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Cette espèce exotique, introduite par l'homme et à présent établie dans une bonne
partie de l'Europe, vient de faire l'objet d'une étude menée par l'université Paris-
Saclay, le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) et le CNRS. L'objectif de
ce travail, publié vendredi sur le journal Science of the Total Environment, est de
mesurer les effets de la présence de la perruche à collier sur les autres oiseaux
pour l'accès à la nourriture. En clair, ce volatile au caractère affirmé menace-t-il
l'existence de nos pinsons, mésanges ou rouges-gorges ?
Pour conduire cette étude, les scientifiques se sont appuyés sur le programme de
sciences participatives BirdLab. Grâce à une appli disponible sur smartphones, le
grand public fait remonter ses observations. Les participants installent deux
mangeoires sur leur balcon ou dans leur jardin durant la période hivernale. Ils
transmettent ensuite les déplacements des oiseaux qui viennent se nourrir sur
une période de cinq minutes.
«Cet oiseau ne cause aucune nuisance sur le plan écologique»
« Les données récoltées sur les deux derniers hivers ont montré que la présence à
la mangeoire de la perruche à collier ne fait pas diminuer celle des espèces qui
fréquentent cette mangeoire, indique pour l'Université Paris-Saclay François
Chiron, maître de conférences à l'institut Agro Paris Tech. On note juste que les
oiseaux plus petits comme les mésanges y restent moins longtemps, en moyenne
40 % de moins. Mais ce taux est quasi similaire à celui observé en présence de la
pie ou de la tourterelle turque. »
Malgré son caractère affirmé et les nuisances sonores qu'elle provoque, surtout
quand elle se déplace en groupe, la perruche à collier ne mérite donc pas
l'étiquette de nuisible qui lui colle à la plume. « D'autant qu'une autre étude
menée à Bruxelles a fait tomber une deuxième idée reçue, poursuit François
Chiron. La perruche niche dans des cavités existantes comme d'autres espèces de
nos latitudes. Or, les observations menées en Belgique ont démontré que la
concurrence de la perruche et son impact sur la préemption de ces cavités était
très limité sur les espèces courantes telle la sittelle torchepot. »
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Dépendante de l'activité humaine pour se nourrir, surtout en hiver, le volatile a
gagné tous les centres urbains du pays. « Au sud de Paris, elle est proche de son
développement maximum, constate l'ornithologue. Mais il existe encore des zones
à conquérir par la présence de nourriture. Cet oiseau accepte tous type de fruits et
de graines. C'est d'ailleurs la seule espèce en France à consommer des marrons.
Elle a fait son apparition à Paris il y a une douzaine d'années où elle occupe les
parcs. Elle adore les platanes et pourrait donc investir dans la capitale les arbres
d'alignement si la nourriture est suffisante. »
Son tempérament agressif a un impact limité sur les autres espèces en France ou
en Belgique, comme l'ont démontré les dernières études. La perruche à collier a
pourtant causé quelques dégâts un peu plus au sud. « A Séville en Espagne, elle
est une menace pour le faucon crécerellette et certaines chauves-souris en
s'emparant des cavités où ils nichent », indique ainsi Frédéric Malher.
Le placide ragondin, habitant des berges de nos cours d’eau, est un autre
exemple d’animal relâché dans la nature. En l’absence de prédateur, il a
proliféré et a même répandu une maladie : la leptospirose.
Yerres
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