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Conflits armés et écologie : L'incidence sur la biodiversité animale africaine.

Abstract. Bien que relativement nouveau comme champ d’application de l’évaluation


environnementale, la problématique des conflits armés et ses liens à la biodiversité et aux
écosystèmes ont pourtant fait l’objet d’une abondante littérature ces deux dernières
décennies. Si d’un côté la crise mondiale de la biodiversité est de plus reconnue tout comme
l’importance de lutter pour préserver les écosystèmes, on sait peu de choses sur la manière
d’y parvenir, car la plupart des recherches dans ce domaine se sont concentrées uniquement
sur les impacts sur la faune et la flore sauvages. Depuis les années 90, des chercheurs
universitaires et écologues ont en effet réagi face aux impacts environnementaux des conflits
armés. Nous élaborerons une analyse comparative entre différents travaux de recherches
scientifiques menés principalement dans le monde anglo-saxon sur cette thématique en se
focalisant sur l’aire géographique du continent Africain. Nous démontrerons que l’immense
majorité de la littérature sur ce sujet est favorable à dire de l’impact négatif des conflits armés
sur la biodiversité et que celle qui s’égare à en nommer les bienfaits ne prend jamais
entièrement partie pour cette deuxième option. Nous accorderons une attention particulière à
“l’effet refuge” théorisé pour la première fois en 1999 puis repris et étudié par des chercheurs
contemporains.

I. Introduction Le concept de géopolitique, selon les définitions proposées par différents


auteurs, du début du XXe siècle jusqu'à aujourd'hui, est lié à l'existence d'États et de conflits
territoriaux aux visées expansives et hégémoniques. Pour Yves Lacoste “Par géopolitique, il
faut entendre toute rivalité de pouvoirs sur ou pour du territoire”. Les origines de ce concept
sont à identifier dans les sociétés humaines les plus primitives dont nous trouvons encore des
noyaux survivants sur tous les continents non-européens; des disputes périodiques éclataient
entre des bandes de chasseurs-cueilleurs pour défendre leurs territoires et leurs ressources ou
pour envahir les territoires voisins. De telles disputes pouvaient culminer dans des scènes de
guerre ritualisées. Tout cela représente “la phase embryonnaire de la géopolitique et la
transformation initiale et lente de la nature par les humains, qui dépendent encore directement
de la biodiversité des écosystèmes”1.
Alors, l’étude du continent Africain est évidente lorsque l’on s'intéresse à la conflictualité et à
son rapport à la biodiversité car c’est sans doute le continent le mieux doté en richesses
naturelles et qui de plus a connu un très grand nombre de conflits inter et intra étatiques. La

1
G. CARPENETO, Atlante Geopolitico, Geopolitica della biodiversità, 2015

1
richesse de l’Afrique se trouve notamment dans son sol et son sous-sol. En effet, le continent
compte vingt-quatre pourcent des terres arables mondiales et possède plus de 60 types de
minerais différents, totalisant ainsi un tiers des réserves minérales mondiales. Le continent est
aussi riche par sa biodiversité remarquable, qui inclut les ensembles les plus intacts de grands
mammifères sur Terre. Toutefois, l’abondance des espèces décline et les menaces pesant sur
les espèces augmentent. La perte de biodiversité n’est pas qu’un problème continental
africain, car le capital naturel de la planète est gravement menacé par toute une série d'actions
humaines. Enfin, l'attrait pour la biodiversité dérive du fait que celle-ci a toujours joué un rôle
essentiel dans le développement socio-économique et le bien-être, elle constitue le moteur du
développement socio-économique des populations en Afrique et dans le monde.
Parmi les défis de la biodiversité africaine figurent ainsi, la croissance démographique,
l'élargissement des terres agricoles ou le trafic illicite. En outre, les conflits armés ont causé
des dommages importants à la biodiversité de l'Afrique, comme cela a été le cas dans de
nombreux pays du continent touchés par des conflits, avec des impacts énormes sur les zones
protégées. On estime que “70 % des zones protégées d'Afrique ont été touchées par la guerre
entre 1946 et 2010, avec des grands mammifères victimes des combats et des citoyens
affamés qui ont chassé les animaux pour leur viande et pour des marchandises
commercialisables comme l'ivoire”2.
L’un des principaux obstacles à la préservation de la biodiversité en Afrique est la
recrudescence des conflits armés et l’insécurité en général. Les exemples de conflits en
Afrique sont nombreux, à l'instar de la guerre civile en République démocratique du Congo
sur laquelle nous reviendrons, beaucoup de pays africains, à un moment donné de leur
existence, ont dû faire face à des conflits armés qui ont décimé leur faune sauvage. Au
Rwanda, le parc national de l’Akagera a retrouvé sa tranquillité après une guerre civile qui a
conduit au génocide des Tutsi en 1994. À l’époque, les populations qui fuyaient les massacres
se réfugiaient dans le parc national. Les animaux ont dû quitter leur espace naturel, et se sont
dispersés dans la région des Grands Lacs. L’Angola a connu une situation similaire pendant la
guerre civile qu’a connue le pays entre 1991 et 2002 qui a fait chuter la population
d'éléphants African de 100 000 individus à 10 000 aujourd’hui. Nous verrons cependant
qu’au contraire la guerre du Bush au Zimbabwe a eu un impact particulièrement positif sur
les populations animales grands pachydermes puisqu’elle a fait augmenter le nombre. C’est là
le fond de de notre réflexion, au-delà de la simple ambivalence de ce rapport
conflit-environnement et de sa conception négative, peut-on entrevoir une voie approche
moins accusatrice ?

