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jean -CharLe6 GANTlf:R plus en plus confronté aux nombreux mi cro mycetes
qui se développent dans les cultures et pour lesquels
la littérature disponible est tres dispersée . Les ou vra
Summary: ges font souvent référe nces au x cham pignons micro
Mou{ds ore more and more often found in medicol scopiques classiques et parmi les ge nres proposés une
bio/agieal somples. Number of species i5 continually ou deux espèces sont référe ncées alors que le genre
increasing and it is not possible ta follow the copious en comporte plusieurs dizaines. Plu sieurs exe mples
bibliographyon the 5ubject. More thon 100.000 spe sont frappant.
cies of fungi Ofe known. Severol hundr€d of them have La consultation d'un ouvrage classiqu e de mycolo
been found os responsible of fungus diseases, sorne of gie médi cale décrit le genre Aspergillus sous quatre Ou
them being jatal. Diagnosis of most of thes€ micromy cinq "enti tés" telles que A. fumigatu s, A. niger, A. fia
cetes is generoily based on phenotypic choracters vus, A. nidu/ans et quelquefois A. versicolor. En fait on
obtoined on von"ous culture mediums. It i5 illusive ta oublie trop so uvent que ces cha mpigno ns ne so nt que
make an exact identification only on the bosis of les chefs de file des "Groupes" dé crits pa r Thom &
microscopie examina tian. Church en 1926 puis Thom & Raper en 1945 et enfin
en 196 5 par Raper & Fennell' . l orsque l'on o bserve
Résumé:
de plus près ce genre on s'a perçoit, non se ulement
Les moisissures sont de plus en plus souvent re n que la classification pro posée pa r Rape r & FenneU est
contrées dan s les preleveme nts e n biologie médicale. dé passée 2 , mais que chaque groupe re nfe rme de très
Le nom bre d'espèces ne cesse d'augme nter et il est nombreuses es pèces. Il en est de meme pour les gen
pratiquement impossible de suivre de façon assidue res connus de tous tels que Penicillium, Fusorium,
l'immense bibliographie qui se présente. Plus de Acremonium, Clado5porium...
100.000 espèces de champigno ns sont connues. Pour le biologiste une source de complication sup
Pa rmi elles plusieurs cen taines ont déjà été rendues plémentaire a surgi depuis une diza ine d'années, ('est
responsables d'infections fon giques t rès souvent mor l'outil moléculaire. Ces nouvelles techniques, lors
telles. Le diagnostic de la plupart de ces micromycè qu'elles sont jud icieuseme nt appliquées, nous confir
ment la grande he terogénéité de certains genres,
tes se fait essentielle ment par l'observation des
voire l'existence de complexes d'espèces . l a no men
caractères phé notypiques exprimés, da ns le temps,
clature s'en trouve très profo ndément remaniée avec
sur plusieurs milieux de culture. Il es t souvent illu créa tion de nouveaux genres et de nouvelles espèces.
soi re de faire une diagnose précise pa r une si mple et Il arrive méme que certaines espèces qui étaient
unique observation microsco pique. considérées comme appartenant au x Ascomycota se
voient propulsées dans tes Basidio mycota.
Introduction : Aujourd'hui devant l'importante augmentation des
agressions fongiques sur des sujets de plus en plus
Le biologiste se sen t bie n impui ssant devant la fragil isés, on ne peut plus se permettre de nommer
richesse et ta diversité du règne fongique, Il est de approxi mativement les champig nons qui sont isolés .
Nous avons grand besoin d'approcher au plus près
(l'ntfE! National dl' Référence de My<ologie & des Anti fong iques
InHit ut Pn teu r 25, ru,," du Docteur Rou ~, Paris 1. En 1965 Rape r 8. Fennell ont décri t l'ense mble des Asp4!fgillu5 con nus
l'-mail : ga ntil'r@pasteu d r dan s 18 grou pes
je. gafllier@ce p. u- psud .fT 2. En 1985 Samson a proposé 1.:1 création de so us -g enres et de sections
- q,u.". .
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Fig, 2 : Arbre phylogénétique des quatre embran·
chements des fumyrota avec les principaux ordres
concernant la myco logie médicale(d'après de Hoog
_""""".
