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FICHE D’INFORMATION DU WWF


13ème REUNION DE LA CONFERENCE DES PARTIES A LA CITES, BANGKOK, 2-14 OCTOBRE 2004

ELEPHANT D’AFRIQUE Loxodonta africana

I. Caractéristiques de l’espèce

Histoire naturelle et répartition

Il existe deux sous-espèces d’éléphant d’Afrique : l’éléphant de forêt (Loxodonta africana cyclotis) et l’éléphant
de savane (L. a. africana). Des études génétiques continuent d’enquêter sur la récente suggestion qu’il pourrait
s’agir de deux espèces distinctes. L’éléphant de forêt est plus petit que l’éléphant de savane et vit dans les
forêts équatoriales de l’Afrique centrale et de l’Ouest. L’éléphant de savane est réparti sur l’ensemble des
plaines herbeuses et des régions de brousse du continent.

L’éléphant d’Afrique, plus grand mammifère terrestre vivant (hauteur au garrot pouvant atteindre 290 cm ; poids
de 7 500 kg), est un animal grégaire dont la structure sociale est organisée autour des femelles et des petits.
Dans la sous-espèce de savane, chaque famille contient environ 10 individus, bien que plusieurs familles
puissent former un « clan » composé de 6 à 70 membres et dirigé par une vieille femelle. Les éléphants de forêt
vivent en groupes plus petits. On trouve également des associations temporaires de mâles, dont les membres
rejoignent et quittent le groupe à volonté. Des mâles adultes sont souvent observés en compagnie de groupes
de jeunes femelles.

La maturité sexuelle est à environ 10 ans chez les mâles comme les femelles, bien que les mâles ne deviennent
sexuellement actifs que bien plus tard. Contrairement à l’éléphant d’Asie (Elephas maximus), les deux sexes
possèdent des défenses. Généralement, la femelle donne naissance à un seul petit suite à une gestation de 22
mois. Les femelles restent fertiles jusqu’à 55-60 ans. L’habitat de l’éléphant d’Afrique varie en superficie de 14 à
2
3 120 km , en fonction des ressources alimentaires et des points d’eau. Un éléphant d’Afrique adulte mange
jusqu’à 200 kg d’herbage, de feuilles, de racines, de fruits et d’écorce par jour.

L’éléphant se distingue par ses défenses en ivoire et sa trompe préhensile. Les défenses, incisives supérieures
de l’animal, peuvent atteindre une longueur de deux ou trois mètres chez les vieux mâles. Elles sont composées
d’un mélange unique de dentine, de cartilage et de sels de calcium. Les éléphants se servent de leur trompe
pour arracher l’écorce des arbres ou déterrer les racines, mais aussi pour communiquer et pour se battre.

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Menaces pesant sur l’éléphant d’Afrique

Bien qu’il soit difficile d’évaluer précisément les effectifs de population, on estime qu’il y avait trois à cinq millions
d’éléphants d’Afrique dans les années 30 et 40. Pendant les années 70 et 80, les effectifs baissèrent
énormément, particulièrement dans les années 80, pendant lesquelles 100 000 spécimens sont estimés avoir
été massacrés tous les ans et jusqu’à 80% des troupeaux ont été perdus dans certaines régions. Ce déclin est
en grande partie le résultat direct d’un braconnage illicite et non-durable pour approvisionner le commerce de
l’ivoire, ainsi que d’une perte d’habitat en raison des pressions humaines. Aujourd’hui, il est estimé qu’entre 440
000 et 660 000 éléphants survivent en Afrique.

C’est le commerce illicite de l’ivoire qui a historiquement fait peser la plus grave menace sur les populations
d’éléphants d’Afrique, menace qui continue d’ailleurs d’être d’actualité. Mais, depuis l’embargo sur le commerce
de l’ivoire en 1989, la survie de l’éléphant est surtout menacée par la disparition de son habitat des suites de
l’expansion des activités humaines. L’aire de répartition de la plupart des éléphants ne se limite pas aux zones
protégées : moins de 20% de l’habitat de l’éléphant est protégé. Le conflit entre l’homme et l’éléphant éclate
généralement lorsque l’homme travaille la terre dans l’habitat de l’éléphant, car celui-ci saccage les cultures. Les
populations humaines continuant de croître à travers l’aire de répartition de l’éléphant, il est prévu que la perte et
la dégradation d’habitat, par des activités telles que l’exploitation du bois et l’agriculture, vont devenir les
principales menaces à la survie de cette espèce, et que le conflit entre l’homme et l’éléphant ne fera que
s’exacerber.