2
J. DASKIN & R. PRINGLE, Natureresearch, Warfare and wildlife declines in Africa’s protected areas, janvier
2018.

2
1. Lutte pour la biodiversité
Pour répondre à cette question nous pouvons nous demander en premier lieu, en quoi la
biodiversité est un enjeu en temps de guerre ? Y a t-il des situations conflictuelles qui sont à
l'origine de la volonté de préserver la vie sauvage ? Il est évident que la biodiversité suscite
des tensions, voire des conflits pour sa défense et sa préservation, d'autant plus en Afrique
Subsaharienne. C’est le cas dans le parc national des Virunga, un grand foyer de biodiversité
situé à l’est de la République démocratique du Congo (RDC). En janvier 2012, six éco-gardes
ont été abattus par des rebelles qui sèment la terreur à l’est du pays. Plus récemment, ceux-ci
sont intervenus au abord du parc pour tenter d'empêcher l’assasinant de Luca Attanasio
(ex-Ambassadeur d’Italie en République Démocratique du Congo) en février 2020, en vain.
Outre le massacre, ces rebelles participent au braconnage d’espèces sauvages dans les
Virunga en particulier les gorilles des montagnes, espèce endémique du Congo. Le
braconnage est un fléau qui contribue lui aussi grandement au déclin des espèces, les produits
de la faune sont souvent vendus ou échangés contre de la nourriture, des armes, des
munitions, d'autres biens ou des services. Les éléphants et les rhinocéros sont souvent tués
uniquement pour l'ivoire ou les cornes, tandis que les ongulés, les primates et les carnivores
peuvent être tués pour la viande, les fourrures, les ornements ou les parties du corps à des fins
rituelles ou médicinales3. Des situations semblables se reproduisent quotidiennement dans les
réserves africaines surveillées, comme le suggère l'école de Londres que nous aborderons
dans les prochaines pages.

2: En quelle mesure la biodiversité alimente la guerre

Puisque l’on s'interroge sur la façon dont la richesse de la biodiversité africaine est liée aux
conflits, on pourrait se demander dans quelle mesure cette richesse favorise voir alimente les
conflits armées . Premièrement la contribution des ressources naturelles africaines aux conflits
armés a été reconnue par l’organisation des Nations Unies elle-même. Certes, il est fait
référence ici aux ressources minérales et non pas à la faune et la flore africaine, mais on ne
peut cependant nier l'existence d'activités illégales soutenues et financées par la destruction
des environnement naturels et de leurs habitants. Pour ce qui est du Financement du
terrorisme par le trafic d’espèces sauvages et le braconnage il faut dire que l’afrique est un
paysage particulierment instable comme le souligne Mario Giro dans son livre Guerre nere
paru en 2020. C’est cette instabilité qui crée un vide pour que les groupes terroristes
s’emparent des ressources environnementales précieuses, en effet “la probabilité d'une guerre
civile dans les pays en développement est positivement corrélée à l'importance des ressources
naturelles dans l'économie nationale”4. Alors que le pétrole et les diamants sont souvent mis
en avant comme sources principales de revenus pour le financement de groupes terroristes, il
est tout aussi important de se concentrer sur le trafic d’animaux et de parties d’animaux. Un
rapport publié en 2013 par la Elephant Action League, analysait comment le groupe

