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VIE ET MORT
D'UN GÉANT
L'ÉLÉPHANT D'AFRIQUE
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COLLECTION «L'ODYSSÉE »
PHILIPPE ET JACQUES-YVES COUSTEAU
Les Requins
JACQUES-YVES COUSTEAU ET PHILIPPE DIOLÉ
La Vie et la mort des coraux
Un trésor englouti
Nos amies les baleines
Pieuvres : la fin d'un malentendu
Trois aventures de la Calypso
Compagnons de plongée
Les Dauphins et la liberté
JACQUES-YVES COUSTEAU ET YVES PACCALET
Saumons, castors et loutres
La Vie au bout du monde
Les Surprises de la mer
Ala recherche de l'Atlantide
Le Destin du Nil
Fortunes de mer
Du grand large aux Grands Lacs
La Mer blessée, la Méditerranée
La Mer de Cortez
Cap Horn à la Turbovoile
PHILIPPE DIOLÉ ET ALBERT FALCO
Les Mémoires de Falco, chef plongeur de la Calypso
PHILIPPE DIOLÉ
Les Oubliés du Pacifique
CHRISTIAN ZUBER
L'Arche de Noé
Les Grands Singes
PAUL-ÉMILE VICTOR
Chiens de traîneaux, compagnons du risque
HAROUN TAZIEFF
Niragongo ou le volcan interdit
Sur l'Etna
ROGER FRISON-ROCHE
Les Seigneurs de la faune canadienne
ALBERT DUCROCQ
Ala recherche d'une vie sur Mars
Victoire sur l'énergie
MICHEL PÉISSEL
Himalaya, continent secret
PIERRE PFEFFER
Vie et mort d'un géant, l'éléphant d'Afrique
JEAN RASPAIL
Les Peaux-Rouges aujourd'hui
GÉRARD ET GUY VIENNE
Akagéra
JACQUES SOUSTELLE
Les Maya
LOUIS LEPRINCE-RINGUET
L'Aventure de l'électricité
RENÉ DESMAISON
Les Andes vertigineuses
PATRICK BAUDRY ET ALAIN SOUCHIER
Ariane
MAURICE ET KATIA KRAFFT
Volcans du monde
NICOLE VILOTEAU
Des jungles plein la tête
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Pierre PFEFFER

VIE ET MORT
D'UN GÉANT
L'ÉLÉPHANT D'AFRIQUE

L'Odyssée
Flammarion
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D irecteur deRechercheauC.N.R.S., Attaché au Muséumnational d'his-


toirenaturelle, PierrePfeffer, néàParisen1927,estl'exemplemêmedu
naturaliste de terrain. Piaffant d'impatience sur les bancs de la Sor-
bonne,ilentrecoupesesétudesdelonguesexpéditionsenAsieetenAfrique. Les
ayant achevées malgré tout, il entre en 1958au C.N.R.S. et travaille d'abord au
laboratoire des Reptiles et Poissons du Muséum,puis àcelui des Mammifèreset
Oiseaux.
D'abord herpétologiste, puis ornithologiste, il se spécialise finalement dans
l'étude de nos animaux de montagne, avec une thèse de doctorat d'Etat sur le
mouflon deCorse, et dans celle des grands herbivores des régions tropicales de
l'ancien monde.Danslecadrededifférents organismeset le plussouventparses
propres moyens, il a effectué au cours des quarante dernières années une
soixantainedeséjoursd'un moisàdeuxansdansdifférentesrégionsd'Afriqueet
d'Asie.
Témoindirect dela destruction accéléréedes milieux naturels et dela grande
faune, ils'estdès 1955activementengagédanslalutte pourleursauvegarde.Ala
demandedegouvernementsdedifférents pays,entantqu'expertisoléoudansle
cadred'organismesinternationaux, il aparticipé àdenombreuxprogrammesde
conservation dela nature et d'aménagement deparcs nationauxouderéserves,
aussi bien en Afrique qu'en Asie et en Europe, et a assumé d'importantes
responsabilitésdansdiversesinstances nationalesouinternationales. C'estentant
quesecrétaire-général dela Société nationale deprotection dela nature dont le
siègeestauMuséumdeParisqu'il,animeactuellementlacampagneAmnistiepour
les Eléphants qui a largement débordé nos frontières et dont la pétition (sur le
T-shirt ci-dessus) a déjà recueilli plus de .160000 signatures.
Membre de l'association des journalistes pour l'environnement (JNE), pré-
sentateur d'émissions télévisées ou radiodiffusées, photographe, Pierre Pfeffer
est l'auteur de très nombreux articles et publications scientifiques ainsi que de
quelqueslivres dontBivouacsàBornéoetAuxîlesduDragonauxéditions Flamma-
gI(N
SB Fam
l20-m
82
-o0ain0r41697898- rion, Zoosansfrontières,Animauxd'AfriqueOrientaleaveclephotographeetcinéaste
PnrietdniFarnce animalierGuyDhuitchezHatier, LA ' sie,histoirenaturelle(RandomHouse,USA,et
Hachette), enfin, pour lesenfants, Grand,fort etsage, l'éléphantet L'Ours,ungéant
passi tranquille (Gallimard). �.1
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SOMMAIRE

