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MEDICALE
Préface de P. G . Janssens
«Médecine tropicale»
dirigée par le Professeur Marc Gentilini
Agence francophone
pour l'enseignement
DeBoeck
et la recherche RIIPELF"U Rf F Université
PROTOZOOLOGIE
MEDICALE
La diffusion de l'information scientifique et technique est un facteur essentiel du développement. Aussi dès 1988,
l'Agence francophone pour l'enseignement supérieur et la recherche (AUPELF-UREF), mandaté par les Sommets
francophones pour produire et diffuser revues et livres scientifiques, a créé la collection U n i v e r s i t é s
francophones.
Lieu d'expression de la communauté scientifique de langue française, U n i v e r s i t é s f r a n c o p h o n e s vise à
instaurer une collaboration entre enseignants et chercheurs francophones en publiant des ouvrages, coédités
avec des éditeurs francophones, et largement diffusés dans les pays du Sud, grâce à une politique tarifaire
préférentielle.
Quatre séries composent la collection:
• Les manuels: cette série didactique est le cœur de la collection. Elle s'adresse à un public de deuxième
et troisième cycles universitaires et vise à constituer une bibliothèque de référence couvrant les principales
disciplines enseignées à l'université.
• Sciences en marche: cette série se compose de monographies qui font la synthèse des travaux de recherche
en cours.
• Actualité scientifique: dans cette série sont publiés les actes de colloques organisés par les réseaux
thématiques de recherche de l'UREF.
• Prospectives francophones: s'inscrivent dans cette série des ouvrages de réflexion donnant l'éclairage
de la Francophonie sur les grandes questions contemporaines.
Notre collection, en proposant une approche plurielle et singulière de la science, adaptée aux réalités multiples
de la Francophonie, contribue efficacement à promouvoir la recherche dans l'espace francophone
et le plurilinguisme dans la recherche internationale.
Professeur Michel GUILLOU
Directeur général de l'AUPELF
Recteur de l'UREF
Illustrations d e couverture:
De g a u c h e à droite:
• Formes sanguicoles d e Trypanosoma congolense
• Formes schizogoniques érythrocytaires d e Plasmodium falciparum en culture
• Forme schizogonique d e Plasmodium vivax dans le foie
• Trophozoïtes, schizontes et gamétocytes d e Plasmodium vivax.
Toute reproduction d'un extrait quelconque de ce livre, par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm,
est strictement interdite.
Printed in Belgium
AVEC LA COLLABORATION DE SONIA PASKOFF
Agence francophone
pour l'enseignement
DeBoeck
et la recherche Université
Préface
Être unique, le protozoaire l'est par son caractère A u contact des protozoaires, on peut découvrir la
unicellulaire et sa place en parasitologie. biologie cellulaire et moléculaire ou l'immunologie la
plus raffinée sans que pour autant le microscope bino-
Être inique, il l'est souvent aussi par la violence culaire apparaisse comme un instrument obsolète: il est
des attaques de certains d'entre-eux, meurtriers, pour encore capable de «damer le pion» aux technologies
l'homme ou pour les animaux. avancées dont certaines, fragiles, doivent être jugées
avec circonspection.
Dans leur ensemble, les protozoaires sont respon-
sables des maladies parasitaires les plus répandues et les Le traité de P r M a r c W é r y de l'Institut Prince
plus sévères en milieu tropical, celles qui déciment les Léopold d'Anvers répond aux préoccupations du méde-
pays pauvres et obèrent leur développement. Certes, cin biologiste ou du technicien supérieur, soucieux de
les conséquences économiques de ces affections sont mieux cerner le rôle de ces parasites à l'égard des indi-
difficiles à évaluer mais elles retentissent d'évidence sur vidus autant que des collectivités. L'auteur a su rassem-
le mal-développement des nouvelles nations issues de bler une multitude de connaissances bien ordonnées qui
la décolonisation; l'insécurité politique et les carences permettront aux personnels médical et technique,
sanitaires sont autant de sources de résurgences tra- confrontés à la délicate prise en charge des malades
giques des maladies à protozoaires. dans la lutte contre les grandes endémies, de bénéficier
d'un traité simple, concret et riche. Son expérience
Le paludisme qui s'étend, porté par une démo- d'homme de terrain et de laboratoire aura beaucoup
contribué à faire de ce document une référence dçrçt
graphie croissante et une population vectorielle incon-
notre communauté francophone avait besoin.
trôlée, la m a l a d i e du sommeil qui renaît des désordres
socio-économiques, le Sida qui, inattendu et insolite,
émerge et favorise ou réactive l'éclosion des proto- Je souhaite donc que l'ouvrage Protozoologie
zooses, tous ces faits justifient une étude attentive des Médicale de M a r c W é r y , inscrit dans la collection consa-
affections induites par des protozoaires agressifs ou crée aux maladies tropicales dont j'ai la charge,
sournoisement anodins. Les populations des régions connaisse, par le canal de l'Université des Réseaux
tropicales en constituent les victimes les plus nom- d'Expression Française (UREF), la diffusion qu'il mérite.
breuses.
10. Transmission 55
10.1 Contamination 55
10.2 Réservoir de parasites 56 7 P R O T O Z O A I R E S FLAGELLÉS PARASITES
10.3 Facteurs influençant la prévalence 56 D U TUBE DIGESTIF
10.4 Endémicité amibienne 56 ET DES CAVITÉS N A T U R E L L E S
Bibliographie 56 L A LAMBLIASE, LA T R I C H O M O N O S E 71
Schéma taxinomique 71
5 A U T R E S A M I B E S PARASITES DE L ' H O M M E Ordre des Retortamonadida 71
(EUAMŒBIDA, ACANTHOPODIDA, Ordre des Diplomonadida 71
SCHIZOPYRENIDA) 59 Ordre des Trichomonadida 71
Ordre des Mastigamœbbia 71
Schéma taxinomique 59
1. Chilomastix mesnili 71
Ordre des Euamoebida 59
1.1 Morphologie 71
Ordre des Acanthopodida 59
1.2 Localisation 71
Ordre des Schizopyrenida 59
1.3 Hôtes 71
1. Le g e n r e Entamœba Casadrandi 1.4 Pouvoir pathogène 71
et B a r b a g a l l o 1895 59 1.5 Culture 72
6
Table des matières
2. A p e r ç u t a x i n o m i q u e et p h y l o g é n i e 83
2.1 Systématique 83 1 0 T R Y P A N O S O M A BRUCEI
2.2 Considérations phylogéniques 84 ET LES SALIVARIA
3. Caractéristiques morphologiques 84 LES T R Y P A N O S O M I A S E S AFRICAINES 103
4. D e s c r i p t i o n des genres 85 Introduction 103
4.1 Le genre Leptomonas 85
Classification 103
4.2 Le genre Crithidia 85
4.3 Le genre Trypanosoma 85 Le sous genre Trypanozoon 103
4.4 Le genre Leishmania 86 Le sous-genre Duttonella 104
Le sous-genre Nannomonas 105
5. Ultrastructure, p h y s i o l o g i e , c y c l e s 87
Le sous-genre Pycnomonas 105
5.1 Morphologie (ultrastructure) 87
Le sous-genre Tejeraia 105
5.2 Métabolisme 87
5.3 La variation antigénique 88 1. Trypanosoma (Trypanozoon)
5.4 Modulations de l'adaptation à la glossine 89 brucei brucei 106
Bibliographie 89 1.1 Morphologie chez l'hôte vertébré 106
1.2 Hôtes 106
1.3 Distribution géographique 106
1.4 Cycle et mode de transmission 106
9 TRYPANOSOMA CRUZI
1.5 Pouvoir pathogène 108
ET LES STERCORARIA 1.6 Epidémiologie 108
L A M A L A D I E DE C H A G A S 91 2. H i s t o r i q u e d e la m a l a d i e
Introduction 91 du sommeil 108
Table cJes. matières
8
Table cJes. matières
9
Table cJes. matières
Bibliographie 208
19 TECHNIQUES UTILISÉES
17 LE GROUPE DES MICROSPORIDIES POUR LE DIAGNOSTIC
(MLCROSPORIDA) 209 ET LA RECHERCHE 221
Introduction : t a x i n o m i e 209 Protozoaires des matières f é c a l e s 221
Famille des Microsporidae 209
1.1 Examen direct des selles
Famille des Nosematidae 209 pour recherche de protozoaires 221
Famille des Enterocytozoonidae 209 1.2 Méthodes de concentration 222
1. I n v e n t a i r e des genres 1.3 Coloration des protozoaires fécaux
d'intérêt m é d i c a l : généralités sur frottis 223
210
1.4 Coloration des oocystes
1.1 Avant l'ère de l'immunodépression VIH 210
de Cryptosporidium et de Cyclospora 224
1.2 A l'époque du SIDA 210
1.5 Conservation des kystes dans les selles 225
1.3 Cycle évolutif, caractères biologiques 210
1.6 Culture polyxénique
1.4 Caractères distinctifs importants
de Entamœba histolytica 226
des genres 210
1.7 Culture axénique
2. D e s c r i p t i o n des genres de Entamœba histolytica 226
infectant l ' h o m m e 211 1.8 Milieux de culture pour flagellates
2.1 Le genre Encephalitozoon 211 intestinaux et assimilés 228
2.2 Le genre Enterocytozoon 211 Protozoaires d u s a n g et des tissus 231
2.3 Le genre Nosema 212 2.1 Préparations pour la microscopie 231
3. D i a g n o s t i c des infections 2.2 Préparation du colorant de Giemsa 231
2.3 Colorations utiles en histologie
à microsporidies 212
des parasitoses 232
4. T r a i t e m e n t des infections 2.4 Techniques de concentration
à microsporidies 212 par centrifugation 234
2.5 Techniques de concentration par filtration 235
Bibliographie 213
2.6 Techniques de concentration
par hémolyse 236
2.7 Milieux de culture
18 PROTOZOAIRES pour flagellates sanguicoles 236
DE CLASSIFICATION INCERTAINE 2.8 Culture de Plasmodium falciparum 238
PNEUMOCYSTIS CARINII Examen du liquide
BLASTOCYSTIS HOMINIS 215 céphalo-rachidien (LCR) 240
3.1 Numération des cellules (éléments) 240
1. Pneumocystis carinii 215
3.2 Examen parasitologique 241
1.1 Introduction 215
3.3 Dosage des protéines 241
1.2 Cycle évolutif, morphologie
3.4 Dosage des IgM non spécifiques 242
et caractères biologiques 215
1.3 Hôtes 216 4. Autres t e c h n i q u e s
1.4 Pouvoir pathogène 216 d e m i s e e n é v i d e n c e d e parasites 243
1.5 Diagnostic 217 4.1 Recherche d'antigènes parasitaires
1.6 Traitement 218 par méthodes immunologiques 243
1.7 Epidémiologie 218 4.2 Sondes ADN 245
10
Table cJes. matières
1. Concepts généraux
d u c o n t r ô l e des v e c t e u r s 259
1.1 Lutte chimique 259 INDEX 267
11
Liste des figures
Figure 7-2 Trophozoïte et kyste Figure 10-7 Schéma du cycle de T. (T.) brucei 107
de Giardia intestinalis 73
Figure 10-8 Galerie forestière (gîte habituel
de G. palpalis) 109
Figure 7-3 C y c l e évolutif
de Giardia intestinalis 74 Figure 10-9 Signe de Winterbottom 111
Liste des figures
Figure 10-12 Schéma de dépistage classique 117 Figure 13-4 P. vivax dans le sang 154
Figure 12-3 Ultrastructure des stades invasifs Figure 15-3 Zoïtes et kystes
de Plasmodium 141 de Toxoplasma 193
Figure 12-4 Stades de la schizogonie Figure 15-4 Circulation des toxoplasmes 198
érythrocytaire 141
Figure 15-5 Schéma du cycle de Sarcocystis 199
Figure 12-5 Stades de la sporogonie 142
Figure 15-6 Zoïtes et kystes de Sarcocystis 200
Figure 12-6 Etapes de la pénétration
Figure 15-7 Oocystes de Sarcocystis 201
du mérozoïte
dans le globule rouge 143 Figure 16-1 Formes érythrocytaires
de Babesia sp 204
Figure 12-7 Le plasmodium
dans le globule rouge 144 Figure 16-2 Schéma du cycle de Babesia 205
14
Figure 17-2 Schéma du cycle Figure 19-3 Immunodiffusion radiale 242
des microsporodies 210
Figure 19-4 Prélèvements de sang séché,
Figure 17-3 Stades intracellulaires découpage de "confettis" 247
de microsporidies (dessins) 211
Figure 19-5 Test d'agglutination
Figure 18-1 Schéma du c y c l e hypothétique directe sur carte (CATT) 248
15
Avant-Propos
La protozoologie est la pierre angulaire des affec- personnes immunodéficientes d'origine iatrogène et
tions parasitaires endémo-épidémiques sous les tropi- particulièrement par les tristes retombées du SIDA, a
ques. Elle a été reconnue comme telle, dès les ouvert plus largement le registre des infections à proto-
premières tentatives d'identification par les pionniers zoaires latents ou à potentiel opportuniste. C e domaine
de la médecine tropicale, toutes nationalités confon- particulier, auquel M a r c W é r y s'est familiarisé dans le
dues. Broden et Rodhain ont fondé l'école belge de laboratoire de son maître J.B. Jadin, reçoit l'attention
protozoologie qui connaîtra un lustre particulier qu'il mérite.
notamment par la découverte des plasmodiums des
rongeurs, les Vinckeia. Cette découverte transformera Dans le présent ouvrage, tous les aspects classi-
l'étude expérimentale, fondamentale et appliquée de ques et neufs des protozoaires sont rassemblés dans un
ces protozoaires, menaces majeures et ubiquitaires large panorama, selon une formule méthodique et pré-
pour la santé des hommes et des animaux. cise et de plus, confrontés avec une large et précieuse
expérience. O n y trouve des données sûres et réfléchies
M a r c W é r y est un digne représentant de cette sur une taxinomie basée de plus en plus sur des carac-
lignée qui, ayant bénéficié au surplus de l'hospitalité et tères génétiques, sur la biologie cellulaire et molécu-
du climat stimulant du service de l'éminent protoozo- laire, sur les cycles biologiques complexes rendus
logiste R C . C . C a r n h a m , a acquis son expérience en accessibles par des schémas particulièrement démons-
associant des recherches sur le terrain et les méthodo- tratifs. Il offre une analyse critique des signes cliniques,
logies modernes dans ses laboratoires à Kinshasa sur les méthodes de diagnostic usuels ou très sophisti-
(Zaïre) et à Anvers. qués jugés comparativement avec objectivité, des indi-
cations pour les traitements et les moyens de
Les protozoaires, microorganismes unicellulaires,
prévention. L'épidémiologie, notion fondamentale pour
occupent présentement une place de choix dans
les modalités des transmissions, reçoit l'attention
l'étude de la biologie cellulaire. Ces eucaryotes offrent
qu'elle mérite.
la possibilité de disposer d'un nombre illimité de cellu-
les identiques aux divers stades de développement. Ils
Cet ouvrage s'avérera un guide précieux pour
sont devenus de ce chef le matériel de choix pour
tous ceux qui souhaitent acquérir et assimiler la proto-
l'étude des structures, ultrastructures et fonctions phy-
zoologie à l'aide de textes clairs, ordonnés, souvent
siologiques et biochimiques des organites et des enve-
captivants. Il n'y manque que le complément anecdoti-
loppes cellulaires. La progression de nos connaissances
que qui enrichit les exposés magistraux. Il s'avérera de
a trouvé dans le champ des protozoaires un terrain très
même très utile pour un public plus large qui, con-
riche. La biologie moléculaire, la génétique, l'immuno-
fronté avec des problèmes déroutants en médecine
logie en ont profité et ont permis de mieux fixer des
humaine, y trouvera les données utiles à orienter la
cadres taxinomiques, de préciser davantage les rap-
réflexion vers une solution.
ports complexes "hôte-parasite" et de mettre au point
des techniques plus performantes pour les diagnostics
C'est avec une grande satisfaction et gratitude
individuels et communautaires.
que j'ai introduit ce traité de protozoologie qui fait
honneur à son auteur et à l'école belge de protozoolo-
Le cadre essentiellement tropical et subtropical
gie.
des protozoooses a été rompu: son extension est uni-
verselle. La fréquence, la capacité et la vitesse des
Professeur P.G. Janssens
transports aériens et leur utilisation routinière entraîne
la globalisation des risques de transmission des mala-
Directeur honoraire
dies infectieuses. Le compartimentage des pays en
de l'Institut de M é d e c i n e tropicale
fonction de leur climat et du niveau d'hygiène a de ce
Prince Léopold
chef cessé d'exister. Il y a plus: la multiplication des
à Anvers
Avertissement ou lecteur
Cet ouvrage a pour but principal de décrire les l'espace intérieur de l'hôte ou la résistance que celui-ci
protozoaires et leur comportement parasitaire chez leur oppose par une réaction de défense adaptée.
l'homme. Il ne s'agit d o n c pas d'un traité clinique.
La liste des techniques de laboratoire est loin
La localisation anatomique de l'activité parasi- d'être exhaustive. Le choix présenté au chapitre 19
taire et la réaction de l'hôte à la présence de cet.intrus sera basé sur l'expérience accumulée par l'auteur. C e
déterminent, dans de nombreux cas, un dysfonctionne- sont des recettes éprouvées avec l'accent mis sur la fai-
ment organique dont la pathogénie, souvent encore sabilité dans les conditions du terrain.
partiellement hypothétique, sera décrite et une maladie
La lutte contre les vecteurs sortirait du cadre de
dont les symptômes seront évoqués schématiquement.
la protozoologie médicale si elle n'était une compo-
Toute l'attention se porte sur le diagnostic au labora-
sante essentielle de la lutte contre les maladies parasi-
toire.
taires dont il est question dans le reste du livre. Ici
aussi, quelques indications pratiques utiles pour la
La démarche thérapeutique qui s'en suit sera
mise en œuvre des opérations prendront le pas sur les
évoquée sous forme d'une liste de médicaments actifs
principes généraux qui seront seulement évoqués. O n
et de schémas de traitement éprouvés.
en profitera cependant pour familiariser le lecteur avec
les insecticides et leur formulation, produits générale-
Les mécanismes de transmission de chaque orga-
ment peu connus et souvent mal employés.
nisme, décrits en détail, introduiront les paragraphes
de description épidémiologique qui situeront le para-
O n peut regretter l'absence de couleurs dans les
site et suivront ses mouvements au sein d'une commu-
illustrations mais après tout la forme est, en parasitolo-
nauté d'individus. Les méthodes de mesure
gie, l'élément le plus important sauf lorsqu'une colora-
épidémiologique sont essentielles car elles permettent
tion spécifique peut aider au repérage d'un organisme.
d'évaluer l'importance des endémies et de prévoir
Le but poursuivi sera de guider l'observation au
l'efficacité des méthodes de contrôle proposées.
microscope du stade diagnostique et de suivre la mor-
phogenèse au cours du cycle parasitaire. En plusieurs
La littérature récente est encombrée de données
endroits, un texte descriptif remplacera une photo dont
éparses sur la dissection des parasites et du système
l'utilité est marginale. D'autre part, des atlas en cou-
immunitaire en leurs composants moléculaires. Epito-
leurs de qualité exceptionnelle (Atlas of human Proto-
pes de protéines antigéniques, molécules de reconnais-
zoa, Ed. E.G. Rondanelli et M . Scaglia, Masson, M i l a n o
sance cellulaire et leurs séquences déterminantes
1993 et Atlas de microbiologie médicale, Mangels-
identifiées dans le génome du parasite, étapes métabo-
chots, Lontie, Vandepitte, A c c o Amersfoort Leuven
liques du protozoaire, sécrétion de cellules immunitai-
1990) ont été récemment publiés sur les protozoaires.
res, déterminants du mécanisme oxydatif des
phagocytes, tout est analysé. Ces mécanismes molécu- La bibliographie terminant chaque chapitre est
laires ne seront évoqués que lorsque leur connaissance présentée de manière chronologique pour mieux retra-
est suffisamment cohérente pour aider à comprendre la cer les étapes marquantes dans la connaissance du
survie et la multiplication des microorganismes dans protozoaire et de son comportement parasitaire.
Le Protozoaire: morphologie, physiologie 1
1. Généralités primordial de la membrane externe de la cellule et "i. Généralités :
pour l'élucidation des réactions biochimiques qui pré- 1.1 Définition .
sident au métabolisme de la cellule. 1.2 La cellule eucaryotique
1.1 Définition 2. Structures et fonctionne-
ment
Le Protozoaire est un être vivant unicellulaire 2. Structures et fonctionnement 2.1 Système cyromembra-
dépourvu de chlorophylle et se multipliant par mitose noire
ou par reproduction sexuée. L'embranchement des 2.2 Cyîosol
2.1 Système cytomembranaire 2.3 Corpuscules inrro-cyro-
protozoaires comprend les ciliés, les flagellés, les
plpsmiques
rhizopodes (amibes, foraminifères, radiolaires) et C'est l'ensemble constitué par la membrane plas- 2.4 Noyou
l'hématozoaire du paludisme (dictionnaire Larousse) matique (paroi externe de la cellule) et ses invagina- 2.5 Cyrpsquelette
tions endocytaires qui forment un réseau de 2.6 Organites moteurs
1.2 La cellule eucaryotique membranes à l'intérieur de la cellule et la divisent en 2.7 Reproduction
compartiments spécialisés. La structure adoptée permet
Les composants principaux de cette cellule, qui
aux membranes les deux actions opposées de fusion/
l'opposent au "procaryote" (bactéries et apparentés) FIGURES
fission qui sont la base de leur fonctionnalité: une
sont énumérés ci-dessous (figure 1-1): 1-1 Cellule eucaryotique
membrane peut à tout moment s'interrompre, s'ouvrir 1-2 Endocyîose
- un système de cytomembranes, y compris l'enve- (vacuole alimentaire, lysosome) ou au contraire fusion- 1-3 Structures cytosqueletti-
loppe nucléaire qui isole le matériel nucléaire du ner avec une autre partie et se refermer (division cellu- ques et membranaires
cytoplasme; laire, formation des vésicules d'endocytose). 1-4 Organites de locomotion
1-5 Modes asexués de repro-
- des éléments cytosquelettiques et systèmes duction
Ce système cytomembranaire est constitué d'une
moteurs associés, y compris l'appareil mitotique;
bicouche lipidique (phospholipides, glycolipides etsul-
- une organisation complexe du génome compre- pholipides), d'une épaisseur de 5 à 6 nm. Les têtes
nant des chromosomes (ensembles de gènes avec hydrophiles font saillie sur les deux faces de la mem-
leurs outils de fonctionnement), des nucléoles, brane. La cohésion latérale est assurée par les forces de
des gènes segmentés, un système d'épissage de van der W a a l s entre les chaînes hydrocarbonées hydro-
l ' A R N (acide ribonucléique), une séparation phy- phobes.
sique stricte entre la transcription (noyau) et la
traduction (cytoplasme) de l'information généti- Cette structure simple procure aux membranes
que; séparant différents compartiments, deux qualités indis-
pensables au fonctionnement de la cellule: elles ont
- des organites métaboliques cytoplasmiques.
une tendance générale à se refermer spontanément sur
En tant que cellule isolée, le protozoaire possède elles-mêmes (formation de vésicules fermées) et elles
les constituants des cellules métazoaires: membrane, sont imperméables aux molécules et ions solubles dans
cytoplasme et noyau. Il possède en outre un certain l'eau.
nombre d'organites spécialisés.
Les protéines membranaires sont insérées dans la
Les Protozoaires ont largement contribué aux couche bilipidique par des segments polypeptidiques
progrès réalisés ces dernières années en matière de hydrophobes et ancrées par un acide gras. Leur rôle est
biologie cellulaire et moléculaire. Leur survie aisée et double:
leur multiplication au laboratoire dans des liquides - transporter les molécules d'un côté à l'autre de la
nutritifs simples en ont fait un matériel de choix pour membrane, par diffusion et par un système de
l'observation au microscope électronique des consti- pompes pouvant forcer le courant contre les
tuants cellulaires, pour l'étude de la fonction des orga- déséquilibres ioniques et contre les charges élec-
nites cytoplasmiques, pour la définition du rôle triques (potentiels de membranes); les pompes
21
Chapitre 1 LE PROTOZOAIRE: MORPHOLOGIE, PHYSIOLOGIE
22
Structures e t fonctionnement Chapitre 1
2.2 Cytosol
23
Chapitre 1 LE PROTOZOAIRE: MORPHOLOGIE, PHYSIOLOGIE
Il faut remarquer que cet A D N cytoplasmique est acides aminés essentiels qui composent la matière
u n e déviation du c o d e génétique universel: le g é n o m e vivante. Le c o d e génétique est connu: le triplet U U A
d'organite est en effet transmis, lors d e la reproduction c o d e pour l'utilisation d e la leucine, UCA pour la
sexuée, par la mère (et exclusivement par elle) à sa sérine, G C U pour l'alanine, etc... Le c o d e génétique
descendance. n'a pas de ponctuation (il est lu sans interruption, par
blocs d e trois bases à la suite les unes des autres); il est
Les lysosomes sont d e petits sacs sphériques à universel car tous les organismes utilisent le m ê m e
paroi simple. Ils contiennent des e n z y m e s lytiques ser- langage; il possède des codons de départ ( A U G ) et
vant normalement à la digestion des particules ingé- d'arrêt ( U A G , UAA ou U G A ) spécifiques, qui indi-
rées dans le phagosome. Leur lésion amène la quent l'endroit o ù la traduction doit débuter et s'arrê-
destruction de la cellule ("corpuscules suicide"). Pro- ter.
téases, glycosidases, phospholipases, phosphatases
(entre autres phosphatase acide), peroxydases, hydro- Le matériel génomique peut être diffus o u con-
lases sont les principaux e n z y m e s lysosomiaux. centré en grains (chromatine), dont la disposition au
sein du noyau peut constituer une caractéristique taxi-
La phagocytose et la pinocytose conduisent à la nomique. La chromatine est l'association de l'ADN
formation d e vacuoles (phagosomes), entourées d ' u n avec des protéines appelées histones. Ces protéines
morceau d e membrane plasmatique et contenant des servent de " b o b i n e s " autour desquelles s'enroule la
produits alimentaires qui seront progressivement digé- c h a î n e d ' A D N , jouant un rôle de protection contre les
rés avec l'aide des lysosomes. Les substances ingérées accidents de parcours. Toutefois, cette situation a un
seront utilisées, après digestion, soit pour la fourniture inconvénient: la réplication ne peut se faire qu'après
d'énergie par oxydation a v e c l'aide des mitochondries, déroulement, c e qui retarde le processus d e la mitose.
soit pour la synthèse des constituants cellulaires. La
vacuole est parfois un critère morphologique utile (tro- Les gènes des protozoaires sont segmentés, inter-
phozoïte de Plasmodium, kyste d e lodamoeba). Il rompus par des introns et repérables à leurs extrémités
existe aussi dans certains protozoaires, des vacuoles par des télomères.
dites "pulsatiles" qui servent à collecter les produits du
catabolisme ou un excédent d ' e a u qui seront ensuite R o n d o u ovale, le noyau o c c u p e une position
2.5 Cytosqueleîîe
25
Chapitre 1 LE PROTOZOAIRE: MORPHOLOGIE, PHYSIOLOGIE
Organites de l o c o m o t i o n
2.7 Reproduction
1. Amibes avec pseudopodes
(microscope à balayage) Trois modes de reproduction existent chez les
2. Amibes avec pseudopodes filifor- Protozoaires: asexuée, sexuée, par conjugaison.
mes (idem)
La reproduction asexuée peut se faire par
3. Dessin de flagelles (Trichomonas
sp.) - bipartition: c'est la plus fréquemment observée.
4. Flagelles de Trichomonas sp. La division du noyau est immédiatement suivie
de la division cellulaire (amibes, flagellates);
(microscope à balayage)
5. Ciliate holotriche (entièrement - schizogonie: plusieurs divisions du noyau ont
recouvert de cils) au microscope lieu avant que la cellule mère (schizonte) ne se
électronique: on y aperçoit l'em- morcelle en plusieurs cellules, isolant les noyaux
preinte du macronucleus réni-
(coccidies);
forme, de vacuoles et de structures
cytosquelettiques. - endodyogenèse. deux cellules filles se forment à
6. Dessin de ciliate holotriche l'intérieur de la cellule mère. Avant que chacune
de ces deux cellules ne soit complète, avec
7. Cils coupés transversalement, au
membrane externe et cytoplasme individualisé,
microscope électronique: ils ont
une structure identique à celle des le noyau s'allonge et se divise une nouvelle
flagelles. fois... La membrane de la cellule mère persiste
et finit par contenir de nombreux parasites (kyste
de Toxoplasma).
26
Structuresetfonctionnement Chapitre 1
Remorque
Figure 1-5
Alternances de reproduction sexuée et asexuée M o d e s asexués de reproduction
Il semble démontré pour certains protozoaires qu'au cours de séries de divi- 1. Schizogonie avec sept mérozoïïes
sions par bipartition, des échanges de matériel nucléaire peuvent avoir lieu. (microscopie électronique, d'après
On a parlé de la sexualité cachée des trypanosomes et de l'apparition en cul- Vivier, 1969)
ture, d'hybrides entre isolats différents û'Entamoeba histolytica. Cependant, 2. Endodyogénie (Toxoplasma gondii,
la fréquence de ces phénomènes reste suffisamment basse pour ne pas
microscopie électronique, d'après
influencer le caractère clonal de ces protozoaires.
Senaud, 1967)
Le fait qu'un parasite évolue en lignées verticales strictes (comportement Go. appareil de Golgi
clonal) ou qu'il permette des hybridations fréquentes entre lignées verticales n. nucléole
voisines (comportement panmictique) a des implications profondes sur son Ce cellule initiale ("mère")
génie épidémique et sur la recherche appliquée qui essaye de décrire son En1 premier endozoïïe
comportement sur le terrain (voir méthodes taxinomiques, chapitre 3). La
En2 deuxième endozoïïe
question est de savoir quel est le retentissement de la diversité génétique des
N1 noyau de la première cellule
microorganismes sur leurs propriétés biologiques qui intéressent le médecin
N2 noyau de la deuxième cellule
et l'épidémiologiste (virulence, adaptation à des hôtes, résistance aux médi-
caments...). Mi. mitochondrie
3. Bipartition chez une amibe juste
avant la séparation des deux cellules
encore reliées par un fin pont cyto-
plasmique (microscopie optique,
d'après Pussard, 1973)
27
Chapitre 1 LE PROTOZOAIRE: MORPHOLOGIE, PHYSIOLOGIE
BIBLIOGRAPHIE
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28
Le Protozoaire parasite
et le phénomène du parasitisme 2
1. Définitions est partagé entre plusieurs hôtes (pour les protozoaires, 1. Définirions
pas plus de deux), le parasite est "hétéroxène". 2. Portes d'entrée du poro-
sité
Le parasitisme implique l'association intime de L'organisme (hôte) qui héberge un parasite à
deux organismes vivants, de natures différentes. L'un, potentialité pathogène tout en restant bien portant (ou 0. Localisation du parasite
appelé "hôte", fournit l'hébergement et la nourriture peu s'en faut) en constitue le réservoir. Il fera donc 4. Choix de l'hôte
pour l'autre, appelé "parasite". Le parasite vit donc aux office de "base" à partir de laquelle le parasite diffusera 5. Réceptivité d e l'hôte
dépens de l'hôte mais il existe plusieurs types de rela- vers d'autres hôtes, parfois plus sensibles, chez qui il
6. Relations entre l'hôte et
tions hôte-parasite et de comportements parasitaires. pourra causer l'apparition d'une pathologie. le porosité
U n e zoonose est une infection naturellement 7. Le sort des parasites dans
Le parasite commensal vit aux dépens d'un autre
transmise entre animaux vertébrés et homme (trypano- dés hôtes inhabituels
organisme sans lui faire aucun mal. Dans certaines cir-
constances, cette coexistence pacifique cesse et l'orga- somiase américaine, toxoplasmose.) Elle implique la
nisme devient pathogène (infection opportuniste). notion d'hôte réservoir.
29
Chapitre 2 LE PROTOZOAIRE PARASITE ET LE PHÉNOMÈNE DU PARASITISME
les protozoaires (T. cruzi), plus fréquent c h e z les hel- - les plasmodiums de l ' h o m m e n'infectent que
Phagocytose: elle se fait par intervention de cel- 6. Relations entre l'hôte et le parasite
lules spécialisées (macrophages). Le parasite est capté
dans un phagosome puis, théoriquement, digéré par Elles doivent être envisagées à deux niveaux,
les enzymes lysosomiaux. Divers mécanismes de pro- multiplication dans les espaces intercellulaires et péné-
tection contre la destruction par les macrophages ont tration dans les cellules. O n peut citer les facteurs sui-
été mis a u point par les protozoaires: échappement de vants, nécessaires pour un c y c l e évolutif réussi:
la v a c u o l e avant fusion a v e c les lysosomes ( I cruzi ),
- la capacité d'adaptation métabolique à des envi-
persistance dans le phagosome mais résistance aux
ronnements différents, indispensable au passage
enzymes lysosomiaux (Leishmania ), formation d ' u n e
de l'hôte vertébré à l'invertébré;
vraie v a c u o l e parasitophore qui ne fusionne pas avec
- l'utilisation optimale des ressources énergétiques
les lysosomes (Toxoplasma ).
d e l'hôte (métabolisme), indispensable pour u n e
Remarque multiplication suffisante dans les localisations
choisies par le parasite;
Les parasites intracellulaires dépendent le plus souvent pour leur passage - l'évitement des défenses d e l'hôte, par variation
d'un individu à l'autre, de l'intervention d'un insecte hématophage. antigénique, défense contre la destruction dans
Endocytose induite: les stades invasifs du para- les macrophage, etc... S o m m e toute, l'installa-
site, munis d'un appareil de pénétration, provoquent tion d ' u n parasite chez un hôte est l'équivalent
d ' u n e greffe d'organe réussie!
une invagination d e la membrane externe de la cellule
hôte ( P l a s m o d i u m , Toxoplasma); les trypomastigotes - le choix d e la cellule mettant en jeu les mécanis-
de T. cruzi pourraient faire de m ê m e . mes biochimiques de reconnaissance cellulaire
(protéines membranaires de reconnaissance, lec-
tines). La pénétration dans la cellule choisie sup-
4. Choix de l'hôte
pose aussi un outillage e n z y m a t i q u e adéquat.
30
Le sort des parasites dans des hôtes inhabituels
termes ne sont pas synonymes. La virulence dépend La spécificité d'hôte peut être étroite (parasite
des exigences nutritionnelles, de l'équipement enzy- adapté à un seul hôte) ou large (zoonoses, hôtes réser-
matique, de la vitesse de multiplication. La pathogéni- voirs, parasite adapté à plusieurs espèces animales y
cité exprime une agressivité plus spécifique, la compris, éventuellement, l'homme).
destruction de cellules, la mobilisation exagérée de
lignées de cellules immunitaires, la localisation parti- L'état général de l'hôte (terrain) dépend de fac-
culière touchant des cellules ou des organes vitaux, teurs génétiques, de l'état nutritionnel, du stress, de la
etc... Il faut noter qu'une virulence élevée n'est pas le présence d'autres maladies ou conditions anergisantes
signe d'une adaptation parasitaire réussie. U n parasite et immunosuppressives (SIDA, splénectomie)... L'état
virulent qui détruit son hôte rapidement ne pourra pas de certains organes est aussi important. L'intestin peut
s'y maintenir au cours du temps. Il doit exister, dans ce être fragilisé par une irritation de la muqueuse, les
cas, un réservoir où le parasite se comporte plus calme- déséquilibres alimentaires ou agressé par des microor-
ment (Trypanosoma rhodesiense, très pathogène pour ganismes pathogènes concomitants. Il est alors plus
l'homme, est retrouvé chez plusieurs animaux tant vulnérable à l'invasion amibienne. L'absence de rate
domestiques que sauvages). (sujets splénectomisés) peut favoriser l'infection par
Babesia et aggraver l'infection plasmodiale.
Le degré d'adaptation du parasite à son hôte a
été acquis au cours de l'évolution. Enfin, l'immunité spécifique, acquise au contact
des antigènes parasitaires par la mise en branle des
Chez l'hôte vertébré, on distinguera
mécanismes de défense de l'organisme de l'hôte
- des hôtes principaux, réguliers, préférentiels (immunité tissulaire et sérique), est très importante.
(homme pour Entamoeba histolytica ), Elle aboutit à un freinage de la virulence du parasite
- des hôtes facultatifs, secondaires (homme pour qui peut parvenir jusqu'à un équilibre des forces en
Trypanosoma rhodesiense ), présence. O n en arrive donc à un parasitisme asympto-
matique et les relations en resteront au stade de "paix
- des hôtes accidentels, occasionnels (homme
armée", synonyme de "guerre froide". A la moindre
pour Naegleria sp., Balantidium coli),
défaillance des systèmes de défense de l'individu, le
- des hôtes inadaptés dont le cycle incomplet parasite va en profiter et un processus pathologique
aboutit à une impasse (cobaye pour Plasmodium s'ensuivra (Plasmodium sp).
berghei ),
- des hôtes intermédiaires facultatifs (glossine - il peut traverser l'hôte sans subir de changement,
pour T. vivax) dont le parasite peut éventuelle- ni lyse, ni multiplication, se comportant comme
ment se passer en s'adressant à d'autres mouches un objet inerte. C'est souvent le cas de parasites
hématophages chez qui il ne se multiplie pas ingérés qui traversent le tube digestif en se lais-
mais qui le transmettront; sant emporter passivement par le péristaltisme
intestinal, sans être capables de s'arrêter en che-
- des transporteurs mécaniques principaux (sto- min, de traverser les muqueuses ou même d'éta-
moxe pour T. evansi) chez lesquels la trompe
blir une colonie à un quelconque endroit du tube
souillée de sang infecté transmet l'infection avec
digestif. O n les retrouvera dans les matières féca-
efficacité;
les (pseudo-parasitisme des oocystes de cocci-
- des transporteurs mécaniques occasionnels dies de poissons chez l'homme, des kystes de
(moustiques pour tous les trypanosomes) où la parasites d'insectes chez les animaux insectivo-
survie du parasite est aléatoire et de courte durée. res).
31
Chapitre 2 LE PROTOZOAIRE PARASITE ET LE PHÉNOMÈNE DU PARASITISME
- il peut survivre un certain temps dans l'un o u - il peut se multiplier et atteindre la maturité en
l'autre organe sans se multiplier. C'est l'impasse causant o u non l'apparition d ' u n e maladie. Les
parasitaire (parasites occultes c h e z les protozoai- infections expérimentales d'animaux d e labora-
res révélés au laboratoire par passage aveugle à toire a v e c des parasites qui ne les atteindraient
un hôte sensible). jamais dans les conditions naturelles, en sont un
exemple (T. gambiense c h e z le rat albinos).
- il peut survivre et se multiplier sous une forme
L'accomplissement des cycles évolutifs n'est
immature, sans avoir la possibilité de compléter
possible q u e chez des hôtes habituels, sélection-
son c y c l e de développement jusqu'à maturité.
nés par les parasites au cours de millénaires par
Les toxoplasmes c h e z l ' h o m m e et chez d e nom-
d'innombrables essais et une adaptation progres-
breux animaux se multiplient sous forme d e tro-
sive.
phozoïtes, ne produisant des oocystes q u e chez
les Félidés.
BIBLIOGRAPHIE
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32
Classification - Méthodes taxinomiques -
Conservation des Protozoaires 3
1. Critères d e classification reflet fidèle d e la variabilité génétique d e l'organisme 1. Critères d e classification
des protozoaires
étudié et aboutit naturellement au c o n c e p t d e zymo-
des protozoaires 1.1 Caractères morpholo-
d è m e (population d e parasites appartenant à un t y p e
giques
iso-enzymatique donné). 1.2 Caractères biochimi-
1.1 Caractères morphologiques ques
1.3 Caractères génomi-
L'immunologie, a v e c n o t a m m e n t la reconnais-
Au microscope optique, les dimensions et la ques
s a n c e des antigènes (protéines constitutives), permet d e 1.4 Caractères physiologi-
f o r m e d e la cellule, la présence de flagelles, d e cils, d e
faire l'inventaire des protéines d ' u n e population homo- ques et comportemen-
pseudopodes, la présence et la position dans le cyto- taux
g è n e (clone) d'organismes et d e c o m p a r e r entre elles
p l a s m e d e structures particulières c o m m e les kinéto-
2. Panmixies
plusieurs populations m o r p h o l o g i q u e m e n t indistingua-
plastes, les axostyles, les vacuoles pulsatiles et
bles (sérodèmes). 3. Méthodes d e taxinomie
nutritives, la disposition des granules chromatiniens d u
noyau, sont p a r m i les caractères le plus souvent rete- 4. Entretien d e Protozoaires
ou laboratoire
nus. 1.3 Caractères génomiques
4.1 Définitions
A u m i c r o s c o p e électronique, o n se c o n c e n t r e sur 4.2 Les animaux de labo-
L'information présidant à la détermination de ratoire
la m e m b r a n e plasmatique (couches externes d e protec-
tous les caractères qui précèdent est présente dans les 4.3 La culture
tion), les structures cytosquelettiques (microtubules, 4.4 La ciyocônservarioh
m o l é c u l e s d ' A D N d u noyau sous f o r m e d e séquences
axostyle, tube polaire), l'appareil d e pénétration (rhop- 4.5 Collections de souches
d e bases puriques et pyrimidiques, prises trois par trois
tries, a n n e a u polaire, micronèmes), les organites cyto- 5. Classification des Proto-
(les triplets). L'analyse d e ces séquences d o n n e au taxi- zoaires
plasmiques (mitochondrie, appareil d e C o l g i , etc...).
nomiste l'outil idéal pour le c a l c u l des distances géné- Groupe I Protozoaires fla-
M a l g r é la perspicacité des observateurs, certains tiques qui séparent les organismes et d ' e n déduire une gellés
parasites sont impossibles à distinguer l'un d e l'autre phylogénie. Goupe II Protozoaires
par la recherche des critères morphologiques et physio- àmiboïdès
(Subphylum:
logiques, alors qu'ils peuvent différer par l'extériorisa- Sarcodina
Les méthodes de biologie m o l é c u l a i r e permettent
tion clinique, la distribution géographique, le type Groupe III Sporozoaires
d e c o m p a r e r les brins d ' A D N d'organismes voisins e n
d ' h ô t e (genre, espèce) auquel ils sont adaptés. D e p u i s (Phylum: Api-
utilisant les e n z y m e s d e restriction, la dénaturation par cdmplèxâ
quelques années, les méthodes taxinomiques sont enri-
la chaleur, l'hybridation in situ d ' A R N a v e c un A R N Groupe IV Microspcricies
chies d e l'apport d e la biochimie, d e l ' i m m u n o l o g i e et Groupe V Hdplosporidies
c o n n u , etc...
d e la génétique moléculaire. Groupe VI Myxosporidies.
Groupe VII Protozoaires
ciliés
1.2 Caractères biochimiques 1.4 Caractères physiologiques
Bibliographie
et comportementaux
L'étude b i o c h i m i q u e du cytoplasme permet d e
c o m p a r e r entre eux, par migration électrophorétique,
Enfin, la physiologie d u parasite et les modalités
les e n z y m e s métaboliques d'organismes voisins (par
d e son c y c l e évolutif sont prises e n c o m p t e : mode de
exemple malate déshydrogénase, glucose-phosphate
multiplication (bipartition, schizogonie, endodyogénie,
isomérase, g l u c o s e 6-phosphate déshydrogénase et 6-
conjugaison), présence d ' u n c y c l e sexué (sporogonie),
phosphogluconate déshydrogénase, dans le cas de
existence d ' u n stade kystique, position intra o u extra-
Leishmania).
cellulaire et type d e c e l l u l e hôte, modifications mor-
La m é t h o d e isoenzymatique, largement utilisée, phologiques de la cellule hôte, pathogénicité,
révèle un p o l y m o r p h i s m e protéique qui constitue un v i r u l e n c e c h e z les hôtes...
33
CLASSIFICATION MÉTHODES TAXINOMIQUES
34
Entretien de Protozoaires au laboratoire Chapitre 3
C h a q u e espèce fait partie d ' u n genre. Celui-ci Le nom de la classe se termine par " E A " , celui de
occupe une place déterminée au sein d ' u n e famille, l'ordre se termine par " I D A " ; le nom de famille est
d'un ordre, d'une classe et d'un embranchement (phy- caractérisé par le suffixe "IDAE". Pour ne pas alourdir
lum). la présentation des tableaux qui suivent, les classes ne
sont mentionnées que lorsqu'elle sont utiles et les
Les noms donnés aux classes et aux ordres ne familles ne le sont pas.
sont pas toujours ceux qui sont recommandés par la
Nomenclature Zoologique Internationale mais les Le nom du genre s'écrit toujours avec une lettre
dénominations les plus couramment rencontrées dans majuscule. Il est souvent désigné par l'initiale seule
les traités d e parasitologie ont été intentionnellement suivie du nom de l'espèce dont l'initiale s'écrit en
choisies. La dernière classification proposée par le minuscule. G e n r e et espèce étant des noms latins, ils
Comité d e Nomenclature est exposée par Levine et al. sont écrits en italiques: E. histolytica (Entamoeba histo-
en 1980. lytica), T. brucei (Trypanosoma brucei).
PARABASALIA Mitochondrie [ - ];
Golgi [ + ];
Cinétosomes;
Deux paires de flagelles.
Trichomonadida 1 flagelle récurrent;
3 flagelles antérieurs;
La plupart parasites.
Trichomonas
KINETOPLASTA Mitochondrie [ + ];
Golgi [ + ];
2 flagelles (ou un seul).
Trypanosomatida 1 flagelle;
Tous parasites.
Trypanosoma, Leishmania
INCERTAE SEDIS A
HETEROLOBOSEA Un flaœlle:
Petites amibes avec monopode:
Mitochondrie [ + l;
Golqi [ - ].
Schizopyrenida Stade flagellé.