Le WWF a identifié quatre initiatives visant à protéger les éléphants d’Afrique et combattre les facteurs qui les
menacent. Ces initiatives sont les suivantes : (i) ralentir ou interrompre la perte d’habitat naturel ; (ii) renforcer
les mesures anti-braconnage et la réglementation des marchés internes de l’ivoire, qui contribuent au commerce
international illicite de l’ivoire ; (iii) apaiser le conflit entre les populations humaines et les populations
d’éléphants ; et (iv) améliorer la capacité des autorités locales de protection de la faune et de la flore à
conserver, gérer et surveiller les éléphants.

II. Les éléphants d’Afrique et la CITES

Statut actuel au sein de la CITES

Avant CoP12 :
En octobre 1989, les Parties à la CITES ont transféré l’éléphant d’Afrique de l’Annexe II (qui autorise le
commerce international sur délivrance de permis) à l’Annexe I (niveau de protection le plus élevé – interdiction
du commercial international). L’éléphant d’Asie était déjà inscrit à l’Annexe I depuis 1975, année de l’entrée en
vigueur du traité.

En juin 1997, à l’occasion de la 10ème réunion de la Conférence des Parties à la CITES (CoP10) à Harare, au
Zimbabwe, les propositions soumises par le Botswana, la Namibie et le Zimbabwe pour le transfert de leurs
populations d’éléphants de l’Annexe I à l’Annexe II ont été approuvées (avec plusieurs annotations autorisant le
commerce de certains produits sous certaines conditions). En 1999, après qu’une série de conditions ait été
remplie, le Comité permanent de la CITES a approuvé un programme expérimental de vente et d’exportation de
volumes d’ivoire déterminés à partir de stocks d’origine nationale connue dans les pays concernés vers un
acheteur unique.

Les ventes ont eu lieu en avril et mai 1999. La CoP10 a également approuvé le développement et la mise en
œuvre de deux systèmes internationaux de suivi à long terme du braconnage et du commerce illicites de
l’éléphant : MIKE (Suivi de la chasse illicite à l’éléphant) et ETIS (Système d’information sur le commerce de
l’éléphant). ETIS est maintenant établi et produit des données analytiques, tandis que MIKE n’est pas encore
entièrement opérationnel dans tous les pays d’Afrique et d’Asie.

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En 2000, à l’occasion de la CoP11 à Nairobi, au Kenya, la population sud-africaine a été transférée de l’Annexe
I à l’Annexe II, également avec des annotations, mais aucune vente d’ivoire n’a été approuvée. Toutes les
autres populations d’éléphants en Afrique et en Asie demeurent à l’Annexe I de la CITES.

CoP12 :
A l’occasion de la CoP12 (Santiago, Chili, 2002), les Parties ont approuvé des amendements aux annotations
régissant l’inscription des populations du Botswana, de la Namibie et de l’Afrique du Sud à l’Annexe II de la
Convention, autorisant ainsi à l’avenir une vente ponctuelle d’ivoire brut. Ces pays sont tenus de remplir
certaines conditions avant la vente, conditions qui imposent, inter alia, des restrictions sur la date de la vente
(i.e. ne devait pas avoir lieu avant mai 2004), l’origine de l’ivoire, sa taille et son volume, les acheteurs et l’usage
des revenus de la vente.

Le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud ont également proposé un amendement aux annotations autorisant
des exportations annuelles d’ivoire brut : cette demande a été rejetée, tout comme celle du Zimbabwe, qui
proposait une vente initiale d’ivoire brut suivie d’un quota d’exportation annuel, et celle du Bostwana et de la
Namibie, qui proposait la reprise du commerce de l’ivoire travaillé.

Plusieurs pays ont également proposé des amendements à leurs annotations afin d’autoriser le commerce
d’autres produits dérivés de l’éléphant. Les propositions du Botswana et de la Namibie d’autoriser le commerce
d’articles de cuir à but non commercial et de peaux d’éléphant ont été adoptées.

Parmi les autres propositions, citons celle du Kenya et de l’Inde visant à retransférer toutes les populations
d’éléphants à l’Annexe I (retirée) et celle du Zimbabwe visant à transférer sa population d’éléphants à l’Annexe II
(rejetée).

A l’occasion de la CoP12, ETIS a publié son premier rapport analytique, qui concluait que le commerce illicite de
l’ivoire était en rapport direct avec la présence de marchés de l’ivoire non réglementés à grande échelle et
l’application insuffisante de la loi dans certains pays d’Asie et d’Afrique. L’analyse a également indiqué une
hausse des saisies d’ivoire depuis 1998, probablement due au marché émergent en Chine. A la suite du rapport
ETIS, le Dialogue des Etats de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique a recommandé à la CoP d’adopter des
mécanismes officiels pour lutter contre le problème des marchés internes de l’ivoire.