INTRODUCTION :
POURQUOI L'ELEPHANT? 6
I DES ANCETRES QUI ONT EU DU NEZ 8
II ELEPHANT DE FORET
ELEPHANT DE SAVANE 24

III NAISSANCE, ENFANCE, FAMILLE 40


IV LA VIEILLESSE ET LA MORT 72
V L'ELEPHANT ET L'HOMME 88
VI L'ELEPHANT ET SON MILIEU 108
VII UNE PASSION MEURTRIERE 140
VIII LA DERNIERE CHANCE 160
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INTRODUCTION

POURQUOI LE
' LEPHANT?

ette question m'estrégulièrement posée,aussibienpardesjournalistes


quepardesamis(lesdeuxallantsouventdepair)depuisunanqu'avecla
c Société nationale deprotection dela nature nousavonsengagél'épui-
sante bataille en faveur des éléphants. Pourquoi pasune autre espèce, alors que
des centaines d'entre elles —en necomptant quecelles de grande taille —sont
menacées àcourte échéance et quelques-unes, pour neciter queles rhinocéros,
bien davantage que l'éléphant?
Acelaje réponds que pour nous, protecteurs et scientifiques, chaque espèce
animale ou végétale présente un intérêt particulier et mérite à ce titre d'être
préservée.Je pensed'ailleursl'avoirprouvé,enparticipantaucoursdesdernières
décenniesàd'innombrablesactionsdesauvegardedelanatureetdesanimauxen
Europe, en Asie et en Afrique. Il faut bien admettre, pourtant, que certaines
causes paraissent meilleures que d'autres, ne serait-ce que par leurs chances de
réussite, lessolutions étant ànotre portée. Etpuis, la sciencen'empêchantpasles
sentiments,qu'il existedesespècesquinoussontaffectivementpluschèresetdont
l'avenir préoccupedavantageles spécialistes commelegrand public. L'impactde
notrecampagne,lessondageseffectuésleprouvent:prèsde90%desFrançaisse
sontprononcésenfaveurd'uneinterdictionducommercedel'ivoire poursauver
les éléphants. Quelle espèce, en dehors de la nôtre, aurait réalisé un meilleur
score?
Cette cause est d'autant plusjuste qu'elle n'est pas uniquement celle d'une
espèceanimale, si merveilleusefût-elle. Elleest, unefoisdeplus, celle del'avenir
de l'Afrique et des Africains, cyniquement dépouillés de leur patrimoine et de
ressources irremplaçables, au seul profit d'affairistes denossociétés deconsom-
mationdéjàsaturées de«gadgets »superflus, déchetsdemodesaussisuccessives
qu'éphémères.
L'éléphant m'a de tout temps fasciné et mespremiers contacts avec l'Afrique
n'ontfaitquerenforcercesentimentetm'ontmontréqu'il étaitpartagédetousles
habitants dela forêt. Anulautre pareil, «miracle d'intelligence et monstre dela
matière»,commele définissait le grand naturaliste Buffon, il yadeux siècles et
demi,il est àla fois hors dutempset hors denotre planète. Touslesgéantsdela
préhistoirequipassionnenttant nosenfantssesontéteints, maisluiestlàetmême
bien là, parfaitement adapté, secramponnantàcemondeingrat qui s'acharne à
l'anéantir dans ses derniers refuges. Il est un double symbole: celui d'un passé
fantastique dont il nousfaut àtout prix conserverle dernier témoignageet celui
d'une volonté de survie que nous nous devons de respecter, car elle n'est pas
seulement celle d'une espèce isolée, mais celle de millions d'années d'évolution,
c'est-à-dire de la Vie elle-même.
L'éléphant n'est pas de ceux, commele rhinocéros ou le bison, qui attendent
passivement que lh' omme daigne les protéger, leur créer de petites réserves
douillettes, retranchées du monde moderne. Il se défend avec acharnement
depuisplusd'unsiècle. Malgréleshandicapsdesataille etdutrésorambulantque
représentent ses défenses, il a réussi à survivre jusqu'à nous et dans tous les
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milieux naturels, ycompris les plus dégradés. Il n'a besoin d'aucune protection. Il
lui suffit d'un cessez-le-feu, fût-il temporaire. Il est notre meilleur allié, notre plus
sûr appui dans la bataille que nous menons pour le sauver.
Le combat pour l'éléphant n'a donc rien d'une cause perdue, à condition
cependant que les organismes internationaux de protection de la nature cessent
leur bienveillante neutralité - quand cen'est pasleur soutien actif - àl'égard des
trafiquants d'ivoire. Cette lutte est d'autant moins «donquichottesque »qu'à la
différence de ce qui se passe pour bien d'autres espèces menacées, c'est nous,
consommateurs, associations et pouvoirs publics des pays développés qui déte-
nons les armes de la victoire. Inversement, tant que les défenses des derniers
éléphants constitueront pour un villageois africain l'équivalent de plusieurs mois
de salaire, toute leur vitalité, tout leur dynamisme et toute leur intelligence ne
pourront que retarder l'échéance fatale.
Dans ce livre consacré à la vie et à la mort des éléphants, nous verrons que le
même combat a déjà été mené et gagné une première fois, il y a plus d'un
demi-siècle, par l'opinion publique et les défenseurs de la nature. Il sera plus dur
cette fois-ci, le continent africain étant inondé d'armes de guerre et les effectifs
d'éléphants tombés certainement plus bas qu'à l'époque. Le seul moyen de le
gagner est de démobiliser l'adversaire en supprimant son unique motivation, le
profit.
L'issue de cette bataille aura aussi valeur de symbole. Pour des raisons inexpli-
cables autrement que par l'importance accordée aux présages par tous ceux qui
ont longtemps vécu en forêt,j'ai toujours eu la conviction que la destruction des
éléphants porterait malheur à l'humanité et, comme l'écrivait Romain Gary, que
nos destins étaient liés. Et vice-versa, comme lui et sans plus d'arguments
rationnels, je ne puis m'empêcher de penser que «si l'homme se montre capable
de respect envers la vie sous la forme la plus formidable et la plus encombrante
(...) alors demeure une chance (...) pour que l'individu, cet autre monstre
préhistorique encombrant et maladroit, parvienne d'une manière ou d'une autre
à survivre ».