Naegleria
Mastigamoebida Dientamœba
36
Classification des Protozoaires
G o u p e II
PHYLUM Ordre Genres Caractères
Protozoaires Amiboïdes
RHIZOPODA PSEUDOPODES
(Subphylum: Sarcodina)
Euamœbida Pseudopodes lobuleux. Capables d'émettre des pseudopodes;
parfois libres; les formes parasites sont
Entamœba toujours extracellulaires
Acanthamœba
G r o u p e III
PHYLUM Classe Ordre Genres Caractères
Sporozoaires
SPOROZOA OU Mitochondrie et Golgi [ + ]; (Phylum: Apicomplexa)
APICOMPLEXA Compexe apical;
Reproductions sexuée (sporogonie) Pas de mode de locomotion évident
et asexuée (schizogonie).
Coccidea Trophozoïte et stade sexué petits et in-
tracellulaires
Eimeriida Mérogonie présente, dimorphe;
mérozoïtes peu nombreux.
Microgamètes nombreux à flagelle
triple; oocyste de taille fixée dès le
début; sporocyste présent;
sporozoïtes nombreux.
Plasmodium
Babesia, Theileria
37
Chapitre 3 CLASSIFICATION MÉTHODES TAXINOMIQUES
G r o u p e IV Genre Caractères
PHYLUM Ordre
Microsporidies MITOCHONDRIE [ - ];
Microspora
Pas de complexe apical; spores unicel- GOLGI [ + ];
MÉROGONIE ET SPOROGONIE;
lulaires de structure complexe (sporo-
S P O R E RÉSISTANTE AVEC FILA-
plasme, polaroplasme, filament en
MENT POLAIRE.
spirale)
Microsporida Spore allongée (ovale à tabu-
laire);
Filament polaire long, enroulé
en spirale.
Pleistophora
Encephalitozoon
Enterocytozoon
Nosema
Groupe V
Haplosporidies
Trophozoïte allongé, libre dans les orga-
nes de son hôte ou enkysté; spores
arrondies ou ovoïdes, uninucléées,
pourvues d'une membrane d'enveloppe
et dépourvues de capsules polaires.
Groupe VI
Myxosporidies
Voisins des microsporidies mais spores
pluricellulaires, à paroi formée de valves
et contenant un ou deux sporoplasmes
et 1 à 4 capsules polaires.
Groupe VII
PHYLUM Ordre ' - Genre Caractères
Protozoaires Ciliés
ClLIOPHORA CILS;
Déplacement et capture des aliments par DEUX NOYAUX DISSEMBLABLES.
le jeu des cils; présence d'un cytostome
bien visible; deux noyaux: macro- et LLTOSTOMATA
micronucléus; libres ou parasites; les
Vestibuliferida
formes parasitaires sont toujours extra-
cellulaires. Balantidium
38
Bibliographie Chapitre 3
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39
Entamœba histolytico (Euamœbida)
L'amibiase 4
1. Historique
2. Localisation anbtomique
3. Cycle évolutif
1. Historique A.2 Les parasites 4. Caractères morphologi-
ques et physiologiques
C'est à Saint Petersbourg en 1875 que Lôsch des stades
AA Le syndrome dysentérique découvre pour la première fois des trophozoïtes mobi- 5. Développement du pou-
voir pathogène
les qu'il nomme Amœba coli dans les selles d'un agri-
La diarrhée a toujours été reconnue comme 6. Lésions causées dans
culteur atteint de dysenterie chronique. A l'autopsie de
symptôme ("flux de ventre") mais la dysenterie des l'organisme d e l'homme
sujets morts de dysenterie, Koch décèle en 1883, dans par £ histolytico
pays chauds est distinguée comme une entité particu-
des ulcérations intestinales, des amibes que Council- J. Diagnostic d e l'amibiase
lière dès 1587 par les médecins et voyageurs rentrant
man et Lafleur baptiseront, en 1891, Entamœba dysen- au laboratoire
du Brésil où son traitement par les racines d'Ipécawana
teriae. Quinck et Ross, en 1893 et 1894 décrivent les 8. Culture in vitro
(arbrisseau de la famille des Rubiacées) était pratiqué.
La contagiosité de la dysenterie est mentionnée par kystes, formes de résistance en dehors de l'intestin et 9; Traitement
Sennert en 1626 et le syndrome est décrit avec préci- reconnaissent chez l'homme deux types d'amibes qui 10. Transmission
sion par Pisonis dans son traité "Historia Rerum Natu- seront décrites en 1903 par Schaudinn sous le nom de Bibliographie
ralium" paru en 1648 qui constitue une des premières Entamœba histolytica pour le type pathogène et
bases de la médecine tropicale. L'auteur y rapporte les FIGURES
Entamœba coli pour la forme inoffensive. Pendant ce
observations d'un médecin colonial hollandais, Jacob 4-1 Evoluions possibles de
temps, Kartulis en 1885 en Egypte décrit les amibes l'infection amibienne
de Bondt, qui prescrit pour les diarrhées sanguinolen- 4-2 Cycle de F. histolytica
dans les tissus en dehors de l'intestin, particulièrement 4-3 Trophozoïtes et kystes de:£
tes "deux drachmes de racines d'Ipecacuanha en
dans l'abcès du foie. La notion de porteurs sains, sujets histolytica
décoction dans du vin...". Quant à l'hépatite suppu-
4-4 Analyse isoenzymaricue : >
rée, reconnue depuis l'antiquité, il faut attendre les "semeurs d'amibes" est reconnue par Martin en 1908 de £ histolytica^
médecins coloniaux en poste aux Antilles et au Séné- et c'est Sir Léonard Rogers qui codifie en 1912 l'action 4-5 Cristaux.(fe Charcor-Ley-
den
gal pour voir s'établir la relation entre la lésion hépati- curative de l'émétine, extraite de l'Ipéca, avec la des- 4-6 Artéfacts à l'examen
que et la dysenterie. microscopique ces selles
cription du schéma posologique.
41
Chapitre 4 ENTAMŒBA HISTOLYTICA L ' A M IDIAS E
42
Caractères morphologiques et physiologiques des stades BMMiP||?
forme prékystique
immobile à 1 noyau
4. Caractères morphologiques
métakyste
et physiologiques des stades à
8 noyaux
Cytoplasme
%
Le jeune kyste est arrondi, avec 1 ou 2 noyaux
(stades intermédiaires). Dans le cytoplasme granuleux,
on repérera facilement un ou deux bâtonnets épais,
arrondis aux extrémités, plus réfringents que l'ensem-
I ble du cytoplasme et donc visibles à frais, mal colorés
par le lugol mais colorés en noir par l'hématoxyline:
* ce sont les corps chromatoïdes (ou sidérophiles) (figure
4-3).
R e m a r q u e importante
Il est nécessaire d'examiner les matières fécales le plus vite possible après
leur émission pour voir les corps chromatoïdes. La présence de ces bâton-
nets dans les kystes est un élément de diagnostic de E. histolytica (chez E.
coli, ils sont beaucoup plus rares et plus fins).
Capacité de survie
44
Développement du pouvoir pathogène
30 jours à 10°C;
Parmi les antiseptiques, le crésyl est très actif tan-
dis que le formol dilué et les hypochlorites (eau de Sol sec: 24 à 48 heures;
Javel) le sont moins.
Sous les ongles: 45 minutes;
• CHEZ L'HOMME
Amibiase intestinale
Il semblerait que certains facteurs prédisposent à
O n sait que l'incidence annuelle de la dysenterie l'invasion .
amibienne est beaucoup plus élevée dans les pays tro-
picaux que dans les pays tempérés. La maladie est fré- Le régime alimentaire: une alimentation déséqui-
quente en Afrique, Amériques Centrale et du Sud, Asie librée et tout ce qui peut avoir une action irritante sur
tropicale et Océanie, elle est rare en Amérique du la paroi intestinale favorise la pénétration des amibes
Nord, Europe, Asie du Nord. et la prolifération des formes minuta dans un bol fécal
anormalement hydraté.
Amibiase hépatique La flore intestinale: certaines bactéries (groupe
Parmi les processus pathologiques causés par coli-typhique) s'associent au pouvoir pathogène de
l'amibe, la fréquence relative des localisations tissulai- l'amibe; il en serait de même de certains virus.
res extra-intestinales (abcès du foie) est nettement plus Les plaies et excoriations au niveau du côlon et
élevée en Extrême-Orient qu'en Afrique. Il se pourrait du rectum, les lavements irritants, les colites d'origine
donc que les propriétés pathogènes des souches de E. non infectieuse facilitent la pénétration des amibes.
histolytica soient différentes d'une région à l'autre à
cause de variations de la virulence. Facteurs liés à l'état général du sujet
5.2 Facteurs liés à l'hôte U n état général altéré favorise l'invasion ami-
bienne: affections intercurrentes (malaria, viroses, enté-
Facteurs liés à l'état de l'intestin rites etc.), surmenage, promiscuité (camps de
travailleurs, militaires en campagne), états de stress,
• L'AMIBIASE EXPÉRIMENTALE états de malnutrition...
Elle peut être réalisée chez le chaton (inoculation Les facteurs immunologiques sont primordiaux.
d'amibes par voie intrarectale) et chez le jeune rat albi- L'immunité systémique (ici, de la muqueuse intesti-
nos (inoculation intracaecale). O n a pu ainsi mettre en nale) joue un rôle important. Des IgA, IgG et IgM ont
évidence certains facteurs favorisant l'apparition du pu être décelés en grandes quantités dans les plaques
pouvoir pathogène (réceptivité de l'hôte): prolifération de Peyer chez des sujets infectés. Les macrophages
des formes minuta, nature de la flore intestinale asso- activés par l'IFNy parviennnent à tuer les trophozoïtes
ciée, ajout d'extraits bactériens à la suspension d'ami- de E. histolytica in vitro. O n a pu démontrer le rôle pri-
45
ENTAMŒDA HISTOLYTICA L'AMIBIASE
mordial q u e jouent les lymphocytes T dans la protec- histolytica et viennent (1993) d e recevoir le statut
tion immune en produisant, par injection intra- d'espèce séparée: E. dispar(voir chapitre 6).
intestinale d'amibes, des abcès de foie chez la totalité
Remarque importante
des souris ayant u n e immunodépression sévère (seule-
ment 10 p.100 des souris témoins immunocompéten- il est impossible de faire, en routine, la distinction entre un porteur asympto-
tes ont d é v e l o p p é cette pathologie au niveau du foie). matique d'une souche pathogène et un porteur de souche non pathogène.
Les techniques modernes d'analyse biochimique, immunologique et généti-
D e son côté, l'amibe ne reste pas inactive: elle que pourraient donner ce renseignement
sécrète un facteur qui immobilise les monocytes (mais
pas les polynucléaires neutrophiles) et qui bloque, • POUVOIR PATHOGÈNE EXPÉRIMENTAL
D e s auteurs ont cultivé et décrit des amibes non L'analyse, e n c o r e assez grossière, du génome a
pathogènes en les considérant c o m m e des "races" o u montré une grande variation parmi les amibes du
des "souches" non pathogènes de E. histolytica: souche groupe histolytica (avec kystes à 4 noyaux). O n a
Laredo, souche Huff etc... Elles sont actuellement retrouvé des génomes différents (nombre et taille des
reconnues c o m m e z y m o d è m e s non pathogènes de E. gènes codant pour l'actine, caryotype moléculaire)
46
D é v e l o p p e m e n t du pouvoir p a t h o g è n e Chapitre 4
Analyse isoenzymatique de
HK
- H tm mm -
mm mm M
- E. histolytica
" " " - •1
Origino
(d'après Sargeaunt et al. 1984)
1. Migration de l'isoenzyme glucose
/
phosphate isomérase. Les posi-
ME
tions de fin de migration électro-
Origine
phorétique sont indiquées par les
lettres grecques a , y, p, ô. Le con-
+
trôle est un lysat bactérien. La
wm m M migration se fait de la cathode vers
CPI •• - •i - m
• l'anode.
Origine i "
2. L'analyse de quatre isoenzymes,
+ hexokinase(HK), phosphogluco-
Cathode Origine CPI
5
M mm H mutase (PGM), glucose phosphate
r _
Origine
=
mm mm M
- m
M m
ductase(ME), a permis d'identifier
m mm mm
XVIII
<D> (D (D ©
MAX
-
>
> ®
X
X © x
>
X tions de £ histolytica. Les numéros
des zymodèmes à potentialité
pathogène parmi les dix-huit repré-
sentés sur la figure sont encerclés.
Les numéros dix-neuf et vingt non
représentés sont également poten-
dans une série de souches de E. histolytica pourtant • ACTION LYTIQUE
tiellement pathogènes.
considérées morphologiquement et pathologiquement
c o m m e "orthodoxes " (voir chapitre 6). Les protéinases de l'amibe (27 - 29 kDa) dégra-
dent le tissu collagène, la laminine et la fibronectine
L'analyse de souches de Entamœba "semblables dans les cultures cellulaires. Elles sont inhibées expéri-
à histolytica"("histolytica-like", regroupant E. disparet mentalement par des anticorps antiprotéinases qui pro-
E. hartmanni) a montré la même diversité. tègent les cellules contre l'agression amibienne. U n e
protéinase-cystéine (histolysaïne) semble être la frac-
Actuellement, des sondes nucléiques marquées tion enzymatique de loin la plus importante de l'appa-
permettent d'identifier les souches pathogènes. La reil histolytique de l'amibe. L'histolysaïne, qui n'est
réaction d'amplification de séquence (PCR) est égale- présente que chez les souches pathogènes, induit la
ment utilisée pour leur reconnaissance. fabrication d'anticorps chez le sujet infecté et a pu ser-
vir d'antigène pour un test ELISA à visée diagnostique
Mécanismes de virulence (Enzymeba test). Il faut noter que dans les modèles in
(études expérimentales) vitro, il suffit d'ajouter aux cultures de cellules un
extrait acellulaire de E. histolytica pour démontrer une
• ATTACHEMENT action cytopathogène. Ces toxines amibiennes, sans
doute des protéinases, ont un effet agglutinant sur les
U n contact de quelques minutes avec la mem- cellules de mammifères et induisent une synthèse
brane externe de l'amibe suffit à produire, chez une d'anticorps IgG chez des patients atteints d'amibiase
cellule de culture, des crevasses dans la membrane invasive.
externe qui conduisent à son détachement du support
et à sa destruction. Des protéases provoqueraient la Enfin, par leurs mouvements (pseudopodes), les
transformation sphérique de la cellule et des collagé- amibes sont aussi à même de détacher mécaniquement
nases endommageraient la matrice extracellulaire, iso- les cellules épithéliales de leur support.
lant ainsi la cellule de ses voisines. L'étape de la
reconnaissance par l'amibe de la cellule agressée (sous Les phénomènes décrits ci-dessus précèdent et
la dépendance de lectines reconnaissant la galactosa- facilitent la phagocytose de la cellule cible et sa des-
mine de la cellule épithéliale) est suivie d'une phase truction intracytoplasmique chez l'amibe.
d'attachement avec disparition des microvillosités de
Néanmoins, in vivo, on n'a pas pu démontrer
la cellule épithéliale puis de modifications léthales.
jusqu'ici d'effet lytique direct des amibes sur les tissus
47
Chapitre 4 ENTAMŒBA HISTOLYTICA L ' A M IDIAS E
48
Lésions causées dans l'organisme de l'homme par E. histolytica
49
Chapitre 4 ENTAMŒBA HISTOLYTICA L ' A M I DI AS E
Figure 4 - 5
Cristaux de Charcot-Leyden
Des cristaux d'oxalate de potassium sont
présents dans les selles en cas d'ami-
biase, c'est un élément accessoire de
diagnostic. Ils se présentent sous forme
de losanges très allongés, légèrement 1
réfringents.
1. examen de selles d'amibien, micro-
photographie
2. Dessin représentant quatre cristaux
dans un champs microscopique
Le contact des antigènes de surface avec d'éven- microscopique est péremptoire, les trophozoïtes
tuels anticorps de l'hôte provoque l'apparition hématophages étant certainement pathogènes. Ces
d'immuncomplexes à la surface de l'amibe qui inhi- matières, émises à l'occasion de besoins fréquents,
bent sa capacité de phagocyter. Ces complexes de sur- douloureux (coliques abdominales) et peu productifs
face sont toutefois rapidement rejetés par le parasite, le (crachat rectal), sont liquides et de couleur non homo-
protégeant ainsi contre l'agression immunitaire de gène à cause de la variété des éléments qu'on y
l'hôte. retrouve: débris alimentaires, lambeaux de muqueuse,
mucus abondant blanc-jaunâtre, traces de sang rouge.
Il faut toutefois mentionner que l'immunodé-
pression du SIDA ne semble pas augmenter la fré-
Dans les cas moins aigus ou à la période de
quence des localisations extra-intestinales de l'amibe.
rémission, les matières encore liquides pourront pré-
Quant à la diarrhée fréquemment observée chez les
senter une coloration plus normale et plus homogène,
patients immunodéprimés, elle est très rarement due à
brun clair.
E. histolytica.
Amibiase intestinale aiguë Le diagnostic de la dysenterie bacillaire (Shigella) repose sur l'observation
de selles liquides avec sang plus abondant contenant de nombreux leucocy-
La recherche de formes végétatives invasives tes (attention, pseudopodes!) et des cellules de desquamation de la
(histolytica) dans des matières fécales diarrhéiques muqueuse mais dépourvues de trophozoïtes hématophages. On isolera
muco-sanguinolentes est le seul cas où le diagnostic Shigella sp. à la culture bactériologique.
50
Diagnostic de l'amibiase au laboratoire Chapitre 4
- chez les sujets qui relèvent d'un épisode aigu Elles se pratiquent sur des frottis de matières
(contrôle de l'efficacité du traitement); fécales fixés, en utilisant l'hématoxyline ferrique ou la
- chez les sujets pouvant présenter un danger de technique de Kohn. Ces procédures sont longues et
dissémination de l'agent pathogène (porteurs sont rarement utilisées dans les laboratoires de routine.
sains).
• MÉTHODES DE CONCENTRATION PARASITAIRE
R e m a r q u e importante Elles ont pour but de séparer les éléments parasi-
taires des multiples autres constituants des matières
Il est nécessaire de répéter les examens et d'utiliser une méthode d'enrichis-
fécales, de manière à concentrer les parasites dans un
sement avant de conclure à une absence de kystes.
faible volume et à faciliter l'examen microscopique.
La recherche de kystes ou éventuellement de tro- Deux méthodes parmi beaucoup d'autres ont été choi-
phozoïtes non invasifs (minuta) est un examen difficile sies pour leur simplicité et leur efficacité: la méthode
et décevant. Trois niveaux de spécificité doivent être de Faust (flottation) et la méthode formol-éther de Rit-
considérés: chie (sédimentation).
- il faudra connaître les différences entre E.histoly-
tica et les autres espèces d'amibes de l'homme, Recherche de la prévalence des porteurs
non pathogènes, décrites au chapitre suivant; de E. histolytica
- il faudra faire la distinction entre E histolytica et Les enquêtes de prévalence se basent sur la fré-
des espèces proches non pathogènes. On se quence des porteurs de kystes à quatre noyaux dans
basera sur la taille des kystes, le nombre et la des échantillons de population choisis par quartier
morphologie des noyaux (voir paragraphe 5.3); (influence du niveau socio-économique, de la densité
- enfin, l'examen microscopique ne pourra pas d'habitants), par groupe d'âge, par type d'environne-
faire la distinction entre souche pathogène et non ment (urbain, rural)...
pathogène (E. dispar ); il faudrait recourir à des Pour atteindre 80 ou 90 p.100 de sensibilité, il
anticorps monoclonaux ou à des sondes nucléi- faudrait examiner trois échantillons de chaque per-
ques. sonne à quelques jours d'intervalle, ce qui n'est évi-
• MÉTHODES FACILITANT L'EXAMEN demment jamais fait dans de telles enquêtes. Il faut
donc être conscient de la sous-estimation des résultats.
Les colorations extemporanées
La recherche des kystes se fera par une des tech-
En v u e de la recherche des kystes, l'eau physiolo- niques exposées au paragraphe précédent, à l'exclu-
gique utilisée pour homogénéiser les matières fécales sion de la concentration qui est trop longue à pratiquer
peut être remplacée par divers colorants. sur de grandes séries de prélèvements.
L'éosine colore en rose le fond de la préparation La morphologie identique des kystes de E. histo-
sur lequel les kystes non colorés se détachent en néga- lytica et de E dispar jette un doute sur l'utilité de ces
tif. L'examen se fait au faible grossissement (obj 10X); enquêtes car la spécificité des informations récoltées
ne concerne pas la prévalence de E histolytica. Il sera
Le lugol colore les membranes externes et
nécessaire, dans l'avenir, d'y adjoindre une technique
nucléaires. L'examen se fait à l'objectif 40 X ou 100 X;
d'identification immunologique (monoclonaux) ou
Le réactif de Bailenger colore certaines structures génétique (sondes).
des protozoaires intestinaux (kystes et trophozoïtes):
cytoplasme et bâtonnets cristalloïdes en rouge, structu- • EXAMENS DIFFÉRÉS
La coloration de Sargeaunt est également extem- Si les échantillons ne peuvent pas être traités ou
poranée mais se fait après un enrichissement selon Rit- examinés immédiatement, il faut y ajouter un agent
chie, en mettant en contact entre lame et lamelle le conservateur pour éviter la détérioration des protozoai-
culot obtenu et le colorant: paroi externe du kyste, res qui pourraient s'y trouver (valable surtout pour les
Chapitre 4 ENTAMŒBA HISTOLYTICA L ' A M IDIAS E
kystes). Le formol, le mélange merthiolate-iode-formol en raclant, lors de la ponction, la paroi de l'abcès avec
(MIF ) et l'alcool polyvinylique (PVA ) sont les plus l'aiguille .
faciles à utiliser.
Difficulté de l'examen microscopique
Colorations permanentes sur frottis. des selles
Elles sont précieuses pour le diagnostic d'espèce Les kystes sphériques à 4 noyaux, de 12 à 16 (im
des kystes et des trophozoïtes de tous les parasites de diamètre , peuvent appartenir à E. dispar, E. coli,
fécaux (enquêtes épidémiologiques, recherche des Blastocystis hominis (kyste immature).
porteurs sains). Elles soulignent les structures nucléai-
res importantes pour la détermination de l'espèce (sauf En outre ils peuvent être confondus avec (figure
pour la distinction entre E. histolytica et E. dispar). 4-6):
- des globules de graisse réfringents, incolores ou
Les structures des trophozoïtes et des kystes
pigmentés, sans structure interne;
(membranes, corps chromatoïdes, bactéries et héma-
- des cellules végétales à paroi mince ou épaisse,
ties phagocytées, chromatine nucléaire) sont colorées
hérissée de protubérances;
en noir par l'hématoxyline ferrique.
- des vaisseaux spiralés du bois, réfringents et par-
Noyaux et caryosomes prennent une teinte gris- faitement ronds;
vert foncé après une coloration de Kohn.
- des spores de champignons, rectangulaires, à
paroi double;
Amibiase extra-intestinale
- des grains d'amidon, réfringents et incolores, de
L'examen microscopique a peu d'intérêt puisque formes et dimensions variables, anguleux.
dans plus de 50 p.100 des cas on ne met pas d'amibes
en évidence dans les selles du patient et que les pus
7.2 Détection d'antigènes amibiens
d'abcès ponctionnés ne contiennent que de très rares
parasites (sensibilité insuffisante de l'examen direct). O n peut repérer les amibes morphologiquem-
O n augmente les chances de les mettre en évidence ment intactes, au faible grossissement, par immnuno-
52
Diagnostic de l'amibiase au laboratoire
fluorescence ou identifier des antigènes solubles dans dans le fond du tube (anaérobiose), des trophozoïtes en
les prélèvements (selles, pus, plasma) en utilisant des grand nombre. La culture est plus sensible que l'exa-
anticorps monoclonaux dans un test ELISA ou Western- men direct mais rarement pratiquée dans les laboratoi-
blot. res de routine.
La recherche d'antigènes solubles dans les selles La culture peut être tentée à partir du pus d'un
serait la méthode de choix car non seulement elle peut abcès du foie. L'examen microscopique direct étant
repérer la présence du cycle minuta dans un intestin non rentable, il peut être remplacé avantageusement
mais de plus, en utilisant un anticorps monoclonal par la mise en culture mixte en présence de germes
adéquat, elle pourrait identifier les parasites comme microbiens extrinsèques.
pathogènes ou non.
R e m a r q u e importante
Recherche de la prévalence Il faut rappeler que, par ailleurs, la culture bactériologique de pus d'abcès du
de E. histolytica foie reste stérile.
53
Çhopïtre, 4 ENTAMŒDA HISTOLYTICA L'AMIDIASE
Les copro-anticorps ont été retrouvés chez 80 - connaître le délai de négativation après sérolo-
p.100 des sujets dysentériques tandis que, parmi des gie positive (très variable d'un sujet à l'autre et
sujets porteurs d'autres affections intestinales, seule- selon la localisation);
ment 1 à 2 p.100 étaient trouvés positifs. Il est proba- - savoir si les tests peuvent faire la distinction
ble que ces anticorps soient des lgA parce que le test entre porteurs d'isolats pathogènes ou non
de fixation du complément les détecte mal (souvent pathogènes.
négatif) alors que l ' H A l est positive. O n sait en effet
que les lgA ne fixent pas le complément. U n e enquête réalisée au Mexique (1974) a porté
sur 20.000 sérums, provenant de tout le pays. La pré-
Après l'épisode aigu, les copro-anticorps dispa-
valence varie de 2,3 à 9,9 p.100 suivant la densité de
raissent plus rapidement que ceux du sérum car trois
population, le niveau socio-économique et l'âge. Les
semaines après la guérison des symptômes, il ne reste
que 50 p.100 de tests positifs alors que les titres d'anti- tests utilisés ont été l'HAl, la CIE et l'IFI.
Rappelons le test "Enzymeba" qui détecte les Les spécialistes du'Centers for Disease Control " (CDC, Atlanta, USA)
anticorps sériques anti-histolysaïne, enzyme spécifi- accordent leur préférence à l'HAI et choisissent comme seuil de positivité le
que des souches pathogènes du parasite. titre de 1/256.
Amibiase extra-intestinale
ô. C u l t u r e in vitro
Les anticorps sériques sont pratiquement tou-
jours retrouvés à des titres significatifs. Le diagnostic
La culture des amibes a plusieurs utilités:
sérologique est une aide précieuse et fidèle pour le cli-
nicien qui se trouve devant un processus hépatique ou - diagnostic (recherche d'amibes dans les selles ou
pulmonaire d'étiologie inconnue. dans un pus d'abcès, par culture polyxénique);
- production d'antigènes pour tests sérologiques;
La sensibilité est excellente (99 p.100), les titres
d'anticorps spécifiques (IFI, HAÏ, LAT, ELISA, PEG) ne - préalable à une analyse iso-enzymatique pour
laissent aucun doute car ils s'élèvent rapidement avant identification des caractères d'une souche;
que les premiers sympômes n'apparaissent. La négati- - essais médicamenteux.
vation est lente, elle prend plusieurs mois. Tant que le
pus de l'abcès n'est pas complètement résorbé, la sti- O n distingue les cultures classiques faites en pré-
mulation antigénique persiste. sence de bactéries (polyxéniques) et les cultures axéni-
ques dans lesquelles les amibes se multiplient en
Prévalence des porteurs d'anticorps l'absence de tout autre organisme vivant (milieux de
culture plus complexes, satisfaisant à tous les besoins
Dans les études épidémiologiques, la détection
des amibes).
d'anticorps sériques peut être utilisée pour obtenir une
information sur la fréquence du processus d'invasion.
8.1 Culture polyxénique
Malheureusement, les études pèchent par manque de
standardisation des tests et ne sont donc pas compara- Les amibes s'y multiplient en compagnie de bac-
bles entre elles. Il faudrait téries provenant du tube digestif (cultures mixtes).
- standardiser les techniques; Elles ont, depuis 50 ans, été utilisées comme
- définir les seuils de spécificité; moyen de diagnostic (mise en culture des selles ou de
54
Traifemenf
Elles ont également été utilisées pour fournir des Furoate de diloxanide (Furamide®)
organismes en nombre suffisant (obtention d'antigènes
pour réactions sérologiques, études de virulence et Traitement de 10 jours à raison de 500 mg trois
sensibilité aux médicaments). fois/jour.
Zaïre 20
10.4Endémicité amibienne
Maroc 5 45
France 6,0 (Nord) 31,0 (Sud) à des contaminations familiales où le contact direct,
les mains sales, j o u e n t un rôle prépondérant. O n peut
(Sources: R. Deschiens, 1965; R. Kretschmer, 1990) c e p e n d a n t assister à d e petites épidémies parmi les
clients d ' u n restaurant (cuisiniers).
BIBLIOGRAPHIE
56
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59
Chapitre 5 AUTRES AMIBES PARASITES DE L'HOMME
Figure 5 - 1 de toutes provenances ont été étudiés et classés en téines (antigènes) cibles: la lectine d'adhérence G A L /
pathogènes et non pathogènes. G A L N A c , les antigènes de 96 kDa, de 29-30 kDa et de
A m i b e s du t u b e d i g e s t i f d e
81-84 kDa, l'antigène de "granules denses aux élec-
l'homme • CARACTÈRES IMMUNOLOGIQUES trons"...
Dessin représentant schématiquement Des anticorps monoclonaux dirigés contre plu-
trophozoïtes et kystes de chacune des • CARACTÈRES GÉNÉTIQUES
sieurs protéines de l'amibe permettent le marquage
espèces. La reconnaissance de parties du génome permet,
sélectif des souches pathogènes. O n cite c o m m e pro-
par l'utilisation de sondes (sonde P I 4 5 ) , par l'analyse
de fragments de restriction (après marquage de cer-
tains gènes) et par amplification de matériel génétique
sélectionné, d'identifier les souches pathogènes.
Localisation anatomique
Distribution géographique
Morphologie
• TROPHOZOÏTE
60
Le genre Entamœba Chapitre 5
61
Chapitre 5 A U T R E S A M I B E S P A R A S I T E S DE L H O M M E
62
Les amibes libres j H K ^ F
Cette très large distribution rend le contact d e patient dans un délai d e 30 heures à 5 jours après la
l ' h o m m e a v e c ces organismes inévitable: le contrôle et pénétration des parasites: c'est la méningo-encéphalite
C h e z l ' h o m m e , o n peut les retrouver le plus fré- frais. O n y recherchera les trophozoïtes amiboïdes
mobiles, à différencier des polynucléaires pouvant
q u e m m e n t dans la totalité du tube digestif et dans
émettre des pseudopodes.
l'arbre b r o n c h i q u e . La porte d'entrée est le carrefour
naso-pharyngé, soit par la cavité b u c c a l e , soit par les L ' e x a m e n après coloration à l'hématoxyline per-
fosses nasales. mettra d e distinguer plus facilement les a m i b e s des
nombreux polynucléaires neutrophiles.
Morphologie
La mise en culture, l'inoculation aux a n i m a u x d e
Elles se présentent, au cours d e leur c y c l e évolu-
laboratoire pour démonstration du pouvoir pathogène,
tif, sous trois formes.
l ' e x a m e n anatomo-pathologique des pièces d'autopsie
Le trophozoïte a m i b o ï d e , d e 10 à 20 (j.m d e dia- permettront d e préciser l'étiologie a m i b i e n n e .
mètre, émettant des pseudopodes, possède un n o y a u
• DANS LES EAUX SUSPECTES
unique, un e n d o p l a s m e et un ectoplasme distincts.
C'est la forme parasitaire. On pratiquera la filtration d ' u n v o l u m e d'eau
c o n n u (1 à 10 litres) sur filtre millipore (1,2 |im d e dia-
Le trophozoïte flagellé, o v a l e d e 8 prn sur 15,
mètre d e pores) puis on mettra en culture les amibes
possède deux à quatre flagelles antérieurs, u n e v a c u o l e
retenues à la surface du filtre en retournant celui-ci sur
postérieure et un n o y a u unique. C'est la forme libre.
u n e boîte d e Pétri garnie de gélose couverte d ' u n e sus-
Le kyste sphérique u n i n u c l é é dispose d ' u n e paroi pension d e bactéries tuées. O n déterminera ensuite
d o u b l e dont la surface externe est lisse (figure 5-4). leur p o u v o i r pathogène et leur spectre antigénique
La transformation d e trophozoïte a m i b o ï d e en pour détermination d e l'espèce.
trophozoïte flagellé peut être obtenue au laboratoire
• LA DÉTERMINATION DU POUVOIR PATHOGÈNE
par c o n t a c t a v e c l'eau distillée. Les trophozoïtes flagel-
lés sont é v i d e m m e n t résistants dans le milieu extérieur. S e fait par la culture in vitro à 37 ° C et 45 ° C .
Ils s'y multiplient e n se nourrissant d e matières organi- Seules les amibes pathogènes se multiplient à ces tem-
ques, y compris les bactéries. pératures. L'inoculation à la souris par injection intra-
cérébrale o u par instillation nasale est suivie d e la mort
Pouvoir pathogène d e l'animal e n 4 à 8 jours si le parasite est pathogène
(Naegleria fowleri).
Naegleria fowleri est c a p a b l e d e traverser la
m u q u e u s e tapissant les fosses nasales et passant d e
Prévention et traitement
l'autre côté d e la l a m e criblée d e l'os ethmoïde, elle se
trouve dans la boîte crânienne, au contact du lobe Etant d o n n é la présence d e ces organismes dans
frontal d u c e r v e a u . D a n s la substance cérébrale, e l l e se les eaux de consommation et dans les collections
63
Chapitre 5 A U T R E S A M I B E S P A R A S I T E S DE L'HOMME
Figure 5-4
nant des bactéries, noyau unique avec gros nucléole des lésions préexistantes dues au trachome peu-
central et membrane nucléaire très nette (figure 5-3). vent préparer le terrain;
Le kyste est polygonal, avec un seul noyau et - chez les porteurs d e lentilles de contact qui cau-
une paroi double dont la surface extérieure est plissée sent une irritation et délimitent une cavité où les
(figure 5-5). amibes peuvent se multiplier.
64
Les amibes libres Chapitre 5
Traitement
BIBLIOGRAPHIE
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65
Protozoaires ciliés
Le genre Balantidium (Vestibulifera) 6
Caractéristiques du genre
1. Balantidium coli
1.1 Cycle évolutif, morpho-
il y a deux v a c u o l e s contractiles, l'une proche d u
logie ef caractères bio-
centre du parasite, l'autre tout près d e l'extrémité pos- logiques
Caractéristiques du genre térieure. Elles drainent l'eau en excès dans le cyto- 1.2 Hôtes
plasme et assurent ainsi le maintien d e la pression 1.3 Pouvoir pathogène
Toutes les espèces d e c e genre sont des parasites 1.4 ; Diagnostic
osmotique. Le cytoplasme est parsemé d e phagosomes
obligatoires et se présentent alternativement sous 1.5 Traitement
contenant des grains d ' a m i d o n , des fragments cellulai- 1.6 Transmission et épidé-
f o r m e d e trophozoïte garni d e cils et de kyste à paroi
res, des bactéries, des érythrocytes, etc... L'alimenta- mloiogie
épaisse.
tion est principalement à base d ' a m i d o n . La surface d u 2. Autres ciliates parasites =
Le corps est o v o ï d e . O n note la présence d e deux parasite est entièrement couverte d e rangées parallèles, 3. Protozoaires ciliés non >
n o y a u x d e type différent, le m a c r o n u c l é u s (poly- longitudinales, d e cils (figure 6-1). parc-sites
ploïde) allongé et le m i c r o n u c l é u s (haploïde) petit et Bibliographie
Le kyste est o v a l e o u sphérique et mesure d e 40 à
sphérique. Le cytoplasme granuleux contient une
60 jxm d e diamètre; il a une paroi épaisse et claire
vacuole contractile en relation a v e c le cytopyge
apparaissant double; le m a c r o et le m i c r o n u c l é u s sont
(pore excréteur). Elle est située à la partie posté- FIGURE
peu visibles; le cytoplasme est grossièrement granuleux
rieure d e la c e l l u l e tandis q u e la fente cytostomale 6-1 Trophozoïte et kyste
et le parasite, détaché d e l ' a m p l e paroi kystique, peut
o c c u p e l'avant d u parasite. Les cils sont répartis uni- de Dolontidium coli ;
se m o u v o i r q u e l q u e peu à l'intérieur.
f o r m é m e n t sur tout le corps d u trophozoïte; ils sont
plus longs dans et autour d u cytostome. Le kyste ingéré se transforme en trophozoïte dans
la lumière du côlon. Celui-ci peut rester saprophyte et
Les parasites d e c e genre se multiplient dans le se nourrir d e bactéries et d e débris alimentaires o u pro-
côlon de leur hôte et sont d o u é s d ' u n pouvoir v o q u e r des ulcérations d e la paroi. D e toutes façons, il
d ' i n v a s i o n tissulaire. La distinction entre les espèces se multiplie. L'enkystement se fait également dans le
n'est pas facile. Celles-ci ont été le plus souvent côlon. Les kystes sont alors rejetés dans le milieu exté-
n o m m é e s d'après leur hôte habituel mais o n n'est rieur a v e c les selles.
pas certain d e la spécificité pour l'hôte. Seul Balanti-
dium coli est pathogène pour l ' h o m m e .
1.2 Hôtes
67
Chapitre 6 P R O T O Z O A I R E S CILIÉS LE G E N R E BALANTIDIUM
Figure 6-1
irrégulière; les bords sont flous et le centre est couvert du parasite intrakystique (cils). Les colorations extem-
Trophozoïte et kyste
de pus et de matériaux nécrosés. L'incision de la poranées (lugol ou Bailenger) sont utiles.
de Balantidium coli:
lésion fait sourdre du mucus mélangé de pus conte-
1. dessin de trophozoïte 1.5 Traitement
nant de nombreux parasites.
2. dessin de trophozoïte (en mitose)
Il est à base de métronidazole, cyclines (flore
3. dessin de kyste L'infection peut prendre un caractère chronique
bactérienne associée). Les schémas thérapeutiques
ou même devenir asymptomatique (porteurs de kys-
sont superposables à ceux de l'amibiase intestinale.
tes). Ce statut est cependant moins fréquent que pour
C cytostome
l'amibiase.
c cytopyge 1.6 Transmission et épidémiologie
M macronucleus U n régime riche en hydrates de carbone favorise La transmission se fait par contact féco-oral
m micronucleus la multiplication du parasite et augmente donc la sen- (mains sales, eau, mouches), par l'intermédiaire des
v vacuole pulsatile sibilité à l'infection tandis qu'un excédent en protéines kystes qui constituent le stade infectant. Ils résistent
agit en sens inverse. deux semaines environ dans l'eau à température
ambiante. Le réservoir est apparemment exclusive-
Les lésions chez le porc sont plus bénignes que
ment humain: les essais de transmission des kystes du
chez l'homme.
porc à l'homme ont échoué et les isolats provenant
d'animaux et de l'homme sont distinguâmes sérologi-
1.4 Diagnostic quement (immobilisation à l'aide de sérums immuns).
Dans les cas symptomatiques, on pratiquera Le parasite est cosmopolite mais la prévalence
l'examen des selles, la rectoscopie, la biopsie d'une est nettement plus élevée en zones tropicales, particu-
lésion. O n y trouvera des trophozoïtes reconnaissables lièrement I' Amérique latine, les îles du Pacifique, les
à leur grande taille (3 fois plus grands que les plus Philippines, la Nouvelle Guinée, l'Asie centrale et
grands flagellés) et, dans les examens à frais, à leur occidentale (Iran). En Afrique, les infections étaient
extraordinaire rapidité de mouvement de translation. connues dans la région de l'Ituri (Nord-Est du Zaïre).
La culture est possible sur milieu de Dobell et Laidlaw.
Dans certaines régions, le porc est considéré
Chez les porteurs sains, les kystes seront recher- c o m m e réservoir du parasite humain: en Nouvelle-
chés dans les selles à l'examen direct et après concen- Guinée, où près de 50 p.100 de la population héber-
tration. Ils sont reconnaissables à leur grande taille, à gerait ce parasite, la promiscuité avec le porc est évi-
leur paroi apparaissant double et au flou clu contour dente. Par contre, en Iran, pays musulman, la
Autres ciliafes parasites Chapitre 6
prévalence serait due à la transmission d'homme à pour les levures. Les protéines de protozoaires sont
homme. donc de valeur nutritive supérieure.
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69
Protozoaires Flagellés (Retortamonadida,
7
Diplomonadida, Trichomonadida et Mastigamœbida)
Parasites du tube digestif et des cavités naturelles
La lambliase, la trichomonose
Schéma taxinomique
: Ordre des Retortamonadida
; : .Ordre des: Diplomonadida
1. CHILOMASTIX MESNILI Ordre des Trichomonadida
Ordre des Mastigamœbida:
Schéma taxinomique 1. Chilomastix. mesnili
1.1 Morphologie
1.1 Morphologie Localisation :::
ORDRE DES RETORTAMONADIDA 1.2
1.0 Hôtes : • .Si , '
2 à 6 flagelles, dont un à direction postérieure asso- Trophozoite 1.4 Pouvoir pathogène .
c i é à un cytostome. Sont en général parasites. 1.5 Culture:
Il est piriforme à extrémité postérieure pointue. Il 2. Giardla intestinalis
G e n r e s Chilomastix, Retortamonas. mesure 10 à 15 (j,m, possède 1 noyau et quatre flagelles : 2.1 Synonymes
dont trois dirigés vers l'avant. 2.2 : Espèces et hôtes
ORDRE DES DIPLOMONADIDA
2.3. Morphologie/structures
U n large sillon, e n forme d e S, à la partie anté- 2.4 Cycle évolutif
Corps à symétrie bilatérale a v e c deux noyaux, cha-
rieure du parasite fait office de cytostome et abrite le 2.5 Parhcicgie et immu-
q u e moitié c o m p o r t a n t trois o u quatre flagelles et les nité
quatrième flagelle. Le noyau se trouve en position anté-
corpuscules accessoires. La plupart sont parasites. 2.6.: Diagnostic
rieure et les flagelles prennent leur origine à proximité 2.7 Culture
Famille des Hexamitidae d e quatre blépharoblastes (figure 7-1 ). 2.8 Traitement
2.9 Epidémiologie
8 flagelles, disque ventral.
Kyste 3. Le genre Trichomonas
Genre Ciardia. 3.1 Trichomonas hominis
Il est piriforme, plus étroit à l'avant et renflé à 3.2 Trichomonas tenox
Famille des Enteromonadidae. l'arrière. Le sillon cytostomal reste bien visible, le
3.3 Trichomonas voginalis
71
Chapitre 7 P R O T O Z O A I R E S F L A G E L L É S P A R A S I T E S DU TUBE DIGESTIF ET DES C A V I T É S NATURELLES
Figure 7-1
PHOTOGRAPHIES
7. Trophozoïte de Giardia intestinalis
8. Kyste de Giardia intestinalis
9. Trophozoïte de Trichomonas intesti-
nalis
10. Kystes de Chilomastix mesnili
11. idem
Elle est possible dans les milieux usuels pour les O n peut, sur base de la morphologie et particu-
flagellates intestinaux (voir chapitre 19). lièrement celle des "médian bodies", distinguer trois
groupes de Giardia:
2. GIARDIA INTESTINALIS
Giardia intestinalis, parasite de reptiles, oiseaux,
Lambl 1853 mammifères y compris l'homme;
72
Giardia intestinalis Chapitre 7
Trophozoïte
73
P R O T O Z O A I R E S F L A G E L L É S P A R A S I T E S DU TUBE D I G E S T I F ET DES C A V I T É S NATURELLES
rence est tenace, rendant le diagnostic difficile. Le rents et récemment, l'analyse génétique par la techni-
mode de multiplication, sans doute par bipartition, que de "random amplified polymorphic D N A " ( R A P D )
reste une énigme v u la présence de deux noyaux dans a pu confirmer le classement des zymodèmes. Il faut
le trophozoïte avant division. O n ne connaît pas la fré- souligner l'avantage des techniques d'amplification de
quence des échanges de matériel nucléaire entre sou- séquences géniques qui ne nécessitent pas la mise en
ches (mélanges possibles de populations de caractères culture préalable des parasites et évitent donc les biais
différents). La nutrition se fait par pinocytose et forma- de sélection des souches analysées.
74
Giardia intestinalis Chapitre 7
la malabsorption et la digestion incomplète des ali- La réaction manque de spécificité et détecte, entre
ments. autres, les anciens cas guéris.
75
Chapitre 7 P R O T O Z O A I R E S F L A G E L L É S P A R A S I T E S DU T U B E D I G E S T I F ET DES C A V I T É S NATURELLES
Pouvoir pathogène
Transmission
Pouvoir pathogène
Chez l'homme, la discrétion des signes cliniques
Il provoque une inflammation aiguë des
favorise la dissémination.
muqueuses et des glandes annexes du système génital
(vaginites, urétrites, prostatites, épididymites).
Diagnostic de laboratoire
Chez la femme, cette inflammation cause une
La mise en évidence du parasite mobile à frais
hypersécrétion (pertes blanches contenant des tropho-
entre lame et lamelle, est la plus aisée. Elle utilise les
zoïtes de Trichomonas, des globules blancs et des cel-
sécrétions vaginales recueillies par écouvillonnage ou
lules de desquamation), un prurit intense, une
raclage des muqueuses, ou le sédiment urinaire après
sensation de brûlure, de la dyspareunie. Des saigne-
centrifugation. La sensibilité de cet examen microsco-
ments sont possibles à cause de l'inflammation aiguë et
pique fait en contraste de phase est de 97 p.100.
de la desquamation de la muqueuse vaginale. Le pas-
sage à la chronicité est très fréquent, donnant lieu à de Les colorations à l'hématoxyline ou au Giemsa
longues périodes asymptomatiques (latence) pendant après fixation au Schaudinn ou au méthanol procurent
lesquelles le sujet porteur peut éventuellement dissé- à l'examen microscopique une sensibilité d'environ
miner l'infection. 60 p.100.