Cela a résulté en l’adoption de plusieurs décisions par la CoP (Décisions 12.36 à 12.39). La décision 12.36
appelle les Parties, les donateurs et les organisations à apporter un soutien financier au renforcement des
mesures de contrôle du commerce interne de l’ivoire (par des activités de sensibilisation du public, de
renforcement des capacités, d’application de la loi et d’amélioration des dispositions de contrôle). La décision
12.39 demande au Secrétariat de mener des évaluations de conformité à la Résolution Conf. 10.10 (Rev
CoP12) au titre du commerce des spécimens d’éléphant au sein des pays clés identifiés par l’analyse ETIS et
d’exiger un plan d’action de ceux qui ne l’ont pas déjà fait.

En plus de ces décisions, les Parties ont également révisé la Résolution Conf. 10.10, afin d’établir un processus
intersessionnel pour évaluer les contrôles effectués par les pays autorisant le commerce interne de l’ivoire et
renforcer les exigences pour la surveillance de ces marchés. Parmi les autres décisions adoptées, citons :
• MIKE – requiert que le Comité permanent définisse « la portée géographique et la nature des données qui
constituent les informations de base émanant de MIKE devant être fournies avant l’approbation de toute
exportation » – Décision 12.33 ;
• Impact nuisible – requiert que le Comité permanent détermine comment il conclurait que l’approbation d’un
commerce de l’ivoire a produit des effets négatifs sur d’autres populations d’éléphants - Décision 12.34 ;
• Coordination de l’application de la loi – requiert que le Comité permanent recommande des mesures visant
à améliorer la coordination de la lutte contre la fraude menée par les pays producteurs et importateurs
d’ivoire – Décision 12.35.

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Depuis Cop12 :
A l’occasion de la 49ème réunion du Comité permanent (SC49) en mars 2003, ce dernier a adopté une définition
des informations de base émanent de MIKE.

Lors de la SC50 (mars 2004), les décisions suivantes ont été prises :
• lors de la réunion du Dialogue des Etats de l’aire de répartition de l’éléphant d’Afrique (28-30 septembre
2004), un plan de travail détaillé de lutte contre les marchés internes de l’ivoire à travers le continent africain
va être élaboré, sur la base du projet de plan de travail soumis par le Secrétariat ( SC50 Doc. 21.1 (Rev.1)) ;
• le Secrétariat va continuer d’appliquer la Décision 12.39, notamment au Cameroun, dans la République
Démocratique du Congo, à Djibouti et au Nigeria ;
• le Secrétariat soumettra à la CoP13 un rapport sur l’application de la Décision 12.39 et les résultats de la
réunion de dialogue (sur les marchés internes de l’ivoire) ; et
• le Secrétariat soumettra à l’examen de la CoP13 une décision révisée fondée sur l’adoption d’une approche
holistique englobant l’ensemble des populations d’éléphants qui figurent aux Annexes I et II et les Etats de
leur aire de répartition

III. Projets du WWF en faveur de l’éléphant d’Afrique

Financement et nombre de projets

- Entre 1995 et 2001, le WWF a investi un total de 44 700 000 USD dans 61 projets de conservation de
l’éléphant en Afrique. Le WWF est déterminé à apporter son soutien aux mesures de conservation prises par les
pays de l’aire de répartition de l’éléphant.

De surcroît, le WWF a lancé en 2000 un nouveau Programme pour l’éléphant d’Afrique. Forte de 40 ans
d’expérience dans la conservation de l’éléphant, la nouvelle initiative du WWF apporte son soutien à des projets
stratégiques de protection de l’éléphant d’Afrique. En quatre ans, le programme a investi 1,4 million USD
supplémentaires dans onze projets.

Exemples de projets

Le Programme pour l’éléphant d’Afrique du WWF a récemment apporté son soutien à des projets visant à
inspecter et établir de nouvelles zones protégées (Cameroun, Mozambique), développer la capacité des pays de
l’aire de répartition à recenser et surveiller les éléphants (Afrique centrale), étudier les marchés internes de
l’ivoire (Afrique de l’Ouest) et apaiser le conflit entre l’homme et l’éléphant (5 pays de l’aire de répartition). Les
projets du WWF continuent également d’apporter un soutien technique et financier à de nombreuses zones
protégées conservant des populations d’éléphants clés à travers l’Afrique (par ex. le parc national de Comoé en
Côte d'Ivoire, la réserve spéciale de forêt dense de Dzanga-Sangha en République centrafricaine et le parc
national de Tarangire en Tanzanie). Le WWF a également pris part au développement et à la mise en place des
systèmes MIKE et ETIS, ainsi qu’à la mission du Secrétariat en Ethiopie visant à contrôler le marché interne de
l’ivoire de ce pays.

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