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Cet oiseau exotique, introduit en France par l’homme,

vient de faire l’objet d’une étude scientifique. Un travail


qui démontre qu’elle n’est pas un danger pour les
autres oiseaux de nos villes.
Son plumage vert éclatant attire immanquablement le regard. Son cri strident, lui,
peut agacer les oreilles des citadins les plus sensibles. Car la perruche à collier
adore les villes au point d'avoir presque totalement colonisé l'Ile-de-France et de
poursuivre son entrée retentissante dans Paris. Si les premières observations dans
la capitale datent de 2008 au parc Montsouris, ce grand oiseau d'une quarantaine
de centimètres, originaire d'Inde et d'Afrique centrale, a commencé à faire son nid
en région parisienne dès les années 1970. Il y a trouvé toutes les conditions pour
prospérer.

Cette espèce exotique, introduite par l'homme et à présent établie dans une bonne
partie de l'Europe, vient de faire l'objet d'une étude menée par l'université Paris-
Saclay, le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) et le CNRS. L'objectif de
ce travail, publié vendredi sur le journal Science of the Total Environment, est de
mesurer les effets de la présence de la perruche à collier sur les autres oiseaux
pour l'accès à la nourriture. En clair, ce volatile au caractère affirmé menace-t-il
l'existence de nos pinsons, mésanges ou rouges-gorges ?

« Pas plus qu'une pie ou qu'une tourterelle », rétorque Nicolas Deguines,


chercheur au MNHN. « Notre étude a révélé qu'il existait bien une compétition
pour l'accès à la nourriture avec les oiseaux d'un plus petit gabarit, reconnaît le
scientifique. Mais la présence de la perruche à collier a le même effet sur la
mésange ou le rouge-gorge que celui de la pie ou de la tourterelle turque, elle
aussi introduite par l'homme d'ailleurs. » De quoi redorer un peu le blason de
cette espèce invasive dont la présence ne semble donc pas être un danger pour
l'équilibre écologique aviaire dans nos villes.

Pour conduire cette étude, les scientifiques se sont appuyés sur le programme de
sciences participatives BirdLab. Grâce à une appli disponible sur smartphones, le
grand public fait remonter ses observations. Les participants installent deux
mangeoires sur leur balcon ou dans leur jardin durant la période hivernale. Ils
transmettent ensuite les déplacements des oiseaux qui viennent se nourrir sur
une période de cinq minutes.
«Cet oiseau ne cause aucune nuisance sur le plan écologique»
« Les données récoltées sur les deux derniers hivers ont montré que la présence à
la mangeoire de la perruche à collier ne fait pas diminuer celle des espèces qui
fréquentent cette mangeoire, indique pour l'Université Paris-Saclay François
Chiron, maître de conférences à l'institut Agro Paris Tech. On note juste que les
oiseaux plus petits comme les mésanges y restent moins longtemps, en moyenne
40 % de moins. Mais ce taux est quasi similaire à celui observé en présence de la
pie ou de la tourterelle turque. »

Malgré son caractère affirmé et les nuisances sonores qu'elle provoque, surtout
quand elle se déplace en groupe, la perruche à collier ne mérite donc pas
l'étiquette de nuisible qui lui colle à la plume. « D'autant qu'une autre étude
menée à Bruxelles a fait tomber une deuxième idée reçue, poursuit François
Chiron. La perruche niche dans des cavités existantes comme d'autres espèces de
nos latitudes. Or, les observations menées en Belgique ont démontré que la
concurrence de la perruche et son impact sur la préemption de ces cavités était
très limité sur les espèces courantes telle la sittelle torchepot. »

L'être humain serait donc bien le seul à pouvoir se plaindre de la présence


turbulente de cet hôte exotique. « On ne peut pas nier que le bruit généré par un
groupe de perruches à collier puisse agacer le voisinage, sourit encore Nicolas
Deguines. Mais cet oiseau ne cause aucune nuisance sur le plan écologique. »

Près de 10 000 individus présents en Ile-de-France


Longtemps, la perruche à collier n'a rayonné qu'autour des plateformes de Roissy
et Paris-Orly. « Ses dortoirs étaient établis à proximité des deux aéroports

parisiens, explique Frédéric Malher, délégué régional Ile-de-France pour la LPO


(Ligue de la protection des oiseaux). C'est de là que les premiers individus se sont
échappés de leurs cages dans les années 1970. » Longtemps passé inaperçu,
l'oiseau s'est adapté au climat hivernal, a trouvé sa nourriture et s'est multiplié
pour gagner ses galons d'espèce invasive. « A savoir une espèce exotique et
introduite par l'homme, précise Frédéric Malher. Mais surtout qui se répand de
manière importante. D'autres oiseaux exotiques ont aussi été introduits
accidentellement mais ne sont pas invasifs car ils n'ont pas proliféré. C'est le cas
du canard mandarin dont on peut voir quelques couples seulement sur les plans
d'eau d'Ile-de-France. » On dénombre environ 10 000 individus à ce jour en
région parisienne selon la LPO.

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Dépendante de l'activité humaine pour se nourrir, surtout en hiver, le volatile a
gagné tous les centres urbains du pays. « Au sud de Paris, elle est proche de son
développement maximum, constate l'ornithologue. Mais il existe encore des zones
à conquérir par la présence de nourriture. Cet oiseau accepte tous type de fruits et
de graines. C'est d'ailleurs la seule espèce en France à consommer des marrons.
Elle a fait son apparition à Paris il y a une douzaine d'années où elle occupe les
parcs. Elle adore les platanes et pourrait donc investir dans la capitale les arbres
d'alignement si la nourriture est suffisante. »

Son tempérament agressif a un impact limité sur les autres espèces en France ou
en Belgique, comme l'ont démontré les dernières études. La perruche à collier a
pourtant causé quelques dégâts un peu plus au sud. « A Séville en Espagne, elle
est une menace pour le faucon crécerellette et certaines chauves-souris en
s'emparant des cavités où ils nichent », indique ainsi Frédéric Malher.

Ces autres espèces exotiques qu’on peut trouver en Ile-de-France


En Ile-de-France, on trouve d’autres espèces exotiques parfaitement
acclimatées. La mode des NAC, ou nouveaux animaux de compagnie, a
largement contribué à leur diffusion dans nos écosystèmes. Relâchées dans
la nature ou échappées, elles ont proliféré et représentent aujourd’hui une
menace. C’est le cas du tamia de Sibérie, petit écureuil gris qui prolifère
notamment en forêt de Sénart et est un vecteur majeur de la maladie de
Lyme transmise par les tiques qui voyagent dans son pelage. Dans les plans
d’eau, la grenouille taureau, la tortue de Floride ou l’écrevisse américaine
mènent la vie rude aux espèces locales de poissons qu’elles privent de
nourriture.

Le placide ragondin, habitant des berges de nos cours d’eau, est un autre
exemple d’animal relâché dans la nature. En l’absence de prédateur, il a
proliféré et a même répandu une maladie : la leptospirose.
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