77
Chapitre 7 P R O T O Z O A I R E S F L A G E L L É S P A R A S I T E S DU TUBE DIGESTIF ET DES CAVITÉS NATURELLES
Morphologie
Epidémiologie
O n reconnaît un stade trophozoïte flagellé (1 ou
• TRANSMISSION 2 flagelles), présent dans la lumière d e l'intestin et un
stade trophozoïte (6 à 20 |J.m) sans flagelle mais for-
Trichomonas ne formant pas de kystes, il est évi- mant des pseudopodes, présent dans les tissus (paroi
dent que l'infection est transmise généralement par intestinale, foie).
contact sexuel. Cependant on ne peut pas exclure tota-
lement une transmission par l'eau et le linge humide Cycle et mode de transmission
car les trophozoïtes peuvent survivre à température
La transmission s'effectue par pénétration à
ambiante au contact d e ces éléments pendant plu-
l'intérieur des œufs de certains helminthes du caecum
sieurs heures (on a pu cultiver Trichomonas vaginalis
des animaux infectés (par exemple Heterakis gallina-
après 12 heures de séjour dans l'eau du robinet à 21
rum ). Le stade parasitaire invasif peut résister dans les
° C et après 23 heures sur du linge souillé, humide,
œufs, en dehors de l'organisme de l'animal, pendant
laissé à température ambiante).
plusieurs années à des températures de 0 à 4 ° C . Les
larves de ces helminthes peuvent elles-mêmes être
• PRÉVALENCE
porteuses de l'infection lors de l'éclosion et héberger
ce protozoaire pendant toute la durée de la v i e larvaire
En 1972, on estimait à 180 millions le nombre
et adulte. L'infection est transmise à l'hôte gallinacé
d'individus infectés dans le monde. La prévalence
par voie digestive, lors de la destruction (lyse par les
observée varie de 2,6 p.100 chez des femmes mariées
enzymes) d'un des stades larvaires de l'helminthe.
à 70 p.100 chez des patients d'une consultation
d'affections transmises sexuellement. En 1970, dans Il faut noter q u e les stades parasitaires d e l'intes-
une ville d'Allemagne, l'examen d'écoulements vagi- tin o u des tissus sont rapidement détruits en dehors de
naux a révélé 9,7 p.100 de Trichomonas. l'hôte. L'helminthe sert donc de vecteur à c e proto-
zoaire.
Aux U S A (1966), la prévalence dans un échan-
tillon d e population blanche de 30 à 45 ans était d e Pouvoir pathogène
14,5 p.100 au cours d'un examen unique et d e 1 7
p.100 après plusieurs examens. Toutes les enquêtes, L'atteinte intestinale (diarrhée) et hépatique peut
effectuées sur des échantillons de populations adultes mener à la mort d e l'animal en 2 à 3 semaines (foyers
générales, montrent une prévalence comprise entre 5 de nécrose disséminés dans le tissu hépatique et dans
et 20 p.100. la paroi du csecum).
Autres flagellates
Cycle, pathologie, diagnostic de stade flagellé c o m m e c'est le cas pour les amibes du
genre Naegleria.
La transmission s'effectue par ingestion d e kystes.
Les trophozoïtes se multiplient par bipartition dans le Morphologie
côlon et le pouvoir pathogène est inexistant. On Le trophozoïte amiboïde mesure 7 à 12 |j.m. O n
retrouve les kystes o u les trophozoïtes dans les selles. note une p r é d o m i n a n c e d e formes b i n u c l é é e s (2/3 à
4/5 des individus).
4.3 ENTEROMONAS HOMINIS
Le kyste est inexistant et le cycle évolutif
Hôtes inconnu.
79
PROTOZOAIRES F L A G E L L É S P A R A S I T E S DU T U B E D I G E S T I F ET DES C A V I T É S NATURELLES
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81
Protozoaires flagellés (Trypanosomatida)
Parasites du sang et des tissus
Généralités 8
1. Historique la m a l a d i e du s o m m e i l sont aperçus dans le liquide 1. Historique
céphalo-rachidien d e patients par Castellani; 2. Aperçu taxinomique et
phylogénie
La première observation d e trypanosomes est 1904: S c h a u d i n n d é c o u v r e le d é v e l o p p e m e n t d u
2.1 Systématique
c e l l e d e Valentin (Berne, 1841) dans le sang d e la trypanosome c h e z la m o u c h e et Kleine décrit en 1909
2.2 Considérations phylo-
truite. Ils ont été ensuite observés c h e z la grenouille e n le c y c l e d e d é v e l o p p e m e n t a v e c les changements mor- .w: géniques
1842, par G l u g e à Bruxelles, M a y e r à B o n n et G r u b y à phologiques qui l ' a c c o m p a g n e n t . 3. £araoréristiques;morpho-
Paris. C ' e s t G r u b y qui leur donnera le n o m d e trypano- logiques
s o m e ( x p w t a v o v : tarière, ocopa: corps) q u i veut dire
2. Aperçu taxinomique et phylogénie 4. Description des genres
corps en f o r m e de vrille (vilebrequin). Puis les décou- 4.1 te genre Leptomonas
vertes v o n t émailler la d e u x i è m e moitié d u 1 9 è m e siè- 4.2 Le genre Crithidia
cle. 4.3 Le genre Trypanosoma
2A Systématique 4.4 Le genre Leishmania
1845: observation du trypanosome chez des 5. Ulrrasrrucrure. physiolo-
Les protozoaires flagellés tissulaires appartien-
m a m m i f è r e s par G r o s dans le sang d e la taupe et d u gie, cycles
nent à l ' e m b r a n c h e m e n t des Kinetoplasta et à l'ordre
mulot; : 5.1 . . Morphologie (ultras-
des Trypanosomatida. Ils possèdent un à quatre flagel-
rruefure)
1878: travaux d e L e w i s en Inde, sur les trypano- les. Le kinétoplaste qui contient d e l ' A D N , mis e n évi- 5.2 Métabolisme
somes d u rat transmis par la p u c e ; d e n c e par les colorations argentiques et d e Feulgen, 5.3 La variation antigéni-
est un organite auto-reproductible lié à la mitochon- que
1880: découverte du premier trypanosome 5.4 Modulatiqns.de l!adap-
drie. La plupart des espèces sont parasites.
^ ration à la glossine.
pathogène par Evans qui décrit le surra c h e z les équi-
La famille des Trypanosomatidae contient quatre Bibliographie :
dés et les c a m é l i d é s e n Inde {T. evansi);
genres: Leptomonas, Crithidia, Trypanosoma et Leish-
1885: publication des travaux d e D a n i l e w s k y sur mania. Les deux derniers é v o l u e n t c h e z deux hôtes
les trypanosomes et hématozoaires endoglobulaires FIGURES
successivement (hétéroxènes).
des reptiles et des oiseaux; 8-1 . Eléments: structuraux des
Seules certaines espèces des genres Trypanosoma Trypanosomatidae.
1894: Rouget décrit la dourine (T. equiperclum) à .8-2 Famille, des Trypanosoma-
et Leishmania ont une importance médicale. Le genre
tidae: stades des cycles
Constantine; Trypanosoma est subdivisé en sous-genres sur base du 6-3 Morphologie des formes
c o m p o r t e m e n t c h e z les hôtes vertébré et invertébré. de l'insecte chez Trypano-
1897: B r u c e écrit un m é m o i r e resté fameux sur le
soma
nagana a u Z o u l o u l a n d , a v e c son agent étiologique (T. Ceux qui sont énumérés ci-dessous c o m p r e n n e n t des
8-4 Organites des.trypanoso-
brucei), la transmission par la glossine et le réservoir d e espèces intéressant le m é d e c i n o u le vétérinaire: Trypa- mes au microscope élec-
parasites; nozoon, Duttoneiia, Nannomonas, Pycnomonas, Teje- tronique
raia, Schizotrypanum, Herpetosoma, Megatrypanum,
1899: la cytologie des t r y p a n o s o m e s est décrite Endotrypanum.
par R a b i n o w i t s c h et K e m p n e r grâce à la coloration à
l'éosine - bleu d e méthylène; Les espèces d u genre Trypanosoma qui infectent
l'homme en Afrique appartiennent au sous-genre
1901: Elmassin décrit le mal de Caderas en Trypanozoon, en A m é r i q u e a u sous-genre Schizotrypa-
A s s u n c i o n ; Dutton d é c o u v r e un t r y p a n o s o m e dans le num.
sang d ' u n h o m m e en G a m b i e (T. gambiense);
Les espèces d u genre Leishmania qui infectent
1903: culture in vitro des t r y p a n o s o m e s du rat et l ' h o m m e sont divisées e n deux sous-genres Leishmania
d e T. brucei par N o v y et M e N e a l ; les trypanosomes d e et Viannia d'après leur c o m p o r t e m e n t c h e z le vecteur.
83
Chapitre 8 P R O T O Z O A I R E S F L A G E L L É S P A R A S I T E S DU S A N G ET DES TISSUS GÉNÉRALITÉS
84
Description des genres Chapitre 8
Hôtes
4.1 Le genre Leptomonos
Parasite du sang des vertébrés (animaux,
Morphologie
homme...), il complète généralement son cycle chez
Parasite de forme allongée, avec noyau central, un hôte invertébré, le plus souvent un insecte qui joue
kinétoplaste antérieur, sans membrane ondulante mais le rôle de vecteur (hôte intermédiaire).
avec flagelle libre (forme "promastigote").C'est la
EXEMPLE: Trypanosoma gambiense infecte l'homme et pour-
forme la plus primitive au point de vue parasitaire
suit son évolution chez une mouche (Glossina).
(figure 8-2).
Morphologie générale
Hôtes et cycle
des formes sanguicoles
Parasites fréquents du tube digestif des insectes
(diptères, hémiptères, acariens), ils se multiplient par Dans le plasma sanguin, le parasite adopte une
division binaire. forme allongée, avec noyau central ou légèrement
déplacé vers l'avant ou vers l'arrière, kinétoplaste pos-
Rejetés dans le milieu extérieur avec les déjec- térieur, membrane ondulante longeant le corps sur
tions de l'insecte, ils peuvent contaminer d'autres indi- toute sa longueur et flagelle libre souvent présent
vidus. La forme de conservation dans les déjections est (forme "trypomastigote"). Il se divise par bipartition,
une forme leishmanoïde, immobile, arrondie, qui a avec division nucléaire et kinétoplastique. Les trypano-
perdu son flagelle. Il s'agit en fait d'une infection intes- somes sanguicoles étant ceux que l'on recherche le Figure 8-2
tinale de l'insecte, transmise par contact "féco-oral". plus souvent pour poser le diagnostic d'une trypanoso-
Famille des Trypanosomatidae:
EXEMPLE: Leptomonas ctenocephali infecte le tube digestif miase, leur morphologie doit être décrite avec préci-
stades des cycles
de la puce du chien. sion (figure 8-2).
1. Forme promastigote
Remarque importante Morphologie des stades chez l'insecte 2. Forme amastigote
3. Forme épimastigote
La forme "promastigote" représente aussi le stade de multiplication chez Dans les organes de l'insecte vecteur, les trypa-
4. Forme trypomastigote
l'insecte dans le cycle évolutif des espèces du genre Leishmania (voir ci- nosomes ont un kinétoplaste balladeur. D'abord pos-
dessous). Le cycle chez le genre Leptomonas
téro-nucléaire et progressivement détaché de
comporte la forme 1
l'extrémité postérieure au début du cycle, dans l'esto-
4.2 Le genre Crithidia Le cycle chez le genre Leishmania com-
mac, ensuite juxtanucléaire dans le proventricule et
porte les formes 1 et 2
Morphologie pendant son cheminement vers les glandes salivaires
Le cycle chez Crithidia comporte la
(figure 8-3), il redeviendra postérieur à la fin du cycle
Parasite de forme allongée, avec noyau central, forme 3
dans les formes des glandes salivaires ou de l'intestin
kinétoplaste juxtanucléaire, il possède une membrane Le cycle chez Trypanosoma comporte les
postérieur.
ondulante courte et un flagelle libre (forme "épimasti- formes 3 et 4
gote") (figure 8.2).
Hôtes
Remarque importante
T a b l e a u 8-2
Dénomination Localisation Morphologie
Evolution de Trypanosoma
(stercoraria) (salivaria)
chez l'invertébré
Trypanosome sanguicole sang du vertébré sang du vertébré trypomastigote avec GPS a
métacyclique intestin postérieur, déjec- pièces buccales ou glandes trypomastigote avec GPS
tions de l'insecte salivaires de l'insecte métacyclique b
86
infrastructure, physiologie, cycles Chapitre 8
87
Chapitre 8 P R O T O Z O A I R E S F L A G E L L É S P A R A S I T E S DU S A N G ET DES TISSUS G É N É R A L I T É S
88
infrastructure, physiologie, cycles Chapitre 8
5.4 Modulations d e l ' a d a p t a t i o n à la glossine gotes métacycliques a lieu. Le cycle complet prend 10
jours et le taux d'infection du proboscis chez des glos-
Le comportement de trois sous-genres de Trypa-
sines nourries sur des animaux infectés par T. (N.) con-
nosoma est évoqué pour faciliter la comparaison.
golense est de l'ordre de 30 p.100.
Le sous-genre Trypanozoon Le sous-genre Duttonella
Chez Trypanosoma (Trypanozoon) brucei on Ces trypanosomes restent dans le proboscis, ils ne
observe, au cours du cycle, une colonisation de tous colonisent pas le tube digestif. La multiplication des
les tissus de la glossine. Leur cycle est le plus com- épimastigotes, attachés à la paroi du canal alimentaire,
plexe: ils doivent franchir des obstacles divers pour et la maturation en trypomastigotes métacycliques ont
transiter de l'estomac jusqu'au terme de leur dévelop- lieu dans les pièces buccales. Le cycle prend 4 jours et
pement en trypomastigotes métacycliques dans les le taux d'infection des glossines nourries sur des ani-
glandes salivaires. Le cycle complet prend plus de 18 maux infectés par T. (D.) vivax est de plus de 90 p.100.
jours et le pourcentage d'infection salivaire chez des Ces trypanosomes sont les moins tributaires de
glossines nourries sur des animaux infectés par T. (T.) l'insecte. D e nombreuses espèces de glossines assurent
brucei est de l'ordre de 1 p.100 ou même moins. la transmission cyclique (avec les transformations et la
multiplication prévues pendant le séjour chez l'insecte).
Le sous-genre Nannomonas
Mais de plus, d'autres genres de mouches piqueuses
Ces trypanosomes se cantonnent dans le tube peuvent les transmettre mécaniquement (simple trans-
digestif de la glossine: après l'estomac, ils rebroussent port de la forme sanguicole d'un vertébré à un autre).
chemin et viennent terminer leur cycle dans les pièces Leur distribution cosmopolite tropicale (dans et hors
buccales (trompe) où la transformation en trypomasti- des zones à glossines) en est la conséquence.
BIBLIOGRAPHIE
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FIGURES
1. TRYPANOSOMA (MEGATRYPANUM) THEILERI
2. TRYPANOSOMA (HERPETOSOMA) LEWISI 9-1 Stercoraria sanguicoles
Laveran 1902 Kent 1880 9-2 Réduve, vecteur de la
maladie de Chagas
9-3 Stade trypomastigote de T.
cruzi
4A Morphologie 2A Morphologie 9-4' Stade amasfigote de T.
cruzi
Le parasite mesure d e 40 à 70 p m sur 5 à 6 p m Le corps étroit et effilé mesure d e 2 0 à 2 5 p m d e 9-5 . Stade épimastigote de T.
et a des extrémités effilées. S o n kinétoplaste est situé à longueur sur 1,5 p m . Les extrémités sont pointues, le cruzi
proximité d u n o y a u qui o c c u p e u n e position centrale. kinétoplaste subterminal et le noyau a l l o n g é est situé 9-6 Cycle de T. (S.) cruzi
9-7 lmmuno-élêcfrophorèse
La m e m b r a n e o n d u l a n t e large se prolonge par un fla- dans la partie antérieure du corps. La m e m b r a n e ondu-
dans l'infection par T. cruzi
gelle libre. lante se prolonge par un flagelle libre (figure 9-1).
91
Chapitre 9 TRYPANOSOMA CRUZI ET LES STERCORARIA LA MALADIE DE CHAGAS
2.2 Hôtes
Les rongeurs (Rattus rattus et autres rats, sauva-
ges et semi-domestiques) en sont les hôtes vertébrés.
Remarque
Figure 9-1
3.1 Historique
D'abord observé en 1909 dans l'intestin de rédu-
ves de la province de Minas Gérais au Brésil par Car-
los Chagas, le trypanosome fut transmis à des singes.
92
Trypanosoma cruzi Chapitre 9
buerait une infectivité différente pour le vecteur. d'après les enquêtes) élevés autour d e la maison, y
trouvent refuge pour la nuit. Tous ces animaux sont
réceptifs à l'infection.
3.3 Hôtes vertébrés
Les porcs, les chèvres et le bétail vivent autour
Homme des endroits habités mais sont rarement trouvés infec-
tés: ils ne constituent qu'un réservoir d'importance
L ' h o m m e infecté sert de réservoir aussi bien à la
secondaire.
phase aiguë qu'à la phase chronique (peut-être pas en
permanence). La poule et les gallinacés sont réfractaires à
l'infection bien qu'ils servent souvent de repas sanguin
Réservoir syivatique aux réduves à proximité d e la maison.
93
Chapitre 9 TRYPANOSOMA CRUZI ET LES STERCORARIA LA MALADIE DE CHAGAS
Réduve, vecteur de la maladie de La grande majorité (84 à 99 p.100) des repas sanguins sont pris sur
Chagas
l'homme, le poulet, le chien et le chat.
Triatoma spinolai au début de son repas
Une femelle pond entre 300 et 1000 oeufs
sanguin
durant son existence de quelques mois. U n c y c l e com-
plet (œuf, stades larvaires, nymphe, adulte) prend
environ 6 mois pour Rhodnius, plus longtemps (dépas-
sant souvent un an) pour les espèces sylvatiques.
Le connexivium est une membrane en accordéon qui borde l'abdomen et lui 3.5 Cycle évolutif: morphologie,
permet, en se dépliant, de se distendre lors du repas sanguin.
caractères biologiques
Caractères biologiques Chez l'hôte vertébré
94
Trypanosoma cruzi Chapitre 9
M
p
Figure 9-3
-f
Figure 9-4
95
Chapitre 9 TRYPANOSOMA CRUZI ET LES STERCORARIA LA MALADIE DE CHAGAS
Figure 9-5
Figure 9-6
Chez l'insecte
• FORME ÉPIMASTIGOTE
• FORME TRYPOMASTIGOTE
96
Trypanosoma cruzi
sentent une symptomatologie éloquente et chez des sont inoculés avec des isolats humains. Cette méthode
patients asymptomatiques, 20 p.100 peuvent être dia- est à déconseiller pour le diagnostic.
gnostiqués par des méthodes d'investigation sensibles.
Par contre, au laboratoire, ces animaux permet-
tent d'étudier l'infection et le parasite: selon l'isolât de
Mise en évidence du trypanosome
trypanosomes et l'espèce animale, on peut reproduire
par examen du sang
des modèles d'infection aiguë (chinchilla), subaiguë
(uniquement au stade aigu)
ou chronique avec lésions cardiaques (souris).
• EXAMEN A FRAIS, GOUTTE ÉPAISSE, FROTTIS
• SONDES A D N ET P C R
D a n s l'examen à frais, il faudra veiller à ne pas
confondre T. cruzi et T. rangeli, c e dernier n'étant pas Ces méthodes sont à l'étude sur le terrain. Des
pathogène (voir chapitre 10). sondes spécifiques de T. cruzi sont connues et
publiées et on connaît les séquences à amplifier. Il
• MÉTHODES DE CONCENTRATION
s'agit, dans le cas de la P C R , d'un tel gain de sensibi-
"Buffy coat" suivi d'un examen in situ selon W o o lité sur les méthodes traditionnelles que la surveillance
(voir chapitre 19) ou entre lame et lamelle; des sangs de transfusion ne devrait plus pouvoir s'en
passer.
Méthode de Strout : on laisse coaguler dans un
tube 5 ml de sang; après rétraction du caillot, le sérum
décanté est centrifugé; on examine alors à frais le culot Sérologie
où sont concentrés les trypanosomes (les parasites,
Au stade aigu, la sérologie reste pratiquement
sortis du caillot au cours de la rétraction, conservent
négative. Aux stades indéterminé et chronique, les
leur mobilité dans le sérum).
méthodes sérologiques fournissent un appoint impor-
• XÉNODIAGNOSTIC tant, tant pour le diagnostic que pour le dépistage et
les enquêtes de prévalence.
Il consiste à faire se nourrir des triatomes élevés
au laboratoire sur le patient suspect et à disséquer les Le nombre de fractions antigéniques connues est
insectes ou examiner leurs déjections à intervalles d'environ 30, se répartissant entre A g somatiques et A g
réguliers pendant 60 jours après le repas sanguin. O n de surface (l'antigène variable semble peu important).
utilise de préférence des nymphes parce que leur cuti-
Les tests utilisés peuvent être regroupés d'après
cule moins chitinisée que chez l'adulte permet la prise
la préparation antigénique utilisée. Les méthodes sont
de repas sanguins plus abondants. La multiplication
décrites au chapitre 19.
des parasites dans l'intestin procure un enrichissement
"biologique".
• ANTIGÈNE FIGURÉ (PARASITES INTACTS)
La sensibilité de l'examen est de 100 p.100 au
L'immunofluorescence indirecte avec un anti-
stade aigu et d'environ 50 p.100 au stade chronique.
gène de culture (formes épimastigotes) ou de formes
• MISE EN CULTURE tissulaires (coupes de tissus d'animaux infectés expéri-
mentalement) a une sensibilité d'environ 98 p.100.
C'est la méthode la plus sensible pour le dia-
Les réactions croisées avec les leishmanies rendent
gnostic parasitologique, utilisant divers milieux
nécessaire la titration des anticorps sur les deux antigè-
(décrits au chapitre 19), comme le "Brain Heart Infu-
nes de genre.
sion", le Tobie ou le "kit for in vitro isolation" (KIVI®).
L'agglutination directe avec des épimastigotes
L'adaptation facile de ce trypanosome en culture
traités à la trypsine et fixés au formol offre la possibilité
sur milieux semi-synthétiques, dont la composition
de détecter des lgC et des I g M séparément par traite-
modèle est le G L S H , permet la production facile de
ment secondaire du sérum au dimercapto-éthanol.
grandes quantités d'épimastigotes. Ces cultures massi-
ves fournissent la matière première pour la fabrication
• ANTIGÈNE SOLUBLE (EXTRAIT TOTAL DE T. CRUZI )
des antigènes servant aux tests sérologiques.
Le test de fixation du complément avec A g de
• INOCULATION AUX ANIMAUX DE LABORATOIRE culture purifié par délipidation donne 75 à 95 p.100
Les jeunes rats, souris, chinchillas, singe Aotus de sensibilité. La titration des anticorps est nécessaire
présentent de très longues périodes prépatentes et pour éliminer les réactions croisées avec des leishma-
développent des parasitémies très basses quand ils nies.
98
Trypanosoma cruzi Chapitre 9
Le test ELISA, utilisant 5 peptides synthétiques L'atténuation des symptômes de la phase aiguë
correspondant à des épitopes des principaux antigènes, est généralement obtenue et la guérison (stérilisation
permet d'analyser plus finement la réponse de l'hôte à du sang et des tissus) est possible. A la phase chroni-
l'infection naturelle. Les sérums testés, positifs en IFI que, aucune cure complète n'a été prouvée parasitolo-
sur épimastigotes, ont donné 96 p.100 de résultats giquement.
positifs avec l'épitope n° 2 à une dilution dépassant 1/
100. 3.11 Données épidémiologiques
99
Chapitre 9 TRYPANOSOMA CRUZI ET LES STERCORARIA LA MALADIE DE CHAGAS
Les formes sanguicoles ou tissulaires d'animaux En Argentine, les enquêtes sérologiques ont indi-
peuvent contaminer la nourriture (sécrétions d'opos- qué que 6 p.100 des recrues militaires étaient porteurs
sums envahissant les habitations). Expérimentalement, de l'infection.
les chats s'infectent en mangeant des souris infectées Par extrapolation, à partir d'une enquête sérolo-
(la pénétration des trypanosomes s'effectue au niveau gique de 1960, on estime à plus de 10 millions le
des muqueuses buccales). nombre de porteurs de T. cruzi. Parmi les porteurs, 1
L'importance de la transmission sexuelle n'est p.100 auraient des symptômes susceptibles d'attirer
l'attention du clinicien. La mortalité parmi les patients
pas précisée. Des trypanosomes ont été observés dans
diagnostiqués a été estimée à 5 à 10 p.100 en période
les urines d'animaux sauvages de même que dans
aiguë et à 34 p.100 en période chronique, tandis que
leurs testicules et dans le sperme.
l'incapacité de travail due à la maladie chronique
serait d'environ 10 p.100.
La transmission à l'homme
habitations, la sensibilité à l'infection, la résistance Le zymodème est une population de parasites appartenant
à un type enzymatique donné.
aux insecticides, la densité des colonies, la présence
d'hôtes réservoirs... La maladie peut varier dans sa gravité d'une
région géographique à l'autre: fréquence et sévérité
D e plus, la disponibilité des animaux réservoirs
des cardiopathies, sévérité des lésions intestinales, fré-
et leur mobilité, le pouvoir infectant (variable) des sou-
q u e n c e et longueur des épisodes aigus.
ches de T. cruzi et la viabilité (inconnue) des formes
parasitaires ingérées par le vecteur influencent l'effica- A u Vénézuela où les dilatations de viscères
cité de la transmission. ("mégas") n'existent pas, le z y m o d è m e Z 1 est prédo-
100
Le sous-genre Endotryponum Chapitre 9
minant tandis que Z 3 est rare. En Amazonie brésilienne Il faut éloigner les animaux domestiques et éviter
où on observe surtout des infections sylvatiques avec la présence d'animaux familiers dans la maison. Ils
des cas humains sporadiques, les deux zymodèmes Z I augmentent la population de réduves et la plupart
et Z3 sont retrouvés. A u Brésil central et oriental constituent, en plus, un réservoir de parasites.
(régions côtières) où les "mégas" sont fréquents, on
trouve le zymodème Z2. Contrôle des transfusions
En Bolivie en dessous de 1.000 mètres d'altitude,
Le dépistage sérologique des donneurs s'impose
les cardiopathies sont bénignes et les "mégas" rares
(nécessité d'étudier sensibilité et spécificité des diffé-
(région de Santa Cruz) tandis qu' entre 1.500 et 3.000
rentes réactions utilisées).
m, on rencontre des cardiopathies sévères et des
lésions digestives fréquentes (région de Cochabamba). L'addition de violet de gentiane à la concentra-
tion de 1/4.000 tuerait les trypanosomes en 24 heures
Cependant, on n'a toujours pas pu rattacher à
sans nuire à la conservation des érythrocytes (colora-
des zymodèmes particuliers les tropismes digestifs ou
tion bleue transitoire des tissus chez le receveur).
cardiaques, pas plus que la présence ou l'absence de
pathogénicité. U n e des difficultés de ces études réside
Immunisation préventive
dans le fait que de nombreux malades sont infectés par
deux ou plusieurs zymodèmes. Or, il n'est pas certain A u cours d'essais, des protections partielles ont
que les essais d'isolement à partir d'un patient permet- été obtenues dans des modèles expérimentaux: infec-
tent le développement de toutes les souches (clones, tion par souches atténuées, injection de fractions anti-
populations) dont il est porteur. géniques solubles, infection par espèces
Les zymodèmes se distribuent aussi de manière antigéniquement apparentées (Herpetosoma samuel-
différente dans le réservoir animal: le zymodème Z2, pessoai ).
par exemple, est plus fréquemment retrouvé chez
l'homme ou les animaux domestiques, tandis que les 4. Le sous-genre ENDOTRYPANUM
zymodèmes Z I et Z3 infectent préférentiellement les
animaux sauvages et les vecteurs sylvatiques...
Mesnil et Brimont 1908
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102
Trypanosoma
Les trypanosomiases africaines
brucei et les salivaria
10
Introduction
Les rryponosomiases
africaines humaines er
animales
Classification
Ordonnance du chapitre
Tryponosomo brucei
Introduction geois, sont atteints par ces parasitoses qui, m ê m e si brucei
Historique
elles ne tuent pas l'animal a u cours d ' u n e infection
A l'intérieur du genre Trypanosoma, les "saliva- Tryponosomo brucei
aiguë, e m p ê c h e n t son engraissement et sa reproduc-
ria" regroupent les trypanosomes dont les formes méta- gombiense
tion a u cours d ' u n e m a l a d i e chronique. Les vecteurs
cycliques infectantes se trouvent dans les glandes Tryponosomo brucei
sont pour certaines, la glossine (figure 10-1) et pour
salivaires o u dans les pièces buccales (trompe) de rhodesiense
d'autres, des m o u c h e s hématophages c h e z qui le para-
l'insecte vecteur ("anterior stage"). Les parasites sont Synrhèse concernant
site ne séjourne pas longtemps (transmission mécani- les sous-espèces d e T. (T.)
injectés par la trompe à travers la p e a u a v e c la goutte
que). brucei.
de salive qui empêche la coagulation du sang à
l'endroit d e la piqûre. Ils c o m p r e n n e n t c i n q sous-gen- 6. Synrhèse générale
res: Trypanozoon, Duttonella, Nannomonas, Pycno- Classification Bibliographie
monas et Tejeraia.
FIGURES
Seul le sous-genre Trypanozoon comporte, outre Le sous genre Trypanozoon
10-1 Mouche rsé-rsé (genre Glos-
des espèces infectantes pour les animaux, deux espè- sina')
c e s infectantes pour l ' h o m m e c h e z qui elles provo- Il est constitué de trypanosomes sanguicoles 10-2 T. (T.) brucei er sous-espè-
ces. rrypomasrigores san-
q u e n t la m a l a d i e du sommeil. Les autres sous-genres polymorphes (forme longue et forme courte o u trapue),
guicoles
c o m p r e n n e n t des espèces qui infectent les a n i m a u x a v e c flagelle libre facultatif et kinétoplaste petit et e n 10-3 T. (D.) vivox, T. (N.) congo-
sauvages et domestiques et ne sont jamais infectantes position subterminale (postérieur) (figure 10-2). Les lense er T. (T.) rhodesiense
10-4 Trypanosoma congolense,
pour l ' h o m m e mais p e u v e n t avoir des répercussions espèces d e c e sous-genre, T.(T.) brucei et ses sous-espè- forme sanguicole
indirectes importantes pour sa santé. ces, T.(T.) evansi et T. (T.) equiperdum, impossibles à 10-5 Trypanosoma rangeli,
forme sanguicole
distinguer morphologiquement les unes des autres, dif-
10-6 T. (T.) brucei er sous-espè-
Les trypanosomiases humaines fèrent par des caractères biologiques et nosologiques. ces, épimasrigores du pro-
africaines venrricule
10-7 Schéma du cycle de T. (T.)
brucei
Elles sont répandues dans 3 6 pays sub-sahariens 10-8 Galerie forestière (gîte
et 50 millions de personnes courent le risque de con- habiruel de G. poipalis)
tracter la maladie. Le n o m b r e d e n o u v e a u x cas enregis- 10-9 Signe de Winterbotrom
10-10 Fréquence relative des
trés c h a q u e a n n é e est d e l'ordre d e 2 5 . 0 0 0 mais c e signes cliniques
n o m b r e est largement sous-estimé, à cause d e la préca- 10-11 T. b. gambiense en goutte
rité des services m é d i c a u x c o u v r a n t les zones rurales épaisse
10-12 Schéma de dépistage
o ù la m a l a d i e sévit à l'état e n d é m i q u e . Le vecteur est classique
u n e m o u c h e piqueuse du genre Glossina ( m o u c h e tsé- 10-13 Schéma de dépistage
tsé ). amélioré
10-14 Microscopisres au cours
d'une scéance de dépis-
Les trypanosomiases animales tage actif
10-15 T. b. rhodesiense en frottis
er dans le sang non coloré,
Leur influence sur la p r o d u c t i o n de v i a n d e est
ou conrrasre de phase
considérable. Elles ont un intérêt é c o n o m i q u e impor-
tant et u n e influence indirecte sur la santé publique e n Figure 10-1
d i m i n u a n t la quantité d e protéines disponibles. Les
bovins, porcs, moutons, chèvres, principales sources Mouche tsé-tsé (genre Glossina)
d e protéines animales par l'élevage industriel o u villa- Trompe piqueuse, ailes e n ciseaux au repos, a b d o m e n à bandes sombres
103
Chapitre 10 TRYPANOSOMA BRUCEI ET LES SALIVARIA LES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES
Figure 10-3
104
Inrroducrion Chapitre 10
Figure 10-4
Trypanosoma congolense,
forme sanguicole
Ces trypanosomes sont de petite taille,
avec extrémité postérieure arrondie,
kinétoplaste en position marginale,
membrane ondulante étroite. Ils n'ont
pas de flagelle libre.
Le sous-genre Nannomonas trouvent dans les glandes salivaires aussi bien que dans
l'intestin postérieur du vecteur (réduvidés). Chez
Trypanosomes de petite taille (8 à 24 pm), ils l'insecte, la morphologie est très polymorphe (épimas-
n'ont de flagelle libre à aucun stade de leur développe- tigotes de 20 à 100 |im!).
ment. Le kinétoplaste de taille moyenne se trouve en
position subterminale ou marginale. L'extrémité posté-
T. (T.) rangeli est un trypanosome non pathogène
rieure est arrondie et la membrane ondulante étroite.
pour l'homme que l'on trouve dans certaines régions
La pathogénicité est importante pour le bétail, le porc
d'Amérique latine chez les mêmes vecteurs et les
et le chien en Afrique. Le développement chez la glos-
mêmes réservoirs que T. (S.) cruzi. Sa longueur est en
sine prend place dans l'estomac et le proboscis exclu-
moyenne de 30 pm, le kinétoplaste est peu volumi-
sivement. Les principales espèces sont T. (N.)
neux et situé à quelque distance de l'extrémité posté-
congolense et T. (N.) simiae (figures 10-3, 10-4).
rieure. Le noyau est déplacé vers l'avant. Il se trouve
dans le sang de l'homme mais pas dans les tissus. Il
Le sous-genre Pycnomonas
n'existe pas d'immunité de protection croisée entre T.
Ces trypanosomes monomorphes sont trapus, cruzi et T. rangeli. (figure 10-5)
avec flagelle court, kinétoplaste petit et subterminal. Le
développement chez le vecteur (glossine) prend place
R e m o r q u e importante
dans l'estomac et les glandes salivaires. T. (P.) suis en
est la seule espèce importante.
Vu sa répartition géographique, le problème du diagnostic différentiel se
Le sous-genre Tejeraia pose tant en clinique que dans les enquêtes de prévalence de la maladie de
Chagas. En fait, T. rangeli est très différent de T. cruzi dans le sang de l'hôte
C e sous-genre a été créé spécialement pour clas- vertébré. Chez l'insecte, par contre, la distinction est plus subtile (on peut
ser T. (T.) rangeli dont les formes métacycliques se trouver plus de 10 p.100 de réduves infectées).
Figure 10-5
H Trypanosoma rangeli,
forme sanguicole
Deux exemplaires de ce trypanosome
non pathogène qui brouille les pistes
d'observation de T. cruzi. Cette forme
4** trouvée dans le sang de l'homme et
t \ d'animaux réservoirs de T. cruzi s'écarte
notablement de ce dernier par sa mor-
phologie : kinétoplaste de taille moyenne
et situé à distance de l'extrémité posté-
rieure, noyau déplacé vers l'avant, mem-
brane ondulante et flagelle libre bien
développés, pas de forme en croissant.
105
Chapitre 10 TRYPANOSOMA BRUCEI ET LES SALIVARIA LES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES
Les hôtes vertébrés sont les animaux domesti- - pouvoir transmettre l'infection à partir de glossines sauvages sur des ani-
ques (bovins, mouton, chèvre, cheval, chameau, maux réceptifs et à partir de ceux-ci à des glossines élevées en labora-
toire.
chien) et sauvages (antilope, buffle, etc...). L'homme
est réfractaire à l'infection (effet létal du sérum humain Ceci explique la rareté des observations péremptoires publiées...
sur le trypanosome). Avec les techniques modernes (sondes nucléiques, anticorps monoclo-
naux), on peut actuellement, au laboratoire, identifier les espèces de trypa-
Les hôtes invertébrés trouvés infectés dans la nosomes avec leur localisation anatomique précise chez les glossines
nature (voir plus loin les difficultés de ces études) sont: capturées (proventricule, estomac, glandes salivaires...). Ces méthodes ne
Clossina morsitans, G. submorsitans et G. pallidipes sont pas encore utilisées en routine mais cela ne devrait pas tarder.
•
Figure 10-6
106
Trypanosoma (Trypanozoon) brucei brucei
C o n c e r n a n t le c o m p o r t e m e n t de T. brucei chez
la m o u c h e , Laveran écrivait e n 1912: "Présents au
début c h e z toutes les mouches, les flagellés n'existent estomac
plus q u e dans 8 p.100 environ après 6 o u 7 jours; il y a
trypomastigote
c h e z ces 8 p.100 un d é v e l o p p e m e n t considérable dans
tout l'intestin qui persiste j u s q u ' à la mort d e l'insecte. allongé
107
Chapitre 10 TRYPANOSOMA BRUCEI ET LES SALIVARIA LES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES
108
Trypanosoma (Trypanozoon) brucei rhodesiense Chapitre 10
des variants observés. Cette séquence, appelée réper- que le trypanosome ne jouerait que le rôle d'induc-
toire antigénique, est caractéristique d'un isolât (stock) teur.
de trypanosomes et a permis la mise au point de tests
sérologiques basés sur l'identification des variants pré- Certains lymphocytes prennent, dans les infiltrats
coces et dominants. et dans le liquide céphalo-rachidien, un aspect très
caractéristique causé par la vacuolisation du cyto-
La succession de variants antigéniques est res- plasme: les cellules de Mott. Cette vacuolisation serait
ponsable d'une succession de vagues de parasitémie. le signe d'une dégénérescence précédant la mort cel-
L'extériorisation clinique de cette parasitémie fluc- lulaire, à moins que cette transformation morphologi-
tuante est une symptomatologie grippale ou mala- que ne soit le signe d'une sécrétion augmentée d'IgM.
rienne avec fièvre irrégulière, malaise général, maux
de tête, douleurs articulaires. Il faudra répéter les exa-
mens de sang pour augmenter la sensibilité de l'exa-
Classification des malades trypanosomés
men microscopique.
Dans les trois paragraphes précédents sont
Il se forme des infiltrats périvasculaires dans les décrits les trois "périodes" ou "stades" classiquement
organes lymphatiques entraînant d'abord splénoméga- reconnus dans l'évolution de la maladie du sommeil. Il
lie et engorgement ganglionnaire (50 à 75 p.100 des est préférable de ne pas trop schématiser les étapes
cas), puis envahissement progressif et insidieux de la d'une infection qui progresse de manière continue et
plupart des organes et glissement vers la troisième d'admettre que ces stades se recouvrent partiellement.
période. En particulier, il est maintenant admis, et démontré sur
modèle expérimental, que les trypanosomes quittent
Le mécanisme de production de ces infiltrats
très tôt le système circulatoire et qu'on les retrouve en
périvasculaires est encore discuté. O u bien, ils sont le
position extravasculaire dès la deuxième semaine
résultat de l'immunité cellulaire: l'afflux d'antigène à
d'une infection chronique de 18 mois chez le rat. Le
un endroit où se trouvent déjà des cellules immuno-
seul signe objectif du stade nerveux est l'inflammation
compétentes, au préalable sensibilisées par ce même
du liquide céphalo-rachidien.
antigène, provoque une brusque multiplication de ces
cellules. O u bien, l'augmentation de la perméabilité
D'autre part, dans la pratique du contrôle de la
capillaire, provoquée par les complexes antigène-anti-
maladie, une autre classification des malades est utili-
corps formés dans la circulation par la lyse successive
sée: nouveau cas; guérison provisoire (pendant la
de populations parasitaires et circulant dans le plasma,
durée des contrôles après traitement); guérison défini-
permet la diapédèse.
tive (après deux années de suivi du LCR); ancien cas
Envahissement tissulaire extra-vasculaire (traité antérieurement et guéri).
(stade nerveux)
3.6 Diagnostic
L'espacement des poussées parasitémiques
s'accompagne d'une diminution du nombre de parasi-
Remarque importante
tes dans le sang et d'un envahissement du comparti-
ment extra-vasculaire. L'apparition de symptômes plus
caractéristiques en résulte: signes de méningo- Le diagnostic clinique de la maladie du sommeil doit toujours être confirmé
par le laboratoire.
encéphalite, de myocardite, parfois de néphrite, œdè-
mes généralisés, anémie...
La démarche diagnostique se base sur une suspi-
Les infiltrations périvasculaires sont présentes cion clinique, suivie de la mise en évidence du para-
dans tous les organes, mais le cœur et le cerveau sont site dans le sang, la lymphe ganglionnaire ou le
les plus atteints. L'encéphalite est d'ailleurs la cause liquide céphalo-rachidien. Les parasites étant généra-
des symptômes cardinaux de la trypanosomiase lement rares dans les prélèvements, la recherche
humaine africaine. Le fait que les infiltrats périvascu- d'anticorps (Ig totales anti-antigène variable) dans le
laires en couche monocellulaire dans le cerveau du sérum ou IgM non spécifiques dans le liquide céphalo-
trypanosé soient identiques aux lésions de l'encépha- rachidien sera utile en apportant une présomption sup-
lite allergique expérimentale du lapin, suggère l'hypo- plémentaire. La biochimie (protéines) et la cytologie
thèse que les principales lésions anatomo- (numération de cellules inflammatoires) du LCR per-
pathologiques, non seulement du cerveau mais aussi mettront de déterminer le stade d'évolution de la
des autres organes, seraient d'origine immunitaire et maladie.
110
Trypanosoma (Trypanozoon) brucei rhodesiense Chapitre 10
Figure 10-9
Méthodes conduisant à une présomption malade isolé) et par un observateur averti (et l'expérience dans ce Signe de Winterbottom
domaine doit s'acquérir sur le terrain, au contact de nombreux patients).
C e seront d'abord l'interrogatoire et l'examen cli- L'hypertrophie ganglionnaire est parfois
nique (recherche de signes subjectifs o u des troubles volumineuse et très superficielle. Le plus
Dans une série de plus de 300 observations (Boa
souvent, une palpation minutieuse de la
du comportement, de signes d'inflammation au niveau et a l 1988), la fréquence des signes retrouvés est indi-
région s'avère nécessaire.
des ganglions cervicaux ou de signes d'atteinte ner- quée à la figure 10-10.
1 à 3. Ganlions visibles dans la région
veuse).
cervicale postérieure de malades
C e seront ensuite les examens de laboratoire: trypanosomés
sérologie, biochimie et cytologie du LCR.
Figure 10-10
• INTERROGATOIRE DU PATIENT ET DE L'ENTOURAGE
Les plaintes sont peu nombreuses: maux de tête, Fréquence relative des signes cliniques
poussées de fièvre. L'entourage aura remarqué des
modifications du caractère: apathie (le sujet est sou- Symptômes
dain devenu "paresseux"), indifférence, hilarité ou de la maladie
du sommeil
colère injustifiées, insomnie nocturne...
hépatomégalie
• EXAMEN PHYSIQUE DU PATIENT
signes psychiatriques
O n recherchera les signes cutanés (oedèmes de
la face, trypanides difficiles à repérer sur une peau hypertonie extrapyr.
noire), les adénopathies cervicales (figure 10-9) ou sus-
déficits moteurs
claviculaires (signe de Winterbottom), les troubles sen-
soriels o u moteurs, une hyperesthésie profonde (signe splénomégalie
d e Kérandel). U n examen neurologique complet décè- tr. endocriniens
lera des signes très variés, c o m m e la rigidité extrapyra-
hyperesthésie
midale.
température
R e m o r q u e importante
mouvements invol.
Le diagnostic des trypanosomiases africaines reste très difficile à poser si on prurit
ne tient compte que des signes cliniques. Ceux-ci sont peu nombreux, peu
spécifiques et manquent dans un nombre non négligeable de cas: réfl. archaïques
- les adénopathies, qui restent le signe sur lequel se base le dépistage tra- tr. vigilance
ditionnel de la maladie à T . b . gambiense, font défaut chez plus de la moi-
céphalées
tié des malades le jour de l'examen;
- la bouffissure de la face, le faciès figé et inexpressif sont parfois évidents adénopathies
mais l'observateur doit avoir une certaine expérience pour les apprécier
correctement; 20 40 60 80 100
- les réflexes caractéristiques, "ancestraux" comme le fameux "palmo-men-
tréquence (en % )
tonnier", doivent être recherchés dans des conditions idéales (calme,
111
Chapitre 10 TRYPANOSOMA DRUCEI ET LES SALIVARIA LES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES
O n peut tolérer dans un L C R normal jusqu'à 3 à Les microfilaires Loa ioa et Dipetaionema pers-
5 cellules par pl. tans (300 pm de long) ainsi que les gamètes mâles d e
Plasmodium (0,5 p m d'épaisseur) libérés in vitro à par-
Remarques importantes tir des gamétocytes sont mobiles dans le sang et consti-
tuent une source d'erreur pour un microscopiste non
Ces examens n'ont de sens que s'ils sont pratiqués sur un liquide de ponc- averti.
tion clair, ne contenant pas de sang, ce qui perturberait tant la teneur en pro-
téines que le nombre de cellules! Examen à frais de sang clarifié
(Van Meirvenne et Busscher, 1989)
Dans la trypanosomiase, une altération du liquide céphalo-rachidien indique
U n e lyse partielle des érythrocytes est obtenue
le début de la phase "nerveuse" (méningo-encéphalitique) de la maladie. Cet
en mélangeant une goutte de sang héparine avec une
examen déterminera la longueur et les modalités du traitement à mettre en
oeuvre. goutte d e solution à 1 p.100 d e dodécylsulfate d e
sodium (SDS). Cela facilite la détection de trypanoso-
Les autres examens mes restés mobiles.
L'examen microscopique permettant de consta- mobilité des parasites. Les adénopathies sous cutanées,
ter la présence du parasite se fait sur le sang, la l y m p h e souvent cervicales, sont le résultat d e l'inflammation
Figure 10-11
V u sa rareté dans les prélèvements, les méthodes Prélevé par ponction lombaire en période "ner-
de concentration parasitaire ont une grande utilité veuse" de la maladie, il contient, outre des cellules
pour la recherche d e T. gambiense. inflammatoires, des parasites qui se trouvent dans un
grand volume, donc à l'état très dilué.
