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IX

HÉMIPTÈRES
RÉDUVIIDES
DE L'AFRIQUE NOIRE
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ANDR~ VILLIERS
AIII.tane • l'In.lIeue françal. d'Afrl"u. Nol,..

Préface par M. le Professeur E. BRUMPT


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LIBRAIRIE LAROSE
Il, rue Vietor-Cousin (S')
1948
FAUNE DE L'EMPIRE FRANÇAIS
PUBLIeE PAR LE
MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
I~I

COMITÉ DE RÉDACTION
MM. Dr R. Jeannel, Professeur au Muséum.
Dr J. Millot, Professeur au Muséum.
Th. Monod, Professeur au Muséum.
L. Berland, Sous-directeur de Laboratoire au Muséum.
L. Chopard, Sous-directeur de Laboratoire au Muséum.
Secrétaires de la rédaction: MM. L. Berland et L. Chopard, /,/5 bis, rue de
Buffon, Paris (58).
Volumes parus:
1. L. CHOPARD. - Orthoptéroides de l'Afrique du Nord, 450 p., 658 fig.
II. P. RODB. - Mammifères Ongulés.del'AfriqueNoire,20ti p., 150 fig.
III. R. PAULIAN. - Coléoptères Scarabéldes de l'Indochine, 228 p., 105 fig.
IV. J. BBRLlOZ. - Oiseaux de la Réunion, 84 p., 31 fig.
V. A. VILLIERS. - Coléoptères Cérambycides de l'Afrique du Nord,
153 p., 275 fig. ' ,
VI. R. JUNNBL.' ~ Coléoptères Carabiques de Madagascar. l, 372 p.,
. 168 fig.
VII. E. FLBUTIAUX, C. LEGROS, P. LBPBsMB et R. PAULIAN. - Coléoptères des
, Antilles françaises. l, 240 p., 259 fig.
VIII. P. FAUVBL. - Annélides Polychètes de Nouvelle-Calédonie, 108 p.,
90 lig. -
IX A. VILLIERS.. - Hémiptères Réduvüdes de l'Afrique noire, 489 p.,
956 fig.
Volumes à paraître prochainement :
R. JEANNEL. - Coléoptères Carabiques de Madagascar. Il.
J. PUYoo - Poissons de la Guyane française.
Volumes en préparation :
F. B~nNAnD. - Fourmis de l'Afrique du Nord.
H. FLOCH et Em.ADONNBNC. - Phlébotomes de la Guyane et des
Antilles francaises.
J. GUIDÉ. - Batraciens de Madagascar.
J. RISDEC. - Mollusques nudibranches de Nouvelle-Calédonie.
E. SÉGUY. - Diptères Muscides et Calliphorides de l'Afrique trop!-
. cale. .
A. BALACHOWSKY. - Cochenilles de l'Afrique tropicale.
Dr G. BOUBT. - Oiseaux de l'Afrique tropicale.
L. BBRLAND. - Guêpes de l'Afrique tropicale.
J. MILLOT. - Araignées de Madagascar.
L. CHOPARD. - Acridiens de l'A. O. F.
M. TREII;LARD. - Moustiques de l'Indochirie.
G. PETIT. - Poissons marins de Madagascar.
C. DAWYDOFF. - Cténophores de l'Indochine.' .
R: POISSON. - Hémiptères aquatiques de l'Afrique tropicale.
P. ,LBPBSlIIE. - Cérambycides de l'Afrique tropicale.
F. BOURLIÈRB et H. STBMPFFBR. - Rhopalocères de l'Afrique tropicale.
L. FAGB. - Scorpions' et Pédipalpes de l'lJidochine.
G. RANSON. - Coraux du Pacifique.
Ed. FISCHBR. - Mollusques marins du Maroc.
Ed. Flscann. -:- Mollusques terrestres de Madagascar.
J. DE MUIZON. - Coléoptères Brenthides d'Afrique.
F. ANGEL. - Lézards de l'Afrique Noire.
P. VIETTE. - Rhopalocères de Nouvelle-Calédonie.
J. CADENAT. - Poissons marins de l'A. O. F.
R. JEANNEL. - Coléoptères Carabiques de Madagascar. III.
A. VILLIERS. - HémIptères Pyrrhocorides de l'Afrique noire.
FAUNE DE L'EMPIRE FRANÇAIS·
IX

HÉMIPTÈRES RÉDUVIIDÉS
DE
L'AFRIQUE NOIRE
PAR

And ré VILLIERS
FAUNE DE L'EMPIRE FRANÇAIS
IX

HÉMIPTÈRES
RÉDUVIIDÉS
DE

L'AFRIQUE NOIRE
PAR

ANDRÉ VILLIERS
Assistant à l'Institut français d'Afrique noire

Préface par M. le Professeur E. BRUMPT


MemJre de l'Académie de Médecine, de )·Académie Vétérinaire et de l'Académie
des Sciences coloniales

OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE COLONIALE


PARIS PARIS
ÉDITIONS DU MUSÉUM LIBRAIRIE LAROSE
45 hi., rue de Buffon 1l, rlle Victor-Cousin
1948
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PRÉFACE
Les Réduviidés, qui ne semblaient avoir qu'un intérêt purement zoologique,
ont acquis une importance très grande pour les médecins, depuis que le Brésilien Car-
los CHAGAS a démontré que les Triatomes transmettent à l'Homme une maladie à
Trypanosome qui peut être mortelle. D'autre' part, divers naturalistes ont établi
le rôle important de certains Réduviidés prédateurs s'attaquant à différents Insectes
nuisibles, parasites de Caféiers, Cacaoyers, Cotonniers et autres plantes cultivées. .
A l'heure où le Gouvernement français s'intéresse enfin aux problèmes entomo-
logiques concernant notre Empire, il était utile de faire un inventaire des Réduviidés
existant dans nos colonies. C'est ce travail que M. VILLIERS a entrepris pour l'Afrique
noire française et qu'il a réussi à mener à bien en utilisant les riches collections réunies
au laboratoire d'Entomologie du Muséum, dirigé par notre ami JEANNEL. Grâce à son
talent de dessinateur, M. VILLIERS a représenté presque tous les types déjà cQnnus
ou nouveaux 'qu'il a décrits dans cet ouvrage. Ce dernier est divisé en trois grands
chapitres. Le premier ~st consacré à la morphologie externe, très variée, des Réduviidés;
le second résume les connaissances que nous possédons sur la biologie de ces insec-
tes; enfin, le tr0isième traite de la systématique des seize sous-familles représentées
en Afrique noire, chez le'squelles l'auteur a trouvé près de 30 % de nouvelles espèces.
Nom n'insisterons pas sur les excellents chapitres traitant de la morphologie
externe et de la systématique; mais nous tenons à attirer l'attention du lecteur sur
l'importante documentation biologique que l'auteur a pu réunir, et qui lui permettra,
quand il aura rejoint son poste à Dakar, de faire une étude comparée de la biologie
des principaux Réduviidés ayant un intérêt agricole et de celle d'a~tres espèces"
probablement utiles comme la plupart des Insectes prédateurs, mais dont les mœurs
nous sont encore inconnues.
Le chapitre con"sacré à la reproduction des Réduviidés nous montre l'ip.térêt
systématique de la morphologie des œufs pondus, soit isolément, soit dans des oothè-
ques qui sont parfois gardées par le mâle, chez certaines espèces, jusqu'à l'éclosion
des larves. Une importante étude de l'aptérisme des deux sexes ou d'un seul sexe est
entreprise, et l'auteur considère ce caractère comme dépendant de la néotonie dont
il est encore impossible, en l'absence d'études expérimentales, d'expliquer le déter-
minisme.
Dans la plupart des cas, il y a peu de différences superficielles entre les sexes,
sauf chez les Triatomes dont les mâles possèdent un connexivum bien développé.
L'étude du comportement des Réduviidés révèle des faits assez remarquables;
en particulier en ce qui concerne le choix des proies, certaines espèces semblent avoir
un éclectisme alimentaire très strict, alors que d'autres, certains Triatomides par exem- '.
pIe, peuvent être hématophages, s'attaquent à tous les vertébrés et même, en l'ab-
sence de ceux-ci, à divers invertébrés. Le cas "de Plilocerus ochraceus qui vit uniquement
d'une espèce particulière de fourmi, attirée par un ilPpareil odorant toxique, est extrê-
mement curieux à retenir.
Les cas de mimétisme semblent fréquents chez les Réduviidés, mais si leur exis-
t
RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

tence es certainement favorable à la conservation des espèces, il reste encore à


connaître les conditions particulières qui les déterminent.
L'au~eur, après avoir étudié les divers habitats des Réduviidés, fait l'histoire de
'eur peuplement en partant de nos connaissances sur les Hémiptères fossiles du Gond-
wana.
Cette importante synthèse de la biologie des Réduviidés se termine par un résumé
des rapports des Réduviidés et de l'Homme pour lequel certaines espèces jouent un
rôle trè3 utile en détruisant des ennemis de l'agriculture, mais d'autres, très rares en
Afrique noire, ont un rôle pathogène.
Cet ouvrage, qui a demandé quatre années d'un travail continu, rendra les plus
grands services aux entomologistes et aux zoologistes. Mais, pour tous ceux qui
connaissent M. André VILLIERS, il est permis d'affirmer qu'un tel travail n'est que le
début d'une longue série de publications que cet auteur effectuera en Afrique où, par
son activité, sa compétence, et son talent de dessinateur, il sera un précieux collabo-
rateur de l'Institut de l'Afrique noire.
Professeur E. BRUMPT,

Membre de ['Académie de Médecine, de [' AcadémL vétérinaire


et de l'Académie des Sciences coloniales.
AVAl"T-PRÛPÛS

La faune des Hémiptères Hétéroptères de l'Afrique noire est fort mal connue;
elle n'a donné lieu à aucun travail spécial et les renseignements sur la répartition géo-
graphique des diverses espèces sont à rechercher dans de multiples notes isolées
faisant état de chasses dans des secteurs limités. Aucune récolte systématique n'a
été faite, pràtiquement aucune observation biologique n'a été publiée, et la documen-
tation relative aux Hétéroptères africains, et plus particulièrement aux Réduviidés,
est extrêmement restreinte. Le présent travail, quoique basé sur les collections des
principaux Musées d'Europe, est donc obligatoirement bien loin d'être comp!et.
SCHOUTEDEN, publiant en 1931 un catalogue des Réduviidés du Congo belge, trou-
vait 30 % d'espèces nouvelles. C'est cette proportion que je retrouve à mon tour.
D'immenses régions n'ont jamais été prospectées par un entomologiste. Il est donc
certain que le catalogue dressé ici verra le nombre des espèces s'accroître encore dans
des proportions considérables. De même l'aire géographique de bien des espèces est
certainement beaucoup plus étendue que les quelques captures faites jusqu'ici le
pourraient lais'ser croire.
La limite géographique de cette faune est strictement celle des frontières poli-
tiques de notre Afrique noire française, du Maroc au Congo belge et du Sénégal au
Soudan anglo-égyptien, en y comprenant, bien entendu, les territoires étrangers for-
mant enclave dans nos possessions : Gambie, Nigeria, Gold-Coast, etc... Une telle
limite est évidemment très arbitraire: les régions considérées ici sont bien dissembla-
bles puisque les espèces du Sud du Sahara, d'affinités souvent paléarctiques, sont trai-
tées avec celles de la forêt gabonaise; d'autre part, il est vraisemblable que de nom-
breuses espèces décrites du Congo belge se retrouveront dans nos colonies. Il est toute-
fois impossible de pFéjuger de cela : j'ai eu la surprise de retrouver dans les récoltes
du Togo des espèces connues seulement du Katanga, alors que de nombreuses espèces
décrites du bassin de l'Uéllé semblent faire défaut dans notre Oubangui-Chari.
Aucun travail d'ensemble de systématique générale n'a été publié sur les Redu-
viidae depuis les Enumeralio hemiplerorum de STAL en 1874. Quant à la faune afri-
caine, elle a seulement été traitée dans son ensemble par ST.h en 1865 (Hemiplera
a/ricana, III), et, partiellement, par JEANNEL en 1919 (Voyage de Ch. Alluaud et
R. Jeannel en Afrique orientale); ce dernier auteur a, pour la première fois, donné des
tableaux de détermination des genres et révisé quelques-uns de ceux-ci. Il m'a donc
paru nécessaire de préciser ici nos connaissances sur les divers genres, et leur phylo-
génie, en recourant à l'étude des organes copulateurs. Ceux-ci seront décrits pour
chaque genre, et, quand ce sera nécessaire, pour diverses espèces d'un 'même genre.
Toutefois ces caractères ne seront jamais employés dans les tableaux et resteront
des caractère~ de vérification d'autant plus utiles que les Réduviidés a,fricains présen-
tent, dans de nombreuses espèces, des formes néoténiques aptères, pour la plupart
encore inconnues, dont les caractères externes risquent de ne pas cadrer avec ceux
employés pour la différenciation des genres et celle des espèces ailées.
Le plus récent catalogue concernant les Réduviidés est celui de LETHIERRY et
3
4 RÉDUVIIDÉS D'E L'AFRIQUE NOIRE
SÉVERIN et date de 1896. J'ai donc cru bon de donner ici pour chaque espèce la tota·
lité des références bibliographiques la concernant. J'ai toutefois volontairement,
omis les références de nombreuses listes de captures publiées par SCHOUTEDEN, le
Catalogue de la Faune du Congo belge publié en dernier lieu par cet auteur reprenant
l'énumération des localités précédemment citées.
Les Musées où sont conservés les types ont, autant que possible, été indiqués.
Malheureusement, en raison des circonstances actuelles, aucune vérification n'a pu
être effectuée: il est donc vraisemblable que cer.tains de ces types ont aujourd'hui
disparu, ayant été détruits ou égarés, ainsi que cela s'est produit au Muséum de Paris
pour quelques types de PALISOT DE BEAUVOIS, GUÉRIN, AMYOT et SERVILLE, etc...
'1

INTRODUCTION

MORPHOLOGIE EXTERNE

Comme chez tous .les Insectes les trois parties fondamentales du corps des Rédu-
viidés sont: la tête, le thorax et l'abdomen. Ces trois parties so~t toujours bien distinctes.

TÊTE

La tête des Réd,uviidés est le plus souvent étendue horizontalement en avant du


pronotum mais, chez les Etrichodiitae, elle est, dans de nombreux genres, assez forte-
ment inclinée vers le bas. Elle comprend le crâne' qui porte les yeux et quelquefois
des ocelles, et les appendices céphaliques, antennes et rostre.

Crâne. :...- Le crâne (fig. 1 et 2) est de forme extrêmement variable suivant les
genres. Il est le plus souvent allongé, parfois même filiforme, et dans certains cas glo-
buleux (Eclrichodiitae) ou transverse (Holoptilitae). Dans presque tous les genres on
distingue à la base une partie plus étroite, le cou, qui est plus ou moins étendu en
longueur. Cet étranglement est pr.ogressif des yeux vers le pronotum, et le cou n'a pas
alors de limites précises, ou, ,au contraire, il est très brusque et le cou se trouve séparé
de la partie antérieure de la tête par un fort renflement arrondi ou anguleux (Ste-
nopoditae). La face supérieure du crâne est toujours divisée en deux lobes (sauf chez
les Triatomitae), l'un antérieur, l'autre postérieur, par un sillon interoculaire plus ou
moins profond et qui peut être droit, arqué ou sinué. La face dorsale du lobe antérieur
porte en outre, le plus souvent, un sillon peu profond en forme d'Y, dont les branches
s'étendent en avant vers la base des antennes. La partie préoculaire du crâne est plus
ou moins étendue en avant, déprimée vers le bas devant les antennes et comprimée
latéralement. Dans de très nombreux genres, et chez tous les Acanthaspiditae, le crâne
est muni, entre les antennes et au-dessus du clypéus, de protubérances simples ou
doubles affectant les formes les plus variées: bosses, cornes, fourches, etc... Le clypéus
ou épistome est généralement très petit, subtriangulaire et limité par des sutures plus
ou moins apparentes. Il e'st parfois prolongé par une pointe saillante en avant (Tri-
belocephalitae, fig. 764 à 789). Les côtés de la partie préoculaire de la tête sont par-
courus par une suture généralement bien distincte partant de la base du labre et
passant sous la cavité antennaire. Cette suture e~t certainement la limite supérieure
des lames mandibulaires et maxillaires soudées, celles-ci n'étant d'ailleurs séparées
d'aucune façon, vers le bas, de la gula. Le labre est toujours très petit, allongé, trian-
gulaire et pubescent; il est toujours étroitement accolé à la base du rostre.
Les yeux sont toujours latéraux, généralement finement facettés et de forme
variable, arrondie ou réniforme. Leur taille est plus ou moins grande et, dans certaines
espèces, ils s'étendent sur la face ventrale de la tête où ils sont presque contigus
(Baebius, Oncocephalus, Argolis, etc....). Les ocelles font défaut dans quelques sous-
familles (Vesciitae, Emesitae, Saicitae). Quand ils sont présents ils sont toujours
situés en arrière du sillon interoculaire. Ils sont plus ou moins gros, placés à la surface
5
6 RÊDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

même du crâne ou sur des protubérances d'étendue variable, rapprochés l'un de l'au-
tre ou, au contraire, plus proches des yeux qu'ils ne le sont entre eux.

Antennes. - Les antennes sont toujours très fines. Elles sont insérées en avant
des yeux, contre ceux-ci ou au contraire très en avant du lobe antérieur de la tête
(Trialomilae, fig. 456). Les antennes sont normalement constituées par quatre arti-

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2. 7. 9.
FIG. 1 et 2, tête d'un Réduviide; 1, vue de profil, 2, vue dorsalement (c., cou; cl., clypéus; l., labre;
la., lobe antérieur de la tête; lmd., lobe mandibulaire; lmx., lobe maxillaire; lp., lobe postérieur
de la tête; nb., nodule basilaire de l'antenne; ni., nodule intercalaire; o., œil; oc., ocelle; plb.
palpe labial; plg., palpigère labial; s., saillie interantennaire ou frontale; si., sillon interanten-
naire; t., tempe; ta., tubercule antennaire). - 3, apex du rostre d'un Afrodecius.-
4 et 5, pronotum; 4, d'un Harpactoritae; 5, d'un Emesitae (rc., rebord collaire; dh., dépression
humérale;. as., angle scutellaire; al., angle latéral). - 6, prothorax, vue ventrale (sp.
sillon prosternai). - 7, prothorax, vue latérale (cc., cavité collaire; al., angle latéral). -
8, méso et métathorax vus de profil (meson., mésonotum; mesos., mésosternum; metan.,
métanotum; metas., métasternum; scut., scutellum.). - 9, méso et métathorax, vue ventrale.

cles de proportions variables entre eux, mais dont le premier est muni, à sa base, d'un
nodule sur lequel il est obliquement inséré et le dernier est presque toujours filiforme.
Toutefois, dans certaines sous-familles, le nombre des articles antennaires est plus
élevé: on en compte huit chez les Tribelocephalilae, six, sept ou huit chez les Eclri-
chodiilae. Enfin, chez les Hammalocerilae américains le nombre des articles peut être
d'une trentaine. Cette multiplication des articles antennaires s'effectue aux dépens
des quatre articles primitifs normaux; ces quatre articles sont le plus souvent séparés
les uns des autres par de petits nodules intercalaires, alors que ces nodules font défaut
entre les articles formés par la division d'un article primitif: c'est ainsi que l'on
/'

INTltori VeTION 7

peut constater que, chez les Eetrichodiitae, l'article II se divise en deux et l'ar-
ticle III, suivant les lignées, en deux, trois ou quatre articles secondaires.

Rostre. - Comme chez tous les Hémiptères le rostre des Réduviidés est formé
par une gaine constituée aux dépens du labium primitif et dans laquelle eouliEsent des
stylets (mandibules et maxilles modifiées) dont la coaptation constitue deux canaux,
l'un destiné à l'absorption des liquides alimentaires, l'autre à l'éjection de la salive.
Le rostre des Réduviidés est formé de trois articles dans toutes les sous-familles,
sauf chez les Tegeitae chez lesquels il n'en compte que deux. Il est généralement for-
tement arqué en dessous de la tête, sa pointe venant s'appuyer dans le sillon proster-
naI. Dans quelques groupes (Triatomitae, Tegeitae) il est brusquement coudé à la
base et étroitement accolé sur toute sa longueur à la face ventrale de la tête; il est
généralement admis que ce caractère du rostre des Triatomitae est l'indice de leur
adaptation à l'hémophagie; il serait particulièrement intéressant de vérifier ce fait
avec les Tegeitae dont le régime est inconnu. La proportion des divers articles du
rostre est très variable suivant les genres. Toutefois le dernier article est toujours le
plus petit (sauf chez Phonolibes) et de forme conique. Il convient pourtant de noter
que dans le très curieux genre Ajrodecius le troisième article est divisé en deux et se
présente comme une pince formée de deux branches, dont chacune est articulée à
l'apex du deuxième article du rostre, et dont la branche ventrale est plus courte que
la dorsale (fig. 3).
THORAX

Les trois segments thoraciques des Réduviidés sont toujour3 bien distincts.

Prothorax. - Le prothorax est de forme extrêmement variable suivant les grou-


pes considérés: grossièrement trapézoïdal dans la plupart des genres, il est cylindrique,
très long et étroit chez de nombreux Emesitae et Raphidosomitae. La face dorsale
du prothorax, le pronotum, est toujours divisée en deux parties ou lobes, l'un anté-
rieur, l'autre postérieur, par un sillon transversal (fig. 4). Ces deux lobes, dont l'anté-
rieur est généralement plus étroit que le postérieur, sont de longueur variable, mais
le plus souvent le lobe postérieur est un peu plus long ou égal au lobe antérieur, sauf
chez les Stenopoditae et les Emesitae aptères chez lesquels le lobe postérieur est très
court et souvent peu distinct (fig. 5). Chez les Raphidosomitae le lobe postérieur est
indistinct et représenté seulement par une petite aire basale limitée par un léger sil-
lon tranverse interrompu. En avant, le lobe antérieur est généralement bordé par
un fort bourrelet (rebord coliaire) formant de part et d'autre du cou deux tubercules
arrondis ou coniques; sur les côtés, le lobe antérieur est. limité par une carène parfois
munie d'épines ou de petits tubercules. Le disque du lobe antérieur est presque toujours
convexe, lisse ou orné de sculptures formées par des baodes sinueuses, granuleu:es ou
pubescentes, faisant saillie et entre lesquelles apparaissent des plaques lisses et dépri-
mées; en outre, il est le plus souvent divisé en deux parties symétriques par un sillon
longitudinal médian qui peut être entier, s'étendant du rebord collaire à la dépression
transverse séparant les deux lobes du pronotum, ou interrompu, soit en avant, soit en
arrière, ou même à ses deux extrémités. Dans de nombreux cas le sillon longitudinal
médian est plus ou moins largement dilaté en fovéole en arrière.
Le lobe postérieur du pronotum est généralement déprimé en avant, relevé
vers le tiers ou le quart basilaire, puis brusquement déprimé à la base. Il n'est géné-
ralement pas limité latéralement par une carène (sauf chez Phonoetonus)" et présente
sur les côtés deux angles saillants ou non, aigus, épineux ou arrondis (angles lalé-
8 RÉDUVUDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

raux ou postérieurs) qui sont le plus souvent séparés du disque par une courte dépres-
sion arquée (dépression humérale). La base du pronotum est également très variable:
tronquée droit chez les Emesitae et les Raphidosomitae, elle est, dans d'autres grou-
pes, arquée régulièrement d'un angle latéral à l'autre et parfois échancrée devant
l'écusson, cette échancrure souvent limitée par deux angles (angles scutellaires),
d'autant plus marqués que la base est très fréquemment explanée entre ces angles
scutellaires et les angles latéraux.
Comme chez la plupart des Hétéroptères la' face ventrale du prothorax des Rédu-
viidés ne présente presque jamais de sutures séparant les pièces prosternales; dans
la plupart des sous-familles le prosternum est très court; il porte un sillon médian
strié en travers (cf. stridulation, p. 37) souvent flanqué en avant de deux saillies
arrondies ou épineuses (saillies prosternales). Sur les côtés du prothorax se poursuit
la dépression séparant les deux lobes du pronotum (fig. 7). Les cavités coxales anté-
rieures sont presque toujours largement ouvertes en arrière (fig. 6). Chez les Emesitae
les cavités coxales, au lieu d'être ventrales, sont presque entièrement situées en avant
du prothorax et fermées en arrière (fig. 95). Elles sont également fermées en arrière
chez les Rhaphidosomitae, mais, dans cette sous-famille, elles sont ventrales et situées
au milieu de la longueur du prothorax (fig. 278).

Mésothorax. - Chez toutes les formes ailées macroptères la face dorsale du méso-
thorax (fig. 8), le méson~tum, est presque complètement caché par le lobe postér' eur
du pronotum et la base des ailes, et elle n'est visible qu'entre celles-ci et sous la forme
d'une saillie généralement triangulaire, l'écusson ou scutellum, qui est ornée de carènes
et souvent terminée à l';:Ipex par une pointe aiguë, obtuse ou foliacée. Chez les Eclri-
chodiitae le scutellum est parfois subrectangulaire et muni, à l'apex, de deux, trois
ou quatre mucrons ou épines.
Comme pour le prothorax les pièces sternales sont intimement soudées et indis-
tinctes. Les côtés du mésonotum (pleures mésothoraciques) sont, notamment chez les
Acanthaspiditae, munis de rides ou de granulations très caractéristiques pour chaque
genre; chez les Harpacloritae ces pleures sont lisses, mais souvent munies d'un petit
tubercule, contre lequel vient buter Ie-bQrd,postérieur du prothorax, et dont l'impor-
tance 'est considérable dans la systématique de la sous-famille. Entre les hanches
intermédiaires, qui sont plus ou moins écartées suivant les genres, s'étend la saillie
postérieure du mésosternum qui peut être spiniforme, tronquée ou lobée, et qui
vient s'insérer dans une échancrure du métasternum auquel elle est très fréqu~mment
soudée (fig. 9). D'ailleurs, dans certains genres de la sous-famille des Eclrichodii.'ae
le mésosternum et le métasternum sont intimement soudés, sans qu'aucune suture
ne reste distincte. Chez les Emesitae et les Rhaphidosomitae aptères le mésonotum
est entièrement visible et limité par des carènes latérales.

Métathorax. - La face dorsale du métathorax, le métanotum, est généralement


cachée par la base des élytres et l'écusson. Elle est très courte et représentée seule-
ment par une étroite bande chitineuse transverse. Chez les Emesitae et les Rhaphi-
dosomitae aptères le métanotum est au contraire visible, généralement plus long que
large, et limité par des carènes latérales. Sur la face ventrale, comme pour les segments
thoraciques précédents, aucune distinction entre les pièces sternales. Hanches pos-
térieures plus ou moins écartées suivant les genres (fig. 9). W
, J'

1,'-

INTRODUCTION 9
Il'

AILES

Comme les autres Hétéroptères, les Reduviidae sont munis de deux ailes supé-
rieures (élytres ou hémiélylres) et de deux ailes inférieures membraneuses.

Élytres. - Les élytres des Réduviidés macroptères sont, à l'état de repos, croisés
dans leur région apicale, l'apex de l'un ou de l'autre couvrant indifféremment celui
de l'élytre opposé. La nervation est assez compliquée. Elle est très constante dans
certaines sous-familles et variable dans d'autres. De même, la distinction entre carie
(partie basale coriace) et membrane (partie apicale membraneuse) est très nette dans
,quelques sous-familles (Harpaclorilae, Acanlhaspidilae) , alors que dans d'autres

10. 11. t-2. 13.


FIG. 10 à 13, types de nervation des élytres. - 10, Harpactoritae; 11, Acanthaspidilae; 12, Pira-
titae; 13, Ectrichodiitae (groupe de Cleptria). - R., radiale; M., médiane; Cu., cubitale; A.,
anale; Cd.; cellule discale; Cae., cellule apicale externe; Cai., cellule apicale interne.

(Emesilae, Saicilae, Tribelocephalilae) la seule partie coriace de l'élytre est un épaissis-


sement costal. Quant au ciavus, toujours membraneux, il est limité par la nervure
anale et reste bien distinct dans toutes les sous-familles.
Dans son aspect apparemment le plus simple (fig. 12) la nervation alaire est
constituée par un épaississement costal formé par les nervures costale et sous-costale
(qui sont parfois distinctes), la nervure anale (A), limitant le c1avus, une cellule
apicale extern~ limitée vers l'extérieur par la nervure médiane (M.), vers l'intérieur
par un tronc commun radio-médian (R. + M.) à l'apex par un tronc commun mé-
dio-cubital (M. + Cu) et à la base par un tronc commun radio-médian (R. + M.),
une cellule apicale interne limitée vers l'extérieur et à la base par le tronc commun
ramédian qui la sépare de la cellule apicale externe, et à l'intérieur par l'apex de la
nervure cubitale (Cu). Dans certains cas la nervure cubitale part isolément de là base
de l'élytre (Polytoxus, fig. 802), alors que 'dans d'autres, elle forme à la base un tronc
commun médio-cubital (M. + Cu., Cleptria et divers Eclrichodiilale, fig. 13;. Acan-
10 RÉDUYIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
f
lhaspidilae, fig. 11) et que dans d'autres cas, d'ailleurs les plus fréquents, les trois
nervures forment à la base un tronc commun radio-média-cubital (H. + M. + Cu.).
Dans le cas d'un tronc commun radio-médian distinct, celui-ci peut partir directement
de 18!'base de l'élytre (fig. 13) ou se détacher de l'épaississement costal à une certaine
distance de la base (fig. 11). Dans d'autres genres (Oncocephalus, Ghesquierea, Argo-
lis, fig. 683 et 684; Harpaetorilae, fig. 10) la cubitale est bifurquée à l'apex. La cellule
apicale intèrne est très fréquemment divisée en deux par une petite transversale
réunissant la cubitale au tronc commun radio-médian; la petite cellule proximale
ainsi formée est généralement appelée cellule discale et est présente chez tous les
Harpaclorilae, Rhaphidosomilae, Tegeilae, Apiomerilae et la majeure partie des Sle-
nopodilae. La nervure radiale (R.) est quelquefois représentée par un petit rameau
distinct unissant la base de la cellule apicale externe à l'épaississement costal, dont,
en outre, elle se détache parfois à l'apex pour former un autre rameau radial qui se
dirige vers l'extrémité de l'élytre et qui s'unit dans certains cas à la nervure médiane
par une nervure transversale (fig. 10 et 817).

Ailes inférieures. - Les ailes inférieures, toujours membraneuses, sont relati-


vement peu variables. Leur nervation est constituée par une costale, une radiale et
une médiane unies entre. elles, ainsi que par une ou plusieurs cubitales simples ou four-
chues, isolées ou réunies entre elles et une nervure anale plus ou moins étendue
(fig. 687).

PATTES

Chaque segment thoracique porte une paire de pattes qui sont composées chacune
des articles suivants: hanche ou coxa, lrochanler, fémur, libia et larse. Les pattes des
Réduviidés sont généralement très longues, mais les pattes intermédiaires sont les
plus courtes. Les pattes antérieures sont toujours plus ou moins adaptées à la préhen-
sion, pour la capture des proies, par la coaptation du fémur et du tibia qui sont, en
outre, garnis à leur face interne d'épines, de soies raides ou de tubercules qui complè-
tent l'efficacité du dispositif. Cette adaptation est particulièrement parfaite parmi
les Emesilae chez lesquels toutes les parties de la patte y contribuent (fig. 15).

Hanches.( - Les hanches sont généralement courtes. Suivant les genres elles
peuvent être globuleuses, coniques ou cylindriques. Les hanches antérieures sont
extrêmement allongées chez les Emesilae et s'étendent bien au delà du sommet de
la tête. Chez les Piralilae elles présentent une face aplatie très caractéristique et pro-
pre à la sous-famille. Généralement inermes, elles sont, dans quelques genre~ notam-
ment chez les Slenopodilae, munies de tubercules ou d'épines.

Trochanters. - Les trochanters sont toujours très petits, même chez les Eme-
silae. Ils sont toujours coudés devant leur articulation sur la hanche t:t embrassent
obliquement la base du fémur. Les trochanters antérieurs sont très fréquemment
munis de brosses de poils, de granulations ou d'épines.

Fémurs. - Les fémurs antérieurs, toujours beaucoup plus longs que larges et
plus robustes que ceux des autres paires, sont de forme variable : parfois presque
cylindriques, ils sont le plus souvent comprimés latéralement et présentent une face
inférieure plus ou moins aplatie et garnie de soies d'épines ou de tubercules, ces deux
dernières formations disposées sur une ou plusieurs rangées. Les fémurs intermédiaires
• , J

INTRObu~TION 11
et postélieurs ,sont ~oujours cylindriques, parfois renflés à l'apex, très sou;vent munis,
uf;! peu avant l'apex, d'une nodosité circulaire plus ou moins déve!oppée.

Tibias. - Les tibias antérieurs sont le plus souvent de la longueur du fémur.


Ils sont généralement cylindriques mais peuvent être carénés (certains Piralilae)
ou même extraordinairement aplatis en une grande lame frangée de poils (Salyava-
litae, fig. 669 à 671). L'insertion du tarse est dans la majorité des cas à l'apex même
du tibia, mais dans certains groupes elle est légèrement excentrique et le tibia pré-
sente alors une dépression plus ou moins profonde dans laquelle le tarse vient se
replier (Harpaetoritae, Salyavatitae, Apiomeritae). Dans quelques sous-familles l'ex-
trémité de la face interne du tibia antérieur est muni d'un dispositif adhésif très par-
ticulier qui est étudié plus loin (cf. p. 12). Chez les Emesitae le tibia antérieur est
beaucoup plus court que le fémur. Dans toutes les sous-familles la face du tibia oppo-
sée à celle du fémur est garnie de soies ou d'épines. Les tibias intermédiaires et posté-

,
"fa.
1
1 15.
oJ
FIG. 14, face interne de la patte antérieure droite d'un Rhinocoris.
FIG. 15, Patte antérieure ravisseuse d'un Ploearia (Emesilae).

rieurs sont simples et généralement un peu plus longs que les fémurs correspondants,
Toutefois, dans quelques genres, les tibias intermédiaires sont munis d'un organe
a.dhésif analogue, quoique moins développé, à celui des tibias antérieurs.

Tarses. - Les tarses des Réduviidés sont composés chacun de trois articles
dans presque tous les genres. Les deux premiers articles sont plus ou moins aplatis
dorsalement et munis, en dessous, de poils courts formant parfois un revêtement
épais; le troisième article est arqué, cylindrique, quelquefois légèrement comprimé
latéralement et porte à l'apex deux ongles divergents, simples ou dentés à la base.
,Les tarses antérieurs sont, dans presque toutes les sous-familles, composés de trois
articles comme les tarses intermédiaires et postérieurs. Les seules exceptions sont
les Salyavatitae, chez lesquels les tarses, n'ont que deux articles apparents, et les
Emesilae, chez lesquels le nombre des articles varie de un à trois. Chez les Emesitae
les plus primitifs (tribu des Stenolaemini), les tarses sont aplatis dorsalement, formés
de trois articles et munis de deux ongles divergents comme chez les autres Réduvii-
dés; dans les tribus plus évoluées le tarse est formé de trois, deux ou un article, sui-
vant le degré d'évolution, ces articles étant soudés les uns aux autres, comprimés
latéralement et formant une sorte de grande griffe qui complète le dispositif préhensile
12 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

de la patte. De plus, toujours suivant le degré évolutif, le tarse est muni de deux.
griffes inégales accolées ou même d'une seule griffe (fig. 806 à 813).

Organes adhésifs des tibias. - Les divers descripteurs de Réduviidés ont souvent
mentionné ces organes en les désignant sous le terme de tossula spongiosa. Ce terme
est impropre, car il désigne l'aspect de l'organe tel qu'il se présente, après dessiccation,
sur l'Insecte de collection (1). Cet organe a été étudié de façon détaillée, tant au point
de vue de sa structure que de son rôle possible, chez Rhodnius prolixus (2). Chez l'In-
secte vivant, l'organe adhésif tibial se présente sous la forme d'un coussinet couvert de
poils denses et gonflé de sang. Il s'agit d'une expansion tégumentaire plus ou moins
saillante et très variable de forme et de dimension chez les différentes espèces. Elle
se rencontre toujours dans les deux sexes d'une même espèce et est localisée aux
pattes antérieures mais se retrouve parfois aux pattes intermédiaires. Dans ce dernier
cas, l'organe adhésif est toujours plus développé aux pattes antérieures qu'aux pattes.

t6. 17.
FIG. ~6, coupe de l'extrémité du tibia antérieur de Rhodniu8 prolixu8.
FIG. 17, coupe montrant la structure de l'organe adhésif (d'après GILLET et WIGGLESWORTH).

intermédiaires. On le rencontre chez de nombreux Acanlhaspidilae, Salyavalilae,.


Trialomilae, Piralilae et Eclrichodiilae, parmi les Réduviidés et dans d'autres familles:
Nabidae et Anlhocoridae. Chez les Piralilae l'organe présente des formes multiples,
depuis le petit coussinet arrondi de l'apex du tibia jusqu'à une grande poche couvrant
toute la longueur du tibia, de la base à l'apex (cf. p. 225, et fig. 397 à 401).
Chez Rhodnius, qui n'est muni que d'un organe adhésif très petit chez l'adulte,
la larve en est totalement dépourvue à ses divers stades, alors que dans la majorité
des autres Réduviidés les larves sont munies d'un organe qui occupe sur leurs tibias
une étendue égale à celle qu'il occupe sur les tibias des adultes.
Au niveau de l'organe adhésif les téguments sont plus minces (fig. 16) que dans
le reste du tibia et forment une sole ventrale qui est en quelque sorte la semelle du

1. Pour plus de commodité et afin de rendre plus faciles les comparaisons avec les descriptions
des anciens auteurs, j'ai continué à employer ce terme de fossette spongieuse dans la partie systé-
matique de ce travail.
2. GILLET (J. D.) et WIGGLESWORTH (V. B.), The climbing organ of an InsectRhodniu8 prolixu8.-
Proc. Rent. Soc. Lond., (B), eXI, 1932, p. 364-376, .fig.
MILLER (N. e. E.), Function of the « fossula spongiosa » or spongly furrow in Reduviidae. -
Nature, vol. 141, 1938, p. 749-750.
WIGGLESWORTH (V. B.), elimbing organs in Insects. - Nature, vol. 141, 1938, p. 974-975.
, \

INTRODUCTION 13
~oussinet et qui porte un très grand nombre de soies (5 à 6.000 chez Rhodnius), la
plupart tronquées à l'apex, et un petit nombre de soies sensorielles coniques (fig. 17);
chacune de ces dernières est en rapport- avec un petit organe sensitif d'où part une
'fibre nerveuse. Les autres soies jouent le rôle adhésif dévolu à l'organe; elles sont
'Obliquement tronquées à l'apex, d'avant en arrière, et légèrement concaves; d'autre
part, elles sont tubulaires, mesurent environ' 1 p. de diamètre, et semblent être
l'issue de glandes unicellulaires produisant une sécrétion huileuse. C'est cette sécré-
tion huileuse qui, s'amassant dans la concavité apicale des soies, permet, ainsi que
l'ont montré GILLET et WIGGLESWORTH, une adhésion considérable, même sur une
surface extrêmement lisse et verticale. L'intérieur du coussinet est constitué d'un
tissu conjonctif lâche, entre les mailles duquel se trouve une importante quantité de
sang.
Le rôle exact de cet organe est loin d'être déterminé avec précision et l'on ne
sait encore s'il sert à la progression ou au maintien des proies pendant la succion.
De toute façon les Réduviidés qui en sont pourvus progressent sur des plans verti-
caux lisses, alors que ceux qui ne possèdent pas d'organe adhésif en sont incapables.

ABDOMEN

On compte chez les Réduviidés adultes huit urites abdominaux visibles qui sont
les urites Il à IX (fig. 18 et 19). L'urite l, dont le sternite est involué dans les cavités
cotyloïdes postérieures, n'est représenté que par un tergite très réduit, le plus souvent
membraneux, déprimé et caché par la partie postérieure du thorax. Les sternites Il
à VIII inclus portent cqacun une paire de stigmates. Les urites VIII et IX partici-
pent à la constitution de l'armure génitale dans les deux sexes. D'autre part, on retrouve
fréquemment chez les mâles des vestiges des urites X et XI représentés par de petites
sclérifications entourant l'anus. D'une façon générale, la face dorsale de l'abdomen
est aplatie et la face ventrale convexe, carénée ou sillonnée sur la ligne médiane.
Dans certains genres la face ventrale présente une région discale aplatie limitée par
des carènes latérales (Heleropinus, Plalymicrus). Le sternite VII est généralement
plus long que les précédents chez les femelles et très fortement échancré chez les
mâles, pour recevoir l'armure génitale. Le tergite VII est, chez les mâles, arrondi ou
ovalaire à l'apex, rarement échancré (Oncocephalus sordidus) et, chez les Emesilae
et les Rhaphidosomilae, prolongé en une longue lame qui couvre la' face dorsale du
pygophore (fig. 924 et 942). Chez les femelles, au contraire, le tergite VII est échancré
et reçoit un tergite VIII transverse et extrêmement court. Les tergites sont séparés
latéralement des sternites par un rebord plus ou moins large, le connexivum, qui est
constitué par deux feuillets rigides, dont la segmentation correspond à celle de l'ab-
domen, et qui s'articulent l'un à l'autre par leur bord externe, tandis ,que le bord
interne de chacun d'eux est soudé, le dorsal au tergite et le ventral au sternite. Ces
feuillets, qui sont susceptibles de s'écarter l'un de l'autre comme les feuillets d'un
livre, permettent à l'abdomen une dilatation considérable (cf. Réplétion, p. 30).

ARMURE GÉNITO-ANALE MÂLE

L'étude de l'armure génitale mâle des Reduviidae a été jusqu'à ces derniers
temps particulièrement négligée. Seuls J EANNEL en 1919 et GALLIARD en 1935 avaient
employé les excellents caractères qu'elle fournit. L'armure comprend l'urite VIII,
l'urite IX et l'organe copulateur, différenciation apicale du canal éjaculateur, qui
est .placé dans une loge génitale.
RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Urite VIII. - L'urite VIII n'est représenté que par un sternite semi-cylindrique
invaginé partiellement ou totalement, à la base du pygophore qu'il embrasse, dans
l'urite VII. Son extrémité apicale est, suivant les genres, droite, arrondie ou bilobée.
Le tergite est entièrement membraneux et peu distinct.

Urite IX. - L'urite IX, dernier segment abdominal visible, constitue un pygo-
phore dans lequel sont renfermés le pénis et le bloc anal. Le pygophore des Réduviidés
est de forme et de taille très variables. Il est généralement ovalaire, fortement chiti-
nisé dans sa partie visible et beaucoup moins dans sa partie invaginée enveloppée
par le sternite VIII. Sa face dorsale est, suivant les genres, entièrement membraneuse
ou fermée par une étroite bande chitineuse qui laisse une large ouverture dans laquelle

____.a.
D ..

~711 __

t8, t9. 2t.


FIG, 18 à 21, abdomen d'un Tribelocephala mâle, 18, abdomen vu de profil. - 19, abdomén
vu par la face ventrale. - 20, pygophore et sternite VIII vus de profiL - 21, pygophore et
sternite VIII vus par la face dorsale, - v" valve génitale; p., apex du pénis; a" anus.

font saillie le bloc anal et parfois l'apex du pénis. Cette ouverture est limitée, en arrière,
par le bord ventral du pygophore, lequel est très:Souvent épaissi et muni d'une apophyse
simple ou bifurquée, aiguë ou lamelleuse qui affecte les formes les plus variées. De
chaque côté de l'ouverture dorsale du pygophore s'étendent les valves génitales
(appelées aussi styles, forcipules, harpagones ou paramères). La cavité du pygophore,
qui dans presque·tous les genres est simple et seulement divisée par des membranes,
se trouve dans certains genres (Eudima, p. 346) divisée en deux par une forte cloison
transversale.
Les valves génitales représentent les gonopodes de l'urite IX et sont articulées
sur les côtés et à l'intérieur du' pygophore. Elles affectént des formes extrêmement
variées : cylindriques, anguleuses, spatuliformes ou foliacées. Dans la plupart des
espèces elles so'nt courbées et se rejoignent en arrière, avec l'apophy~e d~ b~rd' ventral
du pygophore, pour fermer entièrement la surface membraneuse gériito-anale. Toute-
.fois chez les Harpaclorilae les valves génitales sont courtes, presque droites .et non
contiguës en arrière. La fermeture de la surface génito-anale s'effectue alors par la
coaptation du bord ventral du pygophore avec la face inférièure du tergite VÜ. Enfirt
INTRODUCTION 15

dans certains genres (DiasjJidius; Heleropinus, etc ... ), il n'y a pas de trace de valves
génitales.

Loge génitale. - Le pénis se trouve contenu dans une loge limitée ventralement
par la paroi du pygophore et dorsalement par la face inférieure du bloc anal. Celui-ci
est entouré par une membrane qui s'insère en éventail sur le bord dorsal de l'ouverture
du pygophore et descend latéralement en dessous de l'articulation des valves géni-
tales, formant ainsi une membrane oblique unissant les côtés du bloc anal aux côtés
internes du pygophore. Dans de nombreux genres cette membrane est très fortement
sclérifiée latéralement. Une autre membrane, doublant ventralement le pygophore
à l'intérieur, se recourbe en avant vers le haut, pour rejoindre le bloc anal, et en arrière,
où elle s'étend contre le pénis: Ce dernier est donc enveloppé de membranes et doit,
pour la copulation, sortir par l'ouverture laissée libre contre le bloc anal en soulevant
et en écartant les diverses membranes.

Organe copulateur. - L'organe copulateur comprend une partie tubùleuse, le


pénis, supportée par une armature de soutien, le conneclif, et un sac inlerne armé de
phanères.
L'armature de soutien que RIBAUT appelle connectif chez les Hon;lOptè~~S et

22.

24 25. 27.
FIG. 22 à 27, armature génitale mâle de Pelalocheirus umbrosus. - 22, pygophore vu de profil.
- 23, idem, vu par la face dorsale. - 24, idem, vu par l'apex. - 25, pénis, vu par l'apex. -
26, idem, vu de profil. - 27, idem, vu par la face ventrale. .

que CHRISTOPHERS et SINGH-PRUTHI nomment improprement Il basal plates » est
formée par deux épaississements chitineux de la base du pénis, soudés ou contigua
dans leur région proximale, et qui s'écartent vers l'apex, où ils sont reliés, par des
muscles robustes, à la face interne du pygophore, un peu au-dessous du point d'inser-
tion des valves génitales; ces deux branches divergentes sont reliées entre elles par
une branche trarisversale chitineuse qui délimite un espace triangulaire (fig. 27).
·Dans certains cas cet espace triangulaire est encore divisé par une tige chitineus(l
qui, partant du milieu de la tige transversale, se dirige verticalement vers le point de
jonction des branches divergentes et avant lequel elle se bifurque et délimite a~nsi
16 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
un petit orifice par lequel passe le canal éjaculateur. Le connectif est, suivant les
genres plus ou moins robuste, long et fortement courbé.
Le pénis proprement dit (phallosome de SING-PRUTHI) est lui aussi de forme varia-
ble : suivant les genres il peut être cylindriquè, ovoïde, aplati dorsalement ou ventra-
lement. Il est presque toujours membraneux et présente une grande plaque ventrale
chitineuse d'étendue et de forme
variable doublée parfois d'un
style mobile (Emesilae); à sa
base la plaque ventrale est for-
tement échancrée et présente
généralement deux tiges qui se
courbent pour se replier sous la
plaque basale. Sur sa face dor-
sale le pénis est muni de scléri-
fications le plus souvent mal
définies et quelquefois d'expan-
sions latérales plus ou moins
étendues (Carcinomma, Myio-
phanes, Falsogardena). Chez les
Réduviidés la structure du
pénis est très constante dans
chaque genre et ne donne que
FIG. 28, pénis d'un Poly/oxus (SaicUae), rarement des indications ,spéci-
montrant le sac interne partiellement évaginé. fiques. De même, ainsi que
SINGH-PRUTHI l'a déjà noté,
l'étude de l'organe copulateur ne montre aucune différence fondamentale entre les
diverses sous-familles.
Le sac interne (endosome de SINGH-PRUTHI) est, comme celui des Coléoptères,
évaginable et armé de phanères extrêmement diversifiées: plaques d'écailles, de poils
ou d'épines, lames et stylets droits ou torsadés, qui sont partiellement visibles à l'état
de repos au travers des parois membraneuses du pénis. La structure et le nombre
de ces phanères sont extrêmement constants dans chaque espèce (fig. 28). A l'état de
repos le sac interne forme dans le pénis de très nombreux plis et replis.

ARMURE GÉNITO-ANALE FEMELLE

L'armure génito-anale des Réduviidés femelles est formée par les urites VIII,
IX et X. L'aspect de l'extrémité postérieure de l'abdomen est extrêmement différent
suivant les genres et souvent même suivant les espèces considérées, et peut fournir
d'excellents caractères systématiques.

Urite VIII. - Le tergite VIII est généralement très petit et logé dans l'échan-
crure apicale du tergite VII. Il est arrondi ou tronqué droit en arrière, parfois lobé
ou avec ses angles latéraux saillants et triangulaires. De même il peut être horizontal
oU'incliné en arrière. Le sternite VIII est toujours divisé en deux lames, portant cha-
cune un stigm'ate, dont la forme et les dimensions sont extrêmement variables. Sur la
face ventrale ces lames sont contiguës sur une distance plus ou moins grande ou peu-
vent être complètement séparées. Latéralement ces plaques sont reliées au ter-
gite VI II par une membrane pleurale mais, dans certains cas (Slenopodilae, etc... ), elles
wnt décalées en arrière par rapport au tergite VIII et leur bord supérieur se trouve
, 1,1 . '. "

INT80buCTION 17
entièrement en contact avec les bords latéraux du tergite IX. A la face inférieure,
entre les bords divergents des lames du sternite VIII, on remarque le plus souvent
deux petites plaques contiguës qui sont les gonapophyses de l'urite VIII; ces plaques,
ar~iculées chacune sur une des lames du sternite VIII, sont de formes et d'é~endue
trè3 variables (fig. 32). Dans certains genres (Sastrapada, fig. 721 à 723;, les lames

29. 30.
FIF. 29 à 32, complexe génito-anal d'Ectomocoris cruciger femelle. - 29, vu par l'apex.
30, vu de profil. - 31, vu par la face dorsale. - 32: vu par la face ventrale.

du sternite VIII étant accolées sur toute leur longueur, les gonapophyses sont totale-
ment invaginées et invisibles de l'extérieur.

Urlte IX. - L'urite IX est représenté par un grand tergite et des gonaphyses
1 fig. 33). Le tergite est de forme extrêmement variable et est, suivant les genres, hori-
:zontal, incliné à 45 0 ou vert.ical; il est ordinaire-
ment divisé en deux parties, l'une proximale, Ig. JIll ~ JI/II

~/X
l'autre distale, par un sillon transverse situé à peu
près au quart apical; la parje distale est généra-
œment saillante et relevée, le plus souvent échan-

~::::;g:'~O'lIX
crée à l'apex. Les gonapophyses de l'urite IX sont
au nomb. e de deux paires: la paire supérieure,
s tuée immédiatement sous le tergite (gonapophyses ------.J ·"qon.ant IX
postérieures de l'urite IX) et qui est très fréquem- , _ h <:··OVI/.
gen.
ment soudée sur une partie de sa longueur, et la ."t. VII .x. VIII "'Yon. V/II
paire inférieure (gonapophyses antérieures de l'urite FIG. 33, diagramme du complexe gé-
IX) qui semble, dans certains cas, intimement nito-anal d'une femelle de Rédu-
viide .
.r.eI:ée au tergite. Les gonapophyses postérieures
.ont parfois apparentes, mais, le plus souvent,
elles sont invaginées ainsi que les gonapophyaes antérieures. EI:es se présentent
souvent sous la forme de lames triangulaires ou de saillies coniques et pubescentes.

Uri:e x. - L'urite X n'est représenté que par de très légères sclérifications entou-
rant l'anus.

Anus. - -L'ouverture anale est située entre le tergité IX et les gonapophY2es


postérieures de l'urite IX. Elle est hermétiquement close par la coaptation de ces
pièces.

Ouverture génitale. - L'ouverture génitale est placée entre les gonapophyses


antérieures de l'uiite IX et les gon~pophyses du sternite VIII. Toutes ces pièces
participent à la formation d'un ovipositeur rudimentaire.


18 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

BIOLOGIE

A l'exception des grands Trialomilae hémophages de l'Amér:que qui ont été éle-
vés et étudiés dans les laboratoires de Parasitologie, on ne connaît que très peu de
choses de la biologie des Reduviidae. Nul doute que celle-ci ne réserve au chercheur
de nombreuses découvertes intéressantes; comme on le verra plus loin par les quel-
ques observations fragmentaires rappelées ici, les Réduviidés présentent des parti-
cularités biologiques fort curieuses : anesthésie des proies par les H oiopliiilae, cons-
truction d'oothèques et soins donnés à la progéniture par les Harpaclorilae, etc ...
De multiples phénomènes du même ordre restent à rechercher. De même, on ignore
presque tout de la structure des œufs cependant si particulière, du régime alimentaire,
des caractères' des diverses formes larvaires, des modalités de l'accouplement, etc...
La seule étude assez complète est celle de READIO (1)' mais ne concerne qu'un nombre
restreint d'espèces de l'Amérique boréale.

REPRODUCTION ET DÉVELOPPEMENT.

Accouplement. - L'accouplement des Réduviidés n'a été observé que chez


quelque espèces. Il semble que l'accouplement en opposition, qui est celui de la plu-
part des Hété_ optères terrestres, est généralement pratiqué. Ce sont les Triatomilae
qui ont, de par la facilité de leur élevage, été le
plus communément observés. C'est ainsi que
chez Rhodnius proiixus le mâle immobilise tout
d'abord la femelle en plaçant sur son dos ses
trois pattes gauches ou droites. Il se place
ensuite sur le côté, sur un plan à peu près ver-
tical, et un peu obliquement, de façon à amener
l'apex de son abdomen un peu en dessous de
celui de la femelle. Dans cette position le pénis
se trouve dirigé vers la face dorsale du mâle;
pour que la copulation puisse avoir lieu, il faut
donc que le pygophore subisse une torsion de
90° afin que le pénis puisse pénétrer dans le vagin
de la femelle. En même temps les valves géni-
tales du mâle s'écartent et contribuent ultérieu-
rement à l'immobilisation de la femelle (2).
La copulation est d'une durée très variable,
le plus souvent de quatre à dix minutes, mais
elle peut durer parfois vingt minutes ou même
FIG. 34, accouplement plusieurs heures. Dans certains cas elle ne dure
de Fusius rubricosus (PirÇltitae). que quelques secondes mais il est peu probable
qu'elle puisse alors être efficiente. Après un
temps variable d'immobilité, le mâle, qui vient d'introduire son pénis dans les voies
génitales de la femelle, se trouve le plus souvent rejeté en arrière et forme alors avec

1. READIO (P. A.), Biology of Reduuiidae of America North of Mexico. - (Bull. Uniu. Kans.,
Sc. Bull., XVI, 1927, 248 p., 21 pl.
2. GALLIARD (H.), Recherches morphologiques et biologiques sur la reproduction des Rédu-
viidés hématophages (Rhodnius et Tria/orna). - Ann. Parasit. hum. comp., XIII, 1935, p.299-306,
9 fig. et 401-423, 15 fig.
... ,,' "
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INTRODUCTION 19
la femelle un angle largement ouvert (fig. 34). Dans un certain nombre d'espèces il
semble que le mâle reste côte à côte avec la femelle pendant toute la durée de la
copulation: Emesilae, Trialomilae, Holoplililae.
Chez quelques espèces l'accouplement est précédé de mouvements particuliers:
chez Trialoma dimidiala le mâle et la femelle entrelacent leurs pattes et s'agitent
rythmiquement ,avec de larges mouvements oscillatoires (1); ,chez Rhodnius piclipes
c'est au contraire le mâle seul qui effectue avant la pariade une véritable danse nup-
tiale (2).
Un seul mâle peut féconder plusieurs femelles, jusqu'à sept, qui pondent ensuite
des œufs féconds. Il peut d'ailleurs s'accoupler plusieurs fois dans la même journée.
Comme il est de règlé, la température joue un rôle important dans l'accouplement:
celui-ci ne peut avoir.!ieu, chez les Trialomilae, ni au-dessous de 16°, ni au-dessus de
33°. La nutrition est aussi un facteur important, l'accouplement et la fécondation
sont d'autant mieux assurés que le couple reproducteur est mieux nourri. Toutefois
un couple n'ayant pris aucun repas depuis la dernière mue est susceptible de s'accou-
pler et de produire des œufs féconds, s'ils ont été nourris à l'état de nymphe, peu de
temps avant la mue.

Ponte, soins donnés à la progéniture. ~ Les observations faites sur la ponte


des Réduviidés sont, pour la plupart, relatives à des espèces américaines. On doit
notamment à READIO (8) un travail bien documenté sur ce sujet~ Le nombre des œufs
pondus par chaque femelle est extrêmement variable dans les divers groupes. Ils
sont déposés au début de la belle saison et évoluent rapidement dans la majorité
des espèces, mais, dans quelques' cas, la ponte a lieu avant l'hiver et les œufs passent
toute la mauvaise saison. Les œufs sont déposés de façons très diverses aussi bien
dans leur groupement que dans leur mode de fixation et l'on ne trouve aucune unifor-
mité à l'intérieur d'une même sous-famille. Chez certains genres les œufs sont déposés
isolément (Melanolesles, Pselliopus) , chez d'autres, en 'groupes de treize à quatorze
(Sinea) ou au contraire en gros paquets de cent cinquante œufs et plus (Arilus,
Rhinocoris, Sycanus). D'une façon générale les œufs sont pondus dans le milieu
fréquenté par l'adulte: les terricoles les déposent sur ou sous les pierres, ou bien les
enfouissent partiellement dans le sol; les arboricoles les fixent aux troncs des arbres,
d'autres sur les tiges ou les feuilles des plantes. Les œufs sont fixés à l'aide d'une
glu sécrétée par la femelle, et la quantité de matière sécrétée est très variable sui-
vant les e s p è c e s . . \.
Les pontes en grands amas sont, dans certaIns cas, notamment chez Sycanus
et Rhinocoris albopilosus, groupées en oothèques très caractéristiques dont la cons-
truction demande une véritable industrie à l'Ins'ecte. Dans une étude très détaillée
KERSHAW (4) décrit la méthode suivie par la femel,le de Sycanus croceovillalus, Har.
paclorilae asiatique, pour la construction de l'oothèque; celle-ci est fixée sous une
feuille ou contre le tronc d'une plante. Chaque œuf est fixé au support et enduit
d'un liquide collétérial qui se durcit à l'air et forme une véritable gaine enrobant
chaque œuf et qui dépasse hl sommet de celui-ci en formant une frange irrégu-

1. CAMPOS (F.), Notas biologicas sobre el' Triatoma dimidiata Latr. - Rev. dei Col. Nae. Cie-
Roeafuerte, v. 1923.
2. HASE (A.), Zur Fortpflanzungsphysiologie der blutsaugenden Wanze Rhodnius pietipes (He.
mipt. Heter.). Beitrilge zur experirnentellen Parasitologie. - Z. Parasït., VI, 1933, p. 129,
3. READIO (P. A.), Studies on the eggs of sorne Rlduviidae (Heteroptera). - Univ. Kans. Sc.
BUll" XVI, 1926, p. 157-179, fig.
4. KERSHAW (J. C. X.), On the rnetamorphoses and anatorny of the Reduviid bug Syeanus ero-
ceovittatus DOllRN. - Ann. Soc. ent. Belg., LIlI, 1909, p. 241-249, II fig.
20 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

1 ère (fig. 35). Durant toute la ponte l'abdomen de la femelle se meut très lente
ment de la base d'un œuf au delà. du sommet, l'ouverture ou la fermeture des
gonapophyses permettant ou arrêtant l'émission du liquide collétérial. Quand un
œuf du côté externe de l'oothèque est pour être pondu, l'extrémité de l'abdomen
est ramenée à l'apex de l'œuf le plus près déjà. pondu, et du liquide collétérial est
versé dessus; l'abdomen est alors abaissé vers la base, r?menant le liquide adhérant
aux pièces génitales, puis mû le long de la surface du support et l'œuf est alors
pondu. La femelle unit ensuite le support au sommet de l'œuf externe, avec un
ruban de liquide collétérial, les rubans de chaque œuf voisin se recouvrant légè-
rement, et formant à. l'oothèque une paroi externe inclinée à 45°. En rangeant
ses œufs, la femelle part d'un côté vers le centre, puis porte son abdomen au côté
opposé, revient vers le centre, reporte son abdomen vers son point de départ,
revient vers le centre, etc... Les œufs étant tous pondus et la paroi externe, formée
de rubans obliques imbriqués unissant le sommet de chaque œuf au support,
étant complète, la femelle commence à épaissir cette paroi en procédant de la
façon suivante : se tenant contre l'oothèque et parfois même dessus, elle amène
l'extrémité du tibia et le tarse postérieur entre ses pièœs génital~s, émettant au même

FIG. 35, coupe de l'oothèque de Sycanus croceovitla!us DOHRN (d'après KERSHAW).

moment un peu de liquide collétérial; la patte intermédiaire est alors étendue en


arrière, de sorte que l'extrémité du tibia et la tarse postérieurs frottent le fémur
intermédiaire. Les pattes intermédiaire et postérieure reprenant ensuite leur position
normale de repos, le tarse antérieur vient alors gratter le liquide collétérial qui s'est
déposé sur le fémur intermédiaire et l'applique sur la paroi externe de l'oothèque,
l'enduisant de bas en haut et tout autour, le tarse aplatissant le liquide au fur et à
mesure de sa solidification, de la même façon qu'un maçon aplatissant un mortier.
La femelle se s€rt le plus souvent alternativement-des pattes de chaque côté, mais
parfois elle se sert simultanément de ses deux pattes antérieures. L'aplatissement
des parois de l'oothèque demande environ trois heures de travail à la femelle.
On sait q'ue les Hémiptères ne donnent que très rarement des soins à leurs œufs
une fois la ponte terminée. Pourtant quelques observations ont été faites concernant
ce comportement (1), notamment pour les Pentatomides : Elamosieihus griseus en
Europe, Cocioieris exiguus aux Indes, et divers Scuielleritae d'Océanie. Il en est de
~ême pour Rhinocoris albopilosus dont la ponte se présente sous la forme d'une
oothèque semblable à celle du Sycanus décrite ci-dessus. Mais alors que chez les
Peniaiomidae c'est la femelle qui prend soin des œufS, chez Rhinocoris c'est le mâle
qui s'e place sur l;oothèque, à peu près au milieu, ct s'agrippe avec ses tarses à la sur-
face. de la tige servant de support à l'oothèque, l'axe du corps parallèle il. celui de la
tige
, ,
et sa face .ventrale venant. presque au contact de la face externe. des œufs. Le

1. SCHOUTEPEN (H.), La sollicitude maternelle chez les Hémiptères. - Reu. Univ. Bruxelles,
VII l, 1903, p. 771-777.
, ;" l ' ....

INTRODUCTION' 21
Dr. BEQUAERT à qui l'on doit cette intéressante observation (1) répétée à plusieurs
reprises dit que, lorsque l'on cherche à saisir le mâle gardant ses œufs, il relève sa
tête dans la direction du danger et ne s'enfuit qu'à une faible distance sans s'envoler
comme le font habituellement ses congénères, pour revenir reprendre sa place aussi-
tôt q~e le danger semble écarté. D'après le même auteur l'éclosion des œufs se fait
progressivement et les jeunes larves, les premières écloses, se promènent sur le dos de
leur père qui continue son rôle de gardien vigilant. Le Dr. BEQUAERT suppose que,
dans les premiers temps de la vie larvaire, la sollicitude paternelle se traduit aussi
par la capture des proies pour nourrir les jeunes larves. Mais au'cune obse~ation ne
vient appuyer cette hypothèse séduisante. Il serait d'autre part extrêmement inté-
ressant d'avoir des renseignements sur le comportement du mâle entre le moment de
l'accouplement et celui où on peut le voir monter la garde devant ses œufs, ainsi que
de connaître la part éventuelle qu'il peut prendre à la construction de l'oothèque.
Cette remarquable observation des mœurs de Rhinocoris albopilosus est à rappro-
cher d'une note de PASCOE qui signale que chez les Emesitae américains du genre
Ghilianella, les femelles gardent quelque temps, sur leur dos, leurs jeunes larves
nouvellement écloses.

Œufs. - Les œufs des Réduviidés sont extrêmement variés, tant au point de
vue de leur forme et de leur ornementation, qu'au point de vue de la structure de
leur mécanisme d'éclosion. .
Ils sont globuleux ou allongés, subcylindriques ou fusiformes, mais présentent
toujours un pôle postérieur arrondi et un pôle antérieur tronqué droit et occupé par
un opercule d'éclosion muni ou non de dispositifs particuliers. Ils sont toujours plus
ou moins asymétriques et parfois fortement galbés dans le sens de la longueur. L'or-
nementation du chorion est constituée par des épines alignées régulièrement ou éparses,
par de fortes côtes longitudinales, par une réticulation très grossière, ou, au con-
traire, microscopique (fig. 36 à 42). Cette ornementation est rigoureusement spéci-
fique et extrêmement constante dans chaque espèce. On observe parfois, en plus
de la réticulation, la 'présence de profonds sillons sur une des faces de l'œuf (fig. 43);
le rôle de ces sillons, en admettant qu'ils en aient un, reste encore à définir.
La couleur des œufs est également très variable; il semble d'ailleurs' que dans la
majorité des cas le chorion est unicolore et que c'est la masse vitelline qui, par trans-
parence, donne sa couleur à l'œuf. Celle-ci se modifie d'ailleurs fréquemment au
fur-et à mesure de la maturation.
Le pôle antérieur présente le plus souvent un épaississement -annùlaire du cho-
rion dont la tranche apicale présente un dispositif particulier assurant l'adaptation
parfaite du clapet d'éclosion. Ce dispositif est constitué par une gouttière montrant
une armature de renforcement formée par de petits arceaux chitineux, aplatis à leurs
extrémités et épousant exactement le creux de la gouttière. Celle-ci reçoit 'le bord
circulaire de la face inférieure du clapet pendant que le bourrelet périphérique s'adapte
exactement au bord épaissi de l'orifice, en dehors de la gouttière (1). Dans de nombreux
genres (Colasiella, Empicoris, Oncocephalus, Pirates, etc ... ) il existe encore, au pôle
antérieur de l'œuf, une couronne périphérique d'appendices s'insérant sur une colle-
rette. Ces appendices sont poreux et sillonnés de fins canaux jusqu'à leur insertion

1. BEQUAERT (J.), L'instinct maternel chez Rhinocoris albopilosus Sign. Rev. Zool. Bot. afr., 1,
1912, p. 293-296, fig.
BEQUAERT(J.), Note rectificative concernant l'éthologie de Rhinocoris albopilosus Sign. (Hem.).
~ Rev. Zooi. Bot. afr., II; 1913, p. 187-188.
2. GALLIARD (H.), 1. cil., p. 68.
22 RÉDUVIIOOS DE L'AFRIQUE NOIRE

sur la collerette. Celle-ci est parfois assez haute (Pirates, fig. 41) ou au contraire très
courte (Reduvius, Oncocephalus, fig. 42); elle est épaissie, finement striée et renferme
la partie inférieure des canaux micropylaires qui s'ouvrent à l'extérieur par une sorte
de petit entonnoir situé à la base interne des appendices. Le parcours de ces canaux
est peu sinueux et ils débouchent à l'intérieur de l'œuf au niveau de la portion inférieure
de la collerette; ils sont irrégulièrement espacés et de nombre variable. Pour POIS-

1 •••
1;.:: .. ,';
;~~\: .:i. ::

S6. 37. 39.

41. 38. "2.


FIG. 36 à 42, divers types d'œufs de Reduviidae. - 36, Metapterus (?). - 37, Colasiella. - 38,
idem, pôle antérieur. -,- 39, Emesaya. - 40, Ghilianella. - 41, Pirates, pôle antérieur. - 42,
Oncocephalus. - (36,39 et 40, d'après Mc ATEE et'MALLOcH; 41, d'après POISSON; 42, d'après
READIO).

SON (1), il est bien évident que tous les micropyles ne servent pas à la fécondation et
cet auteur estime qu'ils ont un rôle aérifère.
Le clapet d'éclosion est très variable de forme et de structure. Dans certains cas
il est régulièrement arrondi, dans d'autres pyriforme (fig. 44). Il peut être simple ou
muni de dispositifs spéciaux, lisse ou réticulé.
Les dispositifs spéciaux du clapet constituent un véritable appareil pneumatique.
Celui-ci est formé de petits appendices disposés en couronnes, celles-ci de nombre
variable et réunis ou non ,par une membrane choriale, et parfois d'une excroissance
centrale en forme de Champignon. Cette excroissance est formée d'un chorion poreux
et alvéolaire et possède une armature squelettique formée, tout au moins chez Pirates

1. POISSON (R), Quelques observations sur la structure de l'œuf des Insectes Hémiptères-Hété-
roptères. - Bull. Soc. Scient. Bretagne, X, 1933, 38 p., fig.
·1 : " . ,

INTRODUCTION 23
(fig. 41), d'un axe médian d'où rayonnent six tigelles. Au fur et à mesure de l'incuba-
tion le champigno'n central se gonfle progresssivement et son rôle est vraisemblable-
ment de contribuer à la rupture du clapet.
Nous avons vu plus haut que la forme, l'ornementation et la structure de chaque
. œuf étaient rigoureusement spécifiques. Pourtant, une espèce américaine, Triatoma
protracla, pond des œufs appartenant à deux types différents. L'un, le plus fréquent
mesure 2.100 li de longueur; il est mat, blanc-grisâtre, orné d'une réticulation polygo-
nale, l'angle de chaque polygone muni d'une petite épine et son clapet hérissé de

44.

43. 4&.
FIG. 43 à 45, œuf de Pelalocheirus rubiginosus (Salyavatitae).

tubérosités irrégulières. L'autre type d'œuf est plus globuleux et' ne mesure que
1.800 [J. de longueur; il est brillant, orné d'empreintes polygonales peu distinctes et
dépourvues d'épines, et présente un clapet dépourvu de toute ornementation. Les
larves obtenues de ces deux sortes d'œufs sont absolument identiques. Cette ponte
double est d'autant plus remarquable que les autres espèces du genre Triatoma
pondent des œufs d'un type bien constant.

Larves. - Les larves des Réduviidés, comme celles de la plupart des autres
Hémiptères Hétéroptères, subissent cinq mues avant de devenir adultes. Elles -pré-
sentent donc cinq stades larvaires dont le dernier est souvent appelé (( stade nymphal ».
Ces larves se déterminent assez facilement au point de vue générique par leur ressem-
blance avec les adultes, au moins dans les derniers stades (fig. 46 et 49). Elles en dif-
fèrent constamment par les caractères suivants :
Tête plus courte et plus large, portant sur le lobe postérieur une suture en forme
d'Y, généralement très nètte, rejoignant le sillon interoculaire transversal; lames
mandibulaires bien distinctes, nettement séparées de la gula et de l'épistome. Yeux
beaucoup plus petits que chez l'adulte. Antennes généralement plus courtes, mais
présentant le même nombre d'articles que chez l'adulte, le premier article plus épais,
avec souvent, à l'apex du deuxième article, une grande vésicule hyaline, analogue
aux vésicules de même nature que l'on rencontre chez les larves de Coléoptères, et
qui, dans certains cas, est aussi longue que le troisième article (Tribelocephala, fig: 48).
Pas d'ocelles dans les genres dont les adultes en sont normalement pourvus. Tarses
comptant toujours un article de moins que chez l'adulte. Pas d'ailes. Organes génitaux
indifférenciés, au moins dans les premiers stades.
Chez les Emesitae dont les tarses antérieurs participent, par la sou"dure de leurs
articles à l'évolution générale de la patte en organe préhensile, les larves présentent
également des tarses à articles soudés, mais toujours avec un article de moins que
les adultes (fig. 51 à 56). Dans les genres où le tarse antérieur des adultes est formé
24 RÉDUVIIDÉ8 DE L'AFRIQUE NOIRE

d'un seul article ( Colasiella, etc...), la larve présente également un seul article, de même
conformation, mais beaucoup plus court. '
Chez les larves qui viennent d'éclore le pronotum est extrêmement petit et
représenté seulement par son lobe antérieur (fig. 50,52, 54, 55). Il se développe pro-
gressivement après chaque mue. Chez les larves du premier stade il présente générale-
ment une suture longitudinale médiane bien distincte sur la face dorsale. Dans les
derniers stades larvaires, le lobe postérieur du pronotum se dessine et est représenté
par un bourrelet du bord postérieur du lobe antérieur et devient franchement dis-
tinct chez la nymphe. Dès le deuxième où le troisième stade, les deux paires d'ailes
apparaissent sous la forme de très petites saillies des pièces tergales du thorax et se

47.

FIG. 46 à 49, larves de Reduviidae. - 46, Tribelocephala kenyensis VILLIERS. - 47, idem, apex
de l'abdomen vu par la face ventrale. - 48, idem, tête vue de profil. - 49, Oncocephalus sp.

développent progressivement après chaque mue pour être finalement représentées,


chez la nymphe, par des ptérothèques plus ou moins longues, parfois contiguës, et au
travers desquelles on distingue fréquemment l'ébauche des nervures longitudinales
de l'adulte.
A l'éclosion les larves du premier stade semblent privées d'abdomen. Ce n'est
qu'après la première mue que l'abdomen apparait normalement développé, quoiqu'il
soit toujours dépourvu de connexivum, l'ébauche de celui-ci n'apparaissant que chez
les nymphes. Chez les larves des quatre premiers stades l'urite VIII est représenté
par un tergite et un sternite distincts, le sternite étant entier et ne présentant aucune
trace, chez les femelles, de sa future division en deux lobes. De même les urites IX
et X sont entiers et bien distincts, le X étant le plus souvent tubulaire et saillant en
arrière (fig. 47). Toutefois, dans de nombreuses espèces, l'abdomen des larves n'est
pas chitinisé, mais les segments restent distincts et portent des plaques sclérifiées
caractéristiques de chaque espèce.
INTRODUCTION 25
Chez les nymphes, on commence à distinguer l'ébauche 'dli complexe génito-
anal propre à chaque sexe. Les mâles présentènt une réduction notable du huitième
sternite, alors que le neuvième est largement sclérifié, même chez les nymphes à tégu-
ments membraneux. Chez les femelles le huitième sternite est représenté par deux
plaques chitineuses unies par une membrane: la division de ce sternite est donc déjà.
apparente. Quant au neuvième sternite, il est totalement divisé en deux parties très
réduites, plus ou moins invaginées dans le huitième urite. Cette évolution de l'apex
de l'abdomen des nymphes est d'ailleurs très variable suivant les genres, et les divi-
sions sont plus ou moins apparentes.

54. 55.

'"

FIG. 50 à 56, larves de divers Emesitae. - 50, Myiophanes tipulina, avant-corps. - 51, idem,
tarse antérieur. - 52, Slenolaemus sp., avant-corps. - 53, Ploearia sp., tarse antérieur.-
54, Ischnobaena, avant-corps. - 55, Bagauda lenebricola, avant-corps. -,56" Colasiella ,maler-
cula, tarse an térieur.

Chaque stade larvaire présente une coloration qui lui est propre, très différente
d'un stade à l'autre, et souvent très éloignée de celle de l'adulte.
On ne possède guère de renseignements sur l'éthologie des larves de Rédu-
viidés: Il est probable que larves et adultes ont les mêmes régimes; pourtant on a
trouvé un certain nombre de larves dans les Termitières alors qu'aucun adulte n'en a
été signalé. De nombreuses larves d'espèces afticaines ont, comme le Reduvius per-
sonaius de France, l'habitude de se camoufler en se couvrant de poussières et de débris
végétaux. D'autres, comme l'Acanthaspis sulcipes qui se nourrit de Fourmis, a~cumu­
lent ies dépouilles de leurs proies agglutinées sur leur dos; JEANNEL, qui a observé
cette espèce en Éthiopie, dit « qu'on trouve ainsi des, pelotes de Fourmis', de, la
__ . ',_ i. -, --~,

26 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

grosseur d'un pois jusqu'à celle d'une petite noix, qui courent par saccades, avec
vélocité, sur le tronc des arbres (1) n.

Néoténie. - De nombreux Réduviidés aptères ou brachypteres peuvent être con-


sidérés comme des formes néoténiques. En effet, alors que certains individus aptères
ou brachyptères sont absolument semblables aux individus macroptères, à l'exception
des caractères corrélatifs normaux de l'aptérisme : réduction du lobe postérieur du
pronotum, etc... d'autres, au contraire, présentent une tête épaisse, des yeux réduits
et des antennes courtes à premier article épaissi qui sont, comme nous l'avons vu
dans le chapitre précédent, les caractères distinctifs des larves. Il est bien évident
que cette conservation des caractères somatiques larvaires, chez des Insectes ayant,

57. 58.
FIG. 57 à 59, Paredocla Decorsei JEANNEL. - 57, mâle macroptère.
58, mâle microptère. - 59, femelle microptère.

. par ailleurs, atteint normalement la période de maturité sexuelle, indique un retard


partiel du développement de l'individu brachyptère ou aptère. Quelles sont les causes
de ce retard? Rien ne permet, en ce qui concerne les Réduviidés, et en l'absence de
toute expérience contrôlée, d'apporter des précisions sur ce point. Peut-être s'agit-il
d'une carence alimentaire des larves ou d'une action des facteurs externes: tempéra-
ture ou humidité. Il convient d'ailleurs de noter que la plupart des Réduviidés aptères
ou brachyptères appartiennent à des espèces désertiques ou steppicoles, alors qu'ils
sont infiniment plus rares dans les zones forestières : ils sont fréquents en Afrique
(Soudan, Afrique australe), dans l'Inde et l'Australie, alors qu'ils font presque com-
plètement défaut en Malaisie et dans l'Amérique tropicale.
On n'avait signalé, jusqu'ici, qu'un très petit nombre de ces formes néoténiques
parmi les Réduviidés. Comme on le verra plus loin on en rencontre dans presque
toutes les sous-familles.

1. ARAMBOURG (C.), CHAPPUIS (P. A.), JEANNEL (Ro), Mission scientifique de l'Omo, t. II,'fasc. 1.
Itinéraire et liste des stations, p. 16. ·
.-, " J'~ ,":
" '--

INTRODUCTION 27
L'absence d'acquisition des caractères imaginaux est plus ou moins nette et ne
porte pas toujours sur l'ensemble des caractères: certains Emesitae (Lhostella, Culi-
cimimus) ont une tête et des ailes normalement développées, mais présentent un pro-
notum à lobe postérieur très c,ourt, ne couvrant pas le mésonotum ; il en est de même
chez les Schidium brachyptères : le pronotum est à peu près identique à celui des
espèces aptères du même genre. Par contre, chez les Jamesa brachyptères, le lobe pos-
térieur est bien développé et à peu près semblable à celui des genres macroptères.
Dans de nombreux genres, seules les femelles présentent des formes néoténiques
brachyptères, alors que dans d'autres les mâles, eux aussi, peuvent montrer une réduc-
tion alaire considérable. Toutes les combinaisons se rencontrent d'ailleurs dans la
famille: genres à mâles et femelles toujours macroptères, genres à mâles et femelles
toujours brachyptères ou aptères, genres à mâles ailés et femelles à ailes réduites,
espèces à mâles ailés ou microptères et femelles toujours microptères, espèces à mâles
macroptères et femelles macroptères, brachyptères ou microptères, etc ... Deux espèces
voisines d'un même genre peuvent d'ailleurs présenter des combinaisons de formes
différentes. Dans d'autres cas, la réduction alaire semble liée à la répartition géogra-
phique : alors que le Pas ira basiptera, petit Acanthaspiditae répandu dans la région
méditerranéenne et en Afrique centrale, n'apparaît sous sa forme brachyptère que
dans la région méditerranéenne, le Reduvius minutus, dont la répartition est la même,
n'est connu ~ous sa forme brachyptère que dans l'Afrique tropicale.
Dans certains cas l'aptérisme des mâles a pour corollaire un développement
considérable du pygophore. Des mâles théléomorphes (1) de ce type semblent se ren-
contrer surtout dans quelques genres de la sous-famille des Acanlhaspiditae : Edocla,
Paredocla (fig. 57 à 59), Acanthaspis, etc., et chez quelques Salyavatitae. Cette exa-
gération des caractères mâles serait, d'après POISSON, liée à une mutation chromoso-
mienne comme les arrêts de développement somatique caractérisant la néoténie (2).

Polymorphisme. - En dehors des formes néoténiques qui, comme on l'a vu pré-


cédemment, peuvent être liées au sexe, le dimorphisme sexuel est peu accusé. D'une
façon générale les femelles sont plus grandes, plus robustes, présentent un abdomen
plus large que les mâles. Toutefois, dans certains genres, la différence de structure
peut être considérable. C'est ainsi que le mâle et la femelle du Pseudobaebius occi-
dentalis ne présentent guère de commun que le type très particulier de dentic~lation
des fémurs antérieurs (fig. 765 et 766). Chez Ghesquiera dimorpha la femelle (fig. 762)
a des antennes ornées de franges de poils extrêmement longues et denses et des
yeux très petits, alors que les antennes du mâle sont dépourvues de .ces frac~ges
caractéristiques et que ses yeux sont très gros et s'étendent à la face ventrale de la
tête. Au contraire, chez l'Emésite Collartida oculata VILLIERS du Congo belge, c'est
le mâle qui a des yeux beaucoup pl~~ petits que la femelle. Parmi les Petalocheirus
les· mâles montrent souvent un élargissement des tibias beaucoup plus considérable
que. les femelles. Enfin,chez de nombreux Harpactoritae (Vadimon, Nagusta, etc... )
le connexivum est orné d'expansions dentiformes qui sont beaucoup plus étendues
chez les femelles que chez les mâles.
La taille ne varie pas considérablement da'ns les diverses espèces: d'une façon
générale les mâles sont lHl peu plus petits que les femelles. La coloration est également
très stable dans l'immense majorité des espèces. Toutefois, dans quelques espèces du

1. JEANNEL (R), Voyage de Ch. Alluaud et R Jeannel en Afri.que orientale, Hémiptères III,
1919, p. 137.
2. JEANNEL (R), Les Hénicocéphalides, monographie d'un groupe 'd'Hémiptères hémato-
phages. - Ann. Soc. ent. Fr., ex, 1941, p. 291.
28 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

genre Margasus, la couleur des p~ttes présente de nombreux types. La coloration


élytrale est également extrêmement variable chez Vilumnus scenicus et quelques
espèces voisines et l'on peut dire qu'il n'existe pratiquement pas deux individus
semblables (fig. 60 à 77). Quelques autres espèces présentent aussi une coloration

60. 61. 62. 63. 64. 65.

66. 67. 68. 69. 70. 71.

72. 73. 74. 75. 76. 77.


FIG. 60 à 77, variation de la coloration chez Vilumnus scenicus. - 60, var. Schouledeni, nova. -
61, var. cinnabarinus STîL. - 62, var. sedulus STîL. - 63, var. minialus STîL. - 64, var.
nigripes STîL. - 65, var. lydenburgus DISTANT. - 66, var. nyasanus DISTANT. - 67, var. mas-
honus DISTANT. - 68, var. partila SCHOUTEDEN. - 69, var. sobrinus STîL. - 70, var. lukom-
bensis SCHOUTEDEN. - 71, f. typo scenicus STîL. -72, var. Malaisei nov. - 73, var. piclula
SCHOUTEDEN. - 74, var. rhodesianus DISTANT. - 75, var. salisburyanus DISTANT. - 76, var.
prelorius DISTANT. - 77, var. Baberloni DISTANT.

générale très variable: Veslula, Pisilus, Haemalochares, etc... Mais ces variations,
par extension ou réduction de taches ou de bandes, ne présentent qu'un intérêt très
relatif et ne semblent pas devoir dépendre de la localisation ou de la biologie des
insectes considérés.

COMPORTEMENT

Progression. - D'une façon générale la marche des Réduviidés est assez lente.
Toutefois, les diverses espèces de la tribu des Celherini, Celhera, Carcinomma, etc... ,
INTRODUCTION 29
courent sur le sol avec une très grande agilité, ce qui a permis à JEANNEL, qui les a
observées en Afrique orientale, de dire que ces Insectes sont aux autres Réduviidés
ce que les Cicindèles sont aux Carabes. Au cours de la marche, chaque patte appuie
sur le sol avec l'extrémité du tibia et celle des tarses. '
La plupart des Réduviidés grimpent plus ou moins aisément sur les surfac.es
rugueuses en s'accrochant à l'aide des ongles de leurs tarses. De nombreuses espèces
sont même capables de grimper sur une surface lisse, comme le verre, par exemple,
en se servant des fosses spongieuses de l'extrémité de leurs tibias, qui comme nous
l'avons vu précédemment sont essentiellement des organes adhésifs (cf. p. 12). C'est
ainsi que les Rhodnius dont les tibias sont munis de fosses spongieuses grimpent
aisément sur le verre, alors que les espèces d'un genre voisin, Trialoma, dont les tibias
sont démunis de fosses spongieuses, sont incapables de progresser sur une surface lisse
verticale.
Le vol des Réduviidés est dans la plupart des cas lourd et 'de peu d'étendue,
même dans les groupes qui, comme les Holoptilides sont munis d'ailes extrêmement
développées par rapport au volume du corps. Pour le vol, les élytres et les ailes infé-
rieures ont un rôle presque égal et leurs mouventlmts sont rendus solidaires par
diverses coaptations unissant les deux ailes de chaque côté.

Capture des proies. - Dans leur immense majorité les Réduviidés ne font preuve
d'aucune industrie pour la capture de leurs proies. Certains, comme les Emesilae,
restent immobiles, embusqués dans les herbes ou les buissons, et les saisissent quand

7L SO.
FIG. 78, vue superficielle d'un segment d'antenne de Rhodnius (a., épine tactile; b., sensilla à parois
minces, probablement olfactifs; c., sensilla à parois épaisses, probablement récepteurs de tem-
pérature). - 79, sensillum, probablement récepteur de température. - 80, sensillum, proba-
blement olfactif (d'après WIGGLESWORTH et GILLET in WIGGLESWORTH).

elles passent à leur portée, avec leurs longues pattes ravisseuses (cf. p. 11). Les autres
se contentent de les immobiliser, au hasard de la rencontre, toujours avec leurs pattes
antérieures et de plonger leur rostre dans leur corps. Chez presque toutes les espèces,
les pattes antérieures sans être modifiées pour la préhension avec ~a même perfection
que chez les Emesilaè, présentent une coaptation du fémur e,t du tibia fréquemment
complété par la présence d'épines ou de soies raides, à l~ur face interne, qui les rend
aptes à leur rôle d'immobilisation des proies. La vue ne semblé jpue.r qu'un rôle très
restreint dans l'attraction vers la proie mais elle leur permet, dans une mesure appré-
ciable, de choisir l'endroit de leur piqûre ou de les renseigner sur les dangers qu'ils'
courent. L'audition joue certainement un rôle analogue. L'odorat semble, par contre,
j ~.,.

30 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

avoir beaucoup plus d'importance, surtout par l'action des sensilla localisées sur les
antennes en très grand nombre, mêlées à des épines tactiles et à de fines soies récep-
trices de température (fig. 78 à 80). On admet généralement que ce so~t les odeurs
des sécrétions cutanées qui attirent les Réduviidés hémophages vers leur victime,
alors que les odeurs de sang ne semblent avoir aucune influence. Chez ces Insectes,
le sens "thermique (thermotropisme alimentaire) semble encore plus développé que
l'odorat et joue le rôle principal dans le déterminisme de la piqûre et du commence-
ment de la succion (1).
Dans la curieuse sous-famille des H oloptilitae dont toutes les espèces sont préda-
trices des Fourmis, les proies sont capturées à l'aide d'un dispositif spécial. Tous les
individus mâles et femelles présentent un sternite abdominal II, premier sternite
visible, fortement déprimé en avant avec la partie saillante couverte par une épaisse
touffe de soies serrées les unes contre les autres (trichome) masquant l'ouverture
d'une glande qui sécrète une substance odorante et toxique. L'Holoptilide est par
ailleurs muni de longues pattes et antennes hérissées de soies qui lui permettent de
se mettre'à l'abri d'un ennemi éventuel. Le Réduve se place sur le passage d'une espèce
de Fourmi déterminée et ces Hyménoptères, attirés par l'odeur de la sécrétion abdo-
minale, s'approchent du prédateur qui se soulève sur ses pattes pour leur permettre
l'accès à son trichome; la fourmi procède aussitôt et avec empressement au léchage
de celui-ci, tandis que le Réduve laisse faire sans attaquer; après quelque temps la
Fourmi est prise de paralysie et l'Holoptilide peut s'en repaître à loisir (2).
Pour la piqûre, le rostre normalement replié sous la tête est étendu en avant.
D'une façon générale, chez les prédateurs, le rostre est ordinairement courbé en cro-
chet, alors que chez les hémophages il est presque rectiligne et parallèle à la face
inférieure de la tête. Il semble pourtant que cette observation de LARROUSSE (3}
n'est pas absolue et l'on constate quelques exceptions, par exemple tous les Tegeitae
(cf. p. 171), et de nombreuses formes intermédiaires. Dès que le rostre est plongé dans
le corps, de sa victime, le Réduve injecte à celle-ci une forte dose de salive; cette salive
possède chez les prédateurs des propriétés venimeuses et elle tue ou paralyse la proie
dans un temps très bref. La piqûre de ces prédateurs est extrêmement douloureuse
pour l'Homme (piqûre en coup de poignard) et laisse fréquemment une escarre per-
sistante. Par contre, la piqûre des Hémophages se nourrissant aux dépens des Verté-
brés supérieurs est indolore et la salive de ces espèces serait, d'après HASE, douée de
propriétés anesthésiques; BRUMPT dit que « la piqûre des Réduviidés hématophages,
contrairement à celle des Réduviidés prédateurs qui empoisonnent et engourdissent
leur victime, est très peu douloureuse, ce qui tient évidemment à une adaptation
favorable à la conservation de ces espèces. Des gens endormis peuvent être piqués
sans être réveillés ».

Réplétion (4). - Tous les Réduviidés, prédateurs comme hémophages, sont sus-
ceptibles de prélever sur leurs proies, en une seule fois, des quantités considérables
de liquide nutritif, et cela aussi bien à l'état larvaire qu'à l'état adulte. C'est ainsi que

1. NICOLLE (P.), A propos de l'adaptation à l'Hémophagie chez les Insectes et plus spéciale-
ment chez les Réduvides. - La Biologie médicale, vol. XXXII, 48 p., figs.
2. JACOBSON (E.), Biological notes on the Hemipteron Ptilocerus ochraceus (Tijdschr. v. Ent.
LXI, 1911, p. 175-179).-Voir plus loin, p. 356.
3. LARROUSSE (F.), Ann. de parasitologie, V, 1927, p. 64.
4. Ce chapitre est partiellement extrait de la très bonne étude de P. NICOLLE et P. GRENIER:
'sur les diverses modalités du mécanisme de la réplétion chez les Réduviidés hémophages et particu-
lièrement sur le rôle du connexivum (Bulletin de la Société de Pathologie exotique, XXXV, 1942, p. 65-
71, fig.).
!' ~.,

, ',-

INTRODUCTION 31
la larve de Bhodnius prolixus est capable d'absorber en une seule fois dix à douze fois
son poids à jeun. Cette absorption massive entraîne naturellement une distension
considérable du corps de l'Insecte, cette distension étant rendue possible par des
dispositifs anatomiques spéciaux et différents chez les larves et les adultes.
Chez les larves l'exocuticule manque sur la plus grande partie du corps et par-
ticulièrement sur les parois abdominales. Au fur et à mesure que l'abdomen s'emplit,
l'endocuticule qui est élastique se distend en s'amin-
cissant. Quant à l'épicuticule qui n'est pas très
souple, elle est directement appliquée sur l'endocu-
ticule et présente de très nombreux plis enchevê-
trés qui, en s'effaçant, lui permettent de suivre les
81.
,mouvements d'expansion de l'endocuticule. A la
réplétion maximum l'endocuticule est tendue et
très amincie et elle se moule exactement sur la
masse intestinale globuleuse. La paroi abdominale
est elle-même tellement amincie qu'elle devient
transparente et laisse voir la couleur du liquide
absorbé. La limite de la voracité de ces larves est 82.
seulement celle de l'élasticité de leur paroi abdo- FIG. 81, cuticule extensible du Rhod-
minale. Au moment où cette limite est atteinte, nius. - FIG. 82, membrane
intersegmentaire du Rhodnius
l'appareil de succion ne peut plus fonctionner. adulte (l'exocuticule manque).
CQ.ez les nymphes, les segments abdominaux - (Ces deux figures d'après
WIGGLESWORTH.)
sont constitués ventralement et dorsalement, par
des plaques rigides, non extensibles, légèrement
imbriquées. Chaque plaque segmentaire est unie à ses voisines par une membrane
intersegmentaire au niveau de laquelle la cuticule est très plissée. Ces plis forment
de véritables soumets qui, en se dépliant, permettent aux segments de se désim-
briquer et de s'écarter les uns des autres (fig. 81).
La membrane intersegmentaire' ne comporte d'ail-
leurs pas d'exocuticule, aussi est-elle extensible en
raison de l'absence de couche rigide. D'autre part,
l'abdomen des nymphes présente un rudiment de
connexivum qui empêche les segments de participer
latéralement à la distension. C'est donc sur la ligne

~
médiane que l'on constate le plus grand écartement
des plaques segmentaires, cet écartement étant pro-
gressivement réduit vers les marges latérales. De
plus, la paroi dorsale qui, à jeun, est appliquée
84. 85.
FIG. 88 à 85, schéma montrant le contre la paroi ventrale, présente des possibilités
dépliement du connexivum d'extension beaucoup plus grandes que celle-ci.
(d'après NICOLLE et GRENIER). Chez les adultes, le mécanisme de la réplétion
est très différent : les segments sont beaucoup plus
rigides, leur désimbrication est moins facile et la membrane intersegmentaire est
beaucoup moins extensible: aussi l'écartement des segments est-il presque insen-
sible (fig. 82). C'est le rebord latéral de l'abdomen, le connexivum (cf. p. 13), qui,
chez les adultes, permet la réplétion. Constitué par deux feuillets rigides dont la
segmentation correspond à celle ùes segments abdominaux et qui sont articulés l'un
à l'autre par leur bord externe, alors que leur bord interne est soudé l'un au ter-
gite, l'autre au sternite, il est susceptible de s'écarter comme les feuillets d'un livre.
Chez le mâle, le connexivum suit le tour de l'abdomen, alors que chez la femelle il
32 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

est échancré au niveau du complexe génito-anaI. A mesure que l'intestin se dilate


sous l'action de la nourriture ingérée, le dos de l'Insecte devient convexe, les
segments se désimbriquent très légèrement, puis l'angle formé par les segments
dorsaux et ventraux du connexivum s'ouvre progressivement jusqu'au moment où
ces segments se trouvent presque bout à bout (fig. 83 à 85).
La présence du connexivum peut être constatée' chez presque tous les Hémip-
tères, mais c'est chez les prédateurs et les hémophages qu'il est le plus développé.

Moyens de défense. - Les Réduviidés ne disposent, pour se défendre, que de


leur rostre qui est extrêmement puissant et qui, grâce à la grande mobilité de la tête,
peut infliger des piqûres rendues extrêmement douloureuses par la salive venimeuse
injectée dans la plaie.
On peut également considérer comme un moyen de défense l'émission d'une
substance odorante analogue à celle émise par les autres Hétéroptères. On sait que
86. 87.

FIG. 86, appareil odorifique droit de Rhodnius prolixus, montrant la glande, le réservoir et le
muscle rétracteur de la baguet~e chitineuse (d'après HAVILAND BRlNDLEY). - FIG. 87, vue
latérale du métathorax de Rhodnius, montrant l'orifice de l'appareil odorifique.

l'absence de glandes odorifiques est un caractèr~ employé par tous les auteurs, même
les plus modernes, pour définir les Reduviidae. Or HAVILAND BRINDLEY a montré
en 1930 (1) que de nombreux Reduviidae possédaient des glandes odorifiques un peu
différentes de celles des autres Hétéroptères, mais bien distinctes. La présence de ces
glandes métasternales a été reconnue dans diverses sous-familles: Acanlhaspidilae, H ar-
paclorilae et Slenopodilae, mais elles semblent faire défaut chez les Emesilae. Des
recherches plus complètes sur cette question seraient particulièrement intéressantes
et pourraient sans doute permettre une meilleure définition des sous-familles.
L'appareil odorifique des Reduviidae diffère de celui des autres Hétéroptères
par sa division en deux organes latéraux isolés l'un de l'autre (fig. 86). Chez Rhodnius
et Trialoma qui ont été étudiés par HAVILAND BRINDLEY on observe sur la marge
antérieure de chaque cavité métacoxale,. à l'intérieur du thorax, une saillie courbe
représentant vraisemblablement la coxa et au côté externe de laquelle passe le grand
nerf allant à la troisième paire de pattes depuis le ganglion thoracique; sur le bord
interne, et en arrière, se trouve une petite glande tubulaire contournée, présentant un
canal central particulièrement bien distinct et des petits canaux latéraux venant

1. HAVILAND BRINDLEY (Maud D.), On the metasternal seent-glands on certain Heteroptera. -


Trans. en/. Soc. London, LXXVIII, 1930, p. 199 0208, 1 pl., 4 fig.
INTRODUCTION 33
des cellules sécréteuses. Cette glande odorifère passe latéralement dans un sillon
situé le long de la face interne du bord émarginé de la cavité méta coxale. Près du
sillon se trouve un très petit réservoir pyriforme de 0,06 mm. de diamètre présentant
un long étranglement basal; la glande pénètre dans ce dernier juste au-dessus de son
orifice qui communique avec l'extérieur par un petit pore (fig. 87). Cet appareil est
fonctionnel, car le réservoir contient ordinairement une goutte de sécrétion et la glande
ne montre aucun signe de dégén'érescence. De plus, s'adaptant parfaitement au sillon
près de la glande et du réservoir, est une petite baguette chitineuse dont l'extrémité
distale repose contre l'étranglement de ce dernier; à l'extrémité proximale de cette
baguette est inséré un long muscle grêle qui passe entre les gros muscles des pattes et
é'merge apparemment de la marge supérieure des pleures. La contraction du muscle
tire la baguette chitineuse à l'intérieur et vers le haut et relâche la contraction du col
du réservoir, permettant ainsi la sortie de la sécrétion. Par la relaxation du muscle
la baguette retourne, par son élasticité, à sa position normale.
On a vu précédemment (cf. p. 30) que les Holoplililae sont munis d'un appareil
sécréteur abdominal, mais rien n'a été publié concernant la présence ou l'absence
dans cette sous-famille de glandes odorifiques métasternales.·

Homotypie (1) et mimétisme. - Un grand nombre de Reduviidae présentent une


conformation remarquable au point de vue de leur mimétisme, aussi bien en ce qui
concerne l'homomorphie, ressemblancé de forme avec le milieu environnant, et l'ho-
mochromie, coloration identique à celle du milieu, qu'en ce qui concerne le mimétisme
vrai, ressemblance avec une forme d'un autre groupe zoologique vivant dans la même
région.
De très nombreuses espèces présentent par leur forme une grande ressemblance
avec les feuilles des Graminées ou les branchettes des arbustes parmi lesquelles elles
vivent. Cette homomorphie est généralement complétée par une homochromie
presque parfaite: les espèces des savanes herbues sont le plus souvent d'une couleur
jaunâtre rappelant celle des herbt:s sèches, alors que les formes arboricoles sont d'une
coloration noire ou brune. Cette imitation est remarquablement' réalisée dans de
nombreux genres appartenant à la sous-famille des Emesilae, qui présentent un aspect
bacilliforme très caractéristique : Orlhunga, Colasiella, Ghilianella, Emesa, etc ...
Toutes ces formes, de coloration brunâtre, restent immobiles sur les arbustes et cap-
turent les proies qui passent à leur portée à l'aide de leurs pattes ravisseuses. Les
genres de savanes, à coloration p~le, sont encore plus nombreuses et on en rencontre
dans toutes les sous-familles; Jâmesa, Ischnonycles, Odonlogonus, Saslrapada, Pygo-
lampis, Rhaphidosoma, Lopodyles, Leplodema, etc...
Dans les formes terricoles on observe également une homochromie remarquable:
couleur jaune pâle des espèces des régions désertiques : Coranus Kirilschenkoi et
Chanceli, Reduvius leslaceus et amoenus, Pseudoreduvius armipes, Oncocephalus Vaulo-
geri, fascialus, obsolelus, etc... , couleur rouge des terricoles de la région intertropicale,
Eclrichodia, Glymmalophora, Maraenaspis, etc ... , qùi rappelle celle des sols laté-
ritiques.
Comme l'a montré récemment JEANNEL (2), homochromie et homomorphie
résultent des réactions des Insectes à l'action de la lumière, réfléchie par le milieu
environnant, qui provoque une excitation de l'œil déterminant elle-même des réflexes

1. Le terme d'homotypie est pris ici dans son sens le plus large, tel que l'a défini JEANNEL (Nouvel
Atlas d'Entomologie. Introduction à l'Entomologie. Fasc. II, 1946, p. 52. N. Boubée, Paris) qui
groupe sous ce nom l'homomorphie et l'homochromie.
2. JEANNEL (R.), Homochromie et mimétisme. Rev. Ir. enl., II, 1935, p. 113-116.
3
34 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

qui agissent d'une part sur la production des pigments colorés, d'autre part sur le
comportement de l'Insecte.
A ces imitations du milieu environnant il convient d'ajouter le « camouflage ))
réalisé par de nombreuses espèces: chacun connaît le mode de camouflage employé
par la larve de Reduvius personalus de la région paléarctique, qui se couvre plus ou
moins de poussière et de débris divers qui restent accrochés dans les poils abondants
dont cette larve est munie. Cette méthode est très fréquemment employée par les
larves de nombreuses espèces dans toutes les parties du monde. Un camouflage plus
curieux est réalisé par les larves d'Acanlhaspis sulcipes qui se couvrent avec les
dépouilles vides des Fourmis dont elles se sont nourries (cf. p. 25).
L'imitation des formes et de la coloration d'autres espèces est également très fré-

88. 89..
FIG. 88, P/Zonoclonus Caesar (Réduviidé). - FIG. 89, Callibap/zus longiroslris (Pyrrhocoride).

quente. Le cas le plus connu est celui des Phonoclonus qui miment étrangement
divers Pyrrhocorides phytophages notamment les Dysdercus si nuisibles au Coton-
nier (fig. 88 et 89). La question a été maintes fois discutée, particulièrement par BRED-
DlN (1), MARSHALL (2), BERGROTH (3) et SCHOUTEDEN (4). Pour ces auteurs, à chaque
espèce de Dysdercus, correspond un Phonoclonus qui s'en nourrit. Il est de fait que
les ressemblances réalisées sont bien troublantes, surtout au point de vue coloration.
Il semble pourtant, dans l'état actuel de nos connaissances, que tous les auteurs ont
surtout insisté sur les ressemblances et éliminé systématiquement les différences.
C'est ainsi que SCHOUTEDEN, travaillant sur les abondantes récoltes parvenant au

1. BREDDIN, Nachahmungserscheinungen bei Rhynohoten. (Zeilschr. 1. Nalurw., LXIX,


p. 17-45).
2. MARSHALL (G. A. K.), Five years' observations and experiments (1896-1901) on the biono-
mics of South African insects, chiefly directed to the investigations of mimicry and warning
colours. With a discussion of the resuIts and other subjects suggested by them by Edward D. POULTON
(Trans. enl. Soc. Lond., 1902, p. 287-584, 15 pL).
3. BERGROTH (E.), nota, in Ann. Soc. enl. Belg., XLVII, 1903, p. 293.
4. SCHOUTEDEN (H.), Cas de mimétisme chez les Hémiptères africains. (Rev. Zool. Bol
aIr., IV, '1916, p. 251-258).
1-

INTRODUCTION 35
Musée du Congo belge de 'Tervueren, cite les Phonoclonus récoltés avec une espèce
donnée de Dysdereus, et mimant celle-ci, mais n'indique pas si des Phonoclonus non
mimétiques ont été récoltés dans le même lot : cette observation aurait pourtant
autant d'importance que l'autre. D'un autre point de vue, la plupart des Phonoclonus
considérés jusqu'ici comme des espèces distinctes, ne sont que des variétés chroma-
tiques individuelles d'une seule espèce : Phonoclonus fasciatus. Dans ces conditions
il est peu vraisemblable que ces simples variétés, entre lesquelles il existe naturelle~
ment de nombreuses formes intermédiaires, soient chacune strictement liée à une
espèce de Dysdercus présentant la même coloration. Il est même probable que les
Pyrrhocorides ne sont pas les seules proies servant à la nourriture des Réduviidés,
mais les seules observations faites sur les régimes de ces prédateurs ont trait aux

91.
FIG. 90, Thesprotia filum (OrthopLère Mantide).
FIG. 91, Jamesa zambezîana (Reduviidé Émésite).

proies présentant un intérêt économique et l'on ignore tout des proies utilisées en
dehors des zones de culture. Des observations de cette nature seraient particulière-
ment souhaitables, car elles apporteraient une lumière précieuse sur ce problème du
mimétisme. C'est ainsi que de minutieux observateurs, MAYNÉ et GHESQUIÈRE (1)
ont signalé que le Phonoctonus fascialus (forme typique) est prédateur du Dysdercus
fascialus auquel il ressemble beaucoup, mais aussi de Roscius elongalus, autre Pyrrho-
coride avec lequel il n'a aucune ressemblance. Dans le tableau page 36 sont résu-
més les cas de mimétisme les plus frappants concernant des Réduviidés (le 0 placé
dans la colonne des observateurs indique qu'aucune observation n'a été faite concer-
nant les rapports entre les deux Insectes). .
D'autres cas de mimétisme vrai sont encore notables : Polyloxus mimant ctes
Helopellis (Miridae), Myiophanes cavernicoles mimant les grandes Tipules, Ploearia
mimant des Culicides. Dans tous ces cas l'espèce mimée sert de proie au Réduve.

