexe de fonctions et d'enjeux
justifient, pour les instances décisionneiles régionales, l'élaboration de nouvelles
méthodologies aptes à tenir compte de la complexité de l'aménagement du temtoire et à
répondre à la demande sociale d'information sur l'environnement pour l'établissement de
consensus temtorkux favorisant la prise de décision.

Les apports scientifiques liés au développement des Systèmes d'Information Géographique


(SIG) et Li l'aide multicntère à la décision (AMCD) sont d'un recours judicieux pour
solutionner des problèmes complexes d'aménagement du territoire. Le défi méthodologique
consiste à établir l'articulation entre des concepts et des méthodes propres à la planification
environnementale régionale, à l'approche des systèmes d'information géographique (SIG)
ainsi qu'a I'aide multicntère à la décision (AMCD) dans une démarche prospective de
développement régional.
La démarche proposée dans ce rapport de thèse a été expérimentée par trois études de cas
s'appliquant à un espace à dominance rurale en transformation: la MRC de Portneuf. Dans
un premier temps, un état des lieux a mis en évidence l'hétérogénéité du système territorial
étudié. Par Ia suite, des entretiens réalisés sur le terrain ont permis de décrire
schématiquement et d'analyser le processus décisionnel actuel à la MRC de Portneuf. Ces
deux déments ont permis de façonner une approche méthodologique à même d'intégrer des
méthodes performantes pour les aménagistes, qui doivent produire et gérer l'information
environnementde dans la négociation des enjeux territoriaux.

Dans son concept, cette démarche vise la clientèle des gestionnaires des espaces régionaux,
particulièrement pour la mise en oeuvre du plan d'action, tel que stipulé par l'esprit de la Loi
125 (art. 7) du Gouvernement du Que%ec. Elle permet à la fois:
* une synthèse du système territorial basée sur m e gestion efficace des métadom6es et des
données à référence spatiale.
une systématisation de l'analyse du système temtorial par l'intégration de modules
d'analyse, de gestion de vues cartographiques, de modélisation et de production de
rapport, etc.
un outillage des processus décisiomels; dans les situations où l'enjeu implique
différentes parties prenantes qui doivent négocier différents scénarios d'aménagement.
Ce dernier aspect revêt une importance particulière pour départager les noeuds
décisionnels (tri, rangement ou choix) avec la collaboration du décideur-unique ou du
groupe de décideurs.

Cette approche méthodologique structure l'ensemble du contexte décisionnel de


planification, de gestion et d'évaluation des projets d'aménagement imbriqués dans un
écosystème régional. Son expérimentation s'est effectuée par le biais de trois études de cas
permettant d'en illustrer les potentiels pour:
interpréter des inventaires des ressources naturelles, déterminer le potentiel des espaces
naturels et spécifier les contraintes à l'aménagement du temtoire. L'approche a permis de
synthétiser l'information relative à la sensibilité des sols agricoles à l a pollution diffuse selon
les caractéristiques intrinsèques du milieu natureI.
modeliser et simuler la transformation dans l'utilisation du sol. L'approche a aidé à
évaluer les effets probables de l'implantation d'une porcherie de 2000 têtes, à différentes
échelles d'appréhension (zone agricole et bassin versant), en vue de constituer une
information enviromementale stratégique pour prévoir les conséquences probables de ce
changement dans l'affectation du sol.
expliquer et négocier les conditions d'affectation du sol. La planifkation d'une section du
parc régional linéaire (piste cyclable) Jacques-CartierRortneuf en 1996-1998 (municipalité
du Lac-Sergent), a généré une situation très complexe. La MRC,face au mécontentement de
certains groupes de citoyens, a eu à définir une ligne d'action à partir de cinq scénarios
produits par les différents groupes de parties prenantes. La démarche proposée dans cette
thèse a permis de comparer et d'ordonner les scénarios d'aménagement retenus. Cette
initiative aurait permis d'expliquer aux parties prenantes la portée de leurs préférences sur les
conditions de réalisation de chacun des tracés. Cette application a conduit à l'lndgration au
référentiel d'aménagement, des outils de SIG et des methodes mdticntères de la famille
ELECrn.

La production de cette thèse constitue un enrichissement de la contribution m6thodologique


de l'équipe de Géographie du Projet Éco-recherche de l'Université Laval [agriculture
intensive et écosystèmes r6gionau: du diagnostic aux interventions] (Plan vert du Canada).
AVANT-PROPROS

L'aventure d'une thèse doctorale est une expérience particulière à bien des égards et à cette
étape de la présentation des résultats de la recherche, il me plaît d'adresser mes
remerciements à tous ceux qui d'une façon ou d'une autre m'ont aidé dans
l'accomplissement de cette épreuve de vie. De manière particulière, je voudrais mentionner:

Le Professeur Marius Thénault, mon directeur de thèse, et le Professeur Joël Rouffignat,


mon CO-directeur de thèse, (Département de Géographie, Université Laval) qui m'ont
chaleureusement accueilli au sein de l'équipe Géographie du projet Éco-~echerche
(Université Laval). Ils ont toujours été très disponibles pour me guider, me diriger tout au
long de ce travail et pour la lecture critique de la thèse. Je tiens également à les remercier
pour l'opportunité qu'ils m'ont donné d'acquérir une réelle expérience de travail, comme
assistant de recherche au sein d'une équipe pluridisciplinaire de si haut niveau, et pour
m'avoir associé à leurs publications scientifiques.

Le Professeur Jean-lacques Chevallier (Département des Sciences Géomatiques, Université


Laval) pour avoir siégé à mon comité de thèse et de m'avoir fait profiter de sa solide
comaissance de l'univers de l'aide à la décision à référence spatiale. Le Professeur Jacques
Gallichand (Département des S01s et de Génie agro-alimentaire, Université Laval) pour avoir
cordialement accepté de participer 2 mon comité de thèse et pour m'avoir judicieusement
éclairé sur les impacts de l'agriculture sur l'environnement.

La MRC de Portneuf et particulièrement les membres de son Service de l'ménagement du


temtoire et de l'urbanisme. T'aimerais que Jacques Landry, Patrice Gagnon, Hélène
Papillon, Hélène Plamondon et Jean Lessard trouvent ici l'expression de ma profonde
reconnaissance. Les nombreux efforts qu'ils ont déployk pour dégager du temps afin de
participer à de longs entretiens, la lecture critique qu'ils ont effectué de la synthèse de ces
entretiens et leur disponibilité pour répondre h mes interminables requêtes de compléments
d'information ont de beaucoup contribué à la réalisation de cette thèse.
Pierre Lemieux du CRAD (Centre de recherche en aménagement et en développement) et le
personnel du LATIG (Laboratoire d'analyse et de traitement de I'information géographique)
pour leur aide précieuse afin de résoudre les multiples embûches informatiques.

La Faculté des Études Supérieures et le Département de Géographie pour l'octroi du Fond de


Soutien au Doctorat.

Le Groupe inter-conseils, Éco- esti ion de l'université Laval, pour l'octroi d'une Bourse
Éco-~echerche.

Les mots me manquent pour exprimer mes remerciements à mon épouse Marie Stéphane,
pour sa patience, pour ses encouragements et pour son soutien ferme. En plus d'endurer mes
horaires de travail impossibles, elle avait encore l'énergie pour lire mes premiers textes et
me remonter le moral chaque fois que j'étais au fond de la vallée.

Mon £ils, Carl Yvan et mes jumelles Nathdie et Stéphanie à qui j'ai si souvent manqué.

Mes parents, mes fières et sœurs, mes amis qui m'ont toujours témoigné de leur confiance
dans l'aboutissement de mes travaux, même quand ils n'étaient pas toujours bien imbus des
détails de mes activités. Puisse cette thèse constituer pour eux aussi un objet de fierté et de
satisfaction.
TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION

1.1.. MISE EN CONTEXTE...................................................................................................................................... 2


1.2.. PROBLÉMATIQUE: LA PRISE DE DÉCISION DANS LA GESTION DES ESPACE RÉGIONAUX ........2
1.3 . QUESTIONS DE RECHERCHE ET CONCEPTS DE BASE .......................................................................... 4
1.4. OBJECTIFS ET PORTÉEDE LA TRÈsE ...................................................................................................... -7
1.4.1.- Objectifprinc@al....................................................................................................................................... 7
..
1.4.2.- Objectifs specrFques................................................................................................................................... 7
1.5.- ORGANISATION DE LA THÈSE.................. .
...
................................................................................ .....8

Partie A : CONCEPTUALISATION

... LA QUESTION ENVIRONNEMENTALE........................................................................................................


2 12

DU PROBLÈMEENVIRONNEMENTAL................... 13
2.1.. DE LA PERCEPTIONÀ LA COMPRÉHENSION
2.2.. À LA QUÊTED'UNE DÉMARCHE GLOBALE ET INTÉGRÉE ........................................... . . ..........17
2.3 .-ÉTE~QUE ENVIRONNEMENTALE........................................................................................................... 2 1
. . .
2.4.- PRAXIS ENVIRONNEMENTALE............................................................. .................................. 23
2.5.-MODÉLXSATIONET PLANIFICATION ENVlRONNEMENTALE ........................................................ - 2 6
2.6.- LES TYPES D'ÉTUDES ENVIRONNEMENTALES .................................................................................. 1
2.7.- SYNTHÈSE: LE DÉFI DE LA PRODUCTION D'INFORMATION ENVIRONNEMENTALE .................41

3.1.. GÉNÉ-S ........................................................................................................................................... A 3


3.2.- LA NOTION D'INFORMATION ................................................................................................................ ....45
3.3 .-PRODUCTION ET GESTION D'INFORMATION ...................................................................................... -47
3 .4.-LES SYSTÈMES D~FORMATION GÉOGRAPHIQUE (SIG) ................................................................... 48
3.5.-MOD~LESG~OGRAPHIQUESET ANALYSE SPATIALE....................................................................... -51
3.6.-INFORMATION ENVIRONNEMENTALE ET SYSTÈMED'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE.........57
3.7.- UTLISATION DES SIG POUR LA PRODUCTION ET LA GESTION D'DPORMATION DANS
LES PROCESSUS DÉCISIONNELS ...................................................................................................................... 61

.. AIDE MULTICR~ÈRE
4 À LA DÉCISION ....................................................................................................... 63

4.1.. DÉCIDER EN TENANT COMPTE DE POINTS DE VUE MULTIPLES .................................................... 63


4.2.- MODÈLEDE PROCESSUS DÉCISIONIEL ADOPTÉ ................................................................................ 66
4.3,- CONSIDÉRATIONS SUR LES PROCÉDURES DE PLANIFICATION ENVIRONNEMENTALE
RÉGIONALE ........................................................................................................................................................... 72
..
4.3.1.. Enjeux: des strategres de planzjkation ................................................................................................. 74
4.3.2.- Origz-nalité de Z'aide à la déclSion en aménagement du territoire ............................................................ 75
4-3.3..Quelques repères méthodologiques ........................................................................................................ 77
4.3.4.. En gu&e de synthèse ................................................................................................................................ 78
4.4.- L'AIDE MULTICFUTÈREÀ LA DÉCISION (AMCD) ................................................................................. 79
4.5.- LES APPROCHES MULTICEUTÈRES .......................................................................................................... 81
4.6.- CHOIX DE M~?I"ToDEsD'ANALYSE MULTICRITÈRE .......................................................................... 87
4.6.1.- La méthode de l'analyse du processur hiérarchique (AFP).................................................................... 88
4.6.2.- Les méthodes ELECTRE .......................................................................................................................... 89
4.6.3.- Les particularités d'ELECïRE LL7. ........................................................................................................... 92
4.7.- sYNTEXÈSE DE LA REVUE:DE LITTÉRATURE .OPPORTTRIITÉ DE LA PRODUCTION D'UNE
NOUVELLE &THODOLOGE POUR AIDER AU PROCESSUS DÉCISIONNEL EN
&NAGEMENT DU TERRITOIXE.................................................................................................................... 96

.
5 INSTRUMENTATION .......................................................................................................................................... -98

5.1.- VARIABLES CANONIQUES RENDANT COMPTE DE CAC- D'UN SYSTÈME


TERRITORIAL............. .
............................................................................................................... 98
5-1.1.- Rubriques principales (Entités d'ordre 1 ou entités de base) ................................................................. 9 9
5.1.2. .Domaines d'intervention (Entités d'ordre 2. entités intermédiaires ou solidaires) .................................. 99
5.1.3.- Thèmes d'application (Entités d'orbe 3 ou entir& spécifiques) ............................................................ 100
5.2.. SOURCES DE DONNÉES.................................. .
....................................................................................
. 101
5.3.- VARIAE3LES DE L'ÉTUDE ET PA~UMÈTRESDE CONTRÔLE DE LA PERFORMANCE
ENVIRONNEMENTALE...................................................................................................................................... 103
5.4.- CARACTJ~RISTIQUESDES PARTIESPRENANTES............................................................................... 105
5.5.. MODÈLE GLOBAL DE PRISE DE DÉCISION ET GRILLE D'ANALYSE RETENUE.........................NUE.
107
5.6.- CADRE OPÉRATOIRE ................................................................................................................................ 108
5.7.- RÉSULTATS .................................................................................................................................................. IO
Partie B : CONTEXTE D'APPLICATION

..
6 LA MRC DE PORTNEUF COMME CADRE OPÉRATIONNEL ., .......................................................... 112

6.1.. POUR CIRCONSCRIRELE CADRE DE L%VALUATION TERRITORIALE ......................................... 113


6.2,- MISE ENPERSPECTIVE DE LA PROBL&MTIQUE D'ÉTUDE................................................... 1 14
62.1.. Contexte Iégalo-imtitutionnel de l'aménagement dans les MRC au Québec...................................... II4
62.2,-Pratiques alternatives de planzj?cation territoriale dans les espaces régionam et expériences
connues.............................................................................................................................................................. 120
62.3.- Synthèse de la mise en perspective ......................................................................................................... 124
6.3.- LA STRATE DE PLANIFICATIONE X SON ENVIRONNEMENT........................................................... 124
6.3.1.- La MRC de Portneufet l'ensemble du Québec....................................................................................... 124
6.3.2.- Positionnement de la M C de Porrnezrfau sein de la région de Québec .....................,
................... 126
6.4.- BREF PROFL SOCIO-ÉCONOMIQUEDES MUNI~ALITÉS DE LA MRC DE PORTNEUF ............129
6.5.- MISE ENÉVIDENCE DE LT=&~ROGÉNÉITÉDU SYSTÈME TERRITORIAL ................................... 132

..
7 INFORMATION ET DECISION À LA MRC DE PORTNEUF .................................................................... 136
7.1.. CONTEXTE DÉ~SIONNELÀ LA MRC DE PORTNEUF........................................................................136
7.1.I.- Quelques éléments de logistique ............................................................................................................ 136
7.1.2.- Structure etfonctionnement de la MRC ................................................................................................. 138
7.2.- EXPLORATZON DE CINQ SITUATIONS DE PRISE DE DÉCISION...................................................... 145
7.2.1.- Révision du Schéma d'aménagement (àrticulation de C'information et négociation des crises de
valeurs).............................................................................................................................................................. 144
7.2.2.- Modification au règlement de zonage brincipal outil stabilisateur entre les pratiques des groupes
sociazoc) ............................................................................................................................................................. I49
7.2.3.- Comité Colt~ultati~Agricole
(CCA)....................................................................................................... 152
7.2.4.-Purticipation de la Population.......................................................................................................... 1 5 3
7.2.5.- Réforme cadastrale ........................................*..................... .
.............1 5 7
7.3.- PAIUMÈTRES NÉcEssAIREsÀ L'APPRÉCIATION DES ~'~ÉCANISMES
DÉCISIONNELSÀ
LA MRC DE PORTNEUF................................................................................................................................... 159
Partie c : EXPÉRIMENTATION

8.. PRÉSENTATION DE L'APPROCHE M~THODOLOGIQUE................................................................... -165


8.1.. PRO&DURE RETENUE POUR LIARTICULATION DES COMPOSANTES
MÉTHODOLOGIQUES ....................................................................................................................................... 166
8.2.. FONCTIONS PRINCIPALES DANS L'APPRO CEE................................................................................... 167
8.2.1.- Répondre aux exigences de la planifcarion environnementale régionale ......................................... 168
8.2.2.- Faciliter Za mke en oeuvre des projets multiobjemgTc et rnuZtimcntères ................................................... 169
8.3.. STRUCTURATION DE L'APPROCHE EN TROIS COMPOSANTES ...................................................... 169
8.3.1.- Gestion des métadonnées............................................. .
............ 171
8.3.2.- Organisation des données et des informations géographiques ........................................................... 176
8.3.3.- Ami'yse et modélisation des informations géographiques ..................................................................... 183
...............-185
8.4.. PERSPECTiVE POUR L'IMPLANTATION DE CETTE APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
8.5.. EN GUISE DE SYTYTHÈSE ..................................................................................................................... 1 8 7

DES RESSOURCESNATURELLES.
9.- ÉTUDE DE CAS 1: INTERPRÉTATION DE L~XNVENTA~RE
DÉTERMINATION DU POTENTIEL ET SPÉCXIIICATIONDES CONTRAINTES À
DU TERRITOIRE
L~AMÉNAGEMENT .....................................-.................................................................. ......191
9.1.- PERCEPTION DE LA PROBLÉMATIQUE DU MAINTIEN DU CARACTÈRE -4GRICOLE
DE LA RÉGION DE PORTNEUF ........................................................................................................................ 191
9 .2.- ANALYSE PRÉLIMINAIRE ....................... .............................................................................. 193
9.2.1.- Principe des actionspossibles................................................................................................................ 193
9.2.2.- Données de base et utilaés .................................................................................................................... 194
9.3.- ÉLABORATION DES OPTIONS. ANALYSE ET MODÉLISATION ....................................................... 195
DES ALTERNATIVES, INTERPRÉTATION
9.4.- É~ALUATION ET PERSPECTIVES ................................ 2 0

10.- ÉTUDE DE CAS 2: TRANSFORMATION ET ÉVALUATION DE


L'UTILISATION DU SOL ......................................................................................................................................-204
20.1.- PERCEPTION DE LA PROBLÉMATIQUE DE L'IMPLANTATION DE LA NOUVELLE
PORCHERIE.......................................................................................................................................................... 205
10.2.- ANALYSE PRÉLIMINAIRE.................................... .
...
................................................................... -205
10.2.1.- Contexte de réalisation .................................................................................................................. 205
...
10.2.2.- Données de base et outils utzlrses......................................................................................................... 207
10.3.. ÉLABORATION DES OPTIONS.ANALYSE ET SIMULATION........................................................... 207
10.3.1.- Simulation de la gestion des odeurs.................................................................................................... -209
10.3.2.- Simulation du bilan agroemironnemental de I'Azote .......................................................................... 210
ET PERSPECTIVES.............................. 222
10.4.-ÉVALUATIONDES ALTERNATIVES, INTERPRÉTATION

11.- ÉTUDE DE CAS 3: &NAGEMENT DIUN TRONÇON aCONFLICTIJEL"D'UN PARC


RÉGIONALLWDANS LA MUNICXPALITÉ DU LAC-SERGENT..................................................... 225
DU TRONÇON ..........................226
11.1.. PERCEPTION DE LA PROBLÉMATIQUEDE L'AMÉNAGEMENT
1 1.2. ANALYSE PRÉLIMINAIRE .................................................................................................................... ~6
1 1.2.1.- Contexte de l'aménagement................................................................................................................. 226
I I.Z.2Données de base et outils méthodologiques utilisés............................................................................. 2 2 7
1 1.3. ÉLABORATION DES sCÉNARIOS. ANALYSE ET &ALUATION DES PERFORMANCES............229
11.3.1.-Détermination des paramètres ............................................................................................................. 234
1 1.3.2.- Elcpérimentation. interprétation et validation des résultats ................................................................ -236
11.3.3.. Analyse de sensibilité ........................................................................................................................... 241
1 1.4.. I%ALUATION DES ALTERNATIVES .................................................................................................. -246

CONCLUSION

10.. CONCLUSIONS. LIMITES ET PERSPECIW'ES ........................................................................................ 250


IO.1. CONCLUSIONSGÉNÉRALES................................................................................................................. -250
10.2.. LIMITES ................................................................................................................................................. ..254
10.2..PERSPECTIVES ......................................................................................................................................... 255
.
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................... 256
Liste des Annexes

Annexe 1 Repères de l'évolution de la question environnementde.

Annexe 2 Représentation arborescente des procédures d'agrégation multicritère.

Annexe 3 Système municipal au Québec.

Annexe 4 Cadre législatif municipal.

Annexe 5 Modèle de gestion des Métadonnées.

Annexe 6 Profil économique de la Région de Portneuf.

Annexe 7 Liste des objets de la révision du Schéma d'aménagement, MRC de Portneuf


Liste des illustrations
Tableaux

TABLEAU 1.1.. CONCEPTS DE BASE ............................................................................................................... 6


E COMPATIBILI'&POUR L'ÉTABLISSEMENT DWNE CARTE DE
TABLEAU 2.1.- S Y S T ~DE
SYNTH~SE............................................................................................................................................................. 40
TABLEAU 3.1 .-LES TYPES DE TRAITEMENTS AVEC DES DON- SPATIALES ................................. 58
TAB 4-1.-LES QUATRE PROB LÉMATIQUES DE R ~ É R E N C E ...................................................................... 80
TAB.4.2.. PROBLÈMES DÉCISIONNELS ET MODES DE RÉSOLUTION ...................................................... 82
TABLEAU 5.1 .-RUBRIQUES PRINCIPALES (ENTITÉS GOUVERNANTES) ...................+..................ANTE........
. 99
TABLEAU 5.2.- DOMAINES D'INTERVENTION (ENTITÉS INTERMÉDIAIRES) ....................................... 100
TABLEAU 5.3 .-*MES D'APPLICATION @WlTf%SPÉCIFIQUES) ........................................................ 101
TABLEAU 5.4.- ENJEUX ENVIROhTNEMENTAUX (MRC DE PORTNEUF) ..............................- ............... 103
TABLEAU 5.5.- PHÉNoMÈNES ÉTUDIÉS........................................................................................................ 104
.....
TABLEAU 5 .6.- MNEAU DE PARTICIPATION .................... ................................................................ 105
TABLEAU 6.1 .. CONTENU DU sCHÉMA D'AMÉNAGEMENT ..................................................................... 116
TABLEAU.6.2.- CONSIDÉRATZONSSOCIO-ÉCONOMIQUES: MRC DE LA RÉGION
ADMINISTRATIVE (03) DE QUÉBEC EN 1997................................................................................................ 127
TABLEAU.6 3 CARACTÉRISATION DES MUNLCIPALITÉSDE LA MRC DE PORTNEUF ...................... 134
TABLEAU.7 1. PRINCIPALES RELATIONS ENTRETENUES PAT LES INSTANCES DE LA MRC ........ 143
TABLEAU 8.1.. RELATIONS POUR LA GESTION DES MÉTADONNÉES ............................................... 1 7 4
TABLEAU 8.2.. RELATIONS POLIR LA GESTION DES DONNÉES .............................................................. 177
TABLEAU 8.3.. ÉLÉMENTS DE LA COMPOSANTE D'ANALYSE ................................................................ 184
TABLEAU 9.1.. STANDARDISATIONDESVALEURS ............................................................................ - L 9 9
TABLEAU 9.2.. PONDÉRATION INITIALE DES FACTEURS ......................... . . . ...................................... 199
TABLEAU 9.3 RÉSULTATS ................................................................................................................................ 200
TABLEAU 10.1. ÉTAT-RÉPONSES DES INDICATEURS DE PRESSION................................................... 214
(AVANT ET APRÈS L'INSTAI,LATION DE LA PORCHERIE)........................................................................ 207
TABLEAU 11.1. PRÉSENTATION DES S&NARIOS .................................................................................... 2 1
TABLEAU 11 . 2 ~MATRICE
~- D'IN"IERPRÉTATION DES ARGUMENTS DES PARTIES PRENANTES À
LA PLANIFICATION.PARC LINÉAIRE F&GIONAL JACQUES-CARTIER - PORTNEUF......................... .237
TABLEAU 11.2B.-RÉFÉRENCES POUR L?NTERP&TATION DES PRÉ&RENCES FLOUES................. 238
TABLEAU 11.2C.. MATRICE DES PRÉFÉRENCES ........................................................................................ -238
TABLEAU 11.3- TABLEAU DES PERFORMANCES AVEC DES CONSIDÉRATIONS D'UN
&NAGISTE DE LA MRC (PARC LINÉAIRE RÉGIONAL JACQUES-CARTIER .PORTNEUF) .............245
TABLEAU 11.4- TABLEAU DES PERFORMANCES DES CRITÈRES EsTIMÉS PRIORITAIRES À LA
MRC (PARC LINÉAIRE RÉGIONAL JACQUES-CARTIER .PORTNETE) .................................................... 245

Figures

FIGURE 1.1- REP&ENTATION DES PROCÉDURES DANS LA PREMIÈREGÉNÉRATION DE


L'INFORMATION ENVIRONNEMENTALE.......................................................................................................... 3
FIGURE 1.2.. ORGANISATION DE LA THÈSE .................................................................................................. 10
FIGURE 2.1.- MODELE CONCEPTUEL DE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈMETERRESTRE.................. 28
FIG.3.1 .-SC& LINÉAIRE DE LA COMMUNICATION ................... .......................... ,
FIG.4-1: PERCEPTION DE LA SITUATION ET CLARIFICATION DES PROBLÈ~ES À RÉSOUDRE
@TAPE 1)................................................................................................................................................................ 69
FIG.4.2.. :ANALYSE PRÉLIMINARE ET DO
-N DES ACTIONS POSSIBLES &TAPE 2) ...............70
FIG.4.3.. :ÉLABORATIONDES OPTIONS ET MOD&ISATION @TAPE 3).................................................
70
FIG.4.4.-. ÉVALUATIONET CHOIX @TAPE4)................................................................................................. 71
FIG.4 5 : STRATÉGIE D'ACTION. RÉALISATLON ET CONSOLIDATION DU CHOIX @TAPE 5) ..............72
FIGURE 4.6.- GRAPHE DE SURCLASSEMENT.............................................................................................. 9 1
F T G W 4.7: ALGORITHME D'ELECTRE LU ..................................................................................................... 95
FIGURE 5.1.- MODÈLE GLOBAL DE PRISE DE DÉCISION ........................................................................... 108
FIGURE 6.1 . TENDANCES DÉMOGRAPHIQUES AU QUÉBEC (187 1- 1991) ........................ ....... .....125
FIGURE.6 2.. ÉVOLUTION DE LA POPULATION DE LA MRC DE PORTNEUF, 1986 - 1991 (%) ........... 130
FIGURE.6 3.. PYRAMIDE DES AGES À LA MRC DE PORTNEUF EN 1991................................................ 131
FIGURE 7.1 . STRUCTIRE ADmSTRATIVE À LA MRC DE PORTNEUF ............................................. -138
FIGURE 7.2.. MODÈLE DE FONCTIONNEMENT D E LA MRC DE PORTNEUF.......................................... 140
F I G W 7.3 . ANIMATION ET PARTICIPATION DE LA POPULATION ...................................................... 141
FIGURE 7.4.. &RE ÉTAPE DE LA &VISION DU sCEIÉMA D'AZVLÉNAGEMENT ...................................... 145
ÉTAPE DE LA RÉVISION DU SC&MA D'AMÉNAGEMENT .................................... 146
FIGURE 7.5.. ~ È M E
D'AM~TAGEMENT.................................... 147
FIGURE 7.6.. 3ÈME ÉTAPE DE LA RÉVISION DU SCHÉMA
FIGURE 7.7.. MODIFICATION AU RÈGLEMENT D E ZONAGE.................................................................... 149
FIGURE 7.8.- &'T'ION

FIGURE 7.10..
DU CO-
F I G W 7.9.. INITIATIVE DU CONSEIL DES REPRÉSENTANTS
.
...
CONSULTATIF AGRICOLE ............................................................ 153
................................................................
INT'MATINE DE LA POPULATION ...................................................
156
FIGURE 8.1 . VUE PROCÉDURALE .................................................................................................................. 167
FIGURE 8.2.- VUE FONCTIONNELLE ............................................................................................................. -168
FïGURE 8.3.- MODÈLE ENlXÉE-SORTIE DE L'APPROCHE (VUE STRUCTURELLE)..............................170
FIGURE 8.4.- MODÈLE DE GESTION DES MÉTADoNNÉES ..................................................... L.................175
FIGURE 85.- MODÈLE CON- GÉNÉRAL .................. . . . ....................................................... 178
FIGURE 8.5.1.- MILIEU BIOPHYSIQUE............................................................................................................ 180
FIGURE 8S.2.- CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE ........................ . . .......................................................... 181
FIGURE 8.5.3.- INTERACTIONS .....................
................................................................................................. 182
,

FIGURE 8.6.-LES FLUX DE DoNNÉES DANS L'APPROCHE ........................................................................ 185


F i G W 8.7.- ESQUISSE D'UN MODE D'OPÉRATIONALISATION DE EAPPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE PROPOSÉE..................................................................................................................... 186
F I G W 9.1.- REPRÉSENTATION DES FLUX DE DoNNÉEs POUR L~TABLISSEMENTDE LA
CARTE DE SENSIBLITÉ DES SOLS À L'AGRICULTURE INTENSIVE....................................................... 197
FIGURE 10.1. REPRÉSENTATION DES FLUX POUR L'ÉTABLISSEMENT DU BILAN
AGROENVIRONNEMENTAL........................................................................................................................... ..214
FIGURE 11.X.. PRINCIPALESÉTMES DE LA DÉMARCHE RETENUE À LA MRC DE PORTNEUF ....227
FIGURE 11.3.1- RÉSULTATS DE L'ÉVALUATION MULTICRITÈREDU PROJET DE PARC
LINÉAIRE ( AVEC ELECTRE m > ...................................................................................................................... 240
FIGURE 11.3.2- ÉVALUATION MULTICIUTÈRE AVEC UN VÉTODIRECT............................................... 243
FIGURE 11.3.3.- ÉVALUATION MULTICRXTÈRE EN &~MINANT LE DROIT DE W?TO SUR TOUS
LES CRZTÈRES ..................................................................................................................................................... 243
FIGURE1 1.3.4,- ÉVALUATION MULTICRITÈRE EN &MINANT LE DROIT DE VÉTO
SEULEMENT SUR LES COÛTS ......................................................................................................................... 243
FIGURE 1~.~.~.-ÉVA.LUATIONMULTICIUTÈRE EN PRIORISANT LES POINTS DE VUE DU
SERVICED'AMÉNAGEMENT ET SANSVÉTO .............................................................................................. 244
FIGURE 11.3.6,- ÉVALUATION MULTLCRITÈE EN PRIORISANT LES POINTS DE VUE DU
SERVICE D'AMÉNAGEMENT AVEC UN SENS DIRECT(CROISSANT) À TOUS LES CEUT&RES..........244
FIGURE 11.3.7.- ÉVALUATION MULTICRITÈRE EN PRIORISANT LES POINTS DE VUE DU
SERVICED'AMÉNAGEMENT AVEC 11 CRITÈRES P R I O ~ A I R E S...................................... . . . . ........244
Liste des illustrations (suite)

Cartes

CARTE 1.- LOCALISATION DE LA RÉGION D'ÉTUDE(MRC DE PORTNEUF, QUÉBEC) ..................... J 2 8


CARTE 2.- ÉVOLUTION DE LA POPULATION, 1986-1991 (MRC DE PORTNEUF,QUÉBEC)..................128
CARTE 3.- SENSIBIL~É
DU MILIEUAUX P R A ~ Q U E SAGRICOLES INTENSTVES.RÉGION DE
QUÉBEC(MÉTKODE,ADDrnvE . SIMl?LE)
- . .
............................ . ...........O 1
CARTE 4.- SENSIBE& DU MILlECT AUX PRATIQUES AGRICOLES INTENSIVES,RÉGION DE
QUÉBEC &TODE DE LA COMBINAISON LINÉAIRE PONDÉRÉE) ......................................................... 208
CARTE 5- LOCALISATION DE LA FERME PORCINE ET UTIUSATION DU SOL............,., .......................
MUNICIPALITÉ DE NEUVJLLE, MRC DE PORTNEUF, QUÉBEC. ...~.............~.............................................
21 1
CARTE 6 VARIATION DU BILAN AGROENVIRONNEMENTAL,ZONE AGROÉCONOMIQUE,
F&GION DE PORTNEUF, QUÉB EC. ............................................................................................................... 2 16
CARTE 7 VARIATION DU BILAN AGROENVIRONNEMENTALDANS LA ZONE
AGROÉCONOMIQUE, RÉGIONDE PORTNEUF, QUÉBEC. ..........................................................................
217
CARTE 8 VARIATION DU BILAN AGROENVIRONNEMENTALDANS LE BASSDI VERSANT AUX-
POMMES, RÉGION DE PORTNEUF, QUÉBEC............................................................................................. 8
CARTE 9 SIMULATION DES IMPACTS DE LA NOUVELLE PORCHERIE, MRC DE PORTNEUF,
QVÉBEC................................................................................................................... -220
CARTE 10 .-PRÉSENTATION DES CINQ sCÉNARIOS D*A~~~%~AGEMENT
DU PARC LINÉAJRE,
MUNICIPALITÉDE LAC-SERGENT, MRC DE PORTNEUF, QUÉBEC......................................................... 232
CARTE 11 .-PRÉSENTATION DES CINQ SCÉNARIOS ( s m ) , MUNICIPALIT6 DE LAC-SERGENT,
MRC DE PORTNEUF, QQUÉBEC- .................................................*.. .
....*..*.....*..............~.............-.-----...*.......
233
xvii

Guide d'interprétation des principaux symboles utilisés dans les figures

Flux (action ou rétroaction)

Disposition légale ou institutionnelle

Décideur

Intervenant

Intervenant externe

Producteur d' information

Analyse, procédure

Base de données

Objet, phénomène et caractérisation

Relation particulière ou étape transitoire

Stratégie, méthode oumoyen

Décision ou choix

Noeud décisionnel ou production finale

(2 Élément de contexte
1-N CardinaLité
Chapitre 1

1. INTRODUCTION GÉNÉRALE

Les préoccupations enviromementales ne sont pas sedement une mode de la fin du 20"'
siècle. Elles résultent de problèmes concrets vécus et subis par les populations. Elles
expriment un niveau de transformation des sociétés contemporaines. Pouvoir en tenir
compte dès l'étape de la planification de l'utilisation du sol constitue un défi de taille et
une demande sociale réelle. Pour y parvenir, il importe donc de s'interroger sur les
méthodologies jusque-là utilisées dans l'élaboration de l'information enviromementde,
de manière à:
doter l'aménagement du territoire de perspectives conduisant à la fois au
développement socio-économique et à l'équilibre de l'environnement,
au,a;menter l'étendue et l'efficacité des systèmes d'information,
concilier la planification stratégique et la mise en œuvre des projets,
faciliter la concertation et la négociation entre les acteurs sociaux,
accompagner de manière permanente les procédures de prise de décision et l'évolution
des pratiques d'aménagement des systèmes sociocultureIs par rapport aux systèmes
bio-écologiques.
1.1 Mise en contexte

La promulgation, en 1969, de la Loi environnementale, NEPA', aux USA constitue sans


conteste un tournant dans L'émergence au quotidien des sensibilités dites
environnementales, par-delà les frontières et les cultures. En matière de planincation
temtoriale, le sens de la responsabilité commande de connaître et de comprendre le
fonctionnement du milieu de vie, de prévoir et de jauger les implications des
interventions et finalement de réfléchir sur l'opportunité de faire mieux et autrement en
cas de conséquences négatives (Meadows et al., 1972; Guigo et al., 1991; L.A.U. 125,
1990 et suiv.). Dans la multitude des cadres conceptuels et des outils méthodologiques
retenus pour la planification relative à l'environnement, ceux liés au développement des
systèmes d'information géographique (SIG) semblent être des plus pertinents (Goodchild
et al., 1996). Toutefois, la complexité des questions enviro~ementales,exacerbées
lorsqu7elles sont couplées à une problématique d'aménagement du temtoire, commande
l'exploration de nouvelles avenues scientifiques (André 1993; Bakkes et al., 1994). Dans
ces situations où les solutions optimales2 n'existent pas, où il faut décider en tenant
compte de différents facteurs légitimes mais divergents et surtout entachés de valeurs
idéologiques, les apports scientifiques relatifs l'aide multicritère à la décision (AMCD)
constituent un apport judicieux (Jacobs et Sadler, 1990; Nijkarnp et al. 1990; Karimi et
Blais, 1997). Le défi méthodologique consiste à établir cet assemblage de la planification
environnementale, des SIG et de 1'AMCD.

1.2 Problématique: La prise de décision dans la gestion des espaces


régionaux

La problématique de la gestion des espaces ruraux s'inscrit, de manière particulière dans


l'agenda de cette question environnementale. La Figure 1 schématise sommairement les

NEPA: NationaI Environment Policy Act, 1969.

'Dans le sens gknkralement accepte dans la recherche expérimentaleavec les dispositifs exp4rimencaux
relations fonctionnelles appre'hendées dans la production traditionneIle de l'information
environnementde dans un espace rural à l'instar d'une région.

Représentation des procédures dans la première génération de


Figure 1.l-
l'information environnementale

La région peut être considérée comme un système. C'est un espace de la biosphère qui est
placée à l'interface de l'aûnosphère, de l'hydrosphère et de la lithosphère (Ramade, 1993).
La région est le lieu des interactions des sous-systèmes socioculturels et des sous-
systèmes biophysiques. Ces interactions découlent des activités organisées en secteurs qui
ont des extrmts directs (produits) et des extrants indirects (impacts) (Art, 1993). Ces
extrants induisent des réactions qui sont codifiées en valeurs, lois, règlements,
jurisprudence et traditions. Ces codes servent ainsi comme des boucles de rétroaction
pour réguler les activités (Rosnay, 1975). Toutefois, le caractère indirect des impacts
nécessite qu'on les traite de fason particulière par le biais des études d'impacts associées
prioritairement à une région d'intervention. Le résultat de ces études d'impacts peut servir
égdement à enrichir les codes de rétroaction en constituant le domaine privilégié de la
première génération de l'information environnementale (Gouvernement du Que%ec,
1995).

Toutefois, face à la transformation des secteurs traditionnels d'activités, cette vision


traditionnelle de l'information enviro~ementalesemble êae depassée @ereck et Sadler,
1996). 11 devient de plus en plus difficile de dissocier la séquence de la production directe
de celle des impacts indirects. La planincation des activités et celle de l'affectation du
temtoire ne peuvent plus se faire en fonction de la chaîne de production en considérant
les données sur les impacts comme de l'information de contexte ou secondaire (Guigo et
al., 1991; Gilpin, 1995).

Les activités agricoles, par exemple' s'inscrivent et marquent des territoires qui supportent
d'autres activités (résidences, loisirs et industries) en même temps que ces temtoires sont
revendiqués pour d'autres fonctions (réserves naturelles, source d'eau potable) (GiIg,
1994; Gorgeu et al., 1997). Cet enchevêtrement compIexe de fonctions et d'enjeux
(systèmes interconnectés) illustre bien la pertinence de I'élaboration d'une méthodologie
de production d'information enviromementaIe pour assister une prise de décision
intégrée en matière d'aménagement du territoire.

1.3 Questions de recherche et concepts de base

Jusqu'ici, les pratiques d'évaluation environnementale permettaient d'établir la


jurisprudence et la réglementation afin d'éviter le pire. La ~ o m p l e ~ c a t i de
o nla situation
de crise environnementale impose maintenant la mise en place d'une deuxième
génération d'information environnementde. Celle-ci peut-elle reposer sur l'élaboration
d'une méthodologie apte A tenir compte de la complexité de la gestion territoride? Une
telle méthodologie permettra-t-elle de répondre à la demande socide d'information sur
l'environnement pour aider à la prise de décision en aménagement du temtoire?
En répondant à ces questions, cette thèse contribue à améliorer I'aménagement c
h
territoire pour:
procéder à l'évaluation environnementde de chaque projet de façon à limiter les
impacts négatifs associés;
réaliser l'étude environnementde intégrée de I'ensemble des projets, de manière à
optimiser l'évolution du temtoire dans une vision du développement durable;
augmenter la compétitivitt5 reLiée à la mondialisation des économies, puisque la mise
e n place de processus visant la satisfaction de la clientèle et le respect de
I'environnement en sont des critères discriminants (ISO 9000 et ISO 14000).

Cette thèse s'articule autour des cinq concepts de base (Tableau 1.1):
1) Le sol en constitue le premier. II s'apparente à deux mots anglais distincts que sont
suil et land. Il peut être associé à des concepts comme: espace, milieu ou territoire. En
écologie, on le conçoit comme un produit dérivant de l'évolution de la lithosphère sous
l'influence des interactions atmosphère-hydrosphère-biosphère (notion de fertilité du sol).
En aménagement (autant qu'en ingénierie et en géographie), fi réfère au support et à un
facteur des activités productives, actuelles ou projetées, des groupes sociaux (carte
d'utilisation du sol ou plan d'occupation du sol). Dans cette thèse, l'utilisation de ce
concept peut être rapportée à chaque fois à un paramètre de synthèse, comme la classe de
sensibilité ou la capacité de support (Prélaz-Droux, 1995).
2) Le second concept de référence est constitué par le problème environnemental.
Dans le second chapitre, les multiples aspects de ce concept sont considérés. II se
rapporte à une compréhension particulière se rapportant aux définitions véhiculées par
des institutions internationales dans des documents comme l'Agenda 21. Le paramètre de
synthèse associé dans cette thèse au problème environnemental est le modèle de
représentation du phhomène ou la procédure dévaluation adoptée (CMED, 1992).
3) La production comme finalité de Ia gestion, de l'appropriation ou de la négociation
du temtoire constitue le troisième concept de base de cette thèse. L'essentiel des
interactions Hommes / MiLieu peuvent être jaugées par rapport à la production. IL faut, en
substance, retenir dans cette démarche le degré d'intensité de la production (Parent, 1990;
Paehlke, 1995; Brunet, 2998).
4) Les parties menantes représentent les acteurs du territoire interagissant à diff6rents
degrés dans la transformation de ce temtoire (action ou réaction). Ils interviennent de
manière à influencer les décisions dans le sens de leurs intérêts (nobles, raisonnables ou
vils) par rapport au milieu local. Ils se manifestent, s'organisent, luttent ou se
démobilisent au gré des enjeux territoriaux. Les décideurs, de manière générale,
appartiennent à ce grand ensemble. Le degré d'implication des personnes en constitue le
paramètre-étalon (Martel et Rousseau, 1993).
5) L'aména-ment du territoire représente le concept générique de cette thèse. Les
notions de planincation territoriale, de gestion temtoriale, de planifkation urbaine et
régionale seront généralement utilisées dans le sens de l'aménagement du territoire (à
moins que le contexte n'indique un sens différent). II sera alors fait référence à Ia science
et/ou la politique ayant pour objet la meilleure répartition des activités socio-
économiques, sur un territoire donné, selon les ressources naturelles et humaines
disponibles, dans une perspective de développement durabIe (Audet et Le Hénaf, 1983;
Lajugie et al, 1985; Gaudemar, 1996; Campbell et Fainstein, 1996). Le zonage en
constitue l'instrument principal. Le paramètre de synthèse retenu est la zone d'affèctation.
Tableau i-1.- Concepts de base

Concept de base Paramètre de synthèse


1) Sol classe de sensibilité
2) Type de problème modèle de représentation
environnemental ou procédure d'évaluation
1 3) Production 1 degré d'intensité 1
4) Partie prenante niveau d'implication
I
1 5) Aménagement du territoire 1 zone d'affectation
La présentation des concepts suit un ordre traditionnel. Elle part du domaine physique
pour aboutir au domaine stratégique en passant par l'environnementai (sens strict),
l'économique et le politique.
1.4 Objectifs et portée de la thèse

1.4.1 Objectif principal

L'objectif principal de cette thèse est d'élaborer une méthodologie pour aider au
processus décisionnel en aménagement, en tenant compte des aspects
environnementaux.

But: Cette production scientinque constitue, à terme, une contribution à la


réingénierie des méthodes de planification environnementale.

Démarche globale: Elle se concrétise, sur le plan de la recherche


instrumentale ou appliquée, par la conception, l'expérimentation et la validation d'une
approche d'aide à la décision axée sur la problématique environnementale et appliquée à
la MRC de Portneuf.

Une telle méthodologie permet, notamment, de dégager des niveaux d'acceptabilité de


l'utilisation du sol dans la perspective de schémas d'aménagement évolutifs, plus
réalistes, moins conservateurs et reflétant mieux les transformations en cours dans la
société.

1.4.2 Objectifs spécifiques

Analyser les fondements du concept de l'information environnementde. Cette analyse


constitue une contribution théorique spécifique B l'ensemble des réflexions qui se font
autour du concept de l'information environnementde, particulièrement depuis le Sommet
de la Terre (CMED, 1992).

Élaborer et expérimenter une approche méthodologique d'aide au processus


décisionnel en aménagement du territoire, axée sur la problématique environnementale et
appliquée à l'écosystème de Portneuf.
Les entretiens et les observations effectuées sur le temain ont permis d'apprécier
objectivement le processus décisionnel en usage à la MRC de Portneuf. La démarche est
façonnée à la mesure des facteurs décisionnels primordiaux du système temtonal.
L'approche conceptuelle s'apparente à une solution intégrée proposée aux planificateurs,
pour l'aménagement des espaces régionaux, particulièrement pour la mise en oeuvre d'un
plan d'action. La réalisation de ce projet d'expérimentation passe par quatre phases
complémentaires:

* Dresser un pomait de l'état des lieux pour apprécier l'hétérogénéité et la dynamique


du système temtorial étudié et déterminer l'ofie d'espace ou pour représenter la carte
d'adéquation du milieu dans une perspective de développement durable.
* Analyser les procédures décisionnelles appliquées par le Service de l'aménagement du
territoire de la MRC de Portneuf, ainsi que les mécanismes de gestion, de traitement,
d'analyse et de communication de l'information nécessaire à la prise de décision.
* Modéliser les potentialités du temtoire ( o e e d'espace) par rapport à certains enjeux
et selon les catégories d'utilisateurs, en vue d'obtenir une information intégrée sur le
fonctionnement de l'écosystème régional.
* Évaluer des scénarios d'aménagement et valider des méthodes à même de refléter le
poids des préférences des parties prenantes par rapport à ces scénarios.

1.5 Organisation de la thèse

Cette thèse constitue un complément à la contribution méthodologique de l'équipe de


géographie du projet Éco-recherche. Elle en renforce la démarche conceptuelle et la
dimension de la recherche appliquée (Figure 1.2).
O En plus du premier chapitre (introduction générale), qui a servi à dégager le contexte
global de la thèse, le rapport sera structuré en huit chapitres complémentaires.
O Les Chapitres 2, 3 et 4 présentent le cadre théorique supportant cette démarche
scientifique- Ils traitent tour à tour:
a) de la problématique environnementale (au sens large) et de la place accordée
à l'information et à la modélisation dans les études environnementales;

b) de I'utilité des SIG comme outil privilégié pour appuyer la démarche de


planifcation environnementale et intégrer l'information environnementale;
C) des méthodes multicritères aptes à prendre en compte les préférences des
décideurs.

O Le cinquième chapitre est consacré à la présentation du matériel et des méthodes


utilisées, ainsi que du cadre opératoire de la thèse. Les sources de d o ~ é e set la m e
d'analyse utilisées y sont également décrites.

O Le sixième chapitre est dédié à la mise en perspective de la problématique d'étude,


autant dans le contexte Iégalo-institutionne1du Queoec que dans le contexte spécifique de
la MRC de Portneuf.

O Le septième chapitre présente les résultats et I'andyse des entretiens réalisés auprès de
l'équipe chargée de Ia planifcation à la MRC de Portneuf' de même que les procédures
décisionnelles reliant les groupes d'acteurs temtoriawr.

O La conception et l'expérimentation (trois études de cas) de la démarche d'aide au


processus décisionnel sont présentées, respectivement, dans les chapitres 8,9, 10 et 11.

O Le douzième chapitre présente une évaluation de la pertinence de la démarche


proposée dans les conclusions de l'étude tout en dégagent ses limites et ses perspectives.
Figure 1.2.- Organisation de la thèse

u 1) INTRODUCTION

8) Conception de
i'approche méthodologique
9) 10) 11)
Exemples d'exp6iimenmtion
l'approche méthodologi
1
I
a
- APPROCHE
MÉTHODOLOGIQUE
comme cadre opérationnel
7) Information et décision
PARTIE A

CADRE THÉORIQUE

La présentation du cadre théorique (Partie A) de cette thèse porte sur les trois aspects constituant le fond de
la position de recherche que sont: Ia question environnementale, les systi2mes d'information géographique et
l'aide multicritère iî la décision. Le dernier chapitre de cene partie est consacré à la présentation de
l'instrumentation suivie dans le volet expérimental de la thèse.

AIl fhings by immortalpower near orfur Iriddenly Co each


other Iinked are. Thaî thou canst not stir aflower wifhout
troubling of a star.

Francis Thornoson 1893 in Goodchild & ai. 1993


Chapitre II

2. LA QUESTION ENVIRONNEMENTALE

Une définition de I'environnement

Dans son sens le plus large, le mot "environnement" évoque l'aire circonscnvmt
indifféremment les êtres animés ou inanimés (Parent, 1990). Autrefois, les tenants des
sciences sociales le désignaient comme le milieu social supportant et affectant les
activités humaines. Pour les tenants des sciences naturelles, l'environnement désignait les
écosystèmes naturels, à l'exclusion des humains, contenant un être vivant, un animal, une
plante ou une population quelconque (Art, 1993). L'environnement est souvent utilisé
comme un synonyme des mots: nature, miLieu et écosphère. Le consensus semble être
établi pour expliquer ces jours-ci l'environnement de manière plus globale et holistique
comme: un système organisé, dynamique et évolutif muni de composantes naturelles
(physique, chimique, biologique, etc.) et anthropiques (économique, social, politique
et culturel). Ces composantes sont le siège des activités des organismes vivants et des
humains. Ce système, avec ses multiples interrelations, a des effets directs ou
indirects, à court ou à long terme, sur les êtres vivants ou sur les activités humaines
en un temps donné et en un lieu donné (Paehkle, 1995).

Cette définition générale est constamment adaptée et ajustée selon les champs
d'intervention. Pour le citoyen ordinaire, parler d'environnement consiste avant tout à
attirer l'attention sur le postulat voulant que des changements d'attitudes, de règlements et
de politiques sont nécessaires pour sauver la planète mais surtout pour la sauvegarde de la
plupart des communautés qui y habitent, y compris celles des humains. L'environnement
évoque ainsi des idéaux de beauté, de santé et de pérennité (Hays, 1989). Il peut être
indifféremment associé au rural ou à l'urbain, à un univers naturel ou construit, à une
dimension biotique ou culturelle.

Depuis le tournant des années 60, l'évidence de nombreux problèmes affectant les
milieux nahuels autant que la santé et le bien-être des humains' interpellent davantage
tout un chacun à se positionner par rapport B la question environnemenide.

Traiter de la question environnementale constitue une entreprise à la fois passionnante et


périlleuse. En effet, ce thème constitue l'objet d'un debat qui se prend à foutes les sauces
et qui alimente de nombreux axes de recherche2: un concept équivoque! Il évoque
d'emblée un thème classique de la géographie humaine: les relations Homme - Nature
(Robic, Besse et al., 1992). Dans cette section du rapport, la perspective socioculturelle
du phénomène (Perception et compréhension du problème environnemental) sera d'abord
considérée en vue d'amener la réflexion sur son contenu éthique (Éthique
environnementale). Puis tour à tour, les considérations porteront sur les stratégies
d'analyses (Modélisation ewironnementale et Approche systémique) et les stratégies
d'intervention (Praxis environnementale et Études environnementules). Nous nous
proposons d'évaluer, dans la synthèse de ce chapitre, dans quelle mesure I'information
environnementaie peut constituer un élément de réponse à la question environnementale.

2.7 De la perception à la compréhension du problème environnemental

Pendant des siècles, les groupes humains ont évolué et profité de leurs milieux de vie sans
se soucier de manière structurée et fondamentale de Ieur devenir, de leurs £iris probables
et surtout de la dépendance de leur mode de vie par rapport à ces milieux3. Non pas qu'fis

' La déforestation, la désertification, les pluies acides et toxiques, des problkmes de gestion des déchets, les diff6rentes
formes d e pollution et i'évidence de la pdcarid des ressources, etc.
Les relations Homme-Nature ont déjà plus d'un siècle de recherche à Ieur cddit.
La crainte de la colère des dieux ou de l'inéiuctabilité de l'Apocalypse ne correspond pas une perception du même
'YI'=-
le prenaient comme des quantités négligeables, mais l'ensemble des valeurs et la
perception globaIe qu'on y rattache aujourd'hui n'existaient tout simplement pas
(Simmons, 1993; Krzysztof, 1984). La rubrique traitant de l'éthique environnementale
présente une étude des effets des multiples représentations de la nature sur les
comportements humains sous l'angle de l'éthique. Pour le moment ce qu'il importe de
retenir c'est l'émergence progressive et l'évolution de la prise en compte de la causalité et
de l'interdépendance dans les relations Homme-Nature (O'Riordan, 1995).

Lynn whyte4 (1966) constitue une référence incontournable pour évoquer l'évolution de
telles attitudes. Sans vouloir prendre position sur le fond de sa thèse, on peut pour les fms
de cette étude récupérer certains éléments de s a démarche (Anfield, 1994; Paechckle,
1995). En effet, elle a analysé en profondeur les attitudes à l'égard de la Nature et les a
catégorisées en trois points, selon leur représentation symbolique:

a) fusion / subordination: C'est l'attitude la plus spontanée et la plus ancienne. Les


humains sont considérés comme une partie de la nature globale. Cette attitude a de
nombreuses variantes qu'on peut retracer dans la pensée orientale, la pensée animiste, le
mouvement romantique (artistique et littéraire) et certains courants de l'écologie moderne-

b) domination / conquête: Elle est caractéristique des temps modernes et post


modernes. Eue se réclame au besoin de la 13ible5, de la pensée philosophique ou de la
révolution scientifique @YIfmes i è ~ l e )Cette
~ . catégorie d'attitude est dominante dans la
pensée occidentale comme dans certains courants radicaux de la contestation sociale. Elle
appelle à la maîtrise intellectuelle et à l'explication rationnelle du monde. Elle justifie la

4 Lynn Whyte: The histoncal Roots of our Ecologic Crisis dans Science, # 155 March 1966 pp 1203-1207.
L'argumentation de White(1966) appartient fondamentaiement a u courant de l&o-spiritualisme. Eile est constamment
citée chaque fois qu'il importe de statuer sur le rôle des valeurs prônées par les religions et les civilisations occidentaies
sur les attitudes des sociétés relatives a l'environnement. Le courant de Eco-spicitualité reproche notamment aux
religions occidentales d'avoir désacralisé la nature et d'avoir combattu Ies formes de mysticisme pronant Ia communion
de l'humain et de la nature.
' Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujetissez! (Genèse L:28).
L'Homme est-il fait pour se rendre "maître et possesseur" de la terre (Descartes)?
croyance selon laquelle la Science et la technologie sont les outils adéquats pour retrouver
lgden perdu7.

c) intendance: Elle transcende I'idée de la domestication, de l'aménagement et d'un


certain respect de la nature. Les courants principaux se réfèrent :
- à Ia Bible (le symbolisme du sabbats),
- aux pratiques des monastères chrétiens,
- à la pensée et à la poésie antiques,
- au courant préromantique (Rousseauiste) avec ses valeurs de découverte de la nature,
de l'hygiène corporelle, de l'esthétisme, de l'exploration de la terre et du culte des Jardins,
- aux mouvements de conservation des ressources et
- à l'éducation mésologique (relative à I'environnement).

Robic, Besse et al.. (1992), appréhendent, cette évolution des attitudes à l'égard de Ia
Nature, comme une évolution instrumentale retraçable à travers le passage successif du
concept de milieu, à celui de la nature, puis à celui de paysage avant d'arriver au concept
englobant d'emironnement. Cette évolution a marqué, au moins, cinq sièclesg de l'histoire
de l'humanité et peut être décomposée en trois grandes phases:

a) La première s'étale entre les et mm


siècles. Au rythme de la
constitution des savoirs et de la confrontation du naturel au social, l'idée de la nature
s'exprime à travers trois visions interreliées que sont: l'uùlitarisme, l'esthétisme et
l'hygiénisme. L'évolution d'ensemble de ces courants ont mené aux premières esquisses
de la nature totalisatrice et universaliste. La conjonction des grandes découvertes à la fin
des grandes guerres ont donné un essor à l'Europe qui lui a permis d'être en première ligne
des grands bouleversements, tant philosophiques que scientifiques, qui ont marqué

'Il existe d'autres classifications reprenant sous d'autres formes cette même argumentationcomme celle de C~iiinsonet
Wiken, 1994 in CREQ, 1995..
Lévitique 25 :4 ;Lévitique 26: 34;43.
Luginbuhi: Cinq siècles de rapport à lu nature, in Robic, Besse et al., 1992 (1992)pp. I l - 56.
l'avènement des Temps Modernes. Cette situation lui aurait permis du même coup
d'imposer ses systèmes de valeurs sur tous Ies continents.

b) La seconde phase s'épanouit au cours du siècle. Elle se caractérise par


l'éclatement et la décomposition de la pensée globale de la nature ClJNESCO, 1996).
L'hygiène, I'esthétisme et I'utifitarisme ne font plus front commun pour ma-oniner la
nature. Les savoirs, les disciplines, les domaines d'intervention et les champs de
responsabilité des groupes sociaux par rapport au milieu sont limités. Dans le monde
agricole par exemple, la science agricole se consacre à la production et à l'économie de la
terre alors que l'art des jardins et l'exploitation de la nature à des fins esthétiques ou
d'agrément relève de I'hoaicuiture. Cet éclatement des techniques et des savoirs relatifs
aux relations Homme-Nature se consolide avec la spécialisation scientifique.

c) La troisième phase a débuté à la fin du a"siècle et se manifeste jusqu'à


l'époque contemporaine. Cette période est dominée par une dimension nouvelle donnée
aux interactions avec la nature. Elle découle indirectement des percées technologiques de
l'ère néotechnique en plus de la succession des révolutions agricole, industrielIe et
financière qui ont tant bouleversé les modèles de comportement des individus entre eux et
avec Ieur miJieu de vie.

Cette dernière phase a coïncidé avec l'émergence d'un ensemble de processus visant à une
recomposition globalisante de la pensée et des pratiques relatives à la nature, au paysage,
au milieu naturel ainsi que l'association de l'hygiène à l'esthétisme. Manifeste dans de
dès la fin du
nombreux champs d'inrerventi~n'~ eme
siècle, ce mouvement vers la
concertation des savoirs s'est précisé davantage depuis la deuxième moitié du dme
siècle. Des actions et des revendications isolées de groupes sociaux sont devenues l'objet
de réunions internationales. Dans cette foulée, l'Union Internationale pour la

'O Édification des cités-jardins en Europe, création des parcs naturels des parcs nationaux et des forêts urbaines,
institution de l'urbanisme comme discipline, Lois pour la protection et le reboisement des forêts, rayonnement en art
dans le mouvement impressionniste de la peinture du paysage, etc.
Conservation de la Nature (UICN) est créée dès 1948, aux lendemains de la deuxième
guerre mondiale.

Les réflexions initiales étaient fort optimistes: les aménagistes étaient convaincus que les
méthodes existantes étaient soit bonnes, soit mauvaises et que la solution passait par le
choix de la méthode (Malnes, 1995). Toutefois, les de%ats ont de%ordé les limites des
contestations socio-spatiales au fur et à mesure que les observations révélaient que:
- les déséquilibres affectaient, en bout de ligne, l'environnement terrestre dans son
ensemble,
- les changements pouvaient être irréversibles,
- le phénomène était complexe,
- et que la vie sur la planète bleue (Terre) était menacée".
2.2 A la quête d'une démarche globale et intégrée

Depuis l'Antiquité, le souci d'une certaine prise en compte de la Nature transpirait dans la
démarche de certains aménagements princiers12. Dès le flme
siècle, les ancêtres des
ingénieurs-forestiers et des ingénieurs-agronomes se sont manifestés à différentes reprises
pour témoigner de leur préférence pour certains types d'aménagements à cause des effets
de l'érosion du sol liés à la déforestation. Ce qui semble particulier Zi ce tournant du
siècle, c'est cet effort de prise en compte globale, à la limite radicale, de la nature
et ceci dans plusieurs champs de réflexion et d'intervention (Campbell & Faimtein,
1996).