3
Malpas 1981 ; Cumming et al, 1990
4
(Collier & Hoeffler 1998)

3
terroriste (Al Shabaab) en Somalie tirait une partie importante de ses revenus du braconnage
d’éléphants et de rhinocéros. Les auteurs Nir Kalron et Andrea Crosta ont découvert que
l’ivoire passé en contrebande de la Somalie à travers le Kenya représentait 40% des revenus
d’Al Shabaab en 2012. De même, en Ouganda dans la région africaine, la Lord’s Resistance
Army (LRA) dirigée par Joseph Kony aurait également financé ses opérations par le
braconnage des éléphants et le trafic d’ivoire5. Cependant, comme l’ont expliqué les
chercheurs Kasper Agger et Jonathan Hutson dans leur rapport sur les actions de braconnage
menées par la LRA dans le parc de Garamba, il est difficile de confirmer la réelle distribution
de l’ivoire sur le marché et de lier ainsi financement de groupes terroristes à la faune sauvage.
Ainsi la biodiversité n’est pas à l'origine des conflits de la même façon que d'autres richesses
mais elle contribue par sa quantité et sa qualité à attirer les convoitises et par extension les
conflits pour sa possession.

L’école de californie que nous aborderons, soutient la thèse selon laquelle la “dégradation
écologique des paysages associée à la guerre et aux conflits civils crée des boucles de
rétroaction positives et auto-renforcées entre les facteurs environnementaux et
socio-économiques qui peuvent favoriser ou contribuer au développement de la guerre et des
conflits civils violents”. Al–Hamandou Dorsouma et Michel-André Bouchard dans la revue
développement durable et territoire affirment qu’il existe depuis les années 1990, 4
principales écoles de pensée en lien avec la rareté des ressources naturelles et la dégradation
de l'environnement comme sources de conflit armé et d’insécurité: selon “l'école américaine”,
les changements environnementaux et la diminution des ressources contribuent en grande
partie à expliquer la survenue des conflits armés. D'autres écoles, telles que le “Groupe de
Toronto”, affirment que la rareté des ressources renouvelables à elle seule n'est pas source de
conflit, mais doivent aussi entrer en jeu des facteurs sociaux. (Homer-Dixon T., Peluso N. et
Watts M. (2003), « Exchange. Thomas Homer-Dixon, Nancy Peluso, and Mic ).

Nous avons vu l’origine des conflits et la biodiversité mais l’on peut se demander maintenant
quel est le rôle des ressources naturelles dans les conflits ? Les ressources naturelles
contribuent aux conflits armés de différentes manières. Tout d'abord, les conflits peuvent être
alimentés par les revenus issus de l'exploitation des ressources naturelles, comme le pétrole,
les diamants, les minéraux. Selon le programme des Nations Unies pour l’environnement,
cela a notablement été le cas, au Congo, d’un autre côté, les ressources naturelles peuvent être
également une solution au maintien de la paix. “En moyenne, 50 % des anciens combattants
se réinsèrent dans l'agriculture vivrière, et dans certaines régions, ce chiffre peut atteindre 80
%.”6. Selon la Commission Européenne, bien que le trafic d’espèces sauvages puisse être
vecteur de conflits et d’insécurité, notamment dans les zones d’Afrique subsaharienne où la

5
Commission Européenne, Etude des interactions entre la sécurité et la conservation des espèces sauvages en
Afrique subsaharienne Synthèse, page 7
6
Selon la politologue et journaliste Sophie Fabrégat

4
gouvernance est faible, l’étude met en évidence que ce sont les conflits et l’insécurité qui
rendent possible le trafic.

II: Quel est l’impact de la guerre sur la biodiversité, Quels sont les mécanismes qui font
de la biodiversité un enjeu de la guerre?

Quel est le débat autour de cette thématique, peut on dire qu’il y a un débat ? Quelles sont les
prises de positions, sont-elles contradictoires ou vont-elles toutes pour affirmer les mêmes
conclusions ?
Le rapport environnement/conflits n’est pas envisagé positivement car la guerre n’est jamais
vue comme positive, c’est ce que nous verrons dans ce premier point avec l’analyse d’un
échantillon non exhaustif de recherches partisantes de cette pensée.