I. MAYNÉ (R.) et GHESQUIÈRE (J.), Hémiptères nuisibles aux végétaux du Congo belge (Ann.
Gembloux. XL, 1934, 41 p., 10 pL, Il fig.). •
36 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

PROIES OBSERVATION
'REDUVIIDAE INSECTES MIMÉS 1 DE PARASITISME
NON MIMÉES 1
faite par

Phonocionus Caesar Callibaphus longi- MAYNÉ et GHES-


Hagl. rostris Dr. QUIÈRE, 1934.
Phonoctonus fascia- Dysdercus supersli- MAYNÉ et GHES-
tus Beauv. • liosus Fabr. QUIÈRE, 1934.
Dysdercus haemor-
rhoidalis Sign. o
Ros ci u s elongatus MAYNÉ et GHES-
Schaum. QUIFRE, 1934.
P. fasciatus var. Dysdercus fasciatus MAYNÉ et GHES-
immilis Stal. Sign. QUIÈRE,1934.
Dysdercus nigrofas-
ciatus Stal. o
Dysdercus supersti-
tiosus Fabr. o 1

P. fasciaiusvar.sufJ- Dysdercus melano- MAYNÉ et GHES-


impictus Stal. deres Karsch. QUIÈRE,1934.
P. fasciatus var. Roscius circumda-
picturatus Fairm. tus Dist. o
Phonoctonus nigro- Dysdercus nigrofas- MAYNF et GHES-
fasciatus StàL Giatus Stàl. QUIÈRE,1934.
Dysdercus cardina-
lis Gerst. o
Phonoctonus Poul- Dys.dercus preliosus MAYNÉ et GHES-
toni Schout. Sign. QUIÈRE,1934.
Dysdercus uganda-
nus Schout. o
Roscius elongatus MAYNÉ et GHES-
Schaum. QUIÈRE, 1934.
Phonocionus lutes- Dysdercus sllpersli- MAYNÉ et GHES-
ce'ls Guer. Perch. lioslls. Fabr. QUIÈRE, 1934.
Pseudophonoctonus Dysdercus supersti-
formosus Dist. liosus Fabr.
o
Polytoxus Wahl- Helopeltis Ber g ro- MAYNÉ et GHES-
bergi Stal. ~ thi Schout. QUIÈRE, 1934.
Polytoxus Ghes- Helopeltis Labau- MAYNÉ et GHES-
quierei Schout. mei QUIÈRE, 1934.
Myiophanes spe- Diptères T ipulides JEANNEL, 1919.
luncarum Horv.
Ploearia sp. Culicides ROUBAUD et i
WEISS.
Diptère Culicide COLLART. in litt.
( Mansonoïdes).

"
\ ' "

INTRODUCTION 37
Dans les cas suivants aucune observation ne permet de supposer un rapport quel-
conque entre le prédateur et l'espèce mimée, bien que les ressemblances soient souvent
étonnantes : Emésites filiformes mimant les Orthoptères Mantides du genre Thes-
protia en Amérique (fig. 90 et 91), genres américains Hiranetis, Graptocleptes, Cos-
monytlus, genre africain Harpagocoris mimant étrangement des Hyménoptères.
Dans certains cas la ressemblance évidente de forme et de couleur constatée
entre le prédateur et sa proie est complétée par une analogie de comportement :
c'est ainsi que les Myiophanes, grands Emésites ailés des grottes de l'Afrique orientale,
prédateurs des Tipulides de forte taille qui hantent le même milieu, se balancent
très rapidement sur leurs longues pattes quand on les inquiète, exactement comme le
font les Tipules (1).
Si troublantes qu'elles puissent être, ces ressemblances restent difficilement
explicables et les divers auteurs qui ont traité la question sont d'avis bien divers.
D'ailleurs toutes ces opinions ne reposent, en ce qui concerne les Réduviidés, sur
aucune expérience contrôlée et les observations précises sont, comme nous l'avons vu
plus haut, extrêmement tares. Pour BRliDDIN il s'agit, dans le cas de ressemblance
entre le prédateur et sa proie, de mimétisme agressif (pseudopisematic mimicry de
POULTON), les Réduviidés imitant les Pyrrhocorides pour s'intro~uire inapercus
dans leurs colonies et pouvoir s'attaquer à eux plus facilement; cet auteur insiste
sur le fait que la ressemblance est plus constante et plus parfaite pour le dessous du
corps que pour le dessus et qu'ainsi cette ressemblance n'est pas destinée à jouer un
rôle'protecteur vis-à-vis d'un ennemi, Oiseau ou autre, attaquant l'Insecte par sa face
dorsale. Pour MARSHALL, au contraire, c'est un cas de ressemblance protectrice
(mimétisme batesien, aposematic mimicry). Quant à POULTON, il pense que Phonoc-
tonus et Dysdercus présentent un cas remarquable de' ressemblance synaposématique
ou ressemblance mullerienne, c'est-à-dire que les deux espèces tendent vers un même
but protecteur et qu'étant toutes deux désagréables à un même ennemi, l'éducation
de celui-ci se fait aux dépens d'une des deux espèces, mais profite aux deux. Enfin,
SCHOUTEDEN émet l'nypothèse, pour le moins hardie, que les Phonoclonus emploient
l'habit (sic) des Pyrrhocorides pour se mêler à leurs colonies et s'approcher ainsi,
inaperçus, d'une autre proie vivant sur les mêmes plantes et habituée à ne pas se
méfier de ce facies caractéristique.
Pour résumer, on ne peut que constater ces ressemblances étonnantes etsouhai-
ter que des observations précises viennent nouS apporter les éléments indispensa-
bles pour qu'une conclusion ne soit pas erronée. Toutefois, il est possible que la ressem-
blance d'Insectes de groupes divers ne soit qu'une simple convergence résultant,
comme l'homotypie, des réactions des Insectes à l'action du milieu et déterminant,
dans une même région, des colorations de types identiques. Ceci expliquerait le paral-
lélisme des variétés relativement localisées du Phonoctonus tasciatus avec les diverses
espèces de Dysdercus, les relations de ces Insectes n'ayant aucune influencè sur leur
ressemblance.

Stridulation. - Presque tous les Réduviidés sont c~pables d'émettre, quand on


les inquiète, une stridulation assez forte qui est toujours produite par le frottement
de l'extrémité du rostre sur une aire striée du prosternum. La seule exception
semble être les genres Phonolibes et Tegea, de la sous-famille des Tegeitae, dont
le rostre-grêle, de deux articles, s'étend parallèlement à la face ventrale de la tête et
se prolonge parfois jusqu'à l'abdomen.

1. JEANNEL (R.), 1919. Voy. All. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 155.
38 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

L'aire striée du prosternum affecte des formes très diverses (fig. 92 à 95). Dans
certains genres elle occupe le fond d'un étroit sillon arrondi; dans d'autres, ce sillon
est anguleux dans sa région médiane (fig. 92 et 95). Chez les Holoplililae, l'aire stridu-
latoire occupe une large surface ovalaire déprimée et à fond plat (fig. 93). Chez les
Emesilae à cavités cotyloïdes antérieures fermées, et situées tout en avant de la face
ventrale du prothorax, l'aire stridulatoire occupe le plus souvent l'angle interne d'une
dépression ménagée entre deux lames saillantes; chez d'autres Emesilae, Weslerman-
nia par exemple, l'aire stridulatoire est au contraire saillante et occupe l'un des plans
/

92. 95.
FIG. 92 à 95, aires stridulatoires prosternalés des Réduviide,. - 92, Rhinocoris.
93, Ptilocnemus. - 94. Wesfermannia. - 95, Ischnobaena.

d'une protubérance interco~ale à peu près pyramidale (fig. 94); de nombreuses formes
intermédiaires existent naturellement entre les principaux types définis ici.
D'une façon générale, à l'état de repos, la pointe du rostre repose normalement
sur l'aire stridulatoire mais, dans quelques genres, notamment chez les Réduviidés
hémophages de la sous-famille des Trialomilae, le rostre n'est pas arqué et est au con-
traire parallèle à la face ventrale de la tête; l'aire s' ridulatoire n'en est pas moins
normalement développée mais, pour émettre un son, l'Insecte doit incliner très forte-
ment sa tête vers le bas.

LE PEUPLEMENT.

Divers habitats. - Tous les Réduviidés étant des prédateurs, leur régime ali-
mentaire n'a sans doute pas une influence considérable sur les modalités de leur répar-
tition. On ignore d'ailleurs à peu près complètement le régime de presque toutes les
espèces et leur plus ou moins grande spécialisation à une ou plusieurs proies: il n'est
donc pas possible, dans l'état actuel de nos connaissances, d'en tirer le moindre ensei-
gnement relatif à leur rèpartition géographique. Il en est d'ailleurs de même quant à
leur distribution dans les divers milieux: les Insectes des collections portent le plus
souvent une étiquette de localité très imprécise et jamais de renseignements relatifs
au milieu dans lesquels ils ont été récoltés. Il est donc presque impossible de placer la
plupart des espèces dans un groupe écologique précis.
Il semble d'ailleurs que les « espèces indifférentes », au sens d'OLDHAUS, 'soient
assez nombreuses. On les rencontre sur de grandes distances, dans les terrains les plus
INTRODUCTION 39
variés, aussi bien en savane qu'en forêt et en plaine qu'en montagne. Ce sont: Rhi-
llocoris albopilosus, R. bicolor, R. puberulus, R. rapax" R. carmelila, Microcarenus
l'illosus, H ediocoris tascialus, Pseudophonoclonus tormosus, N agusla praecaloria,
Polididus Bequaerli, Vitumnus scenicus, Phonoclonus tascialus, Haemalochares obs-
curipennis, Cosmolestes aelhiopicus, Pisilus tipulitormis, Dinocleples inops, Eclri-
chodia gigas, Eclomocoris bigullatus, E. cruciger, E. quadrimaculalus, E. xanlhopus,
Leslomerus ochropus, L. spinipes, Fusius rubricosus, Pirales argenleopilosus, Acan-
lhaspis iracunda, A. sulcipes, A. obscura, Celhera musiva, Oncocephalus subspinosus,
Ghesquiera dimorpha, Polytoxus Wahlbergi, Calphurnia pallida, etc...
Pourtant, il faut noter la presque complète absence de formes montagnardes.
En effet, la plupart des espèces capturées en montagne l'ont été à une altitude infé-
rieure à 2.000 mètres, ce qui, en Afrique tropicale, ne peut guère être considéré comme
un milieu montagnard. Les seules espèces africaines pouvant être signalées d'altitude
sont: Tribelocephala kenyensis (2.600 m.), Rhinocoris venuslus (3.000 m.), Schidium
marmoralum (2.400 m.), Celhera kenyensis (2.100 m.), Rhinocoris segmenlarius
(2.100 m.), R. rapax (2.650 m.), R. castanescens (2.200 m.).
Comme toujours en Afrique, les espèces de plaine peuvent être divisées en deux
grands groupes, l'un fréquentant la forêt et comprenant des espèces presque toujours
macroptères, l'autre fréquentant la zone des savanes et groupant de nombreuses espèces
présentant ~rès fréquemment des types brachyptères et aptères (1). Parmi les espèces
forestières une mention particulière doit être faite pour certaines espèces corticoles
présentant des caractères adaptatifs très particuliers; c'est ainsi que les Heteropinùs
et Plalymicrus, vivant sous les écorces, sont très déprimés et leur abdomen présente
une large surface plate limitée par des carènes, leurs yeux sont très petits, etc... Des
genres présentant à peu près les mêmes caractères et vivant dans les mêmes conditions
se rencontrent également dans les régions chaudes d'Amérique (Thymbreus) et d'Asie
(Velilra, Sminlhocoris, Opinus).
Un certain nombre d'espèces psammophiles se rencontrent dans la zone saha-
rienne, mais toutes appartiennent à des genres largement répandus. Ce sont Coranus
K irilschenkoi et C. Chanceli, Pseudoreduvius armipes, Reduvius tabidus, R. aoulli-
minden, R. libeslinus, Rhaphidosoma Dallonii, etc... Tous sont caractérisés par leur
coloration jaune pâle et presque tous présentent des formes brachyptères ou aptères.
La faune des terriers et des nids, presque entièrement inconnue en Afrique,
compte certainement quelques Réduviidés; on sait qu'en Amérique les Triatoma sont
des hôtes assidus des terriers de Tatou. En Afrique, les quelques espèces connues des
nids le sont tous de nids d'autres Insectes: Empicoris (Ploeariola auct.) lessellala
trouvé dans des nids de Copéognathes, Holoplilitae vivant dans ou aux abords immé-
diats des Fourmilières ainsi qu' Acanthaspis sulcipes. D'autres espèces, asiatiques celles-
là, ont été trouvées dans les termitières (2) : des Acanthaspites (Holotrichius), Salya-
vatites, Ectrichodiites, Harpactorites, etc... Il est vraisemblable que des recherches
effectuées en Afrique permettraient de déceler des Réduviidés termitophiles.
Les Réduviidés vivant dans les grottes sont peu nombreux et toutes les espèces
citées du milieu souterrain appartiennent à des genres qui comptent d'autres espèces
vivant en plein air: Bagauda, Lhoslella, Myiophanes, Berlandiana, Khatra. D'ailleurs,
presque toutes les espèces capturées dans les grottes ont également été rencontrées

1. Il est curieux de noter que, chez les Orthoptères, on constate le phénomène inverse: les formes
forestières sont fréquemment aptères alors que les formes de savanes sont ailées (L. CHOPARD, in.
litt.).
2. BREDDIN (G.), Rhynchoten aus Ameisen und Termitenbauten (Ann. Soc. ent. Bel., XLVIII,
1904, p. 407-416).
40 RÉDUVIlDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

hors de celles-ci. Elles ne fréquentent guère que l'entrée des cavernes et elles ne
diffèrent pas, morphologiquement, des espèces non cavernicoles des mêmes genres.
Quoi qu'il en soit, en ·aucun cas nous ne rencontrons chez les Réduviidés de vrais
cavernicoles et nous n'avons toujours que des troglophiles typiques. Il semble bien,
dans les cas les plus caractéristiques, qu'il s'agit d'une adaptation actuelle, ou tout au
moins récente, à la vie dans les cavernes, d'espèces forestières obscuricoles et hygro-
philes qui trouvent dans le milieu souterrain à la fois l'humidité et l'obscurité qu'elles
recherchent en même temps qu'une abondante nourriture fournie par les nombreux
Diptères et Lépidoptères se réfugiant dans les grottes.

Histoire du peuplement. - On sait que la souche des Hémiptères s'est différen-


ciée sur le Gondwana (1). Aussi, bien que de nombreux Réduviidés soient encore
inconnus et que, par suite, le détail de l'histoire des lignées reste difficile à préciser,
n'est-il pas surprenant de trouver dans les grandes lignes du peuplement de cette
famille presque tous les types de lignées gondwaniennes.
Presque toutes les sous-familles constituent autant de grands groupes Inabré-
siens caractéristiques répandus dans toutes les régions intertropicales du globe :
Emesilae, Slenopodilae, Saicilae, Acanlhaspidilae, Piralilae, etc ... Certains genres
très anciens présentent d'ailleurs la même distribution: Pygolampis, Gardena, Empi-
coris, Oncocephalus, etc..., qui est celle de nombreuses lignées.
Les lignées gondwaniennes orientales sont les mieux représentées en Afrique.
Elles peuplent le pourtour de l'Océan Indien, depuis l'Australie jusqu'à l'Afrique et
Madagascar en passant par l'Indo-Malaisie : Rhinocoris, Pirales, Tegeilae, Bagauda,
Lisarda, eto... C'est à partir de ces lignées que se sont effectuées, d'une part le peuple-
ment de l'Asie nord-orientale, et, au Montien, celui du Sud de l'Europe; ces espèces, peu
nombreuses, qui ont gagné la région méditerranéenne au Montien sont très caracté-
ristiques et appartiennent à des genres très bien représentés dans les régions tropi-
cales : Gardena, Lisarda, Holoplilus, Saslrapada, Pygolampis, Polyloxus, Slenolae-
mus, etc ...
Toutefois, de grandes lignées, s'étendant de la région orientale à l'ouest de l'Afri-
que, font défaut à Madagascar; ce sont les lignées des sous-familles des Holoplililae
et des Tribelocephalilae, qui s'étendent toutes deux jusqu'à l'Australie, la Chine et le
Japon et dont la première a également'un représentant en Afrique du Nord. Il en est
de même de nombreux genres appartenant à d'autres sous-familles: Lisarda, San-
losia, Eclrichodia, Acanlhaspis, Reduvius, etc... Par contre, certaines lignées préjuras-
siques sont communes à l'lndo-Malaisie et à Madagascar, mais n'ont pas atteint l'Afri-
que continentale: Lophocephala, Cenlrocnemis, etc...
Une lignée africano-brésilienne typique est constituée par la sous-famille des
Vesciilae qui comprend deux genres extrêmement voisins, l'un, ,Chopardila, répandu
de la Côte d'Ivoire au Chari, l'autre Vescia, localisé dans les llanos sud-américains.

Régions zoogéographiques. - L'Afrique noire française est peuplée d'éléments


ressortissant soit de la région éthiopienne, soit de la région paléarctique. Les Réduvii-
dés dépendent de trois sous-régions caractéristiques :
10 Sous-régio.n saharienne peuplée en majeure partie d'éléments méditerranéens,
ou à affinités méditerranéennes, et qui s'étendent jusque dans la zone sahélienne
du Soudan où ils entrent en contact avec les éléments éthiopiens typiques. Très

1. JEANNEL (R.l, 1932. - La genèse des faunes terrestres. Éléments de biogéographie (Paris,
Presses Universitaires, 514 p., fig., pl.).
INTROD~UCTlO'N 41
pauvre en nombre d'espèces, cette région est, en ce qui concerne les 1 Réduviidés,
absolument dépourvue de genres particuliers, mais presque toutes les espèces sont
des endémiques bien caractéristiques de la sous-région : Raphidosoma Dalloni,
Coranus Kirilsehenkoi, C. Chaneeli, Pseudoreduvius armipes, Reduvius labidus.
20 Sous-région d'Afrique orienlale englobant toute la zone de savanes et s'éten-
~ant depuis le Sénégal jusqu'à l'Afrique ?rientale età l'Angola. Elle ne comprend
qu'un nombre relativement faible d'espèces endémiques. Pourtant beaucoup d'entre
elles ont une très vaste répartition : Oneoeephalus sordidus, Paraplynus lugubris,
Plalymeris
,
bigullala, Androclus piclus, Braehysandalus bieolor, Eclomoeoris diehrous ,

FIG. 96, divers types de répartition :


Pst!lldoredllvius arm/nes
/' (sdhdrien) lx)(xxxj
x,,)l fl.eduvlus /dbldl.ls (sdhdrl~n'

fJdrdj7/yI7I/S (1I~(/lJrù (orien Id!) Sdnfosld etylnrocfjlh<!/a (occidenral)

Te/rox/a JJeàuvois/ (con'30la;5 J (m!oc)U1$ lilermtj?es (for~stier)

E. feneslralus, Eclriehodia senegalensis, Aprepolesles Berlandi, Bequaerlidea eximia,


Phonoclonus luleseens, Coranus lalerilius. Il convient d'ailleurs d'insister sur le fait
que, dans l'Afrique noire française, cette zone est très loin d'avoir été prospectée de
façon suffisante. Cette zone est également remarquable par la présence d'éléments
méditerranéens sahéliens q\li l'atteignent en contournant la zone désertique, soit en
empruntant la vallée du Nil, soit en longeant la côte atlantique : Paramphibolu§
pusillus, Reduvi'us minulus,. Pasira basiplera, Reduvius labidus, Hololriehius Innesi,
etc... De même, certains de s~s éléments ethiopiens ont atteint l'Afrique du Nord en
empruntant les mêmes voies: Glymmalophora dubia, Pirales ehiragra, P. slrepilans,
Rhapaclor biparlieeps, Nagusla Simoni, N. luberosa, etc ... En outre, un certain
nombre de formes forestières originaires de la sous-région d'Afrique occidentale
pénètrent dans la zone de savanes par les forêts galeries.
42 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

30 Sous-région d'Afrique occidenlale comprenant toute la zone de forêt primitive


et s'étendant du Libéria jusqu'à l'Est du Congo belge. Cette sous-région est toutefois
divisée en deux blocs partiellements isolés par la zone de savane Togo-Dahomey
qui atteint le golfe de Guinée. Sa faune est assez riche en genres endémiques: Lhos-
lella, Afrodecius, Anacanlhiocnemis, Plynaspis, Recicolus, Heleropinus, Plalymicrus,
Miomerocerus, Libyomendis, Menbyolidis, Teslusius, Jeanneliella, Coliniella, Hoplo-
pium, Varelia, etc .. , et surtout très riche en espèces dont le plus grand nombre se
rencontre dans toute la sous-région: Schidium Schouledeni, Pelalocheirus rubiginosus,
P. Murrayi, Tribelocephala breviceps, T. irislis , Anacanlhiocnemis punclum-nigrum,
Argolis cala barensis , Thodelmus addahensis, Celhera maculipennis, Acanlhaspis pelax,
A. vidua, Eriopreda Feai, Hermillus edo, Khafra elegans, Cerilocus inermipes, Plaly-
micrus albivenlris, P irales nilidicollis, Eclomocoris preliosus, Lamolleus ornalus, M icros-
lemma alrocyanea, Eclrichodia anlennalis, E. barbicornis, Cenlraspis imperialis, San-
losia maculala, Bocalella nigripennis, Peprius nodulipes, Veslula linealiceps, Cora-
nopsis villala, Margasus Afzelii, M. impiger, Hoplopium spinosum.
D'autres espèces sont localisées dans le bloc Liberia-Côte d'Ivoire: Schidium
assiniensis, Colasiella malercula, Lisarda crudelis, Tri belocephala curlicornis, Telroxia
nigrospinosa, Sanlosia erylhrocephala, Sphedanolesles Delallrei, Molo Meloui, Nacorus
hirsulus, Pseudophonoclonus arcualus, Nagusla pruinosa. Enfin le bloc congolais
compte lui aussi de nombreuses formes qui lui sont propres: Falsogardena annulala
Bagauda giganlea, Lisarda gullulifera, Eudima Varelae, Pelalocheirus variegalus.
Oncocephalus Aslridae, Acanlhaspis biIineola, Telroxia Beauvoisi, Plynaspis fla-
veola, Psyllala horrida, Recicolus poecilus, Pirales Collarli, Kalanga chalybeus, Okondo
Collarli, Sanlosia finilima, S. villicollis, S. rasilis, Harpagocoris perspeclans, Panlo-
leisles rex, Masligonomus lividicollis, Vadimon nodosus, Phonoclonus Caesar, Aulen-
, lha Ferranli, Varelia Schouledeni, etc ...
n convient de noter ici qu'une proportion de plus en plus élevée d'éléments de
la zone de savanes vient peupler la zone de forêt, au fur et à mesure des défriche-
ments.

_.LES RÉDUVIIDÉS ET L'HoMME.

Rôle utile. - Tous les Reduviidae étant des prédateurs, il est évident qu'ils rem-
plissent un rôle utile à l'Homme dans la mesure ou leurs proies sont des Insectes
nuisibles. C'est ainsi qu'en Afrique, de nombreuses espèces vivent, au moins partiel-
lement, aux dépens des Dysdercus, Callibaphus et autres Pyrrhocoridae nuisibles au
Cotonnier : Phonoclonus, Cosmolesles, Rhinocoris, Eclrichodia, Pisilus, Vilumnus,
etc ... Leur rôle n'est certainement pas négligeable, car certains auteurs ont pu noter
qu'un Phonoclonus est capable de consommer de quatre à six Dysdercus dans une
seule journée. D'autres Reduviidae de divers genres, Sphedanolesles, Saslrapada,
Oncocephalus, Polyloxus s'attaquent aux Miridae du genre Helopellis si nuisibles aux
cultures de Manioc, Ricin, Hevea, etc... Le Carcinomma aslrologus est prédateur des
Sahlbergiella (Miridae) , importants parasites du Cacaoyer. D'autres encore s'atta-
quent aux chenilles des Lépidoptères.
Au point de vue médical quelques espèces sont également utiles, notamment les
Acanlhaspidilae du genre Phonergales qui sont de grands destructeurs de Tiques vec-
teurs de la (( Tick fever » (1) et divers Emesilae : Tinna, Ploearia (2) qui s'attaquent

1. WELLMANN (F.), On a hemipterous insect which preys upon bloodsucking Arthropods


and which occasionally attacks mammals and man. - Journ. Trop. Med., London, IX, 1906, p. 97-98.
2. ROUBAUD (E.) et WEISS (A.), Arch. /nst. Pasto Tunis, XVI, 1927, p. 81-83, fig.
L' _'

INTRODUCTION 43
surtout aux Culicides et aux Phlébotomes. Dans la région paléarctique le Reduvius
personalus, hôte des maisons, est un destructeur actif des Diptères et des Punaises
des lits, alors que le Reduvius pallipes KLUG, de la région méditerranéenne, est, comme
les Phonergales, susceptible de détruire diverses Tiques (E. BRUMPT, in. litt.).

Rôle nuisible. - Chacun connaît le rôle néfaste des grands Réduviidés hémopha-
ges d'Amérique, Trialoma, Rhodnius qui se nourrissent du sang des Vertébrés et
communiquent à l'Homme le Trypanosoma Cruzi qui donne la Maladie de CHAGAS
ou trypanosomose américaine, maladie grave pouvant entraîner la mort. Les Réduvii-
dés s'infestent en piquant des individus malades ou divers animaux sauvages comme
les Tatous et les Sarigues. Ce sont les déjections de l'Hémiptère qui, en souillant les
muqueuses buccale, nasale ou oculaire de l'~omme lui transmettent la Maladie de
CHAGAS (1). Le Trialoma ru brotasciala , espèce subcosmopolite se rencontrant dans
toutes les régions chaudes du globe, n'a pas été étudié en Afrique tropicale, où il est
d'ailleurs assez rare, au point de vue de sa parasitologie; !liais, à la Réunion et à Mau-
rice, on le rencontre infecté, dans 80 % des cas, par un Flagellé, Trypanosoma Boylei
LAFONT, très voisin du Trypanosoma Cruzi. Dans l'Inde, DONOVAN a rencontré, dans
quatre-vingt-dix Trialoma rubrotasciala sur cent, le Flagellé Crilhidia conorrhini
et a accusé le Réduviidé de transmettre le Kala-azar, sans que d'ailleurs cette hypo-
thèse ait été confirmée par l'expérience. En Amérique, d'autres Trypanosomes ont
été rencontrés chez les Trialomilae: Trypanosoma neolomae chez Trialoma prolracla
et Trypanosoma Rangeli chez Rhodnius prolixus, etc ...
En Afrique où les parasites des Réduviidés n'ont pratiquement pas été recher-
chés, quelques auteurs (2) ont signalé un Leplomonas sp. chez Rhinocoris albopilosus
ainsi qu'un autre Flagellé, Crilhidia vacuolala. Un Leplomonas a également été trouvé
chez Cosmolesles piclus. On sait qu'une espèce du même genre, Leplomonas agilis, a
été décrit du Rhinocoris iracundus de la région paléarctique (8). Dans l'Ouganda
Miss Muriel ROBERTSON signale également des Flagellés indéterminés chez un Rédu-
viidé (4 ).
Un autre Réduviidé africain, Acanlhaspis sulcipes, a été accusé par Marc BOUIL-
LEZ, pour des raisons épidémiologiques, de transmettre le goitre endémique (BRUMPT,
loc. cit. p. 953). Cette hypothèse est très invraisemblable, car l'A. sulcipes est un pré-
dateur des Fourmis (R. JEANNEL).

MÉTHODES DE CHASSE ET CONSERVATION

Comme on l'a vu précédemment, les Reduviidae se rencontrent dans les milieux


les plus divers. Les chasses les plus productives sont évidemment la chasse au filet
fauchoir, robuste filet de toile solide que l'on promène énergiquement dans les herbes,
et la chasse au « parapluie japonais», pièce d'étoffe blanche 'd'un mètre carré mainte-
, nue étendue par deux bâtons en croix et qu'on place sous les arbustes pendant que l'on
frappe ceux-ci avec une canne. Il sera particulièrement intéressant de renouveler
ces méthodes de chasse de jour et de nuit, dans un même endroit, beaucoup de Rédu-
1. BRUMPT (E.), Précis de Parasitologie (Masson, Paris, 1927).
2. RODHAIN (Dr. J.), PONS (Dr. C.), VAN DEN BRANDEN (Dr. F.) et BEQUAERT (Dr. J.) Lep-
lomonas d'Asilides et Trypanosomides intestinaux de Réduves et d'Hémiptères phytophages au
Katanga. - Rev. Zool. Bot. Afr., II, 1913, p. 291-301, 7 fig.
3. CHATTON (E.), Sur un Trypanosomide nouveau: Leptomonas agilis d'une Réduve indigène
(Harpactor iracundus Scop.). - Comptes rendus Soc. Biol., LXVI, 1909, p. 981.
4. ROBERSTON (M.), Notes on sorne Flagellate infections found in certain Hemiptera in
Uganda. - Reports of the Sleeping Sickness Commission of the Royal Society, nO XII, p. 132.
44 RÉDUVIIDÉ& DE L'AFRIQUE NOIRE

viidés devant être nocturnes. L'écorçage des arbres morts permettra la capture de
formes curieuses (Heteropinus, Platymicrus, 'etc... ). Les recherches dans les termi-
tières et les fourmilières donneront également· des formes intéressantes. Enfin, en
retournant les pierres ou les débris jonchant le solon rencontrera de nombreuses espèces,
notamment des formes nocturnes qui se réfugient sous un abri pendant le jour.
Les Réduviidés seront tués de préférence à l'aide du cyanure de potassium. Des
flacons de chasse équipés avec ce produit se trouveront tout préparés chez les mar-
chands naturalistes. Faute de cyanure, on pourra tuer ces Insectes dans un flacon à
large ouverture garni de sciure de bois que l'on humecte, avant la chasse, de quelques
gouttes d'éther acétique ou, à défaut de ce produit, de tetrachlorure de carbone.
On peut naturellement 'employer de nombreux autres produits : éther sulfurique.
essence, benzine, etc ... ; mais les Insectes tués de cette façon restent extrêmement
raides et sont très difficilement utilisables. En brousse, les Hémiptères récoltés seront
placés sur des couches de coton (1) et saupoudrés de naphtaline pour éviter les moi-
sissures et les Insectes pillards, chaque couche de coton étant en outre munie d'une
étiquette portant l'indication des lieux et date de capture et, à l'occasion, les obser-
vations biologiques qui ont pu être faites. Les couches de coton sont ensuite placées
dans des boîtes de bois ou de carton; les boîtes de métal sont à proscrire formellement,
car leur emploi entraine à coup sûr la fermentation des Insectes et leur perte irrémé-
diable. :'
Pour la préparation) chaque couche de coton garnie d'Insectes est placée dans un
récipient fermant hermétiquement et sur une couche de sable humide. En quelques
helires, les Hémiptères sont suffisamment ramollis pour être préparés. Après les avoir
débarrassés, à l'aide d'un pinceau fin,' de la naphtaline qui les couvre, il suffit de les
piquer au milieu de l'écusson avec une épingle correspondant à leur grosseur, en dis-
posant les pattes et les antennes de façon symétrique. Les Réduviidés de moyenne et
de petite taille seront collés sur des paillettes de carton elles-mêmes montées sur une
épingle. Chaque Insecte préparé sera soigneusement muni d'une étiquette sur laquelle
seront reportées les indications de lieux et de dates notées au moment de la capture.
Après une dessiccation aussi complète que possible les Insectes seront rangés en
collection dans des boîtes à fond liégé et fermeture hermétique. Toujours pour éviter
les moisissures, chaque boite sera garnie de naphtaline en poudre ou d'un tampon de
coton fiché sur une épingle et imbibé de créosote.

1. Pour la fabrication des couches de coton, consulter' : COLAb (G.), La conservation des Insectes
non préparés. L'Entomologiste II, 1946, p. 27-30, 1 fig.
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SYSTÉMA1IQUE
FAMILLE DES REDUVIIDAE

La famille des Reduviidae a été créée par LATREILLE en 1807. Elle est groupée
~vec les Ochteridae, les AepophiLidae, les Leptopodidae, les SaLdidae, les Phymalidae
et les HenicocephaLidae en une grande superfamille, les Reduvioidea (BÔRNER, 1934),
qui réunit uniquement des Hétéroptères prédateurs. Quant aux Nabidae, que les
anciens auteurs ne considéraient que comme une sous-famille des Reduviidae et que
BÔRNER laisse dans ses Reduvioidea, il semble bien que leur place naturelle est en
réalité auprès des Anlhocoridae; leur anatoïnie interne, en tout cas, nécessite ce
rapprochement (J. CARAYON).
Les Reduviidae sont des Hétéroptères dont la différenciation est très ancienne et,
par bien des caractères, ils peuvent être considérés comme très primitifs. On les divise
en un nombre de sous-familles assez élevé. Certaines de ces sous-familles, Bactroditae
et Hammatoceritae, sont propres à l'Amérique centrale et méridionale. D'autres sous-
familles (Emesitae, Triatomitae) ont été élevées au rang de familles par certains
~uteurs, mais leurs caractères, aussi bien internes qu'externes, ne justifient en rien
ces modifications. Les sous-familles africaines peuvent se différencier à l'aide du
tableau, suivant.

TABLEAU DES SOUS-FAMILLES

1. Hanches antérieures courtes, moins de trois fois aussi longues que larges,
ne dépassant jamais la tête en avant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
Hanches antérieures très allongées, filiformes, plus de trois fois plus lon-
gues que larges, dépl1ssant la tète en avant....... (p. 425), Emesitae
2. Apex de l'écusson arrondi, aigu ou avec une épine.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
Apex de l'écusson large avec deux ou trois épines ou mucrons .
· , (p. 179), Ectrichodiitae.
3. Hanches antérieures courtes, globuleuses ou coniques. . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
Hanches antérieures deux fois plus longues que larges, présentant un apla-
tissement externe sur toute leur longueur.......... (p. 225), Piratitae.
4. Pas d'ocelles...................................................... 5.
Ocelles toujours présents. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.
5. Corps avec des soies éparses. Tubercules antennaires non saillants. Pro-
notum allongé .. " . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
Corps tomenteux. Tubercules antennaires obliquement saillants latérale-
ment. Pronotum très large . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 410), Tribelocephalitae.
6. Premier article des antennes assez épais, plus court que le second .
· . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 253), •Vesciitae.
Premier article des antennes très long et grêle, plus long que le second .....
· . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (p. 422), Saicitae.
7. Rostre de deux articles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (p. 171), Tegeitae.
Rostre de trois articles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.
45
,;

46 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

8. Cavités coxales antérieures, ouvertes en arrière, s:tuées au bord posté-


rieur du pronotum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9.
Cavités -coxales antérieures fermées en arrière, de sorte qu'il existe une lon-
gue partie postcoxale au prosternum............ (p. 162), Raphidosomitae.
9. Tarses antérieurs de deux articles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 10.
Tarses antérieurs de trois articles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Il.
10. Tarses intermédiaires de deux articles normaux ou de trois articles réduits
et logés dans une fovéole apicale du tibia. Tibias antérieurs avec une
longue et étroite fovéole apicale dans laquelle le tarse, normalement
replié, vient se loger. Les tarses antérieurs extrêmement petits .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 175), Apiomeritae.
Tarses intermédiaires de trois articles. Tibias antérieurs plus ou moins com-
primés ou munis d'expansions lamelleuses. . . . . . . . . . . . (p. 340), Salyavatitae.
11. Premier article des antennes toujours plus petit que le second. . . . . . . . . . .. 13.
Premier article des antennes touj ours plus long que le second. . . . . . . . . . .. 12.
12. Tête avec un sillon interoculaire. Écusson bien vi'>ible. Rostre court et
courbé.............. (p. 46), Harpactoritae.
Tête sans sillon interoculaire. Écusson caché sous le pronotum. Rostre
très long, appliqué contre la face ventrale du corps. (p. 174), Heterocleptitae.
13. Premier segment abdominal visible avec un trichome médian. Corie réduite
à quelques petites cellules basales hyalines. Élytres beaucoup plus longs
et larges que l'abdomen. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 354), Holoptilitae.
Premier segment abdominal sans trichome. Corie grande, toujours opaque,
avec des nervures longitudinales. Élytres au plus légèrement plus longs
que l'abdomen.................................................. 14.
14. Antennes à deuxième article se repliant normalement sous le premier. Prono-
tum le plus souvent allongé, à lobe postérieur toujours plus court que
l'antérieur. Élytres présentant généralement une grande cellule discale ..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 362), Stenopoditae.
Antennes à second article normalement libre et rejeté latéralement. Pro-
notum transverse à lobe antérieur plus court que le postérieur (sauf
chez Platymicrus et Heteropinus, mais, dans ce cas, abdomen avec une
aire plate 1imitéé par une carène). Élytres sans cellule discale " 15.
15. Tête avec une impression transversale ou une constriction annulaire en
arrière de~ yeux. Antennes insérées assez près des yeux. Pronotum tou-
jours divisé en deux lobes distincts. . . . . . . .. . . ... (p. 257), Acanthaspiditae.
Tête allongée, sans impression transversale ni constriction en arrière des
yeux. Antennes insérées loin des yeux. Lobe antérieur du pronotum
indistinct. . . . ....... ....... .. (p. 255), Triatomitae.

Subfam. HARPACTORITAE REUTER, 1887

Cette sous-famille, qui groupe de nombreux genres présentant les facies les plus
divers, est caractérisée par le rostre de trois articles, la présence d'ocelles générale-
ment situés sur une élévation transverse du lobe postérieur de la tête surplombant
le sillon interoculaire, les antennes longues et grêles', de quatre articles séparés par un
petit nodule intercalaire, le premier article toujours beaucoup plus long que le
deuxième, le pronotum à lobe postérieur au moins aussi long que l'antérieur, les élytres
presque toujours bien développés et présentant une cellule discale petite, à quatre ou
cinq angle, et deux cellules apicales inégales, les pattes le plus souvent longues et
HARPACTORITAE. - TABLEAU DES GENRES 47
grêles, à tibias antérieurs munis, à l'apex de leur face interne, d'un ergot saillant.
Pas de fossettes spongieuses distinctes aux tibias. Tarses de trois articles, le premier
extrêmement petit.
Mâle : pygophore le plus souvent ouvert dorsalement avec les côtés du bloc
anal fortement sclérifiés. Valves génitales et apophyses du bord ventral du pygophore
variables. Pénis membraneux armé de sclérifications variables et à sac interne génf>.
ralement muni de plaques d'écailles ou d'épines.
Femelle : tergite IX presque toujours vertical, à gonapophyses invaginées.
Lames du sternite VIII échancrées en dessous à l'apex, à gonapophyses plates et
contiguës.
Distribution. - Cette sous-famille est répandue sur tout le globe. Elle est divisée

en deux grandes lignées, l'une, celle de Rhinocoris, caractérisée par l'absence de tuber-
cules aux mésopleures, l'autre, celle de Coranus, caractérisée par la présence de tuber-
cules aux mésopleures. Ces deux grandes lignées occupent ensemble la totalité de l'aire
de la sous-famille et se subdivisent en un grand nombre de petits groupes reliés les uns
aux autres par des formes intermédiaires.

TABLEAU DES GENRES

1. Mésopleures sans tubercule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.


Mésopleures avec, contre les propleures, un petit tubercule généralement
bien visible, mais parfois caché sous la pubescence. . . . . . . . . . . . . . . . . .. 29.
2. Ongles simples, parfois avec une petite saillie triangulaire à la base. . . . . . . . 3.
Ongles nettement dentés 0000• • . . • • • • • • • 4.
3. Fémurs antérieurs des cf épais, avec un tubercule ventral après le milieu.
Long. 9-15 mm ... 00o • • • • • o' 0000••.• 00o . . •• • • • • (p. 51), AmphibDlus.
Fémurs antérieurs des cf avec de fortes nodosités dorsales. Long. 4-5 mm .
. 0' .••••..•........• 0.• 0000... 0. • . • • • . • . . . . . .• (po 52), Paramphibolus.
4. Pronotum à bords latéraux entièrement rebordés et explanés, droits avec une
petite échancrure anguleuse au niveau de la constriction transverse
(fig. 214) 0.•.••..•• 0...••.•... 0. . . . . . . .. (p. 123), Phonoctonus.
Pronotum à bords latéraux non, ou pas complètement rebordés, formant un
angle ouvert au niveau de la séparation des deux lobes ... 00..•.. 0•• 0• 5.
5. Impression longitudinale médiane du lobe antérieur du pronotum attei-
gnant en arrière la constriction transverse 10. 0 • • • • • ••

Impression longitudinale médiane du lobe antérieur du pronotum n'attei-


gnant pas, en arrière, la constriction transverse 0• 00. 000. . • • . • • • . . . • • • 60
6. Lobe antérieur du pronotum plus court que le postérieur ..... 0• • • • • • • • • • 80
Lobes du pronotum subégaux en longueur 0.•• 00•.. 0•••. 0• • . • . • 7.
7. Tête très courte, épaisse, beaucoup plus courte que le pronotum. 0 ••••••••

• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • (p. 78), Lamottellus.


• • • • • • • • • • • • • • • • • 0 • 0 • • • • ••

Tête grêle et allongée, aussi longue que le pronotum. o. (p. 77), Aprepolestes. 0

8. Tête courte et large, à peine plus longue que la moitié du pronotum, moins
de deux fois aussi longue que large avec les yeux.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
Tête longue et grêle, plus de deux fois plus longue que large avec les yeux ..
• • • • • . •. • . . • • . • . . . • . • • • • • • . • . • • • . • • 0.••• 0.• 00• . •• (p. 55), Rhinocoris.
9. Tête et pronotum granuleux 000• 0...•• 0.• (p. 75), Dinocleptes.
Tête et pronotum lisses (p. 73), Hediocoris. 0 • • • • • • • • • ••

10. Tête inerme ... 000. 0...•..•..• 0.•..••...••.••..••••••.. o... ..... . . 16.
Tête avec une épine ou un tubercule saillant derrière chaque antenne. . .. Il.
48 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

11. Premier article du rostre plus long que l'article II...... (p. 121), Endochus.
Premier article du rostre plus court que l'article II..... . . . . . . . . . . . . . .. 12.
12. Disque du lobe postérieur du prono~um parfois avec deux nodosités, tou-
jours sans épine 13.' 0 0 •• 0 • • • • • • • • • • •

Disque du lobe postérieur du pronotum avec deux épines très longues et


grêles .... 0 ••••••• 0 •••••••• 0 (p. 92), Bequaertidea.
• • • • • • • • • • • • • • • • • ••

13. Premier article des antennes aussi long que la tête et le pronotum pris
ensemble. 0 0........... (po 119), Vestula.
Premier article des antennes plus court que,la tête et le pronotum pris
ensemble. 0 •••••••••••••••• : •••••••• 14. 0 ••••• 0 • • • • • • • • • • • • • • • • • • •

14. Fémurs inermes, fortement noduleux ..... 0.. 0......... (p. 117), Vadimon.
Fémurs sans nodosités, les antérieurs épineux en dessous. . . . . . . . . . . . . . .. 15'.
15. Fémurs intermédiaires épineux en dessous. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 95), Moto.
Fémurs intermédiaires inermes en dessous. . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 96), Nimba.
16. Écusson prolongé en arrière par une' expansion foliacée. . . . . . . . . . . . . . . .. 17.
Écusson simplement arrondi ou aigu en arrière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 18.
17. Élytres une fois et demie aussi longs que l'abdomen... (p. 102), Callilestes.
Élytres dépassant à peine l'abdomen............... (p. 99), Cosmolestes.
18. Premier article du rostre distinctement plus long que l'article II .
· . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 109), Testusius.
Premier article du rostre au plus aussi long que l'article II. . . . . . . . . . . . . . 19.
19. Deuxième article du rostre deux fois et demie aussi long que l'article 1.
Fémurs avec des anneaux saillants, leur donnant l'aspect d'une tige
de Bambou, et une très forte nodosité apicale. . . . . . . . . .. (p. 93), Peprius.
Deuxième article du rostre moins de deux fois aussi long que l'articl~ II.
Fémurs sans anneaux saillants, parfois légèrement noduleux. . . . . . . . . .. 20.
20. Lobe antérieur de la tête beaucoup plus long que le lobe postérieur. . . . . . .. 21.
Lobes de la tête égaux en longueur ou lobe postérieur plus long que l'anté-
rieur 0 0 • 0 •• oo ••••••••••••••• o' .. .. 24. 0 • 0

21. Côtés de la tête, en avant des yeux, plus longs que la distance séparant le
bord postérieur des yeux du pronotum .. (po 79), Rhapactor. 0 • • • • • • • • • • •

Distance séparant le bord postérieur des yeux du pronotum plus grande que
la longueur des côtés de la tête, en avant des yeux 22. 0 •• 0 0 • • • • • • ••

22. Pronotum bien plus long que large o (p. 110), Haematochares. 0

Pronotum au moins aussi large que long o. 23. 0 •••••••

23. Tête allongée, beaucoup plus longue que large avec les yeux. Téguments
glabres ..... 0 0 0 0 ••••••••••••••••••••••••• (p. 54), Coliniella. 0 ••••••• 0

Tête arrondie, à peine plus longue que large avec les yeux. Tégument avec
une large et dense pubescence dressée. . . . . . . . . . . .. (p. 49), Microcarenus.
24. Lobe postérieur de la tête plus long que le lobe antérieur 25. 0 0 • • ••

Lobes de la tête subégaux en longueur 28. 0 •••••••••••• 0 •• 0 • • ••

25. Connexivum très large, chaque segment fortement lobé 26. 0 0 •• 0 ••••• 0 0 • • ••

Connexivum médiocre, avec la marge externe régulièrement courbée. . . .. 270


260 Fémurs avec deux nodosités. Angles latéraux du lobe postérieur du prono-
tum distinctement déprimés. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 114), Mastigonomus.
Fémurs simples. Angles latéraux du pronotum à peine déprimés .. 0 ••••• 0 •

• •••• 0 ••••••••••• 0 •• 0 •••••••• (p. 112), Pantoleistes.


0 ••••••••••• 0 •••• 0

27. Cellule discale des élytres au moins quatre fois plus longue que large. Élytres
plus de trois fois aussi longs que le pronotum n'est large ... : .. 0 ••• 0 ••

• •• 0 •••••••••••••••••••• 0 (p. 104), Harpagocoris.


••••••••••••••• 0 • • • • •
, '\

HARPACTORITAE. - MICROCARENUS 49
27. Cellule discale des élytres un peu plus longue que large. Élytres un peu plus
de deux fois aussi longs que le pronotum n'est large.. '(p. 91), Bocatella.
28. Fémurs antérieurs noduleux. Apex des fémurs postérieurs n'atteignant pas
l'apex des élytres........... . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 80), Sphedanolestes..
Fémurs antérieurs non noduleux. Apex des fémurs postérieurs atteignant
l'apex des élytres. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... .. (p. 97), Pisilus.
29. Tête avec une épine ou un tubercule derrière chaque antenne. . . . . . . . . . .. 30.
Tête sans épine ni tubercule derrière les antennes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 33.
30. Lobe postérieur de la tête plus large que long. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 31 .
Lobe postérieur de la tête plus long que large. . . . . . . . .. (p. 127), Coranus.
32. Yeux très saillants, aussi larges que longs, vus de dessus. Cellule discale des
élytres une fois et demie aussi longue que large...... (p. 138), Nacorus.
Yeux moins saillants, plus longs que larges. Cellule discale des élytres trois
fois plus longue que large...................... (p. 133), Coranopsis.
33. Fémurs antérieurs épineux '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 34.
Fémurs antérieurs inermes......................................... 35.
34. Face dorsale du pronotum avec de nombreuses épines très longues et très
grêles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 160), Polididus.
Face dorsale du pronotum sans épines longues et grêles. Lobe antérieur avec
des protubérances coniques (p. 159), Varelia.
35. Lobe postérieur et face ventrale de la tête avec des épines (p. 158), Hoplopium.
Lobe postérieur et face ventrale de la tête inermes , 36.
36. Lobe antérieur de la tête avec une épine ou une très forte saillie conique
derrière chaque antenne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 37.
Lobe antérieur de la tête avec seulement une petite protubérance arrondie
derrière chaque antenne \. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 38.
37. Grande taille : 23 mm... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 153), Jeanneliella.
Petite taille : 6-15 mm............................ (p. 154), Nagusta.
38. Premier article des antennes dépassant, en arrière, le niveau de la constric-
tion séparant les deux lobes du pronotum 39. 0

Premier article des antennes ne dépassant pas en arrière le niveau de la cons-


triction séparant les deux lobes du pronotum o' (p. 135), Vitumnus.
39. Article 1 du rostre plus long que l'article II 41.
0 0 ••

Articles 1 et Il du rostre subégaux en longueur 0 • • • • • 40.


• • ••

40. Lobe antérieur du pronotum avec deux tubercules en arrière (po 145), Authenta.
Lobe antérieur du pronotum sans tubercules en arrière (p. 144), Odontogonus.
41. Lobe postérieur du pronotum avec une rangée d'épines ou de gros tuber-
cules. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 150), Margasus.
Lobe postérieur du pronotum inerme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 42.
42. Lobe antérieur du pronotum plus long que la moitié du lobe postérieur ....
. . . . . . . . . . . . . . . .. , . . .. (p. 139), Pseudophonoctonus.
Lobe antérieur du pronotum plus court que la moitié du lobe postérieur ...
o ••••••••••••••••••• 0 ••••• 0 •••• 0 • 0 ••••••••••••• o' (p. 142), Domnus.

Gen. MICROCARENUS BERGROTH

M icrocarenus BERGROTH, 1895. Wien. ent. Zeitschr., p. 165; type : M. clavus


BERGROTH (Gabon). - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeànn. Afr. or., Hem. III, po 272 et
298. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!. (3), sect. II, l, p. 168.
Tête très courte, subarrondie, le lobe antérieur de peu plus long que le postérieur,
, 4
50 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

celui-ci semi-circulaire avec un cou très étroit. Yeux hémisphériques, latéraux, moins
- larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Tubercules antennaires rapprochés,
situés à l'intérieur du niveau du bord interne des yeux. Ocelles petits, latéraux, non
surélevés. Rostre petit, épais, à article 1 de peu plus court que le II. Premier a'rticle
des antennes une fois et demie aussi long que la tête; article II un peu plus court que
la moitié -du 1. Pronotum trapézoïdal peu convexe, ses angles antérieurs marqués
par deux grosses protubérances arrondies, son lobe antérieur un peu moins long que
le postérieur, fovéolé au milieu de sa base, son lobe postérieur à côtés concaves, angles
latéraux arrondis, non saillants, légèrement explanés, sa base légèrement échancrée
en courbe devant l'écusson, ses angles scutellaires arrondis et effacés. Écusson trian-
gulaire, émoussé à l'apex, parcouru par une grosse carène médiane arrondie en forme
d'Y. Élytres ovalaires, à cellule discale indistincte et cellule apicale interne, triangu-
laire, beaucoup plus courte que l'externe. Pattes courtes, les fémurs antérieurs et
intermédiaires fortement renflés, les tibias antérieurs avec une grande fossette spon-
gieuse ovalaire à l'apex. Abdomen ovalaire, débordant légèrement les élytres. Tous
les téguments hérissés de longues soies densément réparties.

Distribution. - Genre-propre à l'Afrique intertropicale. Deux espèces.

TABLEAU DES ESPÈCES

Pronotum trois fois aussi large que la tête................... 1. clarus.


Pronotum trois fois et demie aussi large que la tête.......... 2. villosus.

1. Microcarenus clarus BERGROTH, 1895, Wien. ent. Zeitschr., p. 166; type :


Gabon (Mus. Paris?) (1). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 168.
var. funebris SCHOUTEDEN,!. cit., p. 168; type: Congo belge
(Mus. Congo belge).
var. maculaticeps SCHOUTEDEN, !. cit.,p. 169; type: Congo
belge (Mus. Congo belge).
Fig. 97. Long. 10-11 mm. - Largement roux clair, densé-
ment pubescent de gris. Antennes, rostre, cou, deux macules
sur chaque lobe du pronotum, une petite bande à chaque angle
basal de l'écusson, membrane, mésosternum excepté le milieu et
la marge postérieure, deux grandes macules latérales au méta-
sternum, une macule transverse latéro-apicale à chaque segment
abdominal et pattes, sauf les hanches, noires. Tête et lobe anté-
rieur du pronotum subégaux en longueur. Pronotum trois fois
plus large que la tête. La var. funebris diffère de la forme
typique par sa tête noire entre les yeux, son pronotum noir à
l'exception des marges et d'une tache en triangle renversé de
FIG. 97, Microcare-
chaque côté du lobe postérieur, sa corie noire à l'exception· des
nus clarus BER- nervures et l'abdomen qui, outre les taches latérales, offre des
GROTH. ta~hes médianes plus ou moins réunies entre elles. La var.
maculaticeps diffère des précédentes formes par sa tête noire
entre les yeux, le cou, le lobe antérieur du pronotum, sauf ses côtés, noirs; lobe
postérieur avec de chaque côté une tache triangulaire noire unie ou non, écusson

1. Les types des deux espèces n'ont pu être retrouvés dans les collections du Muséum.
·. \ . '". ',' \''':, ..... -'

HARPACTORITAE. - AMPHIBOLUS 51

noir sur les côtés, élytres avec l'apex du clavus et de la COrie enfumés; abdomen
comme la forme typique, mais les taches noires plus grandes.
SIERRA LEONE. - GABON. - CONGO BELGE.

2. Mieroearenus villosus BERGROTH, 1895, Wien. ent. Zeitschr., p. 166; type:


Sierra Leone (Mus. Paris?). -CHINA 1937, Ann. Mag. nat. l-list., (10), XX, p. 555.'-
Coranopsis Rossii DISTANT, 1903, Ann. South Afr. Mus., III, p. 48; type: Transvaal
(Brit. Mus.).
var. pietus 8CHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l,
p. 169; type: Bingerville (Mus. Congo belge).
Long. 10-12 mm. - Rougeâtre obscur, densément pubescent de gris. Antennes,
rostre, deux larges bandes plus ou moins distinctement confluentes sur le lobe anté-
rieur du pronotum, membrane, poitrine (exceptées les marges latérales du pronotum
et les marges apicales des pleures), deux macules latéro-postérieures et les marges
apicales de chaque segment abdominal, ainsi que les pattes, noirs. Tête et lobe anté-
rieur du pronotum subégaux en longueur. Pronotum trois fois et demie plus large
que la tête. La var. piclus diffère de la forme typique par sa tête partiellement noire
en dessus entre les yeux, le lobe antérieur du pronotum noir et marqué de rouge au
milieu et latéralement, le lobe postérieur avec deux grandes taches noires occupant
presque tout le disque, les cOI:ies avec une traînée noirâtre s'étendant de la base vers
le disque.
SIERRA LEONE. - CÔTE D'IvOIRE; Bingerville. - CONGO BELGE. - TRANSVAAL. -
SOUDA?\! ÉGYPTIEN.

Gen. AMPHIBOLUS KLUG

Amphibolus KLUG, 1830, 8ymb. Phys., II (Reduvius subgen.); type: A. lJenalor


KLUG (Afrique orientale).- 8TAL, 1866, Hem afric.,III, p. 53 à 75; 1874, Oefv. Vet.
Ak. Fôrh., XXIX, p. 45; 1874, Enum. Hem., IV, p. 13 et 41. - JEANNEL, 1919, Voy.
AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 273 et 278.
Tête épaisse, à lobe antérieur bien plus long que le postérieur, celui-ci cylindrique,
brusquement rétréci en arrière en un cou très court. Yeux allongés, non saillants,
moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles situés près des yeux,
petits, non saillants. Antennes insérées un peu en arrière du milieu du lobe préoculaire
de la tête, leur premier article plus court que la tête; article II égal à la moitié du l,
III égal ou un peu plus long que le II; IV plus long que III. Premier article du rostre
atteignant le niveau du milieu de l'œil, un peu plus court que le second. Pronotum peu
convexe, à lobes subégaux en longueur, l'antérieur non sculpté; sillonné en long au
milieu, le postérieur à angles latéraux arrondis, marqués par une courte dépression
longitudinale, sa base fortement échancrée ·devant l'écusson, ses angles scutellaires
arrondis, bien marqués, explanés. Écusson subtriangulaire, plus large que long avec
une forte carène en forme d'Y arrondie à l'apex. Élytres aussi longs que l'abdomen,
à cellule discale petite et quadrangulaire. Pattes courtes et robustes, les fémurs
antérieurs fortement épaissis avec un tubercule ventral après le milieu, les tibias
antérieurs légèrement épaissis au milieu et dilatés à l'apex, les tarses très épais, les
articles 1 et II réunis plus courts que le III. Abdomen ovalaire, débordant largement
les élytres.
Mâle : Sternite VIII complètement invaginé. Pygophore arrQndi, fortement
élargi en arrière portant au bord ventral une apophyse trapézoïdale, bidentée et
inclinée vers le bas. Valves génitales fortement bisinuées, grêles, courbées vers le bas,
52 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

touchant en arrière les marges latérales de l'apophyse du bord ventral du pygophore.


Femelle: tergite IX trapézoïdal, échancré à l'apex fovéolé de chaque côté. Lames
du sternite VIII subtriangulaire, fortement écartées à l'apex.

Distribution. - Genre répandu dans le Sud et l'Est de la région méditerranéenne


et en Afrique orientale et australe. Une espèce a été décrite d'Afrique, sans précision.
On en trouvera ci-dessous la diagnose originale :

1. Amphibolus Maurus REUTER, 1887, Rev. Ent. fr., VI, p. 153; type: Afrique
(Mus. Vienne).
Long. 14 mm. - Entièrement noir avec seulement deux bandes postoculaires
testacées et la marge latérale de l'abdomen finement blanchâtre. Tête, lobe antérieur
du pronotum, poitrine, ventre et pattes pubescentes de gris. Premier article du rostre
dépassant un peu en arrière le niveau du milieu de l'œil, subégal au deuxième. Pro-
notum aussi long que large et lobe postérieur largement déprimé au milieu, irréguliè-
rement strié et :-ugueux; angles latéraux obtus, assez fortement saillants. Abdomen
fortement dilaté.
AFRIQUE. - Il est vraisemblable que cette espèce appartient à la faune d'Afrique
orientale, région d'où l'on connaît plusieurs espèces du genre. Toutefois, faute de certi-
tude, il m'a semblé utile de la faire figurer ici.

Gen. PARAMPHIBOLUS REUTER

Paramphibolus REUTER, 1887, Rev. Ent. fr., VI, p. 154, type: P. pusillus REUTER
(Afrique du Nord). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 273 et
278.
Tête épaisse à lobe antérieur aussi long ou plus court que l'antérieur; les anten-
nes insérées contre les yeux, ceux-ci gros et saillants, bien plus larges que la moitié
de l'espace qui les sépare. Ocelles assez gros, situés latéralement, chacun sur un fort
tubercule cylindrique. Lobe postérieur de la tête arrondi avec un cou étroit et bien
marqué. Antennes grêles à article 1 aussi long, ou un peu plus long, que la têtc;
article II plus court que la moitié du 1; article III deux fois plus long que le II et IV,
un peu plus court que le I. Rostre médiocrement arqué, à premier article atteignant
le niveau du bord postérieur de l'œil et aussi long que le deuxième. Pronotum trapé-
zoïdal à lobe postérieur une fois et demie aussi long que l'antérieur, celui-ci fortement
sculpté et profondément sillonné en long au milieu, à angles antérieurs arrondis;
lobe postérieur avec une profonde dépression médiane sur toute sa longueur et forte-
ment déprimé à la base et aux angles latéraux; ceux-ci arrondis, la base rebordée
latéralement et échancrée en courbe devant l'écusson. Écusson triangulaire, arrondi à
l'apex, avec une carène arrondie peu saillante en forme d'Y. Élytres un peu plus longs
que l'abdomen, à cellule discale quadrangulaire. Pattes assez longues, les fémurs
antérieurs les plus épais, tous les fémurs avec de fortes nodosités vers l'apex. Tibias
antérieurs droits, épaissis à l'apex. Abdomen qébordant largement les élytres.

Distribution. - Genre répandu en Afrique du Nord, centrale et orientale. Trois


espèces, l'une propre à l'Afrique orientale.
HARPACTORITAE. - PARAMPHIROLUS 53

TABLEAU DES ESP~GES

- Espace interoculaire transverse. Tête et pronotum brun clair. Tête


pubescente. 1. 'pusillus.
Espace interoculaire longitudinal. Tête et pronotum brun de poix. Tête
glabre et luisante......................................... 2. rugosus.

1. Paramphibolus pusillus REUTER, 1887, Rev. ent. fr., VI, p. 154; type: Égypte
(Mus. Vienne). - JEANNEL, 1919, Voy. AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 278-279.
Fig. 98. Long. 4,5 mm. - Tête brunâtre, plus claire au milieu. Rostre roux.
Pronotum et prosternum jaunâtres. Antennes testacées. Élytres brun jaunâtre avec
les nervures plus claires. Écusson brun avec l'apex testacé. Membrane des élytres
noirâtre, plus claire à l'apex. Poitrine, sauf la région médiane et de larges taches sur
les pleures, noire. Abdomen noir, luisant, ch~cun des segments du connexivum
avec une large fascie jaunâtre. Pattes noires, la base, un anneau médian, un anneau
apical aux fémurs, l'extrême base des tibias testacés; apex des tibias et tarses rous-
sâtres. Lobe antérieur de la tête, poitrine, pronotum et tibias avec une courte et
dense pubescence jaunâtre. Premier article des antennes aussi long que la tête, celIe-
ci courte et épaisse, ses deux lobes égaux. Disque du pronotum, de part et d'autre de
la dépression médiane, formant des bosses très arrondies et saillantes. Nervures
de la corie densément pubescente. Cellule apicale interne des élytres une fois et demie
aussi large que la cellule apicale externe à la base.

TCHAD: MandjafTa. - SÉNÉGAL: Dakar (Ile aux Serpents). - ÉGYPTE. - SUD


ALGÉRIEN. - TUNISIE.

2. Paramphibolus rugosus, n. sp. - Type : une ç;? du Tchad


(Mus. Paris).
. Long. 5 mm. - Brun de poix avec le clypéus, une petite
tache entre les ocelles, les antennes sauf l'extrême base, certains
reliefs du lobe antérieur du pronotum, la moitié antérieure du
lobe postérieur, la base des élytres, les tibias sauf leur base, les
tarses et les côtés du prosternum brun jaunâtre clair; une petite
tache triangulaire, dans l'angle apical externe de chaque segment
du connexivum, blanc jaunâtre. Prosternum, disque et marges
latérales du mésosternum, métasternum en entier, couverts d'une
dense pubescence couchée d'un blanc pur. Tête lisse et luisante,
glabre, à lobe postérieur bien plus court que l'antérieur. Premier
article des antennes aussi long que la tête. Yeux vus de dessus,
très allongés mais aussi .larges que les trois quarts de l'espace FIG. 98, Paramphi-
qui les sépare. Pronotum comme chez pusillus, mais les saillies bolus pusillus
du lobe antérieur moins marquées, les angles latéraux du lobe. REUTER.

postérieur moins largement explanés, le lobe postérieur entière- ,


ment et fortement vermiculé. Élytres glabres, les cories vermiculées. Carène médiane
de l'écusson plus étroite que chez pusillus, nodosités des fémurs plus marquées.

TCHAD: Fort Archambault (Dr. DECORSE).


-'

54 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Gen. COLINIELLA SCHOUTEDEN

Coliniella SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 169;
type : C. Colinae (Congo belge).
Tête courte, un peu plus longue que le lobe postérieur du pronotum, à lobe pos-
térieur un peu plus court que l'antérieur, fortement convexe et rétréci dès les yeux,
étranglé en arrière en un cou distinct. Yeux gros et saillants, plus longs que la partie
préoculaire de la tête, et, vus de dessus, aussi larges que la moitié de l'espace qui
les sépare. Antennes insérées contre les yeux, à article 1 sensiblement aussi long que
la tête, IV aussi long que l, III un peu plus court que IV, et II plus court que III et
égal à la moitié du 1. Rostre médiocrement arqué, à article 1 atteignant le niveau du
milieu de l'œil et article II un peu plus long que le 1. Pronotum à étranglement net,
présentant une dépression médiane allongée occupant plus de la moitié de la longueur
des deux lobes et non coupée par une ride, ses côtés relevés et coupant la constriction
transverse, celle-ci coupée également par une petite ride latérale. Lobe postérieur du
pronotum plus long que l'antérieur, deux fois plus large que long, ses angles latéraux
arrondis et saillants, marqués par une dépression à l'intérieur, sa base échancrée
en courbe devant l'écusson, ses côtés explanés entre les angles latéraux et scutellaires.
Angles antérieurs coniques. Écusson subtriangulaire, terminé par une saillie arrondie
formée par la base d'une forte carène en forme d'Y. Élytres dépassant l'abdomen, à
cellule discale extrêmement grande, pentagonale, allant en s'élargissant d'avant en
arrière, le bord apical double du bord proximal; cellule apicale interne triangulaire,
plus large que l'externe à sa base. Pattes à fémurs antérieurs renflés et tibias anté-
rieurs arqués vers l'apex. Abdomen faiblement caréné.
Mâle : Pygophore fortement convexe.
Femelle : Tergite IX transverse, fortement bifovéolé. La-
mes du sternite VIn se rejoignant à l'apex, contre le tergite IX.
Distribution. - Afrique centrale, une seule espèce:

1. Coliniella Colinae SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo


~elge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 170; type : Congo belge (Mus.
Congo belge).
Fig. 99. Long. 13-13,5 mm. - Très luisant. Rouge corail
ou orangé. Face dorsale de la tête, sauf le cou et la partie
préantennaire d'un noir bleuté ou violacé. Deuxième article du
rostre noir ou brun foncé, article III couleur de poix ou noir.
Antennes fines à article 1 et II noirs, III et IV d'un brun lilas.
Lobe postérieur du pronotum traversé d'une bande noire contre
la constriction transverse. Écusson noir. Membrane d'un noir
violacé brillant. Poitrine noire, sauf à sa marge antérieure et
sur l'angle postérieur du prosternum. Pattes à hanches et tro-
FIG. 99, Coliniella chanters noirs. Extrême base et apex des fémurs noirs. Tibias
Colinae SCHüU- antérieurs noirs aux deux extrémités; II et III noirs en entier
TEDEN.
ou la base restant rouge ou plus ou moins rougeâtre. Tarses
noirs. Premier segment abdominal presque en entier, VII à son
bord apical et segments génitaux noirs. Dos de l'abdomen rouge sauf à la base et à
l'apex qui sont noirs.
CONGO FRA.NÇAIS. - CONGO BELGE.
,\ ' ",

HARPACTORITAE. ----;- RHINOCOmS 55

Gen. RHINOCORIS HAHN

Rhynocoris HAHN, 1834, Wanz. Ins., II, p. 20; type: R. cruenlus (Europe).
Rhinocoris KOLENATI, 1856, M'det. Ent., VI, p. 42. - OSHANIN, 1912, Kat.
\
paHiark. Hem., p. 53. - HEDICKE, Tierw. Mitt., IV, 3, p. 28. - STICHEL, 1927, Ill.
Best. Tab. Deutsch. Wanz., 5, p. 127. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge.
Zool., (3), sect. II, l, p. 170.
Harpaclor AMYOT et SERVILLE, 1843 (nec CASTELNAU), Hist. nat. Ins., Hem.,
p. 364 (pro parte). - FIEBER, 1861, Europ. Hem., p. 42 et 152. - MULSANT et REY,
1873, Hist. nat. Pun. Fr., p. 5 et 6. - PUTON, 1880, Syn. Hem. Het. Fr., p. 176-
178. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rynch. II, p. 331 et 332. - JEANNEL, 1919.
Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 274 et 279.
Reduvius FABRICruS, 1775, Syst. Ent., p. 729; 1803, Syst. Rhyng., p. 266 (pro
parte). - KLUG, 1830, Symb. phys., II. - STh, 1865, Hem. afric. III, p. 75; 1866,
Oefv. Veto Ak. Forh, XXIII, p. 284; 1872, 1. cit., XXIX, p. 45; 1874, Enum.
Hem., IV, p. 13 et 37. - REUTER, 1872, Oefv. Veto Ak. Forh, p. 60.
Subgen. Zoslus STh, 1874, Enum. Hem., IV, p. 37. - JEANNEL 1919, Voy.
AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 280; type: acu/us BEAUVOIS (Nigeria). - 8ubgen.
Hyperlolmus STAL, 1874,1. cit., p. 37. - JEANNE L, 1919,1. ciL, p. 280; type: nilidulus
FABRICruS. - Subgen. Diphymus STh, 1874, 1. ciL, p. 37. - JEANNE L, 1919, 1.
cit., p. 37; type: bicolor FABRICruS. - 8ugben. Chirillus STh, 1874,1. ciL, p. 157. -'--
JEANNEL, 1919, I. cit., p. 290; type: marginalus FABRICIUS. - Subgen. Lamphrius
STAL, 1874, I. cit., p. 39; type: marginellus FABRICms. - Subgen. HarpisClls 8TÀL,
1874, I. cit., p. 39. - JEANNEL, 1919,1. cit., p. 287; type: lropicus HERRICH-SCHAEF-
FER. - Subgen. Oncauchenius 8Th, 1872, Oefv. Veto Ak. Forh, XXIX, p. 45;
type: annulalus LINNÉ. - Subgen. Taeniorphus STh, 1874,1. cit., p. 157. - JEAN~
NEL, 1919, l. ciL, p. 287; type; lalro ST,h. - Subgen. Charon/us STh 1874, I. cit.,
p. 41; type: longi/rons STAL (1).
Tête allongée, de proportions variables, le sillon séparant les deux lobes très
profond, droit ou arqué. Yeux gros et saillants, généralement moins larges qûe la
moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles petits situés très près des yeux, sur les côtés
d'une forte élévation surplombant le sillon interoculaire. Rostre grêle, très fortement
arqué, à troisième article très petit. Clypéus fortement comprimé. Tubercules anten-
naires latéraux, bien marqués. Lobe postérieur de la tête fortement rétréci. Pronotum
ample à lobe antérieur peu profondément sculpté à l'exception d'une profonde fovéole
médiane postérieure, ses angles antérieurs en tubercules plus ou moins aigus rejetés
latéralement. Lobe postérieur du pronotum convexe, avec deux angles latéraux sail-
lants et explanés, sa base le plus souvent échancrée devant l'écusson, cette échancrure
limitée latéralement par deux angles plus ou moins saillants (angles scutellaires).
Écusson triangulaire, portant une forte carène arrondie en forme d'Y, son apex
rebordé, de forme variable. Élytres longs et étroits, à carie pubescente et cellule dis-
cale carrée ou rectangulaire. Pattes longues et grêles, les fémurs noduleux, les tibias
antérieurs souvent courbés à l'apex.

1. Tous ces sous-genres de STÀL, pour la pfupart basés sur des caractères dé coloration, ne peu-
vent être retenus; on serait amené à ranger dans des sous-genres différents de simples variétés d'une
même espèce. Malgré les nombreux caractères présentés par les Rhinocoris, l'établissement de sous-
genres ne semble pas rationnel, car quel que soit le caractère employé, rostre, antennes, pygophore,
etc... , on se trouverait amené à diviser des espèces affines par ailleurs et une telle division ne représen-
terait aucune valeur géographique. D'autre part, plusieurs sous-genres de ST'zL, bien caractérisés,
ont été élevés' au rang de genres: Agrioclopius, Aprepolestes, Dinocleptes.
56 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Mâle : pygophore toujours membraneux dorsalement, avec des sclérifications


plus ou moins nettes de part et d'autre du bloc anal. Bord ventral avec des apophyses
variables, généralement bidentécs en dessous dans les espèces africaines. Valves géni-
tales plus ou moins longues, jamais contiguës en arrière. .
Femelle: Lames du sternite VIII divergentes à l'apex avec leùrs gonapophyses
contiguës et bien visibles ventralement. Tergitc IX subvertical, à apex légèrement
saillant et échancré en courbe. Gonapophyses de l'urite IX invaginées (fig. 148).
Distribution. - Genre répandu dans tout l'Ancien Monde.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Angles latéraux du lobe postérieur du pronotum aigus. . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.


Angles latéraux du lobe postérieur du pronotum arrondis. . . . . . . . . . . . . . . 3.
2. Noir avec le lobe postérieur du pronotum, sauf une bande unissant les angles
latéraux et scutellaires, la corie des élytres, le dessous des fémurs, la
base des fémurs postérieurs et le connexivum jaunes..... 24. acutus.
Noir avec seulement la base des fémurs postérieurs et des tarses jaunes .....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 25. Cloueti.
3. Premier et deuxième articles du rostre égaux. Coloration générale vert
métallique sombre..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 21. imperialïs.
Premier article du rostre plus court que le deuxième article .... ; . . . . . . . . . 4.
4. Lobe antérieur du pronotum portant deux forts tubercules en arrière. . . . .. 10.
Lobe antérieur du pronotum ne portant pas en arrière de tubercules bien
distincts de la sculpture. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
5. Premier article du rostre au moins égal aux trois quarts de l'article II. . . . . 6.
Premier article du rostre seulement aussi long que la moitié de l'article II ...
• . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 23. Murati.
6. Abdomen avec des bandes alternées jaunes et noires, ces dernières parfois
interrompues sur le disque 7.
Abdomen jaune avec trois bandes longitudinales noires. . . . . . . . . . . . . . . . . 8.
7. Lobe antérieur du pronotum noir, parfois avec des bandes sinueuses de pu-
bescence blanche '. . . . . . . . .. 8. tropicus.
Lobe antérieur du pronotum jaune ou rouge, avec la constrietion transverse
et le sillon longitudinal médian noir " 14. rapax.
8. Premier et deuxième articles du rostre j aunes, le troisième article noir. . . . . 9.
Rostre entièrement noir.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 6. saevus.
9. Lobe antérieur du pronotum noir, postérieur jaunâtre.... 4. vittiventris.
Lobes du pronotum jaunâtres.......................... 5. pulverulus.
10. Tête plus courte que le pronotum, le lobe antérieur de celui-ci nettement
plus court que le postérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 13.
Tête aussi longue que le pronotum, celui-ci étroit et ses deux lobes subégaux en
longueur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Il .
11. Lobe postérieur du pronotum et cories jaunâtres. . . . . . . . . . .. 15. carmelita.
Lobe postérieur du pronotum et cories noirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 12.
12. Lobe postérieur du pronotum avec des macules de poils blancs .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16. squamulosus.
Lobe postérieur du pronotum avec une très éparse pubescence .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16. Hutsebauti.
13. Lobe antérieur du pronotum jaune ou orangé, au moins en avant -.. 14.
Lobe antérieur du pronotum noir , 17.
" ,

HARPACTORITAE. - RHINOCORlS 57
14. Pronotum entièrement j aune ou orangé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 15.
Pronotum jaune ou orangé avec la constriction transverse séparant les deux
lobes noirs...................................................... 16.
15. Abdomen et connexivum noirs............................. 1. nitidulus.
Abdomen noir, connexivum avec des taches alternées noires et j;mnes .....
· . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 19. bellicosus.
16. Connexivum entièrement jaune............................. 17. obtusus.
Connexivum avec des taches alternées noires et jaunes :.
· . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 18. bituberculatus.
17. Cories des élytres noires " . .. 18.
Cories des élytres, au moins à la base, jaunes ou rouges ' • .. 20.
18. Lobe postérieur du pronotum portant de nombreux petits tubercules arron-
dis : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. venustus.
Lobe postérieur du pronotum lisse, portant de petits fascicules de poils
blanchâtres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 19.
19. Disque de chaque segment abdominal avec deux petites taches claires
étroites et courbées, proches en avant et divergentes en arrière (fig. 111).
· , 10. albopilosus
Disque de chaque segment abdominal avec deux taches quadrangulaires
parallèles (fig. 114) 11. albopunctatus.
20. Fémurs concolores, noirs ou rouge foncé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 21.
Fémurs bicolores. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 23.
21. Abdomen, sauf le connexivum et le segment génital des mâles noir... . .. .. 22.
Abdomen jaune pâle, chaque segment avec une ligne transverse noire et,
de chaque côté, une ligne longitudinale noire parallèle au connexivum ...
· ~ , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 13. Bequaerti.
22. Lobe postérieur du pronotum et cories rouges avec une assez dense pubes-
cence squamuleuse courte et blanchâtre............. 22. segmentarius.
Lobe postérieur du pronotum et cories jaune vif, avec quelques soies dressées
éparses, très longues 20. Schoutedeni.
23. Fémurs intermédiaires et postérieurs noirs avec la base ou l'apex rouges ou
jaunes... . . .. .. . ..... . .. 24.
Fémurs intermédiaires et postérieurs jaunes ou orangés avec deux étroits
anneaux médians noirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 7. Dusmeti.
24. Fémurs intermédiaires et postérieurs noirs avec l'apex rouge.... 12. rufigenu.
Fémurs intermédiaires et postérieurs noirs avec la base rouge ou jaune .....
· ..............................•........................ , 2. bicolor.

1. Rhinocoris nitidulus FABRICIUS, 1781, Spec. Ins., II, p. 378 (Reduvius); type:
Afrique intertropicale (Brit. Mus.); 1787, Mant. Ins., II, p. 309 (Reduvius); 1794"
Ent. Syst., IV, p. 195 (Reduvius); 1803, Syst. Rhyng., p. 268 (Reduvius). - GME-
LIN, 1788, Syst. Nat., l, IV, p. 2197 (Cimex). - STÎL, 1859, Gefv. Veto Ak. Forh.,
p. 204 (Reduvius); 1865, Hem. afr., III, p. 76 (Reduvius); 1874, Enum. Hem., IV,
p. 37 (Reduvius subgen. Hyperlolmus). - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus.,
VIII, p. 99 et 101 (Harpaclor). - HAGLUND, 1895, Gefv. Veto Ak. Forh,. III, p.473
(Harpaclor). - VARELA, 1903, Mém. Soc. esp. Hist. nat., 1, p. 135 (Harpaclor).-
JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 280 (Harpaclor subgen.
Hyperlolmus). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l,
p. 175 (Rhinocoris); 1943, Rev. Zool. Bot. afr., XXXVII, p. 329; 1944, Explor.
Parc nat. Albert, 45, p. 32.
58 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

var. otrophades KIRLALDY, 1902, Entom., XXXV, p. 136; type: Congo (Coll.
de la TORRE). .
Fig. 100. Long. 23-29 mm. - Noir, luisant. Pronotum jaune pâle ou orangé.
Fémurs antérieurs, sauf la base et l'apex, jaune orangé. Membrane des élytres noir-
bleu, à reflets métalliques. La var. olrophades diffère de la forme typique par ses
fémurs intermédiaires et postérieurs largement orangés à l'apex. Tout le corps
avec une courte pubescence jaunâtre, celle-ci très dense sur le lobe antérieur du
pronotum, la poitrine et vers l'apex des tibias. Tête étroite, à lobe postérieur un peu
plus court que l'antérieur, régulièrement rétréci des yeux à la base. Premier article
du rostre un peu plus court que le deuxième. Lobe antérieur du pronotum nettement

102.

101.

100. 103. 104.


FIG. 100, Rhinoeoris nitidulus FABRICIUS. - 101, idem, pygophore vu par la face dorsale. -
102, idem, pygophore vu de profil. - 103, R. bieolor FABRICIUS, pygophore vu par la face
dorsale. - 104, R. vittiventris ST.h, pygophore vu par la face dorsale. - 105, idem, apo-
physe du bord ventral du pygophore.

bituberculé en arrière; lobe postérieur plus de deux fois plus long que l'antérieur,
ses angles latéraux largement arrondis, explanés et saillants, les angles scutellaires
plus ou moins lobés et les parties s'étendant entre les angles latéraux et les angles
scutellaires droites ou concaves. Pattes très longues et grêles, les tibias antérieurs
légèrement courbés à l'apex.

Mâle: Valves génitales écartées, non contiguës, courbées. Bord ventral du py-
gophore avec une apophyse plane, transverse, bidentée en dessous (fig. 101 et 102);
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE, dé la Guinée au Congo belge.
Éthologie. - Très commun sur les buissons ou les arbustes dans les clairières et au
bord des pistes. Vole lourdement.

2. Rhinocoris bicolor Fabricius, 1781, Spec. Ins. Il, p. 379 (Reduvius); type:
Afrique intertropicale (Bril. Mus.); 1787, Mant. Ins., Il, p. 310 (Reduvius); 1794,
Ent. Syst., IV, p. 199 (Reduvius); 1803, Syst. Rhyng., p. 272 (Redùvius). - STAL
,1

\'. -

HARPACTORITAE. - RHINOCORIS 59
1865, Hem. afric., III, p. 97 (Reduvius),. 1874, Enum. Hem., IV, p. 38 (Reduvius
subgen. Diphymus). - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 100 et
102 (Harpaclor). - CARLINI, 1895, Ann. Mus. Civ. Genova, XXXV, p. 115 (Redu-
vius subgen. Diphymus). - HAGLUND, 1895, Oefv. Veto Ak. Fôrh., LII, p. 474. -
VARELA, 1903, Mém. Soc esp. Hist. naL, l, p. 135 (Harpaclor). - JEANNEL, 1919,
Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 281 (Harpaclor subgen. Diphymus). - SCHOU-
TEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 172; 1944, Explor.
Parc nat. Albert, 45, p. 30, - obscurus GMELIN, 1788, Syst. nat., l, IV, p. 2198
(Cimex),. type: Afrique intertropicale (Mus.?). - anguslalus SIGNORET, 1858, in
'Thomson, Arch. Ent., II, p. 322 (Harpaclor),. type: Vieux Calabar (Mus. Vienne).
var. picta SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l,
p. 172; type: Congo belge (Mus. Congo belge).
Long. 12-16 mm. - Coloration très variable: noir, luisant, avec le lobe posté-
rieur du pronotum, la corie des élytres, le connexivum, la base de tous les fémurs
et le dessous des fémurs antérieurs jaune pâle, orangé ou rouge ainsi que le pygophore
des mâles; la coloration claire s'étend parfois sur la presque totalité des fémurs anté-
rieurs; la var. picla SCHOUTEDEN diffère de la forme typique par le connexivum
dont les segments sont coupés de noir à la base.
Tête à lobe post'érieur très fortement rétréci derrière les yeux, puis à côtés paral-
lèles en arrière. Premier article du rostre de peu plus court que le second. Lobe anté-
rieur du pronotum nettement bituberculé en arrière; lobe postérieur une fois et demie
a.ussi long que l'antérieur, ses angles latéraux arrondis, à peine plus larges que les
élytres à la base, sa base fortement échancrée devant l'écusson. Pattes longues et
grêles.
Mâle: Valves génitales courbées, très grêles et très écartées. Apophyse du bord
ventral du pygophore en lame plate, très courte et ,très large, bidentée en dessous
{fig. 103).
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE, du Sénégal à l'Ouganda et à l'Abyssinie, remonte
jusqu'au Tchad: Yao (ZOLOTAREVSI{Y).
:Éthologie. - Fréquente les mêmes milieux que le précédent mais vole assez rapi-
dement. Semble se nourrir principalement de Diptères.

3. Rhinocoris venustus-STAL, 1855, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 42 (Harpaclor),.


type: Natal (Mus. Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 80 (Reduvius); 1874, Enum.
Hem., IV, p. 38 (Reduviu~ subgen. Diphymus). - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het.
Brit. Mus., VIII, p. 100 et 102 (llarpaclor). - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann.
Afr. or., Hem. III, p. 284 (Harpaclor subgen. Diphymus). - SCHOUTEDEN, 1932,
Ann. Mus. Congo belge, Zoo!:, (3), sect. II, l, p. 178; 1944, Explor. Parc nat. Albert,
45, p. 34.
var. concoior SCHOUTEDEN, 1910, Sjôstedt's Kilim. Mer. Exp., 12, p. 149; type:
Afrique orientale (Mus. Stockholm). - JEANNEL, Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem. III,
p.285.
Long. 11-14 mm. - Noir, mat, avec le lohe postérieur du pronotum rouge orangé
à l'exception d'une bande latérale noire unissant les angles scutellaires aux angles
latéraux et au lobe antérieur du pronotum et d'une tache discale ovalaire transverse
noire, sc prolongeant en avant en une étroite bande noire; connexivum rouge avec la
moitié basale de chaque segment noire. Base des fémurs et pygophore des mâles
rouge orangé. Tête, thorax et corie des élytres revêtus d'une épaisse et longue pubes- .
cence blanchâtre. La var. concolor SCHOUTEDEN diffère de la forme typique par le
lobe postérieur du pronotum, le connexivum et la base des fémurs noirs. Lobe pos-
60 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

térieur de la tête très fortement rétréci d'avant en arrière. Premier article du rostre
à peine plus long que les deux tiers du deuxième article. Lobe antérieur du pronotum
avec deux petits tubercules coniques en arrière; lobe postérieuF rugueux, il angles
. latéraux arrondis, largement explanés, mais à peine saillants en dehors' de la base
des élytres, sa base échancrée devant l'écusson.
Mâle: valves génitales et apophyse ventrale du pygophore semblables à celles
de bicolor.
CONGO. - Surtout répandu en Afrique orientale. La var. concolor n'a pas été ren-
contrée en· Afrique noire française ni au Congo belge.

4. Rhinocoris vittiventris STAL, 1859, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 203 (Reduvius);
type: Sierra Leone (Mus. Stockholm); 1874, Enum. Hem., IV, p. 41 (Reduvius sub-
gen. Taeniorphus).
Long. 14-16 mm. - Flavescent, plus ou moins orangé avec les antennes, la face
dorsale de la tête, le troisième article du rostre, le lobe antérieur et parfois des
macules plus ou moins étendues sur le lobe postérieur du pronotum, l'écusson,
l'apex des fémurs, l'apex des tibias, la poitrine (sauf une petite tache contre cha-
que hanche) et trois bandes longitudinales à la face ventrale de l'abdomen (la médiane
étroite et les latérales larges) noirs. Membrane des élytres br~nzée ; tout le corps
hérissé de longs poils jaunâtres particulièrement denses sur le lobe antérieur du
pronotum et la poitrine. Tête fortement rétrécie en arrière. Premier article du rostre
de peu plus court que le second. Troisième article des antennes plus de deux fois plus
long que le second. Lobe antérieur du pronotum à peine moins long que le lobe pos-
térieur, sans tubercules distincts en arrière; lobe postérieur à peine plus large que les
élytres; nettement mais peu profondément échancré en ligne droite devant l'écus-
son, son disque peu convexe et rugueux. Pattes robustes.
Mâle: Valves génitales fortement courbées, subcontiguës. Bord ventral du pygo-
phore fortement sinué, armé d'une apophyse horizontale, transverse, bidentée en
dessous (fig. 104 et 105). .
SIERRA LEONE. - SÉNÉGAL: Fatick, M'Bour. - SOUDAN ANGLo-ÉGYPTIEN.

5. Rhinocoris puberulus STAL, 1855, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 42 (Harpaclor);


type; Limpopo (Mus. Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 85 (ReduviusJ; 1874,
Enum. Hem., IV, p. 40 (Reduvius subgen. Taeniorphus). - WALKER, 1873, Cat.
Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 100 et 103 (Harpacior). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann.
Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 176.
Long. 16 mm. - Cette espèce semble extrêmement proche de la précédente et,
d'après la description, elle ne paraît en différer que par le lobe antérieur du pronotum,
jaunâtre comme le lobe postérieur. Par ailleurs, la coloration de la tête, du rostre, de
l'abdomen et des pattes est identique.
GUINÉE. - CONGO BELGE. - CAFFRERIE.

6. Rhinocoris saevus STh, 1865, Hem. afric., III, p. 85 (Reduvius),. type:


Guinée (Mus. Vienne); 1874, Enum. Hem., IV, p. 41 (Reduvius subgen. Taeniorphus).
- WALKER, ]873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 100 ei 103 (HarpaetorJ.
var. Laboureti, nov. - Type: Haute-Volta (Mus. Paris).
Long. 17-18 mm. - Très proche de viltivenlris, même coloration du pronotum,
des élytres et de l'abdomen, mais rostre entièrement noir, tête noire avec une très
petite tache roussâtre à la base de la face ventrale, pattes, y compris les hanches,
/ ,

HARPACTORITAE. - RHINOCORIS 61
noir de poix, quelquefois avec la base des fémurs roussâtre. Diffère en outre des pré-
cédents par sa tête plus longue (presque aussi longue que le pronotum) et plus étroite
ainsi que par le lobe postérieur du pronotum plus étroit, à angles latéraux moins'
largement explanés et subaigus.
La var. Laboureti, nov., diffère de la forme typique par le lobe postérieur du pronotum
et les élytres d'un brun sombre, presque noir, et par les pattes et la poitrine d'un noir
luisant.
GUINÉE. - CÔTE d'IvOIRE: Baoulé. - HAUTE-VOLTA: Gaoua.

7. Rhinocoris Dusmeti VARELA, 1905, Bol. Soc. esp. Hist. nat., V, p. 97 (Harpac-
for subgen. Harpiscus); type: Cameroun (Mus. Madrid).
Fig. 106. Long. 19-21 mm. - Tête noire avec la face ventrale et les côtés de la

r 110.

109.

~
.'

106. 107. 108.


FIG. 106, Rhinocoris Dusmeti VARELA. - 107, idem, apex du pygophore vu par la face dorsale.
108, apophyse du bord ventral du pygophore. - 109, R. tropicus HERRICH-SCHAEFFER, pygo-
phore vu par la face dorsale. - 110, apophyse du bord ventral du pygophore.

partie préoculaire jaune orangé ainsi que le premier article du rostre. Antennes noires.
Lobe antérieur 9u pronotum noir avec une épaisse pubescence jaunâtre. Lobe posté-
rieur du pronotum, écusson, poitrine et corie des élytres jaune vif ou Drangé; angle
apical de la corie noir. Membrane des élytres d'un noir bleuté. Hanches, 'trochanters,
fémurs et base des tibias jaune orangé; majeure partie des tibias et deux anneaux à
chaque fémur noirs. Abdomen jaune avec une petite tache noire dans l'angle proximal
externe des segments IV et III du connexivum et les segments V, VI, VII de l'abdo-
men avec une très large bande basale noire qui s'étend jusque sur le connexivum.
Tête étroite, mais bien plus courte que le pronotum, les deux lobes subégaux, le pos-
térieur fortement rétréci dès les yeux; ocelles très fortement surélevés; premier article
des antennes plus long que le pronotum; article III une fois et demie aussi long que
le II. Pronotum étroit en avant, à angles antérieurs aigus et saillants; lobe anté-
rieur avec une fovéole médiane. postérieure étroite et flanquée de deux tubercules
.arrondis et très saillants; lobe postérieur du pronotum une fois et demie aussi long
62 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

que l'antérieur, fortement convexe, à angles latéraux largement explanés, arrondis


et saillants, base rectiligne et largement tronquée devant l'écusson, les angles scutel-
laires complètement effacés. Élytres longs et étroits. Connexivum des femelles légè-
rement lobé. Pattes longues et grêles, les tibias antérieurs droits. '
Mâle: Valves génitales longues, courbées, renflées à l'apex. Bord ventral du pygo-
phore arrondi et armé d'une apophyse horizontale un peu plus large que longue,
bidentée en dessous (fig. 107 et 108).

CAMEROUN. - GABON: entre Lambaréné et la mer. - CONGO FRANÇAIS.

8. Rhinocoris tropicus HERRICH-SCHAEFFER, 1848, Wanz. Ins., VIII, p. 84,


fig. 815 (Harpaclor); type: Sierra Leone (Mus. ~uremberg). - STÂL, 1865, Hem.
afric., III, p. 85 (Reduvius); 1874, Enum. Hem., IV, p. 39 (Reduvius subgen. Har-
piscus).- WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. MU5., VIII, p. 100 et103 (Harpaclor).-
JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 287 (Harpaclor subgen. Har-
piscus). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus..Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 178.
Long. 17-21 mm. - Même type de coloration que le précédent, jaune pâle ou
orangé, avec les mêmes parties noires, à l'exception de la tête dont tout le lobe anté-
rieur est rouge dorsalement, des fémurs intermédiaires et postérieurs qui sont noirs
avec la base et l'apex rouge et de l'abdomen dont tous les segments portent une large
bande basilaire noire. Par ailleurs, tropicus diffère de Dusmeti par sa tête plus courte,
à lobe postérieur plus brusquement étranglé; par le lobe antérieur du pronotum
sans tubercules et moins profondément fov~olé, par le lobe postérieur moins convexe,
moins large, à angles latéraux moins saillants et par ses tibias antérieurs assez brus-'
quement courbés à l'apex.
Mâle: Valves génitales beaucoup moins fortement courbées à l'apex que chez
Dusmeti. Bord ventral du pygophore prolongé en arrière par une longue apophyse
plane, tronquée droit, et rétrécie à l'apex, très finement bidentée en dessous (fig. 109
et 110).
SIERRA LEONE: Rhobomp. - GUINÉE FRANÇAISE: Konakry. - CÔTE D'IvOIRE:
Bouaké. - TOGo: Bism_arckburg, Musahôhe. - CAMEROUN: Dengdeng. - OUBANGUI-
CHARI: Fort Sibut, bassin de la Sangha, Yalinga. - CONGO BELGE.

9. Rhinocoris squamulosus, n. sp. - Type: une 9 du Moyen-Chari (Mus. Paris).


Long. 17-19 mm. - Noir avec seulement une petite tache jaune pâle dans l'angle
distal externe de chacun des segments du connexivum. Pronotum, poitrine et corie des
élytres avec de petites macules jaunâtres formées par des soies squamuleuses. En outre,
tout le corps porte de longues soies dressées éparses. Tête très longue, sensiblement
aussi longue ,que le pronotum, à lobe postérieur bien plus long que l'antérieur, brus-
quement rétréci derrière les yeux, et côtés subparallèles en arrière. Premier article
du rostre aussi long que les trois quarts de l'article II. Lobe antérieur du pronotum
fortement transverse, largement fovéolé en arrière, fortement bituberculé. Lobe pos-
térièur du pronotum deux fois et demie plus large que long, à angles latéraux arrondis
et largement explanés, saillants, disque peu convexe, portant de nombreux tuber-
cules arrondis et luisants, et angles scutellaires bien marqués de part et d'autre de
l'échancrure basale. Élytres étroits, un peu plus longs que l'abdomen dans les deux
sexes, largement débordés pa!;' le connexivum. Pattes robustes, mais longues.
Mâle: Valves génitales assez fortement coudées, renflées à l'apex, écartées l'une
de l'autre. Bord ventral du pygophore prolongé par une apophyse plane, transverse,
assez profondément échancrée en arrière (fig. 115 et 116).
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HARPACTORITAE. - RHINOCORIS 63
OUBANGUI-CHARI : Fort Archambault, Fort Sibut (Dr DECORSE), Yalinga (LE
TESTU), Haut-Oubangui (CLOZEL). - HAUT-DAHOMEY (DE GIRONCOURT). - HAUTE-
VOLTA: Gaoua (LABOURET). - SÉNÉGAL; Thiès (A. VILLIERS).
10. Rhinocoris albopilosus SIGNORET, 1858 in Thomson, Arch. ent., II, p. 320
(Harpaclor); type; Vieux Calabar (Mus. Vienne). - STAL, 1865, Hem. afric., III,
(Reduvius); 1874, Enum. Hem., IV, p. 38 (Reduvius subgen. Diphymus). - WAL-
KER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 100 et 102. - HAGLUND, 1895, Oefv.
Veto Ak. Forh, LII, p. 474 (Harpaclor).- VARELA, 1903, Mem. Soc. esp. Hist. Nat.,
l, p. 135 (Harpaclor). - albigulosus (?) SCHOUTEDEN, 1910, Sjostedt's Kilim. Mer.
Exp., 12, p. 147 (Rhinocoris). - BEQUAERT, 1912, Rev. Zool. Bot. afr., l, p. 293,
fig.; 1913, loc. cit., II, p. 187 (Rhinocoris). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr.
or., Hem. III, p. 286 (Harpaclor
subgen. Diphymus). - SCHOUTE-
DEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 171 (Rhi-
nocoris),. 1944, Explor.' Parc nat.
Albert, 45, p. 30. 111. 114.
Long. 11-15 mm. - Stature
très étroite et élancée. Noir, lui-
sant. Milieu de la poitrine et une
petite bande longitudinale sur
l'écusson d'un blanc jaunâtre. Con-
nexivum orangé avec la base de
chaque segment ornée d'une bande
113. 116.
noire. Abdomen noir avec, sur ~

chaque segment, deux grandes 112. 115-


111, Rhinocoris albopilosus SIGNOnET, sternite. -
taches transverses, courbées, diver- FiG.112, idem, apex du pygophore vu par la face
gentes en arrière, deux grandes dorsale. - 113, idem, apophyse du bord ventral
taches sublatérales allongées et de du pygophore. - 114, R. albopunctatus STiL,
sternite. - 115, R. squamulosus, n. sp., apex du
petites taches latérales irrégulières pygophore vu par la face dorsale. - 116, idem
jaune clair ou orangées, les grandes apophyse du bord ventral du pygophore.
taches formant quatre lignes longi-
tudinales (fig. 111). Tête, lobe antérieur du pronotum, milieu de la poitrine, abdomen
et pattes avec une assez dense pubescence blanchâtre. Lobe postérieur du pronotum,
pleures et corie des élytres avec de petites macules de soies squamuleuses jaunâ-
tres. Membrane des élytres noire et luisante. Tête étroite, à lobe postérieur un peu
plus long que l'antérieur et régulièrement rétréci des yeux à la base. Premier article
du rostre nettement plus court que le second. Lobe antérieur du pronotum avec un
sillon longitudinal médian entier, deux petits tubercules arrondis en arrière et les
angles antérieUrs très courtement coniques. Lobe postérieur du pronotum convexe,
de peu plus long que le lobe antérieur, ses angles latéra1Jx arrondis, peu saillants, et
sa base légèrement échancrée en courbe régulière, angles scutellaires arrondis, à
peine saillants. Élytres beaucoup plus longs que l'abdomen. Pattes longues et grêles,-
les tibias antérieurs légèrement courbés à l'ape~.
Mâle: Valves génitales longues, fortement renflées en massue à l'·apex. Bord
ventral du pygophore prolongé en une apophyse plane, transverse, bidentée en des-
sous, fortement et anguleusement échancrée en arrière (fig. 112 et 113).
Ethologie. - Les femelles pondent leurs 'œufs en une seule masse qui est, jusqu'à
l'éclosion, gardée par le mâle (cf. p. 20 et 21).
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE, du Sénégal à l'Ouganda et à l'Abyssinie.
64 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Il. Rhinocoris albopunctatus STh, 1855, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 43 (Harpactor) ;
type: Natal (Mus. Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 81 (Reduvius); 1874, Enum.
Hem., IV, p. 38 (Reduvius subgen. Diphymus). - WALKER, 1873, Cat. Het. Brit.
Mus., VIII, 100 et 102 (Harpactor). - JEANNEL, 1919, Voy. ALI. Jeànn. Afr. or.,
Hem. III, p. 281 (Harpaclor subgen. Diphymus). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 171 (Rhinocoris).
Long. 14-18 mm. - Très proche du précédent, encore plus allongé; en diffère,
au point de vue coloration, par les macules squamuleuses qui sont moins nombreuses,
blanches ct plus grandes, et par l'abdomen dont chaque segment porte deux grandes
taches médianes quadrangulaires, deux grandes taches sublatérales allongées et deux
petites tachei5latérales ochracées (fig. 114). En outre, chaque segment porte deux
. taches latérales de soies squamuleuses jaunâtres. Tête plus longue que chez albopi-
losus, les deux lobes subégaux, le lobe postérieur légèrement renflé derrière les yeux
puis brusquement rétréci en arrière. Lobe antérieur du pronotum sans tubercules
coniques en arrière, avec seulement deux bosses très légèrement saillantes, mais ses
angles antérieurs coniques ct très saillants latéralement. Lobe postérieur du prono-
tum moins convexe. Élytres de peu plus longs que l'abdomen. Pattes plus courtes et
plus robustes que chez albopilosus.
Mâle: Valves génitales et pygophore comme albopilosus, mais les angles apicaux
de l'apophyse moins aigus.
OUBANGt:I-CHARI '; région de Fort Sibut, Yalinga, Haute-Sangha. - CAMEROUN
Batouri.. - CONGO BELGE. - AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE.