La promulgation en 1969 de la N.E.P.A.'~(loi environnementale) aux U.S.A. marquait


sans conteste une certaine accréditation des nouvelles valeurs qui s'esquissaient au sein
des sociétés occidentales par rapport au milieu de vie et parallèlement à l'émergence au
quotidien de sensibilités naturalistes (Hugget, 1997; Aberley, 1994). Cette quête d'une

'' L'observation de la Terre à partir de la Lune en 1969 a constirnt5 un autre point tournant dans le d6veloppement de la
pensée environnementale.
l2 La Mésopotanie (Gravier, 1972).
l3 NEPA:National Environment Policy Act, 1969
nouvelle utopie a débordé le cadre des miLieux intellectuels et- politiques14 (utopiste,
libéral ou marxiste) pour être revendiquée par des groupes sociaux et des mouvements
écologistes de divers horizons. Les mouvements Hower Power, ceux à tendance
orientaliste ou encore à orientation critico-radkaliste de la fin des années 60 sont, sans
conteste, des témoignages d'un certain malaise social portant sur les modèles de
fonctionnement.dela société et de la surconsommationL5.

D'un autre côté, la tenue de la Conférence de Stockholm et la création en 1972 du


progamme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) constituent des tournants
institutionnels décisifs. Au niveau mondial, se manifestait une reconnaissance accrue de
la situation de crise sévissant par rapport à l'environnement et les efforts étaient déployées
pour saisir sa dynamique sous-jacente (Tolba, 1992). En plus de la Conférence de Rio
(CMED, 1992), deux rapports fondamentaux publiés à plus d'une décennie d'intervalle
permettent d'interpréter le sens de ces démarches légalo-institutionnelles.Ces rapports
sont respectivement: le Rapport du Club de orne'^ et le Rapport Brundtland
(Brundtland, 1988).

a) Le rapport do Club de Rome

Le Rapport du Club de Rome constitue le premier effort de compréhension globale de la


dégradation de l'environnement à l'échelle planétaire. Il se justifie comme une démarche
de prospective technologique17 et s'inspire des méthodes d'analyse des systèmes de J.

'4 Annexe 1: Reperes de l'évolution de la crise environnementaIe


lS Meadows et al., 1972; Schumaker, 1976; Nollet, 1996; Brenton, 1994.
l6 Meadows et al., 1972; D'autres publications tournant autour de cette même problématique et datant de la même
période sont aussi à signaler comme: Maldonado I. Environnement et Idéologie col. 10/18.1972; Ehrlich P et H:
Population. Ressources. Emiironnement, Fayard. 2972; Dubos René et Ward B. Nous n'a-vons qu'une terre (trad.
française), Denoël, 1972; GoIdsmith E. Changer ou disparaître, Fayard, 1972; Laborit M. L'Homme et la ville,
Flammarion, 1972; Illich 1. La convivialité, Le Seuil, 1973; Biolat G. Mnmmsmeet Environnement. Éd Sociales. 1973;
Morin E. Le paradigme perdu: la nature humaine, Le Seuii, 1973 Vadrot C. M. Déclararion des droits de la nature,
Stock, 1973.
l7 La prospective au sens large réferne à une attitude philosophique devant Ie temps, à une réflexion: sur l'utilisation
immédiate du temps et sur les conséquences de cette utilisation, sur le sens de l'évoluuon. sur le choix des buts et des
finsde la recherche de methodes. Gaston Berger et Bertand Jouvenel sont les penseurs français les plus cités dans ce
domaine. L'application pratique de la prospective renvoie à la prévision technologique qui est difft5rente de la
futurologie.
Forester (in Bailly, 1995). Les participants à cette étude ont cherché à modéliser et B
simuler la complexité des phénomènes conditionnant les cycles de consommation et
l'épuisement des stocks (ressources natureIles) de la planète. Cinq variables principales
ont été retenues, ce sont: investissements (production, industrialisation), population,
pollution, ressources naturelles et nourrlture.

L'idée centrale de la conclusion de ce rapport est que l'utilisation du modèle peut servir à
révéler les tendances Ies plus probables de l'évolution de l'environnement nature1 avec les
patrons de consommation d'alors. Le leitmotiv "Halte à la croissance" ou "Croissance
zéro" était ainsi un cri d'alarme pour éviter l'inéluctable et surtout pour démontrer la
nécessité de l'émergence d'une nouvelle humanité soucieuse du sort de sa descendance.
Ce rapport statuait de manière non équivoque à propos des effets de la croissance
économique sur l'environnement-

Le culte du progrès devient l'objet du doute (Krzisztof, 1984). La fragilisation de la terre


serait-elle le prix à payer pour la société moderne et matérialiste? Unefatalité écologique
s'abat sur la terre, dont l'homme, considéré par les écologistes sous son aspect
générique, et non dam sa diversité, est globalement

b) Le rapport Brundtland

Le rapport Brundtland, moins provocateur que celui du Club de Rome, a été préparé sous
l'égide des Nations Unies. Son grand mérite a sans doute été de reprendre les thèmes de
fond du rapport du Club de Rome sous un jour différent. Les commissaires de ce rapport
ont profité du recul du temps et des remarques portées à l'endroit de "Halte à la
croissance" pour présenter l'alternative de gestion rationnelle de l'environnement, non pas
comme une réponse aux effets de la croissance économique, mais plutôt comme une
initiative pour une meilleure rentabilité. Depuis quelque temps, nous nous souciorts des

IB LuginbuhI (in Robic, Besse et al., 1992) pp. 53.


effets de la croissance économique sur Z'emironnement. Désormais, il nous faut aussi
nom inquiéter des effets des agressions contre Z'emironnement (dégrodtion des sols, du
régime des eaux, de l'ahnosphére, desforêts) sur nos perpectives économiques.

Ils ont ainsi établi un consensus au niveau mondial sur cette problématique globale et ont
consacré le concept de développement durable. Le développement durable ou soutenable
n'est pas un équilibre, mais plutôt un processus de changement dans lequel
Z'e#oitation des ressources naturelles, le choix des investîssementE, l'orientation du
dPveCoppement technozogique ainsi que le changenrent institutionnel sont déterminés
en fonction des besoins tant actuek qu'd venirlg.

c ) La Conférence de Rio ou le Sommet de la Terre

La réception du rapport Brundtland a cautionné au niveau mondial l'élaboration de tout un


échéancier contenant un ensemble de réunions et d'accords internationaux tournant autour
de la Conférence mondiale sur l'environnement et le développement (CMED, 1992) et la
mise en oeuvre de l'Agenda 21 (McDonald, 1998; Malnes, 1995).

La CMED appelée aussi le Sommet de la terre, tenue vingt ans après Ia Conférence de
Stockholm, adopta un ensemble de vingt-sept principes relatifs au couplage du
développement à l'environnement. Des vingt-sept principes adoptés, dix-sept relevaient
de ia mise en oeuvre d'études d'impact environnemental. Bien plus, la déclaration finale
de la conférence s'insérait dans l'Agenda 21 qui n86tait autre qu'un programme pour le
mme
siècle en matière de développement durable. Naturellement, les problèmes
relevant de la pauvreté, de l'accès i de meilleures conditions d'éducation, de logement,
d'hygiènne, ... bref, de meilleures conditions de vie sur la planète faisaient l'objet de
nombreux programmes d'intervention. Toutefois, dans le huitième chapitre
particulièrement, l'Agenda 21 précisait la nécessité de l'émergence de nouvelles
stratégies dans la prise de décision. Ces stratégies doivent rechercher l'intégration ou le
compromis entre les facteurs relevant du social, de I'économique et de l'enviromemental
et ceci qu'il s'agisse de questions relatives aux règlements, à la planification ou à la
gestion du patrimoine20.

Au-delà de la dimension spectaculaire de ces démarches, il convient de retenir, à cette


phase, Seffort sans précédent pour l'instauration d'une nouvelle ère de collaboration entre
les États afin de faire face aux défis du XXl!me siècle. Les préoccupations
environnementales semblent de plus en plus déborder les groupes restreints pour
s'imposer comme de réelles valeurs sociétales. Ce constat nécessite donc un certain
approfondissement de l'idée de l'éthique environnementale.

2.3 Éthique environnemenfale

L'idée globale de l'éthique environnementale se justifie par la perspective que les


ressources et les jouissances que fournissent le cadre de vie ne sont pas infinies et que les
potentialités du futur dépendent des utilisations qui se font actuellement. Autrement dit,
le sens de Ia responsabilité commande de connaître et de comprendre le fonctionnement
de l'environnement, de prévoir et de jauger les implications directes et indirectes des
interventions et fmalement de réfléchir sur l'opportunité de faire mieux et autrement pour
éviter les conséquences négatives. Les problèmes environnementaux sont considérés
comme les aspects sociaux des problèmes naturels et tout aussi bien comme les aspects
naturels des problèmes sociaux2'.

Les attitudes à l'égard de la nature sont très variées. Elles relèvent de reprksentations
symboliques et instrumentales diverses selon les systèmes explicatifs ou l'utiiisation du
milieu. Les relations existant entre les utilisations et les symboles se rapportant à la nature
impliquent que l'émergence des attitudes nouvelles et durables par rapport à
I'enviromement nécessitent une approche originale, une compréhension globaie et une
éthique nouvelle (Racine, 1994).

l9 Brundtland 1987, pp. 10-11.


L'ensemble de ces engagements ont Cte renouvelés à la réunion des Nations Unies du mois de Juin 1997 à New York.
'' Prades et al. 1992; Atffield, 1994.
L'éthique enviro~ementaieva au-delà des préceptes de morale qui indiqueraient en toute
situation ce qui est bon ou ce qui ne I'est pas par rapport à l'environnement. Elle interpelle
plutôt l'ensemble du système de valeurs qui conditionne l'action. Elle revient sur les
effets et les causes de l'évolution historique des forces constituant la société et, à la limite,
sur les raisonnements philosophiques qui supportent les choix moraux. II s'agit souvent de
s'interroger sur les préférences, les désirs et Ies utilités d'individus et même de générations
différentes (Attfield & Besley, 19%).

La prise de conscience de l'épuisement potentiel des ressources naturelles et de la


dégradation des écosystèmes enclenche une série de préoccupations environnementales
lesquelles seraient le lieu d'émergence d'une nouvelle éthique sociétale. En ce sens
Dansereau (1995) parle de "l'idéal volontaire d'austérité joyeuse". Celle-ci nécessiterait le
recours à des balises qui, selon Hare (1993), reposent sur des principes directeurs visant
à:
- Maximiser l'utilité escomptée,
- Conserver les options disponibles,
- Comparer les solutions de rechange,
- Protéger ce qui est vulnérable,
- Maximiser la rentabilité minimale,
- Maximiser les bénéfices prolongés et
- Éviter les dommages.

Bref, un changement profond dans les valeurs, dont la mise en oeuvre sera complexe, ne
serait-ce qu'en raison de la multiplicité des principes à satisfaire simultanément.

Vaillancourt (in Pradès et al., 1994) élaborant sur cette dimension éthique de la question
environnementale a récupéré le cadre d'analyse utilisé par Max Weber pour analyser le
Ainsi, il a opté pour appréhender l'objet éthique
concept de l'esprit du ca-ita~isrne~~.

" Esprit du capitalisme selon Weber "Effort visant la fmctification maximale de l'argent de façon Mgale, dans le cadre
d'une profession, cela comme une finen soi".
comme une dimension tran~cendantale~~,
recoupant l'essence de la rationalité humaine, du
comportement religieux jusqu'à la donne politique en passant par I'esthétisme. Ii rejoint
ainsi certains courants de Sanalyse néo-marxiste pour exhorter à un dépassement de la
vision du matérialisme historiquet4.

En effet, la société moderne, revue par Kemps (in Godard, 1997) comme matérialiste
dans ses expressions communiste ou capitaliste, véhicule un rêve où l'épanouissement de
l'homme découlerait de la satisfaction de besoins matériels illimités. Le contexte de la
crise environnementale argumente pour une lecture critique de tels énoncés jusqu'à la
redéfinition de la notion même de la qualité de vie. L'éthique environnementale s'inscrit
dans une perspective qui peut osciller entre l'anthropocentrisme et le biocentrisme
(Dougall, 1991). Elle relativise très fortement la valeur à accorder aux volontés humaines
en les diluant parmi les exigences du vivant et atténue la prépondérance des méthodes
standard de justification basées sur l'analyse coût-bénéfice. Transcendantale, elle
s'assume en-dehors de la culture où elle éclôt (société de consommation) en mettant en
cause toute son histoire. L'éthique enviromementale n'appelle pas au sacrifice mais prône
une certaine justice pour les êtres humains actuels et à venir, dans un esprit de partage
avec sa descendance (Hare, 1992; VanDeVeer et Pierce, 1993).

2.4 Praxis environnementale

L'évolution des courants pro-environnement a conduit à i'émergence de tout un ensemble


de mouvements tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Avec
le temps, un courant tend à se démarquer par sa capacité de consensus:
l'enviro~ementalisme.S'il constitue pour certains une saturation ou un affaiblissement
des revendications relatives à la protection du milieu, d'autres le considèrent plutôt
comme le de%ut de la maturation des idées-forces soulevées par le défi environnemental
(O'Riordan, 1995). En d'autres termes, le temps de la fmalité de L'action dans l'émotivité

" S e rapportant aux conditions a priori de la connaissance,hors de toute déterminationempirique (E. Kant).
24
Materidisme historique: les faits concrets, représentés particulièrement par les conditions de vie imposés par Ie
système économique où évoluent les acteurs sociaux déterminent leurs idées et leurs comportements.
étant révolue, i'urgence de l'esquisse des problématiques enVironnemeniaIes et de la
réingénierie s'impose avec une démarche moins sensatio~~naliste
e t plus pragmatique.

évoque un ensemble d'idées complexes, en constante évolution


L'envir~nnementalisme~
et affectées, parfois, par ses propres contradiction^^^. Il s'affiche à certains tournants
comme la grande utopie ou l'utopie nouvelle2'. Il a su regrouper dans ses rangs des gens
se réclamant indifféremment du conservatisme, du libéralisme et du socialisme. Un large
consensus de fait semble s'être établi et ce discours a acquis une visibilité remarquable
dans toutes les sphères d'activité, les conversations de tous les jours et les processus de
prise de décision. L'économie, la politique, les arts, la culture et la majorité des
disciplines académiques ont dû insérer cette question environnementde dans leur cursus.

Ce coup de force du courant environnementaliste (par rapport a u conservationisme ou au


protectionnisme des années 60-70) est certainement tributaire d e l'équilibre des contenus
positifs et négatifs qui le caractérise, de l'imminence de la catastrophe et de l'alternative
du changement possible qu'il dégage. Les idéaux de beauté, de santé et de durabilité
appartiennent au domaine public et ne semblent plus être I'apanage des élites. Les masses
laborieuses des milieux tant ruraux qu'urbains deviement de plus en plus attentives à la
qualité de l'air et de l'eau, aux produits toxiques, à la bioaccumulation, à la gestion des
déchets, au caractère pittoresque des paysages, à l'efficience énergétique, à la valeur de la
vie sauvage, etc, (Gorgeu et al,,1997).

Parallèlement à la loi environnementale américaine (NEPA, 1969), de nombreux autres


pays ont opté pour la mise en place de procédures globales ou d e lois sur l'environnement
ou sur la qualité de l'environnement ou encore sur la protection de l'environnement
(Gilpin, 1995). Ces dispositifs légaux ont remplacé ou renforcé des ensembles de textes
juridiques sectoriels qui traitaient de différents aspects des problèmes environnementaux

25Le concept Environmenfalisrn est plus fréquent dans les publications en langue anglaise. En Français on utilise
davantage des métaphores faisant réference à des concepts provenant du courant enviromementaliste tel: éco-
féminisme, éco-phiiosophie, &O-psychologie,60-sociologie, éco-tourisme, éco-toxicologie, etc.
Carson Rachel, 1962, Silent Spring, Dubos RenC et Ward B. Nom n'avons qu'une ferre (trad. Française), Denoël,
1972
notamment: l'eau, les sols, les forêts et Ia ville. Les Iégislateurs ont cherché ainsi à
réconcilier IYHomrneet la Nature. L'objectif avoué était que ces procédures aideraient à
normaliser les interventions et les projets &enverope susceptibles de porter des
préjudices aux milieux de viez8. Ces interventions marquent ainsi la consécration de la
dimension environnementale dans la gestion des ressources naturelles et l'aménagement
du territoire. Dans ce contexte, on peut retenir cette pensée de Gaston Berger à savoir que
" L'avenir n'est pas seulement ce qui peut arriver ou ce qui a le plus de chances de se
produire. Il est aussi, dans une proportion qui ne cesse de croître, ce que nous aurons
voulu qu'il soit. " (in Bailly et al.,1995, pp. 90)

La législation une fois constituée, sa mise en oeuvre rend nécessaire une réflexion
d'ensemble sur Ia méthodologie à employer. La mise en place de cette dernière passe par
l'application de modes opératoires (modus operandi) définis au sein de nombreuses
recherches fondamentales effectuées sur les milieux naturels et l'occupation de l'espace
depuis de très nombreuses années. Le désir de mettre en lumière la structure d'un milieu
et de comprendre sa dynamique a entraîné la mise en pratique de nouvelles formes de
pensée, à travers des méthodes et des techniques variées relevant de nombreuses
disciplines scientifiques.

La question environnementale interpelle à la fois les sciences sociales et les sciences


naturelles en interférant avec tous les aspects du comportement humain (Gumachian et
Marois, 1993). La géographie, qui se préoccupe des rapports d'espace et des facteurs
conditionnant leur fonctionnement et leur dynamique peut naturellement prétendre à son
utilité dans une telle entreprise. Vidal de la Blache écrivait ainsi que "la géographie a
pour mission spéciale de rechercher comment les lois physiques et biologiques se
combinent et se modifient en s'appliquant aux diverses parties du globe" ; en plus, il
notait cette "aptitude à la globalité et 2 l'étude relationnelle des éléments du tout"
(Pinchemel et Pinchemel, 1995).

Serait-ce lrav&nementdu "croissantvert après la faucille et le niartfziu"[Auteur inconnu]?


Guigo et ai. 1991.
Les études pionnières, dites environnementales, étaient davantage descriptives dans les
différentes disciplines de l'environnement. Elles ont vite montré les limites des
procédures encyclopédiques et de la juxtaposition des études thématiques. Elles ont
prouvé la nécessité d'une vision de plus en plus intégrée et pluridisciplinaire à côté d'une
utilisation accrue de données factuelles. À partir de là, il s'est avéré pertinent de
reconduire de nouvelles hypothèses et de nouveaux objectifs aux études
environnementales et de dépasser la dimension statique des études thématiques. Cette
nouvelle conception du milieu naturel et de ses liens avec l'homme est multivariée,
&namique et globalisante (Guigo, 1993). Il est devenu perthent non pas de décrire les
changements observés dans les milieux de vie mais surtout de faire surgir de nouveaux
formalismes scientifiques capables d'expliquer la structure du changement et sa variation
dans le temps et dans l'espace. À partir de là, les éléments de la prospective technologique
pouvant répondre à cette dynamique pourront être élaborés, d'où la nécessité de
modéliser l'environnement et son évolution.

2.5 Modélisafion et planification environnementale

Un modèle est une représentation simplifiée ou schématique de la réalité élaborée en vue


d'une démonstration (Bédard, 1995). Les modèles environnementaux ne sont au mieux
qu'une simplification des processus réels (Hagget 1973;Steyaem, 1993).

II existe différentes classifications de modèles, dépendamment des disciplines de


Par rapport à la problématique environnementale, on peut
référence (Bailly et al., 1995)~~.
retenir trois grands types de modèles: les modèles réduits (scale modei), les modèles
conceptuels et les modèles mathématiques. Un modèle réduit peut-être du type analogique
comme dans le cas d'une carte topographique. Les modèles conceptuels sont fréquemment
utilisés dans les processus de modélisation pour représenter les composantes majeures, les
flux et les liens qualitatifs existant entre les sous-systèmes. Les modèles mathématiques

Le mod&Ieest classé comme verbcl, graphique ou mathématique selon le langage utiiisd, Par rapport au niveau
d'aggrégation on parle par exemple des modèles macro-, méso-, ou micro-économiques. En faisant intervenir le temps,
les modkles sont dits statiques ou dynamiques,etc. Ii faut noter aussi que ces regroupements ne sont pas exclusif...
(interprétatifs) permettent de relier correctement les enchabements multiples de causes et
d'effets de systèmes hautement complexes (BaiIly et al., 1995).

Les modèles mathématiques sont classés en modèles déterministes et en modèles


statistiques (non-déterministes). Un modèle est dit probabiliste ou statistique quand il
contient au moins un processus stochastique représenté par une ou plusieurs variables
aléatoires. Le modèle déterministe ne saurait contenir de variables aléatoires. Ainsi, un
modèle stochastique a des extrants qui sont aussi des variables aléatoires dors qu'un
modèle déterministe contient une série finie d'extrants résultant d'intrants uniques. Dans
cette approche, les modèles environnementaux classiques sont vus comme des modèles
déterministes alors que les modèles statistiques sont basés sur des analyses empiriques
deoulant d'observations.

Il n'existe pas à proprement parler de modèle de simulation environnementale. Les


modèles présentés comme tels ne sont que des modèles dérivés des modèles globaux tels:
le modele de la Science de la Terre, le modèle atmosphérique, le modèle hydrologique ou
le modèle de la dynamique des écosystèmes (Figure 2.1).

Un modèle de simulation environnementale peut être défini comme une procédure


informatique élaborée pour imiter ou simuler les opérations de diverses sortes de
processus réels comme la dynamique des fluides, le développement écologique ou le
mécanisme de la croissance biologique. Les lois physiques ou les postulats à la base de
ces processus peuvent être inconnus. Ces lois ou processus exprimés sous forme
d'expressions mathématiques ou logiques sont d'ailleurs des modèles de base.

Il n'existe aucune règle établie dans ce domaine, mais habituellement un modèle


environnemental inclut à la base des équations différentielles partielles et des équations
algébriques avec une fonction temporelle. Ii s'agit donc d'un modèle dynamique.
Toutefois, dans certains cas, il peut se baser sur des postulats ou découler empiriquement
d'analyses statistiques de données observées. Les processus complexes nécessitent un
grand nombre d'équations. Ordinairement, le défi est d'établir des prospectives basées sur
la résolution simultanée d'un ensemble d'équations munies d'un grand nombre
d'opérations. Des postulats sont alors retenus pour réduire le nombre d'équations. Avec un
modèle déterministe extrêmement simple, il est permis de penser à une solution exacte
dans les conditions idéales3'.

Figure 2.1.- Modèle conceptuel de fonctionnement du système terrestre

ESSC, 1986 in Goodchild et al. 1996.

Cependant, les processus naturels et encore plus ceux relevant de la gestion temtoriale
sont complexes et non-linéaires à un point tel qu'une solution analytique est impensable
@ori et al., 1998). Dans ces cas, le modèle peut être conveai en une solution numérique
qui peut être traité par un ordinateur (Thériault, Laroche et Gallichand, 1997).

Avec les solutions numériques, le système d'équations mathématiques apparenté à un


modèle est converti en une grille à deux ou trois dimensions (grid). La méthodologie pour

Cas d'un modèle simple: 1Guation de Bernoulli. Dans le cas d'un liquide parfait, incompressible et en régime
permanent, la côte d'un point d'un nlet, la hauteur piézoméhique en ce point et la hauteur capable de la vitesse au
même point forment une somme constante tout le long du filet: Z+ Plw +v'/ 2g = Cte (avec Z = cote d'un point
quelconque. plw = hauteur piézométrique en ce point ou pression et = hauteur capable de la vitesse (énergie
restmcturer un système d'équations en grille est appelé discrétisation; celle-ci sert à
l'expression de phénomènes continus. Quand il s'agit de processus s'étalant sur de petites
échelles, on parle de procédés de sous-grillage qui doivent être ramenés au niveau de la
grille par la méthode de paramétrisation. Néanmoins, le concept de paramétrisation est
utilisé pour lier divers modèles à des échelles de temps et d'espace différentes. Par
exemple, de nombreuses paramétrisations peuvent être requises pour utiliser des données
prises sur les feuilles d'une culture (photosynthèse, ETP) en vue d'estimer la production
annuelle nette de cette culture dans une région (Running Ln Goodchild et al., 1996). La
paramétrisation est très utilisée pour pallier à l'insuffisance des outils logiciels actuels
pour représenter les continuums espace-temps-

Dans les modèIes numériques météorologiques par exemple, à cause de la discrétisation,


seulement une partie des équations est basée sur les quantités physiques fondamentales
(le gradient de pression et les termes advectifs dans l'équation du mouvement).

Les modèles déterministes autant que les modèles statistiques peuvent se subdiviser en
modèles statiques et en modèles dynamiques, ces derniers contiennent au moins un terme
qui est une fonction du temps. Dans le cas de relations déterministes, un modèle statique
peut être représenté par une équation algébrique dans une étude diagnostique. De même,
un modèle déterministe-dynamique est représenté par une équation différentielle
contenant au moins un temps dérivé ou par une équation alge'bnque incluant un terme
temporel. Les équations partielles et totales sont toutes les deux utilisées. Les modèles
tendancieIs sont utilisés pour la prkdiction et la représentation d'un système dynamique
qui est une fonction du temps (IGBP, 1990). Les modèles diagnostiques peuvent
représenter toutes les interrelations d'un système à un moment donné (sans composante
temporelle) ou pour différents points furés dans le temps (Burrough et al., 1996).

potentielle), La logique de ce modéle peut s'appliquer à toute analyse de réseau parfait en ce sens que i'écoulement est
une fonction de Ia section et du temps (Lancastre, 1974).
Par rapport la finalité visée (Claramunt, Parent et Thénault, 1997; Thénault et
Claramunt? 1999),les modèles sont dits:
- descriptifs, quand ils sont utilisés pour décrire un état de la réalité: carte.
- cognitifs, lorsqu'ils permettent d'améliorer Ia connaissance ou d'expliciter un
processus: Principe d'Archimède, Loi de la gravitation universelle, Théorie des fionts
cliniatiques,
- fonctionnel, quand ils permettent de simuler un phénomène même quand on n'en
comprend pas totalement le fonctionnement: la programmation linéaire.
- tendanciel, quand ils permettent de prévoir et de suivre l'évolution d'un phénomène:
un schéma d'aménagement.
- opérationnel, lorsqu'ils permettent de contrôler l'évolution d'un système: un système
de pilotage automatique.

Toutefois, un modèle quel qu'il soit ne constitue pas un vade-mecum. Les résultats
peuvent être entachés d'erreurs ou même d'aberrations (Burrough et Frank., 1996).
L'imprécision des résultats découlant des modèles peuvent résulter de différents facteurs
(Bori et al., 1998):
- le mode d'échantillonage est inadéquat ou la calibration est inappropriée.
- les processus observés sont mal compris ou mal représentés,
- la résolution thématique, temporelle ou spatiale est inadéquate. Un modèle territorial
défini à partir d'une résolution 1:20000 ne suffit pas pour expliquer des processus
significatifs à l'échelle du 1:1000,
- l'exception qui c o d ï e la règle. L'explication fournie par un modèle est dotée d'un
degré de signifiaction ou d'une marge d'erreur,
- les marges d'imprécision entre une appréciation qualitative (bon / mauvais) et une
mesure quantitative,
- la complexité du monde réel, etc.

Par rapport à cette problématique d'étude, il convient de synthétiser en accord avec Ruas
(in Géopoint, 1994) que:
le monde géographique est injiniment complexe. On ne peut pas imaginer un modèle
unz9é permettant de le décrire parfaitement. L'important, d'ailleurs, n'est pas de
posséder une information complète et exhaustive mais de posséder Ifinformation
géographique adaptée à ses besoins. Le problème majeur consiste donc à définir
correctement Z 'information adéquate, puis à trouver les moyens, les ZogrStiques tant
techniques que financiers, d> accéder.

Il convient maintenant de retracer les grandes lignes d'évolution des démarches


entreprises dans le contexte des pratiques environnementales, le but global étant de
présenter pour un espace donné les contraintes d'usage et les marges (avec leurs
conditions d'utilisation) encore disponibles31.

2.6 Les types d'études environnementales

De la promulgation des textes de loi relatifs à I'environnement à leur application,


l'intelligence de la question environnementale a connu une grande évolution. L'idée de
base de ces textes de loi a toujours été de créer un cadre propice à la promotion de
l'évaluation environnementale comme procédure courante d'aménagement.
Traditionnellement, l'évaluation environnementale ou l'étude d'impact environnemental
(EIE) consiste dans la mesure de la capacité de support du milieu par rapport à une
intervention prévue. Elle traite essentiellement de l'allocation optimale des ressources de
manière à maintenir un compromis acceptable entre des objectifs de développement et de
protection de l'environnement. Elle est généralement réalisée à 1' instigation d' un
gouvernement lorsqu'il s'agit de décider de la suite à donner à un projet d'aménagement
ou à un concept d'organisation te~xitoriale~~.

La procédure, de manière générale, est établie avec ses spécificités selon les régions et
l'échelle temtonale de référence. Ainsi, elle peut contenir différentes phases comme: un

31 Jacobs etSadler, 1990.


32 Douglas 1991.
état des lieux, les termes de référence, l'étude des alternative^^^, ou encore l'Evaluation de
la stratégie environnementale. Ii convient ici de passer en revue brièvement les
méthodologies particulières les plus utilisées dans les évaluations d'impact
environnemental, même si Ia plupart relèvent de la grande famille de l'analyse coût-
bénéfice:

1) L'optimisation économique: Cette approche économique initiée par Vilfiedo


Pareto (Concept d'optimalité de Pareto) évoque une situation économique où il est
impossible d'accroître les avantages d'une personne ou d'un groupe sans porter préjudice à
une autre personne ou à un autre groupe. L'économiste Nicholas Kaldor est parti de là
pour développer le principe de la compensation (hypothétique) pour les situations 06 il y
avait des gagnants et des perdants. Selon ce principe, celui qui est avantagé par une
politique ou un projet est sensé dédommager pleinement le perdant. Cette démarche a été
très utrlisée dans les années 70. Elle réfère ainsi aux outils classiques des sciences
économiques comme les modèles, les matrices, les réseaux, les modèles input-output, les
indices. La diI3culté provient surtout de la manière de pondérer et d'évaluer différents
déments du milieu de vie en comparaison des paramètres financiers. La situation s'avère
d'autant plus ambiguë que chaque expert est relativement libre de proposer sa fourchette
d'estimation en fonction des influences politiques, de l'importance des groupes de
pression, de la Iégislation, de la récession et des conflits environnementaux de l'heure
( M m , 1975).

2 ) L'analyse coût-bénéfice (ACB): L'analyse coût-bénéfice ( A C B ) ~(Benefit-


~
Cost Analysis, BCA) est la procédure de référence quand il s'agit de comparer les coûts
sociaux, exprimés en termes monétaires, avec les bénéfices sociaux d'un programme ou
d'un projet. Les cofits et bénéfices des biens environnementaux, par exemple, qu'on
n'arrive pas à évaluer sont identifiés comme intangibles, c'est-à-dire sans valeur

33 Le concept d'aIternative (variantes) sera gEnéraIement utilisé dans cette thèse comme il est appréhendé dans la
littérature scientifique anglophone, dans le sens de choix ou de scénario, la cardinalit6 n'est pas limitée a priori. Dans
la littérature francophone on traite de l'alternative comme étant Ia deuxième et la seule autre possibilité, comme dans un
courant aiternatif (AC) les électrons ciradent dans un sens ou dans l'autre et c'est tout.
marchande. L a différence entre les bénéfices sociaux et les coûts sociaux sont dénommés
les bénéfices sociaux nets. Ainsi la préférence d'un projet sera proportionnelle à la valeur
de son bénéfice social net ou de son avantage net pour la société. Idéalement, 1'ACB est
holistique et se démarque des intérêts des individus, des organisations ou des groupes de
pression35.

L'ACB est souvent utilisée pour évaluer des interventions pour lesquelles les références
aux prix du marché ne seraient pas pertinentes comme l'investissement dans Ie marché du
travail, l'éducation, la santé, la recherche scientifique, le transport public ou
l'environnement avec les EIE. Cette approche complexe inclut d'autres approches plus
simples comme le coût d'opportunité, l'évaluation contingente, les shadow prices (coûts
cachés), l'optimum de Pareto, etc. (Bibeault et al, 1992; Tremblay, 1991;Gilpin, 1995)

3) L'analyse coût-efficacité (ACE):L'ACE (Cost-Effectiveness Analysis, CEA)


est utilisée dans des situations où I'ACB s'avère inappropri6e dans la pratique. C'est le cas
de projets qui se justifient bien politiquement et dont les bénéfices escomptés ne se feront
sentir que dans le long terme. C'est une situation assez fréquente en développement
régional, quand il s'agit par exemple de supporter les régions périphériques ou
marginales. L'ACE mesure la façon d'atteindre l'objectif fixé au moindre coût; cela va
sans dire qu'il est utilisé pour départager des alternatives de projets à objectifs similaires
(Jones, 1972).

4) Le coût d'opportunité: Le coût d'opportunité mesure le coût consenti pour


atteindre un objectif comparé à la valeur que ces fonds pourraient avoir dans une
utilisation alternative potentiellement plus profitable. II y a un coût réel si on constate que
l'allocation des ressources n'a pas été optimale et que I'investissement aurait eu un
meilleur rendement avec un autre usage. Bien entendu, ce coût n'est pas de nature
comptable et n'apparaît pas dans la balance des paiements. C'est le genre de dilemme

34 Certains auteurs parlent de préférence de i'analyse coûts-avantages et des coats évités.


auquel peut être confronté un gouvernement quand il s'agit de sélectionner des projets de
travaux publics. Comment choisir entre un projet de bretelle d'autoroute, d'aménagement
d'une forêt urbaine ou de construction d'une nouvelle école. Cette méthode est souvent
utilisée pour équilibrer les pressions politiques (lobbying, a h c a c y ) pour montrer (à côté
du mérite social et de la performance environnementale) comment tel projet, avec un
impact minimal sur l'environnement, représente la meilleure façon de dépenser les fonds
disponibles (Hung et Richelle, 1996).

5) L'effet multiplicateur ou I'anaiyse des retombées économiques: L'effet


multiplicateur analyse les avantages sociaux d'un programme ou d'un projet en aval de
l'investissement initial. Il s'exprime par un taux estimant les retombées totales, en revenu
et en emploi, de I'investissement initial.

En effet, les investissements et les dépenses sont considérés comme les sources de revenu
pour les facteurs de production (sols, ressources naturelles, travail et capital); après les
taxes et les épargnes, le reste du revenu est dépensé. Ces dépenses à leur tour constituent
des sources de revenu pour d'autres facteurs de production, et ainsi de suite. L'emploi
fourni à un chômeur peut-être la source d'un autre emploi pour un autre chômeur, comme
dans une réaction en chaîne. Les retombées se muitiplient ainsi jusqu'à ce que l a totalité
de l'investissement initial soit converti en taxes et en Epargnes (Fréchette, 1993).

C'est un concept basique de la Théorie Keynésienne. Ii a été repris et enrichi de certaines


méthodes de calcul dans différentes études de la Banque Mondiale pour les pays en
développement. Il est depuis quelques temps utilisé pour se prémunir contre les critiques
des groupes environnementaux dans les pays occidentaux (récession et chômage
obligent). Il constitue un argument-choc pour les promoteurs. Il importe alors dans les
EIE de faire la balance entre les opportunités de revenu et d'emploi face aux effets
environnementaux et autres risques probables.

35 Le concept d e 1'AcB provient des travaux d'un ingénieur français (AJ. Dupuy) au 1? siécle. 11 a éte repris et
enrichi particulikrement au cours de Ia seconde moitié du 20- si2cle. La bibliographie est à ce jour impressionnante et
cette approche est constamment retenue dans les débats environnementaux
6) La méthode d'évaluation contingente: La méthode d'évaluation contingente
se présente c o m m e un substitut de l'approche du marché. C'est une méthode servant à
attribuer une valeur monétaire à certaines catégories de biens et de services en demandant
aux gens le prix qu'ils seraient disposés à payer pour en avoir ou en préserver. Le bien en
question peut être de nature environnementale, doit être clairement reconnu et apprécié
mais non transigé sur le marché, et par conséquent, dénué de prix (bien non-marchand).
La méthode cherche à déterminer une fourchette de prix acceptable pour la majorité des
gens; elle peut aussi exprimer un désir de payer pour une meilleure qualité de
l'environnement ou l'acceptation d'une compensation pour la dégradation de
l'environnement.

Cette approche contient plusieurs variantes comme: les simulations du marchandage,


l'interrogation convergente directe, les jeux d'échanges, la méthode du choix sans argent
et la méthode de l'évaluation prioritaire. Naturellement, toutes ces méthodes doivent être
utilisées avec rigueur, éthique et prudence pour minimiser les biais et produire une juste
interprétation des enjeux. Par exemple, le désir de payer doit davantage être interprété
comme un encouragement à des efforts de préservation d'une zone et non les conditions
du sacrifice d'un bien enviromemental. Eile est très efficace et s'applique à un très grand
nombre de situations. Elle introduit le concept de la valeur d'existence. Ainsi un individu
peut-être amené à se prononcer sur un élkment quelconque du patrimoine mondial, (les
pyramides dsgypte ou Le Grand Canyon) même s'il n'espère pas en profiter
personnellement (Sinden et WorreU, 1979).

7) L'approche du coût du déplacement: L'approche du coût chi déplacement


constitue une autre méthode de substitution à l'approche du marché pour allouer une
valeur économique à des parcs naturels ou à des aires de récréation quand aucun tarif
d'accès n'y est appliqué. Dans ce cas, le désir de payer pour une commodité
environnementale est censé être mesuré dans les coûts consentis par les gens quand ils se
déplacent pour accéder à un tel équipement.
Les coûts du déplacement provenant de chaque zone concentrique avoisinant le site sont
utilisés pour estimer le prix, les quantités étant déterminés par les nombres les plus élevés
de visiteurs provenant de chaque zone. La relation entre les coûts et Les fréquences des
visites devient la courbe de la demande du bien enviro~ernentalen question qui pourrait
impliquer différentes activités. Cette méthode est bien acceptée quand eile est utilisée
pour établir la propension maximale à payer de la clientèle-cible. Dans les autres cas, elle
peut sous-estimer d'autres avantages réels du site (Hyman, 1988; Sinden and Worrell,
1979).

8) La technique du prix hédonique: La technique de la méthode hédonique (la


technique hédoniste ou la méthode de I'évaluation foncière) constitue une autre technique
de substitution du prix du marché pour estimer la valeur implicite attribuée par des
acheteurs d'habitation pour les attributs environnementaux. L'assertion de base veut que,
ceterisparibus, une maison située dans un environnement médiocre sera vendue à un prix
moindre que si elle était située dans un environnement de qualité, Donc, cette différence
de prix peut être utilisée comme une estimation par les acheteurs de leur propension à
payer pour la qualité de l'environnement. Cette différence est appelée le "prix hédonique"
(Rosen, 1974; Des Rosiers et Thériault, 1997; Thral, 1997).

Le principe est certes simple, mais son application est complexe. La valeur relative des
édifices, d'une zone à une autre, varient généralement avec l'âge, la dimension, la
distribution, la sh-ucture, le nombre de chambres, la qualité des matériaux ou
l'architecture des constructions. Eue varie également selon la qualité de l'environnement,
ce qui ne se limite pas seulement au bruit, à la qualité de l'air,aux odeurs, aux émanations
des industries ou au champ électromagnétique, c'est-à-dire à ces nombreuses nuisances ou
risques associées la réalisation d'un projet de développement @es Rosiers et al., 1996).
Un environnement de qualité peut être apprécié aussi par: l'accès à de meilleures écoles,
l'accessibilité aux centres d'achat, aux équipements récréatiomels, aux services culturels
(où-aller), le niveau de tol6rance et l'entregent des résidents, le taux de criminalité, bref le
standing dans son ensemble (Phipps et al., 1986; Thériault, Des Rosiers et
Vandersmissen, 1999). Arriver à déterminer la valeur associée à l'environnement n'est
donc pas ainsi toujours aisée dans ce contexte, même avec l'utilisation de la régression
multiple. La qualité de l'information disponible est alors cruciale dans ces études et le
recours aux agents immobiliers est souvent d'un grand secours.

Cette méthode est fréquemment utilisée pour évaluer les dommages associés au trafic
routier, à la proximité des aéroports ou le passage des Lignes électriques de haute tension
sur la valeur locative des habitations. Elle ne foumit pas des chiffres certains, mais plutôt
une valeur indicative, une appréciation d'ensemble (Godard, 1997).

9) Les matrices et Ies listes de contrôle: Les matrices ont caractérisé une grande
étape dans l'évolution des évaluations environnementales. Plus que les listes de contrôle,
elles permettent aux évaluateurs de se prononcer sur les impacts théoriques et relatifs
d'un projet La.matrice élaborée par Léopold et al. (1971) avec la US Geological Survey
demeure l'une des plus citées et a été à l'origine de nombreuses autres. Pour une première
fois, un effort scientifique avait produit un cadre méthodologique avec Ia prétention de
prendre en considération l'évaluation environnementale dans toute son amplitude. Cette
matrice est constituée de 100 colonnes pour les activités pouvant avoir des impacts,
positif% ou négatifs, et 88 Lignes représentant des variables traitant de la qualité
environnementale, groupées en quatre catégories (physico-chimiques, biologiques,
culturelles et écologiques). Pour les besoins de cette thèse, cette méthode présente les
contraintes suivantes:
- de ne pas refléter suffisamment les effets indirects et les rétro-actions éventuelles
(phénomènes de deuxième ou troisième ordre);
- de ne pas différencier suffisamment la probabilité d'occurrence et le poids relatif des
impacts;
- d'entraver la comparaison entre les projets alternatifs;
- de négliger les paramètres sociaux ou économiques;
- de trop reposer sur le jugement, traduit en chifPes, des experts;
- et finalement d'être mcile à communiquer lors des présentations publiques.
Cependant, le caractère exhaustif de la matrice permet de l'utiliser en conjonction à
d'autres méthodes. Elle permet d'identifier les interactions possibles sur le terrain; alors
que les autres méthodes complémentaires aident à affiner I'analyse. Ainsi, les listes de
contrôle utilisées avec les matrices sont devenues des méthodes exploratoires en elles-
mêmes. Elles se sont imposées comme un moyen pratique pour dénouer la complexité
d'une évaluation environnementale. Elles existent sous différentes formes: simple,
descriptive, scalaire et à pondération (Smith, 1981).

10) L'évaluation écologique: (approche EcologicaZ Planning): Jusqu'ici, il a été


question des approches utilisées pour ataibuer une vdeur à un bien ou un service.
Néanmoins, ces méthodes sont limitées, imposent un carcan fonctionnel et ne prennent
pas en compte les autres éléments environnementaux auxquels une valeur marchande n'a
pas pu être attribuée. L'évaluation écologique part d'un point de vue différent. Elle est
consacrée à I'identification de l'importance de la conservation et de la valeur intrinsèque
de la nature. Il existe différentes écoles se réclamant de la planification écologique36.
Celle relevant de McHarg (1980) serait la plus citée avec son concept de superposition
cartographique (Tableau 2.1). Les facteurs de localisation des équipements et de la
distribution spatiale des impacts y ont été pris en compte de manière originale. Cette
dernière approche s'appuie sur deux postulats. Le premier veut que si la nature est un
processus qui connafî des interactions et des possibilités pour 2 %ornrne, néanmoins son
utilisation se heurte à des limitations et même à des interdictions. Le second postulat
argpmente sur la gratuité de certaines ressources naturelles comme 1'eau, ' a i la
photosynthèse, la biodégradabilité, etc. Aussi, tout projet Lié à l'utilisation du sol devrait
être précédé d'une évaluation (quantitative et qualitative), afin de déterminer les
interactions de processus fondamentaux et de fixer les contraintes à l'utilisation.

L'orig,inaLÏté de la méthode provient de l'usage de la superposition cartographique et de


son approche systématique. Elle était d'avant-garde et contenait les prémices de
nombreuses méthodes de modélisation et de simulation environnementales, actuellement
en plein développement. Elle a été vite remarquée par les spécialistes des ressources

36 Notamment Jurdant M. et al., 1977: "L'Inventaire du Capital-Nature". Ottawa, Série de la classification écologique
du temtoire, numero 2, M A S,Canada, 202 p. Trou 1968, Risser, 1990, Naveh, 1990, mens, Meniam, 1993 cités par
Domon. et Leduc in Domon et Falardeau, 1994, pp. 5-13.
naturelles et a constitué un outil apprécié par les aménagistes dans leur quête du
consensus territorial (Domon et Falardeau, 1994).

Il) l'équipe mnltidiscipIinaire: (Méthodes ad hoc et réunions d'experts) Un


organisme spécialisé dans la réalisation des études d'impact doit s'appuyer sur une équipe
multidisciplinaire capable de comprendre et d'analyser un large spectre de problèmes et
aussi d'y apporter des éléments de repense. Une telle équipe pourrait inclure des
spécialistes provenant de domaines comme: la pédologie, la foresterie, l'écologie, la
biologie, l'agronomie, la géographie, les sciences sociales, les sciences économiques, etc.
Dans un tel contexte, le recours aux Listes de contrôle est toujours d'une grande utilité,
celles-ci permettent à l'équipe de faire le tour de la question et de déléguer aux différents
spécialistes certaines facettes de l'étude, avant de revenir aux séances de conciliation des
études sectorielles.

12)Modèles, Graphes et systèmes: Les progrès de l'informatique ont encouragé


beaucoup d'évaluateurs à proposer des représentations de certains aspects de l'évaluation
environnementale dans des schémas globaux ou des modèles d'évolution apte à tenir
compte de la dimension dynamique. Ces outils ont ainsi complété d'autres approches plus
complexes. Ils ont servi davantage à l'explication des liens et interactions entre
l'intervention prévue et le milieu. Les apports théoriques des études effectuées sur la
Théorie des systèmes, la cybernétique et l'analyse des systèmes (Von Bertalanfly, 1964 et
Jay Forester, 1969 in De Rosnay, 1975; Le Moigne, 1980,) de même que les études sur
les flux et les réseaux ont été récupérés largement par ces approches.

Les EIE, appelées de plus en plus des évaluations environnementales, tout en étant très
répandues et pratiquées ne semblent pas avoir été en mesure de fournir des informations
très efficaces pour la décision. De nombreuses critiques ont été ainsi formulées par
rapport à ces pratiques, car au-delà de leur utilité ponctuelle, beaucoup de questions
restaient sans réponse par rapport aux effets synergiques ou cumulatifs des impacts
environnementaux et l'incapacité d'évaluer de manière satisfaisante certains dommages.
Bien plus, il faut admettre aussi que le contexte des évaluations a considérablement
changé:
- la multiplicité des intervenants et Ifimplicationde divers groupes formels ou informels
en lieu et place d'un décideur omnipotent,
- la profusion des phénomènes politiques à considérer en plus des aspects
institutionnels et juridiques,
- la nécessité, dans une perspective moderne de la prise de décision participative, de
soumettre une brochette de scénarios plutôt qu'une solution unique qui doit être acceptée
ou rejetée (Nijkamp et al., 1990).

L e choix de l'intégration réclamée par l'Agenda 21 nécessite une nouvelle méthodologie


dans le développement des scénarios d'aménagement. L'atteinte de tels objectifs impose
de nouvelles manières de penser, de concevoir, de décider, de considérer et de décrire le
temtoire et les problèmes qu'il pose aux décideurs et aux planificateurs à la quête d'une
vision globale (Munn, 1977).

En effet, différentes expériences ont montré que pour un projet donné, une évaluation
environnementale de qualité doit être définie dans un contexte où il existe un dispositif de
prospective temtoriale, un plan enviro~ementalrégional, capable d'identifier l'essentiel
des enjeux environnementaux (Gilpin, 1995). En effet, seul un tel dispositif d'aide à la
décision peut révéler le caractère cumulatif et synergique des effets physiques et
biologiques d'un projet et du même coup établir la compatibilité des objectifs et
préférences socio-économiques avec ceux relatifs au milieu naturel (Gorgeu et al., 1997).
Cette approche est généralement considérée comme trop complexe pour être prise en
compte par l'évaluation environnementale de chaque projet spécifique et op imposante
pour être réalisée par la bureaucratie. Ainsi le but premier d'une initiative de planXcation
régionale environnementde est de supporter et d'aider à la prise de décision de manière 8
harmoniser les initiatives des secteurs tant publics que privés, afin d'assurer une
utilisation optimale des ressources de la région (notamment le sol) et d'améliorer la
qualité de vie de ses habitants.
2.7 Synthèse: Le défi de la production d'information environnementale

La problématique environnementaie constitue l'un des thèmes de préoccupation majeure


des sociétés à ce tournant de siècle. Indépendamment des allégeances politiques et des
horizons géographiques, l'enviro~ementalisme interpelle l'humanité en suscitant
I'émergence de nouvelles valeurs relatives à la consommation et au cadre de vie. La
preuve a été faite de l'effet des modes de vie sur le milieu naturel, et de l'action rétroactive
du milieu naturel sur les modes de vie. Le défi méthodologique se rapporte à la mesure et
à la modélisation des interactions entre les systèmes socioculturels et les systèmes
biophysiques. Dans ces conditions, aménager le temtoire, requiert de nouvelles
techniques d'analyse prospective et d'évaluation de scénarios stratégiques, apte à soutenir
un volontarisme efficace3'.

Pendant longtemps, la logique de la société matérialiste a enseigné que l'épanouissement


de l'homme dépendait de la satisfaction de ses besoins matériels, sans en critiquer la
pertinence ni leur imposer de limites. Cette approche, désormais traditionnelle, soumettait
à l'analyse économique et aux lois du marché le fardeau du choix (Godard, 1997)~~.
Lévidence de l'épuisement des stocks de ressources, de l'altération préjudiciable du
milieu de vie et, parallèlement, la perspective d'un développement durable à construire,
invitent à de nouvelles appréciations des notions de besoin et de qualité de vie. Il appert
donc que les décisions relatives 2 la gestion de l'espace sont d'autant moins arbitraires et
d'autant plus faciles B prendre que les travaux relatifs au choix et à la clarification des
enjeux auront été approfondis et que l'information relative aux conséquences de chaque
choix est disponible.

Lajugie et al. 1990.


38Le contexte de réalisation du Barrage d'Assouan sur le Nil (Égypte) constitue un cas patent de l'insuffisance des
analyses essentiellement économiques dans Ia gestion du territoire (High Dams,Bad Ideas.... )
Les solutions possibles doivent être analysées soigneusement et comparées entre elles.
Les actions et les pratiques doivent être scrutées pour identifier les options & retenir.

Du technicien au décideur en passant par le planificateur, les flux de données au sein de la


pyramide décisionnelle se font de manière à ce que l'analyse et l'intégration de ces
données engendrent la production d'une information de plus en plus synthétique et
adaptée au problème décisionnel à l'étude (Simon, 1977; Buogo et Chevallier 1995;
Oobermayer et finto, 1994).

Cette exploration centrée sur la question environnementde a permis de mettre en lumière


la préséance de la disponibilité de certaines catégories d'informations sur l'environnement
pour toutes les négociations de l'affectation des ressources du milieu. L'information
émerge alors comme un élément décisionnel de premier ordre et l'information
environnementale comme le fondement de ce nouvel idéal associé au concept de
développement durable. Les mécanismes qui peuvent conditionner la production de
l'information environnementale sont étudiés dans le chapitre 3.
3. SYSTÈME D'INFORMATION GÉOGRAPHIQUE

3.1 Généralités

Parmi la multiplicité des cadres conceptuels et méthodologiques qui ont été proposés pour
permettre la mise en oeuvre de procédures enviromementdes, ceux élaborés par McHarg
et e ~ c h i sensuite par Falque (McHarg, 1980), Tarlet (1985), méritent une attention
particulière. En effet, leur approche basée sur la superposition des couches d'information
et la synthèse cartographique a consacré la complémentarité de plusieurs autres approches
méthodologiques couramment utilisées. Par ailleurs, elle a posé de manière
incontournable I'importance de la référence spatiale dans l'étude du cumul et des effets
synergiques des impacts, en planification temtoriâle.

L'approche par la superposition cartographique repose sur la combinaison ordinde des


composantes du milieu en fonction de leur résistance environnementale. Cette technique a
été vivement questionnée pour son incohérence mathématique. André (1993) note à ce
propos que cette approche consiste à addifionner une c l ~ s z ~ c a t i de
o n rangs, un exercice
mathématiquement douteux? en particulier lorsque les échelles et les unités de chaque
composante environnemenrale ne sontpas les mêmes. De plus, elle assume qu'une même
importance doit être accordée à chacune des variables et que celles-ci sont
indépendantes les unes des autres.
Les avantages pratiques de cette méthode ont été récupérés, toutefois, suite à leur
enrichissement notamment par l'introduction des mesures de pondération (Hopkins 1977,
cité par André 1993). Mais plus encore, les développements récents des SIG ont incité la
NCGIA', (199 1) à la réhabiliter puisque les techniques informatiques actuelles permettent
de réduire les marges d'erreur dues à la superposition manuelle, de même que les
incohérences mathématiques inhérentes au concept. Par exemple, l'approche
méthodologique utilisée par les SIG permet par exemple de remplacer l'addition de rang
(en les transformant en indices) par L'intersection des distributions spatiales2.

Les apports fondamentaux de domaines relevant de la télédétection, de la cartographie


informatisée et d e la superposition des couches, en plus des concepts de la théorie de
l'information et de l'approche systémique ont soulevé de grands espoirs. L'ajout de
systèmes de gestion de bases de données (SGBD) relationnelles3 aux technologies
précédentes au sein même des Systèmes d'information géographique (SIG) a ouvert de
nouvelles avenues pour la planification environnementale (Yeh et Choh, 1996).

Conceptuellement, les SIG sont bien appropriés pour produire des données, modéliser des
phénomènes environnementaux, incluant des processus à échelles multiples, dans des
milieux complexes et avec des paysages différents. Les SIG peuvent aider dans la
production d'informations intégrées et à dimensions multiples. Ils offrent le potentiel
nécessaire pour réaliser des analyses comparatives de scénarios d'aménagement et de
suivi de processus environnementaux qui les accompagnent (Collet et Hussy, 1995).

Les problèmes environnementaux sont souvent exprimés ZL travers des filtres sociaux ou
institutionnels et exigent généralement une évaluation rapide de données incomplètes,
mal comprises, fortement contestées et quelquefois changeant rapidement (Floody et

' NCGIA: National Center for Geographic Information and Anaiysis.


idem note precédente.
Le SGBD (systéme de gestion d e bases de données) est un systhme logiciel ayant pour fonction d'assurer l a gestion
informatisée d'une base de données en permettant la saisie, le stockage, le traitement, la modification, la ciiffision et la
protection des données (Bergeron et al., 1993, déf. # 18). Les bases de données relationnelles, bien qu'elles soient les
plus courantes de nos jours dans la gestion des SIG ne sont pas les seules existantes. On peut retenir les BD
hiérarchiques, les BD en réseau et les BD orientées-objets. Ces dernieres seraient promises à un developpement de plus
en plus large avec le temps (Bédard, 1995).
45
C U Z T ~1994).
~, Sous la pression du public4, les gestionnaires sont souvent amenés à
traîter de tels problèmes en ne disposant que de ressources méthodologiques inadéquates.
Ceci est probablement symptomatique de I'évolution nécessaire des initiatives de
recherche en environnement pour faciliter la négociation des enjeux temtoriaux. Les
gestionnaires du territoire disposeront alors d'outils plus complexes mais aidant à
produire des analyses de situation plus adéquates et des rapports favorisant la
compréhension, la négociation et la communication des enjeux. Le défi ultime étant la
production d'informations utiles à la prise de décision en temps réel dans des contextes
d'incertitude.

3.2 La notion d'informafion

Le concept d'information constitue un élément central dans l'univers. de la gestion et,


particulièrement, de la gestion temtoriale. La définition classique veut que la notion
d'information réfère à l'apprelension d'un ou de plusieurs événements panni un ensemble
fini d'événements possibles (Dion, 1995). Elle est une fonction croissante de la réduction
d'incertitude, autrement dit, l'information s'accroît quand l'incertitude diminue. Ce
concept est inurnement associé à celui du bruit qui peut se définir comme l'ensemble des
phénomènes pertubatoires (accidentels ou intentionnels) pouvant modifier la transmission
d'un message ou de l'information entre l'émetteur et le récepteur (Escarpit, 1991).
Fig. 3.1.-Schéma linéaire de la communication

Le sens commun attribue une signification extrêmement large à la notion d'information


qui est subjectivisée en prenant une signification selon l'interlocuteur, donc, non
mesurable. Ainsi la définition de l'information peut s'étendre depuis la connaissance du
résultat d'une expérience jusqu'au processus d'analyse d'une situation complexe (Zscarpit,
La théorie de l'information est établie depuis la publication de Shannon et Weaver: The
mathematica2 theory of Communication, (1949). EUe est liée aux théories relatives à
l'énergie. Elle se singularise par la formule de Shannon qui mesure la quantité
d'information potentielle d'une source ou son entropie:
n

En supposant qu'on dispose de n signes non nécessairement équiprobables, I'entropie


infomationnelle H est égale à la négative de la somme des probabilités de chacun des
signes dont dispose la source, multipliées chacune par son propre logarithme. Dans le cas
particulier où n signes sont équiprobables, la formule de Shannon se réduit a

Conventionnellement on admet que l'information est la différence entre deux inceaitudes


(avant puis après la réception du message ou circuit ouvert /circuit fermé). Elle se mesure
par la différence des logarithmes de ces deux incertitudes. Si on dispose de deux
messages différents et indépendants, l'somation totale est égale à la somme
arithmétique des deux quantités calculées indépendamment. Le code le plus commode et
le plus utilisé pour traduire un message est constitué de deux signes O et 1 équivalant à
oui et non (langage binaire). La quantité d'information d'un message est mesurée en bitss.
ans lecas d'unjeupile ou face& = 1
-(-1, =
I
ceci s i m e que la pièce
I L

lancée une seule fois épuise I'entropie liée à l'expérience car toute l'information est alors
de%itée (Oosterom, 1993).

Le concept d'information est familier à de nombreux domaines, dont: les


télécommunications, la cybernétique, les mathématiques, la mécanique statistique, la
physique, la thermodynamique, I'ùiformatique, la gestion et la psychologie cognitive.

'Abreviation de binary digits.


3.3 Producfion et gestion d'information

Rosnay (1975) associe la notion d'information à deux idées fondamentales:


a) la première réfère à la démarche nécessaire pour l'acquisition de la connaissance par
l'observation d'un objet ou de la nature.
b) la seconde évoque l'action créatrice capable de donner corps et forme à la matière.

Dans le domaine des sciences sociales on admet que l'information peut-être:


a) Descendante (top-down) qui évoque la dissémination de l'information depuis le
sommet d'une organisation sociale vers sa base. Elle correspond à la phase d'acquisition
d'information par Ie cerveau ou de la diffusion d'information par les mass-média.
b) Ascendante (bofforn-up)indique qu'elle est transmise vers les centres de décision ou
de rediffusion; ce sont par exemple les actions individuelles et locales qui engendrent le
fonctionnement et l'organisation du système social. Elle correspond à l'action créatrice ou
à la néguentropie (entropie négative).
C) Horizontale, pour désigner l'ensemble des communications de personne à personne ou
de personne aux machines.

Dans l'univers de la gestion, la notion d'information se trouve souvent associée à celle du


temps (notion de timing, de temps de latence et de temps de rémanence) (Cassetari,
1993). Ainsi la prise de décision se déroule idéalement dans un espace-temps appelé
temps réel quand les informations servant de base aux décisions parcourent la pyramide
décisionnelle et parviennent aux centres de décision avant les échéances (Obermayer et
Pinto, 1994). L'étalon temps réel est la durée maimale tolérée pour qu'une information
engageant une décision puisse parvenir à un récepteur avant la prise de décision. Elle
peut varier de quelques microsecondes dans le cas d'un ordinateur contrôlant le départ
d'une firsée &plusieursmois dans le cas des systèmes sociaux (Rosnay, 1975).

Dans les sections précédentes, la question environnementale a été abordée sous différents
aspects, de façon 2 dégager une perspective cohérente pour l'élaboration de scénarios
d'aménagement. Dans cette foulée, la place centrale occupée par les processus de
modélisation et les considérations diverses sur les procédures et methodologies courantes
ont révélé la position de levier occupée par la notion d'information, plus particulièrement
l'information environnementale. Le point ayant été fait sur le concept d'information, fi
importe maintenant de révéler comment les SIG peuvent aider à produire l'information
environnementale.

3.4 Les systèmes d'ïnfotmation géographique (SIG)

Ii existe différentes définitions des systèmes d'information géographique SIG)^. Les SIG
constituent un domaine scientifique qui évolue rapidement. Empruntant ses méthodes et
techniques ?différentes
i disciplines7, ils sont utilisés, également, dans de nombreux
domaines (Foresman, 1998). Le forurn de Montréal pour la préparation de la Conférence
de Rio les présentait comme l'me des technologies à privilégier pour ln mise en oeuvre
du développement durable8.