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CHAPITRE I

DESANCETRESQUIONTEUDUNEZ

orsqu'un auteur aussi exigeant, aussi précis que l'était Buffon qualifie
L l'éléphant de «monstre de la matière», il convient de donner à cette
définitionsonsenslepluscomplet: monstreévidemmentparsesdimen-
sions, mais aussi et surtout par son étrangeté. Le fait est que l'éléphant diffère
radicalementde tous les autres mammifèreset cela, sij'ose dire, par quelque bout
qu'on le prenne. C'est un paradoxe, un défi de l'évolution dont on peut se
demander, en la personnalisant à l'excès, si elle s'est laissée aller à une créativité
débridée, ou si au contraire elle a voulu démontrer qu'elle pouvait proposer des
solutions originales aux problèmes posés par l'adaptation.

A LA
' ISEPARTOUT
C'est également une flagrante contradiction au principe universellement admis
delaconvergence morphologiquequiveutque, dansunmilieuet desconditions
écologiquessemblables,lesanimauxtendentversunmodèlesimilaire, mêmes'ils
appartiennent àdesgroupeszoologiquementtrès éloignés: tête pointue etcorps
fuselé des animaux aquatiques, tête aplatie et corps allongé des espèces fouis-
seuses,grandesoreillesetlonguespattesdesanimauxdudésert, silhouettetrapue
et surbaissée vers l'avant des mammifères forestiers, etc. Or l'éléphant ne res-
semble à aucun des êtres vivants qui partagent son, ou plutôt ses habitats. Car
l'éléphant, commel'homme,n'est spécialisé nienunmodedevie, nienunmilieu
particulier. C'estainsi quel'un etl'autre ontcolonisétousleshabitatsquiétaientà
leur disposition, aidés par leurs étonnantes facultés d'adaptation et, finalement,
par leur intelligence. Les bizarreries de sa morphologie, l'originalité de ses
adaptations physiques, physiologiques et comportementales résultent d'une évo-
lution parfaitement cohérente qui s'est heurtée àdes impératifs incontournables
par les voies habituelles.
Le plus ancien des Proboscidiens connus (Proboscis signifie trompe en grec),
doncl'ancêtre probabledeséléphants,vivaitilyaquarante-cinqmillionsd'années
dans les marécages du Fayoum, en Egypte, et n'offrait encore aucune des
particularités desespècesactuelles,certainscaractèresleslaissant pourtantentre-
voir. C'était unanimalrelativement petit, delataille d'un sanglier, probablement
dépourvu de trompe, maisavecun muffle allongé commecelui d'un tapir. Son Pourcueillir lUI
crâne présentait déjà, bien que réduite, une structure osseuse alvéolaire qui minuscule rameau
annonçait l'énorme masse spongieuse frontale qui donne aux éléphants actuels deGardénia, cegrand
leurfacièsunique.Sesincisivessupérieuresetinférieuresexternesformaientdéjà mâledeNazinga, au
de petites défenses, allongées vers l'avant et différentes de celles des suidés Burkina-Faso, l'enroule
(sanglier, phacochère, porc, etc.) qui, rappelons-le, sont descanines. Enfin, lesos délicatement dans le
de ses membres, notamment le fémur, étaient exceptionnellement massifs pour creuxdela trompe.
un animal de cette taille et se rapprochaient de ceux des éléphants actuels. (Ph. C.Lazier.)
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LAGROSSETÊTE