12. Rhinocoris rufigenu FALLOU, 1891, Rev. Ent. fr., X, p. 69 (Harpactor);


type: Gabon (Mus. Paris). - BERGROTH, 1894, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVIII,
p. 543 (Harpaclor subgen. Diphymus). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3), sect. II, I, p. 177 (Rhinocoris).
var. corallipes nov. - Type: Togo (Mus. Paris).
Fig. 117. Long. 22-28 mm. - Noir avec le lobe postérieur du pronotum (sauf
une étroite bande marginale noire entre les angles latéraux et scutellaires), la corie
des élytres et le connexivum (sauf une bande basale noire à chaque segment) rouge
cinabre. Apex des fémurs, base des tibias et pygophore des mâles rouge orangé vif.
La var. corallipes diffère de la forme typique par ses fémurs et tibias antérieurs oran-
gés, à l'exception d'une courte bande dorso-basale aux fémurs et l'apex' dcs tibias
noirs. Tête robuste à lobes subégaux, le lobe postérieur assez brusquement rétréci
dès les yeux, puis subparallèle en arrière. Premier article du rostre de peu plus court
que le second. Lobe antérieur du pronotum aussi long que la moitié du lobe posté-
rieur, portant deux larges tubercules coniques en arrière, ses angles antérieurs coni-
ques et saillants. Lobe postérieur du pronotum convexe, à angles latéraux arrondis, à
peine plus large que les élytres, sa base peu profondément échancrée, 'ses angles scu-
tellaires arrondIS, mais bien;narqués. Tibias antérieurs assez fortement renflés à l'apex.
Lobe antérieur de la tête, lobe antérieur du pronotum ct poitrine couverts par une
épaisse pubescence feutrée jaunâtre. Lobe postérieur du pronotum et corie des élytres
avec une pubescence assez dense blanchâtre. Tout le corps avec de longues soies blan-
ches dressées.
Mâle: Valves génitales coudées au tiers apical, renflées en sabot il l'apex. Bord
ventral du pygophore prolongé en une apophyse obliquement dressée, déprimée au
milieu, échanc~ée anguleusement il l'apex et bidentée en dessous (fig. 118 et 119).
GUINÉE FRANÇAISE: Friguiagbé, Mont Nimba. - CÔTE D'IvOIRE: Bouaké, Man,
Mont Tonkoui (900-1.200 mètres). - TOGo: Bismarckburg, Müsahôhc. - CAMEROUN:
HARPACTORITAE. - RHINOCOmS 65
Yaoundé, Dengdeng. - GABON. - MOYEN CONGO: Brazzaville. - OUBANGUI-CHARI ;
Yalinga, mission Bessou. - CONGO BELGE.

13. Rhinocoris Bequaerti SCHOUTEDEN, 1913, Rev. Zool. Bot. afr., II, p. 240;
type: Congo belge (Mus. Congo belge); 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect.
II, l, p. 171; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 30.
Fig. 120. Long. 13-18 mm. - Tête, lobe antérieur du pronotum, une bande noire
de chaque côté du lobe postérieur, unissant les angles latéraux et scutellaires, l'écus-
son, la moitié apicale de la carie, la poitrine, les hanches, une ligne à la base de chaque
segment abdominal (se prolongeant ou non sur les segments du connexivum) et une
bande latérale de chaque côté de l'abdomen (parallèle au connexivum), noirs. Pattes
noires de poix ou 'rougeâtres Membrane des élytres d'un bronzé-doré luisant. Lobe
postérieur du pronotum et abdomen (sauf les bandes noires décrites plus haut) et
moitié basale de la corie, jaunes. Des macules sur le lobe antérieur de la tête, la partie
collaire du pronotum et la poitrine couvertes par une épaisse pubescence couchée
blanchâtre. Lobe postérieur du pronotum avec de petits fascicules de poils blanchâ-
tres. Carie des élytres avec une assez dense pubescence couchée jaunâtre clair. En
Dutre, tout le corps hérissé de longues sQies noires éparses. Tête à lobes subégaux, le
postérieur fortement rétréci des yeux à la base. Deuxième article du rostre une fois
et demie aussi long que le premier. Lobe antérieur du pronotum avec une profonde
dépression médiane en arrière, cette dépression flanquée de deux tubercules coniques
très saillants. Lobe postérieur finement ponctué et portant de petits tubercules arron-
dis, ses angles latéraux arrondis, à peine saillants hors des élytres, sa base profondé-
ment échancrée avec les angles scutellaires subaigus. Pattes longues et grêles, les tibias
antérieurs droits, renflés à l'apex.
Mâle: Valves génitales longues et grêles, fortement courbées. Pygophore avec
une courte apophyse transverse, convexe, légèrement élevée, bide;ntée en dessous.
GUINÉE ; Mont-Nimba. - TOGO ; Bismarckburg. - GABO:'i : Haut-Ogooué. -
OUBANGUI-CHARI: Yalinga, Haute-Sangha. - CONGO BELGE. - OUGANDA. - KÉNYA.

14. Rhinocoris rapax STh, 1855, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 41 (Harpaclor);
type: Natal (Mus. Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 87 (Reduvius); 1874,
Enum. Hem., IV, p. 39 (Reduvius subgen. Harpiscus). - W ALKER, 1873, Cat. Hem.
Het. Brit. Mus., VIII, p. 100 et 104 (Ilarpaclor). - CARLINI, 1895, Ann. Mus. Civ.
Genova, XXXV, p. 116 (Reduvius subgen. Harpiscus). - VARELA, 1903, Mem. Soc.
esp. Hist. naL, l, p. 135 (Ilarpaclor). - JEAN:'iEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or.,
Hem. III, p. 288 (Ilarpaclor subgen. Harpiseus). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 176 (Rhinocoris); 1944, Explor. Parc nat. Al-
bert, 45, p. 33. - segmentarius SIGNORET 1858, in Thomson, Arch. Ent., II, p. 321
(II arpaclor); type : vieux Calabar (Mus. Vienne).
var. picturatus DISTANT, 1903, Ann. Mag. naL Hist., (7), XI, p. 205 (Harpaclor); -
type: Afrique orientale (Brit. Mus.). - JEANNEL, 1919,' 1. cit., p. 288 (Harpaclor
(subgen. Harpiscus) rapax var.). ~ SCHOUTEDEN 1932, 1. cit., p. 176.
var. ornatellus DISTANT 1903, Ann. Mag. nat. HisL, (7), XI, p. 207 (Harpaclor);
type: Ruwenzori (Brit. Mus.); 1909, Trans. Zool. Soc., XIX, pl. II, fig. 12 (Sphe-
danolestes). - JEANNEL, 1. cit., p. 288 (Harpactor (subgen. Harpiscus) rapax var.).-
SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., p. 176.
Fig. 121 à 123. Long. 12-14 mm. - Jaune avec les faces dorsales et latérales de
la tête, les articles II et III du rostre, le sillon médian du lobe antérieur du prono-
tum, la constriction transverse séparant les deux lobes, la base de l'écusson, le clavus
5


"

66 RÉDUVIIDÊS DE L'AFRIQUE NOIRE

des élytres, une petite bande transverse, plus large vers l'extérieur, sur la corie, l'apex
des fémurs, les tibias et les tarses en entier, une bande transverse en avant du méso-
notum, une bande analogue en avant du métanotum, une bande transverse étroite,
n'atteignant pas le connexivum, sur chacun des segments de l'abdomen, une bande
transverse au milieu de chacun des segments du connexivum, noirs. Membrane des
élytres bronzée-dorée, noire à la base. La var. picluralus diffère de la forme typique
par la coloration foncière du lobe antérieur du pronotum et de la corie qui est rouge.
Par contre, la var. ornalellus est j~une comme la forme typique mais sans bandes
noires sur la corie, le connexivum et l'abdomen. Lobe antérieur de la tête un peu
plus long que le postérieur, celui-ci rétréci progressivement sur sa moitié antérieure,
subparallèle en arrière. Premier article du rostre égal aux trois quarts du second.

117. 120. 121. 123.

118. 119. 124. 125.


FIG. 117, Rhinocoris ru(i!lenu FALLOU. -118, idem, apex du pygophore vu par la face dorsale.
119, apophyse du bord ventral du pygophore. - 120, R. Bequaerti SCHOUTEDEN. - 121.
R. rapax ST%L, forme typique. - 122, R. rapax var. picturalus DISTANT. - 123, R. rapax
var. ornalellus DISTANT. - 124, idem, apex du pygophore vu par la face dorsale. - 125, apo-
physe du bord ventral du pygophore;

Lobe antérieur du pronotum très convexe, lisse, avec un sillon longitudinal médian
entier; sans tubercules en arrière, ses angles antérieurs coniques et très saillants.
Lobe postérieur médiocrement convexe, finement ponctué, ses angles latéraux arron-
dis, à peine plus larges que les élytres, sa base très faiblement échancrée en courbe,
ses angles scutellaires effacés. Pattes longues et grêles, les tibias antérieurs légèrement
courbés. Élytres beaucoup plus longs que l'abdomen. Tout le corps avec une assez
dense pubescence blonde dressée.
Mâle : Valves génitales assez courtes, courbées. Bord ventral du pygophore
avec une longue apophyse bidentée en dessous et presque verticale (fig. 124 et 125).
GUINÉE FRANÇAISE: Kouroussa, Mont Nimba. - CÔTE d'IvOIRE: Man, Bouaké,
Banco, Danané, Odienné, Assinie. - TOGo: Bismarckburg, Müsahôhe. - CAMEROUN:
Kribi. - GABON : Libreville, Samkita, Oyem, Lastoursville. - OUBANGUI-CHARI:
Fort Sibut, Yalinga, bassin de la ~angha. - CONGO BELGE. - ABYSSINIE. - AFRIQUE
ORIENTALE.
Les var. picturatus et ornatellus semblent propres à l'Afrique orientale.


~. -, ' . - )-

HARPACTORITAE. - RHINOCORIS 67

15. Rhinocorls carmelita STAL, 1859, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 202 (Harpaclor);
type: Sierra Leone (Mus. Berlin); 1865, Hem. afric., III, p. 81 (Redllvius),. 1874,
Enum. Hem., IV, p. 38 (Reduvius subgen. Diphymus). - WALKER 1873, Cat. Hem.
Brit. Mus., VIII, p. 100 e~ 103. - Gilleli SCHOUTEDEN, 1913, Rev. Zoo!. Bot. afr.,
II, p. 437 (Rhinocoris),. type: Congo belge (Mus. Congo belge), - KalJirondo JEAN-
NEL, 1919, Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem., III, p. 286, pl. XII, fig. 68 (Harpactor
subgen. Diphymus),. type: Kisoumou (Mus. Paris). - carmelita SCHOUTEDEN,
1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 172 (Rhinocoris); Gilleti SCHOU-
TEDEN, 1932,!. ciL, p. 173; 1943, Rev. Zoo!. Bot. afr., XXXVII, p. 329. - carme-
lita SCHOUTEDEN, 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 30.
Long. 11 ,5-13,5 mm. - Coloration très variable: tête noire; rostre et antennes
noirs ou brunâtres; pronotum brun jaunâtre avec le lobe antérieur brun sombre ou
noir; écusson noir avec l'apex roussâtre; élytres brun jaunâtre avec le clavus plus
sombre et, parfois, l'apéx de la corie noirâtre; membrane des élytres noire, parfois
bleutée ou bronzée; pattes variant du noir au roux; poitrine noire avec des taches
rousses contre les hanches; abdomen le' plus souvent roux avec des marbrures noires
et brunes, mais parfois entièrement roux, noir ou brun; connexivum brun jaunâtre
avec une petite tache noire dans l'angle proximal externe de chaque segment. Tête
aussi longue que le pronotum, à lobe postérieur un peu plus long que l'antérieur, très
fortement rétréci en arrière. Deuxième article du rostre une fois et 'demie aussi long
que le premier. Pronotum très étroit, à lobe antérieur aussi long que 1e postérieur,
presque de moitié moins large, ses angles antérieurs coniques, son disque entièrement
sillonné en long au milieu, sa base avec deux longs tubercules coniques dressés; lobe
postérieur convexe, très finement ponctué, ses angles latéraux arrondis, à peine plus
larges que les élytres, sa base très faiblement échanc.rée mais ses angles scutellaires
marqués et arrondis. Tibias antérieurs grêles, légèrement épaissis et courbés à
l'apex. Abdomen très large, presque deux fois plus large que les élytres chez les
femelles. Tout le corps avec une courte pubescence jaunâtre couchée et de longues
; soies raides dressées.
Mâle: Valves génitales courbées et cylindriques. Bord ventral du pygophore
avec une apophyse dressée, convexe, bilobée à l'apex (fig. 135 et 136).
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE, du Sénégal à l'Ouganda:
Éthologie. - Comrr,e R. bicolor, mais fréquente plus volontiers les prairies.

16. Rhinocoris Hutsebauti SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), Sect. II, l, p. 173; type: Congo belge (Mus. Congo belge); 1944, Explor. Parc nat.
Albert, 45, p. 31.
Long. 10-12,5 mm. - Très proche du précédent, mêmes proportions générales
de la tête, du rostre, du pronotum et de l'abdomen, en diffère par la coloration qui
est uniformément noire à l'exception d'une petite tache jaune clair dans l'angle distal
externe de chaque segment du. connexivum et pp-r le pronotum dont le lobe antérieur
est plus fortement sculpté, sillonné longitudinalement seulement en arrière, et dont les
tubercules postérieurs sont arrondis et beaucoup moins saillants, et par le lobe pos-
térieur du pronotum qui est rugueux et dep.sément orné de petits tubercules lisses et
arrondis.
Mâle: Valves génitales courtes, courbées et renflées à l'apex. Bord ventral du
pygophore avec une apophyse triangulaire, obliquement dressée et portant deux
fortes dents en dessous (fig. 131 et 132).
HAUTE-GUINÉE: Mont Nimba (M. LAMOTTE, A. VILLIERS). - MOYEN CONGO
M'Balki (Dr. FIDA01. - CONGO BELGE. - OUGANDA. - MOZAMBIQUE.
68 RÉDUVlIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
17. Rhinocoris obtusus BEAUVOIS, 1805, Ins. Afr. Am., p. 63, Hem. P!. II, fig. 2
(Reduuius); type: Oware (Mus. Paris?). - ,8TÂL, 1865, Hem. afric., III, p. 77
(Reduuius); 1874, Enum. Hem., IV, p. 37 (Reduvius subgen. Hyperlolmus). - WAL-
KER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 99 et 101 (Harpaclor). - HAGLUND,
1895, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., LII, p. 473 (Harpaclor). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann.
Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, 1, p. 175 (Rhinocoris). - transversus SIGNO-
RET, 1858, in Thomson, Arch. enL., II, p. 319 (Harpaetor); type: Grand Bassam
(Mus. Vienne).
var. moestus HERRICH-SCHAEFFER, 1848, Wanz. Ins., VIII, p. 87, fig. 857 (Har-
pactor); type: Paraguay? (Mus. Munich). -loralus STAL, 1859, Oefv. Vet. Ak.

1 132.
S3••
12'1. 131.

/• 128.
)(t35 •

-j
126. 129. 130. 133. 136.
FIG. 126, Rhinocoris obtusus BEAUVOIS. - 127, idem, pygophore vu par la face dorsale. - 128, idem,
apophyse du bord ventral du pygophore. - 129, R. belliéosus STXL, pygophore vu par la face
dorsale. - 130, idem, apophyse du bord ventral du pygophore. - 131, R. Hutsebauti
SCHOUTEDEN, pygophore vu par la face dorsale. - 132, idem, apophyse du bord ventral du
pygophore. - 133, R. Schoutedeni nÇlv., pygophore vu par la face dorsale. - 134, R. bitu-
berculatus STXL, pygophore vu par la face dorsale. - 135, R. carmelita STXL, apophyse du bord
ventral du pygophore. - 136, idem, apex du pygophore vu par la face dorsale.

Fôrh., p. 203 (Reduvius) ; type: Guinée (~us. Stockholm). -loralus BERGROTH, 1914,
Rev. Zoo!. Bot afr., III, p. 459 (1).
Fig. 126. Long. 18-22 mm. - Tête, rostre, antennes, constriction entre les deux
lobes du pronotum, angles scutellaires du pronotum., apex du clavus des élytres,
membrane, métasternum, mésosternum, abdomen, sauf le conncxivum, hanches,
trochanters, fémurs, sauf leur base, tibias et tarses noirs. Pronotum, connexivum,
prosternum, corie des élytres et base des fémurs jaunes ou orangés. La variété moestus
avec le disque de chaque corie noirâtre, la bande noire de la constriction du prono-
tum plus large et remontant dans le sillon longitudinal du lobe antérieur du prono-
tum, l'anneau jaune de la base des fémurs plus court et interrompu dorsalement
par une bande noire atteignant la base. THe à lobes subégaux, le postérieur brusque-

1. La suhsp. congolensis SCHOUT. est une bonne espèce bien distincte d'obtusus.
HARPACTORITAE. - RHINOCORIS 69

ment rétréci derrière les yeux, mais plus légèrement en arrière. Lobe antérieur du
pronotum avec une profonde impression longitudinale médiane en arrière flanquée
par deux robustes tubercules arrondis, ses angles antérieurs coniques. Lobe posté-
rieur bièn plus long que l'antérieur, convexe, finement ponctué, muni de petits tuber-
cules arrondis peu apparents, ses angles latéraux arrondis, largement explanés et
saillants, sa base peu profondément mais largement échancrée. Pubescence dressée
fine et clairsemée. Tibias antérieurs courbés à l'apex.
Mâle: Valves génitales droites, courtes et robustes, dentées à l'apex, bord ven-
tral du pygophore avec une apophyse obliquement dressée, convexe, étranglée à la
base, qu~driangulée'à l'apex, et une échancrure arrondie entre les deux angles médians
(fig. 127 et 128).
CÔTE D'IvOIRE : Grand Bassam, Réserve du Banco, Yapo, Assinie, BingerviIIe,
Danané, Mont Tonkoui (900-1.200 m.), Orombo Bocca, Oumé, Akrizi, Haut-Sassandra,
Haut-Cavally, Guidéko. - HAUTE-GUiNÉE: Mont Nimba. - NiGERiA.
Éthologie. - Sur les feuilles des arbustes bien éclairés de la forêt. Attaque les
Diptères mais aussi les Orthoptères de forte taille.

18. Rhinocoris bituberculatus 8Th, 1858, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 446 (Har-
paclor); type: Vieux Cala bar (Mus. Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 77 (Redu-
vius oblusus var.); 1874, Enum. Hem., IV, p. 37 (Reduvius oblusus var.). - oblusus
SCHOUTEDEN, 1943, Rev. Zool. Bot. afr., XXXVII, p. 329.
Long. 18-22 mm. - Extrêmement proche du précédent, même coloration géné-
rale à l'exception du connexivum dont, chaque segment porte une bande basale
transverse noire et par le clavus qui est jaune ou orangé. En diffère également par
la structure du pygophore des mâles.
Mâle: Pygophore plus allongé que chez oblusus, apophyse du bord ventral lon-
gue et étroite, étranglée à la base, arrondie et bidentée à l'apex, les dents séparées par
une échancrure arrondie (fig. 134).

NIGERIA: Calabar. - FERNANDO-POO. - GABON: Lambaréné, Oyem. - GUINÉE


ESPAGNOLE: San Bénito. - CAMEROUN: Yaoundé, Bipindi, Victoria, Johann Albrechts-
hÔ,he, Moliwé, Bombe, Misellele, Kumba.

19. Rhinocris bellicosus STh, 1865, Hem. afric., III, p. 76 (Reduvius) margi-
nalus FAIRMAIRE, 1858, in Thomson, Arch. ent., II, p.319 (Harpaclor): type: Gabon
(Mus. Paris). - STh, 1874, Enum. Hem., IV, p. 37 (Reduvius subgen. Hyperlol-
mus). - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 99 (Harpaclor bellico-
sus) et 101 (Harpaclor marginalus). - VARELA, 1903, Mém. Soc. esp. Hist. nat., l,
p. 135 (Harpaclor). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect.
II, l, p. 171 (Rhinocoris).
Long. 18-23 mm. - Extrêmement proche du précédent, même coloration,
comme lui avec le connexivum taché de noir et de clair, mais constriction transverse
du pronotum sans bande noire. En diffère également par le lobe postérieur du prono-
tum portant de petits tubercules arrondis plus nombreux et plus distincts et par la
structure du pygophore des mâles.
Mâle : Bord ventral du pygophore avec une apophyse étroite, obliquement
dressée, à peine resserrée à la base, très étroitement et anguleusement échancrée à
l'apex, ses angles apicaux tronqués (fig. 129 et 130).
GABON: Mouila. - MOYEN CONGO. - OUB4NGUI-CHARI. - SUD CAMEROUN. -
GUINÉE ESPAGNOLE. - CONGO BELGE. - Nombreuses localitéE'.
70 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
20. Rhinocoris Schoutedeni nom. nov. = obtusus subsp. congolensis var.
nigripes SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II,1, p. 175;
type: Congo belge (Mus. Congo belge) (1).
Long. 18-22 mm. - Même type général de coloration qu'obtusus, comme celui-ci
avec le connexivum uniformément clair, ainsi que le clavus des élytres et les angles
scutellaires du pronotum, mais avec les pattes et le lobe antérieur du pronotum
entièrement noirs. Lobe postérieur du pronotum avec de fortes granulations comme
chez bellicosus.
Mâle: Pygophore et valves génitales comme chez bellicosus, mais l'apophyse du
bord ventral plus courte et légèrement échancrée en courbe à l'apex (fig. 133).
GABON: Lastoursville. - MOYEN CONGO' : M'Baïki, Brazzaville. - OUBANGUI-
CHARI: Yalinga, Ouesso, Carnot. - CONGO BELGE.

21. Rhinocoris imperialis STh, 1859, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 202 (Harpaclor);
type: Cap des Palmes (Mus. Berlin); 1874, Enum. Hem., IV, p. 43 (Reduvius?). -
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zoo!., (3), sect.-II, l,
p. 174.
Fig. 137. Long. 18-24 mm. -
Très luisant; tête, pattes et écus-
son noirs; pronotum noir ou vert
métallique. Élytres vert. métallique
doré, la membrane parfois noirâtre.
Poitrine noire avec une bande
d'épaisse pubescence blanche en
138. 139.
avant du prosternum et du méso-
sternum. Abdomen très variable,
entièrement jaune orangé ou por-
tant des bandes noires transverses
complètes ou interrompues au
milieu, ou réduites à des taches

1 141.
sur l'un ou l'autre segment, attei-
gnant ou non le connexivum. Chez
certains exemplaires l'abdomen est
noir, y compris le connexivum,
avec de petites lignes transverses
137. 140.
jaunes. Enfin certains individus
FIG. 137, Rhinocoris imperialis ST1L. - 138, idem, apex
ont les côtés de la tête, en avant
du pygophore vu par la face dorsale. - 139, idem, des yeux, et le premier article du
apophyse du bord ventral du pygophore. - 140, rostre jaune orangé ou rouge
Rhinocoris segmenlarius GERMAR, pygophore vu par
la face dorsale. -141, apophyse du bord ventral du corail ainsi que la base des fémurs
pygophore. antérieurs et intermédiaires.
Tête beaucoup plus courte
que le pronotum, son lobe antérieur plus long que le postérieur, celui-ci brusque-
ment rétréci derrière les yeux et subparallèle en arrière. Premier et .deuxième arti-
cles du rostre subégaux. Pronotum très grand, à lobe antérieur très convexe et

1. Comme indiqué précédemment, la subsp. congolensis SCHOUT. comtitue une espèce distincte
d'oblusus et de Schouledeni, ce dernier nom remplaçant celui de nigripes SCH0UT. déjà employé par
KOLENATl pour un Rhinocoris d'Asie centrale.
\

HARPACTORITAE. - RHINOCORIS 71
portant un sillon longitudinal médian sur toute sa longueur, ce sillon très profond
en arrière, les angles antérieurs coniques, mais peu saillants; lobe postérieur deux
fois plus large que le· lobe antérieur, à disque très convexe, angles latéraux très
saillants, arrondis, largement explanés et base peu profondément échancrée, mais les
angles scutellaires très marqués. Pattes robustes, les tibias antérieurs courbés à
l'apex.
~'Hâle : Pygophore avec une apophyse ventrale allongée, étranglée à la base,
convexe à l'apex et bidentée en dessous. Valves génitales robustes et fortement
sinuées et épaissies .à l'apex (fig. 138 et 139).

GUINÉE FRANÇAISE; Mont Nimba. - LIBÉRIA : Cap des Palmes. - CÔTE D'IVOIRE:
Danané. - CAMEROUN: Doumé, Johann Albrechts-h6he, Lolodorf. - GABON: Mouila,
Fernand-Vaz, Lambaréné. - CONGO FRANÇAIS. - CONGO BELGE.

22. Rhinocoris segmentarius GERMAR, 1837, in Silbermann Rev. Ent., V. p. 125


(Harpaclor); type: Le Cap (Mus. Hambourg). - STAL, 1865, Hem. afric., III,
p. 79 (Reduvills); 1874, Enum. Hem., IV, p. 38 (Reduvius subgen. Diphymus). -
WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 100 et 102 (Harpactor). - CAR-
LINI, 1895, Ann. Mus. Civ. Genova, XXXV, p. 115 (Reduvius subgen. Diphymus).
- JEANNEL, 1919, Voy. AI!. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 283. - SCHOUTEDEN,
1910, Sj6stedt's Kilim. Mer. Exp., 12, p. 148; 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
{3), sect. II, l, p. 177 (Rhinocoris) ; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 33.
Long. 16-23 mm. - Noir avec le lobe postérieur dd pronotum et la corie des
élytres rouge cinabre, les côtés du lobe postérieur, entre les angles latéraux et scutel-
laires, le plus souvent noirs. Connexivum entièrement jaune chez les mâles, chaque
segment avec une bande noire chez les femelles. Pygophore des mâles rouge. Tête
assez épaisse à lobe antérieur un peu plus long que le po;térieur, celui-ci progressi-
vement rétréci des yeux à la base. Premier article du rostre aussi long que les trois
quarts du deuxième article. Lobe antérieur du pronotum petit, à angles antérieurs
coniques, profondément fovéolé et bituberculé en arrière. Lobe postérieur une fois
et demie aussi long et deux fois plus large que le lobe antérieur, son disque finement
ponctué et portant de nombreuses petites bosses arrondies. Tibias antérieurs courbés à
l'apex. Tête, lobe antérieur du pronotum et poitrine avec ',des plaques et des bandes
d'épaisse pubescence jaunâtre couchée. Lobe postérieur du~ronotum avec de petits
fascicules de poils jaunâtres. Corie et clavus de l'élytre et abdomen en dessous, avec
une as'sez dense pubescence jaunâtre.
Mâle: valves génitales courtes et épaisses, très faiblelliiût arquées. Bord ventral
du pygophore avec une apophyse grêle, obliquement dressé.e, finement bidentée en
dessous de l'apex (fig. 140 et 141). '

TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPIC'<\'LE, du Sénégal au Transvaal.

23. Rhinocoris Murati, n. sp. - Type: Un mâle du Ouadaï {Mus. Paris).


var. Dugasti, nova. - Type: une 9 du Soudan (Institudrançais d'Afrique noire).
Long. 12,5 mm. - Jaune pâle. Tête avec deult larges bandes noires partaq.t des
yeux et convergeant en arrière. Lobe postérieur du pronotum, sauf les marges laté-
rales, légèrement brunâtre. Élytres, sauf leur base et une étroite bande latérale à la
corie, brunâtre foncé. Genoux, apex des tibias antérieurs et du dernier article des
tarses noirs. Tibias intermédiaires et postérieurs largement rembrunis à l'apex. Seg-
ments abdominaux III à V chacun avec une très petite tache noire de chaque côté.
Segments du connexivum légèrement orangés, chacun avec une étroite bande trans-
72 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

verse noire à la base. Stature large et robuste. Lobe antérieur de la tête un peu plus
long que le postérieur, celui-ci régulièrement rétréci des yeux vers la base, ses côtés
rectilignes. Espace interoculaire trapézoïdal, plus étroit en arrière. Ocelles assez
gros~ Deuxième article du rostre près de deux fois plus long que le premier. Lobe anté-
rieur du pronotum de peu moins long que le lobe postérieur, son disque sculpté, pro-
fondément et entièrement sillonné en long au milieu, ses angles antérieurs dentifor-
mes, très saillants, ses tubercules postérieurs indistincts, confondus avec le reste de la
sculpture. Lobe postérieur très grossièrement et densément ponctué, ses angles laté-
raux arrondis, à peine saillants, sa base très légèrement échancrée, ses angles scutel-
laires effacés. Écusson terminé à l'apex par une petite lame arrondie légèrement
relevée. Élytres plus longs que l'abdomen, à peine plus long que la tête et le pronotum
ensemble. Pattes assez courtes, les tibias antérieurs légèrement galbés.
Cette espèce est très proche de R. violentus GERM., d'Abyssinie et d'Afrique
orientale. La var. Dugasti diffère de la forme typique par ses parties claires orangées
et la cellule discale des élytres subcarrée.
TCHAD: BUtine et OUIll Radjer près d'Abéché, dans le Ouadaï (ZOLOTAREVSYY et
MURAT). - SOUDAN: Soninkoura (DUGAST), forme typique et var. Dugasti.

1043. 1"6.

H4. H7.

142. 145. "48.


FIG. 142, Rhinoeoris aeu/us BEAUVOIS. - 143, idem, pygophore vu par la face dorsale. - 144, idem,
pygophore vu par l'apex. - 145, idem, pygophore vu de profil. - 146, idem, tête vue de
profil. - 147, R. Cloueli, n. sp., pygophore vu par l'apex. - 148, idem, complexe génilo-anal
d'une femelle vu par la face ventrale.

24. Rhinocoris acutus BEAUVOIS, 1805, Ins. Afr. Am., p. 63, Hem. PI. Il, fig. 1
(Reduvius); type: Oware (Mus. Paris?) - STÎL, 1865, Hem. afric., III, p. 77 (Redu-
vius})' 1874, Enum. Hem., IV, p. 37 (Reduvius subgen. Zoslus). - WALKER, 1873,
Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 99 et 101 (Harpactor). - HAGLUND, 1895, Oefv.
l ',;.,L

,
'. '

HARPACTORITAE. - HEDIOCORIS 73

VP,t. Ak. Forh., LII, p. 473 (Harpaclor). - VARELA, 1903, Mem. Soc. esp. Hist.
nat., l, p. 134 (Harpaclor). - JEANNEL, 1919, Voy. AI!. Jeann. Afr. or., Hem. III,
p.280 (Harpaclor subgen. Zostus). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 170 (Rhinocoris); 1943, Rev. Zoo!. Bot. afr., XXXVIII,
p. 329 (Rhinocoris); 1945, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 30. - varipes SIGNO-
RET 1858, in Thomson, Arch. Ent., II, p. 320 (Harpactor); type: vieux Calabar-
(Mus. Vienne).
Fig. 142. Long. 15-18 mm. - Brun de poix foncé ou noir, luisant, avec le pro-
sternum, le lobe postérieur du pronotum (à l'exception d'une marge noire unissant les
angles latéra ux et scutellaires), la corie des élytres, le dessous de tous les fémurs et la
base des fémurs postérieurs qui sont jaunes. Pronotum, corie et poitrine avec une
pubescence courte, assez dense et dorée. Tête aussi longue que le pronotum, large au
niveau des yeux, avec son lobe postérieur très fortement réJréci en arrière, bien plus
long que le lobe antérieur. Premier et deuxième article du rostre égaux en longueur.
Lobe antérieur du pronotum un peu plus court que le postérieur, fovéolé au milieu
en arrière, la fovéole flanquée de deux tubercules coniques très saillants et divergents,
les angles antérieurs coniques, très saillants. Lobe postérieur du pronotum convexe,
finement et densément granuleux, ses angles latéraux aigus et très saillants, sa base
peu profondément échancrée, ses angles scutellaires droits, très peu marqués. Élytres
de peu plus longs que l'abdomen. Fémurs fortement noduleux. Tibias antérieurs
fortement courbés à l'apex.
Mâle: valves génitales épaisses, courtes et courbées. Bord ventral d~ pygophore
avec une longue apophyse lamelleuse transversale, dressée verticalement, arrondie à
l'apex, finement échancrée au milieu, à l'extrémité (fig. 143 à 145).
NIGERIA: Vieux Calabar. - CAMEROUN: Victoria, Dengdeng, Misellele, Yaoundé,
Bipindi, Johann Albrechtshôhe. - GABON: Lambaréné, Mouila, Oyem. - CONGO:
N'Kogo. - FERNANDO-POO. - GUINÉE ESPAGNOLE. - CONGO BELGE.

25. Rhinocoris CIoueti, n. sp. --- Type: un mâle de Côte d'Ivoire (Mus. Paris).
Long. 15-18 mm. - Très proche du' précédent, même forme générale, mêmes
proportions du rostre, de la tête et du pronotum, les angles de celui-ci semblables,
mais entièrement noir ou brun de poix avec seulement une petite tache jaune derrière
chaque ocelle, les fémurs postérieurs sauf le tiers apical et l'extrême base, et les tarses
sauf l'apex du dernier article jaunes, lobe antérieur du pronotum avec un sillon lon-
gitudinal médian entier sur toute sa longueur.
Mâle: pygophore du même type que chez l'espèce précédente, mais valves géni-
tales plus longues et plus fortement courbées, apophyse du bord ventral du pygophore
plus longue et subtronquée à l'apex (fig. 147).
CÔTE d'IVOIRE: Oumé (Cape POSTH), Yapo (A. VILLIERS), Haut-Sassandra (A. CHE-
VALIER), Grand Bassam (CLOUET), Assinie (ALLUAUD). - HAUTE-GUINÉE : Mont
Nimba (A. VILLIERS, M. LAMOTTE).

Gen. HEDIOCORIS REUTER

Hediocoris REUTER, 1882. Oefv. Finska Veto Soc. Forh., XXV, p. 34; type:
fasciatus REUTER (Dahomey). - Rhinocoris subgen. Harpiscus BERGROTH, 1914,
Rev. Zoo!. Bot. afr., III, p.' 459 (pars). - JEANNEL, 1919, Voy. AI!. Jeann. Afr. or.,
Hem. III, p. 287.
, Genre très proche de Rhinocoris dont il était considéré comme un synonyme
par BERGROTH. Il en diffère par sa tête à peine plus longue que la moitié du prono-
74 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

tum, ses yeux très gros et saillants plus larges que la moitié de l'espace qui les sépare,
Son pronotum à lobe postérieur largement arrondi en arrière, sans échancrure ni
angles scutellaires distincts. Lobe antérieur de la tête un peu plus long que le posté-
rieur, l'espace compris entre les tubercules antennaires, les yeux et le sillon interocu-
laire quadrangulaire. Lobe postérieur de la tête brusquement rétréci dès les yeux,
avec un cou long et grêle. Ocelles plus gros chez les mâles que chez les femelles, forte-
ment surélevés. Premier article du rostre égal aux deux tiers de l'article II. Antenn~s
longues et grêles, à article 1 aussi long que la tête et le pronotum réunis. Lobe anté-
rieur du pronotum à peine plus long que la moitié du lobe postérieur. Écusson trian-
gulaire, mousse à l'apex avec une forte carène arrondie en forme d'Y. Élytres très
longs et étroits, plus longs que l'abdomen, la cellule interne de la membrane plus large
que la cellule externe. Pattes très longues et grêles, les fémurs avec un léger renfle-
ment un peu avant l'apex.
Mâle: valves génitales non contiguës en arrière, grêles et fortement courbées.
Sternite VIII presque entièrement invaginé. Pygophore convexe, membraneux dor-
salement, à bord ventral armé d'une courte apophyse transverse bidentée, semblable
à celle de Rhinocoris nitidulus (fig. 101 et 102).
Femelle: complexe génito-anal comme chez les Rhinocoris.
Distribution. - Genre propre à l'Afrique intertropicale où il comprend trois espèces.
L'une d'elles, Vandenplasi SCHOUTEDEN, est propre au Congo belge.

TABLEAU DES ESPÈCES

- Lobe postérieur du pronotum deux fois plus large que long, 10-12 mm. Sta-
ture très grêle , 1. tibialis.
- Lobe postérieur du pronotum une fois et demie aussi large que long. 13-14 mm.
Stature plus large. 2. fasciatus.

1. Hediocoris tibialis STAL, 1855, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 41 (Harpactor);


type: Natal (Mus. Stockholm); 1865, Hem: afric., III, p. 86 (Reduvius); 1874, Enum.
Hem., IV, p. 39 (Reduvius subgen. Harpiscus). - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het.
Brit. Mus., VIII, p. 100 et 103 (Harpactor). - CARLINI, 1895, Ann. Mus. Civ. Genova,
XXXV, p. 115 (Reduvius subgen. Harpiscus). - HAGLUND, 1895, Oefv. Vet Ak.
Forh., LII, p. 474 (Harpactor). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem.
III, p. 287 (Harpactor subgen. Harpiscus). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3), sect. II, 1, p. 177; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 34 (Rhino-
coris).
var. affinis SCHOUTEDEN, 1929, Rev. Zool. Bot. afr., XVIII, p. 260;' type:
Stanleyville (Mus. Congo belge); 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l,
p. 178.
var. albofasciatus SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. ent. II, p. 323 (Har-
pactor); type; Côte d'Ivoire (Mus. Vienne). - ST.h, 186G, Hem. afric., Ill, p. 87;
Enum. Hem., IV, p. 39. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 100 et
104. - HAGLUND, 1895; Oefv. Vet. AI. Forh., LII, p. 474. -BERGROTH, 1914, Rev.
Zool. Bot. afr., III, p. 459. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3),
sect. It, l, p. 178; 1943, Rev. Zool. Bot. afr., XXXVII, p. 329.
var. discalis SCHOUTEDEN, 1910, Sj6stedt's Kilim. Mer. Exp., 12, p. 149 (Hedio-
coris fasciatus var.); type: Afrique orientale (Mus. Stockholm); 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 178 (Rhinocoris libialis var.).
var. abyssinica, nova. - Type: Harrar (Mus. Paris).
HARPACTORITAE. - DINOCLEPTES 75
Fig. 149. Long. 10-12 mm. - Tête, premier article du rostre, lobe antérieur du
pronotum, écusson et poitrine rouge corail. Lobe postérieur du pronotum jaune clair.
Pattes noires ou rougeâtres, les tibias toujours sombres. Moitié apicale de chaque
segment abdominal blanchâtre, la moitié basale rouge corail ou noirâtre. Élytres
flaves, l'apex de la corie coupé, au niveau de la base de la
membrane, par une fascie noire. Membrane et clavus noirs.
La description ci-dessus s'applique à la forme typique. Les
variétés suivantes se rencontrent avec le type :
var. afflnis. - Thorax comme la forme typique mais
élytres enfumés, grisâtres, avec une étroite ligne transverse
jaune avant la fascie noire.
var. albofasciatus. - Comme affînis, mais avec une
large taàhe discale noire sur le lobe postérieur du pronotum.
var. discalis. - Élytres clairs comme la forme typique
mais le lobe postérieùr du pronotum maculé de noir.
var. .abyssinica. - Élytres clairs comme la forme
typique, mais la tête, le lobe antérieur du pronotum et le
lobe postérieur, sauf une étroite bande marginale, noirs.
En outre, dans toutes ces formes, le bord antérieur,
la base et la constriction séparant les deux lobes du pro-
notum, le prosternum, une large bande transverse sur le
mésosternum et une large bande sur le métasternum
couverts par une courte et épaisse pubescence d'un blanc
pur. Tête et pronotum très luisants. Lobe postérieur du
pronotum très superficiellement mais densément ponctué,
glabre. Corie des élytres assez luisante, finement ponctuée
et pubescente. FIG. 149, Hediocoris tibia-
lis var. albolascia!us
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE. SIGNORET.

2. Hediocoris fasciatus REUTER, 1882, Oefv. Finska Veto Soc. Forh., XXV,
p. 34; type: Dahomey (Mus. Helsinki). - SCHOUTEDEN, 1910, Kilim. Mer. Ex.,
p. 12, p. 149. - JEANNEL, 1919, Voy. AII.Jeannel, Afr. or., Hem. III, p. 290 (Har-
paetor subgen. Harpiscus).
var. Reuteri, nova. - Type: Côte d'Ivoire (Mus. Paris).
Long. 13-14 mm. - Extrêmement proche du précédent, la forme typique
comme celle de libialis, la var. Reuleri avec la coloration de tibialis albotascialus.
En dehors des caractères indiqués au tableau, cette espèce se distingue de la précé-
dente par la tête et le pronotum beaucoup moins luisants, le lobe postérieur du prono-
tum plus fortement ponctué et la pubescence plus longue et plus ,dense sur les cories
et s'étendant sur le lobe postérieur du pronotum.
TOUTE L'AFR1QUE INTERTROPICALE, de la Guinée portugaise au Kénya.

Gen. DINOCLEl?TES STAL

Reduvius subgen. Dinocleples STAL, 1866, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 284; type
inops STAL (Afrique occidentale); 1874, Enum. Hem., IV 1 p. 41. - H arpaetor subgen.
Dinocleples LET~IERRY et SÉVERIN, 1896, Cat. gen. Hem., III, p. 157. - JEA,NNEL,
1919, Voy. Ali. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 287.
Tête beaucoufT plus courte que le pronotum, vne fois et demie aussi longue que
, 1

76 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

large, à lobe antérieur un peu plus long que le postérieur, celui-ci progressivement
rétréci d'avant en arrière. Yeux gros et saillants, aussi larges que la moitié de l'espace
qui les sépare. Ocelles assez gros, situés très près des yeux, sur les côtés d'une éléva-
tion dominant le sillon interoculaire. Premier article des antennes une fois et demie
aussi long que la tête. Dessous de la tête convexe et couvert d'une dense et courte
pubescence raide. Rostre ro-
buste, pubescent, très faible-
ment arqué, à article 1 égal
aux deux tiers du II. Prono-
tum ample, à peine convexe,
à lobe antérieur sculpté, sillonné
en 'long au milieu. Angles anté-
rieurs coniques et obliques.
Lobe postérieur près de deux
151. 152.
fois aussi long que l'antérieur,
sa base fortement ~chancrée,
ses angles latéraux arrondis et
explanés. Écusson très large,
arrondi à l'apex, avec une forte
carène médiane arrondie. Pat-
tes robustes, les tibias antérieurs
droits et renflés à l'apex. Ner-
vation alaire comme chez Rhi-
nocoris. Connexivum large, dé-
bordant les élytres.
Mâle : valves génitales
courbées, lamelliformes, conca-
150. 153. ves à l'extérieur, arrondies à
l'apex. Sternite VIII visible,
FIG. 150, Dinocleples inops STAL; 151, apex de l'abdomen
d'un mâle vu de profil. - 152, apophyse du bord ventral fortement échancré à l'apex.
du pygophore. - 153, pénis. Pygophore à apophyse du bord
ventral en forme d'épine, munie
d'un crochet vers l'apex et d'une saillie bidentée à la base (fig. 151 et 152). Pénis
très fortement chitinisé, acuminé vers l'extrémité, à lame ventrale très longue et.
bilobée à l'apex (fig. 153).
Distribution. - Afrique occidentale. Une seule espèce

Dinocleptes inops ST.AL, 1865, Hem. afric., III, p. 84 (Reduvills) J' type: Guinée-
(Mus. Stockholm); 1874, Enum. Hem., IV, p. 41 (Redllvills subgen. Dinocleples).'-
WALKER, 1873, Cat. Hem. Brit. Mus., VIII, p. 100 et 103 (Harpactor).-JEANNEL,
1919, Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 287 (Harpacior subgen. Dinoclepies).-
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, l, p. 174 (Rhinocoris).
Fig. 150. Long. 16-18 mm. - Rouge corail sombre, la face ventrale plus claire,
les antennes et les pattes sauf les hanches, les trochanters et l'extrême base des fémurs
noirs; membrane noire à reflets bleu métallique. Tête, pronotum, écusson, poitrine,
corie des élytres et pattes avec une courte pubescence dorée et de longues soies dres-
sées éparses,. Lobe postérieur du pronotum finement ponctué et portant de nombreu-
ses petites protubérances arrondies et lisses. Corie des élytres très fortement ponc-
tuée et vermiculée.

HAPPACTORITAE. - APREPOLESTES 77
SÉNÉGAL. - GUINÉE FRANÇAISE: Konakry. - CÔTE D'IVOIRE: Bouaké. - TOGo:
Bismarckburg, Misahôhe. -HAUT-DAHOMEY: cercle de Djougou-Kouandé. - SOUDAN:
Gaoua. - OUBANGUI-CHARI : Rafaï. - CONGO BELGE.

Gen. APREPOLESTES STAL

Redllvills subgen. Aprepolestes STAL, 1868, Hem. Fabr., 1, p. III, type : R.


cinerascens STAL (Afrique australe); 1874, Enum. Hem., IV, p. 41. - Harpaetor
subgen. Aprepolestes LETHIERRY et SÉVERIN, 1896, Cat. gén. Hem., III, p. 157. -
Aprepolestes JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Rem. III, p. 274 et 292. -
VILLIERS, 1945, Bull. Mus. nat. Rist. nat., (2), XVII, p. 140 (Synopsis).
Très proche de Rhinocoris. Tête très allongée, étroite, aussi longue que le prono-
-tum, ses deux lobes subégaux en longueur. Yeux et ocelles médiocres. Rostre assez
grêle, médiocrement arqué. Premier article des antennes très long, plus de deux fois
plus long que le II, celui-ci plus court que le III, ce dernier égal à la moitié du IV.
Pronotum peu convexe à lobes subégaux en longueur, le lobe antérieur sculpté, entiè-
rement sillonné en long au milieu, bituberculé en arrière, les angles antérieurs coni-
ques, peu saillants. Lobe postérieur du pronot~m large, à disque plan, angles
latéraux subaigus, explanés, très saillants et base fortement échancrée devantl'écusson
et brusquement déprimée en ligne droite. Écusson terminé par une expansion lamel-
leuse légèrement relevée. Nervation alaire comme chez Rhinocoris. Pattes assez
longues et grêles, les tibias antérieurs droits munis d'un fort ergot près de l'apex
qui est renflé. Tous les téguments, sauf la membrane des élytres, couverts par
une épaisse pubescence squamuleuse couchée.
Mâle: valves génitales cylindriques, courtes et courbées. Sternite VIII entière-
ment invaginé. Bord ventral du pygophore avec deux larges dents triangulaires
rabattues vers le bas.
Femelle : lames du sternite VIII subtriangulaires, à angle apical prolongé en
arrière en une longue pointe aiguë (fig. 155).

Distribution. - Ce genre ne comprenait jusqu'ici que quatre espèces d'Afrique aus-


trale et orientale. Les deux espèces suivantes sont nouvelles :

TABLEAU DES ESPÈCES

Angles latéraux du pronotum subarrondis. Cellule apicale axterne des


élytres au plus trois fois aussi longue que large à l'apex. . . . .. 1. Berlandi.
Angles latéraux du pronotum subaigus. Cellule apicale externe des élytres
plus de quatre fois plus longue que large il l'apex. . . . . . . . . . . 2. acutum.

L Aprepolestes Berlandi, n. sp. - Type: un Cf du Soudan (Mus. Paris).


Long. 12 mm. - Tête brun jaunâtre avec la face ventrale testacée et deux larges
bandes latérales noires s'étendant sur toute sa longueur. Rostre brun jaunâtre avec
l'apex noir. Antennes jaunâtres. Pronotum brun jaunâtre ou rougeâtre avec le lobe
antérieur un peu plus sombre. Écusson noir avec les replis latéraux brun et l'expan-
sion apicale jaune, cette couleur s'étendant un peu en avant le long de la ligne
médiane. Corie des élytres brun clair rosâtre avec la base de la marge externe de
l'apex du clavus noir. Membrane bronzée. Abdomen, dessus et dessous, jaunâtre,
plus ou moins orangé, la face ventrale avec deux larges bandes longitudinales noires,
acuminées en arrière et le connexivum jaunâtre, chaque segment indistinctement
maculé de noirâtre. Face dorsale de la tête, pronotum, corie des élytres et milieu
· , f

78 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

de la poitrine avec une dense pubescence grisâtre. Prosternum, pleures méso et


méta thoraciques couverts par une épaisse pubescence d'un blanc pur, celle-ci
s'étendant éparsement sur les taches noires de l'abdomen. Disque de l'abdomen
et pattes avec une pubescence jaunâtre. Tête très étroite, à lobe postérieur forte-
ment rétréci en arrière. Premier article du rostre égal
aux deux tiers de l'article II. Sillon médian du lobe
antérieur du pronotum fovéolé en arrière et flanqué de
deux protubérances coniques. Côtés du lobe postérieur
fortement convexes en avant des angles latéraux subar-
155. rondis. Échancrure de la base courbe, les angles scutel-
laires arrondis et effacés.
SOUDAN FRANÇAIS: Bamako, en août (L. BERLAND,
A. VILLIERS).

2. Aprepolestes acutum, n. sp. - Type: une 9 du


Tchad (Mus. Paris).
Fig. 154. Long. 13 mm. - Tête et lobe antérieur
du pronotum brunâtres avec les côtés plus sombres.
Lobe postérieur du pronotum et corie des élytres jaune
pâle. Poitrine variée de noir et de brun. Abdomen
jaune avec une large bande latérale noire tachée de
jaunâtre. Connexivum jaunâtre avec une macule noire
sur le tiers proximal de chaque segment. Fémurs et
154. tibias jaunâtres avec la base et l'apex noirs. Écusson
FIG. 154, Aprepolesles acutum, noir avec la carène médiane jaune. Lobe antérieur du
n. sp. - FIG. 155, idem,
apex de l'abdomen d'une pronotum avec quatre tubercules discaux. Angles laté-
femelle vu de pro fil. raux du lobe postérieur du pronotum subaigus et for-
tement saillants.
Femelle: Lames du sternite VIII prolongé chacune en une longue pointe aiguë
(fig. 155). Tergite IX incliné à 450 fortement échancré à l'apex. Gonapophyses du
sternite VIII et de l'urite IX visibles.

OUBANGUI-CHARI: de Fort Archambault aux Niellims (Dr. J. DECORSE), - HAUTE-


GUINÉE: Toulémon (M. LAMOTTE).

Gen. LAMOTTELLUS, nov. gen.

Type: Lamoliellus hirsuills, n. sp. (Afrique intertropicale).


Corps très court et large, portant une épaisse pubescence constituée de poils
couchés et de longues soies dressées. Tête allongée, mais assez épaisse, à lobes subé-
gaux en longueur. Lobe postérieur subovalaire avec un cou très court. Tubercules
antennaires latéraux, situés un peu en arrière du milieu de la partie préoculaire de
la tête. Ocelles très petits, la téra ux, trois fois plus écartés entre eux qu'ils ne le sont
des yeux. Yeux peu saillants, moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare.
Premier article des antennes un peu plus court que la tête, trois fois plus long que
l'article Il; article III plus long que le 1. Article 1 du rostre plus long que l'article Il,
dépassant en arrière le niveau du bord postérieur de l'œil. Pronotum transverse, à
lobe antérieur bossué, portant quatre tubercules discaux arrondis et un court sillon
longitudinal médian postérieur, n'atteignant pas la constriction transverse séparant
les deux lobes. Lobe postérieur du pronotum un peu moins long que le'lobe antérieur,
• ~ / 1

HARPACTORITAE. - RHAPACTOR 79
deux fois plus large, à angles latéraux fortement déprimés, saillants et situés sensi-
blement au milieu de la longueur du lobe; base fortement échancrée devant l'écusson;
angles scutellaires arrondis et saillants; marge explanée entre les angles latéraux et
scutellaires. Écusson triangulaire portant une très forte carène en forme d'Y saillante
à l'apex. Élytres larges, dépassant ou non l'apex de l'abdomen, à cellule discale qua-
drangulaire, plus longue que large, cellules apicales très étroites et allongées, l'interne
un peu plus large que l'externe à la base. Abdomen ovalaire. Connexivum très large,
surtout chez les femelles. Pattes très courtes et robustes,
surtout les antérieures; fémurs fortement bossués; tibias
légèrement épaissis et courbés à l'apex où ils sont munis
de deux petits ergots opposés.
Femelle: Tergite VIII transverse, arrondi à l'apex.
Tergite IX incliné à 45° peu convexe, plus de deux fois
plus large à la base qu'à l'apex, celui-ci légèrement échan-
cré; disque avec deux impressions latérales arrondies.
Lames du sternite VIII très larges, brièvement contiguës
en dessous, puis obliquement tronquées.
Distribution. - Afrique intertropicale., Vne seule espèce.

Lamottellus hirsutus, n. sp. - Type: une <:;> de Haute-


Guinée (Mus. Paris).
Fig. 156. Long. cf : 9,5 mm.; 9 : 11-12 mm. -
Brun, la tête, le lob~ antérieur du pronotum et l'abdomen
plus ou moins marbrés, de noir. Lobe postérieur de la
tête avec deux bandes latérales et une ligne médiane
obscurément ja~nâtres. Antennes rousses avec des FIG. 156,
anneaux jaune pâle et noir. Connexivum brun, irrégu- Lamotlellus hirsutus, n. sp.
lièrement marbré de jaunâtre et de noirâtre, l'angle apical
externe de chaque segment avec une petite tache jaune pâle. Pubescence couchée
dorée. Carène médiane de l'écusson entièrement couverte d'une épaisse pubescence
blanche. Tarses jaunes avec l'apex du premier article noir.

HAUTE-GUINÉE; Kéoulenta dans la région du Mont Nimba (M. LAMOTTE). - TOGo:


Bismarckburg (Dr. KRAATZ). - KENYA: Vasin Gishu, 2.100 m. (mission de l'Omo). -
MOZAMBIQUE: Guengère dans la vallée du Pungoué (G. VASSE).

Gen. RHAPACTOR PUTON

Rhapaetor PUTON, 1887, Rev. Ent., VI, p. 304; type: R. biparliceps PUTON
(Tunisie). - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 272.
Aspect général des Rhinocoris. Tête très longue, à lobe antérieur une fois et demie
aussi long que le lobe postérieur,. conique en avant des tubercules antennaires,
ceux-ci saillants latéralement et situés au tiers postérieur de la partie préantennaire.
Lobe postérieur brusquement rétréci derrière les yeux, puis cylindrique. Yeux gros
et saillants, plus larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles assez gros,
situés près des yeux. Antennes très grêles, leur premier article un peu moins long que
la tête; article Il trois fois plus court que le I; III égal au II et IV arqué, un peu plus
court que le 1. Rostre grêle, fortement arqué, à article l égal à la partie préantennaire
de la tête et aux deux tiers du deuxième article. Pronotum trapézoïdal, presque
plan, à lobe antérieur un peu plus court que le postérieur, très finement sillonné en

,
:80 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

long au milieu, le sillon enfoncé à la base, les deux parties latérales avec une fovéole
superficielle sur le disque et deux petites impressions basales; angles latéraux arron-
dis, non saillants, la base étroitement explanée et très légèrement échancrée en courbe
devant l'écusson. Écusson très court, semi-circulaire, portant une carène obtuse,
arrondie, en forme de V. Élytres un peu plus longs que l'abdomen, à cellule discale
petite et quadrangulaire, cellule apicale externe largement arrondie en arrière et ner-
vure médiane droite et longuement prolongée au delà de l'apex de la cellule. Fémurs
robustes, à peu près de même épaisseur aux trois paires de pattes. Tibias droits,
.assez courts. Premier et deuxième articles des tarses réunis, plus courts que le troi-
sième.
Mâle: Abdomen largement arrondi à l'apex. 5ternite VIII presque entièrement
invaginé, à marge apicale droite. Pygo-
phore court et globuleux, étroitement
fermé en arrière, à bord ventral relevé
en nu lobe largement arrondi. Valves
extrêmement petites et grêles (fig. 158).
Pénis aplati, membraneux, avec de cha-
que côté une sclérification bilobée
158. (fig. 159).
Femelle:. complexe génito-anal comme
chez Rhinocoris.
Distribution. - Genre connu jusqu'ici
de Tunisie et d'Afrique occidentale avec
une seule espèce. Une autre espèce, inédite
dans le genre, existe en Australie et en
Tasmanie.

Rhapactor biparticeps PUTON, 1887,


Rev. Ent., VI, p. 305; type: Tunisie
(Mus. Paris).
159.
Fig. 157. Long. 15-17 mm. - Rouge
corail vif avec le lobe postérieur de la
FIG. 157, Rhapaclor biparliceps PUTON. tête, les antennes, sauf la base du premier
158, pygophore vu de profil. - 159, pénis. article, le rostre, sauf l'apex, le pronotum,
l'écusson, la poitrine, l'apex des cories,
les membranes, les hanches, les trochanters, l'extrême base, un anneau submédian
et l'apex des fémurs, les tibias, sauf le tiers basal des antérieurs et des intermé-
diaires et l'extrême base des postérieurs, le troisième article des tarses, la base et
l'apex des segments du connexivum, une petite tache peu distincte de chaque côté
des segments abdominaux, et les segments génitaux, noirs. Tête, pronotum, poitrine
et pattes avec de longues soies dressées.
GUINÉE ESPAGNOLE: San Bénito. - HAUT-DAtIOMEY : cercIe de Djougou-Kouandé.
. - SOUDAN; Bandiagara. - SÉNÉGAL: Saint-Louis. - MAURITANIE: Bir el Guerb. -
TUNISIE. - TRIPOLITAINE.

Gen. SPHEDANOLESTES STh

Sphedanolesles 5TAL, 1866, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 284 et 288; type: impressi-
collis 5TAL (Japon, Chine); 1872, 1. cit., p. 45; 1868, Hem. Fabr., 1, p. 111; 1874,
Enum. Hem., IV, p. 13 et 33, - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII,
HARPACTORITAE. - SPHEDANOLESTES 81

p. 96 et 111. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rhyn. II, p. 339. - BERGROTH, 1914,
Rev. Zoo!. Bot afr., III, p. 459. - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem.
III, p. 274 et 294. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect.
II, l, p. 180. - Harpaclor PUTON, 1886, Cat. Hem. Eur., p. 39 (pro parte).
Subgen. Aulacosphodrus ST.h, 1870, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 690 (note); type:
leucocephalus FABRICIUS (Afrique intertropicale); 1874, 1. cit., p. 33.
Tête allongée aussi longue ou un peu moins longue que le pronotum, à lobes
subégaux. Yeux gros et saillants, plus larges que la moitié de l'espace qui les sépare.
Ocelles petits, généralement saillants, beaucoup plus écartés entre eux qu'ils ne le
sont des yeux, situés sur les côtés d'une forte élévation surplombant le sillon inter-
oculaire. Antennes insérées en arrière du milieu de la partie préoculaire de la tête;
article 1 nettement plus long que la tête; II et III réunis aussi long que l, le II plus
long chez les cf que chez les Çi. Premier article du rostre bien plus court que le II,
atteignant le milieu ou le niveau de l'apex de l'œil. Pronotum un peu plus large que
long, à lobe antérieur convexe, sillonné en long au milieu, le sillon fovéolé en arrière
et atteignant la constriction transverse séparant les deux lobes; lobe postérieur con-
vexe, avec ses angles latéraux arrondis et déprimés, sa base échancrée avant l'écus-
son, sa marge explanée entre les angles latéraux et les angles scutellaires. Écusson
plus ou moins triangulaire, arrondi à l'apex, portant une large carène arrondie en
forme d'Y. Élytres étroits bien plus longs que l'abdomen, à cellule discale étroite,
beaucoup plus longue que large et cellule apicale interne beaucoup plus large à la
base que l'externe. Pattes longues et grêles, fortement noduleuses. Abdomen relati-
vement court, débordant les élytres latéralement, sa plus grande largeur en arrière du
milieu.
Mâle: Pygophore entièrement membraneux dorsalement, à bord ventral armé
d'une apophyse triangulaire bidentée en dessous (subgen. Aulacosphodrus) bidentée
ou simple (Sphedanolesles s. str.). Valves génitales très grêles, plus ou moins courbées,
jamais contiguës en arrière.
Femelle: Tergite VIII large, horizontal et tronqué à l'apex. Tergite IX vertical,
fortement déprimé avec son apex fréquemment saillant. Lames du sternite VIII
très grandes, contiguës à la ,base, leurs gonapophyses visibles (fig. 167).
Distribution. - Genre répandu dans tout l'Ancien Monde. De nombreuses espèces
restent encore à découvrir en Afrique.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Tête très grêle, plus de deux fois aussi longue que large avec les yeux, à lobe
postérieur progressivement rétréci en arrière. . . .. Subgen. Aulacosphodrus.
Tête plus robuste, moins de deux fois aussi longue que large avec les yeux,
le lobe postérieur renflé derrière les yeux, puis fortement rétréci vers la
base. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Subgen. Sphedanolestes.

Subgen. AULACOSPHODRUS STAL


1. Tête noire avec la face ventrale, de petites taches contre les yeux et les
ocelles ainsi que la base du cou testacées ou orangées..... 1. cinctipes.
Tête entièrement rouge corail ou jaune pâle... . . . . . . . . .. 2. leucocephalus.

6
82 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Subgen. SPHEDANOLESTES s. str.

1. Abdomen ovalaire, la marge externe du connexivum régulièrement cour-


bée.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .• 2.
Segments du connexivum lobés............................. 15. nanus.
2. Angles scutellaires du pronotum effacés, l'échancrure en courbe régu-
lière.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
Angles scutellaires du pronotum saillants, l'échancrure anguleuse .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18. picturellus.
3. Carène médiane de l'écusson large, atténuée à l'apex. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
Carène médiane de l'écusson plus étroite, saillante et arrondie à l'apex. .. . . 4.
4. Lobe postérieur du pronotum plus de deux fois aussi large que le lobe anté-
rieur.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 17. hirtipes.
Lobe postérieur du pronotum moins de deux fois aussi large que le lobe
antérieur.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16. Lamottei.
5. Angles antérieurs du pronotum subconiques, presque droits, à peine sail-
lants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
Angles antérieurs du pronotum coniques, aigus, très saillants. . . . . . . . . . .. 10.
6. Abdomen testacé ou rouge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.
Abdomen noir, parfois avec le disque brun de poix,....... 9. nigriventris.
7. Pronotum testacé, les angles antérieurs et le lobe postérieur parfois bru-
nâtres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 12. varipes.
Lobe antérieur du pronotum jaune ou rouge, lobe postérieur noir ,.. 8.
8. Pattes, sauf les hanches, entièrement noires '. 9.
Pattes flaves avec l'apex des fémurs et les tibias noirs..... 7. annulicollis.
9. Tête, clavus et cories entièrement noirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 8. Dekeyseri.
Tête noire avec une ligne longitudinale et deux petites taches devant les
ocelles, jaunes. Clavus et cories bruns.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 6. Karschi.
10. Pronotum entièrement noir ou brun de poix, sauf parfois l'extrême marge
latéro-basale : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 14.
Pronotum testacé ou bicolore. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Il .
Il. Fémurs entièrement noirs 13. Delattrei.
Fémurs clairs avec l'apex, et parfois des anneaux, noirs. . . . . . . . . . . . . . . .. 12.
12. Long. 9 mm. Élytres roux avec l"angle apical de la corie plus ou moins rem-
bruni. Pronotum testacé avec les angles latéraux et postérieurs plus ou
moins rembrunis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il. Kerandeli.
Élytres sombres.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13.
13. Élytres noirs bleutés ou bronzés, luisants, avec l'extrême base et une tache
sur chaque corie, avant l'apex, jaunes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 14. guerze.
Long. 12 mm. Élytres noirs. Lobe antérieur du pronotum noir, lobe posté-
rieur jaune. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. Sjostedti.
14. Rostre testacé. Tête testacée avec deux petites macules sombres devant les
ocelles , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10. testaceiceps.
Tête et rostre noirs ou brun de poix avec deux petites macules devant les
ocelles et une ligne longitudinale médiane jaunâtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15.
15. Abdomen noir, maculé de jaune. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4. piceus.
Abdomen blanc jaunâtre avec une tache sur les stigmates et une bande ba-
sale, interrompue au milieu, noires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 5. nigrirostris.
... : -J

HARPACTORITAE. - SPHEDANOLESTES .83

1. S. (Aulacosphodrus) cinctipes SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. Ent., II,


p. 322 (Harpaclor) j type: Calabar (Mus. Vienne). - STh, 1865, Hem afric., III,
p. 81 (Reduvius); 1874, Enum. Hem., IV, p. 33. - HAGLUND, 1895, Oefv. Veto Ak.
Forh., LII, p. 473. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect.
II, l, p. 182. - speclandus ST.h, 1858, Oefv. Vet Ak. Forh., p. 446 (Harpaclor);
type: Calabar (Mus. Stockholm).
var. concoloripes SCHOUTEDEN, 1932, 1. ciL, p. 182; type; Congo helge (Mus.
Congo belge).
var. distinctus SCHOUTEDEN, 1932, 161.
1. ciL, p. 182; type: Congo belge (Mus.
Congo belge).
var. geniculatus SCHOUTEDEN, 1932,
l. cit., p. 182; type: Congo belge (Mus.
Congo belge); 1944, Explor. Parc nat.
Albert, 45, p. 36.
Fig. 160. ~ong. 10-11 mm. - Tête
noire avec la base du cou orangée, la face
ventrale, une petite ligne longeant le
bord supérieur des yeux et s'étendant
jusqu'aux ocelles et une petite tache en 162. 164.
losange, entre les yeux, d'un jaune très
pâle. Pronotum, poitrine, écusson, clavus
et corie, sauf l'angle apical, orangés;
membrane noire. Abdomen orangé à la
base, jaune pâle vers l'apex, les segments
V, VI et VII avec des bandes transverses
latérales noires plus ou moins interrom-
pues au milieu et confluentes latérale-
ment. Fémurs à tiers basal orangé, le
reste noir avec un anneau jaune pâle au 160. 163.
FIG. 160, Sphedanolestes (Aulacosphodrus) cinc-
tiers apical. Tibias noirs avec un anneau tipes SIGNORET. - 161, idem, pygophore YU
blanchâtre près de la base. Rostre noir par la face dorsale. - 162, idem, apophyse
avec le premier article, sauf la base et du bord ventral du pygophore. - 163, S.
(A.) leucocephalus FABRICIUS, pygophore
l'apex, d'un blanc d'ivoire. La var. conco- vu par la face dDrsale. - 164, idem, apo-
loripes diffère de la forme typique par physe du' bord ventral du pygophore.
ses fémurs et tibias entièrement noÏrs, la
var. dislinclus par les angles latéraux du pronotum tachés de sombre et la corie
assombrie à la base, et la var. geniculalus par ses pattes noires à genoux clairs.
Premier article du rostre atteignant en arrière le niveau du milieu de l'œil. Premier
article des antennes une fois et demie aussi long que la tête et le pronotum réunis.
Angles antér1eurs du pronotum coniques et très saillants. Lobe postérieur du prono-
tum à très fine ponctuation, dépression longitudinale médiane peu distincte et petits
poils dressés très épars. Écusson largement arrondi à l'apex, à carène médiane effa-
cée en arrière. Pattes très longues et grêles avec les nodosités des fémurs très faibles.
Mâle : valves génitales grêles, fortement courbées, non contiguës en arrière.
'Bord ventral du pygophore avec une apophyse subtriangulaire verticale bidentée
latéralement en dessous (fig. 161 et 162).
CAMEROUN; Mundeck, Kribi, Douala, Yaoundé, Lolodorf. - NIGERIA; Vieux
Calabar. - TOGo: Misahôhe. - GUINÉE ESPAGNOLE: San Dénita. - GABON: Lamba-
réné, Libreville. - MOYEN CONGO: Bokoué, Monny. - CONGO BELGE. - OUSAMBARA.
84 RÉDUVUDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

2. S. (Aulaeosphodrus) leueoeephalus FABRICIUS, 1794, Ent. Syst. IV, p. 205


(Reduvius)}' type: Guinée (Mus. ?); 1803, Syst. Rhyng., p. 279 (Reduvius). - STAL,
1868, Hem. Fabr., l, p. 112 (Reduvius); 1874, Enum. Hem., IV, p. 33 (Spheda-
noZestes subgen. AuZacosphodrus). - BERGROTH, 1892, Rev. Ent., XI, p. 262. - fla-
vus SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. Ent., II, p. 323 (Harpaclor)}' type: Côte
d'Ivoire (Mus. Vienne). - STh, 1865, Hem. afr., III, p. 91 (Reduvius). - ru/us
FALLOU, 1891, Rev. Ent., X, p. 9 (Harpiscus)}' type: Sierra Leone (Mus.?).
Long. 10-13 mm. - Rouge corail ou jaune, avec les antennes, le deuxième arti-
cle du rostre, sauf la base et l'apex, les tarses, les tibias et les fémurs, sauf leur Liers
basal, noirs; membrane des élytres jaunâtre. Premier article du rostre atteignant
en arrière le niveau du milieu de l' œil. Premier article des antennes un peu plus long
que la tête et le pronotum réunis. Angles antérieurs du pronotum coniques et forte-
ment saillants. Lobe postérieur du pronotum indistinctement ponctué, avec une très
légère dépression longitudinale médiane et quelques très petits poils dressés épars.
Écusson subaigu à l'apex, à carène médiane large, effacée à l'apex. Pattes très lon-
gues et grêles, les nodosités apicales des fémurs bien marquées.
MâZe : Bord ventral du pygophore fortement épaissi, saillant, tronqué, portant
une petite dent triangulaire verLicale médiane et deux petites dents latérales rejetées
vers le bas. Valves génitales grêles, faiblement courbées (fig. 163 et 164).
GUINÉE FRANÇAISE: Mont Nimba. - CÔTE D'ivOIRE : Grand Bassam, Banco,
Yapo, Mont Tonkoui (900-1.200 mètres), Guidéko, Haut Sassandra, Bingerville, pays
d'Vola, Danané. - SIERRA LEONE. - TOGo: Bismarckburg. - GABON (1).

3. Sphedanolestes (s. str.) Sjostedti n. sp. - Type: une 9 du Cameroun (Mus.


Stockholm).
Long. 12 mm. - Tête noire avec une ligne médiane sur le lobe postérieur et deux
petites taches, en avant des yeux, obscurément jaunâtres. Antennes et rostre noirs.
Prothorax noir, avec le lobe postérieur du pronotum, les pleures, en dessous du lobe
postérieur, et une bande bordant les hançhes antérieures jaunes. Écusson noir. Élytres
noirs avec la marge interne de la corie et la membrane hyalines et enfumées. Méso
et métasternum noirs avec une tache contre chaque hanche et une tache en arrière
des pleures mésothoraciques jaunâtres. Abdomen noir avec la moitié externe du
connexivum et quelques taches ventrales plus ou moins distinctes jaunâtres. Pattes
noires avec la moitié basale de chaque fémur rougeâtre. Tête assez large, avec les
ocelles gros et saillants, à peu près aussi longs que l'espace qui les sépare des yeux.
Premier article des antennes atteignant en arrière le niveau du sillon séparant les
deux lobes du pronotum. Premier article du rostre dépassant un peu, en arrière, le
niveau du milieu de l'œil. Angles antérieurs du pronotum coniques, grêles et aigus,
très saillants. Lobe postérieur du pronotum finement ponctué et assez densément
pubescent, sans dépression médiane. Écusson subaigu à l'apex, à carène médiane peu
saillante en avant et atténuée en arrière. Pattes robustes, surtout les antérieures et
les intermédiaires, les fémurs très fortement noduleux sur toute leur longueur.
CAMEROUN (SJ5STEDT).

4. Sphedanolestes (s. str.) pieeus, n. sp. - Type: une 9 du Cameroun. (Mus.


Univ. Berlin).
Long. 13 mm. - Tête, antennes et rostre noir, la tête avec une étroite ligne

1. Cette dernière localité très douteuse, comme beaucoup de celles de la collection FALLoe.
HARPACTORITAE. - SPHEDANOLESTES 85
médiane sur le lobe postérieur et une petite tache, avant chaque ·ocelle, jaunâtres.
Prothorax brun de poix, le lobe antérieur du pronotum un peu plus sombre que le
reste et une étroite ligne marginale, entre les angles latéraux et scutellaires, flavescente.
Élytres bruns avec la membrane jaunâtre. Abdomen brun de poix avec quelques
taches discales et une courte tache transverse latérale, à l'apex de chaque segment,
jaunâtre. Connexivum brun de poix, avec une tache claire dans l'angle distal externe
de chaque segment. Pattes noires avec la moitié basale de chaque fémur jaunâtre.
Tête assez large, avec les ocelles gros et saillants, aussi longs que l'espace qui les sépare
des yeux. Premier article des antennes dépassant un peu en arrière le niveau du sillon
séparant les deux lobes du pronotum. Premier article du rostre dépassant un peu, en
arrière, le niveau du milieu de l'œil. Angles antérieurs du pronotum robustes, coni-
ques, aigus à l'apex, très saillants. Lobe postérieur du pronotum sans dépression
médiane ni ponctuation distincte, avec une assez dense et courte pubescence dressée.
Écusson subaigu à l'apex, à carène médiane peu saillante et atténuée en arrière.
Pattes robustes, à nodosités peu marquées, sauf aux fémurs antérieurs.
CAMERO.UN : Yaoundé (ZENKER).

5. Sphedanolestes (s. str.) nigrirostris, n. sp. - Type: un cJ de Haute-Guinée


(Mus. Paris).
Long. Il mm. - Noir avec le lobe postérieur du pronotum, les pleures et la moi-
tié externe des cories brun de poix, une petite tache jaunâtre devant chaque ocelle,
la moitié basale des fémurs jaune, la marge interne de la corie et la membrane des
élytres brun bronzé, l'abdomen d'un blanc jaunâtre avec une petite tache entou-
rant chaqûe stigmate et une étroite bande basale interrompue au milieu, sur chaque
segment, noires. Bord collaire du pronotum, dépression transverse séparant les deux
lobes, bords explanés entre les angles latéraux et postérieurs, marges antérieures et
postérieures des pleures couverts de squamules blanches. Stature plus élancée que le
précédent. Ocelles arrondis et saillants, moins longs que l'espace qui les sépare des
yeux. Premier article du rostre atteignant en arrière le niveau du bord postérieur de
l'œil. Premier article des antennes dépassant un peu en arrière le niveau de la dépres-
sion séparant l~s deux lobes du pronotum. Angles antérieurs du pronotum saillants,
coniques, très aigus. Lobe postérieur du pronotum sans dépression longitudinale
médiane, sans ponctuation distincte, portant quelques petits poils dressés épars.
Écusson ovalaire à l'apex, à carène médiane très effacée en arrière. Pattes assez
grêles, fortement noduleuses, surtout les antérieures.
HAUTE-GUINÉE: Kéoulenta dans la région du Mont Nimba (M. LAMOTTE).

6. Sphedanolestes (s. str.) Karschi SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, l, p. 184; type: Cameroun (Mus. Congo belge).
Long. 10,5 mm. - Tète noire avec une ligne longitudinale médiane sur le lobe
postérieur et deux petites taches devant les ocelles obscurément jaunâtres. Rostre
et antennes noirs. Lobe antérieur du prothorax orangé; lobe postérieur noir. Écusson
orangé. Clavus et corie brun de poix; membrane brun bronzé. Poitrine, abdomen et
hanches orangés, avec le connexivum légèrement assombri. Pattes, sauf les hanches,
noires. Ocelles gros et saillants, plus larges que l'espace qui les sépare des yeux.
Premier article du rostre dépassant légèrement, en arrière, le niveau du milieu de
l'œil. Premier article des antennes dépassant, en arrière, le niveau de la dépression
transverse séparant les deux lobes du pronotum. Angles antérieurs du pronotum
subconiques, presque droits, non saillants. Lobe postérieur du pronotum sans ponc-
86 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

tuation ni sillon longitudinal médian distincts, mais portant de nombreux petits


poils noirs dressés. Apex de l'écusson largement arrondi, portant une carène médiane
distincte jusqu'à l'extrémité. Pattes robustes, assez fortement noduleuses, surtout
les antérieures.
CAMEROUN: Mundamé, Bibundi.

7. Sphedanolestes (s. str.) annulicollis, n. sp. - Type: un Cf de Haute-Guinée


(Mus. Paris).
Long. 9 mm. - Tête noire avec une petite tache externe jaune contre chaque
ocelle et un anneau de squamules blanches sur le cou. Antennes et rostre noirs. Pro-
thorax jaune avec le lobe postérieur du pronotum (sauf une étroite bande transverse
contre le lobe antérieur) et une tache en avant de chaque hanche, noirs. Écusson,
poitrine et abdomen jaunes. Élytres noirs avec la membrane bronzée. Pattes jaunes
avec l'apex des fémurs et les tibias noirs. Ocelles gros et très saillants, plus larges
que l'espace qui les sépare des yeux. Premier article du rostre atteignant, en arrière,
le niveau du bord postérieur de l'œil. Premier article des antennes dépassant, en
arrière, le niveau de la dépression transverse séparant les deux lobes du pronotum.
Angles antérieurs du pronotum subconiques, un peu plus saillants que chez Karschi.
Lobe postérieur du pro~otum imponetué, légèrement déprimé au milieu, portant de
nombreux poils noirs dressés. Écusson largement arrondi en arrière, à carène médiane
atténuée mais distincte à l'apex. Nodosités apicales des fémurs relativement fàibles.
HAUTE-GUINÉE: N'Zo, dans la région du Mont-Nimba (M. LAMOTTE).

8. Sphedanolestes (s. str.) Dekeyseri, n. sp. - Type : une ~ de Haute-Côte


d'Ivoire (InstituL français d'Afrique noire).
Long. 10 mm. - Tête, rostre, antennes, lobe postérieur du pronotum, cories et
clavus, pattes sauf les hanches, pourtour des hanches antérieures et partie anté-
rieure du prosternum noirs. Lobe antérieur du pronotum, hanches, écusson ct face
ventrale rouge sang. Membrane des élytres bronzée. Cou avec un collier de squa-
mules blanches. Ocelles petits, moins larges que l'espace qui les sépare des yeux.
Premier article du rostre atteignant en arrière le niveau du bord postérieur, de l'œil.
Lobe postérieur du pronotum déprimé au milieu. Nodosités des fémurs fortes à la
paire antérieure, faibles aux paires suivantes.

CÔTE D'IvOIRE: Mont Tonkoui (900-1.200 m.), en septembre (A. VILLIERS).

9. Sphedanolestes (s. str.) nigriventris SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge
Zool., (3), secLII, l, p. 184 (8. Karschi var. nigriventris); type: Congo belge (Mus.
Congo belge). •
Long. 10,5 mm. - Tète noire avec la base du cou jaune et une ligne longitudi-
nale médiane sur le lobe postérieur, ainsi qu'une petite tache avant chaque ocelle
" jaunâtres. Rostre et antennes noirs. Pronotum, poitrine, écusson et hanches jaunes.
Élytres brun de poix, avec la membrane bronzée. Abdomen noir avec son disque
brun de poix. Pattes, sauf les hanches, noires., Ocelles gros et saillants, aussi longs
que l'espace qui les sépare des yeux. Premier article des antennes dépassant, en
arrière, le niveau de la dépress,ion transversale séparant les deux lobes du pronotum.
Premier article du rostre dépassant un peu, en arrière, le niveau du milieu de l'œil.
Angles antérieurs du pronotum subconiques, presque droits, non saillants. Lobe
postérieur du pronotum finement et densément ponctué, portant une dépression
\ ~,,'

HARPACTORITAE. - SPHEDANOLESTES 87
longitudinale médiane, courte et noire. Apex de l'écusson largement arrondi. Pattes
robustes avec des nodosités étendues.
MOYEN-CONGO : N'Kogo. - CONGO BELGE.

10. Sphedanolestes (s. str.) testaeeieeps, n. sp.- Type ; une <.( du Cameroun
(Mus. Paris).
Long. 10,5 mm. - Tête jaune pâle avec l'apex du clypéus noir et deux petites
bandes brunâtres devant les ocelles. Antennes brunes avec la base du premier article
noire. Rostre testacé avec la base et l'apex du premier article assombris. Pronotum
brun de poix avec une petite ligne marginale, entre les angles latéraux et scutellaires,
testacée. Écusson brun de poix. Moitié externe des caries roussâtre avec la base plus
sombre.' Moitié interne des caries et membrane transparentes avec les nervures bru-
nes. Poitrine brun de poix avec le disque du mésosternum et du métasternum d'un
blanc jaunâtre. Abdomen d'un jaune brunâtre (y compris le connexivum), avec l'apex
noir. Pattes jaunes avec les hanches, la majeure partie des trochanters, l'apex des
tibias et les tarses brun de poix; fémurs intermédiaires et postérieurs avec deux
anneaux brunâtres peu distincts. Ocelles petits, très saillants, moins longs que l'es-
pace qui les sépare des yeux. Premier article des antennes dépassant en arrière le
milieu du lobe postérieur du pronotum. Premier article du rostre atteignant le niveau
du milieu de l'œil. Lobe antérieur du pronotum très petit, deux fois moins large et
presque deux fois moins long que le lobe postérieur; angles antérieurs coniques, très
grêles et saillants. Lobe postérieur du pronotum finement et densément ponctué et
pubescent, portant une dépression longitudinale médiane bien marquée et atteignant
presque la base. Écusson ovalaire à l'apex, avec la carène médiane très effacée en
arrière. Pattes longues et grêles; fémurs fortement noduleux.
CAMEROUN: Makak (R. PAULIAN, P. LEPESME, j.. VILLIERS).

11. Sphedanolestes (s. str.) Kerandeli, n. sp. - Type; un cf de la basse-Sangha


(Mus. Paris).
subsp. var. ivoriensis, nova. - Type: un cf de Côte d'Ivoire (Institut français
d'Afrique noire).
Long. 9 mm. - Tête noire avec sa face ventrale, la marge supérieure des yeux,
le cou, le sillon interoculaire et une ligne longitudinale médiane sur le lobe postérieur
jaune clair. Rostre brun avec le premier article, sauf la base et l'apex, testacé. Antennes
brun de poix avec le premier article, sauf la base et l'apex, roux. Pronotum jaune-roux
avec les angles antérieurs et latéraux, et parfois la marge antérieure du lobe antérieur,
assombris. Écusson jaune ou brun de poix. Élytres roux avec la base et l'apex de la
corie brun, la membrane hyaline et les nervures brunes. Poitrine, abdomen et connexi-
vu.m jaune pâle avec les valves génitales des mâles noires. Palles jaunes avec l'apex
des fémurs, un anneau médian peu distinct, la base et l'apex des tibias noirs ou brun
de poix. Ocelles très petits, saillants, moins larges que l'espace qui les sépare des yeux.
Premier article des antennes atteignant le niveau du milieu du lqbe postérieur du
pronotum. Premier article du rostre dépassant un peu, en arrière, le niveau du milieu
de l'œil. Angles antérieurs du pronotum coniques, aigus, très saillants. Lobe posté-
rieur du pronotum assez fortement et très densément ponctué, portant une dépres-
sion longitudinale médiane bien marquée et atteignant presque la base. Apex de
l'écusson subaigu, avec la carène médiane effacée en arrière. Pattes grêles, mais for-
tement noduleuses. La subsp. ivoriensis diffère de la forme typique par sa tête tes-
tacée et les anneaux médians des fémurs bien marqués.
88 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Forme typique: OUBANGur-CHARl : Basse-Sangha (Dr. J. KÉRANDEL). - CAME-


ROUN : Johann Albrechtshôhe (L. CONRADT).
Subsp. ivoriensis : CÔTE D'IvOIRE: Yapo, en octobre (A. VILLIERS).

12. Sphedanolestes (s. str.) varipes, n. sp. - Type: un cf du Congo français


(Mus. Paris).
Long. 9-10 mm. - Tête, rostre et antennes noirs; base du cou jaune-roux; une
ligne médiane sur le lobe postérieur de la tête et une petite tache devant chaque
ocelle obscurément jaunâtres. Pronotum jaune, plus ou moinx roux, souvent avec le
bord colla ire, la base et les angles latéraux rembrunis. Écusson brunâtre avec la
carène médiane jaune. Élytres brun de poix, la membrane hyaline et roussâtre. Face
ventrale jaune-roux avec les côtés de l'abdomen plus ou moins rembrunis. Pattes
jaunes avec l'apex des fémurs et les tibias noirs; fémurs parfois entièrement jaunes.
Ocelles petits et saillants, aussi longs que l'espace qui les sépare des yeux. Premier
article des antennes ne dépassant pas en arrière le niveau de la dépression Eléparant
les deux lobes du pronotu~. Premier article du rostre dépassant un peu, en arrière,
le niveau du bord postérieur de l'œil. Angles antérieurs du pronotum subconiques,
presque droits, non saillants. Lobe postérieur du pronotum un peu plus long que le
lobe antérieur, un peu moins de deux fois aussi large que celui-ci, sans ponctuation
distincte, finement et asse~ densément pubescent, portant une dépression longitu-
dinale médiane peu marquée sur sa moitié antérieure. Apex de l'écusson largement
arrondi avec la carène médiane effacée en arrière. Pattes grêles, les antérieures plus
robustes. Nodosités subapicales des fémurs longues et ovalaires, nodosités basales
peu apparentes.
Mâle: valves génitales courbées, irrégulièrement épaissies à l'apex. Bord ventral
du pygophore avec une apophyse bidentée (fig. 168).
MOYEN-CONGO: Monny (J. "\'ACHAL). - GABON. - CAMEROUN: Bipindi (G. ZEN-
KER). - CONGO BELGE: Kindu (L. BURGEON).

13. Sphedanolestes (s. str.) Delattrei, n. sp. ~ Type: un Cf de Côte d'Ivoire


(Mus. Paris).
Long. 10,5 mm. - Tête noire avec une petite tache jaunâtre devant les ocelles.
Premier article du rostre noir. Premier article des antennes, deuxième et troisième
articles du rostre brun de poix. Prothorax et écusson jaunes. Élytres et pattes noirs.
Méso et métasternum brun de poix avec une tache jaunâtre contre chaque hanche.
Abdomen jaune blanchâtre avec une tache sur les stigmates et, sur chaque segment,
une bande basale latérale, prolongée sur le connexivum, noirâtre. Côtés du sillon
prosternai, hanches antérieures, milieu du mésosternum et du métasternum couverts
de squamules blanches. Ocelles petits et saillants, moins longs que l'espace qui les
sépare des yeux. Premier article des antennes dépassant légèrement en arrière le
niveau de la dépression transverse séparant les deux lobes du pronotum. Premier
l'article du rostre dépassant légèrement en arrière le niveau des ocelles. Angles anté-
rieurs du pronotum coniques, saillants, très aigus. Lobe antérieur du pronotum un
peu moins de deux fois aussi large que le lobe antérieur, fortement et densément
ponctué, sans dépression longitudinale médiane. Apex de l'écusson subaigu avec la
carène médiane atténuée en arrière. Pattes longues et grêles, fémurs avec de nom-
breuses petites nodosités.
CÔTE D'IVOIRE: Pays d'Yola sur le Haut-Sassandra (A. CHEVALIER).
HARPACTORITAE. - SPHEDANOLESTES 89
14. Sphedanolestes (s. str.) guerze, n. sp. - Type: un cf de Haute·Guinée (Ins-
titut français d'Afrique noire).
Long. 12 mm. - Tête noire avec parfois une petite tache entre les ocelles, la
face ventrale, une bande le long du sillon interoculaire et qui se poursuit le long des
yeux, et la partie médiane du premier article du rostre jaunes. Pronotum jaune avec
le disque du lobe antérieur noir. Écusson orangé avec sa dépression médiane noire.
Abdomen jaune; connexivum orangé avec une tache noire sur chaque segment.
Tibias noirs avec un petit anneau jaune près de la base. Trochanters noirs. Fémurs
noirs avec un large anneau subbasal et un médian orangés aux pattes antérieures,
jaune pâle aux intermédiaires et aux postérieures.
HAUTE-GUINÉE: Mont Nimba (forêt primaire, 700-900 m.) en septembre (A. VIL-
LIERS). - CÔTE D'IvOIRE: Mont Tonkoui (900-1.200 m.) en septembre (A. VILLIERS).

15. Sphedanolestes (s. str.) nanus SLh, 1855, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 43 (Harpac-
for); type: Natal (Mus. Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 90 (Reduvius); 1874,
Enum. Hem., IV, p. 33. - JEANNEC, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III,
p. 294. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 186 (1).
Long. 6,5-7 mm. - Tête noire avec sa face ventrale blanc d'ivoire et parfois une
petite tache jaunâtre entre l~s ocelles. Rostre noir. Antennes brun de poix. Pronotum
noir avec une petite ligne marginale entre les angles latéraux et scutellaires. Écusson
noir. Élytres jaunâtres avec la marge interne du clavus, les nervures, l'apex de la
marge costale de la corie noirâtres. Poitrine noire avec le disque des méso et méta-
sternum, ainsi qu'une large tache contre chaque hanche, roux ou jaunâtres. Abdomen
d'un jaune blanchâtre avec les pièces génitales, une large bande latérale contre le
connexivum, les marges interne, antérieure et postérieure de chaque segment du
connexivum noires. Pattes entièrement noires. Bord collaire du pronotum, dépression
transverse séparant les deux l~bes, cotés de l'écusson, pleures et hanches couverts
d'une épaisse pubescence squamuleuse blanche. Ocelles petits, bien moins longs que
l'espace qui les sépare des yeux. Premier article des antennes à peine plus long que la
tête. Premier article du rostre atteignant presque, en arrière, le niveau du bord pos-
térieur de l'œil. Angles antérieurs du pronotum obtusément coniques, non saillants.
Lobe postérieur du pronotum deux fois aussi large que l'antérieur, fortement déprimé
longitudinalement au milieu, très finement ponctué et pubescent. Écusson largement
arrondi en arrière. Pattes assez courtes, les antérieures très fortement noduleuses.
CONGO (sans précision). - CONGO BELGE. - AFRIQUE ORIENTALE.

16. Sphedanolestes (s. str.) Lamottei, n. sp. - Type: un Cf de Haute-Guinée


(Mus. Paris). .
Long. 6 mm. - Tête noire avec trois petites taches jaunâtres, une entre les
ocelles et deux devant. Premier article des antennes jaunâtre, les articles suivants
brun de poix ainsi que le rostre. Lobe antérieur du pronotum noir, lobe postérieur
jaunâtre clair. Écusson noir. Élytres jaunâtres avec la membrane d'un noir bronzé.
Poitrine noire avec une tache jaunâtre contre chaque hanche. Abdomen noir avec le
connexivum jaunâtre. Pattes noires avec les tibias, sauf la base et l'apex, jaunes.
OC,elles petits, très saillants, beaucoup moins longs que l'espace qui les sépare des
yeux. Premier article des antenne~ un peu plus long que la tête. Premier articl!l du
rostre atteignant en arrière le niveau du bord postérieur de l'œil. Angles antérieurs
1. Les variétÉ's meruensis SCHOUTEPEN, 1910 et pallidus JEANNEL, 1919 sont chacune des espèces
distinctes.
90 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

du pronot~m arrondis, complètement effacés. Lobe postérieur du pronotum à peine


plus long que l'antérieur, moins de deux fois aussi large que celui-ci, finement et den-
sément ponctué. Écusson subaigu à l'apex avec sa carène également saillante sur
toute sa longueur. Pattes courtes et grêles, mais très fortement noduleuses. Tête,
pronotum, pattes et nervures de la corie des élytres hérissés de longues soies dressées.

HAUTE-GUINÉE: région du Mont Nimba: Nion, Pierré Richaud (M. LAMOTTE).

17. Sphedanolestes (s. str.) hirtipes, n. sp. - Type: un cf de Haute-Guinée


(Mus. Paris).
Long. 6,5 mm. - Tête noire avec l'apex du clypéus et une bande entre les ocelles
jaunâtres. Antennes noires avec kur premier article, sauf son extrême base, testacé.
Rostre, thorax, élytres, abdomen et pattes noirs, avec la nervure médiane des cories,
l'apex des tibias, les tarses et la moitié apicale de chacun des segments du connexivum
jaunâtres. Face ventrale de la tête, des bandes étroites sur le lobe antérieur du pro-
notum, la partie antérieure du lobe postérieur, les pleures et les côtés de l'écusson
avec une pubescence bioanchâtre peu dense. Pattes hérissées de longues soies dressées.
Tête très épaisse, plus courte que le pronotum. Ocelles petits, très saillants, moins
longs que l'espace qui les sépare des yeux. Premier article des antennes à peine plus
long que la tête. Premier article du rostre atteignant en arrière le niveau du bord
postérieur de l'œil. Angles antérieurs du pronotum arrondis, complètement effacés.
Lobe postérieur du pronotum plus de deux fois aussi large et un peu plus long que le
lobe antérieur, sans dépression longitudin~le médiane; angles latéraux arrondis,
subtronqués. Écusson subaigu à l'apex, à carène médiane saillante jusqu'à l'extré-
mité. Élytres à peine plus longs que l'abdomen.
Pattes courtes et robustes, légèrement nodu-
leuses, mais la nodosité apicale des fémurs anté-
rieurs ovalaire et plus grosse que les précé-
dentes.
HAUTE-GUINÉE reglOn du Mont' Nimba
Nion, Kéoulenta et Nahani (M. LAMOTTE).

18. Sphedanolestes (s. str.) picturellus


166 •.
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, 1, p. 186; type: Bas-Uélé
(Mus. Congo belge).
Fig. 165. Long. 7-8 mm. - Tête noire
avec sa face ventrale, le pourtour supérieur
168. des yeux et la base du cou jaunes. Antennes
noires. Rostre noir avec le premier article, sauf
la base et l'apex, jaune. Pronotum noir avec
les angles antérieurs jaune orangé, deux larges
taches latérales en avant du lobe postérieur
et la base, d'un angle latéral à l'autre, jaune
165. 167. pâle (l'extension des parties jaunes et noires
FIG. 165, Sphedanoses/es (s. s/r.) pic/urel-
lus SCHOUTEDEN. - 166, idem, apex
variables d'un individu à l'autre). Écusson noir
du pygophore vu 'par la face dorsale. avec l'apex jaune. Élytres jaune-roux avec les
- 167, apex de l'abdomen d'une nervures et le clavus assombris. Face ventrale
femelle, vu de profil. - 168, S. (s.
s/r.) varipes, n. sp., apex du pygo- entièrement jaune. Pattes jaunes avec l'apex
phore vu par la face dorsale. des fémurs, les tibias et les tarses noirs. Tête
\ .. ,~ "

HARPACTORITAE. - BOCATELL:A. 91
un peu plus courte que le pronotum. Ocelles très saillants, moins longs que l'espace
qui les sépare des yeux. Premier article des antennes à peine plus long que la tête.
Premier article du rostre atteignant en arrière le niveau du bord postérieur de
l'œil. Angles antérieurs du pronotum droits, subconiques, à peine saillants. Lobe
postérieur du pronotum un peu plus long et deux fois aussi large que le lobe anté-
rieuf., portant une légère dépression longitudinale médiane en avant, finement et
densément ponctué, hérissé d'assez longs poils dressés. Angles latéraux largement
.arrondis et explanés. É'cusson transverse, arrondi en arrière; apex de la carène
médiane atténué. Pattes assez courtes et robustes, les fémurs intermédiaires et pos-
térieurs légèrement, les antérieurs fortement, noduleux.
Mâle: valves génitales grêles, très faiblement courbées, non contiguës en arrière.
Bord ventral du pygophore avec une petite apophyse acuminée et tronquée à l'apex,
presque horizontale (fig. 166).
GUINÉE: Kouroussa, région du Mont Nimba. - CÔTE d'IvOIRE: Bingerville. -
DAHOMEY: Porto Novo. - TCHAD: Fort Lamy. - CONGO BELGE.

Gen. BOCATELLA, nov. gen.


Type : Harpaclor nigripennis FAIRMAIRE (Afrique occidentale et centrale).
Tête un peu plus courte que le pronotum, à lobe postérieur beaucoup plus long
'que l'antérieur, brusquement rétréci derrière les yeux, avec un cou long et grêle.
Yeux gros et saillants, plus larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles gros
'et arrondis, situés dorsalement, s~r une protubérance du lobe postérieur de la tête.
Partie préantennaire de la tête fortement déprimée. Article 1 des antennes un peu plus
long que la tête, II un peu plus long que le tiers du 1, III un peu plus court que 1 et
IV plus long que le I. Rostre très épais, l'article 1 à peine plus court que le Il et attei-
gnant en arrière le niveau du milieu de l'œil. Lobe antérieur du pronotum très petit
beaucoup moins long et moins large que le lobe postérieur. Écusson aussi long que
large, portant une forte carène en forme d'Y. Élytres plus longs que l'abdomen, à
-cellule discale un peu plus longue que large et cellulè apicale deux fois aussi large à la
base que l'externe. Abdomen débordant légèrement les élytres
sur les côtés. Pattes longues et grêles, les fémurs avec une
forte nodosité ovalaire préapicale.
Femelle: tergite IX vertical, trapézoïdal, plus large que
long, fortement rebordé à l'apex et portant deux fortes
impressions latérales.
Distribution. - Afrique occidentale et centrale. Une seule
espèce.

Bocatella mgnpennis F AIRMAIRE, 1858, in Thomson,


Ar~h. ent., Il, p. 619, Pl. IX, fig. 8 (Harpaclor),. type; Gabon
(Mus. Paris). - /eneslriculalus KARSCH, 1892, Ent. Nachr.,
XVIII, p. 134 (Sphedanolesles),. type : Cameroun (Mus.
Berlin); 1894, 8ettt. ent. Zeitschr., p. 108, Pl. 1, fig. 13 (1895).
- SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3),
sect. Il, l, p. 183; 1943, Rev. Zool. Bot. afr., XXXVII,
p. 330 (nov. syn.).
Fig. 169. Long. 10,5-11,5 mm. - Tête noire avec la b?se
169, Bocalella ni-
du cou orangé. Antennes brunes avec le deuxième article et la FIG.gripennis FA 1 R-
base et l'apex du premier article noirs. Premier et deuxième MAIRE.
92 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
articles du rostre noirs, troisième article orangé. Lobe antérieur du pronotum orangé.
lobe postérieur noir. Prosternum orangé avec les pleures en dessous du lobe posté-
rieur du pronotum et une tache contre les hanches antérieures noires. Abdomen
orangé avec sa base, ~I'apex et une tache marginale aux segments du connexivum.
ainsi que les segments génitaux noirs. Écusson, élytres, méso et métasternum ainsi
que les pattes noirs. Ongles roux. Ocelles une fois et demie plus écartés entre eux
qu'ils ne le sont des yeux, angles antérieurs du pronotum arrondis et complètement
effacés. Lobe postérieur du pronotum très convexe, lisse, deux fois aussi long et
aussi large que le lobe antérieur, le disque avec une dépression longitudinale médiane ..
Angles latéraux largement arrondis et explanés. Base échancrée devant l'écusson;
angles scutellaires légèrement saillants.
SIERRA-LEONE. - HAUTE-GUINÉE : Mont Nimba. - CÔTE D'IvOIRE : Yapo,
Danané. - MOYEN-CONGO Loango. - CAMEROUN : Bombe. - FERNANDO-POO.
CONGO BELGE.

Gen. BEQUAERTIDEA SCHOUTEDEN


Bequaerlidea SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II,.
1, p. 189; type: B. eximia SCHOUTEDEN (Congo belge).
Tête très étroite, quatre fois plus longue que large, à lobes subégaux en longueur.
Lobe antérieur avec un petit tubercule conique derrière chaque antenne, celles-ci,
insérées un peu en arrière du milieu de la partie préoculaire de la tête. Lobe posté-
rieur progressivement rétréci en arrière des yeux. Ocelles très petits, une fois et demie
aussi écartés entre eux qu'ils ne le sont des yeux, situés au quart a:o.térieur du lobe
postérieur de la tête sur une légère élévation de celui-ci; yeux peu saillants, moins
larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Premier article des antennes atteignant
en arrière le niveau du milieu du lobe postérieur du pronotum, portant une petite
nodosité près de la base, une antémédiane et une apicale; deuxième article plus petit
que le tiers du 1; article III aussi long que le II et IV un peu plus court que le I. Rostre
à premier article épais plus court que la partie préantennaire de la tête; article II
grêle, très long, atteignant la base de la tête; article III très court et .triatigulaire.
Pronotum un peu plus long que la tête, à angles antérieurs coniques et très saillants;
lobe antérieur transverse, avec un profond sillon longitudinal médian s'étendant sur
toute sa longueur. Lobe postérieur du pronotum une fois et demie aussi long et deux
fois aussi large que l'antérieur, beaucoup plus large que les élytres à la base, le disque
avec une dépression longitudinale médiane et deux longues épines précédées chacune
d'une protubérance arrondie; côtés arqués, munis d'une large dent obtuse avant les
angles latéraux; ceux-ci arrondis et largement explanés; base, en arrière des angles
latéraux, largement explanée et obliquement relevée, bilobée de chaque côté et pro-
fondément échancrée devant l'écusson. Écusson terminé par une longue lame semi-
cylindrique, acuminée à l'apex et dressée verticalement. Élytres un peu plus longs.
que l'abdomen, à cellule discale près de quatre fois plus longue que large, et cellule
apicale interne beaucoup plus large à la base que l'externe: Connexivum largement
explané, chaque segment lobé en arrière du milieu. Pattes longues et grêles, les fémurs.
avec des anneaux saillants leur donnant l'aspect d'une tige de Bambou. Tibias légè-
rement épaissis à l'apex. Tarses grêles, le premier article extrêmement petit.
Femelle: tergite VIII horizontal, transverse, bilobé à l'apex. Tergite IX verti-
cal, aussi large à la base qu'à l'apex, tout le disque fortement déprimé. Lames du
sternite VIII très larges et arrondies.
Distribution. - Afrique centrale et orientale. Une seule espèce.
HARPACTORITAE. - PEPRIUS 93

Bequaertidea eximia SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3),
:sect. II, I, p. 190; type: Congo belge (Mus. Congo belge).
Fig. 170. Long. 9,5-10,5 mm. - Jaune pâle ou
flavt;scent. Lobe postérieur de la tête noir, sauf une ligne
médiane n'atteignant pas le sillon interoculaire et dilatée
en avant et au milieu, et une large tache ovalaire englo-
bant les ocelles en arrière. Lobe antérieur de la tête avec
,quatre lignes noirâtres, divergeant deux à deux et enser-
rant le tubercule postantennaire; upex du clypéus et une
petite ligne horizontale sur chaque joue, noirs. Nodosités
basales du premier article antennaire et deuxième article
en entier noirâtres ainsi que le troisième article du rostre.
Bord collaire du pronotum, sauf les angles antérieurs,
sillon médian du lobe antérieur, sillon tran&verse séparant
les deux lobes et des taches latérales et discales variables
sur le lobe postérieur, noires. Partie antérieure médiane de
l'écusson noire. Marge externe du connexivum noire ainsi
que les sutures antérieure et postérieure de chaque
segment, cette coloration souv.ent fractionnée en lignes
isolées. Poitrine avec deux lignes latérales ondulées brunes
ou noires se poursuivant sur l'abdomen. Des macules sur FIG. 170, Bequaertidea
les hanches et trochanters, les anneaux saillants des eximia SCHOUTEDEN.
fémurs, la base des tibius noirs. En outre les anneaux des
fémurs sont souvent unis par des lignes noires et les côtés des tibias sont sombres.
TCHAD: Demraou-Bousso. - DJIBOUTI. - CONGO BELGE. - ADEN.