Dans le sang ou le LCR, les parasites peuvent
être concentrés avant examen microscopique. Après numération des éléments inflammatoires,
La concentration peut se faire suivant deux prin- le liquide pourra être centrifugé et le culot, non coloré,
cipes: la centrifugation ou la filtration sur cellulose. examiné entre lame et lamelle. Les trypanosomes se
reconnaîtront à leur motilité (centrifugation simple).
Centrifugation du sang
La densité (poids spécifique) des trypanosomes Le culot peut être repris dans un tube capillaire
est proche de celle des leucocytes mais nettement dif- et centrifugé une deuxième fois (centrifugation dou-
férente d e celle des érythrocytes. C e c i permet de sépa- ble).
114
Trypanosoma (Trypanozoon) brucei gambiense Chapitre 10
Elle est basée sur la taille du parasite et sur la Utilisant des glossines écloses au laboratoire, il
charge électrique de sa membrane, différente d e celle peut aussi être utilisé: dissection de l'estomac entre le
des cellules sanguines (élution). O n fera passer le sang 3e et le 5e jour après le repas d e sang sur le malade
mélangé à un tampon à travers une c o l o n n e de cellu- suspect et observation des formes procycliques trypo-
lose spéciale qui en retient les éléments figurés et laisse mastigotes en cours d e multiplication. Le sang du
passer les trypanosomes. Le liquide recueilli au bas de patient, conservé au froid, peut être aussi expédié au
la c o l o n n e est ensuite centrifugé pour concentrer les laboratoire où il servira à nourrir des glossines (sur
trypanosomes dans le culot. La méthode d e Lanham et membrane). A partir du tube digestif des glossines
son adaptation en microméthode, la minicolonne de (stade procyclique), il est possible d'initier des cultures
Lumsden ("mini-Anion Exchange Column", mAEC) in vitro et à partir de leur glandes salivaires (stade
sont décrites au chapitre 19. métacyclique), d'inoculer des animaux.
Dans la trypanosomiase à T. b. gambiense, la mise en évidence du parasite • TECHNIQUES DE MISE EN ÉVIDENCE DU PARASITE
est difficile au début de la maladie. De plus, le trypanosome est toujours rare Globalement, l'examen d e la lymphe ganglion-
dans les prélèvements qu'il faut répéter patiemment (en utilisant si possible
naire est moins sensible que les techniques d'examen
des techniques de concentration parasitaire) les jours suivants en cas de
du sang: il a détecté 52 p.100 de 95 nouveaux cas en
suspicion. Et c'est là que les méthodes de présomption (la sérologie en par-
Côte d'Ivoire alors que la technique de W o o ("buffy-
ticulier) prennent toute leur valeur car elles font persévérer dans des exa-
mens fastidieux. coat") en a détecté 86 p.100; il a détecté 31 p.100 de
84 nouveaux cas au Z a ï r e alors q u e la goutte épaisse
• RECHERCHE D'ANTIGÈNES CIRCULANTS en a détecté 90 p.100 et l'examen du sang à frais 78
DE TRYPANOSOMES DANS LE PLASMA ET DANS LE L C R p.100 .
Des anticorps monoclonaux dirigés contre un D'après une étude au laboratoire, chez des ani-
antigène invariable de T. b. rhodesiense ont été utilisés maux infectés expérimentalement avec T. b. gam-
a v e c succès pour détecter, dans un test ELISA, des anti- biense, le nombre m i n i m u m de parasites détectables
gènes de parasites chez des patients atteints d'infection par chaque méthode est de:
à T. b. gambiense ou à T. b. rhodesiense. Le test s'est
6 trypanosomes/ml pour la m A E C (prélèvement de
montré utile tant pour le diagnostic q u e pour le con-
500pl),
trôle de la guérison après traitement. Les antigènes cir-
culants disparaissent environ 6 mois après un 600 trypanosomes/ml pour le "buffy-coat" (prélève-
traitement réussi. Dans des études faites au Z a ï r e et en ment de 70 pl),
Côte-d'Ivoire, le test a dépisté 89 p.100 des patients
2 0 0 0 trypanosomes/ ml pour la G E (prélèvement de
dans le plasma et 45 p.100 dans le LCR. La recherche
10pl)
conjointe dans les deux prélèvements a porté la sensi-
bilité à 95 p.100. 6000 trypanosomes/ml pour le sang examiné à frais
(prélèvement de 10 pl).
• CULTURE IN VITRO DES TRYPANOSOMES
• TECHNIQUES SÉROLOGIQUES
La mise en culture est possible sur G L S H modi-
Le problème des réactions dè dosage d'anticorps
fié. La trousse "KIVI" ("kit for in vitro isolation") permet
réside dans la mesure aussi exacte que possible de leur
l'isolement d e trypanosomes à partir d'un prélèvement.
sensibilité et d e leur spécificité. Il est universellement
Les formes qui se multiplient en culture (en une à deux
reconnu, en effet, qu'il existe des faux positifs, sujets
semaines à température ambiante) sont des trypomasti-
ayant des anticorps et pourtant non infectés (mais com-
gotes.
bien d'examens parasitologiques faut-il faire avant de
• ISOLEMENT SUR ANIMAUX (POUR LA RECHERCHE) déclarer qu'un patient n'est pas infecté?) et des faux
négatifs, sujets n'ayant pas d'anticorps détectables et
L'inoculation d e sang, de L C R ou d e lymphe gan-
pourtant bel et bien infectés (de 5 à 15 p.100 d'après la
glionnaire est possible aux animaux de laboratoire: rat
technique sérologique utilisée et la région géographi-
albinos, cobaye, souris blanche, Cricetomys gambia-
q u e considérée).
nus (rat de Gambie), Mastomys natalensis, Microtus
montanus, ratons nouveau-nés. O n observera la parasi- Le débat est difficile mais deux conclusions
témie subséquente. s'imposent.
Chapitre 10 TRYPANOSOMA DRUCEI ET LES SALIVARIA LES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES
I
certain nombre d'individus peuvent héberger T. b. gam- (+)
biense pendant de longues périodes sans être malades.
C e sont des porteurs sains ou sujets trypanotolérants.
PONCTION GGL
RETOUR
Ces personnes peuvent infecter des glossines qui vont
I
AU
éventuellement transmettre ce trypanosome à d'autres DOMICILE
personnes qui, elles, pourront faire la maladie.
MICROSCOPIE
Contact homme-mouche SUR GGL ou SANG
C e facteur, très variable d'une région à l'autre, H
dépend de deux conditions importantes: limitation des
M
déplacements des glossines (C. palpalis est tributaire
de l'ombre des forêts et des forêts galeries) et possibi-
lité pour la mouche de se nourrir ailleurs que sur
l'homme.
TRAITEMENT
Si des animaux sont présents, l'homme a moins
PONCTION LOMBAIRE:
de chance d'être piqué souvent. D ' o ù le danger de
concentrations humaines à proximité de gîtes à glossi-
nes car ces agglomérations éloignent les animaux sau-
vages et d'élevage et les tsé-tsé iront, dès lors, piquer En pratique, c e dépistage s'effectue c o m m e suit: Figure 10-12
exclusivement l'homme. Il faut rappeler ici que les (figure 10-12)
. Schéma de dépistage classique
glossines prennent un repas sanguin presque tous les - palpation de la région cervicale postérieure de
jours et que les mâles piquent c o m m e les femelles. tous les individus afin de découvrir les ganglions
Des niveaux d'endémie très élevés de maladie ( G G L ) hypertrophiés;
du sommeil peuvent être observés dans des villages - recherche du trypanosome chez tous ceux qui
situés en savane, à proximité d ' u n e rivière et de sa ont des ganglions engorgés, par-ponction gan-
galerie d'arbres. Les villageois se rendent chaque jour à glionnaire et par goutte épaisse (figure 10-14);
.la rivière pour le ménage et la baignade, empruntant
- ponction lombaire et examen du LCR pour pré-
un sentier qui traverse la galerie forestière. Les mêmes
ciser le stade de la maladie en cas de découverte
glossines piqueront quotidiennement les mêmes indivi-
du parasite et éventuellement rechercher des
dus et, s'il y a l'un ou l'autre trypanosomé parmi eux,
parasites si les autres examens sont restés néga-
un cercle vicieux pourra s'installer. O n connaît des cas
tifs.
où jusqu'à 15 à 20 p.100 des habitants ont été infectés
au cours d'une année. U n e variante moderne du dépistage consiste à
doubler la recherche des ganglions hypertrophiés par
3.9 Le contrôle d e la trypanosomiase à la recherche, chez tous les individus de la commu-
T. b. gambiense nauté à examiner, des anticorps antitrypanosomes
dans le sérum (prélèvement de sang sur papier filtre ou
Réduction du réservoir en tube capillaire). Les suspects sérologiques seront
par le dépistage actif ensuite examinés afin de mettre, chez eux, le trypano-
some en évidence dans le sang, la lymphe ganglion-
Cette méthode de lutte contre la maladie du
naire ou le liquide céphalo-rachidien (figure 10-13).
sommeil consiste à mettre sur pied des équipes mobi-
les qui auront pour mission d'aller, dans les villages La méthode du dépistage par sérologie possède
des zones endémiques, examiner périodiquement (tous deux avantages sur celle par recherche des ganglions
les 6 mois) tous les individus afin de déceler chez eux hypertrophiés:
les premiers signes de l'infection et de les mettre aussi-
- diagnostic très précoce, avant que des parasites
tôt en traitement, tant dans leur intérêt que dans celui
ne soient visibles facilement dans le sang et que
de la communauté.
l'hypertrophie ganglionnaire ne se manifeste;
117
Chapitre 10 TRYPANOSOMA BRUCEI ET LES SALIVARIA LES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES
j
La lutte contre les glossines peut être entreprise
au moyen de méthodes très diverses: insecticides par
avion ou hélicoptère, lâcher de mâles stériles, pié-
SANG RETOUR geage... (voir chapitre 20).
PALPATION GGL
AU
ET PONCTION SANG DOMICILE
4. TRYPANOSOMA (TRYPANOZOON)
SANG
DRU CEI RHODESIENSE
SANG
Stephens et Fantham 1910
4.1 Morphologie
Elle est identique à celle de T. b. brucei (trypa-
nosome polymorphe).
TRAITEMENT
4.2 Hôtes
PONCTION LOMBAIRE
En plus de l'homme, il a été prouvé qu'il existe
un énorme réservoir animal: animaux sauvages ( lions,
Figure 10-13 _ c|jagnostjc t r ès sûr (90 à 95 p.100 des sujets
antilopes, buffles), animaux domestiques (bétail).
Schéma de dépistage amélioré infectés sont repérés, contre 50 à 75 p.100 envi- Les vecteurs appartiennent au groupe morsitans,
par l'utilisation d'un test sérologi- ron par la recherche des adénopathies). mouches xérophiles, circulant librement dans les
que
zones de hautes savanes: Clossina morsitans, G. swyn-
L'IFI nécessite une infrastructure de laboratoire nertoni, G. pallidipes, G. fuscipes.
qui n'existe pas partout mais le CATT (ou le test au
latex) sont utilisables sur le terrain et la réponse est 4.3 Distribution géographique
immédiate. Ils constituent un progrès important dans
Elle est limitée à celle des vecteurs, les glossines
le dépistage de la maladie.
de savane, vivant en climat relativement sec et frais
(plateaux et leurs vallées avec végétation d'arbustes et
Mesures prophylactiques
de hautes herbes et peuplés d'abondant gibier). La
trypanosomiase à T. rhodesiense sévit sur les plateaux
La pentamidinisation a été utilisée avec succès
de l'Afrique orientale, dans la savane clairsemée de
mais il y a des problèmes de résistance du trypano-
bouquets d'arbres: Burundi (Mosso), Ethiopie, Kenya
some et de logistique. La vaccination n'est pas au
(rives du Lac Victoria), M a l a w i , Mozambique, Rwanda
point. Elle se heurte à la difficulté des antigènes varia-
(Akagera), Soudan (Equatoria, à l'Est du Nil), Tanzanie,
Uganda (régions situées sur la rive nord du lac Victo-
ria), Zambie, Z i m b a b w e .
Figure 10-14
4.5 Pouvoir pathogène
Microscopistes au cours d'une
scéance de dépistage actif Chez l'homme, c'est une forme aiguë de maladie
du sommeil, à évolution rapide: l'altération du LCR
Quelle que soit la méthode de sélection
peut apparaître en un mois. Des formes plus chroni-
des suspects, l'escadron de microsco-
ques, ressemblant à des infections à T. b. gambiense,
pistes constitue l'élément de base d'une
ont été observées en Zambie.
équipe mobile de dépistage.
118
Trypanosoma (Trypanozoon) brucei rhodesiense
Chapitre 10
Figure 10-15
T. b. rhodesiense en frottis et
dans le sang non coloré, au con-
traste de phase
1. Trypanosomes en frottis, colorés au
Giemsa.
2. Préparation après "buffy-coat" exa-
minée au contraste de phase.
Comme pour la maladie à T.b. gambiense, l'exa- Infectant pour l ' h o m m e non oui oui
men du liquide céphalo-rachidien est indispensable
A n i m a u x infectés oui oui non (?)
pour connaître le stade d'évolution de la maladie. d a n s la n a t u r e
119
Chapitre 10 TRYPANOSOMA BRUCEI ET LES SALIVARIA LES TRYPANOSOMIASES AFRICAINES
6. Synthèse générale
U n résumé des principaux caractères des sous-genres et espèces du groupe salivaria sera trouvé dans le tableau ci-dessous.
Trypanozoon
T. (T.) brucei brucei Chameau, chien, porc, Glossina Glandes salivaires Rongeurs et autres Afrique tropicale + à ++++ (Nagana)
bovins,mouton, Culture in vitro
chèvre,
animaux sauvages
T. (T.) brucei Homme, bovins, ani- Glossina Glandes salivaires Rongeurs et autres Afrique tropicale Maladie du sommeil
rhodesiense maux sauvages orientale aiguë
Culture in vitro
T. (T.) brucei Homme, Glossina Glandes salivaires Rongeurs et autres Afrique tropicale Maladie du sommeil
gambiense (porc, chien?) Ouest et centre chronique
Culture in vitro
T. (T.) evansi Bovidés, équidés, Tabanidae etc... Inexistantes (trans- Rongeurs et autres Afrique du Nord, + à ++++ (Surra)
chameau, chien, etc. mission mécanique) Asie, Amérique latine
T. (T.) equiperdum Equidés Inexistants Inexistantes Lapins, rongeurs Afrique du Nord, + à ++++ (Dourine)
(transmission Afrique du Sud,
sexuelle) Europe, etc..
Tejeraia
T. (T.) rangeli Animaux divers, Réduviidae glandes salivaires rongeurs Amérique latine Aucun
homme et déjections
120
Bibliographie. Chapitre 7
BIBLIOGRAPHIE
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121
Chapitre 10 T R Y P A N O S O M A DRUCEI ET LES S A L I V A R I A LES T R Y P A N O S O M I A S E S AFRICAINES
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Le genre Leishmania
Les leishmanioses
Leishman suspecte la présence d'infections à trypano- tant, les comportements d e c e parasite a u cours d e sa 7. Description jdes comple-
multiplication chez l'homme et l'animal sont très xes d'espèces
somes e n Inde, reconnaissant la similitude des corpus-
cules décrits c h e z des m a l a d e s atteints d e la " m a l a d i e variés. C e s variations portent essentiellement sur trois 8. Méthodes d e lutte et con-
trôle
noire" a v e c les corps arrondis observés dans certaines points: l'extériorisation clinique, la distribution géogra-
trypanosomiases. D o n o v a n , la m ê m e année, décrit les phique et la liste des animaux receptifs dans la nature 9. Synthèse
123
Chopitre 11 LE GENRE LEISHMANIA LES LEISHMANIOSES
124
Cycle évolutif er caractères biologiques Chapitre 11
Figure 11 -2
•i
125
Chopitre 1 1 LE GENRE LEISHMANIA LES LEISHMANIOSES
Figure 11-3
Chez l'invertébré
Les promastigotes de l'estomac sont non-infec-
tants pour l'hôte vertébré. Ils acquièrent la capacité
d'infection au cours de leur maturation chez l'insecte.
Lorsqu'ils arrivent dans les pièces buccales et la salive,
ils ont synthétisé, sur leur membrane externe, des
récepteurs qui facilite leur phagocytose par le macro-
phage: les lipo-phosphoglycannes (LPG) et une glyco-
protéine (gp63) à activité protéinasique.
Remorque
126
Diagnostic au laboratoire mj^^QSQQ^JJjjjm
aidant ainsi à l'établissement de l'infection c h e z l'hôte souris (C57BI.6 et C H 3 ) tandis qu'elle aboutissait à une
vertébré. Son rôle ne s'arrête pas là: par son activité généralisation c h e z les Balb/C ayant des caractères
protéinasique elle inhiberait la libération des radicaux immunologiques différents:
libres supposés détruire les microorganismes phagocy-
- la guérison survient par activation des cellules T4
tés par les macrophages. Cette famille d e protéines,
(TH1) qui produisent l ' I F N y et IL-2, une activa-
codées par des gènes répétés, est considérée c o m m e
tion des macrophages et une hypersensibilité
un facteur de virulence, c h a q u e protéine de la famille
retardée aux antigènes du parasite;
conférant au parasite qui la porte le caractère de viru-
lence qui le caractérise. - la généralisation survient par activation des cel-
lules T4 (Ti-12) et production d ' I L 4 ("granulocyte-
D'autre part, les promastigotes sont résistants à la macrophage colony stimulating factor") qui four-
lyse immune complément-dépendante car ils ne per- nit au parasite de nouvelles cellules cibles.
mettent pas à la fraction C 9 du c o m p l é m e n t de se fixer
sur leur membrane externe.
5. Diagnostic ou laboratoire
L'identification de l'origine des repas sanguins
peut être réalisée sur le terrain, à l'aide de tests
immuno-enzymatiques pratiqués sur bandelettes por-
5.1 Mise en évidence du parasite
tant des antisérums dirigés contre le sang d'animaux
Examen microscopique
cibles. D'autre part et à condition d'avoir une pré-
somption de la souche cible, la recherche d e l'infec- Il permet la recherche des amastigotes intracellu-
tion chez les insectes capturés peut se faire par laires (corps de Leishman-Donovan, "L-D bodies") dans
utilisation des anticorps monoclonaux ou des sondes les macrophages sur frottis o u coupes histologiques.
nucléiques auxquelles la technique P C R confère une O n y reconnaîtra le noyau et le kinétoplaste.
sensibilité hors du c o m m u n . Ces techniques ont facilité
les études sur le pouvoir vectoriel des phlébotomes. Remarque
Des équilibres très différents existent d'une La ponction de la rate présente un danger certain, surtout si elle est effectuée
espèce à l'autre, entre la force d e multiplication des sur une rate hypertrophiée, dont la capsule est fragilisée. On préfère habituel-
lement la ponction de moelle osseuse.
parasites et les modalités d e la réponse immunitaire
des hôtes avec, pour conséquence, une variété consi- • COUPES
dérable d' altérations dégénératives (lésions) résultan-
Les tissus seront prélevés par ponction biopsie du
tes.
foie ou biopsie cutanée (faite sur le bord de la lésion).
O n a démontré que l'infection expérimentale par Les coupes seront examinées après fixation au formol,
L. major se résolvait d'elle m ê m e chez deux races de enrobage et coloration au Giemsa ou à l'hématoxyline-
127
Chopitre 11 LE GENRE LEISHMANIA LES LEISHMANIOSES
éosine. Les amastigotes sont plus difficiles à identifier fication de séquences identifiées (PCR) suivie d'hybri-
en coupe que sur frottis car un des deux éléments dation.
caractéristiques, noyau ou kinétoplaste, fait souvent
La PCR a été utilisée sur le terrain, à partir de
défaut.
biopsies traitées à l'ADNase, à laquelle résiste l ' A D N
kinétoplastique. C e dernier contient des séquences
Culture
spécifiques, identifiées, des grands groupes de Leish-
Elle permet la croissance de formes promastigo- mania. Des amorces sont donc disponibles, spécifi-
tes (les mêmes que celles du phlébotome) à partir de ques par exemple du complexe brasiliensis,
ponctions ou de biopsies, dans des milieux d'isole- permettant de détecter rapidement et de manière très
ment des hémoflagellates (voir chapitre 19). Des spécifique, ces parasites rares dans les prélèvements et
milieux de culture pour isolement sont disponibles difficiles à cultiver. Les problèmes techniques sont
dans le commerce. L'ensemencement doit évidem- aisément surmontés, même en zone rurale, mais les
ment être fait à partir de matériel stérile au point de contaminations d'une biopsie à l'autre, par les lames
vue microbien et mycotique. La croissance prend plus ou les pinces à biopsies insuffisamment décontami-
d'une semaine à 26° C. nées, restent une difficulté majeure. O n peut citer
comme décontaminant efficace, l'eau de Javel (hypo-
Inoculation aux animaux chlorite).
Le hamster doré de Syrie et le cobaye sont les
Les applications les plus prisées sont: un dia-
animaux les plus réceptifs. L'inoculation se fera dans
gnostic plus spécifique, la recherche des facteurs de
le coussinet plantaire pour les parasites de la peau, par
risque de développer une espundia, la recherche des
voie intra-péritonéale pour les parasites viscéraux.
sites de développement des leishmanies.
Une période prépatente de plusieurs semaines est sou-
vent observée. Les animaux sont aussi utilisés comme 5.2 Sérologie:
intermédiaires entre un prélèvement impossible à stéri-
recherche d'anticorps spécifiques
liser et la mise en culture, lorsqu'il est important d'iso-
ler la souche. Les antigènes utilisés proviennent généralement
des promastigotes de culture entiers ou soniqués sui-
Techniques modernes permettant vant le type de réaction sérologique utilisée: fixation
la détection du parasite du complément, hémagglutination indirecte, ELISA,
immunofluorescence indirecte. Pratiqué sur des pro-
Elles permettent de mettre en évidence d'infimes
mastigotes de culture ou amastigotes en culture sur
quantité de matériel nucléaire parasitaire dans un pré-
rein de singe, ce dernier test est le plus sensible et le
lèvement (ponction ou biopsie). Elles permettent aussi
plus spécifique du groupe. O n observe cependant
de déterminer avec précision l'espèce de Leismania
aussi des réactions croisées avec T. cruzi et M. tuber-
responsable.
culosis.
La détection des antigènes excrétés par les amas-
Dans la précipitation en gel utilisant des antigè-
tigotes se fera par des anticorps monoclonaux et celle
nes solubles (figure 11-5), la réponse est qualitative par
des acides nucléiques du parasite, par hybridation
le nombre de systèmes précipitants et peut être analy-
moléculaire (sondes marquées aux isotopes) ou ampli-
sée par immuno-électrophorèse (présence des arcs de
Figure 11-5
précipitation n° 4 et 24, spécifiques des leishmanies)
Communautés antigéniques chez (figure 11 -6).
les Trypanosomatidae
D'autres réactions sont en développement:
Une immunodiffusion montre qu'un
agglutination directe de promastigotes de culture fixés
hyperimmunsérum (HIS) contre T. bru-
et colorés (comme le CATT pour la trypanosomiase) et
cei reconnaît des antigènes des différen-
agglutination de particules de latex sensibilisées par
tes espèces de trypanosomes ou de
un extrait soluble de promastigotes.
leishmanies.
Des communautés antigéniques entre T. Remorque importante
gambiense, T. rhodesiense et T. brucei
sont mis en évidence, de même qu'entre Les affections causées chez l'homme par les différents complexes d'espèces
T. cruzi &t L. donovani. peuvent être distinguées par la sérologie à la condition que les réactions uti-
Document D. Le Ray lisées fassent intervenir aussi bien les antigènes excrétés (exoantigènes)
que les antigènes de surface et les antigènes somatiques.
128
Trairemenr Chapitre 11
129
M^^Q^JJ^L LE GENRE LEISHMANIA LES LEISHMANIOSES
Deux syndromes sont décrits dans l'évolution de Il faut rappeler ici la fréquence des infections
la maladie: l'hyperplasie du système réticulo-endothé- inapparentes: jusqu'à 30 p. 100 des chiens sont séro-
lial et les lésions cutanées post-kala-azar. positifs pour Leishmania en France méridionale et en
Italie, plus de la moitié d'entre eux sans aucun symp-
La destruction des macrophages et des histiocy- tôme (figure 11-7). Les chiens asymptomatiques infec-
tes par multiplication des formes amastigotes aura tent les phlébotomes avec la même fréquence que
comme conséquences une augmentation importante ceux présentant des lésions. Chez l'homme, dans les
du volume de la rate, du foie (cellules de Kupffer) et de mêmes régions, on trouve jusqu'à 30 p. 100 de tests
tous les tissus lymphoïdes (ulcération possible des pla- cutanés à la leishmanine positifs, alors que les cas dia-
ques de Peyer) ainsi que le remplacement progressif, gnostiqués chez l'homme immunocompétent sont
dans la moelle osseuse, du système hémopoïétique par rares. L'infection à V1H donne au parasite l'occasion
le SRE d'où l'anémie, la ieucopénie et la thrombocyto- de se manifester.
pënie.
L'infection, dans ces cas, montre une tendance à
la diffusion des lésions (avec papules de leishmaniose
Les lésions cutanées post-kala-azar consistent en
cutanée diffuse bourrées d'amastigotes), à la récidive
taches dépigmentées, macules hypopigmentées ou
après traitement correct d'une leishmaniose viscérale
érythémateuses de la face, du cou ou d'autres régions et se présente dans des localisations atypiques. La dis-
anatomiques. L'évolution est possible vers des papules sémination des parasites est due à l'effondrement du
et nodules surtout à la face, sans ulcération. Elles peu- nombre de lymphocytes T C D 4 + .
vent apparaître jusqu'à deux ans après la guérison et
Tableau H - 1 sont infectantes pour le phlébotome (présence de Diagnostic
nombreux parasites viables à l'endroit des lésions et
Le complexe Leishmania (L.) • CLINIQUE
même dans la peau saine). Ces manifestations cuta-
donovani : espèces, distribution
nées, fréquentes en Inde et au Soudan, sont rares dans
géographique et hôtes La leishmaniose viscérale peut être confondue
les régions méditerranéennes.
avec le paludisme et d'autres parasitoses généralisées.
Son diagnostic repose sur les observations suivantes:
fièvre ondulante, mauvais état général, perte de poids
Espèce Géographie Hôtes vertébrés Vecteurs
et émaciation, splénomégalie, adénopathies, anémie,
L. donovani Asie homme, chien P. chinensis, pigmentation de la peau.
(sauf en Inde) P. argentipes
• LABORATOIRE
L. infantum Europe méditerra- Homme, P. perniciosus
néenne (Espagne, chien P. ariasi (Cévennes) Mise en évidence du parasite
France, Italie, etc...) P. major
Afrique du Nord (partie orientale du bassin) L'examen microscopique se fait sur le produit de
ponction médullaire ou splénique (dangereuse) ou sur
L. archibaldi Afrique de l'Est Homme P. martini
(Ethiopie, Soudan, uniquement le sang périphérique en frottis. O n retrouvera les para-
Kenya) sites intracellulaires ou extracellulaires (cellules écla-
tées au cours des manipulations).
L. chagasi Toute l'Amérique Homme, chien L. iongipaipis
latine, sauf Chili, et canidés sauvages, La culture de toutes les espèces viscérales est
Equateur et Uruguay rongeurs
facile.
130
Description des complexes d'espèces Chapitre 11
Constantes biologiques
Les modifications des paramètres déjà mention- Il a été proposé d'associer le Z y l o r i c ® au stibo-
nés sont très éloquentes. gluconate, à raison de 20 mg/kg/jour, en trois prises par
voie orale. Les avis sont partagés sur son activité.
Epidémiologie
7.2 Les leishmanioses cutanées
La maladie peut être endémique au départ de
de l'Ancien Monde
réservoirs animaux ou épidémique par transmission
interhumaine, avec des vecteurs très nombreux en
Caractéristiques générales
contact étroit avec l'homme.
Il s'agit de parasites des macrophages du derme.
La transmission est réalisée habituellement par
Phlebotomus dans l'Ancien Monde, par Lutzomyia La lésion débute par une papule, évoluant vers
dans le Nouveau Monde. un nodule (tissu inflammatoire constitué de lymphocy-
tes, plasmocytes, cellules réticulo-endothéliales rem-
Le chien dans le bassin méditerranéen joue un plies de parasites). Une ulcération peut apparaître,
rôle important comme réservoir de parasites. souvent très tardivement, au centre de la papule (après
deux à trois mois d'évolution). Les surinfections sont
Traitement fréquentes. L'apparition du tissu granulomateux con-
• DÉRIVÉS DE L'ANTIMOINE duit à la cicatrisation qui survient souvent spontané-
ment au bout d'une année ou plus. Les lésions
20 mg/kg/jour (850 mg maximum) de Sb pendant métastatiques sont rares (figure 11-8).
20 jours en moyenne.
Le parasite sera mis en évidence par examen
- antimoniate de méglumine (Glucantime®): 10
microscopique sous forme de frottis, culture (facile) ou
ml en injection intramusculaire;
inoculation à l'animal du produit de ponction des
- stibogluconate de sodium (Pentostam®): 8,5 ml bords de l'ulcère faite par l'extérieur de la lésion. Le
en injection intramusculaire ou intraveineuse. frottis sera coloré au Giemsa. La biopsie, elle aussi,
Les doses seront proportionellement plus élevées
chez l'enfant que chez l'adulte. Figure 11-8
I
Ulcère à bords taillés à pic, dont le fond
En cas de résistance (rechutes), on donnera une nouvelle cure d'antimoniés est occupé par du tissu de cicatrisation;
ou l'Amphotéricine B® à raison de 1 mgAg (dose à atteindre progressive- les parasites seront retrouvés en bordure
ment par paliers de 5 - 1 0 mg) trois fois par semaine. La dose totale à attein- de la lésion.
dre est de 1 à 3 grammes.
• ISÉTHIONATE DE PENTAMIDINE 1
Pentacarinat®: 4 mg/kg, trois fois par semaine
pendant 5 à 25 semaines.
• ALLOPURINOL
M
101
Chopitre 11 LE GENRE LEISHMANIA LES LEISHMANIOSES
sera faite sur les bords de la lésion: le fond de l'ulcère thétique ou passe à la chronicité (lésion continuelle-
ne contient pas de parasites. ment inflammatoire).
132
Description des c o m p l e x e s d'espèces Chapitre 11
• POUVOIR PATHOGÈNE
Espèces Géographie Hôtes vertébrés Vecteurs
L. mexicana est responsable de l'ulcère du "chi-
clero" (ouvrier travaillant à la récolte du latex dans les L. mexicana Amérique centrale Homme L. olmeca
(zones forestières) Rongeurs
plantations d'hévéa), qui guérit généralement sponta-
nément sauf s'il siège au niveau du pavillon de l'oreille L. pifanoi Venezuela Homme ?
(endroit préférentiel de piqûre de L. olmeca ). Le car-
tilage du pavillon peut être complètement détruit par L. amazonensis Forêt amazonienne Homme ?
Ile de la Trinité Rongeurs forestiers,
une lésion à l'emporte-pièce avec perte de substance,
marsupiaux
finissant par cicatriser. Ce type de lésion peut être pro-
voqué par d'autres espèces de Leishmania du Nou-
veau M o n d e si la piqûre a eu lieu sur le pavillon de • TRAITEMENT
l'oreille. O n incrimine la température plus basse des
Les antimoniés seront administrés localement en
tissus auriculaires pour expliquer l'exaltation du pou-
cas de lésion unique et par voie générale en cas de
voir pathogène.
lésions diffuses.
L. pifanoi donne des lésions cutanées simples
La chaleur (par irradiation infra-rouge ou par
sans caractère particulier.
bains chauds) ralentirait l'évolution des lésions.
L. amazonensis: lésion cutanée unique sans
La leishmaniose cutanée diffuse répond mal aux
caractère clinique particulier.
traitements.
Remarque importante
Le complexe Leishmania (V.) brasiliensis
La leishmaniose cutanée diffuse survient en Amérique latine chez des sujets
à réponse immunitaire altérée, après inoculation de L. amazonensis ou de Parasites intracellulaires des macrophages de la
L. pifanoi. Ses caractères sont les suivants peau et des muqueuses, causant l'espundia (leishma-
- il s'agit de lésions non ulcératives mais prolitératives (ressemblant à la niose muco-cutanée), le pian-bois (lésions cutanées
lèpre lépromateuse); disséminées ou récidivantes) ou l'uta (lésion cutanée
- on note histologiquement la présence de nombreux macrophages vacuo- simple à guérison spontanée) (tableau 11-6).
lés (cellules spumeuses), bourrés d'amastigotes;
- il n'y a pas de disséminations viscérales; Tableau 11-6
- l'intradermo réaction à la leishmanine est négative;
Le complexe Leishmania (V) brasiliensis
- elle est réfractaire à tout traitement;
- elle évolue inexorablement vers un envahissement de toute la surface
cutanée (sauf la plante des pieds et la paume des mains). Espèces Géographie Hôtes vertébrés Vecteurs
133
M ^ ^ Q ^ J J ^ L LE GENRE LEISHMANIA LES LEISHMANIOSES
plus tard) de m ê m e que des métastases siégeant le plus nodulaire sera traitée aux RX mous o u enlevée chirur-
souvent au niveau de la face. Ces lésions prennent une gicalement.
extension souvent considérable. Elles peuvent être S'il existe des extensions lymphatiques, on devra
ulcératives ou non. Ulcératives, elles aboutissent à une recourir aux antimoniés par voie générale (10 à 20 mg/
destruction plus o u moins complète des lèvres, du nez,
kg/jour) jusqu'à guérison.
du carrefour naso-pharyngé. Le patient peut mourir d e
surinfections, d e troubles graves d e la déglutition et de L'injection unique de pentamidine est utilisée en
la respiration. C'est cette situation q u e décrit le terme Guyane.
"espundia." Les lésions non ulcératives sont des poly-
A part la suggestion de traiter d e manière inten-
pes et des granulomes, accompagnés d ' o e d è m e et de
sive la lésion primaire (banale) d e L. brasiliensis à
fibrose, provoquant des obstructions des voies respira-
l'aide d'antimoniés par voie générale pendant 4
toires supérieures et des déformations du faciès (profil
semaines, il n'y a pas de traitement réellement efficace
de tapir).
de l'espundia; la chirurgie reconstructive serait sou-
vent nécessaire dans des endroits où les soins médi-
L. peruviana est l'agent causal de l'Uta, constitué
caux rudimentaires sont seuls assurés.
de plusieurs lésions primaires, véritables ulcérations
évoluant spontanément vers la guérison sans séquel-
les. O n a prétendu qu'il s'agissait de L. tropica importé 8. M é t h o d e s d e lutte e t c o n t r ô l e
de l'Ancien M o n d e mais la ressemblance biochimique
avec L. brasiliensis est évidente et cette hypothèse
doit d o n c être rejetée. 8.1 Réservoir d e parasites
134
Caractères des espèces : synthèse
Les cas devront être traités. Les schémas théra- 8.2 Vecteurs
peutiques sont différents d'une leishmaniose à l'autre
Pour les mesures proposées , consulter le chapi-
(voir paragraphes spécifiques).
tre 20.
Leishmaniose
Tableau 11-7
Espèces de Espèces du ; Clinique Réservoir
l'Ancien Monde Nouveau Monde
Leishmania tableau comparatif
Viscérale L. donovani Kala azar homme des espèces
135
Chopitre 11 LE GENRE LEISHMANIA LES LEISHMANIOSES
BIBLIOGRAPHIE
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136
Les caractères du genre Plasmodium
Theileriidae Theileria
137
Chapitre 12 LES CARACTÈRES DU GENRE PLASMODIUM
2. Cycle évolutif
des piasmodiums humains
Dans les infections à P.vivax et P.ovale, une schi- D e cette rencontre naît un organisme mobile,
zogonie hépatique retardée (hypnozoïtes) peut amener diploïde, appelé "ookinète", c'est-à-dire "œuf mobile".
la libération dans le sang de mérozoïtes jusqu'à 18 Les zygotes (oeufs fécondés) ainsi formés sortent active-
mois après la piqûre du moustique, causant les rechu- ment de l'estomac, échappant ainsi au processus de
tes tardives de malaria. Dans les infections à P. falcipa- digestion et deviennent des oocystes. La réalisation de
rum et a P. malariae, les hypnozoïtes n'existent pas. ces phénomènes ne prend que 24 heures.
139
Chapitre 12 LES CARACTÈRES DU GENRE PLASMODIUM
Schizonte
Homme
Foie Multiplication: synthèse ADN 3.3 Stades de la schizogonie sanguine
exoérythrocytaire hépatocyte et divisions nucléaires
Ces stades, intra-érythrocytaires, sont responsa-
Reconnaissance erythrocyte;
Mérozoïte Homme Circulation bles de l'accès de paludisme (poussée de fièvre qui
adhérence et pénétration
coïncide avec la libération des mérozoïtes) et permet-
Anneau tent au microscopiste de poser le diagnostic.
Homme Erythrocyte Accroissement de taille
(trophozoïte jeune)
Rappelons qu'avec la coloration de Giemsa, le
Accroissement de taille; pinocyto- cytoplasme des parasites est coloré en bleu tandis que
Forme amiboïde Homme Erythrocyte
se du cytoplasme de l'érythrocyte les noyaux sont colorés en rouge. Il est inutile de vou-
Accroissement de taille; loir examiner ici des préparations à frais, les parasites
Schizonte jeune Erythrocyte
Homme divisions nucléaires étant intracellulaires et pratiquement immobiles. Et si
(érythrocytaire)
Laveran a découvert P. falciparum dans des prépara-
Eclatement et libération des tions non colorées du sang d'un malade, c'est grâce
Schizonte mûr Homme Erythrocyte
mérozoïtes aux mouvements du seul stade mobile dans une prépa-
Accroissement de taille ration de sang, le gamétocyte mâle en exflagellation.
Homme; Erythrocyte;
Gamétocytes
(mâle et femelle) Anophèle Estomac Exflagellation; fécondation Les principaux caractères distinctifs des formes
sanguines sont les suivants:
Ookinète Anophèle Estomac Mobile, sort de l'estomac
140
Morphologie Chapitre 12
Schizontes hépatiques
1. Schizonte immature
A l'aide de ces caractères, il est possible de dis-
2. Schizonte mûr de P. v i v a x m o n t r a n t le noyau de l'hépatocyte hôte
tinguer l'une de l'autre les différentes espèces de Plas-
3. Dessin de schizontes en voie de maturation, montrant la disposition
modium (humains ou autres) (figure 12-4).
variable des noyaux
Par dissection on pourra repérer, chez le mousti- Ultrastructure des stades invasifs
que, les différents stades de la sporogonie. de Plasmodium
Pôle apical du mérozoïte et du sporozoïte
Ookinète montrant l'appareil de pénétration
P anneau polaire
Dans l'estomac, les ookinètes résultant de la C conoïde
fécondation sont présents de 12 à 24 heures après le MN micronèmes
repas infectant, sous l'aspect de vermicules de 10 pm RH rhoptries
de longueur sur 3-4 pm de largeur, pointus aux deux Ml mitochondrie
extrémités, avec noyau central, cytoplasme parsemé de Ces structures sont communes aux "Api-
grains de pigment accumulés en plus grande quantité à complexa" qui comprennent aussi les
une extrémité du parasite. Ce stade est mobile. Il coccidies.
adhère aux cellules de la paroi puis, par des mouve-
ments de reptation, sort activement de l'estomac du
moustique (figure 12-5).
Oocyste
141
Chapitre 12 LES CARACTÈRES DU GENRE PLASMODIUM
Figure 12-5 Sporozoïte, stade invasif mérozoïte puisse reconnaître sa cellule hôte. Ces
récepteurs sont, dans le cas de P. vivax, des antigènes
Stades de la sporogonie Il est doué d'une mobilité paresseuse, se cour- de groupes sanguins (glycoprotéines Duffy) et pour P.
1. gamétocyte mâle en exflagellation bant dans un sens puis dans l'autre. Il a 11 à 14 ^m de falciparum, des glycophorines (acide sialique en parti-
(formation et libération de huit long sur 0,5 à 1 |im d'épaisseur. Son noyau est central culier). Grâce à la présence de ligands, le mérozoïte
gamètes mâles, mobiles) et le cytoplasme est réduit à un fin filament. Tout adhère d'abord par une quelconque partie de sa sur-
2. ookinète comme le mérozoïte, il est pourvu de micronèmes, face, puis il s'oriente de manière à ce que son pôle
3. dessins d'un estomac disséqué rhoptries et anneau polaire (figuresl 2-3, 12-5). antérieur, qui est porteur des organites de pénétration,
avec oocystes arrive en contact avec la paroi globulaire. Le contenu
4. photo d'oocystes proches de la des rhoptries est alors déversé sur la membrane
4. Caractères biologiques
maturité externe du globule rouge, provoquant l'invagination
5. photo d'oocystes (profil d'esto- de celle-ci. A l'endroit de la jonction, de courts fila-
mac) 4.1 Pénétration dans le globule rouge ments sont visibles, unissant la surface de l'érythro-
6. sporozoïtes cyte, riche à cet endroit en protéines intra-
Les mérozoïtes, libres dans le plasma pendant membranaires, et la surface du mérozoïte.
quelques instants, doivent pénétrer dans un érythro-
cyte. Plusieurs antigènes de ce stade jouent un rôle Une conséquence pratique de ces observations
important dans la pénétration: trois protéines de sur- est que le paludisme à P. vivax n'existe pas en Afrique
face ("Merozoïte Surface Antigens", M S A l, Il et III), centrale et de l'Ouest: environ 85 p.100 de la popula-
plusieurs protéines des rhoptries et une protéine des tion y étant Duffy A(-) B(-), leurs globules sont dépour-
micronèmes transférée, lors de la pénétration, à la sur- vus de la protéine de reconnaissance nécessaire à
face de l'érythrocyte infecté ("Ring-infected Erythro- l'attachement des mérozoïtes de P. vivax.
cyte Surface Antigen", RESA). Ce processus peut être
décomposé en deux phases (figurel 2-6). Pénétration
142
Caractères biologiques Chapitre 12
143
Chapitre 12 LES CARACTÈRES DU GENRE PLASMODIUM
La d é f i c i e n c e e n G - 6 - P D (glucose-6-phosphate
déshydrogénase) freine aussi le d é v e l o p p e m e n t du
parasite qui a besoin d e cet e n z y m e pour sa matura-
tion.
• MODIFICATIONS DE L'ÉRYTHROCYTE
144
Caractères biologiques ^^Eg^afl
O n sait q u e l'immunité antiplasmodium diminue schizogonie, c'est-à-dire toutes les 48 heures (72 heu-
le nombre de gamétocytes viables (c'est-à-dire capa- res pour P. malariae).
bles d'évoluer chez l'anophèle). D e plus, les gaméto-
• FÉCONDATION ET FORMATION DES OOKINÈTES
cytes peuvent, dans certaines infections aiguës,
manquer des substances indispensables à leur dévelop- Exflagellation des gamètes mâles, fécondation,
pement ou être inhibés par des toxines. formation de l'ookinète et sortie de l'estomac prennent
environ 24 heures. Les ookinètes doivent pouvoir
Le fait de produire des gamétocytes ne dépend
adhérer aux cellules de la paroi stomacale et les traver-
pas seulement de l'environnement, c'est aussi une qua-
ser impunément. Ceux qui réussissent à sortir d e l'esto-
lité intrinsèque d ' u n e lignée parasitaire. Il y a d e bons
m a c se transforment en oocystes.
et d e moins bons producteurs de gamétocytes. Au
laboratoire, lorsqu'on entretient une lignée parasitaire O n peut, au laboratoire, réaliser la fécondation
sur l'hôte vertébré seulement (piasmodiums de ron- in vitro des gamétocytes femelles prélevés dans le sang
geurs sur souris par exemple) en injectant un animal d'un sujet infecté. Les ookinètes obtenus, offerts au
avec le sang parasité de l'animal précédent, la lignée moustique dans un repas artificiel, poursuivent leur
perd progressivement la faculté de produire des gamé- évolution et sortent de l'estomac à condition que
tocytes, devenus inutiles à la survie du parasite dans l'espèce d'anophèle convienne (adaptation du parasite
ces conditions artificielles. à son hôte).
145
LES CARACTÈRES DU GENRE PLASMODIUM
servi, dans les années quatre-vingt, aux premiers ® PÉNÉTRATION DANS L'HÉPATOCYTE
essais, infructueux, de vaccination antipaludique.
La protéine c i r c u m s p o r o z o ï t i q u e j o u e un rôle
D ' a u t r e part, des anticorps m o n o c l o n a u x spécifiques
dans la reconnaissance d e la surface d e l'hépatocyte.
sont utilisés dans un test E L I S A pour la repérer dans les
O n retrouve en effet des traces d e cette protéine à la
moustiques capturés sur le terrain.
surface des hépatocytes infectés. U n rôle actif d e trans-
Le n o m b r e d e sporozoïtes injectés lors d'une port des sporozoïtes vers l'hépatocyte a été attribué
piqûre est très variable, e n général d e quelques dizai- aux cellules d e Kupffer.
nes à quelques centaines. Dans le m o d è l e expérimen-
tal du paludisme d e rongeurs (P. berghei) , le n o m b r e • SCHIZOGONIE PRÉ-ÉRYTHROCYTAIRE ET HYPNOZOÏTES
d e sporozoïtes contenus dans les glandes salivaires des
anophèles infectés peut atteindre plus d e 2 0 . 0 0 0 et le D e u x espèces présentent un d é v e l o p p e m e n t pré-
nombre minimal de sporozoïtes nécessaire pour érythrocytaire rapide, p r o v e n a n t d ' u n e population d e
induire à c o u p sûr u n e infection c h e z un rongeur sporozoïtes h o m o g è n e se d é v e l o p p a n t dans les hépa-
réceptif est d e l'ordre d e 50. tocytes e n 6 jours {P. falciparum) et e n 15 jours {P.
malariaë). Passés ces délais, il n'y a plus d e parasites
• ADAPTATION DU PLASMODIUM À SON VECTEUR dans le foie (en l ' a b s e n c e d e n o u v e l l e inoculation d e
sporozoïtes).