A) Un premier ensemble d'écoles de pensée scientifique affirme que les conflits armés
sont indubitablement négatifs pour la biodiversité
Ceux-ci ne font pas référence aux avantages éventuels des situations conflictuelles sur les
écosystèmes. C’est le cas de scientifiques anglo-saxons faisant partie de l'école du
Queensland; (E. Hammill, A. I. T. Tulloch, H. P. Possingham, N. Strange et K. A. Wilson)7.
Ces écologues étudient les différentes stratégies qui peuvent être adoptées face au risque de
conflits pour choisir l’alternative qui permettra de préserver au mieux la biodiversité, ils
affirment sans détour que les conflits dégradent la biodiversité et l'importance de prendre en
compte le risque de conflits pour en réduire l’impact destructeur; pour ce faire l’accent est
mis sur l’importance d’une prise de conscience de la part des gestionnaires d’aires protégées.
Enfin, sont exposés leur résultats quant aux corrélations significatives entre la biodiversité et
le risque de conflit et est souligné le lien de cause à effet entre la fréquence des conflits au
cours de l’histoire8, l’important nombre de nations africaines ayant des "scores de paix "
faibles et la réduction de la biomasse en ces théâtres de crises.
En se concentrant sur la nécessité d’élaborer des stratégies de minimisation des impacts
d'éventuels conflits sur la biodiversité, les chercheurs reconaissent explicitement et
implicitement l’impact négatif de ces conflits sur les écosystèmes africain étant donné la
récurrence9 des premiers.
Ce point de vue est partagé par le chercheur Kaitlyn M Gaynor (Berkley school)qui a coécrit
une recherche avec Kathryn Fiorella, Gillian Gregory, David Kurz, Katherine Seto, Lauren
Withey et Justin Brashares sur le lien entre conflit armé et conservation.
Eux ne s'intéressent pas aux différentes attitudes à adopter face au risque mais considèrent
plutôt qu’il ne faut pas simplement prendre en considération la dialectique cause à effet
guerre/biodiversité mais que avoir conscience que les conflits armés impactent tout un
ensemble de dimensions qui influencent à leur tour la biodiversité. Ils font noter le problème

7
Ayant rédigé en 2016 un article qui retrace leur étude dans la revue Nature : Factoring attitudes towards armed
conflict risk into selection of protected areas for conservation
8
L’étude souligne comment en 2014 bien 24 conflits étaient en cours en Afrique.
9
Que nous retrouverons dans la pensée de H. Daskin

5
de l'absence d’une quantité suffisante de données pour affirmer l’impact destructeur des
guerres sur la richesse de la biodiversité, après quoi ils font également noter les contradictions
de l’effet refuge que nous verrons dans le prochain titre. La difficulté de l'identification de ce
type de données est reconnue par une partie importante de la communauté scientifique:
notamment les chercheurs Al–Hamandou Dorsouma et Michel-André Bouchard, Michael
Chase et Curtice Griffin ou l’école de Londres
Cette école étudie l'efficacité de la protection du parc national de la Garamba en RDC avant,
pendant et après une période de conflit armé. Il est dit de l’impact des guerres sur les zones
protégées au Rwanda et en République démocratique du Congo et malgré les difficultés à
collecter des données systématiques avant, pendant et après les périodes de conflit
complexifiant ainsi la tâche dans l'élaboration d’une enquête statistique. “l'absence de
données empêche souvent d'évaluer la nature et l'ampleur de l'impact des conflits armés sur la
faune sauvage”.
Absence de donné qui explique sans doute la divergence de points de vue ou du moins les
interprétations diverses sur cette corrélation.
Cette école identifie vingt-quatre voies distinctes reliant les conflits armés aux conséquences
sur la faune sauvage, dont dix découlent directement des conflits eux-mêmes et sont associées
aux tactiques militaires ou au soutien des activités militaires. Les 14 autres voies, découlent
de changements sociopolitiques et économiques liés aux conflits armés, comme par exemple
“la modification de la dynamique institutionnelle, les mouvements de population et la
modification des économies et des moyens de subsistance”. Celles-ci affectent indirectement
la faune et la flore sauvages, en créant des circonstances qui facilitent l'abattage, la
destruction de l'habitat ou la conservation de la faune et de la flore sauvages. Suivant la même
lignée que l'école du Queensland, celle-ci n'évoque pas les possibles effets positifs des conflits
sur la biodiversité et ce malgré l’important nombre de voies identifiées. Un choix sans doute
lié à l'absence d'informations suffisantes et au fait que “les études de cas publiées à ce jour
suggèrent que les conflits armés ont des effets généralement négatifs sur les habitats et les
populations d'espèces sauvages”.
Les tactiques militaires stratégiques sont une des voies identifiées par cette école, elles
peuvent affecter directement la faune sauvage notamment en fonction des formes
d’armements déployées. De nombreuses formes d'armement, notamment les mines, les
explosifs et les produits chimiques, peuvent tuer des animaux par inadvertance, comme les
gorilles de montagne au Rwanda et les éléphants d'Afrique en Angola 10. Le matériel de guerre
peut également avoir des effets durables sur la faune et sur l’environnement, il suffit de penser
à l'agent orange employé lors de la guerre du Vietnam par les Etats Unis. Les paysages et les
habitats peuvent en outre être intentionnellement détruits pour obtenir un avantage sur le
champ de bataille, comme durant la guerre du Vietnam, la biodiversité et en particulier les
forêts devenaient alors un enjeu de la guerre. Seulement dans de rares cas, les tactiques
militaires peuvent créer par inadvertance un habitat pour la faune. (Par exemple, en
construisant des étangs pour approvisionner les soldats en eau, l'armée chinoise a également
fourni un habitat à une tortue en voie de disparition sur les îles Kinmen). Les groupes