Gen. PEPRIUS STAL

Peprius STAL, 1859, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 376; type: Harpaclar nadulipes
SIGNORET (Nigeria); 1865, Hem. afric., III, p. 50 et 64; 1874, Enum. Hem., IV, p. 13
et 36. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 108. - BERGROTH,
1914, Rev. Zool. Bot. afr., III, p. 458. - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or.
Hem. III, p. 274 et 293. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. Il, l, p. 187. - Bequaerlia SCHOUTEDEN, 1913, Rev. Zool. Bot.'ufr. II, p. 242;
type: bukamensis SCHOUTEDEN (Congo belge).
Tête aussi longue que le pronotum, à lobe postérieur plus long que l'antérieur.
Yeux gros et saillants, une fois et demie aussi longs que larges vus de dessus, l'espace
interoculaire rectangulaire, plus long que large. Lobe postérieur de la tête renflé,
semi-ovalaire, avec un cou très étroit et cylindrique. Ocelles petits, latéraux, portés
sur de petits tubercules. Antennes insérées contre les yeux, très grêles, leur premier
article presque deux fois aussi long que la tête, trois fois plùs long que l'article II,
celui-ci un peu plus long que le III; article IV nettement plus long que le 1. Rostre à
premier article épais, atteignant le niveau du milieu de l'œil; article II deux fois et
demie aussi long que le l, lequel est trois fois plus long que le III. Pronotum trapé-
zoïdal à lobe postérieur plus long que l'antérieur, celui-ci divisé en deux bosses
arrondies, très saillantes, par un profond sillon longitudinal médian. Lobe posté-
rieur très convexe, fortement déprimé à la base et le long de lu ligne médiane, à angles
latéraux largement explanés et situés au milieu de sa longueur; base échancrée devant
l'écusson, les angles scutellaires arrondis et saillants, les marges latérales, entre les
deux angles, étroitement explanées. Écusson triangulaire. Élytres à peine plus longs
'" r'

94 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

que l'abdomen, à cellule discale extrêmement petite, en forme de losange et cellule


apicale interne bien plus large que l'externe. Pattes très caractéristiques, à fémurs
noduliformes, présentant l'aspect d'un Bambou, l'apex des fémurs fortement renflé
en massue, surtout aux pattes antérieures. Tibias antérieurs et intermédiaires légè-
rement noduleux près de la base. Tarses très grêles, le premier article très petit, le
deuxième trois ou quatre fois plus long, ces deux articles réunis un peu plus courts
que le troisième. Métasternum avec, en avant, deux fortes carènes formant un V s'éten-
dant sur le mésosternum.
Mâle: pygophore membraneux dorsalement, à bord ventral armé d'une petite
épine dirigée vers le bas (fig. 172). Pas de valves génitales.
Femelle: tergite IX trapézoïdal, légèrement échancré à l'apex, celui-ci formant
une forte saillie marquée par un angle très net à l'intérieur.
Distribution. - Afrique occfdentale et centrale. Une espèce: bukamensis SCROU-
TEDEN est propre au Congo belge.

. TABLEAU DES ESP~CES


Massue apicale des fémurs antérieurs subsphérique . 2. Bequaerti.
Massue apicale des fémurs antérieurs ovalaire . 1. nodulipes.
1. Peprius nodulipes SIGNORET 1858, in Thomson, Arch. enL, II, p. 324, Pl. IX,
fig. 7 (Harpaclor); type: Vieux Calabar (Mus. Vienne). - STAL, 1859, Oefv. Veto
Ak. Forh., p. 376; 1865, Hem. afric., III, p. 64; 1874, Enum. Hem., IV, p. 36. -
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3),
sect. II, l, p. 187.
Fig. 171. Long. 7-8 mm. - Tête noire avec la face
. ventrale et les côtés du cou flaves, une petite tache

J
172.
linéaire derrière chaque œil et une protubérance arron-
die entre les ocelles jaune pâle. Antennes noires avec la
base des arti'cles III et II, l'apex de l'article l, la
moitié basale de l'article l, sauf l'extrême base et le
nodule articulaire, flaves. Rostre fiave avec la base et
l'apex de l'article 1 et la moitié apicale de l'article III
noirs. Lobe antérieur du pronotum et tiers antérieur
de la partie convexe du lobe postérieur fiaves, le
rostre noir, à l'exception des parties jaune pâle sui-
vantes : de petites protubérances arrondies au bord
collaire et sur les côtés du lobe antérieur, une forte
protubérance allongée de chaque côté de la base du
lobe postérieur et une étroite bande marginale entre
les angles latéraux et scutellaires, y compris ces der-
niers. Écusson noir avec deux fortes protubérances
FIG. 171, Peprius nodulipes SI- arrondies jaune pâle sur la ligne médiane. Poitrine et
GNORET. - FIG. 172, apex hanches flaves avec des protubérances jaunes pâle.
du pygophore vu de profil. Élytres jaunâtres, avec le clavus noir et la membrane
brunâtres. Abdomen jaunâtre avec des séries de petits
granules jaune pâle, les granules externes arrondis. Pattes jaunes avec une petite
bande longitudinale basale au dos des fémurs antériel}rs, les nodosités des fémurs
et des tibias, l'apex de ceux-ci et l'apex des trochanters noirs (1).
1. Toutes ces indications de la couleur « jaune pâle» concernent les Peprius desséchés en col-
lection. En réalité, chez les Peprius vivants cette couleur est d'un vert tendre très délicat.
\
HARPACTORITAE. MOTO 95
GUINÉE FRANÇA1SE: N'Zébéla, Mont Nimba. - CÔTE D'IvOIRE: Bouaké, Danané,
Kouibly. - DAHOMEY : Porto-Nova. - NIGÉRIA : Vieux Calabar. - OUBANGUI-
CHARI: Fort Sibut.
2. Peprius Bequaerti SCHOUTEDEN, 1932. Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3)
sect. II, l, p. 187; type: Liberia (Mus. Congo belge).
Long. 7-8 mm. - Extrêmement proche du précédent dont il ne se distingue
que par le caractère indiqué au tableau et pll.r les' granules abdominaux de la série
latérale qui sont nettement allongés. Il s'agit sans doute d'une simple variété de
nodulipes. Mais l'examen des genitalia serait nécessaire pour pouvoir trancher la ques-
tion.
LIBERIA: Gbanga. - GABON.

Gen. MOTO SCHOUTEDEN


Moto SCHOUTEDEN, ]932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 192;
type: M. Burgeoni SCHOUTEDEN (Congo belge).
Tête allongée, à peu près aussi longue que le pronotum, couverte de petites gra-
nulations pointues, un _petit tubercule derrière chaque antenne,
les deux lobes subégaux en longueur; tubercules antennaires
situées au milieu de la partie préoculaire de la tête. Les yeux
arrondis, peu saillants, un pw moins larges que la moitié de
l'espace qui les sépare. Ocelles situés près des yeux, médiocre-
ment surélevés. Premier article des antennes plus long que la
tête; article II égal ou plus court que le tiers du l, II et III
réunis aussi longs que le 1. Rostre à article 1 beaucoup plus
court que le II mais dépassant un peu en arrière le niveau du
bord antérieur de l'œil. Pronotum très étroit en avant, son lobe
antérieur plus court que le postérieur, fortement granulé avec
de petites plaques lisses et une étroite fovéole médiane en arrière.
Angles antérieurs avec une petite saillie' conique latérale. Lobe
postérieur du pronotum plus de deux fois plus large que l'anté-
rieur, ses angles latéraux arrondis, marqués par une courte
dépression longitudinale, son disque ponctué et rugueux, sa base
droite devant l'écusson, finement explanée entre les angles scutel-
laires et latéraux. Écusson triangulairè avec une toute petite FIG. 173, Moto
pointe mousse relevée à l'apex, fovéolé en avant et indistincte- Meloui, n. sp.
ment caréné au milieu vers l'apex. Élytres un peu plus longs
que l'abdomen à cellule discale rectangulaire, longitudinale et cellule apicale externe
de la membrane beaucoup plus étroib que l'interne, Fémurs antérieurs grêles, net-
tement sinués avec, en dessous, de nombreuses petites soies raides et deux rangées
d'épines aiguës. Fémurs intermédiaires avec de petites soies raides et quelques très
petites épines. Fémurs postérieurs avec une légère nodosité avant l'apex. Tibias
longs et grêles, légèrement sinués. Tarses courts, grêles, il. articles 1 et II réunis plus
courts que le III. Abdomen débordant largement les élytres sur les côtés.
Mâle: valves génitales très grêles, peu courbées, largement écartées à l'apex.
Femelle: tergite IX trapézoïdal, très étroit à l'apex qui présente une partie sail-
lante bien limitée par un angle interne très net. Lames du sternite VIII larges et angu-
leuses il. l'apex où 'elles ne sont pas contiguës. .
Distribution. - Afrique occidentale et centrale. Une des espèces, Burgeoni SCHOU-
TEDEN, est propre au Congo belge.
96 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Moto Meloui, n. sp. - Type: un Cf de Haute-Guinêe (Mus. Paris).


Fig. 173. Long. 7-5-9 mm. - Jaunâtre clair avec les côtés du lobe postérieur de
la tête, les antennes, quelquefois le lobe antérieur du pronotum, l'apex des fémurs
antérieurs et intermédiaires brunâtre clair. Clavus, apex des cories, apex des fémurs
postérieurs brun de poix. Écusson brun de poix avec la ligne médiane et l'apex jaune
pâle. Poitrine brune maculée de jaunâtre. Abdomen jaune, les segments V et VI du
connexivum avec une large bande médiane, le segment VII avec sa marge externe,
noirs. Membranes enfumées. Granulations du lobe postérieur du pronotum peu dis-
tinctes. Cories des élytres finement ponctuées et pubescentes. Fémurs antérieurs avec
deux rangées de cinq épines portant chacune une soie à l'apex. Cette espèce est
très proche de Burgeoni SCHOUTEDEN qui s'en distingue par son lobe postérieur du
pronotum beaucoup plus rugueux et son connexivum sans larges fascies noires.
GUINÉE: Mont Nimba: Nion (1.300 m.) et Kéoulenta (M. LAMOTtE), M'Zérékoré
(P. CHABANAun). - CÔTE n'IVOIRE: Mont Tonkoui (900-1.200 m.) en septembre
(A. VILLIERS), Banco (R. PAULIAN et C. DELAMARE), Bingerville (G. MELou). -
GABON: Lambaréné (R. ELLENBERGER).

Gen. NIMBA, nov. gen.


Type: Nimba spinipes, n. sp. (Haute-Guinée).
Tête allongée, à lobe antérieur un peu plus long que le postérieur, celui-ci renflé
avec un cou étroit et court. Yeux arrondis, à peu près aussi larges que la moitié de
l'espace qui les sépare. Ocelles assez gros, situés près des yeux. Tubercules antennaires
situés un peu en arrière du milieu de la partie préoculaire de la tête, avec un petit
tubercule près de leur base. Antennes longues et grêles, leur
premier article plus long que la tête, l'article II un peu plus
court, le III un peu plus long que la moitié du I. Rostre grêle
à article 1 ne dépassant pas en arrière le niveau du bord
antérieur de l'œil et article II une'fois et demie aussi long
que le I. Pronotum ëtroit en avant, à constriction latérale
nette, lobe antérieur plus court que le postérieur et entière-
ment sillonné en long au milieu. Lobe postérieur à angles
latéraux arrondîs, légèrement saillants, fortement déprimés,
base échancrée devant l'écusson, angles scutellaires obtus,
non saillants et disque déprimé au milieu sur sa moitié
antérieure. Écusson triangulaire, arrondi à l'apex, bombé au
milieu, avec une dépression basale subtriangulaire. Élytres un
peu plus longs que l'abdomen, à nervation alaire identique
à celle du genre précédent. Pattes longues et grêles, les fémurs
antérieurs sinués et armés en dessous de deux rangées
d'épines portant une soie à l'apex. Fémurs intermédiaires et
postérieurs avec une légère nodosité un peu avant l'apex.
FIG. 174, Tibias antérieurs et postérieurs longs et grêles, intermédiaires
Nimba spinipes, n. sp. beaucoup plus courts. Premier et deuxième articles des tarses
réunis plus courts que le troisième. Abdomen débordant
légèrement les élytres sur les côtés. Face dorsale de la tête, lobe postérieur du
pronotum et cories avec une courte et assez dense pubescence claire couchée qui
forme, en outre, des bandes sur le lobe antérieur du pronotum.
Femelle: tergite IX trapézoïdal, tronqué à l'apex, sans saillie.
DistributIon. - Genre connu seulement de Haute-Guinée.
'- - - -, ~-" - 1 .-

HARPACTORITAE. - PISILUS 97

Nimba spinipes, n. sp. - Type: une e;? de Haute-Guinée (Mus. Paris).


Fig. 174. Long. 9,5 mm. - Brun assez foncé avec une ligne médiane dénudée
sur le lobe postérieur de la tête, les marges latérales du pronotum, l'apex de l'écus-
son, les pattes, la base des marges latérales des élytres. quelques vague, m?cules
sur la poitrine et l'abdomen en dessous ainsi que les côtés du connexivum testacés.
Pubescence couchée dorée. Lobe postérieur de la tête très élevé, montrant, vu qe pro-
fil, deux angles droits dominant le sillon interoculaire et le cou. Parties dénudées
du lobe antérieur du pronotum très finement réticulées; lobe postérieur finement
ponctué. Cories lègèrement ridées en travers. Fémurs antérieurs avec deux rangées de
cinq tubercules pilifères. Membrane des élytres fortement ridée en long.

HAUTE-GUINÉE: Mont Nimba, 1600 m. (M. LAMOTTE).

Gen. PISILUS STAL

Pisilus STAL, 1858, Oefv. Veto Ak. Fôrh., XV, p. 447; type: Gerris lipuli/ormis
FABRlcms; 1865, Hem. Afric., III, p. 54 et 66; 1870, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 690;
1874, Enum. Hem., IV, p. 13 et 32. - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or.,
Hem. III, p. 275 et 295. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 188. - Hexatomà CASTELNAU 1832, Essai Class. Hem., p. 8. - Euagoras
WALKER, 1873, Cat. Hem: Het. Brit. Mus., VIII, p. 119 (pro parte). .
Stature générale très grê1e. Mâles macroptères; femelles brachyptères ou macro-
ptères. Tête très allongée, aussi longue que le pronotum, les deux lobes subégaux.
Yeux petits très saillants, un peu plus larges que la moitié de l'espace qui les sépare.
Tubercules antennaires peu saillants, situés un peu en avant du milieu de la partie
préoculaire de la tête. Lobe postérieur de la tête à côtés légèrement convexes et rétré-
cis derrière les yeux, se prolongeant en un cou long et grêle. Premier article du rostre
n'atteignant pas tout à fait le niveau du bord antérieur de l'œil; article II une fois et
demie aussi long que le I. Antennes très longues et fines, l'article 1 deux fois aussi long
que la tête et le pronotum réunis; article II égal au tiers du 1; III de peu plus long que
le II et rv à peu près égal au I. Pronotum étroit, fortement étranglé latéralement,
son lobe antérieur un peu plus court que le postérieur,fortement convexe, avec une
étroite impression longitudinale médiane en arrière, ses angles antérieurs coniques et
rejetés latéralement. Lobe postérieur très faiblement convexe, ses angles latéraux
largement arrondis et marqués par une dépression longitudinale à l'intérieur, sa base
droite devant l'écusson. Écusson triangulaire, beaucoup plus long que large, forte-
ment convexe avec une~ dépression semi-circulaire à la base. Élytres très étroits, un
peu plus longs que l'abdomen (cf), un peu plus courts (e;? macroptère)' ou n'attei-
gnant que le tergite VI (e;? brachyptères); cellule discale des élytres allongée, étroite,
quadrangulaire; cellule apicale externe à côtés subparallèles, plus étroite à la base
que la cellule apicale interne. Pattes très longues et grêles, les tibias légèrement
épaissis à l'apex. Abdomen débordant légèrement (cf) ou largement (e;?) les élytres.
Mâle: pygophore étroit et fermé dorsalement, comprimé latéralement, son bord
ventral avec une apophyse transverse, plate et bidentée. Valves génitales rudimen-
taires, très grêles, extrêmement courtes, cylindriques (fig. 176 et 177). Pénis petit,
fortement chitinisé, à connectif très grand, formé de deux larges lames étroitement
accolées (fig. 178).
Femelle : tergit~ IX trapézoïdal, plus long que large, f~rtement déprimé au cen-
tre. Lames du sternite VIII larges et subarrondies à l'apex.

7
98 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
Pisilus tipuliformis FABRICIUS, 1794, Ent. Syst., IV, p. 190 (Gerris); type:
Guinée (Mus. ?); 1803, Syst. Rhyng., p. 283 (Zelus). -- STAL, 1865, Hem. afric.,
III, p. 64 et 66; 1870, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 690; 1874, Enum. Hem., IV, p. 32.-
WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 119 (Euagoras). -HAGLUND,
1895, Oefv. Veto Ak. Forh., LII, p. 493. - VARELA, 1903, Mem. Soc. esp. Hist. nat.,
l, p. 136. - SCHOUTEDEN, 1910, Sjostedt's Kilim. Mer. Exp., 12, p. 150. - JEANNEL,
1919, Voy. Al!. Jcann. Afr. or., Hem. III, p. 295. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 188; 1943, Rev. Zoo!. Bot. afr., XXXVII, p.330;
1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 38. - marginalis STAL, 1858, Oefv. Veto Ak.
Forh., XV, p. 447; type: Guinée (Mus. Stockholm). - elongalus FABRICIUS, 1794,
Ent. Syst., IV, p. 208 (Reduvius); type: Afrique intertropicale (Drit. Mus.); 1803,
Syst. Rhyng., p. 290 (Zelus). .
var. marginalis BEAUVOIS, 1805, Hist. nat. Ins. AL Am., p. 66, Hem. Pl. II,
fig. 6 (Zelus); type: Oware(Mus. Paris). - STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 67; 1874,
Enum. Hem., IV, p. 32. - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem., III,
p. 295. - nigripes SIGNORET, 1858 in Thomson, Arch. ent., Il, p. 326 (Euagoras);
type: Gabon (Mus. Vienne).
var. marginatus SIGNORET, 1858, 1. ciL, II, p. 326 (Euagoras); type: Vieux

96 177.

175. 1.78.
FIG. 175 à 178, Pisilus lipuliformis FABRICIUS. - 176, pygophore vu de profil.
177, pygophore vu par la face dorsale. - 178, pénis.

Calabar (Mus. Vienne). - STh, 1865, Hem. afric., III, p. 67; 1874, Enum. Hem.,
IV, p. 32. .
var. annulipes, nova; type: Fernando-Po (Mus. Paris).
var. maculiventris, nova; type : Kilimandjaro (Mus. Paris).
var. rufipes, nova; type: Cameroun (Mus. Paris).
Fig. 175. Long. 13-17 mm. - Forme typique: rouge corail, parfois testacé, avec
les antennes et les pattes, sauf l'extrême base dtl premier article antennaire, des tro-
chanters, des fémurs et l'apex des tibias et les tarses brun de poix ou noir. Apex du
"
, /

HARPACTORITAE. - COSMOLESTES 99

clavus et angle apical interne des cories grisâtres; membrane noire. Connexivum des
9 avec une étroite bande basale noire. Var. rufipes : pattes rouge corail avec la base
des fémurs testacée, le reste du corps comme la forme typique. Var. marginalis : lobe
postérieur du pronotum, sauf toutes ses marges, élytres, sauf la marge externe des
cories, noirs, le reste du corps comme dans la forme typique. Var. marginalus : pro-
notum et élytres comme le précédent mais abdomen avec, de chaque côté, une large
bande longitudinale noire; pattes noires, connexivum taché de noir dans les deux
sexes. Var. annulipes : pronotum, élytres et abdomen comme le précédent, mais pattes
testacées avec plusieurs petits anneaux noirs et l'apex des fémurs rouge sang. Var.
maculivenlris : lobe postérieur de la tête, sauf l'espace interoculaire, bord antérieur
du pronotum, sillon médian du lobe antérieur, lobe postérieur du pronotum, sauf
ses marges latérales et postérieure, base de l'écusson, élytres, sauf la marge externe
des cories et côtés de l'abdomen, noirs; en outre les bandes latérales noires de l'abdo-
men sont marquées, sur chaque segment, d'une large tache ovalaire blanche.
Tête très lisse et luisante. Bord antérieur du pronotum, lobe postérieur, cories
et clavus, poitrine, pattes et abdomen avec une fine pubescence dorée. Lobe antérieur
du pronotum lisse et luisant. Cories assez fortement chagrinées.
Mâle: apophyse du bord ventral du pygophore transverse, inclinée à 45°, biden-
tée à l'apex.
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE, surtout dans les régions forestières.
Éthologie. - Commun sur les feuilles des arbustes de la forêt secondaire. Vole
très rapidement. Se nourrit surtout de Diptères.

Gen. COSMOLESTES STAL

Cosmolesles STAL, 1866, Oefv. Vet. Ak. Forh., XXIII, p. 285; type: C. piclus
KLUG (Afrique intertropicale); 1868, Hem. Fabr., l, p. 111; 1874, Enum. Hem., IV,
p. 22. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rhynch. II, p. 345. - JEANNEL, 1919,
Voy. AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 274 et 296. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 193.
Tête longue et étroite, un peu plus courte que le pronotum, son lobe antérieur
un peu plus long que le postérieur, celui-ci se rétrécissant en arrière des yeux, sur sa
moitié antérieure, avec un cou long et grêle, deux petites bosses derrière les yeux et
une forte élévation transversale, au quart antérieur de sa longueur, portant les ocelles
de chaque côté. Lobe antérieur de 13; tête déprimé en avant des tubercules antennaires
qui sont situés en av~nt du milieu de la partie préoculaire. Yeux petits, saillants, à
peu près aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Premier article long et
grêle, aussi long que la tête et le pronotum réunis; article II un peu plus court que le
tiers du 1; III égal au tiers du 1; IV un peu plus court que le 1. Rostre grêle à article 1
atteignant le niveau du milieu de l'œil, un peu plus court que le II. Pronotum forte-
ment élargi en arrière, à lobe antérieur fortement rebordé en avant, lobe postérieur
une fois et demie aussi long que l'antérieur, ses angles latéraux arrondis, saillants,
situés au milieu de sa longueur, sa base fortement échancrée devant l'écusson et
relevée entre les angles latéraux et les angles scutellaires, ceux-ci aigus. Écusson
transverse, caréné en Y au milieu, son apex relevé à 450 en une lame transverse et
subarrondie. Élytres étroits, plus longs que l'abdomen, à cellule discale allongée et
quadrangulaire et cellule apicale interne beaucoup plus large à la base que l'externe.
Pattes très longues et grêles, à fémurs noduleux. Tibias grêles et légèrement renflés
à l'apex. Abdomen caréné en dessous, élargi en arrière, les segments du connexivum
légèrement lobés.
100 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Mâle: pygophore membraneux dorsalement, élargi en arrière, à bord ventral


formant un lobe épaissi et arrondi, armé, à l'apex, de deux petites dents. Valves géni-
tales très grêles, pre~que droites, non contiguës en arrière. Pénis membraneux, à
face ventrale munie, à la base, de légères sclérifications divergentès (fig. 182).
Femelle: tergite IX arrondi à la base, transverse, rétréci en arrière, légèrement
échancré à l'apex, avec un fort sillon transverse au tiers apical. Lames du tergite VIII
avec leur angle distal dentiforme.
Distribution. - Afrique intertropicale et Indo-Malaisie. En Afrique on compte
cinq espèces, parmi lesquelles trois se rencontrent dans notre faune.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Pattes noires avec de petits anneaux testacés incomplets..... 1. aethiopicus.


Fémurs testacés ou orangés avec des anneaux, ou au moins l'apex noirs. . . . . 2.
2. Pronotum ct écusson noirs avec des macules testacées. Fémurs jaunes avec
l'apex noir _ 2. pictus.
Pronotum et écusson jaunes avec de petites taches blanchâtres. Fémurs jau-
nes avec des anneaux et l'apex noirs........................ 3. fulvus.

1. Cosmolestes aethiopicus ST.h. , 1865, Hem. afric., III, p. 92 (Reduvius); type:


Calabar (Mus. Vienne); 1866, Oefv. Vet. Ak. Forh., XXIII, p. 285; 1874, Enum. Hem.,
IV, p. 32. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 105. - CARLINI,
1895, Ann. Mus. Civ. Genova, XXXV, p. 117. - HAGLUND,. 1895, Gefv. Veto Ak.
Forh., LII, p. 473. - VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Rist. nat., l, p. 136. - SCHOU-
TEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 193; 1943, Rev. Zool.
Bot. afr. XXXVII, p. 330; 1944, Explor. Parc. nat. Albert, 45, p. 41. - piclus var.
SIGNORET, 1858 in Thomson, Arch. ent., II, p. 321 (HarpaclorJ.
Long. 10,5~13 mm. - Noir avec les parties suivantes d'un blanc jaunâtre: une
petite tache dorsale allongée contre chaque œil, une tache en forme de losange entre
les ocelles, le dessous de la tête, une large tache latérale sous chaque tubercule anten-
naire, une large tache latérale derrière chaque œil, une petite tache latérale en avant
du cou, une petite ligne latérale de chaque côté du premier article du rostre,)e milieu
de la poitrine, de larges taches sur les pleures, le bord antérieur du pronotum, deux
petites taches courbées et symétriques sur le lobe antérieur du pronotum, cinq larges
taches en avant du lobe postérieur et la base de celui-ci, l'apex et une petite tache
d.iscale sur l'écusson, une petite tache triangulaire à la base de chaque élytre, le bord
du cIavus à la base, le milieu de la nervure médiane et la membrane, des taches sur les
hanches, les trochanters et les fémurs formant des anneaux incomplets sur ces der-
niers. Abdomen blanc jaunâtre, le connexivum orangé, une petite bande transverse
latérale noire à la base de chaque segment. Angles latéraux du pronotum non sail-
lants, le disque du lobe postérieur finement ponctué. Cories des élytres légèrement
rugueuses.
Mâle: lobe du bord ventral du pygophore caréné, étroit et saillant, armé de deux
petites dents très aiguës et rapprochées l'une de l'autre (fig. 183).
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE.

2. Cosmolestes pictus KLUG, 1830, Symb. phys., Pl. XIX, fig. 12 (Reduvius);
type: Arabie (Mus. Berlin). - STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 92 (Reduvius); 1866,
Oefv. Veto Ak. Fôrh., XXIII, p. 285; 1874, Enum. Hem., IV, p. 32. - WALKER,
1873, Cat. Hem. Het:Brit. Mus., VIII, p. 105 (HarpaclorJ. - SCHOUTEDEN, 1910,
(~/ .' J -

HARPACTORITAE. - COSMOLESTES 101

Sjostedt's Kilim. Mer. Exp., 12, p. 150. - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann. Afr. or.,
Hem. III, p. 296. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l,
p. 193; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 41.
Fig. 179. Long; 13-17 mm. - Tête, pronotum, poitrine et écusson comme le
précédent, avec l'apex du rostre, le quart postérieur du pronotum et la base de l'écus-
son et l'apex orangé, le milieu de la nervure médiane et la nervure basilaire de la cel-
lule apicale interne 'd'un blanc jaunâtre. Fémurs orangés avec l'apex noir et des
anneaux jaune pâle peu distincts. Tibias et tarses noirs. Connexivum orangé avec
une petite tache noire dans l'angle proximal externe de chaque segment. Abdomen

181.

FIG. 179, Cosmoles/es pic/us KLUG. -180, idem, pygophore vu par la face dorsale. - 181, idem,
pygophore vu par l'apex. - 182, pénis. - 183, C. ae/hiopicus ST.h, pygophore vu par l'apex.

blanc jaunâtre avec, de chaque côté, 'une ligne noire contre le connexivum et une
bande étroite noire à la base de chaque segment, souvent interrompue au milieu.
Angles latéraux du pronotum saillants.
Mâle: lobe du bord ventral du pygophore large et peu saillant, armé de deux
dents assez fortes et écartées l'une de l'autre (fig. 180 et 181).
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE.

3. Cosmolestes fulvu~ HORvÀTH, 1892, Termesz. Füzet., XV, p. 263; type :


Afrique centrale (Mus. Budapest). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus: Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 193,.
Long. 17,5 mm. -- Tête comme les précédents mais le rostre uniformément
noir. Pronotum, écusson et élytres jaune d'ocre avec les taches blanc jaunâtre sui-
vantes: bord antérieur et de larges taches discales au lobe antérieur du pronotum,
cinq petites taches en avant du lobe postérieur ainsi 'qu'e les angles scutellaires et une'
tache médiane à la base, le milieu et l'apex de l'écusson, une petite tache au milieu
102 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
de la corie, la nervure basilaire de la cellule apicale interne. Fémurs jaune d'ocre
avec l'apex et des anneaux noirs 'ainsi que quelques anneaux blanchâtres indistincts.
Tibias et tarses noirs. Poitrine et abdomen blanc jaunâtre avec de larges marbrures
jaune d'ocre; une petite tache noire dans l'angle proximal externe de chaque segment
du connexivum. Angles latéraux du pronotum légèrement saillants.
AFRIQUE CENTRALE.

Gen. CALLILESTES STAr:

Callilesles STAL, 1866, Oefv. Veto Ak. F6rh., XXIII, p. 285; type: C. Perrisi
(Afrique occidentale); 1868, Hem. Fabr., l, p. 111; 1874, Enum. Hem., IV, p. 32.-
JEANNEL, 1919, Voy. AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 274 et 296. - SCHOUTEDEN,
1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, 1, p. 193.
Tête étroite et allongée, de même structure que chez Cosmolesles, mais le lobe
postérieur beaucoup plus long que l'antérieur, les yeux plus saillants et plus larges
que la moitié de l'espace qui les sépare. Antennes beaucoup plus longues que le corps,
leur premier article au moins aussi long que la tête et le pronotum réunis; article II
plus court que le quart du 1; III nettement plus long que II et IV beaucoup plus long
que I. Premier article du rostre un peu plus court que le II, dépassant en arrière le
niveau du bord postérieur de l'œi!. Lobe antérieur du pronotum étroit, fortement
rébordé en avant, ses angles antérieurs courtement coniques et rejetés latéralement,
son disque convexe avec une large fovéole longitudinale ovalaire médiane; lobe pos-
térieur une fois et demie aussi long que l'antérieur, moins convexe, ses angles latéraux
explanés, arrondis, saillants, situés au milieu de sa longueur, sa base légèrement
arrondie devant l'écusson et étroitement rebordée entre les angles scutellaires et laté-
taux. Écusson triangulaire, portant une carène arrondie en forme de V et terminée, à
l'apex, par une expansion lamelleuse, étranglée en avant. Élytres plus d'une fois et
demie aussi longs que l'abdomen, très étroits, à cellule discale allongée, subrectangu-
laire et cellule apicale externe beaucoup plus étroite à la base que la cellule interne.
Pattes très longues et grêles, les fémurs légèrement noduleux un peu avant l'apex,
les tibias légèrement épaissis à l'apex. Abdomen court, débordant les élytres, forte-
ment élargi en arrière.
Femelle: complexe génito-anai comme chez Cosmolesles, le tergite IX sans sillon
transverse, mais fortement rebordé en arrière.
Distribution. - Genre répandu en Afrique intertropicale. Trois espèces, kilimanus
SCHOUTEDEN, bicolor DISTANT et stigmalellus DISTANT sont propres à l'Afrique orientale

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Abdomen près de deux fois plus large que les élytres, arrondi latéralement ...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2. secundus.
- Abdomen légèrement et anguleusement élargi en arrière. . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Élytres jaunes ou orangés avec des fascies noires............. 1. Perrisi.
- Élytres noirs avec la base rouge sang. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. camerunensis.

1. Callilestes Perrisi SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. ent., II, p. 325 PI. XI,
fig. 8 (Euagoras?); type: Gabon (Mus. Vienne). - STAL, 1865, Hern. afric., III,
p.93 (Reduvius); 1866, Oefv. Vet. Ak. F6rh., XXIII, p. 285; 1868, Hern. Fabr., l,
p. 111; 1874, Enum. Hern., IV, p. 32. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus.,
HARPACTORITAE. - CALLILESTES 103

VIII, p. 105 (Harpacior). - SCHOUTEDEN, 1932; Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 193.
var. femorata SCHOUTEDEN, 1932, !. cit., p. 194; type: Haut Lopari (Mus. Congo
belge).
var. mawambicus SCHOUTEDEN, 1932,!. cit., p. 194; type: Mawambi (Mus. Congo
belge).
var.pictus SCHOUTEDEN, 1909, Ann.Soc. ent. Belg., LIII,p. 417; type : Came-
roun (Mus. Congo belge).
Fig. .184. Long. 16-19 mm. - Coloration très variable (1). Forme typique:
jaune, parfois orangé, avec deux macules sur la tête, la première en forme d'X
sur le lobe antérieur, la seconde presque carrée en
arrière des ocelles, les antennes, l'apex de l'abdomen,
une fascie transverse un peu avant l'apex de la corie, ,/
plus ou moins largement, l'apex de la membrane, le '
sommet des tibias eLles tarses des quatre paires /
postérieures noirs. Rostre, pronotum et écusson "
entièrement jaunes, ainsi que les tibias antérieurs et (1
tous les fémurs. Var. femoraia : fémurs noirs avec j
la base et l'apex jaune orangé, tibias noirs éclaircis à
l'apex, une ligne noire partant de chaque antenne 1
vers la base de ia tête; antennes à premier article '
noir avec un large anneau rouge au milieu, article III
et IV rouges. Var. mawambicus : comme le précé-
dent, mais tête sans macules noires, article 1 des
antennes noir. Var. picius, comme la forme typique,
mais les tibias intermédiaires jaunes, les tibias pos-
térieurs noirs avec leur base jaune. En outre, ehez
certains exemplaires des diverses variétés, la coloration
noire tend à s'étendre sur les élytres, en supprimant
plus ou mojns la fascie apicale claire et en s'avançant
vers l'écusson.
GABON. - CONGO. - TOGo: Bismarckburg. - CÔTE
D'IvOIRE: Grand Bassam. - GUINÉE FRANÇAISE: Mont FIG. 184,
Nimba. Callilesles Perrisi SIGNORET.

2. Callilestes secundus BERGROTH, 1894, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVIII, p.542;
type: Gabon (Mus. Paris?).
Long. 20-22 mm. - Jaune d'ocre ou orangé avec la membrane des élytres noire
à reflets bleus, l'apex de la corie et une bande noire traversant les élytres, en arrière
de la cellule discale, noirs. Apex de l'écusson et partie apicale de la corie comprise
entre les pointes noires d'un blanc jaunâtre; moitié apicale de l'abdomen noire ainsi
que, chez certains exemplaires, les tibias postérieurs sauf leur base, le lobe postérieur
de la tête et les antennes. Tête plus allongée que chez Perrisi, le pronotum propor-
tionnellement plus large, l'expansion foliacée de l'écusson plus longue et plus forte-
ment étranglée à la base, l'abdomen beaucoup plus fortement élargi, arrondi et légè-
rement lobé latéralement. Élytres assez densément et longuement pubescents.
GABON. - GUINÉE ESPAGNOLE: San Bénito. - SIERRA LEONE.
1. Avec les var. temorata et mauambicus, que je ne connais pas, SCHOUTEDEN a décrit une var.
nigropilosus que j'ai pu examiner et qui appartient manifestement à une espèce différant de Perrisi
par la forme de son pronotum. Peut-être en est-il de même des deux autres variétés citées ci-dessus?
lOt RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

3. Callilestes camerunensis, n. sp. - Type: un cf du Cameroun (Mus. Univ.


Berlin).
Long. 14-16 mm. - Rouge sang avec les antennes, le clypéus, le lobe antérieur
de la tête jusqu'aux tubercules antennaires, le lobe postérieur de la tête latéralement
derrière les yeux, et dorsalement, du sillon inberoculaire jusqu'à une petite distance
derrière les ocelles, les élytres sauf leur base, et parfois l'apex de la corie, l'apex des
tibias intermédiaires, les tibias postérieurs sauf leur base', les tarses intermédiaires
et postérieurs noirs. Rostre, côtés de la tête et poitrine orangés. Apex de la corie,
chez certains exemplaires, brunâtre. Membrane violacée. Lobe postérieur du prono-
tum finement et densément ponctué. Écusson prolongé en une lame étroite, à côtés
parallèles sur presque toute leur longueur, apex subtriangu~aire et face dorsale for-
tement sillonnée en long. Abdomen à côtés arrondis, sa plus grande largeur au quart
apical.
,
CAMEROUN Sardi (MILDBRAED)~

Gen. HARPAGOCORIS ST.AL

Harpagocoris SL~.L, 1855, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 262; type: nigronitens ST.h
(Natal); 1865, Hem. afric., III, p. 53 et 71; 1874, Enum. Hem., IV, p. 12 et 26. -
JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 274 et 299. - SCHOUTEDEN,
1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, 1, p. 194.
Tête à lobe antérieur court, l'espace compris entre les antennes et le sillon inter-
oculaire sUbcarré, avec une petite protubérance arrondie derrière chaque antenne, la
partie préantennaire courte et fortement déprimée. Yeux gros et saillants, bien plus
larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Lobe postérieur beaucoup plus long ou à
peine plus long que l'antérieur, ses côtés convergeant fortement en arrière dès les
yeux, félongation portant sur le cou qui est très grêle. Ocelles assez gros situés près
des yeux sur un petit tubercule saillant. Antennes très longues, insérées contre les
yeux, à premier article un peu plus court que la tête et le pronotum réunis, article II
très court, égal au cinquième ou au sixième du l, III deux ou trois fois aussi long que
le II et épaissi chez les mâles, IV à peu près aussi long que II et III réunis, épaissi
chez les mâles. Rostre assez grêle, à article 1 un peu plus court que le II, atteignant
en arrière le niveau du bord postérieur de l' œil. Pronotum plus long que large, forte-
ment rebordé en avant, ses angles antérieurs coniques et rejetés latéralement, son
lobe antérieur très convexe entièrement sillonné sur la ligne médiane, le sillon fovéolé
en arrière, les convexités latérales sans sculpture distincte; lobe postérieur plus long
que l'antérieur, ses angles latéraux arrondis, à peine saillants, situés en arrière du
milieu, sa base très étroitement rebordée entre les angles latéraux et scutellaires.
Écusson triangulaire, fovéolé au milieu, ses marges latérales explanées, son apex
subovalaire et étroitement rebordé. Élytres très étroits, beaucoup plus longs que l'ab-
domen, à cellule discale quadrangulaire, six fois plus longue que large, cellule apicale
interne triangulaire, très courte, plus large que l'externe à la base. Pattes longues et
grêles, les fémurs avec de fortes nodosités, les tibias antérieurs courbés, les tarses très
petits. Abdomen étroit, distinctement élargi en arrière, sa plus grande largeur au
sixième segment.
Mâle: tergite vq à l'apex. Sternite VIII entièrement invaginé. Valves- génitales
longues et grêles, courbées, épaissies à l'apex, étendues en arrière, subcontiguës.
Pygophore petit, convexe, étroitement fermé dorsalement; apophyse du bord ventral
horizontale, légèrement convexe, quadridentée à l'apex (perspecians, fig. 186). Pénis
{~
- .
1" '

HARPACTORITAE. - HARPAGOCORIS 105

avec une large plaque ventrale faiblement chitinisée et de fines sclérifications dor-
sales. Sac interne avec deux phanères symétriques (fig. 187).
. Femelle: abdomen prolongé en pointe en arrière. Tergite IX trapézoïdal, convexe,
plus long que large, presque horizontal. Lames du sternite VIII très longues, contiguës
en dessous, subarrondies à l'apex. Ces diverses pièces prolongées, par deux longues
gonapophyses cylindriques et pubescentes (fig. 188).

Distribution. - Genre répandu dans toute l'Afrique tropicale où il compte de nom-


breuses espèces qui, toutes, paraissent assez rares.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Partie renflée du lobe postérieur de l~ tête plus longue que le cou .... '. . . . . . 5.
Cou bien plus long que la partie renflée du lobe postérieur de la tête. . . . . . . . 2.
2. Élytres uniformément noir violacé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... 1. perspectans.
Élytres noirs avec la partie apicale rétrécie de là corie tachée de jaune ou de
rouge '. . .. . .. .. . . . . 3.
3. Pronotum uniformément flave ou orangé -. . . . . . . . . . 4.
Lobe antérieur du pronotum et base entre les angles latéraux et scutellaires
jaunes, le reste noir................................... 2. nigroflavus.
4. Fémurs intermédiaires uniformément flaves................. 3. Merceti.
Fémurs intermédiaires flaves avec deux anneaux brunâtres fusionnés en·
dessous , 4. lujanus.
5. Pronotum clair, concolore........................................... 8.
Pronotum bicolore 8. katangae·
6. Lobe antérieu'r du pronotum rouge corail, lobe postérieur testacé avec deux
macùles ovalaires sombres............................... 5. suspectus.
- Lobe antérieur du pronotum entièrement noir ou noir avec le bord collaire
jaune , '.. , '. . . . . . .. . . .. 7.
7. Lobe antérieur du pronotum et côtés du' lobe postérieur noirs, le disque du
lobé postérieur flave................................... 6. Ellenbergeri.
Pronotum entièrement noir à l'exception du bord collaire qui est jaune .....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 7. superbus.

1. Harpagocoris perspectans BERGROTH, 1903, Ann. Soc. ent. Belg., XLVII,


p. 294; type: Gabon (Mus. Helsinki). --:- SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 196; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 41.
var. affinis,VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. nat., l, p. 137; type: Cameroun
(Mus. Madrid). - BERGROTH, 1904, Bol. Soc. esp. Hist. Nat., IV, p. 361.
var. Bergrothi VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. nat., l, p. 136; type: Guinée
espagnole (Mus. Madrid). - BERGROTH, 1904, Bol.·Soc. esp.. Hist.·nat., IV,'p: 361.
Fig. 185. cf Long. : 13,5-14,5 mm.; ? : 16,5-18 mm. - Coloration assez variable.
Forrpe typique : tête, pronotum, écusson, poitrine, apex d(;)s antennes et fémurs
testacés, ces derniers avec des anneaux noirâtres peu distincts.· Abdomen orangé,
l'apex noir chez les femelles. Élytres noiI"violacé. Tibias brun de poix avec un anneau
jaunâtre au tiers basal. .Tarses brun de poix. Antennes noires, sauf à l'apex. Tête,
lobe antérieur du pronotum, fémurs et poitrine très luisants. Lobe postérieur du pro-
notum fipement rugueux, finement sillonné en long, au milieu assez largement rebordé
à la base ~ntre les angles latéraux et scutellaires, ceux-ci arrondis, très saillants, la
, 106 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

base nettement échancrée devant l'écusson. Angles antérieurs du pronotum peu sail-
lants, presque droits. Côtés du lobe postérieur, entre le lobe antérieur et les angles
latéraux, rectilignes. La var.
affinis diffère de la forme typi-
que par le lobe antérieur du
pronotum noir et le lobe posté-
rieur rougeâtre, la var. Ber-
grolhi par son pronotum testacé
au milieu et noir sur les côtés
des deux lobes.
186.
GABON : Lambaréné.
188. GUINÉE ESPAGNOLE. - CAME-
ROUN: Lolodorf. -CONGO BELGE.

2. Hàrpagoeoris nigrofla-
vus, n. sp. -- Type: Togo (Mus.
Univ. Berlin).
Long. 16 mm. - Tête,
lobe antérieur du pronotum,
185. marges du lobe postérieur entre
les angles scutellaires et laté-
raux, écusson, hanches anté-
rieures et milieu de la poitrine
jaunes. Antennes, lobe posté-
FIG. 185 à 188, Harpagocoris perspeclans BERGROTH. - 186, rieur du pronotum, sauf les par-
pygophore vu par la face dorsale. - 187, pénis. - 188,
apex de l'abdomen d'une femelle vu de profil, légèrement ties citées ci-d'essus, et pleures
tourné vers la face ventrale, noirs. Pattes brun olivâtre avec
la base des fémurs postérieurs
légèrement éclaircie. Élytres olivâtre bronzé, la corie avec une petite tache laté-
rale orangée près de l'apex et membrane avec deux parties hyalines, l'une occupant
presque toute la région comprise entre la cellule apicale externe, le bord externe et
l'apex de l'élytre, l'autre entre le bord interne de l'élytre et l'apex de la cellule apicale
externe sur laquelle elle empiète. Les deux lobes du pronotum très luisants, le pos-
térieur obsolètement ponctué, presque plan sur le disque avec une légère dépression
médiane, sa base fortement échancrée devant l'écusson, et rebordée entre les angles
latéraux et scutellaires, ceux-ci bien marqués, arrondis et saillants. Fémurs, sur-
tout les antérieurs, fortement noduleux sur toute leur longueur. Cories des élytres
très finement ponctuées et pubescentes.

TOGO : Hinterland, un exemplaire sans abdomen.

3. Harpagoeoris Mereeti VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. nat., l, p. 138;
type : Cameroun (Mus. Madrid).
var. gabonensis, nova. - Type: un cf du Gabon (Mus. Paris).
Long. 14-15 mm. - Flave, luisant; premier article des antennes noir avec un ou
deux anneaux rougeâtres peu distincts; rostre flavescent avec le deuxième article
rembruni et l'apex du troisième noir. Élytres noir olivâtre, la membrane violacée,
une petite tache près de l'apex jaune ou orangée. Abdomen flavescent, rembruni en
arrière. Fémurs flaves, les postérieurs avec la basa et un anneau sombres. Tibias som-
bres avec la base annelée de clair. La var. gabonensis que je ne rapporte qu'avec doute
/' ,

HARPACTORITAE. - HARPAGOCORIS' 107

à cette espèce, en diffère par sa coloration plus franchemènt orangée, l'extrême base
des élytres rougeâtre et les tibias roux avec leur base sombre. Lobe postérieur du pro-
notum finement et très densément vermiculé, sa base nettement échancrée comme
dans les espèces précédentes. Écusson à rebord apical lamelleux relevé.
CAMEROUN. - GABON: Lambaréné (R. ELLENBERGER).(

4. Harpagocoris lujanus SCHOUTEDEN, 1911, Rev. Zool. Bot. afr., l, p. 264 (Pe-
prius); type: Lukombe (Mus. Congo belge); 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool.,
(3), sect. II, 1, p. 196.
Long. 14-15 mm. - Coloration variant du rouge sanguin au flave rougeâtre.
Les articles 1 à III des antennes noirs, III éclairci distalement, le reste rougeâtre,
mais l'apex rembruni. Élytres noirs ou brun noir, la partie rétrécie apicale de la corie
rougeâtre, l'apex rembruni ou noir. Rostre d'un brun de poix. Fémurs intermédiaires
et postérieurs a-yec, avant le nœud terminal, deux anneaux brunâtres fusionnés
en dessous, ces anneaux non où à peine visibles aux fémurs antérieurs. Tibias d'un
brun de poix, au moins dans leur quart basal, avec un anneau clair avant le milieu,
l'apex et les tarses noirs ou brun noir. Abdomen avec une tache blanche externe,
chez les cf, au bord apical des segments III à V. Chez certains exemplaires la colora-
tion noire est plus étendue et plus intense, les fémurs brun noir à l'apex, les tibias
noirs, les intermédiaires et antérieurs seuls avec la trace de l'anneau pâle, l'abdom.;n
à bords sombres, les segments V-VI et l'apex de l'abdomen des femelles noirs.
GABON; Lambaréné. - CONGO BELGE.
5. Harpagocoris suspectus VARELA; 1904, Mem. Soc. esp. Bist. nat., 1, p. 138;
type : Cameroun (Mus. Madrid).
Long. cf : 15 mm. - Luisant. Tête flave-testacée; antennes noires; premier
article du rostre, sauf l'apex, noir, les articles suivants flavescents. Lobe antérieur
du pronotum rouge corail, luisant; lobe postérieur testacé, son disque avec deux
macules subovales sombres; poitrine flave testacé; abdomen flave (cf) avec les côtés
noirs jfémurs antérieurs flavescents; intermédiaires, en arrière du milieu, noirs; pos-
térieurs noirs; tibias sombres avec un anneau plus ou moins blanchâtre près de la
base; élytres violacés, leur membrane avec une fascie subapicale d'un jaune sale.
CAMEROUN.

6. Harpagocorls Ellenbergeri, n. sp. - Type: une 9 du Gabon (Mus. Paris).


Long. 9 : 17 mm. - Rostre, antennes et tête noirs, la face dorsale brunâtre.
Lobe antérieur du pronotum, les côtés du lobe postérieur jusque et y compris les
angles latéraux, le prosternum, la marge supérieure des pleures méso et métathora-
ciques noirs. Milieu de la poitrine et fémqrs, à l'exception d'un anneau médian som-
bre, jaune légèrement orangé. AbdoI1'len blanc jaunâtre avec les marges latérales et
l'apex noirs. Disque du lobe postérieur du pronotum et écusson jaunâtre pâle. Tibias
sombres avec un ou deux anneaux jaunâtres peu distincts. Élytres noir violacé,
légèrement éclaircis à la base, la corie avec une petite tache subapicale jaune. Lobe
postérieur de la tête très fortement renflé, gibbeux en arrière. Lobe postérieur du pro-
notum finement rugueux, légèrement déprimé au milieu, sa base droite devant l'écus-
son, très finement rebordée entre les angles latéraux et scutellaires, ceux-ci arrondis
et presque complètement effacés. Rebord lamelleux apical de l'écusson relevé. Cories
des élytres avec une très fine et Jrès courte pubescence grise. Fémùrs antérieurs assez
fortement épaissis et noduleux.
GABON: Lambaréné (R. ELLENBERGER).
108 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

7. Harpagocoris superbus SCHOUTEDEN, 1909, Ann. Soc. ent. Belg., LIli, p. 417;:
type: Cameroun (Mus. Congo belge); 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
II, 1, p. 198.
var. concolor SCHOUTEDEN, 1909, loc. cit., LIlI, p. 417; type: concolor (Mus.
Congo belge); 1932; l. cit., p. 198.
Long. 19-21 mm. -- Noir, luisant. Tête, sauf le clypéus, rostre sauf la base de la
face inférieure, bord collaire du pronotum, milieu de la poitrine, apex des antennes,
base des fémurs antérieurs en dessus, hanches et trochanters antérieurs jaune orangé.
Élytres d'un noir bleuté ou violacé, la membrane avec une grande macule translucide
(forme typique) ou sans macule translucide (var. concolor). Face ventrale de l'abdomen
flavescente avec le connexivum et la face dorsale noirs, ainsi que l'apex de la face
ventrale des femelles. Tête très courte, les côtés du lobe postérieur droits et conver-
gents, le cou très court mais grêle. Angles antérieurs dH pronotum coniques et très
fortement saillants, lobe postérieur peu élargi en arrière, une fois et demie aussi long
que l'antérieur, fortement échancré à la base, étroitement rebordé entre les angles
latéraux et scutellaires, ceux-ci très saillants. Écusson finement rebordé sur ses marges.
Fémurs asssez fortement noduleux.
HAUTE-GUINÉE: Guêpo. - TOGo: Bismarckburg. - CAMEROUN. - CONGO BELGE.

8. Harpagocoris katangae SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,


(3), sect. II,1, p. 195; type: Katanga (Mus. Congo belge.)
, var. fasciatus, nova. - Typ'e : Togo (Mus. Paris).
var. gracilis, nova. - Type: un cf du Moyen Congo
(Mus. Paris).
Long. 13-17 mm. - Forme typique : jaune orangé
avec les antennes, une bande interloculaire, le clypéus,
la base de la face inférieure du rostre, une large fascie
noire coupant l'élytre au milieu de la cellule discale, l'angle
apical de la corie, la membrane, sauf sa base et une large
tache ovalaire translucide, deux anneaux indistincts après
le milieu des fémurs, l'apex des tibias antérieurs et inter-
médiaires, les tibias postérieurs sauf leur extrême base et
les tarses de toutes les paires noirs. Hanches intermé-
diaires et postéri.eures, connexivum, facè dorsale et l'abdo-
men rouge corail ainsi que l'apex de la face ventrale des
, femelles; (var. fasciatus : pas de bande noire interloculaire
mais un large anneau noir au milieu des fémurs postérieurs;
var. gracilis : bande interoculaire présente, fémurs unifor-
mément jaunes.
Côtés du lobe postérieur de la tête fortement conver-
gents d'avant en arrière. Angles antérieurs du pronotum
FIG. 189, Harpagocoris coniques, aigus et saillants. Lobe postérieur du pronot.um
kalangaevar. gracilis, nova. médiocrement. élargi en arrière, une fois et demie aussi long
que l'ant.érieur, son disque finement ponct.ué, sa base for-
tement échancrée devant l'écusson, fortement rebordée entre les angles latéraux
et. scut.ellaires, ceux-ci arrondis, disque régulièrement convexe. Écusson à côtés
largement explanést Cories des élytres finement chagrinées.
TOGo: Bismarckburg, plusieurs exemplaires (L. CONRADT). - CÔTE D'IVOIRE
Bouaké (DELATTRE). - MOYËN CONGO: Brazzaville (Dr DECORSE). - KATANGA.
, ....... ,' ,

..... '

HARPACTORITAE. - TESTUSIUS 109

Gen. TESTUSIUS, nov. gen.

Type: Teslusius variabilis, n. sp. (Afrique occidentale et centrale).


Tête épaisse, beaucoup plus courte que le pronotum, à lobe antérieur près d'une
fois et demie plus long que le postérieur, celui-ci légèrement gibbeux en avant, sinueu-
sement rétréci d'avant en arrière. Yeux gros et saillants, un peu moinsîarges que la
moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles petits, deux fois aussi éloignés l'un de l'autre
-qu'ils ne le sont des yeux. Tubercules antennaires latéraux, assez saillants, situés
bien en arrière du milieu de la partie préoculaire de la tête. Premier article des antennes
nettement plus court que la tête; article II égal au tiers du 1; III presque aussi long
que le 1; IV un peu plus long que le III. Rostre épais, à article 1 atteignant en arrière
le niveau du bord postérieu'r de l'œil, une fois un tiers aussi long que le II. Pronotum
peu convexe, à lobe antérieur légèrement sculpté et sillonné en long au milieu en
arrière, le sillon atteignant la dépressjon transverse séparant les deux lobes du pro-
notum; lobe postérieur bien plus long et plus large que l'antérieur. Écusson triangu- ,
laire, arrondi à l'apex, portant une forte carène arrondie en forme d'Y. Élytres un peu
plus longs que l'abdomen, à cellule discale quadrangulaire, un peu plus de deux fois
aussi longue que large et cellule apicale interp.e plus large que l'externe à la base.
Pattes courtes et robustes, les fémurs antérieurs très épais, tous les fémurs légèrement
Dndulés; tibias antérie,urs épaissis et légèrement courbés à l'apex, portant une forte
dent vers l'extrémité de leur face interne. Abdomen débordant assez lar-gement les
élytres sur les côtés.
Femelle: tergite IX vertical, très convexe, trapézoïdal, plùs de deux fois plus
large à la base qu'à l'apex, celui-ci échancré en courbe et saillant, la partie saillante
limitée par un profond sillon transverse. Lames du ster-
nite VIII larges, étroitement contiguës en dessous à la
base, puis obliquement tronquées jusqu'à l'apex qui est
fortement denté. .
Distribution. Afrique occidentale et centrale. Une
seule espèce.

Testusius variabilis, n. sp. - Type : Une <;? de


Fernando-Poo (Mus. Paris).
Fig. 190. Long. 14 mm. - Tête rouge avec des
macules noires variables suivant les individus, soit deux
petites taches contre les ocelles, soit la base du cou, soit
une grande tache sur le lobe postérieur, s'étendant triangu-
Jairement du sillon interoculaire à la base en occupant tout
l'espace interoculaire. Premier article des antennes orangé,
parfois noir sur sa moitié apicale; article II noir; article III
orangé ou noir; ar.ticle IV orangé. Rostre orangé et noir,
c~s deux couleurs réparties de façon variable. Pronotum
orangé, rouge ou jaune pâle avec une grande tache plus ou
moins étendue sqr' le lobe postérieur, le sillon médian du
lobe antérieur et parfois la partie antérieure de la convexité FIG. 190,
de ce lobe noirs. Écusson noir. Clavus et membrane noirs. Testusius variabilis, n. sp.
Corie noire avec sa moitié basale jaune ou rouge, cette
dernière couleur parfois réduite à une petite tache basale. Poitrine noire. Connexi-
vum rouge ou jaune pâle avec la moitié basale de chaque segment noire. Abdomen
110 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

noir avec, les segments génitaux et parfois une bande apicale plus ou moins étendue
à chaque segment rouge ou jaune pâle. Pattes noires avec les genoux, et parfois les
hanches rouges. Lobe postérieur du pronotum une fois et demie aussi long et deux
fois aussi large que le lobe antérieur; disque plan, irrégulièrement ridé en travers;
angles latéraux arrondis, subtronqués; base échancrée devant l'écusson; angles
scutellaires arrondis, mais bien marqués, légèrement saillants; marges, entre les
angles latéraux et scutellaires, légèrement explanées.
FERNANDO-POO : Basilé, 400-600 m. (L. FEA). - GABON: üyem (LE TESTU). -
CONGO BELGE : Ituru (Mus. stockholm):

Gen. HAEMATOCHARES 8TÎL

Haemalochares 8TÂL, \855, Oefv. Vet. Ak. F6rh., XII, p. 189; type: obscuri-
pennis 8TAL (Afrique intertropicale); 1870, 1. cit., p. 284; 1874, Enum. Hem., IV,
p. 12 et 31. - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeanh. Afr. or., Hem. III, p. 274 et 297. -
8CHOllTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, 1, p. 198.
Tête allongée à lobe antérieur plus long que le postérieur, celui-ci renflé derrière
les yeux et rétréci en un cou distinct. Yeux petits' peu saillants, moins larges que la
moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles latéraux, situés près des yeux, sur les côtés
d'une élévation transverse surplombant le sillon interoculaire. Antennes insérées
près des yeux, sur un tubercule distinct, à premier article à peu près aussi long que la
tête; article II aussi long que le tiers du 1; III un peu plus de trois fois aussi long que
le II; IV un peu plus court que III. Rostre épais, à article 1 et II subégaux, l'apex 1
atteignant le niveau du bord postérieur de l'œil. Pronotum plus long que large, peu
convexe, à lobe antérieur à peine plus court que le postérieur, étroitement sillonné
en long au milieu en arrière, beaucoup plus étroit que le postérieur, celui-ci à angles
latéraux arrondis, situés en arrière du milieu. Écusson triangulaire, arrondi à l'apex,
avec une carène arrondie en forme d'Y. Élytres étroits, aussi longs que l'abdomen
(C;:», ou un peu plus longs (en, à cellule discale quadrangulaire trois fois plus longue
que large à l'apex et cellule apicale interne fortement dilatée à la base et plus courte
que l'externe. Fémurs rétrécis à l'apex, les antérieurs très épais. Tibias courts et·
épaissis à l'apex, les antérieurs dentés à l'extrémité de leur face interne. Tarses
très grêles. Abdomen à peine plus large que les élytres.
Mâle : pygophore court, dilaté en arrière, entièrement ouvert dorsalement
avec les côtés du bloc anal fortement sclérifiés; bord ventral avec une petite saillie
triangulaire. Valves génitales assez courtes, fortement épaissies à l'apex, légèrement
courbées (fig. 192). Pénis du même type que celui des Harpagocoris (fig. 187); mais la
plaque ventrale plus courte.
Femelle: lames du sternite VIII à bords inférieurs divergents et apex anguleux
Tergite IX plus large que long, trapézoïdal avec un pli très marqué à l'apex. Gonapo-
physes du sternite VIII bien visibles.
Distribution. - Genre propre à l'Afrique intertropicale. Une espèce, siricticollis
JEANNEL est localisée en Afrique orientale.

TABLEAU DES ESPÈCES

Tête étroite, deux fois aussi longue que large avec les yeux 2. longiceps.
Tête plus large, une fois et demie aussi longue que large avec les yeux ..~ ....
...... ................... ........ .. ..... .......... . 1. obscuripennis.
(".:"" . ,'"
~ ,l, ,

HARPACTORITAE. - HAEMATOCHARES 111

1. Haematochares obscuripennis STAL, 1855, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 190; type:
Natal (Mus. Stockholm); 1856, 1. cit., p. 65, Pl. 1, fig. 4; 1865, Hem. afric., III, p. 89
(Reduvius) J' 1874, Enum. Hem, IV, p. 31. - W ALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 104 (Harpaclor). - BERGROTH, 1892, Rev. Ent., XI, p. 262. -
HAGLUND, 1894, Oefv. Veto Ak. Forh., LII, p. 473. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, 1, p. 198; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 41.
- violaceus FALLou, 1891, Rev. Ent., X, p. 9; type: Sierra Leone (Mus. Paris?).
var. aberrans SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, ZooL, (3), sect. II, 1,
p. 200; type: èongo belge (Mus. Congo belge).
vÙ. angusticollis SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. Ent., II, p. 310; type:·
Vieux Calabar (Mus. Vienne). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, ZooL,
3), sect. II, 1, p. 199.
var. bicolor, nova. - Type : un Cf
d'Abyssinie (Mus. Paris).
var. discalis SCHOUTEDEN, 1932, Ann.
Mus. Congo belge, ZooL, (3), sect. II, 1,
p. 199; type : Congo belge (Mus. Congo
belge); 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45,
p.41.
var. nigripes SCHOUTEDEN, 1932, Ann.
Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, 1,
p. 199; type: Congo belge (Mus. Congo belge); 193.
1944, loc. cit., p. 41 .
. var. scutellaris SCHOUTEDÉN, 1932, 1.
cit., p. 200; type: Congo belge (Mus. Congo
belge ).
var. tristis SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit.,
p.199; type: Congo belge (M;us. Congo belge);
1944, 1. cit., p. 41.
var. ventralis SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., .
p. 199; type: Congo belge (Mus. Congo belge). 191. 192.
Fig. 191. Long. 9-11,5 mm. - Lobe FIG. 191, Haema!ochares o bscuripennis
ST.h. - 192, idem, 'pygophore vu par
antérieur du pronotum nettement transverse, la face dorsale. - 193, Haema!ochares
à sculpture indistincte et sillon médian plus longiceps WALKER, avant-corps.
court que la moitié de la longueur du lobe;
lobe postérieur plan au milieu, finement ridé en travers, ses côtés formant un angle
avec les côtés du lobe antérieur, sa base nettement échancrée devant l'écusson avec
ses angles scutellaires saillants. Corie des élytres vermiculée. Coloration extrêmement
variable; forme typique : tête rouge ou plus ou moins noire; pronotum, écusson et
fémurs rouges; tibias noirs, au moins distalement; abdomen rouge (Cf) ou noir avec
le connexivum et des fascies discales plus ou moins marquées rouges (<;?); élytres
noirâtres, bleu ou violet sombre. Var. discalis : comme la forme typique mais disque
du lobe postérieur du pronotum envahi de noir bleuté. Var. nigripes : comme la forme
typique mais pattes entièrement noires. Var. venlralis : mâle comme la forme typique
avec l'écusson noir, femelle à ventre noir avec l'apex rouge, les pattes claires avec
l'apex des fémurs et les tibias noirs. Var. anguslicollis : tête, pronotum et écusson
noirs, abdomen rouge (Cf) ou noir avec le connexivum et des fascies claires ( <;? ), pattes
partiellement rouges. Var. Iris lis : femelle à dessus de la tête, pronotum, écusson et
pattes noirs, abdomen noir avec les marges et des fascies rouges. Var. sculellaris :
femelle à pronotum clair assombri sur le disque du lobe postérieur, abdomen noir à
12 RÉDUVIIDÉS DE l'AFRIQUE NOIRE

connexivum clair, pattes à fémurs clairs assombris au sommet, écusson noir. Var.
aberrans : flave orangé, y compris la corie des élytres, la tête noire en dessus, les
pattes partiellement claires, abdomen noir bordé de flave dans les deux sexes. Var.
bicolor : flave orangé, y compris les ~ories, le dessus de la tête, le lobe antérieur. du
pronotum, les pattes et l'abdomen, sauf le connexivum noirs.
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE.

2. Haematochares longiceps W ALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII,
p. 137 (Proslemma); type: Natal (Brit. Mus.)~ - DISTANT, 1903, Ann. Mag. nat.
Hist., (7), XI, p. 211. - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem. III,
p. 298. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 198.
var. rufus, nova. - Type: une <;? de l'Ouganda (Mus. Paris).
var. Walkeri, nova. ~ Type: un r:J du Chari (Mus. Paris).
Fig. 193. Long. 10 mm. - Lobe antérieur du pronotum aussi long que large,
sillonné au milieu sur la moitié de sa longueur, distinctement sculpté. Lobe posté-
rieur étroit, ses côtés prolongeant ceux du lobe antérieur, son disque déprimé au
milieu, sa base très faiblement éch~ncrée devant l'écusson avec les angles scutellaires
effacés. Coloration variable. Forme typique: roux, le dessus de la tête, les antennes,
l'écusson, le milieu de la poitrine, le disque de l'abdomen noir, les élytres noirâtres
avec une bande costale noire. Var. ru/us: entièrement roux avec la moitié antérieure
du lobe postérieur de la tête noire et les élytres noir.âtres avec une bande costale
rousse. Var. Walkeri : tête, lobe antérieur du pronotum, pattes et face ventrale, sauf
une tache près de chaque hanche, noirs, le reste du corps flave, la membrane des
élytres brunâtre.
OUBANGUI-CHARI: Fort Archambault. - CONGO BELGE. - OUGANDA. - NATAL.
\

Gen. PANTOLEISTES ST.h


Panloleisles STh, 1853, Odv. Vet. Ak: Forh., X, p. 262; type: P. princeps
STAL (Afrique centrale); 1863, Hem. afric., III, p. 52 et 73; 1874, Enum. Hem., IV,
p. 11 et 30. - ~EANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 273 et 298. -
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, 1, p. 200.
Tête plus longue que le pronotum, très étroite, à lobe antérieur plus court que
le postérieur, celui-ci brusquement rétréci derrière les yeux avec un cou très long.
Yeux saillants, aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles dorsaux,
à peine surélevés, situés près des yeux. Tubercules antennaires peu saillants, situés
plus près des yeux que de l'apex de la tête. Antennes grêles, à premier article un peu
plus long que la tête; article II trois fois plus court que le 1; III un peu plus long que
le II et IV un peu plus long que le 1. Rostre grêle à article 1 atteignant le niveau du
milieu de l'œil, II plus d'une fois et demie aussi long que le 1 et III extrêmement
petit. Pronotum à lobe antérieur très petit, deux fois moins long et moins large que
le postérieur, ses angles antérieurs courts et coniques, son disque très convexe avec
un petit sillon longitudinal médian en arrière; lobe postérieur très ample, régulière-
ment convexe d'un angle latéral à l'autre, sa base convexe devaJ.lt l'écusson et très
étroitement rebordée latéralement, le~ angles latéraux arrondis et saillants. Écusson
semi-arrondi, déprimé latéralement avec une forte carène en forme d'Y. Élytres un
peu plus longs que l'abdomen, étroits, à cellule discale quadrangulaire, à peine plus
longue que large à l'apex, son bord interne bien plus court que l'externe; cellule api- '
cale interne bien plus large que l'externe. Abdomen très large, connexivum large-
ment explané, ondulé et lobé. Pattes longues, les fémurs avec une légère nodosité
HARPACTORITAE. - PANTOLEISTES 113

avant l'apex; tibias droits, non épaissis à l'apex, les antérieurs avec une forte, dent
vers l'extrémité de leur face interne. -
Mâle: pygophore court et globuleux, fermé dorsalement, à bloc anal largement
sclérifié latéralement; bord ventral avec une apophyse lamelleuse transverse, épaisse,
dressée verticalement et arrondie à l'apex (fig. 195 et 196). Valves génitales courtes,
grêles, légèrement sinuées, non contiguës à' l'apex. Pénis très fortement chitinisé,
avec une grande plaque ventrale ovalaire à l'apex et s'étendant largement sur les
côtés et deux plaques dorsales symétriques séparées seulement sur la ligne médiane
par une ligne membraneuse. Branches du connectif soudées à la base, puis brusque-
ment coudées et divergentes (fig. 197).
Femelle: tergite VIII trapézoïdal, entièrement encastré dans le VII; tergite IX
incliné à 45°, semi-cylindrique, fortement acuminé en arrière. Lames du sternite VIII
contiguës à la base en dessous, anguleuses à l'apex (fig. 198 et 199).
Distribution. - Genre voisin des Sycanus indo-malais, répandu dans toute l'Afri-
que intertropicale et à Madagascar.

TABLEAU DES ESPÈCES

- Pronotum' entièrement flavescent . 2. dux.


- Lobe antérieur du pronotum noir, lobe postérieur jaune . 1. rex.

195.

197.

196.

194. 1.98. 199.


FIG. 194'à:199, Pan!oleis!es rex BREDDIN. -195, pygophore, vu de profil. -196,idem, vu par l'apex.
- 197, pénis. - 198, complexe génito-anal de la femelle, vu par la face ventrale. - 199,
idem, vu de profil.

1. Pantoleistes rex BREDDIN, 1897, Ent. Nachr., XXIII, p. 341; type: Cameroun
(Mus. Berlin-Dahlem). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 200.
8
114 RÉDUVIIDf;S DE L'AFRIQUE NOIRE

Fig. 194. Long. 24-35 mm. - Jaune, orangé ou rouge, avec la tête, sauf les
joues, le lobe antérieur du pronotum, la face ventrale en entier, sauf les stigmates,
la base des élytres, les hanches, les trochanters, les fémurs, sauf leur apex, et le troi-
sième article des tarses noirs ou noirâtres. Chez certains exemplaires la bande basale
noire des élytres s'étend presque jusqu:à l'apex de la corie. Membrane bonzée avec
les cellules légèrement éclaircies. Tête et pattes hérissées de longues soies dressées:
Lobe antérieur du pronotum très lisse et luisant. Lobe postérieur du pronotum
finement et densément ponctué. Lobe postérieur de la tête nettement plus long que
l'antérieur. Angles latéraux du pronotum très légèrement déprimés, la base nette-
ment. Cories des élytres lisses et luisantes.
CAMEROUN. - OUBANGUI-C~ARI : Fort Archambault, Yalinga. - GABON: Lamba-
réné, Oyem, Mayomba. - MOYEN CONGO: Brazzaville. - CONGO BELGE. - NYASSA.

2. Pantoleistes dux STAL, 1859, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 200; type: Liberia
(Mus. Berlin). - REUTER, 1881, Act. Soc. Scient. Fenn., XII, p. 288.
Long. 18 mm. - Jaunâtre sale, luisant; tête, antennes, rostre, membrane des
élytres, apex de l'abdomen, apex des fémurs, tibias et tarses noirs, un anneau obso-
lète submédian sombre aux fémurs corie et clavus testacés.
LIBERIA: Cap des Palmes.

Gen. MASTIGONOMUS BERGROTH

Masligonomus BERGROTH, 1894, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVIII, p. 541; type:
umbonalus BERG ROTH (Gabon). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL JeaIÎn. Afr. or., Hem,
III, p. 273 et 298. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l,
p. ~OO .•
Genre extrêmement proche de Panloleisles dont il ne se différencie que par les
fortes nodosités des fémurs et les angles lat~raux du pronotum plus fortement dépri-
més.
Mâle : pygophore comme chez Panloleisles; mais l'apophyse du bord ventral
moins haute et tronquée à l'apex. Pénis à face ventrale couverte par une large plaque
ovalaire à l'apex et face dorsale membraneuse portant deux étroites sclérifications
symétriques; connectif formant une large plaque à la base, coudé, à branches apicales
divergentes moins fortement sinuées que chez Panloleisles (fig. 204).
Femelle: complexe génito-anal comme chez Panloleisles (fig. 202).
Distribution. - Afrique intertropicale.

TABLEAU'DES ESPÈCES

1. Pronotum uniformément testacé ou orangé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.


Pronotum bicolore, le lobe antérieur en entier, ou seulement les angles collaires
noirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
2. Fémurs antérieurs entièrement testacés ou orangés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
Fémurs antérieurs noirs avec la base et l'apex orangés. . . . . . . . .. 3. Roubaudi.
3. Parties claires jaune pâle. Cories jaunâtres ou brunâtres avec la base noire ..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. lividicollis.
Parties claires orangées. Çories noires........................ 2. Malzyi.
4. Lobe antérieur du pronotum et prosternum noirs et jaunes. . . . . . . . . . . . . . . 5.
Lobe antérieur du pronotum et prosternum entièrement noirs... .. 4. laevis.
, It \_- •

HARPACTORITAE. - MASTIGONOMUS 115

5. Lobe antérieur du pronotum noir à l'exception d'une bande jaune située en


arrière des angles antérieurs '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
Lobe antérieur du pronotum jaune à l'exception des angles collaires et d'une
ligne unissant ces angles aux ha'nches, qui sont noirs.. . . . . . .. 5. togoensis.
6. Pattes testacées, les fémurs antérieurs tachés et les postérieurs annelés de
noir " 7. Bolivari.
Fémurs antérieurs, sauf l'apex, et postérieurs, sauf la base, Hoirs.. 6. umbonatus.

1. Mastigonomus lividicollis FAIRMAIRE, 1858, in Thomson, Arch. ent., II, p. 316


(Sycanus); type: Gabon (Mus. Paris). - JEANNEL, 1919, Voy. AI!. Jeann. Afr. or.,
Hem. III, p. 298.'- SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II,
l, p. 201.
. Long. 25-28 mm. - Testacé avec la face dorsale de la tête en arrière des tuber-
cules antennaires, les côtés de la tête en arrière des yeux, la base du cou en dessous,
le milieu du prosternum, la poitrine, l'abdomen en entier, l'écusson, les hanches, tro-
chanters et fémurs intermédiaires et postérieurs, sauf l'apex de ces fémurs, noirs.
Cories et clavus des élytres jaunâtres ou brunâtres avec la base et l'apex sombres.
Membrane bronzée. Cories avec des macules de squamules jaunâtres; une brosse de
poils de même couleur à l'apex de l'écusson. Tête, pronotum, poitrine et pattes avec
une dense pubescence jaunâtre, formant une frange courte et épaisse en dessous des
fémurs et des tibias. Lobe postérieur du pronotum rugueux, granulé, ses angles laté-
rauX largement explanés et situés au milieu de la longueur, sa base arrondie devant
l'écusson; son disque avec' deux protubérances obtuses au quart basal. Abdomen
fortement dilaté en courbe, sa plus grande largeur au milieu, chaque segment du
connexivum lobé latéralement et bossué dorsalement. Fémurs antérieurs très longs
et dépassant en avant l'apex de la tête.
Mâle: pygophore large, fortement comprimé ventralement, à apophyse du bord
ventral assez haute et étroite (fig.' 203).

GABON: Lambaréné, N'Kogo. - OUBANGUI-CHARI: Carnot. - CONGO BELGE.

2. Mastigonomus Malzyi, n. sp. - Type: un cf de Guinée française (Mus. Paris).


Fig. 200. Long. 25-27 mm. - Très proche du précédent dont il n'est peut-être
qu'une race locale. Même type de coloration, mais les parties claires franchement
orangées et le clavus et la corie des élytres noirs et densément maculé de petites taches
de squamules blanches. Structure identique à M. lividicollis.
Mâle : pygophore relativement étroit, peu comprimé ventralement, à apophyse
du bord ventral très large (fig. 201).

GUINÉE FRANÇAISE: Friguiagbé (P. MALZY). - SIERRA-LEONE.

3. Mastigonomus Roubaudi, n. sp. - Type: un cf du Moyen Congo (Mus. Paris).


Long. 24-28 mm. - Même structure que les précédents, coloration identique à
celle de lividicollis, mais corie franchement testacée avec la base et l'apex noirs et
des macules de squamules grisâtres et fémurs antérieurs noirs avec la base et l'apex
orangés.
Mâle: pygophore large et comprimé ventralement, à apophyse du bord ventral
large (fig. 205).
MOYEN CONGO: Brazzaville (E. ROUBAUD et A. WEISS). - CONGO (THOLLON). -
GABON: Lastoursville (LE TESTU).
116 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

203.

204.
201.

200. 205.
FIG. 200, Mastigonomus Malzyi, n. sp. - 201, idem, pygophore vu par l'apex. - 202, idem, com-
plexe génito-anal d'une femelle vu de profil. - 203, M. lividicollis F AIRMAIRE, pygophore vu
par l'apex. - 104, idem, pénis. - 205, M. Roubaudi n. sp., bord ventral du pygophore vu
par l'apex,

4. Mastigonomus laevis, n. sp. - Type: une? de Sierra-Leone (Mus. Paris).


Long. 24 mm. - Noir, luisant, avec le lobe postérieur du pronotum, les cories
des élytres, sauf l'angle apical, la base de la membrane, l'écusson, un anneau post-
médian aux fémurs postérieurs, le connexivum et la moitié basale de 'la face ventrale
de l'abdomen jaune vif. Côtés du prosternum, en dessous du lobe postérieur du pro-
notum, bruns. Tête, lobe antérieur du pronotum, poitrine et pattes longuement
pubescents de blanc. Lobe postérieur du pronotum assez fortement convexe longitu-
,dinalement et transversalement, luisant, très finement et densément ponctué, ses
angles latéraux largement explanés et situés au milieu de sa longueur, sa base droite
devant l'écusson, celui-ci sans brosse de poils mais avec seulement quelques longues
soies raides. Cories des élytres sans macules squamuleuses, portant seulement quel-
ques très petits poils épars. Abdomen beaucoup moins fortement élargi que chez les
espèces précédentes, mais chaque segment du connexivum très fortement lobé laté-
ralement. Fémurs des trois paires très fortement noduleux.
SIERRA-LEONE (ex coll. E. ANDRÉ).

5. Mastigonomus togoensis, n. sp. - Type: un cf du Togo (Mus. Univ. Berlin).


Long. 22 mm. - Jaune d'ocre avec la tête, les antennes, le rostre, les angles anté-
rieurs du pronotum et deux petites lignes unissant ces angles aux hanches antérieures,
les pattes antérieures et intermédiaires, sauf les hanches, les trochanters et l'extrême
base dea fémurs, les tibias et les tarses postérieurs, un anneau subbasal et un anneau
apical aux fémurs postérieurs noirs. Apex de l'abdomen rembruni. Membrane des
élytres, sauf sa base, noir bronzé. Tête, pronotum en entier, poitrine et pattes densé-
HARPACTORITAE. - VADIMON 117
ment pubescents, les brosses ventrales des fémurs très épaisses. Lobe postérieur du
pronotum régulièrement convexe dans les deux sens, très finement ponctué, ses angles
latéraux explanés et situés nettement en arrière du milieu de sa longueur, sa base
convexe devant l'écusson et sinuée latéralement. Écusson avec quelques soies raides.
Corie des élytres glabre. Abdomen médiocrement élargi mais fortement lobé comme
chez l'espèce précédente. Fémurs des trois paires très fortement noduleux.
Mâle: apophyse ventrale du pygophore lamelleux, légèrement convexe en arrière,
dressée vertical~ment, près de trois fois plus haute que large, arrondie à l'apex.
TOGo: Misahôhe (E. BAUMANN).

6. Mastigonomus umbonatus BERGROTH, 1894, Ann. Soc. ent.'Belg., XXXVIII,


p. 542; type: Gabon (Mus.?) (1).
Long. 21,5 mm. - Testacé sale; tête avec le rostre, le lobe antérieur du pronotum,
sauf la marge latérale en arrière des angles antérieurs, le prosternum, sauf les carènes
antérieures, une étroite partie apicale allongée aux cories, la membrane, une large
fascie ventrale mal déterminée avant le sixième segment, non étendue en dp,hors aux
stigmates du cinquième segment, les pattes antérieures sauf les hanches, le>: trochan-
ters et les genoux, la base des fémurs postérieurs, les tibias et les tarses postérieurs,
excepté la base de ceux-ci, noirs. Tête pubescente de blanc. Premier article des
antennes obscurément testacé, la partie basale et l'apex noirs, deuxième article noir,
troisième et quatrième sombres. Lobe antérieur du pronotum pubescent de noir,
lobe postérieur à pubescence testacée.
GABON.

7. Mastigonomus Bolivari VARELA, 1904, Mém. Soc. esp. Hist. nat., 1, p. 136;
type : Guinée espagnole (Mus. Madrid).
Long. 22 mm. - Coloration identique à celle du précédent, ne semble en différer
que par son mésosternum taché de noir, par les fémurs antérieurs testacés tachés de
noir après le milieu et les fémurs postérieurs testacés et annelés de noir apri>s le milieu.
GUINÉE ESPAGNOLE.

Gen. VADIMON ST.h

Vadimon STXL, 1865, Hem. afric., III, p. 53 et 64; type : Ploeogaster nodosus·
SIGNORET (Nigeria); 1874, Enum. Hem., IV, p. 10 et 25. - JEANNEL, 1919, Voy. AIL
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 275 et 299. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3), sect, II, l, p. 204.
Tête allongée, un peu plus courte que le pronotum, à lobe postérieur plus long
que l'antér.ieur, ses côtés régulièremenl;--rétrécis des yeux au pronotum. Yeux saillants
mais distinctement moins larges que l'espace qui les sépare. Ocelles petits, plus pro-
ches des yeux qu'ils ne le sont entre eux. Lobe antérieur de la tête avec, derrière chaque
tubercule antennaire une petite protubérance arrondie ou spiniforme. Premier arti-
cle des antennes un peu plus long que la tête; article II plus petit que le tiers du 1;
III un peu plus long que II; IV un peu plus long que le 1. Rostre faiblement courbé,
son article 1 épais, court, dépassant faiblement en arrière le niveau du bord antérieur

1. Comme pour d'autres Harpacloritae' décrits par BERGROTH de la collection FALLOU, il nl'a
été impossible de retrouver les types du Muséum de Paris.
118 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

de l'œil; Il beaucoup plus grêle, deux fois et demie aussi long que le 1; III très petit.
Pronotum ample à lobe antérieur étroit, orné de bandes de pubescence, ses angles
antérieurs arrondis, non saillants et portant un petit sillon longitudinal médian en
arrière; lobe postérieur plus de deux fois plus large que l'antérieur, ses angles latéraux
très saillants, subaigus, déprimés, situés en arrière du milieu, sa base légèrement
échancrée devant l'écusson et expianée entre les angles scutellaires et latéraux.
Écusson subtriangulaire, plus large que long, obtus à l'apex, portant une large carène
arrondie en forme d'Y. Élytres un peu plus longs que l'abdomen, à cellule discale
quadrangulaire, plus longue que large et cellule apicale interne beaucoup plus large
que l'externe. Abdomen très large, lobé, sa plus grande larg~ur en arrière du milieu.
Fémurs et tibias robustes et noduleux. Premier et deuxième articles des tarses réunis
plus courts que le troisième article.
Mâle: sternite VIII très fortement échancré en courbe en dessous. Pygophore
entièrement ouvert dorsalement, à bord ventral tronqué à l'apex et muni de deux
crochets courbés vers le bas. Valves génitales extrêmement courtes (fig. 207 et 208).
Pénis ·membraneux, à sac interne armé de petits amas d'écailles épineuses et connec-
tif grêle, étroitement accolé à la face ventrale du pénis.
Femelle: tergite IX presque vertical, trapézoïdal, très court, fortement échancré
à l'apex. Lames du sternite VIII semi-ovalaires, non contiguës.

Distribution. ~ Genre répandu en Afrique intertropicale et à Madagascar.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Tubercules postantennaires très petits, arrondis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2.


~ Tubercules postantennaires longs et spiniformes.. . . . . . . . . . . . . .. 1. nodosus.
2. Lobe postérieur du pronotum avec deux protubérances discales arrondies ...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . :. .. 2. obtusus.
- Lobe postérieur du pronotum plan, sans protubérances. . . . . . . . . .. 3. comedo.

1. Vadimon nodusus SIGNORET, 1858 in Thomson, Arch. ent., II, p. 317 (Ploeo-
gasler?); type: Vieux Calabar (Mus. Vienne). - STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 64;
1874, Enum. Hem., IV, p. 25. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, l, p. 204.
Long. 14-15 mm. ~ Brun avec le premier article des antennes annelé de jaune
vers le sommet qui est noir; second article jaune à la base; rostre jaunâtre. Fémurs et
tibias avec des anneaux brun foncé; troisième article des tarses et ongles noirs. Lobe
postérieur de la tête avec une bande longitudinale médiane noirâtre. Connexivum
quelquefois marbré de noir ou entièreJllent brun de poix. Lobe postérieur de la tête
beaucoup plus long que l'antérieur. Côtés du lobe postérieur du pronotum concaves
en avant des angles latéraux, qui sont subaigus, le disque fortement vermiculé, la
base assez fortement échancrée devant l'écusson, ses angles scutellaires arrondis mais
saillants. Corie des élytres et face ventraie avec une dense pubescence couchée blan-
châtre. Cellule discale des élytres trois fois plus longue que large à l'apex.

GABON. - MOYEN CONGO. - CONGO BELGE. - NIGERIA: Vieux Calabar.

2. Vadimon obtusus, n. sp. - Type: un cf de Côte d'Ivoire (Mus. Paris).


Fig. 206. Long. 11-16 mm. - Très proche du précédent, même type de colora-
tion, mais celle-ci généralement plus foncée. Lobe postérieur de la tête de peu plus

,
... ",' ~ . ~ ".

"",-"::"'.

HARPACTORITAE. - VESTULÂ 119


long que le lobe antérieur. Côtés du lobe postérieur du pronotum concaves en avant
dei> angles latéraux, ceux;-ci subaigus; disque du lobe postérieur du pronotum fine-
ment vermiculé, portant deux protubérances
arrondies en arrière du milieu et, en avant,
deux courtes carènes subparallèles limitant
une légère dépression. Base du pron~tum
finement échancrée devant l'écusson, ses
angles scutellaires obtus. Pronotum, cories
des élytres et face ventrale avec une très
courte et dense pubescence blanchâtre cou-
chée. Cellule discale des élytres trois fois 207.
plus longue que large. Abdomen très large,
fortement explané latéralement chez les
femelles, beaucoup moins fortement élargi
chez les mâles.
GUINÉE FRANÇAISE Mont Nimba.
CÔTE D'IVOIRE: Danané, Bouaké. - TOGo:
Misahôhe. - CAMEROUN: Doumé, Makak,
Yaoundé, Bipindi. - Ç-ABON : Libonga. -
MOYEN CONGO: Brazzaville. - CONGO BELGE: 208.
Kindu.

3.
Vadimon comedo BERGROTH, 1903,
Ann. Soc. ent. Belg., XLVII, p. 294; type: FIG. 206 à 208, Vadimon obtusus, n. sp. -
206, femelle. - 207, pygophore du mâle
Gabon (Mus. Helsinki). - SCHOUTEDEN, vu de profil. - idem, vu par la face
1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. dorsale.
Il, l, p. 204.
Long. Çl 16 mm. - Brun de poix ou noir avec le milieu du premier article des
antennes, une macule sur les joues, le rostre sauf l'apex, des anneaux aux fémurs et
tibias intermédiaires et postérieurs, une petite tache dans l'angle apical externe des
segments du connexivum, la carène latérale du pronotum et l'extrême marge posté-
rieure du prosternum ainsi que des marbrures plus ou moins distinote~ à la face ven-
trale de l'abdomen jaunâtre. Lobe postérieur de la tête distinctemiffit plus long que
l'antérieur. Disque du lobe postérieur du pronotum fortement et régulièrement
vermiculé, plan. Base du pronotum largement échancrée en courbe,devant l'p.cnsflon.
ses angles latéraux subarrondis. Côtés du pronotum presque droits en avant ùes
angles latéraux. Pubescence des cories très fine et peu distincte.
GABON. - CAMEROUN : Yaoundé. - GUINÉE ESPAGNOLE: Rio Benito. - CÔTE
D'IVOIRE Yapo, en octobre. - HAUTE-GUINÉE: région du Mont Nimba. - CONGO
BELGE.
Gen. VESTULA STAL

Veslula ST.h, 1865, Hem. afric., Il}, p. 51 et 65; type: Euagoras linealiceps
SIGNORET (Afrique intertropicale); 1874, Enum. Hem., IV, p. 10 et 25. - JEANNEL,
1919, Voy. AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 275 et 300. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann.
Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, 1, p. 204.
Tête très allongée et grêle, lobe postérieur bien plus long que l'antérieur, brus-
quement rétréci deI;rière les yeux, avec un cou très long et très mince; yeux très
saillants, aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles assez gros, situés
un peu plus près des yeux qu'ils ne le sont entre eux. Tubercules antennaires situés au
120 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

milieu de la partie préoculaire. Antennes longues et grêles à article 1 aussi long que
la tête et le pronotum réunis, II trois fois plus court que le l, III un peu plus long que
le II et IV un peu plus long que le I. Rostre grêle, à article 1 dépassant à peine eI1'"arrière
le niveau du bord antérieur de l'œil, II plus d'une fois et demie aussi long que le 1 et
III très court. Pronotum trapézoïdal à lobe antérieur beaucoup moins long que le
postérieur, ses angles antérieurs droits, à peine saillants, son disque légèrement sculpté
avec une dépression longitudinale médiane courte en arrière; lobe postérieur un peu
plus de deux fois plus large que l'antérieur, plan, déprimé à la base, ses angles laté-
raux saillants et spiniformes, situés bien en arrière du milieu, sa base échancrée devant
l'écusson avec ses angles scutellaires très petits et arrondis. Écusson triangulaire,
plus long que large, aigu à l'apex, avec le disque formant une élévation triangulaire
fovéolée au milieu. Élytres un peu plus longs que l'abdomen, à cellule discale étroite,
quadrangulaire, trois fois plus longue que large et cellule apicale interne beaucoup
plus large qu~ l'externe. Pattes très longues et grêles; les fémurs légèrement noduleux,
les tibias droits, les antérieurs légèrement épaissis et dentés .à l'apex. Abdomen
débordant très légèrement les élytres sur les côtés.
Mâle: Pygophore allongé, fermé dorsalement par une très étroite bande chiti-
neuse; bord ventral avec une apophyse épaisse, saillante, bidentée à l'apex (fig. 210
et 211). Valves génitales longues et grêles, légèrement courbées à la base. Pénis avec
une large plaque ventrale tronq~ée à l'apex, deux sclérites dorsaux étroits vers l'apex
et une sclérification dorsale médiane en forme de demi-lune. Sac interne avec une
phanère chitineuse ovalaire.
Connectif à plaque basale
courte et branches divergentes
légèrement cou!:..bées (fig. 212).
Femelle: Tergite IX in-

e
cliné à 45°, trapézoïdal, trans-
verse, fortement déprimé au
centre et rebordé latéralement.
Lames du sternite VIII semi-
circulaires, non contiguës.
210. 211. Distribution. - Afrique
occidentale et centrale, une
seule espèce.

Vestula lineaticeps SI-


GNORET, 1858, in Thomson,
Arch. Ent., II, p. 327 (Eua-
goras),. type: Vieux Calabar
(Mus. Vienne). - STAL, 1865,
Hem. afric., III, p. 65; 1874,
Enum., IV, p. 25. - HA-
GLUND, 1895, Oefv. Vet. Ak.
FIG. 209 à 212, Vestula lineaticeps SIGNORET (var. obscuripes
Fôrh., III, p. 473. - VARELA,
STîL). - 210, pygophore vu par la face dorsale. - 211, 1904, Mem. Soc. esp., l,
idem, vu par l'apex. - 212, pénis. p. 138. - SCHOUTEDEN, 1932,
Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 204; 1943, Rev. Zoo!. Bot. afri.,·XXXVII, p. 330. -
rugulosissima STh, 1858, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 447; type: Vieux Calabar (Mus.
Stockholm) .
, "

HARPACTORITAE. - ENDOCHUS 121


var. obscuripes STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 66; type: Côte d'Ivoire (Mus.
Vienne); 1874, Enum. Hem., IV, p. 25. - HAGLUND, 1895, Oefv. Veto Ak. Forh.,
LII, p. 473. - VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. His,t. nat., l, p. 139. - SCHOUTEDEN,
1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, 1, p. 205:
var. paupera STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 66; type: Calabar (Mus. Stockholm);
1874, Enum. Hem. Hem., IV, p. 25. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 204.
var. Bigra SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, l,
p. 204; type: Congo belge (Mus. Congo belge).
Fig. 209. Long. 12-14 mm. - Lobe postérieur du pronotum fortement et den-
sément rugueux, le lobe antérieur ,avec des bandes de rugosités couvertes de pube~­
cence. Cories des élytres finement rugueuses. Coloration extrêmement variable. Forme
typique : brun clair ou foncé, la face ventrale et les côtés de la base du pronotum
testacés ainsi que les pattes, la tête testacée avec deux bandes longitudinales sombres.
Var. paupera : presque identique à la forme typique mais la poitrine et l'apex des
fémurs noirs. Var. obscuripes : tête et pronotum testacés, le lobe antérieur du prono-
tum avec une grande tache discale noire ainsi que les pattes. Var. nigra : entièrement
noir ou foncé. En dehors de ces quelques variétés nomtnées il en existe un grand nom-
bre résultant de la combinaison des divers caractères suivants: tête entièrement
noire ou testacée avec des bandes testacées ou noires; pronotum jaune, noir ou brun,
total(Jment ou partiellement; élytres noirs, bruns ou jaunâtres, ou sombres avec les
nervures claires, ou sombre avec les marges claires; pattes noires ou testacées, ou
testacées avec des anneaux rouges ou noirs. Face ventrale noire ou testacée avec des
bandes noires etc ... , etc ...
AFRIQUE OCCIDENTALE. - CONGO BELGE.
Éthologie. - Très commun ~ur les herbes et les feuilles des arbustes de la forêt
secondaire. Se nourrit de Diptères, larves diverses, Chrysomelidae, Orthoptères). Vole
rapidement, en ligne droite.

Gen. ENDOCHUS 5TAL

Endochus STAL, 1859, Vet. Ak. Forh., XVI, p. 194; type: E. albomaculalus
STAL (Cambodge); 1861, Stett. Ent. Zeitschr., XXII, p. 130; 1865, Hem. afric., III,
p. 51; 1874, Enum. Hem., IV, p. 9 et 22. - JEANNEL, 1919, Voy. AIl. Jeann. Afr. or.,
Hem. III, p. 275 et 300. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 205.
Tête étroite à lobe postérieur un peu plus long que l'antérieur, brusquement
rétréci derrière les yeux. Tubercules antennaires munis d'une épine aiguë. Yeux à
peu près aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles dorsaux, gros et
. saillants, très proches des yeux. Antennes longues et grêles, à premier article plus long
que la tête et le pronotum réunis, article Il ég-al ou un peu plus long que Je. tiers du l,
III aussi long ou presque aussi long que le 1, IV plus court que le III. Ro'stre robuste,
à article 1 plus long et plus épais que le II, dépassant en arrière le niveau du bord
postérieur de l'œi!. Pronotum trapézoïdal, plus long que large, son lobe antérieur plus
court que le postérieur, profondément sillonné en long au milieu sur plus de sa moitié
postérieure, ses angles antérieurs arrondis, peu saillants; lobe postérieur à angles
latéraux spiniformes, situés en arrière du milieu, base échancrée en courbe devant
l'écusson et rebordée d'un angle latéral à l'autre, les angles scutellaires arrondis, et
non saillants. Écusson triangulaire, plus long que large, fortement convexe, ses marges
122 RÉDUVIIDÉS DE Lr"AFRIQUE NOIRE

explanées, son disque avec une fovéole médiane, leur cellule discale subcarrée, la cel-
lule apicale interne beaucoup plus large que l'externe. Pattes longues et grêles, les
fémurs antérieurs beaucoup plus robustes que les autres, les tibias antérieurs épaissis,
dentés et légèrement coudés à l'apex. Abdomen ovalaire, ne débordant pas ou à peine
les élytres.
Femelle: Tergite IX vertical, transverse, ses marges latérales fortement rebor-
dées, l'apex profondément échancré. Lames du sternite VIII transverses, avec leurs
angles largement arrondis.
Distribution. - Genre largement répandu dans toute la zone intertropicale de
l'Ancien Monde.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Pronotum concoJore. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2.
- Pronotum bicolore. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. Delattrei
2. Entièrement roux, les cories avec de petites taches de squamules blanches ...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. •. .. 1. africanus
Rouge avec les antennes, la partie antérieure de la tête, membrane des élytres
etla majeure partie des tibias noirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2. binotatus

1. Endochus africanus BERGROTH, 1892, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVI, p. 161;
type: Sierra-Leone (Mus. Paris). - SCHOUTEDEN, 1932,
Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. Il, l, p. 205.
Fig. 213. Long. 17-19 mm. - Roux jaunâtre
clair, le cou, la base et l'apex: des deux premiers
articles des -antennes, un anneau au milieu du pre-
mier article, les articles III et IV, l'apex des cories,
l'apex des fémurs, les tibias sauf leur extrême base,
un anneau après le milieu des fémurs antérieurs et
\
postérieurs rougeâtres, le reste des pattes et l'abdomen
testacés. Lobe antérieur du pronotum sans sculpture
distincte; lobe postérieur finement ponctué et pu-
bescent, ses épines latérales très aiguës et noire's, son
disque avec une dépression longitudinale médiane.
Élytres finement rugueux, densément mouchetés, y
compris le clavus, de petites taches de squamules
blanches. Pattes avec une longue et très fine pubes-
cence. Méso et métanotum avec une courte et dense
pubescence blanche couchée. Deuxième article des
antennes un peu plus long que le tiers du premier
article.
SIERRA-LEONE. - CASAMANCE. - CÔTE D'IVOIRE:
Bouaké. - MOYEN CONGO: Brazzaville. - CONGO BELGE.
FIG. 213,
Endochus binotatus BERGROTH. 2. Endochus binotatus BERGROTH, 1894, Ann. Soc.
ent. Belg., XXXVIII, p. 541; type : Gabon (Mus.
Paris). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. Il, l, p. 205.
Long. 14-15 mm. - Rouge vif ou testacé avec les deux premiers articles des
antennes, ûne bande dorsale entre les deux tubercules antennaires, le clypéus, le troi-
sième article du rostre et les tibias, sauf leur base, noirs. Élytres légèrement assombris
/ - . . 0#, , ~",,,,.

"' .

HARPACTORITJ\.E. - :t>HONOCTONUS 123


<ierrière l'écusson. Membrane noire avec deux taches subapicales hyalines. Lobe anté~
rieur du pronotum obsolètement sculpté, le sillon médian postérieur en forme de croix;
lobe postérieur très finement et densément ponctué avec une impression longitudinale
médiane bien marquée, mais n'atteignant pas la base et ses angles latéraux en épines
fines et aiguës. Élytres luisants, glabres avec les nervures très saillantes. Deuxième
article des antennes à peu près aussi long que le tiers du premier article. Pattes avec
une longue et très fine pubescence. Mésoet métasternum glabres et luisants.
GABON. ~ TOGo: Mangu. - CÔTE D'IvOIRE: Bouaké. - CONGO BELGE.

3. Endochus Delattrel, n. sp. - Type: une <;( de Côte d'Ivoire (Institut français
d'Afrique noire).
Long. 18 mm. - Stature de E. a/ricanus. Tête noire avec la face ventrale, une
bande. dorsale postocellaire, le rostre, deux larges anneaux au premier article' des
antennes jaunes. Lobe antérieur du pronotum noirâtre, lobe postérieur jaune. Clavus
et cories brunâtres avec l'apex de la corie et une large bande transverse au niveau
de la cellule discale jaunes. Membrane hyaline avec la base et les nervures bru-
nâtres. Face ventrale de l'abdomen jaunâtre. Poitrine jaune tachée de brun latérale-
ment. Pattes jaunes avec l'apex des fémurs, la base et l'apex des tibias et un anneau
subapical aux fémurs postérieurs noirs.
CÔTE D'IVOIRE: Bouaké (R. DELATTRE).