Le développement des SIG a résulté de la conjonction de trois facteurs: développement de


la technoIogie informatique, intensification des problèmes d'environnement et
d'aménagement, attrait des approches multidisciplinaires et multi-thématiques (Hy Dao,
in Géopoint 1994; Castle, 1993). Iis réfèrent 2 l'ensemble des logistiques (personnel,
matériel et logiciel) permettant de traiter les données géographiques de manière à en
extraire des informations utiles à Ia décision. Les SIG se situent à la jonction de trois
concepts de base, à savoir: système, information et géographie (Clarke, 1997; Chrisman,
1997).

Le système réfère à un ensemble d'éléments en interaction dynamique organisé en


fonction d'un but. Il est appréhendé ici dans la perspective de l'approche systémique;
approche transdisciplinaire par excellence, cette nouvelle méthodologie du macroscope
cherche à rassembler et à organiser les connaissances pour accroître l'efficacité des
interventions (Rosnay, 1977).

6Le terme anglais GIS (Geographic information System) est souvent utilisé 2 côté d'autrescomme: SiRS, SGBDRS,
SERS, SIURS. ...Le terme SIRS est le plus g6nErique. Bergeron, 1993, No 53 et 71; King et ai. 1993.
' Géographie, gCodésie, informatique, photogramécrie, matht?matiques, cartographie, téléddtection, g6nie civil,
gestion,. ..
8 Forum international (199 1). Comptes-rendus, Information emironnementale pour le 21ème siècle, Montréal, Canada,
21 - 24 mai 1991,195 p.
La géographie étudie l'espace terrestre et son organisation. Dans son acception large, elle
comprend l'étude de la localisation, de la répartition, de la mesure et de la distribution des
phénomènes tant naturels qu'anthropiques. Sa spécificité peut se retrouver dans l'étude
des relations entre l'homme et la nature- Pour Georges (1970), la géographie réalise la
triptyque "observation analytique, détection des corrélations, recherche des rapports de
causalité" et l'objet spécifique de la géographie réside dans la recherche de corrélations
représentées de façon continue dans l'espace.

Linformation géographique9 réfère à toute donnée pourvue d'une dimension physique


(relief, hydrographie, routes, habitat, ...) mais aussi, toute donnée d'ordre démographique,
sociale, économique ou culturelle, que l'on peut rapporter à un Lieu déterminé (Pinchemel
et Pinchemel, 1995; Chrisman, 1997).

De manière plus générale, on peut retenir la définition suivante des SIG, une adaptation
de Bergeron (1993) et de King (in Buche et al. 1993):
Les SIG sont des systèmes informatiques capables d'assurer la saisie, la
gestion et la restitution de données localisées d m IJespace terrestre. n s
permettent de ~avuilleravec des informations d'origines diverses (thèmes.
dimensions et échelles), de générer de nouveaux objets ou séries statistiques
et de superposer des couches multiples, avec des fonctions particulières de
gestion de données, de cartographie numérique et d'analyse spatiale.

Ou encore celle-ci, plus explicite, de Thénault (1996):


Un système d'information géographique est un ensemble de principes, de
méthodes, d'imtncments et de données à référence spatiale utilisés pour
saisir, conserver, transformer, analyser, modéliser, simuler et cartographier
les phénomènes et les processus distribués dans l'espace géographique. Les
données sont analysées afin de produire Z 'inform~tionnécessaire pour aider
les décideurs.

Les SIG permettent de gérer et de représenter les relations spatiales: voisinage, distance,
appartenance à une zone homogène ou polarisée, I'autonomie relative des temtoires ou
leur éclatement (Lardon in Géopoint 1994). L'intégration de données est le processus
utilisé pour rendre compatible ces ensembles de données hétérogènes, de sorte que leurs

Les notions d'Information et de GEographie ont déjà été considérées dans le texte. Elles le seront à nouveau dans les
sections traitant de Sanalyse spatiale et des mod6les géographiques.
50
relations puissent être analysées (Castle, 1993). Ceci implique la mise au point de
modèles de données cohérents. Ii est donc nécessaire:
- d'étudier les différences et les sirniIitudes entre les ensembles de données (sources
d'informations, modèle de domées, précision géométrique).
- de trouver des moyens pour associer les objets compatibles.
- de créer des liens entre les entités qui sont unies par des relations systémiques.

Le cycle de fonctionnement d'un SIG se rapporte, prioritairement, à l'organisation des flux


d'information nécessaires; ainsi il sert à:
- sélectionner et organiser les données externes utiles pour que les informations
pertinentes à l'analyse d'une action ou d'un ensemble d'actions soient regroupées en un
lieu commun, garantissant ainsi un accès efficace, sécuritaire et rapide,
- apporter à chaque pallier de l'organisationlO, l'information dont il a besoin pour
décider et agir en conformité avec les missions qui lui sont confiées,
- recueillir auprès de chaque pallier de l'organisation, l'information élaborée, la
normaliser et la rendre disponible pour la gestion territoriale courante afin de concourir
des objectifs organisationnels particuliers, les mesures d'urgence par exemple.

Le SIG contient: des données numériques ou alphanumériques (coordonnées de points,


tableaux de données), des données cartographiques où chaque carte, couche de pian ou
classe d'objets peut représenter un thème spécifique (parcelles, réseau hydrographique)
défini par le concepteur, et enfin, des images aéroportées du territoire (Montgomery et
Schuch, 1993).

Les finalités d'un SIG peuvent être de divers ordres (Pornon, 1992). On peut retenir
notamment:
- faciliter la consultation et la mise à jour rapide des données,
- permettre la superposition de cartes, manipulation de données à différentes échelles,
- représenter les réseaux, le zonage, le cadastre ou le plan d'occupation du territoire,

'O Revoir la pyramide decisiomeile.


- utiliser des modèles ou des outils d e simulation pour étudier les dynamiques de
transformation du temtoire.

La constitution d'un SIG permet d'obtenir des informations en temps réel. 11 aide à
identifier et à hiérarchiser les facteurs à considérer pour ia résolution des problèmes en
révélant notamment l'intensité autant que la qualité des interdépendances entre les Lieux
en fonction de la distance géographique, économique, temporelle, cultureile ou sociale
(Openshaw & Openshaw, 1997)

L'ensemble des méthodes relatives aux SIG s'est enrichi et a modelé la pratique de
l'évaluation environnementale. Comme l'a mentionné Goodchild et al (1996) GIS and
"

modeling have.cornerstonesfor achieving EPA's goals for the 1990s ... They contain both
geornetry data (coordinates and topolos-cal information) and attribute data, that is
information describing the properties of geornetrical objects such as points, lines, and
areas. "(GISfor Modellers, chap. 7-9). Les SIG constituent une variante des modèles
analogiques fondés sur des principes mathématiques (Steyaeart in Goodchild et al. 1996).

3.5 Modèles géographiques et analyse spatiale

L'analyse spatiale constitue un point d'arrimage commun de la recherche en science


régionale impliquant les économistes, les mathématiciens, les politologues, les
aménagistes (Planners),les sociologues, les biologistes en plus des géographes. Chacune
de ces disciplines y apporte son point d e vue. Bailly et al. (1995) expliquent comment
l'analyse spatiale permet d'intégrer tous ces domainespour meme au point, à partir d'une
approche axiomatique:
- des descriptions analytiques, qui décomposent les étapes du développement [socio-
économique] dans 1'espace afin d'en mieux connaitre les mécanismes,
- des analyses descriptives qui s'attachent. .. [aux facteurs] responsables des processus
obseniés, et
- des méthodes de planif cation, Nlshuments destinés à maîtriser l 'organisation
spatiale.

Ii existe 3 grands groupes d'analyse spatiale:


52
- géométrique, centrée sur la mesure des distances comme avec la méthode du plus
proche voisin.
- topologique, basée sur la structure existant entre les objets spatiaux ou les lieux
(MNA et MNT) @édard, 1995).
- statistique et stochastique, liée aux attributs et leurs localisations avec la mesure de
l'auto-corrélation spatiale, la régression spatiale, la variographie, les surfaces de
tendances, et l'interpolation.

En géographie, l'analyse spatiale doit composer essentiellement avec les lois propres de
l'espace géographique que sont celles relatives à: l'échelle des phénomènes, la distance, la
gravitation et les réseaux d'interrelation. Depuis l'avènement des SIG, la perception de
l'analyse spatiale comme centre d'intérêt commun en science régionale se revigore
puisque les conditions nécessaires pour l'élaboration de modèles spatiaux de mieux en
mieux rodés sont désormais accessibles (Fisher et Nijkamp, 1993). Avec l'utilisation des
SIG, les espaces géographiques sont appréhendés à travers des représentations
systémiques du temtoire (RST). C e rapprochement permet de recourir à des formalismes,
des postulats et des principes propres à l'approche systémique pour définir et circonscrire
le cadre de l'analyse spatiale. Certains de ces principes et postulats servant à dé£ïnir les
systèmes et à caractériser la modélisation systémique doivent être précisés en ce qui
concerne l'espace géographique, (Rosnay, 1985; UNESCO, 1996; Le Moigne, 1984;
Eckert, 1996; Rudolf, 1998), notamment:

1) La non-exhaustivité des éléments connus du système: La démarche de l'étude


territoriale n'inclut pas le dénombrement de toutes les composantes du milieu mais plutôt
une connaissance "suffisante" du territoire dans son ensemble, ce dernier constitue
théoriquement un réservoir inépuisable d'entités, de réseaux et de relations 2 différentes
échelles de préhension,

2) La liberté d'organisation des éIéments: Aucune structuration territoriale n'est


parfaite ou obligée même quand les solutions spatiales sont limitées,
3) L a tempordité des phénomènes observés: Les structures et les activités des
systèmes temtoriawc sont en constante évolution dans le temps, leur observation se fait à
travers leur changement même,

4) La cohérence des projets: L'étude de la structure ne suffit pas pour expliquer les
transformations du milieu. L'analyse doit révéler dans quelle mesure l'organisation est
conforme non seulement à cette structure spatiale mais aussi aux projets des acteurs ou
groupes sociaux concernés. Ii convient de remarquer que le système territonai, lui-même,
'
n'a pas de projet1 et que cette notion exprime surtout la convergence globale ou l'allure
d'ensemble que revêtent les décisions agrégées des groupes d'acteurs. Les projets des
acteurs peuvent être tout autant structurants dans l'organisation du milieu que les
structures naturelles ou bâties, elles-mêmes. Les acteurs peuvent faire abstraction de la
structure ou s'en affranchir,

5) L a nécessité de la gestion de I'information: L'information constitue l'un des flux


fondamentaux de la régulation du système. Le système enregistre l'information (stockage)
de manière explicite ou non. Le fonctionnement, l'évolution et l'adaptation du système
territorial nécessite que l'information le concernant soit enregistré, géré et restitué à
diverses étapes de son évolution.

6) L a complexité de l'organisation du système: Elle est indépendante du nombre


d'éléments considérés. La complexité implique que la solution des noeuds décisionnels et
des défis temtoriaux exige prioritairement l'utilisation d'une méthode et non pas
nécessairement une plus grande disponibilité en temps.

7) Les interactions avec l'environnement du système: Le système temtorial n'est


jamais isolé ou fermé. Son analyse requiert toujours la prise en compte de son voisinage
(immédiat ou lointain) qui l'entoure et qui conditionne aussi son évolution. Il correspond
à la notion de système ouvert.

IL C'est ainsi qu'il faut comprendre pourquoi, par exemple, les SOIS aptes aux cultures maraîch2res de Neuville (Rue
Vauquelin) sont progressivement évincées par la construction domiciliaire. Cette approche permet d'analyser le
phénomene de la périurbanisation comme fait ou processus territorial part entière et non obligatoirement à l'enseigne
54
L'analyse spatiale constitue l'un des noeuds centraux de l'analyse géographique depuis
l'avènement de ce que de nombreux auteurs dénomment la "nouvelle géographie". Datmt
du tournant des années '60, cette nouvelle géographie est d'inspiration néopositiviste et
quantitative (Mercier, 1995). Cette nouveUe tendance s'est démarquée par l'emphase
portée sur:
l'étude de phénomènes quantifiés et quantifiables,
l'étude de faits à travers des traitements mathématiques
la modélisation des processus et,
une approche plus formelle pour l'étude des phénomènes géographiques.

L'analyse spatiale correspond, à un premier degré de perception, B l'étude des


cony7gurations spatiales formées par les distributions, les assemblages, les
concentrations ou les dispersions des faits observés spatialement,- on n'y étudie pas des
lieux, des territoires, mais des valeurs, des phénomènes dz~érenciésspatialement. On y
explique les aitributs et non la nature des faits (Pinchemel et Pinchemel, 1995). À un
second niveau d'appréhension, les faits, les lieux ou les temtoires sont étudiés
notamment à travers le prisme des matrices découlant de leurs valeurs.

Les systèmes territoriaux ne sont pas les seuls systèmes observables dans l'espace
géographique12, toutefois ils seront les seuls à être considérés dans cette étude. De
manière synthétique, avec Prélaz-Droux (1995) et Eckert (1995) un système temtorïal
pourrait être caractérisé à partir de quelques repères dont:

a) Le niveau d'activité: La production globde de l'espace constitue l'activité de base


d'un système temtorial (offie d'espace). Ii peut être ainsi évoqué à la fois comme
système de production ou moyen de reproduction de systèmes sociaux.

b) L'échelle d'observation: Le système temtorial n'est pas assimilable à toute échelle


géographique. Il exclut dans notre contexte de référence à la fois la parcelle qui répond

de l'étalement urbain ou de la déprise de l'agriculture (Prévil, 1998 ;Communication. Colloque sur l'agriculture en
milieu périurbain, MAPAQ, 1-2 octobre, Ste-Foy, Que. Canada).
55
prioritairement à des stratégies individuelles et l'État qui induirait un niveau
d'aggégation trop élevé pour effectuer les comparaisons. Il se contient dans des
dimensions permettant une organisation autonome et une nette différenciation avec le
voisinage. Les systèmes temtoriaux sont des systèmes ouverts dans lesquels les sous-
systèmes et les phénomènes sont hiérarchisés, emboîtés et cornélés.

c) La structure organisationnelle (limites et interface): Les limites d'un système


temtorial ne sont pas toujours repérables. Elles peuvent varier selon les thèmes ou les
phénomènes. L'élément intégrateur demeure la coordination interne; on se demande à
chaque fois en quoi tel assemblage a un sens et une entropie beaucoup plus fable que tel
autre. L'interface sert à réguler les interactions du système avec son enviro~mementou à
exprimer les limites des aires de rnargginalité ou de dépendance des sous-systèmes
territoriaux. L'interface n'est pas toujours localisée à la périphérie géographique du
système temtorial. n peut être constitué par un marché public, un aéroport, une grand-rue
(centre-ville) ou un équipement d e loisir.

d) La cohérence: Le système temtonal n'est pas soumis à la théorie du chaos et son


évolution ne se résume pas au cumul des stratégies individuelles ou sectorielles. La
pérennisation ou la reproduction du système dépend dans une grande mesure de
I'intemalisation des processus décisionnels par les parties prenantes, à la manière d'un
gentlemen 's agreement ou d'un pacte social13.

e) Le système de pilotage: Le système de pilotage est constitué essentiellement par les


gestionnaires, les décideurs, les groupes d'intervention, des individus-clé et certaines
institutions aptes à effectuer des interventions structurantes pour l'évolution du système.
Ils constituent des régulateurs ou les processeurs de la production d'espace social. Ils
assurent L'interprétation (intelligence), l'exécution et la coordination des projets des

" Une entité administrative, un bassin versant ou un système de transport constitue certainement des exemples de
systhmes iiés à i'espace (spatiaiis€ ou spatialisabIe) mais ils ne sont pas retenus ici, à priori, comme des systixnes
territoriaux, même quand ils peuvent servir B les caract6riser.
" Lefebvre Henri cite par Mercier 1995
56
acteurs ou groupes d'acteurs de ce système14. Le système de pilotage est à la fok la
représentation des projets et des décisions des acteurs et le lieu où se réalise l'arbitrage
entre les besoins, les préférences et les projets de ces acteurs, et où s'effectue l'attribution
des moyens de production, dont l'espace lui-même. Les acteurs de l'espace entrent en
efet en compétition pour l'attribution des facteurs localisés nécessaires à la réalisation
de leurs projets. n y a donc nécessité d'une affectation (Eckert, 1996; Rudolf, 1998).

f) Les résultats et les performances: Les résultats correspondent au produit de


l'activité du système. Cet output peut révéler des incompatibilités ou des incohérences
entre les projets des groupes d'acteurs. Iis sont à l'origine de boucles de rétroaction allant
du positif au négatif et entraînent l'appauvrissement, l'enrichissement ou Ia reproduction
du système.

La performance d'un système mesure sa capacité à se maintenir dans sa structure en


modifiant ses activités ou à conserver ses activités tout en modifiant l'agencement des
composantes de sa structure. De façon générale, on peut dire que la performance du
système est la mesure de sa capacité à innover [de l'intérieur] ou à rêagir à des
perturbations provenant de son environnement [de l'extérieur]. La performance évoque
l'idée d'une norme d'appréciation du résultat mesuré ou observé et représente un niveau de
fonctionnement de l'objet d'étude. Elle réfère, sans s'y restreindre, à l'adéquation
activitéforganisation, au couple intrant/extrant, à la mesure de l'énergie du système, etc.
Elle est toujours relative car eile permet de comparer les systèmes territoriaux enee eux
même quand les critères de comparaison sont difficiles à élaborer.

Dans ce contexte, les notions de structure et de système se revitalisent au sein de l'analyse


géographique. Ces notions introduisent une utilisation normalisée des méthodes
statistiques et constituent avec celles-ci un des fondements de la modélisation
géographique. La modélisation et l'analyse spatiale, intégrées dans les SIG, permettent de
comprendre des processus, de décomposer des mécanismes d'évolution, pour accumuler
des connaissances et se les approprier. (Gayte et al., 1997).

I4 Patrick Watier en ce sens avance: Le terme de pilotage exprime bien l'idée de direction appliquée à un objet se
déplaçant. On ne pilote pas un objet inerte, (in RudoIf, 1998).
3.6 Information environnementale et système d'information géographique

II convient de rappeler qtïe les modèles ont conduit à la compréhension de la distribution


et des relations spatiales dans presque tous les domaines depuis l'astronomie jusqu'à la
microbiologie. Il peut s'ae& de descriptions schématiques pour les procédures utilisées en
ayant recours à des jeux de données spatiales ou d'exercices quantitatifs rigoureux
produisant de nouvelles données basées sur des relations empiriques ou théoriques, de
cornaissance des tendances et d'informations sur les besoins et les préférences des gens.
Ils sont utilisés depuis longtemps avec les SIG pour la représentation des aspects
géographiques intrinsèques de l'environnement (Fisher et Nijkamp, 1993).

De même, les modèles numériques sont depuis longtemps utilisés pour des
représentations graphiques et spatiales de données, de propriétés physiques et d'autres
phénomènes discrets ou continus même si ces représentations paraissaient quelques fois
rudimentaires. En géographie, on manipule trois sortes de modèles: les modèles de
données, les modèles d'analyse et les modèles spatiaux (Cole et King, 1968). Les SIG
peuvent eux-mêmes être considérés comme des modèles du temtoire à même d'intégrer
en tout ou en partie CPS modèles de base.

La modélisation a constitué le coeur de nombreuses recherches portant sur l'utilisation en


parailèle ou en série des SIG et des modèles environnementaux. Ceux-ci permettent aux
SIG de fonctiomer avec des modèles input/output de données, comme outil auxiliaire
d'exploration des données ou comme outil de calibration, de pararnétrisation ou encore
d'ajustement. Bref, comme des engins pour l'anticipation de choix environnementaux
alternatifs et pour définir des choix éclairés (Claramunt et al., 1995, King et al., 1991).

Dans les SIG, le concept de base en est un de localisation, de distribution spatiale et de


relation. Les pixels, les objets spatiaux comme les points, les lignes et les zones ainsi que
leurs propriétés statistiques en sont les unités de base. Les interactions spatiales sont
relatives à la localisation géométrique et topologique -voisinage et connectivité
(Obermayer et Pinto, 1994).
Parallèlement, en modélisation environnementde, le concept de base en est un de système
d'état, de conservation de la masse et de l'énergie, de transformation et de translocation
d'espèces et d'individus, et finalement, d'interaction et de dynamique. Les unités de base
sont : les populations, les espèces, les vecteurs environnementaux (comme l'eau, l'air, les
sols ou les forêts) et les produits chimiques15. Toutefois, ces différentes entités sont
distribuées spatialement et cette distribution conditionne les processus intrinsèques et les
dynamiques d'évolution.

Lorsque l'espace intervient dans le déroulement d'une activité, non seulement comme
support, mais aussi comme facteur actif dans la transformation, on ne peut plus le
considérer miquenent comme une structure stable à décrire, à expliquer ou à synthétiser.
Ii importe de pouvoir l'analyser. Pour cela, il importe de pouvoir gérer sa transformation
dans le temps en fonction de la localisation. Ces deux unités peuvent être considérées en
continu (durée, étendue) et on mesure alors des intensités ou les densités du phénomène.
S'ils sont discrétisés (événements, période, Iieu, zone), on caractérise des états
différents16. On s'introduit alors dans l'univers de la modélisation dynamique et
systémique, un domaine d'utilité, par excellence, de I'analyse spatiale et des SIG
(Claramunt et ThériauIt, 2996 a, Claramunt et al. 1996).

Tableau 3.1 .-Les types de traitements avec des données spatiaIes


TRAITEMENTS USAGES EXEMPLE DE REQUÊTES
Localisation Inventaire localisé Qu'y a-t-il à tel endroit ?
Distribution Analyse thématique Où trouve-t-on tel genre de phénomène ?
Évolution Anaiyse temporelle Qu'est-ce qui a changé depuis ?
Répartition Analyse spatiale Quelle est Ia forme, la structure ou l'organisation
fonctionnelle de .., ?
Modélisation Simulation des processus Que se produirait-il si... ?
Aide à la décision Quelle est la meîlleure façon de.-. ?
[Rhind, 901 adapté par Tltériault, 1995

Ainsi, l'enjeu semble deborder les thèses des tenants du déterminisme ou du possibilisme
en géographie. Bien plus, l'enrichissement résultant de ces divers courants de la

l5 P.U.F., Que sais-je? L'environnement, 1990.


l6 Le concept d'état n e doit pas être rapproché ici de celui de situation.
59
géographie invite à amener l'approche théonque de la problématique environnementale
dans le sillage du pluralisme géographique.

SIG, analyse spatiale et modélisation environnementale peuvent s'arrimer de diverses


manières (Fisher et Nijkamp, 1993; Fisher et Getis, 1997). Par exemple, dans une
première boucle, les modèIes environnementaux permettent d'alimenter les SIG, quand
les observations sont suffisantes. Dans une seconde boucle, l'analyse spatiale appliquée
aux données et avec I'aîde de méthodes, notamment statistiques, permet de construire, de
vérifier ou de rechercher des modèles de distribution. Il est permis alors d'élaborer des
représentations théoriques du territoire pour ensuite les confronter à la réalité par la
superposition. Ainsi, le chercheur parvient à vérifier et ajuster les pondérations, à
rechercher les résidus pour conduire des opérations courantes Liées à la simulation
environnementale (Openshaw et Openshaw, 1997).

Les enjeux actuels de la problématique environnementale rendent de plus en plus


pertinente Ia conception de cartes de potentialités des sols rnulti-échelles ou la
confrontation de cartes de potentialités enviro~ementalesrnultiobjectifs, l'idée étant de
réaliser de véritables états des lieux en fonction des systèmes de valeurs proposées pour
l'aménagement du territoireI7. Encore une fois, l'échange d'information s'impose comme
le moteur de tout système territorial. Il est à la base de toutes les formes d'énergie et de
tous les échanges (capital, ressources, intrants, etc.) (Le Moigne, 1984). La puissance
d'intégration, de combinaison et d'extraction de données des SIG devrait aider à la
synthèse et à la production de ces nouvelles informations sur le territoire en tenant
compte nécessairement de la dimension pérenne ou fugace des phénomènes (Morain,
1998). Tout ceci semble conforme aux attentes liées aux objectifs de Ia deuxième
génération de l'information environnementde (CMED, lggî), mais. ,.
- et si le problème était encore plus complexe?
- et si Ie choix optimal n'existait pas?
Passer de la collecte et de l'analyse spatiale rudimentaire des données géographiques à
l'analyse spatiale des phénomènes complexes résultant de luttes sociales entre des
groupes revendiquant l'usage du sol, s'avère relativement difficile. Cette difficile
transition peut justement être attribuée au défi du passage de la première à la deuxième
oénération de l'information environnementale (Forum international, 1991). Des projets
b

comme COEUNE 18, GERMINAL ou ceux relatifs à la modélisation des climats à une très
petite échellelg sont 12 pour démontrer la viabilité de l'utilisation des SIG en planification
et en gestion enviromementale. Ces échelles d'analyse demeurent conformes aux attentes
liées à la première génération de l'information environnementale. Les temtoires étudiés
sont assez grands pour exprimer l'état des consensus nationaux ou supra-régionaux sur
l'utilisation du sol. Toutefois, les fictions et les irritants se manifestent souvent lors des
aKectations sub-régionales ou locales. C'est à cette échelle-là qu'il devient plus dacile
de trouver le compromis entre les principes biophysiques et les revendications socio-
Ii importe alors de catégoriser des attitudes, des
politiques ou culture~les~~.
comportements et des valeurs qui déterminent des lignes d'action ou des pratiques
d'intervention. C'est alors qu'on peut commencer à questionner la puissance ou les
limites des SIG actuels en tant qu'outils-universels d'aide à la décision concernant le
tenitoire (Openshaw and Openshaw, 1997).

IL convient donc de se questionner sur la relativité de la notion de potentialité, puisqu'il


n'est pas toujours pertinent de penser à une utilisation optimale des ressources de
l'environnement. En effet, la représentation du temtoire est subordonnée à des valeurs
particulières selon les acteurs territoriaux en présence. Cette représentation s'esquisse
selon des critères et des conceptions légitimes et diErentes, voire divergentes. L'aide
utile Zi la décision consiste alors à mobiliser des connaissances, à actualiser des points de
vue dans le but concret de leur expliquer les conséquences probables de leur choix et
finalement de négocier des compromis enee les acteurs concernés.

Ces dernières assertions suggèrent qu'il y aurait de nouvelles fonctionnalités à construire.


Cet état de fait invite au recours à des méthodes pour la prise en compte à la fois du

l7 Goodchild, Pa& and Steyaert, 1996.


'' C O R D E Coordination d e l'Informationsur l'Environnement, menée par SAgence Européenne pour 1Enviromement
(htt~://www.eea.eu.int~
fit~://www.eea.eu.intlFrseain.htm)
l9 EPFL,1995;Buche & King, 1994;Earth Observation System, 1998.
61
temps, de l'espace et du couplage des modèles de base au sein des SIG. Mais ce sont aussi
et surtout de nouvelles méthodes, des habitudes de travail en partenariat et de nouveaux
comportements face à la technologie qui sont à inventer (Canada, 1994).

3-7 Utilisation des SIG pour la production et la gestion d'information dans


les processus décisionnels

Jusqu'ici, nous wons évoqué les opportunités découlant des SIG pour répondre aux
besoins de la planification régionale tout en considérant les incidences
environnementales. Toutefois, 2 reste encore du chemin à parcourir avant: a) d'en arriver
à des formes de représentation du territoire bien comprises et acceptées, b) de pouvoir
produire des catégories d'informations adaptées aux différents enjeux et groupes
d'utilisateurs impliqués dans la prise de décision courante en aménagement du temtoire.

Selon Thériault (19961, il convient de remarquer que:

1) les SIG sont encore déficients en ressources pour la prévision et l'analyse des
problèmes environnementaux, même s'il est admis que la représentation spatiale est
essentielle à l'analyse de ces phénomènes complexes.

2) les outils de modélisation classiques manquent de flexibilité (composantes d'analyse


spatiale rudimentaire) et sont souvent inaccessibles aux usagers ordinaires [potentiels] qui
ne disposent pas des connaissances des spécialistes.

3) la modélisation environnementde et les SIG gagneront tous les deux à leur plus
grande association, voire A une intégration complète au plan informatique.

4) les S.1.G nécessitent que les informations soient préalablement organisées ce qui
alourdit considérablement leur mise en oeuvre.

5) il y a matière A intégrer dans les modèles spatiaux des modes d'observation plus
diversifiés s'étendant à la limite jusqu'aux représentations mentales, aux valeurs, mais
aussi à des degrés d'intensité exprimés sur des échelles ordinales, voire l'échelle
nominale ou binaire (0-1).

Tricart J. et Kiiian J. 1979;André et al. 1994.


Ii est permis d'ajouter avec Écobichon (in Geopoint, 1994) que les limites de la mise en
oeuvre des SIG "... ne tiennent pas toutes, loin s'en faut, aux problèmes techniques ou
thématiques, mais ... aux réticences à envisager la coopération dans des univers proches
du pouvoir et du contrôle de l'information. Elles tiennent également aux dzjîcultés à
expliciter les rationalités effectives oeuvrant dans les prises de décision".

La planincation qui est une fonction fondamentde de gestion est un processus visant à
formuler des objectifs et des actions pour les atteindre dans un contexte d'incertitude
(Chevallier et Gagnon, 1994). Indépendamment des écoles de pensée, trois étapes
fondamentales peuvent se rattacher à tout processus de planification (Simon, 1983):
1) Fixation des objectifs.
2) Élaboration des variantes d'action.
3) Choix de la variante à réaliser.

Il importe alors dVétabIirla distinction entre deux notions déjà citées dans ce texte à
savoir: la décision et le choix. La décision est un acte d'autorité déterminant ce qui doit
être fait ou réalisé alors que le choix est une activité technique permettant de situer les
variantes d'action retenues, les unes par rapport aux autres (Simon, 1977; Buogo et
Chevallier, 1995). Ii appert donc que la décision sera d'autant moins arbitraire et d'autant
plus facile à prendre que les travaux relatifs au choix auront été approfondis et que
l'information relative à la décision à prendre aura été claire, nette et précise.

Par rapport à la problématique environnementale, le problème principal, dans


l'élaboration des choix, consiste souvent à comparer des préférences, des désirs et les
utilités d'individus ou de groupes ayant des intérêts différents. Le défi réside dans
l'esquisse d'un compromis qui soit, 2 la fois, respectueux de l'environnement,
économiquement viable et socialement acceptable et grâce auquel les gesuonnaires du
territoire21 pourront oeuvrer à son évolution harmonieuse pour atteindre un
développement durable. Il devient dors pertinent d'introduire des éléments
complémentaires, notamment ceux relevant de l'aide multicritère it la décision (AMCD)
pour compléter Ie triangle méthodologique annoncé en introduction.

21 La finalit6 d e leur action étant la repartition de la justice sociale et le maintien une certaine pérennité des ressources
du milieu au profit des gentrations futures
CHAPITRE IV

4.1 Décider en tenant compte de points de vue multiples

En ~ l ~ c a t i territoriale,
o n lliomrne d'étude est souvent amené à évaluer des scénarios
d'intervention en tenant compte de multiples perceptions et utilisations possibles. On
essaie alors de choisir le scénario qui permet la mise en valeur optimale de l'ensemble
des composantes du milieu au bénéfice des groupes sociaux qui l'habitent. La
méthodologie utilisée doit être en mesure d'intégrer une gamme variée d'informations
touchant la majorité des composantes du milieu-

Décider en tenant compte de points de vue multiples constitue un objet de recherche en


expansion dans le champ de la théorie de la décision (Roy 1968; Boyssou et Roy 1978).
Les différents apports connus permettent la recomaissance des contributions aux
décisions par un raiso~ementscientifique (Vincke, 1989; Scharlig,1985).
64
L'analyse multicntère (AMc)' traite de problèmes décisionnels possédant ces
caractéristiques. Elle permet d'intégrer les différentes valeurs et préoccupations
veXculées par les intervenants, dans les processus de décision, afin de bien cerner les
besoins, les attentes ainsi que le bien-fondé des choix élaborés.

Pendant longtemps, les pratiques d'aménagement en matière de potentialités des sols et


d'environnement élaboraient des schémas selon la démarche classique de la recherche
opérationnelle @O). Elles postulaient ainsi L'existence d'une décision analogue à une
fonction ayant un objectif unique de manière telle que la solution déterminait l'action
optimale2. Or on sait que des restrictions et des réserves peuvent toujours s'appliquer à un
concept de planification territoriale. Et si on se préoccupe, un tant soit peu, des
implications de chacun des scénarios admissibles, on réalise vite que l'ensemble des
conséquences peut devenir très complexe lorsqu'on entend intégrer dans la démarche les
axiomes relatifs à l'environnement. Il apparaît donc opportun de proposer (Nijkamp et al.
1990; Martel et Rousseau, 1993) une analyse multicritère, parce que:
- plusieurs critères ou valeurs sont en interrelation dans le processus d'évolution de
l'ensemble du système (notion de rapport de forces);
- ces critères sont conflictuels, au moins localement;
- la solution optimale n'existe pas et les compromis sont possibles en prévoyant des
stratégies d' arbitrage; et,
- la finalité du compromis ou de l'arbitrage est de trouver des situations d'équilibre
entre ces valeurs divergentes ou de réaliser une vision holistique du développement. Par
exemple, dans le cadre &un projet d'investissement, on peut choisir d'atténuer les
disparités économiques par le jeu des retombées économiques et/ou de conserver des
milieux sensibles afin de préserver des espèces menacées.

' La terminologie est variée dans ce domaine également. On le désigne par l'aide multicritkre la d6cision.
Multicriteria decision aid (MCDA). L'expression "décision multicritère" est considérée par certains auteurs comme
incorrecte (Vinckle 1987).
2
L'action optimale est: a* teUe que g(a*) = opt @(a) 1 a appartient à A) oh A est l'ensemble des actions potentielles in
Martel et Rousseau. 1993. Ce constat rappelie dans une certaine mesure les postulats des aménagistes de l'ére pionnière
des préoccupations environnementales comme mentionné au Chapitre 2,
65
Dans le contexte de l'évaluation environnementale, des chercheurs ont déjà intégré ou
cherché à intégrer des modèles d'aide mdticritère à la décision et ont ainsi oeuvré à
l'arrimage de ce paradigme aux méthodes d'évaluation (Hickey et Jankowski, 1997;
Maldonado, 1986; De NeuviUe et Keeney 1972). Le défi achiellement consiste non plus à
focaliser sur l'outil-logiciel SIG, mais à développer un concept d'aide à la décision basé
sur des principes d'opératiomalité ou de fonctionnalité. L'approche devra être orientée
vers une optimisation des conditions d'utilisation grâce à une accessibilité et une facifité
d'emploi accrues (Karimi et Houston, 1996).

L'aide à la décision ne consiste pas à remplacer la prise de décision humaine; elle vise
plutôt à la rendre plus sûre dans les situations critiques. Ce qui revient à fournir aux
décideurs une information technique et stratégique qui leur permettra de saisir le risque
dans toutes ses dimensions et de définir un mode d'action spécifique dans un
environnement décisionnel d o ~ éL'aide
. à la décision revient à construire à chaque fois
une représentation fiable de l'objet d'étude et de"bouche sur des objectifs à atteindre ainsi
que sur des solutions permettant de les réaliser (Scharlig, 1985). Une étude d'aide à la
décision comporte nécessairement trois phases incontournables (Martel et Rousseau,
1993):

a) 1' intelligence du problème,


b) la description du problème et
c) la quête de réponses structurées et démontrables aux interrogations du décideur.

En gestion territoriale, l'initiative d'évaluer et de prévenir réfère avant tout à identifier,


locaiiser et d é h i t e r dans le temps. On se retrouve alors à l'interîace de la gestion du
concept SIG et de l'application des lois de l'espace3. Le processus décisionnel dans ce
contexte nécessite la prise en compte de la plupart des éléments constitutifs du système
territorial dont on veut mesurer la performance. Elle ne vise pas à s'ajuster à la gestion du
Plan d'Occupation_du Sol (POS). Il est plutôt question ici de la gestion et de l'affectation
de l'espace avec toutes ses attributions. Il importe surtout de dégager des hypothèses sur

Espacement, distance et gravitation selon Brunet, 1990.


66
la performance environnementale du milieu (système temtorial) et de révéler les
conditions de sa reproductibilité [comme système], de sa survie ou de son amélioration.

4.2 Modèle de processus décisionnel adopté

Les décisions en matière de gestion territoriale sont généralement difnciles à prendre.


Porteuses de conflits entre les parties prenantes, elles sont engageantes sur les plans
juridiques, politiques et financiers pour de nombreuses années. Elles tendent à devenir de
plus en plus l'objet des préoccupations des citoyens ordinaires qui se montrent plus que
jamais conceniés par rapport à la qualité de leur cadre de vie et la gestion des affaires
municipales (Caron, 1995).

À quelques variantes près, les fonctions principales de la gestion temtoriale se conçoivent


dans:
a) la localisation et la répartition des différentes affectations du sol (zoning ou zonage),
b) la localisation et l'évaluation des infrastructures et des équipements publics,
c) la détermination et la réhabilitation de la qualité des milieux construits et naturels.

Dans cette optique, de l'identification de la problématique jusqu'à la mise en oeuvre d'un


schéma d'aménagement, Ies gestionnaires du temtoire sont forcés de s'en tenir à un
ensemble de règles, de procédures et de textes légaux en vue d'aboutir à des compromis
viables. Cette démarche d'ensemble constitue la démarche de la prise de décision. L'objet
de cette thèse étant d'élaborer une méthodologie apte à améliorer ladite démarche, il
importe à ce stade-ci de mettre en exergue le modèle existant pour pouvoir démontrer par
la suite en quoi et comment la démarche proposée pourra la bonifier.

Simon (1977 in Chevallier, 1994) définit la décision comme étant le résultat d'un choix et
le processus de formulation et d e résolution progressive d'un problème par un ensemble
d'acteurs au sein d'une organisation- Zoller et Beguin (1992) penchent davantage pour le
terme de processus décisionnel en se ralliant à la définition du dictionnaire Robert qui
appréhende la dCcision comme la fm de la délibération dans l'acte volontaire "de faire"
ou, à la limite, "de ne pas faire". Cette d é f i i o n suggère d'abord que la décision résulte
67
d'un processus plus ou moins long, hésitant, controversé et dubitatif; ensuite, elle évoque
une démarche consensuelle entre les différentes parties prenantes4 ayant des valeurs, des
intérêts et des influences différents. C'est dans cette perspective qu'il faut se placer quand
Roy (1975) enseigne que "aider à la décision", c'est donc apporter l'information qui
autorise une uppréciation plus stire du champ des possibles et une anticipation plus
correcte des résultats susceptibles de découler des actions projetées, de manière à faire
se dérouler le processus, autour de la table plutôt que sur le terrain. Ainsi, les décisions
relatives à la problématique de l'aménagement et de la dynamique du milieu naturel
nécessitent Ia prise en compte des p ~ c i p a u xobjets, activités ou personnes se trouvant
sur le territoire considéré ou interagissant avec celui-ci.

Les décisions d'aménagement, par nature, doivent être globales et multi-sectorielles. Elles
impliquent différents facteurs comme les considérations de nature écologique,
économique, sociale en plus des aspects techniques Liées à la soIution des problèmes. Les
choix possibles doivent être analysés soigneusement. Les marges réglementaires, les
actions et les pratiques doivent être scrutées pour l'élaboration de l'option préférentielle
ou du choix. Quatre étapes séquentielles sont A retenir dans l'élaboration de la décision de
manière générale (Chevallier, 1995; Caron, 1997):
1) acquisition de données et d'informations pertinentes à la connaissance ou
l'intelligence du problème décisionnel; il s'agit de bien cerner le problème à traiter,
2) conception ou design d'une procédure de résolution; les scénarios acceptables sont
construits, les solutions possibles sont évaluées (ex-ante), au besoin, un complément
d'information est apporté.
3) c h o k c'est le petit groupe des solutions documentées enae toutes; sont privilégiées
les hypothèses jugées les plus pertinentes selon des critères de performance.
4) la dernière étape est celle de l'évaluation du choix (Rmiew); c'est un processus
dynamique avec rétroaction intelligente. C'est une phase itérative avec comparaison entre
les scénarios sélectionnés et négociation entre les parties prenantes de la décision.

Ce groupe hétéroclite peut être formé de différents membres. On parle ainsi du décideur ou decision-maker pour celui
qui officiellement tient le couperet politique et qui tranche ou qui retient un des choix disponibles; les acteurs sont
l'ensemble de tous ceux qui sont concernés par le dkbat parmi lesquels les intervenants inteniement directement dans
le processus, les agis (groupes de pression, advocacy) s'organisent pour la prise en consid&ation de leur point de vue et
Ies fiduciaires (groupes d'intérêts, lobying) prennent la parole au nom de catégories de personnes concernées par l'issue
de Ia décision mais non directement impliquées dans le processus (5 5.4).
Par rapport à l'initiative de planification environnementale traitée dans cette thèse, qn
modèle en cinq étapes généralement accepté dans les modèles d'aide à la décision (Fisher
et Nijkamp, 1992), rappelant celui retenu par Caron (1995), mérite une analyse plus
détaillée.

Étapes Cibles
1I Enjeux déterminés
1I
1) Perception
1 2) Analyse préliminaire 1 Projets possibles
1 3) Élaboration des projets 1
I
Actions possibles 1
4) Évaluation des alternatives Actions choisies
5) Réalisation et rétrocation Actions réalisées

A) Perception de la situation et défintion des enjeux

À l'origine de tout processus décisionnel, se trouve une situation (xo,yo) au temps (to)
correspondant à la position initiale du problème qu'on cherche à résoudre: c'est la
perception. Ce processus décisionnel peut concerner un projet de développement, une
crise environnementale, un état d'urgence ou la préparation du Schéma d'aménagement.
Les attributs du problème ou des besoins peuvent exister depuis longtemps (historique),
mais le processus deoute de manière objective à partir d e la phase de perception. Cette
étape doit de%oucher sur un premier consensus enire les intervenants concernant les
éléments du diagnostic régional. L'accomplissement de cette phase nécessite
généralement une information circonstanciée à propos du profd socio-économique et des
composantes biophysiques. Il faudra aussi préciser si ces informations préliminaires sont
suffisantes pour saisir les enjeux du milieu, l'ampleur des phénomènes ainsi que leurs
causes probables. Finalement, à cette étape-ci, on s'interroge sur l'opportunité de lancer
une concertation et si la réponse est affirmative, on essaie d'en déterminer la thématique
précise.

Ii est très important à ce stade que toutes les interventions compatibles ou pertinentes, par
rapport à la mission de l'instance décisiome~e,soient considérées, que la complexité
d'un aspect quelconque du problème ne soit pas simplifiée ou banalisée et enfin que les
situations évoluant dangereusement soient bien identifiées (Fiame 4.1).

* a) Formulation des objectifs,b) Description des scénarios c) analyses et simulations d) Évaluation des scénarios et e)
Délimitation d'une ou d'un ensemble de variantes envisageables @scher et Nijkamp, 1992).
Fig. 4.1: Perception de la situation et clarification des problèmes à résoudre @tape 1)

B) Analyse préliminaire et défmition des actions possibles

Les enjeux ayant été identifiés, il importe alors de définir une base de planification
contenant les principales solutions, autrement dit, de définir les objectifs des actions à
envisager pour comger la situation notée à l'étape précédente. Des orientations
gouvernementales ou des principes d'aménagement préalablement adoptés ainsi que la
législation en la matière vont constituer le cadre de référence pour les décisions à venir.
Par exemple, on s'interroge alors à propos des grandes orientations à donner à un projet
d'aménagement. Ce cadre facilite grandement la préparation des scénarios et ce processus
doit de%oucher sur une liste des actions probables Figure 4.2).

Cette phase permettra d'inventorier les moyens déjh disponibles ainsi que les contraintes
et les réalités du temtoire. Du même coup, il est permis de jauger leur pertinence et leur
eincacité pour solutionner le problème décisionnel à l'étude. Il est important à cette étape-
ci de s'assurer de la fermeté du consensus existant sur les enjeux, et s ~ o udet vérifier si
l'adéquation objectif / action-possible est suffisamment cohérente.
70
Fig. 4.2.- :Analyse préliminaire et définition des actions possibles, Étape 2

C) Élaboration des options et modélisation

C'est h n e des phases les plus laborieuses du processus. Elle requiert une détermination
d'objectifs concrets, réalistes et opérationneIs. À partir de là, on identifie le type d'action
approprié. Compte tenu de la structure du problème, on cherche à hiérarchiser et rendre
les actions compatibles. Ainsi, à chaque groupe d'options et de moyens, on associe un
groupe de variables mesurables et on leur adjoint des critères qui permettent d'harmoniser
ou de vérifier la compatibilité des préférences (Figure 4.3).

Cetîe phase peut nécessiter le recours à un complément d'information ainsi que


l'évaluation de la capacité d'intervention des partenaires. Les intervenants doivent
s'assurer, par exemple, de disposer des pouvoirs juridiques et des ressources techniques et
financières requises. Toutes les actions faisables sont étudiées et les options réalistes
doivent correspondre aux objectifs définis aux étapes précédentes.

Fig. 4.3.- :Élaboration des options et modélisation (Étape 3)


D) Évaluation e t choix

À cette étape, on cherche à circonscrire les options et les actions les plus appropriées ou
les plus réalistes avec les limites de leurs performances ainsi que leur niveau
d'inacceptabilité6. Parmi les actions faisables, on cherche à dégager les interventions
prioritaires. Pour chaque action, en tenant compte des critères associés aux variables, on
projette l'image du territoire correspondant, ce qui permet de saisir la portée de l'option
par rapport à la globalité du milieu (holistique). La modélisation consécutive des
différents scénarios permet ainsi de les comparer les uns par rapport aux autres pour
faciliter le choix, le tri ou le classement entre les différents scénarios. Dans ce contexte,
les marges disponibles à la cohabitation entre les différentes parties prenantes et, le cas
échéant, les mesures compensatoires ou de mitigation à y insérer pourront être dégagées.
Les interventions retenues sont documentées et testées de façon A éclairer Ia décision
formelle à l'étape suivante. Les procédures suivies à cette étape s'apparentent à la
planification stratégique.

Ce processus n'est généralement pas linéaire. Il fonctionne plutôt de manière itérative et


s'enrichit à chaque boucle grâce aux rétroactions, avant d'aboutir au choix dékitif. Celui-
ci doit être compatible avec le tableau des objectifs. L'objectif fondamental, avec la
vision environnementale, consiste à préserver la ressource en fonction de sa rareté et de
garder la marge de manoeuvre nécessaire pour les générations futures (Figure 4.4).

Fig.4.4.-: Évaluation et choix @tape 4)

E) Stratégie d'action, réalisation et consolidation du choix

Cette étape correspond à l'aménagement proprement dit. Elle doit corriger les errements
de la prévision, tout en optimisant les effets bénéfiques (Figure 4.5). Les leçons tirées de

La limite à partir de laquelle la solution devient inapplicable ou inacceptable.


cette étape, à la phase de la post-évaluation, serviront à la fois à alimenter le cadre
théorique de la démarche et les prochaines boucles de planification de façon à mieux:
- établir les calendriers de réalisation,
- prévoir Ilenchalnement et la sélection des actions,
- coordonner les moyens d'intervention et
- assurer l'atteinte des objectifs.

Fig. 4.5: Stratégie d'action, réalisation et consolidation du choix (Étape 5)

Objectifs
éçulta -&&roacti

4.3 Considérations sur les procedures de planification environnementale


régionale

Cette dernière section n'entre pas directement dans le cadre des préoccupations de cette
thèse et relève d'avantage d'une démarche d'aménagement stricto sensu ou du gestionnaire
d'un plan d'occupation du sol (POS). Les objectifs, de cette thèse, convergent plutôt vers
la prospective temtoriale et la consolidation du choix, c'est-à-dire comment mesurer
globalement des systèmes temtoriaux pour parvenir à mieux les situer, apprécier leurs
dynamiques, en connaître les possibilités raisonnablement prévisibles d'évolution. De
l'ensemble de cette démonstration, deux aspects fondamentaux sont 2 retenir (Zoller et
Béguin, 1992): d'une part, le processus conduit à une modélisation des préférences des
personnes devant sceller le choix en décision; et d'autre part, les actions sont analysées et
leurs conséquences respectives sont évaluées de façon à ce que le décideur puisse jauger il
priori (ex ante) l'effet ou les conséquences probables de la décision. Bref, comment
structurer le choix pour parvenir à la décision, particulièrement en considérant la
problématique environnementale.
D'après Nijkarnp, Rietveld et al., 1990, Ie processus de prise de décision peut varier
grandement selon :

1) la nature du problème décisiomei. Avec des procedures bien structurées on obtient


des décisions de routine (programmed decisiom) ou des décisions peu structurées (non-
programmed decisions). Une décision peu structurée se rapporte à un problème qui
nécessiterait un important effort de formalisation. On est amené à construire un espace de
résolution (trouver la ou les bonnes représentations du problème) puis à structurer et à
modéliser le problème.

2) la perspective envisagée; selon que l'on vise à générer de l'information ou qu'on


cherche à réaliser un consensus.

3) l'approche retenue, c'est-à-dire avec choix stratégique favorisant la participation du


public ou de préférence une approche sophistiquée mettant l'emphase davantage sur la
technologie.

4) les résultats escomptés, s'ils sont destinés à des intervenants externes ou une à
structure interne par rapport à l'organisme commanditaire.

Le modèle de prise de décision adopté reprend l'essence de la démarche acceptée à la fois


dans le champ de l'aide à la décision à référence spatiale (Chevallier, 1998) et
l'aménagement du territoire (Caron, 1995). L'originalité devra donc découler davantage de
l'initiative de la réflexion sur l'opportunité de la réingénierie de ces processus
d'intervention par rapport à la problématique environnementale.

La réingénierie se situe dans la chaûie d'évolution des processus de production à la suite


des notions de production de masse, d'augmentation de la productivité et de la qualité
totale (Hammer, 1990). Au plan générique, Ia réingénierie réfere à la réorganisation des
processus de production au sein d'une entreprise. Elle est censée être fondamentale,
radicale, dramatique et modifiant des processus entiers de l'entreprise plutôt qu'amdiorant
ou accélérant certaines tâches existantes (Bouchard, 1996). Le fordisme et le taylorisme
en constituent les illustrations les plus connues et les plus critiquées en transformant
l'organisation du travail, du modèle artisanal à la chaîne de montage, en vue du
rendement maximal. Markus, (1994 cité par Caron, 1996) établit la distinction entre la
réingénérie avec un GRAND R et la réingénierie avec un petit r. Si la première forme vise
à une refonte radicale de la mission, de la structure et du fonctionnement de l'entreprise,
la seconde se contente de quelques processus, sinon elle s'arrête sur certaines des
composantes d'un processus. C'est dans ce dernier créneau (avec un petit r) que se
cantonne le but de cette thèse- Nous ne visons pas à démontrer la pertinence pour
l' organisation (MRC par exemple) d'utiliser l'informatique pour s 'acquitter des tâches
relevant de sa mission, mais plutôt, d'analyser et de redéfinir les procédures de la gestion
temtoride en considérant l'effet de leurs interrelations (Obermayer & Pinto, 1994;
Leforestier, 1996)-

4.3.1 Enjeux des stratégies de planification

Jusqulici, à l'échelle régionale, les méthodes classiques de planification territoriale ont


assez bien performé dans des domaines comme: la population, l'emploi, le logement, les
activités cornmercides, le transport, etc., une fois que les idéaux de justice sociale ont été
bien acceptés par les collectivités.

Le malaise semble survenir avec la prise en charge de la question environnementale:


phénomène sensible et insaisissable. Cet inconfoa semble avoir l'effet d'une véritable
crise à propos des démarches d'aménagement du temtoire. Difficile à contenir comme un
simple secteur de planification, il intervient transversalement sur la définition de
l'ensemble des secteurs classiques en plus d'y introduire des rubriques nouvelles (Hulbert,
1994).

Par exemple, il n'est plus permis de &&er de la collecte et du traitement des ordures
comme une nibrique relevant de la salubrité du milieu et de l'habitat. importe plutôt
d'introduire la notion de la gestion des déchets avec les voIets de réduction, de
réutüisation, et d e recyclage (3R).De même, planifier le transport régional uniquement à
partir des flux Orimghe-Destinationou des matrices Accessibilité-Comectivité font image
d'une insensibilité profonde des valeurs du monde réel; il faut tenir compte du bruit, de
l'incitation au covoiturage, du transport en commun en plus des dichotomies Étalement
urbain / Genhification, ou de la pollution. Ki est de plus en plus question de la qualité du
milieu de vie, du caractère pittoresque des paysages, de la valeur patrimoniale des sites,
de la beauté scénique, d'une meilleure affectation des ressources ou de justice sociale.
L'activisme des groupes environnementaux et les recherches scientifiques ont, peu à peu,
amené les politiciens à adopter successivement des textes de loi, parfois globaux, parfois
sectoriels sur différentes facettes du milieu de vie (Guigo, 1995; Gilpin, 1995; Gorgeu,
1997). Le défi réside dans l'alternative de transformer la démarche de prise de décision en
planification régionale de manière à pouvoir y ïntégrer toute la gamme des
préoccupations environnementaies des parties prenantes. L'issue sera d'esquisser une
méthodologîe à même de produire une information enviro~ementaleéclairant la prise de
décision en aménagement du territoire. Il importe maintenant d'élaborer sur les façons et
la méthodologie permettant de coupler la triptyque [Environnement / SIG / Aide
multicritère] au modèle de prise de décision retenu de manière à bien départager les
scénarios d'aménagement7.

4.3.2 Originalité de l'aide à la décision en aménagement du territoire

Roy (1985) défkit généralement l'aide à la décision comme une méthode favorisant "un
comportement de nature à accroître la cohérence entre l'évolution du processus
décisionnel d'une part, les objectifs et le système de valeurs au service desquels cet
intervenant se trouve placé d'autre part". Lardon (in Géopoint, 1994) commentant La
demande de telles méthodologies en aménagement du territoire, les assimile à des
interactions Homme-Machine qui améliorent la qualité du raisonnement humain dans le
processus de formation et de résolution de problèmes liés à l'espace, peu ou partiellement
structurés, multidimensionnels, multi-objectifs et partiellement déffis. De tels systèmes
seraient alors adaptés à remplir des fonctions comme:
a) l'analyse et la gestion de l'information spatiale (SIG),
b) l'analyse et la gestion de l'information attributive (BD),
c) la réalisation de modèles et de simulations numériques ou symboliques,
d) la comparaison et l'ordonnancement des alternatives (choix, tri ou rangement),
e) la négociation des affectations des ressources du milieu.

' Une disscussion plus élaborée sera produite par rapport ces caract6ristiques dans l e Chapitre 5 traitant de la
Méthodologie de la thèse.
76
En effet, dans l'univers de l'aide à la décision, Zoller et Béguin (1992) identifient quatre
niveaux d'aide possibles:

1) Aide passive: qui propose des outils sur lesquels le décideur agit peu, comme un
système .expert8.
2) Aide traditionnelle: qui se base sur l'hypothèse selon laquelle la capacité de générer et
d'analyser plus d'alternatives améliore l'efficacité du processus décisionnel, Il existe des
évidences pratiques, conceptuelIes et de sens commun pour la soutenir.
3) Aide normative: Elle se fonde sur une approche théorique de l'aide à la décision qui
doit guider la conception et la réalisation de toute application.
4) Aide étendue, intermédiaire entre les deux derniers. Elle implique un effort explicite
pour innuencx et guider la prise de décision, tout en respectant la primauté du jugement
du décideur, ses attentes, ses attitudes et ses concessions.

Une méthode d'aide au processus décisionnel, dans le contexte d'étude, devra d'un côté
struchuer les phénomènes et leurs relations selon les principes de gestion des ressources
naturelles et des équipements, et d'autre part, les harmoniser avec les objectifs visés et les
moyens prévus par le cadre légal. La définition de critères logiques permettra d'organiser
la hiérarchie des variables choisies en fonction de leur pouvoir de discrimination, Dans la
section précédente, Les différentes étapes représentant le modèle de prise de décision ont
été présentées. Les données du modèle au sein de chaque thème seront structurées, selon
le cas, d'après leur niveau de représentation ou leur mode d'utilisation, en fonction des
catégories suivantes (non exclusives):

a) Données stables, celles qui évoluent peu dans le temps comme le relief;
b) Données évolutives, celles qui nécessitent des mises à jour fréquentes: carte du vent
par exemple;
c) Données actives, celles qui interviennent directement dans la modélisation et
l'attribution des critères;

Systèmes experts: lorsque les décisions peuvent être prises sans l'assistance d'un utilisateur et Iorsque le raisonnement
de l'expert peut-être modCLisé. Mais si le problème décisionnel est difficile it formuler,si I'information nécessaire pour
la prise de décision ne peut être déaite explicitement ou si elle n'est pas disponible, les décisions ne peuvent être prises
d) Données passives, disponibles mais non intégrées dans la modeXsation;
e) Données gouvernantes, celles qiri sont obligatoires dans la production;
f ) Données solidaires, celles qui sont endogènes ou dépendantes des précédentes;
g) Données contextuelles, celles qui sont limitées à des impacts locaux et qui n'affectent
pas l'ensemble du modèle.

Dans l'univers de la décision reIative à la gestion temtonale, on ne cherche pas d'abord Li


prevoir un nombre fini de solutions. Il importe surtout de mobiliser et de dynamiser les
acteurs locaux, d'anticiper les évolutions possibles et les connits potentiels sur le
territoire, de chercher les opportunités pour établir des consensus en terme
d'aménagement, C'est un processus complexe qui repose sur un ensemble d'étapes et de
décisions peu structurées dans le temps (Karimi et Blais, 1997). La méthodologie à
proposer sera profilée pour des décisions peu structurées, c'est-à-dire qui ne réfèrent pas à
la routine et qui ne s'appuient pas sur des règles strictes comme des normes formelles.
Celle-ci sera basée sur une hiérarchisation de variables choisies en fonction de leur
pouvoir de discrimination par rapport à des noeuds de décision prédéfinis.

4.3.3 Quelques repères méthodologiques

Jacobs et Sader (1990), pour Ie conseil canadien de la recherche sur l'évaluation


environnementaie, ont abondé dans le sens d'une intégration de I'AMCD dans les projets
de recherche portant sur le développement durable. Martel et Rousseau (1993) ont
démontré dans un contexte de gestion intégrée des ressources en milieu forestier,
l'opportunité d'initier une démarche multicritère.

L'un des défis de l'évolution conceptuelle des SIG, pour constituer des systèmes d'aide à
la décision en aménagement du territoire, résidera nécessairement en une meilleure
intégration ou couplage avec les méthodes de I'AMCD. Nijkamp P. (1977), Nijkamp &
al.(1984 et 1990) ont cherché à intégrer ces méthodes à la planification territoride dans

par un système expert. Le SAD aide et assiste dans la démarche d e planification et dans Ies prises de décisions
(Ferrand, et Ferrent, 1997).
78
son ensemble et à la planification environnementale par la suite. Carver (199 1) a posé la
nécessité du recours à ces méthodes afin de dépasser les Iimites inhérentes à la gestion
des pondérations. La NCGIA (1990) intervenant sur la question des systèmes d'aide à la
décision a indiqué-quatre étapes fondamentales devant recouper ces préoccupations allant
de Ia définition du problème à la documentation du processus de décision. Laanibi (1995)
en a démontré la compatibilité dans une étude de cas appliquée à un contexte
d'aménagement du territoire et de lutte contre l'érosion des sols. Chang et al. (1996) ont
proposé un modèle formel pour la prise en compte de critères subjectifs dans un système
d'aide à la décision en aménagement à partir de la Théorie ~ e r n ~ s t e r - ~ h aHickey
fd. &
Jankowski (1997) ont mis au point un système adapté à la résolution de problèmes
environnementaux peu structurés, nécessitant l'intégration de données et des analyses
spatiales robustes grâce la combinaison SIG-Aide multicntère. Dans ce même contexte,
Chang et Wang (1996) ont mis au point un système pour l'optimisation des décisions
relatives à la gestion des déchets municipaux dans la région sud de ~ & w a nFinalement,
.
on peut mentionner Malczewski (1996) qui est parti d'un concept de SIG pour élaborer un
système d'aide à la décision capable d'explorer I'organisation de préférences individuelles
pour dégager des consensus/compromis.

4.3.4 En guise de synthèse

Les discussions amorcées dans les sections précédentes rappellent les ponts
interdisciplinaires existana:
- d'une part entre la planification environnementale et les SIG,
- d'autre part entre la planification environnementale et l'aide multicritère à la décision
(AMCD1
- et finalement entre les SIG et I'AMCD.

L'utilisation de l'analyse multicritère (multi-paramétrée) et l'intégration du SIG allient la


description, l'étude et la hiérarchie des facteurs. Elles réduisent l'incertitude (bruit) autour
de l'information produite. Eues nécessitent la constitution d'un système d'information et

Voir également Eastman (1993)pour le projet IDRISI.