10
M. CHASE & R. GRIFFIN, African Journal of Ecology, Elephants of south-east Angola in war and peace:
their decline, re-colonization and recent status, 13 Juin 2011

6
militaires peuvent utiliser les zones protégées comme lieux de rassemblement, profitant de
leur éloignement et de leur couverture, ainsi que de leurs ressources abondantes pour
s'approvisionner en nourriture et en matériaux de construction.(Ex F.A.R.C’S dans la forêt
Amazonienne), sur le continent africain on peut citer la concentration d'activités militaires
dans des zones telles que le parc national de Gorongosa au Mozambique a entraîné la
dégradation de l'habitat et la surexploitation de la faune sauvage. Pendant la guerre civile en
Éthiopie, les fusils circulaient sur le marché noir et étaient utilisés pour chasser la faune
sauvage dans tout le pays.
Enfin, parmi le courant de pensée plus enclin à affirmer que les conflits impactent
négativement la biodiversité, nous retrouvons une série de scientifiques et chercheurs (Janet
Nackoney, Giuseppe Molinario, Peter Potapov, Svetlana Turubanova, Matthew C. Hansen,
Takeshi Furuichi) à l’origine de l’étude Impacts of civil conflict on primary forest habitat in
northern Democratic Republic of the Congo, 1990–2010 qui démontre que la guerre et les
conflits civils contribuent directement à l'augmentation du braconnage des espèces sauvages
et à la dégradation de l'environnement.

B. D’un autre côté, les différentes écoles sont plus perplexes, disant que les effets des
conflits restent complexes.
Bien que l'on puisse supposer que tout conflict est essentiellement "négatif" dans un contexte
écologique, en réalité, les conséquences de la guerre génèrent un continuum de résultats allant
de très positifs à très préjudiciables.
Les deux biologistes et écologues Joshua H. Daskin et Robert M. Pringle se sont intéressés à
l'évolution des populations d’animaux dans les zones protégées où les facteurs de déclin
habituels seraient limités grâce aux politiques de conservation. Leur étude11 prend en compte
les plus gros mammifères, de plus de 5 kg, car plus faciles à identifier.
Ce qui émerge de leur travail c’est que l'incertitude persistante liée conflits armés complique
les efforts de planification de la conservation. D’un autre côté, leur approche est plus nuancée
que celles abordées jusqu'à présent puisqu’ils supposent que les conflits peuvent avoir des
impacts locaux positifs ou négatifs sur la faune sauvage.
Ils s'intéressent au lien entre conflits et aires protégées africaines entre 1946 et 2010. “Les
conflits ont été nombreux au cours de cette période, se produisant dans 71% des zones
protégées, et la fréquence des conflits était le prédicteur le plus important des tendances des
populations sauvages parmi les variables que nous avons analysées.”
Toutefois, ils affirment ne pas avoir trouvé dans leur étude statistique de relation directe entre
les conflits armés et la biodiversité.12 L’analyse prend en compte toutes les oppositions
armées ayant entraîné la mort d’au moins 25 personnes, entre 1946 et 2010. Les écologues
ont calculé le nombre d’années de troubles pour chaque zone, et ont superposé ces zones aux
aires protégées. Ainsi, « 71 % des espaces protégés en Afrique ont connu au moins un conflit
et un quart d’entre eux a subi au moins neuf années de conflits », précisent les auteurs. Ils
préconisent alors une plus grande réactivité en matière de biodiversité, afin de restaurer les
populations animales dès la fin des combats, en lien avec les organisations humanitaires. Ils
nous disent qu'à l'échelle locale, les effets tant positifs que négatifs de la guerre sur la faune et
la flore sauvages ont été documentés et découlent de multiples voies directes et indirectes”.
Les chercheurs font notamment référence au cas du Mozambique, où plus de 90 % des grands
11
citer Warfare and wildlife declines in Africa’s protected areas en Janvier 2018
12
En cela, il cite et rejoint les études de l’école du Queensland et celle de l’école de Berkeley