Gen. PHONOCTONUS STAL

Phonoclonus STAL, 1853, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 262; type: /ascialus BEAU-
VOIS (Afrique occidentale); 1865; Hem. Afric., III, p. 50 et 61; 1874, Enum. Hem.,
IV, p. 9 et 21. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 108. - SCHOU-
TEDEN, 1916, Rev. Zool. Bot. afr., IV, p. 351 et 358 (biologie). - JEANNEL, 1919.
Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 273 et 300. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 201.
Tête courte et large, aussi longue que la moitié du pronotum, son lobe antérieur
plus long que le postérieur, celui-ci fortement et régulièrement rétréci d'avant en
.arrière; lobe antérieur très court et fortement déprimé en avant des tubercules anten-
naires, ceux-ci situés en arrière du milieu de la partie préoculaire de la tête; sillon
intèroculaire situé au niveau du bord postérieur des yeux. Ocelles petits, non surélevés,
situés plus près des yeux qu'ils ne le sont entre eux. Yeux assez gros .et saillants,
.aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Premier article des antennes
épaissi à l'apex, un peu plus court que la tête et le pronotum réunis; article II à peu
près égal au tiers du 1; III un peu plus long que le II et IV un peu plus long que I.
Rostre robuste, à article 1 un peu plus court que le II et atteignant en arrière le niveau
du milieu de l'œil. Pronotum très ample, entièrement rebordé latéralement et en
avant, ses a~gles antérieurs en protubérance arrondie et rejetés latéralement. Lobes
·du pronotum séparés latéralement par une profonde incision anguleuse, le lobe pos-
térieur plus large en avant que l'antérieur à la base, celui-ci plus court que la moitié
_ ·du lobe postérieur, obsolètement sculpté, divisé en deux parties latérales convexes
par un sillon 'longitudinal médian effacé en avant. Lobe postérieur du pronotum à
angles latéraux arrondis et saillants, situés en arrière du milieu, base fortement
·échancrée devant l'écusson, rebordée et concave entre les angles latéraux et scutel-
laires, ceux-ci très saillants et arrondis; disque du lobe postérieur presque plan..
Écusson triangulaire avec une large carène arrondie en forme d'Y. Élytres ovalaires
il. cellule discale quadrangulaire, de peu- plus longue que large à l'apex où elle est
124 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
presque deux fois plus large qu'en avant; cellule apicale interne un peu plus large à 131
base que l'externe. Pattes longues et grêles, les fémurs avec un léger amincissement
au tiers apical, les tibias épaissis à l'apex.
Mâle: Sternite VIII entièrement invaginé. Pygophore petit, étroitement fermé
dorsalement avec deux larges sclérifications latérales au bloc anal. Bord ventral du
pygophore semi-ovalaire, sans apophyse. Valves génitales très petites, peu courbées.
Pénis avec une grande plaque ventrale ovalaire à l'apex et une plaque dorsale semi-
circulaire. Sac interne avec des plaques d'épines (fig. 215). Connectif court, deux fois
coudé (fig. 216).
Femelle: Tergite VIII arrondi en arrière. Lames du sternite VIII très larges,.
échancrées· en courbe à leur bord inférieur, avec un angle obtus à l'apex. Tergite IX
aussi long que large, incliné à 45°, un peu plus large à la base qu'à l'apex où il est for-
tement échancré.
Distribution. - Toute l'Afrique intertropicale et Madagascar.
Éthologie. - Voir p. 34.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Pattes sombres avec les genoux rouges. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.


Pattes concolores, variant du testacé au noir, ou clair avec l'apex des fémurs.
rembruni. ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
2. Longueur: environ 20 mm. Pronotum noir de poix avec toutes ses marges
claires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. elegans.
Longueur: environ 30 mm. Pronotum rouge avec la constriction séparant
les deux lobes et une large fascie subbasale noires............ 4. Caesar.
3. Pronotum un peu plus large que long. Antennes sombres avec la base du
quatrième article blanche................................. 1. fasciatus.
- Pronotum presque aussi long que large. Premier et deuxième articles des
antennes rouges avec leur apex noir; troisième et quatrième articles noirs.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2. lutescens.

1. Phonoctonus fasciatus BEAUVOIS, 1805, Rist. nat. Ins. Afr. Am., p. 65, Rem.
Pl. II, fig. 5 (Reduvius) J' type: Oware (Mus. Vienne). - STAL, 1865, Hem afric.,
III, p. 62; 1874, Enum. Hem., IV, p. 21. - WALKER, 1873, Cat. Rem. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 108. - SCHOUTEDEN, 1916, Rev. Zoo\. Bot. afL, IV, p. 351-358; 1932,
Ann. Mus. Congo belge, Zoo\., (3), sect. II, l, p. 201. - MAYNÉ et GHESQUIÈRE, 1934,
Ann. Gembloux, p. 17 à 19. - SCHOUTEDEN, 1943, Rev. Zoo\. Bot. afr., XXXVII,
p.330.
var. bifasciatus, nova. - Type: Gabon (Mus. Paris).
var. discalis SCHOUTEDEN, 1932,1. cit., p. 202; type: Congo belge (Mus. Congo
belge).
var. Fairmairei, nova. - Type: Moyen Congo (Mus. Paris). - picluratus STiL,
1865,1. cit. p. 63; 1874, loc. ciL, p. 21.- picluratus SCHOUTEDEN, 1932, \. cit., p. 202.
var. immitis STAL, 1865, 1. cit., p. 62; type: Guinée (Mus. Stockholm); 1874,
1. ciL, p. 21. - WALKER, 1873,1. ciL, p. 108. - SCHOUTEDEN, 1932, loc. cit., p. 202.-
MAYNÉ et GHESQUIÈRE 1934, 1. ciL, p. 17.
var. picta SCHOUTEDEN, 1932, 1. ciL, p. 202; type: Congo belge (Mus. Congo
belge).
var. picturatus FAIRMAIRE, 1858 in Thomson, Arch. Ent. II, p. 318; type: Gabon
(Mus. Paris).
-.'

HARPACTORITAE. - PHONOCTONUS 125

var. subimpictus STAL, 1865, 1. ciL, p. 63; type: Guinée (Mus. Stockholm);
1874,1. cit., p. 21. - WALKER, 1873, 1. ciL, p. 109. - SCHDUTEDEN, 1932,1. cit.,
p. 202; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 42.
Long. 18-24 mm. ----, Tête très courte. Bourrelet antérieur du pronotum étroit,
non épaissi aux angles antérieurs qui ne sont pas saillants. Lobe antérieur du pro-
notum, sans les bourrelets latéraux et antérieur, deux fois plus large que long. Côtés
du lobe postérieur situés dans le prolongement de ceux du lobe antérieur et presque
droits jusqu'aux angles latéraux qui sont étroitement arrondis, puis légèrement
-concaves entre les angles latéraux et les angles scutellaires. Cellule discale des élytres
à peine plus longue que large à l'apex. Tête, rostre, lobe antérieur du pronotum,
pattes avec une assez dense pubescence claire dressée. Coloration extrêmement
variable. Forme typique: testacé ou orangé, avec la tête, le lobe antérieur du prono-
tum, les côtés du lobe postérieur, la majeure partie de la poitrine, les hanches et une
large fascie transverse à chaque segment abdominal, rouges; antennes, sauf la base
du quatrième article, souvent une partie de la tête, les tibias, une petite bande trans-
verse noire sur le lobe postérieur du pronotum et parallèle à la base, une fascie trans-
verse submédiane aux élytres, une petite fascie subapicale à chaque corie et la mem-
brane noire; pattes orangées, brunes ou noires, souvent peu claires à la base. Var.
immitis : testacé, la tête plus ou moins orangée, fascie médiane des élytres très étroite
et n'atteignant pas les marges, fascie subapicale de la corie indistincte ou absente;
pattes comme la forme typique; var. subimpictus : comme la précédente mais prono-
tum et élytres sans fascies noires; var. bitasciatus : tête rouge, pronotum jaune avec
le disque du lobe antérieur et une très large fascie sur le lobe postérieur noirs, écusson
noir, élytres rosés avec l'apex de la corie rouge et une fascie subapicale noire; poi-
trine noire avec la région médiane orangée et les marges des segments et des macules
-contre les hanches blanches; abdomen blanc avec des fascies rouges et des macules
latérales noires; pattes noires; var. discalis co~me la forme typique, mais le disque
du lobe postérteur du pronotum assombri ainsi que, chez certains exemplaires, celui du
lobe antérieur; var. picta : comme la forme typique, mais disque du lobe postérieur
du pronotum noir et disque d~ lobe antérieur rouge sang, fascies abdominales rouge
sang; var. pieturatus : comme le précédent, mais élytres avec, en plus des fascies
noires, une bande noire le long de la marge interne des cories, fascies abdominales
noires. Var. Fairmairei : pronotum sombre avec ses marges, et parfois la constriction
entre les deux lobes, claires; élytres sombres avec seulement l'apex des caries, une
large fascie postmédiane, l'extrême bord externe des cories et des clavus ainsi que
la base, clairs; pattes sombres; abdomen variable. En dehors de ces variétés nette-
ment caractérisées on rencontre naturellement de nombreux individus intermédiaires.
TOUTE L'AFRIQUE OCClDENTALE ET CENTRALE. D'une façon très générale, les varié-
tés claires, immitis, subimpictus semblent plus fréquentes en savane et les variétés
sombres dans la grande forêt.
Éthologie. - Cette espèce est prédatrice de Dysdercus fasciatus SIGNORET, D.
melanoderes KARS CH, D. superstitiosus F ABRICIUS, Roscius elongatus SCHAUM.

2. .Phonoctonus lutescens GUÉRIN et PERCHERON, 1834, Gen. Ins., Hem. Pl. 1


(Rhynocoris) type: Sénégal (Mus.?). - STAL, 1874, Enum. Hem., IV, p. 21. -
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 202. - MAYNÉ
et GHESQUIÈRE, 1934, AÎm. Gembloux, janvier, p. 19.
Fig. 214. Long. 22-25 mm. - Tête très courte. Bourrelet antérieur du pronotum
très large, anguleusement échancré au milieu, les angles antérieurs arrondis et sail-
..

126 RÉDUVHDÉS DE L'AFRIQUE NOtRE

lants. Lobe antérieur du pronotum, sans les bourrelets latéraux et antérieur, près de
trois fois plus large que long. Côtés du lobe postérieur du pronotum fortement sinués.
en avant des angles latéraux, ceux-ci arrondis, puis fortement concaves entre les angles.
latéraux et les angles scutellaires ~
lobe postérieur du pronotum nette-
ment plus large en avant que le lobe
antérieur à la base. Cellule discale
des élytres une fois et demie aussi
longuè que large à l'apex. Coloration
très constante : jaune vif; tète, pat-
tes, disque du lobe antérieur du pro-
notum, premier et deuxième articles
des antennes, sauf leur apex, premier
215.
et deuxième articles du rostre, la poi-
trine partiellement, une large bande
médiane à chaque segment abdomi-
.nal, rouge vif, apex du premier et
deuxième articles des antennes et les
articles suivants, apex du rostre, pour"
tour du lobe antérieur du pronotum,
à l'intérieur des bourrelets, une large
bande transverse sur le lobe postérieur
du pronotum, l'écusson sauf sa pointe,
une tache discale ovalaire sur chaque
214. 21.6.
corie, une petite bande coupant l'extré-
FIG. 214, Phonoctonus lutescens GUÉRIN et PERCHE- mité de chaque corie un peu avant
RON. - 215, P. fasciatus BEAUVOIS, pygophore l'apex, la membrane, une bande obli-
vu par la face dorsale. - 216, idem, pénis.
que latérale de chaque côté des pro,
méso et métasternum, très souvent
une tache latérale à chaque segment abdominal, coup'ant la bande rouge, noirs.
SÉl'(ÉGAL : Dakar, Haut-Sénégal. - CASAMANCE: : DigllOna. - GUINÉE PORTUGAISE:
Bolama. - SOUDAN FRANÇAIS: Kita, Bamako. - DAHOMEY. - TOGO : Mango. -
OUBANGUI-CHARI. - CONGO BELGE. - ANGOLA.
Éthologie. - Signalé comme prédateur de Dysdercus superstitiosus FABRICIUS.
Attaque également Odontopus sexpunctatus (A. VILLIERS, in litt.)
3. Phonoctonus elegans VARELA, 1904, Bol. Soc. esp. Rist. nat., IV, p. 56; type:
Cameroun (Mus. Madrid). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3),
sect. II, l, p. 201.
Long. 20 mm. - Noir de poix; tête, tubercules antennaires, premier article du
rostre, angle apical des cories, apex des fémurs et base des tibias rouges. Marges du
pronotum, apex de l'écusson, marge du clavus, base, marge externe et une large
fascie postmédiane après l'apex des cories ainsi que la base du quatrième article des
antennes ochracées. Face ventrale flave-testacée, les pleures noires, une macule près
des hanches flave, la fascie médiane des segments abdominaux rouge et plus ou moins
maculée de noir (1). .
CAMEROUN. - CONGO BELGE.
1. Comme on le voit par la description ci-dessus interprétée de VARF.LA, cette espèce que je ne
connais pas présente la même coloration que P. fasciatus var. Fairmairei à l'exception des pattes
sombres à genoux rouges.
, " .," ., '"," ,"

HARPACTORITAE. - CORANUS . 127

4. Phonoctonus Caesar HAGLUND, 1895, Oefv. Veto Ak. Forh., LII, p. 472; type:
Cameroun (Mus. Stockholm). - BERGROTH, 1893, Ann. Soc. ent. Belg., p. 293. -
SCHOUTEDEN, 1916, Rev. Zoo!. Bot. afr., IV, p. 351-358; 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, l, p. 201.
Fig. 88. Long. 30-32 mm. - Rouge sang, parfois orangé avec les antennes, une
bande médiane sur le dessus de la tête, les deux derniers artfcles du rostre, la constric-
tion transversale séparant les deux lobes du prono,tum, une large bande transversale
subbasale au lobe postérieur du pronotum, l'écusson, sauf son extrême pointe, une large
fascie/transverse n'atteignant pas tout à fait les bords latéraux sur la corie; une petite
bande transverse coupant la corie un peu avant l'apex, la membrane des élytres, les
fémurs et les tibias, sauf l'extrême base des fémurs, l'apex des tibias et, les genoux
noirs. Poitrine noire avec sa région médiane rouge, une tache testacée contre chaque
hanche, une bande postérieure jaune au prosternum. Abdomen testacé; chaque seg-
ment avec une très large bande médiane rouge ou abdomen rouge, chaque segment
avec une très large bande noire. Forme bien plus élargie que dans les espèces précé-
dentes. Pronotum près d'une fois et demie aussi large que long, son rebord collaire
étroit au milieu, élargi sur les côtés, les angles antérieurs coniques et saillants; lobe
antérieur du pronotum, sans les bourrelets latéraux, et antérieur deux fois et demie
aussi large que long. Côtés du lobe postérieur fortement sinués en avant et concaves
en arrière des angles latéraux; lobe postérieur du pronotum nettement plus large en
avant que le lobe antérieur à la base. Cellule discale des élytres presque aussi large
que longue.
CAMEROUN: Bipindi. - FERNANDO-POO. - CONGO BELGE.

Gen ..CORANUS Curtis

Garanus CURTIS, 1833, Ent., X; type: subaplerus DE GEER (région paléarctique).


- Bd.L, 1865, Hem. afric., III, p. 49 et 93; 1872, Oefv. Veto AI. Forh., p. 45; 1874,
Enum. Hem., IV, p. 8 et 19. - REUTER, 1872, Oefv. Veto Ak. Forh., XXIX, p. 61.-
WALKER, 1873, Gat. He:dl. Het. Brit. Mus., VIII, p. 105. - MULsANT et REY, 1873,
Hist. nat. Pun. Fr., p. 5 et 18. - PUTON, 1880, Syn. Hem. Het. Fr., (3), p. 176. -
JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 275 et 300. - SCHOUTEDEN
1932. Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 210. - Golliocoris HAHN, 1834,
Wanz. Ins., II, p. 23; type: griseus ROSSI = aegyplius FABRICIUS (région paléarc-
tique). - FIEBER, 1861, Europ. Hem., p. 42 et 154.
Tête plus courte que le pronotum, ses côtés, en arrière des yeux, plus longs qu'en
avant; tubercules antennaires non saillants, situés contre les yeux, ceux-ci à peu près
aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Antennes fines à premier article
près de trois fois aussi long que le deuxième; article III une fois et demie aussi long
que le II, épaissi chez les mâles, IV à peu près aussi long que le I. Rostre épais, à
article 1 atteignant en arrière le niveau du bord postérieur' de l'œil et II un peu plus
long que le 1. Pronotum variable, toujours fortement sculpté; au moins en avant,
ses angles antérieurs non saillants, ses angles latéraux arrondis et légèrement saillants,
sa base échancrée devant l'écusson. Écusson transverse, portant une carène en forme
d'Y parfois relevée à J'apex en une pointe conique. Élytres aussi longs ou un peu plus
longs que l'abdomen (1), à corie très fortement coriace, sans cellule discale distincte
et cellule apicale interne beaucoup plus courte que l'externe, mais plus large à la base.

1. Cerlaines espèces paléarctiques sont brachyptères ou. normalement macroptères, présentent


des formes brachyptères.
128 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Pattes courtes et épaisses, les fémurs légèrement noduleux, les tarses grêles avec le
troisième article plus long que les deux premiers réunis. Abdomen ovalaire, débordant
assez largement les élytres.
Mâle: Pygophore ouvert dorsalement, à bord ventral armé de deux apophyses
bidentées (fig. 218 à 225). Valves génitales contiguës en arrière, plus ou moins larges.
Femelle: Tergite IX à peu près aussi long que large, étroit à l'apex où il est dis-
tinctement échancré. Lames du sternite VIII courtement contiguës en dessous, puis
fortement et obliquement tronquées.
Distribution. - Genre répandu dans tout l'Ancien Monde, sauf dans l'extrême
Nord.
TABLEAU DES ESPÈCES

1. Lobe postérieur de la tête renflé, semi-ovalaire. Pronotum un peu plus long


que large , 10. lugubris.
- Lobe postérieur de la tête régulièrement rétréci des yeux à la base, pronotum
transverse.... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Tête aussi longue que le pronotum, à lobe postérieur beaucoup plus long
que l'antérieur (toujours macroptère)...................... 5. longiceps.
- Tête plus courte que le pronotum (sauf chez Chanceli microptère) à lobe posté-
rieur à peine plus long ou plus court que l'antérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
3. Lobe postérieur du pronotum clair. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
- Pronotum entièrement noir ou métallique, le lobe antérieur parfois taché ou
clair latéralement.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
4. Tête d'un beau bleu ou violet métallique. . . . . . . . . . . . . . . . . .. Il. metallicus.
- Tête en majeure partie noire '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
5. Long.l0-11 mm. Tête avec des taches claires, une à la base et parfois deux
devant les yeux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 6. varipes.
- Long. 7-8 mm. - Tête avec trois lignes claires, une médiane et deux latérales,
celles-ci n'atteignant pas la base......................... 7. Dybovskii.
6. Tête et lobe antérieur du pronotum avec une épaisse pubescence claire. . . . . . 7.
- Tête et lobe antérieur du pronotum très luisants, avec seulement quelques
très longues soies éparses............................. 1. pallidiventris.
7. Lobe antérieur du pronotum noir, parfois taché de clair latéralement, lobe
postérieur jaunâtre ou rougeâtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8,.
- Pronotum entièrement testacé, parfois très légèrement taché de noir " 10.
8. Écusson noir, parfois avec une légère tache claire à l'apex de la carène
médiane. Fémurs noirs avec quelques anneaux testacés incomplets 3. lateritius.
Écusson noir avec sa carène médiane jaune pâle. Fémurs également marbrés
de noir et de jaune 9.
9. Côtés du lobe postérieur de la tête concaves en arrière des yeux. .. 1. pallidus.
Côtés du lobe postérieur de la tête convexes en arrière des yeux.. 2. aegyptius.
10. Tête plus courte que le pronotum, à'lobe postérieur plus court que l'anté-
rieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 8. Kiritschenkoi.
- Tête aussi longue que le pronotum, à lobes subégaux. . . . . . . . .. 9. Chanceli.

1. Coranus pallidus REUTER, 1881, Act. Soc. Scient. Fenn., XII, p. 276 j type:
Chinchoxo (Mus. Berlin). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3),
sect. Il, l, p. 211; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 44.
Fig. 217. Long. 8-9 mm. - Jaunâtre ou rougeâtre avec la tête, le lobe antérieur
du pronotum et l'écusson noir, des bandes obsolètes, et les côtés du lobe antérieur
HARPACTORITAE. - CORANUS 129
du pronotum jaunâtres. Carène médiane de l'écusson jaune. Antennes testacées.
Poitrine noire, plus ou moins maculée de roux. Membrane bronzée. Abdomen testacé
avec une bande latérale noire acuminée en arrière et parfois une ligne médiane rem-
brunie; connexivum jaune avec la moitié antérieure de chaque segment noire.
Fémurs également maculés de noir et de jaune. Tibias jaunâtres avec la base et l'apex
rembrunis. Tout le corps avec une épaisse pubescence couchée grisâtre masquant les
couleurs. Tête courte .et large à lobes subégaux, le lobe postérieur fortement rétréci
d'avant en arrière. Ocelles légèrement surélevés. Pronotum transverse, à côtés for-
mant un angle bien marqué entre les deux lobes, lobe postérieur à peine plus long
que l'antérie-ur, celui-ci fortement sculpté avec une forte dépression longitudinale
médiane. Carène médiane de l'écusson non relevée en pointe à l'apex. Premier
article des antennes plus court que la tête. Fémurs relativement peu épais.
Mâle : apophyses du bord ventral ~u pygophore écartées, inclinées en avant,
légèrement convergentes l'une vers l'autre (fig. 218 et 219).
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE, du Sénégal au Congo belge et à l'Abyssinie.

219.
218. 220.

223. 225.
217. 222. 22~.
FIG. 217, Coran us pallidus REUTER. - 218, idem, pygophore vu par la face dorsale. - 219, idem,
apophyse du bord ventral du pygophore. - 220 et 221 C. varipes. - 222 et 223, C. lateritius
STîL. - 224 et 225, C. Kiritschenkoi BERGEVIN.

2. Coranus aegyptius FABRIcrus, 1775, Syst. Ent., p. 732 (Reduvius); type:


Égypte (Mus.?); 1781, Spec. Ins., II, p. 382 (Reduvius); 1787, Mant. Ins., II, p. 313
(Reduvius); 1794, Ent. Syst., IV, p. 205 (Reduvius); 1803, Syst. Rhyng.. p. 279
(Reduvius), - COQUEBERT, 1804, 111., III, p. 93, pl. XXI, fig. 7. - HERRIcH-SCHAEF-
FER, 1835, Hom. Ent., 1, p. 61 (Reduvius). - PUTON, 1880, Syn. Hem. Het. Fr.,
p. 176. - REUTER, 1888, Rev. Syn., II, p. :346. - STICHEL, 1927, Ill. Best. Deutsch.
Wanz., V, p. 128. - griseus ROSSI, 1790, Faun. Etr., 1, p. 257 (Reduvius); type:
Italie (Mus. Berlin?). - HERRICH-SCHAEFFER, 1842, Wanz. Ins., VI, p. 106, fig. 677
(Harpaclor). - KOLENATI, 1857, Melet., VI, p. 47 (Hcrrpaclor). - FIEBER, 1861,
Europ. Hem., p. 155 (Colliocoris). - MULSANT et REY, 1873, Hist. nat. Pun. Fr.,
Reduv., p. 19. - murinus RAMBuR, 1842, Faune ent. Andal., p. 177 (Harpaclor);
type: Espagne (Mus.?).
9
130 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Long. 9-11 mm. - Coloration assez variable, grisâtre, jaunâtre ou rougeâtre,


entièrement couvert par une épaisse pubescence grise. Tête, lobe antérieur du prono-
tum et écusson (sauf la carène médiane) noirs. Une ligne à l'intérieur des yeux, une
ligne médiane sur le lobe postérieur de la tête, la carène médiane de l'écusson, la moitié
apicale de chacun des segments du connexivum, de nombreux anneaux interrompus
aux fémurs, les tibias et la face ventrale de l'abdomen (sauf les côtés) flavescents.
Tête courte à lobe postérieur un peu plus court que l'antérieur. Ocelles fortement
surélevés. Pronotum fortement transverse, à côtés formant un angle très accusé
entre les deux lobes, lobe postérieur à peine plus long que l'antérieur, celui-ci profon-
dément sculpté. Carène médiane de l'écusson légèrement relevée en arrière. Premier
article des antennes plus court que la tête.
SÉNÉGAL: M'Bambey. - TCHAD: N'Guigmi, - SOMALiE. - RÉGION PALÉARC-
TIQUE. - CANARIES.

3. Coranus lateritius ST~L, 1859, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 203 (Reduvius);
type: Sénégal (Mus. Berlin); 1874, Enum. Hem., IV, p. 20.
Long. 9,5-12 mm. - Rouge avec la tête, le lobe antérieur du pronotum, l'écusson,
la poitrine, sauf une petite tache contre chaque hanche, la base et les côtés de l'abdo-
men, les fémurs et les tibias, une petite bande basale à chaque segment abdominal
noirs. Une ligne médiane sur la tête, une courte tache de~ant et derrière chaque œil,
les côtés du lobe antérieur du pronotum, quelques petites taches aux fémurs, formant
des anneaux interrompus, la base et un anneau subbasal aux tibias, testacés ou rouges.
Antennes jaunes avec la base et l'apex du premier article et la moitié api-cale du
deuxième article noirs. Tous les téguments, sauf la membrane des élytres, avec une
courte et dense pubescence jaunâtre. Tête courte, à lobe postérieur plus court que
l'antérieur. Ocelles à peine surélevés. Premier article des antennes à peu près aussi
long que la tête. Pronotum transverse à côtés foimant un angle distinct entre les
deux lobes, le lobe postérieur nettement plus long que l'antérieur, assez fortement
sculpté, largement et profondément fovéolé en arrière; lobe postérieur convexe et
rugueux. Carène médiane de l'écusson relevée en arrière en une saillie arrondie.
Fémurs épais.
Mâle: Apophyses du bord ventral du pygophore fortement sinuées et courbées
en avant, assez rapprochées et divergentes l'Une de l'autre (fig. 222 et 223).
SÉNÉGAL. - SOUDAN: Diafarabé, Macina (prairies flottantes). - TCHAD Fort
Lamy. - OUBANGUI-CHARI: Demraou-Bousso.

4. Coranus pallidiventris, n. sp. - Type: un cf du Tchad (Mus. Paris).


Long. 10 mm. - Tête noire avec le clypéus, une ligne dorsale médiane, inter-
rompue au niveau de la constriction séparant les deux lobes, une ligne sur les joues,
en avant des yeux, la marge supérieure des yeux et une ligne unissant les yeux aux
ocelles, jaunes. Pronotum jaune avec les angles antérieurs et les disques noirs. Écusson
noir avec l'apex de la carène médiane j-aune. Élytres jaunes avec le clavus et la marge
interne de la corie rembrunis, et la membrane bronzée, sombre. Poitrine noire avec
une tache jaune contre chaque hanche. Abdomen blanc jaunâtre avec son extrême
base noire; connexivum jaune avec une très petite tache noire dans l'angle proximal
externe de chaque segment·. Hanches noires; tro~hanters et fémurs noirs avec quel-
ques petites taches jaunes sur leur face dorsale. Tibias n'oirs avec leur base et un anneau
subbasal jaunes, et une région médiane mal limitée brunâtre. Premier et deuxième
articles des tarses roux, ainsi que les ongles; troisième article jaune avec sa moitié
'-,'\ ' ---',"

HARPACTORITAE. - CORANUS 131

apicale noire. Dessous de la tête et des fémurs ainsi que le milieu de la poitrine avec
une courte et dense pubescence blanche. Lobe postérieur de la tête fortement rétréci
en arrière des yeux, puis avec un cou très court à côtés parallèles; lobes de la tête
subégaux en longueur. Ocelles nettement surélevés. Pronotum transverse, à côtés
formant un angle net au niveau de la constriction transverse, le lobe postérieur très
fortement et densément ponctué, peu convexe, plus long que le lobe antérieur, celui-ci
fortement sculpté et largement fovéolé au milieu de sa base. Carène médiane de l'écus-
son légèrement relevée en arrière.
TCHAD: N'Guigmi (Dr. NOEL).

5. Coranus lon~iceps BERGROTH, 1892, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVI, p. 161;
type : Afrique australe (Mus. Helsinki).
Long. 12 mm. - Noir avec deux petites taches de chaque côté du premier
article du. rostre, l'une à la base, l'autre à l'apex, le premier article des antennes, sauf
la base et l'apex, la base du deuxième article, les articles suivants, le sommet de quel-
ques reliefs latéraux du lobe antérieur du pronotum, la carène médiane de l'écusson,
une petite tache ronde près de l'angle proximal externe et une bande apicale à chaque
segment du conooxivum, les tibias, sauf leur apex et deux anneaux très rapprochés
de la base, trois anneaux, plus ou moins distincts et interrompus aux fémurs, les
tarses, sauf l'apex du troisième article, flaves. Corie et clavus d'un brun sombre bronzé.
Tout le corps, les cories et les pattes avec une courte pubescence argentée et de longues
soies dressées. Tête presque aussi longue que le pronotum, à lobe postérieur fortement
rétréci des yeux à la base et beaucoup plus long que l'antérieur. Ocelles très petits,
non surélevés. Premier article des antennes un peu plus long que la tête. Lobe antérieur
du pronotum un peu plus court que le lobe postérieur, fortement sculpté, fortement
convexe, presque gibbeux en avant, largement fovéolé au milieu de sa base, ses angles
antérieurs coniques. Lobe postérieur très fortement et densément ponctué, très étroit,
ses côtés prolongeant presque ceux du lobe antérieur avec lesquels ils forment un angle
très peu marqué au niveau de la constriction séparant les deux lobes. Carène médiane
de I:écusson relevée verticalement à l'apex en une très forte pointe conique. Fémurs
nettement noduleux.
HAUTE-GUINÉE : massif du Nimba. - AFRIQUE ORIENTALE ET AUSTRALE.

6. Coranus varipes STAL, 1865, Hem. afric., Ill, p. 96; type : Sénégal (Mus.
Stockholm); 1874, Enum. Hem., IV, p. 20. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 106. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
II, 1, p. 211.
Long. 10-11 mm. - Noir, avec parfois une petite tache devant chaque œil, une
petite tache à la base de la tête, une petite tache de chaque côté de l'apex du premier
article du rostre, la carène médiane de l'écusson, une grande macule à l'apex de cha-
que segment du connexivum, de petites macules sur les côtés du disque de l'abdo-
men, des anneaux interrompus aux fémurs, l'extrême base et deux anneaux aux
tibias antérieurs et intermédiaires, les tibias postérieurs sauf l'apex et deux anneaux
près de la base, blanc jaunâtre. Lobe postérieur de la tête fortement rétréci, un peu
plus long que l'antérieur. Ocelles légèrement surélevés. Premier article des antennes
un peu plus long que la tête. Pronotum assez étroit, ses côtés formant un angle large-
ment ouvert au niveau de la constriction séparant les deux lobes. Lobe antérieur
beaucoup plus court que le postérieur, fortement sculpté et fovéolé au milieu de sa
base, ses angles antérieo/s droits. Lobe postérieur très fortement et densément
132 RÉDUVIIDFS DE L'AFRIQUE NOIRE

ponctué, Carène médiane de l'écusson relevée verticalement en arrière en une forte


pointe conique. Fémurs assez grêles et légèrement noduleux.
Mâle: Apophyses du bord ventral du pygopho,re droites, fortement inclinées en
avant, écartées et légèrement convergentes l'une vers l'autre (fig. 220 et 221).
SÉNÉGAL. - GUINÉE FRANÇAISE : Mont Nimba. - CÔTE D'IVOIRE: Bouaké,
Assinie. - GABON : Libreville. - CONGO BELGE. - ABYSSINIE.

7. Coranus Dybovskü, n. sp. - Type: une 9 du Congo (Mus. Paris).


Long. 7-8 mm. - Noir, les élytres brunâtres, avec les parties jaunes suivantes
une ligne médiane sur la tête, interrompue au niveau du sillon séparant les deux
lobes, une petite bande latérale en avant des yeux, la base et l'apex du premier article
du rostre, les antennes sauf la base et l'apex du premier article, ainsi que l'apex des
articles II et III, les côtés du lobe antérieur du pronotum, la carène médiane de l'écus-·
son, la moitié apicale de chaque segment du connexivum, une petite tache pectorale
contre les hanches antérieures, le milieu de l'abdomen, de nombreuses taches formant
des anneaux irréguliers aux fémurs, les tibias sauf l'apex et deux anneaux subbasi-
laires. Tout le corps avec une dense pubescence blanche couchée mêlée de longues soies
dressées.Tête un peu plus courte que le pronotum, à lobes subégaux, le postérieur
fortement rétréci en arrière des yeux, avec un cou très court. Premier article des
antennes aussi long que la tête. Lobe antérieur du pronotum très convexe, fortement
sculpté, gibbeux en avant, fovéolé au milieu de sa base, ses angles antérieurs coniques
et saillants. Lobe postérieur un peu plus long que l'antérieur, fortement et densément
ponctué, ses côtés formant un angle bien marqué avec ceux du lobe antérieur. Carène
médiane de l'écusson légèrement relevée et dilatée en arrière.
CONGO (DYBOVSKI). - HAUTE-GUINÉE: Mont-Nimba, zone des cultures, en sep-
tembre (A. VILLIERS).

8. Coranus Kiritschenkoi BERGEVIN, 1932, Bull. Soc. Rist. nat. Afr. Nord, XXIII,
p. 91; type: Mouïdir (Mus. Paris); 1936, Mém. acad. Science, (2), LXII, p. 69.
Long. 8-8,5 mm. - Testacé clair avec deux bandes longitudinales submédianes
noires sur le lobe postérieur de la tête. Parties creuses du lobe antérieur du pronotum,
côtés de l'écusson, clavus, des marbrures obsolètes sur le connexivum, rembrunis;
membrane des élytres bronzée; face ventrale testacée avec quelques taches sur la
poitrine et une ligne longitudinale de chaque côté de l'abdomen noires. Lobe posté-
rieur de la tête plus court que le lobe antérieur. Premier article des antennes plus
court que la tête. Pronotum transverse, à côtés formant un angle distinct entre les
deux lobes, le lobe antérieur plus court que le postérieur, fortement sculpté, gibbeux
en avant, largement fovéolé en arrière; lobe postérieur fortement et densément ponc-
tué, avec une légère dépression longitudinale médiane limitée en avant par deux
courtes carènes. Cories des élytres avec une courte et dense pubescence blanche cou-
chée.
Mâle: Apophyses du bord ventral du pygophore très petites et écartées l'une de
l'autre, légèrement inclinées en avant (fig. 224 et 225).
TIBESTI: entre Goumeur et Aozi (DALLONI). - NIGER: Asamaka entre l'Adrar
des Ifoghas et l'Aïr (R. CHUDEAU). - SUD ALGÉRIEN.

9. Coranus Chanceli BERGEVIN, 1932, Bull. Soc. Rist. nat. Afr. N., XXIII, p. 93;
type: Sud algérien: Mouïdir (Mus. Paris).
Femelle macroptère : Long. 11 mm. - Testacé avec deux taches brunâtres der-
'1., - . ,/,

HARPACTORITAE. - CORANOPSIS 133


,
rière les ocell~s. Rostre, pleures, fémurs, parties creuses du lobe antérieur du prono-
tum légèrement assombris. Angle proximal externe de chaque segment du connexi-
vum avec une petite tache noirâtre. Membrane des élytres brunâtre. Abdomen avec,
de chaque côté, une ligne longitudinale noire, irrégulière et interrompue. Premier
article des antennes un peu plus court que la tête. Lobe postérieur de la tête for-
tement et régulièrement rétréci d'avant en arrière. Lobe antérieur du pronotum très
fortement sculptée, les parties saillantes très élevées et formant des bosses arrondies.
Lobe postérieur du pronotum ·deux fois plus large que l'antérieur, très fortement
granuleux avec une dépression longitudinale médiane bien marquée. Angles latéraux
subaigus et très saillants. Corie avec une courte et dense pubescence blonde couchée.
Femelle brachyplère: Long. 10-12 mm. - Même coloration générale que la femelle
macroptère, mais les taches sombres partiellement ou totalement absentes. Lobe pos-
térieur du pronotum moins d'une fois et demie aussi large que l'antérieur. Élytres
ne dépassant pas le milieu de l'abdomen.
SÉNÉGAL: Dakar. - NIGER: environs de Zinder. - y ACONA. - MouïDIR.

10. Coranus lugubris STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 94; type: Guinée (Mus.
Vienne); 1874, Enum. Hem., IV, p. 19. - WALKER, 1873, ·Cat. Hem. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 105.
Long. 11-12 mm. - Noir, densément pubescent de noir. Tête épaisse, à lobe pos-
térieur semi ovalaire, étranglé à la base en un cou très court. Ocelles très petits non
surélevés. Premier article des antennes bien plus court que la tête. Pronotum plus
long que la tête, un peu plus long que large, son lobe antérieur presque aussi long que
le postérieur, pas plus convexe que lui, peu profondément sculpté, ses angles anté-
rieurs effacés; lobe postérieur étroit, très grossièrement et densément ponctué, ses
côtés prolongeant ceux du lobe antérieur. Carène médiane de l'écusson peu saillante
non relevée à l'apex. Cories des élytres très rugueuses et pubescentes. Fémurs anté-
rieurs très épais, tibias antérieurs légèrement courbés à l'apex. Face ventrale qe l'ab-
domen très fortement réticulée.
SÉNÉGAL : Mené-Mené. - GUINÉE FRANÇAISE: Timbo dans le Fouta-Djalon.

11. Coranus metallicus LETHIERRY, 1883, Ann. Mus. Civ. Stor. nat. Genova,
XVIII, p. 753; type: Shoa (Mus. Gênes). -SCHOUTEDEN, 1922, Ann. Mus. Congo
belge, 30 01., (3), sect. II, l, p. 211.
Long. 10 mm. - Tête bleu ou violet métallique avec une ligne jaunâtre au milieu
du lobe postérieur. Lobe antérieur du pronoturn, écusson et poitrine bleu métallique
sombre. Lobe postérieur du pronotum et abdomen violets. Cories vert doré. Mem-
brane noir violacé. Rostre, antennes et pattes noir luisant. Base du troisième article
des tarses jaune. Lobe postérieur du pronotum et cories très grossièrement ponctués.
Côtés du lobe postérieur de la tête rectilignes et convergents des yeux au cou.
CÔTE D'IvOIRE: Bouaké. - SHOA. - CONGO BELGE.

Gen. CORANOPSIS HORvÀTH

Coranopsis HORvÀTH, 1892, Term. Füz., p. 262; type: C. vittala HORvÀTH Afri-
que intertropicale). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or:, Hem. III, p. 275
et 302. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 212.
Aspect général des Coranus. Tête courte et large, beaucoup plus cou~te que le
pronotum, à lobe antérieur plus long que le postérieur, celui-ci transverse, fortement
134 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

rétréci d'avant en arrière avec un cou très court. Partie préoculaire de la tète !aible-
ment déprimée en avant, les tubercules antennaires situés un peu en arrière de son
milieu. Yeux saillants, moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles
petits, situés plus près des yeux qu'ils ne le sont entre eux. Premier article des antennes
à peu près aussi long que la tète; article II égal au tiers du 1; III deux fois plus long
que II; IV presque aussi long que 1. Rostre robuste, à article 1 légèrement plus court
que le II et atteignanb en arriète le niveau du bord postérieur de l'œil. Pronotum trans-
verse, à lobe postérieur un peu plus long et deux fois plus large que l'antérieur, celui-ci
sculpté et à angles antérieurs peu saillants. Base du lobe postérieur échancrée et sinuée
devant l'écusson. Écusson triangulaire avec une carène arrondie, en forme d'Y, plus
saillante à l'apex qu'à la base. Élytres à peu près aussi longs que l'abdomen, à cellule
discale trois fois plus longue que large et cellule apicale interne courte et un peu plus
large à la base que l'externe. Abdomen ovalaire, débordant les élytres. Pattes assez
courtes et tibias antérieurs épaissis et dentés à l'apex.
Mâle: Sternite VIII entièrement invaginé. Pygophore large, entièrement ouvert
dorsalement, à bord anal portant un fort rebord saillant bidenté en dessous et muni
en dehors d'une petite saillie triangulaire et de deux crochets latéraux (fig. 227 et
228). Bloc anal fortement sclérifié sur les côtés. Valves génitales épaisses, fortement
courbées et contiguës en arrière. Pénis membraneux, à plaque ventrale étroite et ova··
laire à l'apex et face dorsale avec deux étroites bandes chitineuses symétriques; con-
nectif avec une très large plaque basale et branches apicales faiblement divergentes
(fig. 229).
Femelle: Tergite IX trapézoïdal, étroit et échancré à l'apex, son disque déprimé.
Lames du sternite VIII courtement contiguës en dessous, largement et obliquement
tronquées à l'apex.

Distribution. - Toute l'Afrique


intertropicale. Une espèce, paradoxus
LETHIERRY est propre à l'Ethiopie
orientale et une autre, Vanderysti
SCHOUTEDEN, est localisée au Congo
227. belge.

118. Coranopsis vittata HORvÀTH,


1892, Termesz, Füz., XV, p. 262;
type: Afrique centrale (Mus. Buda-
pest). - JEANNEL, 1919, Voy. AlI.
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 302. -
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, l,
p. 212; 1944, Explor. Parc nat.
Albert, 45, p. 45.
Fig. 226. Long. 12-14 mm. -
226.
Rouge, mat, avec les parties noires
FIG. 226, Coranopsis vitlaia HORVÀTH. - 227, apo-
physe du bord ventral du pygophore. - 228, pygo- suivantes : une tache en forme de V
phore vu par la face dorsale, - 229, pénis. entre les antennes et le sillon inter-
oculaire, l'espace compris entre ce
sillon et les ocelles, les joues, le dessous de la tête, une bande latérale sur les côtés
du lobe postérieur, les antennes, une bande faisant le tour du pronotum parallèle-
ment aux côtés, l'écusson, sauf la carène médiane, le clavus, la membrane,' parfois
une bande médiane n'atteignant ni la base ni l'apex à chaque corie, la poitrine, sauf
,'" 'j l'

HARPACTORITAE. - VITUMNUS 135

une large tache contre chaque hanche, les pattes et le tiers basilaire de chaque seg-
ment abdominal. L'espèce est très variable et les taches ou bandes noires sont plus ou
moins larges et elles peuvent être interrompues ou complètement absentes chez cer-
. tains exemplaires. Lobe antérieur, du pronotum très légèrement convexe, à côtés pres-
que parallèles. Lobe postérieur fortement et densément ponctué. Tout le corps avec
une courte et dense pubescence argentée couchée mêlée de longues soies érigées.
CÔTE D'IVOIRE: Oumé, Dimbroko, Bouaké. - TOGo: Bismarckburg. - SOUDAN
FRANÇAIS: Soninkoura. - OUBANGUI-CHARI : Fort-Sibut. - MOYEN-CONGO: Brazza-
ville. - CONGO BELGE. - OUGANDA.

Gen. VITUMNUS STAL

Vilumnus ST.h, 1865, Hem.'afric., III, p. 53 et68; type: scenicus STÂL (Afrique
intertropicale); 1874, Enum. Hem., IV, p. 8 et 18. - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann.
Afr. or., Hem. III, p. 275 et 302. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool.
(3), sect. II, l, p. 208.
Tête épaisse, une fois et demie aussi longue que large avec les yeux, son lobe anté-
rieur beaucoup plus long que le postérieur, celui-ci transverse, renflé derrière les yeux,
puis fortement étranglé à la base en un cou distinct. Ocelles variables, situés très près
des yeux, au niveau du bord intérieur des yeux, ceux-ci saillants, à peu près aussi
larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Premier article des antennes plus long
que la tête, deux fois et demie aussi long que l'article II, celui-ci une fois et demie
aussI long que le III; article IV presque aussi long que le I. Rostre épais, à article 1
plus long que le II, atteignant en arrière le niveau du bord postérieur de l'œil. Prono-
tum large et peu convexe, ses angles antérieurs coniques, très saillants, son lobe anté-
rieur fortement sculpté et sillonné en long au milieu, son lobe postérieur strié en
travers, déprimé près des angles latéraux, ceux-ci arrondis et saillants, la base entière-
ment rebordée d'un angle latéral à l'autre, tronquée et légèrement sinuée devant
l'écusson. Écusson triangulaire, arrondi à l'apex, avec une forte carène en forme
d'Y. Élytres un peu plus longs que l'abdomen, étroits, à cellule discale allongée,
quatre fois plus longue que large, cellule apicale interne un peu plus large à la base
que l'externe. Pattes courtes, les fémurs antérieurs très épais, noduleux comme ceux
des autres paires, les tibias droits, épaissis à l'apex, les antérieurs dentés à l'extrémité
de leur face interne. Tarses courts et robustes, le troisième article plus long que les
deux premiers réunis. Abdomen un peu plus large que les élytres.
Mâle: Sternite VIII entièrement invaginé. Pygophore entièrement ouvert dor-
salement, à bord ventral armé d'une apophyse lamelleuse transverse subhorizontale
arrondie à l'apex (scenicus) ou finement dentée (Rodhaini). Bloc anal fortement
sclérifié latéralement. Pénis à face ventrale .couverte par une large plaque tronquée à
l'apex et face dorsale membraneuse avec deux longues bandes chitineuses. Sac interne
avec deux étroites phanères en bâtonnet (fig. 233).
Femelle : tergite IX trapézoïdal, transverse, portant deux fortes dépressions
latérales arrondies. Lames du sternite VIII con:tiguës en dessous à la base, puis échan-
crée en courbe, leurs gonapophyses larges et bien visibles.
Distribution. - Toute l'Afrique intertropicale.

TABLEAU DES ESPÈCES


1. Premier article du rostre aussi long que les articles II et III réunis.. 4. leoninus.
Premier article du rostre plus court que les articles II et III réunis..... . . . . 2.
....

136 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

2. Ocelles très gros, plus longs que l'espace qui les sépare des yeux " ... 3.
- Ocelles plus petits, moins longs que l'espace qui les sépare des yeux.. 1. scenicus.
3. Lobe postérieur du pronotum testacé, parfois orangé vers la base ... , 2. oculatus.
- Lobe postérieur du pronotum orangé avec deux grandes taches noires .....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. Rodhaini.

1. Vitumnus scenicus STh, 1855, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 41 (Harpaclor);


type: fleuve Gariep (Mus. Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 69; 1874, Enum.
Hem., IV, p. 18. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 107. - capi-
lalis DISTANT, 1892, Nat. in Transvaal, Append., p. 255, Pl. 11, fig. 1. (Reduvius) ;
type: Transvaal (Brit. Mus.). - DISTANT, 1903, Ann. S. Afr. Mus., III, p. 48 et 51.-
JEANNE L, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 302. - SCHOUTEDEN, 1932,
AnI,!. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 209.
var. babertonus DISTANT, 1903, Ann. S. Afr. Mus., III, p. 49; type: Transvaal
(Brit. Mus.).
var. cinnabarinus ST.h, 1855, 1. cit., p. 41 (Harpaclor),. type: Natal (Mus.
Stockholm); 1865,1. cit., p. 69. - DISTANT, 1903, 1. cit., p. 48 et 61. - SCHouTeDEN,
1932,1. cit., p. 210. - serlus DISTANT, 18'92, Nat. in Transvaal, app. p. 254, Pl. II,
fig. 8 (Reduvius),. type: Transvaal (Brit. Mus.) .
. var. lydenburgus DISTANT, 1903,1. cit., p. 55; type: Transvaal (Mus. Pretoria).
var. lukombensis SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., p. 209; type: Congo belge (Mus.
Congo belge).
var. Malaisei, nova. - Type : Lukuledi (Mus. Stockholm).
var. mashonus DISTANT, 1903, 1. cit., p. 51 et 54; type : Mashonaland (Brit.
Mus.).
var. miniatus STAL, 1855,1. cit., p. 41 (Harpaclor),. type: Natal (Mus. Stockholm)
1865,1. cit., p. 70. - DISTANT, 1903, 1. cit., p. 49 et 51. - SCHOUTEDEN, 1932,1. cit.,
p. 210.
var. nigripes STAL, 1855,1. cit., p. 41 (Harpaclor),. type: Natal (Mus. Stockholm);
1865, 1. cit., p. 69.
var. nyasanus DISTANT, 1903,1. cit., p. 61; type: l'jyaosa (Brit. Mus.).
var. partita SCHOUTEDEN, 1932,1. cit., p. 210; type: Congo belge (Mus. Congo
belge).
var. pictula SCHOUTEDEN, 1932,1. cit., p. 209; type: Congo belge (Mus. Congo
belge).
var. pretorius DISTANT, 1903, 1. cit., p. 49; type: Transvaal (Brit. Mus.).
var. rhodesianus DISTANT, 1903,1. cit., p. 51 et 54; type: Mashonaland (BriL
Mus.).
var. salisburyanus DISTANT, 1903, 1. cit., p. 51 et 54; type: Mashonaland (Brit.
Mus.). - SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., p. ,210.
var. Schoutedeni nova. = cinnabarillus SCHOUTEDEN (nec SÛ..L) , 1932, cit.,
p. 210; type: Congo belge (Mus. Congo belge).
var. sedulus STAL, 1855,1. cit., p. 41 (Harpaclor),. type: Natal (Mus. Stockholm);
f865, 1. cit., p. 69. - SCHOUTEDEN, 1932, loc. cit. p. 210.
var. sobrinus STAL, 1855,1. cit., p. 41 (Harpaclor),. type: Natal (Mus. Stockholm);
1865,1. cit., p. 70. - DISTANT, 1903,1. cit., p. 49 et 51. - SCHOUTEDEN, 1932, l. cit.,
p. 210. - negamicus WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII, p. 191 (Redu-
vius); type: N'Garni (Brit. Mus.). .
Long. 16-19 mm. - Lobe postérieur de la tète médiocrement convexe, les ocelles
arrondis et très petits. Lobe antérieur du pronotum fortement sculpté, ses côtés con-
vexes, sa plus grande largeur bien en arrière du milieu. Lobe postérieur du pronotum
HARPACTORITAE. - VITUMNUS 137
, très large, ses angles latéraux fortement saillants, ses côtés formant un angle distinct
avec ceux du lobe antérieur, son disque fortement ponctué et ridé en travers. Fémurs
antérieurs très fortement épaissis. Coloration extrêmement variable, allant du tes-
tacé au noir en passant par l'orangé, le rouge sang et le brun, avec de multiples combi-
naisons de bandes, de taches et d'anneaux: dix-huit variétés ont déjà été décrites
(cf. fig. 60 à 77, p. 28) et chaque récolte apporte des formes nouvelles, et inter-
médiaires entre des formes existantes (1).
AFRIQUE AUSTRALE ET ORIENTALE. - CONGO BELGE. - Non encore signalée de
l'Afrique noire franç'aise, cette espèce, qui se rencontre dans le Nord du Congo belge
ainsi que sur le bas Congo, sera vraisemblablement capturée en Oubangui-Chari ou
au Moyen Congo.

2. Vitumnus oculatus 5Th, 1865, Hem. afric., III, p. 70; type: Sénégal (Mus.
Vienne); 1874, Enum. Hem., IV, p. 19. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus.,
VIII, p. 107.
Long. 18 mm. - Lobe postérieur de la tête fortement convexe et saillant der-
rière le sillon interoculaire. Ocelles très gros et ovalaires. Lobe antérieur du prono-
tum comme chez l'espèce précédente, mais ses côtés moins convexes. Lobe posté-
rieur du pronotum large, ses angles moins saillants que chez scenicus, son disque moins
fortement ridé. Coloration variable, généralement testacée avec les pattes et le lobe
antérieur du pronotum orangés, les antennes, le ciavus, l'apex de la corie, la mem-
brane, l'apex du rostre et les tibias noirs, ou orangés avec les antennes, le rostre, le
clavus, l'apex de la corie, la membrane, les côtés de la poitrine, les p<lttes ét l'apex de
l'abdomen noirs.
SÉNÉGAL : M'BAMBEY.
CÔTE D'IVOIRE : Boua ké.
OUBANGUI-CHARI: Haute-Sangha.
- OUGANDA.

3. Vitumnus Rodhaini
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus.
Congo belge, Zoo!. (3), sect. II,
l, p. 208; type; Congo belge
232.
(Mus. Congo belge).
Fig. 230. Long. 18-19 mm.
- Plus étroit que les précé-
dents, tête plus courte, les ocelles
gros et situés sur une forte élé-
vation transversale comme chez
oeu/alus. Pronotum étroit, ses
angles antérieurs très fortement
saillants, les angles latéraux sail-
lants, le disque du lobe posté-
rieur finement ridé en travers, les
côtés du lobe antérieur peu con- 233.
vexes. Rouge sang ou orangé FIG. 230. Vilumnus Rodhaini SCHOUTEDEN. - 231, idem,
pyg-ophbre vu par la face dorsale. - 232, V. seenieus
avec une bande transversale der- STiL, pygophore vu par la face dorsale. - 233, idem,
rière les ocelles, une tache arron- pénis.

1. Parmi ces var~élés, décrites uniquement sur leur coloration et sans que les diagnoses comportent
d'indications morphôlogiques, il est possible que certaines soient à rapporter à Vilumnus oeu/alus
qui, beaucoup plus rare que seenieus, semble égalemenl très variable et largement répandu.
138 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

die de chaque côté du lobe antérieur du pronotum, une grande tache longitudinale
latérale de chaque côté du lobe postérieur, le disque de l'écusson, le clavus, la
corie, sauf toutes ses marges, l'angle apical de la corie, noirs ou brun foncé. Mem-
brane noir bronzé. Rostre assombri à l'apex. Poitrine avec de grandes taches
externes noires. Connexivum avec une grande macule noire arrondie dans l'angle
proximal externe des segments III à VI. Abdomen avec, sur chaque segment, une
tache latérale noire arrondie. Fémurs antérieurs avec deux taches médianes dor-
sales noires. Tibias plus ou moins rembrunis. Antennes et tarses noirs.
MOYEN CONGO: M'Baïki. - CÔTE D'IVOIRE: Bouaké. - SÉNÉGAL. - CONGO
BELGE.

4. Vitumnus leoninus BERGROTH, 1907, Deutsche ent. Zeitschr., p. 593; type:


Sierra Leone (Mus.?).
Long. 17 mm. - Espèce très proche du précédent, en difIérantpar la proportion
des articles du rostre, les fémurs plus épais et la coloration : noir; tête et lobe
antérieur du pronotum brun de poix; côtés de l'écusson et corie, à l'exception d'une
grande macule oblongue subcontiguë à la marge costale, ferrugineux obscur; mem-
brane noir bronzé; méso et métapleures ainsi que l'abdomen maculés de roux ferru-
gineux; pattes rufescentes.
SIERRA LEONE.

Gen. ,NACORUS, nov. gen.

Type : Nacorus hirsulus, n. sp. (Côte d'Ivoire).


Tête un peu plus longue que la moitié du pronotum, son lobe postérieur plus court
que l'antérieur avec ses côtés subparal-
lèles en arrièr,e des yeux, puis brusque-
ment étranglés à la base. Yeux très sail-
lants, presque aussi larges que longs vus
de dessus et aussi larges que la moitié
de l'espace qui les sépare. Ocelles gros
et saillants, situés latéralement et au
235. milieu de la longueur du lobe postérieur
de la tête. Tubercules antennaires laté-
raux, situés un peu en arrière de la
partie préoculaire 'de la tête. Partie
préantennaire de la tête comprimée, hori-
zontale, non déprimée. Premier article
des antennes légèrement renflé, plus
court que la tête; article Il grêle, égal
au tiers du 1; III épaissi, un peu plus
long que le 1; IV égal au III. Premier
article du rostre comprimé, large, brus-
214. 236. quement courbé à la base, atteignant
FIG. 234, Nacorus hirsutus, n. sp. - 235, pygo- en arrière le niveau du milieu de l'œil; ,
phore VU par la face dorsale. - 236, pénis. article Il large à la base, puis brusque-
ment rétréci, aussi long que le 1; III
très petit. Pronotum à lobes subégaux en longueur, l'antérieur étroit,sculpté,
avec un profond sillon médian. Lobe postérieur brusquement élargi, ses angles laté-
raux arrondis et situés au milieu de sa longueur, sa base échancrée de'vant l'écusson,
i'.' • , ,-'!

HARPACTORITAE. - PSEUDOPHONOCTONUS 139


son disque avec des carènes sinueuses. Écusson avec une carène en forme d'Y élargie
à l'apex. Élytres un peu plus longs que l'abdomen, à cellule discale petite, une fois et
demie aussi longue que large et nervures de la corie très saillantes. Pattes courtes et
épaisses, fortement noduleuses. Tibias antérieurs épaissis et dentés à l'apex. Abdo-
men débordant très légèrement les élytres,' aplani ventralement. Tout le corps, sauf
la membrane des élytres, avec une courte et dense pubescence couchée mêlée de nom-
breuses et longues soies érigées.
Mâle: pygophore fortement élargi en arrière, ouvert dorsalement, à bord ventral
armé d'une petite apophyse,obtuse inclinée à 45°. Valves génitales épaisses, aplaties,
courbée9, contiguës en arrière (fig. 235). Pénis membraneux à lame ventrale bordée
par un épaississemerit chitineux linéaire et face dorsale portant deux sclérifications
allongées. Sac interne avec une grosse phanètre pyramidale (fig. 236).
Distribution. - Une seule espèce d'Afrique occidentale.

Nacorus hirsutus, n. sp. - Type: un cf de Côte d'Ivoire (Mus. Paris).


Fig. 234. Long. 12 mm. - Face dorsale de la tête, sauf le clypéus, lobe antérieur
du pronotum, base et quelques taches en avant du lobe postérieur, écusson, sauf la
carène médiane, corie, sauf ses nervures, poitrine, côtés de l'abdomen, face dorsale des
fémurs, base et apex des tibias, base des tarses, ongles et antennes noirs, le reste, du
corps jaunâtre ou roux. Toutes ces couleurs plus ou moins masquées par l'abondante
pubescence couchée blanche qui, condensée par endroits, forme des taches ou des
bandes.
CÔTE D'IVOIRE: Dimbroko et Oumé, près de Toumodi (Cap. POSTH).

Gen. PSEUDOPHONOCTONUS SCHOUTEDEN

Pseudophonoclonus SCHOUTEDEN, 1913, Rev. Zoo!. Bot. afr., III, p. 168; type:
P. Leplai SCHOUTEDEN (Congo belge); 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
II, 1, p. 203.
Aspect général de Rhinocoris. Tête très allongée, près de deux fois plus longue
que large avec les yeux, le lobe antérieur plus long que le postérieur, les antennes insé-
rées à peu près au niveau du milieu de la partie préoculaire de la tête. Lobe ppstérieur
de la tête très légèrement renflé derrière les yeux, puis fortement rétréci en arrière.
Ocelles petits, plus rapprochés des yeux qu'ils ne le sont entre eux, situés sur les côtés
d'une élévation surplombant le siiIon interoculaire. Anten.nes grêles, à premier article
aussi long que la tête et le pronotum ensemble; article II égal au tiers du 1; III égal
à la moitié du II; IV long et filiforme. Rostre grêle, fortement arqué, à article 1 aussi
long que II et III réunis. Prons>tum à lobe antérieur convexe, beaucollP plus court
que le postérieur, sillonné au milieu sur sa moitié basale, ses angles antérieurs yoni-
ques et rejetés latéralement.; lobe postérieur peu convexe, ses angles latéraux arron-
dis, saillants, légèrement déprimés, situés un peu en arrière du milieu, sa base droite
devant l'écusson et entièrement rebordée d'un angle latéral à l'autre. Écusson trian-
gulaire, subaigu à l'apex, portant une forte carène arrondie en forme d'Y. Élytres
de longueur variable, à cellule discale quadrangulilire, de peu plus longue que large à
l'apex où elle est presque deux fois plus large qu'à la base; cellule apicale externe
fortement élargie à l'apex, beaucoup plus étroite à la base que la cellule apicale
interne. Pattes longues et grêles, les tibias droits et fortement épaissis à l'apex. Abdo-
men débordant légèrement les élytres.
Mâle: pygophore ouvert dorsalement, à bord ventral armé d'une petite apophyse
140 RÉDUVUDÉS DE J; AFRIQUE NOIRE

transverse horizontale tronquée (formosus, fig. 238) ou trilobée (arcualus, fig. 240}
à l'apex. Valves génitales longues, courbées et épaissies à l'apex. Bloc anal sclérifié
latéralement. Pénis membraneux à face ventrale portant une large lame tronquée et
échancrée à l'apex et soutenue par une armature en forme d'H et une petite scléri-
fication apicale lobée. Face dorsale avec deux bandes chitineuses divergentes. Sac
interne armé de deux rangées de fortes épines triangulaires. Branches du connectif
divergentes dès la base (fig. 239).
Femelle: tergite IX convexe, subtriangulaire, presque vertical. Lames du ster-
nite VIII triangulaires, aiguës à l'apex, leur bord ventral légèrement échancré en
courbe.

Distribution. - Toute l'Afrique intertropicale. Trois espèces ne se renc~ntrent pas


dans notre faune. Ce sont: im'itans SCHOUTEDEN et lineaticollis LETHIERRY, d'Afrique-
orientale, et Leplai SCHOUTEDEN, du Katanga.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Stature allongée, élytres à côtés parallèles, deux fois plus longs que la tête
et le pronotum réunis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
- Stature plus courte, élytres subovalaires, moins de deux fois aussi longs que la
tête et le pronotum réunis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. 4. arcuatus.
2. Côtés du lobe postérieur du pronotum, en avant des angles latéraux droits
ou convexes ; . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3.
Côtés du lobe postérieur du pronotum, concaves.. . . . . . . . . . . . . . . .. . .. 3. dispar.
3. Angles antérieures du pronotum droits, non saillants , 1. formosus.
Angles antérieurs du pronotum subconiques, rejetés latéralement et
saillants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. 2. bivittatus.

1. Pseudophonoctonus formosus DISTANT, 1902, Trans. Ent. Soc. Land., p. 543,


Pl. XIX, fig. 52 (Phonoclonus)' type: Angola (Brit. Mus.). - SCHOUTEDEN, 1912,
Rev. Zool. Bot. afr., II, p. 114 (Hediocoris); 1913, Rev. Zool. Bot. afr., III, p. 167;
1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, 1, p. 204.
var. Corbisieri SCHOUTEDEN, 1932,1. cit., p. 204; type: Eala (Mus. Congo belge);,
1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 42.
var. bassainensis, nova. - Type: Grand-Bassam (Mus. Paris).
Long. 16-19 mm. - Testacé avec la tête, le rostre et le lobe antérieur du pro no-
tum orangés ou rouges. Antennes, écusson, une fascie préapicale à la corie et membrane
noirs. Pattes orangées avec l'extrême apex des fémurs et les tibias, sauf leur extrême
base, noirs. Abdomen testacé, chaque segment avec une large bande apicale rouge;
connexivum rouge. La var. Corbisieri se distingue de la forme typique par ses pattes
noires et la var. bassamensis par les pattes, le lobe antérieur du pronotum et les fas-
cies abdominales noirs. Tête allongée, un peu plus longue que le lobe postérieur
du pronotum. Lobe antérieur du pronotum très convexe, son sillon médian profond
et atteignant la base. Premier article du rostre dépassant en arrière le niveau du
bord postérieur de l'œil. Côtés du lobe postérieur du pronotum légèrement concaves,
les angles latéraux étroiteme~t arrondis, le disque finement et densément ponctué.
Fémurs antérieurs avec une légère nodosité près de l'apex; fémurs intermédiaires
légèrement sinués et noduleux. Élytres nettement plus longs que l'abdomen.
CÔTE D'IVOIRE: Grand Bassam. - TOGO. - SOUDAN FRANÇAIS: Soninkoura, Ségou.
- MOYEN CONGO: N'Kogo. - CONGO BELGE. - ANGOLA. - AFRIQUE ORIENTALE.
HARPACTORITAE. - PSEUDOPHONOCTONUS 141
2. Pseudophonoctonus bivittatus, n. sp. - Type: une Cf' du Haut-Sénégal (Mus.
Paris).
Fig. 237. Long. 16-19 mm. - "Rouge ou jaunâtre, avec la partie antérieure de la
tête, une tache en forme de V sur le lobe postérieur de la tête, le bourrelet collaire du
pronotum, deux bandes longitudinales sur le pronotum, dilatées en arrière et n'attei-
gnant pas la base, l'écusson, la
membrane des élytres, sauf
son extrêm<r base, les pattes,
la majeure partie des pleures,
noirs; abdomen brunâtre ou
rouge avec la base de chaque
.segment noire. Tout le corps
avec une courte et dense
pubescence blanchâtre, à
l'exception de la membrane
·des élytres et de quelques 238. 240.
petits espaces lisses sur les
côtés de l'abdomen. Tête un
peu plus longue que le lobe
postérieur du pronotum .. Pre-
mier article du rostre dépas-
sant en arrière le niveau du
bord postérieur de l'œil. Lobe
antérieur du pronotum très
convexe, son sillon médian
atteignant la base et fovéolé
en arrière. Côtés du lobe pos- 237. 239
térieur du pronotum droits en FIG. 237, Pseudophonoctonus bivittatus, n. sp. - 228, P. for-
mosus DISTANT, pygophore vu par la face dorsale. - 239,
avant des angles latéraux, idem, pénis. - 240, P. arcuatus, n. sp., pygophore vu par
ceux-ci assez largement arron- la face dorsale.
dis. Fémurs antérieurs assez
. fortement rétrécis vers l'apex, les intermédiaires légèrement sinués et noduleux.
Élytres nettement plus longs que l'abdomen.
HAUT-SÉNÉGAL (F. GIRAUD). - SOUDAN FRANÇAIS: Soninkoura (DUGAST), Kita
(M. GRIAULE). - CÔTE D'IvOIRE: Bouaké (H. DELATTRE).

3. Pseudophonoctonus dispar SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool.,


(3), sect. II, l, p. 203; type: Sankuru (Mus. Congo belge).
var. decipiens SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., p. 203; type: Uluku (Mus., Congo belge).
var. pallida SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., p. 203; type : Lubutu (Mus. Congo
belge); 1943, Rev. Zoo!. Bot. afr., XXXVII, p. 330.
Long. 15-18 mm. - Tête beaucoup plus longue que le lobe postérieur du prono-
tum. Lobe antérieur du pronotum peu convexe, le sillon médian peu profond, non
fovéolé en arrière, mais atteignant la base. Côtés du lobe postérieur, en avant des
angles latéraux nettement, mais légèrement concaves, les angles latéra1}x étroitement
arrondis, le disque du lobe postérieur finement ponctué et pubescent. Premier article
du rostre atteignant sans le dépasser le niveau du bord postérieur des yeux. Élytres
dépassant légèrement l'apex de l'abdomen. Fémurs intermédiaires assez fortement
sinués et noduleux. Coloration variable; forme typique; jaune, orangé ou olivâtre,
la tête souvent rouge orangé et le dos de l'abdomen rouge clair; élytres sombres, à
142 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

légers reflets bleutés, les fémurs olivâtres, les tibias et les antennes noirs; lobe posté-
rieur de la tête avec une macule noire en forme de V, lobe antérieur noir en avant;
base du pronotum, sauf le bourrelet, noirâtre d'un angle latéral à l'autre, ainsi que la
dépression séparant les deux lobes et le sillon longitudinal du lobe antérieur; écusson
noir, taché de jaune vers l'apex; face ventrale jaune avec les propleures et la base
des segments abdominaux, au moins latéralement, noires. Var. decipiens : pronotum
fortement envahi de noir, toute la moitié postérieure du lobe postérieur noire, la
moitié antérieure olivâtre ainsi que le lobe antérieur à l'exception de quetques macules
claires. Var. pallida : pronotum et écusson en entier, élytres, y compris la base de la
membrane jaune-orangé; fémurs brun rouge, abdomen sans lignes noires.
GUINÉE FRANÇAISE: Mont Nimba. - CÔTE D'IvOIRE: Danané, Bouaké, Mont Ton-
koui (900-1200 m.). - TOGo: Bismarckburg. - CAMEROUN: Makak, Misellele. - FER-
NANDO-POO. - CONGO BELGE.

4. Pseudophonoctonus arcuatus, n. sp. - Type: un Cf de Côte d'Ivoire (Mus.


Paris).
, Long. 16 mm. - Tête beaucoup -plus longue que le lobe postérieur du pronotum.
Lobe antérieur du pronotum fortement transverse, convexe, portant une profonde
fovéole médiane en arrière, celle-ci séparée de la constriction séparant les deux lobes
par un bourrelet distinct. Lobe postérieur du pronotum à peine convexe, ses côtés
légèrement convexes en avant des angles latéraux qui sont largement arrondis, son
disque lisse. Élytres ne dépassant pas l'apex de l'abdomen. Fémurs intermédiaires
amincis à l'apex, non sinués. Tête, pronotum et élytres jaune d'ocre, les élytres légè-
rement rosés. Une tache en forme de V sur le lobe postérieur de la tête, une bande
transverse en -avant du lobe antérieur du pronotum, contre le bourrelet collaire, une
bande transverse arquée en avant du lobe postérieur du pronotum et la base de l'écus-
son noirs. Membrane des élytres brun bronzé. Prosternum jaune clair avec sa partie
antérieure, une tache triangulaire sur le côté des hanches et une ligne latérale contre
le côté du pronotum, noires. Méso et métasternum avec les marges postérieures du
mésosternum et une taèhe contre chaque hanche postérieure jaune pâle. Abdomen
jaune d'ocre avec une étroite ligne basale noire de chaque côté des segments. Hanches
et trochanters brun de poix. Fémurs roux avec l'apex jaune clair. Tibias et tarses'
nOIrs.
CÔTE D'IVOIRE: environs de Bingerville (A. CHEVALIER). - HAUTE-GUINÉE
Mont Nimba (M. LAMOTTE).

Gen. DOMNUS STh

Domnus STAL, 1858, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 445; type: flavoniger STAL (Afri-
que occidentale), 1861, Stett. ent. Zeit., XXII, p. 130; 1865, Hem. afric., III, p. 49
et 58; 1874, Enum. Hem., IV, p. 8 et 18. - W ALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 109. - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 276 et
303. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, 1, p. 200.
Tête étroite, aussi longue que le lobe postérieur du pronotum, deux fois et demie
aussi longue q"ue large avec les yeux, le lobe antérieur un peu moins long que le pos-
térieur, celui-ci fortement rétréci dès les yeux, les tubercules antennaires situés au
milieu de la partie préoculàire de la tête, qui porte une petite protubérance arrondie
derrière chaque antenne. Yeux saillants, moins larges que la moitié de l'espace qui
les sépare. Ocelles très petits, situés près des yeux, sur les côtés d'une élévation sur-
'-. "
" , i'

HARPACTORITAE. - DOMNUS 143


plombant le sillon interoculaire. Antennes grêles, leur premier article un peu plus
court que la tête et le pronotum réunis; article Il égal au tiers' du 1; III un peu plus
court que Il; IV filiforme. Rostre fortement courbé, l'article 1 une fois et demie aussi
long que le Il, dépassant en arrière le niveau du bord postérieur de l'œil. Pronotum
très ample, son lobe antérieur transverse, convexe, avec un sillon longitudinal médian
entier, fovéolé en arrière, la fovéole flanquée de deux petits tubercules arrondis;
lobe postérieur deux fois aussi long et aussi large que l'antérieur, son disque convexe,
ses angles latéraux saillants, déprimés et subaigus, situés au milieu de sa longueur;
sa base arrondie devant l'écusson, entièrement rebordée d'un angle latéral à l'autre;
angles antérieurs du pronotum coniques et rejetés latéralement. Élytres un peu plus
longs que l'abdomell, à cellule discale quadrangulaire, à peine plus longue que large à
l'apex où elle est une fois et demie aussi large qu'à la base. Pattes longues et grêles,
les fémurs noduleux, les fémurs postérieurs légèrement arqués, les tibias épaissis à
l'apex, les antérieurs légèrement arqués.
Mâle: pygophore allon'gé, ouvert dorsalement, à bloc anal fortement sclérifié
latéralement et bord ventral armé d'une apophyse lamelleuse transverse, horizontale
et bidentée en dessous. Valves génitales courbées, épaissies et subcontiguës à l'apex
(fig. 242). '
Femelle : tergite IX trapézoïdal, légèrement échancré à l'apex, incliné à 45°,
son disque convexe et ses marges latérales déprimées. Lames du sternite VIII sub-
triangulaire, échancrée en dessous
(fig. 243 et 244).
Distribution. - Deux espèces de
l'Afrique intertropicale, l'une, dimi-
diatus ST.h propre à }' Afrique orien-
tale.

Domnus flavoniger ST.h, 1858, .


Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 446; type:
Nigeria (Mus. Stettin); 1861, Stett.
ent. Zeitschr., XXII, p. 130; 1865,
Hem. afric., III, p. 58; 1874, Enum.
Hem., IV, p. 18. - WALKER, 1873,
Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII,
p. 109. - HAGLUND, 1895, Oefv.
Veto Ak. Forh., LII, p. 472. -
143.
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 200.

P
Fig. 241. Long. 22-23 mm. -
Type de coloration de Masligonomus
Malzyi :VILLIERS. Flave ou orangé,
avec la face dorsale du lobe posté-
rieur de la tête, les côtés de l'écusson, 241. W.
FIG. 241, Domnu8 flavoniger ST,ÎL. - 242, pygophore
les élytres, sauf l'extrême base, le du mâle vu par la face dorsale. - 243, complexe
premier article des antennes, sauf génito-anal de la femelle vu par la face ventrale. -
l'extrême base, l'apex du rostre, 244, idem, vu de profil.
l'apex des tarses, les hanches et les
trochanters des deux paires postérieures, les fémurs intermédiaires et postérieurs,
sauf leur apex, parfois les hanches et les trochanters antérieurs, le mésosternum, le
métasternum, l'abdomen, y compris le conneiivulIl, noirs. Tête, pronotum, poitrine
144 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

et tibias avec une longue et dense pubescence jaunâtre. Cories des élytres avec une
courte pubescence couchée d'un blanc jaunâtre formant des macules irrégulières.
Abdomen finement pubescent et jaunâtre. Lobe antérieur du pronotum assez for-
tement sculpté. Lobe postérieur densément et finement ponctué.
GUINÉE FRANÇAISE, Mont Nimba, 1600 m., en septembre (A. VILLIERS). - CÔTE
D'IVOIRE. - NIGERIA : Vieux Calabar. - CAMEROUN: Pama-Quelle, Ossidinga. -
CONGO FRANÇAIS: N'Kogo. - eONGO BELGE.

Gen. ODONTOGONUS BERGROTH

Odontogonus BERGROTH, 1904, Bol. Soc. esp. Hist. nat., IV, p. 361 (nom. nov.). -
JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 276 et 303. -- SCHOUTEDEN,
1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. Il, 1, p. 212. - Laphycles STAL, 1853
(nec REICHENBACH, 1850), Oefv. Vet. Ak. Forh., X, p. 263; type: pallidus STAL
(Natal); 1865, Hem. afric., III, p. 49 et 57; 1874, Enum. Hem., IV, p. 8 et 18.
Tète cylindrique, très étroite, aussi longue que le pronotum, plus de trois fois
plus longue que large, ses deux lobes égaux ou l'antérieur un peu plus court que le
postérieur, celui-ci très légèrement rétréci en arrière. Yeux petits, un peu moins larges
que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles petits, légèrement surélevés, deux
fois plus écartés entre eux qu'ils ne le sont des yeux. Antennes insérées bien en avant
du milieu dela partie préoculaire de la tête, à premier article/presque une fois et demie
aussi long que la tète et le pronotum ensemble; article Il égal à la moitié du 1, 1Il
un peu plus long que la moitié du II et IV un peu plus court que le 1. Rostre peu
épais, à articles 1 et Il subégaux. Pronotum variable; transverse ou plus long que large,
le lobe antérieur convexe ou presque plan, sillonné sur toute sa longueur. Lobe pos-
térieur à disque déprimé, angles latéraux arrondis ou épineux, base tronquée devant
l'écusson et entièrement rebordée d'un angle latéral à l'autre. Écusson plus long que
large, subaigu à l'apex, portant une carène peu saillante en forme d'y' Élytres un
peu plus longs que larges, à cellule discale un peu ou beaucoup plus longue que large
et cellule apicale interne beaucoup plus large à la base que l'externe. Pattes longues
et grêles, hérissées de longs poils, les tibias et fémurs avec une courte brosse de soie"
raides sur toute la longueur de leur face interne, les tibias légèrement épaissis à l'apex.
Tarses très petits, à article 1 et II réunis plus COUFtS que le III. AbClomen débordant
très légèrement les élytres sur les côtés.
Mâle : pygophore comprimé, fortement convexe, ouvert dorsalement, son
bord ventral avec une apophyse lamelleuse, transverse et relevée obliquement (fig. 246).
Valves génitales très petites, à peine courbées, étendues en arrière, non contiguës à
l'apex. Pénis à face ventrale couverte par une large plaque arrondie à l'apex et face
dorsale portant un sclérite médian arrondi et deux sclérites apicaux latéraux allongés.
Sac interne armé de nombreuses épines triangulaires (fig. 247).
Femelle: tergite IX trapézoïdal, convexe, deux fois plus large que long, forte-
ment rétréci à l'apex. Lames du sternite VIII arrondies et rebordées à l'apex.
Distribution. - Toute l'Afrique intertropicale.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Pronotum plus large que long, son lobe antérieur convexe et sculpté .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1. Sjostedtï.
- Pronotum plus long que large~ son lobe antérieur plan, à peine sculpté.. 2. ruber.
HARPACTORITAE. - AUTHENTA 145

1. Odontogonus Sjostedti SCHOUTEDEN, 1910,' in Sjôstedt's Kilim. Mer. Exp.,


12, p. 303; type: Kilimandjaro (Mus. Stockholm). - JEANNEL, 1919, Voy. Al!.
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 303.
var. dimensis SCHOUTEDEN, 1911,Rev. Zoo!. Bot. afr., 1, p. 267; type: Dima
(Mus. Congo belge); 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 213.
Long. 19-22 mm. - Jaunâtre clair, avec le rostre, la poitrine et les pattes, sauf
l'apex des fémurs plus clairs que le reste du corps. Apex du premier et base du second
article des antennes, apex des fémurs et marge latérale de la corie légèrement rou-
geâtres; côtés de la tête et de l'abdomen avec une bande sombre. Lobe antérieur du
pronotum semi-circulaire, fortement sculpté, son bord collaire étroit, les angles anté-
rieurs arrondis, non saillants. Lobe postérieur ponctué-rugueux, ses angles latéraux
avec, en avant, une petite épine aiguë. Tout le corps, sauf l'abdomen, avec une courte
et dense pubescence blanchâtre couchée.
Cellule discale des élytres à peine plus
longue que large. La var. dimensis diffère
de la forme typique par sa tête moins
allongée et ses yeux un peu plus sail-
lants.
TCHAD : pays Mandjia. CONGO
BELGE. - KILIMANDJARO.
246.
2. Odontogonus ruber, n. sp. - Type:
un Cf de Haute-Guinée (Mus. Paris).
Fig. 245. Long. cf : 16-17 mm.; cf :
19-20 mm. - Jaunâtre avec la tête, sauf
la face ventrale, le premier article des
antennes, la corie et le clavus des élytres,
ainsi que, chez certains exemplaires, la
marge externe de l'abdomen rouge foncé.
Pattes jaunâtres, les fémurs plus ou
moins envahis de rouge. Base du premier 245. 247.
article des antennes et côtés du prono-
tum, de larges taches sur .la poitrine, FIG. 245, Odontogonus ruber, n. sp. - 246, idem,
contre les hanches, noi~s ou brun foncé. pygophore vu par la face dorsale; 247,
Tout le corps avec une dense pubescence pénis.
dorée couchée et de longues soies érigées.
Pronotum beaucoup plus long que large, son lobe antérieur trapézoïdal, finement
sillonné au milieu et largement fovéolé en arrière, ses angles antérieurs largement
arrondis. Lobe postérieur finement ponctué, ses angles latéraux ave"C, en avant, une
petite épine aiguë. Cellule discale des élytres très étroite, plus de quatre fois plus
longue que large.
HAUTE-GUINÉE: Mont Nimba (M. LAMOTTE). - CÔTE D'IVOIRE: Bouaké (R. DE-
. LATTRE). - TOGo: Bismarckburg (Dr. Kraatz).

Gen. AUTHENTA BERGROTH

Authenta BERGROTH, 1894, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVIII, p. 541; type: A.
flaviventris BERGROTH (Afr. équatoriale). - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann. Afr.
or., Hem. III, p. 276 et 303. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, l, p. 205. - Archilochus STAL, 1865 (nec REICHENBACH, 1855), Hem.
10
,
,;,

146 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

afric., III, p. 48 et 56; type: Reduvius quadridens FABRlcruS (Afrique intertropicale);


1874, Enum. Hem., IV, p. 8 et 18. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII,
, p.119.
Tête longue et étroite, près de trois fois plus longue que large avec les yeux,
son lobe postérieur un peu plus long que l'antérieur, renflé derrière les yeux, puis
fortèment et longuement rétréci. Yeux saillants, à peu près aussi larges que la moitié
de l'espace qui les sépare. Ocelles petits, légèrement saillants, deux fois plus écartés
eptre eux qu'ils ne le sont des yeux. Antennes insérées en avant du milieu de la partie
préoculaire de la tête, celle-ci avec une petite protubérance arrondie derrière chaque
tubercule antennaire. Antennes très longues et grêles, l'article 1 près d'une fois et
demie aussi long que la tête et le pronotum réunis; article II un peu plus court que la
moitié du l, III sensiblement égal à la moitié du II et IV un peu plus long que le I.
Rostre robuste, médiocrement courbé, ses deux premiers articles subégaux en longueur,
l'article 1 atteignant en arrière le niveau du milieu de l'œil, l'article III plus court que
la moitié du II. Lobe antérieur du pronotum transverse, distinctement sculpté, por-
tant deux fortes protubérances coniques à la base et un sillon longitudinal médian
complet. Lobe postérieur du pronotum très ample, ses angles latéraux saillants, sa
base échancrée devant l'écusson et fortement bisinuée entre les angles latéraux et les
angles scutellaires, ceux-ci bien marqués, la base rebordée d'un angle latéral à l'autre,
déprimée ainsi que les angles latéraux. Écusson triangulaire portant une forte élé-
vation triangulaire et, généralement, une petite protubérance arrondie à l'apex.
Élytres très étroits, à pw près aussi longs que l'abdomen, à cellule discale quadran-
gulaire, un peu plus longue que large, ses côtés proximal et distal subégaux et cellule
apicale i:qterne beaucoup plus large que l'externe. Pattes très longues et grêles, les
fémurs antérieurs dépassant la tête d'une fois et demie la longueur de celle-ci, les tibias
droits et légèrement épaissis à l'apex. Abdomen subovalaire, à co:q.nexivum plus ou
moins largement dilaté selon les espèces.
Mâle : sternite VIII complètement invaginé. Pygophore convexe en dessous,
légèrement comprimé latéralement, membraneux dorsalement, son bord ventral avec
une large apophyse saillante en arrière, bidentée latéralement, les valves génitales
courbées, dépassant largement le pygophore en arrière (fig. 249). Pénis membraneux
avec une large plaque ventrale ovalaire à l'apex.
Femelle: tergite DÇ trapézoïdal, presque vertical,. plus large que long, son dis-
que convexe et ses marges latérales fortement déprimées. Lames du sternite VIII
un peu moins longues que hautes, leur angle apical saillant mais mousse, bien marqué
par une courte carène oblique.
Distribution. - Afrique occidentale et centrale. - Sept espèces.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Angles latéraux du lobe postérieur du pronotum saillants, mais mousses à


l'apex. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
Angles latéraux du lobe postérieur du pronotum avec une dent fine et aiguë
à l'apex.. 4.
2. Lobe postérieur du pronotum régulièrement convexe, déprimé à la base et
latéralement, sans gibbosités.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1. quadridens.
Lobe postérieur du pronotum avec deux gibbosités près de la base. . . . . . . . 3.
3. Abdomen orangé avec la région entourant les stigmates et une bande latérale
plus ou moins interrompue noirâtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. rufiventris.
Abdomen flave avec les trois segments basilaires du connexivum (une macule

/
HARPACTORITAE. - AUTHENTA 147
antéapicale exceptée), la partie basale du quatrième segment de celui-ci,
dessus et dessous, la rp.arge apicale et u-ne grande macule latérale à chaque
segment du ventre, la presque totalité du dernier segment et la totalité des
segments génitaux, noirs................................. 2. subsimilis.
4. Élytres noirs ou bruns, au plus avec une courte région basilaire costale jau-
nâtre 5.
Élytres à moitié basale de la corie blanc jaunâtre et la moitié apicale sombre. . 6.
5. Noir ou brun de poix très foncé. Lobe antérieur du pronotum avec une pubes-
cence claire très éparse et très courte " 4. tlaviventris.
~ Brun clair. Lobe antérieur du pronotum avec des bandes très nettes de pu-
bescence claire........................................ 5. fulvipennis.
6. Métasternum testacé comme l'abdomen ,.......... 6. discors.
Métasternum noir comme la poitrine, l'abdomen testacé....... 7. Ferranti..

1. Authenta quadridens FABRICIUS, 1781, Spec. Ins., II, p. 380 '(Reduvius);


type : Afrique intertropicale (Brit. Mus.); 1787, Mant. Ins., II, p. 311/ (Reduvius) ;
1794, Ent. Syst., IV, p. 200 (Reduvius); 1803, Syst. Rhyng., p. 272 (Reduvius). -
SIGNORET, 1851, Rev. Mag. Zool., p. 488 (Prislhesancus); 1858, in Thomson, Arch.
Ent., II, p. 316 (Prislhesancus). - STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 56 (Archilochus);
1874, Enum. Hem., IV, p. 18 ( Archilochus). - WALKER, 1873, Cat. Hem'. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 119 (Euagoras). - HAGLUND, 1895, Oefv. Veto Ak. Fôrh., LII, p. 472
(Archilochus). - VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. nat., 1, p. 139. - SCHOUTEDEN,
193"2, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 206; 1943, Rev. Zool.Bot. afr.,
XXXVII, p. 330 -laleralis SIGNORET, 1851, Rev. Mag. Zool., Pl. XII, fig. 7 (Pris-
lhesancus). - quadridenlalus GMELlN, 1788, Syst. nat. l, IV, p. 2199 (Cimex). -
lrux STAL, 1855, Oerv. Veto Ak. Fôrh.,
p. 19 (Euagoras?); type: Sierra Leone
(Mus. Stockholm); 1861, Stett. ent.
Zeitschr., XXII, p. 136 (Laphycles).
var. funebris SCHOUTEDEN, 1932,
1. cit., p. 206; type : Congo belge
(Mus. Congo belge).
Fig. 248. Long. cf : 20-24 mm.;
9 : 24-27 mm. - Brun rougeâtre,
plus ou moins foncé (forme typique}
ou noir (var. funebris) avec l'apex
des antennes, les genoux, l'apex des
tibias, noirs; fémurs brun rouge ou
jaunâtres; angle apical des cories
jaunâtre, cette coloration précédée
par une partie assombrie; abdomen
noir ou bleu métallique sombre avec
les segments V à VII du connexivum
jaunes ainsi que les marges latérales
des segments abdominaux correspon-
dants; chez certains..exemplaires base
des segments V et VI également
jaune pâle. Lo'be postérieur de la tête
beaucoup plus long que l'antérieur. FIG. 248, Autentha quadridens FABRICIUS.
Tubercules du. lob~ antérieur du pro- 249, pygophore du mâle vu par la face dorsale.
148 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
notum très élevés et arrondis à l'apex. Lobe postérieur du pronotum fortement et
densément rugueux-ponctué, plus de deux fois plus .large que le lobe antérieur.
Apex de l'écusson avec une petite protubérance arrondie. Cories finement rugueu-
ses. Pattes hérissées de longues soies blanchâtres. Lobe antérieur du pronotum et
lobe postérieur avec quelques longues soies dressées et quelques petits poils blan-
châtres épars. Connexivum des femelles beaucoup plus largement dilaté que chez
les mâles.
Mâle: apophyse du bord ventral du pygophore peu saillante, formant un angle
au milieu. Valves génitales presque cylindriques, à peine courbées (fig. 249).
AFRIQUE INTERTROPICALE, très commun de la Gambie au Congo belge. - CANARIES.

2. Authenta subsimilis HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. i38;
type: Cameroun (Mus. Budapest). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge.
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 206.
var. diversipes HORVÀTH, 1914, !. cit., p. 139; type: Cameroun (Mus. Budapest)
- SCHOUTEDEN, 1932, !. cit., p. 206.
Long. 9 : 26 mm. - Fauve-testacé, pronotum, écusson, élytres et poitrine épar-
sément et finement pubescents de flave. Articles 1 et II des antennes fauve-testacé,
avec un anneau antéapical du l, un anneau subbasal et l'apex du II ainsi que les
articles suivants noirs; angle apical des cories assombri. Abdomen flave avec les trois
segments basilaires du connexivum, à l'exception d'une macule antéapicale flave, la
partie basale du quatrième segment de celui-ci, dessus et dessous, la marge apicale
et une grande macule latérale à chaque segment du ventre, la presque totalité du
dernier segment et la totalité des segments génitaux noirs. Pattes fauve-testacé
avec les genoux noirs. La var. diversipes diffère de la forme typique par la partie
antérieure de la tête, le pronotum, l'écusson et les élytres noirâtres, un anneau médian
au premier article antennaire, la poitrine, toutes les hanches, tous les trochanters et
les fémurs antérieurs, sauf leur tiers apical, noirs. Protubérances du lobe antérieur
du pronotum médiocres; disque du lobe postérieur avec de légères gibbosités près de
la base. Apex de l'écusson sans saillie arrondie.
CAMEROUN : Victoria. - CONGO BELGE.

3. Authenta ruflventris, n. sp. - Type: Cameroun (Mus. Vniv. Berlin).


Long. cf : 18 mm. - Brun rougeâtre, assez clair; membrane des élytres brun
bronzé; poitrine assombrie latéralement; abdomen orangé avec la région entourant
chaque stigmate et une bande latérale plus ou moins interrompue noirâtres; pattes
d'un brun orangé avec les genoux et l'extrémité des tibias noirs, la coloration apicale
noire des fémurs séparée de la coloration orangée par un anneau testacé. Pronotum,
écusson, cories des élytres et poitrine couverts par une dense et longue pubescence
blanchâtre couchée. Tête avec quelques très petits poils blancs épars. Écusson et
1 pattes avec de longues soies blanchâtres dressées. Lobe postérieur de la tête avec un
cou très long et très grêle, beaucoup plus long que le lobe antérieur. Protubérances
du lobe antérieur du pronotum très petites. Lobe postérieur du pronotum moins de
deux fois aussi large que le lobe antérieur, finement rugueux, muni près de la base
de deux gibbosités subconiques, peu saillantes. Angles latéraux médiocrement sail-
lants. Apex de l'écusson avec une très petite protubérance arrondie.
Mâle: bord ventral du pygophore avec une petite saillie conique noire bien dis-
tincte et bidentée en dessous. Valves génit~les très longues, comprimées, faiblement
courbées.
CAMEROUN: région de Dengdeng (MILDBRAED).
HARPACTORITAE. - AUTHENTA 149
4. Authenta tlaviventris BERGROTH, 1894, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVIII,
p. 540; type: Gabon (Mus.?). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, l, p. 206.
Long. cf : 19-19 !pm. - Noir ou brun de poix foncé, l'angle proximal externe de
la corie parfois pubescent. Abdomen foncé dorsalement, la face ventrale et le connexi-
vum dessus et dessous d'un bhl.llc légèrement jaunâtre, une petite macule indistincte
à l'apex du segment ventral VII et la majeure partie du pygophore noirâtres. Tête,
lobe antérieur du pronotum, poitrine et corie avec une très courte et très fine pubes-
cence blanchâtre éparse. Pleures mésothoraciques avec un petit espace dénudé
arrondi. Pattes avec de longues soies dressées. Tête très fortement rétrécie en arrière,
son lobe postérieur beaucoup plus long que l'antérieur. Lobe antérieur du pronotum
fortement sculpté, son sillon médian effacé en avant, ses protubérances basales
coniques, très saillantes et divergentes. Lobe postérieur du pronotum très fortement
rugueux-ponctué, ses angles latéraux avec une épine longue et aiguë. Apex de l'écus-
son avec une petite protubérance arrondie. Corie très finement rugueuse. Connexivum
très étroit chez les cf.
Mâle: bord ventral du pygophore largement évasé en arrière avec un large
rebord explané bidenté latéralement et échancré au milieu. Valves génitales' grêles et
courbées à la base, droites et renflées en massue à l'apex (fig. 251).
CÔTE D'IVOIRE: Danané. - GABON. - CAMEROUN: Yaoundé, Johann Albrechts-
hôhe. - CONGO BELGE.

5. Authenta fulvipennis HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 139;
type: Cameroun (Mus. Budapest). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 206.
Long. 9 : 25-26 mm. - Brunâtre, assez 'foncé, avec les trois quarts basilaires
du premier article des antennes, le rostre, le dessus des fémurs, les tibias, sauf la base
et l'apex, la base des tarses fauve-testacé; apex de l'écusson testacé; cories des élytres
brun clair, l'extrême base parfois jaunâtre. Membrane brun bronzé. Abdomen tes-
tacé. Tête, poitrine et cories avec une courte et assez dense pubescence jaunâtre.
Lobe antérieur du pronotum avec des bandes sinueuses d'une épaisse pubescence
blanchâtre qui couvre également la base du lobe postérieur. Protubérances basales du
lobe antérieur du pronotum très élevés et arrondies à l'apex. Lobe postérieur du pro-
notum deux fois aussi large que le lobe antérieur, très fortement rugueux, ses angles
latéraux avec une épine longue èt aiguë, sa dépression basale limitée par une carène
obsolète. Apex de l'écusson avec un tubercule arrondi, cories très finement et super-
ficiellement ridées en travers. Abdomen très faiblement dilaté chez les femelles.
CAMEROUN: Victoria, Johann Albrechtshôhe. - F;ERNANDO-POO. - CONGO BELGE.

6. Authenta discors HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 140;
type: Sierra-Leone (Mus. Budapest).
Long. 26 mm. - Tête et rostre fauve-testacé ainsi que les deux premiers articles
des antennes. Pronotum brun sombre. Écusson brun. Moitié basale de la corie blanc
jaunâtre, la moitié apicale noirâtre. Membrane fauve bronzé. Poitrine brun sombre.
Face ventrale de l'abdomen et connexivum blanc jaunâtre. Pronotum un peu plus
large que long, les tubercules du lobe antérieur fortement saillants, le lobe postérieur
finement rugueux ponctué, les angles latéraux avec une forte dent saillante, les angles
scutellaires non saillants. Apex de l'écusson légèrement tuberculé. Lobe antérieur du
pronotum avec des bandes de pubescence blanchâtre.
SIERRA-LEONE, - CÔTE D'IVOIRE: région de San Pedro,
150 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE ,NOIRE

7. Authenta Ferranti SCHOUTEDEN, 1911, Rev. Zoo!. Bot. afr., l, p. 267; type:
Kondué (Mus. Congo belge); 1932, Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 206.
. Fig. 250. Long. cf : 13-18 mm.; 9
23-25 mm. - Tête fauve testacé ou
noirâtre. Rostre, antennes, pattes inter-
médiaires et postérieures, dessus des
fémurs antérieurs, tibias brun rouge.
Pronotum, écusson sauf l'apex, moitié
apicale des cories, noirs. Membrane
brun bronzé. Poitrine brun de poix.
Abdomen blanc jaunâtre avec l'apex
taché d'un rouge vif. Tête, des bandes
sur le lobe antérieur du pronotum, la
marge du lobe postérieur de celui-ci, la
poitrine et le dessous des fémurs anté-
rieurs couverts d'une épaisse pubescence
251. jaunâtre couchée; cories avec une courte
et éparse pubescence jaunâtre; pattes
avec de longues soies érigées. Tuber-
cules du lobe antérieur du pronotum
très saillants et arrondis à l'apex. Lobe
postérieur deux fois plus large que
l'antérieur, fortement vermiculé, ses
angles latéraux saillants et aigus. Apex
de l'écusson avec une peti~e protubé-
rance arrondie.
Mâle : pygophore comme chez
FIG. 250,-Authenla Ferranli SCHOUTEDEN, mâle.
flavivenlris (fig. 251).
251, idem, pygophore vu par la face dorsale.
GUINÉE FRANÇAISE: Mont Nimba. -
GABON: Lambaréné, Sam Kita. - OUBANGUI-CHARI. - CAMEROUN: Dengdeng, Nanga
Eboga. - CONGO BELGE.
Gen. MARGASUS STAL
Margasus STAL, 1858, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 445; type: Prislhesancus Atzelii
STh (Afrique occidentale); 1865, Hem. afric., III, p. 49 et 54; 1874, Enum. Hem.,
IV, p. 8 et 18. - VARELA, 1905, Bol. Soc. esp. Rist. nat., V, p.145 (Synopsis). - JEAN-
NEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 275 et 304. - SCHOUTEDEN, 1932,
Atm. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 206.
Extrêmement proche du précédent, en diffère par l'article 1 du rostre atteignant
en arrière le niveau du bord postérieur de l'œil et un peu plus long que l'article II et
le lobe postérieur du pronotum portant sur le disque, près de la base deux très fortes
épines ou protubérances cçmiques. Apex de l'écusson sans protubérance arrondie
saillante. Cellule discale des élytres plus longue que large.
Mâle: pygophore à peine élargi en arrière, très largement ouvert dorsalement, à
bord ventral saillant en un lobe semi-ovalaire. Valves génitales très courtes, brusque-
ment courbées près de la base (fig. 253). Pénis membraneux avec une petite scléri-
fication dorsale et une lame ventrale acuminée à l'apex; connectif très robuste
(fig. 254).
Femelle: complexe génito-anal comme chez Aulhenla.
Distribution. - Toute l'Afrique intertropicale et Madagascar.
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HARPACTORITAE. - MARGASUS 151

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Lobe postérieur du pronotum avec une épaisse pubescence couchée, au moins


en avant; fémurs postérieurs noirs ou brun de poix, ou clairs avec des
anneaux plus sombres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
Lobe postérieur du pronotum sans pubescence couchée, mais avec de nom-
breuses soies érigées; fémurs postérieurs uniformément orangés .
.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5. chalcopterus.
2. Abdomen noir, noir bleu ou annelé ou taché de jaune ou de rouge. . . . . . . . . . 3.
Abdomen uniformément testacé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4. lividus.
3. Dernier segment abdominal, avant les pièces génitales, toujours sombre, noir
ou noir bleu, parfois avec une bande jaune. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.'
Apex de l'avant-dernier, dernier segment abdominal et segments correspon-
dants du connexivum d'un rouge vif.. . . . . . . . . . . . . . . .. 3. haemorrhoidalis.
4. Connexivum fortement dilaté en arrière, les stigmates situés à égale distance
de la marge apicale que de la marge latérale................ 1. Afzelii.
Connexivum non dilaté en arrière, les stigmates deux fois plus écartés de la
marge apicale que de la marge latérale................... 2. impiger.

1. Margasus Afzelii ST.h, 1855, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 189 (Pristhesancus);
type: Sierra Leone (Mus. Stockholm); 1858, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 445; 1865,
Hem. afric., III, p. 54; 1874, Enum. Hem., IV, p. 18. - HAGLUND, 1895, Oefv.
Veto Ak. Fôrh., LUI, p. 472. - BERGROTH, 1896, Bul!. Soc. ent. Fr., p. 386. - VA-
RELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. nat., l, p. 140; 1905, Bull. Soc. esp. Rist. nat., V,
p. 148. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, ~. 206;
1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 42. - quadrinodosus FAIRMAIRE, 1858 in
Thomson, Arch. ent., II, p. 316 (Helonotus);' type: Gabon (Mus. Paris).
Le 9 octobre, 1946.
Long. 22-27 mm: - Coloration extrêmement variable: tête, antennes et rostre
rouge foncé ou noir. Pronotum noir, noir bleuté, rougeâtre ou testacé, ou encore tes-
tacé ou rougeâtre avec la base, en arrière des angles latéraux, noire ou bleutée. Élytres
brunâtres avec L'apex de la corie assombrie et la membrane brun bronzé ou bleuté.
Poitrine brun testacé. Abdomen noir ou bleu métallique foncé, avec ou sans bande
transversale jaune, les derniers segments du connexivum et les côt,és des segments
abdominaux corresponda'nts blanc jaunâtre: Fémurs antérieurs et intermédiaires
noirs, ou noirs avec un anneau antéapical jaune, ou brun rouge avec l'apex et un
anneau antéapical noir, ces deux derniers séparés par un anneau jaune, ou brun rouge
avec l'apex et un anneau antéapical jaune, ou jaune avec l'apex et un anneau préapi-
cal noir, etc... Fémurs postérieurs jaunes avec leur moitié apicale noire,'ou jaunes avec
l'apex et un anneau antéapical noir. Pronotum sauf sa base, en arrière des angles laté-
raux, écusson, c<;>ries et poitrine avec une épaisse pubescence jaune couchée. Tuber-
cules du lobe antérieur du pronotum coniques, très saillants, arrondis à l'apex. Tuber-
cules du lobe postérieur coniques, très larges à la base. Lobe postérieur àu pronotum
fortement ponctué et granulé. Pattes hérissées de longues soies claires, les antérieures
et intermédiaires avec une très courte brosse de poils raides sur toute la longueur de
leur face interne.
AFRIQUE UiTERTROPICALE, de la Guinée française au Congo belge, très commun.
1 .

.52 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE


\
2. Margasus impiger BERGROTH, 1896, Bull. Soc. ent. Fr., p. 38'5; type: Cameroun
(Mus. Helsinki). - VARELA, 1905, Bol. Soc. esp. Hist. nat., V, p. 148. - SCHOU-
TEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 207.
var. annulata SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., p. 207; type: Congo belge (Mus. Congo
belge) .
var. fusca SCHOUTEDEN, 1932, 1. cit., p. 207; type: Congo belge (Mus. Congo
belge).
Fig. 252. Long. 21-26mm.
- Coloration très variable.
Forme typique : tête, rostre
et antennes brun de poix ou
noir; pronotum testacé; co-
ries brunâtres, membrane
noir bleu; pattes jaunes avec
l'apex des fémurs, et parfois
un anneau préapieal noirs;
203. abdomen noir bleu avec des
bandes jaunes plus ou moins
larges et nombreuses; pubes-
cence couchée comme chez
Afzelii mais moins épaisse et
s'étendant jusqu'a la base de
l'abdomen. Var. fusca: diffère
de la forme typique par la
tête, le pronotum, les élytres
et les fémurs d'un brun
foncé. Var. annulala : colo-
ration générale de la var.
fusca, mais les fémurs jaunes
202.
avec l'apex et un anneau
FIG. 252, MarfJasus impiger BERGROTH, mâle. postmédian noirs, la base du
253, idem, pygophore vu par la face dorsale. - 254, pénis. pronotum dénudée comme
chez Afzelii. Stature assez
étroite. Tubercules du lobe antérieur du pronotum courts et arrondis. Tubercules
du lobe postérieur coniques, peu élevés, mousses à l'apex. Lobe postérieur du prono-
tum densément mais peu profondément ponctué. Pubescence des pattes comme
chez Ajzelii.
AFRIQUE INTERTROPICALE, de la Guinée française au Congo belge.