79
d'un système d'analyse à même d'intégrer des informations multi-dates, multi-sources et
multi-échelles. Un tel projet nécessite de repenser un ou plusieurs processus10, sinon
certaines des composantes d'une procédure (la réingénierie avec un petit r), dans
l'organisation de la gestion et de l'utilisation des données géographiques.

4.4 L'aide mulficrifère à la décision (AMCD)

Tout au long de ce rapport, il a été fait référence, Ci différentes reprises, ii l'analyse


multicritère. Pour maintenir la cohérence du texte dans son ensemble, il s'avère opportun
d'étayer succinctement les balises autour de certains des concepts et théories auxquels se
réfèrent cette thèse chaque fois que nous faisons allusion au concept d'analyse
multicritère. Cette section ne sera en aucune manière une référence méthodologique en
matière d'analyse multicritère. Le lecteur intéressé à ce domaine de recherche trouvera la
documentation pertinente dans: Roy 1968; Boyssou et Roy 1978; Roy 1985; Roy et
Bouyssou, 1993; Vincke, 1989; Scharlig ,1985; Scharlig ,1996; Nijkamp et al., 1990;
Martel et Rousseau, 1993; Hickey et Jankowski, 1997; MaIdonado1986, De NeuviUe et
Keeney 1972; Simos 1990; Zoller et Beguin 1992; Eastman et al. 1993; Maystre et al.,
1994; Saaty, 1980; Mousseau, 1993; Saaty, 1997; etc.

L'analyse multicritère est une méthode ou un ensemble de procédures permettant


d'évaluer un problème décisionnel dans des situations assez complexes. Dans les
méthodes de la Recherche Opérationnelle (R.O.), la résolution d'un problème requiert
l'obtention de la valeur symbolique d'un seul critère. L'AMCD prend le contre-pied de
telles approches et cherche un domaine de résolution pouvant tenir compte de l'ensemble
des critères à même d'affecter la décision. Le critère se définit comme un facteur à
prendre en considération pour apprécier un scénario donné. Le critère peut se mesurer à
l'aide d'un indicateur. Le critère et l'indicateur peuvent varier selon l'horizon de
planification (Bourret, 1994, Laaribi, 1995).

L'analyse multicritère permet ainsi de composer avec la multiplicité, la divergence et la


nature (quantitative / qualitative) des critères en vue d'aboutir à un compromis acceptable

'O un processus étant composé de plusieurs tâches.


80
(Simos, 1990). En ce sens, Vincke (1989) précise que ces méthodes visent à mettre à la
disposition des décideurs " des outils permettant de progresser dans la résolution [de
problématiques décisionnelles lorsque] plusieurs poiats de vue, souvent contradictoires,
doivent être pris en compte ". Sur le plan de I'opérationnalité, l'analyse multicritère
s'effectue par la comparaison (choix,tri, rangement ou description) de scénarios d'actions
ou de variantes à l'aide de procédures informatiques, de formules mathématiques ou plus
simplement d'algorithmes. Ces algorithmes permettent d'évaluer les valeurs portées dans
des tableaux à double entrée caractérisant des couples [critère / variante]. Ces tableaux de
performance constituent des matrices mdticritères d'évaluation (Maystre et al., 1994).

La nature du problème à l'étude définit le type de comparaison à effectuer. Sur cette base,
Roy (1985) organise les méthodes d'analyse multicritère selon quatre grandes catégories
de problématiques (Tableau 2.4):

Tab 4.1.- Les quatre problématiques de référence

Problématique Objectif 1 Résultat


Alpha Éclairer la décision par le choix d'un sous-ensemble de 1 Un choix ou une
scénarios aussi restreint que possible en vue d'un choix final 1 procédure de
d'une seule action, ce sous-ensemble contenant de 1 sélection.
meilleures actions ou, à défaut, des actions satisfaisantes-
Bêta Éclairer la décision par un tri résultant d'une affectation de Un tri ou une
chaque action à une catégorie, les catégories étant définies à 1 procédure
pnoii en fonction de normes ayant trait à la suite à donner 1 d'affectation.
aux actions qu'elles sont destinées à recevoir.
Gamma Éclairer la décision par un rangement obtenu en regroupant Un rangement ou
tout ou partie (les ccplussatisfaisantes") des actions en une procédure de
classes d'équivalence, ces classes étant ordonnées, de façon classement-
complète ou partieue, conformément aux préférences.
Delta Éclairer la décision par une description, dans un Langage Une description ou
approprié, des actions et de Ieurs conséquences. une procédure
cognitive.
Th!de Roy (1985)

Les méthodes se réclamant de l'analyse multicritère appartiennent à des horizons


théoriques très variés. Parmi les plus cités, on peut retenir ces quatre groupes:
La théorie d'utilité multiattrîbut (MAUT) où les préférences globales sont assimilées à
l'utilité totale (Jacquet-Lagrèze, 1983).
81
La théorie des choix collectifs qui explore l'agrégation ordonnée des préférences
individuelles, Ie développement des règles décisiome~esainsi que la cohérence du
vote dans les systèmes démocratiques (Zoller et Béguin' 1992).
La recherche opérationnelle qui a conduit au développement de la programmation
linéaire et la programmation à objectif multiples d'où a été tirée la "Goal
Programming" (Martel et Aouni, 1991).
L'analyse multidimensionnelle et multivariée des données basée sur les concepts
d'espace et de distance ainsi que les concepts relevant de la théorie des ensembles (set
theory) (Jacquet-Lagrèze et Siskos, 1983).

4.5 Les approches mulficritères

De cet ensemble composite, de nombreuses méthodes d'analyses multicritères,


proprement dites, ont été élaborées. La littérature scientifique portant sur ce sujet est
encore en plein développement. Laaribi (1995) a adapté un tableau de synthèse de
Terghen et al (1989) représentant certaines procédures d'agrégation multicritère pouvant
témoigner de la multiplicité des méthodes disponibles, selon la nature de la question
traitée (Annexe 2).

Jansen (1990) considère que le choix d'une méthode multicritère, à lui seul, peut
constituer le sujet d'une analyse multicntère. C'est ce que Guitouni (1999) a démontré en
élaborant sa thèse de doctorat portant sur le choix d'une méthode multicntère. Au fil des
années, la recherche a produit différents canevas permettant de sélectionner une méthode
par rapport à un noeud de décision donné. Vincke (1989) rappelle quelques balises
pouvant guider le choix d'une méthode, entre autres : le groupe décisionnel en présence,
le contexte du développement de la démarche d'aide à la décision, la formulation du
problème. Ces mêmes préoccupations ont été traitées par Nijkamp et al. (1990). Dans le
tableau qui suit, certains arguments tirés de cet article ont été organisés pour présenter le
cadre d'un processus décisionnel:
Tab. 4.2.- Problèmes décisionnels et modes de résolution
Types de Probldmes 1 Modes de résolution
1 --
Types Discret 1 ScBnarios connus à priori.
Continu 1~c6nariosdéduits par manipulation.
Structure Personne ou cornit6 unique 1 PrBcision permise, consensus possible.
I 1
I
~iusieun
personnes ou =omit& 1 .-.--
Prdciçion dicile, marchandage, dynamique des
nrAfFirencns.
--.----
l Extrants 1 solution uniaue ( L'objectif d'un règlement peut-6tre am4lior6
L'amélioration d'un objectif influence sur les autres
Sous-ensemble de solutions
solutions
Toute l'information est rassembée pour la résolution
Résolution en une Btape
Étapes finale

I 1 Processus it6mtif I It6ration et complément d'information pour enrichir


Mtaan subskuente
I Caractéristiques 1ProbIBmes simples
1

1 Information qualitative et ordinale sur les caract6risüques


I1 I1 ~roblémesardus
I1
et l'importance des impacts et sc6narïos et aussi respect
des sc6narios.
Information quantitative et cardinale. 1
Source: Adapté de Ninjkamp et al., 1990.

Martel et Rousseau (1993) démontrent que toute analyse multicntère dans un processus
décisionnel s'articule autour de quatre étapes principales1l :

1) Inventaire de l'ensemble des actions ou variantes d'actions possibles. Cette étape


nécessite un ensemble d'étapes comme :
détermination de l'objectif général,
-.identification des acteurs,
d objectif poursuivi par chaque groupe d' acteurs,

a élaboration des interventions admissibles,


3 détermination des facteurs de contrôle (objectifs sectoriels)

2) Élaboration de la liste des critères de performance. Ces critères devront être exhaustifs
en plus d'être indépendants (non-redondants) pour chaque option ; ils présenteront
également des préférences non-décroissantes.

3) Évaluation de la performance de chacun des scénarios pour chacun des critères


retenus. Souvent, les critères font référence 2~ des paramètres de mesure nommés
"indicateurs".

- -

Il
Ces quatre &tapessont organisees diff'remment dans d'aunes études (Saaty, 1980 et Jacquet-Lagréze, 1983).
83
4) agrégation des performances multicntères pour déterminer le scénario présentant, pour
l'ensemble des variantes, la meilleure évaluation.

Par rapport aux - trois premières étapes, il convient d'admettre que la majorité des
méthodes multicritères sont équivalentes (Martin et al. 1997). La vraie différence entre
les méthodes s'établit surtout en fonction de Ia quatrième étape (Laariii, 1995). Ii a déjà
été démontré que la nature même des problèmes traités avec I'analyse multicritère
engendrait des critères au moins conflictuels, sinon contradictoires. Ainsi, chaque
position ou attitude peut conduire à la préférence d'une méthode, compensant telle
faiblesse en adoptant telle exigence.

Les méthodes d'agrégation multicritère sont regroupées généralement en trois grandes


approches ~ ~ é r a t i o m e l l e(Martel
s'~ et Rousseau, 1993; Zoller et Béguin, 1992; Scharlig,
1996): l'approche par agrégation complète, l'approche du surclassement de synthèse et
l'approche du jugement locatif interactif. Les deux premières approches appartiennent à
des écoles de pensée particulières en plus de s'identifier avec des valeurs culturelles et de
localisation géographique. La troisième école, dite interactive s'applique davantage aux
cas dits embrouillés.

A) L'école américaine ou L'approche par agrégation complète.


Cette approche aide à passer du multicritère au monocritère. Eue se base sur deux
postulats, à savoir que:

a) Ii existe une fonction d'utilité chez le décideur tel qu'il cherche à maximiser l'utilité
qu'il retire d'un choix.
b) Cette fonction d'utilité est suffisamment proche de la réalité pour qu'elle soit
modélisable ou identifiable directement ou indirectement.

l2 Les premières générations de SIG en systématisant les techniques de la superposition cartographique (Mc Harg,
1980) ont été, par ce fait, qualifiées par certains auteurs d'outils d'analyse multicritère :Méthodes sans compensation.
En raison de l'absence de compensation implicite, de nombreux auteurs (Jansen et Retveld, 1990 ), leur dénient, @su
facto, le caractère de procédure multicrit&re. La littérature scientifique tend davantage il considerer les facteurs
décisionneIs dans ces approches comrne des contraintes. Ces méthodes sont pertinentes principalement dans les phases
d'exploration, avec peu de critères (moins de 5) et pour des variables exclusives ou binaires (inclus / exclus) ou pour
explorer l'effet d'un veto ou encore pour d6gager un ensemble d'actions potentielles (Carver, 1991).
84
Cette robustesse des préférences permet à l'analyste d'agréger les évaluations ou utilités
locales de façon additive ou multiplicative, en un critère unique qui représente l'utilité
totale. À partir de là, toutes les actions sont rangées de la meilleure à la moins bonne, en
supposant une rationalité parfaite du décideur. On aboutit dors B un appréciation relative
pour chaque scénario'ou action. Cette approche évacue toute incomparabilitt5 et implique
la transitivité complète. Cette approche a été incorporée dans le module Decision-Muking
du logiciel IDRISI,avec la méthode "Analytic Hierarchy Process" (AHP de Saaty, 1980).
Elle est appréciée dans Ies situations à décideur unique, avec des critères q u a n ~ a b l e set
quand il y a phsieurs critères variant de manière continue dans l'espace (Pereira et al.
1993;Easman et al. 1993).Elle est souvent utilisée pour déterminer le poids des critères
en combinaison avec d'autres méthodes d'agrégation multicritère.

Trois grandes familles de méthodes relèvent de cette approche: les méthodes d'analyse
avantages-coûts, les méthodes dites "somme et produit" (dont celles de la théorie
multidimensionnelle, MAUT) et les méthodes de la programmation mathématique (dont
la Goal Programming). Plusieurs reproches sont énoncés dans la littérature scientifique
par rapport à l'approche par agrégation complète (Roy, 1985;Scharling, 1985):
a) les préférences des acteurs étant davantage floues et changeantes, l'optimisation est
beaucoup plus théorique que pratique.
b) l'incomparabilité et la non transitivité sont des situations plus proches de la vraie vie
puisque les conflits d'objectifs et de valeurs sont généralement inévitables.
c) cette &thode est inappropriée pour étudier les problèmes ou les scénarios
difficilement dissociables de leur contexte comme ceux relatifs au territoire.

Roy (1968, 1978 et 1985) démontre ainsi que trois hypothèses implicites à l'approche
d'optimisation sont rarement réunies, ce sont: la globalité du problème, la stabilité du
processus décisionnel et la complète comparabilité transitive (a > b et b > c =za z c).

B) La French Connection ou l'approche du surciassement de synthèse

D'origine francoeuropéenne, cette approche est aussi connue comme l'approche par
agrégation partielle. Dans les méthodes d'agrégation partielle, on accepte d'emblée qu'on
ne recherche pas une solution optimale, mais certaines actions parmi les plus
85
intéressantes. Elle prend le contre-pied de l'approche par agrégation totale en admettant
l'incomparabilité et l'intransitivité.
Incomparabilité :il peut arriver que le décideur ait à trancher entre deux scénarios non
comparables et que l'un soit aussi valable que l'autre.
r Inîramitivité : elle se définit par la notion de préférence faible, c'est quand la
différence relative entre trois objets n'est pas sufnsante pour conclure que si a est
meilleur que b et si b est meilleur que c, obligatoirement, a est meilleur que c,

L'approche par agrégation partielle consiste à comparer deux à deux toutes les variantes,
de manière à établir le surclassement de synthèse. De ces allers-retours, trois relations
peuvent surgir : la préférence, l'indifférence et l'incomparabilité. Ce qui fait la force de
cette approche, c'est I'enrichissement du contexte décisionnel qui se produit grâce à
l'ensemble des relations qu'elle permet d'établir à la fois entre les critères et entre les
scénarios. De plus, en permettant des critères exprimés sur échelle nominale, ordinale,
intervalle ou de rapport, elle facilite l'intégration de critères qualitatifs et quantitatifs.
Cette structuration permet de différencier les solutions efficaces des solutions acceptables
(Roy, 1985; Scharhg, 1985).

Les méthodes relevant de cette approche sont nombreuses, parmi les plus connues on peut
retenir les suivantes:

* ELECTRE [É~iminationEt Choix Traduisant la REalité]: ELECTRE I (Roy 1968), II


(Roy et Berthier, 1973)' III (Roy, 1978)' IV (Roy et Hugonard, 1982) 1-S et TRI (Roy et
Boyssou, 1991). Cette famille de méthode a été à l'origine du développement de
nombreux logiciels ou de macro-commandes pour l'exploration de la relation de
surclassement valué.

PROMETHEE [Preference Ranking Optimisation METHod for Enrichment


Evaluation] (Brans et al., 1986). Cette méthode a donné lieu au développement du
logiciel PROMCALC qui permet, entre autre, une analyse de sensibilité des résultats, une
construction géométrique des actions et des critères par application d'une analyse en
composantes principales (Martin, St-Onge e t Waaub, 1997).
86
QUALIFLEX [QUALItative et FLEXible] (Paelinnk, 1978), avec le logiciel
MicroQualifiex.

ORESTE (Roubens, 1982)- ...etc-

Trois reproches sont ftéquemment adressés à ces méthodes :

a) le décideur n'obtient pas forcément le meilleur choix possible, à la W t e , on aboutit à


des situations d'incomparabilité totale.

b) la décision repose sur des seuils complexes pouvant s'avérer obscurs pour le décideur
(concordance, discordance, veto et crédibilité).

c) les procédures avec certaines méthodes de surclassement sont lourdes et compliquées


dors que la fonction d'utilité s'obtient facilement (Pourquoifaire compliqué, quand
on peut faire simple? Arrow et Raynauld, 1986 in Zoller et Béguin, 1992).

C ) L'approche du jugement Iocal interactif

Cette méthode est aussi dénommée l'approche par agrégation locale ou l'approche
interactive. Elle s'adresse aux cas embrouillés et où le nombre de solutions est grand et
distribué sur une échelle continue. Elle part du principe que la décision se construit par
l'enrichissement mutuel de l'analyste et du décideur. Elle est efficace dans les situations
où le décideur a du mal 2 formuler ses préférences et quand l'incertitude est trop grande.
Le processus s'effectue pas à pas avec l'évaluation progressive et limitée du nombre de
critères. On recherche davantage une solution non dominée par d'autres (ou plusieurs
choix satisfaisants) qu'une solution optimale (Vincke,1989; Scharlig, 1985).

La méthode STEM, la méthode de Ziont & Wallenius et la méthode de la programmation


interactive à objectifs en sont les plus cornues (Vincke, 1989). Les mêmes reproches que
ceux adressés à la French Comection sont généralement fonnulés pour ces deux
dernières approches. Cette dernière exige en plus que le décideur soit très disponible.
Dans les situations où il y a de nombreux décideurs, les risques de conflits sont possibles
à chaque boucle d'itération. En plus, cette méthode est très peu accessible aux non-
spécialistes
87
4.6 Choix de méthodes d'analyse mulücritere

L'originalité de cette thèse, par rapport à l'utilisation de l'analyse multicritère ne réside


pas seulement dans le fait de démontrer la pertinence ou la cohérence d'une association
entre les SIG et les méthodes d'analyse m~lticntère'~.
Mais elle s'appuie davantage sur
l'exploration d'un cadre conceptuel pour une révision des processus de planification
adaptée à un contexte décisionnel caractérisé par les préoccupations environnementales et
le transfert de responsabilités vers 1' uistance de gouvernement régional. L' enjeu oscille
davantage sur les conditions de nouvelles relations de pouvoir et de production
d'information pour la décision en fonction des avenues méthodologiques en émergence à
ce tournant du siècle.

En effet, les initiatives d'aménagement relèvent, le plus souvent, de ces décisions de


gestion qu'on ne peut pas isoler de leur contexte (Scharlig, 1985). Les eléments de
discussion organisés par rapport au modèle décisionnel, permettent de relever certains
grands traits (pas tous !) des problèmes traités dans le contexte de la planification
territoriale, notamment :

iIs réfèrent souvent à la problématique du choix ou du rangement, avec un contenu


politique qui peut nécessiter la négociation (Roy et Bouyssou, 1993);

*phsieurs facteurs entrent en ligne de compte rendant les problèmes de plus en plus
complexes en mettant en interrelation des aspects biophysiques et socio-économiques, les
valeurs, les traditions et Ies rapports de force du milieu (Laaribi, 1995);

le territoire étant un construit des acteurs du milieu (Grassland, 1994), l'évaluation de


la plupart de ses composantes variera en importance selon le groupe-cible, d'où. son
incomparabilité (Martin et al., 1997). Sa conceptualisation est ainsi par essence
multicritère et porteurs de germes de discordes ou de conflits (Vincke, 1989) ;

l3 Voir aussi :Laaribi (1995) ou Joerin (1998).


88
a la limite et la portée des actions sont diffkiles à cerner, elles sont ainsi semi-
structurées et ne s'accommodent pas facilement d'une démarche de recherche
opératiomelle (Scharlig, 1985).

À partir de l'ensemble de ces considérations, nous avons décidé de retenir d'une part üne
méthode d'agrégation unique pour traiter de la sensibilité du miLieu naturel, et d'autre
part, une méthode d'agrégation partielle pour traiter d'une problématique de rangement de
scénarios d'aménagement d'un tronçon d'une piste cyclable.

4.6.1 La méthode de l'analyse da processus hiérarchique (AHP)

La méthode AHP, implantée dans le logiciel IDRISI a été développée par Saaty (1980).
C'est une méthode mathématique servant à déterminer les priorités entre des variantes
décisiome~espar le biais d'une comparaison par paire. Elle permet le traitement de
critères qualitatifs et quantitatifs et permet d'apprécier la cohérence de la matrice des
jugements (Kiungboonkrong and Taylor, 1998). La méthode AHP se base sur les trois
principes suivants (Saaty, 1980):

a) Structure hiérarchique (Decompositiûn). Il n'y a pas de règle fixe pour déterminer


cette hiérarchie. Le décideur définit librement les éléments essentiels à son choix- Le
principe consiste à décomposer le problème réel complexe en une hiérarchie de décisions
erlémentaires interreliées. De même, il lui est permis de définir des priorités, des niveaux
et des contraintes au sein de cette structure hiérarchique.

b) Poids relatifs des critères (Priorisation). Une fois cette structure hiérarchique etablie,
tous les critères ou décisions élémentaires sont comparés deux à deux. La valeur de ce
rapport est ramenée sur la base d'une échelle ordinale variant de 1 (importance égale) à 9
(importance absolue). La comparaison des paires de critère (aij) aide à la construction
d'une matrice carrée réciproque A= { a,) où a,, wi/wj .
Matrice de comparaison (AHP)

Puisque les valeurs, dont sont affectés les critères, proviennent de procédures de calcul
différentes, la méthode (AHP)propose le calcul d'un indice global de cohérence qui
exprime la probabilité que les poids de la matrice aient été assignés de manière aléatoire
(Eastman, 1993).

c) Poids globaux (Spthesis): Le poids global s'obtient grâce au produit du poids


local par la valeur estimée pour le critère. La solution finale pour un scénario s'obtient par
la formule suivante qui indique la priorité d'action avec les poids globaux les plus élevés:
S = zwixi
avec S pour l'indice d'aptitude, wi p o w le poids du facteur i et xi pour la valeur du
facteur i.

4.6.2 Les méthodes ELECTRE

Pour l'approche du surclassement de synthèse, la préséance a été accordée à la famille des


méthodes ELECTRE dans le cadre de cette thèse. Roy (1968) utilise le terme de
surclassement pour dire qu'une action est préféree à une autre. Scharlig (1985) araoumente
de son côté "qu'une action en surcIasse une autre si eile est au moins aussi bonne que
l'autre relativement à une majorité de critères, sans être trop nettement plus mauvaise que
cette autre relativement aux autres critères". Ces méthodes appartiennent à la famille de
l'agrégation partielle. Elles permettent la comparaison des différentes variantes, critère
par critère, et elles sous-entendent la non-exclusivité et la comparabilité des critères.
Toutefois, pour parer à la multitude du nombre de variantes, dans le cas des phhomènes
continus, il sera approprié de recourir, à l'amont de certains scénarios, à des méthodes
complémentaires relevant de l'analyse par les contraintes ou de la classification
supervisée afin de réduire le nombre de situations possibles en vue de l'agrégation. De
même, à la suite du traitement multicritère, on peut recourir 2 un autre traitement par
contraintes ou par agrégation totale, en vue de hiérarchiser les bonnes solutions.
90
L'approche du surclassement de synthèse a déjà été présentée. Les lignes suivantes
effectuent une présentation sommaire de certaines spécificités de la méthode ELECTRE.
Cette méthode est prédominante dans le contexte de l'agrégation partielle (Laanbi, 1995;
Simard, 1997; Joerin, 1998)-

L'application s'effectue en deux étapes. D'abord, les actions sont comparées deux à deux
pour dégager leur surclassement; ensuite, on effectue la synthèse grâce à la matrice des
jugements. Dans le schéma global, il a été suggéré, par exemple, que la performance des
options sera comparée dans les deux sens. Ces relations sont non-symétriques: a par
rapport à b étant différent de b par rapport à a, puisque a peut surclasser b sur certains
critères alors que b surclasse a sur d'autres critères. Dans la démonstration, nous avons
évalué des critères pour départager des scénarios d'aménagement et élaborer des options
selon les préférences des décideurs. Ces méthodes, dans leur ensemble, se rapportent aux
stades ultimes de décision, quand il faut trancher parml un petit nombre de scénarios
connus et réputés efficaces. Ces caractéristiques les apparentent aux méthodes discrètes.

De l'ensemble des actions potentielles, on cherche à former le groupe des meilleures


options ou des plus satisfaisantes et, d'étape en étape, on espère dégager la meilleure des
options. En comparant les variantes deux à deux, l'hypothèse sous-jacente à chaque paire
de variantes efficaces (ai, ai)est la suivante: ai est au moins aussi bonne que aj. Les
algorithmes servent alors à effectuer les comparaisons pour montrer, avec I'information
disponible, ce qui concorde et ce qui discorde avec l'hypothèse (Figure 4.6).

La matrice des jugements une fois construite, il importe de calculer les indices de
concordance et de discordance. À chaque boucle, on se demande si l'ensemble des
données permettent de penser que l'ensemble des solutions i (i = 1, ..J)est au moins
aussi bonne que l'ensemble des solutions de l'ensemble j (i = 1, ..., J e t 1 < > J) . Si la
réponse est affirmative, on conclut que i surclasse j et la solution i est retenue et on
poursuit la comparaison avec l'ensemble k.
91
Le calcul de l'indice de concordance s'effectue par la somme des poids des critères pour
lesquels une action surclasse une autre, et on divise cette valeur par Ia somme des poids
de tous les critères, pour obtenir un indice compris entre O et 1.

Figure 4.6.- Graphe de surclassement

( + signifie surclasse)
Une action donnée doit également respecter la condition de non-concordance ou de
discordance. L'indice de discordance représente les situations dans lesquelles, l'action
surclassante est défavorisée et mesure le degré de désaccord avec l'hypothèse. Le critère
ayant la différence de poids la plus élevée est divisé par la plus grande échelle de valeurs
accordée aux critères. Cet indice varie également de O à 1. En disposant de ces deux
matrices, on peut comparer toutes les actions entre elles. L'hypothèse de surcIassement se
vérifie en situation où 1'i;idice de concordance est assez élevé et l'indice de discordance
assez faible.

Même si toutes ont comme point de départ ELECRE 1 (Roy, 1968; Roy et Bouyssou,
1993; Maystre et al. 1994)' iI existe des variations dans le calcul des indices et des autres
paramètres de contrôle dans les méthodes ELECTRE:

ELECTRE 1 relève de la problématique du choix. Elle se base essentiellement sur des


jugements nominaux (excellent, passable, mauvais). Ces évaluations sont transposées sur
une échelle intervalle pour en faire une représentation en poids.

ELECTRE II classe les options des meilleures aux moins bonnes (rangement). Les
notions de surclassement fort et faible y sont introduites. Le surclassement fort repose sur
92
une base solide et change peu dans le jeu de comparaison des solutions considérées
comme fortes.

ELECTRE IïI évoque également une problématique de rangement. Toutefois, le


partage des surclassements ne se limite pas au couple fort / faible. On y admet beaucoup
plus de nuances d'appréciation passant d'un surclassement totalement fort à un
surclassement totalement faible. En plus, ELECTRE III introduit la notion de
" crédibilité" du surclassement ; en ce sens qu'on porte un jugement quantitatif sur le
surclassement variant de justifié (1) à non justifié (0).

ELECTRE IV représente une version simplifiée dYELECTREIII. Les poids sur les
critères sont abandonnés, même quand les seuils et I'échelle de surclassement y sont
conservés.

4.6.3 Les particularités dVELECTREIII

Pour une problématique de rangement, ELECTRJ3 III possède un avantage par rapport à
ELECTRE II,parce qu'il permet l'utilisation de pseudocritères. Le pseudo-critère ajoute
une zone intermédiaire (préférence faible) entre la préférence stricte et l'indifférence ce
qui permet la prise en compte des hésitations du décideur. Toutefois, cette notion
nécessite, pour limiter les zones d'indi£Erence, l'établissement de seuils dits : de
préférence q (g),d'indifférence p(g) ou de vetoI4.

l4 Les iiiustrations de cette sous-section sont tirées de Maystre et al,1994.


a) un seuil d'indifférence c'est "le plus grand écart de préférences jugé compatible
(compte tenu de ces facteurs) avec l'indifférence ".

b) Un seuil de préférence équivaut au " plus grand écart de préférences jugé non probant
d'une préférence stricte ".

c) U n seuil de veto, représente " le plus petit écart entre les performances de deux actions
au-delà de laquelle l'utilisateur estime qu'il n'est plus possible d'accepter que la plus
mauvaise des deux actions soit considérée globalement comme au moins aussi b o ~ que
e
la meilleure, même si ses performances sur les autres critères sont nettement meilleures ".

Les valeurs accordées 2 ces seuils ainsi que le poids (relatif) des critères sont fixés par les
décideurs. Toutefois pour chaque paire d'actions [ai, ad, on calcule un indice de
concordance qui exprime dans quelle mesure l'action ai est au moins aussi bonne que
l'action ai, pour le critère j conformément à la notation c(ai, défini :
(interpolation finéab)

L'Indice de concordance globale pour l'ensemble d'une action ou d'un scénario


s'obtient en effectuant la somme des produits des indices de concordance spécifiques
(locaux) par l e m poids respectifs; cette sommation est divisée par la somme des poids
des critères (100) selon la formule (importance relative des critères) :

La relation de concordance est calquée par celle de discordance. Plus le seuil de veto est
fort, plus la discordance sera faible :

Ces p ~ c i p e sdans ELECTRE IiI permettent l'utilisation de toutes les gammes


d'informations. Pour établir la distinction entre les surclassements forts (indifférence
élevée) et les surclassements faibles (indifférence faible), on calcule le degré de
crédibilité du surclassement [1, O] :
Figure 4.7.- Algorithme dlELECTREIII

La présentation de ces concepts a 6té volontairement limitée puisque l'objectif de cette


section (et par extension de la thèse) est surtout de démontrer la pertinence de l'analyse
multicritère dans la méthode d'aide Zt la décision applicable 2 la problématique de
planification environnementale régionale. U n e connaissance approfondie des postulats,
des hypothèses et de la modélisation mathématique de ces méthodes (AMCD) exige une
96
référence directe & des publications de base, dont Zoller et Béguin, 1992; Roy et
Bouyssou, 1993; Scharlig' 1985 et 1996; Vinckle, 1989; ou Maystre et al. 1994.

4.7 Synthèse de la revue de littérature: Opportunité de la production d'une


nouvelle méthodologie pour aider au processus décisionnel en
aménagement du territoire

La problématique se situe dans le giron de la production de l'information


environnementale ou encore dans la lancée d'un cadre conceptuel de production
d'information environnementale pour l'aide à la décision en matière d'aménagement du
territoire. Le défi méthodologique, compte tenu des limites citées précédemment est
d'étabk le triptyque entre la planifkation environnementale, les SIG et I'AMCD dans
une logique de prospective temtoriale. L'enjeu est de taille, il importe donc d'identifier à
ce stade des de'bats une échelle d'appréhension de cette dynamique.

Eckert, (1996, pp. 88) rappelle à ce sujet que: les modèlesproposés (organisation sociale,
politique publique, territoire) ne sont que très dzflcilement, et au p r k d'une mutilation.
perméables à une formalisation mathématique qui permettrait d'élaborer des e ~ é r i e n c e s
abstraites et rigoureuses. utilisant par exemple I'infomtique. Il n'y a pas de modèle
c a d de la pe>formance territoriale... Cette impuissance ne peut être compensée que
par des stratagèmes pnrfois audacieux et pas toujours satisfaisants.

Le système temtorial n'est pas toujours un produit conscient de l'activité sociale, c'est une
organisation de fait découlant d'une conjonction de processus. Ii appartient aux
professionnels de la gestion territoriale (Spatially Aware Professionals, S A P ) de
s'interroger à propos du système de décision qui modèle et structure le territoire
d'intervention. Il importe donc de poser des balises à l'investigation et de mettre en
exergue un cadre circonscrit A une telle démarche. La démonstration pour la vérification
des hypothèses de travail s'initie et s'adapte à la gestion d'un espace régional de type
L-ural.
Cela suppose cependant que I'on dispose diuie base driormation sur cet environnement.
L'ensemble des objets d'analyse scientifique ne saurait comprendre uniquement les faits
auxquels s'intéressent les preneurs de décisions. L'expérience a montré que ceux-ci ont
l'habitude de se limiter aux méthodes de l'analyse coût-bénéfice et qu'ils n'acceptent de les
dépasser, le plus souvent, qu'en fonction des pressions des auees intervenants. L a
curiosité scientifique doit donc devancer les nécessités de la pratique, de par l'exercice
même de l'acte scienhpque. Il existe une opportunité de produire de nouvelles
méthodologies, de nouveaux cadres de référence et d'évaluation environnementale
dynamique, capables de tenir compte de la majorité des revendications et des projets dont
sont porteurs un système régional. C'est dans un tel contexte que la prospective s'impose
comme système de solution (Eckert, 1996). Ce n'est qu'à ce prix que I'homme pourrait
penser à s'insérer harmonieusement dans son environnement, et que ce dernier deviendra
un milieu de vie propice au développement durable. Il est aussi nécessaire, A la base, de
choisir un projet de société et peut-être un nouveau mode de vie 2 définir par la
négociation des enjeux temtonaux.
CHAPITRE V

Tout est dans la dose


Claude Bernard (1813 -'1878)

5. INSTRUMENTATION

5.7 Variables canoniques rendant compte de l'activité d'un système territorial

Cette section présente un cadre exhaustif de variables nécessaires à une prospective temtoriale
globale. Ce cadre a pour principale finalité de décomposer les éléments du système temtorial en
vue d'une étude approfondie. Les éléments listés ici le sont suaout à titre démonstratif. Pour
l'établissement de cette structure exhaustive des variables canoniques, les items sont organisés
selon trois niveaux de hiérarchie de thèmes, correspondant à des modes d'utilisation de
l'information temtoriale. Ces niveaux de hiérarchie correspondent à des classes d'entités. Celles-ci
sont utilisées pour faciliter la conciliation de cette démarche avec des concepts utilisés dans le
domaine des SIG et de manière particulière, dans les travaux du Plan géomatique national du
Gouvernement du Québec (1998). Une entité, dans le domaine des SIG, peut se définir comme un
phénomène repérable au sol ou pouvant y être associé par l'intermédiaire d'une description à l'aide
d'attributs ou de relations1.

Un individu n'a pas de localisation fixe; m a i s on peut localiser son lieu de résidence, la municipaiitd où il travaille.
les parcelles qu'il possède ou exploite, etc.
5.1.1 Rubriques principales (Entités d'ordre 1 ou entités de base)

Les rubriques principales correspondent aux données de base du système territorial. Une rubrique
constitue l'unité d'agrégation la plus large. L'ensemble des rubnques représente la totalité des
éléments constitutifs d'un système temtorial. La présence de l'entité d'ordre 1 est obligatoire dans
l'architecture d'un système d'information géographique. Le tableau 5.1 qui suit présente quatre
rubriques à même de traduire (en théorie) tous les phénomènes caractérisant le territoire d'étude
(Tableau 5- 1).

Tableau 5.1.- Rubriques principales (Entités gouvernantes)


INFRAST. & SOCIO-ÉCONOMIE AUTRES
MILIEU BlOPHYSlQUE
ÉQUIPEMENTS
GEOLOGIE RÉSEAU ROUTIER DlSTRIBUTION POPULAnON DECOUPAGE
TERRITORIAL

MORPHOLOGIE RÉSEAU ÉLECTRIQUE ncnvrrfs &CONOMIQLIES ~OOLOWÉRA~IONS

PÉDOLOGIE eATIMENTS CROISSANCE SERWCES SOCIAUX

HYDROLOGIE RESEAU D'AQUEDUC MOD&LE DE MIGRUTlON


MÉTÉOROLOGIE RÉSEAU D'ÉGOUTS HAT
DE SANTÉ
CAR ECOLOGIQUES AUTRES SCOLAtVSATION

5.1.2 Domaines d'intervention (Entités d'ordre 2, entités intermédiaires ou sotidaires)

Les domaines d'intervention constituent le second niveau de représentation des données. Une
entité solidaire est essentiefle à la caractérisation d'une facette de la problématique d'étude
(approche exhaustive). Il convient de remarquer que ces domaines, bien que provenant
thhiquement des rubriques, rassemblent des champs d'informations caractéristiques. Ils
foumissent l'information essentielle à l'établissement de bilans globaux, par exemple. Une entité
solidaire est endogène à l'entité gouvernante et constitue la strate d'interaction entre les entités du
système temtorial. Par exemple, le paysage naturel, comme facette du Milieu biophysique se
décrit grâce à l'interaction des domaines: climat, sols et végétation.

Naturellement, il faut comprendre que jusqu'ici ces regroupements obéissent davantage à un


cheminement progressif de la conception. Cette organisation des données permet de décrire l'état
de l'environnement pour chaque domaine, comme illustré sommairement par le tableau 5.2.
Tableau 5.2.- Domaines d'intervention (Entités intermédiaires)
1 POLLUTION 1 FORÊTS 1
AIR & 8 R U l T
GESTION DES DÉCHETS
SALINITÉ
STRUCTURE
COUVER TUR E
ÉVOLUTION
1
EAUX D E SURFACE P R ODUCTIVIT€ / B IOMASSE LIGNEUSE
EAUX SOUTERRAINES PR O D U C ~ I V I T P / E S P Ë C E S
PESTICIDES I IPR ODUCTIVITÉIINDICES DE SITE
I
PRODUITS DANGEREUX T Y P E D'EXPLOITATION
POLLUTION PONCTUELLE

P O L L U T I O N DIFFUSE
T E C H N O L O G I E DISP ON15 L E

5.1.3 Thèmes d'application (Entités d'ordre 3 ou entités spécifiques)

Le troisième palier des variables canoniques est constitué par les thèmes d'application. Ils sont
organiquement liées aux domaines d'intervention. C'est grâce aux thèmes d'application qu'on peut
donner une valeur d'appréciation aux éléments constitutifs d'un domaine d'intervention. Ils en
constituent la dimension intelligible, mesurable ou exprimable. C'est à ce niveau que s'établissent
véritablement les paramètres de contrôle, Ies estimateurs et les indicateurs.

Si on prend en illustration le domaine de la pollution, il peut se rattacher à différentes mbriques


des domées de base (caractéristiques écologiques ou état de santé par exemple). Pourtant, lors de
l'application, le thème "EAU" rattaché au domaine "POLLUTION" doit être repéré à travers des
variables précises comme la concentration en azote, la concentration maximale de 2,4-D, atrazine
et de lindane (pesticides) mesurée dans l'eau, etc.

L'information contenue dans la donnée spécifique doit référer à des standards définis. Par
exemple, l'analyse des vaieurs accordées à ces paramètres permet de définir un programme
environnemental, de révoquer un permis, de renforcer une réglementation, de mesurer un impact
ou de faire le suivi dun épisode de pollution. Le tableau 5.3 nous en présente une brève
ïllusîration.
Tableau 5.3.- Thèmes d'application (Entités spécifiques)

F;#teutdedmPr-an
AIR IPopuIation a p ~ r n ~ ~ ~EAU
on
DE SURFACE
ennaau
é e traitée
Rejets munia-pawdansles eaux d0uces:klES (mailère en suspensionJI
DBO (demande en Oxygène dissous) et phasphon
Ry-ets&ns les sauxdouces des papeüèms (MES et 080)
Concentrationsdwote et de phasphore dans I'eau
Concenbationsmaxirnal~sde pesapesaciides
mesu- dansl'eau: 564
@ne et linchne
üévefsemantrd7rnpor&nce.
QuantiîBdisponible dans la nappe phdafique
Profonchwr de la table d'eau
ColibaciIIesd'wigine % d e
Salinité

Pour élaborer un plan environnemental régional, la stnicturation des données s'effectue en


fonction des objectifs à atteindre. Selon l'état initial de l'environnement et les interventions que
l'on veut y introduire, il faut procéder à l'inventaire des types de données existantes ainsi qu'à leur
documentation (pour établir les liens de correspondance entre les tables de données).

Les thèmes d'applications sont organisés, essentiellement, en fonction des enjeux territoriaux et
de l'état de l'environnement souhaité. La logique d'organisation des données s'inspire des travaux
de recherche portant sur le principe du "core dala" dans la réalisation des SIG pour la
planincation environnementale2. Le "core data" est constitué par un jeu cohérent de données
utilisé dans une planiEication environnementale régionale, évitant ainsi de constituer une base de
données exhaustive trop exigeante en coûts, en ressources humaines qualifiées et qui
nécessiteraient des délais trop long pour les phases de planification de la MRC.

5.2 Sources de données

La MRC n'est pas chargée de collecter toutes les données nécessaires mais plutôt de les
répertorier, de les évaluer et de les structurer en fonction de ses problématiques décisionnelles.
Différents groupes d'intérêt peuvent s'intéresser à l'environnement et à des thèmes associés sans
penser à des variables ou à des paramètres de contrôle compatibles. C'est pour parer à de telles
102
contradictions à l'avenir que le Comité directeur du Plan national de la géornatique du Que%ec a
produit des documents tels: le Dictionnaire des entités géographiques, le Prototype sur
l'intégration et l'échange de données à référence spatiale ou Ni&rarchisation des données à
référence spatiale (Gouvernement du Québec, 1998). Il sera ainsi possible de traiter à la fois des
variables d'état (sol, hydrographie, etc.) et des variables d'évolution (production, flux,etc.) en plus
des 'lois d'organisation (sols / végétation / paysage) pour comparer des scénarios d'aménagement.

L'une des premières étapes du travail de la MRC consiste à organiser les données nécessaires pour
produire les informations environnementales requises lors de la prise de décision. Lm
informations produites sont de différentes natures en fonction de la strate décisionnelle
correspondante ou de l'objet de la décision.

Il convient maintenant d'établir quelques liens entre des concepts utilisés dans le cadre théorique
de cette thèse et le jargon juridico-légal vé'hlculé au sein des institutions impliquées dans
l'aménagement du territoire.

Le cadre légal, tel que stipulé par la Loi 1 2 5 ~se


, transcrit sur le territoire essentiellement, à
travers les missions des organismes publics et parapublics.
La mission se d é M t par un secteur d'activité d'une certaine ampleur (mission du Ministère
des Affaires Municipales ou de la MRC de Portneuf).
La mission se divise en domaines d'activité o u p r o g r m e s dont sont chargés les services au
sein des organismes (Service de l'aménagement d u territoire de la MRC de Portneuf, Section de la
Géomatique).
Le programme est caractéristique et se concrétise à travers les produits du s e ~ c (Révision
e
du Schéma d'aménagement, SIG de la MRC de Portneuf).
Dans un SIG, le produit (sens large) sst constitué par tout module, table ou composante
d'entreposage, de traitement, d'analyse, de diffusion de données localisées ou caractérisant un
autre produit localisé ou non localisé et qui est nécessaire à I'administration générale, la gestion

International Symposium on Core Data Nesds for Em>ironmental Assessment and sustainable Development
- Strategies,Bangkok, Thailand, November 15-18, 1994; Goodchild, 1996; ainsi que Ies références localisées à
[http://www.oclc.org:5046/co~erences/metadata/dublin~core~report-htm]
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, L.A.U. 125.
des ressources ou des équipements et à la prise de décision en aménagement du temtoire
(Gouvernement du Que'bec, 1998).

La principale limitation, dans l'utilisation de ces données secondaires, découle de la marge


d'erreur inhérente aux d o ~ é e sde base. La manipulation des logiciels de SIG donne souvent
l'impression d'une concordance absolue des entités géographiques. Toutefois, lors de l'utilisation
de ces données, on se rappellera que cette concordance peut-être fausse et que l'erreur miriimale
sera toujours au moins équivalente à celle de la tableou de la couche de données la moins précise
(Goodchild et al., 1996).

5.3 Variables de l'étude et paramètres de contrôle de la performance


environnemenfale

Selon le CREQ (1991), à moyen terme, les grands enjeux environnementaux à la MRC de
Portneuf concernent des thèmes se rapportant à l'eau, la gestion des déchets et l'aménagement du
milieu ('ïableau 5.4).
Tableau 5.4.- Enjeux environnementaux (MRC de Portneuf)
L

Déchets
'Gesfion des déchets solides
Traitementsecondaire 'Gestion des boues
1'Gestion par bassin-versant 1 de fosses septiques
1'~rotectionsources d'eau potable 1 'Gestion des déchets industn-eis
1 Inspection des rtridences I
Aménagement
Protection et gestion de la forêt
(~alntien du caractere agricole de la région 1
I1
Maîtrise de l'urbanisation
Révision et application des normes d'aménagement
Opffmlsation de I'uüii~ation du soltilisation du sol
1
1

Les tableaux 5.1 à 5.4 témoignent de modes distincts d'organisation de données reliés à la
problématique environnementale régionale. Ces trois modes constituent trois angles de vue des
systèmes temtoriaux.
a) Le tableau 5.1, complété par le tableau 5.2 et 5.3 témoignent d'une approche exhaustive
d'organisation de données territoriales.
104
b) Le tableau 5.4 part de préférence de constats de terrains, de problèmes identinés par les
acteurs locaux.
c) Un troisième mode s'inspire de la pyramide décisionnelle et met l'accent davantage sur Ia
hiérarchisation des utilisateurs des données (l3uogo et Chevallier, 1995).

Ces approches sont complémentaires et ont chacune leur utilité. En ramenant toute la
problématique de la thèse à sa dimension conceptuelle fondamentale, le cadre opératoire peut être
mis en perspective à travers trois phénomènes (Tableau 5.5) qui assurent également le lien avec
les concepts de base définis au premier chapitre.

Tableau 5.5.- Phénomènes étudiés

Phénoméoe Application

Unité de sol
-

/ Utilisation, Sensibilité et Affectation

Production et problème Bilan environnemental


environnemental et simulation des effets

Processus décisionnel
-- - -- -
1 Mode de participation et négociation

Ces trois phénomènes ne sont pas étudiés de manière directe. Ils constituent plutôt la toile de fond
de la partie expérimentale de cette thèse.

Le sol, comme référence de support du système régional, est une dimension à la fois de
localisation et localisée; il peut être autant perçu que vécu (dimension objective et subjective), il
débouche sur les concepts de territoire et de systèmes temtonaux. Nous avons centré
l'expérimentation sur les façons de planifier son utilisation, la mesure de sa sensibilité et la
détermination de son affectation.

Les catégories de problèmes environnementaux et la production (5 3.5) constituent deux


catégories particulières d'extrants du territoire. Ces extrants découlent des interactions du sous-
système socioculhxel par rapport au sous-système biophysique. Puisque la gestion du territoire
requiert qu'ils soient connus ou estimés à chaque point du telTitoire, nous nous sommes arrêtés
dans la partie expérimentale sur les aspects méthodologiques de leur modélisation.
105
Les processus décisionnels sont menés par et pour les parties prenantes qui en sont les
principaux acteurs. Leur prise en compte dans l'intelligence de la démarche décisiome~ese
jusrifie davantage dans les situations où on peut négocier et choisir entre différents scénarios.
Dans l'expérimentation, nous avons entrepris de statuer sur le degré de participation de I'ensemble
de ces acteurs et sur les méthodes capables de rendre plus performantes la négociation et
l'établissement de consensus entre les parties prenantes.

5.4 Caractéristiques des parties prenantes

La caractérisation des parties prenantes s'effectue par l'analyse des interventions des groupes
d'acteurs, demandeurs et producteurs d'information environnementale. SeIon Mariel et Rousseau
(1993), les parties prenantes peuvent être considérées comme étant les personnes ou groupes de
personnes qui ont des intéréts pour un objet commun, un problème, une décision, raffectation du
temtoire], la gestion intégrée des ressources. Ces intérêts peuvent se manifester à au moins dela
titres dzflérents, soit en tant que personnes impliquées ou soit en tant que pérsonnes qffectées. À
p& de leur type de participation, ces auteurs les classent en différentes catégories représentées
dans le tableau 5.6-

Tableau 5.6.- Niveau de participation


Lien avec le problème Participent directement 1 Ne participent pas directement
1 Innuencent le problème 1 Fiduciaires 1 Invisibles 1
1 Affectées par le problème 1 Concernées et actives 1 Concernées mais passives 1
Affectées et influencent le Traditionnelles Derrière les rideaux
1 problème 1 1
d'après Martel et Rousseau (1993).

Dans le contexte de cette thèse, nous avons repéré les groupes suivants:

1) Décideurs: Les décideurs sont représentés par deux instances que sont le Conseil des
Représentants (C.R.) et le Conseil administratif (C.A.), tel que défini par la Loi 125. Le Conseil
des représentants (plus de 22 membres) est formé du maire de chaque municipalité-membre et des
conseillers nommés (art. 168, 187, 195 et 202 de la Loi 125). Le Conseil administratif (6
membres) est issu du Conseil des représentants. Le C.A. se charge du suivi des résolutions du
Conseil des représentants et de la b o ~ marche
e de la MRC.

2) Planificateurs: Dans le cadre de cette expérimentation, les planificateurs correspondent à


I'équipe du senice d'aménagement de la MRC de même qu'aux experts consultés par ce service
dans l'étude de certains dossiers.

3) Organisations: Les organisations représentent l'ensemble des groupes ou comités gravitant


autour des décideurs et des planificateurs; ils structurent le processus de consultation de la
population. Ils sont sensés traduire les inquiétudes et les préoccupations de la population par
rapport aux décisions prises par la MRC. Il s'agit principalement des tables ou comités sectoriels
de la MRC, des Chambres de commerce, des associations socioprofessionnelles et d'autres
organisations moins liées à la MRC, comme le comité de restauration de la rivière Ste-Anne ou
celui de la rivière Jacques-Cartier. Leur temtoire d'intérêt correspond à une partie ou à la totalité
de la MRC. Ces organismes sont autonomes par rapport à la gestion courante de la MRC.
Toutefois dès qu'il s'agit de traiter de thèmes relatifs à la gestion du territoire ou à
l'environnement, on ne saurait négliger leur influence ou leur position militante.

4) Population: Cette "nébuleuse"' constituant la population doit également être considérée. Les
citoyens de la MRC sont très présents dans la défdtion des axes de la progammation temtoriale
(le Schéma d'aménagement). Les responsables de la MRC répondent régulièrement à leurs
demandes de renseignements sur une base personnelle. Les planificateurs admettent d'ailleurs que
certaines de ces demandes pressantes des citoyens sont souvent l'élément déclencheur pour
l'élaboration d'un règlement ou d'un avis du Conseil des Représentants.

5) Autres: Ce dernier groupe est formé d'organismes ou d'institutions n'ayant pas généralement
des relations suivies avec la MRC. L'Assemblée Nationale, les organismes publics et les
ministères du Gouvernement, particulièrement celui des Affaires Municipales relèvent de cette
catégorie. Certaines organisations nationales ou internationales, comme les Amis de La Teme de
Québec ou Green Peace [Québec], appartiennent aussi ii ce même groupe. À I'occasion du
traitement d'un dossier, eues peuvent devenir des interlocuteurs directs de la MRC comme
fiduciairesSde Ia population alors qu'en général leur interaction est nulle. Ce cinquième groupe de
partie prenante ne sera pas considérée de manière systématique dans les analyses mais, dans
certaines circonstances, leur point de vue peut être pris en compte.

5.5 Modèle global de prise de décision et grille d'analyse refenue

La Figure (5.1) constitue une synthèse théorique et exhaustive du modèle décisionnel adopté à la
section 4.2. avec ses flux de données et ses boucles de rétroaction. Dans la troisième partie de ce
travail, les flux principaux de ce modèle global sont repris pour esquisser un schéma procédurd,
un schéma fonctionnel et un schéma structurel dans la présentation de la démarche proposée.

Il apparaît pertinent de statuer dès à présent sur les thèmes à gérer au sein du modèle opératoire de
prise de décision, de même que les critères et les indicateurs d'estimation de la performance
territoriale. Une telle initiative est implicite dans une approche découlant des méthodes
traditionneIles de planification environnementale ou des SIG classiques (Goodchild in Foresman
1998). N&anmoins, la conception d'une méthodologie adaptée à une planification territoriale
soucieuse des préoccupations environnementales commande une approche davantage qualitative
avec des boucles d'itération.

Les critères et les données du projet d'expérimentation n'ont pas été identifiés a priori. ns ont
plutôt été définis à la première phase de ce projet d'expérimentation. De même, les méthodes
utilisées pour l'analyse des données ont été retenues à la suite de I'observation et de la critique des
processus décisionnels en cours à la MRC de Portneuf. La grille d'analyse pour l'ensemble des
données caractérisant le territoire d'étude, tout en se modulant au cadre théorique tel que défini,
s'est précisée et s'est affinée en cours d'expérimentation.

"semblement d'éléments hbtéroclites, aux relztions imprécises et confuses, d'après Ie Petit Larousse illustr6
(1998).
Martel et Rousseau (1993)définissent Iesfiduciaires, dans le groupe des parties prenantes, comme ceux qui sont
mandatés par un client. Rs participent au processur de formulation et de résolution du problème sans être afectés
par la décision.
Figure 5.1.- Modèle global de prise de décision
I Besoins 1

11 ENJEUX 1

5.6 Cadre opératoire

Le cadre opératoire complète cette section relative à l'instrumentation. Il exprime la manière dont
les données de terrain ont été utilisées dans l'expérimentation pour aboutir aux résultats,
conformément aux questions et aux objectifs de recherche. Cette section détermine également les
conditions de base à retenir pour apprécier et vérifier la démarche analytique. Le cadre opératoire
contient quatre parties qui ont permis de saisir la dynamique et la portée de la p l d ~ c a t i o n
régionale à la MRC de Portneuf:

1) Constitution d'une banque de données

La constituiion de cette banque de données a consisté à répertorier et à consolider (ou enrichir) les
données existantes. La spécificité de la démarche de cette thèse a nécessité un inventaire étendu
des données disponibles chez d'autres groupes de recherche, d'organismes gouvernementaux
IO9
antant @à Ia MRC elle-même. Toute la documentation accessïbIe (références jmidiques, IéC4es,
méthodoIogiques et thématiques), par rapport à l'objet de la thèsef a été pour cela considérée.

La constitution d'me structure de gestion de données pour Ia LMRCpermet à ~ t t dernière


e de
passer de pratiques informeIles et éclatées à une structure semi-organisée dans le contrôle de sa
rnénioire (5 3-55, Puisqne Ies différents projets de recherche qui inteNiennent auprès de la MRC
et Ies services intenies de la *MRCont déjà B leur disposition I'essentiel d e ces domées, l'objectif
de cette section est surtout de connaître leur emplacement et leur structure-

2 ) Observation du processus décisionne1

Bien plus qu'une connaissance théorique des fonctions, rôles et tâches de l'appareil décisionnel, il
s'est avéré nécessaire d'observer les milieux, les cadres et les acteurs décisionnels, afin
d'appréhender la culture propre du Service d'aménagement. Les figures décrivant le
fonctionnement de ce service ont été établies grâce à une vin,btaine de séances de travail
(observation non-participante et entretiens non structurés) avec des cadres, dans les locaux mêmes
du service d'aménagement. Ces séances ont été emïchies d'tkhanges divers et de visionnement de
séances du conseil de la MRC.

3) Formalisation des mécanismes de production de l'information pour Ia décision

Une s6rïe d'entretiens semi-structurées a été entreprise en vue de formaliser les modalités de
fonctionnement de ce service, ainsi que ses multiples relations avec les différentes catégories de
parties prenantes. Les éléments construits à partir de ces entretiens sont présentés et commentés
subséquemment.

4) Validation de critères

Enfin, pour vérifier la cohérence de ce cadre méthodologique, une autre série d'entretiens a été
organisée avec d'autres acteurs locaux. Ces entretiens ont servi A la vérification de la pertinence
des thèmes d'exploration sélectionnés parmi l'ensemble des enjeux territoriaux.
5.7 Résultats

Les enjeux actuels de la planifcation régionale révèlent l'émergence d'une double mutation à
gérer dans les gouvernements régionaux du Que%ec:
3 d'un côté la problématique environnementale,
* de l'autre, la décentralisation ou le transfert des responsabilités du gouvernement provinci&
aux paliers régionaux de gestion temtoriale.

IAnterreIation entre ces deux phénomènes induit un sens particulier à l'information


enviro~ementalequi devient le fondement de nouveaux pouvoirs ou de nouvelles relations de
pouvoirs. À ce stade-ci, les résultats des activités de terrain ont servi à présenter le contexte
décisionnel actuel, de le décrire et de faire ressortir ses grandes caractéristiques pour ainsi arriver
à saisir Ie mode de fonctionnement et de transformation du temtoire de la MRC de Portneilf, En
d'autres termes, nous avons cherché à modéliser avec qui, au contact de quoi et comment se
prennent les décisions relatives au territoire? Ces éIéments-là nous ont montré des leviers qu'il
faut actionner pour modifier l'activité, la structure et la performance de l'appareil décisionnel.
C'est ainsi que nous avons réalisé qu'en plus d'aider la prise de décision dans le système
régional, il est urgent de proposer une approche méthodologique nouvelle, de façon à
améliorer la performance de cet appareil décisionnel pour la négociation des enjeux
territoriaux actuels ainsi que les nouvelles relations de pouvoir en gestation.
PARTIE B

CONTEXTE D'APPLICATION

Cette deuxième partie présente le contexte d'appiication de la thèse. Elle est formée de deux
chapitres complémentaires. Le premier (Chapitre VI) définit un état des lieux, avec les conditions
de la production des faits territoriaux et des décisions relatives au territoire, Le second (Chapitre
WI) expose les résultats des entretiens réalisés en milieu de travail avec Mérents cadres et
personnes-ressources de la MRC de Portneuf.

If iL does not sufflcienily inform îhe decision-makers and the public


su that t l r q can use the infornalion provided in order to arrive at a
more ratwnal decision, evaluaiion is an academic exercise. For thk
purpose, makation will have to be more content responsiva
Morris H Z , 1985 in Nijkamp, Rieîvefd et Voogd, 1990.
CHAPITRE VI

6. LA MRC DE PORTNEUF COMME CADRE OPÉRATIONNEL

La présentation d'un état des lieux du cadre opérationnel constitue une démarche
classique dans les travaux portant sur la planifcation temtoriale. L'ampleur idéale que
pourrait prendre un tel chapitre dans une étude régionale ordinaire a déjà été esquissée
dans la section traitant des études environnementales (5 2.5). Selon la nature de la
recherche et les objectifs visés dans une évaluation temtoriale, cette présentation de l'état
des lieux peut se restreindre 2 une esquisse des bases biophysiques ou à la présentation du
profil socio-économique. Ii peut aussi s'étendre jusqu'au développement d'un modèle
prévisionnel multiobjectifs pour l'ensemble de la région.

La présentation de l'état des lieux dans cette thèse est orientée non pas dans la logique
d'une analyse géographique devant aboutir à une certaine synthèse ( 5 3 -5) mais plutôt elle
s'inspire des démarches de la prospective temtoriale. Ces deux concepts (analyse
géographique et prospective territoriale), bien qu'ils soient souvent utilisés de manière
équivoque, recèlent des nuances importantes, particulièrement dans cette perspective
méthodologique. Il convient de prendre le soin de rappeler certaines spécificités de
l'approche d'évaluation territoriale retenue dans cette thèse.
6.7 Pour circonscrire le cadre de l'évaluation femitoriale

La prospective territoriale constitue une variante particulière de l'évaluation territoriale.


La dimension dynamique des processus de transformation du territoire y est considérée
comme fondamentale, Les phénomènes territoriaux y sont appréhendés de manière
particulière par rapport au temps1. Dans la prospective territoriale, l'hypothèse théorique
est basée sur l'existence d'un ou de plusieurs systèmes territoriaux en interaction. La
prospective temtoriale utilise et se réfêre constamment aux domaines de la c o ~ a i s s a n c e
géographique, tout en possédant ses propres mécanismes d'élaboration et d'analyse de
l'information géographique, Elle se distingue de la simple description des lieux et de la
constitution des monographies qui visent à élaborer du savoir géographique. Sa
perspective vise plutôt 2 cadrer la modélisation du territoire dans une démarche
anticipatrice et interdisciplinaire (L.e Moigne, 1984).

Pour réaliser cette forme d'évaluation territoride, le chercheur récupère d'abord des
données existantes, en tenant compte de leur marge d'incertitude. La collecte de données
s'effectue de manière ciblée et ponctuelle. Le chercheur élabore l'information à partir des
données disponibles et en fonction de ses objectifs. La prospective temtoriale se produit,
généralement, dans un contexte d'urgence ou d'immédiateté. Elle nécessite souvent la
confrontation d'idées au sein d'une équipe pluridisciplinaire animée d'une vision
interdisciplinaire.

