C'est le cri d'alarme de Samuel N'biqui, responsable d'une
réserve au Togo, que nous avons rencontré en marge de la conférence sur l'environnement en Afrique, pour cet entretien.
Jeune Afrique: Vous êtes responsable d'une réserve, quel est
le problème écologique qui vous préoccupe le plus? Samuel N'biqui: Je vais vous parler des éléphants d'Afrique, parce que ces animaux, symboles de puissance et de sagesse, sont en train de disparaître. Jeune Afrique: On dit que depuis dix ans, leur nombre a diminué de moitié… Samuel N'biqui: C'est malheureusement la vérité. Ils sont aujourd'hui à peine 300 000. Ils étaient un million il y a un siècle. A ce rythme-là, les éléphants risquent de disparaître complètement au début du siècle prochain. Jeune Afrique: Quels sont leurs principaux ennemis? Samuel N'biqui: C'est surtout les braconniers, ces chasseurs illégaux les tuent pour leur ivoire. Jeune Afrique: Quelles mesures a-t-on prises pour les protéger? Samuel N'biqui: Depuis deux ans, pour arrêter le trafic de l'ivoire, des dizaines de pays ont interdit complètement sa commercialisation. Jeune Afrique: Quelles mesures faut-il prendre encore? Samuel N'biqui: Il faut que les pays africains installent des réserves bien protégées, pour que des éléphants de plus en plus nombreux, puissent vivre en paix, se reproduire, et avoir leur espace à eux. "Jeune Afrique" n°121 du 17/03/2008