3. Margasus haemorrhoidalis JEANNEL, 1916, Bull. Soc. ent. Fr., p. 302; type
Oubangui (Mus. Paris); 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 305.
Long. 23 mm. - Brun rouge foncé avec la base du pronotum, la membrane
des élytres et la majeure partie de l'abdomen d'un noir bleu métallique; apex et un
large anneau médian aux fémurs noirs; segments VI et VII du connexivum, apex et
côtés du segment abdominal VI, segment VII en entier; les stigmates et une macule
latérale irrégulière au segment III d'un rouge vif. Mêmes caractères morphologiques
que les espèces précédentes, les stigmates situés à égale distance des marges apicale
et latérale.
OUBANGUI-CHARI: Fort Sibut.
\, ,

HARPACTORITAE. - JEANNELIELLA 153


4. Margasus lividus, n. sp. - type: un cf du Sierra-Leone (Mus. Paris).
Long. cf : 26 mm.; 9 : 29 mm. - Tête, antennes, rostre, pattes, à l'exception
d'un anneau subapical à tous les fémurs, pronotum et poitrine brun rouge clair.
Abdomen et anneau subapical des fémurs testacés. Connexivum portant parfois
une ou deux étroites macules noirâtres. Élytres brun jaunâtre. Membrane brun bronzé.
Pronotum, sauf une large bande basale en arrière des angles latéraux, écusson, clavus,
cories, sauf l'angle apical, et poitrine cçlUverts paT une très épaisse pubescence couchée
blanche ou jaunâtre, pulvérulente, formant toutefois des bandes très serrées sur le
lobe antérieur du pronotum. Tubercules basilaires du lobe antérieur du pronotum
très courts et obtus. Tubercules du lobe postérieur petits, coniques, mousses à
l'apex. Angles latéraux du pronotum très aigus et saillants, disque du lobe posté-
rieur régulièrement rugueux. Stigmates situés deux fois plus loin de la, marge api-
cale des segments que de la marge latérale.
SIERRA-LEONE. - CÔTE n'IvOIRE: Bouaké (R. DELATTRE, A. VILLIERS), Danané
(Ismaël BONNAURE).

5. Margasus chalcopterus HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. Nat. Hungar., XII, p. 141;
type: Congo français (Mus. Paris?) (1). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 206.
Long. 9 : 29 mm. - Brun rouge, légèrement orangé. Clavus et cories noirs avec
l'extrême base brunâtre. Membrane et abdomen bleu-vert métallique, les stigmates,
une petite tache préapicale à chaque segment du connexivum, les sixième et septième
segments du connexivum, la marge apicale et les côtés du sixième segment abdomi-
nal, le septième segment abdominal en entier d'un jaune très pâle. Pygophore du cf
noir. Tête, pronotum, écusson et pattes avec une longue pubescence claire dressée,
laissant le tégument entièrement visible. Poitrine et corie des élytres avec une pubes-
cence couchée blanchâtre peu densément répartie. Tubercules du lobe postérieur
larges, arrondis, peu saillants. Disque du lobe postérieur fortement rugûeux.
MOYEN-CONGO: M'Bamou, près de Brazzaviiie. - CONGO BELGE.

Gen. JEANNELIELLA SCHOUTEDEN

Jeanneliella SCHOUTEDEN, 1932. Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II,
l, p. 214; type: J. Burgeoni SCHOUTEDEN = Breddinia lobala VARELA (Afrique cen-
trale ).
Corps très fortement allongé. Tête longue et étroite, aussi longue que le prono-
tum, la partie postoculaire beaucoup plus longue que l'antéroculaire, avec un cou très
long et un fort renflement derrière les yeux, cette partie renflée plus courte que le lobe
antérieur de la tête. Lobe antérieur avec une épine aiguë derrière chaque antenne.
Yeux peu saillants. Ocelles deux fois plus écartés entre eux qu'ils ne le sont des yeux.
Articles 1 et II du rostre subégaux, 1 dépassant en arrière le niveau du milieu de l'œil.
Premier article des antennes aussi long que la moitié du corps. Pronotum allongé,
le lobe postérieur, sans les épines latérales, un peu moins long que large, les épines des
angles latéraux longues et aiguës; étranglement entre les deux lobes très net, la partie
basale fortement déclive, le lobe antérieur peu sculpté, à angles antérieurs non sail-
lants, couvert de petits tubercules mousses. Écusson horizontal, interne. Élytres
n'atteignant pas l'apex de l'abdomen (9), à cellule discale allongée. Abdomen de la
femelle avec une expansion anguleuse bien marquée au hiveaù des segments V et VI,

1. Je n'ai pu retrouver le type dans les collections du Muséum.


154 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

moins saillante au niveau des segments VI et VII. Abdomen avec une impression
longitudinale médiane.
Distribution. - Une seule espèce propre à l'Afrique.
Jeanneliella lobata VARELA, 1905, Bo!. Soc. esp. Hist. nat., V, p. 98 (Bred-
dinia),. type: Cameroun (Mus. Madrid). - BERGROTH, 1914, Rev. Zoo!. Bot. afr.,
III, p. 458 (Gen.?). - Burgeoni SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, l, p. 214; type: Kindu (Mus. Congo belge); 1943, Rev. Zoo!. Bot.afr.,
XXXVII, p. 330.
Long. 9 : 23 mm. - Flavescent brunâtre, la tête et l'extrémité de la corie plus
sombres. Pronotum avec un dessin noir formé (Ie la ligne médiane du lobe antérieur,
d'une ligne noire occupant l'étranglement transversal et d'une bande en forme de
fer à che~1 sur le lobe postérieur, appuyant ses branches sur l'étranglement et attei-
gnant en arrière, par sa courbe, le niveau des épines latérales; bords basal entre les
épines latérales et celles-ci noires. Poitrine barrée de noir sur les propleures et à l'avant
des méso et métapleures; ventre à fascies noires, obliques et latérales, interrompues au
milieu mais rejoignant plus ou moins latéralement une ligne noirâtre externe longeant
les stigmates; moitié apicale de chaque segment du connexivum noirâtre ainsi que le
limbe externe de l'expansion latérale. Élytres avec le clavus assombri ainsi que la
région externe de la corie; membrane plus ou moins enfumée, les nervures très fon-
cées .. Premier article des antennes brun rouge avec deux anneaux flaves. Pattes plus
ou moins rembrunies, surtout le dessus des fémurs. Premier article du rostre en des-
sous, base du deuxième article et troisième article en entier noir de poix, le reste
flavescent brunâtre.
CAMEROUN: Makak, Tiko. - HAUTE-GUINÉE: région du Mont Nimba. - CONGO
BELGE.

Gen. NAGUSTA STh

Nagusla ST.h, 1859, Oefv. Veto Ak. F5rh., XVI, p. 374; type: Goedeli KOLENATI
(région méditerranéenne orientale); 1872, !. cit.,· p. 44; 1865, Hem. afric., III,
p. 49 et 59; 1874, Enum. Hem., IV, p. 7 et 15. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het.
Brit. Mus., VIII, p. 135. - BERGROTH, 1907, Deutsche ent. Zeitschr., p. 579 (Synop-
sis). - JEANNEL, 1919, Voy. AI!. Jeann. Afr. or., Hem., III, p. 276 et 306. - SCHOU-
TEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 214. - Phanerocoris
JAKOWLEFF, 1875, Bul!. Soc. Nat. Mosc., XLIX, (2), p. 267; type: cornulus JAKOW-
LEFF ~ Goedeli (Arménie). - Dinagusla SCHOUTEDEN, 1912, Rev. Zoo!. Bot. afr.,
II, p. 113 (Nagusla subgen. Dinagusla),. type: Bergrolhi SCHOUTEDEN (Transvaal) (1) ..
Tête très étroite et allongée, un peu plus courte ou aussi longue que le pronotum,
son lobe postérieur plus long que l'antérieur, celui-ci avec une longue épine derrière
chaque tubercule antennaire,
4
sa partie préantennaire presque verticale. Yeux sail-
lants à peu près aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Lobe postérieur
de la tête renflé derrière les yeux et fortement rétréci en arrière. Ocelles très petits,
deux fois plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des yeux. Antennes grêles, à pre-
mier article plus de deux fois plus long que la tête; articles suivants variables. Rostre
grêle, à article 1 au moins aussi long que le II. Pronotum allongé, au moins aussi long
que large, son lobe antérieur médiocrement convexe, avec un profond sillon médian
sur un peu plus de sa moitié basale, ses angles antérieurs non saillants, son disque

1. Le sous-genre Dinagusta ne me semble pas devoir être retenu, car le caractère employé: la
granulation du lobe antérieur du pronotum, est plus ou moins accusé et discernable.
,,'-,',\'-

HARPACTORITAE. - NAGUSTA 155


plus ou moins sculpté et tuberculé; lobe postérieur fortement relevé en arrière, puis
brusquement déprimé à la base, la partie postérieure élevée munie ou non de deux
gibbosités plus ou moins marquées ou d'épines aiguës; angles latéraux munis chacun
d'une longue épine aiguë; base échancrée en courbe devant l'écusson, les angles scu-
tellaires arrondis, non saillant!!. Écusson subtriangulaire, muni d'une légère carène
en forme d'Y, l'apex plus ou moins rcuminé QU ovalaire. Élytres sensiblement aussi
longs que l'abdomen, étroits, à cellule discale très petite. Pattes grêles, les fémurs
antérieurs un peu plus épais que les suivants, les tibias antérieurs plus courts que les
fémurs.
Mâle : Abdomen simple, un peu plus large que les élytres. Pygophore ouvert
dorsalement, à peine élargi en arrière, à bord ventral prolongé par un lobe triangulaire
horizontal (fig. 256 et 258). Pénis court et large, à plaque ventrale munie d'un épais
rebord, face dorsale avec deux larges sclérites subsymétriques et connectif brusque-
ment coudé à la base et près de l'apex (fig. 257). Sac interne avec des plaques d'épines
et des sclérifications mal définies.
Femelle : abdomen muni en dessous d'un pli creux médian, le connexivum
dilaté en arrière et muni d'expansions variables suivant les espèces. Teq~'ite IX
transverse, beaucoup plus étroit à la base qu'à l'apex. Sternite VII avec une petite
dent médiane.
Distribution. - Genre répan.du dans toutes les régions intertropicales de l'Ancien
. Monde et remontant dans l'Est de la région méditerranéenne.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Disque du lobe postérieur du pronotum réglièrement convexe ou avec deux


très légères gibbosités. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
-.:.. Disque du lobe postérieur du pronotum avec deux fortes saillies coniques ....
· . . . . .. 7. nigerensis.
2. Premier article du rostre plus long que le deuxième. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
- Premier et deuxième articlès du rostre subégaux.............. 6. gracilis.
3. Lobe postérieur de la tête moins d'une fois et demie aussi long que l'antérieur 5.
- Lobe postérieur de la tête une fois et demie aussi long que le lobe antérieur. 4.
4. Premier article du rostre dépassant de peu en arrière le niveau des ocelles ...
· . . . .. 1. punctaticollis.
Premier article du rostre dépassant distinctement le niveau des ocelles .
· .. . '. . .. 2. obscuripennis.
5. Bord antérieur de la cellule discale de la corie moins long que le bord interne ..
· . . . . . . .. 4. praecatoria.
- Bord antérieur de la cellule discale de la corie au moins aussi long que le
bord interne :.............. 6.
6. Femelle de petite taille: Il,5 mm. Côtés du prosternum couverts d'une épaisse
pruinosité blanche. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. '5. pruinosa.
- Femelle de grande taille: 17,5 mm. Côtés du prosternum sans pruinosité blanche.
· . . . . .. ... . . . . . . . . .. . . . . . . . . .. .. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. simplex.

1. Nagusta punctaticollis STh, 1875, Hem. afric., III, p. 59; type: Sénégal,
Mus. Stockholm); 1874, Enum. Hem., IV, p. 16. - BERGROTH, 1907, Deutsche ent.
Zeitschr:, p. 582. - JEANNEL, 1919, Voy. Ali. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 306. -
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 215. - punc-
licollis SCHOUTEDEN, 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 46.
, .

156 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE


,
Long. 11-14 mm. - Brunâtre clair, la tête plus ou moins noirâtre ainsi que la
base et l'apex du premier article des antennes. ,Face ventrale jaunâtre ou brunâtre.
Premier article des antennes sauf la base et l'apex jaunâtre ou rougeâtre. Pattes et
rostre testacés, les pattes légèrement verdâtres. Membrane d'un brun doré. Tête, des
bandes sur le lobe antérieur du pronotum et poitrine avec une assez dense pubescence
blanchâtre couchée. Lobe postérieur
de la tête avec un cou long et grêle
et un renflement derrière les yeux
plus court que le lobe antérieur.
Premier article du rostre aussi long
que les articles II et III réunis.
Deuxième article des antennes un
peu plus long que la moitié du I.
Granulations du lobe antérieur du
pronotum masquées par les bandes
256. 258. de pubescence. Cellule discale des
élytres deux fois plus longue que
large, son bord antérieur un peu
plus court que le bord interne.
Mâle: apophyse du bord ven-
tral du pygophore très saillante.
Valves génitales très petites et très
grêles (fig. 258).
Femelle: angle apical du cm-
quième segment du connexivum et
angle proximal du sixième segment
257.
FIG. 255, Nagusta praecatoria FABRICIUS, femelle. saillants et unis en un large lobe
256, idem, pygophore du mâle vu par la face dorsale. triangulaire.
- 257, idem, pénis. - 258, N. punctaticollis ST1L,
pygophore du mâle vu par la face dorsale. SÉNÉGAL. - LIBERIA. - GUINÉE
FRANÇAISE: Mont Nimba. - CÔTE
D'IvOIRE: Bouaké, Orombo Bocca, Haut-Sassandra. - DAHOMEY; Porto-Nova. -
CAMEROUN: Bipindi. - OUBANGUI-CHARI: Fort Archambault. - MOYEN-CONGO. -
CONGO BELGE. - OUGANDA.

2. Nagusta obscuripennisBERGROTH, 1907, Deutsche ent. Zeitschr., p. 580 et 582;


type: Gabon (Mus. Helsinki). - SCHOUTEDEN 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, l, p. 215; 1943, Rev. Zoo!. Bot. afr., XXXVII, p. 380.
Long. Q : 15,2 mm. - Testacé, la tête partiellement et les élytres totalement
sombres; antennes testacé ferrugineux, rembrunies à l'apex, ventre ferrugineux avec
les stigmates blanchâtres, pattes testacé verdâtre. Deuxième article des antennes
sensiblement aussi long que la moitié du 1. Premier article du rostre égal aux deux
suivants réunis. Lobe postérieur du pronotum avec son disque élevé en arrière, sans
gibbosités distinctes. Côtés de l'écusson droits. Cellule discale de l'élytre deux fois
plus longue que large.
Femelle : abdomen comme chez le précédent.
CAMEROUN: Ekona. - GABON. - CONGO BELGE.

3. Nagusta simplex BERGROTH, 1907, Deutsche ent.' Zeitschr., p. 580 et 582;


type: Gabon (Mus. Helsinki). - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, l, p. 215.
HARPACTORITAE. - NAGUSTA 157
Long. 17,5 mm. - Testacé blanchâtre, la tête, le premier article des antennes et
l'angle apical de la corie rouges. Lobe postérieur du pronotum avec deux légères
gibbosités près de la base, ses épines latérales petites. Premier article du rostre aussi
long que les deux suivants réunis. Apex de l'écusson légèrement saillant, ses côtés
distinctement sinués avant l'apex. Cellule discale de la corie deux fois plus longue
que large. .
Femelle: connexivum sans expansions latérales.
GABON. - CONGO BELGE.

4. Nagusta praecatoria FABRlcms, 1794, Ent. Syst., IV, p. 190 (Gerris); type:
Guinée (Mus.?); 1803, Syst. Rhyng., p. 283 (Zelus). - ST.AL, 1868, Hem. Fabr., 1,
p. 100; 1874, Enum. Hem., IV, p. 16. - precaloria BERGROTH, 1907, Deutsche ent.
Zeitschr., p. 580.
_ Fig. 255. Long. 12-13,5 mm. - Jaunâtre ou brun clair, la tête, le premier article
des antennes et l'apex de la corie parfois orangés. Expansions latérales de l'abdomen
des femelles noirâtres. Tête à peine renflée derrière les yeux. Premier article du rostre
aussi long que les deux suivants réunis. Lobe antérieur du pronotum glabre, sans
sculpture distincte, avec quelques petits tubercules plus ou moins marqués. Lobe
postérieur très grossièrement et densément ponctué, son disque avec deux larges
élévations peu saillantes près de la base, ses angles latéraux en épines très aiguës.
Côtés de l'écusson presque droits, l'apex ovalaire. Cellule discale des élytres plus lon-
gue que large, son côté antérieur plus court que le côté interne.
Mâle: apophyse du bord ventral du pygophore relativement courte. Valves
génitales longues et fortement renflées à l'apex (fig. 256).
Femelle : connexivum denté comme chez punclalicollis.
GUINÉE FRANÇAISE: Mont Nimba. - CÔTE D'IvOlR.E : Man, Banfora, Bouaké. -
SOUDAN FRANÇAIS : Soninkoura. - CAMEROUN: Yaoundé, Bipindi. - TCHAD : FOJ;t
Lamy. - OUBANGUI-CHARI: Fort Sibut, mission Bessou. - AFRIQUE ORIENTALE.

5. Nagusta pruinosa, n. sp. - Type: une <;? de Côte d'Ivoire (Mus. Paris).
Long. 11 ,5 mm. - Jaune pâle avec la tête, le premier article des antennes et la
moitié latérale externe des cories rougeâtres. Rostre et lobe antérieur du pronotum
légèrement roussâtres. Pattes virescentes, l'apex des tibias noir. Tête plus courte
que le lobe antéri~ur du pronotum, ses épines antérieures très lopgues et aiguës, son
lobe postérieur granuleux, à partie renflée plus étendue que la partie rétrécie. Premier
article du rostre un peu plus long que les deux suivants réunis. Lobe antérieur du pro-
notum peu convexe, orné de bandes sinueuses de petites granulations; lobe postérieur
avec une légère élévation postérieure trallsverse, finement ponctué et rugueux. Côtés
de l'écusson convexes à la base, sinués très près de l'apex qui est subaigu. Élytres
un peu plus longs que l'abdomen, à cellule discale un' peu plus longue que large, ses
bords antérieurs et internes subégaux.
Femelle: abdomen ovalaire, débordant légèrement les élytres. Angle apical du
segment VII du connexivum avec une minuscule spinule.
CÔTE D'IvOIRE (A. DU DUIGNY).

6. Nagusta gracilis VARELA, 1905, Bol. Soc. esp. Hist. nat., V, p. 99 (Breddinia?) ;
type: Cameroun (Mus. Madrid). - BERGROTH, 1914, Rev. ZooLBot. afr., III, p. 458
(gen?).
Long. Cf : 15 mm. - Gris flavescent; tête, à l'exception du cou, base du premier
158 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

article antennaire noir. Face ventrale blanchâtre. Partie postocolaire de la tête beau-
coup plus longue que l'antéoculaire. Premier et deuxième articles du rostre subégaux
en longueur. Pronotum granuleux. Lobe postérieur du pronotum sans épines ni
gibbosités discales. Élytres un peu plus courts que l'abdomen.
CAMEROUN.

7. Nagusta nigerensis, n. sp. - Type: une 9 du Soudan français (Mus. Paris).


Long. 9 : 9 mm. - Jaune brunâtre clair, le disque de la corie des élytres brun
assez foncé avec les nervures jaune pâle; abdomen d'un brun légèrement violacé.
Rostre et pattes jaune verdâtre. Membrane des élytres transparente avec les nervures
et les marges des cellules, contre les nervures, brunes. Tête, des bandes sur le lobe
antérieur du pronotum, la marge antérieure du lobe postérieur, la corie des élytres,
la poitrine et la base de l'abdomen couverts d'une épaisse pubescence blanche prui-
neuse. Lobe postérieur de la tête une fois et demie aussi long que le lobe antérieur;
celui-ci avec deux longues épines derrière les antennes. Premier article du rostre aussi
long que les deux suivants réunis. Tubercules discaux du lobe antérieur du pronotum
très élevés, celui-ci finement rugueux, ses dents latérales robustes et très aiguës.
Côtés de l'écusson convexes en avant, brusquement sinués à l'apex qui est subova-
laire. Élytres un peu plus longs que l'abdomen, à cellule discale un peu plus longue
que large et boqi antérieur de peu moins long que le bord interne.
Femelle : trois derniers segments du connexivum obtusément lobés en leur
milieu.
SOUDAN FRANÇAIS: Lac Debo (A. CHEVALIER). Cette espèce est très voisine de
N. luberosa SL~L d'Egypte et de Somalie.

Gen. HOPLOPIUM BERGROTH

Hoplopium BERGROTH, 1910, Ann. Soc. ent. Belg., LIV, p. 204; type: N. spi-
nosum BERGROTH (Assinie). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III,
p. 276 et 307. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. Il, l,
p. 215; 1943, Rev. Zool. Bot. afr., XXXVII, p. 330. \
Aspect général très étroit de Nagusta. Tête un peu plus longue que le pronotum,
à lobe postérieur une fois et demie aussi long que l'antérieur, fortement renflé derrière
les yeux, puis très grêle, portant une épine aiguë derrière chaque ocelle et deux épines
ventrales en arrière de la partie renflée; lobe antérieur avec une très longue épine
derrière chaque antenne. Yeux peu convexes, beaucoup moins larges que la moitié
de l'espace qui les sépare. Ocelles petits, près de cinq fois plus écartés l'un de l'autre
qu'ils ne le sont des yeux. Premier article des antennes atteignant le milieu du prono-
tum, le second beaucoup plus court que le premier. Premier article du rostre beau-
coup plus long que le second, atteignant à peu p'rès en arrière le niveau des ocelles.
Lobe antérieur du pronotum étroit, finement sillonné au milieu, ses angles antérieurs
peu distincts; lobe postérieur une fois et demie aussi long que l'antérieur, légèrement
gibbeux en arrière, sa base échancrée en courbe devant l'écusson, ses angles scutel-
laires effacés, ses angles latéraux épineux. Écusson un peu plus long que large, trian-
gulaire, ses côtés droits, son apex subaigu. Pleures méso et métathoraciques avec de
fins granules épars. Élytres un peu plus courts que l'abdomen, à cellule discale un
peu plus longue que large, aiguë, en avant, et cellule apicale interne plus large que
l'externe. Fémurs antérieurs épaissis, portant des rangées longitudinales de nodosités
subconiques, intermédiaires et postérieurs beaucoup plus grêles, légèrement noduleux
HARPACTORITAE. - VAREJ.IA 159

vers l'apex. Tibias antérieurs un peu' plus courts que les fémurs correspondants.
Connexivum dilaté, l'angle apical de chaque segment 'muni d'une épine.
Femelle: tergite IX trapézoïdal, deux fois plus large que long, son disque con-
vexe, ses marges latérales déprimées. Lames du sternite VIII très étroites, avec une
carène arquée limitant une région apicale en triangle très aigu à l'apex.
Distribution. - Afrique centrale et occidentale. Une seule espèce :

Hoplopium spinosum BERGROTH, 1910, Ann: Soc. ent. Belg., LIV, p. 205;
type: Assinie (Mus. Helsinki). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem.
III, p. 307. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. Il, 1, p. 215.
Fig. 259. Long. : ~ : 10,5 mm. - Tête, lobe antérieur
'du pronotum, pleures méso et métathoraciques, côtés de
l'abdomen contre le connexivum brun de poix. Disque du i i
méso et métasternum d'un blanc jaunâtre. Pattes testacées,
le reste du corps brun clair. Lobe antérieur du pronotum
avec des bandes de petites granulations brillantes, entourant
de petits espaces mats. Lobe postérieur fortement et très
densément ponctué. Épines postocellaires beaucoup plus
courtes que les postantennaires; épines des angles latéraux
du lobe postérieur du pro.notum aussi longues que les post-
antennaires. Angles apicaux externe des segments V et VI
du connexivum saillants en une courte dent aiguë; angles des
segments III et IV avec une longue épine égale à la postan-
tennaire, angle du segment II avec une courte épine aiguë.
CÔTE D'IvOIRE: Assinie. - CAMEROUN: Kumba, Misellele.
- CONGO BELGE.

Gen. VARELIA KIRKALDY

Varelia KIRKALDY, 1910, Canad. Ent., XLII, p. 8;


type: Munia Schouledeni VARELA. _. SCHOUTEDEN, 1932, FIG. 259, Hop/opium
Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. Il, l, p. 215. _ spinosum BERGROTH.
Munia VARELA, 1905, Bol. Soc. esp. Hist. nat., V, p. 99;
type: M. Schouledeni (Afrique centrale et oècidentale). - JEANNEL, 1919, Voy.
All. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 276 et 307. - SCHOUTEDEN, 1943, Rev. Zool. Bot.
afr., XXXVII, p. 330. .
Aspect général de Nagusla, mais stature plus courte. Tête un peu plus courte
que le pronotum, couverte de protubérances. coniques, à lobe postérieur deux fois
plus long que l'antérieur, fortement renflé derrière les yeux, puis fortement rétréci.
Partie préantennaire presque verticale. Lobe antérieur avec une robuste épine der-
rière chaque antenne. Yeux peu saillants, beaucoup moins larges que la moitié de
l'espace qui les sépare. Ocelles très petits, cinq fois plus écartés entre eux qu'ils ne
le sont des yeux. Premier article des antennes à peu près aussi long que la tête, deux
fois et demie aussi long que le deuxième article\ celui-ci un peu plus court que le III;
article IV un peu plus court que le I. Premier article du rostre nettement plus court
que le second, dépassant en arrière le niveau du bord postérieur de l'œil. Lobe anté-
rieur du pronotum étroit, fortement granulé, avec ses angles antérieurs non saillants.
Lobe postérieur une fois et demie aussi long que large, avec ses angles latéraux den-
tiformes, très saillants, situés en arrière du milieu, sa base échancrée devant l'écusson,
160 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

le fond de l'échancrure avec, au milieu, deux petits lobes arrondis séparés par une
étroite incision. Écusson plus large que long, étroitement arrondi à l'apex. Élytres
aussi longs que l'abdomen, à cellule discale deux fois plus longue que large et cellule
apicale interne triangulaire, plus large à la base que la cellule apicale externe. Fémurs
antérieurs très fortement dilatés, armés dessus et dessous de nodosités, de tubercules
coniques et de longues et robustes épines formant des anneaux. Tibias antérieurs
arqués, armés, à leur face interne, de deux très longues épines courbées. Pattes inter-
médiaires et postérieures grêles, les fémurs noduleux sur toute leur longueur.
Mâle: angle apical externe du cinquième segment du connexivum et angle proxi-
mal externe du sixième segment conjointement et triangulairement saillants, celui
du cinquième segment prolongé en une dent aiguë. Bord ventral
du pygophore prolongé en une dent aiguë presque horizontale.
Valves génitales grêles, étendues en arrière, mais ne dépassant
pas le niveau de la dent du pygophore.

DistrIbution. - Afrique équatoriale, une seule espèce.

Varelia Schoutedeni VARELA, 1905, Bol. Soc. esp. Hist.


nat., V, p. 100 (Munia),. type: Cameroun (Mus. Madrid). -
KIRKALDY, 1910, Canad. Ent., XLII, p. 8. - JEANNEL,
1919, Voy. AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 307 (Munia). -
SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
II, l, p. 216.
Fig. 260. Long. : Q : 10,5 mm. - Brun rouge très foncé
avec un large anneau au milieu du premier article des anten-
nes, la base des segments du connexivum, le rostre, les pattes
intermédiaires et postérieures, à l'exception de vagues anneaux
brunâtres, testacés. Disque du méso et du métasternum
d'un blanc jaunâtre. Base des élytres plus ou moins blan-
châtre. Face ventrale de l'abdomen, y compris le connexi-
vum, jaunâtre avec de vagues traînées brunâtres. Lobe
antérieur du pronotum granuleux avec quatre saillies discales
FIG. 260,
Varelia Schoutedeni coniques, disposées deux à deux. Lobe postérieur avec un
V ARELA, mâle. réseau de carènes arrondies et lisses séparant des dépressions
irrégulières plus ou moins hexagonales. Bord antérieur de la
cellule discale du connexivum beaucoup moins long que le bord interne.
CAMEROUN: Yaoundé, Mu·ndamé. - CONGO BELGE.

Gen. POLIDIDUS STh

Polididus ST.h, 1858, Oefv. Vet. Ak. Forh., XV, p. 448; type: spinoszsszmus
STAL (Afrique occidentale); 1874, Enum. Hem., IV, p. 6 et 14. - SCHOUTEDEN,
1932, Ann. Mus. Congo belge, ZooI., (3), sect. II, l, p. 216 .. - Polydidus JEANNEL,
1919, Voy. AI!. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 276 et 307.
Tête allongée mais nettement plus courte que le pronotum, les deux lobes subé-
gaux en longueur, le postérieur étranglé en arrière en un cou très court. Yeux petits,
hémisphériques, moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles très
petits, cinq fois plus écartés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des yeux. Partie préanten-
naire de la tête presque verticale. Article 1 des antennes aussi long que la tête, le pro-
notum et l'écusson réunis; II à peu près égal au tiers du 1; III égal à la moitié du II;
HARPACTORITAE. - POLIDIDUS 161

IV filiforme. Rostre à article 1 deux fois plus long que le II, celui-ci un peu plus long
que le III. Face dorsale et côtés du lobe antérieur de la tête ornés de petits tubercules
et de longues épines. Rostre hérissé de soies spinuleuses. Pronotum aussi long que
large, à angles antérieurs effacés, lobe antérieur un peu plus court que le postérieur et
finement et entièrement sillonné en long au milieu, lobe postérieur peu convexe, à
base légèrement échancrée en courbe devant l'êcusson et disque parcouru par deux
carènes divergentes en arrière; les deux lobes du pronotum armés de longues épines.
Écusson triangulaire, aussi long que large, portant deux petites épines discales et une
longue épine apicale obliquement dressées. Élytres étroits, un peu plus longs que
l'abdomen, à partie coriace réduite à une étroite bande costale, le reste hyalin et
finement strié en travers, la cellule discale carrée, très petite et la cellule apicale
externe beaucoup plus longue que l'interne. Pattes longues et grêles armées de longues
soies dressées et d'épines, les tibias antérieurs légèrement courbés et dentés à l'apex.
Connexivum débordant légèrement les élytres, chaque segment avec une longue
épine à son angle apical externe et plusieurs épines plus petites à sa marge externe.
Pleures spinuleuses. Stigmates tuberculés.
Mâle: pygophore ouvert dorsalement, à bord ventral simple, arrondi, et valves
génitales très courtes et très grêles.
Femelle: tergite VIII arrondi et épineux à l'apex. Tergite IX presque vertical,
concave, relevé et spinuleux à l'apex, plus de deux fois plus long que large. Lames du
sternite VIII avec leurs bords ventraux parallèles et très proches l'un de l'autre, leur
angle apical aigu et leur bord apical concave et sinué.
Distribution. - Genre comprenant une espèce indo-malaise, une espèce d'Afrique
orientale, cruentus HORVÀTH, et deux espèces se rencontrant dans l'Afrique noire fran-
çaise.

TABLEAU DES ESPÈCES

Tibias intermédiaires avec des soies raides, mais pas d'épines. Lobe antérieur
de la tête avec deux très longues épines derrière les antennes. . . . .. 2. Bequaerti.
Tibias intermédiaires avec des soies raides et des épines. Lobe antérieur de la
tête avec trois très longues épines au niveau des antennes. . . . . 1. spinosissimus.

1. Polididus spinosissimus ST~L, 1858, Oefv. Veto Ak. Forh., XV, p. 448; type:
Nigeria (Mus. Stockholm); 1874, Enum. Hem., IV, p. 14. - SCHOUTEDEN, 1932,
Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, I, p. 216.
Long. 9-11,5 mm. - Jaunâtre sale avec la tête, parfois le pronotum, l'écusson,
l'épaississement costal des élytres, une bande apicale à chaque segment du connexi-
vum, l'apex des fémurs et des 'tibias ainsi que les pleures plus ou moins noirâtres.
Abdomen pâle avec une large bande latérale noire de chaque côté. Tête, pronotum,
poitrine et nervures de la corie avec une épaisse pubescence tomenteuse blanchâtre.
Tète épineuse, le lobe antérieur avec trois épines plus longues que les autres, une
derrière chaque antenne et l'autre au milieu. Lobe antérieur du pronotum avec
huit longues épines. Tous les fémurs et tous les tibias épineux. Épines des côtés du
connexivum à peine moins longues que l'épine apicale de chaque segment. Cellule
apicale externe sensiblement aussi large que l'interne.
NIGERIA: Vieux Calabar. - HAUTE-GUINÉE: Région du Mont Nimba. - CONGO
BELGE.

11
162 RÉDUVIIDF:S DE L'AFRIQUE NOIRE
2. Polididus Bequaerti SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 216; type: Katanga (Mus. Congo belge). - spinosissimus SCHOUTEDEN
(nec STh), 1912, Rev. Zoo!. Bot. afr., II, p. 246.
Fig. 261. Long. 8-10 mm. - Brun jaunâtre clair avec l'apex des fémurs, l'épaissis-
sement costal de la corie, de petites taches abdominales, parfois la tête et la base des
épines thoraciques, rouges. Tête, pronotum, corie des
élytres, face ventrale avec une pubescence couchée
blanche assez dense formant des bandes ou lignes
épaisses sur la ligne médiane du lobe postérieur de la
tête, les. côtés de la tête et le lobe antérieur du
pronotum. Abdomen avec, de chaque côté, une large
bande noire dénudée parallèle au connexivum. Tête
épineuse, le lobe antérieur avec une très longue épine
derrière chaque antenne, mais pas d'épine médiane.
Pronotum et écusson avec les mêmes épines que chez
spinosissimus. Tous les fémurs et les tibias antérieurs
avec de nombreuses et longues épines. Tibias inter-
médiaires et postérieurs avec de longues soies, mais
pas d'épines. Épines des côtés de chaque segment du
connexivum moins longues que l'épine de l'angle
apical externe. Cellule apicale externe des élytres plus
étroite que l'interne.
HAUTE-GUINÉE: région du mont Nimba: Kéou-
lenta. - DAHOMEY; Addah. - CAMEROUN: Yoko,
Haut-Cameroun : Buéa. ~ OUBANGUI-CHARI : Fort
Archambault. -- ABYSSINIE. - CONGO BELGE. -
MOZAMBIQUE.
FIG. 261, - Polididus
Bequaerti SCHOUTEDEN. Subfam. RHAPHIDOSOMITAE JEANNEL

(Harpaclorinae Trib. Rhaphidosomini JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or.,
Hem. III, p. 263.)
Forme générale très allongée, corps étroit, bacilliforme. Tête cylindrique; yeux
et ocelles très petits, les yeux latéraux et hémisphériques; rostre grêle, atteignant
au plus les hanches antérieures, les articles 1 et III très courts, le II très long. Antennes
grêles de quatre articles, insérées latéralement très loin des yeux, près du sommet
de la tête, leur article 1 plus long que le IL Pronotum étroit, parfois globuleux (Lep-
lodema). Cavités coxales antérieures fermées en arrière, de sorte qu'il existe une large
partie postcoxale au prosternum (fig. 278). Pattes très longues et grêles, les inter-
médiaires plus courtes que les postérieures et les antérieures. Premier article des
tarses extrêmement petit, caché dans la cavité apicale du tibia; article II un peu plus
court que le III; ongles grêles et divergents, portant une dent en dessous. Abdomen
cylindrique, très allongé. Ailes présentes, plus courtes que l'abdomen (Lopodyles)
ou représentées par un très petit moignon (Rhaphidosoma).
Mâle: tergite VII très grand, couvrant le pygophore. Pas de tergite VIII dis-
tinct. Sternite VIII normalement invisible, totalement invaginé à la base du pygo-
phore. Pygophore assez gros, très convexe en dessous, comprimé latéralement, étroi-
tement fermé dorsalement. Valves génitales très petites, spatuliformes, non contiguës
en arrière, de sorte qu'une partie de la surface génito-anale reste visible. Pénis en
forme de bec, fortement chitinisé, avec un connectif long et grêle.
RHAPHIDOSOMITAE. - LOPODYTES 163

Femelle: tergite VIII horizontal, plus ou moins allongé. Tergite IX horizontal,


échancré à l'apex (Rhaphidosoma divers) ou vertical (Rhaphidosoma Dallonii et
Lopodyles) , inerme ou bifide. Sternite VIII divisé en deux larges lames. Ouverture
génito-anale close (Lopodyles) ou ouverte (Rhaphidosoma).
Distribution. - Cette sous-famille est propre aux régions désertiques ou aux
savanes de l'Ancien Monde. Elle comprend trois genres dont deux sont repPésentés
dans l'Afrique noire française et le troisième (Leptodema CARLINI) est propre à l'Afrique
orientale.

TABLEAU DES GENRES

- Ailé dans les deux sexes. Pronotum trapézoïdal, plan. . . .. (p. 163), Lopodytes.
- Aptère dans les deux sexes. Pronotum convexe, subcylindrique .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 167), Rhaphidosoma.

Gen. LOPODYTES STh

Lopodyles STh, 1853, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 263; type: L. grassalor (Afrique
australe); 1865, Hem. afric., III, p. 54 et 97; 1874, Enum. Hem., IV, p. 14 et 42. -
WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 39. - JEANNEL, 1919, Voy. Al!.
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 263 et 272. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo
belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 165.
Tête cylindrique, plus longue que le pronotum, à yeux et ocelles assez gros, les
ocelles très proches des yeux. Premier article du rostre plus court que la partie préan-
tennaire de la tête. Antennes grêles à premier article de longueur variable; article II
un peu plus long que la moitié du 1; III de peu plus long que le II; IV de peu plus
long que le III, mais bien plus court que le I. Pronotum trapézoïdal, à lobe antérieur
un peu plus court que le postérieur, portant un court sillon médian sur sa moitié
postérieure; lobe postérieur élargi en arrière, parcouru par deux ou plusieurs carènes
discales longitudinales et déprimé au milieu et parfois sur les côtés, les deux carènes
limitant la 'dépression médiane se terminant à la base chacune par une protubérance
ou une épine. Angles postérieurs du pronotum arrondis, parfois épineux. Écusson
triangulaire, plus long que large, terminé par une courte pointe peu aiguë. Élytres
étroits, n'atteignant pas l'extrémité de l'abdomen, avec une corie réduite à un étroit
épaississement latéral, deux cellules apicales étroites et allongées, l'interne plus courte
et plus étroite que l'externe, et une petite cellule discale en forme de losange. Pattes
très longues et grêles, les tibias antérieurs avec un petit ergot interne à l'apex.
Mâle: pygophore très convexe en dessous, ouvert dorsalement, armé à son bord
ventral d'une apophyse transverse, mousse à l'apex. Valves génitales longues et grê-
les, non contiguës à l'apex. Pénis avec une large lame ventrale longuement bilobée
à l'apex, les deux lobes contiguës; face dorsale membraneuse avec deux forts sclé-
rites apicaux symétriques et deux petites sclérifications basales (fig. 266).
Femelle: tergite VII avec deux petites dents médianes. Tergite VIII avec quatre
ou six dents plus ou moins longues. Tergite IX bifide ou inerme, vertical. Sternite
VIII divisé en deux larges lames tronquées à l'apex et sinuées à l'extrémité de leur
bord externe (fig. 269 et 274).
Distribution. - Genre répandu dans toute l'Afrique intertropicale et australe,
surtout dans les zones de savane.
164 RÉDUVlIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Carènes discales du pronotum terminées à la base par des épines longues et


grêles. Lobe postérieur de la tête distinctement rétréci en arrière. . . . . . . . . 2.
- Carènes discales du pronotum terminées à la base par deux très petits tuber-
cules coniques........................................ 5. tuberculatus.
2. Angles basilaires du pronotum arrondis, bossués, non tuberculés. . . . . . . . . . . 3.
- Angles basilaires du pronotum arrondis, bossués et armés d'une petite dent
aiguë. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4. quadrispinosus.
3. Face ventrale de l'abdomen couverte par une pubescence squamuleuse très
serrée, blanche, cachant entièrement les téguments........ 2. Bequaerti.
Face ventrale de l'abdomen avec une pubescence brunâtre, peu serrée, laissant
les téguments visibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
4. Pronotum uniformément brun foncé avec une courte pubescence argentée ..
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. hirtipes.
Lobe antérieur du pronotum brun rougeâtre. Lobe postérieur plus clair avec
les deux épines basales et la partie postériêure de la dépression médiane
noires.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. armatus.

1. Lopodytes hirtipes, n. sp. - Type: une femelle de l'Oubangui-Chari (Mus.


Paris).
Long. 22,5 mm. - Entièrement d'un brun foncé uniforme avec la partie mem-
braneuse des élytres légèrement grisâtre, les téguments avec une courte pubescence
argentée couchée très peu dense et de longues soies spinuleuses dressées sur toutes les
faces de la tête, le lobe antérieur du pronotum et les palles. Lobes antérieur et pos-
térieur de la tête subégaux, le lobe postérieur régulièrement mais très légèrement
rétréci en arrière. Lobe postérieur du pronotum fortement déprimé au milieu et sur
les côtés, mais ces dépressions séparées par deux élévations larges et arrondies, sans
carènes distinctes; dépression médiane avec une très faible carène au milieu. Épines
basales très longues et grêles. Côté interne de l'angle apical de la cellule discale des
élytres plus long que le côté externe.
Femelle: apex du tergite VII avec deux petites languettes saillantes de part et
d'autre du milieu. Apex de l'abdomen avec quatre saillies dentiformes. Tergite IX
bifide (fig. 272).
OUBANGUI-CHARI : Forl-Sibut.

2. Lopodytes Bequaerti SCHOUTEDEN, 1913, Rev. Zoo!. Bot. afr., Il, p. 239;
type: Bukama (Mus. Congo belge); 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il,
l, p. 166.
var. pallida SCHDUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, I,
p. 166; type: Élisabethville (Mus. Congo belge).
Long. 19-22 mm. - Corps noir ou brun noirâtre, le ventre blanc et le dessus gri-
sâtre par suite de la dense pubescence claire qui les couvre. Pronotum avec une large
zone marginale au lobe postérieur, une carène marginale du lobe antérieur et un étroit
limbe basal flavescents. Tibias plus ou moins assombris, surtout les postérieurs. La
var. pallida difIère de la forme typique décrite ci-dessus, par sa coloration foncière
jaune pâle avec quelquefois la marge du connexivum noire et le dessous de la tête
du pronotum légèrement rembrunis. Lobes de la tête subégaux en longueur. Premier
article des antennes aussi long que la tête et le pronotum réunis; articles Il et III
RHAPHIDOSOMIT AE. - LOPODYTES 165
réunis aussi longs que l'article Î. Lobe antérieur du pronotum à peine moins long que
le lobe postérieur, celui-ci parcouru par cinq carènes longitudinales bien distinctes.
Base du pronotum avec deux longues épines grêles courbées et fortement divergentes.
Cette espèce est très nettement caractérisée par la pubescence squamuleuse qui

FIG. 262 à 268, Gen. Lopodytes ST 1L. - 262, L. armatus, n. sp., mâle. - 263, idem, apex du ter-
gite VII. - 264, idem, pygophore vu de profil. - 265, idem, vu par la face dors ale. - 266
idem, pénis. - 267, L. Bequaerli SCHOUTEDEN, apex du tergite VII. - 268, L. quadrispinosus,
n. sp., apex du tergite VII.

couvre tout le corps, y compris la partie coriace des élytres. En plus de 'cette pubeE-
cence, la tête, la poitrine, les pattes et les antennes sont hérissées de longues soies
blanches.
Mâle: tergite VII terminé par une longue pointe aiguë. Valves génitales très
grêles (fig. 267).
OUBANGUI-CHARI: Boungoul (Ba Kare) dans la région de Fort-Archambault. -
CONGO BELGE. ,

3. Lopodytes armatus, n. sp. - Type: un cf de Haute-Guinée (Mus. Paris).


Fig. 262. Long. 19-21,5 mm. - Brun rougeâtre ou jaunâtre avec le lobe posté-
rieur du pronotum et la base des élytres plus clairs et les épines basales du pronotum
ainsi que la partie postérieure du sillon médian noires. Pubescence blanchâtre très
courte et peu dense. Soies dressées de la tête, des pattes et des antennes peu nombreuses
et médiocrement longues. Lobe postérieur de la tête un peu plus long que le lobe
antérieur, distinctement rétréci en arrière. Premier article des antennes à peu près
aussi long que la tête et le pronotum réunis; article II un peu plus long que la moitié
du I. Lobe antérieur du pronotum presque glabre, un peu moins long que le lobe
postérieur, celui-ci avec une dépression longitudinale médiane nette, carénée au
milieu et limitée latéralement par deux carènes distinctes; en outre, sur sa moitié
166 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

antéri.eure, le lobe postérieur du pronotum porte deux courtes carènes latérales sup-
plémentaires. Côté interne de l'angle apical de la cellule discale des élytres plus long
que le côté externe. '
Mâle: tergite VII obliquement tronqué à l'apex, terminé par une forte pointe
conique, saillante dorsalement (fig. 263). Pygophore avec une large apophyse ventrale
triangulaire dressée verticalement. Valves génitales grêles, fortement courbées (fig. 264
et 265).
, Femelle: tergite VII avec deux petites languettes médianes saillantes; tergite VI II
avec deux saillies étroites et les angles latéraux aigus et sa:Ilants., Tergite IX avec
une forte saillie bifide (fig. 269 à 271).
HAUTE-GUINÉE: Kéoulenta, dans la région du Mont Nimba (M. LAMOTTE).

u
269. 272. 273.

270. 271. 274',


FIG. 269 à 274, Gen. Lopody/es STiL, complexe génito-anal des femelles. - 269, L. arma/us, n. sp.,
vue dorsale. - 270, idem, profil. - 271, idem, vue ventrale. - 272, L. hirlipes, n, sp., vue
dorsale'. - !i!73, L. /ubercula/u8, n. sp., vue dorsale. - 274, idem, profil.

4. Lopodytes quadrispinosus, n. sp. - Type : une ç;? de Haute-Guinée (Mus.


Paris).
Long. 21,5 mm. - Très proche du précédent, mêmes caractères de coloration
et de pubescence, mais lobe postérieur du pronotum avec les deux épines médianes
et les deux spinules latérales noires, ainsi que deux taches situées en avant des épines
médianes. Côtés du pronotum et tibias postérieures très sombres. Tête fortement
rétrécie en arrière, à lobes subégaux. Soies dressées du lobé postérieur de la tête
insérées sur de petites protubérances llsses et arrondies. Carènes du pronotum comme
chez armalus.
Mâle: tergite VII terminé par une assez longue pointe horizontale, non saillante
dorsalement (fig. 268). Valves génitales robustes et légèrement courbées.
Femelle: apex de l'abdomen comme chez armalus.
HAUTE-GUINÉE: Kéoulenta dans la région du Mont Nimba (M. LAMOTTE).

5. Lopodytes tubercuIatus, n. sp. - Type : une ç;? de l'Oubangui-Chari (Mus.


Paris).
Long. 15 mm. - Brun jaunâtre avec les côtés de la tête, le thorax, les élytres, la
face dorsale de l'abdomen et l'apex de sa face ventrale rembrunis, plus ou moins rou-
geâtres. Tous les téguments finement rugueux et portant une très fine et très éparse
· 1

RHAPHIDOSOMITAE. - RHAPHIDOSOMA 167


pubescence argentée couchée. Pas de longues soies dressées, sauf à la base de la face
ventrale de la tête. Tête courte, cylindrique, à lobe postérieur non rétréci en arrière.
Premier article des antennes ne dépassant pas le niveau du milieu du pronotum.
Premier article du rostre atteignant presque, en ~rrière, le niveau de l'insertion des
antennes. Lobes du pronotum subégaux en longueur, le lobe postérieur avec trois
carènes obsolètes, les deux latérales se terminant à la base en une petite protubérance
conique aiguë. Côtés de l'angle apical de la cellule discale des élytres subégaux.
Femelle: tergite VII avec deux petites dents triangulaires à son bord apical.
Tergite VIII très court, trois fois plus large que long, avec six dents triangulaires à
l'apex. Tergite IX inerme (fig. 273 et 274).
OUBANGUI-CHARI: Goundi, dans le pays Sara, au N. W. de Fort-Archambault.

Gen. RHAPHIDOSOMA AMYOT et SERVILLE

Raphidosoma AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. nat. Ins., Hem. p. 392; type:
R. major GERMAR (= R. Burmeisleri AMYOT et SERVILLE). - STÂL, 1865, Hem.
afric., III, p. 54 et 97; 1874, Enum. Hem., IV, p. 42. - W ALKER, 1873, Cat. Hem.
Het. Brit. Mus., VIII, p. 38. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rynch. II, p. 330. -
JEANNEL, 1919, Voy. AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 263 (Synopsis). - SCHOU-
TEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 163. - Limnobales
GERMAR (nec BURMEISTER), 1837, Silberm. Rev. Ent., V, p. 122.
Corps très étroit et allongé, bacilliforme. Tête cylindrique à lobe postérieur égal
ou plus long que l'antérieur. Yeux médiocres, ocelles extrêmement petits, indistincts,
situés contre les yeux, dans le sillon interoculaire. Rostre long et grêle, à article 1
plus court ou égal à la partie préantennaire de la tête. Front, entre les antennes,
armé ou non d'une épine. Antennes filiformes, longues, à article 1 plus long que la tête
et le pronotum réunis; article II plus court que la moitié du 1; III environ une fois et
demie aussi long que II; IV un peu plus long que III, aussi épais. Pronotum court,
subcylindrique, tronqué droit en arrière. Mésonotum cylindrique, rebordé latérale-
ment, pointu, m'rondi ou tronqué en arrière portant souvent deux courts moignons
élytraux. Métanotum moins long que le mésonotum, caréné latéralement, échancré
en arrière pour recevoir le premier tergite abdominal. Pattes très longues et grêles,
les tibias antérieurs avec un ergot apical interne. Abdomen linéaire, inerme ou armé
d'épines dorsales, ce caractère propre ou non à un sexe.
Mâle: tergite VII couvrant le pygophore en arrière, de forme variable à l'apex.
Sternite VIII complètement invaginé à la base du pygophore, celui-ci fermé dor-
salement par une membrane plus ou moins sc.lérifiée, comprimé latéralement, très
convexe en dessous, orné à son bord ventral d'une protubérance plus ou moins dis-
tincte. Valves génitales petites, non contiguës en arrière, légèrement dilatées à .J'apex
qui est longuement pubescent. Pénis en forme de bec, à lame ventrale large au milieu
et acuminée à l'apex. Sac interne avec des sclérifications de formes mal définies.
Connectif long et grêle (fig. 287).
Femelle: abdomen souvent cannelé. Tergites VII et VIII fortement rebordés,
de forme va~iable ,à l'apex. Tergite IX généralement incliné, semi-ovalaire, souvent
incisé. Sternite VIII divisé en deux larges lames. L'ensemble de ces segments est très
particulier et caractéristique de chaque espèce (fig. 293 à 306).
Distribution. - Genre répandu dans toute l'Afrique intertropicale et australe, au
Sud et à l'Est du bassin méditerranéen et dans l'Inde.
Éthologie. - Toutes les espèces vivent dans les herbes sur lesquelles elles se dépla-
cent très lentement.
168 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Tête sans épine entre les antennes. . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.


Tête avec une forte épine frontale entre les antennes......... 4. Deeorsei.
2. Premier article du rostre bea ucou p plus court que la partie préantennaire de
la tête. Lobe postérieur de la tête non ou à peine sinué latéralement. . . . . . 3.
Premier article du rostre aussi long que la partie préantennaire de la tête. Lobe
postérieur de la tête fortement sinué latéralement.......... 5. Dallonii.
3. Tête épaisse avec la partie postoculaire cylindrique. Mésonotum trois fois
aussi long que large................................... 1. truneatum.
Tête effilée avec la partie postoculaire rétrécie. Mésonotum quatre fois aussi
long que large............................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
4. Côtés du mésonotum parallèles. Tergite VII des cf légèrement incisé à l'apex.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2. Did:eri.
Côtés du mésonotum arqués et sinués. Tergite VII des cf non incisé à l'apex.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. oeeidentalis.

1. Raphidosoma truneatum JEANNEL, 1914, Bull. Soc. ent. Fr., p. 155; type:
Guinée (Mus. Paris); 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 264, 266, 269,
Pl. XI, fig. 60.
Fig. 275 à 277. Long. 28-38 mm. - Roux, couvert de petites squamules grisâ-

dC 0g;0 c6-;;Q
276. 279.

-çL.~
281.

)-_...
275. 277. 280. 282. 283. 278.
FIG. 275 à 283, Gen. Rhaphidosoma AMYOT et SERVILLE. - 2'75, R. truncatum JEANNEL, mâle.
- 276, idem, profil de l'avant-corps. - 277, idem,. face dorsale de la tête. - 278, idem, face
ventrale du thorax. - 279, R. Dallonii BERGEVIN, profil de l'avant-corps. - 280, idem, face
dorsale de la tête. - 281, R. Decorsei JEANNEL, profil de l'avant-corps. - 282, idem, face dorsale
de la tête. - 283, R. occidentalis JEANNEL, face dorsale de la tête.

tres. Tête aussi longue que le pro et le mésonotum réunis, cylindrique, avec la partie
postoculaire très légèrement rétrécie à la base. Premier article des antennes plus court
que le fémur antérieur. Pronotum épais élargi en arrière, un peu plus long que large.
Mésonotum trois fois plus long que large, à côtés parallèles et apex rétréci, mousse,
RHAPHIDOSOMITAE. - RHAPHIDOSOMA 1690
portant deux bourrelets latéraux. Métanotum avec des bourrelets latéraux prolon-
geant ceux du mésonÇ>tum. Abdomen inerme avec deux lignes dorsales longitudinales
où les squamules grises font défaut et où le tégument est couvert de petites stri-
gosités transverses.
Mâle: tergite VII tronqué au sommet, avec un pli longitudinal médian à l'apex
(fig. 284). Bord ventral du pygophore avec un épaississement transverse légèrement
échancré. Valves génitales très grêles et courtes (fig. 285 et 286).
Femelle: Tergite VIII bien plus long que large. Tergite IX fortement étranglé
à la base, acuminé à l'apex, longuement incisé, horizontal (fig. 293 et 295).

-5] 288.
284.

290. 285.
287.

291. 286.
=> =>
289.
\
291.
FIG. 284 à 292, Gen. Rhaphidosoma AMYOT et SERVILLE, mâles. - 284, R. fruncafum JEANNEL,
apex de l'abdomen vu de profil. - 285, idem, pygophore vu de profil. - 286, idem, pygophore
vu de la face dorsale. - 287, idem, pénis. - 288, R. Decorsei JEANNEL, apex de l'abdomen
vu de profil. - 289, idem, apophyse du bord ventral du pygophore. - 290, R. Didieri JEANNEL,
apex de l'abdomen vu de profil. - 291, R. occidenlalis JEANNEL, apex de l'abdomen vu de
profil. - 292, idem, apophyse du bord ventral du pygophore.

SÉNÉGAL: Dakar. - GUINÉE FRANÇAISE: Kouroussa; Kankan. - CÔTE D'IvOIRE:


Odienné. - SOUDAN: Gourma. - OUBANGUI-CHARI: Komé, Mandjaffa, pays Sara. ---«
CAMEROUN : Kuni. - ABYSSINIE. - OUGANDA. - HAUTE-ÉGYPTE.

2. Rhaphidosoma Didieri JEANNEL, 1914, Bull. Soc. ent. Fr., p. 155; type: Uganda
(Mus. Paris); 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 264, 266, 270, Pl. XI,
fig. 61. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, 1, p. 163.
Long. 28-30 mm. - Noir brun, avec une bande longitudinale dorsale blanchâtre,
couvert de petites squamules grisâtres. Tête très grêle, avec les deux lobes subégaux,
le postérieur très effilé en arrière. Premier article antennaire plus court que le fémur
antérieur. Pronotum un peu plus long que large, lisse, légèrement rétréci en arrière.
Mésonotum près de quatre fois plus long que large, ses côtés parallèles en avant,
puis rétréci au tiers postérieur. Moignons alaires assez longs, mais très fins. Abdomen
merme.
· ,..-,

'170 RI~DUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Mâle : tergite VII pourvu d'un pl( longitudinal médian saillant for~ant une
petite corne en arrière en dessous de laquelle le bord apical du tergite est légèrement
incisé (fig. 290). Valves génitales très petites.
Femelle: abdomen fusiforme, non cannelé, orné 'd'une large bande médiane de
squamules blanches. TergiteVIII transverse. Tergite IX semi-ovalaire, incliné à
45 0 , fortement rebordé latéralement (fig. 298 et 299).
OUBANGUI-CHARI: pays Ndellé dans le Dar-Banda. - OUGANDA.

3. Raphidosoma occidentalis JEANNEL, 1914, Bull. Soc. ent. Fr., p. 155; type
Guinée (Mus. Paris); 1919, Voy. AIl. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 264, 266, 271,
PI. XI, fig. 62.
Fig. 283. Long. 28-40 mm. - Très proche du précédent, roux ou brun noirâtre,
avec ou sans bande claire médiane. Mésonotum allongé, mais à côtés convexes, élargis
au milieu, puis sinués et rétrécis vers le sommet. Moignons alaires comme chez Didieri (1)
Mâle: tergite VII avec un pli médian encore plus marqué que chez Didieri,
beaucoup plus saillant (fig. 291). Bord apical du tergite non incisé en dessous. Bord
ventral du pygophore avec une saillie postérieure rectangulaire, finement échancrée
au milieu (fig. 292). Valves génitales courbées, élargies en arrière.
Femelle: abdomen fusiforme, fortement cannelé, sans bande médiane de squa-
mules blanches. Tergite VIII un peu plus long que large. Tergite IX semi-ovalaire,
faiblement rebordé et incisé, incliné à 450 (fig. 296 et 297).
GUINÉE FRANÇAISE : Friguiagbé, près Kindia.

4. Raphidosoma Decorsei J EANNEL, 1914, Bull. Soc. ent. Fr., p. 155; type: pays
Sara (Mus. Paris); 1919, Vpy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 264,266,267, PI. XI,
fig. 58.
Fig. 281 et 282. Long. 22-25 mm. - Roux, couvert de fines squamules blanches.
Tête aussi longue que le pro et le mésonotum ensemble; épine frontale plus courte
que le premier article du rostre. Partie postoculaire de la tête cylindrique non rétrécie
en arrière. Pronotum plus long que large, à côtés parallèles, légèrement impressionné
en travers devant sa base. Mésonotum deux fois et demie aussi long que large avec
ses côtés parallèles et sa base trilobée, les lobes latéraux représentant les moignons
élytraux. Abdomen inerme dans les deux sexes.
Mâle: tergite VII prolongé par une forte corne courbée en arrière, non incisé
en dessous (fig. 288). Bord ventral du pygophore avec un bourrelet conique, saillant
en arrière (fig. 289). Valves génitales courbées et spatuliformes.
Femelle: abdomen cannelé. Tergite VIII transverse, trilobé; tergite IX semi-
ovalaire, presque horizontal, faiblement rebordé et incisé (fig. 300 à 302).
OUBANGUI-CHARI: Gori et pays Sara à l'W. de Fort-Archambault. - TCHAD:
Martcha, Arade Biltine dans le Ouadaï. - SOUDAN : Kayes, Oualata. - SÉNÉGAL:
Dakar, Sébikotane.

6. Raphidosoma Dallonii BERGEVIN, 1936, Mém. Acad. Sei. Paris, (2), LXII,
p. 67, fig. 10; type: Tibesti (Mus. Paris).
Fig. 279 et 280. Long. 17-18 mm. - Testacé clair, quelquefois avec les côtés de
la tête et du thorax rembrunis, couvert de fines squamules blanches. Lobes de la
tête subégaux, le postérieur renflé derrière les yeux, puis fortement rétréci en arrière.

1. Dans son tableau JEANNEL, 1919, dit: « pas de traces d'ailes ".
, ,-,;

" ,"

TEGEITAE. - PHONOLIBES 171


Premier article des antennes à peine plus long que la moitié du fémur antérieur.
Côtés du, pronotum convexes. Mésonotum deux fois plus long que large, ses côtés
parallèles, la base obliquement tronquée latéralement, avec une petite saillie médiane
triangulaire. Métanot1!m avec une forte carène longitudinale.
Mâle: tergite VII avec une épaisse corne apicale conique, mousse, incisée
en dessous. Valves génitales épaisses et fortement courbées.

295.

305. 306.
297.' 299.
FIG. 29S à S06, Gen.Rhaphidosoma AMYOT et SERVILLE, apex de l'abdomen des femelles.
298, R. truncatum JEANNEL, face dorsale;. - 294, idem, profil. - 295, idem, face ventrale. -
296, R. occidentalis JEANNEL, profil. - 297. idem, face dorsale. - 298, R. Didieri JEANNEL,
profil. - 299, idem, face dorsale. - 800, R. Decorsei JEANNEL, profil. - S01, ~dem, face ventrale.
- S02, idem, face dorsale. - SOS, R. DallonU BERGEVIN, face ventrale. - 304, idem, face dor-
sale. - SOS, idem, profil. - 806, idem, vue apicale.

Femelle: abdomen avec de petits tubercules arrondis, déprimés, plus saillants


vers l'apex que vers la base. Tergites VII et VIII avec chacun, à l'apex, deux larges
dents saillantes. Tergite IX presque vertical, invisible du dessus (fig. 303 à 306).
TIBESTI: environs d'Ouri. - SOUDAN: Tanezrouft.

Subfam. TEGEITAE. nova

Cette sous-famille est nettement caractérisée par son rostre de deux articles seu-
lement, appliqué à la face ventrale de la tête, le premier -:frticle épais et plus court
,que la partie préantennaire de la tête, le second très grêle et très long, les antennes
, à article II très petit, III et IV fusiformes et épais. Nervation àlaire comme les Har-
paetoriiae, mais la cellule discale deux ou trois fois plus longue que large.
Mâle: tergite VII semi-ovalaire ou tronqué à l'apex. Slternite VIII complète-
ment invaginé. Pygophore ovalaire, entièrement ouvert dorsalement; apophyse du
bord ventral petite, conique. Pas de valves génitales. Pénis ovalaire, robuste, à pla-
-que ventrale échancrée et repliée à la base, munie à l'apex d'une forte lame saillante
perpendiculaire (fig. 309 et 310). Sac interne armé de plaques d'épines.
172 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Femelle: lames du sternite VIII triangulaires, très grandes, à gonapophyses


étroites. Tergite IX subvertical. Gonapophyses postérieures de l'urite IX visibles à
l'apex.
Gen. PHONOLIBES STÎL

Phonolibes STÎL, 1854, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 238; type: venuslus STAL (Gui-
née); 1865, Hem. afric., III, p. 54 et 96; 1874, Enum. Hem., IV, p. 14 et 41. - Lopho-
cephala WALKER, 1873, Cat. gen. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 21 (pro parle);-
BERGROTH, 1914, Rev. Zool. Bot. afr., III, p. 460. - JEANNEL, 191'9, Voy. AlI. Jeann.
Afr. or., Hem. III, p. 273 et 276. - SCHOUTEDEN, 1932, Anll. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, l, p. 166.
Macroptère ou brachyptère. Tête allongée à lobe antérieur plus de deux fois
aussi long que le postérieur, conique en avant des antennes. Lobe postérieur forte-
ment renflé et rétréci à la base et contre les yeux. Tubercules antennaires latéraux,
saillants, éloignés des yeux, ceux-ci petits, hémisphériques. Ocelles très petits laté-
raux. Premier article du rostre assez gros, très court, égal, à peu près, au tiers de la
partie préantennaire de la tête. Deuxième article assez épais à la base, puis très grêle,
de longueur variable, pouvant atteindre la base de l'abdomen. Premier article des
antennes assez grêle, à peu près aussi long que la tête; article II de même diamètre,.
égal au quart de l'article 1; article III renflé, très épais, un peu plus court que le 1;
article IV de même diamètre que 1 et II, un peu plus court que le III. Pronotum
fortement convexe, sans angles antérieurs marqués, à lobe antérieur sculpté, à peine
aussi long que le quart du lobe postérieur, celui-ci à base échancrée devant l'écusson,
avec un léger rebord explané entre les angles scutellaires et les angles latéraux qui
sont arrondis. Écusson, petit, triangulaire, avec une pointe conique mousse à l'apex
qui prolonge une forte carène arrondie, en forme d'Y. Pattes courtes et épaisses, les.
tibias antérieurs renflés à l'apex et munis d'un ergot. Premier article des tarses très
court, le sarticles 1 et II réunis, plus court que le III. Élytres un peu plus longs que
l'abdomen dans les formes macroptères, la corie souvent fortement réticulée, la mem-
brane chagrinée avec deux cellules subégales en largeur. Abdomen un peu plus large
que les élytres. Tous les téguments, sauf la membrane des élytres, hérissés et par-
tiellement masqués par une dense et longue pubescence dressée.
Mâle: tergite VII semi-ovalaire. Sternite VIII complètement invaginé. Apo-
physe du bord ventral du pygophore courbée vers le bas (fig. 308).
Femelle: tergite VIII court et tronqué à l'apex. Lames du sternite VIII sub-
triangulaires, très grandes, à gonapophyses étroites. Tergite IX trapézoïdal, verti-
cal, convexe. Gonapophyses de l'urite IX visibles à l'apex (fig. 311).
Distribution. - Genre propre à l'Afrique intertropicale où il compte neuf espèces.
Trois de celles-ci se rencontrent en Afrique noire française.

TABLEAU DES ESPÈCES '.

1. Apex du rostre ne dépassant pas les hanches antérieures. . . . .. 3. bimaculatus.


- Apex du rostre dépassant les hanches antérieures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Apex du rostre ne dépassant pas le milieu du mésosternum. . . .. 2. venustus.
- Apex du rostre atteignant la base de l'abdomen.............. 1. tricolor.

1. Phonolibes tricolor BERGROTH, 1912, Ann. Mag. nat. Hist., X, p. 196; type:
Uganda (coll. GODWEY); 1914, Rev. Zool. Bot. afr., III, p. 640. - JEANNEL, 1919,
Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 277.
TEGEITAE. - PHONOLIBES 173

Fig. 307. Long. 16 mm. - Rouge orangé avec les antennes, sauf la base du pre-
mier article, le lobe antérieur du pronotum, la poitrine, le rostre, les pattes, une petite
tache latéro-postérieure de chaque côté des segments de l'abdomen et le pygophore
des mâles noirs. Membrane des élytres noire, à reflets bleutés. Lobe postérieur de la
tête nettement plus long que le lobe antérieur du pronotum. Lobe postérieur du pro-
notum finement ponctué, avec un profond sillon longitudinal médian s'étendant
sur les trois quarts antérieurs et les angles scutellaires largement arrondis et explanés.
Mâle: apophyse du bord ventral du pygophore très épaisse.
HAUTE-GUINÉE: région du Mont Nimba. - CAMEROUN : région du Nord. -
OUBANGUI-CHARI : Fort Sibut. - OUGANDA.

CD (
.....'-) ~
...
\
..:.,

. 308. '~'
310.

309. 311.

FIG. 307, PllOnolibes tric%r HORVÀTH. - 308, P. venus/us ST%L, pygophore vu de profil. - 309, idem,
pénis. - 310, idem, plaque ventrale du pénis. - 311, idem, complexe génito-anal de la femelle"
vu par l'apex.

2. Phonolibes venustus STÂL,'1854,Œfv. Vet.Ak. Forh., p. 238; type: Sierra-


Leone (Mus.. Stockholm); 1866, 1. ciL, p. 64, Pl. l, fig. 3; 1865, Hem. Afric., III,
p. 96; 1874, Enum. Hem., IV, p. 41. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus.,
VIII; p. 21 (Lophocephala). - BERGROTH, 1914,·Rev. ZooI. Bot. afric., III, p. 460.
Long. 12-14 mm. - Jaune orangé avec les antennes, sauf la base du premier
.article, le rostre, le lobe antérieur du pronotum, deux larges taches ovalaires diver-
gentes en avant sur le lobe postérieur du pronotum, le clavus, la corie des élytres,
sauf l'extrême base, la poitrine, les pattes, une petite tache latéro-postérieure de chaque
~ôté des segments de l'abdomen et le pygophore des mâles noirs. Membrane des
élytres noire à reflets bleutés. Lobe postérieur de la tête de peu plus long que le lobe
antérieur du pronotum. Lobe postérieur du pronotum avec un sillon longitudinal
médian strié en travers s'étendant sur toute sa longueur. Angles scutellaires arrondis,
largement explanés.
Mâle: apophyse du bord ventral du pygophore moins épaisse et plus aiguë que
~hez tricolor (fig. 308).
174 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
CASAMANCE. GUINÉE PORTUGAISE : Bolama, Bissau, Rio Cassine. - SIERRA-
LEONE. - CÔTE n'IVOIRE: Danané.

3. Phonolibes bimaculatus DISTANT, 1904, Ann. Mag. nat. Rist., XIII, p. 354;
type: Transvaal (Brit. Mus.). - JEANNEL, 1914, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Rem. III,
p. 277. - SCHOUTEDEN, 1932, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 167.
var. nigricans SCHOUTEDEN, 1932; 1. cit., p. 167; type: Congo belge (Mus. Congo
belge).
var. katangae SCHOUTEDEN, 1932; 1. cit., p. 167; type: Katanga (Mus. Congo
belge). '
Long. 10,5-12 mm. - Noir avec une petite tache arrondie de chaque côté de la
tête, à la base du rostre, le cou, deux lobes latéraux et une bande unissant ces angles
aux angles scutellaires, la carène médiane de l'écusson, la majeure partie des hanches,
la base des trochanters et l'abdomen (sauf une tache latéro-postérieure sur chaque
segment, le pygophore des mâles et une tache dans l'angle proximal externe de cha-
que segment du connexivum) rouges. Rostre et tarses rufescents. Membrane des
élytres noire à reflets bleus. La var. nigricans diffère de la forme typique par l'absence
des taches rouges discales sur le lobe postérieur du pronotum et la var. kalangae par
son pronotum uniformément noir et son abdomen rouge avec seulement deux larges
bandes latérales noires. Dans toutes ces formes la pubescence érigée est mêlée à une
pubescence tomenteuse grisâtre. Lobe postérieur de la tête globuleux, aussi long que
le lobe antérieur du pronotum, celui-ci à peine plus court que la moitié du lobe pos-
térieur. Lobe postérièur du pronotum avec un sillon longitudinal médian entier et
une profonde impression marquant chaque angle latéral. Corie des élytres finement
striée, sans réticulation, les nervures très saillantes. Dans la forme femelle brachy-
ptère les moignons élytraux dépassant à peine l'apex de l'écusson.
CAMEROUN: entre N'Gaoundéré et Yoko. - HAUTE SANGHA. - CONGO BELGE. -
TRANSVAAL.

Subfam. HETEROCLEPTITAE, nova.

Tête allongée, très étroite, étranglée en arrière des yeux, sans sillon inter-
oculaire ni cou distincts. Ocelles non suréley.és. Antennes grêles à premiers articles
plus long que le second. Rostre grêle, de 3 articles, appliqué contre la face ventrale
de la tête, à premier article extrêmeme.nt court. Pronotum sans lobes distincts.
Écusson couvert par UI,e expansion basale du pronotum. Élytres étroits, à nerva-
tion réduite. Pattes longues et grêles. Tarses de 3 articles, le II le plus ·long.
Distribution. - Un seul genre propre à l'Afrique.

Gen. HETEROCLEPTES, nov. gen.

Type: Microcleples luberculalus, n. sp.


Tête plus longue que le pronotum, à face ventrale horizontale, faces dorsale et
latérales fortement étranglées entre les yeux et la base, celle-ci munie en dessus de
deux tubercules porteurs d'une longue soie; yeux latéraux, à facettes grossières;
ocelles petits, non surélevés, éloignés des yeux; partie préoéulaire de la tête s'élar-
gissant des yeux jusqu'aux tubercules antennaires, ceux-ci latéraux et saillants;
partie préantennaire de la tête à côtés fortement convergents en avant et étranglés
avant l'apex qui est arrondi. Bremier article des :.mtennes égal aux trois quarts de la
._, .... ,
'i.

APIOMERITAE. - RODHAINIELLA 175


longueur de la tête; article II égal au tiers du 1 ; III une fois et demie aussi long
que le II ; IV presque aussi long que le 1. Premier article du rostre épais, très court;
apex du II dépassant légèrement en arrière les hanches antérieures; III atteignant
l'apex du metasternum. Pronotum avec un rebord collaire annuliforme suivi d'une
petite dépression triangulaire médiane; disque fortement convexe; angles latéraux
arrondis; base avec une grande laine médiane déprimée cachant l'écusson. Abdomen
ovalaire, débordant largement les élytres.
Distribution. - Une seule espèce de Haute-Guinée.
Heterocleptes tuberculatus, n. sp. - Type: une 9 de Haute-Guinée.(Institut français
d'Afrique noire).

Long. 3 mm. - Testacé, les deux premiers articles des antennes et les élytres
brunâtres. Tout le corps couvert d'une assez dense pubescence jaunâtre. Yeux situés
un peu en avant du milieu de la tête. Antennes insérées sensiblement aù milieu de la
distance séparant les yeux de l'extrémité de la tête. Angles latéraux du pronotum
situés sensiblement au niveau du milieu de la longueur du pronotum; lame basale
déprimée, grossièrement ponctuée.
HAUTE-GUINÉE: Mont Nimba, région Nord-Est, 500 m. (A. VILLIERS).
Éthologie. - Cette espèce a été capturée en tamisant des mousses humides couvrant
un rocher, dans un îlot de forêt primaire.

Subfam. APIOMÈRITAE STh, 1858

Cette sous-famille est très proche des H arpaetoritae dont elle se distingue par
l'espace interoculaire de la tête trapézoïdal,' les tibias antérieurs munis d'une fossette
apicale oblongue dans laquelle viennent se loger des tarses partiellement atrophiés
et de deux articles seulement. Quant aux tarses intermédiaires, ils sont formés de
deux articles normaux dans les genres africains, de trois articles réduits et logés
dans une fossette dans les genres américains et formés d'un seul article dans certains
genres asiatiques. Nervation alaire comme chez les Harpaetoritae.
Mâle: pygophore avec des apophyses ventrales variables et des valves génitales
très courtes, jamais contiguës en arrière.
Femelle: tergite VII toujours très grand et dépassant en arrière le complexe
génito-anal, muni dans certains genres américains d'expansions apicales foliacées
très curieuses. Tergite VIII très grand, vertical. Tergite IX et gonapophyses de
l'urite IX complètement invaginés et invisibles. Lames d!1 sternite VIII très grandes
avec des gonapophyses larges et bien distinctes.
Distribution. - Les Apiomeritae se rencontrent dans toute la zone intertropicale,
chaque continent étant peuplé par une lignée carac~érisée par la structure àes tarses
intermédiaires. .

'TABLEAU DES GENRES

1. Premier article des antennes aussi long que la tête. Pattes longues et grêles.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 177), Diaspidius.
Premier article des antennes plus court que là tête. Pattes courtes et robustes ..
. . . . .. . . . . . . . . .. (p. 176), Rodhainiella.
176 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Gen. RODHAINIELLA SCHOUTEDEN

Rodhainiella SCHOUTEDEN, 1913, Rev. Zoo!. Bot. afr., II, p. 245; type: R. kalan-
gensis SCHOUTEDEN (Katanga); 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l,
p. 148.
Tête courte, à lobe postérieur plus long que l'antérieur, celui-ci transverse, à
espace interoculaire trapézoïdal, plus large que les yeux, partie frontale verticale,
antennes insérées très près l'une de l'autre, presque au niveau du bord antérieur des
yeux; sillon transverse très en
arrière des yeux; ocelles .latéraux,
très écartés; cou étroit et bien
marqué. Premier article des an-
tennes un peu plus court que la
tête; II un peu plus long que la
moitié du 1; III égal au II. Rostre
court et épais, à article 1 ne
dépassant pas en arrière le niveau
313.
du milieu de l'œil et II plus de
deux fois' plus long' que le 1.
Pronotum très grand à lobe pos-
térieur trois fois plus long que
l'antérieur, avec un lobe basal
arrondi couvrant complètement
314;
l'écusson; lobe antérieur sculpté,
portant. des bandes de poils, à
sillon longitudinal médian peu
marqué et angles antérieurs aigus,
spiniformes et rejetés latérale-
ment. Pattes courtes et robustes;
fémurs brusquement rétrécis à
312
l'apex; tibias légèrement courbés;
FIG. 312, Rodhainiella kalangensis SCHOUTEDEN. - 313, tarses antérieurs atrophiés et logés
apex de l'abdomen d'un mâle, vu par la face ventrale.
- 314, apex de l'abdomen d'une femelle, vu de profil. dans une dépression de l'apex du
- 315, idém, VII par la face ventrale. tibia; ongles fortement dentés
en dessous.
Mâle: tergite VII très grand, semi-ovalâire et saillant en arrière. Sternite VIII
étroitement visible. Pygophore très petit et entièrement clos (fig. 313).
Femelle: tergite VII très grand, arrondi en arrière, faisant largement saillie au-
delà du complexe génito-anal. Lames du sternite VIII fortement divergentes, leurs
gonapophyses larges et bien visibles. Tergite VIII vertical, grand, avec une saillie
médiane arrondie à la base et deux saillies arrondies à l'apex, celles-ci flanquant une
échancrure assez profonde. Tergite IX complètement .invaginé (fig. 314 et 315).
Distribution. - Ce genre ne comporte qu'une seule espèce décrite du Katanga.
Je rapporte avec un certain doute à cette espèce des exemplaires du Togo.

Rodhainiella katangensis SCHOUTEDEN, 1913, Rev. Zool. Bot. afr., II, p. 245;
type: Katanga (Mus. Congo belge); 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect.
II, l, p. 148.
Fig. 312. Long. 14-15 mm. -- Tête noire avec le pourtour du rostre jaune pâle.
- J __ .' - .
- ~: "
, ~' i,'

APIOMERITAE. - DIASPIDIUS 177

Antennes noires. Rostre jaune pâle avec la face interne du deuxième article et le
troisième article brun de poix. Pronotum jaune pâle avec les deux tiers postérieurs
du lobe antérieur noirs. Élytres jaune pâle avec la membrane en majeure partie noire.
Poitrine noire avec une tache jaune pâle contre chaque hanche. Abdomen jaune pâle
avec le pygophore des cf, le sternite VII et le complexe génito-anal des ç;? noirs.
Pattes noires avec les fémurs plus ou moins maculés de brun jaunâtre en dessous.
Tête, pronotum, pattes et cories des élytres avec une courte et assez dense pubescence
jaunâtre.
TOGO Hinterland. - KATANGA.

Gen. DIASPIDIUS WESTWOOD

Diaspidius WESTWOOD, in Drury, 1857, Ext. Ent., LIlI, p. 59; type: scapha
DRURY (Afrique occidentale). - 5Th, 1865, Hem. Afric., III, p. 99; 1874, Enum.
Hem. IV, p. 44. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. Il, 1;
p. 148. - VILLIERS, 1943, Bull. Soc. ent. Fr., p. 25 (Synopsis).
Tête très étroite et allongée, sans lobes ni cou distincts. Yeux très gros, saillants
et hémisphériques. Espace interoculaire plus étroit que le diamètre de chaque œil.
Ocelles assez gros, tuberculés. Rostre court; apex du premier article atteignant le
niveau du bord postérieur de l'œil; deuxième article plus de deux fois plus long que
le premier, cinq fois plus long que le troisième. Faces inférieure et latérales de la tête
frangées de longs poils clairs. Antennes grêles à premier article un peu plus long que
le deuxième, troisième près de deux fois plus long que le quatrième.
Pronotum divisé en deux lobes bien distincts, l'antérieur petit, tuberculé en
avant, le postérieur avec un lobe très saillant en arrière, cachant entièrement le scutel-
lum, quatre fois plus long que le lobe antérieur. Élytres étroits, à nervation carac-
téristique de la sous-famille. Pattes antérieures allongées, à fémurs renflés un peu
avant l'apex, tibias longs et sinués, courbés à l'apex, sans tarses distincts. Fémurs
intermédiaires et postérieurs renflés avant l'apex; tibias droits, renflés à l'apex,
tarses de deux articles, le proximal très petit; ongles avec une forte dent en dessous,
à la base. . ,
Abdomen convexe, de sept segments visibles, plus le complexe génito-anal.
Connexivum très large, bien délimité, relevé latéralement et dépassant largement
les ailes sur les côtés et à l'apex.
Mâle: pygophore du mâle globuleux. Valves génitales en forme de très petits
bâtonnets, pubescentes, droites, ne rejoignant pas l'apophyse ventrale. II reste donc
visible une petite surface génitale membraneuse de forme triangulaire. Apophyse
ventrale étroite, assez longue, courbée vers l'extérieur à l'apex.
Distribution. - Le genre Diaspidius ne se rencontre que dans l'Afrique occidentale
et centrale, du Sierra-Leone à la Rhodesia du Nord.
Éthologie. - Toutes les espèces paraissent assez rares, quoique largement répan-
dues, et vivent vraisemblablement dans les débris végétaux, presque tous les individus
portant des fragments de bois et de terreau collés aux poils des pattes, surtout sur
celles de la paire antérieure.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Lobe antérieur du pronotum noir et luisant. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.


Lobes antérieur et postérieur du pronotum rouge orangé....... 4 Bruneli.
12
178 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

2. Base des élytres jaune orangé, apex noir. Région basale de l'abdomen flave,
apex noir. . . . . . .. 3.
- Elytres entièrement sombres avec seulement les nervures jaunâtres dans la
région basale. Abdomen, sauf le connexivum, entièrement noir. 3. nigriventris.
3. Toutes les pattes noires, sauf, quelquefois, l'extrême base des paires intermé-
diaires et postérieures. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. scapha.
Pattes antérieures noires, intermédiaires flaves avec les genoux noirs, posté-
rieures flaves avec les fémurs annelés de noir un peu avant l'apex. 2. Ungeri.

1. Diaspidius scapha DRURY, 1872, Il!. nat. Hist., III, p. 59, fig. 4 (Cimex). -
STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 100; 1874, Enum. Hem., IV, p. 44. - SCHOUTEDEN,
1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, 1, p. 148. - VILLIERS, 1943, Bull.
Soc. ent. Fr., p. 26.
Long. 25 mm. - Jaune orangé luisant. Tête, partie dorsale du lobe antérieur du
pronotum, pattes, sauf les trochanters, apex de l'abdomen, noirs. Élytres orangés
avec toute la région apicale noi.re, cette couleur remontant étroitement le long du bord
interne de l'élytre. Apex du deuxième article du rostre n'atteignant pas, en arrière,
le niveau du bord antérieur du pronotum. Saillies du lobe antérieur du pronotum
courbées et divergentes, assez longues.
SIERRA-LEONE. - GABON. - CÔTE D'IvOIRE. - CONGO BELGE: Bumbuli, Dima,
Kondué, Lodja, Haute Lopori.

2. Diaspidius Ungeri REUTER, 1881, Act. Soc. Sc. Fennic, XII, p. 298; type
Adafoah (Mus. Berlin). - Unteri SCHOUTEDEN (nec DISTANT), 1931, Ann. Mus.
Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, 1, p. 148. - VILLIERS, 1943, Bul!. Soc. ent. Fr., p. 26.
Fig. 316. Long~ 25 mm .. - Jaune pâle, quelquefois orangé. Tête, partie dorsale
du lobe antérieur du pronotum, pattes antérieures sauf les trochanters, apex des
fémurs intermédiaires, un anneau au tiers apical des fémurs postérieurs et quelques
taches à l'apex de l'abdomen noirs. Coloration des élytres comme scapha. Apex du
deuxième article du rostre atteignant en arrière le niveau du bord antérieur du pro-
notum. Saillies du lobe antérieur du pronotum courbées et divergentes, assez longues.
CONGO: Bata. - CONGO BELGE: Yambata. - GABON: Bas Ogooué, entre Lam-
baréné et la mer.

3. Diaspidius nigriventris VILLIERS, 1943, Bul!. Soc. ent. Fr., p. 26 et 27, fig. 2;
type: Fernando-Poo (Mus. Paris).
Fig. 317. Long. 25 mm. - Parties claires du corps d'un rouge orangé. Tête,
antennes, pattes, apex de l'élytre, abdomen sauf ses parties latérales et le connexi-
vum, noirs luisants. Partie basale de l'élytre brun de poix avec les nervures orangé
sombre. Parties latérales du lobe antérieur du pronotum, noires comme la partie
dorsale (flave chez les deux espèces précédentes). Saillies du lobe antérieur courbées
et divergentes, assez longues. Deuxième article du rostre atteignant, en arrière, le
niveau du bord antérieur du pronotum.
FERNANDO-POO (CONRADT, EIDMANN).

4. Diaspidius Bruneli VILLIERS, 1943, Bull. Soc. ,ent. Fr., p. 26 et 28, fig. 3; type:
Dahomey (Mus. Paris).
Fig. 318. Long. 23 mm. - Parties claires du corps rouge orangé. Tête, antennes,
apex des élytres, tibias et apex des fémurs noirs et luisants. Coloration noire de la
ECTRICHODIITAE. 179

membrane ne remontant pas le long du bord interne de l'élytre. Deuxième article du


rostre atteignant en arrière le niveau du bord antérieur du pronotum. Saillies du lobe
antérieur du pronotum divergentes, mais assez courtes. Lobe antérieur avec une courte

FIG. 316, Diaspidius Ungeri REUTER. - 317, D. nigriventris VILLIERS. - 318, D. Bruneli VILLIERS.

pubescence dressée, noire et éparse; lobe postérieur avec une pubescence de même
nature, mais un peu plus dense et de couleur jaunâtre.

BAS-DAHOMEY: Plateaux de Zaguanado et de Ketou, forêt d'Adja-Ouéré (Du-


CORPS). - ANGOLA: Luina (district de Huilla, mission ROHAN-CHABOT). - RHODESIA
DU NORD : Lealui. - HAUT-ZAMBÈZE (ELLENBERGER). - CÔTE D'IVOIRE (CHE-
VALIER). - CONGO BELGE.

Subfam. ECTRICHODIITAE STAL, 1859.

Cette sous-famille groupe des Insectes présentant des caractères très variables,
mais reconnaissables à leur écusson très large à l'apex et prolongé par deux, trois ou
quatre mucrons apicaux dont les deux latéraux sont les plus développés. Les antennes
sont d'un nombre variable d'articles, quatre dans les formes primitives (genre indo-
malais Vilius ST.h). Dans les formes plus évoluées l'article II se divise en deux
articles distincts et l'article III, suivant les lignées, en deux, trois ou quatre articles.
On a donc des Ectrichodiites dont les antennes ont, suivant les genres, quatre, six,
sept ou huit articles. Il est intéressant de noter que les quatre articles primitifs sont,
dans tous les genres, séparés par un petit nodule intercalaire, alors que les articles
formés par la division secondaire d'un article primitif sont simplement articulés les
uns dans les autres, sans nodule intercalaire. La tête est également remarquable
par la présence, dans la plupart des genres, d'un lobe arrondi et caréné situé en dessous
des tempes, derrière les yeux.
La sous-famille montre tous les types de développement alaire, présentant,
selon les genres, des formes macroptères, brachyptères, microptères ou aptères, ces
180 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQVE NOIRE

formes liées ou non au sexe et entraînant tous les caractères corrélatifs de la régression
alaire. La nervation alaire appartient à deux types bien distincts, l'un avec la corie
parcourue seulement par une nervure (tronc commun radio-médio cubital) comme
chez les Piralilae et qui se rencontre dans la majorité des genres, l'autre avec deux
nervures sur la corie (un tronc commun radio-médian et un tronc commun médio-
cubital et qui se rencontre dans les genres Cleplria (fig, 13), Triclepola, Bergeviniella).
Mâle: pygophore toujours fermé dorsalement, large, muni d'une apophyse ven-
trale variable, toujours située sur un large rebord placé en avant du bord ventral
proprement dit. Valves génitales contiguës 'en arrière, rarement élargies. Bloc anal
fortement chitinisé. Sternite VIII visible sous la forme d'une bande très étroite.
Pénis membraneux, à fente péniale longitudinale et face ventrale couverte par un très
large sclérite; connectif plus ou moins long.
Femelle: complexe génito-anal vertical. Tergite VIII représenté par une bande
transversale, visible seulement par sa marge apicale. Sternite VIII divisé en deux
larges lames rarement contiguës en arrière. Tergite IX transverse, grossièrement
trapézoïdal. Gonapophyses du sternite VIII représentées par deux lames contigues,
de forme et d'étendue variable.
Néoténie. - Toutes les formes aptères, si nombreuses dans cette sous-famille,
présentent des caractères néoténiques évidents: antennes plus courtes et plus épaisses
que chez les individus macroptères, tête plus massive, réduction considérable du
volume des yeux et des ocelles, ceux-ci restant indistincts dans le genre Maraènàspis.
Dis.tribution. - Les Ectrichodiitae appartiennent à quatre lignées caractérisées
par le nombre des articles antennaires : 1° la lignée de Vilius avec des antennes de quatre
articles, représentée en Malaisie et en Amérique, et dont aucun représentant n'a encore
été signalé en Afrique; 2° la lignée d'Ectrichodia, avec six articles aux antennes et dont
la partie discale de la corie est divisée en deux par une seule nervure longitudinale, ne se
rencontre que dans les régions chaudes de l'Ancien Monde; 3° la lignée de M imocleplria, à
antennes de sept, articles et qui présente la même répartition que la précédente; 4° la
lignée de Maraenaspis, à antennes de huit articles et disque de la corie divisé en trois
parties par deux nervures longitudinales, répandue dans toutes les régions tropicales
du globe. A l'intérieur de ces diverses lignées la filiation des genres s'établit par le déve-
loppement progressif du premier article du rostre qui, plus petit que le deuxième article
dans les formes primitives, est beaucoup plus long que lui dans les formes évoluées, et
par l'évolution de l'organe copulateur des cf qui, cylindriques dans les formes primi-
tives, se raccourcit et tend à s'élargir chez les formes plus évoluées. A l'exception de quel-
ques grands genres: Eclrichodia, Glymmalophora, Santosia, communs à l'Afrique et à
l'Asie, presque tous sont étroitement localisés et l'on ne peut relever aucun genre com-
mun au Nouveau et à l'Ancien Monde.
Éthologie. - Presque toutes les espèces sont assez rares et leur biologie est inconnue.
Quelques Ectrichodia et Glymmalophora sont, par contre, très communs aux environs
immédiats des habitations humaines et leur parasitologie serait sans doute fort intéres-
sante.
TABLEAU DES GENRES (1)

1. Antennes de six articles, , , ,.,, , ,.,.,..... 2.


Antennes de huit articles, .. , , , .. , , . , , , 10.
1. Les genr'es Okondo et Triclepola, connus seulement par des exemplaires à antennes mutilées,
sont placés ici dans la division « antennes de huit articles» d'après les proportions des articles basi-
laires qui permettent de croire que ces Insectes appartiennent bien à cette division. Il existe égale-
ment en Afrique un genre Mimocleptria dont les espèces ont des antennes de sept articles, avec les cf
ailés et les Çi aptères; ce genre n'est pas connu jusqu'ici de l'Afrique noire française.
ECTRICHODIITAE. - AFRO CASTRA 181
1

2. Premier article du rostre au plus aussi long que l'article II. . . . . . . . . . . . . . . 3.


Premier article du rostre très long, bien plus long que l'article II .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 203), Miomerocerus.
3. Premier article du rostre beaucoup plus court que l'article II. . . . . . . . . . . . . 4.
Premier article du rostre aussi long ou à peine plus long que l'article II. . . . 7.
4. Tête grêle et allongée, graduellement rétrécie en arrière. . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
Tête courte et épaisse, à lobe postérieur brusquement"rétréci en un cou dis-
tinct. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 187), Microstemma.
5. Tête fortement mais régulièrement rétrécie d'avant en arrière, sans rétrécis-
sement brusque ni étranglement.............. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
Lobe postérieur de la tête avec deux rétrécissements bien marqués .
. .. .. . .. . . . . . . " o 0 • (p. 181), Afrocastra.
• • ••

6. Fémurs dentés....................................... (p. 186), Okondo.


Fémurs inermes 0 ••••••••• 0 ••••••••••• 0' •(p. 183), Katanga.
•• • ••

7. Méso et métasternum soudés et sans suture distincte au milieu de la face


ventrale.... 0 ••••••••• 0 ••••• 0 0 •••••• 0 • 0 •••••• 0 • • • 8. • • • • • • • • • • • • • • • •

Méso et métasternum séparés par une suture distincte. (p. 188), Ectrichodia.
8. Lobe antérieur du pronotum plus court que le lobe postérieur. . . . . . . . . . . . 9.
Lobe antérieur du pronotum aussi long (forme macroptère) ou plus long
(forme aptère) que le lobe postérieur '.:' . .. (p. 194), Glymmatophora.
9. Lobe antérieur de la tête avec deux petites lignes lisses devant les ocelles.
Écusson avec deux mucrons apicaux............... (p. 197), Nularda.
.
Lobe antérieur de la tête sans sillons devant les ocelles. Écusson avec
quatre mucrons apicaux, les médians peu marqués.. (p. 199), Centraspis.
.

10. Premier article du rostre au plus aussi long que le deuxième. . . . . . . . . . . . .. 11.
Premier article du rostre beaucoup plus long que le deuxième. . . . . . . . . . .. 17.
11. Fémurs antérieurs inermes en dessous............................... 12.
Fémurs antérieurs dentés en dessous. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 15.
12. Ocelles gros et bien visibles o...................... 13.
Ocelles obsolètes; espèces aptères dans les deux sexes.. (p. 212), Maraenaspis.
13. Écusson avec deux mucrons apicaux ..i. • . . . . . . • . . . • • . . . . . . . . • . . . . . . . . 14.
Écusson avec trois mucrons apicaux.' " (p. 211), Bergeviniella.
14. Tête plus large que longue. Premier article du rostre un peu plus court que
le second. Mâle et femelle macroptères............. (p. 204), Cleptria.
Tête plus longue que large. Premier article du rostre à peu près égal à la
moitié du second. Mâle macroptère, femelle microptère. (p. 218), Tracasafra.
15. Base des sternites abdominaux carinulés " 16.
Base des ternites abdominaux sans carinules...... (p. 210), Leptomendis.
16. Tête courte et arrondie, à peine plus longue que large.. (p. 209), Triclepola.
Tête allongée, fusiforme, beaucoup plus longue que large. (p.216), Libyomendis.
17. Fémurs dentés en des;ous (p. 219), Membyolidis.
Fémurs inermes en dessous " (po 220), Santosia.

Gen. AFROCASTRA BREDDIN

Atrocaslra BREDDIN, 1903, Soc. ent., XVIII, p. 116; type: A. procera BREDDIN
(Usambara). - BERGROTH, 1905~ Ann. Soc. ent. Belg., XLIX, p. 374; 1906, Wien,
~nt. Zeitschr., xxV, p. 5. - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III,
p. 256. - SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zool. Bot. Afr., VI, p. 219.
182 RÉDCVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Mâles macroptères, femelles macroptères ou microptères. Seules des femelles


microptères me sont connues d'Afrique occidentale.
Femelle microplère : tête très allongée, cylindrique, plus longue que le pronotum;
lobe postérieur progressivement rétréci en arrière, avec une légère constriction laté-
rale au milieu des tempes, les ocelles petits, situés sur une très légère protubérance;
lobe antérieur une fois et demie aussi long que le postérieur, à clypéus saillant, yeux
assez petits, moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare, tubercules antennaires
situés latéralement, plus près des yeux que de l'apex. Premier article des antennes
dépassant légèrement l'apex de la tête; article II un peu plus long que le 1; III un
peu plus long que la moitié du II; IV égal
à la moitié du III; V une fois et demie
aussi long que le IV; VI à peu près aussi
long que IV. Rostre cylindrique, à arti-
cle II deux fois aussi long que le 1 (fig. 320).
Pronotum à peu près aussi long que
320.
large à la base, son lobe postérieur plus
long que l'antérieur et portant deux pro-
fonds sillons latéraux et un sillon médian
se terminant en avant dans une large
fovéole arrondie qui est séparée de la
constriction transverse par deux forts bour-
relets. Lobe antérieur convexe, assez lar-
gement rebordé, ses angles antérieurs coni-
ques et saillants. Écusson transverse,
déprimé au centre, ses deux mucrons api-
321.
caux très écartés, la marge apicale légè-
rement échancrée au milieu. Moignons
alaires avec une nervation apparente for-
FIG. 319, Atrocastra Zumpti SCHOUTEDEN, mant une cellule discale, leurs apex sub-
femelle microptère. - 320, idem, avant-
corps vu de profil. - 321, idem, extrémité contigus. Fémurs antérieurs et in,termé-
de l'abdomen, vue par l'apex. diaires épaissis, portant en, dessous, ainsi
que les fémurs postérieurs, une très petite
protubérflnce située près de l'apex. Tibias antérieurs et intermédiaires avec une
petite fossette apicale. Tarses courts, à article III aussi long que le 1 et II réunis.
Abdomen ovalaire, les sternites et les tergites II et III fortement, IV et V finement
carinulés en avant, les III, IV et V avec un sillon postérieur parallèle à leur bord
apical.
Macroplères : yeux plus gros et plus saillants, lobe postérieur du pronotum plus
large et plus long par rapport à l'antérieur. Élytres n'atteignant pas tout à fait l'apex
de l'abdomen.
Distribution. - Ce genre groupe trois espèces: procera BREDDIN de l'Usambara,
ruficeps SCHOUTEDEN du Kivu et Zumpti SCHOUTEDEN du Cameroun. Seule cette der-
nière espèce nous intéresse ici :

Afrocastra Zumpti SCHOUTEDEN 1943, Rev. Zool. Bot. afr., XXXVII, p. 328;
type: Cameroun (Mus.?).
Fig. 319. Long. 17-22 mm. - Bleu métallique ou violacé sombre, avec la tête,
le lobe antérieur du pronotum et les pattes plus ou moins rougeâtres. Tarses brun
jaunâtre. Tibias avec une épaisse brosse de poils fauves. Antennes brun foncé avec
les derniers articles plus clairs. Lobe antérieur du pronotum lisse, lobe postérieur très
ECTRICHODIITAE. - KATANGA 183

superficiellement ridé en travers, ainsi que les côtés des segments abdominaux et les
trois quarts internes du connexivum.
CAMEROUN: Tiko, Makak. - FERNANDO-POO: Basilé et Bahia de San Carlos, d'août
à décembre.

Gen. KATANGA SCHOUTEDEN

Kalanga SCHOUTEDEN, 1903, Wien. ent. Zeitschr., XXII, p. 217; type: K.


Bergrolhi SCHOUTEDEN (Afrique centrale). - BERGROTH, 1905, Ann. Soc. ent. Belg.,
XLIX, p. 374; 1906, Wien. ent. Zeitschr., XXV, p. 5. - JEANNEL, 1919, Voy. Al!.
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 255, 256. - SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zoo!. Bot Afr.,
VI, p. 219; 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 150.
Mâles et femelles macroptères ou microptères dans une même espèce.
Formes macroplères : tête très allongée, étroite, cylindrique, à lobe postérieur
progressivement rétréci en arrière, ocelles presque verticaux, situés sur les côtés d'une
petite élévation du lobe postérieur. Lobe antérieur une fois et demie aussi long que le
postérieur, à yeux gros et saillants, plus larges que la moitié de l'espace qui les sépare,
la partie antérieure fortement comprimée latéralement, les tubercules antennaires
situés plus près des yeux que de l'apex de la tête. Premier article des antennes très
court, ne dépassant pas l'apex de la tête; II à peine plus long ou une fois et demie
aussi long que le 1; II 1 égal ou un peu plus long que la moitié du II; IV égal à la moitié
du III; V une fois et demie aussi long que le IV; VI aussi long que IV. Rostre très
grêle, à article 1 très petit, II atteignant en arrière le niveau du pronotum, près de
quatre fois plus long que le 1. Pronotum un peu plus large que long, peu convexe, le
lobe postérieur avec deux carènes discales divergentes n'atteignant pas la base et
limitant une dépression striée en travers, ses côtés avec deux sillons longitudinaux
latéraux. Lobe antérieur sillonné au milieu, largement rebordé, son disque avec des
bandes sinueuses granulées et brillantes et des bandes mates et lisses, ses angles anté-
rieurs généralement bien saillants. Écusson transverse à mucrons apicaux très écartés
et disque déprimé, la dépression avec deux profondes fovéoles arrondies. Fémurs
antérieurs et intermédiaires plus ou moins renflés, portant en dessous une petite
protubérance conique située près de l'apex. Fémurs postérieurs droits ou plus ou moins
arqués. Tibias antérieurs et intermédiaires avec une assez longue fosse spongieuse
apicale. Tibias postérieurs droits ou sinués. Élytres un peu plus courts que l'abdomen,
à cellule apicale interne quatre fois plus large que l'externe à la base, mais beaucoup
plus étroite à l'apex.
Formes microplères : yeux plus petits, moins larges que la moitié de l'espace
qui les sépare, ocelles très petits, non surélevés. Lobe postérieur du pronotum plus
court que l'antérieur, à peine plus large. Moignons élytraux aussi longs que l'écusson.
Abdomen fortement strié en travers dorsalement.
Mâle: deuxième sternite abdominal avec deux carènes très nettes, confluentes
en avant, se prolongeant plus ou moins en arrière sur le troisième sternite et délimi-
tant une zone striée en long. En outre, les côtés de l'abdomen sont déprimés au
niveau des carènes. Pygophore cylindrique, largement ouvert en avant et fermé dor-
salement, armé d'une petite apophyse tronquée droit à l'apex (fig. 325 et 326). Valves
.génitales épaissies à l'apex, subdentées en dessus (fig. 325). Pénis comme chez Maraenas-
pis (cf. fig. 373).
Femelle: disque ventral de l'abdomen légèrement aplati sur toute sa longueur,
cet aplatissement non limité par des carènes. Complexe génito-anal comme chez
Ajrocaslra (cf. fig. 321).
18i RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
Distribution. - Ce genre est largement rèpandu dans toute l'Afrique intertropicale,
de la Casamance à l'Abyssinie et au Congo belge.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Fémurs postérieurs plus ou moins arqués à la base. Angles antérieurs du pro-


notum coniques et saillants. Coloration jaunâtre ou noirâtre. . . . . . . . . . . . 2.
Fémurs postérieurs droits. Angles antérieurs du pronotum à peine marqués.
Coloration métallique.................................. 1. chalybaeus.
2. Fémurs postérieurs faiblement arqués vers la base. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
Fémurs postérieurs coudés, presque à angle droit vers le quart basilaire .....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 7. Etiennei.
3. Tibias postérieurs droits. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
Tibias postérieurs arqués au milieu......................... 6. Bergrothi.
4. Lobe postérieur du pronotum distinctement plus long que le lobe antérieur. . 5.
Lobes du pronotum subégaux '.' '.. 2. nigrum.
5. Fémurs testacés avec leur moitié apicale sombre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
Fémurs uniformément brun de poix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. Teutaini.
6. Tête, pronotum et élytres brun noirâtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4. fuscollvens.
Tête et pronotum jaunâtre clair, la corie plus ou moins rembrunie, la mem-
brane brune. . . . . . . . . . . . . . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 5. kayesensis.