La spécificité du système temtorial qui caractérise une région entraîne qu'un modèle
temtorial sera toujours de type interprétatif (Bailly et al., 1995). Lors de l'évaluation
temtoriale, la récupération des prototypes élaborés dans les secteurs de l'ingénierie

l Le rapprochement B certains éléments de cinétique s'avère très éclairante. Un corps peut être observé par
rapport à son déplacement dans l'espace, c'est la mesure de la distance parcourue ( d ).Ii peut être observé
selon le temps utilisé pour effectuer ce déplacement, c'est la mesure de sa vitesse (v = d l t). Finalement, Ia
mesure de I'acc616ration de ce corps témoigne de Ia variation de sa vitesse dans le temps, c'est-à-dire, le
rapport de la distance parcourue au c m 6 du temps (a = d / ?). La mesure de cette dynamique permet de
mod6Iiser la trajectoire de ce corps ou d'anticiper sur sa trace probable dans le plan d'observation au temps
t,,. (Lencastre, 1984)
traditionnelle, à l'instar des équations ou modèles d'état2 et des variables d'évolution3, se
font au prix de nombreuses abstractions. I1 faut admettre d'emblée que la capacité de
prédire, 2 tout instant (t,) l'évolution du système, et d'anticiper son état d'activité demeure
limitée. Les conditions de la constitution de l'information temtoriale, l'acceptation ou le
rejet d'une variable explicative, la formalisation des relations entre les paramètres d'un
modèle territorial font qu'un chercheur ne peut pas toujours obtenir une chaîne
hypothético-déductive rigoureuse au terme de l'élaboration de son concept (Gilpin, 1995).
Le cofit de la scien@cité en évaluation temtoriale implique que le chercheur explicite
clairement ses questions de recherche pour que la postérité puisse tester sa validité avec
l'expérience et le temps. Eckert (1996) note au passage que "Cela laisse ouverte la
possibiIité à un observateur ulfërieurplus documenté de valider [I'hypothèse] ou non .... "

La finalité de la prospective territoriale se cantonne, en ce qui concerne cette thèse, non


dans la production de données mais dans une perspective d'aide au processus décisionnel
avec une réflexion en profondeur sur le savoir-faire en aménagement du territoire. Partant
d'une analyse de la manière de faire et des procédures utilisées pour la constitution des
informations nécessaires à Ia prise de décision, cette thèse introduit une méthode d'aide
au processus decisionne1 en aménagement du territoire. Cette étude porte les prémices de
nouvelles avenues méthodologiques en planification temtoriale. Les productions
récupérables par la MRC ne sont, avant tout, que des éléments démonstratifs (5 5.6).

6.2 Mise en perspective de la problématique d'étude

6.2.1 Contente légalo-institutionne1 de L'aménagement dans les MRC au Québec

Au Québec, les M R C ~évoluent dans un contexte légalo-institutionnel dense et


complexe5. La Loi 125 régit llexistence des MRC depuis que celles-ci ont remplacé les

Carte d'érosion des sols, géomorphoIogie du territoire, régime hydrique, carte des sols inondables, bilan
des ressources naturelles ou indicateurs socio-économiques.
Indicateurs de pression agroenvironnementale, indicateurs socio-économiques, bilans d'utilisation ou
d'occupation, variation d'appréciation d'un facteur selon différentes 6chelles de référence.
MRC: Municipalité régionale de comté. ELle constitue un pallier de gouvernement regional- Elle est
formCe par le regroupemect au sein d'une même structure intermunicipale de villes, de villages, de cités, de
municipalités rurales et de Temtoire non-organisé flN.0.).Voir Annexe 3: Système municipal au Québec.
anciennes corporations de comté6. Le rôle fondamental de la MRC se situe dans
l'élaboration, l'adoption, la gestion et la révision du schéma d'aménagement de son
territoire et des règlements afférents. La législation lui reconnaît du même coup un autre
ensemble de compétences comme:
la gestion d'équipements et d'infrastructures intemunicipales;
l'évaluation foncière, les bureaux d'enregistrement, les palais de justice;
l'acceptation de compétences pour fownir des senrices l'ensemble des municipalités
ou à certaines d'entre elles (déchets, installations sanitaires, loisirs, tourisme,
éclairage, parc régional, etc.);
l'acceptation de la delégation d'un pouvoir du gouvernement;
des compétences résultant d'ententes intermunicipales (biens, services, travaux
publics, fonds de pension, ...);

La loi 125 semble, à première vue, être davantage préoccupée par les prérogatives du
développement économique local et régional. Elle attribue aux MRC le mandat de
programmer ce développement à partir de la réalisation du Schéma d'aménagement.
L'analyse du contenu de cette loi montre, toutefois, que le législateur a pris soin de
connecter celle-ci 2i plusieurs lois et règlements relatifs à l'environnement. Cette situation
complique la démarche de I'aménagiste.

Les affectations et le zonage du temtoire ne se limitent pas à des mécanismes


d'emboîtement de règlements. Il s'agit de l'étape la plus générale, mais également la plus
importante, car elle déterminera, par voie de conséquence, la nature de tous les autres
éléments de contenu. Les orientations doivent bien sYr traduire les préoccupations de la
collectivité; les enjeux sont importants, les perceptions dzfférentes et les CO nsensus
d~@ciZesetfiagiles (Guay, 1987, pp. 9 1).

'Annexe 4: Cadre 1égisIatif municipal.


Loi sur I'aménagementet l'urbanisme, L.A.U., 1979 à 1993.
Tableau 6.1.- Contenu du schéma d'aménagement