Apartir de ceMoeritheriumauxcaractères morphologiques relativement banals,


l'évolution avait plusieurs orientations possibles en jouant sur chacun de ses
éléments;maiscommeelleaadoptécelledugigantisme, tendancequifut fataleà
bien d'autres lignées animales, elle s'est trouvée prise dans un enchaînementde
contraintes mécaniques qui ne lui laissaient guère le choix dans les solutions.
C'est principalementauniveauducouques'est poséleproblèmequiafait que
l'éléphant est maintenant tel quenousleconnaissons. Aufur et àmesurequeles
différents Proboscidiens —les paléontologues en ont distingué près d'une
centaine d'espèces —s'élevaient en stature, leur cou se raccourcissait, alors qu'il
aurait dû normalement s'allonger pour leur permettre de continuer à brouter,
commechez presque tous les herbivores.
Maiss'il s'était allongé, il n'auraitjamais pu, àmoinsd'être monstrueusement
épais, mainteniràsonextrémité unetête quisedéveloppaitproportionnellement
bien plus que le corps et s'alourdissait de surcroît du poids grandissant des
quatre défenses!Lalogique, avec une tête pareille, aurait été de conserver des
pattes courtes, commeles hippopotameset les rhinocéros dont seulle corpss'est
allongé.
Pour que les ancêtres des éléphants puissent à la fois grandir et garder leur
grosse tête, il n'y avait d'autre alternative qu'un raccourcissement du cou. Ce
résultat n'a pas été obtenu par une diminution du nombre des vertèbres cervi-
cales, mais par une réduction deleur longueur. Lecou deséléphants actuels est
formé de septvertèbres, comme chez les autres mammifères, mais elles sont
aplaties commedes disques alors qu'à l'extrême inverse, chezla girafe, elles sont
longues de 38centimètres.
UNECONCEPTIONORIGINALE
Il est évident qu'une évolution impliquant àla fois une élévation de la taille et un
raccourcissement du cou se traduisait par un accroissement équivalent de la
distance entre la bouche et le sol, donc de la nourriture. Amoins d'envisager des
membres préhensiles, incompatiblesavecla morphologieet le poidsdes représen-
tants de cette lignée, il ne restait d'alternative que dans la conception d'un
appendice totalement original. Ce fut obtenu par l'allongement du nez et de la
lèvre supérieure, celle du bas ne pouvant évidemment suivre le mouvement s'il
fallait conserver à l'orifice bucal une ouverture compatible avec un régime
herbivore.
Bien que ne disposant d'aucun élément fossile sur les étapes successives de la
formation de la trompe des Proboscidiens, telle qu'elle se présente de nosjours,
les paléontologues ont pu l'imaginer avec suffisamment de vraisemblance àpartir
de l'évolution ducrâne, surtout dans sa partie antérieure. Elleétait probablement
courte et tronquée, il yatrente-cinq millions d'années, chezlesanimauxcommele
Palaeomastodon, proche du Jloeritheriwn puis, vingt millions d'années plus tard,
CI'V/¡fll(l évolutifdela chezle Platybelodon asiatique aux incisives inférieures élargies et aplaties en forme
lignée des Proboscidiens de pelle. Enrevanche, elle apparaît déjà développée chez le Dinotherium, contem-
III' donnequu' nefaible porain du Platybelodon, maisn'habitant pasles mêmesrégions. C'estapparemment
idéedu nombreet dela
diversité desespèces qui au début du Pleistocène, il ya un million d'années, que la trompe a atteint sa
ontpeuplé notreplanète morphologie définitive, avec les différentes espèces de mastodontes, puis les
depuis 45 milions mammouths et les éléphants. Dansle genre Elephas (éléphant d'Asie et probable-
rra1111h\'- ment mammouth) elle se termine par une lèvre, tandis que chez Loxodanta
(Dessil :I-L. Temporal.) (éléphant d'Afrique) elle en compte deux.
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Inquiet, cejeune mâle


du nord de la UNAPPENDICEPOLYVALENT
Centrafrique dresse
sa trompepour déceler Telle qu'elle se présente actuellement, la trompe del'éléphant est unestructure
les odeurs suspectes. absolument unique dans le règne animal. C'est une énorme masse de muscles,
(Ph. P. Pfeffer.) groupésenquelque40000faisceauxlongitudinauxetcirculairesquilui donnent
cette souplesse, cette force et cette habileté qui ne cessent de nous émerveiller.
Presque aussi longue que l'éléphant est haut, elle doit être portée légèrement
infléchie à son extrémité lorsque l'animal se déplace et mêmeainsi, sur les sols
dénudés, on remarque sa traînée à intervalles réguliers, coïncidant avec les
périodes oùl'éléphant abaissela tête aurythme desonpasdéhanché. Sonpoids
lui pèse sans doute parfois, car on le voit souvent, en marchant ou au repos, la
jeter négligemmentsurl'unedesesdéfenses,commenouscroisonsnosjambesen
nousasseyantdansunfauteuil. Lesnarinesontsuivilatrompedanssonévolution
et sesont retrouvées àsonextrémité, leurs deux tunnels cylindriques la parcou-
rant dans toute sa longueur, séparés par une cloison cartilagineuse. Latrompe
entièread'ailleurs uneconsistancefibreuseetcartilagineuse, élastiqueetcroustil-
lante, mêmeaprès desheuresdecuisson. C'est sansdoute pourcela, et probable-
mentaussiàcausedusymboledepuissancequ'elle incarne, qu'elleestla partiela
plus appréciée, celle qui était rituellement offerte au chefde village lorsque les
éléphants étaient avant tout chassés pour leur viande. Plissée commeun accor-
déon, surtout surle dessus, elle setermine par deux petites lèvres pointues (une
seule chez l'éléphant d'Asie) qui permettent à l'énorme animal de saisir le
moindrefétu depaille oudecueillir unefleur avecla grâced'unejeune fille des
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tableaux de Renoir. Commele remarque Eltringham (1982), l'éléphant pourrait Alafoispompe