1. Katanga chalybaeus HAGLUND, 1895, Oefv. Vet. Ak. Forh., LII, p. 474 (Cim-
bus); type: Cameroun (Mus. Stockholm). ~ BERGROTH, 1905, Ann. Soc. ent. Belg.',
XLIX, p. 374.
Long. 10-11 mm. - Bleu métallique obscur avec la base du cou, le rostre, les
antennes plus ou moins brunâtres. Élytres d'un brun bronzé avec les marges viola-
cées. Ocelles situés presque horizontalement sur une forte proéminence du lobe pos-
térieur de la tête. Cou très long avec une forte constrietion au milieu de sa longueur.
Deuxième article des antennes à peine plus long que le premier article. Troisième
article aussi long que la moitié du deuxième. Lobe p06térieur du pronotum une fois
et demie aussi long que le lobc antérieur. Partie déprimée de l'écusson fortement
vermiculée, sans fossette distincte. Tubercules ventraux des fémurs antérieurs
bien marqués. Tous les tibias et fémurs droits.
CAMEROUN. - FERl\'ANDO-POO : Basile, 400-600 m.; récolté en août-septembre.

2. Katanga nigrum, n. sp.- Type: un cf du So'udan (Mus. Paris).


Fig. 323. Long. 10,75 mm. - Face dorsale noire, face ventrale brun de poix
ainsi que les antennes. Rostre roux. Hanches brunâtres; trochanters testacés; fémurs
brun de poix, les antérieurs et les intermédiaires avec l'extrême base, les postérieurs
avec les trois cinquièmes basilaires testacés; tibias antérieurs roussâtres; tibias inter-
médiaires et postérieurs testacés avec la ba~e et l'apex noirs; tarses testacés. Deuxième
article des antennes une fois et demie aussi long que le premier. Tête, lobe antérieur
du pronotum et partie antérieure du lobe postérieur sillonné en long au milieu. Partie
déprimée de l'écusson avec deux fovéoles profondes. Fémurs postérieurs légèrement
courbés à la base. Partie plane du deuxième sternite du cf subtriangulaire, ses carènes
non prolongées sur le sternite III (fig. 324).
SOUDAN OCCIDENTAL: région du Lobi (Ll. GREIGERT).
c\ ,. -'","

J'

ECTRICHODIITAE. - KATANGA 185

3. Katanga Teutaini n. sp. - Type: une <;( du Soudan (Mus. Paris).


Fig. 322. Long. 10,75 mm. - Tête, pattes et pronotum, rougeâtres avec la partie
antérieure de la tête, le lobe postérieur du pronotum, sauf l'extrême base et les fémurs
rembrunis. Clavus et partie interne de la corie jaunâtres, le reste de l'élytre brun rouge.
Face ventrale jaunâtre, luisante, les côtés de l'abdomen et le connexivum brun de
poix. Premier article des antennes n'atteignant pas le somm~t de la tête, celle-ci
finement granuleuse. Lobe antérieur du pronotum granuleux avec des impressions
lisses et sinueuses plus sombres; lobe postérieur fortement ridé en travers. Partie·
déprimée de l'écusson avec deux profondes fovéoles. Fémurs postérieurs légèrement
arqués sur toute leur longueur.
RIVES DU NIGER (Dr. TEUTAIN, 1888).

323. 324. 327. 329.

325. 326.

828.
FIG. 322, Katanga teutaini, n. sp., femelle macroptère. - 323, K. nigrum, n. sp., pronotum du
mâle macroptère. - 324, idem, premiers sternites abdominaux. - 325, idem, pygophore, vu
par la face dorsale. - 326, idem, pygophore vu de promo - 327, K. Etienne! SCHOUTEDEN,'
premiers sternites abdominaux. - 328, idem, patte postèrieure droite. - 329, K. Bergrothi
SCHOUTEDEN, premiers sternites abdominaux.

4. Katanga fuscolivens BERGROTH, 1905, Ann: Soc. ent. Belg., XLIX, p. 373;
type: Congo (Mus. Helsinki). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool.,
(3), sect. II,· l, p. 151.
Long. 10-11 mm. - Entièrement brunâtre avec les hanches, la base des fémurs,
la partie médiane des tibias, les tarses et la moitié basale de chacun des segments
du connexivum testacés. Tête et lobe antérieur du pronotum presque lisses; lobe
postérieur finement et densément ridé en travers. Fovéoles de l'écusson très profon-
des, sa marge postérieure, entre les mucrons, arrondie en arrière. Fémurs postérieurs
nettement courbés près de la base.
MOYEN-CONGO: Loango. - CASAMANCE: Ziguinchor. - CÔTE D'ivOIRE: Bouaflé.
OUBANGUI-CHARI: rivière Gribingui. - CONGO BELGE: Ituri.

5. Katanga kayesensis, n. sp. - Type: une <;( du Soudan (Mus. Paris).


Long\. 8,5-10 mm. - Jaunâtre clair avec les côtés de la tête, de la poitrine et de
l'abdomen rembrunis; corie plùs ou moins roussâtre; membrane des élytres et moitié
postérieure de la face dorsale de chacun des segments du connexivum brun de poix.
Deuxième article des antennes une fois et demie aussi long que le premier. Tête très
finement rugueuse. Lobe antérieur du pronotum avec des impression~ lisses peu mar-
186 RÉDUVIlDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

quées; lobe postérieur assez faiblement ridé en travers. Écusson fortement fovéolé,
sa marge apicale, entre les mucrons apicaux, saillante et légèrement échancrée au
milieu.
SOUDAN FRANÇAIS: Kayes (G. MASSIOU); bords du Niger (Dr. TEUTÂIN).

6. Katanga Bergrothi SCHOUTEDEN, 1903, Wien. ent. Zeitschr., XXII, p. 217;


type: Katanga (Mus. Congo belge); 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
II, l, p. 150.
Long. 12 mm. - Tête brun de poix, le reste du corps brun jaunâtre sale avec les
carènes latérales du pronotum, la poitrine autour des hanches, les hanches, les tro-
chanters, la base des fémurs, les tibias (sauf l'apex) et la moitié basale de chacun des
segments du connexivum, testacés. Partie de la corie voisine du clavus éclaircie.
Deuxième article des antennes un peu plus d'une fois et demie aussi long que le pre-
mier. Tête finement granuleuse. Ocelles très écartés. Lobe antérieur du pronotum
a'ssez convexe, nettement sillonné en long au milieu; lobe postérieur peu profondé-
ment ridé en travers. Écusson comme chez kayesensis. Fémurs postérieurs assez for-
tement courbés près de la base, les tibias nettement arqués. Carènes du deuxième
sternite des cf ne s'étendant pas sur le troisième sternite et limitant un espace concave
presque semi-circulaire (fig. 329).
CASAMANCE: Ziguinchor. - CONGO BELGE.

7. Katanga Etiennei SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zoo!. Bot. Afr. VI, p. 217; type:
Banana (Mus. Congo belge); 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 151.
Long. 12 mm. - Comme le précédent mais le pronotum plus clair; la coloration
testacée des pattes et du connexivum plus étendue. Espèce très nettement caracté-
risée par ses fémurs postérieurs très fortement courbés, presque à angle droit, au
quart basilaire et ses tibias postérieurs sinués en forme d'un S très étiré (fig. 328).
Espace plan du deuxième sternite du cf triangulaire, ses carènes latérales prolongées
sur le troisième sternite (fig. 327).
OUBANGUI-CHARI: Ba Karé ou Boungoul, près de Fort-Archambault. - CONGO BELGE.

Gen. OKONDO SCHOUTEDEN

Okondo SCHOUTEDEN, 1930, Rev. Zoo!. Bot. Afr., XX, p. 207; type: O. Collarli
SCHOUTEDEN (Congo belge); 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l,
p: 151.
Corps allongé. Tête très. longue, subcylindrique, peu rétrécie en arrière. Yeux
situés un peu en avant du milieu de la tête, un peu échancrés en arrière, moins haut
que la tête chez la 9. Antennes à article 1 atteignant l'apex de la tête; II une fois et
demie aussi long que le l, égal à III et IV réunis. IV à peu près aussi long que la moitié
de III. Rostre à article 1 très court, atteignant à peu près le niveau de la base des
antennes, II atteignant la base de la tête.
Pronotum aussi long que large, à forte constriction latérale; lobe antérieur
convexe, ses angles antérieurs nets, ses côtés rebordés, son disque avec un sillon
médian se prolongeant sur le lobe postérieur dont il n'atteint pas la base. Écusson à
quatre mucrons, les externes divergents et plus longs que les internes. Élytres à cel-
lule apicale interne plus large à la base que l'externe, atteignant presque l'apex de
l'abdomen (9). Pattes à fémurs robustes, surtout les antérieurs, portant deux séries
d'épines aiguës. Tibias antérieurs à fosse spongieuse courte.
, , ~ _\ "

ECTRICHODIITAE. - MICROSTEMMA 187


Distribution. Une seule espèce :
Okondo Collarti SCHOUTEDEN, 1930, Rev. Zool. Bot. Afr., XX, p. 207; type:
Congo belge (Mus. Congo belge); Collardi SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, l, p. 151.
Long. 9 mm. -- Tête d'un noir brillant, à reflets verdâtres. Pronotum bleu vert
métallique brillant, un peu noirâtre dans la constriction transverse. Écusson noir,
brunâtre par place, à reflets verts métalliques. Élytres noir de poix, assez' luisants,
avec la cellule discoïdale d'un blanc laiteux soyeux. Connexivum orangé, avec des
fascies noirâtres sur la suture des segments. Pattes brun olivâtre, lés tibias plus clairs
en dessous. Rostre brun olivâtre. Antennes brun foncé, le premier article noirâtre.
Poitrine noire ou brun-noir, à reflets bleus ou verts, métalliques. Ventre brun foncé,
le limbe taché d'orangé.
CAMEROUN. - ' CONGO BELGE: Kivu.

Gen. MICROSTEMMA SIGNORET

Microslemma SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. Ent. II, p. 313; type: M. alro-
cyanea SIGNORET (Afrique occidentale). ;- STAL, 1865, Hem. afric., III, p. 101 et 108
1874, Enum. Hem., IV, p. 45 et 48. -
JEANNEL, 1919, Voy. AIl. Jeann. Afr.
or., Hem. III, p. 255 et 257. - SCHOU-
éJL.
TEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, 1, p. 151.
Tête courte et large, à lobes séparés
par une dépression transverse, yeux peu 331.
saillants, moins larges que la moitié de
l'espace qui les sépare, ocelles peu sail-
lants, situés sur une légère protubérance
du lobe postérieur. Antennes assez cour-
tes, de six articles, le 1 courbé, à peu près
aussi long que le lobe antérieur de la 332. 333.
tête, le II une fois et· demie aussi long
que le l, le III à peu près égal à la moitié
du II, le IV un peu plus long que la moitié
du III, le V aussi long que le III, le VI
€gal au IV. Rostre à article II légèrement
renflé, nettement plus long que le 1.
Pronotum large et convexe, à lobe 830. 334.
postérieur plus long que l'antérieur, et à FIG. 330, Microstemma atrocyanea SIGNORET.-
331, pygophore du mâle, vu par l'apex. -
côtés subparallèles vers la base. Lobe 332, idem, vu de profil (les valves génitales
antérieur convexe finement sillonné en enlevées). - 333, apophyse du bord ventral
long au milieu. Angles antérieurs tuber- du pygophore vue par l'apex; - 334, com-
plexe génito-anal de la femelle, vu par l'apex.
culés et saillants. Prosternum avec deux
forts tubercules en avant. Écusson transverse, à mucrons très écartés et disq'ue
vermiculé grossièrement. Élytres atteignant l'apex de l'abdomen dans les deux
sexes. Pattes peu épaisses, même les antérieures, les fémurs avec, en dessous,
une protubérance dentiforme située un peu après le milieu aux deux paires anté-
rieures, près de l'apex à la paire postérieure. Abdomen très épais, aplati à la face
inférieûre sur le disque, la base de tous les segments carinulée, le premier sternite
avec une petite région plane limitée par deux carènes divergentes en avant, le
188 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

deuxième sternite avec un espace plan triangulaire limit~ par deux carènes conti-
guës en avant.
Mâle: pygophore court et convexe, assez largement fermé dorsalement, son
bord ventral armé d'une apophyse dentiforme, subtronquée, lamelleuse et transverse
(fig. 332 et 333). Valves génitales symétriques, courtes et larges, contiguës en arrière
(fig. 331). Pénis du même type que chez Maraenaspis.
Femelle: tergite IX trapézoïdal portant dans ses angles antérieurs deux petites
protubérarrces arrondies et à l'apex une forte saillie semi-circulaire. Lames du ster-
nite VIII très étroites (fig. 334).
Distribution. - Genre ne comptant qu'une seule espèce propre aux régions fores-
tières de l'Afrique occidentale.

Microstemma atrocyanea SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. ent., II, p. 314,


Pl. XI, fig. 9; type: Calabar (Mus. Vienne). - STh, 1865, Hem. Afric., III, p. 108;
1874, Enum. Hem., IV, p. 48. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII,
p. 42 (Eclrichodia).~VARELA, 1904, Mém. Soc. es·p. Hist. Nat., 1, p. 134. - SCHOU-
TEDEN, 1931, Ann. YIus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 151; 1944, Explor.
Parc nat. Albert, 1945, p. 26.
Fig. 330. Long. 11-19 mm. - Base des antennes et élytres d'un noir mat, le
resté du corps d'une belle teinte métallique, bleu, violet ou vert, les trois derniers
articles des antennes blanchâtrés. Lobe antérieur du pronotum profondément fovéolé
à la base; lobe postérieur avec deux profonds sillons longitudinaux arqués, proches et
parallèles des côtés.
AFRIQUE OCCIDE;\lTALE : commun de la Guinée française au Congo belge.

Gen. ECTRICHODIA LEPELLETIER et SERVILLE

Eclrichodia LEPELLETIER et SERVILLE, 1835, Encycl. Méth., X, p. 279; type:


E. crux THUNBERG (Afrique australe). - ST.h, 1865, Hem. Afr., III, p. 101, 103;
1868, Hem. Fabr., l, p. 118. - BERGROTII, 1906, ent. Zeitschr. Wien., XXV, p. 5. -
JEANNEL, 1919, Voy. Ali. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 255, 257. --SCHOUTEDEN
1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, 1, p. 153. - Loricerus HAHN, 1831,
Wanzen. Ins., l, p. 30, Pl. V, fig. 20; type: E. crux THUNBERG. - Physorhynchus
AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. Nat. Ins., Hém., p. 342; type: E. crux THUNBERG.-
STAL, 1874, Enum. Hem., IV, p. 46 et 49. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rhynch.
II, p. 305, 318. - Rochmogaster KARSCH, 1892, Ent. Nach., XVIII, p. 135; type
R. dimerus (Cameroun). - VARELA, 1903, Bol. Soc. esp. Hist. Nat., III, p. 171.
Mâles macroptères, femelles brachyptères et polymorphes.
Tête allongée, mais fortement inclinée en avant, ce qui la fait paraître très courte
(fig. 342). Clypéus fortement saillant. Lobe postérieur extrêmement court, muni
d'une forte protubérance discale portant les ocelles, ceux-ci assez petits. Côtés du
lobe postérieur avec, en dessous, une forte saillie lobée et carénée. Yeux gros et sail-
lants, environ aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Articles 1 ct II
des antennes largement pileux; chez le crIe Il un peu plus long; article III un peu plus
long que la moitié du Il; IV un peu plus long que la moitié du III; V et VI plus petits.
Rostre robuste, à article II fortement renflé. Mésosternum' et métasternum séparés
par une suture distincte, le mésosternum muni de deux carènes arrondies, conver-
gentes en avant, limitant une dépression plus ou moins nettement ridée en travers;
métasternum plan ou concave. Fémurs antérieurs très épais munis en dessous de deux
-, ,'" .
; )

ECTRICHODIITAE. - ECTRICHODIA 189


petites dents opposées au niveau du tiers apical et d'une petite dent simple un peu en
arrière du milieu. Tibias antérieurs légèrement arqués, munis à l'apex d'une fosse
spongieuse assez petite, arrondie ou ovalaire. Fémurs intermédiaires avec deux petites
dents opposées. Tibias intermédiaires droits, portant une courte fosse spongieuse.
Tarses à article 1 et II réunis à peu près aussi longs que le III.
Mâle macroptère : lobes du pronotum subégaux en longueur, parcourus par un
sillon médian interrompu vers la base, le lobe postérieur avec ses côtés déprimés.
Abdomen ovalaire, à connexivum large et épais. Pygophore assez petit, peu convexe,
son apophyse ventrale située bien en avant du bord ventral proprement dit, en forme
d'épine simple, inclinée en arrière. Face dorsale du pygophore étroitement fermée.
Valves génitales courbes, étroites, tronquées droit à l'apex, carénées sur le dessus.
Bloc anal faiblement chitinisé et pubescent (fig. 335 à 337). Pénis petit, triangulaire,
membraneux dorsalement, son connectif long et grêle, soudé à une large plaque
transverse couvrant elle-même la base de deux petits cônes formés de membranes
épaisses et de couleur foncée (fig. 338 et 336). L'ensemble de toutes ces pièces est très

335.

336. 338. 339.


FIG. 333, EClrichodia Tinanlae SCHOUTEDEN, mâle. - 335, pygophore vu par la face dorsale. - 336,
idem, vu de profil. - 337, apophyse du bord ventral du pygophore vue de profil. - 338, pénis
vu de profil. - 339, plaques ventrales du pénis.

constant dans les diverses espèces et ne peut être utilement employé pour les discri-
minations spécifiques.
Femelle: le plus souvent brachyptères, les femelles se différencient des cf par
leur taille bien plus grande et leur abdomen très large et tronqué en arrière. Les
élytres présentent un développement variable dans les diverses espèces et parfois à
l'intérieur d'une même espèce, ce développement entraInant les modifications corré-
latives de largeur et de longueur des lobes du pronotum. Complexe génito-anal ver-
tical, peu convexe. Tergite VIII non visible du dessus. Tergite IX trapézoïdal, échan-
cré il. l'apex, sa partie apicale déprimée et séparée du reste par une ou deux carènes
droites ou arquées. Lames du sternite VIII larges et anguleusement arrondies vers le
haut. Gonapophyses du sternite VIII très petites (fig. 343).
Éthologie. - JEANNEL (1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. OL, Hèm. III, p. 258), qui a
observé quelques espèces de ce genre, dit qu' « elles vivent en général dans la proximité
des lieux habités, sous les pierres ou dans les amas de détritus. '11 est très possible que
.ces grands Réduvides puissent servir d'hôtes intermédiaires pour certains organismes
pathogènes. Leur parasitologie mériterait certainement d'être faite ».
Distribution. - Ce genre compte un assez grand nombre d'espèces dans l'Inde,
l'archipel malais et en Afrique intertropicale et australe.
190 RÉDUVIIDF:S DE L'AFRIQUE NOIRE

TABLEAU DES ESPÈCES (1)

1. Fémurs noirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
Fémurs bruns, rouges ou testacés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
2. Pronotum noir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
Pronotum rouge ou jaunâtre......................................... 4.
3. Connexivum orangé, au moins il. la base. Disque des quatre premiers sternites
orangé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2. antennalis.
Connexivum noir. Abdomen noir avec, quelquefois, une petite bande trans-
verse rouge sur les premiers sternites..................... 1. Tinantae.
4. Sillon longitudinal du pronotum noir. Tibias antérieurs jaunes ou rouges avec
la base et l'apex noirs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. Rodhaini.
Face dorsale du pronotum rouge, concolore. Tibias antérieurs noirs .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. barbicornis.
5. Fosse spongieuse des tibias antérieurs ovalaires, occupant au moins le
cinquième de la longueur du tibia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
Fosse spongieuse des tibias antérieurs courte et arrondie, occupant au plus le
sixième de la longueur du tibia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.
6. Écusson grossièrement vermiculé au milieu, ses côtés fortement et oblique-
ment striés. Tergites abdominaux uniformément striolés sur toute leur
surface. Sternite VII des Çl avec un sillon parallèle au bord apical .....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 5. distincta.
Écusson avec un court sillon longitudinal au milieu de la dépression discale,
ses côtés superficiellement striolés. Stries des tergites abdominaux effacées
au milieu. Sternite VII des Çl sans sillon parallèle au bord apical. 6. dimera.
7. Mésosternum concave. Plus de 20 mm. de longueur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8.
Mésosternum plan en arrière. Moins de 17 mm ,... 9.
8. Écusson entièrement noir. Élytres des Çl laissant au plus deux tergites et la
moitié d'un troisième visible.......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 7. gigas.
Écusson, au moins partiellement, rouge. Élytres des Çl laissant au moins les
trois derniers tergites visibles.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 8. hicida.
9. Élytres noirs avec un petit triangle rouge corail dans l'angle proximal externe
et un léger éclaircissement de la bande costale. Tête, pronotum et écus-
son rouge corail.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 9. senegalensis.
Élytres noirs avec une bande costale jaune rougeâtre s'étendant sur un peu
moins de la moitié et dilatée il. la base et il. l'apex. . . . . . . . .. 10. carinulata.

1. Ectrichodia Tinantae SCHOUTEDEN, 1929, Rev. Zool. Bot. afr., XVIII, p. 256;
type: Congo belge (Mus. Congo belge); 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 155.
Long. 22-25 mm. - Noir, la tête et le pronotum luisants. Élytres noir mat,
quelquefois avec une petite tache rougeâtre dans l'angle proximal externe. L'abdo-
men noir, avec, chez .certains exemplaires, une petite bande rouge au milieu des pre-
miers sternites. Apex de l'article III des antennes et articles suivants jaunâtres.
Pubescence des tibias et tarses roux. Pronotum lisse avec seulement quelques fines
strioles perpendiculaires il. la constrietion transversale et aux dépresions longitudi-

1. Chez les exemplaires récoltés en alcool, la coloration rouge dis parait et est remplacée par une
couleur jaunâtre ou brunâtre. Dans ce tableau ne figure pas E. marginicol/is WALKER décrit sur une
larve; on en trouvera la description originale p. 194.
"" -"

ECTRICHODIITAE. - ECTRICHODIA 191


nales latérales du lobe postérieur. Fosse spongieuse des tibias antérieurs arrondie.
Élytres des <;? atteignant la base du tergite VII.
CONGO BELGE. - MOYEN-CONGO (?) : le Muséum de Paris possède une petite série
(ex-coll. E. ANDRÉ) sans provenance, mais qui était mélangée avec des Ecirichodia du
Congo français. - SIERRA-LEONE: l'font Loma (P. JAEGER).

2. Ectrichodia antennalis STAL, 1859, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 177; type: Libéria
(Mus. Stockholm); 1865, Hem. Afric:, III, p. 106; 1874, Enum. Hem., IV, p. 50
(Physorhynchus). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
Il, 1, p. 153. - autumnalis W ALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 39-40.
Long. 22-25 mm. - Noir, le pronotum et les tibias avec parfois des reflets brû-
nâtres. Connexivum orangé. Abdomen noir avec une large macule discale ovalaire
orangée. Antennes et pattes comme Tinantae. Strioles du lobe postérieur du prono-
tum un peu plus profondes que chez l'espèce précédente.
GUINÉE FRANÇAISE: Mont Nimba.-CôTE D'IvOIRE: Mont Tonkoui (900-1.200 m.),
en septembre. - LIBÉRIA : Cap des Palmes. - Sn.RRA-LEONE : Rhobomp. - GUINÉE
ESPAGNOLE : San-Bénito.

3. Ectrichodia Rodhaini SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zoo!. Bot. Afr., VI, p. 205
(Physorhynchus); type: Congo belge (Mus. Congo belge); 1931, Ann. Mus. Congo
belge; Zoo!., (3), sect. Il, 1, p. 154; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 27.
Long. 17-21 mm. - Rouge ou jaunâtre avec la tête, les antennes, l'écusson, la
poitrine, les fémurs, la base et l'apex des tibias antérieurs, l'apex, et quelquefois les
côtés de l'abdomen noirs. Élytres noirs avec l'angle proximal externe rouge ou jau-
nâtre, cette dernière couleur s'étendant, chez quelques exemplaires, sur une partie
de la corie. Sillon longitudinal du pronotum noir. Deuxième article des antennes bien
plus long que le premier. Lobe postérieur du pronotum distinctement ridé en travers.
Apex des élytres des <;? atteignant le milieu du tergite VI ou la basé du tergite VII.
P:ygophore des cf un peu plus large que chez les espèces précédentes.
DAHOMEY. - CAMEROUN: Mont Bamboutos, 2.000-2,500 m. - OUBANGUI-CHARI:
Fort Crampe!. - MOYEN-CONGO : environs de Brazzaville. - CONGO BELGE.

4. Ectrichodia barbicornis FABRIcms, 1775, Syst. Ent., p. 750 (Reduvius) J' type:
Sierra-Leone (Brit. Mus.?); 1781, Spec. Ins., Il, p. 378 (Reduvius)J' 1787, Mant.
Ins., Il, p. 309 (Reduvius)J' 1794, Ent. syst., IV, p. 194 (Reduvius)J' 1803, Syst.
Rhyng., p. 267 (Reduvius). - GMELIN, 1788, Syst. nat., l, IV, p. 2197 (Cimex).-
AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. Nat. Ins., Hem., p. 343, exc!. syn. Druryi (Phy-
sorhynchus). - STAL, 1865, Hem. afr., III, p. 105; 1874, Enum. Hem., IV, p. 50
(Physorhynchus). - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 39 et·40.-
SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, 1, p. 153; 1944, Explor.
Parc nat. Albert, 45, p. 26. ~ crudelis STAL, 1855, Oefv. Veto Ak. Forh., p. 188
(Physorhynchus) J' type : Guinée (Mus. Stockholm).
Long. 17-26 mm. - Noir, luisant, avec la face dorsale du pronotum, le bord du
connexivum et une partie plus ou moins grande de la face ventrale rouge corail ou
orangé, ainsi qu'une tache triangulaire à l'angle proximal externe de chaque élytre.
Tarses brunâtres: deuxième article des antennes de peu plus long que le premier.
Lobe postérieur du pronotum lisse ou avec des rides transverses très fines et peu
distinctes. Élytres des <;? atteignant la base ou l'apex du tergite VII. Sternite VII
des <;? sans sillon parallèle au bord apical; tergite IX avec deux petites fovéoles près
des angles apicaux. .
192 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

SIERRA-LEONE. - LIBÉRIA : Monrovia. - CÔTE D'IVOIRE: Mont Tonkoui (900-


1.200 m., en septembre), San Pedro, Grand Bassam, Indénié. - GUINÉE FRANÇAISE:
Dixine Foulah, près Konakry, Mont Nimba. - SÉNÉGAL. - CONGO BELGE.

5. Ectrichodia distincta SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch. Ent., II, p. 315 (Phy-
sorhynchus); type: Nigeria (Mus. Vienne). - dislincla ST.h 1865, Hem. afric., III,
p. 105; 1874, Enum. Hem., IV, p. 49 (Physorhynchus). - WALKER, 1873, Cat. Hem.
Het. Brit. Mus., VIII, p. 39 et 40~ - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, 1, p. 154; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 26. - barbicornis
DRURY, 1782, Ill. 'Nat. Hist., III, p. 62, P!. XLV, fig. 1 (Reduvius). - dislinguenda
8Th, 1859, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 177; type: Calabar (Mus'. Berlin).
var. intermedia HAGLUND, 1895, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., LII, p. 474 (Physorhyn-
chus); type: Cameroun (Mus. Stockholm). '
Long. 21-28 mm. - Rouge sang avec la partie antérieure et la partie basale de
la tête, la poitrine et, sur une étendue très variable, les côtés de l'abdomen noirs.
Élytres noirs avec une bande costale un peu moins longue que la moit~é de l'élytre
et dilatée en avant, rouge sang. Écusson noir, ses mucrons apicaux rouges chez cer-
tains exemplaires (var. inlermedia). Deuxième article des antennes de peu plus long
que le premier. Pronotum lisse ou ridé superficiellement en arrière. Élytres des ç;J
atteignant le milieu ou l'apex du tergite VI; strioles transverses des tergites visibles
effacées au milieu.
SIERRA-LEONE. - GUINÉE: Mont Nimba. - CÔTE D'IvOIRE: Bingerville. - HAUTE
VOLTA: Gaoua. - DAHOMEY. - NIGERIA: Calabar. - CAMEROUN: Kribi, Douala. -
GABON: Lastoursville. - MOYEN CONGO: Haute Sangha.

6. Ectrichodia dimera KARSCH, 1892, Ent. Nachr., XVIII, p. n5 (Rochmogas-


1er; type: Cameroun (Zoo!. Mus. Berlin); 1894 (1895), Stett. ent. Zeitschr., p. 111,
P!. l, fig. 3 (Rochmogasler). - robuslus VARELA, 1903, Bo!. Soc. esp. Hist. nat.,
III, p. 173 (Physorhynchus); type: Cameroun (Mus. Madrid). - rufipeclus BRED-
DIN, 1903, Zoo!. Anz., XXVI, p. 513 (Loricerus); type: Cameroun (Mus. Berlin-
Dahlem). - SCHOUTEDEN, 1943, Rev. Zoo!. Bot. afr., XXXVII, p. 329.
Long. 22-28 mm. - Brun testacé ou rougeâtre avec les derniers articles anten-
naires testacés et les élytres, à l'exception d'un petit triangle à l'angle proximal
externe, noirs. Abdomen brun sombre avec le bord du connexivum et la région médiane
de la face ventrale plus claire. Écusson parfois rembruni à la base. Tarses roux clair.
Articles 1 et II des antennes subégaux. Pronotum large, son lobe postérieur lisse,
presque plan entre les dépressions latérales, la constriction transverse à peine ridée.
Élytres des cf atteignant seulement le milieu du tergite VII, le milieu ou l'apex du
VI citez les ' ç;J •
CAMEROUN: Johann Albrechtshôhe, Mundamé, Tiko, Bombe, Misellele. - GABON:
région de Lambaréné.

7. Ectrichodia gigas HERRICH-SCHAEFFER, 1848, Wanz. Ins., VIII, p. 54, fig. 824
(Eclricholes); type: Guinée (Mus.?). - STh, 1865, Hem. afric., III, p. 104; 1874,
Enum. Hem., IV, p, 49 (Physorhynchus lucidus var. gigas). - WALKER, 1873, CaL
Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 39 et 40. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo
belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 154.
Fig. 340 à 342. Long. 20-28 mm. - Même coloration que dislinclus, mais écusson
toujours noir. Pronotum large, à lobe postérieur fortement ridé. Deuxième article
des antennes de peu plus long que le premier. Femell~s dimorphes, à élytres attei-
/

ECTRICHODIITAE. - ECTRICHODIA 193

gnant tantôt l'apex du tergite VI, tantôt le milieu ou la base de ce tergite ou même
seulement le milieu du tergite V. Rides transverses des tergites visibles un peu plus
marquées s~r les côtés que sur le disque. Tergite IX des Ci avec un profond sillon

340. 343.

FIG. 340, Ectrichodia gigas HERRICH-SCHAEFFER. - 340, mâle macroptère. - 341, femelle bra-
chyptère. - 342, profil de l'avant-corps' d'un mâle. - 343, complexe génito-anal d'une
femelle, vu de profil.

parallèle à l'apex et situé près de celui-ci et portant, en outre, au-dessus de ce sillon,


et latéralement, deux profondes fovéoles obliques (fig. 343).
AFRIQUE INTERTROPICALE: très commun de la Guinée au Congo belge, aussi bien en
savane qu'en forêt.
8. Ectrichodia lucida LEPELLETIERet SERVILLE, 1825, Encycl. Méth., X, p. 279
(Reduvius);,type: Sénégal (Mus. Paris). - CASTELNAU, 1832, Essai Hem., Pl. LI,
fig. 1. - AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. nat. Ins., Hem., p. 343 (Physorhynchus).-
8TAL, 1865, Hem. afric., III, p.104; 1874, Enum. Hem., IV, p. 49 (Physorhynchus).-
WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 39 et 40. - SCHOUTEDEN, 1931,
Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, 1, p. 154 (').
Long. 20-26 mm. - Extrêmement proche du précédent, s'en distingue, outre
les caractères indiqués au tàbleau par le pronotum et l'abdomen des deux sexes
beaucoup plus étroits et parallèles, les rides des tergites abdominaux visibles bien plus
grossières et par le tergite IX des Ci chez lesquelles le sillon transversal est plus proche'
de l'apex et dont les fovéoles obliques sont plus étroites.
SÉNÉGAL: Thiès, Dakar, Sébikotane, Haut-Sénégal. - MAURITANIE: Méderdra
{fans le Trarza. - GUINÉE FRANÇAISE. - CÔTE D'IvOIRE: Grand Bassam. - Signalé
1: Cette espèce a également été signalée par KARSCH (lS94, Stett. ent. Zeitschr., p. lOS) du Came-
.roun : il s'agit vraisemblablement d'E. distincta var. intermedia.
13
194 RÉDUVIlDFS DE L'AFRIQUE NOIRE
également du Congo belge par SCHOUTEDEN, mais il est probable que le!! exemplaires de
cette provenance appartiennent à la var. intermedia de E. distineta, qui comme lucida,
présente un écusson partiellement rouge.

9. Ectrichodia senega1ensis SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zoo!. Bot. afr., VI, p. 205
(Physorhynchus); type: Sénégal (Mus. Congo belge).
Long. 16 mm. - Rouge corail, les antennes, sauf la base du premier article, le
cou, les élytres, sauf un triangle à l'angle proximal externe et un léger éclaircissement
de la zone costale, le mésasternum, la partie antérieure du mésosternum et de petites
taches latérales à la base des segments abdominaux 3-6 noirs ou brun de poix. Pygo-
phore des Cf rembruni. Pronotum large à lobe postérieur finement ridé. Mucrons
apicaux de l'écusson droits, rapprochés et convergents.
SÉNÉGAL: Kaolak. - OUBANGUI-CHARI; Boungoul Bakaré, près de Fort-Archam-
bault.

10. Ectrichodia carinulata STh, 1874, Enum. Hem., IV, p. 50 (Physorhynchus);


type: Afrique centrale (Mus. Stockholm).
Long. 16-17,5 mm. - Orangé testacé, la moitié apicale du deuxième article des
antennes, les côtés du méta sternum, la partie antérieure du mésosternum, de petites
taches latérales sur la base des segments apicaux de l'abdomen et les élytres, sauf une
longue bande costale dilatée à la base et à l'apex noirs. Lobe postérieur du pronotum
avec des rides très effacées sur le disque, bien marquées dans les sillons. Mucrons
apicaux de l'écusson trés écartés. Base des segments abdominaux courtement et for-
tement carinulés en long sur les côtés. Élytres atteignant presque l'apex de l'abdomen
dans les deux sexes.
TERRITOIRE DU NIGER: Dungass (sultanat de Damaghérim), près de Zinder.

11. Ectrichodia marginicollis W ALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus. VIII,
p. 42; type : Si~rra-Leone (Brit. Mus.). - DISTANT, 1902, Ann. Mag. nat. Hist., (7),
X, p. 294 (Physorhynchus). .
Long. 25 mm. - « Black, smooth, shining, elongate subeIIiptical, narrower to-
wards the head. Head conical, as long as the fore lobe of the prothorax; ante-ocular
part much longer than the post-ocular. Eyes slightly prominent. First and second
joints of the rostrum about equal in length.. Antennae much longer than the head
and the prothorax together; first joint a little longer than the ante-ocular head;
second longer ·than the first; third as long as the first; fourth with black towards
the tip shorter than the third. Prothorax with a distinct longitudinal furrow;
fore lobe luteous bordered, longer than the hind lobe. Tuberculae points of the
scuteIIum wide apart. Legs stout; four anterior femora slightly incrassed; four
anterior tibiae with an oblong furow. »
Cette espèce, que W ALKER dit lui-même être une larve, est probablement syno-
nyme d'une des espèces déjà connues de èette région, mais dont malheureusement
on ne connaît pas les variations de couleur pendant les stades larvaires.
SIERRA-LEONE.

Gen. GLYMMATOPHORA STh

Glymmalophora STAL, 1853, Oefv. Veto Ak. Forh., X, p. 261; type: submelallica
STÂL; 1874, Enum. Hem., IV, p. 50 (Physorhynchus subgen.). - HORVÀTH, 1914,
Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 13i (Synopsis). - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann.
, ,

ECTRICHODIITAE. - GLYMMATOPHORA 195

Afr. or., Hem. III, p. 256, 259. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, 1, p. 156.
Mâles macroptèrcs ou aptères, femelles aptères.
Mâles ailés: aspect général d' Eclrichodia, en différant, outre les caractères indi-
qués au tableau, par la saillie inféro-externe du lobe postérieur de la tête bien moins
saillante, les mucrons apicaux du scutellum fortement convergents et bien plus
rapprochés, la tête plus allongée avec des yeux plus gros, plus saillants, bien plus larges
que la moitié de l'espace qui les sépare. Fosse spongieuse des tibias antérieurs très
grande et ovalaire. Abdomen avec de fortes et courtes carinules longitudinales à la
base de chaque sternite.
Formes aplères : yeux moins gros et moins saillants que chez les Cf ailés. Lobe
antérieur du pronotum large et convexe, globuleux, près de trois fois plus long
que le lobe postérieur, celui-ci moins large, fortement ridé. Abdomen oyalaire, forte-
ment élargi, carinulé ventralement comme chez les ailés, fortement ridé dorsalement.
Mâle: tergite VII semi-ovalaire. Pygophore et pénis du même type que chez
Eclrichodia, mais valves génitales et apophyses du bord ventral un peu plus élargies
à l'apex, sclérite ventral du pénis plus long' par rapport à sa largeur.
Femelle: complexe génito-anal identique à celui des Eclrichodia.
Distribution. - Ce genre est divisé en trois sous-genres : Glymmatophora s. str.
propre à l'Afrique, Cyclosandalus HORVÀ-TH propre à Madagascar et Haematorhophus
HORVÀTH qui groupe les espèces asiatiques. Les Glymmatophora s. str. sont surtout
nombreux en Afrique' australe et orientale, et d'une façon générale ils paraissent localisés
dans les zones de savanes.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Pattes et pronotum rouges ,............. .. ....... 2.


Pattes et pronotum noirs.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
2. Fémurs antérieurs armés de deux épines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
Fémurs antérieurs armés de trois épines...................... 1. Lhotei,
3. cf macroptère : membrane des élytres mate, sans petites rides, pronotum très
large; 9 et cf aptères: tergites II à VI de l'abdomen noirs avec une bor-
dure postérieu're et quelquefois une étroite marge latérale rouges. Méta-
sternum concave au milieu dans les deux sexes............ 2. Dejoncki.
cf macroptère : membrane des élytres luisante, finement et irrégulièrement
ridée, pronotum moins large; 9 : tergites Il à VI de l'abdomen rouges
avec une large bande médiane noire. Métasternum avec un fort tubercule
médian dans les deux sexes............................. 3. sudanica.
4. cf et 9 aptères: tergite II à VI étroiterpent bordés de rouge sombre en ar-
rière. Pattes et face ventrale de l'abdomen noir obscur.. . . . 4. amazonica.
cf macroptère: élytres noirs; 9 et cf aptères: tergites uniformément noirs.
Face ventrale et pattes noires avec des reflets bleus ou violacés. 5. dimorpha.

1. Glymmatophora (s. str.) Lothei, n. sp. 9 Type: un Cf macroptère du Came-


roun (Mus. Paris).
Espèce nettement caractérisée par la présence de trois épines aux fémurs anté-
rieurs: deux épines opposées un peu en avant du milieu, l'externe très petite, la troi-
sième un peu en arrière du milieu, située vers la face interne.
Fig. 344. Mâle macroplère : long. 20-22 mm. - Rouge sang avec les élytres, sauf
une large bande costale élargie en avant, et l'abdomen, sauf une bande discale à la
196, RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

base de chaque segment, noirs. Sternites-abdominaux fortement carinulés à la base


sur toute leur longueur. Lobe antérieur du pronotum
relativement étroit en avant. Antennes très longuement
pubescentes.
Mâle aptère: inconnu.
Femelle aptère: long. 20 mm.; larg. max. 8,5 mm.
- Rouge sang, chaque tergite abdominal, sauf le dernier,
bordés de rouge en arrière; face ventrale comme le cf.
Pronotum étroit, plus long que large, ses côtés régu-
. lièrement arrondis, sans constriction bien marquée laté-
ralement au niveau de la séparation des deux lobes.
Chaque tergite fortement ridé-vermiculé latéralement,
presque lisse au milieu, portant un fort sillon postérieur,
carinulé en travers, parallèle au bord apical et limitant
la couleur rouge.
CAMEROUN bords de la Ouina (J. LEBAUDY ct
H. LHOTE).

2. Glymmatophora (s. str.), Dejoncki SCHOUTEDEN,


1919, Rev. Zool. Bot.
afr., VI, p. 208; type:
Dahomey (Mus. Congo
belge).
FIG. 344, Glymmafophora Mâle macroptère :
LilOfei, n.sp., mâlemacroptère. long. 20-22 mm.
Même coloration et
forme générale que G. Lhotei, mais pronotum bien
plus large, plus trapézoïdal, à constriction latérale
moins prononcée.
Mâle aptère: long. 22 mm. - Même colora-
tion et, aspect général que Lhotei ({ ,mais abdomen
régulièrement ovalaire, à face dorsale avec la
région médiane lisse, mais avec les côtés et le
sillon transverse bien plus fortement ridés. Prono-
tum aussi long que large, sa base anguleusement
arrondie latéralement.
Femelle aptère: long. 22-24 mm. - Comme le
cf aptère mais pronotum transverse, à lobe anté-
rieur très convexe, plus large que le lobe posté-
rieur, celui-ci fortement ridé. Abdomen beaucoup
plus large, ses espaces lisses plus étendus.
DAHOMEY: Zaguanado, Porto-Novo. - GUINÉE
FRANÇAISE: Kouroussa. - CÔTE D'IVOIRE: Oumé
près Toumodi, Bouaké.- HAUTE-VOLTA: Gaoua.- FIG. 345, Glymmafophora sudanica
HAUT-SÉNÉGAL. SCHOUTEDEN, femelle aptère.

3. Glymmatophora (s. str.) , sudanica SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zool. Bot. afr.,
VI, p. 209; type: Soudan oriental (Mus. Congo belge).
Mâle macroplère : long. 20,5 mm. - Ne diffère de G. Dejoncki que par les carac-
tères indiqués au tableau. Pronotum aussi étroit que chez Lhotei.
ECTRICHODIITAE. - NULARDA 197

Mâle aptère : inconnu.


Fig. 345. Femelle aptère: long. 22-24 mm. - Forme générale semblable à celle
des c;? de Dejoncki mais tergites 1 à VI rouges avec une large bande médiane noire, à
sillons transverses parallèles au bord apical moins distincts, le milieu de chaque ter-
gite avec de fins sillons transverses, les côtés très grossièrement ridés-vermiculés.
Sternites abdominaux rouges avec les côtés et une étroite bande apicale noire.
OUBANGUI-CHARI : Fort-Archambault, Bahr el Azreg, Kaga Batolo à 15 km. de
Balidja. - SOUDAN ORIENTAL: Wau.

4. Glymmatophora (s. str.) amazonica, n. sp. -- Type: un cf aptère du Dahomey


(Mus. Paris).
Mâle aptère: long. 21,5 mm. - Noir, luisant, avec le bord apical des tergites 1
à VI rouge obscur et la pubescence des tibias et des tarses rousse. Tête et pronôtum
comme chez Dejoncki, le lobe postérieur du pronotum fortement ridé. Abdomen ova-
laire, à tergites portant un fort sillon parallèle au bord apical, à disque lisse et côtés
peu grossièrement ridés; tergite II avec, au milieu de sa base, une profonde fovéole
trapézoïdale ridée.
Mâle macroptère : inconnu.
Femelle aptère: long. 23 mm. - Très semblable au mâle dont elle ne diffère que
par son pronotum plus large, à lobes subégaux en largeur et par l'abdomen fortement
élargi en arrière du milieu et tronqué à l'apex.
HAUT-DAHOMEY: cercle de Djougou-Kouandé. - SIERRA-LEONE.

5. Glymmatophora (s. str.) dimorpha DE JONCK, 1898, Ann. Soc. ent. Belg.,
XLII, p. 340 (Physorhynchus) j type: Niam-Niam (Mus. Congo belge). - HORVÀTH,
1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 135. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 156.
Mâle macroptère : long. 19-22 mm. - Noir, les pattes, la face ventrale, les sillons
du pronotum, l'écusson et le connexivum avec de légers reflets métalliques. Sillons du
pronotum fortement ridés, le reste lisse. Base des sternites abdominaux très finement
crénelés. Mucrons apicaux de l'écusson plus écartés que chez les espèces précédentes.
Mâle aptère: long. 18-20 mm. - Pronotum comme chez les cf aptères des espèces
précédentes. Face dorsale de l'abdomen noire, légèrement luisante, avec une vermi-
culation dense, mais peu saillante, comme aplatie. Tergite II avec trois fortes cari-
nules longitudinales, dépassant en arrière le milieu du segment.
Femelle aptère: long. 18-24 mm. - Pronotum très fortement transverse. Abdomen
très large, à tergite II comme les cf.
OUBANGUI-CHARI : Fort-Sibut, Fort-Crampel, Fort-Archambault, Haut-Kémo,
Yalinga. - CONGO BELGE.

Gen. NULARDA STh

Nularda STh, 1859, Oefv. Vet. Ak. Forh., p. 175 et 178; type: N. nobilata STh
(Afrique occidentale); 1868, Hem. Fabr., l, p. 118 (nota); 1874, Enum. Hem., IV,
p. 51. - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 255 et 256. - SCHOU-
TEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 152.
Allongé, subparallèle. Tête assez courte à lobe postérieur transverse, quadrangu-
laire, un peu moins long que la moitié du lobe antérieur, portant de gros ocelles situés
sur une forte protubérance. Yeux très gros et saillants, plus larges que longs, bien plus
198 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

larges que la moitié. de l'espace qui les sépare. Tempes, en dessous des yeux, avec un
large lobe arrondi et caréné. Lobe antérieur de la tête sans sillon en arrière. Article 1
des antennes un peu plus court que la tête; II près de deux fois plus long que le 1;
III de peu plus court que le 1; IV un peu plus long que la moitié du III; V un peu plus
court que le III et VI égal à la moitié du III. Rostre cylindrique, à article II un peu
plus long que le 1, sans renflement. Pronotum trapézoïdal, bien plus large que long
à lobe postérieur bien plus long que l'antérieur, légèrement arrondi à la base, séparé
du lobe antérieur par une faible constriction. Lobe antérieur convexe, profondément
sillonné au milieu, non rebordé, sans angles antérieurs distincts, nettement échancré
en avant. Écusson large, portant deux' robustes mucrons courbé; et convergents, sa
base fortement déprimée etridée en travers. Méso et métasternum plans, soudés et
sans suture distincte au milieu. Élytres très longs et subparallèles, à nervation carac-
téristique de la sous-famille. Pattes longues et grêles, inermes. Tibias antérieurs et
intermédiaires avec une très petite fosse spongieuse ovalaire à l'apex.
Mâle: pygophore large et convexe (fig. 347 et 348), fortement sinué ventralement
vers l'apex, étroitement fermé dorsalemént à bord ventral subtronqué et apophyse
ventrale située sur un large rebord placé en avant du bord ventral et fortement
recourbée en crochet (fig. 349). Valves génitales assez fortement élargies en arrière.
Bloc anal fortement chitinisé. Pénis plus large que long, fortement aplati, strié sur'
toute son étendue, sa face ventrale avec un sclérite épais, transverse, embrassant les
côtés du pénis. Connectif court, à partie basale large et très courte (fig. 350).
Femelle: tergite IX fortement convexe, bisinué à l'apex. Lames du sternite VIn
larges, angulées au quart ventral, à gonapophyses plus longues que larges, séparées
du tergite IX par deux petites lames transverses, représentant les parties visibles
des gonapophyses postérieures de l'urite IX (fig. 351).
Distribution. - Genre propre à l'Afrique occidentale, du Sénégal au Kivu. Une
espèce, thoracia DE JONCK, est propre au Congo belge et à l'Ouganda.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Mésosternum avec une gouttière médiane striée limitée par deux carènes lon-
gitudinales. Grande taille : 26 mm........................ 1. nobilita.
Mésosternum avec sa partie médiane striée, légèrement concave, sans carènes.
Taille plus faible : 19 mm.............................. 2. elongata.

1. Nularda nobilata STÂ.L, 1859, Oefv. Vet. Ak Fôrh., p. 178; type : Sénégal
(Mus. Berlin); 1874, Enum. Hem., IV, p. 51. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het.
Brit. Mus., VIII, p. 42 (Eclrichodia).
Long. 26-30 mm. - D'un beau rouge corail vif avec deux taches allongées sur
le lobe postérieur du pronotum, une étroite bande à la base de chacun des segments
du connexivum et une petite bande transverse de chaque côté des segments abdomi-
naux, contre le bord apical, noirs. Élytres noirs avec leur base, une bande costale
dilatée en arrière occupant toute la longueur de la carie et les nervures de la corie
rouge corail. Antennes noires avec la base du premier article rouge et les articles V
et VI jaunâtres. Antennes, apex des tibias et tarses avec de longues soies dorées.
Tête fortement ridée en travers, le lobe antérieur avec deux petites lign,es lisses longi-
tudinales devant les ocelles. Sillon médian du lobe postérieur du pronotum avec quel-
ques gros points enfoncés. Dépressions humé~ales et constriction transverse ridées en
travers. Abdomen finement ridé sur les côtés, obsolètement sur le disque.
ECTRICHODIITAE. - CENTRASPIS 199
SÉNÉGAL. GUINÉE FRANÇAISE: Konakry. - CÔTE D'IvOIRE Bouaké. -
.NIGER: entre Tombouctou et Say. - TOGo: Bismarckburg.

2. Nularda elongata, n. sp. - Type: un cf mutilé de Guinée française (Mus.


Paris).
Fig. 346. Long. 19,5 mm. - Jaune orangé, plus ou moins rougeâtre par places,
la base des segments du connexivum avec une petite ligne noire, les sternites abdo-
minaux avec une courte tache apicale transverse noire de chaque côté, ces taches peu

347,

350.

349.

348. 351.
FIG. 346, Nularda elongala, n. sp. - 347, N. nobilala ST1L, pygophore du mâle vu par la face dor-
sale. - 348, idem, pygophore vu de profil. - 349, idem, apophyse du bord ventral du pygo-
phore vue de profil. - 350, idem, pénis vu par la face ventrale. - a51, idem, complexe génito-
anal d'une femelle vu par l'apex.

distinctes. Élytres noirs aVec la base, une bande costale dilatée en arrière occupant
toute la longueur de la corie et les nervures de la corie orangées. Face dorsale de la tête
légèrement ridée en travers avec deux petites lignes lisses peu distinctes devant les
ocelles. Lobe postérieur du pronotum très finement ponctué, ses dépressions humérales
ridées en travers et son sillon médian avec quelques gros points enfoncés. Abdomen
très finement et superficiellement ridé en travers.
GUINÉE FRANÇAISE (J. de JOANNIS).

Gen. CENTRASPIS gCHAUM

Cenlraspis SCHAUM, 1853, S. Ber. Ak. Berlin, p. 358; type: C. Pelersi SCHAUM
Afrique orientale). - PETERS, 1862, Reise Mossamb., Ins., p. 48. - STAL, 1859, Oefv.
Veto Ak. Fôrh., p. 175 et 179; 1865, Hem. afric., III, p. 101 et 103; 1874, Enum.
Hem., IV, p. 46 et 49. - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., H~m. III, p. 255
200 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

et 257. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge,IZoo!., (3), sect. Il, l, p. 152.
Insectes de grande taille; femelles très larges. Tête courte à lobes séparés par
une faible dépression. Lobe antérieur sans sillon médian. Cou distinct. Loi;Je posté-
rieur quatre fois moins long que le lobe antérieur, les tempes en arrière et en dessous
des yeux avec un large lobe arrondi. Rostre très robuste, à articles 1 et Il subégaux,
le Il très légèrement renflé. Antennes assez longues, de six articles.
Pronotum trapézoïdal, à lobe antérieur rebordé en avant, angles antérieurs
effacés, parcourus par un sillon longitudinal très profond en avant, n'atteignant pas
la base en arrière; lobe postérieur avec deux impressions humérales assez profondes.
Scutellum avec deux grands mucrons apicaux latéraux courbés et deux petits mucrons
médians. Métasternum plan au milieu; mésosternum déprimé en avant, muni de cha-
que côté d'une profonde gouttière longitudinale, ces deux gouttières séparées par un
espace plus ou moins concave. Élytres assez longs, à nervation caractéristique de la
sous-famille, la cellule apicale externe un peu plus large que l'interne à l'apex. Pattes
assez grêles, à fémurs inermes et tibias intermédiaires et antérieurs munis d'une assez
grande fossette spongieuse ovalaire à l'apex. Troisième article des tarses un peu plus
long que les deux premiers réunis. Base des segments abdominaux finement carinulée.
Mâle: yeux gros et saillants, plus larges que la moitié de l'espace qui les sépare.
Ocelles un peu moins larges que l'espace qui les sépare, situés sur une forte protubé-
rance du lobe postérieur de la tête. Premier article des antennes un peu plus court
que la tête; article Il près de deux fois plus long que le premier, longuement pubes-
cent; article III un peu moins long que la moitié du Il; IV un peu plus long que l
moitié du III; V de peu moins long que le III; VI un peu plus long que la moitié du
. V. Lobe antérieur du pronotum deux fois moins long que le lobe postérieur, beaucoup
moins large. Élytres atteignant l'apex de l'abdomen. Abdomen ovalaire, le connexi-
vum assez large. Pygophore et valves génitales comme chez Nularda, l'apophyse
ventrale du pygophore plus brusquement coudée et située sur un rebord interne moins
fortement angulé latéralement.
Femelle: yeux bien moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles
à peine surélevés, trois fois moins larges que l'espace qui les sépare. Article II des
antennes courtement pubescent, une fois et demie aussi long que le 1; articles III
et IV comme chez les cf; article V égal au III. Lobe postérieur du pronotum de
peu plus long que l'antérieur. Élytres dépassant faiblement la base du tergite VII.
Abdomen très large, tronqué en arrière. Tergite IX trapézoïdal avec, à l'apex, une
lame horizontale brusquement coudée; gonapophyse du sternite VIII semi-circu-
laire (fig. 354 et 355).
Distribution. - Ce genre comprend cinq espèces en Afrique occidentale et centrale
et une espèce, C. Petersi, en Afrique orientale. Une autre espèce, encore inédite, existe
en Indochine. Quoique toutes les espèces semblent largement répandues, ces Réduviidés
géants paraissent rares partout.

TABLEAU DES ESptCES

1. Lobe postérieur du pronotum sombre, à reflets métalliques, parfois avec une


très petite tache jaune contre la base, au milieu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
Pronotum ochracé avec deux taches discales noires sur le lobe postérieur ....
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 5. ducalis.
2. Lobe antérieur du pronotum plus ou moins largement jaune ou rougeâtre. . . 3.
Lobe antérieur du pronotum sombre, à reflets métalliques, comme le lobe
postérieur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
ECTRICHODIITAE. - CENTRASPIS 201

3. Lobe antérieur du pronotum rougeâtre, bordé de noir en avant et sur les


côtés. Écusson jaune rougeâtre avec ses côtés et les mucrons latéraux
noirs. Tète sombre.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4. bicolor.
Lobe antérieur du pronotum avec des taches jaunâtres irrégulières. Écusson
concolore, sombre. Tète plus ou moins jaunâtre. . . . . . . . . . . .. 3. maculatus.
4. Tibias antérieurs courts, avec une fosse spongieuse plus longue que le tiers du
tibia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1. imperialis.
Tibias antérieurs plus longs, avec une fosse spongieuse à peine aussi longue
que le tiers du tibia.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2. insignis.

1. Centraspis imperialis WESTWOOD, 1845, Trans. ent. Soc. Lond., IV, p. 1]9,
PI. VII, fig. 2 (Eclrichodia); type: Liberia (Brit. Mus). - 8TÂL, 1865, Hem. afric.,
III, p. 103; 1874, Enum. Hem., IV, p. 49. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 42 (Eclrichodia). - SCHOUTEDEl'\, 1931, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, l, p. 153.
Long. 35-38 mm. - Violacé sombre, les pattes bleutées, les élytres et les antennes
(sauf le premier article) noirs, les segments du connexivum, dessus et dessous, avec
leur moitié apicale jaune, cette couleur s'étendant en dessous, sur les côtés de l'ab-
domen en une petite tache triangulaire. Sillon médian fortement ridé en travers sur
le lobe postérieur; impressions humérales avec quelques petites rides obsolètes.
Pubescence des tibias et des tarses fauve. Métasternum à peu près plan transversale-
ment entre les gouttières latérales, avec une bande médiane de petites rides trans-
verses. Mucrons làtéraux de l'écusson très écartés et crochus, mucrons médians
coniques, bien marqués. Disque de l'écusson avec une profonde dépression circulaire.
Femelle : tergite IX profondé-
ment déprimé, concave, avec ses
angles supérieurs munis cl 'une petite
protubérance arrondie (fig. 355).
GUINÉE FRANÇAISE: Mont Nimba.
- CÔTE D'IVOIRE. - LIBERIA: Cap
des Palmes. - SIERRA-LEONE. -
CONGO BELGE.
353.
2. Centraspis insignis SCHOUTE-
DEN,. 1902, Wien. ent. Zeitschr.,
XXI, p. 239; type : Congo belge
(Mus. Congo belge); 1931, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, l,
p. 153.
Fig. 352 et 353. Long. 37-40 mm.
- Tète, pronotum et pattes d'un noir
verdâtre plus ou moins pourpré.
Articles I à III des antennes, poitrine
et élytres noirs. Écusson noir avec sa
moitié apicale, sauf les côtés et les
mucrons apicaux, jaune. Connexivum 352. 355.
jaune avec la base de chaque segment FIG. 352, Centraspis insignis SCHOUTEDEN, mâle. -
noire. Abdomen noir, chaque sternite 353, idem, avant-corps d'une femelle. - 354,
idem, complexe génito-anal d'une femelle vu par
avec une large bande médiane trans- l'apex. - 355, C. imperialis WESTWOOD, complexe
verse jaune n'atteignant pas les côtés, génito-anal d'une femelle vu par l'apex.
202 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

et une petite tache triangulaire jaune contiguë à la bande claire du connexivum.


Apex des antennes jaunâtre. Cette coloration est très variable et la couleur jaune de
l'écusson et de l'abdomen peut disparaître parfois complètement. Lobe postérieur
du pronotum avec des rides transverses obSolètes. Sillon médian avec quelques
courtes carènes sur le lqbe postérieur. Mucrons latéraux de l'écusson assez courts,
courbés, l'espace entre les mucrons, avec une protubérance faiblement bilobée.
AIâle : abdomen légèrement aplati ventralement, sans carènes latérales.
Femelle : tergite IX convexe, avec deux dépressions latérales longitudinales
en arrière (fig. 354). •
MOYEN-CONGO: Brazzaville. - GABON: Lastoursvile, Oyem, Mouila. - OUBAN-
GUI-CHARI. - CONGO BELGE.

3. Centraspis maculatus, n. sp. - Type: un cf du Niger (Mus. Paris).


Long. 32,5 mm. - Noir violacé, la face ventrale brun de poix, la partie antérieure
de la tête, deux petites taches en avant du lobe antérieur du pronotum, une très
petite tache au milieu de la base du lobe postérieur et une bande en avant de chacun
des segments du connexivum jaunes. Pl,ibescence des antennes, des tibias et des tarses
fauves. Lobe postérieur du pronotum avec quelques rides transverses très effacées,
à peine distinctes. Sillon médian sans carènes ni points enfoncés en arrière. Écusson
très large, à mucrons latéraux très courts et écartés, mucrons médians à peine marqués
par une légère échancrure de la troncature apicale. Disque de l'écusson avec une dépres-
sion transverse ovalaire. Métasternum avec trois gouttières longitudinales striées en
travers et séparées par deux fortes carènes. Fosse spongieuse des tibias antérieurs
bien plus courte que le ticrs .du tibia.
Mâle: élytres n'atteignant pas tout à fait l'apex de l'abdomen, celui-ci plan au
milieu, la partie plane de chaque segment séparée des parties latérales par une carène
oblique, ces carènes formant ainsi line ligne brisée.
MOYEN-NIGER: Ouro N'Gairon (R. CHUDEAU).

4. Centraspis bicolor DISTANT, 1877, Ent. monthly Mag.,tXIV, p. 208 (imperia-


lis var. bicolor); type: Cameroun (Brit. Mus.). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus.
Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 153; 1943, Rev. Zoo!. Bot.afr., XXXVII, p. 329.
Long. 35-37 mm. - Noir luisant, le lobe antérieur du pronotum, sauf ses bords
antérieurs et latéraux et le rpilieu de l'écusson, jaune rougeâtre, une large bande au
milieu de chacun des segments du connexivum, une petite tache triangulaire de cha-
que côté et une bande transverse au milieu de chaque sternite abdominal jaune.
Élytres noirs, mats. Lobe postérieur du pronotum fortement déprimé de chaque
côté en avant, ses dépressions humérales peu profondes, sauf près de la base, son
sillon médian avec quelques petits points enfoncés, son disque avec de fines rides
obsolètes irrégulières.
Femelle : tergite IX convexe, muni de deux profondes dépressions arrondies
dans ses angles postérieurs.
CAMEROUN: Mont Cameroun, Kribi, Tiko.

5. Centraspis ducalis DISTANT, 1902, Ann. Mag. nat. Hist., (7), X, p. 292; type:
Dahomey (Brit. Mus.). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 152.
Long. 27 mm. - Noir luisant, le pronotum, l'écusson, le connexivum et les
marges latérales du sternum et l'abdomen (sauf la base et l'apex), le pygophore et
, ~,
- 'J, ,',

ECTRICHODIITAE. - MIOMEROCERU8 203

les hanches, ochracés. Deux taches discales sur le pronotum, trois taches basales allon-
gées sur l'écusson et ~quelques macules sur les hanches noires. Deuxième article des
antennes brun. Sillon médian du pronotum imponctué.
DAHOMEY.

Gen. MIOMEROCERUS KARSCH

Miomerocerus KARSCH 1892, Ent. Nachr. XVIII, p. 135; type: M. scopaceus


KARSCH (Cameroun); 1894, Stett. ent. Zeitschr., p. 108 (1895). - JEANNEL, 1919,
Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 254, 256.
Tête courte et large, à lobe antérieur une fois et demie plus long que le posté-
rieur, fortement courbé en avant, le clypéus saillant. Yeux assez gros, peu saillants,
à peu près aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles petits, à peine
surélevés. Cou bien marqué, cylindrique. Rostre grêle, à premier article près de
deux fois plus long que le deuxième (fig. 357). Antennes de six articles, le 1 plus court
que le lobe antérieur de la tête,. fortement arqué, le Il variable, deux fois ou un peu
moins de trois fois plus long que le l, le III égal à la moitié du II, le IV et le V subé-
gaux, un peu plus longs que la moitié du III, le VI très petit, tous ces articles séparés
de celui qui les précède par un petit nodule intercalaire.
Pronotum large et convexe, à lobe antérieur transverse et séparé du postérieur
par un profond sillon carinulé, les deux lobes parcourus par un sillon longitudinal
médian élargi en fossette à la base du lobe antérieur et riçlé en travers sur le lobe pos-
térieur. Base légèrement sinuée. Côtés du lobe postérieur avec un profond sillon ridé.
Écusson très large, déprimé au centre, ses mucrons apicaux très écartés. Élytres aussi
longs que l'abdomen. Pattes courtes, les fémurs antérieurs et intermédiaires forte-
ment renflés au milieu, les quatre intermédiaires fortement renflés au milieu, les
quatre tibias antérieurs munis d'une petite fosse spongieuse apicale. Abdomen ova-
laire, ses sternites carinulés à la base.
Femelle: complexe génito-anal comme chez Sanlosia (cf. p. 221), mais gonapo-
physes du sternite VIII plus étroites.
Distribution. - Ce genre ne comprend que deux espèces localisées dans le golfe de
Guinée. .

TABLEAU DES ESPÈCES

- Connexivum et pattes concolores, clairs.................... 1. scopaceus.


- Connexivum taché de noir, pattes claires avec les deux tiers basilaires des
fémurs noirs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 2. hirticornis.

1. Miomerocerus scopaceus KARSCH, 1892, Ent. Nachr., XVIII, p. 135; type:


Cameroun (Mus. Berlin); 1894, Stett. ent. Zeitschr., p. 109, Pl. l, fig. 11. (1895). -
VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. Nat., l, p. 133.
Fig. 358. Long. 11-12,7 mm. - Tête, thorax et pattes jaune orangé, avec le
pourtour des ocelles, les côtés et la poitrine, les articles VI, IV, 1II des antennes et II
sauf l'extrême base, deux petites taches en avant du lobe antérieur du pronotum et
une large tache sur le lobe postérieur noirs. Écusson jaune pâle, rembruni à la base.
Élytres uniformément noirs. Abdomen jaune pâle avec le connexivum immaculé,
les sternites avec une bande apicale noir violacé.interrompue au milieu sur les ster-
nites basilaires et une bande de même couleur à la base du sternite VII. Article Il
des antennes deux fois plus long que le 1 (c;?).
CAMEnOUN : Barombi. - FERNANDO-POO.
204 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

2. Miomerocerus hirticor»is, n. sp. - Type: un cf du Gabon (Mus. Paris).


Fig. 356. Long. 12 mm. - Tête, thorax et pattes rouge corail avec une bande
longitudinale médiane irré-
gulière sur le lobe antérieur
351. du pronotum, une large
taehe atteignant la base sur
le lobe postérieur, les deux
tiers basilaires des fémurs
et des anneaux indistincts
aux tibias noirs. Élytres
noîrs. Poitrine entièrement
d'un beau violet sombre.
Abdomen jaune pâle, le eon-
nexivum avec, en dessus,
une bande noire à l'apex de
chaque segment, les six pre-
miers sternites . avee une
bande apicale d'un noir vio-
let dilatée latéralement;
sternite VII et pygophore
8S8.
immaculés. Écusson jaune
FIG. 356, Miomerocems hirticornis, n. sp. - 357, idem, avant- pâle avec ses marges laté-
corps vu de profil. - 358, M. scopaceus KARSCH, pronotum. raIes orangées. Outre ses
caractères de coloration,
cette espèce diffère de la précédente par le sillon médian du pronotum plus étroit et
plus profond et les articles II ct III des antennes plus longs, le II près de trois fois
plus long que le 1 (cf).
GABON: Lambaréné (R. ELLE:"IBERGER).

Gen. CLEPTRIA 8Th'

Cleptria STh, 1853, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 261 (nom. nud.); 1859, !. ciL,
p. 176 et 182; type: cinetiveniris STh (1) (Afrique méridionale); 1865, Hem. afric.,
III, p. 101 et 109; 1874, Enum. Hem., IV, p. 46 et 53. -'JEANNEL, 1919, Voy. AlI.
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 255 et 261. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo
belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 158.
Subgen. Cleptriola BREDDIN, 1903, Soc. ent., XVIII, p. 107; type: C. Iligroluiea
BREDDIN (Afrique occidentale). - BERGROTH, 1914, Rev. Zoo!. Bot. afr., III, p. 460.
- SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,'(3), sect. II, l, p. 158.
Mâles et femelles macroptères. Tête courte et large, assez fortement défléchie
en avant, sa partie préoculaire bien moins longue que les yeux, ceux-ci gros et sail-
lants. Ocelles variables; mais toujours assez gros et situés SUI: une forte protubérance
du lobe postérieur. Clypéus saillant. Lobe antérieur de la tête avec une légère dépres-

1. La synonymie de ce genre restait jusqu'ici assez confuse: en 1853 ST:iL décrivait son genre
sans désigner de génotype ni citer d'espèces; en 1859 il donnait une liste de quatre espèces devant
appartenir au genre Cleptria, puis en 1865 et 1874 d'autres listes d'espèces encore plus nombreuses.
Enfin en HJl9 JEANNEL indiquait comme génotype le Reduvius limba/a THUNDERG porté par STAL
dans sa liste de 1874. Cette espèce, dont les Q sont aptères, n'appartient pas au genre Clep/ria et,
d'ailleurs, ne figurait pas sur la liste donnée en 1859 par STAL et dans laquelle doit être prise l'espèce
type du genre. Je choisis donc C. cindiven/ris STAL comme génotype.
, ;'1

ECTRICHODIITAE. - CLEPTRIA 205


sion de part et d'autre du clypéus (subgen. Cleplria s. str., fig. 362), ou bien ces dépres-
sions très profondes, confluentes en arrière et prolongées presque jusqu'au tubercule
ocellaire (subgen. Cleplriola BREDDlN, fig. 363). Rostre épais, à article l à peine plus
court que le II, celui-ci distinctement renflé. Antennes longues et grêles, de huit arti-
cles, densément hérissées de longs poils chez les cf; article l un peu plus long que la
tête; II près d'une fois et demie aussi long que le III; III à VI chacun un peu plus
longs que la moitié du précédent; VII sensiblement égal à VI; VIII un peu plus long
que le VIL
Pronotum fortement échancré en avant, son lobe postérieur bien plus long et
plus large que l'antérieur, sa base sinuée, son disque parcouru par un sillon longitu-
dinal médian n'atteignant pas la base en arrière, la dépression transverse entre les deux
lobes profonde sur les côtés, interrompue au milieu. Lobe postérieur avec une profonde
dépression humérale de chaque côté. Écusson à mucrons apicaux très écartés. Élytres
aussi longs que l'abdomen, à cellule externe de la membrane très étroite à la base;
apex de la corie tronqué. Mésosternum largement déprimé, rebordé latéralement
le long des hanches, le fond de la dépression avec ùn profond et étroit sillon ou une
dépression striée en travers et limité par deux carènes arrondies plus ou moins éle-
vées. Métasternum déprimé au milieu. Pattes longues, les fémurs antérieurs et inter-
médiaires modérément épaissis, les fémurs antérieurs avec une dépression ventrale
bordée par une forte carène arrondie. Tibias antérieurs et interm~diaires avec une
fossette apicale spongieuse ovalaire, les tibias antérieurs épaissis à l'apex. Premier
sternite abdominal visible avec un espace quadrangulaire médian plan, deuxième
sternite avec deux carènes plus ou moins proches, contiguës en avant, les sternites
suivants carénés chez le cf. '
Mâle: pygophore assez fortement déprimé ventralement avant l'apex, étroite-
ment fermé dorsalement, avec son apophyse ventrale en forme d'épine aiguë et insé-
rée en avant du bord ventral (fig. 360 et 361). Valves génitales étroites, portant à
l'apex de leur face dorsale une assez forte dent obtuse. Pénis du même type que chez
Maraenaspis (cf. fig. 373), mais le connectif plus court et plus large.
Distribution. - Genre répandu dans toute l'Afrique intertropicale et australe
ainsi qu'à Madagascar.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Lobe antérieur de la tête sans sillon en arrière.. . . . . . . . . . . . . . Subgen. Cleptria.


Lobe antérieur de la tête parcouru, sur toute sa longueur, par un profond
sillon en forme d'Y. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Subgen. Cleptriola.

Subgen. Cleplria s. ~tr.

1. Pronotum rouge corail, concolore ,........... 1. Boueti.


Pronotum rouge avec une macule discale nOIre............... 2. maculata.

Subgen. Cleplriola BREDDIN

1. Pronotum noir, légèrement bleuté... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. Stali.


Pronotum rouge ou jaune, concolore ou taché de noir. . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
2. Côtés de la poitrine et pattes plus ou moins envahis par une coloration noire. 3.
Côtés de la poitrine rouges ou jaunes, comme le reste du corps. . . . . . . . . . . . . 4.
.
206 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

3. Angles antérieurs du pronotum en forme de cônes et rejetés latéralement ...


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 6. Bayeri.
Angles antérieurs du pronotum arrondis avec, vers l'intérieur, une dent très
petite et très aiguë " 4. nigrolutea.
4. Tête, pronotum, pattes et face ventrale rouge corail. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
- Tête, pronotum, pattes et face ventrale jaune citron............ 5. flava.
5. Coloration latérale rouge de la corie s'étendant très étroitement jusqu'à
l'apex ' '" . . 6.
- Coloration rouge de la corie ne dépassant pas en arrière le niveau de la base
de la cellule apicale externe................................. . . . . . 7.
6. Ocelles moins larges que l'espace qui les sépare. Yeux à peu près aussi larges
que la moitié de l'espace qui les sépare. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 7. togoana.
Ocelles plus larges que l'espace qui les sépare. Yeux distinctement plus larges
que la moitié de l'espace qui les sépare.................... 8. corallina.
7. Angles antérieurs du pronotum coniques et saillants (fig. 363)..... 9. sara.
- An'gles antérieurs du pronotum effacés, subarrondis, rej etés latéralement ...
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 10. aurantiaca.

1. Cleptria (s. str.). Boueti, n. sp. - Type: un cf de Côte d'Ivoire (Mus. Paris).
Fig. 362. Long. 11,5-12 mm. - Rouge corail avec le lobe antérieur du pronotum

360.
362.

363. 361.
FIG. 359, Cleptria (Cleptriola) aurantiaca, n. sp. - 360, idem, pygophore du mâle, vu de profil.
- 361, idem, pygophore vu par la face dorsale. - 362, C. (s. str.) Boueti, n. sp., tête. -
363, C. (Cleptriola) sara, n. sp., tête.

et les pattes plus ou moins jaunâtres. Élytres noirs avec la base du clavus et de la
corie ainsi qu'une bande assez large s'étendant sur toute la longueur de la corie et
dilatée à l'apex, rouge orangé ou rose sombre; nervures de la corie rougeâtres.
Antennes brun de poix. Yeux très gros et saillants aussi larges que les trois quarts
de l'espace qui les sépare. Tête, pronotum, pattes et poitrine hérissés de longs poils
flaves. Pronotum trapézoïdal presque régulièrement élargi d'avant en arrière, sa
constriction latérale peu marquée; lobe antérieur peu convexe, profondément fovéolé
• au milieu de sa base, le sillon médian très superficiel en avant, les angles extérieurs
, ~'

ECTRICHODlI'tAE. - CLEPTRIA 207


arrondis, à peine distincts. Stries humérales et médiane du lobe postérieur fortement
crénelées. . .
CÔTE D'IvOIRE: (Dr. Bou ET), Oumé près Toumodi (Cap. POSTH), Bouaké (R. DE-
LATTRE). - GUINÉE FRANÇAiSE (A. CHEVALiER).

2. Cleptria (s. str.) maculata, n. sp. - Type: un Cf du Tchad (Mus. Paris).


Long. 7-7,5 mm. - Rouge corail avec les antennes, le rostre, les côtés et l'apex
du lobe antérieur de la tête, la base du lobe postérieur et le cou, la poi~rine, l'écusson,
les pattes, le pygophore, la fossette médiane du lobe antérieur du pronotum et une
large tache discale triangulaire, acuminée en arrière, sur le lobe postérieur, noir. Ély- ,
tres noirs, la corie avec une bande costale rouge étroite en avant et dilatée en arrière,
s'étendant sur toute la longueur de la corie. Tête courte, à yeux petits et peu saillants,
moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles très petits, situés sur
une faible protubérance, moins larges que le tiers de l'espace qui les sépare. Lobe
antérieur du pronotum fortement transverse, très profondément fovéolé à la base au
milieu, son échancrure collaire très large, ses angles antérieurs obtus. Stries humérales
et médiane du lobe postérieur fortement crénelées. Mésosternum avec un sillon
médian,étroit et profond. Deuxième sternite du mâle avec un espace médian triangu-
laire, plan et limité par deux carènes .
.1
TCHAD : Mandjaffa (Dr. DECORSE).

3. C. (Cleptriola) Stali BERGROTH, 1894, Ann. Soc. ent. Belg., XXXVIII, p. 543;
type : Gabon (Mus. Paris).
Long. 15 mm. - Noir, avec les tarses, l'abdomen (sauf le pygophore et le sternite
basilaire) et les quatre derniers articles ante~naires testacés. Connexivum rouge
orangé, concolore; lobe postérieur du pronotum avec des reflets bleutés. Lobe anté-
rieur de la tête avec, contre le sillon interoculaire, de part et d'autre de la dépression
médiane, une fossette ovalaire. Yeux un peu plus larges que la moitié de l'espace qui
les sépare. Ocelles arrondis, à peu près aussi larges que l'espace qui les sépare. Lobe
antérieur du pronotum transverse, distinctement fovéolé, nettement sculpté, sillonné
au milieu; ses angles antérieurs arrondis et munis, à l'intérieur, d'une petit~ dent très
courte et très aiguë. Lobe postérieur du pronotum fortement ridé en travers avec
les lobes huméraux lisses et la base très faiblement sinuée. Deuxième sternite abdo-
minal des cf avec un simple pincement en avant.
GABON: Libreville.

4. C. (Cleptriola) nigrolutea BREDDlN, 1903, Soc. ent., XVIII, p. 108; type:


Fernando-Poo (Mus. Berlin-Dahlem).
var. discolor HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 116; type: Came-
roun (Mus. Budapest).
. Long. 9,5-10 mm. - Jaune, luisant, tête derrière les yeux et dessous, côtés de
la poitrine, dépression longitudinale et région avoisinant la dépression transversale
du pronotum, écusson, sauf l'apex et les angles antérieurs, élytres, pygophore, fémurs
antérieurs et médians vers l'apex et la face supérieure externe, moitié apicale des
fémurs postérieurs brun de poix ou noir de poix. Nervure médiane de la corie et base
de la marge costale jaunâtre (forme typique). Ce type de coloration varie considéra-
blement : chez certains exemplaires tout le lobe postérieur du pronotum, entre les
deux sillons huméraux est noir bronzé ainsi que la presque totalité des fémurs, par
contre la base de la corie est jaunâtre (var. discolor); chez d'autres exemplaires toutes
les parties noires de la forme typique sont brunâtres, y compris les élytres, le fond de
208 RÉOUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

la coloration restant jaune. Yeux aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare.
Ocelles arrondis, plus larges que l'e~pace qui les sépare. Lobe antérieur du pronotum
aussi long que le lobe postérieur, profondément sillonné en long au milieu sur toute sa
longueur. Sillons huméraux du lobe postérieur ridés en travers.
CAMEROUN. - FERNANDO-POO. - GUINÉE ESPAGNOLE: Rio Benito. - HAUTE-
GUINÉE: N'Dlé.

5. C. (Cleptriola) flava, n. sp. - Type: un cf du Sénégal (Mus. Paris).


Long. 11,5 mm. - Jaune citron, la face dorsale de l'abdomen et le connexivum
légèrement rougeâtres. Élytres noirâtres avec les nervures de la corie et la marge
costale de celle-ci, jusqu'à l'apex, jaune citron. Yeux et ocelles très gros, les yeux aussi
larges que les trois quarts, les ocelles deux fois plus larges, que l'espace qui les sépare.
Lobe postérieur du pronotum finement ponctué, un peu plus long que le lobe antérieur,
ses dépressions humérales lisses, le sillon médian avec quelques gros points enfoncés,
la base arrondie, non sinuée. Lobe antérieur transverse étroitement sillonné au
milieu sur toute sa longueur, ses angles antérieurs droits, marqués seulement par une
petite sinuosité des côtés. Mésosternum avec deux bourrelets parallèles bordant une
dépression peu profonde et striée en travers.
SÉNÉGAL.

6. C. (Cleptriola) Bayeri SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zoo!. Bot. afr., VI, p. 216;
type: Ouganda (Mus. Congo belge); 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
II, l, p. 158; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 1945, p. 28, fig. 14.
Long. 13,5-17 mm. - Rouge corail ou flavescent. Élytres noir mat à l'exception
de la base et d'une très étroite bande costale n'atteignant pas le milieu. Antennes
noires sauf la base du premier article et les articles apicaux. Côtés de la poitrine, une
zone latérale Jllus ou moins continue de chaque côté de l'abdomen, les genoux anté-
rieurs, les fémurs intermédiaires et postérieurs ainsi que les tibias postérieurs plus
ou moins rembrunis. Sillon médian du lobe antérieur de la tête n'atteignant pas tout
à fait la constriction transverse. Yeux très gros et saillants, plus larg~s que la moitié
de l'espace qui les sépare. Ocelles très gros, ovalaircs, bicn plus larges que l'espace
qui les sépare. Pronotum trapézoïdal, à base largement arrondie, comtriction latérale
peu marquée; lobe antérieur avec une étroite fovéole basilaire et des sculptures peu
distinctes; lobe postérieur très large, une fois et demie aussi long que le lobe antérieur,
son sillon longitudinal médian carinulé en trayers, ses dépressions humérales lisses.
Mésosternum avec une dépression médiane peu profonde ridée en travers.
AFRIQUE CENTRALE : cette espèce, connue de l'Uellé et du Bahr-el-Ghazal, se
rencontrera vraisemblablement dans l'Oubangui-Chari.

7. C. (Cleptriola) togoana SCHOUTEDEN, 1931, Rev. Zoo!. Bot. afr., VI, p. 216;
type: Togo (Mus. Congo belge). /
Long. 13 mm. - Rouge corail sombre, les élytres noirs avec la base, les nervures
de la corie et une étroite bande costale s'étendant jusqu'à l'apex de la corie rougeâtre.
Yeux, vus de dessus, bien plus longs que larges, à peu près aussi larges que la moitié
de l'espace qui les sépare. Lobe antérieur du pronotum sculpté, finement sillonné
au milieu en avant, fovéolé en arrière, ses angles antérieurs aigus et très saillants.
Lobe postérieur à sillon médian largement ridé en travers; base droite. Deuxième
sternite abdominal du cf avec deux carènes divergentes en arrière limitant un espace
étroitement triangulaire et sillonné au milieu.
TOGO : Bismarckburg.
- <'

ECTRICHODIITAE. - TRICLEPOLA 209


8. C. (Cleptriola) corallina, n. sp. - Type: un cf de la Guinée française (Mus.
Paris).
Long. 14-15 mm. - Rouge corail ou orangé, les élytres comme chez togoensis.
Yeux gros et saillants, de peu moins larges que longs, plus larges que la moitié de
l'espace qui les sépare. Ocelles ovalaires, très gros, bien plus larges que l'espace qui
les sépare. Lobe antérieur du pronotum fortement transverse, bien plus court que le
lobe postérieur, distinctement sculpté, obsolètement sillonné au milieu en avant,
largement mais peu profondément fovéolé en arrière. Lobe postérieur du pronotum
finement ponctué, à dépressions humérales lisses, sillon médian avec quelques gros'
points enfoncés, bases légèrement arrondies. Deuxième sternite des cf avec deux'
carènes fortement divergentes limitant un espace triangulaire concave.
GUINÉE FRANÇAISE: Mamou (A. GRUVEL), Friguiagbé près Kindia (PRINS), Ca-
mayenne dans la presqu'ne de Konakry (DUPORT).

9. C. (Cleptriola) sara, n. sp. - Type: un cf de l'Oubangui-Chari (Mus. Paris).


Fig. 363. Long. 13,5 mm. - Jaune orangé. Antennes, sauf la base de l'article 1
et les articles apicaux noirs. Élytres noirâtres avec la base et une bordure costale
atteignant à peu près le milieu de la corie, jaunâtres. Yeux gros et saillants, bien plus
larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Ocelles très gros, bien plus larges que
l'espace qui les sépare. Lobe antérieur du pronotum plus long que chez corallina,
sans sculptu're distincte, à angles antérieurs très saillants, sillon médian très fin en
avant et fovéole basale large et peu profonde. Lobe postérieur du pronotum finement
ponctué, à dépressions humérales lisses, sillon médian avec quelques gros points
enfoncés et base droite. Deuxième sternite du cf avec un simple pincement en avant.
OUBANGUI-CHARI : Boundi, dans le pays Sara, au N.-O. de Fort-Archambault
(Dr. J. DECORSE), N'Jary (Nieboro) (Dr. J. KÉRANDEL).

10. C. (Cleptriola) aurantiaca, n. sp. - Type: un cf de la Guinée française (Mus.


Paris) ..
Fig. 369. Long. 12-12,5 mm. - Jaune orangé ou rouge corail. Élytres comme
chez sara, mais la bande costale claire dépassant un peu le milieu de la corie, les ner-
vures rougeâtres. Yeux et ocelles ,comme chez sara. Angles antérieurs du pronotum
très effacés, marqués seulement par une petite sinuosité du bord latéral. Lobe anté-
rieur du pronotum avec une sculpture à peine distincte, sans fovéole basale et sillon
médian obsolète; constriction, entre les deux lobes, très profonde latéralement; lobe
postérieur finement ponctué, à sillon médian légèrement ridé en travers, dépassant
à peine le milieu en arrière. Deuxième sternite du mâle avec deux petites carènes
rapprochées et parallèles en avant, puis brusquement divergentes.
GUINÉE FRANÇAISE: Friguiagbé près Kindia (P. Prins), Konakry (Dr. TAUTAIN).

Gen. TRICLEPOLA, nov. gen.

Type : Triclepola mucronata, n. sp. (Oubangui-Chari).


Tête très courte et large, arrondie, les yeux peu saillants, le lobe antérieur une
fois et demie aussi long que le postérieur, parcouru par une carène en forme d'Y flan-
quée, de chaque côté, d'une légère dépression. Lobe postérieur de la tête arrondi,
portant deux ocelles à peine surélevés. Cou bien marqué, mais très court. Premier
article des antennes un peu plus court que la tête; article II une fois et un tiers aussi
long que le I. Article II du rostre un peu plus long que le I. Pronotum à lobes séparés
14
210 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
par une très profonde constriction, le postérieur un peu plus long que l'antérieur.
Lobe antérieur transverse, profondément échancré en avant, divisé en deux parties
symétriques par un profond sillon longitudinal médian, ses angles antérieurs à peine
marqués. Lobe postérieur bien plus large que l'antérieur, avec un sillon médian n'atr
teignant pas la base et deux profondes dépressions humérales arquées. Méso et méta
sternum parcourus par une profonde gouttière longitudinale striée en travers. Écusson
allongé, ses mucrons apicaux arqués, occupant la moitié de sa longueur, la partie
basale avec deux profondes impressions arquées. Élytres bien plus étroits que le pro-
notum, aussi longs que l'abdomen. Pattes assez courtes, à fémurs épais, surtout les
antérieurs, qui portent deux petites dents, la plus grande vers le
tiers apical, la plus petite un peu avant le milieu. Tibias anté-
rieurs et intermédiaires avec une petite fossette spongieuse api-
cale ovalaire. Abdomen à sternites carénés ventralement, forte-
ment échancrés au milieu, et fortement carinulés à la base chez
le cf.
Distribution. - Connu seulement par une espèce de l'Ouban-
gui-Chari.

Triclepola mucronata, n. sp. - Type,: un cf de l'Üubangui-


Chari (Mus. Paris).
Fig. 364. Long. 6,8 mm. - Tête et antennes brun de poix
avec la partie avoisinant la base du rostre et la base du premier
article antennaire jaunâtres. Pronotum noir et luisant. Écusson
noir avec sa marge apicale et les mucrons jaunes. Élytres noir
FIG. 364, Triclepola mat avec l'extrême base de la marge costale jaunâtre. Poitrine
mucronata, n. sp. noire avec le pourtour des hanches jaune pâle. Abdomen jaune
pâle a~ec les sternites apicaux tachés de noir latéralement.
Connexivum noir, chaque segment avec la base largement et l'apex étroitement
bordés de jaune. Pattes brun de poix avec l'apex et le tiers basal des fémurs, la
base des tibias et les tarses testacés. Sillon longitudinal du pronotum interrompu au
niveau de la constriction transverse, fovéolé au milieu du lobe antérieur et marqué
qe gros points enfoncés sur le lobe postérieur.
OUBANGUI-CHARI: Carnot (Dr. J. KÉRANDEL).

Gen. LEPTOMENDIS BREDDIN

Leplomendis BREDDIN, 1903, Zoo!. Anz., XXVI, p. 514; type : L. biparlila


BREDDIN (Cameroun). - JEANNEL, 1919, Voy. AI!. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 255
et 257. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, l, p. 151.
Corps déprimé. Tête ovoïde à anneau cervical court; yeux assez petits. Article 1
du rostre atteignant le niveau de la marge postérieure des yeux, à peu près aussi long
que l'article Il, moins épaissi. Antennes de huit articles, le 1 aussi long que la tête, à
peine plus court que le II. Pronotum avec un sillon longitudinal médian. Écusson
à peine plus étroit à l'apex qu'à la base, prolongé par deux dents grêles, longues et
très écartées. Cellule apicale externe de la membrane élargie, depuis la base, à peine
de moitié aussi I,arge à la base que la cellule interne, celle-ci d'une largeur constante
de la base à l'apex. Base des sternites abdominaux sans carinules. Fémurs antérieurs
à peine épaissis, avec une rangée d'épines en dessous, les deux plus grandes se trou-
vant dans la moitié distale et largement séparées l'une de l'autre; fémurs intermédiaires
ECTRICHODIITAE. - BERGEVINIELLA 211
avec deux épines, fémurs postérieurs avec une épine dans la moitié terminale. Tibias
,antérieurs quelque peu dilatés à l'apex, avec une petite fossette spongieuse à l'extré-
mité de leur face ventrale.

Distribution. - Ce genre ne comporte que deux espèces dont l'une, L. Breddini


SCHOUTEDEN, est localisée au Katanga.

Leptomendis bipartita BREDDIN, 1903, Zoo!. Anz., XXVI, p. 514; type :


Cameroun (Mus. Berlin-Dahlem). - SCHOUTEDEN, 193( Ann. Mus. Congo belge,
Zoo!., (3), sect. II, l, p. 151.
Long. 8,5 mm. - D'un beau jaune orange mat ou légèrement brillant soyeux;
abdomen bripant. Antennes, pattes, une bande longitudinale sur les côtés de la
poitrine et de l'abdomen, l'apex de l'abdomen et du connexivum, la pointe de la mem-
brane et une raie longitudinale droite et qui, lorsque les élytres sont au repos, marque
la ligne médiane du corps et se poursuit encore en avant en une iigne à peine visible
sur l'écusson, noirs. Articles III à V des antennes partiellement, VI à VIII en entier,
la base des fémurs antérieurs et intermédiaires et un anneau interrompu avant l'apex,
un large anneau en arrière du milieu des fémurs postérieurs, la moitié terminale des
quatre tibias antérieurs et un anneau derrière le milieu des tibias postérieurs, ainsi
que tous les tarses, trochanters et hanches blanchâtres. Pronotum resserré avant le
milieu, son lobe postérieur à rides denses et très fines. Élytres atteignant l'apex de
l'abdomen.

CAMEROUN: Johann-Albrechtshôhe. - CONGO BELGE.

Gen. BERGEVINIELLA, nov. gen.

Type: Bergeviniella quadrimaculala, n. sp. (Oubangui-Chari).


Tête courte et large, à lobe postérieur arrondi. Lobe antérieur près de deux fois
aussi long que l'antérieur, portant deux cOljrtes impressions divergentes devant les
ocelles. Yeux arrondis, un peu moins larges que la moitié de l'espace qui les sépare.
Ocelles arrondis, peu saillants, deux fois moins larges que l'espace qui les sépare.
Premier article des antennes un peu plus court que la tête; article II une fois et demie
aussi long que le 1; III à peu près égal à la moitié du II; IV et V subégaux, chacun un
peu plus long que la moitié du III; VI et VII subégaux, chacun un peu plus long que
la moitié du V; VIII un peu plus long que VII. Rostre épais à article 1 et II subégaux
en longueur, le II assez fortement renflé vers l'apex.
Pronotum à lobe antérieur non rebordé, angles antérieurs complètement arron-
dis, un peu plus court que le lobe postérieur. Sillon longitudinal m_édian n'atteignant
ni la base, ni l'apex, légèrement fovéolé sur la partie postérieure du lobe antérieur.
Lobe postérieur bien plus large que l'antérieur, séparé de celui-ci par une constriction
peu marquée, sa base sinuée, ses impressions humérales larges et profondes. Écusson
transverse, ses mucrons latéraux triangulaires courts et larges, le mucron central
arrondi, la base profond'ément déprimée et vermiculée. Élytres atteignant l'apex de
l'abdomen, à nervation caractéristique de la sous-famille, la cellule apicale interne
parallèle. Méso et métasternum plans, ce dernier légèrement échancré en arrière.
Pattes robustes, assez courtes, les tibias antérieurs et intermédiaires avec une petite
fossette ovalaire à l'apex. Tarses longs et grêles. Sternites abdominaux très finement
ridés à la base.
Mâle: pygophore court, sans Impression ventrale. Valves génitales coudées à
212 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

l'apex où elles sont munies d'un large aplatissement dont les surfaces planes s'oppo-
sent pour clore hermétiquement l'ouverture génito-anale.
Distribution. - Genre représenté par une seule espèce.

Bergeviniella quadrimaculata, n. sp. - Type: un cf


de l'Oubangui-Chari (Mus. Paris).
Fig. 365. Long. Il,5 mm. - Tête rouge orangée.
Antennes noires, hérissées de longs poils noirs, avec les
trois quarts basilaires du premier article roses. Pronotum
jaune d'octe avec deux petites taches arrondies en avant
du lobe antérieur et deux larges taches longitudinales sur
le lobe postérieur d'un noir bronzé. Écusson jaune d'ocre
avec la dépression centrale noire. Élytres noir mat avec
une large bande costale jaune d'ocre dilatée à l'apex et
à la base et la nervure centrale de la corie jaunâtre.
Pattes et connexivum rouge corail, l'apex des tibias noir.
Face ve.ntrale de l'abdomen jaune orangé avec le pygo-
phore et une étroite tache transverse de chaque côté, à
l'apex des sternites III à VI, noirs. Lobe postérieur du
pronotum densément ponctué et obsolètement ridé en
travers.
FIG. 365, Bergevinie/la
quadrimaculata, n. sp. OUBANGUI-CHAIU : Fort-Sibut (ex. coll. de BER.GEVIN).

Gen., MARAENASPIS KARS CH

Maraenaspis KARSCH, 1892, Ent. Nachr., XVIII, p. 134; type: M. lyphlops


KARS CH (Afrique occidentale); 1895, Stett. ent. Zeitschr., p. 110. - BERGROTH,
1908, Deutsche ent. Zeitschr., p. 503. - HORvÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar.,
XII, p. 116. - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 255 à 261 (1).'
SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. Il, l, p. 158.
Aspect général des Glymmalophora aptères, mais corps plus parallèle, mâle et
femelle toujours aptères.
Tête courte et large, à yeux petits et peu saillants, ocelles nuls, représentés par
deux très petites aires hyalines non saillantes. Lobe postérieur très court, séparé de
l'antérieur par un sillon transverse peu profond et sinué. Clypéus saillant. Côtés du
lobe postérieur avec, en dessous, un lobe peu saillant, arrondi et caréné. Articles 1
et II du rostre subégaux, les deux plus ou moins renflés. Antennes de huit articles,
le II un peu plus long que le l, les articles III à VII chacun un peu plus longs que la
moitié du précédent,'le VIII égal au VII.
Pronotum transverse, à lobe antérieur béaucoup plus long et plus convexe, un
peu plus large que le lobe postérieur, fortement échancré en avant, ses angles antérieurs
souvent dentiformes; lobe postérieur étroit largement débordé latéralement par les
pleures mésothoraciques. Écusson court, tronqué ou bidenté à l'apex, fovéolé ou
sillonné au milieu. Abdomen allongé, ovalaire chez les cf, dilaté en arrière du milieu
chez les Çl, la base de ses segments, dessus et dessous, plus ou moins fortement cari-

1. Jeannel considérait Rochmogasler KARSCH créé pour une espèce, dimerus, décrite sur une
nymphe, comme synonyme de Maraenaspis. Nous avons vu que ce genre est en réalité synonyme
d'Eclrirhodia. D'ailleurs la figure de KARSCH sur laquelle· les ailes embryonnaires sont bien distinctes
ne laisse aucun doute à ce sujet.
"

ECTRICHODIITAE. - MARAENASPIS 213


nulés en long à la base. Fémurs courts et épais, surtout les antérieurs, généralement
inermes. Tibias antérieurs et intermédiaires munis d'une assez grande fossette spon-
gieuse ovalaire. Troisième article des tarses aussi long que les deux premiers réunis.
Mâle: tergite VII semi-ovalaire. Pygophore peu convexe en dessous, déprimé à
l'apex, étroitement fermé en dessus, son apophyse ventrale située très avant, très
fine et aiguë (fig. 372). Valves génitales étroites, dentées à l'apex (fig. 371). Pénis
large, aplati, avec un large sclérite ventral échancré à l'apex (fig. 373).
Femelle: tergite VII largement tronqué. Tergite IX fortement rétréci en arrière;
tronqué droit à l'apex, sa partie postérieure occupée par une dépression semi-circu-
laire. Lames du sternite VIII petites et semi-circulaires. Gonapophyses du ster-
nite VIII très petites, subcarrées (fig. 369).
Distribution. - Genre comprenant de nombreuses espèces dans toute l'Afrique
intertropicale, surtout dans la région orientale.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Tête et pronotum noirâtres. Abdomen noir avec de légers reflets métalliques.


Pattes sombres. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
- Tête, pattes et pronotum rouges. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
2. Apex des tergites III à V avec un sillon proche du bord apical et parallèle à
celui-ci, délimitant, une bande déprîmée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
- Apex des tergites III à V sans bande apicale déprimée limitée par un sillon. . . 3.
3. Angles antérieurs du pronotum arrondis, très finement rebordés ... , 3. dubia.
- Angles antérieurs du pronotum subaigus, avec un bourrelet saillant. 2. neglecta.
. 4. Mucrons apicaux du scutellum coniques, très aigus. Fémurs noirs, tibias
rougeâtres, clairs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4. bicoloripes.
Mucrons apicaux du scutellum courts et en forme de protubérances arrondies.
Tibias à peine plus clairs que les fémurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1. typhlops.
5. Face dorsale de l'abdomen, y compris le connexivum, entièrement d'un beau
vert-pIeu métallique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 5. pretiosa.
- Face dorsale de l'abdomen noire ou bleu vert, le connexivum, au moins
partiellement, rouge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.
6. Face dorsale de l'abdomen noire avec le connexivum entièrement rouge
sang. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 6. coccinea.
Coloration bleu vert de l'abdomen empiétant sur le connexivum. . .. 7. picta.

1. Maraenaspis typhlops KARSCH, 1892, Ent. Nachr., XVIII, p. 134; type:


Cameroun (Mus. Berlin); 1894, Stett. ent. Zeitschr., (1895), p. 110, Pl. l, fig. 5. -
SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 160.
Fig; 374. Long. 22-23,5 mm. - Noir, luisant, la partie postérieure de la tête et
les marges du connexivum rougeâtres, les tibias et une tache à l'apex de la face interne
des fémurs roussâtres, les tarses testacés. Face dorsale de l'abdomen aveé des reflets
violacés.
Tête très courte et large, le lobe antérieur avec un fin sillon longitudinal médian.
Lobe antérieur du pronotum transverse, peu profondément échancré en avant, ses
angles a'ntérieurs saillants et arrondis, ses côtés fortement sinués, sa base avec une
très profonde fovéole ovalaire, prolongée sur le lobe postérieur pin une dépresssion
fortement ridée en travers. Rides de la constriction transv~rse très effacées. Marge
apicale du premier tergite abdominal et base du deuxième avee de fortes carinules
longitudinales, base du troisième et du quatrième avec des carinules plus courtes et
214 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

bien moins saillantes. Tergites III à VI avec un sillon parallèle au bord apical. Connexi-
vum ridé en travers sur sa moitié interne. Base des sternites abdom naux finement
carinulée sur les côtés.
CAMEROUN: Barombi, Haute-Sanga. - CONGO BELGE.

gm 367.
374.

366. 369. 372. 373.


FIG. 366, Maraenaspis preliosa, n. sp. - 367, M. eoeeinea HORVATH, pronotum. - 368, M. bieolo-
ripes, n. sp., pronotum. - 369, idem, complexe génito-anal d'une femelle, vu par l'apex.
- 370, M. neyleela, n. sp., pronotum. - 371, idem, pygophore d'un mâle, vu par la face dor-
sale. - 372, idem, pygophore vu de profil. - 373, idem, pénis. - 374, M.lyphlops KARSCH
pronotum.

2. Maraenaspis neglecta, n. sp. - Type: un cf du Congo (Mus. Paris).


Fig. 370. Long. cf : 14,5 mm.; c;? : 18,5 mm. - Tête assez allongée, noire, rou-
geâtre par places. Pronotum, pattes et abdomen noirs, luisants avec l'extrême base du
pronotum et les tibias roussâtres, les tarses roux et l'abdomen avec de légers reflets
métalliques, verts ou violacés. Lobe antérieur du pronotum moins transverse que
chez typhlops, ses côtés régulièrement arrondis, jusque près des angles antérieurs qui
sont saillants et subaigus, son disque avec un fin sillon longitudinal et une profonde
fovéole ovalaire vers la base. Carinules longitudinales de la constriction transverse
peu marquées. Écusson tronqué droit en arrière. Apex des tergites 1 et II de l'abdo-
men et base des tergites II à VI fortement carinulés en long, le disque de tous ces
tergites avec de très fines stries transversales sinueuses. Connexivum finement ridé
en travers sur sa moitié interne. Bases des sternites fortement carinulées, les tergites
apicaux lisses au milieu. Fémurs avec une faible dent transverse en dessous près de
l'apex.
CONGO.

3. Maraenaspis dubia, n. sp. - Type: une c;? de Haute-Guinée (Mus. Paris).


Long. 11,5-13 mm. - Noir. Tête avec sa partie antérieure et l'emplacement des
ocelles jaunâtres ou rougeâtres. Antennes brun jaunâtre, plus ou moins sombres,
hérissées de soies jaunes. Rostre brun jaunâtre. Thorax noir et luisant. Abdomen noir
ECTRICHODIITAE. - MARAENASPIS 215
violacé. Pattes noires avec la base des fémurs et les tarses flaves, les tibias brunâtres.
Tête courte et large, à lobe antérieur convexe, sans sillon longitudinal. Lobe anté-
rieur du pronotum transverse, très fortement échancré en courbe en avant, très fine-
ment rebordé sur les côtés et en avant, à angles antérieurs arrondis et disque fovéolé
en arrière et parcouru par un sillon longitudinal médian très superficiel. Lobe posté-
rieur très court, un peu plus étroit que, le lobe antérieur. Base de tous les tergites
abdominaux avec une très petite dépression transverse couverte de très fines rides
longitudinales. Tergite VI avec un sillon préapical transverse.
GUINÉE FRANÇAISE: région du Mont Nimba: Nzo, Camp IV (1.000 m.), Mt To
(1.600 m.).