1. Les grandes orientationsde i'aménagement 1. La densité approximative d'ocaipation.

2 Les gnndes affectationsdu territoire pour l'ensemble de la MRC.


~~~m~~ Ou de réaménagement

3. Les immeubles et les activités à potentialitdde


3. Les përïmètresd'urbanisation,
contraintes anthropiques.
.Les zones dangereuses ou soumises A des contraintes pour la 4. Les propositions d'aménagementintemunicipales-
roctectionenvironnementale.
5. es territoires dintérat historique. culturel, esthétique et
5. La description du transport maritime ou a6rien.
écologique.
6. Document complémentairesur les normes géndrales et
6. L'organisation du transport terrestre.
les conditions de ddlivrance du permis de construction.
7. Les projets d'8quipements et d'infrastructures importants
nt ou de ses mandataires).
sur les normes minimales et
énërdes d e s règlements d'urbanisme.

I
9. Le plan d'action: indiquant les étapes de fa mise en oeuvre des
projets du schéma. les partenairesassociés et les moyens prévus.
- -
1
Souge: Adaptation de MAM, 1993 selon les arîicies 5, 6 et 7 de Ca Loi 125.

Les schémas d'aménagement de la première génération n'ont pas toujours été à la hauteur
des espérances: l'idéal de concertation se trouvant trop souvent en butte à la volonté
d'autonomie des municipalités membres @KM, 1994). L'évolution de la stratégie
que%écoise de développement régional indique clairement que les MRC sont appelées à
assumer de plus en plus de responsabilités en matière de développement et
d'environnement (OPDQ, L976;Audet et Le Hénaf, 1983; GQ, 1992; CREQ, 1995; GQ,
1997). Cette orientation politique, manifeste depuis le début des années 90, se concrétise
davantage ces dernières années. Les amendements successifs des orieûtations du
Gouvernement en matière d'aménagement (1995 et 1997), la révision de la Loi sur la
protection du temtoire et des activités agricoles, l'entrée en vigueur du Règlement sur la
réduction de la pollution d'origine agricole (1997) et la négociation du Nouveau Pacte
Municipal (juin-sept. 98) relatif à une redistribution des responsabilités et de la fiscalité
locale constituent, sans conteste, la charpente d'un nouveau modèle de gestion territoriale
en gestation7.Cette nouvelle dynamique ne manquera pas de modifier les procédures de la
prise de décision dans les MRC.

'Les conclusions e t recommandations de la Commission Bédard sur la Fiscalité municipale au Qudbec sont
comprises dans ces mêmes réaménagements des responsabilids politiques, Avril 1999.
Après plus d'une décennie de pratique et à l'occasion de la préparation des révisions des
schémas de la première génération, il est pertinent de constater que le thème de
I'environnement a souvent constitué la clé de voûte de la participation effective et du
debat enrichissant des différents groupes d' acteurs temtonaux peaudet, 1993). La
difficulté d'appréhension des échelles de planification par rapport aux échelles de décision
ont sans doute été Ia source de nombreux amendements ou dérogations. Le schéma
d'aménagement devra être plus que jamais un outil de c o ~ a i s s a n c edu milieu, qui
permettra la concertation des acteurs, la planification et la mise en œuvre des projets
temtoriaux, en même temps quelle aidera à la communication ainsi qu'à la promotion des
activités réalisées ou projetées dans le milieu, ...(MAM? 1994).

Deux points particuliers de cette loi révisée méritent un commentaire davantage soutenu
dans cette section; ce sont le caractère obligatoire de la préparation du plan d'action et la
dimension environnementde.

A) Le Plan d'action

Dans les précédentes versions de la Loi 125, le plan d'action était considéré comme
nécessaire pour certaines catégories de projets (d'~astnictures,intermunicipal, etc.).
Depuis la révision de 1993, il a été inséré comme document d'accompagnement
obligatoire8.Caron (1995) lui a reconnu des caractéristiques qui en font un instrument de
planification stratégique.

La planification stratégique est une démarche provenant du génie militaire. Elle a d'abord
été récupérée dans le génie civil pour la gestion des grands chantiers (ponts, barrages).
Elle a été depuis remodelée dans les domaines de l'administration, de la gestion des
opérations autant qu'en gestion territoriale (Moskow, 1978; Pieiffer, 1991).

'L.A.U. 125,art. 7.
Le plan d'action définit Ie temps et le type d'intervention des diff6rents partenaires de
I'ménagement du temtoire. II constitue un outil efficace et flexible de gestion de projets-
Par rapport à ces derniers, il répond aux questions suivantes:
Quoi (interventions retenues et étapes)?
a Qui (partenaires, acteurs, sujets et objets)?
=, Où (lieu et transcription sur le temtoire)?
Comment (critères, compétences, matière et manière)?
3 Quand ( échéancier, date, délais et latence)?
=, Pourquoi (résultats escomptés, impacts, retombées et évaluation ex-unte)?

Le plan d'action constitue le principal lien entre les différents intervenants. Il facilite la
cohérence (interhtra) des projets définis dans le schéma ainsi que leur exécution. Il
favorise la performance, la mobilisation des acteurs du milieu et la stabilisation
conséquente aux propositions d'intervention. Il constitue:
a) l'expression d'un contrat social entre les groupes d'acteurs du territoire,
b) la formulation d'un engagement moral des élus par rapport 2t la population, et
finalement
c) un cadre de travail pour les fonctionnaires et les autres professionnels du milieu.

Le plan d'action est inclus dans le schéma tout en n'étant pas assujetti à toute sa
procédure d'adoption et de modification. Ii n'est pas coercitif et n'engage pas légalement
les élus. Son caractère lui fournit une souplesse, dans la fréquence de sa mise à jour, ce
qui est toujours apprécié par les gestionnaires. Le plan d'action rend ainsi le schéma
d' aménagement crédible et réaliste (MAM, 1994).

B) La dimension environnementale en aménagement du territoire

Les questions relatives à l'environnement relèvent fondamentalement de la Loi sur la


Qualité de Environnement C.R.Q., c. 4-21'. Son principe fondamental reconnaît que

Le domaine de i'environnernent dans son ensembie réfiore Ci un ensemble de I I Lois et d e 50 règlements


(CREQ, 1995,pp. 197).
toute personne a droit à la qualité de Iknvironnement, à sa protection et à la sauvegarde
des espèces vivantes qui y habitent. En outre, cette loi prévoit un recours civil en
injonction a£h d'assurer le respect de ce droit. Finalement, en son article 124, elle stipule
que les règlements adoptés par le gouvernement en vertu de cette loi prévalent sur tout
règlement municipal portant sur le même objet, à moins que le règlement municipal ne
soit officiellement approuvé par le Ministre de l'Environnement.

Toutefois, pour saisir la philosophie d'ensemble de la stratégie québécoise par rapport à


l'environnement, il faudrait s'arrêter sur tout un ensemble d'événements (hnexe l),dont
les plus marquants seraient:
- Ie Rapport Bruntdland, 1987;
- les travaux du Groupe national de travail sur l'en~ironnement(fédéral), 1986-87;
- la formation de la Table Ronde Québécoise sur l'environnement et économie'^,
1988;
- le Forum de Montréal, 1990;
- la création des comités techniques de la Table Ronde (production-consommation,
aménagement du temtoire et monde municipal, ressources naturelles), 199 1;
- la Conférence de Rio, 1992 (et suivantes).

À la lumière de ces diverses initiatives, il est pertinent de constater que la question


environnementale dans les MRC interpelle un ensemble de thèmes de référence communs
à la plupart des cadres de référence environnementaux connus dans le monde (Gilpin,
1995). Il s'agit notamment:
1) des éléments environnant les êtres humains et les affectant comme individus ou
comme société.
2 ) des ressources naturelles incluant l'air, les sols et l'eau.
3) des écosystèmes et la diversité biologique.
4) de la faune et de la flore.

'O Elle est campos& de 24 membres (5 Ministres, 7 représentants du milieu des affaires, 6 du milieu
municipal et corporatif, 4 des associations écologistes et 2 du secteur de l'éducation).
5) des conditions sociales, économiques et culturelles.
6 ) des infrastructures et des autres équipements associés.
7) de tout solide, liquide, gaz, odeur, chaleur, bruit, vibration ou radiation résultant
directement ou indirectement des activités humaines.
8) des atouts naturels reconnus pour leur beauté naturelle, leur perspective ou leur valeur
scénique (pittoresque).
9) des biens historiques et patrimoniaux.
20)des sites crilturels et religieux reconnus.
Il) de la planification, de la protection et de la gestion environnementales; du contrôle de
la pollution, de la conservation de la nature et de toute autre mesure de mitigation.

Désormais, pour une MRC, otemative consiste Zt choisir entre:


la préoccupation de développer, secteur par secteur, ses vocations résidentielle,
industrielle et commerciale ou
la promotion d'un référentiel d'aménagement régi par les objectifs de développement
durable et les idéaux associés à la qualité de l'environnement.

Il importe de concevoir une nouvelle génération de schémas d'aménagement et des cadres


décisionnels aptes à répondre aux enjeux découlant des transferts de re~~onsabilités'~
et
de l'option de développement durable. La démarche et les pratiques des arnénagistes
profiteront de toute production conceptuelle et méthodologique dans ces domaines de
recherche.

6.2.2 Pratiques alternatives de planitication territoriale dans les espaces régionaux


et expériences connues

La géomatisation, les préoccupations environnementdes et l'implication des citoyens


constituent les tendances lourdes du renouvellement de la planification dans les MRC de
Queôec. L'un des objectifs de cette thèse vise à produire une méthodologie favorisant la
liaison organique de ces thèmes de référence dans la prise de décision. Les prérogatives
de Ia décentralisation, corollaire au processus de transfert des responsabilités, interpellent
de plus en plus à la réingéniene de la planification municipale, à l'intégration des données
et à la diminution du temps de production de l'information pour amkliorer le processus
décisionnel.

Le Gouvernement du Que%ec, a déjà encouragé la recherche dans Ies domaines liés à


l'application des SIG au contexte municipal. Il a ainsi produit des documents de base pour
aider à la transition des municipalités et des MRC vers la &matiqueI2. Les incitations se
font de plus en plus précises avec le temps. Le Ministère des Affaires municipales et celui
des Ressources naturelles ont déjà exprimé combien ils souhaiteraient que les prochaines
générations de schémas d'aménagement soient produites au moins en version numérique
(Thériault et Gaudreau, 1995). Ces deux ministères, en plus de produire des documents de
référence, ont pris des initiatives pour inciter certaines MRC à des expériences-pilote.
Celles-ci concernent la pratique et la production de nouveaux instruments d'aide à la
décision comme les comités consultatifs d'urbanisme, les référentiels pour les mesures
d'urgence, les spatiocartesI3et la cartographie écologique. Parallèlement, Hydro-Québec,
en plus d'avoir numérisé certains schémas d'aménagement a Iancé un prot)orafllfne incitatif
concernant le réseau d'éclairage des m~nici~alités'~.

L'opportunité d'utiliser des SIG en gestion municipale est un phénomène assez répandu
dans les pays-membres de ~'O.C.D.E.'~.Au Québec, les trois communautés urbaines sont
actuellement bien engagées dans différents projets d'intégration de la géomatiqueI6. Et

" De plus en plus effectives depuis la réforme Ryan (1992).


l2 Consulter les publications de Ia Direction générale des technologies de I'inforxnation; Gouvernement du
Québec, 1993.
l3 Document cartographique ayant pour fond des données d'images recueillies par les satellites d'observation
de Ia Tene combinks éventuelle men^ avec des éléments annexes. Ces éléments proviennent généralement
d e base de données existantes: cadastre, limites administratives, carte topographique, etc. Ils peuvent aussi
résulter de l'interprétation de l'image elle-même: contour des zones de Eches, limites de tourbières,
polygone de peuplements forestiers, etc. (Hinse et Proulx, 1995).
l4 Chaudières-Appalaches, Desjardins, Nouvelle-Beauce, Chutes-de-la-Chaudièreet Robert-Cliche (Hinse et
Prouix, 1995).
l5 Craglia, 1994;Shah & Sharoff, in GIS WorId,l996;Sussman, 1996.
l6 Communauté Urbaine de Montréal, Communauté Urbaine de Québec et Cornmunaut6 Urbaine de
l'Outaouais, notamment le Système des Inventaires sectoriels de la CUQ (SATCUQ).
cette même tendance peut être remarquée dans de nombreuses municipalités de plus de
15000 habitants''.

- L'enquête de 1993 de l'association de l'informatique municipale avait révélt5 que, dans les
municipalités et les MRC, l'outil informatique était généralement présent. L'essentiel des
applications étaient tournées vers la bureautique, la gestion administrative, la gestion des
données. Un intérêt certain se manifestait pour la cartomatique et la géomatique (AIMQ,
1994). Thénault (1995) et Thériault et Gaudreau (1995) se sont intéressés davantage à
l'état de l'intégration des SIG dans les MRC au Québec. Ils ont relaté le caractère
particulier des MRC de Bellechasse, de Deux-Montagnes et de Coaticook dans ce
domaine. La MRC de Bellechasse est particulièrement bieri impliquée avec le projet de
réforme cadastrale et sa mission de gestion de l'information territoriale octroyée par les
municipalités. Elle a opté pour une structuration en profondeur en intégrant la géomatique
comme service de base dans son organigramme (Gélinas, 1994). À l'analyse de ces
expériences pionnières, on peut remarquer que l'expérience est faisable et que les
utilisateurs reconnaissent une réelle amélioration de leur productivité. Il importe aussi de
signaler une certaine réticence de nombreuses autres MRC dues principalement au temps
de latenceladevant la nouveauté technologique, à l'insuffisance de préparation des gens
oeuvrant dans les MRC (Eilière technologique) et à des estimations de coût souvent
excessives.

En ce qui concerne la gestion de l'environnement, les expériences effectuées dans les


MRC de Beauce-Sartigan, de Kamouraska et &Arthabaska constituent des illustrations
notoires au Québec. Depuis l'expérience du projet de Gestion des déchets (Enviram,
1995), la MRC &Arthabaska a opté pour une intégration de plus en plus soutenue de la
géomatique et de l'environnement dans le processus de révision de son schéma
d'aménagement La MRC de Papineau a intégré les méthodes de Mcologie du paysage

l7 CUQ, CUM. CUO, Beauport, Québec, La Baie, Jonquière, Répentigny, Sherbrooke, .-.(Dossier @cial
Arpenteur-géomètre, Vol. 20, 1993; AQGM, 1996).
l8 Temps écoulé entre le stimulus et la réaction, temps mis par un individu, une organisation ou une
entreprise pour s'appropriereffectivement d'une innovation technologique-
(cartographie écologique) et les SIG pour la révision du schéma d'aménagement, de façon
2 faire mieux ressortir les conditions de la gestion enviro~ementaledu territoire et des
ressources naturelles (Gérardin, 1996). Ii importe de rapporter parallèlement les initiatives
systématiques du Ministère de l'Environnement et de la Faune, de celui du MAPAQ avec
le projet GIRMA'~,de celui du Ministère des ressources naturelles avec le Forum des
usagers du plan géomatique gouvernemental et le Projet de la base géographique
régionaIe20.

Ces nouveaux enjeux décisionnels sont connus dans la MRC de Portneuf. Cette MRC fait
figure d'avant garde dans la région de Quebec depuis qu'elle a décidé de s'adjoindre une
Table sectorielle "Environnement" comme organe consultatif en matière
d'aménagement2'. De plus, la MRC de Portneuf collabore ou a collaboré récemment avec
trois importants projets de recherche en SIG portant sur son territoire. Ii s'agit:
- du Projet de caractérisation du temtoire, par le ministère de l'Agriculture du Québec;
- du Projet de cartographie des aquifères du piémont laurentien, par le Centre
Géoscientifique de Que3ec;
- et d'AGRIECOR, un projet éco-recherche (Plan vert du Canada) sur I'impact de
l'agriculture intensive sur l'écosystème régional réalisé par le groupe Écogestion de
l'Université Laval et auquel se rattache cette thèse.

Ces expériences sont très intéressantes. Toutefois, ces initiatives demeurent encore
partielles, ponctuelles et limitées dans le temps. Ii importe maintenant de promouvoir
l'émergence dune méthodologie globale, capable de tenir compte de l'évolution des
enjeux, des changements de valeur et de leur implication sur le caractère prospectif des
affectations du temtoire. Ceci permettra aux acteurs de bien définir des stratégies

l9 GIRMA : gestion intégrée des ressources en milieu agricoIe, une géobase d'interrogation de d 0 ~ 6 e sur
s
le territoire et sur les expIoitations agricoles, qui a remplacé le syst5me Geo-Extra.
" Communications de Lachance B. (Environnement et Faune, Québec) et Grave1 L. et Laberge L.
(Ressources Naturelles, Québec), Congrès de 1'Associationquébécoise de cartographie, 1996.
2L Projet de poIitique environnementale élaboré par la Table de concertation "Environnement",Portneuf,
1995.
globales d'aménagement local ou de mieux mesurer les conséquences de leur action (ou
inaction) sur le fonctionnement du territoire.

6-2.3 Synthèse de Ia mise en perspective

Dans un horizon à moyen terme2, les enjeux de la prise de décision dans Ia région de
Portneuf concernent l'eau, la gestion des déchets et l'aménagement du milieu. Ainsi, nous
pouvons établir:
- qu'il existe une problématique environnementale à la MRC de Portneuf;
- que la caractérisation de cette problématique constitue bien une étape marquante de la
procédure de révision du schéma d'aménagement et de l'élaboration d'un projet prospectif -
d'organisation du milieu;
- qu'il n'existe pas encore d'éva.uation effective de l'état de la situation;
- que les méthodologies en usage actuellement ne facilitent pas la prise de décision
éclairée, et ce notamment en regard des préoccupations environnementales véhiculées par
les parties prenantes.

6.3 La sfrafe de planification ef son environnement

Les caractéristiques socio-économiques à la MRC de Portneuf peuvent être appréciées


selon deux échelles comparatives distinctes:
1) la MRC vue comme un élément de l'ensemble provincial, c'est-à-dire comme l'une
des 99 divisions de recensement (DR)?
2) la MRC vue comme un sous-espace de la région administrative de Queôec (Carte 1).

6.3.1 La MRC de Portneuf et I'ensemble du Québec

La région de Portneuf constitue l'une des 99 divisions de recensement du ~ u é b e c * ~ .


L'évolution de la population du Québec (particulièrement de sa partie méridionale), au

22 CREQ (1993) autant que l'analyse documentaire, les entretiens des membres du Service d'aménagement
de Ia MRC et de quelques presonnes-ressources pair survol environnemental. Table sectorielle
"Environnement",Les orientations du gouvernement et CREQ].
cours de ces 125 dernières années, décrit grossièrement la forme d'une cloche (Figure
6.1). Elle a été en progression constante et accélérée pendant de très longues périodes
(187 1-1950)qui ont été marquées par une dispersion de la population sur le territoire de
la province. À partir du tournant des années 1950, l'écoumène a atteint un maximum
suivi d'une décroissance associée à une densification marquée par un mouvement
centripète. Cette densification se manifeste particulièrement le long d'un axe Est-Ouest
centré sur Ie Fleuve Saint-Laurent, entre deux pôles majeurs que sont respectivement
Montréal et Que%ec, en plus de deux pôles secondaires que sont Hull et Sherbrooke
(Vachon et ai. 1993 et -UMRCQ, 1993). Depuis, le territoire méridional de la provinck
semble se désertifie? ou s'animer davantage selon les éléments structurants induits par
ses points ~entraux*~
au lieu des potentialités de base de ces municipalités constitutives
(Bailly et al. 1993, Villeneuve, 1996).

Figure 6.1.-Tendances démographiques au Québec (1871-1991)

LnilC

Source: Stafista'queCanada, compiIafion.

D'autres recherches ont déjà élaboré sur les tenants et les aboutissants de cette dynamique
de peuplement (Courville, 1996). Ce qu'il convient surtout de retenir à p h de ce

96 MRC et 3 communautés urbaines (StatCan 1996).


Recensement du Canada, Statistiques Canada, 199 1 et 1996.
25 AU sens de Gravier km-François in Paris et le désert fiançais, 1973, Ed. Seuil.
26 On pourrait 6voquer ici le concept d e pôle structurant (Lajugie, Delfaux et Lacour, 1990).
tournant, c'est que toute dynamique régionale ou sub-régionale ne saurait être
appreaendée à l'exclusion du pôle structurant le plus proche. L'effet combiné des
trajectoires des acteurs du territoire se dénnissent majoritairement 2 partir des impulsions
données par les processeursn qui contrôlent ces pôles. En d'autres ternes, la h4RC de
Portneuf ne saurait se dénnir en dehors de sa complémentarité avec le noyau de la
capitale provinciale et indépendamment de ses rivalités avec les autres MRC de la
[grande] région de ~ & e c(Carte 2).

Statistique Canada (1993) et le BSQ (1997, Annexe 5) présentent la valeur de certaines


variables socio-économiques utiles pour caractériser les différentes divisions de
recensement. Ces d o ~ é e permettent
s~ de classer la MRC de Portneuf à un stade
intermédiaire par rapport à la moyenne provinciale des divisions de recensement avec une
présence marquée d'activité du secteur primaire. La comparaison de la MRC de Portneuf
à son environnement immédiat peut aider à mieux préciser ces propos.

63.2 Positionnement de la MRC de Portneuf au sein de la région de Québec

Cet ensemble, incluant Portneuf, contient 7 divisions de recensement (Tableau 6.2;


Annexe 5)29. Les considérations qui suivent permettent d'esquisser le profil socio-
économique de la MRC de Portneuf par rapport à la région (03) et la province de Québec
(BSQ, 1997). La place de la MRC de Portneuf au sein de la région (03) de Que%ec peut
être mise en évidence par de nombreux paramètres dont les plus marquants sont les
suivants :

Le processeur dans un système temtorÏai assure l'interprétation (intelligence), l'exécution et la


coordination des projets des acteurs ou groupes d'acteurs de ce système.
28 Ces donnt5es n'ont pas été analysées en profondeur dans cette sous-section puisque les résultats ne sont
pas nécessaires pour le reste de I'étude. L'argument principal que nous voulons développer se résume dans
Ia mise en évidence de la place de Ia MRC de Portneuf il une position intermédiaire par rapport aux
diBrentes divisions de recensement.
29 D'autres considérations pourraient êîre élaborées en considérant la RMR @kgion Métropolitaine de
Recensement) de QuCbec de 1996. Celle-ci regroupe la C.U.Q., et les MRC: La Côte-de-Beaupré, La
Jacques-Cartier, ~Qe-d'~rldans, Desjardins et les Chutes-de-la-Chaudière. Elle exclut la MRC de Portneuf
qui est consid6rée comme une région périphérique.
1) La population de la MRC de Portneuf représente 7% de la population de la région.
Entre 1991 et 1996M cette population a augmenté de 6,5% alors que la croissance
moyenne de la région de Québec et de la province avoisinaient les 4,3%.
Tableau. 6.2.- Considérations socio-économiques

MRC de Ia région administrative (03) de Québec en 1997.

w
-0z
Régions m m
adminstratives -k
W

O
-Y
O
e
0
P
h
Y
0,
3
-ms -z0 gdl 3
C
O
L

C
O
-
5-
4
m
7
3
Populaltion (Oh)
2,59 2.05 1,07 3,4E
Les deux sexes
Nombre de
2,63 1.50 1,14 3.2s
naissances (%)
Nombre de Revenus
2,11 2.12 1.09 3,51
déclarés (%)
Nombre de Revenus
2,01 1.98 1,O8 3.51
d'emplois déclares (%)

I Nombre de Revenus de
sources pubtiques (%) 1 2,901 2,851 1.101
3.9E

I des
fermes en hectares (%)
Nombre de fermes
I lO,6O
I
l3,84
1
11.77
I 8,OC

de 101 - 200 hectares 8,28 16.86 7,40 8,28

1 Nombre de fermes
de 201 hectares et plus 1 13.401 17,531 8.25 1 9.28

Production principale:

Production principale:

I Production principale:
Pommes de terre (%) 1 1 4.551 57.581

BSQ, 1997

"Le taux d'évolution 1986-1991 était de 3,76% (StatCan, 1991).


Yu:
g
Z
Le taux d'activité y est de 59,496 (199 1) soit nettement inférieur aux taux régional et
provincial de 65%. Le taux de chômage (1L3%) est supérieur au taux régional (9,9%),
mais inférieur au taux provincial (12,1%). La ventilation de la population active par
grands secteurs d'activité témoigne du caractère transitoire de cette MRC. Le secteur
primaire occupe 10,5% de la population active, ce qui représente 29,696 de l'ensemble
régional du secteur. L'occupation dans le tertiaire (63,2%) est nettement inférieur à la
moyenne régionale (8 1,6%) laquelle est supérieure à la moyenne provinciale (7 1,1%).

2) À bien des titres, la MRC de Portneuf se distingue comme le "Jardin"de la région de


la Capitale avec de nombreuses exploitations agricoles. Elle regroupe 39,5% des ménages
ayant déclaré une pratique agricole dans la région, avec 49,7% des fermes de 100 à 200
hectares et 41,2% des fermes de plus de 200 ha de la région de Que%ec. Cette MRC
concentre 41,3% de ceux qui ont déclaré l'agriculture comme leur principale source de
revenus pour l'ensemble de la région de Que'bec. On peut retenir, selon le nombre de
déclarants pour cette région: 63,796 des producteurs de lait, 33,8% des producteurs de
bovins, 16,7 % des producteurs de porcs, 63,6% des producteurs de céréales et
d'oléagineux et 19,7% des producteurs de pommes-de-terre. Ce nombre de producteurs
traduit des proportions dans la valeur des produits agricoles vendus qui expriment la
position dominante de ces grandes exploitations agricoles dans Portneuf. En effet, on y
retrouve 39,7% des producteurs vendant entre 20000 et 1ûûOOO dollars de biens agricoles
et 48,296 de ceux qui cumulent plus de 1OOOûû dollars de vente.

6.4 Bref profil socio-économique des municipalités de la MRC de Portneuf

La MRC de Portneuf se compose de quatre catégories d'agglomérations: ville, village,


paroisse et temtoire non-organisé. Toutefois, cette stratification juridico-administrative
est de faible utilité pour saisir la dynamique d'ensemble du milieu. Aucun critère socio-
économique ne semble être associé à cette classification de chaque municipalité. La
répartition et l'évolution de la population de la MRC de Portneuf ont connu des courbes
de croissance et de décroissance très différenciées variant selon la localisation
géographique des municipalités.
Les villes de Domacona, Saint-Raymond et Pont-Rouge sont les plus peuplées de la
~ ~ .six villes les plus populeuses ont une population supérieure à
MRC de ~ o r t n e u fLes
2000 habitants. La population a augmenté entre 1986 et 1991 de 3,76%. Le taux
quinquennal était de 22,13% à Pointe-aux-Trembles, supérieur à 16% au Lac-Sergent et ZL
Pont-Rouge; il était négatif pour la paroisse de St-Casimir et la municipalité de St-
Ubalde, avec respectivement -9,0996 et -6,3796. L a structure des âges révèle la forte
présence du groupe des 65-74 ans ainsi qu'une insuffisance marquée des effectifs chez les
15-24 ans (Figure 6.2). Le taux de dépendance globale de la population était de 52% en
1991, il a diminué en 1997 pour passer à 47% (Statistiques Canada, 1991 et BSQ, 1997)
(Figures 6.2 et 6.3).

Figure. 6 2.- Évolution de la popdation de la MRC de Portneuf, 1986 - 1991(%)

15 10 5 O 5 IO 15 20 25

Statistique du Canada, 1991

" Ces municipdités sont class6es parmi les plus peuplées de Ia région d e Québec après celles de la CUQ,
par ordre: Saint-Raymond,Donnacona., La Malbaie - Pointe-au -Pic, Lac-Beauport et Pont-Rouge.
Figure. 6 3.- Pyramide des âges à la MRC de Portneuf en 1991

2800 2400 2000 1600 1200 800 400 O 400 800 1200 1600 2000 2400
Nombre de personnes
Source: Statistiques du OuBbec. 1997.

Toutefois, le revenu moyen par famille semble obéir à un patron tout à fait différent des
autres variables socio-économiques. Ii est plus élevé à Neuville et Pointe-aux-Trembles
(plus de $45000). Donnacona occupe la septième place et St-Ubalde et St-Casimir les
vingtièmes places (ex-aequo). Sainte-Christine a le revenu moyen le plus bas ($22652)
résultant du plus fort taux d'unités familiales à faible revenu de la MRC (49%).

Les distributions spatiales des variables socio-économiques ne sont pas proportionnelles à


la densité démographique, elles semblent se concentrer autour des moyennes sub-
régionales. On observe une variation d'ensemble de ces variables socio-économiques
selon des effets induits par la position géographique. Cette hétérogénéité spatiale des
phénomènes devra être prise en compte par les procédures de planification temtoriale
adoptées par la MRC de Portneuf de façon à pouvoir bien comprendre les stratégies des
acteurs du temitoire.
6.5 Mise en évidence de I'hétérogénéité du sysfème temtonal

L'image du territoire de la MRC de Portneuf peut se décomposer en deux tableaux


complémentaires: les temtoires non-organisés (T.N.O.) et les temtoires municipalisés.

Les territoires non-organisés (T.N.O., au nombre de trois) sont localisés au nord de la


MRC. Ces T.N.O. sont occupés majoritairement par la réserve faunique de Portneuf.
Cette portion de la MRC est très peu peuplée et peu urbanisée. Ces temtoires sont
occupés essentiellement par la forêt des résidences de villégiature autour des lacs, des
sites de chasse, de pêche et de piégeage. L'essentiel de nos considérations
d'aménagement porte sur la partie méridionale de la MRC, selon un quadrilatère
regroupant les vingt-cinq municipalités localisées dans la couronne périurbaine de la
région de Queôec (Villeneuve et Rouftignat, 1993; Prévil, 1998) (Carte 2).

Le milieu périurbain est une zone de contact dans laquelle se déroulent simultanément:
l'expansion urbaine et la restructuration agricole. Chacun de ces processus suit ses propres
dynamiques. Toutefois, les nouveaux ruraux deviennent souvent majoritaires avec le
temps et prennent dès lors L'initiative de spécifier leur demande d'espace ce qui
restructure le tissu purement rural en un continuum rural-urbain (Marois, 1996) et
augmente les risques de conflits d'utilisation du sol. Dans Portneuf, les municipalités
situées à l'est de la MRC subissent l'attraction de la Capitale et évoluent comme des aires
de périurbanisation (banlieue) autour de la CUQ?

Le nombre de permis de construction (résidences neuves et principales) émis à la MRC


au cours de ces douze dernières années(1979 - 1991) peut constituer un indicateur de la
vigueur de la périurbanisation dans les municipalités situées à l'est de cette MRC. Sur les
3 187 permis délivrés, 76% ont été attribués par les municipalités de cette portion-est du
temtoire, dont 53% pour les seules municipalités de Neuville-Pointe-aux-Tembles, Pont-
Rouge et Saint-Raymond.

32 Elles appartiennent aussi à la Régie de l'Est et ont un taux d'6volution positif.


En effet, le bassin d'emploi, les équipements régionaux et provinciaux implantés dans la
région de la capitale induisent un effet d'attraction sur l'ensemble de l'est de la MRC.
Villeneuve (in Co&e, 1996), en analysant le redéploiement industriel dans la région
de Québec, a bien noté l'effet balancier (pendulaire) élevé des actifs de cette MRC, l'un
des plus élevés de la région. Le navettage occasionné par les origines et destinations
(résidence-travail) est excédentaire dans la MRC de Portneuf. Ces municipalités profitent
de leur localisation à moins de trente minutes des principaux pôles d'emplois que sont les
parcs industriels, les centres commerciaux et les édifices à bureaux et de services pubLics
de la R.M.R. de QueTbec.

En reprenant l'argument de l'auteur, on peut donc remarquer que ce pourcentage de


déplacements est davantage supporté par les municipalités de la partie Est du temtoire:
en tenant compte des sites d'attraction potentiels,
en y intégrant les statistiques municipales relatives à la proportion des personnes
occupées détenant un emploi en-dehors de leur municipalité ou de la MRC,
en y ajoutant en plus les données relatives à l'évolution de la population et les secteurs
d'activité respectives des populations de ces municipalités.

En effet, 40% des travailleurs de Neuville ayant mentionné Ieur lieu de travail ont déclaré
un emploi dans l'agglomération de Québec (Statistique Canada, 1991). Pour les autres
municipalités de la portion Est du temtoire, à l'exclusion de Saint-Basile, ce pourcentage
est de 15%.Par contre, dans la portion Ouest, ce pourcentage est de 3,696,à l'exception
de la municipalité de Deschambault où 22,58% de ces travailleurs ont déclaré une
mobilité (travail-résidence) (Tableau 6.3).
Tableau. 6 3 Caractérisation des Municipalités de la MRC de Portneuf, Canada.

PopulallonecUve en

Constnictionsneuves
entre 88.97

Nombte de Iravanleunia
domlclle en 1991
Nombre lolal d'empids
onerts ocwpos dans la

% travallleun Iravaillanl
dans la CU9 en 1991
22 58 Ot
Svperîide des zones de
tbldenœ non spécllléa
Supfflde des zones de
--
résidence urbaine 101,54 51,1!
Supffldo des zones de
rbsldence de vill8glalure
5,84 29
OUEST >-
EST
Compilation: Statistiques Canada, 1991; bcorecherche, 1997; MRC de Portneuf, 1999.
À l'intérieur de ces grands ensembles (Nord-Sud et Est-Ouest), des éléments secondaires,
à échelle locale, harmonisent et structurent le territoire autour de sites ou des villages de
reIais pour former la trame du voisinage ïntrarégional.

C e phhomène de périurbanisation permet de mettre en évidence des éléments de conflits


d'utilisation du sol liés à la triptyque Agriculture / Urbanisme / Environnement. Cette
dynamique de périurbanisation entraîne des impacts nombreux sur l'économie, le paysage
et la qualité de vie des ruraix (anciens et nouveaux). L'efficacité des interventions
nécessite des référentiels d'analyse à même de dégager le contexte de l'aménagement, la
nécessité de la planification et les conditions de la cohabitation efficace.

Dans chacune de ces perspectives, force est de reconnaître la prégnance de moins en


moins forte que le groupe des agriculteurs exerce sur le plan d'aménagement de ces
territoires périurbains. Ces derniers ne détiennent qu'une partie du pouvoir découlant de
l'occupation de ces temtoires et les nouvelles fonctions dites de loisirs y sont
généralement réalisées par des non-agriculteurs.

À la suite de cette présentation d'ensemble du territoire d'étude, de son occupation et de


ses caractéristiques socio-économiques, il importe de situer le contexte et les mécanismes
d'élaboration de l'information territoriale et des décisions. Ces préoccupations constituent
l'objet du chapitre suivant (Chapitre VII).
CHAPITRE VI1

7. INFORMATION ET DÉCISION À LA MRC DE PORTNEUF

7.7 Contexte décisionnel à la MRC de Portneuf

Dans le chapitre traitant de l'état des lieux (Chapitre VI), la mission de la MRC a été mise
en contexte. Nous avons cherché à comprendre comment fonctionne et se transforme le
temtoîre de la MRC (avec qui? au contact de quoi?) et quels sont les leviers et paramètres
qui peuvent être mis en action, pour faire varier l'activité, la smcture ou la performance
du système temtonal à l'étude. Il importe, maintenant, de présenter l'appareil décisionnel
à travers son contexte logistique, sa structure et son fonctionnement.

7.1.1 Quelques éléments de logistique

La MRC de Portneuf a pris la succession officielle de la Corporation de Comté de


Portneuf au de'but des années 80. Les organes exécutifs de la MRC de Portneuf sont
localisés dans un même édifice, dans la municipalité de Cap-Santé, à quelques 50 Km de
Québec, à mi-chemin entre l'autoroute 40 et la route 138 (Chemin royal), le long de la
route 358. Cet édifice abrite également: le bureau de l'évaluation foncière, le bureau
régional d'information touristique (BRïï)ainsi que les principaux organismes regionaux
de développement socio-économique que sont le CRCDP remplacé par le CLD et la
SRDPL

La MRC de Portneuf est dotée d'un parc informatique de dix postes et d'un réseau
informatique dévolu au Service de l'évaluation foncière. Le formatage, les logiciels et la
puissance varient d'un poste 5 un autre, allant du Pentium au processeur 386-SX en plus
d'un poste MacIntosh. L'échange de données numériques au sein de l'organisation et
même avec les municipalités-membres s'effectue de façon rudimentaire. Ces ordinateurs
sont utilisés essentiellement pour le traitement de texte et d'autres tâches reliées à
l'éditique. De nouvelles pratiques commencent à s'établir au sein de cette institution avec,
notamment, l'implantation de la cartographie assistée par ordinateur .

La production et la gestion des informations relatives à l'aménagement sont assurées par


l'équipe du Service d'aménagement du territoire et d'urbanisme (SATU). Cette dernière
est formée d'un directeur, d'un urbaniste, d'un aménagiste, d'une cartographe, d'une
responsable de bureau et de chargés de projets (employés temporaires) pour la conduite
de dossiers spécifiques. La personne responsable de la cartographie gère les logiciels et
les données relatives à la cartographie numérique et assure les fonctions d'inspecteur-
municipal dans les Temtoires non-organisés. La secrétaire-réceptioniste assure également
les fonctions de bibliothécaire, d'archiviste des dossiers et des séries de données
compilées par les différents professionneIs du SeMce. Indépendamment de ces fonctions
officielles, la gestion du temps de travail et des dossiers est revue régulièrement sous la
coordination du directeur du Service.

CRCPD: Centre régionaI de concertation et de dt5veloppement de Portneuf; CLD: Centre local de dt5veloppement;
SRDP: SociEt6 regionale de développement de Pormeuf.
7.1.2 Stnicture e t fonctionnement de la MRC

Cependant, la performance de la MRC ne saurait être discutée sans certaines


considérations reliées à Ia structure et le fonctionnement d'ensemble de son organe
décisionnel (FiDgure 7.1 et 7.2.). Le cadre légalo-institutionne1 régissant les MRC au
Que%ec a déjà été présenté dans le chapitre précédent. Dans ce chapitre-ci, il est plutôt
question de caractériser la MRC de Portneuf, par une description des cycles réguliers de
production adoptés par ses instances décisionnelles. Dans une perspective
d'aménagement, une MRC avec ses éléments [sapapulation, ses organes constitutz2 et
ses flux de relations] constitue essentiellement un concept. Ainsi, on ne peut approcher
son processeur2 qu'à travers des représentations ou des modèles et au prix de certaines
abstractions. Ces représentations servent à expliquer le fonctionnement et la culture
organisatio~ellede cette MRC. Cinq instances doivent être considérées: le Conseil des
Représentants, Le Conseil administratif, le Service de L'aménagement, les Tables
sectorielles et les organismes associés (Figure 7.1).

Figure 7.1.- Structure administrative à la MRC de Portneuf

1 CLD, Fbrtneuf SERUCES


\
L

GOUVERNEMENTAUX 5
~-SADCP +L Conseil des
k Représentants
4.
CRCDQ
a) Le Conseil des représentants (CR): Il constitue le p ~ c i p aorgane
l de décision de
la MRC tel que défini par la loi 125 (LAO et le Code municipal. Il est formé des
représentants élus des 22 municipalités de la MRC. Il se réunit une fois par mois. Les
ministères et les services gouvernementaux interviennent dans Ia MRC conformément
aux prérogatives définies par la loi, Ainsi, toute la nébuleuse véhiculée par le vocable de
MRC se cristallise à un premier pian à travers le Conseil des représentants. Celui-ci
constitue l'instance décisionnelle par excellence de l'entité temtonale (MRC). Son vote
assure l'approbation des certificats, des règlements relevant de la juridiction de la MRC
ou encore du schéma d'aménagement. Au nom de la MRC, le Conseil des représentants
interagit avec les ministères et le Parlement provincial. Ce Conseil peut constituer des
organes consultatifs, comme les tables sectorielles, qui lui adressent des avis. Le Conseil
entretient parallèlement des relations de consultation, de hiérarchie ou de partenariat avec
un ensemble de services, d'organisations et de corporations régionales à vocation multi-
sectorielles ou à mandat Limité formant la Tablep e m n e n t e de concertation régionale.

b) Le Conseil administratif: Pour la gestion régulière et le suivi des dossiers, le


Conseil des représentants s'est doté d'un organe exécutif dénommé le Conseil
administratif (Règlement 133). L'exécution des votes du Conseil des représentants est
assuré par cet organe exécutif qu'est le C.A. Il supervise les organes exécutifs de la MRC
comme la direction générale, le service d'administration, le service d'évaluation foncière
et le service de l'aménagement. La gestion du budget et la représentation protocolaire
incombent également au Conseil administratif.

c ) Le S e m c e de l'aménagement du temtoire et de l'urbanisme (SATU): Le


Service d'aménagement fournit le support technique au Conseil de la MRC. Ii assure le
suivi et l'exécution des votes du Conseil des représentants. Par le biais du Conseil
administratif, il soumet des projets, des propositions et ses rapports d'activités ou encore
il articule des recommandations pour le Conseil des représentants. Sur un autre plan, il
achemine des requêtes de données aux services gouvernementaux régionaux. Il soumet
pour consultation des propositions aux tables sectorielles. Celles-ci peuvent également lui

Rapprocher ce commentaire de fa notion de systeme (de Rosnay, 1985); note: page 126 et $3.5.
adresser des avis. Finalement, il produit des idormations utiles aux décisions du Conseil
des représentants et à la négociation avec les organismes régionaux et la population tout
en recueillant auprès de ces derniers des données complémentaires sur le territoire.

Figure 7.2.- Modèle de fonctionnement de la MRC de Portaeuf

Municipalités
CRCDB
Groupes de
1 1
Recherche

CLD dePottneuf
popUIdon 1
Ce service se trouve à la croisée de tout un ensemble de relations essentielles à Ia vie de
la MRC. Il constitue le levier de l'application du consensus régional dont le Conseil des
représentants assure la légitimité politique et la reconnaissance publique. Si le processeur
du système régional constitue un concept et si le pilotage est à l'initiative privilégiée du
Conseil des représentants, le Service d'ménagement est, dans la réalité, I'agent principal
de la cohérence interne du système territorial. Ses pratiques exigent une intelligence de
l'intégration des activités du milieu par rapport à la diversité des échelles d'intervention
(1:1000 à 1:25000)et à la pluri-appartenance des milieux (5 3.5). Ses volets principaux
d'activités sont présentés en ces termes dans les documents publicitaires de la MRC:
Modzj?catratron
et révision du schéma d'aménagement;
Analyse de la conformité des inrtnmrents d'urbanisme locaux au schéma d'aménagement;
Analyse des d e d e s d'autorisation, d'inclusion ou d'exclusion présentées à la Commission
de protection du territoire agricole;
Émission des avis sur les demandes de certificat d'autorisation présentées au Ministère de
l'environnement;
Élaboration, mod@cation et application des règlements d'urbanisme pour les tem-toires non
organisés (T'Ne O.);
Émission des permis et cerfifcars relatïifs aux ZN.O.;
Analyse des interventions gouvernementales en regard des dispositions du schéma
d'aménagement.
Les tables sectorielles: Elles sont des créations du Conseil des représentants. Tout
en étant en relation principale avec ce dernier, elles entretiennent un ensemble d'échanges

Figure 7.3.- Animation et participation de la population

Santé et CLD
Services sociaux

Envirennement
Y

1 Éducation et 1

m"
1
Forêt

Comité multisecto~el Comité multisectoriel sur


sur la forêt (CMF) Municipalité Tourisme
le patrimoine religieux (CMPF]
Conseils Paroissiaux
Min. E. R., Serv. de I'amgt.
Municipalités-cibles AssoclatIon protestante
Serv. de l'am Assemblée des Maires

directs avec le Service d'aménagement. Ce sont des organes consultatifs qui détiennent
toutefois une assez grande marge d'autonomie dans leur fonctionnement général. Les
tables sectorielles, tout en étant des organes consultatifs créés par le Conseil des
représentants, préparent des avis tant à l'intention de ce dernier qu'à celui du Service
d'aménagement. D'un autre côté, ce dernier les consulte régulièrement pour la définition
de l'orientation de ses stratégies. Le Comité consultatif d'urbanisme et le Comité
consultatif agricole, bien qu'ils détiennent leur autorité de manière particulière par la Loi
125, fonctionnent suivant des statuts similaires. Les tables constituent ainsi Ie pallier
principal d'interaction organisée entre L'appareil décisionnel et ia population. Leur
contexte particulier d'évolution est étayé davantage à la section se rapportant à la
participation de la population (5 7.2.4).

e) Les organismes associés: À la MRC de Portneuf? il en existe plusieurs types.


Ils sont de différentes sortes oeuvrant sur le temtoire de la MRC de Portneuf. Parmi les
plus connus, nous avons retenu:
le Conseil local de développement (Cm)de Portneuf, en remplacement du Conseil
régional de concertation et de développement de Portneuf (CRCDP),
la Société d'aide au développement de la collectivité de Portneuf (SADCP),
a l'Association portneuvoise de concertation (APC),
=, les Régies intemunicipales de l'Est et de l'Ouest Le caractère particulier de ces régies
intermunicipales a été approché dans la définition des responsabilités au sein de la MRC
(5 6.2.1). Le tableau 7.1 présente les relations fonctionneIles au sein de la MRC et la
figure 7.2 reaace l'agencement des flux présentés par ce tableau.
143

Tableau 7.1 Principales relations entretenues par les instances de la MRC


Sujet Action ou relation Objet Caractère
Ministères et définissent cadre Conseil des Léga
Parlement représentants hiérarchique
Conseil des crée TabIes sectorielles décisionnel,
-
-
consultatif

+
Conseil des vote Certificats, décisionne].
Règlements, .-.
Conseil des d é f i t mandats . pour Se ~ c e Résolutions 1
-
d'aménagement
ConseiI des gère et administre par Conseil administratif délégation
l'intermédiaire du 1
Service exécute mandats Conseil des hiérarchique 1
I
--
représentants
Service fait le suivi et votes et résolutions exécutif
d'aménagement l'application 1 p- --

Service consultatif
d'aménaoement
consultatif
d'aménaoement
soumet propositions Tables sectorielles
d'aménagement
produit informations divers intéressés productif
d'aménagement
Service fournissent données / Service coopératif
Gouvernementaux d'aménagement
Tables sectorielles soumettent avis Service participatif
d'aménagement
Tables sectorielles soumettent avis Conseil des
1 représentants
participatif
I
7.2 Exploration de cinq situations de prise de décision

Le stade de démocratisation du processus de planification et la pratique du consensus


déterminent différents modèles décisionnels correspondant à divers types de région.
Sabourin (1998) en identifie trois sortes que sont:

la région politisée, avec une démocratisation forte et un consensus faible,


la région dominée, avec une démocratisation faible et un consensus faible, et ;
la région mobilisée avec une démocratisation élevée et un consensus élevé.
La région de Portneuf s'apparente à une région mobilisée. Toutefois, dans certaines
circonstances, l'absence ou la faiblesse des méthodologies utilisées peuvent fkagiliser à la
fois le consensus et la démocratisation. Dans cette section, nous avons choisi d'étudier
certains mécanismes du processus décisionnel dans la MRC de Portneuf. La pratique
quotidienne au sein du Service d'aménagement évoque une infinité de situations de
décision spécifique qu'on ne saurait modéliser de manière exhaustive. Toutefois, ce
e

complexe peut être formalisé de manière représentative à travers sa structure générale.


Ainsi, nous avons étudié ces cinq activités représentatives, afin de mieux saisir certaines
facettes de la production de l'information temtoriale de la prise de la décision au sein de
cet organisme.

7.2.1 Révision du Schéma d'aménagement (articulation de l'information et


négociation des crises de valeurs)

La révision du schéma d'aménagement constirne une obligation légale de la MRC telle


que stipulée par la section VI.1 de la Loi L25 (L.A.U.) par ses articles 54, 55, 56 et 57.
Elle constitue l'une des activités majeures d'me M.R.C. Ses étapes principales sont
sanctionnées et votées à la majorité par le Conseil des représentants. La révision a débuté
à la MRC de Portneuf en novembre 93, suite à une résolution du Conseil des
représentants. Cette résolution, une fois adoptée, a été acheminée au Service
d'aménagement.

La première étape pour le Service d'aménagement a été de définir les enjeux d e cette
révision. Le mandat, dans un premier temps, a été traité par une équipe réduite de la MRC
qui s'est ainsi arrêtée sur une procédure basée sur des réunions thématiques. Avec la
participation des tables sectorielles, un premier portrait de la région a été tracé par cette
équipe réduite. La méthode de travail utilisée a nécessité le recoupement de documents
divers, de séries de données collectées par la MRC, de cartes thématiques et de cartes de
synthèse élaborées par les services régionaux de certains ministères. De là, une première
version des enjeux a été élaborée. Les enjeux y ont été découpés selon des objectifs
sectoriels avant d'être soumis à la consultation auprès des tables sectorielles. Ces
échanges, animés par une équipe de travail du service d'aménagement, a abouti, en avriI
145

1994, à une version définitive des enjeux de la révision. Ce qui a marqué la fin de la
première étape de la révision pour le service d'aménagement. (Figure 7 4).

Figure 7.4.- étape de la révision du Schéma d'aménagement


Défialtion des enjeux

c
Méthode de Travail
Plan de travail.
Documentaiion,
Données de terrain,
Données des Tables sect.
Synthèse sur le territoire
Cartes, Zonage,
M.A.M. (B.R. DeschambauB),
M.T.F. (V.G.De Duchesnay)
Autres (extra-régionales, Nat.)

\
+xtrait H i a b l e 21 ConsuItation
7Réunion,
wable 3/-
-.(~xtrait Débat,
Échange hformel
III

Commentaire

L'objectif de Ia seconde étape est d'arriver à la rédaction du document d'orientation de la


révision (DOR).À partir des enjeux identifiés à l'étape précédente, une équipe du service
d'aménagement a élaboré les thèmes, les constats et les perspectives (50 de chaque) pour
le schéma révisé. Ce document a été acheminé aux municipalités de la MRC. Chaque
municipalité a été invitée à soumettre ses préoccupations et ses points de vue.
Parallèlement, des consultations ont été effectuées avec les MRC voisines. Pour compiler
ces différents points de vue, l'équipe a élaboré une gnlle de travail. Un ensemble de vingt-
cinq objets de révision ont été retenus suite à cet exercice. Ces derniers ont été revus et
améliorés par une équipe restreinte pour être présentés en version finale, laquelle a été
votée par le Conseil des représentants. Le DOR officiel, avec ses 17 objets a été déposé
auprès des municipalités, des MRC voisines et du MAM. Ces dix-sept objets ont
constitué les points sur lesquels ont porté la révision du schéma d'aménagement. Le
MAM y a donné un avis favorable, habilitant ahsi la MRC à poursuivre le processus d e
révision du Schéma.

Figure 7.5.- étape de l a révision du Schéma d'aménagement


Production du document d'orientation de la révision (DOR)

Preoccupafions
---
Municipalités
u
Points de vue
/ Thèmes ( 5 0 7 ~
Constats (50) n+
Perspectives (5y
\

Conseil des

MRC voisines

Ensuite, le Service d'aménagement a entrepris un inventaire exhaustif portant sur les 17


points du DOR. Cet inventaire a nécessité l'utilisation d'un questionnaire, d'un ensemble
de cartes et de données de terrain. Les personnes ressources étaient les secrétaire-
trésoriers et les inspecteurs municipaux. Le plan de travail élaboré après la compilation
des données a facilité la production d'un fascicule par objet de révision. Pour chaque
constat, le fascicule présentait les moyens et les propositions correspondant 2 l'objet en
question. Ces fascicules ont été acheminés aux tables sectorielles.
147

À cette étape, une nouvelle grille de discussion a été élaborée. Pour un objet donné, un
minimum de deux réunions était prévu avec la table concsrnée. Au cours de la première
réunion, le service d'aménagement présentait le cahier de charges en question et répondait
à quelques questions d'éclaircissement. À la deuxième rencontre, les discussions de fond
étaient entamées. En cas de conflit, les discussions se poursuivaient à travers d'autres
rencontres, puisque l'objectif premier était de parvenir à une proposition consensuelle. Le
schéma révisé est constitué essentiellement par la compilation de ces dix-sept
propositions consensuelles. Le dépôt officiel est effectué auprès des municipalités
membres, des MRC voisines et du MAM, après l'adoption par le Conseil des
représentants. Le MAM a le pouvoir d'accepter ce Schéma révisé ou de faire des
recommandations à la MRC pour le corriger.

Figure 7.6.- 3'me étape de la révision du Schéma d'aménagement


Production du Schéma révisé

Questionnaire

G o m i t é consuttatii\ fi ~ o c u m e n l Anaiyse de contenu


Anaiyse gar objet
1
Dlscusslon en équipe

'Avis
1"- rencontre
- Formaifié 2
-.
rencontre
Discussion de fond

,---..-
Consensus
ompensation
1 Compromis 1
i
Conseil des
Dans la première étape de cette planification (production du DOR), les objectifs étaient
assez globaux et la quête du consensus était ielativement aisée. Mais quand on arrive au
document relatiî à l'objet de révision, la proposition consensuelle s'obtient moins
facilement. Au cours de ces entretiens, nous avons pu noter que la négociation de ces
conflits entraîne, quelquefois, de réelles frustrations pour les parties prenantes. LI faut
comprendre que ces discussions impliquent souvent des débats relatif.. aux valeurs
fondamentales et aux informations gérées par les parties prenantes. Finalement, ces
de3at.s peuvent être clos souvent en vertu d'un rapport d'autorité (région dominée), quand
les négociations ne traînent pas indéfiniment (région politisée), Après plus de quatre ans
de préparation de ces documents, la MRC a été obligée d'engager un chargé de projet
pour terminer le processus de révision.

Ainsi, à chaque fois qu'un compromis est obtenu, il faut toujours s'interroger sur les
conditions (le prix) de son obtention. Certains des documents consensuels obtenus dans le
cadre de ce processus de révision sont déjà jugés peu satisfaisants et non appropriés par
rapport aux enjeux temtoriaux identifiés. C'est notamment le cas pour des dossiers
comme la gestion des déchets ou Ia gestion des boues de fosses septiques. L'ampleur des
concessions effectuées par le Service d'aménagement pour arracher le consensus aux
parties prenantes produit des énoncés de politique ou de planification largement en-deçà
des préoccupations réelles des gens du milieu. Le défi, dans de tels contextes, n'est pas
d'identifier le problème mais d'articuler l'information environnementale et de négocier la
confrontation des valeurs, afin de produire des politiques, des plans, des règlements et des
choix relatifs au territoire qui soient aptes à répondre aux défis de l'heure, au-delà des
approches sectorielles. Au terme de cette procédure, la MRC devra disposer d'un cadre
prospectif pour orienter son aménagement et d'un outil légal pour contrôler lYaEectation
du sol.
7.2.2 Modification au règlement de zonage (principal outil stabilisateur entre les
pratiques des groupes sociaux)

Le règlement de zonage constitue l'un des éléments centraux du Schéma d'aménagement.


Il établit les affectations du territoire de la MRC. Les-municipalités-membres dé-ssent
des plans, comme le plan d'aménagement d'ensemble (PAE), les plans d'implantation et
d'intégration architecturale (Pm)ou Ie plan d'urbanisme (PU) en fonction des normes
définies par le règlement de zonage. Toutefois, la gestion quotidienne du territoire amène
les municipalités à demander des modincaiions au règlement de zonage, a h de rendre
conforme une activité ou un projet de développement sur leur territoire. La Loi 125
définit l'ensemble des modalités accompagnant ces demandes. Quand la demande n'a pas
été contestée sur le territoire même de la municipalité, le Conseil de la MRC est invité 5
voter sur la demande de modification.

Figure 7.7.- Modification au Règlement de zonage


t. d

-# 4-
Lettrede 1 MRC 1
Modification
1 Zonage 1

ryfl Y
Urbanisme 1
O urbaniste?
n
Municipalité X

p.""$
w

a
@ PP0 3 fl

1 T
1 CONFUT
1 INon Conforme Affectation
Principe
Usage
A Orientation

Quand une municipalité veut faire apporter une modification au règlement de zonage, elle
transmet une lettre à cet effet B la MRC. Le Service administratif achemine cette lettre au
Service d'aménagement. L'urbaniste chargé du dossier effectue une analyse documentaire
ainsi qu'une analyse de conformité avec les principes, les orientations et les affectations
votés dans le Schéma, puis, il dresse son rapport. Si le service juge la modification non
conforme, la négociation se fait avec la municipalité intéressée. Et une fois les révisions
jugées acceptables, le rapport de conformité est acheminé au Conseil administratif qui le
transmet au Conseil des représentants en recommandant un vote favorable.

Le Schéma d'aménagement est l'outil par excellence pour déterminer l'évolution


physique du territoire, en définissant, selon un o r b e rationnel réfléchi, les interventions et
les affectations permettant d'orienter la structure de l'occupation du sol (Guay, 1987). Le
schéma est surtout opposable aux municipalités qui sont obligées de s'y conformer (non
les citoyens) en adoptant des plans et des règlements d'urbanisme conformes au schéma.
Ii touche à des problèmes régionaux, c'est-à-dire qui affectent au moins deux
municipalités, comme les routes, les emplacements d'un parc industriel, d'un dépotoir ou
d'un très vaste espace industriel.

Le zonage constitue l'un des instruments d'urbanisme les plus anciens et probablement le
plus connu. La technique du zonage se définit comme la subdivision du temtoire
municipal en zones à l'intérieur desquelles s'applique une réglementation concernant Ies
affectations du sol autorisées ainsi que les normes régissant la forme,la aame et le design
du milieu aménagé ou à aménager.

Bien qu'il soit davantage réglementaire, le zonage demeure malgré tout le principal outil
stabilisateur entre les pratiques des groupes sociaux; et à long terme, il contribue à
orienter le développement urbain et l'aménagement du territoire dans son ensemble. Il
exprime une forme de pilotage du système temtorial. Son emprise est structurante et
régulatrice. Elle transcrit l'offre d'espace du système temtorial3. Elle exprime dans une
certaine mesure, l'état des luttes sociales par rapport à l'appropriation de l'espace. La

En ce sens on peut dire que les amhagistes concourent B la production d'espace.


pensée critique (libdrde à marxiste) est assez prolifique sur les relations de classe liées à
ces processus4.

Le règlement de zonage prescrit les usages du sol autorisés dans chaque zone et les
normes d'implantation à observer. 'Plusieurs -MRC se contentent de ménager les
susceptibilités en préservant tous les usages déjà autorisés. Eues protègent ainsi tous les
acquis et n'empiètent sur l'autonomie locale que là où il ne pourrait en être autrement, par
exemple, en matière des normes enviro~ementales (Beaudet, 1994). Lors des
consultations sur les schémas, les plans ou les règlements, le nombre de participants et le
degré de participation s'accroissent en proportion directe de la précision de l'échelle de
planification5. Quand tous les intérêts individuels sont ménagés, on observe encore moins
d'enthousiasme. La mobilisation est forte chaque fois que le Règlement de zonage ou sa
modification enhaîne des implications directes dans la qualité de vie de groupes précis de
résidents. Le projet de porcherie à Grondines en 1996, le projet de porcherie à Neuville en
1999, le passage de !a piste cyclable à Lac-Sergent en 1997 ou encore le projet
d'hydrobase à Cap-Santé en 1999 constituent des exemples notoires de mobilisation6.
Dans ces dossiers délicats, la MRC se voit souvent contrainte de recourir à me firme
extérieure pour faire valoir la justesse de ses choix7.

Ainsi, les groupes intéressés ont compris l'importance des décisions implicites dans la
réglementation d'urbanisme. Ces règlements sont sans cesse 1' objet d'amendement au
sein des assemblées municipales, sans nécessiter de changement dans le Règlement de
zonage des MRC. Il y a donc matière de s'interroger sur l'efficacité d'un tel instrument.
On a déjà observé des virages à 180 degrés dans la justification d'un projet ne nécessitant
aucune dérogation au plan d'urbanisme (Caron, 1995).

Ezop-Québec, une viIIe vendre, 1976; La question urbaine, 1979; Jacobs in Campbell Scott and Fainstein, 1996;
Gratz et Mintz, 2998-
1:1000 à 1:250000 pour passer du local au sub-régional et ensuite au regional.
Dossier de Presse, MRC de Portneuf, 1991-1999.
Firme BPR en 1998 dans le dossier de 1a piste cycIable; Firme PLURAM en 1999 dans le dossier de l'aérodrome à
CapSam€.
7.23 Comité consultatif agricole (CCA)

L e comité consultatif agricole (CCA) tel que défini par le chapitre V.1 de Ia Loi 125 est
chargé d'étudier, à la demande du Conseil des représentants ou de sa propre initiative,
toute question se rapportant à l'aménagement .du temtoire agricole et des aspects
environnementaux qui y sont associés8. II existe dans toute MRC contenant une "zone
agricole" au sens défini par la Loi sur la protection du territoire et des activités agricoles
(chapitre P-41.l)..n est formé de trois délégués de la MRC et de trois délégués de I'UPA.

En fonction de ces dispositions, la MRC de Portneuf était tenue de se doter d'un CCA,
Une fois la notification officielle parvenue à la MRC, le Service d'aménagement a
effectué les recherches et a inséré cet élément à l'ordre du jour de la prochaine réunion du
Conseil administratif. Ce dernier a ensuite élaboré une résolution demandant au Service
d'aménagement de préparer un dossier pour la formation du CCA, avec une proposition
de structure, d'échéancier et de budget. Le Service d'aménagement s'est acquitté de ce
mandat en soumettant une proposition complète au Conseil des représentants. Ensuite, ce
dernier a voté une résolution mandatant le Service d'aménagement pour la mise sur pied
effective du CCA.

Le CCA reçoit son budget et des éléments de logistique du Conseil des représentants et en
retour, il lui soumet des rapports et des avis. Parallèlement, le CCA participe aux
consultations effectuées par le Service d'aménagement au même titre que les tables
sectorielles. Considérant la composition du CCA et l'obligation qui est faite à la MRC
d'en recueillir l'avis dans certains dossiers, le CCA semble détenir un poids Iégal
considérable dans l'étude des projets agricoles (Figure 7.8).

La MRC est tenue d'y soumettre tous les projets de modification des plans et règlements d'urbanisme en zone
agricole.
Figure 7.8.- Création du Comité consultatif agricole

Conseil des

7.2.4 Participation de la population

La participation de la population constitue un élément fondamental dans le profil d'une


région mobilisée (Sabourin, 1998). La démocratisation et le consensus dans une région s e
mesurent aussi en fonction de la participation de la population. Cette participation
intervient pour donner un contrepoids aux fonctionnaires et aux élus, et ainsi arriver à une
implication équilibrée des parties prenantes (Martel et Rousseau, 1993).

L'implication des organisations du milieu ne constitue pas un gage de succès et de


célérité dans les processus de planification. Au contraire! Les fonctionnaires semblent
préférer les processus administratifs hiérarchisés aux processus participatifs. À ce stade-
ci, il convient de rappeler que la participation de la population doit être appréhendée
comme une forme d'expression des luttes sociales.

En mai 1992, à l'initiative du Conseil des représentants, la MRC avait décidé d'explorer la
pertinence de s'adjoindre une série d'instances de consultations représentatives des
différents secteurs de la population. Un chargé de projet fut employé pour faire les études
préalables afin de déhnir le cadre de fonctio~ementde chacune de ces tabIes, de les
organiser et fmalement de les animer. À l'issue du contrat de ce chargé de projet, les dix
premières tables sectorielles ont été créées et ont commencé à fonctionner, à la suite de
l'assemblée de Saint-Basile de 19939. Entre 1994 et 1995, les tables ont évolué de
manière autonome. Les expériences et les réalisations ont vari6 d'une table à l'autre. La
table Environnement et la Fédération pour le développement et la main-d'œuvre
(FEDMO) ont acquis leur pleine autonomie de fonctionnement.

À partir de septembre 1995, le Conseil des représentants, voulant donner une nouvelle
impulsion à la participation des citoyens a, encore une fois, engagé un chargé de projet
pour coordonner les actions des dix tables existantes. Le Conseil des représentants
pourvoit à leur budget, le Cil) leur fournit certains éléments de logistique et le SADC se
charge de leurs besoins en secrétariat. Le chargé de la coordination entretient des relations
spécifiques avec chacune des tables. D'un autre côté, il facilite les échanges entre les
tables de manière à assurer que leurs actions soient cohérentes. Par exemple, à l'occasion
d'un projet particulier, quelques tables peuvent se réunir en comité multisectoriel, avec un
mandat temporaire.

Un comité multisectoriel rassemble différentes tables autour d'un projet spécifique en


plus d'autres instances régionales intéressées. Au cours des années 1997-1999, le comité
multisectoriel sur la forêt et le comité multisectorieI sur le patrimoine religieux ont
travaillé A la réalisation de différents projets (Figure 7.2). Les dossiers étudiés par les
tables sectorielles sont soumises autant par le Conseil des représentants que par les
organisations de base au sein de la population.

Le nombre sans cesse croissant de ces organisations de consultation, à côté des


organismes associés, semble amoindrir le leadership du Conseil des représentants. Celui-
ci s'affirmerait davantage dans le soutien de projets socio-économiques distincts, avec
une approche sectorielle plus manifeste. Avec la multiplicité des intervenants, le discours

AgrÎculture. Forêt, ~ornmercé& Services, Culture, Environnement, Éducation & Main-d'oeuvre, Industrie.
Municipalité, Sant6 & SeMces sociaux et Tourisme. MRC de Portneuf. 1993.
de la région démocratisée semble s'accompagner d'une pratique de région politisée, avec
une dispersion des efforts qui permettraient d'aboutir à de vrais consensus régionaux.

La participation de la population peut s'appréhender à la fois selon la structure


organisationnelle de la MRC (à l'initiative du conseil des représentants), ou sur la base
des initiatives de la population, selon les réseaux autonomes d'animation (populaire) des
groupes sociaux:

A) Initiative du Conseil des représentants

Le projet du site d'enfouissement des déchets de la Régie de l'est peut illustrer


partiellement le mode de fonctionnement d'une table, en I'occurrence, celle de
l'Environnement. Entre l'automne 1995 et l'hiver 1996, le Conseil des représentants, sur
recommandation du Service de l'aménagement a adressé un mandat de consultation aux
coordonnateurs des tables. Selon la spécificité du problème, le coordonnateur des tables a
acheminé la correspondance à la présidente de la table-environnement. Cette dernière,
une fois qu'elle a signifié son acceptation du mandat, a formé au sein de sa table un sous-
comité pour travailler sur le dossier. Ce sous-comité a élaboré un concept, puis l'a
déveIoppé en proposition préliminaire. Cette proposition préliminaire a été communiquée
au Conseil des représentants et soumise à la Régie de l'est et à la municipalité-cible. Ces
deux dernières instances ont alors acheminé au sous-comité leurs avis. Par la suite, le
sous-comité a rédigé le projet préliminaire de site d'enfouissement. L'ensemble de la
table-environnement a transformé ce projet préfiminaire en projet final. Celui-ci a été
déposé auprès du Conseil des représentants, de la Régie de l'est et de la municipalité-
cible.
Figure 7.9.- Initiative da Conseil des Représentants
PROBLEME
b
1 Site
Conseil des d'enfouissement
Représentants

Implanfaiion du

I
- -

B) Initiative de la population
D'un autle côté, la participation de la population peut être analysée à travers les activités
de l'Association portneuvoise de concertation. Cette dernière, bien qu'elle regroupe toutes
les instances précédemment citées, évolue selon une dynamique différente. Les
organisations membres de I'APC i n t e ~ e n n e n comme
t promoteurs du développement et
non comme organe consultatif assistant la MRC. Les comités présentent, étudient et
réalisent leurs propres projets. La MRC, les députés fédéral et provincial de même que
certains autres organismes régionaux participent au congrès annuel de I'APC à titre
d'observateur.

Figure 7.10.- Initiative de la population


. PROBLÈME Classement
Table c Sawalde tr
Cufture du Mgende
Patiimolne

À titre d'exemple, on peut présenter le projet d'évaluation du patrimoine. Celui-ci


provient d'une résolution de la table-culture adoptée en 1993. L'objectif principal était de
créer un outil pour la sauvegarde du patrimoine. Ainsi, une procédure a été établie en vue
de classer les différents sites et les phénomènes pouvant être apparentés LL LU contenu

patrimonial. Ce projet a nécessité un inventaire exhaustif réalisé grâce à un questionnaire


p o a m sur les histoires, légendes, faits et sites particuliers de la région. Ce premier
questionnaire a été adressé aux secrétaires-trésoriers, aux maires et à d'autres personnes
ressources vivant dans les municipalités. Le dépouillement a mené à I'élaboration d'un
second questionnaire exhaustif et des entrevues ont été effectuées seulement avec des
personnes-ressources. Une base de données portant sur les personnes célèbres, les sites
particuliers, l'artisanat, les contes et les légendes de la région de Portneuf a été constituée.
La table-culture a ensuite informé les différentes municipalités et Ie Service
d'aménagement de l'existence de cette base de données. Ces données ont été également
portées à la connaissance d'un groupe oeuvrant à la réalisation d'un projet de livre sur le
patrimoine de la région de Que%ec.

7.2.5 Réforme cadastrale

La connaissance adéquate de l'état du territoire est requise pour de multiples


interventions sur le territoire notamment: la fiscalité municipale, l'aménagement,
l'urbanisme et le zonage agricole. Le cadastre est un plan représentant l'ensemble des
parcelles de terrain du territoire privé (y inclus le domaine privé de l'État). La parcelle
constitue l'unité foncière de base. Le but du cadastre est de protéger les droits des
citoyens au moyen de l'enregistrement et la publicité de leurs droits réels. Le cadastre doit
représenter fidèlement et complètement le morcellement foncier. Il est un document
officiel. Il doit être tenu à jour et tous les utilisateurs doivent y avoir accès rapidement et
facilement (Anonyme, 1998).

Le cadastre queoécois, créé en 1866,comporte de nombreuses lacunes. Ii ne reflète pas le


découpage territorial et il ne comprend pas de plan global. Depuis 1992, le Gouvernement
du Queoec a réamorcé un programme de réforme cadastrale (entrepris en 1985) qui devra
s'étaler sur quatorze ans. Cette réforme cadastrale poursuit trois objectifs :
a) reconstituer une image complète et fidèle du morcellement foncier.
b) assurer la mise à jour permanente du cadastre.
C) assurer Ia polyvalence du cadastre, c'est-à-dire permettre la superposition à d'autres
thèmes d'information comme les limites administratives, les circonscriptions électorales,
les données topographiques, etc.

La poursuite des travaux liés à la réforme cadastrale, associés au développement du Plan


géomatique du Québec, sont appelés à enrichir les SIG des MRC. Iis permettront de
nouvelles andyses et des applications efficaces relatives au temtoire. Les pratiques de
planification territoriale au Que'bec ne manqueront pas d'en refléter les effets (Roberge,
1997). Avec la réforme cadastrale, le document de référence (en matière de droits)
deviendra la version numérique du cadastre. Les arpenteurs-géomètres, le Ministère de la
Justice et les différentes catégories d'utilisateurs échangeront ces données sous deux
formes principales:
a) les fichiers des données descriptives de diffusion (FIID-diffusion) seront en format
CSV et en code ASCII. Ils répondront à la norme ISO 8859/1 (compatible Windows).
b) le plan cadastrai de diffusion (PCD) aura le format DXF-structuré, ce qui lui assurera
une compatibilité parfaite avec Autocad R- 12, Micro-Station 5.O et les nombreux
logiciels de SIG utilisant ce format dont MapIofo 3x et suivantes.

L'implantation effective de la réforme cadastrale à la MRC de Portneuf est prévue pour


2005. Entre-temps, les opérations cadastrales y sont enregistrées selon les principes dictés
par le MRN en 1985. En effet, jusqu'à cette date, le MRN mettait à la disposition des
MRC des cartes représentant le milieu urbain (1:2000). Dans le contexte de la réforme
cadastrale (1'= version), le MRN avant d'interrompre définitivement la production des
cartes urbaines, s'était engagée à fournir une dernière version (1:1000), à partir des photos
de 1989, à toutes les MRC et municipalités qui en feraient la demande en format
numérique et en f h . La MRC de Portneuf s'y était inscrite. Ainsi, depuis 1991-92, elle
dispose d'une couverture cartographique des milieux urbains en format numérique.

Ce matériel est mis 2t jour annuellement pour l'ensemble de la MRC. Chaque municipalité
inscrit sur sa carte papier (brouillon) les nouveaux équipements et les nouvelles
constructions. La MRC coordonne, avec le regroupement des arpenteurs, la transcription
numériques de ces informations. Les frais sont partagés entre les municipalités. Les
arpenteurs, sur le terrain, prélèvent les coordonnées de ces nouvelles implantations liées
au repère géodésique de quatrième ordre défini par le MRN. Ils produisent des dom6es
en un format reconnu par le logiciel Microstation de la MRC. Ensuite ils transmettent à la
MRC ces mises à jour en format numérique. Ces données sont également transformées en
ASCII et ensuite récupérées selon différents formats compatibles pour la préparation des
cartes imprimées. La MRC se charge de retourner aux municipalités des cartes
actualisées. Elle se sert également de ces fichiers pour les activités courantes de gestion,
de planincation temtoriale et de communication. Le patrimoine bâti, les équipements
publics, les réseaux sont ainsi régulièrement mis à jour, de façon à maintenir pour les
instances décisionnelles une représentation conforme du cadre bâti. Bien plus, la
disponibilité de ces données numériques permettra à la MRC de faire la transition, en
temps opportun, vers la réforme cadastrale de manière hannonieuse.

7.3 Paramétres nécessaires à l'appréciation des mécanismes décisionnels


à la MRC de Portneuf

À travers ces cinq thèmes d'exploration, nous avons cherché à saisir la dynamique
décisiomek à la MRC de Portneuf. Nous avons mis en évidence, le mécanisme
d'élaboration de l'information temtonale et les procédures décisionneIles en usage dans
cette MRC.

Le temtoire demeure un fondement essentiel pour les interactions entre les parties
prenantes de la gestion régionde. Ce fondement se transcrit par des modèles fondés sur
une vue d'ensemble conduisant à une représentation systémique du temtoire (RST)I0.
Mais comme il a déjà été précisé précédemment, la référence ultime pour cette
transcription se situe dans le cadre de la Lui 125, notamment avec les nouvelles
prérogatives qui y sont définies depuis l'amendement de 1993.

l0 Préiaz-Droux, 1995 ;De Sède et Thériault, 1996.


De manière générale, avec le processus décisionnel actuel à la MRC de Portneuf, la
pIanification est souvent déphasée et inappropriée face aux réels enjeux temtoriaux.
Certains des documents constituùfs @OR) du Schéma révisé ont été préparés dès 1995,
d'autres en 1998; pourtant, le contexte décisionnel et les enjeux sur lesquels ils portent,
ont considérablement changé depuis leur préparation. Celui portant sur la gestion des
déchets, par exemple, est déjà jugé inapproprié par les groupes sociaux mobilisés autour
du processus de révision.
Les entretiens nous ont appris que ces écarts découlent, tout d'abord, des procédures et
des méthodologies utilisées dans la pladkation territoriale. Le caractère inapproprié des
objets du schéma, la trop grande fréquence des dérogations et révisions ne justifient pas la
somme d'énergie et de travail investie à la préparation et au statut officiel conféré au
Schéma d'aménagement. Il existe donc des aspects techniques et des aspects socio-
politiques à revoir dans ces procédures. La faible maîtrise de l'information
environnementale utile à la décision et I'inadéquation des processus de participation de la
population sont, sans nul doute, les premiers écueils sur lesquels devront s'arrêter tout
questionnement intellectuel et scientinque en vue de contribuer à l'amélioration de ce
processus décisionnel.

De façon spéctjZque, les caractères particuliers peuvent être repérés à travers les points
suivants :

1 ) Appauvrissement de la qualité des informations durant le processus d'analyse. Les


modes de collecte et de dépouillement des données ne sont pas liées à une vision
systématique, mais plutôt à des appréciations de nature essentiellement qualitative et
subjective. Chaque étape comporte des pertes Krémédiables pour la mémoire du système
temtorial. Les secrétaires-trésoriers et les inspecteurs municipaux (presomes-ressources)
sont certainement utilisés à chaque inventaire (à peu près tous les dix ans). Mais la
faiblesse des mécanismes de stockage rend les fonctionnaires incapables de suivre
efficacement l'évolution des faits temtonaux (temporalité). Les processus cumulatifs ne
sont pas retraçables efficacement par les différentes catégories d'utilisateurs, avec de tels
modes de gestion de données.
2 ) Lourdeur du processus de réVrSion. Le législateur aurait pu tout bonnement indiquer
que, tous les 5 ans, les MRC préparent un nouveau schéma d'aménagement. Le modus
operandi est très linéaire, même quand les professionnels font allusion à des boucles de
rétroaction dans leur démarche. Pour composer avec ces carences, iI appert que les
constats sont assez généraux CacceptabIes par tous) et évitent Ies de%ats de fond, comme
dans le dossier du Règlement de gestion des déchets. L'étude des dossiers traîne en
longueur. Un dossier qui devait être finalisé en quelques semaines peut nécessiter une
refonte complète au bout de deux ans. Bien plus, chaque fois que les aménagistes sont
avisés d'une nouvelle réglementation ministérielle, tous les dossiers s'y rapportant sont
gelés. D'autant plus qu'à chaque nouvelie réglementation, le Gouvernement a le priviIège
de transférer de nouvelles responsabilités aux MRC avec des délais d'application
imposés.

3) Inadéquation des méthodes de travail: Les professionnels font un usage fiéquent de


cartes thématiques ou de cmes de synthèse (imprimées), mais les procédures d'édition,
d'extraction de données, de calculs et d'archivage se font davantage avec des procédés
manuels. L'utilisation des SIG pour une approche intégrée des faits territoriaux par les
données est encore au stade embryonnaire. Pour effectuer des constats ambitieux, fi aurait
fallu utiliser des méthodes d'analyse (notamment spatiale) plus rigoureuses, à la place de
l'appréciation cartographique iIaditio~ek3.Les estimations de superficie ou de distance
dans les rapports sont plus qu'approximatives. Les analyses de voisinage, l'estimation des
impacts et la comparaison des scénarios ne se sont pas effectuées de manière rigoureuse
avec des références assez précises au temtoire et surtout avec des méthodes scientifiques
éprouvées. Chaque fois que la population conteste un choix ou une affectation, la MRC
fait appel à des firmes de consultants pour justifier son choix et par la suite, toutes les
discussions se Limitent aux balises, aux analyses et aux informations définies par les
consultants.

4) Faiblesse desprocessus de négociation: Les principes de négociation et de consensus


sont certes connus et acceptés par les acteurs du système temtorial; mais, au-del2 des
orientations générales, il faut admettre que la pratique du marchandage politique est très
courante. Dans ces situations, les enjeux relatifs h l'environnernen t sont souvent négligés
par les parties prenantes. Ceci décode également du fait que la maîtrise de l'information
est faible et que les processus aboutissant au choix sont mal ou peu balisés. Les dossiers
relatifs à la gestion des boues ou celui de la gestion des déchets peuvent illustrer ces
propos. Dans ces deux cas particuliers, les documents de révision obtenus par suite des
négociations sont, avant même leur mise en application, jugés superficiels ou peu
pertinents par ceux-là mêmes qui ont participé aux négociations.

5) Nécessité de l'enrichissement du système d'information régional: La réforme


cadastrale en cours mettra à la disposition des MRC des données numérisées sur le
temtoire qui enrichiront grandement les potentialités d'analyse pour améliorer la gestion
du milieu. Les informations provenant du cadastre sont actuellement peu utilisées et la
MRC ne dispose pas encore les structures et les compétences à même de réaliser et
d'exploiter L'enrichissement de ses bases d'information suite à l'implantation de la
réforme cadastrale. Cette exploration thématique a pourtant mis en évidence la place
centrale que revêt l'information temtoriale dans le processus décisionnel la MRC de
Portneuf, à côté des valeurs socioculturelles des parties prenantes et des rapports
d'autorité. De manière générale, l'information, comme facteur décisionnel, est peu
maîtrisée au sein du service d'aménagement. Certes, il s'effectue une certaine gestion ou
utilisation de l'information, mais cette gestion est largement en-deçà des exigences
actuelles de la L.A.U. Cette insuffisance a des conséquences manifestes dans un contexte
de transfert de responsabilité entre les paliers gouvernementaux ou pour atteindre des
objectifs de développement régional à caractère durable.

Cet ensemble de considérations supporte l'urgence de la mise en œuvre d'une solution


théorique semblable à celle proposée dans la première partie de cette thèse, dans la
mesure ou elle peut apporter des solutions réelles aux problèmes rencon~éspour La prise
de décision dans les espaces régionaux, et de façon spécifique, à la MRC de Portneuf. Ce
cadre théorique visait effectivement des problématiques décisiome~essemblables à
ceiles constatées à la MRC de Portneuf et résumées dans la section précédente.
L'application qui suit présente le cadre général d'une approche méthodologique d'aide
au processus décisionnel en aménagement du territoire et en planification
environnementale régionale. À cette étape-ci, les paramètres nécessaires à la
compréhension des mécanismes décisionnels à la MRC ont été énoncés. Cette thèse va de
l'avant en esquissant une méthodoIogÎe qui relève les défis techniques sans négliger les
aspects socio-politiques de cette strate décisionneIIe. Le but consiste B structurer la prise
de décision et la formulation des choix d'aménagement. La conception et
l'expérimentation, proprement dite, de cette méthodologie sont développées dans les
Chapitre Vm, M,X et XI.
PARTIE C

Cette troisième partie contient quatre chapitres complémentaires (Chapitres VIiI, IX,X et XI).
Elie décrit et applique l'approche méthodologique proposée.
Les applications se rapportent à trois problématiques de planification / gestion territoriale (IX, X
et XI). Eues traitent respectivement de:
1. l'interprétation de l'inventaire des ressources naturelles, la détermination du potentiel et la
spécification des contraintes de l'aménagement du territoire,
2. la transformation et l'évaluation de l'utilisation du sol et
3. la négociation des conditions d'affectations du sol.

Il faut cesser defragmenter les décisions, ilfaut, en effet, instaurer


une responsabiiirt!plus large pour les effets de certaines dPcislons
d'où la nécessité d'informer le public et d'assurer sa parîicipation aux
d&c&ions.
. Sommet de la Terre, 3-14 iuin 1992.
Action 21, c h a ~8,
Chapitre VIII

8. Présentation de l'approche méthodologique

Cette approche méthodologique vise à répondre à la demande sociale d'information sur


l'environnement pour accompagner la prise de décision dans un gouvernement régional (§
1.4). Elle est adaptée au contexte spécifique de la MRC de Portneuf (5 7.3). Elle réalise la
mise en interrelation des trois approches retenues' et discutées lors de la présentation du
cadre théorique de la thèse. Elle constitue un tout, un ensemble conceptuel basé sur la
perspective méthodologique liée à l'émergence d'une deuxième génération de
l'information environnementale. Cette approche méthodologique peut être présentée selon
trois vues principales:
a) Une vue procédurale: elle correspond à l'organisation séquentielle des différentes
phases définies dans le modèle de processus décisionnel adopté et défini dans les
Chapitres N et V. Dans cette vue, nous schématisons le cadre d'insertion de rapproche
méthodologique proposée pour aider au processus décisionnel Zî la MRC de Portneuf.
b) une vue fonctionnelle: celle-ci se singularise par I'emboîtement d'un tronc général
pour répondre aux exigences de la planification environnementale régionde et d'un tronc
spécif5que dédié à la gestion des projets et à la prise en compte des préférences des parties
prenantes.
c) une vue structurelle: elle s'articule par la relation entre un module de gestion
d'information géographique et un module d'analyse.
8.1 Procédure retenue pour l'articulation des composantes
méthodoIogiques
Cet aspect de la démarche ne constitue pas l'objet premier de notre étude. Cette vue
procédurale appartient à un domaine d'étude particulier (management) duquel nous avons
repris2 des éléments pour renforcer la base conceptuelle de notre démarche. À la section
4.3, nous avons esquissé les limites de notre approche en précisant que nous voulons
d'abord contribuer à revoir certaines des composantes de la procédure décisiomeue
(réingénierie avec un petit r) dans les gouvernements régionaux. Cette procédure est
formée par les interrelations de cinq étapes fondamentales permettant chacune d'atteindre
une cible particulière (5 4.2, Modèle de processus décisionnel adopté):

a) Perception de la situation et clarification du ou des problèmes à résoudre,

b) Analyse préliminaire et définition des actions réalisables,

c) Élaboration des options, analyse et simulation,

d) Évaluation des alternatives

e) Réalisation et rétroaction. Cette dernière étape ne sera pas explorée dans le cadre de
cette étude.

Ces différentes étapes s'associent de manière simplifée selon la figure 8.1 présentée, ci-
après. Cette figure (8.1) reprend les flux directeurs du modèle général présenté au
Chapitre V (fig. 5.1). Les principales étapes de l'expérimentation seront articulées selon
ces quatre premières phases. Toutefois, pour saisir l'essence de la démarche proposée3,
cette vue procédurale doit être complétée par les vues fonctionnelles et structurelles, telles
que présentées dans les deux sections qui suivent (5 8.2 et 8.3).

La planification environnementale, les syst5rne.s d'information géographique (SIG)et l'aide multicritère à la décision
(AMCD),Chapitres 2,3 et 4.
À la suite de nombreux auteurs cités au Chapitre IV.
ou les composantes de la procédure prise en charge par la démarche.
Figure 8.1.- Vue procédurale
(&es de la procédure retenue)

8.2 Fonctions principales dans l'approche


Les exigences découlant des différents lois et règlements relatifs à l'aménagement du
territoire et à la protection de L'environnement justifient cette vue fonctionnelle4 (Figure
8-2).

Ainsi, les velléités de transparence et le choix de gérer le territoire selon des références
participatives peuvent se renforcer par la connexion du tronc général avec le tronc
spécifique pour répondre aux exigences de la planifcation environnementale régionale et
faciliter la mise en œuvre des projets multiobjectifs et multicritères.
Figure 8.2.- Vue fonctionneUe
-

MILIEU PLANIFICAmON
BIOPHYSIQUE
ENVIRONNEMENTALE
Vanables d'€ta. a Indicateurs
a Séries de données
h t d e s Ueur U Vatiables d'évolution
Simuiations 9 Tabbu~
Gnphiques

1 CADRE 1

GESTION DE PROJET 1 1
1 PLAN D'ACTXON 1 1

lan ni fi cation
straté$Jpe 1 Atoub et Contraintes 1
AIDE MULTICRITÈREA LA DIECISION

8.2.1 Répondre aux exigences de la planification environnementale régionale


Trois types de données alimentent le tronc général du SIG: les bases biophysiques, le
profil socio-économique ainsi qu'une représentation des valeurs du milieu à travers Ies
lois, les règlements, la jurisprudence, les résultats des sondages d'opinion et les traditions
documentées (référentiel culturel)? Sur Ia figure 8.2 représentant le schéma fonctionnel de
l'approche, ce troisième type constitutif est présenté avec un fond en trame grisée pour
indiquer qu'il est toujours pris en charge de façon partielle, circonstancielle ou relative.

Toutes les catégories de données y sont organisées et gérées en plus d'y être
potentiellement l'objet d'analyses statistiques et spatiales. La dernière spécificité de ce
tronc commun porte sur la visualisation et la production d'outputs pour les rapports. Ces

Mécanique, pratique ou utilitaire.


Toujours dans la logique du "core data" présentée au chapitre 5 (5 5.1).
outputs peuvent être sous forme d'états des lieux, de cartes, de modèles, de bilans, de
tableaux ou de graphes servant à l'élaboration des choix sur lesquels les décideurs sont
appelés à statuer (décision).

8.2.2 Faciliter la mise en oeuvre des projets multiobjectifs et rnulticritères


Ce tronc spécifique est utilisé dans des situations particulières liées à la planification
stratégique de certains projets relatifs au transport, à la réalisation de nouvelles
ïnfkastnicnires ou de nouveaux équipements d'importance (LAU, art. 5, 7% et 5,8Ob). Les
catégories de projet s'y prêtant le mieux sont celles où la concertation des intervenants est
acquise et dont la mise en œuvre du projet nécessite la comparaison de variantes
(scénarios).

L'analyse multicritère (AMCD) constitue l'outil privilégié de cette composante. L'AMCD


aide à l'élaboration des critères d'évaluation, à la formation des matrices de comparaison
avant ou pendant une négociation entre les parties impliquées dans un projet. La
pertinence de l'implantation de ce module se justifie avant tout par ie caractère obligatoire
du Pian d'action dans les schémas d'aménagement au Québec, depuis la révision de la Loi
125 en 2993.

À la section 6.2, nous avons mis en évidence les mécanismes prévus par la Loi pour
impliquer les MRC dans la réalisation des projets d'aménagement. Elles y assument un
rôle de coordination. Le plan d'action constitue la strate opérationnelle du Schéma
d'aménagement. Ii constitue l'aboutissement d'un processus de planification stratégique.
Son contenu et son organisation sont des incitations B la négociation et à l'évaluation de la
pertinence d'une ou des phases d'un projet territorial. Sa nature justifie la jonction avec
l'aide multicntère à la décision qui est proposée dans cette thèse.

8.3 Structuration de l'approche en trois composantes


Cette approche méthodologique porte essentiellement sur la production d'informations
environnementales pour le système territorial. Elle est élaborée autour d'un concept d'aide
la décision (Figure 8.3).
Figure 83.- Modèle entréesortie de l'approche (Vue structurelle)

-- --

Il importe de rappeler que la nature et le fonctionnement d'un SIG sont déterminés par son
but spécifique6. AGRIÉCOR~,par exemple, a été organisé pour analyser l'impact de
l'agriculture intensive sur l'environnement de Portneuf à différentes échelles
géographiques. Cette approche-ci est élaborée pour la préparation et la gestion de Schémas
d'aménagement axés sur les préoccupations environnementales. Elle doit idéalement
répondre aux attentes des articles 5, 6 et 7 de la Loi 125 qui ont été synthétisées dans le
tableau 6.1 (Contenu du schéma d'aménagement).

Se référer aux concepts élaborés ZL la section 3.2.


Agriculture intensive et écosystèmes régionaux. le SIG du groupe Écogestion pour la région de Portneuf, voir Girard
M.,Prévii C., Rouffignat R. et Thériault M. 1997.
De manière stmcturelleg, cette démarche allie deux modules de gestion de données
géographiques et un autre d'analyse. Ces modules de gestion traitent autant les
métadonnées que les données, localisées ou sans référence spatiale.

8.3.1 Gestion des métadonnées


Les métadonnées sont une structure de classement (ou grille) dans laquelle on peut
inscrire des détails sur une information donnée.9. Les métadonnées servent à décrire le jeu
de données qu'elles accompagnent (Beard, 1996). La gestion des systèmes d'information
et particulièrement des systèmes d'information géographique (SIG) requiert une prise en
charge efficace des métadonnées. Ii existe différentes approches méthodologiques pour
documenter les données.

Conceptuellement, la métadonnée renvoie à l'idée du catalose de bibliothèque, aux


cartes perforées utilisées par les premières générations d'ordinateur ou encore simplement
aux indications (- ... h...)portées sur un paquet déposé à la poste (Spery et Libourel,
1998; Goodchild, 1996). Le concept de métadonnée dans les SIG allie la puissance de la
localisation géographique à la pertinence de l'organisation de l'information. Cette
approche est en pleine évolution dans la conception et la réalisation des SIG. La
documentation des données améliore la communication entre les producteurs et les
utilisateurs de données. Avec ou sans un inventaire préalabIe des données existantes, la
structuration progressive d'un système d'information ne saurait se passer de cette phase de
documentation (Thériault, 1998; Bédard, 1994; Beard, 1996; Beaudoin, 1996; Hedofer et
]3rianchia, i998). Celle-ci sert à:
a) décrire le contenu du système. En plus d'une présentation d'ensemble du système
d'information, la description de chacune des tables permet de présenter et de se
représenter de manière correcte le contenu sémantique du système d'information.
L'usager dispose alors des spécificités et les limites inhérentes à la mise en oeuvre du
système d'information.

Arrangement ou organisation des parties constitutives d h ensemble


Service de localisation de l'information du Gouvernement, Canada http://cils.~c.ca
garantir les manipulations et la pérennité des données. La structuration, la méthode
de production et la précision des données conditionnent l'ensemble des opérations
pertinentes qu'on peut effectuer dans un SIG.
faire état des changements à apporter au système. La documentation des données
en faisant état de I'exhaustivité et de la précision des données permet de juger à tout
moment de l'ampleur et de la nature des modifications à apporter au système pour un
usage particulier.
révéler le degré de fiabilité ou d'incertitude des données.
faciliter les échanges de données et en préciser les limites d'usage. Ces notions
permettront aux utilisateurs de déterminer les marges de confiance Li accorder aux
données et la valeur des informations qui peuvent en être tirées selon l'unité de
représentation choisie (granularité) et l'échelle géographique retenue.
assurer l'indépendance du système par rapport aux mouvements du personnel.

développement de La documentation des données précède la phase de conception du


futur SIG'O. Beard (1996) recommande d'organiser les métadonnées selon trois phases
complémentaires:
4 une phase ex-ante qui deoute dès l'inventaire et l'analyse des données existantes.
L'évaluation de l'opportunité d'un SIG doit déjà mener aux premières Bauches de la
structuration des métadonnées. Alors, Ta documentation des données peut s'opérer selon
une grille prédéfine (key-in) pour indiquer les sources de données. Cette étape est facilitée
dans le cas d'une institution expérimentée, capable de récupérer des données déjà
documentées, comme c'est le cas à la MRC de Portneuf.
4 une phase d'accompagnement de la mise en place du système. Dans AGRIECOR, la
documentation s'est effectuée de manière progressive grâce à des fichiers de texte
structurés selon un modèle ad hoc qui accompagnaient chaque table de donnée insérée
dans le système. Toutefois, il peut s'avérer utile de développer pour cette phase des
procédures (look-up,memure, compute or infer) permettant la mise à jour de certains

Les principdes phases d e développement diin SIG sont les suivantes: Évaluation d'opportunité, Inventaire e t analyse
d e i'existant, Conception du futur systéme, Réaiisation, Implantation, Opération et ~valuation(cycle).
champs d'information apparaissant dans la métadonnée. De même, lors de
I'enregistrement d'une table de données ou d'un espace de travail (Workspace),
l'utilisateur peut-être invité à compléter une étiquette (key-in)et la procédure programme
I'enregistrement d'un échantillon du Wurkspace en fonnat image (computed). Cet
échantillon sera associé à l'étiquette dans le répertoire des métadonnées, permettant une
prévisualisation par les utilisateurs.
+ Une phase ex-pust pour décrire les processus utilisés, la qualité des données, Ie but de
la réalisation, les réalisateurs, la topologie, le tableau des relations, les conditions
d'utilisation des données, etc.

L'organisation des métadonnées peut se faire selon différents formats. La FGDC (Federul
Geographic Data CmmFttee), par exemple, recommande une structure avec quelques
deux cents champs descriptifsll. Beard (1996) présente plutôt des formats associés à des
objectifs:

- de recherche (la donnée qu'on recherche existe-t-elle dans la collection ?),


- d9évaIuation(la donnée sera-t-elie appropriée pour l'application ?),

- de transfert et, à la limite, d'interopérabilité des modèles12 (taille, sû-ucture logique et


physique de la donnée), en s'inspirant des normes de la SDTS (Spatial Data Tranfer
Standard).

Dans la démarche retenue, on s'arrête aux deux premiers aspects selon le principe du
%ore data" ( 5 5.1). La plupart des données récupérables par la MRC étant déjà
documentées, on propose de réaliser une application intégrant le catalogue de données
(géographiques) et les autres données attributives utilisées dans les opérations courantes
du Service d'aménagement. La figure 8.3 et le tableau 8.1 présentent les relations les plus
marquantes entre les différentes rubriques de métadonnées. À l'annexe 6, ces rubriques
sont reprises avec les champs descriptifs qui leur sont associés. Cette Liste de champs

hmil]
l [ htt~://eeochanee.er.us~s.aov/~ub/tools/meeadatafstandard/metadata.
l2 Cet aspect constitue un champ conceptuel des SIG en pIein développement Les travaux de la Open Geodata
Inreroperability Specification (OGIS consortium) peuvent en tCmoigner [hm ://w.o~eneis.orp;l].
pourra être modifiée et améliorée à la phase d'implantation de cette approche
méthodologique. Cet agencement favorise l'atteinte des objectifs généraux de l'approche.

Tableau 8.1.- Relations pour Ia gestion des Métadonnées


TABLE RELATION TABLE
COLLECTION AVOIR DOSSIER
1 1

NORME 1 AFFECTER 1 COLLECIION

DOSSIER CONTENIR 1 .THEME


DOSSIER CONTENIR 2 PHOTO-IMAGE
DOSSIER CONTENIR 3 DOCUMENT
DOSSIER CONTENIR 4 AUTRES
DOSSIER SE RAPPORTER A MRC
I
THEME ÊTRE CARACTERIS& PAR 1 ENTITÉ
EN= C A R A ~ S É2
PAR VARIABLE
I
AUTRES TRAITER DE THEME

PERSONNEL GERER DOSSLER


PERSONNEL UTILISm DOSSIER
PERSONNEL AVOIR TRAIT% DOSSIER
PERSONNEL APPARTENIR À ORGANISME
J
ORGANiSME ETRELIEA MRC

AUTRES TRAITER DE THEME L

Le modèle de métadonnées (Figure 8.3) utilise le mode relationnel. Cette conception


permet de dépasser les modes traditionnels de compilation des données. L'avantage de
cette approche par les bases de données est qu'elle permet de faire des requêtes, de
naviguer et d'interroger en formulant des requêtes complexes afin d'approfondir la
recherche des données existantes.

À cet effet, les rubriques principales sont les suivantes: la MRC, les dossiers, les domaines
d'intervention, les personnes ou le personnel et les documents. Les différentes rubriques
sont liées entre elles par des relations spécifiques ou hiérarchiquesl3. Cet aspect
relationnel n'est présenté dans ce rapport qu'à titre d'illustration et devra être complét6
dans le contexte sp6cifique des besoins effectifs de la MRC.

l3 Thérïault et al. 1999; Girard et al. 1997; Bédard et al, 1996; Caron et Bédard 1993; voir aussi:
http://www.landuse.com/ma~sfom.htmSouthwestern Colorado Data Center. Disiributes GIS data over the Internet to
rural Coloradans; htt~://Pis.ci.ontario.~.us/gis/Ciw of Ontario, California Geographic Information W e b Server;
httD://www.e~a.~ov/envirohmiVmod/index.htdUS Environmenta1 Protection Agency, Maps On Demand.
F i g u r e 8.4
Modèle de qestion des Métadonnées
w

Démarched1AIdeau Processus Déclslonnel en Aménagement du Tenitolre et en planlficatlonenvlronnementaleréglonale


1 PHOTO IMAGE 1

I-
ID Image
ENTITÉ *CTÉRISÉ+ T&ME
Nom Entité Nom Thème

* I DOCUMENT
1 AUTRES No Document

ATTRIBUT
9 CONTENIR

1 COLLECTION 1
Nom-Aitri b

MRC
Twe Territoire

Matricule

c @EL I E ~ ORGANISME
Matricule
83.2 Organisation des données et des informations géographiques
Le second pallier d'intégration dans cette approche se rapporte à la gestion des données
elles-mêmes. Toutes les rubriques se rapportant aux objectifs visés par le système
d'information y sont développées. L'objectif est de pouvoir utiliser de manière efficace et
efficiente différentes catégories de données. La gestion conjointe d'images satellitaires, de
photographies aériennes, de séries statistiques et de tout autre donnée territoriale
(enquêtes, sondage d'opinion) fournit aux décideurs un outil d'analyse et de modélisation
utile à la condition de pouvoir bien gérer et analyser ces données (Figure 8.3)-

Les défuiitions classiques des SIG associent de manière stricte la perspective de l'analyse
spatiate à la logique de l'organisation des données géographiques dans les systèmes
d'information14. Canalyse spatiale est ainsi présentée comme une finalité première des
SIG. Et dans la mise en œuvre des SIG, la transcription des données sous une forme
numérique compatible avec de tels traitements est perçue conune le principal obstacle-
Toutefois, ces dernières années, les méthodes de travail se réorganisent dans les domaines
liés à la gestion du territoire et semblent créer de nouveaux besoins par rapport aux SIG.
En plus de se demander a priori: "telle donnée nécessaire à la gestion temtonale est-elle
déjà sous forme numérique? Et sinon, quel serait le prix à payer pour la traduire?", on se
demande en outre: "doit-on disposer de cette donnée sous forme numérique pour
améliorer la performance d'un système décisionnel?"

Le marché informatique est en progrès continu, ce qui accroît la disponibilité et


l'utilisation des données numériques au sein des organismes privés et publicsl? Dans ces
conditions, la fuialité de la gestion des données prend de l'importance à côté de celle de
l'analyse spatiale au sein des systèmes d' information organisationnelle utilisées pour
l'aménagement du temtoirel6. La démarche proposée dans cette thèse, conceptuellement,
tient compte de cette double fonction (gestion des données et analyse spatiale). Son

l4 Maguire et Dangermond in Goodchild et al, 1996,Thériault, 1996,Bergeron et al., 1994.


lS Les clubs de loisir, les compagnies aériennes, Ies syst&rnesde navigation, les services de sécurité publique, Ies
services d'aménagemen.t etc., ont recours à ciifferentes générations de SIG. Dans bien des cas, ces SIG ne font office
que de gestionnaires de dom- avec des fonctions de cartographie automatique (Goodchild, 1996).
l6 Caron, 1996;Muller et Laurini, 1997;Laurini, 1998.
organisation est déterminée par les tâches ou les ensembles de tâches définies comme
fondamentales dans la prise de décision et la gestion se rapportant A l'espace régional
(decision support et task-oriented). Les contraintes techniques de toutes sortes, les limites
inhérentes aux changements d'échelle et les questions relatives à la résolution et à la
précision des données doivent être spécifiées lors de la phase d'implantation de cette
approche méthodologique.

Cette vision de la gestion des données est représentée dans le modèle conceptuel de
données (MCD, Figure 8.5). Ce modèle sans être exhaustif regroupe les thèmes d'intérêts
conformément à la vision du "core dataw(§5.1). Il convient de remarquer que seuls les
phénomènes géoréférencés y sont présentées. D'autres rubriques liées aux documents ou à
la gestion du personnel, bien qu'essentielles A Ia prise de décision et à la dynamique de la
gestion du milieu sont, dans le cadre de cette expérimentation, représentées uniquement
dans les métadonnées (Fiame 8.5 et Tableau 8.2).

Tableau 8.2.- Relations pour la gestion des Données


TABLE 1 RELATIO N TABLE 7
M RC INCLURE LOT
MRC 1 ËTRE LIE A ENTREPRISE
M RC SUPPORTER A CTlV ITE S
1

1
A CTlV TE S 1 ASSURER PRODUCTION
1 1
4
PRODUCTION 1 ENGENDRER I P R O B - ENVIRONNEMENTAUX
I
I
PROB. ENVIRONNEMENTAUX AFFECTER P O P U LATION
PROB. ENVIRONNEMENTAUX AFFECTER MILIEU BIO-PHYSIQUE
PROB. ENVIRONNEMENTAUX SUSCITER ENJEUX ENVI.

POPULATION PARTICIPER A A CTlV ITES


POPULATION HABiTER DANS RESIDENCES
I 1
MILIEU 610-PHYSIQUE 1 CONDITIONNER ICHAMPS
I
LOT SUPPORTER 1 CHAMPS
LOT SUPPORTER 2 B ATlM E NT

ENTREPR1SE GENERER ACTIVITES ECONOMIQUES


ENTREPRISE S ~ ~ U EDANS
R ~ B A T I MENT
Ce modèle de base peut être décomposé en trois modèles relationnels secondaires que
sont: le modèle du milieu biophysique, le modèle du contexte socio-économique et le
modèle des interactions du miLieu (Figure 8.5.1, 8.5.2, et 8.5.3). Ce dernier reprend les
variables de correspondance entre les deux modèles précédents airisi que Les variables
d'évolution qui en découlent.

Cette démarche permet de:

localiser et documenter des données numériques se rapportant au territoire,


traiter les données et rendre l'information environnementale accessible en temps réel,
mettre à jour régulièrement les jeux de données,
comparer des formats de données,
stocker de manière adéquate les données,
contrôler l'intégrité des domées, et
échanger des points de vue, afin de négocier l'affectation du temtoire.

Une fois encore, il convient de rappeler que la préséance accordée à l'approche par les
décisions et les tâches pour cette élaboration conceptuelle aide A gérer autant les données
géoréférencées que les données non-référencées, dans les limites des relations à établir
entre les phénomènes représentés dans la base de données (Ferrand et Ferrent, 1997).

Les caractéristiques spatio-temporelles des processus territoriaux sont modélisées pour


faciliter les intégrations rnulti-dates, rnulti-échelles, rnulti-sources. La complexité des
problématiques décisionnelles multicritères peuvent être solutionnées grâce à une telle
pIate-forme multi-applications avec des intervenants multiples (Ferrand, 1996).

L'implantation d'une telle approche méthodologique nécessite des paliers de responsabilité


parmi les usagers'? Le gestionnaire ou l'administrateur est chargé:
1) d'accroître la disponibilité des données,
2) d'harmoniser l'accès (sécurité) des différents usagers à une base de données unifiée,
3) d'organiser la base de données pour la rendre plus performante,

l7 Chapitre VIT: information et dkision a la MRC d e Portneuf.


F i g u r e 8.5.2 CONTEXTE SOCIO-ÉCONOMIQUE
Modéle conceptuel de données (MCD)
Démarche d'Aide au Processus Décisionnel en Aménagement du Territoire et en planification environnementale rkgionale

F==l
UTliiSATlON DU SOL
E
3 ORGANISME

Localisnlion
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~ ~ 1 o i i i i iracsliho
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Bmgcl de rtpuatiai II).
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PUME EAUX SuuiQuAtlTE PAYSAGE i I Autre r l i v l J agricole


Acr do loisir C( pkin-air
Enkikn p
cw
Dkhwgcamuniclpiks
Foucr Kpiqwa d puai&
Ew~rngDul
4) de gérer les multiples éléments géoréférencés,
5) d'assurer l'intégrité des données géographiques,
6 ) d'intégrer les données spatiales dans le système d'information institutionnel, et
7) de gérer les données spatiales en ayant recours aux fonctions des SIG.

Il contrôle Ies droits d'accès (sécurité), les mises à jour, les fréquences d'utilisation. Les
aspects juridiques et légaux résultant de la réorganisation du service autour des nouvelles
technologies de l'information et des comUI1ications W C ) relèvent en partie de ses
compétences.

8.3.3 Analyse et modéiisation des informations géographiques


Dans la section précédente ($ 8.3.2), le principe d e la double finalité des SIG a été
présenté. Les mécanismes de gestion des données ayant été explicités, il convient
maintenant de définir la place de l'analyse spatiale et d e l'analyse des données (de manière
générale) dans cette démarche. Sa composante d'analyse se définit par tout type de
procédure utile à la prise de décision et ne faisant pas partie du noyau de gestion des
données. Peu importe que ce module ait été développé à l'intérieur ou à l'extérieur du
logiciel de SIG, tout module d'analyse appartient à cette composante. Le principe étant
qu'un module se justifie par les besoins décodant de la démarche du planificateur et non
par les fonctions disponibles dans un logiciel particulier.

Selon la problématique à l'étude, un module d'analyse peut:

être basé sur un modèle mathématique [exécuter un algorithme pour déterminer le plus
court chemin, calculer la durée probabIe d'ensoleillement d'un site, déterminer le tracé des
lignes de partage des eaux @assin-versant) ou des pentes, représenter par simulation 3D
(en trois dimensions) des corridors de paysage, évaluer les risques de pollution, esquisser
un modèle numérique de terrain, effectuer une analyse de réseau, évaluer un temps de
parcours, solutionner un problème d'optimisation, résoudre un problème d'analyse coûts-
bénéfices, etc.].

et intégrer une méthode d'aide mdticritère à la décision.


L e seul principe à suivre est que, les problèmes décisionnels étant définis, les objectifs
identifiés et les variantes générées, il revient aux planificateurs de proposer les techniques
d'évaluation les plus appropriées pour un ou l'ensemble des paramètres d'une décision.

Albrecht (1996) a dkfini une vingtaine d'opérations effectuées par les modules d'analyse
des différentes familles de SIG. NatureIIement, d'un logiciel à un autre, l'ergonomie, la
structure des données, le nombre d'étapes pour la résoiution peuvent varier grandement.
Dans le tableau 8.3, nous avons associé ces opérations à sept catégories d'analyse.

Tableau 83.- Éléments de la composante d'analyse


1Analyse exploratoire Interrogation Requête thematique Requ6te spatiale Classification
Intersection / Union Corn-dorlTampon Superposition Thiessen / Voronoï
Pente / Exposition Bassin versant Drainage / Réseau Analyse d'inte"sibilit4
Simulation
Coût / Diffusion / Proximité Proche voisinage/ Capacit6 et vuln8rabilit6
Dispersion Adjacence des réseaux
Analyse muitivarfee Modale de Diffusion Centralit6 1 Fome / RBseaux spatiaux
Surfaces de tendance ConnectM!é temporels
Estimation Interpolation / Géostatistique / Test d'hypothèse
Inf6rence Echantillonnage
Agrbation MBthode multicritbre paf
1 Icom&te lagrégation partielle 1
Adapté de ALbrecht, 1996.
Selon la nature de la problématique décisionnelle, le planificateur fait la sélection d'une
ou de différentes catégories d'analyse ou en ajoute de nouvelles dans cette composante
sous la forme de modules complémentaires.

Le transfert des données entre les modules de gestion et les modules d'analyse, dont
I'AMCD, se fait au besoin selon un interface représenté par le diagramme de flux (Fig.
8.6). Les données sont théoriquement lues ou structurées dans cet interface de manière à
les rendre compatibles avec les procédures de l'algorithme se prêtant le mieux à l'analyse
en cours. Cet interface produit des extrants qui forment de nouvelles tables de données ou
de nouvelles variables au sein d'une table existante qui est gérée par le module de gestion
de données (Figure 8-6).
Figure 8-6~Les
flux de données dans l'approche

8.4 Perspective pour l'implantation de cette approche méthodologique


La présentation de cette démarche a été effectuée, en privilégiant tour à tour une approche
procédurale, une approche fonctionnelle et une approche stmctureLIe. Pourtant, la
dimension systémique des faits territoriaux a été considérablement étudiée dans cette
thèse. Cette démarche gagnera à être complétée dans le futur par une vue systémique qui
fera le pont entre ce développement conceptuel et un mode de réalisation capable
d'intégrer des outils de base utilisés dans la production, la gestion-analyse et la
communication de l'information environnementale (Figure 8-7).

En effet, le principe de la représentation du territoire soutenu dans cette thèse peut être
simulé à travers une coquille d'interface usager conçu en SGLM (Standard Generalised
Mmkup Language). Cette vision de la gestion du territoire pourrait se prêter 2 une
implantation en mode 1ne:met ou LAN (local area network) pour modéliser de manière
optimale les caractéristiques principales d'u système régional: multiscalaire, multi-
acteurs, multi-objectifs, dti-modes, multicritère, etc.
F i g u r e 8.7

Esquisse d'un mode d'opérationalisationde l'approche méthodologique proposée


Représentation Systémique et Gestion du Territoire
Méthode d'Aide au Processus DBclsionnel en Aménagement du Terrrltolre
et en planlflcation envlronnementale réglonale (MAPDAT)

1
7
DONNEES

External
Cette implantation pourra être organisée en un envho~ementinformatique avec cinq
modules principaux :
- Un module de vue et d'analyse statistique et spatiale (GÉOVISION)
- Un module pour les composantes Iégalo-institutiomeUes (GÉOSCHÉMA)
- Un module de gestion administrative du temps de travail (GEOTASK)
- Un module de gestion des dossiers et des métadonnées (GÉORÉPERTOIRE)
- Un module de recherche sémantique (GEOQUERRY)

Une telle implantation pounit aider les gestionnaires du territoire à s'approprier des
principales valeurs supportées par la démarche de cette thèse comme la recherche de la
performance temtoriale, la poursuite de la justice sociale et l'option de la durabilité. Elle
pourrait également contribuer à rendre effective une participation multimodale des acteurs
territoriaux pour la prise en compte des préoccupations environnementales, la négociation
des enjeux te-rritoriaux et la résolution des problématiques décisionnelles pouvant
conduire à des solutions viables et durables dans I'aménagement du temtoire.

Ce mode d'implantation pourrait être utilisé à la manière d'une méthode d'aide au


processus décisionnel en aménagement du temtoire (MAPDAT), comme représenté
schématiquement à la figure 8.7. Ce dernier aspect n'a pas été inclus dans nos objectifs de
travail.

8.5 En guise de synthèse


Par rapport à la problématique spécifique de l'étude, cette démarche aide dans l'évaluation
de l'adéquation entre la répartition des activités sur le territoire (la MRC de Portneuf) et
l'organisation souhaitable de l'espace. En adoptant cette approche méthodologique, les
usagers peuvent obtenir les données et les ressources nécessaires pour alimenter leur
réflexion et disposer de surcroît d'outils pour formuler des requêtes, comparer des
scénarios ou élaborer des modèles représentant la dynamique du temtoire. Cette démarche
aidera à améliorer le contenu et la pertinence des évaluations de bureau.18

l8 L'évaIuation de la performance territoriale peut s'effectuer de maniere g6n6rale au bureau. au champ (ou sur le
terrain) et au laboratoire. Ces trois types d'études correspondent à des budgets et à des niveaux de précision differents.
Lorsque le système sera complètement opérationnel, un aménagiste pourra l'utiliser pour
saisir les caractéristiques d'ensemble (environnement) de la ME2C et disposer d'une
méthode lui permettant d'analyser, selon le cas, en temps réel:
* la particularité d'une activité de production,
* l'impact de la pollution diffuse provenant de l'agriculture intensive,
* l'effet des effluents d'une usine de transformation (pollution ponctuelle),
* les marges de la cohabitation efficace, ou encore,
* les impacts de tel type d'activité (une usine d'aluminium par exemple) sur une autre
activité particulière (club de pêche) ou une affectation (périmètre d'urbanisation).

Les Chapitres VI et W ont servi à présenter le contexte d'application de la démarche


prônée par cette thèse. À la suite de cette présentation étendue de la dimension
conceptuelle, il convient de préciser, que nous avons choisi de manière délibérée de
donner une portée moins développée aux applications présentées dans les chapitres qui
suivent en nous basant sur des principes de commodité, de pertinence et de cohérence.
Ainsi:

les logiciels et les outils retenus ont pour l'ensemble été développés bien avant le deôut
de la rédaction de la thèse. Ils mettent en œuvre des fonctions peu complexes, mais
toutefois capables de représenter et d'améliorer des processus décisionnels réels
(réingénierie avec un petit r), tels qu'ils ont lieu actuellement à la MRC de Portneuf.

Les outils utilisés sont parmi les moins dispendieux et les moins sophistiqués sur le
marché en dépit de leur relative bonne performance. Nous voulons ainsi tenir compte
du budget géré par un gouvernement régional à l'instar de la MRC de Portneuf.

La pertinence des applications retenues se justife également en tenant compte de l'étot


de l'art dans les MRC comme celle de Portneuf. Il convient de rappeler, comme il a
été discuté aux Chapitres VI et W, que ces instances décisionnelles commencent à
peine à intégrer de nouvelles pratiques de travail incluant l'informatique. La prise en

Les travaux d'évaluation de burcru sont souvent negligés même quand on reconnaît leur importance capitale pour
justifier le recours à des travaux plus dispendieux sur Ie terrain ou au laboratoire. En planification régionale,
l'information nécessaire pour l'application d'un rkglement ou la prise de décision peut être suffisante à la suite d'une
évaluation de bureau (Morris et Therivel, 1995; GiIpin, 1995).
compte de Ia culture organisationnelie existant dans les organisations auxquelies
l'application méthodologique est destinée est fondamentale. Par exemple, au début de
nos travaux de terrain, le Service d'aménagement de la MRC de Portneuf avait déjà
acquis le Iogiciel Maphfo (ver. 4.x), mais ne l'avait pas encore utilisé1? Ainsi, il ne
nous semblait pas approprié de restituer aux décideurs et à leurs analystes
(aménagistes dans les MRC) des applications sophistiquées qui viendraient
questionner de manière radicale Ies rôles et les fonctions au sein de leur organisation.

4. Le système territorial qui est traité par cette thèse est appréhendé de manières
distinctes selon qu'il soit abordé par rapport au cadre légalo-réglemente ou d'après
ses cadres de modélisation (en planification environnementale, en SIG, etc.), ces
modèles étant utilisés pour les principales applications traitant du système territorial et
de ses acteurs. Il s'avère donc prioritaire de rechercher les domaines de conciliation et
d'intégration entre ces deux cadres pour pouvoir justifier une même approche
méthodologique (solution mitoyenne) auprès des tenants de ces deux visions du
système temtorial au lieu de laisser la priorité à l'une ou à l'autre de ces visions.

5. Le défi principal associé à la problématique de cette thèse n'est pas rivée à une
production de savoir qui exigerait une contribution substantielle dans le domaine des
applications étudiées aux Chapitres II, III et IV, mais plutôt à une production de
savoir-faire qui impose au premier chef une contribution sur le plan d'une approche
méthodologique pour aider au processus décisionnel en aménagement du territoire
grâce à une intégration de ces dits domaines. Il est donc important que la partie
appliquée de cette approche méthodologique mette en œuvre des problématiques
décisionnelles, des outils et des applications grâce auxquels les clients visés
(gouvernements régionaux) pourront avoir suffisamment d'assurance pour passer d'un
stade A (actuel) à un stade B (2"e génération de l'information enviro~mementale).Par
la suite, des contributions complémentaires (recourant à des applications de plus en

l9 La section de cartographieutilisait essentieuement des IogicieIs de cartographie assistée par ordinateuret la planche à
dessin traditionnelle. C'est à l'occasion de nos travaux de terrain que nous avons dispensé plus de cinq heures de
formation B la personne responsable de la cartographieà la MRC sur les notions de base à I'utilisation de MapInfo et des
SIG.Actuellement, elle est en mesure d'opérer pour la production régulière de cartes et de donn€es en plus d'initier
d'autres membres du personnel B l'utilisation des fonctionnalités du logiciel.
plus puissantes) pourront témoigner de l'évolution de la démarche en les
accompagnant du stade B à un stade C qui se caractérisera par:

- une meilleure prise en charge du risque et de l'incertitude associés à l'aménagement


du territoire,

- une participation effective des acteurs territoriaux dans les processus décisionnels,

- une pratique efficace de la négociation comme alternative aux conflits et aux

pratiques de marchandage politique,

- une poursuite éclairée (et sans compromission) des idéaux de bien-être, de justice
sociaIe et de durabilité.

Dans les Chapitres IX, X et M qui suivent, cette approche méthodologique conçue pour
aider au processus décisionnel en aménagement du temtoire est mise en application dans
le contexte particulier de la MRC de Portneuf, travers trois études de cas qui ont été
sélectionnées afin d'en illustrer certains potentiels relatifs à:

1. l'interprétation de l'inventaire des ressources naturelles, la détermination du potentiel


et la spécification des contraintes de l'aménagement du temtoire,

2. la transformation et l'évaluation de l'utilisation du sol et

3. la négociation des conditions d'affectations du sol.


Chapitre M

9. ÉTUDE DE CAS 1: INTERPRÉTATION DE L'INVENTAIRE DES


RESSOURCES NATURELLES, DÉTERMINATION DU POTENTIEL
ET SPECIFICATION DES CONTRAINTES À L'AMÉNAGEMENT DU
TERRITOIRE

Des dix-sept objets de la révision du schéma d'aménagement de Portneuf, celui traitant de


la planification du "maintien du caractère agricole" (objet 1) constitue le thème de ce
premier exemple de planification.

9.1 Perception de la problématique du maintien du caractère agricole de la


région de Portneuf
L'économie de la MRC de Portneuf est caractérisée par la prépondérance de la production
agricole. Cette spécialisation de l'économie a amené le CREQ (1991) à dénommer cette
MRC 'le jardin de Québecy'. Au Chapitre 6 , la place de la production agricole dans
l'économie régionale a été présentée brièvement. L'intensité de certaines productions
comme le lait, les céréales, la pomme-de-terre et l'élevage (gros et menu bétail) a alors été
mentionnée. Cette intensité dans la production implique une grande consommation
d'engrais chimiques et de pesticides, lesquelles peuvent entraîner des conséquences
négatives sur le milieu naturel (Soltner, 1987; Martin, 1979; Cluis et Quentin, 1995;
Lallemand-Barrès, 1995). La Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (Loi 125), la Loi sur
la protection du territoire et des activités agricoles (Loi 23), la Loi sur la qualite de
l'environnement et les règlements, qui leur sont associés, conEerent des responsabilités et
des pouvoirs à la MRC, par rapport à la gestion durable du temtoire agricole.

Les poUutions d'ori=@ne agricole sont généralement diffuses (nonpoint source), continues,
interdépendantes et cumulatives (Singh and Thomton, 1992). Ces pollutions montrent, en
plus, un caractère non simultanél, à cause du temps de transfert, des phénomènes de la
bioaccumulation et des effets de retard (Le Clecb, 1995). Du point de vue
environnemental, les nuisances associées aux activités agricoles sont dues aux odeurs et
surtout à la pollution diffusez. Cette dernière peut-être à la source de la contamination des
aqulferes, de l'eutrophisation des eaux de surface, de la destruction de certains
écosystèmes @iotope, biocénose) et des risques d'intoxication pour la faune aquatique, le
bétail et l'homme (ABQ,1988; Martin, 1979; Lerner et Papatolios, 1993). Ces impacts
amènent à leur tour, des problèmes de santé et la dégradation des milieux de vie (Ke.Uy et
al., 1991; Plate et Duckstein, 1991; Lallemand-Barrès, 1995).

En vue de maintenir le caractère agricole de la région, l'exercice pour le Service


d'aménagement consiste, en premier lieu, à inventorier pour l'ensemble de la MRC:
l'utilisation effective du sol, les potentialités et l'importance relative de la zone a&cole.
Par la suite, les informations utiles pour planifier les affectations du sol, la gestion des
friches, l'arbitrage entre des usages compatibles ou l'implantation de nouvelles activités
pourront être analysées en référence à un modèle global du territoire.

entre les effets et les causes.


IRS problèmes résultant de la pollution ponctuelle en agriculture intensive sont dans l'ensemble assez bien contrôlés
r6glementés et contrôlés (ABQ, 1988).
9.2 Analyse préliminaire

9.2.1 Principe des actions possibles


La technologie utilisée et les rendements élevk (en quantité), qui y sont associés,
déterminent l'intensité de l'agriculture. Dans la perspective d'une planification
environnementale régionale, on s'intéresse d'abord aux effets de ces pratiques intensives
en rapport avec les capacités (de support) du milieu. Pour pouvoir de%attre efficacement
de l'opportunité d'un règlement ou d'une implantation en milieu agricole, les parties
prenantes doivent disposer d'infomations relatives aux capacités de support de cette aire
d'affectation. Par rapport à la dynamique de la pollution diffuse, trois facteurs ont été
retenus pour estimer la sensibilité des sols du milieu agricole de Portneuf face aux effets
de l'agriculture intensive: la perméabilité, la f e m t é naturelle et la fkagdité (Parent et
Pineau, 1985; Soltner, 1987; Rouffignat et al., 1998a). Ces trois facteurs constituent des
variables d'état du sol rrliées à ses caractéristiques géo-morpho-pédologiques. Ils sont
étudiés respectivement en fonction des critères d e texture, de potentiel et d'érosion des
sols.

a) La texture d'un sol correspond à la composition granulornétrique en pourcentage de


ses divers constituants (sable, Iimon et argile). Ces derniers influent sur les propriétés
physiques du sol et déterminent son comportement par rapport à l'eau, l'air, aux
instruments aratoires et aux racines des plantes. Ainsi, une texture grossière réduit la
rétention des amendements par la couche supérieure du sol. Elle favorise le lessivage et le
ruissellement, ce qui augmente les probabilités de pollution diffuse par les produits
chimiques ou organiques en solution avec les eaux d'irrigation, de pluie ou de fonte nivale
(Jury et Flubier, 1992). Dans la région de Portneuf, les sols de texture grossière sont
souvent associés aux parcelles en culture de pomme de terre et ces parcelles sont
également soumises à des programmes de fertilisation intensive (Rouffignat et al, 1998a).
kdossier pédologique contient les domees relatives à la texture de 1213 unités de sol sur
les trois horizons (A, B, C ) . La variation des pourcentages de sable, de limon et d'argile
détermine l'appartenance à quatorze classes texturaIes3 (Raymond et al, 1976).

b) L e potentiel ou la fertilité naturelle des SOIS décode de l'interaction du climat, des


êtres vivants et des dépôts meubles provenant de la transformation de Ia roche-mère. Il
renseigne sur les possibilités, à priori, de production agricole à rendement continu. Les
facteurs déterminant cette feailité intrinsèque sont nombreux. Raymond et al. (1976) ont
défini pour les sols de la région de Portneuf un indice numérique permettant la
comparaison entre les séries de soi. Cet indice de productivité est basé sur un ensemble de
facteurs susceptibles d'influencer la productivité des sols que sont: la pente, la pierrosité,
le degré d'érosion, la texture de la surface, l'humidité, la sécheresse, la matière organique,
l'acidité, le phosphore et le potassium assimilables. Les sols à faible potentiel agricole
exigent un apport en amendement plus important.

Le dossier pédologique contient la valeur de l'indice pour 1614 unités de sol. Cette valeur
varie de O à 100. Dans le rapport pédologique, les auteurs (Raymond et al. 1976) ont
interprété la valeur de l'indice selon les 7 classes de potentialités des sols reconnus par la
USDA.

c) L'érosion, éolienne ou hydrique, augmente la Wgri,té des sols en altérant leur


structure, Ieur capacitt5 d'échange cationique et leur potentiel agronomique. Le phénomène
de l'érosion entraîne l'arrachage des matières fertilisantes du sol en amont et leur
accumulation dans Ies plaines deltaïques, les bas-fonds et les replats en aval. (Parent et
Occhietti, 2988). Une parcelle soumise 2 l'érosion nécessite un progamme d'amendement
considérable. Le rapport pédologique énumère huit classes d'érosion ailant de
"Indifft5rentY'à "Très sévèrey'.

9.2.2 Données de base e t outils utilisés


Les p ~ c i p d e donnees
s consultées pour cette application sont les suivantes:

Ces quatorze grandes classes texturaies se rapportent au aiangle t e x t t d de la Soi1 Survey Manual (USDA, 1951) in
Soltner 1987 pp.50. Les 4 premières correspondent à une texture argileuse, 5 à 9 sont d'une texture équilibrée; 10 à 12
sont à texture limoneuse et finalement, 13 et 14 sont de texture sableuse.
Possibilités agricoles pour l'agriculture (ARDA), 150000.
Limites de la zone agricole décrétée (LETAQ), 1:50000.
Espaces agricoles déstructurés par municipalité @4RC de Portneuf), Échelles variées.
Zones agroécologiques de la région de Portneuf (AGRIÉcoR), numérique.
Synthèse pédologique (pronls, série, propriétés) du comté de Portneuf (AGRIÉcoR),
numérique.

Les différentes manipulations ont nécessité le recours à des fonctionnalités SIG insérées
dans les logiciels MapInfo, SURFER et Idrisi (Windows) pour des analyses exploratoires
(interrogation, requête spatiale et thématique, classification), de la géométrie analytique
(intersection, union, superposition) de l'analyse topologique (proche voisinage), de
modélisation (Krigeage), et d'analyse multicritère (agrégation complète) en plus de la
gestion des données et de la cartographie.

9.3 Élaboration des scénarios, analyse et modélisafion


La sensibilité des sols peut se défhir comme l'incapacité des sols à absorber les impacts
des activités dont ils sont le support et/ou le facteur (Li, 1985). Différentes démarches sont
disponibles pour déterminer la sensibilité du milieu4.

- Wishmaier et Smith, (1978) ont modélisé la problématique de la sensibilité des SOLI à


l'érosion sous l'angle de l'équation universelle de la perte des sols ( U S E ) qui intégrait
les facteurs de texture, de topographie et du couvert végétal.

- Morris et Therivel (1995) ont associé la question de L'évaluation des impacts


environnementaux relatiis aux sok à la disposition de modèles prédictifs de
l'écoulement des eaux. Ils ont repris les grandes lignes du modèle de Wishmaier et
Smith (1978) et ont proposé des variantes pour le couvert végétal selon que le milieu à
l'étude soit utilisé (land use) à des fins commerciales, industrielles, résidentielles ou
autres.

Pour les d6tails de calcul se référer directement aux publications citées.


Gilbert et al., 1985 ont adapté Lucas et Cowell (1981) en proposant de retenir la
texture, la profondeur des sols et le type de roche pour évaluer la sensibilité des
écosysfèmes aux précipitations acida au Que%ec.

Gérardin et Ducruc, 1996, avec le principe de la carte écologique ont spécihé le


bioclimat, la nature géologique des socle rocheux, les caractéristiques
g6omorphologiques et topographiques en plus de la végétation pour spécifier les
aptitudes et les niveaux de sensibilité des milieux natureCs.

Rouffignat et al. (1998a) tout en s'inspirant de cette vision de la carte écologique, ont
retenu la texture, le potentiel et l'érosion dans un modèle basé sur la superposition
cartographique (McHarg, 1980, Domon et Fallardeau, 1994) poux déterminer la
sensibilifédes SOLS à I'irgricuIture intensive dans la région de Portneuf.

Cette demière publication a bien montré la spécificité de la probIématique à l'étude


(sensibilité des sols à l'agriculture intensive). Toutefois, la méthode de résolution retenue
(superposition cartographique) a plutôt traité les facteurs en question (texture, potentiel et
érosion) comme des paliers successifs de contraintes plutôt que comme des critères.

Dans le Chapitre lII, nous avions déjà discuté des Limites inhérentes à cette méthode
(André, 1993). L'approche méthodologique véhiculée par cette thèse, associe la
détermination de la sensibilité des sols à l'agriculture intensive, à la résolution d'une
problématique de rangement des unités de sols. Dans le contexte d'exploitation des
ressources naturelles, cette problématique est assimilable à une procédure de combinaison
de critères en un indice composite unique (Roy et Bouyssou, 1993; Eastman et al. 1993;
Laaribi, 1994). La règle de décision correspond 2 une combinaison linéaire pondérée des
critères de texture, de potentiel et d'érosion des sols (méthode d'agrégation complète). Ce
choix se justifie bien quand on considère que cette évaluation utilise des facteurs continus
(Goodchild, 1976), vise à décrire (synthétiser) un phénomène (Roy et Bouyssou, 1993) et
ne fait pas intervenir des critères d'ordre socioculturel (Jansen et Rietveld, 1990; Carver,
1991)s.

".-. la somme pondérée demeure un instrument commode, lorsqu'il s'agit de critëres de niveau hiérarchique infietir,
directement associés à un phénomène observable, voire mesurables." (Maystre et al. 1994, pp. 13).
197

L'effet combiné de ces trois critères (texture, potentiel et érosion) détermine la sensibilité
des sols aux pratiques agricoles (Roufhgnat et al, 1998a). Le temtotre agricole considéré
est représenté par l'ensemble des espaces relativement homogènes6, exploités et organisées
dans la table des zones agroécologiques. Les caractéristiques de l'érosion et du potentiel
des sols ont été déterminées pour chacune des unités de sols (1614). Toutefois la classe
texturale varie en fonction du découpage du temtoire en 1206 sites agropédologiques,

La figure 9.1 présente les flux de données qui, dans cette démarche, permettent d'élaborer les
indices de synthèse nécessaires à l'utilisation de la méthode d'agrégation complète ($ 4.6.1)
pour la détermination de la sensibilité des sols. Bien que la texture et l'érosion soient déjà
incluses dans le calcul de l'indice de potentiel, elles ont été reprises dans cette application en
raison de leur importance relative par rapport aux plans de fertilisation et à la pollution
diffuse dans le système agricole de Portneuf (Parent et Pineau, 1985; Soltner, 1987;
Rouffignat et al. 1998a).

Figure 9.1.- Représentation des flux de données pour l'établissement de la carte de


sensibilité des sols à l'agriculture intensive

La partie de l'application de se rapportant à l'agrégation de synthèse proprement dite s'est


effectuée en ayant recours aux fonctionnalités existant dans un logiciel comme IDRISI

fi Selon une première classification établie selon le relief, les dépôts et les catégories de sols; voir Girard et al. 1997.
(version 4.1 et suivantes). C'est un logiciel de type matriciel qui permet, théoriquement, de
retenir tout le spectre des valeurs possibles pour chacun des critères tel que spécifié au
de%ut de cette section. On peut avoir recours, dans le logiciel Idrisi utilisé (pour
Windows), à quatre algorithmes inclus dans le module d'aide à la décision (Decision
support) pour solutionner ce problème.
a) La procédure STRECH effectue la standardisation des notes (scores) des critères
puisque Ieur mesure a été effectuée de différentes manières. Au terme de la
standardisation, ces critères sont tous ramenés sur une même base. présente. Il existe
différentes techniques de standardisation. Le logiciel Idrisi en utilise une q u i est basée s u
une fonction Linéaire conforme à l'équation suivante (Voogd (1983 in Eastman, 1993):
Xi =[(RIRmin) / (Rmm-Rmin)]* ampl. standardisée
où Ri correspond à la note originale --

Dans cette application, la technique de standardisation utilisée est identique à celle retenue
par Rouffïgnat et al, (1999). Les transformations pour les trois critères sont les suivantes:
La texture réfere à quatorze grandes classes texturales se rapportant au triangle textural
de la Soil Survey Manual CCJSDA, 1%1 in Soltner 1987 pp.50). Les classes 1 à 4
correspondent à une texture argileuse, 5 à 9 à une texture équilibrée; 10 à 12 à une texture
Limoneuse et halement, 13 et 14 sont de texture sableuse. Une macro-commande dans
Excel a permis de répartir les zones dans leur classe texrumle (selon leur proportion de
sable de Limon et d' argile).
L'indice de potentiel renvoie à une mesure supposément cardinale v a r i a . de 1 à 100.
Toutefois, dans ce traitement et selon les objectifs visés, ces valeurs ont été réinterprétées
sur une échelie ordinale (Tableau 9.1).
La susceptibilité des sols à l'érosion varie de O à 5. Ces valeurs ont été ramenées
également en quatre classes. Le tableau des performances qui suit présente l'ensemble des
valeurs attribués aux différents critères dans l'élaboration de la table de sensibilité des
sols.
Tableau 9.1.- Standardisation des valeurs

TE- POTENTIEL ÉROSION


No d'unités 1213 1614 1614
Classe 1 texture argileuse 70 et plus O - 0.99
Classe 2 texture équilibrée 50 à 69.99 1 - 1.99
Classe 3 texture limoneuse 40 à 49.99 2 - 2-99
Classe 4 texture sableuse O à 39.99 3-5 1

b) Avec la routine WIGHT, le poids standardisé des critères est établi de telle sorte que
leur somme soit égale à 1 (100%), de façon à dégager l'importance relative des critères.
Cette procédure est développée sur la base du procédé de hiérarchisation analytique
(Analytical Nierarchy Process, AHP) développée par Saaty (1980). Les coefticients de
pondération dérivent du vecteur-propre principal d'une matrice c d e de comparaison
par paire des dzférents critéres. Le poids relatif des critères est déterminé dans le sens de
l'ordre des critères, tel que discuté dans la section précédente (Tableau 9.2).

Tableau 9.2.- Pondération initiaIe des facteurs


Texture Potentiel krosion
Texture 1 2 3
Potentiel 1/2 1 2
Érosion 1/3 1/2 1
Les ajustements subséquents permettent d'obtenir une pondération finale de (w, = 0,5499)
pour la texture, (w, = 0,2402) pour le potentiel et (w, = 0,2098) pour l'érosion avec un
indice global de cohérence de (0,02).Cet indice témoigne de la probabilité que les poids
de la matrice aient été déterminés de maniore aléatoire. Ii est recommandé de reprendre le
jeu de pondération quand cet indice est supérieur à (0,lO) [Saaty, 1980; Saaty, 1996; 5
4-6-11.

c) L'algorithme MCE sert à effectuer l'évaluation multicntère à partir des résultats des
deux premières procédures. Le résultat de cette évaluation indique, pour chaque pixel du
territoire, un indice d'évaluation unique ou une classe de sensibilité. Cet algorithme
amibue une valeur à chaque pixel selon ie poids des facteurs et la présence des contraintes
selon l'équation (de la même forme que l'équation de régression linéaire multiple):
S = cwixi
S représente l'indice d'aptitude, W i le poids du facteur i etxi la valeur du facteur i.
En tenant compte des contraintes, la formule devient :
S = Xwixi * &
avec c j comme valeur de la contrainte et le produit.

Dans la détermination du territoire agricole effectif, les contraintes sont constituées par
des occupations du sol comme le réseau routier, le réseau hydrographique, les carrières,
les boisés, les sols à déclivité supérieure à 20%, les sols à une altitude supérieure à 2601x1,
les sols tourben, etc. Une classification booléenne (oui / non) permet de les exclure du
traitement puisqu'ils constituent des espaces inaptes à l'agriculture dite intensive.
L'utilisation des tables des zones agroécologiques7 a réduit de manière notable la lourdeur
de cette phase de la mise en œuvre de l'application.
d) Finalement, les classes de sensibilité (moins sensibles, peu sensibles, assez sensibles
et très sensibles) sont déterminées en utilisant la procédure RANK pour définir des
intervalles d'appartenance ou d'aptitude en ordonnant les cellules (pixels).

9.4 Évaluation des alternatives, hterprétation et perspectives


Cette approche permet de dépasser les limites inhérentes à l'approche de la superposition
cartographique, tel que mentionné au Chapitre 3 (Hopkins, 1977; NCGIA, 1988; André
1 993). Elle l'améliore avec l'utilisation effective de la pondération grâce au processus
d'analyse hiérarchique (AHP) [Cartes 31.

Tableau 9.3 Résultats


Classe de Sensibilité ( Méthode AHP-MC€ ( YO 1
Forte à très forte 12681 23,5596
Modérée à forte 27553 51,13%
Légère à modérée 7902 14,68%
Nulle à légère 57 14 10,62%
Total 53850 53850

Ces zones agricoles délimitent i'oecoumène agricole, subdivisé en zones &ologiques homog&nesen tenne d'intensit6
de leur utilisation agricole (Girard et al., 1997); de telles zones sont définies comme des abstractions spatiales par
Goodchild, 1976..
II convient ainsi de remarquer que:

2. Cette répartition en quatre classes ne dépend pas uniquement de la classe texturale. Le


poids des différents critères contribue à Ia définition multidimensionnelle de la classe de
sensibilité de chaque unité de sol. La démarche proposée ici pourrait êîre comparée avec la
méthode utilisée par Rouffignat et al. (1998a), car toutes les deux ont eu recours à une même
base de données. Cette comparaison inclurait la production d'une maûice de concordance /
discordance qui permettrait d'apprécier le gain d'information apporté par la procédure AHP.

2. Cette procédure pourrait être améliorée et sirnpldïée en effectuant la répartition en classes


uniquement avec l'algorithme STRECH (Idrisi) au lieu de la classification en quatre classes
(Tab. 9.1) réalisée à l'intérieur de MapInfo- Cette modification permettrait d'effectuer de
nombreuses itérations avec MCE (Idrisi), en expérimentant une gamme plus large de limites
de classes, pour les différents critères et surtout de vérifier l'effet de la variation du nombre et
des limites de classes selon les échelles des affectations du territoire agricole (parcelles,
municipalités, sous-bassin versant, bassins versant, ou selon des couloirs ou unités de
paysages particuliers).

3. Il serait assez intéressant de reprendre cette même analyse en utilisant les classes de
drainage (12) des unités de sol à la place des classes textuales. En effet, la classe de drainage
renseigne sur la combinaison des séries présentes dans l'unité de sol, alors que la classe
texnirale telle qu'utilisée renseigne uniquement sur la série prédominante dans le sol.
4. Cette application a permis une utilisation intégrée de trois variables d'état (texture,
potentiel et érosion). Elle illustre la faisabilité de nombreuses applications qui combinent
plusieurs variables déjà présentes dans les bases de données pour réaliser des études plus
spécifiques. Cependant, la résolution choisie (800 x 451 avec des cellules de 90m de côté) la
forme et la taille des unités de sol entraînent des généralisations qui affectent le calcul des
superficies.
5. Les imprécisions dans le calcul des superficies peuvent être réduites par le choix d'une
résolution plus fine. Une solution alternative serait de découper le territoire à l'étude selon
une grille de manière à disposer de portions de territoire génerant un nombre de cellules
traitable par le système informatique, et par la suite de réaliser la fusion des résultats partiels
dans une plate-forme unique. Une seconde solution serait de migrer vers des plates-formes
informatiques plus puissantes. Et enfin une troisième solution reviendrait à programmer les
fonctionnalités SIG, utilisées dans Idnsi, à l'intérieur de MapInfo ou encore d'adapter la
démarche pour pouvoir utiliser une méthode d'agrégation partielle déjà intégrée dans MapInfo
comme, par exemple, Electre Tri (Joerïn, 1998).
6. Les transferts entre les différents logiciels n'ont pas toujours été aisés eu égard au mode
de fonctionnement de chacun de ces logiciels et à la taille du territoire d'étude par rapport aux
résolutions que nous souhaiterions conserver. La programmation de modules de traitement
ayant été exclue dès le départ, nous nous sommes donc limités à la démonstration de
l'applicabilité de notre approche pour la planification du maintien du caractère agricole de la
région de Portneuf (Objet 1 du Schéma d'aménagement). Ce qui correspond aux contraintes
habituelles des MRC qui ne pourraient pas se payer les ressources nécessaires pour
développer de nouvelles applications.

7. En regard des mandats actuels du senice d'aménagement à la MRC de P~rtneuf,cette


approche peut-être appliquée et développée dans la préparation et la gestion de certains
produits du Service d'ménagement comme:
* Le développement durable de la forêt et des sites d'intérêt (objets 3 , 6 et 13):
La gestion de la forêt privée (objet 4) :
a La gestion des sites d'extraction (objet 5).

Nonobstant ses limites opérationnelles et les critiques que I'on pourrait formuler au plan
de la contribution scientifique particulière, cette première démonstration illustre comment
cette démarche, peut valoriser des variabIes d'état classiques pour permettre au
gestionnaire de synthétiser de l'information environnementale requise pour appuyer la
prise de décision, grâce à un usage intégré des SIG et d'une méthode d'agrégation
complète. Bien que rudimentaire, cet exemple illustre une procedure simple permettant
d'effectuer l'interprétation d'un inventaire grâce à une synthèse orientée (avec des objectifs
déterminés) des variables descriptives du territoire (Goodchild, 1976). Cette synthèse a
ainsi fourni des 6valuations de l'état du temtoire, de ses capacités et de ses contraintes.
Cette première application étant uniquement statique, il convient maintenant de vérifier la
pertinence de cette approche méthodologique en portant un accent particulier sur Ies
dossiers d'aménagement mettant en cause la variation spatio-temporelle des usages du
temtoire.
Chapitre X

10. ÉTUDE DE CAS 2: TRANSFORMATION ET ÉVALUATION

SATlON DU SOL.

Le territoire d'intervention (MRC de Portneuf) est à Ia fois un support et un facteur de


production. Ii est utilisé à divers usages panni lesquels on note le caractère dominant des
productions agricoles. En plus d'affecter sa sensibilité à I'agriculture intensive, la décision
d'une nouveIIe affectation ou d'une modification du zonage peut nécessiter une étude plus
approfondie tenant compte de l'historique et de la nature des activités adjacentes a£in
d'apprécier les effets combinés des charges environnementales. Ce type de préoccupation
correspond à l'objet 2 de la révision du schéma d'aménagement (concentration des
élevages intensifs et capacité de support du milieu).
O . Perception de la problématique de l'implantation de la nouvelle
porcherie
La détermination de la sensibilité des sols effectuée au chapitre précédent avait nécessité
la manipulation de variables d'état (texture, fertilité naturelle et hgdité). Les différents
critères retenus étaient liés aux processus de la pédogenèse. La sensibilité ou la classe de
sensibilité a découlé des conditions naturelles du site. L'utilisation de cette démarche avait
pennis de déterminer la capacité de support (ou les contraintes) du temtoire pour les
activités agricoles intensives selon des caractéristiques géo-morpho-pédologiques.

Cette deuxième étude de cas, fait appel à des variables d'évolution des facteurs de la
production agricole. L'approche méthodologique que nous proposons peut aider à établir
ou simuler les impacts d'une modification au zonage par l'établissement de bilans comme
les bilans agroenviromementaux, en intégrant des facteurs d'évaluation obtenus par
simulation des effets de la nouvelle activité aiin de prévoir la modification des charges
environnementaies totales, à I'échelle, notamment des bassins versants.

10.2 Analyse préliminaire

10.2.1 Contexte de réalisation


À l'été 1998, ui; producteur agricole, affilié à l'UMCOOP, a formulé la demande d'un
Certificat de conformité (au Règlement de zonage) pour la construction d'une grande
ferme d'élevage (engraissement) de 2000 têtes de porcs sur le temtoire de la municipalité
de Neuville. Ce producteur avait au préalable établi des ententes avec d'autres producteurs
agricoles des municipalités de NeuviUe, Donnacona et Pont-Rouge pour l'épandage des
lisiers (Carte 4).

Une fois la nouvelle confirmée, des groupes de pression se sont mobilisés au sein de la
population, pour contraindre la municipalité à empêcher l'installation de cette porcherie'.
Du même coup, les municipalités voisines de Donnacona et de Pont-Rouge ont adopté des
motions pour marquer Leur opposition au projet. Les appréhensions de nuisances dues aux

I La mobilisation de Ia population a permis de recueillir 1100 signatures pour une pktition.


odeurs2 et les risques de pollution des eaux ont constitué les arguments principaux de la
population et de différents groupes de pression3. Les producteurs agricoles par la voie de
l'UPA se réclamaient de la Loi 23 invoquant le "droit de produire" pour soutenir leur point
de vue dans ce dossier.

La municipalité de Neuville a décidé de gagner du temps en votant des renforcements


intérimaires à son règlement de zonage, tout en réclamant d e la MRC une stratégie
régionale par rapport à la production porcine, de façon à ne pas se retrouver isolée entre le
lobby des producteurs porcins et les pressions de la population.

LA mobilisation des groupes de citoyens de la région et même des régions avoisiaantes a


amené les promoteurs à retirer leur projet (Été 1999). Toutefois, cette situation de crise
reflète bien la portée des enjeux actuels d'aménagement reliés à la filière porcine de
l'agriculture intensive. Ce second exemple montre comment cette démarche peut aider à la
production d'information environnementale et à l'e%auche de solutions dans les situations
semblables. Nous y simulerons la variation des impacts découlant des effets de
localisation par l'intégration dans le SIG d'un modèle d'évaluation environnementale de
type "pression-État-~é~onse".

Ainsi, nous nous sommes demandés Quels seraient les impacts prévisibles si la
Municipalité de Neuville accordait le certificat de conformité pour l'implantation de cette
nouvelle ferme porcine"?

Dans ce cas-ci, la simulation a permis d'apprécier les effets potentiels de cette nouvelle
ferme sur le bilan agroenviromernental à l'échelle régionale selon divers découpages sur
le temtoire de la municipalité, dans la zone agroéconomique et dans le sous-bassins
versant de la rivière aux Pommes. Le Règlement provincial sur la réduction de la pollution
d'origine agricole'$ le Règlement 17 (projet d'amendement) de la municipalité de NeuvilIe
sur I'implantation de nouveaux établissements d'élevage porcin et certaines directives

Le lisier de porc est très malodorant à cause de sa concentration en thiol ou mercaptan. un composé organique d'odeur
fétide derivant d'un alcool dans lequel l'oxygène est remplacé par le soufre.
Corporation pour la protection d e la Rivière Jacques-Cartier.
Relatif aux articles 22 B 24 de la Loi sur la protection du temtoire et des activités agricoles.
gouvernementales (Gouvernement du Québec, 1996) constituent le cadre réglementaire de
cette expérimentation.

10.2.2 Données de base et outiis utilisés


Les principales données consdtées pour cette application sont les suivantes:
1. Carte de sensibilité produite au chapitre précédent.
2. Dossier de presse.
3. Utilisation du sol (MRC de Portneuf), numérique.
4. Utilisation du sol (AGRIÉCOR), numérique.
5. Courbes de niveau (AGRI~coR), numérique.
6 . Côte de vulnérabilité (CGQ, numérique.
7. Données agrégées (pour des raisons de confidentialité) des fiches des producteurs
agricoles de la région @NPAQ -AG£&COR), numérique
8. Bilan de la production de fumiers et des besoins en fertilisants pour la région de
Portneuf (MAPAQ - A G ~ C O R )
9. Localisation des sites d'épandage de fumier, des sites de disposition / $élimination des
déchets et des établissements industriels (AGEUÉCOR).
10. Résidences, Aqueducs, Captages, (AGRIÉcoR), n d q u e

Les différentes simulations ont nécessité le recours à des fonctionnalités SIG insérées dans
le logiciel MapInfo pour réaliser des analyses exploratoires (interrogation, requête spatiale
et thématique, classification), de la géométrie analytique (intersection, union,
superposition, Corridor, tampon) de I'analyse topologique (proche voisinage) en plus de la
gestion des données et de la cartographie.

10.3 Élaboration des scénarios, analyse et simulation


L'enjeu temtorial, qui a été mis en lumière par l'étude des documents, concerne deux types
d'effets environnementaux: les odeurs (dégagées par les fosses A purin et celles émanant
de l'épandage du lisier) et la contamination des eaux résultant principalement du bilan
agroenviromemental de I'azote.
10.3.1 Simulation de la gestion des odeurs
Le document intitulé "Paramètres pour la détermination des distances séparatrices
relutifs à la gestion des odeurs en milieu agricole5" présente les règles minimales à suivre
pour l'installation des nouveaux bâtiments agricoles. Ce modèle de gestion des odeurs
s'appuie sur un ensemble de huit considérations dont trois s'appliquent de manière
particulière dans cette problématique décisionnelle (porcherie à Neuville).

+ La première est constituée par la distance séparatrice de l'installation et elle


correspond au produit de six facteurs:

1 Distance séparatrice de l'installation = B x C x D x E x F x G avec: 1


A = le nombre d'unités animales (UA.), 5 porcs à l'engrais correspondent à I UA-;
les 2000 porcs forment 400 UA.
B = le paramètre des distances de base, déterminée par un abaque selon la
valeur de A. Les 400 UA. de la porcherie correspondent à B = 566;

C = lu charge d'odeur, soit 1.O pour le porc;


D =paramètre déterminé selon le type d e r n i e r ;
E =facteur lié au type de projet, soit 1.O pour un nouveau projet;
F = le facteur d'atténuation &après la toiture. la ve~tilationet les autres
dispositionspour la dissipation des odeurs, soit 1, O comme valeur maximale;
G = le facteur d'usage selon le type d'unité de voisinage considéré. équivaut
à 1.0 pour un immeuble protégé, O, 5 pour une maison d'habitation I,5 pour
un périmètre d'urbanisation et O, I pour un chemin public.

+ Quand le lieu d'entreposage des deections est situé à plus de 150 m des installations
dUevage, cette même formule s'applique à cette seconde localisation avec un abaque
fournissant la correspondance entre la capacité d'entreposage et une estimation du volume
des déjections.

Directives relatives A Ia protection contre la pollution d e Sair provenant des établissements d e production animale.
Gouvernement du Quebec, Mai 1996 (en vigueur).
+ Finalement, ce modèle propose un abaque pour la dktermination des distances
séparatrices au champ d'après le type d'engrais de ferme, le mode d'épandage et la période
d'épandage.

La municipalité de Neuville stipule dans son règlement reIatif aux nouveaux élevages
porcins que seule la technique d'épandage de rampe au sol avec incorporation simultanée
est tolérée. Dans ce cas-ci, d'après l'abaque, l'épandage est permis jusqu'aux Limites du
champ en tout temps. Puisque le lot d'implantation de la nouvelle porcherie est connu,
cette démarche permet de déterminer les abes où l'installation d'élevage n e peut pas
s'implanter en tenant compte du modèle de gestion des odeurs.

La distance séparatrice des installations d'élevage s'établit cornme suit:


Dl+ Route = 566 * 1,O * 1,O * 1,O * 1,0 * 0,I = 56,6 rn
Dsep Maison = 566 * 1,O * 1,O * 1,O * 1,O * 0,s= 283 rn
D* Immeuble protégé = 566 * 1,O * 1,O * 1,O * 1,O * 1,O = 566 m
De. Périmètre urbain = 566 * 1,O * 1,O * ':,O * ':,O * 15 = 849 m
La Carte 5 présente, sur le lot désigné, l'aire oh le projet de porcherie peut être implantée
pour être conforme aux différents règlements en vigueur sur la gestion des odeurs. Le plus
délicat, toutefois, demeure la prise en compte de la pollution diffuse.

10.3.2 Simulation du bilan agroenvironnemental de I'Azote

Le modèle d'indicateurs "pression-État-~é~onse",


proposé par l'OCDE (1995) a été repris
et développé dans différents modèles d'évaluations agroenvironnementales dans les pays
occidentaux (MAPAQ, 1995). Le principe de ce modèle stipule que les indicateurs
environnementaux interagissent continuellement entre eux et que l'état de l'environnement
est une résultante de ces différentes forces. Aussi, toute pression d'un indicateur se traduit
par une altération si minime soit-elle de cet état, évalué comme étant la réponse du milieu.
Michaud et col. (1997) ont suivi cette approche pour élaborer un diagnostic de la gestion
d'engrais de ferme dans le bassin versant de la rivière Boyer (Que'bec, Canada). Les
Contraintes dues aux odeurs (construction et 6pandage) Carte 5
Municipalitt! de Neuville, MRC de Portneuf, Quebec. Frdauence et direction des vents

Route 366

Restrlctlon A la construction
mc] Susceptlbllltbaux odeurs
RWdence
Localisation de la Ferme

Route 365
Catégories d'utillsatlon du sol
\
Espace agricole
IForêt
0 Hydrographie
Mlnes et excavation
1 Mllleu rtkidentlel
k l Transport 1 ~lectrlcit8
apports sont calculés pour les différentes sources telles que, les engrais de ferme, les
antécédents culturaux et les engrais minéraux. En utilisant les données portant sur les
exploitations agricoIes6, la production d'engrais de ferme est établie selon la formule:
1 Valeur fertilisante des engrais de ferme produits par l'exploitation(kg N /an)= 1
/ I: (nombre d'animaux par cheptel X teneur brute en BIBments nutritifs de ['engrais de ferme X coefficient 1
1 d'efficaclt6 1 coefficient de perte B I'epandage (kglanima~an)) 1
Cette valeur exprime la proportion moyenne d'éléments fertilisants disponibles pour les
cultures selon les normes de la CPVQ7. En tenant compte des besoins des cultures en
éléments nutritifs et des capacités d'épandage des engrais de ferme, l'apport relié aux
épandages peut être calculé et un bilan résiduel de nitrate peut être établi.

Avec la nouvelle porcherie de 400 U.A., l'exploitation agricole produira des déjections et
un total d'engrais de ferme dont la valeur fertilisante est estimée à: [(2000 porcs x 8,6 x
0,46 x (11l,3)]
Valeur fertilisante des engrais de ferme ii être produits par l'exploitation (kg N /an) = 6409 kg Nfan

Le bilan exprime une quantité théorique d'engrais de ferme mobilisables pour les cultures
~~~~~ -