O n peut le constater, le d é v e l o p p e m e n t des dif-
férentes phases de la sporogonie nécessite u n e adapta- Pour les deux autres, P. vivax et P. ovale, les spo-
tion, réalisée au cours d e l'évolution, d ' u n e lignée rozoïtes injectés par le moustique constituent un
parasitaire d o n n é e à u n e espèce d ' a n o p h è l e . Anophe- m é l a n g e d e deux populations. Les uns atteignent le
les atroparvus (européen) transmet f a c i l e m e n t P. falci- stade d e schizonte mûr rapidement (9 jours) dans les
parum d u S u d de l'Europe mais très difficilement u n e hépatocytes tandis q u e les autres entrent e n léthargie
s o u c h e d e P. falciparum provenant d ' A f r i q u e centrale. dès leur entrée dans l'hépatocyte. Ils restent inchangés
D ' a u t r e part, il est possible, dans u n e population ano- (hypnozoïtes), avant d e poursuivre leur développe-
phélienne, d e sélectionner au cours d e plusieurs géné- ment pour atteindre la maturité après des périodes
rations, des femelles très sensibles o u au contraire des allant d e 1 à 18 mois, d e sorte q u e l'envahissement d u
femelles réfractaires à une population parasitaire sang est différé d'autant. Les hypnozoïtes sont à l'ori-
(c'est-à-dire à l'hébergement des gamétocytes et d e gine des rechutes d e paludisme, a c c è s aigus survenant
leurs activités). Les caractères b i o c h i m i q u e s responsa- longtemps après la piqûre infectante.
bles de l'adaptation sont actuellement l'objet de
recherches actives au niveau des récepteurs d e l'esto- Il est probable q u e P. vivax, a d a p t é aux pays
m a c des insectes et des protéines d e reconnaissance tempérés où l'hibernation est p r o b l é m a t i q u e c h e z le
d e l'ookinète. moustique, aurait trouvé le m o y e n d ' h i b e r n e r dans le
foie et d e ressortir dans le sang lorsque les moustiques
4.4 La schizogonie pré-érythrocytaire ont repris leur activité, dans le courant d e l'été d e
l ' a n n é e suivante.
Le contraste est frappant entre la léthargie des
sporozoïtes e n p l a c e dans les glandes salivaires d e A u cours d e la schizogonie hépatique, des anti-
l ' a n o p h è l e et l'activité d é p l o y é e par ces m ê m e s parasi- gènes spécifiques d e c e stade, liés à des m o l é c u l e s d u
tes, u n e fois arrivés dans l'organisme d e l'hôte vertébré complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) de
(une heure, a u m a x i m u m , dans la circulation sanguine classe 1, sont exprimés à la surface des hépatocytes
et d e 6 à 15 jours dans un hépatocyte pour produire infectés et sont la c i b l e des l y m p h o c y t e s T cytotoxi-
un schizonte à 20.000 noyaux). ques (T CD8+).
146
Bibliographie Chapitre 12
BIBLIOGRAPHIE
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147
13
Les piasmodiums parasites
de l'homme
Paludisme ou malaria
149
LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
la distinction entre espèces sera faite par Golgi, Mar- d é c o u v r e l ' a m o d i a q u i n e et la primaquine, Hitchings la
chiafava et Bignami en Italie. pyriméthamine, Curd le chlorproguanil, D a v e y et Rose
le proguanil.
Le rôle du moustique des marécages est é v o q u é
par Lancisi en 1717: le poison serait concentré par le En 1939, M u l l e r décrit les propriétés insecticides
moustique dans ses pièces buccales. Laveran, en du D D T . Cette découverte, a v e c c e l l e d e la chloro-
1884, attribue au moustique le m ê m e rôle pour la quine, a m è n e l'espoir de pouvoir un jour se débarras-
malaria q u e celui, récemment découvert, qu'il j o u e ser du paludisme à l'échelle de la planète et, entre
pour les filarioses. La preuve expérimentale est appor- 1950 et 1970, l'Organisation M o n d i a l e de la Santé
tée par Ross en 1897, lorqu'il nourrit des moutiques lance le programme global d'éradication d u paludisme
sur un patient c h e z qui il a observé des formes en (LE M O N D E U N I C O N T R E LE P A L U D I S M E ) .
croissant (gamétocytes de P. falciparum) et constate
D è s avant 1960, certains anophèles deviennent
c h e z eux, autour de l'estomac, l'apparition de cellules
résistants au D D T . Les produits d e remplacement sont
pigmentées qui croissent de jour en jour. Il continue
plus chers, parfois plus toxiques et moins efficaces.
ses observations déterminantes sur les plasmodiums
d'oiseaux, trouve que les oocystes d e l'estomac libè- Entre 1962 et 1970, l'apparition dans certaines
rent des parasites filiformes qui s ' a c c u m u l e n t dans les régions du monde, d e souches d e P. falciparum résis-
glandes salivaires et réussit la transmission expérimen- tantes à la chloroquine relance la recherche de nouvel-
tale chez les oiseaux. C h e z l ' h o m m e , la transmission les molécules actives, mais les résultats sont assez
expérimentale est réussie par Grassi à R o m e e n 1898 décevants.
qui, après s'être acharné à nourrir sans succès des
Sans q u e les p h é n o m è n e s de résistances en
Culex, essaye par hasard des anophèles qui permettent
soient la cause exclusive, l ' é c h e c d e l'éradication est
enfin d'observer des formes sporogoniques de P. falci-
reconnu à partir d e 1970 et on ne parle plus q u e du
parum et de P. vivax. Le c y c l e c o m p l e t d u parasite
"contrôle".
c h e z l'anophèle est décrit en Italie par Bignami et
Grassi en 1898. En 1994, ces vers, extraits du premier livre des
Poèmes de Pierre de Ronsard (1560), sont toujours
S c h a u d i n n prétend en 1903 avoir v u les sporo- d'actualité:
zoïtes inoculés par la piqûre du moustique pénétrer
"En attendant que de mes veines parte
dans les globules rouges. Cette observation ne sera
Cette exécrable, horrible fièvre quarte
jamais répétée. Peu de temps après, on constate, au
Qui me consomme et le corps et le cœur,
contraire, q u e les parasites inoculés disparaissent de la
Et me fait vivre en extrême langueur..., "
circulation après une heure environ, car le sang des
sujets infectés reste non infectieux pour d'autres sujets
réceptifs pendant plusieurs jours. Il faut attendre 2. Rappel de la biologie
l'apparition dans les prélèvements, des parasites intra- des plasmodiums
érythrocytaires pour réussir la subinoculation. D'où
l'hypothèse d ' u n stade préliminaire de d é v e l o p p e m e n t
et les relations hôte-parasite
d u parasite en dehors de la circulation sanguine. C e
développement pré-érythrocytaire sera découvert, 2.-1 Le plasmodium chez l'homme
d'abord c h e z les plasmodiums d'oiseaux en 1938 par
Kikuth et M u d r o w , puis chez les plasmodiums de Considérations générales
l ' h o m m e par Shortt et G a r n h a m en 1948.
L'infection survient suite à l'inoculation de spo-
rozoïtes par les anophèles femelles. L ' h o m m e héberge
1.4 Le DDT, IQ chloroquine et le paludisme
les deux schizogonies hépatique et érythrocytaire ainsi
Jusqu'en 1935, on se contente de la quinine que la maturation de mérozoïtes en gamétocytes
c o m m e thérapeutique du paludisme: c'est un bon (début de la sporogonie).
médicament, fiable, bon marché et peu toxique. Il faut
Le porteur de gamétocytes (stade sexué sanguin
attendre les guerres, accompagnées de difficultés
mature) est le seul réservoir des plasmodiums humains
d'approvisionnement en écorce d e quinquina, pour
pour la transmission. Il n'y a pas d e réservoir animal.
voir la recherche thérapeutique se mettre en action:
entre 1930 et 1940, la p a m a q u i n e (Schuleman), la qui- Le parasitisme des globules rouges par les stades
nacrine (Mausse et Mietsh) et la c h l o r o q u i n e (Ander- de la schizogonie (cycle asexué sanguin) est le seul à
sag) sont synthétisées; entre 1945 et 1950, Burckhalter provoquer une pathologie.
150
Biologie des plasmodiums et relations hôte-parasite
151
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
génase (G-6-PD) gène considérablement le développe- disme doit être envisagé c o m m e une m a l a d i e locale".
ment du parasite.
A u point de v u e parasitologique, on a affaire à
Un régime exclusivement lacté, par sa défi- quatre espèces de piasmodiums dont le c o m p o r t e m e n t
cience e n acide para-aminobenzoïque, e m p ê c h e la c h e z l ' h o m m e diffère par plusieurs caractères impor-
synthèse d ' A D N par le parasite et entrave d o n c la schi- tants.
zogonie.
La malnutrition protéique, par la pénurie grave A u point de v u e climatique, facteur essentiel qui
d'acides aminés, gêne également la croissance du influence la transmission, il ne suffit pas d e distinguer
parasite: les enfants atteints de kwashiorkor ne font pas régions polaires, tempérées, subtropicales, tropicales:
de paludisme grave mais au moment o ù la correction il faut aussi considérer l'altitude, l'humidité, les régions
de l'apport protéique survient, on assiste à des aug- côtières, les forêts inondées, les zones désertiques et
mentations spectaculaires de parasitémie. les oasis, bref c h a q u e "localité" possède un microcli-
mat qui doit être défini avec précision.
La chimioprophylaxie, prise régulièrement,
e m p ê c h e la multiplication exubérante du parasite et Le vecteur est, lui aussi, très différent d'un
protège d o n c contre les accès de paludisme, tout en endroit à l'autre. C h a q u e espèce d ' a n o p h è l e (figure
laissant la parasitémie évoluer à des niveaux bas. 13-3) possède des caractères de longévité, d'adapta-
au chapitre précédent et les paramètres influençant la constructions qui le mettent à l'abri des vecteurs dont
transmission au paragraphe traitant de l'épidémiolo- les activités sont essentiellement nocturnes (dévelop-
152
Morphologie er caractères biologiques des parasites Chapitre 13
4. Morphologie et caractères
biologiques des parasites
Cycle pré-érythrocytaire
U n e proportion des sporozoïtes se développent
dès leur arrivée dans l'hépatocyte et arrivent à maturité
en 8 jours. L'invasion du sang par les mérozoïtes initie
la parasitémie.
153
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
Figure 13-4
*
P. vivax dans le sang
M
< %
1. Trophozoïte
2. Trophozoites
multiple)
(infection û
feT W 1
i
3. Trophozoïte âgé
4. 5. Schizontes en cours 1 MKR2,,.
de maturation
»
6 Gamétocyte immature
#
7. Gamétocyte femelle
8. Gamétocyte mâle
Chronologie de développement zoïtes par les schizontes, survient toutes les 48 heures,
et longévité de l'infection durée du cycle schizogonique érythrocytaire (de l'anneau
au schizonte mûr).
La durée du cycle complet dans les conditions de
La période d'incubation est de 11 à 15 jours (le
transmission existant à un endroit donné, peut se décom-
poser comme indiqué au tableau 13-2. cycle hépatique pré-érythrocytaire rapide de 8 jours plus
deux ou trois cycles schizogoniques érythrocytaires de 48
La longévité spontanée de l'infection chez l'homme heures).
en l'absence de réinfection est de 3 à 5 ans.
Après traitement d'un accès de primo-infection, des
Pouvoir pathogène rechutes peuvent survenir pendant plus d'une année, à
partir des hypnozoïtes qui ne sont pas affectés par les schi-
P. vivax est l'agent de la fièvre tierce bénigne. La zonticides sanguins (traitement de l'accès).
T a b l e a u 13 2 poussée fébrile, correspondant à la libération des méro-
Fièvre et splénomégalie sont les symptômes majeurs
et les complications sont rares (bénigne).
Distribution géographique
1 fécondation et formation d'ookinètes 24 à 48 heures
La distribution en est cosmopolite, entre les isother-
2 maturation de l'oocyste 9 jours à 25°C
mes d'été de 16 à 20 ° C dans l'hémisphère nord et de 20
délai d'invasion des glandes salivaires 11 jours ° C dans l'hémisphère sud. Dans les régions d'altitude des
3
(cases 1+2) pays tropicaux, la température plus basse tend à favoriser
P. vivax vis-à-vis de P. falciparum.
séjour des sporozoïtes dans la circulation sanguine
4 1 heure max.
de l'hôte vertébré - Europe: éradication achevée mais encore quelques
cas isolés.
5 schizogonie hépatique normale (forme rapide) 8 jours
- Bassin méditerranéen: Turquie, Moyen-Orient, Afri-
6 schizogonie hépatique lente (hypnozoïtes) 4 -18 mois
que du nord.
7 schizogonie érythrocytaire 48 heures - Asie: endémicité importante dans toute la partie tro-
picale
gamétogenèse (jusqu'à maturité) à partir
8 4 jours
des mérozoïtes issus des schizontes hépatiques - Afrique tropicale: suprématie des trois autres espè-
ces. P. vivax est pratiquement absent de l'Afrique de
Durée minimale du cycle complet (gamétocyte 23 jours
9 l'ouest, entre l'Angola et la Mauritanie. Distribution
donneur - gamétocyte receveur) (cases 3+5+8)
par petits foyers dans le reste de l'Afrique tropicale.
154
Morphologie er caractères biologiques des parasites Chapitre 13
P. vivax ne reconnaît pas les globules rouges mencements du sang jusqu'à 18 à 20 mois, c o m m e
dépourvus des antigènes de groupes sanguins dans le cas de P. vivax.
Duffy, circonstance extrêmement fréquente (85
p.100) chez les populations bantoues en Afrique
Morphologie dans le sang
centrale et occidentale.
- Iles de Madagascar, Maurice et Comores: endé- Elle est assez semblable à celle de P. vivax mais
micité élevée mais prédominance de P. falcipa- les schizontes ont des noyaux moins nombreux (figure
rum. 13-5).
- Amériques, du sud des Etats-Unis à l'Argentine et
Le jeune trophozoïte est un anneau semblable à
au nord du Chili: dans toutes les régions de basse
celui de P. vivax.
altitude, endémicité variable avec suprématie de
P. falciparum.
Le trophozoïte âgé est peu amiboïde, souvent de
forme ovale régulière.
Hôtes
Parasite de l'homme, P. vivax a pu être adapté Le jeune schizonte, de forme arrondie avec ses
aux primates après splénectomie. deux à quatre noyaux, présente dans son cytoplasme
des granulations pigmentaires très foncées à reflets ver-
Anopheles labranchiae atroparvus (Europe), An. dâtres, concentrées au centre du parasite. Il ne remplit
quadrimaculatus, An. freeborni (Amérique du Nord et pas le globule rouge.
centrale), An. stephensi (Asie-Inde) en sont les princi-
paux vecteurs. Le schizonte mûr contient de 4 à 16 noyaux
volumineux qui font saillie à l'extérieur (schizonte bos-
Remarque
selé, mûriforme). Les grains de pigment sont gros et
Garnham (1966) cite 40 espèces d'anophèles vecteurs potentiels de P. vivax concentrés au centre du cytoplasme.
(trouvés infectés dans la nature ou infection expérimentale réussie).
Les gamétocytes sont arrondis avec grains de
4.2 Plosmodium ovole pigment disséminés dans tout le cytoplasme et plus
grossiers que chez P. vivax.
Figure 13-5
Schizogonie pré-érythrocytaire
Les modifications du globule rouge parasité sur- P. ovale dans le sang
Le comportement des sporozoïtes de P. ovale est viennent dès le stade trophozoïte: augmentation de 1 à 6. Trophozoïtes à différents stades
semblable à celui des sporozoïtes de P. vivax . A côté volume, déformation en ovale avec contour souvent de maturation
du développement rapide de 9 jours, les hypnozoïtes crénelé ou effiloché aux pôles de l'ovale, décoloration
7, 8, 9. Schizontes immatures
mûrissent après 3 à 6 mois (dans les observations faites du cytoplasme. Les granulations de Schuffner sont
10. Schizonte mûr
jusqu'à présent) mais sans doute y a-t-il des réense- abondantes et très grossières.
11. Gamétocyte immature
12. Gamétocyte mâle
m u
mm
0m
flr
i
M b V ,
2 • 3 4 © ^ m © 6
%
! • ^ ' • -
11-
7 . 8 9 10 12
155
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
3 délai d'invasion des glandes salivaires (cases 1+2) 16 jours Distribution géographique
séjour des sporozoïtes dans la circulation sanguine de Il s'agit d'un parasite essentiellement africain:
4 1 heure max.
l'hôte vertébré Afrique centrale et surtout occidentale (pays de la côte
9 jours du golfe de Guinée) où des prévalences de l'ordre de
5 schizogonie hépatique normale (forme rapide)
10 p.100 sont observées chez les jeunes enfants. Des
6 schizogonie hépatique lente (hypnozoïtes) 18-20 mois infections sont aussi observées en Extrême-Orient (Phi-
lippines, Malaisie etc...). C'est l'espèce la plus rare. O n
7 schizogonie érythrocytaire 48 heures
a attribué cette rareté des infections aux parasitémies
gamétogenèse (jusqu'à maturité) à partir des méro- basses et à la sensibilité du parasite aux anticorps spé-
8 4 jours
zoïtes issus des schizontes hépatiques cifiques produits par l'hôte.
9
Durée minimale du cycle complet (gamétocyte don- 29 jours Hôtes
neur - gamétocyte receveur) (cases 3+5+8)
Parasite de l'homme, il est facilement adaptable
Tableau 13-3 au chimpanzé dont le rôle comme réservoir n'est
Chronologie de développement
et longévité de l'infection cependant pas prouvé.
156
Morphologie er caractères biologiques des parasitesChapitre13
Chronologie de développement
1 fécondation et formation d'ookinètes 24 à 48 heures
et longévité de l'infection
2 maturation des oocystes 17-20 jours
Le cycle complet se décompose comme indiqué à 25 °C
au tableau 13-4. 3 délai d'invasion des glandes salivaires (cases 1+2) 20 jours
La longévité de l'infection chez l'homme en séjour des sporozoïtes dans la circulation sanguine de
4 1 heure max.
l'absence de réinfection est de 21 à 53 ans (observa- l'hôte vertébré
tions de la littérature). La longévité exceptionnelle de
5 schizogonie hépatique normale (forme rapide) 15 jours
cette espèce de plasmodium pourrait s'expliquer par le
rythme lent de la schizogonie érythrocytaire (72 heu- 6 schizogonie hépatique lente (hypnozoïtes) inexistante
res), le parasite n'étant pas complètement éliminé par
7 schizogonie érythrocytaire 72 heures
les doses habituelles de chloroquine ou d'autres schi-
zonticides sanguins. Le système immunitaire ne par- gamétogenèse (jusqu'à maturité) à partir des méro-
8 6 jours
vient pas non plus à l'éliminer totalement. Les zoïtes issus des schizontes hépatiques
recrudescences sont donc possibles à partir de parasi-
Durée minimale du cycle complet (gamétocyte don-
témies subpatentes en l'absence de toute réinfection. 9 41 jours
neur - gamétocyte receveur) (cases 3+5+8)
157
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
M 19
_
IHlllï
U mm E l E l m
Figure 13-7
P. f a l c i p a r u m dans le sang
1 à 4. anneaux (jeunes trophozoïtes)
5,6.
7,8.
trophozoïtes avec taches de Maurer dans l'érythrocyte
gamétocytes
t. *
9 à 11. trophozoïtes en gouttes épaisses
12. dessin de trophozoïtes et gamétocyte en goutte épaisse
13. dessin de schizontes (formes de culture)
I I IËJ IKJ
158
L'immunité dans le paludisme Chapitre 13
Chronologie de développement
1 fécondation et formation d'ookinètes 24 à 48 heures
et longévité de l'infection
2 maturation des oocystes 9 jours à 25 °C
Durée des étapes du cycle (tableau 13-5) 3 délai d'invasion des glandes salivaires (cases 1+2) 10 jours
La longévité de l'infection chez l'homme en séjour des sporozoïtes dans la circulation sanguine de
4 1 heure max.
l'hôte vertébré
l'absence de réinfection est de 6 mois à 3 ans.
5 schizogonie hépatique normale (forme rapide) 6 jours
Pouvoir pathogène
6 schizogonie hépatique lente (hypnozoïtes) inexistante
159
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
Une protéine, appelée "circumsporozoïtique" n'est acquise, en zone endémique, qu'après plus de 6
("circumsporozoïte proteine", CSP), située à la surface ou 8 ans de contact avec les parasites. C'est en effet
de la membrane externe, domine le stade sporozoïte. vers cet âge q u e les densités parasitaires baissent de
Elle comporte 412 acides aminés, dont 40 p.100 sont manière significative chez les enfants pourtant conti-
des séquences répétées en tandem. L'épitope le plus nuellement infectés. U n e explication plausible serait
immunogène est un petit peptide de quatre acides que les parasites qui se succèdent chez l'enfant, suite
aminés: asparagine (N), alanine (A), asparagine (N) et aux multiples inoculations par le moustique, présen-
proline (P), soit la séquence N A N P . Elle a été essayée tent une diversité génétique énorme qui se traduit au
comme v a c c i n et utilisée c o m m e antigène pour les niveau des schizontes sanguins par des contenus anti-
tests sérologiques. La C S P ne se retrouve pas dans les géniques différents (polymorphisme antigénique). Le
autres stades du plasmodium. sporozoïte est en effet un stade hybride résultant de la
fécondation de deux gamètes pouvant avoir des origi-
Remarque nes différentes.
Pour évoquer la variablité qui existe d'un plasmodium à l'autre, il est inté-
ressant de noter que la structure du peptide épitope (CSP) des sporozoïtes
5.4 Mécanismes de protection
de P. vivax diffère de celui de P. falciparum par les acides aminés qui le Les anticorps participent à la protection aussi
composent : arginine (R), acide aspartique (D), glycine (G), glutamine (Q),
bien que les cellules T et les monocytes sécréteurs de
proline (P), alanine (A).
monokines.
Le stade schizogonique hépatique, phase de
La formation d e complexes antigènes-anticorps
transition entre sporozoïte et mérozoïtes, exprime des
au niveau de la C S P facilite la phagocytose des sporo-
antigènes spécifiques à la surface des hépatocytes
zoïtes et leur destruction dans les macrophages.
parasités. Plusieurs protéines spécifiques ont été iden-
tifiées en m ê m e temps que, déjà, des antigènes de Pour le stade hépatique, c e sont les lymphocytes
mérozoïtes. T cytotoxiques qui sont responsables de la cytotoxicité
sur l'hépatocyte infecté exprimant l'antigène parasi-
Dans les stades schizogoniques sanguins, les
taire en surface par l'intermédiaire du complexe
principaux antigènes sont ceux d e la surface et des
majeur d'histocompatibilité de classe I. L'immunité
rhoptries d u mérozoïte, ceux du schizonte mûr et de la
anti-sporozoïte comme l'immunité anti-mérozoïte
vacuole parasitophore et celui de la surface de
pourrait agir indirectement sur le parasite et sa cellule
l'érythrocyte parasité au stade anneau.
hôte, respectivement au début et à la fin du dévelop-
Plusieurs protéines spécifiques du stade gaméto- pement du schizonte, au moment où les antigènes spé-
cyte ont été décrites ainsi qu'une protéine présente sur cifiques de ces stades sont exprimés par l'hépatocyte
les zygotes et les ookinètes. infecté: sécrétion de cytokines, particulièrement
l'interféron y ( I F N y) et l'interleukine 6 (1L6).
La plupart d e ces antigènes varient d ' u n e souche
à l'autre d e P. falciparum et, a fortiori, d'une espèce à A u niveau de la surface des mérozoïtes, c'est
l'autre d e plasmodium. une opsonisation qui a lieu. Elle neutralise les sites d e
reconnaissance cellulaire et interfère d o n c avec le
5.3 Réponse immune mécanisme d'invasion des érythrocytes. Les parasites
A u cours de l'infection plasmodique, le système intracellulaires pourraient être atteints par les lympho-
immunitaire est tenu de réagir contre tous les antigè- kines et les globules rouges infectés peuvent égale-
ment subir l'opsonisation par les anticorps
nes relargués par le parasite. La majorité des antigènes
reconnaissant les antigènes parasitaires exposés en
n'induisent pas d'immunité protectrice: les anticorps
surface.
concernés sont des témoins d'un contact récent avec
le parasite, ni plus ni moins. La reconnaissance des antigènes de surface des
Les antigènes qui induisent la protection sont gamétocytes et leur opsonisation les rend inaptes à la
situés à la surface du parasite. Ils sont spécifiques de fécondation.
stade, d'où l'absence de protection croisée entre
immunité anti-sporozoïte, anti-mérozoïte et anti- 5.5 Immunité congénitale
gamétocyte.
Les accès graves de paludisme s'observent rare-
D e plus, il est étonnant de constater q u ' u n e pro- ment chez le nouveau-né d ' u n e mère vivant en région
tection efficace contre les formes asexuées du sang d'endémie, alors qu'il est soumis, dès sa naissance,
160
Physiopathologie du paludisme Chapitre 13
aux piqûres des anophèles. Toutefois, une parasitémie Q u a n t aux hématies non parasitées de sujet en
peut apparaître. accès de paludisme, elles peuvent être agglutinées par
le sérum de Coombs, preuve qu'elles sont recouvertes
Cette protection s'explique par le fait que le nou-
d'immunoglobulines plasmatiques. La présence de ces
veau-né reçoit les anticorps protecteurs (IgC) de sa
dernières ne s'explique que si des antigènes plasmodi-
mère par la voie transplacentaire, puis par le colostrum
ques solubles dans le plasma ont au préalable adhéré à
et m ê m e par le lait (très peu). Ces anticorps acquis pas-
la surface de ces globules. En présence de complé-
sivement par le nourrisson, sans qu'aucune cellule de
ment, ces érythrocytes opsonisés subissent l'hémolyse
son organisme ne soit capable de les synthétiser, sont
ou sont phagocytés par les macrophages.
métabolisés progressivement et bientôt, l'enfant ne
recevant plus l'aide maternelle dans ce domaine, sera L'hémoglobine libérée par l'hémolyse provoque
soumis au risque d'infection aiguë par manque d'un une surcharge rénale et est partiellement transformée
système de défense spécifique. A ce moment, on dans le foie en bilirubine. L'excès est éliminé dans les
observe simultanément chez le nourrisson, une baisse urines (hémoglobinurie).
du taux des IgG anti-plasmodium et une augmentation
de son taux d' IgM spécifiques, ceux-ci étant les pre- L'hémolyse brutale ret massive est la cause du
miers à apparaître, synthétisés par l'enfant en présence syndrome appelé "fièvre bilieuse hémoglobinurique"
d'une stimulation antigénique (présence du parasite). ("Blackwater Fever"). O n a accusé la quinine d'être le
facteur déclenchant chez des sujets présentant de for-
tes parasitémies.
6. Physiopathologie d u paludisme
D'autre part, l'utilisation de l'hémoglobine par le
parasite amène la précipitation dans son cytoplasme,
Elle est encore très imparfaitement connue. de granules de pigment (hémozoïne). Le pigment accu-
mulé dans le cytoplasme du schizonte est relargué
6.1 Effets généraux dans le plasma lors de la libération des mérozoïtes. Il
est phagocyté par les macrophages et les histiocytes
Remarque importante
(leucocytes mélanifères). L'hémosidérine de couleur
Les stades exo-érythrocytaires ne donnent lieu à aucune pathologie. jaune sombre provient de la transformation de l'hémo-
globine et de l'hémozoïne par les histiocytes.
La schizogonie érythrocytaire provoque une
anoxie dans tous les organes par trois mécanismes dif- Les thrombocytes, enfin, sont détruits par des
férents. mécanismes encore mal précisés.
brune est d u e à l'accumulation du pigment repris par locale est possible, pouvant aboutir à la néphrose
les phagocytes. (complication fréquente pour P. malariae).
Dans le "paludisme viscéral évolutif mineur", nes causent u n e diminution du débit circulatoire
Le placenta
Les reins
Les villosités placentaires baignent dans d e lar-
La formation de complexes antigènes-anticorps
ges sinus o ù le sang maternel circule au ralenti. Les
et leur dépôt dans la membrane basale cause une sur-
espaces entre les villosités sont un excellent refuge
charge du rein et une diminution de la capacité d'épu- pour les globules rouges parasités par P. falciparum.
ration d e cet organe, déjà anormalement sollicité en L ' a c c u m u l a t i o n des globules parasités, collant les uns
cas d'hémolyse. aux autres, détruits sur place, crée un appel d e macro-
La thrombose des artérioles des glomérules phages. Cet engorgement peut causer un blocage des
rénaux, l'anoxie des cellules des tubes contournés et espaces intervilleux et une thrombose placentaire. La
l'apparition de signes de glomérulonéphrite sont des diminution des échanges foeto-maternels est une des
phénomènes souvent observés. U n e dégénérescence raisons pour lesquelles la chimioprophylaxie est pré-
162
Diagnostic du paludisme Chapitre 13
163
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
FROTTIS 80.000 125 0,010-0,016 pl 100-300 parasites/pl Chez les enfants atteints de malaria cérébrale,
les parasitémies qui excèdent 1 million/pl (20 p.100 de
GOUTTE 0,25-0,31 pl 10-20 parasites/pl
détruits 2500 G R parasités) sont associées de manière significative à
EPAISSE
une issue fatale.
164
Diagnostic du paludisme Chapitre 13
Le principal avantage d e la méthode Q B C par parasites/p.1 et de 90 à 100 p.100 pour des parasitémies
rapport à la G E est certainement la rapidité des mani- moyennes de 1290 parasites/jul.
pulations et de la lecture. Par ailleurs, le v o l u m e exa-
Antigènes figurés dans le sang
miné étant d e 60 pJ d e sang, on peut s'attendre à une
meilleure sensibilité par rapport à la G E (où 500 La recherche de parasites au microscope peut se
champs examinés équivalent à 1,2 Cependant les faire après une réaction d'immunofluorescence. Le test
auteurs qui ont testé la méthode ne sont pas tous "monofluo kit" pour détection de P. falciparum est
d ' a c c o r d sur c e point. commercialisé par l'Institut Pasteur, Paris.
165
LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
Ces antigènes peuvent actuellement être séparés Aotus pour P. falciparum, P. vivax et P. malariae,
et purifiés chimiquement, après destruction du para- c h i m p a n z é pour P. ovale).
site. Réactions utilisées
166
Traitement du paludisme Chapitre 13
Le paludisme grave à P. falciparum cause une U n schizonticide sanguin est un produit actif
hypoglycémie, aggravée par l'effet hypoglycémiant de contre les formes asexuées du sang (cause des manifes-
la quinine. O n surveillera la glycémie (< 0,40 g/l). tations cliniques) et guérit l'accès de paludisme.
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
U n schizonticide tissulaire est un produit actif U n sporonticide inhibe la maturation des gamé-
contre les hypnozoïtes mûrissant lentement dans les tocytes et les rend inaptes à continuer le cycle sporo-
hépatocytes et prévient les rechutes. gonique et interrompt la transmission.
T a b l e a u 13-7 U n gamétocytocide est un produit actif contre les 8.2 I n v e n t a i r e d e s produits (Tableau 13-7)
gamétocytes, qui vise à interrompre la transmission. et d e s associations
Quinine Schizonticide sanguin Per os: curatif de l'accès en cas de résistance à la chloroquine
(Quinimafè, Pharmakina®) I.V. dans les accès pernicieux
4-amino quinoléines
Chloroquine ( N i v a q u i n e ® , Resochiné Schizonticide sanguin Traitement curatif des accès, attention aux résistances
Aralen®, etc...)
8-aminoquinoléines
Primaquine Gamétocytocide et schizonticide tissulaire Prévention des rechutes chez P. vivax et P. ovale
Acridines
Triméthoprime
Sulfamides
Sulfadoxine Schizonticide sanguin (action lente) Toujours associé aux antifoliniques (voir Fansidai®)
Sulfones
Cyclines
Doxycycline (Vibramycine®, Vibratab®) Idem Prophylaxie; Curatif de l'accès résistant (associé à la quinine)
Lincosamine
Quinoline-méthanol
Phénanthrène-méthanol
168
Traitement du paludisme Chapitre 13
170
Epidémiologie du paludisme Chapitre 13
Remarque
9. Epidémiologie
La transmission directe de piasmodiums est possible mais n'a aucun impact
épidémiologique. Elle se fera par
9.1 Paramètres théoriques importants - injection de sang infecté: transfusions. Les donneurs ne présentent plus
de danger s'ils sont asymptomatiques depuis un an pour P. falciparum,
Chez l'homme (receveur de sporozoïtes depuis trois ans pour P. vivax. Le plasma conservé pendant une semaine
et réservoir de gamétocytes) ou lyophilisé ne présente plus de risque;
- voie transplacentaire: paludisme congénital, rare (il faut un accès aigu
La fréquence des piqûres infectantes dépend des chez la mère).
caractéristiques de la population anophélienne, de
l'écologie du milieu et du réservoir de gamétocytes Chez l'anophèle
(voir taux d'inoculation au paragraphe suivant).
L'anophèle reçoit de l'homme des gamétocytes
L'inoculum de sporozoïtes est difficilement et les transforme en sporozoïtes. Ce processus (sporo-
quantifiable (nombre de sporozoïtes injectés lors d'une gonie) dure un certain nombre de jours qui dépend
piqûre ou nécessaires pour induire une infection chez essentiellement de la température. Il va de soi que le
l'homme). L'intensité de l'infection chez l'anophèle moustique ne deviendra vecteur (porteur de sporozoï-
(abondance de sporozoïtes) dépendra du nombre de tes) que s'il survit un nombre de jours plus grand que la
171
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
durée d e la sporogonie. Ci-dessous, on trouvera quel- qui survivent pendant un temps assez long permettront
ques paramètres qui influencent la transmission du l'accomplissement du c y c l e du p l a s m o d i u m chez le
paludisme. moustique (10 jours à 2 5 ° C pour P. falciparum) et
pourront inoculer les sporozoïtes à u n e série de per-
• BIOLOGIE DU VECTEUR
sonnes (lors de c h a q u e piqûre, au rythme d ' u n e tous
Densité anophélienne les deux à trois jours).
Après sa fécondation, quarante-huit heures au Les paramètres densité, longévité, habitudes nutritionnelles sont condensés
plus tard après son éclosion, l'anophèle femelle se met dans la notion de "capacité vectorielle", propriété importante d'une popula-
à la recherche d ' u n repas de sang sur l'hôte de son tion de moustiques vecteurs.
172
Epidémiologie du paludisme Chapitre 13
173
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
Remarque
moyennes
Série de quatre titres sérologiques avec
moyenne
antilog
leurs inverses et les logarithmes de ces
inverses
174
Le contrôle du paludisme Chapitre 13
Il faudra rapporter cet indice à la densité ano- O n parle de paludisme stable lorsque la saison
phélienne qui est la quantité d'anophèles femelles de transmission est très longue et qu'il y a peu de chan-
adultes capturés par unité de surface (maison, mètre gement dans l'incidence au cours de l'année et d'une
carré de paroi etc.) et par unité de temps (heure, jour) année à l'autre. Les changements climatiques sont trop
en un endroit donné. D e plus, il ne faut tenir compte peu importants pour influencer l'activité de transmis-
que des anophèles anthropophiles (se nourrissant de sion des anophèles et la température assure un cycle
préférence sur l'homme) et négliger les femelles nulli- sporogonique rapide. Le vecteur est hautement anthro-
pares, forcément trop jeunes pour héberger des sporo- pophile et sa durée de vie est longue. Le paludisme sta-
zoïtes. ble est le plus souvent un paludisme à P. falciparum et
il entretient chez la population un degré de protection
Mesure de l'incidence immune très important. O n observe, entre le groupe
d'âge de 1 à 4 ans et celui des adultes, une baisse pro-
Le taux de morbidité est la proportion de person-
gressive des densités parasitaires moyennes. Dans une
nes ayant souffert d'accès palustres pour 1.000 person-
région de l'Inde à paludisme stable, on a observé des
nes par unité de temps.
densités moyennes de 12.000 par |j.l chez les enfants
Le taux de mortalité est la proportion de la popu- alors que le groupe des adultes a une densité moyenne
lation dont le paludisme a été la cause directe du décès d'environ 100 parasites par |nl. C'est la prémunition qui
par unité de temps. Le diagnostic fait par l'entourage est responsable de cet effondrement.
manque de précision et c o m m e on l'a vu, le diagnostic
clinique est purement présomptif. Le paludisme instable est une situation dans
laquelle un écart climatique minime, des variations
Ces indices sont imprécis et difficiles à mesurer. dans l'intensité de reproduction des anophèles ou un
Cependant le taux de mortalité par paludisme est un léger changement de structure de la population
bon témoin des variations de l'intensité de la transmis- humaine causent un arrêt presque complet de la trans-
sion en fonction du temps et de l'espace. mission ou au contraire une flambée épidémique chez
des sujets sans immunité. L'incidence varie d'un point
9.3 Classification des situations à un autre, on peut observer l'anophélisme sans palu-
épidémiologiques disme à certains endroits. C e type instable existe lors-
que le vecteur est peu anthropophile ou de longévité
L'endémicité se rapporte à un degré de préva-
courte, lorsque la température est à la limite de tolé-
lence incluant fréquence et intensité des infections.
rance pour le développement de la sporogonie (18 ° C )
Une épidémie consiste en une augmentation et que la densité du vecteur doit obligatoirement être
soudaine et importante de la morbidité et de la morta- très forte pour assurer une transmission. Paludisme ins-
lité dues au paludisme. table ne veut pas dire paludisme saisonnier. C e type de
transmission fluctuante peut très bien être observé dans
Le paludisme autochtone est contracté sur place.
un milieu dont les caractéristiques climatiques ne
Le paludisme importé est une infection contrac- changent pas au cours du temps.
tée en dehors de la zone concernée.
A l'intérieur de ces deux types, stable et instable,
Le paludisme introduit est une infection contrac- on peut observer des degrés d'intensité différents.
tée localement à partir de cas importés.
175
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
1 1 . Perspectives d e vaccination
NON INFECTE
Antigènes de sporozoïtes
DIAGNOSTIC PRISE EN CHARGE L'action des anticorps dirigés contre eux devrait
prolonger l'action contre les sporozoïtes après leur
I entrée dans les hépatocytes. Leur inventaire n'est pas
terminé et ils sont encore mal connus; on sait cepen-
DÉCÈS GUÉRISON
dant que la présence de schizontes hépatiques produit
une protection spécifique de ce stade. Puisqu'ils
Figure "10-10 ser et la période pendant laquelle ils devraient recevoir s'adressent à un stade pré-érythrocytaire, leur objectif
le traitement est trop longue. est une immunité totale.
Actions possibles en zone
endémique La diminution de la transmission ne peut être
obtenue que par la lutte contre les anophèles: réduc- Antigènes de formes asexuées sanguines
tion de la densité, de la longévité, du contact homme- (mérozoïte> schizonte)
vecteur ou les trois combinés. Les méthodes de con-
trôle des vecteurs sont détaillées au chapitre 20. Les anticorps dirigés contre eux empêcheraient
la montée de la parasitémie et imiteraient donc la pré-
10.2 Stratégies munition en permettant des parasitémies asymptomati-
ques.
En fonction des circonstances, du milieu écolo-
gique et des possibilités financières, on sera amené à Antigènes de gamétocytes
sélectionner des ensembles de méthodes cohérentes.
Les anticorps dirigés contre eux empêcheraient
10.3 Application leur transformation en gamètes fonctionnels et donc la
production de zygotes chez l'anophèle. Ils stérilise-
La mise en application des mesures choisies sera raient le réservoir de parasites et empêcheraient les
du ressort des Services de Santé généraux. Certaines anophèles de s'infecter. Ils visent à interrompre la
actions sont du ressort de services spécialisés. La parti- transmission.
cipation de la population est requise pour la générali-
sation des moustiquaires imprégnées de deltamétrine: Remarque
achat des moustiquaires et leur réimprégnation bisan-
nuelle. Les différents antigènes pourraient éventuellement être "panachés".
176
Perspectives de vaccination
177
Chapitre .13 LES PLASMODIUMS PARASITES DE L'HOMME PALUDISME
BIBLIOGRAPHIE
S T E V E N S O N M M . (1989) G e n e t i c control of host résistance to malaria, In: M M Stevenson (Ed), Malaria: Hostres-
ponses to infection, C R C Press.
178
Coccidies Monoxènes
Les Genres Eimeria, Isospora
Cryptosporidium et Cyclospora (Eimeriida)
Les Coccidioses
1. Généralités Chez certaines espèces à'Isospora, on signale l'existence d'un stade hypno- 1. Généralités '
zoïte, retardant de plusieurs jours l'évolution vers le schizonte et la libération 11 Cycle .évolutif
de mérozoïtes. 1.2 Caractères.distinctifs'
L e c y c l e évolutif d e ces genres se fait entière- des genres
m e n t dans un seul hôte et le plus souvent dans un seul Les schizogonies se suivent, en nombre variable et à localisation variable: 2. Coccidies infectant les ani-
organe, l'intestin et ses annexes. La schizogonie et la ganglions mésentériques, poumons, etc. maux
sporogonie prennent p l a c e dans les cellules épithélia- 2. "I Les genres Eimeria et
les d u t u b e digestif (et glandes annexes) d e divers ani- Isospora
Après deux ou plusieurs cycles asexués, les
2.2 Le genre Cryptospori-
m a u x ou, accessoirement, d e l ' h o m m e . mérozoïtes issus d e la dernière génération d e schizon- , dium
tes (qui sont toujours localisés dans l'épithélium intes- 3. Cocciclies infectant
Les c a r a c t è r e s distinctifs i m p o r t a n t s sont la mor-
tinal) subissent, à l'intérieur des cellules, la dif- , l'homme
p h o l o g i e d e l'oocyste (stade diagnostique), la p é r i o d e
férenciation sexuelle. Certains mérozoïtes donnent 3.1 Isospora belli
prépatente (précédant le début d e l'excrétion d'oocys-
3.2 Cryptosporidium sp.
tes), la d u r é e d e la période de patence (excrétion une cellule multinucléée (microgamétocyte) qui se
3.3 Cyclospora
d'oocystes). fragmente e n petits parasites flagellés (3 flagelles) très cayetanensis
mobiles: c e sont les gamètes mâles o u microgamètes. Bibliographie
1.1 Cycle évolutif D'autres mérozoïtes v o n t d o n n e r un grand parasite
dont le noyau reste u n i q u e à l'intérieur d e la c e l l u l e
FIGURES
L e s c h é m a est le m ê m e pour les trois genres,
hôte: c'est le g a m é t o c y t e f e m e l l e o u macrogaméto- 14-1
Eimeria, isospora et Cryptosporidium, malgré des Schéma général du cycle
cyte. des coccidies
variantes parfois importantes (figure 14-1). 14-2 Trophozoïtes de Cryptos-
poridium dans l'intestin
La f o r m e infectante est le sporozoïte contenu La fécondation intervient dans la c e l l u l e épithé- 14-3 Oocystes de Isospora dans
dans l'oocyste o ù il survit, dans le m i l i e u extérieur, liale qui contient le macrogamétocyte, par fusion d e les selles
protégé par u n e paroi épaisse. L'oocyste est ingéré par 14-4 Stades du cycle de Cryptos-
son noyau a v e c c e l u i d ' u n microgamète. Le zygote
poridium
l'hôte et, dans l'intestin, les sporozoïtes sont libérés ainsi formé sécrète u n e paroi épaisse et est alors a p p e l é 14-5 Oocystes d e Cryptospori-
sous l'influence d e la trypsine et des sels biliaires et oocyste. dium dans les selles
pénètrent dans les cellules d e la paroi intestinale par 14-6 Oocsyfes d e Cyclospora
refoulement d e la paroi cellulaire et formation d ' u n e
Celui-ci sort d e la c e l l u l e hôte dégénérée, se
v a c u o l e parasitophore. A l'intérieur d e la c e l l u l e hôte,
retrouve dans la lumière intestinale, est entraîné par le
le sporozoïte s'arrondit et c o m m e n c e à grandir. Pen-
transit et aboutit dans le m i l i e u extérieur où la matura-
d a n t la croissance, le n o y a u se divise et on aboutit à la
tion se poursuivra j u s q u ' a u stade d'oocyste mûr. Cette
p r o d u c t i o n d ' u n schizonte c o n t e n a n t plusieurs noyaux.
maturation c o m p o r t e la formation d e cellules appelées
A la fin d e la schizogonie, la division d u cytoplasme
sporoblastes ou sporocystes à l'intérieur desquelles
produit les mérozoïtes, d e f o r m e allongée, libres dans
sont formés les sporozoïtes.
la l u m i è r e intestinale. C e s mérozoïtes d e première
génération pénétrent à l'intérieur d e nouvelles cellules
L'oocyste est d o n c un stade c a p a b l e d e survivre
et d o n n e n t des schizontes d e d e u x i è m e génération qui
libèrent à leur tour des mérozoïtes. en milieu extérieur. Contrairement aux oocystes de
Plasmodium, les oocystes d e c o c c i d i e s ne changent
Remarques pas d e taille a u cours d e leur maturation, le nombre d e
sporozoïtes est p e u é l e v é (huit) et ils sont entourés par
Chez les espèces du genre Cryptosporidium, la maturation du schizonte a u n e m e m b r a n e épaisse, apparaissant au microscope
lieu à l'extérieur de la cellule épithéliale. c o m m e constituée d e deux c o u c h e s distinctes.
179
Chapitre 14 LES GENRES EIMERIA, ISOSPORA, CRYPTOSPORIDIUM ET CYCLOSPORA LES COCCIDIOSES
Le genre Cryptosporidium
Figure "14-1 1.2 Caractères distinctifs des genres
Ses oocystes, petits (4 à 5 |im de diamètre), con-
Schéma général du cycle
Le genre Eimeria tiennent 4 sporozoïtes mais pas de sporocyste.
des coccidies
Il infecte infecte l'homme et de nombreux ani-
Les oocystes de plus de 20 |im de diamètre con-
maux et présente les caractéristiques suivantes:
tiennent quatre sporocystes hébergeant chacun deux
sporozoïtes. - développement du schizonte en dehors de la
cellule épithéliale à laquelle il est attaché par
Les nombreuses espèces infectant tous les ani- une matrice membranaire ("feeder organelle")
maux (mais pas l'homme) se distinguent les unes des (figure 14-2);
autres par les caractères suivants: la durée du cycle
- possibilité d'infections persistantes chez certains
individus par auto-réinfec.tion à partir de sporo-
zoïtes libérés dans leur intestin;
- manque de spécificité d'hôte (comme chez
Toxoplasma);
- étonnante résistance à la chimiothérapie habi-
tuelle des coccidioses;
- infection de l'épithélium intestinal surtout mais
Figure 14-2
aussi pulmonaire.