7
mammifères avaient disparu suite aux guerres qui ont ravagé le pays entre 1977 et 1992, mais
“la faune sauvage est revenue à environ 80 % des niveaux pré-guerre”
Une récente étude de modélisation a montré que l'incorporation du risque de conflit dans la
planification des aires protégées améliorer les prévisions des résultats de conservation dans
toute l'Afrique ; toutefois, les auteurs ont noté que le manque d'informations sur les impacts
écologiques de la guerre reste une source majeure d'incertitude dans ces prévisions.
“De nombreuses causes du déclin des grands mammifères sont déjà connues, comme la
chasse ou la destruction de leurs habitats, mais les effets des conflits armés restaient
incertains” écrivent les auteurs.
L’importance de la fréquence des combats par rapport à leur intensité montre que la faune est
plus touchée par les bouleversements des activités civiles que militaires en période de guerre.
En prenant en considération 36 espèces dans 19 pays africains, les auteurs ont conclu que
plus les affrontements étaient fréquents, plus le nombre d’animaux diminuait. Et cela, même
si ces conflits étaient très peu violents. Il convient de rappeler ici qu’au cours des 70 dernières
années, l'homme n'a cessé de faire la guerre dans les régions les plus riches en biodiversité du
monde. Entre 1950 et 2000, plus de 80 % des guerres ont coïncidé avec des points chauds de
la biodiversité. L’affaiblissement des institutions, en charge du maintien des zones protégées,
les déplacements des habitants et les changements économiques participent au déclin des
animaux de façon plus importante que les échanges de tirs. Michael Chase et Curtice Griffin
publient en 2001 un article intitulé Elephants of south-east Angola in war and peace: their
decline, re-colonization and recent status dans la revue African Journal of Ecology. Les
auteurs reviennent sur la guerre civile en Angola qui a déplacé plus de quatre millions de
personnes et décimé les populations d'animaux sauvages comme dans la réserve partielle de
Luiana, une zone de conservation dans le sud-est de l'Angola et qui était le centre d'opérations
militaires de l'UNITA, qui trafiquait des parties d'éléphants pour se financer.
Ainsi, malgré le fait que ces auteurs affirment que les conflits civils dévastent les populations
humaines et sauvages dans le monde entier, notamment en Asie et en Afrique, en accord avec
l’école du Queensland, il reconnaissent cependant que l'impact total de la guerre civile sur les
éléphants est incertain car il n'existe pas d'estimations fiables des populations d'éléphants
angolaises.13

C. Certaines écoles sont elles plus optimistes quant à l’effet bénéfique des conflits sur la
biodiversité.

Il existe des écoles partisanes de l'idée selon laquelle les conflits peuvent au final être
bénéfiques aux espèces. C’est le cas de l’école de Pennsylvanie, d'où est originaire John
Hallagan, auteur de l’article universitaire ÉLÉPHANTS ZIMBABWE. Selon lui les conflits
africains peuvent avoir un impact positif, en se basant sur son expérience personnelle au
Zimbabwe en 1980 après la guerre de Rhodésie il a pu constater la présence de nombreux
Éléphants africains.“Après près de dix ans de guerre civile, le Zimbabwe compte aujourd'hui

13
Au début des années 1970, avant la guerre civile en Angola, les estimations du nombre d'éléphants allaient de
"5 000 à 10 000" dans tout le pays, à "70 000 éléphants dans la région sud de l'Angola".