Bilan de support aux épandages (kg N /an ) =


1 (Vaieur fertilisante des engraiide ferme) - (capack d'épandage des engrais de ferme) 1
à une échelle territoriale donnée. Un bilan positif témoigne d'un surplus d'engrais de ferme
et un bilan négatif d'un déficit. Ce bilan renseigne sur les opportunités de gestion des
surplus, d'entente d'épandage entre les producteurs agricoles du territoire de référence et
éventuellement des possibilités pour ce temtoire de supporter de nouvelles activités
productrices d'engrais de ferme. L'efficacité économique de l'épandage des engrais
nécessite que l'aire à fertiliser se situe dans le voisinage proche de la ferme fournissant les
lisiers afin de minimiser les coûts et inconvénients reliés au transport (Michaud et col.

RoufEgnat et al. (1998, b) ont bonifié ce modèle en l'insérant dans un SIG pour
déterminer le bilan agroenvironnemental dans la MRC de Portneuf utilisant la production

Ces données sont inscrites dans la base de GIRMA (Gestion Int6grée des Ressources du MiIieu Agricole) auparavant
nommée GÉOEXTRA.
Conseil des productions végétales du Québec, h c . , Agdex 540.1996.
d'azote, comme indicateur de pression agroenvimmementale. Dans cette expérimentation,
nous avons effectué une simulation visant à produire l'information environnementale
pertinente en vue d'apprécier globalement les effets reliés à l'implantation de la nouvelle
porcherie à Neuville. Cette méthode, supportée par des requêtes SQL et spatiales a permis
d'exploiter la base de données pour apprécier sommairement l'ampleur des risques de
pollution diffuse découlant de la "disponibilité" de ces éléments fertilisants dans le milieu.

10.3-2.2 Application

Le règlement sur la réduction de la pollution d'origine agricole et le Règlement régissant


l'implantation de nouvelles porcheries à la Municipalité de Neuville ne sont pas encore
capables de prendre en compte de maniGre optimale la pollution diffuse pouvant découler
de l'implantation de la nouvelle porcherie*. L'alternative demeure l'adoption d'un
Règlement de contrôle intérimaire qui permettrait à la MRC d'intervenir sur le dossier de
la production porcine avec une vision régionale qui pourrait tenir compte du bilan
environnemental global, à des échelles géographiques pertinentes où la pollution peut être
évaluée (en tenant compte de la propagation des effets) et où les solutions de contrôle (ou
d'atténuation) peuvent être esquissées?
Les interrelations spatiales et thématiques qu'entraînent ces enjeux temtonaux impliquent,
pour ce type d'analyse, le recours à de nombreux paramètres représentés dans le SIG,
comme en témoigne la figure 10.1.La Carte 6 présente les aires d'épandage probables
découlant de l'application du Règlement sur la réduction de la pollution d'origine agricole.
Le Tableau 9.4 présente les résultats des requêtes qui ont permis d'associer les parcelles en
question à leur zone agronomique, leur bassin versant, l'occupation des aires adjacentes
ainsi que le bilan agroenvironnemental avant et après l'implantation de la porcherie.

Les citoyens avaient sans succès cherché à amener le Ministre de l'environnement à demander une audience publique
sur le projet.
Le territoire de la municipalité ne constitue pas une rbfkrence spatiaie pertinente pour rnodéiiser, apprécier et contrÔIer
les poilutions découlant des activités agricoles à 1'6cheLie rt5gionale (Orientations gouvernementales, Gouvernement du
Québec, 1997)
214

Figure 10.1.-Représentation des flux pour rétablissement du bilan agroenvkonnementd

On peut ainsi remarquer que (Cartes 6,7 et 8):


a) Les lots où se feront l'épandage des lisiers et celui où la porcherie sera installée sont
localisés sur des sols appartenant à la classe de sensibilité modérée à forte. Une partie de
cette superficie (50 ha approximativement), qui est localisée sur la partie méridionale du
Lot 2951 appartient à la classe de sensibilité forte à très forte.
b) Ces lots appartiennent à la même zone agronomique. Mais les deux sites sont toutefois
situés dans des zones agroécologiques différentes. Girard et al. (1997) définissent la zone
agronomique comme une zone agricole homogène en raison de l'absence de rupture
spatiale majeure, de l'unité cadastrale et de la continuité de la circulation. La zone
agroécologique fait référence à l'homogénéité dans l'intensité de l'utilisation agicolel0.
c) Cette zone agroéconomique d'une superficie de 837 ha est dominée par l'élevage de
vaches laitières. Les productions comme l'horticulture, les céréales, les légumes et les
autres productions animales y occupent une place secondaire. L'élevage porcin et la
culture de la pomme-de-terre n'y sont pas recensés comme source de revenu importante.
Cette zone supporte une charge globale de 182-21 U.A. et abrite un total de 80 résidences.
Avec la nouvelTe porcherie, cette zone supportera une charge totale de 582,21 U.A.
d) Le bilan agroenvironnemental, à l'état initial, pour l'ensemble de la zone est négatif
avec un déficit global de 12-59 Kg de Nhalan. Ce déficit est le résultat de la
compensation entre les excédents de deux zones agroécologiques dont celle désignée
pourl'implantation de la ferme d'élevage et les déficits des trois autres zones
apécologiqes dont celle où les Lisiers seront appliqués au sol. Avec la nouvelIe
porcherie, ce bilan deviendra positif avec un excédent de 4-27 Kg de Nhafan ce qui
correspond à une augmentation de 122% par rapport au bilan agroenviromemental initial.
e) Les activités de cette nouvelle porcherie affecteront le sous-bassin de la rivière aux
Pommes qui est un affluent de la rivière Jacques-Cartier. Le bilan agroenvironnemental à
l'échelle de ce sous-bassin présente certaines caractéristiques qu'il convient de signaler
également.

l0 Pour respecter la confidentialité des données, les considérations seront faites principaiement par rapport aux zones
agroéconorniques
r

Variation du bilan agroenvironnemental dans la Carte 7


1 Zone aaroéconomiaue,~~é_~ion
de Portneuf, Québec. t
Carte 8
Variation du bilan agroenvironnemental dans le
Bassin versant Aux-Pommes, Région de Portneuf, Québec.

Source: MAPAQ. 1% CRAD, Universite Laval, 1999.


AGRIECOR, lkoredlerche 1997
La production agricole dans ce bassin versant est assez diversifiée. Les productions
principdes sont le lait et les cultures céréalières. La charge totale est de 427,49 U.A. qui
correspond à une charge unitaire de 0,29 U.A.ha/an sur les sols cultivés, Le bilan
massique d'azote est déficitaire à raison de -11,74 Kg de N/halan, ce bilan sera de -7,39
Kg de N avec la nouvelle porcherie, ce qui représente une variation de 37%.
La Carte 9 permet d'apprécier le contexte d'intervention avec la mise en relation de
l'utilisation du sol et des équipements du territoire. De cet ensemble, on constate que si les
puits et les captages ne sont pas exposés directement, les risques de contamination
principaux découlent du ruissellement par le biais des ruisseaux et l'infiltration en
profondeur dans l'aquifere en tenant compte des caractéristiques de la nappe (CGS, 1998).
En effet, selon l'étude réalisée par la CGS (1998), on constate que plus de 70% des
parcelles prévues pour l'épandage sont situés sur des sols avec la cote de vulnérabilité
maximale de 10 pour des valeurs de l'indice DRASTIC" comprise entre de 153 et 172. Le
reste des parcelles sont localisés sur des sols de cote 7 (115-134).

De l'ensemble des résidences, celles localisées dans un rayon de moins de 3 kilomètres des
aires d'épandage sont particulièrement exposées dans l'axe Nord-Est / Sud-Ouest. Leurs
résidents pourront être quelque peu incommodés par les odeurs lors de l'épandage (en
amont par temps sec ou en aval par temps pluvieux) si l'on tient compte de la Rose des
ventd2 pour cette région (Carte 5). Les directives ministérielles ne considèrent pas la
direction des vents dans I'établissement des zones tampons. Néanmoins, il serait possible
d'en tenir compte en utiIisant des modèIes de propagation des odeurs dans l'atmosphère.
Dans Ie Règlement intérimaire de la MRC, des ententes devraient être prévues pour des
horaires d'épandage adaptés aux conditions mésoclimatiques. Les résidences localisées A
proximité du site d'implantation de la future ferme porcine ne bénéficieraient que de
l'espace tampon prévu. A la limite, des aménagements pourraient être encouragés en vue
de diminuer Ie facteur d'atténuation (F) avec une meilleure dissipation des odeurs.

L'indice DRASTIC est un indice composite qui permet de modéliser le degré de vdnkabilité des nappes souterraines
d o n les formations poreuses de surface, les types de sol, la topographie, l'épaisseur totale de la couche de sédiment et
des caractéristiques de la nappe comme: la profondeur, la recharge, l'aquifère, la conductivité hydraulique et la zone
vadose (Fagnan. 1998).
l2 Ferland et Gagnon, 1967.
Cet ensemble de considérations illustre une fois de plus comment, dans ces projets
conflictuels, les parties les plus visibles ou les plus contestées peuvent ne pas être les plus
dommageables pour l'environnement. Cette simulation met en évidence le fait qu'une
planification 3i la pièce ne suffit pas pour apprécier l'impact de l'implantation de cette
nouvelle ferme. Cette dernière en s'implantant sur l'une des dernières zones
agroéconomiques avec un bilan d'azote faiblement négatif à Neuville, transformerait cette
demière en induisant un biIan positif de 4,27 Kg d'azote par hectare. Cette considération
pourra, au besoin, être précisée en ayant recours à un modèle hydrologique capabIe de
rendre compte de la dynamique de diffusion de l'azote à l'intérieur de la nappe
phréatiquel3.

Si I'on ne prend en compte que le bassin versant de la rivière aux Pommes, ce bilan, tout
en demeurant négatif aura une variation de 37%' ce qui le fera évoluer vers le point
d'équilibre (apports équivalant aux besoins). Bien que ce bassin versant soit capable
d'absorber théoriquement ce surplus, la valeur locale de l'indice DRASTIC, dans les
champs retenus pour effectuer l'épandage, indique que pour éviter de contaminer la nappe,
il faudra nécessairement être très prudent pour éviter de dépasser le point d'équilibre. Tout
surplus d'azote à cet endroit risque d'altérer très rapidement Ia qualité des eaux. Cette
simiilation ne renseigne pas sur la proportion exacte et le temps de latence entre
l'épandage et l'occurrence de cette dégradation. Néanmoins, eue exprime l'importance de
Peffet sur le milieu qui subirait une augmentation de la charge d'azote de 6409 Kg de
N/an.

Cependant, l'échelle de la MRC, ce bilan demeure encore négatif. Il faudra donc dans
ces circonstances:
ou bien demander au producteur de conclure davantage d'ententes pour I'épandage des
lisiers avec des agriculteurs d'autres zones agroécologiques ayant un bilan fortement
négatif ce qui entraînerait des coûts additionnels pour le transport du lisier,
* ou encore déplacer le centre de l'exploitation porcine vers un épicentre où les zones
agroécologiques affichent un franc bilan négatif. Certaines zones agroéconomiques de la
Rivière Sainte-Anne, dans la partie Ouest de la MRC se prêterait mieux à de telles
installations (Carte 8).

10.4 Évaluation des alternatives, interprétation et perspectives


Cette simulation rend compte encore une fois des différences entre les bilans locaux, les
bilans régionaux et la variation des É t a t s - ~ é ~ o n s eselon
s l'échelle d'analyse retenue. De
la zone agroéconomique au bassin versant, l'impact environnemental s'est avéré moins
important. Toutefois, en considérant la localisation des parcelles d'épandage par rapport
aux sites de captages d'eau, par exemple, le caractère ponctuel des effets de I'implantation
doit être déterminant dans la négociation pour la nouvelle affectation.

Cette démarche a permis d'évaluer ce projet de porcherie de manière globale, en tenant


compte de I'ensemble des activités agricoles, de la sensibilité des sols, de la vulnérabilité
des aquiferes et du voisinage dans le milieu en vue d'apporter la solution locale l a moins
dommageable pour l'ensemble. Il a permis de prendre en compte la capacité de charge du
milieu. Chaque nouveau projet peut être évalué non seulement en fonction de ses risques
propres mais selon la sensibilité du milieu nahuel où il est implanté; des aires de
voisinage (incluant le principe de réciprocité), de la répercussion de ses effluents et ses
impacts (directs ou indirects) avec les autres projets en cours sur le temtoire. Le caractère
confidentiel des données agricoles n'a pas permis d'exploiter le modèle à l'échelle des
parcelles dans cet exemple de démonstration. Toutefois, selon Ies directives
gouvernementales, à partir de l'automne 200 1 l'utilisation des plans
agroenvironnementaux de gestion des fermes seront d'un usage généralisé dans Ies
procédures d'octroi ou de révocation des permis d'exploitationl4. Il est à souhaiter que les
MRC puissent alors maîtriser des approches méthodologiques semblables à celle que nous
avons présentée, qui leur permettraient d'utiliser la richesse des données spatio-
temporelles résultant de ces plans agroenvironnementaux pour améliorer leurs systèmes
décisionnels.

l4 Gouvernement du Québec, 1997.


Les données ainsi colligées peuvent être croisées avec d'autres sources d'information,
comme celle du sondage d'opinions qui exprime la perception que se font les résidents de
leur milieu de vie, pour anticiper une contestation ou apprécier les marges ii la réalisation
ou à l'acceptabilité de certaines grappes d'activitéds.

De manière générale, cette procédure de calcul du biIan agroenvironnemental, permettrait


au planificateur d'apprécier, voire de mesurer à différentes échelles (de la parcelle, locale,
du bassin-versant ou régionale), les effets cumulatifs et synergiques des impacts des
activités de production. Ce modèle de base peut aussi être inséré dans des simulations plus
complexes qui tiendraient compte, par exemple, de la mobilité des personnes
(accessibilité, congestion) 16, de l'exposition aux vents dominants (odeur, confort)L7, des
types de paysages (pittoresque, valeur esthétique, valeur culturelle, vulnérabilité, etc.)la.

Les deux études de cas, de ce chapitre et du précédent, ont permis de démontrer l'utilité
une telle approche pour produire des informations environnementales rendant compte de
la variation spatio-temporelle des phénomènes et des capacités de l'écosystème régional,
en plus d'évaluer et de simuler l'impact des affectations territoriales. La présentation du
cadre décisionnel19 avait mis en évidence le caractère artisanal des procédures de gestion
des informations et d'élaboration des scénarios soumis aux décideurs. Sans remettre pour
le moment en question le cadre décisionnel actuel (procédure légale), cette démarche a
ainsi démontré comment en amont de la décision, l'information environnementale (sous
diverses formes) peut être produite. Ces deux études de cas ont illustré certains
mécanismes de production des informations et donné des exemples de détermination des
caractéristiques ponctuelles (effets de site), des caractéristiques zonales (effets de milieu)
ainsi que le croisement de ces deux catégories d'information, pour apprécier la position
relative du site par rapport à l'espace vécu dans le système territorial (effet de situation).

l5 Tht5riauIt et al., 1999.


l6 Sanders, 1995.
l7 Fallot et al., 1993.
* Paquette et Domon,2000.
l9 Chapitre 7.
En regard des mandats actuels du service d'aménagement à la MRC de Portneuf, cette
approche peut-être appliquée et améliorée pour appuyer la préparation et la gestion
d'autres produits requis par Ie Service d'aménagement comme:
a La mise en valeur des potentiels touristiques (objet 6).
a L'accessibilité publique aux plans d'eau (objet 7).
a La révision des périmètres d'urbanisation (objet 9).
La planification des activités industrielles (objet 10).
La planincation des transports (objet 11).
Les contraintes reliés St l'occupation du sol (objet 15).
La gestion de la ressource hydrique (objet 26).
Cette application peut staffber pour s'intégrer dans le processus décisiorne1 en
aménagement du territoire en recourant à des outils plus sophistiqués d'aide multicritère à
la décision. L'exemple 3 qui suit montre comment I'AMCD (par agrégation partielle) peut
contribuer en combinaison avec les SIG à atteindre des objectifs d'analyse intégrée des
paramètres de décision.
Chapitre XI

11. ÉTUDE DE CAS 3: NÉGOCIATION DES CONDITIONS


D'AFFECTATIONS DU SOL

Dans les situations où la démarcation n'est pas claire entre différents scénarios
d'aménagement, l'approche méthodologique promue dans cette thèse permet de tenir compte
de la préférence du ou des décideurs selon des critères choisis et pondérés par ces derniers
pour la négociation de l'affectation du sol.

Ce troisième exemple introduit une démarche qui, grâce A l'aide multicritère à la décision,
permet aux décideurs de formuler leurs préférences, en intégrant de nombreux paramètres
subjectifs. Il porte sur l'aménagement d'un tronçon conflictuel de piste cyclable dans la région
de Portneuf (municipalité du Lac-Sergent). Cette thématique s'inscrit dans l'objet 17
(occupation des temtoires publics) de la révision du schéma d'aménagement.
f i .7 Perception de la problématique de l'aménagement du tronçon
En 1989 et 1993, le Canadien Nationd (CN) a obtenu de l'Office national des transports,
l'autorisation de désaf5ecter les corridors ferroviaires desservant les liaisons St-Raymond /
Riv.-à-Pierre et Shannon / St-Raymond, dans les MRC de La-Jacques-Cartier et Portneuf. À
l'initiative des citoyens de ces régions (pétition de plus de 7500 signatures), ces MRC ont
décidé de réaffecter ce comdor, long de 63 Km, en un parc régional linéaire dédié à des fins
récréatives et touristiques.

À la suite d'ententes avec des partenaires attitrés1 et une étude de faisabilité, les deux MRC
ont décidé de créer un organisme à but non lucratif, la Société de la piste Jacques-Cartier /
Portneuf, chargée de réaliser, d'aménager et de gérer ce parc. Le comdor multifonctio~elfut
ainsi établi. La vocation de 'piste cyclable" lui fut attribuée pour les périodes estivales et celle
de piste de motoneige pour l'hiver. Le concept retenu fit décomposé en trois sections
correspondant à trois étapes de planification et d'aménagement [Shannon/Duchesaay (1lKm),
DuchesnayBt-Raymond (18Km) et St-Raymond/Rivière-à-Pierre(34Km)l.

7 7.2 Analyse préliminaire

11.2.1 Contexte de I'aménagement


À la MRC de Portneuf, Ie c o ~ d otraverse
r les municipalités suivantes: Lac-Sergent, St-Raymond,
St-Léonard, N-D-de-Portneuf et Rivière-à-Pierre. La MRC de Portneuf a voté le règlement 197
(20 mars 1996) déterminant l'emplacement du parc régional linéaire- A partir de cette date, le
processus d'aménagement a commencé 2 essuyer ses premiers revers. Le 26 juin 1996, la
municipalité du Lac-Sergent déposa un avis pour faire part de ses oppositions et au cours du
même mois, des villEgiateurs de cette même municipalité (Zone H) publièrent une contre-
proposition portant sur un tronçon de la deuxième section, agrémentée de quelques critiques sur
le concept dans son ensemble. La MRC, face à cette opposition, commanda une expertise auprès
d'une &me d'ingénieurs et créa une Commission d'Aménagement (Loi 125, art. 53.1) chargée de
mener des consultations publiques et de dégager un "consensus" pour l'aménagement de ce
tronçon conflictuel. Deux-cent-cinquante (250) personnes assistèrent B l'assemblée de
consultation et 5 mémoires y furent déposés. Le 19 février 1997, la Commission déposa un projet
de règlement amendant le précédent sur la base des opinions, mémoires et études
complémentaires présentés Iors de l'assemblée de consultation- La municipalité du Lac-Sergent
fit part de ses nouvelles critiques le 3 1 mars 1997. Et le règlement 198 visant la planification du
règlement multifonctionnel sur l'ancien corridor ferroviaire fut voté le 15 mai 1997. La
municipalité du Lac-Sergent s'opposa à ce règlement. Les consultations n'ayant pas abouti, les
protagonistes ont choisi de poursuivre le débat devant les tribunaux.

Cet exemple se base essentiellement sur les données et les documents publics analysés d m s le
contexte de cette consultation. Puisque, le con£lit était encore ouvert (en procès), il n'était pas
pertinent d'inviter les vrais acteurs en vue de réaliser une simulation réelle? Dans cette
application, nous voulons montrer comment l'approche méthodologique proposée par cette
thèse aurait pu aider à départager les préférences des groupes d'acteurs pour faciliter la
négociation et aider à la prise de décision (Figure 11. lx).

11.2.2 Données de base et outils utilisés


Les principales données consultées pour cette application sont les suivantes:

Dossier du parc linéaire de Portneuf (textes, cartes, photos et correspondance) 3.


Dossier de presse.
Visionnement d'une séance de débats portant sur la planification du parc (MRC de Portneuf,
mai, 1997), vidéo.
Utilisation du sol ( A G ~ C O R ) numérique.
,
Courbes de niveau (AGRIÉcoR), numérique.
Périmètre d'urbanisation (MRC de Portneuf)
Résidences, Réseau routier, Chemin de fer, Circuit de motoneige (AGRIÉCOR- MRC de
Portneuf), numérique.