Trophozoïte de Cryptosporidium
dans l'intestin Le genre Cyclospora
Trophozoïte de Cryptosporidium parvum,
La connaissance de ce genre, récemment décrit,
montrant la relation avec la cellule "hôte"
est provisoirement très fragmentaire. O n ne sait pas si
n noyau
l'espèce responsable de l'infection humaine est pré-
o.n. organite nourricier ("feeder
sente chez des animaux. La localisation décrite est
organelle")
purement intestinale (haute).
c.h. cellule hôte
180
Coccidies infectant les a n i m a u x B B f f l H f f l B l ^ B
Exemples (/'Eimeria d'animaux domestiques Isospora felis: intestin grêle; oocystes ovoïdes sans micropyie, mesurant 30 nes ( , a b l e a u récapitulatif)
x 40 pm et apparaissant après 7 ou 8 jours; URSS, Europe, Amérique du
Remarque Nord, Japon. Chat, chien.
Le micropyie est une ouverture circulaire présente à un pôle de l'oocyste. Isospora bigemina. partie moyenne de l'intestin grêle; oocystes ovoïdes ou
sphériques, sans micropyie, de 15 x 18 pm et apparaissant après 15 jours;
Eimeria bovis. intestin grêle; oocystes ovales de 20 x 27 pm avec micropyie
cosmopolite. Chat, chien.
à une extrémité, apparaissant après 18 à 21 jours; cosmopolite. Bovins.
Eimeriaparva. intestin grêle; oocystes sphériques, sans micropyie, mesurant Isospora suis: intestin grêle; oocystes subsphériques sans micropyie, mesu-
12 x 13 pm, apparaissant après 15 jours; Europe, URSS, Amérique du Nord, rant 20 pm de diamètre, à paroi épaisse jaune brunâtre et apparaissant après
Tunisie. Mouton et chèvre. 6 à 8 jours; Amérique du Nord et Europe. Porc.
Eimeria leuckarti intestin grêle; oocystes ovoïdes avec micropyie, mesurant 2.2 Le genre Cryptosporidium
50 x 80 pm, à paroi épaisse et rugueuse; Europe, Amérique du Nord, Inde.
Cheval. Il est présent chez plus de 20 espèces d'animaux
(et chez l'homme). Morphologiquement toujours le
Eimeria deblieckr. intestin grêle; oocystes ovoïdes sans micropyie, mesurant
15 x 20 pm et apparaissant après 6 à 7 jours; URSS, Europe, Amérique du même, sa composition antigénique ne semble pas
Nord et du Sud, Java, Congo. Porc. varier d'une espèce animale à l'autre. Il manque de
spécificité d'hôte et n'est généralement pas très patho-
Eimeria stiediae. épithélium des canaux biliaires dans le foie; oocystes ovoï-
gène.
des avec micropyie à un des pôles, à paroi brunâtre et lisse, mesurant 20 x
35 pm et apparaissant après plus de 15 jours; cosmopolite. Lapin. Ce parasite a été observé dans l'intestin de la
Eimeria perforans. partie moyenne de l'intestin grêle, oocystes ovoïdes à souris, du lapin, du poulet, du cobaye et du chat (infec-
sphériques, avec micropyie, de taille très variable (20 à 25 pm x 12 à 15 pm tions inapparentes). Chez le veau, le mouton, la chè-
en moyenne) et apparaissant après 5 à 6 jours; cosmopolite. Lapin. vre, la dinde, le singe, le cerf et l'homme, l'infection
est symptomatique, à localisation intestinale. Le veau
Eimeria tenella. épithélium des cryptes des caeca, passage des sporozoïtes
étant très sensible, ce parasite cause des dégâts impor-
par les macrophages; oocystes ovoïdes, incolores sans micropyie, de 19 x
tants dans les élevages de bovins.
27 pm, apparaissant après 7 jours. Poulet.
Eimeriaadenoides, £ gallopavonis, £ meleagridis... Dinde. La spécificité d'hôte est large. U n e espèce don-
née du parasite peut être transmise expérimentalement
Eimeria anatis, Tyzzeria perniciosa, Wenyonella anatis... Canard.
d'une espèce animale à une autre (du cerf, de l'homme
£ noceus, £ stigmosa... Oie. ou de la chèvre à des moutons, des porcelets ou à des
181
Chapitre 14 LES GENRES EIMERIA, ISOSPORA, CRYPTOSPORIDIUM ET CYCLOSPORA LES COCCIDIOSES
Diagnostic
Remarque
Transmission
182
Coccidies infectant l'homme
183
Chapitre 14 LES GENRES EIMERIA, ISOSPORA, CRYPTOSPORIDIUM ET CYCLOSPORA LES COCCIDIOSES
Marquage immunologique
• BIOPSIE INTESTINALE
C h e z les animaux, la sévérité des symptômes O n pourra confirmer le diagnostic par l'observa-
dépend de l'âge: les agneaux nouveau-nés, les che- tion des lésions intestinales chez des souriceaux ayant
vreaux peuvent mourir des suites de troubles intesti- ingéré des oocystes contenus dans les selles, après leur
naux. lavage et désinfection dans l'eau distillée et dans
l'alcool à 60 p. 100.
Le sujet immunocompétent présente une diar-
rhée aqueuse a c c o m p a g n é e de vomissements, cram- • SÉROLOGIE
pes abdominales, fièvre. L'épisode, dont la durée
dépasse rarement 10 jours, régresse spontanément. L'immunofluorescence indirecte avec comme
antigène, des coupes d'intestins surinfectés d'animaux
La durée est raccourcie chez l'enfant (traitement élevés dans des conditions stériles ("specific pathogen
plus précoce?). A u cours d'une épidémie récente, o n a free"), est très sensible.
observé des symptômes dans 78 p.100 des cas et pas
de diarrhée contemporaine de l'excrétion d'oocystes Le test ELISA est pratiqué sur des oocystes puri-
dans 14 p.100 des cas. L'infection peut prendre un fiés, soniqués pour libérer les sporozoïtes. Les I g G per-
caractère de gravité en cas de rougeole ou de malnu- sistent moins d'un an.
trition.
D e nouveaux antigènes sont à l'étude. Ceux des
C h e z les sujets immunodéprimés (chimiothéra- formes endogènes (schizontes), différents des antigè-
pies anticancéreuses, thérapeutiques immnosuppressi- nes de parois d'oocystes, donneraient des réactions
ves et surtout SIDA), la diarrhée aqueuse, profuse plus sensibles: des échantillons de population pris au
(jusqu'à 2 à 6 litres par jour), n'a aucune tendance à la hasard présentent 86 p.100 de positifs avec l'IFI sur A g
rémission et peut menacer la vie du patient. de formes endogènes tandis qu'ils ne présentent que
184
Coccidies infectant l'homme
Cependant, la source la plus importante d'oocys- Des résultats douteux ont été obtenus avec la spi-
tes est sans conteste le veau infecté et le patient immu- ramycine.
nodéprimé au cours de ses épisodes diarrhéiques
Le colostrum de vaches immunisées par des
prolongés.
injections d'antigènes d'oocystes a été essayé ...
Transmission et épidémiologie Les selles des malades étant très infectantes, il est
important de prendre des précautions drastiques dans
Il est prouvé que des infections animales peuvent
les unités de soins où séjournent des patients immuno-
passer à l'homme: les animaux familiers et les veaux
déprimés (transplantations, chimiothérapie anticancé-
font des diarrhées et éliminent de grandes quantités
reuse, services accueillant les malades atteints de
d'oocystes même après la disparition des symptômes.
SIDA...).
Mais les contaminations dans les familles, les
hôpitaux, les crèches montrent que la transmission 3.3 Cyclospora cayetanensis
directe, d'homme à homme, existe. Des explosions
épidémiques sont observées dans les garderies (tout Historique
comme avec Rotavirus, Shigella sp., Clostridium diffi-
cile, Giardia intestinalis ...). L'âge le plus touché est de La découverte de ce parasite protozoaire est très
6 à 12 mois tandis qu'il est de 1 à 3 ans pour G. intesti- récente. O n avait indentifié comme "granules cyano-
nalis. bactériens" des corpuscules arrondis à reflets bleuâtres
dans les selles de sujets diarrhéiques, immunodéprimés
La transmission indirecte par l'eau,, les aliments ou non. L'examen en microscopie électronique, puis la
(lait cru) existe également. sporulation provoquée des oocystes ont permis, en
Enfin, la transmission par voie respiratoire sem- 1993, de connaître leur nature coccidienne.
ble possible (infections expérimentales de porcelets).
Cycle évolutif
Les oocystes sont résistants aux désinfectants; ils
éclosent spontanément après un temps variable, Chez l'homme, on a décrit des stades schizogo-
dépendant de la température et du milieu dans lequel niques dans l'épithélium intestinal (intestin grêle) et les
ils se trouvent. Les saisons ont une influence: l'inci- oocystes dans les matières fécales aussi bien que dans
dence est plus importante si l'atmosphère est chaude et le liquide duodénal. Les oocystes incubés à 30°C
humide. Les sporozoïtes ne peuvent survivre en dehors subissent une maturation (sporulation) et placés dans
de l'oocyste, ils doivent entrer rapidement dans une une solution de trypsine, ils libèrent des sporozoïtes
cellule. pourvus de micronèmes comparables à ceux des coc-
cidies (Apicomplexa). O n n'en sait pas plus.
Le parasite est responsable de 1,5 p.100 des gas-
tro-entérites dans les pays développés et de 4,7 p.100
(et même certainement davantage) dans les pays en Pathologie
voie de développement. L'infection peut causer des épisodes diarrhéiques
C'est une cause supplémentaire de diarrhée du successifs entrecoupés de périodes de rémission. Le
voyageur. Signalons quelques pays à risque spécial: parasite a été identifié pendant des épisodes diarrhéi-
Caraïbes, Mexique, Asie du Sud-Est , URSS, Afrique ques ou en dehors de ceux-ci chez des sujet atteints de
Centrale. SIDA comme de sujets immunologiquement intacts.
185
Chapitre 14 LES GENRES EIMERIA, ISOSPORA, CRYPTOSPORIDIUM ET CYCLOSPORA LES C O C C I D I O S E S
Diagnostic Epidémiologie
Il repose sur la mise en é v i d e n c e d'oocystes, Le parasite est c o s m o p o l i t e . Il est clair que l'eau
sporulés o u non, mesurant de 8 à 10 mp de diamètre et le lait cru sont des sources de c o n t a m i n a t i o n impor-
dans les selles o u le produit d'aspirations duodénales. tantes mais la v i a n d e crue ne peut pas être exclue.
Les oocystes sporulés c o n t i e n n e n t parfois deux O n n'a pas b e a u c o u p d ' i n f o r m a t i o n sur u n possi-
ble réservoir a n i m a l , ni sur la présence éventuelle d ' u n
sporocystes visibles sans c o l o r a t i o n . La paroi est sou-
hôte intermédiaire. Jusqu'à présent, le parasite est c o n -
vent bien colorée par le Ziehl (acido-résistance),
sidéré c o m m e une c o c c i d i e m o n o x è n e de l ' h o m m e ,
c o m m e ceux de Cryptosporidium.
tout c o m m e Isospora belli.
Figure 14-6
Oocystes de Cyclospora
1, 2 A frais
3,4 Après coloration à la saframine-
bleu de méthylène
N.B. Sur la photo 2, remarquer la taille
de deux levures, dans le coin
supérieur gauche.
Matériel aimablement fourni par
E. Mangelschots, IMT Anvers.
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187
Coccidies hétéroxènes
Les genres Toxoplasma et Sarcocystis (Eimeriida)
La toxoplasmose humaine
N. B.Ces trois genres ont en commun un oocyste présent dans les matières fécales contenant deux sporocystes avec chacun quatre spo-
rozoïtes (Garnham, 1975).
189
LES GENRES TOXOPLASMA ET SARCOCYSTIS LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
Le parasite est pour la première fois observé cystes; les sporocystes contiennent un ou plusieurs
chez l ' h o m m e en 1916, à Ceylan d'abord, puis en sporozoïtes; la schizogonie et la sporogonie se passent
Russie méridionale. La maladie n'est reconnue chez chez le même hôte (monoxènes) ou chez deux hôtes
l'homme que vers 1923 par Janku en Europe centrale successivement (hétéroxènes); les oocystes sont élimi-
et le tropisme d u parasite pour les tissus nerveux nés en dehors de l'hôte dans les matières fécales; les
(encéphale, œil) est immédiatement mis en évidence. microgamètes (mâles) possèdent 2 ou 3 flagelles. Prati-
L'infection congénitale est reconnue en 1937 par quement tous les hôtes sont des vertébrés.
Wolf. L'infection généralisée chez l ' h o m m e adulte
Dans le genre Toxoplasma, les oocystes éliminés
avec prédominance lymphoïde (fièvre ganglionnaire)
dans les matières fécales de l'hôte définitif contiennent
est décrite en 1940. Depuis le développement de
deux sporocystes avec 4 sporozoïtes chacun et la spo-
méthodes fiables pour la mise en évidence d'anticorps
rogonie se termine en dehors de l'hôte.
antitoxoplasmiques (dye-test de Sabin et Feldman,
1948), o n s'est rendu compte que l ' h o m m e est en con- Chez l'hôte intermédiaire, on note la présence
tact permanent avec le parasite et que, à côté des cas de deux types de trophozoïtes, tachyzoïte (ou endo-
de toxoplasmose aiguë ciiniquement reconnus, il y a zoïte) et bradyzoïte (ou cystozoïte). Les stades tissulai-
de très nombreux porteurs sains chez qui l'affection est res (parentéraux) sont prédominants. La division
chronique ou inapparente. binaire se fait par endodyogénie (formation de pseudo-
kystes et de kystes vrais) et la reproduction asexuée
La transmission par la viande crue est évoquée peut durer indéfiniment, sans q u ' u n e sporogonie ne
par W e i n m a n et Chandler en 1954 tandis que la soit intercalée dans le cycle (hétéroxène facultatif).
démonstration de l'infection par les fèces du chat date
de 1968. C'est entre 1968 et 1973 que la nature vérita- 1.3 Hôtes habituels
ble du parasite a été reconnue par Hutchinson: il s'agit
d'un parasite coccidien qui évolue chez deux hôtes Hôtes intermédiaires
vertébrés (hétéroxène) avec alternance de plusieurs
Avec l'homme, un éventail très large d'oiseaux,
modalités de reproduction asexuée, produisant divers
domestiques (pigeons, volaille) ou non, d'animaux
types de trophozoïtes tissulaires ou intestinaux ainsi
domestiques (bétail, porc, chien, lapin, souris, rat, etc.)
que des kystes tissulaires et d'une reproduction sexuée
et d'animaux sauvages (gibier, rongeurs, etc.) peuvent
localisée dans l'intestin des seuls félidés et produisant
héberger le parasite qui, par ce fait, est cosmopolite.
des oocystes éliminés dans le milieu extérieur avec les
matières fécales. Hôtes définitifs
A partir de 1982, le syndrome de déficience Les seuls animaux chez qui les cycles schizogo-
immunitaire acquise amène la toxoplasmose au pre- nique et sporogonique ont été décrits sont le chat et
mier rang des maladies opportunistes avec l'encépha- autres félidés.
lite aiguë, principale localisation, spectaculaire, de
l'infection. 1.4 Cycle évolutif d e Toxoplasma gondii
La schizogonie et la sporogonie ont lieu dans les
1 .2 Classification
cellules intestinales des félidés :
Les caractères de l'ordre des Eimeriida sont - le développement sexué donne des oocystes,
décrits au chapitre 14. Ces parasites possèdent des présents dans les matières fécales des chats. De
oocystes de taille fixe, ne grandissant pas au cours de forme ellipsoïde de 12,5 x 11 pm, ils contiennent
la maturation et représentant un stade de résistance en deux sporocystes ovales de 8 x 6 p m et des spo-
milieu extérieur. Des sporocystes sont présents à l'inté- rozoïtes de 8 x 2 pm, au nombre de quatre par
rieur de l'oocyste. Chaque sporocyste contient un petit sporocyste.
nombre de sporozoïtes (stade infectant). Contraire-
- les stades asexués se développent dans l'intestin,
ment aux hémosporidies, il n'y a pas de stade sanguin
le cerveau, les muscles, les leucocytes m o n o n u -
de développement du parasite et il n'y a pas d'hôte
cléaires des exsudats péritonéal et autres, chez le
invertébré (vecteur); tout le cycle se passe dans la
chat mais aussi chez de très nombreux m a m m i -
paroi intestinale et dans les tissus des hôtes vertébrés.
fères et oiseaux (au moins 200 espèces). La
La famille des Eimeriidae est caractérisée par un transmission est possible d ' u n hôte à l'autre sans
développement intracellulaire de tous les stades du passage par les félidés, par ingestion de tropho-
cycle évolutif; les oocystes possèdent de 0 à 4 sporo- zoïtes.
190
Cycle d e Toxoplasma gondii
191
Chopitre 15 LES GENRES TOXOPLASMA ET SARCOCYSTIS LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
Cycle chez l'hôte intermédiaire ou d ' u n o v o ï d e asymétrique avec une extrémité effilée
(pôle apical) et l'autre arrondie. Après c o l o r a t i o n au
L'hôte intermédiaire peut être n ' i m p o r t e quel Giemsa, le noyau o v o ï d e rouge o c c u p e une position
m a m m i f è r e (y compris l ' h o m m e ) o u u n oiseau. centrale dans un cytoplasme bleu, homogène et
Il p e u t s'infecter soit à partir des oocystes pro- d é p o u r v u de p i g m e n t .
duits par le chat, soit à partir des kystes ou des formes
végétatives (bradyzoïtes et tachyzoïtes) présents dans Ces trophozoïtes se retrouvent dans les histiocy-
les muscles (viande) d ' u n a n i m a l infecté, ainsi q u e tes, les monocytes et dans toutes les cellules nucléées,
dans le sang, le lait, les urines de cet a n i m a l . parfois m ê m e dans les globules rouges (infections
expérimentales d'oiseaux et de souris). Ce sont d o n c
Le d é r o u l e m e n t de cette partie d u cycle se fait en en général des parasites adaptés à la vie intracellulaire.
deux phases: une phase aiguë et u n e phase c h r o n i q u e O n peut c e p e n d a n t les retrouver à l'état libre dans les
o u latente. D u r a n t la phase aiguë, les trophozoïtes, exsudats ( l i q u i d e péritonéal de souris). La pénétration
issus des kystes tissulaires contenus dans la v i a n d e de des toxoplasmes dans les cellules est active.
nombreuses espèces animales o u des oocystes prove-
nant du chat, se m u l t i p l i e n t activement dans les tissus
Au microscope électronique on retrouve,
lymphatiques, musculaires, nerveux et p r o v o q u e n t
c o m m e dans un m é r o z o ï t e de Plasmodium, le c o m -
une m a l a d i e aiguë, souvent m o r t e l l e chez l ' a n i m a l
plexe apical, constitué surtout de rhoptries, organelles
infecté e x p é r i m e n t a l e m e n t (tachyzoïtes, pseudokys-
cytoplasmiques en f o r m e de "club" de golf c o m m e la
tes). Cet épisode aigu est dangereux pour le fœtus
lettre grecque p (rho, d ' o ù leur nom). Les parasites de
chez la f e m m e enceinte. Chez la p l u p a r t des hôtes, et
la classe des A p i c o m p l e x a (les coccidies, caractérisées
chez l ' h o m m e tout particulièrement, la phase prolifé-
par ce " c o m p l e x e a p i c a l " , d ' o ù le n o m d o n n é par cer-
rative s'arrête au b o u t d ' u n temps assez c o u r t grâce
tains systématiciens à ce groupe de parasites sporo-
aux défenses i m m u n i t a i r e s de l ' h ô t e et aussi, sans
zoaires) présentent des rhoptries dans tous les stades
doute, parce que l'adaptation d u parasite à l ' h o m m e
parasitaires invasifs, chargés de la pénétration dans
est plus laborieuse. A ce m o m e n t , les parasites ralen-
une c e l l u l e hôte (sporozoïte et mérozoïte de Plasmo-
tissent leur m u l t i p l i c a t i o n et s'enkystent dans certains
Figure 15-2
dium, Eimeria, Isospora, etc.) (figure 15-2).
organes (bradyzoïtes, kystes).
Ultrastructure d'un trophozoïte de Ces kystes vrais sont entourés d ' u n e membrane, Chez les "zoïtes" de Toxoplasma, on c o m p t e plus
Toxoplasma propre au parasite, qui enferme et protège un grand de 8 rhoptries par c e l l u l e . Elles sont dérivées de
P anneau polaire nombre d e petits trophozoïtes. Ils p e u v e n t rester sur l'appareil de G o l g i et o n t une f o n c t i o n sécrétoire. Leur
C conoïde place p e n d a n t de très longues périodes sans p r o v o q u e r contenu, mélange c o m p l e x e de plusieurs protéines à
MN micronèmes de symptômes et sont à l ' o r i g i n e de rechutes, surtout f o n c t i o n e n z y m a t i q u e o u d'intégration dans la m e m -
RH rhoptries chez l ' h ô t e i m m u n o d é p r i m é . brane externe des cellules cibles, s'écoule par le p ô l e
apical après l'attachement du parasite à la c e l l u l e hôte
mitochondrie Si les kystes o u les trophozoïtes sont ingérés par
(macrophage o u autre). Il se p r o d u i t alors une invagi-
noyau un nouvel hôte intermédiaire (viande mal cuite, canni- nation de la m e m b r a n e externe de la dite cellule, qui
RE réticulum endoplasmique balisme c h e z les rongeurs), les parasites r e c o m m e n -
permet au parasite d ' y pénétrer, entouré d ' u n e paroi
cent à se m u l t i p l i e r chez le nouvel hôte o ù ils sont à protectrice le séparant du cytoplasme et de ses corpus-
l'origine d ' u n nouveau c y c l e asexué.
cules acidifiants o u lytiques. En effet, la v a c u o l e q u i
Si les kystes o u les trophozoïtes sont ingérés par contient le parasite (vacuole parasitophore) ne
un chat (ingestion de cadavres infectés, cannibalisme), f u s i o n n e pas avec les lysosomes c o m m e les vacuoles
les trophozoïtes c o m m e n c e n t un c y c l e s c h i z o g o n i q u e alimentaires et le parasite est d o n c protégé. Par contre,
dans les cellules d e l'intestin. Puis la gamétogénèse si le parasite r e c o n n u par le macrophage est recouvert
intervient avec p r o d u c t i o n d'oocystes, seule f o r m e de d'anticorps (opsonisé), il est phagocyté et digéré.
résistance d u parasite en m i l i e u extérieur.
• PSEUDOKYSTES
Morphologie et caractères biologiques
chez l'hôte intermédiaire Ce sont des macrophages remplis de parasites
qui se sont divisés par b i p a r t i t i o n à l'intérieur de la cel-
• TROPHOZOÏTES (TACHYZOÏTES ET BRADYZOÏTES)
lule, dans une v a c u o l e parasitophore; o n les retrouve
Parasite intracellulaire de 6 à 12 n m de l o n g sur dans les infections aiguës, surtout au niveau du sys-
3 à 4 |J.m de large, il présente la f o r m e d ' u n croissant t è m e réticuloendothélial (figure 15-3).
192
Toxoplasma gondii : pouvoir pathogène Chapitre 15
• KYSTES VRAIS
193
Chapitre 15 LES GENRES TOXOPLASMA ET SARCOCYSTIS LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
C h e z le fœtus, malgré le passage des IgG prove- due à la rapidité de m u l t i p l i c a t i o n des tachyzoïtes à
nant de la mère, les toxoplasmes ne subissent pas de l'intérieur des macrophages.
lyse car les fractions du c o m p l é m e n t et le magnésium
font défaut. Il est donc normal q u e l'infection cause 1.6 Diagnostic
plus de dégâts chez le fœtus que chez la mère.
195
Chopitre 15 LES GENRES TOXOPLASMA ET SARCOCYSTIS LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
196
Toxoplasma gondii : épidémiologie Chapitre 15
à laquelle, on ajoute
Test précoce, réalisé au début de la grossesse pour recherche des IgG et IgM;
- acide f o l i n i q u e : 2 à 10 m g d e u x fois par j o u r
pendant le traitement à la p y r i m é t h a m i n e . si IgG +
IgM nég. Infection avant la grossesse
La cure est 4 à 6 semaines en cas de toxoplas-
mose aiguë. Chez la f e m m e enceinte, éviter l'utilisa-
si IgG +
tion de la p y r i m é t h a m i n e . Chez les patients
i m m u n o d é p r i m é s , le traitement d o i t être c o n t i n u é sans IgM + Répéter après 3 semaines
interruption. En cas d ' i n t o l é r a n c e aux sulfamidés,
- si idem Pas de risque
l'association c l i n d a m y c i n e - p y r i m é t h a m i n e peut être
intéressante. - si IgG augmentées Infection possible au moment
de la conception
(pour l'homme et l'animal) IgM nég Pour dépister un début d'infection en cours de grossesse, répéter tous les
mois
Les oocystes contenus dans les matières fécales
- si positivation traitement de la mère
des chats résistent p e n d a n t des mois sur o u dans le sol
h u m i d e à température ordinaire. Ils p e u v e n t être trans-
si Développement d'une lymphadénopathie pendant la grossesse
portés par des mouches, des cancrelats, des vers de
terre dans les pâturages, etc. Ils sont tués par une tem- si IgG >1/1000
pérature de 70°C p e n d a n t 1 heure, mais résistent à la IgM positive
p l u p a r t des désinfectants.
ou si
Les kystes vrais sont situés dans les tissus (cer- IgG <1/1000
veau, intestin, muscles) des a n i m a u x o ù ils survivent
Répéter après 3 semaines: IgG en augmentation
plus de 2 mois dans la v i a n d e ou les abats conservés à
+ 4 ° C . Ils sont tués par la chaleur (cuisson), la salaison, Traitement de la mère
la f u m u r e et par la c o n g é l a t i o n à -10°C.
si la mère s'est infectée pendant a grossesse
Les pseudokystes o u trophozoïtes se t r o u v e n t
en plus de son traitement, surveiller le fœtus:
dans le lait, la salive o u les urines des a n i m a u x domes-
tiques (chien, chat). - Echographie
- Isolement de T. gondii k partir du sang fœtal ou
Les voies de pénétration liquide amniotique.
197
LES GENRES TOXOPLASMA ET SARCOCYSTIS LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
198
Sarcocystis spp.
2. Sarcocystis spp.
2A Introduction
Toxoplasma et Sarcocystis se distinguent l'un de
l'autre par leur spécificité vis-à-vis de l'hôte intermé-
diaire où évolue la multiplication asexuée: trophozoï-
tes et schizontes, pseudokystes, kystes.
199
Chopitre 15 LES GENRES TOXOPLASMA ET SARCOCYSTIS LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
Figure 15-6
Zoïtes et kystes de S a r c o c y s t i s
1. Dessin d'un trophozoïte
2. Dessin d'un sarcocyste (tube de Miesscher)
3. 4, 5.
Photographie de sarcocystes dans le tissu musculaire
parasite à quitter l'hôte. Cette partie sexuée d u c y c l e l'oocyste. Dans ce cas, ils se présentent c o m m e des
n'entraîne aucune pathologie chez le Carnivore (figure corpuscules arrondis et contiennent quatre sporozoïtes.
15-6).
R e m o r q u e importante
Chez l'homme (S. suihominis Le cycle évolutif de Sarcocystis cause un doute lors du diagnostic û'Isos-
et S. b o v i h o m i n i s j pora belli par la recherche dans les selles humaines d'oocystes à 2 x 4 spo-
rozoïtes.
L ' h o m m e se c o n t a m i n e en c o n s o m m a n t de la
Des chiens et des chats qui reçoivent de la
v i a n d e m a l cuite de porc (dans le premier cas) o u de
boeuf (dans le second cas), à partir des parasites v i a n d e des mêmes porcs n'excrètent pas d'oocystes
asexués se trouvant, le plus souvent, sous f o r m e de (spécificité d'hôte!).
kystes. Les zoïtes issus des kystes ingérés entrent dans D'autre part, à partir d'oocystes d'origine
les cellules épithéliales de l'intestin et se d é v e l o p p e n t h u m a i n e , on peut infecter (par ingestion) des porcelets.
en gamétocytes. Les cellules hôtes libèrent les formes Entre le 10ème et le 13ème j o u r après l'ingestion, les
sexuées arrivées à leur maturité et la f é c o n d a t i o n a lieu a n i m a u x d e v i e n n e n t malades: fièvre, dyspnée, inappé-
dans la l u m i è r e intestinale, aboutissant à la f o r m a t i o n tence et hémorragies disséminées. Certains a n i m a u x
d'oocystes. meurent au cours de la phase aiguë. Des examens his-
topathologiques, pratiqués à différents m o m e n t s de
Entre 10 et 3 0 jours après l'ingestion de viande,
l ' i n f e c t i o n , permettent de reconnaître des schizontes
de n o m b r e u x oocystes apparaissent dans les selles. Ils
de deux générations successives dans les cellules
ont une f o r m e ovale, une paroi épaisse apparaissant
endothéliales des veines de différents organes.
d o u b l e et contiennent deux sporocystes avec chacun
quatre sporozoïtes (figure 15-7). Il faut signaler que, Après la phase aiguë de l ' i n f e c t i o n , les parasites
c o m m e la maturation des oocystes de Sarcocystis est quittent l'endothélium vasculaire et les cystozoïtes
souvent achevée dans l'intestin avant l'émission dans apparaissent dans les muscles striés, o ù leur m u l t i p l i -
les selles, on retrouve fréquemment, à l'examen cation aboutit à la f o r m a t i o n de sarcocystes à paroi
microscopique, les sporocystes déjà libérés de épaisse et striée.
200
Besnoiria Chapitre 15
Oocyste de S a r c o c y s t i s
C'est un parasite c o s m o p o l i t e de différents ani- Kyste à paroi double en voie de matura-
m a u x (mais n'atteignant pas l ' h o m m e ) , d o n t la schizo- tion (on aperçoit quatre cellules avec
g o n i e (tachyzoïtes) a lieu dans les monocytes chacune un noyau). A maturité, il présen-
circulants. Les kystes (bradyzoïtes) présents dans les tera deux sporoblastes contenant cha-
histiocytes d e la peau atteignent j u s q u ' à 5 0 0 | i m de cun quatre sporozoïtes.
diamètre. Le kyste m û r est rempli de trophozoïtes en
f o r m e de banane, entourés d ' u n e m i n c e bande de
cytoplasme de la c e l l u l e hôte c o n t e n a n t plusieurs
grands noyaux. Le tout est e n v e l o p p é d ' u n e c o u c h e
dense de collagène.
201
LES GENRES TOXOPLASMA ET SARCOCYSTIS LA TOXOPLASMOSE HUMAINE
BIDUOGRAPHIE
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202
Les genres Babesia et Theileria
(Piroplosmida)
Les Piroplasmoses 16
L'ordre des Piroplasmida n ' a pas encore reçu de Animaux sauvages 1. Le genre Babesia
position définitive dans la classification des p r o t o z o a i - 1.1' Hôtes; espèces et^disrri-
Toutes sortes de mammifères (primates, antilopes, bution géographique
res. Ses structures m o r p h o l o g i q u e s au m i c r o s c o p e
buffles, zèbres, chacals, loups, renards, léopards, lions, 1.2 Spécificité d'hôte
é l e c t r o n i q u e le f o n t ranger de manière p é r e m p t o i r e
panthères, jaguars, éléphants, chauve-souris, écu- 1.3 Cycle évolutif, morpho-
dans le g r o u p e des Sporozoaires mais les particularités logie et caractères bio-
de la r e p r o d u c t i o n sexuée restent une difficulté. La
reuils, gerbilles, mulots, hamsters, souris et rats et de logiques
classification proposée ci-dessous n'est pas universel-
n o m b r e u x autres rongeurs sauvages) sont infectés. Par 1.4 Pathologie
exemple, cerf, d a i m : Babesia bigemina; lion, léopard, 1.5 Diagnostic
l e m e n t admise: g r o u p e des Sporozoaires ( A p i c o m - 1.6 Traitement
p u m a : B. felis; Hylomyscus, Microtus et n o m b r e u x
plexa); classe des Piroplasmidea; ordre des 1.7 Données épidémiolo-
Piroplasmida, c e l u i - c i c o m p r e n a n t deux familles: les
autres petits rongeurs: B. hylomysci, B. microti... giques
Babesiidae (genre Babesia ) et les Theileriidae (genres 1.8: Prévention et lutte .
Theileria et Haematoxenus ).
Hôtes invertébrés 1. Le genre Theileria
et distribution géographique 1.1 : Hôtes, espèces et distri-
bution géographique
Les piroplasmes sont des parasites intracellulaires
Ce sont les tiques (Ixodes, Ornithodoros, Hya- -1:2 Morphologie et cycle
des globules rouges et des globules blancs m o n o n u -
lomma, Rhipicephalus, Boophilus, DermacentorJ. évolutif
cléaires des mammifères. Ils sont transmis par la p i q û r e 1.3 Pouvoir pathogène
d ' u n e tique. C h e z l ' h ô t e invertébré, le cycle c o m - Les babesia ont, c o m m e les tiques qui les trans- 1.4 Diagnostic
m e n c e dans les cellules de la paroi du tube digestif et mettent, u n e distribution cosmopolite. Le grand éven- Bibliographie
se t e r m i n e dans les glandes salivaires o ù se trouve le tail des hôtes vertébrés réceptifs favorise également la
stade i n f e c t a n t présence universelle de ce parasite.
FIGURES
U n e caractéristique essentiel le-de certains de ces 1.2 Spécificité d'hôte 16-1 Formes érythrocytoires ce
parasites est q u e l ' i n f e c t i o n acquise par la t i q u e est , Babesia sp
O n a cru longtemps q u e chaque espèce de Babe- 16-2 Schéma du cycle de Babe-
transmise à sa descendance par l'intermédiaire des
sia
sia était spécifique d ' u n groupe d'hôtes vertébrés. D e
œufs. L'hôte invertébré semblerait d o n c être le réser-
là, le n o m b r e très important d'espèces décrites, d o n t la
v o i r p r i n c i p a l de ces protozoaires qui n ' o n t pas besoin
m o r p h o l o g i e et le cycle évolutif sont p r a t i q u e m e n t
de l ' h ô t e vertébré p o u r se perpétuer.
superposables (78 espèces identifiées chez des m a m -
mifères autres q u e les ruminants!).
1. Le genre Babesia
Les essais récemment entrepris au laboratoire
p o u r entretenir des lignées de Babesia sur des a n i m a u x
formes, c o m p o r t a n t un p e t i t n o y a u c e n t r a l e n t o u r é
de cytoplasme (figure 16-1). Certains (les formes
asexuées) se m u l t i p l i e n t par b o u r g e o n n e m e n t et res-
tent accolés par leur extrémité p o i n t u e ce q u i d o n n e
des images en trèfle à deux o u à quatre feuilles, en
croix de Malte. O n y observe la f o r m a t i o n de rhoptries
et des segments membranaires doubles, précurseurs
d u b o u g e o n n e m e n t . Il n'y a ni p i g m e n t parasitaire ni
altérations du g l o b u l e rouge parasité. Sans q u e le
microscope o p t i q u e ne puisse en faire la distinction,
o n sait q u e l'érythrocyte héberge un autre type de
parasite, les formes sexuées (gamétocytes) décrites "en
accordéon" au m i c r o s c o p e é l e c t r o n i q u e à cause de
leur paroi plissée, qui ne b o u g e o n n e n t pas, ne f o r m e n t
pas de rhoptries et ne disposent pas de segments de
m e m b r a n e dédoublée.
204
Le genre Babesia
1.4 Pathologie
Le tableau est dominé par l'hémolyse: c'est une La maladie chez l'homme est superposable à Schéma du cycle de Babesia
fièvre hémoglobinurique. Il existe des formes aiguës et celle observées chez les animaux. On y observe aussi
des formes chroniques, d'après l'espèce de Babesia en des cas aigus et une maladie chronique.
cause. Dans la forme aiguë, la période d'incubation Aucune espèce de Babesia n'est spécialisée dans
dure deux semaines. le parasitisme humain mais c'est B. microti qui a causé
le plus de cas, à l'occasion de l'épidémie observée aux
La sévérité de la primo-infection dépend de USA. Deux facteurs interviennent pour expliquer
l'espèce de parasite et de son degré d'adaptation à l'observation d'infections aiguës chez l'homme.
l'hôte envisagé, de la race du bétail, certains bovidés
- Certaines professions sont particulièrement
étant plus résistants que d'autres, et de l'âge (les ani- exposées aux piqûres de tiques (fermiers, cultivateurs,
maux arrivant à l'âge adulte sans contact préalable éleveurs).
avec le parasite font plus facilement une infection mor-
- La déficience immunitaire particulière provo-
telle). Les jeunes chats sont très sensibles à l'infection
quée par la splénectomie confère à l'homme une sensi-
tandis que les jeunes ruminants bénéficient d'une pro-
bilité particulière. L'infection dans ce cas pourra être
tection immunitaire naturelle dont on ignore la nature .
fulminante comme chez les animaux.
205
M M M M LES GENRES BABESIA ET THEILERIA LES PIROPLASMOSES
noyau entouré de cytoplasme homogène. Les érythro- des Etats-Unis, chez des sujets non splénectomisés:
cytes contiennent un, deux ou quatre parasites. Les dif- 143 diagnostics ont été posés dans deux états (Massa-
férences avec les piasmodiums concernent deux chusets et N e w York). O n a parlé d'épidémie dans l'ile
points: il n'y a pas de gamétocytes à morphologie de Nantucket (N.Y.).
reconnaissable et il n'y a pas de pigment au cours du
Des souches de Babesia bovis, B. divergens, B.
développement intra-globulaire. Toutefois, le diagnos-
microti et B. canis ont été isolées à partir de cas
tic différentiel d'avec des anneaux de P. falciparum
humains.
reste difficile.
Les cas subaigus ou chroniques (individus sains
Des anticorps monoclonaux et polyclonaux sont
porteurs de parasites) peuvent être recherchés par les
actuellement proposés pour la capture d'antigènes
méthodes sérologiques, suivies de l'examen du sang
solubles circulants.
des individus possédant un taux d'anticorps significa-
Sérologie tif. O n essayera chez les positifs à l'examen du sang,
d'isoler des souches par inoculation à des animaux de
La recherche des anticorps est utile pour distin-
laboratoire.
guer les unes des autres, les infections par différentes
espèces de Babesia. Les réactions croisées d'une A M e x i c o , 38 personnes sur 101 examinées pro-
espèce à l'autre sont faibles et le titre obtenu avec venant d ' u n e région où la babésiose animale est endé-
l'antigène homologue est nettement plus élevé. mique, avaient un taux d'anticorps significatif. Aux
L'immunofluorescence reste la réaction la plus fiable, Etats-Unis, une enquête parasitologique et sérologique
utilisant un antigène de formes sanguines en frottis ou de prévalence de l'infection organisée en 1981 a
goutte épaisse provenant d'animaux infectés ou de recensé, dans les deux états sus-nommés, 2 5 0 sujets
parasites cultivés. Elle est utile pour le diagnostic des parasités.
cas humains de même que chez les chiens. Pour les
O n a accusé la prolifération des cerfs, animaux
troupeaux de bovidés, on préfère les agglutinations au
protégés, sortis de leur biotope pour s'approcher des
latex et l'ELISA, plus rapides d'exécution.
endroits habités dans des zones forestières résidentiel-
Les tests immuno-enzymatiques qui font appel à les. La transmission est assurée par Ixodes dammini.
des mélanges antigéniques complexes (lysats de para- Depuis 1986, les rapports de cas semblent avoir dimi-
sites) sont difficilement interprétables. Les antigènes nué, suite aux mises en garde lancées par les pouvoirs
purifiés sont nombreux, provenant le plus souvent du publics.
mérozoïte, de la surface du globule parasité, du
Il faut rappeler la ressemblance morphologique
plasma où ils sont déversés au cours du développe-
des trophozoïtes de Babesia dans les globules rouges
ment du parasite. Les antigènes récupérés dans les sur-
d ' u n h o m m e avec de jeunes trophozoïtes (anneaux) de
nageats de culture sont séduisants: facilement obtenus,
Plasmodium, ce qui peut être à l'origine de l'attribu-
ils ont de bonnes performances. Toutefois, aucun anti-
tion erronée à Plasmodium, d'autres infections parasi-
gène ne donne entière satisfaction jusqu'à présent,
taires intraglobulaires.
quant à la spécificité d'espèce et la précocité du dia-
gnostic.
1.8 Prévention et lutte
1.6 Traitement
Les essais de vaccination contre les babésioses
L'association quinine-clindamycine ou la penta- ont utilisé des souches atténuées (sang d'animaux
midine sont des médicament actifs. infectés), des plasmas d'animaux infectés (contenant
les exo-antigènes), des extraits de parasites lysés et des
1.7 Données épidémiologiques antigènes purifiés.
Le premier cas humain mortel a été décrit en Un vaccin est actuellement commercialisé (Piro-
Yougoslavie en 1957, chez un fermier qui avait subi, dog®) pour les chiens (chiens de chasse surtout) : il est
11 ans auparavant, une splénectomie. Vingt-cinq cas produit à base d'exo-antigènes relargués par le parasite
de maladie aiguë avec fièvre, anémie, hémoglobinurie B. canis dans les surnageats de culture. Il donne de
ont été décrits depuis lors, chez des sujets splénecto- bons résultats puisque depuis 1982, date de la pre-
misés. mière vaccination, le pourcentage de chiens ayant
Dans les années septante, on a vu apparaître une contracté une babésiose clinique est tombé de 12
bouffée de cas causés par Babesia microti dans l'Est p.100 en moyenne par an à 0 p.100 à partir de 1985.
206
Theileria
2. Le genre Theileria jusqu'à l'arrivée des parasites dans les glandes salivai-
res. Les sporoblastes se trouvent alors dans les cellules
des acini des glandes sous forme de petits parasites
2.1 Hôtes, espèces arrondis qui grandissent. A leur maturité, ils distendent
et distribution géographique très fort la cellule parasitée et libèrent les sporozoïtes,
La maladie est inexistante chez l'homme. Plu- stade infectant. L'infection acquise par la larve sera
sieurs espèces infectent les bovins d'élevage (Theileria transmise à l'hôte vertébré au stade de nymphe. Si la
parva, Theileria annulata...), le mouton et la chèvre nymphe s'est infectée, c'est l'adulte qui transmettra.
(Teileria herci, Theileria ovis ...). C'est un pathogène Les tiques mâles aussi bien que les femelles peuvent
important des animaux d'élevage. héberger ce cycle et devenir infectantes. Il n'existe,
dans aucun cas, de transmission transovarienne.
Les infections ont une aire géographique très
large, suivant la distribution des tiques qui les trans-
2.3 Pouvoir pathogène
mettent: Rhipicephalus, Boophilus, Hyalomma...
Fièvre, engorgement ganglionnaire, hypertro-
2.2 Morphologie et cycle évolutif phie de la rate, œdème pulmonaire avec oppression
caractérisent le tableau clinique.
Cinq jours environ après la piqûre de la tique
infectée, des jeunes schizontes apparaissent dans le Le pouvoir pathogène varie d'une espèce à
cytoplasme des lymphocytes. l'autre. C'est Theileria parva, agent de l'"East Coast
Fever " qui, chez le bétail, est l'espèce la plus virulente.
On observe, chez l'hôte vertébré, trois formes
intracellulaires:
2.4 Diagnostic
- dans les lymphocytes, les macroschizontes (ou
"Koch's Blue Bodies") contenant environ huit Engorgement ganglionnaire et splénomégalie
noyaux irréguliers, qui libèrent à leur maturité les évoquent l'infection à Theileria.
macromérozoïtes qui vont parasiter d'autres lym-
phocytes; La recherche des schizontes sur des frottis de
tissu lymphoïde colorés au Giemsa ne permet pas de
- dans les macrophages ou les cellules réticulaires, distinguer les espèces. Par contre, l'examen du sang le
les microschizontes, qui ont de 50 à 120 minus- permettra, par la découverte des "piroplasmes" (gamé-
cules noyaux; tocytes) dans les globules rouges: ils sont annulaires
- clans les globules rouges, les gamétocytes, très chez T. annulata, en forme de virgule chez T. parva et
petits parasites (1,2 à 2,5 p.m), dont la forme dif- pleiomorphes chez T. mutans.
fère d'une espèce à l'autre.
La sérologie par immunofluorescence sur l'anti-
Chez la tique, la fécondation des gamétocytes gène gamétocyte (sang parasité) ou, moins bien, sur
femelles se fait dans l'estomac. Un ookinète est pro- l'antigène schizonte, permet de faire la distinction
duit, qui sort de l'estomac mais on perd sa trace entre les infections à T. parva, T. annulata, T. mutans.
207
Chapitre 16 LES GENRES BADESIA ET THEILERIA LES PIROPLASMOSES
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208
Le groupe des microsporidies
(Microsporido) 77
Introduction : Taxinomie FAMILLE DES ENTEROCYTOZOONIDAE Introduction : Toxinomie
Famille des Microsporidae
La p a t h o l o g i e causée par les microsporidies c h e z Genre Enterocytozoon Famille des Nosematidae
Famille des Enterocytozooni-
l ' h o m m e i m m u n o d é p r i m é ayant significativement aug-
dae
menté, il est nécessaire de passer en revue l'ordre des Plasmodes multinucléés au stade prolifératif
(méronte) avec noyaux allongés simples et a p p a r i t i o n 1. Inventaire des genres d'
Microsporida.
inrérêr médical: générali-
précoce de structures d u tube polaire; plasmodes m u l -
G R O U P E DES M I C R O S P O R I D I E S tés
tinucléés également au stade sporogonique (sporonte)
1.1 Avanr l'ère de l'immu-
ORDRE : MICROSPORIDA avec noyaux en division; spores petites, de 1,5 x 1 p m . nodépression VIH
1.2 A l'époque du SIDA
Infecte les insectes, poissons et mammifères.