donc choisir sa nourriture avec une extrême délicatesse, d'autant que c'est un aspirante et refoulante,
gourmetquiapprécielesbonneschoses,mais,pourentretenir sonénormemasse, la trompepeutaussi
il lui faut enfourner une telle quantité devégétation qu'il n'a guère le temps de se transformeren
faire le difficile. Théoriquement du moins, car ce qui m'a toujours frappé en pulvérisateur.
(Ph. C.Lazier.)
observantdeséléphantsentrain demanger,c'est précisémentlefait qu'ilsle font
avec une attention constante, sélectionnant les feuilles les plus succulentes d'un
rameau, tapotant longuement une touffe d'herbe contre leur patte pour en
secouer la terre ou même la lavant soigneusement à l'eau s'il s'en trouve à
proximité.
Organedepréhensiond'une forcecolossale,toutenrestant aussihabilequ'une
main, la trompe est également aspirateur, pulvérisateur, clairon et armeredou-
table. Elle est aussi le siège de l'odorat et du toucher, permettant à l'éléphant
d'êtreencontactpermanentavecsonenvironnementimmédiatetsescongénères.
Leseulregretquel'onpuisseexprimeràcetanimalc'estqu'iln'aitqu'unetrompe,
cars'ilenavaitdeux,ilpourraitréalisertouslesgestesdelh' ommeetfabriquerles
mêmesobjets.Telqu'il est, eneffet, il peuttirer, pousser,tourner, arracher, mais
il lui est impossible d'écarter ou derapprocher les deux parties d'un tout. Il est
incapable de tenir une chose et la travailler en mêmetemps. Il essaie bien de
s'aidersursesmembresantérieursetonpeutlevoirmaintenirunebrancheausol,
ou mêmela pousser d'un pied, tout en arrachant les feuilles ou l'écorce avecla
trompe, mais force est dereconnaître qu'une patte d'éléphant ne remplace pas
une main! Je demeure néanmoins convaincu qu'à un détail anatomique près,
lh' ommeaurait eu,danslalutte pourlavie, uncompétiteurintelligentetefficace.
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DESPIEDSSURAMORTISSEURS
L'évolution vers le gigantisme aaussi eu pour corollaire une modification des
membresqui devaient soutenir une masse pouvant, dans les espèces actuelles,
atteindresepttonnes.Lesoslongssesontconsidérablementrenforcésetépaissis,
le fémurétant proportionnellement pluslongpar rapport autibiaquechezles
autres ongulés (animaux à sabots). Maisc'est surtout au niveau du pied que
l'éléphant fait, unefoisdeplus, preuved'originalitédanssesadaptations. Deses
ancêtres lointains qui devaient avoir des pattes analogues à celle de ses plus
proches parents actuels, les Hyracoïdes oudamans, aveccinqdoigts séparés se
terminantchacunparunpetitsabotouonglon,l'éléphantaconservélastructure
générale. Il l'a étoffée et aencastré le squelette dans une colonne musculeuse
renforcéeàlapériphérie, immédiatementsouslapeau,d'unépaisétuicartilagi-
neux. Noyésdans cette masse, les cinqdoigts restent pourtant séparés et s'ap-
puientparadoxalementsurleurspointes,lesonglonsfaisantsaillieàlapériphérie
du pied.
L'éléphant est donc anatomiquement digitigrade, comme un chien ou un
cheval, disposition à priori parfaitement inadaptée àsupporter uncorps aussi
massif.Cettecaractéristiqueestcompenséedefaçoningénieuseparledéveloppe-
ment,entre lesdoigts, danslecreuxdelapaumesil'on compareànotre main,
d'un épais coussin élastique de fibres tendineuses noyées dans une graisse
jaunâtre.Laprésencedecetamortisseur,appréciablelorsqu'onsongequechaque
pieddoitsubiraucoursdelamarcheunébranlementdeplusieurscentainesde
kilos, donneàl'animal uneallure plantigradeetenmêmetempsunedémarche
étonnammentsoupleetsilencieuse. Cettestructure pneumatiqueluiassureaussi
uneremarquableadhésiontoutterrain.Lorsqu'ilpèsedetoutsonpoidssurunde
sesmembres,lecoussinetamortisseurs'étaleetlaplante,silonnéedecrêtesetde
ridescommeunpneudevoiture,épouseparfaitementtouteslesaspéritésdusol.
Aumomentoùil soulèvelemembre,cecoussinet secontracteet l'extrémité du
pied se rétrécit, avantage incontestable pour l'extraire d'un terrain boueux
comme c'est le cas un peu partout en Afrique en saison des pluies et en
permanencedanscertaines régions marécageusestel leparcnational dA ' zagny,
enCôte-d'Ivoire, oùunecinquantaine d'éléphants ont pusurvivre aumassacre
généralisé, protégés par cet habitat hostile.