Représentant des MRC, organismes touristiques, corporations d e développement économique, chambre d e commerce,
Union des producteurs a&ricoles et clubs de motoneiges
Le jugement prononcé le 8 janvier 1999 par l'Honorable Jean Lemelin j.cs. a déclaré les règlements 197, 198, 205. et 220
de la MRC de Pomeuf nuis de nullité absolue. Toutefois, le 9 novembre 1999 (Gazette du lQd€cembre) l'Assemblée
Nationale a adopté le projet de Loi 55 modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal. Dans
son article 13 (avec effet rétroactif au 1" mai 1993). cette loi a clarifié [es pouvoirs des MRC et des Communautés urbaines A
l'égard des parcs régionaux et de tout comdor amCnagé. Cette loi rend inopérantes les concIusions favorables du Jugement du
8 janvier en faveur des intervenants et de la ville de Lac-Sergent.
Projet d e règlement 198, Proposition d'aménagement du Conseil rt?gional des Loisirs (Québec / Chaudière-Appalaches),
Rapport de la consultation publique, Avis de la municipalité de Lac-Sergent relatif au projet d e règlement 198, Proposition
de tracé alternatif soumis par le regroupement des citoyens de la zone H (Rapport Beaulieu) et Rapport de contre-expertise de
la & m e BPR. Ces différents documents ainsi que les mémoires déposés à l'Assemblée de consultation peuvent être consultés
au Service de Documentation de la MRC de Portneuf, CapSanté.
Figure 1 1 .1

Principales étapes de la démarche retenue à la MRC de Portneuf


Les besoins de l'évaluation ont nécessité le recours à des fonctionnaIités SIG insérées dans les
logiciels MapInfo et Surfer pour des analyses exploratoires (interrogation, requête spatiale et
Wmatique), de la géométrie analytique (intersection, union, superposition, Corridor, tampon),
de I'analyse topologique (proche voisinage), de la modélisation/simulation (Pente, exposition,
bassin versant, analyse d'intervisibfité) en plus de la de la gestion des données et de la
cartographie. L'analyse multicntère a été réalisée avec le logiciel Electrem/rv (ver. 3.x sous
WindoW S ) ~ .

1.3 Élaboration des scénarios, analyse et évaluation des performances


Le concept et les objectifs du parc linéaire étaient certes acceptés par consensus par les
populations des deux MRC impliquées, toutefois les notes discordantes se sont faites entendre
une fois que les détails de la réalisation du projet ont été rendus publics. Même si ce projet
évoquait des paramètres biophysiques, socio-politiques et économiques, ce sont
principalement des considérations d'ordre social et environnemental qui ont été soulevées lors
de cette consultation, portant sur un tronçon voisinant le Lac-Sergent. Avant de décrire les
scénarios, il convient de présenter succinctement les principales interrogations soulevées lors
de la consultation:
* la protection et le maintien de l'intégrité écologique du plan d'eau,
* la quiétude et la sécurité des résidents,
* le contrôle des activités à l'intérieur du corridor,
* la procédure suivie par la MRC,
* l'implication de la création du parc régional sur l'autonomie municipale,
* la localisation du corridor récréatif multifonctionnel,
* le risque de dévaluation des propriétés riveraines et la hausse probable du coût des
assurances.
Les détails de I'argumentation soulevée par ces différentes interrogations ne sont pas discutés
ici. Le tableau 11.1 présente succinctement les cinq scénarios découlant de cet ensemble
d'interactions et à partir desquels la Commission d'aménagement a tiré la substance de ses
recommandations, formulées dans le Projet de règlement 198 datant de février 1998. Le

La version 3.1 du logiciel ELECTRE iU-W, disponible depuis juillet 1994, tourne sous Windows 3.1, Windows 3.11 et
Windows 95. Cette version a été programmée par Pioîr Zielniewicz à l'institut d'informatique de l'Université Technique de
Poznan sous la direction de Bernard Roy et Roman Slowinski. Le Iogiciel est disponible à l'adresse suivante :Logiciels
mcda, LAMSADE, Universiré Paris-Dauphine, Place du Mméchal de Lattre de Tassigny, F-75775 PARIS CEDEX16.
h~://www.lamsade.dau~hine.fr
tronçon confiictuel est long de moins de 4 km et est compris entre le lac Sergent et un
ensemble de maisons (75) de villégiatures.
+ Le scénario 1est l'original proposé par l'organisme de planincation, il suit tout simplement
le tracé de l'ancienne emprise ferroviaire.
+ Le scénario 2 rejeté pour des questions de coût lors de la première planification a été repris
lors de la consdtation. Son tracé maintien le circuit 1 pour les cyclistes et propose un
contournement pour les motoneiges en hiver.
4 Le scénario 3, à l'initiative des citoyens de la zone en question, propose une déviation en
dehors de cette zone de villégiature par la route Contour-du-Lac sud, en plus d'un sentier en
forêt pour les motoneiges.
4 Le tracé 4, à l'initiative de la firme d'experts, accepte le principe du contournernent mais
propose une déviation à partir de la Côte-à-Pagé.
+ Le scénario 5 fait la promotion d'une voie de contournement autonome utilisant des
chemins forestiers.
Dans cette démarche, les informations publicisées lors de cette consultation publique ont été
reprises en vue d'apprécier les conditions de la production d'un scénario de consensus.
Dans le tableau Il. 1, les avantages et inconvénients particuliers sont présentés pour chacun de
ces scénarios en plus d'une estimation des coûts. À l'analyse des documents de ce projet, on
constate que les recommandations de la Commission d'aménagement ont porté
essentiellement sur des facteurs relatifs à la faisabilité technique ou à l'aménagement de la
piste. Des considérations d'ordre social, environnemental et des préoccupations relatives à
l'aménagement de I'ensemble de la piste ont été soulevées par les parties prenantes au cours
de cette consultation. Dans les tableaux de performance (Tab. 11.2x), ces facteurs d'évaluation
ont 6té notés par standardisation des arguments soutenus à l'occasion de cette consultation.
Des entretiens informels ont néanmoins aidé B définir les fourchettes de valeur pouvant être
accordées à chacun de ces critères.
Le problème décisionnel ainsi posé s'assimile à une problématique de type Y, soit une
procédure de rangement (du meilieur scénario au moins bon). Les caractéristiques de
I'algonthme ELECTRE IIIont déjà été présentées au Chapitre 4 (5 4.6.3).Il convient toutefois
de rappeler que l'utilisation de cet algorithme s'accompagne du recours à des paramètres
introduisant les notions de poids, de pseudo-critères, de surclassement flou, de seuils
d'indifférence, de préférence stricte et de veto.
des sc4narloe
~~6senfatlon
tunicipalité de Lac-Sergem MRC de Porbreuf, Qu4bec

+Résidences

- Réseau routier
Chemin de fer

1 Catégories d'utilisation du sol


Forêt
fl Hydrographie
:Z Minier
'y' Radenüel
= Corridor Hydra-Québec
1 - Parc linéaire
LÏm. de Municipalités

Source: Écorecherche, 1997; MRC de Portneuf, 1998 Rdalisatïon: Carlo Prévil, CRAD, U. Laval, 1999.
1
-

Prdsentation des scenarios d'amenagement (suite)


Municijx?l* de Lacserge* MRC de Portneuf, Quebec Carte II

Kilomètres

-
+Résidences

-R é s e a u routier
Chemin de fer
Parc !in+ire
Catégories d'utilrsation du sol
Forêt
Hydrographie
- -
Minier
Résidentiel
a Comdor Hydro-Québec

O Lim. de Municipalités

Source: Ecorecherche, 1997; MRC de Portneuf, 1998 RBalisation: CarIo Prévil, CRAD, U. Laval, 1999.
113.1 Détermination des paramètres
La détermination des paramètres conditionne la mise en œuvre de l'aide multicritère à la décitsion,
Différentes étapes y sont retenues:
a) Élaboration des actions potentielles. Dans cet exercice, nous nous sommes limité aux cinq
scénarios élaborés par les parties en présence à la suite de l'assemblée de concertation. Ces cinq
scénarios ont représenté, dans cette négociation, l'ensemble de l'espace de solution pour les
parties prenantes. Ils seront ainsi évalués en un processus unique.
b) Utilisation de sous-critères. Vu le grand nombre d'arguments exposés dans les mémaires,
l'analyse documentaire nous a amené à retenir plus de quarante points exposés par les parties
prenantes en vue de se positionner par rapport aux différents scénarios- Maystre et al. (1994, pp.
169-171), à cet effet, nous font remarquer que:" Ni la méthodologie, ni les méthodes ne f i e n t un
nombre maximum de critères (les logiciels le fient p d o i s ...); cependant, la pratique tend à
démontrer que le décideur peut être géné par un trop grand nombre de critères, notamment lorsqu'il
s'agit de leur donner un poi& Pour réduire le nombre de critères @squ'à 10, voire 15)' deux
manières de faire sont envisageables: Zbgrégation par étapes et la pondération par étapes." Dans
cette étude de cas, les quarante-trois points seront traités comme des sous-critères. Ceux-ci seront
agrégés globalement5 en 11 critères (pseudo-critères) qui seront évalués par la méthode Exectre
m.L'agrégation des sous-aitères (agrégation sectorielle) en critères sera effectu6e B l'aide de la
somme pondérée (Roy et Boyssou, 1985 et 1993; Maystre et al., 1994; Simard, 1997).
C) Évaluation des scénnrios. Elle nécessite I'estirnation de la performance des critères et
l'établissement des échelles de mesure. La performance indique la mesure à laquelle une
évaluation élevée traduit l'effet ou le rt5sultat recherché. Pour certains critères, comme les coûts
d'investissement, la performmce peut aller dans un sens différent des autres critères. 11 importe
donc de transformer ces critères pour que la variation de tous les indicateurs se fasse dans le
même sens pour un même critère. La variation entre les critères est prise en charge par le bgiciel
puisqu'il permet d'indiquer le "sens des préférences" d'un critère à l'aune. Chaque scénario a été
évalué selon l'importance accordée au sous-critère par les parties prenantes (Très bon, ban, ...
mauvais) ou d'après la mesure (coût, dénombrement, calcul, etc.) effectuée (sur le terrain ou à

"Le décideur concentre en général son attention sur I'ogrégation globale, corrsidérant souvent l'agrégation sectorielle
comme wz problème technique que l'homme d'étude doit résoud.e lui-même (Maystre et al., 1994, pp. 171),"
l'aide du logiciel de SIG utilisé). Les caractérisations verbales relevées dans les documents ont été
rapportées à une échelle arithmétique (évaluation chiffrée). Les notes ainsi déduites des ces
évaluations verbales étaient classées de 1 à 10. La note 1 était accordée au scénario le moins bon
et la note 10 au scénario le plus intéressant quand on veut maximiser Ia caractéristique évaluée.
Les fondements mathématiques de ces transformations découlent de la loi dite de ~ e c h n e r ~
discutée dans Stevens (1975 cité par Maystre et al. 1994).
d ) Échelle de mesure. L'échelle doit être ordinale ou cardinale7. L'échelle ordinale est associée
aux relations "plus grand que", "plus petit que" ou "égal à". L'échelle cardinale supporte les

quatre opérations arithmétiques de base (t , - ,x , -1.). "Lesméthodes ELECïXE sont basées sur la
différence entre les aIalziations de deux actions sur un critère donné. Cette dzrérence n'est pas
représentative a'tm écart de préférence, mais n'a de sens que par rapport à un seuil. L! est donc
possible - et c'est là l'une des qualités principales d'ELECTRE - d'utiliser aussi bien des échelles
cardiinaIes qu'ordinuZesn (Maystre et al., 1994, pp. 274; Rebaï et Martel, 1998). La transformation
des évahations verbales en notes implique que toutes les échelles de mesure sont du type
cardinal.
e) Pondération des critères. La méthode de pondération retenue s'assimile au Rafing. Dans
cette méthode dite "trivide", on donne à chaque critère une pondération relative qui est
directement utilisable, en comparant les critères entre eux (Maystre et al., 1994; Mousseau,
1993). Un premier ordre de pondération (Pl) a été attribué aux trois grands domaines de la
décision que sont Ie domaine environnemental (15%), le domaine sociopolitique (25%) et le
domaine d'aménagement (60%).

Ces trois facteurs sont désagrégés en I l critères d'aménagement avec un second ordre de
pondération (Pz).Pour établir la pondération inter-critère pour un facteur donné, ces critères ont
été ordonnés selon le principe du rating. Par exemple, si un facteur X a un poids de 20% et
que ce facteur a été décomposé en 3 critères. Ces trois critères sont pondérés entre eux. On
peut obtenir alors Xa = 50%, Xb = 30% et Xc = 20%. Les valeurs Pzseront alors : X a = 1096,
Xb=6%etXc=4%.
Les critères sont issus de l'agrégation des 43 indicateurs ou sous-crit&res(P3).Leur pondération a
ét6 effectuée selon le même principe que précédemment. Cette pondération intra-critère a senti it

La relation entre un phénomène et sa perception suit une relation logarithme-linéaire (R = a x log$) appelée loi de
Fechner, ou m e relation allométrique (R = a x seb). D'autres codages seraient tour aussi crédibles .,. (Maystre et al. 1994,
pp. 172-173)
Les valeurs nominales doivent être transformées par un codage numérique permettant d'exprimer la préErence.
effectuer la somme pondérée pour Ia détermination de la performance des critères pour chacun
des scénarios.
e) Généralités. Dans une application réeue, le jeu de pondération constitue l'une des premières
phases de négociation entre les parties prenantes, après l'élaboration des actions potentielles.
Quand les décideurs n'arrivent pas à s'entendre sur le poids des critères (ce qui est le plus
fréquent), il est permis et même recommandé d'effectuer l'analyse multicritère avec des jeux de
poids différents. Cette stratégie aide à mettre en évidence le potentiel de consensus entre les
acteurs (Scharlig, 1985; Mousseau, 1993; Anonyme, 1997).
L'échelle de mesure (cardinale), la performance, le sens de la mesure ainsi que les paramètres
subjectifs (indifférence, préférence et veto) ont été établis à Ia suite de l'analyse des documents
issus de la consultation publique (Tableaux 11.2~).L'objectif principal de cette application était
surtout de trouver un ordre de grandeur pour départager les actions, d'autant plus que les critères
étaient majoritairement de nature subjective.

Dans ELECTRE III,les seuils reflètent une estimation des peg?omancesfloues qui découlent de
facteurs mal déterminés ou impréciss. Le logiciel permet d'appliquer deux sens à l'interprétation
des seuils. Le sens Direct implique une comparaison des actions pour chaque couple en fonction
de la moins bonne des deux. Avec le sens Inverse, l'action choisie comme base de comparaison
est celle f i c h a n t la meilleure performance. Pour avoir un seuil constant, il suffit de choisir a = O
et = la valeur constante du seuil. Dans ce dernier cas, les deux modes sont équivalents.

11.3.2 Expérimentation, interprétation et validation des résultats

Le jeu de valeurs attribué à ces seuils avec les notes des différents indicateurs ont permis
d'effectuer l'évaluation initiale, selon les critères retenus. Par la suite, l'analyse de sensibilité a
montré l'effet de la variation de certains de ces seuils sur l'ensemble de l'évaluation. Une fois les
calculs terminés, le module Résultat du logiciel utilisé fournit les principaux résultats, que sont:
a) ]Les distillations ascendante et descendante
b) Les rangs dans le préordre final
c) Les rangs dans Ie préordre médian
d) La matrice de concordance
e) La matrice des degrés de crédibilité
f) La matrice du préordre final
g) Le graphe final.

Les concepts de base necessaires à l'appréciation de la méthode EIectre iII sont présentés au Chapitre IV (5 4.6).
-0I E:
-O
-E -se
Ul

Ti g$= g.g
V)
c $hg Ca
- ~m E
C

m a l

g- 2s E~ g4 E
- fL L g :
u CL>= O G=I- S2 g g ~ i
gggg ~ - ; g , g l S ~ .
E E E m~o C
a n a
cUn~ $ E
g RE
O S
~ m i
a ~ ~ f $ j
g= gEg =g a~' EZ %P= O
m ~ O E É M
Tabeau 11.2b. -Références pour l'interprétation des préférences floues
(Parc linéaire régional Jacques-Cartier - Portneuf)
Semdes Mode de
1 CrfMrn Poids Idiçltours ou soussriîèrisr riatlmct. mnttlon
IndMbnnca Pldfdmcb
Grnitaliondes accês d6croiçsant Inverse 1 3
Risque de pollution du det6hration du milieu aquatique decroissant Inverse 1 3
pian d'eau poüuüon (ampleur. nature) d6croissant Inverse 1 2
affectationdu rnliiw~lacustre d6croisçant Inverse 1 3
Quaid13du site 10%
Pmfiierdu paysage croissant Inverse 1 3
AppWer Pintervisbiiit4 croissant Inverse 1 2
tranquillit4 croissant Inverse 1 3
Searritedespersonnes croissant Inverse 1 2
Interdictionde et de Motos croissant Inverse 1 3
Quiétude des Wdents lm Actes contrôi6 & ta piste croissant Inverse 1 3
surveahnce du territoire croissant Inverse O 1
préservationdes droitç acquis croissant Inverse 1 3
inümne croissant inverse O 1
nombre de délits d6croissant Inverse 1 2
nombre de daintes ddcroissant Inverse 1 2
DévaiuaUon des nombre d6v8n6mentscriminels décroissant lnverse 1 2
pwr*t& riveraimsa
hausse des coûts d e s
10% de décroissant Inverse 1 2
assuliylces situations non-règiementées décroissant Inverse 1 3
primes flassurances-habitatim décroissant Inverse 1 2
DBpWaüondes propriétés d6croksant Inverse 1 2
autcnomie locale croissant Direct 1 3
Cadra légai dair croissant Direct 1 2
munidpante parüdwnle croissant Direct O 1
Pdr tocai S%
non-cantribulion des rfveralns croissant Direct 1 2
revenus fondets croissant Direct 1 2
croissant Direct
croissant Dlrect

+
Concentraüon des 5,
Piste autonome croissant Dlract
activités Concentratlori des activilBs crolssant Direct
Topographie 1 5% lpente prononcée d6croisçant Inverse
I Icyüisteçavec automoôiies d6croissant Inverse
S8airii6 des u t i i e u r s d8croissant Inverse
R uenlr4es prwes ddcroissant lnverse
# &denceç 8 n4gocier d6croissant Inverse
appositian de municipakdés d6croissant Inverse
d8croissant lnverse
terrains A acheter d6croissant Inverse
I Jtpropriétés B morceler d6croissant Inverse
1 réfedion de chaussée d6croissant Inverse
Infrasîrudures à largeur de piste inadéquate décroissant Inverse
aménager coQts du sentier de motoneiges d4croissant Inverse

Tabeau 11.2c.-Matrice des préférences


(Parc linéaire réaional Jacaues-Cartier - Portneuf)
rn u w

Domaine Criîère 1 Poids Échelle Indiffdrence 1 Préf6rence V6to Sens


Environnement
Risque de pollution du pian deau 10% card. 1 1 3 3-5 min
~ u a l du
i i ~site 5% card. 1 3 5 min
Qui6tude des résidents 10% card. 1 1 3 5 Max
Sociopolitique Dévaluation et assurances 10% card. 1 2 min3 5
pouvoir local 5% card. 1 1 3 Max3 5
Récupération max
m
iael 10% card. O 1 Max2-3
on cent ration des activités ] 10% card. O 1 Max2-3
Topographie 1 10% card. 0 1 min2-5
~écutit6des utilisateurs 1 10% 1 card. 1 1 1 2 1 1 min1
3-5
T
n
a
s
e
rir B acqudrir f 5% 1 card. 1 0 1 1 1 1 min1
3 5
infrastructuresA aménager 1 5% card. 1 I 2 min
~ o ü t d'aménagement
s 1 10% card. 5000 1 15000 50000 Max
Il importe maintenant de porter un jugement sur ces résultats (Traitement 1) en vue d'aider & la
décision, pour revenir sur d'autres facteurs ou effectuer une analyse de robustesse (de
sensibilité) ou encore d' autres tests de validation (Figure 1 1-3.1).
a) Distillation descendante et ascendante: La distillation descendante sélectionne les actions
selon le rapport de variation entre les scénarios pris deux à deux et les seuils k é s , de la
mzi?leïrue à la pire; la distillation ascendante part de la moins bonne pour arriver à la plus
intéressante. Les actions équivalentes sont placées dans une même boîte. Selon les
performances affichées dans Ia Figure 11-3.1, le scénario 4 @PR) serait le plus intéressant et
les quatre autres seraient ex-aequo, en seconde place. Dans la distillation ascendante, le
scénario 3 (Citoyens de la zone H)serait classée comme la pire des solutions et les 4 autres
seraient placées ex-aequo en position préférentielle. Cette matrice prend en compte les
résultats de la matrice de crédibilité.
b) Rang dans le préordre fuial: Ce rang reflète l'intersection des deux distillations
précédentes. Il montre que pour l'ensemble des actions, le scénario 4 est le meilleur et le 3 le
pire. Entre les deux, les scénarios 1, 2 et 5 sont jugés équivalents. Ce rang exprime vers le
haut la relation supérieure ou égale à et vers le bas la relation inférieure ou égale ZL
c) Préordre médian: cet indicateur s'assimile à la méthode PROMETHEE II et permet un
rangement complet (sans aucune incomparabilité): de deux scénarios, l'un est meilleur que
l'autre ou alors ils sont équivalents. Dans notre cas, il ordonne uniquement les scénarios
équivalents puisqu'il n'y avait pas de scénarios incomparables.
Matrice de concordance: la concordance exprime la mesure dans laquelle la proposition
"scénario a est meilleur que b" est vraie. Elle est représentée sur une échelle de O à 1.
ELECTRE III introduit la notion de concordance locale (par paire d'actions) et la concordance
globale (pour l'ensemble des actions de chaque scénario). La matrice de concordance afnche
les résultats des concordances globales des différents scénarios comparés deux 2 deux. Ces
valeurs servent davantage à l'analyste pour pouvoir orienter les analyses de sensibilité.
e) Matrice des degrés de crédibilité: Elle rend compte du degré de surclassement entre les
scénarios, au lieu de les accepter ou de les rejeter en bloc. Plus l'indifférence est forte entre
deux scénarios, plus cette valeur va tendre vers 1. Parallèlement, cette valeur s'approche de O
pour exprimer qu'on tend vers l'incomparabilité. Cette matrice témoigne de la qualité du
graphe final et de la matrice de concordance. Les valeurs obtenues dans la matrice ci-contre
justifient la conduite des analyses de robustesse. Elles sont calculées en tenant compte de tous
les critères pour lesquels '73'' est strictement préféré à "a", ainsi que les valeurs des seuils de
veto.
f) Matrice du préordre final: Elle complète le graphe du préordre final. Elle indique que
le scénario 4 est préférable à tous les autres (P) et que le scénario 3 est le moins bon de
tous les autres (P3- Les relations d'indifférence sont notées par le symbole "I".
g) Graphe final: à l'instar de la précédente, ce graphe permet tout simplement de
visualiser le préordre frnal.

11.3.3 Analyse de sensibilité


A la lumière de ces résultats, l'analyse d e sensibilité doit indiquer dans quelle mesure ce
rangement est dû à des facteurs isolés ou plutôt témoigne de la cohérence des paramètres
subjectifs choisis (avec une structure aléatoire). Dans ELECTRE III, l'analyse de
sensibilité peut être établie sur le poids des critères, les seuils d'indifférence, les seuils de
préférence stricte et les seuils de veto (Figures 11.3~).
+ Considérant les mécanismes utilisés pour fixer les différents seuils et en l'absence
d'interlocuteurs directs, l'analyse de sensibilité a porté d'abord sur le seuil de veto. Les
valeurs assignées aux différents seuils étant relativement très contraignantes et vu le
nombre de O obtenu dans la matrice des degrés de crédibilité, la variation du veto permet
d'améliorer les marges de comparabilité des scénarios. Pour réaliser les tableaux
témoignant de la sensibilité du rangement des scénarios d'aménagement, les valeurs a sur
les seuils de veto ont été éliminées dans u n premier temps (Traitement 2).
Ainsi, tous les critères ont été analysés avec des seuils directs (sens croissant). Les valeurs
des matrices de concordance et des degrés de crédibilité ont alors considérablement varié
(Fig. 11.3.2). Le scénario 2 est centré dans le groupe des meilleurs scénarios avec le
scénario 4; d'un autre cote, le scénario 1 a été déclassé pour rejoindre le peloton de queue
avec le 3.
+ Ensuite le seuil de veto a été éliminé sur tous les critères. Dans ce cas-ci, le rangement
des scénarios s'est complètement transformé (Traitement 3 ; Fig. 11.3.3). Le scénario 5
devient le meilleur. Les scénarios 1et 2 prennent la position intermédiaire et le scénario 4
se classe au dernier rang avec le scénario 3. De plus, la matrice des degrés de crédibilité
affiche des indices assez élevés. Les valeurs de la matrice de concordance ne changent pas
entre les traitements si on ne modifie pas les notes attribuées aux critères. Ce rangement
indique que si on ne fixe pas une valeur-limite à l'évaluation des critères, le scénario 5, qui
rejoint les objectifs d'aménagement sans perturber les villégiateurs, est le meilleur. Son
principal facteur négatif serait41 son coût élevé?
+ Par la suite, l'analyse avec les seuils directs a été repris en supprimant le veto
uniquement par rapport au coût. Le résultat obtenu est semblable il celui obtenu au
traitement 2. Le scénario 5 reprend sa position médiane. La réponse est donc claire. Sa
position intermédiaire ne découle pas uniquement de son coût élevé. ll faut comprendre
que par rapport à ce circuit, les notes fortes ou faibles attribu6es aux critères n'atteignaient
pas le seuil maximal (ou minimal) même quand les attentes étaient très grandes. Ceci
découle du fait que les appréciations des participants ne se basaient pas sur des données
réelles ou sur un quelconque vécu. Alors que, pour le scénario 1 on peut iibrement
attribuer une note parfaite puisque les observations et mesures ont été effectuées de
manière conformes et vérifiables (Traitement 4).
Des membres du Service d'aménagement ont été invités à réa,+ sur une partie de ces
résultats. Les informations ainsi recueillies au cours d'échanges informels, ont permis de
poursuivre l'analyse de sensibilité. Un aménagiste du Service qui avait participé au
processus de planification a fait part dans un premier temps de ses critiques sur neuf des
indicateurs. Par la suite il a produit une grille de performances pour les trente-quatre
autres indicateurs en plus d'une révision de la pondération des critères (Tableau 11.3.4).
Avec cette nouvelIe grille, deux autres traitements ont pu être effectués.
+ En reprenant le sens des variations (Direct et inverse) adopté lors du premier
traitement et sans réintroduire le droit de veto (Traitement 5; Fig. 11.3.5), le résultat du
traitement a placé le scénario 2 comme étant le plus intéressant. Les scénarios 3 et 4 sont
les moins bons. En pIus, la matrice de concordance et celle des degrés de crédibilité a
affiché des valeurs montrant la bonne cohérence existant dans l'établissement de cette
préférence.
+ Ensuite, en donnant un sens croissant à tous les critères (Traitement 6; Fig. 11.3.6), le
scénario 1 a pris la première place. Les scénarios 3 et 4 ont conservé leur dernière
position. Les valeurs exprimées par les matrices de concordance et de crédibilité justifient
donc la cohérence de la notation effectuée par l'aménagiste pour évaluer les scénarios.
+ Finalement, l'aménagiste a mentionné pour l'ensemble du jeu d'indicateurs, les onze
qu'il considérait comme essentiels et prioritaires avec leur pondération. Avec ce dernier
tableau de performances (Tableau 11.41, une ultime évaluation a été effectuée (Traitement
7; Fig. 11.3.7). Dans celle-ci, les matrices de concordance et de crédibilité ont exprimé un
faible niveau d'incomparabilité entre les scénarios 1, 2 et 5. Toutefois, ces trois pris
ensemble sont positionnés comme étant meilleurs que les scénarios 3 et 4. L'analyse de
sensibilité avec ces trois dernières évaluations a davantage confirmé les antagonismes
entre les points de vue des acteurs et identifier les éléments de désacord.
245

Tabeau 11.3.- Tableau des performances avec les considérations d'un amenagiste de
la MRC (Parc linéaire réaional Jacques-Cartier - Portneuf)
.f -
-
Domalm (
r
Critére Poids1 ldicateunr ou sous-criteres
limitaum des actes
1SCÉNIR~O
3
11SC-O
3
21 SCÉHARIO 11 SC~NMIO 41 SCÉNARIO

10 10 10
E
: Risque de poilution du plan d616riomtfon du m i ~ aquatique
u 10 10 10 10 10
-E d'eau pdtuuon (amp(eur. nature) 1O 10 10 10 10
5 aflectatlondu mllieu lacustre (constnictlon) 10 10 10 10 10
tranqullnte 8 9 1 10 10 10
sécurit6 des personnes 8 8 10 10 10
Qui6tude des résidents 31%
survenlance clri territcire t0 10 9 9 9
Infimit6 8 8 9 9 10
nombre de plafntes 7 7 1 9 9 10
-r-u
3
a3
a
DBvaluation des propri6té.s risques de d6Ms 8 8 8 8 10
O riveraines et hausse des 7% situations nan&glementées 7 7 7 1 7
-
O
O
U
coûts des assurances primes d"assurances-habttation
7
9 9 9 9 9
V) ~ ~ p r é d a u des
c n prop~ietes 8 8 8 8 1 8
muriidpalitBpartidpante 10 10 7 7 1 7
Pouvoir lacal 5%
nancan~butian
des riverains 10 7 5 5 I 5
menus fonden 10 . 10 7 7 1 7
r e t o m ~ Banmlques
s 10 8 1 1 1 6
Récupération rnaximde 10% R6cupératfmmaximale 10 10 1 1 1 1
Piste aularame 10 8 5 5 10
Cancenmttondes anMt6s 17.'
Caicentratïon des activités 10 10 1 1 1 1
TOp0g-e 6% pente prononcee 10 10 3 3 7
cydistes avec autcmobilistes 1 10 10 1 1 10
SBcurit6 des utilisateurs 10% rfsques d'accrdents 10 10 3 3 10
t rfentrdes privées 10 10 3 3 10
# r6sidences i3 rtégccief 10 5 10 5 1
opposfUon de munidpalit6s , 10 1 10 10 10
Terrains B acqdrir 6% # exprupllatims nBcessaires 10 5 10 5 1
terrains & acheter 10 5 10 5 1
# pmpri6t6s B marteler 10 5 10 5 1
~foctlm
de ehaussee 10 10 1 1 10
largeur de piste Inadéquate 10 10 5 5 8
Infrastructures a amdnager 7%
coûts du sentier de mutonelges 10 1 1 1 1 1 1
mesure ~axénuatlon 8 5 5 I 5 1 8
~ o ~d'am6nagernem
t s 10% / ~ u d ~prév~sauiel
et 8 1 6 3 3 1

Tabeau 11.4.- Tableau des performances des critères estimés prioritaires à la MRC
(Parc linéaire régional Jacques-Cartier Portneuf) -
Domaine
"
Rubnaues
-
-
Poids
C limitation des ac&s 25%
E
Quiétude des résidents 25%
situations non-règlementées 10%
Powoir local retombées économiquas 10%
Piste autonome
pente p m c é e
cycristes avec a v l a n W ï e s
Sécurit6 des u t i t i i e u r s risques dacddents

largeurde piste inad8quate


Buâaeî orévisonnel
+ Dans ces trois cas, les scénarios 3 et 4 se sont retrouvés au dernier rang. Ces scénarios
tenaient compte de certaines préoccupations des citoyens de la Zone H qui ne sont pas
considérées comme importantes par le Service d'aménagement. Dans les trois cas, le
graphe h a 1 place en première position les scénarios 1 et/ou 2 ou 5. Le scénario 2 ou 1
selon que l'on tienne compte ou non des nuances dans le sens de variation des facteurs. La
dernière évaluation place ces trois scénarios en première place, malgré 1'incomparabilité
du scénario 5 par rapport à 1et 2.
Dans les commentaires accompagnant les grilles de performance, l'ménagiste avait pris
soin d'indiquer que son appréciation (post-évaluation) des critères a été effectuée en
fonction de l'état actuel de la piste cyclable, et que deux ans plus tôt (évaluation ex-ante)
ses notes auraient pu être différentes. Dans l'ensemble, il croit que la réalité a simplement
confinné la justesse des scénarios proposés par le Service d'aménagement.
Malheureusement, nous n'avons pas pu recueillir les notes des personnes qui contestaient
le projet pour attester ou infimer ce dernier point de vue.

7 1.4 Évaluation des alternatives


Cette application a principalement une valeur de démonstration de la cohérence
d'ensemble de cette vision de la planification territoriale véhiculée par la thèse. Elle met
en évidence la justesse logistique, conceptuelle et scientifique de prendre les décisions
relatives à l'affectation du sol grâce 2 cette approche multimodale de l'aménagement du
temtoire.
Cette démarche a permis de comparer et d'ordonner les cinq scénarios d'aménagement
pour pouvoir expliquer aux parties prenantes la portée de leurs préférences sur les
conditions de réalisation de chacun des tracés. Les informations disponibles au terme de
ces analyses auraient permis de négocier sur les critères ainsi que sur leurs pondérations,
de manière à mieux définir les conditions des nouvelles affectations des anciennes voies
ferrées en lieu et place du recours au procès et des confiits qui ont suivi.

Le conflit s'est envenimé, lorsque les autres parties prenantes ont refusé d'accepter les
conclusions des Commissaires de l'Assemblée de consultation ainsi que les règlements
(décisions de la MRC) qui en ont découlé. Cet ensemble de traitements a montré des
tendances globales ainsi que des traits caractéristiques par rapport à l'ensemble de ces
scénarios. Pour les quatre premiers:
*le scénario 3 proposé par les citoyens de la zone H demeure le moins intéressant. Il
amène dans le débat de nouveks contraintes sans pallier à tous les inconvénients des
autres scénarios.
* le scénario 4 pour les traitements rapportés s'est toujours classé dans le groupe des
meilleurs sauf quand tous les vetos ont été enlevés. C'est un scénario de conciliation qui a
été préparé par la firme BPR en ayant connaissance de certaines réserves et critiques
formulées à l'endroit des autres scénarios. La firme a donc tenu compte, dans une certaine
mesure, de ces critiques.
*Le scénario 2 oscilIe entre le premier groupe et le groupe médian. Le scénario 5 est
plutôt stable dans le groupe médian alors que le scénario 1 se range entre le groupe
m6dian et surtout le dernier groupe.
-.Les scénarios 2, 4 et 5 sont assez distincts entre eux mais constituent, à ce stade, le
noyau dur autour duquel devrait s'articuler les négociations, le scénario 5 exigerait des
études complémentaires et le scénario 2 est sensible à l'effet de veto.
Les trois derniers traitements ont confirmé les bonnes performances relatives des
scénarios 2 et 5 en plus de la faible pertinence du scénario 3. En plus, ils ont renvoyé au
dernier rang le scénario 4, Ces évaluations reflètent exclusivement les points de vue du
Service d'aménagement qui a toujours considéré avec beaucoup de réserves les
récriminations des opposants à ce bonçon du Parc régional. Or, ces récriminations ont été
fortement exprimées et prises en compte respectivement dans les scénarios 3 et 4.
Il importe de réaliser que les groupes en présence privilégient chacun des critères
particuliers quasi antagonistes. Il est très difficile de trouver une compensation naturelle
entre la propension au "voyeurisme" et les facteurs de pente et de sécurité pour une
ballade familiale à vélo, sans une ronde de négociation. S'il fallait poursuivre les
traitements, la prochaine étape nécessiterait des amendements aux pondérations des
critères et de certains des paramètres subjectifs en accord avec toutes les parties prenantes
de cette planification. Cette étape-ci serait peu plausible sans la participation effective des
citoyens de la Zone H et les représentants de la municipalité du Lac-Sergent. Cette ronde
de discussion enrichirait le débat avec l'introduction d'un nouveau jeu de critères de
consensus (coopération par l'intégration) ou par la révision de la valeur accordée à
certains critères (consensus par la négociation) (Ferrand et Ferrent, 1997).
La contrainte conjoncturelle (le procès en cours) même quand il constitue un léger biais à
cette expérimentation, vient, encore une fois, établir la pertinence pour la MRC d'avoir
recours à une démarche comme celle élaborée pour cette thèse. Ce biais a un sens
seulement en regard de la quête d'un choix définitif de scénario, en condition réelle de
planification.
En guise de synthèse, les points suivants9 peuvent être retenus:
Ce type de procédure a permis de comparer et d'ordonner les cinq scénarios
d'aménagement.
Les informations disponibles au terme de ces analyses auraient pennis de négocier sur
les critères ainsi que leurs pondérations de manière à mieux définir Ies conditions des
nouvelles affectations des anciennes voies ferrées.
L'état actuel du conflit ne nous a permis de réunir les parties prenantes à de telles h s ,
ce qui aurait amélioré considérablement la portée scientifique de cette application.
Le rappel de la chronologie des faits a montré que dans l'ensemble, la plupart des
préalables10 à l'utilisation de L'AMCD auraient pu être rassemblées à l'occasion de
1'Assemblée de consultation. Le conflit s'est envenimé lorsque les autres parties
prenantes (Club de Motoneige, résidents, municipalité de Lac-Sergent) ont refusé
d'accepter les conclusions des Commissaires de l'Assemblée de cons-dtation ainsi que
les règlements (décisions de la MRC) qui en ont découléll.
L'élément manquant a été la disposition d'une approche méthodologique justifiant le
recours à une méthode permettant de départager Ies préférences et la ou les ressources
humaines essentielles à sa mise en œuvre.
De manière spécifique, le recours, dans Electre a à de nombreux paramètres pour
définir la préférence peut constituer un handicap à son utilisation systématique dans
les situations où les décideurs ne sont pas bien imbus des tenanl et des aboutissants
des méthodes mdticritères. Cette approche méthodologique pourrait s'améliorer grâce
à une ventilation des méthodes multicritères~2en fonction d'une typologie des parties
prenantes selon leur disponibilité, leur degré de confiance dans l'approche et les
marges de manœuvre qu'ils seraient prêts à accorder à l'analyste.

La base théorique de cette méthode est spécifiée au Chapitre IV.


Io Notamment la volonté d'évaluer Ia comparabiiité de Ieurs préférences et de les négocier, Ia disponibilité pour les
discussions et une base d'information de rgfgrence sur le temtoire.
Ce qui rejoint les conclusions du Chapitre W I (5 7.3).
l2 Dans le Chapitre IV,l'argumentation a été davantage portée sur le type de problématique décisionnelie même quand
dans la section 4.5 et parbxlièrement dans le tableau 4.2, nous avons associé les types de problèmes décisiomels et
leurs modes de résolution en nous basant sur cinq facteurs distincts (Ninjkarnp et al. 1990).
En se référant aux mandats du Service d'aménagement à la MRC de Portneuf, cette
partie de l'approche peut-être utilisée (seule ou en combinaison avec les précédentes)
dans la préparation de produits tels:
- La gestion des sites d'extraction (objet 5),
- L'actualisation du concept d'organisation spatiale (objet 8),
- La révision des périmètres d'urbanisation (objet 9),
- La planification des activités industrielles (objet IO),
- La gestion des déchets (objet 14),
- L'occupation des temtoires publics (objet 17).

Par rapport aux objectifs inhérents à cette thèse, cette expérimentation a principalement
une valeur de démonstration de la cohérence d'ensemble de cette vision de la planification
temtoriale véhiculée par la thèse. Eile met en évidence la justesse logistique, conceptuelle
et scientifique de prendre les décisions relatives ii l'affectation du sol grâce à cette
approche multimodale de l'aménagement du territoire.
CHAPITRE XII

XII. CONCLUSIONS, LIMITES ET PERSPECTIVES

2 1 Conclusions générales
La problématique environnementale, à ce tournant de siècle, constitue l'une des questions des plus
deoattues et étudiées. Cette profusion d'interventions découle principalement de la multiplicité
des facettes et de la complexité de cette problématique. Cette thèse a visé à contribuer à ce débat
scientinque et inteUectue1 en s'arrêtant à un aspect particulier du phénomène: la planincation
environnementale régionale.

En considérant les bilans des plans d'aménagement par rapport aux préoccupations
environnementales, on se rend compte assez vite de l'inadéquation des solutions traditio~eues
apportées par les principales catégories d'études environnementales dans l'aménagement des
écosystèmes régionaux Neadows et al, 1972; Guigo et al., 1991, Gilpin, 1995). Les
méthodologies utilisées ne sont pas assez sensibles aux préoccupations environnementales des
acteurs temtonaux dans les procédures décisionnelles (Bakkes et al. 1994). Il existe donc une
réelle demande sociale d'information environnementale et de nouvelles méthodologies pour
optimiser les pratiques d'ménagement du territoire (André et al. 1994; Nijkamp, 1990; Kafimi et
Blais, 1997).

À cette problématique d'ensemble, nous avons proposé une solution intégrée basée sur
l'élaboration d'une démarche d'aide au processus décisionnel en aménagement du temtoire, ce
qui constitue l'aboutissement de l'objectif général de cette thèse. La cohérence de la solution
réside dans l'intégration effective de trois outils méthodologiques que sont Ia planification
enviromementale, les systèmes d'information géogaphique (SIG) et l'aide multicritère à la
décision (AMCD), dans une approche de planification régionale qui peut se réclamer de la
démarche prospective.

Dans cette perspective, la démarche d7=6nagement proposée dans cette thèse correspond à un
ensemble d'objectifs spécifiques dont l'atteinte a contribué:
à am6Liorer l'analyse théorique et les pratiques d'aménagement connues,
à permettre l'évaluation environnementale de chaque projet e t
à réaliser les évaluations des projets de manière intégrée pour optimiser l'évolution des
interventions territoriales dans une vision du développement durable.

Au premier Chapitre, nous avons mis en évidence des faiblesses stnictureles inhérentes à la
première génération d'information environnementale et à l a désagrégation des étapes de
pIanScation, de gestion et d'évaluation des projets territoriaux, ce qui affecte I'efficacité des
décisions prises en aménagement du territoire en regard des idéaux de développement durable.

Dans le second Chapitre, il a été montré, comment l'information émerge comme facteur
décisionnel de premier ordre et comment l'information enviramementale (concept) se pose
comme la pierre angulaire de l'idéal prôné par le développement durable. Selon les thèmes
d'application, les valeurs environnementales sont exprimées à travers une dimension intelligible et
mesurable. Elles sont communiquées par des indicateurs permettant de porter un jugement, de
définir un programme ou de révoquer un permis. De tels paramètres de contrôle doivent se référer
à des standards reconnus tout en étant porteurs de sens. Nous avons défini ces paramètres comme
étant l'information environnementale. Cette information est utile à la prise de décision puisqu'elle
autorise une appréciation plus sûre du champ des possibles et une unticipatîon plus correcte des
résultats susceptibles de découler des actions possibles (Roy et Bouyssou, 1993).Ce
développement correspond au premier objectif spécifique de cette thèse.

Les Chapitres 3 et 4 ont seM à mettre en lumière les opportunités dégagées par deux autres outils
méthodologiques (SIG et aide multicritère à la décision) pour introduire une approche de
planification en cinq étapes (avec des boucles de rétroaction) tournée vers l'aide à la décision en
ménagement du temtoire. La revue bibliographique a révélé comment de manière stratégique,
les SIG et l'aide multicritère peuvent servir à cette émergence. Une telle approche rend moins
indifférents les objectifs par rapport aux résultats. Elle assure, en outre, l'harmonisation de
l'ensemble d'une démarche prospective en aménagement du temtoire avec l'intégration des
phases de planification, de gestion et d'évaluation.

Dans le Chapitre 5, nous avons lié cette approche de planification à des enjeux environnementaux
communs aux espaces régionaux. Ces différentes considérations nous ont ainsi fourni un cadre de
référence pour l'aide à la décision dans la préparation des plans d'aménagement axés sur les
préoccupations environnementales, comme pour répondre aux attentes de la deuxième génération
d'information environnementale. Ce cadre de référence a constitué la base méthodologique avec
laquelle nous avons entrepris de vérifier la cohérence de l'approche proposée dans cette thèse avec
m e expérimentation à la MRC de Portneuf. Cette expérimentation nous a permis de réaliser les
quatre phases complémentaires du second objectif spécifique.

La MRC de Portneuf a été étudiée de manière à authentifier sa représentativité comme


écosystème régional de façon générale et aussi comme région représentative du contexte
d'évolution légalo-institutionnel au Québec (Chapitre 6).L'appréciation des facteurs de son profrl
socio-économique, de son hétérogénéité spatio-temporelle ont été déterminants pour analyser de
manière spécifique, cinq situations liés à l'élaboration des décisions dans l'aménagement de cette
MRC. Les faiblesses générales et caract&istiques du système décisionnel actuel de cette MRC,
par rapport à la problématique de planification environnementale régionale soulevée par cette
thèse, ont permis ainsi de répondre ii la question de recherche centrale quand elle argue sur
l'urgence de l'émergence, à ce niveau de référence (région), de nouvelles méthodologies capables
de composer avec la complexité de la gestion territoriale (Chapitre 7).
En effet, même si à la MRC de Portneuf, il revient au Conseil des représentants de décider, cette
approche méthodologique prend tout son sens dans ce contexte de la planification régionale.

1) pour composer avec La complexité du cadre légal de la gestion territoriale,

2) pour dégager les marges à la cohabitation efficace par rapport à la périurbanisation,

3) pour prendre en compte les valeurs enviromementdes,

4) pour tenir compte des transformations exigées par les transferts de responsabilité,

5) pour prendre en charge l'émergence des nouvelles technologies de l'information et des


cornmrinications,

6) pour parer aux situations où la décision à prendre nécessite un consensus ou une négociation
entre les acteurs du milieu, et éventuellement

7) pour améliorer la compétitivité de la MRC de Portneuf aux échelles provinciale, nationale et


internationale.

Les rapports d'autorité étant définis par le cadre Iégalo-institutionnel et l'état des luttes sociales
sur le terrain, il devient donc évident que l'amélioration des processus de prise de décision doit
de3oucher sur une nouvelle dynamique par rapport à l'obtention et la gestion de l'information
environnementale, en plus de la négociation des valeurs entre les parties prenantes.

Au-delà de la vérification des questions de recherche, nous avons développé un projet


d'expérimentation qui articule une solution d'ensemble en aménagement du temtoire, calqué sur
le modèle régional de Portneuf et s'imposant du même coup comme un système de solution
adapté à la prise en compte des préoccupations environnementales dans le processus décisionnel
et les procédures de planification régionale, Dans son concept, ce projet d'expérimentation a été
présenté à partir d'une vue procédurale, d'une vue fonctionnelle et d'une vue structurelle pour
mettre en évidence son adaptabilité et sa polyvalence face aux multiples situations décisionnelles
connues dans les espaces régionaux s'apparentant à la MRC de Portneuf (Chapitre 8). Par la suite,
ce concept a été appliqué dans trois exemples distincts (Chapitres 9, 10 et 1l), afin d'en témoigner
la pertinence pour:
interpreter des inventaires des ressources natureIIes, déterminer le potentiel des espaces
naturels et spéci£ier les contraintes à l'aménagement du territoire (synthétiser),
modéliser et simuler la transformation dans l'utilisation du sol (prévoir),
expliquer et négocier les conditions d'affectation du sol.

Avec cette approche, les constats et les faits sont consignés dans un cadre dynamique. La donnée
territoriale peut être actualiske au rythme des interventions. Il appartient à l'appareil de gestion de
fixer les protocoles pour l'authentification, les mises à jour ainsi que la fréquence de celles-ci.
Cette démarche est à même d'optimiser les retombées de la réforme cadastrale et les travaux en
vue de I'implantation du plan géomatique du Gouvernement du Que'bec.

Une autre propriété de cette approche est de permettre que la planification, la gestion et
l'évaluation des projets temtoriaux se réalisent en temps réel et en un continuum aidant la prise
en compte des produits, des externalités, des effets synergiques et des impacts cumulatifs. Un tel
concept d'aide au processus décisionnel a les potentialités pour faciliter l'intégration des
informations et la négociation entre les acteurs. Il renforce le caractère mobilisé des régions,
correspond à la complexité des systèmes régionaux, augmente la démocratisation des processus
de planEcation, et enfin, aide à la détermination des conditions d'aménagement et des marges
disponibles à la cohabitation efficace. En étant propice à l'émergence de projets optimisant le
'

recours à des informations environnementales de qualité, cette démarche constitue une condition
de succès dans la recherche du développement durable.

f2.2 Limifes
Dans cette approche méthodoIogique, l'option et l'emphase ont été délibérément portées sur la
performance et la conception du cadre méthodologique, en effectuant l'expérimentation avec la
technologie et les outils informatiques disponibles (logiciels et programmes).

De façon spécifique, les limites et les améliorations souhaitables associées à chacune de ces trois
applications ont été mentionnées dans chacun des chapitres correspondants (IX, X et XI). De
même, d'autres problématiques décisionnelles (à la MRC de Portneuf) pouvant être solutionnées
par L'intermédiaire de chacune de ces applications, ont été notifiées daas chaque cas.

Toutefois, cette approche méthodologique pourra s'améliorer avec des contributions à même de :

spécifier les limites du cadre légal et réglementaire, que nous avons considéré ici sans émettre
de réserve formelle;
définir le cadre d'insertion des autres acteurs du temtoire; en ce qui concerne ces études de
cas, l'emphase a été portée principalement sur les autorités établies dans le gouvernement
régional. Il y a moyen de mieux dégager le contexte de la participation des autres parties
prenantes; et de

poursuivre l'expérimentation de l'approche dans la mesure des différentes réserves que nous
avions émises au sujet de la mise en oeuvre des applications précédentes.

12.3 Perspectives
Findement, il convient de souligner les perspectives envisagées pour une implantation de la
démarche proposée dans cette thèse selon une vue systémique (5 8.4). Ce mode d'implantation et
l'éventai2 des applications, qui pourront y être associées, contribueront à mettre en valeur les
apports de cette approche méthodologique. Ainsi, cette démarche arrivera à dépasser les limites
précédemment citées pour mieux s'insérer dans les courants de la recherche de solutions globales
pour la préparation de plans d'aménagement axés sur les préoccupations environnementales, à la
manière d'une méthode d'aide au processus décisionnel en aménagement du territoire.
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ANNEXES
Annexe 1
Quelques repères de I'évolution de la question environnementale

, Année Evénement et lieu


1872 Parc national Yellow stone USA, (1 mars).
1909 Premier Congres mondial pour la protection des paysages
1923 Premier Conqres mondial pour la protection de la nature
1945 Bombe atomique, Hiroshima & Nagasaki, Japon.
1946 Conférence pour la Protection de la Nature. BCile
1947 Explosion de Nitrate d'ammonium. Texas. USA, 576 morts
Creation de I'UICN union internationale pour la conservation de la
1948
nature par l'UNESCO,
1956 Explosion de munitions, Cali, Colombie, 1200 morts.
1958 Fuite de substances radioactives, Kychtym (URSS), 1100 morts.
1959 Révélation de l'empoisonnement au mercure de Minamata (Japon)
1966 Explosion de deux sphères de propane, Feyzinfra, Rhone. France
1968 Conference lntemationale d'Experts de l'ONU
1969 Biosphère
1970 Premi&recélébration du Jour de la Terre aux U.S.A.
1971 Programme Man & Biosphère
Parution du Rapport du Club de Rome: Haite à la croissance;
1972
Conférence de Stockolm sur l'Environnement, Blaboration PNUE.
1973 Crise énergétique, Guerre de Kippour, Proche-Orient.
l ~ e j ed'un
t nuage de dioxyne par une industrie chimique. Seveso, Italie (1

I ~ i ~ n a t udu
r e Protocole da Montréal sur la couche d'Ozone (16 sept.) II
1988 Assassinat de Chico Mendés, Défenseur de l'Amazonie (22 déc.)
1989 Echouage de Pétrolier, Exxon Valdez, Alaska
Succès des Verts aux Btections européennes (15% des voix en
1989
Grande-Bretagne. 10,6% en France, 8,4% en ex-RFA, 18 juin)
1989 Explosion de gaz naturel. Acha Ufa, Russie, 500 morts
1989 Mar6e noire de I'Exxon Valdez en Alaska (24 mars)
1990 Vote du Clean air a d (USA) (27 oct.)
1991 Incendie des puits de pétrole au Koweit, Guerre du Golf, Irak-Koweit
1992 Explosion de gaz rn@hitique, Guadalajara, Mexique. 210 morls.
CNUED, Sommet de la Palnéte Terre, Rio de Janeiro, Bresil. (3-1 4
1992
juin)
1993 Convention sur la diversitd biologique (29 d6c.)
1997 Sommet de Kyoto, Japon, sur les changements climatiques
Compilé par Prévil, 1999.
Annexe 4
CADRE LÉGISLATIF MUNICIPAL
(textes de Loi Décreïs, Règfemenfset autres)

A) Constitution canadienne, comprenant i'Acte de l'Amérique du Nord britannique.


B) Code municipal (chapitre C-27.1 des Lois Refondues du Québec, expression notée L.R.Q.).
C) Loi sur les cités et vUes (L.R.Q., chapitre C-19).
D) Code civil
E) Code de procédure civile (L.R.Q.,
chapitre C-25).
F) Lois spéciales régissant certaines municipdités dont les Lois régissant les Communautés urbaines de
Montréal, de Québec et de l'Outaouais (L.R.Q.,
chapitres C-37.1, C-37.2 et (2-37.3).
G) Les Lois générales (près de 150) ainsi que les Règlements, documents de référence et procédures y
relatifs. P h ces Lois on peut rappeler quelques unes des plus notoires:
Loi sur l'Aménagement et l'urbanisme ou loi f 25 (L.R.Q.,c.A-19-1);
LoisurleMinistèredesAffairesmunicipales(L.R.Q.,c.M-22.1);
Loi sur la fiscalité municipale (L.R.Q., c.D-7);
Loi sur les dettes et les emprunts municipaux (L.R.Q., c.F-2.1);
Loi sur les élections et Ies r6férendums dans les municipalités (L.R.Q., c. E-2.2);
Loi sur l'organisation territoriale municipale (L.R.Q., c. 0-9);
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur Ia protection des renseignements
personnels (L.R.Q.,c. A-2.1);
Loi sur les Archives (L.R.Q.,c. A-21.1);
Loi sur la Qualité de 1'Enviromement (L.R.Q., c. 4-2);
Loi sur Ia protection du territoire agricole ou Loi 90 (L.R.Q., c. P-41.1);
Loi sur les biens culturels (L.R.Q., c. B-4);
Loi nationale sur l'habitation (Loi fédérale, 1953-54);
Loi sur la Régie du logement (L.R.Q., c. R-8.1);
Loi sur les réserves écologiques @.R.Q., c. R-26);
Loi sur le régime des eaux (L.R.Q., c. R-13);
Loi sur la conservation et la mise en vdeur de la faune (L.R.Q., c. C-61);
Loi sur les pesticides (L.Q. 1987, c. 27);
Charte de la langue française (L.R.Q.,
c. C-1 1);
Annexe 5
Prof2 é conomique de la MRC de Portneuf
EnsembIe du mc/
-
M W
L
MRC de Portneul Région de Q u ébe Québec Région Qoé be
POPULATION
Population totale (1 996) 7,1 % 0,6 %
Population totale (199 L) 7,O % 0,6 %
Variation lW6/199l de la population
Répartition par groupe d' âge (1996)
- 0-24 an^
- 15-54 an^
- 55-64 an^
- 65 ans et pIus
Solde migratoire inhprovincid (1986-1991)
Revenu personnel par habitant (1997)

INDICATEURS DU MARC&
DU TRAVAIL
Population active (1 996) 0,6 %
Variation 1996/ 199I de la population active
Taux d'activit é (1996)
Taux de ch ôrnage (1996)
Rapport emploi/pop. (15 ans et +) (1996)
Population active occup 6e (1996) 0,6 %
-Primaire 1,s %
-Secondaire 0,7 %
-Manufacturier 0,7 %
-Construction 0,6 %
-Tertiaire 0,5 %

SECTEUR MANUFACTURIER
(source CRIQ)
Nombre d' é tabiissemcnts manufacturiers
total selon la taille de 1' établissement (1998)
- 49 employ é s et moins 0,7 %
- 50 à 199 empIoy 6s 0,6 %
- 200 employ é s et plus I,3 %
- toutes cat é gones 0,7 %
Nombre d' 9 tablissements manufacturiers
exportateurs selon la taille de i' établissement
(1998)
-
49 employ és et moins 0,6 %
-
50 à 199 employ és 0,s %
- 200 employ é s et plus 1,6 %
- toutes cat é gories
-
0,8 %
Ensemble du MRC/ MRci
-
MRC de Portned Région de Quebec Québec Région Québer
Nombre d'établissementsmanufacturiers
intéressés à erporCer selon la taille de
I'htablissement (1998)
- 49 employ6s et moins 7.1 O/( 0,6 %
- 50 à 199 employés 0,o % 0,o%
- 200 employés et pIus 0,o % 0,o%
- toutes catégories 6,6% 0.6 %
Nombre d'emplois man&m*ers total
selon la taille de l'établissement (1998)
- 49 empIoyés et moins 10,3% 0.8 %
- 50 à 199 employés 9,O% 0,5%
- 200 employés et plus 25,4% 0,9 %
- toutes catégories 14,3 % 0,7%

SECTEUR MANUFACTURER
(source BSQ)
Groupes d'industries (1994)
PrincipaIes variables
-Bois
-Employés à la production 1,l %
-Salaires à la production l,o%
-Valeur des expéditions manuf. (000 S) 1,l %
-Valeur ajoutée rnanuf. (000 S) 0,9%
-Aliments
-Employés à Ia production 0,4%
-Salaires à la production 0,3 %
-Valeur des expéditions manuf. (000 %) 0,2%
-Valeur ajoutée manuf. (000$) 0,2%
-Papier et produits connexes
-Employés à la production 4.5 %
-Salaires à la production 4,l %
-Valeur des expéditions rnanuf. (O00 %) 3,O %
-Valeur ajoutée rnanuf. (000 $) 2,8%
-Imprimerie, édition, produits connexes
-Employés à la production 0,2%
-Salaires à la production 0,l %
-Valeur des expéditions manuf. (O00S) 0,l %
-Videur ajoutée manuf. (000 S) 0,l %
-Autres groupes d'industries
-Employés à la production 0.5 %
-SaIaires à la production 0.7 %
-Valeur des expéditions manuf. (000 â) 0,s%
-Valeur ajoutée manuf. (000 $) 0,6?4
-
'rincipales vm-ables total manufacturier
Zmploi a la production (1994) 0,8%
;alaires à Ia production (1994)(000 $) 1,o %
7aleur des expéditions manufacturières 0,7 %
1994) (000 â)
[aleur ajoutée manufacturière (1 994) (000 S)
-
0,7%
Ensemble du MRCf MRCt
MRC de Portneuf Québec Région Québa
Variations 1!W4n99l
-EmpIoi à la production
-SalairesA la production
-Valeur des expéditions manufacturières
-Valeur ajoutée manufacturière
lrincipdes variables PME -
3mploi à la production des PME (1994) 13,1 % 0,6 %
;alaires à Ia prod des PME (1994) (000 f ) l2,4 % 0,6 %
!aleu. des expéditions manufacturières des 13,O % 0,6 %
'ME (1994) (O00 S)
Taleur ajoutée manufacturière des PME 13,I % 0,7 %
1994) (000 S)
-
iECTEUR TERTIAIRE
'opdation active occupée selon
a division d'industries (1996)
-Total 03
-Transport et entreposage 0,7 %
-Communications et autres services publics 0,4 %
-Commerce de gros 0,s %
-Commerce de détail 0,6 %
-Intermédiairesfinanciers et assurances 0,5 %
-Services immobilierç et assurances 0 2%
-Services aux entreprises 0,3 %
-Services gouvernementaux 0,6 %
-Services d'enseignement 0,s %
-Soins dc santé et services sociaux 0,s %
-Hébergement et restauration 0,s %
-Autres 0,4 %

'entes au détail totales (L996) (000 S) 0,s %

Sourccs : - Statistique Canada, recensementde 1996 (compilation spéciale).


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Annexe 7
Liste des objets de la révision du Schéma d'aménagement.
MRC de Portneuf

Objet 1. Maintien du caractère agricole de la région.


Objet 2. Concentration des élevages intensifs et capacité de suppoa du milieu.
Objet 3. Développement durable de la forêt.
Objet 4. Gestion de la forêt privée.
Objet 5. Gestion des sites d'extraction.
Objet CL Mise en valeur des potentiels touristiques.
Objet AccessibiLité publique aux plans d'eau.

Objet 8. Actualisation du concept d'organisation spatiale.


Objet 9. Révision des périmètres d'urbanisation.
Objet IO. Planification des activités industrielles.
Objet 11.Planification des transports.

Objet 12. Planification des infrastructures et des équipements culturels, de


communication, d'éducation et de santé.

Objet 13. Caractérisation et protection des ensembles d'intérêt naturel, historique,


esthétique et culturel.

Objet 14. Gestion des déchets.


Objet 15. Contraintes reliées à l'occupation du soi.
Objet 16.Gestion de la ressource hydrique.
Objet I 7.Occupation des territoires publics.
Source: MRC de Portneuf, 1997:Les enjeux d'aménagement et les actwns e n v i s a g ~ ~ .
(mise 2jour en jan. 1997) SATU, MRC de Portneuf, Cap-Santé, 23 P-

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