8
plus d'éléphants que jamais depuis au moins les années 1940 : la brousse était tout
simplement trop dangereuse pour les braconniers, ceux-ci sont restés à l'écart de la brousse en
raison du risque d'attaque par les forces gouvernementales ou de guérilla” raconte-il. Ainsi la
seconde principale menace de réduction de la biomasse après la guerre, le braconnage, a été
fortement réduite grâce à la guerre, mais là où la guerre est occasionnelle, le braconnage lui
est constant. La guerre en Rhodésie, bien qu'elle n’est pas considérée comme une des
principales “guerres noires” à durée huit années et s'est terminée en avril 1980 avec la
formation de la nation indépendante du Zimbabwe. Celle-ci s'est déroulée principalement
dans la brousse, dans certains des meilleurs habitats de la faune sauvage du Zimbabwe. Le
Docteur G. Child, directeur du Zimbabwe Department of National Parks and Wildlife
Management, considère qu’il y avait entre 10 000 et 13000 individus dans les années 1940,
contre au minimum 43000 en 1980 selon Hallagan. En 2019 leur population était même de 84
000 individus ce qui a poussé les autorités à vendre 90 individus à la Chine et à Dubaï, afin
d’alléger la surpopulation pour une valeur marchande de 2,4 millions d’euros(note pas de
page). Ceci souligne l’immense diversité des richesses africaines, outre les minerais rares et
les énergies fossiles.
Des chiffres impressionnants si l’on sait que ces 30 dernières années le nombre d'éléphants de
forêts a chuté de plus de 86/100 (selon le Center for Natural Resource Governance (CNRG)).
Selon le Dr Child, le braconnage des éléphants au Zimbabwe a traditionnellement été
beaucoup moins important qu'en Afrique de l'Est pour plusieurs raisons, une de celles-ci est
l'absence d'un système bien développé de vente et de distribution de l'ivoire. D’autant plus
que le pays est depuis 1978 membre de la CITES, la Convention sur le commerce
international des espèces de faune et de flore.14
Dans un article de l'environmental reviews de 201515 qui étudie les effets des guerres
modernes sur l'environnement, il y est fait mention que dans certains cas, la guerre est une
force positive dans le fonctionnement de l'écosystème, l'exclusion involontaire de l'homme
fournissant des refuges pour une variété d'espèces et, dans certains cas, favorisant l'émergence
de nouvelles espèces. De plus, les avancées des technologies militaires (ex: technologie GPS
ou les drones) ont fourni une grande diversité d'outils et de dispositifs technologiques qui sont
utilisés par de nombreux chercheurs impliqués dans la conservation et les sciences
écologiques. Cependant, en raison des dangers inhérents à la guerre et de sa nature aléatoire,
la recherche et l'évaluation des impacts des activités militaires sur l'environnement sont
difficiles à réaliser.
Un autre aspect positif des conflits est l’effet refuge: les auteurs Joseph Dudley, Joshua
Ginsberg, Andrew Plumptre, John Hart et Liliana Campos (école de Californie) examinent
dans un article scientifique de 2002, les effets des guerres sur les grands mammifères, en se
focalisant sur les régions tropicales d'Afrique et d'Asie. Ils reconnaissent à leur tour les effets
néfastes des guerres, en effet “Les guerres et les troubles civils créent une rétroaction positive
qui renforce et amplifie les interactions entre et parmi la vulnérabilité des écosystèmes, la
14
Voir: https://cites.org/eng/disc/parties/index.php
15
The effects of modern war and military activities on
biodiversity and the environment Michael J. Lawrence, Holly L.J. Stemberger, Aaron J. Zolderdo, Daniel P.
Struthers, and Steven J. Cooke

9
disponibilité des ressources et les conflits violents.” Toutefois, l'élément intéressant porté par
cet article est l'étude de ce qui est appelé l’effet refuge, qui semble constituer un élément
bénéfique aux écosystèmes, créé par les conflits entre les hommes. L’effet refuge a été traité
et problématisé pour la première fois en 1999 par les géoscientifiques Paul Martin et
Christine Szuter qui se concentrés sur les no man's land créés par les rivalités entre tribus
iroquoises en Amérique du Nord vers le milieu du 17ème siècle. Sous un approche
contemporaines ils identifient aussi la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée
du Sud comme un exemple moderne de refuge de zone de guerre. Malgré les limites
imposées par les mines terrestres et les clôtures de barbelés, les zones de sécurité militaire
dépeuplées le long des frontières peuvent constituer des refuges utiles et relativement sûrs
pour certaines espèces importantes de plantes et d'animaux selon eux. Ils n'évicent pas
cependant l’idée selon laquelle les conflit militaires peuvent effectivement présenter des
avantages à court terme pour la faune et la biodiversité dans certaines situations, la plupart
des guerres de la seconde moitié du vingtième siècle (1960-1999) ont été associées à des
effets nettement négatifs sur la faune et ses habitats. L'école reprend alors cet élément comme
facteur de croissance de la biomasse en Afrique. Des exemples modernes de refuges en zone
de guerre ont été rapportés lors de la guerre civile en Rhodésie et durant la guerre civile
rwandaise (1990-1994). Dans ces deux pays, les taux plus faibles de braconnage dans les
parcs nationaux et les réserves ont été attribués à la présence de forces militaires et de guérilla
opérant dans ces zones. De plus, la présence de forces militaires peut atténuer ou aggraver le
prélèvement illégal de plantes et d'animaux dans les zones de réserve. Les combattants
militaires et les forces étrangères de "maintien de la paix" peuvent être à la fois fournisseurs
et consommateurs de produits de la faune.

Il existe outre les études scientifiques indépendantes, des rapports d’organisation


internationales, comme l’International Institute for Sustainable development comme le
Conserving the Peace: Resources, Livelihoods and Security report publié en 2002. La lecture
de ce travail nous en dit davantage sur l'impact bénéfique de la guerre sur les écosystèmes. La
guerre peut selon eux être bénéfique, du moins à certaines conditions, la pensée de Myers sur
l’effet refuge, qui nous dit que "A certains égards, la vie sauvage bénéficie de la guerre : les
armées combattantes désignent effectivement les zones de guerre comme "interdites" aux
vagabonds occasionnels, mettant ainsi en quarantaine de vastes zones d'Afrique pour les
chasseurs et les braconniers."
On notera cependant la récurrence d’un seul et même facteur positif, les zones d’exclusion.
Tout bénéfice de la guerre pour la biodiversité est accidentel, un hasard plutôt qu'un effet
secondaire planifié du conflit. Mais même ainsi, les auteurs passent en revue différents cas où
la guerre ou ses préparatifs ont été bénéfiques pour la biodiversité. Ils prennent l’exemple de
la deuxième guerre du Vietnam qui a été un désastre écologique, mais qui a aussi permis
d'importantes recherches biologiques qui ont mené à la découvertes d'espèces inconnues
jusqu'alors. Il est intéressant de noter que ces espèces sont aujourd'hui plus gravement
menacées par les activités de développement en temps de paix qu'elles ne l'étaient par les
guerres d'Indochine.