CnlljJrll'Il/'dupied
postérieur(enhautà
gauche)estalongéeet
m'Idl,' tandis quecelle de
f'l/Illhi/'lIr (11/1milieu) est
II/TII//(lil'. M
I trace laissée
/Mrles onglons est visible
sur1/1droite dechaque
nlljnl'ill//'. ainsi quecelle
des innombrables replis
jJ/lilIllIirn. Le1111à dos
donnef'/chl'!!/'.
(J.-L. Temporal)
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LESYNDROMEDUBOULEDOGUE
Parallèlement à la formation de la trompe, on observe dans la lignée des
Proboscidiens une évolution sans doute moins spectaculaire, mais aussi remar-
quable, du crâne et de la dentition, les deux étant liés.
Apartir du Moeritheriumoriginel, toute la région antérieure du crâne s'allonge
considérablement, la mâchoire inférieure davantage mêmequela supérieure. Les
incisives externes d'en haut et d'en bas se développant simultanément, toute une
série de genres et d'espèces se retrouvent avec quatre défenses.
Il en résulte que le crâne s'alourdit de plus en plus, surtout vers l'avant,
déséquilibrant le corps, accroissant énormément les distances entre les insertions
musculaires, sans augmenter pour autant, bien au contraire, l'efficacité de
l'ensemble de l'appareil brouteur et masticateur.
Cet allongement de plus en plus marqué des mâchoires et des incisives ne
pouvait se terminer que par l'extinction des Proboscidiens, si l'évolution n'avait
soudainement fait volte-face, comme si elle réalisait qu'elle aboutissait à un
cul-de-sac.
Apartir du Miocèneet surtout du Pliocène, il yadix millions d'années, le crâne
évolue vers la brachygnathie ou «syndrome du bouledogue », le raccourcisse-
ment de la mâchoire inférieure étant cependant plus accentué que celui de la
supérieure. La forme de la tête change totalement, devenant plus haute que
longue, en particulier dans les genres Mammuthns, Loxodonta et surtout Elephas,
représenté alors par de nombreuses espèces dont une seule, l'éléphant d'Asie,
s'est maintenue jusqu'à nos jours.
Tout en augmentant de hauteur, le crâne des éléphantidès s'allège considé-
rablement, conservant sa robustesse, grâce au développement des structures
alvéolaires. Chez les espèces actuelles, l'énorme partie frontale du crâne est
entièrement constituée d'un tissu osseux spongieux, prolongeant les sinus nasaux
et tapissé, comme eux, d'une muqueuse riche en vaisseaux sanguins. La régres-
sion de la mâchoire inférieure a provoqué la disparition de la paire de défenses
qu'elle portait, ainsi qued'une partie desdents masticatrices. Elleasurtout permis
et mêmerendu obligatoire ledéveloppement définitif dela trompe, la préhension
des aliments étant impossible avec cette forme de bouche et la présence des
défenses.

CI'grand mâledA ' ngola,


exposé(111muséedela
SlI/it!z.lonÙII/ Institution
de Washington, figure
parmi les records de
hauteuravec
4,01 mètres.
(Ph. I-L Temporal.)
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Leparc national du DESMOLAR