4. Maraenaspis bicoloripes, n. sp. - Type: une 9 de Haute-Guinée (Mus. Paris).


Fig. 368. Long. 15-16,5 mm. - Tête, pronotum, fémurs et face ventrale noirs,
avec seulement l'emplacement des ocelles taché de roux. Tibias et tarses roux. Face
dorsale de l'abdomen noire avec des reflets bleu métallique.
Tête très courte et large, à lobe antérieur assez fortement sillonné en long au
milieu. Lobe antérieur du pronotum transverse très faiblement échancré en avant
ses angles antérieurs effacés, ses côtés régulièrement arrondis, son disque avec une
petite mais profonde fovéole prolongée en arrière, sur le lobe postérieur, par un sillon
ridé en travers. Apex du tergite 1 et base des tergites II et III fortement carinulés,
la base du tergite IV et les côtés de la base des tergites V et VI finement carinulés.
Tergites III à V avec un sillon parallèle au bord postérieur, leur disque liss.e et leurs
côtés superficiellement carinulés en arrière.
GUINÉE FRANÇAISE: région du Mont Nimba: Nion, Camp. IV à 1.000 m. (M. LA-
MOTTE), Nzo, à 500 m., dans des tamisages de mousses de forêt primaire (A. VILLIERS).

5. Maraenaspis pretiosa, n. sp. - Type: une 9 du Gabon (Mus. Paris).


Fig. 366. Long. 12 mm. - Rouge avec la face dorsale de l'abdomen et les côtés
des sternites abdominaux d'un beau bleu-vert métallique, l'apex du premier article
des antennes et le deuxième article en entier noirs, les articles suivants brun-rouge
sombre.
Tête assez allongée. Lobe antérieur du pronotum fortement transverse, profon-
dément fovéolé à la base, ses angles antérieurs arrondis; lobe postérieur fortement
ridé en travers au milieu et sur les côtés. Mucrons apicaux du scutellum peu saillants.
Apex du tergite 1 et basé des tergites II à IV assez fortement carinulés. Tergites III
à VI avec un fort sillon parallèle à leur bord postérieur, ce sillon carinulé en long aux
tergites III et VI. Connexivum fortement striolé en travers sur les trois quarts internes
de sa largeur. Sternites fortement carinulés à la base.
GABON (ex. coll. FALLOU). - CÔTE D'IvOIRE: Bouaké (R. DELATTRE) (1).

6. Maraenaspis coccinea HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 118;
type: Dahomey (Mus. Budapest).
Fig. 367. Lo~g. 13-14 mm. - Rouge sang, les tergites abdominaux, sauf leurs
extrêmes bords, et les côtés des sternites, noirs ainsi que l'article II des antennes et
l'apex de l'article 1.

(1) La localité (( Gabon» de la collection FALLOU demande confirmation. On sait, en efTet,


combien sont suspectes les provenances de cette collection.
.'

216 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Tête assez allongée. Lobe antérieur du pronotum transverse, à côtés arrondis


et fortement convergents en avant, angles antérieurs effacés mais marge antérieure
assez fortement échancrée. Base de tous les tergites et de tous les sternites très fine-
ment et densément carinulés à la base. Tergites III à VI avec un fort sillon parallèle
à leur bord postérieur, ce sillon carinulé en long au tergite VI. Conn~xivum superfi-
.ciellement striolé en travers.
DAHOMEY: Zaguanado, Torricada. - TOGo: Bismarckburg. - HAUTE-VOLTA:
Gaoua.

7. Maraenaspis picta SCHOUTEDEN, 1919, Rev. Zoo!. Bot. afr., VI, p. 214 (Clep- "
tria); type: Dahomey (Mus. Congo belge).
Long. 12 mm. - « Brillant, d'un beau rouge corail vif, y compris les pattes. Les
tergites abdominaux d'un beau bleu verdâtre empiétant sur le connexivum en dehors.
Segments ventraux 2-6 offrant latéralement, à la base, une tache en coin ou triangu-
laire (coupée obliquement en dedans), noire ou noirâtre. Antennes, yeux et taches
ocellaires noirs.
Tête relativement courte, arrondie derrière les yeux. Pronotum à lobe antérieur
transversal, lobe postérieur égalant environ le tiers de l'antérieur, dont il est séparé
par un étranglement fort net; sillon longitudinal atteignant la moitié du lobe anté-
rieur, profond, arrondi en avant, s'effaçant sur le lobe postérieur; quelques rares ponc-
tuations sur le lobe antérieur, le postérieur nettement ridé-rugueux. Tergites abdo-
minaux à sillon transversal supplémentaire; sutures finement crénelées; connexivum
rugueux en dedans, ridé longitudinalement en dehors. Ventre à sutures finement
cTénelées, les segments avec quelques ponctuations peu marquées; la zone marginale
rugueuse. Tête, thorax et pattes poilues nettement. »
DAHOMEY: Zaguanado.

Gen. LIBYOMENDIS BREDDIN

Libyomendis BREDDIN, 1903, Soc. ent., XVIII, p. 115; type: L. haematobapha


BREDDIN (Afrique occidentale). - JEANNEL, 1919, Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem.
III, p. 255 et 262. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l,
p.160.
Stature grêle et allongée. Tête étroite beaucoup plus longue que large. Cou cylin-
drique et bien distinct. Lobe postérieur égal à la moitié du lobe antérieur, ses côtés
~vec une petite saillie obtuse. Ylmx gros et saillants, aussi larges que la ~oitié de
l'espace qui les sépare. Antennes grêles de huit articles; article 1 plus long que la tête;
II un peu plus long que le 1; III à VI chacun un peu plus long que la moitié du précé-
dent; VIII à peu près aussi long que le VII. Rostre grêle, à articles 1 et II subégaux,
le II très légèrement renflé vers l'apex.
Pronotum à peu près aussi long que large, parcouru par un profond sillon longi-
tudinal médian effacé en arrière, les deux lobes séparés par une profonde dépression
transverse interrompue au milieu, avant le sillon longitudinal et carinulés en travers.
Lobe antérieur profondément échancré en avant, les angles antérieurs peu marqués.
Lobe postérieur avec, de chaque côté, un profond sillon longitudinal arqué, carinulé
en travers. Prosternum avec deux petites protubérances coniques en avant. Écusson
plus long que large, ses mucrons apicaux écartés, longs et courbes, le disque profon-
dément déprimé. Pattes assez grêles, les fémurs dentés en dessous, les tibias antérieurs
et intermédiaires avec une fosse spongieuse apicale assez longue. Élytres atteignant
, • L ....,\ - -, "

ECTRICHODIITAE. - LIBYOMENDIS 217


le milieu du tergite VII chez la ?, le dépassant chez le cf. Abdomen débordant lar-
gement les élytres'sU[ les côtés.
Mâle: tergite VII semi-ovalaire. Pygophore court et large, la face ventrale avec
une dépression transverse près de l'apex, la face dorsale largement fermée, l'apophyse
ventrale située en retrait de l'apex, lamelleuse et comprimée latéralement, tronquée
à l'apex (fig. 377). Valves génitales étroites légèrement élargies et subdentées à
l'apex (fig. 376). Pénis comme chez Maraenaspis.
Femelle: tergite IX avec une petite bande transverse granulée et déprimée et la
partie médiane convexe. Lames génitales quadrangulaires (fig. 378).
Distribution. - Genre propre à l'Ouest de l'Afrique équatoriale.

TABLEAU DES ESPÈCES (1)

1. Face ventrale de l'abdomen brun-rouge sombre, les sternites IV à VII avec


une bande basale claire n'atteignant pas les côtés. Connexivum rouge
sombre avec la moitié basale des segments IV à VII noire.. .. 1. haematobapha.
Face ventrale de l'abdomen brun-rouge sombre, chaque sternite avec une
macule latérale jaune clair contiguë avec la coloration jaune des segments
du connexivum, ceux-ci avec leur tiers basal noir.. . . . . . . . . . . .. 2 ...Lujae.

1. Libyomendis haematobapha BREDDIN, 1903, Soc. ent., XVIII, p. 116; type:


Fernando-Poo (Mus. Berlin-Dahlem). - Esca!erai VARELA, 1904, Mem. Soc. esp.
Rist. nat., l, p. 134 (Cleplria); type: Cameroun (Mus. Madrid). - Escalerai SCHOU-
TEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. Il, l, p. 161.
Fig. "375. Long. 14-15 mm. - Rouge
brunâtre avec les articles apicaux des anten-
nes, les tarses et les taches ventrales de
l'abdomen jaunâtre. Parties claires du con-
nexivum rouge sombre ou orangé. Élytres· 376.
noirs, veloutés. Lobe antérieur du pronotum
très fortement échancré en avant, les angles
antérieurs arrondis et saillants, visibles du
dessus. Fémurs antérieurs avec une carène
ventrale granuleuse sur leur moitié basale
et une courte dent en avant du milieu.
377.
/
Fémurs intermédiaires avec trois dents, l'une
au milieu, une autre au tiers apical et une
autre au tiers basilaire. Fémurs postérieurs
avec deux dents, la proximale en avant du
milieu et la distale à égale distance de la
première et de l'apex. Lobe postérieur du 3'l1>. 378.
pronotum avec quelques rides transverses FIG. 375, Libyomendis haematobapha BRED-
DIN. - 376, pygophore d'un mâle vu
superficielles. de profil. - 377; apophyse du bord
ventral du pygophore, vue de profil. -
. FERNANDO-POO: Basilé (400-600 m.). - 878, complexe génito-anal d'une femelle,
CAMEROUN: Mundamé, Makak. vu par l'apex.

1. Une espèce décrite dans ce genre et que je ne connais pas, vittata BERGROTH, n'est pas placée
dans ce tableau, car plusieurs de ses caractères l'éloignent de ce genre. On trouvera sa description
originale p. 218.
218 RÉDUVIIDJ~S DE L'AFRIQUE NOIRE

2. Libyomendis Lujae SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 160; type: Congo belge (Mus. Congo belge).
Long. 14-15 mm. - Extrêmement proche du précédent dont il diffère, outre les
caractères indiqués au tableau, par ses fémurs noirâtres, la coloration jaune clair du
connexivum, le lobe antérieur du pronotum plus convexe, plus profondément sillonné
au milieu, moins profondément échancré en avant, ses angles antérieurs moins sail-
lants, non visibles du dessus.
GABON: l'\'Kogo. - MOYEN-CONGO: Ouesso. - CONGO BELGE.

ESP~CE DONT LA POSITION GÉNÉRIQUE RESTE DOUTEUSE

Libyomendis (?) vittata HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 116;
type : Cameroun (Mus. Budapest).
Long. 8,5 mm. - « Rufo-testacea, subopaca, glabra; capite lobo antico pronoti
duplo et latitudine sua cum oculis fere dimidio longiore, vertice inter oculos oculo fere
triplo latiore; articulo primo antennarum capiti aequilongo, nigro, basi flavo-testaceo,
pilis longiusculis remotis obsito (articuli reliqui desunt); pronoto trapezoideo, basi
quam apice duplo eV/4et quam longitudine 1/s latiore,lobo antico lobo postico 1/4bre-
viore, 'ljbnitido, obsoleto rugoso, lobo postico dense subtiliterque rugoso-punctato;
scutellô" medio nigricante, mucronibus apicalibus modice distantibus; elytris apicem
abdominis aequantibus, flavo-testaceis, opacis, vitta mediana communi angusta
horum cum apice lato membranae nigra; lateribus pectoris, vitta utrinque laterali,
ad suturis segmentorum interrupta ventris segmentoque abdominali ultimo supra et
subtus cum segmento genitali nigris, segmento abdominali ultimo apice imo albido;
pedibus eburneis, femoribus anterioribus superne et postice inferne nigro-vittatis
femoribus posticis (basi et annulo subapicali obliquo exceptis) annuloque lato-subba-
sali tibiarum omnium nigris, tibiis posticis apice nigro-fuscis, tarsis pallide ochraceis,
femoribus p<me medium spinulis duabus remotis majusculis, femoribus posticis in
triente apicali spina una majuscula armatis, femoribus omnibus praeterea versus
basin denticulis nonnulis parvis instructis. Cf. ))
CAMEROUN.
Gen. TRACASAFRA, nov. gen.

Type: Tracasatra splendida, n. sp.


Aspect général d'Atrocaslra BREDDIN. Mâles macroptères, femelles microptères.
Antennes de huit articles. Premier article du rostre à peu près aussi long que la moitié
de l'article II. Fémurs inermes. Tibias antérieurs épaissis, tronqués à l'apex, la tron-
cature munie d'une grande fosse spongieuse ovalaire.
Mâle macroplère': tête un peu plus longue que le pronotum, étroite. Cou cylin-
drique, assez court j,très distinct. Lobe postérieur de la tête un peu plus court que la
moitié du lobe antérieur, à côtés portant une petite saillie obtuse. Yeux gros et sail-
lants, un peu plus larges, vus de dessus, que la moitié de l'espace qui les sépare.
Ocelles assez gros, plus larges que l'espace qui les sépare. Tubercules antennaires laté-
raux, saillants, situés un peu en arrière du milieu de la partie préoculaire de la tête.
Antennes frangées de très longs poils dressés, à premier article un peu plus court que
le lobe antérieur de la tête, article II un peu plus long que le l, III un peu plus long
que la moitié du 1,1, IV égal à la moitié du III, V subégal au IV, VI et VII subégaux,
un peu plus courts que la moitié du V et VIII un peu plus court que le V. Pronotum
un peu plus large que long, à lobe postérieur un peu plus long que l'antérieur, celui-ci
ECTRICHODIITAE. - MEMBYOLlDIS 219

transverse, portant un court sillon longitudinal médian à la base, ce sillon flanqué de


deux fortes carènes se poursuivant sur le lobe postérieur; angles antérieurs saillants
en tubercule arrondi; lobe postérieur faiblement convexe, déprimé et fortement
fovéolé le long de la ligne médiane, la dépression n'atteignant pas la base; dépressions
humérales arquées et très profondes; angles latéraux arrondis, non saillants. Écusson
fortement transverse, muni d'une très profonde dépression discale, et de deux mucrons
apicaux très saillants et écartés l'un de l'autre. Élytres atteignant à peu près l'apex de
l'abdomen, à corie parcourue seulement par un tronc commun radio-médio-cubital
et cellule apicale externe de la membrane beaucoup plus étroite à la base que l'interne.
Femelle microplère : tête épaisse, beaucoup plus longue que le pronotum, à cou
peu distinct, yeux faiblement saillants, bien moins larges
que la moitié de l'espace qui les sépare et ocelles très petits,
non saillants, moins larges que l'espace qui les sépare.
Antennes courtement pubescentes, à article 1 à peine plus
long que la. moitié du lobe antérieur de la tête et àrticles
suivants de même proportion, entre eux, que chez le cf.
Pronotum aussi long que large, à lobes égaux en longueur,
le postérieur à peine plus large que l'antérieur. Moignons
alaires atteignant, au plus, l'apex du tergite III. Abdomen
dilaté en arrière, à tergites munis, à la base d'un petit bour-
relet et, parallèlement au bord apical, d'un sillon transverse
qui lui est parallèle.
Distribution. - Haute-Guinée, une seule espèce

Tracasafra splendida, n. sp. - Type : un cf ma-


croptère de Haute-Guinée (Mus. Paris).
Fig. 379. Long. cf : 14 mm.; <;? : 16 mm. - Tête et
lf)be antérieur du pronotum rouges. Extrémité de la tête,
apex des tubercules antennaires, rostre, premier et deuxième
articles des antennes noirs. Articles III à VIII des antennes
FIG. 379, Tracasatra
testacés ou roussâtres ainsi que les tarses. Carènes latérales splendida, n. sp.,
de l'écusson plus ou moins rougeâtres à la base. Le reste du mâle macroptère.
corps d'un beau bleu sombre métallique à reflets violacés,
avec la membrane des élytres et les pattes presque noires. Pubescence des antennes
et des tibias fauve. Sutures abdomina'les de la <;? microptère rougeâtres. Tête très
finement ponctuée. Lobe postérieur du pronotum et corie des élytr2s distinctement
ridés en travers.
1
HAUTE-GUINÉE Kéoulenta et Yalanzon, dans la région du Mont Nimba (M.
LAMOTTE).

Gen. MENBYOLIDIS, nov. gen.

Type Menbyolidis vermiculalus, n. sp.


Forme beaucoup plus grêle et allongée que le genre précédent. Tête étroite,
beaucoup plus longue que large. Cou cylindrique et bien distinct. Lobe'postérieur égal
à la moitié du lobe antérieur, à côtés portant une petite saillie obtuse. Yeux gros et
saillant::!, aussi larges que la moitié de l'espace qui les sépare. Antennes grêles, de
huit articles, le 1 à peu près aussi long que la tête sans le cou, le II une fois et demie
aussi long que le l, les articles III à VI chacun un peu plus long que la moitié du pré-
220 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

cédent, le VIII à peu près aussi long que le VII. Rostre grêle cylindrique, à atticlè 1
deux fois plus long que le II.
Pronotum plus large que long, son lobe antérieur bien plus étroit que le posté-
rieur, très convexe et fortement échancré en avant, parcouru par un profond sillon
longitudinal médian se poursuivant sur le lobe postérieur, mais n'atteignant pas la
base. Lobe postérieur transverse, portant deux sillons longitudinaux arqués près des
angles postérieurs. Écusson trapézoïdal, fortement déprimé
au centre, terminé par deux mucrons courbés et assez longs.
Élytres étroits, un peu plus courts que l'abdomen. Pattes.
allongées, les fémurs intermédiaires et antérieurs renflés, les
postérieurs faiblement noduleux, tous armés en dess6us de
cinq ou six petites dents ou épines. Tibias grêles, les anté-
rieurs et les intermédiaires munis d'une très petite f6sse
spongieuse apicale, les antérieurs brusquement courbés à
l'apex. Tarses petits et grêles, leur article III aussi long que
les deux premiers réunis. Abdomen ovalaire, débordant lar-
gement les élytres.
Mâle: pygophore comme chez Sanlosia, les valves géni-
tales un peu plus larges à l'apex.

Menbyolidis vermiculatus, n. sp. - Type : un cf de


Fernando-Poo (Mus. Paris).
Fig. 380. Long. 13 mm. - Tête, thorax' et pattes d'un
brun rouge bronzé, les pattes intermédiaires et postérieures,
FIG. 380, Menbyolidis , ainsi que le premier article des antennes légèrement rem-
vermiculatus, n. sp. brunis. Élytres noirs avec les nervures transverses étroite-
ment bordées de jaune pâle. Abdomen noir, luisant.
Connexivum jaune avec, sur chaque segment, une large bande noire en avant et
une bande très étroite en arrière. Tête et lobe antérieur du pronotum rugueux,
finement vermiculés, le lobe postérieur très grossièrement vermiculé, carinulé en
avant.

FERNANDO-POO (L. CONRADT).

Gen. SANTOSIA STAL

Sanlosia ST.h, 1858, Oefv. Veto Ak. F6rh., p. 442; type : ,Reduvius maculalus
FABRICIUS (Afrique occidentale); 1859, 1. cit., p. 176 et 18'4; 1865, Hem. afric., III,
. p. 102 et 111; 1874, Enum. Hem., IV, p. 48 et 55. -- JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann.
Afr. or., Hem. III, p. 254 et 256. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge,
Zool., (3), sect. II, 1, p. 149. - Balhysmalaspis REUTER, 1881, Act. Soc. Scient.,.
Fenn., XII, p. 40; type: B. rufipes REUTER (Guinée).
Tête très allongée, portée par un cou étroit, plus long que le lobe postérieur de la
tête, celui-ci plus de deux fois plus court que le lobe antérieur. Yeux saillants, un peu
moins larges que la moitié de l'espace qui iès sépare. Ocelles assez gros, situés sur une
faible protubérance du lobe postérieur de la tête. Lobe antérieur fortement incliné en
avant, à clypéus peu saillant. Lobe postérieur fortement rétréci en arrière. Rostre
long et grêle, cylindrique, à article 1 près de trois fois plus long que l'article II.
Antennes grêles, de huit articles, à article 1 un peu plus long que la tête, II un peu plus
long que le l, les suivants un peu plus longs que la moitié de l'article qui les précède.
ECTRICHODIITAE. - SANTOSIA 221
Pronotum trapézoïdal, étroit et arrondi en avant, ses angles antérieurs arrondis
.et peu saillants, la constrietion latérale très marquée, les deux lobes séparés par un
profond sillon transverse carinulé et parcourus longitudinalement par un sillon qui
n'atteint pas la base et plus ou moini> ridé en travers. Écusson triangulaire, profondé-
ment fovéolé au milieu, terminé par deux pointes aiguës presque contiguës. Élytres
larges, atteignant à peu près l'apex de l'abdomen, à cellule apicale interne plus étroite
en arrière que l'externe. Pattes longues et grêles; fémurs noduleux un peu avant l'apex
et garnis en dessous, chez les intermédiaires et les antérieurs d'une épaisse brosse de
poils soyeux. Tibias antérieurs et intermédiaires pubescents, munis à l'apex d'une
petite fosse spongieuse ovalaire.
Mâle: sternite VIII largement é~hancré au milieu. Pygophore court, peu convexe
en dessous, largement fermé
dorsalement, à bords portant,
au-dessus de l'insertion des
valves génitales, une touffe d-e
longs poils. Apophyse du bord
ventral petite, aiguë, légère-
ment courbée en avant, insérée 384.
381.
assez loin du bord apical
(fig. 381 et 382). Valves géni-
tales courbées, épaisses à la
base, amincies et crochues à
l'apex. Pénis petit, cylindrique,
membraneux, sa face ventrale 38Z. 38"a. 385.
FIG. 381, Sanlosia maculala FABRICruS. - 381, pygophore
avec un large sclérite sinué à
du mâle, vu par la face dorsale. - 382, idem, vu de
l'apex. Branches du c~:mnectif profil. - 383, pénis. - 384, complexe génito-anal d'une
divergentes dès la base (fig. 383). femelle, vu par l'apex. - 385, idem, vu de profil.
Femelle: complexe génito-
anal semi-circulaire, le tergite IX transverse avec sa partie apicale déprimée et
séparée de la partie basale par un sillon semi-circulaire. Gonapophyses du ster-
nite VIII très grandes et contiguës (fig. 384 et 385). Chez la femelle comme chéz
le mâle l'ensemble des pièces génito-anales semble très semblable dans les diverses
espèces du genre. .
Distribution. - Genre répandu dans toute l'Afrique intertropicale et australe
ainsi qu'en Indo-Malaisie; non représenté à Madagascar.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Fémurs concolores 2.
Fémurs sombres avec l'apex clair (rouge ou jaune)...................... 5.
2. Pattes rouges.. . . ..... ... .. . .. . . .. . . . . . .. .. 3.
Pattes noires :...... 8. erythrocephala.
3. Lobe antérieur du pronottim à peine plus' de deux fois plus large que long,
orné d'une tache médiane noire plus ou moins étendue. . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
Lobe antérieur du pronotum deux fois et demie plus large que long et orné de
deux taches noires arrondies et toujours séparées.......... 1. maculata.
4. Chaque segment du connexivum avec une tache noire dans l'angle apical
interne. Élytres noirs avec une courte bande costale claire. .. 6. trimaculata.
COImexivum immaculé. Élytres noirs àvec une bande costale claire ainsi que
les nervures transverses. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 3. dahomeyana.
222 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

5. Lobe antérieur du pronotum taché de noir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6.


- Lobe antérieur du pronotum immaculé.................... 4. semistriata.
6. Pronotum avec deux bandes noires confluentes en avant et en arrière et attei-
_ gnantla base ; " .. . .. . . .. . . .. 7.
- Pronotum avec trois taches noires isolées, les deux taches du lobe postérieur
n'atteignant pas la base................................ 2. finitima.
7. Élytres noirs avec une courte et étroite bande costale claire, parfois avec une
tache punctiforme médiane peu distincte à l'apex de la co rie .. 7. rasilis.
Élytres noirs, la corie avec une large bande costale claire dilatée en arrière où
elle occupe presque toute la largeur de la corie............ 5. vitticollis.

1. Santosia maculata FABRICIUS, 1781, Spec. Ins., Il, p. 378 (Reduvius); type:
Afrique tropicale (Brit. Mus.); 1787, Mant. ins., Il, p.309 (Reduvius); 1794, Ent.
Syst., IV, p. 109 (Reduvius); 1803, Syst. Rhyng., p. 268 (Reduvius). - STAL, 1858,
Oefv. Veto Ak. Forh., p. 442; 1865, Hem. afric., III, p. 111; 1874, Enum. Hem., IV,
p. 55, - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. BriL Mus., VIII, p. 44 (Eclrichodia). -
SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus: Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 150; 1944, Explor.
Parc nat. Albert, 45, p. 22 - aira GMELIN, 1788, Syst. Nat., l, IV, p. 2197 (Cimex) ,-
type: Afrique intertropicale (Mus.?).
Fig. 386. Long. 12-15 mm. - Rouge sang ou orangé avec quatre taches sur le
pronotum, la base de l'écusson, le clavus, une tache oblique sur la corie (le long du
clavus), une tache discale au milieu de la corie et l'apex de celle-ci, la membrane,
de larges taches sur les côtés de la poitrine et de chacun des sternites abdominaux
noirs. Antennes variables, rouges, quelquefois ayec le deuxième article noir.
Lobes du pronotum sensiblement égaux en longueur, les sillons du lobe posté-
rieur ridés en travers, les angles antérieurs arrondis, effacés, complètenient invisibles
du dessus.
TOUTE L'AFRIQUE INTERTROPICALE: de la Guinée au Congo belge et à l'Oubangui.

2. Santosia finitima VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. nat., l, p. 133; type:
Cameroun (Mus. Madrid). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3),
sect. II, l, p. 149.
Fig. 387. Long. 12-15 mm.-Rouge, orangé ou jaune avec les fémurs, sauf l'apex,
une tache au milieu du lobe antérieur du pronotum, deux taches allongées sur le lobe
postérieur (n'atteignant pas la base), l'écusson, la poitrine, une bande apicale dilatée
latéralement sur chacun des segments abdominaux, noirs. Élytres noirs avec une
bande costale rouge dilatée en avant et coudée en arrière où elle traverse la corie
jusqu'au clavus. Antennes variables, noires avec le premier article en entier, ou
seulement sa base, rouge. -
Lobe antérieur du pronotum bien moins long que le lobe postérieur, très étroit
en avant, ses angles antérieurs arrondis, un peu saillants. Sillons du pronotum très
profonds et fortement ridés.
CAMEROUN : Dschang, Doumé. - GUINÉE ESPAGNOLE: San Bénito -- GABON :
Lambaréné, Fernan-Vaz. - MOYEN-CONGO. - Congo belge.

3. Santosia dahomeyana, n. sp. - Type: un cf du Dahomey (Mus. Paris).


Fig. 390. Long. 15 mm. - D'un beau rouge corail, le pronotum avec trois taches
noires comme finilima, la poitrine, le premier segment abdominal en entier, une
bande apicale dilatée latéralement sur chacun des segments abdominaux noirs.
\ .

.,

ECTRICHODIITAE. - SANTOSIA 223


Connexivum rouge, immaculé dessus et dessous. Écusson et élytres noirs, ces derniers
avec une bande costale rouge fortement dilatée en avant et les nervures apicales trans-
verses de la corie rougeâtres. Deuxième, troisième et quatrième articles des antennes
noirs. Pronotum de même forme .que chez finilima.
DAHOMEY: région forestière des KoIIis, sur le plateau de Zaguanado (P. DUCORPS).

4. Santosia semistriata KARSCH, 1892, Ent. Nachr., XVIII, p. 135; type: Came-
roun (Mus. Stettin); 1894, Stett. ent. Zeitschr. (1895), p. 111; Pl. II, fig. 7. - VARELA,
1904, Mém. Soc. esp. Rist. nat., l, p. 133.
Fig. 389. Long. 18,7 mm. ~ Flave testacé, le cou, la base de la tête, le rostre,

388. 389. 390.

ca 392.

&
ca
393.

386. 391. 394. 395. 396. /


FIG. 386, Santosia maculata FABRICIUS. - 387, S. finitima VARELA. - 388, S. vitticollis REUTER. -
389, S. semistriata KARSCH. - 390, S. dahomeyana, n. sp., - 391, S. trimaculata BEAUVOIS,
lorme typique. - 392, 393,394, idem, variations de la coloration du pronotum._- 395, S. ra-
silis HORVATH. - 396, S. erythrocephala WOLFF.

deux bandes sur le lobe postérieur du pronotum, les côtés de Îa poitrine, une bande
apicale sur chacun des segments abdominaux, les fémurs,' sauf l'apex, noirs.
Écusson flave. Élytres noirs avec une bande claire disposée comme -chez finilima.
CAMEROUN: Buéa. - GUINÉE ESPAGNOLE.

5. Santosia vitticollis REUTER, 1881, Act. Soc. scient. Fenn., XII p. 309; type:
Congo portugais (Mus. Berlin). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool.
(3), sect. Il, l, p. 150; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 22.
Fig. 388. Long. 13-15 mm. - Rouge corail ou jaune blanchâtre, la base du cou,
les trois premiers articles des antennes sauf la base du premier, deux larges bandes
sur le pronotum réunies en avant et en arrière et atteignant la base, les fémurs, sauf
l'apex" la poitrine, une bande apicale dilatée latéralement à chacun des segments
abdominaux et l'écusson noirs. Élytres noirs avec, sur la carie, une large tache dilatée
en arrière et étroite en avant.
224 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Sillons du pronotum très profonds et fortement ridés, le lobe antérieur un peu


moins long que le postérieur, les angles antérieurs arrondis, non visibles du dessus.

GABON. - MOYEN-CONGO: Brazzaville, région d'Ouesso. - CONGO PORTUGAIS:


Chinchonxo. - CONGO BELGE.

6. Santosia trimaculata PALISOT DE BEAUVOIS, 1805, Hist. nat. Ins., p. 64, Hem.,
Pl. II, fig. 3 (Reduvius); type: Nigeria (Mus. Paris?). - STAL, 1865, Hem. afric.,
II, p. 111; 1874, Enum. Hem., IV, p. 55. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit.
Mus., VIII, p. 44. - HAGLUND, 1895, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., LII, p. 475. - SCHOU-
TEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 150.
var. simillima STAL, 1858, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 443; type: Nigeria (Mus. ~
Stockholm); 1865, Hem. afric., III, p. 112; 1874, Enum. Hem., IV, p. 55. - WALKER,
1873, 1. cit., VIII, p. 44 (Eclrichodia). - rufipes REUTER, 1881, Act. Soc. scient.
Fenn., XII, p. 308 (Balhysmalaspis); type: Guinée (Mus. Stockholm). - KARSCH,
1894, Stett. ent. Zeitschr., p. 108. - VARELA, 1904, Mem. Soc. esp. Hist. nat., l,
p. 132. - SCHOUTEDEN, 1943, Rev. Zool. Bot. afr., XXXVII, p. 329.
var. tlava VARELA, 1. cit., l, p. 133 (simillima var. flava); type: Guinée espa-
gnole (Mus. Madrid).
Fig. 391. Long. 13-16 mm. - Tète et pattes jaunes ou, le plus souvent, oranpées,
le pronotum jaune avec une tache noire sur le lobe antérieur et deux taches sur le
lobe postérieur, ces trois taches plus ou moins confluentes (fig. 392 à 394). Abdomen
jaune, chaque segment avec une bande apicale noire plus ou moins étendue. Conpexi-
vum jaune, chaque segment avec une tache noire dilatée en arrière, n'atteignant pas
le bord. Poitrine noire. Élytres noirs avec une très courte et très étroite bande cos-
tale jaune. Antennes avec les articles II et III noirs, l'article 1 entièrement rouge
(forme typique) ou noir avec la base rouge (var. simillima): Les e;xemplaires dont la
coloration claire est jaune pâle appartiennent à la var. flava. Lobe antérieur du pro-
notum fortement rétréci en avant, beaucoup· plus court et plus étroit que le lobe
postérieur, ses angles antérieurs arrondis, légèrement saillants. Tète très longue et
très étroite.

NIGERIA : Cala bar. - CAMEROUN : Lodolorf, Mundamé, Victoria, Barombi. -


FERNANDO-POO. - GUINÉE ESPAGNOLE: Bénito, Cap San Juan. - GABON: Libreville,
Lambaréné. - MOYEN-CONGO: Mayombé, région d'Ouesso.

7. Santosia rasilis HORVÀTH, 1914, Ann. Mus. nat. Hungar., XII, p. 115; type:
Cameroun «Mus. Budapest). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), sect. II, l, p. 150.
Fig. 395. Long. 15-17 mm. - Très proche du précédent dont il diffère par la base
de la tète et les fémurs qui, sauf l'apex, sont noirs. En outre, les bandes sombres du
pronotum sont confluentes en avant et en arrière où elles atteignent la base. Les
élytres sont colorés comme chez irimaculaia mais présentent souvent, au milieu de la
corie, un léger éclaircissement jaunâtre.

CAMEROUN. - GABON. - GUINÉE ESPAGNOLE: Bénito.

8. Santosia erythrocephala WOLFF, 1802, Icon. Cim., III, p. 126, fig. 120 (Redu-
vius;) type : Guinée, non Indes orientales (Mus.?). - albomarginala FABRICIUS,
1803, Syst. Rhyng., p. 268 (Reduvius); type: Guinée (Mus. Copenhague). - STAL,
1868, Hem. Fabr., l, p. 119; 1874, Enum. Hem., IV, p. 55. - diminuens WALKER,
PIRATITAE 225
1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VIII, p. 45 (Eclrichodia) ,. type: Sierra-Leone (Brit.
Mus.). - DISTANT, 1902, Ann. Mag. nat. Hist., (7), X, p. 294.
Fig. 395. Long. 13-17 mm. - Très proche de lrimaculala, mais pattes entière-
ment noires, face dorsale du pronotum noire avec une marge jaune tout autour,
connexivum noir avec une étroite marge jaune. Antennlls variables comme chez
lrimaculala.

SIERRA-LEONE. - GUINÉE: reglOn du Mont Nimba, jusqu'à 1.300 m. - CÔTE


D'IvOIRE: Grand Bassam, Orambo Bocca, Banco; Soubia-Guideko dans le bassin de
la Sassandra.

Subfam. PIRA TIT AE STÎL, 1859

Tête allongée, fortement déclive en avant, sans saillie interantennaire, le lobe


postérieur très court, les ocelles toujours présents. Premier article des antennes tou-
jours plus court que le second, les trois derniers articles séparés des précédents par
un petit nodule intercalaire. Rostre robuste à article 1 très court. Pronotum à lobe
antérieur constamment plus long que le postérieur, plus large chez les 9 que chez

397. 398. 399.


FIG. 397 à 401, pattes antérieures des Piratitae; divers types de fosse spongieuse. - 397, Phalan
lus Surcoufi VILLIERS. - 398, Rapiles elongalum, n. sp. - 399, Pirales slrepilans RAMBUR. - -
400, Leslornerus spinipes SERVILLE. - 401, Eciomocoris rnaculicrus F AIRMAIRE.

les d. Élytres allongés, à nervation simple, peu distincte sur la carie qui est épaisse
-et bien séparée de la membrane. Dans presque tous les genres on rencontr~ des espèces
chez lesquelles les femelles sont à la fois macroptères et brachyptères ou microptères.
La nervation alaire est d'un type simple, la corie n'étant parcourue que par une ner-
vure (trdnc commun radio-médio-cubital, fig. 12). Hanches antérieures généralement
très longues, présentant toujours un aplatissement au côté externe. Fémurs épais,
armés ou inermes en dessous. Tibias antérieurs munis 'd'une fosse spongieuse très
petite dans les formes primitives (Dichraolropis, Phalanlus, fig. 397), qui s'étend de
plus en plus (Pirales, fig. 399 et 400, Sirlhenea) pour occuper presque toute la lon-
gueur du tibia chez Eclomocoris, fig. 401. Tibias intermédiaires avec ou sans fossette
spongieuse. Un genre aberrant Rapiles nov. présente des tibias épaissis à l'apex et
garnis d'une brosse de soies raides (fig. 398). Abdomen à connexivum simple et face
ventrale généralement carénée chez les d.
Mâles: sternite VIII toujours muni au milieu d'un lobe saillant, quelquefois
arrondi, mais le plus souvent dentiforme et toujours logé dans une petite dépression
du pygophore (fig. 442). Celui-ci toujours ouvert dorsalement, à apophyse ventrale
variable, toujours asymétrique et inclinée vers le côté droit. Valves génitales larges,
cachant entièrement l'apophyse ventrale du pygophore, asymétriques, la valve gau-
che toujours plus longue mais plus étroite que la droite (fig. 446 et 447). Pénis volu-
15
226 RF;DUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

mineux, membraneux dorsalement, avec un large sclérite ventral déversé sur le côté
droit (fig. 404.). Sac interne avec de petites phanères peu différenciées. Branches du
connectif longuement soudées à la base (fig. 402 et 403). Bloc anal toujours fortement
chitinisé et pubescent, relié aux côtés du pygophore par deux petits sclérites de forme
mal définie.
Femelle: tergite VIII horizontal, court et arrondi en arrière. Tergite IX trapé-
zoïdal, incliné à 45° ou vertical (Sirlhenea) , sa partie apicale saillante, simulant un

402. 403. \ 1
FIG. 402, pénis de Fusius rubricosus STîL. - 403, pénis de Sirthenea flaviceps SIGNORET,
vu de profil. - 404, idem, vu par la face ventrale, le connectif non figuré.

tergite distinct en raison d'un fort sillon (interrompu sur les côtés) la séparant de la
partie proximale. Sternite -VIII divisé en deux lames d'étendue variable, avec ses
gonapophyses horizontales formant deux lames allongées et contiguës (fig. 29 à 32).

Néoténie. - Comme dans la sous-famille précédente, on observe chez les Piralilae


de nombreuses formes aptères à caractères néoténiques, notamment chez les Phalan-
lus et Leslomerus microptères. Il en est de même chez les Pirales et Eclomocoris
brachyptères, mais chez ceux-ci les caractères néoténiques sont moins accusés.

Distribution. - Les Piratitae sont répandus dans le monde entier. La plupart des
genres africains sont communs à l'Afrique et à l'Asie méridionale: Phalantus, Androclus,
Lestomerus, d'autres s'étendent jusqu'en Australie, Brachysandalus, d'autres encore
occupent toutes les régions chaudes de l'Ancien Monde et pénètrent dans le bassin médi-
terranéen : Pirates, Ectomocoris. Enfin le grand genre Sirthenea est localisé dans les
régions tropicales, de l'Australie à l'Amérique avec un sous-genre, Monogmus, commun à
Madagascar et à l'Australie. Quelques genres sont propres à l'Afrique: Lamotteus, nov.,
Rapites, nov., Pachysandalus et Fusius.

ÉthologIe. - Ces Insectes sont très agiles et progressent en agitant constamment


leurs antennes. Ils stridulent très distinctement quand on les saisit. Leur piqûre est très
douloureuse.

TABLEAU DES GENRES

1. Tibias antérieurs non aplatis. Constriction latérale du pronotum, entre les


deux lobes, nette mais peu profonde.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
Tibias antérieurs aplatis dorsalement. Lobes du pronotum séparés latérale-
ment par une très profonde échancrure (fig. 405). . . . . . .. (p. 227) Androclus.
PIRATITAE. - ANDROCLUS 227
2. Tibias antérieurs droits, épaissis à l'apex.. . .... ..... . . . .. ... .. . . . .... . 3.
- Tibias antérieurs cylindriques, fortement courbés (fig. 397) . .. (p. 228) Phalantus.
3. Tibias antérieurs munis d'une fosse spongieuse. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.
- Tibias antérieurs renflés, le renflement couvert par une brosse de poils raides
(fig. 398)............................. . . .. .. .. . . . . ... (p. 230) Rapites.
4. Fosse spongieuse des tibias antérieurs occupant plus de la moitié (parfois
toute la longueur) du tibia......................................... 5.
Fosse spongieuse occupant, au plus, la moitié de la longueur du tibia. . . . . . . 6.
5. Partie de la tête située en avant des yeux, plus longue que le reste de la tête.
Hanches postérieures contiguës.................... (p. 244) Ectomocoris.
Partie de la tête située en avant des yeux aussi longue que le reste de la tête.
Hanches postérieures distantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 252) Lamotteus.
6. Fémurs antérieurs comprimés. Partie de la tête située en avant des yeux
beaucoup plus longue que le reste de la tête (p. 242) Sirthenea.
- Fémurs antérieurs épais. Partie de la tête située en avant des yeux au plus
aussi longue que le reste de la tête. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7.
7. Tibip.s antérieurs graduellement épaissis, puis atténués au sommet, non tron-
qués, avec la fosse spongieuse occupant la partie apicale du bord ventral ..
..... : " (p. 231) Pirates.
- Tibias antérieurs très épaissis et obliquement tronqués, la fosse spongieuse
occupant la troncature apicale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . 8.
8. Troisième article des tarses postérieurs bien plus long que les deux précédents
réunis. Lobe postérieur du pronotum ponctué. . . . . . . . . . . . .. (p. 236) Fusius.
Troisième article des tarses postérieurs pas plus long que les deux précédents
réunis. Lobe postérieur du pronotum lisse ou ridé, non ponctué .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (p. 237) Lestomerus.

Gen. ANDROCLUS STÎL

Androclus STh, 1863, Ann. Soc. ent. Fr., p. 58; type: A. granulalus STh (Inde);
1865, Hem. Afr., III, p. 133; 1874, Enum. Hem., IV, p. 56. - DISTANT, 1904, Fn.
Brit. India, Rhynch. II, p. 289. - JEANNEL, 1919, Voy. All. Jeann. Afr. Or., Hem.
III, p. 242, 243.
Subgen. Dichraotropis MAYR, 1865, Verh. Zool.-Bot. Ges., Wien, XV, p. 438;
type: D. piclus HERRICH-SCHAEFFER (Indo-Malaisie, Afrique). - DISTANT, 1904,
1. cit., p. 289. - JEANNEL, 1919, 1. cit., p. 243.
Tête très large, très fortement étranglée en arrière, le cou muni, de chaque côté,
d'une protubérance granuleuse. Yeux très gros et saillants, pédonculés. Ocelles petits,
verticaux, situés sur les côtés d'une forte protubérance du lobe postérieur de la tête
qui est très court. Lobe antérieur quatre fois plus long que le postérieur, fortement
défléchi en avant. Antennes inséréés au niveau du bord antérieur de l'œil, sur les côtés
d'une saillie carénée qui parcourt toute là longueur du lobe antérieur de la tête.
Premier article des antennes petit, plus court que la partie préoculaire de la tête;
article II près de trois fois aussi long que le l, un peu plus long que le III. Rostre
épais, à article II deux fois plus long que le 1.
Lobe antérieur du pronotum transverse, convexe, à marge latérale explanée
(Androclus) ou simplement déprimée (Dichraolropis). Angles antérieurs saillants et
tuberculés (Androclus) ou complètement effacés (Dichraolropis). Lobe postérieur
séparé de l'antérieur par une très profonde échancrure latérale, deux fois moins long
que l'antérieur, ses marges explanées. Écusson triangulaire, terminé par une petite
228 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
pointe recourbée vers le haut. Élytres larges, présentant la nervation caractéristique
de la sous-famille, la nervure interne de la cellule apicale interne bifurquée en avant.
Fémurs antérieurs courts et fortement dilatés, intermédiaires un peu plus longs et
moins fortement épaissis, postérieurs grêles. Tibias antérieurs très courts, aplatis dor-
salement et carénés latéralement, très larges et lamelleux a l'extrémité où ils portent
une courte fosse spongieuse arrondie; tibias intermédiaires comme les antérieurs,
moins fortement dilatés, la fosse spongieuse plus petite. Connexivum débordant
largement le's élytres chez la femelle.
Femelle: tergite VIII très court. Tergite IX fortement rétréci en arrière, sa partie
apicale limitée par une forte dépression semi-circulaire.
Lames du sternite VIII largement arrondies, a gonapo-
physes très courtes.
Distribution. - Genre comportant trois espèces : une
d'Afrique orientale, une indienne et une commune à l' Indo-
Malaisie et à toute l'Afrique intertropicale.

A. (Dichraotropis) pictus HERRICH-SCHAEFFER, 1848,


Wanz. Ins., VIII, p. 63, fig. 827 (Pirates)-; type: Dava
(Mus. ?). - MAYR, 1865, Verh. Zool.-bot. Ges. Wien,
XV, p. 438 (Dichraotropis). - STAL, 1874, Enum. Hem.,
IV, p. 63. - scuipturatus BREDDIN, 1903, Soc. ent.
XVIII, p. 4; type: Afrique orientale (Mus. Berlin-Dahlem).
-- DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rhynch. II, p. 290. -
JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeannel Afr. ·or., Hem. III,
p.244.
Fig. 405. Long. Il mm. - Tête, pronotum, écusson
et poitrine brun rouge clair. Antennes et pattes roux clair.
Élytres jaune rougeâtre avec le clavus et la membrane
FIG. 405. - Androclus
d'un blanc brunâtre, une tache noire au milieu du cla-
(Dichraolropis) piclus vus, une autre sur la corie contre la nervure anale, une
HERRICH-SCHAEFFER.
petite tache a la base de la cellule apicale interne et une
large tache occupant toute la cellule externe et l'apex de
la cellule interne. Abdomen rouge orangé, chaque segment du connexivum taché
de noir en arrière et chaque sternite avec une tache transverse noire de chaque
côté. Tête et lobe antérieur du pronotum granuleux, hérissés, ainsi que le lobe
. postérieur et l'écusson, de longues soies dressées.
SÉNÉGAL: Saint-Louis. - GUINÉE FRANÇAISE: Mont Nimba. - CAMEROUN. -
AFRIQUE ORIENTALE. - INDE. - Java.

Gen. PHALANTUS STAL

Phalantus STiL, 1863, Ann. Soc. ent. Fr., p. 57; type: P. genicuiatus STiL (J apon,
Chine, Inde); 1874, Enum. Hem., IV, p. 56 et 62. - VILLIERS, 1944, Bull. Soc. ent.
Fr., p. 31 (Synopsis). - Phalanthus JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem.
III, p. 242, 244. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II,
l, p. 139.
Mâles macroptères, femelles macroptères et microptères.
Formes macroptères : tête petite, très large, fortement défléchie en avant, le lobe
postérieur très court avec ses tempes faiblement arrondies, le sillon interoculaire très
PIRATITAE. - PH'ALANTUS 229
fortement arqué en avant. Yeux très gros et saillants, plus larges que l'espace qui les
sépare. Ocelles inclinés à 45 0 sur une forte protubérance, aussi larges que l'espace
qui les sépare, situés en avant du niveau du bord postérieur des yeux. Premier arti-
cle des antennes court, épais, aussi long que la partie préoculaire de la tête; deuxième
article deux fois et demie aussi long que le premier; troisième article égal aux trois
quarts du deuxième; quatrième article un peu plus long que le troisième. Rostre
court et épais, à deuxième article très fortement renflé, une fois et demie aussi long
que le premier.
Pronotum bien plus long que large, à angles antérieurs obtus, non saillants. Lobe
antérieur de peu plus long que le postérieur, peu convexe, portant un sillon médian
profond mais ne s'étendant que sur sa moitié
postérieure. Lobe postérieur bien plus large

d
que l'antérieur, ses angles latéraux arrondis.
Écusson triangulaire, non rebordé, terminé par
une pointe étroite et horizontale. Élytres à
cellule apicale interne étroite à l'apex. Fémurs
antérieurs comprimés, très larges au tiers
407.
basal, garnis à leur face interne d'une frange
de très petites soies épineuses. Tibias anté-
rieurs courts, cylindriques, arqués, munis à
l'apex d'une petite fosse spongieuse arrondie,
perpendiculaire à l'axe du tibia (fig. 397).
Pattes intermédiaires et postérieures grêles, les
tibias intermédiaires sans fosse spongieuse. 408.
Premier article des tarses très court, articles II
et III subégaux.
Forme microplère : Ocelles beaucoup plus
petits et moins fortement surélevés. Lobe
postérieur du pronotum moins large et à peine
plus long que la moitié de l'antérieur. Moi-
A 409.

gnons élytraux n'atteignant que le milieu du FIG. 406, Phalanlus collm·is GER'>TAECKER.
- 407, pygophore du mâle,lvu de pro-
tergite II. m. - 408, apophyse du bord ventral
Mâle : abdomen caréné ventralement. du pygophore vue de profil. - 409.
Pygophore court et très convexe, son bord idem, vue par l'apex.
ventral armé d'une apophyse transverse munie
d'une forte carène postérieure bidentée et arrondie à l'apex (fig. 408 et 409); valves
génitales assez éf:'roites, fortement coudées (fig. 407). Pénis du type caractéristique
de la sous-famille.
Femelle: tergite IX étroit, trapézoïdal, sa partie apicale saillante et isolée par
un fort sillon situé un peu en arrière du milieu. Lames du sternite VIII subangulées
en arrière, à gonapophyses courtes et assez larges.
Distribution. - Le genre comprend deux espèces asiatiques et trois espèces afri-
caines (1), dont une seule, que je ne connais pas, se rencontre en Afrique noire française.
On en trouvera ci-dessous la diagnose originale.
Phalantus africanus STXL, 1874, Enum. Hem., IV, p. 63; type: Sénégambie
(Mus. Vienne). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 245 (Pha-
lan/has).
1. Le P. nalalensis décrit par BERGROTH (Ann. Mus. Hungar., 1914, p. 7) n'est que la forme
microptère du P. collaris GERSTAECKER, forme redécrite par V1LLlERS (Bull. Soc. enl. Fr., 1944,
p.32).
230 'RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Long. Il mm. - « Sordide flavescens; antennis, excepta articulo primo, vitta


angusta lobi antici fasciilque lobi postici pronoti, scutello, clavo, excepta basi, mar-
gine interiore apiceque corii, membrana, mesostethio, metastethio, maculis quattuor
marginalibus abdominis, cum plaga oblongo laterali ventris cohaerentibus fuscis;
geniculis concoloribus. »

SÉNÉGAMBIE. Cette espèce semble très proche, SI même elle n'en est pas synonyme,
du P. collaris Gerstaecker, d'Afrique orientale, figuré ici (fig. 406).

Gen. RAPITES, nov. gen.

Type: Rapiles elongalu'm, n."sp. (Afrique occidentale).


Tête courte, petite, fortement déclive en avant, à lobe postérieur presque aussi
long que les yeux, ceux-ci gros et saillants, à peu près aussi larges que l'espace qui les
sépare. Ocelles petits, non surélevés, un peu plus larges que l'espace qui les sépare.
Premier article des antennes un peu plus long que la partie préoculaire de la tête.
Deuxième article près de trois fois plus long que le premier,
séparé de celui-ci par un petit nodule intercalaire. Rostre
robuste, à article II une fois et demie aussi long que le 1.
Pronotum du cf à lobe antéri\lur relativement étroit, près
de deux fois aussi long que le postérieur, portant un léger
sillon médian et une large fossette postérieure ovalaire, lobe
postérieur bien plus large que l'antérieur. Écusson triangu-
laire, terminé par une courte pointe mousse horizontale, large-
ment rebordé latéralement et profondément fovéolé au milieu.
Élytres un peu plus longs que l'abdomen, à cellule apicale
interne très étroite et allongée. Fémurs antérieurs et inter-
médiaires modérément renflés. Fémurs postérieurs très grêles.
Tibias antérieurs très fortement renflés en massue à' l'apex,
le renflement et la face interne armé d'une brosse épaisse de
petites soies raides (fig. 398). Tibias intermédiaires comme
les antérieurs, mais moins fortement renflés. Tibias posté-
rieurs longs et grêles.
FIG. 410,
Abdomen caréné ventralement (cf). Connexivum simple,
Rapites elongatum, n. sp. débordant légèrement les élytres. Tout le corps, sauf la mem-
brane des élytres, hérissé de longues soies raides, le lobe anté-
rieur du pronotum avec des bandes longitudinales, à peine distinctes, de longs poils
couchés.

Distribution. - Afrique occidentale, une seule espèce :

Rapites elongatum, n. sp. - Type: un cf de Haute-Guinée (Mus. Paris).


Fig. 410. Long. 8,5 mm. - Tête, pronotum, écusson et poitrine noirs. Articles l
et II du rostre, pn:mier et deuxième articles des antennes (sauf la base du premier),
pattes et abdomen brun de poix. Base du premier article antennaire, troisième article
du rostre et ongles testacés. Élytres noirs, mats, chacun avec une tache semi-circulaire
jaune située contre le bord interne, au niveau de l'apex de l'écusson. Connexivum noir,
chaque segment avec une petite tache testacée dans l'angle proximal externe. Pubes-
cence dorée. .
Pronotum finement chagriné, les bandes pileuses du lobe antérieur couvrant des
.:::" -- -,

PIRATITAE. - PIRATES 231


espaces granuleux. Angles antérieurs du' pronotum arrondis, légèrement saillant&.
Pleures fortement granuleuses.
HAUTE-GUINÉE; région du Mont Nimba: Nion (1.300 m.), Yalanzon, Kéoulenta,
Sérengbara (M. LAMOTTE).

Gen. PIRATES SERVILLE

Peirales SERVILLE, 1831, Ann. Sc. nat., XXIII, p. 215; type: P. hybridus Sco-
POLI (région paléarctique"). - CASTELNAU, 1832, Essai Hem., 1832, p. 6, 9 et 58. -
Pirales BURMEISTER, 1835, Handbuch Ent., II, p. 222 et 239. - AMYOT et SER-
VILLE, 1843, Hist. nat. Ins., Hém., p. 324. - ST.h, 1865, Hem. afr., III, p. 113 et
116; 1866, Oefv. Veto Ak. Fôrh., XXIII, p. 250; 1872, 1. cit., XXIX, p. 46; 1874;
Enum. Hem. IV p. 56 et 57. - MULSANT et REY, 1873, Hist. Nat. Pun. Fr., p. 54.-
WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII, p. 95. - PUTON, 1880, Syn. Hem.
Het. Fr., (3), p. 172, 173. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rhynch. II, p. 297.-
JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 242,248. - SCHOUTEDEN,
1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 142.
Subgen. Cleptocoris STAL, 1862, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 251; type: C. lepluroi-
des WOLFF (Indo-Malaisie); 1874, Enum. Hem., IV, p. 58. - JEANNEL, 1919, Voy.
AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 248. 1

Subgen. Spilodermus STAL, 1868, Hem. Fabr., l, p. 122; type: S. quadrinolalus


FABRIcms (Philippines, Indo-Malaisie); 1874, Enum. Hem., IV, p. 58. - JEANNEL,
1919, Voy. All. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 248-250.
Seuls les sous-genres Cleplocoris et Spilodermus sont représentés en Afrique
noire. Espèces macroptères ou brachyptères.
Tête large en arrière, acuminée en avant, le lobe postérieur très court et arrondi
en arrière, séparé du lobe antérieur par un sillon arqué en avant. Yeux très gros, plus
larges que l'espace qui les sépare. Ocelles rapprochés et volumineux, situés sur une
protubérance arrondie (formes macroptères) ou assez petits et à peine surélevés
(brachyptères). Rostre robuste, pubescent, à premier article très court, deuxième
article deux fois plus long que le premier et atteignant en arrière le niveau du bord
postérieur de l' œil. Antennes assez longues, à article 1 court et épais, à peu près aussi
long que la partie préoculaire de la tête; article II environ deux fois et demie aussi
long que le 1; article III un peu plus long que le II, article IV sensiblement égal au II.
En outre, les, articles II et III sont séparés des précédents par un très petit nodule
intercalaire.
1 Pronotum variable, à lobe antérieur convexe, sillonné au milieu et orné de bandes

de pubescence, rebordé latéralement et en avant, avec ses angles antérieurs saillants


et arrondis. Lobe postérieur plus ou moins large, à angles arrondis. Écusson triangu-
laire, terminé par une petite pointe mousse et horizontale (subgen. Pirales s. str. et
Cleplocoris) ou par une pointe mousse légèrement courbée vers le haut (subgen. Spi-
lodermus). Pattes antérieures robustes, intermédiaires et postérieures plus longues
et plus grêles. Tibias antérieurs et intermédiaires munis d'une fosse spongieuse d'éten-
due variable suivant les espèces (fig. 399). Élytres assez étroits, portant la nervation
caractéristique de la sous-famille. Abdomen caréné en dessous. Connexivum simple,
débordant modérément les élytres.
Mâle: sternite VIII visible sous la forme d'une étroite bande dentée au milieu.
Pygophore arrondi, entièrement membraneux dorsalement, muni à son bord ventral
d'une longue apophyse triangulaire, comprimée latéralement ou transverse et carénée
en arrière, échancrée à la base et cachée par les valves génitales, celles-ci larges et
232 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE
,
spatuliformes. Pénis robuste, large, l'apex en forme de bec avec sa face ventrale chi-
tinisée, et sa face dorsale membraneuse, portant à la base et du côté droit un sclérite
de forme variable et à l'apex une série de phanères aplaties, peu chitinisées, empilées
les unes sur les autres. Connectif très court.
Femelle: tergite IX fortement rétréci en arrière, à partie apicale occupant en
arrière plus de la moitié et isolée par un fort sillon arqué. Lames du sternite VIII
arrondies en dessous, droites en dessus, à gonapophyses courtes et larges.
Distribution. - Les Pirates s. str. sont paléarctiques et indiens, et les Spilodermus
sont conm,lS de Chine, de la région indo-malaise et sont représentés en Afrique par une
seule espèce; quant aux Cleptocoris, ils se rencontrent dans la région méditerranéenne
et dans toutes les régions chaudes de l'Ancien Monde.

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Sommet de l'écusson horizontal. . subgen. Cleptocoris.


Sommet de l'écusson redressé . subgen. Spilodermus.

Subgen. Cleptocoris STAL

1. Fosse spongieuse des tibias antérieurs aussi longue que la moitié de la lon-
gueur du tibia....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.
Fosse spongieuse des tibias antérieurs plus courte que la moitié de la lon-
gueur du tibia......... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
2. Corie des élytres rousse ou noire avec les nervures rousses. . . . .. 2. strepitans.
Corie des élytres noire avec une tache jaune oblongue près du clavus .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 1. chiragra.
3. Membrane des élytres grisâtre avec de larges macules d'un noir velouté et
une tache roussâtre ou blanche. Forme générale robuste. . . . . . . . . . . . . . . 4.
Membrane des élytres uniformément sombre ou sombre avec la base claire.
Forme générale bien plus grêle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.
4. Lobe antérieur du pronotum fortement transverse. Membrane des élytres
avec une petite macule jaunâtre mal définie.............. 3. rufescens.
- Lobe antérieur du pronotum à peine plus large que long. Membrane des ély-
tres avec une fascie transverse blanche bien nette, débordant la cellule
interne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4. nitidicollis.
5. Membrane des élytre~ entièrement sombre................... 5. Collarti.
- Membrane des élytres sombre avec sa base largement testacée.. 6. Monodi.

Subgen. Spilodermus STAL

1. Pronotum rouge. Élytres sombres avec l'apex, une large fascie postmédiane
et une petite tache près du clavus blancs. . . . . . . . . . . .. 7. argenteopilosus.

1. P. (Cleptocoris) chiragra FABRICIUS, 1803, Syst. Rhyng., p. 278 (Reduvius);


type: Madère (Mus. Copenhague). - FIEBER, 1861, Europ. Hem., p. 157. - STAL,
1868, Hem. Fabr., l, p. 120. - MULsANT et REY, 1873, Hist. Nat. Pun. Fr., p. 60. -
WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII, p. 95 et 96. - PUTON, 1899, Cat.
Hem. Palearct., 4e édit., p. 48. - REUTER, 1888, Rev. Syn., II, p. 353. - OSHANIN,
1912, Kat. paliiark. Hem., p. 51. - tulvogutiatus HERRICH-SCHAEFFER, 1842, Wanz.
Ins., VI, p. 105, fig. 675; type : Espagne (Mus.?).
PIRATITAE. - PIRATES 233:
Long. 10-12 mm. - Noir avec le clavus et la membrane plus ou moins roussâtres.
Corie avec une tache oblongue contre le clavus-, membrane avec une petite tache
dans l'angle proximal externe de la cellule interne et une petite bande le long de l'a-
pex de la corie, à l'extérieur de la cellule externe; toutes ces taches jaunes. Connexi-
vum taché de jaune dans l'angle proximal interne de chaque segment; tête, prono-
tum, écusson, connexivum, pattes et face ·ventrale avec une courte pubescence cou-
chée argentée, disposée en bandes sur le lobe antérieur du pronotum, cette pubescence
mêlée de longues soies érigées. Corie avec une assez longue pubescence dorée. Lobe
antérieur du pronotum large, peu convexe, peu profondément sillonné en arrière;
lobe postérieur peu saillant latéralement, plus long au milieu que sur les côtés. Cellule
externe de la membrane près de trois fois plus large à l'apex qu'à la base.
Mâle: valves génitales très larges en arrière. Apophyse ventrale très longue et
aiguë, légèrement sinuée (fig. 415 et 416).
TCHAD: N'Guigmi, Agadem à Kouiez. - SOUDAN EGYPTIEN. - ABYSSINIE. -
FEZZAN. - ÉGYPTE. - MADÈRE. - CANARIES.

2. P. (Cleptocoris) strepitans RAMBUR, 1842, Faun. And., p. 174; type: Espagne


(Mus.?). - LucAs, 1849, Expl. Alg., Ins., p. 52, Hem. Pl. 1, fig. 6. - FIE BER, 1861,
Europ. Hem., p. 57. - MULSANT et REY, 1873, Hist. Nat. Pun. Fr., p. 61. - WALKER,
1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII, p. 95 et 96. - STAL, 1874, Enum. Hem., IV,
p. 58. - PUTON, 1880, Syn. Hem. Het. Fr., p. 174. - OSHANIN, 1912, Kat. palaark.
Hem., p. 51. - JEANNEL, 1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 249. - STI-
CHEL, 1927, III. - Bestim. Deutsch. Wanz., 5, p. 125. - niger HERRICH-SCHAEFFER,
1835, Hem. 1, p. 98; type: Espagne (nom. nud.). - SIGNORET, 1860, Ann. Soc. ent.
Fr. p. 960. - WALKER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII, p. 109 et 110. - KIR-
KALDY, 1909, Cano Ent., XLI, p. 32. - unicolor HERRICH-SCHAEFFER, 1835, Wanz.
Ins., III, p. 90, fig. 314; type: Espagne (Mus.?). - coracinus GARBIGLIETTI, 1869,
Bun. Soc. ent. Ital., l, p. 197, type: Sardaigne (Mus.?). -lugubris STAL, 1855, Oefv.
Vet. Ak. Forh., p. 318; type: Nubie (Musée Stockholm); 1865, Hem. afric., III,
p. 118; 1874, Enum. Hem., IV, p. 58. - REUTER, 1883, Act. Soc. Scient. Fenn"
XII, p. 311. - CARLINI, 1895, Ann. Mus. Civ. Gen., XXXV, p. 118. - JEANNEL,
1919, Voy. AlI. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 249. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3) sect. II, l, p. 145.
var. ruftpennis LUCAS, 1849, Expl. Scient. Alg., Ins., p. 52; Hem., Pl. l, fig. 7,
type: .,;\lgérie (Mus. Paris). - MULsANT et REY, 1873, Hist. nat. Pun. Fr., Reduv.,
p. 60. - STICHEL, 1927, III. Bestim. Deutsch. Wanz., 5, p. 125.
Long. 10-12 mm. -- Tête, pronotum, écusson et pattes noirs avec parfois de légers
reflets métalliques. Élytres bruns de poix avec les nervures de la carie, une petite
tache près de la base de la cellule interne de la carie et la base de la cellule interne de
la membrane rousses, cette coloration étant masquée à la base de la cellule interne
de la carie par une petite tache d'un noir velouté. Chez certains exemplaires les ély-
tres sont d'Un brun de poix très foncé, presque noir et la petite tache noire de la mem-
brane devient indistincte (1). Chez d'autres, au contraire, la carie, à l'exception de sa
cellule interne, est d'un beau roux ochracé et les deux cellules de la membrane sont
d'un noir velouté, cette coloration étant interrompue par une tache blanche située
dans l'angle proximal externe de la cellule interne (var. rufipennis LUCAS). Tête,
pronotum et face ventrale avec une assez dense pubescence argentée mêlée de longues

1. On pourrait nommer ces formes extrêmes var. lugubris STîL, mais il existe tant d'irl'termé-
diaires avec la forme typique que la séparation nette de ces formes est pratiquement impossible.
234 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

soies. Lobe antérieur. du pronotum large et convexe; lobe postérieur un peu moins
long que la moitié de l'antérieur, aussi long sur les côtés qu'au milieu.
Mâle: valves génitales relativement étroites. Apophyse du bord ventral du pygo-
phore courte et comprimée latéralement à l'apex, très large et transverse à la base,
la carène postérieure très effacée (fig. 416 et 417). '
TOUTE L'AFRIQUE, de l'Algérie au Zambèze, à Madagascar et à la Réunion. En
Afrique noire française cette espèce semble localisée dans les zones de savanes: Tchad,
Soudan, Dahomey, Haute-Sangha.

3. P. (Cleptocoris) rufescens, n. sp. - Type: un cf du Moyen-Chari (Mus. Paris).


Fig. 411. Long. 10-11 mm. - Tête, pronotum et écusson noirs, avec de légers

411. 412. 413. 420.


FIG. 411, Pirales rutescens, n. sp. - 412, idem, pygophore du mâle vu de profil. - 413, idem, apo-
physe du bord ventral du pygophore vue de profil. - 414, P. chiragra FABRIcms, pygo-
phore du mâle vu de profil. - 415, idem, apophyse du bord ventral du pygophore vue de
profil. - 416, P. slrepilans RAMBUR, pygophore vu de profil. - 417, idem, apophyse du bord
ventral du pygophore vue de profil. - 418, P. Collarli SCHOUTEDEN, pronotum. - 419, P. nili-
dicollis REUTER, pygophore vu de profil. - 420, P. argenleopilosus SCHOUTEDEN, pygophore
vu de pro fil.

reflets métalliques. Clavus, cellule interne de la corie et membrane brun foncé,. les deux
cellules de la membrane d'un noir velouté avec une petite tache claire dans l'angle
proximal externe de la cellule interne, 'reste de la corie brun clair, légèrement enfumé
vers l'extérieur. Connexivum brun foncé avec la moitié basale de chaque segment
testacé. Poitrine, abdomen et pattes bruns, les fémurs intermédiaires et postérieurs
testacés à la base. Pubescence comme chez les espèces précédentes. Lobe antérieur
du pronotum relativement étroit, très convexe, profondément sillonné en arrière;
lobe postérieur un peu moins long que la moitié de l'antérieur.
Mâle: valves génitales un peu plus courtes et plus larges que chez strepitans
(fig. 412). Apophyse ventrale triangulaire, très aiguë, sa carène postérieure bien mar-
quée et brusquement échancrée à la base (fig. 413).
OUBANGUI-CHARI: Fort Archambault: Boungoul (Ba-Karé), quatre exemplaires
récoltés de décembre à mars (Dr. DECORSE et A. CHEVALIER).
. -,
,
\
~

- , :......
\

PIRATlTAE. - PIRATES 235

4. P. (Cleptocoris) nitidicollis REUTER, 1881, Act. Soc. Scient. fenn., XII, p. 44;
type: Afrique occidentale (Mus. Berlin). - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3) sect. II, 1, p. 145; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 21.,
Long. 9-10 mm. - Tête, pronotum et écusson noirs, très luisants, le lobe pos-
térieur du pronotum souvent rufescent. Élytres roux ou brun sombre, la moitié basale
du clavus et les deux cellules de la membrane noir velouté, la cellule interne avec, en
outre, une petite macule transverse blanch? dans l'angle proximal externe. Connexi·
vum brun de poix, la moitié basale de chaque segment testacée. Abdomen et pattes
noirs ou roux. Pronotum des cf bien plus étroit que celui des 9, son lobe antérieur
avec un court et profond sillon médian en- arrière, situé au fond d'une dépression
ovalaire. Lobe postérieur fortement déprimé latéralement. Pubescence argentée plus
longue et bien moins dense que chez les espèces précédentes. Soies érigées plus longues
et plus nombreuses. Mâle macroptère, femelle brachyptère.
Mâle: valves génitales moins larges et plus fortement courbées que chez rufes-
cens (fig. 419). Apophyse ventrale du pygophore identique.

GUINÉE PORTUqAISE. - FERNANDO-POO. - GABON: environs de Lamabaréné. -


OUBANGUI-CHARI: Mandjaffa. - CAMEROUN. - CÔTE D'IvOIRE: Danané. - CASA-
MANCE. - CONGO BELGE.

5. P. (Cleptocoris) Collarti SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool.,


(3), sect. II, l, p. 143; type: Congo belge (Mus. Congo belge).
Fig. 418. Long. 10,5-12,5 mm. - Tête, pronotum, écusson et poitrine noirs,
ainsi que l'apex de l'abdomen, Antennes et pattes brun foncé. Base de l'abdomen
et élytres jaune d'ocre avec le clavus, la membrane et.la cellule interne de la co rie
brun foncé. Chez certains exemplaires l'abdomen est entièrement noir. Pubescence
argentée longue et assez dense, poils érigés très nombreux. Tête petite et étroite.
Pronotum étroit, à lobe antérieur à peu près aussi long que large, assez fortement
sillonné en arrière au milieu; lobe postérieur débordant largement l'antérieur, à
peu près aussi long que la moitié de celui-ci. Élytres des cf à peu près aussi longs que
l'abdomen. Élytres des 9 brachyptères n'atteignant que la base du cinquième seg-
ment abdominal. Chez ces 9 le lobe antérieur du pronotum est plus large et plus
convexe.

MOYEN-CONGO : Brazzaville. - CONGO BELGE.

6. P. (Cleptocoris) Monodi, n. sp. - Type: une 9 du Sénégal (Mus. Paris).


Long. 12,5 mm. - Très proche de l'espèce précédente dont il diffère, outre la
coloration des élytres par son abdomen à moitié basale orangée et par le lobe antérieur
de son pronotum qui est beaucoup plus large, densément hérissé de longs poils blan-
châtres et portant un sillon' médian postérieur situé dans une large fovéole ovalaire.

SÉNÉGAL.

7. P. (Spilodermus) argenteopilosus SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge,


Zool., (3), 8'ect. II, p. 142; type: Congo belge (Mus. Congo belge).
Long. 10-11 mm. - Tête noire à reflets métalliques. Pronotum et écusson rouge
sombre. Élytres brun sombre, les deux cellules de la membrane noir velouté. En outre,
la membrane porte une large fascie arquée se prolongeant le long du bord interne,
une tache apicale et une petite ligne contre l'apex de la corie blanches. Corie avec une
petite bande blanche oblique contre le clavus. Connexlvum noir, chaque segment
236 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

plus ou moins largement marqué de blanc en avant. Antennes brunes avec le premier
article plus sombre. Poitrine rouge brun en avant, noirâtre en arrière. Apex des han-
ches et· base des fémurs et des trochanters testacés. Pleures, base des segments abdo-
minaux Ill-V couverts de pubescence argentée couchée et dense. Une pubescence
de même couleur mais éparse et dressée sur la face dorsale. Tête et pronotum àllon-
gés, finement granuleux, le lobe antérieur du pronotum avec des bandes lisses, plus
large que long, très convexe. Angles latéraux peu saillants. Fossette spongieuse des
tibias antérieurs égale au tiers de la longueur du tibia.
Mâle : valves génitales étroites régulièrement courbées et élargies à l'apex
(fig. 420). Apophyse ventrale du pygophore comme rufescens et nitidicollis.

GUINÉE FRANÇAISE: Camayenne dans la presqu'île de Konakry, région du Mont


Nimba: Pierré Richaud. - CAMEROUN: env. de Dschang, 1.500 m. - CONGO BELGE. -
AFRIQUE ORIENTALE ANGLAISE.

Gen. FUSlUS STÂ.L

Fusius ST.h, 1862, Stett. ent. Zeitschr., XXIII, p. 458; type: rubricosus S'fiL
(Afrique), 1865, Hem. Afric., III, p'. 115; 1866, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 250; 1874,
Enum. Hem., IV, p. 57 (Pirates subgen.). - JEANNEL, 1919, Voy. AIL Jeann. Afr.
or., Hem. III, p. 242, 251. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3),
sect. II, 1, p. 145.
Stature plus large que les Pirales. Tête allongée, peu déclive en avant, le lobe
antérieur trois fois plus long que le postérieur, séparé de celui-ci par un sillon convexe
en avant, angulé au milieu. Yeux peu saillants, petits, moins larges que la moitié
de l'espace qui les sépare. Ocelles extrêmement petits, très écartés, non saillants.
Rostre très robuste, à premier article très court; article II deux fois et demie plus
long que le l, son apex dépassant en arrière le niveau du bord postérieur de l'œil.
Premier article des antennes épaissi à l'apex, un peu plus court que la partie préocu-
laire de la tête; article II aplati, large, très étroit à la base, deux fois et demie plus
long que le 1; article III un peu plus long que la moitié du Il; article IV un peu plus
long que le III; articles Il et III séparés du précédent par un petit nodule interca-
laire.
Pronotum très large, à angles antérieurs obtus. Lobe antérieur transverse, peu
convexe, sillonné au milieu sur ses deux tiers postérieurs, séparé du lobe postérieur
par une profonde dépression. Lobe postérieur convexe, aussi long que la moitié de
l'antérieur. Écusson fortement rebordé, terminé par une courte pointe mousse hori-
zontale. Élytres à nervation caractéristique de la sous-famille. Fémurs antérieurs
extrêmement gros, aplatis et garnis de longues soies en dessous, l'arête interne armée
d'une rangée de petits tubercules dentiformes. Fémurs intermédiaires et postérieurs
robustes. Tibias antérieurs et intermédiaires dilatés, obliquement tronqués à l'apex,
la troncature portant une fosse spongieuse qui occupe les deux cinquièmes de la lon-
gueur des tibias antérieurs. Tarses assez forts, le premier article très petit, le troisième
un peu plus long que le deuxième.
Abdomen avec seulement les deux premiers segments carénés. Connexivum sim-
ple, débordant légèrement les élytres.
Mâle: sternite VIII fortement denté au milieu. Pygophore assez grand, très
convexe, complètement membraneux dorsalement. Valves génitales très larges et
triangulaires (fig. 422), cachant l'apophyse ventrale qui est grande, triangulaire, très
aiguë à l'apex, fortement asymétrique (fig. 423 et 424). Pénis large à la base, fortement
PIRATITAE. - LESTOMERUS 237
acuminé vers l'apex qui est en forme de bec ( fig. 402). Face ventrale avec un large
sclérite remontant sur la face droite. Bloc anal fortement chitinisé.
Femelle: complexe génito-anal comme c~ez Pirates, mais les lames du sternite
VIII largement arrondies.
Distribution. - Une seule espèce répandue dans toute l'Afrique intertropicale

Fusius rubricosus STAL, 1855, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 38 (Pirates); type
Caffrerie (Mus. Stockholm); 1862, Stett. ent. Zeitschr., XXIII, p. 458; 1865, Hem.
afric., III, p. 115 (Fusius) ,. 1874, Enum. Hem., IV, p. 57 (Pirates subgen.). - WAL-
KER, 1873, Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII,
p. 109 et 111 (Pirates). - JEANNEL, 1919,
Voy. Al!. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 243.
- SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo
belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 145; 1944,
Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 21. - basi-
,coUis SIGNORET, 1858, in Thomson, Arch.
ent., II, p. 310 (Pirates).
var. H. flavurn REUTER, 1881, Act.
Soc. Scient. Fenn., XII, p. 310 (Pirates
subgen.); type: Gabon (Mus. Stockholm).
Fig. 421. Long. 9-11 mm. - Coloration
assez variable: tète, lobe antérieur du pro-
notum, écusson et pattes noirs de poix. "28.
'Tarses fauves. Lobe postérieur du pronotum
et élytres rouges (f. t.) ou jaunes (var.
H. flavum), les élytres avec le clavus, une
tache sur la corie contre le clavus et la
membrane noirs. Chez certains exemplaires 424.
le bord collaire du pronotum est rouge, ou
FIG. 421, Fusius rubricosus STÂL. - 422,
bien la membrane des élytres porte une pygophore du mâle vu de profil. - 423,
bande transverse plus ou moins étendue apophyse du bord ventral du pygophore
qui sépare parfois en deux la couleur noire. vu de profil. - 424, idem, vue par l'apex.
Base des fémurs parfois jaunâtres. Connexi-
vum rouge ou jaune, cette coloration s'étendant de façon variable sur l'abdomen.
Lobe antérieur du pronotum avec des bandes de soies peu denses insérées dans un
petit point enfoncé. Lobe postérieur ponctué.
Toute l'Afrique, du SÉNÉGAL à la CAFFRERIE.

Gen. LESTOMERUS AMYOT et SERVILLE

Lestomerus AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. nat. Ins., Hém., p. 322; type:
L. spinipes SERVILLE. - STAL, 1865, Hem. Afric., III, p. 114;, 1866, Oefv. Veto
Ak. Fôrh., p. 250; 1874, Enum. Hem., IV, p. 59 (Pirates subgen.). - DISTANT, 1904,
Fn. Brit. India, Rhynch. II, p. 297 (Pirates, pro parte). - JEANNEL, 1919, Voy. Al!.
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 243 et 253. - Leptomerus SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus.
Congo belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 145; 1944, Explor. Parc nat. Albert, 45, p. 21.
Subgen. Brachysandalus STAL, 1866, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 251; type: B.
[urca S'Lh (Australie); 1874, Enum. Hem., IV, p. 59. - JEANNEL,' 1919, Voy. All.
Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 253.
238 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Mâles macroptères; femelles macroptères ou microp'tères.


Macroplères: tête aussi longue que large avec les yeux, sa partie préoculaire plus
longue que large, le lobe antérieur troi;; fois plus long que le postérieur, celui-ci très
court. Tempes très courtes, saillantes. Yeux volumineux, plus larges que l'espace
qui les sépare. Ocelles gros et saillants, plus larges que l'espace qui les sépare. Sillon
interoculaire arqué en avant. Rostre très robuste, à article II une fois et demie plus
long que le I. Premier article des antennes renflé, arqué, aussi long que la partie préo-
culaire de la tête; article II deux fois ou deux fois et demie aussi long que le 1 ; article III
à peu près aussi long que le II; article IV plus long que le III.
Pronotum large en arrière, étroit en avant, avec ses angles antérieurs tuberculés;
lobe antérieur sillonné au milieu, fovéolé en' arrière, portant des stries longitudi-
nales plus ou moins profondes. Écusson triangulaire, profondément fovéolé au milieu
terminé par une courte saillie arrondie. Pleures finement ridées et granuleuses. Fémurs
antérieurs et intermédiaires dilatés, surtout les antérieurs, et armés en dessous de
deux rangées de dents inégales. Tibias antérieurs et intermédiaires dilatés à l'extré-
mité, obliquement tronqués, la troncature portant une large fosse spongieuse toujours
plus courte que la moitié du tibia (fig. 400). Premier et deuxième articles des tarses
réunis plus courts que le troisième. Élytres un peu plus longs que l'abdomen.
Microplères : Yeux plus petits, moins saillants, moins larges que l'espace qui
les sépare, ce qui fait parattre les tempes très saillantes. Ocelles beaucoup plus petits,
moins larges que l'espace qui les sépare. Lobe antérieur du pronotum très gros, subor-
biculaire. Lobe postérieur étroit, débordant légèrement le lobe antérieur sur les côtés.
Moignons alaires très courts. Abdomen large, lisse ou canaliculé en long et ridé en
travers.
Mâle: pointe ventrale du sternite VIII longue et aiguë ou large et arrondie.
Pygophore petit, convexe, ouvert dorsalement. Bloc anal fortement chitinisé, relié
au pygophore par deux petits sclérites mal définis. Apophyse ventrale du pygophore
assez longue, échancrée à la base, de forme variable. Pénis comme dans les genres
précédents, son sac interne armé de petites sclérifications finement épineuses.
Femelle: tergite IX très grand, sa partie apicale séparée de la proximale par un
sillon bisinué. Lames db. sternite VIII arrondies en dessous, subangulées au milieu
et rectilignes en dessus, à gonapophyses' très grandes.

Distribution. - Genre répandu dans toutes les régions chaudes de l'Ancien Monde
par ses deux sous-genres (une espèce nouvelle décrite plus loin appartient au subgen.
Brachysandalus qui n'était jusq_u'ici connu que d'Australie et d'Indo-Malaisie).

TABLEAU DES ESPÈCES

1. Élytres noirs avec quelquefois le clavus légèrement roussâtre .


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Subgen. Lestomerus.
Élytres noirs avec des taches jaunes et le clavus jaune .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Subgen. Brachysandalus.

Subgen. Leslomerus AMYOT et SERVILLE

1. Pattes noires ou brun de poix. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.


Pattes jaunes parfois, avec les genoux et l'apex des tibias noirs. 1. ochropus.
2. Fémurs antérieurs dentés en dessous. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.
- Fémurs antérieurs inermes en dessous. Entièrement noir....... 2. pilipes.
\ ~, -

PIRATITAE. - LESTOMERUS 239

3. Pronotum noir, très luisant, souvent avec des reflets métalliques. Femelle
microptère, à ~bdomen canaliculé en dessus................ ;? spinipes.
- Pronotum noir mat. Femelle microptère (seule connue) avec l'abdomen lisse
en dessus. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 4. dubius.

Subgen. Brachysandalus ST.h

1. Tête, pronotum, abdomen et une large tache sur les élytres, autour de l'écus-
son jaune................................................. 5. bico1or.

1. Lestomerus (s. str.) ochropus STh, 1865, Hem. afric.-, III, p. 114; type: Caf-
frerie (Mus. Stockholm); 1874, Enum. Hem., IV, p. 59. - WALKER, 1873, Cat. Hem.
Het. Brit. Mus., VII, p. 91. - ochripes STh 1855, Oefv. Veto Ak. Fôrh., p. 38 (Pi-
rates); type: CafIrerie (Mus. Stockholm). - nigrigenu FALLOu, 1891, Rev. Ent., X,
p. 99 (Pirates); type: Sierra-Leone (Mus. Paris). - nigrigenu BERGROTH, 1892,
Rev. Ent., XI, p. 263.':- planus var. nigrigenu SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo
belge, Zoo!., (3), sect. II, l, p. 145.
var. p1anus WALKER 1873, Cat. Hem. Het. et Brit. Mus. VII, p. 111 (Pirates);
type: Gambie (Brit. Mus.). - SCHOUTEDEN 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zoo!.,
(3), Sèct. II, l, p. 145; 1944, Explor. Parc Nat. Albert, 45, p. 21 (Leptomerus).
Long. 12-13 mm. - Tête, pronotum, écusson, élytres et face ventrale noir ou
brun de poix, luisants, le clavus parfois jaunâtre. Rostre jaune. Pattes jaune clair
avec les genoux et l'apex des tibias rembrunis (forme typique) ou entièrement jaunes
(var. planus).
Tête courte, finement rugueuse. Ocelles fortement surélevés. Deuxième article
des antennes deux fois plus long que le premier. Pronotum luisant, à sillon médian
pro'fond et sculpture très superficielle. Angles antérieurs très peu saillants, coniques,
mousses à l'apex. Cellule apicale interne de l'élytre triangulaire avec son angle apical
très aigu. Fémurs antérieurs armés, sur leur moitié apicale, de deux rangées d'épines
serrées, fines et aiguës. i

Présentt:: également des ç;? microptères dont les élytres atteignent au plus le
milieu du tergite III.
Mâle: Apophyse ventrale du pygophore étroite et transverse à la base, de section
triangulaire vers l'apex, échancrée à peu près au milieu de sa longueur (fig. 429 à
1). Apex du pénis aigu.

SÉNÉGAL. - SIERRA-LEONE: Rhobomp. - GUINÉE FRANÇAISE: Kouroussa, Pierré


Richaud, Nion et Kéoulenta dans la région du Mont Nimba. - LIBÉRIA : Monrovia. -
OUBANGUI-CHARI: Krébédjé près de Fort-Sibut. - GABON. - CONGO BELGE. - ABYS-
SINIE. - CAFFRERIE.

2. Lestomerus (s. str.) pilipes, n. sp. - Type: une ç;? macroptère de Haute-Guinée
(Mus. Paris).
Long. 17 mm. - Entièrement noir, luisant, avec la membrane des élytres, le
clavus et la partie de la coriè situ'ée contre le clavus mats. Pubescence des pattes et
ongles roux.
Tête courte, finement vermiéulée. Ocelles médiocrement surélevés. Tempes non
saillantes. Deuxième article des antennes un peu plus d'une fois et demie aussi long
que le premier. Pronotum rugueux avec les lignes longitudinales saillantes de la sculp-
ture lisses et le sillon longitudinal médian peu profond. Angles antérieurs très sail-
lants, coniques, arrondis à l'apex, rejetés latéralement. Lobe antérieur du pronotum
'240 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

deux fois plus long que le lobe postérieur. Lobe postérieur du pronotum fortement
rugueux, marqué de profondes strioles enchevêtrées. Cellule apicale interne de l'élytre
une fois et demie aussi longue que large à la base, étroite, son angle apical peu aigu.
Parties luisantes de l'élytre très finement rugueuses. Face ventrale des fémurs hérissée
de longues soies. Connexivum débordant largement les élytres, très finement vermi-
culé, les parties saillantes de la sculpture luisantes, les parties creuses mates, la marge
latérale luisante. Femelles macroptères ou microptères.

HAUTE-GUINÉE; Nion et Pierré Richaud dans la région du Mont Nimba (M. LA-
MOTTE).

3. Lestomerus (s. str.) spinipes SERVILLE, 1831, Ann. Sc. Nat., XXIII, p. 216
/Pirales); type: Sénégal (Mus. Paris). - AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. Nat. Ins.,

426.
j~
427. 428.

425. 433. 434. ' 435.


FIG. 435,425, Les/omerus spinipes SERVILLE. - 4~6, idem, pygophore du mâle vu de profil. - 427,
idem, apophyse du bord ventral du pygophore vue de profil. - 428, idem, vue par l'apex. -
429, L. oehropus STîL, pygophore vu de profil. - 430, idem, apophyse du bord ventral du
pygophore vue de profil. - 431, idem, vue par l'apex. - 432, L. (Braehysandalus) bieolor,
n. sp. - 433, idem, pygophore vu de profil. - 434, apophyse du bord ventral du pygophore vue
de profil. - 435, idem, vue par l'apex.

Hem., p. 323. - STh, 1865, Hem. Afric., III, p. 114; 1874, Enum. Hem., IV, p. 59
(Pirales subgen. Leslomerus). - WALKER,' 1873, ·Cat. Hem. Het. Brit. Mus., VII,
p. 91. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 146.
Long. 20-24 mm. - Entièrement noir avec les deux derniers articles des antennes
et la pubescence des pattes et de la face ventrale bruns. Pattes et face ventrale parfois
brunâtres. Pronotum et élytres avec de légers reflets métalliques.
Fig.425.-Macroplères :Tête très finement granuleuse. Yeux très gros et saillants,
bien plus larges que l'espace qui les sépare (cn ou un peu moins larges (?). Ocelles
fortement surélevés. Pronotum très brillant, à sillon médian étroit mais bien marqué
et sillons latéraux très finement striés. Base du pronotum sinuée vers les angles laté-
raux. Angles antérieurs coniques, très saillants, rejetés latéralement. Cellule apicale
,. \'~'
, ~ ,

PIRATITAE. - LESTOMERUS 241

interne de l'élytre subtronquée àl'apex.Fémurs antérieurs armés, sur leurs deux tiers
apicaux, de deux rangées de fortes épines espacées et leurs intervalles garnis d'épines
plus petites et de longues soies.
Femelles microplères: Ocelles non surélevés, très petits, quatre fois moins larges
que l'espace qui les sépare. Lobe antérieur du pronotum très convexe, profondément
sculpté, bien plus large que long avec sa base de peu plus large que le bord antérieur;
lobe postérieur cinq fois moins long que le lobe antérieur, à peine plus large. Moignons
élytraux aussi courts que l'écusson, présentant un clavus distinct mat, une bande
externe brillante correspondant il la corie et une partie apicale mate correspondant
à la membrane. Abdomen ovalaire, luisant, fortement ridé en travers et portant sur
toute sa longueur six longues dépressions longitudinales.
Mâle: Apophyse ventrale du pygophore transverse à la base, de section triangu-
lai~e il l'apex, très faiblement échancré il la base de la face externe (fig. 427 et 428).
Valves génitales larges (fig. 426). Apex du pénis largement ovalaire.
SÉNÉGAL: M'Bambey. - GUINÉE FRANÇAISE : Konakry. - SIERRA-LEONE. -
LIBERIA: Monrovia. - DAHOMEY : plateau de Zaguanado. - CAMEROUN : Pama-
Quelle. - OUBAI\:GUI-CHARI : Fort Sibut. - ABYSSINIE. - CONGO BELGE (1).

4. Lestomerus (s: str.) dubius, n. sp. - Type: une <;? microptère de Haute-Guinée
(Mus. Paris).
Long. 24 mm. - Noir, mat. Deuxième et troisième articles des antennes, sauf
leur base et leur apex, roux ainsi que les tarses et la pubescence des pattes.
Femelle microplère : tête très finement granuleuse. Yeux très gros, bien plus larges
que l'espace qui les sépare. Ocelles assez gros, un peu moins larges que l'espace qui les
sépare, médiocrement surélevés. Deuxième article des antennes deux fois et demie
plus long que le premier. Lobe antérieur du pronotum à sculpture superficielle, bien
plus large que long, avec sa plus grande largeur en arrière du milieu, le sillon médian
peu profond, entier, se terminant en arrière dans une profonde fossette ovalaire.
Lobe postérieur fortement et irrégulièrement ridé en travers, à peine plus large que
le lobe antérieur et un peu moins long que la moitié de celui-ci. Moignons élytraux
un peu plus courts que l'écusson, de texture uniforme sur toute leur surface. Abdomen
{)valaire, chaque tergite finement et superficiellement ridé en travers en arrière,
l'abdomen avec deux dépressions longitudinales obsolètes près du milieu, sur les
tergites II il VII. Denticulations des fémurs comme chez spinipes.
GUINÉE: région du Mont Nimba, camp IV à 1.000 m. d'altitude (M. LAMOTTE).

5. L.(Brachysandalus) blcolor, n. sp/- Type: un cf de la Côte des Somalis (Mus.


Paris).
Fig. 432. - Long. 13-17 mm.- Ochracé, la face ventrale du thorax et les élytres
noirs, ces derniers avec une tache commune arrondie, au niveau de l'apex de l'écus-
son, et l'apex de la membrane jaunes. En outre, chez certains exemplaires, la partie
-antérieure du lobe postérieur du pronotum et l'apex des fémurs sont noirs.
Tête courte, finement granuleuse, densément pubescente, à tempes largement
arrondies, yeux très petits, moins larges que la moitié .;le l'espace qui les sépare.
Ocelles assez 'grands, non surélevés, plus étroits que l'espace qui les sépare. Premier
article des antennes à peu près aussi long que la moitié du deuxième. Lobe antérieur

1. C'est par erreur que cette espèce a été signalée d'Afrique orientale (JEANNEL, 1919, Voy.
Ail. Jeann. Afr. Or., Hem. III, p. 253). Il s'agit, en réalité, d'une espèce voisine, L. Rendalli
DISTANT.
16
242 RÉDUVIlDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

du pronotum presque plan sur le disque, à sculpture et sillon médian très effacés.
Lobe postérieur assez fortement ponctué. Les deux lobes densément et longuement
pubescents de jaune, ainsi que l'écusson et la corie des élytres. Fémurs antérieurs,
armés, sur toute leur longueur de deux rangées de petits tubercules épineux très espa-
cés et de longues soies. Fémurs intermédiaires inermes.
Mâle: Valves génitales assez larges (fig. 343). Apophyse ventrale du pygophore
large, de section triangulaire sur toute sa longueur, fortement échancrée à la base
(fig. 434 et 435). Apex du pénis largement ovalaire.
TERRITOIRE DU TCHAD: Fort-Lamy (Dr. DECORSE). - SOUDAN ÉGYPTIEN: Kosti
(G. BABAULT). - ABYSSINIE: Laga Miesso dans la région de Diré Daoua (Dr. ROGER).-
CÔTE DES SOMALIS: Mont Goudah, 1.500 m., sur le plateau de Dai (E. AUBERT DE LA
RuË).

Gen. SIRTHENEA SPINOLA

Sirlhenea SPINOLA, 1840, Essai Hem., p. 100; type: S. carinala FABRICIUS


(Floride). - STAL, 1865, Hem. Afr., III, p. 113; 1866, Oefv. Vet. Ak. Fôrh., p. 250;
1872, Enum. Hem., Il, p. 104; 1874, Enum. Hem., IV, p. 56. - CHAMPION, 1898,
Biol. centr. Am., Rhynch. Il, p. 220. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. India, Rhynch. Il,
p. 303. - HORVÀTH, 1909, Ann. Mus. ,Hungar., VII, p. 356. - JEANNEL, 1919, Voy.
All. Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 242, 254. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus. Congo
belge, Zool., (3) sect. Il, l, p. 146. - Rasahus AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. Nat.
Ins., Hem., p. 325 (pro parle).
Subgen. Monogmus HORvÀTH, 1914, 1. cit., p. 357, 366; type: alrocyanea
HORVÀTH (Madagascar).
Tête très allongée, à lobe antérieur plus de trois fois plus long que le postérieur.
Yeux gros et saillants, moins larges que l'espace qui les sépare. Ocelles assez gros,
faiblement surélevés, plus éloignés l'un de l'autre qu'ils ne le sont des yeux. Antennes
insérées un peu en arrière du milieu de la partie préoculaire de la tête, à premier article
n'atteignant pas le sommet de la tête (Sirlhenea s. str.) ou le dépassant (subgen.
M onogmus). Rostre très allongé, à article Il près de quatre fois plus long que le I.
Pronotum convexe, progressivement élargi d'avant en arrière, la constriction
entre les deux lobes peu marquée. Lobe antérieur plus de deux fois plus long que le
postérieur, portant un sillon longitudinal médian et trois sillons latéraux plus ou moins
marqués. Angles antérieurs obtus, bord collaire fortement échancré. Base légèrement
échancrée devant l'écusson. Écusson triangulaire, sans rebord ni pointe bien marquée
à l'apex. Élytres étroits et allongés, à nervation caractéristique de la sous-famille,
la cellule apicale interne très petite. Fémurs antérieurs très larges, comprimés l,até-
raIement et carénés ventralement. Tibias antérieurs courts et épais, obliquement
tronqués et munis à l'apex d'une fosse spongieuse plus courte que la moitié du tibia.
Fémurs intermédiaires et. postérieurs assez épais. Tibias intermédiaires sans fosse
spongieuse.
Mâle: Pygophore allongé, peu convexe, à apophyse du bord ventral étroite à la
base, globuleuse au milieu et terminée par une petite lame transverse (fig. 438
et 439). Valves génitales allongées, larges à l'apex (fig. 437). Pénis membraneux,
globuleux, à branches du connectif longuement soudées à la base et face ventrale
couverte par un sclérite échancré à la base et déversé sur le côté droit à l'apex qui
est très large. Côté droit avec un sclérite peu chitinisé, strié en long et semblant arti-
culé sur la base du premier (fig. 403 et 404).
Femelle: Tergite IX vertical avec sa partie apicale carénée au milieu, échancrée
PIRATITAE. - SIRTHENEA 243

en courbe. Lames du sternite VIII larges et arrondies, à gonapophyses très courtes et


larges.
Distribution. - Ce genre est répandu dans toutes les régions tropicales du globe.
n est représenté sur le continent africain par sept espèces qui semblent toutes très rares.
Deux seulement, appartenant au subgen. Sirthenea s. sti'., se rencontrent en Afrique
française.

TABLEAU DES ESPÈCES

- Lobe antérieur du pronotum rouge, lobe postérieur noir........ 1. rapax.


Pronotum totalement noir.................................. 2. 1eo-nina.

1. Sirthenea (s. str.) rapax HORVÀTH, 1909, Ann. Mus. Hungar., VII, p. 356,
360; type: Cameroun (Mus. Budapest).
var. conco1or SCHOUTEDEN, 1931,
Ann. Mus. Congo belge, Zoo!., (3), sect.
II, l, p. 147'; type : Congo belge (Mus.
Congo belge).
, Fig. 436. Long. 15-20, 5 mm. - Tête,
pattes, premier article des antennes, milieu
de la poitrine et de l'abdomen, pourtour
des hanches, premier sternite, une petite
tache dans l'angle proximal externe de
chacun des segments du connexivum, jau-
nes. Lobe antérieur du pronotum jaune
rougeâtre avec les sillons noirs. Moitié
basale de la corie et base du clavus jaune,
1e reste de l'élytre noir avec seulement
l'apex jaune grisâtre. La var. concolor se
distingue du type par le lobe antérieur du
pronotum à sillon non marqués de noir,
le lobe postérieur plus rougeâtre latérale-
ment et la corie jaune sur son tiers basal
seulement.
CAMEROUN. - DAHOMEY: Ouidah.- FIG. 436, Sirthenea rapax, var. conca/or SCHOU-
CÔTE D'IvOIRE: Bouaké. - CONGO BELGE. TEDE"l. - 437, S. flalJiceps SIGNORET, de
Madagascar,. pygophore d'un mâle vu de
profil: - 438, idem, apophyse du bord ven-
2. Sirthenea (s. str.) 1eonina HOR- tral du pygophore vue de profil. - 439,
VÀTH, 1909,Ann. Mus. Hungar., VII, p.356, idem, vue par l'apex.
360; type: Sierra-Leone (Mus. Budapest).
Long. 21 mm. - Noir, luisant. Tête, excepté les côtés, flave testacé. Antennes et
rostre flaves, le dessus de l'article 1, l'article II et la base de l'article III fauve-noir.
Élytres noirs avec une macule basale subcarrée, commune à la corie et au clavus,
flave testacé et l'apex grisâtre. Milieu et côtés de l'abdomen flave testacé.
SIERRA-LEONE.
... ,l.

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244 RÉDUVIIDÉS DE L'AFRIQUE NOIRE

Gen. ECTOMOCORIS MAYR

Eclomocoris MAYR, 1865, Verh. Zool. Bot. Ges. Wien, XV, p. 438; type:
E. coloralus MAYR (Inde). - ST.h, 1866, Oefv. VeL Ak. Fôrh., p. 251; 1. ciL, 1872,
p. 46. - DISTANT, 1904, Fn. Brit. Ind., Rhynch. II, p. 289 et 291. - JEANNEL, 1919,
Voy. AIL Jeann. Afr. or., Hem. III, p. 242 et 245. - SCHOUTEDEN, 1931, Ann. Mus.
Congo belge, Zool., (3), sect. II, l, p. 139. - Eumerus KLUG, 1830, Symb. Phys., II;
type: feneslralus KLUG (Dongala). - ST.h, 1$74, Enum. Hem., IV, p. 56 et 61. -
Peirales SERVILLE, 1831, Ann. Sc. nat., XXIII, p. 215 (pro parle). - Rasahus
AMYOT et SERVILLE, 1843, Hist. nat. Ins. Hem.; p. 325 (pro parle).
Forme macroplère. - Tête large en arrière, étroite et fortement défléchie en avant.
Lobe postérieur très court. Cou distinct. Lobe antérieur séparé du postérieur par un
sillon arqué en avant. Yeux très gros, saillants, aussi larges ou plus larges que l'espace
qui les sépare. Ocelles gros et saillants, médiocrement surélevés. Premier article des
antennes épais, arqué, plus court que le lobe antérieur de la tête; article II deux fois
plus long que le premier, épais; article III plus grêle, à peu près aussi long que le
second; article IV très fin, un peu plus court que le III. Rostre très robuste, à article 1
très court, ·II une fois et demie aussi long que le 1.
Pronotum allongé, avec ses deux lobes séparés par une profonde constriction.
Lobe antérieur à peu près aussi long que large, atténué en avant, à côtés courbes, à
disque convexe et orné de bandes longitudinales mates, couvertes de pubescence,
séparées les unes des autres par des bandes luisantes. Lobe postérieur moins long
que la moitié de l'antérieur, se présentant sous la forme d'une bande arquée en arrière.
Angles antérieurs du pronotum en forme de petits tubercules arrondis, angles posté-
rieurs effacés et arrondis. Écusson très court, triangulaire, terminé en arrière par une
petite pointe mousse.
Élytres allongés, étroits, atteignant à peu près l'extrémité de l'abdomen. Région
apicale avec deux grand,es cellules, l'externe bien plus longue et plus large que l'in-
terne. Pattes très robustes. Hanches antérieures un peu plus courtes que la tête.
Fémurs antérieurs énormes, renflés, garnis de longues soies raides en dessous. Tibias
antérieurs épais, arqués, aplatis en dessous où ils sont garnis, sur la moitié, parfois sur
toute leur longueur, d'une large fosse spongieuse (fig. 401). Fémurs intermédiaires
courts, mais moins épais que les postérieurs. Tibias intermédiaire~ avec une fosse
spongieuse, comme les antérieurs. Fémurs postérieurs bien plus longs et moins épais
que les intermédiaires. Tibias postérieurs simples, longs et grêles. Tarses longs et
grêles, le premier article très court, le second deux fois au moins plus long que le pre-
mier et le troisième plus long que le second.
, Abdomen débordant largement les élytres, régulièrement convexe en dessous.
Formes brachyplères el microplères. - Ces formes existent dans un grand nombre
d'espèces, soit l'une, soit l'autre, soit même les deux à la fois. Comme il est de règle
chez les Reduviidae, elles présentent les caractères corrélatifs de la réduction alaire:
moindre développement du lobe postérieur du pronotum, tant en largeur qu'en lon-
gueur, et des caractères néoténiques : yeux plus petits et antennes plus courtes que
les macroptères.
Mâle: Tergite VII semi-ovalaire. Sternite VIn presque entièrement invaginé,
présentant en arrière une forte pointe médiane qui est le plus souvent seule visible
(fig. 442). Pygophore assez petit, entièrement membraneux dorsalement (fig. 444),
à bord ventral armé d'une très longue apophyse en forme d'épine lamelleuse il. l'apex,
de section triangulaire, au moins à la base et portant en arrière, et près de sa base,
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PIRATITAE. - ECTOMOCORIS 245

deux petites dents parallèles (fig. 445). A l'état de repos cette apophyse ventrale est
cachée par les valves génitales qui sont extrêmement larges et asymétriques, l'angle
supérieur de la valve gauche étant plus aigu que l'angle supérieur de la valve droite
(fig. 443, 446, 447). Pénis robuste portant de nombreuses sclérifications internes et
externes (fig. 448), notamment un grand sclérite occupant toute la face ventrale et
crochu à l'apex (fig. 449), un