E>,t.iu;Io & al., 2000)
W I1ô6
L - &.ldcr.trul En fait il n'a aucune valeur taxonomique. C'est un
embranchement fourre -tout dans leque l on a place
-to~1o pendant des déce nnies tous les espèces ne faisa nt pas
YCTl.i5 apparaître de sexualité. Il est bea ucoup plus sage de
'''''''''
Uilin)<. .
dire Qu'il s'agit d'un hyphomycète et d'attendre
les trava ux des mycologistes. On découvre très
~ "'"''' régulièrement qu'un champig non plac é dans les
......
f'.oa:lM!rlts Deuteromycota possède en réa lité une phase sexuée' .
Il doit donc être reclassé convenablement. C'est ainsi
~'" que dans t'immense ensemble des champignons pré·
senta nt une phase levure, les genres Rllodotorula,
Fig.1 : Résumé des principaux ordres de cham· Malassezio, (ryptococcus ou Tdcllosporon sont classés
pignons et pseudo·champignons renfermant les parmi les Basidiomycota . l e genre Candida qui avait
espèces responsables de pathologies humaines vu son nombre d'espèces augmenter considérable·
(d'après de Hoog & al., 2000) ' ment depuis 5a fusion avec le gen re Toru[opsis est
aussi en cour5 de remaniement. On dénombre aujour·
sous·embra nchements demeurent. Ils sont reconnus
au nombre de quatre et sont décrits grâce à leur
phase sexuée: le s Chytridiomycota, Zygomycota,
3_ le~ Embt<lI1 che rn ents plêse ntent le suffi ~e -mycota; les Classes l~ suf
Ascomyco ta et Basidiomycota. (fig.1 & 2). lï xe -mycet es; les Ordres le suFFixe - ales; les fa mi(les le s(j FFi ~e - aceae
Il était d'usage de mentionner un cinquième 4. Un cha mp ignon qu i se pr~e nte ~ O(jS des formes anamol phes (.. ) et (.)
es t dit hètelo tha!lique. la forme sex uée es t le téléomorp ll e. Un cha m.
embrancheme nt, ce lui des Deuteromycota. Il renfer· pig non dont les de ux pâlar ités ne sont pas dissociables est dit hom o·
mait les mycète s dits "imparfai ts" (fungi imperfectl). th all ique .
Archiascomycètes Ustilaginomycètes
Levures
(s todes OIKl- OV
,é/éomorphe)
Hémias comycètes Urédiniomycètes
(stode onomorphe)
Fig. 3 : Relations entre la terminologie utilisée pour les caractères biologiques primaires et les caractères
secondaires (d'après de Hoog & al., 2000, modifié)
Il faut distinguer trois groupes de milieux de cul· présence d'un dermatophyte se traduit par le virage
tures : les milieux généraux, les milieux sélectifs el du mili eu du jaune au rouge en raison de la produc
les milieux pour l'identification. tion d'ammoniaque par le champignon.
Le mi lieu de Sabouraud peut étre enrichi en huile
1. Les milieux généraux et sélectifs: d'olive ou en Tween 80 pour permettre le développe
Il s'ag)t de milieux de culture contenant des pep ment des champignons lipophiles tels que ceux
tones et du gLucose. le pH d'uti lisation est en gé néral appartenant au gen re Motossezia. On oublie souvent
légèrement acide (pH 6,5). le milieu type est celui de que certa ins champignons sont osmophiles et ont
Sabouraud . Il se présente sous formes liquide ou soli besoin d'une grande quantit é de se l ou de sucres pour
de avec ou sans antibiotiques. Son ava ntage, e t aussi initier leur développement in vitro. Il serait souhaita
son inconvénient majeur, est sa teneur e n glucose qui ble que l'on inclue systéma tique ment lors de l'isole
est de l'ordre de 3%. En effet pratique me nt tous les ment un milieu de Sabouraud contena nt 20 à 40"10 de
champignons sont capable d'utiliser le glucose. Mais la sacc ha rose ou bien 10 à 15 Of" de ch lorure de sodi um .