IESDERECHANGE
Tsavo, au Kenya, était
autrefois réputépour
la' bondance deses Les incisives supérieures ou défenses, cadeau empoisonné de l'évolution sur
éléphants auxbeles lequel nous n'aurons que trop l'occasion de revenir, n'ont pas souffert du
défensesrégulières. raccourcissement général de la partie antérieure du crâne et ont connu chez
(Ph. P.Pfeffer.) quelques espèces récentes un développement spectaculaire. Chezle mammouth
laineux, elles approchaient de 5mètres de longueur, soit 50%de plus que le
pagesuivante: record connu pour l'éléphant d'Afrique. Elles divergeaient fortement audépart
Enhaut: de la mâchoire, puis, se tordant sur leur axe, revenaient vers l'intérieur, allant
Dansleszones jusqu'à se croiser devant la trompe de l'animal qu'elles devaient gêner dans ses
sahéliennesou mouvements. Onobserve parfois cephénomènechezles éléphants d'Afrique ou
soudaiie,iriesclaffi(lue d'Asieenlibertéetencoreplussouventencaptivitéoùilsontmoinsdepossibilités
centrale, commeà d'user ou de casser la pointe de leurs défenses.
Zakouma,au Tchad, Il estcertain cependantquel'évolution s'oriente vers unerégression voireune
lesmâlesneportentque disparition des défenses, accessoires d'une certaine utilité, mais non indispen-
desdéfensesassezcourtes. sables et lourds ; de plus, elles détournent pour leur croissance une grande
(Ph. P.Pfeffer.) quantité d'énergie et d'éléments minéraux qui pourraient être employés à
Enbas: d'autres finsparl'organisme. Déjàchezl'éléphantd'Asie,lesfemellesn'ontpasde
cC erm
om taiensceélm
épâhleanduts, défenses et près de la moitié des mâles sont dans le même cas. De petites
populations d'éléphants sans défenses existent en Afrique, par exemple au
Burkina-Faso, naissent M alawi,et s'épanouissent,carellessontépargnéesparleschasseursd'ivoire. Une
sansdéfenses. chancedesurviepourl'espècedonc,maislaisserons-nousàl'évolutionletempsde
Ni'ntéressantpasles
braconniers, ils ontplus faire disparaître les défenses de l'éléphant avant qu'il n'ait lui-même disparu?
dechancesdesurvivre et Autre modification capitale, les molaires, dont nous venons de voir que le
defairesouche! nombres'était réduit, augmentaientproportionnellementdelongueuretsurtout
(Ph. F.Lauginie.) passaientdutypebunodonte(surface masticatrice mamelonnaire)autypelopho-
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donte(surfacestriéedecrêtesdé' mailtransversales), nettementmieuxadaptéàla


masticationdevégétauxcoriacestelsquelesgraminées. Latechniquedemastica-
tion se perfectionnait en conséquence: le mouvement de mâchoires latéral,
commeon peut l'observer chez les bovidés, se transformait en un mouvement
d'avant en arrière, les molaires supérieure et inférieure frottant l'une contre
l'autre avecl'efficacité d'une râpe. C'est un progrès incontestable et une adapta-
tion précieuse, permettant aux éléphants qui, rappelons-le, ne sont pas des
ruminants, de mieux assimiler leur nourriture, donc de pouvoir utiliser un
éventail plus large de végétaux et coloniser des milieux plus variés. Malgré ce
perfectionnement, une grande partie de la nourriture absorbée (plus de 40CJc)
n'est pasdigéréeouressortintacte. C'est lecasdenombreuxfruits ougrainesqui
sontainsidisséminésetjouent unrôle importantdanslarégénération ducouvert
végétal.
La formule dentaire fondamentale des éléphants est la suivante: 1incisive,
0canine, 3prémolaires et 3molaires par demi-mâchoire, mais chez les espèces
actuelles, nous venons de le voir, les incisives inférieures ont disparu. D'autre
part, les mâchoires étant raccourcies àl'extrême, il n'y ade place que pour une
dent masticatrice àlafois, énorme il est vrai puisquesasurface peut atteindre 30
centimètres delongsur8delarge et sonpoidstotal plusde4kilos!Toutefoisles
3prémolaires et les 3molaires subsistent mais, adaptation originale, elles se
trouvent en réserve à l'intérieur de l'os maxillaire, comme des balles dans un
chargeurdecarabine, et remplacentcelles quisontenactivité aufur et àmesure
qu'elles s'usent, suivant un rythme précis qui permet, comme nous le verrons,
d'estimer l'âge de l'animal.