1.3 Cycle évolutif, caractè-
FAMILLE DES MICROSPORIDAE res biologiques
1.4 Caractères disrincrifs
Genre Pleistophora importants des genres
2. Description des genres
Spores de 2 à 3 p, sporonte produisant de n o m -
infecranr l'homme345
breuses spores, noyaux simples.
2.1 Le genre Encephalito-
zoon
Genre Encephalitozoon
2.2 Le genre Enterocyto-
Spores de 1 à 2 p, sporonte produisant 2 spores, zoon
2.3 Le genre Nosema
noyaux simples.
3. Diagnostic
FAMILLE DES NOSEMATIDAE 3.1 Mise en évidence du
parasite
Genre Nosema 3.2 Sérologie
Spores de 2 à 4 p, sporonte produisant 2 spores, 4. Traitement
noyaux de type d i p l o c a r y o t i q u e (deux noyaux acco- Bibliographie
lés).
FIGURES
Figure 17-1
17-1 Spores de microsporidies
Spores de microsporidies (ultrastructure) (ulrrostrucrure)
17-2 Schéma du cycle des
1. Dessin d'une spore montrant le filament polaire spirale (coupé transver- miaosporodies
salement) et le noyau 17-3 Stades intracellulaires de
n noyau miaosporidies
f.p. filament polaire
2. Dessin d'une spore en phase d'éjection du filament polaire
f.p. filament polaire
3. Dessin d'une spore vidée après éjection du sporoplasme
d.a. disque d'ancrage
f.p. filament polaire
4. Microphotographie de spores (1 à 2 pm de diamètre)
209
Chapitre 17 L E G R O U P E DES M I C R O S P O R I D I E S
210
Description des genres infectant l ' h o m m e
Morphologie et cycle
Distribution et hôtes
Culture in vitro
211
Chapitre 17 L E G R O U P E DES M I C R O S P O R I D I E S
Les sporoblastes renferment le sporoplasme, le disque Les sporontes sont en contact direct avec le cyto-
d'ancrage au pôle antérieur, le tube polaire en déve- plasme de la cellule hôte (pas de vacuole parasito-
loppement (déjà 4 à 5 tours de spire) et une vacuole phore). Les sporoblastes produisent chacun deux
postérieure. spores (disporoblastiques).
Distribution et hôtes
Mise en évidence du parasite
L ' h o m m e héberge le parasite fréquemment sans
Dans les selles, la recherche par microscopie
symptômes. Plusieurs animaux (poissons, entre autres
optique des spores, seul stade extra-cellulaire est diffi-
le saumon) sont infectés par Enterocytozoon sp., dont
cile. La description des formes parasitaires et la com-
la morphologie et le cycle sont superposables à ceux
préhension du cycle a été tributaire du microscope
d ' E bieneusi. O n ne sait toutefois pas si ces espèces
électronique. Celui-ci reste indispensable pour l'iden-
sont infectantes pour l'homme.
tification des spores. D ' o ù l'importance de la sérologie
Pathologie pour obtenir des informations sur la prévalence de
l'infection.
Le développement du stade prolifératif dans les
cellules épithéliales de l'intestin cause des diarrhées Sérologie
de longue durée par nécrose de ces cellules, infiltra-
O n est actuellement assez démuni, au labora-
tion lymphocytaire, atrophie des villosités et de la bor-
toire, pour interpréter utilement les réactions sérologi-
dure en brosse, élongation des cryptes...
ques. Sensibilité et spécificité sont nettement insuf-
fisantes avec les antigènes disponibles.
Culture in vitro
En immunofluorescence indirecte (IFI), l'anti-
Elle est difficile pour le genre Enterocytozoon . gène Encephalitozoon cuniculi donne une réaction
positive chez les animaux de laboratoire infectés expé-
Transmission
rimentalement. Le diagnostic a pu aussi être posé chez
L'infection se transmet le plus souvent par inges- un enfant ayant éliminé des spores dans ses urines.
tion. Les spores sont répandues dans la nature avec les L'IFI et le test ELISA sont tous deux utilisés pour les
selles. D'autre part, les spores formées dans un intestin enquêtes épidémiologiques. Les prévalences trouvées
et libérées peuvent infecter, par projection du tube sont hautes.
polaire et injection du sporoplasme, une cellule épi- Pour Enterocytozoon bieneusi, on ne dispose
théliale d u même intestin et ainsi prolonger l'infection. pas encore de l'antigène spécifique et les réactions
croisées avec Encephalitozoon sp. ne sont pas inter-
2.3 Le genre Nosemo prétables.
212
Bibliographie Chapitre 17
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213
Protozoaires de classification incertaine
Pneumocystis carinii - Blastoqsstis hominis
(plusieurs cellules filles à paroi mince dans une cellule 1. Pneumocystis carinii
1. Pneumocystis carinii
mère à paroi mince) (figure 18-2). 1.1 Introduction
1.2 Cycle évolutif, morpho-
La forme prékystique se présente sous forme logie eticoroctères. bio-
1A Introduction logiques
ovale (3,5 à 5,5 |im), avec paroi externe nettement
1.3 Hôtes
Parfois considéré comme un champignon, rangé épaissie, généralement lisse et régulière. Le noyau du 1.4 Pouvoir pathogène
par certains parmi les protozoaires, le statut taxinomi- grand trophozoïte s'est morcelé et on se trouve devant 1.5 Diagnostic
que de Pneumocystis carinii est toujours discuté, un parasite multinucléé (deux à huit noyaux haploï- 1.6 Traitement
faute d'arguments définitifs. Il ne possède en effet des). La première division du noyau présente un com- 1.7 Epidémiologie
aucune des structures qui caractérisent les sporozoai- plexe synaptonémal au cours de la prophase, ce qui est 2. Blastocystis
res (rhoptries, anneau polaire), les flagellates (kinéto- caractéristique d'une méiose (division réductionnelle) 2.1 Localisation
2.2 ' Morphçlogie et cycle
plaste, flagelle, microtubules) ou les rhizopodes. et indique un stade sexué.
2.3 Pouvoir pathogène
2.4 Diagnostic
Son rôle pathogène est parfois rapproché de La forme kystique (4 à 8 (im) dont la paroi s'est
2.5 Culture -
celui des toxoplasmes, avec une focalisation au pou- encore épaissie, renferme à ce moment huit parasites 2.6 . Traitement
mon. Les formes latentes sont les plus fréquentes, sur- complets, avec chacun leur noyau et leur aire cytoplas- 2.7 Epidémiologie
tout chez l'adulte, tandis que l'infection aiguë existe mique propre entourée d'une fine membrane. Les et transmission
chez l'enfant, le vieillard, le débilité et l'immunodé- corps intrakystiques sont arrondis, en forme de banane Bibliographie
primé. Il a été observé en République Démocratique ou amiboïdes. Le kyste est arrondi et contient, en
du Congo (Zaïre) pour la première fois en 1962 chez dehors des parasites intrakystiques, un résidu de cyto-
des nouveaux-nés prématurés ou débilités entre la FIGURES
plasme dégénéré de la cellule mère. Ces formes vont
7ème semaine et le 5ème mois d'âge. être libérées par une craquelure de la paroi du kyste 18-1 Schéma du cycle hypothé-
tique de P. carinii
pour revenir au stade initial (trophozoïte). La paroi du 18-2 Stades de Pneumocystis
L'infection par Pneumocystis carinii survient
kyste s'affaisse alors comme une baudruche dégonflée 18-3 Formes de Pneumocystis
avec une fréquence importante et une pathogénicité dans les sécrétions-bronchi-
et reste in situ pendant des périodes très longues (figure
considérable chez les patients atteints de SIDA.
18-2). • ques
18-4 Sades de Blasrocystis pré-
sents-dans les selles
1.2 Cycle évolutif, morphologie
Caractères biologiques
et caractères biologiques
Le cycle complet est hébergé par le même hôte,
Morphologie il se situe dans les alvéoles pulmonaires. Les petits tro-
phozoïtes haploïdes s'y trouvent par paquets (aspect
Au cours de son développement chez l'hôte, le
"en nid d'abeille"), souvent adhérents à la paroi de
parasite se présente sous quatre formes différentes
l'alvéole. Leur taille s'accroît et les formes deviennent
(figure 18-1 ).
amiboïdes, une copulation (fusion de deux petits tro-
Les trophozoïtes existent sous deux formes: les phozoïtes) interviendrait à ce moment pour les rendre
petites formes (haploïdes), arrondies, de 2 à 4 de dia- diploïdes; ces formes peuvent, avant copulation ou
mètre, à cytoplasme dense et noyau central et les gran- après celle-ci, se diviser par simple division binaire ou
des formes (diploïdes), d'un diamètre de 4 à 10 p., de par endodyogénie, en se nourrissant uniquement des
forme irrégulière avec cytoplasme peu dense et noyau sécrétions de la muqueuse alvéolaire. On se trouve
unique. La membrane externe du parasite est très fine; bientôt en présence de formes prékystiques plurinu-
la division se fait par bipartition ou par endodyogénie cléées puis de kystes contenant 8 corps intrakystiques
215
Chapitre 18 PNEUMOCYSTIS CARINII - BLASTOCYSTIS HOMINIS
1.3 Hôtes
P. carinii est un parasite m o n o x è n e de l ' h o m m e
ainsi q u e de n o m b r e u x a n i m a u x (singe, chien, chat,
m o u t o n , chèvre, cobaye, rat, souris). Il a une distribu-
t i o n large, c o s m o p o l i t e .
216
Pneumocystis carinii Chapitre 18
Il mettra en é v i d e n c e les trophozoïtes et les for- L'antigène est préparé à partir de p o u m o n s d ' a n i -
mes kystiques dans des sécrétions bronchiques obte- m a u x infectés e x p é r i m e n t a l e m e n t o u naturellement.
nues par expectoration i n d u i t e o u par lavage b r o n c h o - Les tissus subissent une homogénéisation, filtration et
alvéolaire (90 p . 1 0 0 de sensibilité). L'examen de c o u - centrifugation différentielle sur gradient de sucrose.
pes histologiques de biopsie p u l m o n a i r e (transbronchi- L'antigène d ' o r i g i n e a n i m a l e réagit de façon compara-
que), plus invasive, permet également le diagnostic. ble à l'antigène d ' o r i g i n e h u m a i n e .
Les méthodes de c o l o r a t i o n proposées pour les En i m m u n o f l u o r e s c e n c e , une suspension de kys-
coupes histologiques et les étalements (frottis) sont tes est très peu sensible: les individus sains sont habi-
nombreuses: hématoxyline-éosine, Giemsa (bonne tuellement négatifs. Des coupes de tissus infectés
mise en é v i d e n c e des corps intrakystiques), bleu de d o n n e n t une plus grande sensibilité.
t o l u i d i n e et i m p r é g n a t i o n argentique de G o m o r i pour
les parois. La m é t h o d e de G r a m (P. carinii est G r a m + ) Dans des réactions ELISA, ce sont des extraits de
permet une b o n n e d i f f é r e n c i a t i o n avec les autres P. carinii (à l'urée) o u solubilisés à l ' H C l qui sont utili-
microorganismes dans le l i q u i d e de lavage b r o n c h i - sés c o m m e antigènes.
que.
Des infections subcliniques (porteurs sains) sti-
D ' a u t r e part, les anticorps m o n o c l o n a u x permet- m u l e n t la réponse i m m u n e de l ' h ô t e ( p r o d u c t i o n
tent, par i m m u n o f l u o r e s c e n c e o u c o l o r a t i o n à la d'anticorps spécifiques). La réponse vis-à-vis d ' u n anti-
peroxydase, de repérer de manière très spécifique les gène d o n n é varie d ' u n sujet (ou d ' u n rat) à l'autre.
parasites. Ils sont commercialisés par plusieurs labora-
A titre d ' e x e m p l e , une étude faite il y a une
toires.
d i z a i n e d'années en i m m u n o f l u o r e s c e n c e a m o n t r é
que dans un g r o u p e de 119 patients morts de p n e u m o -
Remarque
cystose, 90 p . 1 0 0 avaient des anticorps décelables
Les crachats sont peu abondants et ne contiennent pas de parasites. contre 3 p.100 dans u n groupe t é m o i n d ' i n d i v i d u s bien
217
Chapitre 18 PNEUMOCYSTIS CARINII - BLASTOCYSTIS HOMINIS
1.7 Epidémiologie
Tableau 18-1 portants. D ' a u t r e part, une enquête récente faite aux
Le parasite se t r o u v e chez 1 à 10 p . 1 0 0 de la
Etats Unis donnait, elle, les résultats ci-dessus (tableau
p o p u l a t i o n h u m a i n e , à l'état latent, ainsi q u e chez
18-1)
divers a n i m a u x domestiques et sauvages. La transmis-
2.1 Localisation
1.6 Traitement
C o s m o p o l i t e , les formes parasitaires se canton-
Association triméthoprime-sulfaméthoxazole
nent dans le c ô l o n .
(Bactrim®): T M P 16 mg/kg/jour et S M Z 80 mg/kg/jour
(soit, p o u r un adulte, 6 c o m p r i m é s de Bactrim® forte/ 2.2 Morphologie et cycle
jour).
Le parasite se caractérise par la présence, à c ô t é
Pentamidine (Pentacarinat®): 4 mg/kg/jour en IV
d u o u des noyau(x), d ' u n corpuscule central q u i est, en
lente ou en aérosols pulmonaires.
fait, une v a c u o l e r e m p l i e de granules de différentes
La durée d u traitement est de 3 semaines. tailles.
218
Blastocystis hominis
219
Chapitre 18 PNEUMOCYSTIS CARINII - BLASTOCYSTIS HOMINIS
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220
Techniques utilisées
pour le diagnostic et la recherche
1. Protozoaires des matières fécales Colorations extemporanées pour les kystes 1. Protozoaires des matières
fecales
• ÉOSINE (solution aqueuse à 1 p.100)
2. Protozoaires du sang et
i . 1 Examen direct des selles pour recherche Elle a pour but de colorer u n i f o r m é m e n t en rose , des tissus
d e protozoaires le f o n d de la préparation (matières alimentaires non
3. Examen du liquide
digérées, bactéries, cellules végétales). Sur ce f o n d
céphalo-rachidien (LCR)
Recherche de trophozoïtes coloré, les kystes de protozoaires apparaissent c o m m e
Ai Autres techniques d e mise
(sur selles diarrhéiques) des éléments non colorés: leur paroi épaisse ne laisse
. .en éyid.ence de. parasites
pas pénétrer le colorant.
• EXAMEN MICROSCOPIQUE À FRAIS 5. Diagnostic indirect par
A u faible grossissement (objectif X10), o n repère recherche d'anticorps
Il est i m p o r t a n t de réaliser une préparation bien facilement dans une telle préparation la présence de 6. Cryoconservotion
lisible. O n mélange à cet effet, sur un porte-objet, une kystes que l ' o n devra ensuite identifier à un plus fort
petite quantité de la selle à examiner avec une goutte grossissement. Cette méthode n'est efficace que si la
d'eau physiologique. Si la selle est liquide, on l'exa- préparation est très m i n c e (épaisseur d ' u n e cellule): en FIGURES
m i n e sans a d d i t i o n d ' a u c u n e sorte. O n recouvrira la effet, l'éosine ne doit pas recouvrir les éléments parasi- 19-1 Goutte; épalssecorrecte^v
préparation d ' u n e lamelle couvre-objet. La préparation taires, le contraste s'en trouverait d i m i n u é . menr effectuée.
doit être très m i n c e . 1.9-2 .Quadrillage des cellules à
• LUGOL numération des éléments
Pour l'examen au microscope, o n utilise l'objec- cellulaires dans le LCR
Il c o l o r e en jaune-brun les membranes des kystes 19-0 Immunodiffusion radiale
tif X I 0 o u X 2 0 puis X 4 0 avec un o c u l a i r e X6 ou X I 0 et
ainsi que leurs structures cytoplasmiques et nucléaires, 19-4 Prélèvements de sang
o n abaisse le condensateur de manière à ne pas trop séché, découpage de .
éclairer la préparation.
soulignant les caractéristiques morphologiques. L'exa- "confettis".
men se fait à l'objectif X 4 0 o u X100. 19-5 Test d'agglutination
directe sur carte (CATT)
Remarque Solution de Lugol .19-6 Réaction d'agglutination:
promastigotes de Leishma-
Eau distillée 100,0 ml
On examine les selles le plus tôt possible après leur émission car les tropho- . vnia;en plaque/à:microrir
zoïtes sont fragiles; un léger chauffage de la préparation augmente leur Iode 1,0 g trarion 1
mobilité, ce qui facilite le repérage au microscope. lodure de potassium 2,0 g 19-7 Immunodiffusion (Ouchrer-
lony) et immunoélectro-
Laisser reposer pendant 4 jours et conserver à +4°C. . phorèse
Recherche de kystes Pour l'emploi, on filtre (sur papier) une petite quantité que 19-Ô Lames multispot : -
19-9 : Exemple de tests d'immu-
l'on met dans un flacon compte-gouttes en verre brun. Il fau-
O n procédera de la m ê m e façon. Les quantités nofluorescence positifs
dra renouveler cette solution filtrée chaque semaine.
de selles et d ' e a u physiologique doivent être calculées 19-10 "Immunoblottlng" ou
"Western blot"
de manière à ce que la préparation finale ne soit pas • RÉACTIF DE BAILENGER
trop épaisse et que la lamelle ne flotte pas sur une
Il colore, chez les protozoaires intestinaux (kys-
quantité trop importante de l i q u i d e débordant de par-
tes et trophozoïtes), le cytoplasme et les bâtonnets cris-
tout
talloïdes en rouge, les structures nucléaires en noir.
L'examen au m i c r o s c o p e permet de repérer tro- Colorant de Bailenger
phozoïtes mobiles et kystes. Cependant pour ces der-
Cristal violet 2,0 g
niers, la reconnaissance des caractères m o r p h o -
Fuchsine basique 0,05 g
logiques nécessitera souvent un examen à l'immersion
Alcool 95° 20,0 ml
et une coloration.
Phénol cristallisé fondu 10,0 ml
221
T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
• PROCÉDURE
A .2 Méthodes d e concentration
- Triturer soigneusement une partie de selles avec
dix parties d'eau tiède;
Méthode diphasique de sédimentation
- tamiser 10 ml de la solution fécale à travers une
(RITCHIE)
couche de gaze h u m i d e disposée dans un enton-
• PRINCIPE noir; recueillir le filtrat dans un tube à centrifu-
ger;
Différents constituants des matières fécales
- centrifuger une m i n u t e à 2 . 0 0 0 tours/min.;
gênant l'examen sont éliminés en cours de prépara-
- éliminer le surnageant et resuspendre le culot
tion: les éléments protéiques sont coagulés par le for-
dans l'eau;
mol, les graisses sont solubilisées par l'acétate
d'éthyle. Les éléments figurés subsistent, la centrifuga- - recommencer la centrifugation jusqu'à obtention
tion les concentre dans le culot. d ' u n surnageant clair, l ' é l i m i n e r ;
222
Protozoaires des matières fécoles
223
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
10 minutes successivement dans chacun des bains suivants: Coloration rapide à la safranine
Alcool à 70 p.100; et au bleu de méthylène
alcool à 70 p.100 contenant quelques gouttes de lugol (don-
• RÉACTIFS
nent une teinte jaunâtre au bain d'alcool);
alcool à 70 p.100 contenant quelques gouttes d'une solution M é t h a n o l absolu a d d i t i o n n é de 3 p . 1 0 0 d ' H C l
saturée d'hyposulfite de sodium; Solution de safranine (Paramount o u Merck) à 1
alcool à 70 p.100. p . 1 0 0 dans l'eau distillée
Mordançage Solution de bleu de m é t h y l è n e (Paramount o u
Déshydratation • RÉSULTAT
Alcool absolu: deux bains successifs de 5 minutes; La paroi des oocystes de Cryptosporidium (4 à 6
bain d'éclaircissement: huile de clou de girofle, 10 minutes; mp) est colorée en orange. Les sporozoïtes contenus
sont plus sombres et situés contre la paroi.
xylol: deux bains successifs de 5 minutes.
Chez Cyclospora, certains kystes (10 p m ) ont
Montage
une paroi colorée, d'autres les structures internes.
Au baume de Canada, en recouvrant d'une lamelle. Les kystes d'Entamoeba et de Giardia, les levures
et diverses particules contenues dans les selles sont
• RÉSULTAT
colorés en bleu. Q u e l q u e s bactéries sporulées p e u v e n t
Les structures des trophozoïtes et des kystes être colorées en orange.
(membranes, corps chromatoïdes, bactéries et héma-
Coloration de Ziehl-Neelsen (modifiée)
ties phagocytées, c h r o m a t i n e nucléaire) sont colorées
en noir. • PROCÉDURE
- Faire un étalement m i n c e de matières fécales sur
Remorque un porte-objet (délayer les selles si elles sont trop
solides);
La différenciation est le point délicat. Elle a pour but d'enlever électivement
- sécher à l'air;
l'excès de colorant de certaines structures (cytoplasme, vacuoles). Il est
nécessaire d'en contrôler le progrès toutes les 5 minutes au microscope. - fixer au méthanol pendant 5 minutes;
224
Protozoaires des matières fécales Chapitre 19
• RÉSULTAT Remarque
Les oocystes de Cryptosporidium et de Cyclos- La solution MIF complète ne se conserve pas. L'iode précipite après quel-
pora sont ronds o u ovoïdes de c o u l e u r rouge vif sur ques minutes et les protozoaires ne sont plus bien colorés.
f o n d vert. Les autres éléments des selles sont colorés en
vert, sauf certains bacilles et autres coccidies q u i sont Ce mélange conserve les protozoaires, kystes et
rouges aussi. O n les reconnaît aisément à leur f o r m e et trophozoïtes colorés par l'iode, tandis q u e les autres
leur taille (4 à 6 m|i). constituants des matières fécales sont colorés par
l'éosine c o n t e n u e dans la teinture de merthiolate.
1.5 Conservation des kystes dans les selles Les échantillons de selles ainsi traités peuvent
Formol (formaldéhyde) plus tard subir des concentrations et l'examen micros-
c o p i q u e se fait dans d'excellentes conditions.
• PRODUITS
225
Chapitre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
1 Vitamines hydrosoiubies
solution a solution b solution c
acide nicotinique 62,5 mg niacinamide 62,5 mg riboflavine 25 mg
acide para-aminobenzoïque 125 mg chlorhydrate de pyridoxine 62,5 mg
chlorhydrate de pyridoxal 62,5 mg
chlorhydrate de thiamine
25 mg
(aneurine B1)
pantothénate de calcium 25 mg
l-inositol 125 mg
chlorure de choline 1.250 mg
dissoudre dans l'eau distillée bouillante et Dissoudre dans l'eau distillée et Dissoudre dans 75 ml eau dist. en
ajuster à un volume de 150 ml ajuster à un volume de 150 ml ajoutant NaOH 0,1 N goutte à
goutte. Porter à 150 ml
Mélanger les solutions a, b et c et ajuster à un volume total de 500 ml
2. Solution de biotine
D- biotine 30 mg
Dissoudre dans 200 ml d'eau distillée à l'aide de NaOH
0,1 N puis ajuster à un volume de 300 ml
3. Solution d'acide folique
Acide folique 30 mg
Dissoudre dans 200 ml d'eau distillée à l'aide de NaOH
0,1 N puis ajuster à un volume de 300 ml
4. Vitamines lipo-solubles
Solution a solution b
" ~~
—
'—
vitamine D2 (ergo-calciférol) 300 mg vitamine K3 (bisulfite sodique 60 mg
de menadione)
vitamine A (rétinol) 300 mg
Dissoudre les deux composants dans 63 ml Dissoudre dans 300 ml de
d'alcool éthylique à 95 p.100 (VA/). Tween 80/eau à 5 p.100 (V/V);
mélanger avec sol (a), et porter
à un vol. tôt. de 3000 ml
5. Solution de vitamine E
Vitamine E (acétate de tocophérol alpha) 25 mg
Dissoudre dans 250 ml d'eau distillée
227
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
228
Protozoaires des matières fécoles
KEISTER DB. (1983) A x e n i c c u l t u r e of Giardia lamblia Son isolement et sa croissance sont aussi possi-
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Agar 1,0 g
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Eau distillée 1.000 ml
Pathology, 18, 4 3 2 - 4 3 4 .
pH 6,4 ± 0,2
^Extrait de foie: "Oxoid Liver Infusion" donne de bons résul-
tats.
Minimal Essential Médium (MEM)
• PRÉPARATION • COMPOSITION
- M e t t r e les ingrédients dans un litre d'eau, porter Trypticase (BBL 11921) 20,0 g
Extrait de levure 10,0g
à é b u l l i t i o n j u s q u ' à dissolution c o m p l è t e ;
Maltose 5,0 g
- stériliser par autoclavage (121°C) pendant 15
L-cystéine-HCI 1,0g
minutes;
Acide L-ascorbique 0,2 g
- laisser refroidir j u s q u ' à 50°C; K2HPO4 0,8 g
- ajouter 8 0 m l de sérum de cheval* inactivé et KH2PO4 0,8 g
a c i d i f i é à p H 6,0. Agar noble (Difco 0142) 0,5 g
Eau distillée 900 ml
Pour l ' u t i l i s a t i o n en diagnostic, la croissance bacté-
rienne peut être inhibée par a d d i t i o n d ' a n t i b i o t i q u e s * * FABRICATION
Le p H de ce m i l i e u est de 6 , 4 ± 0,2. - Dissoudre les produits, sauf l'agar, dans l'eau dis-
tillée; ajusteV à p H 6,5; ajouter l'agar; autoclaver.
• ADDITIONS
- A j o u t e r avant l ' e m p l o i :
*Sérum de cheval Na 2 HC03 2,0 g par litre
Inactiver par chauffage à 5 6 ° C pendant 3 0 minutes; Sérum de veau foetal stérilisé 10 p.100
Solution pénicilline - streptomycine 1 p.100
acidifier à p H 6,0 par a d d i t i o n d ' H C I 1 N.
- Ajuster à un p H de 7,2 par barbotage d ' a i r h u m i -
**Antibiotiques difié et enrichi à 10 p . 1 0 0 de C O 2 .
P é n i c i l l i n e 1 0 0 0 unités et streptomycine 5 0 0 |ig par m l
• UTILISATION
de m i l i e u
ou Culture de Blastocystis hominis , de m i c r o s p o r i -
C h l o r a m p h é n i c o l 100 |ig par m l de m i l i e u . dies ..
A l'abri de la lumière et au réfrigérateur, entre 2 et 8°C. Produits nécessaires pour la confection des
• ENTRETIEN DES CULTURES milieux ci-dessus (tableau 19-2).
- Inoculer le m i l i e u et incuber à 3 5 ° C pendant 3 à
5 jours;
- e x a m i n e r p é r i o d i q u e m e n t en prélevant au f o n d
d u tube.
Remarque
229
T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
T a b l e a u -19-2
Ingrédients source code conditionnement
Compilation Sigma N0765 25 g
Nicotinic a c i d (niacin)
Chantai VAN OVERMEIRE
Para-aminobenzoïc acid Sigma A9879 1 g
Laboratoire de Protozoologie, IMT,
Anvers Sigma N3768 100 g
Niacinamide
230
Protozoaires du sang et des tissus Chapitre 19
231
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
La d i l u t i o n (entre 5 et 10 p.100) doit être faite Bleu de bromothymol (solution à 0,02 p.100 de
extemporanément, dans une eau l i m p i d e (sinon filtrer bleu de bromothymol prête à l'emploi)
sur filtre d e papier) d o n t le p H est c o m p r i s entre 7,0 et poudre de bleu de bromothymol 0,1 g
7,2. Ce p H peut être o b t e n u par l'utilisation d ' u n e eau distillée 15 ml
solution t a m p o n n é e o u par neutralisation de l'eau, solution de NaOH N/20 3,2 ml
généralement trop acide à cause d u C O 2 dissous. Chauffer au bain marie pour assurer la dissolution;
porter à 500 ml avec de l'eau distillée. Placer dans un flacon
Préparation d'un tampon phosphate compte-gouttes.
(selon Sôrensen)
Pour l ' e m p l o i , ajouter quelques gouttes d ' i n d i c a -
• SOLUTIONS STOCK teur dans un d e m i - l i t r e d ' e a u (suffisamment pour que
la c o u l e u r d e v i e n n e visible).
Na2HP04.2H20 11,87 g/l (1)
KH2P04 9,07 g/l (2) La c o u l e u r est j a u n e en solution acide et bleue
en solution alcaline. Le p H neutre d o n n e une couleur
• QUANTITÉS POUR OBTENIR
gris-verdâtre.
un pH de 7,0 un pH de 7,2
(1) 61 ml (1) 72 ml 2.3 C o l o r a t i o n s utiles e n h i s t o l o g i e
(2) 39 ml (2) 28 ml d e s porasitoses
Eau distill. 900 ml Eau distill. 900 ml
Coloration à l'hématoxyline d'Ehrlich
Remorque
• COLORANT
Il existe dans le commerce, sous forme d'ampoules ou de comprimés, des
Produits
mélanges tampons préparés, de pH connu, que l'on peut diluer dans une
Hématoxyline 2g
quantité donnée d'eau distillée pour assurer la stabilité du pH (Titrisol®
Alcool absolu 100 ml
Merck pH 7).
Clycérol 100 ml
Eau distillée 100 ml
Neutralisation
Acide acétique glacial 10ml
L'eau distillée o u d u robinet sont généralement Alun de potasse en excès (K2 S 0 4 A I 2 [ S 0 4 ] 3 24 H 2 0)
acides. Pour ramener le p H à 7, o n peut ajouter à l'eau Préparation
d'un b a l l o n , quelques gouttes d ' u n e solution saturée - Dissoudre l ' h é m a t o x y l i n e dans l'alcool avant
de carbonate de l i t h i u m . Cette alcalinisation se fera d'ajouter les autres constituants;
sous le c o n t r ô l e d ' u n indicateur d o n t le virage (chan-
- ajouter ensuite le glycérol et l'eau distillée;
gement d e couleur) permet de s'arrêter au p H désiré.
- faire une solution saturée de potasse dans u n
Utilisation des indicateurs récipient séparé en chauffant; laisser tiédir;
- ajouter la solution d ' a l u n à l ' h é m a t o x y l i n e ;
Les indicateurs sont des colorants qui changent
- ajouter l ' a c i d e acétique glacial en dernier lieu.
de couleur en f o n c t i o n d u p H et q u i permettent donc
d'apprécier celui-ci. Le b l e u de b r o m o t h y m o l est parti- En faire une g r a n d e q u a n t i t é et placer dans des b o u -
culièrement adapté pour la détermination du p H neu- teilles en verre clair, bouchées à l'ouate et laisser
tre. m û r i r 3 mois à la l u m i è r e d u j o u r ("gentle sunlight").
232
Protozoaires d u sang e t des tissus Chapitre 19
® RÉSULTAT HCI IN
• RÉSULTAT • APPLICATIONS
Les sites contenant de l ' A D N sont colorés en Recherche de Trypanosoma gambiense, Trypa-
Le t u b e est placé dans une rigole creusée sur un On a proposé d'examiner en fluorescence une goutte de sang du patient sus-
support transparent q u i prend place sur la p l a t i n e du pect, simplement additionnée d'acridine orange ou d'un autre colorant fluo-
microscope. A l'aide d ' u n objectif X I 0 , o n peut repé- rescent, la benzothiocarboxypurine. Après mélange avec le colorant, le sang
234
Protozoaires du sang et des tissus Chapitre .19
est étalé sous un couvre-objet. L'examen peut être fait après deux minutes. Pour le sang de rat (PSG 6:4)
La lecture est rapide à l'objectif spécial X60 appelé "Makier fluorescence pH à 20°C: 7,95 à 8,05 (acidifier si nécessaire avec quelques
objective", dont le principe est semblable à celui de Becton-Dickinson. gouttes d'HCI 1 N);
235
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET LA RECHERCHE
Variante Lumsden La " c l a r i f i c a t i o n " peut être suivie par une centri-
("mini Anion Exchange Centrifugation f u g a t i o n d u sang hémolysé avec examen du s é d i m e n t
236
Protozoaires du sang et des tissus Chapitre 19
Ce " k i t " est fabriqué au laboratoire de Protozoo- Délai autorisé de 2 à 4 semaines après inocula-
logie de l'Institut de M é d e c i n e tropicale, Nationales- tion sur le terrain.
traat 155, B-2000 A n t w e r p e n , Belgique. Examen pour recherche de trypanosomes et
subinoculation s u r T o b i e (agar-sang).
• MILIEU
15 ml de m i l i e u G L S H - D C A * additionnés du • Applications
• MATÉRIEL Principe
- Flacons scellés de type p é n i c i l l i n e de 50 ml. Ils L'isolement in vitro de R falciparum à partir d ' u n
contiennent 15 ml de G L S H - D C A stérilisé; sujet parasité et sa culture c o n t i n u e reposent j u s q u ' à
- seringues à usage unique et aiguilles G 20; présent sur la présence, dans le m i l i e u de culture, de
- flacons scellés de type p é n i c i l l i n e de 10 ml con- globules rouges humains dans lesquels a lieu la schi-
tenant l'anticoagulant; zogonie. Cette culture c o m p o r t e plusieurs exigences
qui en rendent l'entretien laborieux: nécessité de
- la trousse c o m p r e n d les seringues et aiguilles
renouveler le m i l i e u tous les jours, ajout régulier de
p o u r la prise de sang, du parafilm et les deux
globules rouges compatibles, nécessité d ' u n e atmos-
types de flacons à p é n i c i l l i n e scellés contenant,
phère enrichie en C02 et teneur obligatoire de 10
les uns, le m i l i e u de culture prêt à l'ensemence-
p.100 de sérum h u m a i n .
m e n t et les autres, l'anticoagulant.
fois son volume de RPMI stock; La cavité péritonéale de la souris est ouverte stérilement et
rincée avec du milieu stock;
recommencer trois fois ce lavage des globules;
diluer le dernier culot de manière à obtenir un hématocrite de le liquide retiré est centrifugé à 2000 tours/min. pendant 5
50 p.100; conditionner en tubes de 2 ml; minutes; le lavage des cellules du culot est répété trois fois;
conserver à +4°C jusqu'au jour de l'utilisation (maximum 3 le dernier culot est remis en suspension dans 10 ml de milieu
semaines). de culture; cela suffit à faire deux boîtes Falcon (5 ml de
milieu de culture par boite).
* * A C D (Acide-Citrate-Dextrose)
Citrate trisodique 22,0 g * * M é l a n g e de gaz
Acide citrique 8,0 g N2 96 p.100
Dextrose 24,5 g 02 1 p.100
Eau distillée 1,0 I C02 3 p.100
• PRÉPARATION DE LA SUSPENSION GLOBULAIRE LAVÉE Ce mélange est introduit dans les boîtes de culture à l'aide
(AU MOMENT DE L'EMPLOI) d'une pipette pasteur stérile; le gaz provenant de la bonbonne
Aspirer le plasma et placer le culot dans un tube à centrifuger est humidifié par barbotage dans l'eau et passe par un filtre
conique; stérilisant.
ajouter le milieu de lavage (5 fois le volume du culot globu-
• ENTRETIEN DE LA CULTURE
laire);
centrifuger à 2.000 tours/min. pendant 5 minutes; O n distingue repiquage (dilution des globules
recommencer trois fois le lavage; parasités avec des globules neufs pour partir d ' u n e
parasitémie de 1 p.100) et simple renouvellement d u
après la troisième centrifugation, ramener l'hématocrite à 50
milieu.
p.100 (un vol. culot globules + un vol. milieu de culture).
Repiquage
Procédure
- Sortir les boîtes de culture de l'étuve et transférer,
• DÉMARRAGE DE LA CULTURE à l'aide d ' u n e pipette en verre stérile, la suspen-
La culture peut se faire à partir de sang parasité sion de culture dans un tube à centrifuger c o n i -
o u de produits provenant de la cryoconservation que;
(ampoule de sang ou de culture). - centrifuger à 2 0 0 0 tours/min. pendant 5 minutes;
Le sang d u patient est prélevé sur anticoagulant - é l i m i n e r le liquide surnageant, prélever une
( l ' A C D est le m e i l l e u r mais l'EDTA convient aussi); goutte d u culot pour en faire un frottis; coloration
l ' a m p o u l e de cryoconservation est décongélée. au Giemsa et numération parasitaire;
- Placer dans un tube stérile à f o n d conique; - ajouter 2,5 ml de m i l i e u de culture et placer à
- centrifuger à 2 0 0 0 tours/min. pendant 5 minutes, l'étuve en attendant le résultat de l'examen d u
é l i m i n e r le surnageant et le remplacer par du frottis (détermination de la parasitémie). Cette
RPMI de lavage; répéter trois fois ce lavage s'il suspension servira à inoculer les nouveaux fla-
s'agit de sang de patient; si on part de cultures o u cons (inoculum).
239
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
Renouvellement du milieu
Le renouvellement d u m i l i e u de c u l t u r e se fait en
m ê m e temps q u e le repiquage (deux fois par semaine)
si la concentration des globules dans le m i l i e u (héma-
tocrite) est de 1 p . 1 0 0 .
Remarque
Des modifications de la méthode sont utilisées pour la production de gamé-
tocytes ou pour réaliser des clonages; ces techniques spécialisées sont
Figure 1 9-2
décrites dans des publications.
Quadrillage des cellules à numération des éléments cellulaires dans le LCR
1. Cellule de Fuchs-Rosenthal 3. Examen du liquide
2. Cellule de Nageotte céphalo-rachidien (LCR)
Cellule de Fuchs-Rosenthal
La c e l l u l e de Fuchs-Rosenthal c o m p o r t e 9 o u 16
grands carrés de 1 m m de côté, c h a c u n divisé en 16
petits carrés. L'épaisseur de la c e l l u l e est de 0,2 m m . Il
suffira d o n c de c o m p t e r les éléments présents dans 5
grands carrés p o u r obtenir le n o m b r e d'éléments p a r p l
(5 m m 2 x 0,2 m m = 1 pl) (figure 19-2).
240
E x a m e n d u liquide céphalo-rachidien
Chapitre 19
Rarement des parasites mobiles p e u v e n t être - chauffer le tube au bain-marie, j u s q u ' à une tem-
trouvés à frais, lors de la n u m é r a t i o n en cellules de pérature voisine de l ' é b u l l i t i o n : 8 0 à 90°C;
Nageotte o u de Fuchs-Rosenthal: trypanosomes (ils ne
- ajouter i m m é d i a t e m e n t 12 gouttes d ' u n e solution
restent m o b i l e s q u e p e n d a n t e n v i r o n 2 0 minutes), tro-
à 3 0 p. 1 0 0 d ' a c i d e trichloracétique;
phozoïtes amiboïdes de Naegleria (qu'il ne faudra pas
c o n f o n d r e avec des leucocytes, mobiles également par - placer le tube au repos p e n d a n t 5 minutes puis le
leurs pseudopodes). boucher et le retourner 2 o u 3 fois;
Ces parasites seront généralement recherchés - laisser reposer le tube en position rigoureuse-
dans les culots de centrifugation. . ment verticale pendant 5 heures.
C'est un test de f l o c u l a t i o n . Les protéines coagu- Pour un liquide normal, le précipité ne doit pas dépasser la deuxième gra-
lent sous l'effet c o m b i n é de la chaleur et d u m i l i e u duation.
241
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
1er trait = 0,10 g par litre 1er trait = 0,20 g par litre Test négatif (taux de protéines n o r m a l dans le
LCR): la c o u l e u r du tube LCR est comprise entre celle
10e trait = 1,00 g par litre 5e trait = 1,00 g par litre
d u t é m o i n négatif et celle du standard ou i d e n t i q u e à
celle d u standard;
Dosage colorimétrique
("Dye Binding Protein Assay") test positif: c o u l e u r du tube LCR plus b l e u q u e le
standard;
• PRINCIPE
Remarque
Le c o l o r a n t (bleu de Comassie brillant) se lie aux
protéines. L'intensité de la c o l o r a t i o n du LCR addi- Si la couleur du témoin négatif et celle du standard sont les mêmes, recom-
tionné de c o l o r a n t sera d o n c proportionnelle à la mencer le test (tubes souillés, réactif ou standard détériorés).
quantité de protéines dans l ' é c h a n t i l l o n
3.4 D o s a g e des IgM non spécifiques
• PRODUITS NÉCESSAIRES
Bleu de Comassie brillant G 250 (Bio Rad Lab.) Cette recherche sera faite sur du LCR non d i l u é .
Solution standard contenant 32 mg de protéines par 100 ml
(Sigma Chem. Comp.) Test de précipitation en gel
Eau distillée
• TECHNIQUE D'OUCHTERLONY (PARAGRAPHE 5.6)
• MATÉRIEL
Sur une lame couverte d'agarose, o n creuse des
Tubes à essai de 6 mi et portoir ad hoc
Pipettes de 50 |il, 5 ml et 10 ml puits périphériques entourant un puits central. Dans le
Verrerie graduée puits central est placé le sérum a n t i - l g M h u m a i n pré-
paré à partir d ' u n e espèce a n i m a l e (porc, lapin...).
• MÉTHODE Dans les puits périphériques sont disposés les diffé-
- Si le LCR est trouble, d ' a b o r d le centrifuger et rents LCR à examiner.
utiliser le surnageat;
Après diffusion et en cas de f o r m a t i o n d ' u n c o m -
- dans trois tubes identiques placés côte à côte sur p l e x e antigène-anticorps, il y a a p p a r i t i o n dans la
le portoir, verser 5 0 pl du LCR à analyser; gélose d ' u n trait b l a n c laiteux p e r p e n d i c u l a i r e à la
- préparer e x t e m p o r a n é m e n t la d i l u t i o n du c o l o - ligne passant par le centre des deux puits.
rant: 1 vol. dans 4 v o l . d'eau distillée;
• TECHNIQUE D'IMMUNODIFFUSION RADIALE
Technique d'immunoprécipitation
en milieu liquide (néphélométrie)
242
Autres techniques d e mise e n é v i d e n c e d e parasites Chapitre 19
Test d'agglutination de particules de latex instructions liées à leur fonction de reconnaissance de l'anti-
(voir dosages d'anticorps sériques) gène et de production de l'anticorps spécifique, elles ne peu-
vent plus se multiplier. Parmi les innombrables lignées de ce
L'antigène consiste en une suspension aqueuse type de lymphocytes, chacune sécrète une immunoglobuline
de particules de polystyrène sensibilisées par des Ig spécifique (monoclonale) dirigée contre un seul site antigéni-
a n t i - l g M humaines. que (épitope).
Sur une carte plastifiée noire, une goutte de cet La fusion d'un lymphocyte avec une cellule tumorale produit
une cellule hybride dont la multiplication en culture devient
antigène est mise en présence d ' u n e goutte de LCR.
possible.
Après mélange p e n d a n t 2 minutes ( m o u v e m e n t rotatif),
il apparaît une agglutination si la réaction est positive. Etapes de la production
Ce test est c o m m e r c i a l i s é sous le n o m de Rapi Tex - Prélèvement de la rate d'un animal immunisé contre le
I g M ® par Behringwerke. parasite ou les épitopes cibles;
- fusion des cellules de myélome (cellules tumorales de la
Interprétation moelle osseuse: gène de prolifération) avec des lymphocy-
Dans le LCR n o r m a l , il n ' y a pas d ' I g M . Sa pré- tes (gène de synthèse d'une immunoglobuline utile) en pré-
sence de polyéthylèneglycol;
sence y est p a t h o l o g i q u e .
- clonage de cellules hybrides pour obtenir des "hybrido-
Remarque mes"; chaque clone qui se multiplie est analysé et on
regarde quelle est I' immunoglobuline fabriquée;
Dosage des IgM non spécifiques du sérum.
Les techniques sont les mêmes mais le sérum est analysé en dilutions. Pour - sélection des clones intéressants, fabriquant les anticorps
les techniques de précipitation en gélose, c'est la dernière dilution produi- monoclonaux recherchés;
sant un arc qui donnera le titre d'IgM. Chez le trypanosé, le taux d'IgM séri- - prolifération de ces clones en culture cellulaire ou dans le
ques est très élevé et la valeur normale peut être multipliée par quatre ou péritoine de souris et récupération de l'immunoglobuline
plus. recherchée dans le milieu ou le liquide péritonéal.
243
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
Remarque Toxoplasma:
Le test ELISA est exposé au paragraphe des techniques de recherche d'anti- mise en é v i d e n c e d'antigènes de tachyzoïtes.
corps.
• PRINCIPE "Dip-stick capture" pour P. falciparum :
• PROCÉDURE • PROCÉDURE
Elle c o m p o r t e s c h é m a t i q u e m e n t les étapes sui-
- 5 0 |il de sang à e x a m i n e r sont placés dans un
vantes: tube en p o l y p r o p y l è n e ; o n y ajoute 3 gouttes de
- sensibilisation du support par u n anticorps spéci- réactif l y t i q u e (environ 1 0 0 jx!) p o u r réaliser
f i q u e de l'Ag; l'hémolyse;
- i n c u b a t i o n avec le sérum o u plasma à tester:
- placer une goutte d u lysat de sang dans un
l ' A g soluble se lie au s u p p o r t s'il est présent;
godet, y t r e m p e r l'extrémité du b â t o n n e t réactif
lavage;
m a i n t e n u v e r t i c a l e m e n t et laisser imprégner 10
- i n c u b a t i o n avec le sérum de chèvre o u de lapin
minutes;
anti-Ag: l'antigène est recouvert d ' I g de l ' a n i m a l
choisi; lavage; - placer u n e goutte d u c o n j u g u é dans le godet et
- i n c u b a t i o n avec un c o n j u g u é e n z y m a t i q u e anti- laisser i m p r é g n e r le bâtonnet;
Ig de chèvre ou de lapin: marquage des Ig de
- ajouter la solution de lavage et la laisser impré-
l ' a n i m a l choisi;
gner le bâtonnet;
- i n c u b a t i o n avec le substrat; lavage;
- e x a m e n au p h o t o m è t r e p o u r q u a n t i f i c a t i o n ; en - lire le résultat en constatant la présence d ' u n
cas de lecture à l'oeil nu, le résultat sera seule- trait c o l o r é en rose apparu sur le bâtonnet.
m e n t qualitatif (positif o u négatif).