teneur en hydrate de carbone entraîne gé néralement
une importante production de mycélium , incompatible 2, Les milieu)( pour L'identification
avec la production des éléments fructifères. On pour
Ils son t beaucoup pLus nombreux que les prece
rait dire que c'est le meilleur et te pire des milieux de
dents . rts sont tous basés sur un méme principe:
culture. QueLquefois o n peut utiLiser Le miLieu à l'ex
après avoir fourni au champignon du glucose ou des
trait de malt (MEA) comme base d'isolemen~ ou bien
acides aminés en grande Quantité avec les milieux
un bouillon cœur - cerveau.
généraux, il fa ut le faire "souffrir" en n'apportant que
Parmi les milieux sélectifs on peut citer le le glucose sous forme d'amidon en petite quantité,
Sabouraud chloramphénicol - actidione ou bien le voire même le prése nter â l'intérieur des éléments
DTM (Dermatophyte Test Medium). Ce dernier, très végetaux cellulosiques . Quelquefois on est amené à
utilisé aux États-Unis contient du rouge de phénol. La présenter Les hydrates de carbone sous forme de sac
charose, comme le milieu de Czapek.(tab.I) la liste
prése ntée n'est pas exhaustive et de nombreux autres
8. Le mi li eu MEA s'utilise pour des d~ nom brem€"ts en boite de Pétri milieux d'identifications existent. Il ne faut jamais
Tableau 1 Tableau 11
Abréviations Dénominations Terminologie ancienne Nouvelle terminologie
SAB Milieu de Sabouraud (+ antibiotiques) Sporange Sporocyste
MEA Milieu à l'extrait de malt 2%- Agar Sporangiospores Sporocystospores .. endos por~
MYEA Milieu à l'extrait de malt 2%- Extrai Sporangiophore Sporocystophore
de levure - Agar Sporangioles Sporocystes secondaires
MY20 à MY60 Milieu à l'extrait de malt 2%- Extra; Mérosporange Mérosporocyste
de levure - 20 à 60% de saccharose
Columelle
PDA Pomme de terre - glucose - Agar
Aphophyse
PCA Pomme de terre - carotte - Agar
Vésicule
OA Milieu à la farine d'avoine - Agar
Rhizoïde
OA + lupin Milieu à la farine d'avoine - graines d
Stolon
lupin - Aga r
Zygospore
CMA Milieu à la fa rine de maïs - Agar
Azygospore
CZA Milieu de Czapek - Agar (3"10 de sac
Stylospore
charose)
Suspenseur
C20 à C60 Milieu de Czapek - Agar (20 à 60% d
saccharose) Fulcre
CDA Milieu décoction de cerise - Agar Chlamydospore
CLA Milieu à la feuille d'œillet Oidium
HIA Milieu il l'infus ion de foin - Agar
RA Mi lieu nà l'amidon de riz - Agar
SEA Mitieu à la terre
SNA Milieu synthétique
Milieu à la paille
Milieu avec papier filtre (celtulose)
1. formation d'une spore unique au sommet d'un sporocystophore tubu laire; éjection active de la spore (bali s·
tospore). Les spores présentent une large cicatrice de déhiscence à la base ........ Entomophthorales
2. Spo res (endos pores) unicellulaires produites dans des sporocystes dressés; élimination passive des endospo·
Tes; pas de cicatrice de déhiscence ........... Mucorales; Mortierellales
.. ..
, • .,
... (. ..
•
Photo 12 : Zygorhynchus heterogamus (zygospore)
Photo 9 : Rhizopus oryzae (sporocystophore)
le genre Syncephalastrum (ohn ex J. Schroter mérosporocystes contenant les endos pores (photos
17 & 18). Les méros porocystes couvrent toute la sur
2 espèces, 2 variétés.
face. Lorsqu'elles sont libérées, les endospores
Cultures sur MEA, CDA. Colonie expansive gris·noi· (mérospores) grisâtres à paroi lisse sont plus ou
râtre avec un abondant filament aérien. Les sporocys· moins cylindriques, en courtes chaînes. Espèces héte
top hores sont ancrés par des petits rhizoïdes et sont rothalliques. (Zycha & al., 1969; Samson & al., 1996)
rami fiés. La vésicule du sporocyste est ramifiée et
donne naissance â de longues digitations appelées
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