UNEORIGINEAFRICAINE
C'estensebasantsurledessindecescrêtesd'émaildesmolairesqueCuvier,père
de la paléontologie et professeur au Muséum national d'histoire naturelle de
Paris, aen 1827séparé les espèces actuelles d'éléphants endeux genres: Elephas
pour celui d'Asie dont les crêtes dentaires sont parallèles et Loxodontapour celui
d'Afrique chez qui elles forment des losanges. Chez les mammouths (genre
Mammuthus) elles sont également parallèles, du moins chez les espèces les plus
récentes, car chez la plus ancienne, Mmmnuthussubplanifrons, elles ont un dessin
intermédiaire.
Cestrois genres, que l'on peut considérer commeétant des éléphants au sens
strict du terme (sous-famille des éléphantidés), sont de toute façon originaires
d'Afrique et dérivent, selon Maglio(cité par Eltringham), d'une forme primitive
commune, Primelephas, apparu lui-même il ya sept millions d'années. C'est à
partir ducontinentafricainquelesdifférentesespècesdeMammuthusetElejJ/wsse
sont répandues en Eurasie et en Amérique, tandis que Loxodonta restait stricte-
mentconfinéàl'Afriqueoùilétait représentéparquatreespècesdontuneseulea
survécujusqu'à nosjours.
Lesmammouthsétaientdonccontemporainsdeséléphants;ainsiilsnesontpas
leurs ancêtres, mais leurs lointains cousins, puisqu'ils descendent d'une souche
commune, comme le chimpanzé et lh' omme. Parmi les différents caractères
évolutifsliésaugigantisme,il yacelui desoreilles, égalementintéressantàsuivre,
car il semble avoir abouti, pour chacun de ces trois genres, à une morphologie
manifestementadaptée auxconditions climatiquesdesdiversesrégionsoùilsont
vécu simultanément.
Bien que les parties molles des ancêtres des éléphantidès n'aient évidemment
laissé aucune trace fossile, tout permet de penser que chez ceux de petite ou
moyenne taille les pavillons auriculaires n'étaient pas spécialement développés.
Sans davantage de preuves, leurs successeurs plus volumineux sont toujours
représentés avecdes oreilles nettement plus grandes, reconstitution qui satisfait
notre sens del'harmonie et qui est àl'évidence influencée par l'image que nous
avons des éléphants actuels. Ence qui concerne les mammouths, habitants des
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zones tempérées et même froides (mais non arctiques!), on n'en est plus aux
conjectures, maisaux certitudes, grâce au témoignage direct de nos ancêtres de
lâ' gedelapierrequilesontgravéssurlesparoisdenombreusesgrottesd'Europe
et notammentde Dordogne,commecelles deLascaux,desCombarelles, de Font
deGaumeet surtout celle des Cent MammouthsàRouffignac. Desmammouths
entiers furent aussi trouvés dans les terres glacées de Sibérie. Sur l'un d'eux,
exhumé en 1900au bord de la Berezovka et que l'on peut maintenant voir au
muséede Léningrad, les oreilles mesurent 35centimètres de hauteur sur 36de
longueur.
Chez les éléphants vivant actuellement dans les pays chauds, les oreilles sont
nettement plus imposantes: environ 60centimètres sur 30 pour celui d'Asie et
jusqu'à 1,80mètredehautet plusd'un mètredelarge chezceluid'Afrique. C'est
qu'en plusdeleurs fonctionsdans l'audition et lacommunication, lesoreilles des
éléphantsjouent, nous le verrons, un rôle important dans la thermorégulation.
Eneffet, la chaleur ducorps se dissipe d'autant plus lentement quel'animal est
grand, sasurface parrapportàsamasseétant plusréduitequechezunanimalde Lesgrands mâles
petite taille. Dans les régions froides, c'est un avantage, mais dans celles où la porteurs deplus de80
températuredel'airestsouventsupérieureàcelleducorps,l'organismeaurait au kilos d'ivoire étaient
contraire besoin de dissiper la chaleur qu'il accumule et a donc intérêt à encorefréquents dans
augmenter proportionnellement sa surface. C'est le principe du radiateur que leparc national des
l'éléphant d'Afrique a parfaitement appliqué avec ses oreilles qui mesurent Vinmgas(parc Albert)
recto-verso prèsde4mètrescarrés, accroissantsasurfacecorporelledeprèsd'un au Zaïrejusqu'au début
tiers. Nous verrons qu'il en améliore de surcroît l'efficacité par des comporte- desannéessoixante.
ments adaptés à la température de l'air. (Ph.J. Verschuren.)

Double page suivante :


Guidépar la matriarche
(à droite) !/y;groupe
d'éléphants dA ' mboseli
savoure lh' erbe nouvele.
(Ph.j.Pfiffer.)
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Vie et mort d'un géant, l'éléphant d'Afrique


"Miracle d'intelligence et monstre de la matière;' l'éléphant est-il condamné à
l'extinction, comme le mammouth ou le rhinocéros laineux? Non, affirme Pierre
Pfeffer, spécialiste des grands mammifères qui, depuis quarante ans, parcourt
l'Afrique sur ses traces. Nous entraînant à sa suite, il montre que, par sa biologie, son
comportement, sa vie sociale, les soins qu'il prodigue à son jeune et surtout ses stu-
péfiantes capacités d'adaptation aux circonstances et aux habitats les plus divers,
ce colossal rescapé de la préhistoire est une espèce étonnamment dynamique et
qui ne serait aucunement menacée si, dans son imprévoyante fantaisie, la nature
ne l'avait doté de ces monstrueuses incisives qui, depuis des siècles, suscitent la
convoitise des hommes.
Se muanten enquêteur et en procureur parfoisvéhément, Pierre Pfefferdémonte
le mécanisme de la reprise récente du commerce de l'ivoire et de l'effroyable des-
truction d'éléphants qu'il a engendrée. Il souligne la lourde responsabilité des pays
dits développés et l'évidente implication des organismes internationaux et du petit
groupe d'experts qui monopolisent la protection de la nature. Refusant d'admettre
que le plus merveilleux des mammifères terrestres soit sacrifié sur l'autel d'une mode
passagère, il en appelle à une prise de conscience de l'opinion publique et surtout des
dirigeants des pays consommateurs d'ivoire pour qu'ils mettent fin à ce commerce.
Photos de couverture:
Pierre PFEFFER.

ISBN 2-08-200467-8

FT0467
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