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Ces quelques exemples nous donnent donc à voir l’importance complexité et les nuances qui
se cachent dans l’analyse de ces impacts sur la biodiversité. Ensuite, deux écoles déjà vu, du
Queensland et de Berkley bien quelle ne mettent pas forcément en avant les éléments positifs
des conflits, elles font tout de même rapidement référence à l’effet refuge. L’ecole de Barkley
parle de l’effet refuge, et est en accord avec la postulat de l’école de californie selon laquelle
“l'effet refuge est régulièrement cité comme étant bénéfique pour la faune sauvage, car étant
donné la dangerosité d’une zone, les population humaines vont se tenir à l'écart, limitant ainsi
la chasse et la dégradation des habitats. Cependant, les personnes déplacées peuvent
simplement se déplacer vers d'autres zones, où la pression accrue de la chasse et de
l'exploitation des ressources compromet différentes populations et habitats (Draulans et van
Krunkelsven 2002), on peut à ce sujet parler de la dépendance des “personnes déplacées
vis-à-vis de la viande sauvage a été documentée en Tanzanie, où la chasse à la viande de
brousse est très répandue parmi les réfugiés des conflits au Rwanda, en RDC et en Ouganda”.
L’ecole de californie a son tour nous dit que bien que la présence de mines terrestres puisse
limiter les intrusions humaines dans une certaine mesure, les déclencheurs de mines ne font
pas la différence entre les humains et les espèces non ciblées d'une masse suffisante pour les
activer. Ils en concluent donc que zones de sécurité militaire fortement minées ne constituent
probablement pas des refuges viables à long terme pour les espèces de grands mammifères
menacées comme les singes, les éléphants, les buffles, les tigres et les ours.
Dans un récent rapport de la commission européenne, il est cette fois mentionné le cas ou
dans le dans des zones où l'accès des personnes est limité, comme les zones démilitarisées la
végétation et la faune peuvent prospérer. Souvent, les impacts sont très variables, et peuvent
être positifs dans certaines zones et négatifs dans d'autres. Ils peuvent affecter différentes
ressources de différentes manières : par exemple, la faune peut être chassée massivement par
les troupes alors que l'exploitation forestière s'arrête parce que le conflit armé perturbe l'accès
des bûcherons.

Conclusion
Les guerres modernes et les troubles civils sont généralement associés à des effets négatifs
marqués sur la faune sauvage et ses habitats. Nous avons vu les différentes écoles de pensée
analysées reconnaissent toutes de façon plus ou moin explicite l’impact négatif des conflits
armés sur la biodiversité, les quelques exemples utilisés pour démontrer l’impact positif de
ceux ci se limitent souvent à des considérations autour de l’effet historique zone refuge ou “
zone tampon” de Martin et Szuter. La disparition ou du moins la remise en cause de cet effet
est attribuable aux tendances modernes de l'échelle, de l'intensité et de la technologie de la
guerre. La perte de l'effet de refuge dans les zones de guerre est devenue une question
d'importance critique car les zones protégées qui constituent aujourd'hui le principal habitat
restant pour les espèces menacées dans de nombreux pays en développement sont de plus en
plus sujettes à l'invasion par des réfugiés et des guérilleros lors d'insurrections et de conflits
militaires.

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on-des-parcs-nationaux-africains_915777_3244.html

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Conflits armés et écologie : L'incidence sur la biodiversité animale africaine
I. Introduction

1. Lutte pour la biodiversité


2: En quelle mesure la biodiversité alimente la guerre

II: Quel est l’impact de la guerre sur la biodiversité, Quels sont les mécanismes qui font
de la biodiversité un enjeu de la guerre?

A) Un premier ensemble d'écoles de pensée scientifique affirme que les conflits armés
sont indubitablement négatifs pour la biodiversité
B. D’un autre côté, les différentes écoles sont plus perplexes, disant que les effets des
conflits restent complexes
C. Certaines écoles sont elles plus optimistes quant à l’effet bénéfique des conflits sur la
biodiversité.

Conclusion

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