RÉFÉRENCES
• APPLICATIONS
244
Autres techniques d e mise e n é v i d e n c e d e parasites Chapitre 19
A la fin de ce cycle, o n obtient deux copies du considérées. Les anticorps se conservent b i e n à -2CPC.
fragment initial (s'il existe!). Le d e u x i è m e cycle, c o m - La conservation peut également être assurée par la
mençant par la séparation des deux brins de c h a c u n s i m p l e réfrigération à + 4 ° C si les surinfections m i c r o -
des deux copies fabriquera quatre brins c o m p l é m e n - biennes sont évitées par l ' a d d i t i o n de 1 p . 1 0 0 d ' a z i d e
taires, d ' o ù présence, à la fin de ce cycle, de quatre de s o d i u m .
copies d u fragment initial. C'est d o n c une progression Remarque
géométrique de raison 2.
La recherche d'anticorps peut aussi se faire dans le LCR.
Procédure
Sang séché
A u début, seront introduits dans un m i c r o t u b e
placé dans un bloc chauffant tous les éléments néces- • PAPIER FILTRE
saires à la réaction, en m i l i e u t a m p o n n é : l ' A D N d o n t il La quantité de sang prélevée au d o i g t o u au
faudrait a m p l i f i e r une séquence, un "stock" d ' a m o r c e s l o b u l e de l'oreille sera mesurée par remplissage d ' u n
des deux types, la polymérase (thermostable, prove- c a p i l l a i r e de contenance c o n n u e (entre 25 et 75 p.1).Ce
nant de bactéries vivant dans les eaux chaudes et p o u - capillaire sera immédiatement vidé par absorption
vant d o n c agir à des températures élevées) et les dans l'épaisseur d ' u n papier filtre ( W h a t m a n N°1). Le
composants nécessaires à l'élaboration des n u c l é o t i - séchage sera c o m p l e t .
des triphosphates.
Plusieurs prélèvements peuvent prendre place
Les variations de température se succèdent, con- sur un disque de 9 o u de 11 c m de diamètre. Les dis-
trôlées par ordinateur. ques chargés de sang seront, m ê m e après séchage,
Les cycles s'enchaînent de manière automati- séparés les uns des autres par une f e u i l l e de papier
que, aboutissant à une é n o r m e multiplication des q u e l c o n q u e ( c o u p o n de papier hygiénique, par e x e m -
molécules caractéristiques d u parasite recherché. ple) p o u r éviter le contact direct entre é c h a n t i l l o n s sur
les disques empilés (figure 19-4).
Le p r o d u i t d ' a m p l i f i c a t i o n est alors analysé par
électrophorèse et la séquence a m p l i f i é e apparaît sous La dessication sera c o m p l é t é e et m a i n t e n u e par
forme d'une bande après coloration au bromure la présence de cristaux de silicagel b l e u dans des
d ' é t h i d i u m ou après hybridation avec une sonde cor- sachets en polyéthylène scellés (fermés par un noeud)
respondant à cette séquence. Cette dernière m é t h o d e o ù seront enfermés les échantillons. A l'état sec, la
garantit q u e l ' a m p l i f i c a t i o n a bien été spécifique. conservation à + 4 ° C o u m ê m e à température a m b i a n t e
est assurée pour plusieurs semaines, il faut c e p e n d a n t
Le g a i n en sensibilité est spectaculaire.
éviter l'exposition des échantillons à u n e chaleur forte
Applications (soleil direct, effet de serre dans u n e voiture) car le
sang c u i t ne peut plus être élué.
Des séquences d ' A D N non codant, spécifiques
A u laboratoire, les taches de sang seront d é c o u -
de Trypanosoma brucei se sont avérées être d ' e x c e l -
pées et placées pendant 12 à 2 4 h dans un tube conte-
lentes cibles pour cette réaction.
nant une quantité mesurée de PBS. L'élution d u sang
est contrôlée par la d é c o l o r a t i o n c o m p l è t e de la tache
5. Diagnostic indirect et par la coloration rosée d u t a m p o n . La d i l u t i o n ainsi
par recherche d'anticorps o b t e n u e est calculée en divisant le v o l u m e de sang
prélevé (dont la m o i t i é e n v i r o n est d u plasma) par le
v o l u m e de solution t a m p o n placée dans le tube. Par
5.1 Prélèvements et dilutions exemple, une tache c o n t e n a n t 5 0 pl de sang (dont 25
pl de plasma) mise à éluer dans 2 5 0 p.l de PBS corres-
Sérum p o n d à une d i l u t i o n de 1/10 d u sérum.
Le sérum est obtenu par décantation, après coa-
• SUPPORTS ALTERNATIFS
gulation d u sang et rétraction du caillot. Les dilutions
pour u n e titration des anticorps s'effectuent en eau R e c o m m a n d é par le C D C Atlanta: papier filtre
physiologique tamponnée ("phosphate buffered " R O P A C O " n° 1 0 2 3 - 0 3 8 " , c h e z James River Roches-
saline", PBS). ter, 3 4 0 M i l l Street, Rochester, M i c h i g a n 6 8 0 6 3 USA.
Les échantillons de sérum sont conservés au D é c o u p e r des bandelettes de 7,5 x 2,5 c m sur
congélateur, la température d é p e n d a n t des molécules lesquelles o n dessine deux cercles de 12 m m de dia-
246
Diagnostic indirect par recherche d'anticorps Chapitre 19
5.2 Réactions d'agglutination directe Les cartes rigides sont lisses et de couleur blan-
che. Sur la suface sont dessinés 10 cercles ("spots") q u i
Test CATT ("Card Agglutination identifient dix zones de réaction à l'intérieur desquel-
Trypanosomiasis Test") les seront déposées les gouttes d'antigène et de sang o u
de sérum.
pour les trypanosomiases africaines
Le matériel et les réactifs peuvent être obtenus au
• PRINCIPE
laboratoire de Sérologie de l'Institut de M é d e c i n e Tro-
En présence d'anticorps, les trypanosomes fixés picale, Nationalestraat 155, B - 2 0 0 0 A n t w e r p e n , Belgi-
et colorés au bleu de Comassie sont agglutinés et for- que.
247
Chapitre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
Sérum
• PROCÉDURE
- Déposer 1 goutte (environ 45 pl) du réactif CATT
(antigène reconstitué dans du tampon) dans cha-
que cercle de la carte (figure 19-5);
- ajouter ensuite, soit une goutte de sang, soit 5 pl
de sérum ou de plasma non dilué, soit 25 pl des
dilutions successives, soit une goutte des sérums
de contrôle;
- à l'aide d'une tige d'agitation étaler le mélange
jusqu'à environ 1 mm du bord du cercle;
- agiter la carte pendant 5 minutes sur un agitateur
rotatif; pour éviter un séchage des "spots", placer
un couvercle sur l'agitateur et mettre un tampon
d'ouate humide sous ce couvercle.
Remorque
• LECTURE ET INTERPRÉTATION
Réaction d'agglutination:
III existe aussi un test d'agglutination directe de promastigotes de
Leishmania, réalisé en plaque à microtitration (figure 19-6). promastigotes de Leishmania
en plaque à microtitration
5.3 Agglutination de particules inertes Les huit sérums examinés (S1 à S8) sont
("Latex agglutination test", LAT) dilués, dans les rangées horizontales, de
1/20 à 1/20480. Les titres obtenus sont
Principe indiqués à droite de la plaque. Le "bou-
ton" arrondi apparaissant au fond du
Des particules de latex (généralement polysty-
godet indique une réaction négative.
rène carboxylé), de taille microscopique (diamètre
(D. Le Ray, D. Jacquet, laboratoire de
inférieur à 1pm), ont leur surface recouverte d'une Protozoologie, Anvers)
couche de protéines antigéniques purifiées apparte-
nant au parasite considéré. Ces particules sensibilisées
sont mises en contact, sur une carte plastifiée sombre,
avec le sérum dans lequel on recherche des anticorps. 5.4 Hémagglutination passive
Les liaisons antigène-anticorps provoquent une agguti-
Aussi appelée hémagglutination indirecte (HAI).
nation des particules. La suspension d'aspect laiteux
homogène devient particulaire. O n voit les agglutinats
Principe
à l'oeil nu.
Dans ce cas, ce sont des globules rouges de
Réactifs et matériel mouton qui servent de support à un antigène. Ils subis-
Suspension de particules de latex sensibilisées sent "passivement" l'agglutination.
avec un antigène soluble (ou une mixture d'antigènes) Ce phénomène n'a aucun rapport avec l'aggluti-
de parasite nation directe des globules rouges humains (groupes
Solutions tampons pour la dilution de la suspen- sanguins A B O ) par des anticorps complets, bivalents,
sion d'antigène et pour la dilution des sérums spécifiques ni avec l'hémagglutination indirecte (réac-
tion de Coombs pour la recherche d'anticorps incom-
Carte plastifiée avec cercles dessinés, de couleur plets).
sombre.
249
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
O n place dans les cupules, successivement, une Les toxoplasmes formolés de la suspension peuvent être remplacés par des
quantité d'antigène (suspension de globules rouges globules rouges de mouton sensibilisés par l'antigène toxoplasmique. Ces
sensibilisés) et une quantité de la d i l u t i o n du sérum du globules rouges sédimentent en cas de non fixation sur la paroi.
patient;
5.6 Précipitation en gel (PEG)
i n c u b a t i o n à 3 7 ° C pendant 3 0 minutes à une
heure. Immuno-diffusion
(méthode d'Ouchterlony)
Lecture
• PRINCIPE
Si les globules rouges ne sont pas agglutinés, ils
sédimentent au f o n d du godet sous f o r m e d ' u n c u l o t Dans une c o u c h e de gélose (agar noble o u aga-
arrondi et c o m p a c t (le " b o u t o n " ) . En cas d'agglutina- rose) recouvrant u n e lame porte-objet, deux godets
tion, la sédimentation se fait par paquets, sous f o r m e sont creusés à l ' e m p o r t e - p i è c e à q u e l q u e distance l ' u n
d ' u n précipité granuleux à bords irréguliers, ayant de l'autre. Dans l ' u n de ces godets, on placera la solu-
l'aspect d ' u n e m e m b r a n e friable. tion de protéines antigéniques, dans l'autre le sérum
où l ' o n recherche les anticorps.
Applications
Les deux liquides diffusent, à partir de leur ori-
Trypanosomiases africaines et a m é r i c a i n e (Cello-
gine respective, dans le support inerte que constitue la
gnost®, Behringwerke); infections par piasmodiums;
gélose c o n c e n t r i q u e m e n t par rapport aux godets. Les
amibiase.
cercles de diffusion v o n t finir par se toucher. A u p o i n t
de rencontre, si le sérum c o n t i e n t des anticorps spéci-
5.5 Variante d e réaction d'agglutination:
fiques de l'antigène, se f o r m e n t des i m m u n s - c o m p l e -
"immunosorbent agglutination assay" xes insolubles dans la gélose et qui précipitent sur
(ISAGA) place. Ce p h é n o m è n e est visible sous la f o r m e d ' u n
Test utilisé p o u r la recherche des IgM spécifiques trait blanc laiteux, appelé "arc de précipitation", c o n -
dans la toxoplasmose. trastant avec le f o n d transparent de la gélose. Cet arc
est p e r p e n d i c u l a i r e à la ligne q u i passe par le centre
Principe des deux godets et révèle la présence des anticorps
spécifiques: la réaction est positive. L'absence d'arc
Cette méthode permet à une suspension de t o x o -
constitue une réaction négative (figure 19-7).
plasmes formolés de sédimenter dans une c u p u l e à
f o n d arrondi et de former un " b o u t o n " . Si la paroi de la La rencontre de la s o l u t i o n ("soupe") antigéni-
cupule expose des I g M anti-toxoplasmiques, les para- que, souvent constituée chez les protozoaires d ' u n
sites de la suspension sont captés et ne sédimentent mélange de protéines antigéniques (épitopes), et d ' u n
pas. sérum contenant plusieurs anticorps reconnaissant ces
Les I g M éventuellement exposées sur la paroi antigènes produira plusieurs arcs (systèmes précipi-
p r o v i e n n e n t du sérum du patient et o n t été captées par tants) situés parallèlement les uns aux autres.
les a n t i - l g M de la paroi sensibilisée de la c u p u l e . • PRÉPARATION DES LAMES
Procédure Des lames recouvertes de gel d'agarose à 1,5
La séquence des m a n i p u l a t i o n s est la suivante: p . 1 0 0 (poids/volume) dans du t a m p o n TRIS à p H 8,0
sont préparées en v u e de la réaction:
- sensibilisation du support (paroi de la cupule)
Tampon pour agarose
par des a n t i - l g M humaines (lapin, chèvre...);
NaCI 0,15 M
- i n c u b a t i o n en présence du sérum du patient: les
Tris* 0,01 M
IgM éventuelles adhèrent sur la paroi;
EDTA 0,005 M
- a d d i t i o n de la suspension de toxoplasmes entiers
NaN 3 0,02 p.100
formolés. * Tampon Tris(hydroxyméthyl) amino-méthane 0,05 M (pH
Ils adhèrent à la paroi si les I g M spécifiques sont 7,2 à 9,0)
présents; ils sédimentent sous f o r m e de b o u t o n au f o n d Tris 12,11g
de la c u p u l e si les toxoplasmes sont restés libres dans Eau distillée 1,0 I
la suspension. HCI 0,1 N ajuster la quantité en fonction du pH désiré
250
Diagnostic indirect par recherche d'anticorps Chapitre 19
- diffusion (24 à 36 heures) à 4 °C pour les lames On pourra, pour une analyse plus fine, utiliser
de taille ordinaire (porte-objet). l'immuno-électrophorèse dans laquelle le temps de dif-
- lavage en solution citratée (citrate trisodique à 5 fusion dans le gel est précédé d'une dissociation du
p. 100 dans l'eau distillée) pendant 3 à 15 heures mélange d'antigènes par électrophorèse. Dans ce but,
dans le but de redissoudre les floculations aspé- la lame garnie d'agarose est reliée par des bandelettes
cifiques provoquées par le contact éventuel de de papier filtre mouillé de tampon avec les cuvettes de
substance C (cellules parasitaires détruites) avec tampon où se trouvent les électrodes. Sous l'effet d'un
la protéine C réactive du sérum (protéine de champ électrique, les protéines constitutives migrent
l'inflammation aiguë); dans le gel suivant l'axe du courant électrique. Le sens
et la vitesse de déplacement sera fonction de la charge
- lavage en eau physiologique tamponnée dont la
électrique et de la taille des molécules.
formule est la suivante:
NaCI 9,0 g Les fractions antigéniques séparées diffusent
NaN 3 1,0 g
alors vers le sérum étudié (antisérum), placé secondai-
H2O distillée 900,0 ml
rement dans une rainure longitudinale découpée dans
Tampon barbital pH 8,2* 100,0 ml
le gel. La réaction des différentes fractions antigéniques
ajuster à pH 7,5-8,0 à l'aide d'une solution de KH2PO4 à avec les anticorps correspondants entraînera la forma-
8,08 g par litre d'eau distillée; tion d'une succession d'arcs de précipitation spécifi-
*Formule du tampon barbital à pH 8,2: ques (figure 19-7).
Tampon barbital 0,1 M** 76,9 ml
HCI 0,1 N 23,1 ml Après l'électrophorèse, les étapes de la réaction
Eau distillée 1000 ml sont superposables à celles de la réaction de précipita-
tion. Les gels pour IEP contiennent 1,5 à 2 p.100 d'aga-
** Tampon barbital (véronal) 0,1 M ( pH 6,8 à 9,4): rose pour résister à l'échauffement produit par
Diéthyl barbiturate Na 20,6 g l'électrophorèse.
Eau distillée 1000 ml
• APPLICATIONS
- séchage (recouvrir le gel d'une feuille de papier T. cruzi; Leishmania; cette technique permet
filtre Whatman n° 1, pour déminéraliser le gel l'identification d'arcs spécifiques.
pendant sa dessication);
- coloration au noir amido: RÉFÉRENCES
Sol. A
acide acétique 60,0 ml GRABAR P et WILLIAMS CA. (1953) Méthode permet-
eau distillée 1000,0 ml tant l'étude conjuguée des propriétés électrophoréti-
Sol. B ques et immunochimiques d'un mélange de protéines,
acétate de Na 13,61 ml Application au sérum humain, Biochimie, Biophysique
eau distillée 1000,0 ml Acta, 10,193-194.
251
Chap.itre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
• ANTIGÈNES UTILISÉS
• RÉACTIFS
Prélèvements à examiner
Procédure
252
Diagnostic indirect par recherche d'anticorps Chapitre 19
Figure 19-9
Lecture et interprétation
Le manque de standardisation des réactifs et des La quantité d'enzyme qui sera retenue sur la
manipulations intervenant dans la réalisation du test paroi est donc proportionnelle à la quantité d'anticorps
empêche souvent l'uniformisation des renseignements (Ig spécifiques de l'antigène) dans le sérum.
fournis par différents laboratoires (les titres considérés Un substrat incolore, spécifique de l'enzyme, est
comme spécifiques peuvent être différents). ajouté dans chaque cupule. La réaction enzymatique
produit un changement de couleur du substrat, propor-
Applications tionnel à la quantité d'enzyme présente dans la cupule
Amibiase; trypanosomiases humaines*; toxoplas- et donc à celle d'anticorps présente dans le sérum. La
mose; infections par Plasmodium. lecture peut se faire au spectrophotomètre et est donc
quantitative (malgré l'emploi d'une dilution unique) et
* Réactif antigénique gratuitement disponible sur
objective.
demande au laboratoire de Sérologie de l'Institut de
Médecine tropicale, Nationalestraat 155, B-2000 L'absorption de la lumière par la paroi colorée
Antwerpen, Belgique. de la cupule est mesurée par comparaison avec une
cupule témoin et exprimée en valeur d'absorbance.
5.8 Test ELISA
La réaction comprend donc, schématiquement,
("Enzyme-linked Immunosorbent Assay") les étapes suivantes:
253
Chapitre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
Na 2 HP0 4 . 2 H 2 0 34,35 g
Principe
NaH 2 P0 4 . H 2 0 7,875 g
H20 distillée 1,0 1 La paroi d'une cupule est sensibilisée par un
Pour l'emploi: anticorps anti IgM humaines préparé chez la chèvre
ou le lapin. L'incubation, dans cette cupule, du sérum
PBS stock 40,0 ml à examiner produira la fixation sur la paroi des IgM
NaCI 8,5 g
éventuellement présents. L'antigène toxoplasmique
Tween 20 0,5 ml
ajouté ensuite se fixera à son tour sur la paroi si des
H20 distillée 1,0 1
IgM du sérum du patient le reconnaissent. Il faudra
• MATÉRIEL alors révéler ces "captures" successives par un conju-
gué enzymatique anti-toxoplasme.
Plaques à microtitration; pissette ou arrosoir
pour les lavages intermédiaires; spectrophotomètre: Procédure
pour la lecture automatisée, il est nécessaire d'utiliser
des cupules à fond plat car le rayon lumineux du pho- La séquence des manipulations sera schémati-
tomètre est vertical et la cellule de mesure se trouve quement la suivante, les différentes étapes étant sépa-
sous la plaque. rées par des lavages en PBS:
Cryoconservarion Chapitre 19
Utilisation
• PRINCIPE
255
Chapitre 19 T E C H N I Q U E S UTILISÉES P O U R LE D I A G N O S T I C ET L A RECHERCHE
RPMI stock sera répété trois fois; le dernier culot de - centrifuger à 2.000 tours/min. pendant 5 minu-
globules lavés sera mélangé au mélange cryoprotec- tes;
teur**. - enlever le surnageat et ajouter goutte à goutte,
Pour les cultures, on les choisira d'environ 5 en mélangeant soigneusement, 10 ml de solu-
p.100 de parasitémie avec une forte proportion de for- tion C par ml de sang décongelé;
mes en anneau. Les grands trophozoïtes et les schizon- - centrifuger à 2.000 t/m pendant 5 minutes;
tes sont détruits par la congélation; centrifuger la
- enlever le surnageant, resuspendre le culot de
culture à 2.000 tours/min. pendant 5 minutes, éliminer
globules rouges dans d u milieu RPMI complet
le surnageant.
(voir culture de plasmodiums, paragraphe 2.8).
Dans les deux cas, ajouter au culot de globules
Démarrer la culture dans les conditions prescri-
un volume équivalent du mélange cryoprotecteur**,
tes (première culture avec des cellules péritonéales de
goutte à goutte et à température ambiante afin de per-
souris); ajouter des globules rouges frais si la valeur
mettre la pénétration du glycérol dans les cellules; la
hématocrite est trop basse (il faut obtenir un hémato-
suspension finale de globules rouges parasités doit
crite de 5 p.100).
avoir un hématocrite de 50 p.100.
- ajouter goutte à goutte, en mélangeant soigneu- - placer les ampoules, maintenues verticalement
sement, 10 ml de solution B par ml de sang sur un portoir, au fond d ' u n congélateur à -35°C
décongelé; pendant 30 minutes;
- placer les ampoules dans un congélateur à -75/
80°C ou sur la neige carbonique pendant 30
minutes;
- les transférer sans tarder dans l'azote liquide.
Mélange cryoprotecteur
Diméthyl sulfoxide (DMSO) 20 ml
PSG 5:5* 100 ml
*Le PSG est décrit plus haut (concentration des parasites san-
guicoles par filtration).
Procédure
- Mélanger la suspension de parasites avec le
mélange cryoprotecteur à température ambiante:
Culture de protozoaires (3 jours) 1 ml
Mélange cryoprotecteur 0,5 ml
- répartir en ampoules de 1 ml;
- procéder ensuite au refroidissement progressif
jusqu'à -70° (la technique décrite pour les trypa-
nosomes au paragraphe précédent peut être utili-
sée);
- transférer immédiatement dans l'azote liquide.
Lutte contre les arthropodes
vecteurs de protozoaires parasites
1. Concepts généraux d u
contrôle des vecteurs
1.1 Lutre chimique
1.2 l.uife biologique
au contact de l'air. Leur prix et leur rareté ont encou- 1.3 Méthodes génériques
1. Concepts généraux
1.4 Lutte; mécanique et :
ragé la recherche de succédanés: les pyréthrinoïdes.
du contrôle des vecteurs écologique
• PYRÉTHRINOÏDES SYNTHÉTIQUES 1.5 Répulsifs
2. Lutte contre les anophèles
1.1 Lutte chimique Ces produits sont analogues au pyrèthre mais
2.1 Pulvériserions intror
produits par synthèse chimique. La grande différence domiciliaires
Inventaire avec le pyrèthre réside dans la stabilité de ces molécu- 2.2 : Traitement spatial intra-
les qui restent actives sur un support pendant des domiciliaire
Les substances insecticides peuvent être produi-
périodes prolongées. 2.3 Traitement spatia,' exté-
tes par synthèse chimique ou extraites de végétaux ou
rieur
de bactéries. La perméthrine (Permas®) est utilisée en pulvéri- 2.4 Mesures anrilarvalres
sation rémanente. 2.5 Diminution du contact
Elles peuvent agir sur les arthropodes adultes
(adulticides) ou sur les stades larvaires (larvicides). La deltaméthrine (K-Othrine®, Decis®) est trois homme-insecte
2.6 Moustiquaires impré-
Le choix d'un insecticide est guidé, outre son fois plus active que le pyrèthre et plus stable à la
gnées d'insecticides
activité sur l'insecte cible, par sa toxicité pour les ver- lumière (effet prolongé). Plus toxique pour les animaux
3. Lutte contre les glossines
tébrés (y compris l'homme), la durée de son efficacité et l'homme que la perméthrine, elle est cependant uti-
3.1 Insecticides
(rémanence), son effet polluant, son coût, son mode lisée au dixième de la dose de cette dernière. Elle est
3.2 Lâcher de mâles stéri-
d'utilisation (par contact, étalés sur une paroi; effet spa- utilisée pour l'imprégnation dés moustiquaires ou pour les
tial, répandus dans l'atmosphère). des pulvérisations intra-domiciliaires. 3.3 Etablissement de bar-
rières chimiques et
La resméthrine (Pinosect®) est rapidement
• HUILES MINÉRALES mécaniques
décomposée au contact de l'air. Elle est utilisée en pul-
3.4 Utilisation de pièges
Etalées en nappe fine à la surface de l'eau, elles vérisations spatiales contre les phlébotomes.
3.5 Régulateurs de crois-
empêchent les larves de Culicidae qui se développent
La lambdacyalothrine est active contre les mous- sance :
en milieu aquatique, de venir respirer à la surface du
tiques adultes et est utilisée pour l'imprégnation des 3.6 Phéromones sexuelles
gîte. L'effet polluant est un inconvénient sérieux.
moustiquaires. 3.7 Groupe de l'ivermec-
• PYRÉTHRINES rine
La cyfluthrine, la cyperméthrine, l'etofenprox 4. Lutte contre les phléboto-
Ce sont des molécules d'origine végétale conte- (Trebon®) et l'alphaméthrine sont en cours d'évalua- mes
nues dans le pyrèthre, extrait de Chrysanthemum cina- tion contre les moustiques adultes. 4.1 Utilisation des insectici-
riaefolium. Leur effet adulticide immédiat ("knock des
down") et sans action prolongée (pas de rémanence) L'esbiothrine existe en bombes insecticides, pla- 4.2 Modifications de l'envi-
est mis à profit pour les captures résiduelles, dont le quettes et spirales pour fumigation. ronnement
but est de récupérer, le matin dans les maisons, les 4.3 Mise en place de bar-
• ORGANOCHLORÉS
moustiques qui se sont nourris la nuit sur les habitants rières naturelles
Le dichlorodiphényl-trichloro-éthane ou D D T a 4.4 Protection individuelle'
(épidémiologie du paludisme). Elles sont utilisées en
pulvérisations spatiales dans des espaces confinés été le premier insecticide découvert (1940). Il est :
5., Lutte conrre les réduvidés
(bombe insecticide ou pompe à main du type "flytox"), caractérisé par sa stabilité qui lui permet de rester actif 5.1 Utilisation des insectici-
sur les supports pendant plus de 6 mois (rémanence des
en association avec le butoxyde de piperonyle avec
prolongée), sa faible toxicité et son prix modique. Très 5.2 Réduction du contact
lequel elles entrent en synergie.
homme - vecteur
peu soluble dans l'eau, il est critiqué en écologie pour
Les extraits de pyrèthre, mis en solution à 0,04 p. 5.3 Réduction des popula-
sa très lente dégradation qui lui permet de s'accumuler
tions de réduves
100 dans un solvant organique (huile, kérosène), sont dans les chaînes alimentaires (légumes, viande). Il pos-
peu toxiques pour l'homme et sont rapidement détruits sède un léger effet répulsif sur les moustiques.
Bibliographie
259
Chapitre 20 LUTTE C O N T R E LES A R T H R O P O D E S V E C T E U R S DE P R O T O Z O A I R E S PARASITES
Le dichlorvos (DDVP) est très volatil et agit à Dans les concentrés émulsionnables, l'insecti-
l'état gazeux (effet spatial) contre les insectes adultes. c i d e est en solution dans un solvant organique a d d i -
Dans les plaquettes Vapona®, il est incorporé dans u n e t i o n n é d ' u n agent tensio-actif. D i l u é dans l'eau, il
résine de p o l y c h l o r o v i n y l . p r o d u i t une é m u l s i o n (aspect laiteux) q u i d o i t rester
260
Concepts généraux du contrôle des vecteurs
Certains parasites pathogènes pour les inverté- La stérilisation au laboratoire d'insectes mâles
brés (protozoaires, nématodes ou champignons) peu- (anophèles, glossines) par irradiation est suivie du lâcher
vent raccourcir considérablement la vie des insectes des mâles stériles dans un biotope naturel. La copula-
adultes. Leur utilisation est difficile: il faut créer une tion ne se faisant qu'une seule fois dans la vie d'une
261
L U T T E C O N T R E LES A R T H R O P O D E S V E C T E U R S DE P R O T O Z O A I R E S PARASITES
262
Lutte contre les glossines
Tableau 20-1
Les moustiquaires seront immergées dans le bain Il est essayé depuis une dizaine d'année en Afri-
d'insecticide puis essorées à la main et mises à sécher que de l'Ouest. Les résultats sont inégaux d'après les
horizontalement sur le matelas, la paillasse ou une espèces et la méthode est laborieuse et très coûteuse.
claie. Le séchage au soleil doit être proscrit. Le mani- Il a donné lieu à des essais bien contrôlés.
pulateur portera obligatoirement des gants pour éviter Cependant, il ne se plie à aucune recette standard et
le contact avec l'insecticide. reste un défi car la production commerciale relève de
la science fiction et le lâcher de mâles stérilisés par
La concentration finale est de 500 mg/m^ pour la irradiation dans un biotope exige des études entomolo-
perméthrine et de 25 mg/m^ pour les deux autres pro- giques longitudinales et augmente transitoirement la
duits. population vectrice. En effet, les mâles aussi bien que
263
L U T T E C O N T R E LES A R T H R O P O D E S V E C T E U R S DE P R O T O Z O A I R E S PARASITES
les femelles piquent et sont aptes à transmettre les sur les écrans doivent être intoxiquées en moins de 10
trypanosomes. secondes.
264
Lutte contre les réduvidés Chapitre 20
en Inde quelques cas de résistance au DDT, à la diel- 5. Lutte contre les réduvidés
drine et au diazinon.
265
Chapitre 20 L U T T E C O N T R E LES A R T H R O P O D E S V E C T E U R S DE P R O T O Z O A I R E S PARASITES
de 2 c m de diamètre. Elles sont collées contre une La maladie de Chagas est t y p i q u e m e n t une
paroi, face trouée contre le mur. Le contrôle de leur maladie d u sous-développement et de la pauvreté. En
contenu se fait, à intervalles réguliers, pendant 1 à 6 effet, une amélioration des habitations supprimerait les
mois. réduves domestiques.
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266
Index
267
Ciliophora (embranchement des-) 38 Trichomonas vaginalis 78 E
Cils 26 Trypanosoma cruzi 98
East Coast Fever 207
Cinétosome 25 Trypanosoma gambiense 115
Eflornithine 116
Circumsporozoïtique (protéine-) 160, 166,174 Cyclines 68, 170, 171
Eimeriida (ordre des-) 37, 137
Cladistique (méthode- et taxinomie) 34 Cyclospora 185
Clarification par hémolyse (test de -) 113, 236 Eimeriidae (famille des-) distinction des genres,
Cytochromes 88
Classe (nomenclature) 36 synthèse 189
Cytokines 127, 160, 161
Classification Cytoplasme 22, 23, 24, 33, 43 ELISA
critères 33 dans l'amibiase 53
Cytosol 23
méthodes 34 dans la cryptosporidiose 184
Cytosquelette 25, 87
Clonalité 34 dans la maladie de Chagas 99
Cytostome 22, 67
Clone 35 dans la maladie du sommeil 112
Clou de Biskra 132 dans la pneumocystose 217
Coccidies D dans la toxoplasmose 196
caractères distinctifs des genres 180 Dapsone 168 dans le paludisme 166
de l'homme 182-185 dans les leishmanioses 128
Daraprim® 168
des animaux 181-182 technique 253
schéma du cycle évolutif 179, 180 Decis® 259, 263
ELISA "capture"
Collections de souches 35 DDT 259
dans l'amibiase 53
Coloration (techniques de-) Déhydroémétine 55 dans la giardiase 75
histologie 232-234 Deltaméthrine 259, 263 dans la toxoplasmose 195
matières fécales (Cryptosporidium) 224 Densité parasitaire (dans le paludisme) 163-164 dans la trypanosomiase 115
matières fécales (extemporanées) 51, 221-222
DFMO 116, 119 technique 244
matières fécales (permanentes) 51, 52, 223-
Diamond (milieu de-) 55, 226-228 titration d'IgM (technique) 254
224
Diarrhée 41, 46, 50, 67, 71, 74, 77, 79, 97, 182, titration d'IgM dans la toxoplasmose 196
ponction-biopsie 127
Embranchement (phylum) (nomenclature) 36
sang 231-232 183, 185, 212
Émétine 41, 55
Commensal 29 Diazinon 260
Encephalitozoon 209
Concentration (techniques de-) Dichlorvos 260
LCR 114, 241 cuniculi n 1
Dieldrine 260 hellem 211
matières fécales 51, 75, 184, 222
Dientamoeba fragilis 79 Endocytose 22
sang 98, 114-115, 164, 234-236
Congénitale (transmission- des protozoaires) Diflubenzuron 260 Endodyogenèse (reproduction par -) 26, 191
Babesia (tique) 205 Difluorométhyl-ornithine, voir DFMO Endolimax nana 62
maladie de Chagas 100 Dimilin® 260 Endosulfan 260
maladie du sommeil 116 Diminazène (aceturate de-) 116 Endotrypanum (sous-genre-) 101
paludisme 171
Diplomonadida (Ordre des-) 36, 71 Entamoeba
toxoplasmose 193 coli 41, 60-61
Dip-stick "capture"
Conjugaison (reproduction par-) 26 dispar 46, 59-60
Conservation dans le paludisme 165
non pathogène 46
des matières fécales 51, 225 technique 244
gingivalis 61
du sérum 246 Dipterex® 260
hartmanni 46, 60
Copro-anticorps 54 Direxiode® 55 histolytica 41
Corpuscule basai 25 Disporobastique 210, 211, 212 culture in vitro 226-228
Crithidia 85
Dobell (milieu de-) 55, 68, 79, 226 cycle minuta 42
Cryoconservation 35, 255-257
Dot blot immuno-assay cycle pathogène 42
Cryptosporidiose
dans la maladie de Chagas 99 porteurs de kystes
chez l'homme 182
voir aussi Western blot diagnostic 51-52
diagnostic 184-185
fréquence 56
pathologie 183 Doxycycline 168, 169, 170
virulence des souches 46-48
transmission 185 Drépanocytose 143
polecki 46, 61
Culture de Duffy (groupes sanguins- et Plasmodium) 142 Entamoebidas (famille des- ) 41
Balantidium coli 68
Duodénum (protozoaires du-) 74 Enterocytozoon 209
Entamœba histolytica 54-55
Dursban® 260 bieneusi 211
Giardia 75
Leishmania 128, 130 Duttonella (sous-genre-) 89, 104 Enteromonas hominis 79
Plasmodium falciparum 238 Dye-test 195 Enterotest® 75
protozoaires (généralités) 35 Dysenterie 41, 48, 67 Enzymeba test 47, 54
268
Index
Enzyme-linked immunosorbent assay, voir ELISA de coccidies 179 dans la maladie du sommeil 112
Éosine (coloration à I'-) 51, 221 de P. falciparum 157 dans le paludisme 166
Épimastigote 85, 86, 88, 91, 92, 96, 98, 107 de P. malariae 156 technique 249
Épitope 97, 99, 145,160,165,166,174,177,243, de P. ovale 155 Hématoxyline d'Ehrlich (coloration à I'-) 77, 232
244, 250 de P. vivax 153 Hématoxyline ferrique (coloration à I'-) 51, 223
Espèce (nomenclature) 36 de Plasmodium 139, 144, 145, 160, 176 Hémoflagellates 83, 91, 103
Espundia 133, 134 de Sarcocystis 200 Hémoglobine (et Plasmodium) 143
Euamoebida (ordre des-) 37, 59 de Theileria 207 Hémoglobinurie 161
Eucaryote 21 de Toxoplasma 191 Hémolyse
Exflagellation 139 Gamétocytocide 168
dans le paludisme 161
Genre (nomenclature) 36
dans les babésioses 205
Germanin® 116
F Hémosidérine 161
Ciardia intestinalis 72
Hémozoïne 143, 161
Famille (nomenclature) 36 culture in vitro 228
Herpetosoma (sous-genre-) 91
Fansidar® 169, 170, 171 réceptivité de l'hôte 76
Hétéroxène (parasite-) 29
Fansimef® 169, 171 réponse immune 74
Histolysaïne 47
Fasigyn® 55, 75, 78 zymodèmes 74
Histolytica (trophozoïte) 42
Faust (technique de-) 51, 222 Giardiase
Histomonas meleagridis 78
Fénitrothion 260 diagnostic 75
Historique
Fenthion 260 traitement 75
amibiase 41
Giemsa (coloration de-) 231
Feulgen (coloration de-) 233 leishmanioses 123
Globule rouge parasité
Fièvre maladie de Chagas 92
par Babesia 204
bilieuse hémoglobinurique 161, 162 par P. falciparum 158 maladie du sommeil 108
quarte 157 par P. malariae 156 paludisme 149
tierce bénigne 154, 156 par P. ovale 155 Toxoplasma gondii 189
tierce maligne 159 par P. vivax 153 trypanosomiases 83
Filtration (sur colonne de cellulose) par Plasmodium 144 Hôte
dans la trypanosomiase 115 par Theileria 207 réceptivité 31-32
technique 235-236 Glossine HPS-1 de Meyer (milieu-) 75
Fixation (techniques de-) 223, 225, 231 adaptation des trypanosomes à la - 89 Hypnozoïte 146
Fixation du complément comportement des trypanosomes chez la-107 de P. ovale 155
dans la maladie de Chagas 98 contact avec l'homme 117, 119 de P. vivax 153
dans les leishmanioses 128 espèces transmettrices 106, 109, 118
Flagelle 25, 87 lutte contre la-263-264
Flagellés 36 mâles stériles 263
IgA
Flagentyl® 55, 75 piégeage 264
dans l'amibiase 45, 49, 54
Flagyl® 55, 75, 78, 182 taux d'infection 107
dans la giardiase 74
voir aussi Métronidazole GLSH (milieu-) 237
dans la toxoplasmose 195
Flavoquine® 168 Glucantime® 129, 131
IgG
Formol (conservation des selles) 52, 225 Glucose-6-phosphate déshydrogénase 144, 152 dans l'amibiase 45, 49, 53
Formol-gélification (dans la leishmaniose) 129 Golgi (appareil de-) 23 dans la cryptosporidiose 184
Frenkelia sp 201 Goutte épaisse 231 dans la giardiase 74, 75
Frottis dans la maladie de Chagas 98
de matières fécales 223, 224 H dans la toxoplasmose 194, 195, 196
de sang 231 dans le paludisme 159, 161, 162
Hackett (indice de-) 174
Fuchs-Rosenthal (cellule de-) 240 IgM
Haemosporida (ordre des-) 37, 137 dans l'amibiase 45, 53
Furamide® 55
Furazolidone 75 Halfan® 168, 171 dans la maladie de Chagas 98
Furoate de diloxanide 55 Halofantrine 168, 169 dans la toxoplasmose 195, 196
Furoxone® 75 Hartmanella 64 dans le paludisme 161
HCH 260 IgM aspécifiques
Hémagglutination passive dosage 242
G dans l'amibiase 53 du LCR 112
Gamétocyte dans les leishmanioses 128 sériques 112
de Babesia 204 dans la maladie de Chagas 99 Immunodiffusion, voir Précipitation en gel
269
Index
270
Index
271
Index
272
Index
de coccidie 179, 180, 186, 191, 199, 201 et SIDA 194 Trypanozoon (sous-genre-) 89, 103
de Plasmodium 139, 145 infections latentes 194 Trypomastigote 85, 86, 88, 92, 93, 94, 96, 106,
de Theileria 207 prophylaxie 198 107
Stabilat 35 TPS avec hydrolysat de caséine (milieu-) 55 Tsé-tsé (mouche-) 103
Stercoraria 86 TPS-1 de Diamond (milieu-) 75 voir aussi Glossine
classification 91 Transfusion Tubuline 25, 75
Stibogluconate de sodium 129, 131 et maladie de Chagas 100, 101 Tumor necrosis factor, voir TNF
Strout (technique de-) 98 et paludisme 171 TYI-S-33 (milieu-) 55, 226
Sulfadiazine 196, 198 Transplacentaire
Sulfadoxine 168 transmission-de T. cruzi 100
Sulfadoxine-pyriméthamine 169 transmission- de Toxoplasma gondii 193
u
Sulfaméthoxazole 168, 182, 218 transmission- du paludisme 171 ulcère colique
Sulfamides 168 Triatoma 93 à Balantidium coli 67
Sulfones 168 Trichomonadida (ordre des-) 36, 71 à Entamoeba histolytica 48
Sumithion® 260 Trichomonas Ulcère du Chiclero 133
Suramine 116, 119 hominis 76 Urétrite 77
Symbiose 29 tenax 77 Urine 77, 78, 100, 161, 167, 192, 197, 212
Syndrome d'immunodéficience acquise, voir SIDA vaginalis 77 Uta 133, 134, 135
culture in vitro 229
T Trichomonase V
Tabanidae (et transmission des trypanosomes) 104 diagnostic 77
Vaccination
traitement 78
Tachyzoïte 190, 191, 192 antipaludique 146, 176
transmission 78
Tampons 232, 235, 247 contre la babésiose 206
Triméthoprime 168, 182, 218
Taux d'inoculation (dans le paludisme) 172 dans la leishmaniose 135
Triple centrifugation du sang (technique de la-)
Taxinomie (méthodes de-) 34 Vacuoles 24
Tejeraia (sous-genre-) 105 114
Vaginite 77
Téméphos 260 Trophozoïte
Vapona® 260
Tétracycline 168 de Balantidium coli 67
Variant 109, 112
Theileria sp. 207 de Entamoeba histolytica 43
Vecteur 29
de Giardia 73
Theileriose
de Naegleria 63 Vestibuiiferida (ordre des-) 38
diagnostic 207
de Plasmodium 140, 153, 155, 156, 157 Viannia (sous-genre-) 125
Tiberal® 55, 78
de Pneumocystis 215 Vibramycine® 168
Tinidazole 55, 75, 78
de Toxoplasma 191, 192 Vinckeia 138
Tiques
Trypanide 111
genres transmettant Babesia 203
Trypanosoma 85 W
genres transmettant Theileria 207
brucei
TNF (dans le paludisme) 161, 162 Western blot 255
brucei 106-108
Tobie (milieu de-) 88, 236 dans l'amibiase 53
gambiense 109-118
Toxoplasma gondii Winterbottom (signe de-) 111
rhodesiense 118-119
circuits naturels 197 Woo (Buffy-coat selon-) 98, 114, 234
tableau comparatif des 3 sous espèces 120
prévalence 198
cruzi 92-96
stades chez l'hôte intermédiaire 191, 192
evansi 104 X
stades chez les félidés 190, 191
lewisi 91
stades infectants 197 Xénodiagnostic 98, 115
rangeli 105
voies de pénétration 197
theileri 91
Toxoplasmose
Trypanosomatida (ordre des-) 36 z
acquise 193
Trypanosomatidae (famille des-) Ziehl-Neelsen (coloration de-) 224
cinétique des anticorps dans la- 195, 196 classification 83 Zoonose 29
congénitale 193 Trypanosomiases Zygote 24-26, 139, 179, 191, 204
dépistage chez la femme enceinte 197 animales 91-92, 101, 103-108 Zymodème 33
diagnostic humaines 92-101, 109-120 de Entamoeba histolytica 46, 48
parasitologique 194 africaines, voir Maladie du sommeil de Giardia 74
sérologique 195 américaine, voir Maladie de Chagas de Trypanosoma cruzi 100
273
Universités francophones
M . DANIS, J. MOUCHET
PALUDISME.
D. FASSIN, Y. JAFFRÉ
SOCIÉTÉS, DÉVELOPPEMENT ET SANTÉ.
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NEUROLOGIE TROPICALE.
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SIDA, TRANSMISSION MÈRE-ENFANT.
B. LEBEAU
PNEUMOLOGIE.
G. RICHET
NÉPHROLOGIE.
M. ROSENHEIM, A. ITOUA-NGAPORO
SIDA, INFECTION À V.l.H.,
Aspects en zone tropicale.
F. THOMAS
CARDILOGIE.
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H. SANSARRICQ
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Chez De Boeck-Université
Chr. de DUVE
UNE VISITE GUIDÉE DE LA CELLULE VIVANTE.
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D. MALE
IMMUNOLOGIE
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J.P. REVILLARD
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M . WÉRY
PROTOZOOLOGIE MÉDICALE.
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PROTOZOOLOGIE
MEDICALE
• W É R Y •
Protozoologie médicale met en relief le comportement parasitaire chez l'homme d'une série
de m i c r o o r g a n i s m e s e u c a r y o t e s
Partant de la description détaillée du cycle évolutif, il insiste d'abord sur les m é t h o d e s mises
au point pour repérer les parasites chez l'homme infecté grâce à leur morphologie,
leur constitution antigénique ou leurs séquences génomiques. Il aborde ensuite leur étude au
laboratoire incluant entretien de souches, lignées, clones, modèles expérimentaux ou culture.
Réservant une attention particulière à la circulation du parasite dans la c o m m u n a u t é
et présentant de manière critique les méthodes qui permettent d'en mesurer l'importance,
l'ouvrage fournit enfin un inventaire des m é d i c a m e n t s actifs et suggère quelques schémas
thérapeutiques éprouvés.
Ce livre s'adresse aux professionnels des laboratoires de diagnostic médical et aux praticiens
de la santé désirant acquérir une connaissance de base sur les parasites responsables
d'endémies. Son côté didactique en fait un outil quotidien pour les étudiants en médecine
et en sciences dans leur apprentissage de la biologie parasitaire.
Marc WÉRY
Docteur en médecine de l'Université catholique de Louvain, Ph.D. en parasitologie
de la London School of Tropical Medicine, il a été responsable de l'Unité de parasitologie
de l'Université nationale du Zaïre. Il est Professeur et Chef de service du Laboratoire
de protozoologie à l'Institut de Médecine tropicale d'Anvers et enseigne la parasitologie
à l'Université catholique de Louvain. Il est membre du réseau thématique de recherche
Paludisme de l'AUPELF-UREF, dirigé par le Professeur M. Centilini. Il est expert OMS et auteur
ou coauteur de publications scientifiques touchant aux domaines de la parasitologie médicale,
de I epidémiologie, de l'immunologie, de la santé publique et de la thérapeutique.
ISBN 2-8041-2048-1
WERPRO B964
Diffusion Ellipses ou Edicef selon pays 58-4679-3